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RAPPORT
D'ENQUÊTE DPI4175641 RAP0966931
EN004016
RAPPORT D’ENQUÊTE
Version dépersonnalisée
Inspecteurs :
Robert Beaudette Johanne Marquis, ing.
Rapport distribué à :
Figure 19 Mezzanine des broyeurs après incendie et retrait des sections page 23
endommagées du bâtiment
Figure 20 Classification électrique (emplacements dangereux) des zones de page 25
l’usine
Figure 21 Schéma de principe du procédé d’extraction d’huile de krill page 31
1 RÉSUMÉ DU RAPPORT 1
2 ORGANISATION DU TRAVAIL 3
3 DESCRIPTION DU TRAVAIL 5
CONCLUSION 63
CAUSES DE L'ACCIDENT 63
AUTRES DOCUMENTS ÉMIS LORS DE L’ENQUÊTE 63
Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
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ANNEXES
ANNEXE A : Liste des accidentés 64
ANNEXE B : Fiche technique de l’acétone 67
ANNEXE C : Expertise sur l’acétone et autres matières dangereuses 97
ANNEXE D : Expertise sur le bâtiment existant 121
ANNEXE E : Expertise sur la programmation du système de contrôle 166
ANNEXE F : Témoins rencontrés 222
ANNEXE G : Références bibliographiques 225
Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
D'ENQUÊTE DPI4175641 RAP0966931
SECTION 1
1 RÉSUMÉ DU RAPPORT
Description de l'accident
Le 8 novembre 2012, lors du redémarrage de la production d’une usine d’extraction d’huile de krill
à la suite d’un arrêt planifié, un déversement d’acétone utilisé dans le procédé se produit. L’acétone
s’échappe de la zone de production vers un corridor adjacent, non aménagé pour recevoir de tels
produits, et une déflagration s’en suit.
Conséquences
Mesures correctives
À la suite de cet accident, une décision interdisant l’accès aux bâtiments subsistants est émise
(RAP9074391, 10 novembre 2012). L’accès partiel à certaines parties du bâtiment est autorisé
(RAP0723255, 15 novembre 2012) après qu’une expertise ainsi qu’une attestation de solidité
aient été produites par un ingénieur en structures. L’accès complet aux bâtiments est autorisé
après que l’employeur nous ait fourni la documentation attestant que la structure restante avait
été réparée et était sécuritaire pour les occupants.
Une interdiction de démarrage du procédé d’extraction d’huile de krill a aussi été émise
(RAP0726306, 30 novembre 2012). En vertu de cette décision, l’employeur ne peut redémarrer
ses activités de production que sous certaines conditions :
• S’assurer d’avoir identifié les causes ayant mené à la déflagration et avoir pris les mesures
nécessaires pour les éliminer;
• Avoir procédé à une analyse des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs
concernant le procédé qu’il prévoit mettre en place dans le nouveau bâtiment et pris les
moyens pour éliminer ces risques;
• L’analyse de risques doit couvrir les éléments suivants :
les matières premières, les produits intermédiaires et finaux;
les sources d’énergie utilisées;
les équipements utilisés;
le plan d’implantation du site et des équipements;
l’environnement physique où se trouve le procédé;
les principales activités opérationnelles (production, essais, maintenance, etc.);
les interfaces entre les composantes du système.
• S’assurer que les travailleurs aient reçu la formation et l’information nécessaires pour
travailler de façon sécuritaire en présence de matières dangereuses, notamment par une
formation SIMDUT et un plan de mesures d’urgence complet.
Le présent résumé n'a pas comme tel de valeur légale et ne tient lieu ni de rapport d'enquête, ni d'avis de correction ou de toute autre décision de
l'inspecteur. Il ne remplace aucunement les diverses sections du rapport d'enquête qui devrait être lu en entier. Il constitue un aide-mémoire
identifiant les éléments d'une situation dangereuse et les mesures correctives à apporter pour éviter la répétition de l'accident. Il peut également
servir d'outil de diffusion dans votre milieu de travail.
SECTION 2
2 ORGANISATION DU TRAVAIL
Neptune Technologies et Bioressources inc. (Neptune) est une entreprise inscrite aux bourses
de Toronto et Nasdaq. Elle se spécialise dans la production, la formulation et la
commercialisation d’huile de krill. Cette huile est utilisée notamment comme nutraceutique
et est exportée partout dans le monde.
L’établissement situé au 795, rue Pépin, à Sherbrooke, compte environ 80 travailleurs non-
syndiqués. L’établissement est la seule unité de production de l’entreprise et se rapporte à la
maison mère située à Laval, au Québec. On y compte différents départements, notamment les
opérations (qui incluent la production), le contrôle de la qualité ainsi que l’instrumentation et
contrôle (figure 2). D’autres départements sont présents à l’usine de Sherbrooke et relèvent
directement de la maison mère. Il s’agit de l’assurance qualité, la recherche et
développement, l’expédition ainsi que les ressources humaines.
Directeur d’usine
Secrétaire
administrative
L’usine fonctionne 24 heures par jour, sept jours par semaine. Quatre équipes de production
sont présentes en alternance sur des quarts de travail de 12 heures. Chaque équipe est
normalement constituée d’un chef d’équipe, d’un opérateur, d’un aide-opérateur et de deux
journaliers, appelés « aides-techniques ». Le chef d’équipe est le responsable du contrôle du
procédé et de la production pendant son quart de travail et peut déléguer des tâches aux
autres membres de son équipe. En dehors des heures de bureau, seule l’équipe de production
est présente sur place.
Un comité de santé et sécurité est présent dans l’entreprise depuis environ un an. Ce comité
compte cinq représentants des travailleurs et quatre représentants de l’employeur. Les
membres du comité de santé et sécurité se sont rencontrés pour la première fois le 22
décembre 2011. Au total, sept rencontres ont eu lieu depuis sa mise en place, soit environ
une fois par mois et demi. Le procès-verbal de chaque réunion est transmis à tous les
travailleurs qui doivent en prendre connaissance.
L’établissement fait partie du secteur Industrie chimique et est classé dans les industries
des produits pharmaceutiques et des médicaments. À ce titre, le Règlement sur le
programme de prévention lui est applicable. L’entreprise est membre d’une mutuelle de
prévention depuis 2005. Elle possède un programme de prévention propre à l’établissement
dont la dernière mise à jour est datée du 11 janvier 2012. Les mesures de prévention
incluses dans ce programme concernent notamment l’accueil des nouveaux travailleurs, les
mesures d’urgence, le cadenassage et certains risques reliés aux outils. Le programme de
prévention est muet en ce qui a trait à la manipulation d’acétone et aux analyses de risque.
M.Z est désigné responsable des questions relatives à la santé et à la sécurité. Il s’occupe de
faire connaître et d’expliquer le programme de prévention aux travailleurs. Il se charge
aussi de la formation donnée aux travailleurs. Cette formation porte notamment sur le
SIMDUT, l’utilisation des chariots élévateurs, le cadenassage, l’utilisation des extincteurs
et les maux de dos.
SECTION 3
3 DESCRIPTION DU TRAVAIL
L’usine de Neptune est située sur la rue Pépin, dans le Technoparc de Sherbrooke (figure 3).
Le bâtiment dans lequel l’usine de production d’huile de krill est installée a été construit en
1995 pour une utilisation toute autre que celle en place lors de l’accident. À l’origine,
l’immeuble se voulait principalement un espace de laboratoires et de bureaux (figure 4).
D’une superficie originale de 905 mètres carrés et d’une hauteur de 6 mètres comprenant 2
étages, il a été agrandi, notamment en 2007 pour atteindre 1226 mètres carrés au moment de
l’accident. L’intérieur a aussi été modifié au fil des années. Neptune en a été le locataire à
partir de 2002 et en a fait l’acquisition le 6 octobre 2006. Le terrain voisin a par la suite été
acheté le 13 avril 2011 dans le but de procéder à un nouvel agrandissement, lequel est en
cours.
Agrandissement en cours
Usine existante
Zone de production
Réception/expédition
(lieu de la déflagration)
Bureaux (rez-de-chaussée)
Laboratoires (étage)
Un nouvel agrandissement, adjacent au côté nord, d’une superficie de 2284 mètres carrés est
en cours de construction. Ce bâtiment doit abriter des équipements supplémentaires en vue
d’augmenter la capacité de production de l’usine actuelle.
Le procédé de production est entièrement contrôlé par ordinateur, à partir d’un système de
commande réparti (« DCS » de l’anglais « Distributed Control System »). Il comporte
plusieurs secteurs, ou étapes, tels que l’extraction, la filtration, la distillation, la décantation,
la formulation et la mise en barils. Chacun de ces secteurs comporte des séquences de
contrôle spécifiques. Lors du redémarrage, le chef d’équipe démarre progressivement les
séquences de contrôle associées par secteur de production. Les équipements nécessitant un
temps plus long pour parvenir à leur pleine capacité de production sont démarrés en premier.
Lorsque cette portion du procédé est en fonction, le chef d’équipe procède au démarrage du
secteur de l’extraction.
L’extraction est la première étape du procédé (figure 6). À ce stade, un des deux réservoirs
dédiés à cette fonction est partiellement rempli d’acétone et des blocs de krill congelé sont
introduits dans un broyeur situé juste au-dessus de ce réservoir. Le krill broyé tombe alors
directement dans ce réservoir et celui-ci est empli avec de l’acétone. Le mélange est alors
recirculé via une pompe ayant aussi une action de broyage (appelée « pompe pulvérisatrice »)
pendant un temps établi en fonction de la recette. Il est par la suite dirigé vers un des trois
réacteurs où il macère un certain temps. Lorsque le temps de macération est terminé, le
mélange est stocké dans un réservoir tampon d’où il sera par la suite envoyé pour sa
filtration.
krill
Filtration
acétone
réservoir-
Recirculation
macération
mélange tampon
L’aide-technique est le travailleur qui alimente le broyeur en blocs de krill à partir d’une
mezzanine située au-dessus du réservoir. Lorsqu’il est affecté aux broyeurs, son travail
consiste à placer le chariot transportant les blocs de krill congelé sur la mezzanine et attendre
que le témoin lumineux lui indique que le pré-remplissage est complété. À ce moment, il
appuie sur le bouton de démarrage du broyeur pour le mettre en fonction et ouvre le
couvercle en défaisant les attaches rapides qui le retiennent en place. Il place par la suite les
blocs de krill dans le broyeur un à un jusqu’à ce que le chariot soit vide. Il referme ensuite le
couvercle et appuie de nouveau sur le bouton afin d’arrêter le broyeur et de poursuivre la
séquence de remplissage du réservoir de mélange.
SECTION 4
4 ACCIDENT: FAITS ET ANALYSE
Le 8 novembre 2012, vers 6 h, l’équipe de nuit procède à l’arrêt complet du procédé. Cet
arrêt de production est planifié afin d’effectuer certaines tâches d’entretien. Les principales
tâches prévues pendant cet arrêt de production consistent au raccordement de certains
services de soutien avec l’agrandissement de l’usine, au remplacement du contrôleur du
DCS, à la réparation de la pompe d’acétone principale du procédé, etc. L’élimination de
certaines fuites mineures sur le réseau de vapeur ainsi que diverses modifications à la
plomberie du procédé sont aussi planifiées. Des travaux doivent aussi être faits dans la salle
électrique et une vanne de régulation de vapeur de chauffage d’un des réservoirs de mélange
nécessite un réétalonnage. Lors de cet arrêt, les séquences de contrôle sont arrêtées mais le
DCS demeure en fonction. Il lui est donc possible de faire certaines opérations.
Vers midi, la plupart des tâches planifiées sont complétées et on se prépare pour le
redémarrage de la production. La chaudière à vapeur est remise en fonction. Trente minutes
plus tard, les travailleurs procèdent graduellement au redémarrage de divers équipements du
procédé, dont la colonne à distiller.
Vers 13 h 00, le chef d’équipe informe l’aide-technique qu’il démarre un premier lot
d’extraction. L’aide-technique se rend sur la mezzanine des broyeurs pour se préparer
pendant que le réservoir d’extraction commence à se remplir d’acétone. Deux opérateurs,
dont un en formation et M. C sont présents avec le chef d’équipe dans la salle de contrôle.
Quelques minutes plus tard, le témoin lumineux du broyeur allume, indiquant que le niveau
de pré-remplissage d’acétone est atteint : la séquence est maintenant en attente de la mise en
marche du broyeur et de l’alimentation des blocs de krill. L’aide-technique appuie sur le
bouton et ouvre l’une des attaches du couvercle du broyeur. Une pression anormale s’exerce
alors sur le couvercle et des gouttelettes d’acétone giclent. L’aide-technique communique
avec le chef d’équipe par radio portative pour lui dire qu’il y a un problème au broyeur.
M. C décide alors d’aller voir sur place. Il est suivi par les autres travailleurs présents à la
salle de contrôle. Ils se dirigent vers la mezzanine des broyeurs.
Voyant la situation, M. C demande au chef d’équipe d’aller fermer la vanne d’acétone et aux
autres travailleurs présents à l’étage d’évacuer. Tous descendent les escaliers. Le chef
d’équipe retourne dans la salle de production au rez-de-chaussée. Il est suivi par les deux
opérateurs. M. C se dirige vers la salle de contrôle. La salle de production est remplie d’un
brouillard d’acétone et les gyrophares qui indiquent la présence de vapeurs explosives sont
inactifs. M. C appuie sur un bouton d’arrêt d’urgence. Presqu’au même moment, le bruit de
sifflement se transforme, sans s’atténuer, en un bruit plus sourd s’apparentant à un
écoulement de liquide.
Les autres travailleurs qui étaient présents à la mezzanine évacuent. Ceux qui quittent par le
département d’expédition informent les personnes qu’ils croisent, dont M. F, de la situation.
Celui-ci se dirige vers la zone de production. Il entend un bruit de bouillonnement et sent une
forte odeur d’acétone. Il voit du liquide couler dans le corridor, sur le mur de l’atelier
mécanique, en face de la salle de production.
M. F retourne vers la zone d’expédition pour aviser les travailleurs qu’il faut évacuer le
bâtiment. Il appelle J afin qu’un avis d’évacuation générale soit donné par intercom.
L’équipe de production, retournée sur la mezzanine, voit l’acétone liquide déborder par
l’ouverture du couvercle du broyeur au travers les fenêtres des portes. L’aide-opérateur arrive
en portant un masque et ouvre une porte. Les travailleurs présents dans ce secteur, sauf
l’aide-opérateur, redescendent les escaliers pour quitter.
Un premier avis d’évacuation est donné à l’intercom par J. Une travailleuse au laboratoire
appelle à la réception afin de savoir ce qui a été dit à l’intercom car personne autour d’elle
n’a bien entendu le message. J lui répète le message puis reprend l’avis d’évacuation à
Neptune Technologies & Bioressources inc., 8 novembre 2012 page 10
Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
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Les pompiers aident aussi des travailleurs à libérer un travailleur de la construction qui est
coincé sous une portion de mur qui s’est écroulée sur lui, dans l’agrandissement en cours.
L’aide-opérateur décède des suites de ses blessures deux jours après l’accident.
Réception/
expédition Salle de contrôle
Salle de production
4.2.1 Acétone
L’acétone (Annexe B), qui est le solvant utilisé pour l’extraction de l’huile de krill, se
présente à température ambiante sous la forme d’un liquide incolore et complètement
miscible (se dissout en toutes proportions) avec l’eau. Ses vapeurs sont deux fois plus
lourdes que l’air et ont donc tendance à se concentrer et à se déplacer près du sol. C’est un
produit ayant une odeur caractéristique à la fois âcre et aromatique. Avec une pression de
vapeur de 185 mm de mercure à 20 C, l’acétone est considérée comme très volatile. De
plus, ses vapeurs sont très inflammables, pouvant former des mélanges explosifs lorsque sa
concentration volumique se situe entre 2,5 % et 12,8 % dans l’air, soit de 25 000 ppm à
128 000 ppm.
Son point éclair est de -20 C et son énergie minimale d’allumage est de 0,3 mJ; une
décharge électrostatique peut provoquer l’allumage et l’explosion d’un mélange acétone-air.
L’acétone est classée selon le SIMDUT comme matière dangereuse en tant que liquide
inflammable de catégorie B2 et en tant que matière toxique ayant d’autres effets toxiques,
catégorie D2B. Le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST) à l’annexe I,
stipule de ne pas excéder une valeur d’exposition moyenne pondérée (VEMP) de 500 ppm
pour un quart de travail de 8 heures et une valeur d’exposition de courte durée (VECD) de
1000 ppm. Un rapport d’expertise portant notamment sur l’utilisation de ce produit est
fourni à l’annexe C.
Du fait que l’établissement utilise des matières dangereuses, les sections de règlements
traitant de ces matières s’appliquent. Plus spécifiquement, l’article 82 du RSST se lit
comme suit :
L’usage principal ayant été changé et la transformation du bâtiment effectuée en 2002, lors
de la mise en production de l’usine d’extraction d’huile de krill par Neptune, la norme
NFPA 30-1996, Code des liquides inflammables et combustibles, doit s’appliquer.
En ce qui concerne le bâtiment, le code de construction qui s'applique en vertu l’article 223
de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et du Règlement sur l’application d’un
code du bâtiment – 1985 est le Code National du Bâtiment 1985 (CNB-1985).
L’article 5 du Règlement sur l’application d’un code du bâtiment – 1985 stipule aussi
qu’une référence au Code canadien de l’électricité est valable pour toutes dispositions
ultérieures le modifiant. Le Code canadien de l’électricité cite également la norme
NFPA 497 à titre d’ouvrage de référence pour la classification des emplacements
dangereux.
Évacuation
La norme NFPA 30-1996, à l’article 5-12.5.1, énonce ce qui suit (nos surlignages) :
Un moyen approuvé doit être prévu pour permettre d’avertir rapidement les
personnes présentes dans les installations et le service d’incendie public ou
d’assistance mutuelle en cas d’incendie ou d’urgence.
Ceux qui n’ont pas entendu l’avis d’évacuation se répartissent principalement en deux
groupes : soit il n’y a pas de téléphone, auquel l’intercom est incorporé, près d’eux, soit le
bruit ambiant est trop élevé pour qu’ils l’entendent. Les personnes étant au téléphone
n’entendent pas non plus l’avis d’évacuation, l’intercom étant alors désactivé.
Les travailleurs présents au deuxième étage des bureaux, dans la partie avant du bâtiment,
sont tous encore dans l’immeuble au moment de la déflagration. À la suite de celle-ci,
certains se trouvent coincés et sont aidés par leurs collègues pour se libérer et fuir le
bâtiment. La présence de hottes de ventilation et la salle des serveurs font que
l’environnement de travail au deuxième étage est bruyant. Il est donc difficile, voire
impossible, pour certains travailleurs d’entendre l’intercom par le haut-parleur du
téléphone.
Certains sous-traitants veulent évacuer mais se butent à des portes verrouillées. Ils doivent
attendre l’intervention d’une personne à l’emploi de Neptune pour leur ouvrir la porte avec
leur carte d’accès électronique avant de quitter.
Des travailleurs présents dans la section en construction subissent des blessures en raison
du souffle de la déflagration, qui cause des dommages importants à une section de
l’agrandissement par la porte demeurée ouverte.
L’aide-opérateur, pour sa part, est encore dans le secteur des broyeurs à la mezzanine. Il
raconte à un témoin, dans les minutes suivant sa sortie de l’immeuble, qu’il a dû traverser
les flammes afin de sortir. Ses vêtements sont alors imbibés d’acétone du fait qu’il en avait
été aspergé en tentant de refermer le couvercle du broyeur.
Le contrôleur du DCS est situé dans une chambre électrique. Lors de son remplacement, les
électrotechniciens doivent arrêter le fonctionnement du DCS en le désactivant avant de
retirer physiquement le contrôleur. M. O est présent avec deux électrotechniciens. Ils
tentent de joindre le chef d’équipe par téléphone pour l’aviser du changement. N’y
parvenant pas, ils procèdent tout de même au remplacement du contrôleur. Ils ignorent à ce
moment si des portions de procédé sont en opération. C’est la première fois que les
électrotechniciens de Neptune procèdent de façon autonome à ce remplacement. La plus
ancienne des personnes présentes possède une expérience de six mois chez Neptune. La
seule autre fois où le remplacement du contrôleur avait été nécessaire, un technicien du
fournisseur était présent.
Mezzanines
Mezzanine d’entreposage
Rez-de-chaussée
Salle de contrôle
121-RES
Salle de production
120-RES
Des traces de l’écoulement d’acétone dans le corridor de production demeurent présentes sur
le mur de l’atelier mécanique suite à la déflagration (figure 10). Les témoins racontent aussi
que l’odeur d’acétone était si forte qu’elle en était insupportable.
Dessous du plancher de
la mezzanine du corridor
Les dommages liés à l’incendie subséquent sont beaucoup plus marqués dans le secteur de la
chambre froide, du côté du département de réception et expédition (figure 12). Cette zone
correspond à l’endroit où l’acétone liquide s’est déversée au sol. Cette section du bâtiment
doit être détruite immédiatement dans les heures suivant l’incendie en raison de sa trop
grande instabilité.
4.2.4 Bâtiment
4.2.4.1 Installations :
La salle de production (figure 13) est située dans la partie arrière du bâtiment. Elle est
ouverte sur la pleine hauteur du bâtiment alors que le reste du bâtiment est constitué de
deux étages et de mezzanines. Au niveau du rez-de-chaussée, quatre portes communiquent
avec cette salle :
une mène à la salle de contrôle,
la seconde mène dans le corridor de production en face du local des résidus solides du
filtre-presse,
les deux autres sont des sorties seulement menant à l’extérieur et dans le corridor de
production face au corridor menant vers les bureaux.
Les réservoirs 120-RES et 121-RES sont situés au niveau du rez-de-chaussée alors que
l’ouverture des broyeurs qui les alimentent est accessible par une mezzanine.
À l’étage (figure 14), seule la paire de portes donnant sur la mezzanine des broyeurs permet
d’accéder à la salle de production. Cette mezzanine, de forme rectangulaire, mesure
3,71 X 2,29 mètres et a une hauteur de 3,12 mètres. Les portes donnent sur le corridor
adjacent à la salle de production, au deuxième étage. Le plancher de ce corridor est
constitué d’une mezzanine surplombant le corridor du rez-de-chaussée. Le plancher de cette
dernière mezzanine est ouvert vers le rez-de-chaussée, sur le côté opposé aux portes de la
salle de production. C’est par cette ouverture que l’acétone s’est écoulée au niveau
inférieur. Pour accéder aux mezzanines, on doit monter un escalier situé au bout du corridor
de production, près de la chambre froide, et passer par la mezzanine d’entreposage, au-
dessus de l’atelier mécanique. Les portes de la mezzanine des broyeurs sont en acier et
munies d’une fenêtre de verre armé (figure 15). Elles sont montées dans un cadrage en
acier. Une ouverture est présente sous chaque porte.
Chambre 121-RES
Mezzanine du corridor
Mezzanine d’entreposage
Un registre coupe-feu permet de passer de la mezzanine des broyeurs vers une passerelle en
aluminium située dans la chambre froide (figure 16). C’est par cette ouverture que les blocs
de krill congelé sont acheminés vers les broyeurs, dans un chariot pouvant contenir la
quantité nécessaire à un lot de production.
Du côté de la chambre froide, le chariot est placé sur cette mezzanine à l’aide d’un gerbeur;
aucun escalier ou échelle n’y accède (figure 17).
La mezzanine des broyeurs est équipée de deux drains de plancher : le premier, circulaire, a
un diamètre de 15 cm et est situé entre les deux broyeurs tandis que le deuxième,
rectangulaire, est placé devant les portes d’accès et a une dimension de 13 cm par un mètre.
Le choix de la crépine de ce dernier drain est proposé par la chargée de projets de
l’entrepreneur en construction et approuvé par le directeur des opérations. Chacun de ces
drains est recouvert par une plaque en acier inoxydable perforée d’une série de trous et
mène vers le système de récupération de l’usine en passant par une tuyauterie en PVC
située sous la mezzanine. Ces drains mènent vers une fosse de rétention d’une capacité de
8000 litres située sous le plancher de la salle de production. Le pourtour de la mezzanine est
équipé d’un garde-corps et des panneaux de PVC sont disposés sur celui-ci et sont scellés
au niveau du sol, empêchant tout liquide de s’écouler directement vers le plancher de la
salle de production. Le plancher de la mezzanine est en béton et se continue de manière
uniforme vers le corridor adjacent. Il est fréquent que de l’eau utilisée pour laver le plancher
de la mezzanine des broyeurs s’écoule dans le corridor en passant sous les portes. C’est par
ce même endroit que l’acétone sort de la salle de production. De l’eau de lavage s’écoule
aussi dans la chambre froide en passant sous le registre coupe-feu lors de ces nettoyages.
L’article 5-3.5.1 de la norme NFPA 30-1996 énonce ce qui suit (nos surlignages):
Des systèmes de drainage de secours doivent être prévus pour évacuer dans un
endroit sécuritaire les fuites de liquide ainsi que l’eau de lutte contre l’incendie…
Lors du débordement du 8 novembre 2012, les systèmes de drainage (figure 18) n’ont pas
permis d’évacuer l’acétone dans un endroit sécuritaire. Celle-ci s’est plutôt retrouvée
dans un endroit non aménagé pour y recevoir de telles substances (figure 19).
mezzanine du corridor
plancher de la mezzanine
des broyeurs
chute d’acétone
120-RES
acétone au sol
Les emplacements de classe I sont ceux dans lesquels il y a ou peut y avoir des gaz
ou vapeurs inflammables en quantité suffisante dans l’air pour constituer des
atmosphères explosives gazeuses.
Ainsi, l’acétone étant un produit classé I-B selon NFPA, les locaux présentant des
emplacements dangereux doivent être classés dans cette catégorie.
Par ailleurs, l’annexe JB du même document, à l’article JB18-004, énonce ce qui suit :
La salle de production, qui comprend la majorité des réservoirs reliés à la production est
catégorisée classe 1 division 2 par l’employeur. La salle du filtre-presse, située à l’étage, de
même que la salle des résidus solides du filtre-presse qui est située juste au-dessous, au rez-de-
chaussée, sont catégorisées classe 1, division 1. Malgré le fait qu’ils communiquent
directement avec des emplacements de classe 1, division 1, les corridors se situant entre ces
salles (rez-de-chaussée et étage) ainsi que la chambre froide, notamment, ne sont pas classifiés
comme des emplacements dangereux. On retrouve dans le corridor du rez-de-chaussée de
nombreux appareillages susceptibles d’émettre une étincelle (source d’allumage) lors de leur
fonctionnement (figure 20).
Rez-de-chaussée
Chambre
froide Salle de production Salle
de
contrôle
Mezzanines
Broyeurs
Salle de production
Filtre-presse
La norme NFPA-497, aux articles 5.2.1.1 et 5.2.1.2, décrit par ailleurs les emplacements de
classe 1, division 1 et les conditions normales de la manière suivante :
5.2.1.2 Normal does not necessarily mean the situation that prevails when
everything is working properly. For instance, there could be cases in which
frequent maintenance and repair are necessary. These are viewed as normal
and, if quantities of a flammable liquid or a combustible material are released as
a result of the maintenance, the location is Division 1.
On peut retenir de cet extrait que la définition de « conditions normales » ne sert pas
nécessairement à désigner les moments où tout va bien. En fait, les conditions normales font
référence aux situations qui sont retrouvées de façon régulière. Si, par exemple, il est fréquent
que de l’acétone se répande hors des réservoirs et canalisations, cette condition est considérée
comme « normale » et l’emplacement doit être de division 1. Cet aspect est traité plus en détails
à la section 4.2.6.3 du présent rapport.
Une zone de classification classe 1, division 1 ne peut pas être immédiatement adjacente à un
emplacement dit normal; il doit y avoir minimalement une zone de transition de classe 1,
division 2.
Dans le croquis de la figure 20, les emplacements classifiés classe 1, division 1 sont en rouge
alors que les emplacements classe 1, division 2 sont en jaune. Les emplacements non colorés
correspondent à des emplacements qui sont considérés comme non dangereux par l’employeur.
En vertu des principes énoncés ci-haut, le corridor longeant la salle de production devrait
être classé comme emplacement dangereux minimalement de classe 1, division 2.
L’article J18-060 du Code canadien de l’électricité, première partie, énonce ce qui suit (nos
surlignages) :
Dans le bâtiment de Neptune, aucune des portes qui séparent les emplacements
dangereux des autres n’est hermétique. La salle recueillant les résidus du filtre-presse, au
rez-de-chaussée, est considérée comme une classe 1, division 1 et communique directement
avec le corridor de production, qui n’est pas classé comme emplacement dangereux. La salle de
production, qui est classée classe 1, division 2, communique aussi directement avec ce corridor.
Les portes entre la salle des résidus du filtre-presse et le corridor sont en acier avec un espace
ouvert de quelques millimètres au niveau du sol.
La porte près de l’extrémité sud de la salle de production, au rez-de-chaussée, est conçue pour
être ouverte uniquement de l’intérieur de la salle. Selon des témoins rencontrés, il arrive
fréquemment que le ferme-porte ne parvienne pas à la fermer complètement et que la
porte demeure entrouverte. Des travailleurs utilisent parfois cette porte pour rentrer
dans la salle de production. Cette situation est connue et tolérée par l’employeur. Lors des
événements du 8 novembre 2012, le chef d’équipe est d’ailleurs retourné dans la salle de
production par cet endroit.
4.2.4.3 Expertise
Une expertise (Annexe D) a été faite sur le bâtiment afin de déterminer ses aménagements en
fonction de la réglementation. En fonction de son usage, de la quantité et de la nature de la
matière dangereuse utilisée, l’usage du bâtiment se classifie comme étant du groupe F, division
1 (F1) selon le Code national du bâtiment du Canada 1985 (CNB-1985). La désignation F1
correspond à un établissement à risques élevés d’incendie ou d’explosion. Le bâtiment a été
classé par un ingénieur comme étant du groupe F, division 2 (F2) lors de son aménagement en
2002. La désignation d’un bâtiment F2 correspond à un usage d’un bâtiment industriel à risques
moyens.
Mezzanines
À l’intérieur d’un bâtiment F1 des dimensions dont il est question ici, les planchers et
cloisons doivent avoir un degré de résistance au feu de 1 heure (article 3.2.2.40). L’étude
des plans et des photos démontre que certains planchers ne forment pas de séparation
coupe-feu, les planchers et poteaux des mezzanines étant à nu. C’est le cas notamment
de la mezzanine des broyeurs et de la mezzanine formant le plancher de l’étage dans le
corridor de production. De plus, ce dernier plancher est directement ouvert vers le
rez-de-chaussée du côté de l’atelier mécanique. Cette mezzanine est considérée n’avoir
aucun degré de résistance au feu. C’est par cette ouverture que l’acétone s’est écoulée au
rez-de-chaussée.
Chez Neptune, la somme des aires de plancher de l’étage et celle des mezzanines représente
environ 60% de la surface du bâtiment. Or, lorsque le cumul des mezzanines et des aires de
plancher excède 40% de la superficie de l’étage où elles se trouvent, les mezzanines doivent
respecter entres autres, les dispositions suivantes :
a. 3.2.8.3 : issues avec sas d’au moins 1.8 m X 1.8 m, isolés du plancher par des
séparations coupe-feu avec un degré de résistance égal à celui exigé pour le
bâtiment, soit 45 minutes.
L’article 3.3.1.4.1) du CNB-1985 stipule aussi que tous les locaux doivent avoir au moins 2
portes de sortie.
La norme NFPA 30-1996 énonce aussi une directive à propos des issues de secours :
5‑3.3.5* Les zones doivent comporter des issues aménagées de façon à éviter que
les occupants ne demeurent emprisonnés en cas d’incendie. …
L’article 3.4.7.12.12) du CNB mentionne aussi que les portes d’issue doivent être munies
d’un mécanisme permettant de les ouvrir en dégageant le pêne à l’aide d’une poussée d’au
plus 90 Newtons.
Impasses
Afin de répondre à la demande croissante pour ses produits, Neptune est en cours
d’augmenter sa capacité de production. Ainsi, un nouveau bâtiment accolé sur la face nord de
l’établissement d’origine est en cours de construction. Il est prévu d’y installer des
équipements ayant une plus grande capacité, suivant le même principe de fonctionnement que
le procédé actuel.
Une firme de consultants, constituée d’ingénieurs, est sollicitée pour la préparation du projet
d’agrandissement. Dans son rapport émis le 16 septembre 2011, on peut lire que la protection
par gicleurs est requise ainsi qu’un système de drainage répondant à la norme NFPA 30.
D’autres exigences de la norme NFPA 30 y sont aussi mentionnées.
4.2.4.5 Ventilation
Tout système de ventilation mécanique doit être inspecté et réglé au moins une fois par
année, …
Les installations qui contiennent des sources de contamination doivent être conçues
de manière à prévenir la propagation de cette contamination aux parties occupées
du bâtiment et aux aires environnantes.
La porte nord du corridor de production est retenue en position ouverte afin de faciliter le
va-et-vient des travailleurs avec l’agrandissement en cours de construction. L’ouverture de
cette porte entraîne un débalancement du système de ventilation.
Le bâtiment est équipé d’un système d’alarme incendie. Il s’agit d’un système comportant
quatre zones et muni de détecteurs de chaleur, de détecteurs de fumée et de stations
manuelles. Lors du déclenchement d’une alarme, le système est configuré de telle sorte
qu’un signal sonore retentit, les portes deviennent libres de s’ouvrir et les systèmes de
ventilation s’arrêtent. Ce système est vérifié conformément à la norme CAN/ULC-S537M,
Vérification des réseaux avertisseurs d’incendie. Un certificat attestant de la conformité du
système est émis le 18 juin 2012.
4.2.5 Procédé
Le procédé est divisé en six étapes, ou secteurs, définies selon les opérations qui y ont lieu
(figure 21) :
Les équipements du secteur 100, dont ceux utilisés pour le broyage des blocs de krill, sont
situés principalement à l’extrémité sud de la salle de production. C’est à cet endroit que le
débordement d’acétone ayant mené à la déflagration est survenu.
équipements du secteur 300 sont placés sur des mezzanines situées sensiblement au-dessus
du secteur 200. Le secteur 400, soit la formulation et la mise en barils, se trouve dans le
coin nord-ouest du bâtiment, la formulation se situant sur une mezzanine et la mise en barils
au rez-de-chaussée (figure 22). Les autres services, soit le secteur 600, sont situés ailleurs
dans le bâtiment ou à l’extérieur.
500 600
600
Au secteur 100, qui est à l’origine de l’accident, on compte deux réservoirs de mélange
(réservoirs 120-RES et 121-RES) surmontés chacun d’un broyeur servant à désagréger les
blocs de krill congelé. Ces deux réservoirs sont identiques dans leur construction et ont chacun
une capacité totale de 2550 litres.
Ceux-ci sont de forme cylindrique avec une base conique à l’extrémité de laquelle est située
une vanne de drainage. Une chemise de vapeur est présente pour le chauffage du réservoir. Les
plans de ces réservoirs indiquent qu’ils sont conçus pour opérer à pression atmosphérique
Outre l’ouverture du broyeur 120-BRO, le réservoir de mélange 120-RES, qui est celui duquel
le déversement s’est produit, compte plusieurs autres ouvertures (figure 23):
Entrée d’acétone distillée pour le remplissage : cette ouverture est utilisée pour
amener l’acétone dans le réservoir lors du remplissage initial ainsi que pour
compléter le volume prédéterminé par la recette en cours de production. L’acétone
est prélevée dans le réservoir 7400-RES et pompée par la pompe 145-PMP en
passant par la vanne pneumatique 120-YV4.
Entrée d’acétone distillée pour le rinçage du broyeur : cette ouverture est utilisée
pour le remplissage du réservoir et pour nettoyer le broyeur après l’insertion des
blocs de krill. L’acétone est prélevée du réservoir 7400-RES par la pompe 110-
PMP. Elle entre dans le broyeur en passant par la vanne pneumatique 120-YV3.
Entrée d’azote : le contenu du réservoir est placé sous atmosphère d’azote dans le
procédé d’extraction. L’azote est amené à partir d’un réservoir extérieur en passant
par la vanne pneumatique 120-YV5.
Système de récupération des vapeurs: il s’agit d’un réseau de canalisations qui
relient différents réservoirs du procédé entre eux afin de déplacer l’atmosphère
d’azote d’un réservoir à l’autre lors du déplacement du liquide. Ce réseau est
branché à un évent afin de libérer une surpression éventuelle dans le système. La
vanne pneumatique 120-YV6 contrôle le passage des vapeurs entre le réservoir et ce
réseau.
Entrée pour recirculation : la vanne pneumatique 120-YV2, lorsqu’elle est ouverte,
permet de retourner le produit dans le réservoir afin de maintenir un mouvement
constant du mélange.
Sonde de niveau : La sonde 120-LT permet de connaître le niveau du liquide dans le
réservoir pour contrôler le procédé selon les besoins.
Sonde de température : la sonde de température 120-TT sert à contrôler la quantité
de vapeur à injecter dans la chemise pour atteindre la température désirée.
Circuits de vapeur pour le chauffage : ces circuits sont contrôlés par les vannes
pneumatiques 120-YV8 (ouverture/fermeture) et 120-TIC (modulante).
Entrée d’acétone usée provenant des trempages d’autres réservoirs du procédé : Les
réservoirs de décantation sont nettoyés par trempage d’acétone. La vanne
pneumatique 120-YV9, normalement ouverte, permet de réacheminer cette acétone
usée vers le réservoir 120-RES.
Légende :
: pompe
: vanne
Au niveau des réservoirs de procédé, la norme NFPA 30-1996, énonce ce qui suit (nos
surlignages):
Le RSST, à l’article 93, établit que les réservoirs contenant des matières toxiques doivent
être munis de dispositifs anti-débordement. Le réservoir 120-RES, d’où s’est échappée
l’acétone, n’est pas muni d’un tel dispositif.
Le DCS utilisé par Neptune est un MERLE, de la compagnie 3. Le système est constitué, de
façon simplifiée, d’un boîtier dans lequel est inséré un contrôleur qui inclut et exécute la
programmation entrée ainsi que des cartes de communication sur lesquelles les différentes
composantes du procédé sont branchées. Le système comprend :
une station d’opération, située à la salle de contrôle et à partir de laquelle les
travailleurs opèrent le procédé,
une station d’ingénierie, à partir de laquelle la configuration peut être modifiée.
Cette station est située dans un local séparé de la production, à l’avant du bâtiment.
un « historien », qui garde en mémoire les conditions d’opération passées.
Le MERLE utilisé chez Neptune utilise un contrôleur de série « MX, » de type « simplex »,
c’est-à-dire qu’un seul contrôleur est disponible pour le système. Des contrôleurs de type
« duplex », munis de deux contrôleurs, sont aussi disponibles chez le même fabricant. Dans
ces systèmes, le deuxième contrôleur, qui est redondant, prend automatiquement la relève
du premier en cas de défaillance de ce dernier. Ces défaillances peuvent être dues
notamment à un problème avec le contrôleur lui-même ou à un problème de communication
avec les cartes de signaux d’entrée et de sortie. Le remplacement de l’un ou l’autre des
contrôleurs est aussi possible sans interrompre la production dans un système « duplex ».
Afin de remettre au fournisseur le contrôleur qui lui a été prêté, Neptune se procure son
propre contrôleur de type MX. Ce contrôleur est celui qui est installé par les employés de
Neptune peu avant le redémarrage des opérations de broyage.
la situation, le remplacement peut entraîner des perturbations dans les signaux d’entrée et de
sortie. Celles-ci peuvent survenir en raison du fait que le nouveau contrôleur inclut les
paramètres par défaut dans la configuration, et peuvent donc différer de ceux correspondant
à la situation en cours dans le procédé.
Des contrôleurs MERLE de type « SIS », pour « Safety Integrated System », sont aussi
disponibles chez le même fournisseur. Ces contrôleurs sont spécifiquement prévus pour les
applications où la sécurité est primordiale. Ils ont pour caractéristique d’être conçus pour
surveiller le fonctionnement du contrôleur de procédé et d’en interrompre les commandes si
une situation non-sécuritaire est détectée. En cas de problématique mettant la sécurité en
cause, ils interrompent l’opération de façon sécuritaire. Un tel dispositif est absent chez
Neptune.
4.2.5.3 Programmation
0. Initialisation : à cette étape, le programme est en attente d’un signal de départ pour
passer à l’étape suivante, donc aucun changement dans le statut des composantes.
1. Vérification : le programme vérifie si une série de composantes déterminées sont en
mode « cascade », c’est-à-dire qu’elles sont contrôlées uniquement par le
programme.
2. Wait level, (attente) : fermeture des vannes d’acétone 120-YV3 et 120-V4 et
vérification de l’état de quelques composantes.
3. PREFILL, (Pré-remplissage) : à ce stade-ci, les vannes d’entrée d’acétone 120-YV3
et 120-YV4 ouvrent et les pompes correspondantes amorcent le remplissage du
réservoir de mélange 120-RES. La vanne 120-YV8 (vapeur pour le chauffage) est
mise en mode « cascade ».
4.2.5.4 Expertises
Des équipements de production, provenant du secteur 100, sont prélevés par la CSST à la
suite de l’explosion. Une expertise est commandée et effectuée sur ceux-ci. Ils consistent
principalement en vannes pneumatiques et sondes. Les résultats de cette expertise ne nous
permettent pas d’identifier de défaillance d’un équipement qui aurait pu conduire de façon
certaine aux évènements du 8 novembre 2012.
Une expertise a également été effectuée (Annexe D) sur une version du programme de
contrôle qui a pu être récupérée. Cette copie de sauvegarde date du 15 août 2012. Il s’agit
de la dernière version disponible, toutes les autres copies de sauvegarde ayant été détruites
dans l’incendie suivant la déflagration. La portion du programme correspondant à
l’opération des broyeurs, au secteur 100, a été étudiée plus spécifiquement. Une liste des
modifications effectuées au programme indique que ce sont surtout les secteurs 300 et 400
qui ont été touchés par des changements et nous permet de conclure que, dans l’ensemble,
la version analysée est représentative des activités au secteur 100 telles qu’elles se
déroulaient juste avant l’accident.
Neptune Technologies & Bioressources inc., 8 novembre 2012 page 37
Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
D'ENQUÊTE DPI4175641 RAP0966931
Les conclusions de cette expertise nous permettent de retenir les points suivants, au sujet de
certaines composantes reliées au réservoir de mélange 120-RES, et qui peuvent mener ou
contribuer à un déversement accidentel d’acétone :
o Cette pompe peut aussi fonctionner en mode manuel, outrepassant ainsi les
conditions (interlocks) de fonctionnement du procédé.
Arrêts d’urgence :
o L’expertise a permis d’identifier la présence de trois dispositifs d’arrêt
d’urgence : un pour le broyeur 120-BRO, un autre pour la pompe 145-PMP
et un dernier à la salle d’opération.
o Chacun de ces boutons d’arrêt d’urgence fait appel uniquement à une
séquence programmée pour la mise en arrêt des équipements, c’est-à-dire
que l’activation du bouton enclenche une séquence programmée.
o Deux de ces boutons sont branchés à l’aide d’un contact ouvert. Dans un tel
cas, en cas de bris du câblage, par exemple, le problème demeure ignoré par
le système et le bouton devient non-fonctionnel. Ce dispositif n’est pas
considéré comme étant à l’épreuve des défaillances (fail-safe).
o Les trois boutons sont tous branchés par l’intermédiaire d’un seul contact,
donc sans redondance.
Des anomalies dans le fonctionnement prévu du procédé ont pu être retracées. Plus
particulièrement, des problèmes reliés au fonctionnement des composantes du procédé, aux
séquences programmées ainsi qu’aux déversements d’acétone ont été répertoriés.
Pendant l’été 2012, de nombreux blocages de vannes ont eu lieu. En août 2012, la vanne 120-YV3
bloque en position ouverte à la suite d’une contamination d’eau ou d’huile dans son module de
commande pneumatique. Le 21 octobre 2012, la vanne 200-YV3 bloque aussi en position ouverte
pour les mêmes raisons. C’est la cinquième fois que ce problème survient sur cette vanne depuis
l’été. La dernière occurrence remonte à neuf jours auparavant. Un électrotechnicien mentionne
dans un courriel qu’une défectuosité de cette vanne peut entraîner un déversement d’acétone, que
cette situation est déjà survenue et qu’un travailleur a été aspergé d’acétone à cette occasion.
Quelques séquences du contrôle de procédé ont aussi connu des ratés dans le passé.
Principalement, ces problèmes sont rencontrés lors des changements au procédé.
En juin 2012, le fonctionnement des séquences d’extraction du DCS a bloqué. Ce blocage est
survenu après que les séquences eurent été mises en pause et que le moteur du broyeur eût été
cadenassé. Comme les membres de l’équipe de production ignoraient quoi faire pour débloquer le
programme, il a fallu l’intervention d’un électrotechnicien pour redémarrer les séquences.
Lors d’un arrêt planifié en septembre 2012, le redémarrage de la production est fait avant que les
modifications aux séquences et adressage des composantes soient complétées dans le DCS. Il s’en
suit de nombreux problèmes de séquences nécessitant une intervention de l’équipe de production
pour garder le contrôle du procédé.
Au début septembre 2012, lors de la mise en place du nouveau décanteur, les séquences de
contrôle ne sont plus à jour et causent différents problèmes. Entre autres, lors du remplissage
d’acétone d’un réservoir, la vidange d’un autre réservoir démarre de façon imprévue alors que
cette fonction n’a pas été sélectionnée. Par la même occasion, à cette date, un chef d’équipe
demande si la programmation du fonctionnement des boutons d’arrêt d’urgence a été modifiée
pour tenir compte des changements dans l’usine. Un électrotechnicien lui répond par courriel, avec
copie à la direction, que ce sera fait plus tard. Selon les informations recueillies, rien ne nous
indique que cette programmation ait été modifiée en date du 8 novembre 2012.
Notons ici que le réservoir qui s’est vidangé de façon imprévue, dont il est question dans le
paragraphe précédent, fait partie de la séquence de décantation. Il s’agit de la même séquence que
le chef d’équipe en service lors de l’accident s’est étonné de voir réinitialisée lors du
décadenassage de la pompe d’acétone. En date de l’accident, la vidange de ce réservoir de
décantation, à la suite d’un nettoyage (par trempage), se fait notamment vers le réservoir 120-RES
en passant par la vanne 120-YV9 (acétone usée).
Des déversements importants d’acétone sont déjà survenus au cours des dernières années dans la
zone de production, notamment dans le secteur 100. Certains ont pu être répertoriés.
En 2009, le réservoir de stockage 150-RES déborde en raison d’une sonde de niveau qui se salit.
Le débordement se fait par l’ouverture du couvercle, au niveau du joint d’étanchéité. Une
deuxième sonde de niveau est ensuite ajoutée sur ce réservoir afin d’éviter qu’il ne déborde à
nouveau.
En 2011, le réservoir 185-RES, qui recevait alors l’acétone usée de nettoyage (trempage) des
autres réservoirs du procédé, déborde parce qu’une consigne de ne pas le vider avait été donnée
et que celui-ci avait été placé en mode Auto plutôt qu’en mode « cascade ». L’équipe de soir
n’ayant pas été avisée de ce changement, le remplissage s’est poursuivi pendant son quart de
travail jusqu’à ce que le réservoir déborde.
Au printemps 2012, un aide-technique, se retrouve aussi coincé sur la mezzanine du broyeur lors
d’un débordement d’acétone par l’ouverture de celui-ci. À cette occasion, le débordement est
causé par la mauvaise communication entre le chef d’équipe et le technicien en instrumentation;
le technicien en instrumentation travaille sur le programme de contrôle, à la station d’ingénierie,
au même moment où la séquence de remplissage est en cours. La perturbation de la séquence de
contrôle entraîne le débordement. Ce déversement est arrêté par le chef d’équipe à la salle de
contrôle lorsque l’aide-technique l’avise du débordement.
Outre les déversements majeurs, plusieurs travailleurs nous signalent qu’il est fréquent que de
l’acétone se répande, de façon moins importante, dans la salle de production. Les documents
reçus de l’employeur nous permettent de relever entre autres, dans l’année précédant la
déflagration, les déversements suivants :
Le 29 octobre 2011, une petite fuite d’acétone se produit à la sortie de la vanne 120-YV3
alors que cet équipement n’est pas en fonction. On mentionne aussi que le repère sur cette
vanne est absent et qu’il est impossible de voir si elle est assemblée correctement.
Événement 2012-002, 07 janvier 2012 : Vannes ouvertes sur une ligne provisoire d'acétone.
Vanne automatique 135-YV3 était défectueuse en position ouverte ce qui fait qu'à chaque
départ de la 145-PMP, de l'acétone était envoyé au 135-RES (désactivé actuellement).
Croyant à une défectuosité, il y a eu débordement. La vanne 135-YV3 a été remplacée (25-
janv-12)
Événement 2012-009: Acétone dans le visage
Événement 2012-026, 23 mars 2012 : Déversement d'acétone en rinçant les barils. Glisser
sur l'acétone et cogné la jambe en tombant (ecchymose)
Événement 2012-044 : Lors de la vidange du 310, une série d'évènements a mené à un
déversement de 100 litres d’acétone.
28 juin 2012 : Perte de 10 l de mélange huile-acétone car il y avait encore de la pression
lorsque l'employé a voulu récupérer le produit sur le filtre.
Événement 2012-084 : Acétone dans les yeux lors d'un travail à la 145-PMP
Événement 2012-088 : Vanne mal fermée occasionnant une fuite d'acétone (1L)
Événement 2012-097 : Vanne qui s'est ouverte pendant le changement de cartouches et
l’employé a été aspergé d'acétone.
Événement 2012-104B, 09-sept-12 : L'employé avait une manipulation à effectuer sur un
réservoir. Il croyait que le réservoir était vide mais ce n'était pas le cas, il y a eu une
mauvaise communication entre collègues. L'employé a essayé de fermer la vanne mais il n'a
pas réussi. Il a perdu pied et a reçu de l'acétone dans les yeux.
Arrêt planifié du 17 septembre 2012 : acétone encore présente dans la tuyauterie à démonter
à la suite de l’arrêt (canalisations qui devaient être purgées) et déversement d’acétone au
démarrage de la production où quelqu’un aurait pu être aspergé .
Événement 2012-111, 28-sept-12 : En purgeant l'air du filtre 210, l'employé a reçu de
l'acétone dans les yeux malgré le port de lunettes de sécurité.
De ces incidents, selon les documents retracés, seul l’événement du 7 janvier 2012 (2012-002) a
fait l’objet d’une mesure corrective.
Quatre boutons d’arrêt d’urgence sont présents dans l’usine : deux de ces boutons sont situés au
niveau de la mezzanine des broyeurs, un est situé près de la porte de sortie arrière dans la salle de
production et le dernier est placé près de la porte de sortie de la salle de contrôle. Le 20 janvier
2012, un chef d’équipe mentionne à la direction de l’usine qu’ils ont dû procéder à un arrêt
d’urgence au broyeur 121-BRO un peu plus tôt dans la journée mais que le bouton d’arrêt
d’urgence n’a pas fonctionné : l’arrêt a donc dû être fait à partir de la salle de contrôle.
Après des échanges pour clarifier la situation, M. II répond qu’il ne s’agit probablement que d’un
problème avec le bouton. Il avise le chef d’équipe de demander aux aides-techniques de maintenir
le bouton enfoncé pendant quelques secondes avant de le relâcher. Il demande aussi à être informé
si le problème se produit de nouveau. Aucun autre suivi n’est retrouvé à ce sujet.
Trois jours plus tard, à la suite de cette communication, un technicien de la compagnie 4 avise M.
II et l’électrotechnicien de Neptune que les dispositifs d’arrêt d’urgence doivent être câblés
directement au panneau électrique.
Les différentes normes qui énoncent des principes sur la conception des arrêts d’urgence
(notamment les CSA Z432, NFPA 79 et ISO 13850) font toutes référence au principe d’ouverture
directe du contact électrique pour arrêter les équipements de façon sécuritaire.
En date de l’accident, tous les arrêts d’urgence du procédé sont branchés uniquement sur le
DCS et font appel à une programmation pour leur activation.
La norme NFPA 30-1996 émet aussi une consigne concernant le fonctionnement des arrêts
d’urgence :
5-10.7.8 Arrêt du système en cas d’urgence. Les dispositifs d’arrêt d’urgence doivent être
conçus pour se déclencher à une position sûre en cas d’interruption de l’alimentation
(pneumatique ou électrique) normale ou de défaillance de l’équipement.
Dans les instants précédant la déflagration, au moment où le déversement d’acétone est hors de
contrôle, le coordonnateur de production actionne le bouton d’arrêt d’urgence situé près de la
porte de la salle de contrôle. Au moment d’appuyer sur ce bouton, il en ignore le fonctionnement
mais l’actionne tout de même en se disant que cela ne pourra pas aggraver la situation. Le
déversement de liquide se poursuit même après l’activation de ce bouton. La programmation
reliée à ce bouton d’arrêt d’urgence est celle qui n’aurait pas été mise à jour à la suite des
modifications impliquant la séquence de décantation.
L’employeur est en possession d’un plan d’intervention en cas d’urgence. Une copie en est
disponible à la salle de pause des employés. Ce document a été élaboré en 2002 afin de couvrir
certains risques associés à l’établissement. Il a été révisé et mis à jour en avril 2007. Il dresse la
liste des premiers intervenants de Neptune et des autres ressources internes et externes
nécessaires à sa mise en application. Il comporte neuf chapitres portant sur différents aspects du
plan.
Parmi les onze intervenants de Neptune qui y sont identifiés, six personnes ne sont plus à
l’emploi en date de l’accident et une autre personne y travaille à temps partiel. Seulement
deux des personnes encore à l’emploi de Neptune occupent le même poste que ce qui est
indiqué au plan d’intervention d’urgence.
La situation #4, Déversement et/ou fuite de matière dangereuse, est définie de la manière
suivante :
Un déversement ou une fuite liquide ou gazeuse est signalée à la salle de contrôle par
une personne présente sur les lieux.
Il s’agit de la situation qui a été vécue lors de l’accident, lorsque l’aide-technique puis l’aide-
opérateur mentionnent par radio portative qu’il y a un débordement d’acétone à la mezzanine des
broyeurs.
Au niveau des procédures à suivre pour cette situation, les étapes suivantes sont énumérées :
4. À partir de ses propres observations ou sur la base des informations fournies par
téléphone, le COU et/ou la salle de contrôle. :
Évalue la gravité de la situation et si elle demande une évacuation du
personnel …
Lors des événements ayant mené à la déflagration, le procédé n’est pas mis en arrêt
d’urgence par l’équipe de production à la salle de contrôle et l’évacuation du
personnel est demandée par M. F, qui constate que le déversement d’acétone est hors
de contrôle, jusque dans le corridor de la zone de production.
La norme NFPA 30-1996 traite de la sécurité incendie notamment de la manière suivante (nos
surlignages):
5-11.3 Le degré de prévention et de protection contre le feu doit être établi par une
étude technique des opérations ainsi que l’application de solides principes de lutte
contre l’incendie et d’ingénierie de procédés. L’étude doit comprendre notamment
les points suivants.
a) Analyse des dangers d’incendie et d’explosion des opérations.
b) Analyse des matières dangereuses, des produits chimiques dangereux ou des
réactions dangereuses durant les opérations, et mesures de sécurité à prendre à leur
égard.
c) Analyse des exigences de conception des installations spécifiées aux sections 5-3
à 5-7.
d) Analyse des exigences relatives à la manipulation, au transvasement et à
l’utilisation des liquides spécifiés aux sections 5-3 à 5-7…
Aucun exercice d’évacuation n’a eu lieu au moins au cours des deux dernières années. Sur
60 travailleurs de Neptune présents sur place lors de l’accident, 36 sont à l’emploi depuis deux
ans ou moins. On n’a réussi à dénombrer que deux exercices d’évacuation au cours des sept
dernières années. Les travailleurs de la construction et autres sous-traitants présents sur les
lieux n’ont reçu aucune information en ce qui a trait aux mesures de prévention liées aux
activités de l’entreprise.
Le rapport préliminaire émis par la firme compagnie 2 et dont Neptune a copie mentionne que
l’établissement doit mettre en œuvre un plan de sécurité incendie qui est compatible avec la
nature des risques présents dans ce bâtiment.
4.2.7.3 Formation
Des formations sont données aux travailleurs de Neptune en ce qui concerne l’utilisation des
chariots élévateurs, du SIMDUT et de l’ergonomie dans le cadre de leur travail. Des
travailleurs ignorent la gravité des dangers reliés à l’utilisation de l’acétone. Les travailleurs
sont informés des changements au procédé par courriel.
Les travailleurs de la construction et les autres visiteurs présents sur place ne reçoivent
aucune formation quant aux dangers présents et aux mesures à prendre en cas d’urgence.
Outre les articles 5-11.2 et 5-11.3 cités plus haut, la norme NFPA 30-1996 traite de
l’identification et l’élimination des risques de la manière suivante (nos surlignages) :
Chez Neptune, les changements de toute nature, que ce soit aux composantes du procédé,
à sa programmation ou au bâtiment, sont réalisés sans évaluation du risque. L’employeur
ne dispose d’aucune étude de risques relativement à son procédé ou son bâtiment, ni aux
modifications apportées à ceux-ci.
L’annexe I du RSST identifie les valeurs d’exposition maximale admissibles pour les
travailleurs. Celle de l’acétone est de 500 ppm dans l’air. En date de l’accident, seuls les
détecteurs d’atmosphère explosive sont présents dans l’usine. Ces détecteurs sont conçus pour
donner un premier signal d’avertissement lorsqu’une concentration correspondant à 20% de la
limite inférieure d’explosivité est atteinte, soit 5 400 ppm d’acétone. Il n’existe aucun détecteur
en fonction pour mesurer le niveau d’exposition potentielle des travailleurs. L’employeur a
déjà eu ce type de dispositif : il a été retiré neuf mois avant l’accident à la suite d’un bris.
L’employeur a jugé que son coût de réparation était trop élevé. Par conséquent, il n’a pas
été remplacé.
Le 17 septembre 2012, à la suite de l’arrêt planifié, un document est envoyé à la direction par
un électrotechnicien. Ce document relate les difficultés rencontrées lors de cet arrêt. On peut y
lire notamment les points suivants :
La nouvelle localisation des vannes dans le procédé n’était pas connue avant l’arrêt
car aucun plan ou schéma n’a été communiqué aux travailleurs.
Des vannes ont été changées d’endroit à la dernière minute.
La mise en place d’un nouveau réservoir d’acétone distillée était mal documentée.
Il a donc fallu modifier toute la programmation relative à cet équipement pendant
que la production était redémarrée.
Les vérifications d’usage n’ont pas pu être faites car la production a été
redémarrée avant que la mise à jour du logiciel ne soit complétée.
La Loi sur les ingénieurs définit les travaux qui font partie du champ de pratique des
ingénieurs :
24. 1. Tous les plans et devis de travaux visés par l'article 2 doivent être signés et
scellés par un ingénieur membre de l'Ordre ou par le titulaire d'un permis
temporaire …
Ainsi, la conception du procédé doit tenir compte des possibilités d’erreurs pouvant mener à un
risque pour la santé et la sécurité des travailleurs. Dans le cas où le procédé perd le contrôle de
la situation, ce qui en soi devrait être un événement exceptionnel, un dispositif doit permettre
d’arrêter automatiquement les opérations en toute sécurité. L’analyse des composantes et du
programme de contrôle du procédé nous a permis de constater que de nombreuses lacunes sont
présentes au niveau de ses composantes et de sa programmation.
Nous avons constaté que de nombreux problèmes reliés au contrôle du procédé surviennent
dans les mois précédant l’événement du 8 novembre 2012. Ces problèmes ont en commun le
fait que le DCS ne reçoit pas toutes les données nécessaires pour avoir le portrait réel de ce qui
se passe au niveau des équipements, soit en raison de la défaillance d’une composante ou d’un
branchement, ou bien d’une mauvaise action du programme de contrôle. Cette dernière
situation arrive lorsque la programmation n’est pas appropriée ou que le mode de
fonctionnement est en mode manuel, donc hors du contrôle par le DCS.
Lors des événements ayant mené à la déflagration, les personnes présentes n’ont constaté
aucune activité anormale au niveau du secteur de l’extraction sur les écrans de contrôle.
Pourtant, selon les informations recueillies, une surchauffe de l’acétone dans le réservoir de
mélange 120-RES a lieu. Cette surchauffe entraîne l’évaporation de l’acétone qui doit remplir
le réservoir et, par conséquent, une augmentation de la pression à l’intérieur de celui-ci. La
présence d’un brouillard visible dans la salle de production, alors même que les détecteurs
d’acétone situés au niveau du sol n’ont pas encore sonné l’alarme, tend à confirmer cette
situation. Effectivement, les vapeurs d’acétone sont généralement plus lourdes que l’air, mais
elles peuvent prendre un certain temps à redescendre lorsqu’elles sont émises à la suite d’un
bouillage. Par conséquent, ce n’est que lors de leur condensation qu’elles peuvent être
détectées. L’analyse de la séquence de contrôle du secteur 100 nous révèle que certaines vannes
ne sont pas réinitialisées en début de séquence. En effet, si elles sont manipulées directement
par une personne, en mode manuel, les vannes demeurent dans le mode entré tant que la
séquence programmée n’en prend pas le contrôle. Dans le cas spécifique des vannes de vapeur
pour le chauffage, leur mode d’opération n’est réinitialisé qu’après le début de la séquence de
contrôle. Le réservoir peut donc être chauffé par la vapeur avant l’introduction de l’acétone.
Celle-ci a une capacité thermique faible et un point d’ébullition relativement bas. Elle peut
donc entrer en ébullition rapidement. Tout porte donc à croire que les vannes de vapeur pour le
chauffage du réservoir 120-RES sont demeurées ouvertes. Ainsi, le réservoir peut être chauffé
sans aucune régulation de température. Une programmation adéquate de la séquence de
contrôle aurait réinitialisé le mode de fonctionnement afin d’en prendre le contrôle dès
l’activation de la séquence. Elle aurait aussi utilisé la lecture de la sonde de température
présente pour empêcher une surchauffe.
Tant que le réservoir 120-RES est à l’étape du remplissage, la surpression due à l’évaporation
de l’acétone peut s’échapper par le réseau de récupération des vapeurs qui est muni d’un évent
de surpression. Toutefois, dès que l’aide-technique appuie sur le bouton de démarrage du
broyeur, la vanne menant à cet évent ferme. L’excès de pression, qui est en fait de l’acétone
gazeuse, n’a pas d’autre issue pour s’échapper. Conséquemment, lorsque l’aide-technique
défait l’attache du couvercle, une pression inhabituelle se fait sentir sur celui-ci, à un point tel
que les travailleurs ne parviennent pas à le refermer. L’utilisation adéquate de la sonde de
température déjà présente pour connaître la température interne du réservoir aurait pu alerter
l’opérateur et ultimement arrêter automatiquement le procédé dès détection de la surchauffe.
De plus, la présence d’un capteur de pression dans le réservoir aurait donné la possibilité au
système de déceler et d’agir sur cette anomalie. La présence d’un véritable évent de mise à l’air
libre indépendant, tel que requis par la norme NFPA 30-1996, aurait aussi permis à l’acétone de
s’échapper par cette ouverture, diminuant ainsi d’autant la quantité relâchée par l’ouverture du
broyeur.
Par ailleurs, les dispositifs de contrôle de la pression sont obligatoires lorsque le réservoir est
conçu strictement pour opérer à pression atmosphérique, comme c’est le cas pour le réservoir
120-RES. Ce dispositif aurait aussi permis aux travailleurs de refermer le couvercle du broyeur
pour éviter que les vapeurs s’échappent dans la salle de production. Le fait de sceller le
réservoir en fermant la vanne 120-YV6, donc en éliminant le seul évent accessible, après le
remplissage initial constitue un vice de conception. Cela permet en effet de pressuriser un
réservoir non conçu à cette fin, ce qui est en soi une autre source de danger.
Selon la version des témoins entendus, de l’acétone liquide et froide s’échappe également par
l’ouverture du broyeur. Cette acétone a notamment aspergé les travailleurs qui se trouvaient
près de l’ouverture. À l’écran de contrôle cependant, les pompes d’acétone distillée utilisées
pour le remplissage paraissent arrêtées. Par contre, il existe une autre source potentielle de
remplissage : l’acétone usée ayant servi au trempage des réservoirs de décantation est elle aussi
acheminée vers le réservoir de mélange. Cette opération fait appel à une pompe différente pour
le transfert vers les réservoirs de mélange. Un problème au niveau de la séquence de
décantation est survenu quelques semaines auparavant. À ce moment, à la suite d’un trempage,
un réservoir de ce secteur a commencé à se vider de son acétone de façon intempestive. Lors du
remplacement du contrôleur pendant l’arrêt de production, la séquence de décantation en cours
a été réinitialisée. D’ailleurs, le chef d’équipe, n’ayant pas été mis au courant de ce
remplacement, s’étonne que cette séquence soit perturbée. Il est possible que la réinitialisation
de cette séquence ait initié une fois de plus une vidange imprévue vers le réservoir 120-RES.
Le remplissage a alors lieu même si les pompes d’acétone distillée sont inactives. Selon les
Neptune Technologies & Bioressources inc., 8 novembre 2012 page 53
Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
D'ENQUÊTE DPI4175641 RAP0966931
informations recueillies, cette séquence n’est toujours pas incluse dans la programmation des
arrêts d’urgence en date de l’accident. Par ailleurs, l’activation de l’arrêt d’urgence par le
coordonnateur de production, lors des événements menant à la déflagration, ne permet pas
d’arrêter le déversement de liquide. Malheureusement, la seule version de cette portion du
programme de contrôle a été détruite lors de l’incendie. Il n’est donc pas possible de procéder à
son analyse pour confirmer cette hypothèse.
D’autre part, les expertises effectuées démontrent que les moteurs des pompes d’acétone
distillée ne disposent d’aucun capteur pour confirmer leur état de fonctionnement ou d’arrêt;
l’état affiché à l’écran représente ce qui est attendu en fonction de la dernière commande
envoyée par le DCS. Le statut réel des pompes peut donc différer. Dans un tel cas, la fermeture
de la vanne entre la pompe et le réservoir demeure le seul moyen d’éviter un remplissage
excessif. Cependant, nous avons constaté précédemment que l’usine a connu plusieurs cas, au
cours des mois et semaines précédentes, de vannes qui demeurent bloquées en position ouverte
à la suite d’une contamination de l’air compressé. Dans cette situation, un capteur de position
sur les vannes permet de confirmer leur position réelle. Autrement, le programme de contrôle
assume que la vanne est dans la position désirée et une demande de démarrage en acétone
provenant d’un autre secteur de production peut donc entraîner un remplissage intempestif du
réservoir 120-RES. La plupart des vannes branchées sur le réservoir 120-RES ne sont munies
d’aucun capteur de position. De plus, le capteur unique branché sur la vanne d’acétone de
remplissage (120-YV4) ne permet pas de détecter l’état sécuritaire de cette dernière; en cas de
défaillance du capteur, le signal qui paraît à l’écran de contrôle est qu’elle est fermée, peu
importe sa position réelle. L’installation de vannes en redondance, soit plus d’une vanne pour
remplir la même fonction, permet de diminuer le risque en cas de blocage de l’une d’elles.
Outre celles décrites plus haut, plusieurs situations pouvant conduire à des débordements
potentiellement dangereux ne sont pas considérées dans l’exploitation du procédé. On peut
notamment énumérer les points suivants :
Il n’y a qu’une seule sonde de niveau pour le réservoir 120-RES. En cas de défaillance de
celle-ci, seule une action manuelle de l’opérateur peut arrêter le remplissage du réservoir
même en cas de débordement. Le réservoir 120-RES ne dispose non plus d’aucun dispositif
anti-débordement prescrit par les règlements en vigueur. Ce dernier dispositif aurait permis
d’éviter le débordement d’acétone hors du réservoir.
Dans le cas où un niveau de plus de 2550 litres (haut niveau) est détecté dans le réservoir
120-RES, la programmation prévoit que la seule vanne d’évent disponible ferme. Ainsi, la
seule issue potentielle pour l’acétone est l’ouverture du broyeur; si le couvercle est fermé et
étanche, la pression augmente sans contrôle dans le réservoir, sinon il y a un débordement.
Le mode manuel des composantes, dont les pompes, contourne les conditions de
fonctionnement (interverrouillages) reliées aux composantes qui permettraient de détecter
une situation anormale, telle qu’un niveau de liquide trop élevé. Par exemple, si une
commande d’ouverture de vanne et de pompe est laissée en mode manuel, aucun système
ne peut l’arrêter automatiquement, même en cas de débordement.
Les dispositifs d’arrêt d’urgence sont branchés de telle sorte qu’une défaillance peut
demeurer non détectée et entraîner un non-fonctionnement de leur part lorsqu’ils seront
sollicités. En cas de défaillance, un dispositif d’arrêt d’urgence doit arrêter le procédé. Tous
les arrêts d’urgence de Neptune passent par l’ordinateur qui contrôle le procédé. Dans le cas
d’erreur ou d’oubli dans la programmation, ou si des signaux sont erronés, il est possible
que ces arrêts ne remplissent pas leur fonction. Il a même été démontré qu’un arrêt
d’urgence au niveau des broyeurs n’a pas fonctionné lorsqu’il a été sollicité dans le passé.
Les bonnes pratiques dans la conception de procédé dictent que les fonctions de sécurité soient
assurées par un système de contrôle indépendant conçu à cette fin. Entre autres, la fiabilité de
ses composantes doit être connue et testée et, en cas de mauvais fonctionnement, un arrêt forcé
du procédé doit être effectué automatiquement. Chez Neptune, il n’y a aucun système de
contrôle indépendant pour les fonctions de sécurité.
En raison de la destruction de l’usine et des indices qui auraient pu nous indiquer clairement ce
qui s'est passé, de même que la mort des témoins principaux, il est impossible de déterminer
avec une certitude absolue le ou les éléments déclencheurs des événements ayant mené au
déversement d'acétone. Cependant, il est clair qu'un procédé conçu et équipé adéquatement, en
plus de disposer d’une programmation qui utilise les éléments nécessaires, aurait permis
d'éviter ce phénomène imprévu. Les nombreux manquements dans la conception et le contrôle
du procédé ont un lien direct avec la surchauffe et le déversement ayant mené à la déflagration.
4.3.2. La classification et les aménagements du bâtiment sont en contradiction avec son usage
principal.
Tout d’abord, le système de drainage doit permettre d’évacuer dans un endroit sécuritaire les
fuites de liquide, tel que prescrit par la norme NFPA 30-1996. Ainsi, si le drain de la
mezzanine remplit son rôle, l’acétone ne peut pas s’accumuler sur le plancher de la mezzanine
des broyeurs. Ensuite, si les portes sont hermétiques, comme cela est requis notamment par le
Code canadien de l’électricité, aucune ouverture n’est présente sous celles-ci; l’acétone ne
peut donc pas se retrouver à l’extérieur de la salle de production. Finalement, une mezzanine
conforme au CNB-1985 dans le corridor aurait une résistance au feu; il n’y aurait donc pas
d’ouverture vers le bas en bordure de celle-ci, du côté opposé à la salle de production. C’est
par cette ouverture que l’acétone descend au rez-de-chaussée. Dans ce cas, il faut évidemment
aussi que la mezzanine au-dessus de l’atelier mécanique offre une résistance au feu, donc
qu’elle soit isolée de l’étage. Autrement, l’acétone y coule et les sources d’allumage présentes
y sont potentiellement nombreuses. Le plancher de la mezzanine au-dessus de l’atelier
mécanique, aussi appelée mezzanine d’entreposage, est en fait constitué d’un caillebottis. Il
est donc aussi ouvert vers le rez-de-chaussée.
Par ailleurs, comme le corridor n’est pas considéré comme un emplacement dangereux par
l’employeur, l’appareillage électrique présent peut y générer une étincelle et devient une
source d’allumage pour les vapeurs d’acétone à la suite du déversement. Deux salles
classifiées classe 1, division 1, soient la salle du filtre-presse et la salle de résidus du filtre-
presse, communiquent directement avec le corridor de production. Comme un emplacement
non dangereux ne peut pas être immédiatement adjacent à un emplacement de classe 1,
division 1, la classification du corridor doit être minimalement de classe 1, division 2, autant à
Neptune Technologies & Bioressources inc., 8 novembre 2012 page 56
Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
D'ENQUÊTE DPI4175641 RAP0966931
Si le corridor avait été classifié comme il se doit, les sources d’allumage n’auraient pas été
permises dans cette section du bâtiment; la présence d’acétone aurait ainsi été acceptable de
façon occasionnelle et accidentelle. Par conséquent, la déflagration n’aurait pas eu lieu.
L’employeur aurait pu prendre les mesures pour régler le problème.
En ce qui concerne les distances de parcours, les secteurs non-conformes correspondent aux
endroits où plusieurs travailleurs ont subi des blessures. La distance de parcours plus grande
que celle prévue par le CNB-1985 a contribué à augmenter la possibilité ou la gravité des
blessures subies par les occupants. Les zones problématiques pour les issues de secours se
trouvent principalement à l’étage, notamment la mezzanine des broyeurs qui aurait dû
disposer de deux sorties. L’une d’elles aurait dû être une cage d’escalier d’issue, compte tenu
que les distances de parcours de celle-ci excédait les 25 mètres requis en vertu de ce même
Code. De plus, la norme NFPA-30 stipule entre autres que ces issues doivent être aménagées
de façon à éviter que les occupants ne demeurent emprisonnés en cas d’incendie. L’aide-
opérateur qui était dans le secteur de la mezzanine des broyeurs lors de la déflagration, a été
épargné par le souffle initial. Toutefois, en l’absence d’escalier d’issue, la seule voie qui
s’offrait à lui pour quitter le bâtiment l’obligeait à traverser les flammes. Cette situation lui a
été fatale.
Il est reconnu que la présence de gicleurs dans un bâtiment joue un rôle majeur dans la
diminution de l’intensité d’un incendie. Puisque la déflagration a précédé l’incendie, il est
évident que leur présence n’aurait pu prévenir celle-ci. Cependant, nous pouvons en conclure
que l’importance des blessures subies par l’aide-opérateur aurait pu en être été diminuée.
4.3.3. Les déficiences dans la gestion de la santé et de la sécurité génèrent des situations
dangereuses, notamment lors de la conception ou des modifications effectuées par des
personnes ayant des compétences inadéquates.
L'article 51 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail définit les obligations de l’employeur.
Celui-ci doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et
l'intégrité physique du travailleur. Cet article comporte aussi notamment des alinéas
spécifiques aux aménagements des établissements, aux méthodes de travail, à l’identification et
à l’élimination des risques, aux mesures de sécurité contre l’incendie, au matériel fourni aux
travailleurs, à l’utilisation de matière dangereuse de même qu’à la formation des travailleurs.
C’est le cas, par exemple, en ce qui concerne les aménagements du bâtiment. L’absence de
gicleurs, le nombre insuffisant de sorties des locaux, les distances de parcours trop longues vers
les issues et l’absence de résistance au feu génèrent tous des situations dangereuses pour les
travailleurs. L’absence de ces aménagements est directement en cause dans les blessures
mortelles qu’a subies l’aide-opérateur qui a dû traverser les flammes pour fuir l’incendie.
Les modifications faites au bâtiment au fil des années ont aussi été réalisées sans tenir compte
de leur impact. Par exemple, l’agrandissement de 2007 a eu pour effet d’augmenter les
distances de parcours vers une issue de secours, tout comme l’agrandissement en cours au
moment des événements. Malgré les exigences réglementaires de la norme NFPA 30, qui
spécifient que la revue de la gestion des risques d’incendie doit être répétée chaque fois qu’il
se produit un changement significatif des risques d’incendie ou d’explosion, aucune évaluation
du risque n’est faite et aucun aménagement intérieur n’est mis en place pour respecter les
dispositions du CNB. La revue des risques en fonction des modifications au bâtiment aurait mis
en lumière les déficiences existantes.
gestion de risques de l’assureur et une autre par un sous-traitant de l’architecte. Chacune de ces
études mentionne, entre autres, que le nouveau bâtiment devra être de construction F1 et muni
de gicleurs. Or l’agrandissement, considéré comme un nouveau bâtiment, doit abriter une copie
du procédé existant. Malgré le fait que l’employeur sache que le bâtiment existant n'est pas
aménagé de cette manière, aucun correctif n’est apporté à celui-ci. S’il avait pris
immédiatement action pour corriger la situation, l’accident aurait pu être évité.
Ce phénomène est d’ailleurs observé lors de l’arrêt de septembre 2012. À cette occasion, à la
suite de modifications au procédé et d’une mise à jour logicielle du contrôleur, le redémarrage
de l’usine est fait même si les séquences de contrôle du procédé n’ont pas encore été mises à
jour. Des problèmes de contrôle des séquences en résultent. Heureusement, grâce à la vigilance
de l’équipe de production, les problèmes sont détectés et peuvent être corrigés en cours de
production. Malgré cela, l’employeur procède exactement de la même manière lors du
redémarrage de l’usine le 8 novembre 2012. Le contrôleur du DCS est remplacé sans aviser le
chef d’équipe et aucune vérification de l’état des séquences de contrôle n’est effectuée à la
suite de ce remplacement. Il en résulte la situation que nous avons vue. Cette fois-ci, par contre,
les problèmes sont plus complexes et les personnes présentes ne réussissent pas à reprendre le
contrôle de la situation. Les conséquences des problèmes générés mènent à la catastrophe.
L’absence de toute forme d’analyse de risques chez l’employeur permet de conclure sans
équivoque que cette pratique n’est pas mise en application. Les risques sont tout simplement
ignorés. Si l’identification des risques avait été faite et que les mesures correctives avaient été
prises, les nombreuses lacunes au procédé et au bâtiment auraient été éliminées.
Évidemment, pour que le PMU soit mis en application par les travailleurs, ceux-ci doivent en
être informés. Lors des événements du 8 novembre 2012, personne n’a suivi les consignes
prescrites au PMU. Selon les informations reçues, les travailleurs présents en ignoraient
l’existence ou le contenu.
Les exercices d’évacuation doivent être tenus au moins une fois par année. Le but de ces
exercices est de déterminer les difficultés qui peuvent survenir en cas d’urgence, par exemple
les gens qui n’entendent pas l’avis d’évacuation ou qui attendent avant de sortir, notamment
pour tenter de régler un problème. L’identification des difficultés particulières permet de
trouver les solutions pour les éliminer. Ainsi, si de telles démarches avaient été faites, il serait
apparu évident que le moyen d’aviser les personnes présentes est inadéquat. En effet,
l’intercom ne peut rejoindre que les gens qui sont près d’un téléphone et seulement lorsque
celui-ci n’est pas utilisé. De plus, si l’environnement est trop bruyant, le message est inaudible.
Des travailleurs à l’étage avaient déjà avisé l’employeur de cette situation, dans un contexte
autre que celui d’urgence. La situation est encore présente le jour de l’accident. Il est clair que
l’élimination de ces situations aurait diminué, voire éliminé les lésions subies par les
travailleurs. L’omission de l’employeur à s’assurer que les exercices d’évacuation obligatoires
soient faits joue un rôle crucial dans les conséquences de cet accident.
De façon plus générale, plusieurs faits recueillis nous démontrent que l’importance accordée
par l’employeur à la santé et à la sécurité est faible. On peut en donner quelques exemples :
Les défaillances d'équipements de production, telles que les vannes bloquées en position
ouverte, étaient réglées en remplaçant la composante, sans obligatoirement se soucier de
corriger l’origine du problème ou d’évaluer les conséquences que cela aurait pu entraîner.
La banalisation des alarmes générées par le système de protection incendie; en 2011, M.
OO demande d’annuler la visite des pompiers sans connaître la situation réelle, alors qu’il
n’est pas sur place et qu’il y a réellement un incendie.
Aucune action corrective n’est apportée pour corriger le fonctionnement et le branchement
des boutons d’arrêt d’urgence après que le directeur des opérations ait été avisé que ceux-ci
n’ont pas fonctionné lorsqu’on en a eu besoin et qu’un technicien d’un consultant lui ait
mentionné ce qui devait être fait.
L’application de la norme NFPA 30-1996 est obligatoire pour les établissements utilisant
des matières inflammables. M. OO remet tout de même en question la demande de la part
d’une travailleuse de se procurer une copie de cette norme. Pourtant, un document reçu de
la firme d’ingénieurs retenue pour l’étude du projet d’agrandissement, datée de deux jours
plus tard, mentionne clairement que les exigences de cette norme s’appliquent aux
opérations de Neptune. Les rapports préliminaires du conseiller en gestion de risques de
l’assureur et du sous-traitant de l’architecte pour l’agrandissement, reçus dans les semaines
suivantes, y font aussi directement référence.
L’employeur tolère que la production reprenne et se poursuive sans que les séquences
d’arrêt d’urgence, bien qu’imparfaites, soient mises à jour.
Il en va de même pour le redémarrage de la production à la suite d’un arrêt planifié : la
production est reprise sans s’assurer au préalable que les séquences du procédé sont
fonctionnelles.
L’employeur, pour des raisons économiques, décide de ne pas remplacer l’appareil
permettant de mesurer l’exposition des travailleurs aux vapeurs d’acétone. Aucun autre
moyen n’est mis en place pour connaître l’exposition des travailleurs et s’assurer que les
valeurs d’exposition admissibles ne sont pas dépassées.
Une gestion convenable des questions relatives à la santé et à la sécurité des travailleurs doit
prendre toutes ces questions en considération. Les points mentionnés ci-haut démontrent bien
que plusieurs aspects sont négligés, voire ignorés, dans la gestion de la santé et de la sécurité
des travailleurs. Cette situation inadéquate a joué un rôle important dans la survenue de cet
événement ainsi que dans la gravité des conséquences sur les travailleurs.
Une saine gestion de la santé et de la sécurité aurait permis de s’assurer que les nombreux
changements effectués auraient été sous la supervision d’une personne compétente.
Notamment, les nombreux changements au procédé, qui sont du champ de pratique réservée de
l’ingénieur, sont faits par des non-ingénieurs. L’absence d’analyse de risques, l’inaction à la
suite des problèmes connus du procédé, l’absence de mise en application de mesures d’urgence
et la formation inadéquate des travailleurs sont tous des facteurs contributifs à ce qui se passe
ce jour-là. La seule application de la norme NFPA 30 aurait permis d’éviter cet accident.
L’urgence de produire prime sur la santé et la sécurité. La série d’omissions dans la gestion de
la santé et de la sécurité de l’entreprise a mené à la déflagration ayant causé la mort des trois
travailleurs et des blessures à de nombreux autres.
SECTION 5
CONCLUSION
Causes de l'accident
À la suite de cet accident, une décision interdisant l’accès aux bâtiments subsistants est émise
(RAP9074391, 10 novembre 2012). L’accès partiel à certaines parties du bâtiment est autorisé
(RAP0723255, 15 novembre 2012) après qu’une expertise ainsi qu’une attestation de solidité ait
été produite par un ingénieur en structures. L’accès complet aux bâtiments est autorisé après que
l’employeur nous ait fourni la documentation attestant que la structure restante avait été réparée
et était sécuritaire pour les occupants.
Une interdiction de démarrage du procédé d’extraction d’huile de krill a aussi été émise
(RAP0726306, 30 novembre 2012). En vertu de cette décision, l’employeur ne peut redémarrer
ses activités de production que sous certaines conditions.
page 64
Accidenté Nom, Prénom Sexe Âge Employeur Fonction Expérience Syndicat
télécommu-
28 M .AB M 28 6 ans aucun
nications
page 65
Accidenté Nom, Prénom Sexe Âge Employeur Fonction Expérience Syndicat
FTQ
34 M. AH M 53 électricien 8 ans
(FIPOE)
RAP0966931
Numéro du rapport
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Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
D'ENQUÊTE DPI4175641 RAP0966931
ANNEXE B
Répertoire toxicologique
Accueil Prévention Répertoire toxicologique Fiche complète
Acétone
Numéro CAS : 67-64-1
Identification
Description
Numéro UN : UN1090
Principaux synonymes
Noms français :
Acétone
Diméthylcétone
Diméthylformaldéhyde
Propanone-2
Noms anglais :
2-Propanone
Acetone
Dimethylformaldehyde
Methyl ketone
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Fiche complète pour Acétone - CSST Page 2 of 29
Pyroacetic ether
Autres noms :
beta-Ketopropane
Dimethyl ketone
Dimethylketal
Ketone propane
Pyroacetic acid
L'acétone est l'un des solvants organiques les plus utilisés puisqu'il dissout les
gommes, les résines, les dérivés de cellulose, les graisses, les huiles et le caoutchouc.
On l'utilise aussi dans diverses formulations dont celles :
http://www.csst.qc.ca/prevention/reptox/Pages/fiche-complete.aspx?no_produit=430&no... 2014-04-23
Fiche complète pour Acétone - CSST Page 3 of 29
le dégommage de la soie
D'autre part, différents éléments de l'activité humaine peuvent être des sources
d'émissions d'acétone dans l'atmosphère, dont entre autres, les gaz d'échappement
des véhicules, la combustion du bois, la production pétrolière, la combustion de
déchets, l'industrie du papier, la dégradation des déchets dans les sites
d'enfouissement et la fumée de cigarette. L'acétone peut se dégager des panneaux de
particules, des doublures de tapis et de certains revêtements.
Hygiène et sécurité
Apparence 1 6
Mise à jour : 2011-06-23
L'acétone est un liquide volatil, très fluide, clair et incolore à odeur caractéristique, à la
fois âcre et aromatique.
Caractéristiques de l'exposition 8
Mise à jour : 2011-06-23
L'exposition à l'acétone en milieu de travail est causée principalement par ses vapeurs
puisque sa volatilité est élevée (environ 10 fois celle de l'eau) et que son point
d'ébullition est bas (inférieur à celui de l'eau).
L'odeur de l'acétone peut être détectée à des concentrations très variables, soit de 4 à
700 ppm. Les travailleurs exposés quotidiennement à l'acétone semblent développer
une tolérance à cette odeur. Celle-ci ne serait alors détectée qu'à des concentrations
voisines de la VEMP (500 ppm). Ainsi, l'odeur ne peut être un signe d'avertissement
adéquat pour prévenir une exposition dangereuse telle que l'atteinte de la VEMP (500
ppm), de la VECD (1 000 ppm), ou de la valeur de DIVS (2 500 ppm). Cependant,
l'odeur peut être un signe d'avertissement adéquat pour prévenir l'atteinte de la LIE
(2,5 % ou 25 000 ppm).
http://www.csst.qc.ca/prevention/reptox/Pages/fiche-complete.aspx?no_produit=430&no... 2014-04-23
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10 fois la LIE. En cas de fuite ou de déversement, une grande quantité peut s'évaporer
et la concentration en acétone dans l'air risque facilement de dépasser la VEMP, la
VECD, la valeur de DIVS ou la LIE.
Exposition au liquide
Suite à un contact accidentel du liquide avec la peau, l'acétone étant soluble dans
l'eau, on peut la rincer facilement.
Note : La DIVS de l'acétone n'est pas une valeur établie en fonction d'un danger pour
la santé mais indique uniquement le danger d'explosibilité. Cette valeur a été fixée à
10 % de la LIE.
Propriétés physiques 1 3 6 10 11 12 13
Mise à jour : 2011-06-23
http://www.csst.qc.ca/prevention/reptox/Pages/fiche-complete.aspx?no_produit=430&no... 2014-04-23
Fiche complète pour Acétone - CSST Page 5 of 29
Inflammabilité et explosibilité 4 14 15
Mise à jour : 2011-06-23
Inflammabilité
L'acétone est un liquide extrêmement inflammable. Il s'enflamme facilement en
présence de chaleur, d'une source d'inflammation, telle une flamme nue ou une
étincelle (incluant une décharge électrostatique). Les solutions aqueuses d'acétone
peuvent aussi s'enflammer. Les vapeurs d'acétone sont plus lourdes que l'air et
peuvent parcourir une grande distance vers une source d'inflammation et provoquer un
retour de flamme.
L'acétone peut aussi s'enflammer au contact d'agents oxydants forts. La réaction avec
certains composés peut être violente, causant un risque d'incendie.
Explosibilité
Les vapeurs peuvent former un mélange explosif avec l'air.
L'acétone peut réagir de façon explosive avec les oxydants forts et certains produits ou
mélanges.
Moyens d'extinction
Le dioxyde de carbone (CO2) et les poudres chimiques sèches peuvent être utilisés
pour éteindre les petits incendies. Pour les incendies plus importants, de la mousse
antialcool doit être utilisée.
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L'eau pulvérisée permet de diminuer l'intensité des flammes. Cependant, les jets d'eau
peuvent favoriser la propagation de l'incendie.
Techniques spéciales
Porter un appareil de protection respiratoire autonome et des vêtements protecteurs
couvrant tout le corps. Éloigner les contenants de la zone d'incendie, si cette opération
peut être effectuée sans risque. Refroidir les contenants exposés à l'aide d'eau
pulvérisée. Rester en amont du vent par rapport au lieu d'incendie.
Produits de combustion
Mise à jour : 2011-06-23
http://www.irsst.qc.ca/-RSST67-64-1.html
Des tubes colorimétriques spécifiques pour l'acétone peuvent être utilisés pour une
évaluation rapide du niveau d'exposition.
Surveillance biologique
En 1999, l'ACGIH a fixé son indice biologique d'exposition pour l'acétone urinaire à
0,85 mmol/l mesuré à la fin du quart de travail, suite à une modification des valeurs
limites d'exposition (500 ppm).
http://www.csst.qc.ca/prevention/reptox/Pages/fiche-complete.aspx?no_produit=430&no... 2014-04-23
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Commentaires 12 20
Mise à jour : 2011-06-23
Prévention
Mesures de protection 21 22
Mise à jour : 2011-06-23
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source.
Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne
suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de
protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection
doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoires
Porter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail
est supérieure à la VEMP (500 ppm ou 1 190 mg/m³) ou à la VECD (1 000 ppm ou 2
380 mg/m³).
Peau
Porter un équipement de protection de la peau. La sélection de cet équipement
dépend de la nature du travail à effectuer.
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Fiche complète pour Acétone - CSST Page 8 of 29
Yeux
Porter un équipement de protection des yeux s'il y a risque d'éclaboussures. La
sélection de cet équipement dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu,
du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Équipements de protection 21 23 24 25 26 27
Mise à jour : 2011-06-23
Les appareils de protection respiratoires suivants ont été définis en appliquant les
recommandations de NIOSH aux valeurs de VEMP inscrites à l'annexe I du RSST.
Il est à noter que l'utilisation d'appareils de protection respiratoire à épuration d'air est
limitée par la valeur de DIVS établie à 2500 ppm pour l'acétone
Évacuation d'urgence
Tout appareil de protection respiratoire à épuration d'air, muni d'un masque
complet (masque à gaz), à boîtier filtrant les vapeurs organiques, fixé au
niveau du menton, ou porté à la ceinture ou à un harnais, devant ou derrière
l'utilisateur.
Tout appareil de protection respiratoire autonome approprié pour l'évacuation.
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Certains gants de caoutchouc de butyle peuvent aussi convenir, cependant ceux dont
l'épaisseur est inférieure à 0,50 mm pourraient ne pas être étanches à l'acétone.
Yeux
Les équipements de protection des yeux et de la figure doivent être conformes à la
norme CSA Z94.3.
Réactivité 4 11 14 28
Mise à jour : 2011-06-23
Stabilité
L'acétone est un produit stable dans les conditions normales d'utilisation. Lors d'un
entreposage prolongé (plusieurs mois, voire années), l'exposition à la lumière directe
du soleil peut amener la formation de monoxyde de carbone.
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Incompatibilité
L'acétone peut s'enflammer ou réagir violemment avec les agents oxydants forts, tels
que l'acide chromique, le trioxyde de chrome, le chlorure de chromyle, l'acide nitrique
chaud, le permanganate de potassium (en milieu alcalin) ou les peroxydes. Il réagit
violemment avec l'eau de Javel (en particulier, celle dont la concentration est de 12 %)
pour former du chloroforme, un composé toxique, avec un important dégagement de
chaleur.
L'acétone peut réagir violemment avec le charbon activé.
L'acétone réagit violemment avec les hydrocarbures chlorés tels que le chloroforme en
présence d'une base forte.
La contamination de l'acétone avec des agents chlorants tels que l'eau de Javel peut
amener la formation de chlorocétones toxiques.
L'acétone n'est pas corrosif pour les métaux mais dégrade plusieurs matières
plastiques dont le caoutchouc de nitrile, le chlorure de polyvinyle, l'alcool de polyvinyle,
le Viton ®, et des résines acryliques et dérivés de cellulose pour lesquels l'acétone est
un bon solvant.
Produits de décomposition
Décomposition thermique : monoxyde de carbone, dioxyde de carbone. La pyrolyse de
l'acétone conduit à la formation de la cétène, un composé très réactif et instable.
Manipulation 21 30 31
Mise à jour : 2012-05-23
http://www.csst.qc.ca/prevention/reptox/Pages/fiche-complete.aspx?no_produit=430&no... 2014-04-23
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Entreposage 21 30 31
Mise à jour : 2012-05-23
Ce liquide très inflammable doit être entreposé selon les dispositions prévues par le
RSST (notamment la section X), le Code des liquides inflammables et combustibles
NFPA 30 et le CNPI.
Fuites
Mise à jour : 2011-06-23
Éliminer toutes les sources d'inflammation. Tout équipement utilisé pour manipuler ce
produit doit être mis à la terre et mis à la masse.
En cas de fuite ou de déversement, contenir la fuite si on peut le faire sans risque.
Empêcher l'infiltration dans les cours d’eau, les égouts et les endroits clos. Réduire la
concentration des vapeurs avec de l'eau pulvérisée.
Absorber ou couvrir avec de la terre sèche, du sable ou tout autre produit absorbant
non combustible et non toxique et mettre dans des contenants hermétiques bien
identifiés. Utiliser des outils anti-étincelles propres pour récupérer les absorbants
contaminés.
Déchets
Mise à jour : 2011-06-23
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Fiche complète pour Acétone - CSST Page 12 of 29
Ne pas déverser les résidus dans les égouts et ne pas jeter les absorbants contaminés
aux ordures.
Si nécessaire, consulter le bureau régional de l'autorité environnementale ayant
juridiction.
Propriétés toxicologiques
Absorption
Mise à jour : 2011-06-23
En milieu de travail, l'acétone est absorbée principalement par les voies respiratoires.
Elle peut également être absorbée par la peau et les voies digestives.
Toxicocinétique 1 3 5 18
Mise à jour : 2011-06-23
Absorption
Distribution
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Métabolisme
Excrétion
L'acétone est éliminée principalement dans l'air expiré sous forme inchangée et
sous forme de dioxyde de carbone, suite au métabolisme. Lorsque la
concentration plasmatique d'acétone est faible, environ 20 % est excrété sous
forme inchangée et environ 75 % sous forme métabolisée, dans l'air expiré. Au
contraire, lorsque la concentration plasmatique d'acétone est élevée, environ 80
% est excrété sous forme inchangée et environ 20 % sous forme métabolisée,
dans l'air expiré.
Une faible quantité d'acétone (environ 1 à 3 %) est excrétée dans l'urine sous
forme inchangée.
Dans des conditions normales, le métabolisme est la principale voie d'élimination
de l'acétone.
La voie d'exposition n'influence pas l'élimination.
L'élimination par les poumons est complète 20 heures après une exposition à 237
ppm pendant 4 heures.
L'élimination dans le sang et l'urine est complète après 24 heures pour une
exposition à 250 ppm pendant 6 heures, après 32 heures pour une exposition à
500 ppm, après 48 heures pour une exposition à 1 000 ppm. Ceci suggère une
légère accumulation suite à l'inhalation de fortes concentrations.
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Demi-vie
Commentaires
La quantité d'acétone endogène présente dans l'organisme peut être influencée par
plusieurs facteurs ou conditions, dont entre autres :
l'activité physique
l'âge : les enfants ont une concentration sanguine en corps cétoniques supérieure
à cause de leurs plus grands besoins énergétiques
les femmes enceintes et les femmes qui allaitent peuvent avoir un niveau
d'acétone dans le sang de 2 à 20 fois plus élevé à cause de leurs plus grands
besoins énergétiques
l'état nutritionnel : le jeûne augmente l'excrétion dans l'urine
l'état de santé : chez les sujets avec du diabète juvénile, la concentration
d'acétone dans l'air expiré peut être jusqu'à 100 fois plus élevée que chez les
sujets normaux; des sujets diabétiques contrôlés peuvent avoir une concentration
sanguine de 5,8 mg/l d'acétone tandis que des sujets diabétiques peuvent avoir
une concentration sanguine allant de 23,2 à 424 mg/l. Les personnes obèses ont
aussi une concentration sanguine plus élevée que les personnes non obèses.
variation quotidienne : la concentration sanguine en corps cétoniques varie au
cours d'une période de 24 heures.
Irritation et Corrosion 1 5 8 32 33 34 35 36 37 38
Mise à jour : 2011-06-23
L'acétone est un irritant grave des yeux pouvant causer des dommages réversibles à
la cornée. Elle est légèrement irritante pour la peau.
L'exposition aux vapeurs d'acétone cause l'irritation des yeux et des voies respiratoires
supérieures. Le seuil de concentration à laquelle cet effet est observé est très variable.
Il peut s'échelonner d'environ 250 ppm jusqu'à plus de 1 000 ppm, selon les études.
Ceci peut s'expliquer, en partie, par le fait que l'exposition répétée ou prolongée peut
engendrer une certaine tolérance, c'est-à-dire que l'odeur et les effets irritants seront
perçus à des concentrations plus élevées.
http://www.csst.qc.ca/prevention/reptox/Pages/fiche-complete.aspx?no_produit=430&no... 2014-04-23
Fiche complète pour Acétone - CSST Page 15 of 29
Suite au contact répété ou prolongé, ce produit exerce une action dégraissante sur la
peau. Il peut causer des rougeurs, de la desquamation et des fissurations.
Effets aigus 1 3 37 39 40 41
Mise à jour : 2012-04-25
Vingt-deux volontaires ont été exposés à 250 ppm d'acétone pendant 4 heures. Une
batterie de six tests neurocomportementaux a été administrée (vigilance visuelle,
temps de réaction, mémoire, etc.). Seule une légère augmentation du temps de
réaction auditif a été observée après 3 heures d'exposition. Les résultats sont difficiles
à interpréter car aucune différence n'a été observée 1 heure plus tard ou 1 heure
après la fin de l'exposition. Une légère augmentation a ensuite été observée 2 heures
après l'arrêt de l'exposition. Les auteurs mentionnent que ces résultats doivent être
interprétés avec prudence et que des études plus approfondies sont requises. Une
autre étude chez 4 volontaires exposés à 900 ppm pendant 4 heures n'a pu confirmer
ces effets. Par contre, une étude effectuée chez 6 volontaires par groupe exposés à
250 ou 500 ppm, 6 heures par jour pendant 6 jours, a mis en évidence une
augmentation significative du temps de réaction. Cet effet était réversible après 48 à
72 heures. Quelques autres études présentant des limitations rapportent des résultats
contradictoires ou équivoques.
L'ingestion d'acétone (200 ml, soit 2,24 g/kg) peut causer une soif excessive. De la
polyurie, de l'hyperglycémie et de la glycosurie peuvent apparaître quelques semaines
après l'exposition.
Effets chroniques 1 3 5 34 35 36 40 42 43 44
Mise à jour : 2012-04-25
Une étude a été effectuée chez 9 travailleurs affectés au nettoyage de filtres contenant
de l'acétate de cellulose. Ils étaient exposés à des concentrations de 155 à 6 596 ppm
d'acétone durant 3 heures par jour et à 25 à 904 ppm durant le reste de la journée.
L'irritation des yeux a été observée chez 7 des 9 travailleurs. Des maux de tête et une
sensation ébrieuse ont été rapportés par 3 travailleurs. Ces symptômes étaient
passagers et se produisaient lorsque la concentration d'acétone dans l'air excédait
1 000 ppm. Des tests neurologiques effectués chez les travailleurs n'ont montré aucun
effet. Une étude similaire chez 4 travailleurs corrobore ces résultats.
Une étude chez 5 travailleurs exposés à 200 ppm d'acétone a montré une
augmentation significative du temps de réaction de 17 %. Certains effets
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Fiche complète pour Acétone - CSST Page 16 of 29
Une étude a été effectuée chez 110 travailleurs d'une usine de fabrication de fibres
d'acétate. Les travailleurs étaient divisés en 3 groupes d'exposition : élevée (plus de
500 ppm), modérée (250 à 500 ppm) et faible (moins de 250 ppm) et ils ont été
exposés pendant une durée moyenne de 15 ans. L'étude n'a mis en évidence aucun
effet significatif dans les tests neurocomportementaux (cinq tests au total), sauf une
légère augmentation significative du temps de réaction et de la mémoire chez les
travailleurs du groupe d'âge de 30 à 44 ans, mais pas chez les plus jeunes ni les plus
âgés. Selon les auteurs, la relation dose-réponse n'est pas claire.
Les études chez l'animal n'ont montré que de légers effets neurotoxiques à des
concentrations très élevées (plus de 6 000 ppm).
Une étude effectuée chez des volontaires exposés à des vapeurs d'acétone (500 ppm,
6 heures par jour pendant 6 jours) a montré des atteintes hématologiques
(augmentation du nombre de globules blancs et diminution de l'activité phagocytaire
des neutrophiles). Par contre, d'autres études effectuées à des concentrations allant
jusqu'à 1 250 ppm n'ont pas montré d'effet sur les paramètres hématologiques.
Sensibilisation
Mise à jour : 2011-06-23
Malgré une utilisation largement répandue, aucun cas de sensibilisation cutanée n'a
été trouvé dans la littérature.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire n'a été trouvée dans les
sources documentaires consultées.
Plusieurs études comportant des tests épicutanés effectués chez l'humain, avec ou
sans exposition professionnelle, ont donné une réponse négative.
http://www.csst.qc.ca/prevention/reptox/Pages/fiche-complete.aspx?no_produit=430&no... 2014-04-23
Fiche complète pour Acétone - CSST Page 17 of 29
Placenta
Développement prénatal
Kucera (1968) a effectué une étude chez neuf enfants nés avec une agénésie
du sacrum en Tchécoslovaquie de 1959 à 1966. Les mères de six d'entre eux
ont été exposées à des produits chimiques, deux concernaient une exposition
mixte impliquant l'acétone (acétone et trichloroéthylène, acétone et essence).
L'exposition simultanée à d'autres solvants et le faible nombre de mères ne
permettent pas de tirer une conclusion.
Une étude du type cas-témoin a été effectuée par Holmberg (1977) en Finlande
(registre finlandais des malformations congénitales) concernant des mères
d'enfants nés avec une anomalie du système nerveux central. Deux des mères
étaient employées dans l'industrie du plastique renforcé et ont été exposées à
un mélange de substances incluant du styrène, des résines de polyester, des
peroxydes organiques et de l'acétone. L'étude n'est pas concluante puisqu'elle
implique une exposition combinée à plusieurs substances, de plus une des
mères a reçu un traitement pharmacologique.
Straub et Nelson (1978; citée dans Sullivan et al., 1993) ont effectué une étude
des travailleurs (hommes et femmes), dans une usine de haut-parleurs, qui
étaient exposés à des vapeurs organiques de solvants incluant de l'acétone
(jusqu'à 120 ppm). Des troubles menstruels et des avortements spontanés
(4/10) ont été rapportés sur une période de 6 mois. Sullivan et al. considèrent
que l'étude n'est pas concluante (imprécision concernant la population étudiée
et exposition combinée à plusieurs substances).
Une étude a été faite par Tharr et al. (1982; citée dans Sullivan et al., 1993)
dans une industrie de chaussures où il y avait une surexposition à plusieurs
solvants incluant l'heptane, l'acétone (16 à 353 ppm), le toluène, l'acétate
d'éthyle, la méthyl éthyl cétone et un naphta. Les auteurs n'ont pas mis en
évidence d'augmentation des avortements spontanés (1/22). Sullivan et al.
considèrent que l'étude n'est pas concluante (imprécision concernant la
population étudiée, exposition combinée à plusieurs substances).
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Nizyayeva (1982; cité dans Sullivan et al., 1993 et ATSDR, 1994) a rapporté
des problèmes durant la grossesse chez des travailleuses d'une manufacture
russe de fibres d'acétate qui étaient exposées à environ 85 ppm d'acétone. Il a
observé une diminution du poids et de la taille à la naissance qui pourraient être
secondaires à des complications de la grossesse (toxicose, hémoglobinémie,
hypotension). L'étude n'est pas concluante à cause d'imprécisions
méthodologiques (nombre de femmes, âge, habitude tabagique et
consommation d'alcool, poste de travail, méthode statistique).
Une étude des issues de grossesse a été effectuée par Axelsson et al. (1984)
auprès de femmes travaillant en laboratoire entre 1968 et 1979. Une
augmentation non significative des fausses couches, l'absence de mortalité
périnatale et l'absence de malformations ont été observées chez les femmes
exposées à des solvants organiques (plus d'une douzaine de solvants incluant
entre autres le chloroforme, l'éther diéthylique, le chlorure de méthylène,
l'acétone, etc.). Le niveau d'exposition n'a pas été rapporté et il y avait une
exposition mixte.
Une étude rétrospective du type cas-témoin effectuée par Taskinen et al. (1994)
concernant les issues de grossesse d'épouses d'hommes exposés à l'acétone
ainsi qu'à divers solvants (le styrène, le toluène, le xylène, le
tétrachloroéthylène, le trichloroéthylène et le trichloro-1,1,1 éthane, etc.) n'a pas
permis de montrer d'effet concernant la fréquence des avortements spontanés
ou des malformations congénitales.
Une étude, dont seul le résumé est disponible, n'a pas montré d'augmentation
significative de l'incidence de mortalité à la naissance ni de malformation chez
les bébés de 17 mères exposées à l'acétone au premier trimestre de la
grossesse principalement (McElhatton et al., 2006).
Une étude par ingestion chez la souris (gavage; 3 500 mg/kg; jours 6 à 15 de la
gestation) rapporte un diminution du nombre de portées viables, du
pourcentage de survie et du poids corporel. C'était une étude exploratoire qui
n'a pas été conçue pour évaluer l'aspect tératogène (EHRT, 1987).
Une étude par inhalation chez le rat (440, 2 200 et 11 000 ppm; 6 heures par
jour, 7 jours par semaine; jours 6 à 19 de la gestation ) et la souris (440, 2 200
et 6 600 ppm; 6 heures par jour, 7 jours par semaine; jours 6 à 17 de la
gestation ) a été effectuée par le NTP (1988). Des effets chez le rat ont été
observés à 11 000 ppm chez la mère (diminution significative du poids corporel
et du poids de l'utérus) et les ratons (diminution significative du poids corporel).
En ce qui concerne la souris, des effets statistiquement significatifs ont été
rapportés à 6 600 ppm chez la mère (diminution du poids du foie) et les
souriceaux (augmentation des résorptions tardives, diminution du poids
corporel ). Il n'y a pas eu d'augmentation des malformations congénitales dans
cette étude.
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Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate des effets sur la
reproduction.
Chez la femelle
Chez l'animal, une étude sur le rat (eau de consommation; 2 500, 5 000, 10
000, 20 000 et 50 000 ppm; pendant 13 semaines) n'a pas permis d'observer de
changement dans la cytologie vaginale malgré des signes apparents de toxicité
systémique (Dietz et al., 1991).
Chez le mâle
Une étude chez le rat (0,50 % d'acétone dans l'eau de consommation pendant
8 semaines) n'a pas permis d'observer d'atteinte morphologique testiculaire, ni
d'effet sur la fertilité (Larsen et al., 1991).
Une seconde étude sur le rat (eau de consommation; 2 500, 5 000, 10 000, 20
000 et 50 000 ppm; pendant 13 semaines) a permis de mettre en évidence une
atteinte du système reproducteur mâle (diminution de la motilité des
spermatozoïdes, pourcentage de spermatozoïdes anormaux, diminution du
poids absolu de l'épididyme) à 50 000 ppm en présence de signes de toxicité
(Dietz et al., 1991).
Une étude par ingestion chez la souris (gavage; 3 500 mg/kg; jours 6 à 15 de la
gestation) rapporte une diminution significative de l'indice de reproduction (nombre de
femelles produisant des portées viables/nombre de femelles vivantes ayant eu une
gestation). Il s'agit cependant d'une étude exploratoire qui n'a pas été conçue pour
évaluer les effets sur la reproduction (EHRT, 1987).
Une étude chez le rat mâle (eau de consommation; 0,50 % pendant 6 semaines) n'a
pas permis d'observer d'effet sur la fertilité, cependant une seule dose a été étudiée
(Larsen et al., 1991).
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L'acétone a été identifié dans le lait chez l'humain. Toutefois, il n'y a aucune précision
concernant la source endogène ou exogène d'acétone.
Effets cancérogènes 72
Mise à jour : 2011-06-23
Effets cancérogènes
L'ACGIH considère que l'acétone ne peut être classé comme cancérogène chez
l'humain (A4).
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Effets mutagènes
Mise à jour : 2011-06-23
Études in vivo
Il n'y a aucune donnée chez l'humain. Le test du micronoyau s'est avéré négatif par
voie orale dans les érythrocytes de souris (eau de consommation; 5 à 20 g/L pendant
13 semaines). D'autres tests réalisés par une voie non usuelle en milieu de travail
(injection intrapéritonéale) ont donné des résultats négatifs.
Études in vitro
Interaction 3 5 73
Mise à jour : 2011-06-23
Humain
Une exposition à 520 ppm d'acétone et 70 ppm de styrène n'a pas causé d'effet sur la
concentration sanguine de styrène. Lors d'une étude en milieu de travail avec ces
mêmes solvants (concentrations non précisées) une diminution de l'excrétion urinaire
des acides mandélique et phénylglyoxylique a été constatée.
L'exposition à 125 ppm d'acétone et 100 ppm de méthyl éthyl cétone n'a pas d'effet sur
les concentrations sanguines et dans l'air expiré des deux solvants.
Animal
Augmentation de :
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Fiche complète pour Acétone - CSST Page 22 of 29
la neurotoxicité de l'éthanol
la neurotoxicité et la toxicité sur le système reproducteur de l'hexanedione-2,5
(métabolite de l'hexane normal et de la méthyl n-butylcétone).
Diminution de :
l'hépatotoxicité de l'acétaminophène.
DL50
CL50
Commentaires
Mise à jour : 2011-06-23
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Fiche complète pour Acétone - CSST Page 23 of 29
Premiers secours
Premiers secours
Mise à jour : 2011-06-23
Inhalation
En cas d'inhalation des vapeurs, amener la personne dans un endroit aéré. Si elle ne
respire pas, lui donner la respiration artificielle. Appeler un médecin.
Yeux
Rincer abondamment les yeux avec de l'eau pendant au moins 20 minutes. Consulter
un médecin.
Peau
Rincer la peau avec de l'eau.
Ingestion
En cas d'ingestion, rincer la bouche et faire boire un verre d'eau. Ne pas faire vomir
car il y a danger d'aspiration pulmonaire. Ne jamais administrer quoi que ce soit par la
bouche à une personne inconsciente ou qui a des convulsions. Consulter un médecin.
Réglementation
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B2 D2B
B2 Liquide inflammable 14
point d'éclair = -20 °C coupelle fermée (méthode non rapportée)
D2B Matière toxique ayant d'autres effets toxiques 32 33
irritation des yeux chez l'animal
Classification
Numéro UN : UN1090
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© 2014 CSST
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Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
D'ENQUÊTE DPI4175641 RAP0966931
ANNEXE C
Rapport d’expertise sur l’acétone et autres matières dangereuses présentes sur les lieux
Rapport présenté à
Préparé par
Le 27 février 2014
2
Table des matières
3
1. Mise en contexte
2. Description du mandat
2-Évaluer l’inflammabilité des différents mélanges acétone-eau constatés dans les réservoirs et
dans le procédé.
4
3. Informations pertinentes recueillies lors de l’enquête
4. Analyse
Tableau 1
Point d’éclair de mélanges acétone-eau
Fraction molaire d’acétone Point d’éclair du mélange (°C)*
0,005 46
0,0127 27
0,0264 15,5
0,0413 9
0,0576 3
0,095 -2
0,14 -7
* Méthode : vase clos
1
Flash Points of mixtures of flammable and non-flammable liquids. Fire and research notes no: 1022, P.F.
Thorne, 1975. Table A1, page 21. Disponible sur le web à : http://www.iafss.org/publications/frn/1022/-
1/view
5
4.1.1 Conversion des valeurs des fractions molaires en valeurs % poids/poids
Tableau 2
Résumé de la conversion des fractions molaires d’acétone
en proportion d'acétone dans le mélange (% poids/poids)
6
4.1.2 Point d’éclair des mélanges acétone-eau en fonction de la proportion d’acétone
Outre les valeurs de Point d’éclair des mélanges identifiées dans le document1, le Point d’éclair de
l’acétone pur doit être en plus considéré. La valeur de -20 °C (point d’éclair, coupelle fermée ou
vase clos) est celle indiquée dans la fiche de renseignements du Répertoire toxicologique2 dont la
source documentaire est celle du NFPA (National Fire Protection Association). Le tableau 3
compile les valeurs du point d’éclair en fonction de la proportion d’acétone dans les mélanges
acétone-eau.
Tableau 3
Point d’éclair de mélanges acétone-eau (% poids/poids)
Proportion d’acétone Point d’éclair du
(% poids/poids) mélange (°C)*
2 46
3,98 27
8,04 15,5
12,2 9
16,5 3
25 -2
34 -7
100 -20
* Méthode : vase clos
2
Répertoire toxicologique, fiche de renseignements de l’acétone, CSST.
http://www.reptox.csst.qc.ca/produit.asp?no_produit=430&nom_produit=Acetone
7
4.1.3 Classification des liquides inflammables et combustibles
Les liquides inflammables et combustibles identifiés dans l’article 82 du RSST3 sont classés selon
le Code des liquides inflammables et combustibles selon NFPA-30 19964 de la façon suivante :
Tableau 4
Classification des liquides inflammables et combustibles selon NFPA-30 19964
NFPA-30 19964 (section 1.7)
Classe Point d'éclair en Vase clos Point d'ébullition
IA < 22,8°C < 37,8°C
Liquide
IB < 22,8°C ≥ 37,8°C
inflammable
IC ≥ 22,8°C et < 37,8°C
II ≥ 37,8°C et < 60°C
Liquide
IIIA ≥ 60°C et < 93,3°C
combustible
IIIB ≥ 93,3°C
• les mélanges ayant environ 5% et plus d’acétone sont classés IB (zone rouge)
• les mélanges ayant environ de 2.5 à 5% et plus d’acétone sont classés IC (zone bleue)
• les mélanges ayant environ de 2 à 2.5% d’acétone sont classés II (zone jaune)
3
Règlement sur la santé et la sécurité du travail [S-2.1, r. 13]. Québec : Éditeur officiel du Québec.
http://www3.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/loisreglements.fr.html
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3&file=/S_2_1/S2_1
R13.HTM
4
National Fire Protection Association et Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec,
NFPA-30 : Code des liquides inflammables et combustibles. 1996. Sainte-Foy : Publications du Québec;
CSST. (1996). : http://www.nfpa.org
http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=17&file=978-2-551-
19787-3.pdf&type2=35
8
9
4.1.5 Présence de mélanges acétone-eau dans le procédé
L’annexe 1 présente le procédé schématisé d’extraction d’huile de krill (voir annexe 1) des secteurs 100
à 300. Dans ce schéma la présence d’un mélange acétone-eau de classe IB selon NFPA-30 19964 est
indiquée par la coloration rouge de la représentation de l’équipement. Le procédé requiert 2 réservoirs
d’acétone de 30 000 litres chacun, situé à l’extérieur du bâtiment (7400-RES et 140-RES).
Désemballage en chambre froide des blocs de krills congelés (montée par gerbeur au niveau 13
130), broyage (broyeurs 120-BRO et 121-BRO sur la mezzanine au niveau 13 130, voir photo 1), mise
en solution par ajout d’acétone dans les broyeurs, (via réservoirs 120-RES et 121-RES) agitation en
réacteur, extraction en réacteur (réacteurs 130-RCT, 133-RCT et 135-RCT), réservoir tampon
(réservoir 150-RES), filtration par filtre presse (niveau 12 671), obtention de deux constituants : une
solution composée d’eau, d’huile et de solvant (réservoirs 145-RES, 160-RES et 200-RES, niveau 10
000) et aussi une masse de résidus solides, imprégnés d’eau et d’acétone, recueillie dans un sac.
Photo 1 Photo 2
Broyeurs 120-BRO et 121-BRO Résidus solides recueillis dans un sac
10
Secteur 200 Distillation et récupération de solvant
Distillation dans une colonne sous vide 220-DIS, condensation des vapeurs (niveau 10 000 et plate-
forme 151, niveau 14 875), entreposage du solvant pour usage ultérieur (réservoir extérieur 7400-
RES).
4.1.6 Présence de vapeurs d’acétone dans le local du broyage et dans le local où le résidu solide est
recueilli
Lorsque de l’acétone est versée sur le krill broyé, une importante quantité de vapeurs peut se dégager.
En effet, malgré le fait qu’un tuyau de ventilation locale mobile puisse être en fonction, les vapeurs
peuvent atteindre un niveau important puisque cette opération est effectuée dans un broyeur dont le
couvercle est ouvert et peut laisser dégager les vapeurs d’acétone. Le local est maintenu à une
température qui se situe sensiblement autour de 20 °C.
Lorsque le résidu solide est recueilli, en fin de parcours, il tombe dans un sac (lui-même dans un
contenant métallique supportant celui-ci) dont les rebords sont fixés sur une chute au moyen de pinces
sans qu’il n’existe une quelque forme d’étanchéité. Les vapeurs d’acétone dans ce local qui est
maintenu à une température qui se situe sensiblement autour de 20 °C, peuvent atteindre un niveau
important, car le résidu contient 25% d’acétone.
À la température de 20 °C, l’acétone possède une pression de vapeur de 24,7 kPa (ou 185 mm de Hg)2
ce qui est équivalent à une concentration à saturation de 245 000 ppm2 ou 24,5%, ce qui représente
près de 10 fois la limite inférieure d'explosibilité de 2,5% (ou 25 000 ppm)2.
11
4.1.7 Présence de mélanges acétone-eau dans les réservoirs et le résidu solide
Selon les renseignements obtenus lors de l’enquête, le tableau 5 résume les quantités et capacités des
réservoirs et la présence d’acétone dans le mélange acétone-eau dans les réservoirs et dans le résidu
solide. Notons que la proportion d’acétone dans les mélanges acétone-eau des réservoirs est dans la
plage de concentration de 60 à 98% (volume/volume). Ce qui les situe tous, et nettement, dans la plage
de concentration d’un liquide inflammable de classe IB de NFPA-30 19964 (zone rouge) selon le
graphique. Nous n’avons pas fait la conversion des concentrations volume/volume en poids/poids,
puisque ces valeurs sont nettement dans cette zone. Le résidu solide quant à lui, contient 25%
d’acétone, ce qui lui confère un degré d’inflammabilité du même ordre que l’acétone (classe IB de
NFPA-30 19964).
Tableau 5
Présence d’acétone dans le mélange acétone-eau dans les réservoirs après l’accident
Identification Quantité (Litres) Capacité (Litres) Acétone dans le mélange (%) (V/V)
7400-RES 14 400 30 000 98
140-RES 17 600 30 000 100
120-RES 412 2 500 60
121-RES 366 2 500 60
150-RES 4 182 5 000 60
250-RES 278 250 96
145-RES 4 488 6 000 85-90
160-RES n.d. 6 000 85-90
200-RES 4 709 6 000 85-90
130-RCT 0 3 125 60
133-RCT 0 3 125 60
135-RCT 0 3 125 60
Résidus solides n.d. n.d. 25
n.d. : non disponible
Dans le but d’évaluer la quantité et le danger que représentent les 586 produits chimiques (au point de
vue de l’inflammabilité) que comporte la liste des produits chimiques présents dans le laboratoire du
contrôle de la qualité (dont une bonne proportion est considérée matières dangereuses), une
compilation par classe de matières dangereuses a été effectuée.
12
4.2.1 Analyse de la liste d’inventaire.
Les informations proviennent d’un fichier Excel, fourni par l’employeur aux inspecteurs, dans lequel
une feuille avec le titre « Listes des produits chimiques / Contrôle Qualité ». Cette feuille identifie les
586 produits chimiques.
Afin de connaître l’ampleur du danger que représentent ces produits pour l’inflammabilité, pour
chaque produit, la classe SIMDUT et/ou la classe selon la norme NFPA-30 19964 et parfois la
justification de sa classification a été trouvée et ajoutée au fichier. Ainsi, une compilation
supplémentaire des matières dangereuses a été faite. Afin de compiler chacune des différentes classes
de matières dangereuses, j’ai tenu compte de ceux qui étaient présents à plus 500 grammes ou 500
millilitres, et utilisé l’information, dont la classification SIMDUT, des fiches de renseignements du
répertoire toxicologique de la CSST5, et au besoin, la fiche signalétique du fabricant. Un tableau
spécifique (présente dans les annexes 1 à 3) pour chacune des catégories suivantes a été créé : corrosif,
liquide inflammable, acide perchlorique. Ainsi, j’ai constaté la présence, dans la liste, d’une certaine
quantité de matières dangereuses. (Voir le tableau 6).
Tableau 6
Quantité des matières dangereuses présentes dans le laboratoire du contrôle de qualité
L’acide perchlorique est présent dans le laboratoire selon la liste d’inventaire (voir annexe 1), et il doit
faire l’objet d’une attention particulière, en raison de sa très grande instabilité (il peut exploser au
choc) et de sa forte propension à former des perchlorates explosibles au choc. Il peut ainsi provoquer
un incendie. L’utilisation de l’acide perchlorique nécessite une hotte spécifique, ayant des
caractéristiques spéciales propres à l’utilisation d’acide perchlorique concentré ou à 70%. La norme
NFPA-456 indique les mesures supplémentaires strictes à prendre pour l’acide perchlorique, des
extraits sont donnés en annexe (voir annexe 4).
5
Répertoire toxicologique, CSST, http://www.reptox.csst.qc.ca/Default.htm
6
NFPA-45, Standard on Fire Protection for Laboratories Using Chemicals, National Fire Protection Association,
Inc., http://www.nfpa.org/
13
4.2.1.C : Matières corrosives.
Selon le tableau de l’annexe 2, les matières corrosives sont présentes soit sous forme de base ou
d’acide, et soit à l’état solide ou liquide. Le tableau 7 suivant résume les quantités présentes selon ces
caractéristiques.
Tableau 7
Quantités et caractéristiques des matières corrosives
Ainsi, selon l’article 96 du RSST3, les matières corrosives doivent être entreposées
1° à l'écart des lieux où les risques d'incendie sont élevés;
2° à l'écart des matières comburantes et des oxydants forts;
3° à l'abri des rayons directs du soleil;
4° dans des endroits frais et bien ventilés.
De plus, les matières corrosives acides doivent être entreposées à l'écart des matières corrosives
basiques.
Selon le tableau de l’annexe 3 : au moins 431 litres de liquides inflammables de classe SIMDUT B2.
4
• dont 60 litres de " liquides inflammables de classe IA" selon la norme NFPA-30 1996
4
• dont 371 litres de " liquides inflammables de classe IB" selon la norme NFPA-30 1996
14
5. Conclusion
5.1 Selon les données de la littérature et des calculs effectués, les mélanges ayant environ 5% et
plus d’acétone sont classés " liquides inflammables de classe IB" selon la norme NFPA-30 19964, les
mélanges ayant environ de 2.5 à 5% et plus d’acétone sont classés " liquides inflammables de classe
IC" et les mélanges ayant environ de 2 à 2.5% d’acétone sont classés " liquides inflammables de classe
II" selon la même norme.
5.2 Considérant que les différents mélanges acétone-eau constatés dans les réservoirs et dans le
procédé, sont considérés " liquides inflammables de classe IB" selon la norme NFPA-30 19964, les
installations doivent être conformes à la norme NFPA-30 19964.
5.3 Considérant que l’acétone est ajoutée directement dans les broyeurs et que cette opération
est faite en aire ouverte je considère le lieu de cette opération comme étant un emplacement
dangereux de classe I division 1, selon l’article 18-004 du chapitre V, Électricité, du Code de
construction du Québec7.
5.4 Considérant que de l’acétone est présente à 25% dans les résidus solides recueillis en fin de
parcours et que l’opération est effectuée sans étanchéité, je considère le lieu cette opération comme
étant un emplacement dangereux de classe I division 1, selon l’article 18-004 du chapitre V,
Électricité, du Code de construction du Québec7.
5.5 Considérant la présence d’acide perchlorique, je conclus que les hottes du laboratoire du
contrôle de la qualité doivent être spécialement conçues pour l’acide perchlorique, tel qu’exigé par la
norme NFPA-456.
7
Code de construction du Québec. Chapitre V, électricité : Code canadien de l'électricité, première partie et
modifications du Québec, 21e éd., Régie du bâtiment du Québec ; Mississauga, Ont. : CSA, 2010, CSA: C22.10-10
15
6. Recommandations
6.1. Les mélanges acétone-eau constatés dans les réservoirs et dans le procédé sont considérés "liquides
inflammables de classe IB" selon la norme NFPA-30 19964, les installations doivent être conformes à
cette norme.
6.2. Considérant que l’acétone est ajoutée directement dans les broyeurs et que cette opération est faite
en aire ouverte, il faut considéré le lieu cette opération comme étant un emplacement dangereux de
classe I division 1, selon l’article 18-004 du chapitre V, Électricité, du Code de construction du
Québec7.
6.3. Considérant que de l’acétone est présente à 25% dans les résidus solides recueillis en fin de parcours
et que l’opération est effectuée sans étanchéité, il faut considéré le lieu cette opération comme
étant un emplacement dangereux de classe I division 1, selon l’article 18-004 du chapitre V,
Électricité, du Code de construction du Québec7.
6.4. Considérant la présence d’acide perchlorique, les hottes du laboratoire du contrôle de la qualité
doivent être spécialement conçues pour l’acide perchlorique, tel qu’exigé par la norme NFPA-456.
6.5. Considérant la présence de matières corrosives et de liquides inflammables, l’entreposage de ces
substances dans le laboratoire du contrôle de la qualité doit être conforme au RSST3.
16
Annexe 1
17
Annexe 2
Listes des produits chimiques / Contrôle Qualité (Extrait de la liste) – Acide perchlorique
No. Lot Quantité Quantité
No.Lot fournisseur No. Catalogue Description SIMDUT Description SIMDUT Fournisseur liquide L solide lb
18
Annexe 3
Listes des produits chimiques / Contrôle Qualité (Extrait de la liste) – Matières corrosives
No. Lot Quantité Quantité
No.Lot fournisseur No. Catalogue Description SIMDUT Description Fournisseur solide kg liquide L Quantité
19
Annexe 4
Listes des produits chimiques / Contrôle Qualité – (Extrait de la liste) liquides inflammables et classifications
No. Lot Classe Classe Quantité
No. Lot fournisseur No. Catalogue Description No TMD SIMDUT P.É. NFPA Point d'éclair Fournisseur Litre
20
21
Total classe IA de NFPA = 60 Litres P.É. = Point d’ébullition
Total classe IB de NFPA = 371 Litres * Selon la fiche du fournisseur
Total classe IC de NFPA = 0,005 Litres
Total classe B2 du SIMDUT = 431.005 Litres
22
Annexe 5
Extraits de la norme NFPA 45, Standard on Fire Protection for Laboratories Using Chemicals, 2011 Edition
23
Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
D'ENQUÊTE DPI4175641 RAP0966931
ANNEXE D
Rapport présenté à
Préparé par
Jean Lapointe
Architecte et conseiller expert en prévention‐inspection
DGPIP, secteur de la construction et de l’hygiène du travail
Le 11 mars 2014
Table des matières
SOMMAIRE
2 2222222
2
7.3.4 Norme de construction municipale et normes de la CSST………………….......... 16
7.10 Distances de parcours vers les portes de sortie des locaux les plus proches ........ 22
7.10.1 Distances de parcours maximales des aires de plancher vers les issues ..... 23
3 2222222
2
1. Mise en contexte
Le 8 novembre 2012, à 13 heures 24 minutes 42 secondes (HNE), se produit une
explosion dans l’usine Neptune, sise au 795 de la rue Pépin, dans le Technoparc de
Sherbrooke.
Sur le coup ou dans les jours qui suivent, trois travailleurs décèdent et 23 travailleurs
sont blessés. La Commission de la santé et de la sécurité du travail enquête.
2. Description du mandat
Ce mandat s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur l’accident survenu chez Neptune
Technologies et Bioressources. En effet, lors de l’accident, l’acétone s’est déversée et
répandue hors de la zone de production classée « explosion‐proof », jusque dans des
zones non‐classées. Cet écoulement a joué un rôle primordial comme cause de
l’accident car si l’acétone avait été confinée à la zone de production, aucune
déflagration ou explosion n’aurait eu lieu.
Les inspecteurs assignés à l’enquête Johanne Marquis, inspectrice contenu, et Robert
Beaudette, inspecteur processus, sont d’avis qu’il y a eu des lacunes dans la
conception et/ou l’usage du bâtiment quant à l’évaluation du risque d’explosion.
Le mandat consiste à fournir une opinion en ce qui a trait à la classification des locaux
adjacents à la zone de production et les caractéristiques que le bâtiment devait avoir
(vs le bâtiment tel que construit) pour être conforme aux normes en vigueur.
4 2222222
2
3. Méthodologie
Ce rapport d’expertise se fonde sur les analyses suivantes :
Analyse des documents et des propos recueillis par les inspecteurs;
Analyse réglementaire;
Analyse des informations colligées;
Il n’y a eu aucune visite des lieux.
4. Informations recueillies
Les informations portent sur :
Les circonstances de l’accident, l’état des lieux après l’accident, les relevés effectués;
Les propriétés inflammables et toxiques de l’acétone;
Les plans du bâtiment reçus
Époque 1992
Époque 2002
Époque 2008 à 2010
Époque 2012
La réglementation applicable;
Les informations des collègues inspecteurs à l’enquête, les témoignages recueillis;
Les informations, les rapports et les analyses des collègues suivants :
Michel Gagné, chimiste et conseiller expert en contaminants chimiques
(sécurité) et en hygiène industrielle à la DGPIP;
Michel Blouin, ingénieur, inspecteur expert du réseau d’expertise –
mécanique du bâtiment, de la direction régionale de l’Outaouais, et dont le
rapport est en annexe1.
Les informations recueillies auprès de Monsieur Michel Beauchesne, urbaniste et
chef de la section des permis et inspections, Division de l’urbanisme, des permis et
de l’inspection, portant sur les diverses éditions et périodes d’application de la
norme de construction de la Ville de Sherbrooke.
1
Rapport d’expertise de Michel Blouin, en annexe 1
5 2222222
2
5. Accident
Selon les informations des inspecteurs, l’explosion se serait produite dans les
circonstances suivantes : lors d’une remise en marche du cycle de production à la
suite d’un arrêt pour entretien planifié, à partir de l’un ou l’autre broyeur situé sur la
mezzanine des broyeurs du niveau 13 130, dans la zone de production,
l’acétone s’est déversée;
a coulé au sol, faute de dispositifs anti‐débordement du réservoir ou de la
cuve2;
puis, par débordement du système de drainage de secours3 du local, a coulé
sous la porte, hors du local;
s’est écoulée sur le sol de la partie couloir de la plate‐forme d’entreposage;
faute de séparation coupe‐feu du plancher du couloir4, s’est écoulée du niveau
13 130 jusqu’au niveau 10 000 sur le sol du corridor 059, dans une zone sans
classification d'emplacement dangereux5 selon le code d'électricité, formant
une flaque de liquide au sol;
causant une explosion dans le bâtiment, puis une conflagration.
2
Règlement sur la santé et la sécurité du travail c. S‐2.1, r.13, article 93. « Dispositifs anti‐
débordement : Les réservoirs et les cuves contenant des matières toxiques à l’état liquide doivent
être munis de dispositifs anti‐débordement. »
3
Code des liquides inflammables et combustibles, NFPA 30 ‐ 1996, article 5‐3.5.1. « Des systèmes de
drainage de secours doivent être prévus pour évacuer dans un endroit sécuritaire les fuites de
liquides ainsi que l’eau de lutte contre l’incendie. Ce drainage peut comporter des murets, des
dalots ou des systèmes de drainage de secours spéciaux pour empêcher la propagation du feu. »
4
Séparation coupe‐feu, voir lexique
5 Emplacement dangereux : Code de construction du Québec, Chapitre V – Électricité, Code canadien de
l’électricité, Première partie et modification s du Québec c. C22.10‐10 : lieux, bâtiments ou parties
de bâtiments dans lesquels une atmosphère dangereuse peut être présente dans l’air.
L’emplacement dangereux peut être de classe I (atmosphère explosive gazeuse), de classe II
(atmosphère avec poussières combustibles en suspension), de classe III (atmosphère avec fibres ou
substances facilement inflammables).
6 2222222
2
6. Lexique
Aire de bâtiment : la plus grande surface horizontale du bâtiment au‐dessus du niveau
moyen du sol, calculée entre les faces externes des murs extérieurs ou à partir de la face
externe des murs extérieurs jusqu’à l’axe des murs coupe‐feu, cf. CNB, sous‐section 1.3.2.
Aire de plancher protégée : partie d’une aire de plancher isolée des aires
communicantes par une séparation coupe‐feu d’un degré de résistance au feu au moins égal
à celui qui est exigé pour le plancher de l’étage où elle est située et où les ouvertures
pratiquées dans la séparation coupe‐feu verticale sont protégées par des sas, cf. CNB,
paragraphe 3.2.8.4.1).
7 2222222
2
Établissement industriel : bâtiment ou partie de bâtiment utilisé pour l’assemblage, la
fabrication, la confection, le traitement, la réparation ou le stockage de produits, de matières
ou de matériaux, cf. CNB, sous‐section 1.3.2.
Matière toxique : une matière qui est un produit contrôlé au sens du Règlement sur
l'information concernant les produits contrôlés c. S‐2.1, r. 8
Mezzanine : niveau entre le plancher et le plafond d’une pièce ou d’un étage quelconque,
ou balcon intérieur, cf. CNB, sous‐section 1.3.2.
8 2222222
2
Usage : utilisation réelle ou prévue d’un bâtiment ou d’une partie de bâtiment pour abriter
ou recevoir des personnes, des animaux ou des choses.
Usage principal : usage dominant, réel ou prévu, d’un bâtiment ou d’une partie de
bâtiment. Un usage principal est réputé comprendre tout usage auxiliaire qui en fait
intégralement partie.
9 2222222
2
7. Analyse
7.1 Usage du bâtiment
6
La capacité totale d’entreposage et d’usage d’acétone dans le bâtiment est de 100 000 L. Voir le
rapport d’expertise de Michel Gagné, tableau 5.
10 2222222
2
7.1.2 Analyse des données recueillies sur l’usage principal
Le plan d’agrandissement de l’usine de la firme Architech Design, de décembre 2008,
mentionne que l’usage principal est du groupe F, division 2, identifié F2 sur la feuille
de sommaire du projet7.
Lors d’une autre phase d’agrandissement de l’usine, le dessin d’implantation A010 du
15 août 2011 de la firme Architech Design énonce que l’usage principal de l’usine
Neptune est F2.
Toutefois un autre rapport intitulé Rapport préliminaire d’analyse du concept
architectural et sécurité incendie, du 29 novembre 2011 produit par Technorm pour
l’agrandissement de l’usine en 2011 – 2012 énonce, au point 3.1, que l’usage principal
est du groupe F1.
Selon notre analyse, l’usage principal du bâtiment est du groupe F, division 1.
L'usage du groupe F, division 1 est le seul usage principal du bâtiment. Il
s’applique à l’ensemble du bâtiment.
7.2 Bâtiment
Pour étudier le bâtiment, il faut connaître son aire de bâtiment, sa hauteur, son
accessibilité aux services d’incendie et ses transformations.
Au moment de l’accident en 2012, le bâtiment industriel de Neptune a les
caractéristiques suivantes :
7
Voir annexe 4
11 2222222
2
7.2.1 Aire de bâtiment
Au CNB, l’aire d’un bâtiment est le résultat de la plus grande surface horizontale (au‐
dessus du niveau moyen du sol) à partir des faces externes des murs extérieurs. L’aire
d’un bâtiment est aussi le résultat de la plus grande surface horizontale mesurée à
partir des faces externes des murs extérieurs jusqu’à l’axe d’un mur coupe‐feu. Un
mur coupe‐feu permet donc de limiter l’aire d’un bâtiment. Ainsi, selon le CNB, un
mur coupe‐feu permet de séparer un bâtiment en deux bâtiments distincts. Nous
retenons cette définition d’aire de bâtiment pour Neptune.
Le bâtiment de Neptune est constitué du bâtiment originel et de ses agrandissements
successifs8 :
Bloc A bâtiment de 1995, réaménagé en 2002 pour procédé industriel de Neptune
et bureaux : aire de bâtiment 905 m2
Bloc B agrandissement de 2008, pour réception et expédition: aire de bâtiment
321 m2
Bloc C agrandissement de 2011, pour augmentation du procédé : aire de bâtiment
2 284 m2
Les blocs A et C sont séparés par un mur coupe‐feu de 4 heures de résistance au feu.
Compte tenu du mur coupe‐feu, selon le CNB, l’établissement Neptune est constitué
de deux bâtiments : le bâtiment A + B et le bâtiment C. Aux fins de notre expertise,
nous étudions le bâtiment A + B, dont l'aire de bâtiment est de 1 226 m2. Le bâtiment
C ne sera pas étudié dans ce rapport pour les raisons suivantes :
D’un point de vue réglementaire, le bloc C constitue un bâtiment distinct;
Le bloc C était en construction au moment de l’accident;
Le bloc C n’était pas en opérations au moment de l’accident;
Le bloc C est étranger à l’accident survenu.
De plus, dans cette expertise, nous ne faisons aucune analyse de la conformité, de la
conception ni de la construction du mur coupe‐feu de 4 heures. Ce mur coupe‐feu est
présumé conçu et construit selon les règles.
Aire de bâtiment de 1 226 m2
8
Voir annexe 5
12 2222222
2
L’article 3.2.2.4. du CNB énonce des dispositions d’interprétation du nombre de voies
d’accès en fonction du pourcentage de périmètre du bâtiment accessible, c’est‐à‐dire
à au plus 15 mètres d’une rue.
7.2.4 Bloc A
Avant l’accident en 2012, le bloc A a été transformé :
1. Agrandissement d’un atelier (local 064 au niveau 10 000) et ajout d’une mezzanine
et passerelle (niveau 13 130) en caillebotis d’acier galvanisé avec escalier d’acier
au‐dessus de l’atelier, à l’étage (niveaux 10 000 à 13 130), en 2009 : mezzanine
d’entreposage
2. Ajout d’un garde‐corps en acier au‐dessus de l’entrepôt de produits dangereux
(local 063), à l’étage (niveau 13 130), en 2009 : mezzanine d’entreposage
3. Ajout d’un nouvel escalier (niveaux 14 270 à 14 875) et d’une nouvelle passerelle
en acier strié (niveau 14 875) dans le local 052, en 2009 : mezzanine 151
4. Ajout d’une mezzanine en pontage d’acier (niveau 15 821/12 671)9, avec
ouverture horizontale pour procédé dans le local du filtre presse à l’étage, dans le
local no 060 NKA au rez‐de‐chaussée (niveau 13 150/10 000) et dans le corridor
059 (niveau 15 212/12 062), en 2009 : mezzanine du filtre‐presse
5. Ajout d’une passerelle en acier et plaque d’acier striée pour quatre (4)
évaporateurs (niveau 4 870/14 870), dans le local 052, en 2010 : mezzanine 151
6. Remplacement d’une passerelle de 2009 au‐dessus de l’atelier par une section de
mezzanine (niveau 13 130), en 2010 : mezzanine d’entreposage
7. Ajout d’une mezzanine en aluminium pour broyage (local 052 au niveau 13 130) et
d’une passerelle en acier galvanisé (niveau 13 130), pour compléter les
mezzanines décrites aux points 1 et 6, corridor 050 et 059, en 2011 : mezzanine
des broyeurs
8. Ajout d’une mezzanine en acier galvanisé et béton pour formulation et d’une
passerelle en contreplaqué et revêtement de sol en aluminium diamanté, au‐
dessus des locaux 054, 055, 056, 057, niveau 14 875, avec escalier d’issue
extérieur (niveaux 14 875 à 10 000), en 2012 : mezzanine de formulation.
Selon les informations des inspecteurs, la mezzanine d’entreposage est constituée
d’un assemblage de différentes plates‐formes et passerelles avec joints ouverts
(éléments 1, 2, 6, 7).
9
Les plans indiquent des niveaux sans référence aux niveaux 10 000 et 14 000. De là, l’ajout de
l’indication « /niveau » qui correspond au niveau ajusté.
13 2222222
2
7.3 Normes de construction
Au Québec, il y a plusieurs niveaux d’instances réglementaires, notamment la CSST
pour la santé et la sécurité du travail et les municipalités pour l’implantation des
bâtiments et pour leur construction. Chaque instance réglementaire adopte ses
normes réglementaires, lesquelles visent entre autre la sécurité incendie des
bâtiments. Conséquence de ces instances multiples, il y a cohabitation réglementaire
CSST – municipalité, sous l’angle des normes de construction. Ainsi l’usine Neptune est
assujettie à l’application des normes de construction suivantes :
en fonction de sa nature comme lieu de travail, Neptune est un établissement
selon la définition de la LSST. Neptune doit se conformer de façon minimale aux
normes de sécurité incendie de la CSST, dont notamment :
le CNB 1985 c. S‐2.1, r.0.1, applicable depuis le 25 janvier 1987;
le RSST c. S‐2.1, r.13, applicable depuis le 2 août 2001;
le Code des liquides inflammables et combustibles NFPA 30‐96 applicable à
tout établissement où on entrepose, manutentionne et fait usage de
matières inflammables et combustibles, à l’état liquide.
en fonction de sa localisation géographique, à la norme de construction municipale
de la Ville de Sherbrooke, le CCQ 1995. applicable depuis le 5 novembre 2002.
Cependant, selon le tableau des principales modifications au bâtiment préparé par
l'inspectrice, le réaménagement du bâtiment a commencé le 26 mars 2002 et la
production, le 1er mai 2002. Il est plus que probable que les plans et devis ont été
préparés avant 2002, selon les exigences du CNB 1990, soit l’édition précédente de la
norme de construction municipale.
Normes de construction de la CSST applicables à l’établissement Neptune à
son ouverture : CNB 1985, RSST, Code des liquides inflammables et
combustibles.
10
« Dans le cas de transformation au sens du code ou addition à un bâtiment déjà construit, le
propriétaire peut, si certaines dispositions du code sont difficilement applicables compte tenu de
leur impact, proposer à une personne désignée par le ministre du Travail des mesures
compensatoires, qui pourraient être acceptées par celle‐ci, pour assurer la sécurité dans son
bâtiment. » cf. c. S‐2,1, r.0.1, art. 3.
14 2222222
2
On peut lire sur un plan de 2002 de la firme Procd Groupe conseil feuille Q01180 PAC
601 02 Vue en plan, coupes, détails et devis d'air comprimé, la note 1.2 sur les normes
de référence:
Code de sécurité pour les travaux de construction de la province de Québec [non
applicable pour les concepteurs – applicable à tout travail sur un chantier de
construction];
Loi sur les établissements industriels et commerciaux [loi abrogée en 1979].
Aucune référence au CNB ni au RSST.
Sur ses plans de juillet 2010, la firme Teknika HBA (devenue EXP en 2011) réfère, entre
autres, au CNB 2005, ses révisions et ses documents connexes, alors que la norme
municipale est le CCQ 1995 applicable jusqu’au 11 octobre 201111.
11
Voir annexe 6
15 2222222
2
Les exigences de la norme municipale et de la norme CSST sont semblables. La
construction doit être incombustible, les planchers doivent former des séparations
coupe‐feu de 2 heures de résistance au feu, toute mezzanine doit former une
séparation coupe‐feu avec un degré de 1 heure de résistance au feu, le toit doit
former une séparation coupe‐feu de 1 heure de résistance au feu et les murs,
poteaux, arcs porteurs doivent avoir la résistance au feu des ensembles supportés.
12
Le CNB 1990 énonce la même exigence à l’article 3.3.5.2.
16 2222222
2
porteurs l'ensemble supporté l'ensemble supporté
13
Voir annexe 2, photographie 1, mezzanine d’entreposage.
14
Voir annexe 2, photographie 1, poteaux porteurs de la mezzanine d’entreposage.
15
Voir annexe 3, procédé de production.
16
Voir note no 9
17 2222222
2
avec un mur de maçonnerie au niveau 10 000, complété par un mur de gypse et
colombages d'acier aux niveaux supérieurs 11 750 et 13 130. Selon la réglementation,
une séparation coupe‐feu de 2 heures n'équivaut pas à un mur coupe‐feu de 4
heures : un mur coupe‐feu de 4 heures doit être en maçonnerie continue et armée sur
2 étages, dépasser le toit d'au moins 150 mm, être muni de dispositifs de fermeture
(portes et volets coupe‐feu) avec degré pare‐flammes de 3 heures17. Une séparation
coupe‐feu de 2 heures peut être construite en colombages d’acier avec double gypse
ignifuge de 15,9 mm sur chaque face, avec remplissage ou non des vides entre
poteaux avec laine de roche selon le détail type retenu. Selon notre analyse, trois (3)
volets coupe‐feu de 3 heures ferment trois (3) ouvertures de la salle de production
052 avec la chambre froide 051, la salle de contrôle 053 et le sas 054. La présence de
ces trois volets coupe‐feu ne transforme pas en mur coupe‐feu la séparation coupe‐
feu présente. En l’occurrence, les volets coupe‐feu requéraient au minimum un degré
pare‐flammes de 1 h 30. Les volets coupe‐feu installés ont un degré pare‐flammes
supérieur au minimum requis.
Le bâtiment de Neptune (bloc A et bloc B), un établissement industriel à
risques élevés du groupe F, division 1, doit être protégé dans son ensemble
par un système d’extincteurs automatiques approprié à la nature du risque.
17
Voir CNB, sous‐section 3.1.8.
18 2222222
2
dans sa partie arrière,
o un rez‐de‐chaussée, au niveau 10 000,
o un étage avec des plates‐formes, passerelles et aires de plancher
formant mezzanine, aux niveaux suivants :
12 671, mezzanine du filtre‐presse
13 130, mezzanine d’entreposage
13 130, mezzanine des broyeurs
14 000, mezzanine de formulation
14 270, mezzanine 150
14 875, mezzanine 151
Le CNB définit une mezzanine comme un niveau entre le plancher et le plafond d’une
pièce. Ainsi la partie arrière du bâtiment compte plusieurs aires de plancher, plates‐
formes et passerelles qui répondent à cette définition. Ces aires de plancher doivent
être additionnées, non pas pour déterminer si elles comptent comme étage ou non ‐
la hauteur de bâtiment de deux étages étant déjà acquise à deux étages ‐ mais afin d’y
déterminer les mesures de sécurité applicables. Ces aires de plancher s’ajoutent à
celle de l’avant, afin de déterminer l’aire de plancher de la mezzanine. Ce résultat est
le suivant :
aire de plancher totale de l’étage : 744 mètres carrés
aire de plancher du rez‐de‐chaussée : 1 232 mètres carrés;
rapport de ces deux surfaces : 60%.
Ainsi la mezzanine du bâtiment de Neptune représente 60% de l’étage où elle se
trouve. La mezzanine constitue un étage.
Le CNB traite des mezzanines à la sous‐section 3.2.8. intitulée Mezzanines et
ouvertures pratiquées dans les plancher.
Le CNB expose qu’une mezzanine doit soit aboutir à une séparation coupe‐feu soit
respecter les exigences des articles 3.2.8.2. à 3.2.8.9. à moins de respecter les
exigences de la permission proposée au paragraphe 3.2.8.1.4) qui sont les suivantes :
3.2.8.1.4) c) desservir un usage principal du (…) groupe F et
3.2.8.1.4) c) i) avoir une surface d’au plus 500 mètres carrés,
3.2.8.1.4) c) ii) avoir une surface totale d’au plus 40 p. 100 de celle de l’étage sur
lequel elle se trouve,
3.2.8.1.4) c) iii) ne pas être divisée par des cloisons ou des murs lorsque la mezzanine
a une surface de plus de 10 p. 100 de celle de l’étage sur lequel elle se trouve, et
3.2.8.1.4) c) iv) ne pas comporter d’obstacle à la vue située à plus de 1 070 mm du
plancher de la mezzanine ni du plancher immédiatement au‐dessous à l’exception de
rayons de bibliothèque (…) ».
19 2222222
2
La situation de l’ensemble des mezzanines ne respecte que la première exigence, soit
un usage principal du groupe F et ne se qualifie pas pour la permission réglementaire
du paragraphe 3.2.8.1.4). En conséquence, les mezzanines doivent soit se terminer à
des séparations coupe‐feu verticales, soit respecter les exigences des articles 3.2.8.2.
à 3.2.8.9.
Examinons la situation. Nous indiquons comme fermée une mezzanine qui aboutit à
une séparation coupe‐feu et comme ouverte une mezzanine qui n’aboutit pas à une
séparation coupe‐feu. Rappelons que, selon les exigences retenues de la sous‐section
3.2.2., les mezzanines doivent avoir un degré de résistance au feu18 de 1 heure, ce qui
implique que les mezzanines doivent constituer des séparations coupe‐feu19.
Niveau 12 671, mezzanine du filtre‐presse : fermée
Niveau 13 130, mezzanine d’entreposage : ouverte
Niveau 13 130, mezzanine des broyeurs : ouverte
Niveau 14 000, mezzanine de formulation : fermée
Niveau 14 270, mezzanine 150 : fermée
Niveau 14 875, mezzanine 151 : ouverte
Les trois mezzanines suivantes qui n’aboutissent pas à une séparation coupe‐feu
verticale doivent respecter les exigences des articles 3.2.8.2. à 3.2.8.9. :
Niveau 13 130, mezzanine d’entreposage
Niveau 13 130, mezzanine des broyeurs
Niveau 14 875, mezzanine 151
Article 3.2.8.2. Construction incombustible : préalable requis au respect des exigences
des articles 3.2.8.3. à 3.2.8.9. : exigence respectée;
Article 3.2.8.3. Issues avec sas d'au moins 1.8 m x 1.8 m :
isolés de l’aire de plancher par une séparation coupe‐feu avec même degré de
résistance au feu que celui de l’issue, soit 1 h;
conçus pour limiter le passage de la fumée permettant un taux de
contamination non supérieur aux limites de la mesure E du chapitre 3 du
Supplément du CNB : soit 1 p. 100 en volume de l’atmosphère enfumée
provenant du foyer d’incendie20;
aucun sas en place.
Article 3.2.8.4. Surface de plancher protégée21: aucune des trois mezzanines
(entreposage, broyeurs, 151) n’est desservie par une surface de plancher protégée.
18
Degré de résistance au feu, voir lexique
19
Séparation coupe‐feu, voir lexique
20
Annexe B du chapitre 3 du Supplément du CNB, p. 132.
21
Aire de plancher protégée, voir lexique
20 2222222
2
Article 3.2.8.5. Protection par extincteurs automatiques à eau requise: aucune
protection par extincteurs automatiques à eau.
Article 3.2.8.6. Réseau avertisseur d'incendie avec annonciateur: un réseau à signal
simple est exigé dans un usage du groupe F, division 1; signal au service d'incendie:
exigence respectée.
Article 3.2.8.7. Poste d'incendie requis pour chaque sas requis: pas de poste
d’incendie.
Article 3.2.8.8. Installation de ventilation mécanique capable de renouveler l'air au
moins 4 fois par heure : information non disponible; interrupteur de mise en marche à
l'entrée sur rue près de l'annonciateur du réseau avertisseur d'incendie: information
non disponible.
Article 3.2.8.9. Contenu combustible limité à 16 grammes par mètre cube de volume
total d'aire communicante si la hauteur plancher plafond est d'au minimum 8 mètres:
non considéré.
Les trois mezzanines suivantes qui n’aboutissent pas à une séparation coupe‐
feu verticale ne sont pas munies des dispositifs prévus par la réglementation,
soient des sas avec résistance au feu, pressurisés et avec postes d’incendie,
dans une aire de plancher protégée, avec protection par extincteurs
automatiques à eau :
Niveau 13 130, mezzanine d’entreposage
Niveau 13 130, mezzanine des broyeurs
Niveau 14 875, mezzanine 151
7.8 Plancher de mezzanine comme séparation coupe‐feu de 1 heure
Les plans et photos du bâtiment montrent que certains planchers ne forment pas de
séparations coupe‐feu de 1 heure, c’est‐à‐dire sont impropres à empêcher ou retarder
la propagation du feu, le passage des flammes ou de la chaleur : les platelages d'acier
des mezzanines et leurs poteaux porteurs en acier sont non recouverts ou sans
traitements de protection incendie, donc demeurent sans degré de résistance au feu.
Telle la mezzanine d’entreposage du niveau 13 130 couvrant les locaux 062 entrepôt
des produits propres, 063 entrepôt des produits dangereux et 064 atelier de
mécanique du niveau 10 000 : le plancher de la mezzanine n'est pas jointif avec les
murs. Selon les informations des inspecteurs, cette aire de plancher est constituée
d’une juxtaposition de plates‐formes non jointives. Toujours selon les informations
des inspecteurs, cette mezzanine en caillebotis d’acier était recouverte d’une couche
de contreplaqué de bois afin d’y faciliter l’aménagement d’un poste de travail et
l’activité d’entreposage. Lors de l’accident, l’acétone répandue y a coulé d’un étage à
l’autre par le fait que le plancher d’étage n’était pas une séparation coupe‐feu.
Le plancher de la mezzanine d’entreposage ne constitue pas une séparation
coupe‐feu de 1 heure de résistance au feu.
21 2222222
2
7.9 Nombre de sorties
Le CNB demande une analyse du nombre de sortie des locaux, analyse distincte du
nombre d’issues du bâtiment.
Dans un usage du groupe F, division 1, tous les locaux doivent avoir au moins deux (2)
portes de sortie, cf. sous‐paragraphe 3.3.1.4.1) a) du CNB « Chaque pièce et chaque
suite doit avoir deux (2) portes de sortie placées de telle manière que si l’une d’elles
devient inaccessible à leurs occupants à cause d’un incendie qui peut s’y déclarer,
l’autre permette d’en sortir, comme l’exige l’article 3.3.1.3., lorsqu’il s’agit d’un usage
du groupe F, division 1. »
Certains locaux de production ne sont pas conformes:
o au niveau 10 000, dans la partie arrière du bâtiment, les locaux nos
027 salle électrique, 051 chambre froide, 058, 060 NKA, 061
assainissement, 063 produits dangereux, la plupart des locaux de la
partie avant du bâtiment;
o au niveau 12 671, le local du filtre‐presse;
o au niveau 13 130, la mezzanine des broyeurs;
o au niveau 14 270, la plate‐forme pour quatre (4) évaporateurs ajoutée
en 2010, dans le local no 052.
De plus,
À notre avis, la salle électrique 027 ne peut pas servir de deuxième sortie à
l’atelier de mécanique 064, car il s’agit d’une impasse.
7.10 Distances de parcours vers les portes de sortie des locaux les plus proches
Dans un usage du groupe F, division 1, les distances de parcours des locaux d'un point
quelconque des locaux vers les portes de sortie les plus proches sont de 25 mètres, cf.
paragraphe 3.4.2.4.1) référé par le paragraphe 3.3.1.4.2) du CNB.
Paragraphe 3.3.1.4.2) « Lorsque plus d’une porte de sortie est exigée pour une pièce
ou une suite conformément au paragraphe 1), la distance de parcours entre un point
quelconque de la pièce ou de la suite et la porte de sortie la plus proche ne doit pas
être supérieure aux distances de parcours maximales données à l’article 3.4.2.4. pour
les issues.
Paragraphe 3.4.2.4.1) « Sous réserve du paragraphe 3.3.2.4.6) [non applicable],
lorsqu’une aire de plancher doit avoir plusieurs issues, ces issues doivent être placées
de manière que la distance de parcours pour gagner au moins l’une d’elles
conformément à l’article 3.4.2.3. ne soit pas supérieure à a) 25 m pour tous les usages
du groupe F, division 1 (…). »
Donc la distance de parcours maximale vers les portes de sortie d’un local dans un
usage du groupe F, division 1, est de 25 mètres.
22 2222222
2
Aucun local non conforme.
7.10.1 Distances de parcours maximales des aires de plancher vers les issues
Dans un usage du groupe F, division 1, la distance de parcours maximale vers l'issue
est de 25 mètres, mesurée de deux façons: soit à partir d'un point quelconque d'un
local jusqu'à l'issue si le local est sans résistance au feu; soit à partir de la porte de
sortie du local si celui‐ci est isolé par une séparation coupe‐feu d'au moins ¾ heure de
résistance au feu jusqu'à l'issue, cf. paragraphe 3.4.2.3.2).
Selon les informations analysées, les cloisons sont en maçonnerie ou en colombages
métalliques avec gypse lesquels, selon le Supplément du CNB, donnent des
résistances au feu minimales de ¾ heure. Présumons que la résistance au feu
minimale des locaux est de ¾ heure. Les distances de parcours sont mesurées à partir
des portes de sortie des locaux.
Aucun local non conforme.
La distance de parcours pour gagner au moins l’une d’elle ne doit pas être supérieure
à 25 mètres pour tous les usages du groupe F, division 1; cf. sous‐paragraphe
3.4.2.4.1) a).
Mezzanine des broyeurs : distance de parcours à l’issue la plus proche de 36,6 mètres;
Mezzanine d’entreposage : distance de parcours à l’issue la plus proche de 40,5
mètres;
La mezzanine d’entreposage et la mezzanine des broyeurs doivent être
desservies par une cage d’escalier d’issue mais ne le sont pas.
7.11 Impasse
Dans un usage du groupe F, un corridor en impasse22 est autorisé à condition qu’il y
ait un second moyen d’évacuation. Dans ce cas, la distance de parcours du point le
plus éloigné à l’issue ne doit pas être supérieure à neuf (9) mètres, cf. article 3.3.7.9.
22
Impasse, voir lexique
23 2222222
2
Au niveau 10 000, le quai de livraison avant (no 109) contient une partie en
impasse avec une distance de parcours de 14 mètres jusqu’à l’issue arrière,
excédant les neuf (9) mètres réglementaires.
Au niveau 14 000, le local du filtre‐presse contient une impasse avec une
distance de parcours de 28 mètres jusqu’à l’issue la plus proche, excédant les
neuf (9) mètres réglementaires.
Au niveau 14 000, la plate‐forme pour quatre (4) évaporateurs contient une
impasse avec distance de parcours de 14,5 mètres jusqu’à l’issue la plus
proche soit celle desservant la mezzanine de formulation, excédant les neuf
(9) mètres réglementaires.
7.12 Issues
« (…) Toutes les issues doivent être isolées de chaque aire de plancher contiguë par
une séparation coupe‐feu dont le degré de résistance au feu est au moins égal à celui
exigé pour le plancher situé au‐dessus de l’aire de plancher (…) », cf. CNB, paragraphe
3.4.4.1.1).
En l’occurrence, chez Neptune, les cages d'escalier d'issue doivent avoir un degré de
résistance au feu minimum de 2 h et les portes, un degré pare‐flammes de 1 h 30.
Quant aux portes d'issue extérieures, aucun degré pare‐flammes n’est requis.
Dans la zone de production, aucun escalier d’issue, sauf un escalier extérieur
d’issue pour la mezzanine de formulation.
7.13 Ventilation
Il faut prévoir un réseau de ventilation d'extraction, conçu conformément aux
exigences de la partie 6 du CNB dans tout bâtiment ou partie de bâtiment où, en
raison de l'usage, se dégagent ou peuvent se dégager des vapeurs présentant des
risques d'incendie ou d'explosion, cf. paragraphe 3.3.1.14.1) du CNB.
Lorsque des matières ou des conditions présentent un risque d'explosion dans une
partie d'un bâtiment à cause de l'utilisation principale qui en est faite, cette partie doit
comporter des dispositifs de dégagement en cas d'explosion, ou d'autres mesures de
protection conformes au paragraphe 6.2.2.3.3) doivent être prises, cf. paragraphe
3.3.1.14.2) du CNB.
Se référer au rapport d’expertise de Michel Blouin23.
23
Voir annexe 1
24 2222222
2
empêcher notamment la propagation du feu. En note d’annexe A‐5‐3.5.1, cet article
réfère à l’annexe A de NFPA 15.
À l’annexe A de NFPA 15, la note A‐4.2.2 invite entre autre à réaliser dans les aires de
plancher des pentes pour le drainage de l’eau de lutte contre l’incendie et pour les
liquides enflammés : « Curbing, along with appropriate grading, can be of significant
benefit in preventing water or burning liquid from spreading horizontally into adjacent
areas. » [Traduction libre : Il est souhaitable d’aménager des bordures surélevées avec
pentes de sol appropriées pour contenir un déversement d’eau de lutte contre
l’incendie ou de liquides enflammés hors des aires de plancher adjacentes.]
L'examen des plans permet de voir qu’à l’occasion de l’agrandissement d’une fosse de
captage comme drainage de secours, au niveau 10 000, un ensemble de notes
manuscrites sur un plan24 indique :
un seuil de porte surélevé identifié coup de pieds [sic] à enlever à la porte sud
de la salle de production (no 052) donnant sur le couloir, cf. note manuscrite
sur plan de 2009 scellé par l’ingénieur du projet, feuille NEP‐04‐LAY1; selon les
inspecteurs, ce seuil de porte surélevé est demeuré un seuil arrondi en dos‐
d’âne;
un seuil de porte surélevé identifié coup de pieds [sic] à remplacer à la porte
nord de la salle de production (no 052) donnant sur le couloir, cf. note
manuscrite sur plan de 2009 scellé par l’ingénieur du projet, feuille NEP‐04‐
LAY1; selon les inspecteurs, ce seuil de porte surélevé est demeuré un seuil de
25 mm de haut en produit synthétique non défini;
un autre seuil de porte surélevé identifié coup de pieds [sic] à remplacer entre
la salle de production (no 052) et le sas (no 054) de la salle de contrôle, cf.
note manuscrite sur plan de 2009 scellé par l’ingénieur du projet, feuille NEP‐
04‐LAY1; aucune information sur ce seuil surélevé;
une nouvelle bordure surélevée indiquée coup de pied [sic] au coin sud de la
salle de production par un pointillé à construire, cf. note manuscrite sur plan
de 2009 scellé par l’ingénieur du projet, feuille NEP‐04‐LAY1, afin de créer un
bassin de rétention; aucune information des inspecteurs sur la présence de
cette bordure surélevée lors de l’explosion;
Aucune information sur la présence d’un seuil surélevé à la porte extérieure du
niveau 10 000.
Aucune information sur un plan sur la présence d’un seuil surélevé à la porte
d’accès à la mezzanine des broyeurs, par le couloir.
Selon les informations des inspecteurs, les deux portes de la salle de
production (052) donnant sur le couloir au niveau 10 000 étaient munies
de seuils surélevés constitués de rampes montante et descendante;
Selon les informations des inspecteurs, la porte d'accès à la mezzanine de
broyage, au niveau 13 130, n'était munie d'aucun seuil surélevé.
24
Voir annexe 8
25 2222222
2
7.15 Emplacements dangereux
25
Voir annexe 1, section C
26 2222222
2
8. Conclusion
Selon l'information reçue et analysée, la conception du bâtiment se base sur un usage
principal du groupe F, division 2, plutôt que du groupe F, division 1. Un usage F1 doit
être protégé par un système d’extincteurs automatiques approprié au risque, ici
totalement absent du bâtiment (bloc A et bloc B), malgré l'information contenue dans
le rapport préliminaire de Technorm de novembre 2011 où on mentionne que le
bâtiment existant est partiellement muni de gicleurs.
La présence d’un système d’extincteurs automatiques aurait permis d’aménager le
bâtiment selon les exigences plus permissives de l’article 3.2.2.39. pour un usage du
groupe F, division 1 que celles de l’article 3.2.2.40. En effet, l’article 3.2.2.39. n’exige
qu'une structure incombustible et un cloisonnement résistant au feu de ¾ h pour
planchers, mezzanines et systèmes porteurs. La structure incombustible des
mezzanines, sans degré de résistance au feu, aurait alors respecté la réglementation.
Le système d’extincteurs automatiques aurait pu être limité à la salle de production
052, si cette salle avait été séparée du reste du bâtiment par un mur coupe‐feu de 4
heures. Selon l’analyse des documents, on a séparé la salle de production no 052 du
reste du bâtiment par une séparation coupe‐feu d'un degré de résistance au feu de 2
heures. Aucune information sur le degré pare‐flammes des portes, sauf pour les trois
(3) volets coupe‐feu installés un (1) vers la chambre froide 051 et deux (2) vers la salle
de contrôle 055 : ces volets coupe‐feu ont un degré pare‐flammes de 3 heures. La
volonté était‐elle de faire deux bâtiments distincts? Le seul moyen de séparer la salle
de production 052 du reste du bâtiment pour en deux (2) bâtiments distincts, est un
mur coupe‐feu en maçonnerie de 4 heures de résistance au feu, ici absent.
Nous concluons avec les faits saillants de notre analyse :
Neptune est un usage industriel du groupe F, division 1. L’établissement a
erronément été classé du groupe F, division 2;
En l’absence d’un système d’extincteurs automatiques, le bâtiment industriel du
groupe F, division 1, de 1 226 m2, de 2 étages, accessible par 2 voies, doit être
construit selon les exigences de l’article 3.2.2.40. du CNB. Or, le bâtiment de
Neptune ne l’est pas;
Un bâtiment d’usage industriel du groupe F, division 1, doit être protégé par un
système d’extincteurs automatiques approprié au risque; le bâtiment de Neptune
ne l’est pas;
Cette protection par un système d’extincteurs automatiques s’applique à
l’ensemble du bâtiment;
Les trois mezzanines suivantes ne respectent pas les exigences des articles 3.2.8.3
à 3.2.8.9. ni ne sont munies des dispositifs requis : mezzanine d’entreposage,
mezzanine des broyeurs, mezzanine 151;
27 2222222
2
Le plancher de la mezzanine d’entreposage ne forme pas une séparation coupe‐
feu;
Certains locaux de production ne sont pas munis d’au moins deux portes de sortie,
notamment la mezzanine des broyeurs;
La salle électrique no 027 ne peut pas servir de deuxième sortie à l’atelier de
mécanique 064;
La mezzanine d’entreposage et la mezzanine des broyeurs doivent être desservies
par une cage d’escalier d’issue avec sas;
Le quai de livraison avant (no 109) contient une impasse avec une distance de
parcours de 14 mètres jusqu’à l’issue arrière la plus proche, excédant les 9 mètres
réglementaires;
Le local du filtre‐presse contient une impasse avec distance de parcours de 28
mètres jusqu’à l’issue la plus proche, excédant les 9 mètres réglementaires;
La mezzanine des 4 évaporateurs contient une impasse avec distance de parcours
de 14,5 mètres jusqu’à l’issue la plus proche, excédant les 9 mètres
réglementaires.
28 2222222
2
9. Références
CONSEIL NATIONAL DE RECHERCHES DU CANADA. Code national du bâtiment du
Canada 1985, Ottawa, Comité associé du Code national du bâtiment, c 1985, xx, 487
p. (CNRC no 23174F).
CONSEIL NATIONAL DE RECHERCHES DU CANADA. Supplément du Code national du
bâtiment du Canada 1985, Ottawa, Comité associé du Code national du bâtiment, c
1985, xi, 290 p. (CNRC no 23178F).
CONSEIL NATIONAL DE RECHERCHES DU CANADA. Code national du bâtiment du
Canada 1990, Ottawa, Comité associé du Code national du bâtiment du Canada 1990,
c 1990, xv, 446 p. (CNRC no 30620).
GAGNÉ, Michel. « Évaluation de l’acétone et des autres matières dangereuses utilisées
par Neptune Technologies & Bioressources », rapport d’expertise, 27 février 2014, 23
p.
SOCIÉTÉ DICTIONNAIRES LE ROBERT. Le Nouveau Petit Robert : Dictionnaire
alphabétique et analogique de la langue française, Paris, Dictionnaires Le Robert, c
1967, c 1993, mise à jour 2000, xxxv, 2842 p.
NATIONAL FIRE PROTECTION ASSOCIATION. Standard for Water Spray Fixed Systems
for Fire Protection: NFPA 15, Quincy, NFPA, 1996, 58 p. (NFPA 15‐1996).
NATIONAL FIRE PROTECTION ASSOCIATION. Code des liquides inflammables et
combustibles, NFPA 30 – 1996, Sainte‐Foy, Les Publications du Québec, c 1996, 95 p.
QUÉBEC. Règlement sur l’application d’un Code du bâtiment – 1985, RLRQ, c. S‐2.1,
r.0.1, à jour au 1er novembre 2012, Québec, Éditeur officiel du Québec, [En ligne].
[http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type
=3&file=/S_2_1/S2_1R0_1.htm] (Consulté les 20, 21, 24 janvier 2014)
QUÉBEC. Règlement sur la santé et la sécurité du travail, RLRQ, c. S‐2.1, r.13, à jour au
15 juin 2010, Québec, Éditeur officiel du Québec, c 2010, vii, 116 p.
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2
37 2222222
2
Annexe 2
Photographie 1 Poteaux et mezzanine d’entreposage sans degré de résistance au feu
38 2222222
2
Annexe 3 Procédé de production
39 2222222
2
Annexe 4 Usage F2
40 2222222
2
Annexe 5 Bloc A, bloc B, bloc C
41 2222222
2
Annexe 6 Référence au CNB 2005
42 2222222
2
Annexe 7 Mezzanines, niveau 14 000
43 2222222
2
Annexe 8 Seuils surélevés, niveau 10 000
44 2222222
2
Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
D'ENQUÊTE DPI4175641 RAP0966931
ANNEXE E
Présenté à
Monsieur Robert Beaudette
Madame Johanne Marquis
Par :
M. A, ing jr.
Approuvé par :
M. B, ing.
M. C, ing.
18 décembre 2013
Rapport d’analyse du programme Merle
pour la CSST-Direction régionale de l’Estrie
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2 GÉNÉRALITÉS
Programme analysé : Merle_System_NEW_Migrated_v1131.fhx
Date de sauvegarde du programme: 16 août 2012, 11h25 AM
Date de l’accident : 8 novembre 2012
2.1 Définitions
Les définitions des types de « mode » sont les définitions usuelles en programmation pour les
blocs de fonction. Celles des différents modes d’opération sont celles qui apparaissent dans les
programmes analysés.
Explication des différents modes d’opération (plus utilisé dans le cas présent) :
MAN Mode manuel d’un bloc permettant d’entrer
manuellement la valeur de sortie du bloc. Ce
mode ne tient aucunement compte de
l’algorithme de contrôle du bloc (ex. : permissive,
« interlock », …).
AUTO Mode automatique qui tient compte de
l’algorithme de contrôle du bloc (permisse, «
interlock », etc.). Le « setpoint » peut être entré
manuellement par l’opérateur ou à partir d’une
fonction dans le programme.
CAS Mode cascade semblable au mode automatique,
mais le « setpoint » provient d’un bloc en amont
connecté à l’entrée CAS_IN.
Permissive Condition nécessaire à l’activation d’une sortie,
mais non essentielle au maintien de cette sortie
(sauf en mode MAN).
« Interlock » Condition nécessaire en tout temps pour
l’activation et le maintien d’une sortie (sauf en
mode MAN).
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3.1.1 Général
Sortie discrète : card slot=10, IO1, CTL-1, DO, 32ch_HD, Channel 7;
Device_Signal_Tag de la sortie discrète : 120-YV6_CDM;
Valve normalement fermée;
Aucun capteur de position pour connaitre l’état réel de la valve.
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Projet # 10517-02
Bloc DO1 :
Contrôle la sortie qui actionne la valve 120-YV6 : CTL-1/IO1/C10/CH07/OUT_D.
Modes de fonctionnement autorisés :
Out Of Service (OOS)
Manual
Auto
Cascade
Remote Cascade
IO_OPTS activée :
SP-PV track in Man : Lorsque le bloc passe du mode auto/cascade au mode
manuel, le PV (process value) est copié vers le SP (setpoint). Cela sert à éviter le
changement d’état brusque entre le changement de mode. Par la suite, le SP peut
être modifié manuellement par l’opérateur.
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Projet # 10517-02
3.2.1 Général
Sortie discrète : card slot=11, IO1, CTL-1, DO, 32ch_HD, Channel 4.
Device_Signal_Tag de la sortie discrète : 120-YV_CDM.
Valve normalement fermée.
Alimente directement en acétone distillée le réservoir 120-RES via la pompe 145-PMP.
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Step « CLEAN145 », Action « A2 », type d’action « PULSE » (action sur premier scan
seulement) :
EXPRESSION="if '//LI-120/AI1/PV.CV' < 'CLEAN145_VOL.CV' then '120-
YV4_CDM.CV' := 1"
Le type d’action « PULSE » signifie que l’expression définie dans l’action activée par le STEP
en question n’est exécutée qu’une seule fois, et ce, lorsque le STEP devient actif.
L’expression est donc évaluée une seule fois lors du scan suivant l’activation du STEP et ne
sera évaluée de nouveau qu’à la prochaine activation du STEP. Particularité notée lors de
l’analyse, mais pas un vice de programmation.
Step « PREFILL », Action « A3 », type d’Action « PULSE » (action sur premier scan
seulement) :
EXPRESSION="'120-YV4_CDM.CV' := 1"
Step « REMP_ACÉ », Action « A3 », type d’Action « PULSE » (action sur premier scan
seulement) :
EXPRESSION="'120-YV4_CDM.CV' := 1"
DELAY_EXPRESSION="NOT '//SFC-121/RUN_LOGIC/REMP_ACÉ/ACTIVE.CV'"
Demande de fermeture de la valve « 120-YV4_CDM :=0 » :
Step « S1 », Action « A1», type d’action « PULSE » (action sur premier scan de l’action
seulement) dans SFC-120/STOP_LOGIC.
Step « Fermer_120-YV4 », Action « A2, type d’action « PULSE » (action sur premier
scan seulement) :
EXPRESSION="'120-YV4_CDM.CV' := 0"
Step « Fermer_Acétone », Action « A2 », type d’action « PULSE » (action sur premier
scan seulement) :
EXPRESSION="'120-YV4_CDM.CV' := 0"
Step « INITIALISATION », Action « A2 », type d’action « PULSE » (action sur premier
scan seulement) : EXPRESSION="'120-YV4_CDM.CV' := 0"
Step « PRE_EXTRACT », Action « A5 », type d’action « PULSE » (action sur premier
scan seulement) : EXPRESSION="'120-YV4_CDM.CV' := 0"
Step « Niv_Arrêt_Agt », Action « A5 », type d’Action « PULSE » (action sur premier
scan seulement) :
EXPRESSION="'120-YV4_CDM.CV' := 0"
Step « TEMP_ATT_LOT », Action « A3 », type d’Action « PULSE » (action sur premier
scan seulement) :
EXPRESSION="'120-YV4_CDM.CV' := 0"
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Projet # 10517-02
Step « WAIT_LEVEL », Action « A3 », type d’Action « PULSE » (action sur premier scan
seulement) :
EXPRESSION="'120-YV4_CDM.CV' := 0"
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Projet # 10517-02
L’« interlock » est valide tant qu’il n’y a pas de haut niveau de détecté sur le
réservoir RES-120 par la sonde 120-LT;
Haut niveau >= 2 550 litres.
Condition provenant du bloc CND2 : '//240-YV1/DC1/PV_D.CV' = 'vlvnc-pv:OPEN' :
L’« interlock » est valide tant que le Process Variable du bloc DC1 de la valve
240-YV1 n’est pas OPEN;
OPEN = 1;
Process Variable (PV) est une copie du Feedback State (FV) de la composante;
La valeur FV est déterminée à partir de l’entrée F_IN_D1 du bloc DC1 qui est
le signal inversé de 120-YV-ZSL.
Bloc DC1 :
Algorithme de contrôle
Modes de fonctionnement autorisés :
AUTO
CASCADE
Normal Mode : AUTO
Le bloc démarre en mode auto.
Lorsque l’entrée INTERLOCK_D est FALSE, la sortie F_OUT_D1 du bloc DC1 est mise à
l’état passif. L’état passif de ce bloc est FALSE.
La sortie F_OUT_D1 du bloc DC1 est connectée à l’entrée CAS_IN du bloc DO1 qui
contrôle la sortie qui actionne la valve 120-YV4.
DEVICE_OPTS activée :
PERMISSIVE
SP Track (copie de OUT_D) du bloc DC1 lors de changement de mode)
INTERLOCK
Bloc DO1 :
Contrôle la sortie qui actionne la valve 120-YV4 : CTL-1/IO1/C11/CH04/OUT_D.
Modes de fonctionnement autorisés :
Out Of Service (OOS)
Manual
Auto
Cascade
Remote Cascade
Normal mode : CASCADE
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IO_OPTS activée :
SP-PV track in Man : Lorsque le bloc passe du mode auto/cascade au mode
manuel, le PV (process value) est copié vers le SP (setpoint). Cela évite le
changement d’état brusque entre le changement de mode. Par la suite, le SP
peut être modifié manuellement par l’opérateur.
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l’entrée F_IN_D1 doit être à FALSE (DI1 = TRUE donc Inputs 1=FALSE) et que lorsqu’il y a
une demande de fermeture (Outputs 1 = FALSE), le signal de « feedback » de l’entrée
F_IN_D1 doit être à TRUE (DI1 = FALSE donc Inputs 1 = TRUE). Dans le cas où le capteur de
position ne peut détecter la position ouverte de la vanne (c’est-à-dire DI1 = FALSE donc
Input 1 = TRUE même si la vanne est ouverte) due à un problème au niveau du câblage ou
au niveau du capteur lui-même et que la vanne reste bloquée en position ouverte ou
qu’elle ne peut fermer complètement malgré la demande de fermeture (Output 1 = False),
aucune erreur ne sera détectée.
Figure 3-1: STATE_MASK du bloc DC1 de la vanne 120-YV4
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3.3.1 Général
Sortie discrète: card slot=11, IO1, CTL-1, DO, 32ch_HD, Channel 9.
Device_Signal_Tag de la sortie discrète : 120-YV3_CDM.
Valve normalement fermée.
Alimente directement en acétone distillée le broyeur 120-BRO via la pompe 110-PMP.
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Permissive :
Nécessaire à l’activation de la sortie du bloc DC1;
Condition provenant du bloc CND1 : '//LI-120/AI1/HI_ACT.CV' :
La permissive est valide tant qu’il n’y a pas de haut niveau de détecté sur le
réservoir RES-120.
Haut niveau >= 2 550 litres.
« Interlock » :
Nécessaire à l’activation et au maintien de la sortie du bloc DC1;
Condition provenant du bloc CND1 : '//LI-120/AI1/HI_ACT.CV' :
L’« interlock » est valide tant qu’il n’y a pas de haut niveau de détecté sur le
réservoir RES-120 par la sonde 120-LT;
Haut niveau >= 2 550 litres.
Bloc DC1 :
Algorithme de contrôle.
Modes de fonctionnement autorisés :
AUTO
CASCADE
Normal Mode : AUTO
Le bloc démarre en mode auto.
Lorsque l’entrée INTERLOCK_D est FALSE, la sortie F_OUT_D1 du bloc DC1 est mise à
l’état passif. L’état passif de ce bloc est FALSE.
La sortie F_OUT_D1 du bloc DC1 est connectée à l’entrée CAS_IN du bloc DO1 qui
contrôle la sortie qui actionne la valve 120-YV3.
DEVICE_OPTS activée :
PERMISSIVE
SP Track (copie de OUT_D du bloc DC1 lors de changement de mode)
INTERLOCK
Bloc DO1 :
Contrôle la sortie qui actionne la valve 120-YV3 : CTL-1/IO1/C11/CH09/OUT_D.
Modes de fonctionnement autorisés :
Out Of Service (OOS)
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Manual
Auto
Cascade
Remote Cascade
Normal mode : CASCADE.
IO_OPTS activée :
SP-PV track in Man : Lorsque le bloc passe du mode auto/cascade au mode
manuel, le PV (process value) est copié vers le SP (setpoint). Cela évite le
changement d’état brusque entre le changement de mode. Par la suite, le SP peut
être modifié manuellement par l’opérateur.
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3.4.1 Général
Nouvelle valve mentionnée dans la note de service du 21 septembre 2012.
Aucune trace de cette valve dans le programme analysé datant du mois d’août 2012.
Contrairement à la note de service, le schéma de valves de l’interface opérateur montre
que la valve 120-YV9 est connectée sur le même circuit que la valve 120-YV4 qui alimente
directement le réservoir 120-RES sans passer par le broyeur 120-BRO. Dans les faits, la
vanne 120-YV9 alimente directement le réservoir 120-RES sans passer par le broyeur 120-
BRO.
Si l’on se fie à la note de service et aux schémas des valves de l’interface opérateur,
l’acétone usée de la valve 120-YV9 provient de la pompe 335-PMP qui alimente également
le réservoir 305-RES.
D’après les données de la note de service, tout porte à croire que la valve était de type
normalement fermé, mais une vérification physique pourrait le confirmer. Cette
information a été confirmée par Neptune.
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Séquence désactivée
Quelle séquence ?
Broyage de bloc
3.5.1 Général
Sortie discrète : card slot=16, IO1, CTL-1, ASI, port=2, type OUTPUT, index=2
Fieldbus AS-i
Device_Signal_Tag de la sortie discrète : 120-YV8_CDM
Valve normalement fermée
Installée physiquement en amont de la valve proportionnelle TIC-120
Alimentation en vapeur
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Bloc DI1 :
État de l’entrée : CTL-1/IO1_C16/P02/120-YV8/I1/FIELD_VAL_D
État détecté (PASSIF) : Valve 120-YV8 FERMÉE
Branchement sur l’entrée F_IN_D1 du bloc DC1
Bloc DI2 :
État de l’entrée : CTL-1/IO1_C16/P02/120-YV8/I2/FIELD_VAL_D
État détecté (ACTIF): Valve 120-YV8 OUVERTE
Branchement sur l’entrée F_IN_D2 du bloc DC1
Bloc DC1 :
Algorithme de contrôle
Modes de fonctionnement autorisés :
AUTO
CASCADE
Normal Mode : AUTO
Le bloc démarre en mode auto.
D’après la documentation et le programme analysé, dans la phase « RUN LOGIC » du
SFC-120, chaque module FBD associé au SFC-120 est activé. Lors de l’activation des
modules FBD, les blocs fonctions à l’intérieur de ceux-ci tentent d’atteindre leur
mode de fonctionnement normal (Normal Mode) en suivant la hiérarchie des modes
(moins évolués vers plus évolués). Dans ce cas-ci, le bloc démarre en mode OOS (Out
Of Service) et si aucune erreur n’est présente, il change au mode supérieur autorisé,
soit le mode AUTO.
Lorsque l’entrée INTERLOCK_D est FALSE, la sortie F_OUT_D1 du bloc DC1 est mise à
l’état passif. L’état passif de ce bloc est FALSE.
La sortie F_OUT_D1 du bloc DC1 est connectée à l’entrée CAS_IN du bloc DO1 qui
contrôle la sortie qui actionne la valve 120-YV8.
DEVICE_OPTS activée :
PERMISSIVE
SP Track (copie de « OUT_D » du bloc DC1 lors de changement de mode)
INTERLOCK
Bloc DO1 :
Contrôle la sortie qui actionne la valve 120-YV8 : CTL-1/IO1/C16/P02/120-YV8/O2
/OUT_D
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3.6.1 Général
Sortie analogique : card slot=31, IO1, CTL-1, AO, 8ch_HART, 4-20, Channel 6.
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1
Il s’agit de la mise à l’échelle entre le signal électrique à l’entrée analogique et sa valeur significative en °C
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En mode AUTO, le PID1 est opérationnel et utilise le signal analogique d’entrée pour
générer le signal de sortie.
Bloc « AO1 » :
Signal analogique de sortie contrôlant l’ouverture/fermeture de la valve : CTL-
1/IO1/C31/CH06/OUT.
3.7.1 Général
Sortie discrète : card slot=9, IO1, CTL-1,DO_32ch_HD, Channel 10
Device_Signal_Tag de la sortie discrète : 145-PMP_CDM
Alimentation principale en acétone distillée du réservoir 120-RES
Alimente les réservoirs :
120-RES via 120-YV4
121-RES via 121-YV4
130-RES via 130-YV4
133-RES via 133-YV4
135-RES via 135-YV4
240-RES via 240-YV1
310-RES via 310-YV1
305-RES via ??? (la vanne n’est pas identifiée sur le P&ID)
Dans la version du programme analysé, la pompe 145-PMP pompe l’acétone provenant du
réservoir 145-RES.
Lors de l’incident, la pompe 145-PMP pompe l’acétone provenant du réservoir 7400-RES.
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Bloc DO1 :
Contrôle la sortie qui actionne la pompe 145-PMP : CTL-1/IO1/C09/CH10/OUT_D.
Modes de fonctionnement autorisés :
Out Of Service (OOS)
Manual
Auto
Cascade
Remote Cascade
Normal mode : CASCADE
IO_OPTS activée (paramètres optionnels du bloc de fonction DO1) :
SP-PV track in Man : Lorsque le bloc passe du mode auto/cascade au mode
manuel, le PV (process value) est copié vers le SP (setpoint). Cela évite le
changement d’état brusque entre le changement de mode. Par la suite, le SP
peut être modifié manuellement par l’opérateur.
3.8.1 Général
Sortie discrète : card slot=9, IO1, CTL-1,DO_32ch_HD, Channel 21
Device_Signal_Tag de la sortie discrète : 145-PMP_CDM.
Alimentation secondaire du réservoir 120-RES via le broyeur 120-BRO.
Alimente les réservoirs :
120-RES via 120-YV3 par le broyeur 120-BRO
121-RES via 121-YV3 par le broyeur 121-BRO
320-CND via valve ???
325-CND via valve ???
330-CND via valve ???
331-RES via 331-YV12
Dans la version du programme analysé, la pompe 110-PMP pompe l’acétone provenant du
réservoir 145-RES.
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L’« interlock » est invalidé si un haut niveau est détecté au réservoir 121-RES et
que la valve 121-YV3 reçoit sa commande d’ouverture.
Bloc DC1 :
Algorithme de contrôle.
Modes de fonctionnement autorisés :
AUTO
CASCADE
Normal Mode : AUTO
Le bloc démarre en mode auto.
Lorsque l’entrée INTERLOCK_D est FALSE, la sortie F_OUT_D1 du bloc DC1 est mise à
l’état passif. L’état passif de ce bloc est FALSE.
La sortie F_OUT_D1 du bloc DC1 est connectée à l’entrée CAS_IN du bloc DO1 qui
contrôle la sortie qui actionne la pompe 110-PMP.
DEVICE_OPTS activée :
Passive on Active Timeout
PERMISSIVE
SP Track (copie de OUT_D du bloc DC1 lors de changement de mode)
INTERLOCK
Bloc DO1 :
Contrôle la sortie qui actionne la pompe 110-PMP : CTL-1/IO1/C09/CH21/OUT_D.
Modes de fonctionnement autorisés :
Out Of Service (OOS)
Manual
Auto
Cascade
Remote Cascade
Normal mode : CASCADE
IO_OPTS activée :
SP-PV track in Man : Lorsque le bloc passe du mode auto/cascade au mode
manuel, le PV (process value) est copié vers le SP (setpoint). Cela évite le
changement d’état brusque lors du changement de mode. Par la suite, le SP peut
être modifié manuellement par l’opérateur.
4 ARRÊT D’URGENCE
Suite à l’analyse du programme, il a été constaté qu’il y a trois dispositifs d’arrêt d’urgence
auxquels il est fait référence dans le programme, soit :
HS1-120 : Arrêt d’urgence du broyeur 120-BRO
HSS-145 : Arrêt d’urgence de la pompe 145-PMP
HSS-000 : Arrêt d’urgence de la salle des opérateurs
4.1.1 Généra
Entrée discrète : card slot=6, IO1, CTL-1, DI_32ch_HD, Channel 8
Device_Signal_Tag de l’entrée discrète : 120-HS_URG
Un seul contact est utilisé.
Le contact est de type normalement ouvert.
Signal d’entrée utilisé seulement dans le bloc DI1 du module de contrôle HS1-120.
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4.2.1 Général
Entrée discrète : card slot=3, IO1, CTL-1, DI_32ch_HD, Channel 29
Device_Signal_Tag de l’entrée discrète : HSS-145
Un seul contact est utilisé.
Le contact est de type normalement ouvert.
Signal d’entrée utilisé seulement dans le bloc DI1 du module de contrôle HS-145.
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Normal Mode :
Auto
Niveau de l’entrée est utilisé dans le bloc CALC1.
Bloc CALC1 :
Exécute l’expression suivante si l’entrée est égale à 1 :
'//SFC-140/XCOMMAND.CV' := '$phase_command:Stop'
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4.3.1 Général
Entrée discrète : card slot=6, IO1, CTL-1, DI_32ch_HD, Channel 25
Device_Signal_Tag de l’entrée discrète : HSS-000
Un seul contact est utilisé.
Le contact est de type normalement fermé (« fail safe »).
Signal d’entrée utilisé seulement dans le bloc DI1 du module de contrôle HS-000 (constat
seulement).
Par la suite c’est //HS-000/DI1/PV_D.CV qui est utilisé dans le SFC-000. //HS-
000/DI1/PV_D.CV est, en quelque sorte, une copie du signal d’entrée.
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'//SFC-140/XCOMMAND.CV' := '$phase_command:Stop'.
5 REDONDANCE ET SÉCURITÉ
positions reposent uniquement sur l’activation des blocs de fonction de sortie et sur le bon
fonctionnement des relais de contrôle de sortie qui transmettent le signal électrique à la valve.
Les valves d’alimentation en acétone sont dépourvues de capteurs. La valve 120-YV4 possède
un capteur. Cependant ce capteur ne permet pas de détecter la position dite « sécuritaire » de
la valve, soit la position fermée. Il est de bonne pratique de concevoir un système de
commande afin de prévenir les défaillances probables. Il serait de bonne pratique d’effectuer
une analyse de risques sur un procédé afin de connaître les risques potentiels des dangers
présents.
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La vanne modulante 120-TIC est mise en mode AUTO à l’étape « PREFILL » du SFC-120 et à
l’étape « START_BATCH » du SFC-120. En mode AUTO, la boucle PID est fonctionnelle et
elle régule le pourcentage d’ouverture de celle-ci en fonction de la valeur cible « set
point » et de la valeur lue par la sonde de température 120-TT.
La vanne modulante 120-TIC est mise en mode MAN aux étapes « ARR_CHAUFFE » du SFC-
120, « CHANGEMENT_MODE du SFC-000 et « REMISE_CAS » du SFC-000. Lorsque la vanne
modulante est mise en mode MAN, la sortie prend la valeur qui se trouve dans le
paramètre « TRACK_VAL » du bloc PID du module de contrôle TIC-120. La valeur de
« TRACK_VAL » dans le programme analysé est de 0 (zéro). Cette valeur peut ensuite être
changée manuellement. En mode MAN, la régulation du pourcentage d’ouverture de la
vanne modulante n’est pas fonctionnelle. Par exemple, si elle est en mode MAN et que
l’opérateur demande une ouverture de 50%, la vanne s’ouvrira à 50% aussi longtemps que
la commande ne change pas ou que le mode change pour AUTO de nouveau.
Si la vanne 120-YV8 a été ouverte en mode AUTO ou MAN et que la vanne modulante 120-
TIC a été ouverte en mode MAN, la vapeur peut chauffer le réservoir sans aucune
régulation de la température.
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Projet # 10517-02
exceptions where matching behavior occurs, such as in controller function blocks directly
connected to output channels and for fieldbus shadow blocks. Depending on your configuration
you could experience an output disruption on a total controller download.
Refer to Preserving Configuration and Controller Date during Power Loss for more information
on Restore parameter values after restart feature».
6.5.2 Extrait #2
«Caution for blocks assigned to non-bus I/O cards (excluding Provox and RS3 I/O), only the
channels that have been modified will be affected by a download. All other channels will hold
their values and status during the download to prevent disruption to the I/O. For blocks tied to
bus cards (AS-I, DeviceNet, H1 fieldbus, Profibus DP, Serial), a download can potentially bump
the I/O and cause the controller to hold values. To prevent bumped I/O or held values during a
download, place the block producing the output in Manual mode before downloading. Be sure
to determine if the process can withstand this temporary disruption. To ensure the safety of the
process, it might be necessary to delay the download of the configuration changes until the
process can be shut down».
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7 PRINCIPAUX CONSTATS
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Le circuit d’urgence / sécurité devrait être de type câblé (hardware ) avec signaux d’entrée
de statut programmés afin de mettre en arrêt les séquences programmées (software). Le
circuit câblé doit utiliser des contacteurs, relais de sécurité et autres composantes
approuvés sécurité et qui permettent la coupure des alimentations des sorties des cartes de
contrôles et/ou de l’alimentation des moteurs selon le cas.
Procéder à une analyse de risques sur chacune des composantes du procédé et apporter les
modifications, au besoin, afin de rendre sécuritaire cette partie du procédé.
Définir une procédure de suivi pour les modifications futures au procédé et les tests à
effectuer avant de remettre l’équipement en production.
Garder un évent de sécurité ouvert en tout temps pour les réservoirs ne devant pas opérer
sous pression.
Utiliser les détecteurs qui sont à la disposition afin de contrôler le procédé.
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ANNEXE
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Dossier d’intervention Numéro du rapport
RAPPORT
D'ENQUÊTE DPI4175641 RAP0966931
ANNEXE F
Liste des témoins et des autres personnes rencontrées ou contactées
Compagnie 5
M. OH, ing.
Compagnie 4
M. PP, planificateur/superviseur du groupe service
M. QQ, directeur de comptes stratégiques et administrateur
M. RR, directeur des finances, secrétaire et trésorier
Compagnie 6
M. SS, directeur général
M. TT
Compagnie 7
M. UU, souscripteur
Compagnie 8
M. VV, président
Compagnie 9
M. WW
Ministère de l’environnement
M. Christian Blanchette, coordonnateur des mesures d’urgences
M. Jocelyn Déraps, technicien
M. Sylvain Perreault, technicien
M. Patrick Roy
Mme Lise Vaillancourt, directrice-adjointe, analyse
Compagnie 10
M. XX, expert en sinistres
Ville de Sherbrooke
M. Constant Beaudoin, inspecteur sénior en bâtiments
Compagnie 11
M. YY, président
Compagnie 12
M. ZZ, représentant
Compagnie 3
M. A1
Compagnie 13
M. B1, technicien en communications
Compagnie
M. C1, vice-président
M. D1, conseiller
Compagnie 14
M. E1, président
Compagnie 15
M. F1, ing.
Compagnie 16
M. G1, chargé de projets
M. H1, président
Compagnie 17
M. I1 ing., associé directeur structure-industrie
M. J1, technicien en structures
ANNEXE H
Références bibliographiques
NATIONAL FIRE PROTECTION ASSOCIATION. National Electrical Code, 2011, Quincy, NFPA,
2011, 1 v. (NFPA : 70-2011).
QUÉBEC. Loi sur la santé et la sécurité du travail, RLRQ, c. S-2.1, à jour au 1er avril 2014, [En
ligne], 2014.
[http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/S_2_1/S
2_1.html] (Consulté le 9 avril 2014).
QUÉBEC. Loi sur les ingénieurs, RLRQ, c. I-9, à jour au 1er avril 2014, [En ligne], 2014.
[http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/I_9/I9.ht
ml] (Consulté le 9 avril 2014).
QUÉBEC. Règlement sur la santé et sécurité du travail, RLRQ, S-2.1, r.13, à jour au 1er avril 2014,
[En ligne], 2014.
[http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=%2F%2F
S_2_1%2FS2_1R13.htm] (Consulté le 9 avril 2014).