Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mémoire
présenté
à la Faculté des études supérieures
de l'université Laval
pour l'obtention
du grade de m~treès sciences (M. Sc.)
The author has granted a non- L'auteur a accordé une licence non
exclusive licence allowing the exclusive permettant à la
National Library of Canada to Bibliothèque nationale du Canada de
reproduce, loan, distribute or sell reproduire, prêter, distntiuer ou
copies of this thesis in microform, vendre des copies de cette thèse sous
paper or electtonic formats. la forme de microfichelnlm, de
reproduction sur papier ou sur f o m t
électronique.
Il est vrai que le génie civil est un deuxième choix de camière pour moi. II est vrai que ma
formation précédente m'a amené à aborder le génie civil et les gens qui le pratiquent avec
un regard différent. Il est vrai que mon expérience de vie m'a pennis de m'adapter
rapidement et de participer à la vie de mon milieu. Il est vrai aussi que j'ai été amené à
vivre pendant ma maîtrise les multiples émotions reliées à la paternité. Mais j'étais loin de
me douter que ces trois années seraient aussi enrîchissantes. Ce que j'ai investi va bien au-
delà des simples efforts pour obtenir de l'eau potable à peu de fiais. Ce que j'ai récolté
dépasse largement le cadre professionnel. Ce que j 'ai appris déborde dans tous les sens les
seuls champs de la chimie et de la physique nécessaires à la réalisation de ce projet. Ce que
j'ai compris me rend heureux comme aucune évaluation aurait pu le faire.
Je pounais prendre des pages et des pages pour vous faire découvrir les différents états au
travers desquels je suis passé pendant ces trois dernières années mais je crois que je ne les
ai pas encore tout a fait intégrés dans ma vie. Juste quelques mots toutefois pour laisser
derrière moi une empreinte qui va bien au-delà du projet de recherche. Je crois que j'ai
choisi la vie que je mène bien avant de venir au monde. Les obstacles, les expériences, les
gens qui m'entourent, les événements heureux ou malheureux, font parties de ma vie pour
qu'à travers eux, je grandisse en sagesse et en amour. Et c'est ça la vie! C'est une suite de
rencontres, d'aventures, d'expériences qui n'ont pour seul but que de forcer l'exploration
de soi. Et par cette exploration, on apprend à mieux se comahe, à s'aimer davantage pour
ensuite apprendre à aimer les autres. Et c'est ça que j'ai compris... avec ma tête. Il me
reste à vivre ce grand principe avec mon cœur et avec mon âme. Car lorsque je quitterai
cette vie, ce sont ces expériences et cet amour que j'emporterai avec moi. Le reste n'est
qu'une illusion appelée à disparaître un jour.
Et si j'ai pu prendre le temps et l'énergie pour m'épanouir, c'est que je suis entouré de
personnes qui ont à cœur mon développement et qui ont confiance en moi. Cette réussite
est un peu la leur aussi mais c'est surtout une bonne occasion pour moi de les remercier et -
de leur dire à mon tour que je les aime. A mes parents et à mes sœurs,à cette famille qui a
vécu des hauts et des bas mais qui n'a jamais remis en question le fait d'être ensemble. Je
ne me suis jamais senti jugé parmi vous et je sais que vous serez toujours là. Par votre
présence et vos expériences, je me découvre en vous découvrant davantage et il n'y a
vraiment pas de plus beau cadeau que celui-là. Papa, maman,Brigit, Viviane et Barbara, je
vous aime beaucoup, plus que les mots ne peuvent le dire.
A Mireille, Marilou et Léo, à cette famille qui devient mienne un peu plus tous les jours.
Pour vous, je veux ê e le meilleur de ce que je peux devenir sachant que votre amour,
comme le mien, est inconditionnel. Ma vie professionnelle est une occasion de vivre des
expériences enrichissantes mais elle ne sera jamais plus importante que mon amour pour
vous. Mireille, Marilou et Léo, je vous aime en espérant que mon comportement est plus
révélateur que ces quelques mots maladroits.
Cette confiance et cet accueil chaleureux, je l'ai aussi senti chez mon directeur de
recherche, Christian Bouchard. De professeur, tu es passé à directeur puis à confident et
collègue de travail. Plus que moi, tu as cm en mes possibilités et en mon potentiel. Mais
plus important encore, tu étais prêt à accepter mes emeurs, chose que j'avais de la difficulté
à faire pour moi-même. Tu cherches à obtenir le meilleur de moi-même sans juger ce que
j'ai déjà accompli. Tu ne veux pas imposer tes idées mais je les accepte facilement parce
que je sais que c'est pour le mieux. Tu te préoccupes d'équilibrer ta vie comme j'essaie de
le faire pour la mienne. Mieux qu'un modèle, tu me forces à me définir et à faire mes
propres choix. Je ne pourrai jamais te remercier assez et ces quelques mots se veulent une
simple marque de reconnaissance.
Je voudrais aussi dire un merci tout spécial à Louise, image de mes premiers amours à
l'université. Tu as su tendre l'oreille bien au-delà des limites de ton métier et surtout dans
les moments où mon navire se maintenait péniblement à flot Chaleur, confiance et
acceptation sont des sentiments qu'on retrouve difficilement aujourd'hui mais qui sont du
quotidien pour toi. En espérant que je puisse être un jour porteur du même feu, je te suis
reconnaissant pour tout.
J 'ai plusieurs autres remerciements à formuler puisque plusieurs personnes ont collaboré de
près ou de loin à la réalisation de ce projet. Il est normal je crois de remercier d'abord ceux
qui m'ont apporté un soutien financier sans lequel je n'aurais pu réaliser ce projet Merci
au CRSNG qui, par l'octroi d'une bourse à incidence industrielle, m'a pemiis de vivre
pendant mes études de 2' cycle. Dans la même lancée, je voudrais remercier aussi le
Laboratoire des technologies éIectrochimiques et des électrotechnologies (LTEE) d'Hydro-
Québec et plus particulièrement M. Gaétan Lantagne. En plus de participer au financement
du projet, ce qui m'assurait l'octroi de la bourse, vous avez été présent dès le début du
projet et êtes resté en contact malgré l'augmentation de vos responsabilités au sein du
LTEE. Pour tout ça et pour participer à la correction du présent mémoire, je vous remercie
beaucoup. Bonne lecture!
Un merci tout spécial à M. Jean Sérodes qui m'a supporté par ses précieux conseils.
Malgré une année sabbatique chargée, vous vous êtes intéressé au projet en plus de
participer à l'évaluation de mon séminaire et du présent mémoire. J'espère que ce travail
saura répondre à vos attentes et un gros merci encore. Je voudrais remercier aussi M. Paul
Lessard pour sa participation et ses commentaires lors de mon séminaire. J'espère qu'on
aura encore l'occasion de marcher ensemble.
Pour leur collaboration dans un aspect vital de ce projet, j'aimerais remercier la ville de
Sainte-Marie en Beauce et plus particulièrement son directeur des travaux publics, M.
Bruno Gilbert. Grâce à leur coopération, j'ai eu accès à l'usine des Puits pour récolter des
échantillons d'eau souterraine, éléments essentiels à mon projet. À ce sujet, j 'aimerais
aussi remercier la société Aquatech qui gère cette usine et spécialement Simon Sauvageau.
Sa disponibilité et son accueil toujours chaleureux ont rendu ces visites à Sainte-Marie des
plus agréables. Merci Simon et puisse nos routes se recroiser souvent.
Finalement, un gros merci à tous ceux et celles qui m'ont rendu la vie agréable pendant ces
années et davantage dans certains cas. Un gros merci donc aux secrétaires: Claudette,
Lise, Denise, Marielle et Lise; aux techniciens: hdarc, Grégoire, Denis, Pime, Gérard,
Maurice, Guy, Claude, Jean-Pierre, Jean-Claude et plus récemment Michel; et à tous mes
collègues avec qui j'ai partagé de très bons moments: Yann, Pascal, JeamSébastien (Yoda
est plus sage car il apprend de ses erreurs, bonjour Mélanie), Nathalie, Valérie, Amie P. et
Annie T., David, Christian, Philippe, Marie-Christine et ceux et celles que j'oublie.
RÉSUMÉ ........................................................................................................................ i
..
AVANT-PROPOS ................................................................................................................. n
TABLE DES MATIÈRES ................... . . . ..................................................................... vi
...
LISTE DES TABLEAUX................................................................................................... vlii
LISTE DES FIGURES .......................................................................................................... ix
INTRODUCTION................................................................................................................... 1
1.1 Les ressources en eau au Québec ................... ....... ..............................................2
1.2 La production d'eau potable au Québec .......................................................................2
1.2.1 Ressource ...........................................................................................................2
1.2.2 Utilisation....... ..... .........,................................................................................ 4
1-3 L'eau soutemine utilisée comme source d'eau potable ............... . . . . ....................5
1.4 Objectifs ....................................................................................................................... 7
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ..................................... .................. .......................................9
2.1 Enlèvement du fer et du manganèse ......................... . . .........................................10
2.1.1 Introduction....................................................................................................1 0
2.1 -2 Processus élémentaires................................................................................... 10
2.1.3 Procédé conventionnel d'enlèvement du fer et du manganèse des eaux
soutemaines ..................., . . . ....................................................................... 18
2.1.4 Modifications du procédé conventionnel ........................................................ -21
...
2.1 .5 Procede biologique............... . . .................................................................... 22
2.1 -6Procédé d'oxydation in situ ............................ . . . ...................................... 23
2.1.7 Adoucissement par précipitation chunique............. .... .............................. 2 3
2.2 Séparation par membrane ....................... .............................................................-24
2.2.1 Introduction...................................................................................................... 24
2.2.2 Les membranes ...............................................*..........................--.......-..........--25
2.2.3 Mise en œuvre..................,.............*.............................................*................... 29
2.2.4 Colmatage ........................................................................................................ 34
2.2.5 Enlèvement du fer et du manganèse par membrane .......................................-36
vii
Chacun sait que I'eau est une des ressources essentielles à la suMe de l'humanité. Plus
qu'une denrée nécessaire, I'eau joue un rôle déterminant dans l'évolution de l'espèce
humaine. De tout temps, les civilisations se sont développées à proximité des étendues
d'eau a h de répondre à leurs différents besoins. Voies de circulation naturelles, les
rivières, les fleuves et les océans permettent l'exploration de territoires inconnus et les
échanges entre les différents peuples. Phénomènes naturels aux impacts importants, la
pluie, la neige, les tempêtes et les différents cataclysmes forcent le déploiement de
l'ingéniosité humaine. Forces de la nature indomptées, les chutes, les marées et le courant
sont à la source de I'exploitation de moulins, de scieries et de barrages. Lieux de
vil1égiatu.e uniques, les plages, les rapides, les cascades et les canyons sont encore
aujourd'hui des occasions de détente et de ressourcement très recherchées.
En contrepartie, I'eau a aussi été et est encore aujourd'hui témoin de nos excès et de nos
négligences. Douches épurantes, la pluie et la neige lessivent les souillures laissées par
notre passage. Caniveaux indéfectibles, les rivières et les fleuves emportent au loin les
résidus dont on ne sait quoi faire. Bassins sans fond, les lacs, les mers et les océans sont
comme des réservoirs où sont acheminées ces tonnes de déchets. Que ce soit de façon
naturelle ou provoquée par l'activité humaine, les grandes sources d'eau potable sont le
plus souvent impropres à la consommation sans un traitement préalable. Conscient que le
travail doit d'abord commencer par la prévention, c'est néanmoins dans un effort pour
améliorer les procédés de traitement existants que s'inscrit ce projet de maîtrise.
Puits Puits
municipaux industriels
10% 10%
L
Figure 1: Sources d'approvisionnement en eau potable (MEF, 1997)
Municipalités
1148 réseaux Privés
549 réseaux
96% 1 20L
Institutions
296 réseaux
0,8%
I
Figure 2: Répartition du nombre de réseaux de distribution d'eau au Québec et
pourcentage de la population desservie en 1994 (MEF, 1997)
Les eaux de d a c e reprdsentent donc 80% de notre approvisionnement ai eau potable
(figure 1). C'est une proportion que l'on retrouve aussi en moyenne au Canada (74% selon
Environnement Canada, 1990) et aux États-unis (Henry et Heinke, 1989). Si seulement
20% de la population au Québec est alimentée en eau potable a partir de sources
souterraines, cela représente tout de même 66% des localités réparties sur 90% du territoire
québécois (MEF, 1993).
1.2.2 Utilisation
Bien que les différents traitements aient comme objectifs de rendre l'eau propre à la
consommation humaine, il y a moins de 1% de cette eau qui est utilisée a cette i
k comme
le montre la figure 3. Ainsi, la majorité de toute l'eau potable produite est soit utilisée à des
fins de lavage (bain, douche, lessive, chasse d'eau ainsi qu'une partie de l'eau utilisée en
cuisine et par les industries et les commerces), soit perdue (fuites et utilisation extérieure).
Il n'est donc pas surprenant de constater qu'avec une consommation -uniquement
domestique de 360 litres (95 GUS) par personne par jour, le Canada vienne au deuxième
rang mondial pour l'utilisation, pour ne pas dire le gaspillage, de l'eau (MEF, 1993; Henry
et Heinke, f 989).
I
+---Utilisation
Figure 3:
domestique (52%) -
Répartition des usages de l'eau potable dans les municipalités @EF, 1997)
Bien qu'il n'existe ni au Canada, ni au Québec de normes régissant le niveau de dureté dans
l'eau potable ( A W A , 1990; MEF, 1997), plusieurs problèmes peuvent survenir Iorsque
l'eau traitée est dure. En plus de former un dépôt dans les conduites chauffées, les eaux
dures demandent une quantité plus grande de savon pour produire de la mousse (Benefield
et al., 1982; Henry et Heinke, 1989; A W A , 1990). Et comme la plus grande partie de
l'eau traitée sert au lavage, c'est un élément important à prendre en compte. À I'opposé, il
peut y avoir certains avantages à consmer une condition légèrement entartrante dans l'eau.
Un dépôt contrôlé de carbonate de calcium peut réduire la corrosion dans les conduites
d'acier et diminuer la contamination de i'eau par le plomb dans les conduites faites de ce
matériau (AWWA, 1990). Ii s'agit alors de déterminer les besoins auxquels on veut
répondre et d'ajuster la qualité de l'eau en conséquence.
Il n'y a pas non plus de normes sur la teneur en fer et en manganèse dans les eaux traitées.
Par contre, plusieurs organismes tels l'Organisation mondiale de la santé et le
gouvernement canadien (Santé et bien-êe Canada) ont émis des recommandations pour
limiter les concentrations en fer et manganèse dissous dans les eaux traitées (AWWA,
1990; Henry et Heinke, 1989). Le tableau suivant présente les valeurs maximales
recommandées par ces différents organismes.
1.4 Objectifs
Les deux problèmes les plus fréquents reliés au traitement des eaux souterraines sont une
dureté excessive et des concentrations excessives en fer et en manganèse dissous. C'est ce
deuxième problème qui sera l'objet du présent mémoire. L'objectif p ~ c i p d
de ce projet
de recherche est de démontrer la faisabilité d'enlever le fer et le manganèse des eaux
souterraines par un procédé combinant une oxydation et une microfiltration, et ce dans le
but de produire de l'eau potable. À plus long temie, ü sera alors possible de développer un
nouveau procédé faisant appel à la microfiltration afin de traiter les eaux souterraines dans
le but d'en faire de l'eau potable.
Pour atteindre cet objectif principal, quatre objectifs spécifiques ont été fixés:
1. Démontrer la faisabilité et la validité de simuler une eau souterraine par une eau
artificielle dans le cadre de cette étude.
2. Choisir et tester une procédure d'oxydation du fer et du manganèse.
3. Mesurer certaines caractéristiques des produits d'oxydation du fer et du manganèse, et
notamment mesurer les tailles des oxydes de fer et de manganèse.
4. Déterminer les performances de microfiltration des suspensions d'oxydes de fer et de
manganèse dans différentes conditions d'opération, c'est-à-dire en faisant varier la
pression transmembranaire, la vitesse d'écoulement tangentiel et les concentrations en
oxydes de fer et de manganèse.
Les particules d'oxyde de fer et de manganèse ont déjà été caractérisées du point de vue
physico-chimique dans d'autres études. Néanmoins, il y a peu d'information disponible sur
les tailles de ces particules. Des analyses de ia t d e de ces particules seront faites pour
répondre au troisième objectif et afin de faire un choix éclairé de membranes de
microfltration pour séparer ces particules. Pour permettre de faire des analyses plus
étendues, trois procédures d'oxydation du fer et du manganèse seront expérimentées afin
d'observer des différences possibles sur la gamme de tailles des particules d'oxydes formés
selon le mode d'oxydation.
Avant de décrire la méthodologie qui a été utilisée pour atteindre ces objectifs, il est tout a
fait noma1 de présenter ce qui a déjà été fait dans le passé sur ce sujet. C'est pourquoi le
prochain chapitre porte sur la revue bibliographique.
CHAPITRE II
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Ce projet de recherche suit, comme nous le verrons par la suite, la filière classique de
l'enlèvement du fer et du manganèse des eaux souterraines, en y changeant toutefois le type
de filtration. La premiere étape de ce traitement consiste à rendre les ions de fer et de
manganèse insolubles en les oxydant pour provoquer leur précipitation. La section 2.1
permet donc de faire un tour d'horizon sur les connaissances entourant l'oxydation du fer et
du manganèse. En plus des éléments de base semant à la compréhension des processus
élémentaires de l'oxydation du fer et du manganèse, cette section présente les différents
pracédés couramment utilisés pour enlever le fer et le manganèse des eaux souterraines.
La deuxième étape du procédé étudié vise la séparation des précipités préalablement formés
par une rnicrofiItration sur membrane. C'est pourquoi la section 2.2 met en relief les
notions inhérentes à la séparation par membrane en couvrant à la fois les caractéristiques
des membranes et leur mise en œuvre. Une revue des publications citant des exemples où
I'enlèvement du fer et du manganèse des eaux souterraines se fait par une technologie de
séparation par membrane est incluse à la fin de ce chapitre.
2.1 Enlèvement du fer et du manganèse
2-1.1 Introduction
Les concentrations en fer et en manganèse peuvent varier d'un endroit à un autre et peuvent
varier en fonction de la profondeur pour une même nappe souterraine. La forme sous
laquelle se trouve le fer et le manganèse peut également varier. En effet, lorsque la matière
organique colloidale est présente dans Peau souterraine, elle peut former des complexes
avec ces deux métaux et leur enlèvement devient alors lié à l'enlèvement de la matière
organique. En absence de matière organique, le fa et le manganèse sont sous forme d'ions
à cause de l'absence d'oxygène dans l'eau souterraine et du pH -
f lm27)
bivalents ( [ ~ e ~et
qui est proche de Ia neutralité. Dans cette étude, seul le deuxième cas sera considéré.
Les prochaines sections présentent brièvement les processus élémentaires sous-jacents à ces
trois voies de traitement ainsi que les technologies développées et généralement utilisées.
déterminé que la réaction des ions ferreux avec l'oxygène pouvait mener à un oxyde ou un
hydroxyde f&que pe(OH)J. Ghosh et al. (1966) ont toutefois foumi des informations
concemant la maigre performance de certains systèmes d'aération pour l'enlèvement du fm
Pour eux, la réaction d'oxygénation dépend aussi beaucoup de l'alcalinité et ceci peut
favoriser la précipitation directe des ions fmeux en carbonates peC03]plutôt qu'en
hydroxydes. Cette conclusion a été reprise par plusieurs auteurs (Cleasby, 1975; Olson et
Twardowski, 1975) ce qui a demandé une plus grande exploration afin de déterminer le
produit exact de l'oxydation du fer par l'oxygène.
1'0 -
1
0'8 z
096 -
094 -
-
r
>
w'
0'2
\
O 4
-0,2 -
-0,4 -
-0,6 -
-0'8 a
O 2 4 6 8 10 12 14
PH
"
Diagramme d' uilibre pH-potentiel redox du fer (CTrc = 1 o4 M; CT,S= 1o4
Figure 4:
M; CTvCo3 9
= 10 M; T=25C; inspiré de Snoeyink et lenkhs, 1980)
Dans un effort pour déterminer la nature des précipités de fer, Robinson et al. (198 1) en
sont arrivés à la conclusion que le carbonate de fer FeC03] n'est pas un produit de
I'oxydation du fer par l'oxygène et ce, à des pH variant de 6 à 10. Parce que sa cinétique
est favorisée face à d'autres formes d'oxyhydroxydes, c'est plutôt la lépidocrocite [y-
F e O - qui est formée lorsque le pH est infërieur à 9. Cette conclusion est partagée par
plusieurs autres auteurs (Sung et Morgan, 1980;Sung, 1983; Sung et Forbes, 1984; Carlson
et Schwertmann, 1987; Knocke et al., 1WOa; Roques, 1990). Lorsqu'on lui laisse le temps
de se déshydrater complètement (plusieurs jours), la lépidocrocite se transforme notamment
en goetite [a-FeûOH] et en hématite [a-Fe203], phénomène qui a été étudié à plusieurs
reprises (Schwertmann et Taylor, 1972; Bdek et Subrt, 1995; Mayer et Janell, 1996;
Rustad et al., 1996, Tessier et al., 1996). La figure 4 montre le diagramme d ' é q f i i r e du
fer selon le pH et le potentiel redox (EH)en présence de carbonates et de complexes
ioniques sulfurés. On voit bien que pour des potentiels redox positifs, la forme privilégiée
est le [Fe(OH)3]. L'oxygénation provoquant l'élévation du potentiel redox, la forme
hydroxyde du fer sera favorisée à l'équilibre, laissant peu de chance au carbonate de fer de
se former. Il est suffisant pour l'instant de savoir que la lépidocrocite, mieux connu sous sa
forme hydratée d'hydroxyde de fer Fe(OH)3], est le produit de l'oxydation de I'ion ferreux
lorsque l'oxygène est employé comme oxydant.
Pour ce qui est de l'enlèvement du fer par l'utilisation d'oxydants autres que l'oxygène,
bien peu d'articles scientifiques présentaient des résultats avant 1990. Afin de pallier à ce
manque d'somation, la fondation de recherche de l'knencan Water Works Association
a publié en 1990 une étude dont les objectifs étaient triples (Knocke et al., l99Oa):
Le tableau 2 montre les différentes réactions d'oxydation de l'ion ferreux selon l'oxydant
utilisé ainsi que la stœchiornétrie qui lui est associée. Selon la chaûie de traitement qui
suivra l'oxydation, un ou plusieurs de ces oxydants peuvent être utilisés. L'étude de
Knocke et al. (1990aj montre que la plupart des autres oxydants ont des cinétiques
d'oxydation plus rapides que l'oxygène mais son faible coût (aération) lui confère un
avantage indéniable. Par contre, l'ajout d'un produit alcalin pour augmenter le pH peut
s'avéret nécessaire a h d'accélérer la réaction d'oxydation.
Dans les différents articles, on trouve que la cinétique d'oxygénation du fer est du 1" ordre
suivant le fer pe2*] et l'oxygène [O2], du 2e ordre suivant l'ion hydroxyde [OH7 (voir
l'annexe I) et s'écrit comme suit (Stumm et Lee, 1961):
Contrairement à l'ion ferreux, l'oxydation de l'ion manganeux par l'oxygène de l'air est
très lente, voire presque inexistante lorsque le pH est infërieur à 9,O (Stumm et Morgan,
1996). Voilà pourquoi d'autres oxydants sont employés pour oxyder le manganèse
(Knocke et al., 1990a). Les plus utilisés sont I'hypochlorite de sodium ainsi que le
pennanganate de potassium mais d'autres oxydants sont aussi disponibles comme le
dioxyde de chlore et l'ozone. Le tableau 3 donne les différentes réactions d'oxydation de
l'ion manganeux selon l'oxydant utilisé ainsi que la stœchiométrie qui lui est associée.
-
façon suivante (sans équilibrer l'eau et les protons dans les équations chimiques):
Imt
Mh2+ + Oz MnOî(sl Réactiondirecte [2.2a]
rapide
h4nz+ + Mn02(,) > h4n2+ M I I O ~ ( ~ ) [2.2b]
Réaction catalysée
Mn2+ M U O +~ Oz
~ 2Mn02(,) E2.2~1
La réaction décrite par les étapes successives [2.2b]et [2.2c], où le point (( D indique une
adsorption, est considérée comme étant autocatalytique puisque les particules d'oxydes de
manganèse formées au début de la réaction servent de catalyseur pour la suite de
I'oxydation. C'est ce processus qui représente la deuxième voie d'enlèvement du
manganèse telle que présentée à la section 2.1.1.
Ces mêmes auteurs ont observé ce phénomène en partant d'une solution mais il a été
possible de reproduire le même phénomène dans un milieu granulaire. Le sable vert a été
le premier milieu granulaire utilisé puisqu'il est recouvert d'une couche d'oxyde de
manganèse. Par la suite, il a été démontré que plusieurs autres milieux granulaires
pouvaient être conditionnés avec une couche d'oxyde de manganèse et accomplir le même -
travail a moindre coût (Knocke et al., I990b).
Comme pour le fer, la réaction d'oxydation du manganèse est favorisée à des pH plus
élevés. L'utilisation du permanganate de potassium est grandement répandue notamment à
cause de sa plus grande rapidité à oxyder le manganèse que le chlore ou l'oxygène (Knocke
et al., 1990a). L'ozone représente aussi une alternative intéressante mais sa production
ainsi que son utilisation demandent des infrastructures pIus importantes que l'utilisation du
permanganate de potassium.
E FER ET DU MANGANÈSE
2.1.2.3 OXYDATION B T O ~ O U DU
Les ferrobacténes peuvent catalyser et ainsi acc&rer l'oxydation et la précipitation du ~e'+.
Bien que ceci ait été observé depuis longtemps, les mécanismes qui régissent ces
phénomènes ne sont pas clairement déterminés. Certaines ferrobactéries, qui sont
impliquées dans la déferrisation biologique, sont autotrophes, d'autres seraient autotrophes
facultatives ou hétérotrophes. Dans le cas des ferrobactéries autotrophes, ou autotrophes
facultatives, l'oxydation du fer générerait l'énergie nécessaire l'assimilation du carbone du
C02.
Les ferrobactéries qui sont d'intérêt en traitement des eaux souterraines, toléreraient des
concentrations de fer comprises entre 0,l et 30 mg/L mais ne toléreraient pas la présence de
H2S (la concentration en H2S doit être inferieure à 0,01 m@) et d'autres toxiques comme
les métaux lourds et certains micropolluants organiques. Leurs gammes optimales en
température s'échelonnent de 10 à 25°C. La teneur en matière organique de I'eau pourrait
intervenir dans la sélection de l'espèce prédominante puisque certaines ferrobactéries se
développent dans des milieux très pauvres en matiére organique alors que d'autres croissent
dans des milieux riches en matière organique. Le fer qui est complexé avec la matière
organique pourrait être oxydé par des fmobactéries hétérotrophes qui utiliseraient la
fiaction organique des complexes organofemeux pour leur croissance et qui catalyseraient
l'oxydation du fer décomplexé. Mouchet (1988) insiste aussi sur le fait que les oxydes
ferriques, qui sont formés lors de l'oxydation biochimique, seraient moins hydratés et plus
denses que les oxydes formés par voie chimique et que ceci limiterait le colmatage du
milieu filtrant.
himique
du fer
Le traitement classique du fer et du manganèse est celui qui fait appel à l'oxydation des
ions métalliques puis à la filtration (AWWA, 1990; Fargues, 1988). De façon générale, les -
ions solubles de fer et de manganèse sont oxydés pour forcer leur précipitation et ainsi, les
rendre insolubles dans l'eau. Ces particules en suspension sont alors séparées de l'eau par
un milieu filtrant granulaire. La figure 7 illustre de façon très générale ce type de
traitement.
I
Oxydation
chimique
\
il Filtration Distribution
La deuxième étape de ce traitement consiste à séparer les parricules formées par la première
étape. TraditionnelIement, cette séparation se fait par une filtration sur sable vert. Le sable
vert est un milieu granulaire dont la d a c e des grains comporte un dépôt d'oxyde de
manganèse artificiel. En plus de retenir physiquement les particules, le sable vert, en
présence d'un oxydant tel le NaOCl, peut poursuivre l'oxydation du manganèse parce que
la surface des grains joue un rôle de catalyseur (voir section 2.1.2.2). Mais son coût élevé
et sa granulométrie fine (diamètre moyen de 0,3 à 0,35 mm) ont amené les producteurs
d'eau à utiliser d'autres milieux granulaires conditionnés.
Depuis une dizaine années, d'autres alternatives ont été développés ou sont en
développement soit pour diminuer la quantité de produits chimiques utilisée, pour faciliter
l'opération des usines, pour permettre le traitement d'eaux plus concentrées en fer et en
manganèse ou pour jumeler l'enlèvement du fer et du manganèse à l'adoucissement. Panni
ces alternatives, on peut noter l'amélioration du procédé conventionnel, le traitement
biologique, le &aitement par membrane, I'adoucissement par la chaux et le traitement in
situ.
2-1.4 Modz~caîïonsdu procédé conventz*onnel
Les modifications possibles du procédé conventionnel sont présentées schématiquement à
la figure 8.
Aération
Filtration
I 1
T
\Bassin de contact Distii'bution
(&cultatif)
1 I
Figure 8: Modifications de la filière classique pour l'enlèvement du Fe et du Mn
La première amélioration passe par l'ajout d'une aération qui joue trois rôles importants
lors du traitement des eaux souterraines. D'abord, elle pemet d'introduire de l'oxygène
dans l'eau. L'oxygène peut servir à oxyder le fer. Puis, l'aération permet de réduire la
concentration en CO2 ce qui provoque une élévation du pH. Cette élévation permet ainsi
d'accélérer l'oxydation du fer et du manganèse comme on l'a vu dans les sections 2.1.2.1 et
2.1.2.2. Finalement, l'aération pemet aussi d'éliminer d'autres gaz nuisibles, comme ceux
à base de soufie, qui peuvent consommer des doses importantes d'oxydant.
Une troisième modification qui peut être apportée au procédé conventionnel est une étape
de séparation avant la filtration. Dans le cas des eaux très chargées en fer et en manganèse,
la charge aux filtres peut être diminuée par l'ajout d'un bassin de rétention qui peut semir à
la fois de réacteur pour I'oxydation et de séparateur. Cette séparation peut se faire par
décantation ou par flottation. Cette étape permet d'augmenter la vitesse de filtration et/ou
d'allonger la période de nItraîïon entre les lavages.
La demière amélioration conceme la filtration. Dans ce cas, on peut soit changer le milieu
filtrant, soit changer le type de filtration. Dans la première option, on sait qu'il est possible
de remplacer le sable vert par un support conditionné moins dispendieux et de plus grande
granulométrie (Knocke et al., 1990b). Le sable et l'anthracite peuvent être recouverts
artificiellement d'une couche d'oxyde de manganèse comme le sable vert. Si on décide de
changer le type de filtration, il est possible d'aller vers la microfiltration (Mï). Plusieurs -
avantages sont anticipés avec l'utilisation d'un tel procédé. Ce type de traitement est a
priori facile d'opération avec un potentiel élevé d'automatisation. Sa configuration
modulaire présente un atout important pour s'adapter à la croissance de la demande en eau
d'une municipalité. De plus, la MF demande moins d'énergie et de pré-traitement que les
autres systèmes de séparation par membrane (ultranltration et nanofiltration). Enfin, avec
un procédé par membrane, la qualité de l'eau traitée devrait être indépendante de la qualité
de l'eau brute ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres types de traitements. Les
procédés de séparation par membrane, et plus spécifiquement la microfiltration, seront
présentés à la section 2.2.
Si le procédé conventionnel, avec ou sans modification, est efficace pour enlever le fer et le
manganèse des eaux souterraines, il existe aussi d'autres types de procédé qui ont été
développés ou qui sont en voie de développement. Ces procédés sont présentés dans les
sections qui suivent.
2.1.5 Procédébiologique
De son côté, la fileation biologique a m o u t été développée en Europe et s'inspire de la
capacité naturelle qu'ont certaines bactéries de provoquer l'oxydation et la précipitation du
fer ou du manganèse dissous (Mouchet 1992). C'est un procédé qui requiert des conditions
spécifiques de pH, de potentiel redox, d'oxygénation et de température (Mouchet, 1988).
Ces conditions spécifiques sont différentes pour le fer et le manganèse (voir section 2.1.2.3)
et il est difficile de traiter ces deux métaux simultanément par la voie biologique.
De plus, certaines caractéristiques sont défavorables pour ce procédé: présence de fer &/ou
de manganése déjà précipités, présence d'élérrients toxiques (métaux lourds par exemple),
présence de H2S etlou de N I 3 ou présence d'autres caractéristiques défavorables (couleur
dissoute, etc.) (Bergel et Mouchet, 1995). Par contre, lorsque les caractéristiques de l'eau
brute le permettent et que le procédé est stabilisé (quelques jours pour le fer et plusieurs
semaines pour le manganèse), le traitement biologique permet d'atteindre des vitesses de
nIhration nettement supérieures au procédé classique (Bergel et Mouchet, 1995).
Le pH, après ajout de chaux se situe à environ 10. À ce pH, le fer et même le manganèse
peuvent être rapidement oxydés par l'oxygène dissous. En faisant précéder l'ajout de chaux
par une aération, on peut donc a priori précipiter le fer et le manganèse en même temps que
le calcium. En réduisant la teneur en gaz carbonique de I'eau souterraine, l'aération permet
aussi de réduire la consommation de chaux et le volume de boues produites.
Les procédés de séparation par membrane sont des domaines d'application et de recherche
très vastes et il serait hardi de vouloir en couvrir toutes les subtilités. C'est pourquoi seuls
les éléments essentiels à la présente étude seront abordés. Pour ce qui nous intéresse, trois
paramètres principaux sont à considérer lorsque que nous étudions un procédé de séparation
par membrane soit la membrane (structure, nature et mécanismes de séparation), la façon
d'opérer le procédé et le colmatage.
-
Filtration
conventionneIle
Microfiltration
Nanofiltration
inverse
Lorsqu'on parle de porosité, il est clair qu'eue est facilement mesurable en micronltration
considérant la taille des pores présents. Lorsqu'on passe en ultrafiltration, la porosité
devient plus dficile à mesurer. En nanofiltration et en osmose inverse, le concept même
de porosité est plus difficile à définir et de ce fait,à mesurer. Pour cette raison, il existe
deux écoles de pensée lorsque vient le temps de parler de porosité en nanofiltration et en
osmose inverse. Certains considèrent que les membranes sont denses et que l'eau avec les
contaminants d i f i e n t à travers la membrane ( A W A , 1990). D'autres considèrent que
ces membranes sont toujours poreuses mais que ces pores sont de tailles extrêmement
réduites (< 20 A) (SourUajan et Matsuura, 1985). Mais comme les membranes qui nous
intéressent sont de microfiltration et définitivement poreuses, laissons le soin à d'autres de
continuer le débat. Selon les fabricants et les conventions, on parlera de porosité absolue
ou nominale. En micronltration, la porosité absolue détermine le pore le plus gros de la
membrane alors que la porosité nominale détermine le diamètre moyen des pores. Ainsi,
une membrane de porosité nominale de 1 p m a des pores plus gros que 1 pm alors qu'une
membrane à porosité absolue de 1 p m n'en a pas.
p
. .
Couche active
092 Pm
De 100 pm
Support à quelques
12 p m millimètres
Figure 11: Vue en coupe par microscopie électronique des wuches superposées pour
former une membrane de 0,2 p m de porosité (MEMBR%LOX@ de USFilter)
2-2.2.2 NATLJRE
La deuxième caractérisation qui peut être faite pour une membrane est sa nature. Le
matériau constitutif de la membrane permet non seulement de déterminer la rigidité de la
membrane mais aussi de délimiter les interactions possibles avec les particules en
suspension dans l'eau. De plus, en considérant la façon dont le procédé de séparation sera
opéré, il faut que les membranes résistent a certains produits chuniques utilisés lors des
lavages. A ce titre, on dénote en général deux grands types de membranes: les membranes
polyrnériques dites "organiques" et les membranes céramiques dites "inorganiques"
(Cheryan, 1986). Les premières sont fabriquées à partir de polymères et sont donc plus
souples, plus malléables et moins dispendieuses mais plus sensibles aux attaques
chimiques. Les deuxièmes sont produites à partir de matériaux inorganiques ce qui les rend
plus rigides, p l u résistantes aux produits chimiques et plus durables mais plus chères aussi.
La nature de la membrane doit être choisie d'abord en fonction du mode d'opération qui
détermine le type d'écoulement et de lavage employé. Les membranes céramiques
supportent des pressions plus élevées et des rétro-lavages dans toutes les configurations
disponibles tandis que les membranes polymériques sont plus polyvalentes tant au niveau
de la configuration qu'au niveau de la fabrication et seules les fibres creuses peuvent
supporter des rétro-lavages. Puis, la nature de la membrane joue un rôle important dans la
séparation des particules et dans I'évolution de la perméabilité dynamique. Ces
considérations seront présentées plus loin dans les sections sur les paramètres d'opération et
le colmatage.
Une fois que les caractéristiques de la membrane sont connues, il reste à définir les
conditions de mise en œuvre du procédé soit le type d'écoulement, la confïguration'des
modules et les conditions d'opération.
Ensuite, une fois que le type d'écoulement a été d é f i , la configuration des modules de
membrane est une autre caractéristique de la mise en œuvre des procédés membranaires à
laquelle il faut s'intéresser. On dénote dans l'industrie plusieurs types de configurations
telles que les fibres creuses, les enroulements spiralés, les tubes, les membranes planes
(Cheryan, 1986). Une fois ces caractéristiques connues, il faut déterminer les différentes
variables qui influenceront les perfomances des membranes.
Alimentation b
,
t v ' l t v t
P I =pression à l'entrée du CET' p3
P2 =pression a la sortie du CET (< Pl)
P, =pression du perméat (cPtc P ,) 7 Perméat
b = longueur du CET
1 =largeur du CET
h =hauteur du CET
*CET = canal d'écouIement tangentiel
La façon la plus simple de décrire l'écoulement à travers la membrane est de parler de débit
de pennéation (Q,). Celui-ci est égal au volume d'eau passant au travers de la membrane
en un temps donné. Les unités du débit de perméation seront donc un volume par unité de
temps (équation [2.4]).
v o l ~passant
e la membrane m3
Qp = [=l
temps
Bien que le débit de perméation dome le volume net d'eau qui passe à travers la
membrane, la comparaison entre deux essais avec des surfaces de filtre différentes est
difficile. Pour faire cette comparaison, il est possible de diviser le débit de perméation par
la d a c e de membrane (Am)utilisée (équation [2.5]).
Le résultat obtenu prend les unités d'une vitesse et peut être associé au concept de vitesse
de filtration qu'on retrouve dans la filtration en milieu granulaire- Avec la vitesse de
filtration obtenue, il sera donc possible de comparer la microfiltration avec la filtration sur
sable conventionnelle. Mais la vitesse de filtration ne tient pas compte de la pression,
variable importante dans le comportement des membranes. En divisant la vitesse de
filtration par le gradient de pression tran~membranaire~
on obtient une valeur qu'on peut
associer à une perméabilité (équation r2.6 1).
Perm = vi = Vf
L-1 bar h .bar
Quand le canal d'écoulement tangentiel nombre adimensiomel n'a pas une section
circulaire, on doit trouver une équivalence entre le diamètre (D) et les dimensions du canal
d'écoulement. Le rayon hydraulique a)
est défini comme étant l'aire d'écoulement (4)
sur le périmètre mouillé ( ' 3 ce qui donne, pour une conduite circulaire:
Un débit élev8 et donc, une grande turbulence, minimisera le dépôt des particules à la
surface de la membrane et favorisera même leur retour dans l'écoulement. Par contre, une
vaieur élevée de pression forcera plus d'eau à passer du côté du perméat mais entraînera
aussi plus de particules à la surface de la membrane ce qui favorisera un plus grand
colmatage.
Le dernier paramètre d'opération qu'il est important de prendre en considération est le
lavage des membranes. Comme pour les autres paramètres (concentration, température,
débit et pression), le lavage a pour objet premier de limiter le colmatage des membranes et
de favoriser ainsi une meilleure pemiéation. Les principes reliés au lavage sont décrits
dans la section suivante qui traite plus spécifiquement du colmatage.
2.2.4 Colmatage
Le choix de la structure, des rnaténaux, de la configuration de la membrane et des
conditions d'opération ont pour objectif global de rendre le procédé efficace en termes de
débit de perméation et de pouvoir de séparation. Le colmatage est un processus dynamique
qui joue à la fois sur le débit de pezméation et sur le pouvoir de séparation (Cheryan, 1986).
Le colmatage peut jouer à deux niveaux. D'abord, le dépôt des particules à la d a c e de la
membrane o f i e une résistance supplémentaire à I'écoulement dans les pores. Ks,
l'obstruction pure et simple des pores par des particules ofEe aussi une résistance
supplémentaire à Itécoulernent. La figure 13 illustre les effets du colmatage entre deux
rinçages et d'un lavage à un autre.
Colmatage
h i v e r s&le
Figure 13: Schématisation des effets du colmatage sur le débit de perméation relatif en
fonction du temps
Lorsque les conditions d'opération sont stables (concentration, tempéraime, débit et
pression), le débit de perméation diminue dans le temps à cause de l'accumulation de
particules en d a c e et dans la membrane. Ce colmatage peut favoriser une meilleure
séparation de particules mais ralentira le passage de l'eau à travers la membrane. Selon les
conditions d'opération, on peut favoriser ou non le développement du colmatage. Les
conditions d'opération qui favorisent le cohatage sont une concentration d'alimentation
élevée, une viscosité élevée (basse température), un débit d'écoulement lent et une pression
transmembranaire élevée.
Le colmatage est dit << réversible » s'il peut être éliminé par un rinçage et/ou un lavage en
profondeur ou il est dit irréversible n s'il subsiste après ces opérations (figure 13). A
l'image des procédés de filtrations conventiomelles, un lavage régulier des membranes est
nécessaire pour essayer de rétablir le débit de perméation à son niveau initial (Cheryan,
1986). On peut identifier deux grands types de lavages: les rinçages (méthode physique) et
les lavages chimiques. Les rinçages (figure 13) sont souvent courts et fréquents et visent
surtout à remettre en suspension les particules afin d'augmenter le débit de perméation.
Les lavages chimiques (figure 13) sont plus longs et plus espacés dans le temps. À l'aide de
produits chimiques très variés, ces lavages ont pour objet de déstibiIiser chimiquement la
couche colmatante formée en surface ou dans les pores. Selon la cause du colmatage, on
peut vouloir utiliser des solutions acides (pour déloger les minéraux et les sels), des
solutions basiques (pour les protéines et la matière organique), des détergents (pour les
huiles, les graisses et la matière organique en général) ou des produits à base d'hypochlorite
qui peuvent faKe gonfler les membranes aiin d'ouvrir les pores pour libérer les particules
qui y sont logées (Cheryan, 1986) et assurer du même coup une désinfection.
Ces deux types de lavage (rinçage et lavage chimique) peuvent être appliqués de différentes
façons. Ils peuvent être réalisés à contre-courant ou dans le même sens d'écoulement que la
solution à travers Ia membrane, par écoulement en surface seulement de la membrane euou
par simple trempage. Ils peuvent être m i s en œuvre à même la chaîne de traitement ou dans
un montage indépendant.
Le colmatage est un phénomène inhérent à la séparation par membrane et si on peut essayer
de réduire un colmatage de la membrane en faisant varier les paramètres d'opération et Ies
conditions de lavage, on ne peut pas éliminer le wlmatage complètement.
Après avoir fait ce survol des concepts inhérents à la séparation par membrane, on peut
maintenant passer aux applications utilisant cette technologie dans le &aitement des eaux
soutenaines pour produire de I'eau potable.
L'ultrafiltration utilisée pour le traitement de l'eau potable a déjà fait l'objet aussi de
quelques recherches (Kolodiï et al., 1988; Heneghan et Clark, 1991; Bersillon et al., 199 1).
Kolodii et al. (1988) présentent une méthode où la réaction entre le manganèse d'une eau
souterraine et certains silicates forme des précipités ou des complexes qui peuvent être
séparés par une membrane d'ultrafiltration dont les pores mesurent 50 mn. Malgré des
résultats intéressants, les ajouts en silicates sont assez importants (environ 6 fois plus que la
quantité de manganèse) et les pressions d'opération sont très élevées. Heneghan et Clark
(1991) avec des eaux de d a c e ainsi que Bersillon et al. (199 1) avec des eaux souterraines
travaillent à des pressions beaucoup plus basses (=IO3 kPa) mais leurs résultats sont moins
intéressants puisqu'ils mettent davantage l'accent sur l'enlèvement de la turbidité ainsi que
des matières organiques. De plus, les concentrations de fer et de manganèse dans I'eau
brute ne sont pas précisées (Heneghan et Clark, 1991) ou sont inférieures à 40 pg/L
(Bersillon et al., 1991). On note cependant plusieurs unités-pilotes d'ultrafiltration qui sont
déjà en fonction tant en Europe (Serra et al., 1996) qu'aux États-unis (Cross et al., 1996)
mais les données de qualité ne sont pas encore disponibles et il semble que l'accent soit
davantage mis sur la turbidité en général et non spécifiquement sur l'enlèvement du fer et
du manganèse.
II est plus difficile de trouver des aiticles qui portent spécifiquement sur I'enlèvement du
fer et du manganèse par microfiltration. Certains chercheurs ont exploré davantage le
contrôle hydrogéologique de la variation de la qualité des eaux souterraines (Missimer,
1994) alors que d'autres se sont attardés à cornpren-dre les principes fondamentaux de la
filtration des suspensions par membrane (Wiesner et al., 1989). Les avantages d'utiliser les
membranes de microfiltration sont de pouvoir opérer à des pressions plus basses (403
Wa) pour obtenir une meilleure perméabilité afin de fournir un rendement plus élevé (eau
produite vs coût). Bersillon et al. (1991) ainsi que Bourdon et al. (1988) ont déjà montré le
gain de production d'eau de la microfiltration face à I'ultrfiltration pour des pressions
similaires. Ce dernier cas (Bourdon et al., 1988) aurait pu être très intéressant mais les
quantités de fer et de manganèse sont assez basses (c5 m a ) et les pressions d'opération
relativement élevées (entre 1O3 et 4 13 Wa).
Mourato et Smith (1994) ont utilisé un système à membranes immergées pour des eaux
souterraines. Dans ce genre de système, des fibres creuses sont plongées dans un bassin et
un vide partiel est appliqué du côté perméat (le gradient de pression est inférieur à 0,7 bar).
L'oxydation du fer et du manganèse est assurée par un ajustement de pH ainsi que par une
aération et ils annoncent des enlèvements de fer et de manganèse très intéressants. Par
contre, aucun détail n'est donné sur les conditions d'opération, la variation de pH induite, le
type de membrane utilisé, les caractéristiques de I'eau brute ou autre. De plus, le titre
d'une section de l'article présente l'enlèvement du fer et du manganèse par micronltration
alors que le texte mentionne que les fibres creuses utilisées sont des membranes
d' u l ~ l t r a t i o n .
Des résultats subséquents à ceux de Mourato et Smith (1 994) sont présentés par Côté et al.
(1998) lors de la mise en place d'une usine de 2270 m3/d dans la ville de Rothesay au
Nouveau-Brunswick. Cette fois les informations sont plus précises et permettent
d'apprécier les performances de la micronltration lors de l'enlèvement du fer et du
manganèse. La membrane utilisée est une fibre creuse à peau externe ce qui veut dire que
l'eau passe de l'extérieur vers l'intérieur. La porosité nominale de la membrane est de 0,I
p m et elle résiste au lavage chimique au chlore. L'oxydation du fer est assurée par une
aération et celle du manganèse par le permanganate de potassium. La pression
trmsmembranaire est inférieure à la pression atmosphérique, la température de l'eau est à
peu près constante à 10°C et la perméabilité dynamique varie de 0,04 à 0'2 m3/m2m/bar.
Les données sur la teneur en fer de I'eau bmte et du peméat sont absentes mais les
performances de l'enlèvement du manganèse sont excellentes. La quantité de manganèse
du perméat ne dépasse jamais 0,05mg/L pour une concentration dans l'eau brute qui atteint
parfois 1,4 m a . Des rétro-lavages de 30 secondes aux 15 minutes permettent de
récupérer jusqu'à 95% de l'eau brute (ration Beau de lavage utilisée sur l'eau brute traitée)
tout en conservant une qualité et une quantité d'eau traitée élevée. Les lavages chimiques
au chlore n'ont lieu qu'à tous les trois mois et demandent peu de manipulations.
Moulin et al. (1993) ont travaillé avec des eaux souterraines et des membranes de
microfiltration à de basses pressions. Ils obtiennent de très bons résultats mais deux
facteurs importants sont à souligner dans cette étude. Le premier conceme la faible
perméabilité des membranes de polypropylène qu'ils utilisent (= 0,15 m3/m2/h/bar)et ce,
même avec un pré-nltre de 200 Pm,ce qui est de loin inférieur à ce qu'on peut rencontrer
avec d'autres membranes organiques (= 18 m3/m2m/bar pour une membrane en
polyéthersulfone, voir chapitre 3 ) ou même inorganiques (= 2 m3/m'mlbar pour une
membrane en alumine, voir chapitre 3 et Bhave, 1991). Le deuxiéme facteur, et non le
moindre, concerne les concentrations initiales en fer et en manganèse. Contrairement à ce
qu'avancent les auteurs, il semble que 0,725 m a ne soit pas une concentration élevée en
fer quand on sait que la recommandation canadienne est autour de 0,3 mg/L (voir tableau
1). Mais il reste que leurs résultats peuvent sen& de base de comparaison avec ceux qui
seront obtenus dans cette étude.
Une autre expérience a été menée en Angleterre pour l'enlèvement du fer et du manganèse
des eaux souterraines avec des membranes (Cr011 et Squires, 1993). Malgré l'annonce de
bons résultats, il manque beaucoup trop d'infomiation pour pouvoir faire une comparaison
avec d'autres aiticles: la pression d'opération et la perméabilité, la porosité de la
membrane, les caractéristiques générales de l'eau brute, etc. Findenient, Bhave (199 1)
présente des résultats obtenus en se basant sur une autre étude (Bourdon et al., 1988). La
perméabilité obtenue pour une eau souterraine peu chargée (Fe + Mn < 3,s mglL) avec une
membrane céramique de microfiltration est assez faible (= 0,28 m3/m2rmbar)compte tenu
qu'elle est environ 10 fois supérieure lorsque la membrane est propre. De plus, un
colmatage irréversible n'a permis de récupérer que 10% de la perméabilité initiale après
une centahe d'heures d'utilisation. Bien que ces résultats ne soient que préliminaires, ils
montrent bien les problèmes que l'on peut rencontrer lorsque la concentration en fer et en
manganèse devient plus importante.
Ces articles ont tout de même servi à guider le choix des paramètres d'opération et des
membranes qui pourraient être employées. Le prochain chapitre expose le matériel qui a
été utilisé et la méthodologie qui a été suivi dans le présent projet de recherche.
Ce projet de recherche est avant tout le développement d'un procédé basé sur la
microfiltration pour le traitement des eaux souterraines chargées en fer et en manganèse.
Les essais seront réalisés pour répondre aux quatre objectifs présentés à la section 1.4 du
présent ouvrage. Les sections 3.1 et 3.2 présenteront l'eau soutmaine réelle et l'eau
souterraine artificielle utilisées pour les essais. Les trois sections suivantes présenteront les
essais d'oxydation, de caractérisation des produits d'oxydation et de microfiltration. Dans
les trois cas, une description de la procédure utilisée et du plan expérimental sera donnée.
Mise en route en 1986, I'usine des Puits est alimentée par une nappe souterraine dont la
recharge est assurée par la rivière Chaudière et par la percolation des eaux de surface.
Ayant produit 203 000 m3 d'eau potable en 1996, l'usine des Puits fonctionne généralement
de façon intemîttente pour suppléer à la demande lorsque le réservoir d'alimentation est à
un niveau minimal. Les puits sont d'une profondeur variant entre 20 et 22 mètres et l'usine
a été conçue pour une concentration totale en fer et manganèse dissous de 2 à 3 mg&. Le
traitement emprunte la filière classique (voir figure 7, section 2.1.3) en optant pour une
oxydation rapide (hypochlorite de sodium et permanganate de potassium) et une filtration
bi-couche sous pression (anthracite et sabIe vert).
Depuis son ouverture, les opérateurs remarquent toutefois que la concentration totale en fer
varie énormément selon les saisons et la profondeur de la nappe. Et cette concentration en
fer, tout comme celle de manganèse, est de beaucoup supérieure à celle prévue par les
études préliminaires. Selon les saisons,la concentration en fer passe de 8 à 16 mglL tandis
que la concentration en manganèse reste à peu près stable à 2 m a . C'est donc avec cette
eau souterraine fortement chargée que cette étude a été réalisée.
Le tableau 4 présente les caractéristiques de cette eau souterraine qui ont été déterminées
lors d'une campagne d'échantillonnage réalisée entre le 29 juillet et le 22 août 1996.
Quelques caractéristiques varient selon les saisons et ces variations ne sont pas incluses
dans le tableau 4 parce qu'elles n'ont pas été répertoriées dans la campagne de
caractérisation de 1996.
Comme elle se trouve envîron à 50 km de l'université et que l'eau devait subir un minimum
de transformation, le transport de l'eau souterraine naturelle posait un problème. On devait
pouvoir retrouver en laboratoire les mêmes valeurs initiales de pH, d'oxygène dissous, de
température7de fer et de manganèse que dans l'usine à Sainte-Marie. Pour ce faire, deux
échantillonnews ont été développés pour pouvoir conserva ces conditions initiales.
La première particularité concerne la présence de deux robinets sur les réservoirs. A l'aide
de tubes en plastique, il est possible de se brancher directement sur le système
d'alimentation de l'usine et d'éviter ainsi de modifier la qualité de l'eau souterraine
naturelle, surtout en ce qui a trait à l'absence d'oxygène dissous. Les résavoirs se
remplissent du bas vers le haut et l'écoulement est maintenu dans ces réservoirs pendant au
moins dix minutes afin de s'assurer que l'eau qui a été en contact avec l'air soit
complètement chassée. Lorsque vient le temps d'arrêter l'eau, on fernie dans l'ordre le
robinet d'alimentation de l'usine, le robinet du haut et le robinet du bas. Cette opération ne
pend qu'une seconde et permet d'éviter de mettre le réservoir sous pression.
Figure 14: Schéma des échantillonneurs utilisés lors de la prise d'échantillons à l'usine
des puits de Sainte-Marie (ici en position couchée): (A) échantillomeur de
3,s litres (échelle 15)et (B) échantillonneur de 20 litres (échelle 1:10)
La deuxième particularité des réservoirs est la présence d'un couvercle conique avec sortie
au centre. Cette façon de faire permet d'éviter d'emprisonner de l'air à l'intérieur du
réservoir. On s'assure ainsi de maintenir la condition anoxique à l'intérieur du réservoir.
Le tableau 5 permet de mettre en évidence la conservation des caractéristiques importantes
de l'eau souterraine naturelle entre le temps où elle est prélevée à l'usine et Ie temps oii les
essais sont amorcés. Pour maintenir l'eau à une température constante, elle était conservée
au réfkigérateur avant les essais et le bain à température contrôlée faisait le travail pendant
les essais.
Le tableau 5 est représentatif de I'ensemble des échantillons d'eau souterraine nahnelle qui
ont été transportés de Sainte-Marie à IYUniversitéLaval. Les essais avec l'eau souterraine
naturelle ont été réalisés le plus rapidement possible après leur échantillonnage à Sainte-
Marie et aucun échantillon n'a été testé après plus de 24 heures. En effet, au-delà de cette
période, la qualité de Ireausouterraine était dégradée et ce, malgré les précautions prises.
Pour les besoins de cette étude, les caractéridques principales qui guideront la fabrication
de I'eau souterraine sont présentées au tableau 4 (pHy température' oxygène dissous,
alcalinité, fer et manganèse). Le tableau 6 montre les valeurs initiales des caractéristiques
principales de l'eau souterraine naturelle, celles utilisées dans l'étude de Knocke et al.
(1990a) à titre de comparaison et celles qui seront visées dans la présente étude.
Tableau 6: Caractéristiques initiales de: (A) l'eau souterraine naturelle, (B) l'eau ayant
servi aux essais de Knocke et al. (1990a) et (C) l'eau souterraine artificielle
qui servira dans la présente étude
Caractéristiques (A) (s) I (Cl
PH 6'9 à 7'2 5'5 à 9'0 7,o
Température (OC) 7'0 à 9,O 2 à25 8,o
Oxygène dissous (mg/L) < 0,2 =O < 0,2
Fe total et dissous (mg&) 7à15 < 2,O 10
Mn total et dissous (mg/L) 1'8 à 2,O 0,2 à 2,s 2'0
Alcalinité (mg CaC03/L) 190 à230 100 à400 210
Pour obtenir ces conditions, les mêmes sels que ceux utilisés dans l'étude de Knocke et al.
(1990a) ont été choisis. L'annexe N présente ces produits ainsi que le mode détaillé de
préparation de l'eau souterraine artificielle. Mais confrairement à l'étude de Knocke et al.
(1990a) oE I'eau artificielle barbotait avec de l'azote seul, la présente étude se devait de
recréer des conditions plus proches de la réalité où la teneur en CO2 de l'eau souterraine
réelle est très élevée. Il était donc nécessaire d'introduire une certaine quantité de COz dans
I'eau souterraine artificielle afin de reproduire l'augmentation de pH due à son dégazage.
L'annexe IV présente les équilibres chimiques et les calculs qui ont servi à établir la
concentration de CO2 à introduire dans l'eau souterraine artificielle avant le début des
essais.
Plaque
agitatrice
I
Figure 15: S c h h a du montage ayant sewi à la préparation de l'eau souterraine
artificielle et aux essais d'oxydation
33 Oxydation
3.3.1 Choix des oxy&nts
À partir des résultats obtenus par Knocke et al. (1990a), un choix d'oxydants s'est fait en se
basant sur l'efficacité de traitement dans les conditions de température et de pH prévu, sur
le coût des produits et sur la facilité de manipulation. Pour les essais réalisées par la suite,
la température s'est située autour de 8OC à 10°C, c'est-à-dire me température
caractéristique de l'eau souterraine naturelle. Pour ce qui est du pH, sa valeur initiale est
restée autour de 7,O à 7,2. Pour éviter la problématique d'ajustement de pH en fin de
traitement, celui-ci ne devait pas dépasser une valeur de 8,O à 8,2 lors des différents essais.
Ce sont ces plages de pH et de température qui ont aussi aidé à fixer le choix des oxydants.
En ce qui concerne le fer, tous les oxydants essayés par Knocke et al. (1WOa) ont dorrné de
bons résultats. Pour la gamme de température (=8OC) et de pH (7,O à 7,2 initialement) qui
correspond à nos essais, l'oxydation du fer est presque instantanée (moins de 1 minute) et
ce, peu importe l'oxydant utilisé (permanganate de potassium, dioxyde de chlore, ozone,
hypochlorite de sodium, peroxyde d'hydrogène). D'après les calculs de l'annexe 1,
l'oxygénation du fer doit aussi se faire en moins de 10 minutes si le pH se maintient à un
niveau supérieur à 8'0. Pour ce qui est du manganèse, les oxydants les plus efficaces sont
le permanganate de potassium, le dioxyde de chlore et I'ozone. L'oxydation du manganèse
par I'hypochlorite de sodium est très lente à un pH inférieur à 8'5 tandis que le peroxyde
d'hydrogène est inefficace à un pH inférieur à 9,Q tout comme l'oxygène de l'air. Avec ces
informations, deux solutions sont possibles.
La première solution consiste à n'utiliser qu'un seul produit oxydant pour les deux métaux,
c'est-à-dire soit le pexmanganate de potassium, le dioxyde de chlore ou l'ozone. L'ozone
nécessite l'installation d'un équipement important, demande un savoir-f&e spécifique et
consomme beaucoup d 'énergie. Ne possédant ni l 'équipement nécessaire, ni le savoir-faire
et voulant éviter des d t s énergétiques importants, I'ozone a donc été écarté. Entre les
deux autres oxydants, le choix s'est tourné v a s le permanganate de potassium. Comme
c'est l'oxydant le plus utilisé en traitement d ' m souterraines et le plus facile a manipuler
des deux, le choix s'est fait naturellement. Par contre, le permanganate de potassium a
quand même un coût élevé et la quantité stœchiométrique à utiliser pour 10 m a de fer
(9,4 mgKMn04/L) et 2 m g L de manganèse (3,84 mgKMnO&) est assez importante.
L'étude de Knocke et al. (1990a) montre bien que l'oxydation du fer et du manganèse par
le permanganate de potassium est instantanée. L'étude de I'oxydation du fer et du
manganèse par le permanganate de potassium ne figurera pas dans ce projet de recherche
mais les particules formées par cette oxydation seront caractérisées (section 3.4).
L'autre solution consiste à utiliser un oxydant différent pour les deux métaux. Suite à ce
qui a été dit précédemment, le choix d'oxydant pour le manganèse se tourne évidemment
vers le permanganate de potassium. Pour le fer, le choix s'est porté sur l'oxygène qui peut
être transféré facilement dans l'eau par aération. Par contre, le temps d'oxydation avec
l'oxygène est très long à un pH autour de 7'0 (plusieurs heures). Aussi, I'oxygénation
représente une alternative intéressante en autant que le pH puisse s'élever à une valeur
proche de 8,O. Cette augmentation de pH est réalisée en deux étapes.
La première étape consistait à stabiliser les paramètres qui étaient suivis lors de l'oxydation.
Dans le cas de l'eau souterraine naturelle, elle barbotait avec le mélange C02/N2jusqu'à
stabilité des paramètres suivis (pH, température' potentiel redox, oxygène dissous) afin de
se rapprocher le plus possible des caractéristiques de l'eau souterraine dans son milieu
naturel. C'est aussi ce qu'on cherchait à reproduire avec l'eau souterraine artificielle en la
faisant barboter avec le mélange C 0 2 N 2à la fin de sa préparation. Dans un cas comme
dans l'autre, la stabilité des paramètres marquait le début de l'oxydation.
Lorsque les essais d'oxydation débutaient et ce pour les deux eaux souterraines, l'agitation
au C02/N2cessait et l'aération commençait (temps O). Les lectures de température, de pH
et de potentiel redox étaient enregistrées sur un ordinateur à des intervalles réguliers. Les
lectures d'oxygène dissous étaient notées à la main. L'aération était maintenue pendant
toute la durée de l'essai afin d'assurer un bon mélange de la solution. Après un certain
temps d'aération, fixé par les essais préliminaires, le NaOH était ajouté dans les essais
concernés pour ajuster le pH à 8,O. On laissait l'eau barboter ainsi pendant encore une
vingtaine de minutes ou jusqu'à ce que les paramètres suivis se soient de nouveau stabilisés.
Da échantillons de 30 ml étaient prélevés à des moments particuliers avec une seringue
propre de 60 ml afin de suivre l'évolution de l'oxydation. Immédiatement après le
prélèvement, 15 ml étaient filtrés sur une membrane de 0,2 prn afin de mesurer la fkction
soluble des métaux. Les 15 ml restants étaient versés dans une autre bouteille afÏn de
connaitre la quantité totale de métal. Les résultats furent compilés avec le logiciel EXCEL
afin de pouvoir tracer des graphiques et visualiser les différentes modifications de la qualité
des eaux souterraines. Ces résultats sont présentés au chapitre 4.
Comme son comportement a été jugé adéquat, les essais principaux d'oxydation sur le fer
et le manganèse séparés ont alors été réalisés (0-4 et 0-5). Ces essais avaient pour but de
mettre en évidence la différence de comportement des métaux lorsqu'ils sont oxydés
ensemble (essai 0-3) ou séparément (essais 0-4 et 0-5).
Même si le permanganate de potassium est utilisé lors des essais de caractérisation des
précipités (section 3.4) et de microfilîration (section 3 . 9 , il n'est pas inclus dans la
réalisation des essais d'oxydation. L'étude réalisée par Knocke et al. (1 WOa) sur les
oxydants montre bien la grande efficacité du permanganate de potassium l o s de
l'oxydation du fer et du manganèse. Il a donc été jugé inutile de reproduire ces essais dans
le cadre du présent projet-
52
La section 2.1.2 a permis de mettre en évidence la véritable nature des précipités formés,
plus particulièrement en ce qui concerne Le fer. Sans vouloir chercher à remettre en
question ces connaissances, quelques essais exploratoires ont été effectués sur un appareil
de difiaction aux rayons X pour essayer de vérifier la nahue des précipités formés.
D'abord, la diffiction aux rayons X permet d'obtenir la nature de ce qui est observé sans
pouvoir en donner la quantité. De plus, le précipité de fer formé est stable uniquement dans
un milieu liquide. Une fois séché, le précipité peut changer de forme et il devient difficile
de relier la nature des précipités sous fonne séchée avec celle des précipités en milieu
aqueux. La récolte et la conservation des précipités posaient donc un probléme assez
sérieux. Par la suite, la présence de calcite (CaC03) ou d'eau, même en quantité assez
faïble, venait brouiller le signal du précipité de fer. Finalement, sachant que le fer
influençait l'oxydation du manganèse, il aurait été possible de trouver autre chose que du
carbonate de fer ou de l'oxyhydroxyde de fer.
Pour toutes ces raisons, et parce que cette étude exploratoire n'était pas au cœur du présent
projet de recherche, l'identification de la nature des précipités a donc été mise de côté en
supposant, selon ce qui semble ressortir des plus récentes études présentées au chapitre 2,
que l'oxyhydroxyde de fer est la fonne obtenue par l'oxydation du fer dans les eaux
naîurelles. L'effort a donc été mis du côté de la détermination de la taille des précipités.
3.4.3 AnalyseurdeparticuZes
3.4.3.1 PF&SENTATION DE L'APPAREIL
Pour caractériser les précipités formés lors de I'oxydation du fer et du manganèse,
l'analyseur de parîicules Mizstersizer Micm&s de la compagnie Malvem Imhwments a été
utilisé. C'est un appareil qui utilise la diEixction par laser pour déterminer le diamètre et le
nombre de particules qui se trouvent dans un 6chantilIon. La figure 16 schématise le
fonctionnement général de l'analyseur de particules.
L'appareil en tant que tel et le logiciel qui I'accompagne sont simples à utiliser mais
l'interprétation des données et la présentation des résultats font appel à des concepts
beaucoup plus complexes. Parce que ces concepts ne sont pas inhérents à ta réalisation de
ce projet, un minimum d'information sera présenté ici afin de ne pas alourdir inutilement le
texte. Pour une information plus détaillée, on pourra consulter le livre de référence de la
compagnie (Malvem Instruments, 1996) et toute autre documentation traitant de la
difiaction euou de la dispersion de la lumière.
En mots simples, voici comment on procède pour prendre une mesure. On place d'abord
un échantillon dans un bécher de 500 à 1000 ml qu'on introduit dans l'appareil. Les
55
Détecteur pour
angle >90°
1
Lumièredispersée
-
(petites particules)
\
~6 tecteur
sana angi
. -,P Lumière dispersée
I Détecteur
principal
Lentille focalisante
4 f
r e Configuration optique inverse de Fourrier (d'après Malvern Instntment~
~ i ~ u17:
En plus de l'angle de difiaction, il existe une autre différence importante entre les petites et
les grosses particules. Lorsque les particules ont un diamètre supérieur à 10 Pm, l'intensité
lumineuse captée par les détecteurs est essentiellement due à la lumière qui est réfléchie sur
la paroi extérieure de la particule. La lumière qui pénètre alors à I'intérieur de la particule
est à toute £inpratique absorbée et peut être ignorée. Par contre, lorsque le diamètre de la
particule est inférieur à 10 Pm, la lumière n'est pas complètement absorbée et peut ressortir
avec un angle de réfraction particulier. Il est donc nécessaire de tenir compte de cette
absorptivité lors de I'analyçe des données transmises par les détecteurs. Pour ce f&e,
l'appareil utilise le modèle complet de la théorie de Mie qui est une solution exacte des
équations de Maxwell dans le cas de particules sphériques (Malvern Instruments, 1996).
Par sa configuration optique et son traitement des données, l'analyseur de particules utilisé
permet de dénombrer les particules ayant un diamètre compris entre 0,05 et 556 Fm. Par
son système de circulation, les lectures peuvent être prises en continue. L'avantage
d'utiliser la difiaction au laser plutôt qu'une technique conventiomelIe de dénombrement
de particules est qu'un seul balayage au laser permet de mesurer des milliers de particules
en seulement 0,002 S. Ainsi, plusieurs centaines de balayages peuvent donner une
distribution de particules acceptable en quelques secondes.
3.4.3 -2 MÉTHODOLOGE
Plusieurs essais ont été réalisés sur I'analyseur de particules afin de vérifier la distribution
des particules dans différentes conditions d'oxydation. L'échantillon d'eau était place dans
l'appareil et un barbotage anoxique (C02/N2)était assuré pour garder l'échantillon dans des
conditions initiales stables. Au temps a O N, l'oxydation débutait en même temps que la
prise de mesure par l'analyseur de particule. La eéquence des mesures dépendait de la
cinétique d'oxydation et la prise des mesures continuait jusqu'à stabilité de la distribution
des particules.
Tout au long des essais, l'agitateur de l'appareil tournait à 2000 RPM pour alimenter la
cellule et pour maintenir les particules en suspension. Une fois les essais terminés, les
résultats en pourcentage en volume étaient transformés en nombre pour faciliter
l'interprétation des courbes. Le but de l'utilisation de l'analyseur de particule étant de
déterminer la grosseur des précipités formés pour choisir une membrane adéquate, il était
impératif de connaître la distribution des petites particules. La figure 18 montre bien la
diffërence qui peut exister entre les deux présentations.
Pour ce qui est de l'eau souterraine artificielle, des essais ont été réalisés pour différentes
séquences d'oxydation et différentes concentrations en isolant chacun des métaux. Le
permanganate de potassium a d'abord été utilisé seul avec soit le fer (AP-3), soit le
manganèse (AP-4). Ces essais ont permis de savoir si les précipités de chaque métal
59
avaient des tailles différentes selon qu'ils précipitaient ensemble (AP-1) ou séparément
(AP-3 et AP-4). Les trois derniers essais ont été réalisés avec une séquence d'oxydation
comprenant une aération et un ajout de NaOH. Il a alors été possible de montrer l'effet du
type d'oxydant (AP-5 vs AP-4 et AP-6 vs AP-3) et de la concenmtion initiale de métal
(AP-7 vs AP-6) sur la taille des précipités formés. Le tableau 8 donne un aperçu du plan
expérimental des essais a l'analyseur de particules. La taille des particules est une
caractéristique importante pour la poursuite du projet et les résultats des différents essais
présentés au tableau 8 seront analysés au chapitre 4.
-
Essai Condition d'oxydation
AP-1 -Ajout de KMn04 seul (l5,l d
Eau utilisée
Naturelle
Paramètres suivis
-Taille des particules
à 1000 mg/L) -Fe (total et dissous)
AP-2 -Barbotage au CO2/& Naturelle -Mn (total et dissous)
-Aération à l'air (5 minutes)
-Ajout de NaOH (0,4 ml à 1M)
-Ajout de KMn04 (3,8 ml à
1000 m f l )
AP-3 -Ajout de KMn04 seul (9'4ml à Artificielle
1000 m a ) Fe= 1 0 m d L
-Ajout de KMnO4 seul (3,8 ml à Artificielle
1000 m g 5 )
-Barbotage au C02/N2 Artificielle
-Aération à l'air (5 minutes) Mn=2mg/L
-Ajout de NaOH (0,4 ml à 1M)
-Ajout de KMn04 (3,8 ml à
1O00 mg/L)
-Barbotage au C o n 2 Artificielle
-Aération à l'air (5 minutes) Fe= 10mg/L
-Ajout de NaOH (0,4 ml à 1M)
-Barbotage au C O D 2 Artificielle
-Aération à l'air (5 minutes) Fe = 5 mg/L
-Ajout de NaOH (0,4 ml à 1M)
3.5 Essais de microfiltmtion
Cette étape est la plus importante puisqu'elle qui se démarque du traitement conventionnel
et des autres projets présentés au chapitre 2. Bien qu'il ait été préférable d'attendre les
résultats des objectifs précédents pour choisir les membranes, la gestion du temps a fait que
les membranes ont et6 sélectionnées avant de connaître la taille des précipités. Les
membranes utilisées feront l'objet de la section 3.5.1. Pour réaliser les essais de
microfiltration, le montage qui sera présenté à la section 3 . 5 2 sera utilisé. La procédure de
réalisation des essais ainsi que le plan expérimental suivront dans les sections 3.5.3 et 3.5.4
respectivement.
Les membranes inorganiques qui ont été utilisées lors des diffkents essais sont des
membranes céramiques fabriquées en France par la Société des céramiques techniques et
distribuées en Amérique par USFilter. Ce sont des membranes asymétriques composées de
couches d'alumine superposées dont la couche active est d'une épaisseur d'environ 30 prn.
Ces membranes sont très résistantes comme en fait foi le tableau 9.
Pour les essais de MF, deux porosités de membrane ont été utilisées. Le tableau 10 donne
les caractéristiques de ces membranes en fonction du diamètre moyen des pores et de leur
perméabilité.
Tableau 10: Caractéristiques de porosité et de perméabilité des membranes utilisées
(MEMBRALOX? de USFilter)
Caractéristiqnes Membrane O,2 p m Membrane 0,5 prn
Diamètre moyen des pores 0,206 prn 0,564 pm
Perméabilité (20°C) 1,7à2,0m3/m2Mar 4,5à5,5m3/m2/h/bar
Pour vérifier que les membranes reçues avaient bien la même perméabilité que celle
attendue, des essais ont été réalisés sur le montage présenté à l'annexe V. Pour une
température et une vitesse d'écoulement fixes, de l'eau déionisée a été passé au travers de
la membrane en faisant varier la pression. La perméabilité a alors été calculée et comparée
à celle avancée par la compagnie et les résultats seront présentés au chapitre 5.
La résistance aux produits chimiques est importante puisque ces produits sont utilisés pour
les lavages en profondeur. Ce sont les mêmes produits chimiques de lavage qui sont
recommandés dans le cas des membranes inorganiques de la compagnie USFilter. Pour ce
qui est des caractéristiques de porosité et de perméabilité' les membranes polymériques
utilisées sont environ sept fois plus perméables que les membranes inorganiques (tableau
12). De plus, le diamètre des pores est absolu, c'est-à-dire qu'aucun pore n'a un diamètre
supérieur à celui annoncé par fa compagnie (tableau 12).
Caractéristiques Membrane 0J pm
Diamètre maximal absolu 0 2 Pm
Perméabilité (20°C) 15'7 m3/m2/h/bar
L'eau souterraine à traiter est placée dans un réservoir où la température est contrôlée par
un bain thermostaté. Une pompe à rotor-stator à vitesse variable achemine l'eau vers la
cellule de microfiltration pour séparer les particules de l'eau. Le perméat ainsi que le
63
concentré sont retournés vers le réservoir d'origine pour maintenir des conditions aussi
stables que possible. Une valve placée sur le concentré du côté aval de la cellule de
microfltration permet de régler la pression transmembranaire. Un manomètre monté sur
une valve à trois voies permet de lire alternativement la pression à l'amont et à l'aval de la
cellule de microfiltration. Le perméat est maintenu à la pression atmosphérique. Lorsque
vient le temps de laver ou de rincer la membrane, un jeu d'ouverture et de fermeture de
valves permet de pomper de l'eau déminéralisée ou une solution de lavage (acide ou soude
caustique) vers la cellule de microfiltration.
Prélèvement de l'alimentation
I Valve DOW
PréIèvement du pexméat
Figure 19: Schéma du montage et de la cellule de microfiltration ayant servi aux essais
de séparation par membrane
Pour chacun des essais, un nouveau coupon de membrane de 78 cm2 a été utilisé. Avant de
commencer l'essai, une caractérisation de la perméabilité à l'eau déminéralisée a été
effectuée afin de vérifier l'intégrité de la membrane. Cette caractérisation se faisait pendant
que l'oxydation des métaux se rédisait dans le réservoir. L'eau déminéralisée circulait dans
le montage pendant trois minutes à une pression msmembranaire déterminée puis une
mesure de débit de pennéation était réalisée. La perméabilité était alors calculée en
fonction de la pression transmernbranaire, de la température, de la surface de membrane et
du débit de perméation. Au murs de cette caractérisation, on faisait varier la pression
transmembranaire en l'augmentant puis en la diminuant pour avoir plusieurs valeurs de
perméabilité. Le résultat de cette caractérisation pour chacune des membranes utilisées lors
des 17 essais de microfiltration est donné à l'annexe VI et au chapitre 5 (figure 36).
Les essais se poursuivaient sur des périodes variables selon la pression. À haute pression,
les essais ne duraient qu'une heure puisque le débit de pennéation diminuait très
rapidement A basse pression, les essais se poursuivaient pendant 2 heures 30, temps
nécessaire à l'atteinte d'une relative stabilisation du débit de perméation. A très basse
pression, les essais étaient réalisés en deux étapes. Après 2 heures, la membrane était
rincée à l'eau déminéralisée (1 5 minutes) puis lavée à l'acide nitrique 10% (9 minutes). Le
montage était de nouveau rincé à l'eau déminéralisée (15 minutes) pour enlever toute trace
d'acide et l'essai à très basse pression se poursuivait un autre 2 heures. Cette séquence de
rinçage-lavage-rinçage se f ~ s a i sans
t pression, avec un écoulement laminaire et elle était
reprise à la fin de tous les essais pour éIiminer le colmatage de surface. Une fois chaque
essai temiiné et après avoir rincer la membrane, la même caractérisation à l'eau
déminéralisée des 17 membranes a été effectuée afin de mesurer la perte de perméabilité
occasionnée par le traitement. Le résultat de cette caractérisation est aussi donné à I'annexe
VI et au chapitre 5 (figure 36).
Les premiers essais de microfiltration ont été réalisés avec les deux eaux souterraines a des
concentrations fixes. Pour ce faire, un domaine d'exploration a été d é h i pour les deux
autres paramètres expérimentaux soit la pression trammembranaire et la vitesse
d'écoulement tangentiel. Ces deux domaines s'étendent respectivement comme suit:
Initialement, il était prévu de faire des expériences sur une gamme de vitesse plus large
mais des contraintes techniques ont limité cette gamme aux valeurs mentionnées ci-dessus.
Suite à ces premiers essais, une deuxième série d'essai a été réalisée dans les mêmes
conditions de pression et de vitesse pour vénfier I'infIuence de la concentration des métaux
sur les performances de la microfiltration. D'autres essais ii des concentrations variables
ont été réalisés à une pression beaucoup plus faible cette fois parce que c'est une avenue qui
paraissait intéressante suite aux rédtats obtenus dans les premiers essais. Le tableau 13
montre l'ensemble des essais réalisés en micronltration avec les membranes polyménques.
Les résultats de ces diffkents essais seront présentés au chapitre 5.
Tableau 13: Plan expérimental des essais de microfiltration avec les membranes
polymériques pour l'atteinte du quatrième objectif
La figure 20' montre I'évolution des diffkents paramètres lors de l'essai 0-1 (résultats
bruts présentés à l'annexe VII). L'essai a été réalisé en duplicata et on peut voir que les
tendances sont les mêmes pour chacun des paramètres. Lorsque l'eau souterraine naturelle
barbote avec le mélange C02M2choisi, la stabilité s'obtient après une dizaine de minutes.
Le pH se situe alors autour de 6,9 ce qui est significativement plus bas que la valeur visée
de 7,2. Les calculs réalisés pour déterminer la concentration de CO2 dans l'azote semblent
donc avoir mené à une valeur trop élevée ce qui expliquerait que l'eau se stabilise à une
valeur de pH plus basse que prévue. La température est un peu plus élevée que prévue au
moment où l'eau se stabilise mais son influence dans le calcul de Ia concentration de CO2
n'est pas très importante. De son côté, l'oxygène dissous est totalement absent lorsque
l'eau souterraine naturelle se stabilise ce qui correspond à ce qui était attendu. Dans
l'ensembie, on a donc considéré que les conditions après le barbotage du mélange CO2Mz
étaient suffisamment proches des conditions qui prévalaient au moment de
l'échantillonnage pour poursuivre l'utilisation de ce mélange gazeux.
'Il est à remarquer dans les figures des chapitres 4 et 5 que dans le cas où l'erreur de mesure ne semble pas
indiquée, c'est que l'épaisseur du trait ou la grosseur du symbole masque cette erreur de mesure.
O Essai O-1A
x EssaiO-1B
O 25 50 75
Temps (min)
On voit que l'oxygénation de l'eau a lieu en moins de 5 minutes et que pendant ce temps, le
pH n'augmente pas beaucoup (de 6'9 à 7,15) alors que le potentiel redox ne bouge pas de
façon significative. Une aération de 5 minutes a donc été jugée adéquate pour profiter à la
fois de l'oxygénation, du dégazage de CO2 et d'une réduction de la période d'aération,
potentiellement coûteuse en énergie. L'ajout de NaOH se fera après ces 5 minutes
d'aération afin d'accélérer les cinétiques d'oxydation du fer et du manganèse.
Les essais réalisés dans une autre étude (Lessard et al., 1998) ont permis de fixer la dose de
NaOH (0,1 M) à ajouter à 4 ml par litre d'eau souterraine oxygénée afin d'obtenir un pH
proche de 8'0. Les essais suivants ont permis d'appliquer cette séquence d'oxydation à
l'eau naturelle d'abord (essai 0-2)' puis à I'eau artificielle (essai 0-3). Un essai a été
réalise deux fois (essai 0-2A et 0-2B} en faisant barboter pendant 10 minutes de l'eau
soutemaine naturelle avec du C02/N2, en aérant cette eau pendant 5 minutes puis en
ajoutant 4 ml de NaOH à 0,1 M tout en cessant l'aération.
O Essai O-2A
Y. Essai O-2B
5 1O 15 20
Temps (min')
1
Figure 21: Suivi du pH, du potentiel redox, de l'oxygène dissous et de la température lors
d'un essai d'oxydation (essai 0-2, eau souterraine naturelle)
Après 5 minutes d'aération, le pH se situait autour de 7 2 pour les deux essais et comme
prévu, l'oxydation du fer et du manganèse à ce pH est très lente (figure 22). Par contre, dès
l'ajout de NaOH, le pH grimpe à 8,O et l'oxydation du fer s'accélère pour se compléter dans
les 5 minutes suivantes (voir figure 22).
12 -4
Aération
-
A Y
LiLi
L
Y -4
* - - O
-%
3 8 - \ Essai 0-2A(total)
\ -O- Essai 0-2A(dissous)
Ew
- \ SEssai 0-2B(total)
g
Li
\\ -X- Essai 0-2B(dissous)
4 -
+
5 10 15
Temps (min)
I I
Figure 22: Suivi du fer (total et dissous) et du manganèse (total et dissous) lors d'un essai
d'oxydation (essai 0-2, eau souterraine naturelle)
-
IO - 2
2
\
8 - I w
M
wE 6 - ,
I
\\ 4 O-1A (total)
L
- I \\ 4- O-1A (dissous)
g 4 -
- \\c ++ 0-1B(total)
I
-X - O-1B(dissous)
2 - 0'
1
20 40
Temps
La différaice de température entre les deux essais permet d'expliquer l'écart du maximum
atteint par l'oxygène dissous. On peut noter que l'oxygène dissous, au moment de l'arrêt
de l'aération, subit une légère chute dans l'essai avec l'eau souterraine artificielle. Sinon,
la baisse d'oxygène dissous est à peu près la même pour les deux essais. Pour ce qui est du
potentiel redox, Les variations notées suivent les mêmes tendances quoique qu'elles soient
plus importantes pour l'eau souterraine artificielle. Finalement, en ce qui conceme le pH,
les deux courbes de la figure 24 sont en tout point semblables du début à la fin.
4 Ajout de NaOH
5 IO 1s
Temps (min)
Figure 24: Suivi du pH, du potentiel redox, de l'oxygène dissous et de la température lors
d'un essai d'oxydation (essai 0-2B'eau souterraine naturelle et 0-3A, eau
souterraine artificielle)
Lorsqu'on regarde l'évolution du fer et du manganèse dissous (figure 25), pour les deux
types d'eau souterraine, le fer ne s'oxyde pas, ou très peu, pendant la phase d'aération alors
que la précipitation est presque complète Iors de I'ajout de NaOH. Pour ce qui est du
76
12 4
Aération )
.,
h
1
*
- - - i * h
V O
l
I % +Essai 0-3A(total)
t
++ -O- Essai 0-3A(dissons)
% 1: Essai O-2B (total)
$ -x- Essai O-2B (dissous)
Ajout de NaOH
5 1O 15
Temps (min)
L Figure 25: Suivi du fer (total et dissous) et du manganèse (total et dissous) lors d'un essai
d'oxydation (essai 0-2B, eau souterraine naturelle et 0-3A, eau souterraine
artificielle)
II y a plusieurs facteurs qui varient à ce moment et qui peuvent expliquer cette précipitation
inattendue. Le pH et le potentiel redox augmentent alors que le fer dissous passe sous la
forme de précipités et ces trois paramètres peuvent être impliqués dans l'oxydation du
manganèse. Comme le comportement de l'eau souterraine artificielle est très similaire à
celui de l'eau souterraine naturelle, il est alors possible d'isoler Le comportement de chaque
métal dans les mêmes conditions d'oxydation et de vérifier le facteur qui provoque
l'oxydation du manganèse. Les deux prochaines sections visent spécifiquement à isoler le
fer et le manganèse dans l'eau souterraine artificielle.
4.1 -2.2 OXYDATION DU FER SELIL (EAU SOUTERRAINE ARTFICIELLE)
À la lumière des résultats présentés à la figure 26, on peut voir que l'eau souterraine
artificielle ne contenant que du fer se comporte de la même façon que l'eau souterraine
naturelle ou que l'eau soutenaine artificielle contenant à la fois du fer et du manganèse et
ce, à tous les niveaux. La présence ou l'absence de manganèse ne semble pas avoir un
impact important au niveau de l'oxydation et de la précipitation du fer.
Par contre, en regardant la figure 27, il apparaît que la quantité de manganèse dissous
initiale et k a l e reste à peu près constante pour l'eau souterraine artificielle alors que pour
l'eau souterraine naturelle, il y a oxydation d'environ 20% du manganèse comme il a étk
observe plus tôt. Comme les valeurs de pH et de potentiel redox laissaient supposer une
oxydation plus rapide du manganèse, il ne reste que l'absence de fer pour expliquer que le
manganèse ne s'oxyde pas dans I'eau souterraine artificielle. Dans les essais avec l'eau
souterraine naturelle (0-1 et 0-2) et artificielle (0-3), le fer et le manganèse précipitaient
en même temps suite ii l'ajout de NaOH. L'oxydation s'étant faite plus lentement dans
l'essai 0-1 (figure 23), on peut observer que l'oxydation du manganèse semble fortement
liée à l'oxydation du fer.
-
10
Temps (min)
6-8 - '
1
200 - I
-
5
+
100 -x
0 -
~oo~oooooo400000000000000000000000000000000
x ~ x x x x x r x r ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~
2
#e
O
-100-
-
........... m a * .......*......m..........
-200 -
-
-300 -
15 -
s-
E
-
O
o
R
O
R
f e Q 8 9 2 Z % O
X
O
X
IO - 0 . . O
(0
a
.-s
m - O
R
=
=
t
a
5 - O Essai 0-5A (Artificielle, Mn seul)
F! - X Essai 0-5B(Artilicieile, Mn seal)
ij
O -ri Essai 0-2B (Naturelle)
1
IO -
- !
Q 8 -
L
o g g o ~ ~ ~ o p g ~ o o o o a Q O ~ Q Q O Q
~ o o o o o ~ 0 0 ~ 9 P ~ ~ ~ ~ ~4 d~ 6Y~ w
% .~ ~= ~
~ 4* 6 xh Y
x *i
--
w
6 3rgYYZbxg+fd
3
- i
C 4 -
I
C - i
5
C-
,i j
o !
O I t
O 5 1O 15 20
Temps (min)
Les essais d'oxydation réalisés dans la présente étude ont permis de montrer que les
cinétiques d'oxydation observées vont dans le même sens que les études présentées au
chapitre 2- Pour ce qui est du fer, un temps d'oxydation inférieur à 5 minutes a été
respecté, tel que prévu, avec un pH d'environ 8,O et une température de 8OC (voir annexe
1). En ce qui concerne le manganèse, et contrairement à ce que suggère la littérature, il
s'oxyde de façon significative à un moment où les conditions ne semblent pas favorables
(pH et potentiel redox faibles).
Du point de vue des cinétiques d'oxydation, les essais d'oxydation ont rendu possible la
comparaison des comportements des deux eaux souterraines à l'étude. Il en ressort que le
comportement de l'eau soutenaine artificielle est comparable à celui de l'eau souterraine
réelle dans les conditions d'oxydation expérimentées.
13 Fin de laération
c
-CI
Cu
pl
sw
P!
s
Z
B -0600 Ajout de Kbfn0-1
O
0,Ol Diarziètres des particules @m) 1OOO
Figure 28 : Évolution de la taille des particules en fonction du temps pour un essai avec
l'eau souterraine naturelle (AP-2, oxydation par aération, ajustement de pH et
KMn04, détail entre la cinquième et la sixième minute)
Une note en passant sur l'exemple qui est présenté. La courbe de 5 minutes représente la
fin de l'aération et l'ajout de NaOH alors que la courbe de 6 minutes détermine le moment
oii, potentiellement, l'oxydation du fer serait terminée. Ainsi, avec l'aération seule et un
ajustement de pH, il serait possible d'oxyder le fer en 1 minute. L'analyseur de particules
est un appareil qui permet de suivre l'évolution de l'oxydatiodprécipitation et il aurait été
possible d'étudier plus à fond les cinétiques d'oxydation. Mais comme ce n'était pas un des
objectifs de ce projet, cette exploration n'a pas été poussée plus loin.
Parce que les paramètres des différents essais peuvent varier considérablement (type d'eau
souterraine utilisée, séquence d'oxydation, temps d'oxydation, nombre et type de précipités
formés), la distribution du nombre total de particules formées peut s'avérer déficiente.
Pour faciliter la comparaison entre les différents essais, les résultats seront présentés en
pourcentage cumulatif et la figure 29 en donne un exemple avec la courbe de 6 minutes de
la figure 28. Ainsi, il sera possible de déterminer le seuil sous lequel il n'y a pas de
particules présentes.
Figure 29: Courbe du nombre de particules en pourcentage cumulatif pour un essai avec
l'eau souterraine naturelle (AP-2, 6eminute)
83
Pour ces essais, on compare deux séquences d'oxydation effectuées sur trois échantillons
d'eau différents. Les séquences d'oxydation sont: A) ajout de KMn04 seul et B) 5 minutes
d'aération, ajout de NaOH et ajout de IWhO4. Les eaux souterrainees utilisées sont I'eau
souterraine naturelle (AP-1 et APS), l'eau souterraine artificielle ne contenant que du fer
(AP-3 et AP-6) et I'eau souterraine artificielle ne contenant que du manganèse (AP-4 et
Tout d'abord, prenons l'eau souterraine artificielle avec le fer seul. La figure 3 1 d o ~ les
e
résultats obtenus selon le mode d'oxydation. Malgré un petit écart entre les deux courbes,
les particules sont du même ordre de grandeur où les plus petites sont d'environ 1'5 p m et
l a plus grosses ont une quarantaine de microns. Ici aussi, une membrane de 0,2 p m devrait
tout retenir.
OJ 1 IO 100 1OOO
Diôniétres des particules (p)
Ainsi, il ne semble pas que la séquence d'oxydation joue un rôle très important dans
l'évolution de la taille des particules fornées. Reste à voir si les métaux forment des
précipités de diamètres différents.
-
*Essai AP-4,1O00
+Essai AP-5,4OflO
O,o 1 1 IO 100
Diarriètres des particules (pi)
L
A la lumière de ces résultats, il n'y a pas de différences remarquables dans la taille des
particules obtenues par l'oxydation des deux types d'eaux souterraines. Les diamètres des
particules sont toujours dans la même gamme, c'est-à-dire entre 1,s et 40 p m environ. On
peut s'attendre à ce que cette tendance soit la même peu importe la concentration initiale
puisque c'est un résultat direct de l'oxydation. La figure 34 permet d'apprécier cette
prévision en comparant la taille des particules à partir de deux e a u souterraines artificielles
ayant des concentrations différentes en fer.
+Essai AP-2,1500
-
-O- Essai AP-5,4OflO
Essai AP-6, IOflO
-
eau artificielle avec Mn seul et AP-6, eau artificielle avec Fe seul)
- Essai AP-6,1000
Essai AP-7,1090
On remarque une bonne cohérence entre les deux types de mesures, l'analyseur de
particules donnant toutefois une information plus riche et plus sûre. L'utilisation de
plusieurs filtres oblige souvent à avoir recours à différents fournisseurs afin de couvrir la
gamme complète de particules à caractériser. Ceci implique souvent des matériaux
différents, des modes de fabrication diffients, des propriétés différentes, des
caractérisation différentes, etc. De plus, les résultats obtenus à l'annexe VI sur le taux de
séparation théorique des membranes montrent qu'une membrane permet de retenir des
particules plus petites que les pores de cette membrane. En voulant caractériser ce qui est
retenu par un filtre d'un diamètre quelconque, on commet une erreur sur le diamètre des
particules retenues puisque même les particules plus petites sont retenues partiellement.
C'est pourquoi il est difficile d'avoir des résultats très précis avec cette méthode.
D'autre par&certaines membranes neuves avaient des peméabilitks beaucoup plus basses
que celles annoncées et même un nettoyage poussé n'a pu permettre d'augmenter la
perméabilité au niveau attendu. Dans ce c a s 4 comme dans le cas des membranes
contaminées, le système de rétro-lavage automatique s'est avéré complètement inutile.
Malgré ces problémes, quelques essais de microfiltration ont été tentés avec une membrane
céramique de 0,2 Fm sur une eau souterraine naturelle complètement oxydée. Comme
prévu, la séparation était très efficace puisque le perméat était exempt de fer ou de
manganèse. Par contre, la perméabilité s'est grandement détériorée tout au long de ces
quelques essais passant de 2 m3/m2/h/barà une valeur d'environ 0'5 m3/m2/h/bar. Ni les
rétro-lavages, ni les lavages chimiques en profondeur n'ont permis de retrouver la
pennéabilité initiale de cette membrane. Il semble que les précipités de fer et de
manganèse aient colmaté la membrane de façon permanente. C'est un constat qui va dans
le même sens que les résultats de Bhave (1991) où le lavage chimique des membranes
céramiques utilisées pour enlever les précipités de fer de l'eau n'a permis de récupérer que
40% de la perméabilité initiale.
Devant de tels résultats et connaissant le coût élevé des membranes céramiques, nous nous
sommes tournés vers les membranes polymériques planes. Parce qu'elles sont moins
coûteuses, des coupons différents de membranes pouvaient être utilisés à chaque expérience
et leur configuration plane permettait d'avoir un accès visuel et tactile à la surface de
filtration. De plus, sachant que la perméabilité des membranes propres est plus élevée pour
les membranes polymériques, leur utilisation risquait d'être avantageuse. Restait à savoir si
la séparation serait aussi efficace.
91
En tenant compte des erreurs de mesure, il y a 62% des points qui donnent une perméabilité
propre similaire à celle annoncée par le fabricant. La moyenne des perméabilités est de
15,9 m3/m2/h/baravec un écart-type de 1,9 m3/m2/h./bar.On peut donc dire que les coupons
de membrane sont assez homogènes et respectent la perméabilité avancée par le fabricant.
On aborde dans ce qui suit leur comportement face à I'eau souterraine oxydée.
Les premiers résultats présentés seront ceux des essais réalisés avec l'eau souterraine
naturelle. On verra d'abord l'influence de la vitesse d'écoulement tangentiel, puis celle de
la pression transmembranaire qui conduira à la présentation des résultats de microfiltration
à très basse pression. Ensuite, on p o m comparer les résultats obtenus avec l'eau
souterraine artificielle à différentes concentrations face à ceux obtenus avec l'eau
souterraine naturelIe. Finalement, un aperçu de la qualité du perméat pour tous ces essais
sera donné.
On voit qu'à faible pression, la variation de la vitesse d'écoulement tangentiel n'affecte pas
de façon significative le débit de perméation. La situation est la même à pression élevée où
le débit de perméation n'est pas affecté significativement par le changement de vitesse
d'écoulement tangentiel. Il semble donc, pour la gamme expérimentée, que la vitesse
d'écoulement tangentiel n'ait pas eu d'effet significatif sur la variation de débit de
pméation et donc, sur le colmatage.
O 30 60 90 120 150
Temps (min)
I
Figure 38:
O 30 60
Temps (min)
90 120
lSO
Effet de la pression transmembranaire à vitesse d'écoulement tangentiel
I
I
élevée (MF4 et MF-2) et basse (MF-3 et MF-4) sur la perméabilité
dynamique (à 20°C) pour l'eau souterraine naturelle complètement oxydée
Autre fait à remarquer, une différence de 7 kPa (1 psi) a pression élevée ne semble pas
affecter la pennéabilité dynamique alors qu'une augmentation de quelques kilopascals à
faible pression fait baisser la perméabilité dynamique d'environ 20%. Il semble donc que
la relation entre la pression transmembranaire et le colmatage ne soit pas linkaire et qu'elle
soit plus importante à faible pression. Pour vérifier cette présomption, un essai a été réalisé
à une très basse pression. La valeur de la vitesse d'écoulement tangentiel, puisque son
influence est presque inexistante pour la gamme étudiée, s'est située entre les deux valeurs
précédemment observées.
60 120 180
Temps (min)
Figure 39: Effet d'une très faible pression transmembranaire (MF-5) sur la perméabilité
pour l'eau souterraine naturelle complètement oxydée (à 20°C)
Après avoir fait des essais en mkrofiltration en travaillant à une vitesse de perméation
constante, ces chercheurs en sont arrivés à plusieurs conclusions. D'abord, si la pression
transmernbranaire initiale est sélectionnée correctement, le colmatage de la membrane est
réduit de beaucoup puisque la vitesse critique de perméation n'est pas dépassée. Puis, ils
ont établi que cette valeur de pression transmembranaûe, généralement basse, dépendait
des conditions hydrodynamiques. Finalement, ils suggèrent que le mode d'opération se
fasse préférablement à vitesse de perméation constante plutôt qu'à pression constante.
Ces auteurs ont travaillé en particulier sur la séparation de levure par une membrane de
microfiltration plane à des pressions variant entre 7 et 20 kPa (1 et 3 psi) pour un nombre
de Reynolds variant entre 47 et 1077. Leurs résultats suggèrent une vitesse de perméation
constante lorsque la pression est inférieure à environ 9 kPa (1,3 psi). C'est ce qui se passe
aussi dans l'essai MF-5 où la pression est de 8,4 kPa (1,22 psi) pour un nombre de
Reynolds de 266. ll est difficile par contre de pousser l'interprétation plus loin puisque le
e un élément essentiel
concept est relativement gouveau Si la pression ~ e m b r a n a i r est
pour réduire le colmatage, les auteurs suggèrent que la vitesse de peméation critique soit
aussi dépendant des conditions hydrodynamiques. La compréhension de l'innuence des
conditions hydrodynamiques, et potentiellement d'autres facteurs, sur la vitesse de
p d a t i o n critique reste à explorer davantage. L'étude de cette influence pourrait avoir un
impact important sur l'opération des systèmes de grandeur réelle. II semble que les
résultats obtenus ici abondent dans le même sens montrant la possibilité d'opérer des
systèmes de microfiltration avec un niveau de colmatage extrêmement réduit.
La préparation d'une eau souterraine artificielle prend dors toute son importance et pomait
permettre d'isoler le comportement de certaines variables a h de mieux comprendre ce
concept de vitesse critique de perrnéation. Mais avant d'envisager de telles avenues de
recherche, il serait important de vérifier si le comportement de l'eau souterraine artificielle
face à la microfiltration est comparable à celui de l'eau souterraine naturelle. C'est
précisément l'objet de la prochaine section.
30 60 90 120 150
Temps (min)
3&re 40: Effet de la vitesse d'écoulement tangentiel à faible (hU-6 et MF-8) et haute
pression ~ m e m b r a n a i r e(MF-7 et MF-9) sur le débit de perméation pour
I'eau souterraine artificielle complètement oxydée (à 8OC)
Mais il faut noter qu'il y a aussi m e différence de 7 kPa (1 psi) pour ces deux essais ce qui
ne permet pas d'affirmer hors de tout doute que la diffience de débit de peméation vienne
de la variation de la vitesse d'écoulement tangentiel. D'autres essais auraient été
nécessaires pour pouvoir établir la dépendance directe entre la diminution du débit de
perméation et la vitesse d'écoulement tangentiel dans le cas d'une eau souterraine
artificielle.
Pour ce qui est de la figure 4 1, on voit que la pression transrnembranaire a une très grande
influence sur la perméabilité dynamique et ce résultat est tout à fait concordant avec celui
obtenu avec l'eau souterraine naturelle. Pour vérifier si le phénomène de vitesse critique de
peméation se retrouve ici aussi, un essai à très faible pression transmembranaire a été
réalisé avec l'eau soutenaine artificielle. La figure 42 présente les résultats obtenus en les
comparant avec les essais à pression plus élevée réalisés avec les deux eaux souterraines.
18 7
A MF-6; P=1,61 psi; R d 4 3
- A MF'-7; P=13,8 psi; Re=644
c A X MF-8; P=1,78 psi; Re=96
O 30 60 90 120 150
Temps (min)
15 -
1 I MF-1; P=1,55 psi; Re=44 1
- d F 4 ~ AA A MF-6;P= 1,6 1 psi; Re=443
10 -
-
===..A A A
A A ~ ~
= . . m .
60 120 180
Temps (min)
On voit bien que, de façon générale, les deux eaux souterraifles ont des comportements très
similaires. De façon plus spécifique, on remarque la même tendance à un colmatage
beaucoup plus faible pour les essais a très faible pression. 11 semble donc y avoir le même
phénomène de vitesse critique de perméation qui existe pour l'eau souterraine artincielle.
Bien que ce phénomène soit très intéressant, il est aussi important de pouvoir comparer les
résultats obtenus avec d'autres types de filtration pour savoir comment la microfiltration se
situe en terme de performance. Un des moyens pour établir une telle comparaison est de
présenter les résultats en terme de vitesse de filtration. La figure 43 permet donc de
comparer la performance de la micronltration avec celle de la filtration conventionnelle sur
sable.
1 - =.=m.
- **-*##
. -
* * + t t t * * * * * *
i Filtration lente sur sable
60 120 180
Temps (min)
1
Figure 43 : Comparaison de la microfiltration de l'eau soutemine naturelle (MF- 1,2 et 5)
avec la atration conventionnelle ( A W A , 1990)
On voit que les vitesses de filtration obtenues par la micronltration se situent entre la
filtration rapide sur sable et la filtration lente sur sable. C'est une performance assez
remarquable d'obtenir, pour des membranes de quelques microns d'épaisseur, des vitesses
de filtration comparables à des filtres conventionnels de plusieurs dizaines de centimètres
de profondeur. C'est donc dire que, pour un volume équivalent au filtre à sable, il serait
possible de placer plusieurs dizaines de membranes et de filtrer une quantité d'eau
nettanent supérieure. Certains pas sont déjà h c h i s pour mettre en application, à une
échelle industrielle, la microfiltration d'eau souterraine (Côté et al., 1998). De plus, si on
pouvait amiver à maintenir un débit de perméation qui se situerait sous le flux critique de
perméation, il serait alors possible de réaliser des cycles de filtration plus longs avec les
membranes qu'avec les filtres conventionnels.
Avec des comportements qui se ressemblent beaucoup, Veau souterraine artificielle est
donc une eau qui peut permettre de prédire ou de dkcrire les effets de la variation de
diffërents paramètres sur le comportement de l'eau souterraine naturelle. Pour cette raison,
des essais ont été réalisés avec une eau souterraine artificielle moins concentrée a h de
mesurer l'influence de la concentration sur la perméabilité des membranes dans des
conditions similaires.
Des essais ont été réalisés avec de l'eau souterraine artificielle ayant des concentrations en
fer et en manganèse moins élevées (5 mglL de Fe et 1 mgiL de Mn) correspondant a la
moitié des concentrations utilisées auparavant. Ces essais avaient pour objet de vérifia
l'efficacité de la microfiltration sur des eaux souterraines moins concentrées. La figure 44
permet de comparer la perméabilité dynamique de cette eau moins concentrée avec celle de
Veau souterraine naturelle.
On voit que le comportement de l'eau souterraine artificielle moins concentrée est similaire
à celui de l'eau souterraine naturelie. Toutefois, et il fallait s'y attendre, l'eau moins
concentrée donne une perméabilité dynamique légèrement plus élevée. Par contre, cette
différence s'aîténue lorsque la pression augmente et on peut voir qu'à haute pression, la
perméabilité dynamique est en tout point comparable, peu importe la concentration de l'eau
souterraine. Il est facile de comprendre que Peau souterraine artificielle étant moins
concentrée, il y a moins de particules qui circulent en d a c e de la membrane ce qui
diminue leu. accumulation. Fait à remarquer aussi, la perméabilité dynamique demeure
constante à très faible pression lorsque l'eau souterraine est moins concentrée ce qui vient
renforcer la possibilité d'avoir un seuil critique de flux de pemiéation. La recherche de ce
seuil critique est une voie qu'il serait définitivement intéressant d'explorer dans
l'éventualité de poursuivre les essais à une échelle plus grande.
0 MF-4; P=I5,0psi;Re=l11
V MF-12; P=15,0 psi; R e 4 10
60 120 180
Temps (min)
I
Figure 44: Effet de la concentration en fer et en manganèse sur la perméabilité pour l'eau
souterraine artificielle moins concentrée (MF-1 1, 12 et 13) et comparaison
avec l'eau souterraine naturelle (MF-I,4 et 5) (à 20°C)
Tous ces résultats sont bien intéressants mais ne disent rien sur l'essentiel de ces
expériences. La raison première d'étudier l'oxydation puis la microfiltration est de pouvoir
éliminer le fer et le manganèse de l'eau souterraine. La prochaine section donne un aperçu
de la qualité de l'eau traitée.
Tableau 14: Qualité du pemiéat en tenne de fer et de manganèse dissous lors des essais à
très basse pression avec I'eau souterraine naturelle (MW), l'eau souterraine
artificielle (MF- 10) et l'eau souterraine artificielle moins concentrée (MF-
Total (début)
Dissous (O min)
Dissous (5 min)
Dissous (1 O min)
Dissous (15 min)
Dissous (20 min)
Dissous (25 min)
Dissous (30 min)
Dissous (40 min)
Dissous (50 min)
Dissous (60 min)
Dissous (75 min)
Dissous (90 min)
Dissous (105 min)
Dissous (120 min)
Dissous (135 min)
Dissous (150 min)
Dissous (165 min)
Dissous (180 min)
Dissous (195 min)
Dissous (2 10 min)
Dissous (225 min)
Dissous (240 min)
Total (fin)
D'après les résultats obtenus par l'analyseur de particules, il n'est pas surprenant d'obtenir
de bons résultats de séparation. Pour les valeurs de manganèse qui sont au-dessus de la
recommandation, elles se distribuent de façon assez aléatoire parmi les échantillons
récoltés. II est difficile de savoir si ces valeurs sont le f i t d'une erreur de mesure, de
manipulation ou si elles sont le résultat d'une mauvaise oxydation ou d'un autre
phénomène. A la lumière de ces résultats, on peut néanmoins affirmer que la
microfiltration, précédée par une oxydation complète, peut être très efficace dans
l'enlèvement du fer et du manganèse des eaux souterraines.
On peut faire une demière remarque sur les données présentées au tableau 14 et à l'annexe
VI. Lorsqu'on compare les quantités totales de fer et de manganèse au début et à la fin de
chaque essai, on voit que la concentration dans l'alimentation en début et en fin d'essai a
varié. Bien que des précautions aient été prises pour recirculer le perméat et le retentat
(exception faite des échantillons prélevés), il était très ciiffide de garder la concentration de
l'alimentation constante. Les précipités ayant tendance à se coller sur les parois du
réservoir, des conduites et de la membrane,on ne pouvait é v i t a une telle diminution. Cette
constatation ne remet pas en cause les diffërentes interprétations énoncées antérieurement
mais demande qu'on s'y attarde pour la poursuite de la recherche. Bien que l'alimentation
en cuvée, telle que pratiquée dans les différents essais, demande moins d'eau et moins de
surveil1ance, l'alimentation en continu est plus représentative de la réalité et pourrait
permettre d'éviter cette diminution de la concentration en fer et en manganèse dans le
temps.
Ceci met fin à l'ensemble de la présentation des résultats, tant au niveau de l'oxydation, de
la caractérisation des précipités que de Ia microfiltration. Bien que satisfaisants dans leur
ensemble, ces résultats ouvrent la porte sur de nombreuses avenues de recherche. C'est
pourquoi le prochain chapitre pexmet de faire un retour global sur le présent projet et
fournit des recommandations a h de guider la réalisation de projets sur l'enlèvement du fer
et du manganèse des eaux souterraines par oxydation et microfiltration.
CONCLUSION
Ce dernier chapitre se veut un bref retour sur I'ensemble des résultats présentés dans ce
mémoire en revenant sur chacun des objectifs spécifiques présentés à la section 1.4.
L'énoncé de certaines suggestions sur la poursuite éventuelle de projets de recherche dans
ce domaine marquera la £indu présent mémoire.
Dans l'ensemble, l'étape d'oxydation demeure la plus importante du procédé, qu'elle soit
suivie par une filtration conventionnel1e ou par une microfiltration. Le travail de séparation
ne peut se faire que si l'oxydation a été efficace.
Une fois l'oxydation complétée, le troisième objectif avait pour objet de déterminer les
caractéristiques des précipités de fer et de manganèse formés. La composition des
précipités n'a été étudiée que superficiellement et il n'en est ressorti aucun résultat digne de
mention. Par contre, la grosseur des particules formées lors de l'oxydation a été étudiée
avec plus d'énergie afin de pouvoir apprécier le potentiel de la microfiltration pour la
séparation de ces particules. Les résultats obtenus, pour différentes séquences d'oxydation,
ont permis de situer le diamètre des précipités de fer et de manganèse dans une gamme
comprise entre 1 et 40 pm. D'après ces résultats, la microfiltration par membrane s'est alors
avéré un procédé très efficace à condition de choisir judicieusement le type et la porosité de
la membrane.
L'étude des conditions d'opération pour les membranes polymériques a permis de mettre en
relief I'importance de la pression sur le processus de colmatage. Dans les gammes
étudiées, la variation de la pression a eu un impact très important sur la perméabilité des
membranes alors que le changement de vitesse d'écoulement tangentiel ne semble pas avoir
eu le même genre d'impact. Il est important toutefois de mentionner que la vitesse
d'écoulement tangentiel est demeurée en régime laminaire dans tous les essais. L'étude de
la pression a aussi permis de soulever l'existence possible d'un seuil critique de pression
en-deça duquel le colmatage est inexistant ou très faible. Si des essais plus longs et à plus
grande échelle étaient réalisés, l'existence d'un tel seuil permettrait de prolonger
&ornément les cycles de microfiltration. La microfiltration deviendrait alors une
technologie très attrayante d'autant plus que les vitesses de filtration obtenues à très basse
pression se compare tout à fait avec celles qu'on obtient dans les filtres à sable lent.
De façon générale, les résultats qui ressortent de cette etude permettent très certainement
d'envisager l'utilisation de la microfiltration dans la production d'eau potable à partir de
sources souterraines chargées en fer et en manganèse. L'eau soutenaine naturelle étudiée
ici étant particulièrement chargée, les bons résultats obtenus sont d'autant plus intéressants
qu'ils laissent présager d'excellentes performances avec des eaux moins chargées.
Finalement, il serait intéressant de recommencer ces essais avec des membranes céramiques
a f b de vérifier leur vrai potentiel. Certains résultats présentés par Bhave (1991) permettent
de penser que ces membranes peuvent être efficaces pour I'enlèvement du fer et du
manganèse. Mais il semble qu'une pression transmembranaire élevée jumelée à l'affinité
des précipités de fer pour les membranes provoquent un colmatage difficilement réversible
ce qui diminue I'attrait pour ce genre de membrane. Une modification des propriétés de
surface des membranes céramiques associée à la baisse de la pression transmembranaire
pourraient faciliter le passage de ce type de membrane à la production d'eau potable à partir
de sources souterraines.
American Public Health Association (APHA); 'Standard Methods for the Examination of
Water and Wastewater' ; 17' Édition; 1989.
American Water Works Association (AWWA); 'Water Quaiity and Treatment'; McGraw-
Hil1, New-York; 1990; 1194 p.
Anderson, L.A. and pullin, LA.; 'Restncted Transport in Small Pores'; Biophyscal
Journal; Vol. 14, 1974, pp. 130-150.
Balek, V. and Subrt, J.; 'Themial Behavior of Iron (III) Oxide Hydroxides'; Pure & Appl.
Chem.; Vol. 67, 1995, pp. 1839-1842.
Benefield, L.D., Judkins, J.F. and Weand, B.L.; 'Process Chemistry for Water and
Wastewater Treament'; Prentice-Hall, New-Jersey; 1982; 510 p.
Bergel, J.-Y. et Mouchet, P.; ' É ~ a t i o ndu fer et du manganèse par voie biologique:
étude de cas concrets'; Compte-rendu du 1asymposium intemational sur le traitement des
eaux usées et du 7e atelier sur l 'eaupotable, AQTE; Montréal, Québec; 1995; pp. 320-341.
Bourdon, F., Bourbigot, M.-M. et Faivre, M.; 'Micronltration tangentielle des eaux
souterraines d'origine karstique; L 'eau, l 'industrieJles nuisances; No. 121, 1988; pp. 35-
41.
Carlson, L. and Schwertrnann, U.; 'Iron and Manganese Oxides in Finnish Groun Water
Treament Plants'; Water Resources; Vol. 21, No. 2; 1987, pp. 165-170.
Cleasby, J.L.; 'Iron and Manganese Removal - A Case Study'; Journal of the American
Water W o r hAssociation; Vol. 67; 1975, pp. 147-149.
Côté, P., Mourato, D., GUngerich, C., Russell, J. et Houghton, E.; 'lmmersed Membrane
Filtration for the Production of Drinking Water: Case Studies'; Presented at ISWA
Conference ''Membranes in Drinking mid IndustriaZ W ~ t eProduction
r >
Amsterdam, Pays-
Bas;1998; 9 p.
Croll, B.T. and Squires, R; '«EXXCHANGE » Dynamic Membrane Process for the
Removal of Iron, Manganese, Pesticides and Nitrate fiom Water'; Proceedings of
Membrane Technologies in the Wuter Indz~sny,A W A ; 1993, pp. 553-567.
Cross, R A , Goodrich, J.A. and Libby, D.R-; 'Ultrafiltration Treatment of DNilaSg Water
for S m d Communities: Demonstration Plant Experience and System Design Optimization
(abstract only)'; 8th Annual Meeting of the North Americm Membrane Society; Ottawa,
Canada; May 1996; p. 138.
Desjardins, R.; 'Le traitement des eaux'; École Polytechnique de Montréal, Québec; 1988;
304 p.
-
Environnement Canada; 'Les eaux souterraines trésors cachés de la nature'; Division
Conservation et Protection, Fiche d'information n05, 1990.
Field, R.W., Wu, D., Howell, J.A. and Gupta, B.B.; 'Critical Flux Concept for
Microfiltration Fouling'; Journal of Membrane Science; Vol. 100, 1995, pp. 259-272.
Ghosh, M.M., O'Connor, J.T. and Elgelbrecht, R.S.; 'Precipitation of Iron in Aerated
Ground Water'; Journal of the Sanitary Engineering Division, ASCE; Vol. 92, 1966, pp.
199-213.
Gouvernement du Québec; 'Règlement sur la qualité: de l'eau potable'; L.R.Q., 4-2, 1984.
Hart,G.K., and Messner, S.M.; 'Iron Removal at the Corkscrew Water Treatment Plant
Using Nanofiltration Membranes'; Proceedings of Membrane Technologies in the Wuter
Indusb-y, A W A ; Orlando, Fforida; 1991, pp. 139-14%
Henry, J.G. and Heinke, G.W.; 'Environmental Science and Engineering'; Prentice-Hall,
New-Jersey; 1989; 728 p.
Knocke, W.R., Ocdano, S. and Hungate, R.; 'Removal of SoIubIe Manganese fkom Water
by Oxide-Coated Filter Media'; AWWA Research Foundation, USA; 1WOb; 116 p.
Kolodii, Y.V., Badekha, V.P., Kucheruk, D.D. and Pnshchep, N.N.; 'Ultrafiltration
Treatment of Ground Water to Remove Mn (II) ans Fe 0';
Khimiya TeRhnologSa Vu&;
Vol. 10, No. 2; 1988; pp. 165-166.
Lessard, C, Ellis, D., Bouchard, C. et Sérodes, J.; 'Enlèvement du fer et du manganèse des
eaux souterraines: Étude du cas de la Ville de Sainte-Mariey;Rapport de recherche du
Département de Génie civil de l'Université Laval, Ville de Sainte-Marie, Québec, Canada;
Décembre 1998.
Mayer, T.D. and Jarrell, W.M.; 'Formation and Stability of Iron (II) Oxidation Products
under Nahual Concentrations of Dissolved Silica'; Water Resources; Vol. 30, 1996, pp.
1208-1214.
Middleton, M.M. and Hendashaw, W.K; 'Corkscrew WTP - Iron Removal by Membrane
Sofiening'; Proceedings of the 1995 Membrane Tecchnolog~Conference, A W A ; Reno,
Nevada; 1995, pp. 699-7 10.
Morin, O.J.; 'Membrane Plants in North America'; Journal of the Americm Water Works
Association; Vol. 86, no. 12; 1994, pp. 42-54.
Mourato, D. and Smith, C.; 'Treatment of Drinking Water Supplies Using Membrane
Technology';Compte-rendu, 6e arelier sur 2 'eaupotuble, AQTE; Montréal; 1994; 705-7 16.
Mourato, D.,Benson, M., et Carscadden, G.; 'The Role of Particle Count Analysers as an
On-line Integrity Tool for Immersed Membrane Plants'; Presented the AWWA
Conference; Dallas, Texas; 1998; 13 p.
Olson, L.L. and Twardowski, C.JJr.; T&03vs Fe(OH)3 Precipitation in Water Treatment
Plants'; Journal of the American Water Works Association; Vol. 67,1975, pp. 150-153.
Pankow, J.F. and Morgan, J.J.; 'Kinetics for the Aquatic Environment'; Environmental
Sciences and Technologies; Vol. 15, No. 11; 1981, p. 1306.
Robinson, R.B., Demirel, T. and Baumann, E.R.; 'Identity and Character of lion
Precipitates'; J o m a l of the Environmental Engineering Division, ASCE; Vol. 107, 1981,
pp. 1211-2227.
Rustad, J R, Felmy, A.R. and Hay, B.P.; 'Molecular Statics Calculations for bon Oxide
and Oxyhydroxide minerais: Toward a Flexible Mode1 of the Reactive Mineral-Water
Interface'; Geochimica et Cosrnochimica Acta; Vol. 60, 1996, pp. 1553-1562.
Sendak, P.E. and Morselli, M.F.; 'Reverse Osmosis in the Production of Maple Syrup';
Forest Products Journal; Vol. 34, No. 78, 1984; p. 57-
Sema, C., Moulin, P., Aptel, P. and Clifion, M.; 'Dead-end Ultrafiltration in Drinking
Water Treatment: Case Studies and Influence of Module Design (abstract only)'; 8th
Annual Meeting of the North American Membrane Society; Ottawa, Canada; M a y 1996;
p.136.
Snoeyink, V.L. and Jenkins, D.; 'Water Chernistry'; John Wiley & Sons, New-York; 1980;
463 p.
Sourirajan, S. and Matsuura, T.; 'Reverse Osmosis & Ultrafiltration Process Principles';
Publication no 24188 du Conseil National de Recherches du Canada, Division de chimie;
Ottawa, Canada; 1985; 11 13 p.
Stumm, W. and Lee, G.F.; 'Oxygenation of Ferrous Iron'; I'ustriaI and Engineering
Chemis~;VOL53, 196 1, pp. 143-146.
Stumm, W. and Morgan, J.J.; 'Aquatic Chernistry'; 3rd Edition, Wiley-Interscience, New-
York; 1996;1022 p.
Sung, W., discussion of 'Identiîy and Character of Iron Precipitates' by R. B. Robinson, T.
Demirel and E. R. Bauman.; Journal of the Emtironmental Engineering Division, A S C .
Vol. 109, 1983, pp. 269-274.
Sung, W- and Forbes, E.J.; 'Some Considerations on Iron Removal'; JowmZ of the
Emironmental Engineering Division, A S C . Vol. 1 10, 1984, pp. 1048- 1O6 1.
Sung, W. and Morgan, J.J.; 'Kinetics and Product of Ferrous Iron Oxygenation in Aqueous
Systems' ;Environmental Science and Technology; Vol. 14, 1980, pp. 56 1-568.
Tessier, A., Fortin, D., Belzile, N., Devitre, R.R and Leppard, G.G.; 'Meta1 Sorption to
Diagenetic Iron and Manganese Oxyhydroxides and Associated Organic Matter: Narrowing
the Gap between Field and Labomtory Measurements'; Geochimica et Cosmochimica Acta;
Vol. 60, 1996, pp. 387404.
Volchek, K., Keller, L. and Whittaker, H.;'Removal of Metal Ions fkom Groudwater by
Polymer Binding and Membrane Separation'; Proceedings of the 85th Annual Meeting of
the Air and Waste Management Association; Kansas City, Missouri, USA; June 1992, pp.
2-10.
Wiesner, M.R., Clark, M.M. and Mallevialle, J.; 'Membrane Filtration of Coagulated
Suspensions'; Journal of Environmental Eng»ieering, Vol. 1 15, No. 1, 1989, pp. 20-40.
ANNEXE 1: Cinétique théorique d'oxydation du fer par l'oxygène de
Pair et le permanganate de potassium
L'équation de la cinétique théorique de l'oxygénation du fer peut s'écrire de la façon
suivante (Stumm et Lee, 1961):
[Al - 11
où k est la constante de réaction avec des unités de M~atm-' et min-', [Om est la
concentration des ions hydroxydes en M, Poz est la pression partielle de l'oxygène en
atmosphère et @?e27 est la concentration des ions ferreux en M. Si on considère comme
constants la pression partielle en oxygène dissous et le pH, l'équation [Al. 11 devient une
équation du premier ordre qui peut s'écrire (Sung et Morgan, 1980):
[Al .2]
où kl = ~ [ O H ~ ~ avec
POZ des unités de min1.En intégrant l'équation [Al -21, on trouve que
(Sung et Morgan, 1 980):
Dans ces équations, k, et par extension kl, est une constante qui dépend de la température,
de la force ionique et de l'alcalinité (Sung et Morgan, 1980). Dans le cas qui prévaut et
pour les calculs subséquents, on considérera que la force ionique et l'alcalinité sont
constantes et que ces caractéristiques sont à peu près les mêmes pour l'eau de Sainte-Marie
et l'eau artificielle (voir chapitre 3). En utilisant I'équation [A1.6], il est possible de
calculer le temps requis pour I'oxydation complète du fer par l'oxygène, c'est-à-dire pour
que la quantité de fer dissous soit inférieure à 0,3 mg/L. Le tableau A l donne les
différentes valeurs de k selon la température- il est à remarquer qu'on accélère la cinétique
d'oxygénation du fer d'environ 10 fois lorsqu'on augmmte la température de 15°C (Stumm
et Lee, 1961). La valeur de k qui sera utilisée sera de 2,5*10'~A l 2 atm" min-', soit 10 fois
moins que sa valeur à 25OC parce que les essais se feront à une température de 10°C.
Tableau Al: Valeurs de la constante cinétique théorique 'k' pour l'oxygénation du fer
selon la température
Dans le cas où le permanganate de potassium sera utilisé seul, les essais réalisés par
d'autres auteurs (Knocke et al., 1990a) montrent que la réaction est presque instantanée
(<0,1 s) et ce, dans des conditions beaucoup plus difficiles (T = 2OC; pH = 5'5; pe2+la= 2,0
m a ) que celles qui seront utilisées dans cette étude. Dans la poursuite de cette étude, le
temps d'oxydation du fer par le permanganate de potassium sera considéré à toutes fins
pratiques c o m m e inférieur à 1 seconde.
0,2 atm)
I 1
Figure A 2 Variation de la cinétique de l'oxygénation du fer selon le pH (T=lO°C,Po2 =
0,2 atm)
ANNEXE II: Cinétique théorique d'oxydation du manganèse par
différents oxydants
Dans leur ouvrage traitant des oxydants utilisés pour l'oxydation du fer et du manganèse,
Knocke et al. (1990a)en ont modélisé la cinétique. Pour le manganèse, ils se sont basés sur
les travaux de Pankow et Morgan (1981) qui ont démit la conversion du manganèse soluble
Mn@) en manganèse oxydé Mn(IV) comme un processus qui implique à la fois, soit une
oxydation directe, soit une adsorption du Mn@) sur du manganèse solide suivie d'une
oxydation. La figure suivante illustre ces deux possibilités:
Pour modéliser ces réactions d'oxydation, Knocke et al. (1WOa) ont écrit la réaction du
taux d'enlèvement du manganèse de la façon suivante:
Avec la réaction [A2.2], la relation dans le temps entre le pH, la quantité de manganèse
solide produite W U z ] , la quantité d'oxydant restant [OX]et la quantité de manganèse
soluble restante w2+J
s'établit comme suit:
quantité initiale nulle de w O x r d 7 on peut placer l'équation [A241 et [A251 dans [A2.1]
ce qui donne:
[ M . 1 O]
Et en plaçant les égalités [A2.7], rA2.81, [A2.9] et rA2.101 dans EA2.61 on obtient:
[ M . 121
Comme on peut constater, l'équation [A2151reste assez complexe à résoudre du fait qu'il
reste trois paramètres à fixer soit les valeurs de kl,k2 et 'CI. De plus, lorsqu'on veut
modéliser les résultats à une température autre que 2S°C,il faut modifier les valeurs de k1
et kz en faisant intervenir deux autres paramètres (el et e2 respectivement). Les résultats
obtenus par Knocke et al. (1990a) sont illustrés aux figures A4 et A5. On voit que les
temps de réactions augmentent lorsque la température passe de 25°C à 7OC mais ils restent
bien en dessous de 1 minute pour des pH supérieurs à 7,O.
En considérant encore une fois que les paramètres 'a' et 'b' ont une valeur de 1, que le pH
demeure constant et que l'équation [A251 est toujours valide, on trouve que:
Tableau A2: Valeurs des paramètres pour résoudre les équations [A.2.15], [ M .181 et
[M.1 91
Source a b c kl k2 0I %
KnockeetaLI990a 1 1 1,12 5,26x1017 8,0x10~ 0,046 0,131
Présente étude 1 1 1,12 4,08x10'~ - 0,136 -
- -+- Knocke et al 1990a
-
- Intégration
6 9
secondes
--- Intégration
-I.Knocke al. 1990a
et
15
secondes
I 1
1 Date I
Figure A6: Courbe de calibrage de la sonde de pH en fonction du temps
Pour la sonde de potentiel redox, les résultats sont un peu moins concluants comme en fait
foi la figure A7. Ces courbes ont été obtenues grâce à des solutions étalons préparées en
laboratoire. Les combes de cette figure qui correspondent à deux étalons différents suivent
toujours les mêmes fluctuations ce qui indiquent que la sonde de potentiel redox varie dans
le même sens pour les deux étalons. Comme l'écart entre ces deux étalons demeure
sensiblement constant mgne grasse, figure A7), on peut dire que les valeurs données par la
sonde de potentiel redox sont fiables d'un point de vue relatif Par contre, les valeurs
données par la sonde sont loin de la valeur théorique prévue par les étalons et dans ce cas,
elles ne sont pas exactes. En terme pratique, les valeurs données par la sonde de potentiel
redox pourront être comparées entre elles afin de déterminer une tendance mais il ne sera
pas possible de détemiiner la valeur exacte du potentiel redox.
Pour ce qui est de la température, la sonde du pH-mètre a été comparée avec celle du bain à
température contmlée (voir l'annexe III.2). Les deux sondes donnaient la même
température à O,l°C près entre 4OC et 2S°C. Pour cette raison, l'erreur de lecture sur la
température sera considérée égale à 0,1OC.
Lors des diffkents essais, une sonde a Accuphast )) de la compagnie Fisher Scientific (#13-
620-287) p o u le pH et une sonde a combination redox electrode )> de la compagnie Onon
(#967800) pour le potentiel redox ont été uutilisées. Pour faire les mesures, les sondes
devaient tremper dans le liquide pendant quelques secondes afin que les lechues se
stabilisent. Une agitation lente était maintenue pendant les lectures. Lorsqu'on mesurait le
pH et le potentiel redox sur des échantillons prélevés, le volume devait être suffisant pour
immerger le tiers inférieur des sondes et une agitation manuelle était appliquée. Pour des
mesures en continue, les sondes étaient plongées au trois-quarts dans un réservoir et une
agitation était assurée. Ceîte agitation provenait soit d'une barre magnétique pour les
réactions en bécher (voir section 3.2)' soit de l'agitateur de l'analyseur de particule (voir
section 3.4.2)' soit de l'aération dans le réservoir pendant la microfiltration (voir section
3S.2).
Il est bien facile de comprendre que lors du calibrage, les étalons de pH 4, 7 et 10 donnent
toujours 4, 7 et 10. Par contre' les lectures en << mv )> ne sont pas toujours constantes. Le
tableau A3 donne les valeurs des étalons de pH 4, 7 et IO en mv )> lors des différentes
séances de calibrage et ce sont ces valeurs qui sont représentées à la figure A6.
Tableau A3: Valeurs des étalons de pH 4,7 et 10 (mv)selon la date de caliibrage
Date pH 101 Date
96/11/14 z&, 1 97/02/2 1
96/11/15 -146,8 97/02/24
9611 1/25 -149,3 97/02/26
96/11/26 -149,7 97/03/05
96/11/27 -1 S0,4 97/03/12
96/11/28 - 152,3 97/07/07
96/11/29 -151,3 97/07/08
96/ 1 2/02 - 153,3 97/07/15
9ï/O 1/O9 -i52,8 97/07/16
97/01/14 -151,4 97/07/17
97/02/05 -148,7 97/07/18
97/02/07 - 153,9 97/07/22
97/02/1O -148,9
Le calcul de l'erreur sur les lectures de pH s'est fait de façon successive en deux étapes
identiques. La moyenne est d'abord calculée pour chaque étalon et la valeur maximale et
minimale est identifiée. L'écart-type est ensuite calculé pour déterminer s'il n'y a pas des
valeurs qui sont statistiquement trop différentes de la moyenne (au-delà de 3 fois l'écart-
type). Ces valeurs, identifiées en gris dans le tableau A3, sont ensuite éliminées des
calculs. Ces écarts peuvent être expliqués par une mauvaise manipulation, des étalons
défraîchis, une solution inadéquate dans la sonde ou toute autre erreur qui peut s'être
glissée dans le calibrage. Le tableau A4 donne les valeurs trouvées dans cette première
étape.
La même procédure est reprise une dewciéme fois avec le calcul de la moyenne, de la
valeur maxirnde et minimale ainsi que de l'écart-me. Le tableau A5 donne les valeurs
aouvées dans cette deuxième étape. Notez la différence substantielle entre les valeurs
d'écart-type pour chaque étalon. L'écart entre la moyenne et la valeur maximale et
minimale peut alors être déterminé.
Tableau A4: Première étape du calcul de l'erreur de mesure sur la sonde de pH (mv)
Tableau AS: Deuxième étape du calcul de I'meur de mesure sur la sonde de pH (mv)
p H 4 pH7
Max 193,7 17,9
Min 183,8 13,8
Moyenne 189,O 15,4
Écart-type 1,6537 0,6874
Écart moyenne - valeur minimale 5,2 1 l,6O
Écart moyenne - valeur maximale 4,69 2,50
Écart maximal 6,46
L'erreur de mesure de pH sera donc le maximum des écarts calculés, c'est-à-dire de 6'46
mv. Pour établir l'équivalence entre l'erreur en mv >> et l'emeur en unité de pH, on doit se
rappeller que la relation entre le pH et la lecture en mv est linéaire et iI faut considérer que
le pH est en fait la valeur négative du logarithme de la concentration en ion hydrogéne
(m).On peut donc exprimer l'équivalence suivante:
est à remarquer que les valeurs lues ont tendance à être inférieures à la valeur minimale
pemiise par les étalons. Pour cette raison, on ne peut pas considérer les valeurs lues comme
& n t exactes puisqu'elles s'éloignent de l'écart permis par les étalons. Par contre' les
valeurs lues demeurent fiables pour deux raisons. La première raison est que les lectcres
sont relativement stables dans le temps car l'écart entre la plus petite et la pIus grande
valeur lue est du même ordre de grandeur que l'écart de précision des étalons. La
deuxième raison qui justifie la fiabilité des lectures est que les deux étalons varient toujours
dans le même sens comme en témoigne la ligne grasse de la figure A7.
132
Tableau A6: Valeurs des étalons de potentiel redox (mv) selon la date de calibrage
r-
Date Date
96111/14
96111/15
96111/25
96111/26
96111/27
9611 1/28
96/11/29
96112/02
97101/09
97/01/14
97/02/05
97/02/07
97/O2/1 0
Dans l'interprétation des résultats, les valeurs de potentiel redox permettront de décrire une
tendance mais il ne sera pas possible de déterminer les valeurs réelles à cause de l'écart
entre les valeurs lues et les valeurs thbriques des étalons. L'erreur sur la mesure du
potentiel redox devra être interprétée de la même façon, c'est-à-dire qu'elle permettra de
savoir si les tendances sont différentes. A la lumière de ce qui a été fait pour la sonde de
pH, une première moyenne avec l'écart-type correspondant a été calculée pour la sonde de
potentiel redox. Le tableau A7 donne les résultats obtenus.
Tableau A7: Première étape du calcul de l'erreur de mesure sur la sonde de potentiel
redox (mv)
200-275 455-495
Max 212 491
Min 153 433
Moyenne 177,48 451 ,56
Écart-type 8,8734 8,6026
Écart-type*3 26,62 25,808
Comme pour le calcul d'erreur de la sonde de pH, les valeurs se trouvant au-delà de 3 fois
l'écart-type ont été éliminées des calculs (cases grises dans le tableau A6). La procédure a
133
été reprise une deuxième fois et les résultats sont montrés au tableau A8.
Tableau A8: Deuxième étape du calcul de l'eneur de mesure sur la sonde de potentiel
redox (mv)
Max
Min
Moyenne
Écart-type
Écart moyenne - valeur minimale
-
Écart moyenne valeur maximale
Écart maximal
Notez encore une fois la différence entre les valeurs d'écar-type dans les tableaux A7 et A8
pour chaque étalon. Pour déterminer l'errew de mesure pour la sonde de potentiel redox,
on prend l'écart maximal entre la moyenne et les valeurs extrêmes pour chaque étalon.
Pour le reste de l'étude, cette erreur sen considérée comme étant égale à 24 mv et c'est
cette erreur qui est représentée à la figure A7.
Pour mesurer la teneur en oxygène dissous dans I'eau lors du barbotage à l'air et au
C02/N2,c'est I'oxythermomètre modèle 58 de la compagnie YS1 qui a servi. C'est un
appareil qui est simple d'utilisation et la sonde d'oxygène dissous est munie d'une sonde de
température permettant d'ajuster les lectures selon la température de l'eau. Les valeurs
d'oxygène dissous peuvent être lues en a m g L D ou en « % ». Pour le calibrage, la sonde
était maintenue dans une atmosphére à 100% d'humidité à l'aide d'un linge mouillé au fond
d'un récipient s'ajustant à la sonde. La membrane ainsi que le liquide entourant la sonde
ont été changés à un intervalle maximal de deux semaines. Pour la prise de mesures, la
sonde était immergée dans le liquide avec un certain angle afin d'éviter que les bulles ne
restent collées à la surface de la sonde. Les valeurs étaient prises manuellement à des
temps connus-
m.3.2 Erreur de mesure pour la sonde d'oxygène dismus
Le calcul de 1'erreu.r pour la sonde d'oxygène dissous se fait de façon différente puisqu'il
n'y a pas d'étalons qui ont été utilisés. L'appareil peut lire jusqu'au centième lorsque la
lecture se fait en << mg/L D. La compagnie a déterminé que la précision de la sonde était de
H,03 mg/L avec l'appareil utilisé. La méthode de calibrage est une de celles recommandée
par le fabriquant qui spécifie que la valeur d'oxygène dissous donnée est automatiquement
compensée en température grâce à la sonde de température qui est jointe à celle d'oxygène
dissous. Pour les besoins de cette étude, l'erreur sur les mesures d'oxygène dissous sera
considérée comme étant égale à 0,03rnglL.
Il est vrai que les conditions d'oxydation ne sont pas les mêmes que celles présentées par
Robinson et al.. (1981). De plus, il faut tenir compte qu'il n'y a pas que du fer qui a
précipité lors de cette oxydation. Mais il est clair que les deux appareils indiquent la même
tendance et se situe exactement dans le même ordre de grandeur, c'est-à-dire entre 1 et 10
Pm*
-Maivem 1
+Mahem 2
--Mahrern 3
++Spectrex 1
-*- Spectrex 2
0,lO 1900
Diamètre des p
I I
Figure A8: Comparaison entre les deux appareils d'identification des particules (Malvem
et Spectrex) pour un essai en particulier
De façon plus stricte, la précision de l'analyseur de particule a pu être vérifiée grâce à des
étalons calibrés. Fabriqués par la compagnie Duke Scientific Corporation, les deux étalons
utilisés sont composés de sphères de polystyrène d'une densité de 1'05. Le premier étalon
a des sphères d'un diamètre de 0,486&Uy005prn et le deuxième, de 50,4&1,0 Fm. La figure
A9 donne les résultats du passage de ces deux étalons sur I'analyseur de particule.
En considérant les résultats de la figure AS, l'étalon de 0,486 pn est plus intéressant. Les
valeurs moyennes trouvées avec I'analyseur de particule sont de 0,483kOY039p m et de
54,3+5,5 Pm. L'incertitude est plus grande sur l'analyseur de particule que sur les étalons
calibrés et on pourra considérer une erreur de 8% sur les résdbts obtenus par I'analyseur
de particules. Cette erreur est illustrée sur la figure A8.
Sauf dans le cas du perméat, les échantillons étaient prélevés manuellement avec une
seringue de 60 ml préalablement lavée et rincée. Une fois dans la seringue, la moitié de
l'échantillon était immédiatement Wé avant d'être placé dans une bouteille préalablement
identifiée. Un nouveau filtre de 0'45 p m (SUPOR~450 de la compagnie Gelmansciences
en polyéthersulfone) était placé à chaque filtration dans un support pouvant s'adapter à la
seringue et la moitié de l'échantillon était poussé à travers le nItre. Cette quantité filtrée
servait à quanser la portion soluble de fer et de manganèse dans l'échantillon. Le reste
de l'échantillon était alors versé dans une autre bouteille pour quantifia la totalité du fer et
du manganèse (soluble et particulaire). Dans le cas du peméat des essais de
microfiltration, l'échantillon était consenré comme tel, sans fltration, pour quantifier la
totalité du fer et du manganèse qui était passé à travers la membrane. Toutes les bouteilles
étaient dors placées au réfrigérateur en attendant d'être acidifiées.
A la fin de chaque journée, ou le plus rapidement possible après l'essai, les bouteilles
étaient acidifiées. Une dizaine de gouttes d'acide nitrique concentré par portion de 30 ml
étaient ajoutées à chaque bouteille pour diminuer le pH à une valeur inférieure à 2,O et ainsi
remettre le fer et le manganèse en solution. Cette quantité était suffisante pour acidifier les
échantillons et assez petite pour être négligée dans le calcul de la concentration des
échantillons. Les bouteilles étaient alors conservées a température de la pièce jusqu'au
moment où elles seraient analysées. Un maximum de 5 jours s'écoulait entre
l'échantillonnage et I'analyse sur l'appareil de spectrométrie à absorption atomique.
Pour chaque échantillon, le résultat obtenu était la moyenne de 10 lectures espacées de 0,l
seconde. L'écart-type pour chaque échantillon était noté et c'est le plus grand écart-type de
tous les échantillons qui a servi à déterminer l'erreur sur la mesure pour chaque métal.
Pour le fer, l'erreur est de 0'25 mg/L pow les concentrations supérieues à 5'0 mg/L et elle
est de 0,08 mg/L pour l a concentrations inférieures à 5,O m g L Pour le manganèse,
l'erreur est de 0,03m a pour toutes les concentrations.
Pour le traitement des données, l'analyse des résultats et la rédaction du présent mémoire,
un ordinateur compatible IBM a été utilisé. L'ordinateur a un processeur de type 486DX4
de 100 Mhz avec 40 Megs de mémoire vive et un disque dur de 500 Megs. Le logiciel
d'exploitation est WINDOWS 3.1 de Microsofi et les principaux logiciels qui ont été
utilisés sont les suivants: WORD 6.0 de Microsoft, EXCEL 5.0 de Microsoft, GRAPHER
1.22 de Golden Software ainsi que CorelDRAW! 5.0 de la Corel Corporation. Il est inutile
de présenter ces logiciels, ceux et celles qui veulent plus de renseignements peuvent
consulter les livres de références de ces logiciels disponibles en bibliothèque ou sur le
réseau INTERNET.
ANNEXE IV: Mode de préparation de l'eau souterraine artificielle
W.1 Produits utilisés et mode de préparation de Peau souterraine artificielle
Les essais réalisés par Knocke et al. (1990a) ont servi de base a la préparation de l'eau
souterraine artificielle. Le tableau A9 donne un aperçu des différentes solutions nécessaires
à la préparation de cette eau
Produits
Eau déionîsée
I Solvant de base
Concentration
requise
-
Quantité
requise
complété à 1 litre
Sulfate de sodium (Na2S04) 0'1 M 35,s mg/L 2,5 ml
Chlorure de calcium (CaC12) O,i M 200 mu& 18 d
Bicarbonate de sodium (N&C03) 0,l M 176 mg/L 21 d
Solution de fer 1000 mg/L 10 mg/L 10 ml
Solution de manganèse 1000 m a 2 mg/L 2ml
Le barbotage gazeux au C02/Nz est rendu nécessaire afin de reproduire les conditions
naturelles de l'eau souterraine. La section suivante illustre les équilibres physico-
chimiques qui ont mené au calcul de la concentration de gaz carbonique nécessaire à la
simulation de l'eau souterraine artificielle ou à la conservation des caractéristiques de base
de 1'eau souterraine naturelle.
La valeur de la concentration de COz peut être déterminée par l'équation [A4.1]. Même en
sachant que l'eau souterraine n'est pas nécessairement à l'équilibre, l'existence de cet
équilibre doit être présumée afin de déterminer la concentration de gaz carbonique à f&e
barboter dans l'eau souterraine artificielle. De plus, l'équilibre décrit par l'équation [A4.1]
dépend du pH (équation [A4.5]),de l'alcalinité (équations LA4.21 et LA4.31) ainsi que du
calcium présent dans l'eau (équation [A4.4]). Ces équilibres chimiques sont reliés par des
constantes d'équilibre qui prennent les valeurs suivantes à 2S°C menefield et al., 1982
ainsi que Snimm et Morgan, 1996):
Les valeurs de « K » des équations précédentes sont des constantes d'équilibre
thermodynamiques en autant que le milieu se comporte de façon idéale à une température
de 2S°C. Les eaux souterraines naturelles ne sont certes pas en équili'bre et Leur
température tourne autour de 8OC. Pour adapter les valeurs de « K » afin d'obtenir une
constante d'équilibre apparente, on doit d'abord corriger en terme de température puis en
tenne de force ionique menefield et al., 1982). Pour corriger les valeurs de « K » en terme
de température, les équations rA4.61 à rA4.101 sont remplacées par les suivantes (Stumm et
Morgan, 1996):
-
Log KH = 108,3865 + 0,01985076*1 6919,53/T- 40,45154*logT + 6 6 9 3 6 5 / ~ ~
CA4.111
L.
Dans les précédentes équations, la valeur de << T » est la température en degré Kelvin (dans
ce cas-ci, 8°C = 281°K). On peut maintenant appliquer la correction des valeurs de « K f i
pour tenir compte de la force ionique de la solution. Pou. ce faire, il faut considérer le
coefficient d'activité (y, pour les ions monovalents et yd pour les ions bivalents) qui est un
facteur de proportionnalité reliant la concentration analytique à l'activité ionique. En
reprenant les équations [A453 à 1A4.101,on peut ajuster les concentrations analytiques en
fonction des coefficients d'activités. On obtient dors:
K, = yrn[~ly,[0~-] K; = ['I
H 1OH- = KW
(Y In )2
Les valeurs de << K' » sont donc les constantes d'équilibre thennodynamique ajustées en
température (équations CA4.111 à IA4.151) et en fonction de l'activité ionique (équations
[A4.16] à [A4.20]). Pour calculer les valeurs des coefficients d'activité (y, et yd), il faut
établir la force ionique de l'eau souterraine en se basant sur les caractéristiques de l'eau
souterraine naturelle (tableau 4, chapitre 3). Le tableau A10 donne la valeur en
concentration molaire et massique des différents ions qui ont été considérés.
Tableau A10: Concentration molaire et massique des différents ions utilisés pour le calcul
de la force ionique de l'eau souterraine naturelle
Comme I'acide carbonique est un acide faible, la répartition des différents composés de
carbone dépend du pH de la solution. Pour déterminer la distribution des différents
composés, on peut définir un rapport (a)entre chaque composé et la concentration totale de
carbone:
L'équation [A4.18a] est issu des équations [A4.18] et [A4. Ua]. En prenant ces deux
demières équations et en les introduisant dans l'équation [A4281 on obtient:
En utilisant cette dernière équation et en l'introduisant dans l'équation CA4.291, on peut
connaître la proportion « C Q » en connaissant le pH. On peut refaire le même
développement pour les autres composés de carbone afin de connaître les proportions
<< ai>> et a a2 B. On retrouve alors les égalités suivantes:
Lorsque les essais sur l'eau soutenaine naturelle ont été réalisés, le pH de l'eau brute à
l'usine se situait autour de 7,2. Le pH est une mesure de l'activité des ions << H'» et la
détermination de la concentration des ions << H
' )> doit nécessairement faire intervenir le
coefficient d'activité:
Donc, pour obtenir des conditions initiales dans l'eau souterraine artificielle qui soient
semblables a celles que l'on retrouve dans le milieu naturel, il faut la faire barboter avec un
gaz contenant 1,42% de CO2. Un calcul préliminaire avec des données légèrement
différentes nous avait permis de trouver une valeur de 1,72%. Sur le marché, il est très
difficile de demander une telle précision pour un prix raisonnable. Le mélange gazeux
utilisé sera donc composé de 1,75% de CO2 et 9825% de N2. Le choix de l'azote gazeux
vient du fait qu'il faut éviter d'introduire de l'oxygène dans I'eau et que l'azote se retrouve
naturellement dans l'air en grande quantité. Après réalisation des essais, un mélange
gazeux à 1,5% de COz aurait probablement été un meilleur choix.
Il ne faut pas oublier que les calculs effectués précédemment sont basés sur des équilibres
chimiques dans des milieux bien définis. Le cas de l'eau souterraine de Sainte-Marie est
loin de correspondre à ces conditions puisque l'eau dans le sol est en déséquilibre et que les
valeurs des différents éléments considérés fluctuent dans le temps. Le suivi de certains
paramètres lors de l'oxydation et de la microfiltration permettront d'évaluer l'exactitude du
calcul de CO2en comparant le comportement de l'eau souterraine artificielle face à celui de
I'eau souterraine naturelle-
ANNEXE V: Description et calcul des erreurs de mesure pour le
montage utilisé lors de la séparation par membrane
V.1 Montage pour les membranes céramiques
La figure A 10 illustre le montage qui a été utilisé lors des essais de microfiltration avec les
membranes céramiques et les différents accessoires sont décrits au tableau Al 1. Il y a un
accessoire particulier sur ce montage identifier « LAVAGE » et qui est le module de rétro-
lavage de la compagnie USFilter. C'est un système qui fonctionne avec un piston
pneumatique et qui peut être manipulé manuellement ou automatiquement. L'air qui
actionne le piston arrive à la boîte de contrôle par le tube « 24C » à une pression entre 450
et 550 kPa (65 et 80 psi). La boîte de contrôle du système de lavage permet d'orienter l'air
dans le bon tube et de contrôler la fréquence et la durée du lavage,
Pendant la micronltration, I'air est envoyé dans le tube « 24A », laissant ainsi le piston en
position ouverte et le perméat s'écoule dans le tube « 27A » vers le rotamètre « ROTAI ».
Au moment du lavage, l'air est dirigé vers le tube « 24B » ce qui a pour effet de faire
remonter le piston et de bloquer la sortie de perméat. L'eau filtrée contenue dans la partie
supérieure du système de rétro-lavage est renvoyée vers la cellule de filtration « FILTRE >)
et l'eau passe au travers de la membrane mais en sens inverse. Ce retour d'eau a pour objet
de remetfre les particules en suspension et de libérer les pores de la membrane qui auraient
pu être obstrués. Plus le piston restera fermé longtemps, plus la pression des deux côtés de
la membrane aura tendance a s'équilibrer facilitant ainsi la remise en suspension des
particules. Lorsque le lavage est terminé, l'air en envoyé de nouveau par le tube « 24A » ce
qui ramène le piston à sa position initiale et laisse le pennéat libre de s'écouler.
24A-F- 27A- B P
Figure A 10: Plan à I 'échelle 1:8 du montage de séparation par membrane céramique
154
Les trois mêmes réservoirs d'eau souterraine, d'eau déminéralisée et d'acide nitrique 10%
ont servi avec les membranes polymériques mais il n'y a pas eu de lavage à contre-courant
des membranes. Le manomètre utilisé pour lire la pression de chaque côté de la cellule de
microfiltration << CELLULE D a une plage de O à 103 kPa (15 psi). La section de purge et
de récolte du perméat ont été retirées alors que la recirculation du retentat a été grandement
modifiée. Le peméat et le retentat sont renvoyés directement au réservoir d'eau
souterraine a R1 D et les échantillons de peméat sont récoltés au bout du tube << 27A ».
À l'instar des appareils de mesure, les lectures prises sur les rotametres, les manomètres, la
balance et le chronomètre comportaient des incertitudes qui ont mené à des erreurs de
mesures. La prochaine section s'attarde au calcul de ces erreurs et à leur incidence sur les
résultats.
;
-
i
CELLULE :- 8
pour la
11
LV1
-3
- I cellule de
microfiltration
C'est cette erreur qui est représentée sur les graphiques de l'annexe VI donnant les résultats
des différents essais.
Le débit de recircdation pendant les essais a v e e r entre 250 et 4000 ml/min. Pour
déterminer l'erreur sur le debit de recirculation (AQ,), on doit d'abord connaître l'erreur de
mesure sur le rotamètre et sur le débit de perméation. L'erreur sur le debit de pméation
est déjà déterminée par l'équation [A5.2]. L'erreur de mesure sur le rotamètre « AQ, 1, }>
peut être estimé à 50 d m i n (la moitié de la plus petite gradation). On peut donc évaluer
l'erreur sur le débit de recirculation comme suit:
La pression en amont de la cellule (Pi) est lue en position « 1 )> et la pression en aval de la
cellule (Pz)est lue en position a 2 >>. Mais les valeurs réelles des pressions amont et aval
sont celles des positions G 5 » et 6 >> respectivement. Afin de déterminer les pressions à
ces positions, il est nécessaire d'appliquer la loi de Bernourlli afin de calculer la charge
totale en chaque point (Grafet Altinakar, 1991). Par cette loi, on considère que la charge
totale (H) le long d'un circuit hydraulique est constante. Cette charge est exprimée en
hauteur d'eau et, pour chacun des points observés, ses différentes composantes sont
l'élévation de ce point (Z), la pression en ce point (P/y) et l'énergie cinétique en ce point
(v2/zg).Lorsqu'on compare la charge hydraulique entre deux points, il faut ajouter la perte
de charge (AH) due à l'écoulement de l'eau dans les conduites. Si on voulait comparer la
charge entre deux points (< A >> et « B >> par exemple, la relation serait la suivante:
[AS-61
L'équation [A571 est plus simple puisqu'il n'y a pas d'écoulement entre le point 1 » et
<< 3 >) ce qui veut dire que << V=O )) et que << M = O ». On peut faire le même raisonnement
entre le point << 2 » et << 4 N ce qui donne:
Pour aller vers la cellule, on fait la comparaison enke le point << 3 )> et << 5 )> pour la pression
amont ce qui donne:
Puisqu'il n'y a pas d'écoulement au point << 3 D, << VfO n. En plaçant [A5.7] dans [A5.9],
on obtient:
Le même raisonnement peut se faire entre le point << 6 » et << 4 » ce qui donne:
[AS.1 11
E h , pour calculer la pression transmembranaire réelle, on place les équations [AS. IO] et
[AS. 1 1 ] dans 19@uation[A5.5] ce qui donne:
En considérant que les tubes « 91 >> et << 9J >> de la figure A12 sont de la même longueur, du
même matériau et que le débit de perméaîion est petit face au débit de recirculation, on peut
considérer les texmes (4 yAHs.s » et «yAHw >> comme égaux. En négligeant le débit de
perméation sur le débit de recirculation, on peut aussi considérer que VS>) = << V6» =
Les valeurs de << PI 3 et << P2» sont les valeurs de pression lues sur le manomètre, A2 »
peut être mesuré (60 cm), V, >> peut être calculé en fonction du débit de recirculation
moyen (QJ et de l'aire du canal d'écoulement (&) et enfin, les valeurs de y » et de << g »
sont des constantes. De façon relative, le terme cinétique (avec la vitesse << V,») de
l'équation [AS.131 représente de 1 % a 5% de la valeur de la somme des deux autres termes.
L'erreur sur la vitesse de filtration (AVf) s'exprime alors comme suit, sachant que l'erreur
sur la mesure de la d a c e de membrane (AA,) est égale à lod m2:
A&
Perm = --
QP -Vf
A,*P P
Tous les précédents calculs seront nécessaires à l'interprétation des résultats qui sera
présentée au chapitre 5. Les courbes seront tracées avec les valeurs lues ou calculees et les
erreurs seront illustrées par des barres en « T » placées en haut et en bas de chacune des
valeurs.
ANNEXE M: Calcul du taux de séparation théorique des membranes et
résultats des essais de séparation avec les membranes
polymériques
VLI Calcul de la séparation théorique des membranes
Lorsqu'on étudie la filtration d'une suspension à travers une membrane, il faut alors étudier
le passage des particules dans les pores de cette membrane. Si on considère le centre des
particules, leur mouvement dans les pores est restreint de différentes manières:
1. une partie du pore n'est pas accessible au centre de la particule à cause de son volume;
2. la fiction entre la particule et l'eau est plus grande dans le pore que dans un milieu
qui n'est pas limité ce qui diminue son coefficient de ciiffision;
3. la fiction des particules sor les parois diminue sa vitesse;
4. les forces d'attractions ou de répulsions entre les particules et la membrane peuvent
influencer la capacité des particules à passer dans le pore;
5. finalement, la géométrie même du pore (rectiligne, sinueux, tortueux) joue aussi dans
la capacité de la particule à y passer.
Si on prend une membrane ayant des pores cylindriques et en considérant uniquement les
effets sténques (fiction et accessibilité), Anderson et Quim (1974) ont déterminé que le
coefficient de séparation (f') était égal a:
De plus, en considérant que la solution qui passera au travers de la membrane est diluée, on
détemine la vitesse moyenne comme étant égale à:
Il est à noter que ces résultats sont très peu variables en fonction de la température et de la
pression transmembranaire. Pour des températures variant de O à 2S°C et des pressions
variant de 0,001 à 6 atmosphères (0,I à 607,8 Wa), le nombre de Péclet peut varier entre 13
000 et 80 000 000. C'est donc dire que, dans l'équation [A6.1], le terme « e-" »est très
faible face à la valeur de W qui varie pendant ce temps de 0'99 à 0,0005.
À la lumière de ces résultats, pour une efficacité de 90%' la membrane de 0,2 pm retiendra
les particules d'un diamètre supérieur à 0,146 pm et la membrane de 0,564 p retiendra les
particules d'un diamètre supérieur à 0,398 p.m.
Rayon des particules en suspension (nm)
1
FigureA13: Courbes montrant le coefficient de séparation en fonction du rayon des
particules en solutions pour la membrane de (a) 0,2pet (b) 0,sp
W.2 Résultats des essais de séparation avec les membranes polymériques
Voici les caractéristiques des feuilles de données qui sont présentées dans cette partie
EAU UTILISÉE:
EAU DE SAINTE-MARE: Échantillon d'eau de l'usine des puits de
la ville de Sainte-Marie en Beauce,
oxydée et traitée à I'Université Laval.
EAU SOUTERELUM3ARTIFICIELLE: Échantillon d'eau préparé en laboratoire,
oxydée et traitée à l'Université Laval.
MEMBRANE UTILISÉE:
GELMAN 0,2: Membrane de p o l y é t h d f o n e fabriquée par la compagnie
GelmanSciences (SUPOR 200@), d'une porosité absolue de 0'2
Pm-
(7): Numéro du coupon de membrane utilisé lors de l'essai.
Temps (min)
MF-3: ANALYSE DE PERDIÉABIUTÉ
EAU UTILISÉE: EAU DE SAINTE-MARIE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (9)
DATE DE L'ESSAI:
O 20 40 60
Temps (min)
MF-5: ANALYSE DE PEXMÉABIISTÉ
EAU UTILISÉE: EAU DE SAINTE--
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (1 1)
DATE DE L'ESSAI:
O
(Eau souterraine artificielle; Qr = 2,55 Umin)
Temps P QP
5
10
15
20
25
30
40
50
60
75
90
105
120
135
O 50 1O0 13
150 Temps (min)
MF-7: ANALYSE DE PERMÉABIL~~É
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 072(1 5)
DATE DE L'ESSAI:
O 20 40 6C
Temps (min)
MF-8: ANALYSE DE P E R ~ & A B ~
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (14)
DATE DE L'ESSAI:
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,42 5,83
6 4,72 5,31
9 10,68 4,63
12 4,72 439
O 8 1:
15 1-47 4.56 bion(psi)
Traitement 180 - - Débit de pennéation en fonction du temps
O
(Eau artzcielle) - (Eau souterraine artificielle; Qr = 0,55 Ymin)
Temps
(min)
5
10
15
20
25
30
40
50
60
75
90
105
120
135 O 50 1O0 13
150 Temps (min)
MF-9: ANALYSE DE P~~
EAU UTUIISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2(16)
DATE DE L'ESSAI:
(Eau déminéralisée)
3 1,32 0,73
6 4,67 2,16
9 10,72 2,00
12 4,72 1,86
15 1.22 1.44 O P-on(psî) 8 1;
O 20 30 6(
Temps (min)
MF-9a: ANALYSE DE P E R ~ I L ~
EAU UTTLISÉE: EAU SOUTERRAINEARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0 2 (1 9)
DATE DE L'ESSAI:
O 20 40 6(
Temps (min)
MF-10: ANALYSE DE PERMÉABILITÉ
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAZNE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (13)
DATE DE L'ESSAI:
Initial 30 -
Perméabilité à l'eau
(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm.
(min) @si) (m/b-bar
3 1,43 13,97
6 2,41 15,53
9 4-75 13,60
12 6-92 16,40
15 10-30 14-87
18 7-52 15,M
21 4-52 14,42
24 2,31 14,87
27 1,38 13,22
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,40 8-26
6 5,16 7,3I
9 11,45 6,30
12 6,36 6,08
15 1,37 6,63
O 8 1
Pmsian (psi)
'l'raitement 105 - Débit de peméation en fonction du temps
(Eau artiiïcielle)
Temps P (Eau souterraine artificielle; Qr = 133 Umin)
(min) (psi)
5 1,22
1O 1,17
15 1,27
20 1-27
25 1,25
30 1,22
40 1,20
50 1,17
60 1,27
75 1,35
90 1,22
105 1,22
120 1,22
135 1-25
150 1,22
165 1,30
180 1,22
195 1,20
210 1,30
225 1,30 O 100 200 3O
Temps (min)
MF'-lOa: ANALYSE DE PERDIÉABILIT~
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISEE: GELMAN 0,2 (17)
DATE DE L'ESSAI:
O 20 40 6(
Temps (min)
MF-13: ANALYSE DE PERD~TÉABIIL~~É
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN0,2(22)
DATE DE L'ESSAI:
Mial 30 -
Perméabilité à i'eau
(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm-
(min) @si) (m/h.bai
3 1,23 16,W
6 2,24 18,21
9 437 17,37
12 7-57 16,56
15 10,40 15,73
18 7,43 15,33
21 4-37 15,13
24 2,51 15,69
27 1,18 14,33
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,47 10,60
6 4,39 8,73
9 10,49 7,52
12 4,41 7,68
15 1,47 9,58
O Pression (psi) 8 1: