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DONALD ELLIS

ENLÈVEMENT DU FER ET DU MANGAN~SEDE L'EAU


SOUTERRAZNE PAR OXYDATION ET PAR MICROFILTRATION .

Mémoire
présenté
à la Faculté des études supérieures
de l'université Laval
pour l'obtention
du grade de m~treès sciences (M. Sc.)

Département de génie civil


FACULTÉ DES SCIENCES ET GÉNIE
UNIVERSITÉLAVAL

O Donald Ellis, 1998


1*1 National Library
ofCanada
Bibliothèque nationale
du Canada
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La quantité de fer et de manganèse dans 1'eau potable est assujettie B des recommandations
du gouvernement fédéral canadien. La combinaison de I'oxydation et de la microfiltration
pour l'élimination du fer et du manganèse des eaux souterraines est l'objet de cette étude.
L'air et le permanganate de potassium ont servi d'oxydant et un ajustement de pH a permis
d'accélérer les réactions d'oxydation. Des eaux souterraines naturelle et artificielle fiirent
utilisées pour réaliser les expériences. Les résultats des expériences d'oxydation
concordent avec les études antérieures. Les essais de microfiltration ont montré, dans les
limites de l'étude, que le colmatage dépendait plus de la pression que de la vitesse
tangentielle. A très basse pression, 8 2 kPa (1,2 psi), la vitesse de filtration est demeurée
constante (0,5 m/h) sur une pénode de 4 heures. Le fer et le manganèse dans l'eau traitée
se sont maintenus sous les recommandations du gouvernement fédéral canadien. Les deux
eaux souterraines ont eu un comportement similaire pendant l'oxydation et la
microfiltration.

DONALD ELLIS, hg. stag. CHRI- BOUCHARD,hg., Ph. D.


AVANT-PROPOS

Continuer ses études au niveau de la maîtnse permet de prendre de l'expérience


professionnelle en se spécialisant dans un domaine particulier. Par son encadrement qui
favorise la poursuite d'une formation plus poussée, la maîtrise facilite aussi l'apprentissage
et la mise en pratique des concepts jusqu9ici assez abstraits. Mais j'ai découvert que cela
avait été beaucoup plus pour moi.

Il est vrai que le génie civil est un deuxième choix de camière pour moi. II est vrai que ma
formation précédente m'a amené à aborder le génie civil et les gens qui le pratiquent avec
un regard différent. Il est vrai que mon expérience de vie m'a pennis de m'adapter
rapidement et de participer à la vie de mon milieu. Il est vrai aussi que j'ai été amené à
vivre pendant ma maîtrise les multiples émotions reliées à la paternité. Mais j'étais loin de
me douter que ces trois années seraient aussi enrîchissantes. Ce que j'ai investi va bien au-
delà des simples efforts pour obtenir de l'eau potable à peu de fiais. Ce que j'ai récolté
dépasse largement le cadre professionnel. Ce que j 'ai appris déborde dans tous les sens les
seuls champs de la chimie et de la physique nécessaires à la réalisation de ce projet. Ce que
j'ai compris me rend heureux comme aucune évaluation aurait pu le faire.

Je pounais prendre des pages et des pages pour vous faire découvrir les différents états au
travers desquels je suis passé pendant ces trois dernières années mais je crois que je ne les
ai pas encore tout a fait intégrés dans ma vie. Juste quelques mots toutefois pour laisser
derrière moi une empreinte qui va bien au-delà du projet de recherche. Je crois que j'ai
choisi la vie que je mène bien avant de venir au monde. Les obstacles, les expériences, les
gens qui m'entourent, les événements heureux ou malheureux, font parties de ma vie pour
qu'à travers eux, je grandisse en sagesse et en amour. Et c'est ça la vie! C'est une suite de
rencontres, d'aventures, d'expériences qui n'ont pour seul but que de forcer l'exploration
de soi. Et par cette exploration, on apprend à mieux se comahe, à s'aimer davantage pour
ensuite apprendre à aimer les autres. Et c'est ça que j'ai compris... avec ma tête. Il me
reste à vivre ce grand principe avec mon cœur et avec mon âme. Car lorsque je quitterai
cette vie, ce sont ces expériences et cet amour que j'emporterai avec moi. Le reste n'est
qu'une illusion appelée à disparaître un jour.

Et si j'ai pu prendre le temps et l'énergie pour m'épanouir, c'est que je suis entouré de
personnes qui ont à cœur mon développement et qui ont confiance en moi. Cette réussite
est un peu la leur aussi mais c'est surtout une bonne occasion pour moi de les remercier et -
de leur dire à mon tour que je les aime. A mes parents et à mes sœurs,à cette famille qui a
vécu des hauts et des bas mais qui n'a jamais remis en question le fait d'être ensemble. Je
ne me suis jamais senti jugé parmi vous et je sais que vous serez toujours là. Par votre
présence et vos expériences, je me découvre en vous découvrant davantage et il n'y a
vraiment pas de plus beau cadeau que celui-là. Papa, maman,Brigit, Viviane et Barbara, je
vous aime beaucoup, plus que les mots ne peuvent le dire.

A Mireille, Marilou et Léo, à cette famille qui devient mienne un peu plus tous les jours.
Pour vous, je veux ê e le meilleur de ce que je peux devenir sachant que votre amour,
comme le mien, est inconditionnel. Ma vie professionnelle est une occasion de vivre des
expériences enrichissantes mais elle ne sera jamais plus importante que mon amour pour
vous. Mireille, Marilou et Léo, je vous aime en espérant que mon comportement est plus
révélateur que ces quelques mots maladroits.

Cette confiance et cet accueil chaleureux, je l'ai aussi senti chez mon directeur de
recherche, Christian Bouchard. De professeur, tu es passé à directeur puis à confident et
collègue de travail. Plus que moi, tu as cm en mes possibilités et en mon potentiel. Mais
plus important encore, tu étais prêt à accepter mes emeurs, chose que j'avais de la difficulté
à faire pour moi-même. Tu cherches à obtenir le meilleur de moi-même sans juger ce que
j'ai déjà accompli. Tu ne veux pas imposer tes idées mais je les accepte facilement parce
que je sais que c'est pour le mieux. Tu te préoccupes d'équilibrer ta vie comme j'essaie de
le faire pour la mienne. Mieux qu'un modèle, tu me forces à me définir et à faire mes
propres choix. Je ne pourrai jamais te remercier assez et ces quelques mots se veulent une
simple marque de reconnaissance.

Je voudrais aussi dire un merci tout spécial à Louise, image de mes premiers amours à
l'université. Tu as su tendre l'oreille bien au-delà des limites de ton métier et surtout dans
les moments où mon navire se maintenait péniblement à flot Chaleur, confiance et
acceptation sont des sentiments qu'on retrouve difficilement aujourd'hui mais qui sont du
quotidien pour toi. En espérant que je puisse être un jour porteur du même feu, je te suis
reconnaissant pour tout.

J 'ai plusieurs autres remerciements à formuler puisque plusieurs personnes ont collaboré de
près ou de loin à la réalisation de ce projet. Il est normal je crois de remercier d'abord ceux
qui m'ont apporté un soutien financier sans lequel je n'aurais pu réaliser ce projet Merci
au CRSNG qui, par l'octroi d'une bourse à incidence industrielle, m'a pemiis de vivre
pendant mes études de 2' cycle. Dans la même lancée, je voudrais remercier aussi le
Laboratoire des technologies éIectrochimiques et des électrotechnologies (LTEE) d'Hydro-
Québec et plus particulièrement M. Gaétan Lantagne. En plus de participer au financement
du projet, ce qui m'assurait l'octroi de la bourse, vous avez été présent dès le début du
projet et êtes resté en contact malgré l'augmentation de vos responsabilités au sein du
LTEE. Pour tout ça et pour participer à la correction du présent mémoire, je vous remercie
beaucoup. Bonne lecture!

Un merci tout spécial à M. Jean Sérodes qui m'a supporté par ses précieux conseils.
Malgré une année sabbatique chargée, vous vous êtes intéressé au projet en plus de
participer à l'évaluation de mon séminaire et du présent mémoire. J'espère que ce travail
saura répondre à vos attentes et un gros merci encore. Je voudrais remercier aussi M. Paul
Lessard pour sa participation et ses commentaires lors de mon séminaire. J'espère qu'on
aura encore l'occasion de marcher ensemble.

Pour leur collaboration dans un aspect vital de ce projet, j'aimerais remercier la ville de
Sainte-Marie en Beauce et plus particulièrement son directeur des travaux publics, M.
Bruno Gilbert. Grâce à leur coopération, j'ai eu accès à l'usine des Puits pour récolter des
échantillons d'eau souterraine, éléments essentiels à mon projet. À ce sujet, j 'aimerais
aussi remercier la société Aquatech qui gère cette usine et spécialement Simon Sauvageau.
Sa disponibilité et son accueil toujours chaleureux ont rendu ces visites à Sainte-Marie des
plus agréables. Merci Simon et puisse nos routes se recroiser souvent.

Pour leur support technique, j'aimerais remercier quelques fournisseurs. D'abord,


USFiIter, par 17entr.emisede Mme Valerie Brassfield, qui ont toujours été là pour répondre à
mes questions et me foumir des informations malgré les déboires que j'ai cornus avec leurs
membranes. Ensuite, je remercie GelmanSciences et son représentant technique M. Karim
Pirani, pour leur aide au niveau de la caractérisation des membranes polymériques utilisées.
Finalement,je remercie spécialement Malvem Instruments Ltd et plus particulièrement M.
David Pugh, pour les uifonnations relatives a L'utilisation de l'analyseur de particules dans
des conditions peu orthodoxes. À ce sujet, je remercie aussi M. Benoit Bolduc de chez
Sonitec Inc pour avoir permis de réaliser des essais sur son compteur de particules.

Je m'en voudrais de passer sous silence l'implication de certains professionnels, étudiants


et stagiaires dans la réalisation de ce projet. D'abord, merci à Énc Dion qui, malgré un
corn passage parmi nous, a su imposer un respect du travail bien fait et une préoccupation
dans la façon de l'accomplir. Merci aussi à Catherine Lessard avec qui j'ai partagé un
bureau, des infornations mais surtout certains moments forts de ma vie (et de Ia sienne).
Finalement, merci aux stagiaires qui ont participé de prés ou de loin aux expériences:
Martin FIammand, Gaëlle Berthaud et Olivier Lebret. J'ofie des remerciements
particuliers à Caroline Ducoup pour avoir été là à un moment crucial des essais.

Finalement, un gros merci à tous ceux et celles qui m'ont rendu la vie agréable pendant ces
années et davantage dans certains cas. Un gros merci donc aux secrétaires: Claudette,
Lise, Denise, Marielle et Lise; aux techniciens: hdarc, Grégoire, Denis, Pime, Gérard,
Maurice, Guy, Claude, Jean-Pierre, Jean-Claude et plus récemment Michel; et à tous mes
collègues avec qui j'ai partagé de très bons moments: Yann, Pascal, JeamSébastien (Yoda
est plus sage car il apprend de ses erreurs, bonjour Mélanie), Nathalie, Valérie, Amie P. et
Annie T., David, Christian, Philippe, Marie-Christine et ceux et celles que j'oublie.
RÉSUMÉ ........................................................................................................................ i
..
AVANT-PROPOS ................................................................................................................. n
TABLE DES MATIÈRES ................... . . . ..................................................................... vi
...
LISTE DES TABLEAUX................................................................................................... vlii
LISTE DES FIGURES .......................................................................................................... ix
INTRODUCTION................................................................................................................... 1
1.1 Les ressources en eau au Québec ................... ....... ..............................................2
1.2 La production d'eau potable au Québec .......................................................................2
1.2.1 Ressource ...........................................................................................................2
1.2.2 Utilisation....... ..... .........,................................................................................ 4
1-3 L'eau soutemine utilisée comme source d'eau potable ............... . . . . ....................5
1.4 Objectifs ....................................................................................................................... 7
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ..................................... .................. .......................................9
2.1 Enlèvement du fer et du manganèse ......................... . . .........................................10
2.1.1 Introduction....................................................................................................1 0
2.1 -2 Processus élémentaires................................................................................... 10
2.1.3 Procédé conventionnel d'enlèvement du fer et du manganèse des eaux
soutemaines ..................., . . . ....................................................................... 18
2.1.4 Modifications du procédé conventionnel ........................................................ -21
...
2.1 .5 Procede biologique............... . . .................................................................... 22
2.1 -6Procédé d'oxydation in situ ............................ . . . ...................................... 23
2.1.7 Adoucissement par précipitation chunique............. .... .............................. 2 3
2.2 Séparation par membrane ....................... .............................................................-24
2.2.1 Introduction...................................................................................................... 24
2.2.2 Les membranes ...............................................*..........................--.......-..........--25
2.2.3 Mise en œuvre..................,.............*.............................................*................... 29
2.2.4 Colmatage ........................................................................................................ 34
2.2.5 Enlèvement du fer et du manganèse par membrane .......................................-36
vii

MATÉRIEL ET MÉTHODES........................ . . ............................................................ 41


3.1 Eau souterraineréelle ................................................................................................. 41
3.2 Eau souterraine artificielle......... .
..
...................................................................... 45
3.3 Oxydation ..........................
. . . ............................................................................. 48
3.3.1 Choix des oxydants .............................. .
.
.................................................... -48
3.3.2 Description de la procédure d'oxydation ......................................................... 50
3 .3.3 Plan expérimental des essais d'oxydation ........................................................ 51
3-4 Caractérisation des produits d'oxydation .................................................................... 52
3.4.1 Présentation générale des analyses réalisées su les produits d'oxydation ...... 52
3.4.2 Nature des précipités .................... . . ............................................................. 53
3.4.3 Analyseur de particules .................................................................................... 54 .
3 A.4 Plan expérimental des essais à l'analyseur de particules................................ 3 8
3.5 Essais de microfiltration ........................................................................................ .....60
3 .5 .1 Membranes de microfiltration de l'étude ......................................................... 60
3.5.2 Montage de microfdtration ............................................................................. -62
3S.3 Procédure d'essai pour la microfiltration ......................................................... 63
3.5.4 Plan expérimental des essais de microfiltration ...............................................65
OXYDATION ET cARACTERISATION DES PRÉCIPITÉS ........................................... 68
4.1 Cinétiques d'oxydation ............. . ............................................................................ 68
4.1.1 Cinétique d'oxydation avec l'eau souterraine natureIle...................... . ........69
4.1.2 Cinétique d'oxydation avec l'eau souterraine artificielle ................................ 74
4.2 Caractérisation des produits d'oxydation ................................................................... 80
4.2.1 Taille des précipités .~.......~~*.~................................... . . ................... 8 1
4.2.2 Taille des précipités selon le mode d'oxydation ............................................. -83
4.2.3 Taille des précipités selon le type d'eau souterraine ..................................... 85
4.2.4 Taille des précipités selon le mode d'analyse ..................................................87
MICROFILTRATION.......................................................................................................... 89
.......
5.1 Membranes céramiques ................. ............................................................. -89
. .
5-2 Membranes polymenques......................................................................................... 91
5.2.1 Effet de la vitesse d'écoulement tangentiel .....................................................92
5.2.2 Effet de la pression transmembranaire........................................................... ..92
5.2.3 Comparaison entre les deux eaux soutaraines ................................................96
5.2.4 Effet de la concentration en fer et en manganèse .......................................... 100
5.2.5 Qualité du peméat ........................................................................................ 1O1
CONCLUSION................................................................................................................. 104
6.1 Atteinte des objectifs ................................................................................................ 104
6.2 Poursuite de la recherche...................... . . ............................................................... 106
BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................. 108
ANNEXE 1: Cinétique théonque d'oxydation du fer par l'oxygène de l'air et le
permanganate de potassium ........... . . . ............................................... 113
ANNEXE II: Cinétique théorique d'oxydation du manganèse par différents oxydants.. 117
ANNEXE III: Présentation du matériel et calcul des erreurs sur les mesures ..................125
ANNEXE rv: Mode de préparation de l'eau souterraine artificielle................................ 140
ANNEXE v: Description et calcul des erreurs de mesure pour le montage utilisé lors
de la séparation par membrane .................... . ....................................... 151
ANNEXEVI: Calcul du taux de séparation théorique des membranes et résultats des
essais de séparation avec les membranes polymériques............................166
ANNEXE W: Résultats des essais d'oxydation avec l'eau souterraine naturelle et
artificielle................................................................................................... 19I

LISTE DES TABLEAUX


Tableau I : Recommandations pour la concentration maximale en fa et en
manganèse des eaux traitées ( A W A , 1990).................................................. 6
Tableau 2: Réactions d'oxydation et équilibre stœchiométrique pour l'ion ferreux
(Knocke et al., 1990a) .................... . .......
... .......................................... 1 3
Tableau 3: Réactions d'oxydation et équilibre stœchiométrique pour l'ion
manganeux (Knocke et al., 1990a)................................ .........*.................-14
Tableau 4: Caractéristiques de l'eau souterraine naturelle (Sainte-Marie) pour la
pénode du 29 juillet au 22 août 1996.......................................................... .43
Tableau 5: Exemple de la conservation des caractéristiques principales de l'eau
souterraine réelle lors de l'échantillonnage (13/07/97' 18:OO) et lors d'un
essai de microfiltration (14107197, 8 5 5 ) .......................... .....titi.................-... 45
Tableau 6: Caractéristiques initiales de: (A) l'eau souterraine naturelle, (B) l'eau
ayant servi aux essais de Knocke et al. (1990a) et (C) l'eau souterraine
artificielle qui senira dans la présente étude ............................................ ..46
Tableau 7: Plan expérimental des essais d'oxydation pour l'atteinte du deuxième
- .
objecttf ........................................................................................................... 52
Tableau 8: Plan expérimental des essais à l'analyseur de particules pour l'atteinte du
- -.
troisleme objectif..................... ................................................................... ..59
* .

Tableau 9: Limites de résistance des membranes inorganiques MEMBRALOX@de


la compagnie USFilter................................................. ......................*.......... ..60
Tableau 10: Caractéristiques de porosité et de perméabilité des membranes utilisées
(MEMBRALOX@ de USFilter) .................................... ................................-61
Tableau 1 1: Limites de résistance des membranes polymériques SUPOR~OO" de
GehmSciences .......................................................................................... 6 1
Tableau 12: Caractéristiques de porosité et de perméabilité des membranes utilisées
(SUPOR200@ de GelmanSciences)............................................................. 62
Tableau 13: Plan expérimental des essais de micronltration avec les membranes
polymériques pour l'atteinte du quatrième objectif ..................................... 66
Tableau 14: Qualité du peméat en terme de fer et de manganèse dissous lors des
essais à très basse pression avec l'eau souterraine naturelle ( M F - S ) , l'eau
souterraine artificielle (MF-1O) et l'eau souterraine artincieUe moins
concentrée (MF-13).................................................................................. -102
Tableau Al: Valeurs de la constante cinétique théorique 'k' pour l'oxygénation du fer
selon la température ........................ . . .................................................... 1 15
Tableau A2: Valeurs des paramètres pour résoudre les équations [A.2.15], [M.181 et
[A2191 ..................................................................................................... 1 2 3
Tableau A3 : Valeurs des étalons de pH 4'7 et 10 (mv) selon la date de cali'brage..........129
Tableau A4: Première étape du calcul de l'erreur de mesure sur la sonde de pH (mv) ....130
Tableau A5: Deuxième étape du calcul de l'erreur de mesure sur la sonde de pH (mv).. 130
Tableau A6: Valeurs des étalons de potentiel redox (mv) selon la date de calibrage.......132
Tableau A7: Première étape du calcul de l'erreur de mesure sur la sonde de potentiel
redox (mv) ................................................................................................... 1 32
Tableau A$: Deuxième étape du calcul de l'erreur de mesure sur la sonde de potentiel
redox (mv) .................................................................................................. 1 33
Tableau Ag: Concentration et quantité requises des différentes solutions nécessaires a
la préparation d'un litre d'eau souterraine artificielle..................................141
Tableau A10: Concentration molaire et massique des différents ions utilisés pour le
calcul de la force ionique de l'eau souterraine naturelle.............................. 145
Tableau Al 1:Accessoires illustrés sur le montage de séparation par membrane
céramique (figure A 10)..............................................................................1 54
Tableau A12: Accessoires illustrés sur le montage de séparation par membrane
polymérique (figure A 11) ............................................................................ 157

LISTE DES FIGURES


Figure 1 : Sources d'approvisionnement en eau potable (MEF, 1997) ............................. .3
Figure 2: Répartition du nombre de réseaux de distribution d'eau au Québec et
pourcentage de la population desservie en 1994 (MEF, 1997) ..........................3
Figure 3: Répartition des usages de l'eau potable dans les municipalités (MEF, 1997) ...5
Figure 4: Diagramme d'équilibre pH-potentiel redox du fer (CrEe = 1 o4 M;CTSs=
1o4 M; = 1o5 M;T=25C; inspiré de Snoeyink et Jenkins, 1980) ........11
Figure 5: Conditions optimales d'oxydation biochimique du Fe en termes de pH et de
potentiel Redox (Mouchet, 1988)..........................
........................................17
Figure 6: Conditions optimales d'oxydation biochimique du Fe (1) et du Mn (2) en
termes de pH et de potentiel Redox (Mouchet, 1988)................................... 18
Figure 7: Filière classique pour l'enlèvement du Fe et du Mn (adapté de AWWA,
1990)................................................................................... ................. 19
Figure 8: Modifications de la filière classique pour l'enlèvement du Fe et du Mn .........2 1
Figure 9: Classification des procédés de séparation par membrane en fonction de la
taille des particules qui peuvent être séparées .................................................. 25
Figure 10: Schématisation d'une membrane symétrique...........
....................................26
Figure 11: Vue en coupe par microscopie électronique des couches superposées pour
fomer une membrane de 02 prn de porosité (MEMBRALOX@de
USFilter)...................................................................................................... 27
Figure 12: Schéma d'écoulement tangentiel a la d a c e d'une membrane....................... 30
Figure 13: Schématisation des effets du colmatage sur le débit de perrnéation relatif
en fonction du temps .................................................-.......-..--..-..-.-........--.--34
Figure 14: Schéma des échantiuo~eursutilisés lors de la prise d'échantillons à
l'usine des puits de Sainte-Marie (ici en position couchée): (A)
échantillonneur de 3,s litres (échelle 1:s) et (B) échantillomew de 20 litres
. 1:10)
(échelle . ...................
. ....... . . ........
Figure 15: Schéma du montage ayant servi à la préparation de l'eau souterraine
artificielle et aux essais d'oxydation ................................................................ 47
Figure 16: Schématisation du fonctionnement général de I'analyseur de particules
....
(d'après Malvern Instruments, 1996) ................. ...................................54
Figure 17: Coniiguration optique inverse de Fourrier (d'après Malvem Instruments,
1996)............................................................................................................... 55
Figure 18: Exemple de différence entre la distribution en volume et la distribution en
nombre avec l'analyseur de particule ....................
..... ........................
....5 8
Figure 19: Schéma du montage et de la cellule de microfiltration ayant servi aux
essais de séparation par membrane ....................
........................................63
Figure 20: Suivi du pH, du potentiel redox, de l'oxygène dissous et de la température
lors du barbotage au CO2& et de l'aération (essai 0-1, eau souterraine
naturelle).......................................................................................................... -70
Figure 2 1: Suivi du pH, du potentiel redox, de l'oxygène dissous et de la température
lors d'un essai d'oxydation (essai 0-2, eau souterraine naturelle)...................72
Figure 22: Suivi du fer (total et dissous) et du manganèse (total et dissous) lors d'un
essai d 'oxydation (essai 0-2, eau souterraine naturelle) ..................................73
Figure 23 : Suivi du fer (total et dissous) et du manganèse (total et dissous) lors du
barbotage au C02/N2et de l'aération (essai 0-1, eau souterraine naturelle) ...74
Figure 24: Suivi du pH, du potentiel redox, de l'oxygène dissous et de la tempéraime
lors d'un essai d'oxydation (essai 0-2B,eau souterraine naturelle et 0-3A,
eau souterraine artificielle).................... .
...
.............................................. -75
Figure 25: Suivi du fer (total et dissous) et du manganèse (total et dissous) lors d'un
essai d'oxydation (essai 0-2B,eau souterraine naturelle et 0-3A, eau
souterraine artificielle) ................................................................................. -76
Figure 26: Suivi du pH, du potentiel redox, de l'oxygène dissous, de la température et
du Fe (total et dissous) lors d'un essai d'oxydation (essai O-2B, eau
soutemaine naturelle; 0-4A et 04B,eau soutemaine artificielle avec fer
seulement) ................................................................ .....................................78
Figure 27: Suivi du pH, du potentiel redox, de I'oxygène dissous, de la température et
du Mn (total et dissous) lors d'un essai d'oxydation (essai 0-2l3, eau
souterraine naturelle; 0-5A et 0-5B,eau souterraine artificielle avec
manganèse seulement)...............
. ................................................................. -79
Figure 28: Évolution de la taille des particules en fonction du temps pour un essai
avec l'eau souterraine naturelle (AP-2, oxydation par aération, ajustement
de pH et KMdI4, détail entre la cinquième et la sixième minute) ................
A 1
Figure 29: Courbe du nombre de particules en pourcentage cumulatif pour un essai
avec l'eau soutemaine naturelle (AP-2, 6eminute)...............
........ .............82
Figure 30: Comparaison de la distniution de la taille des particules pour I'eau
souterraine naturelle selon le mode d'oxydation (AP- 1, -04 seul et AP-
2, aération, NaOH et KMn04)....................
.................................................. 8 3
Figure 3 1: Comparaison de la distriiution de la taille des particules pour I'eau
souterraine artificielle avec fer seulement selon le mode d'oxydation (AP-
3, KMn04 seul et AP-6, aération, NaOH et -O4) ..................................... 84
Figure 32: Comparaison de la distriiution de la taille des particules pour l'eau
souterraine artificielle avec manganèse seulement selon le mode
d'oxydation (AP-4, KMn04 seul et AP-5,aération, NaOH et -4) ..........85
Figure 33 : Comparaison de la distribution de la taille des particules lors de
l'oxydation par ahation, ajout de NaOH et ajout de KMn04 (AP-2, eau
naturelle, AP-5, eau artificielle avec Mn seul et AP-6, eau artificielle avec
Fe seul) .....................
.................................................................................86
Figure 34: Comparaison de la distribution de la taille des particules lors de
l'oxydation par aération, ajout de NaOH et ajout de KMn04 (M-6,eau
artificielle avec 10 mg& de fer et AP-7, eau artificielle avec 5 mg/L de fa).-86
Figure 35: Comparaison de la distribution de la taille des particules entre l'analyseur
de particules (trait plein) et des filtres de porosités connues (losanges) .......... 87
Figure 36: Perméabilité propre des coupons de membranes polymkiques utilisés en
microfiltration pour des pressions variables (tempéraime entre 20°C et
......
2YC) .................... ....................................................................... 1
---.--9
Figure 37: Effet de la vitesse d'écoulement tangentiel a faible (MF-1 et MF-3) et
haute pression transmernbranaire (MF-2 et MF-4) sur le débit de
perméation pour l'eau souterraine naturelle complètement oxydée (à 8OC) ...-93
Figure 38: EEet de la pression transmembranaire à vitesse d'écoulement tangentiel
élevée (MF-1 et MF-2) et basse &F-3 et MF-4) sur la perméabilité
dynamique (à 20°C) pour l'eau souterraine naturelle complètement oxydée - 9 4
Figure 39: Effet d'une très faible pression transmembranaire (MF-5) sur la
perméabilité pour l'eau souterraine naturelle complètement oxydée (à
20°C) ................................................................................................................ 95
Figure 40: Effet de la vitesse d'écoulement tangentiel à faible (hE-6 et MF-8) et
haute pression transmembranaire (MF-7 et MF-9) sur le débit de
perméation pour l'eau soutemine artificielle complètement oxydée (à 8OC)..97
Figure 41: Effet de la pression transmembranaire A vitesse d'écoulement tangentiel
élevée (MF-6 et MF-7) et basse (MF-8 et MF-9) sur Ia perméabilité
dynamique (à 20°C)pour l'eau soutaTaine artificielle compléternent
oxydée ....................
....................... . . ... ........ ........ ...........--. ..................-98
Figure 42: Effet de la pression transmembranaire sur la perméabilité dynamique (à
20°C)pour l'eau souterraine artificielle complètement oxydée (MF-6,7 et
10) et comparaison avec l'eau souterraine naturelle (MF-1,2 et 5j .................98
Figure 43 : Comparaison de la micronltration de l'eau souterraine naturelle (MF-l,2
-
et 5) avec la filtration conventionnelle (AWWA, 1990)...........-................. ..--99
Figure 44: Effet de la concentration en fa et en manganèse sur la pennéabilité pour
l'eau souterraine artificielle moins concentrée (MF- 11, 12 et 13) et
comparaison avec t'eau souterraine naturelle (MF- 1'4 et 5) (à 20°C) ..........10 1
Fiame A 1: Variation de la cinétique de l'oxygénation du fer selon le pH (T=25OC, PO2
-
- 0,2 atm) ..............................................................................................116
Figure A 2 Variation de la cinétique de l'oxygénation du fer selon le pH (T=1O°C, Po2
-
- 0'2 atm) ........................................................................................... 116
Figure A3 : Réactions d'oxydation du manganèse selon Pankow et Morgan (1 98 1)........118
Figure A4: Variation de la cinétique de l'oxydation du manganèse par le permanganate
de potassium selon le pH (T= 25OC) .......................
.... ..... ..................... 124
Figure A5: Variation de la cinétique de l'oxydation du manganèse par le permanganate
de potassium selon le pH (T= 7°C)....................................................
124
Figure A6: Courbe de calibrage de la sonde de pH en fonction du temps ....................-..
126
Figure A7: Courbe de calibrage de la sonde de potentiel redox en fonction du temps ....127
Figure A8: Comparaison entre les deux appareils d'identification des particules
(MaIvem et Spectrex) pour un essai en particuiier.. .................... .. . .. 1 36
Figure Ag: Calibrage de l'analyseur de particule avec deux étalons calibrés .................. 136
Figure A10: Plan à l'échelle 1:8 du montage de séparation par membrane céramique......153
Figure A l 1: Plan à l'échelle 1:8du montage de séparation par membrane polymérique ..156
Figure A12: Schématisation nécessaire au calcul de la pression transmembranaire.........-160
Figure A13: Courbes montrant le coefficient de séparation en fonction du rayon des
particules en solutions pour la membrane de (a) 0,2 p n et (b) 0'5 pm..........170
INTRODUCTION

Chacun sait que I'eau est une des ressources essentielles à la suMe de l'humanité. Plus
qu'une denrée nécessaire, I'eau joue un rôle déterminant dans l'évolution de l'espèce
humaine. De tout temps, les civilisations se sont développées à proximité des étendues
d'eau a h de répondre à leurs différents besoins. Voies de circulation naturelles, les
rivières, les fleuves et les océans permettent l'exploration de territoires inconnus et les
échanges entre les différents peuples. Phénomènes naturels aux impacts importants, la
pluie, la neige, les tempêtes et les différents cataclysmes forcent le déploiement de
l'ingéniosité humaine. Forces de la nature indomptées, les chutes, les marées et le courant
sont à la source de I'exploitation de moulins, de scieries et de barrages. Lieux de
vil1égiatu.e uniques, les plages, les rapides, les cascades et les canyons sont encore
aujourd'hui des occasions de détente et de ressourcement très recherchées.

En contrepartie, I'eau a aussi été et est encore aujourd'hui témoin de nos excès et de nos
négligences. Douches épurantes, la pluie et la neige lessivent les souillures laissées par
notre passage. Caniveaux indéfectibles, les rivières et les fleuves emportent au loin les
résidus dont on ne sait quoi faire. Bassins sans fond, les lacs, les mers et les océans sont
comme des réservoirs où sont acheminées ces tonnes de déchets. Que ce soit de façon
naturelle ou provoquée par l'activité humaine, les grandes sources d'eau potable sont le
plus souvent impropres à la consommation sans un traitement préalable. Conscient que le
travail doit d'abord commencer par la prévention, c'est néanmoins dans un effort pour
améliorer les procédés de traitement existants que s'inscrit ce projet de maîtrise.

1.1 Les ressources en eau an Québec


En raison de sa situation géographique, le Québec jouit d'un réseau hydrique considérable.
Avec ses milliers de lacs et de rivières, le Québec a un potentiel d'alimentation en eau quasi
illimité. Mais à l'image des autres civilisations, c'est le long des cours d'eaux les plus
imposants que se sont développés les grandes villes québécoises. Il n'est donc pas
surprenant que plus de la moitié de la population de la province se soit installée le long de
son plus gros cours d'eau, le fleuve Saint-Laurent (MEF, 1993). En plus d'être le principal
fournisseur d'eau potable au Québec, le fleuve Saint-Laurent en est aussi la plus importante
voie maritime, reliant les Grands Lacs à l'océan Atlantique. Il est L'artère principale du
plus grand bassin versant au Québec et son débit est largement suffisant pour desservir la
population qui le borde. Plusieurs autres rivières et lacs importants, sans oublier les nappes
souterraines, alimentent le reste de la population laissant encore en réserve plusieurs
centaines de cours d'eaux inutilisés. Mais comme nous le verrons par la suite, si la quantité
d'eau ne pose pas un problème, il en va autrement de la qualité.

1.2 La production d'eau potable au Quebec


1.2.1 Ressource
Pour les 6,2 millions de personnes au Québec (90% de la population totale) qui sont
dessenrie par un réseau d'eau potable (MEF 1997), c'est donc plus d'un milliard de m3
d'eau @lus de 300 milliards de GUS*) qu'il faut traiter à chaque année considérant une
demande moyenne d'eau dans un secteur municipalisé de 521 litres (138 GUS) par
personne par jour (hlEF, 1993). Pour ce faire, 2347 réseaux d'eau potable s'alimentent à
partir de quatre sources d'eau différentes: le fleuve Saint-Laurent; les lacs, rivières et
ruisseaux; les puits municipaux et les puits industriels. La figure 1 illustre la répartition des

* GUS: 1 gallon américain (GUS)= 3,79 litres = 0,00379m3


différentes sources d'approvisionnement en eau potable tandis que la figure 2 montre la
répartition des réseaux de distribution d'eau au Quekc.

Puits Puits
municipaux industriels
10% 10%

L
Figure 1: Sources d'approvisionnement en eau potable (MEF, 1997)

Municipalités
1148 réseaux Privés
549 réseaux
96% 1 20L

Institutions
296 réseaux
0,8%
I
Figure 2: Répartition du nombre de réseaux de distribution d'eau au Québec et
pourcentage de la population desservie en 1994 (MEF, 1997)
Les eaux de d a c e reprdsentent donc 80% de notre approvisionnement ai eau potable
(figure 1). C'est une proportion que l'on retrouve aussi en moyenne au Canada (74% selon
Environnement Canada, 1990) et aux États-unis (Henry et Heinke, 1989). Si seulement
20% de la population au Québec est alimentée en eau potable a partir de sources
souterraines, cela représente tout de même 66% des localités réparties sur 90% du territoire
québécois (MEF, 1993).

Certaines caractéristiques favorisent le choix d'une eau de surface pour


l'approvisionnement er?eau potable: la proximité, la quantité disponible, la facilité d'accès,
etc. De leur côté, les nappes souterraines représentent une quantité d'eau encore plus
importante que les eaux de surface, plus des deux t i e n des réserves d'eau douce de la
planète (Environnement Canada, 1990). Elles ont souvent une qualité meilleure et plus
constante dans le temps que les eaux de surface et nécessitent alors un traitement moins
long, moins complexe et par le fait même, moins coûteux. Par contre, comme la vitesse de
renouvel1ement de certains aquifêres peut être relativement lente, les eaux souterraines sont
plus sensibles a une contamination ou à une surexploitation.

1.2.2 Utilisation
Bien que les différents traitements aient comme objectifs de rendre l'eau propre à la
consommation humaine, il y a moins de 1% de cette eau qui est utilisée a cette i
k comme
le montre la figure 3. Ainsi, la majorité de toute l'eau potable produite est soit utilisée à des
fins de lavage (bain, douche, lessive, chasse d'eau ainsi qu'une partie de l'eau utilisée en
cuisine et par les industries et les commerces), soit perdue (fuites et utilisation extérieure).
Il n'est donc pas surprenant de constater qu'avec une consommation -uniquement
domestique de 360 litres (95 GUS) par personne par jour, le Canada vienne au deuxième
rang mondial pour l'utilisation, pour ne pas dire le gaspillage, de l'eau (MEF, 1993; Henry
et Heinke, f 989).

Tout en travaillant à changer ces habitudes de consommation pour diminuer I'utilisation


abusive de l'eau traitée, d'autres efforts doivent être déployés a& de diminuer le coût du
traitement. Pa m i les avenues de recherche possibles, le traitement des eaux souterraines
présente un intérêt particulier parce que leur qualité est relativement constante. C'est pour
développer un nouveau procédé de traitement des eaux souterraines que ce projet de
recherche a été mis sur pied.

I
+---Utilisation

Figure 3:
domestique (52%) -
Répartition des usages de l'eau potable dans les municipalités @EF, 1997)

13 L'eau souterraine utilisée comme source d'eau potable


Soumises à la même réglementation que les eaux de surface (Gouvernement du Québec,
1984)' les eaux souterraines sont caractérisées par une qualité souvent meilleure et plus
constante dans le temps. Plus spécifiquement, les eaux souterraines ont souvent une faible
turbidité, une température constante, une faible contamination bactérienne ainsi qu'un
indice de couleur peu élevé (Desjardins, 1988). Par contre, ces eaux sont caractérisées par
une dureté élevée (ions [ca2f1et wfl) ainsi que par la présence de fer et de manganèse
dissous en quantité relativement importante.

Bien qu'il n'existe ni au Canada, ni au Québec de normes régissant le niveau de dureté dans
l'eau potable ( A W A , 1990; MEF, 1997), plusieurs problèmes peuvent survenir Iorsque
l'eau traitée est dure. En plus de former un dépôt dans les conduites chauffées, les eaux
dures demandent une quantité plus grande de savon pour produire de la mousse (Benefield
et al., 1982; Henry et Heinke, 1989; A W A , 1990). Et comme la plus grande partie de
l'eau traitée sert au lavage, c'est un élément important à prendre en compte. À I'opposé, il
peut y avoir certains avantages à consmer une condition légèrement entartrante dans l'eau.
Un dépôt contrôlé de carbonate de calcium peut réduire la corrosion dans les conduites
d'acier et diminuer la contamination de i'eau par le plomb dans les conduites faites de ce
matériau (AWWA, 1990). Ii s'agit alors de déterminer les besoins auxquels on veut
répondre et d'ajuster la qualité de l'eau en conséquence.

Il n'y a pas non plus de normes sur la teneur en fer et en manganèse dans les eaux traitées.
Par contre, plusieurs organismes tels l'Organisation mondiale de la santé et le
gouvernement canadien (Santé et bien-êe Canada) ont émis des recommandations pour
limiter les concentrations en fer et manganèse dissous dans les eaux traitées (AWWA,
1990; Henry et Heinke, 1989). Le tableau suivant présente les valeurs maximales
recommandées par ces différents organismes.

Tableau 1: Recommandations pour la concentration maximale en fer et en manganèse


des eaux traitées (AWWA, 1990)
Pays Fe (mgfL) Mn (mg/L)
Canada 0,3 0,05
(Santé et bien-être Canada)
États-unis
(USEPA)
Communauté économique
europeenne (CEE)
InternationaI
(Organisation mondiale de la santé)

Les problèmes reliés à la présence de fer et de manganèse sont essentiellement esthétiques


tels que le goût, l'odeur, la couleur, la souillure des vêtements, etc. (AWWA, 1990). De
plus, la précipitation du fer et du manganèse jumelée au développement d'une masse
gélatineuse de bactéries ferrugineuses peut favoriser l'obstruction des conduites d'eau
potable. Ces bactéries peuvent provoquer une coloration rougeâtre (l3enefieId et al., 1982)
et nuire encore une fois aux qualités esthétiques de l'eau.
L'enlèvement du fer et du manganèse des eaux souterraines est au mur du présent projet
de recherche. En fait, ce projet vise à déve1oppe.r une alternative au traitenent actuel, de
façon à trouver une technologie moins coûteuse, plus facile B opérer et moins gourmande
en produits chimiques.

1.4 Objectifs
Les deux problèmes les plus fréquents reliés au traitement des eaux souterraines sont une
dureté excessive et des concentrations excessives en fer et en manganèse dissous. C'est ce
deuxième problème qui sera l'objet du présent mémoire. L'objectif p ~ c i p d
de ce projet
de recherche est de démontrer la faisabilité d'enlever le fer et le manganèse des eaux
souterraines par un procédé combinant une oxydation et une microfiltration, et ce dans le
but de produire de l'eau potable. À plus long temie, ü sera alors possible de développer un
nouveau procédé faisant appel à la microfiltration afin de traiter les eaux souterraines dans
le but d'en faire de l'eau potable.

Pour atteindre cet objectif principal, quatre objectifs spécifiques ont été fixés:

1. Démontrer la faisabilité et la validité de simuler une eau souterraine par une eau
artificielle dans le cadre de cette étude.
2. Choisir et tester une procédure d'oxydation du fer et du manganèse.
3. Mesurer certaines caractéristiques des produits d'oxydation du fer et du manganèse, et
notamment mesurer les tailles des oxydes de fer et de manganèse.
4. Déterminer les performances de microfiltration des suspensions d'oxydes de fer et de
manganèse dans différentes conditions d'opération, c'est-à-dire en faisant varier la
pression transmembranaire, la vitesse d'écoulement tangentiel et les concentrations en
oxydes de fer et de manganèse.

Le premier objectif se justifie par la difficulté à transporter et à conserver les échantillons


d'eaux souterraines. Pouvoir simuler une eau souterraine par une eau artificielle préparée
en laboratoire faciliterait les expérimentations et permettrait d'étendre la portée de l'étude
en faisant varier les concentrations en fer et en manganèse. Néanmoins, il faut démontrer
que les comportements des eaux souterraines réelles et artificielles sont similaires.
Le second objectif concerne la compréhension des principes entourant l'oxydation du fer et
du manganèse par différents oxydants. Une procédure d'oxydation du fer et du manganèse
sera choisie d'après des travaux antérieurs et elle sera testée avec les deux eaux
souterraines. Les cinétiques d'oxydation du fer et du manganèse seront mesurées et
comparées avec celles mesurées dans d'autres études.

Les particules d'oxyde de fer et de manganèse ont déjà été caractérisées du point de vue
physico-chimique dans d'autres études. Néanmoins, il y a peu d'information disponible sur
les tailles de ces particules. Des analyses de ia t d e de ces particules seront faites pour
répondre au troisième objectif et afin de faire un choix éclairé de membranes de
microfltration pour séparer ces particules. Pour permettre de faire des analyses plus
étendues, trois procédures d'oxydation du fer et du manganèse seront expérimentées afin
d'observer des différences possibles sur la gamme de tailles des particules d'oxydes formés
selon le mode d'oxydation.

Le dernier objectif touche la microfiltration proprement dite. Bien que l'application de la


microfiltration dans la production d'eau potable en soit à ses premiers pas, les procédés de
séparation par membrane sont connus depuis fort longtemps. C'est pourquoi il est possible
dès maintenant de cerner les variables qui seront étudiées lors de ces essais. La pression
tramnembranaire ainsi que la vitesse d'écoulement tangentiel sont deux éIéments qui ont
une idluence importante sur le colmatage des membranes. II est donc naturel de les
étudier. Le but poursuivi par les essais de microfiltration est de définir les paramètres
d'opération les plus favorables afin de luniter le colmatage tout en conservant une qualité et
une quantité de pemiéat élevée. Le rôle de la concentration de fer et de manganèse pounïi
aussi être étudié en autant que le premier objectif ait été atteint.

Avant de décrire la méthodologie qui a été utilisée pour atteindre ces objectifs, il est tout a
fait noma1 de présenter ce qui a déjà été fait dans le passé sur ce sujet. C'est pourquoi le
prochain chapitre porte sur la revue bibliographique.
CHAPITRE II

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

Ce projet de recherche suit, comme nous le verrons par la suite, la filière classique de
l'enlèvement du fer et du manganèse des eaux souterraines, en y changeant toutefois le type
de filtration. La premiere étape de ce traitement consiste à rendre les ions de fer et de
manganèse insolubles en les oxydant pour provoquer leur précipitation. La section 2.1
permet donc de faire un tour d'horizon sur les connaissances entourant l'oxydation du fer et
du manganèse. En plus des éléments de base semant à la compréhension des processus
élémentaires de l'oxydation du fer et du manganèse, cette section présente les différents
pracédés couramment utilisés pour enlever le fer et le manganèse des eaux souterraines.

La deuxième étape du procédé étudié vise la séparation des précipités préalablement formés
par une rnicrofiItration sur membrane. C'est pourquoi la section 2.2 met en relief les
notions inhérentes à la séparation par membrane en couvrant à la fois les caractéristiques
des membranes et leur mise en œuvre. Une revue des publications citant des exemples où
I'enlèvement du fer et du manganèse des eaux souterraines se fait par une technologie de
séparation par membrane est incluse à la fin de ce chapitre.
2.1 Enlèvement du fer et du manganèse
2-1.1 Introduction
Les concentrations en fer et en manganèse peuvent varier d'un endroit à un autre et peuvent
varier en fonction de la profondeur pour une même nappe souterraine. La forme sous
laquelle se trouve le fer et le manganèse peut également varier. En effet, lorsque la matière
organique colloidale est présente dans Peau souterraine, elle peut former des complexes
avec ces deux métaux et leur enlèvement devient alors lié à l'enlèvement de la matière
organique. En absence de matière organique, le fa et le manganèse sont sous forme d'ions
à cause de l'absence d'oxygène dans l'eau souterraine et du pH -
f lm27)
bivalents ( [ ~ e ~et
qui est proche de Ia neutralité. Dans cette étude, seul le deuxième cas sera considéré.

Si la quantité de fer et de manganèse dissous est inférieure aux recommandations


présentées au tableau 1, une simple chloration pour assurer la désinfection peut s'avérer
suffisante. Par contre, si la quantité de fer et de manganèse dissous est supérieure à ces
recommandations, on peut distinguer actuellement trois voies pour diminuer les
concentrations de fer et de manganèse en bas de ces recommandations:

1. oxydatiodprécipitation en solution: cette oxydatiodprécipitation est suivie d'un


procédé de séparation solide-liquide (fer et manganèse).
2. Adsorption puis oxydation catalytique SLK un milieu granulaire recouvert d'une
couche d'oxyde de manganèse (manganèse seulement).
3. Assimilation biologique sur biomasse fixée (fer et manganèse).

Les prochaines sections présentent brièvement les processus élémentaires sous-jacents à ces
trois voies de traitement ainsi que les technologies développées et généralement utilisées.

2.1.2 Processus élémentaires


2. I -2.1 OXYDATION DU FER
A l'origine, la grande majorité des travaux concernant l'oxydation du fer impliquait
l'utilisation de I'oxygène de l'air comme agent oxydant Stumm et Lee (1961) ont montré
que le taux d'oxygénation des ions ferreux pe2+] était proportio~ela la quantité initiale
d'ion ferreux et dépendait fortement de la concenaation en ion hydroxyle [OHJ. Ils ont
11

déterminé que la réaction des ions ferreux avec l'oxygène pouvait mener à un oxyde ou un
hydroxyde f&que pe(OH)J. Ghosh et al. (1966) ont toutefois foumi des informations
concemant la maigre performance de certains systèmes d'aération pour l'enlèvement du fm
Pour eux, la réaction d'oxygénation dépend aussi beaucoup de l'alcalinité et ceci peut
favoriser la précipitation directe des ions fmeux en carbonates peC03]plutôt qu'en
hydroxydes. Cette conclusion a été reprise par plusieurs auteurs (Cleasby, 1975; Olson et
Twardowski, 1975) ce qui a demandé une plus grande exploration afin de déterminer le
produit exact de l'oxydation du fer par l'oxygène.

1'0 -
1
0'8 z

096 -
094 -
-
r
>
w'
0'2
\

O 4

-0,2 -

-0,4 -
-0,6 -

-0'8 a
O 2 4 6 8 10 12 14
PH
"
Diagramme d' uilibre pH-potentiel redox du fer (CTrc = 1 o4 M; CT,S= 1o4
Figure 4:
M; CTvCo3 9
= 10 M; T=25C; inspiré de Snoeyink et lenkhs, 1980)

Dans un effort pour déterminer la nature des précipités de fer, Robinson et al. (198 1) en
sont arrivés à la conclusion que le carbonate de fer FeC03] n'est pas un produit de
I'oxydation du fer par l'oxygène et ce, à des pH variant de 6 à 10. Parce que sa cinétique
est favorisée face à d'autres formes d'oxyhydroxydes, c'est plutôt la lépidocrocite [y-
F e O - qui est formée lorsque le pH est infërieur à 9. Cette conclusion est partagée par
plusieurs autres auteurs (Sung et Morgan, 1980;Sung, 1983; Sung et Forbes, 1984; Carlson
et Schwertmann, 1987; Knocke et al., 1WOa; Roques, 1990). Lorsqu'on lui laisse le temps
de se déshydrater complètement (plusieurs jours), la lépidocrocite se transforme notamment
en goetite [a-FeûOH] et en hématite [a-Fe203], phénomène qui a été étudié à plusieurs
reprises (Schwertmann et Taylor, 1972; Bdek et Subrt, 1995; Mayer et Janell, 1996;
Rustad et al., 1996, Tessier et al., 1996). La figure 4 montre le diagramme d ' é q f i i r e du
fer selon le pH et le potentiel redox (EH)en présence de carbonates et de complexes
ioniques sulfurés. On voit bien que pour des potentiels redox positifs, la forme privilégiée
est le [Fe(OH)3]. L'oxygénation provoquant l'élévation du potentiel redox, la forme
hydroxyde du fer sera favorisée à l'équilibre, laissant peu de chance au carbonate de fer de
se former. Il est suffisant pour l'instant de savoir que la lépidocrocite, mieux connu sous sa
forme hydratée d'hydroxyde de fer Fe(OH)3], est le produit de l'oxydation de I'ion ferreux
lorsque l'oxygène est employé comme oxydant.

Pour ce qui est de l'enlèvement du fer par l'utilisation d'oxydants autres que l'oxygène,
bien peu d'articles scientifiques présentaient des résultats avant 1990. Afin de pallier à ce
manque d'somation, la fondation de recherche de l'knencan Water Works Association
a publié en 1990 une étude dont les objectifs étaient triples (Knocke et al., l99Oa):

1. étudier les cinétiques d'oxydation du fer et du manganèse avec différents oxydants;


2. vérifier comment la variation de certains paramètres (pH, concentration initiale de fer et
de manganèse, température et présence de matière organique) influence ces cinétiques,
3. et modéliser les cinétiques d'oxydation du fer et du manganèse afin de développer des
outils mathématiques de conception et d'opération pour les systèmes de traitement du fer
(et du manganèse).

Le tableau 2 montre les différentes réactions d'oxydation de l'ion ferreux selon l'oxydant
utilisé ainsi que la stœchiornétrie qui lui est associée. Selon la chaûie de traitement qui
suivra l'oxydation, un ou plusieurs de ces oxydants peuvent être utilisés. L'étude de
Knocke et al. (1990aj montre que la plupart des autres oxydants ont des cinétiques
d'oxydation plus rapides que l'oxygène mais son faible coût (aération) lui confère un
avantage indéniable. Par contre, l'ajout d'un produit alcalin pour augmenter le pH peut
s'avéret nécessaire a h d'accélérer la réaction d'oxydation.

Tableau 2: Réactions d'oxydation et équili'bre stœchiométrique pour l'ion ferreux


(Knocke et al., 1990a)
Oxydant Réaction Stœchiométrie
ozcas, 2Fe2++ %O2(@+ 5H20+2Fe(OH)3(s) + 4K 0'14 mg 0 2 h gFe
03(a~)+~z(aq) 2Fe2' + + SHz0+2Fe(OH)3(r) + Ou@ + 4 r 0,43 mg Odmg Fe
HOC1 2 ~ e+~ HOC1
' + SH20+2Fe(OH)~~,~+ Cï + Sr 0,66 m g NaOCYmg Fe
C1O2+C10i + Cl02 + 3H20+Fe(OH)xd + CIO; + 3K
~ e " 120 mg C102/mgFe
-0s 3 ~ e+~ Mn04-
' + 7HZO+3Fe(OH)3(,, + MnOle, + SH+ 0,94 mg KMnOJmg Fe

Dans les différents articles, on trouve que la cinétique d'oxygénation du fer est du 1" ordre
suivant le fer pe2*] et l'oxygène [O2], du 2e ordre suivant l'ion hydroxyde [OH7 (voir
l'annexe I) et s'écrit comme suit (Stumm et Lee, 1961):

Dans l'équation [2.1], la valeur de "k" est de 1,50xl0" ~-~atm-'rnin'l


à une température de
20,S°C (Stumm et Lee, 1961). Comme cette cinétique est fortement dépendante du pH, on
a tout avantage à élever le pH pour accélérer l'oxydation du fer (voir l'annexe 1). Par
exemple, pour oxyder 99% d'une quantité initiale de 10 mglL de fer, il faut plusieurs heures
à un pH de 6,5mais moins de 15 minutes à un pH de 7,s (T=2S°C, PO?= 0,2 atm). D'autres
oxydants plus puissants (ion hypochlorite, permanganate de potassium, oxyde de chlore et
ozone) peuvent oxyder le fer presque instantanément et, malgré leur coût plus élevé, il peut
être pratique de les utiliser aussi pour l'oxydation du fer.

2-1-2.2 OXYDATION DU MANGANÈSE

Contrairement à l'ion ferreux, l'oxydation de l'ion manganeux par l'oxygène de l'air est
très lente, voire presque inexistante lorsque le pH est infërieur à 9,O (Stumm et Morgan,
1996). Voilà pourquoi d'autres oxydants sont employés pour oxyder le manganèse
(Knocke et al., 1990a). Les plus utilisés sont I'hypochlorite de sodium ainsi que le
pennanganate de potassium mais d'autres oxydants sont aussi disponibles comme le
dioxyde de chlore et l'ozone. Le tableau 3 donne les différentes réactions d'oxydation de
l'ion manganeux selon l'oxydant utilisé ainsi que la stœchiométrie qui lui est associée.

Tableau 3: Réactions d'oxydation et équili'bre stœchiométrïque pour l'ion manganew


(Knocke et al., 1990a)
Owdsnt Réaction
Oztas) MnZ' + %OU4 + H20+Mn02~s)+ 2.K
03(aq)+%aq) MI? + 03(,,+ H20+Mi102(~~+ Oarq)+ 2IIr
HOC1 ~ ' + &O+MLIO~(~~
~ ni HOC1 + CI-+ 3K
C1O2+C10Y MI? + 2 C 1 4 + 2H20+Mn02(sl + 2C102 + 4K
KMnO4 3 W +-04 + 2H20+SMn02(sl + 4K

L'étude de I'oxydation de l'ion manganeux par l'oxygène a toutefois permis de déterminer


que cette réaction ne suivait pas le même type de réaction que l'oxygénation de l'ion
ferreux (Stumm et Morgan, 1996). La réaction d'oxydation du manganèse par I'oxygène,
plutôt que de simplement suivre la première équation du tableau 3, peut être décrite de la

-
façon suivante (sans équilibrer l'eau et les protons dans les équations chimiques):

Imt
Mh2+ + Oz MnOî(sl Réactiondirecte [2.2a]
rapide
h4nz+ + Mn02(,) > h4n2+ M I I O ~ ( ~ ) [2.2b]
Réaction catalysée
Mn2+ M U O +~ Oz
~ 2Mn02(,) E2.2~1

La réaction décrite par les étapes successives [2.2b]et [2.2c], où le point (( D indique une
adsorption, est considérée comme étant autocatalytique puisque les particules d'oxydes de
manganèse formées au début de la réaction servent de catalyseur pour la suite de
I'oxydation. C'est ce processus qui représente la deuxième voie d'enlèvement du
manganèse telle que présentée à la section 2.1.1.

Stumm et Morgan (1996) ont observé ce processus dfadsorption/oxydation en présence


d'oxygène mais des études ultérieures ont montré que le chlore, sous forme de Clz ou de
NaOCl, est un oxydant plus efficace et plus rapide que l'oxygéne pour ce genre d'oxydation
(Knocke et al., 199Oa). Les oxydants plus forts comme le permanganate de potassium ou
l'ozone sont inappropriés pour ce type de réaction puisqu'ils oxydent le manganèse trop
rapidement pour que l'adsorption/oxydationait lieu.

Ces mêmes auteurs ont observé ce phénomène en partant d'une solution mais il a été
possible de reproduire le même phénomène dans un milieu granulaire. Le sable vert a été
le premier milieu granulaire utilisé puisqu'il est recouvert d'une couche d'oxyde de
manganèse. Par la suite, il a été démontré que plusieurs autres milieux granulaires
pouvaient être conditionnés avec une couche d'oxyde de manganèse et accomplir le même -
travail a moindre coût (Knocke et al., I990b).

En partant des équations [2.2a], [2.2b] et [2.2c], la cinétique d'oxygénation de l'ion


manganeux m2'peut
]s'écrire comme suit (Stumm et Morgan, 1996, voir l'annexe II):

Les valeurs de k' D sont les constantes cinétiques et W O 2 J représente la concentration


molaire d'oxyde de manganèse forniée sur la surface des grains du milieu filtrant par
l'oxydation des ions manganeux. C'est donc dire que l'oxydation du manganèse passerait à
la fois par une oxydation directe (premier teme de l'équation r2.31) et par une
adsorption/oxydation en s d a c e des particules d'oxyde de manganèse (deuxième terme de
l'équation r2.31). Knocke et al. (1990a) ont poussé plus loin cette approche en supposant
qu'il en serait de même si d'autres oxydants étaient utilisés (voir l'annexe II):

Comme pour le fer, la réaction d'oxydation du manganèse est favorisée à des pH plus
élevés. L'utilisation du permanganate de potassium est grandement répandue notamment à
cause de sa plus grande rapidité à oxyder le manganèse que le chlore ou l'oxygène (Knocke
et al., 1990a). L'ozone représente aussi une alternative intéressante mais sa production
ainsi que son utilisation demandent des infrastructures pIus importantes que l'utilisation du
permanganate de potassium.
E FER ET DU MANGANÈSE
2.1.2.3 OXYDATION B T O ~ O U DU
Les ferrobacténes peuvent catalyser et ainsi acc&rer l'oxydation et la précipitation du ~e'+.
Bien que ceci ait été observé depuis longtemps, les mécanismes qui régissent ces
phénomènes ne sont pas clairement déterminés. Certaines ferrobactéries, qui sont
impliquées dans la déferrisation biologique, sont autotrophes, d'autres seraient autotrophes
facultatives ou hétérotrophes. Dans le cas des ferrobactéries autotrophes, ou autotrophes
facultatives, l'oxydation du fer générerait l'énergie nécessaire l'assimilation du carbone du
C02.

Les conditions optimales de développement des fmobactéries, qui catalysent l'oxydation


du fer sont, en termes de pH et de redox, des conditions intermédiaires entre les conditions
des eaux souterraines brutes et celles qui favorisent l'oxydation chimique du fer. Cette zone
de pH et de redox est représentée graphiquement à la figure 5. On peut constater sur cette
figure que plus le pH augmente et plus la gamme optimale de redox est réduite et donc plus
le contrôle de l'oxygénation de l'eau doit être strict. Au-delà de pH 7,2, la teneur en O2
dissous devrait être înferieure à 0,025 rng/L.

Les ferrobactéries qui sont d'intérêt en traitement des eaux souterraines, toléreraient des
concentrations de fer comprises entre 0,l et 30 mg/L mais ne toléreraient pas la présence de
H2S (la concentration en H2S doit être inferieure à 0,01 m@) et d'autres toxiques comme
les métaux lourds et certains micropolluants organiques. Leurs gammes optimales en
température s'échelonnent de 10 à 25°C. La teneur en matière organique de I'eau pourrait
intervenir dans la sélection de l'espèce prédominante puisque certaines ferrobactéries se
développent dans des milieux très pauvres en matiére organique alors que d'autres croissent
dans des milieux riches en matière organique. Le fer qui est complexé avec la matière
organique pourrait être oxydé par des fmobactéries hétérotrophes qui utiliseraient la
fiaction organique des complexes organofemeux pour leur croissance et qui catalyseraient
l'oxydation du fer décomplexé. Mouchet (1988) insiste aussi sur le fait que les oxydes
ferriques, qui sont formés lors de l'oxydation biochimique, seraient moins hydratés et plus
denses que les oxydes formés par voie chimique et que ceci limiterait le colmatage du
milieu filtrant.
himique
du fer

Les bactéries qui catalysent l'oxydation de l'ion rnanganeux appartiennent essentiellement


aux mêmes genres que les ferrobactéries qui catalysent l'oxydation de l'ion ferreux. Les
mécanismes d'oxydation seraient les suivants:
- catalyse enzymatique de l'oxydation à l'intérieur des cellules bactériennes;
- oxydation à l'extérieur des cellules bactenemes (sous forme adsorbée à la paroi
cellulaire ou au voisinage des bactéries) qui serait catalysée par des biopolymères
sécrétés par les bactéries.
Les conditions optimales de développement des bactéries, qui catalysent l'oxydation du
manganèse sont, en termes de pH et de redox, différentes de celles des ferrobactéries tel
que montré à la figure 6. Le milieu doit être complètement aérobie (concentration en
oxygène dissous supérieure à 5mg/L) et le potentiel redox doit être supérieur à 300-400mV
mais inférieur au redox nécessaire à l'oxydation chimique du manganèse pour des oxydants
forts tel que KMn0.+. En général, le pH doit ê e supérieur à 73-73. Tout cela implique
que la catalyse biochimique de l'oxydation du fer et celle du manganèse sont a prion très
difficiles B réaliser simultanément et i; faut donc les faire l'une après l'autre puisque les
conditions optimales de pH et de redox sont différentes.

2.1.3 Procédé conventionnel d'enlèvement dufer et du manganèse des eaux souterraines


La qualité des nappes d'eaux souterraines peut varier beaucoup d'une région à l'autre.
Dans les cas où la quantité de fer et de manganèse dissous est inférieure aux
recommandations, une simple chloration peut s'avérer suffisante. Une résine échangeuse
d'ions peut êîre utilisée pour des petites quantités de fer ( 4 , O mg/L) et de manganèse (4,2
mg/L) surtout lorsqu'on cherche à réduire aussi la teneur d'autres ions comme le calcium et
le magnésium, responsables de la dureté (Desjardins, 1988; A W A , 1990). Mais pour
traiter les eaux souterraines plus fortement chargées en fer (X,0 m a ) et en manganèse
(>072mgfL), plusieurs autres techniques ont 6té d6veloppées à travers les années.

Le traitement classique du fer et du manganèse est celui qui fait appel à l'oxydation des
ions métalliques puis à la filtration (AWWA, 1990; Fargues, 1988). De façon générale, les -
ions solubles de fer et de manganèse sont oxydés pour forcer leur précipitation et ainsi, les
rendre insolubles dans l'eau. Ces particules en suspension sont alors séparées de l'eau par
un milieu filtrant granulaire. La figure 7 illustre de façon très générale ce type de
traitement.

I
Oxydation
chimique
\

il Filtration Distribution

Figure 7: Filière classique pour l'enlèvement du Fe et du Mn (adapté de AWWA, 1990)

La première étape de ce traitement consiste à ajouter un ou des produits oxydants a h de


rendre insolubles, par oxydation et précipitation, les ions ferreux et manganewc.
Traditionnellement, les oxydants le plus souvent utilisés sont l'hypochlonte de sodium
(NaOC1) et le permanganate de potassium (lWh04).Le premier est souvent utilisé pour
oxyder le fer lorsqu'ii n'y a pas de manganèse ou lorsque la quantité de fer est importante
tandis que le second, plus puissant et plus cher, peut servir à oxyder à la fois le fer et le
manganèse. Toutefois, comme on l'a vu à la section 2.1.2.2, la précipitation complète du
manganèse avec le permanganate de potassium avant la filtration annule la deuxième voie
d'oxydation (adsorption-oxydation dans le milieu filtrant). De plus, l'utilisation de deux
produits oxydants demande un contrôle serré du dosage qu'il est difficile de bien suivre en
considérant les fluctuations de concentration en fer et en manganèse que peut subir l'eau
souterraine avec les saisons. Pour cette raison, l'utilisation exclusive du NaOCl est de plus
en plus répandue.

La deuxième étape de ce traitement consiste à séparer les parricules formées par la première
étape. TraditionnelIement, cette séparation se fait par une filtration sur sable vert. Le sable
vert est un milieu granulaire dont la d a c e des grains comporte un dépôt d'oxyde de
manganèse artificiel. En plus de retenir physiquement les particules, le sable vert, en
présence d'un oxydant tel le NaOCl, peut poursuivre l'oxydation du manganèse parce que
la surface des grains joue un rôle de catalyseur (voir section 2.1.2.2). Mais son coût élevé
et sa granulométrie fine (diamètre moyen de 0,3 à 0,35 mm) ont amené les producteurs
d'eau à utiliser d'autres milieux granulaires conditionnés.

Lorsque les concentrations en fer (>5,0 m a ) et en manganèse ( X , 0 mg/L) sont très


élevées, la charge de particules aux filtres devient tellement importante que la vitesse de
filtration doit être significativement réduite pour ne pas trop raccourcir la durée des cycles
de filtration. Ce problème peut être évité en utilisant un milieu granulaire ayant une
granulométrie plus grande que celle du sable vert. Finalement, ce procédé ne peut
améliorer la qualité de l'eau en ce qui a trait à la dureté et à l'enlèvement des produits
sulfurés.

Depuis une dizaine années, d'autres alternatives ont été développés ou sont en
développement soit pour diminuer la quantité de produits chimiques utilisée, pour faciliter
l'opération des usines, pour permettre le traitement d'eaux plus concentrées en fer et en
manganèse ou pour jumeler l'enlèvement du fer et du manganèse à l'adoucissement. Panni
ces alternatives, on peut noter l'amélioration du procédé conventionnel, le traitement
biologique, le &aitement par membrane, I'adoucissement par la chaux et le traitement in
situ.
2-1.4 Modz~caîïonsdu procédé conventz*onnel
Les modifications possibles du procédé conventionnel sont présentées schématiquement à
la figure 8.

Aération
Filtration
I 1

T
\Bassin de contact Distii'bution
(&cultatif)
1 I
Figure 8: Modifications de la filière classique pour l'enlèvement du Fe et du Mn

La première amélioration passe par l'ajout d'une aération qui joue trois rôles importants
lors du traitement des eaux souterraines. D'abord, elle pemet d'introduire de l'oxygène
dans l'eau. L'oxygène peut servir à oxyder le fer. Puis, l'aération permet de réduire la
concentration en CO2 ce qui provoque une élévation du pH. Cette élévation permet ainsi
d'accélérer l'oxydation du fer et du manganèse comme on l'a vu dans les sections 2.1.2.1 et
2.1.2.2. Finalement, l'aération pemet aussi d'éliminer d'autres gaz nuisibles, comme ceux
à base de soufie, qui peuvent consommer des doses importantes d'oxydant.

Une deuxième amélioration du procédé conventionnel consiste à changer les oxydants


utilisés. En plus de l'oxygène qui peut déjà avoir été introduit par I'aération, d'autres
oxydants tels l'ozone ou le dioxyde de chlore peuvent remplacer l'hypochlorite de sodium et
le pemianganate de potassium.

Une troisième modification qui peut être apportée au procédé conventionnel est une étape
de séparation avant la filtration. Dans le cas des eaux très chargées en fer et en manganèse,
la charge aux filtres peut être diminuée par l'ajout d'un bassin de rétention qui peut semir à
la fois de réacteur pour I'oxydation et de séparateur. Cette séparation peut se faire par
décantation ou par flottation. Cette étape permet d'augmenter la vitesse de filtration et/ou
d'allonger la période de nItraîïon entre les lavages.

La demière amélioration conceme la filtration. Dans ce cas, on peut soit changer le milieu
filtrant, soit changer le type de filtration. Dans la première option, on sait qu'il est possible
de remplacer le sable vert par un support conditionné moins dispendieux et de plus grande
granulométrie (Knocke et al., 1990b). Le sable et l'anthracite peuvent être recouverts
artificiellement d'une couche d'oxyde de manganèse comme le sable vert. Si on décide de
changer le type de filtration, il est possible d'aller vers la microfiltration (Mï). Plusieurs -
avantages sont anticipés avec l'utilisation d'un tel procédé. Ce type de traitement est a
priori facile d'opération avec un potentiel élevé d'automatisation. Sa configuration
modulaire présente un atout important pour s'adapter à la croissance de la demande en eau
d'une municipalité. De plus, la MF demande moins d'énergie et de pré-traitement que les
autres systèmes de séparation par membrane (ultranltration et nanofiltration). Enfin, avec
un procédé par membrane, la qualité de l'eau traitée devrait être indépendante de la qualité
de l'eau brute ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres types de traitements. Les
procédés de séparation par membrane, et plus spécifiquement la microfiltration, seront
présentés à la section 2.2.

Si le procédé conventionnel, avec ou sans modification, est efficace pour enlever le fer et le
manganèse des eaux souterraines, il existe aussi d'autres types de procédé qui ont été
développés ou qui sont en voie de développement. Ces procédés sont présentés dans les
sections qui suivent.

2.1.5 Procédébiologique
De son côté, la fileation biologique a m o u t été développée en Europe et s'inspire de la
capacité naturelle qu'ont certaines bactéries de provoquer l'oxydation et la précipitation du
fer ou du manganèse dissous (Mouchet 1992). C'est un procédé qui requiert des conditions
spécifiques de pH, de potentiel redox, d'oxygénation et de température (Mouchet, 1988).
Ces conditions spécifiques sont différentes pour le fer et le manganèse (voir section 2.1.2.3)
et il est difficile de traiter ces deux métaux simultanément par la voie biologique.
De plus, certaines caractéristiques sont défavorables pour ce procédé: présence de fer &/ou
de manganése déjà précipités, présence d'élérrients toxiques (métaux lourds par exemple),
présence de H2S etlou de N I 3 ou présence d'autres caractéristiques défavorables (couleur
dissoute, etc.) (Bergel et Mouchet, 1995). Par contre, lorsque les caractéristiques de l'eau
brute le permettent et que le procédé est stabilisé (quelques jours pour le fer et plusieurs
semaines pour le manganèse), le traitement biologique permet d'atteindre des vitesses de
nIhration nettement supérieures au procédé classique (Bergel et Mouchet, 1995).

2.1.6 Procédé d'oxydation in situ


Le traitement in situ des eaux souterraines est radicalement différent du traitement
conventionnel puisque l'eau est traitée dans le sol même. Parce que la carence en oxygène
des sols est une des principales causes de la présence de fer et de manganèse dissous, les
procédés in situ cherchent à introduire de l'oxygène dans l'aquifere. La méthode in situ la
plus connue est la méthode vyredoxa mise au point en Scandinavie par les fkères Reijonen
(Fargues, 1988). Avec des fiais d'investissement et des coûts d'exploitation réduits, la
simplicité de la méthode in situ présente un certain avantage sur le traitement classique.

Le principe même du procédé induit malheureusement un obstacle majeur dans l'évolution


du traitement. En oxygénant l'eau dans le sol, la précipitation se fait dans la nappe d'eau
souterraine, provoquant à long terme l'obstruction des voies d'écoulement ce qui réduit de
façon importante l'alimentation des puits de poEpage. De plus, la présence d'oxygène
dans le sol amène la prolifératon des bactéries ferrugineuses ce qui détériore la qualité de
l'eau pompée. Enfin, ce traitement vise essentiellement le fer et le manganèse et devra être
complété par un système supplémentaire pour traiter d'autres problèmes ou simplement
pour la chloration de l'eau avant sa distribution.

2.2.7 Adoucissement par précipi~c~tion


chimique
Les procédés présentés aux sections 2.1.3 à 2.1.6 sont essentiellement dirigés vers
l'enlèvement du fer et du manganèse. Il est important de noter qu'aucun d'eux (sauf les
résines échangeuses d'ions dans le cas où la dureté n'est pas trop élevée) ne peut traiter un
autre problème souvent relié aux eaux soutmaines soit la dureté. Lorsque le problème de
dureté se pose avec importance ( ~ 2 5 0à 300 mg CaCO*), il peut devenir essentiel
d'envisager un tout autre type de procédé fide régler simultanément le problème de fer,
de manganèse et de dureté.

L'adoucissement par précipitation chimique consiste à f&e précipiter le calcium et/ou le


magnésium par ajout de chaux (Ca(OW2) pour la dureté carbonatée et éventuellement par
ajout de carbonate de sodium (Na2COi) pour la dureté non-carbonatée. Le procédé
d'adoucissement varie en fonction du type de dureté rencontrée. À titre d'exemple, la
chaîne de traitement pour la dureté carbonatée comprend l'ajout de chaux, la floculation et
la sédimentation des précipités formés, la recarbonatation par injection de CO2 pour -
abaisser le pH et ramener Peau à son pHs, une filtration pour retenir les solides les plus fins
qui n'auraient pas été enlevés par sédimentation et finalement une désinfection.

Le pH, après ajout de chaux se situe à environ 10. À ce pH, le fer et même le manganèse
peuvent être rapidement oxydés par l'oxygène dissous. En faisant précéder l'ajout de chaux
par une aération, on peut donc a priori précipiter le fer et le manganèse en même temps que
le calcium. En réduisant la teneur en gaz carbonique de I'eau souterraine, l'aération permet
aussi de réduire la consommation de chaux et le volume de boues produites.

2.2 Séparation par membrane

Pour pallier à certaines lacunes du procédé conventionnel de traitement du fer et du


manganèse (perte en eaux de lavage importante, percée des filtres granulaires, difficulté à
s'ajuster à la ffuctuation de la qualité de l'eau brute, etc.), certains chercheurs ont déjà mis
en œuvre l'utilisation des membranes comme procédé de séparation pour l'eau potable
(Côté et al., 1993). Les technologies de séparation par membranes sont déjà largement
utilisées dans phsieurs industries. Une des premiéres industries à l'avoir exploitée au
Québec est celle de l'érable qui utilise l'osmose inverse comme première étape de
concentration de l'eau d'érable (Sendak et Morselli, 1984). Les industries agro-
alimentaires, chimiques, de galvanisation utilisent aussi des membranes comme étape
inhérente à la production ou comme moyen de récupérer des matières premières.
L'avantage des procédés de séparation par membrane est que la porosité est beaucoup plus
fine que dans les filtres conventiome1s comme le montre la figure 9. Cette classification
n'est pas rigide puisqu'elle varie un peu d'un auteur à l'autre (Cheryan, 1986; Bourdon et
al., 1988; A m & 1990; Mowato et Smith, 1994).

Les procédés de séparation par membrane sont des domaines d'application et de recherche
très vastes et il serait hardi de vouloir en couvrir toutes les subtilités. C'est pourquoi seuls
les éléments essentiels à la présente étude seront abordés. Pour ce qui nous intéresse, trois
paramètres principaux sont à considérer lorsque que nous étudions un procédé de séparation
par membrane soit la membrane (structure, nature et mécanismes de séparation), la façon
d'opérer le procédé et le colmatage.

-
Filtration
conventionneIle

Microfiltration

Nanofiltration

inverse

Taille des particules séparées (mm)

Figure 9: Classification des procédés de séparation par membrane en fonction de la


taille des particules qui peuvent être séparées

2.2.2 Les membranes


2.2.2.1 STRUCTlJRE
Plusieurs caractéristiques sont utilisées pour décrire les membranes servant aux procédés de
séparation. La première caractérisation de la membrane touche à la structure même de
celle-ci qui peut être d é h i e soit en terme de porosité, soit en texme de syméîrie stmcturale.
26

Lorsqu'on parle de porosité, il est clair qu'eue est facilement mesurable en micronltration
considérant la taille des pores présents. Lorsqu'on passe en ultrafiltration, la porosité
devient plus dficile à mesurer. En nanofiltration et en osmose inverse, le concept même
de porosité est plus difficile à définir et de ce fait,à mesurer. Pour cette raison, il existe
deux écoles de pensée lorsque vient le temps de parler de porosité en nanofiltration et en
osmose inverse. Certains considèrent que les membranes sont denses et que l'eau avec les
contaminants d i f i e n t à travers la membrane ( A W A , 1990). D'autres considèrent que
ces membranes sont toujours poreuses mais que ces pores sont de tailles extrêmement
réduites (< 20 A) (SourUajan et Matsuura, 1985). Mais comme les membranes qui nous
intéressent sont de microfiltration et définitivement poreuses, laissons le soin à d'autres de
continuer le débat. Selon les fabricants et les conventions, on parlera de porosité absolue
ou nominale. En micronltration, la porosité absolue détermine le pore le plus gros de la
membrane alors que la porosité nominale détermine le diamètre moyen des pores. Ainsi,
une membrane de porosité nominale de 1 p m a des pores plus gros que 1 pm alors qu'une
membrane à porosité absolue de 1 p m n'en a pas.

p
. .

Figure 10: Schématisation d'une membrane symétrique

Ensemble, la taille et la densité des pores d'une membrane de microfiltration servent à


définir la perméabilité de cette membrane, c'est-à-dire la quantité d'un liquide particulier
qui passe à travers une d a c e connue de membrane pendant un certain temps dans des
conditions de température et de pression connues. La plupart du temps, le liquide utilisé
pour déterminer la perméabilité d'une membrane est de l'eau pure équivalente à de l'eau
déminéralisée. Par opposition, la perméabilité dynamique réfëre à l'évolution dans le
temps de la quantité de peméat au fur et à mesure qu'on fait passer une suspension sur la
membrane. Ces deux perméabilités seront présentées aussi plus loin dans la section sur les
paramètres d'opération.

Lorsqu'on parle de symétrie structurale, on distingue les membranes symétriques des


membranes asymétriques. Les membranes symétriques. schématisées à la figure 10
(inspirée de Cheryan, L986), possèdent des pores qui ont un d i m è ~ econstant à travers
toute leur épaisseur. Les particules séparées auront tendance à s'accumuler en d a c e et
certaines particules. dont le diamètre est proche de celui des pores de la membrane,
pourront y rester bloquées, provoquant un colmatage dit 'irréversible' (sujet qui sera traité
plus loin). Ce problème se rencontre aussi dans les membranes asymémques.

Couche active
092 Pm

De 100 pm
Support à quelques
12 p m millimètres

Figure 11: Vue en coupe par microscopie électronique des wuches superposées pour
former une membrane de 0,2 p m de porosité (MEMBR%LOX@ de USFilter)

Les membrzes asymétriques sont composées de deux ou plusieurs couches superposées


comme l'illustre la figure 11. Pour Limiter la résistance à l'écoulement à travers les
membranes, on cherche à diminuer I'épaisseur de la première couche, appelée couche
active, qui a une épaisseur de quelques microns. C'est dans la couche active que se passera
la séparation. Les autres couches, chacune ayant une porosité beaucoup plus grande que la
couche précédente, totalisent une épaisseur de plusieurs centaines de microns. Leur rôle est
de supporter mécaniquement la couche active et de laisser le fluide s'écouler hbranent
(Cheryan, 1986).

2-2.2.2 NATLJRE
La deuxième caractérisation qui peut être faite pour une membrane est sa nature. Le
matériau constitutif de la membrane permet non seulement de déterminer la rigidité de la
membrane mais aussi de délimiter les interactions possibles avec les particules en
suspension dans l'eau. De plus, en considérant la façon dont le procédé de séparation sera
opéré, il faut que les membranes résistent a certains produits chuniques utilisés lors des
lavages. A ce titre, on dénote en général deux grands types de membranes: les membranes
polyrnériques dites "organiques" et les membranes céramiques dites "inorganiques"
(Cheryan, 1986). Les premières sont fabriquées à partir de polymères et sont donc plus
souples, plus malléables et moins dispendieuses mais plus sensibles aux attaques
chimiques. Les deuxièmes sont produites à partir de matériaux inorganiques ce qui les rend
plus rigides, p l u résistantes aux produits chimiques et plus durables mais plus chères aussi.

La nature de la membrane doit être choisie d'abord en fonction du mode d'opération qui
détermine le type d'écoulement et de lavage employé. Les membranes céramiques
supportent des pressions plus élevées et des rétro-lavages dans toutes les configurations
disponibles tandis que les membranes polymériques sont plus polyvalentes tant au niveau
de la configuration qu'au niveau de la fabrication et seules les fibres creuses peuvent
supporter des rétro-lavages. Puis, la nature de la membrane joue un rôle important dans la
séparation des particules et dans I'évolution de la perméabilité dynamique. Ces
considérations seront présentées plus loin dans les sections sur les paramètres d'opération et
le colmatage.

2.2.2.3 MÉCAMSMES DE SEPARATION


Les mécanismes de séparation sont reliés à la fois à la nature des membranes et à leur
structure. De manière relative, la nature de la membrane a plus d'influence su. la
séparation pour les membranes denses alors que la taille des pores innuencera davantage la
séparation pour les membranes a larges pores. Par contre, la nature de la membrane a
toujours un effet sur le colmatage des membranes.
Pour caractériser cette séparation, on peut f&e référence à la dimension moyenne des
particules qui seront séparées et à ce moment, on parle du seuil de coupure en terme de
masse moléculaire (moleculm weight cut-on). Même si la nature de la membrane de
microfiltration peut jouer un rôle actif dans le processus de séparation et, indirectement,de
colmatage, cette séparation est davantage axée sur la rétention physique des particules à la
surface ou dans la membrane. Le tawr de séparation est alors plus souvent utilisé et il met
en cause la symétrie structurelle de la membrane ainsi que les conditions d'opération.

Une fois que les caractéristiques de la membrane sont connues, il reste à définir les
conditions de mise en œuvre du procédé soit le type d'écoulement, la confïguration'des
modules et les conditions d'opération.

2.2.3 Mise en œuvre


2.2.3.1 ÉCOULEMENT TANGENTIEL ET CONFIGURATIONS
Une des premières conditions à définir dans la mise en œuvre des procédés par membrane
est le * e d'écoulement. À ce titre, on peut considérer deux grands principes de mise en
œuvre: l'écoulement frontal et 1'écoulement tangentiel. L'écoulement fiontal est
perpendiculaire à la surface de la membrane et toute la solution passe à travers elle. Il y a
donc une accumulation rapide de particules à la surface de la membrane. L'écoulement
tangentiel comporte aussi un écoulement fiontal mais seulement une faible fraction de la
solution passe effectivement à travers la membrane. Le reste balaie la surface de la
membrane ce qui réduit énormément I'accumuIation de particules sans toutefois pouvoir
l'empêcher.

Dans le cas où le procédé rnembranaire est opéré en continu, il y a plusieurs avantages à


utiliser un écoulement tangentiel. L'écoulement tangentiel à la membrane permet de
faciliter le transport des particdes de la membrane vers le mur de l'écoulement. Par un
contrôle de la pression et de la vitesse d'écoulement, ces caractéristiques de l'écoulement
tangentiel ont pour effet de diminuer le colmatage comme il sera décrit plus loin.
L'écoulement tangentiel permet aussi l'utilisation d'une recirculation du retentat dans
l'alimentation afin d'augmenter la récupération du liquide tout en contrôlant le colmatage.
En recirculant le retentat, il est possible d'augmenter la vitesse d'écoulement tangentiel
pour augmenter son effet. Pour ce qui est du lavage, l'écoulement tangentiel p m e t aussi
d'effectuer des lavages de d a c e efficaces et d'éIiminer les particules qui peuvent être
remis en suspension par un rktro-lavage.

Ensuite, une fois que le type d'écoulement a été d é f i , la configuration des modules de
membrane est une autre caractéristique de la mise en œuvre des procédés membranaires à
laquelle il faut s'intéresser. On dénote dans l'industrie plusieurs types de configurations
telles que les fibres creuses, les enroulements spiralés, les tubes, les membranes planes
(Cheryan, 1986). Une fois ces caractéristiques connues, il faut déterminer les différentes
variables qui influenceront les perfomances des membranes.

2-2.3 -2 PARAMÈTRES D -OPÉRATION


Plusieurs paramètres d'opération sont à prendre en considération (Cheryan, 1986). Parmi
ceux-ci on peut noter la concentration du liquide d'alimentation, la température du liquide,
les conditions d'écoulement (débit, pression trafl~membranaire et configuration
hydraulique) ainsi que les conditions de lavage. La figure 12 donne une schématisation de
ces paramètres sur une cellule de filtration par membrane plane.

Alimentation b
,

t v ' l t v t
P I =pression à l'entrée du CET' p3
P2 =pression a la sortie du CET (< Pl)
P, =pression du perméat (cPtc P ,) 7 Perméat
b = longueur du CET
1 =largeur du CET
h =hauteur du CET
*CET = canal d'écouIement tangentiel

Figure 12: Schéma d'écoulement tangentiel à la d a c e d'une membrane

La façon la plus simple de décrire l'écoulement à travers la membrane est de parler de débit
de pennéation (Q,). Celui-ci est égal au volume d'eau passant au travers de la membrane
en un temps donné. Les unités du débit de perméation seront donc un volume par unité de
temps (équation [2.4]).
v o l ~passant
e la membrane m3
Qp = [=l
temps

Bien que le débit de perméation dome le volume net d'eau qui passe à travers la
membrane, la comparaison entre deux essais avec des surfaces de filtre différentes est
difficile. Pour faire cette comparaison, il est possible de diviser le débit de perméation par
la d a c e de membrane (Am)utilisée (équation [2.5]).

Le résultat obtenu prend les unités d'une vitesse et peut être associé au concept de vitesse
de filtration qu'on retrouve dans la filtration en milieu granulaire- Avec la vitesse de
filtration obtenue, il sera donc possible de comparer la microfiltration avec la filtration sur
sable conventionnelle. Mais la vitesse de filtration ne tient pas compte de la pression,
variable importante dans le comportement des membranes. En divisant la vitesse de
filtration par le gradient de pression tran~membranaire~
on obtient une valeur qu'on peut
associer à une perméabilité (équation r2.6 1).

Perm = vi = Vf
L-1 bar h .bar

On distinguera la perméabilité à l'eau pure, simplement appelée perméabilité, de la


perméabilité dynamique telle que définie dans la section 2.2.2.1. En maintenant la
température constante, si l'écoulement dans les pores est purement convectif et laminaire, la
peméabiIité d'une membrane ne devrait pas varier avec la pression, en autant que la
structure poreuse de la membrane n'est pas affectée par cette variation. Si cette affirmation
est vraie en ce qui concerne les membranes céramiques, ce n'est pas tout à fait le cas pour
les membranes polymériques. La différence vient de la nature même de la membrane. Les
membranes céramiques sont plus rigide, donc moins sensible à la variation de pression. Par
contre, les membranes polymériquw peuvent être compactées lorsque la pression
augmente, modifiant les caractéristiques de la membrane et la rendant moins perméable.
C'est en contrôlant les différents paramktres d'opération qu'on réussit à augmenter
l'écoulement à travers la membrane. Le premier de ces paramètres, et peut-être le plus
évident, est la concentration des particdes dans I'écouiement. Il est clair que plus
l'alimentation sera chargée (figure 12)' plus les particules auront tendance à s'accumuler en
surface de la membrane. Cette accumulation sera d'autant plus importante en fonction de la
composition de la membrane qui pourra être compatible avec les particules dans la solution.

Ensuite, la températurejoue un rôle important dans l'écoulement à cause du changement de


viscosité qu'elle provoque. Plus la température sera élevée, plus Ia viscosité de l'eau sera
faible et plus elle favorisera une plus grande pezméation de l'eau à travers la membrane.
Comme la perméabilité ne tient pas compte de la température, il faut toujours savoir à
quelle température elle a été obtenue. Pour pouvoir l'exprimer à une température
différente, on peut multiplier la perméabilité par le rapport des viscosités dynamiques (p),
en considérant que l'écoulement dans les pores est laminaire. Comme la viscosité
dynamique diminue avec l'augmentation de la température, la perméabilité augmentera
avec ia température (équation

Les conditions d'écoulement (débit, pression transmembranaire et configuration du canal


d'écoulement tangentiel) peuvent aussi aider à diminuer le colmatage et à augmenter le
débit de peméation. En augmentant la pression, on amène plus d'eau et de particules vers
la surface de la membrane. Le débit de pemeation initial sera plus élevé mais il aura
tendance à diminuer rapidement à cause des particules qui s'accumuleront sur la
membrane. Si l'augmentation de la pression a tendance à favoriser le colmatage de la
membrane, cet effet peut être réduit par un écoulement rapide de l'eau en surface de la
membrane. Un débit d'alimentation (Q,)élevé amènera une vitesse d'écoulement élevée.
Cette vitesse d'écoulement peut être exprimée en terme de turbulence et on fait dors appel
au nombre de Reynolds. Rappelons que le nombre de Reynolds (Re), dans une conduite
circulaire, est défini c o m m e étant la vitesse d'écoulement moyen (V.) multiplié par le
diamètre de la conduite @) et divisé par la viscosité cinématique (v) ce qui donne:
V, .D
R, =- (*)- [=] nombre adimensionnel
v [=] m Z h - L

Quand le canal d'écoulement tangentiel nombre adimensiomel n'a pas une section
circulaire, on doit trouver une équivalence entre le diamètre (D) et les dimensions du canal
d'écoulement. Le rayon hydraulique a)
est défini comme étant l'aire d'écoulement (4)
sur le périmètre mouillé ( ' 3 ce qui donne, pour une conduite circulaire:

Et si on replace cette équivalence dans l'équation 12-81, on obtient:

La définition du rayon hydraulique est la même pour un canal d'écoulement rectangulaire


comme celui qui sera utilisé dans le présent projet et qui est schématisé à la figure 12.
Comme la hauteur du canal @) est très petite par rapport à sa largeur (l), te rayon
hydraulique pour ce canal d'écoulement est égal à:

Et si on replace cette équivalence dans l'équation [2.10], on obtient:

Un débit élev8 et donc, une grande turbulence, minimisera le dépôt des particules à la
surface de la membrane et favorisera même leur retour dans l'écoulement. Par contre, une
vaieur élevée de pression forcera plus d'eau à passer du côté du perméat mais entraînera
aussi plus de particules à la surface de la membrane ce qui favorisera un plus grand
colmatage.
Le dernier paramètre d'opération qu'il est important de prendre en considération est le
lavage des membranes. Comme pour les autres paramètres (concentration, température,
débit et pression), le lavage a pour objet premier de limiter le colmatage des membranes et
de favoriser ainsi une meilleure pemiéation. Les principes reliés au lavage sont décrits
dans la section suivante qui traite plus spécifiquement du colmatage.

2.2.4 Colmatage
Le choix de la structure, des rnaténaux, de la configuration de la membrane et des
conditions d'opération ont pour objectif global de rendre le procédé efficace en termes de
débit de perméation et de pouvoir de séparation. Le colmatage est un processus dynamique
qui joue à la fois sur le débit de pezméation et sur le pouvoir de séparation (Cheryan, 1986).
Le colmatage peut jouer à deux niveaux. D'abord, le dépôt des particules à la d a c e de la
membrane o f i e une résistance supplémentaire à I'écoulement dans les pores. Ks,
l'obstruction pure et simple des pores par des particules ofEe aussi une résistance
supplémentaire à Itécoulernent. La figure 13 illustre les effets du colmatage entre deux
rinçages et d'un lavage à un autre.

Colmatage
h i v e r s&le

Figure 13: Schématisation des effets du colmatage sur le débit de perméation relatif en
fonction du temps
Lorsque les conditions d'opération sont stables (concentration, tempéraime, débit et
pression), le débit de perméation diminue dans le temps à cause de l'accumulation de
particules en d a c e et dans la membrane. Ce colmatage peut favoriser une meilleure
séparation de particules mais ralentira le passage de l'eau à travers la membrane. Selon les
conditions d'opération, on peut favoriser ou non le développement du colmatage. Les
conditions d'opération qui favorisent le cohatage sont une concentration d'alimentation
élevée, une viscosité élevée (basse température), un débit d'écoulement lent et une pression
transmembranaire élevée.

Le colmatage est dit << réversible » s'il peut être éliminé par un rinçage et/ou un lavage en
profondeur ou il est dit irréversible n s'il subsiste après ces opérations (figure 13). A
l'image des procédés de filtrations conventiomelles, un lavage régulier des membranes est
nécessaire pour essayer de rétablir le débit de perméation à son niveau initial (Cheryan,
1986). On peut identifier deux grands types de lavages: les rinçages (méthode physique) et
les lavages chimiques. Les rinçages (figure 13) sont souvent courts et fréquents et visent
surtout à remettre en suspension les particules afin d'augmenter le débit de perméation.

Les lavages chimiques (figure 13) sont plus longs et plus espacés dans le temps. À l'aide de
produits chimiques très variés, ces lavages ont pour objet de déstibiIiser chimiquement la
couche colmatante formée en surface ou dans les pores. Selon la cause du colmatage, on
peut vouloir utiliser des solutions acides (pour déloger les minéraux et les sels), des
solutions basiques (pour les protéines et la matière organique), des détergents (pour les
huiles, les graisses et la matière organique en général) ou des produits à base d'hypochlorite
qui peuvent faKe gonfler les membranes aiin d'ouvrir les pores pour libérer les particules
qui y sont logées (Cheryan, 1986) et assurer du même coup une désinfection.

Ces deux types de lavage (rinçage et lavage chimique) peuvent être appliqués de différentes
façons. Ils peuvent être réalisés à contre-courant ou dans le même sens d'écoulement que la
solution à travers Ia membrane, par écoulement en surface seulement de la membrane euou
par simple trempage. Ils peuvent être m i s en œuvre à même la chaîne de traitement ou dans
un montage indépendant.
Le colmatage est un phénomène inhérent à la séparation par membrane et si on peut essayer
de réduire un colmatage de la membrane en faisant varier les paramètres d'opération et Ies
conditions de lavage, on ne peut pas éliminer le wlmatage complètement.

Après avoir fait ce survol des concepts inhérents à la séparation par membrane, on peut
maintenant passer aux applications utilisant cette technologie dans le &aitement des eaux
soutenaines pour produire de I'eau potable.

2.2.5 Enlèvement du@r et du manganèse par membrane


Si les procédés de séparation par membrane sont utilisés depuis longtemps dans les
pratiques industrielles, ils sont relativement nouveaux en ce qui a trait à la production d'eau
potable. La principale application en eau potable demeure le dessalement de l'eau de mer et
des eaux saumâtres (Morin, 1994).

Les exemples d'applications utilisant les membranes de nanofiltration pour l'enlèvement


direct du fer et du manganèse sont très peu nombreux. Seul le cas de L'usine Corkscrew
dans le sud-ouest de la Floride, oii la séparation du fer d'une eau souterraine se fait sous
forme dissoute, a été recensé dans la présente recherche bibliographique (Hart et Messner,
1991; Middleton et Hendershaw, 1995). Malgré des performances intéressantes, ilexiste
plusieurs désavantages à utiliser ce genre de filtration. Premièrement, le pH doit être
maintenu assez bas (<5,5) pour éviter que le fer précipite sur les membranes ce qui
nécessite un apport important en produit chimique. Ensuite, une pré-filtration (5pm) est
nécessaire pour éviter que de grosses particules viennent colmater les membranes (modules
spiralés) ce qui exige une étape de plus. Findement, une grande pression doit être
appliquée (>760kPa) pour forcer I'eau à passer à travers les membranes ce qui consomme
beaucoup d'énergie. Il faut aussi souligner que ces essais ont été réalisés avec une eau
chargée en fer (<5 mgL) mais très peu chargée en manganèse (=Omg/L).

L'ultrafiltration utilisée pour le traitement de l'eau potable a déjà fait l'objet aussi de
quelques recherches (Kolodiï et al., 1988; Heneghan et Clark, 1991; Bersillon et al., 199 1).
Kolodii et al. (1988) présentent une méthode où la réaction entre le manganèse d'une eau
souterraine et certains silicates forme des précipités ou des complexes qui peuvent être
séparés par une membrane d'ultrafiltration dont les pores mesurent 50 mn. Malgré des
résultats intéressants, les ajouts en silicates sont assez importants (environ 6 fois plus que la
quantité de manganèse) et les pressions d'opération sont très élevées. Heneghan et Clark
(1991) avec des eaux de d a c e ainsi que Bersillon et al. (199 1) avec des eaux souterraines
travaillent à des pressions beaucoup plus basses (=IO3 kPa) mais leurs résultats sont moins
intéressants puisqu'ils mettent davantage l'accent sur l'enlèvement de la turbidité ainsi que
des matières organiques. De plus, les concentrations de fer et de manganèse dans I'eau
brute ne sont pas précisées (Heneghan et Clark, 1991) ou sont inférieures à 40 pg/L
(Bersillon et al., 1991). On note cependant plusieurs unités-pilotes d'ultrafiltration qui sont
déjà en fonction tant en Europe (Serra et al., 1996) qu'aux États-unis (Cross et al., 1996)
mais les données de qualité ne sont pas encore disponibles et il semble que l'accent soit
davantage mis sur la turbidité en général et non spécifiquement sur l'enlèvement du fer et
du manganèse.

II est plus difficile de trouver des aiticles qui portent spécifiquement sur I'enlèvement du
fer et du manganèse par microfiltration. Certains chercheurs ont exploré davantage le
contrôle hydrogéologique de la variation de la qualité des eaux souterraines (Missimer,
1994) alors que d'autres se sont attardés à cornpren-dre les principes fondamentaux de la
filtration des suspensions par membrane (Wiesner et al., 1989). Les avantages d'utiliser les
membranes de microfiltration sont de pouvoir opérer à des pressions plus basses (403
Wa) pour obtenir une meilleure perméabilité afin de fournir un rendement plus élevé (eau
produite vs coût). Bersillon et al. (1991) ainsi que Bourdon et al. (1988) ont déjà montré le
gain de production d'eau de la microfiltration face à I'ultrfiltration pour des pressions
similaires. Ce dernier cas (Bourdon et al., 1988) aurait pu être très intéressant mais les
quantités de fer et de manganèse sont assez basses (c5 m a ) et les pressions d'opération
relativement élevées (entre 1O3 et 4 13 Wa).

Volchek et al. (1992) présentent une étude comparative de membranes de microfiltration et


d'ultrafiltration sur l'enlèvement des ions métalliques des eaux souterraines par
séquestration polymérique. Ils obtiennent d'excellents résultats mais peu de données sont
fournies sur les conditions d'opération des membranes de microfiltration et les quantités de
fer et de manganèse dans l'eau brute sont encore une fois très peu élevées (< 1 m a ) . Le
même problème se pose avec l'article de Mourato et Smith (1994) où il manque beaucoup
de précision sur les conditions expérimentales.

Mourato et Smith (1994) ont utilisé un système à membranes immergées pour des eaux
souterraines. Dans ce genre de système, des fibres creuses sont plongées dans un bassin et
un vide partiel est appliqué du côté perméat (le gradient de pression est inférieur à 0,7 bar).
L'oxydation du fer et du manganèse est assurée par un ajustement de pH ainsi que par une
aération et ils annoncent des enlèvements de fer et de manganèse très intéressants. Par
contre, aucun détail n'est donné sur les conditions d'opération, la variation de pH induite, le
type de membrane utilisé, les caractéristiques de I'eau brute ou autre. De plus, le titre
d'une section de l'article présente l'enlèvement du fer et du manganèse par micronltration
alors que le texte mentionne que les fibres creuses utilisées sont des membranes
d' u l ~ l t r a t i o n .

Des résultats subséquents à ceux de Mourato et Smith (1 994) sont présentés par Côté et al.
(1998) lors de la mise en place d'une usine de 2270 m3/d dans la ville de Rothesay au
Nouveau-Brunswick. Cette fois les informations sont plus précises et permettent
d'apprécier les performances de la micronltration lors de l'enlèvement du fer et du
manganèse. La membrane utilisée est une fibre creuse à peau externe ce qui veut dire que
l'eau passe de l'extérieur vers l'intérieur. La porosité nominale de la membrane est de 0,I
p m et elle résiste au lavage chimique au chlore. L'oxydation du fer est assurée par une
aération et celle du manganèse par le permanganate de potassium. La pression
trmsmembranaire est inférieure à la pression atmosphérique, la température de l'eau est à
peu près constante à 10°C et la perméabilité dynamique varie de 0,04 à 0'2 m3/m2m/bar.
Les données sur la teneur en fer de I'eau bmte et du peméat sont absentes mais les
performances de l'enlèvement du manganèse sont excellentes. La quantité de manganèse
du perméat ne dépasse jamais 0,05mg/L pour une concentration dans l'eau brute qui atteint
parfois 1,4 m a . Des rétro-lavages de 30 secondes aux 15 minutes permettent de
récupérer jusqu'à 95% de l'eau brute (ration Beau de lavage utilisée sur l'eau brute traitée)
tout en conservant une qualité et une quantité d'eau traitée élevée. Les lavages chimiques
au chlore n'ont lieu qu'à tous les trois mois et demandent peu de manipulations.
Moulin et al. (1993) ont travaillé avec des eaux souterraines et des membranes de
microfiltration à de basses pressions. Ils obtiennent de très bons résultats mais deux
facteurs importants sont à souligner dans cette étude. Le premier conceme la faible
perméabilité des membranes de polypropylène qu'ils utilisent (= 0,15 m3/m2/h/bar)et ce,
même avec un pré-nltre de 200 Pm,ce qui est de loin inférieur à ce qu'on peut rencontrer
avec d'autres membranes organiques (= 18 m3/m2m/bar pour une membrane en
polyéthersulfone, voir chapitre 3 ) ou même inorganiques (= 2 m3/m'mlbar pour une
membrane en alumine, voir chapitre 3 et Bhave, 1991). Le deuxiéme facteur, et non le
moindre, concerne les concentrations initiales en fer et en manganèse. Contrairement à ce
qu'avancent les auteurs, il semble que 0,725 m a ne soit pas une concentration élevée en
fer quand on sait que la recommandation canadienne est autour de 0,3 mg/L (voir tableau
1). Mais il reste que leurs résultats peuvent sen& de base de comparaison avec ceux qui
seront obtenus dans cette étude.

Une autre expérience a été menée en Angleterre pour l'enlèvement du fer et du manganèse
des eaux souterraines avec des membranes (Cr011 et Squires, 1993). Malgré l'annonce de
bons résultats, il manque beaucoup trop d'infomiation pour pouvoir faire une comparaison
avec d'autres aiticles: la pression d'opération et la perméabilité, la porosité de la
membrane, les caractéristiques générales de l'eau brute, etc. Findenient, Bhave (199 1)
présente des résultats obtenus en se basant sur une autre étude (Bourdon et al., 1988). La
perméabilité obtenue pour une eau souterraine peu chargée (Fe + Mn < 3,s mglL) avec une
membrane céramique de microfiltration est assez faible (= 0,28 m3/m2rmbar)compte tenu
qu'elle est environ 10 fois supérieure lorsque la membrane est propre. De plus, un
colmatage irréversible n'a permis de récupérer que 10% de la perméabilité initiale après
une centahe d'heures d'utilisation. Bien que ces résultats ne soient que préliminaires, ils
montrent bien les problèmes que l'on peut rencontrer lorsque la concentration en fer et en
manganèse devient plus importante.

Cette revue bibliographique montre bien la faible quantité de documents ?raitant de


l'enlèvement du fer et du manganèse par membrane. Certains articles sont très prometteurs
mais le manque de détails nuit à la compréhension et parfois même, à la crédibilité des
résultats. Mdheureuserne~t,cette attitude est souvent gouvernée par un collaborateur
industriel qui protège ses brevets et ses secrets de compagnie (Bourdon et al., 1988; Bhave,
1991; CroU et Squires, 1993; Mourato et Smith, 1994; etc.). Bien que cette attitude soit
compréhensible, elle est toutefois regrettable puisquYeLIeoblige la répétition des mêmes
essais par des équipes de recherches diffkentes. On peut trouver un avantage à
recommencer les mêmes essais pour savoir s'ils sont reproductibles. Mais pour ce faire, ils
doivent être réalisés dans des conditions similaires et si celles-ci ne sont pas bien exposées,
c'est une comparaison qu'il est impossible de bien faire.

Ces articles ont tout de même servi à guider le choix des paramètres d'opération et des
membranes qui pourraient être employées. Le prochain chapitre expose le matériel qui a
été utilisé et la méthodologie qui a été suivi dans le présent projet de recherche.
Ce projet de recherche est avant tout le développement d'un procédé basé sur la
microfiltration pour le traitement des eaux souterraines chargées en fer et en manganèse.
Les essais seront réalisés pour répondre aux quatre objectifs présentés à la section 1.4 du
présent ouvrage. Les sections 3.1 et 3.2 présenteront l'eau soutmaine réelle et l'eau
souterraine artificielle utilisées pour les essais. Les trois sections suivantes présenteront les
essais d'oxydation, de caractérisation des produits d'oxydation et de microfiltration. Dans
les trois cas, une description de la procédure utilisée et du plan expérimental sera donnée.

3.1 Eau souterraine réeiie


Pour mener à bien cette étude, il était primordial d'avoir accès à une eau souterraine dPjà
utilisée comme source d'eau potable afin d'effectuer les essais dans des conditions
s'approchant le plus possible de la réalité. La Ville de Sainte-Marie en Beauce est déjà un
partenaire impliqué dans différents projets de recherches entrepris conjointement avec
l'Université Laval. Il a donc été possible, par l'entremise de son directeur des travaux
publics, d'avoir accès à l'usine des Puits qui donne à cette ville une partie de son eau
potable à partir d'une nappe souterraine.
La Ville de Sainte-Marie est une municipalité d'environ 11 000 habitants, située sur la rive
droite de la rivière ChaudiRe, à 50 km au sud de Québec. La ville s'approvisionne en eau
potable conjointement a partir d'une eau de surface et d'une eau souterrainee L'usine St-
Gabriel, qui s'alimente à parîir de la rivière Bélair, a été mise en opération en 1971 et a une
capacité de 2'07 millions de m3 par année. Avec la croissance de la population et de
l'activité économique, cette usine ne pouvait plus répondre aux besoins grandissants en eau
potable. Comme on l'a vu à la section 1.2.1,avec une demande moyenne de 521 litres par
personne par jour, c'est plus de 2'09 millions de m3 d'eau par année que la ville de Sainte-
Marie doit foumir à ses habitants. En période de pointe, la situation pouvait devenir
critique. Pour cette raison, plusieurs études géologiques ont conduit à la construction de
l'usine des Puits.

Mise en route en 1986, I'usine des Puits est alimentée par une nappe souterraine dont la
recharge est assurée par la rivière Chaudière et par la percolation des eaux de surface.
Ayant produit 203 000 m3 d'eau potable en 1996, l'usine des Puits fonctionne généralement
de façon intemîttente pour suppléer à la demande lorsque le réservoir d'alimentation est à
un niveau minimal. Les puits sont d'une profondeur variant entre 20 et 22 mètres et l'usine
a été conçue pour une concentration totale en fer et manganèse dissous de 2 à 3 mg&. Le
traitement emprunte la filière classique (voir figure 7, section 2.1.3) en optant pour une
oxydation rapide (hypochlorite de sodium et permanganate de potassium) et une filtration
bi-couche sous pression (anthracite et sabIe vert).

Depuis son ouverture, les opérateurs remarquent toutefois que la concentration totale en fer
varie énormément selon les saisons et la profondeur de la nappe. Et cette concentration en
fer, tout comme celle de manganèse, est de beaucoup supérieure à celle prévue par les
études préliminaires. Selon les saisons,la concentration en fer passe de 8 à 16 mglL tandis
que la concentration en manganèse reste à peu près stable à 2 m a . C'est donc avec cette
eau souterraine fortement chargée que cette étude a été réalisée.

Le tableau 4 présente les caractéristiques de cette eau souterraine qui ont été déterminées
lors d'une campagne d'échantillonnage réalisée entre le 29 juillet et le 22 août 1996.
Quelques caractéristiques varient selon les saisons et ces variations ne sont pas incluses
dans le tableau 4 parce qu'elles n'ont pas été répertoriées dans la campagne de
caractérisation de 1996.

Tableau 4: Caractéristiques de l'eau souterraine naturelle (Sainte-Marie) pour la période


du 29 juillet au 22 août 1996
Caractéristiques 1 Eau souterraine naturelle
Principales
PH 77 1
Température (OC) 8,o
Oxygène dissous ( m a ) <0,3
Fe total et dissous ( m a ) 8,8
Mn total et dissous (ru@)
Alcalinité (mg CaCOfi) 229

Carbone total (mg C L )


Carbone organique (mg CIL)
Calcium total (mg/L)
Chlorure (mg/L)
Conductivité (pS/cm)
Dureté (mg CaCOfi)
Magnésium total (rng/L)
Nitrate ( m a )
Phosphate (mgL)
Potassium ( m a )
Silicate (mg/L)
Sodium (mgL)
Sulfate (mg/')

Comme elle se trouve envîron à 50 km de l'université et que l'eau devait subir un minimum
de transformation, le transport de l'eau souterraine naturelle posait un problème. On devait
pouvoir retrouver en laboratoire les mêmes valeurs initiales de pH, d'oxygène dissous, de
température7de fer et de manganèse que dans l'usine à Sainte-Marie. Pour ce faire, deux
échantillonnews ont été développés pour pouvoir conserva ces conditions initiales.

La Egure 14 présente un schéma de ces deux réservoirs. Le réservoir (( A » a une capacité


d'environ 3,s litres et a servi pour les essais d'oxydation en bécher. Le réservoir « B )) a
une capacité d'environ 20 litres et a s e M pour les essais de séparation par membrane.
Deux particularités de ces réservoirs sont à souligner.

La première particularité concerne la présence de deux robinets sur les réservoirs. A l'aide
de tubes en plastique, il est possible de se brancher directement sur le système
d'alimentation de l'usine et d'éviter ainsi de modifier la qualité de l'eau souterraine
naturelle, surtout en ce qui a trait à l'absence d'oxygène dissous. Les résavoirs se
remplissent du bas vers le haut et l'écoulement est maintenu dans ces réservoirs pendant au
moins dix minutes afin de s'assurer que l'eau qui a été en contact avec l'air soit
complètement chassée. Lorsque vient le temps d'arrêter l'eau, on fernie dans l'ordre le
robinet d'alimentation de l'usine, le robinet du haut et le robinet du bas. Cette opération ne
pend qu'une seconde et permet d'éviter de mettre le réservoir sous pression.

Couvercle conique Robinet

Figure 14: Schéma des échantillonneurs utilisés lors de la prise d'échantillons à l'usine
des puits de Sainte-Marie (ici en position couchée): (A) échantillomeur de
3,s litres (échelle 15)et (B) échantillonneur de 20 litres (échelle 1:10)

La deuxième particularité des réservoirs est la présence d'un couvercle conique avec sortie
au centre. Cette façon de faire permet d'éviter d'emprisonner de l'air à l'intérieur du
réservoir. On s'assure ainsi de maintenir la condition anoxique à l'intérieur du réservoir.
Le tableau 5 permet de mettre en évidence la conservation des caractéristiques importantes
de l'eau souterraine naturelle entre le temps où elle est prélevée à l'usine et Ie temps oii les
essais sont amorcés. Pour maintenir l'eau à une température constante, elle était conservée
au réfkigérateur avant les essais et le bain à température contrôlée faisait le travail pendant
les essais.

Le tableau 5 est représentatif de I'ensemble des échantillons d'eau souterraine nahnelle qui
ont été transportés de Sainte-Marie à IYUniversitéLaval. Les essais avec l'eau souterraine
naturelle ont été réalisés le plus rapidement possible après leur échantillonnage à Sainte-
Marie et aucun échantillon n'a été testé après plus de 24 heures. En effet, au-delà de cette
période, la qualité de Ireausouterraine était dégradée et ce, malgré les précautions prises.

Tableau 5: Exemple de la conservation des caractéristiques principales de l'eau


souterraine réelle lors de l'échantillonnage (13/07/97, 18:OO) et lors d'un
essai de microfiltration (14/07/97, 8 5 5 )
Caractéristiques Caractbrisation au point Caractérisation au
d'échantillonnage A début de I'essai à
Sainte-Marie l'université Laval
PH *
7,22 0,02
Température (OC) *
8 9 0,Ol
Oxygène dissous (rng/L)
Fe dissous (mg/L)
Fe total ( m a )
Mn dissous ( m a )
Mn total (m&)

3.2 Eau souterraine artificielle


L'utilisation d'une eau souterraine naturelle permet de faire des essais approchant la réalité
mais ne rend pas possible le contrôle de certaines variables et l'étude du comportement
spécifique de chacune d'elle (concentration de fer et de manganèse par exemple). Afin de
contourner cette limite, l'utilisation d'une eau souterraine artificielle a été la solution
envisagée. Pour ce faireydeux éléments importants se devaient d'être respectés. Il fallait
d'abord que les caractéristiques principales de l'eau souterraine naturelle se retrouvent dans
l'eau souterraine artificielle. Ensuite, l'eau souterraine artificielle devait se comporter
d'une façon similaire à I'eau soutaraine natureIle pou. qu'une comparaison entre les deux
puisse s'accompIirIirC'est donc en poursuivant ces objectifs que la procédure de préparation
de l'eau soutemine artificielle a été développée.

Pour les besoins de cette étude, les caractéridques principales qui guideront la fabrication
de I'eau souterraine sont présentées au tableau 4 (pHy température' oxygène dissous,
alcalinité, fer et manganèse). Le tableau 6 montre les valeurs initiales des caractéristiques
principales de l'eau souterraine naturelle, celles utilisées dans l'étude de Knocke et al.
(1990a) à titre de comparaison et celles qui seront visées dans la présente étude.

Tableau 6: Caractéristiques initiales de: (A) l'eau souterraine naturelle, (B) l'eau ayant
servi aux essais de Knocke et al. (1990a) et (C) l'eau souterraine artificielle
qui servira dans la présente étude
Caractéristiques (A) (s) I (Cl
PH 6'9 à 7'2 5'5 à 9'0 7,o
Température (OC) 7'0 à 9,O 2 à25 8,o
Oxygène dissous (mg/L) < 0,2 =O < 0,2
Fe total et dissous (mg&) 7à15 < 2,O 10
Mn total et dissous (mg/L) 1'8 à 2,O 0,2 à 2,s 2'0
Alcalinité (mg CaC03/L) 190 à230 100 à400 210

Pour obtenir ces conditions, les mêmes sels que ceux utilisés dans l'étude de Knocke et al.
(1990a) ont été choisis. L'annexe N présente ces produits ainsi que le mode détaillé de
préparation de l'eau souterraine artificielle. Mais confrairement à l'étude de Knocke et al.
(1990a) oE I'eau artificielle barbotait avec de l'azote seul, la présente étude se devait de
recréer des conditions plus proches de la réalité où la teneur en CO2 de l'eau souterraine
réelle est très élevée. Il était donc nécessaire d'introduire une certaine quantité de COz dans
I'eau souterraine artificielle afin de reproduire l'augmentation de pH due à son dégazage.
L'annexe IV présente les équilibres chimiques et les calculs qui ont servi à établir la
concentration de CO2 à introduire dans l'eau souterraine artificielle avant le début des
essais.

Le bon cornportement de I 'eau souterraine artificielle dépend essentiellement du mélange


de gaz C02/Nz. Ce mélange gazeux est fabriqué par un commerçant ce qui rend les
ajustements dificiles et coûteux. Pour ces raisons, la fabrication de I'eau soutenaine
artificielle n'a pas été modifiée en fonction des résultats obtenus. Le melange choisi à
partir des calculs de I'annexe N est constitué de 1'75% de COz et 98,25% de N2.

Le montage utilisé pour la préparation des différentes solutions et pour la fabrication de


l'eau souterraine artificielle est le même qui a servi aux essais d'oxydation. La figure 15
est une représentation schématique de ce montage. Pour la préparation des solutions de
sulfate de sodium (Na2S04), de chlorure de calciuni (CaC12), de bicarbonate de sodium
(NaHC03) et de manganèse dissous (voir I'annexe IV), seule la plaque agitatrice a servi a£k
de bien mélanger la solution. Pour ce qui est de la solution de fer, l'eau déionisée devait
d'abord barboter avec de l'azote pour désaérer I'eau et éviter que le fer ne s'oxyde avec
l'oxygéne de l'air.

Plaque
agitatrice

I
Figure 15: S c h h a du montage ayant sewi à la préparation de l'eau souterraine
artificielle et aux essais d'oxydation

En ce qui a trait à la fabrication de l'eau souterraine artificielle, on mélange d'abord les


solutions de Na2S04, de CaCL et de NaHC03 à l'eau déionisée en agitant avec la barre
aimantée de la plaque agitatrice. Puis, on fait barboter cette solution avec le mélange de
C02/N2afin de désaérer la solution (l'oxygène dissous est suivi avec l'oxythermomètre).
Après 15 minutes, on ajoute les doses requises de manganèse et de fer pour obtenir les
concentrations voulues. On équilibre le pH à environ 7,Q avec du NaOH à 0,l M. L'eau
souterraine artificielle est maintenant prête pour l'expérimentation.
Connaissant maintenant les eaux souterraines qui seront étudiées, les prochaines sections
s'attarderont à la méthodologie et aux plans expérimentaux qui saont suivies lors des
essais d'oxydation, de caractérisation des précipités et de micronltration. L'annexe III
présente de façon détaillée les différents appareils utilisés lors des essais (pH-mètre, bain à
température contrôlée, système d'aération et oxythennomètre, spectrométrie à absorption
atomique et matériel informatique). Chaque appareil et accessoire y est décrit en fonction
de ses caractéristiques propres et de son mode d'utilisation. Dans chaque cas, un bref
aperçu du calibrage est donné et une courbe de calibrage est foumie lorsqu'il est possible
de le faire. Pour chaque appareil qui demande de prélever des échantillons pour faire des
mesures, une description des manipdations nécessaires est fournie. Finalement, I'eneur de
mesure admise pour chaque appareil est déterminée. Les sections suivantes ne
s'intéresseront qu'au matériel qui est particulier aux essais réalisés.

33 Oxydation
3.3.1 Choix des oxy&nts
À partir des résultats obtenus par Knocke et al. (1990a), un choix d'oxydants s'est fait en se
basant sur l'efficacité de traitement dans les conditions de température et de pH prévu, sur
le coût des produits et sur la facilité de manipulation. Pour les essais réalisées par la suite,
la température s'est située autour de 8OC à 10°C, c'est-à-dire me température
caractéristique de l'eau souterraine naturelle. Pour ce qui est du pH, sa valeur initiale est
restée autour de 7,O à 7,2. Pour éviter la problématique d'ajustement de pH en fin de
traitement, celui-ci ne devait pas dépasser une valeur de 8,O à 8,2 lors des différents essais.
Ce sont ces plages de pH et de température qui ont aussi aidé à fixer le choix des oxydants.

En ce qui concerne le fer, tous les oxydants essayés par Knocke et al. (1WOa) ont dorrné de
bons résultats. Pour la gamme de température (=8OC) et de pH (7,O à 7,2 initialement) qui
correspond à nos essais, l'oxydation du fer est presque instantanée (moins de 1 minute) et
ce, peu importe l'oxydant utilisé (permanganate de potassium, dioxyde de chlore, ozone,
hypochlorite de sodium, peroxyde d'hydrogène). D'après les calculs de l'annexe 1,
l'oxygénation du fer doit aussi se faire en moins de 10 minutes si le pH se maintient à un
niveau supérieur à 8'0. Pour ce qui est du manganèse, les oxydants les plus efficaces sont
le permanganate de potassium, le dioxyde de chlore et I'ozone. L'oxydation du manganèse
par I'hypochlorite de sodium est très lente à un pH inférieur à 8'5 tandis que le peroxyde
d'hydrogène est inefficace à un pH inférieur à 9,Q tout comme l'oxygène de l'air. Avec ces
informations, deux solutions sont possibles.

La première solution consiste à n'utiliser qu'un seul produit oxydant pour les deux métaux,
c'est-à-dire soit le pexmanganate de potassium, le dioxyde de chlore ou l'ozone. L'ozone
nécessite l'installation d'un équipement important, demande un savoir-f&e spécifique et
consomme beaucoup d 'énergie. Ne possédant ni l 'équipement nécessaire, ni le savoir-faire
et voulant éviter des d t s énergétiques importants, I'ozone a donc été écarté. Entre les
deux autres oxydants, le choix s'est tourné v a s le permanganate de potassium. Comme
c'est l'oxydant le plus utilisé en traitement d ' m souterraines et le plus facile a manipuler
des deux, le choix s'est fait naturellement. Par contre, le permanganate de potassium a
quand même un coût élevé et la quantité stœchiométrique à utiliser pour 10 m a de fer
(9,4 mgKMn04/L) et 2 m g L de manganèse (3,84 mgKMnO&) est assez importante.
L'étude de Knocke et al. (1990a) montre bien que l'oxydation du fer et du manganèse par
le permanganate de potassium est instantanée. L'étude de I'oxydation du fer et du
manganèse par le permanganate de potassium ne figurera pas dans ce projet de recherche
mais les particules formées par cette oxydation seront caractérisées (section 3.4).

L'autre solution consiste à utiliser un oxydant différent pour les deux métaux. Suite à ce
qui a été dit précédemment, le choix d'oxydant pour le manganèse se tourne évidemment
vers le permanganate de potassium. Pour le fer, le choix s'est porté sur l'oxygène qui peut
être transféré facilement dans l'eau par aération. Par contre, le temps d'oxydation avec
l'oxygène est très long à un pH autour de 7'0 (plusieurs heures). Aussi, I'oxygénation
représente une alternative intéressante en autant que le pH puisse s'élever à une valeur
proche de 8,O. Cette augmentation de pH est réalisée en deux étapes.

En premier lieu, le barbotage de l'eau souterraine à l'air pennet de dimuiuer la quantité de


CO2 dans l'eau provoquant ainsi une augmentation de pH. Selon I'augmentation de pH
résultant de ce dégazage, un ajout de soude caustique (NaOH à 0'1 M) ou d'acide
chlorhydrique WC1 à 0,l M) permet de ramener ce pH à une valeur proche de 8,O. Cette
élévation de pH est aussi bénéfique pour l'oxydation du manganèse. Les essais
préliminaires d'oxydation permettent de vérifier l'évolution des caractéristiques de l'eair
souterraine en fonction du temps d'aération atin de choisir le moment et la dose du produit
nécessaire pour ajuster le pH. Les essais d'oxydation avec l'aération et l'ajustement de pH
sont réalisés par la suite afin de vérifier l'efficacité d'oxydation.

3.3.2 Description de la procédure d'oxydation


Les essais d'oxydation ont été réalisés dans un bécha de 1 litre afin de limiter la quantité
d'eau et de produit chimique à utiliser. Lors de ces essais, la température était contrôlée à
l'aide d'un bain thennostaté sauf pour les premiers essais où le bain n'était pas encore
disponible. Dans ces premiers essais, la tempkrature n'a jamais dépassé lS°C. Le montage
ayant servi aux essais d'oxydation est le même qui a servi à la fabrication de l'eau
artificielle et qui a été présenté à la section 3.2 (figure 15).

La première étape consistait à stabiliser les paramètres qui étaient suivis lors de l'oxydation.
Dans le cas de l'eau souterraine naturelle, elle barbotait avec le mélange C02/N2jusqu'à
stabilité des paramètres suivis (pH, température' potentiel redox, oxygène dissous) afin de
se rapprocher le plus possible des caractéristiques de l'eau souterraine dans son milieu
naturel. C'est aussi ce qu'on cherchait à reproduire avec l'eau souterraine artificielle en la
faisant barboter avec le mélange C 0 2 N 2à la fin de sa préparation. Dans un cas comme
dans l'autre, la stabilité des paramètres marquait le début de l'oxydation.

Lorsque les essais d'oxydation débutaient et ce pour les deux eaux souterraines, l'agitation
au C02/N2cessait et l'aération commençait (temps O). Les lectures de température, de pH
et de potentiel redox étaient enregistrées sur un ordinateur à des intervalles réguliers. Les
lectures d'oxygène dissous étaient notées à la main. L'aération était maintenue pendant
toute la durée de l'essai afin d'assurer un bon mélange de la solution. Après un certain
temps d'aération, fixé par les essais préliminaires, le NaOH était ajouté dans les essais
concernés pour ajuster le pH à 8,O. On laissait l'eau barboter ainsi pendant encore une
vingtaine de minutes ou jusqu'à ce que les paramètres suivis se soient de nouveau stabilisés.
Da échantillons de 30 ml étaient prélevés à des moments particuliers avec une seringue
propre de 60 ml afin de suivre l'évolution de l'oxydation. Immédiatement après le
prélèvement, 15 ml étaient filtrés sur une membrane de 0,2 prn afin de mesurer la fkction
soluble des métaux. Les 15 ml restants étaient versés dans une autre bouteille afÏn de
connaitre la quantité totale de métal. Les résultats furent compilés avec le logiciel EXCEL
afin de pouvoir tracer des graphiques et visualiser les différentes modifications de la qualité
des eaux souterraines. Ces résultats sont présentés au chapitre 4.

3.3.3 Plan expérimental des essais d'oxydation


Le tableau 7 donne un aperçu des essais d'oxydation qui ont été réalisés. Les essais
préliminaires permettaient d'ajuster les conditions d'opération et le dosage de NaOH pour
les essais principaux. Le premier essai d'oxydation (0-1) a servi à vérifier le pH qu'on
atteignait lors de l'aération de l'eau souterraine naturelle. Cet essai a permis de déterminer
le moment d'ajouter le NaOH et la réalisation de quelques simulations a aidé à fixer la dose
requise pour atteindre un pH d'environ 8,O. Le deuxième essai d'oxydation (0-2) permettait
justement d'illustrer les valeurs atteintes par les différents paramètres lors de l'oxydation de
l'eau souterraine naturelle par aération et ajout de NaOH. Le troisième essai d'oxydation
(0-3) reproduisait la même séquence mais avec de I'eau souterraine artificielle cette fois.
Cet essai permettait de juger de la qualité de l'eau souterraine artificielle en tant que
simulation d'une eau souterraine naturelle.

Comme son comportement a été jugé adéquat, les essais principaux d'oxydation sur le fer
et le manganèse séparés ont alors été réalisés (0-4 et 0-5). Ces essais avaient pour but de
mettre en évidence la différence de comportement des métaux lorsqu'ils sont oxydés
ensemble (essai 0-3) ou séparément (essais 0-4 et 0-5).

Même si le permanganate de potassium est utilisé lors des essais de caractérisation des
précipités (section 3.4) et de microfilîration (section 3 . 9 , il n'est pas inclus dans la
réalisation des essais d'oxydation. L'étude réalisée par Knocke et al. (1 WOa) sur les
oxydants montre bien la grande efficacité du permanganate de potassium l o s de
l'oxydation du fer et du manganèse. Il a donc été jugé inutile de reproduire ces essais dans
le cadre du présent projet-
52

Tableau 7: Plan expérimental des essais d'oxydation pour l'atteinte du deuxième


objectif

Essai Condition Eau Parsrmètres


d'oxydation utilisée snivis
-Barbotage au CO2& Naturelle -Température
-Aération à l'air (équilibre) -PR
-Barbotage au C02M2 Naturelle -Potentiel redox
-Aération à l'air (5 minutes) -Oxygène dissous
-Ajout de NaOH (0'4 ml à 1M) -Fe (total et dissous)
-Barbotage au C02/N2 Artificielle - M n (total et dissous)
-Aération à l'air (5 minutes) Fe = IO mg&.
-Ajout de NaOH (0,4 ml à 1M) Mn=2mdL
-Barbotage au CO% Artificielle
-Aération à l'air (5 minutes) Fe = IO m e
-Ajout de NaOH (O,4 ml à 1M)
-Barbotage au C02/N2 Artificielle
-Aération à l'air (5 minutes) Mn=2mg/L
-Ajout de NaOH (0,4 ml à 1M)

3.4 Caractérisation des produits d'oxydation

3.4.1 Présentation générale des ana&ses réalisées sur les produits d l o # z t i o n


On peut définir les produits d'oxydation par leur nature, leurs propriétés de surface, leur
taille, leur afnnité avec différents matériaux, etc. Parmi ces éléments, il y en a deux qui ont
particulièrement retenu notre attention. Il s'agit de la nature et de la taille des précipités.

La section 2.1.2 a permis de mettre en évidence la véritable nature des précipités formés,
plus particulièrement en ce qui concerne Le fer. Sans vouloir chercher à remettre en
question ces connaissances, quelques essais exploratoires ont été effectués sur un appareil
de difiaction aux rayons X pour essayer de vérifier la nahue des précipités formés.

A h de valider le choix des membranes de microfilkation, il est utile de connaître aussi la


taille des précipités formés lors de l'oxydation. L'utilisation d'un analyseur de particules
permettra de suivre l'évolution des précipités dans le temps lors de certains essais
d'oxydation. L'appareil utilisé, semblable à un compteur de particules, sera présenté à la
section suivante et ce type d'appareil est de plus en plus utilisé pour suivre différents
traitements (Mourato et al., 1998). Les résultats obtenus permettront d'établir des
comparaisons entre les différents typa d'oxydation et les différents types d'eau souterraine
utilisés. Pour certains essais, tes précipités seront aussi passés sur des papiers filtres de
porosités cornues puisque c'est une méthode de caractérisation souvent utilisée. Il sera
possible alors de comparer les résultats obtenus grâce aux papiers-nltres avec ceux de
l'analyseur de particules.

3.4.2 Nature des précipités


Une certaine polémique a été soulevée dans le chapitre 2 lorsqu'il est venu le temps de
parler des précipités formés lors de l'oxydation du fer. Ceaains auteurs parlaient de
carbonates de fer PeCO,] alors que d'autres optaient pour I'oxyhydroxyde de fer
([FeOOH] ou Fe(OHJ3]alors qu'il est monohydraté). Pour essayer d'apporter un éclairage
nouveau sur cette divergence, une exploration a été tentée afin de caractériser la nature des
précipités formés lors des essais d'oxydation. L'utilisation d'un appareil de diffkaction aux
rayons X devait permettre d'élucider une partie du problème. Mais le problème est vite
devenu complexe.

D'abord, la diffiction aux rayons X permet d'obtenir la nature de ce qui est observé sans
pouvoir en donner la quantité. De plus, le précipité de fer formé est stable uniquement dans
un milieu liquide. Une fois séché, le précipité peut changer de forme et il devient difficile
de relier la nature des précipités sous fonne séchée avec celle des précipités en milieu
aqueux. La récolte et la conservation des précipités posaient donc un probléme assez
sérieux. Par la suite, la présence de calcite (CaC03) ou d'eau, même en quantité assez
faïble, venait brouiller le signal du précipité de fer. Finalement, sachant que le fer
influençait l'oxydation du manganèse, il aurait été possible de trouver autre chose que du
carbonate de fer ou de l'oxyhydroxyde de fer.

Pour toutes ces raisons, et parce que cette étude exploratoire n'était pas au cœur du présent
projet de recherche, l'identification de la nature des précipités a donc été mise de côté en
supposant, selon ce qui semble ressortir des plus récentes études présentées au chapitre 2,
que l'oxyhydroxyde de fer est la fonne obtenue par l'oxydation du fer dans les eaux
naîurelles. L'effort a donc été mis du côté de la détermination de la taille des précipités.
3.4.3 AnalyseurdeparticuZes
3.4.3.1 PF&SENTATION DE L'APPAREIL
Pour caractériser les précipités formés lors de I'oxydation du fer et du manganèse,
l'analyseur de parîicules Mizstersizer Micm&s de la compagnie Malvem Imhwments a été
utilisé. C'est un appareil qui utilise la diEixction par laser pour déterminer le diamètre et le
nombre de particules qui se trouvent dans un 6chantilIon. La figure 16 schématise le
fonctionnement général de l'analyseur de particules.

L'appareil en tant que tel et le logiciel qui I'accompagne sont simples à utiliser mais
l'interprétation des données et la présentation des résultats font appel à des concepts
beaucoup plus complexes. Parce que ces concepts ne sont pas inhérents à ta réalisation de
ce projet, un minimum d'information sera présenté ici afin de ne pas alourdir inutilement le
texte. Pour une information plus détaillée, on pourra consulter le livre de référence de la
compagnie (Malvem Instruments, 1996) et toute autre documentation traitant de la
difiaction euou de la dispersion de la lumière.

Figure 16: Schématisation du fonctionnement général de l'analyseur de particules


(d'après Malvem Instruments, 1996)

En mots simples, voici comment on procède pour prendre une mesure. On place d'abord
un échantillon dans un bécher de 500 à 1000 ml qu'on introduit dans l'appareil. Les
55

particules sont maintenues en suspension par un agitateur pouvant tourner de 50 à 4000


rotations par minutes. À l'aide dime pompe, l'échantillon circule dans l'appareil et passe à
l'intérieur d'une cellule qui sera traversée par un rayon laser. La pompe et l'agitateur étant
asservis, la vitesse de ciredation dépend de l'agitation. Les particules font dévier le rayon
laser et les détecteurs captent le faisceau dispersé. L'information est ensuite traduite en une
distribution en taille ou en volume de particules.

Détecteur pour
angle >90°
1
Lumièredispersée

-
(petites particules)
\
~6 tecteur
sana angi
. -,P Lumière dispersée

I Détecteur
principal

Lentille focalisante
4 f
r e Configuration optique inverse de Fourrier (d'après Malvern Instntment~
~ i ~ u17:

En ce qui concerne les éléments optiques, le Mastersizer Microplus emploie la


contiguration optique inverse de Founier. La figure 17 en donne une illustration. Dans
cette configuration, le laser traverse d'abord une lentille focalisante, puis la cellule oii passe
l'échantillon d'eau pour finalement aboutir aux détecteurs. Dans la configuration optique
conventionnelle de Fourrier, le rayon f?appe d'abord la cellule avant d'être réorienté vers
les détecteurs par la lentille. L'avantage de travailler avec la cudiguration inverse est qu'il
est possible de mesurer des angles de dispersion beaucoup plus grand qu'avec la
configuration conventionneUe. C'est un élément essentiel à considérer si on veut mesurer
les petites particules car lorsqu'une particule est frappée par le rayon laser, elle produit u n
faisceau d'une intensité particulière selon une orientation précise. L'intensité maximale de
ce faisceau s'exprime selon un angle qui dépend directement du diamètre de la particule.
Les plus grosses particules ont des intensités maximales à de faibles angles de dieaction et
vice versa pour les petites particules.

Ce sont les différents détecteurs qui permettent de mesurer l'intensité de la lumière


dispersée par les particules. Le détecteur central permet d'aligner le rayon laser avant le
début des essais et de déterminer l'intensité de lumière maximale disponible. Les autres
détecteurs permettent d'amasser les données nécessaires à l'établissement de la courbe de
distribution. L'appareil compte 45 détecteurs fixés à des endroits bien détemiinés. Sachant
que la distance entre la cellule et les détecteurs principaux « d » est fixe, il est alors possible
d'estimer le nombre et la grosseur des particules en suspension. Le seul inconvénient de
cette configuration est qu'il faut réduire le plus possible l'étalement des particules qui est
fixé par l'écart « x » entre les deux fmêtres. L'analyse des renseignements recueillis par les
détecteurs étant dépmdante de la distance « d D, l'étalement << x » doit être restreint le plus
possible pour limiter les meurs. Pour cette raison, l'espace entre les deux fenêtres de la
cellule « x » est de 2 mm, avec une distance « d » d'environ 2 0 cm (la valeur exacte n'est
pas disponible).

En plus de l'angle de difiaction, il existe une autre différence importante entre les petites et
les grosses particules. Lorsque les particules ont un diamètre supérieur à 10 Pm, l'intensité
lumineuse captée par les détecteurs est essentiellement due à la lumière qui est réfléchie sur
la paroi extérieure de la particule. La lumière qui pénètre alors à I'intérieur de la particule
est à toute £inpratique absorbée et peut être ignorée. Par contre, lorsque le diamètre de la
particule est inférieur à 10 Pm, la lumière n'est pas complètement absorbée et peut ressortir
avec un angle de réfraction particulier. Il est donc nécessaire de tenir compte de cette
absorptivité lors de I'analyçe des données transmises par les détecteurs. Pour ce f&e,
l'appareil utilise le modèle complet de la théorie de Mie qui est une solution exacte des
équations de Maxwell dans le cas de particules sphériques (Malvern Instruments, 1996).

Pour tenir compte B la fois de l'angle de diffraction et du degré d'absorptivité, le logiciel


nécessite l'entrée de 3 valeurs: l'indice de réfiaction du liquide, l'indice de réfraction de la
particule et l'indice d'absorption de la particule. Par l'entremise de ce logiciel, il est donc
possible d'entrer ces renseignements, foumis avec la documentation de l'appareil, pour que
le résultat &ché à l'écran soit Ie plus près possible de la réalité. Par contre, l'interprétation
des données brutes est basée sur la théorie de Mie qui suppose que les particules sont
sphériques. En procédant ainsi, on risque de modifier directement l'exactitude des résultats
par une approximation simplificatrice. Cette approximation de sphéricité s e c t e aussi la
manipulation des résultats qui sont donnés en pourcentage volumique 06 les p l u grosses
particules sont, de façon proportionnelle, plus importantes que les plus petites. Si on veut
transformer les résultats pour passer d'une distribution en volume à une distribution en
nombre, on risque d'induire encore une erreur en supposant que les particules sont
sphériques. C'est pourquoi l'annexe III présente certaines considérations relatives à
l'incertitude sur les mesures obtenues par l'analyseur de particules.

Par sa configuration optique et son traitement des données, l'analyseur de particules utilisé
permet de dénombrer les particules ayant un diamètre compris entre 0,05 et 556 Fm. Par
son système de circulation, les lectures peuvent être prises en continue. L'avantage
d'utiliser la difiaction au laser plutôt qu'une technique conventiomelIe de dénombrement
de particules est qu'un seul balayage au laser permet de mesurer des milliers de particules
en seulement 0,002 S. Ainsi, plusieurs centaines de balayages peuvent donner une
distribution de particules acceptable en quelques secondes.

3.4.3 -2 MÉTHODOLOGE
Plusieurs essais ont été réalisés sur I'analyseur de particules afin de vérifier la distribution
des particules dans différentes conditions d'oxydation. L'échantillon d'eau était place dans
l'appareil et un barbotage anoxique (C02/N2)était assuré pour garder l'échantillon dans des
conditions initiales stables. Au temps a O N, l'oxydation débutait en même temps que la
prise de mesure par l'analyseur de particule. La eéquence des mesures dépendait de la
cinétique d'oxydation et la prise des mesures continuait jusqu'à stabilité de la distribution
des particules.

Tout au long des essais, l'agitateur de l'appareil tournait à 2000 RPM pour alimenter la
cellule et pour maintenir les particules en suspension. Une fois les essais terminés, les
résultats en pourcentage en volume étaient transformés en nombre pour faciliter
l'interprétation des courbes. Le but de l'utilisation de l'analyseur de particule étant de
déterminer la grosseur des précipités formés pour choisir une membrane adéquate, il était
impératif de connaître la distribution des petites particules. La figure 18 montre bien la
diffërence qui peut exister entre les deux présentations.

0,o 1 091 1 10 100 1OOO


Diamètm des particules @un)
I 1

Figure 18: Exemple de diffërence entre la distribution en volume et la distribution en


nombre avec l'analyseur de particule

3.4.4 Plan expérimental des essais à l'analyseur de particules


Plusieurs essais ont été réalisés s u .l'analyseur de particules et ce, avec les deux types d'eau
soutenaine à l'étude. En ce qui concerne les essais réalisés avec l'eau souterraine naturelle,
deux séquences d'oxydation ont été retenues soit l'oxydation par le permanganate de
potassium seul (AP-1)et l'oxydation par aération, ajout de NaOH et permanganate de
potassium (AP-2). Ceci a permis de vénfier s'il n'y a pas de différences notables dans la
taille des précipités entre les différentes méthodes d'oxydation.

Pour ce qui est de l'eau souterraine artificielle, des essais ont été réalisés pour différentes
séquences d'oxydation et différentes concentrations en isolant chacun des métaux. Le
permanganate de potassium a d'abord été utilisé seul avec soit le fer (AP-3), soit le
manganèse (AP-4). Ces essais ont permis de savoir si les précipités de chaque métal
59

avaient des tailles différentes selon qu'ils précipitaient ensemble (AP-1) ou séparément
(AP-3 et AP-4). Les trois derniers essais ont été réalisés avec une séquence d'oxydation
comprenant une aération et un ajout de NaOH. Il a alors été possible de montrer l'effet du
type d'oxydant (AP-5 vs AP-4 et AP-6 vs AP-3) et de la concenmtion initiale de métal
(AP-7 vs AP-6) sur la taille des précipités formés. Le tableau 8 donne un aperçu du plan
expérimental des essais a l'analyseur de particules. La taille des particules est une
caractéristique importante pour la poursuite du projet et les résultats des différents essais
présentés au tableau 8 seront analysés au chapitre 4.

Tableau 8: Plan expérimental des essais à l'analyseur de particules pour l'atteinte du


troisième objectif

-
Essai Condition d'oxydation
AP-1 -Ajout de KMn04 seul (l5,l d
Eau utilisée
Naturelle
Paramètres suivis
-Taille des particules
à 1000 mg/L) -Fe (total et dissous)
AP-2 -Barbotage au CO2/& Naturelle -Mn (total et dissous)
-Aération à l'air (5 minutes)
-Ajout de NaOH (0,4 ml à 1M)
-Ajout de KMn04 (3,8 ml à
1000 m f l )
AP-3 -Ajout de KMn04 seul (9'4ml à Artificielle
1000 m a ) Fe= 1 0 m d L
-Ajout de KMnO4 seul (3,8 ml à Artificielle
1000 m g 5 )
-Barbotage au C02/N2 Artificielle
-Aération à l'air (5 minutes) Mn=2mg/L
-Ajout de NaOH (0,4 ml à 1M)
-Ajout de KMn04 (3,8 ml à
1O00 mg/L)
-Barbotage au C o n 2 Artificielle
-Aération à l'air (5 minutes) Fe= 10mg/L
-Ajout de NaOH (0,4 ml à 1M)
-Barbotage au C O D 2 Artificielle
-Aération à l'air (5 minutes) Fe = 5 mg/L
-Ajout de NaOH (0,4 ml à 1M)
3.5 Essais de microfiltmtion
Cette étape est la plus importante puisqu'elle qui se démarque du traitement conventionnel
et des autres projets présentés au chapitre 2. Bien qu'il ait été préférable d'attendre les
résultats des objectifs précédents pour choisir les membranes, la gestion du temps a fait que
les membranes ont et6 sélectionnées avant de connaître la taille des précipités. Les
membranes utilisées feront l'objet de la section 3.5.1. Pour réaliser les essais de
microfiltration, le montage qui sera présenté à la section 3 . 5 2 sera utilisé. La procédure de
réalisation des essais ainsi que le plan expérimental suivront dans les sections 3.5.3 et 3.5.4
respectivement.

3.5.I Membranes de microfiltration & l'étude


Les membranes asymétriques microporeuses sont celles qui seront privilégiées dans cette
étude et le choix des membranes et de la configuration s'est fait sur des critères de
disponibilité, de coût et de flexibilité d'opération.

3-5.1.1 MEMBRANE CÉRAMIOUE

Les membranes inorganiques qui ont été utilisées lors des diffkents essais sont des
membranes céramiques fabriquées en France par la Société des céramiques techniques et
distribuées en Amérique par USFilter. Ce sont des membranes asymétriques composées de
couches d'alumine superposées dont la couche active est d'une épaisseur d'environ 30 prn.
Ces membranes sont très résistantes comme en fait foi le tableau 9.

Tableau 9: Limites de résistance des membranes inorganiques M E M B R A L O ~de


~ la
compagnie USFilter
Conditions Limites
PH 0 à 14
Température 1 O à 300°C
Pression 1 O à 10 bar (150 psi)

Pour les essais de MF, deux porosités de membrane ont été utilisées. Le tableau 10 donne
les caractéristiques de ces membranes en fonction du diamètre moyen des pores et de leur
perméabilité.
Tableau 10: Caractéristiques de porosité et de perméabilité des membranes utilisées
(MEMBRALOX? de USFilter)
Caractéristiqnes Membrane O,2 p m Membrane 0,5 prn
Diamètre moyen des pores 0,206 prn 0,564 pm
Perméabilité (20°C) 1,7à2,0m3/m2Mar 4,5à5,5m3/m2/h/bar

Pour vérifier que les membranes reçues avaient bien la même perméabilité que celle
attendue, des essais ont été réalisés sur le montage présenté à l'annexe V. Pour une
température et une vitesse d'écoulement fixes, de l'eau déionisée a été passé au travers de
la membrane en faisant varier la pression. La perméabilité a alors été calculée et comparée
à celle avancée par la compagnie et les résultats seront présentés au chapitre 5.

Pour réduire le colmatage, la compagnie USFilter fournit un système de rétro-lavage


automatique pour le lavage de surface et une procédure complète pour un lavage en
profondeur. Le système de rétro-lavage sera présenté à l'annexe V et les résultats des
lavages seront présentés au chapitre 5.

3.5.1.2 MEMBRANE POLYMÉRIOUE


Les membranes polymériques qui ont été utilisées lors des différents essais sont des
membranes fabriquées et distribuees par GelmanSciences. Ce sont des membranes de
polyéthersulfone ayant un traitement de surface leur permettant d'être séchées entre
différents essais. La résistance des membranes polymériques est présentée au tableau 1 1.

Tableau 11: Limites de résistance des membranes polymériques SUPOR~OO"


de
GelmanSciences
Conditions 1 Limites
Température 0 à 100°C
Acide nitrique 1 3 ~ 00% ~ ~ 1
Soude caustique NaOH<10%
Hypochlorite de sodium NaOC1<5,25%

La résistance aux produits chimiques est importante puisque ces produits sont utilisés pour
les lavages en profondeur. Ce sont les mêmes produits chimiques de lavage qui sont
recommandés dans le cas des membranes inorganiques de la compagnie USFilter. Pour ce
qui est des caractéristiques de porosité et de perméabilité' les membranes polymériques
utilisées sont environ sept fois plus perméables que les membranes inorganiques (tableau
12). De plus, le diamètre des pores est absolu, c'est-à-dire qu'aucun pore n'a un diamètre
supérieur à celui annoncé par fa compagnie (tableau 12).

Tableau 12: Caractéristiques de porosité et de pennéabilité des membranes utilisées


( ~ ~ ~ 0 ~ de20 GelmanScienca)
0"

Caractéristiques Membrane 0J pm
Diamètre maximal absolu 0 2 Pm
Perméabilité (20°C) 15'7 m3/m2/h/bar

Comme pour les membranes inorganiques, une vérification de la pennéabilité des


membranes polymériques reçues a été réalisée sur le montage présenté à l'annexe V. Pour
une température et une vitesse d'écoulement fixes, de l'eau déionisée a été passé au travers
de la membrane en faisant varier la pression. La perméabilité a alors été calculée et
comparée a celle avancée par la compagnie et les résultats seront présentés au chapitre 5.

3.5.2 Montage de rnicrofhation


Le montage de microfiltration est beaucoup plus complexe que celui de l'oxydation seule
puisqu'il doit permettre le traitement des eaux soutemines ainsi que le lavage ee{le rinçage
des membranes entre les essais. La figure 19 schématise les principales composantes du
montage de microfiltration. Un plan détaillé et à l'échelle ainsi qu'une description
spécifique de chacune des parties du montage réel sont inclus dans l'annexe V. On y
retrouve aussi les modifications apportées afin d'adapter le montage pour les membranes
polymériques. Le montage schématisé à la figure 19 est celui utilisé pour les membranes
polymériques.

L'eau souterraine à traiter est placée dans un réservoir où la température est contrôlée par
un bain thermostaté. Une pompe à rotor-stator à vitesse variable achemine l'eau vers la
cellule de microfiltration pour séparer les particules de l'eau. Le perméat ainsi que le
63

concentré sont retournés vers le réservoir d'origine pour maintenir des conditions aussi
stables que possible. Une valve placée sur le concentré du côté aval de la cellule de
microfltration permet de régler la pression transmembranaire. Un manomètre monté sur
une valve à trois voies permet de lire alternativement la pression à l'amont et à l'aval de la
cellule de microfiltration. Le perméat est maintenu à la pression atmosphérique. Lorsque
vient le temps de laver ou de rincer la membrane, un jeu d'ouverture et de fermeture de
valves permet de pomper de l'eau déminéralisée ou une solution de lavage (acide ou soude
caustique) vers la cellule de microfiltration.

Prélèvement de l'alimentation
I Valve DOW

PréIèvement du pexméat
Figure 19: Schéma du montage et de la cellule de microfiltration ayant servi aux essais
de séparation par membrane

3.5.3 Procédure d'essai pour la microfiZtration


Pour les essais de microfiltration, une seule séqiience d'oxydation est utilisée. Les essais
d'oxydation réalisés dans cette étude ainsi que les travaux de Knocke et al. (1990a) ont
permis de la choisir. L'eau souterraine naturelle ou artificielle qui est utilisée dans les
essais de microfiltration est complètement oxydée. Le procédé d'oxydation ressemble à
celui utilisé lors des essais d'oxydation. On commençait avec une aération mais cette fois,
elle était maintenue tout au long des essais afin d'assurer un bon mélange de la solution.
Après 5 minutes, le NaOH était ajouté et après 20 &utes, on ajoutait le permanganate de
potassium pour oxyder le manganèse. On laissait l'eau soutewine barbota ainsi pendant
encore une vingtaine de minutes avant de commencer l'essai de microfIltration-

Pour chacun des essais, un nouveau coupon de membrane de 78 cm2 a été utilisé. Avant de
commencer l'essai, une caractérisation de la perméabilité à l'eau déminéralisée a été
effectuée afin de vérifier l'intégrité de la membrane. Cette caractérisation se faisait pendant
que l'oxydation des métaux se rédisait dans le réservoir. L'eau déminéralisée circulait dans
le montage pendant trois minutes à une pression msmembranaire déterminée puis une
mesure de débit de pennéation était réalisée. La perméabilité était alors calculée en
fonction de la pression transmernbranaire, de la température, de la surface de membrane et
du débit de perméation. Au murs de cette caractérisation, on faisait varier la pression
transmembranaire en l'augmentant puis en la diminuant pour avoir plusieurs valeurs de
perméabilité. Le résultat de cette caractérisation pour chacune des membranes utilisées lors
des 17 essais de microfiltration est donné à l'annexe VI et au chapitre 5 (figure 36).

Une fois l'oxydation des métaux et la caractérisation de la membrane terminées, l'essai de


microfiltration pouvait commencer. Dans les 5 premières minutes de l'essai, la pression et
le débit de recirculation étaient ajustés. Après ces 5 minutes, les échantillons étaient
prélevés à des intervalles réguliers et les lectures des différents appareils étaient notées (pH,
potentiel redox, température, débit de recirculation, pression à I'entrée et à la sortie de la
cellule). Sauf au moment de prélever des échantillons de p m é a t , le pexméat et le
concentré étaient retournés au réservoir afin de maintenir la qualité de l'alimentation la plus
constante possible. Les échantillons servaient à la fois à mesurer le débit de pennéation et
la qualité du perméat. Le perméat était récolté pendant un certain laps de temps mesuré et
la masse récupérée était déterminée. La masse volumique de cetce solution diluée était
jugée équivalente à celle de l'eau et on obtenait ainsi le débit de perméation. Pour ce qui est
de la qualité du pemiéat, l'échantillon était acidifié avec quelques gouttes d'acide nitrique
concentré pour être ensuite passé dans un spectrophotomètre à absorption atomique a h de
déterminer la quantité de fer et de manganèse ayant passé au travers de la membrane.

Les essais se poursuivaient sur des périodes variables selon la pression. À haute pression,
les essais ne duraient qu'une heure puisque le débit de pennéation diminuait très
rapidement A basse pression, les essais se poursuivaient pendant 2 heures 30, temps
nécessaire à l'atteinte d'une relative stabilisation du débit de perméation. A très basse
pression, les essais étaient réalisés en deux étapes. Après 2 heures, la membrane était
rincée à l'eau déminéralisée (1 5 minutes) puis lavée à l'acide nitrique 10% (9 minutes). Le
montage était de nouveau rincé à l'eau déminéralisée (15 minutes) pour enlever toute trace
d'acide et l'essai à très basse pression se poursuivait un autre 2 heures. Cette séquence de
rinçage-lavage-rinçage se f ~ s a i sans
t pression, avec un écoulement laminaire et elle était
reprise à la fin de tous les essais pour éIiminer le colmatage de surface. Une fois chaque
essai temiiné et après avoir rincer la membrane, la même caractérisation à l'eau
déminéralisée des 17 membranes a été effectuée afin de mesurer la perte de perméabilité
occasionnée par le traitement. Le résultat de cette caractérisation est aussi donné à I'annexe
VI et au chapitre 5 (figure 36).

L'meur sur les mesures de pH, de potentiel redox, de température et de concentration de


fer et de manganèse figure à l'annexe III. Pour ce qui est du débit de pemiéation, du débit
de recircdation et de fa pression, l'erreur sur ces mesures est donnée à l'annexe V, à la
suite de la description du montage de microfiltration. De même, le calcul de l'erreur sur la
perméabilité, la vitesse de filtration et le débit de pemiéation relatif est donné à l'annexe V.

3.5.4 Plan expérimental des essais de microfiltration


Pour les essais de micronltration, cinq paramètres expérimentaux ont été ciblés soit le type
de membrane, le type d'eau souterraine, la pression transmembranaire, la vitesse
d'écoulement tangentiel et la concentration de l'eau souterraine. Les deux types de
membranes utilisés ont déjà Pte présentés à la section 3.5.1. Les problèmes rencontrés avec
les membranes inorganiques ont forcé l'utilisation des membranes polymériques. Le
chapitre 5 domera un aperçu des ces problèmes et des quelques résultats obtenus avec les
membranes inorganiques. Les essais de microfiltration les plus significatifs auront été
finalement réalisés avec les membranes polyménques et c'est pour cela que seul le plan
expérimental relatif aux membranes polymériques sera présenté.

Les premiers essais de microfiltration ont été réalisés avec les deux eaux souterraines a des
concentrations fixes. Pour ce faire, un domaine d'exploration a été d é h i pour les deux
autres paramètres expérimentaux soit la pression trammembranaire et la vitesse
d'écoulement tangentiel. Ces deux domaines s'étendent respectivement comme suit:

-Pression transmembraoaire: 7 a 103 kPa (1 h 15 psi)


-Vitesse d'écoulement tangentiel (ennombre de Reynolds): 100 à 400

Initialement, il était prévu de faire des expériences sur une gamme de vitesse plus large
mais des contraintes techniques ont limité cette gamme aux valeurs mentionnées ci-dessus.
Suite à ces premiers essais, une deuxième série d'essai a été réalisée dans les mêmes
conditions de pression et de vitesse pour vénfier I'infIuence de la concentration des métaux
sur les performances de la microfiltration. D'autres essais ii des concentrations variables
ont été réalisés à une pression beaucoup plus faible cette fois parce que c'est une avenue qui
paraissait intéressante suite aux rédtats obtenus dans les premiers essais. Le tableau 13
montre l'ensemble des essais réalisés en micronltration avec les membranes polyménques.
Les résultats de ces diffkents essais seront présentés au chapitre 5.

Tableau 13: Plan expérimental des essais de microfiltration avec les membranes
polymériques pour l'atteinte du quatrième objectif

Essai (a) Pression Reynolds Eau Paramètres


kPa (psi) utilisée suivis
MF-1 7 (1) 400 Naturelle -Température
MF-2 103 (15) 400 Naturelle -PH
MF-3 7 (1) 100 Naturelle -Potentiel redox
MF-4 103 (15) 100 Naturelle -Fe (total et dissous)
MF-5 Selon,MF- 1 à 4 Selon MF- 1 à 4 Naturelle -Mn (total et dissous)
MF-6 ( ~ 2 ) 7 (1) 400 Artificielle -Débit de perméation
Artificielle
Artificielle
Artificielle
MF-IO ( ~ 2 ) Selon MF-5 Selon MF-5 Artificielle
MF-11 7 (1) 400 ArtLficieUd2
MF-12 103 (15) 1O0 Artificielle12
MF-13 Selon M F 4 Selon MF-5 Artificielle12
"(x2) indique que 2 essais ont été réalisés dans ces conditions
Maintenant qu'on connaît les objectifs du projet, Ies éléments théoriques qui ont mené au
choix des variables, les outils et la méthodologie qui seront utilisés ainsi que les eaux
souterraines et les membranes qui seront étudiées,on peut passer à l'analyse des résultats.
Ce chapitre présente, dans la première partie, les résultats obtenus lors de l'étude des
cinétiques d'oxydation. Les deux eaux souterraines étudiées (naturelle et artificielle) seront
comparées afin de mettre en relief l'effet de l'oxydation combinée du fer et du manganèse.
Puis, dans la deuxième partie du chapitre, les précipités fonnés lors de l'oxydation seront
caractérisés en fonction de leur taille. Le suivi de la taille des précipités est d'autant plus
intéressant qu'il permettra de suivre la cinétique d'oxydation d'une part, et de choisir une
membrane adéquate d'autre part.

4.1 Cinétiques d'oxydation


Les résultats présentés ici suivent le plan expérimental exposé à la section 3.3.3 (tableau 7).
Les cinétiques d'oxydation du fer et du manganèse seront d'abord présentées pour l'eau
souterraine naturelle. Par la suite, les mêmes résultats seront repris pour l'eau soutenaine
artificielle, d'abord avec le fer et le manganèse ensemble, puis séparés. Dans tous les cas,
les cinétiques seront comparées aux études présentées à la section 2.1 et aux cinétiques
décrites dans les annexes 1et II.
4-1.1 Cineptiqued'oxydation mec l'eau souterraine naturelle
Le premier essai pré,liminaire d'oxydation (essai 0-1, tableau 7) vise à déterminer deux
éléments essentiels à la poursuite des essais. D'abord, il permet de valider la wmposition
du m é h g e gazeux C O 2 N calculé à l'annexe W. II s'agit en fait de voir si on rebouve les
caracteristiques de base lorsqu'on fait barboter l'eau souterraine naturelle avec ce mélange.
Puis, ce premier essai permet aussi de déterminer le temps d'aération et le moment ou
l'ajout de NaOH sera le plus efficace. La fluctuation des paramètres suivis serWa de guide
dans le choix du moment oh le NaOH sera ajouté.

La figure 20' montre I'évolution des diffkents paramètres lors de l'essai 0-1 (résultats
bruts présentés à l'annexe VII). L'essai a été réalisé en duplicata et on peut voir que les
tendances sont les mêmes pour chacun des paramètres. Lorsque l'eau souterraine naturelle
barbote avec le mélange C02M2choisi, la stabilité s'obtient après une dizaine de minutes.
Le pH se situe alors autour de 6,9 ce qui est significativement plus bas que la valeur visée
de 7,2. Les calculs réalisés pour déterminer la concentration de CO2 dans l'azote semblent
donc avoir mené à une valeur trop élevée ce qui expliquerait que l'eau se stabilise à une
valeur de pH plus basse que prévue. La température est un peu plus élevée que prévue au
moment où l'eau se stabilise mais son influence dans le calcul de Ia concentration de CO2
n'est pas très importante. De son côté, l'oxygène dissous est totalement absent lorsque
l'eau souterraine naturelle se stabilise ce qui correspond à ce qui était attendu. Dans
l'ensembie, on a donc considéré que les conditions après le barbotage du mélange CO2Mz
étaient suffisamment proches des conditions qui prévalaient au moment de
l'échantillonnage pour poursuivre l'utilisation de ce mélange gazeux.

'Il est à remarquer dans les figures des chapitres 4 et 5 que dans le cas où l'erreur de mesure ne semble pas
indiquée, c'est que l'épaisseur du trait ou la grosseur du symbole masque cette erreur de mesure.
O Essai O-1A
x EssaiO-1B

O 25 50 75
Temps (min)

Si on regarde de plus près l'évolution des paramètres au moment de l'aération, la quantité


d'oxygène dissous dans l'eau atteint son maximum après seulement 5 minutes alors que le
pH a une valeur de 7J5. Pendant ce temps, le potentiel redox augmente légèrement avant
de descendre plus bas que sa valeur initiale. Après ces 5 minutes, le pH continue
d'augmenter pour pMomer à environ 8,4 après une heure. L'oxygène dissous, quant à lui,
diminue progressivement et l'augmentation de la température ai est probablement la cause.
Le potentiel redox se met à remonter après 25 minutes, au momait où le pH est d'environ
7,8. Cette ascension est plus rapide au début pour ralentir a la fin et atteindre, après une
heure, une valeur d'environ 130 mv plus élevée que sa valeur initiale.

On voit que l'oxygénation de l'eau a lieu en moins de 5 minutes et que pendant ce temps, le
pH n'augmente pas beaucoup (de 6'9 à 7,15) alors que le potentiel redox ne bouge pas de
façon significative. Une aération de 5 minutes a donc été jugée adéquate pour profiter à la
fois de l'oxygénation, du dégazage de CO2 et d'une réduction de la période d'aération,
potentiellement coûteuse en énergie. L'ajout de NaOH se fera après ces 5 minutes
d'aération afin d'accélérer les cinétiques d'oxydation du fer et du manganèse.

Les essais réalisés dans une autre étude (Lessard et al., 1998) ont permis de fixer la dose de
NaOH (0,1 M) à ajouter à 4 ml par litre d'eau souterraine oxygénée afin d'obtenir un pH
proche de 8'0. Les essais suivants ont permis d'appliquer cette séquence d'oxydation à
l'eau naturelle d'abord (essai 0-2)' puis à I'eau artificielle (essai 0-3). Un essai a été
réalise deux fois (essai 0-2A et 0-2B} en faisant barboter pendant 10 minutes de l'eau
soutemaine naturelle avec du C02/N2, en aérant cette eau pendant 5 minutes puis en
ajoutant 4 ml de NaOH à 0,1 M tout en cessant l'aération.

4.1.1.1 OXYDATTON DU FER EAU SOUTERRAINE NATURELLEI


La figure 21 donne le suivi des différents paramètres lors de l'aération et après l'ajout de
NaOH. La température, sans contrôle du bain à température contrôlée, est demeurée sous
la barre de 8OC pour les deux essais, la température moyenne se situant autour de 4,6OC
pour le premier essai et de 6'7OC pour le deuxième essai. Cette d i f f b c e de température
moyenne explique l'écart entre la valeur maximale d'oxygène dissous atteinte pendant les
deux essais. L'augmentation de la température dans le temps explique aussi la diminution
constante de la quantité d'oxygéne dissous.
t----Ajout de NaOH

O Essai O-2A
Y. Essai O-2B

5 1O 15 20
Temps (min')
1

Figure 21: Suivi du pH, du potentiel redox, de l'oxygène dissous et de la température lors
d'un essai d'oxydation (essai 0-2, eau souterraine naturelle)

Après 5 minutes d'aération, le pH se situait autour de 7 2 pour les deux essais et comme
prévu, l'oxydation du fer et du manganèse à ce pH est très lente (figure 22). Par contre, dès
l'ajout de NaOH, le pH grimpe à 8,O et l'oxydation du fer s'accélère pour se compléter dans
les 5 minutes suivantes (voir figure 22).
12 -4
Aération
-
A Y
LiLi
L
Y -4
* - - O
-%
3 8 - \ Essai 0-2A(total)
\ -O- Essai 0-2A(dissous)
Ew
- \ SEssai 0-2B(total)
g
Li
\\ -X- Essai 0-2B(dissous)
4 -
+

5 10 15
Temps (min)
I I
Figure 22: Suivi du fer (total et dissous) et du manganèse (total et dissous) lors d'un essai
d'oxydation (essai 0-2, eau souterraine naturelle)

4.1.1.2 OXYDATION DU MANG&SE (EAU O


S
- NATUR.ELLE)
D'après la littérature (voir chapitre 2 et annexe II), on s'attendait à ce que le manganèse soit
peu oxydé. Pourtant, dans le même essai que précédemment (essai 0-2, figure 22), on
remarque que le manganèse dissous diminue significativement après l'ajout de NaOH et ce,
bien que le pH ne dépasse pas 8,O. C'est un phénomène qui n'était pas prévu et qui mérite
notre attention. Cette même réduction de manganèse dissous s'est produite aussi lors de
l'essai préliminaire (essai 0-1) alors qu'il n'y a eu aucun ajout de NaOH. Il semble que
plus le fer précipite, plus le manganèse précipite aussi (figure 23), en proportion moins
grande toutefois, et ce, même à un pH autour de 7,5 (figure 21). L'étude des cinétiques
d'oxydation pour l'eau souterraine artificielle permettra peut-être de mieux cemer ce
phénomène.
12 -r
C02/N2 - Aération ,
-
F

-
IO - 2
2
\
8 - I w
M
wE 6 - ,
I
\\ 4 O-1A (total)
L
- I \\ 4- O-1A (dissous)
g 4 -
- \\c ++ 0-1B(total)
I
-X - O-1B(dissous)
2 - 0'
1

20 40
Temps

4.1.2 Cinétique d'oxydation mec Z 'euu soutermine artificielle


4.1.2.1 OXYDATION DU FER ET DU MANGANÈSE EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE)
Le même essai d'oxydation, avec 5 minutes d'aération et ajout de NaOH, a été réalisé avec
de l'eau souterraine artificielle contenant à la fois du fer et du manganèse (essai 0-3). Les
mêmes paramètres ont été suivis et les résultats obtenus avec les deux eaux souterraines
sont comparés à la figure 24.

La différaice de température entre les deux essais permet d'expliquer l'écart du maximum
atteint par l'oxygène dissous. On peut noter que l'oxygène dissous, au moment de l'arrêt
de l'aération, subit une légère chute dans l'essai avec l'eau souterraine artificielle. Sinon,
la baisse d'oxygène dissous est à peu près la même pour les deux essais. Pour ce qui est du
potentiel redox, Les variations notées suivent les mêmes tendances quoique qu'elles soient
plus importantes pour l'eau souterraine artificielle. Finalement, en ce qui conceme le pH,
les deux courbes de la figure 24 sont en tout point semblables du début à la fin.
4 Ajout de NaOH

O Essai 0-3A (AficieUe)


X Essai 0-2B (Naturelle)

5 IO 1s
Temps (min)

Figure 24: Suivi du pH, du potentiel redox, de l'oxygène dissous et de la température lors
d'un essai d'oxydation (essai 0-2B'eau souterraine naturelle et 0-3A, eau
souterraine artificielle)

Lorsqu'on regarde l'évolution du fer et du manganèse dissous (figure 25), pour les deux
types d'eau souterraine, le fer ne s'oxyde pas, ou très peu, pendant la phase d'aération alors
que la précipitation est presque complète Iors de I'ajout de NaOH. Pour ce qui est du
76

manganèse, on remarque le même phénomène de précipitation après l'ajout de NaOH dans


une proportion d'environ 20%.

12 4
Aération )
.,
h
1
*
- - - i * h
V O
l

I % +Essai 0-3A(total)
t
++ -O- Essai 0-3A(dissons)
% 1: Essai O-2B (total)
$ -x- Essai O-2B (dissous)

Ajout de NaOH

5 1O 15
Temps (min)
L Figure 25: Suivi du fer (total et dissous) et du manganèse (total et dissous) lors d'un essai
d'oxydation (essai 0-2B, eau souterraine naturelle et 0-3A, eau souterraine
artificielle)

II y a plusieurs facteurs qui varient à ce moment et qui peuvent expliquer cette précipitation
inattendue. Le pH et le potentiel redox augmentent alors que le fer dissous passe sous la
forme de précipités et ces trois paramètres peuvent être impliqués dans l'oxydation du
manganèse. Comme le comportement de l'eau souterraine artificielle est très similaire à
celui de l'eau souterraine naturelle, il est alors possible d'isoler Le comportement de chaque
métal dans les mêmes conditions d'oxydation et de vérifier le facteur qui provoque
l'oxydation du manganèse. Les deux prochaines sections visent spécifiquement à isoler le
fer et le manganèse dans l'eau souterraine artificielle.
4.1 -2.2 OXYDATION DU FER SELIL (EAU SOUTERRAINE ARTFICIELLE)
À la lumière des résultats présentés à la figure 26, on peut voir que l'eau souterraine
artificielle ne contenant que du fer se comporte de la même façon que l'eau souterraine
naturelle ou que l'eau soutenaine artificielle contenant à la fois du fer et du manganèse et
ce, à tous les niveaux. La présence ou l'absence de manganèse ne semble pas avoir un
impact important au niveau de l'oxydation et de la précipitation du fer.

4.1.2.3 OXYDATION DU MANG&SE SEUL EAU SOUTERRAINE ARTFICELLE)


Lorsqu'on fait subir le même type d'oxydation à l'eau souterraine artificielle ne contenant
que du manganèse, le comportement global de l'eau change (figure 27). La température et
la quantité d'oxygène dissous demeurent comparables à l'eau souterraine naturelle mais les
paramètres les plus importants, le pH et le potentiel redox, n'ont pas le même
comportement. La valeur initiale de pH est similaire mais après l'ajout de NaOH, l'eau
soutenaine artificielle ne contenant que du manganèse se stabilise à un pH plus élevé que
l'eau souterraine naturelle. Cette d i f f b c e peut s'expliquer par l'oxydation du fer dans
l'eau souterraine naturelle qui induit une plus forte baisse du pH. La composition de l'eau
souterraine naturelle (présence de fer surtout) pourrait expliquer pourquoi la valeur du
potentiel redox demeure beaucoup plus faible que pour l'eau souterraine artificielle pendant
toute la durée de l'oxydation. D'après l'étude des cinétiques, un pH et un potentiel redox
élevés devraient favoriser l'oxydation rapide du manganèse dans le cas de l'eau soutemaine
artificielle.

Par contre, en regardant la figure 27, il apparaît que la quantité de manganèse dissous
initiale et k a l e reste à peu près constante pour l'eau souterraine artificielle alors que pour
l'eau souterraine naturelle, il y a oxydation d'environ 20% du manganèse comme il a étk
observe plus tôt. Comme les valeurs de pH et de potentiel redox laissaient supposer une
oxydation plus rapide du manganèse, il ne reste que l'absence de fer pour expliquer que le
manganèse ne s'oxyde pas dans I'eau souterraine artificielle. Dans les essais avec l'eau
souterraine naturelle (0-1 et 0-2) et artificielle (0-3), le fer et le manganèse précipitaient
en même temps suite ii l'ajout de NaOH. L'oxydation s'étant faite plus lentement dans
l'essai 0-1 (figure 23), on peut observer que l'oxydation du manganèse semble fortement
liée à l'oxydation du fer.
-

O Essai 0-4A (Ai-tlficielle, fer seul)


X Essai 0-4B (Artificielle, fer seuI)
Essai 0 - 2 8 (Natureile)

10
Temps (min)

Figure 26: Suivi du pH, du potentiel redox, de l'oxygène dissous, de la température et du


Fe (total et dissous) lors d'un essai d'oxydation (essai 0-2B,eau soutamine
naturelle; 0-4A et 04B,eau souterraine artificielle avec fer seulement)
!
- - - - - = r --
- - - --*
Total

6-8 - '
1

200 - I

-
5
+
100 -x
0 -
~oo~oooooo400000000000000000000000000000000
x ~ x x x x x r x r ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

2
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O

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-200 -
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O
R
f e Q 8 9 2 Z % O
X
O
X
IO - 0 . . O
(0
a
.-s
m - O
R
=
=
t
a
5 - O Essai 0-5A (Artificielle, Mn seul)
F! - X Essai 0-5B(Artilicieile, Mn seal)
ij
O -ri Essai 0-2B (Naturelle)
1
IO -
- !

Q 8 -
L
o g g o ~ ~ ~ o p g ~ o o o o a Q O ~ Q Q O Q
~ o o o o o ~ 0 0 ~ 9 P ~ ~ ~ ~ ~4 d~ 6Y~ w
% .~ ~= ~
~ 4* 6 xh Y
x *i

--
w

6 3rgYYZbxg+fd
3
- i
C 4 -
I

C - i
5
C-
,i j
o !
O I t

O 5 1O 15 20
Temps (min)

Figure 27: Suivi du pH, du potentiel redox, de l'oxygène dissous, de la température et du


Mn (total et dissous) lors d'un essai d'oxydation (essai 0-2B, eau souterraine
naturelle; 0-5A et 0-SB, eau soutemine artificielle avec manganèse
seulement)
Cette remarque laisse supposer que le f a et le manganèse puissent précipiter ensemble dans
un phénomène de co-précipitation- Il est aussi possible que le manganèse dissous s'adsorbe
sur les particules de fer sans nécessairement s'oxyder ou précipiter. Pour confirmer ces
hypothèses, d'autres essais, mais qui n'ont pas été réalisés dans le cadre de cette étude,
seraient nécessaires.

Les essais d'oxydation réalisés dans la présente étude ont permis de montrer que les
cinétiques d'oxydation observées vont dans le même sens que les études présentées au
chapitre 2- Pour ce qui est du fer, un temps d'oxydation inférieur à 5 minutes a été
respecté, tel que prévu, avec un pH d'environ 8,O et une température de 8OC (voir annexe
1). En ce qui concerne le manganèse, et contrairement à ce que suggère la littérature, il
s'oxyde de façon significative à un moment où les conditions ne semblent pas favorables
(pH et potentiel redox faibles).

Du point de vue des cinétiques d'oxydation, les essais d'oxydation ont rendu possible la
comparaison des comportements des deux eaux souterraines à l'étude. Il en ressort que le
comportement de l'eau soutenaine artificielle est comparable à celui de l'eau souterraine
réelle dans les conditions d'oxydation expérimentées.

4.2 Caractérisation des produits d'oxydation


Une fois les cinétiques d'oxydation connues et avant de passer aux essais de microfiltration
sur membranes, un effort de caractérisation des précipités formk a été mis de l'avant. Peu
de travaux ont porté directement sur la caractérisation des précipités de fer et de
manganèse. Robinson et al. (1981) soulignent que la lépidocrocite, produit de
l'oxygénation du fer (voir chapitre Z), semble être un feuillet d'environ 10 A d'épaisseur
ayant un diamètre de plusieurs centaines d'A. En séchant, ce feuillet à tendance a
s'enrouler. Comme on travaille dans un milieu humide, on peut supposer que le feuillet est
hydraté et qu'il y en ait plusieurs de superposé. Malgré tout' on peut s'attendre à ce que la
taille des particules varie de 0,1 à 1 p m (100 à 1O00 A). Mais rien ne laisse croire que les
particules de lépidocrocite hydratée sont sphériques, bien au contraire- Les résultats portant
sur la taille des précipités, avec les essais réalisés sur l'analyseur de particules, sera
explorée plus à fond dans cette deuxième partie du chapitre 4.
4.2-1 Taille des précwités
Les diffkents essais réalisés sur les eaux soutenaines sont présentés au tableau 8, dans le
chapitre 3. Pour éviter qu'une flocdation se produise lors de l'oxydation, une forte
agitation est maintenue dans le bécher où les échantillons sont prélevés en continu par
l'analyseur de particules (chapitre 3). La figure 28 donne un exemple de l'évolution de la
taille des particdes pour un essai en particulier (essai AP-2). On peut remarquer, et ce fut
le cas pour I'ensemble des essais réalisés sur l'analyseur de particules, que la variation du
diamètre des particules v&e peu dans le temps et ces diamètres se situent entre 1 et
quelques dizaines de microns. Par contre, au fi1 de I'oxydation, le nombre de particules
augmentejusqu'à atteindre un maximum lorsque l'oxydation est complétée. Pour conserver
le maximum de clarté, on ne gardera que la distribution qui correspond à des conditions
stables (courbe de 6 minutes dans le cas présent). On se place alors dans une condition où
I'oxydation est complétée, avant l'étape suivante de microfilration sur membrane.

13 Fin de laération

c
-CI
Cu
pl
sw
P!
s

Z
B -0600 Ajout de Kbfn0-1

O
0,Ol Diarziètres des particules @m) 1OOO

Figure 28 : Évolution de la taille des particules en fonction du temps pour un essai avec
l'eau souterraine naturelle (AP-2, oxydation par aération, ajustement de pH et
KMn04, détail entre la cinquième et la sixième minute)
Une note en passant sur l'exemple qui est présenté. La courbe de 5 minutes représente la
fin de l'aération et l'ajout de NaOH alors que la courbe de 6 minutes détermine le moment
oii, potentiellement, l'oxydation du fer serait terminée. Ainsi, avec l'aération seule et un
ajustement de pH, il serait possible d'oxyder le fer en 1 minute. L'analyseur de particules
est un appareil qui permet de suivre l'évolution de l'oxydatiodprécipitation et il aurait été
possible d'étudier plus à fond les cinétiques d'oxydation. Mais comme ce n'était pas un des
objectifs de ce projet, cette exploration n'a pas été poussée plus loin.

Parce que les paramètres des différents essais peuvent varier considérablement (type d'eau
souterraine utilisée, séquence d'oxydation, temps d'oxydation, nombre et type de précipités
formés), la distribution du nombre total de particules formées peut s'avérer déficiente.
Pour faciliter la comparaison entre les différents essais, les résultats seront présentés en
pourcentage cumulatif et la figure 29 en donne un exemple avec la courbe de 6 minutes de
la figure 28. Ainsi, il sera possible de déterminer le seuil sous lequel il n'y a pas de
particules présentes.

Diamétres des particules @m)


I

Figure 29: Courbe du nombre de particules en pourcentage cumulatif pour un essai avec
l'eau souterraine naturelle (AP-2, 6eminute)
83

4.2.2 Taille des précipités selon le mode d'oxydation

Pour ces essais, on compare deux séquences d'oxydation effectuées sur trois échantillons
d'eau différents. Les séquences d'oxydation sont: A) ajout de KMn04 seul et B) 5 minutes
d'aération, ajout de NaOH et ajout de IWhO4. Les eaux souterrainees utilisées sont I'eau
souterraine naturelle (AP-1 et APS), l'eau souterraine artificielle ne contenant que du fer
(AP-3 et AP-6) et I'eau souterraine artificielle ne contenant que du manganèse (AP-4 et

0,o 1 071 1 10 100 IO00


a
Dianiètres des particules @)

Figure 30: Comparaison de la distriiution de la taille des particules pour l'eau


souterraine natureIle selon le mode d'oxydation (AP- 1, KMnQ seul et AP-2,
aération, NaOH et KMn04)

En ce qui concerne l'eau souterraine naturelle, la figure 30 donne la comparaison des


résultats obtenus selon le mode d'oxydation. Une fois toute l'eau oxydée, il n'y a pas de
différence notable entre les deux courbes. Les plus petites particules ont un diamètre
légèrement inférieur à 1'5 p m et aucune particule n'est plus grosse que 42 Fm. C'est donc
dire que la membrane de 0,2 p m choisie devrait retenir toutes les particules oxydées et ce,
peu importe le mode d'oxydation de L'eau souterraine naturelle. Les prochains essais avec
l'eau souterraine artificielle vont pouvoir nous dire s'il en est de même lorsque le fer et le
manganèse sont séparés.
84

Tout d'abord, prenons l'eau souterraine artificielle avec le fer seul. La figure 3 1 d o ~ les
e
résultats obtenus selon le mode d'oxydation. Malgré un petit écart entre les deux courbes,
les particules sont du même ordre de grandeur où les plus petites sont d'environ 1'5 p m et
l a plus grosses ont une quarantaine de microns. Ici aussi, une membrane de 0,2 p m devrait
tout retenir.

+Essai AP-3, 1ODO

OJ 1 IO 100 1OOO
Diôniétres des particules (p)

Figure 31: Comparaison de la distribution de la taille des particules pour l'eau


souterraine artificielle avec fer seulement selon le mode d'oxydation (AP-3,
KMn04 seul et AP-6, aération, NaOH et KMn04)

Si on examine maintenant l'eau souterraine artificielle avec le manganèse seulement, la


figure 32 permet la comparaison des tailles des particules selon le mode d'oxydation. Il y a
là aussi une légère différence entre les deux courbes mais la gamme des diamètres des
particules est à peu près le même passant d'environ 1,7 p m à 30 Fm pour l'essai AP-4 et
40pm pour l'essai AP-5. Compte-tenu que la membrane utilisée n'a pas de pores plus
grands que 0,2 pm,toutes les particules formées lors de ces essais devraient êwe retenues.

Ainsi, il ne semble pas que la séquence d'oxydation joue un rôle très important dans
l'évolution de la taille des particules fornées. Reste à voir si les métaux forment des
précipités de diamètres différents.
-

*Essai AP-4,1O00
+Essai AP-5,4OflO

O,o 1 1 IO 100
Diarriètres des particules (pi)
L

Figure 32: Comparaison de la distribution de la taille des particules pour l'eau


souterraine artificielle avec manganèse seulement selon le mode d'oxydation
(AP-4, KMn04 seul et AP-5, aération, NaOH et KMn04)

4.2.3 Taille des précipités selon le type d'eau souterraine


Avec les résultats obtenus précédemment, il est possible de comparer la taille des particules
obtenue, pour la même oxydation, avec des eaux souterraines différentes (voir la figure 33).
Comme cette distribution ne varie pas sensiblement dans des conditions d'oxydation
différentes, la comparaison s'est faite avec la séquence d'oxydation retenue pour les essais
de microfiltration, c'est-à-dire aération, ajout de NaOH et ajout de KMnO.4.

A la lumière de ces résultats, il n'y a pas de différences remarquables dans la taille des
particules obtenues par l'oxydation des deux types d'eaux souterraines. Les diamètres des
particules sont toujours dans la même gamme, c'est-à-dire entre 1,s et 40 p m environ. On
peut s'attendre à ce que cette tendance soit la même peu importe la concentration initiale
puisque c'est un résultat direct de l'oxydation. La figure 34 permet d'apprécier cette
prévision en comparant la taille des particules à partir de deux e a u souterraines artificielles
ayant des concentrations différentes en fer.
+Essai AP-2,1500

-
-O- Essai AP-5,4OflO
Essai AP-6, IOflO

0,1 1 1O 100 Io00


Dianiétres des particdes (pxn)

-
eau artificielle avec Mn seul et AP-6, eau artificielle avec Fe seul)

- Essai AP-6,1000
Essai AP-7,1090

Diamitres des particules )@


III

Figure 34: Comparaison de la distribution de la taille des particules lors de l'oxydation


par aération, ajout de NaOH et ajout de KMn04 (AP-6, eau artificielle avec 10
mgfL de fer et AP-7, eau artificielle avec 5 mg/L de fer)
4.2.4 T d e despréceités selon le mode d'analyse
L'analyseur de particules permet d'avoir une excellente appréciation de la variation de la
taille des particules formées lors de l'oxydation du fer et du manganèse. Une autre
technique couramment utilisée pour obtenir le même genre de renseignement consiste à
passer un kchanfillon d'eau sur des filtres de porosités diffErentes. Une comparaison a été
réalisée entre ces deux techniques et les résultats sont présentés à la figure 35.

On remarque une bonne cohérence entre les deux types de mesures, l'analyseur de
particules donnant toutefois une information plus riche et plus sûre. L'utilisation de
plusieurs filtres oblige souvent à avoir recours à différents fournisseurs afin de couvrir la
gamme complète de particules à caractériser. Ceci implique souvent des matériaux
différents, des modes de fabrication diffients, des propriétés différentes, des
caractérisation différentes, etc. De plus, les résultats obtenus à l'annexe VI sur le taux de
séparation théorique des membranes montrent qu'une membrane permet de retenir des
particules plus petites que les pores de cette membrane. En voulant caractériser ce qui est
retenu par un filtre d'un diamètre quelconque, on commet une erreur sur le diamètre des
particules retenues puisque même les particules plus petites sont retenues partiellement.
C'est pourquoi il est difficile d'avoir des résultats très précis avec cette méthode.

O, 10 1900 10,oo 100,oo 1000,00


Diamétre des particules, porosité des flhxs Qun)

Figure 35: Comparaison de la distribution de la taille des particules entre l'analyseur de


particules (@aitplein) et des filtres de porosités connues (losanges)
Il est donc possible de dire que la taille des particules varie peu selon le mode d'oxydation,
le type d'eau souterraine ou la concentration des métaux. La membrane de 0'2 prn choisie
pour la microfiltration devrait retenir toutes les particules oxydées. Le prochain chapitre
permettra donc de vérifier cette allégation et de comparer les performances des membranes
selon les wnditions d'opération.
Une fois l'oxydation de l'eau réalisée et les particules caractérisées, il ne reste plus qu'à les
séparer. On peut arriver à prédire théoriquement, en connaissant certains paramètres
(température, pression transmembramire, diamètre des pores de la membrane), quelles
seront les particules qui seront retenues (annexe VI). Connaissant la taille des particules
formées lors de l'oxydation de l'eau souterraine, on s'attend à ce que toutes les particules
soient retenues. Par contre, l'évolution du débit de perméation en fonction des conditions
d'opération reste à déterminer et c'est ce qui est présenté dans ce chapitre. La section 5.1
présente un résumé des essais réalisés avec les membranes céramiques alors que la section
5.2 donne un aperçu complet des essais effectués avec les membranes polymériques.

5.1 Membranes céramiques


L'utilisation des membranes céramiques a été de courte durée puisqii'il est survenu
plusieurs problèmes. Pour cette raison, les résultats obtenus avec ces membranes ne seront
pas présentés et ils feront place à une brève description des problèmes rencontrés. Parmi
ceux-ci, on peut d'abord parler d'une contamination de certaines membranes. En effet, la
réalisation prématurée d'essais de séparation sur un montage mal conditionné a mené à la
contamination de plusieurs membranes céramiques. Un dépôt grisâtre d'origine inconnue a
recouvert l'intérieur des membranes céramiques. C o m m e les membranes sont tubulaires,
ceci complique énormément l'identification de ce dépôt et son nettoyage. Étant donné le
coût éIevé de ces membranes, un effort a été apporté pour les nettoyer mais sans avoir
beaucoup de succès. Notons que la perméabilité à l'eau déionisée des membranes
contaminées est demeurée dans le même ordre de grandeur que la valeur avancée par la
compagnie pour les membranes propres soit environ 2 m3/rnZ/h/barpour les rnembrmes de
0'2 pn et 5 m3/m2/b/barpour les membranes de 0,s pm.

D'autre par&certaines membranes neuves avaient des peméabilitks beaucoup plus basses
que celles annoncées et même un nettoyage poussé n'a pu permettre d'augmenter la
perméabilité au niveau attendu. Dans ce c a s 4 comme dans le cas des membranes
contaminées, le système de rétro-lavage automatique s'est avéré complètement inutile.

Malgré ces problémes, quelques essais de microfiltration ont été tentés avec une membrane
céramique de 0,2 Fm sur une eau souterraine naturelle complètement oxydée. Comme
prévu, la séparation était très efficace puisque le perméat était exempt de fer ou de
manganèse. Par contre, la perméabilité s'est grandement détériorée tout au long de ces
quelques essais passant de 2 m3/m2/h/barà une valeur d'environ 0'5 m3/m2/h/bar. Ni les
rétro-lavages, ni les lavages chimiques en profondeur n'ont permis de retrouver la
pennéabilité initiale de cette membrane. Il semble que les précipités de fer et de
manganèse aient colmaté la membrane de façon permanente. C'est un constat qui va dans
le même sens que les résultats de Bhave (1991) où le lavage chimique des membranes
céramiques utilisées pour enlever les précipités de fer de l'eau n'a permis de récupérer que
40% de la perméabilité initiale.

Devant de tels résultats et connaissant le coût élevé des membranes céramiques, nous nous
sommes tournés vers les membranes polymériques planes. Parce qu'elles sont moins
coûteuses, des coupons différents de membranes pouvaient être utilisés à chaque expérience
et leur configuration plane permettait d'avoir un accès visuel et tactile à la surface de
filtration. De plus, sachant que la perméabilité des membranes propres est plus élevée pour
les membranes polymériques, leur utilisation risquait d'être avantageuse. Restait à savoir si
la séparation serait aussi efficace.
91

5.2 Membranes polymériques


Les essais de microfiftration avec des membranes polyménques ont été réalisés avec 17
coupons différents de membrane. Pour chacun d'eux, une caractérisation de la perméabilité
propre (eau déminéralisée) a été réalisée avant chaque essai telle que décrite dans la section
3.5.3 et les résultats bruis sont présentés à L'annexe VI. Ainsi, il a été possible de comparer
la perméabilité propre des coupons de membranes avec celle annoncée par le fabricant
(15,7 m3/m2/h/bar). La figure 36 perrnet de voir dans son ensemble la totalité des
perméabilités mesurées pour toutes les membranes utilisées.

En tenant compte des erreurs de mesure, il y a 62% des points qui donnent une perméabilité
propre similaire à celle annoncée par le fabricant. La moyenne des perméabilités est de
15,9 m3/m2/h/baravec un écart-type de 1,9 m3/m2/h./bar.On peut donc dire que les coupons
de membrane sont assez homogènes et respectent la perméabilité avancée par le fabricant.
On aborde dans ce qui suit leur comportement face à I'eau souterraine oxydée.
Les premiers résultats présentés seront ceux des essais réalisés avec l'eau souterraine
naturelle. On verra d'abord l'influence de la vitesse d'écoulement tangentiel, puis celle de
la pression transmembranaire qui conduira à la présentation des résultats de microfiltration
à très basse pression. Ensuite, on p o m comparer les résultats obtenus avec l'eau
souterraine artificielle à différentes concentrations face à ceux obtenus avec l'eau
souterraine naturelIe. Finalement, un aperçu de la qualité du perméat pour tous ces essais
sera donné.

5.2.1 Effet de la vitesse d'écoulement tangenîiel


Comme il a été mentionné au chapitre 2, une vitesse d'écoulement tangentiel élevée peut
diminuer les effets du colmatage en évitant que les particules en suspension ne se déposent
sur la membrane et en les remettant en suspension si elles se sont déposées. La figure 37
montre les débits de pemiéation obtenus lorsqu'on fait varier la vitesse d'écoulement
tangentiel à deux valeurs de pression différentes.

On voit qu'à faible pression, la variation de la vitesse d'écoulement tangentiel n'affecte pas
de façon significative le débit de perméation. La situation est la même à pression élevée où
le débit de perméation n'est pas affecté significativement par le changement de vitesse
d'écoulement tangentiel. Il semble donc, pour la gamme expérimentée, que la vitesse
d'écoulement tangentiel n'ait pas eu d'effet significatif sur la variation de débit de
pméation et donc, sur le colmatage.

5.2.2 Efeet de la pression trammernbranaire


En reprenant les mêmes essais qu'à la figure 37 mais en les comparant en terme de
perméabilité dynamique, il est possible de montrer l'effet de la pression sur le colmatage.
On parle de perméabilité dynamique lorsque la mesure se fait avec une suspension par
opposition à la peméabilité propre qui est détenninée avec de l'eau pure. Sur la figure 37,
on voit que le débit de perméation diminue plus rapidement lorsque la pression est élevée
(symboles clairs). On peut donc s'attendre à ce que la perte de perméabilité dynamique soit
plus élevée à pression élevée.
MF-1; P=1,55 psi; Re=441
+
- MF-3; P=1,76 psi; Re45
i~MF-2;P=13,8 psi; Re=646
0 MF-4;P=14,9 psi; R e f l l l

O 30 60 90 120 150
Temps (min)

i'eau souterrainenaturelle complètement oxydée (à 8OC)

La figure 38 montre la variation de la perméabilité dynamique en fonction de la pression et


du temps pour l'eau souterraine naturelle complètement oxydée. Il faut rappeler que la
perméabilité de la membrane propre est d'environ 15,7 m3/m2/h/bara 20°C. À pression
élevée, la perte de perméabilité dynamique est très importante dès les premiers instants de
la micronltration et tant à se stabiliser rapidement autour de 2 m31m2/h/bar. Par contre, la
perméabilité dynamique initiale a faible pression est plus proche de la perméabilité propre
de la membrane et la diminution est plus graduelle. Même après 150 minutes de filtration,
il semble que la membrane continue de se colmater tranquillement. C'est donc dire que la
pression trançmembranaire a une influence plus importante que la vitesse d'écoulement
tangentiel sur le colmatage de la membrane et ce, pour les gammes étudiées. Pour cette
raison, seuls les essais réalisés à forte vitesse d'écoulement tangentiel serviront pour la suite
de l'analyse (MF-1 et MF-2).
MF-1; P=1,55 psi; Re=441
MF'-2;P=13,8 psi; Re=646
MF-3; P=1,76 psi; Re95
MF-4; P=14,9 psi; Re111

I
Figure 38:
O 30 60
Temps (min)
90 120

lSO
Effet de la pression transmembranaire à vitesse d'écoulement tangentiel
I
I
élevée (MF4 et MF-2) et basse (MF-3 et MF-4) sur la perméabilité
dynamique (à 20°C) pour l'eau souterraine naturelle complètement oxydée

Autre fait à remarquer, une différence de 7 kPa (1 psi) a pression élevée ne semble pas
affecter la pennéabilité dynamique alors qu'une augmentation de quelques kilopascals à
faible pression fait baisser la perméabilité dynamique d'environ 20%. Il semble donc que
la relation entre la pression transmembranaire et le colmatage ne soit pas linkaire et qu'elle
soit plus importante à faible pression. Pour vérifier cette présomption, un essai a été réalisé
à une très basse pression. La valeur de la vitesse d'écoulement tangentiel, puisque son
influence est presque inexistante pour la gamme étudiée, s'est située entre les deux valeurs
précédemment observées.

5.2.2.1 ESSAIS À TRÈsBASSE PRESSION ET Vl'TESSE TANGENTIELLE MOYENNE


La figure 39 permet de comparer les essais réalisés avec l'eau souterraine naturelle
complètement oxydée à des pressions différentes. On remarque rapidement que la
perméabilité dynamique à très basse pression semble demeurer constante sur une durée de 4
heures d'essai (2 séries de 2 heures séparée par un lavage a la soude caustique). Ce résultat
est obtenu par une diminution de seulement 2 kPa (0,3 psi) par rapport à l'essai MF-1. On
semble passer un seuü où la perte de perméabilité dynamique diminue de façon radicale
pour une faible diminution de pression. Même si la perméabilité dynamique se maintient à
une valeur inférieure à la perméabilité propre, le colmatage ne semble pas évolué dans le
temps ce qui est très surprenant. L'observation visuelle permet eEectivment de voir une
moins grande accumulation de particules en d a c e de la membrane que les autres essais.
Les conditions d'opération sont telles que le colmatage ne semble plus évoluer après les
premiers instants de la microfiltration. Dans la même ligne de pensée, deux articles portant
su.le concept de vitesse de perméation critique pour le colmatage en microfiltration ont été
publiés (Field et al., 1995 et Howell, 1995).

MF-1; P=1,55psi; Re=441


1 MF-2; P=13,8 psi; Re=646
* MF-5;P=1,22 psi; R-266

60 120 180
Temps (min)

Figure 39: Effet d'une très faible pression transmembranaire (MF-5) sur la perméabilité
pour l'eau souterraine naturelle complètement oxydée (à 20°C)

Après avoir fait des essais en mkrofiltration en travaillant à une vitesse de perméation
constante, ces chercheurs en sont arrivés à plusieurs conclusions. D'abord, si la pression
transmernbranaire initiale est sélectionnée correctement, le colmatage de la membrane est
réduit de beaucoup puisque la vitesse critique de perméation n'est pas dépassée. Puis, ils
ont établi que cette valeur de pression transmembranaûe, généralement basse, dépendait
des conditions hydrodynamiques. Finalement, ils suggèrent que le mode d'opération se
fasse préférablement à vitesse de perméation constante plutôt qu'à pression constante.

Ces auteurs ont travaillé en particulier sur la séparation de levure par une membrane de
microfiltration plane à des pressions variant entre 7 et 20 kPa (1 et 3 psi) pour un nombre
de Reynolds variant entre 47 et 1077. Leurs résultats suggèrent une vitesse de perméation
constante lorsque la pression est inférieure à environ 9 kPa (1,3 psi). C'est ce qui se passe
aussi dans l'essai MF-5 où la pression est de 8,4 kPa (1,22 psi) pour un nombre de
Reynolds de 266. ll est difficile par contre de pousser l'interprétation plus loin puisque le
e un élément essentiel
concept est relativement gouveau Si la pression ~ e m b r a n a i r est
pour réduire le colmatage, les auteurs suggèrent que la vitesse de peméation critique soit
aussi dépendant des conditions hydrodynamiques. La compréhension de l'innuence des
conditions hydrodynamiques, et potentiellement d'autres facteurs, sur la vitesse de
p d a t i o n critique reste à explorer davantage. L'étude de cette influence pourrait avoir un
impact important sur l'opération des systèmes de grandeur réelle. II semble que les
résultats obtenus ici abondent dans le même sens montrant la possibilité d'opérer des
systèmes de microfiltration avec un niveau de colmatage extrêmement réduit.

La préparation d'une eau souterraine artificielle prend dors toute son importance et pomait
permettre d'isoler le comportement de certaines variables a h de mieux comprendre ce
concept de vitesse critique de perrnéation. Mais avant d'envisager de telles avenues de
recherche, il serait important de vérifier si le comportement de l'eau souterraine artificielle
face à la microfiltration est comparable à celui de l'eau souterraine naturelle. C'est
précisément l'objet de la prochaine section.

5.2.3 Comparaison entre les deux ealtr souterraines


Avec les résultats présentés pour l'eau souterraine naturelle, on a vu que la vitesse
d'écoulement tangentiel avait peu d'innuence sur la perte de débit de perméation mais que
la pression influençait grandement le colmatage. Le même genre de conclusion peut
s'appliquer à l'eau souterraine artificielle comme en font foi les figures 40 et 41. Pour la
figure 40, on voit qu'à faible pression, la variation de la vitesse d'écoulement tangentiel
n'influence pas de façon significative la perte de debit de pennéarion. Par contre, à haute
pression, il semble y avoir une différence de comportement notable qui peut être due à la
vitesse d'écoulement tangentiel.

A MF-6; P=1,6l psi; Re=443


X MF-8; P=1,78 psi; Re=96
MF-7; P=13,8 psi; R-644
X MF-9; P=14,9 psi; Re=103

30 60 90 120 150
Temps (min)

3&re 40: Effet de la vitesse d'écoulement tangentiel à faible (hU-6 et MF-8) et haute
pression ~ m e m b r a n a i r e(MF-7 et MF-9) sur le débit de perméation pour
I'eau souterraine artificielle complètement oxydée (à 8OC)

Mais il faut noter qu'il y a aussi m e différence de 7 kPa (1 psi) pour ces deux essais ce qui
ne permet pas d'affirmer hors de tout doute que la diffience de débit de peméation vienne
de la variation de la vitesse d'écoulement tangentiel. D'autres essais auraient été
nécessaires pour pouvoir établir la dépendance directe entre la diminution du débit de
perméation et la vitesse d'écoulement tangentiel dans le cas d'une eau souterraine
artificielle.

Pour ce qui est de la figure 4 1, on voit que la pression transrnembranaire a une très grande
influence sur la perméabilité dynamique et ce résultat est tout à fait concordant avec celui
obtenu avec l'eau souterraine naturelle. Pour vérifier si le phénomène de vitesse critique de
peméation se retrouve ici aussi, un essai à très faible pression transmembranaire a été
réalisé avec l'eau soutenaine artificielle. La figure 42 présente les résultats obtenus en les
comparant avec les essais à pression plus élevée réalisés avec les deux eaux souterraines.
18 7
A MF-6; P=1,61 psi; R d 4 3
- A MF'-7; P=13,8 psi; Re=644
c A X MF-8; P=1,78 psi; Re=96

12 - s fi x MF-9; P=14,9 psi; Re=103


A
l X
X A A A
X A
I
l
A A A A
* x X
6'

O 30 60 90 120 150
Temps (min)

Figure 41: Effet de la pression ~ansmembranaireà vitesse d'écodement tangentiel


élevée @'IF-6 et MF-7) et basse (MF-8 et MF-9) sur la perméabilité
dynamique (à 20°C)pour l'eau souterraine artificielle complètement oxydée
-
* MF-5; P=1,22 psi; R e 2 6 6
O- MF- 1O; P= 1,26 psi; Re=264

15 -
1 I MF-1; P=1,55 psi; Re=44 1
- d F 4 ~ AA A MF-6;P= 1,6 1 psi; Re=443
10 -
-
===..A A A
A A ~ ~
= . . m .

5 MF-2;P=13,8 psi; Re=646


MF-7;P=13.8 psi; Re644

60 120 180
Temps (min)

Figure 42: Effet de la pression transmembranaire sur la perméabilité dynamique (à 20°C)


pour l'eau soutemine artificielle complètement oxydée (MF-6, 7 et 10) et
comparaison avec l'eau souterraine naturelle (MF-1,2et 5)
99

On voit bien que, de façon générale, les deux eaux souterraifles ont des comportements très
similaires. De façon plus spécifique, on remarque la même tendance à un colmatage
beaucoup plus faible pour les essais a très faible pression. 11 semble donc y avoir le même
phénomène de vitesse critique de perméation qui existe pour l'eau souterraine artincielle.
Bien que ce phénomène soit très intéressant, il est aussi important de pouvoir comparer les
résultats obtenus avec d'autres types de filtration pour savoir comment la microfiltration se
situe en terme de performance. Un des moyens pour établir une telle comparaison est de
présenter les résultats en terme de vitesse de filtration. La figure 43 permet donc de
comparer la performance de la micronltration avec celle de la filtration conventionnelle sur
sable.

A Filtration rapide sur sable


5 .

MF-1;P=1,55 psi; R-1


Z MF-2;P-13,8 psi; Re446
* MF-5;P=1,22 psi; R e 4 6 6

1 - =.=m.
- **-*##
. -

* * + t t t * * * * * *
i Filtration lente sur sable

60 120 180
Temps (min)
1
Figure 43 : Comparaison de la microfiltration de l'eau soutemine naturelle (MF- 1,2 et 5)
avec la atration conventionnelle ( A W A , 1990)

On voit que les vitesses de filtration obtenues par la micronltration se situent entre la
filtration rapide sur sable et la filtration lente sur sable. C'est une performance assez
remarquable d'obtenir, pour des membranes de quelques microns d'épaisseur, des vitesses
de filtration comparables à des filtres conventionnels de plusieurs dizaines de centimètres
de profondeur. C'est donc dire que, pour un volume équivalent au filtre à sable, il serait
possible de placer plusieurs dizaines de membranes et de filtrer une quantité d'eau
nettanent supérieure. Certains pas sont déjà h c h i s pour mettre en application, à une
échelle industrielle, la microfiltration d'eau souterraine (Côté et al., 1998). De plus, si on
pouvait amiver à maintenir un débit de perméation qui se situerait sous le flux critique de
perméation, il serait alors possible de réaliser des cycles de filtration plus longs avec les
membranes qu'avec les filtres conventionnels.

Avec des comportements qui se ressemblent beaucoup, Veau souterraine artificielle est
donc une eau qui peut permettre de prédire ou de dkcrire les effets de la variation de
diffërents paramètres sur le comportement de l'eau souterraine naturelle. Pour cette raison,
des essais ont été réalisés avec une eau souterraine artificielle moins concentrée a h de
mesurer l'influence de la concentration sur la perméabilité des membranes dans des
conditions similaires.

5.2.4 Effetde la concentration enfer et en manganèse

Des essais ont été réalisés avec de l'eau souterraine artificielle ayant des concentrations en
fer et en manganèse moins élevées (5 mglL de Fe et 1 mgiL de Mn) correspondant a la
moitié des concentrations utilisées auparavant. Ces essais avaient pour objet de vérifia
l'efficacité de la microfiltration sur des eaux souterraines moins concentrées. La figure 44
permet de comparer la perméabilité dynamique de cette eau moins concentrée avec celle de
Veau souterraine naturelle.

On voit que le comportement de l'eau souterraine artificielle moins concentrée est similaire
à celui de l'eau souterraine naturelie. Toutefois, et il fallait s'y attendre, l'eau moins
concentrée donne une perméabilité dynamique légèrement plus élevée. Par contre, cette
différence s'aîténue lorsque la pression augmente et on peut voir qu'à haute pression, la
perméabilité dynamique est en tout point comparable, peu importe la concentration de l'eau
souterraine. Il est facile de comprendre que Peau souterraine artificielle étant moins
concentrée, il y a moins de particules qui circulent en d a c e de la membrane ce qui
diminue leu. accumulation. Fait à remarquer aussi, la perméabilité dynamique demeure
constante à très faible pression lorsque l'eau souterraine est moins concentrée ce qui vient
renforcer la possibilité d'avoir un seuil critique de flux de pemiéation. La recherche de ce
seuil critique est une voie qu'il serait définitivement intéressant d'explorer dans
l'éventualité de poursuivre les essais à une échelle plus grande.

* MF-5; P=1,22 psi; Re=266


X MF-13; P=1,23 psi; Re=268

MF-1; P=1,55 psi; R t A - 4 1


MF- 11; P=l,62 psi; Re=443
. a .
= = .

0 MF-4; P=I5,0psi;Re=l11
V MF-12; P=15,0 psi; R e 4 10

60 120 180
Temps (min)
I
Figure 44: Effet de la concentration en fer et en manganèse sur la perméabilité pour l'eau
souterraine artificielle moins concentrée (MF-1 1, 12 et 13) et comparaison
avec l'eau souterraine naturelle (MF-I,4 et 5) (à 20°C)

Tous ces résultats sont bien intéressants mais ne disent rien sur l'essentiel de ces
expériences. La raison première d'étudier l'oxydation puis la microfiltration est de pouvoir
éliminer le fer et le manganèse de l'eau souterraine. La prochaine section donne un aperçu
de la qualité de l'eau traitée.

5.2.5 Qualité duperméat


Le tableau 14 d o ~ une
e idée de la qualité du pemiéat lors des essais à très basse pression.
En ce qui concerne le fer, il n'y a pas eu de problèmes puisque la quantité de fer dissous
dans le peméat est restée en tout temps en-deça du seuil de détection du spectrophotomètre
à absorption atomique qui se situe sous la recommandation gouvernementale (AWWA,
1990). Il en est de même pour le mangrnise sauf dans quelques cas (en caractère gras dans
le tableau) où la quantité de manganèse présente dans te perméat excédait un peu cette
recommandation. Ces résultats sont tout à fait représentatifk de l'ensemble des essais dont
les résultats sont donnés a la fin de l'annexe VI.

Tableau 14: Qualité du pemiéat en tenne de fer et de manganèse dissous lors des essais à
très basse pression avec I'eau souterraine naturelle (MW), l'eau souterraine
artificielle (MF- 10) et l'eau souterraine artificielle moins concentrée (MF-

Total (début)
Dissous (O min)
Dissous (5 min)
Dissous (1 O min)
Dissous (15 min)
Dissous (20 min)
Dissous (25 min)
Dissous (30 min)
Dissous (40 min)
Dissous (50 min)
Dissous (60 min)
Dissous (75 min)
Dissous (90 min)
Dissous (105 min)
Dissous (120 min)
Dissous (135 min)
Dissous (150 min)
Dissous (165 min)
Dissous (180 min)
Dissous (195 min)
Dissous (2 10 min)
Dissous (225 min)
Dissous (240 min)
Total (fin)

D'après les résultats obtenus par l'analyseur de particules, il n'est pas surprenant d'obtenir
de bons résultats de séparation. Pour les valeurs de manganèse qui sont au-dessus de la
recommandation, elles se distribuent de façon assez aléatoire parmi les échantillons
récoltés. II est difficile de savoir si ces valeurs sont le f i t d'une erreur de mesure, de
manipulation ou si elles sont le résultat d'une mauvaise oxydation ou d'un autre
phénomène. A la lumière de ces résultats, on peut néanmoins affirmer que la
microfiltration, précédée par une oxydation complète, peut être très efficace dans
l'enlèvement du fer et du manganèse des eaux souterraines.

On peut faire une demière remarque sur les données présentées au tableau 14 et à l'annexe
VI. Lorsqu'on compare les quantités totales de fer et de manganèse au début et à la fin de
chaque essai, on voit que la concentration dans l'alimentation en début et en fin d'essai a
varié. Bien que des précautions aient été prises pour recirculer le perméat et le retentat
(exception faite des échantillons prélevés), il était très ciiffide de garder la concentration de
l'alimentation constante. Les précipités ayant tendance à se coller sur les parois du
réservoir, des conduites et de la membrane,on ne pouvait é v i t a une telle diminution. Cette
constatation ne remet pas en cause les diffërentes interprétations énoncées antérieurement
mais demande qu'on s'y attarde pour la poursuite de la recherche. Bien que l'alimentation
en cuvée, telle que pratiquée dans les différents essais, demande moins d'eau et moins de
surveil1ance, l'alimentation en continu est plus représentative de la réalité et pourrait
permettre d'éviter cette diminution de la concentration en fer et en manganèse dans le
temps.

Ceci met fin à l'ensemble de la présentation des résultats, tant au niveau de l'oxydation, de
la caractérisation des précipités que de Ia microfiltration. Bien que satisfaisants dans leur
ensemble, ces résultats ouvrent la porte sur de nombreuses avenues de recherche. C'est
pourquoi le prochain chapitre pexmet de faire un retour global sur le présent projet et
fournit des recommandations a h de guider la réalisation de projets sur l'enlèvement du fer
et du manganèse des eaux souterraines par oxydation et microfiltration.
CONCLUSION

Ce dernier chapitre se veut un bref retour sur I'ensemble des résultats présentés dans ce
mémoire en revenant sur chacun des objectifs spécifiques présentés à la section 1.4.
L'énoncé de certaines suggestions sur la poursuite éventuelle de projets de recherche dans
ce domaine marquera la £indu présent mémoire.

6.1 Atteinte des objectifs


Le premier objectif visé était la fabrication d'une eau souterraine artificielle qui aurait des
caractéristiques et des comporteaents similaires à l'eau souterraine naturelle à l'étude.
Malgré quelques petites différences dans les propriétés de base, l'eau souterraine artificielle
s'est comportée de façon tout à fait comparable a l'eau souterraine naturelle et ce, tant
pendant l'oxydation que pendant la microfiItration. On peut donc conclure que le premier
objectif a été atteint. Cette similitude dans les comportements a permis de mettre en relief
l'influence de la présence de fer sur l'oxydation du manganèse et de confirmer les
meilleures perfomances des membranes lorsque les concentrations en fer et en manganèse
étaient réduites.
Le deuxième objectif du présent projet concernait les cinétiques d'oxydation du fer et du
manganèse- Les résuitats obtenus concordent avec ceux qu'on retrouve dans la littérature et
ont permis de vérifier que ces cinétiques étaient applicables dans le cas d'une eau
souterraine naturelle. Gdce aux essais réalisés, on a pu confirmer l'influence du pH et de
la température sur les cinétiques d'oxydation. Les essais réalisés avec l'eau souterraine
artificielle ont aussi permis de mettre en évidence le rôle du fer dans la précipitation du
manganèse: la présence de fer dans l'eau souterraine favorise la précipitation du manganèse
et ce même lorsque les conditions de pH et de potentiel redox ne sont pas favorables. Mais
il n'a pas été possible, dans le cadre de cette étude, de déterminer la raison de ce phénomène
(CO-précipitation,oxydation catalytique, adsorption ou autre).

Dans l'ensemble, l'étape d'oxydation demeure la plus importante du procédé, qu'elle soit
suivie par une filtration conventionnel1e ou par une microfiltration. Le travail de séparation
ne peut se faire que si l'oxydation a été efficace.

Une fois l'oxydation complétée, le troisième objectif avait pour objet de déterminer les
caractéristiques des précipités de fer et de manganèse formés. La composition des
précipités n'a été étudiée que superficiellement et il n'en est ressorti aucun résultat digne de
mention. Par contre, la grosseur des particules formées lors de l'oxydation a été étudiée
avec plus d'énergie afin de pouvoir apprécier le potentiel de la microfiltration pour la
séparation de ces particules. Les résultats obtenus, pour différentes séquences d'oxydation,
ont permis de situer le diamètre des précipités de fer et de manganèse dans une gamme
comprise entre 1 et 40 pm. D'après ces résultats, la microfiltration par membrane s'est alors
avéré un procédé très efficace à condition de choisir judicieusement le type et la porosité de
la membrane.

Finalement, le dernier objectif se voulait une appréciation des performances de la


microfiltration comme telle. Pour ce qui est de la qualité du pemiéat, raison première de la
réalisation de cette étude, les résultats sont satisfaisants et prometteurs. Les concentrations
de fer dans le perméat sont demeurées en tout temps sous les valeurs recommandées par le
gouvernement fédéral. Il en est de même pour Ie manganèse, sauf dans le cas de quelques
échantillons (moins de 7% des échantillons). En ce qui concerne la comparaison entre les
deux types de membranes, les problémes rencontrés avec les membranes céramiques ne
pmettent pas une comparaison équitabIe avec les membranes polymériques. Malgré une
qualité de perméat semblable, la comparaison sur les performances ne peut se faire dû au
manque de données pour les membranes céramiques.

L'étude des conditions d'opération pour les membranes polymériques a permis de mettre en
relief I'importance de la pression sur le processus de colmatage. Dans les gammes
étudiées, la variation de la pression a eu un impact très important sur la perméabilité des
membranes alors que le changement de vitesse d'écoulement tangentiel ne semble pas avoir
eu le même genre d'impact. Il est important toutefois de mentionner que la vitesse
d'écoulement tangentiel est demeurée en régime laminaire dans tous les essais. L'étude de
la pression a aussi permis de soulever l'existence possible d'un seuil critique de pression
en-deça duquel le colmatage est inexistant ou très faible. Si des essais plus longs et à plus
grande échelle étaient réalisés, l'existence d'un tel seuil permettrait de prolonger
&ornément les cycles de microfiltration. La microfiltration deviendrait alors une
technologie très attrayante d'autant plus que les vitesses de filtration obtenues à très basse
pression se compare tout à fait avec celles qu'on obtient dans les filtres à sable lent.

De façon générale, les résultats qui ressortent de cette etude permettent très certainement
d'envisager l'utilisation de la microfiltration dans la production d'eau potable à partir de
sources souterraines chargées en fer et en manganèse. L'eau soutenaine naturelle étudiée
ici étant particulièrement chargée, les bons résultats obtenus sont d'autant plus intéressants
qu'ils laissent présager d'excellentes performances avec des eaux moins chargées.

6.2 Poursuite de la recherche


Plusieurs avenues de recherche sont possibles à la suite des résultats obtenus dans le présent
projet. D'abord, pour ce qui est de l'eau souterraine artificielle, une amélioration de la
formulation reste possible afin d'obtenir un comportement plus proche de celui de l'eau
souterraine naturelle. L'utilisation d'une telle eau permettrait de mieux cerner les effets
individuels et synergiques du fer et du manganèse sur la grosseur des précipités formés lors
de l'oxydation et du rôle de chacun dans le colmatage des membranes.
Pour ce qui mt de la ~crodltrationcomme telle, d'autres essais sont nécessaires pour
optimiser les conditions d'opération. Le choix d'une porosité de membrane diffetente'
l'existence d'un seuil de pression critique, l'utilisation ou non d'une recirculation et la
détermination de sa valeur optimale, l'alimentation en continu, l'utilisation d'un bassin
plutôt qu'une pompe pour l'alimentation des membranes, la modification de la
configuration hydraulique sont tous des paramètres qui doivent être explorés plus en
profondeur afin que la microfiltration devienne un procédé intéressant. De plus, les lavages
et les rinçages sont des éléments qui n'ont pas été touchés dans le présent projet mais qui
sont très importants lorsqu'on considère une opération à grande échelle d'un procédé de
traitement. La mise à I'écheIle des procédés de lavage peut devenir complexe, surtout
lorsque la présence de pompe, de produits chimiques et/ou de manipulations complexes
sont nécessaires. Les lavages permettront de définir la durée de vie d'une membrane et la
durée d'un cycle de filtration.

Finalement, il serait intéressant de recommencer ces essais avec des membranes céramiques
a f b de vérifier leur vrai potentiel. Certains résultats présentés par Bhave (1991) permettent
de penser que ces membranes peuvent être efficaces pour I'enlèvement du fer et du
manganèse. Mais il semble qu'une pression transmembranaire élevée jumelée à l'affinité
des précipités de fer pour les membranes provoquent un colmatage difficilement réversible
ce qui diminue I'attrait pour ce genre de membrane. Une modification des propriétés de
surface des membranes céramiques associée à la baisse de la pression transmembranaire
pourraient faciliter le passage de ce type de membrane à la production d'eau potable à partir
de sources souterraines.
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ANNEXE 1: Cinétique théorique d'oxydation du fer par l'oxygène de
Pair et le permanganate de potassium
L'équation de la cinétique théorique de l'oxygénation du fer peut s'écrire de la façon
suivante (Stumm et Lee, 1961):

[Al - 11

où k est la constante de réaction avec des unités de M~atm-' et min-', [Om est la
concentration des ions hydroxydes en M, Poz est la pression partielle de l'oxygène en
atmosphère et @?e27 est la concentration des ions ferreux en M. Si on considère comme
constants la pression partielle en oxygène dissous et le pH, l'équation [Al. 11 devient une
équation du premier ordre qui peut s'écrire (Sung et Morgan, 1980):

[Al .2]

où kl = ~ [ O H ~ ~ avec
POZ des unités de min1.En intégrant l'équation [Al -21, on trouve que
(Sung et Morgan, 1 980):

Dans ces équations, k, et par extension kl, est une constante qui dépend de la température,
de la force ionique et de l'alcalinité (Sung et Morgan, 1980). Dans le cas qui prévaut et
pour les calculs subséquents, on considérera que la force ionique et l'alcalinité sont
constantes et que ces caractéristiques sont à peu près les mêmes pour l'eau de Sainte-Marie
et l'eau artificielle (voir chapitre 3). En utilisant I'équation [A1.6], il est possible de
calculer le temps requis pour I'oxydation complète du fer par l'oxygène, c'est-à-dire pour
que la quantité de fer dissous soit inférieure à 0,3 mg/L. Le tableau A l donne les
différentes valeurs de k selon la température- il est à remarquer qu'on accélère la cinétique
d'oxygénation du fer d'environ 10 fois lorsqu'on augmmte la température de 15°C (Stumm
et Lee, 1961). La valeur de k qui sera utilisée sera de 2,5*10'~A l 2 atm" min-', soit 10 fois
moins que sa valeur à 25OC parce que les essais se feront à une température de 10°C.

Tableau Al: Valeurs de la constante cinétique théorique 'k' pour l'oxygénation du fer
selon la température

Températore (OC) k (M-' atm" min1) Source


5 2,25 * 10IL Sung et Morgan, 1980a
15 1'40 * l0l3 Sung et Morgan, 1980
20,s 1'50 * loL3 Snmim et Lee, 1961
25 2'50 * l0l3 Sung et Morgan, 1980
30 1 1'40 * l0l4 1 SungetMorgan, 1980
a AIcalinité = 9 x 1 0 - ~LMNaHC03; force ionique = 0,11M
M N~&o~; force i d q u e = 0,034 M
b Alcalinité = 3,4 x 10-~

Pour montrer l'importance du pH dans la variation de la cinétique de l'oxydation du fer par


l'oxygène, les figures A l et A2 ont été tracées à des températures différentes. Compte-tenu
de ces informations, et sachant que la température de l'eau durant les essais sera d'environ
1O°C, l'oxydation du fer par l'oxygène de l'air devrait se faire en moins de 10 minutes en
autant que le pH soit à un niveau supérieur à 8. Les résultats du chapitre 4 pemettront de
vérifier cette hypothèse.

Dans le cas où le permanganate de potassium sera utilisé seul, les essais réalisés par
d'autres auteurs (Knocke et al., 1990a) montrent que la réaction est presque instantanée
(<0,1 s) et ce, dans des conditions beaucoup plus difficiles (T = 2OC; pH = 5'5; pe2+la= 2,0
m a ) que celles qui seront utilisées dans cette étude. Dans la poursuite de cette étude, le
temps d'oxydation du fer par le permanganate de potassium sera considéré à toutes fins
pratiques c o m m e inférieur à 1 seconde.
0,2 atm)

I 1
Figure A 2 Variation de la cinétique de l'oxygénation du fer selon le pH (T=lO°C,Po2 =
0,2 atm)
ANNEXE II: Cinétique théorique d'oxydation du manganèse par
différents oxydants
Dans leur ouvrage traitant des oxydants utilisés pour l'oxydation du fer et du manganèse,
Knocke et al. (1990a)en ont modélisé la cinétique. Pour le manganèse, ils se sont basés sur
les travaux de Pankow et Morgan (1981) qui ont démit la conversion du manganèse soluble
Mn@) en manganèse oxydé Mn(IV) comme un processus qui implique à la fois, soit une
oxydation directe, soit une adsorption du Mn@) sur du manganèse solide suivie d'une
oxydation. La figure suivante illustre ces deux possibilités:

Figure A3 : Réactions d'oxydation du manganèse selon Pankow et Morgan (198 1)

Pour modéliser ces réactions d'oxydation, Knocke et al. (1WOa) ont écrit la réaction du
taux d'enlèvement du manganèse de la façon suivante:

où w2'],[OX]et [OH1 sont les concentrations respectives en M d'ion mangmeux,


d'oxydant et d'ions hydroxydes restants au temps t; ki et k2 sont respectivement les
constantes cinétiques d'oxydation et d'adsorption/oxydation à déterminer; 'a', 'b ' et 'c'
sont des paramètres du modèle à déterminer et mot]est la concentration d'oxyde de
manganèse présente au temps t, résultant de l'oxydation du m2+].
.Leteme w 2 + & ] a
été intégré à l'équation [AL 11 pour rendre compte diin phénomène observé par les auteurs.
Malgré l'ajout d'oxydant (KMn04 ou ClO2) en quantité sufnsante pour l'oxydation du
m2c],les auteurs observaient fréquemment la présence d'une faible concentration
résiduelle de [Mn27après un temps d'oxydation assez long (1 à 2 minutes). La valeur de
m2+&]
reflète, d'après eux, l'épuisement de l'oxydant dans la solution. Lorsque la
quantité d'oxydant diminue, les ions manganeux adsorbés à la surface des particules
d'oxyde de manganèse ne peuvent plus &e oxydés ce qui a comme conséquence que les
sites d'adsorption sur les particules de deviennent alors saturés. À partir de leurs
expériences, les auteurs ont fixé la valeur de m2+adr]
entre 0,03 et 0,04 mgK. C'est une
valeur sous laquelle il est très difficile d'aller, même en augmentant la dose d'oxydant au-
delà de la dose stœchiométrique (Knocke et al., 1990a).

Afin de déterminer le temps nécessaire à l'oxydation du manganèse, il faut résoudre


l'équation [A2.1]. Connaissant le pH de départ, il est possible de déterminer la valeur
initiale de [OKj. En déterminant l'oxydant qui sera utilisé, il est possible de relier le
manganèse dissous [fi2'],
la quantité d'oxydant restant [OXJ et la quantité de manganèse
solide produite M O 2 ] . Ainsi, en utilisant du permanganate de potassium -O4], on
reprend la cinquième équation présentée au tableau 3 du chapitre 2 ce qui donne:

Avec la réaction [A2.2], la relation dans le temps entre le pH, la quantité de manganèse
solide produite W U z ] , la quantité d'oxydant restant [OX]et la quantité de manganèse
soluble restante w2+J
s'établit comme suit:

où est obtenu avec le pH initial, w2'lca


et m2'](tl
sont respectivement la
concentration d'ions manganeux initiale et au temps t alors que m O 4 l c t 1est la
concentration de permanganate de potassium restante au temps t. En prenant les mêmes
hypothèses que Knocke et al. (1990a), c'est-à-dire un pH constant, une réaction du premier
ordre en ce qui a trait au manganèse et à l'oxydant ('a' et 'b' égale à 1) ainsi qu'une
120

quantité initiale nulle de w O x r d 7 on peut placer l'équation [A241 et [A251 dans [A2.1]
ce qui donne:

Pour simplifier la notation, on peut considérer que:

[ M . 1 O]

Et en plaçant les égalités [A2.7], rA2.81, [A2.9] et rA2.101 dans EA2.61 on obtient:

En isolant 'x' et en plaçant l'intégrai, on trouve que:

[ M . 121

L'intégral est de la forme


.,
A
dx
fk2 + gx +h
ce qui peut se résoudre comme suit:
lin
Si on considère que
g z 28, +g+ Jz- = L ,on peut dire que:

Il est possible d'isoler 'x' dans l'équation [A2141ce qui donne:

En reprenant les différentes égalités, on trouve que:

Comme on peut constater, l'équation [A2151reste assez complexe à résoudre du fait qu'il
reste trois paramètres à fixer soit les valeurs de kl,k2 et 'CI. De plus, lorsqu'on veut
modéliser les résultats à une température autre que 2S°C,il faut modifier les valeurs de k1
et kz en faisant intervenir deux autres paramètres (el et e2 respectivement). Les résultats
obtenus par Knocke et al. (1990a) sont illustrés aux figures A4 et A5. On voit que les
temps de réactions augmentent lorsque la température passe de 25°C à 7OC mais ils restent
bien en dessous de 1 minute pour des pH supérieurs à 7,O.

En reprenant l'équation [A2.1] mais en négligeant la partie adsorption-oxyhtion, il est


possible d'arriver à modéliser la cinétique de façon plus simple. Avec cette hypothèse
simplificatrice, l'équation [ A 2 11 devient:

En considérant encore une fois que les paramètres 'a' et 'b' ont une valeur de 1, que le pH
demeure constant et que l'équation [A251 est toujours valide, on trouve que:

En posant l'intégrale et en la résolvant, on trouve que:


À partir de l 7 Q ~ t i o n
[A2.18], il est possible d'illustrer la cinétique de l'oxydation du
manganèse par le permanganate de potassium pour des pH différents à 25OC (voir figure
A4). Pour faire de même à une température de 10°C, il faut modifier la valeur de klde la
façon suivante (Knocke et al., 1990a):

où T représente la température en OC et €Il est un paramètre à fixer. La figure A5 illustre la


cinétique d'oxydation du manganèse par le permanganate de potassium pour des pH
différents à 7OC. Comme pour les résultats de Knocke et al. (lggoa), les cinétiques
ralentissent à basse température mais reste bien en dessous de 1 minute même dans des
conditions difficiles (T = 7OC, pH = 7,O). Le tableau A2 donne la valeur des différents
paramètres utilisés pour résoudre les équations [ A 2 1 51, rA2.181 et [A2-1 91.

Tableau A2: Valeurs des paramètres pour résoudre les équations [A.2.15], [ M .181 et
[M.1 91
Source a b c kl k2 0I %
KnockeetaLI990a 1 1 1,12 5,26x1017 8,0x10~ 0,046 0,131
Présente étude 1 1 1,12 4,08x10'~ - 0,136 -
- -+- Knocke et al 1990a
-
- Intégration

6 9
secondes

IFigure A4: Variation de la cinétique de l'oxydation du manganèse par le permanganate de


I
potassium selon le pH (T = 25°C)

--- Intégration
-I.Knocke al. 1990a
et

15
secondes

I 1

Figure A5: Variation de la cinétique de l'oxydation du manganèse par le permanganate de


potassium selon le pH (T= 7OC)
ANNEXE III: Présentation du matériel et calcul des erreurs sur les
mesures
EL1 Mesurede pH
III. .1. I Ccuuctéristiques du pH-mètre
Afin de mesurer les différentes variations de pH et de potentiel redox, un seul appareil a été
utilisé. Il s'agit du pH-mètre ~ c c u m e t 2 Pde la compagnie Fisher Scientific. Ce pH-mètre
a deux entrées « BNC >> pour des sondes spécifiques et une entrée « JACK » pour une
sonde de température. Pour les deux sondes spécifiques, les valeurs peuvent être données
en millivolt (mv), en millivolt relatif (rel mv), en unité de pH ou en concentration d'ion
spécifique (mg/L). Le pH-mètre est aussi équipé d'une sortie << RS232 » lui permettant
d'être relié à un ordinateur ou une imprimante.

1 Date I
Figure A6: Courbe de calibrage de la sonde de pH en fonction du temps

Dans le cadre des présents essais, le pH a donc été lu directement en unité de pH et le


potentiel redox a été lu en mv >). Pour s'assurer d'une lecture valide et fiable, les sondes
de pH et de potentiel redox ont été calibrées le matin de chaque journée d'essai. Pour la
sonde de pHyle calibrage s'est effectué a partir de solutions étalons renouvelées à tous les
deux mois. Les solutions utilisées sont de la compagnie Fisher Scientific et couvre un pH
allant de 4 à 10. Pour les fins de calibrage, les lectures ont été prises en << mv » pour
pouvoir étudier la stabilité de la sonde de pH. La figure A6 donne la courbe de calibrage de
la sonde de pH dans le temps. Malgré quelques petites variations, la courbe est assez stable
pour que les valeurs de pH soient considérées comme valides et fiables.

Pour la sonde de potentiel redox, les résultats sont un peu moins concluants comme en fait
foi la figure A7. Ces courbes ont été obtenues grâce à des solutions étalons préparées en
laboratoire. Les combes de cette figure qui correspondent à deux étalons différents suivent
toujours les mêmes fluctuations ce qui indiquent que la sonde de potentiel redox varie dans
le même sens pour les deux étalons. Comme l'écart entre ces deux étalons demeure
sensiblement constant mgne grasse, figure A7), on peut dire que les valeurs données par la
sonde de potentiel redox sont fiables d'un point de vue relatif Par contre, les valeurs
données par la sonde sont loin de la valeur théorique prévue par les étalons et dans ce cas,
elles ne sont pas exactes. En terme pratique, les valeurs données par la sonde de potentiel
redox pourront être comparées entre elles afin de déterminer une tendance mais il ne sera
pas possible de détemiiner la valeur exacte du potentiel redox.

14-nov-96 3-janv-97 22-fév r-9 7 13-avr-97 2-juin-97 î2-@il-97


Date

Figure A7: Courbe de calibrage de la sonde de potentiel redox en fonction du temps

Pour ce qui est de la température, la sonde du pH-mètre a été comparée avec celle du bain à
température contmlée (voir l'annexe III.2). Les deux sondes donnaient la même
température à O,l°C près entre 4OC et 2S°C. Pour cette raison, l'erreur de lecture sur la
température sera considérée égale à 0,1OC.

Lors des diffkents essais, une sonde a Accuphast )) de la compagnie Fisher Scientific (#13-
620-287) p o u le pH et une sonde a combination redox electrode )> de la compagnie Onon
(#967800) pour le potentiel redox ont été uutilisées. Pour faire les mesures, les sondes
devaient tremper dans le liquide pendant quelques secondes afin que les lechues se
stabilisent. Une agitation lente était maintenue pendant les lectures. Lorsqu'on mesurait le
pH et le potentiel redox sur des échantillons prélevés, le volume devait être suffisant pour
immerger le tiers inférieur des sondes et une agitation manuelle était appliquée. Pour des
mesures en continue, les sondes étaient plongées au trois-quarts dans un réservoir et une
agitation était assurée. Ceîte agitation provenait soit d'une barre magnétique pour les
réactions en bécher (voir section 3.2)' soit de l'agitateur de l'analyseur de particule (voir
section 3.4.2)' soit de l'aération dans le réservoir pendant la microfiltration (voir section
3S.2).

Ill.1.2 Erreur de mesure sur le pH


Il y a plusieurs façons de procéder pour détenriiner l'erreur de mesure sur le pH. L'appareil
utilisé comporte un indicateur de stabilité pour la lecture. Lorsque cet indicateur donne le
signal a u », c'est que la lecture n'est pas assez stable pour être lue (u = unstable »).
Lorsque l'indicateur donne le signal « s », la valeur de pH peut être lue (s = <t stable »). À
ce moment, la lecture de pH peut être donnée au dixième, au centième ou au millième (1,2
ou 3 chifies après le point). Il est par contre illusoire de croire que la précision de chaque
lecture est de l'ordre du millième. Le fabricant spécifie que la stabilité de la lecture dépend
de Ia précision voulue. C'est pour cette raison que les lectures de pH pour le calibrage ont
été prises en t< mv B.

Il est bien facile de comprendre que lors du calibrage, les étalons de pH 4, 7 et 10 donnent
toujours 4, 7 et 10. Par contre' les lectures en << mv )> ne sont pas toujours constantes. Le
tableau A3 donne les valeurs des étalons de pH 4, 7 et IO en mv )> lors des différentes
séances de calibrage et ce sont ces valeurs qui sont représentées à la figure A6.
Tableau A3: Valeurs des étalons de pH 4,7 et 10 (mv)selon la date de caliibrage
Date pH 101 Date
96/11/14 z&, 1 97/02/2 1
96/11/15 -146,8 97/02/24
9611 1/25 -149,3 97/02/26
96/11/26 -149,7 97/03/05
96/11/27 -1 S0,4 97/03/12
96/11/28 - 152,3 97/07/07
96/11/29 -151,3 97/07/08
96/ 1 2/02 - 153,3 97/07/15
9ï/O 1/O9 -i52,8 97/07/16
97/01/14 -151,4 97/07/17
97/02/05 -148,7 97/07/18
97/02/07 - 153,9 97/07/22
97/02/1O -148,9

Le calcul de l'erreur sur les lectures de pH s'est fait de façon successive en deux étapes
identiques. La moyenne est d'abord calculée pour chaque étalon et la valeur maximale et
minimale est identifiée. L'écart-type est ensuite calculé pour déterminer s'il n'y a pas des
valeurs qui sont statistiquement trop différentes de la moyenne (au-delà de 3 fois l'écart-
type). Ces valeurs, identifiées en gris dans le tableau A3, sont ensuite éliminées des
calculs. Ces écarts peuvent être expliqués par une mauvaise manipulation, des étalons
défraîchis, une solution inadéquate dans la sonde ou toute autre erreur qui peut s'être
glissée dans le calibrage. Le tableau A4 donne les valeurs trouvées dans cette première
étape.

La même procédure est reprise une dewciéme fois avec le calcul de la moyenne, de la
valeur maxirnde et minimale ainsi que de l'écart-me. Le tableau A5 donne les valeurs
aouvées dans cette deuxième étape. Notez la différence substantielle entre les valeurs
d'écart-type pour chaque étalon. L'écart entre la moyenne et la valeur maximale et
minimale peut alors être déterminé.
Tableau A4: Première étape du calcul de l'erreur de mesure sur la sonde de pH (mv)

Tableau AS: Deuxième étape du calcul de I'meur de mesure sur la sonde de pH (mv)

p H 4 pH7
Max 193,7 17,9
Min 183,8 13,8
Moyenne 189,O 15,4
Écart-type 1,6537 0,6874
Écart moyenne - valeur minimale 5,2 1 l,6O
Écart moyenne - valeur maximale 4,69 2,50
Écart maximal 6,46

L'erreur de mesure de pH sera donc le maximum des écarts calculés, c'est-à-dire de 6'46
mv. Pour établir l'équivalence entre l'erreur en mv >> et l'emeur en unité de pH, on doit se
rappeller que la relation entre le pH et la lecture en mv est linéaire et iI faut considérer que
le pH est en fait la valeur négative du logarithme de la concentration en ion hydrogéne
(m).On peut donc exprimer l'équivalence suivante:

Dans l'équation [A3.1], p& et pHIosont les valeurs de pH à 4 et à 10 respectivement, ApH


est l'erreur de mesure en unité pH, WPH4 sont les valeurs lues en << mv » pour
et MVpHIO
les étalons de pH 4 et pH 10 respectivement et AM est l'erreur de mesure en « mv ». En
manipulant cette équation, on se retrouve avec:
L'erreur de mesure en unité de pH peut dors être calculée à partir des domées du tableau
A5, ce qui donne:

L?I1-3 Erreur de mesure sur le potentiel redox


Le calcul de l'erreur de mesure pour la sonde de potentiel redox s'est fait de la même façon
que pour la sonde de pH. Le tableau A6 donne les valeurs des étalons de potentiel redox
(200-275 et 455-495) en «mv» lors des différentes séances de calibrage et ce sont ces
valeurs qui sont représentées à la figure A7.

est à remarquer que les valeurs lues ont tendance à être inférieures à la valeur minimale
pemiise par les étalons. Pour cette raison, on ne peut pas considérer les valeurs lues comme
& n t exactes puisqu'elles s'éloignent de l'écart permis par les étalons. Par contre' les
valeurs lues demeurent fiables pour deux raisons. La première raison est que les lectcres
sont relativement stables dans le temps car l'écart entre la plus petite et la pIus grande
valeur lue est du même ordre de grandeur que l'écart de précision des étalons. La
deuxième raison qui justifie la fiabilité des lectures est que les deux étalons varient toujours
dans le même sens comme en témoigne la ligne grasse de la figure A7.
132

Tableau A6: Valeurs des étalons de potentiel redox (mv) selon la date de calibrage

r-
Date Date
96111/14
96111/15
96111/25
96111/26
96111/27
9611 1/28
96/11/29
96112/02
97101/09
97/01/14
97/02/05
97/02/07
97/O2/1 0

Dans l'interprétation des résultats, les valeurs de potentiel redox permettront de décrire une
tendance mais il ne sera pas possible de déterminer les valeurs réelles à cause de l'écart
entre les valeurs lues et les valeurs thbriques des étalons. L'erreur sur la mesure du
potentiel redox devra être interprétée de la même façon, c'est-à-dire qu'elle permettra de
savoir si les tendances sont différentes. A la lumière de ce qui a été fait pour la sonde de
pH, une première moyenne avec l'écart-type correspondant a été calculée pour la sonde de
potentiel redox. Le tableau A7 donne les résultats obtenus.

Tableau A7: Première étape du calcul de l'erreur de mesure sur la sonde de potentiel
redox (mv)
200-275 455-495
Max 212 491
Min 153 433
Moyenne 177,48 451 ,56
Écart-type 8,8734 8,6026
Écart-type*3 26,62 25,808

Comme pour le calcul d'erreur de la sonde de pH, les valeurs se trouvant au-delà de 3 fois
l'écart-type ont été éliminées des calculs (cases grises dans le tableau A6). La procédure a
133

été reprise une deuxième fois et les résultats sont montrés au tableau A8.

Tableau A8: Deuxième étape du calcul de l'eneur de mesure sur la sonde de potentiel
redox (mv)

Max
Min
Moyenne
Écart-type
Écart moyenne - valeur minimale
-
Écart moyenne valeur maximale
Écart maximal

Notez encore une fois la différence entre les valeurs d'écar-type dans les tableaux A7 et A8
pour chaque étalon. Pour déterminer l'errew de mesure pour la sonde de potentiel redox,
on prend l'écart maximal entre la moyenne et les valeurs extrêmes pour chaque étalon.
Pour le reste de l'étude, cette erreur sen considérée comme étant égale à 24 mv et c'est
cette erreur qui est représentée à la figure A7.

m.2 Bain à température contrôlée


Les essais ont été réalisés à une température similaire à celle retrouvée dans les usines de
traitement. Pour maintenir l'eau à une température constante avoisinant 8OC, un bain à
température contrôlée a été utilisé. C'est le bain à température contrôlée de la compagnie
VWR-Canlab, modèle Hl57 qui a servi lors de tous les essais. Couvrant une gamme de -
30°C a 200°C, ce bain peut être contrôlé par un thermomètre interne ou une sonde externe.
Un serpentin relie à l'appareil permet, grâce à la sonde exteme et à son réservoir de 13
litres, de maintenir un bécher ou un réservoir extérieur à la température voulue. Une fois la
température stabilisée, le bain à température contrôlée peut la maintenir plusieurs jours
avec une variation inférieure à O,l°C. Le bain est aussi équipé d'une sortie « RS232 >> et
d'un système de programmation. Le bain ne servait que de contrôle car les températures
ont été enregistrées à l'aide du pH-mètre (voir section précédente).
IIU Système d'aération et oxythennomètre
m3.1 Citractéristiques du sysîème d'aération et de Z ' ~ h e n n o m è t r e
Avant de commencer les différents essais d'oxydation ou de séparation, l'eau souterraine
devait être maintenue dans des conditions stables. Plus particulièrement, on devait
retrouver dans ces conditions initiales une absence complète d'oxygène dissous et une
concentration élevée en gaz carbonique. Ces conditions initiales étaient maintenues grâce
au barbotage d'un mélange gazeux composé d'azote (Nz) et de gaz carbonique (CO2) (voir
Pannexe IV). Le barbotage de C02/N2était assuré dans le bécher comme dans le réservoir
par un aérateur tubulaire d'aquarium. Ce système d'ahteur a été choisi à cause de la
flexibilité des tubes et de leur porosité. Les pores sont très h,
libérant des petites bulles
ce qui rend les échanges gazeux plus efficaces.

Lorsque les essais débutaient? le barbotage de C02M2était arrêté et l'aération pouvait


commencer. Lors des essais en bécher, l'aération était assurée par un moteur d'aquarium
modèle ELITE 800 de la compagnie Hagen. Pour les essais de séparation par membrane,
l'aération se faisait grâce au réseau interne d'alimentation en air de l'université Laval.
Dans les deux cas, les mêmes aérateurs tubulaires d'aquarium servaient au barbotage.

Pour mesurer la teneur en oxygène dissous dans I'eau lors du barbotage à l'air et au
C02/N2,c'est I'oxythermomètre modèle 58 de la compagnie YS1 qui a servi. C'est un
appareil qui est simple d'utilisation et la sonde d'oxygène dissous est munie d'une sonde de
température permettant d'ajuster les lectures selon la température de l'eau. Les valeurs
d'oxygène dissous peuvent être lues en a m g L D ou en « % ». Pour le calibrage, la sonde
était maintenue dans une atmosphére à 100% d'humidité à l'aide d'un linge mouillé au fond
d'un récipient s'ajustant à la sonde. La membrane ainsi que le liquide entourant la sonde
ont été changés à un intervalle maximal de deux semaines. Pour la prise de mesures, la
sonde était immergée dans le liquide avec un certain angle afin d'éviter que les bulles ne
restent collées à la surface de la sonde. Les valeurs étaient prises manuellement à des
temps connus-
m.3.2 Erreur de mesure pour la sonde d'oxygène dismus
Le calcul de 1'erreu.r pour la sonde d'oxygène dissous se fait de façon différente puisqu'il
n'y a pas d'étalons qui ont été utilisés. L'appareil peut lire jusqu'au centième lorsque la
lecture se fait en << mg/L D. La compagnie a déterminé que la précision de la sonde était de
H,03 mg/L avec l'appareil utilisé. La méthode de calibrage est une de celles recommandée
par le fabriquant qui spécifie que la valeur d'oxygène dissous donnée est automatiquement
compensée en température grâce à la sonde de température qui est jointe à celle d'oxygène
dissous. Pour les besoins de cette étude, l'erreur sur les mesures d'oxygène dissous sera
considérée comme étant égale à 0,03rnglL.

III.4 Incertitude des mesures obtenues par I'analyseur de particules


Il est difficile de déterminer a priori l'erreur sur les mesures obtenues par I'analyseur de
particule. Suite a ce qui a été dit à la section 3.4.2.1, il peut se glisser une premiRe meur
en identifiant les particules à une sphère.

De plus, après une première approximation de sphéricité pour la représentation volumique,


on induit une deuxième approximation de sphéncité en présentant les résultats en nombre.
On peut supposer que cette deuxième approximation annulera la première mais il n'y a rien
pour l'assurer. Heureusement, il a été possible d'utiliser un autre appareil pour pouvoir
réaliser des essais similaires. Cet autre appareil est un compteur de particule « PC-2000 »
de la compagnie Spectrex qui ne fait que dénombrer les particules sans tenir compte des
indices de réfiactions et d'absorptivité. D'une moins grande flexibilité, sa capacité
d'identification ne va que de 1 à 92 prn. Par contre, il était alors possible de comparer les
résultats obtenus avec les deux appareils et de vérifier si l'ordre de grandeur du micron était
respecté. La figure A8 illustre la comparaison réalisée pour un essai en particulier.

Il est vrai que les conditions d'oxydation ne sont pas les mêmes que celles présentées par
Robinson et al.. (1981). De plus, il faut tenir compte qu'il n'y a pas que du fer qui a
précipité lors de cette oxydation. Mais il est clair que les deux appareils indiquent la même
tendance et se situe exactement dans le même ordre de grandeur, c'est-à-dire entre 1 et 10
Pm*
-Maivem 1
+Mahem 2
--Mahrern 3
++Spectrex 1
-*- Spectrex 2

0,lO 1900
Diamètre des p
I I
Figure A8: Comparaison entre les deux appareils d'identification des particules (Malvem
et Spectrex) pour un essai en particulier

De façon plus stricte, la précision de l'analyseur de particule a pu être vérifiée grâce à des
étalons calibrés. Fabriqués par la compagnie Duke Scientific Corporation, les deux étalons
utilisés sont composés de sphères de polystyrène d'une densité de 1'05. Le premier étalon
a des sphères d'un diamètre de 0,486&Uy005prn et le deuxième, de 50,4&1,0 Fm. La figure
A9 donne les résultats du passage de ces deux étalons sur I'analyseur de particule.

En considérant les résultats de la figure AS, l'étalon de 0,486 pn est plus intéressant. Les
valeurs moyennes trouvées avec I'analyseur de particule sont de 0,483kOY039p m et de
54,3+5,5 Pm. L'incertitude est plus grande sur l'analyseur de particule que sur les étalons
calibrés et on pourra considérer une erreur de 8% sur les résdbts obtenus par I'analyseur
de particules. Cette erreur est illustrée sur la figure A8.

m.5 Spectrométrie a absorption atomique


Pour déterminer la concentration de fer et de manganèse dans les différents échantillons
préIevés, il existe plusieurs méthodes normalisées (APHA, 1989). Parmi celles-ci, la
spectrométrie par absorption atomique avait le double avantage d'être facile d'utilisation et
de permettre à la fois l'identification du fer et du manganèse à partir du même échantillon.
L'achat récent d'un appareil de spectrométrie à absorption atomique permettait de faire ces
analyses directement au laboratoire. Voici donc une présentation du mode
d'échantillonnage, de la préparation des échantillons et de I'appareil utilisé (type, calibrage
et mesures).

I Mode d 'écharztiZIonnage et préparaton des échuntillons


m.5.
Les échantillons qui ont servi au spectromètre d'absorption atomique étaient placés dans
des bouteilles NALGEN@en polypropylène de 60 ml. Pour les essais en bécher (oxydation
et analyseur de particules), un échantillon de 30 ml était prélevé à chaque fois. Pour les
essais en continue (récolte d'eau brute à l'usine et microfiltration), un échantillon de 60 ml
était prélevé a chaque fois. Pour ce qui est du pexméat, les bouteilles servaient à la fois au
calcul du débit et à la mesure de la concentration en fer et en manganèse. Le volume
d'échantillon prélevé dépendait donc du temps laissé pour la mesure du débit mais ne
dépassait jamais 60 ml.

Sauf dans le cas du perméat, les échantillons étaient prélevés manuellement avec une
seringue de 60 ml préalablement lavée et rincée. Une fois dans la seringue, la moitié de
l'échantillon était immédiatement Wé avant d'être placé dans une bouteille préalablement
identifiée. Un nouveau filtre de 0'45 p m (SUPOR~450 de la compagnie Gelmansciences
en polyéthersulfone) était placé à chaque filtration dans un support pouvant s'adapter à la
seringue et la moitié de l'échantillon était poussé à travers le nItre. Cette quantité filtrée
servait à quanser la portion soluble de fer et de manganèse dans l'échantillon. Le reste
de l'échantillon était alors versé dans une autre bouteille pour quantifia la totalité du fer et
du manganèse (soluble et particulaire). Dans le cas du peméat des essais de
microfiltration, l'échantillon était consenré comme tel, sans fltration, pour quantifier la
totalité du fer et du manganèse qui était passé à travers la membrane. Toutes les bouteilles
étaient dors placées au réfrigérateur en attendant d'être acidifiées.

A la fin de chaque journée, ou le plus rapidement possible après l'essai, les bouteilles
étaient acidifiées. Une dizaine de gouttes d'acide nitrique concentré par portion de 30 ml
étaient ajoutées à chaque bouteille pour diminuer le pH à une valeur inférieure à 2,O et ainsi
remettre le fer et le manganèse en solution. Cette quantité était suffisante pour acidifier les
échantillons et assez petite pour être négligée dans le calcul de la concentration des
échantillons. Les bouteilles étaient alors conservées a température de la pièce jusqu'au
moment où elles seraient analysées. Un maximum de 5 jours s'écoulait entre
l'échantillonnage et I'analyse sur l'appareil de spectrométrie à absorption atomique.

D M 2 Présentation de Z 'appareil de spectrornéîrie à absorption atomique


L'appareil qui a été utilisé lors des analyses par spectrométrie d'absorption atomique est le
modèle 3 110 de la compagnie Perbin Elmer. C'est un appareil qui fonctionne à partir d'une
flamme air-acétylène. Au début de chaque séance d'analyse, un calibrage de l'appareil
était réalisé pour chaque métal (Fe et Mn). Trois solutions étalons étaient utilisées pour le
fer (5, 10 et 15 mg$) et deux pour le manganèse (1 et 3 m a ) . Ces étalons étaient
préparés à partir de sulfate de fer (FeSO4.H2Q) et de sulfate de manganèse (MnS04.H20).
La limite de détection a été fixée à 0,l mglL pour le fer et à 0'03 mg/L pour le manganèse.

Pour chaque échantillon, le résultat obtenu était la moyenne de 10 lectures espacées de 0,l
seconde. L'écart-type pour chaque échantillon était noté et c'est le plus grand écart-type de
tous les échantillons qui a servi à déterminer l'erreur sur la mesure pour chaque métal.
Pour le fer, l'erreur est de 0'25 mg/L pow les concentrations supérieues à 5'0 mg/L et elle
est de 0,08 mg/L pour l a concentrations inférieures à 5,O m g L Pour le manganèse,
l'erreur est de 0,03m a pour toutes les concentrations.

II1.6 Matériel informatique


Le matériel uifomatique a été bien peu présent lors des différents essais réalisés dans le
cadre de ce projet En fait, le seul moment où il a servi est lors de c e r t a h essais
d'oxydation. Relié au pH-mètre par un câble de transmission, l'ordinateur permettait
d'enregistrer la date, l'heure, la température ainsi que les valeurs de pH et de potentiel
redox à une fréquence prédéterminée. Les données étaient reçues par l'ordinateur sur le
logiciel TERMINAL, logiciel foumit avec WINDOWS sur les compatiihles IBM. Une fois
I'essai terminé, les données étaient transférées sur le chiffiier EXCEL pour traitement
ultérieur.

Pour le traitement des données, l'analyse des résultats et la rédaction du présent mémoire,
un ordinateur compatible IBM a été utilisé. L'ordinateur a un processeur de type 486DX4
de 100 Mhz avec 40 Megs de mémoire vive et un disque dur de 500 Megs. Le logiciel
d'exploitation est WINDOWS 3.1 de Microsofi et les principaux logiciels qui ont été
utilisés sont les suivants: WORD 6.0 de Microsoft, EXCEL 5.0 de Microsoft, GRAPHER
1.22 de Golden Software ainsi que CorelDRAW! 5.0 de la Corel Corporation. Il est inutile
de présenter ces logiciels, ceux et celles qui veulent plus de renseignements peuvent
consulter les livres de références de ces logiciels disponibles en bibliothèque ou sur le
réseau INTERNET.
ANNEXE IV: Mode de préparation de l'eau souterraine artificielle
W.1 Produits utilisés et mode de préparation de Peau souterraine artificielle
Les essais réalisés par Knocke et al. (1990a) ont servi de base a la préparation de l'eau
souterraine artificielle. Le tableau A9 donne un aperçu des différentes solutions nécessaires
à la préparation de cette eau

Tableau Ag: Concentration et quantité requises des différentes solutions nécessaires à la


préparation d'un litre d'eau souterraine artificielle

Produits

Eau déionîsée
I Solvant de base
Concentration
requise
-
Quantité
requise
complété à 1 litre
Sulfate de sodium (Na2S04) 0'1 M 35,s mg/L 2,5 ml
Chlorure de calcium (CaC12) O,i M 200 mu& 18 d
Bicarbonate de sodium (N&C03) 0,l M 176 mg/L 21 d
Solution de fer 1000 mg/L 10 mg/L 10 ml
Solution de manganèse 1000 m a 2 mg/L 2ml

N.1.1 Préparation des solurionr


Voici les différentes étapes de préparation et de conservation des solutions qui ont seM à la
fabrication de l'eau souterraine artificielle.

IV.1.1.1 SOLUTION DE FER (1000 m a )


1. Faire barboter 750 ml d'eau déionisée avec de l'azote gazeux pendant 15 minutes.
2. Ajouter de l'acide nitrique (HN03) à 0'1 M pour diminuer le pH à 2,O.
3. Dissoudre 4,968 de FeS04.7H20dans la solution acide.
4. Compléter a 1 litre avec de l'eau déionisée.
5. Sceller avec du paranlm et conserver a température de la pièce (stable 48 heures).
IV.I - 1.2 SOLUTION DE MANGANÈSE (IO00 rndL.1
1. Mélanger de l'acide nitrique V U 3 )à 0'1 M dans 750 ml d'eau déionisée pour
diminuer le pH à 4'0.
2. Dissoudre 3,05g de MnS04.H20 dans la solution acide.
4. Compléter à 1 litre avec de l'eau déionisée.
5. Placer dans une bouteille étanche et conserver à temperature de la pièce (stable
plusieurs semaines).
N.1.1.3 SULFATE DE SODIUM (O. 1 M)
1. Dissoudre l4,2g de Na2S04dans 1 litre d'eau déionisée.
2. Placer la solution dans une bouteille de verre et conserver à température de la pièce
(stable plusieurs semaines).

IV.1.1.4 CHLORURE DE CALCIUM (0.1 M)


1. Dissoudre 11,l g de CaClt dans 1 Litre d'eau déionisée.
2. Placer la solution dans une bouteille de verre et conserver à température de la pièce
(stable plusieurs semaines).

lV.1.1.5 BICARBONATEDE SODZUM(O.1 M)


1. Dissoudre 8,4g de NaHC03 dans 1 litre d'eau déionisée.
2. Placer la solution dans une bouteille de verre et conserver à température de la pièce
(stable plusieurs semaines).

IK 1.2 Préparation de l'eau souterraine arti!cielle


Voici les différentes étapes de préparation de l'eau souterraine artificielle telles que
réalisées avant chaque utilisation.
1. Ajouter 2,s ml de sulfate de sodium et 18 ml de chlorure de calcium par litre d'eau
déionisée. Une grande quantité de cette solution peut être préparée d'avance et
conservée au réfrigérateur pendant plusieurs jours.
2. Avant chaque utilisation, ajouter 21 ml de bicarbonate de sodium par litre de
solution d'eau déionisée préalablement préparée.
3. Faire barboter cette solution avec un mélange gazeux de CO2& pendant au moins
15 minutes.
4. Ajouter 10 ml de la solution de fer et 2 ml de la solution de manganèse par litre de
solution d'eau souterraine artificielle.
S. Ajuster le pH à une valeur de 7'0 avec du NaOH ou du HCI à 0,l M.
6 . Une fois que le pH est stabilisé, procéder aluc essais.

Le barbotage gazeux au C02/Nz est rendu nécessaire afin de reproduire les conditions
naturelles de l'eau souterraine. La section suivante illustre les équilibres physico-
chimiques qui ont mené au calcul de la concentration de gaz carbonique nécessaire à la
simulation de l'eau souterraine artificielle ou à la conservation des caractéristiques de base
de 1'eau souterraine naturelle.

IV.2 Calcul de la concentration de gaz carbonique (CO2) pour le barbotage de l'eau


souterraine artificielle
Il est généralement admis que le pH des eaux naturelles est contrôlé par le système
d'équilibre calco-carbonaté. Le CO2 est une partie intégrante de cet équilibre qui dépend
aussi de l'alcalinité et du calcium dans l'eau. De façon générale, les réactions d'équilibre
qui établissent le système calco-carbonate sont les suivantes (Benefield et al., 1982):

La valeur de la concentration de COz peut être déterminée par l'équation [A4.1]. Même en
sachant que l'eau souterraine n'est pas nécessairement à l'équilibre, l'existence de cet
équilibre doit être présumée afin de déterminer la concentration de gaz carbonique à f&e
barboter dans l'eau souterraine artificielle. De plus, l'équilibre décrit par l'équation [A4.1]
dépend du pH (équation [A4.5]),de l'alcalinité (équations LA4.21 et LA4.31) ainsi que du
calcium présent dans l'eau (équation [A4.4]). Ces équilibres chimiques sont reliés par des
constantes d'équilibre qui prennent les valeurs suivantes à 2S°C menefield et al., 1982
ainsi que Snimm et Morgan, 1996):
Les valeurs de « K » des équations précédentes sont des constantes d'équilibre
thermodynamiques en autant que le milieu se comporte de façon idéale à une température
de 2S°C. Les eaux souterraines naturelles ne sont certes pas en équili'bre et Leur
température tourne autour de 8OC. Pour adapter les valeurs de « K » afin d'obtenir une
constante d'équilibre apparente, on doit d'abord corriger en terme de température puis en
tenne de force ionique menefield et al., 1982). Pour corriger les valeurs de « K » en terme
de température, les équations rA4.61 à rA4.101 sont remplacées par les suivantes (Stumm et
Morgan, 1996):

-
Log KH = 108,3865 + 0,01985076*1 6919,53/T- 40,45154*logT + 6 6 9 3 6 5 / ~ ~
CA4.111
L.

Log KI = -356,3094 - 0,06091964*T + 21834,37/T + 126,8339*logT - 1684915/~~


LA4.121
KI = 3,217~10-~

Dans les précédentes équations, la valeur de << T » est la température en degré Kelvin (dans
ce cas-ci, 8°C = 281°K). On peut maintenant appliquer la correction des valeurs de « K f i
pour tenir compte de la force ionique de la solution. Pou. ce faire, il faut considérer le
coefficient d'activité (y, pour les ions monovalents et yd pour les ions bivalents) qui est un
facteur de proportionnalité reliant la concentration analytique à l'activité ionique. En
reprenant les équations [A453 à 1A4.101,on peut ajuster les concentrations analytiques en
fonction des coefficients d'activités. On obtient dors:
K, = yrn[~ly,[0~-] K; = ['I
H 1OH- = KW
(Y In )2

Les valeurs de << K' » sont donc les constantes d'équilibre thennodynamique ajustées en
température (équations CA4.111 à IA4.151) et en fonction de l'activité ionique (équations
[A4.16] à [A4.20]). Pour calculer les valeurs des coefficients d'activité (y, et yd), il faut
établir la force ionique de l'eau souterraine en se basant sur les caractéristiques de l'eau
souterraine naturelle (tableau 4, chapitre 3). Le tableau A10 donne la valeur en
concentration molaire et massique des différents ions qui ont été considérés.

Tableau A10: Concentration molaire et massique des différents ions utilisés pour le calcul
de la force ionique de l'eau souterraine naturelle

Ion mg/L mole/L Ion mg/L moIe/L


~ e " 9 1,61x104 ~ a + 40 1'74x1 o5
~n'+ 1'8 3,28x10" 1 '4 3,58x10-~
CS" 72 1,80x1o5 ~ 0 4 ~ - 25 2 ' 6 0 ~1o4
MC 7,s 3,09x104 CI- 81 2,28x1O-'

La force ionique (Ide


) l'eau souterraine naturelle est donc la somme des concentrations
molaires des différents ions considérés. Dans le cas de l'eau de Sainte-Marie, la force
ionique est de 0,0066 M. La force ionique et le coefficient d'activité sont reliés par la
relation de Güntelberg pour les solutions ioniques qui ne dépassent pas 0'1 M (Benefield et
al., 1982):
Dans l'équation [A4.21], «Z » est le nombre d'oxydation de l'espèce chimique considérée
(Z = 1 pour y, et Z = 2 pour yd). Dans l'équation rA4.221, « T » est la température de la
solution en degré Kelvin et « Dw» est la constante diélectrique de l'eau, généralement
admise pour avoir une valeur de 78,3. Il devient alors possible de calculer les valeurs de
<< y, » et « yd » ainsi que les valeurs de « K' »:

Avec les équations précédentes, il y a maintenant plusieurs façons de calculer la quantité de


COz à faire barboter dans l'eau soutemine artificielle pour retrouver les conditions initiales
de l'eau souterraine naturelle. Afin d'intégrer dans ce calcul le plus d'informations
possibles, le calcul du COz se fera par l'entremise du calcul du carbone total et de la mesure
d'alcalinit6. La concentration totale des espèces contenant du carbone (CT)peut être
définie par un bilan de masse:

Comme I'acide carbonique est un acide faible, la répartition des différents composés de
carbone dépend du pH de la solution. Pour déterminer la distribution des différents
composés, on peut définir un rapport (a)entre chaque composé et la concentration totale de
carbone:

En utilisant les équations LA4.171 et [A4.18], on peut exprimer la concentration des


composés de carbone en fonction d'un seul ce qui donne:

L'équation [A4.18a] est issu des équations [A4.18] et [A4. Ua]. En prenant ces deux
demières équations et en les introduisant dans l'équation [A4281 on obtient:
En utilisant cette dernière équation et en l'introduisant dans l'équation CA4.291, on peut
connaître la proportion « C Q » en connaissant le pH. On peut refaire le même
développement pour les autres composés de carbone afin de connaître les proportions
<< ai>> et a a2 B. On retrouve alors les égalités suivantes:

Lorsque les essais sur l'eau soutenaine naturelle ont été réalisés, le pH de l'eau brute à
l'usine se situait autour de 7,2. Le pH est une mesure de l'activité des ions << H'» et la
détermination de la concentration des ions << H
' )> doit nécessairement faire intervenir le
coefficient d'activité:

Connaissant le pH et les valeurs des K K' », on peut déterminer les coefficients a a »:


Pour déterminer la concentration des différents composés de carbone, il d t de passer par
la mesure d'alcalinité ([Alu). L'alcalinité permet de déterminer Ia capacité de I'eau à
neutraliser les acides et est généralement exprimée en équivalence de CaCO,. Afin
d'exprimer l'alcalinité en t e m e de moles par litre, on peut écrire que (Benefield et al.,
1982):

En utilisant les équations [A4.17a], [A4.18a] et [A420], on peut exprimer la concentration


d'un composé de carbone en fonction de la mesure de pH (7'2) et d'alcalinité (210
mgCaC03/L). On se retrouve donc avec l'expression suivante:

À partir de cette valeur de concentration, on peut trouver la concentration des autres


composés de carbone. Mais surtout, si on considère l'équation chimique [A411 et sachant
qu'une mole de [H2C03Jse transforme en une mole de [CO2], on connaît déjà la quantité de
CO2 à faire barboter dans I'eau souterraine artificielle. Comme le barbotage se fera avec
une bouteille de gaz, on doit transformer la valeur molaire de COz en pression partielle. En
considérant la loi de Henry sur Ia répartition des gaz en phase gazeuse et liquide, on peut
écrire que (AWWA 1990; Stumm et Morgan, 1996):

Dans cette équation, Pp » est la pression partielle de COz en atmosphère, << KH »


est Ia constante de Henry pour le gaz carbonique (1,04x10~atm à 8OC), [C021West la
concentration molaire trouvée par l'équation rA4.381 et mzO]cil est la concentration
molaire de l'eau (55,6 mole/L). Ainsi, en résolvant l'équation rA4.391, on trouve que:

Donc, pour obtenir des conditions initiales dans l'eau souterraine artificielle qui soient
semblables a celles que l'on retrouve dans le milieu naturel, il faut la faire barboter avec un
gaz contenant 1,42% de CO2. Un calcul préliminaire avec des données légèrement
différentes nous avait permis de trouver une valeur de 1,72%. Sur le marché, il est très
difficile de demander une telle précision pour un prix raisonnable. Le mélange gazeux
utilisé sera donc composé de 1,75% de CO2 et 9825% de N2. Le choix de l'azote gazeux
vient du fait qu'il faut éviter d'introduire de l'oxygène dans I'eau et que l'azote se retrouve
naturellement dans l'air en grande quantité. Après réalisation des essais, un mélange
gazeux à 1,5% de COz aurait probablement été un meilleur choix.

Il ne faut pas oublier que les calculs effectués précédemment sont basés sur des équilibres
chimiques dans des milieux bien définis. Le cas de l'eau souterraine de Sainte-Marie est
loin de correspondre à ces conditions puisque l'eau dans le sol est en déséquilibre et que les
valeurs des différents éléments considérés fluctuent dans le temps. Le suivi de certains
paramètres lors de l'oxydation et de la microfiltration permettront d'évaluer l'exactitude du
calcul de CO2en comparant le comportement de l'eau souterraine artificielle face à celui de
I'eau souterraine naturelle-
ANNEXE V: Description et calcul des erreurs de mesure pour le
montage utilisé lors de la séparation par membrane
V.1 Montage pour les membranes céramiques
La figure A 10 illustre le montage qui a été utilisé lors des essais de microfiltration avec les
membranes céramiques et les différents accessoires sont décrits au tableau Al 1. Il y a un
accessoire particulier sur ce montage identifier « LAVAGE » et qui est le module de rétro-
lavage de la compagnie USFilter. C'est un système qui fonctionne avec un piston
pneumatique et qui peut être manipulé manuellement ou automatiquement. L'air qui
actionne le piston arrive à la boîte de contrôle par le tube « 24C » à une pression entre 450
et 550 kPa (65 et 80 psi). La boîte de contrôle du système de lavage permet d'orienter l'air
dans le bon tube et de contrôler la fréquence et la durée du lavage,

Pendant la micronltration, I'air est envoyé dans le tube « 24A », laissant ainsi le piston en
position ouverte et le perméat s'écoule dans le tube « 27A » vers le rotamètre « ROTAI ».
Au moment du lavage, l'air est dirigé vers le tube « 24B » ce qui a pour effet de faire
remonter le piston et de bloquer la sortie de perméat. L'eau filtrée contenue dans la partie
supérieure du système de rétro-lavage est renvoyée vers la cellule de filtration « FILTRE >)
et l'eau passe au travers de la membrane mais en sens inverse. Ce retour d'eau a pour objet
de remetfre les particules en suspension et de libérer les pores de la membrane qui auraient
pu être obstrués. Plus le piston restera fermé longtemps, plus la pression des deux côtés de
la membrane aura tendance a s'équilibrer facilitant ainsi la remise en suspension des
particules. Lorsque le lavage est terminé, l'air en envoyé de nouveau par le tube « 24A » ce
qui ramène le piston à sa position initiale et laisse le pennéat libre de s'écouler.

Le pemiéat est renvoyé vers le réservoir d'alimentation par le tube «27E » ou


échantillonné par le tube « 27F ». Le retentat est renvoyé vers la pompe en passant par le
rotamètre « ROTA2 » afin de déterminer le débit de reckculation. La sortie menant au
rotarnèe « ROTA3 » sert à purger la boucle de recirculation. Le réservoir R1 >) est celui
qui contient l'eau souterraine complètement oxydée et un serpentin maintient la
température constante (cet élément n'est pas présenté). Le réservoir « R2 » contient de
I'eau déminéralisée pour rincer le montage et le réservoir « R3 » contient de I'acide nitrique
10% pour laver les particules de fer et de manganèse qui se seraient déposées sur les parois
et la membrane.
LAVAGE -- R
O O

24A-F- 27A- B P

Figure A 10: Plan à I 'échelle 1:8 du montage de séparation par membrane céramique
154

Tableau Al I: Accessoires illustrés sur le montage de séparation par membrane céramique


(figure A 1 0)

1 Manchon !hW NPTM en PVC


2 Adaptateur 54" NPTM-M" tube en PVC
3A à 3F Tube Tygon 3/aVOD,flexiile
4 Té %" tube PVC
5 Adaptateur %"NPTM-%" tube en PVC
6 Té %" en PVC
7 Manchon %" NPTM en PVC
8 Adaptateur W" NPTM-318"OD tube swagelokBen acier inoxydable
9A à 9 s Tube 318"OD rigide en acier inoxydable
10 Té 318"OD tube Swagelok en acier inoxydable
Il Té 3/8"OD tube318"OD tube-%"NPTF ~ w a ~ e l o ken@acier inoxydable
15 Té 318"OD tube-?4'NPTF-3/8"OD tube swagelokB en acier inoxydable
16 Adaptateur thamocouple %"ODtube-l/rfWPTMswagelokB en acier inoxydable
17 Adaptateur Y8 "OD tube-%"OD tube swagelokQen acier inoxydable
18Aet 18B Tube %"ODrigide en acier inoxydable
19 Manchon ?4" NPTF en PVC
20 Amortisseur manomètre !4" NPTF-W '' NPTM en acier inoxydable
21 Té 54" NPTE: en PVC
22 Adaptateur 3/8" tube-%"NPTM swageloka en acier inoxydable
23 Adaptateur %" NPTF-!4" NPTF en acier inoxydable
24A à 24C Tube PVC renforcé %" et 318" ID
25 Manchon %" NPTF en PVC
26 Adaptateur W NPIU-318"OD tube en PVC
27A à 27F Tube Tygon 3/8"OD, flexible
28 Adaptateur %" NPTM-318"OD tube en PVC
29 "Y" pour tube 318" OD en nylon
30 Adaptateur %" NPTF-318"OD tube swagelokmen acier inoxydable
31 Adaptateur %" NPTF-318''OD tube swageloka en acier inoxydable
32 4 voies 318"OD tube swagelokBen acier inoxydable
33 Bouchon 3/8" OD tube swageloke en acier inoxydable
R1 Réservoir de 20 L en PVC contenant l'eau souterraine
R2 Réservoir de 100 L en PVC contenant l'eau déminéralisée (non à l'échelle)
R3 Réservoir de 20 L N A L G contenant
~ l'acide nitrique 10%
v1 Valve union %" NPTF en PVC
v2 Valve de surpression (< 50 psi) 318"OD tube NUPRO@en acier inoxydable
v3 Valve ?4" NPTM en PVC (taraudé-taraudé)
v4 Valve %'' NPTM en PVC (taraudé-tube)
v5 Valve %"OD tube-WOD tube-%" NPTM swageloka en acier inoxydable
V6 Valve !4" NPTM en PVC (tube-tube)
v7 Valve à coche 318"OD tube swagelokmen acier inoxydable
FlLTRE Support pour les filtres tubulaires de 7 mm 0 en alumine de USFilta
LAVAGE Système de rétro-lavage à piston pneumatique avec boîte de contrôle
MAN01 Manomètres 0-60 psi en acier inoxydable avec prise L/i" NPTM en bas et
glycérine
POMPE1 Pompe à rotor-stator de 0,075 à 7,s Umin (1 750 rpm au maximum)
ROTA1 à 3 Rotamètres pour la prise de débit avec bille en acier
V.2 Montage pour les membranes polymériques
Pour les essais avec les membranes polymériques, le même montage que pour les
membranes céramiques a été utilisé mais en le modifiant quelque peu. La figure Al 1
illustre les modifications apportées et le tableau A12 donne la description des drfférenttes
pièces. En gros, le montage a été simplifié et modifié pour obtenir de meilleurs résultats.

Les trois mêmes réservoirs d'eau souterraine, d'eau déminéralisée et d'acide nitrique 10%
ont servi avec les membranes polymériques mais il n'y a pas eu de lavage à contre-courant
des membranes. Le manomètre utilisé pour lire la pression de chaque côté de la cellule de
microfiltration << CELLULE D a une plage de O à 103 kPa (15 psi). La section de purge et
de récolte du perméat ont été retirées alors que la recirculation du retentat a été grandement
modifiée. Le peméat et le retentat sont renvoyés directement au réservoir d'eau
souterraine a R1 D et les échantillons de peméat sont récoltés au bout du tube << 27A ».

À l'instar des appareils de mesure, les lectures prises sur les rotametres, les manomètres, la
balance et le chronomètre comportaient des incertitudes qui ont mené à des erreurs de
mesures. La prochaine section s'attarde au calcul de ces erreurs et à leur incidence sur les
résultats.
;
-
i
CELLULE :- 8

pour la

11
LV1
-3
- I cellule de
microfiltration

Figure Plan à l'échelle montage séparation membrane


157

Tableau A12: Accessoires iflustrés sur montage séparation membrane


(figure
No Description
I Manchon !4" NPTM en PVC
2 Adaptateur %" NPTM-%" tube en PVC
3A à 3F Tube Tygon %"OD,flexible
4 Té %" tube PVC
5 Adaptateur U"NPTM-%"tube en PVC
6 Té %"NFTFen PVC
7 Manchon %" NPTM en PVC
8 Adaptateur %" NPTM-318"OD tube swageloka en acier inoxydable
9A à 9L Tube 318"OD rigide en acier inoxydable
IO Té 318"OD tube Swagelok en acier inoxydable
11 Té 318"OD tube-318 "OD tube-%'WPTF swagelok@en acier inoxydable
15 Té 3/8"OD t~be-L/~'NPTF-318"0D tube swageloka en acier inoxydable
16 Adaptateur thennocouple WOD tube-WNPTM swageloka en acier inoxydable
17 Adaptateur 3/8"OD tube-l/rt'OD tube swagelokmen acier inoxydable
18Aet 18B Tube A! "0Drigide en acier inoxydable
19 Manchon gttNPTF en PVC
20 Amortisseur manomètre !4" NPTF-%"NPTM en acier inoxydable
21 Té !4" NPTF en PVC
22 Adaptateur 318" tube-%"NPTM swagelokmen acier inoxydable
27A et 27B Tube Tygon 3/8"OD, flexible
30 Adaptateur W NPTF-318"OD tube swagelok@en acier inoxydable
33 Bouchon 3/8" OD tube swageloka en acier inoxydable
R1 Réservoir de 20 L en PVC contenant l'eau souterraine
R2 Réservoir de 100 L en PVC contenant l'eau déminéralisée (non à l'échelle)
Ei3 Résemoir de 20 L NALG* contenant l'acide nitrique 10%
Vl Valve union %" NPTF en PVC
v2 Valve de surpression (c50 psi) 318"OD tube NLTPRO"en acier inoxydable
v3 Valve %" NPTM en PVC (taraudé-taraudé)
v5 Valve %"ODtube-W"OD tube-%" NPTM swagelokBen acier inoxydable
v7 Valve à coche 318"OD tube swageloka en acier inoxydable
CELLULE Cellule de microfiltration en laiton pour membrane polyménque plane
MAN02 Manomètres 0-15 psi avec prise W NPTM en bas
POMPE1 Pompe à rotor-stator de 0,075 à 7'5 Umin (1750 rpm au maximum)
ROTA2 Rotamètre pour la prise de débit avec bille en acier (O, I à 4,O Umin)
V.3 Calcul des erreurs de mesure sur les montages
V.3.1 Détenninnrion du débit de pennéation et de son erreur
Afin de déteminer le débit de perméation, les échantillons de perméat (entre 20 et 500 ml)
étaient prélevés dans une bouteille de 60,250 ou 500 ml préalablement pesée sèche, propre,
avec son couvercle (masse c mi D). Le pemiéat était récolté pendant un certain temps a f »
(entre 15 et 30 secondes) puis la bouteille était pesée de nouveau avec son contenu et son
couvercle (masse << m, n). Comme la solution dans la bouteille est très diluée, on peut
considérer que sa masse volumique est celle de l'eau. Alors, par diffërence de pesée et
connaissant le temps d'écoulement, on détenninait le débit de perméation comme suit
(équivalent à l'équation [2.5]):

Pour détexminer l'erreur de mesure, on considère que la valeur du débit de perméation


dépend essentiellement du début et de la fin de l'échantillonnage. L'erreur de mesure sur la
balance analytique est négligeable sachant qu'une erreur d'une seconde dans le temps
modifie beaucoup plus la valeur du débit de p d a t i o n . En effet, un délai d'une seconde
peut ajouter plusieurs grammes de liquide alors que la précision de la balance est au
dixième de gramme. Pour cette raison, on considère une erreur de 1 seconde au début et de
1 seconde à la fin de l'échantillonnage et cette estimation est très large. Ainsi, pour un
débit calculé sur 1 minute, l'erreur sur l'évaluation du débit de peméation (AQp) est de
1/30 (3'3%) de sa valeur telle que déteminée par l'équation [A5 11:

C'est cette erreur qui est représentée sur les graphiques de l'annexe VI donnant les résultats
des différents essais.

l? 3.2 Détermination du débit de recircuZation et de son erreur


Le débit de recircdation (Q,)était mesuré par le rotamètre (Q, lu) placé sur la boucle de
recirculation (a ROTA2 N sur les figures A10 et Al 1). Mais comme il faut déterminer le
débit de recirdation moyen sur la membrane' on doit t.enir compte du débit de perméation
( Q )À l'entrée de la cellule de microfiltration, le débit de recirculation comprend le débit
de peméation- Mais comme le rotamètre est placé après la cellule, il faut faire une
moyenne entre l'entrée et la sortie de la cellule ce qui donne:

Le débit de recircdation pendant les essais a v e e r entre 250 et 4000 ml/min. Pour
déterminer l'erreur sur le debit de recirculation (AQ,), on doit d'abord connaître l'erreur de
mesure sur le rotamètre et sur le débit de perméation. L'erreur sur le debit de pméation
est déjà déterminée par l'équation [A5.2]. L'erreur de mesure sur le rotamètre « AQ, 1, }>

peut être estimé à 50 d m i n (la moitié de la plus petite gradation). On peut donc évaluer
l'erreur sur le débit de recirculation comme suit:

La valeur la plus élevée de débit de perméation « Qp » enregistrée est d'environ 500


ml/min. En négligeant l'apport de l'erreur du débit de pennéation, on fait une
approximation qui est tout à fait acceptable surtout pour les faibles débits de perméation.
L'erreur sur le débit de recirculation << AQ, » qui sera considéré est dors :

V.3.3 Détermination de la pression et de son erreur


Comme pour le débit de recirculation, la valeur de pression trazl~mernbranaireréelle (P) est
la pression moyenne entre la pression à l'entrée (Pi) et la pression à la sortie (P2) de la
ceilule puisqu'il n'y avait pas de pression du côté perméat. Ainsi, la pression
transrnembranaire est donnée par Ia relation suivante:
Les essais avec les membranes polymériques ont été réalisés à de faibles pressions ce qui
implique que la hauteur du manomètre (a MAN02 >>, figure Al 1) par rapport à la cellule
est importante. La figure A12 dome une schématisation du manomètre et de la cellule afin
d'illustrer le calcul de la pression transmembranaire.

LÉGENDEcréf.: figure AII) Manomètre


18A: Tube amont vers le manomètre
(sans écoulement)
18B: Tube aval vers le manomètre
(sans écoulement)
9A: Tube amont vers la cellule
(avec écoulement)
9B: Tube aval vers la pompe
(avec écoulement)
I à 6: Points de contrôle pour le calcul
de Ia pression transmembranaire
AZ: Différence d'élévation entre le
manomètre et la cellule
--

Figure A12: Schématisation nécessase au calcul de la pression transmembranaire

La pression en amont de la cellule (Pi) est lue en position « 1 )> et la pression en aval de la
cellule (Pz)est lue en position a 2 >>. Mais les valeurs réelles des pressions amont et aval
sont celles des positions G 5 » et 6 >> respectivement. Afin de déterminer les pressions à
ces positions, il est nécessaire d'appliquer la loi de Bernourlli afin de calculer la charge
totale en chaque point (Grafet Altinakar, 1991). Par cette loi, on considère que la charge
totale (H) le long d'un circuit hydraulique est constante. Cette charge est exprimée en
hauteur d'eau et, pour chacun des points observés, ses différentes composantes sont
l'élévation de ce point (Z), la pression en ce point (P/y) et l'énergie cinétique en ce point
(v2/zg).Lorsqu'on compare la charge hydraulique entre deux points, il faut ajouter la perte
de charge (AH) due à l'écoulement de l'eau dans les conduites. Si on voulait comparer la
charge entre deux points (< A >> et « B >> par exemple, la relation serait la suivante:
[AS-61

Dans l'équation LA5.61,<< Z )> est I'élévation de chaque point, <<y


» est l e poids volumique
de l'eau (=98 10 Mn3),<< P ».est la pression lue sur le manomètre (en psi converti en N/m2),
<< V D est la vitesse d'écoulement ( d s ) , << g fi est l'accélération gravitationnelle (9'8 1 mls2)
et << AE3 » est la perte de charge entre le point a A » et << B D. Pour calculer la pression
transmembranaire avec l'équation IA5.51, il faut déterminer la pression réelle aux points
<< 5 » et << 6 D sachant que les lectures de pression sont prises aux points << 1 >> et 2»
respectivement. En appliquant la loi de Bernouilli entre le point << 1 )) et << 3 », on obtient:

L'équation [A571 est plus simple puisqu'il n'y a pas d'écoulement entre le point 1 » et
<< 3 >) ce qui veut dire que << V=O )) et que << M = O ». On peut faire le même raisonnement
entre le point << 2 » et << 4 N ce qui donne:

Pour aller vers la cellule, on fait la comparaison enke le point << 3 )> et << 5 )> pour la pression
amont ce qui donne:
Puisqu'il n'y a pas d'écoulement au point << 3 D, << VfO n. En plaçant [A5.7] dans [A5.9],
on obtient:

Le même raisonnement peut se faire entre le point << 6 » et << 4 » ce qui donne:

[AS.1 11

E h , pour calculer la pression transmembranaire réelle, on place les équations [AS. IO] et
[AS. 1 1 ] dans 19@uation[A5.5] ce qui donne:
En considérant que les tubes « 91 >> et << 9J >> de la figure A12 sont de la même longueur, du
même matériau et que le débit de perméaîion est petit face au débit de recirculation, on peut
considérer les texmes (4 yAHs.s » et «yAHw >> comme égaux. En négligeant le débit de
perméation sur le débit de recirculation, on peut aussi considérer que VS>) = << V6» =

a V, >>, la vitesse de recirculation moyenne. Alors l'équation [AS. 121 devient:

Les valeurs de << PI 3 et << P2» sont les valeurs de pression lues sur le manomètre, A2 »
peut être mesuré (60 cm), V, >> peut être calculé en fonction du débit de recirculation
moyen (QJ et de l'aire du canal d'écoulement (&) et enfin, les valeurs de y » et de << g »
sont des constantes. De façon relative, le terme cinétique (avec la vitesse << V,») de
l'équation [AS.131 représente de 1 % a 5% de la valeur de la somme des deux autres termes.

Le calcul d'erreur se fait exactement de la même façon en considérant que l'erreur de


lecture sur le manomètre (hP et APz)est de 0,3 kPa (0,05 psi) et que l'erreur de mesure sur
l'élévation ( 6 U ) est de 2,s mm. Pour la vitesse de recirculation, sa valeur dépend du débit
de recirculation et de l'aire du canai d'écoulement (&). Pour ce qui est du diamètre de la
conduite, l'erreur de mesure nous est inconnue mais doit êee très faible par rapport à celui
du débit et peut donc être négligée. L'erreur de mesure sur le débit de recircdation <c AV, »
est donc:

L'erreur de mesure sur le débit de recirculation au carré a AV: » est donc:


AP >> devient donc:
L'erreur sur la pression transmembranaire i<

K3.4 Détermination du débit de perméation relatif et de son erreur


Sachant que la séparation par membrane implique nécessairement un colmatage, il peut être
intéressant de considérer la perte de débit de pennéation entre sa valeur à un temps
quelconque ([Q& et sa valeur initiale ([Qplo). Le débit de pemiéation relatif ([Qp]J
s'exprime alors comme suit:

L'erreur sur le débit de perméation relatif (A[Q& est alors simplement:

K3.5 Détermination de la vitesse de filtration et de son erreur


La vitesse de filtration (Vf) est une valeur permettant de comparer les pdonnances de la
séparation par membrane avec les nitres granulaires conventionnels. Elle se calcule
facilement en divisant le débit de pméation (Qp) par la surface de membrane (A,) ce qui
s'écrit (équivalent à l'équation [2.6]):

L'erreur sur la vitesse de filtration (AVf) s'exprime alors comme suit, sachant que l'erreur
sur la mesure de la d a c e de membrane (AA,) est égale à lod m2:

A&

V.3.6 Déterminution de la perméabilité et de son erreur


La dernière valeur qui nous intéresse est celle de la perméabilité (Perm) qui permet de
comparer les membranes utilisées à d'autres membranes ou à d'autres types de filtration.
La perméabilité, par définition, est le débit de perméation par unité de surface et par unité
de pression On peut facilement calculer la perméabilité de la façon suivante (équivalent de
l'équation [2.7]):

Perm = --
QP -Vf
A,*P P

De même,I'emeur sur le calcul de la perméabilité (Merrn) peut être déterminée de la façon


suivante:

Tous les précédents calculs seront nécessaires à l'interprétation des résultats qui sera
présentée au chapitre 5. Les courbes seront tracées avec les valeurs lues ou calculees et les
erreurs seront illustrées par des barres en « T » placées en haut et en bas de chacune des
valeurs.
ANNEXE M: Calcul du taux de séparation théorique des membranes et
résultats des essais de séparation avec les membranes
polymériques
VLI Calcul de la séparation théorique des membranes
Lorsqu'on étudie la filtration d'une suspension à travers une membrane, il faut alors étudier
le passage des particules dans les pores de cette membrane. Si on considère le centre des
particules, leur mouvement dans les pores est restreint de différentes manières:

1. une partie du pore n'est pas accessible au centre de la particule à cause de son volume;
2. la fiction entre la particule et l'eau est plus grande dans le pore que dans un milieu
qui n'est pas limité ce qui diminue son coefficient de ciiffision;
3. la fiction des particules sor les parois diminue sa vitesse;
4. les forces d'attractions ou de répulsions entre les particules et la membrane peuvent
influencer la capacité des particules à passer dans le pore;
5. finalement, la géométrie même du pore (rectiligne, sinueux, tortueux) joue aussi dans
la capacité de la particule à y passer.

Si on prend une membrane ayant des pores cylindriques et en considérant uniquement les
effets sténques (fiction et accessibilité), Anderson et Quim (1974) ont déterminé que le
coefficient de séparation (f') était égal a:

où f = coefficient de séparation réel


Pe = nombre de Péclet
W = coefficient qui tient compte de l'interaction particuIe/membrane (vitesse
affectée par la Wction, concentration des particules, tomiosité, etc.)

Le nombre de Péclet est défini par l'équation suivante:

où ,,V vitesse moyenne d'écoulement dans un pore ( d s )


=
6, = longueur du pore ou épaisseur de la couche active (m)
DA^ = coefncient de difision (m2/s)
H = coefficient qui tient compte de la diffusion bornée
Pour nous permettre de calculer théoriquement le diamètre des particules qui seront
effectivement retenue par une membrane, il convient de d é W lambda (A) comme étant le
rapport entre le rayon des particules dans la suspension (Rs)sur le rayon des pores de la
membrane (Etp). En reprenant les équations précédentes, Anderson et Quüin (1974)
déterminent que:

où @ = coefficient de partition à l'interface membrane/solution


h = rapport du rayon des particules (Rs en m) sur le rayon des pores (Rpen m)

Avec et h, les auteurs déterminent que:

Il est possible de relier le coefficient de difision (DAB)et le rayon de la particule en


solution (Rs) par l'équation de Stokes-Einstein (Bhave, 199 1):

où K = constante de Boltzmann (1,38x10-~ N.~.molécule)


T = température de la solution (en degré K)
p = viscosité dynamique de la solution (Pas)

De plus, en considérant que la solution qui passera au travers de la membrane est diluée, on
détemine la vitesse moyenne comme étant égale à:

ou AF' = écart de pression entre la solution et le pemiéat v a )

En introduisant les équations CA6.61 et [A6.7] dans l'équation rA6.21 et en simplifiant, on


obtient que:
Ainsi, en iYtant la température, la pression transmembranaire et en connaissant le diamètre
moyen des pores de la membrane, il est possible de calculer le rayon des particules qui
seront retenues par la membrane pour obtenir un taux de séparation quelconque (f ). Dans
le cas présent, le rayon des plus gros pores des deux membranes céramiques est
respectivement de 0,2 p et de 0,564 p alors que celui des plus gros pores de la
membrane polymérïque est de 0'2 Pm. On peut alors tracer le taux de séparation (f) en
fonction du rayon des particules à séparer. On obtient ainsi les deux courbes illustrées à la
figure A13.

Il est à noter que ces résultats sont très peu variables en fonction de la température et de la
pression transmembranaire. Pour des températures variant de O à 2S°C et des pressions
variant de 0,001 à 6 atmosphères (0,I à 607,8 Wa), le nombre de Péclet peut varier entre 13
000 et 80 000 000. C'est donc dire que, dans l'équation [A6.1], le terme « e-" »est très
faible face à la valeur de W qui varie pendant ce temps de 0'99 à 0,0005.

À la lumière de ces résultats, pour une efficacité de 90%' la membrane de 0,2 pm retiendra
les particules d'un diamètre supérieur à 0,146 pm et la membrane de 0,564 p retiendra les
particules d'un diamètre supérieur à 0,398 p.m.
Rayon des particules en suspension (nm)

60 120 180 240


Rayon des particules en suspension (nm)

1
FigureA13: Courbes montrant le coefficient de séparation en fonction du rayon des
particules en solutions pour la membrane de (a) 0,2pet (b) 0,sp
W.2 Résultats des essais de séparation avec les membranes polymériques
Voici les caractéristiques des feuilles de données qui sont présentées dans cette partie

EAU UTILISÉE:
EAU DE SAINTE-MARE: Échantillon d'eau de l'usine des puits de
la ville de Sainte-Marie en Beauce,
oxydée et traitée à I'Université Laval.
EAU SOUTERELUM3ARTIFICIELLE: Échantillon d'eau préparé en laboratoire,
oxydée et traitée à l'Université Laval.

MEMBRANE UTILISÉE:
GELMAN 0,2: Membrane de p o l y é t h d f o n e fabriquée par la compagnie
GelmanSciences (SUPOR 200@), d'une porosité absolue de 0'2
Pm-
(7): Numéro du coupon de membrane utilisé lors de l'essai.

Initial: Perméabilité à l'eau déminéralisée à 20°C de la membrane


propre à différentes pressions (les flèches indiquent le sens de la
courbe).
Final: Perméabilité à l'eau deminéralisée à 20°C de Ia membrane à
différentes pressions après le traitement.
Traitement: Suivi du débit de peméation a travers la membrane lors du
traitement, à pression constante pour un débit de recirculation
moyen (Qr) fixe-
Temps (min): Temps écoulé entre le début de l'essai et la prise de données.
P (psi): Pression transmembranaire telle que calculée à partir des
résultats bruts de pression à l'amont et a l'aval de la cellule
(annexe v).
Perm (m/h/bar): Perméabilité à l'eau déminéralisée de la membrane (annexe V).
Elle est obtenue en divisant le débit de pexméation par la
pression transmembranaire et par la section de la membrane (A,
= 77,9 cm2).
Débit de pennéation à travers la membrane mesuré par la masse
d'un volume d'eau recueillie dans un temps donné (annexe V).
MF-1: ANALYSE DE PERMI?ABILIT~
EAU UTILISÉE: EAU DE SAINTE-MARIE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (7)
DATE DE L'ESSAI:

Initia1 Perméabilité à l'eau


(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm
(min) @si) (mih-bar:
3 1,36 14,75
6 2,06 15,33
9 4,41 12,35
12 734 1 l,86
15 9,81 15,55
18 6,44 14,78
21 4,OO 14,52
24 2,02 14,57
27 1,17 14,55
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,45 9,06
6 5,45 lO,18
9 11,53 9,17
12 6,30 8,56
15 1.37 9.14 O ~ersion(psi) 8 1:
Traiternent 150 - 7 Débit de pennétition en fonction du temps
-
:Eau de Sainte-Marie) (Eau de Sainte-Marie; Qr = 2,55 Umin)
Temps
(min)
5
10
15
20
25
30
40
50
60
75
90
105
120
135
O 50 1O0 151
Temps (min)
MF-2: ANALYSE DE PERMJ~BIISTÉ
EAU UTILISÉE: EAU DE SALNTE-IMAR..E
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (8)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à l'eau


(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm-
(min) @si) (rn/h.bar
3 1,41 14,57
6 2,06 16,19
9 4,lO 16,63
12 7,33 15,83
15 11,00 15,38
18 7,63 14,88
21 4,40 15,OO
24 2,16 15,32
27 1,08 14,70
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,72 3,OO
6 6,12 2,91
9 10,47 2,55
12 5,72 2,46
O 8 1:
15 1,67 2,73 Pression (psi)
Traitement 450 .
Débit de pméation en fonction du temps
:Eau de Sainte-Marie: (Eau de Sainte-Marie; Qr = 3,73 Umin)
Temps
(min)
5
10
15
20
25
30
40
50
60

Temps (min)
MF-3: ANALYSE DE PERDIÉABIUTÉ
EAU UTILISÉE: EAU DE SAINTE-MARIE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (9)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à l'eau


(Eau démméralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm.
(min) (psi) (m/h.bar
3 1,19 11,12
6 2,17 14,60
9 4,30 15,70
12 7,48 15,53
15 10,90 15,13
18 7,63 14,93
21 4,05 14,82
24 2,56 14,63
27 2.18 14.47
Fina1
(Eau déminéralisée)
3 1,52 8,25
6 5,11 7,99
9 10,30 7,07
12 4,96 6,97
O 8 1
15 1,47 7,25 Pression (psi)
Traitement 165 - Débit de peméation en fonction du temps
-
:Eau de Sainte-Marie O
- (Eau de Sainte-Marie; Qr = 0,55 Umin)
Temps P QP
(min) @si) (rnI/min
5 1,75 153,OE
10 1,75 138,71
15 1,80 129,5f
20 1,80 I20,OL
25 1,75 109,St
30 1,75 102,OE
40 1,80 93,88
50 1,80 87,16
60 1,78 79,40
75 1,233 76,52
90 1,73 71,12
105 1,73 65,44
120 1,73 63,60
135 1,70 60,54 O 50 100 15
150 1,73 59,46 Temps (min)
MF-4: ANALYSE DE PERMÉABILITÉ
EAU UTILISÉE: EAU DE SAINTE-MARIE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0 2 (1O)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à l'eau


(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm.
(min) (psi) (d.b&
3 1 7 13,69
6 2,06 17,83
9 4,34 18,Ol
12 7,17 I7,48
15 10,14 17,51
18 7,47 16,47
21 4,77 15,39
24 2,06 16,96
27 1,24 16,61
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,43 4,12
6 5,17 3,40
9 10,66 2,73
12 5,42 2,80
15 1,78 2,98 O Pression (psi) 8 1:
Traitement 555 - - Débit de pennéation en fonction du temps
O
:Eau de Sainte-Marie) - (Eau de Sainte-Marie; Qr= 0,64 Umin)
Temps P QP
(min) (psi) (mumin)
5 14,90 523,95
10 15,12 375,33
15 15,05 306,18
20 15,60 276,16
25 14,lO 231,08
30 14,32 221,36
40 14,82 201,38
50 15,15 186,76
60 15,45 177,60

O 20 40 60
Temps (min)
MF-5: ANALYSE DE PEXMÉABIISTÉ
EAU UTILISÉE: EAU DE SAINTE--
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (1 1)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à I'eau


(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm.
(min) (psi) (&.bar:
3 1-71 11-81
6 2,21 14-03
9 3,85 15,60
12 7,67 15-52
15 10,30 15,88
18 7,77 14-82
21 4,90 I4,20
24 2,56 13-17
27 1,38 11,45
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,28 9,15
6 5,75 12-62
9 9,87 11-69
12 5,15 10,37
15 1,15 7,68
O 8 1:
Pression (psi)
Traitement 105 -
Débit de peméation en fonction du temps
:Eau de Sainte-Marie) (Eau de Sainte-Marie; Qr= 1,54 Umin)
Temps P
(min) @si)
5 1,17
10 1,17
15 1-17
20 1,20
25 1-17
30 1,17
40 1-20
50 1,20
60 1,17
75 1-20
90 1,20
105 1,20
120 1-20
135 1,2O
150 1-27
165 1,27
180 1-32
195 1,32
210 1-27
225 1,27
Temps (min)
MF-6: ANALYSE DE P~~
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (12)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à Peau


(Eau démin-ée) rn fonction de la pression
Temps P Perm.
(min) @si) (&.bar
3 1,48 11,41
6 2,41 15,04
9 4,30 15,91
12 6,98 14,71
15 10,25 15,85
18 7,13 15,45
21 4,20 14,32
24 2,36 13,53
27 1,38 11,18
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,47 5,50
6 5,06 6,48
9 10,35 5,85
12 5,46 5,52
15 1,42 5,02 O Pression (psi) 8 1;
Traitement 165 - Débit de perméation en fonction du temps
(Eau artificielle) !-

O
(Eau souterraine artificielle; Qr = 2,55 Umin)
Temps P QP

(min) (psi) (mumin:


5 2,Ol 148,92
10 2,Ol 140,56
15 1,96 137,24
20 1,89 127,56
25 1,81 1l8,U
30 1,87 114,40
40 1,92 106,88
50 1,94 104,68
60 1,94 88,56
75 1,92 87,92
90 1,79 86,28
105 1,82 77,56
120 1,82 75,96
135 1,82 72,40 O 50 100 13
150 1.84 61.92 Temps (min)
MF-6a: ANALYSE DE PERMÉABKIT&
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 4 2 (20)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Pennéabdité à l'eau


(Eau déminérakée) en fonction de Ia pression
Temps P Perm.
(min) @si) (m/h.bar
3 1,23 13,96
6 2,26 18,27
9 4,45 18,35
12 7,37 17,48
15 10,30 16,623
18 7,28 16,62
21 4,32 10,237
24 2,41 17,61
27 1,08 20,91
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,47 7,5I
6 S,06 6,24
9 10,35 6,04
12 5,47 5,39
15 1,42 3,85 O prasion (psi) 8 1:

Traitement 180 - Débit de perméation en fonction du temps


(Eau artificielle) (Eau souterraine artificielle; Qr = 2,56 Umin)
Temps

5
10
15
20
25
30
40
50
60
75
90
105
120
135
O 50 1O0 13
150 Temps (min)
MF-7: ANALYSE DE PERMÉABIL~~É
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 072(1 5)
DATE DE L'ESSAI:

Initia1 Perméabilité à l'eau


(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm.
(min) @si) (m/h.be
3 1,38 12,90
6 2,28 17,52
9 4,49 17,51
12 7,66 16,40
15 10,66 15,72
18 7,87 15,38
21 4,60 15,20
24 2,61 15,87
27 1,ll 17,21
Final
(Eau déminéralisée)
4 1,45 2,26
8 437 2,13
12 10,92 1,81
16 4,62 1,91
O 8 1:
20 1,45 2,39 Prasion(psi)
Traitment 405 - - Débit de pennéation en fonction du temps
(Eau artificielle) - (Eau souterraine amficielle; Qr = 3,72 Umin)
Temps
(min)
5
10
15
20
25
30
40
50
60

O 20 40 6C
Temps (min)
MF-8: ANALYSE DE P E R ~ & A B ~
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (14)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à I'eau


(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm-
(min) @si) (m/h.ba
3 1,21 19,64
6 2,26 17,59
9 424 18,54
12 7,37 17,73
15 10,lO 16,80
18 7,02 16,79
21 4,40 15,71
24 2,16 16,92
27 1,08 20,16
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,75 5,04
6 5,67 4,50
9 10,51 4,09
12 5,82 4,03
O 8 1
15 1,27 4,69 Pression (psi)
Traitement 165 -- Débit de pennéation en fonction du temps
O
(Eau artificielle) - (Eau soutaraine artincielle; Qr = 0,56Umin)
Temps P QP
(min) (psi) (mYmin
5 1,85 156,72
10 1,87 144,6t
15 1,77 138,O~
20 1,77 135,5(
25 1,77 130,6(
30 1,77 128,7(
40 1,77 120,3(
50 1,77 1 l9,6
60 1,80 112,3t
75 1,80 104,l:
90 1,85 99,OO
105 1,75 87,48
120 1,75 89,40
135 1,75 85,04 O 50 1O0 15
150 1,75 83,88 Temps (min)
MF-8a: ANALYSE DE PER-&
EAU UTILISEE: EAU SOUTERRAZNE ARTIFICIELLE
MEMBRANE ~ I S É E : GELMAN 0,2 (18)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à l'eau


(Eau déminéralisée) en fonction de Ia pression
Temps P Penn.
(min) (psi) (mhbax
3 1,28 13,69
6 2,21 16,28
9 7,47 16,40
12 10,30 15,47
15 7,43 14,83
18 4,60 15,20
21 2'71 15,ll
24 1,26 13,87

Final
(Eau déminéralisée)
3 1,42 5,83
6 4,72 5,31
9 10,68 4,63
12 4,72 439
O 8 1:
15 1-47 4.56 bion(psi)
Traitement 180 - - Débit de pennéation en fonction du temps
O
(Eau artzcielle) - (Eau souterraine artificielle; Qr = 0,55 Ymin)
Temps
(min)
5
10
15
20
25
30
40
50
60
75
90
105
120
135 O 50 1O0 13
150 Temps (min)
MF-9: ANALYSE DE P~~
EAU UTUIISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2(16)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à l'eau


(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm.
(min) @si) (m/h.bar
3 1,43 13,79
6 2,66 15,25
9 439 17,70
12 7,62 16,38
15 10,20 16,Ol
18 7,38 15,50
21 4,30 15,97
24 2,3 1 16,47

(Eau déminéralisée)
3 1,32 0,73
6 4,67 2,16
9 10,72 2,00
12 4,72 1,86
15 1.22 1.44 O P-on(psî) 8 1;

Traitement 360 - - Débit de perméation en fonction du temps


O
(Eau artificielle) - (Eau souterraine artificielle; Qr = 0,60Umin)
Temps P QP
(min) @si) (milmin'
5 15,85 338,88
10 14,35 239,64
15 14,75 208,48
20 14,45 183,24
25 14,65 175,96
30 15,05 172,4C
40 15,05 142,6E
50 14,45 124,35
60 14,55 119,lS

O 20 30 6(
Temps (min)
MF-9a: ANALYSE DE P E R ~ I L ~
EAU UTTLISÉE: EAU SOUTERRAINEARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0 2 (1 9)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à l'eau


(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm.
(min) @si) (&.bar:
3 1,06 17,86
6 2,61 16,44
9 4,60 16,08
12 7,43 15,90
15 10,46 15,43
18 7,33 15,11
21 4,60 15,42
24 2,61 15,29
27 1.16 18.79
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,40 2,66
6 4,47 2,28
9 10,17 1,97
12 4,67 2,03
O 8 1:
15 1,47 2,44 Pression (psi)
Traitement 360 - -
O Débit de pennéaiion en fonction du temps
(Eau at5cieIIe) - (Eau souterraineartificielle; Qr = 0,59 Umin)
Temps
(min)
5
10
15
20
25
30
40
50
60

O 20 40 6(
Temps (min)
MF-10: ANALYSE DE PERMÉABILITÉ
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAZNE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2 (13)
DATE DE L'ESSAI:

Initial 30 -
Perméabilité à l'eau
(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm.
(min) @si) (m/b-bar
3 1,43 13,97
6 2,41 15,53
9 4-75 13,60
12 6-92 16,40
15 10-30 14-87
18 7-52 15,M
21 4-52 14,42
24 2,31 14,87
27 1,38 13,22
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,40 8-26
6 5,16 7,3I
9 11,45 6,30
12 6,36 6,08
15 1,37 6,63
O 8 1
Pmsian (psi)
'l'raitement 105 - Débit de peméation en fonction du temps
(Eau artiiïcielle)
Temps P (Eau souterraine artificielle; Qr = 133 Umin)
(min) (psi)
5 1,22
1O 1,17
15 1,27
20 1-27
25 1,25
30 1,22
40 1,20
50 1,17
60 1,27
75 1,35
90 1,22
105 1,22
120 1,22
135 1-25
150 1,22
165 1,30
180 1,22
195 1,20
210 1,30
225 1,30 O 100 200 3O
Temps (min)
MF'-lOa: ANALYSE DE PERDIÉABILIT~
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISEE: GELMAN 0,2 (17)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à t'eau


(Eau déminéraIisée) en fonction de Ia pression
Temps P Pm.
(min) @si) (&.bar
3 1,Ol 23-10
6 2-24 20-15
9 4-47 18,48
12 7,62 17-06
15 10,55 15-39
18 7-26 15-79
21 4-49 20-35
24 2,31 15,77
27 1,21 16,54
Final
(Eau déminéralisée)
3 1-37 8,05
6 4,72 5-99
9 10-61 4-89
12 4-72 5-18
15 1.37 6.53
O 8 1;
pression (psi)
Traitement 120 -
Débit de perméation en fonction du temps
-
(Eau artificielle) O (Eau souterraine artificielle; Qr = 1,54 Ymin)
-
Temps P
(min) @si)
5 1-27
1O 1,20
15 1 ,30
20 1,30
25 1-27
30 1,25
40 1,22
50 1,22
60 1-27
75 1,32
90 1,27
105 1-32
120 1,32
135 1,20
150 1-20
165 1,27
180 1,25
195 1-25
210 1,25
225 1,25 O 100 200 30(
Temps (min)
MF-Il: ANALYSE DE P E R M É A B ~
EAU UIILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN OS (2 1)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à l'eau


(Eau déminéralisée) en fonction de Ia pression
Temps P Perm.
(min) @si) (mhbar
3 1,33 14,50
6 2,36 17,18
9 4,45 16,41
12 7,67 15,92
15 10,53 15,OO
18 7,523 14,59
21 4 3 5 14,28
24 2,29 14,3I
27 1,123 13,19
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,47 8,78
6 2,67 7,63
9 10,65 5,71
12 4,62 6,06
O 8 1
15 1.47 7-14 Pression (psi)
Traitment 180 - Débit de perméation en fonction du temps
(Eau artificielle) (Eau souterraine artificielle; Qr = 2,56 Umin)
Temps P Qp

(min> (psi) (milmin:


5 1,61 145,44
10 l,59 141,72
15 1,51 133,76
20 1,61 140,52
25 1,61 136,08
30 1,64 133,44
40 l,59 122,64
50 1,61 120,84
60 1,62 117,2(3
75 1,62 110,32
90 1,57 102,28
105 1,67 100,52
120 1,67 95,80
135 1,67 95,92
O 50 1O0 15
150 1.67 92.40 Temps (min)
MF-12: ANALYSE DE PERM~ABILITÉ
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN 0,2(23)
DATE DE L'ESSAI:

Initial Perméabilité à l'eau


(Eau deminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm,
(min) (psi) (mlh.bat
n
Avant
3 1,30 20,OO
6 2,38 18,37 -0-w
9 4,40 17,83
12 7,42 16,97
15 10,55 16,45
18 7,38 16,38
21 4,50 16,24
24 2,41 17,49
27 1,21 19,71
Final
(Eau démuiéralisée)
3 1,38 1,59
6 6,02 1,25
9 10,60 lJ3
12 4,85 1,23
15 1,65 1,49 O Pression (psi) 8 1:
Traitement 540 - - Débit de perméation en fonction du temps
O
(Eau artficielle) - (Eau souterraine artificielle; Qr = 0,64Umin)
Temps P QP
(min) (psi) (mumin
5 14,85 5L6,6E
10 15,07 372,9î
15 15,05 303,04
20 15,02 267,6E
25 15,32 244,9f
30 15,05 221,44
40 14,80 199,84
50 15,lO 183,72
60 15,10 170,lt

O 20 40 6(
Temps (min)
MF-13: ANALYSE DE PERD~TÉABIIL~~É
EAU UTILISÉE: EAU SOUTERRAINE ARTIFICIELLE
MEMBRANE UTILISÉE: GELMAN0,2(22)
DATE DE L'ESSAI:

Mial 30 -
Perméabilité à i'eau
(Eau déminéralisée) en fonction de la pression
Temps P Perm-
(min) @si) (m/h.bai
3 1,23 16,W
6 2,24 18,21
9 437 17,37
12 7-57 16,56
15 10,40 15,73
18 7,43 15,33
21 4-37 15,13
24 2,51 15,69
27 1,18 14,33
Final
(Eau déminéralisée)
3 1,47 10,60
6 4,39 8,73
9 10,49 7,52
12 4,41 7,68
15 1,47 9,58
O Pression (psi) 8 1:

Traitement 120 - Débit de perméation en fonction du temps


(Eau artificielle) (Eau souterraine artificielle; Qr = 135 Umin)
Temps P QP
(min) @si) (mumin
5 1,27 104,32
10 1,30 97,60
15 1,30 101,96
20 1,30 97-84
25 1-27 100,16
30 1,25 94-00
40 1,20 92,80
50 1,17 93,OO
60 1,17 93,60
75 1,20 94,W
90 1,20 91-04
105 1 88,OO
120 1-17 88,56
135 1,22 95,84
150 1-22 93,12
165 1,25 90-76
180 1,25 89,84
195 1,25 90,36
210 1,25 88,32
225 1-25 88,16 O 1O0 200 301
240 1,25 84,20 Temps (mm)
ANNEXE M:Résultats des essais d'oxydation avec Peau souterraine
naturelle et artificielle
ESSAE 0-1 (Eau souterraine naturelle) Date: 02/12/96

Essai e l A : 13h05 Essai 0-18: 14h35


Erp Cemp
min min
-Zr Tu-
-13 -13
-12 -12
-1 1 -1 1
-10 -10
-9 -9
-8 -8
-7 -7
-6 -6
-5 -5
-4 -4
-3 -3
O O
0,33 0,33
0,67 0,67
1 1
1,33 1,33
l,67 1,67
2 2
3 3
4 4
5 5
6 6
7 7
8 8
9 9
1O 10
11 11
12 12
13 13
14 14
15 15
16 16
17 17
18 18
19 19
20 20
22 22
24 24
26 26
28 28
30 30
32 32
34 34
36 36
38 38
40 40
45 45
50 50
55 55
-60 60
62
-65
-
ESSAT: 0-2 (Eau souterraine naturelle) Date da préi8vement: 25/02/97
Échantillon: SMB-04037 et SMB-05037
Ë x EsPl -2B: SMB-
r-p
-
min
O
095
r-p
-min
O
I""
095
1 1
195 135
2 2
2s 23
3 3
395 395
4 4
475 43
5 5
535 595
6 6
635 63
7 7
795 73
8 8
895 875
9 9
975 9s
10 1O
10,s 10,s
11 11
113 11,s
12 L2
12,5 12,5
13 13
13,5 13,5
14 14
143 14,5
15 15
15,s 15,s
16 16
16,s 16,s
17 17
17,s 17,s
18 18
18,s 18,s
19 19
19,s 19,5
-20 -
20
- -
EsSm 0-3 (Eau s o d e h n e artincielle, Fe+&)
-
Échantillon:
Essai O-3A:
SYN-050
SYN-050
Temps
min
O
0,s
1
195
2
235
3
395
4
495
5
535
6
695
7
795
8
895
9
995
10
1075
11
11,5
12
12,5
13
13,s
14
14,s
15
15,5
16
16,5
17
17,5
18
18,s
19
193
20
-
ESSAI: 0-4 (Eau souterraine artificielle avec fer seulement)
Echai
Essai
-
min
7
-
min
O O
095 095
1 f
195 195
2 2
235 2,s
3 3
395 375
4 4
435 495
5 5
5,s 595
6 6
63 63
7 7
795 7s
8 8
895 83
9 9
935 995
10 10
1O,5 10,s
11 11
11,5 11,s
12 12
12,5 12,s
13 13
13,5 13,s
14 14
14,5 14,s
15 15
153 15,s
16 16
16,5 16,s
17 17
173 17,s
18 18
18,s 13,s
19 19
19,5 19,s
-20 - 20
- -
ESSAI: 0-5 (Eau souterraine artificielie avec Mn seulement)
Ecbai
Essai -
Essar
remp remp
-
min -
-min
O O
095 095
1 I
195 175
2 2
295 295
3 3
395 395
4 4
495 435
5 5
5,s 595
6 6
695 695
7 7
795 7s
8 8
8s 895
9 9
935 9,s
10 10
10,s 10,s
11 11
11,5 11,s
12 12
12,s 12,s
13 13
13,5 13,s
14 14
14,s 14,s
15 15
15,s 15,5
16 16
16,s
17 17
17,s 17,s
18 18
18,s 18,s
19 19
193 19,s
-
20 -20
- -

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