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François-
Rabelais
Le banquet du monarque | Brigitte Lion, Catherine Grandjean,
Christophe Hugoniot
Les usages
politiques des
banquets d’après
les archives
mésopotamiennes
du début du
deuxième millénaire
1
av. J.-C.
Dominique Charpin
p. 31-52
Texte intégral
1 Dans la version récente de la légende babylonienne du
Déluge, le roi de Šuruppak encourage ses sujets,
mobilisés pour la construction de l’arche, en les traitant
comme les hôtes d’un banquet2 :
Pour les travailleurs, je mis à mort des bœufs,
et je tuai des moutons, chaque jour.
Bière, boissons alcoolisées, huile et vin,
Je [versai] à mes travailleurs, à flots :
Ils festoyaient tout comme lors du Nouvel An !
Soldats
6 Les archives de Mari montrent comment l’association
des soldats aux repas du roi s’effectuait régulièrement
s’agissant de ses sujets, mais aussi, de manière plus
solennelle, lorsqu’un souverain accueillait des troupes
alliées.
Diplomates
15 Jean-Marie Durand a pu montrer, à partir des textes
administratifs de Mari, que la règle en usage à l’époque
voulait que les diplomates (« messagers ») fussent pris
en charge par le roi auquel ils étaient envoyés22. Il
convient de distinguer deux réalités : les rations qui
formaient leur subsistance d’une part, les repas
auxquels ils étaient invités d’autre part. Cette distinction
est faite expressément dans cette lettre écrite par un
Mariote en poste à Babylone23 :
On a fait entrer ces messagers dans le magasin du
ministre. Le groupe (?), qui avait droit à 6 repas (NÌ. GUB
= naptanum), n’en a reçu que 3. De plus, on l’a assigné à
résidence et on a réduit ses rations (SÁ. DU11 =
sattukkum).
Et les femmes ?
22 Des femmes participaient-elles à ces banquets ? La
réponse semble être négative. Le seul texte qui fasse
allusion à une présence féminine lors d’un « repas du
roi » indique que le souverain mange et boit devant son
épouse30. Par ailleurs, nous avons des indices que la
reine mangeait à part ; en effet, les textes de
comptabilité de naptan bêltim (repas de la reine) ne
semblent pas correspondre à des périodes où le
souverain est absent31.
23 Il est cependant vraisemblable que des femmes
contribuaient à égayer l’atmosphère des banquets, par
leur musique et leur danse. Nous n’avons aucune
relation épistolaire de tels spectacles, mais leur
existence est révélée par plusieurs indices. On raisonne
d’abord par analogie avec le « rituel d’Eštar », qui décrit
un banquet auquel participent des divinités, mais aussi
le roi ; de la musique et diverses « attractions »
accompagnaient le repas, avec la participation de
personnes des deux sexes32. Par ailleurs, des étrangers,
rois ou envoyés, avaient manifestement eu l’occasion de
rencontrer certaines musiciennes, puisqu’ils
réclamaient que le roi de Mari leur en fasse cadeau33 ; il
est vraisemblable qu’ils en avaient apprécié le talent, et
sans doute aussi le charme, lors de banquets. On
rappellera par ailleurs que le personnel des cuisines
était en très grande majorité de genre féminin, y
compris les deux scribes qui tenaient la comptabilité des
dépenses de céréales34.
Ordre...
24 Les banquets royaux avaient généralement lieu dans un
cadre prestigieux : la plus grande salle du palais. Parfois,
le roi accueillait ses hôtes en plein air, dans une cour ou
dans un jardin. Le protocole qui régissait ces repas était
très strict. Avant de manger, les invités recevaient le
plus souvent des présents, habits et parures, qu’ils
revêtaient aussitôt pour montrer à tous l’estime dans
laquelle leur hôte les tenait.
Le cadre
25 Le cadre des banquets royaux peut être reconstitué,
grâce à l’exceptionnelle conservation du palais de
Mari35. Les convives se tenaient dans une grande pièce
(salle 65), qualifiée par les fouilleurs de « salle du
trône » (fig. 3). Les installations des cuisines se
trouvaient à proximité : André Parrot prétendait qu’on
aurait pu faire repartir aussitôt un feu dans certains des
fours qu’il découvrit (fig. 4). Lorsque le nombre d’invités
excédait les 250 personnes, la salle du trône devait être
délaissée au profit de la cour dite « du palmier »
(cour 106)36.
26 Ce qui n’a pas été conservé, c’est la riche vaisselle dans
laquelle la nourriture était servie : rien n’a été retrouvé,
sauf d’assez nombreux moules à gâteaux en argile (fig.
5). André Parrot leur a donné une large publicité ; ils
sont de fait intéressants, par leurs formes comme par
leur iconographie. Mais ils ne constituaient rien de
précieux : les objets de valeur ont été systématiquement
emportés par les Babyloniens avant qu’ils ne détruisent
le palais37. Ce sont donc les textes qui constituent notre
principale source. Comme les rois de France sous
l’Ancien Régime, les souverains mésopotamiens
voyageaient avec leur vaisselle précieuse, rangée dans
des coffres38. Les responsables avaient la hantise d’une
disparition et procédaient par conséquent à de
fréquents inventaires. Leur étude systématique39 a
permis d’analyser la gestion de ce trésor, qui étalait aux
yeux de tous les convives la richesse du roi qui les
invitait.
Fig. 3. La « salle du trône » du palais de Mari40.
Fig. 4. Les fours des cuisines du palais de Mari41.
Les présents
38 Les invitations à la table des rois étaient accompagnées
de présents offerts aux convives, qui reflétaient eux
aussi les hiérarchies.
… et désordres
45 L’étiquette très stricte qui réglait les repas royaux
n’empêchait pas que se produisent des désordres à
l’occasion. Quelques descriptions de scènes d’ivresse
nous sont livrées dans la correspondance. On voit aussi
que le rituel qui présidait à ces repas cérémoniels
pouvait être intentionnellement perverti.
Ivresse
46 Les sources ne le cachent pas : les rois – comme
d’autres – pouvaient chercher à oublier leurs soucis
dans l’alcool. L’un des exemples les plus célèbres eut
lieu à Alep et fut rapporté au roi de Mari par son
secrétaire, qu’il avait envoyé en mission59 :
Au repas, nous étions assis devant lui (le roi d’Alep
Hammu-rabi). Il nous avait invités, Zu-Hadnim et moi.
Voici ce qu’il m’a dit : « Il y a une affaire secrète dont je
te veux entretenir. (Demain), à l’aube, approche-toi de la
porte du palais que je te la dise ; écris-la sur une tablette
et fais-la porter à ton seigneur. » Voilà ses propos. Au
matin, je m’approche tout droit de la porte du palais et
je dis ceci à Ṭab-balaÚi (le ministre du roi d’Alep) :
« Hier soir, mon seigneur (Hammu-rabi) m’a dit : “Entre
me voir au matin, que je te parle de quelque chose et
écris-le à ton seigneur (Zimri-Lim)”. Maintenant (donc) il
me faut entrer chez mon seigneur (Hammu-rabi). » Voilà
ce que je lui ai dit et il a acquiescé à ce que j’entre (au
palais), disant : « Il me faut entrer parler au roi, puis (tu)
entre (ras). » Il pénétra au palais. Il en ressortit avec ces
mots : « Décampe ! Même si le roi t’a dit n’importe quoi
sous l’emprise de la boisson, il n’a pas de compte à te
rendre. »
47 On ne sait bien entendu pas ce qu’il en était réellement ;
ce qui compte, c’est qu’un ministre pouvait invoquer
l’ivresse comme prétexte pour ne pas donner suite à une
convocation par le roi.
48 Certains se laissaient aller à des confidences
imprudentes sous l’influence de l’alcool, tel ce chef
élamite nommé Kunnam60 :
Kunnam ne sait pas qu’Ibni-Addu est en bons termes
avec mon seigneur. Sous l’influence de l’alcool (-lit. dans
sa bière) il (lui) a parlé ainsi : « (etc.) ».
Conclusion
51 Cette contribution ne saurait épuiser le thème de ce
colloque à propos du monde mésopotamien du début du
deuxième millénaire. Elle montre une fois de plus les
richesses considérables de la documentation disponible,
en même temps que ses limites64. Au contraire des
historiens du monde classique, l’assyriologue ne dispose
pas de description de banquets dans des récits
construits dus à des auteurs d’œuvres « littéraires » ; il
dépend exclusivement de documents d’archives. Cela lui
épargne la fastidieuse critique des sources et le
caractère incertain des conclusions qui l’affecte
souvent – sans qu’il doive pour autant prendre les
informations de ses documents pour argent comptant,
en particulier lorsqu’il s’agit de lettres. L’inconvénient
de cette situation épistémologique tient au caractère très
parcellaire des données : la mosaïque se reconstitue peu
à peu, à mesure que de nouveaux textes sont publiés et
que s’affinent corrélativement la relecture et le
questionnement de la documentation déjà disponible.
Notes
1. Cette contribution a été rédigée dans le cadre du projet
« ARCHIBAB (Archives babyloniennes, xxe-xviie siècles) », financé
pour 2008-2010 par l’ANR (Agence nationale de la recherche), au
titre de l’appel d’offres « Corpus et outils de la recherche en
sciences humaines et sociales ». Pour une approche antérieure du
thème ici traité, voir Ziegler N., « Diplomatie à la table du roi
d’après les archives royales de Mari (xviiie siècle av. J.-C.) », in B.
Lion et C. Michel (dir.), Banquets et Fêtes au Proche-Orient ancien.
Dossiers d’Archéologie 280, février 2003, p. 16-23.
2. Épopée de Gilgameš, tablette XI : 71-75 (George A.R., The
Babylonian Gilgamesh Epic. Introduction, Critical Edition and
Cuneiform Texts, Oxford, 2003, p. 706-707). La restitution de [áš-qí],
l. 74 [qui suit Heidel (ibid., p. 883)], et la traduction « [I gave my]
workforce [to drink] » sont à revoir puisque, dans l’énumération,
on trouve de l’huile, qui servait à des onctions. Ma traduction « je
versai » reste volontairement vague.
3. Pour les banquets à l’époque néo-assyrienne, voir Marti L., « Le
banquet d’Aššurna∂irpal II », Journal Asiatique 299, 2011, p. 505-
520.
4. Charpin D., « Les inscriptions royales suméro-akkadiennes
d’époque paléo-babylonienne », Revue d’Assyriologie 100, 2006,
p. 131-160.
5. Voir le site www.archibab.fr. Pour une présentation brève de ce
projet, cf. ARCHIBAB : « Archives babyloniennes (xxe-xviie siècles) »,
accessible sur www.digitorient.com/?attachment_id=171).
6. Pour une présentation des archives de Mari, voir Charpin D.,
« Tell Hariri/Mari : textes II. Les archives de l’époque amorrite »,
Supplément au Dictionnaire de la Bible 14, Paris, 2008, p. 233-248. À
compléter par Charpin D., « L’historien face aux archives paléo-
babyloniennes », sur www.digitorient.com/?p=190. Version
française d’une contribution à paraître en anglais dans Baker H.D.,
Janković B. et Jursa M. (dir.), Too much data ? Generalizations and
Model-building in Ancient Economic History on the Basis of Large
Corpora of Documentary Evidence, Actes du colloque organisé dans
le cadre du START project « The Economy of Babylonia in the First
Millennium BC », (Universität Wien, Institut für Orientalistik ;
July 17th-19th 2008), Münster, sous presse.
7. À titre de comparaison, on rappellera que les palais de Ninive
n’ont livré qu’environ 6000 documents d’archives – en mettant de
côté les textes de bibliothèque : Parpola S., « The Royal Archives of
Nineveh », in K.R. Veenhof (dir.), Cuneiform Archives and Libraries,
Leyde, 1986, p. 223-236.
8. Ce chiffre est sûr à quelques unités près (8 668 au 24 mars 2010) :
il a été produit par la base de données ARCHIBAB. Il s’agit des textes
intégralement publiés : les textes qui n’ont fait l’objet que de
citations (même longues) n’ont pas été comptabilisés. Par ailleurs,
ce nombre ne correspond qu’aux documents d’archives ; à Mari, les
autres catégories de documents (textes « littéraires » ou scolaires,
inscriptions royales, etc.) sont en nombre limité.
9. On sait que la journée commençait à la tombée de la nuit. Pour
le rythme quotidien des repas (soir et matin), voir Durand J.-M., Les
documents épistolaires du palais de Mari, tome 2, LAPO 17, Paris,
1998, p. 67. Les repas offerts aux dieux (« sacrifices ») avaient
également lieu deux fois par jour : voir notamment
CM 33 1 (Westenholz J.G. et Westenholz A., Cuneiform Inscriptions in
the Collection of the Bible Lands Museum Jerusalem. The Old
Babylonian Inscriptions, Leyde-Boston, 2006 ; Charpin D.,
« Économie, société et institutions paléo-babyloniennes : nouvelles
sources, nouvelles approches », Revue d’Assyriologie 101, 2007,
p. 147-182, spécialement p. 162-166). Le repas du matin servait de
repère dans le temps, comme le montre cette lettre : « Avant le lever
du soleil, jusqu’au moment du repas » [ARM 14 19 (= LAPO 16 392) :
14-15].
10. Pour une récente et très bonne mise au point sur les repas
royaux, voir Sasson J.M., « The King’s Table. Food and Fealty in Old
Babylonian Mari », in C. Grottanelli et L. Milano (dir.), Food and
Identity in the Ancient World, Padoue, 2004, p. 179-215.
11. Lafont B., « Le ∂âbum du roi de Mari au temps de Yasmah-
Addu », in J.-M. Durand et J.-R. Kupper (dir.), Miscellanea
Babylonica. Mélanges offerts à Maurice Birot, Paris, 1985, p. 161-179.
12. Les deux seuls textes qui précisent qu’il s’agit de la
participation au repas sont les no 4 et 9. Mais l’homogénéité du lot
ne laisse pas de doute sur le fait que c’est la motivation de tous les
documents.
13. Lafont B., « Le ∂âbum du roi de Mari… », art. cit., note 11, p. 170.
14. Voir Ibid., p. 167 ; Charpin D. et Ziegler N., Mari et le Proche-
Orient à l’époque amorrite. Essai d’histoire politique, FM 5, Paris,
2003, p. 86.
15. ARM 1 52 (= LAPO 16 1) : 12-31. Commentaire dans Ziegler N.,
« Samsî-Addu et ses soldats », in P. Abrahami et L. Battini (dir.), Les
armées du Proche-Orient ancien (iiie-ier mill. av. J.-C.), Actes du
colloque international organisé à Lyon les 1er et 2 décembre 2006,
Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Oxford, 2008, p. 49-56.
16. Inédit A.4265 : 23-42 (Ziegler N., « Samsî-Addu et ses soldats »,
art. cit., note 15).
17. Voir par exemple LAPO 16 2 ou FM 8 1.
18. A.486+ (= LAPO 17 579) : 21-40. Texte édité et commenté dans
Villard P., « Parade militaire dans les jardins de Babylone », in J.-M.
Durand (dir.), Recueil d’études en l’honneur de Michel Fleury, FM 1,
Paris, 1992, p. 137-152.
19. Pour d’autres exemples, voir Charpin D., « Hammu-rabi de
Babylone et Mari : nouvelles sources, nouvelles perspectives », in J.
Renger (dir.), Babylon : Focus mesopotamischer Geschichte, Wiege
früher Gelehrsamkeit, Mythos in der Moderne, Colloquien der
Deutschen Orient-Gesellschaft 2, Sarrebrück, 1999, p. 111-130,
spécialement p. 117.
20. Pour le recensement en général, voir Durand J.-M., Les
documents épistolaires du palais de Mari, op. cit., note 9, tome 2,
p. 332-353. Rappelons qu’il ne s’agissait pas d’un recensement
général de la population, mais seulement des hommes en âge de
combattre, susceptibles d’être incorporés dans l’armée en cas de
conflit.
21. Charpin D. et Ziegler N., Mari et le Proche-Orient à l’époque
amorrite…, op. cit., note 14, p. 129-130.
22. Durand J.-M., Textes administratifs des salles 134 et 160 du
palais de Mari, ARM 21, Paris, 1983, p. 506-508. Pour le rôle de
diplomates joué par les « messagers », voir Lafont B., « Messagers et
ambassadeurs dans les archives de Mari », in D. Charpin et F.
Joannès (dir.), La circulation des biens, des personnes et des idées
dans le Proche-Orient ancien, Actes de la XXXVIIIe rencontre
assyriologique internationale (Paris, 8-10 juillet 1991), Paris, 1992,
p. 167-183.
23. ARM 26/2 368 : 34-37.
24. ARM 26/2 392 : 1-16.
25. Voir Charpin D. et Ziegler N., Mari et le Proche-Orient à l’époque
amorrite…, op. cit., note 14, p. 130 et n. 440. On nuancera donc ce
qu’a écrit à ce sujet Sharlach T., « Diplomacy and the Rituals of
Politics at the Ur III Court », Journal of Cuneiform Studies 57, 2005,
p. 17-29, spécialement p. 23.
26. Jacquet A., « Tell Hariri/Mari : textes VI. La vie religieuse. IX.
Calendrier et culte à Mari », Supplément au Dictionnaire de la
Bible 14, Paris, 2008, p. 405-424.
27. Contemporain de son célèbre homonyme, le roi de Babylone.
Un troisième Hammu-rabi occupait le trône d’Alep à la même
époque.
28. LAPO 16 212. Pour la préparation d’un repas pour le roi de
Kurda lors du même voyage, au moment de son entrée dans le
territoire mariote, voir LAPO 16 269. La lettre LAPO 16 270 montre
l’anxiété des responsables, qui demandent des instructions précises
sur le menu qui doit être servi.
29. ARM 26/2 384 : 67’-69’.
30. Il s’agit d’une lettre d’une fille de Zimri-Lim, donnée en mariage
au roi d’Ašlakka et qui se plaint de n’avoir pas le rang d’épouse
principale : « Sa nourriture et sa boisson, c’est sans cesse devant
son épouse qu’il (le roi d’Ašlakka) les prend » ARM 10 74 (=
LAPO 18 1242) : 22-23 ; voir Ziegler N., Le Harem de Zimrî-Lîm. La
population féminine des palais d’après les archives royales de Mari,
FM 4, Paris, 1999, p. 44, n. 259.
31. Ibid., p. 26, n. 142.
32. Durand J.-M. et Guichard M., « Les rituels de Mari », in D.
Charpin et J.-M. Durand (dir.), Recueil d’études à la mémoire de
Marie-Thérèse Barrelet, FM 3, Paris, 1997, p. 19-78. Nele Ziegler (Les
musiciens et la musique d’après les archives de Mari, FM 9, Paris,
2007, p. 62 ad iii 27) propose que les gâpišâtum soient des femmes
déguisées.
33. Voir la demande de la musicienne Duššuba par le roi d’Alep
(ARM 10139 = LAPO 181191 ; cf. Ziegler N., Les musiciens et la
musique…, op. cit., note 32, p. 36-37) ou de la musicienne Karanatum
par le vizir du roi d’Alep Šimrum (ARM 26/1 9 ; cf. Ziegler N., Le
Harem de Zimrî-Lîm…, op. cit., note 30, p. 96) ; sur ce thème en
général, voir Ziegler N., Les musiciens et la musique…, op. cit.,
note 32, p. 37-42.
34. Ziegler N., Le Harem de Zimrî-Lîm…, op. cit., note 30, p. 91-
92 et 106.
35. Voir en dernier lieu Margueron J.-C., Mari, métropole de
l’Euphrate au iiie et au début du iie millénaire avant J.-C., Paris, 2004.
36. Références dans Durand J.-M., « L’organisation de l’espace dans
le palais de Mari », in E. Lévy (dir.), Le système palatial en Orient, en
Grèce et à Rome, Strasbourg, 1985, p. 55.
37. Margueron J.-C., « La ruine du palais de Mari », Mari. Annales
de recherches interdisciplinaires 6, 1990, p. 423-431.
38. Villard P., « Le déplacement des trésors royaux d’après les
archives de Mari », in D. Charpin et F. Joannès (dir.), La circulation
des biens…, op. cit., note 22, p. 195-205.
39. Guichard M., La vaisselle de luxe des rois de Mari, ARM 31,
Paris, 2005.
40. Parrot A., Le palais, architecture. Mission archéologique de Mari,
vol. II/1, BAH 68, Paris, 1958, pl. XXX 1.
41. Ibid., pl. L 1.
42. Parrot A., Le palais. Documents et monuments. Mission
archéologique de Mari, vol. II/3, BAH 70, Paris, 1959, pl. XVI 1.
43. On rappellera que la dignité de wâšib kudânim (« dignitaire
assis sur une mule »), que Jean Bottéro avait cru trouver dans les
textes de Mari, n’existe pas ; pour la lecture correcte wâšib kussîm,
voir Charpin D. et Durand J.-M., « Relecture d’A.R.M. VII », Mari.
Annales de recherches interdisciplinaires 2, 1983, p. 76 ad 12 : 4-5.
44. Pour cette distinction, cf. Lafont B., « Le ∂âbum du roi de
Mari… », art. cit., note 11. Le terme muppalsihum est le participe du
verbe napalsuhum et désigne un statut.
45. Lafont B., « Le ∂âbum du roi de Mari… », art. cit., note 11, p. 167.
46. Lambert W.G. et Millard A.R., Atra-Ìasīs. The Babylonian Story of
the Flood, with the Sumerian Flood Story by M. Civil, Oxford, 1969,
p. 92-93 (III ii : 45-47). Voir le commentaire dans Charpin D.,
« Postures de table », NABU 1992/123, p. 90-91.
47. Inédit A.258.
48. Pour un autre cas du même genre, voir A.2968+ : 35-
73 (Guichard M., « “La malédiction de cette tablette est très dure !”
Sur l’ambassade d’Itûr-Asdû à Babylone en l’an 4 de Zimrî-Lîm »,
Revue d’Assyriologie 98, 2004, p. 13-32) ; cette lettre d’Itur-Asdu,
envoyé du roi de Mari, se soucie également de la place d’un envoyé
du roi de Kurda à la table du roi de Babylone.
49. Durand J.-M., « šuke’’unum = “Prosternation” », NABU 1990/24.
50. La posture précise désignée par le verbe šukênum est encore
sujet à discussion ; voir Gruber M.I., Aspects of Nonverbal
Communication in the Ancient Near East, Rome, 1980, p. 162-171.
51. ARM 14 122 (= LAPO 16 368) : 13-20.
52. A.3833, cité dans Durand J.-M., « šuke’’unum =
“Prosternation” », NABU 1990/24, et commentée dans Durand J.-M.,
Les documents épistolaires du palais de Mari, tome 1, LAPO 16,
Paris, 1997, p. 71. L’adresse de ce document n’a pas été retrouvée.
53. Pour les termes de « père/fils », « frère » ou
« seigneur/serviteur » servant à désigner les rois les uns par
rapports aux autres, voir Charpin D., « Histoire politique du Proche-
Orient amorrite (2002-1595) », in D. Charpin, D.O. Edzard et M. Stol,
Mesopotamien. Die altbabylonische Zeit, Orbis Biblicus et
Orientalis 160/4, Fribourg-Göttingen, 2004, p. 297-298 (avec
bibliographie).
54. ARM 13 32 = LAPO 16 408.
55. La traduction du CAD N/1 p. 320 « because of the food
allotments and their wages » (l’italique est de moi) est à
abandonner : qištum désigne un « cadeau ».
56. ARM 26/1 366 : 12-26 (l. 22, restaurer simplement [i]-ku-lu).
57. Pour la nature des vêtements-laharitum, voir Durand J.-M., La
nomenclature des habits et des textiles dans les textes de Mari,
ARM 30, Paris, 2009, p. 56-57.
58. ARM 2 76 = LAPO 16 404.
59. FM 7 45 : 7-26.
60. ARM 2 124 = ARM 26/2 311.
61. Charpin D., « Les formulaires juridiques des contrats de Mari à
l’époque amorrite : entre tradition babylonienne et innovation », in
S. Démare-Lafont et A. Lemaire (dir.), Trois millénaires de
formulaires juridiques, Genève-Paris, 2010, p. 32-37.
62. FM 2 122 : 39-44 ; voir Guichard M., « Au pays de la Dame de
Nagar », in D. Charpin et J.-M. Durand (dir.), Recueil d’études à la
mémoire de Maurice Birot, FM 2, Paris, 1994, p. 235-272].
63. Comme en français lorsqu’on dit de quelqu’un : « Il me fait ch…
er ».
64. Voir deux contributions de Dominique Charpin : « Histoire
politique du Proche-Orient amorrite… », art. cit., note 53, p. 39-
44 (« Les sources et l’historien ») ; « Comment faire connaître la
civilisation mésopotamienne », Revue d’Assyriologie 100, 2006,
p. 107-130.
Auteur
Dominique Charpin
Du même auteur