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La Houille Blanche

ISSN: 0018-6368 (Print) 1958-5551 (Online) Journal homepage: www.tandfonline.com/journals/tlhb20

Dimensionnement mécanique des canalisations


enterrées. Discussion sur quelques formules de
CEN/TR 1295-3, partie B

Giovanni Turi

To cite this article: Giovanni Turi (2019) Dimensionnement mécanique des canalisations
enterrées. Discussion sur quelques formules de CEN/TR 1295-3, partie B, La Houille Blanche,
105:5-6, 103-113, DOI: 10.1051/lhb/2019033

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Published online: 23 Dec 2019.

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La Houille Blanche 2019, 5-6, 103–113 Disponible en ligne :
© SHF, 2019 www.shf-lhb.org
https://doi.org/10.1051/lhb/2019033

ARTICLE DE RECHERCHE / RESEARCH ARTICLE

Dimensionnement mécanique des canalisations enterrées.


Discussion sur quelques formules de CEN/TR 1295-3, partie B
Giovanni Turi*
Studio Ing.G.Turi, Roma, Italie

Reçu le 18 mai 2018 / Accepté le 2 août 2019

Résumé – Le présent article discute de quelques formules reportées dans la partie B de la norme CEN/
TR 1295-3, concernant le calcul de la résistance mécanique des canalisations enterrées sous diverses
conditions de charge, selon le modèle de Gerbault. Les expressions du moment, de l'effort normal, de la
déformation et de la contrainte sont examinées, et pour elles, quelques adaptations sont proposées, visant à
corriger certaines incohérences contenues dans la norme. En ce qui concerne le moment de flexion dû à la
pression horizontale, il ressort de la formule CEN/TR 1295-3 qu'il est constant le long du périmètre du tuyau.
Ceci constitue une absurdité physique. En résolvant la structure (en utilisant les formules d'un arc semi-
circulaire fixe), un facteur de correction est défini pour être introduit dans le CEN/TR 1295-3 afin que le
phénomène physique puisse être correctement représenté. Par conséquent, pour la déformation en flexion,
qui dépend du moment fléchissant, la même correction s'impose. Pour la pression verticale, les expressions
de la norme relatives aux efforts normaux en clé et à l'appui ne sont pas cohérentes avec le modèle de base. À
travers l'équilibre du moment de toutes les actions par rapport à la clé, les formules cohérentes sont obtenues.
Enfin, l'article met l'accent sur diverses incohérences concernant les canalisations sous pression, en
particulier dans la définition des pressions dans différents paragraphes de la norme.

Mots clés : canalisations enterrées / canalisations sous pression / CEN/TR 1295-3 / fascicule 70

Abstract – Mechanical design of buried pipelines. Discussion on some formulas of CEN/TR 1295-3
part B. The present article discusses some formulas reported in the standard CEN/TR 1295-3, part B,
concerning the mechanical design of buried pipes subject to different loading conditions, according to the
model due to Gerbault. Bending moment, axial force, strain and stress formulas are examined, for which
some adjustments are proposed, aimed at correcting some inconsistencies contained in the standard. As for
the bending moment due to the horizontal pressure, from the CEN/TR 1295-3 formula, it appears that it is
constant along the perimeter of the pipe. This constitutes a physical absurdity. By solving the structure
(through the use of the formulas of a fixed semi-circular arch), a correction factor is defined to be introduced
in CEN/TR 1295-3 so that the physical phenomenon could be correctly represented. Consequently, for the
flexural strain, which depends on the bending moment, the need for the same correction arises. For vertical
pressure, the expressions reported in the standard for the top and the bottom axial forces are not consistent
with the basic model. Through the moment equilibrium of all actions with respect to the top, the consistent
formulas are obtained. Finally, the article demonstrates various inconsistencies concerning pressure pipes,
especially in the definition of pressures in different paragraphs of the standard.

Keywords: buried pipelines / pressure pipelines / CEN/TR 1295-3 / fascicule 70

1 Introduction intérêt fondamental pour les techniciens qui s'occupent de


projets dans le domaine des aqueducs et des égouts.
La norme CEN/TR 1295-3 se réfère au dimensionnement La norme, née dans le but de codifier une méthode
mécanique des canalisations enterrées et présente donc un commune européenne, après des années de débat en réalité a
photographié (avec quelques modifications ou mieux inté-
grations) deux différentes méthodes : celle de la norme ATV-
DVWK-A 127E (DVWK, 2000), prévalente dans les pays de
* Correspondance : ingturi@tin.it langue allemande, illustrée dans la partie A, et celle française
G. Turi : La Houille Blanche 2019, 5-6, 103–113

incompatibles avec le modèle de base et les formules


cohérentes sont pourtant déduites (3) ;
– pour la déformation de flexion on tire la formule correcte
(4) à partir de celle du moment fléchissant ;
– enfin, pour les canalisations sous pression (5), à travers
l'analyse des contraintes, diverses incohérences sont mises
en évidence.

Dans la discussion, autant que possible, les notations de la


norme seront utilisées.

2 Moment fléchissant (formule B.21 de CEN/


TR 1295-3)
2.1 Généralités

L'expression complète du moment fléchissant M (en un


point quelconque de la paroi de la conduite et dans le plan de la
section droite) indiquée dans CEN/TR 1295-3 (B.21), soit dans
la version en langue française (AFNOR, 2008), soit dans celle
Fig. 1. Modèle de Gerbault. en langue anglaise (CEN, 2007), est :
Dm 2 K a  k 2 =4
du fascicule 70 (Ministère de l'Équipement, des Transports et M ¼ pv
du Logement, du Tourisme et de la Mer, 2003), illustrée dans la 4 1 þ S c =9  h=3
 2  Dm
partie B. þ n0  1 ðA0  1Þ8Sd0 ; ð1Þ
En plus, les Britanniques, en se dissociant de la rédaction 2
de la CEN/TR 1295, continuèrent à adopter leur norme
nationale BS 9295, fondamentalement de dérivation états- où le deuxième terme de la somme à droite représente
unienne. l'amplification par flambement, et le dénominateur du premier
La partie B est fondée sur le modèle de calcul de Gerbault terme exprime l'effet de la rigidité du tuyau par rapport à celle
(Gerbault 1985, 1995), représentant la section droite d'une du sol et à la pression moyenne d'étreinte. Les symboles ont les
conduite d'épaisseur petite devant le diamètre, immergée dans significations suivantes :
un milieu homogène, avec charges et réactions symétriques. – Dm : diamètre moyen du tuyau ;
Donc, l'analyse est limitée au plan de la section droite ; les – Ka : coefficient du moment fléchissant (variable avec le
effets longitudinaux (en direction axiale) doivent éventuelle- demi-angle d'appui a) ;
ment être considérés séparément, et l'état de contrainte et – Sc : rigidité relative sol-tuyau (Sc = Es/[8 S (1–ns2)] ;
déformation résultant être obtenu en composant les diverses – h : facteur de chargement (rapport charge/rigidité annulaire
contributions, à l'aide des méthodes propres de la résistance du tuyau) (h ¼ p ð8S Þ) ;
des matériaux. – n0 : nombre d'ondes de flambement du tuyau ;
Le modèle est représenté dans la figure 1, où pv est la – A0 : coefficient d'amplification de l'ovalisation du second
pression verticale totale (due aux charges de remblai et de ordre ;
service), k2 le rapport entre la pression horizontale ph et celle – S : rigidité annulaire en flexion du tuyau (S = E I/Dm3) ;
verticale pv et 2a l'angle de réaction d'appui. k2 et 2a sont – d0 : défaut d'ovalisation initiale (déformation initiale) ;
fournis par la norme en fonction du type de sol et du – Es : module de réaction (module d'élasticité) du sol
compactage. environnant le tuyau ;
La discussion concerne le moment fléchissant dû à la – ns : coefficient de Poisson du sol environnant le tuyau ;
pression horizontale, la déformation en flexion, les efforts – E : module d'élasticité du matériau du tuyau ;
normaux en clé et à l'appui, les contraintes pour les – I : moment quadratique de flexion du tuyau par unité de
canalisations sous pression et se déroule selon les étapes longueur (I = t3/12), avec t épaisseur de la paroi ;
suivantes : – p : pression moyenne d'étreinte (p ¼ ðpv þ ph Þ=2 þ pwe ),
– tout d'abord, dans l'expression du moment fléchissant, avec pwe pression due à la nappe phréatique (éventuelle),
l'effet de la pression verticale pv (2.2) est identifié ; considérée constante le long du périmètre du tuyau.
– on peut donc étudier séparément le moment fléchissant dû à
la pression horizontale ph (2.3), qui dans la norme est Pour la simplicité de l'exposé, et sans que la proposition
considéré constant le long du périmètre du tuyau ; il est altère les résultats de la discussion qu'on se propose de faire, il
démontré que cela n'est pas correct et l'adaptation est convenable de considérer un moment M' tel que :
nécessaire est obtenue ;  
– les efforts normaux en clé et à l'appui sont ensuite 0 Dm 2 k2
M ¼ pv Ka  ; ð2Þ
analysés ; il est montré que les formules de la norme sont 4 4

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∂M
¼ 1; ð6Þ
∂M B

∂M
¼ y ¼ rð1  cos#Þ; ð7Þ
∂N B

avec r rayon du tuyau, s abscisse curviligne le long de l'arc, # et


y coordonnées respectivement angulaire et verticale mesurées
à partir du point B, Me moment des actions externes pv, les deux
équations susdites deviennent :
p
∫ Md# ¼ 0; ð30 Þ
0

p
∫ M ð1  cos#Þd# ¼ 0: ð40 Þ
0

Par substitution de la (3') dans la (4'), on a :


p
∫ Mcos#d# ¼ 0: ð4”Þ
Fig. 2. Charge verticale  Schéma géométrique et statique. 0

ce qui équivaut à se référer à un tuyau infiniment rigide, où les En substituant enfin la (5) dans la (3') et la (4”), on obtient
termes Sc, h et d0 tendent vers zéro (formule B.31 de CEN/ le système :
TR 1295-3). Les termes susdits, initialement négligés, pour- 8p p p
ront être réintroduits à la fin du procédé. >
> ∫ þ ∫ ð  Þd# þ ∫ M e d# ¼ 0 ð 8Þ
< M B d# N B r 1 cos#
0 0 0
>
>
p p p
2.2 Effet de la charge verticale : ∫ M B cos#d# þ ∫ N B rcos#ð1  cos#Þd# þ ∫ M e cos#d# ¼ 0; ð 9Þ
0 0 0
On prend d'abord en considération le paramètre Ka,
dénommé dans CEN/TR 1295-3 « coefficient de déformation où les termes en MB et NB donnent lieu à :
dû au moment fléchissant » mais qui, comme on le verra,
p p
devrait être simplement le coefficient de moment, dépendant ∫ M B d# þ ∫ N B rð1  cos#Þd# ¼ pðM B þ N B rÞ; ð10Þ
seulement du demi-angle d'appui a et variable avec la 0 0
coordonnée angulaire #.
En considération de la symétrie de la géométrie et des p p p
charges, on examine la demi-section verticale droite du tuyau, ∫ M B cos#d# þ ∫ N B rcos#ð1  cos#Þd# ¼  N B r; ð11Þ
soumise à une charge verticale uniforme pv et à une réaction 0 0 2
pv/sina (Fig. 2).
On prend en outre comme inconnues les réactions internes et les termes en Me doivent être subdivisés en éléments dont les
surabondantes exercées par la moitié gauche sur la moitié droite quantités sous intégrales sont continues, et donc dans les
du tuyau à l'appui B (bottom), soit le moment fléchissant MB et intervalles 0-a, a-p/2 et p/2-p. En développant chaque
l'effort normal NB. Pour la résolution du problème hyperstatique, élément, il résulte :
on recourt au deuxième théorème du travail minimum (ou de a  cosa a 
Menabrea [Delaplace et al., 2008 ; Massonnet et Cescotto, ∫ M e d# ¼ pv r2  þ ; ð12:aÞ
0 4 4sina
1992]), qui – en négligeant les effets de l'effort normal et de
l'effort tranchant – conduit aux deux équations :
Z p=2  
M ∂M psina asina
ds ¼ 0 ð3Þ ∫ M e d# ¼ pv r2 cosa  þ ; ð12:bÞ
S EI ∂M B a 4 2
Z
M ∂M  
ds ¼ 0: ð4Þ p 3p psina
S EI ∂N B ∫ M e d# ¼ pv r  2
; ð12:cÞ
8 4
Comme la rigidité de flexion par unité de longueur EI est p=2
constante, et compte tenu que :
et, pour somme :
ds ¼ rd# 
p
y ¼ rð1  cos#Þ ð5Þ ∫ M e d# ¼ pv r2
sina
ðp  a Þ 
3cosa

a

3p
; ð12Þ
M ¼ M B þ N B y þ M e ¼ M B þ N B rð1  cos#Þ þ M e ; 0 2 4 4sina 8

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et d'une manière analogue :


 
a cos2 a 1
∫ M e cos#d# ¼ pv r2  þ ; ð13:aÞ
0 6 6

p=2  
1 sina
∫ M e cos#d# ¼ pv r 2
 ; ð13:bÞ
a 2 2

p
 
sina 2
∫ M e cos#d# ¼ pv r 2
 ; ð13:cÞ
p=2 2 3

et, pour somme :


p cos2 a
∫ M e cos#d# ¼ pv r2 : ð13Þ
0 6
En substituant la (11) et la (13) dans la (9), on obtient
l'effort normal à l'appui NB :
cos2 a
N B ¼ pv r : ð14Þ Fig. 3. Charge verticale  Moment fléchissant adimensionnel Mpv/
3p
(pv r2) pour différentes valeurs du demi-angle d'appui a.
Enfin, la combinaison des expressions (10), (12) et (14)
permet de tirer de la (8) le moment fléchissant à l'appui MB : En particulier, à l'appui B, où # = 0, aux reins S (springs) où
  # = p/2, et en clé T (top) où # = p, il résulte respectivement :
1 asina 3cosa a 3p cos2 a psina    
M B ¼ pv r2 þ þ þ   : M 1 asina 3cosa a 3p cos2 a psina
p 2 4 4sina 8 3 2 ¼ þ þ þ   ;
pv r 2 B p 2 4 4sina 8 3 2
ð15Þ
ð17:aÞ
Il est alors possible d'exprimer le moment fléchissant dans
les trois intervalles 0-a, a-p/2 et p/2-p comme :    
M 1 asina 3cosa a 5p
¼ þ þ  ; ð17:bÞ
sin2 # pv r2 p 2 4 4sina 8
M ð0aÞ ¼ M B þ N B rð1  cos#Þ  pv r2 S
 2sina
¼ pv r 2 1 asina
þ
3cosa
þ
a    
M 1 asina 3cosa a p cos2 a
p 2 4 4sina ¼ þ þ  þ :
pv r 2 T p 2 4 4sina 8 3
3p psina cos2 acos# psin2 #
þ    Þ; ð16:aÞ ð17:cÞ
8 2 3 2sina
 On reconnaît dans les trois expressions (17.a), (17.b) et (17.
sina c) celles des coefficients Kab, Kas et Kat (formules B.24c,
M ðap=2Þ ¼ M B þN B rð1  cos#Þ  pv r sin#  2
 2 B.24b et B.24a de CEN/TR 1295-3). On a ainsi établi que le
2 1 asina 3cosa a terme pv(Dm2/4)Ka (= pvr2Ka) représente tout et seulement
¼ pv r þ þ l'effet de la charge verticale pv sur le moment, soit :
p 2 4 4sina
2
3p cos acos#
þ   psin#Þ; ð16:bÞ M pv
8 3 ¼ Ka: ð18Þ
pv r 2
 
1 sin2 # sina
M ðp=2pÞ ¼ M B þN B rð1  cos#Þ  pv r2 þ 
2 2 2 2.3 Effet de la charge horizontale

2 1 asina 3cosa a
¼ pv r þ þ Si – comme il résulte du paragraphe précédent – dans
p 2 4 4sina l'expression (2), le terme pvDm2/4 Ka représente le moment dû
2 2
 
p cos acos# psin #
 Þ; ð16:cÞ à la charge verticale pv, le terme pvDm2/4 k2/4 doit représenter
8 3 2sina le moment dû à la charge horizontale ph (= pv k2). Or, d'après la
définition B6.c de CEN/TR 1295-3, le coefficient de poussée
qui donnent lieu aux diagrammes représentés dans la figure 3 horizontale k2 dépend seulement de la nature de l'enrobage du
(pour les valeurs de a 30°, 60°, 90°). tuyau (outre que de la présence éventuelle d'une nappe

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Fig. 4. Charge horizontale  Schéma géométrique et statique.

phréatique et de la modalité de retrait du blindage de la


tranchée), mais il est constant le long de la verticale. Il
résulterait alors que le moment dû à ph serait constant pour tous
les points de l'anneau, ce qui constitue évidemment une
absurdité physique. À ce propos on peut observer que, dans un
régime hydrostatique (ph = pv, k2 = 1, a = p/2) où le moment
devrait être nul partout, cette condition ne serait pas respectée Fig. 5. Charge horizontale Moment fléchissant adimensionnel
sauf que pour l'appui et la clé (Ka-k2/4 = 1/41/4 = 0) ; par Mph / (ph r2).
exemple, aux reins, on aurait Kak2/4 = 1/41/4 = 1/2.
Il faut donc enquêter sur la variation du moment le long de qui donne lieu au diagramme de la figure 5, dont les valeurs à
l'anneau. À ce but, si l'on examine la demi-section soumise à la l'appui B (# = 0), aux reins S (# = p/2) et en clé T (# = p)
seule poussée horizontale ph (Fig. 4), on peut reconnaître que, résultent :
pour considérations d'équilibre et de symétrie, les actions  
réciproquement échangées entre les deux moitiés du tuyau M ph
coïncident avec les réactions (moment MI et effort normal NI) ¼  1 =4 ;
ph r 2 B
aux impostes d'un arc semi-circulaire encastré de rayon r
soumis à une charge uniforme, et pourtant :
 
M ph
N I ¼ ph r; ð19Þ ¼1 4
;
ph r 2 S

M I ¼ ph r2 =4; ð20Þ  


M ph
¼  1 =4 :
ayant adopté les conventions d'effort normal positif en ph r 2 T
compression et de moment positif pour intrados en traction.
En un point quelconque de coordonnée angulaire #, on a : Puisque ph = k2 pv, en conclusion, il faudrait modifier
l'expression B.21 de CEN/TR 1295-3 avec un coefficient cos
M ph ¼ M I þ N I rð1  cos#Þ  ph r2 ð1  cos#Þ2 =2; ð21Þ (2#), qui tienne compte de la variation de moment due à ph,
c'est-à-dire :
et, en substituant et en recueillant les facteurs, on obtient
l'expression : Dm 2 K a  k 2 cosð2#Þ=4
M ¼ pv
4 1 þ S c =9  h=3
1   1  2  Dm
M ph ¼ ph r2 1  2cos2 # ¼  ph r2 cosð2#Þ þ n0  1 ðA0  1Þ8Sd0 : ð23Þ
4 4 2
k2
¼  pv r2 cosð2#Þ; ð22Þ
4 Pour un tuyau infiniment rigide, l'expression B.31 de CEN/
TR 1295-3 devrait être corrigée comme :
ou bien : 
Dm 2 k2
M ph 1 M ¼ pv K a  cosð2#Þ : ð230 Þ
¼  cosð2#Þ; ð220 Þ 4 4
ph r 2 4

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3 Effort normal (formules B.25A et B.25C de


CEN/TR 1295-3)

La CEN/TR 1295-3 ne reporte pas l'expression générale de


l'effort normal le long de l'anneau circulaire constituant le
tuyau ; par contre les formules B.25a, B.25b et B.25c
fournissent les valeurs de l'effort normal dans les sections
principales (appui, reins, clé), comprenant l'effet de l'ovalisa-
tion initiale et du flambement, outre que d'une pression due à la
nappe phréatique pwe, considérée constante le long du
périmètre du tuyau.
De façon analogue à ce qu'on a effectué pour le moment
fléchissant (2.1), on considère un tuyau infiniment rigide. En
conséquence les formules susdites se simplifient comme suit :
Dm Dm 1  k 2 pv Dm
NT ¼ p pv  ðK at  K ab Þ
2 2 2 2 2
ðvoir B:25a de CEN ¼ TR1295  3Þ; ð24:aÞ

Dm Dm 1  k 2
NS ¼ p pv
2 2 2 Fig. 6. Charge verticale  Équilibre des moments.
ðvoir B:25b de CEN ¼ TR1295  3Þ; ð24:bÞ

Dm Dm 1  k 2 pv Dm De l'équilibre des moments de toutes les actions par rapport


NB ¼ p pv þ ðK at  K ab Þ à la clé T (Fig. 6), il résulte :
2 2 2 2 2
ðvoir B:25c de CEN ¼ TR1295  3Þ: ð24:cÞ pv rsina r
N Bpv 2rþ rsina  pv r þ M Bpv  M Tpv ¼ 0; ð29Þ
sina 2 2
En séparant les trois termes dus respectivement à pv, à ph et
à pwe, compte tenu que k2 = ph/pv, Dm = 2r et de la définition soit :
B.17 de CEN/TR 1295-3, soit :  
sina 1
N Bpv 2r ¼ pv r2  þ þ K at  K ab
pv þ ph 2 2
p¼ þ pwe ð25Þ  
2 sina 1 1 2cos2 a sina
¼ pv r 
2
þ  þ þ ; ð290 Þ
2 2 2 3p 2
et encore en explicitant Kat et Kab selon les relations B.24a et
B.24c de CEN/TR 1295-3, qui coïncident respectivement avec et en définitive :
(17.a) et (17.c) :  2 
cos a
2
1 2cos a sina N Bpv ¼ pv r ; ð29”Þ
ðK at  K ab Þ ¼  þ þ ; ð26Þ 3p
2 3p 2

on obtient : qui confirme la relation (14) déjà obtenue.


Pour l'équilibre des actions horizontales, on a en outre :
N B ¼ N Bpv þ N Bph þ N Bpwe  2 
  cos a
pv r 1 2cos2 a sina N Tpv ¼ N Bpv ¼ pv r : ð30Þ
¼  þ þ þ ph r þ pwe r; ð27Þ 3p
2 2 3p 2
où : En conclusion, compte tenu aussi que, pour la définition de
  p (25), pv disparaît des premiers deux termes soit de la (24.a),
pr 1 2cos2 a sina soit de la (24.c), en réintroduisant le facteur dépendant de la
N Bpv ¼ v  þ þ ; ð28Þ
2 2 3p 2 rigidité, les expressions B.25a et B.25c reportées dans CEN/
TR 1295-3 deviennent respectivement :
qui est différent du résultat NBpv = pv r cos2a/(3p) obtenu par le
procédé du paragraphe 2.2 (14), qui, au contraire, a confirmé Dm Dm cos2 a 1
N T ¼ ðph þ pwe Þ  pv
les résultats pour les moments fléchissants. 2 2 3p 1 þ S c =9  h=3
Il faut donc expliquer cette différence. þ :::::::::; ð31:a0 Þ

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CEN/TR 1295-3 comme :


Dm Dm cos2 a 1
N B ¼ ðph þ pwe Þ þ pv pw Dm
2 2 3p 1 þ S c =9  h=3 s ¼ cs 1 ð; p; pv Þ þ s 2 ðd0 Þ þ ; ð35Þ
þ :::::::::; ð31:c0 Þ 2t

où s1 est la composante due à l'ensemble des pressions


ou, si l'on veut exprimer la poussée horizontale ph en fonction (concorde en signe avec leur résultante), s2 est l'effet de
de celle verticale pv :
l'ovalisation initiale d0, le terme pw Dm/(2t) est la contrainte de
Dm traction due à la pression interne selon la formule de Mariotte,
N T ¼ ðk 2 pv þ pwe Þ et le paramètre C, défini comme :
2
Dm cos2 a 1  
 pv þ :::::::::; ð31:a”Þ 8S þ Es = 9 1  vs 2
2 3p 1 þ S c =9  h=3 c¼
8S þ Es =½9ð1  vs 2 Þ þ pw =3
1 þ S c =9
¼ ; ð36Þ
Dm 1 þ S c =9 þ pw =ð24S Þ
N B ¼ ðk 2 pv þ pwe Þ
2
Dm cos2 a 1 devrait tenir en compte la réduction des contraintes par effet de
þ pv þ ::::::::: : ð31:c”Þ
2 3p 1 þ S c =9  h=3 la pression interne.
L'expression (35) mériterait quelques réflexions, car elle
suscite des interrogations quant à la signification de quelques
symboles et de la congruence avec quelques définitions
4 Déformation de flexion (formule B.28 de
reportées en diverses parties de la norme.
CEN/TR 1295-3) Pour la discussion, il est convenable de se reporter à un
système simple. On considère pourtant :
Selon la relation B.20 de CEN/TR 1295-3, l'ovalisation 1 un tuyau infiniment rigide, et donc : 1 þ Sc/9 – h/3 = 1 ;
OV1 (à moins de l'amplification par flambement) est : C =1;
K a  k 2 =12 2 immergé dans un milieu à comportement « hydrostatique »,
OV 1 ¼ pv ; ð32Þ c'est-à-dire : k2 = 1 ; ph = k2 pv = pv ; (pv þ ph)/2 = pv ; a = p/
8S ð1 þ S c =9  h=3Þ 2 (a ≠ p/2 donnerait lieu à un régime de flexion) ;
3 sans ovalisation initiale, soit : s 2(d0) = 0.
qui, remplacée dans l'expression de la déformation de flexion ef
indiquée dans CEN/TR 1295-3 (B.28) donne :
Pour des raisons de clarté, on définit en outre pwi comme
K a  k 2 =4 t K a  k 2 =4 t pression hydraulique interne en valeur absolue et pwe comme
ef ¼ OV 1 ¼ pv
k a  k 2 =12 Dm 8S ð1 þ S c =9  h=3Þ Dm pression hydraulique extérieure.
pv tDm 2 K a  k 2 =4 Sous les hypothèses 1), 2), 3) et avec les définitions
¼ ; ð33Þ susdites, la contrainte normale associée au seul effort normal
EI 8 1 þ S c =9  h=3
vaut :
compte tenu aussi que S = E I/Dm3 (relation B.2 de CEN/ r
s ¼ ðpv þ pwe  pwi Þ : ð37Þ
TR 1295-3), avec ka coefficient de déformation (en fonction de t
l'angle d'appui), t épaisseur de la paroi du tuyau, E module
d'élasticité du matériau et I moment quadratique de flexion du Sous les mêmes hypothèses, l'expression au paragraphe
tuyau. B.13.5.4 deviendrait, en posant r = Dm/2 :
Si l'on tire ef de la relation classique à partir de la contrainte r
normale de flexion s f et l'on exprime le moment fléchissant M s ¼ s 1 ðp; pv Þ þ pw ; ð38Þ
sans prendre en compte du terme d'amplification par t
flambement selon la (23), on a :
qui doit nécessairement être identique à l'expression (37).
sf M t p tDm K a  k 2 cosð2#Þ=4
2 Des possibilités différentes sont ouvertes.
ef ¼ ¼ ¼ v : ð34Þ Selon la relation exposée au paragraphe B.13.5.1 de CEN/
E EI 2 EI 8 1 þ S c =9  h=3
TR 1295-3, et la définition qu'il contient « pression de service
interne pw » (qui, le signe considéré, doit être interprétée
Pourtant le terme cos(2#), déjà établi pour le moment comme valeur absolue), avec les positions décrites ci-dessus
fléchissant, devrait être introduit dans l'expression d'ef aussi. (pw ≡ pwi ; (pv þ ph)/2 = pv), on aurait :

5 Contrainte pour les tuyaux sous pression p ¼ pv þ pwe  pwi ; ð39Þ


(paragraphe B.13.5.4 de CEN/TR 1295-3)
et, par conséquence :
L'expression de la contrainte normale de flexion pour les r
s 1 ¼ ðpv þ pwe  pwi Þ ; ð40Þ
tuyaux sous pression est donnée au paragraphe B.13.5.4 de t

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et, par substitution dans la (38) : être affectée par un coefficient cos(2#). En conclusion, il
r r faudrait modifier l'expression B.21 de CEN/TR 1295-3
s ¼ ðpv þ pwe  pwi Þ þ pwi ; ð41Þ comme :
t t
Dm 2 K a  k 2 cosð2#Þ=4
qui représenterait une absurdité physique, soit dans le cas où le M ¼ pv
4 1 þ S c =9  h=3
deuxième terme serait pris comme positif (la contribution de la  2  Dm
pression interne deviendrait nulle) soit dans le cas où le þ n0  1 ðA0  1Þ8Sd0 :
deuxième terme serait pris comme négatif (la contribution de la 2
pression interne doublerait).
Quant à l'effort normal, suite à la discussion du chapitre 3,
Si l'on examine cependant le paragraphe BD.1 de l'annexe
il faudrait modifier les expressions B.25a (pour l'effort normal
BD de CEN/TR 1295-3, de la relation :
en clé NT) et B.25c (pour celui à l'appui NB) reportées dans la
phyd ¼ ðpv þ ph Þ=2 þ pw ; ð42Þ norme respectivement comme :
Dm Dm cos2 a 1
et de l'indication « pw est la pression hydrostatique de l'eau, N T ¼ ðph þ pwe Þ  pv þ :::::::::;
positive s'il s'agit d'une pression extérieure et négative pour 2 2 3p 1 þ S c =9  h=3
une pression interne », on pourrait suspecter que la pw à
prendre dans l'expression au paragraphe B.13.5.4 soit pré-
cisément cette dernière, soit : Dm Dm cos2 a 1
N B ¼ ðph þ pwe Þ þ pv þ ::::::::: :
2 2 3p 1 þ S c =9  h=3
pw ¼ pwe  pwi : ð43Þ

La relation (38) serait alors : Quant à la déformation de flexion ef, suite à la discussion du
r r chapitre 4, elle aussi devrait être affectée par un coefficient cos
s ¼ ðpv þ pwe  pwi Þ þ ðpwe  pwi Þ ; ð410 Þ (2#), et devenir (à moins de l'amplification par flambement) :
t t
pv tDm 2 K a  k 2 cosð2#Þ=4
qui elle aussi donnerait lieu à une absurdité physique, car les ef ¼ :
EI 8 1 þ S c =9  h=3
contributions soit de la pression interne soit de celle extérieure
doubleraient.
Enfin, les observations exposées au chapitre 5 indiquent la
Si enfin, à titre de tentative supplémentaire, on considère
nécessité d'une formulation plus précise des différentes
comme correcte la définition B.17 de CEN/TR 1295-3 (repor-
définitions des pressions qui permettent une clarification de
tée pour le cas sans pression interne), soit :
l'expression de la contrainte au paragraphe B.13.5.4 de CEN/
p 0 ¼ ðpv þ pwe Þ: ð390 Þ TR 1295-3.

La relation (38) deviendrait : 6.2 Comparaison des résultats


r r
s ¼ ðpv þ pwe Þ þ pwi ; ð41”Þ Pour quantifier les effets des erreurs identifiées sur les
t t résultats issus des formules de la norme dans son état actuel,
quelques exemples sont montrés ci-dessous.
qui, à moins du signe de pwi (qui, n'étant pas encore défini à ce
point, pourrait avoir une valeur négative, comme d'ailleurs 6.2.1 Effet sur le moment fléchissant
indiqué au paragraphe BD.1 de CEN/TR 1295-3), au premier
abord semblerait satisfaisante. On se réfère à la formulation du moment fléchissant M dû
Toutefois, si l'on tient en compte que – dans les conditions aux charges verticale ph et horizontale ph pour un tuyau
générales de tuyau flexible, et donc hors de l'hypothèse 1) – le infiniment rigide. L'expression de CEN/TR 1295-3 et celle
terme s 1 (et, avec ceci, pwe) est affligé par des facteurs proposée dans le présent article sont la (2) et la (23')
correctifs, une fois encore on aurait une absurdité physique, car respectivement (paragraphe 2.1).
des actions de la même nature (pressions hydrostatiques, Pour le coefficient de poussée horizontale k2 et l'angle de
orthogonales partout à la paroi du tuyau) seraient prises en réaction d'appui 2a sont adoptées les valeurs 0,5 et 120°
compte de manière différente. Par exemple en cas de pressions respectivement, indiquées dans le tableau B.5 de CEN/
extérieure et interne égales et contraires (dont la combinaison TR 1295-3 pour enrobages des types SP2 (graviers), SP3
devrait évidemment donner une contrainte nulle), la contrainte (sables) et SN1 (granuleux mélangés à basse proportion de
serait non nulle. fines), soigneusement compacté. Le tableau 1 permet la
comparaison des résultats des deux formules en termes de
6 Conclusions moment adimensionnel :
6.1 Observations finales M=pv r2 ¼ K a  k 2 =4 selon CEN=TR 1295  3
Quant au moment fléchissant M, suite à la discussion du
chapitre 2, la contribution de la charge horizontale ph devrait M=pv r2 ¼ K a  cosð2#Þk 2 =4 selon la correction proposée

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Tableau 1. Charges verticale þ horizontale ; k2 = 0,5 ; 2a = 120°  Moments fléchissants adimensionnels  Comparaison.

CEN/TR 1295-3 Correction proposée


Section # (rad) Ka ()  k2/4 () M/(pv r2) = Ka  k2/4 () cos(2#) k2/4 () M/(pv r2) = Ka  cos(2#) k2/4 ()

Clé 0 0,261 0,125 0,136 0,125 0,136


Reins p/2 0,265 0,125 0,390 0,125 0,140
Appui p 0,275 0,125 0,150 0,125 0,150

Tableau 2. Charges verticale þ horizontale ; k2 = 0,5 ; 2a = 120°  Efforts normaux adimensionnels Comparaison.

CEN/TR 1295-3 Correction proposée


Section k2 () 1/2 þ 2cos a/(3p)
2
N/pv r = k2 E [1/2 2
cos a/(3p) () N/pv r = k2
þ sina/2 () þ 2cos2a/(3p) þ sina/2] () E cos2a/(3p) ()

Clé 0,500 0,014 0,514 0,027 0,527


Appui 0,500 0,014 0,486 0,027 0,473

On peut observer que l'absence du terme cos(2#) dans la Le coefficient de poussée horizontale k2 et l'angle de
formule de CEN/TR 1295-3 donne lieu – aux reins – à une réaction d'appui 2a sont les même adoptés au paragraphe 6.1.
valeur presque triple (0,390/0,140) de celle de la correction Le tableau 2 suivant permet la comparaison des résultats des
proposée. deux formules en termes d'effort normal adimensionnel :

6.2.2 Effet sur l'effort normal 1 2cos2 a sina


N B =ðpv rÞ¼ k 2  þ þ et N T =ðpv rÞ
On se réfère à la formulation de l'effort normal en clé et à 2 3p 2
l'appui dû aux charges verticale pv et horizontale ph pour un 1 2cos2 a sina
tuyau infiniment rigide et en absence de nappe (pwe nulle). ¼ k2 þ   selon CEN=TR1295  3
Comme il est indiqué au paragraphe 3 (27), la formule B.25c 2 3p 2
de CEN/TR donne lieu à :
 
1 2cos2 a sina cos2 a cos2 a
N B ¼ ph r þ pv r  þ þ N B =ðpv rÞ¼ k 2 þ et N T =ðpv rÞ ¼ k 2 
 2 3p 2
 3p 3p
1 2cos2 a sina
¼ pv r k 2  þ þ effort normal a l0 appui selon la correction proposée
2 3p 2
On peut observer que les différences entre les deux couples
et de même la B.25a : de résultats sont contenues dans quelques 3 % (k2 prévaut
  largement sur les autres termes).
1 2cos2 a sina
N T ¼ ph r þ pv r  þ þ
 2 3p 2 6.2.3 Effet sur la déformation
2
1 2cos a sina
¼ pv r k 2 þ   effort normal en clé Les déformations de flexion ef et axiale en de la paroi
2 3p 2
du tuyau (épaisseur t) sont exprimées respectivement
par les relations B.28 (voir (34)) et B.29 de CEN/
alors que, selon le procédé au paragraphe 3, cela devrait être, TR 1295-3 comme :
respectivement à l'appui et en clé :
 
cos2 a 2cos2 a M t M6
N B ¼ ph r þ pv r ¼ pv r k 2 þ ; ef ¼ ¼ ;
3p 3p EI 2 E t2
 
cos2 a 2cos2 a N N
N T ¼ ph r þ pv r ¼ pv r k 2  : en ¼ ¼ ;
3p 3p EA Et

Aucune différence n'est à noter pour l'effort normal aux avec E module d'élasticité du matériau, I moment quadratique
reins NS, qui vaut dans les deux cas : de flexion (= t3/12) et A surface (= t) de la paroi.
En adoptant pour le rapport rayon/épaisseur r/t, une valeur
N S ¼ pv r: de 50 (valeur typique pour les tuyaux en acier), et en

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Tableau 3. Charges verticale þ horizontale ; k2 = 0,5 ; 2a = 120° ;r/t = 50  Déformations  Comparaison.

CEN/TR 1295-3 Correction proposée


Section en/(pv/E) () ef /(pv / E) () e/(pv /E) () en /(pv /E) () ef /(pv /E) () e/(pv /E) ()

Clé 25,7 341,1 366,8 26,3 341,1 367,5


Reins 50,0 975,2 925,2 50,0 350,2 300,2
Appui 24,3 376,0 400,3 23,7 376,0 399,6

développant les deux expressions susdites, la déformation


totale résulte :
 
N M6 1 M= pv r2 6
e ¼ en þ ef ¼ þ ¼ N=pv r þ pv r 2
 E t E t 2 t Et t
Pv N r M r2
¼ þ 2 :
E pv r t pv r t

Avec les valeurs de N/(pvr) et de M/(pvr2) des tableaux 1 et


2, la comparaison des résultats (déformations référées à pv/E)
entre CEN/TR 1295-3 et le présent article résulte dans le
tableau 3.
On peut observer que la différence la plus marquée est celle
aux reins (du même ordre de grandeur que celui sur M, car
l'effet de N est faible).
Fig. 7. Charge horizontale  Schéma pour Roark's formulas.
6.3 Validation

Les formules obtenues avec les procédés décrits ci-dessus


peuvent être validées à l'aide de la littérature spécialisée Les trois valeurs confirment donc la validité des formules
disponible. Notamment, on peut utiliser le manuel classique tirées au paragraphe 2.3 (22, 23).
« Roark's formulas for stress and strain », maintenant dans sa
huitième édition (Young et Budynas, 2011). 6.3.2 Efforts normaux dus à la charge verticale
On examinera seulement : Le manuel cité permet de dériver – par superposition des
– les moments fléchissants dus à la charge horizontale ph ; effets – les valeurs des efforts normaux pour la combinaison
– les efforts normaux en clé et à l'appui dus à la charge des actions qui intéresse.
verticale pv, car ce sont ces formules qui manifestent les Comme le montre la figure 8, la combinaison de la charge
incohérences signalées dans cet article. verticale pv (supérieure) et de la réaction pv/sina (inférieure,
distribué sur l'angle d'appui 2a) peut être décomposée en trois
6.3.1 Moments fléchissants dus à la charge horizontale schémas dont les solutions fournies pour les efforts normaux
en clé NT et à l'appui NB sont :
En référence à la figure 7, le manuel cité fournit
directement les coefficients KM à appliquer au produit ph r2 AÞ N BðAÞ ¼ 0; 1061pv r et N T ðAÞ ¼ N BðAÞ
pour le calcul des moments fléchissants à l'appui B et en clé T
BÞ N BðBÞ ¼ 0; 0689pv r=sina
(KM = 0,25 tous les deux) :
¼ 0; 0689pv r=sin60° ¼ 0; 0796pv r et N T ðBÞ ¼ N BðBÞ
M Bph ¼ 0; 25ph r2 CÞ N BðCÞ ¼ 0 et N T ðCÞ ¼ 0

M Tph ¼ 0; 25ph r2 ayant adopté 2a = 120° (6.2.1).


Pour somme, on tire finalement :
et l'expression à partir de celle du moment en clé pour tirer
celle du moment le long de l'anneau, comme : N Bpv ¼ N BðAÞ þ N BðBÞ þ N BðCÞ
¼ ð0; 1061 þ 0; 0796 þ 0Þpv r ¼ 0; 0265pv r et N Tpv
M ¼ M Tph  N Tph rð1  cos#0 Þ  ph r2 ð1  cos#0 Þ =2
2
¼ N Bpv ¼ 0; 0265pv r
qui aux reins (# ' = p/2, NTph =  ph r) donne :
h i
qui correspondent exactement aux expressions 29” et 30 du
M Sph ¼ 0; 25 þ ð1  0Þ  ð1  0Þ2 =2
paragraphe 3 (0,0265L ≡ cos2a/(3p) pour a=60°), qui pourtant
¼ ½0; 25 þ 1  0; 5ph r2 ¼ þ0; 25ph r2 doivent être considérées comme validées.

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Fig. 8. Charge verticale  Superposition des effets  Schéma pour Roark's formulas.

Références Gerbault M. 1985. Calcul des canalisations circulaires semi-rigides.


Ann Institut Technique Bat Trav Publ 439.
AFNOR – Association française de normalisation. 2008. FD CEN/TR Gerbault M. 1995. A soil-structure interactive model  2nd
1295-3–Calcul de résistance mécanique des canalisations enterrées international conference  Advances in Underground Pipeline
sous diverses conditions de charge  Partie 3 : méthode commune. Engineering, ASCE.
CEN  European Committee for Standardization. 2007. CEN/TR Massonnet C, Cescotto S. 1992. Mécanique des matériaux. De Boek.
1295-3–Structural design of buried pipelines under various Ministère de l'Équipement, des Transports et du Logement, du
conditions of loading  Part 3 : common method. Tourisme et de la Mer. 2003. Cahier des clauses techniques
Delaplace A, Gatuingt F, Ragueneau F. 2008. Mécanique des générales  Fascicule 70–Ouvrages d'assainissement  Titre I :
structures. Dunod. réseaux  Titre II : ouvrages de recueil, de restitution et de stockage
DVWK  Deutsche Vereinigung für Wasserwirtschaft, Abwasser und des eaux pluviales.
Abfall. 2000. ATV-DVWK-A 127E  Statische Berechnung von Young WC, Budynas G. 2011. Roark's formulas for stress and strain.
Abwasserkanälen und leitungen. McGraw-Hill.

Citation de l’article : Turi G. 2019. Dimensionnement mécanique des canalisations enterrées. Discussion sur quelques formules de CEN/TR
1295-3, partie B. La Houille Blanche 5-6: 103–113.

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