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Risques infos
est édité par
l’Institut des Risques Majeurs
Avec le soutien financier du :
9 rue Lesdiguières - Conseil Général de l’Isère
38 000 Grenoble
- Conseil Régional Rhône-Alpes
Directeur de Publication :
Henri de Choudens
Directeur de rédaction :
François Giannoccaro
Rédacteur en chef :
François Giannoccaro
Charte Graphique :
Sébastien Gominet
Réalisation :
Imprimerie Fagnola
38 110 La Tour-du-Pin Légende de la photo sur la
page de couverture :
Crédits photos : Le barrage de Monteynard
Institut des Risques Majeurs S. GOMINET - Photothèque IRMa
Sommaire
Risques Infos
N°20 - Juin 2008
4 Grands barrages et Petits barrages
Patrick LE DELLIOU
Bureau d'Étude Technique et de Contrôle des Grands Barrages
Edito
Les barrages constituent certainement le type d'ouvrage
7 La réglementation sur la sécurité existant au monde depuis les temps les plus anciens. Leur
des ouvrages hydrauliques utilisation est des plus diverses : réserve d'eau, irrigation,
Xavier MARTIN régulation de cours d'eau et principalement de nos jours,
Ingénieur général du génie rural, des eaux et des forêts source d'énergie renouvelable et non polluante. En France,
Membre de l'inspection générale de l'environnement près de 15 % de notre électricité et d'origine hydraulique.
10 Sécurité des barrages en France : Mais comme toute installation « industrielle » ce genre d'é-
qui fait quoi ? Nicolas MONIE quipement n'est pas exempt de risque pour son environne-
Bureau de la prévention des inondations et de la gestion ment. Les Alpes, dont l'Isère, possèdent 57 grands barrages
des rivières, dévolus à la production d'électricité.
Sous-direction des milieux aquatiques et de la gestion de
l'eau de la direction de l'eau La probabilité de rupture ou de submersion de tels ouvrages
Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement est certes très faible, comme le montre l'historique d'événe-
durable et de l'aménagement du territoire ments de ce type survenus dans le monde. Cependant cette
probabilité n'est pas nulle et comme pour tout risque majeur,
13 La sûreté hydraulique : les conséquences en seraient probablement, très importan-
une veille constante pour EDF tes. Suite à un rapport de mission de juillet 2004 confié à un
Joël HAUTIER, Bernard SOUDAN - EDF - Unité de Production Alpes groupe d'experts, une nouvelle réglementation est venue
clarifier et réactualiser les textes anciens régissant la sécu-
17 Le contrôle des barrages de concessions rité des barrages (loi 2006-1772 du 30 décembre 2006 et
décret 2007-1735 du 11 décembre 2007) et notre revue se
hydroélectriques par les DRIRE devait de traiter de ces problèmes dans un de ses numéros.
Elisabeth VERGEZ - DRIRE Rhône-Alpes
Division énergie, électricité et sous-sols C'est le sujet qui concerne celui-ci. Les articles qu'il contient
montrent entre autres, la nature du risque et surtout les
19 Les plans de secours mesures prises pour rendre la probabilité de l'aléa la plus
faible possible : études préalables à l'implantation, qualité
des grands barrages isérois - Guy SERREAU de la réalisation et surtout surveillance et maintenance de
Chef du bureau des risques naturels et courants
Préfecture de l’Isère l'ouvrage, points primordiaux pour lesquels une vigilance
Service Interministériel de Défense et de Protection Civile constante associée à des moyens suffisants sont nécessai-
res, ainsi que l'organisation existant au niveau de l'Etat pour
23 Sécurité et pathologie des petits barrages contrôler la sûreté des ouvrages à tous les stades de leur
vie.
de montagne : vers un guide technique
pour la conception, la réalisation, le suivi Ces mesures bien appliquées pour les grands barrages, ne
le sont pas forcément aussi bien pour les barrages de moin-
et la réhabilitation des retenues d’altitude dre importance, gérés par des organismes ou des proprié-
Laurent PEYRAS, Patrice MERIAUX, Didier RICHARD
Cemagref Aix-en-Provence - Cemagref Grenoble taires privés, barrages souvent anciens qui existent en
grand nombre sur notre territoire.
25 Barrages classés au titre de la Enfin, comme pour tout risque naturel ou technologique, l'in-
sécurité publique par la DDAF de l’Isère formation des populations concernées, imposée d'ailleurs
Joseph DE BENEDITIS par la réglementation, est un des éléments incontournable
Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt de l’Isère de la prévention. Plusieurs articles montrent comment cette
information est organisée. Au-delà de cette information insti-
27 La gestion au quotidien d’un petit barrage à tutionnelle, l'Institut des risques majeurs se doit d'y contri-
risques par une petite commune buer et ce numéro de Risques Infos est l'une des actions
Interview de Marcel BACHASSON, Conseiller général que nous menons dans ce sens. Il est certain que la deman-
Maire de Roybon (Isère) par François GIANNOCCARO, de en la matière des populations les plus concernées est
Directeur de l’Institut des Risques Majeurs grande et que de nouveaux moyens supplémentaires de
sensibilisation et d'information visant ce public seraient
29 La sûreté de l’exploitation peut-être à envisager.
Joël HAUTIER - EDF - Unité de production Alpes
Henri de CHOUDENS
30 Actions pour maîtriser les risques liés Président de l’Institut des Risques Majeurs
à l’exploitation
Joël HAUTIER - EDF - Unité de production Alpes
Grands barrages
Petits barrages
Patrick LE DELLIOU
Bureau d'Étude Technique et de Contrôle des Grands Barrages
Il n'existe pas d' « AOC » pour l'un ou caractérise la taille d'un barrage par la même trouver un classe de très grands
l'autre terme. Même le mot « barrage hauteur par rapport au point le plus barrages comme les grands barrages
» mérite qu'on s'y arrête. La définition bas des fondations ; comme le barrage ayant en outre un volume de retenue
du Petit Larousse définit le mot barra- est encastré dans le sol, la hauteur sur supérieur à 15 millions de m3 ; il s'agit
ge comme un ouvrage artificiel barrant fondations est supérieure à la hauteur des barrages soumis obligatoirement à
un cours d'eau. Le caractère artificiel au-dessus du terrain naturel. La hau- Plan Particulier d'Intervention. En
de l'ouvrage permet d'exclure les bar- teur du plus haut barrage français, deçà, on trouve des barrages de
rages naturels qui peuvent parfois se celui de Tignes, est ainsi de 160 m au- moyenne importance entre 10 et 20 m
former par exemple derrière une dessus du terrain naturel et de 180 m de hauteur. Pour des hauteurs inférieu-
moraine glacière ou qui peut se créer au-dessus des fondations. La res à 10 m, il s'agit de petits barrages.
après un effondrement d'un pan de Si la réglementation nou-
montagne venant obstruer une vallée ; velle fixe un plancher à 2
situé au Tadjikistan, le plus grand m, on trouve des barrages
ouvrage naturel du monde, d'environ encore plus petits mais
500 m de hauteur, résulte d'un tel phé- dont les enjeux en terme
nomène après un séisme. Ceci per- de risques deviennent
met aussi d'associer à chaque barrage négligeables.
un constructeur, propriétaire et donc
des responsabilités vis-à-vis de risques
Bien entendu, le risque
de toutes natures que peuvent géné-
associé à un barrage
rer les barrages. Cela demande parfois
dépend de sa hauteur,
de prendre conscience qu'un étang qui
mais aussi de la longueur
a l'air de faire partie du paysage depuis
de sa crête et surtout du
la nuit des temps résulte de la cons-
volume d'eau qui est stoc-
truction d'un barrage qu'il faut donc
ké derrière le parement
surveiller, entretenir…
amont du barrage.
Barrage multivoûtes
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Risques Infos n°20
3/ L'utilisation des barrages • alimenter en
eau les canaux,
Les barrages peuvent être construits surtout dans le
pour plusieurs objectifs : quart nord-est
de la France. Les
• produire de l'électricité à partir barrages desti-
d'une énergie renouvelable, celle nés à cet usage
de l'eau, avec des usines hydroélec- sont parmi les
triques accolées au barrage ou plus vieux de
situées plus bas dans la vallée et France (barrage
alimentées par des conduites for- de Saint Ferréol
cées. Dans certains cas, comme mis en eau en
à Grand'Maison, deux réservoirs 1675) ;
fonctionnent par échange avec Barrage du Mont Cenis - BETCGB
• maintenir dans les rivières un
pompage ou turbinage, selon les
débit minimum suffisant lors des complémentaires sur un même ouvra-
heures et les besoins du réseau en
étiages, pour assurer à la fois une ge. D'autres sont, a priori, opposés : il
électricité ;
qualité écologique satisfaisante des est, par exemple, impossible d'avoir en
• créer des réserves d'eau pour l'ali- rivières et permettre les prélève- même temps une retenue pleine pour
mentation en eau potable des villes. ments par pompage à l'aval (pour
L'eau peut également être nécessaire fournir une réserve d'eau potable mais
des besoins d'alimentation en eau, aussi un retenue vide pour limiter au
pour des besoins industriels ; d'irrigation…) ; maximum l'impact des crues.
• irriguer des zones agricoles ayant • réduire l'effet des crues en retar- Notamment, les barrages écrêteurs de
de gros besoins en eau lors des dant l'eau grâce au stockage dans la crue sont des ouvrages conçus spécia-
périodes sèches, même si cette uti- retenue qui se remplit pour la relâ- lement à cette fin avec des dispositions
lisation est bien plus fréquente cher après le passage de la crue. particulières de conception et d'ex-
dans le sud-ouest de la France
Certains de ces objectifs peuvent être ploitation. ■
qu'en Rhône-Alpes ;
Introduction Ils demandaient d'examiner les régle- mentaires prévus par le projet de loi
mentations relatives à la sécurité des sur l'eau et les milieux aquatiques. Ce
barrages et des digues et de faire des groupe de travail animé par le prési-
Une mission sur la réglementation en propositions pour les améliorer en les dent du comité technique permanent
matière de sécurité des barrages a été harmonisant autant que possible. Une des barrages (CTPB), s'est réuni 9 fois
diligentée au début de l'année 2004 réflexion était également demandée entre décembre 2005 et novembre
par le chef du service de l'inspection sur l'organisation des services chargés 2006 où il a remis son rapport final
générale de l'environnement et le vice- du contrôle de ces ouvrages. aux commanditaires.
président du conseil général des
Le rapport a été remis aux ministres le
mines, à la demande du directeur de
8 juillet 20043 . Le législateur et les ministres ont
l'eau et du directeur général de l'éner-
gie et des matières premières. adopté les dispositions suggérées par
Dans un second temps, les directeurs ces travaux respectivement dans la loi
Ces directeurs constataient que les
concernés ont constitué un groupe de 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur
procédures relatives à la sécurité des
travail relatif à la réglementation tech- l'eau et les milieux aquatiques et dans
barrages différaient selon l'usage des
nique en matière de sécurité des bar- le décret 2007-1735 du 11 décembre
ouvrages et en particulier sur l'obliga-
rages et des ouvrages hydrauliques. 2007 relatif à la sécurité des ouvrages
tion de présenter une étude de dan-
Les réflexions demandées portaient hydrauliques et au comité technique
gers. Ils se référaient en particulier2 à
sur les grandes lignes de la réglemen- permanent des barrages et des ouvra-
la rupture des digues des bassins de
tation technique de contrôle à mettre ges hydrauliques (CTPBOH) et modi-
rétention de la Savoureuse (Territoire
en œuvre pour aboutir à des proposi- fiant le code de l'environnement.
de Belfort) destinées à la prévention
des inondations. tions de rédaction des textes régle-
Les textes
En matière de sécurité des barrages et
des digues, la réglementation s'appuie
sur des régimes d'ordre différent:
• La réglementation des ouvrages
hydroélectriques s'appuie principale-
ment sur la loi de 1919 relative à l'uti-
lisation de l'énergie hydraulique.
• Les bassins de décantation et de
stockage miniers relèvent du code
minier.
• Les bassins de décantation et de
stockage de certaines usines relèvent
de la législation des installations clas-
sées pour la protection de l'environne-
ment.
• Les autres ouvrages relèvent de la loi
Brèche sur une digue de la Savoureuse. 500 bâtiments endommagés.
1
Arrière petit-fils d'Emile Gueymard (1788 - 1869) dont une rue de Grenoble porte le nom. Ingénieur du corps des mines et doyen de la faculté des sciences de Grenoble,
il a, en particulier eu la responsabilité des endiguements et aménagements hydrauliques de protection contre les inondations à Grenoble.
(http://www.annales.org/archives/x/gueymard.html)
2
Le rapport de Paul Pierron du conseil général des ponts et chaussées, Maurice Meunier du conseil général du génie rural, des eaux et des forêts, Philippe Huet et Xavier
Martin de l'inspection générale de l'environnement est téléchargeable à l'adresse : http://www.ecologie.gouv.fr/Inspection-suite-aux-desordres-et.html
3
Le rapport de François Barthelemy pour le conseil général des mines et de Xavier Martin et Jean-Loïc Nicolazo pour l'inspection générale de l'environnement est télé-
chargeable à l'adresse suivante : http://www.ecologie.gouv.fr/Rapport-sur-la-reglementation-en.html
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Risques Infos n°20
sur l'eau (intégrée au code de l'envi- la hauteur en m (au-dessus des fonda- 1997 du ministre en charge l'industrie.
ronnement). tions ou du terrain naturel) et V est la
capacité de la retenue exprimée en
• Différence de niveau de 35 cm, pour
le débit moyen annuel de la ligne d'eau,
million de m3, est utilisé seulement en entre l'amont et l'aval de l'ouvrage
Par ailleurs, la loi du 22 juillet 1987
France dans la circulaire "industrie" du pour la rubrique 2 4 0 du décret
relative à l'organisation de la sécurité
23 mai 1997. "nomenclature" de la loi sur l'eau.
civile prévoit la réalisation de plans
particuliers d'intervention4 (PPI) pour les
barrages dont les caractéristiques dépas- Les textes nationaux disposent des Sur les dispositions adoptées
sent un certain seuil (voir ci-dessous). seuils suivants :
• 20 m au-dessus du terrain naturel est Il est assez exceptionnel, comme c'est
Les textes d'application de ces lois ne le seuil de consultation du comité tech-
le cas ici, que le corps législatif et les
se référent généralement pas à la nique permanent des barrages mais
services centraux de l'Etat suivent le
notion de danger, de risques, etc. aussi à la fois 10 m au-dessus du terrain
fond comme la quasi totalité de la
naturel, plus de 20 m au-dessus du
• Les textes d'application de la loi de point le plus bas des fondations et la
forme de toutes les suggestions faites
1919 sur l'utilisation de la force par des inspections générales et un
vulnérabilité des personnes et des
hydraulique se réfèrent à la puissance groupe de travail.
biens à l'aval.
d'armement de la chute. Dans un souci de lisibilité8, on a pris le
• Les mêmes seuils définissent les
• La réglementation minière est muet- ouvrages qui en cas de rupture mena-
parti de n'évoquer qu'un certain nom-
te. bre de points des nouvelles disposi-
ceraient des zones habitées ou des
tions qui apparaissent fondamentaux :
• Le seuil de la rubrique 2 4 0 du déc- voies de communication importantes
ret "nomenclature5" de la loi sur l'eau pour les "barrages intéressant la sécu- En préambule :
se réfère à la migration de certains
poissons6 ; la notion de "risque" est
rité publique". • Tous les ouvrages hydrauliques sui-
vent les dispositions du décret. Des
absente. • A la fois 20 m de hauteur au-dessus délais sont prévus pour mettre en
du terrain naturel et une retenue de
• Le seuil de la rubrique 2 7 0 du 15 millions de m3 pour le "seuil des conformité les ouvrages avec ces
même décret se réfère à la surface du plans particuliers d'intervention". dispositions.
plan d'eau, c'est à dire à la qualité phy-
sico-chimique de l'eau ; la notion de • Le seuil de 10 à 20 m de hauteur • Tous les barrages sont classées en 4
pour les barrages hydroélectriques « classes » de A à D selon leur « hau-
risque est aussi absente. teur » et la capacité de la retenue
pour lesquels H2 V1/2 dépasse 200 (H
• La nomenclature des installations au-dessus du point le plus bas du ter- d'eau qu'ils créent.
classées ne comporte pas de rubrique
particulière pour les barrages et/ou les
rain naturel et V en million de m3). Ce • Toutes les digues sont classées, elles
sont les "barrages de moyenne impor- aussi, en 4 classes de A à D selon leur «
digues. tance" objet de la circulaire du 23 mai hauteur » et le nombre de personnes
4
Il s'agit d'un document de planification des alertes et des secours en cas de crise et/ou de catastrophe.
5
Les « nomenclatures » détaillent les « installations » dans des rubriques où sont indiqués des seuils selon lesquels s'appliquent des procédures, déclarations, autorisations
définis dans des décrets.
6
L'alose en particulier.
7
Les circulaires des ministres s'adressent aux préfets : Ce ne sont donc ni des documents législatifs ni réglementaires opposables aux citoyens.
8
Pour plus de détails il faut bien sûr se rapporter aux textes de la loi comme des règlements.
La définition du contenu de ces docu- correspondrait à un « type » d'agrément. en France au contrôle de la sécurité
ments fait partie du texte du décret de L'agrément serait donné en fonction des des ouvrages hydrauliques pour plus
2007 et de l'arrêté du 29 février fixant capacités techniques des organismes. de 700 barrages de plus de 10 m de
des prescriptions relatives à la sûreté Le rôle des différents acteurs a été haut (dont 300 « grands barrages »). ■
9
C'est la première fois que la notion de « vulnérabilité » est introduite dans un texte réglementaire en France.
10
Les digues ont des prescriptions analogues.
11
CTPBOH.
12
Affectées par exemple à l'IRSN, dans les services centraux et déconcentrés de l'Etat, etc.
13
Affectées par l'exemple au BETCGB, au CEMAGREF, dans des services déconcentrés de l'Etat, etc.
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Risques Infos n°20
Risques associés aux barrages et sécurité publique
Catherine GUENON
Bureau des risques majeurs
Direction de la défense et de la sécurité civiles
Ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales
La loi du 22 juillet 1987, a prescrit la mité immédiate et l'obligation pour précisées par l'arrêté du 22 février
réalisation de plans de secours spéci- les communes concernées par toute 2002.
fiques dénommés Plan Particulier la zone d'application du plan, d'élabo- Quant à la démarche d'élaboration de
d'Intervention (PPI), pour les ouvra- rer un plan communal de sauvegarde ces PPI, leur contenu et les modalités
ges et installations fixes, faisant ainsi (PCS). d'information et de consultation des
évoluer les plans d'alerte relatifs aux Ce dispositif PPI - grands barrages différents acteurs, y compris de la
grands barrages créés au lendemain concerne, de manière obligatoire, 99 population, l'ensemble de ces disposi-
de la catastrophe de Malpasset, en ouvrages en France dont la hauteur tions, semblables quelque soit le
dispositif global de mise en sécurité est supérieure à 20 m et la capacité risque technologique majeur couvert
des populations. de retenue supérieure à 15 millions (installation seveso, centrale nucléai-
Ce dispositif de protection générale de m3. re, stockage souterrain de gaz, grand
des populations a été repris par la loi Il repose sur une analyse des risques barrage, ….), est précisé dans le déc-
de modernisation de la sécurité civile décrite dans le décret du 15 septem- ret du 13 septembre 2005 et les gui-
du 13 août 2004 au sein du plan bre 1992 qui fixe également les des et mémentos édités par la
ORSEC et renforcé, notamment, par modalités d'alerte des autorités et Direction de la Défense et de la
la consultation des populations sur le des populations ainsi que la définition Sécurité Civiles.
projet de PPI dans la zone de proxi- des différentes zones d'application
La France a connu au XXème siècle Partage des responsabilités ou par le vice de sa construction »).
deux accidents majeurs : entre responsable de l'ouvra- La responsabilité des propriétaires,
• La rupture du barrage de Bouzey en ge et l'État exploitants ou concessionnaires d'ou-
avril 1895 dans le département des vrage consiste à éviter un dysfonction-
Vosges, il y eut environ une centaine de nement ou une ruine de leur ouvrage.
Plusieurs acteurs interviennent pour
morts ; Elle se décline concrètement par un
assurer la sécurité des barrages en
entretien et une surveillance de leur
• La rupture du barrage de Malpasset le France et notamment deux de façon
ouvrage et, le cas échéant, par le
2 décembre 1959 dans la vallée du incontournable : le responsable de l'ou-
Reyran qui a ravagé la ville de Fréjus : confortement ou la révision des orga-
vrage (qu'il soit propriétaire, exploitant
429 morts, plus d'une centaine d'im- nes de sécurité de leur ouvrage (déver-
ou concessionnaire) et l'État.
meubles détruits et environ un millier soirs, vannes, dispositif d'auscultation)
Le propriétaire, l'exploitant ou le et peut aller, dans certains cas, jusqu'à
d'hectares de terres agricoles sinis-
concessionnaire de l'ouvrage est le pre- un confortement général de l'ouvrage.
trées.
mier responsable de l'ouvrage et des
dommages susceptibles d'être causés
Ce dernier événement a marqué la en cas de défaillance de son ouvrage. Les barrages sont des ouvrages dont la
politique de sécurité des barrages en Cette responsabilité n'est pas particu- construction est réglementée par l'É-
France : constitution du Comité tech- lière au cas des barrages : c'est la tat, il a donc la responsabilité de s'assu-
nique permanent des barrages en juin responsabilité civile de tout propriétai- rer que les ouvrages dont il autorise
1966 (cf. encart CTPBOH de Patrick Le re d'ouvrage qui est posée par le Code l'existence ne menacent la sécurité civi-
Delliou) et réactualisation des mesures civil (Article 1386 : « Le propriétaire le et il a le devoir d'intervenir dans le
de surveillance des barrages intéres- d'un bâtiment est responsable du dom- cas contraire.
sant la sécurité publique par la circulai- mage causé par sa ruine, lorsqu'elle est Sa mission et sa responsabilité consis-
re 70-15 du 14 août 1970. arrivée par suite du défaut d'entretien tent à vérifier que le propriétaire
Tournée d’inspection - EDF Mise à l’eau d’un robot subaquatique de contrôle - EDF
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Risques Infos n°20
Le responsable de l'ouvrage première mise en eau réglementée, dossier et registre du bar-
rage, consignes écrites) ou bien de façon différenciée en ce
Les obligations des propriétaires, exploitants ou concession- qui concerne la périodicité des obligations (rapport de sur-
naires de barrages définies par le décret 2007-1735 du 11 veillance, rapport d'auscultation, visites techniques approfon-
décembre 2007 s'organisent suivant quatre classes de barra- dies) ou bien encore certaines obligations ne concernent
ges. Certaines obligations concernent toutes les classes de qu'une ou deux classes de barrages (étude de dangers et
façon indifférenciée (maîtrise d'œuvre unique et réglementée, revue de sûreté).
Barrages
A B C D
H 20 H x
2
V 200 H x
2
V 20 H2
et H 10 et H 5
Régimes juridiques,
parc d’ouvrages et services de contrôle
A l'exception de quelques ouvrages, le variés et souvent multiples : réserve Le contrôle de la sécurité des barra-
parc de barrages en France relève de pour l'alimentation en eau potable, l'ir- ges par l'État est de la responsabilité
deux régimes juridiques : la loi du 16 rigation, l'alimentation des voies navi- de chaque préfet de département. Il
octobre 1919 relative à l'utilisation de gables ou depuis peu la production de exerce ce contrôle suivant le régime
l'énergie hydraulique et le régime dit neige de culture ; mais aussi régulation juridique de l'ouvrage et par le biais
de la loi sur l'eau codifié dans le code des débits des cours d'eau pour lutter des services compétents :
de l'environnement (article L. 214-1 contre la sévérité des étiages ou au
et L. 214-2 du code de l'environne- contraire écrêter les crues.
• les directions régionales de l'in-
dustrie, de la recherche et de l'en-
ment). vironnement (DRIRE) dans le cas
Un récent inventaire du parc de barra- des ouvrages concédés en applica-
Si dans le cas des barrages inclus dans ges français a dénombré près de 750 tion de la loi du 16 octobre 1919 ;
une installation soumise à concession barrages de plus de 10 m de haut. Mais • les services de police de l'eau
en application de la loi du 16 octobre il faut ajouter plusieurs milliers d'ou- dans le cas des ouvrages soumis
1919, l'usage premier des barrages est vrages de moins de 10 m, notamment aux articles L. 214-1 et L 214-2 du
systématiquement la production d'hy- dans le sud-ouest de la France. code de l'environnement et les
droélectricité, dans le cas des barrages ouvrages autorisés en application
dits « loi sur l'eau » les usages sont de la loi du 16 octobre 1919.
La sûreté hydraulique :
une veille constante pour EDF
Joël HAUTIER, Bernard SOUDAN
EDF - Unité de production Alpes
Un barrage est un ouvrage d'art exploitation : lors de chacune de l'Économie, des Finances et de
important et complexe, cons- ces phases, toutes les précau- l'Emploi), qui impose des inspec-
truit pour durer. tions sont prises pour éviter tions avant, pendant et après
Il vit et « respire » selon le rem- tout incident majeur. EDF exer- leur construction.
plissage de la retenue et les sai- ce une surveillance rigoureuse
sons. La sûreté des ouvrages et permanente de ses installa- La sûreté liée à l’ouvrage
hydroélectriques est la préoccu- tions, confortée par le contrôle
pation majeure et permanente de la DARQSI (Direction de Dès la conception
d'EDF en vue d'assurer la pro- l'Action Régionale, de la Qualité Depuis 1966, la réglementation impo-
tection des personnes, des biens et de la Sécurité Industrielle qui se un examen systématique des
et de l'environnement. dépend de la Direction Générale avants-projets et des projets de barra-
Conception, construction, des Entreprises au Ministère de ges «intéressant la sécurité publique»
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Risques Infos n°20
la Tarentaise). Le barrage à contreforts surveillance accrue est portée sur les
en béton transmet la poussée de la réactions des différents éléments
retenue au terrain de fondation (ex. constitutifs de l'ouvrage, sur les ter-
barrage de Roselend - Beaufortain). Le rains d'appui et les rives du lac de rete-
barrage mobile ou « fil de l'eau » (St nue. En cas de détection d'une anoma-
Egrève en Isère)qui stocke une quanti- lie, des travaux complémentaires sont
té plus limitée d'eau se caractérise par entrepris jusqu'à ce que le comporte-
des vannes mobiles et se trouve sur ment réponde de façon satisfaisante
Barrage Bissorte - EDF
des rivières à fort débit. aux critères de sécurité fixés.
Il existe deux grandes familles de bar- Toutes les conditions sont donc réuni-
rages de par leur constitution : les bar- es pour conférer au barrage la résis-
par le Comité Technique Permanent
rages en matériaux meubles réalisés tance nécessaire. Durant les premières
des Barrages et des Ouvrages
en terre ou en enrochement années de vie d'un barrage, on vérifie
Hydrauliques(CTPBOH). Cet examen
(Grand'Maison en Isère) et les barra- que son comportement est bien
concerne toutes les mesures de sûre-
ges en maçonnerie ou en béton ( ex. conforme aux résultats attendus des
té, de la conception à l'exécution et à
Monteynard). études de conception.
la mise en service de l'ouvrage. Des
Des dispositifs de contrôle inté-
spécialistes de l'ingénierie hydraulique
grés à l'ouvrage
d'EDF et de bureaux d'études sont
Les barrages subissent en permanence
chargés de la réalisation des études
des mouvements réversibles dus aux
nécessaires à la construction des bar-
écarts de température ou à la varia-
rages.
tion de la pression de l'eau lors des
Forages, extraction d'échantillons,
variations de niveau de la retenue. De
mesures de perméabilité, percement
nombreux dispositifs de mesure dits
de galeries de reconnaissance permet-
« d'auscultation » (pendules, piézomè-
tent de connaître la structure et la sta- Barrage de Tignes - EDF tres, dispositifs de mesures de fuites et
bilité des terrains de
de déplacements) incorporés dans les
fondation. D'autres
ouvrages à la construction, permettent
études géologiques
de suivre l'évolution des déformations
sont également réali-
subies et de détecter d'éventuels
sées sur les rives du
mouvements irréversibles. Ces don-
futur lac, afin de véri-
nées permettent d'obtenir un suivi
fier que les variations
très précis de la tenue des ouvrages
de niveau des eaux ne Barrage de Roselend - EDF dans le temps. Au cours de la vie de
déclencheront pas de glissements ou
l'ouvrage, l'ensemble du dispositif de
d'éboulements. Des études hydrolo-
La 1ère mise en eau : une phase contrôle est, si nécessaire, complété et
giques sont réalisées sur le débit de la
importante de la vie d'un ouvrage adapté en fonction des besoins, de
rivière en vue de déterminer la crue
La première mise en eau d'un barrage, façon à permettre à tout moment de
maximale à prendre en compte pour
effectuée en liaison avec l'autorité de disposer des informations nécessaires
le dimensionnement des évacuateurs
sûreté, est réalisée de manière pro- à la surveillance.
de crue. Le risque sismique est égale-
gressive, par paliers successifs. Une Par ailleurs, des mesures hydrauliques
ment pris en compte à la construction
des ouvrages. Le résultat de toutes ces
études, auxquelles s'ajoute la prise en
compte de critères économiques,
détermine le type de barrage qui sera
choisi.
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Risques Infos n°20
ment et de maintenance lourde sur risque lié à un séisme, EDF a passé une
l'ensemble des installations hydrau- convention avec le Laboratoire géo-
liques avec comme objectif de maintenir physique du globe de l'université
un niveau élevé de sûreté et de perfor- Louis-Pasteur de Strasbourg qui
mances techniques. Les ouvrages exploite le RENASS (réseau national
hydrauliques sont des ouvrages qui sont de surveillance sismique), composé de
conçus pour une durée de vie qui 117 stations de surveillance. Le labora-
dépasse le siècle, pour cela ils nécessi- toire avertit EDF de tout séisme de
tent périodiquement des opérations de magnitude supérieure à 4 dans un délai
Lecture d’un piézomètre (contrôle intégré à l’ouvrage) - EDF
maintenance. Aujourd'hui l'âge moyen inférieur à 90 minutes, et localise l'épi-
de réduire des contraintes internes des aménagements hydroélectriques centre. Dès qu'il est averti, l'exploitant
importantes dans l'ouvrage. Cette d'EDF n'est que de cinquante ans. se rend sur site pour procéder à une
campagne de maintenance a consisté, visite de contrôle.
entre autre, à réaliser des saignées
Actions pour maîtriser le risque
verticales dans le barrage. A la suite de
sismique
ce « sciage », les contrôles effectués De la Sûreté au Plan Particulier
Le risque sismique est pris en compte
en permanence ont montré que le d'Intervention (conclusion)
systématiquement lors de la construc-
comportement du barrage avait été L'ensemble des mesures de surveillan-
tion d'un barrage.
modifié du fait du relâchement des ce et de contrôle garantit un très haut
La résistance des barrages est calculée
pressions internes et que le barrage niveau de sûreté et permet de détec-
pour supporter les plus puissants séis-
avait en quelque sorte trouvé une ter tout comportement anormal du
mes.
seconde jeunesse. barrage dès son apparition en mettant
Cependant, afin de prévenir tout
La maintenance des barrages concerne en oeuvre les actions correctives.
aussi les vannes qui équi- Cependant, même si le risque
pent ces barrages, et d'accident est extrêmement
actuellement un program- faible, les pouvoirs publics, en
me de rénovation des van- liaison avec l'exploitant, doi-
nes des barrages de l'Isère vent être prêts à parer à
en aval de Grenoble est toute éventualité : c'est l'objet
engagé. Une des imposan- du Plan Particulier
tes vannes du barrage de d'Intervention « Barrages ».
Beaumont-Monteux a déjà Établi sous l'autorité du Préfet,
été rénovée et les autres le Plan Particulier
sont incluses dans un pro- d'Intervention « Barrages »
gramme pluriannuel. concerne les barrages de plus
Plus globalement, EDF a de 20 mètres de haut et d'une
lancé en 2006 un program- capacité de retenue supérieure
me important d'investisse- à 15 millions de m3 d'eau. ■
Inspection d’un barrage lors d’une vidange - EDF
Les barrages faisant partie de conces- torité concédante le contrôle des D'autre règles spécifiques aux ouvra-
sions de force hydraulique sont soumis concessions en général est intervenu ges hydroélectriques ont été adoptées
au contrôle de l'Etat. Ce contrôle est très tôt dans le suivi des grands ouvra- par le ministère en charge de l’envi-
assuré au niveau des départements ges puisqu'une circulaire relative aux ronnement. En particulier pour les
par les DRIRE sous l'autorité des pré- barrages intéressant la sécurité barrages de plus petite taille, la circu-
fets et de la direction de l'action régio- publique est établie en 1927. La cata- laire du 23 mai 1997 relative à la sur-
nale, de la qualité et de la sûreté indus- strophe de MALPASSET en 1959 qui a veillance des barrages de moyenne
trielle (DARQSI) du ministère en char- provoqué 421 morts a conduit d'une importance, faisant partie de conces-
ge de l’environnement. Ce contrôle se part à la création du comité à caractè- sions de forces hydrauliques, définit les
fonde sur les textes généraux, notam- re interministériel dit CTPB pour obligations du concessionnaire et du
ment en matière de sécurité publique, "Comité Technique Permanent des service chargé du contrôle pour les
et sur le cahier des charges de conces- Barrages" en 1966, et d'autre part à l'a- ouvrages de taille moyenne définis par
sion spécifique à chaque aménage- doption en 1970 de la circulaire inter- le critère : carré de la hauteur x racine
ment. ministérielle relative à l'inspection et à du volume > 200 et hauteur supérieu-
re à 10 m.
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de la DRIRE sont pour l'essentiel : trement de ces observations, elle reste Contrôle des Grands Barrages ».
souvent indispensable lorsque des tra-
• d'être le destinataire de l'ensemble vaux d'entretien sont nécessaires. La DRIRE de Rhône Alpes est certi-
des observations conduites par le
Une inspection de type subaquatique fiée ISO 9001 depuis novembre 2006.
concessionnaire de l'ouvrage
comme celle mise en œuvre, en 2002, Le processus d'inspection des moyens
• d'émettre un avis critique sur la pour les barrages du VERNEY, de et grands barrages a été retenu
manière dont ces informations sont GRAND MAISON ou de MONTEY- comme prioritaire du fait des enjeux. Il
recueillies, traitées, analysées et sur les NARD est possible après l'obtention est listé dans la cartographie des pro-
suites données par l'exploitant d'une dérogation délivrée par cessus clés retenus au manuel qualité
l'Administration Centrale du ministère de la DRIRE Rhône Alpes.
• de valider, sous l'autorité du Préfet en charge de l’environnement. Ce type
un certain nombre de consignes liées d'inspection est possible grâce aux
en particulier à l'auscultation de l'ou- progrès réalisés par EDF et ses sous Les nouvelles dispositions
vrage, aux passages des crues, à l'ex- traitants sur la qualité de cette inspec-
ploitation : vérifier leur mise en œuvre tion en particulier en terme de qualité relatives à la sécurité et à
et l'entretien global des ouvrages. de visualisation et de repérage des la sûreté des barrages :
défauts observés, ce qui a permis de
Ces contrôles en
bureau sont complé- Le contrôle des concessions
tés par une inspection hydroélectriques réalisé par les
sur place, sur un ryth- DRIRE est réaffirmé et renforcé
me au moins annuel, par la réforme des textes législatifs
pour les barrages de et réglementaires : décret n° 2007-
plus de 20 m de hau- 1735 du 11 décembre 2007 relatif
teur, permettant aux à la sécurité des ouvrages hydrau-
agents du service de liques et au Comité technique per-
contrôle de s'assurer manent des barrages et des ouvra-
in situ de la réalité ges hydrauliques. Ce décret pris en
des actions menées et application des articles 21,22 et 28
de faire procéder à de la loi n° 2006-1172 du 30
certains essais décembre 2006 sur l'eau et les
comme par exemple milieux aquatiques rénove en pro-
celui de l'ouverture fondeur les règles de sécurité et
des ouvrages de de sûreté des ouvrages hydrau-
vidange. Cette inspec- liques qu'il s'agisse de barrages
tion fait l'objet d'un hydroélectriques concédés, d'ou-
compte rendu écrit vrages hydrauliques autorisés ou
sous forme de pro- de digues de protection des popu-
cès-verbal. lations. Les nouvelles mesures
concernent en particulier :
La circulaire de 1970
prévoit par ailleurs • L'établissement d'une classifica-
qu'un point plus com- Robot subaquatique filoguidé permettant l’inspection par voie indirecte des parties tion (A, B, C, D) des ouvrages
plet de l'ouvrage soit immergées de la retenue - BETCGB hydrauliques basée, en ce qui
réalisé tous les 10 ans concerne les barrages, sur leurs
comportant notamment une observa- rendre l'Administration moins réticen- caractéristiques géométriques. La clas-
tion des parties habituellement noyées te à l'utilisation de cette technique. sification du barrage emportera des
de l'ouvrage. Cette inspection dite «
décennale » permet en particulier de obligations d'importance décroissante
L'organisation des DRIRE pour les concessionnaires ;
réaliser un bilan des observations
réalisées lors des inspections annuel- Le Comité Technique Permanent des • L'obligation, pour le concessionnaire,
les précédentes. Barrages, a en charge d'émettre un avis de présenter une étude de danger
sur les projets nouveaux ou les modi- pour les ouvrages les plus importants ;
Afin de réaliser l'inspection décennale, fications importantes d'ouvrage.
la vidange reste le moyen préconisé
• La délivrance par l'Etat, à terme, par
arrêté ministériel, d'un agrément pour
par l'Administration : elle est totale- Pour l'exercice de la mission de
contrôle des barrages, les DRIRE les organismes participant à certaines
ment efficace à la condition que l'ex-
ploitant mette en œuvre des moyens disposent de l'expertise d'un service tâches de conception et de surveillan-
importants en terme de nettoyage des technique central le BETCGB pour ce des barrages pour le compte des
ouvrages, d'observation et d'enregis- « Bureau d'Etude technique et de concessionnaires. ■
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te, la plus rapide possible, est donc former la population locale sur la condui- l'analyse des risques, secteur où l'inon-
prise en compte dans ce plan ainsi que te à tenir, en situation de crise, et partici- dation est comparable à une inonda-
le cadre opérationnel définissant les pe à leur mise en sécurité. tion naturelle.
principes généraux liés à la mise en Une coordination des actions
sécurité desdites populations. (…mesures de sauvegarde, informa-
Le cadre d’action d’un PPI
Une montée en puissance du dispositif tion des populations, communication
opérationnel est ainsi prévue, à partir médias, …), à l'échelle interdéparte-
Plusieurs zones sont définies :
de différents stades de pré alerte et mentale (Isère Drôme Ardèche),et à
• Une Zone de proximité immé-
d'alerte, dans le but rappelé ci avant : l'échelle zonale (mobilisation de ren-
diate : la ZPI
prévenir et sauvegarder les popula- forts de proximité et à l'échelle natio-
La première zone aval du barrage
tions. Il s'agit des stades suivants : état nale), est mise en place pour les PPI
connaîtrait, suite à une rupture totale
de vigilance renforcée, état de préoccupa- barrages de l'Isère.
ou partielle de l'ouvrage, une submer-
tions sérieuses, état de péril imminent, der-
sion de nature à causer des dommages
nier stade avant celui de rupture constatée.
Un tel dispositif impose :
considérables. Les zonages retenus par le
Son étendue tient compte des temps Préfet
• d'une part, une transmission rapi- d'arrivée du flot et d'une prise en
de des informations vers la compte particulière de l'aspect alerte. Un travail important vise les mesures
Préfecture, les maires et la popula- L'exploitant a, en effet, l'obligation de sauvegarde à appliquer, en vue d'é-
tion, en situation de crise. d'assurer la diffusion de l'alerte aux vacuer les populations avant que le
• d'autre part, une implication de populations de cette zone, en situation danger ne devienne imminent ; cela à
tous les acteurs, publics et privés, d'urgence. partir d'une diffusion rapide des infor-
notamment de chaque maire • Une Zone d'inondation spéci- mations et de l'alerte.
concerné, lequel a la responsabilité fique : la ZIS Le cadre de l'alerte fixé par le préfet
de mettre en place et de tenir à Il s'agit de la zone située en aval de la en matière de barrages manifeste une
jour permanente son PLAN COM- zone de proximité immédiate. Les volonté marquée de l'Etat pour un
MUNAL DE SAUVEGARDE (ou dégâts y seraient aussi très importants. renforcement du cadre de sécurité
intercommunal) PCS. Elle s'arrête en un point où l'élévation publique : Le préfet a retenu, pour nos
Rappel : Le PCS est rendu obligatoire par du niveau des eaux est de l'ordre de barrages une alerte en masse et rapi-
la loi du 13 août 2004 de modernisation celui des plus fortes crues connues. de, par automate d'appels télépho-
de la sécurité civile, pour toutes les com- • Une dernière zone, dite Zone niques, au bénéfice de l'ensemble des
munes concernées territorialement par d'inondation, hors PPI : la ZI populations en zone de proximité
un PPI. Un tel plan prend en compte le Il s'agit de la zone en aval de la zone immédiate - ZPI (résidents, industriels,
PPI à l'échelon communal. Il permet d'in- d'inondation spécifique, couverte par écoles…)
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L’alerte téléphonique aux populations des zones de proximité immédiate des barrages PPI
Joël HAUTIER - EDF - Unité de production Alpes
Le décret n° 2005- 1158 du 13 septembre après accord ou demande du Préfet, l'ex- Proximité Immédiate du PPI du barrage de
2005 relatif aux plans particuliers d'inter- ploitant du barrage lance une alerte télé- Monteynard, au sud de Grenoble, est en
vention concernant notamment certains phonique vers la population de la Zone de service depuis 2006. En cas d'extrême
grands barrages indique que les exploitants Proximité Immédiate du PPI. Un automate urgence, les 80 000 personnes résidant ou
de ces ouvrages ont à leur charge la d'appel téléphonique compose tous les travaillant dans l'agglomération sud greno-
responsabilité d'alerter les populations. Le numéros téléphoniques d'une liste consti- bloise recevront, sous un délai maximum
dispositif d'alerte est constitué d'un réseau tuée des abonnés inscrits dans l'annuaire d'un quart d'heure un message téléphonique.
de sirènes fixes actionnables, à la demande universel et identifiés géographiquement
du préfet, par l'exploitant à partir des sur cette zone (numéros de l'opérateur De plus, l'efficacité et la fiabilité du système
locaux de surveillance des barrages. historique, des opérateurs alternatifs, des est testée trimestriellement : préfecture,
Dans le cadre de la mise en œuvre des PPI, numéros dégroupés voire des mobiles DRIRE et mairies des communes de la ZPI,
EDF et la préfecture de l'Isère ont réfléchi inscrits dans cet annuaire). Au décroché plus de 100 numéros sont appelés. Ces
conjointement aux moyens d'améliorer des combinés, l'automate délivre un mes- tests ont révélé un taux de réponse de
l'efficacité de cette alerte. sage de demande de mise en sécurité d'ur- 100% et une validation du message de plus
gence. Si l'appel n'aboutit pas (poste occu- de 87%.
L'installation de sirènes à chaque carrefour
pé ou répondeur) ou si le destinataire n'a Au vu de ces résultats, la préfecture a
n'étant pas envisageable en raison de l'aug-
pas compris le message, un deuxième donné son accord pour étendre ce dispo-
mentation globale du niveau sonore des
appel est effectué automatiquement. sitif sur les autres PPI du département de
activités humaines et parallèlement à l'amé-
lioration de la qualité d'insonorisation des Le système est également souple. La mise l'Isère. Il est opérationnel, depuis décemb-
logements, EDF a proposé de mettre en en œuvre du système est rapide. Les listes re 2007, en aval des barrages de
place un système novateur pour les PPI : l'a- des destinataires sont périodiquement Grand'Maison et du Chambon dans la val-
lerte téléphonique. La démultiplication de mises à jour, prenant en compte le change- lée de la Romanche et sera mis en œuvre
ce dispositif a également été proposée sur ment de domicile des habitants et les nou- sur les quatre derniers barrages PPI de ce
tous les sites PPI des centrales nucléaires. veaux abonnés. département : le Sautet, St-Pierre Cognet,
Notre Dame de Commiers et le Verney.
La téléalerte, La téléalerte PPI Barrage en Des réflexions ont également démarré
service depuis plus d'une année entre la préfecture de Savoie et EDF pour
un dispositif d'avenir
étudier l'adaptation et l'utilisation de ce
Le dispositif est simple, fiable et souple d'u- Avec l'impulsion de la préfecture de l'Isère,
dispositif.
tilisation. En cas de risque imminent, et la téléalerte des populations de la Zone de
1-Introduction dans la zone de batillage. Lors des forts cadre du programme Risque Décision
et fréquents marnages du plan d'eau, la Territoire.
Dans les stations de sports d'hiver, la géomembrane est alors exposée direc-
construction de petits ou moyens barra- tement, sur de grandes surfaces, à des
ges destinés à stocker de l'eau pour l'ali- conditions d'environnement très diffici- 2-Enquête de retour d'expé-
mentation des installations de neige de les (cycles gel-dégel, actions des glaces,
culture se multiplie depuis une décennie, du vent, des UV, etc.) : ceci engendre fré- rience dans un département
sur l'ensemble des massifs français quemment des pathologies et des pro- de montagne
(Mériaux 2005). Les maîtres d'ouvrage cessus de dégradations rapides du DEG.
des installations sont, en général, des Dans le cadre du projet de recherche et
communes de montagne ou des sociétés S'appuyant sur une enquête de retour développement BARALTISUR, une
privées ou mixtes d'aménagement. d'expérience dans un département de enquête de retour d'expérience a été
montagne et sur l'étude de quelques cas conduite en été 2007 visant à faire un
Ces ouvrages, souvent dénommés loca- récents de désordre ou d'incident, cette état des lieux le plus complet possible
lement « retenues collinaires », sont communication présente les principaux du parc de barrages d'altitude en France.
sans conteste des barrages, tant sur le défauts de conception et quelques patho- Ce travail a été conduit par le Cemagref
plan réglementaire que technique. Ils logies rencontrés et présente les actions dans les massifs Alpins et Pyrénéens et a
sont implantés dans des zones d'altitude en cours pour améliorer la conception et permis de visiter et de faire une analyse
(cf. figure 1) et s'avèrent potentiellement la pérennité des aménagements. documentaire sur quelques 30 ouvrages,
exposés à des aléas naturels spécifiques auxquels s'ajoute la visite de 21 retenues
au milieu montagnard (avalanches, glisse- A ce titre, l'article présente le projet dans le seul département de la Savoie en
ments de terrain, débordements torren- BARALTISUR en cours de réalisation, été 2004 et l'analyse d'environ 40 dos-
tiels ou chutes de blocs). Par ailleurs, en qui vise à produire un guide pour la siers de projet de barrages d'altitude.
cas de rupture accidentelle du barrage conception, la réalisation, le suivi et la Pour fixer les idées, le parc de barrages
ou d'expulsion instantanée de tout ou réhabilitation des retenues d'altitude. Ce d'altitude en France est constitué d'envi-
partie de leur retenue, l'onde de sub- projet de recherche et développement ron 100 retenues de plus de 10 000 m3,
mersion engendrée pourrait déclencher, mobilise une équipe pluridisciplinaire sachant qu'il s'agit d'un parc en pleine
sur les pentes à l'aval, des phénomènes composée de chercheurs du Cemagref expansion (30 projets de barrages neufs
torrentiels catastrophiques tels que et d'ingénieurs de bureaux d'études. Il actuellement en cours d'instruction ou
laves torrentielles ou coulées boueuses. est financé par le Conseil Régional en projet).
PACA, la Délégation Interministérielle à
Sur le plan réglementaire, ces ouvrages l'Aménagement et à la Compétitivité 2.1. Description synoptique des
relèvent des dispositions de la loi sur des Territoires (DIACT) et par le aménagements
l'eau (régime de la déclaration ou de Ministère chargé de l'écologie dans le - altitude d'implantation : 1 200 à 1 800 m
l'autorisation) et, comme ils se trouvent
souvent à l'amont immédiat d'enjeux
majeurs, ils intéressent le plus souvent la
sécurité publique, en dépit de volumes
stockés relativement faibles.
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Risques Infos n°20
(moyenne : 1 500 m) sent pas d'équipement permettant d'ap- ou partiellement, pour définir les cahiers
- volume de retenue : 5 000 à 80 000 m3 précier leur comportement. des charges des différentes missions
(moyenne : 40 000 m3) d'ingénierie à engager pour réaliser un
- type de barrage : barrage en remblai et Ces constats montrent des insuffisances projet de barrage d'altitude ou encore
cuvette en déblai étanchés par géomem- au niveau de la conception, parfois de la pour compléter un dossier loi sur l'eau.
brane réalisation et de l'auscultation, dénotant A cette fin, une annexe du guide est des-
- hauteur maximale du remblai : 4 à 14 surtout une méconnaissance des spécifi- tinée principalement aux maîtres d'ou-
m par rapport au terrain naturel cités du domaine délicat qu'est la cons- vrage. Elle ne constitue toutefois pas un
(moyenne : 8 m) truction des barrages à étanchéité référentiel technique pour la concep-
- fruit du talus amont : 1,5 à 3 mince. tion, la réalisation et l'exploitation de ces
- fruit du talus aval : 1,5 à 3,5 barrages, qui est envisagé à moyen
- évacuateur de crues en général de type terme.
déversoir en enrochements bétonnés,
installé sur le remblai, avec un dissipa- 3. Actions réalisées ou proje- 3.2 Projet de guide technique de
teur d'énergie souvent absent ou rus- tées pour contribuer à l'amélio- recommandations
tique Les maîtres d'ouvrage, publics ou privés,
- dispositif d'auscultation : point de col-
ration du parc d'ouvrages
affichent un souci évident de faire cons-
lecte, en général unique, des débits de truire des barrages d'altitude capables
drainage Les actions entreprises par les services de durer dans le temps, sans présenter
- organe de vidange : conduite traversant de contrôle de l'Etat avec l'appui du de risques pour les populations en aval
le remblai ou sa fondation Cemagref ont d'ores et déjà conduit à (vis-à-vis de la rupture ou de la surverse
- statut administratif : autorisation ou une amélioration sensible de la sécurité du remblai) et pour les skieurs, prome-
déclaration. des ouvrages construits ces dernières neurs ou agents d'exploitation évoluant
années. Ces missions régaliennes sont à proximité des ouvrages (vis-à-vis des
2.2. Synthèse des résultats complétées par deux projets plus risques de chute et de noyade dans la
Les conclusions les plus marquantes de méthodologiques. retenue).
l'enquête peuvent se récapituler ainsi :
- la plupart des barrages (60 à 80%) inté- 3.1. Instruction des projets au titre Les gestionnaires au quotidien de ces
ressent - ou sont susceptibles d'intéres- de la loi sur l'eau barrages sont, dans bien des cas, les
ser (étude d'impact de la rupture à faire) Les projets de barrages d'altitude sont agents des services chargés de la sécuri-
la sécurité publique ; soumis à une simple déclaration ou à sation du domaine skiable (déclenche-
- une retenue d'altitude sur deux a été autorisation selon leur taille et sont ment préventif des avalanches, surveillan-
construite sur des sites soumis à des instruits par les services de police de ce et signalisation des pistes, secours aux
aléas avérés, contre lesquels il est diffici- l'eau, au nom du Préfet. Pour faciliter blessés, …). Très aguerris aux questions
le de se protéger : avalanches, risques l'instruction des dossiers d'autorisation de sécurité et «habitués » en quelque
géologiques, phénomènes torrentiels ; et de déclaration des projets de barra- sorte à surveiller des installations à
- les concepteurs et maîtres d'œuvre de ges d'altitude et afin de contribuer à l'a- risques, ils sont prêts à s'approprier des
ces ouvrages n'ont qu'une expérience mélioration des études techniques de consignes d'inspection et de surveillance
récente dans le domaine de la concep- ces ouvrages, les auteurs ont rédigé, à la du (ou des) barrage(s) dont ils ont la
tion de ce type d'ouvrages hydrauliques, demande du Ministère chargé de l'éco- charge sur leur station.
complexes malgré des tailles modestes ; logie, un guide technique « Guide pour
- les études géologiques et géotech- l'instruction des dossiers d'autorisation Ces deux catégories d'acteurs expri-
niques sont souvent restées à un niveau ou de déclaration des barrages d'altitu- ment donc un besoin fort de disposer
sommaire d'« avant-projet » ; de » (Cemagref-MEDD, 2006). Ce guide d'un référentiel technique spécifique
- ces ouvrages présentent souvent des a pour vocation à être diffusé à l'ensem- pour ce type particulier de barrages
défauts d'ordre géotechnique : fruits de ble des préfectures de département construits en montagne. A l'heure
talus aval raides (strictement inférieurs à ayant à traiter des dossiers de barrages actuelle, un tel ouvrage spécifique n'exis-
2) et ne garantissent probablement pas d'altitude. te pas en France, ni à l'étranger.
la stabilité du remblai avec un coefficient
de sécurité suffisant en cas de défaillan- Destiné aux services de police de l'eau, Aussi, le projet de recherche et dévelop-
ce de la géomembrane et/ou de satura- ce document rappelle les rôles et pement intitulé BARALTISUR vise, avec
tion du dispositif de drainage, dispositif responsabilités respectives des maîtres la participation d'un collège pluridiscipli-
de drainage insuffisant ; d'ouvrages et des services de police de naire d'experts, la production d'un guide
- les études hydrologiques sont souvent l'eau, propose un cadre de contrôle de technique de recommandations pour la
très sommaires et on rencontre des la complétude des dossiers et de leur conception, la réalisation, l'entretien et
ouvrages équipés d'évacuateurs de recevabilité technique, fixe les prescrip- la réhabilitation des barrages d'altitude.
crues sous-dimensionnés au regard des tions à porter dans l'arrêté d'autorisa- Ce guide s'appuie sur un retour d'expé-
règles de l'art actuelles ; tion et indique les actions de contrôle rience richement documenté, sur la
- la pathologie de l'endommagement du liées à la réception des ouvrages. bibliographie existante, et couvre un
dispositif d'étanchéité par géomembra- public allant des maîtres d'ouvrage aux
ne est omniprésente sur le parc, ame- Ce guide a également pour vocation d'ê- bureaux d'ingénierie. Ce guide en cours
nant des désordres parfois importants ; tre transmis aux maîtres d'ouvrage et à de rédaction devrait voir le jour avant la
- la plupart de ces ouvrages ne dispo- leurs bureaux de conseils, intégralement fin de l'année 2008. ■
enjeux situés à l'aval en cas de ruptu- importantes et incidents marquants, Le Barrage de ROYBON, propriété
re, ils ont été retenus comme intéres- de la commune, a été aménagé à des
sant la sécurité publique et font, de ce • inspection visuelle de l'ouvrage et fins touristiques en 1979 sur l'Aigue
notamment des parties non noyées,
fait, l'objet d'un classement préfecto- Noire, affluent de La Galaure. La plus
ral. • contrôle du bon fonctionnement des grande hauteur de la digue, construite
La DDAF2 , chargée de la police de organes de sécurité et des dispositifs en remblai, est de 9 m et le volume de
l'eau en Isère, a conduit la procédure de mesures mis en place, la retenue est de 200 000 m3. Il se
de classement de ces trois aménage- situe à l'amont immédiat de la commu-
• vérification de la bonne tenue des
ments, Roybon en 2001, La Balme de ne et intéresse donc de ce fait la sécu-
registres de connaissance et d'exploi-
Rencurel en 2003 et Auberives en rité publique. A ce titre, il a été classé
Royans en 2007. tation du barrage, par arrêté Préfectoral le 14 décembre
A ce titre, elle assure aujourd'hui leur • contrôle de la bonne exécution des 2001.
contrôle et notamment la mise en mesures du suivi réalisées par le ges-
œuvre des dispositions affichées dans tionnaire, Ce classement s'est traduit par la for-
les arrêtés préfectoraux de classe- malisation du suivi de l'ouvrage et par
ment de chaque barrage. • vérification de la sécurité des accès la réalisation d'un certain nombre d'é-
au barrage pour le personnel d'exploi- tudes hydrologiques, hydrauliques et
Cette mission s'appuie principalement tation et le public, géotechniques qui ont confirmé l'obli-
sur une visite annuelle de contrôle de gation de construire un évacuateur de
l'ouvrage, de préférence retenue plei-
• point sur la préparation de la visite
décennale. crue de plus grande capacité (l'évacua-
ne. Elle consiste à inspecter avec le teur existant ne répondant plus aux
gestionnaire ou le propriétaire, si ce règles de l'art actuelles), et la nécessi-
A l'issue de la visite un compte rendu
dernier en assure la gestion, l'ensem- té d'effectuer certains travaux sur la
est transmis au propriétaire ou éven-
ble des documents propres au suivi et digue et les organes de vidange.
tuellement au gestionnaire.
à l'aménagement. Cette visite, préala-
blement préparée par le service de Toutefois et afin de bien prendre en
contrôle, se fait dans un cadre bien Remarque : Si un phénomène remar- compte l'ensemble des contraintes
établi, similaire à celles des barrages de quable est constaté ou si une évolution liées aux risques, aux activités touris-
plus grande importance, de la compé- anormale des mesures apparaît dans le tiques et à l'environnement, la commu-
tence de la DRIRE3 telles que les cadre du suivi, le gestionnaire doit solli- ne souhaite réaliser les travaux dans le
concessions hydroélectriques : citer l'appui d'un expert des barrages. cadre de la requalification de la base
Le suivi et la gestion de l'ouvrage peu- de loisirs liée à cette retenue sur
• examen avec le gestionnaire des sui- vent en être notablement modifiés : laquelle elle travaille actuellement
tes données aux observations faites suivi renforcé, abaissement de la rete- (plage, camping, abords). Enfin une
par la DDAF au cours de la précéden- nue, voire la vidange totale si les désor- inspection générale de l'ouvrage avec
te visite, dres sont conséquents et, élaboration vidange de la retenue est envisagée en
d'un plan d'alerte et de secours. La 2009.
• point sur les difficultés rencontrées DDAF peut demander l'assistance du
pour l'application des dispositions de
PATOUH4 , service expert de l'Etat. Le barrage de LA BALME de
l'arrêté de classement,
RENCUREL est un barrage poids
• rappel des faits remarquables de l'an- Concernant les trois barrages contrô- déversant en béton légèrement arqué
née écoulée : travaux, manœuvres lés par la DDAF de l'Isère : dont la construction a abouti en 1912.
1
Ministère de l'Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire
2
Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt
3
Direction Régionale de l'industrie , de la Recherche et de l'Environnement
4
Pôle d’Appui Technique pour les OUvrages Hydrauliques
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C'est un ouvrage autorisé concessible, arrêté de classement est donc interdé- suivi et l'entretien des barrages, ces
géré par EDF et situé sur la Bourne en partemental et a été pris par les deux contraintes sont très difficiles à assu-
amont du barrage de Choranche. La Préfets le 3 mai 2007. mer pour une petite commune bien
production d'électricité demeure sa La mise en eau de ce barrage de type que dans notre cas l'aménagement
principale vocation. Il a été classé au poids en maçonnerie et d'une hauteur représente un atout majeur du patri-
titre de la sécurité publique le 15 sep- de 12m date de 1878. Par contre, il a moine touristique communal.
tembre 2003 par le Préfet de l'Isère subi des travaux de confortement en
1984 avec la mise en place de tirants Cette situation est encore plus délica-
d'ancrage qui le clouent à te pour les propriétaires d'étangs. En
la molasse, et l'installation effet, on compte environ 1600 étangs
de vérins pour faciliter la dans l'Isère. La DDAF a conduit une
manœuvre des vannes des étude du niveau de risque sur plus de
deux galeries de dériva- 1200 d'entre eux. Cette étude sera
tion. finalisée en 2008.
A ce jour, compte tenu de leurs
Les fonctions de cet amé- dimensions et des risques qu'ils font
nagement sont de deux peser sur les personnes et les biens en
types : cas de rupture, une soixantaine d'é-
- l'alimentation en eau du tangs est susceptible d'intéresser la
canal de la Bourne dont la sécurité publique. Cependant, une
vocation est l'irrigation et trentaine a déjà fait l'objet de travaux
Barrage de La Balme de Rencurel l'alimentation en eau pota- de mise aux normes.
ble pour partie de la ville Par contre, au regard du décret du 11
Remarque : Seule sa hauteur supérieure à de Valence, décembre 2007 sur la classification des
20m a entraîné son classement comme - la production d'électricité. barrages et des digues, certains étangs
intéressant la sécurité publique, le risque et barrages autorisés devront être
en cas de rupture étant très fortement En juin 2007, une rencontre entre le classés en C ou D au vu de leurs
réduit par la présence de la retenue du Syndicat intercommunal du canal de la caractéristiques et des risques qu'ils
barrage de Choranche, de volume 30 fois Bourne (SICB), concessionnaire, et les induisent. Les conséquences de ce
supérieur, entre le barrage de la Balme de deux DDAF de l'Isère et de la Drôme, classement seront significatives car, en
Rencurel et les premiers enjeux du village. a permis de faire le point sur les dispo- plus des travaux et des études que le
sitions de l'arrêté de classement et les propriétaire devra probablement réali-
L'application de l'arrêté de classement échéances attendues. ser, un suivi de l'ouvrage avec registre
a conduit l'exploitant, EDF, à modifier devra être mis en place et une visite
la fréquence et la nature des contrôles Conclusions technique approfondie de l'aménage-
qu'il effectuait jusqu'alors. Ces nouvel- ment sera obligatoire tous les 5 ou 10
les dispositions ont mis en évidence la Si certains concessionnaires, comme ans selon le niveau de la classe, C ou
nécessité de réaliser des travaux en EDF ou le SICB, peuvent s'appuyer sur D. ■
pied du parement aval du barrage et des services d'exploitation pour le
d'aménager au mieux les abords pour
la visite de l'aménagement. L'ensemble
des travaux a été exécuté rapidement.
Le Barrage d'AUBERIVES EN
ROYANS, aménagé sur la Bourne, est
implanté sur le territoire des commu-
nes d'Auberives en Royans en Isère et
de Sainte Eulalie en Royans dans la
Drôme. En cas de rupture, il menace
un camping situé 6km à l'aval. Son Barrage de Roybon - IRMa
Interviewé par l'IRMa, Marcel Bachasson dimensionné. digue dans son ensemble lié à une crue
revient sur les difficultés que peut avoir exceptionnelle de l'Aigue Noire qui
une petite commune à gérer au quotidien On a là une première difficulté pour prend sa source à quelques kilomètres
un ouvrage qui intéresse directement la une toute petite commune comme la seulement en amont sachant que son
sécurité publique. notre, c'est concrètement d'assurer bassin versant n'est pas très important
nos responsabilités en tant que pro- non plus. Cependant, personne ne
Le barrage de l'Aigue-Noire, propriété de la priétaire de l'ouvrage d'une part sa nous dit que la digue ne pourrait pas
commune de Roybon (Isère) depuis les surveillance au quotidien (surtout ces être menacée. Dans ce cas, le fait que
années 1980, est situé sur la rivière de ce dernières semaines dans les relevés l'eau passe par-dessus la digue peut
nom. Sa construction lancée par la Société des piézomètres qu'on assure deux créer une érosion qui, en dehors de
d'aménagement du département de fois par jour) et d'autre part son tout état de la digue elle même, pour-
l'Isère, société d'économie mixte dissoute entretien tout au long de sa vie que ce rait très bien en occasionner la ruptu-
peu après cette réalisation, date de 1978. soit sur le génie civil ou les organes de re.
Implanté dans le lit de la rivière, il crée à sécurité périphériques types vannes
l'amont immédiat de la commune de mécaniques. Notre commune ne Il y a un instant vous m'indiquiez
Roybon une retenue à vocation touristique dispose pas d'un spécialiste dédié à ces que la DDAF prétextait la fragilité
et socio-économique (base de loisirs). missions. Aujourd'hui, typiquement de la digue pour vous mettre en
D'une capacité d'environ 200 000 m 3, il c'est le même personnel qui assure les conformité sur l'évacuateur de
intéresse directement la sécurité publique. sorties de l'école, le portage des repas, crue. Pour autant, vous admettez
le relevé des piézomètres, le rensei- que sur des phénomènes exception-
En juillet 2007 à la demande de la gnement du registre regroupant la sur- nels de crue il y a tout intérêt à
DDAF, vous avez fait procéder à un veillance... Récemment, on nous a recalibrer cet ouvrage…
diagnostic de l'état de robustesse demandé de mettre en place un place
de la digue par un cabinet d'expert, un plan préventif d'évacuation des Je l'admets tout à fait et je suis par-
quelles sont les résultats ? zones bâties menacées à l'aval du bar- tant… je suis tout à fait partant. La
rage au cas où… Aujourd'hui, on preuve, c'est qu'on a enclenché toutes
En fait on a un souci aujourd'hui sur ce compte beaucoup sur
qu'on appelle la résistance de la digue le soutien technique de
: il y a des légères fuites qui datent la DDAF, ses inspec-
d'ailleurs de la mise en eau du lac, il y tions régulières et ses
a presque 30 ans. Je dis bien dès l'ou- recommandations.
verture du Lac. Pour les experts, ces
fuites montreraient des anomalies du Il apparaît dans les
système d'étanchéité de l'ouvrage et recommandations du
donc des risques de renard notam- cabinet d'expert que
ment. Dès 2003 ou 2004, nous avons vous avez mandaté et
installé des piézomètres, au nombre de la DDAF, que le
de 7, pour surveiller le niveau d'eau risque de rupture par
dans le remblai de la digue. Au regard surverse est avéré sur
des dernières mesures effectuées, indi- la digue du fait de
quant une hausse du niveau d'eau, la l'insuffisance des
DDAF nous a recommandé d'abaisser capacités de l'éva-
le niveau du plan d'eau pour des rai- cuateur de crue.
sons de sécurité dans l'attente des tra- Qu'en est-il ?
vaux à engager… J'y vois là, de la part
de la DDAF, une raison de trouver que Depuis la création du
la digue est douteuse quant à sa résis- barrage jusqu'à aujour-
tance et à nous obliger à nous mettre d'hui, il n'a été constaté
aux normes par rapport à l'évacuateur aucun déversement de
de crue de notre retenue qui est sous- l'eau par-dessus la Marcel Bachasson, Conseiller général - Maire de Roybon - IRMa
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les procédures pour mettre en œuvre sécurité, ce n'est quand même pas plan d'évacuation, s'appuyant sur une
les travaux de correction. Mais je sou- rien. On impose des situations diffici- étude définissant les secteurs de la
lèverais à cet instant une autre difficul- les à gérer pour des petites communes commune pouvant être affectés par
té majeure pour notre petite commu- comme les nôtres, et en même une onde de submersion en cas de
ne. Le barrage a 28 ans et il y a trois temps… ruine de l'ouvrage, nous sommes en
ans que l'on nous a quasiment imposé Le budget communal annuel, c'est train d'élaborer ces procédures en
de construire un évacuateur de crue environ 1 300 000 € en fonctionne- concertation entre la gendarmerie,
complémentaire en capacité d'accep- ment et j'ai vu des scénarios de tra- les pompiers et les services de la
ter une crue millénale (voire plus vaux d'ensemble sur notre retenue commune. La difficulté ici sera de
aujourd'hui puisqu'on nous demande évalués à presque 700 000 € !... On définir différents niveaux d'alerte et
actuellement du cinquemillenale sinon serait plus autour de 300 000 € d'in- de surveillance pouvant déboucher,
du décamillénale !). Mais par contre, vestissement aujourd'hui sur les tra- en dernière étape, sur une évacuation
l'Etat ne donne pas de subventions vaux prioritaires. des zones. Le plan devra prévoir aussi
pour le faire. Donc on a ici une difficul- Revenons un instant sur la sécurité les moyens d'alerte locaux (télépho-
ne, porte à porte…), les consignes de
sécurité sur les conduites à tenir dans
les zones à risques. Quand le plan
sera finalisé, il sera publié (affichages
sur zones) et diffusé auprès des habi-
tants concernés.
1
http://mairie.pagespro-orange.fr/mairie-roybon/bulletin.htm, bulletin de février 2008 par exemple
Joël HAUTIER
EDF - Unité de production - Alpes
Face aux phénomènes naturels, permettent le passage de débits extrê- trique, notamment en protégeant le
EDF a mis en place des procédu- mes sans mettre en cause la tenue des barrage.
res afin de minimiser, dans la ouvrages. Ils ont été dimensionnés
mesure du possible, les impacts pour résister à des crues de probabili- EDF essaie d'anticiper les crues
induits. té très faible : la crue millénale pour les La Division Technique Générale
barrages en béton et la crue décamillé- (DTG) d'EDF exploite un réseau auto-
Le “passage de crue” nale pour les barrages en remblais (plus matisé et télétransmis de stations de
sensibles au risque de submersion). mesure des précipitations et des
La crue est un phénomène naturel débits, installées sur la partie amont
Le débit sortant d'un barrage
Les crues sont des phénomènes natu- des cours d'eau. Ce dispositif qui com-
n'est jamais supérieur au débit
rels causés par la pluie, la fonte des nei- plète celui de Météo-France permet
entrant
ges ou la concomitance des deux. Lors d'estimer les débits de crue qui seront
Pour ne pas aggraver les conséquences
d'épisodes de crues en France, le débit atteints sur les tronçons aval et d'aler-
de la crue naturelle, ni mettre en péril
normal d'un cours d'eau peut être ter un peu à l'avance les exploitants de
la sûreté du barrage, les exploitants
décuplé en quelques heures (crues tor- barrage, afin que les mesures nécessai-
EDF sont tenus de respecter deux prin-
rentielles de type « cévénoles ») ou en res soient mises en oeuvre. Les règles
cipes d'exploitation fondamentaux :
quelques jours (crues de plaine ou flu- d'exploitation en cas de crues sont
viales) sur les principaux fleuves. • Le débit maximum sortant du barrage définies en concertation avec les pré-
ne doit jamais dépasser le débit maxi- fectures et les DRIRE.
mum atteint par la crue en amont ; en
Les barrages ont été dimension-
aucun cas EDF n'aggrave la crue natu- Rôle de l'exploitant en période de
nés pour résister aux crues
relle. crues
Comme le volume d'eau apporté par
une crue importante excède souvent • Le niveau de la retenue ne doit pas En crue l'exploitant gère l'ouvrage
la capacité de stockage des grands dépasser un niveau maximum pour conformément aux consignes approu-
réservoirs, les barrages ont été équi- éviter la submersion de l'ouvrage. vées par l'administration de contrôle
pés à la conception de dispositifs spé- Ainsi, face à une crue, EDF privilégie (DRIRE ou DDAF) pour le compte du
ciaux situés en sommet ou en fond de toujours la protection des personnes Préfet.
barrages, les évacuateurs de crues, qui et des biens sur la production élec- En début de crue, l'exploitant avertit
Déversement du barrage
de Choranche - EDF
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les autorités des déversements immi- Civile des préfectures (SPC), la DRIRE ouvrir totalement les vannes. Dans ce
nents du barrage en raison de l'aug- RA et la DDE ou DDAF, police de cas, l'écoulement de l'eau redevient
mentation naturelle des débits amont. l'eau, sont les destinataires principaux totalement libre et la rivière retrouve
En général, le Service de Prévision des de ces informations. son lit naturel. On dit que le barrage
Crues (Alpes du Nord, Grand Pour les ouvrages dits «au fil de l'eau», est effacé et l'exploitant n'a plus aucu-
Delta,…), les Services de Protection l'exploitant peut en crue être amené à ne action sur le débit de la rivière. ■
Une surveillance perma- Ces consignes, véritables contrats un risque réel pour les personnes fré-
nente entre l'État et EDF, définissent les quentant leurs abords. Le rôle de l'hy-
Conformément à la circulaire intermi- règles d'exploitation des aménage- droélectricité dans le système élec-
nistérielle du 13 juillet 1999, des essais ments. Depuis quelques années, certai- trique français conduit à démarrer les
de lâchers d'eau en grandeur réelle nes conditions d'exploitation liées aux centrales en fonction de la demande
sont organisés sous l'autorité des pré- lâchers d'eau ont de ce fait été modi- d'électricité, donc irrégulièrement, pro-
fets. Il s'agit pour les pouvoirs publics fiées, comme par exemple la réalisa- voquant ainsi une montée du niveau
et EDF de mieux apprécier les réac- tion d'une vague d'alerte par lâchers d'eau. Il est donc dangereux de circuler
tions des cours d'eau lors de varia- d'eau progressifs. au milieu d'un cours d'eau situé en aval
tions de débit afin d'évaluer les risques d'une centrale ou d'un barrage.
pour les tiers. Ces essais de lâchers Des risques et des dangers
d'eau permettent à EDF de définir des méconnus par le public Une communication précise
consignes d'exploitation qui sont sou- et répétée
mises à l'approbation des préfets L'exploitation des aménagements
concernés. hydroélectriques peut donc présenter Tous les publics peuvent être concer-
Les visuels
de la campagne de
prévention
Les panneaux
signalétiques
Les hydrauguides EDF
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