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00:00

... Musique rythmée ... 20h10 ! ...

00:19

Bonsoir. Réglez vos montres. Il est 20h10 pétante sur Canal+. Vous allez enfin
savoir ce que nous avons trouvé à dire ou à médire sur notre invité. Elle est la
caution intellectuelle, intuitive et sensuelle de notre émission.

00:33

Merci d'accueillir Muriel Cousin. Bonsoir ! ... Catégore en poudré, lunettes noires
et éventail frénétique, ce fils spirituel de Coco Chanel

00:44

est le roi soleil de la haute couture française. Mécène, fin collectionneur d'art,
photographe de génie, oui, ne soyons pas avares en superlatif, ce lettré polyglotte
laissera pour oeuvre capitale son ouvrage Le meilleur des régimes

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ou Comment perdre 42 kg. Merci d'accueillir ceux qu'il reste de Karl Lagerfeld. ...
Bonsoir. Bonsoir.

01:31

Alors, cher Karl Lagerfeld, vous connaissez le principe de cette émission. On va


essayer de voir la biographie de votre invité. Et tout de suite, j'ai 2 énigmes à
résoudre. Je ne sais pas quel est votre âge ni quelle est votre nationalité, parce
qu'il y a eu une polémique...

01:44

Je me laissais moi-même y compris. Ah, vous ne savez pas ? Et puis j'ai un âge où
il vaut mieux de se faire plus vieux parce que c'est plus surprenant que si on
s'est rajeuni. Alors, c'est 65 ou 110 ?

01:52

Parce que la presse allemande fait les... La presse allemande, il faut encore
prouver que la personne en question, c'est moi. C'est plus compliqué que ça. Il y a
2 Karl Lagerfeld ?

01:59

On ne sait pas, c'est plus compliqué que ça. Il faut attendre ma mort et mes
mémoires pour savoir la vérité. Bon, d'accord. Je trouve que pour 65, je veux dire
pas si mal, pour 70, c'est un phénomène.

02:07

Donc, pour les ventes du livre, c'est génial. Je voudrais qu'on croit que j'ai 70,
parce que dans ce cas-là, ça frise un peu les Guinness des records. D'ailleurs,
vous dites que c'est pathétique de vouloir cacher son âge. Non, mais vous savez, on
comprend sa rigueur entre 20 et 30,

02:20
c'est comprendre... Après, ça n'a plus aucune importance. 60, 70, 65, c'est comme
les médicaments et les aliments, ça a dépassé les trucs de consommation. Donc,
c'est pas très grave.

02:30

Rassurez-nous, vous n'avez pas dépassé la date limée de Frescheur. Ne vous fiez pas
trop à la presse allemande, je ne te parle pas assez, là. Bon, d'accord. La
nationalité, on sait pas.

02:36

Vous êtes allemand, français ? Je suis de nulle part. Vous êtes de nulle part ? Je
suis de nulle part. Pourtant, j'ai obligé de savoir.

02:42

Oui, mais non, les trucs... Origines suédoises ? Oui, peut-être, mais on ne sait
rien. Résident monégasque ? Ça commence avec moi et ça finit avec moi.

02:49

12 et bien... Merci d'être à l'heure, sir Ariel. Alors, écoutez, je suis absolument
confus. Qu'est-ce qui vous arrive, Ariel ? Vous ne pouvez pas dormir cette nuit

03:04

parce que je me suis dit, venir en tenue face à Karl Lagerfeld, c'est à peu près
comme vouloir faire du jonglage au ballon avec Zinedine Zidane ou bien écrire un
livre après Paul Lussulitzer.

03:14

Je ne savais pas... Je ne savais pas tout simplement quoi porter et je me suis dit
que la seule tenue possible, c'était le peignoir et nu en dessous. Bonsoir à tous.

03:27

On peut voir le reste ? On peut voir le reste ? Soit vous montrez tout, Ariel, soit
au contraire... Pourquoi vous pensez, Karl Lagerfeld, qu'il faut...

03:36

Ces animateurs de télévision ne savent plus s'habiller. Vous dites... Non, pas du
tout. En plus, je n'ai fait les choses que par rapport à moi. Moi, ça m'est égal
d'habiller les autres.

03:43

Je veux bien leur dire je trouve ça bien ou mal, mais au fait, je ne juge pas les
gens sur le vêtement. Car si vous faites ce messier, vous ne pouvez pas juger les
autres là-dessus. Mon rôle, c'est de les proposer.

03:50

Vous êtes heureux comme ça, vous êtes heureux comme ça. Ça ne me concerne pas.
Qu'est-ce qu'il devrait mettre, Ariel, à votre avis ? Un T-shirt noir, comme tous
les animateurs de télévision ? Il y en a déjà beaucoup.
03:58

Je pensais que c'était un peignoir Hedi Slimane. Oui, oui, je sais, je reconnais,
je l'ai mis. Est-ce que le poil est de retour ? Parce qu'il est en train de nous
montrer son poitrail. C'est une question de goût et de clientèle.

04:07

Ça dépend. Oui, vous avez une clientèle. C'est du poil de location. Ça rend bien à
la fin de l'émission. Merci, Ariel.

04:15

Alors, on va égrener l'avis de Karl Lagerfeld. Alors, vous n'êtes pas seulement...
On vous connaît comme grand couturier, évidemment. A la fois, vous avez la
direction artistique de Chanel, mais il y a aussi Fendi.

04:28

Artistique, mais pas direction. Non, ça fait cadre. Ça fait cadre. Si je dis
direction, c'est... Non, je suis conseiller extérieur, voilà.

04:34

C'est dans l'avis de tout, je suis conseiller extérieur. Même dans mes propres
affaires. Vous êtes plus qu'un couturier parce que vous avez aussi ouvert une
galerie de photos, la Lagerfeld Galerie, 7L, une librairie.

04:46

Une maison d'édition en Allemagne, j'ai aussi. Oui. Mais je ne fais jamais mes
propres livres. Ça, je ne les fais pas chez moi. Par contre, je sais que vous
publiez des livres en allemand.

04:53

Des livres de poésie aussi ? Pas en allemand. Des livres de marché allemand. Moi,
les Allemands, ils ne lient plus. Donc, leur grande lecture, c'est Bunte.

05:00

Ils ne disent pas grand-chose. Non, j'ai fait des livres de toutes sortes. Des
livres de photos, des livres de mode, mais pas tant que ça. Il faut vraiment qu'il
y ait une certaine qualité.

05:09

De la poésie, des choses pas commerciales parce que je fais des livres avec
lesquels on gagne beaucoup d'argent, ce qui me permet de faire des livres avec
lesquels on ne gagne pas d'argent du tout.

05:16

Et c'est comme ça que ça doit être. Parce que moi, je ne fais pas ça pour gagner de
l'argent. Pas commercial, vous faites quand même des photos nues. Donc, c'est quand
même un peu commercial. Oui, mais enfin, ça n'est commercial parce que je suis nu.

05:25
Par exemple, dans quel livre ? Je sais que vous avez fait des photos de Desmimours,
des photos de... Ah oui, mais ça, c'était pour un journal. Un journal, c'est pour
les visionnaires, qui est une revue d'avant-garde.

05:33

Et quand on fait des vêtements comme moi, c'est très difficile de faire que des
vêtements. Et c'était amusant avec le compte, les vêtements neufs de l'empereur, de
faire des gens à poil puisque c'est ça.

05:42

Ca, c'était un jeu de mots du visionnaire. Donc, je fais ça en tant que photographe
pour une revue d'avant-garde. C'est pas la même chose. Et vous savez, ce numéro,

05:49

qui, à l'époque, coûtait 800 francs parce qu'il n'y avait pas de pub, aujourd'hui,
vous le trouvez même plus à 10 000 $. Enfin, on comprend que vous ne faites rien
pour l'argent. Non, justement.

05:57

Non, non, mais c'est vrai. Vous êtes au-dessus de ça. Vous vivez dans un autre
siècle, en fait. Non, je suis tout de suite plus moderne. Je suis plutôt dans le 3e
millénaire

06:05

que dans le 18e ou dans le 19e, que je déteste. Le 20e, c'était OK, mais je préfère
aujourd'hui. D'accord. Alors, c'est pas ce que disent les fonctionnaires. Et
lorsque vous avez des rapports avec l'administration,

06:15

en particulier fiscale, on se rend compte que c'est pas du tout ça qui... Mais ça,
c'est de vieille histoire. Je crois qu'il y aurait une émission moderne, nouvelle,
avant 2000.

06:23

Tout ça, c'est réglé. Tout ça, c'est réglé. Je m'en souviens même plus parce que
toutes les choses qui sont pas très drôles, je les oublie.

06:30

Et en fin de compte, j'en ai pas souffert du tout. Ça a duré 16 ans. Ça veut dire
que c'était pas si simple que ça. Et de toute façon, ce que le grand public ne sait
pas, j'ai payé des impôts en France, et pas mal.

06:38

Je ne suis pas sûr qu'il y ait tellement de gens qui en paient autant. Alors, sorti
de là, c'est même plus un sujet. Nous en avons la preuve, justement. Vous payez des
impôts en France.

06:45
Et comment vous avez la preuve ? Regardez, vous allez voir. Oui, allô ? Oui. Très
bien.

06:54

Faites entrer M. Lagerfeld. M. Lagerfeld ? Asseyez-vous. Alors, je vous ai convoqué


car vous n'êtes pas sans savoir que vous devez au fisc français

07:29

18 millions d'arrivée d'impôts. Pourquoi ? Parce que vous êtes en retard sur le
paiement. Non, ma question était, pourquoi devrais-je payer des impôts ?

07:37

Parce que c'est la loi. Les impôts aussi bulgaires, ça ne m'intéresse pas. Vous
êtes obligé. Écoutez, je n'ai pas le temps de lutter, mais vous, très dans ces
bases considérations,

07:44

j'essaie. Ah, bien. Donc, vous allez l'opposer. Oui. Bien.

07:50

Donc, vous allez nous payer en chèque. Chèque ? Qu'est-ce que c'est ça ? Non, c'est
vulgaire. Pour vous payer,

07:56

je vous donne 3 chandeliers, 3 appartenus au Médicis, un orgue du 16e siècle ainsi


que 4 tapisseries du 18e pour aiguiller votre bureau.

08:02

Non, ce n'est pas possible. On est au 20e siècle. Le 20e siècle, c'est vulgaire.
Écoutez, M. Lagerfeld, il va falloir qu'on trouve une solution.

08:09

J'ai un grand problème. J'ai la solution. Il vous faut une chemise à colle longue
pour ajouter un peu d'épaisseur à votre médiocrité. Pour éclairer votre habit d'une
stricte poésie,

08:19

en quelque sorte. Voilà, vous êtes parfait. Vous ressemblez presque à un dieu. Il
ne manque plus de lunettes et de cheveux blancs. Là, ce serait parfait.

08:25

Comment on fait pour l'argent ? Ne vous inquiétez pas. Je vous offre mes conseils
par amour pour la France. Je veux parler des impôts. Arrêtez les horreurs de la
vulgarité.

08:34

C'est très bien. Alors, Karl Lagerfeld est fier du vrai. Il est fier du vrai. Il
est fier du vrai. Il y a du vrai dans cette histoire.
08:46

Il y a du vrai. J'ai peur qu'il y ait du vrai dans ma façon de parler. À l'époque
des impôts, j'étais encore un peu plus rond. Donc, j'avais encore l'éventail qui
est parti. Il n'y avait plus rien à cacher.

08:56

Et je n'avais pas encore l'école comme ça. Donc, il y a du vrai et du faux. Les
lunettes noires, par contre, c'était... Oui, oui. Moi, je veux voir, mais je ne
veux pas être vu.

09:03

Donc, vous savez, les gens un peu miopes, ils ont vite un regard de labrador
gentil. Et ça, je ne tiens pas du tout. Mais quand vous êtes en confiance, il
paraît que vous les enlevez quand vous vous sentez mieux.

09:15

Et enfin, c'est Stéphane non plus. Ecoutez, moi-même, je me suis... Oui, vous êtes
dévoilé. J'étais cash avec vous. Oui, d'accord.

09:21

Ce qui est étrange, c'est qu'on parle d'argent. Mais vous avez des goûts très
simples. Vous dites que vous n'aimez ni le caviar, ni le champagne. Oui, c'est ça,
le drame. Et vous ne prenez que des yaourts de 0%.

09:29

Exactement. C'est ça, la vraie injustice. Le pouvoir, il ne veut pas vouloir parce
que ça ne vous dit rien. Oui. Au fond, en plus, vous avez diminué de volume.

09:37

Oui, je suis vertueux sans mérite. Parce que la vertu n'a du mérite. On a renoncé à
lutter. Moi, rien, je m'en fous, je n'ai pas envie. Enfin, vous avez lutté comme un
canton.

09:44

Quelqu'un qui peut venir... Non, non, non, ça, ce n'est pas du tout possible.
J'avais grossi parce que je ne m'intéressais pas à ça. Puis, il y avait cette mode
japonaise qui était très chic. Les matières étaient très bien.

09:53

On pouvait se capitonner, si j'ose dire, là-dedans. Et on ne s'en apercevait pas.


Et je n'avais pas de tension, pas de cholestérol. Donc, tout allait bien. Et puis,
un jour, j'ai vu la mode de Dior Homme, de Hedi Slimane.

10:02

J'ai dit, bon, j'aimerais bien mettre ça. Mais j'ai dit, mon vieux, ça, ce n'est
pas pour ce genre de look. Alors, la doudoune naturelle, on va l'enlever. Et on a
mis 13 mois à l'enlever. Et on a enlevé 42 kilos.
10:10

Et on s'est retrouvé en taille 46, 40 pour les pantalons. Sans chirurgie


esthétique, il faut le dire. Oui, les gens aiment le croix parce que ça les
rassure. Mais malheureusement, non, c'est fait maison, tout ça. Non, non, non.

10:19

Les gens adorent l'idée que ce soit faux. D'ailleurs, j'ai remarqué, maintenant un
peu moins, mais au début, on me regardait en m'embrassant derrière les oreilles
pour savoir s'il y avait une petite cicatrice ou là, s'il y avait quelque chose.

10:29

Mais non, malheureusement, c'est homemade. C'est vrai que ça a intrigué beaucoup de
monde. Tom Slatt, vous le savez. Oui, tout à l'heure, vous avez posé la question.
Mais quel âge avez-vous exactement?

10:38

Je pense qu'il aurait fallu poser la question. Je me mets à parler très vite quand
il y a Karl Lagerfeld. Je ne sais pas pourquoi. Il aurait fallu poser la question.
Quel âge vous avez l'impression d'avoir, finalement?

10:47

Pas d'âge. Pas d'âge du tout. Pas de nationalité, pas d'âge. Pas d'âge, pas de
nationalité. Je fais partie d'aucune génération.

10:52

Je n'ai pas de famille. Je suis un espèce de truc solitaire qui plane. D'ailleurs,
on avait dit à votre mère, tu vivras comme sur un nuage. C'était une prédiction
digitale.

11:00

Exactement. Elle avait absolument raison. Et c'est un peu ce qui vous arrive aussi.
J'ai toujours fait arrive. Il y a pas mal de temps que ça arrivait. Quand on pense
qu'au 18e,

11:06

tout le monde mettait des perruques poudrées. Et vous, vous le faites naturellement
aussi. Vous le faites aussi aujourd'hui, d'ailleurs. Non. Moi, ce n'est pas une
perruque.

11:12

C'est la différence. Alors, nous allons tomber dans notre petit nuage pour
l'arrivée de Stéphane Millon, que je voudrais vous parler, bien sûr. Vous savez, ce
n'est pas de la poudre.

11:21

C'est du shampoing sec que je mets. Et que je brosse les oeufs parce que mes
cheveux sont gris et ça ne fait que de vache. Donc, je préfère que ça soit blanc
blanc.
11:27

Mais vous savez, vous êtes en France. Vous n'êtes pas en Allemagne. Il n'y a aucune
loi qui empêche les hommes de porter de la poudre dans les cheveux. En plus, vous
aimez les vaches.

11:33

Mon père a fait fortune avec. Donc, je ne vais pas pleurer là-dessus. Oui, c'est
vrai. Stéphane Millon. Bonsoir, Stéphane.

11:50

Vous allez bien ? Je me méfie quand vous avez ce sourire carnassier. Non, pas du
tout. Au contraire, vous allez voir. On va être surpris ?

11:58

Vous allez être surpris, oui. Dans quel sens, je ne sais pas, mais vous allez voir.
Karl Lagerfeld, je vous aimais gros. Je fais partie de tous ces gens qui,
aujourd'hui, se sentent orphelins, spoliés.

12:11

Rendez-nous notre Lagerfeld d'origine. Souvenez-vous. On apercevait d'abord un


éventail, puis une paire de lunettes et enfin, loin derrière,

12:22

un bibendum gonflé à l'hélium, fils spirituel de la Castafior et du bonhomme


Michelin. Le tout camouflé dans une grande bâche noire. Les vêtements Yamamoto
protègent les gros cubes.

12:37

Pour les nostalgiques de la 1re heure, je redonne vos mensurations. 102 kg pour
1,80 m. Et puis, brutalement, alors que vous vous baladiez sur une aire
d'autoroute,

12:49

on décèle une crevaison lente. Vous allez perdre 42 kg en 13 mois. C'est le même
principe que pour les matelas pneumatiques. Une rustine en collagène implantée par
le professeur Renard

13:05

mettra fin à ce désastre. La crevaison lente, un mal méconnu qui frappe


principalement le VIP obèse. Paul-Loup Sulitzer laisse sur ce sujet un ouvrage
majeur,

13:17

le tour de taille en 80 jours. Vous, il vous en a fallu 395. La crevaison de Paul-


Loup a été beaucoup plus rapide. Votre catogan, qui a fait office de balancier,
aurait freiné la fuite.

13:31
Face à ce drame, vous allez rebondir. Si je puis dire, à 60 kg, on rebondit
toujours moins loin qu'à 102. Ce nouveau look va inspirer vos futures collections
avec des mannequins de plus en plus maigres

13:49

et un thème vedette, l'Ethiopie. Très saint trait, côte apparente, avec des mouches
autour de la bouche. Oh non ! Prônez la maigreur à tout va,

14:02

c'est oublier un peu vite que certains la subissent. Votre nouvelle silhouette
devient un événement planétaire. Toute la presse relate sur ce sujet. Votre lutte
contre les calories. Aucun article, en revanche, dans l'avis du pneu.

14:15

Et ça, c'est regrettable. A propos de pneu, votre peau... Votre peau, pardon, je
reprends. A propos de pneu, votre peau est parfaitement lisse. Aucune rainure
apparente.

14:27

C'est emmerdant en cas de pluie, surtout que vous n'avez plus votre éternel essuie-
glace. Ce résultat, vous le devez à la crème La Prairie à base de fœtus de mouton.
Pour une noisette de ce nectar,

14:41

abattez 3 femelles porteuses. Les agriculteurs ne vous en veulent pas. Là-bas, on


vous surnomme l'épouvantail. Quand vous passez à la télé, on met le poste dans le
cerisier,

14:52

ça fait fuir les mots. C'est un peu comme la bataille. C'est un peu comme la
bataille. C'est un peu comme la bataille. Quand vous passez à la télé,

15:03

on met le poste dans le cerisier, ça fait fuir les moineaux. Alors, n'oubliez pas,
pour ne plus ressembler à une grosse vache, mettez du fœtus de mouton.

15:18

Personne dans ce studio n'a les moyens de s'en offrir. Et puis, ça fait friser les
cheveux. C'est à base de mouton. Après, il faut les attacher. Julien Clerc, qui en
a mis beaucoup,

15:30

met sa voix chevrote. Avant de nous quitter, votre tout dernier secret pour
conserver sa silhouette, je vous cite...

15:41

... Avant de nous quitter, votre tout dernier secret pour conserver sa silhouette,
si j'ai envie d'une bouchée de plus...
15:52

Je vais pas y arriver. Je vais reprendre. Avant de nous quitter, votre tout dernier
secret pour conserver sa silhouette,

16:02

si j'ai envie d'une bouchée de plus et qu'elle ne m'est pas autorisée, je la mâche
et je la crache. Bon appétit à tous, si vous êtes à table. Applaudissements

16:13

Merci, Stéphane Guillon. Une réaction, Karl Lagerfeld ? C'est le fils Michel. C'est
très amusant. La moitié de la planète a faim

16:24

et l'autre moitié ne pense qu'à maigrir. L'autre moitié pourra manger ce qu'il
recrache. Rires L'école très haut, c'est pour cacher les rides ? Vous citez souvent
une phrase de Balzac.

16:35

J'étais pas prévenu. J'avais toujours l'école haut. Je n'aime que ça. Déjà enfant,
j'allais cravater à l'école avec l'école haut. Je déteste ça.

16:46

Les photos d'avant la guerre des 14, ça donne un côté bien lavé. C'est important à
un certain âge d'être propre. Eric Bonstreuil. C'est parti de mes idoles.

16:58

Quand on voit le col de derrière... Il est ouvert derrière. Vous pouvez pas
boutonner ça devant. Vous publiez le meilleur des régimes. Vous êtes fier d'avoir
réussi ça aussi.

17:09

C'était une sorte de challenge. Ça m'amuse. C'est un challenge comme un autre. Je


n'étais pas malade ni rien. J'avais envie de mettre autre chose.

17:20

C'est très superficiel. C'est plus efficace que le tragique. Ça n'est pas aussi
efficace. Maigrir parce que vous êtes malade, c'est pas marrant. Maigrir parce que
vous vous trouvez trop gros

17:30

et que ça vous fait rire pour mettre autre chose, c'est une très bonne approche. On
n'a plus rien le droit de manger. Je vois que vous n'avez pas vu le livre. Il l'a
vu.

17:41

Personnellement, on n'a pas tellement besoin de maigrir. Moi non plus. C'est vrai.
J'ai cru que c'était le cas. C'est vrai.
17:53

J'ai cru que c'était un régime pour hommes uniquement. C'est plus facile pour les
hommes. C'est plus facile pour les hommes. Je n'écris pas pour les gens qui ont
besoin de maigrir. Mais il y a aussi quelques-uns qui ne sont pas tous présents

18:04

qui ont besoin de maigrir ou envie. Ça dépend. Si vous êtes malade, oui. Mais si
vous n'êtes pas malade et que vous avez un autre look, il n'y a pas d'autre moyen
que de maigrir. Il y a quelques années, vous aviez plein de livres en préparation.

18:15

Vous aviez 5 livres. Il y en avait un sur votre vie, sur la princesse Palatine, un
autre sur les jardins du XVIIIe siècle. C'est celui-là. Vous n'êtes pas au courant.
J'en ai fait plein d'autres.

18:26

Et depuis, je suis devenu éditeur. Je m'occupe plus des livres que j'édite que de
mes propres livres, parce que c'est très vulgaire de faire ça. Je ne fais jamais
des livres à mon nom, chez moi. Ça, je ne le fais pas.

18:37

Les collections de certains m'ont augmenté. L'histoire des photos. Je n'ai pas
tellement de temps. Je prépare des choses qui ne doivent pas envahir le marché.
Sinon, il y a une surenchère. Il ne faut pas en faire un livre tout le temps.

18:48

On parlera de vos activités. Je vous demande pardon. J'ai ma mère dans l'oreillette
en permanence. Elle me dit que je suis très mal habillé. Vous n'êtes pas habillé du
tout.

18:59

Merci. Au revoir. Vous êtes fou ou quoi ? Je suis en pleine émission. On ne pouvait
pas laisser ça comme ça. Vous avez là quelqu'un qui était en bon état. Attendez.
D'abord, vous êtes qui ?

19:17

Moi, je m'appelle André Dagame. Personne n'est parfait. Vous faites quoi ? Je
m'occupe de présider le syndicat principal du métier. Alors, évidemment, je devais
intervenir. Car Karl Lagerfeld était un être humain normal.

19:28

Tout d'un coup, ça devient... Vous prenez une tringle à rideau. Avec le rideau,
vous la mettez verticale. Vous mettez un cintre, un colomage de la tarte. Et vous
avez la silhouette de Karl Lagerfeld.

19:39

Ça ne peut pas marcher. Il faut le sauver. C'est sûr que lui, il s'occupe plus de
garnir les cintres. On l'a connu garni. Moi, je lui ai servi un déjeuner une fois.
Dans un hôtel à Paris.
19:50

Il était plus copieux. Il a perdu un peu de copiosité. Pour un restaurateur, ce


n'est pas tolérable. Mais il mangeait proprement. Oui. Il a des colomages de la
tarte.

20:01

Il ne mange plus de tarte. Il devrait se mettre au foie gras. Parce que le foie
gras ne fait pas grossir. Ça fait grossir les oies et les canards. Mais pas ceux
qui mangent le foie.

20:12

Le foie gras ne fait grossir que si on mange trop de pain. Il faut lui donner le
tuyau. Donc le foie gras pur. Comme ça, la cuillère, il ne mangera pas beaucoup. Et
le caviar à la louche, évidemment.

20:23

Mais ça, ça me concerne moins, le caviar. Le foie gras me tient à coeur. Est-ce que
vous pensez que sa santé est en danger ? Mentale, certainement pas. Parce qu'il
s'est dégonflé.

20:34

Il n'a pas perdu son génie. Mais il est maigre. Il ne faudrait pas qu'il meure
maigre. Il n'y a pas pire que de mourir maigre. Quand on voit un homme aussi
maigre, est-ce qu'on sent, quand on connaît la nourriture comme vous,

20:45

qu'il a été gros ? Ça, ça dépend. Il faudrait le voir. Il faudrait voir s'il a
enlevé un peu le pot du ventre. C'est tout. Ça, on ne peut pas vous dire. Mais ça
lui va pas mal.

20:56

Je préfère que ce soit lui qui mette une école comme ça que moi. Mais ça lui va pas
mal. Seulement, il est maigre. Et nous, restaurateurs, on est contre les obèses.
Mais on peut pas supporter des maigres. Qu'est-ce que vous connaissez comme
restaurateur

21:07

aussi élégant que Karl Lagerfeld ? Tout plein. Tout plein. Gagner. Bocuse qui est
plus de 80 ans que de 40. Mais il a de la gueule aussi.

21:18

Ils sont tous élégants. Il n'y a plus d'obèses chez les cuisiniers. Bon. Écoutez.
Si les restaurateurs donnent des conseils d'élégance aux gens de la mode, nous
allons voir si Karl Lagerfeld est capable de vous donner des leçons.

21:29

Il l'a déjà fait. Il a fait un petit bouquin de cuisine. Donc ça n'est qu'une
réponse bergère à bergère. Merci. Au revoir. Applaudissements
21:40

Karl Lagerfeld, vous connaissez M. Daguin qui est le président du syndicat des
restaurateurs de France. Alors il vous préfère un peu plus copieux. C'est normal
dans son métier. Il vous propose de manger du foie gras.

21:51

C'est quelque chose que vous interdisez ? Non. Je ne crois pas. Je ne suis pas très
au courant de ça. Mais c'est une chose dont je ne suis pas dingue personnellement.
Donc ça ne me tente déjà pas. Alors quand on travaille dans la mode,

22:02

c'est vrai qu'il y a une vitrine. Les défilés, par exemple, tous les mannequins
sont superbes, longilignes, filiformes. Donc la maigreur est aussi... Oui, mais
quand j'étais plus rond,

22:13

je ne me mettais pas en comparaison avec. Donc ça ne me gênait pas. Non, c'est plus
personnel que ça. Qu'est-ce que vous pensez du débat qui fait que tous les
mannequins, les images des maigres, ça produit des anorexiques ?

22:24

Comme ce monsieur disait gentiment que j'étais maigre. Je me trouve mince, mais pas
maigre. La plupart de ces filles sont minces pour les critères d'aujourd'hui.
Maigre, maigre, ça commence un peu plus tard quand même. Kate Moss, elle était
comme la Brandy quand elle avait 15 ans.

22:35

Bon, à 15 ans, les gamines sont comme ça. Aujourd'hui, elle est gironde,
ravissante, mais elle n'est pas grosse. Elle n'est pas maigre, maigre non plus,
mais elle est mince. Cela dit, vous êtes un couturier atypique, un styliste...

22:46

Je ne connais pas les autres. Vraiment pas ? A peine. On en parlera après. Yves
Saint-Laurent, vous avez commencé avec lui. Est-ce que c'est une émission sur la
préhistoire ?

22:57

Vous avez fait vos débuts avec lui. On dirait des vieilles actrices. Aujourd'hui,
c'est vrai que vous êtes assez atypique, parce que vous incarnez quand même la
maison Chanel. Vous êtes un peu son fils.

23:08

Spirituel, peut-être fils, non ? C'était bon pour l'héritage, mais vous n'en aviez
pas besoin. Ne ramenez pas ça toujours au même sujet. D'accord. Mais si on parle de
la mode,

23:19

y a-t-il d'autres couturiers ou d'autres stylistes qui essayent de créer leur


univers ? Vous avez repris l'univers qui existait. Oui, mais j'ai le mien à côté.
Et puis, Fendi, c'est encore un autre univers.

23:30

Moi, j'ai trois univers, donc c'est encore mieux. Moi, je suis universel au lieu
d'avoir un univers. Vous créez combien de défilés par an ? Vous savez, il y a des
collections qui ne défilent pas, mais je suis pour que ça défile.

23:41

Je ne fais pas une dizaine, une dizaine facilement. Mais j'adore ça. Et ne croyez
pas qu'il y ait la moindre lassitude. Au contraire, c'est le procédé de faire une
collection qui m'amuse. La présentation, ce n'est pas ce qui m'amuse le plus.

23:52

C'est le procédé du travail, le parcours du travail. C'est très amusant, c'est très
passionnant. L'évolution des matières, des techniques et tout, je trouve ça
fantastique. Alors, quand vous organisez un défilé,

24:03

comment vous choisissez les mannequins ? C'est un défi, on les connaît. Vu de


l'extérieur, ça paraît un peu bizarre. Vu de l'intérieur, ça paraît normal. C'est
comme vous faites une émission.

24:14

Ça se fait comme ça. Il y a des filles nouvelles, il y a des filles qui sont bien,
qui étaient moins bien avant. Et si on les trouve trop rondes, on a une très bonne
méthode. On a une robe dans laquelle personne ne peut rentrer.

24:25

On dit, mettez cette robe. Et on dit, vous êtes ravissants, mais malheureusement,
ça ne marche pas. On peut révéler un secret. Votre prochain défilé se passera au
Hall de Rungis. On a suivi votre assistante lors de son casting.

24:36

Regardez. Là où il y a les cadavres... Alors, Carl, pour ton prochain défilé, j'ai
décidé qu'on allait surprendre. Nous sommes en train de monter un nouveau concept

24:47

qui s'appelle Food and Fashion. Food, la nourriture. Fashion, la mode. On a envie,
avec Carl, d'innover. Vous savez que c'est quelqu'un qui se remet toujours en
question.

24:58

Il va toujours de l'avant et finit les mannequins ringards, les espèces de minets


qui demandent des cachets astronomiques pour se trimballer négligeablement. Voilà.

25:09

On aimerait bien que les gens d'ici, qui vraiment ont les mains dans les légumes et
dans les trucs, défilent pour nous. On va vous couper les cheveux. On va vous
épiler le torse.

25:20

Vous êtes poilu ou pas ? Non, mais c'est que je tiens quand même mes cheveux. Ah,
d'accord, vous y tenez. Vous ne voulez pas passer ça juste pour me faire plaisir ?
Non, sérieusement.

25:31

Vous connaissez la mode punk ? Oui, mais ça date de 1977. Allez, on y va. Il n'y a
pas de manche ? Oui, il y a une manche d'un côté.

25:42

Je ne peux pas mettre mon bras ? Non, c'est très bien, c'est comme ça que ça se
porte. Vous voyez, quand on veut, on peut. Voilà, très bien. C'est parfait.

25:53

Enlevez ça. On n'en parle plus. Vous marchez, tournez. Ça, c'est très bien.
Parfait. Est-ce que vous avez déjà un agent ou pas ?

26:04

C'est un peu juste au niveau des épaules. Ce n'est pas grave. Vous voyez, on a fait
ça pour des mannequins qui sont des gringalets. Des gens qui ne travaillent jamais,
qui ne font rien. Ça ne doit pas être un succès, cette geste-là.

26:15

Pourquoi ? Ce n'est pas super. Moi, je la trouve terrible. Elle est punky, elle est
trash. En même temps, le contraste avec les légumes, c'est tout le monde de la nuit
qui arrive dans le monde de l'aube.

26:26

C'est after mode. C'est after fashion. Non, ça me va bien, ça. Applaudissements
C'est un génie.

26:37

Ça peut vous donner des idées, Karl Lagerfeld. Vous savez, il y a des gens qui ne
sont pas loin de ça dans la moitié du discours. Il y a des gens qui ne sont pas
loin de ça comme discours. De tout déchirer, vous pensez à qui ?

26:48

Je ne pense à personne. C'est mon grand truc. Je ne pense jamais à personne. Je ne


pense qu'à moi. Qu'est-ce que c'est, d'ailleurs, cet égoïsme sacré qui vous anime ?
C'est l'instinct de conservation.

26:59

Je conseille aux autres de faire autant parce qu'on peut se sacrifier que si on a
quelque chose à donner. Si, à force de tout donner, on n'a plus rien à donner, ça
ne sert à rien. Je ne sais pas si l'instinct de survie correspond vraiment

27:10
à l'idée de perdre autant de kilos. Vous savez que quand on maigrit, vous avez vu
la canicule. Quand vous savez nager, vous n'avez plus besoin de la bouille. C'est
vrai. Vous avez un mode de vie qui est toujours sujet à beaucoup de...

27:21

La mode est ma vie. C'est bien que vous reparliez un peu de mode et moins de régime
parce qu'il n'y a plus de mode. On parlait de non-mode définitif. Moi, je ne dis
rien. Gentiment, j'écoute.

27:32

Et je réponds aux questions qu'on veut bien me poser. C'est plus de la répartie que
de la réponse. Vous avez un mode de vie qui est assez particulier. Celui d'un
seigneur du XVIIIe siècle. On n'y était pas. On ne sait pas exactement comment
c'était.

27:43

L'idée qu'on s'en fait, peut-être. Oui, l'idée qu'on s'en fait. Mais vous avez
cultivé aussi. Avec des maisons décorées dans un style XVIIIe. Mais j'ai largué
tout ça, après. Puis ça ne correspondait plus.

27:54

Vous avez une collection de 230 000 ouvrages. C'est vrai ? Malheureusement, oui.
Parce que c'est très encombrant. C'est énorme. C'est terrifiant. Mais un jour, il
faut que je prenne une décision.

28:05

Qui peut hériter une chose pareille ? Qui peut prendre ça ? C'est gigantesque. Vous
le laisseriez à la Bibliothèque nationale ? Ils auront peut-être le même. Mais ce
sont des livres de tout ce qui a paru depuis 40 ans

28:16

en art et en choses qui m'intéressent. Photographie et tout. C'est incroyable. Ce


qui doit être drôle, c'est que quand vous partez en voyage, ça doit être un vrai
déménagement, quand vous voyagez. Oui. C'est pour ça que je n'aime presque plus
voyager.

28:27

J'ai une voiture pour aller d'un endroit à l'autre. C'est pour ça que je n'aime pas
quitter l'Europe. C'est une voiture où j'ai un lit, une table et tout. Vous êtes
comme Raymond Roussel. Je ne suis pas du tout contre Romain Roussel.

28:38

Il est très intéressant comme personnage. Sauf que je n'aime pas l'histoire de la
mère qui voyage avec son cercueil. Ça, ça m'est égal. Quand elle arrivait à
l'endroit où elle voulait aller, elle repartait tout de suite.

28:49

Vous n'allez pas dans les campings, on imagine. Non, parce que je n'ai aucune
raison d'y aller. Ça serait vraiment une espèce de provocation absurde. Mais je
veux dire, je n'ai rien contre rien. Mais cela dit, il est claustrophobe et en même
temps,

28:59

il a des maisons partout. C'est quand même un paradoxe bizarre. Vous vous échappez
d'une maison dans une autre. On peut être claustrophobe dans une loge en attendant
une heure. Mais on n'est pas... Mais pas dans mes maisons.

29:10

Jusqu'au contraire, je n'aime que les choses ouvertes avec beaucoup d'air et
beaucoup de fenêtres. Mes maisons ne sont pas du tout claustrophobes. Ce que
j'aime, c'est les changements. Voilà ma philosophie, si on peut appeler ça comme
ça.

29:22

C'est ma façon d'agir avec ma propre personne. C'est quand même pathologique, cette
façon de collectionner Karl Lagerfeld. Permettez-moi de vous demander, lorsque vous
étiez petit garçon, est-ce que vous suciez votre pouce ?

29:33

Ou alors est-ce que vous aviez un objet transitionnel ? Je ne m'en souviens pas.
Mais je ne pense pas qu'on me l'aurait permis longtemps parce que ma mère trouvait
ça horrible. Vous n'aviez pas un doudou, une peluche préférée ?

29:44

Non, je ne me souviens pas. Mais vous savez, je suis très amnésique. Pour tout ce
qui n'a pas d'importance. Tout le monde sait que vous êtes un grand collectionneur.
C'est les années 20, les années 40, les années 50, le 18e. C'est le passé.
Maintenant, je ne veux plus que des choses d'aujourd'hui.

29:59

Par exemple, ce qu'on voit, la galerie Créot et tout ça. Je ne veux plus rien du
passé. En tout cas, pas du mien. Mais vous avez une pathologie de collectionneur en
même temps. Et on a l'impression que justement... Est-ce que le mot pathologie est
juste ?

30:09

C'est d'avoir une espèce de curiosité et d'avoir la chance de pouvoir bouger et


d'avoir les moyens d'avoir les choses. Mais de posséder. Vous avez besoin de
posséder en même temps. Mais pas longtemps. Non, j'ai besoin d'acquérir. Ce n'est
pas la même chose.

30:20

Il n'y a aucun sens de la possession. Justement, en fait, toutes vos collections,


ça fonctionne un peu comme si c'était vos doudous à vous. Vos objets
transitionnels. J'ai envie, c'est là. Et puis, je n'ai plus envie, ça disparaît.

30:30

C'est un peu capricieux, non ? Non, c'est une quête d'amour et de tendresse. C'est
moi-même, je suis comme ça. J'étais comme ça, je ne voulais plus être comme ça.
J'ai fait ça, j'ai changé.

30:38

Un désir de s'inventer tout le temps. Oui, moi et les circonstances. C'est mon
métier. Vous pensez que la sexualité n'a aucune importance là-dedans ? Aujourd'hui,
c'est surexploité. La sexualité, la gym et le reste, c'est les mêmes sujets
maintenant.

30:50

Mais vous ne pensez pas que justement, l'acquisition et la présence de tous ces
objets, ça a une fonction rassurante pour vous ? C'est pour vous protéger ? Je n'ai
pas besoin de rassurer.

31:00

Moi, je suis tellement sûr de moi que ça, je n'ai pas besoin de choses matérielles
pour être rassuré. Puis aussi, les collectionneurs ont un autre trait
caractéristique. Je ne suis pas un collectionneur. Je suis un ramasseur, si vous
voulez.

31:10

Un acquéreur, mais avec un délai limité. Je ne m'attache pas aux choses. Vous êtes
en fait le collectionneur des collectionneurs parce que vous, vous collectionnez
des collections. C'est carrément le collectionneur suprême.

31:21

Tantôt, on appelait ça ensemblier. J'ai fait un look, un mood, une maison, une
chose. Mais quand je l'ai fait, il y a un proverbe allemand qui dit « Dites au
revoir et récupérez votre santé ».

31:33

C'est très malsain de rester attaché aux choses. Ce qui est génial, c'est que
collectionneur, vous avez fait votre métier finalement puisque vous faites des
collections. Donc vous êtes collectionneur en ce moment du thème.

31:40

Et vous faites des collections. Et c'est toujours aussi une volonté de se sentir
approuvée, d'être aimée des autres et d'être reconnue. Est-ce que tu pourrais aimer
des autres et être reconnue ? Je n'en sais rien.

31:49

J'ai dépassé peut-être ce stade. Je ne peux pas vous dire. Mais c'est parce que
j'aime les changements. C'est pour ça que je ne vois presque pas de gens de ma
génération, ni rien.

31:55

Parce qu'eux sont bloqués dans une période où ils ont eu du succès, où ils ont été
heureux, où ils pensaient comme ça. C'est très bien, mais c'est le passé.

32:01
Et après, ça embellit encore avec la mémoire. Vous avez la mémoire embellie. Ils
oublient tout ce qui est désagréable et croient que c'était le bon temps. C'est
horrible.

32:09

On a quand même envie de savoir, dans votre biographie, comment était le Karl
Lagerfeld petit garçon, mais on le saura tout à l'heure, après la pub.

32:15

Vous regardez toujours 20h10 pétante. Notre invité est Karl Lagerfeld. On a envie
quand même de démêler le bon grain de l'ivraie. Savoir ce qui est vrai

32:42

et ce qui est faux. C'est pas la mienne, c'est celle que les gens imaginent. La
vôtre. Dites-nous la vérité.

32:47

Vous étiez comment quand vous étiez petit garçon ? D'après ce que je sais, assez
insupportable parce que trop content de moi.

32:52

Ah oui ? Vous détestiez les autres enfants. Ah oui, j'hais les enfants. Mais
maintenant, non. Maintenant, j'adore

32:57

les enfants des autres. Mais enfant, je ne voulais pas avoir affaire à des enfants.
Je voulais des adultes

33:02

et je voulais être adulte. C'est pour ça que je les adore. Mais vous étiez où ? En
Allemagne, à Hambourg, c'est ça ?

33:07

Oui. J'ai passé mon enfance à la frontière danoise dans une maison isolée au fin
fond d'une forêt.

33:12

Il y a 5 ans, vous exigez un valet pour vous servir, c'est vrai ? Exigez, j'ai
beaucoup de dire. Tiens, cette photo-là,

33:17

elle a une histoire assez drôle. Non. Parce que je voulais m'habiller autrement
après la sieste

33:22

que ce que j'avais eu le matin et les gens trouvent ça un peu fatigant. Voilà
l'histoire. Et vos parents
33:27

vous appelaient d'ailleurs Ribbentrop qui était le ministre des Affaires


étrangères. Non, quand même.

33:32

Il y a une légende mais ce n'est pas celle-là. Madame Ribbentrop, je ne la connais


pas. M. Ribbentrop,

33:37

il avait la réputation d'être très bête. Je ne sais pas d'où vient cette réputation
et ma mère me disait toujours

33:42

tu es aussi bête que Ribbentrop. Je ne sais pas pourquoi. Je n'ai pas connu M.
Ribbentrop. Je ne sais pas s'il était bête ni rien.

33:47

Rappelons qu'il était ministre allemand des Affaires étrangères sous le régime
nazi. Je ne sais pas, je ne l'ai pas connu.

33:52

Je ne peux pas vous dire comment il était. Quelle est la chose la plus fausse qu'on
ait racontée sur vous ? Parce qu'on raconte tellement de choses.

33:57

Le truc le plus incroyable. Il y a du vrai là-dedans. Dans cette école, au fin fond
de la campagne, à la frontière danoise,

34:09

on pouvait choisir entre les leçons du gym et les leçons de danse. Mais pas le
danse classique genre waltz, machin.

34:14

Et j'ai choisi ça, je trouvais ça plus marrant. Parce que j'avais déjà six
kilomètres à bicyclette pour y aller,

34:19

ça se visait comme sport. Et j'avais toujours peur avec les autres sports, les bars
fixes, que j'allais m'abîmer les mains

34:24

parce que mon truc c'était dessiné. Donc je ne voulais surtout rien faire où la
main puisse s'abîmer.

34:29

Très vite, pour gravir petit à petit les échelons. J'adore le mot. Ça ne s'est mis
pas très longtemps.
34:34

Ah oui ? Vous avez le sentiment quand vous regardez en arrière que c'est allé très
vite ? Je ne regarde pas en arrière

34:39

mais je n'ai pas l'impression d'avoir peiné pour ça. Ça s'est fait naturellement
avec le temps. Vous avez ce truc

34:44

un peu aristocratique de naître fini. Vous étiez fini en naissant. Quasiment. Je ne


sais pas,

34:49

ça prend neuf mois pour tout le monde. Pourquoi, Ariel, vous avez le sentiment de
ne pas avoir été fini ?

34:54

Ah mais moi, je suis toujours content de me perfectionner à votre contact. Mais


bon, si,

35:00

il faut travailler un peu la question. Vous parlez quatre langues. Votre père en
parlait neuf. Vous avez quand même

35:05

été privilégié. Vous êtes né avec une cuillère en vermeil dans la bouche. Oui, mais
ça, il faut un privilège

35:10

pour apprendre des langues parce que ça, aujourd'hui, on devait dire à tous les
enfants apprenez toutes les langues.

35:15

Enfin, trois, quatre, anglais, français, allemand, espagnol. Ça aide dans la vie et
c'est plus marrant parce que quand on va

35:20

dans un pays où on ne comprend pas la langue, on se sent quand même un peu


analphabète. Moi, au Japon et en Russie,

35:25

je me sens comme un analphabète. Non, absolument pas. Je vous laisse ce genre de


questions. Ce qui est plus intéressant,

35:35

c'est que vous venez d'un milieu plutôt privilégié. Est-ce que ça vous a aidé à
entrer dans le monde de la mode ?

35:40

Non, parce que j'ai gagné un concours anonyme. De toute façon, tout à fait anonyme.
Tout à fait anonyme.

35:45

Alors, ce concours, vous étiez dans la laine et celui qui était à côté de vous,
c'était...

35:50

On était dans la laine tous les deux. Il y avait deux prix. Ça, c'est mon père. On
était tous les deux

35:55

dans la laine parce que c'était un concours organisé par le secrétaire J'ai gagné
les prix Manteau et d'autres encore.

36:01

Et Yves Saint-Laurent, on peut le dire, son nom. Oui, mais c'est vous qui... C'est
votre émission,

36:06

c'est pas la mienne. Dire son nom, ça vous gêne ? Non, pas du tout. Absolument pas.

36:11

Il était très marrant dans sa jeunesse. Qu'est-ce qui s'est passé ? Ensuite, c'est
vrai, il y a eu Jean Patou,

36:16

il y a eu les Sœurs Fendi, Chloé... Les Sœurs Fendi, elles ont vendu l'affaire à M.
Arnaud,

36:21

mais l'affaire continue. J'ai fait tout à Fendi Et le jour où vous avez votre nom,
c'est-à-dire la collection

36:26

Karl Lagerfeld, c'était... Au fait, c'est une histoire qui s'est faite par des
circonstances. Au fait, j'y tenais pas tellement

36:31

parce que je suis pas dingue de mon nom au-dessus d'une porte. Mais bon, cette
affaire existait, il fallait l'assumer. Mais au fait,

36:36

c'est pas mon obsession. J'ai pas du tout contrairement à ce qu'on peut penser que
j'ai le comble du succès d'avoir son nom au-dessus d'une porte.

36:41

Vous n'êtes pas mégalo ? Vous savez, on donne des impressions à soi-même qui sont
pas forcément des impressions

36:46

qu'on donne aux autres. Moi, je me trouve effacé, modeste, et tout ce qu'on veut.
Mais enfin, on peut rêver. Alors, dans cette émission,

36:51

on a envie... Votre tête n'a pas maigri avec votre corps. Elle s'est restée quand
même... J'ai des tours de tête,

36:56

c'est la seule chose qui peut pas maigrir. Alors, on a... Vous n'avez pas un
problème ? Non.

37:01

Vous seriez prêt à aller chez le papeau. Il n'y a que des solutions. Alors, quand
on a envie de connaître d'autres détails

37:06

sur votre vie, on a demandé à Ariel de lancer sa rubrique Le Saviez-Vous. Le


Saviez-Vous,

37:11

Karl Lagerfeld. Le Saviez-Vous, Karl Lagerfeld, numéro 1. Karl Lagerfeld

37:21

adore la boue, cache des sans-papiers, achète du vin au vrac, fait des tresses avec
les poils de ses jambes.

37:26

Toutes ces informations ne sont pas vérifiées. Le Saviez-Vous, Karl Lagerfeld,


numéro 2.

37:34

Apprendre le français a coûté à Karl Lagerfeld la somme de 6 000 francs de


l'époque. C'est ce qu'on appelle

37:39

l'apprentissage. Karl Lagerfeld, le Saviez-Vous, numéro 3. Karl Lagerfeld

37:47

a une spécificité rare. Il est jumeau unique, jumeau identique, qui plus est. Il
est donc le double
37:52

de quelqu'un qui n'existe pas. Karl Lagerfeld, le Saviez-Vous, numéro 4.

38:00

Le château de Karl Lagerfeld, j'essaie de le faire à la saga, le château de Karl


Lagerfeld,

38:05

on n'y arrive pas, Ariel. Le château de Karl Lagerfeld, contient un splendide

38:11

hôtel particulier qui abrite lui-même une somptueuse villa dans laquelle on trouve
un très élégant loft.

38:17

Mais il préfère habiter ailleurs. Noblesse oblige. Karl Lagerfeld, le Saviez-Vous,

38:26

numéro 5. Il a été calculé que le poids perdu par Karl Lagerfeld lors de son
dernier régime

38:32

équivaut à celui d'Inès de Lafraissange. Une bonne occasion de se réconcilier.


Justement,

38:41

il y a des choses vraies mais peu importe si c'est faux parce que ça procède de
votre légende. Alors justement,

38:46

les femmes, parlons des femmes, il y a deux femmes je sais que vous adorez très
différentes l'une de l'autre,

38:51

Inès de Lafraissange avec qui vous êtes réconcilié et la princesse Caroline de


Monaco. Oui mais ça,

38:56

j'ai jamais été fâché avec. Inès, au fait, je n'étais pas vraiment fâché non plus.
La presse en a fait une histoire

39:01

qui n'a aucun rapport avec la réalité donc c'est des vieilles histoires. Mais ces
deux femmes sont assez différentes

39:06
et vous les aimez. Toutes les deux. Écoutez, vous pouvez être n'importe quel ami de
vos amis

39:11

à quelque chose pour qu'on les préfère à d'autres. Pour moi, ça représente la femme
idéale qui a l'accueil moderne

39:16

qui est en même temps une mère fantastique mais qui n'est pas non plus une femme au
foyer, ennuyeuse,

39:21

qui a toutes les qualités des légèretés d'esprit, la culture, qui parle toutes les
langues et qui est ouverte à tout.

39:26

Il n'y en a déjà pas tellement. Mais vous aimez les femmes un peu emblématiques,
hiératiques et lointaines ? Oui,

39:31

je veux dire, c'est parce que la presse en parle, Vous avez des amis anonymes ?
Anonymes,

39:38

je ne sais pas, mais tout le monde a ça. Je déteste les anonymes. Oui, peut-être
pas. Vous dites que

39:48

vous ne vous ennuyez jamais mais il arrive quand même qu'on voit des photos de vous
je ne sais pas, au bal de la Croix-Rouge,

39:53

à Monte-Carlo, à côté de Gina Lollobrigida. Non, non, jamais. J'adore Gina


Lollobrigida

39:59

qui est très drôle dans la vie. Je l'ai même photographiée. Vous ne vous ennuyez
jamais dans ce genre d'endroit, parfois ?

40:04

Non, ça c'est un lieu commun de dire qu'on s'y ennuie. Non, je ne m'ennuie pas
parce que déjà...

40:09

D'abord, c'est vous qui faites l'animation. Exact, et avec les gens avec qui j'y
vais,
40:14

je ne parle pas de la princesse Carly mais aussi les gens, d'abord son mari que
j'adore et que je trouve génial. Vous pouvez l'embrasser.

40:19

Leur meilleur ami, Rolf Sachs et sa femme, c'est des gens qui sont drôles,
amusants, que j'adore et tout.

40:24

Donc, j'y vais déjà avec des amis. Donc, c'est-à-dire, vous avez dit un jour,

40:30

je me suis très vite aperçu que je ne désirais avoir aucune relation avec aucun
être humain. Oui,

40:35

mais relation est relation, il faut se mettre... J'entends, intime ? Oui, d'accord,

40:40

mais il y a un temps pour tout. Je vous dis, moi maintenant, je suis comme les
produits alimentaires et les médicaments,

40:45

il y a une date limite. Donc, on oublie. Alors, vous êtes de quel côté

40:50

de la date limite ? C'est des sujets que je ne discute plus. D'accord. Je laisse à
votre imagination.

40:55

Est-ce que vous voulez... Vous voulez dire que c'est un peu vulgaire ? Un peu
vulgaire, vous voulez dire ?

41:00

Pas vulgaire, mais enfin, c'est quand même une sorte de promiscuité. Ah,

41:05

vous trouvez que le sexe est vulgaire ? Oui, pour faire du sexe, il faut être
collé,

41:10

non ? Ah, oui, ah bon ? Ah,

41:15

j'ai mal. Ah, bon ? Si vous êtes sexuels, ne tentez pas


41:20

la sexualité à la Stéphanie Berne, ne vous badigeonnez pas de corps. Puisqu'on


parle. Puisqu'on parle. Stéphane,

41:25

je voulais juste demander, est-ce que ça vous a inspiré le personnage de Peter Lord
? Non, le Peter Lord,

41:30

d'abord, il a une pauvre chose perdue, triste, 1m40 et tout, ce n'est pas
exactement moi.

41:35

Non, moi j'ai d'autres, si vous prenez mes images dans les cinémathèques, il y a
des héros

41:40

que je préfère peut-être. Alors, vous êtes quelqu'un de tellement impressionnant


qu'on a du mal

41:45

à imaginer quelqu'un se lâchant face à vous pour vous insulter. Mais quelle
horrible expression. Mais faites-le,

41:50

c'est très bien répondre. Non, moi, je ne le ferai pas. Mais est-ce que ça vous est
déjà arrivé ?

41:55

Faites-nous un petit... Vous savez, c'est une très bonne question parce que je ne
peux même pas répondre et je ne me souviens même pas.

42:00

Ah bon ? Donc, c'était une bonne question. Alors, il y a une jeune femme

42:05

qui est élégante, qui est racée, qui ne porte que du Chanel, il faut le dire. Ça
existe,

42:10

elles sont nombreuses apparemment. Mais elles sont nombreuses, oui. Je vous demande
d'accueillir maintenant une femme

42:15

qui est la féminité telle que vous l'aimez, c'est Marie-Thérèse Porchet. Chnupfel !
Chnupfel !
42:21

Mais ce n'est pas vrai, lui ! Chnupfel ! Chnupfel ! Chnupfel ! Chnupfel !

42:26

Ce n'est pas possible ! Ce n'est pas possible, c'est ce qu'il est ! Chnupfel !
Chnupfel !

42:31

C'est Carl ! On aurait pu me prévenir, je me serais habillée, regardez ! Vous êtes


très bien habillée.

42:36

Marie-Thérèse Porchet, Carl Lagerfeld. Bonsoir, expliquez-moi, je suis ravie,

42:41

bonsoir. Bonsoir, Stéphane, ça va ? Oui. Bon,

42:46

vous n'avez pas vu Chnupfel ? Chnupfel, c'est un Suisse allemand. Alors, qu'est-ce
qu'ils ont choisi

42:51

pour représenter la Suisse à l'Eurovision ? Une Suisse allemande ! Alors que moi,
j'ai une chanson

42:56

qui est faite sur mesure pour l'Eurovision, mais ça ne va pas se passer comme ça va
se passer. Non, ça,

43:01

c'est moi qui vous le dis. Chnupfel ! Bon, y a-t-il un Suisse allemand dans la
salle ?

43:06

Je ne sais pas, ça se fait rare. Non, parce qu'on demande toujours s'il y a un
médecin,

43:11

mais jamais personne pense à demander s'il y a un malade. Mais quel rapport ? Vous
savez,

43:18

vous savez que la capitale de la Suisse, c'est Berne. Vous connaissez Berne ? Oui,
je connais.

43:23
Est-ce que vous connaissez la ville de Berne ? Vous ne connaissez pas la ville de
Berne ? Comment est-ce que

43:28

je pourrais vous la décrire ? Est-ce que quelqu'un parmi vous est déjà tombé dans
le coma ? Alors,

43:33

c'est à peu près la même chose, sauf qu'à Berne, on n'a quasiment aucune chance

43:38

de se réveiller. D'où l'expression « mettre le drapeau en Berne ». Bon,

43:43

Chnupfel ! L'écrepiche tout bled, tout fétiche, Chnupfel ! Attendez,

43:48

si vous commencez à parler allemand, il n'y a que Karl Lagerfeld qui peut vous
comprendre. Non, non,

43:53

mais ce n'est pas de l'allemand. Non, non, les Suisses allemands parlent une langue
que personne ne comprend

43:58

à part eux. Ça s'appelle le Suisse allemand. C'est pas très joli phonétiquement.

44:03

Oui, oui, c'est un peu comme de l'allemand, mais craché. Non,

44:08

ça s'appelle le Schweizerdeutsch. C'est joli, hein ? Schweizerdeutsch. En allemand,

44:13

on dirait Schweizerdeutsch. Les Bavarois et les Autrichiens parlent d'une façon

44:19

assez étrange aussi. Par exemple, en allemand, comment ça va ? Vous le dites

44:24

Wie geht es ? C'est ça ? Wie geht ? Alors que les Suisses allemands ils disent

44:29

Wie gott ? Wie gott ? Et quand vous allez bien, vous ne répondez pas gut,

44:34
vous répondez gwett. Wie gott ? Gwett. Wie gott ?

44:39

Gwett. Wie gott ? On essaye, Karl ? Wie gott ?

44:44

Avec la bouche qui tombe, avec un air bien dégoûté comme ça. Gwett.

44:49

Gwett. Allez-y, gwett. Gwett. Voilà. Gwett.

44:54

Ça, ça veut dire que vous allez bien. Vous dites que vous n'aimez pas les Suisses
allemands

44:59

et pourtant, Marie-Thérèse est amoureuse et votre amant est Suisse allemand, non ?

45:04

Ah oui, mais alors Rudy, c'est pas la même chose. Il s'appelle Rudy. Rudy.

45:09

Il est grand, il est distingué, il est bronzé, grisonnant. Il est un espèce

45:14

de Karl Lagerfeld mais sans la queue. Non, moi, c'est les Suisses allemandes que je
n'aime pas.

45:19

Surtout celle qui m'a piqué ma place à l'Eurovision. Alors, vous savez que moi,
Marie-Thérèse Porsche,

45:24

j'ai une chanson qui est faite sur mesure pour l'Eurovision avec un texte. Mais un
texte,

45:29

vous voulez que je la chante ? Ah oui, oui. Alors, je vais vous la chanter. Alors,
par contre, j'ai pris les paroles

45:34

parce que ça fait un petit moment, j'ai peur de les oublier. Allez, musique, on y
va.

45:39
Un coeur, un arbre, un oiseau. Un coeur, un arbre,

45:50

c'est beau. Un arbre, un oiseau, un coeur, c'est vraiment

45:58

le bonheur. Un coeur, un arbre, un oiseau. Un coeur,

46:08

un arbre, un oiseau. Merci, Marie-Thérèse Porsche, Marie-Thérèse Porsche,

46:25

amoureuse. C'est au Théâtre des Bouts Parisiens chez notre amie Jean-Claude Briély.

46:31

Je vous embrasse, voilà. Je viens vous faire une petite bise. À bientôt. Si vous
voyez Schnuffeld,

46:36

vous me l'envoyez dans ma loge. Au revoir, monsieur. Bonne chance pour


l'Eurovision. Au revoir. Au revoir, madame.

46:48

J'avais juré à ma mère de ne jamais être dans une émission où les gens font comme
ça derrière, mais bon.

46:53

Mais bon, c'est raté. Cela dit, Karl Lagerfeld, c'est vrai que vous avez eu
l'habitude, quand même, dans les interviews,

46:58

de dire, disons, ce que vous pensez sur tout le monde. Je le dis toujours ici. Je
déteste

47:03

les politiquement corrects en hypocrisie. C'est vrai, par exemple, sur les riches,
c'est vrai que vous avez dit,

47:08

oui, vous n'aimez pas les riches qui vivent au-dessus de leur moyen. On s'en fout
des riches. On s'en fout.

47:13

Galiano, par exemple, ce qu'il en pense. Vous connaissez John Galiano ? Très bien.

47:18
Oui, c'est celui qui déchire ses vêtements, c'est ça ? Oui, mais c'est marrant. Il
a beaucoup de talent.

47:23

Je trouve qu'il est très drôle et moi, je le connais bien avant l'époque Dior et
tout. Il était très... C'est votre disciple, non ?

47:28

C'est votre disciple. Non, c'est le contraire de moi. Non, il y en a un qui est un
peu comme vous, qui est dans Sils,

47:34

c'est Eddie Slimane qui a beaucoup de talent, qui s'occupe des gens. Mais c'est
autre chose. C'est aussi notre démarche,

47:39

notre esprit, notre génération. Il n'y a pas d'assimilation. Je trouve bien ce


qu'il fait, je trouve bien la personne,

47:44

je trouve l'esprit intéressant et tout, mais il n'y a pas de mimétisme quelconque.


Je suis contre.

47:49

Tout ce qui me ressemble à moi, ça fait satanique. Et Pierre Cardin, par exemple,
si je vous dis Pierre Cardin ? Je ne connais pas,

47:54

je connais peu, je ne sais pas, je ne peux pas me ressortir ça toute ma vie. Mais
si, si, si !

47:59

Il peut se considérer comme immortel depuis qu'il a été élu à l'Académie des Beaux-
Arts grâce à ses brevets

48:04

de collants de supermarché. Il en a, donc on ne peut pas dire que... Mais ce n'est


pas très gentil.

48:09

Est-ce que je suis là pour être gentil ? Est-ce qu'il dit que des choses
gentilles ? Parce que moi,

48:14

on me dit toujours, ah, vous avez dit ça, vous avez dit ça. Mais on ne cite pas ce
que les autres ont dit.

48:19
Alors c'est un peu unilatéral parce que j'ai la gueule à faire croire Catherine
Deneuve, elle se fait payer

48:25

pour dire du bien du Saint-Laurent. Là, il y a eu un procès parce qu'il y a eu une


interview inventée

48:30

qui n'a pas existé que le journal Le Monde a racheté. C'est plus intéressant sur
Coco Chanel, par exemple.

48:35

Elle était plus méchante que moi. Elle était plus méchante que vous ? C'est
possible ? Vous n'avez jamais vu

48:40

le film de Jacques Chazot ? Oui, elle était épouvantable. Mais cela dit... J'aime
beaucoup à cause de ça.

48:45

Vous l'aimez à cause de sa méchanceté ? C'est drôle, j'ai horreur de la fausse


gentillesse.

48:51

C'est insupportable. C'est facile de lui demander ce qu'il pense de tas d'autres
gens. Qu'est-ce que vous pensez

48:56

de Stéphane, par exemple ? Il est extrêmement sympathique. C'est triste, hein ? Une
émission ratée de plus. Je l'ai connue

49:01

à Montécarle, en plus. Mais ce que j'aime, c'est quand vous dites, par exemple, que
vous assumez

49:06

ce que vous êtes. Vous dites, moi, j'aime qu'on me qualifie de superficiel.

49:11

Mais j'adore, parce qu'imaginez l'ennui de tous ces gens que vous connaissez aussi
bien que moi

49:16

qui font étalage d'une espèce de culture où on ne gratte pas. C'est très difficile.
Que je sois très cultivé,

49:21
instruit, que je parle tous les langues, que je connais plein de choses, OK, c'est
pour mon usage personnel.

49:26

Mais pour un véritable âge, c'est atroce. Ecoutez, cette émission est un hommage

49:31

et moi, j'aimerais un petit peu retracer votre carrière à travers quelques photos.
Je vais vous raconter

49:36

un tout petit peu votre carrière telle que moi, je la vois. On fait trop souvent

49:41

l'erreur de considérer que vous êtes né avec une, voire deux cuillères en argent
dans la bouche,

49:46

ce qui explique votre élocution et que votre existence n'a été, un peu comme celle

49:51

de l'opticien Alain Aflelou, qu'une sorte de voie royale vers le succès. Mais je
n'ai jamais dit ça.

49:56

C'est le livre qui dit ça. Alors que vous aussi, vous avez mangé du bœuf Stroganoff
enragé et contrairement

50:01

à la légende du petit Lagerfeld gâté pourri, c'est parce que vous n'étiez pas doué
pour la prostitution

50:06

que vous n'avez pas fini sur le trottoir. On voit ici que vos débuts n'ont pas été
si prometteurs

50:11

puisque votre premier défilé se solde par une tarte de Mathilda, votre mannequin
vedette de l'époque.

50:17

Elle prétendra plus tard aux policiers qui l'interrogeaient que vos robes étaient
cheap et mal finies.

50:22

Nous sommes en 1965. Heureusement, vous êtes bien entouré. Votre photographe et ami
Horst,

50:27

célèbre, relooké par vous, vous soutient au moment où vous en avez

50:32

le plus besoin. C'est une période pénible. Mais enfin, il y a ses photos.

50:37

Vous êtes plein de doutes et vous pensez même abandonner la mode. Vous vous essayez
de faire

50:42

un patron d'industrie. Vous lancez une chaîne de mini-golf à thème bavarois.

50:47

Hélas, Inge, l'attachée de presse que l'on voit ici sur la photo,

50:52

part avec la caisse pour se faire refaire les seins au Bahamas. Et puis,

50:57

Catherine arrive dans votre vie. Elle est votre muse. Vos sens s'enflamment. Elle
est Slovaque.

51:02

Elle est belle. Elle rit. Elle vous apprend à faire la nage du petit chien.

51:07

Vous vivez des moments de bonheur sans mélange. Catherine vous parle d'enfant,

51:12

vacances à Saint-Jean-de-Luz, break familial et F4 dans les Yvelines. Ce tableau

51:17

cache une réalité atroce. Pendant une semaine, elle s'enferme avec un pot géant

51:22

de Nutella. Voilà ce que vous retrouvez. Là, vos convictions s'écroulent

51:27

et tout le rapport à l'autre, à l'élégance, se modifie. Vous avez besoin

51:32

d'air. Vous ouvrez grand votre porte. Voici le Karl Lagerfeld fait tard.
51:37

Vous vous cherchez et en se cherchant, parfois, on se perd. Vos amis nains,

51:42

vos amis call girls, patrons de restos chinois s'amusent à vos dépens. Vous faites
la fête avec des ballons.

51:47

Toujours des ballons. Toujours plus de ballons. Un soir, alors que les ballons sont
tous rangés,

51:52

le vomi et les confettis sont balayés, une voix résonne dans l'aube pâle.

51:57

Victorio Mayer, l'ange du look, le patron des élégances, l'homme aux mille cheveux
et aux cravates conceptuelles

52:02

dit « car il n'y a pas d'élégance dans la vie. »

52:07

L'homme aux mille cheveux conceptuel dit « Carl, finita la comedia. Let's change
ton destin Chanel. »

52:12

Comme vous, il était polyglotte. Il vous demande de relooker un couple de


mannequins

52:17

polonais de son écurie. C'est là, dans le choix de ces matériaux, de ces couleurs,

52:22

de ces coupes, de ces volumes et de ces harmonies que tout le monde entrevoit enfin

52:27

votre génie pur. C'est le début du succès. L'étoile Lagerfeld grandit au firmament
de la mode.

52:32

Votre instinct de survie est exacerbé. Vous devenez un véritable loup. Après avoir
habillé,

52:38

vous déshabillez, vous faites et défaites les modes. Vous relookez même l'écrivain
Amélie Notombe.

52:49

Signe que tous les milieux vous ont adoptés de Diana Vreeland à Elisa Tovati. Ce
n'est qu'un grand cri d'amour

52:55

pour vous et vos créations. Ce que confirme une riche clientèle du golf prête à
mettre le paquet. On reconnaîtra ici

53:01

la chanteuse du groupe The Mustaphas au Al-Qaïda Music Awards. Jamais votre talent
n'a été autant sollicité

53:08

que pour ce modèle. Chacun sait qu'il est très difficile d'habiller une femme myope
dans ces pays-là.

53:14

Wunderbar, Karl. Merci, Ariel. Dites-nous, il y a des choses de vraies. C'était


moins amusant

53:26

que ça. On est venu vous demander de relooker des gens. Ça vous est arrivé ? Oui,
souvent.

53:33

Des gens connus ? Ou qu'ils avaient besoin d'être plus connus. Des hommes
politiques, par exemple ?

53:39

Oui, mais ça, je suis très discret. Je suis comme les tenaciers de Maison-Clause.
Il y a des choses

53:44

qu'on ne dit pas. Ah oui ? Alors donnez-nous un secret. Non, non, non. Non, mais la
prochaine tendance,

53:49

quelle couleur il faut qu'on porte pour les prochaines tendances ? Ça dépend de ce
qu'on fait. Dans quel usage ? Pour nous, par exemple,

53:54

pour Ariel, habillez-le. Le foncé, c'est mieux que le clair, mais vous êtes tous en
foncé ou plus ou moins foncé.

53:59
Le clair, il faut éviter. Les beige, si vous voulez Oui, c'est vrai. On en a
besoin, peut-être. Vous dites que la création

54:05

que vous auriez adoré faire, c'est la chemise blanche. Oui, c'est vrai, ça. Les
gens, quand on demande ce qu'ils auraient voulu,

54:10

ils disent les jeans. Moi, non. C'est la chemise blanche. Je trouve que c'est le
vêtement capital

54:15

et essentiel et la base de tout. Et qu'est-ce que vous aimeriez qu'on retienne de


vous, finalement ? Ça, c'est égal.

54:20

Je ne serai pas là, donc. Vous en foutez ? Oui, oui. Vous savez, en ce moment, on
peut, par exemple,

54:25

télécharger n'importe quelle sur Internet. Les gens veulent les choses beaucoup
moins chères et presque gratuites, aujourd'hui.

54:30

Comment vous prenez le fait que toutes les modes sont tout de suite copiées 10
minutes après, beaucoup, beaucoup moins chères ?

54:35

Déjà, Chanel était pour ça. Donc, je trouve ça, au fait, assez sain. Mais pour le
monde des disques, c'est plus grave que pour la mode.

54:40

Parce que pour la mode, un vêtement de qualité fait d'une certaine façon, ça ne
peut pas s'imiter à beaucoup moins cher.

54:45

Un disque, on peut le recopier en 3 secondes. Donc, c'est pas du tout le même


problème. Dans la mode,

54:50

c'est grave et pas grave. Ça veut dire qu'on a fait juste et qu'on a envie de ça,
qu'on a donné envie. Mais l'original et la copie,

54:59

c'est rarement la même chose. Et dans la mode, c'est autre chose. Acheter, d'aller
dans la boutique,

55:04
c'est comme un endroit joli, l'emballage, la réception, de tout, ça joue aussi.
Vous allez dans une grande foire pour acheter des disques

55:09

ou dans les... Je ne veux pas citer personne. C'est dans les bacs et on vous dit
tiens, c'est dans les bacs par là.

55:14

C'est pas le même plaisir non plus. Alors, dans cette foire aux vanités où tout le
monde veut être quelqu'un

55:19

et acheter quelque chose, certaines femmes en veulent au corps blanc et palichon de


Stéphane Bern.

55:25

Ils voient son coeur également. Ce sont les jeunes filles de la Bern Académie.
Voyons ce qu'elles ont fait. 4 filles célibataires

55:30

avec Anne Nwina, Jessica, Kim et Adèle Muguet. Elles sont filmées

55:35

24 heures sur 24 par 112 caméras. Leur rêve dans la vie, séduire Stéphane Bern.
Pour cela,

55:40

elles doivent faire leur preuve à la Bern Académie. C'est la première fois qu'on
voit une jeune fille

55:45

de la Bern Académie sur scène. C'est la première fois qu'on voit une jeune fille

55:50

de la Bern Académie Aujourd'hui, c'est un grand jour! Adèle Muguet pour la Sainte
Muguette va recevoir la visite

55:56

de son frère jumeau, Antoine Espérance. Vous ne vous ressemblez pas beaucoup pour
des jumeaux! Quoi!

56:05

Nous sommes de faux jumeaux. Nous ne faisions pas partie du même oeuf. En revanche,
ma vraie jumelle,

56:10
je l'ai dévorée pendant ma vie utérine! Ah… Heureusement que tu n'as pas mangé ton
frère!

56:15

Ça aurait été dommage pour lui. J'étais en train d'attaquer l'hémisphere droit de
son cerveau

56:20

quand notre mère a accouché. Qui? T'es déjà sortie avec une meuf toi? C'est quoi
une meuf?

56:30

Une meuf, c'est du verlan, c'est une femme. C'est quoi une femme? Hé!

56:42

Tu connais le Dalaï Lama? Le frère de Serge Lama? Bon. Alors tu vois, en


bouddhisme,

56:48

les corps du monde animal et particulièrement du monde humain ont été réincarnés,
tu vois?

56:55

Moi j'ai eu un nom de réincarné. Rafraîchis-toi. Visiblement, la relation qui unit

57:04

Adèle Muguet et Antoine Espérance est très forte. J'ai un cadeau pour toi. C'est un
dessin.

57:10

Ça, c'est toi dans 50 ans quand tu seras morte d'un cancer.

57:15

Merci, c'est très joli. Et ça, c'est toi quand tu seras écrasé

57:21

par un train à grande vitesse et que des limaces carnivores te mangeront tout ton
cœur. Oh, c'est beau.

57:27

Je te refais un autre, si tu veux. Les autres bernes académiciennes ont bien


intégré également Antoine Espérance.

57:33

Il devrait rester avec nous, Antoine Espérance. Ouais, c'est vrai qu'il est super
light. Mais en plus,
57:40

il est propre. Regarde, regarde, regarde, vous bâtards.

57:45

Allez, allez. Demain, Antoine Espérance sera-t-il encore dans la Bernac ?

57:52

Vous le verrez à 20h40 dans la Berne Académie. Voilà ce qui m'attend, si j'y mets
les pieds. Heureusement qu'il n'y a pas

58:05

une Lagerfeld Académie. Au moins, on apprendrait à coudre et à couper des tissus.


Et à parler.

58:11

Vous savez, je vous entendais parler. Je me suis rendu compte que vous êtes très
efficace en parlant.

58:16

Vous parlez des P et des T. Par exemple, des petites patates. Dès qu'il y a des P
et des T... Je ne parle aucune langue correctement.

58:21

Parce que... L'allemand, vous le parlez parfaitement. Oui, mais le français aussi,

58:26

si vous voulez, l'anglais aussi. Mais c'est un mélange de tout. En fait, je


n'entends même pas la différence.

58:31

C'est une espèce de brouillard comme ça. Et c'est votre mère qui vous a dit de
parler aussi vite. Eh oui, parce que je dis des conneries.

58:36

Mais ça ne s'entend pas. Alors, Karl Lagerfeld, quel conseil vous donnez si on a
envie de maigrir

58:42

Vomir, vomir, vomir. Non, non. Je ne fais pas vomir. Je ne fais vraiment pas ça.
Surtout pas.

58:47

Je ne fais pas. Merci Karl Lagerfeld. Quand on voit la couverture de votre livre,
ça donne envie de vous ressembler. Et vous nous donnerez votre shampoing sec

58:52
pour avoir les... Non, ça c'est... Comment ça s'appelle ? Chlorane. Mais vous
voulez avoir les cheveux blancs ?

58:57

Non, je ne veux pas avoir les cheveux blancs. Ah, mais c'est ça qui est... Sinon,
le Javel, c'est bien.

59:02

Oui. Non, moi, je fais ça parce que mes cheveux sont gris et pas assez blancs.

59:08

Et vous ne connaissez jamais de douche ? Si, je lave les cheveux. Mais dans ce cas,
je peux friser après. Ça ne me va pas.

59:13

Donc, l'école, où est-ce qu'on fait ami donner l'école ? Il y a des gens qui font
ça. Ça existe.

59:18

Leur nom, leur adresse. Ce n'est pas l'adresse de la tête mais ça se fait. Nous ne
leur faisons pas de publicité.

59:23

Ces conseils sont très précieux. Merci Karl Lagerfeld d'être venu nous les apporter
sur le plateau de 20h10.

59:28

Pétante. Je vous remercie d'avoir été avec nous. Il est temps maintenant d'en
parler à Karl Lagerfeld.

59:33

Il est temps maintenant de remettre vos montres à l'heure. 20h10. Pétante.

59:41

Reverne ses ports.

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