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NIHIL OBSTAT
14 juin 1961.
H. HOLSTEIN, S. i.

IMPRIMI POTEST
Paris, 15 juin 1961.
P. GIRARD, ss.

IMPRIMATUR
Paris, 14 juin 1961.
J. HOTTOT, v. g.
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LE MYSTÈRE
DE L'AUTEL
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DU MÊME AUTEUR

Chez le même éditeur :


Collection «Je sais-Je crois »:
Histoire de la messe.
Collection «Textes pour l'histoire sacrée » :
Évangile, Vie et Message du Christ.
Gestes et Textes des apôtres.
Évangiles apocryphes.
Chez d'autres éditeurs :
Nouveau Testament dans la Bible illustrée par Edy-Legrand, Club
bibliophile du Livre.
L'Enseignement de saint Paul, collection «Études bibliques »,
Gabalda, 2 vol. (traduction italienne), épuisé, en cours de
refonte.
Saint Paul, Épîtres aux Galates et aux Thessaloniciens, collection
«Verbum salutis », Beauchesne.
Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Letouzey.
Les Idées maîtresses de saint Paul, collection «Lectio divina »,
éditions du Cerf (plusieurs traductions).
365 méditations sur les Évangiles et saint Paul, collection «Vie
intérieure », Aubier, 4 vol. (plusieurs traductions).
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BIBLIOTHÈQUE ECCLESIA
69
FRANÇOIS AMIOT
PROFESSEUR AU SÉMINAIRE DE SAINT-SULPICE

LEMYSTÈRE
DE L'AUTEL
ASPECTS DU SACRIFICE DE LA MESSE

LIBRAIRIE ARTHÈME FAYARD


18 Rue du Saint-Gothard Filiale : 914 Rue Saint-Denis
PARIS XIV MONTRÉAL
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(0 Librairie Arthème Fayard, 1961.


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INTRODUCTION

Quiconque pénètre dans une église, splendide cathé-


drale ou modeste chapelle, se sent invité au recueille-
ment et à la prière. Délivré du bruit et de l'agitation
de la rue, enveloppé de silence et de la lumière apai-
sante tamisée par les vitraux, impressionné par le
caractère sacré del'édifice oùtout parle deJésus-Christ,
il dirige d'instinct son regard du côté de l'autel vers
lequel convergent les lignes architecturales et que son
élévation au-dessus de la nef désigne à son attention.
Mêmes'il n'est pas chrétien, il devine que l'autel avec
le sanctuaire qui l'entoure est le centre de l'église et sa
raison d'être. C'est pour rassemblerlepeuple fidèle dans
l'offrande du saint sacrifice que l'église a été édifiée.
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Sadestination apparaît avecune évidence accruedurant


la célébration de la messe :tout est ordonné pour favo-
riser la participation active de l'assistance à l'acte
essentiel du culte chrétien par lequel se continue l'of-
frande rédemptrice du Calvaire. Legeste magnifique de
l'élévation qui présente à notre adoration le corps et le
sang du Christ souligne solennellement l'accomplisse-
ment mystérieux du sacrifice qui fait descendre sur
l'Église les fruits de la Rédemption, renforce son unité
dans le Christ et la pénètre de sa charité.
Le prêtre qui a reçu le pouvoir de consacrer le corps
et le sang du Sauveur considère à bon droit la messe
comme la fonction primordiale de son sacerdoce et le
moyen le plus efficace de communiquer aux âmes la vie
de Jésus-Christ. Il organise son ministère autour de la
messe dont la célébration quotidienne est pour lui un
enchantement viril, une merveille toujours nouvelle
dont sa foi ne cesse de lui redire le prix infini, même
quand l'habitude a émoussé l'émotion qu'il a pu éprou-
ver dans les premiers temps de son accès à l'autel. Les
fidèles ne s'y trompent pas; le prêtre est pour eux
l'homme de la messe; ils attendent de lui qu'il soit
pénétré de sa grandeur et que, sans affectation, il la
célèbre avec la gravité religieuse et l'attitude convain-
cue que requiert l'acte le plus saint de la religion.
La dernière Cènea été, avecla Passion dont elle cons-
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tituait l'offrande anticipée, le point culminant de la vie


terrestre du Christ et du mystère rédempteur. En se
mettant à table avec les apôtres pour le repas suprême,
Jésus leur dit : J'ai ardemment désiré manger cette
Pâque avec vous avant desouffrir (Luc, 22, 15). Mettant
un terme à la Pâque juive, il consacra son corps et son
sang et le leur donna. Puis, il leur dit : Faites ceci en
mémoire de moi (Luc, 22, Ig). Aussitôt après la Pente-
côte, l'Église naissante s'est conformée à l'ordre du
Seigneur et la fraction du pain (Actes, 2, 42) est deve-
nue dès l'origine le rite caractéristique des disciples du
Christ.
L'expression de fraction du pain désigna, dès lors, le
sacrifice commémoratif de la Passion et de la Résurrec-
tion du Sauveur, insistant sur sa nature de repas sacré.
Plusieurs autres dénominations tombées également en
désuétude méritent d'être citées. On appelait la sainte
Cène, le repas duSeigneur (I Corinthiens, II, 20) qu'elle
reproduisait, ainsi qu'il l'avait ordonné. Ondisait aussi
la synaxe ou assemblée par excellence, réunion des
chrétiens autour du Christ ressuscité; l'eucharistie ou
action de grâces, car les prières qui accompagnent la
consécration sont des prières de louange et de remer-
ciement à Dieu pour ses dons, imitation fervente du
Seigneur qui avait rendu grâces au Père avant de dis-
tribuer aux Apôtres les éléments consacrés. On a
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employé aussi les termes de liturgie ou service, car le


sacrifice eucharistique est la forme la plus parfaite du
service divin; d'oblation, l'idée d'offrande du corps et
du sang du Christ étant évidemment essentielle; de
communion, puisque les fidèles assemblés, recevant le
corps et le sang du Sauveur, s'unissent à lui et sont par
là unis entre eux de la manière la plus intime. Aujour-
d'hui, nous disons plus volontiers le saint sacrifice, et
cette formule est excellente, puisqu'il s'agit du sacri-
fice du Christ auquel s'unit celui del'Église. Cependant,
le terme le plus employé est celui demessequi veut dire
tout simplement renvoi; dansl'antiquité oncongédiait,
après les lectures qui remplissaient la première partie
dela réunion liturgique, les catéchumènes candidats au
baptême; l'office terminé, on renvoyait, et on renvoie
encore de nos jours, l'ensemble des fidèles présents. Le
terme de messe est donc pris d'un élément très appa-
rent, très en relief autrefois, mais extérieur et secon-
daire.
Nous voudrions dans le présent travail mettre en
valeur le résultat delonguesréflexions sur le saint sacri-
fice et de nombreuses années d'enseignement au cours
desquelles nous avons eu l'honneur de préparer des
jeunes diacres à la célébration de la messe. Nous pren-
drons pour guide une parole célèbre de saint Augustin
dans son traité 26 sur l'Évangile de saint Jean (Patro-
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logie latine, 35, 1613) que les prêtres lisaient jadis à


l'office de la Fête-Dieu quand elle comportait une
octave. L'illustre docteur s'exprime en ces termes : 0
sacramentum pietatis! 0 signum unitatis! 0 vinculum
caritatis! 0 mystère dela Piété! 0 signe del'unité! 0 lien
de la charité! La messe est, en effet, au plus haut point
le mystère de la piété, de la vraie doctrine, de la reli-
gion authentique, en un mot, le mystère même du
Christ. Elle est aussi le signe efficace, l'agent privilégié
de l'unité surnaturelle des croyants, dans le Christ et
entre eux. Elle est enfin le lien par excellence dela cha-
rité, objet du commandement suprême du Sauveur
(Jean, 15, 12). Nous parcourrons ainsi les aspects les
plus notables du mystère eucharistique. L'harmonie
admirable et la profondeur qui s'y manifestent sont
une confirmation non négligeable du caractère de révé-
lation divine que l'Église reconnaît à sa doctrine du
saint sacrifice. Mais nous devons présenter quelques
considérations d'ordre général avant d'aborder des
points plus précis.
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CHAPITRE 1
LE MYSTÈRE DE FOI

L'Eucharistie mystère de loi Par excellence. —Sacri-


fice véritable et communication de la vie du Christ.
—Aspect individuel et aspect collectif.

La liturgie a inséré de bonne heure dans la formule


de consécration ducalice la parenthèse Mysteriumfidei,
mystère de foi. L'Eucharistie est, en effet, comme
l'épreuve suprême de la foi : la présence réelle et la
continuation à l'autel de l'offrande du Calvaire sont
déconcertantes pour la raison. Comme le disent les
strophes brûlantes d'amour de l'Adoro te, la vue, le
toucher, le goût sont ici trompeurs; sur la croix la divi-
nité seule était cachée, ici l'humanité l'est aussi; il faut
cependant croire et confesser l'une et l'autre, croire de
toute notre âme ce qu'a dit le Fils de Dieu, qui est la
vérité même et dont la parole ne peut tromper. Nous
ne voyons pas, comme l'apôtre Thomas, les plaies du
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Sauveur; nous devons néanmoins l'adorer commenotre


Seigneur et notre Dieu dans un acte de foi où nous
mettrons toute notre âme et la soumission totale de
notre cœur : Heureux ceux qui croient sans avoir vu!
(Jean, 20, 29). Comme nous fait chanter le Pange lin-
gua : Que la foi supplée ce qui manque à nos sens!
L'œuvre de Dieu par excellence et dont rien ne saurait
dispenser est de croire en Celui qu'il a envoyé (Jean, 6,
29), Jésus-Christ. Le pire malheur serait d'imiter la
révolte des habitants de Capharnaüm et d'une partie
des disciples qui rejetèrent l'annonce de l'Eucharistie
comme une doctrine trop dure et impossible à accepter
(Jean, 6, 60).
La foi est la réponse requise de l'homme pour avoir
part aux fruits du sacrifice rédempteur, par lequel le
Sauveur nous a mérité le pardon de nos fautes et le don
de sa vie. Par la foi et par la réception du sacrement de
baptême auquel elle conduit, nous nous donnons sans
réserve au Christ, nous recevons son Esprit, nous parti-
cipons àsa filiation divine et devenons les enfants adop-
tifs du Père céleste. Baptisés et incorporés au Christ,
nous sommes invités par lui, véritable pain de vie, à
recevoir son corps et son sang qui seront désormais
l'aliment de notre âme et nous communiqueront avec
une abondance et une efficacité nouvelles les effets de
la rédemption. Il est bien remarquable que, dans la
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promesse de l'Eucharistie, le Sauveur attribuait simul-


tanément à la foi et à la réception du pain céleste la
possession de la vie éternelle et son épanouissement
final au jour de la résurrection : Celui qui croit en moi...
celui qui mange ma chair et boit mon sang possède la vie
éternelle, etmoi je le ressusciterai au dernier jour (Jean, 6,
40, 54). La sainte humanité du Christ, instrument de
notre rédemption, demeure le moyen le plus efficace
de la distribution des grâces. Comme aux temps de
l'Évangile, une force mystérieuse et sanctifiante émane
du corps sacré du Sauveur (Luc, 6,19). La sainte messe
est ainsi une source inépuisable de vie surnaturelle, un
moyen merveilleux d'union aux mystères du Christ et
de progrès dans son amour, un gage assuré de la gloire
éternelle, pour celui qui participe pleinement au divin
sacrifice en recevant le corps de son Sauveur, et à un
degré moindre pour le simple assistant qui ne commu-
nie pas.
Les fruits de l'Eucharistie sont d'autant plus abon-
dants que la foi est plus profonde et le désir d'imiter
Jésus-Christ plus sincère. On demandera donc la grâce
d'une foi ardente, car la foi est un don gratuit de Dieu,
et il faut pour venir à Jésus être attiré par le Père
céleste (Jean, 6, 44), mais cette attirance n'est jamais
refusée aux hommes de bonne volonté, prêts à accepter
humblement les enseignements du Christ et à y confor-
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BIBLIOTHÈQUE ECCLESIA
LIBRAIRIE ARTHÈME FAYARD

LE MYSTÈRE DE L'AUTEL
PAR
François Amiot

M. François Amiot, après avoir donné à la collection "Je sais - Je crois" une
Histoire de la messe très appréciée, complète aujourd'hui ce premier travail par
une étude doctrinale sur le saint sacrifice. Le plan de cenouveau livre, qui paraît
dans la bibliothèque Ecclesia, lui a été suggéré par un mot bien connu de saint
Augustin qui admire dans la messe le mystère de la piété, prolongement et appli-
cation aux âmesde tout le mystère rédempteur — le signe efficace de l'unité chré-
tienne—etlelien parexcellencedelacharité, objet duprécepteessentieldel'Évangile.
Le Mystère de l'autel fait constamment appel au Nouveau Testament, aux textes de
la liturgie, aux Pères de l'Eglise et aux théologiens. L'auteur s'est efforcé de mettre
en valeur les richesses doctrinales et spirituelles de l'Eucharistie en une brève syn-
thèse qui, sous cette forme du moins, nesemblepas avoir été tentée. Le lecteur sera
frappéde l'aisance avec laquelle a été traité ce sujet difficile et sera reconnaissant à
l'auteur d'avoir éclairé lesunsparles autres plusieurs aspects du mystèreeucharistique
auxquels il n'avait pas toujours prêté assez d'attention. Son livre rendra le double
service de mieux faire connaître la doctrine de l'Eglise sur un pointcapital et d'aider
à participer plus fructueusement à l'acte central du culte chrétien.

Imprimé en France Photographie


Chaque mois list\ Jean A. FORTIER

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