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CATÉCHÈSE FAMILIALE 17

L’ESPRIT SAINT
REND POSSIBLE LA MESSE
Récit pour les enfants :
LE VITRAIL DU SAINT-ESPRIT
En 1633, le jeune et célèbre
architecte Bernini se tenait dans la
Basilique de Saint Pierre, pas
encore terminée. Il ne regardait
pas les gens qui allaient et
venaient. Il n’entendait pas les
conversations et les prières des
pèlerins. Il regardait et
réfléchissait.
Une tâche le tourmentait. Il avait reconstruit le maître-autel au-dessus du tombeau de
Saint-Pierre, avec son baldaquin. Maintenant il fallait refaire les fenêtres de la cathédrale mais
avec plus de beauté et de luminosité. De nombreuses idées lui ont traversé l’esprit : Une image
du Christ ? Saint Pierre ? Des scènes bibliques? Rien ne semblait assez beau pour le temple
le plus important de la chrétienté, le temple qui se dresse sur le tombeau de Saint-Pierre, à qui
le Christ a dit un jour : « Je te donnerai les clés du royaume des cieux ». Bernini, inquiet, a
commencé à traverser l'imposant temple. Il était au centre de la cathédrale. À travers les
colonnes du maître-autel, il regarda la fenêtre centrale. C'était la fin de l'après-midi. Dehors,
le temps était variable. Soudain, les rayons lumineux du soleil ont traversé la fenêtre. Ils
étaient comme des vagues et des flots de lumière qui couvraient tout l'autel de la basilique. Et
Bernini vit en esprit le jour de la Pentecôte. Puis l’idée qu’il cherchait arriva : la fenêtre devrait
confirmer ce qu’il venait de voir. Pas d'images, pas d'ornement, pas de compléments,
seulement de la lumière, seulement des rayons. Son regard d’artiste voyait dans la brillante
couronne du soleil qui entrait par le vitrail la colombe du Saint-Esprit battant ses ailes sur
l'autel. Tous les chrétiens qui avaient bien fait le catéchisme diraient : C’est justement ça, le
Saint-Esprit agit et vient sur l’autel pour rendre possible le sacrifice. C’est la grâce du Saint
Esprit qui transforme le pain et le vin en corps et sang de Christ avec les paroles du prêtre.
Lorsqu’on reçoit le Christ dans la très sainte communion, l’Esprit Saint remplit aussi notre
âme. Le vitrail, la fenêtre avec la colombe serait le signe de la Pentecôte et elle rappellerait
toujours : Le Saint-Esprit est l'âme de l'Église.
Rapidement, avec un enthousiasme fébrile, il a fait construire le vitrail du Saint-Esprit.
De nombreux pèlerins, aujourd'hui encore, ressentent de la joie lorsque ils le contemplent :
l’Esprit Saint qui éclaire et donne la vie aux chrétiens. Aujourd'hui encore, ce vitrail offre une
catéchèse sur le rôle de l’Esprit Saint qui rend possible la Messe et chacun des sacrements.
Toute la beauté, gloire et splendeur des images des saints de la Basilique sont dépassés par la
lumière du Saint-Esprit.
Dans la Sainte Messe, pendant la Prière Eucharistique, après le Saint, Saint, Saint…
qui finit la préface, l’action du Saint-Esprit éclaire comme le soleil de midi. En effet le prêtre
dit plusieurs prières toutes belles et importantes, mais juste avant la Consécration, il dit des
mots qui ne peuvent non plus manquer. Lorsque le prêtre étend ses mains sur le calice et la
patène, il dit : « Sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit ; qu’elles deviennent
pour nous le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur ». Le geste de mains signifie
aussi l’invocation à l’Esprit Saint, les mains disent aussi : « Viens, Saint-Esprit! ». Viennent
après les mots de la Consécration, les mots les plus importants, pour cela on sonne la cloche
et on s’agenouille.
Comme à la Basilique de Saint Pierre à Rome, le Saint-Esprit vient sur chaque autel. Il
vient pour rendre possible la conversion du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Christ,
Jésus vivant qui nous donne la vie.
Ce moment est comme le matin de la Pentecôte au Cénacle de Jérusalem. Pendant neuf
jours, les apôtres ont prié avec Marie, la Mère de Jésus. Soudain quelque chose comme un
vent fort arrive. Au-dessus de chacun on voit une langue de feu en signe du Saint-Esprit. Le
quatrième chapitre des Actes des Apôtres le raconte : « Les Apôtres priaient après leur
libération de la prison du Sanhedrin. Et pendant qu'ils priaient, le Saint-Esprit est descendu
sur eux ». Lorsque nous célébrons l'Eucharistie, quelque chose de similaire se produit. Même
si on a été emprisonné toute la semaine dans la prison de choses qui nous empêchent de nous
rapprocher de Dieu, le dimanche nous prions: « Viens, Saint-Esprit ! » et le Saint-Esprit
arrive pour rendre possible l'Eucharistie.
FORMATION POUR LES PARENTS
DU CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE
1353. Dans l’épiclèse elle demande au Père d’envoyer son Esprit Saint (ou la puissance
de sa bénédiction : cf. MR, Canon Romain 90) sur le pain et le vin, afin qu’ils deviennent, par
sa puissance, le Corps et le Sang de Jésus-Christ, et que ceux qui prennent part à l’Eucharistie
soient un seul corps et un seul esprit (certaines traditions liturgiques placent l’épiclèse après
l’anamnèse).

PAPE FRANÇOIS, Catéchèse, Mercredi 7 mars 2018


La Préface se conclut par l’acclamation du «Saint», normalement chantée. Il est beau de
chanter le «Saint»: « Saint, Saint, Saint est le Seigneur ». (...) Il y a ensuite l’invocation de
l’Esprit afin que sa puissance consacre le pain et le vin. Nous invoquons l’Esprit afin qu’il
vienne et que, dans le pain et le vin, il y ait Jésus. L’action de l’Esprit Saint et l’efficacité des
paroles mêmes du Christ proférées par le prêtre, rendent réellement présents, sous les espèces
du pain et du vin, son Corps et son Sang, son sacrifice offert sur la croix une fois pour toutes.

ECHEVARRIA, Vivre la Sainte Messe


L’ÉPICLÈSE, INVOCATION À L’ESPRIT SAINT
En disant l’une ou l’autre des prières eucharistiques, nous pouvons nous réjouir d’y
découvrir les différentes façons dont on décrit l’action du Paraclet. Nous l’invoquons
spécialement dans l’épiclèse, prière par laquelle « l’Église demande au Père d’envoyer son
Esprit Saint (...) sur le pain et le vin, afin qu’ils deviennent, par sa puissance, le Corps et le
Sang de Jésus-Christ ».
Cette invocation est reprise dans toutes les prières eucharistiques puisque « la
coopération de l’Esprit Saint est essentielle pour pouvoir consacrer ». C’est l’Esprit Saint lui-
même, qui accomplit le prodige de l’incarnation dans le sein de la Vierge Marie, qui nous
apporte le Christ sur l’autel, comme nous le lui demandons expressément. « Sanctifie
pleinement cette offrande par la puissance de ta bénédiction, rends-la parfaite et digne de
toi : quelle devienne pour nous le corps et le sang de ton Fils bien-aimé, Jésus-Christ, notre
Seigneur ». Aussi, grâce à l’Eucharistie, la présence réelle et véritable de l’Humanité de Jésus-
Christ se perpétue parmi nous et il nous est possible de célébrer « ce grand mystère que lui-
même nous a laissé en signe de l’Alliance éternelle ».
Le sacrifice de l’autel est une merveilleuse école pour apprendre à fréquenter la Très
Sainte Trinité, dans une relation que nous devons tâcher de renforcer tous les jours. « En
assistant à la sainte Messe, vous apprendrez à approcher chacune des personnes divines : le
Père qui engendre le Fils ; le Fils qui est engendré par le Père ; et l’Esprit Saint qui procède
des deux. En nous adressant à l’une des trois Personnes, c’est à un seul Dieu que nous nous
adressons ; et en nous adressant aux Trois, à la Trinité, nous nous adressons également à un
seul Dieu, unique et véritable ». Soyons reconnaissants à Dieu pour sa condescendance envers
tous et chacun de nous. Émerveillons-nous devant le dessein admirable d’un Dieu trois fois
Saint qui trouve ses délices parmi les enfants des hommes (Pr 8, 31).
Fortifiés, divinisés par la participation à la sainte Messe, réalisons un apostolat
audacieux et confiant. Le Seigneur envoie les chrétiens vers tous les hommes, comme au début
de l’Église, avec la puissance de l’Esprit Saint (cf. Mt 28, 19-20 ; Mc 16, 15-18). Le Paraclet
infuse et alimente en nous « cette sainte inquiétude du Christ » dont a souvent parlé Benoît
XVI dès le début de son pontificat. Pour qui se sait et se sent apôtre « il n’est pas indifférent
que tant de personnes vivent dans le désert », dans les lieux arides de l’éloignement de Dieu
et des hommes, nos frères. Le pape disait pour résumer : « Et il y a de nombreuses formes de
désert. Il y a le désert de la pauvreté, le désert de la faim et de la soif ; il y a le désert de
l’abandon, de la solitude, de l’amour détruit. Il y a le désert de l’obscurité de Dieu, du vide
des âmes sans aucune conscience de leur dignité ni du chemin de l’homme. Les déserts
extérieurs se multiplient dans notre monde, parce que les déserts intérieurs sont devenus très
grands ».
Seul le Saint-Esprit, qui « est Seigneur et qui donne la vie », peut faire que ces terres,
spirituellement desséchées, deviennent des oasis où germe à nouveau et refleurisse la richesse
surnaturelle qui nous a été accordée, cette vie qui, avec la grâce, nous rend aussi plus humains.
Chaque jour, dans la sainte Messe, le Paraclet se répand sur l’Église pour vivifier les
déserts qui abondent dans le monde. Il descend pour nous purifier, nous engager à poursuivre
la mission apostolique des Douze premiers. Jésus lui-même, présent parmi nous, nous invite
—duc in altum !, au large! (cf. Lc 5, 4-11)— à sillonner les mers du monde, à lancer les filets
en son nom et en toute confiance. C’est aussi une recommandation de Benoît XVI : « Nous,
les hommes, nous vivons aliénés, dans les eaux salées de la souffrance et de la mort ; dans un
océan d’obscurité, sans lumière. Le filet de l’Évangile nous tire hors des eaux de la mort et
nous introduit dans la splendeur de la lumière de Dieu, dans la vraie vie. Il en va ainsi dans
la mission de pêcheur d’hommes, à la suite du Christ ; il faut tirer les hommes hors de l’océan
salé de toutes les aliénations vers la terre de la vie, vers la lumière de Dieu. Il en va ainsi :
nous existons pour montrer Dieu aux hommes ».
Entretenons en nous et chez les autres cette relation intense avec le Paraclet afin qu’il
éclaire nos consciences. Prions-le de nous octroyer ses dons de sorte que ses fruits abondent
en nous et informent toute notre activité. Et pensons à Jésus-Christ, notre Maître, notre Ami,
qui agissait toujours rempli de l’Esprit Saint et mû par Lui, comme nous le rappelle très
souvent l’Évangile. Il fut un semeur de paix, il vainquit la mort et le péché dans une union
parfaite avec le Paraclet. Si nous tenons vraiment à la sainteté, faisons en sorte que notre
dévotion envers l’Esprit Saint grandisse sans cesse.

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