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CATÉCHÈSE FAMILIALE 13

L’HOMÉLIE
LA PAROLE DE DIEU BIEN EXPLIQUÉE
Récit pour les enfants :
Le jeune Eutyque s’est endormi pendant l’homélie
(Ac 20, 9-10)
À Troas (maintenant appelée Troie), il
faisait une chaleur étouffante. La ville se
trouve dans le triangle entre l’Asie
Mineure, la mer Égée et la mer de
Marmara. Elle a subi beaucoup de
guerres et de problèmes dans son
histoire : elle avait été incendiée à
plusieurs reprises, et complètement
détruite pendant la guerre de Troie.
Cependant elle avait été toujours
reconstruite.
L’apôtre Paul était là avec les premiers
chrétiens. L’air respiré ce jour-là était brûlant. Les chrétiens de la ville s’étaient réunis au
troisième étage d’une grande villa. C’était dimanche, un jour ouvrable encore, mais chaque
dimanche on célébrait l’Eucharistie car le dimanche est le jour de la résurrection du Seigneur.
Après une dure journée de travail au champ sous le soleil, il n’est pas facile de tenir pendant
la soirée, mais c’est le moment pour pouvoir se réunir. Dans la pièce d’en haut, la chaleur
était insupportable, car il y avait beaucoup de lampes allumées et le nombre de personnes
rassemblées était grand.
Un jeune homme nommé Eutyque était là, même si très fatigué du travail de la journée et de
la chaleur et de l’atmosphère suffocante de la pièce. Il avait cherché un endroit un peu moins
chaud au bord d’une fenêtre. Il était assis dans le trou de la fenêtre, sur le mur, appuyant sa
tête sur ses genoux, reposant son corps épuisé contre le mur : il pouvait ainsi profiter du doux
courant d’air entrant dans la pièce.
L’apôtre Paul prêchait l’homélie. Il avait pu s’arrêter sept jours à Troas avant de continuer
son voyage à Milet, où on l’attendait inlassablement. Les chrétiens voulaient bien profiter de
ce court séjour de l’Apôtre, et on lui avait demandé de bien vouloir leur instruire pendant la
Messe, appelée à l’époque « Fraction du Pain ». Tout le monde désirait ardemment les
enseignements sur Jésus, aussi notre ami Eutyque. On n’avait pas encore inventé la sono et
saint Paul n’avait pas une voix puissante, mais ses paroles et la Bonne Nouvelle étaient
uniques. Il avait beaucoup à dire, les chrétiens savaient parfaitement que c’était la dernière
fois qu’il serait à Troas, qu’il n’y reviendrait plus. C’est pourquoi on devait tirer un bon profit,
et son homélie durait.
Il était environ minuit. Le jeune Eutyque avait écouté avec enthousiasme, mais ses yeux se
fermaient. Il pencha la tête sur ses genoux et s’endormit profondément. Il a perdu l’équilibre
et est tombé du troisième étage dans la rue. Les gens ont entendu un cri, et quelque chose de
lourd tomber au sol. Soudain, l’assemblée a commencé à bourdonner comme une ruche
d’abeilles. Paul traversa la foule et descendit rapidement les escaliers. Le garçon était
immobile, on dirait mort, à ses pieds. Paul s’est jeté sur lui. Puis il a dit à tous : « Il est vivant ».
Bien sûr, les experts ont soigné le blessé tandis que Paul poursuivait la célébration jusqu’à
l’aube. Soudain, il y eu un mouvement dans la porte de la pièce d’en haut. C’était le garçon
qui revenait en riant, comme si de rien n’était. Le peuple criait de joie et ne savait pas s’il
fallait applaudir l’apôtre ou le garçon miraculé.
Le moment de l’homélie
n’est pas si facile, même au
temps des apôtres. Elle a
lieu après la proclamation
de l’Évangile.
C’est compliqué de prêcher
pour adultes, jeunes et
enfants en même temps.
Parfois le prédicateur veut
dire beaucoup de choses et
ne trouve pas les mots et ça
dure trop alors qu’il fait
chaud avec l’église
remplie…
Une bonne homélie doit
nous faire revivre,
connaître et aimer
davantage la Parole de
Dieu, même si quelqu’un
s’endort un moment car il
n’a pas pu dormir la nuit.
FORMATION POUR LES PARENTS
PAPE FRANÇOIS,
Extrait De la Catéchèse : Mercredi 14 février 2018
L’écoute des lectures bibliques, prolongée dans l’homélie, répond à quoi? Elle répond à un
droit: le droit spirituel du peuple de Dieu à recevoir avec abondance le trésor de la Parole de
Dieu. En allant à la Messe, chacun de nous a le droit de recevoir en abondance la Parole de
Dieu bien lue, bien dite, puis bien expliquée dans l’homélie. C’est un droit ! Et quand la Parole
de Dieu n’est pas bien lue, qu’elle n’est pas prêchée avec ferveur par le diacre, par le prêtre
ou par l’évêque, on contrevient au droit des fidèles. Nous avons le droit d’écouter la Parole
de Dieu. Le Seigneur parle pour tous, pasteurs et fidèles. Il frappe au cœur de ceux qui
participent à la Messe, chacun dans sa condition de vie, âge, situation. Le Seigneur console,
appelle, suscite des germes de vie nouvelle et réconciliée. Et cela au moyen de sa Parole. Sa
Parole frappe au cœur et change les cœurs!
C’est pourquoi, après l’homélie, un temps de silence permet d’enraciner dans l’âme la
semence reçue, afin que naissent des intentions d’adhésion à ce que l’Esprit a suggéré à
chacun. Le silence après l’homélie. Un beau silence doit se créer alors et chacun doit penser
à ce qu’il a entendu.

Extrait de l’Exhortation Apostolique « La joie de l’Évangile »


137. « La proclamation liturgique de la Parole de Dieu, surtout dans le cadre de l’assemblée
eucharistique, est moins un moment de méditation et de catéchèse que le dialogue de Dieu
avec son peuple, dialogue où sont proclamées les merveilles du salut et continuellement
proposées les exigences de l’Alliance ». L’homélie a une valeur spéciale qui provient de son
contexte eucharistique, qui dépasse toutes les catéchèses parce qu’elle est le moment le plus
élevé du dialogue entre Dieu et son peuple, avant la communion sacramentelle. L’homélie
reprend ce dialogue qui est déjà engagé entre le Seigneur et son peuple. Celui qui prêche doit
discerner le cœur de sa communauté pour chercher où est vivant et ardent le désir de Dieu, et
aussi où ce dialogue, qui était amoureux, a été étouffé ou n’a pas pu donner de fruit.
138. L’homélie ne peut pas être un spectacle de divertissement, elle ne répond pas à la logique
des moyens médiatiques, mais elle doit donner ferveur et sens à la célébration. C’est un genre
particulier, puisqu’il s’agit d’une prédication dans le cadre d’une célébration liturgique ; par
conséquent elle doit être brève et éviter de ressembler à une conférence ou à un cours. Le
prédicateur peut être capable de maintenir l’intérêt des gens durant une heure, mais alors sa
parole devient plus importante que la célébration de la foi. Si l’homélie se prolonge trop, elle
nuit à deux caractéristiques de la célébration liturgique : l’harmonie entre ses parties et son
rythme. Quand la prédication se réalise dans le contexte liturgique, elle s’intègre comme une
partie de l’offrande qui est remise au Père et comme médiation de la grâce que le Christ répand
dans la célébration. Ce contexte même exige que la prédication oriente l’assemblée, et aussi
le prédicateur, vers une communion avec le Christ dans l’Eucharistie qui transforme la vie.
Ceci demande que la parole du prédicateur ne prenne pas une place excessive, de manière à
ce que le Seigneur brille davantage que le ministre.
(...)
140. On doit favoriser et cultiver ce milieu maternel et ecclésial dans lequel se développe le
dialogue du Seigneur avec son peuple, moyennant la proximité de cœur du prédicateur, la
chaleur de son ton de voix, la douceur du style de ses phrases, la joie de ses gestes. Même
dans les cas où l’homélie est un peu ennuyeuse, si cet esprit maternel et ecclésial est
perceptible, elle sera toujours féconde, comme les conseils ennuyeux d’une mère donnent du
fruit avec le temps dans le cœur de ses enfants.

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