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TOPO AVEC LES LECTEURS DE SAINT PAUL

Lire avec le nouveau missel romain – 05 sept. 2022

Bien au-delà d’un simple service rendu lors de la messe dominicale, l’Église
n’hésite pas à parler de « véritable ministère liturgique » confié ici au chantre-
animateur, de même qu’aux lecteurs, servants d’autel ou ministres
extraordinaires de la communion.1

En Lc 4, 20, Jésus vint à Nazareth, entra dans la Synagogue et se mit à


lire. Parmi les ministères qui se font autour du prêtre à la messe, à savoir :
celui du diacre, de l’acolyte, du lecteur, du servant de messe et du choriste, le
seul dont on soit sûr que Jésus l’ait pratiqué est celui de lecteur. C’est dire la
grandeur de votre ministère : c’est Jésus lui-même le premier lecteur du NT.
Depuis plus de cinquante ans déjà, le Concile Vatican II a donné une
place privilégiée à la Parole de Dieu dans la liturgie. La constitution Dei
Verbum sur la révélation divine a remis en valeur l’importance de la Parole
divine, qui était moins mise en évidence jusque-là dans la vie de l’Église.
Cette mise en évidence est accentuée par le Pape François lui-même,
qui a institué le Dimanche de la Parole de Dieu et a rendu possible l’institution
de lecteurs qui ne sont pas en cheminement vers le sacerdoce. Il devient alors
urgent de revoir la formation de ceux qui proclament la Parole, qu’ils soient
ordonnés, institués ou simplement députés (occasionnel).
C’est ce qui explique ce temps fraternel avec vous. Ce partage se fera en
trois grandes parties. De prime abord, nous ferons un petit survol de ce qui
tourne autour de la Liturgie de la Parole de Dieu. Chemin faisant, nous
parlerons de la Liturgie de la Parole de Dieu elle-même. In fine, nous
aborderons des notions pratiques.

1Service diocésain de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle du Diocèse de Nanterre, Le livret du chantre-


animateur, p. 8, 2015.
~1~
I. AUTOUR DE LA LITURGIE DE LA PAROLE DE DIEU

1. Le lecteur : un ministre de la Parole de Dieu


Lors de la liturgie de la Parole de Dieu, trois ministres interviennent : le
célébrant, le diacre et le lecteur ; éventuellement le chantre ou le psalmiste.
Le célébrant principal joue un rôle capital dans la liturgie de la Parole de Dieu,
c’est lui préside la PU. Aussi, c’est lui qui dit les monitions, sinon il les confie
au diacre ou au commentateur. (PGLR 38-42)
Même si tout cela est vrai à propos du célébrant principal, les ministres
des lectures bibliques à la messe sont le diacre et le lecteur. C’est lorsqu’il n’y
a pas de diacre que le prêtre proclame l’Evangile et, en l’absence de lecteur,
il proclame les autres lectures. (PGLR 49)
Pour pouvoir être lecteur, il faut remplir trois critères : être baptisé,
avoir une bonne diction et une vie chrétienne convenable. Bien sûr, savoir
lire est un prérequis qu’il n’est pas nécessaire de souligner.

2. La spiritualité du lecteur
La spiritualité du lecteur, doit être nourrie et soutenue par la Parole de
Dieu. Nul ne peut prétendre être lecteur en ne lisant que les textes qu’il doit
lire, et ne fréquentant pas la Bible en dehors des textes du lectionnaire.
Le lecteur, conscient de la charge qu'il a reçue, doit tendre de toutes ses
forces, en s'aidant de tous les moyens nécessaires, à acquérir davantage
chaque jour l'amour profond et la connaissance de la Sainte Ecriture, grâce
auxquels il deviendra plus parfaitement le disciple du Seigneur.2
Il est conseillé au lecteur d’avoir une vie liturgique soutenue : la messe
quotidienne si possible, la liturgie des heures (surtout laudes, vêpres et
complies) et enfin une dévotion mariale authentique. Le lecteur doit scruter
les Ecritures et chercher à vivre l’Evangile ; un accompagnement spirituel lui
ferait le plus grand bien.

2Pape Paul VI, Les ministres institués, Lettre apostolique sous forme de motu proprio « Ministeria quaedam », 15
août 1972.
~2~
Enfin, le lecteur est témoin du Christ partout où il est. Bien proclamer à
la messe et être un contre témoignage au dehors est un mensonge qu’il faut
corriger chez tout ministre de la Parole.

3. Le lieu de la proclamation de la Parole de Dieu


L’ambon est le lieu de la proclamation des Saintes Ecritures à la Messe.
Il est inspiré de Ne 8, 4, et est placé dans un lieu élevé et visible par tous. En
règle générale, c’est un lieu élevé, stable, bien disposé et suffisamment noble,
qui correspond à la dignité de la Parole de Dieu ; qui rappelle aux fidèles
l’existence de la table de la Parole, en plus de celle de l’Eucharistie ; et qui
favorise l’audition et la participation des fidèles.
Il est réservé aux lectures, au psaume responsorial et à l'annonce de la
Pâque (à la veillée pascale). Cependant l'homélie et la prière des fidèles
peuvent être faites de l'ambon, à cause de leur union intime avec l'ensemble
de la liturgie de la Parole. Mais il ne convient guère qu'y montent d'autres
personnes, comme le commentateur, le chantre ou le chef de chœur. (PGLR
32-34)

4. Les livres pour annoncer la Parole de Dieu dans les célébrations


Les livres où l‘on prend les lectures doivent être vraiment dignes,
harmonieux et beaux, puisqu'ils sont, dans l'action liturgique, signes et
symboles des réalités d'En Haut. (PGLR 35-37) Aujourd’hui, le lectionnaire
romain est divisé en trois tomes :
Le lectionnaire dominical pour les dimanches, solennités et fêtes
pouvant l’emporter sur le dimanche ;
Le lectionnaire férial pour les jours de semaine ;
Le lectionnaire pour les célébrations des saints, les messes rituelles,
votives, etc. (PGLR 65-72)
NB : L’Evangéliaire est un lectionnaire qui ne contient que les lectures de
l’Evangile ; ce n’est pas un tome à part.

~3~
II. LES ÉLÉMENTS DE LA LITURGIE DE LA PAROLE DE DIEU
Même si « les lectures tirées de la Sainte Ecriture constituent la partie
principale de la liturgie de la Parole » (PGMR 55), il existe divers autres
éléments constitutifs de ladite liturgie de la PDD.

1. Le silence
C’est une partie de la liturgie de la Parole ; il est recommandé
avant de commencer la 1ère lecture (ou sa monition, s’il y en a), après
chaque lecture et après l’homélie. (PGMR 56)
En pratique, il ne faut pas se précipiter pour aller lire. Exemple de la
sœur qui se précipitait avant la fin de la collecte.

2. Les lectures bibliques


Proclamées à l’ambon, lors de la célébration avec le peuple. Les lectures
sont proclamées par un lecteur et l’Evangile par un diacre, sinon un
concélébrant, voire le prêtre célébrant. (PGMR 57-60)
On termine avec « Verbum Domini » (« Parole du Seigneur ») les
lectures non évangéliques. S’il y a un commentaire (monition), il ne doit pas
empiéter sur la lecture, ni même sur l’homélie.

3. Le psaume responsorial
Il est chanté de préférence, sinon au moins la réponse du peuple. (PGMR
61) En pratique, c’est un chantre qui l’exécute, c’est seulement en l’absence
de chantre qu’il doit être lu, mais il faut au moins veiller à ce que le refrain
soit chanté par le peuple.

4. L’acclamation avant l’Evangile


On chante l’Alléluia en tout temps sauf en Carême, où il est remplacé
par le verset avant l’Evangile. Lorsqu’elle n’est pas chantée, mieux vaut ne
pas la dire. (PGMR 62-63)

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En pratique, c’est la chorale qui l’exécute, à moins que le lecteur soit
capable de chanter le verset. Dans ce second cas, cela doit être réglé au
préalable avec la chorale ; pas de bataille durant la Messe.

5. L’homélie
Explique et actualise la Parole proclamée. (PGMR 65-66)

6. La profession de foi
Elle est chantée ou dite par tout le peuple. (PGMR 67-68)

7. La prière universelle
C’est une réponse à la Parole de Dieu reçue dans la foi ; elle est aussi
appelée prière des fidèles. Les intentions qui la composent doivent être
sobres, composées librement, en peu de mots et exprimer la prière de toute
la communauté. Les intentions sont dites à l’ambon par un diacre, un chantre,
un lecteur ou autre fidèle. (PGMR 69-71)
La PU se compose de 4 parties :
Invitatoire. Invitation à prier faite par le célébrant principal.
Enoncé. Proposition des intentions par le diacre ou lecteur.
Répons. Chant, prière silencieuse ou réponse parlée du peuple.
Conclusion. Faite par le célébrant principal avec « Amen » du peuple.
Les intentions seront habituellement :
a) pour les besoins de l´Église, (exemple : Pape, évêques, pasteurs, Conciles,
synodes, vocations, religieux(ses), missions, unité des chrétiens, chrétiens
persécutés, etc.)
b) pour les dirigeants des affaires publiques et le salut du monde entier,
(exemple : paix, gouvernants, temps, récoltes, difficultés, avancées
technologiques et scientifiques, mœurs, économie, toutes sortes de
problèmes nationaux ou mondiaux)
c) pour ceux qui sont accablés par toutes sortes de difficultés, (exemple
: absents, persécutés, chômeurs, malades et infirmes, prisonniers, etc.)

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d) pour la communauté locale (exemple : les paroissiens qui vont être
baptisés, confirmés, mariés ou ordonnés bientôt, les pasteurs de la paroisse,
missions paroissiales, tout ce qui a trait à la vie de la paroisse, etc.).
Toutefois, dans une célébration particulière, comme une confirmation,
un mariage ou des obsèques, l´ordre des intentions pourra s´appliquer plus
exactement à cette occasion particulière.
Ce qu’il ne faut pas faire est de vouloir mettre plusieurs destinataires à
la suite, il faut avoir le courage de choisir un seul destinataire par intention
et de savoir que les autres paroisses du monde vont sans doute prier pour les
autres destinataires. Par exemple penser qu’à chaque fois il faut dire : pour le
Pape, les évêques. Non ! d’ailleurs on prie chaque jour pour le Pape déjà. Ou
bien dire : pour les malades, les pauvres, les souffrants… Non ! il faut choisir
aujourd’hui de prier soit pour les souffrants, soit pour les prisonniers, soit
pour les pauvres, etc.
Notons que la PU revêt 3 caractéristiques :
Les suppliques sont adressées à Dieu. Pas seulement adoration mais
supplication, pas un rappel didactique, pas moralisant, etc.
On demande des biens universels, dans lesquels tout le peuple de Dieu
peut se reconnaître.
Enfin, c’est une prière qui revient au peuple des fidèles. Donc le peuple doit
participer et, lorsque l’on n’est pas baptisé, on ne doit pas monter à
l’ambon pour dire les intentions de la PU.

III. NOTIONS PRATIQUES

1. La monition générale ou d’entrée


Ceci est un complément ou rectificatif à ce qui a été déjà dit. Ajoutons
juste qu’il faut préférer la monition générale à la monition d’entrée, afin de
limiter au maximum l’usage des monitions avants les lectures.

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2. Les monitions des lectures non évangéliques
Comme dit précédemment, elles doivent juste donner l’envie de lire et
non dévoiler ou expliquer les lectures. Cependant, il convient mieux de ne pas
en faire ; afin de ne pas trop diluer l’atmosphère de lecture. Durant les
grandes fêtes, on peut les faire légitiment.

3. La prière universelle3

a. Les formes de proposition des intentions


Il existe 3 manières de formuler les énoncés ou de proposer les intentions de
la PU :
Forme complète. Elle annonce clairement celui pour qui on prie et
énonce de même l’intention pour laquelle on le fait. Ex : « Pour tous les
chrétiens du monde, encore en prises à travers des considérations
dogmatiques, que la Parole de Dieu soit pour eux un moyen d’unité, prions
le Seigneur ».
Forme brève ou partielle N° 1. Elle énonce tout de suite la grâce
demandée, en ne disant que le strict nécessaire sur le destinataire de
l’intention. Ex : « Pour que la Parole de Dieu soit pour tous les chrétiens du
monde un moyen d’unité, prions le Seigneur ».
Forme très brève ou partielle N° 2. Elle insiste sur le destinataire et ne
dit rien sur la grâce demandée ; cela est laissé à l’appréciation de chacun,
dans sa prière silencieuse. Ex : « Pour tous les chrétiens du monde, (encore
en prises à travers des considérations dogmatiques,) prions le Seigneur ».
NB : puisque l’on propose les intentions, on ne s’adresse pas directement au
Seigneur. Car on doit donner au peuple la possibilité d’exercer sa fonction
sacerdotale. Seul le prêtre a la capacité de dire les intentions en s’dressant
direct à Dieu, en vertu du sacerdoce ministériel. Il y a une seule exception à
cette règle, que nous verrons dans le point suivant.

3Cf. « La prière universelle ou prière des fidèles », Normes pour la mise en application de la Constitution sur la
Liturgie, in Documentation catholique, N° 1445, avril 1965, col. 502 - 603.
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b. Les modes de participation du peuple
Il existe 4 modes de participation/ réponse des fidèles :
Acclamation brève. Toujours la même. Forme la plus facile, sous le nom
de litanies, selon l’usage ancien.
Prière silencieuse. Très riche car chacun est plus libre de contribuer
intérieurement. Obligatoire pour la forme très brève (partielle N° 2).
Récitation commune. Tous les fidèles ont les prières et les disent
ensemble. Dans ce cas, les intentions ne seront plus proposées, mais dites.
Autrement dit, on ne va pas dire « prions… que », mais « Seigneur, nous te
prions… que ». C’est l’exception du a.
Silence + acclamation. C’est la réunion de la 1ère forme de participation
et de la 2ème. C’est comme le Vendredi Saint. Cette forme convient le
mieux lors des célébrations solennelles. Il n’y a aucun doute que c’est la
première forme qui doit être recommandée, en laissant la liberté d’utiliser
les autres formes.

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