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Catéchèse du pape sur

l’eucharistie : Les fruits de


la messe

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15 avril 2012: Benediction finale, Première messe dominicale du Fr. Frédéric Marie à l’égl. Saint Rémi de
Gif sur Yvette (91), France.

Par le pape François, Audience générale du 4 avril 2018

Dernière catéchèse du cycle de catéchèses données par le pape


François sur la messe et l’Eucharistie : l’envoi et les fruits de
la messe. Le pape nous exhorte au sortir de la messe, à « aller
dans la paix du Christ » apporter la bénédiction de Dieu dans nos
activités quotidiennes, dans nos maisons, sur nos lieux de travail,
dans les occupations de notre vie terrestre, en « glorifiant le
Seigneur par notre vie ».
Chers frères et soeurs, bonjour, et bonne fête de Pâques !
Vous voyez aujourd’hui des fleurs. Des fleurs qui évoquent la joie, l’allégresse. En
certains endroits, Pâques est aussi appelé « Pâques fleuries », car le Christ
ressuscité fleurit : il est une fleur nouvelle ; notre justification fleurit, la sainteté de
l’Église fleurit. Voilà pourquoi il y a toutes ces fleurs. Elles sont le signe de notre
joie. Nous fêtons Pâques durant toute la semaine, toute la semaine. Et nous
pouvons nous le souhaiter une fois encore : allez, disons tous ensemble «
Joyeuses Pâques ! ». Je voudrais également que nous souhaitions une joyeuse
Pâque à celui qui a été évêque de Rome : notre bien-aimé pape Benoît XVI, qui
nous regarde à la télévision. Souhaitons tous une joyeuse Pâque au pape Benoît
XVI.

Et applaudissons-le. Nous achevons par cette catéchèse notre cycle consacré à


la messe. La messe qui est justement la commémoration – mais pas uniquement
un acte mémoriel, puisque nous les revivons –, de la passion et de
la résurrection du Seigneur. Nous étions arrivés la semaine dernière à la
communion et à la prière qui suit : après cette prière, la messe se termine par
la bénédiction donnée par le prêtre et par l’envoi des fidèles1. De même que
la messe avait débuté par un signe de croix, au nom du Père, du Fils et du Saint-
Esprit, c’est encore au nom de la Sainte Trinité que s’achève la messe, c’est-à-dire
l’action liturgique. Cependant, nous savons bien qu’à la fin de la messe, commence
le temps du témoignage.
Les chrétiens ne vont pas à la messe comme un devoir hebdomadaire, pour passer
ensuite à autre chose ! Les chrétiens vont à la messe pour participer à la passion
et à la résurrection du Seigneur, et pour vivre ensuite toujours plus en chrétiens :
c’est le temps du témoignage qui commence. Nous sortons de la messe pour «
aller dans la paix du Christ » apporter la bénédiction de Dieu dans nos activités
quotidiennes, dans nos maisons, sur nos lieux de travail, dans les occupations de
notre vie terrestre, en « glorifiant le Seigneur par notre vie ». Mais si nous sortons
de la messe en faisant des commérages et en disant « regarde-le celui-là, regarde-
la celle-là… », avec la langue bien pendue, c’est que la messe n’a pas pénétré
notre cœur. Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas capables de vivre en
témoins du Christ. À chaque fois que je sors de la messe, je dois en sortir meilleur
que je n’y suis entré, avec davantage de vie, de force, de volonté de vivre en
témoin du Christ.
Par l’Eucharistie, le Seigneur Jésus entre en nous, en notre cœur, en notre chair,
afin que nous puissions « exprimer dans notre vie le sacrement reçu dans la foi » 2.
Nous passons donc de la célébration à la vie, conscients que la messe se réalise
dans nos choix concrets si nous nous laissons impliquer en personne dans les
mystères du Christ.
Nous ne devons pas oublier que nous célébrons l’Eucharistie afin d’apprendre à
devenir des hommes et des femmes eucharistiques. Qu’est que cela signifie ? Cela
signifie laisser agir le Christ dans nos actions : que ses pensées soient nos
pensées, ses sentiments nos sentiments, ses choix nos choix. Voilà ce qu’est la
sainteté : la sainteté chrétienne, c’est agir comme le Christ a agi. Saint Paul le dit
précisément, en parlant de s’assimiler à Jésus : « avec le Christ, je suis crucifié. Je
vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi.
Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a
aimé et s’est livré lui-même pour moi » (Ga 2, 19-20). Voilà ce qu’est être témoin
du Christ. L’expérience de saint Paul nous éclaire nous aussi : tout l’espace que
nous créons en nous en luttant contre notre égoïsme, c’est-à-dire en faisant mourir
en nous ce qui nous oppose à l’Évangile et à l’amour de Dieu, est un espace pour
que s’exerce la puissance de son esprit. Les chrétiens sont des hommes et des
femmes qui se laissent agrandir l’âme par la force de l’Esprit-Saint, après avoir
reçu le corps et le sang du Christ. Laissez votre âme s’agrandir ! N’ayez pas l’âme
étroite, fermée, petite, égoïste ! Mais une âme large, une âme grande, une âme qui
voit grand … Laissez-vous agrandir l’âme par la force de l’Esprit après avoir reçu le
corps et le sang du Seigneur.
Parce que la présence réelle du Christ dans le pain consacré ne s’arrête pas à la
fin de la messe3, l’Eucharistie est conservée dans le tabernacle pour
la communion des malades et pour l’adoration silencieuse du Seigneur dans
le Saint-Sacrement ; le culte eucharistique en dehors de la messe, que ce soit de
façon privée ou communautaire, nous aide en effet à demeurer dans le Christ (4).
Les fruits de la messe sont par ailleurs destinés à mûrir dans la vie de chaque jour.
En forçant le trait, nous pourrions dire que la messe est comme un grain, un grain
de blé qui doit ensuite grandir dans la vie ordinaire, grandir dans les bonnes
oeuvres, les attitudes qui nous font ressembler à Jésus. Les fruits de la messe sont
donc destinés à grandir dans la vie de chaque jour. En vérité, en renforçant notre
union au Christ, l’Eucharistie renouvelle la grâce que l’Esprit nous a donnée lors de
notre baptême et de notre confirmation, afin de rendre crédible notre témoignage
de chrétiens5. En allumant dans nos coeurs la flamme de la charité divine, que fait
encore l’Eucharistie ? Elle nous sépare du péché : « Plus nous participons à la vie
du Christ et plus nous progressons dans son amitié, plus il nous est difficile de
rompre avec Lui par le péché mortel »6.
Nous asseoir régulièrement au banquet eucharistique renouvelle, fortifie et
approfondit le lien avec la communauté chrétienne à laquelle nous appartenons,
selon le principe que l’Eucharistie fait l’Église7, qu’elle nous unit tous.
Enfin, participer à l’Eucharistie nous engage également vis-à-vis des autres, en
particulier des pauvres, en nous apprenant à passer de la chair du Christ à celle de
nos frères, en lesquels le Christ attend d’être reconnu, servi, honoré, aimé 8.
En portant ce trésor d’être unis au Christ dans des vases d’argile (cf. 2 Co 4, 7),
nous avons besoin de retourner continuellement au pied de l’autel, jusqu’au jour où
nous goûterons pleinement, au paradis, à la béatitude du banquet des noces de
l’agneau (cf. Ap 19, 9).

Remercions le Seigneur pour le chemin de redécouverte de la messe qu’il nous a


permis d’accomplir ensemble, et laissons-nous attirer, avec une foi renouvelée,
vers cette rencontre bien réelle avec Jésus, mort et ressuscité pour nous, qui vit
avec nous. Et que notre vie soit toujours plus « fleurie », comme Pâques, par les
fleurs de l’espérance, de la foi, de la charité. Que nous en trouvions toujours la
force dans l’Eucharistie, dans l’union avec le Christ. Bonne fête de Pâques à tous !

Catéchèse du pape sur


l’eucharistie : Pourquoi
aller à la messe le
dimanche ?

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23 Mars 2013 : me pélerinage de Chartres pour les 18-30ce.

Par le pape François, Audience générale du 13 décembre 2017


Le dimanche, « premier jour de la semaine », « jour du soleil », «
Jour du Seigneur » … dans cette catéchèse, le pape François
rappelle l’origine de la sanctification du dimanche avec la
célébration de l’Eucharistie, et l’importance du repos dominical.
Chers frères et sœurs, bonjour, et bonne fête de Pâques !
En reprenant le chemin de catéchèses sur la Messe, nous nous demandons
aujourd’hui : pourquoi aller à la Messe le dimanche ?
La célébration dominicale de l’Eucharistie est au centre de la vie de l’Eglise
(cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 2177). Nous, chrétiens, allons à
la Messe le dimanche pour rencontrer le Seigneur ressuscité, ou mieux, pour nous
laisser rencontrer par Lui, écouter sa parole, nous nourrir à sa table, et devenir
ainsi Eglise, c’est-à-dire son Corps mystique vivant dans le monde.
C’est ce qu’ont compris, dès la première heure, les disciples de Jésus, qui ont
célébré la rencontre eucharistique avec le Seigneur le jour de la semaine que les
juifs appelaient « le premier de la semaine » et les romains « jour du soleil », parce
que ce jour-là, Jésus était ressuscité d’entre les morts et était apparu aux disciples,
en parlant avec eux, en mangeant avec eux, en leur donnant l’Esprit Saint (cf. Mt
28, 1 ; Mc 16, 9.14 ; Lc 24, 1.13 ; Jn 20, 1.19), comme nous l’avons entendu dans
la Lecture biblique. La grande effusion de l’Esprit à la Pentecôte a eu lieu elle aussi
le dimanche, le cinquantième jour après la résurrection de Jésus. Pour cette raison,
le dimanche est un jour saint pour nous, sanctifié par la célébration eucharistique,
présence vivante du Seigneur parmi nous et pour nous. C’est donc
la Messe qui fait le dimanche chrétien ! Le dimanche chrétien tourne autour de
la Messe. Quel dimanche cela est-il, pour un chrétien, s’il manque la rencontre
avec le Seigneur ?
Il y a des communautés chrétiennes qui, malheureusement, ne peuvent pas
bénéficier de la Messe chaque dimanche ; toutefois, elles aussi, en ce saint jour,
sont appelées à se recueillir en prière au nom du Seigneur, en écoutant la Parole
de Dieu et en maintenant vivant le désir de l’Eucharistie.
Certaines sociétés sécularisées ont égaré le sens chrétien du dimanche illuminé
par l’Eucharistie. Cela est un péché ! Dans ces contextes, il est nécessaire de
raviver cette conscience, pour retrouver la signification de la fête, la signification de
la joie, de la communauté paroissiale, de la solidarité, du repos qui restaure l’âme
et le corps (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, nn. 2177-2188). De toutes ces
valeurs, l’Eucharistie est maîtresse, dimanche après dimanche. C’est pour cela que
le Concile Vatican II a voulu répéter que « le jour dominical est le jour
de fête primordial qu’il faut proposer et inculquer à la piété des fidèles, de sorte
qu’il devienne aussi jour de joie et de cessation du travail » (Const. Sacrosanctum
Concilium, n. 106).
L’abstention du travail le dimanche n’existait pas aux premiers siècles : c’est une
contribution spécifique du christianisme. Pour la tradition biblique, les juifs se
reposaient le samedi, tandis que dans la société romaine, aucun jour
hebdomadaire d’abstention des tâches serviles n’était prévu. Ce fut le sens
chrétien de vivre en tant qu’enfants et non en tant qu’esclaves qui fit du dimanche
— presque universellement — le jour du repos.

Sans le Christ, nous sommes condamnés à être dominés par la fatigue du


quotidien, avec ses préoccupations, et par la peur du lendemain. La rencontre du
dimanche avec le Seigneur nous donne la force de vivre l’aujourd’hui avec
confiance et courage et d’aller de l’avant avec espérance. C’est pour cela que
nous, chrétiens, allons à la rencontre du Seigneur le dimanche, dans la célébration
eucharistique.
La communion eucharistique avec Jésus, ressuscité et vivant pour l’éternité,
anticipe le dimanche sans crépuscule, quand il n’y aura plus de fatigue, ni de
douleur, ni de deuil, ni de larmes, mais seulement la joie de vivre pleinement et
pour toujours avec le Seigneur. C’est également de ce repos bienheureux que
nous parle la Messe du dimanche, en nous enseignant, tout au long de la semaine,
à nous confier entre les mains du Père qui est aux cieux.
Que pouvons-nous répondre à ceux qui disent qu’il ne sert à rien d’aller à
la Messe, pas même le dimanche, parce que l’important est de bien vivre, d’aimer
son prochain ? Il est vrai que la qualité de la vie chrétienne se mesure à la capacité
d’aimer, comme l’a dit Jésus : « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes
disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jn 13, 35) ; mais
comment pouvons-nous pratiquer l’Evangile sans puiser l’énergie nécessaire pour
le faire, un dimanche après l’autre, à la source intarissable de l’Eucharistie ? Nous
n’allons pas à la Messe pour donner quelque chose à Dieu, mais pour recevoir de
Lui ce dont nous avons véritablement besoin. C’est ce que rappelle la prière de
l’Eglise, qui s’adresse ainsi à Dieu : « Tu n’as pas besoin de notre louange, et
pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce ; nos chants n’ajoutent rien à
ce que tu es, mais ils obtiennent pour nous la grâce qui nous sauve » (Missel
romain, Préface commune IV).
En conclusion, pourquoi aller à la Messe le dimanche ? Il ne suffit pas de répondre
que c’est un précepte de l’Eglise ; cela aide à en préserver la valeur, mais cela seul
ne suffit pas. Nous, chrétiens, avons besoin de participer à la Messe du dimanche
parce que ce n’est qu’avec la grâce de Jésus, avec sa présence vivante en nous et
parmi nous, que nous pouvons mettre en pratique son commandement, et être
ainsi ses témoins crédibles.
Je salue les participants au Forum international des ONG d’inspiration catholique,
réunis à Rome ces jours-ci. J’exprime ma vive appréciation pour vos efforts en vue
d’apporter la lumière de l’Evangile dans les diverses périphéries de notre monde,
de défendre la dignité de l’homme, de promouvoir le développement intégral des
peuples, et de répondre aux besoins matériels et spirituels de nombreux membres
de notre famille humaine. Je vous encourage à toujours œuvrer dans un esprit
de communion et de collaboration avec les autres ONG catholiques et aussi avec
les représentants du Saint-Siège, en tant que signe de l’engagement de l’Eglise
dans l’édification d’un monde toujours plus juste et solidaire. Avec le vœu que ces
journées de réflexion et d’échange soient fructueuses pour vos activités, je vous
donne de tout cœur ma Bénédiction apostolique.
Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Alors qu’en ce temps de
l’Avent nous préparons nos cœurs à la venue du Seigneur, rappelons-nous qu’il
vient à notre rencontre tous les dimanches dans la célébration de l’eucharistie, et
que nous avons besoin d’y participer pour recevoir sa grâce et aller à sa suite. Que
Dieu vous bénisse !
Catéchèse du pape : « Ne
pas arriver en retard à la
messe mais en avance »

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01 décembre 2013 : Pour sa deuxième visite à une paroisse de Rome, François se rend dans la paroisse
romaine Saint-Cyrille d’Alexandrie où il célèbre une messe.

Par le pape François, Audience générale du 20 décembre 2017

Le 20 décembre 2017, dans la sixième catéchèse d’un cycle


d’enseignements consacrés à la messe et l’eucharistie, le
pape présente les rites d’introduction de la célébration
eucharistique et insiste plus particulièrement du signe de la croix.
Aujourd’hui, je voudrais entrer dans le vif de la célébration eucharistique.
La Messe est composée de deux parties, qui sont la liturgie de la Parole et
la liturgie eucharistique, si étroitement liées entre elles qu’elles forment un unique
acte de culte (cf.Sacrosanctum Concilium, n. 56; Présentation générale du
Missel romain, n. 28). Introduite par plusieurs rites préparatoires et conclue par
d’autres, la célébration est donc un unique corps et ne peut être séparée, mais
pour une meilleure compréhension, je m’efforcerai d’expliquer ses divers moments,
dont chacun est capable de toucher et d’interpeller une dimension de notre
humanité. Il est nécessaire de connaître ces signes saints pour vivre pleinement
la Messe et apprécier toute sa beauté.
Quand le peuple est rassemblé, la célébration s’ouvre par les rites d’introduction,
qui comprennent l’entrée des célébrants ou du célébrant, le salut — « Le Seigneur
soit avec vous », «  la paix soit avec vous » — l’acte de pénitence, « je confesse »,
au cours duquel nous demandons pardon pour nos péchés — le Kyrie eleison,
l’hymne du Gloria, et la prière de la collecte : elle s’appelle « prière de la collecte »
non pas parce que l’on fait la collecte des offrandes : c’est la collecte des intentions
de prière de tous les peuples ; et cette collecte de l’intention des peuples monte au
ciel comme une prière. Leur but — de ces rites d’introduction — est de faire en
sorte que « les fidèles qui se réunissent réalisent une communion et se disposent à
bien entendre la parole de Dieu et à célébrer dignement l’Eucharistie »
(Présentation générale du Missel romain, n. 46). Ce n’est pas une bonne habitude
de regarder sa montre et de dire: « Je suis dans les temps, j’arrive après le sermon
et avec cela, j’accomplis le précepte ».
La Messe commence avec le signe de la croix, avec ces rites d’introduction, parce
que c’est là que nous commençons à adorer Dieu en tant que communauté. C’est
pour cela qu’il est important de prévoir de ne pas arriver en retard, mais en avance,
pour préparer son cœur à ce rite, à cette célébration de la communauté.
Alors que, généralement, a lieu le chant d’entrée, le prêtre, accompagné des autres
ministres, arrivent en procession au presbytérium, et là, il salue l’autel en
s’inclinant et, en signe de vénération, il le baise et, s’il y a de l’encens, il
l’encense. Pourquoi ? Parce que l’autel est le Christ : c’est la figure du Christ.
Quand nous regardons l’autel, nous regardons précisément là où il y a le Christ.
Ces gestes, qui risquent de passer inaperçus, sont très significatifs, parce qu’ils
expriment depuis le début que la Messe est une rencontre d’amour avec le Christ,
qui, «[en livrant] son corps sur la croix […] est à lui seul l’autel, le prêtre et la
victime» (Préface de Pâques V). En effet, l’autel, en tant que signe du Christ, « est
le centre de l’action de grâce qui s’accomplit pleinement par l’Eucharistie »
(Présentation générale du Missel romain, n. 296), et de toute la communauté
autour de l’autel, qui est le Christ; non pas pour regarder le visage les uns des
autres, mais pour regarder le Christ, parce que le Christ est au centre de la
communauté, il n’est pas éloigné d’elle.
Il y a ensuite le signe de la croix. Le prêtre qui préside le fait sur lui et tous les
membres de l’assemblée font de même, conscients que l’acte liturgique s’accomplit
« au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit ». Et ici, je passe à une autre petite
question. Vous avez vu comment les enfants font le signe de la croix ? Ils ne
savent pas ce qu’ils font: parfois, ils font un dessin, qui n’est pas le signe de
la croix. S’il vous plaît, les pères, les mères, les grands-parents, apprenez aux
enfants, dès le début — dès leur plus jeune âge — à bien faire le signe de la croix.
Toute la prière se déroule, pour ainsi dire, dans l’espace de la Très Sainte Trinité
— « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » — qui est un espace
de communion infinie ; elle a comme origine et comme fin l’amour de Dieu Un et
Trine, qui nous a été manifesté et donné dans la Croix du Christ. En effet, son
mystère pascal est un don de la Trinité, et l’Eucharistie jaillit toujours de son cœur
transpercé. En nous marquant du signe de la croix, donc, non seulement nous
faisons mémoire de notre baptême, mais nous affirmons que la prière liturgique est
la rencontre avec Dieu en Jésus Christ, qui pour nous s’est incarné, est mort sur
la croix et a ressuscité dans la gloire.
Le prêtre adresse donc le salut liturgique, à travers l’expression: « Le
Seigneur soit avec vous » ou une autre semblable — il y en a plusieurs — ; et
l’assemblée répond: « Et avec votre esprit ». Nous sommes en dialogue; nous
sommes au début de la Messe et nous devons penser à la signification de tous ces
gestes et paroles. Nous entrons dans une «symphonie», dans laquelle retentissent
diverses tonalités de voix, y compris des temps de silence, en vue de créer l’«
accord » entre tous les participants, c’est-à-dire de nous reconnaître comme étant
animés par un unique Esprit et pour une même fin. En effet, « cette salutation et la
réponse du peuple manifestent le mystère de l’Eglise rassemblée » (Présentation
générale du Missel romain, n. 50). On exprime ainsi la foi commune et le désir
réciproque d’être avec le Seigneur et de vivre l’unité avec toute la communauté.
Et cela est une symphonie orante, qui se crée et qui présente immédiatement un
moment très touchant, parce que celui qui préside invite chacun à reconnaître
ses péchés. Nous sommes tous pécheurs. Je ne sais pas, peut-être que quelqu’un
parmi vous n’est pas pécheur … Si quelqu’un n’est pas pécheur, qu’il lève la main,
s’il vous plaît, que nous puissions tous voir. Mais il n’y a pas de main levée, c’est
bien: vous êtes de bonne foi! Nous sommes tous pécheurs; et pour cela, au début
de la Messe, nous demandons pardon. C’est l’acte de pénitence. Il ne s’agit pas
seulement de penser aux péchés commis, mais beaucoup plus: c’est l’invitation à
se confesser pécheurs devant Dieu et devant la communauté, devant nos frères,
avec humilité et sincérité, comme le publicain au temple. Si l’Eucharistie rend
véritablement présent le mystère pascal, c’est-à-dire le passage du Christ de la
mort à la vie, alors la première chose que nous devons faire est reconnaître quelles
sont nos situations de mort pour pouvoir ressusciter avec Lui à la vie nouvelle. Cela
nous fait comprendre combien l’acte pénitentiel est important. C’est pour cette
raison que nous reprendrons ce thème lors de la prochaine catéchèse.
Nous avançons pas à pas dans l’explication de la Messe. Mais surtout :
enseignez bien aux enfants à faire le signe de la croix, s’il vous plaît !

Catéchèse du pape : « A la
messe, élevons nos cœurs,
pas nos téléphones »

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11 nov. 2016 : Le pape François rencontre les pèlerins lors de la catéchèse dans la salle Paul VI au
Vatican, Rome, Italie.

Par le pape François, Audience générale du 8 novembre 2017

Une catéchèse du pape François qui introduisait un cycle de


catéchèses sur l’Eucharistie, le « cœur de l’Eglise ». Une
invitation du pape à «  redécouvrir la beauté qui se cache dans la
célébration eucharistique et qui, une fois dévoilée, donne tout
son sens à la vie de chaque personne ».
Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous commençons aujourd’hui une nouvelle série de catéchèses, qui portera le


regard sur le « cœur » de l’Eglise, c’est-à-dire l’Eucharistie. Il est fondamental pour
nous chrétiens de bien comprendre la valeur et la signification de la Messe, pour
vivre toujours plus pleinement notre relation avec Dieu.
Nous ne pouvons oublier le grand nombre de chrétiens qui, dans le monde entier,
en deux mille ans d’histoire, ont résisté jusqu’à la mort pour défendre l’Eucharistie;
et ceux qui, aujourd’hui encore, risquent leur vie pour participer à la Messe du
dimanche. En l’an 304, au cours des persécutions de Dioclétien, un groupe de
chrétiens, d’Afrique du Nord, furent surpris alors qu’ils célébraient la Messe dans
une maison et furent arrêtés. Le proconsul romain leur demanda, au cours de
l’interrogatoire, pourquoi ils l’avaient fait, sachant que cela était absolument interdit.
Et ils répondirent : « Nous ne pouvons pas vivre sans le dimanche », ce qui voulait
dire: si nous ne pouvons pas célébrer l’Eucharistie, nous ne pouvons pas vivre,
notre vie chrétienne mourrait.
En effet, Jésus dit à ses disciples : « Si vous ne mangez la chair du Fils de
l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma
chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,
53-54).

Ces chrétiens d’Afrique du Nord furent tués parce qu’ils célébraient l’Eucharistie. Ils
ont laissé le témoignage que l’on peut renoncer à la vie terrestre pour l’Eucharistie,
parce que celle-ci nous donne la vie éternelle, en nous faisant participer à la
victoire du Christ sur la mort. Un témoignage qui nous interpelle tous et exige une
réponse sur ce que signifie pour chacun de nous de participer au sacrifice de
la Messe et de nous approcher de la Table du Seigneur. Cherchons-nous cette
source «jaillissante d’eau vive» pour la vie éternelle ? Qui fait de notre vie un
sacrifice spirituel de louange et d’action de grâce et fait de nous un seul corps avec
le Christ ? Tel est le sens le plus profond de la sainte Eucharistie, qui signifie
«action de grâce»: action de grâce à Dieu le Père, Fils et Saint-Esprit qui nous
englobe et nous transforme dans sa communion d’amour.
Au cours des prochaines catéchèses, je voudrais apporter une réponse à certaines
questions importantes sur l’Eucharistie et la Messe, pour redécouvrir, ou découvrir,
comment à travers ce mystère de la foi resplendit l’amour de Dieu.
Le Concile Vatican II a été fortement animé par le désir de conduire les chrétiens à
comprendre la grandeur de la foi et la beauté de la rencontre avec le Christ. Pour
cette raison, il était nécessaire avant tout de réaliser, sous la direction de l’Esprit
Saint, un renouveau adapté de la liturgie, parce que l’Eglise vit constamment d’elle
et se renouvelle grâce à elle.
Un thème central que les Pères conciliaires ont souligné est la formation liturgique
des fidèles, indispensable pour un véritable renouveau. Et c’est précisément là
également le but de ce cycle de catéchèses que nous commençons aujourd’hui:
croître dans la connaissance du grand don que Dieu nous a donné dans
l’Eucharistie.
L’Eucharistie est un événement merveilleux dans lequel Jésus Christ, notre vie, se
fait présent. Participer à la Messe signifie «vivre encore une fois la passion et la
mort rédemptrice du Seigneur. C’est une théophanie: le Seigneur se fait présent
sur l’autel pour être offert au Père pour le salut du monde» (Homélie lors de
la Messe, Maison Sainte-Marthe, 10 février 2014). Le Seigneur est là avec nous,
présent. Souvent, nous allons là, nous regardons les choses, nous bavardons entre
nous et le prêtre célèbre l’Eucharistie… et nous ne célébrons pas à ses côtés. Mais
c’est le Seigneur! Si le président de la République ou une personne très importante
dans le monde venait ici aujourd’hui, il est certain que nous serions tous près de
lui, que nous voudrions le saluer. Mais réfléchis: quand tu vas à la Messe, c’est le
Seigneur qui est présent! Et tu es distrait. C’est le Seigneur! Nous devons penser à
cela. «Père, c’est que les Messes sont ennuyeuses» — «Mais que dis-tu, le
Seigneur est ennuyeux?» — «Non, non, pas la Messe, les prêtres » — « Ah, que
les prêtres se convertissent, mais c’est le Seigneur qui est présent!». Compris? Ne
l’oubliez pas. «Participer à la Messe signifie vivre à nouveau la passion et la mort
rédemptrice du Seigneur».
Essayons à présent de nous poser certaines questions simples. Par exemple,
pourquoi fait-on le signe de la croix et l’acte de pénitence au début de la Messe? Et
je voudrais ouvrir ici une autre parenthèse. Vous avez vu comment les enfants se
font le signe de la croix? On ne comprend pas ce qu’ils font, si c’est le signe de
la croix ou un dessin. Ils font comme cela [le Pape fait un geste confus]. Il faut
enseigner aux enfants à bien faire le signe de la croix. C’est ainsi que commence
la Messe, c’est ainsi que commence la vie, c’est ainsi que commence la journée.
Cela veut dire que nous sommes rachetés par la croix du Seigneur. Regardez les
enfants et enseignez-leur à bien faire le signe de la croix. Et ces lectures, pendant
la Messe, pourquoi sont-elles là? Pourquoi lit-on trois lectures le dimanche et deux
les autres jours. Pourquoi sont-elles là, que signifie la lecture de la Messe?
Pourquoi les lit-on et quel rapport ont-elles avec la Messe? Ou encore, pourquoi à
un certain moment, le prêtre qui préside la célébration dit-il: « Elevons nos cœurs?
». Il ne dit pas: « Élevons nos téléphones portables pour prendre une photo ! ».
Non, c’est une chose laide ! Et je vous dis que je trouve cela très triste quand je
célèbre ici, sur la place, ou dans la basilique, et je vois tant de portables levés, pas
seulement ceux des fidèles, mais aussi de certains prêtres et également
d’évêques. Mais tout de même ! La Messe n’est pas un spectacle : c’est aller à la
rencontre de la passion et de la résurrection du Seigneur. C’est pourquoi le prêtre
dit: « Élevons nos cœurs ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Rappelez-vous : pas de
téléphones portables.
Il est très important de revenir aux fondements, de redécouvrir ce qui est
l’essentiel, à travers ce que l’on touche et ce que l’on voit dans la célébration des
sacrements. La question de l’apôtre saint Thomas (cf. Jn 20, 25), de pouvoir voir et
toucher les blessures des clous dans le corps de Jésus, est le désir de pouvoir
d’une certaine façon «toucher Dieu» pour y croire. Ce que saint Thomas demande
au Seigneur est ce dont nous avons tous besoin: le voir, et le toucher pour le
reconnaître. Les sacrements répondent à cette exigence humaine. Les
sacrements, et la célébration eucharistique de façon particulière, sont les signes de
l’amour de Dieu, les voies privilégiées pour le rencontrer.
Ainsi, à travers ces catéchèses que nous commençons aujourd’hui, je voudrais
redécouvrir avec vous la beauté qui se cache dans la célébration eucharistique et
qui, une fois dévoilée, donne tout son sens à la vie de chaque personne. Que
la Vierge nous accompagne sur ce nouveau bout de chemin. Merci.
Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, ceux venus de Belgique, de
Suisse, du Liban, de France, et en particulier les jeunes du Collège Fénelon-
Sainte-Marie de Paris. A travers ce nouveau cycle de catéchèses, que le Seigneur
nous aide à redécouvrir la valeur et la signification de la Sainte Messe, pour vivre
toujours plus pleinement notre relation avec Lui. Que Dieu vous bénisse !
Source : w2.vatican.va © Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Catéchèse du pape : « La
messe, prière par
excellence et rencontre
d’amour »

i
Par le pape François, Audience générale du 15 novembre 2017
Voici la deuxième catéchèse du cycle de catéchèses données par
le pape François sur la messe et l’eucharistie, le 15 novembre
2017. La Messe est la prière par excellence, nous dit le Saint Père
dans cet enseignement. Mais qu’est-ce que la prière ? Comment
apprendre à prier ?
Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons les catéchèses sur la Messe. Pour comprendre la beauté de la


célébration eucharistique, je désire tout d’abord commencer par un aspect très
simple : la Messe est prière, elle est même la prière par excellence, la plus élevée,
la plus sublime, et dans le même temps la plus « concrète ». En effet, c’est la
rencontre d’amour avec Dieu, à travers sa Parole et le Corps et le Sang de Jésus.
C’est une rencontre avec le Seigneur.
Mais nous devons tout d’abord répondre à une question. Qu’est vraiment la
prière ? Elle est tout d’abord dialogue, relation personnelle avec Dieu. Et l’homme a
été créé comme être en relation personnelle avec Dieu qui ne trouve sa pleine
réalisation que dans la rencontre avec son Créateur. La route de la vie est dirigée
vers la rencontre définitive avec le Seigneur.

Le Livre de la Genèse affirme que l’homme a été créé à l’image et ressemblance


de Dieu, qui est Père et Fils et Saint-Esprit, une relation d’amour parfaite qui est
unité. A partir de cela, nous pouvons comprendre que nous avons tous été créés
pour entrer dans une relation parfaite d’amour, en nous donnant et en nous
recevant sans cesse, pour pouvoir ainsi trouver la plénitude de notre être.

Quand Moïse, face au buisson ardent, reçoit l’appel de Dieu, il lui demande quel
est son nom. Et que répond Dieu ? : « Je suis celui qui est » (Ex 3, 14). Cette
expression, dans son sens originel, exprime présence et faveur, et en effet, Dieu
ajoute immédiatement après : « Yahvé, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham,
d’Isaac et de Jacob » (v. 15). Le Christ lui aussi, quand il appelle ses disciples, les
appelle afin qu’ils soient avec Lui. Il s’agit donc de la plus grande grâce : pouvoir
faire l’expérience que la Messe, l’Eucharistie est le moment privilégié pour être
avec Jésus, et, à travers Lui, avec Dieu et avec nos frères.
Prier, comme tout véritable dialogue, est également savoir demeurer en silence —
dans les dialogues il y a des moments de silence —, en silence avec Jésus. Quand
nous allons à la Messe, nous arrivons peut-être cinq minutes à l’avance et nous
commençons à bavarder avec celui qui est à côté de nous. Mais ce n’est pas le
moment de bavarder: c’est le moment du silence pour nous préparer au dialogue.
C’est le moment de nous recueillir dans notre cœur pour nous préparer à la
rencontre avec Jésus. Le silence est si important! Rappelez-vous ce que j’ai dit la
semaine dernière : nous n’allons pas à un spectacle, nous allons à la rencontre du
Seigneur et le silence nous prépare et nous accompagne. Demeurer en silence
avec Jésus. Et du mystérieux silence de Jésus jaillit sa Parole qui retentit dans
notre cœur. Jésus lui-même nous enseigne comment il est réellement possible «
d’être » avec le Père et il nous le démontre par sa prière. Les Évangiles nous
montrent Jésus qui se retire dans des lieux apartés pour prier; les disciples, en
voyant sa relation intime avec le Père, sentent le désir d’y participer, et ils lui
demandent : « Seigneur apprends-nous à prier » (Lc 11, 1). C’est ce que nous
avons entendu dans la première Lecture, au début de l’audience. Jésus répond
que la première chose nécessaire pour prier est de savoir dire «Père». Soyons
attentifs: si je ne suis pas capable de dire « Père » à Dieu, je ne suis pas capable
de prier. Nous devons apprendre à dire « Père », c’est-à-dire à nous mettre en sa
présence dans une confiance filiale. Mais pour pouvoir apprendre, il faut
humblement reconnaître que nous avons besoin d’être instruits, et dire avec
simplicité : Seigneur, apprends-moi à prier.
C’est le premier point : être humbles, se reconnaître comme ses fils, reposer dans
le Père, avoir confiance en Lui. Pour entrer dans le Royaume des cieux il est
nécessaire de devenir petits comme des enfants. A savoir que les enfants savent
avoir confiance, ils savent que quelqu’un se préoccupera pour eux, de ce qu’ils
mangeront, de comment ils s’habilleront et ainsi de suite (cf. Mt 6, 25-32). C’est la
première attitude: confiance et confidence, comme un enfant à l’égard de ses
parents; savoir que Dieu se rappelle de toi, prend soin de toi, de toi, de moi, de
tous.

La deuxième prédisposition, elle aussi propre aux enfants, est de se laisser


surprendre. L’enfant pose toujours mille questions parce qu’il désire découvrir le
monde; et il s’émerveille même de petites choses, car tout est nouveau pour lui.
Pour entrer dans le Royaume des cieux il faut se laisser émerveiller. Dans notre
relation avec le Seigneur, dans la prière — je pose la question — nous laissons-
nous émerveiller ou pensons-nous que la prière signifie parler à Dieu comme le
font les perroquets? Non, c’est avoir confiance et ouvrir son cœur pour se laisser
émerveiller. Nous laissons-nous surprendre par Dieu qui est toujours le Dieu des
surprises? Car la rencontre avec le Seigneur est toujours une rencontre vivante, ce
n’est pas une rencontre de musée. C’est une rencontre vivante et nous allons à
la Messe, pas au musée. Nous allons à une rencontre vivante avec le Seigneur.
Dans l’Évangile on parle d’un certain Nicodème (Jn 3, 1-21), un homme âgé, qui
faisait autorité en Israël, qui se rend auprès de Jésus pour le connaître ; et le
Seigneur lui parle de la nécessité de « renaître d’en haut » (cf. v. 3). Mais qu’est-ce
que cela signifie ? Peut-on « renaître » ? Est-il possible de recommencer à
éprouver du goût, de la joie, de l’émerveillement pour la vie, même devant les si
nombreuses tragédies ? Il s’agit d’une question fondamentale de notre foi et cela
est le désir de tout véritable croyant : le désir de renaître, la joie de recommencer.
Éprouvons-nous ce désir ? Chacun de nous a-t-il envie de toujours renaître pour
rencontrer le Seigneur ? Éprouvez-vous ce désir en vous? En effet, on peut
facilement le perdre, car à cause de tant d’activités, de nombreux projets à mettre
en œuvre, il reste à la fin peu de temps et nous perdons de vue ce qui est
fondamental: la vie de notre cœur, notre vie spirituelle, notre vie qui est une
rencontre avec le Seigneur dans la prière.
En vérité, le Seigneur nous surprend en nous montrant qu’Il nous aime également
dans nos faiblesses. Jésus Christ « est victime de propitiation pour nos péchés,
non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jn 2, 2).
Ce don, source de véritable consolation — mais le Seigneur nous pardonne
toujours, cela console, c’est une véritable consolation — est un don qui nous est
donné à travers l’Eucharistie, ce banquet nuptial au cours duquel l’Époux rencontre
notre fragilité. Est-ce que je peux dire que lorsque je fais la communion pendant
la Messe, le Seigneur rencontre ma fragilité ? Oui ! Nous pouvons le dire parce que
c’est vrai ! Le Seigneur rencontre notre fragilité pour nous reconduire à notre
premier appel : celui d’être à l’image et à la ressemblance de Dieu. Tel est le cadre
de l’Eucharistie, telle est la prière.
Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, ceux venus de Belgique, de
Suisse, de France, et en particulier les jeunes du Collège Notre Dame de Sion de
Paris. Que le Seigneur nous aide, au moyen de la prière et de l’Eucharistie, à
pouvoir trouver la plénitude de notre être dans la rencontre avec lui. Que Dieu vous
bénisse !
Source : w2.vatican.va © Copyright – Libreria Editrice Vaticana
AUDIENCE GÉNÉRALE DU 15 NOVEMBRE 2017

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