ARCHITECTURE

08 DESIGN
ART
OBJETS
ÉTÉ 2023
MagazineLigne.ca
 197 rue Young, Montréal | 514-509-5370 | info@lignerosetmontreal.com
18 rue de Courcelette, Québec | 418-681-0171 | info@lignerosetquebec.com
1270 ch. Caledonia, Toronto | 647-696-4612 | info@lignerosettoronto.com
2685 rue Iris, Ottawa | 613-518-0400 | info@homesociete.ca
 Dépassez les Limites

08
Éditeur | Rédacteur en chef
Dave Richard

Directeur
Mathieu Jacques Bourgault

Rédaction
Lorène Copinet
Marie Dos
Léonie Hottote
Isabelle Pronovost
Dave Richard

redaction@magazineligne.ca

Collaboratrices
Danielle Carignan
Célia Laguitton
Sarah Nagué
Vanessa Sicotte

Direction artistique
EN COUVERTURE Dave Richard
MXMA Architecture & Design, Maison Prince-Philip
Graphisme
Photo | Doublespace Photography
Olivier Boissonnault

Magazine Ligne | Éditions de la Diagonale Correction + Révision

ISSN 2563-0539 (Imprimé) Véronique Papineau
ISSN 2563-0547 (En ligne) Publicité
Mathieu Jacques Bourgault
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2023
publicite@magazineligne.ca
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2023
Gestion de médias sociaux
Dave Richard

Comptabilité
Louise Lacroix
Carl Moquin

Mega Panneaux de
COMMENTAIRES Magazine Ligne | Éditions de la Diagonale
Distribution Conçu et testé pour résister aux infiltrations d’air
Transmettez-nous vos commentaires 2360, av. Letourneux, bureau 107 Messageries Dynamiques
à propos du contenu du magazine, Montréal, Qc H1V 2P2 et d’eau ainsi qu’à la charge structurelle du vent
nous serons ravis de vous lire !
T 438 816-8182 Verre Coulissants Verre haute clarté avec 89% de transmission
Par courriel à
lignedirecte@magazineligne.ca MagazineLigne.ca de lumière
ou par courrier à l’adresse ci-contre. info@magazineligne.ca

Panneaux à verrouillage multipoints

Toute reproduction, adaptation ou traduction est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Ligne décline
toute responsabilité concernant les documents qui lui sont soumis par de tierces parties et les considère
Les Lignes Ultra-Fines du CERO Quatre options de seuil
À la mémoire de Line Pomerleau,
libres de droits. L’exactitude des informations fournies par les annonceurs ou les collaborateurs au contenu
relève de leur responsabilité. Les prix inscrits dans ce magazine le sont à titre indicatif. Nous ne sommes
notre étoile, nos racines. de NanaWall créent un maximum
pas responsables des fluctuations éventuelles. Pour des raisons graphiques, tous les prix sont arrondis au Rail de sol réglable en hauteur
dollar inférieur ou supérieur près. L’éditeur se réserve le droit de publier (en partie ou en totalité) ou non d’espaces lumineux
tout matériel fourni par les annonceurs, les agences de relations publiques et les collaborateurs au contenu Heureux de collaborer avec
(architectes, designers et artistes inclus). Les manuscrits et documents non publiés ne sont pas rendus. Kollectif et Sous la fibre.

Nous reconnaissons l’appui financier MagazineLigne

du gouvernement du Canada. Découvrez nos familles de produits de parois en verre: Pour information:
Marcel Besner Le Groupe CUBO
Coulissants - Portable: 514 992 6892
Pliants Sans Cadre
Monorail Bureau: 514 344 8383
marcel@cubo.ca | nanawall.com
 sommaire
Dépassez les Limites

7 | ÉDITORIAL

DANS NOTRE MIRE

10 | SUPERGRAND STUDIO | LA MAISON × BREF

11 | BARIL × MARIE ST-PIERRE | CYRC. 12 | LES PORTES BORÉALES

13 | BONESETTER KNIVES | LAMBERT & FILS

14 | LA-TELIER DESTINATION DESIGN

LUMINAIRE AUTHENTIK

16 | BATIMAT 18 | LES 50 ANS DU TOGO

20 | REFUGE S560
PARA-SOL + BÂTIMENT PRÉ-FAB + ÉCOHABITATION

21 | SÈVE MOBILIER | LE TENON ET LA MORTAISE

22 | HOMERUN | VIVI LAMARRE 23 | PIA METNI 24 | SUPERNAT

MDRK

26 | RESTAURANT KABINET
ADHOC ARCHITECTES

28 | COMPLEXE AQUATIQUE DU CENTRE ROSEMONT

POIRIER FONTAINE ARCHITECTES
+ RIOPEL ET ASSOCIÉS ARCHITECTES + KANVA

30 | INSECTARIUM DE MONTRÉAL NanaWall Mur de Verre Pliant (SL60 Haut | SL45 bas) • Architecte: Nest Architecture
PELLETIER DE FONTENAY
+ JODOIN LAMARRE PRATTE ARCHITECTES + KUEHN MALVEZZI

ART Le Seul et Unique NanaW all Résistant au vent et à l’eau

34 | ALEXANDER MCQUEEN : L’ART RENCONTRE LA MODE AU MNBAQ
LE POP ART DANS LA COLLECTION DU MBAM AU MBAM A faible consommation

35 | POUR DEMAIN AU MCQ

MARISOL : UNE RÉTROSPECTIVE AU MBAM Solutions à la fine pointe pour de grandes Hautement sécurisé

36 | ORIPEAU ouvertures architecturales. Opération facile et durable

38 | PATEL BROWN

42 | JERAUME

44 | KARINE FRÉCHETTE

46 | MANUEL MATHIEU Pour information:

Marcel Besner Le Groupe CUBO
Coulissants Murs En Verre Murs En Verre Portable: 514 992 6892
Pierre Paulin (1927-2009), siège « 577 », dit « Langue », 1966 (exemplaire de 1967). Grands Formats Coulissants - Monorail Sans Cadre Bureau: 514 344 8383
MBAM, collection Liliane et David M. Stewart, don de Réjean Tétreault marcel@cubo.ca | nanawall.com
à la mémoire de Claude Beaulieu. Photo MBAM, Christine Guest
 sommaire éditorial
MAISONS
JOIE DES VILLES, JOIE DES CHAMPS
50 | MAISON PRINCE-PHILIP
MXMA ARCHITECTURE & DESIGN
J’ai grandi à la limite de Trois-Rivières, dans un quartier
56 | PENTHOUSE SAINT-PATRICK de banlieue semi-rural en bordure du fleuve, étrange
ATELIER PARADIS mélange de constructions disparates et de parcelles de
nature sauvage. Nous habitions une maison à étages
64 | 70’S DREAM typiques des années 1980, avec garage double, remise
L. McCOMBER et pergola. Mon père avait fait creuser notre piscine
hors terre, l’avait sertie d’une glissoire et cernée d’une
72 | MAISON PARK EX vaste terrasse. Il aimait son gazon bien vert, bien taillé,
NICHOLAS FRANCOEUR + JOËL FONTAINE LORTIE et ma mère ses plates-bandes généreusement fleuries
et faciles d’entretien. Tous les étés, nous partions « dans
80 | PROJET DE LORIMIER le vrai bois », passer quelques semaines dans un chalet
PAUL BERNIER ARCHITECTE ou un autre donnant sur des lacs immenses, des mon-
tagnes bien vertes et le ciel grand ouvert. Mes amis
88 | LES TRAVERSES me trouvaient chanceux quand je les retrouvais en
LA SHED ARCHITECTURE rentrant, ce qui m’empêchait d’admettre qu’en fait,
j’étais content d’être enfin de retour…
98 | PROJET MONT-ROYAL
TALO STUDIOS Bien sûr qu’à chaque séjour je passais de bons moments
au chalet, surtout parce qu’il s’agissait avant tout de
grandes réunions de famille. Bien sûr que j’ai trouvé
l’écrin de la banlieue réconfortant tout au long de mon
enfance. Bien sûr que je suis sensible aux splendeurs
déconcertantes des contrées sauvages et au charme
bucolique des routes de campagne. Par contre, j’ai
toujours senti l’appel de la ville. Très jeune, j’ai rêvé de
C’EST L’ÉTÉ ruelles, de néons et de gratte-ciels, de parcs immenses,
de voyages en métro et de trottoirs usés, enchevêtrés,
108 | TECHO-BLOC | MENAUD infinis. Très jeune, j’ai vu la ville comme le lieu de tous
les possibles et de toutes les rencontres, une source
109 | À LA HAUTEUR | GOZNEY + OONI de fascination et d’étonnement constant.
110 | TENDANCES EXTÉRIEURES J’habite Montréal depuis vingt-quatre ans, maintenant.
Dès que je m’y suis installé, je me suis senti à ma place
112 | LA MONTAGNE NOIRE au milieu du bruit, du mouvement, des lumières et des
ÉVOLUTION ARCHITECTURE + SYMBIOSE DESIGN + EMBOIS touristes. Montréal, je la trouve stimulante, inspirante,
excitante, généreuse. Je la trouve accueillante, chaleu-
116 | PROJET SUMMERHUS reuse, multiple et pas compliquée. J’aime arpenter la ville,
REGARD VERT fouiller ses quartiers, tous distincts, tous uniques, mais
unis, son centre, comme un coeur battant, son histoire,
120 | FAROUCHE son architecture… J’aime ses salles de spectacle, ses
ATELIER L’ABRI festivals, ses musées, ses places publiques, ses rues ani-
mées, ses restaurants, ses commerces, ses fontaines, ses
122 | JARDINAGE URBAIN galeries, ses bars. J’aime sentir la ville se réinventer jour
après jour, éternellement nouvelle. J’aime mes voisins,
123 | DÉSENCOMBRER + ORGANISER LA BIBLIOTHÈQUE leur amitié bienfaisante. J’aime la liberté que procure
la proximité. La beauté de la ville est subtile. Elle relève
124 | MARCHÉ de la poésie quotidienne. Elle est liée aux gens, à l’hu-
manité qui vibre et qui vit, aux moments qui surgissent
128 | RÉPERTOIRE
de la conjonction parfaite d’une panoplie d’éléments,
souvent disparates, de leur collision inusitée.
« Le temps est venu d’aimer la ville et de lui dire », plaide
Luc Ferrandez dans son très beau et très intéressant
documentaire « Lettre d’amour à la ville », réalisé par
Charles Gervais et disponible en ligne sur les plateformes
de Télé-Québec. « Ça fait des décennies que les ban-
lieues et les nouveaux quartiers se développent pour
nous offrir plus d’intimité et moins de vie en commun.
[…] Je suggère que l’amour de la ville est l’un des prin-
cipaux champs de bataille de toutes les luttes environ-
nementales et sociales d’un siècle qui risque très fort
de mal se terminer. […] Il faut écrire une belle, grande,
longue, puissante lettre d’amour à la ville. »
Il faut croire que le sujet était dans l’air, puisqu’au mo-
ment où j’entendais ces mots, nous concevions déjà
ce nouveau numéro comme une déclaration d’amour
pour la ville. Nous avions déjà eu envie de présenter
des résidences foncièrement urbaines; des projets fas-
cinants nés de la contrainte, inspirés par elle, comme
le projet De Lorimier, qui consiste en une refonte d’un
ancien hangar en une maison lumineuse où il fait bon
vivre, ou la maison Park Ex, qui embrasse l’éclectisme
architectural de son quartier. Nous avions déjà eu envie
de vous parler de jardinage urbain, d’un projet partici-
patif reliant Montréal à d’autres métropoles du monde
par l’art, de vous faire découvrir le Supernat, charmant
café-buvette du quartier Hochelaga-Maisonneuve, le
restaurant Kabinet et la refonte de l’Insectarium.
Nous avions déjà eu envie de rappeler, au fil des pages
de ce numéro, que la ville est bien plus que les malheu-
reux clichés auxquels ceux qui la fuient la réduisent trop
souvent, et bêtement. Nous espérons vous convaincre
de redécouvrir la ville, cet été, la Ville avec un grand V,
toutes les villes, n’importe quelle ville, d’un oeil nou-
veau. Parce que tout le monde a sa place, en ville; cha-
cun peut y trouver son bonheur.
Bon été et bonne lecture,
Dave Richard | Éditeur
daverichard@magazineligne.ca
| et toute l’équipe de Ligne
DANS NOTRE MIRE

Cyrc. Bol à fruits U, PLA mat recyclé, 2021.

« La découverte est un plaisir aussi subtil
et intéressant que la connaissance. »

| Jacques Lamarche, auteur québécois

 Dans notre mire
DE L’ART SOUS LES PIEDS ROBINETTERIE HAUTE COUTURE
Supergrand Studio se positionne comme la toute nouvelle marque de tapis Combinant la beauté de la mode et la fonctionnalité des produits de
faits à la main à Montréal. Fondée par le jeune créateur Josselin Pfeuffer en robinetterie, la collection MARIE est née de la fusion de deux univers
janvier 2023, l’entreprise novatrice répond à un besoin longtemps insatisfait créatifs : celui de Marie Saint Pierre, créatrice et designer de mode
sur le marché : celui de tapis originaux, respectueux de l’environnement et québécoise de renom international réputée pour ses conceptions gra-
abordables, conçus au Québec. Supergrand souhaite donner une importance phiques et linéaires, fondatrice de la Maison Marie Saint Pierre, et celui
fondamentale au tapis dans la conception d’un espace intérieur chaleureux de BARIL, entreprise québécoise indépendante et familiale de concep-
et original en proposant des créations uniques et inspirantes. Les produits de tion et de fabrication de robinetterie haut de gamme pour le Canada et
Supergrand sont fabriqués à la main par tuftage – un processus de fabrication les États-Unis. Innovante et distinctive, la collection MARIE est composée
textile qui consiste à pousser des fibres à travers un canevas ou un support textile de robinets et d’accessoires offrant un équilibre parfait entre élégance,
préfabriqué. Chaque œuvre est faite de laine pure à 100 % pour une durabilité innovation et fonctionnalité, célébrant l’eau et la matière, la douceur de
supérieure. Ce qui distingue Supergrand, c’est son approche audacieuse de la la nature et les formes simples et minimales. Tous ont été pensés dans le
conception ; pour Josselin Pfeuffer, les tapis ne sont pas considérés comme de but d’ajouter une touche créative et raffinée à tous les décors et de per-
simples accessoires, mais plutôt comme de véritables œuvres d’art qui trans- mettre une personnalisation bienvenue en ce qui a trait aux finis et aux
forment l’ADN d’un espace. Supergrand propose des tapis qui amalgament couleurs, réinventant par le fait même le rapport qu’on entretient avec
les formes simples, les éclats de couleurs saturées et les tons plus discrets. l’objet usuel quotidien qu’est le robinet. Lancée en juin 2022, la collec-
Les résultats sont modernes, panachés, mais passe-partout. La grande créa- tion MARIE a par la suite remporté plusieurs prix prestigieux, notamment
tivité de Supergrand Studio se reflète également dans son image de marque aux International Design Awards, aux Design Excellence Awards et aux
forte, élaborée en collaboration avec le studio de design montréalais Caserne. Grands Prix du Design. Cette collaboration fructueuse et unique en son
En plus de sa première capsule C.001, l’entreprise prévoit lancer prochaine- genre témoigne de la passion, de la créativité et de l’expertise de deux
ment de nouvelles collections, dont certains projets personnalisés conçus en entités visionnaires qui ont uni leurs talents pour offrir une gamme de
collaboration avec des artistes, à l’image de son premier partenariat avec l’il- produits exceptionnels de grande qualité. | L. H.
lustrateur Olivier Charland. | L. H.
BarilDesign.com barildesign
supergrand.studio MarieSaintPierre.com mariesaintpierre

ENNOBLIR LE PLASTIQUE
BREF, COMME À LA MAISON Depuis quelques années, l’impression 3D a révolutionné le monde du
design en permettant de créer des modèles physiques complexes en
Bref, la galerie-boutique située dans le quartier Mile End à Montréal, a depuis peu de temps. L’entreprise montréalaise Cyrc. a su user de cette tech-
quelque temps ouvert un nouvel espace adjacent appelé La Maison. Conçu en nologie pour concevoir un nouveau type d’objets décoratifs mariant
collaboration avec le studio de design Alphabet, cet espace offre une collection esthétique, technologie et éthique. Fondée par les entrepreneurs
de meubles, de luminaires, d’objets d’art et d’accessoires pour la maison, tous passionnés de l’environnement Daniel Martinez et Guy Snover en
soigneusement sélectionnés. En doublant la superficie de sa boutique, Bref sou- 2021, Cyrc. offre plusieurs produits de qualité supérieure pour la mai-
haitait proposer une expérience d’achat encore plus immersive. Les collections son, tous faits de matériaux recyclés, minimisant les coûts externali-
d’Alphabet y sont présentées dans un contexte rappelant les différentes pièces sés et préservant au maximum notre planète. Leur gamme actuelle
d’un logement. On y trouve une sélection de pièces de mobilier – dont des tables, se compose de vases, de bols à fruits, de pots et d’organisateurs de
un lit et un système de rangement mural, ainsi que des petits objets tels que des bureau. Chaque produit est imprimé en 3D à partir de PLA recyclé,
bougeoirs, des porte-poussières, divers accessoires de décoration et des col- un polymère végétal non toxique. En travaillant à partir de cette ma-
lections de céramique et d’art visuel –, tous signés par des artistes et designers tière, l’entreprise est en mesure de créer des produits qui pourront
québécois tels que Confetti Mill, Dompierre, Simard, Collage, Catherine Lavoie être à nouveau recyclés. Les deux concepteurs tentent également
et Jeraume. Cette idée de créer un espace domestique invite à s’approprier de donner au plastique une valeur plus noble et de modifier la per-
davantage les objets et à un dialogue plus personnel entre le créateur, l’objet ception qu’ont les gens de cette matière. En utilisant l’impression
et le public. Cynthia Moreau et Maude St-Louis, les fondatrices de Bref, ex- 3D, il leur est aussi possible de produire des pièces à la demande et
pliquent qu’elles souhaitaient que le nouvel espace devienne à la fois un lieu d’éviter les déchets liés aux invendus. Leur concept a un grand po-
chouchou pour les amateurs de design et d’art ainsi qu’un lieu de découverte tentiel de se développer au-delà de l’objet de design et d’évoluer
pour les visiteurs curieux. Depuis sa création en 2013, Bref Montréal n’a cessé dans l’industrie de la fabrication de mobilier. Celui-ci a d’ailleurs été
d’évoluer ; avec La Maison, elle repousse les limites de l’expérience d’achat et primé par le Fabrique 1840 Award en 2022 et par la sélection du jury
inspire chaque client à se créer un intérieur à son image. | L. H. Studio North IDS en 2023. | L. H.

BrefMTL.com lamaison.bref bref.mtl CyrcDesign.com cyrcdesign

10
 Dans notre mire
FINES LAMES
Depuis 2020, Bonesetter Knives propose des couteaux de haute qualité confec-
tionnés à la main qui sont non seulement durables, mais aussi esthétiques, en plus
d’augmenter le plaisir de cuisiner. Combinant ses passions pour la coutellerie,
la cuisine, le design et les arts visuels à son plaisir de travailler le bois et le métal
en atelier, son fondateur, Gabriel Tétreault, souhaite démocratiser la coutellerie
artisanale en offrant des produits abordables et performants. « Je m’inscris dans
un retour au slow made, à la valorisation du savoir-faire ancestral, en fabriquant
localement un outil qui recrée un lien objet-utilisateur – un couteau qu’on soigne,
qu’on montre et qu’on peut léguer », explique l’artisan. Bonesetter Knives propose
une variété de couteaux répondant à des besoins particuliers pour les cuisinières
et cuisiniers, tels que les couteaux de chef, les couteaux d’office, le Nakiri (cou-
teau à légumes), mais produit aussi des couteaux de poche, de camping, des
modèles uniques et des projets sur mesure. « Pour les lames, je privilégie les aciers
au carbone parce qu’ils se forgent bien et que j’aime le côté vivant de leur patine.
Pour les manches, j’aime le bois, idéalement local, pour son côté écologique et
sa richesse esthétique naturelle. La coutellerie japonaise m’inspire beaucoup.
J’essaie d’amalgamer les traditions de coutellerie orientale et occidentale, de
les décloisonner en y ajoutant des inspirations empruntées au design et à l’art
visuel. » Depuis son petit atelier de Magog, Gabriel Tétreault cherche à transfor-
mer notre relation avec cet outil ancien – mais indispensable – qu’est le couteau
pour que nous le réapprivoisions et que nous lui redonnions une place de choix
dans nos repas et nos cuisines contemporaines. | D. R.

BonesetterKnives.com bone_setter_knives

CLAIREMENT CHIC
HORS LIMITE
Les Portes Boréales, c’est une entreprise de Québec en pleine expansion spécialisée
dans la conception, la fabrication et l’installation de cloisons de verre d’inspiration Conjointement à sa plus récente collection de luminaires Silo,
européenne. Verrières intérieures, portes simples, portes doubles, cloisons de à la fois discrète et raffinée, le lampiste Lambert & Fils a décidé
de sortir de son terrain de jeu habituel pour proposer une sé-
douche ou de celliers… Chacun de ses produits est conçu entièrement sur mesure,
rie de vases aux formes assorties pouvant également servir de
fabriqué localement en atelier, à la main, à partir de matériaux de qualité selon bougeoirs. « Nous croyons qu’un objet de qualité peut adou-
des»standards élevés et installé avec minutie. cir le quotidien. C’est pour cette raison que nous concevons
toutes nos créations avec le même soin que celui accordé à nos
« Nous étions deux anciens collègues du domaine des ni soudure, leur conférant une finition inégalée et luminaires », explique le site web de la marque. Constitués de
médias et du marketing ; nous avions toujours bien tra- les rendant faciles d’entretien. Flexible et minima- deux, trois ou quatre cylindres, les modèles de différentes hau-
vaillé ensemble et nos aptitudes professionnelles étaient liste, leur quincaillerie, également sur mesure, se teurs sont beaux seuls, mais peuvent être agencés pour créer
complémentaires », explique Valérie Duchemin, co- veut durable, robuste et très discrète. des assemblages personnalisés uniques, fidèles à l’esprit mo-
fondatrice. « C’est à la suite d’un projet personnel de dulaire et polyvalent des appareils d’éclairage de la collection.
rénovation que l’idée de mettre sur pied Les Portes « Nous avions la fervente volonté d’offrir un produit Faits d’aluminium thermolaqué, texturé ou poli miroir, les cy-
Boréales nous est venue. La difficulté à dénicher un architectural d’exception, impeccable à tous points lindres étanchéifiés des vases-bougeoirs peuvent recevoir de
produit comme le nôtre sur le marché québécois et de vue. Il nous a fallu des années de développement l’eau et les tiges d’un bouquet à l’une des extrémités, ou accueillir
canadien nous a fait prendre conscience qu’il y avait là et de perfectionnement… La patience fut de mise, des chandelles à l’autre, réduite en profondeur. Issue d’un pro-
Texte | Dave Richard
un manque à combler et une opportunité d’affaires. » mais maintenant, chaque projet nous rend fiers. » cessus d’extrusion industriel suivi d’une fabrication soigneuse
à la main, la collection Silo incarne le brutalisme du monde
Les valeurs de développement durable et de res- Les Portes Boréales offrent un service clé en main manufacturier, mais les traitements subséquents de la ma-
Photos | Diane Blanchard
pect de l’environnement sont très fortes chez sans compromis, incluant l’accompagnement per- tière confèrent à son design un caractère artisanal. Offerts en
Portes Boréales ; le choix de l’aluminium comme sonnalisé d’une équipe d’experts, de la soumission une riche palette de teintes et de finis, les vases-bougeoirs,
matière première s’est rapidement révélé logique, à la livraison. Ses produits haut de gamme ont un ca- comme la plupart des produits Lambert & Fils, peuvent aussi
LesPortesBoreales.com
étant donné qu’il est recyclable à l’infini et permet ractère unique, un design minimaliste intemporel en être personnalisés. | D. R.
lesportesboreales une gestion résiduelle à impact réduit. L’assemblage plus d’être chics et pratiques.
portesboreales de ses produits s’opère également sans silicone LambertEtFils.com lambertetfils

12
 Dans notre mire
LUMINAIRE AUTHENTIK

ASCENSION BRILLANTE

Passionnée par l’éclairage et l’architecture, Maude Rondeau a fondé

Luminaire Authentik en 2015 dans son garage de Bromont. De toute
évidence, sa plateforme de création de luminaires sur mesure pour les projets
professionnels et résidentiels a su combler un réel besoin, puisque l’entreprise
n’a cessé de prendre de l’expansion année après année, multipliant les créations
originales et polyvalentes, les collaborations réussies et les points de vente
novateurs – dont une boutique autonome libre-service et un design hub collaboratif
situé à Cowansville, LA-telier Destination Design.

Texte | Dave Richard
+ Luminaire Authentik
Photos | Phil Bernard
LuminaireAuthentik.com
luminaireauthentiklighting
luminaire_authentik
Rassemblant sous un même toit des entreprises
québécoises du milieu du design pour offrir aux visi-
teurs une expérience d’achat personnalisée et cha-
leureuse dans un environnement convivial, LA-telier
Destination Design ouvrait ses portes en 2020 au sein
d’un impressionnant espace de 55 000 pieds carrés.
En plus d’abriter l’atelier de fabrication, les bureaux et
la matériauthèque de Luminaire Authentik, l’endroit
sert entre autres de salle d’exposition à l’entreprise
de construction de bâtiments à charpente massive
apparente Noble Élément Structure, au détaillant
de céramique et de robinetterie Ramacieri Soligo
et au studio de design spécialisé en conception de
cuisines, de salles de bain et de mobilier intégré
Fjord Intérieurs. L’espace se veut inclusif et évolutif;
d’autres marques viendront également y cohabiter
au fil du temps.
« Nous offrons beaucoup de choix à LA-telier et
l’objectif est que la clientèle n’aie plus à courir d’un
endroit à un autre tout au long de son processus de
conception. Nous proposons des produits éthiques,
de qualité qui respectent le budget de chacun », ex-
plique Maude Rondeau, instigatrice du projet.
LA-telier Destination Design, c’est aussi un café in-
vitant et gourmant et des zones de coworking amé-
nagées pour encourager le partage d’idées et la
collaboration, des pop-up shop qui mettent à l’hon-
neur les plus belles créations d’artisans locaux, et des
experts et designers disponibles sur place. L’espace
peut même rapidement se transformer en une salle
de réception pour de nombreux types d’événements,
tels des vernissages, des conférences, des ateliers
créatifs ou même des installations artistiques.
« J’aimais l’idée de proposer un endroit vraiment
inspirant et chaleureux dans la région qui valorise
les marques québécoises et leurs produits connexes
à la construction. Les personnes qui souhaitent
habiller leur intérieur ou faire des rénovations ont
donc ici l’occasion de se faire accompagner par des
experts sans devoir se rendre à Montréal », explique
Maude Rondeau.
Cela dit, Luminaire Authentik n’a pas délaissé la mé-
tropole pour autant. En février 2023, elle emména-
geait également dans un nouvel espace montréalais
deux fois plus grand que son ancien local. Le lieu,
complètement imaginé par son équipe de design,
s’inspire de l’esthétique épurée et moderne des lu-
minaires de la marque.
Organiques, minimalistes et colorées, les créations
de Luminaire Authentik sont dessinées, conçues et
fabriquées à 100% dans son atelier. Elles sont toutes
personnalisables, sans aucune limite, ce qui porte à
plus de 2 800 le nombre de combinaisons possibles.
Elles sont faites de matériaux durables et écologiques,
dont l’aluminium peint à la poudre et le verre souf-
flé. Dernièrement, la marque élargissait son offre en
ajoutant des objets à sa collection, dont un bougeoir
mural, une jardinière et des modèles de table.
Il n’y a pas à dire, la marque est en pleine ascen-
sion ! D’un projet à l’autre, d’une collection de pro-
duits à l’autre, elle ne cesse de se réinventer et
trouve constamment de nouvelles façons de briller.
Parions que la suite sera belle…

14 15
 Dans notre mire
BATIMAT

QUAND LE DESIGN COULE DE SOURCE

Batimat est le chef de file en plomberie de luxe au Québec. Depuis 1977, l’entreprise
jouit d’une solide réputation auprès des professionnels du design et de l’architecture
de la province, grâce à son expertise, à ses nombreuses exclusivités et à son service
haut de gamme complet. Respect, intégrité, passion, conscience professionnelle…
Batimat mise sur une approche humaine pour nouer des partenariats durables avec
ses clients, avec ses distributeurs, mais aussi avec les membres de son équipe.

En 1948, à partir de son usine de Terrebonne,
Dominique Calabrese se lance dans la transfor-
mation de blocs de marbre et de granit importés
en dalles pour la construction. Durant les années
qui suivent, ses trois enfants se joignent à l’entre-
prise, et des bureaux de distribution sont ouverts
dans le grand Montréal. En 1968, Matthew, l’un des
fils, devient associé dans une compagnie d’impor-
Texte | Dave Richard tation de carreaux de céramique, qui domine rapi-
dement le marché jusqu’en 1977. C’est à cette date
que Robert Calabrese, petit-fils de Dominique, crée
Photos | Angeliki Argyrakos officiellement Batimat – comme une répétition de
l’histoire. La nouvelle entité importe à son tour des
+ Batimat
carreaux, du marbre et de la pierre, mais lance aussi
rapidement une division plomberie, collaborant
avec de grands manufacturiers d’ici et d’ailleurs,
Batimat.net
comme Kohler, Maax et Rubi. Depuis ses débuts, et
batimat encore aujourd’hui, à la suite de son acquisition par
batimatmtl Emco Corporation en 2005, Batimat a toujours eu
pour mission d’introduire sur le marché québécois
les appareils sanitaires dernier cri et de promouvoir
les tendances et nouveautés en plomberie. Toujours à
la recherche de lignes haut de gamme exclusives,
Batimat distribue maintenant les produits de marques
d’exception comme ceux d’Antonio Lupi, de THG,
de Blu Bathworks, de Vola, de Gessi ou d’Effe, pour
n’en citer que quelques-unes.
Quand Magali Tocco a été nommée directrice gé-
nérale en 2015, elle a décidé qu’il était temps de
déménager la salle d’exposition située sur la rue
Jean-Talon Ouest depuis plus de 40 ans, pour rendre
justice à la vision initiale de Robert Calabrese : faire
de Batimat la référence en plomberie de luxe au
Québec, en offrant des exclusivités haut de gamme
et un service exceptionnel grâce à une équipe ex-
traordinaire. Plus spacieux, plus innovant, le nou-
vel espace permet non seulement de montrer des
produits en exclusivité, mais aussi d’offrir un lieu
de travail agréable et plus pratique aux employés.
« Située sur le chemin Devonshire, dans la ville de
Mont-Royal, notre très belle salle d’exposition permet
aux professionnels du design et de l’architecture de
s’inspirer et de proposer des salles de bain uniques
à leurs clients », explique Magali Tocco. « Il s’agit
d’un lieu qui stimule la créativité et permet à notre
équipe d’experts passionnés d’échanger avec eux
et de créer, en partenariat, chaque espace selon
les besoins à combler et les spécificités du projet. »
Batimat s’assure de collaborer avec des fournisseurs
qui sauront la soutenir dans sa mission parce qu’ils
défendent des valeurs alignées aux siennes, parce
qu’ils usent de procédés de fabrication répondant
aux plus hauts standards de l’industrie et parce
qu’ils offrent, naturellement, un excellent service.
« Je crois sincèrement que le service qu’offre
Batimat à ses clients est la clé de son succès », conti-
nue la directrice générale. « Nous avons la chance
de travailler avec des produits design de grande
qualité, mais c’est notre équipe qui fait toute la dif-
férence. Notre mission à tous est de comprendre
les besoins de chaque client et de surpasser ses at-
tentes, en termes d’offre et de service. Notre rôle
est d’accompagner chaque client, professionnel ou
non, dans la recherche des meilleures solutions en
matière de plomberie, afin qu’il concrétise le plus
facilement et efficacement son projet. Nous offrons
un service unique et complet, qui implique le par-
tage de nos trouvailles, de notre réseau et de tout
notre savoir-faire. »
Magali Tocco croit également beaucoup à l’impor-
tance et au bien-être de chacun des membres de
son équipe.
« Chaque personne apporte quelque chose de plus
à l’entreprise et nous soutenons chacun en encou-
rageant son développement professionnel, en of-
frant des formations et de nombreux avantages ; par
exemple, nous avons chez nous une salle de repos et
une autre d’exercice. J’aime créer des expériences
pour les membres de nos équipes, comme nous en
créons pour nos clients ; je suis convaincue que le
succès d’une entreprise passe par le bien-être de
ceux qui y travaillent. Depuis plusieurs années déjà,
nous valorisons l’équilibre vie-travail, la flexibilité
des horaires et le soutien entre collègues ; mon
souhait a toujours été que Batimat se démarque
et se différencie de la concurrence, autant dans
sa stratégie de développement que dans ses rela-
tions humaines. Demeurer une entreprise leader,
quel que soit le domaine, demande une innova-
tion constante. »

16 17
 Dans notre mire

L’ESPRIT LIBRE DU TOGO

D’une entreprise qui fabriquait des parapluies en bois tourné il y a plus de 160 ans,
Ligne Roset n’a jamais cessé d’expérimenter pour étendre son savoir-faire et donner
naissance à la marque contemporaine que l’on connaît aujourd’hui. Le Togo est l’un
des fruits de cette expérimentation qui a atteint le statut d’objet culte et iconique de
la culture depuis maintenant 50 ans. Zoom sur ce meuble d’exception.

Le Togo a été révolutionnaire à son lancement, car
il reflétait l’évolution de la société et des compor-
tements sociaux dans les années 1970. « Au dé-
but, il n’était pas très populaire ; il remettait en
question le statu quo à une époque où le mo-
bilier était plus formel et conservateur », admet
Texte | Vanessa Sicotte
Simone Vingerhoets-Ziesmann, vice-présidente
exécutive de Ligne Roset pour les Amériques. C’est
grâce à son allure basse et enveloppante, ses courbes
Photos | Ligne Roset
voluptueuses et son revêtement capitonné qu’il a
su résister à l’épreuve du temps et devenir un em-
blème du style contemporain.
Ligne-Roset.com
ligneroset
Dès sa création en 1973 par le designer français
Michel Ducaroy, cette sculpture de mousse défiait
les normes d’innovation. Jamais auparavant un
meuble n’avait été imaginé avec une construction
reposant entièrement sur des coussins en mousse
polyuréthane associant plusieurs densités, dont
l’élasticité est renforcée par les fils de tirage des
boutons de capiton, et recouvert d’une housse ca-
pitonnée matelassée de ouate polyester.
Sa longévité peut être attribuée à son caractère lu-
dique, ses collaborations uniques, son aspect nomade,
et certainement à sa durabilité et à la flexibilité qu’il
permet grâce à sa modularité. L’immuabilité de son
style lui a valu une réputation durable et une place
dans le panthéon design des professionnels et férus
de design. On le constate d’ailleurs par la prolifé-
ration de mèmes sur les médias sociaux et d’aper-
çus fugaces dans les décors de designers vedette
comme l’appartement parisien de Lenny Kravitz,
la chambre d’enfant de Kelly Wearstler, il a été uti-
lisé pour les salons des étudiants de l’UCLA, et a
fait partie du hall d’entrée de l’hôtel Standard à
West Hollywood pendant de nombreuses années.
Objet culte et icône culturelle, le Togo n’échappe
pas aux émissions comme Big Brother Celebrity où,
en 2006, les canapés orange étaient nuls autres
qu’un assemblage de Togo. Du côté d’Instagram,
une recherche rapide fera rapidement débouler
des milliers de publications qui mettent en toile
Historienne de l’art, autrice, conférencière,
de fond le fameux canapé. « Les gens semblent
animatrice, blogueuse et communicatrice
attirés par lui parce qu’il se démarque – le style de
hors pair, Vanessa Sicotte est passionnée
vie de l’esprit libre n’est jamais démodé », explique
d’art, de design, d’architecture, de déco et
Vingerhoets-Ziesmann.
de culture. Créatrice du blogue Damask &
Dentelle et du balado Déco Thérapie, elle
Pour célébrer les 50 ans du Togo, Ligne Roset pro-
signe ce premier texte pour Ligne – qui ne
pose deux collaborations en édition limitée soit : le
sera assurément pas le dernier !
design Atom de Raf Simons pour Kvadrat et la Toile de
Peintre de Heather Chontos pour Pierre Frey. La col-
laboration avec ces designers novateurs et provo-
cateurs est en parfaite adéquation avec les valeurs
non-conformistes de la marque.

18 19
 Dans notre mire
PARA-SOL
BÂTIMENT PRÉ-FAB
ÉCOHABITATION
Texte | Léonie Hottote
Photos | Para-Sol
Para-Sol.ca
para.sol.architecture
para_sol_architecture
BatimentPrefab.ca
EcoHabitation.com
ecohabitation
ecohabitationmtl
20
BONHEUR SIMPLIFIÉ
Le Refuge S560 est une cabine panoramique préfabriquée développée
par le studio de conception PARA-SOL, en partenariat avec le fabricant
Bâtiment Pré-Fab et Écohabitation, un organisme axé sur l’écoconstruction.
Lieu simple et fonctionnel idéal pour les amateurs de
nature et d’écologie, la façade du Refuge S560, géné-
reusement fenestrée, offre une vue imprenable sur le
paysage, permettant aux occupants de se connecter
à la nature et de profiter d’une luminosité naturelle
exceptionnelle. Ses ouvertures contribuent égale-
ment au chauffage passif de l’habitation en hiver et
permettent une ventilation naturelle en été, garan-
tissant un confort thermique optimal tout au long de
l’année. Préfabriqué en usine, le Refuge S560 offre un
assemblage facile sur place, réduisant ainsi le temps
de construction et l’empreinte environnementale du
projet. Le bâtiment est personnalisable avec diverses
finitions, équipements et aménagements, même sa
longueur est modifiable. Il met l’accent sur l’utilisa-
tion de matériaux locaux, durables, recyclables et
renouvelables, avec des émissions limitées de COV –
émissions de composés organiques volatils – pour
assurer un air intérieur sain. Des options telles que
les panneaux solaires, un système de récupération
d’eau de pluie et une toilette à litière bio-maîtrisée
peuvent également être ajoutées. Il ne reste plus
qu’à trouver un lieu pour l’y installer.
RESPECTUEUSEMENT
BOIS
Il y a maintenant près d’une quinzaine d’années que
Justin Boucher a eu la piqûre pour le travail du bois,
alors qu’il œuvrait encore en tant que journaliste et
conseiller en communication. Autodidacte, il a fait
ses classes dans différents ateliers collectifs, ainsi que
dans des écoles spécialisées, où il a pu développer un
style distinctif tout en courbes et en finesse, qui laisse
la matière – le bois massif d’Amérique du Nord – ex-
primer sa richesse et sa chaleur. Souhaitant proposer
des pièces de mobilier de qualité au design moderne
et fabriquées en petite série, l’artisan-ébéniste lançait
en 2022 la marque Sève Mobilier, dont la collection
s’élargit depuis au fil du temps. Simples, épurées,
les créations de Sève font écho à celles des créateurs
scandinaves, façonnées avec un respect évident à
même les plus belles essences choisies d’ici, notam-
ment le chêne blanc, l’érable, le hêtre et le frêne. De la
planche à dessin à l’établi, Justin Boucher s’applique à
offrir des meubles fonctionnels, confortables et plai-
sants à toucher, aussi durables et intemporels que le
bois lui-même. | D. R.
sevemobilier
ÇA FLOTTE
Le bureau Ketch – la toute dernière création de la compagnie de design qué-
bécoise Le Tenon et la Mortaise – est désormais disponible. Le duo d’ébé-
nistes Caroline Roberge et Benoît Saint-Jean a créé ce bureau à la suite de
plusieurs demandes de clients, pour qu’il s’harmonise parfaitement avec
leur bibliothèque murale Clara. Pensé pour répondre aux besoins modernes
de l’espace de travail, ce bureau flottant tire son nom de la forme caracté-
ristique de ses équerres en bois massif qui rappellent le voilier à deux mâts
Ketch. Réputée pour travailler avec du bois de grande qualité, la compagnie
propose cette nouvelle pièce de mobilier en quatre essences nord-améri-
caines : érable à sucre, chêne rouge, cerisier et noyer noir. La finition est ef-
fectuée à base d’huile non toxique, sans COV et sans teinture. Ce bureau
fonctionnel offre de nombreux détails bien pensés ; de l’espacement entre
le mur et le bureau pour faciliter le passage des fils d’alimentation, au tiroir
spacieux pouvant contenir un ordinateur portable, en passant par la hauteur
suffisante pour accueillir un moniteur, ainsi que la tablette glissante au-des-
sus du tiroir pour créer un espace de travail supplémentaire, Ketch est conçu
pour être pratique et ergonomique. Sa tablette principale, d’une profondeur
de 18 pouces, est offerte en deux largeurs, 36 et 48 pouces, mais elle peut
aussi être personnalisée. Le bureau réussit à conserver son charme minima-
liste, d’inspiration Japandi, peu importe sa configuration. Facile à installer,
chaleureux et confortable grâce à son rebord arrondi, Ketch est le bureau
parfait pour les amoureux des matières naturelles. | L. H.
LeTenonEtLaMortaise.com letenonetlamortaise
 Dans notre mire
EN TOUTE CONFIANCE
La pandémie a transformé les habitudes d’achat de nombreux
consommateurs, qui ont préféré opter pour les achats en ligne.
Mais avec l’augmentation de ces derniers est venue une hausse
inquiétante des vols de colis, laissant de nombreux consommateurs
frustrés et anxieux quant à la sécurité de leurs livraisons. C’est là
qu’intervient Homerun, une entreprise en démarrage québécoise
ayant élaboré une solution novatrice pour aider les consommateurs
à recevoir leurs colis en toute sécurité, même en leur absence.
Conçue pour permettre aux particuliers et aux entreprises de re-
cevoir leurs marchandises sans craindre qu’elles soient volées ou
endommagées, la boîte à colis Homerun use du même mécanisme
que celui des boîtes postales de Postes Canada, c’est-à-dire une
porte à dépôt et un réceptacle verrouillé. Plusieurs modèles sont
offerts afin de répondre aux différents besoins des utilisateurs.
Le modèle de base est la boîte à colis classique, conçue pour
être fixée à une surface solide. Le modèle de boîte à colis auto-
nome est plus grand et peut être installé sans nécessiter de fixa-
tion permanente à une surface solide. Homerun offre également
des boîtes à colis sur mesure pour les entreprises ayant des be-
soins spécifiques en termes de taille, de couleur, d’esthétisme et
de fonctionnalités requises. Grâce à Homerun, commandez en
ligne… et en toute confiance. | L. H.
HONORER SES VISIONS
HomerunConcept.com concepthomerun

Artiste visuelle autodidacte, Pia Metni crée des œuvres minimalistes au sein
desquelles les formes tiennent lieu de symboles ; des œuvres constituées de matières
multiples, choisies avec soin pour leur texture et leur pouvoir d’évocation.

En quête d’harmonie, d’intemporalité et d’universa- J’accorde une grande importance à l’équilibre des
LES LIENS QUI NOUS UNISSENT lité, ses compositions naissent de visions devenant
émotion, puis mouvement. Sa démarche libre et ins-
compositions, notamment en appliquant des for-
mules de tiers. Sur ce plan, je fais preuve d’une rigueur
tinctive se marie à une géométrie rigoureuse où la presque mathématique. Une formation de théâtre
La designer et artiste bijoutière Vivi Lamarre lance une nouvelle col-
ligne, souvent protagoniste, révèle son potentiel infini. m’a permis de développer mes mémoires sensorielle
lection de bijoux uniques qui s’inspirent du thème des liens familiaux.
et motionnelle ; les souvenirs sont donc pour moi
Comprenant neuf pièces sculpturales destinées à être portées comme
« Tout a commencé par un rêve : trois lignes noires des sources d’inspiration inépuisables, tout comme
des colliers ou exposées comme des œuvres d’art murales, chaque
parallèles sur une colline de hautes herbes, comme la ligne, élément principal d’un langage qui me per-
bijou s’accompagne d’un socle. Les maillons des chaînes sont reliés
des colonnes érigées vers le ciel, un paysage où le met d’exprimer les fondements de mon existence. »
entre eux grâce à différents types de connecteurs – parfois simple-
temps semblait s’être arrêté », raconte la créatrice.
ment, parfois de façon incongrue –, symbolisant les affinités et diffi-
« Une scène évoquant les installations monumentales de Dernièrement, on a pu voir son travail à la télé, à
cultés qui peuvent se développer au sein d’un groupe. Certains bijoux
Richard Serra dans le désert qatari. L’impression de l’émission La tour, à TVA. Certaines de ses pièces
sont constitués de plusieurs sections distinctes, offrant ainsi une va-
ces trois lignes imaginaires a été si forte sur moi que sont également exposées dans les résidences archi-
riété de configurations et explorant le potentiel de réparation des
j’ai fini par me les faire tatouer. Elles ont été le point tecturales locatives de la Hinter Company. La jeune
liens brisés, en plus de la possibilité de créer de nouvelles connexions.
de départ de ma carrière artistique. Je ressens le dé- femme offre aussi ses services pour conceptualiser
Faits de bois de plusieurs essences, tels l’érable, le noyer et le ceri-
sir de les honorer dans mes œuvres. » et créer des œuvres sur mesure. On peut se procu-
sier, les maillons se marient les uns aux autres, comme les différents
rer ses créations et lui proposer une collaboration
individus qui composent une famille. Promouvant la fabrication ar-
Les créations de Pia Metni amalgament et ordonnent sur son site web.
tisanale, Vivi Lamarre manie la matière avec sensibilité et métapho-
les formes épurées, élémentaires, et sont réalisées
rise ses émotions à travers les formes géométriques. Sous le nom de
à partir de matières brutes et fines, comme le lin, le Pour l’avenir, Pia Metni se dit attirée par la sculpture,
Louve Montréal, une entreprise qu’elle a fondée il y a une dizaine d’an- Texte | Dave Richard
canevas, le papier, le cuir ou l’acier. Elle se dit inspi- qui permet d’entrer en contact direct avec la matière
nées, elle remportait en 2015, le Concours de la Mode Montréalaise,
rée par les œuvres modernistes de Frank Stella et et de fusionner esthétisme et fonction.
décerné par de grands noms de la mode québécoise, puis en 2018
d’Yves Gaucher, celles monochromes et monumen-
le Prix de la relève Jean-Cartier décerné par le Conseil des métiers Photos | Jessica Metni
tales de Pierre Soulages et par le travail architectural « Je sens que la concrétisation de certaines œuvres
d’art du Québec. Aujourd’hui, ses nouvelles pièces transcendent le
de Ludwig Mies van der Rohe et Frank Lloyd Wright. à venir m’invitera à sortir de mon atelier, parce que je
statut d’accessoires de mode, traduisant la complexité des relations
les imagine monumentales et que j’aimerais honorer
familiales ainsi que l’importance des liens qui nous unissent. | L. H. PiaMetniArt.com
« Le silence est pour moi une source de créativité ; loin cette vision », explique l’artiste. « Parce qu’il est intègre,
PiaMetniArt de toutes distractions, je peux m’engager dans des mon travail évolue, comme moi, continuellement…
LouveMontréal.com vivilamarre vivi.lamarre_ pia_metni_art travaux profonds, comme si le temps était suspendu. Tout en restant fidèle au symbolisme de la ligne. »

22 23
 Dans notre mire
MDRK

Texte | Marie Dos

Photos | David Dworkind SYMPATHIQUE POLYVALENCE

Localisation Montréal, Qc
Type de projet Rénovation
Au sein du quartier en plein essor d’Hochelaga-Maisonneuve, la firme
Réalisation 2022
MRDK s’est récemment vu confier la transformation d’un établissement
Bâti d’origine 1870
de restauration fatigué en un lieu de vie à la modernité polyvalente faisant
Conception 4 mois
office de café le jour et de bar à vin la nuit : le Supernat.
Travaux 18 mois
Superficie 1 200 pi2 / 111 m2 Occupant une large surface au rez-de-chaussée avec son environnement verdoyant ainsi que sur un revêtement de sol carrelé aux teintes sobres. La pré- « L’identité visuelle du lieu était déjà déterminée lorsque Des détails soignés viennent achever de conférer
d’un immeuble de deux étages faisant l’angle des équilibre subtil entre cachet de l’ancien et modernité. sence réconfortante de ce bois chaleureux invite par nous avons découvert en dégarnissant l’un des murs au nouveau café-bar une qualité esthétique cer-
Budget $$
rues Saint-Catherine Est et Gaboury, le local dispo- ailleurs à la détente et donne envie d’apprécier l’at- qu’il dissimulait des blocs de terracotta ainsi que des taine. Du mobilier léché incluant des luminaires sur
sait d’un potentiel certain, bénéficiant à la fois d’une Le large volume intérieur s’organise à présent au- mosphère du Supernat dans le cadre d’une matinée surfaces enduites aux tons verts presque semblables aux mesure réalisés en collaboration avec Lambert &
visibilité exceptionnelle et d’une vue privilégiée sur tour d’un splendide bar de terrazzo gris soutenu aux animée par le chant des oiseaux comme d’une soirée couleurs choisies pour définir l’identité du Supernat », Fils aux étagères présentant fièrement les vins et
SupernatMtl.com
les arbres du parc Morgan. L’équipe responsable reflets polis qui ancre l’espace tout en théâtralisant enfiévrée par les discussions entre amis. La palette de expliquent David Dworkind et Guillaume Ménard. cafés prêts à dégager tous leurs arômes sur simple
supernatmtl de la conception de ce projet de rénovation l’a bien l’activité des baristas et sommeliers. L’utilisation de verts choisie pour colorer le projet contraste élégam- « Au départ, comme nous ne savions pas ce qui se ca- demande des clients en passant par les tabourets
compris. Afin de répondre au mieux aux attentes de sapin de Douglas souligne subtilement le lien entre ment avec la brique rouge de la façade du bâtiment, chait derrière ce mur, nous avions prévu de le recou- aux couleurs vitaminées, tout invite à passer du bon
ses clients désireux de créer un nouveau pôle de les surfaces extérieures et intérieures du lieu, qui se qu’elle met en valeur tout en attirant sans ostentation vrir de panneaux de bois, mais cette découverte était temps dans ce nouvel espace sympathique et élé-
MenardDworkind.com convivialité au sein du quartier, MRDK a donc pro- confondent de façon discrète à la faveur de l’ouver- l’œil des passants. Initialement retenue par goût, elle trop forte pour être ignorée, et nous avons décidé de gant imaginé par MRDK.
menarddworkind posé une vision du lieu axée sur le lien du café-bar ture d’une porte-fenêtre ou de la prolongation d’un a pris valeur d’évidence lors des travaux. conserver l’ancien mur en l’état. »

24 25
 Dans notre mire
ADHOC ARCHITECTES

INTEMPORALITÉ, MATÉRIALITÉ, AUTHENTICITÉ

Texte | Lorène Copinet

Photos | Raphaël Thibodeau Il y a plus de 10 ans, le Kabinet ouvrait ses portes. Connecté à la boîte de nuit
le Datcha, ce bar était le lieu idéal pour venir prendre un verre avant d’aller danser.
Localisation Montréal, Qc En annexant le nouveau local adjacent, le projet a permis d’intégrer une cuisine, de
Type de projet Rénovation tripler le nombre de places assises en salle et de proposer une expérience complète :
+ Requalification de l’apéro sur la terrasse au cœur du Mile End, on passe au souper dans le décor chic
Réalisation 2022 du Kabinet, puis on termine la soirée en dansant au Datcha.

Pour concevoir cette transformation, les propriétaires
Kabinet.ca ont fait confiance à ADHOC Architectes, qui a bril-
lamment relevé le défi d’agrandir sans perdre l’âme
kabinetmtl
du lieu. La stratégie a été de conserver les éléments
qui faisaient le succès du bar le Kabinet : une am-
biance intime, dans un esprit raffiné et chaleureux,
Adhoc-Architectes.com
mariant un style européen et québécois.
adhoc.architectes
adhocarchitectes
Les formes courbes si caractéristiques de la place
ont été reproduites dans la nouvelle section avec la
création d’une deuxième arche. Les plafonds en latte
de bois sont un clin d’œil à l’ambiance décontractée
d’un chalet, et la brique montréalaise apporte un
côté familier. Les arches, le plancher en mosaïque,
les miroirs biseautés, les dorures, les chaises de style
Thonet et les assises en velours capitonné s’inspirent
de l’atmosphère des bistrots parisiens des années 1970.
Face à la cuisine ou au bar, sous les arches ou près
des fenêtres, les différentes sections rythment le res-
taurant. Les architectes ont su optimiser l’espace en
créant une variété de micro-espaces dynamisés par
différentes hauteurs d’assises et différentes couleurs
de sièges selon les sections.
Le Kabinet étant connu pour sa terrasse extérieure
aux longs couchers de soleil, la volonté de l’équipe
était de faire entrer la lumière le plus possible à l’in-
térieur du local. À lui seul, le spectaculaire lustre
de cristal, visible depuis la fenêtre, vaut le détour.
Provenant d’Ukraine et commandé moins de deux
semaines avant l’invasion russe, il émeut par son his-
toire et par les effets chatoyants et iridescents qu’il
projette au cœur du restaurant en fin de journée.
Le soir, ce sont les luminaires rétro qui prennent le
relais et procurent une ambiance enveloppante et
chaleureuse à laquelle était déjà habituée la clientèle.
Bien qu’il soit nouvellement rénové, le restaurant
se drape d’un aspect intemporel. La richesse de sa
matérialité hétéroclite donne à l’espace son style
éclectique, mais cohérent, empreint d’authenticité,
incarnant l’identité montréalaise.

26 27
 Dans notre mire
KANVA
RIOPEL + ASSOCIÉS ARCHITECTES
POIRIER FONTAINE ARCHITECTES

Texte | Marie Dos BAIGNADE MODERNE

Photos | Maxime Brouillet
+ James Brittain Les architectes de Poirier Fontaine Architectes se sont associés avec
Riopel + Associés Architectes et KANVA pour réinventer le Centre Rosemont afin de
Localisation Montréal, Qc
permettre à celui-ci de jouer pleinement son rôle de cœur de quartier. Grâce à leur
Type de projet Rénovation
intervention, le pôle sportif et culturel communautaire initialement inauguré en 1951
Réalisation 2022
se modernise et s’agrandit pour mieux répondre aux attentes de ses usagers sans
Bâti d’origine 1951
renier son héritage Art déco.
Conception 42 mois Tandis qu’un agencement optimisé de l’espace est dissimulées par la brique jaune emblématique du Les circulations entre les zones de vestiaires, la piscine L’équipe de conception architecturale a par ailleurs Une certification LEED Gold récompense le travail
Travaux 18 mois venu favoriser la circulation des personnes, les murs programme d’origine. semi-olympique et le bassin d’acclimatation ont été souhaité prioriser le confort et l’agrément des usa- soigné ayant permis au complexe aquatique de re-
Superficie 53 820 pi2 | 5 000 m2 du centre se sont parés de longues et hautes fe- pensées afin de faciliter la vie des familles tout en ren- gers. Elle a ainsi doté les zones de baignade d’une lever le défi de l’efficacité énergétique. Le recours
nêtres destinées à laisser davantage pénétrer la Élément phare du projet, le nouveau complexe dant l’espace aquatique accessible à tous. Des équi- importante hauteur sous plafond, ce qui permet aux aux énergies renouvelables ainsi que l’utilisation de
Budget $$
lumière naturelle. De fins ornements métalliques aquatique occupe une place centrale au sein du pements spécifiques ont été installés afin de faire du nageurs d’apprécier pleinement l’ambiance lumi- systèmes de ventilation perfectionnés contribuent
évoquant le mouvement des vagues sont également Centre Rosemont. Alliant fonctionnalité, inclusivité pôle aquatique une destination agréable pour les per- neuse naturelle et les dimensions généreuses des à faire de cette structure habituellement énergivore
venus atténuer l’exposition solaire tout en animant et esthétisme, cet espace agrandi et reconfiguré s’ar- sonnes à mobilité réduite. Celles-ci pourront notam- bassins. Les matériaux neufs ont été choisis avec un exemple à suivre en matière de responsabilité
PFA.ca
certaines façades. Le bâtiment ainsi remodelé pré- rime élégamment aux salles d’exposition et à la bi- ment y trouver des casiers adaptés à leurs besoins ainsi soin de façon à entretenir un dialogue harmonieux environnementale.
Riopel-Associes.com sente à la rue un visage sympathique et accueillant, bliothèque environnantes, auxquelles il se connecte que des rampes d’accès et un dispositif permettant avec la brique d’origine, conférant au bâtiment une
Kanva.ca invitant les habitants à redécouvrir les installations naturellement. le nettoyage des roues des équipements roulants. atmosphère chaleureuse et élégante.

28 29
 Dans notre mire
PELLETIER DE FONTENAY
+ JODOIN LAMARRE PRATTE ARCHITECTES
+ KUEHN MALVEZZI

Texte | Marie Dos

CHEZ LES INSECTES

Photos | Maxime Brouillet
+ James Brittain

Inauguré au printemps 2022, le nouvel Insectarium vise à transformer

Localisation Montréal, Qc
la relation du public avec les insectes par une approche architecturale
Type de projet Rénovation
et muséologique innovante. Aperçu de cet espace qui abolit
Réalisation 2022
le clivage entre les humains et la nature.
Conception 33 mois
Travaux 36 mois Ce projet d’envergure a été confié à un consor- Le parcours démarre à l’extérieur avec une balade Toujours en souterrain, les visiteurs font ensuite ir- Puis les visiteurs émergent du sous-sol pour pénétrer orientée vers le sud et permet aux zones situées en
tium formé du cabinet d’architectes berlinois au sein du Jardin des pollinisateurs, lequel descend ruption dans le dôme, une grande salle circulaire de dans le Grand vivarium, une serre spacieuse et bai- surface de bénéficier d’un ensoleillement maximal tout
Superficie 38 750 pi | 3 600 m
2 2
Kuehn Malvezzi, des firmes montréalaises Pelletier de doucement jusqu’à la base d’une serre logeant un 10 mètres de haut hébergeant les quelque 3 000 spé- gnée de lumière qui offre un parcours à travers une au long de l’année. En outre, une grande partie de la
Fontenay et Jodoin Lamarre Pratte architectes ainsi hall central. Passé ce point commence l’expérience cimens d’insectes naturalisés que compte le musée. série de microclimats favorisant la vie de diverses chaleur ainsi générée est récupérée et redistribuée
que des architectes paysagistes d’atelier le balto, aussi immersive : le Labyrinthe emmène les visiteurs sur Ces derniers sont exposés dans 72 cadres présentés espèces de plantes et d’insectes, une rare occasion dans le reste du musée. Des puits géothermiques,
EspacePourLaVie.ca/insectarium
basés à Berlin. Cette équipe avait remporté en 2014 un chemin descendant et aux parois inclinées qui sur deux bandes horizontales : la première est organi- d’avoir un contact étroit avec ces derniers dans leur la récupération des eaux pluviales et l’utilisation de
un concours international avec un concept visant à évoque les galeries souterraines d’une fourmilière. sée de manière chromatique pour montrer l’extraor- environnement naturel. matériaux locaux, durables et sans COV renforcent
fusionner l’architecture et la nature. Les six alcôves rencontrées en chemin désorientent dinaire biodiversité et la beauté des insectes tandis l’approche bioclimatique du bâtiment.
PelletierDeFontenay.com
les sens et visent à simuler la vue, le son et le mou- que la deuxième suit une logique encyclopédique Visant la certification LEED Or, l’Insectarium in-
JLP.ca vement des insectes. pour révéler leur succès évolutif à travers différents tègre plusieurs techniques et principes écologiques.
KuehnMalvezzi.com thèmes tels que l’habitat et le genre. La forme en escalier de la serre est naturellement

30 31
ART

Jeraume, Évolution, 2023, crayon de plomb et de bois.

« L’art est la seule manière de s’échapper
sans sortir de chez soi. »

| Twyla Tharp, danseuse et chorégraphe américaine

 CONVERGENCES DEMAIN, C’EST MAINTENANT
Du 15 juin au 10 septembre, place à la mode au Musée national des beaux-arts du Québec ! En provoquant des émotions fortes et en offrant une perspective unique sur
Plusieurs créations du designer britannique Lee Alexander McQueen seront exposées aux cô- les enjeux environnementaux, l’art peut sensibiliser à la beauté de la nature et
tés d’œuvres d’art de différents styles et époques afin d’en faire ressortir les multiples conver- à la nécessité de poser des gestes quotidiens pour diminuer son empreinte sur
gences. Ce sera l’occasion d’analyser les différentes références autobiographiques, historiques, elle. Plus prosaïque, le design peut permettre de créer des bâtiments et des in-
culturelles, scientifiques et symboliques qui se trouvent dans les vêtements conçus par le frastructures plus économes en énergie, ainsi que des produits plus durables et
couturier décédé à l’âge de 40 ans, en 2010. Face à certaines pièces iconiques de McQueen, respectueux de l’environnement. La science, quant à elle, peut aider l’humain
les tableaux de plusieurs artistes de renom s’engageront dans un dialogue inusité et riche. à comprendre les impacts de ses activités et à développer des solutions tech-
Parmi ces tableaux on retrouvera ceux de Goya, de Picasso, mais aussi ceux d’artistes du nologiques pour atténuer les effets des changements climatiques. Finalement,
Québec comme François Baillairgé, Patrick Bernatchez, Clarence Gagnon, Holly King et la philosophie peut nous aider à interroger nos valeurs et nos choix de vie et à
Claire Savoie. La proposition permettra aux visiteurs d’explorer plusieurs thèmes univer- élaborer des stratégies pour une transition vers des modes de vie plus durables.
sels et récurrents dans les créations de « l’enfant terrible de la mode anglaise » : la dualité Mettant en lumière le rôle important que peuvent jouer ces quatre domaines
vie-mort, le sacré et le religieux, la mythologie, la nature, la condition humaine, etc. Au tra- dans la recherche de solutions concrètes pour faire face aux changements cli-
vers des correspondances entre vêtements et tableaux qui se tisseront au fil de l’exposi- matiques, l’exposition Pour demain se tiendra du 14 juin 2023 au 3 janvier 2024
tion, les visiteurs seront à même d’admirer la grande virtuosité de McQueen dont l’audace, au Musée de la civilisation de Québec, proposant une douzaine d’œuvres d’art
les standards élevés d’exécution, l’avant-gardisme et l’interdisciplinarité ont véritablement contemporain immersives, dont la majorité a été conçue spécialement pour l’ex-
révolutionné l’industrie de la haute couture et fait de lui une figure emblématique de la position. D’abord présentée à Londres à l’été 2022, cette grande exposition inter-
mode… et un artiste, à juste titre. | C.-M. B. nationale, coproduite avec le prestigieux Barbican Centre de Londres, abordera
plusieurs thématiques telles que la protection de la biodiversité, l’agriculture et

Photo | Claudio Schwarz

Alexander McQueen : l’art rencontre la mode MNBAQ.org mnbaq l’alimentation, l’énergie, la mobilité et le transport, la construction et la consom-
mation. Les visiteurs de partout et de toutes les générations se sentiront assuré-
ment interpellés par cette proposition unique en son genre, ayant le pouvoir de
changer les perceptions. | D. R.
Lee Alexander McQueen (1969-2010)
Woman’s Dress de la collection Plato’s Atlantis, printemps/été 2010, Los Angeles County Museum of Art, Pour demain MCQ.org mcqorg
don de la collection de Regina J. Drucker. Photo © Museum Associates/LACMA

ET ÇA FAIT POP ! (RE)DÉCOUVRIR MARISOL

Du 31 août 2023 au 24 mars 2024, le pop art sera à l’honneur au Musée des beaux-arts L’artiste Marisol, née María Sol Escobar en 1930, était une artiste américano-véné-
de Montréal, alors que l’institution présentera des œuvres emblématiques de sa zuélienne pratiquant la sculpture, le dessin et la peinture sur différents matériaux,
collection – dont certaines jamais montrées – qui nous plongeront au cœur de ce notamment le bois. Moins connue que ses contemporains masculins, elle a toutefois
mouvement phare ayant été populaire des années 1950 jusqu’à la fin des années marqué l’écosystème artistique new-yorkais dans les années 1960 et 1970. Du 7 oc-
1970 et qui a récolté un succès mondial. Empruntant à l’esthétique de la société tobre 2023 au 21 janvier 2024, une grande exposition rétrospective sur son travail
de consommation et aux codes de la culture populaire, les artistes du pop art ont fera arrêt au Musée des beaux-arts de Montréal. À la fois influencée par l’expression-
notamment désiré interroger notre relation avec le mercantilisme omniprésent et nisme abstrait, l’iconographie précolombienne et le pop art – mouvement auquel elle
les objets du quotidien : une thématique toujours d’actualité 60 ans plus tard ! C’est a contribué activement –, Marisol a réalisé de grandes sculptures totémiques à l’aide
probablement parce qu’il puise son inspiration dans la publicité, le vedettariat – vous de plusieurs matériaux et d’objets trouvés. Ces portraits en trois dimensions ont donné
connaissez sûrement Marilyn Monroe grâce au pop art ! –, les comic books ou encore vie à des personnages étonnants, railleurs et bigarrés, dont la plupart illustrent la ré-
le stéréotype de la femme comme objet sexuel que ce courant artistique frappe alité des femmes de l’époque, confinées à la domesticité et au rôle d’épouse et de
l’imaginaire. Le pop art rassemble par ses couleurs vives percutantes et ses sym- mère. En plus de son rejet d’une féminité essentialiste, on peut aussi observer dans
boles universels qui marquent l’inconscient collectif. Plus complexe qu’il n’y paraît, son travail une certaine critique des valeurs conservatrices américaines qui structu-
le pop art a également été un facteur de transformation pour le marché de l’art et le raient les rôles sociaux et de genre. Dans les années 1960, ses œuvres ont connu une
concept d’œuvre unique en démocratisant la reproduction de masse. L’exposition belle popularité, mais son apport a été très peu souligné par la suite, contrairement à
réunit des œuvres iconiques comme celles d’Andy Warhol et Eduardo Paolozzi aux celui de son ami Andy Warhol, avec qui elle a d’ailleurs collaboré à plusieurs reprises. À
côtés du travail de Pierre Ayot, Edmund Alleyn et Joyce Wieland. Retour sur cette l’heure où le besoin de mieux connaître le travail des grandes figures féminines de l’his-
période de bouillonnement créatif et d’audace. | C.-M. B. toire de l’art se fait sentir, Marisol fait partie des artistes qu’il faut découvrir. | C.-M. B.

Le pop art dans la collection du MBAM MBAM.qc.ca mbamtl Marisol : une rétrospective MBAM.qc.ca mbamtl

Marisol (1930-2016)
Eddie Squires (1940-1995) Mi Mama y Yo, 1968. Collection Buffalo AKG Art Museum. Bequest of Marisol, 2016 (2018:15a-d).
Tissu « Lunar Rocket », 1969. MBAM, collection Liliane et David M. Stewart, © Estate of Marisol / Artists Rights Society (ARS), New York. Photo Brenda Bieger,
don d’Eddie Squires. Photo MBAM Buffalo AKG Art Museum

34
 Art ORIPEAU

LA BEAUTÉ VAUT DE L’OR

Lancé en 2016 à Nantes, en France, puis ensuite implanté en 2020 à Montréal,

le projet participatif d’affichage Oripeau vise à offrir une vitrine à l’art graphique
en milieu urbain. Chaque semaine, des œuvres visuelles différentes, conçues par
des contributeurs originaires des quatre coins du monde, sont présentées
sur des panneaux au cœur de la ville.

« Le nom du projet fait écho à son concept », explique
Yannis Hardy, responsable du projet à Montréal.
« En ancien français, on appelait une mince feuille
de cuivre imitant l’or un oripeau, et nous collons des
images de papier sur des panneaux de bois – le papier,
le bois, n’ont rien de précieux, ils importent peu, mais
Texte | Dave Richard la beauté des images qu’ils portent, elle, vaut de l’or. »
architectes, designers, plasticiens, photographes,
calligraphes, journalistes, comptables ou toute autre
personne souhaitant s’exprimer par voie graphique
peut participer.
« Nous faisons un appel à contribution tous les six
mois. Ensuite, notre équipe se réunit et sélectionne
Les créations soumises lors des appels à contribution
doivent respecter peu de règles, sinon celle d’être
avant tout artistiques et de ne véhiculer aucun mes-
sage politique, religieux ou discriminatoire.
« Nous sommes sollicités en permanence par du vi-
villes. Nous aimerions aussi pouvoir nous permettre de
diffuser plus d’oripeaux en couleur; les tirages coûtent
très cher pour nos moyens actuels. Nous aimerions
aussi permettre à plus d’artistes d’intervenir directe-
ment sur les panneaux, ce qui est arrivé à quelques Page précédente :
reprises. Ces interventions live créent chaque fois un
Oripeau 058, Super Size par Studio BC-SC, français.

Oripeau n’a pas pour vocation d’être – ni de devenir
Photos | Oripeau – une galerie nouveau genre ou un espace de mé-
diation, mais simplement une fenêtre ouverte sur des
ateliers, des pratiques, des idées et des expérimen-
Oripeau.com tations rarement montrés. Sa sélection d’œuvres est
oripeau très diversifiée, et pour cause: graphistes, illustrateurs,
ensemble les visuels pour les six mois suivants.
Les visuels sont présentés en Europe et à Montréal.
Des artistes nous proposent des diptyques, des trip-
tyques. On ajuste donc notre programmation en
conséquence. Tout est diffusé sur notre site web et
sur nos réseaux sociaux. »
suel publicitaire, du contenu informatif, de la signa-
lisation. Notre projet n’a qu’un seul but: mettre dans
l’espace public un affichage créatif original libre, qui
ne vend ou ne défend rien. Nous voyons nos panneaux
comme des distractions pour les passants, des oasis
artistiques croisées sur leur chemin. Nous aimerions
multiplier nos panneaux, les implanter dans d’autres
petit événement et nous permettent de rencontrer
le public, ce qui est stimulant. »
Oripeau Montréal est un projet soutenu par
l’OBNL blanc couleur et ne vit que grâce à des dons.
Vous aimeriez contribuer? Contactez le projet par
courriel à hello@oripeau.com.
Sur cette page :
Oripeau 069, Hans Arp est notre père par Yvan Hydar,
français
Oripeau 362, Pressed for Time par Bailey Birtchet,
américain
Oripeau 341-03, Triptique | Friendship par
Sebastian Pren et Claudia Draghia, roumains
Oripeau 028, Tigger par Yvan Hydar, français

36 37
 Art PATEL BROWN

PERSPECTIVES ALTERNATIVES

Texte | Dave Richard
Photo d’équipe | Kyle Tryhorn
Photos | Avec l’aimable autorisation
des artistes et de Patel Brown
PatelBrown.com
patelbrowngallery
Patel Brown a ouvert ses portes à Toronto en juin 2020, en pleine pandémie ; « La situation a fait en sorte que nous avons dû mon- D’ailleurs, Devan Patel confirme que les voix des deux empathie et appréciation pour l’humanité. Je crois
à l’automne 2022, elle ouvrait également une division montréalaise. Née d’un désir trer de la flexibilité dès le départ, faire preuve de rési- directrices générales sont aussi valides que celles des que tous les artistes que nous représentons ont cette
lience, d’inventivité et de débrouillardise. Le concept deux cofondateurs; si elles arrivent à si bien soutenir même intention. »
de ses fondateurs de faire les choses autrement, de repenser les modèles établis initial de la galerie était justement de tout remettre en la vision des deux proipriétaires, c’est parce qu’elles la
et de présenter une famille hétérogène d’artistes dont la démarche surpasse question et de ne pas faire les choses selon le modèle partagent. Tous ont à cœur la multiplication des points Au moment d’écrire ces lignes, la galerie de
la quête formelle pour exprimer des points de vue forts et des idées complexes, établi; nous avons donc été forcés de nous y tenir. » de vue, la mise de l’avant de messages, d’intentions, la Montréal présente l’exposition Twilight Flowers de
multiplication des niveaux d’interprétation et de com- l’artiste Vanessa Brown, une méditation sur la surréa-
Patel Brown s’est développée dès le départ dans un contexte incertain et exigeant.
Il était important pour les deux cofondateurs que la préhension. C’est entre autres pour ça que des dis- lité, la vastitude et la vulnérabilité à partir du symbole
Plutôt que de fragiliser le projet, les circonstances particulières de sa mise sur pied direction de leurs galeries soit assurée par des per- cussions sont souvent organisées chez Patel Brown, du trou. Collages numériques, vidéo, poésie, sculp-
ont cristallisé son identité singulière. sonnes qui comprendraient aussi clairement que pour ça que les directrices aiment parler aux visiteurs, tures d’acier… La proposition est complexe, théâtrale
possible le type de galerie qu’ils souhaitaient que les amener à voir plus loin que les œuvres en soi : parce et pousse à la réflexion.
« J’ai fondé ma première galerie il y a une dizaine plus collaboratif que d’ordinaire, présentant les travaux Patel Brown devienne et le type d’art qu’ils souhai- qu’il y a toujours beaucoup à dire sur elles.
d’années, à 23 ans, j’ai une approche très entrepre- d’artistes aux voix singulières et aux vocabulaires plas- taient y montrer. Ce sont Jennifer Simaitis, directrice « On se trouve à une époque de la civilisation où
neuriale de la chose », explique Devan Patel, l’un des tiques extrêmement variées, mais qui proposeraient de la galerie de Toronto, et Roxanne Arsenault, di- « J’ai étudié la philosophie et la science politique », l’humain a une certaine perspective sur le passé et
cofondateurs. « Cette première galerie se trouvait tous des visions du monde originales, ayant un sens rectrice de la galerie de Montréal, qui ont été choi- renchérit Patel. « En rédigeant une dissertation sur la où nous sommes nombreux à vouloir créer un ave-
dans un petit espace du East End à Toronto, je l’avais profond, et sauraient tous provoquer des expériences sies pour compléter le noyau dur de l’organisation. philosophie et l’esthétique, j’ai pris conscience que nir plus inclusif, à vouloir réparer. On cherche de
fondée avec deux artistes. Son fonctionnement était enrichissantes chez nos visiteurs. » certaines vérités subjectives et personnelles – des meilleures façons de dialoguer, des façons de re-
très artisanal; on y a présenté une exposition collec- « Quand je suis arrivée, j’ai suggéré toute une liste vérités souvent avant-gardistes et très profondes – construire des ponts. Plusieurs des artistes avec qui
tive chaque semaine pendant trois ans, ce qui était L’idée d’un projet qui germe au début de 2020, sa d’artistes de Montréal avec qui je souhaitais travailler », ne peuvent pas nous être transmises en mots, mais nous travaillons sont intéressés par la guérison et
de la pure folie, mais qui s’est avéré très formateur mise en forme qui s’amorce rapidement, la rénovation raconte Roxanne Arsenault. « Il était fondamental pour uniquement à travers l’art, qui est expérientiel. Les ar- l’influence ancestrale au sein de leur pratique. On se
pour moi. Gareth (Brown-Jowett), lui, a dirigé pen- d’un local qui va bon train, l’organisation d’une ouver- moi qu’on ne se contente pas d’importer les exposi- tistes avec lesquels nous travaillons chez Patel Brown trouve aussi à une époque où plusieurs ont du mal
dant près de treize ans au total la Division Gallery et ture qui se prépare… Puis la pandémie qui survient et tions torontoises au Québec; je voulais que les pro- offrent des perspectives alternatives diversifiées sur le à faire confiance aux institutions, au gouvernement,
la Angell Gallery, deux institutions bien établies de la chamboule tout. Les cofondateurs ont décidé d’al- grammations des deux galeries dialoguent. Aussi, il monde, chacun à sa façon. Nous avons nous-mêmes aux médias. Aider les autres à trouver un sens, créer
scène torontoise. Nous avons commencé à planifier ler de l’avant malgré tout, coûte que coûte. Tout au est nécessaire que Jennifer et moi présentions cha- tellement appris et évolué grâce à leurs œuvres du sens, c’est un pouvoir très puissant. Nos artistes
la création de Patel Brown au tout début de 2020. long du démarrage de la galerie, ils ont dû s’adap- cune des artistes auxquels on croit, puisqu’au quoti- qu’en plaçant nos visiteurs devant leur travail, nous ont tous un talent unique pour y parvenir. »
Nous souhaitions unir nos expériences complémentaires ter aux contraintes de la crise sanitaire. Il était alors dien, c’est nous qui faisons vivre les expositions, qui espérons qu’ils vivront à leur tour une transforma-
pour concrétiser une vision que nous partagions d’une impossible d’organiser des discussions, des vernis- devons les défendre et qui incarnons, avec les autres tion, que les œuvres parviendront à élargir leurs ho- Vue de l’exposition de Fatine Violette Sabiri et Raúl Aguilar Canela,
entité en constante réinvention, au fonctionnement sages, les visites étaient sur rendez-vous seulement… membres de l’équipe, l’esprit de Patel Brown. » rizons et qu’ils en développeront une plus grande 2023. Photo Jean-Michael Seminaro

38 39
 Art PATEL BROWN
À VOIR PROCHAINEMENT À PATEL BROWN
MURIEL AHMARANI JAOUICH
Peinture
Exposition solo | Du 25 mai au 1er juillet 2023
Muriel Ahmarani Jaouich est une artiste canadienne
d’origine arménienne, égyptienne et libanaise. Elle est
lauréate de la bourse Lilian Vineberg, de la bourse
Merit ainsi que du prix Tom Hopkins Memorial. Au
cours des dernières années, son travail a été présenté
dans le cadre de diverses expositions, notamment au
Musée des beaux-arts de Montréal et on retrouve ses
œuvres dans des collections commerciales et privées
à New York, Los Angeles, Prague, Barcelone, Milan,
Toronto et Montréal.
POURQUOI FAUT-IL VOIR SES ŒUVRES ?
Profondément personnelles et universelles, ses
œuvres elle utiliseemploient un langage symbolique
traditionnel et singulier pour créer un récit basé sur
l’histoire de sa famille, relatant ainsi les concepts de
diaspora, d’immigration et de génocide. Elle conçoit
des allégories picturales qui offrent une réflexion sur
les idées de communauté, de bienveillance et de gué-
rison. Elle s’intéresse à la critique des forces continues
de la colonisation, en attirant l’attention sur la valeur
des artefacts culturels qui ont été perdus, pillés ou
détruits, mais aussi sur les personnes qui ont souffert
de la violence persistante.
MurielAhmaraniJaouich.com
Muriel Ahmarani Jaouich, Exile of Teta Rose, 2022, huile sur canevas. Photo Paul Litherland | Baba et Mumu, 2021, huile sur canevas. Photo Paul Litherland Muriel Ahmarani Jaouich, Vessels of genealogies (1/2 du dyptique), 2023, huile sur canevas. Photo Alberto Porro
Shaheer Zazai, NS4P7F2219, 2020, impression numérique sur papier aquarelle. | Carpet No. 5, 2022, tapis tissé à la main, laine et teintures naturelles. Photo Laura Findlay Shaheer Zazai, Carpet No. 5, 2019, impression numérique sur papier aquarelle.
40
Kyle Alden Martens, BAGS (1), 2020, coton, cuir, faces de montre, corde, mousse, fermoirs. Photo Brandon Brookbank | Performance, 2023. Photo Darren Rigo Kyle Alden Martens, Muscle Worn & Wearing (Suit Jacket Table), 2022, cuir, marbres de verre, MDF, aluminium, doublure de veste de costume, mousse, acier, peinture. Photo Brandon Brookbank
SHAHEER ZAZAI
Numérique + Textile
Exposition solo | Du 30 août au 30 septembre 2023
Shaheer Zazai est un artiste afghano-canadien dont
la pratique en studio combine la peinture et les mé-
dias numériques. Au fil des ans, le vocabulaire ma-
tériel de Zazai s’est développé en travail textile, en
installations d’art public in situ et en œuvres vidéo.
Il a présenté plusieurs expositions individuelles et
collectives, dont récemment des expositions solo au
Musée Aga Khan de Toronto et à l’Owens Art Gallery à
Sackville, NB et fera partie cet été d’une exposition
à The Power Plant Contemporary.
POURQUOI FAUT-IL VOIR SES ŒUVRES ?
Le travail de Zazai est axé sur l’exploration de l’iden-
tité culturelle dans le climat géopolitique actuel et
la diaspora. Conçues à l’aide de Microsoft Word, ses
images évoquent des tapis afghans traditionnels.
Créés par des actions individuelles, sans jamais faire
de copier-coller, ces tapis numériques demandent
un labeur intensif qui les relient à l’artisanat des ta-
pis tissés à la main. Réelles œuvres diasporiques,
ses motifs improvisés d’inspiration afghane servent
ensuite de modèles pour des artisans de Kaboul qui
les confectionnent de manière traditionnelle à la de-
mande de Zazai. Le cycle est ainsi perpétué, mais mo-
dulé et changeant, à l’image de l’identité de l’artiste.
ShaheerZazai.com
KYLE ALDEN MARTENS
Sculpture
Exposition solo | Février 2024
Kyle Alden Martens est un artiste interdisciplinaire
qui habite à Montréal. Entre autres, Martens a exposé
à travers le Canada, dont à la Leonard & Bina Ellen
Art Gallery, à AXENÉO7, au Khyber Centre for
the Arts, à Stride Gallery, au Centre CLARK et à
Eastern Edge Gallery. Sa pratique est actuellement
soutenue par une bourse de création du Conseil des
arts du Canada et il est bénéficiaire de la bourse
Claudine-et-Stephen-Bronfman en art contempo-
rain pour 2023.
POURQUOI FAUT-IL VOIR SES ŒUVRES ?
Pour la singularité du travail. Les vêtements et leurs
accessoires sont une allusion, dans sa pratique, à
l’ajustement et à l’intégration identitaire. À travers
des objets réalisés à la main avec le plus grand soin,
il questionne la façon dont les corps queer prennent
l’espace tout en laissant entrevoir des chuchotements
de toucher et de tension. Chaque corpus d’œuvres
contient sculptures, installations, performances et
vidéos qui sont simultanément invitants, séduisants,
mais aussi indisciplinés, et doucement rebelles.
KyleAldenMartens.com
 Art JERAUME

ADMIRER LE DÉCOR

Les meubles et les objets de la vie de tous les jours dévoilent leur intensité
grâce à Jeraume. Cet artiste visuel basé à Québec transforme les pièces
de mobilier en personnages à part entière et nous invite à observer ces éléments
du quotidien comme des sujets agentifs, et non plus comme de simples accessoires.
Réalistes ou déconstruites, les formes qu’il déploie au crayon de plomb et
de bois nous invitent à comprendre l’importance de garnir notre vie d’objets
qui nous apaisent et nous enthousiasment à la fois.

L’amour du design habite Jeraume depuis longtemps.
À défaut de fabriquer des meubles en trois dimen-
sions, il flirte avec eux grâce au dessin, médium qu’il
pratique depuis son enfance. Depuis quelques an-
nées, il vend son travail via son site web, mais éga-
lement aux galeries-boutiques Le Livart, Bref et
Paperole. Récemment, il collaborait avec les cafés
Pista et Monopole, ainsi qu’avec la marque Milo &
Dexter, le studio créatif Tanthem et les Francouvertes.
« Je n’ai pas encore fait le grand saut ; je ne suis pas
Texte | Claire-Marine Beha encore artiste à temps plein, mais c’est seulement
une question de temps », mentionne-t-il.
Photos | Quentin Andrup Les objets qu’il représente proviennent généralement
de la sphère domestique : fauteuils, chaises, lumi-
naires, sofas, tables, etc. En portant toute son atten-
Jeraume.com tion – et celle du spectateur – sur ces pièces choisies
jeraume d’ameublement, il révèle les nombreux détails qui en
font des objets attrayants, des objets d’art, les affran-
chissant du même coup de leur dimension utilitaire.
Appréciant particulièrement les meubles ingénieux
et colorés, Jeraume les présente souvent de façon
isolée, disposé sur un fond monochrome, comme
suspendus dans le vide. Contempler ses illustrations,
c’est accepter de se concentrer sur une composante
à la fois ; les couleurs saturées souvent privilégiées
par l’artiste ajoutent une dimension ludique à cette
expérience méditative ; les formes et les traits impar-
faits ont des accents cubistes, Bauhaus, Memphis,
entre réalisme et expressionnisme.
Dans certaines des œuvres de Jeraume, c’est la répéti-
tion, la multiplication de meubles similaires ou encore
la distorsion de la réalité qui confrontent notre obser-
vation et stimulent notre curiosité. Certains meubles au
design iconique provoquent une sensation de déjà-vu,
et d’autres nous surprennent complètement. On se
prend au jeu de leur sensorialité, mais la raison nous
rappelle que ce mobilier n’est que fiction !
« Les intentions derrière mon travail sont entre autres
de me permettre un temps d’arrêt sur moi-même, mais
aussi de provoquer une certaine atmosphère de simpli-
cité, que le spectateur vive une expérience sensible à
travers une scène où il aimerait se retrouver », indique-t-il.
Dans sa série Contextes (2021), l’artiste approfondit
son intérêt pour l’influence des espaces de vie sur
les ressentis. Il nous invite à ausculter les lieux des
habitudes, des rituels comme des lieux d’emprise
sur nos esprits.« Comme la psychogéographie, c’est
par notre perception, notre appropriation spatiale et
notre for intérieur que le lieu nous impose un senti-
ment quelconque, au-delà de toute raison. »
Son processus de création commence généralement
par la photographie d’objets et d’environnements qui
l’interpellent. Il en choisit la perspective, le cadrage,
les ombres.« Lorsque plusieurs éléments sont dispo-
sés sur un support, je dessine les différentes pièces
individuellement en premier lieu pour pouvoir venir
les placer où je le désire et ainsi me donner une idée
d’ensemble du résultat final. Je me mets par la suite
au dessin. Il est très rare que je gribouille ou me pra-
tique sur une feuille, la plupart de mes œuvres sont
souvent finales. »
Faisant partie intégrante de ses dessins, la musique
guide énormément ses choix de coloris et plu-
sieurs de ses œuvres portent le nom d’une chanson.
Encore une fois, on décèle la douce répercussion du
quotidien qui transforme les choix furtifs en trace
tangible et pérenne.
Il lui arrive aussi de s’intéresser aux espaces publics.
Depuis le début de l’année, il travaille avec un archi-
tecte italien sur un projet collectif.« Nous avons comme
objectif de faire une exposition ici, à Montréal, et une à
Milan dans le quartier où il vit. Ça m’excite beaucoup ! »
Tout en continuant son étude des formes, de leur
construction et de leurs mouvements, Jeraume se
donne également la permission d’explorer l’abstrait
et le portrait – de nouvelles façons pour lui de subli-
mer l’ordinaire.
Jeraume
The Mood That I Get In, 2022, crayon de plomb et de bois.
Love Seat, 2022, crayon de plomb et de bois.
Présences, 2022, crayon de plomb et de bois.
Gaudy, 2021, crayon de plomb et de bois.

42 43
 Art KARINE FRÉCHETTE

HORIZONS PSYCHÉDÉLIQUES

Sa peinture à fort caractère hallucinatoire est empreinte de mouvements,

de pulsations et brouille les pistes entre activité organique et imagerie technologique.
L’artiste montréalaise Karine Fréchette, représentée par la galerie Blouin Division,
ne cesse de nous surprendre avec ses oscillations poétiques qui présentent
des affinités avec le courant du Op art (optical art) du 20e siècle.

Texte | Claire-Marine Beha
Photos | Blouin Division
+ Catherine Boisvenue Ménard
KarineFrechette.com
frechettekarine
Bien que ses toiles soient en deux dimensions, l’ef-
fervescence de son art non figuratif nous offre une
expérience complexe et cinématique. Dans son tra-
vail, on peut déceler des vibrations, des formes qui
nous rappellent les éléments naturels : eau, air, mou-
vement sismique, électricité, etc. Difficile de ne pas
se sentir enivré par son impressionnante maîtrise de
cet effet dynamique !
« Mes gestes picturaux tissent patiemment des ré-
seaux de motifs, dont le labeur aboutit à des œuvres
qui semblent issues de l’écran. Ces allusions à l’im-
médiateté, à la volatilité d’ondes impalpables sont
presque toutes exécutées au pinceau, à l’acrylique »,
confie l’artiste qui s’exécute paradoxalement dans
la lenteur.
Sa pratique est influencée par tous les flux qui affectent
nos sens : du cycle de la lumière aux télécommuni-
cations en passant par l’étude météorologique, ce
sont ces éléments souvent à peine perceptibles pour
l’humain qu’elle représente grâce à des couleurs de
plus en plus saturées, une preuve de sa fascination
pour le langage scientifique.
« J’essaie de donner corps à des couleurs irréelles, d’en
extraire des sensations optiques, oscillatoires, indique
l’artiste. Je tente d’engager une conversation entre
l’objet statique, vecteur de mémoire de la peinture et
la mouvance évanescente des télécommunications. »
Sa récente série, Reflecting Pools, a débuté par une
curiosité pour les réflexions solaires sur l’eau qu’elle
a documentées en photo. Cependant, c’est la distor-
sion picturale de cette illusion qui intéresse la peintre.
Ainsi, elle nous permet d’admirer des réverbérations
et d’en rechercher la source, sans toutefois réussir à
fixer notre attention sur un point en particulier.
En effet, le mouvement incessant engendré par
les formes abstraites qu’elle élabore laisse place à une
expérience contemplative presque obsédante.« J’ai
intégré à quelques tableaux la répétition d’une même
ligne, reproduite par décalage jusqu’à obtenir des traî-
nées. Exécutés à l’aérographe à l’aide d’un pochoir,
ces tracés s’inspirent librement d’études d’ombres
générées par le soleil matinal », commente-t-elle en
prenant pour exemple son œuvre Shadow Recorder.
Même si on peut y deviner un parallèle avec des images
créées numériquement, de plus en plus populaires
à l’ère où l’intelligence artificielle s’improvise artiste,
cette influence n’est pas directe. Karine Fréchette
désire avant tout interpréter notre dépendance au
mouvement – et notre désir de comprendre les ondes
qui nous entourent.
L’artiste réalise ses tableaux à saveur futuriste géné-
ralement sans faire de dessin préalable et se laisse
plutôt guider par la spontanéité : un fait qui ajoute
à la sensation de vertige que l’on peut ressentir
face à sa peinture ! Dans les 10 dernières années,
Karine Fréchette a accumulé les expositions à tra-
vers la métropole et elle boucle cette année une
résidence de quatre ans à la Fonderie Darling, une
expérience grâce à laquelle elle s’est sentie épau-
lée dans ses derniers projets. En 2022, ses œuvres
ont été présentées lors de l’exposition Les illusions
sont réelles du Musée national des beaux-arts de
Québec, institution qui a également intégré son tra-
vail à sa collection.
Karine Fréchette
Shadow Recorder (fragment) 7+8, 2022, acrylique sur toile.
Sun Structure 7, 2022, acrylique sur toile collée sur contreplaqué.
Echo Chamber 2, 2022, acrylique sur toile collée sur contreplaqué.
Reflecting Pool 4, 2021, acrylique sur toile.
Reflecting Pool 11, 2022, acrylique sur toile.

44 45
 Art MANUEL MATHIEU

LA VIE COMME UNE ŒUVRE EN SOI

L’artiste montréalais d’origine haïtienne Manuel Mathieu peint, sculpte, dessine,

installe. Il mentionne travailler à un projet de livre, mariant dessins et textes rédigés
en collaboration. Il filme aussi. Dernièrement, son court métrage Pendulum remportait
les honneurs au Festival International du Film sur l’Art. En 2024, sa série d’œuvres
Le Mont habité, constituée de huit grandes murales de mosaïque, sera intégrée
aux murs du long couloir-mezzanine de la future station Édouard-Montpetit du REM.

Normalement, on parlerait de la multidisciplinarité
d’un artiste comme lui, mais quand on le rencontre,
quand il se raconte, quand on entre dans son fasci-
nant atelier, puis qu’on s’assoit pour partager un thé
« juste assez infusé pour éviter l’amertume », au milieu
d’immenses tableaux en chantier, de céramiques de
son cru, de pièces de mobilier chiné, d’objets signi-
fiants, d’éléments naturels, de reliques intimes, ce
n’est pourtant pas le terme qui vient à l’esprit – trop
technique, trop mou, trop convenu. Dans cet espace
baroque qui ne ressemble à nulle part, tout va de soi.
« Pour moi, tout s’emboîte. Déjà, en Haïti, ma chambre
était pleine d’objets disparates. Je me sentais bien
Texte | Dave Richard
dans cette chambre ; elle reflétait mon espace men-
tal », raconte Manuel Mathieu.
Photos | Guy L’Heureux
Aborder les questions habituelles de « thématiques », de
+ Renaud Labelle « démarche », « d’influences », de « médiums » devient
pratiquement dérisoire face à Mathieu. Bien sûr qu’il a
une démarche, des influences ; bien sûr qu’il explore
ManuelMathieu.com plus particulièrement certains thèmes – la violence
manuelmathieu
historique, l’effacement ou l’héritage spirituel ; bien
sûr que la peinture et la céramique sont des médiums
qu’il a explorés plus couramment jusqu’à maintenant.
Par contre, il faut peu de temps pour comprendre
que Mathieu crée viscéralement ce qu’il a besoin de
créer à un moment précis, que les œuvres prennent
forme instinctivement, qu’elles parlent de lui au pré-
sent, qu’elles germent de tout ce qu’il est, de tout ce
qui avait été semé, qu’elles sont la somme d’appren-
tissages et d’expériences, d’expérimentations et de
courage. Face à Mathieu, on comprend vite qu’on a
affaire à un homme qui crée plutôt qu’à un artiste qui
produit, que créer lui est viscéral, évident, aussi natu-
rel que de respirer.
Entre abstraction et figuration, les formes mouvantes
semblent couler sur ses tableaux. Les couleurs terreuses
s’y mélangent aux teintes plus saturées, créant des
amalgames inédits. Les textures y sont riches ; certaines
pièces intègrent des bouts de tissu brûlé, des débris
d’atelier, certaines sont scindées en deux, comme nées
d’élans opposés, mariés de force. Ses céramiques sont
massives, intrigantes, ludiques – elles viennent accom-
pagnées de piédestaux qui semblent fondre sur le sol,
ou incluent des pièces détachables…
Les mosaïques qu’il prépare pour le REM sont d’une
beauté effarante, et on n’a vu qu’un échantillon et
des rendus numériques. S’inspirant des infimes dé-
tails et strates visibles au microscope d’une lame
de gabbro, roche à travers laquelle la station a été
creusée, les fresques mettront en valeur la force de
la pierre, son intemporalité ; gigantesques, elles sou-
ligneront notre place minuscule au sein de la nature.
Chaque tuile y sera unique.
« Ces œuvres mettront en scène des environnements
idylliques, faisant référence aux fragments de mémoire
des paysages laissés à l’extérieur de la station, laissés
à la surface », explique l’artiste.
On avait rencontré Manuel Mathieu une première fois
en septembre 2022, lors de la présentation de son
exposition solo Dear mélancolie à la Galerie Hugues
Charbonneau, qui le représente à Montréal ; une
exposition forte et très belle de pièces ayant vu le
jour durant la pandémie de COVID-19. Des mois plus
tard, quand on lui demande s’il travaille sur un nou-
veau projet d’exposition, il s’étonne presque qu’on
pose la question.
« Je n’arrête jamais de travailler, moi ; je réfléchis tou-
jours. Je suis toujours en mode créatif. C’est au fil des
œuvres qu’une cohérence se crée, que des séries se
cristallisent. D’autres fois, ce sont les commissaires avec
lesquels je collabore qui composent une expo à partir
de mes récents travaux. Ça ne me dérange pas ; j’aime
faire confiance. J’ai du respect pour les gens qui savent
ce qu’ils font. En ce moment, je travaille sur un projet
qui sera présenté à Shanghai avec l’un des meilleurs
commissaires chinois, quelqu’un qui aime prendre le
contrôle des expos qu’il monte, et j’ai très hâte de voir
ce qu’il fera de mes œuvres. Personnellement, toutes
les expériences de mise en espace que j’ai vécues avec
les Chinois m’ont épaté. D’ailleurs, il y a beaucoup de
peintres chinois qui me parlent, en ce moment ; des
artistes plus jeunes, qui ont étudié à Londres avant de
rentrer en Chine et qui manient la peinture de façon
nouvelle, qui ont beaucoup d’audace dans les formes.
J’essaierai d’en rencontrer le plus grand nombre pos-
sible durant mon passage chez eux. J’aime rencontrer
les gens qui m’inspirent. »
C’est justement ce que l’on garde de lui quand on
quitte son atelier : l’impression d’avoir rencontré un
homme inspiré, qui donne envie, par son art vibrant,
par sa rigoureuse quête de vérité, d’être soi-même plus
en phase avec ses désirs, sa spiritualité, ses convic-
tions, ses intérêts, de pousser plus loin ses limites
et de faire mieux confiance à ses instincts, d’habiter
plus organiquement sa vie. Il l’ignore sûrement, mais
Manuel Mathieu prêche par l’exemple.
Manuel Mathieu
Vue de l’expositon Dear Melancolie, Galerie Hugues Charbonneau.
Vue de l´installation Ouroboros (détail), Musée des beaux-arts
de Montréal, avec (au mur) St Jak, 2018, techniques mixtes sur toile.
Bleu de bleu 2, 2022, techniques mixtes sur toile.
Study on Death, 2022, techniques mixtes sur toile.
Avec l’aimable autorisation de l’artiste et
de la Galerie Hugues Charbonneau.

46 47
MAISONS

La Shed Architecture, Les traverses. Photo Maxime Brouillet

« Ce ne sont pas les lieux,
c´est son cœur qu’on habite. »

| John Milton, poète anglais

 Dossier
no 1
MXMA
ARCHITECTURE
& DESIGN

Texte | Isabelle Pronovost

Photos | Doublespace Photography

Deux fois
Localisation
Type de projet
Outremont, Qc
Rénovation
+ Agrandissement
plutôt qu’une
Réalisation 2021
1960
Bâti d’origine
MAISON PRINCE-PHILIP
Conception 12 mois
Travaux 20 mois
Être la deuxième firme à réaliser l’agrandissement
Superficie 2 400 pi2 | 223 m2
d’une résidence existante ne constitue pas un mince
Budget $$$
défi à relever. Pourtant, en harmonisant des langages
architecturaux issus de deux époques différentes,
MXMA.ca MXMA Architecture & Design est parvenue à créer
mxmaarchitecture un ensemble cohérent, élégant et bien intégré à
mxma_architecturedesign son environnement.

50
La maison des années 1960, située sur un terrain boisé
de près de 1 600 mètres carrés à Outremont, se re-
nouvelle depuis quelques années au gré des besoins
et des envies de ses occupants. La première transfor-
mation avait lieu en 2012, alors que la propriétaire était
enceinte de la cadette d’une fratrie de trois. Le couple
mandatait alors une firme d’architectes pour ajouter
une annexe de deux étages regroupant une grande
salle de séjour, une galerie extérieure et une salle de
sport. Dotée d’une fenestration généreuse, cette nou-
velle aile gauche de la résidence offre depuis une vue
saisissante sur la cour, où une piscine a également
été aménagée.
Près d’une décennie plus tard, les besoins de la famille
ayant continué d’évoluer, les propriétaires ont cette
fois fait appel à MXMA Architecture & Design, dési-
rant greffer à leur résidence une aile logeant une suite
parentale qui leur offrirait calme et intimité. La firme a
alors choisi d’exploiter le côté droit de la maison en le
coiffant d’une nouvelle section de 93 mètres carrés.
« Nous souhaitions que cette deuxième intervention
respecte l’horizontalité de la maison et son caractère
52
moderne, et ce, tout en restant la plus discrète pos-
sible côté rue », explique l’architecte Maxime Moreau.
Ainsi, le nouvel étage a été encastré dans le toit ori-
ginal, auquel il se fond. Dans un souci d’intégration,
les concepteurs de MXMA se sont inspirés des ma-
tériaux et de l’agencement formel de la maison d’ori-
gine, notamment la nouvelle fenestration qui reprend
la forme des fenêtres étroites de la résidence. En outre,
la façade se trouve en retrait, de manière à ne pas im-
poser une présence trop marquée. Malgré l’impor-
tance de ce volume, aucune ombre indésirable n’a
été créée chez les voisins immédiats.
La face arrière, beaucoup plus contemporaine, reprend
l’idée du ruban développée par les architectes pré-
cédents lors des travaux de 2012. Autre élément qui
assure une continuité entre l’annexe gauche et celle
de droite : une fenestration abondante, qui donne aux
occupants de la suite parentale l’impression d’habiter
« une maison dans les arbres ». Le rez-de-chaussée
a, quant à lui, été remanié pour loger les chambres
à coucher des trois enfants de 9, 11 et 13 ans. Le plus
vieux dispose de sa propre salle de bain et les deux
préadolescentes se partagent la seconde. Une grande
porte coulissante permet à la fratrie de fermer l’entrée
de ce nouvel espace qui leur est consacré.
« Rénover,
L’agrandissement a aussi été l’occasion de réévaluer
les circulations verticales dans la maison. L’escalier c’est une façon
d’époque, qui fait le lien entre la partie centrale de
la demeure, le rez-de-jardin et l’aile de nuit, était de s’approprier
sombre et étroit. Le nouvel escalier en acier légère-
ment asymétrique se déploie dans un espace ayant son chez-soi
gagné en luminosité grâce à la mise en valeur des
ouvertures à l’étage. et de le rendre
« Rénover, c’est une façon de s’approprier son chez-soi à son image. »
et de le rendre à son image », explique la propriétaire,
une passionnée d’architecture. « Je suis encore en lune
de miel avec le résultat. Gravir l’escalier pour me rendre
dans ma chambre me donne l’impression de gagner
mon sanctuaire. C’est un moment précieux pour moi. »
Comment en effet ne pas se sentir apaisé dans ce
lieu où la nature environnante vient éclipser toute
trace d’urbanité ?
Ingénierie | Poincaré Experts-Conseils
Entrepreneur | Construction Éric Grégoire
Plomberie + Robinetterie | Batimat
[bain Logan, robinet de bain Disegno, robinets Aquadesign et CaBano]
Revêtement extérieur | Groupe Sidex
[cèdre blanc de l’Est couleur minerai de fer]
Portes et fenêtres | Alumilex
Céramique | Inalco
Escalier | Atelier Bris
Luminaires | Lumenwerx + Liteline
Mobilier intérieur | Blu Dot [chaise Deep Thoughts en cuir]
Accessoires | Altex [toile encastrée]

+ Plancher en chêne blanc PROJETS ARCHITECTURAUX

constructionovi.com @ovi.construction
 Dossier
no 2
ATELIER
PARADIS

Cocon nippon
Texte | Isabelle Pronovost

Photos | Raphaël Thibodeau

Localisation
Type de projet
Montréal, Qc
Rénovation
à Montréal
Réalisation 2022
6 mois
Conception
PENTHOUSE SAINT-PATRICK
Travaux 8 mois
Superficie 1 000 pi2 | 93 m2
Qu’ont en commun tatamis, console de DJ et
Budget $$
Farine Five Roses ? Un penthouse au style unique
conçu par la firme de design Atelier Paradis.
AtelierParadis.ca Incursion dans ce projet tout en textures, à mi-chemin
atelierparadismtl entre le Montréal industriel et le Japon traditionnel.

56

« Nous voulions respecter
les grandes lignes du concept
à la fois d’inspiration japonaise
et scandinave. C’est pourquoi
nous avons priorisé des matériaux
nobles, naturels et intemporels. »
58
Un penthouse à trois niveaux dans un immeuble his-
torique de Montréal. Une cliente venue de Hong Kong
qui affectionne à la fois le Japon et le design scandi-
nave. Une jeune firme dont les fondateurs sont issus
du monde architectural et de l’ébénisterie sur mesure.
C’est de la rencontre de ces trois univers qu’est né ce
projet mariant habilement les époques et les styles.
Le lieu avait de quoi inspirer. Situé dans l’édifice
Le Nordelec, dans l’arrondissement du Sud-Ouest,
près du canal de Lachine, le penthouse jouissait de
hauts plafonds et de grandes fenêtres laissant pé-
nétrer une abondante lumière. Certains éléments
originaux, dont les murs de briques qui témoignent
de l’ancienne vocation industrielle des lieux, ont été
conservés. Par contre, les concepteurs du projet ju-
geaient que les gicleurs et les boîtes du système de
ventilation alourdissaient trop l’espace, malgré la hau-
teur du plafond. Ils ont donc choisi de les recouvrir de
lattes de bois, tant au rez-de-chaussée qu’à l’étage,
afin de générer une cohérence dans les volumes.
Le bois a d’ailleurs été utilisé dans toutes les pièces
du penthouse. « Nous voulions respecter les grandes
lignes du concept à la fois d’inspiration japonaise et
scandinave. C’est pourquoi nous avons priorisé des
matériaux nobles, naturels et intemporels. Le choix
du noyer nous permettait de donner de la chaleur au
projet et offrait un beau contraste avec les tuiles “bé-
ton” au sol », explique Atelier Paradis.
Bien qu’une continuité architecturale unisse les trois
niveaux du penthouse, chaque étage devait avoir sa
vocation propre aux yeux de la cliente. Elle souhai-
tait par exemple faire du rez-de-chaussée un espace
destiné à recevoir amis et famille. Possédant une
vaste collection de disques vinyle, elle aimait en outre
s’amuser à « mixer » sur sa platine de tourne-disque.
Les concepteurs ont ainsi eu l’idée de lui créer une
console sur mesure. « Nous sommes particulièrement
fiers de l’intégration du meuble DJ au salon. Pour maxi-
miser les configurations possibles, la console centrale
est mobile. Nous avons donc pensé à un système sur
patins-feutres pour rendre cette section amovible.
Le filage est dissimulé partout dans le mur. » D’ailleurs,
la firme considère que l’utilisation de mobilier sur me-
sure pour l’ensemble du projet est ce qui lui a permis
de livrer un concept qui répondait à tous les besoins
de la cliente dans un espace déterminé.
Autre souhait de cette dernière : réserver le troisième
étage à l’hébergement de ses invités. Pour lui donner
une ambiance résolument nipponne, les concepteurs
du projet ont eu recours à deux éléments typiques
des habitats japonais, soit les portes coulissantes en
bois et papier de riz et les tatamis au sol. Le système
de portes a représenté pour eux un défi important
puisqu’ils devaient trouver une façon d’intégrer de la
quincaillerie actuelle au design très authentique de
cet objet traditionnel. Un système de rails en bois a
donc été pensé et fabriqué pour accueillir les portes
coulissantes sur roulettes.
L’autre grande réussite de la firme réside dans l’es-
pace tatamis, sous lesquels se cachent des futons.
« Les besoins de la cliente pour cette réalisation ont
posé certains défis logistiques. Nous avons dû cher-
cher un ébéniste pouvant concevoir un mécanisme
adapté pour rendre les tatamis faciles à soulever et
aussi pour nous assurer que leur utilisation fréquente
n’allait pas en affecter l’esthétisme », mentionne-t-elle.
Les vastes fenêtres de cette zone procurent des vues
saisissantes sur la ville et sur certaines de ses icônes,
dont la célèbre enseigne Farine Five Roses et le stade
olympique plus à l’est. Question de se rappeler, bien
blotti dans le confort de ce cocon nippon, qu’on se
trouve bel et bien à Montréal.
59
Entrepreneur | OVI Construction
Ébénisterie + Armoires + Mobilier intérieur | OVI Ébénisterie
Escalier + Parois de verre + Peinture + Ventilation + Chauffage | OVI Construction
Robinetterie | Cabano + Palazzani + Nivito
Luminaires | Herman Miller [Bubble ball] + Lambert et Fils + Artemide
Métal | THEV
Béton | Béton Johnstone [Tablette intégrée en béton]
Céramique | Céragrès [Tuiles Architecture grises, 48x48]
Comptoirs | Sapienstone [Porcelaine Platinum White] + Neolith [Pierre frittée Nero] CUISINES ET MOBILIER SUR MESURE

oviebenisterie.com @ovi.ebenisterie
 Dossier
no 3
L. McCOMBER

Texte | Isabelle Pronovost

Photos | Raphaël Thibodeau

D’une époque
à l’autre
Localisation Montréal, Qc
Type de projet Rénovation
Réalisation 2022
Bâti d’origine 1976
Conception 4 mois
18 mois
Travaux
70’S DREAM
Superficie 6 420 pi2 | 596 m2

Fruit du travail d’une équipe multidisciplinaire, la

LMcComber.ca résidence 70’s Dream transpose avec adresse
lmccomber.architecture.vivante l’élégance du design d’une autre ère dans la vie
l.mccomber quotidienne d’une famille d’aujourd’hui.

64
Acquise en pleine pandémie, cette résidence construite
en 1976, nichée entre le mont Royal et le centre-ville,
nécessitait certaines réparations ainsi qu’une mise
aux normes. « C’était une superbe maison, mais elle
avait vraiment besoin d’amour et d’une infusion de vi-
talité », se remémore Laurent McComber, architecte
fondateur de la firme éponyme. « Les clients aimaient
l’architecture d’origine et souhaitaient en conserver
la personnalité, mais en même temps, elle devait être
adaptée aux besoins de la vie de famille d’aujourd’hui. »
Pour ce faire, l’équipe multidisciplinaire formée de
Tania Dupont – pour le design et la gestion de pro-
jet –, de OVI Construction et des architectes de
L. McComber - architecture vivante s’est mise à la tâche !
À l’avant de la maison, un spectaculaire volume de
maçonnerie structure l’ascension d’un escalier en
pierres jusqu’à l’entrée principale du rez-de-chaus-
sée. Ceinturant l’escalier, les bacs à fleurs en briques
– élément clé du design d’époque de la façade –
ont été reconstruits comme à l’origine. Pour que
les garde-corps puissent répondre aux exigences
du code du bâtiment, les architectes ont choisi de
les rehausser en intégrant des panneaux d’aluminium
anodisé, procurant ainsi à l’ensemble une touche
contemporaine complémentaire et discrète. La teinte
bronze pâle de l’aluminium se marie agréablement à
la couleur de la brique, adoucissant l’ensemble bru-
taliste. La marquise a aussi été revampée, ses coins
arrondis et lisses reprenant le fini anodisé. Au sommet
des façades, le couronnement de la même finition
vient sceller l’équilibre de la composition.
66
À l’arrière, afin de profiter d’un espace piscine,
malgré la pente prononcée du terrain, l’équipe de
L. McComber conçoit un aménagement en terrasses
réparties sur trois plateaux. La piscine – creusée côté
cour et bordée d’un mur de béton hors terre côté
maison – forme en soi une clôture contenant le plan
d’eau, le tout étant situé sous la ligne de vue depuis
la fenêtre de la cuisine.
« Plutôt que d’approcher le projet en mode conser-
vation patrimoniale stricte, nous nous sommes per-
mis une certaine liberté créative et avons proposé
certains ajustements subtils en intégrant la piscine,
ce qui améliore le jardin, dans le respect du design
d’origine », explique Laurent McComber. « C’est à
la fois esthétiquement plus seyant et sécuritaire.
Nous sommes fiers d’avoir transcendé l’élégance
du design de 1976. »
Pour l’intérieur, il s’agissait surtout d’optimiser le
plan existant. Les concepteurs ont revu la circu-
lation et les connexions visuelles entre les pièces.
Jouxtant l’entrée formelle, la salle d’eau a été ré-
duite afin d’agrandir l’entrée et le hall central, puis
une nouvelle ouverture a été créée pour relier la
salle à manger au salon. Cette optimisation est aussi
manifeste dans la reconfiguration de la cuisine, plus
conviviale et moderne, qui s’ouvre maintenant gé-
néreusement sur le jardin à l’arrière. Le recours à des
matériaux nobles, comme le chêne blanc, le laiton et
la pierre s’agencent à des coins arrondis, des murs
enduits de chaux et des étagères en bois massif qui
rendent hommage au passé.
« La cuisine a été transformée pour offrir un confort
accru et davantage des fonctionnalités recherchées
aujourd’hui. Sa palette claire est magnifiée par une
abondante lumière naturelle », fait valoir l’architecte
du projet.
La pièce de résistance est sans conteste l’impo-
sant escalier hélicoïdal sis devant un mur-rideau de
deux étages. Éclairé par un lustre d’origine en verre
de Murano suspendu en son centre, il a retrouvé sa
splendeur avec de nouvelles marches en bois massif
et un garde-corps redessiné aux normes d’aujourd’hui,
mais qui conserve l’âme de l’époque.
« Le design aux formes arrondies du nouveau garde-
corps est un clin d’œil à son prédécesseur fait de lai-
ton. Sa couleur bronze clair reprend celle des cadres
des fenêtres, ce qui l’intègre naturellement au décor,
tout en demeurant l’épine dorsale de la maison », in-
dique Tania Dupont.
La dernière volée aboutit au deuxième étage, où la
priorité était de s’assurer que les vues imprenables sur
la ville restent au cœur de la suite principale. Cette der-
nière devait en outre disposer d’une salle de bain
complète et fermée et d’un rangement bonifié.
« C’était une superbe
De l’extérieur, la maison offre presque exactement la
même apparence qu’après sa construction en 1976.
maison, mais elle avait
Mais le travail minutieux de l’équipe du projet a per-
mis de préserver, de restaurer et de remettre au goût
vraiment besoin d’amour et
du jour un trésor caché du Montréal des années 1970.
d’une infusion de vitalité. »
Design d’intérieur et gestion de projet | Tania Dupont
Ingénierie | LBK Structure
Entrepreneur | OVI Construction
Ébénisterie + Armoires | Atelier Westhill
Plomberie | Plomberie Markson
Cuisiniste | Atelier Westhill + Isabelle Cardinal
Aménagement paysager | MYTO, design d’espaces vivants
Revêtement extérieur | Maçonnerie Jean-Marc Carmel
+ Cyrell AMP + Aluproteck
Portes et fenêtres | Shalwin
Piscine | Piscines Bonaventure
Foyer et pierre | GaziBleu + Ciot
Céramique | Ramacieri Soligo + Stone Tile
Pavage | Argento Frères + Pépinière Pierrefonds
Quincaillerie | Par le trou de la serrure + RH
Escalier | BP Ornemental
Luminaires | Luminaire Authentik
Robinetterie | Batimat
Planchers | Plancher PM
Comptoirs | Ciot
Ventilation | Klimfax
Électroménagers | JC Perreault
Cellier | 12 degrés en Cave
Mobilier intérieur | Intérieurs Belliss’Immo
Mobilier extérieur | Jardin de Ville
 Dossier
no 4
NICHOLAS FRANCOEUR
+ JOËL FONTAINE LORTIE

Texte | Marie Dos

Photos | Raphaël Thibodeau

Localisation Montréal, Qc Nouveau

souffle
Type de projet Rénovation
Réalisation 2019
Bâti d’origine Années 1950
Conception 6 mois
Travaux 12 mois
2 400 pi2 | 223 m2
Superficie
MAISON PARK EX
Budget $$

Nicholas Francoeur et Joël Fontaine Lortie ont

NicholasFrancœur.com su donner un nouveau souffle à une résidence
nikolas.francœur unifamiliale des années 1950 nichée au cœur
joel.f.lortie des feuillages dans le quartier Parc-Extension.

72
 Les concepteurs se sont sentis inspirés par l’at-
mosphère urbaine originale de cette section de la
métropole, marquée par la présence de maisons indi-
viduelles aux styles architecturaux contrastés. Loin de
considérer cet éclectisme comme un manque de co-
hérence, ils ont estimé que la variété des façades du
secteur contribuait à son charme et définissait pour
partie l’identité de ce quartier paisible.
Pour eux, il était essentiel de préserver la singularité
de la maison à rénover tout en maintenant un dialogue
avec l’écrin de verdure qui l’entourait. « À la suite de
la première visite, l’image d’une maisonnette blanche
au cœur d’une végétation enveloppante s’est impo-
sée pour définir le lieu », expliquent les concepteurs.
Cette vision commune les a incités à conserver le
matériau de finition extérieure d’origine tout en le
travaillant à la verticale pour souligner l’évolution en
hauteur du volume de la maison. Rendant hommage
à l’éclectisme bâti de Parc-Extension, la résidence ré-
novée se démarque tout en s’intégrant harmonieu-
sement à son environnement. Ses sobres finitions de
métal corrugué blanc intriguent et donnent envie de
découvrir ses espaces intérieurs.
Allant au-delà d’une façade originale, ils ont fait le
pari audacieux d’un réaménagement intérieur néces-
sitant le sacrifice d’une partie de la surface au sol du
rez-de-chaussée et du premier niveau de la maison.
74
Désireux d’en finir avec les cloisonnements et l’exi-
guïté perçue de l’existant, les concepteurs ont pro-
posé de faire du foyer un espace lumineux et convivial
organisé autour d’une percée diagonale reliant le
sous-sol à l’étage. Créant une véritable respiration
au sein de l’édifice, l’ouverture d’une partie des plan-
chers du rez-de-chaussée et du premier niveau a
permis de faire circuler la lumière jusqu’au sous-sol,
autrefois fermé et sombre. Elle met également en
valeur de façon incomparable la généreuse cuisine
ouverte du rez-de-chaussée grâce à un nouveau jeu
de hauteur sous plafond.
Si la famille occupant le logement avait exprimé des
réserves à propos du sacrifice de précieux mètres car-
rés, elle s’avère aujourd’hui complètement séduite
par la qualité de vie gagnée grâce à la rénovation.
« Jusqu’au dernier moment, nous avons douté que
les clients nous laisseraient aller de l’avant avec la
percée diagonale. C’est seulement le jour où les deux
planchers ont été ouverts qu’ils ont pu ressentir et
comprendre eux-mêmes tout le potentiel de la pro-
position », racontent Francoeur et Fontaine Lortie.
Un meuble escalier réalisé sur mesure par les ébé-
nistes Axel Cohen et Phil Daoust relie harmonieuse-
ment les trois niveaux de la construction, fluidifiant
les circulations tout en faisant office de chute à linge,
de garde-manger et de jardinière. L’optimisation de
l’utilisation de l’espace permise par ce meuble astu-
cieux ne doit pas faire oublier son apport esthétique,
puisque la teinte chaude du chêne choisi pour le
confectionner évolue au fil des heures de la journée
en fonction de l’ensoleillement.
La famille peut aujourd’hui habiter avec vitalité
les trois niveaux de la maison agrandie au sein de
laquelle les pièces ont été localisées stratégique-
ment. Un espace de travail ainsi que deux chambres
occupent ainsi le calme et lumineux niveau supérieur
de la maison, tandis que le sous-sol, plus intime, a été
réservé à une confortable zone de détente flanquée
d’une troisième chambre.
« Lors de la pendaison de crémaillère, la résidence
était remplie à tous les étages. Nous étions émerveillés
de voir les interactions spontanées que provoquait le
jeu des niveaux et la façon dont les invités se les sont
appropriés. Le large escalier servait d’estrade où se
croisaient les conversations ; un groupe de musique
grecque jouait au sous-sol et les gens pouvaient
les regarder, les écouter et danser sur les trois paliers…
C’était magique », expliquent Nicholas Francoeur et
Joël Fontaine Lortie. On les croit sur parole !
75
 « Lors de la pendaison de crémaillère,
la résidence était remplie à tous les étages.
Nous étions émerveillés de voir les interactions
spontanées que provoquait le jeu des niveaux et
la façon dont les invités se les sont appropriéss. »
 FOYERS / POÊLES / GRILS / PRODUITS EXTÉRIEURS

FOYERS ÉLECTRIQUES
LUXUEUX
AFFICHAGE À DEL DE LA
MÉTÉO ET D'INFORMATIONS

COMMANDE VOCALE INTÉGRÉ À L'APPLICATION

INTÉGRÉE NAPOLEON HOME

VOICI LE NOUVEAU FOYER ÉLECTRIQUE STYLUS CARA ELITE

ᴹᴰ

Compatible avec l’application mobile Napoleon Home, il offre un nombre illimité de combinaisons de couleurs de lit de braises
et de flammes. Contrôle du foyer via le panneau de commande tactile ou l’utilisation de commandes vocales par l’entremise des
appareils Google Home et Alexa. Il suffit de l’installer sur un mur pour rehausser le décor et l’ambiance de n’importe quelle pièce.

Équipe de conception | Nicholas Francœur + Joël Fontaine Lortie

Entrepreneur | Construction Thathion
Ébénisterie | Axel Cohen + Phil Daoust
Soudure | Soud’art
Revêtement extérieur | Vicwest [Profilé Corrugué 7/8˝] Entice NEFL42CFH Allure Vertical 38 - NEFVC30H Trivista NEFL50H-3SV
MD ᴹᴰ ᴹᴰ

Portes et fenêtres | Adurra

+ Planchers et escalier de chêne blanc

DÉCOUVREZ CE FOYER D’UNE INNOVATION INÉGALÉE.

Pour trouver un détaillant, visitez-nous au Napoleon.com
 Dossier
no 5
PAUL BERNIER
ARCHITECTE

En toute
Texte | Lorène Copinet

discrétion
Photos | Raphaël Thibodeau

Localisation Montréal, Qc
Type de projet Rénovation
Réalisation 2022
Avant 1913
Bâti d’origine
PROJET DE LORIMIER
Conception 12 mois
Travaux 18 mois
Habiter dans un ancien hangar en fond de cour
Superficie 2 400 pi2 | 223 m2
d’un triplex du Plateau-Mont-Royal, c’est le choix
Budget $$
étonnant qu’a fait un couple avec son jeune enfant.
Si le bâtiment originel, assez sombre, posait de
PaulBernier.com nombreux défis d’aménagement, il a été transformé
paulbernierarch par l’équipe de Paul Bernier Architecte en une maison
paulbernierarchitecte lumineuse, intime et où il fait bon vivre.

80

Cet ancien lieu d’entreposage et atelier non isolé
avait subi plusieurs infiltrations d’eau, et l’état de sa
structure lui donnait une apparence bancale. L’entrée,
située à demi-niveau entre un sous-sol semi-enfoui
et l’étage, était si basse qu’il fallait se pencher pour
accéder à l’intérieur. Et le lot étant occupé à son
maximum, la bâtisse ne pouvait pas être agrandie
et ne bénéficiait d’aucune cour. « L’inspiration, elle
était donc là, dans toutes ses contraintes, mais aussi
avec ses potentiels. On aimait bien l’aspect singulier
de ce lieu, son aspect brut et cette impression de se
trouver dans un endroit caché dans le tissu urbain
dense. On voulait conserver ces aspects du lieu dans
le projet », confie Paul Bernier.
La transformation a nécessité une réfection com-
plète de l’enveloppe et de la structure. Les archi-
tectes ont joué avec la hauteur des niveaux afin
d’agrandir l’espace. Étant donné que les plafonds
du sous-sol étaient très hauts (4 m) tandis que ceux
de l’étage étaient beaucoup plus bas, le choix a été
fait d’abaisser les planchers de l’étage de plus d’un
mètre afin d’offrir de la hauteur de plafond à l’aire de
vie principale. Dans les chambres, les plafonds, eux,
ont été abaissés, créant un espace plus enveloppant.
Encerclée par plusieurs bâtiments la dominant, la
maison avait un double enjeu majeur. « Nous devions
faire entrer la lumière à l’intérieur tout en préservant
82
l’intimité des occupants et celle de leurs voisins. Il fal-
lait créer des espaces intérieurs et extérieurs qui se-
raient fonctionnels, stimulants et agréables à vivre.
Pour y parvenir, nous devions sculpter le bâtiment
en déplaçant des éléments, en creusant à des en-
droits et en en ajoutant à d’autres », explique l’équipe.
La proximité des voisins et l’absence de recul à la ruelle
limitaient la possibilité de faire des fenêtres à cause de
la règle des distances contraignantes pour baie non
protégée. Les architectes sont donc allés chercher la
lumière par le haut, en ponctuant le toit de trois longs
puits de lumière. Accessibles depuis le toit-terrasse,
ces fenêtres en fente sont aisément déneigées l’hiver.
De plus, il a été décidé de placer les aires de vie à
l’étage afin de les mettre en relation plus directe
avec l’extérieur. Et pour faire profiter de la lumière
zénithale à toute la maison, les architectes ont conçu
des espaces de circulation perméables. De l’escalier
délicat sans contremarches, au garde-corps ajouré, à
la passerelle en caillebotis d’aluminium, jusqu’à l’ou-
verture dans le plancher du deuxième étage qui crée
un espace en double hauteur dans l’entrée, les stra-
tégies ont été plurielles pour inviter la lumière jusque
dans les aires de repos. La courette anglaise permet
notamment à la chambre principale de jouir d’une
grande ouverture sur l’extérieur sans que les voisins
aient une vue directe sur celle-ci.
« On aimait bien
l’aspect singulier de ce
lieu, son aspect brut
et cette impression
de se trouver dans un
endroit caché dans le
tissu urbain dense. »
Ces percements verticaux créent un contact constant
avec le ciel. Ils donnent la parole à une lumière ex-
pressive qui imprime sur les murs vierges les ombres
projetées ou les rayons du soleil incandescents, par-
ticipant selon le jour ou l’heure à une ambiance lu-
mineuse ou dramatique.
Cherchant un équilibre entre protection et ouver-
ture, l’équipe de conception a travaillé la relation
avec l’extérieur sur les deux niveaux. La création des
toits-terrasses, reliés par un généreux escalier fleuri
qui profite du toit en pente de l’escalier intérieur,
offre des espaces extérieurs de qualité, rares en ville.
Le parcours depuis l’entrée de la maison jusqu’au
toit-terrasse supérieur mime un escalier en colima-
çon qui rappelle l’architecture montréalaise. Le choix
de l’acier Corten, à la beauté naturelle et aléatoire, se
fond à la matérialité urbaine environnante : la couleur
du métal oxydé se marie à merveille avec la brique.
La maison De Lorimier réussit le pari de s’intégrer
tout en se démarquant. Si cette résidence détonne
avec le bâti environnant en raison de sa taille et de
son emplacement, elle s’intègre avec douceur et ori-
ginalité au sein du tissu urbain. « Cette approche de
densification douce en milieu urbain et de requali-
fication permet de réutiliser et de mettre en valeur
des bâtiments existants en créant, de façon inventive,
des milieux de vie de qualité », conclut Paul Bernier.
Équipe de conception | Paul Bernier + Alexandre Bernier + Claudia Campeau
Ingénierie | Calculatec
Entrepreneur | Construction Libersan
Ébénisterie | Ledaan Intérieurs

+ Revêtement extérieur en brique teinte, revêtement d’acier peint et

acier Corten + Portes et fenêtres en aluminium + Plancher en béton poli
+ Escalier en acier peint et noyer + Métal - structure d’acier et caillebotis
d’aluminium + Terrasse - plancher de cèdre et garde-corps en acier Corten

87
 Dossier
no 6
LA SHED
ARCHITECTURE

Jeux de
circulation
Texte | Dave Richard
+ La Shed Architecture LES TRAVERSES

Photos | Maxime Brouillet

Habitant depuis de nombreuses années une maison
unifamiliale du Plateau-Mont-Royal, une famille
maintenant composée de trois adolescentes avait
Localisation Montréal, Qc
besoin d’espaces de vie plus vastes et mieux adaptés
Type de projet Agrandissement
à son quotidien. Elle a donc fait appel à l’équipe
+ Réaménagement
de La Shed pour procéder à une rénovation et à
Réalisation 2019
un agrandissement. Celle-ci a non seulement conçu
Superficie 3 450 pi2 | 321 m2
des lieux de vie lumineux, généreux et rassembleurs,
mais elle en a aussi profité pour réinterpréter
LaShedArchitecture.com l’héritage des hangars, éléments phares de l’histoire
lashedarchitecture des ruelles montréalaises pendant près d’un siècle.

88
Permettant d’entreposer les sacs de charbon qui
servaient à chauffer les maisons, les premiers han-
gars voyaient le jour vers 1840. Ces petites annexes
faites en bois et recouvertes de tôle étaient placées
loin de la maison pour éviter les risques de propaga-
tion d’incendies et étaient accessibles par des pas-
serelles extérieures. Devenus vétustes vers la fin du
20e siècle, les hangars ont cessé d’être construits.
Surpassant le simple hommage technique, le pro-
jet Les Traverses incarne l’esprit du hangar à même
son concept de parcours en aller-retour de l’intérieur
vers l’extérieur, et dans le choix de la matérialité de
l’escalier et des passerelles ; l’acier perforé dont ils
sont faits rappelle également l’esthétique des han-
gars, tandis que son traitement tout en finesse, avec
des soudures délicates, reflète le langage résidentiel
contemporain. Leur couleur vive anime la maison et
dynamise l’espace.
Bien que le périmètre d’origine de la maison soit
resté le même, celle-ci a été entièrement réaména-
gée. Des espaces habitables supplémentaires ont été
générés par l’ajout d’un sous-sol et d’une mezzanine
au toit. L’espace interstitiel entre le garage existant
et la maison a été entièrement réinvesti par les zones
de circulation. Les traverses connectent les niveaux
et s’ouvrent sur la cour adjacente grâce à la géné-
reuse fenestration. L’espace libéré par les anciens es-
caliers permet d’aménager plus librement les pièces
de vie. Les zones de circulations sont généreuses
et créent des sous-espaces que s’approprient tous
les membres de la famille.
De l’extérieur, l’extension en crépi et vitrée contraste
avec le corps principal du bâtiment et renforce son
statut d’annexe, se rattachant au garage. De l’in-
térieur, la continuation du mur de briques brouille
les limites entre l’intérieur et l’extérieur et renforce
le seuil des traverses vers les espaces de la maison.
Établissant un passage en contact constant avec la
cour et l’extérieur, cette structure semble constituer
un tout autre lieu.
Entièrement dédié aux enfants, le deuxième niveau
rassemble leurs trois chambres et leur salle de bain.
La suite des parents située en mezzanine est quant
à elle accessible grâce à un second escalier distinct.
Surplombant le couloir qui donne accès aux chambres
des filles, celui s’avère un lieu de croisement et de
rassemblement pour tous.
La cour arrière, localisée dans le creux du bâtiment
existant, présente une petite oasis urbaine, intime et
cachée. Elle est animée par l’activité des circulations
de la maison qui la longe. La végétation est encou-
ragée à grimper sur la grille métallique des murs.
Afin d’apporter le maximum de lumière naturelle vers
les nouveaux espaces de vie en sous-sol, une cour
anglaise triangulaire a été générée. Le treillis métal-
lique qui la surplombe permet à la fois d’accéder à la
cour arrière depuis les pièces de vie tout en laissant
filtrer la clarté vers un jardin d’ombres en contrebas.
La lumière naturelle qu’on retrouve dans la cour in-
térieur apporte une qualité unique aux pièces pla-
cées au périmètre et permet d’oublier complètement
qu’on se situe entièrement sous terre.
Une dernière terrasse a été aménagée au-dessus
des zones de circulation de la maison, accessible
uniquement depuis la suite principale et dissimulée
dans le prolongement des murs extérieurs.
Au rez-de-chaussée, un mur de rangement s’adapte en
fonction des usages et définit les espaces. Selon les dif-
férentes stations, il devient tour à tour vestiaire, al-
côve de cuisine ou comptoir déjeuner. La cuisine se
compose de deux grands îlots centraux permettant
de s’y affairer tout en contemplant la cour arrière.
La façade a été soigneusement restaurée afin de
lui redonner son éclat d’origine. Sa corniche et ses
équerres en bois sculpté, ses linteaux aux fenêtres
et ses boiseries ornementées, vestiges de l’archi-
tecture du début du siècle passé, ont été remis en
valeur. Le revêtement de briques d’argile rouge a
également été entièrement refait.
Conjuguant les langages industriel et résidentiel,
La Shed s’est servie des éléments architecturaux
structurants – passerelles, escaliers, mobilier inté-
gré – pour donner une âme au projet Les Traverses.
Mis à l’honneur, ceux-ci jouent solidement leur rôle…
et donnent mieux que jamais la réplique aux aires
de vie. Non seulement les propriétaires jouissent
maintenant de l’espace intérieur qui leur manquait,
mais ils profitent aussi d’espaces extérieurs surpre-
nants. Usant d’une foule d’idées de génie, l’équipe
de La Shed démontre encore une fois qu’elle a plus
d’un tour dans son sac et continue de réinventer le
patrimoine bâti montréalais, mais surtout la vie des
familles au service desquelles elle se met.
91
 J0720 NERO INGO

Ingénierie | Géniex
Aménagement paysage | Friche Atelier
Cette surface innovante, ultramate, au toucher velouté,
fera sensation, quel que soit votre design.
Trouvez une salle d’exposition au fenixforinteriors-na.com
 Dossier
no 7
TALO
STUDIOS

Texte | Marie Dos

Photos | Brooke Stephenson

_Found My Thrill La douceur
Localisation
Type de projet
Ville de Mont-Royal, Qc
Design d’intérieur
+ Conception de mobilier
de vivre
Réalisation 2021
12 mois
Conception
PROJET MONT-ROYAL
Travaux 3 mois
Superficie 2 800 pi2 | 260 m2
À la demande d’une famille nouvellement installée,
Talo Studios a transformé un intérieur remis à neuf
TaloStudios.ca plutôt commun en un relaxant lieu de vie douillet
talostudios au style à la fois naturel et léché.

98
À la demande d’une famille nouvellement installée,
Talo Studios a transformé un intérieur remis à neuf
plutôt commun en un relaxant lieu de vie douillet au
style à la fois naturel et léché.
La maison objet du projet de décoration intérieure
proposé par l’équipe de conception ayant été ré-
novée très récemment avant d’être mise en vente,
il n’était pas question pour les nouveaux occupants
des lieux d’y entreprendre des travaux d’envergure.
Néanmoins, il paraissait important pour les clients de
Talo Studios d’intervenir de façon à transformer leur
récente acquisition impersonnelle en un lieu de vie
à leur image pouvant apaiser la vitalité débordante
de leurs deux enfants.
En plus de devoir penser à des aménagements et
éléments mobiliers durables adaptés à la vie d’une
famille, il s’agissait pour l’équipe de conception de
penser également au confort des adultes, désireux
de bénéficier d’un espace désencombré aux lignes
pures appelant au calme et à la détente. C’est en
cherchant à concilier ces demandes que Talo Studios
s’est naturellement orienté vers une proposition de
100
décoration intérieure centrée sur une élégance sobre
mais infiniment confortable.
La douceur des textiles et matériaux naturels choisis
répond à celle de la palette d’harmonieuses teintes
pâles qui se déclinent au sein du logement. Gris perle,
beige, rose poudré, bleu cendré et nuances de blancs
établissent un dialogue apaisant au fil des pièces, as-
surant la cohérence du projet d’ensemble.
Une attention particulière a été portée à la chambre
principale, dont la large fenêtre a été théâtralisée
par l’ajout d’un meuble de bois réalisé sur mesure.
En plus de proposer de précieux rangements, cet
élément mobilier souligne la vue sur le décor végé-
tal extérieur tout en invitant à la contemplation rê-
veuse ou à la lecture. Une table de chevet laquée
assure une transition réussie vers un lit moelleux,
où les songes doivent être aussi paisibles que l’at-
mosphère ambiante.
Les chambres d’enfants et espaces communs ont
été travaillés de façon à concilier élégance et robus-
tesse. Au centre de la salle à manger, une superbe
table de céramique imitant le marbre, de fabrica-
tion italienne, oriente le regard vers la pièce atte-
nante. Celle-ci, légèrement en contrebas, accueille
un confortable sanctuaire pour grandes personnes.
Le lien entre ces deux espaces s’effectue fluidement.
Le rotin des chaises entourant la table rappelle celui
des fauteuils installés dans le salon voisin, tandis que
la teinte des sièges recouverts de peau de mouton
répond à celles des luminaires de la salle à manger.
« Nous avons voulu créer
Doté d’un plafond lambrissé original, le salon a immé-
diatement inspiré Talo Studios : « Nous avons voulu ici un espace amusant
créer ici un espace amusant et élégant qui permette
aux propriétaires de se détendre ou de recevoir des et élégant qui permette
invités. La pièce, à l’origine bleu pâle, a été repeinte
pour que le plafond blanc et les murs rehaussés de aux propriétaires de
chaux mettent en valeur un immense tapis marocain
fait à la main qui confère au lieu sa nature de cocon. » se détendre ou de
D’élégantes appliques murales choisies pour tamiser
la lumière en soirée laissent imaginer le plaisir pris recevoir des invités. »
à savourer une boisson confectionnée à l’aide des
bouteilles dissimulées par l’élégant bar à tambour
une fois les enfants couchés.
 Luminaires | Luminaire Authentik + Roll & Hill
Armoires | M4U Millwork
Peinture | Benjamin Moore

LIGNE Magazine_Demi-page_0523_print.pdf 2 3/23/2023 3:17:19 PM

C’EST L’ÉTÉ

Jardin de ville, fauteuil en teck Boardwalk.

« L’été, chaque heure
est une heure heureuse. »

| William Shakespeare, dramaturge et auteur anglais

 C’est l’été
FLEURIR LE BÉTON LA VIE SUSPENDUE
Les motifs floraux des tuiles de céramique de style médi- À la hauteur propose depuis 2020 des filets d’habitation suspen-
terranéen sont bien connus, hérités dans cette région de dus. Née de la passion de son fondateur pour le plein air et le voyage
traditions séculaires en céramique. Culturellement, ces et de son expérience dans la construction de pistes d’hébertisme,
appliqués symbolisent la nature, la fertilité, la croissance et l’entreprise de Lanaudière offre des produits pour la maison pou-
la vie. La série de dalles de patio en béton Industria Flora vant remplir plusieurs fonctions selon les préférences et les besoins
de Techo-Bloc – entreprise québécoise spécialisée dans la de chacun. Ils peuvent par exemple être utilisés pour créer un es-
conception et la fabrication de produits de paysagement pace de détente confortable où se reposer ou lire un livre, servir de
haut de gamme – s’inspire de cet héritage en proposant surface de jeu pour les enfants ou encore diviser une pièce en plu-
une nouvelle série de dalles carrées gravées de designs sieurs zones distinctes. Étant donné que les filets d’habitation sont
texturés délicats et sophistiqués. La série est offerte en nic- généralement suspendus au-dessus d’autres espaces de vie, il est
kel grisé et en beige crème, une teinte plus douce et plus crucial de s’assurer que l’installation est sûre et solide. À cet effet, À
chaude, et propose six motifs de fleur : Rosemary, Daisy, la hauteur propose un service de confection et de pose qui répond
Lily, Daphodile, Jasmine et Dahlia. Les dalles Industria Flora aux normes appliquées aux parcs d’aventures. En plus d’être conçu
se marient à merveille entre elles, mais également avec sur mesure pour s’adapter à n’importe quel espace, à l’intérieur
celles de la collection Industria Lisse, offrant ainsi une comme à l’extérieur, chaque filet est fabriqué en Gaspésie à partir
multitude de possibilités d’aménagements paysagers de matériaux presque exclusivement d’origine canadienne et tous
personnalisés. Grâce à Techo-Bloc et à sa nouvelle col- les composants sont soumis à des tests d’arrachement et de défor-
lection, les propriétaires d’espaces extérieurs québécois mation afin de garantir un haut niveau de sécurité. Grâce aux filets
peuvent maintenant laisser libre cours à leur imagina- d’habitation de À la hauteur, il est facile de transformer un espace de
tion afin de créer chez eux un patio dépaysant, à l’inté- vie en un lieu de détente et de loisirs original et confortable. La vie
rêt visuel affirmé, où ils pourront s’imaginer au bord de la suspendue, ça vous dit ? Quel bon moyen de poser un nouveau re-
Méditerranée tout l’été ! | L. H. gard sur le monde ! | L. H.

Techo-Bloc.com techobloc AlaHauteur.ca alahauteurquebec

SOLEIL À BOIRE POUR UN ÉTÉ DÉLICIEUX

Récipiendaire de nombreux prix, dont le prestigieux master Peu de choses au monde suscitent l’unanimité comme la pizza ! Puisqu’on peut
au Global Spirits Masters de Londres, la distillerie et bras- la garnir d’à peu près n’importe quoi, elle permet de satisfaire les goûts et préfé-
serie Menaud de Clermont produit des spiritueux et des rences de chacun. Nutritive, économique et pratique, surtout faite à la maison, on
bières d’exception, du grain à la bouteille. Entre savoir-faire la partage souvent, ce qui la rend aussi conviviale et réconfortante. Bien qu’elle soit
artisanal, fougue et innovation, elle tire parti des matières facile à préparer, il est plus difficile de la cuire aussi parfaitement qu’au resto, parce
premières locales afin de proposer des alcools authen- que le four idéal, jusqu’à récemment, n’était pas à la portée de tous… Voilà cepen-
tiques qui font écho au territoire charlevoisien, avec ses dant que se multiplient sur le marché les modèles de four à pizza de table, petite
champs, ses forêts et ses montagnes. Après avoir charmé révolution culinaire. La marque Gozney en offre plusieurs modèles chauffés par
les papilles des Québécois avec sa surprenante vodka à la un brûleur à propane et pouvant être agrémentés d’un brûleur à bois. Le modèle
rhubarbe ou encore son gin à la camerise, Menaud s’est Roccbox peut être emporté n’importe où, grâce à ses pieds rétractables, à son
inspiré cette fois des aperitivi italiens pour lancer une nou- thermomètre intégré et à son brûleur amovible. Sa pierre épaisse, son isolation ef-
velle boisson parfaitement équilibrée, juste assez amère, ficace et sa flamme projetée vers l’arrière lui permettent d’atteindre une chaleur
juste assez sucrée, à servir tout l’été sur glace, en spritz de 950 °F en quelques minutes tout en restant sécuritaire au toucher, grâce à son
ou en negroni. Proche d’un Campari, mariant de légères recouvrement extérieur de silicone. La marque Ooni offre elle aussi des modèles au
saveurs d’agrumes à l’amertume de l’absinthe, l’apéritif bois et au gaz, mais encore mieux, elle propose un nouveau modèle entièrement
Menaud est moins sucré que les autres produits du même électrique, pour une utilisation à l’intérieur comme à l’extérieur. Muni d’une porte
genre sur le marché. Fait d’un assemblage de fruits nor- en verre borosilicaté à triple vitrage qui maintient la chaleur, d’une minuterie inté-
diques sélectionnés — argousier, camerise et épine-vinette grée et d’un espace de cuisson de 13 pouces, il atteint 850 °F en seulement 20 mi-
— macéré dans l’alcool neutre de grains, donne à ce nou- nutes et cuit une pizza fraîche à la pierre en 90 secondes. Alléchant, non ? Cet été,
veau produit une touche toute particulière. Parions qu’il on troque le traditionnel barbecue pour un four compact et des plaisirs gastrono-
saura vous rafraîchir durant les grandes chaleurs — ou en- miques à l’italienne ! | D. R.
soleiller les après-midis pluvieux. | D. R.
Gozney.com gozney
Menaud.ca menaud.chx Ooni.com oonihq

108
 C’est l’été
TENDANCES EXTÉRIEURES

FARNIENTE DESIGN
C’est l’été ! Pour vous aider à profiter de la saison au maximum et à
faire de votre cour — ou de votre balcon — un véritable oasis de confort
et de plaisir, on vous propose ces trouvailles élégantes, attrayantes et
tendance. Tons neutres et naturels conjugués à des accents de cou-
leurs vives, matériaux durables et écoresponsables… Parions qu’un
item ou deux vous fera rêver de farnienter de belle façon !

Page précédente : Nacelle de détente suspendue par Hangout Pod, 628 $, Simons.ca | Fauteil d’exterieur Panorama, 1 520 $, ElementDeBase.com | Chaise Eames LAR par
Charles et Ray Eames, à partir de 681 $, GrShop.com | Foyer extérieur au gaz Alea, à partir de 2 995 $, JardinDeVille.com | Sur cette page : Canapé d’extérieur Bonelli en
teck, 5 599 $, CB2.ca | Canapé d’extérieur 3 places Pacha, à partir de 10 999 $, Gubi.com | Table Quatris en fer galvanisé, à partir de 569 $, MustSociete.com | Chaise Twist,
plusieurs couleurs, 179 $, MustSociete.com | Chaise berçante Original Outdoor + Rock ‘n Roll, 799 $ en précommande, FatBoyCanada.com

110 111
 C’est l’été
ÉVOLUTION ARCHITECTURE
SYMBIOSE DESIGN
EMBOIS

Texte | Marie Dos

SE FONDRE DANS LA NATURE

Photos | Brooke Stephenson
_Found My Thrill

Les concepteurs du Domaine La Montagne Noire se sont associés à

Localisation Saint-Donat- Évolution Architecture, Embois et Symbiose Design pour concevoir un projet
de-Montcalm, Qc de développement ambitieux à même de venir animer respectueusement un site
Type de projet Constructions neuves naturel préservé entre le lac Archambault et la Montagne Noire, à proximité
(38 chalets) de Saint-Donat-de-Montcalm. La première résidence, construite selon
Superficie 1 900 à 3 300 pi2 le modèle Archimède, est en complète symbiose avec la nature environnante.
177 m2 à 307 m2 D’autres modèles de résidences, conçus par la même équipe selon les mêmes
(selon le modèle) standards, seront bientôt construits sur chacun des terrains du site.
Budget $$$
Souhaitant préserver la forêt mature existante qui fait L’implantation précise de chaque futur logement a de cèdre noir aux lignes contemporaines résolument Fil conducteur du projet, les structures apparentes Des espaces extérieurs généreux sur lesquels s’ouvrent
le bonheur des randonneurs depuis des décennies, été pensée avec soin par Kevin Richer, concepteur épurées, les pièces à vivre seront rendues douillettes en sapin de Douglas élaborées par Embois confèrent de larges fenêtres permettront aux familles qui au-
MontagneNoire.com tout en proposant aux futurs habitants du site de bé- et promoteur du projet, de façon à ce que chaque et accueillantes grâce au recours à des matériaux chaleur et caractère aux habitations. Leur identité a ront la chance de résider sur le site de tirer le meil-
néficier au quotidien d’un accès privilégié aux activi- famille occupante puisse profiter au quotidien de organiques aux teintes douces. Ce jeu de nuances naturellement guidé Symbiose Design dans le choix leur parti de la présence de la nature environnante
montagnenoire.stdonat
tés de plein air et à la nature, l’équipe de conception vues sur les arbres ainsi que les cours ou plan d’eau contrastées, qui peut être apprécié depuis l’extérieur des matériaux de finitions, qui répondent à cette es- à chaque instant. Des sentiers privés autoriseront
a tenu à proposer des bâtiments à l’emprise au sol adjacents. L’équipe de conception a par ailleurs pro- des maisons grâce à de larges ouvertures vitrées, sence à la couleur chaleureuse : clair revêtement de chacun.e.s des propriétaires à se déplacer entre la
limitée. Le souhait d’optimiser l’intégration visuelle posé des bâtiments qui répondent à la magnificence donne aux édifices une identité architecturale forte sol en béton poli, plans de travail en porcelaine évo- montagne et le lac pour rallier avec aisance les zones
EvolutionArchitecture.ca
des maisons conçues a également guidé le choix des du couvert forestier existant tout en faisant de son et invite à la visite. quant la pierre, lambris de pin brossé, assises en cuir et de randonnée locales ou le quai depuis lequel enta-
Symbiose-Design.ca formes et des matériaux, retenus pour leur capacité mieux pour préserver cette forêt mature. À l’inté- linge de lit en lin viennent habiller les pièces de façon mer une agréable sortie en canot.
Embois.com à rester discrets dans le paysage. rieur des volumes compacts définis par les façades à composer des ambiances intimes et accueillantes.

112 113
 C’est l’été
REGARD VERT

Texte | Isabelle Pronovost PAYSAGE EN CLAIR-OBSCUR

Photos | Dave Tremblay

C’est en misant sur des éléments contrastants que la firme Regard Vert a su
Localisation Lac-Saint-Joseph, Qc mettre en valeur cette magnifique summerhus – qui signifie « maison d’été »
Type de projet Aménagement paysager en danois – et à faire de son terrain un espace au cachet naturel
Réalisation 2020 en harmonie avec la nature environnante.
Conception 2 mois
On peut établir un parallèle entre les accessoires qui certain impact avec l’aménagement sans dénaturer variable au pied de l’escalier – pour créer un effet Les pachysandra qui bordent ce sentier offrent un s’est également reflétée dans la sélection des murets
Travaux 4 semaines s’ajoutent à une tenue vestimentaire et l’aménage- le projet, l’architecture de la maison étant l’élément ludique et inattendu. Mais la plus belle réussite du délicat tapis vert à l’année. Les hydrangées, dont et des marches en pierre positionnés du côté du lac.
Superficie 7 269 pi2 | 675 m2 ment paysager qui se déploie autour d’une maison : focal dans l’ensemble de l’œuvre », explique la firme projet, selon Regard Vert, c’est le sentier dallé qui les opulentes fleurs blanches sont mises en valeur
ils servent à la compléter et à la magnifier. C’est ce Regard Vert. accueille occupants et visiteurs depuis le station- par le revêtement sombre de la maison, produisent Dernière touche du projet, le coin feu du jardin fait
Budget $$
que souhaitaient faire les propriétaires d’une rési- nement et se poursuit au-delà du corridor vitré sé- quant à elles une floraison spectaculaire en fin de sai- office de lieu de rencontre et d’échanges et se révé-
dence secondaire d’inspiration scandinave nouvel- Afin de générer un contraste avec la résidence toute parant les aires de vie de l’habitation. son. Des massifs de potentilles, de vinca et de cala- lera sans aucun doute source de nombreuses soirées
lement construite au bord du lac Saint-Joseph, dans de noir vêtue, une pierre et des pavés très pâles ont magrostis canadensis – ces longues herbes que vient mémorables pour les heureux propriétaires.
RegardVert.qc.ca
la région de la Capitale-Nationale. « Notre mandat été sélectionnés. Les concepteurs du projet ont aussi « Le chemin décomposé, qui nous donne l’impression fouetter le vent – enjolivent aussi le paysage. Les vé-
leregardvert comme paysagiste était de marier l’architecture au su jouer avec la forme et la disposition des dalles – de passer à travers la maison, est génial. Il crée un bel gétaux ont d’ailleurs été choisis avec soin pour res-
le_regard_vert jardin et à l’environnement. Nous voulions avoir un espacées sur les surfaces gazonnées, à géométrie effet et met l’entrée en valeur », fait remarquer la firme. pecter l’aspect naturel de la berge, une intention qui

116 117
119
 C’est l’été
ATELIER L’ABRI

Texte | Marie Dos

Photos | Raphaël Thibodeau

LA NATURE, SANS LA DÉNATURER
Localisation Lac-Supérieur, Qc
Type de projet Construction neuve
Inspirés par le caractère sauvage du territoire des Laurentides, des propriétaires
Réalisation 2022
amoureux de nature ont fait appel à l’atelier L’Abri pour les aider à concrétiser
Conception 12 mois
leur ambitieux projet de mise en valeur d’un vaste terrain de 40 hectares.
Travaux 12 mois
Superficie 140 pi2 / 13 m2 Implanté à proximité immédiate du Parc national Tout en ménageant le budget des propriétaires, le charme des points de vue offerts par le site sans larges baies vitrées permet à chacun de venir faire d’un sentier faisant face à la rivière. Les bardeaux
Budget $ du Mont-Tremblant et des boucles sinueuses de la L’Abri a su proposer pour ce site d’exception une in- le dénaturer. l’acquisition des produits de la ferme ou d’autres de cèdre recouvrant les pentes de leurs toitures
rivière du Diable dont la beauté n’est plus à vanter, tervention à l’emprise au sol limitée et aux impacts producteurs locaux. Ses confortables assises et sa contribuent à intégrer ces modestes édifices au
le site constitue un véritable écrin de verdure que écologiques maîtrisés, afin d’offrir aux visiteurs de En vis-à-vis de la modeste ferme maraîchère, ex- mezzanine-salon donnent envie d’y savourer un re- paysage, dont les lignes en A évoquent les chalets
Farouche.ca les propriétaires avaient à cœur de préserver tout Farouche la possibilité de découvrir sans l’altérer la ploitée avec amour par des propriétaires désireux pas partagé après une journée d’efforts en plein air des années 1950-60. Le ton chaleureux du bois clair
en le rendant accessible au public. magnificence de la nature locale. de faire découvrir les produits du terroir à leurs vi- ou d’ouvrir le dialogue avec les propriétaires du lieu domine dans ces espaces compacts et intimistes,
farouchetremblant
siteurs, le bâtiment principal du site a été conçu autour d’un bon feu. seulement équipés d’un lit, d’une banquette et d’un
farouche_tremblant C’est cette double intention qui a guidé le pro- Des matériaux sobres rappelant ceux des édifices en- comme un espace polyvalent et chaleureux complé- poêle afin de permettre aux visiteurs de revenir à
jet agro-touristique Farouche, conçu de façon à vironnants ont été choisis pour ériger une poignée mentaire aux petits refuges attenants. Faisant office Conçus de façon à fonctionner en complémentarité l’essentiel en bénéficiant d’une connexion incom-
concilier agriculture biologique, hébergement de bâtiments minimalistes aux lignés épurées qui se de buvette-café et de marché ainsi que d’espace avec le bâtiment principal du site, qui accueille éga- parable à la nature.
LAbri.ca convivial et activités de découverte respectueuses fondent dans le paysage sans le dominer. Leur pré- de détente communautaire pour les occupants des lement une salle de bain et une cuisine commune,
atelierlabri de l’environnement. sence discrète permet aux visiteurs d’apprécier tout mini-hébergements, ce lumineux espace doté de quelques petits refuges ont été éparpillés le long

120 121
 DÉSENCOMBREMENT
JARDINAGE

+ ORGANISATION
UNE RÉCOLTE FRUCTUEUSE, UNE BIBLIOTHÈQUE ORGANISÉE,
MÊME EN VILLE ! ÇA FAIT RÊVER !

Vous avez envie de vous mettre au jardinage cette année ?
Chloé Fortier-Devin, du Jardin de la devinette,
une entreprise montréalaise qui aide les jardiniers
urbains novices à se lancer, a accepté de s’entretenir
et de partager avec moi de précieux conseils pour
une récolte fructueuse de fleurs comestibles et
de légumes, même en ville !
Les livres, on les aime à la folie, mais les aime-t-on de la bonne façon?
La plupart de mes clients sont prêts à désencombrer tous leurs espaces de
vie, mais le plus souvent, l’idée même de faire le tri de leur bibliothèque
semble une tâche impossible à accomplir. Pourtant, c’est un passage obligé
si l’on veut espérer prendre soin de ses livres adorés et les chérir au mieux.
Découvrez comment j’accompagne mes clients en suivant l’histoire de Caroline,
une amoureuse des livres. Lorsque je suis arrivée dans son appartement,
on sentait de l’émotion dans sa voix. Comme elle, laissez-vous guider pas à pas.

Est-il possible de cultiver n’importe quelle plante
potagère en pot ? Chloé affirme que oui, du mo-
ment qu’on lui donne l’espace dont elle a besoin.
Les plants de tomates, les cerises de terre et les au-
bergines, qui requièrent beaucoup d’espace, sont
parfaits pour les grands bacs rectangulaires. Les bacs
de la marque Veradek ont l’avantage d’être acces-
sibles un peu partout et d’être très stylés pour les po-
tagers urbains minimalistes. Mais selon l’experte, le
mieux est d’investir dans des bacs avec des réserves
d’eau. La marque Lechuza est réputée pour proposer
une grande variété de bacs et de pots munis d’un tel
système, quoique ces produits soient plus classiques
que modernes. Ce type de bacs a l’avantage de ré-
duire la fréquence d’arrosage.
Vous souhaitez plutôt créer une oasis qui vous trans-
portera en Italie ? Optez pour des pots de terre cuite.
Priorisez pour ce type de pot les plantes qui n’aiment
pas l’humidité comme les plants de piments et le
romarin, rappelle Chloé. Ou prévoyez d’arroser vos
plantes quotidiennement ! Complétez le look avec
des oliviers et des arbustes d’agrumes que vous
pourrez rentrer à l’intérieur en fin de saison (en vous
assurant de les isoler un mois et de les traiter pour
éviter les infestations nuisibles). Les oliviers donne-
ront des airs méditerranéens à votre jardin urbain,
mais ne produiront probablement jamais d’olives.
Les agrumes achetés en boutique de plantes ou en
pépinière produiront rapidement des fruits, mais pas
ceux partis à partir de pépins.
Si vous souhaitez aménager un potager en pot qui
disparaît après les dernières récoltes, optez pour
les pots de géotextile qui, selon Chloé, sont pratiques,
car on peut vider la terre et les plier à la fin de la sai-
son pour les entreposer. Prévoyez de les surélever
sur une surface imperméable si votre terrasse est
en bois, au risque de vous retrouver avec des cernes.
Plusieurs couleurs neutres et formats sont mainte-
nant offerts sur le marché. Vous pourrez donc bien
harmoniser votre projet de culture avec votre décor.
Chloé adore son arrosoir de 5 litres de la marque
Dramm qui contient beaucoup d’eau et est muni
d’un bec avec des trous très fins pour arroser déli-
catement ses petits plants. Petit conseil de pro : li-
mitez-vous à des arrosoirs de 8 litres maximum pour
une ergonomie optimale.
La spécialiste priorise les engrais bio produits au
Québec pour nourrir ses plantes : algues marines,
frass d’insectes et fumier de poule. Plusieurs pro-
duits auxquels elle ajoute les ollas grand format de
l’Atelier OIA and Co pour une irrigation continue
du terreau.
Pour un projet maraîcher facile, Chloé suggère une
plante qui pousse comme de la mauvaise herbe : la
menthe. Elle conseille cependant de la cultiver en
pot, au risque de la voir envahir votre jardin si vous la
plantez directement dans le sol. Parmi les herbes, elle
affectionne particulièrement le persil, l’origan et le
thym pour leur facilité d’entretien et leur port compact.
Côté fleurs, elle mentionne les capucines qu’elle
affectionne pour leurs floraisons éclatantes et leur
feuillage fourni. Leurs fleurs comestibles au goût
poivré donneront du panache à vos salades estivales.
La jardinière urbaine mentionne aussi les pensées et
les tagètes, qui apportent couleur au jardin pendant
toute la saison estivale en plus d’être comestibles.
Vous voilà donc un peu plus informé pour commen-
cer à créer votre jardin urbain. Contactez Chloé au
Jardin de la devinette pour un accompagnement
personnalisé pour la création de votre potager ur-
bain cet été. Vous pourrez profiter de son expertise
pour une récolte fructueuse.
Bacs Veradek.ca
Bacs avec réserves d’eau Lechuza.ca
Arrosoir Dramm de 5 L RainWand.com
Olla OiaAndCo.com
Caroline – J’ai des piles de livres partout : dans l’en-
trée, dans le salon, dans la salle à manger, dans mon
atelier, dans la chambre à coucher, dans le couloir et
même dans la salle de bains… Ça fait trop longtemps
que j’ai repoussé le moment de faire un tri, je suis
prête à tout. On commence par quoi ?
Danielle – Tout d’abord, on va faire le tour de l’ap-
partement pour prendre la mesure de la quantité
de livres que tu possèdes, puis on va s’installer dans
le salon devant ta grande bibliothèque. Nous allons
la vider en intégralité et mettre tous les livres sur la
table du salon, sur ma table pliante et sur le canapé.
Pour faire un vrai tri, il faut impérativement TOUT vi-
der. Ça permet aussi de faire un nettoyage de la bi-
bliothèque et de dépoussiérer les livres.
Caroline – C’est vrai, certains en ont grand besoin !
Danielle – Pendant que je vide la bibliothèque, va cher-
cher tous les livres qui sont dans les autres pièces de
la maison. C’est la seule façon d’arriver à un VRAI ré-
sultat. Il faut que l’on rassemble à UN SEUL endroit
tous les livres de la maison. C’est la même chose pour
toutes les catégories d’objets qu’on trie. C’est à ce
moment-là que beaucoup de gens se découragent
en réalisant la quantité de trucs qu’ils ont amassés.
Mais je suis là avec toi, cela va se faire bien plus vite
que tu ne le penses.
Caroline – Je te fais confiance, c’est toi la pro !
Trente minutes plus tard, la bibliothèque est vidée
de son contenu et tous les livres de l’appartement
sont rassemblés dans le salo.
Danielle – Bravo, Caroline, la première étape est
franchie ! Maintenant, c’est en prenant CHAQUE livre
entre tes mains que tu vas pouvoir décider de son sort.
Pour t’aider dans ton tri, il y a quelques questions que
tu peux te poser : ai-je du temps à consacrer à la lec-
ture ? Ai-je l’intention de relire un livre que j’ai déjà
lu ? Si je possède un livre que je n’ai jamais lu, vais-je
quand même le lire ? Si oui, il va falloir lui donner une
place de choix sur ta table de nuit ; si non, il doit quitter
la maison. Tu vas ensuite les séparer en quatre piles :
les livres que tu gardes, ceux que tu donnes, ceux qui
sont abîmés et qui sont bons pour le recyclage, ceux
pour lesquels tu n’arrives pas à prendre de décision.
Tu revisiteras cette pile à la fin du processus. Enfin,
ceux que tu choisis de garder, on va les disposer en
sept catégories : les romans, les livres de poésie et de
théâtre ; les livres pratiques (cuisine, santé, spiritua-
lité, décoration, etc.) ; les dictionnaires, les encyclo-
pédies, les livres d’apprentissage ; les livres relatifs à
ta vie professionnelle ; les magazines ; les livres d’art
et de photos ; les livres à faire circuler entre amis.
Trois heures plus tard.
Caroline – Je n’ai pas envie de perdre du temps avec
la pile des livres que j’hésite à garder. Puisque je suis
indécise, c’est bye-bye.
Danielle – Il y a en effet peu de chances que tu aies
des regrets. Si tu en as, suffira de racheter le livre en
question ou de l’emprunter à la bibliothèque.
Caroline – Cinq boîtes de livres qui sortent de chez
moi, ta méthode est magique !
Danielle – Nous allons maintenant replacer les livres
par catégories. Ensuite, la manière de les disposer
reste très personnelle. J’ai vu des clients classer tous
les romans par auteur ; d’autres aiment les classer par
couleur, ou du plus grand au plus petit, ou les orga-
niser par collections. Quelle que soit la méthode, il
convient de les placer sur une même ligne sans qu’au-
cun ne dépasse. On peut alterner entre des livres à
la verticale et des piles à l’horizontale. On peut aussi
changer la hauteur de certaines tablettes, ce qui va
nous permettre de mettre moins d’espace au-des-
sus des livres de poche et d’avoir plus de place pour
les livres de cuisine et d’art. Il est préférable de placer
les livres qui sont plus lourds sur les tablettes du bas
pour éviter que le bois ne se déforme sous leur poids.
Caroline – Je te laisse quartier libre pour organiser
ça au mieux. Voici des objets décoratifs qui pourront
être ajoutés à quelques endroits. Je rêve d’une bi-
bliothèque à la Pinterest !
Danielle – Accorde-moi encore trois heures et ton
rêve va devenir réalité !

En 2018, Sarah Nagué fondait la boutique végétale en ligne Miss Boon qui vend à la fois des plantes
Texte | Sarah Nagué
populaires et recherchées, des plantes de collection importées, ainsi que des accessoires pour la mai-
son, pour le jardinage et des cache-pots stylés de qualité. Ce printemps, elle ouvrait à Montréal une
jolie boutique physique. Rédactrice de profession, elle nous fait profiter chaque moi de son savoir vert !
MissBoon.ca
missboonboutiquevegetale
L’organisatrice d’espaces Danielle Carignan a écrit avec Célia Laguitton un livre pratique et amusant
Texte | Danielle Carignan + Célia Laguitton
intitulé Une maison organisée ? Oui, je le veux ! expliquant des méthodes de désencombrement et
d’organisation simples et efficaces. Les deux comparses signent aussi pour nous des chroniques où
différents personnages mettent de l’ordre dans leur chaos quotidien… De quoi nous inspirer à les imiter !
DanielleCarignan.com
carignand _carignan_

122 123
Marché
VOUS
AIMERIEZ
ANNONCER
DANS
NOTRE
PROCHAIN
NUMÉRO ?

Le Marché propose plusieurs avantages : des espaces es- Les demeures de grande valeur, les œuvres d’art et les objets de collection né-
thétiques, simplifiés et économiques. Vous n'avez qu’à cessitent plus que des protections d’assurance uniformisées. Chaque cas est dif-
fournir une photo, un court texte et votre logo, nous nous férent et exige une analyse de risques minutieuse. Prenez rendez-vous avec l’un
occuperons du reste ! de nos conseillers et profitez d’un service personnalisé et discret : 1 855 382-6677

MagazineLigne.ca Assurart.com

!"#"$%&'(
Printemps-Été 2023 Spring-Summer



Depuis plus de 20 ans, Maxi-Forêt se spécialise dans les revêtements de bois

véritable. Voici un aperçu d’un des produits populaires pour l’extérieur. L’hybride
2 tons, 3 couches, offre une finition mi-opaque et mi-transparente vous permet-
tant ainsi d’ajouter de la couleur à votre maison sans camoufler toute la beauté
et le charme du bois. Chaque couleur hybride contient 6 nuances pour un fini
encore plus naturel. Il combine la beauté à la longévité du fini opaque avec une
garantie allant jusqu’à 15 ans. L’hybride est une solution parfaite pour les re-
vêtements extérieurs avec peu d’entretien. Ce revêtement, 100 % d’épinette,
provient de sources durables du Québec. En plus de son épaisseur supérieure
et de son taux d’humidité contrôlé, plus de 70 couleurs différentes sont offertes.
La qualité des produits et des tarifs compétitifs place Maxi-Forêt comme ré-
férence dans le domaine des revêtements de bois véritable.

AU-DEVANT
DE VOS BESOINS.
AU-DELÀ
DE VOS ATTENTES !
DT3-7080, Classique épinette 6”
Projet Matière Première Architecture

HGimmobilier.ca

MaxiForet.com
 « Je ne pensais jamais que l’organisation aurait un tel impact dans ma vie.
Je me suis enfin réappropriée ma maison. »
– Cinthia
NOTRE SITE WEB A ÉTÉ REVAMPÉ
AUX COULEURS DE CE NUMÉRO.
ACTUALITÉS, CONTENU EXCLUSIF,
ARCHIVES… PASSEZ NOUS Y VOIR
une maison organisée ? SOUVENT !

oui, je le veux !
Vous rêvez d’un espace de vie ordonné et libre d’irritants ?

MAGAZINELIGNE.CA
Vous ne savez pas par où commencer ?
Vous êtes parfois découragé.e ?
Vous en avez assez de perdre du temps à chercher vos affaires ?
Vous déménagez et vous y voyez l’occasion de faire un grand tri ?
Je suis là pour vous !
Nouveauté du printemps : consultations en ligne disponibles

SUIVEZ-NOUS Suivez nos actualités

SUR FACEBOOK au jour le jour, parlez-nous
DANIELLE CARIGNAN | ORGANISATRICE D’ESPACES de vous et de vos coups
daniellecarignan.ca | 514 679-5646 de cœur ! On adore
vos commentaires
et vos partages !

ML06 - DCARIGNAN - PUB REV.indd 1 2022-04-14 19:04

MagazineLigne

ABONNEZ-VOUS CONSULTEZ
À NOTRE COMPTE NOS TABLEAUX
INSTAGRAM PINTEREST
Des nouveautés tous Architecture d’ici
les jours, des concours, et d’ailleurs, design,
des exclusivités… art, mobilier, objets,
Une dose quotidienne illustrations, décoration…
de beauté, ça fait du bien ! Vous trouverez chaque fois
de quoi vous inspirer !

MagazineLigne MagazineLigne

127
 Répertoire
ASSURART
Assurart.com

BATIMAT
Batimat.net

COZEY
Cozey.ca

DANIELLE CARIGNAN
ORGANISATRICE D’ESPACES
DanielleCarignan.ca
ANNONCEURS

DOMAINE DE LA MONTAGNE NOIRE

MontagneNoire.com

FÉNIX
FenixForInteriors.com

FOIRE PLURAL
Plural.art

HABIKON
Habikon.ca

HG IMMOBILIER
HGimmobilier.ca

INTERLUMINAIRES
Interluminaires.com

LAMBERT & FILS

LambertEtFils.com

LIGNE ROSET
Ligne-Roset.com

MAXI-FORÊT
MaxiForet.com

MISS BOON
MissBoon.ca
À tous les architectes,
NANAWALL
designers, artistes, artisans,
NanaWall.com
invités, photographes
NAPOLÉON et collaborateurs
Napoleon.com qui ont permis
que prenne forme
OVI CONSTRUCTION ce nouveau numéro.
ConstructionOvi.com
À tous les annonceurs
OVI ÉBÉNISTERIE qui nous ont fait confiance.
OviEbenisterie.com
À tous ceux qui participent,
SOUS LA FIBRE de près ou de loin,
SousLaFibre.com au rayonnement de Ligne.

STRØM À tous nos abonnés

StromSpa.com et tous nos lecteurs…

STÛV
StuvAmerica.com

SUGATSUNE
Sugatsune.ca

128