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ECONOMIE DE LA SANTE

INTRODUCTION

L’économie de la santé se présente comme une branche spécifique de l’économie, elle est tardive, puisqu’elle
s’est développée seulement à partir des années 1960 en tant que discipline autonome. C’est une discipline
longtemps marginalisée et peu reconnue par les économistes, car elle a souffert de la contradiction entre
l’économie et l’éthique médicale, en effet les médecins ont longtemps contesté la légitimité des économistes à
s’intéresser à la santé ; mais des chercheurs économistes organisent des enquêtes sur la consommation
médicale et attirent l’attention sur l’ampleur des gaspillages du système de santé. En effet si on affirme que
« la santé n’a pas de prix » on doit reconnaître que les moyens mis en œuvre ont un coût.
Actuellement les besoins en matière de santé sont de plus en plus importants; ils dépassent de loin les
ressources disponibles qui sont de plus en plus limitées. Devant cette problématique, il devient indispensable
de faire le bon choix dans l’utilisation des ressources mises à la disposition des services de santé.

Chapitre I : D E F I N I T I O N S

1°) ECONOMIE :
C’est faire une dépense avec mesure, en évitant toute dépense inutile.

L’économie se définie traditionnellement de 2 manières différentes :


 Par son champ d’intérêt : l’économie est la discipline qui analyse la production, la répartition et la
consommation de biens et services ayant une utilité et produits grâce à l’usage de facteurs de
production (le capital, le travail et le progrès technique) .
 Par sa méthode : l’économie est la science de l’optimalisation des ressources rares. Elle cherche à
définir les conditions permettant d’obtenir soit le maximum d’utilité grâce à un montant déterminé de
facteurs, soit le coût minimal en facteurs pour un niveau déterminé d’utilité.

2°) ECONOMIE DE SANTE :


L’économie de santé consiste à évaluer en termes de coût et d’efficience la production des soins et services
médicaux ; elle s’intéresse à la manière dont les besoins de santé peuvent être satisfaits.
L’économie de santé ce n’est pas faire des économies ou diminuer les dépenses, c’est plutôt rechercher la
meilleure utilisation des ressources pour atteindre les objectifs du développement humain.

L’économie de santé cherche comment obtenir le meilleur état de santé individuel ou collectif à l’aide de
moyens financiers, techniques et humains disponibles, ou encore comment minimiser le coût d’obtention d’un
état de santé défini.
Un tel programme peut s’écrire de deux manières :
 Maximum de santé à coût donné
 Coût minimum à état de santé donné
Son objectif est d’évaluer en terme de coût et d’efficience la production des soins et services médicaux alloués
à la population, c'est-à-dire non pas faire des économies, mais mieux faire avec l’argent disponible.

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- Pour le médecin : L’économie de santé est souvent ressentie comme un obstacle pour sa libre
prescription de biens et de services médicaux.
- Pour l’économiste : l’économie de la santé sert à mesurer les entrées et les sorties du système de
production de soins médicaux et paramédicaux.
- Pour l’administratif : l’économie de santé est analysée sous l’angle de l’équilibre des dépenses et
des recettes de la branche.

3°) PRODUIT NATIONAL BRUT (PNB) :


En économie, PNB est le sigle de Produit National Brut.

Le Produit national brut (PNB) annuel est le revenu total que les résidents d’un pays gagnent dans l’année.
Il comprend les salaires et traitements des employés, les bénéfices réalisés par les entrepreneurs et les
actionnaires, les loyers reçus par les propriétaires et les impôts indirects que perçoivent les
administrations publiques. Il comprend aussi les dividendes que les marocains reçoivent de l’étranger,
moins les dividendes que les entreprises en activité au Maroc versent aux étrangers.

4°) PRODUIT INTERIEUR BRUT (PIB):


En économie, PIB est le sigle de Produit Intérieur Brut.
Le Produit intérieur brut (PIB) est la valeur marchande de tous les biens et services produits dans une
année à l’intérieur des frontières du pays considéré.
Il exprime la masse des biens et services produits par des agents qui résident sur le territoire d’un pays.

Produit Intérieur Brut - PIB Produit National Brut – PNB

 Mesure la richesse créée par  Valeur de la production des agents


 les différents agents économiques économiques
 présents dans un espace  d'une même nationalité
géographique déterminé  que ce soit sur le territoire national
 que ce soit en terme ou
 de production marchande ou  dans le reste du Monde.
 de production non marchande
 Il est proche du PIB
5°) LES RECETTES :
Les recettes d’un hôpital S.E.G.M.A. (Services de l’Etat Gérés de Manière Autonome) proviennent :
 Des subventions de l’Etat : (subvention du budget général)
 Des recettes propres réalisées : (produits de paiement des journées d’hospitalisation,produits de
paiement des actes médicaux et chirurgicaux, produits de paiement des actes de biologie médicale,
produits de paiement des examens de radiologie et des actes d’imagerie et d’exploration fonctionnelle,
recettes afférentes aux certificats médicaux et médico-légales, produit de livraison des poches de
sang et des dérivés du sang, produits de vente du mobilier, de matériel réformé et autres produits ,
produits de remboursement de prothèse et de médicaments coûteux , produits de remboursement des
cessions onéreuses, subventions et dons

6°) LES DEPENSES :


Les dépenses en matière de santé sont les ressources totales engagées dans la réalisation des
actions ou pour la satisfaction des besoins dans le domaine de la santé. Les dépenses de l’Etat sont
de deux types : les dépenses de fonctionnement et les dépenses d’investissement.
 Les dépenses de fonctionnement : sont destinées aux salaires du personnel, et à la couverture des
frais nécessaires pour le fonctionnement quotidien des services de l’Etat :
 Charges immobilières : entretien, réparation et maintenances des installations
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 Taxes et redevances : eau, électricité, télécommunications, taxes postales
 Achat de mobilier, matériel et fournitures de bureau : matériel et mobilier de bureau, fournitures
de bureau, papeterie,imprimés ; entretien et réparation du mobilier et du matériel de bureau
 Achat du matériel technique et informatique : matériel informatique, fournitures informatiques,
matériel didactique, entretien et réparation du matériel informatique et technique
 Parc automobile : achat de véhicules utilitaires (ambulances, vélo-moteurs), de pièces de
rechanges et pneumatiques,carburants et lubrifiants, assurance des véhicules
 Transport et déplacement : indemnités de déplacement, frais de transport du mobilier et du
matériel
 Hébergement,hôtellerie,et restauration : achat de matériel de couchage,d’habillement et linge,
de matériel de cuisine et de buanderie,entretien et réparation de cuisine,de literie, de buanderie
 Frais d’hygiène et de restauration : alimentation des malades et personnel de garde, produits
alimentaires, collation aux donneurs de sang, blanchissage, nettoyage et dégraissage de linge,
frais inhérent à l’hygiène, la désinfection,et le nettoyage des bâtiments, achat de produits
 de désinfection et d’insecticide, achat des produits énergétiques pour chauffage, cuisson
 Frais divers : abonnement et documentation,

 Les dépenses d’investissement : sont destinées aux constructions et aux équipements lourds.

7°) INVESTISSEMENT :
Emploi de sommes d'argent en vue d'en tirer un profit ultérieur éventuellement durable, ou bien acquisition de
biens destinés à développer la capacité productive

8°) CONSOMMATION :
La consommation désigne l’usage de biens ou de services pour la satisfaction d’un besoin , c’ est l’utilisation
de produits ou de services pour satisfaire des besoins spécifiques , elle peut être finale ou intermédiaire.
 La consommation intermédiaire : elle est représentée par l’ensemble des achats de biens et de
services réalisés par un producteur et destinés à être utilisés dans le processus de production.
Par exemple, les médicaments destinés à produire un service de soins, ou les réactifs nécessaires à la
production de radios
 La consommation finale : c’est l’acquisition de biens et services permettant de satisfaire directement un
besoin.

9°) COUT DES PRESTATIONS :


Montant de ressources requises pour acheter ou produire un bien ou un service. Il est habituellement exprimé
en termes monétaires. Les coûts peuvent être de plusieurs types: coût direct, coût indirecte, coût moyen, coût
fixe, coût variable, coût total (voir chapitre 6)

10°) DEMANDE DE SOINS :

C’est un besoin ressenti qui aboutit à une démarche de recours à des services de santé ; elle ne correspond
pas nécessairement à l’ensemble des besoins de santé, car certains individus ne recourent pas
nécessairement aux services malgré qu’ils ressentent un besoin ; d’autres ne perçoivent pas qu’ils ont un
besoin même si ce dernier est présent

11°) BESOINS DE SOINS :


La manifestation des besoins de santé est liée au niveau socioculturel et économique, au progrès de la
médecine ainsi qu’au développement des moyens d’information et de communication. Les exigences en la
matière sont de plus en plus croissantes chez la population qui veut disposer de services de santé
performants, de qualité et répondant à ses attentes.

12°) OFFRE DE SOINS :


Elle est assurée par les établissements de santé publics et privés qui ont pour mission :

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 d'assurer les examens de diagnostic, la surveillance et le traitement des malades, des blessés
et des femmes enceintes... ;
 de participer à des actions de santé publique et notamment à toute action médico-sociale
coordonnée et à des actions d'éducation pour la santé et de prévention ;
 d'assurer la qualité et la sécurité des soins dispensés.
Au titre de ces missions, ils prodiguent avec ou sans hébergement:
 des soins de courte durée ou concernant des affections graves pendant leur phase aiguë en
médecine, chirurgie, obstétrique, odontologie ou psychiatrie ;
 des soins de suite ou de réadaptation dans le cadre d’un traitement ou d’une surveillance
médicale à des malades requérant des soins continus.
 Ils assurent aussi des soins de longue durée comportant un hébergement à des
personnes n'ayant pas leur autonomie de vie et dont l'état nécessite une surveillance
médicale constante et des traitements.

Chapitre II : LES RESSOURCES DU SYSTEME DE SANTE

Depuis l’indépendance, un important effort a été consenti par l’Etat pour développer les ressources du
système de santé par la réhabilitation ou la reconstruction d’un certain nombre d’établissements de soins
existants. Le même effort a été entrepris pour améliorer l’encadrement du système, par les professionnels
de la santé, nécessaire aux soins et aux activités de promotion, de prévention et de lutte contre les maladies.

1°) LES RESSOURCES HUMAINES :


1-1) Le personnel médical : composé essentiellement de :
 médecins généralistes
 médecins spécialistes tels que des chirurgiens, des obstétriciens/gynécologues,des pédiatres, des
ophtalmologues,des O.R.L.,des anesthésistes/réanimateurs, des radiologues des pharmaciens et
autres……
en 2002, l’effectif médical dans l’ensemble des secteurs (public et privé) était de 15 390 : 8 529 dans le
secteur public (55.4%) et 6 861 dans le secteur privé (44,6%)
1-2) Le personnel infirmiers : composé essentiellement :
 D’infirmiers diplômés : lauréats de l’école des cadres, polyvalents, anesthésistes, technicien de
radiologie ou de laboratoire, accoucheuses, psychiatrie, préparateur en pharmacie, diététiciens et
autres
 D’infirmiers auxiliaires.
1-3) Le personnel administratifs : composé essentiellement de
 Personnel administratif et technique : administrateur divisionnaire principal, administrateur
économe, économe, rédacteur, sous économe, secrétaire
 Personnel de maintenance : ingénieur, technicien de maintenance et autres techniciens,
 Personnel de service : agent public et agent de service

En 2002, la population du Maroc était de 29 631 000 habitants, le niveau de desserte par les médecins de
l’ensemble des secteurs (public et privé) est de un médecin pour 1 925, en ce qui concerne le personnel
paramédicale tous secteurs confondus, la desserte est de un paramédical pour 1078 habitants.

2°) LES RESSOURCES MATERIELLES ET TECHNOLOGIQUES :

Matériel pour le soutien des missions :

Immeubles
Installations techniques
Mobilier, matériel et fournitures de bureau
Matériel technique et informatique et pièces de rechange
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Véhicules utilitaires (vélomoteurs, véhicules automobiles)
Matériel d’hébergement, d’hôtellerie, de restauration et de buanderie
Habillement et linge
Nécessaire pour l’entretien et la réparation du matériel pour le soutien des missions.

Matériels pour le diagnostic et soins :

Mobilier et matériel technique


Matériel médico-technique
Matériel et mobilier médico-hospitalier
Outillage nécessaire à la maintenance du matériel de diagnostic et soins

3°) LES RESSOURCES FINANCIERES:


3-1) LES SOURCES DE FINANCEMENT :
Les sources de financement de la santé proviennent des subventions de l’Etat, des recettes propres, de la
coopération internationale et des Organismes Non Gouvernementaux (O.N.G).

 Les subventions de l’Etat : (subvention du budget général), l’Etat a des obligations de protection
générale de la santé de la population et en tout premier lieu en matière d’hygiène, d’assainissement et
de lutte contre les maladies évitables; ainsi que la prise en charge des indigents et les investissements
lourds.
En 2002 le budget du Ministère de la Santé ne représente que 5.3%du budget de l’Etat, la moyenne
du budget du Ministère de la Santé par habitant est estimé à 174,90 dirhams

 Les recettes propres réalisées : (voir chapitre 1 paragraphe 5)

 La coopération internationale : Les principales organisations internationales qui participent au


financement du développement sanitaire du pays sont

 L’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.)


 Le fond des Nations Unies pour les Activités de Population (F.N.U.A.P.)
 Le Fond des Nations Unies pour la Protection de l’Enfance (U.N.I.C.E.F.)
 L’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (A.I.E.A.)
Cette coopération s’effectue sur la base de programmes d’actions établis conjointement avec ces
organisations (formation, construction d’établissements de santé, équipements etc.…)

 Les organismes non gouvernementaux :


 Les activités des ONG marocaines couvrent plusieurs aspects (prise en charge des enfants
abondonnés, la réadaptation et la réhabilitation des handicapés, la lutte contre les déficiences
visuelles, la lutte contre le SIDA….
 Quant aux ONG étrangères, elles interviennent dans les programmes sanitaires, dans
l’acquisition et les dons de véhicules, la construction des établissements de soins de santé de
base et dans la formation du personne l
 La Fondation Mohammed V accorde à la santé une place privilégiée dans son programme
d’action.

3-2) LES STRUCTURES DU BUDGET DU MINISTERE DE LA SANTE :


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Chapitre III : LES PRINCIPES DE L’OFFRE DE SOINS

1°) L’EQUITE:
L’équité est une vertu qui consiste à régler sa conduite sur le sentiment du juste et de l’injuste, c’est un critère
fondé sur la notion de justice sociale ; le contraire de l’équité est l’iniquité, l’injustice, la partialité. Une source
de financement qui aurait pour conséquence, directe ou indirecte, de limiter pour les pauvres, l’accès aux
soins ne serait pas équitable.
Au Maroc, on remarque l’existence d’une iniquité de l’état de santé entre milieux de résidence, régions et
niveau socio-économique.
 Iniquité de l’état de santé entre milieux de résidence : Un écart constant persiste entre les milieux
urbain et rural, surtout en ce qui concerne l’espérance de vie à la naissance, la mortalité infantile et la
mortalité maternelle :
 Accouchement en milieu surveillé : 75,2% pour le milieu urbain et 26,6% en milieu rural,
 Consultation prénatale : 61,9% en milieu urbain, et 21,1% en milieu rural
 Couverture vaccinale : 94,8% en milieu urbain et 80,9% en milieu rural
*(Enquête réalisée par PAPCHILD en 1997) .
 Iniquité de l’état de santé entre régions : on note une mauvaise répartition spatiale des spécialités dont
la concentration est évidente dans les grands centres urbains notamment à Casablanca, Rabat,
Kénitra, Marrakech, Agadir et Tanger (environ 51% des spécialistes exercent dans ces provinces)
 Iniquité de l’état de santé entre niveau socio-économique : le coût élevé des soins et des médicaments
et la faiblesse du financement collectif et solidaire, fait qu’une bonne partie de la population marocaine
se trouve devant un choix difficile, soit renoncer aux soins soit s’endetter.

2°) L’ACCESSIBILITE:
L’accessibilité est la possibilité d’accéder, d’arriver, d’entrer (endroit accessible, poste accessible) ou bien
qu’on peut payer, acheter (prix accessibles)
L’accès aux soins de santé de base est reconnu comme un droit de chaque citoyen, mais des caractéristiques
économiques, géographiques ou socio-culturelles influent sur ce droit.
 Caractéristiques économiques : les pays ont de plus en plus de difficultés à trouver les ressources
nécessaires pour maintenir et développer les services publics de santé,

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En zone rurale, des travaux ont démontré que la place des dépenses de santé dans le budget des
ménages est extrêmement faible, elles se situent presque en dernière place, ce sont les dépenses
alimentaires qui sont les plus importantes.
 Caractéristiques géographiques : la densité des formations sanitaires diminue dans les milieux ruraux
éloignés, et les voies d’accès sont parfois difficiles ce qui gêne énormément le transport des malades
désirant bénéficier de prestations sanitaires
 Caractéristiques socio-culturelles : les mythes, les religions, les principes éthiques et les coutumes
influencent directement sur le critère d’accessibilité.

2°) LA QUALITE:
Juger de la qualité des soins (préventifs ou curatifs) est important, et trop peu réalisé encore : c’est ce qu’on
appelle l’évaluation des soins.
La qualité technique des soins ne veut pas dire forcément l’utilisation de plateaux techniques sophistiqués.
Les techniques doivent être adaptées aux ressources, aux exigences d’accessibilité pour tous, et aux besoins.
Elles comportent, au même titre que les gestes techniques proprement dits, les mesures de type
psychologique et social qui assurent la globalité (services préventifs et services curatifs qui ne fonctionnent
pas séparément) et la continuité des soins (pas de rupture dans la prise en charge entre prévention,
diagnostic, traitement médical, mesures d’accompagnements psychologiques et sociales, réadaptation)

Chapitre IV : LES SYSTEMES DE PRISE EN CHARGE DE SOINS DE SANTE


(ASSURANCES MALADIES)

Les paiements directs ne permettent pas aux populations de financer des soins lourds, il est nécessaire de
procéder à un système de mutualisation des ressources.
Ces systèmes peuvent être publics (mutuelles et sécurité sociale) ou privés à but lucratifs (les assurances
privées)

1°) LES SYSTEMES PUBLIQUES:


1-1) L’ASSURANCE MALADIE OBLIGATOIRE (AMO) :
L’Assurance Maladie Obligatoire de base est un système d’assurance sociale instauré par la loi n° 65-00 pour
la couverture des risques et frais de soins de santé inhérents à la maladie ou l’accident, à la maternité et à la
réhabilitation physique et fonctionnelle. Toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernées par
l’AMO de base dés lors qu’elles exercent une activité lucrative ou qu’elles perçoivent une pension.
C’est un système de financement de soins, par les contributions, organisé et régulé par la législation.
L’assurance sociale implique des conditions obligatoires et des cotisations indexées sur le revenu devant être
versées par les employeurs et les employés :
 Taux de cotisation du secteur privé : 4% de l’ensemble des rémunérations réparti à raison de 50% à
la charge de l’employeur et 50% à la charge du salarié plus 1% à la charge exclusive de l’ensemble
des employeurs assujettis au régime de sécurité sociale.
 Taux de cotisation du secteur public : 5% de l’ensemble de la rémunération répartie à raison de 5% à
la charge de l’employeur et 50% à la charge du salarié. Chacune des parts de la cotisation est perçue
dans la limite d’un montant mensuel minimum de 70 dirhams et d’un plafond mensuel de 400 dirhams
MODALITES DE PRISE EN CHARGE :
1-1-1) Bénéficiaires de la prise en charge :

o Les membres de la famille :


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Sont considérés comme membres de la famille bénéficiant du droit à l’AMO :
 le (s) conjoint (s) de l’assuré,
 les enfants à charge jusqu’à 21 ans, ou en cas de poursuite des études, jusqu’à 26 ans,
 les enfants pris en charge conformément à la législation en vigueur,
 les enfants handicapés sans limite d’âge lorsque leur handicap physique ou mental les rend dans
l’impossibilité de se livrer à une activité.

 Les anciens résistants et membres de l’armée de libération :


La gratuité leur est reconnue pour « les soins médicaux, chirurgicaux et pharmaceutiques nécessités par les
infirmités ayant donné droit à pension » (article 10 du dahir n°1-59-075 du 16 mars 1959 relatif au régime des
pensions attribuées aux résistant et à leur veuves, descendants et ascendants). En attendant le régime
spécifique pour les autres prestations.

 Les étudiants :
Dans le cadre de l’AMO, les étudiants de l’enseignement supérieur, privé et public, constituent une catégorie
qui pourra bénéficier d’un régime spécifique d’assurance maladie obligatoire. En attendant, les étudiants
constituent des ayants droit qui bénéficient à ce titre jusqu’à l’âge de 26 ans de l’assurance maladie lorsque
l’un des parents est un assuré social.
1-1-2) Panier de soins:

Le panier de soins n’est pas identique pour les assurés du secteur privé et du secteur public, il s’agit de deux
paniers de soins distincts :
 Pour les salariés et titulaires des pensions du secteur public :
L’AMO garantit toutes les prestations de soins et de services préventifs et curatifs, prévus à l’article 7 de la loi
65-00, délivrés à titre ambulatoire ou dans le cadre de l’hospitalisation (actes médicaux, chirurgicaux, de
biologie médicale et de toutes spécialités, actes paramédicaux, médicaments, biens et dispositifs médicaux
admis au remboursement )

 Pour les salariés et titulaires des pensions relevant de la CNSS :


Le panier de soins recouvre les rubriques suivantes :
 L’hospitalisation
 Les affections de longue durée (ALD) et les affections lourdes et coûteuses (ALC)
 Les enfants jusqu’à l’âge de 12 ans
 La grossesse, l’accouchement et les suites
 Les prestations ambulatoires rendues au titre de ces rubriques

1-1-2) taux de couvertures:

 Pour les assurés du secteur public :


 Les affections de longue durée et les affections lourdes et coûteuses (ALD, ALC): le
taux de couverture est de 100% sur la base de la tarification nationale de référence
(TNR)
 L’hospitalisation dans les hôpitaux publics : 100%
 L’hospitalisation dans les cliniques privées : 90% de la TNR
 Les médicaments : 70%
 Les soins ambulatoires : 80% de TNR
 L’appareillage, la lunetterie, les prothèses, les implants et dispositifs médicaux : sous
forme de forfaits prévus dans la TNR

 Pour les assurés de la CNSS :


70% pour les prestations de soins et de services rendues à titre ambulatoire au titre des rubriques du panier
de soins couverts par l’AMO. Ce taux est porté à 90% en cas d’hospitalisation et d’ALD OU ALC.

1-2) LE REGIME D’ASSISTANCE MEDICALE DES ECONOMIQUEMENT DEMUNIS (RAMED):

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Afin de concrétiser l'engagement de l'Etat, qui consacre le principe du droit à la santé tel que prévu
par les conventions internationales, un système obligatoire de couverture médicale de base
concernant les citoyens économiquement démunis sera mis en place en vue d'atteindre l’accès
universel aux soins; A cette fin, il est institué un système de couverture médicale, de base
comprenant l'assurance maladie obligatoire de base (AMO) et le régime d'assistance médicale
(RAMED).
Le régime d'assistance médicale (RAMED) fondée sur les principes de l'assistance sociale et de la
solidarité nationale au profit de la population démunie.
Les personnes économiquement faibles qui ne sont assujetties à aucun des régimes d'assurance
maladie obligatoire de base institués au titre de la présente loi sont éligibles pour la prise en charge
des frais de leurs soins, à un régime d'assistance médicale dans les conditions définies par la
présente loi.
Les personnes assurées dans ce cadre et les bénéficiaires doivent être couverts sans discrimination
aucune due à l'âge, au sexe, à la nature de l'activité, au niveau et à la nature de leur revenu, à leurs
antécédents pathologiques ou à leurs zones de résidence.

2°) LES ASSURANCES PRIVEES:


L’assurance est un instrument financier fondé sur le versement d’une cotisation, dont l’adhérent accepte de
verser une cotisation en contrepartie d’une réparation financière d’un risque.
Le régime d’assurance maladie est un système à titre lucratif (l’assureur doit rechercher la rentabilité de
l’activité), que les intéressés peuvent contracter sous des conditions de prise en charge et de remboursement
des prestations selon un protocole défini en fonction des cotisations convenues.
Ces systèmes privés ont pour défaut de conduire à la fois à une sélection des populations, des prestations
fournies et de présenter des coûts de gestions élevés.

Chapitre V : LES FACTEURS INFLUENCANT LA CONSOMMATION DES SOINS

1°) FACTEURS INHERENTS AUX BENEFICIAIRES


1-1) LES FACTEURS PSYCHOSOCIOLOGIQUES :
 La catégorie socioprofessionnelle : D’après les enquêtes faites sur le niveau de vie des
ménages, la population à activité agricole consomme beaucoup moins de soins que les autres
catégories socioprofessionnelles.
La catégorie qui consomme plus de soins est constituée par les cadres moyens et supérieurs, la
profession libérale et les employés
 L’habitat : cette variable n’est pas déterminante dans les pays développés. Au Maroc, comme au
niveau des pays en voie de développement, elle est très significative. La population résidant en
milieu urbain consomme plus de soins que celle du milieu rural.
 Le niveau d’instruction : l’expression de la demande de soins, et par conséquent les dépenses en
santé, évolue en fonction du niveau d’instruction. Plus le niveau d’instruction est élevé, plus la
consommation en soins est importante.
 La structure des ménages : la consommation des soins est également influencée par la taille des
ménages,. Plus la taille des ménages est réduite, plus la consommation est élevée.

1-2) LE FACTEUR ECONOMIQUE :

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 Le revenu : La consommation des soins est fonction du niveau de vie de la population ; si le
revenu est important, les dépenses en soins vont être également importantes ; par contre si le niveau
économique de l’individu est très faible, la consommation en soins sera de même.
 L’effet prix : le prix du médicament et de la prestation sanitaire a son influence dans la
consommation ; plus le prix est à la portée, plus la consommation tendra à augmenter ;
Cependant, si le soins est assuré, l’effet prix de vente de la consommation est nul ; la consommation
ne peut être freinée étant donné qu’il y a couverture par un tiers payant.

2°) FACTEURS LIES AU SYSTEME DE SANTE

3°) FACTEURS SOCIO-CULTURELS ET ENVIRONNEMENTAUX :

Chapitre VI : APPROCHES POUR L’ESTIMATION DU COUT DES SOINS /


COUTS FIXES/ COUTS VARIABLES

Chapitre VII : IMPACTS DES COMPLICATIONS SECONDAIRES


AUX PRESTATIONS DE SOINS

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Chapitre VI : APPROCHES POUR L’ESTIMATION DU COUT DES SOINS /
COUTS FIXES/ COUTS VARIABLES

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Chapitre VII : IMPACTS DES COMPLICATIONS SECONDAIRES
AUX PRESTATIONS DE SOINS

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