Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Tél : 01 49 23 57 24
Fax : 01 49 23 57 41
E-mail : ccmp@ccip.fr
Site web : www.ccmp.fr
NOTE PEDAGOGIQUE
C 358
CASEMIX
Université
GROUPE ESCParis 13
ROUEN
CASEMIX 2000 (A et B)
Note Pédagogique
Le cas Société Casemix illustre le passage d'une méthode de calcul des coûts très simple
fondée sur des coefficients à une méthode plus élaborée de type ABC (Activity-Based
Costing).
Première partie :
Dans cette partie, le problème est posé : la société Casemix, initialement monoproduit, a été
conduite à se diversifier. Elle se trouve actuellement présente sur trois marchés : les cafetières,
les sèche-cheveux et les mixeurs. La lutte concurrentielle sur le marché des sèche-cheveux se
traduit par une baisse des prix. La société Casemix a des difficultés pour aligner ses prix en
conséquence. Les dirigeants ne comprennent pas "comment les concurrents parviennent à
diminuer leurs prix".
Le contrôleur de gestion propose une explication : les concurrents afficheraient des prix de
vente différents car ils ne répartissent pas leurs charges indirectes de la même manière et donc
n'ont pas les mêmes coûts de revient.
Ainsi, à partir d'une discussion sur le positionnement stratégique de la société et sur sa
politique de fixation des prix de vente, on est amené à remettre en question la pertinence de la
méthode actuelle de calcul des coûts de revient. Cette méthode pénalise les produits
consommateurs d'heures de main d'œuvre directe puisque l'ensemble des charges indirectes
sont réparties sur la base de cette unique clé : la MOD. En particulier, le produit Sèche-
cheveux, étant le plus consommateur de MOD se voit imputer une quote-part non négligeable
de charges indirectes.
Les charges indirectes sont ventilées dans des centres d’analyse, comme le présente le tableau
ci-dessous :
45 600
225 600
Le tableau suivant présente le calcul du coût de revient unitaire de chacun des trois produits
suivant la deuxième méthode.
Deuxième partie :
Cette deuxième partie permet d'introduire une nouvelle méthode : le calcul des coûts à partir
des activités. Il convient de rappeler, lors de l'animation du cas en salle de cours, les
différentes étapes de la méthode ABC et de souligner qu'une partie du travail a déjà été
effectuée :
- les activités ont été identifiées ;
- les ressources ont été allouées aux activités ;
- pour chaque activité, un inducteur de coût a été défini.
Le travail demandé aux élèves consiste uniquement à utiliser ces informations pour calculer le
coût de revient des trois produits et à commenter les résultats obtenus.
Les charges indirectes sont attribuées aux produits en fonction de leurs consommations
respectives des activités.
Pour chaque activité, un inducteur de coût a été défini. La première étape consiste à
déterminer le nombre d'unités d'inducteur pour chacune des activités :
Usiner 11 880
Transporter 1 + 7 + 22 = 30
Méthode ABC
Charges indirectes :
Contacter le fournisseur 1,429 0,67 4,54
Manutentionner les composants 0,44 1,29 17,62
Planifier et contrôler la production 0,71 1,67 11,36
Usiner les produits 7,57 7,57 3,03
Entretenir les machines 1,92 1,92 0,77
Emballer les produits 0,76 0,76 0,76
Transporter 0,48 1,56 16,67
Organiser la PLV 0,71 0,67 3,4
Assurer le suivi commercial 0,86 1,6 13,64
Les coûts de revient calculés à partir d'une méthode ABC donnent une image très différente de
la rentabilité respective de chacun des produits.
Ainsi, le coût de revient du produit sèche-cheveux, calculé avec la méthode ABC, est de 29 €
FF seulement (contre 54,04 € avec la méthode actuelle et 46,95 € avec la deuxième méthode
examinée dans la première partie du cas). Par conséquent, il est possible d'envisager des
réductions de prix de vente sur ce produit sans pour autant "vendre à perte".
En revanche, le coût de revient des mixeurs déterminé à partir de l'approche ABC est
beaucoup plus élevé que ceux obtenus à partir des deux premières méthodes considérées. Ces
résultats confirment ce qui par ailleurs pouvait être perçu de manière intuitive. En effet, les
mixeurs exigent plus de lancements en production par mois, un nombre plus important de
commandes livrées aux clients, etc. : ils sont donc plus consommateurs de ressources, ce que
la méthode ABC permet de mettre en évidence.
7) Pistes de discussion
Au-delà des calculs, ce cas peut servir de support pour introduire la méthode ABC et faire
réfléchir les participants sur ses apports et ses limites.
a) Apports
Plusieurs points peuvent être soulignés :
- La méthode ABC repose sur une démarche rigoureuse : les activités consomment les
ressources et les produits consomment les activités.
- Elle permet de réduire le côté arbitraire de certaines répartitions.
- Elle permet de mieux cerner la consommation réelle des ressources par les produits.
Lors de l'animation en salle de cours, on peut demander aux élèves de comparer la méthode
ABC et la méthode des centres d'analyse. A ce stade, on peut faire remarquer aux élèves que
l'approche ABC favorise une approche plus transversale de l'organisation. En effet, plusieurs
services contribuent parfois à la réalisation d'une activité donnée.
b) Limites
La mise en œuvre de la méthode ABC soulève des problèmes de recueil de l'information.
Ainsi, il est nécessaire d'effectuer des entretiens pour parvenir à allouer les ressources aux
activités. Le personnel ne réagit pas toujours favorablement à cette investigation : certaines
personnes peuvent se montrer réticentes dès lors que l'on cherche à déterminer la manière dont
elles répartissent leur temps entre les diverses activités.
De même, les informations sur les volumes d'inducteurs de coût sont parfois difficiles à
obtenir.
Par ailleurs, il s'agit d'une méthode complexe. Il convient d'être attentif afin de ne pas
construire une usine à gaz. Dans certains cas, on est conduit à opérer des regroupements
d'activités lorsque celles-ci présentent des comportements de coût homogènes afin de
simplifier les calculs.