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Les basilidiens voyaient en lui leur divinité suprême "IAO", écrit "IAW"
(iota, alpha, omega), qui, selon certains, est une déformation du nom de
Yahvé, le dieu de l’Ancien testament.
Abrasax, roi d'une partie de l'enfer et marquis, commande 30 légions. Il est
représenté par une étoile à 5 branches. Il apparaît avec une tête de coq,
des pieds de dragon et un fouet à la main. Il porte de courts cheveux bruns
bouclés et a la peau claire ; ses ailes noires sont rayées de rouge. Il
apparaît aussi en roi (il porte une couronne) anguipède. Il connaît les
propriétés des plantes et des pierres précieuses et donne des familiers
sous forme d'oiseaux.
La formule " abracadabra " viendrait de l’hébreu " abreg ad
hâbra " (Envoie ta foudre jusqu’à la mort).
Selon Serenus Samonicus, médecin du IIe siècle, elle était disposée en
triangle renversé, le nom s’écrivant en diminuant d’une lettre à chaque
ligne.
Au Moyen Age, ce pantacle, porté autour du cou, était censé guérir les
maladies, notamment la fièvre, protéger des sorts et éloigner le mauvais
oeil. La formule aurait aussi servi de mot de passe pour rencontrer le
diable….
Agathodemon est un bon génie, adoré par les Egyptiens sous la figure
d'un serpent à tête humaine. Les Dragons ou les Serpents ailés, vénérés
par les anciens, étaient appelés "Aghatodemones" (Bons Génies).
Alastor, Alaster, Alastair, que l'on dit le plus cruel des démons, est
l’exécuteur des hautes œuvres. Il exécutait les sentences divines ; mais,
après sa rébellion (car il n'acceptait plus de recevoir des ordres) il fut
réincarné dans le corps d'un mortel. Bourreau infernal, il exécute ses
victimes grâce à des sons démoniaques qu'il produit avec sa guitare
nommée Heghbas. Il utilise aussi l'épée et le fouet.
Alouqua est un démon femelle à la fois succube et vampire qui épuise les
hommes et les conduit au suicide.
Les Alrunes sont des succubes d'où serait issue la nation des Huns ; elles
prennent toutes sortes de formes, mais ne peuvent changer de sexe.
Aquiel est un démon que l'on conjure le dimanche. Il fait tout ce qu'il peut
pour détruire et dégrader la pratique religieuse dominicale.
Astarté ou Ashtart. Salomon, pourtant "le plus sage des hommes" (I Rois
5,11), rétablit en Israël le culte des divinités étrangères et notamment celui
d'Astarté ou Ashtart, déesse sidonienne de la fertilité et de la guerre et
Reine du ciel (Ishtar chez les Sumériens). Le culte d’Ashtart (déesse
arboricole figurée par un bosquet) fut pratiqué en Israël, notamment sous
les règnes d’Achaz et de Manassé, qui osèrent placer le bosquet dans le
Saint des Saints (II Rois 16, 3-4 ; 17, 16 ; 21,3-7). Astarté est l'épouse
d'Astaroth. Attuku est un démon auquel les magiciens babyloniens
attribuaient le pouvoir de déchaîner les tempêtes et les ouragans.
Aversier (Adversaire) est le nom donné au Diable au XIe siècle dans les
campagnes de France.
Aym, Aim, Haborym est le démon des incendies. Aym, ancienne divinité
chthonienne des Moabites, est représenté avec 3 têtes (l'une de serpent,
l'autre d'homme, la troisième de chat) chevauchant une vipère et tenant
une torche.
Grand-duc des Enfers, il est environné de flammes et commande 26
légions. Il met le feu aux villes, châteaux et places-fortes.
Azael est l'un des anges rebelles. Selon les rabbins, il est enchaîné sur des
pierres pointues, dans un désert, en attendant le jugement dernier.
Azazel, appelé également Samaël (ou Shammaël), est surtout connu par
leLivre d’Enoch, qui le désigne comme le chef des anges déchus,
le Lucifer de la bible.
Nous voyons également dans Origèneque les anciens chrétiens donnaient
le nom d'Azazel à Satan. 15
Baal, Bael, Bel dont le nom signifie "Seigneur, Maître" dans les langues
sémitiques, est le plus ancien démon de l’enfer. Duc (général en chef des
armées infernales pour certains), il est représenté avec 3 têtes : une tête de
chat, une tête d’homme couronnée et une tête de crapaud, et ses jambes
se terminent en pattes d’araignée. Il rend invisibles et rusés ceux qui
l'invoquent. Il commande 70 légions et règne dans toute la partie orientale.
Considéré comme la figure principale du Panthéon cananéen ou il était
adoré comme Dieu dispensateur de richesses, adoré en Phénicie où il était
considéré comme étant le mari d'Astarté et à Carthage où on lui offrait des
sacrifices humains (en particulier des enfants pour obtenir de belles
récoltes ou la déroute des ennemis), il a été assimilé par les Grecs à
Apollon et par les Romains à Saturne. L'historien grec, Diodore de Sicile (v.
90 av. J.-C.-21 av. J.-C.), affirme que l'on sacrifiait des humains à ce dieu.
Arrêté dès octobre 1307, le Templier Larchant avoue avoir vu cette tête à
Paris et précise que les frères l'adoraient, la baisaient et l'appelaient leur
Sauveur. Questionnés à Carcassonne en novembre 1307, 2 frères parlent
"d'une figure baphométique" et l'un d'eux précise que cette figure est
nommée "Yalla". Le procès-verbal d'avril 1310, dressé par Nogaret, établit
l'accusation d'idolâtrie : « Ils (les templiers, ndlr) adoraient ces idoles ou
cette idole. Ils la vénéraient comme Dieu [...], spécialement dans leurs
grands chapitres [...]. Ils disaient que cette tête pouvait les sauver. Les
rendre riches. Qu'elle donnait à l'Ordre toutes ses richesses. Qu'elle faisait
fleurir les arbres. Qu'elle faisait germer [...] ».
La tête humaine (c’est parfois une vraie tête) est tantôt masculine, jeune ou
vieille, imberbe ou barbue, tantôt féminine "à la semblance d'une fée ou de
la Vierge" mais elle est parfois androgyne. Certains la disent "noire comme
la face d'un infidèle". Pour Radulphe de Gisy c'est un "maufé" (un diable).
Hugues de Pairaud affirme qu'il a tenu entre ses mains, dans un chapitre
général à Montpellier, cette tête d'homme montée sur 4 pieds, 2 du côté de
la face et 2 derrière. La tête comporte 2 nez et 3 yeux ou peut avoir 2 ou 3
faces (dans les églises orthodoxes, la tête à 3 visages est le symbole de la
Trinité). La tête peut être aussi celle d’un animal (bouc, bélier, bœuf ou chat
noir) qui parle et rend des oracles. Le matériau, parfois recouvert de peau
humaine, est varié : bois peint parfois doré, os, or, argent, vermeil.
La plupart des frères avouent avoir peu vue cette idole parce qu’elle était
souvent placée dans un lieu sombre, et recouverte d'un voile. Beaucoup
disent en avoir seulement entendu parler. A noter que figure fréquemment
sur les sceaux templiers un personnage à 2 têtes (celle d’un jeune homme
ou d’une jeune fille - ou d’un androgyne - et celle d’un vieillard barbu)
tenant une équerre et un compas . « On se rappelle que les Templiers
furent accusés d'adorer certaines idoles nommées têtes de Baphomet. M.
de Hammer en a découvert une douzaine dans le cabinet impérial des
antiques à Vienne. On les avait prises pour des idoles tibétaines. M. de
Hammer a déchiffré les inscriptions arabes, grecques ou latines qu'elles
portent, ainsi que les symboles dont elles sont chargées. Le nom de l'idole
"Mêté", c'est-à-dire dire la Raison, la Sagesse en langue grecque, s'y
reproduit partout, accompagné des doctrines gnostiques et des abjurations
de la foi chrétienne. C'est du mot Mêté et de celui de baphé, baptême, que
s'est formé le nom de "Baphomet", qui signifie baptême de l'esprit, et qui a
rapport au baptême de feu des anciens gnostiques. La Mêté est
représentée sur ces idoles, conformément aux idées des gnostiques, et
particulièrement à celles des ophites, sous une figure humaine, réunissant
les attributs des deux sexes ; elle est accompagnée de la croix tronquée ou
de la clef de la vie et du Nil des anciens Egyptiens qui ressemble à un T,
du serpent si fameux dans toutes les mythologies, de la représentation du
baptême de feu, et en outre de tous les symboles maçonniques, tels que le
soleil, la lune, l'étoile signée, le tablier, la chaîne, le chandelier à sept
branches, etc. » 3
Baron : Gilles de Rays lui sacrifiait les mains et le cœur des enfants dont il
avait joui au préalable, pour obtenir la recette de la pierre philosophale lui
permettant de fabriquer de l'or.
Béchard est désigné dans les Clavicules de Salomon comme agissant sur
les vents et les tempêtes. Il fait grêler, tonner et pleuvoir, au moyen d'un
maléfice composé avec des crapauds et autres mixtures.
Iil est à la fois très vicieux (parce qu'il avait un culte à Sodome, il devint le
démon de la sodomie et de la pédérastieet le patron des incubes) et très
drôle, ce qui n’est pas incompatible, et se promène d’ordinaire sur un char
de feu (Bélial illustrait les cultes de l'Antiquité pour les chrétiens qui le
représentaient conduisant un char de feu). C’est lui que
l’Apocalypse désigne sous le nom de "La Bête". On le représente avec un
extérieur séduisant. Il a le maintien plein de grâce et de dignité. Il procure
dignités et faveurs, donne d’habiles serviteurs et secoure ceux qui se
soumettent à lui.
Le roi Salomon s'empara de lui et l'enferma dans une jarre qu'il enfouit au
fond d'un puits. Mais les Babyloniens, lors de leur conquête de Jérusalem,
explorèrent ce puits et brisèrent la jarre, libérant ainsi Bélial. Bien que Bélial
eût un culte à Sodome et dans d'autres villes, on n'osa jamais lui ériger
publiquement des autels ; les Babyloniens l'adorèrent aussi. Selon Wierus,
Bélial, l'un des rois de l'enfer, fut créé immédiatement après Lucifer, et il
entraîna la plupart des anges dans la révolte ; aussi fut-il renversé du ciel
un des premiers. Il commandait 80 légions de l'ordre des Vertus et de
l'ordre des Anges. Bélial est aussi qualifié "d’ambassadeur en Italie". Le
nom de Bélial revient souvent sous la plume des écrivains sacrés : leurs
ennemis sont des fils de Bélial ; pour eux, le culte de Bélial est le culte des
démons, du roi des enfers. Au Moyen âge, on appelait "enfants de
Bélial" les Barbares venus du Nord. En Angleterre, les puritains se sont
souvent servis du même terme pour flétrir les royalistes. On a fait aussi de
Bélial le chef des démons, nommé également Azazel ou Samaël (ou
Shammaël).
Bune hante les cimetières, rassemble les démons sur les sépulcres et
déplace les cadavres. Il procure richesse et éloquence à ceux qui le
servent. Grand-duc à la tête de 30 légions, il a la forme d'un dragon à 3
têtes, dont une est celle d'un homme. Busas voir Pruslas.
Caym ou Caim est le plus grand sophiste et logicien. Grand président aux
enfers, il commande 30 légions. Il se montre généralement sous la forme
d'un merle d'une grive, mais, lorsqu'il paraît sous forme humaine il tient un
sabre et répand du brasier ardent. Il aurait eu une discussion avec Luther6.
Il donne l’art de comprendre le chant des oiseaux, le mugissement des
bœufs et le bruit des ondes. Il connaît l'avenir. Cerbère est le Gardien des
enfers. Il fait la fête aux âmes damnées entrant aux Enfers et menace
celles qui tentent d'en sortir. Marquis infernal, il commande 19 légions et se
montre sous la forme d'un corbeau à la voix rauque. Il donne l'éloquence,
l'amabilité et enseigne les beaux-arts.
Clauneck agit sur les biens, sur les richesses ; il fait trouver les trésors à
celui qu'il sert en vertu d'un pacte. Il est aimé de Lucifer qui le laisse maître
de disposer de l'argent.
Cornedur : voir.
Coutellier, armé d'un couteau, est invoqué dans les litanies du sabbat.
(Le) Diable [du grec diabolos: celui qui désunit, qui divise]. Satan, Lucifer,
Samaël, Azazel, Bélial, Léviathan, Serpent, Dragon, Léonard, tels sont
quelques-uns des noms et des aspects du diable.
Focalor commande à la mer et aux vents. Il tue les bourgeois et les jette
dans les flots. Duc et Général aux enfers, commandant 30 légions, il obéit
en rechignant à l'exorciste. Il se montre sous l’aspect d'un homme avec des
ailes de griffon.
Gamigyn, Gamycyn, Samigina fait paraître devant l’exorciste les âmes qui
ont péri en mer et celles qui souffrent au purgatoire. Il répond à toutes les
questions de l’exorciste et reste auprès de lui jusqu’à ce qu’il ait exécuté
tout ce qu’on lui a ordonné. Grand marquis des enfers, commandant 30
légions, il apparaît soit sous la forme d'un petit cheval ou d'un âne, soit
sous celle d'un homme, à la voix rauque, qui enseigne les arts libéraux.
Gaziel est chargé de la garde des trésors souterrains, qu'il transporte d'un
lieu à un autre pour les dérober aux recherches des hommes. Avec ses
compagnons Anarazel et Fécor, il ébranle les fondements des maisons,
excite les tempêtes, fait souffler des vents accompagnés de flammes,
inspire la peur par un grand bruit de cloches et de clochettes, fait apparaître
les spectres et donne des terreurs nocturnes. Il peut ranimer les cadavres
mais seulement pour un moment.
Hallulaya, dont le nom peut être traduit par « courtilière », est un démon de
Babylone qui tourmente les hommes quand ils sont sur les routes.
Halphas bâtit des villes et ordonne les guerres. Grand comte des enfers,
commandant 26 légions, il apparaît sous la forme d'une cigogne à la voix
bruyante.
Chez Hésiode, elle joue un rôle protecteur auprès des marins et des
enfants, assez semblable à celui d'Artémis. Mais elle est aussi la déesse
des fantômes et des terreurs nocturnes. Elle est la seule divinité qui
possède le pouvoir de pénétrer les 3 mondes : celui des esprits et des
morts (le « monde souterrain » ou monde d’en bas, inférieur), celui des
mortels (la Terre ou le Monde du Milieu) et celui des Dieux (l’Olympe ou le
Monde du Dessus).
Incubes : voir.
Junier, prince des anges, est invoqué dans les litanies du sabbat.
Lamia, démone, apparaît sous la forme d'une vieille femme aux dents
acérées. Dans la mythologie grecque, Lamia a une apparence
monstrueuse (buste de femme et corps de serpent) et se terre dans une
caverne ; jalouse des autres mères, elle en sort parfois pour dévorer un
jeune enfant 4.
Les Lamies, sous la forme de femmes ayant des têtes de dragon aux bouts
des pieds, se trouvent dans les déserts. Elles hantent aussi les cimetières
où elles déterrent les cadavres qu’elles mangent, ne laissant des morts que
des ossements.
Lilu, démon de Babylone, cherche les femmes malades pour leur faire du
mal la nuit.
Maimon est le chef de la 9ème hiérarchie des démons, ceux qui sont des
tentateurs et des dresseurs de pièges.
Mammon et Moloch
Mammon et Moloch sont des divinités du panthéon phénicien et ammonite
[peuple de l’ancienne Syrie censé descendre d’Ammon (Ben Amm), le fils
que Loth eut de sa fille cadette (Genèse19,38) : les filles de Loth profitèrent
de son sommeil pour s’unir à lui et donnèrent naissance à Ammon et Moab]
ravalés au rang de démons et représentés avec une tête de veau ou de
taureau.
Les Phéniciens et les Ammonites sacrifiaient des enfants à Mammon et à
Moloch, lors des rites de fécondité, et ce trait leur est resté dans la
démonologie comme dévorateurs des enfants.
- Mammon est le dieu de la richesse des Syriens ; c’est aussi le démon de
l’avarice. Il apprit aux hommes à fouiller la terre pour en découvrir les
trésors. On le dit Ambassadeur des enfers en Angleterre. Sainte Françoise
Romaine (+ 1440) présente Mammon comme étant un des trois princes des
Enfers, soumis directement à Lucifer.
- Moloch, Molek, Milkon (qui signifie « Roi »), dieu Solaire des Cananéens
de l'ancienne Palestine, cruelle idole des Phéniciens et des Carthaginois, a
été identifié à Baal puis à Saturne. La statue du dieu était en bronze,
creuse à l'intérieur. D'après Diodore de Sicile, elle avait les bras étendus en
avant et un peu inclinés vers le sol, de manière à recevoir les corps qu'on
lui offrait et qui retombaient ensuite de leur propre poids, brûlés et
consumés, dans un bassin d'airain placé au-dessous. D'après la description
de quelques anciens rabbins, les victimes qu'on déposait sur les bras de
l'idole, élevés vers le ciel, roulaient dans une cavité ménagée à l'intérieur
de la statue de bronze, que l'on faisait rougir au feu et, afin d'étouffer les
cris plaintifs des victimes, les prêtres exécutaient autour de l'idole un grand
bruit de tambours et d'autres instruments. De là le nom de Tophet (toph :
tambour) donné par les Juifs à l'endroit de la vallée de Ben-Hinnôm, près
de Jérusalem, où ils offraient des sacrifices à Moloch.
Morax instruit dans l’astronomie et les arts libéraux. Il est le prince des
esprits familiers. Capitaine, comte et président de plusieurs bandes
infernales, commandant 36 légions, il apparaît sous la forme d'un taureau.
Ereshkigal. Idole adorée par les habitants de Kouth (II Rois 17, 30), il
représentait très probablement la planète Mars que vénéraient aussi les
Sabéens sous un nom analogue à celui de Nergal et ayant en syriaque la
signification de « hache ». Les légendes consignées dans le Talmud par les
rabbins prétendent que le Nergal avait la forme d'un coq.
Nybbas est le grand intendant des visions et des songes. La cour infernale
le considère comme un bateleur et un charlatan.
Nysrock, seigneur des plaisirs de la table, est le chef de cuisine de
Belzébuth.
Ob, démon des syriens, ventriloque, donnait ses oracles par le derrière,
d'une voix basse et sépulcrale.
Olivier est invoqué comme prince des archanges dans les litanies du
sabbat.
Oray voir Loray Orcus ou Horkos, démon de la Mort et des serments (il
punit les parjures) représenté dans la peinture funéraire étrusque comme
un géant barbu (l'ogre des légendes). Souverain du royaume des morts
sous les noms de Pluton ou Hadès, il tourmente les criminels après leur
mort.
Otis ou Ottis apparaît sous la forme d'une vipère, avec de grandes dents, 2
cornes sur la tête et un glaive à la main. Grand président des enfers,
commandant 60 légions, il répond effrontément sur le présent et l'avenir.
Oze, Ose répond sur les choses divines et abstraites. Il rend l’homme
insensé au point de lui faire croire qu’il est roi ou empereur. Il rend ses
adeptes habiles dans les arts libéraux. Grand président des enfers, il
apparaît sous la forme d'un léopard ou sous celle d'un homme ; il porte une
couronne, mais ne règne qu'une heure par jour.
Picollus vénéré par les habitants de la Prusse qui lui consacraient la tête
d'un homme mort.
Rosier est invoqué comme prince des Dominations dans les litanies du
sabbat.
Avant d'être relégué aux enfers par le Divin, Samaël était le bras droit de
Dieu ; vêtu de feu, lui-même composé de feu, il possède six paires d'ailes
et tient un glaive dont l'extrémité contient du poison. D'après les rabbins,
c'est lui qui, monté sur l'Antique Serpent, aurait incité Ève à commettre le
péché et il serait le véritable père de Caïn. Il fut également l'adversaire
mythique de Moïse, dont l'archange Michel lui disputa le cadavre. Il est
aussi appelé le "chef des Dragons du mal", et il est généralement tenu pour
responsable du torride vent chaud du désert. 12 13
Pour Eliphas Lévi, le diable est "le magnétisme du mal, la force fatale que
Dieu a voulue, quand il a voulu la liberté". Samaël, prince des anges
déchus (assimilé à Satan par Moïse Maïmonide), monté sur un serpent
ayant la taille d'un chameau, vint séduire Eve dans le Jardin d'Eden. Il
aurait cohabité avec elle bien avant Adam et de cette union serait né Caïn
et de nombreux démons. De son côté, Adam, momentanément séparé
d'Eve, se serait accouplé avec Lilith et, lui aussi, en aurait eu plusieurs
démons. D'autres prétendant que Samaël, androgyne, aurait forniqué avec
les deux (on le confond parfois avec Asmodée, le démon de la luxure).
Précipité par la suite aux abîmes, le serpent fut maudit entre toutes les
bêtes et Samaël le rejoignit en la troisième résidence sur les sept
auxquelles il est fait allusion dans le Zohar : « C'est le lieu des
embrasements et des nuages de fumées où débouche le fleuve de feu qui
s'écoule et émerge. Il est la maison où sont brûlées les âmes des ignobles
car le feu y descend sur la tête des pervers que pourchassent les Anges
destructeurs. C'est dans ce lieu aussi que parfois se trouvent les délateurs
d'Israël qui les détournent de la bonne voie, sauf quand ceux-ci obtiennent
la guérison qui leur permet de les repousser. Le chef qui est à leur tête
vient du côté gauche. Tous les êtres qui peuplent cette résidence viennent
du domaine obscur ce qu'exprime : « L'obscurité est sur la face de l'Abîme.
» (Genèse I, 2). Samaël le réprouvé y vit aussi. »
Samanum est un démon rouge qui attaque les hommes, les plantes et les
minéraux, et provoque les pluies rouges. En Babylonie on lui attribuait des
pouvoirs sexuels sur l'homme et la femme.
Les stryges ou striges (du grec "strigx" :« oiseau de nuit ») sont des
démons femelles ailés, mi-femme mi-oiseau, apparus dès l'Antiquité,
surtout dans la croyance romaine ; ils s'en prennent essentiellement aux
nouveau-nés, soit en suçant leur sang, soit en les enlevant dans leurs
serres crochues ; ils sont souvent confondues avec les vampires. Chez les
musulmans, la stryge, appelée "goule" (ou "ghole"), se repaît de la chair
des cadavres. Burchard, évêque de Worms de 1000 à 1025, croit en
l'existence des stryges ou striges. Il conseille à ses prêtres de demander à
leurs pénitentes : "As-tu partagé la croyance de nombreuses femmes de la
suite de Satan ? Que pendant le silence de la nuit, après t'être étendue
dans ton lit et pendant que ton mari repose sur ton sein, tu as le pouvoir,
toute corporelle que tu es, de sortir par la porte fermée, de parcourir
l'espace avec d'autres femmes qui te ressemblent ? Que tu as le pouvoir
de tuer, avec des armes invisibles, des chrétiens baptisés et rachetés par
le Sang du Christ, de manger leur chair après l'avoir fait cuire, et de mettre
à la place de leur coeur de la paille ou un tout autre objet ? Que tu as le
pouvoir, après les avoir mangés, de les ressusciter et de leur accorder un
délai pour vivre ? Si oui : quarante jours de jeûne et une pénitence durant
sept ans."
Succubes : voir.
Ukobach est chargé par Belzébuth d’entretenir l’huile dans les chaudières
infernales. Il se montre toujours avec un corps enflammé. Il serait
l’inventeur des fritures et des feux d’artifices.
Volac connaît les planètes et les retraites des serpents. Grand président
aux enfers, commandant 30 légions, il apparaît sous la forme d'un enfant
avec des ailes d'ange, monté sur un dragon à 2 têtes.
Wall, Vual, Uvall, Voval, Vreal, grand-duc des Enfers commandant 37
légions, apparaît sous la forme d'un dromadaire gigantesque et terrible. Il
parle égyptien quand il prend figure humaine. Il donne l'amour des femmes,
les causes d'amitié entre amis et ennemis, et raconte des choses passées,
présentes et à venir. Il appartenait à l'ordre angélique des Puissances.
Xaphan, qui proposa aux rebelles de mettre le feu au ciel, est chargé
d’attiser la braise des fourneaux infernaux avec sa bouche et ses mains.
Zaebas ou Zaebos, grand comte des enfers, a l’aspect d’un beau soldat
monté sur un crocodile ; sa tête est ornée d’une couronne ducale. Il est
doux de caractère.
Zépar, Sépar, Vépar pousse les hommes aux passions infâmes. Grand-
duc de l'empire infernal, il a l'apparence d'un guerrier. Il commande vingt-
huit légions. Il peut apparaître sous la forme d'une sirène, diriger les
vaisseaux marchands et infliger aux hommes des blessures venimeuses
qu'on ne peut guérir que par exorcisme.
La Hiérarchie Infernale
(d'après Collin de Plancy Dictionnaire infernal, 1818-1863)
Princes et grands dignitaires
Pierrier ou Perrier, prince des principautés ; Semiazas ; forces des Sortilèges et des
Principautés
Poisons
Âmes des
Les Possédés
bienheureux
source http://compilhistoire.pagesperso-orange.fr/demons.htm#9
LES DEMONS
SOMMAIRE
Certains sont même sans forme, comme les oni du Japon qui
servent des divinités chthoniennes et passent pour être
responsables des tempêtes.
L’idée d’un salut final de Satan remonte à Origène ; mais elle est
tenue pour hérétique et condamnée par le concile de
Constantinople II, car Satan n’a pas été rejeté par Dieu : il s’est au
contraire séparé de lui. Dieu ne peut pardonner à qui ne demande
pas le pardon. Le premier engagement libre de la volonté de Satan
est définitif, son péché est irréversible ; il est irrémédiable parce
qu’il l’a commis sans que personne le lui eût suggéré, sans qu’il eût
non plus quelque penchant au mal lui venant d’une suggestion
antérieure : d’aucun péché de l’homme on ne peut en dire autant.
(Thomas d’Aquin)
Selon Freud, le diable n’est pas autre chose que l’incarnation des
pulsions anales érotiques refoulées.
2. Le dragon
Symbolisme et mythes
Vivant dans les entrailles de la Terre, doté d’un corps de lézard,
d’une queue de serpent, d'ailes d'aigle, de griffes de lion et de
poumons crachant le feu, le dragon (du grec dracôn = serpent
géant) symbolise à lui seul les 4 éléments de la tradition
occidentale, ainsi réunis en une seule créature capable d'inspirer
les plus épouvantables cauchemars.
Il offre des significations contradictoires et exprime le paradoxe qui
réside au cœur même de la vie l'interdépendance de la lumière et
des ténèbres, de la création et de la destruction, du masculin et du
féminin.
Mais, plus que ces opposés, le dragon personnifie la source unique
dont ils tirent leur origine. II n'est ni bon ni mauvais en lui-même : il
symbolise l'énergie primordiale du monde matériel (le chaos des
origines) qui peut être indifféremment utilisée pour le Bien ou pour
le Mal (le bon ou le mauvais côté de la Force).
Le dieu babylonien Mardouk attaque Tiamat, la Mer salée qui, sous
la forme d'un dragon-serpent, symbolise le chaos primordial qu'il
doit vaincre avant d'ordonner l'univers. Les armes de Mardouk sont
la foudre, la massue et le filet (Texte Enuma Elisha, v. 2000 av. J.-
C.).
Avant même la grande lutte qui opposa Mardouk à Tiamat, le dieu
sumérien Enki, dieu de la mer, avait dû livrer un assaut redoutable
contre un monstre du nom de Kur qui avait enlevé une déesse du
nom d'Ereshkigal. Le dieu Enki arma un bateau et livra combat au
monstre sur les eaux. Kur jeta pierre sur pierre contre la barque
divine, déchaîna contre l'esquif les eaux de la mer primordiale mais
en vain : Enki finit par arrêter ces assauts et par délivrer la déesse.
(Récit du IIIe millénaire avant J.-C.).
Le dieu-solaire égyptien Rê mène un combat quotidien contre le
dragon des ténèbres Apophis. Cette lutte est relatée dans un livre
étrange, le Livre de l'Am Douat (ou Livre du monde inférieur), qui
décrit le parcours souterrain du soleil pendant les heures de la nuit.
Selon un mythe hittite, Teshub, le dieu de l'Orage et un compagnon
(peut-être son fils) attaquent le dragon Illuyanka et déversent sur lui
des torrents de grêle. D'abord vaincu par le monstre, le dieu finira
cependant par triompher.
On peut rattacher l'image biblique de la baleine rejetant Jonas à la
symbolique du dragon, monstre qui avale et recrache sa proie,
après l'avoir transfigurée. Cette image d'origine mythique solaire
représente le héros englouti dans le dragon obscur. Le monstre
vaincu, le héros conquiert une éternelle jeunesse. Son voyage aux
enfers accompli, il remonte du pays des morts et de la prison
nocturne de la mer vers la lumière.
Dans tous les textes hébraïques, le dragon est assimilé au mal ou à
la mort (le prophète Daniel tue le dragon qui protège le dieu
Mardouk des Babyloniens (Daniel 14,23-32) ; le christianisme
héritera de cette symbolique.
Lilith
Parfois donnée pour une fille maléfique d’Adam, premier homme de
la tradition hébraïque, la démone Lilith semble dériver d’un esprit
mésopotamien hantant le désert, de nature similaire et portant un
nom de même consonance.
Lilith, également connue sous les noms de Lilitu, Lillake, Belet-
ili, Belili, Baalat, Ardat-Lilli, est présente dans les mythes juifs,
babyloniens, sumériens, arabes et même teutons.
Lorsque Dieu créa le monde et son jardin d'Eden, il décida de
façonner l'Homme : il prit un peu de glaise afin de modeler le corps
d'Adam, le fit cuire et lui insuffla le souffle de la vie. Adam vécut
ainsi seul dans le Jardin d'Eden pendant un certain temps et
observa les animaux tout autour de lui, constatant que chaque
espèce était composée de mâles et de femelles, alors que lui était
le seul être de son espèce. Ne comprenant pas pourquoi, il posa la
question à Dieu, lui manifestant le souhait d'avoir une autre
créature de son espèce. Dieu, reconnaissant la justesse de la
demande de l'Homme décida de lui attribuer une compagne : il prit
un peu de terre du Jardin et façonna la première femme : Lilith.
Mais la terre était impure.
Lorsque se posa la question de l'autorité dans le couple, Adam
voulut s'imposer comme chef de la famille mais Lilith refusa,
arguant qu'elle avait été créée égale à lui. Ce conflit, auquel
s'ajouta le courroux de Dieu devant la désobéissance de Lilith
encouragea cette dernière à s'enfuir de l'Eden : elle invoqua le nom
de l'Ineffable et reçut une paire d'aile qui lui permit de s'envoler hors
du Jardin. Elle s'installa sur le bord de la mer Rouge où elle passa
ses journées à s'accoupler aux démons.
Adam, le cœur brisé, prévint Dieu et lui demanda de lui ramener sa
compagne. Dieu envoya 3 Anges pour convaincre Lilith de
retourner auprès d'Adam mais elle refusa.
Les Anges décidèrent donc, pour la punir, de tuer 100 de ses fils
(des démons) par jour. Désespérée par un châtiment si cruel, elle
tenta de se suicider en se jetant dans la Mer Rouge. Mus par le
remords, les 3 Anges décidèrent de lui accorder, en compensation,
tout pouvoir sur les enfants nouveau-nés, pendant 8 jours pour les
garçons et 20 pour les filles et un pouvoir illimité sur les enfants nés
hors mariage. Cependant, elle devait s'engager à perdre ses
prérogatives sur les enfants portant une amulette présentant
l'image de ces anges, ce qu'elle accepta.
Dieu, n'ayant pu ramener Lilith, donna à Adam une nouvelle
femme, Eve, qu'il créa à partir de la chair de l'homme afin qu'elle lui
obéisse.
Mais Lilith vouait à cette nouvelle femme une jalousie haineuse et
tenace. Elle épousa Samaël[l'Ange de la Mort, le Serpent de la
tentation (Genèse 3, 1-5), condamné à ramper, fuyant et sournois,
dont le venin est particulièrement redouté] à qui elle demanda de
corrompre Adam et Eve afin qu'ils soient, eux aussi, chassés du
Jardin d'Eden.
Ainsi, Adam goûta le fruit défendu et subit le même préjudice que
Lilith qui se considéra vengée.
Une autre version fait d'elle le Serpent tentateur et non son époux,
et une autre la présente comme la séductrice d'Adam après sa
chute (de cette union seraient nés les mauvais esprits).
Lilith est la princesse des démones succubes (lilims) qui tentent les
hommes et les enfants mâles dans leur sommeil. Jalouses,
luxurieuses, impudiques et sanguinaires, elles tuent en grand
nombre leur progéniture. Des théologiens ont distingué les
succubes (tentatrices venant, la nuit, rejoindre les hommes) et les
incubes (tentateurs rejoignant les femmes).
Lilith possède 180 000 servantes, toujours prêtes à envahir notre
univers ; elles sortent la nuit et se nourrissent de pus et de vermine.
Les histoires démoniaques babyloniennes expliquent que Lilith
n’était pas un démon à part entière mais simplement une humaine
possédant un grand savoir et quelques pouvoirs spéciaux.
Repoussé par les démons qui ne voulaient pas d'elle, elle profita de
connaître leur nom pour les invoquer, signant ainsi quelques pactes
qui lui permirent d'accroître ses pouvoirs. Ce n'est que plus tard
qu'elle devint un démon à part entière, elle hantera les légendes et
superstitions juives durant le Moyen Age.
Lilith est également connue sous le nom de Déesse Noire,
apparenté à Empousa, fille d'Hécate, séduisant les hommes dans
leur sommeil pour leur sucer le sang et dévorer leur chair. Dans
l'astrologie, Lilith est associée à la Lune noire. Dans la nuit noire,
gare à celui qui désire Lilith car elle s'emparera de lui, lui
permettant de remplir le monde de sa descendance de démons.
Son véritable domicile se trouverait dans les profondeurs de la mer,
ce qui l’apparente aux sirènes.
Succubes et incubes
Les succubes (du latin subcubare = coucher sous) sont des
démons femelles venant tenter et séduire les hommes (notamment
les moines) pendant leur sommeil pour s’unir à eux et les incubes
(du latin incubare = coucher dans) des démons mâles agissant de
même avec les femmes.
L'homme médiéval pensait que le diable avait le pouvoir, sous sa
forme incube, de prélever le sperme d'un homme endormi, puis qu'il
en fécondait une femme, toujours pendant son sommeil.14
Selon le Traité de démonologie de 1575, l'incube peut faire un
enfant à une vierge sans la déflorer, par le biais d'un sexe fin et
double, qui lui permet de s'introduire dans les deux vases de ses
victimes. On peut identifier les succubes à leur vagin glacial.
Les succubes peuvent se glisser dans le corps d'une femme
décédée, et, sous ses traits, se livrer à une nuit d'orgie avant
d'abandonner le cadavre aux côtés du partenaire endormi
d'épuisement.
Le démon incube n'ayant pas de semence, il se transforme en
démon succube pour voler celle de jouvenceaux naïfs. Redevenu
incube, il peut mettre des mortelles enceintes.
Les enfants nés de ces étreintes sont maigres, malgré les nourrices
qu'ils épuisent, pleurent quand on les cajole, et rient du malheur
des autres. Preuve de leur caractère démoniaque, ils ne survivent
pas au-delà de sept ans, l'âge de raison.
De doctes théologiens considèrent néanmoins comme enfants
d'incubes : Caïn, Alexandre le Grand, Merlin l'enchanteur,
les Huns, Luther et l'Antéchrist.
Clément d’Alexandrie, Cyprien et Augustin croient aux succubes et
incubes, et avec eux l'Eglise jusqu’au XVIIe siècle.
La kabbale fournit des chiffres extrêmement précis quant aux
relations d'Adam avec Lilith, la reine des succubes.
D’après la Bible, Adam, après son départ d’Eden, engendre d’abord
Abel et Caïn.
Au bout de 138 ans il engendre Seth à son image. La Kabbale
avance que pendant ces 138 ans, Adam engendre des êtres qui ne
sont pas à son image, étant les fruits de ses relations nocturnes
avec Lilith, autrement dit des démons.
Pour certains exégètes, Adam a pour première femme Lilith qui,
obéissant à Satan, refuse de se soumettre à lui, l’abandonne et
s’en va occuper la région de l’air. Eve est leur fille puisque elle
est tirée d’Adam et chair de sa chair.
Les spéculations rabbiniques quant au nombre exact des démons
appartiennent à l’arithmologie sacrée.
Chaque être humain est entouré de 20 000 démons disposés
comme suit : 10 000 à sa gauche, 10 000 à sa droite. Lilith, à elle
seule, possède 180 000 suivantes. Tous ces démons ne
proviennent évidemment pas des rapports nocturnes d’Adam et
d’Eve. Certains sont nés, dit la Kabbale, à partir des mues
successives des vipères ; ce qui explique leur anatomie
entièrement ou partiellement reptilienne. Bien entendu, ils sont
impondérables, se déplacent librement à travers l’espace et
peuvent, à l’occasion, s’incarner dans les formes ou les
personnifications les plus hétéroclites. Ils peuvent devenir maladies.
Ils gouvernent les nombres pairs. « Ne buvez donc jamais,
conseille sérieusement la Kabbale, deux ou quatre coupes de vin,
mais trois ou cinq, sinon vous donnerez prise aux démons de
l’ivresse ».
La démonologie kabbalistique évolue vite vers les formes les plus
dégradées de sorcellerie et alimente tous les textes, toutes
les formules, tous les secrets des sorciers et tenants du Sabbat. Il
est vrai que ces démons n’ont pas tous un pouvoir ni une
apparence terrifiants et que certains exercent même une séduction
indiscutable, une sorte de fascination morbide sur les esprits faibles
ou portés au surnaturel.
L'orphisme
L'orphisme, courant religieux de la Grèce antique, rattaché à
Orphée, le maître des incantations et lié au culte de Zagréos
(Dionysos), enseigne que les hommes sont nés des cendres des
Titans, ces géants fils de la Terre, qui voulurent détrôner
Chronos/Saturne et furent foudroyés par Zeus/Jupiter.
L'âme, enfermée dans le corps comme dans une prison, porte le
fardeau du crime originelcommis par les Titans ; elle ne s'évadera
de cette prison, qu’après de nombreux cycles d'existences
(transmigrations), lorsqu'elle sera purifiée par les jeûnes,
l'ascétisme et l'initiation qui est essentielle pour suivre l'itinéraire
spirituel.
L'orphisme donne naissance à une abondante littérature (poèmes
orphiques) qui se développe du VIe s. av. J. -C. jusqu'à la fin du
paganisme.
Zagréos se confond avec Orphée auquel on donne le nom
d'Orpheus Bakkikos (= Orphée bacchant).
Vers le IIIème siècle, Orphée orne des sépultures chrétiennes ; sur
une amulette, il est même représenté crucifié, avec au-dessus de
lui un croissant de lune et 7 étoiles en forme de cercle. 2
La kabbale
La kabbale accorde une grande importance aux anges et à leurs
légions, lesquels sont souvent sollicités dans les opérations de
magie.
Les innombrables démons mentionnés dans la Kabbale, ont des
origines diverses mais certains d’entre eux, ont été engendrés par
Adam et Eve dans des circonstances singulières : ces derniers
auraient eu des relations nocturnes avec des succubes et des
incubes.
Agaliarept : voir.
Alastor, Alaster, Alastair, que l'on dit le plus cruel des démons,
est l’exécuteur des hautes œuvres. Il exécutait les sentences
divines ; mais, après sa rébellion (car il n'acceptait plus de recevoir
des ordres) il fut réincarné dans le corps d'un mortel. Bourreau
infernal, il exécute ses victimes grâce à des sons démoniaques qu'il
produit avec sa guitare nommée Heghbas. Il utilise aussi l'épée et
le fouet.
Les Alrunes sont des succubes d'où serait issue la nation des
Huns ; elles prennent toutes sortes de formes, mais ne peuvent
changer de sexe.
Azael est l'un des anges rebelles. Selon les rabbins, il est enchaîné
sur des pierres pointues, dans un désert, en attendant le jugement
dernier.
Azazel
Azazel, appelé également Samaël (ou Shammaël), est surtout
connu par le Livre d’Enoch, qui le désigne comme le chef des
anges déchus, le Lucifer de la bible.
Nous voyons également dans Origène que les anciens chrétiens
donnaient le nom d'Azazel à Satan. 15
Ce chef des démons est aussi nommé : Bélial et Mastéma.
Azazel n’est que le premier porte-enseigne des armées infernales
dans le Paradis Perdu de Milton.
A la fête de l'Expiation (Jour du Grand Pardon), que les juifs
célébraient le dixième jour du septième mois, on amenait au grand
prêtre 2 boucs qu'il tirait au sort : l'un pour le Seigneur, l'autre pour
Azazel, le démon du désert. Celui sur qui tombait le sort du
Seigneur était immolé, et son sang servait pour l'Expiation. Le
grand prêtre mettait ensuite ses deux mains sur la tête de l'autre
bouc (le bouc émissaire), confessait ses péchés et ceux du peuple,
en chargeait cet animal, qui était alors conduit dans le désert et mis
en liberté. « Le bouc emportera sur lui toutes les iniquités dans une
terre désolée ; il sera chassé dans le désert. » (Lévitique XVI, 22)
Quant à la cité d'Athènes, elle sacrifiait des humains quand les
tensions sociales renaissaient, par exemple lors d’une calamité
collective (épidémie, famine, invasion) ; ce rite de purification était
appelé PHARMAKOS qui signifie à la fois poison et remède.
Jusqu'au Ve siècle avant J.-C., en Grèce, notamment à Athènes et
dans les ports ioniens, les citoyens lapidaient le Pharmakos, bouc
émissaire humain, souvent un condamné ou un débile mental, pour
guérir la cité d'une épidémie ou de tout autre fléau 8. Au cours des
fêtes appelées Thargélies qui se célébraient en mai en l'honneur
d'Apollon, le dieu purificateur par excellence, deux pharmakoï,
parés l'un d'un collier de figues blanches, l'autre d'un collier de
figues noires, étaient escortés à travers la ville ; on les frappait à
coups de branches de figuier et de tiges d'oignons marins, et on les
expulsait hors de la cité pour écarter avec eux les souillures dont on
les supposait chargés. La pratique du Pharmacos passa à
Marseille, colonie grecque.
Sur l'île de Leucade, on pratiquait, à une époque archaïque,
l'ordalie du katapontismos : on précipitait dans les flots une victime
humaine selon un rite de rédemption collective. La victime du Saut
de Leucade avait des plumes attachées au corps, ce qui pourrait
laisser supposer un déguisement animal. Ce rite est décrit par le
géographe grec Strabon en ces termes : "Il avait été d'usage à
Leucade, que chaque année, le jour de la fête d'Apollon, on
précipitât du haut du cap Leucate, à titre de victime expiatoire,
quelque malheureux poursuivi pour un crime capital. On avait soin
de lui empenner tout le corps et de l'attacher à des volatiles
vivants". Jane Ellen Harrison écrit 3 que, dans les rites de
purification à Éleusis en Grèce antique, chaque homme prend avec
lui son pharmakos (victime sacrificielle, ndlr), un jeune cochon. 19
Dans l'Apocalypse d'Abraham, Azazel est tour à tour identifié au
Serpent tentateur et au grand dragon chargé de dévorer les
réprouvés en enfer.
Certains textes (notamment Isaïe XIII, 21 et XXXIV, 14) en font le
prince des animaux maléfiques vivant dans le désert et notamment
le souverain des boucs.
D'autres prétendent qu'Azazel volent sans cesse autour de nous
dans les airs.
Le Livre d'Enoch évoque la condamnation d'Azazel par l'Eternel qui,
cette fois, l'exile totalement de notre univers.
Raphaël reçut l'ordre de mettre aux fers l'ange déchu Azazel, de le
jeter dans une fosse remplie de pierres pointues dans le désert de
Dudael et de le recouvrir d'obscurité. Ainsi doit-il rester jusqu'au
grand jour du jugement, où il sera jeté dans le feu de l'enfer et la
terre sera guérie de la corruption qu'il y a introduite.
Voici comment s'est produite la chute d'Azazel.
Lorsque la génération du déluge commença à se livrer à l'idolâtrie,
Dieu fut profondément attristé.
Les deux anges Shemhazai et Azazel se levèrent et dirent
« Seigneur de l'univers ! Voici que s'est réalisé ce que nous avons
prédit lors de la création du monde et de l'homme, en te disant :
Qu'est l'homme, que Tu te souviennes de lui ? » Et Dieu dit : « Et
qu'adviendra-t-il du monde maintenant, sans l'homme ? » Les
anges répliquèrent : « Nous nous en occuperons. » Alors Dieu dit :
« Je le sais bien, si vous habitez la terre, le mauvais penchant vous
subjuguera et vous serez encore plus iniques que l'homme n'a
jamais été. » Les anges insistèrent : « Donne nous l'autorisation
d'habiter parmi les hommes et Tu verras que nous sanctifierons
Ton Nom. » Dieu céda à leur désir, et leur dit : « Descendez et
séjournez parmi les hommes ! »
Lorsque les anges arrivèrent sur terre et virent les filles des
hommes dans toute leur grâce et beauté, ils ne purent maîtriser leur
passion. Shemhazai vit une jeune fille appelée Istehar et il fut pris
de passion pour elle. Elle promit de se soumettre à lui si d'abord il
lui apprenait le Nom Ineffable grâce auquel il s'était élevé jusqu'au
ciel. Il accepta cette condition. Mais aussitôt qu'elle l'eut appris, elle
prononça le Nom et monta au ciel elle-même, sans accomplir sa
promesse faite à l'ange. Dieu dit : « Parce qu'elle s'est tenue à
l'écart du péché, nous la placerons parmi les sept étoiles, pour que
jamais les hommes ne l'oublient », et elle fut placée dans la
constellation des Pléiades.
Toutefois, Shemhazai et Azazel, ne furent pas découragés de
conclure des alliances avec les filles des hommes et deux fils
naquirent au premier.
Azazel se mit à inventer les parures et les ornements qui
permettent aux femmes de séduire les hommes. Dieu envoya alors
Metatron auprès de Shemhazai pour lui dire qu'Il avait décidé de
détruire le monde et d'amener le déluge. L'ange déchu se mit à
pleurer et à s'affliger sur le sort du monde et de ses deux fils. Si le
monde disparaissait, que mangeraient-ils, eux qui avaient besoin
quotidiennement de 1 000 chameaux, de 1 000 chevaux et de 1
000 bouvillons ? Les deux fils de Shemhazai, Hiwwa et Hiyya, firent
des songes. Le premier vit une grande pierre qui recouvrait la terre
et la pierre était marquée partout de lignes d'écriture. Un ange vint
et avec un grattoir effaça toutes les lignes, ne laissant que 4 lettres
sur la pierre. Le deuxième fils vit un grand bocage planté de toutes
sortes d'arbres. Des anges portant des haches s'en approchèrent,
abattirent les arbres, n'en laissant qu'un seul avec 3 de ses
branches. En s'éveillant, Hiwwa et Hiyya rapportèrent leurs songes
à leur père qui les interpréta en disant : « Dieu amènera le déluge
et personne ne sera sauvé à l'exception de Noé et ses trois fils. »
Entendant cela, ils se mirent à pleurer et à sangloter, mais leur père
les consola : « Doucement, ne soyez pas affligés ! Chaque fois que
les hommes tailleront ou hisseront une pierre, ou lanceront un
vaisseau, ils invoqueront vos noms, Hiwwa ! Hiyya ! » Cette
prophétie les apaisa.
Alors Shemhazai se repentit. Il se suspendit entre ciel et terre et il
se trouve jusqu'à ce jour dans cette position de pécheur pénitent.
Mais Azazel persista dans son péché, égarant l'humanité par des
parures sensuelles.
Pour cette raison le Jour de l'Expiation, 2 boucs furent sacrifiés au
Temple, l'un à Dieu, pour qu'Il pardonne les péchés d'Israël, l'autre
à Azazel, pour qu'il porte les péchés d'Israël.
D’après l’islam, Azazil, maître des anges déchus, enseigna aux
hommes l'art de fabriquer des armes, de fondre les métaux pour
créer de la monnaie. C'est lui qui montra aux femmes l'art
d'employer des fards et autres ornements. Il apprit également aux
géants à utiliser leur force et à remuer leurs passions. Il enseigna la
vertu des simples (herbes) et la force des poisons, des
enchantements, des fascinations. Il enseigna enfin l'astronomie, la
divination par les signes de l'air, de la terre et de la lune.
Azazel est mentionné dans la liste des principaux démons établie
par le concile de Braga (561-563) soutenu par le pape Jean III.
Baal, Bael, Bel dont le nom signifie Seigneur, Maître dans les
langues sémitiques, est le plus ancien démon de l’enfer. Duc
(général en chef des armées infernales pour certains), il est
représenté avec 3 têtes : une tête de chat, une tête d’homme
couronnée et une tête de crapaud, et ses jambes se terminent en
pattes d’araignée. Il rend invisibles et rusés ceux qui l'invoquent. Il
commande 70 légions et règne dans toute la partie orientale.
Considéré comme la figure principale du Panthéon cananéen ou il
était adoré comme Dieu dispensateur de richesses, adoré en
Phénicie où il était considéré comme étant le mari d'Astarté et à
Carthage où on lui offrait des sacrifices humains (en particulier des
enfants pour obtenir de belles récoltes ou la déroute des ennemis),
il a été assimilé par les Grecs à Apollon et par les Romains à
Saturne. L'historien grec, Diodore de Sicile (v. 90 av. J.-C.-21 av.
J.-C.), affirme que l'on sacrifiait des humains à ce dieu.
Baron : Gilles de Rays lui sacrifiait les mains et le cœur des enfants
dont il avait joui au préalable, pour obtenir la recette de la pierre
philosophale lui permettant de fabriquer de l'or.
Bune hante les cimetières, rassemble les démons sur les sépulcres
et déplace les cadavres. Il procure richesse et éloquence à ceux qui
le servent. Grand-duc à la tête de 30 légions, il a la forme d'un
dragon à 3 têtes, dont une est celle d'un homme.
Cerbère est le Gardien des enfers. Il fait la fête aux âmes damnées
entrant aux Enfers et menace celles qui tentent d'en sortir. Marquis
infernal, il commande 19 légions et se montre sous la forme d'un
corbeau à la voix rauque. Il donne l'éloquence, l'amabilité et
enseigne les beaux-arts.
Chax, Shax, Shan, Shass, Shaz, Scox : grand marquis (ou duc)
de l'enfer, commande 30 légions. Il enlève la vue, l'ouïe et la
compréhension de toute personne à la demande du magicien. Il
vole l’argent dans les maisons et ne le restitue qu’au bout de 1 200
ans. Il enlève les chevaux et indique les trésors cachés. Il donne
généralement de bons familiers, mais, parfois, ces familiers
trompent le magicien. Shax, censé être fidèle et obéissant, est un
grand menteur et peut tromper le magicien s'il ne trace pas un
triangle. Chax parlera ensuite à merveille et dira la vérité. Il est
dépeint comme une cigogne qui parle d'une voix rauque mais
subtile ; sa voix devient agréable dès qu'il est entré dans le triangle
magique.
Chemosh voir Kemosh.
Clauneck agit sur les biens, sur les richesses ; il fait trouver les
trésors à celui qu'il sert en vertu d'un pacte. Il est aimé de Lucifer
qui le laisse maître de disposer de l'argent.
Cornedur : voir.
(Le) Diable [du grec diabolos = celui qui désunit, qui divise]. Satan,
Lucifer, Samaël, Azazel, Bélial, Léviathan, Serpent, Dragon,
Léonard, tels sont quelques-uns des noms et des aspects
du diable.
Halphas bâtit des villes et ordonne les guerres. Grand comte des
enfers, commandant 26 légions, il apparaît sous la forme d'une
cigogne à la voix bruyante.
Incubes : voir.
Junier, prince des anges, est invoqué dans les litanies du sabbat.
Mammon et Moloch
Mammon et Moloch sont des divinités du panthéon phénicien et
ammonite [peuple de l’ancienne Syrie censé descendre d’Ammon
(Ben Amm), le fils que Loth eut de sa fille cadette (Genèse19,38) :
les filles de Loth profitèrent de son sommeil pour s’unir à lui et
donnèrent naissance à Ammon et Moab] ravalés au rang de
démons et représentés avec une tête de veau ou de taureau.
Les Phéniciens et les Ammonites sacrifiaient des enfants à
Mammon et à Moloch, lors des rites de fécondité, et ce trait leur est
resté dans la démonologie comme dévorateurs des enfants.
- Mammon est le dieu de la richesse des Syriens ; c’est aussi le
démon de l’avarice. Il apprit aux hommes à fouiller la terre pour en
découvrir les trésors. On le dit Ambassadeur des enfers en
Angleterre. Sainte Françoise Romaine (+ 1440) présente Mammon
comme étant un des trois princes des Enfers, soumis directement à
Lucifer.
- Moloch, Molek, Milkon (qui signifie Roi), dieu Solaire des
Cananéens de l'ancienne Palestine, cruelle idole des Phéniciens et
des Carthaginois, a été identifié à Baal puis à Saturne. La statue du
dieu était en bronze, creuse à l'intérieur. D'après Diodore de Sicile,
elle avait les bras étendus en avant et un peu inclinés vers le sol,
de manière à recevoir les corps qu'on lui offrait et qui retombaient
ensuite de leur propre poids, brûlés et consumés, dans un bassin
d'airain placé au-dessous. D'après la description de quelques
anciens rabbins, les victimes qu'on déposait sur les bras de l'idole,
élevés vers le ciel, roulaient dans une cavité ménagée à l'intérieur
de la statue de bronze, que l'on faisait rougir au feu et, afin
d'étouffer les cris plaintifs des victimes, les prêtres exécutaient
autour de l'idole un grand bruit de tambours et d'autres instruments.
De là le nom de Tophet (toph : tambour) donné par les Juifs à
l'endroit de la vallée de Ben-Hinnôm, près de Jérusalem, où ils
offraient des sacrifices à Moloch. Enfin, suivant quelques auteurs,
le ventre et l'estomac de la statue étaient divisés en sept
compartiments, dans chacun desquels on introduisait une victime
vivante ; ici, une brebis ; là, un bélier ; à côté, un veau ; ailleurs, un
bœuf, etc., et, dans le septième, un homme. Quelquefois, surtout
chez les Juifs, on se contentait de faire passer les enfants à travers
de grands feux allumés devant l'idole ; c'est ce qu'on
appelaitconsacrer son fils ou sa fille par le feu de Moloch.
Salomon, pourtant le plus sage des hommes (I Rois 5,11), rétablit
en Israël le culte des divinités étrangères et notamment celui
d'Astarté ou Ashtart, déesse sidonienne de la fertilité et de la guerre
et Reine du ciel (Ishtar chez les Sumériens), de Milkom (ou
Moloch) l’abomination des Ammonites à qui il fit élever un temple à
Tophet, et de Kemosh ou Chemosh l’abomination de
Moab (I Rois 11,4-8) représenté par un singe. Les cultes de
Moloch, de Baal et d’Ashtart (déesse arboricole figurée par un
bosquet) furent pratiqué en Israël, notamment sous les règnes
d’Achaz et de Manassé, qui firent passer un de leurs fils par le feu,
dressèrent un autel à Baal dans le sanctuaire extérieur et osèrent
placer le bosquet dans le Saint des Saints (II Rois 16, 3-4 ; 17, 16 ;
21,3-7). Amon, qui succéda à son père Manassé, continua à servir
les idoles (II Rois 21, 20-21). Josias, fils d’Amon, démolit les autels
des idoles, brisa les stèles, coupa les poteaux sacrés et souilla tous
les hauts lieux en y faisant brûler ou jeter des ossements humains.
(II Rois 23, 4-14).
Milkom : voir.
Nusmiane : voir.
Olivier est invoqué comme prince des archanges dans les litanies
du sabbat.
Sargatanas : voir.
Satanachia : voir.
Les stryges ou striges (du grec strigx = oiseau de nuit) sont des
démons femelles ailés, mi-femme mi-oiseau, apparus dès
l'Antiquité, surtout dans la croyance romaine ; ils s'en prennent
essentiellement aux nouveau-nés, soit en suçant leur sang, soit en
les enlevant dans leurs serres crochues ; ils sont souvent
confondues avec les vampires. Chez les musulmans, la stryge,
appelée goule ou ghole, se repaît de la chair des cadavres.
Burchard, évêque de Worms de 1000 à 1025, croit en l'existence
des stryges ou striges. Il conseille à ses prêtres de demander à
leurs pénitentes : "As-tu partagé la croyance de nombreuses
femmes de la suite de Satan ? Que pendant le silence de la nuit,
après t'être étendue dans ton lit et pendant que ton mari repose sur
ton sein, tu as le pouvoir, toute corporelle que tu es, de sortir par la
porte fermée, de parcourir l'espace avec d'autres femmes qui te
ressemblent ? Que tu as le pouvoir de tuer, avec des armes
invisibles, des chrétiens baptisés et rachetés par le Sang du Christ,
de manger leur chair après l'avoir fait cuire, et de mettre à la place
de leur coeur de la paille ou un tout autre objet ? Que tu as le
pouvoir, après les avoir mangés, de les ressusciter et de leur
accorder un délai pour vivre ? Si oui : quarante jours de jeûne et
une pénitence durant sept ans."
Zapan : voir.
9. La hiérarchie infernale
(d'après Collin de Plancy Dictionnaire infernal, 1818-1863)
Ministères :
- Adramelech, grand chancelier, grande croix de l'ordre de la
Mouche
- Astaroth, grand trésorier, chevalier de la Mouche
- Nergal, chef de la police secrète
- Baal, général en chef des armées infernales, grand-croix de
l'ordre de la Mouche
- Léviathan, grand amiral, chevalier de la Mouche
Ambassadeurs :
- Belphégor, ambassadeur en France
- Mammon, ambassadeur en Angleterre
- Bélial, ambassadeur en Italie
- Rimmon, ambassadeur en Russie
- Thamuz, ambassadeur en Espagne
- Hutgin, ambassadeur en Turquie
- Martinet, ambassadeur en Suisse
Justice :
- Lucifer, grand justicier, chevalier de la Mouche
- Alastor, exécuteur des hautes œuvres.
10. L’Enfer
C’est un lieu généralement situé dans le monde souterrain et
destiné aux âmes des morts qui errent dans les ténèbres, selon les
Grecs, ou aux damnés qui y sont suppliciés, selon la plupart des
croyances chrétiennes qui y voient les flammes éternelles.
Dans les mythes nordiques et germaniques, l'enfer est au contraire
un domaine souterrain de glaces éternelles.
Pour le Bardo Thôdol tibétain, l'enfer est un immense territoire,
appelé Sangsara, dans lequel se perdent et souffrent de désirs
inassouvis ceux qui errent d'incarnation en incarnation, d'illusion en
illusion, et s'enracinent toujours plus dans la matière terrestre.
Après un temps indéfini ils se réincarnent et recommencent un
cycle d'expériences, c'est-à-dire de réincarnations.
L'enfer Sangsara est en réalité le cycle des naissances, morts et
réincarnations, qui se poursuit tant que l'entité alourdit son karma
sans parvenir à se libérer.
Dans l'Ancien Testament, le shéol (lieu des morts) désigne la
condition spirituelle où se trouvent, après la mort, toutes les âmes :
abîme obscur (l'Hadès des Septante, de « a » privatif et de la racine
« id » = voir), où l'humanité gît dans les ténèbres et l'ombre de la
mort (Luc 1,79). Peu à peu, cet aspect tragique de la mort se révèle
comme une dimension permanente de l'existence humaine séparée
de sa source divine. Certes, les textes plus récents différencient
dans le shéol plusieurs états, le sein d'Abraham pour les justes et
la géhenne de feu faite de supplices éternels pour les impies (du
nom d'un ravin maudit près de Jérusalem, où les cadavres, rongés
de vers, étaient brûlés (Isaïe 66,24). Pourtant tous restent dans une
situation de vie morte (Grégoire de Nysse) et les prophètes
implorent une résurrection qui restaurerait les personnes dans
l'unité indivisible du corps et de l'âme.
L’islam a conservé cette notion de l'enfer, territoire dans lequel les
damnés subissent les pires souffrances physiques auxquelles
échappent cependant les musulmans pécheurs qui purgent leurs
fautes dans le purgatoire avant de pouvoir entrer dans le paradis.
Charon
Dans la mythologie grecque, Charon, le nocher des Enfers, fils de
l’Érèbe et de la Nuit, sous les traits d’un vieillard sinistre, fait
traverser, dans sa barque, les marais de l’Achéron aux âmes des
défunts qui ont reçu une sépulture. En paiement, il prend la pièce
de monnaie placée dans la bouche des cadavres. Il lui est interdit
de faire passer des vivants (il sera enchaîné pendant toute une
année pour avoir laissé Héraclès descendre aux Enfers).
Les Étrusques l’appellent Charun et lui attribuent l’aspect d’un
génie ailé, armé d’un maillet.
Charon est considéré comme une personnification de la Mort et des
Enfers.
Il survit en Charos ou Charontas, l’ange de la Mort du folklore grec
moderne.
Cerbère
Cerbère, chien monstrueux auquel Hésiode donne 54 têtes (chiffre
doublé par Horace) est chargé de protéger l'entrée et la sortie du
domaine de Proserpine et Pluton dans la mythologie gréco-
romaine.
En général, on le représente avec trois gueules menaçantes, le dos
couvert de serpents venimeux se terminant par une queue de
dragon. Orphée parvint néanmoins à le charmer par ses chants ;
Enée le calma en lui offrant du gâteau que la Sybille avait drogué et
Héraclès parvint à le ramener pour un temps à Trézène.
Les démonologues de la Renaissance font de Cerbère un démon
que l'on conjure au cours d'exorcismes.
A propos de la possession d'une femme en 1565, Belleforest écrit :
« Légion et Astaroth, colonels sataniques, étant sortis, restaient les
grands capitaines Cerbère et Belzébuth à quitter la place et
lesquels tenaient encore bon contre les adjurations. » Il décrit
Cerbère comme un démon pernicieux, présent sur Terre, mer et air.
Gardien des enfers, il fait la fête aux âmes damnées entrant aux
Enfers et menace celles qui tentent d'en sortir. Marquis infernal, il
commande 19 légions et se montre sous la forme d'un corbeau à la
voix rauque. Il donne l'éloquence, l'amabilité et enseigne les beaux-
arts.
Eurynome
Eurynome (Eurynomos), Prince de la mort régnant aux Enfers,
Grand-Croix de l'ordre de la Mouche, présente un aspect
particulièrement horrible : il possède un corps rempli de plaies
couvert en partie d'une peau de renard et a de grandes dents de
loup. Il prend le contrôle de certaines personnes qu'il fait sortir la
nuit pour qu'ils tuent. Il rend verts les yeux de ses victimes.
Pausanias le décrit comme un diable qui mange les charognes des
morts et ne leur laisse que les os. Il est de couleur noir tirant vers le
bleu, comme les grosses mouches de boucherie, et montre les
dents, assis sur un siège paré et couvert d'une peau de vautour. Il
représente la mort désignée par le vautour chez les Egyptiens.
Le purgatoire
De nombreux témoignages écrits montrent que parmi les premiers
chrétiens, certains ont cru, sinon en l'existence d'un lieu, du moins
d'un état où le pécheur devait expier ses péchés avant d'atteindre le
paradis. Comme l'a montré l'historien Jacques Le Goff, le concept
du purgatoire comme lieu spécifique (déjà reconnue par l’islam,
ndlr) est en effet beaucoup plus tardif, et n'est entériné dans la
doctrine qu'avec le deuxième concile de Lyon (1274) 18.
L'Église formule la doctrine concernant l'existence du purgatoire
aux conciles de Florence (8e session, 6 juillet 1439 : les âmes de
ceux qui meurent avant d’avoir satisfait par de dignes fruits de
pénitence, quoiqu’en état de grâce, sont soumises aux peines du
purgatoire, et peuvent être soulagées par le saint sacrifice, par les
prières et les autres bonnes œuvres des vivants) et de Trente (25e
session, 4 décembre 1563) qui affirme l'existence
du purgatorium (le purgatoire : lieu de purification temporaire en
attente du jugement dernier) en tant que Sainte doctrine. Le
purgatoire est rejeté par les protestants.
Le 3 août 1476, la bulle Salvater noster de Sixte IV octroie,
moyennant finances, une indulgence plénière aux pauvres âmes du
purgatoire.
Le purgatoire est l'infirmerie du Bon-Dieu dit le curé d'Ars (+ 1859).
17
13. Citations
Les femmes sont des démons qui nous font entrer en enfer par la
porte du paradis. (Cyprien de Carthage + 258)
Platon avait imaginé les démons pour former une échelle par
laquelle, de créature plus parfaite en créature plus parfaite, on
montât enfin jusqu'à Dieu. (Denis Diderot 1713-1784, Opinions des
anciens philosophes)
Voir dossiers : Les anges. Invocation des Anges. Les Anges dans
les catéchismes. Antéchrist et Apocalypse. Sorcellerie. Exorcisme.
Notes
1 Vocabulaire de théologie biblique, Ed. du Cerf. 1977
2 Silences et non-dits de l'Histoire Antique. Emmanuelle Grün.
Yvelin édition.2008
3 Mélanges géographiques et historiques, Tome I, Les Mines de
l'Orient, 1819
4 http://fr.wikipedia.org/wiki/Lamia_(mythologie)
5 http://www.andora.fr/magie-noire/demons
6 http://www.democraticunderground.com/?
com=view_post&forum=1218&pid=39948
7http://membres.multimania.fr/trident/jdr/eleckase/les_demons/les_
demons_dans_eleckase.htm
8 http://fr.wikipedia.org/wiki/Pharmakos
9 http://fr.wikipedia.org/wiki/Babalon
10 http://fr.wikipedia.org/wiki/Ars_Goetia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lemegeton
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pseudomonarchia_daemonum
11 http://fr.wikipedia.org/wiki/Nephilim
12 http://fr.wikipedia.org/wiki/Sama%C3%ABl
13 http://www.dark-refuge.com/demons/demons-importants.php
14 Ernest Martin, Histoire des monstres, p.64.
15 Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle. Pierre Larousse.
1863-1890
16 Encyclopaedia Universalis 2008.
17 http://www.vigi-sectes.org/catholicisme/purgatoire.html
18 https://fr.wikipedia.org/wiki/Purgatoire
19 Prolegomena to the Study of Greek Religion, Princeton
University Press, 1903
20 Dictionnaire des Mythologies. Myriam Philibert. Actualité de
l’Histoire. 1997
21 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89osphoros
Sources
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