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By Bruno on samedi 30 septembre 2017

Category: Histoire et Traditions

Liste alphabétique des principaux démons


Abaddon (de l'hébreu "abad" : faire périr) ou Apollyon (du grec :
exterminateur), souverain du puits sans fond, est l'ange de l'abîme (Ange
exterminateur) dans l'Apocalypse. Les démonologues le considèrent
comme le chef des démons de la 7e hiérarchie et le roi des démons-
sauterelles.

Abalam ou Abalim, de la suite dePaymon, est couronné d'un diadème


étincelant de pierreries. Il a un visage de femme et commande 200 légions.

Abigor, Eligor, Eligos : duc, c'est un beau cavalier appartenant aux


sphères supérieures du monde démoniaque, portant lance et sceptre
(serpent) et chevauchant un monstre ailé. Sa cuirasse rutile sous les feux
de l’enfer qu’il parcourt à la tête de ses 60 légions infernales. Il connaît
l'avenir et les secrets de la guerre ; il enseigne aux chefs les moyens de se
faire aimer des soldats.

Abrahel : succube apparu en 1581 dans le duché du Limbourg, décrit par


Nicolas Rémy (Démonolâtrie, 1581).

Abrasax, Abracax, Abraxas, Carabia, Decarabia, du nom duquel on a tiré


la célèbre formule « abracadabra », est mentionné dans la liste des
principaux démons établie par l'Église lors du concile de Braga (561-563).

Les basilidiens voyaient en lui leur divinité suprême "IAO", écrit "IAW"
(iota, alpha, omega), qui, selon certains, est une déformation du nom de
Yahvé, le dieu de l’Ancien testament.
Abrasax, roi d'une partie de l'enfer et marquis, commande 30 légions. Il est
représenté par une étoile à 5 branches. Il apparaît avec une tête de coq,
des pieds de dragon et un fouet à la main. Il porte de courts cheveux bruns
bouclés et a la peau claire ; ses ailes noires sont rayées de rouge. Il
apparaît aussi en roi (il porte une couronne) anguipède. Il connaît les
propriétés des plantes et des pierres précieuses et donne des familiers
sous forme d'oiseaux.
La formule " abracadabra " viendrait de l’hébreu " abreg ad
hâbra " (Envoie ta foudre jusqu’à la mort).
Selon Serenus Samonicus, médecin du IIe siècle, elle était disposée en
triangle renversé, le nom s’écrivant en diminuant d’une lettre à chaque
ligne.
Au Moyen Age, ce pantacle, porté autour du cou, était censé guérir les
maladies, notamment la fièvre, protéger des sorts et éloigner le mauvais
oeil. La formule aurait aussi servi de mot de passe pour rencontrer le
diable….

Acham est conjuré le jeudi. Dans le livre Le Prince de ce monde : Précis


de démonologie occidentale et dictionnaire des démons écrit par Anubis et
Nahéma-Nephthys et publié aux éditions Jourdan, Acham est aussi appelé
Silcharde. Ce livre nous dit qu'Acham est le démon du jeudi et qu'il est lié à
la planète Jupiter. Acham préside à tout travail de réussite, de gloire, de
victoire et de renommée. Il donne de l'argent inattendu, donne la réussite
sociale, facilite les issues heureuses des procès et des litiges officiels,
calme les ennemis et peut faire le bien comme le mal.

Adès voir Pluton.

Adonis, "démon brûlé", agit dans les incendies.

Adramalech ou Adramélech, démon sumérien, vient tout droit des rivages


du Tigre. Son torse humain, sa tête de mulet, sa queue de paon indiquent
qu’il occupe de hautes fonctions dans la hiérarchie de l’enfer : Grand
chancelier des enfers, président du haut conseil des diables et intendant de
la garde-robe de Satan. Il préside la grande assemblée
des "schedîn" (terme désignant les démons ou esprits en hébreu). Les
habitants de Sépharvaïm, ville de la Samarie, faisaient, en son honneur,
passer leurs enfants par le feu.
Adramélech et Anamélech et étaient les principales divinités
des Sépharvaïtesqui les imploraient pour la conservation de leurs
troupeaux.

Anamélech (peut-être un autre nom deMoloch), est parfois représenté par


une caille ou un faisan. Son nom signifierait "bon Roi". Il serait la lune,
Adramélech étant le soleil.

Aghation est un démon familier qui ne se montre qu'à midi. Il parait en


forme d'homme ou de bête. Il se laisse parfois enfermer dans un talisman,
dans une bouteille ou dans un anneau magique.

Agathodemon est un bon génie, adoré par les Egyptiens sous la figure
d'un serpent à tête humaine. Les Dragons ou les Serpents ailés, vénérés
par les anciens, étaient appelés "Aghatodemones" (Bons Génies).

Agaliarept : voir. La hiérarchie infernale

Agnan tourmente les deux Amériques, surtout le Brésil.

Aguarès, vêtu d’une tunique à la romaine, chevauche un crocodile,


épervier au poing. Grand-duc de la partie orientale des enfers, c’est un
démon originaire d’Egypte. Chef des démons de l'ordre des vertus, il
commande 31 légions. Il accorde des dignités, enseigne toutes les langues
et fait danser les esprits de la terre. Il fait revenir à la charge les fuyards et
met l'ennemi en déroute.

Ahriman (voir) divinité du mal chez les anciens Perses.


Aim voir Aym.

Alastor, Alaster, Alastair, que l'on dit le plus cruel des démons, est
l’exécuteur des hautes œuvres. Il exécutait les sentences divines ; mais,
après sa rébellion (car il n'acceptait plus de recevoir des ordres) il fut
réincarné dans le corps d'un mortel. Bourreau infernal, il exécute ses
victimes grâce à des sons démoniaques qu'il produit avec sa guitare
nommée Heghbas. Il utilise aussi l'épée et le fouet.

Allatou épouse de Nergal.

Alocer, Allocer, Alloces, Aloger, duc de l’enfer, commande 36 légions. Il


a une tête de lion, porte un habit de chevalier et monte un cheval
gigantesque aux pattes de dragon. Il enseigne les secrets de l’astronomie
et des arts libéraux. On assure qu'il rend ceux qu'il protège heureux dans
leur famille. Amduscias est placé sous ses ordres.

Alouqua est un démon femelle à la fois succube et vampire qui épuise les
hommes et les conduit au suicide.

Alpiel a l'intendance des arbres fruitiers.

Alricaus ou Aalrihaus, est un démon que l'on conjure le samedi. Fauteur


de trouble à la cour infernale, il commande 22 légions. Il enseigne la
logique et la psychologie.

Alrinach, démon de l'occident, président des tempêtes, tremblements de


terre et des pluies, paraît sous les traits et les habits d'une femme.

Les Alrunes sont des succubes d'où serait issue la nation des Huns ; elles
prennent toutes sortes de formes, mais ne peuvent changer de sexe.

Amduscias ou Amdusias, placé sous les ordres de Alocer, est grand-duc


lui aussi, mais il ne commande que 29 légions. Amduscias peut prendre
forme humaine ou l’apparence d’une licorne. Il possède une voix si suave
que les arbres s’inclinent sur terre chaque fois qu’il chante. Lorsqu’on le lui
commande, Amduscias donne des concerts et, on entend, sans rien voir, le
son des trompettes et des autres instruments de musique.

Amon ou Aamon, marquis, dieu suprême de l'ancienne Egypte,


commande 40 légions. Tête de loup vomissant des flammes, queue de
serpent ou tête de hibou et corps humain, il se repaît du corps des damnés.
Il connaît le passé et l'avenir et peut réconcilier les amis brouillés.
Amoymon ou Amaimon est l'un des 4 rois de l'enfer gouvernant la partie
orientale. On l'évoque le matin de neuf heures à midi et le soir de trois à six
heures. Son lieutenant,

Asmodée, est le premier prince de ses Etats

Amy, Avnas, Asin, Hanar, Hanni, président, règne sur 36 légions de


démons. Il apparaît d'abord comme une flamme avant de passer à une
forme humaine. Il incite des réactions positives des dirigeants. Il enseigne
les secrets de l’astronomie et des arts libéraux. Il permet de trouver les
trésors gardés par les démons. Il donne de bons domestiques. Selon
Johann Weyer, cet ancien ange de l'ordre des Puissances espère retourner
au septième ciel après douze siècles. Selon Rudd, Amy est opposé à
l'archange Ieialel.

Anamélech et Adramélech étaient les principales divinités des


Sépharvaïtes qui les imploraient pour la conservation de leurs troupeaux.
Anamélech (peut-être un autre nom de Moloch), est parfois représenté par
une caille ou un faisan. Son nom signifierait "bon Roi". Il serait la lune,
Adramélech étant le soleil.

Anarazel est un démon chargé de la garde des trésors souterrains qu'ils


transportent d'un lieu à un autre pour les dérober aux recherches des
hommes. Avec ses compagnons Gaziel et Fecor, il ébranle les fondements
des maisons, excite les tempêtes, sonne les cloches à minuit, fait paraître
les spectres et inspire les terreurs nocturnes. Andrassuscite querelles et
discordes. Il apprend à tuer maîtres et serviteurs. Grand marquis aux
enfers, il est représenté avec le corps d'un ange, la tête d'un chat huant, à
cheval sur un loup noir et tenant un sabre. Il commande 30 légions.

Andrealphus ou Androalphus, marquis, est à la tête de 30 légions. Il


donne des leçons de géométrie et est astronome. Il enseigne aussi à
ergoter habilement : il permet à ceux qui commercent avec lui d’éviter la
griffe des juges. Il se montre sous forme humaine ou sous la figure d'un
paon à la voix grave. Il est capable de transformer un homme en oiseau.

Andromalius est un grand-duc de l'Enfer. Il apparaît comme un homme


ayant un grand serpent en main. Il est capable de ramener les objets
dérobés et de punir les voleurs comme les pécheurs. Il gouverne 36 légions
infernales.

Angat est le nom du diable à Madagascar ; il a la figure d'un serpent.


Anneberg, rancunier et terrible, démon des mines, se montre surtout en
Allemagne : il a la figure d'un cheval, avec un cou immense et des yeux
effroyables.

Antéchrist est un démon escamoteur et nécromancien ; à ne pas


confondre avec l'Antéchrist de l'Apocalypse.

Apollyon voir Abaddon.

Aquiel est un démon que l'on conjure le dimanche. Il fait tout ce qu'il peut
pour détruire et dégrader la pratique religieuse dominicale.

Arias, démon des astrologues, connaît l’astronomie et enseigne


l’astrologie. Il peut métamorphoser les hommes à sa volonté et leur faire
obtenir dignités et titres.

Arioch est le démon de la vengeance.

Ascaroth dépend de Nergal ; il protège les espions et les délateurs.

Ascik-Pacha : démon turc favorisant les intrigues, facilitant les


accouchements et rompant les charmes.

Asin voir Amy

Asmodée, Asmoday, Chammadaï, Sydonaï, est un démon du cercle


supérieur, parfois assimilé à Belzébuth, prince des Enfers. Certains ont
vue en lui le Serpent qui séduisit Eve. Asmodée apparaît, dans la tradition
postérieure hébraïque, en particulier dans le Livre de Tobie de l’Ancien
Testament, comme un esprit du mal lubrique (le récit le présente sous les
traits de l’amant de Sarah dont il a assassiné les 7 premiers maris). Tobie,
désirant épouser Sarah, parvient à chasser le démon avec l’aide de
l’archange Raphaël qui poursuit Asmodée jusqu’en Haute Égypte et
l’enchaîne : le démon "s'enfuit par les airs. Raphaël l'entrava et l'enchaîna"
(Tobie 8, 2-3). Asmodée apprend aux hommes à se rendre invisibles, leur
enseigne la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et les arts mécaniques.
Il connaît les trésors cachés. Dans la tradition talmudique, Asmodée est
associé à Salomon, auquel il apporte son aide lors de la construction du
Temple de Jérusalem. On le considère également comme étant la cause
des excès attribués à Salomon. Il personnifiait la colère pour les Perses.
Surintendant des Enfers, maître des Maisons de jeu, Asmodée sème
dissipation et erreur. Prince, il est soumis à la hiérarchie du
Roi Amoymon et commande 72 légions. On le représente souvent avec
trois têtes : une de buffle, une d'homme et une de bélier, avec une queue
de serpent, des pieds d'oie, une haleine enflammée portant à la main une
lance et chevauchant un dragon. Sainte Françoise Romaine (1384-1440)
relate, dans le chapitre VI de son Traité sur l'enfer, qu'Asmodée était
un chérubinavant sa révolte contre Dieu. A l’entrée de l’église de Rennes-
le-Château restaurée par l'abbé Saunière, Asmodée présente le bénitier.

Asmoug : démon perse causant discordes, querelles et procès.

Astaroth, avec le titre de grand-duc, règne à l’ouest de l’enfer. Il


commande 40 légions. On le représente généralement comme un ange
anthropomorphe, laid et nu, tenant une vipère dans la main gauche et
chevauchant un dragon. Il assume les fonctions de trésorier infernal et joue
un rôle assez équivoque car il lui arrive de protéger les hommes et de leur
dévoiler l’avenir. Il donne de très bons conseils quand on établit des lois
nouvelles. Il procure l'amitié des grands seigneurs. Il enseigne les arts
libéraux et permet de connaître le présent et l'avenir. On ne peut l'évoquer
que le mercredi. Il connaît toute l’histoire de la Création, les fautes et les
chutes des Anges. Il est cité comme l’un des sept Princes de l’Enfer qui
visitèrent Faust. On ne peut se prémunir de son insupportable puanteur
qu'en se bouchant le nez avec un anneau magique. Sa femme
est Astarté (la grande déesse phénicienne, elle-même déformation
d’Ishtar), reine de l'élégance dans le sombre royaume.

Astarté ou Ashtart. Salomon, pourtant "le plus sage des hommes" (I Rois
5,11), rétablit en Israël le culte des divinités étrangères et notamment celui
d'Astarté ou Ashtart, déesse sidonienne de la fertilité et de la guerre et
Reine du ciel (Ishtar chez les Sumériens). Le culte d’Ashtart (déesse
arboricole figurée par un bosquet) fut pratiqué en Israël, notamment sous
les règnes d’Achaz et de Manassé, qui osèrent placer le bosquet dans le
Saint des Saints (II Rois 16, 3-4 ; 17, 16 ; 21,3-7). Astarté est l'épouse
d'Astaroth. Attuku est un démon auquel les magiciens babyloniens
attribuaient le pouvoir de déchaîner les tempêtes et les ouragans.

Ausitif, Béhémoth, Bélaam, Issacarum et Zabulon sont des démons cités


lors de l’affaire des Ursulines de Loudun.

Aversier (Adversaire) est le nom donné au Diable au XIe siècle dans les
campagnes de France.

Avnas voir Amy

Axaphat, démon de la ruine, est invoqué dans les litanies du sabbat.


Démon intermédiaire enchanteur.

Aym, Aim, Haborym est le démon des incendies. Aym, ancienne divinité
chthonienne des Moabites, est représenté avec 3 têtes (l'une de serpent,
l'autre d'homme, la troisième de chat) chevauchant une vipère et tenant
une torche.
Grand-duc des Enfers, il est environné de flammes et commande 26
légions. Il met le feu aux villes, châteaux et places-fortes.

Aypéros voir Ipes.

Azael est l'un des anges rebelles. Selon les rabbins, il est enchaîné sur des
pierres pointues, dans un désert, en attendant le jugement dernier.

Azazel, appelé également Samaël (ou Shammaël), est surtout connu par
leLivre d’Enoch, qui le désigne comme le chef des anges déchus,
le Lucifer de la bible.
Nous voyons également dans Origèneque les anciens chrétiens donnaient
le nom d'Azazel à Satan. 15

Ce chef des démons est aussi nommé : Bélial et Mastéma.


Azazel n’est que le premier porte-enseigne des armées infernales dans
le Paradis Perdu de Milton.
A la fête de l'Expiation (Jour du Grand Pardon), que les juifs célébraient le
dixième jour du septième mois, on amenait au grand prêtre 2 boucs qu'il
tirait au sort : l'un pour le Seigneur, l'autre pour Azazel, le démon du désert.
Celui sur qui tombait le sort du Seigneur était immolé, et son sang servait
pour l'Expiation. Le grand prêtre mettait ensuite ses deux mains sur la tête
de l'autre bouc (le bouc émissaire), confessait ses péchés et ceux du
peuple, en chargeait cet animal, qui était alors conduit dans le désert et mis
en liberté. « Le bouc emportera sur lui toutes les iniquités dans une terre
désolée ; il sera chassé dans le désert. » (Lévitique XVI, 22)
Quant à la cité d'Athènes, elle sacrifiait des humains quand les tensions
sociales renaissaient, par exemple lors d’une calamité collective (épidémie,
famine, invasion) ; ce rite de purification était appelé Pharmakos qui signifie
à la fois "poison" et "remède". Jusqu'au Ve siècle avant J.-C., en Grèce,
notamment à Athènes et dans les ports ioniens, les citoyens lapidaient le
Pharmakos, bouc émissaire humain, souvent un condamné ou un débile
mental, pour guérir la cité d'une épidémie ou de tout autre fléau 8. La
pratique du Pharmacos passa à Marseille, colonie grecque. Jane Ellen
Harrison écrit 3 que, dans les rites de purification à Éleusis en Grèce
antique, "chaque homme prend avec lui son pharmakos (victime
sacrificielle, ndlr), un jeune cochon". 19
Dans l'Apocalypse d'Abraham, Azazel est tour à tour identifié au Serpent
tentateur et au grand dragon chargé de dévorer les réprouvés en enfer.
Certains textes (notamment Isaïe XIII, 21 et XXXIV, 14) en font le prince
des animaux maléfiques vivant dans le désert et notamment le souverain
des boucs.
D'autres prétendent qu'Azazel volent sans cesse autour de nous dans les
airs.
Le Livre d'Enoch évoque la condamnation d'Azazel par l'Eternel qui, cette
fois, l'exile totalement de notre univers.
Raphaël reçut l'ordre de mettre aux fers l'ange déchu Azazel, de le jeter
dans une fosse remplie de pierres pointues dans le désert de Dudael et de
le recouvrir d'obscurité. Ainsi doit-il rester jusqu'au grand jour du jugement,
où il sera jeté dans le feu de l'enfer et la terre sera guérie de la corruption
qu'il y a introduite.
Voici comment s'est produite la chute d'Azazel.
Lorsque la génération du déluge commença à se livrer à l'idolâtrie, Dieu fut
profondément attristé.
Les deux anges Shemhazai et Azazel se levèrent et dirent « Seigneur de
l'univers ! Voici que s'est réalisé ce que nous avons prédit lors de la
création du monde et de l'homme, en te disant : Qu'est l'homme, que Tu te
souviennes de lui ? » Et Dieu dit : « Et qu'adviendra-t-il du monde
maintenant, sans l'homme ? » Les anges répliquèrent : « Nous nous en
occuperons. » Alors Dieu dit : « Je le sais bien, si vous habitez la terre, le
mauvais penchant vous subjuguera et vous serez encore plus iniques que
l'homme n'a jamais été. » Les anges insistèrent : « Donne nous
l'autorisation d'habiter parmi les hommes et Tu verras que nous
sanctifierons Ton Nom. » Dieu céda à leur désir, et leur dit : « Descendez
et séjournez parmi les hommes ! »
Lorsque les anges arrivèrent sur terre et virent les filles des hommes dans
toute leur grâce et beauté, ils ne purent maîtriser leur passion. Shemhazai
vit une jeune fille appelée Istehar et il fut pris de passion pour elle. Elle
promit de se soumettre à lui si d'abord il lui apprenait le Nom Ineffable
grâce auquel il s'était élevé jusqu'au ciel. Il accepta cette condition. Mais
aussitôt qu'elle l'eut appris, elle prononça le Nom et monta au ciel elle-
même, sans accomplir sa promesse faite à l'ange. Dieu dit : « Parce qu'elle
s'est tenue à l'écart du péché, nous la placerons parmi les sept étoiles,
pour que jamais les hommes ne l'oublient », et elle fut placée dans la
constellation des Pléiades.
Toutefois, Shemhazai et Azazel, ne furent pas découragés de conclure des
alliances avec les filles des hommes et deux fils naquirent au premier.
Azazel se mit à inventer les parures et les ornements qui permettent aux
femmes de séduire les hommes. Dieu envoya alors Metatron auprès de
Shemhazai pour lui dire qu'Il avait décidé de détruire le monde et d'amener
le déluge. L'ange déchu se mit à pleurer et à s'affliger sur le sort du monde
et de ses deux fils. Si le monde disparaissait, que mangeraient-ils, eux qui
avaient besoin quotidiennement de 1 000 chameaux, de 1 000 chevaux et
de 1 000 bouvillons ? Les deux fils de Shemhazai, Hiwwa et Hiyya, firent
des songes. Le premier vit une grande pierre qui recouvrait la terre et la
pierre était marquée partout de lignes d'écriture. Un ange vint et avec un
grattoir effaça toutes les lignes, ne laissant que 4 lettres sur la pierre. Le
deuxième fils vit un grand bocage planté de toutes sortes d'arbres. Des
anges portant des haches s'en approchèrent, abattirent les arbres, n'en
laissant qu'un seul avec 3 de ses branches. En s'éveillant, Hiwwa et Hiyya
rapportèrent leurs songes à leur père qui les interpréta en disant : « Dieu
amènera le déluge et personne ne sera sauvé à l'exception de Noé et ses
trois fils. » Entendant cela, ils se mirent à pleurer et à sangloter, mais leur
père les consola : « Doucement, ne soyez pas affligés ! Chaque fois que
les hommes tailleront ou hisseront une pierre, ou lanceront un vaisseau, ils
invoqueront vos noms, Hiwwa ! Hiyya ! » Cette prophétie les apaisa.
Alors Shemhazai se repentit. Il se suspendit entre ciel et terre et il se trouve
jusqu'à ce jour dans cette position de pécheur pénitent.
Mais Azazel persista dans son péché, égarant l'humanité par des parures
sensuelles.
Pour cette raison le Jour de l'Expiation, 2 boucs furent sacrifiés au Temple,
l'un à Dieu, pour qu'Il pardonne les péchés d'Israël, l'autre à Azazel, pour
qu'il porte les péchés d'Israël.
D’après l’islam, Azazil, maître des anges déchus, enseigna aux hommes
l'art de fabriquer des armes, de fondre les métaux pour créer de la
monnaie. C'est lui qui montra aux femmes l'art d'employer des fards et
autres ornements. Il apprit également aux géants à utiliser leur force et à
remuer leurs passions. Il enseigna la vertu des simples (herbes) et la force
des poisons, des enchantements, des fascinations. Il enseigna enfin
l'astronomie, la divination par les signes de l'air, de la terre et de la lune.
Azazel est mentionné dans la liste des principaux démons établie par le
concile de Braga (561-563) soutenu par le pape Jean III.

Baal, Bael, Bel dont le nom signifie "Seigneur, Maître" dans les langues
sémitiques, est le plus ancien démon de l’enfer. Duc (général en chef des
armées infernales pour certains), il est représenté avec 3 têtes : une tête de
chat, une tête d’homme couronnée et une tête de crapaud, et ses jambes
se terminent en pattes d’araignée. Il rend invisibles et rusés ceux qui
l'invoquent. Il commande 70 légions et règne dans toute la partie orientale.
Considéré comme la figure principale du Panthéon cananéen ou il était
adoré comme Dieu dispensateur de richesses, adoré en Phénicie où il était
considéré comme étant le mari d'Astarté et à Carthage où on lui offrait des
sacrifices humains (en particulier des enfants pour obtenir de belles
récoltes ou la déroute des ennemis), il a été assimilé par les Grecs à
Apollon et par les Romains à Saturne. L'historien grec, Diodore de Sicile (v.
90 av. J.-C.-21 av. J.-C.), affirme que l'on sacrifiait des humains à ce dieu.

Baalberith, secrétaire général et archiviste des Enfers, est le maître des


alliances. Les Phéniciens prêtaient serment devant lui.

Baalzéphon est le capitaine des gardes de l'Enfer. Les Egyptiens


l’invoquaient pour qu’il empêche les esclaves de s'enfuir.
Babalon : déesse connue aussi sous les épithètes "la Femme écarlate, la
Grande Mère ou la Mère des Abominations". Sous sa forme la plus
abstraite, elle représente la pulsion sexuelle féminine et la femme libérée ;
de même elle est aussi identifiée avec "Mère Nature", dans son acception
de fertilité. Babalon est souvent décrite une épée à la ceinture et
chevauchant la Bête (voir Bélial).

On la considère souvent comme une prostituée sacrée, et son symbole


principal est le Calice ou le Graal. Crowley écrit dans son Livre de Thot :
"Elle chevauche la bête ; dans sa main gauche, elle tient les rênes,
représentant la passion qui les unit. Dans sa main droite, elle tient la coupe
bien haut, le Saint Graal enflammé avec l'amour et la mort..." 9

Babuces : nom donné à des incubes

Balaam : démon hébreu de l'avarice et de la cupidité.

Balan ou Balam, roi des Enfers commandant 40 légions, est représenté, le


plus souvent nu, avec 3 têtes (taureau, homme aux yeux de braise, bélier)
et une queue de serpent, épervier au poing et monté sur un ours. D'une
voix rauque, il répond à toutes les questions concernant le passé, le
présent et l'avenir. Il enseigne les ruses, les astuces et le moyen d'être
invisible.

Baphomet, Bafomet, Baffomet, Bahomet, Bahumet, etc., est le nom


d'une idole (une tête humaine à 1 ou 3 visages sur 4 pieds) qu'on dit avoir
été adorée par la secte des gnostiques. Silvestre de Sacy pense que le mot
"Baphomet" est simplement une déformation du nom du
prophète Mahomet. Münter fait remarquer que les figures ou têtes
enchantées employées par les sorciers dans l'exercice de leur art,
lesquelles étaient réputées animées par le diable, s'appelaient des "têtes
de Mahomet", et venaient en partie de l'Orient, en partie de l'Espagne.
Raynouard reconnaît dans "Baphomet" le nom de "Mahomet". Des idoles
qu'on a désignées, à tort ou à raison, sous le nom de "Baphomet", étaient
des représentations humaines, réunissant les attributs des 2 sexes.

Arrêté dès octobre 1307, le Templier Larchant avoue avoir vu cette tête à
Paris et précise que les frères l'adoraient, la baisaient et l'appelaient leur
Sauveur. Questionnés à Carcassonne en novembre 1307, 2 frères parlent
"d'une figure baphométique" et l'un d'eux précise que cette figure est
nommée "Yalla". Le procès-verbal d'avril 1310, dressé par Nogaret, établit
l'accusation d'idolâtrie : « Ils (les templiers, ndlr) adoraient ces idoles ou
cette idole. Ils la vénéraient comme Dieu [...], spécialement dans leurs
grands chapitres [...]. Ils disaient que cette tête pouvait les sauver. Les
rendre riches. Qu'elle donnait à l'Ordre toutes ses richesses. Qu'elle faisait
fleurir les arbres. Qu'elle faisait germer [...] ».

La tête humaine (c’est parfois une vraie tête) est tantôt masculine, jeune ou
vieille, imberbe ou barbue, tantôt féminine "à la semblance d'une fée ou de
la Vierge" mais elle est parfois androgyne. Certains la disent "noire comme
la face d'un infidèle". Pour Radulphe de Gisy c'est un "maufé" (un diable).
Hugues de Pairaud affirme qu'il a tenu entre ses mains, dans un chapitre
général à Montpellier, cette tête d'homme montée sur 4 pieds, 2 du côté de
la face et 2 derrière. La tête comporte 2 nez et 3 yeux ou peut avoir 2 ou 3
faces (dans les églises orthodoxes, la tête à 3 visages est le symbole de la
Trinité). La tête peut être aussi celle d’un animal (bouc, bélier, bœuf ou chat
noir) qui parle et rend des oracles. Le matériau, parfois recouvert de peau
humaine, est varié : bois peint parfois doré, os, or, argent, vermeil.

La plupart des frères avouent avoir peu vue cette idole parce qu’elle était
souvent placée dans un lieu sombre, et recouverte d'un voile. Beaucoup
disent en avoir seulement entendu parler. A noter que figure fréquemment
sur les sceaux templiers un personnage à 2 têtes (celle d’un jeune homme
ou d’une jeune fille - ou d’un androgyne - et celle d’un vieillard barbu)
tenant une équerre et un compas . « On se rappelle que les Templiers
furent accusés d'adorer certaines idoles nommées têtes de Baphomet. M.
de Hammer en a découvert une douzaine dans le cabinet impérial des
antiques à Vienne. On les avait prises pour des idoles tibétaines. M. de
Hammer a déchiffré les inscriptions arabes, grecques ou latines qu'elles
portent, ainsi que les symboles dont elles sont chargées. Le nom de l'idole
"Mêté", c'est-à-dire dire la Raison, la Sagesse en langue grecque, s'y
reproduit partout, accompagné des doctrines gnostiques et des abjurations
de la foi chrétienne. C'est du mot Mêté et de celui de baphé, baptême, que
s'est formé le nom de "Baphomet", qui signifie baptême de l'esprit, et qui a
rapport au baptême de feu des anciens gnostiques. La Mêté est
représentée sur ces idoles, conformément aux idées des gnostiques, et
particulièrement à celles des ophites, sous une figure humaine, réunissant
les attributs des deux sexes ; elle est accompagnée de la croix tronquée ou
de la clef de la vie et du Nil des anciens Egyptiens qui ressemble à un T,
du serpent si fameux dans toutes les mythologies, de la représentation du
baptême de feu, et en outre de tous les symboles maçonniques, tels que le
soleil, la lune, l'étoile signée, le tablier, la chaîne, le chandelier à sept
branches, etc. » 3

Selon Michelet, le chef principal de l'accusation contre les Templiers, le


reniement, avait un fondement réel : dans la cérémonie initiatrice, il est
certain qu'on reniait le Christ, mais ce reniement était-il symbolique, une
imitation du reniement de Pierre ?
Barbas voir Marbas.

Barbatos apprend la divination par le chant des oiseaux, le mugissement


des taureaux, les aboiements des chiens et les cris de divers animaux. Il
réconcilie les amis brouillés et connaît les trésors enfouis. On le rencontre
en forêt, sous la forme d’un archer ou d’un chasseur. Comte et duc, il
commande 30 légions. Son nom est dérivé du latin "barbatus" qui signifie
"vieil homme ou philosophe".

Baron : Gilles de Rays lui sacrifiait les mains et le cœur des enfants dont il
avait joui au préalable, pour obtenir la recette de la pierre philosophale lui
permettant de fabriquer de l'or.

Baron-Samedi est une divinité provenant du houdou haïtien et


fréquemment assimilé à Satan par le clergé catholique. Nommé également
Baron-La-Croix, ou encore Maître-Cimetière, il est coiffé d'un haut-de-forme
et vêtu de noir. Le Baron, associé à la luxure et protecteur des nécropoles
où il réside, est le chef des esprits de la mort. C'est à lui qu'il faut s'adresser
lorsque l'on désire créer un zombie (il faut pour cela lui sacrifier un bouc
noir).

Bathym, Bathin voir Marthym.

Beal ou Beale voir Berith. Bébal ou Labalfait partie de la suite


de Paymon.

Béchard est désigné dans les Clavicules de Salomon comme agissant sur
les vents et les tempêtes. Il fait grêler, tonner et pleuvoir, au moyen d'un
maléfice composé avec des crapauds et autres mixtures.

Béchet est conjuré le vendredi.

Béhémoth. Le livre de Job (40,15-24) décrit Béhémoth (le Bestial) comme


un bœuf gigantesque qui mangeait le foin que lui servaient les montagnes.
Il est le Roi des orgueilleux et sa haine de Dieu le rend très dur et obstiné.
On en fait aussi un démon stupide, goinfre et intempérant, représenté
comme un hippopotame ou un éléphant bedonnant ; ainsi Béhémoth aime-
t-il à fréquenter les marins qui blasphèment dans les cabarets et se
satisfaire de toutes sortes de lubricités.

C’est le démon de la gourmandise et des plaisirs de la table. Sommelier et


grand échanson des Enfers, il est aussi le chef des 1.100 légions de
démons qui frétillent de la queue. Béhémoth concentre sa force non
seulement dans cette queue « aussi ferme que du cèdre » que dans ses
reins. Béhémoth signifie proprement l'universalité des animaux. Certains
Juifs, et même plusieurs commentateurs chrétiens, ont voulu y voir Satan
en personne. Suivant d'autres auteurs, Béhémoth est un démon lourd,
stupide, et dont toute la force est dans les reins.

Dans le procès d'Urbain Grandier, une des ursulines de


Loudun possédées du démon, sœur Jeanne des Anges, fut accusée d'être
possédée par Béhémoth. Les démonologues prétendent qu'il prend à
volonté la forme de toutes les grosses bêtes, mais qu'il se déguise de
préférence en chien, en renard et en loup.
Bodin, dans sa Démonomanie ou Traité des sorciers, assure que
Béhémoth n'est autre que le Pharaon d'Egypte qui pourchassa les
Hébreux.

Beherit est le nom syrien de Satan.

Bélaam, Béhémoth, Issacarum, Ausitif et Zabulon sont des démons cités


lors de l’affaire des Ursulines de Loudun. Belethvoir Byleth. Bélial (beli-
ya’al = "malfaisant, vaurien") ou Béliar, Béliasqui, comme tous les démons
ayant dans leur nom la racine "Bel ou Bal", est une ancienne divinité
phénicienne ou cananéenne. "Prince de la Tromperie et Esprit des
ténèbres",

Iil est à la fois très vicieux (parce qu'il avait un culte à Sodome, il devint le
démon de la sodomie et de la pédérastieet le patron des incubes) et très
drôle, ce qui n’est pas incompatible, et se promène d’ordinaire sur un char
de feu (Bélial illustrait les cultes de l'Antiquité pour les chrétiens qui le
représentaient conduisant un char de feu). C’est lui que
l’Apocalypse désigne sous le nom de "La Bête". On le représente avec un
extérieur séduisant. Il a le maintien plein de grâce et de dignité. Il procure
dignités et faveurs, donne d’habiles serviteurs et secoure ceux qui se
soumettent à lui.

Le roi Salomon s'empara de lui et l'enferma dans une jarre qu'il enfouit au
fond d'un puits. Mais les Babyloniens, lors de leur conquête de Jérusalem,
explorèrent ce puits et brisèrent la jarre, libérant ainsi Bélial. Bien que Bélial
eût un culte à Sodome et dans d'autres villes, on n'osa jamais lui ériger
publiquement des autels ; les Babyloniens l'adorèrent aussi. Selon Wierus,
Bélial, l'un des rois de l'enfer, fut créé immédiatement après Lucifer, et il
entraîna la plupart des anges dans la révolte ; aussi fut-il renversé du ciel
un des premiers. Il commandait 80 légions de l'ordre des Vertus et de
l'ordre des Anges. Bélial est aussi qualifié "d’ambassadeur en Italie". Le
nom de Bélial revient souvent sous la plume des écrivains sacrés : leurs
ennemis sont des fils de Bélial ; pour eux, le culte de Bélial est le culte des
démons, du roi des enfers. Au Moyen âge, on appelait "enfants de
Bélial" les Barbares venus du Nord. En Angleterre, les puritains se sont
souvent servis du même terme pour flétrir les royalistes. On a fait aussi de
Bélial le chef des démons, nommé également Azazel ou Samaël (ou
Shammaël).

Béliol voir Chodar.

Belphégor ou Baalphégor, dont le nom signifie


étymologiquement "Seigneur du Phégor", était un dieu de la fertilité des
plantes adoré sur le mont Phégor, qui signifie crevasse ou fente, par les
anciens peuples moabites ; on l'invoquait quelquefois dans les cavernes et
on lui jetait des offrandes par un soupirail ; des rabbins disent qu'on lui
rendait aussi hommage aux toilettes où on lui offrait les excréments, ce qui
était digne de lui. Il est généralement représenté sous les traits d’un démon
cornu et barbu, assis sur une chaise percée. Il préside aux richesses qu’il
distribue et aux artifices. Ambassadeur en France, démon des découvertes
et des inventions ingénieuses, il prend souvent un corps de jeune femme
pour plaire aux hommes et séduit aussi les fainéants en leur distribuant des
richesses faciles. Certains démonologues ne voient dans Belphégor que
le Dieu Pet ou Crepitus, d'autres soutiennent qu'il s'agit de Priape.

Wier remarque que c'est un démon qui a toujours la bouche ouverte.

Belzébuth est le "prince des démons", celui que la démonologie chrétienne


adoptera comme "lieutenant de Satan". C’est une créature gigantesque,
dont la tête est entourée d’un bandeau de feu ou qui porte une ceinture de
feu, au visage bouffi, aux yeux étincelants, aux sourcils relevés et à l'air
menaçant, aux larges narines, nantie de cornes, avec des ailes de chauve-
souris, des pattes de canard et une queue de lion. Quand il est en colère, il
vomit des flammes et hurle comme un loup. Les Hébreux, dans leurs
égarements idolâtriques, allèrent quelquefois consulter sur l'avenir
Belzébuth, considéré comme le chef des esprits malins dans la
démonologie duNouveau Testament (Matthieu XII, 24-27 ; Marc III, 22-
24 ; Luc XI, 15-19).
En Syrie, il était Bêelzéboul ou "Baal-Zeboub" (le "seigneur des
mouches") ; il a été souvent utilisé dans la démonologie médiévale et la
sorcellerie. Selon les Clavicules de Salomon, il apparaît quelquefois comme
un veau énorme ou un bouc muni d'une longue queue, mais se montre, le
plus souvent, sous la forme d'une énorme mouche. On a cherché d’autres
explications du nom de Belzébuth en lisant "Bel-zeboul, le maître, le
seigneur des demeures", et "Beel d'bobo", mots syriaques signifiant "le
maître de la calomnie", c'est-à-dire le calomniateur ("Beel d'bobo"
correspond exactement au mot grec "diabolos" dont nous avons fait
"diable"). Berith, Beal, Beale, Bolfri, Bofry répond sur le passé, le présent
et l’avenir, mais il ment très souvent. Comme il sait changer les métaux en
or, il est parfois considéré comme le démon des alchimistes. Duc aux
enfers commandant 26 légions, il est connu sous 3 noms : Berith, Beal (ou
Beale) et Bolfri (ou Bofry). Grand et terrible, il se montre sous les traits d'un
jeune soldat habillé de rouge, monté sur un cheval de même couleur, et la
teinte ceinte d'une couronne d'or.

Bête (La) : voir Bélial.

Bheng : démons des Bohémiens.

Bifrons, prince des morts et comte, mène alternativement des actions


discrètes et de grandes campagnes militaires contre les soldats de Dieu à
la tête de son armée de morts-vivants. Il apparaît sur Terre rarement. Il se
trouvait aux côtés de Satan lors de sa Chute.

Bolfri ou Bofry voir Berith.

Botis, comte-président et duc des Enfers, a l'aspect d'une horrible vipère


pouvant prendre une forme humaine, avec de grandes dents, deux cornes,
et une épée en main. Il répond sur le passé et l'avenir. Il peut réconcilier
amis et ennemis. Il commande 60 légions infernales.

Briffaut : démon qui posséda une femme à Beauvais.

Buer, président, enseigne la philosophie, la logique et les vertus des


plantes. Il rend la santé aux malades. Il donne de bons domestiques. Il a la
forme d'une étoile à 5 branches ou d'une roue à 5 rayons et avance en
roulant. Il commande 50 légions.

Bune hante les cimetières, rassemble les démons sur les sépulcres et
déplace les cadavres. Il procure richesse et éloquence à ceux qui le
servent. Grand-duc à la tête de 30 légions, il a la forme d'un dragon à 3
têtes, dont une est celle d'un homme. Busas voir Pruslas.

Byleth ou Beleth est un des rois de l'enfer, fort et terrible, enragé et


désobéissant, commandant 80 légions, qui intervient dans les exorcismes.
L'exorciste doit être très prudent car il n'obéit qu'avec fureur. Celui qui
parvient à le soumettre acquerra une grande puissance. Il monte un cheval
blanc, précédé de trompettes et de musiciens de tout genre. Il peut causer
l'amour des hommes comme des femmes. Il était autrefois de l'ordre des
Puissances et il espère remonter un jour dans le ciel sur le septième trône.

Caacrinolas, Caacrinolaas, Caacrinlas, Caassimolar est connu aussi


sous les noms de Glasya-Labolas, Glassialabolas, Glassiabolas et
Glassyabolas. Comte et Grand président aux enfers, il a l’apparence d'un
chien avec des ailes de griffon. Il donne la connaissance des arts libéraux,
incite aux meurtres et rend invisible. Il commande 36 légions.
Caim voir Caym. Candelier est invoqué dans les litanies du sabbat.

Carabia : voir Abrasax. Carniveau, démon de possession, est invoqué


dans les litanies du sabbat. Carreau, prince des puissances, est invoqué
dans les litanies du sabbat.

Caym ou Caim est le plus grand sophiste et logicien. Grand président aux
enfers, il commande 30 légions. Il se montre généralement sous la forme
d'un merle d'une grive, mais, lorsqu'il paraît sous forme humaine il tient un
sabre et répand du brasier ardent. Il aurait eu une discussion avec Luther6.
Il donne l’art de comprendre le chant des oiseaux, le mugissement des
bœufs et le bruit des ondes. Il connaît l'avenir. Cerbère est le Gardien des
enfers. Il fait la fête aux âmes damnées entrant aux Enfers et menace
celles qui tentent d'en sortir. Marquis infernal, il commande 19 légions et se
montre sous la forme d'un corbeau à la voix rauque. Il donne l'éloquence,
l'amabilité et enseigne les beaux-arts.

Chammadaï voir Asmodée.Chamos ouChamoos, Grand Chambellan,


chevalier de la Mouche.

Charon, le nocher des Enfers dans la mythologie grecque, fils de l'Érèbe et


de la Nuit sous les traits d’un vieillard sinistre, fait traverser, dans sa
barque, les marais de l’Achéron aux âmes des défunts qui ont reçu une
sépulture. Chax, Shax, Shan, Shass, Shaz, Scox : grand marquis (ou duc)
de l'enfer, commande 30 légions. Il enlève la vue, l'ouïe et la
compréhension de toute personne à la demande du magicien. Il vole
l’argent dans les maisons et ne le restitue qu’au bout de 1.200 ans. Il
enlève les chevaux et indique les trésors cachés. Il donne généralement de
bons familiers, mais, parfois, ces familiers trompent le magicien. Shax,
censé être fidèle et obéissant, est un grand menteur et peut tromper le
magicien s'il ne trace pas un triangle. Chax parlera ensuite à merveille et
dira la vérité. Il est dépeint comme une cigogne qui parle d'une voix rauque
mais subtile ; sa voix devient agréable dès qu'il est entré dans le triangle
magique.

Chemosh voir Kemosh.

Chiridirelles secourt les voyageurs et indique leur chemin aux égarés. Il se


montre sous la forme d'un passant à cheval. Chodar, que les
nécromanciens nomment aussi Béliol, a l'Orient pour district, et commande
aux démons des prestiges.

Cimeries enseigne la grammaire, la logique, la rhétorique. Marquis de


l'empire infernal chevauchant un cheval noir, il est à la tête de 26 légions. Il
commande aux parties africaines. Il fait découvrir les trésors, les choses
cachées. Il rend l’homme léger à la course. Il donne aux bourgeois l’aspect
fringant des militaires.

Clauneck agit sur les biens, sur les richesses ; il fait trouver les trésors à
celui qu'il sert en vertu d'un pacte. Il est aimé de Lucifer qui le laisse maître
de disposer de l'argent.

Clistheret peut faire paraître la nuit au milieu du jour, et le jour au milieu de


la nuit.

Cornedur : voir.

Courils : petits démons dansant autour des monuments druidiques


(Finistère).

Coutellier, armé d'un couteau, est invoqué dans les litanies du sabbat.

Crocell, Crokel, Procell, Princel, Pucel ouPocel se manifeste comme un


ange avec une tendance à parler de façon sombre et mystérieuse. Ancien
ange des Puissances, il est maintenant un duc de l'enfer qui règne sur 48
légions de démons. Pour les Prussiens, il était le roi de l'enfer. Il répond sur
les sciences occultes. Il peut enseigner la géométrie et autres sciences
libérales. Il est associé à l'eau. Il peut révéler l'emplacement des bains
naturels. Il est accusé de faire entendre de violents bruits ou le
mugissement des eaux.

Dagon est le boulanger et grand panetier de la cour infernale. Les


Philistins, qui l'adoraient sous la forme d'un homme à queue de poisson, lui
attribuaient l'invention de l'agriculture. Démon de la mer, il est aussi celui de
la vengeance.

Dantalion ou Dantalian est un grand-duc de l'enfer commandant 36


légions de démons. Il enseigne les arts et les sciences. Il tient souvent un
livre à la main. Il connaît les pensées de tous les gens et peut les modifier à
sa volonté. Il peut aussi provoquer l'amour et faire apparaître le double de
toute personne quelle que soit la partie du monde dans laquelle elle se
trouve. Il est capable de prendre les visages de tous les hommes et de
toutes les femmes.

Decarabia voir Abrasax.

(Le) Diable [du grec diabolos: celui qui désunit, qui divise]. Satan, Lucifer,
Samaël, Azazel, Bélial, Léviathan, Serpent, Dragon, Léonard, tels sont
quelques-uns des noms et des aspects du diable.

Dolers est invoqué dans les litanies du sabbat.


Eligor, Eligos voir Abigor.

Empuse, démon du midi, est un spectre horrible, au regard atroce, avec un


pied d'âne et un pied d'airain. Une flamme autour de sa tête ne cherche
qu’à faire du mal. Il prend diverses formes de femmes, de chiens, de bœuf
ou de vipère.

Ereshkigal : déesse sumérienne et akkadienne des Enfers (Irkalla)


invisible aux humains. Sœur jumelle du dieu Enki, elle règne sur les Enfers
avec son époux Nergal.

Eurynome, Prince de la mort régnant aux Enfers, Grand-Croix de l'ordre de


la Mouche, présente un aspect particulièrement horrible : il possède un
corps blessé tout avec des dents de loup, recouvert en partie d'une peau
de renard. Voir.

Fécor et ses compagnons Anarazel et Gaziel, ébranlent les fondements


des maisons, excitent les tempêtes, font souffler des vents accompagnés
de flammes, inspirent la peur par un grand bruit de cloches et de
clochettes, font apparaître les spectres et donnent des terreurs nocturnes.

Flauros ou Fleuretty, grand-duc ou lieutenant-général des enfers,


commande 20 ou 36 légions et a la figure d'un léopard. Lorsqu'il prend
forme humaine, il a un visage affreux et des yeux enflammés. Il connaît le
passé, le présent et l'avenir. Il soulève tous les démons contre les
exorcistes. Mais il détruit les ennemis de l'exorciste si celui-ci le désire.
Voir.

Focalor commande à la mer et aux vents. Il tue les bourgeois et les jette
dans les flots. Duc et Général aux enfers, commandant 30 légions, il obéit
en rechignant à l'exorciste. Il se montre sous l’aspect d'un homme avec des
ailes de griffon.

Forcas, Forcus, Furcas, Foray, Foras, Forras, Forau rend l’homme


invisible, ingénieux et beau parleur. Géomancien, il fait retrouver les choses
perdues et découvrir les trésors. Il enseigne les vertus des plantes et des
pierres précieuses, la logique, la rhétorique, l'esthétique, la chiromancie,
l'astrologie et la pyromancie. Chevalier et président des enfers, il
commande 29 légions. Il apparaît sous la forme d'un vieil homme nu,
corpulent, à la longue barbe et aux cheveux blancs, monté sur un cheval
pâle et tenant une lance ou une fourche. Voir. Forneus, marquis, instruit
les hommes dans les plus hautes affaires. Il fait du bien à ses amis et du
mal à ses ennemis.

Fume-Bouche est invoqué dans les litanies du sabbat.


Furcas voir Forcas.

Furfur, démon kabbalistique et chrétien, ancienne divinité sémitique de


l’orage, devint un ange avec une queue enflammée : ultime vestige de ses
antiques fonctions de divinité ouranienne armée de la foudre. Il entretient
l’union entre maris et femmes. Il répond sur des sujets abstraits mais c’est
un menteur à moins qu’il ne soit enfermé dans un triangle. Comte aux
enfers, commandant 26 légions, il se fait voir sous la forme d'un cerf avec
une queue enflammée. Sous la forme d'un ange, il parle d'une voix rauque.
Il fait tomber la foudre, luire les éclairs et gronder le tonnerre dans les lieux
qu’on lui indique.

Gaap ou Tap excite à l’amour ou à la haine. Il transporte rapidement les


hommes dans les contrées qu’ils veulent parcourir. Grand président et
grand prince aux enfers, commandant 70 légions, il a l'empire sur les
démons soumis à la puissance d'Amoymon. Il se montre à midi sous sa
forme humaine. Des nécromanciens lui offraient autrefois des libations et
des holocaustes.

Gamigyn, Gamycyn, Samigina fait paraître devant l’exorciste les âmes qui
ont péri en mer et celles qui souffrent au purgatoire. Il répond à toutes les
questions de l’exorciste et reste auprès de lui jusqu’à ce qu’il ait exécuté
tout ce qu’on lui a ordonné. Grand marquis des enfers, commandant 30
légions, il apparaît soit sous la forme d'un petit cheval ou d'un âne, soit
sous celle d'un homme, à la voix rauque, qui enseigne les arts libéraux.

Gamory voir Gomory

Garandier, démon lunatique, est invoqué dans les litanies du sabbat.

Gargouille : la Gargouille, démon ailé mesurant de 1m 20 à 1m 50, est


souvent utilisée comme messagère. Capable de voler à une vitesse de 70
km/h, elle peut se transformer en pierre. Pas très futée mais sournoise et
craintive, on lui reproche souvent son infidélité ; elle donnera son nom face
à la puissance de l'invocateur. 7

Gaziel est chargé de la garde des trésors souterrains, qu'il transporte d'un
lieu à un autre pour les dérober aux recherches des hommes. Avec ses
compagnons Anarazel et Fécor, il ébranle les fondements des maisons,
excite les tempêtes, fait souffler des vents accompagnés de flammes,
inspire la peur par un grand bruit de cloches et de clochettes, fait apparaître
les spectres et donne des terreurs nocturnes. Il peut ranimer les cadavres
mais seulement pour un moment.

Gemory voir Gomory


Gilbert : démon des Ostrogoths.

Glasya-Labolas, Glassialabolas, Glassiabolas, Glassyabolas :


voir Caacrinolas.

Gomory, Gremory, Gamory, Gemory fait découvrir les trésors cachés et


répond sur le passé, le présent et l’avenir. Il procure l'amour des femmes,
jeunes et âgées, mais surtout des jeunes filles. Duc des enfers,
commandant 26 légions, il apparaît sous la forme d'une femme portant une
couronne de duchesse attachée à la ceinture et montée sur un
chameau. Gorson, roi de l'Occident, est visible à 9 heures du matin.

Gremory voir Gomory

Grésil : Louis Gaufridy, curé de Notre-Dame des Accoules à Marseille,


condamné pour avoir introduit le démon dans un couvent d'ursulines, est
brûlé vif le 30 avril 1611. Des ursulines ont accusé Gaufridy des pires
turpitudes notamment de les avoir fait posséder par les démons, Belzébuth,
Asmodée, Verrine, Grésil, Sonneillon, et autres….

Guland voir Nabam

Gusoyn augmente les dignités et affermit les honneurs. Il découvre les


choses cachées. Duc, commandant 45 légions, il apparaît sous la forme
d'un chameau.

Haagenti enseigne l’art de transformer les métaux en or. Il peut rendre


l’homme habile en toutes choses et faire du vin avec de l’eau. Grand
président aux enfers, commandant 33 légions, il apparaît sous la figure d'un
taureau avec des ailes de griffon.

Haborym voir Aym.

Hadès voir Pluton.

Hallulaya, dont le nom peut être traduit par « courtilière », est un démon de
Babylone qui tourmente les hommes quand ils sont sur les routes.

Halphas bâtit des villes et ordonne les guerres. Grand comte des enfers,
commandant 26 légions, il apparaît sous la forme d'une cigogne à la voix
bruyante.

Hanar, Hanni voir Amy Hécate, archidémone, Princesse Souveraine des


esprits malins. Des démonologues l'assimilent à Proserpine ou
Perséphone, la reine des Enfers. Dans la mythologie grecque, c’est une
déesse lunaire et chtonienne régnant sur la terre et la mer stérile et liée aux
cultes de la fertilité. Elle préside aux germinations et aux accouchements.

Chez Hésiode, elle joue un rôle protecteur auprès des marins et des
enfants, assez semblable à celui d'Artémis. Mais elle est aussi la déesse
des fantômes et des terreurs nocturnes. Elle est la seule divinité qui
possède le pouvoir de pénétrer les 3 mondes : celui des esprits et des
morts (le « monde souterrain » ou monde d’en bas, inférieur), celui des
mortels (la Terre ou le Monde du Milieu) et celui des Dieux (l’Olympe ou le
Monde du Dessus).

Progressivement, elle se retrouve associée à la face sombre de l'astre


lunaire, et se voit prêter des capacités de divinations et de sorcellerie. On la
retrouve alors, maîtresse des arts occultes, liée à la lignée de magiciennes
comme Médée et Circé, et invoquée par les magiciens et les sorcières. Elle
est souvent représentée portant un grand flambeau et suivie par un chien,
ou avec 3 têtes (femme au milieu, chien à gauche et cheval à droite), ou 3
corps ou par 3 femmes adossées à une colonne ou par 3 animaux (la
chienne, la truie et la jument). On a retrouvé de nombreuses statuettes à
d'anciens carrefours, lieux de la géomancie par excellence, où elle était
invoquée lorsqu’un choix devait être fait. On lui offrait des sacrifices et on
prononçait des incantations. Sa présence faisait trembler la terre, éclater
les feux et aboyer les chiens.

Humtaba, démon de Babylone, a la réputation de ne rien pardonner. Sa


voix est ouragan, sa bouche feu, son haleine mort.

Hutgin a du plaisir à obliger les hommes en leur rendant service.


Ambassadeur en Turquie.

Incubes : voir.

Ipes, Ipos ou Ayperos donne du génie et de l’audace. Il connaît le passé,


le présent et l'avenir. Prince et comte de l'enfer, commandant 36 légions, il
apparaît sous la forme d'un ange ou sous celle d'un lion, avec les pattes
d'une oie et une queue de lièvre.

Issacarum ou Isacaron (chérubin déchu apparaissant sous la forme d'un


horrible cochon), Béhémoth, Ausitif, Zabulon et Bélaam sont des démons
cités lors de l’affaire des Ursulines de Loudun.

Junier, prince des anges, est invoqué dans les litanies du sabbat.

Kakos est invoqué dans les litanies du sabbat.

Kelen préside les débauches et les orgies.


Kemosh, Chemosh. Salomon, pourtant « le plus sage des hommes »
(I Rois 5,11), rétablit en Israël le culte des divinités étrangères et
notamment celui de Kemosh ou Chemosh « l’abomination de Moab »
(I Rois 11,4-8) représenté par un singe.

Kobal est le directeur des spectacles et des farces de l’Enfer. Démon


perfide qui mord en riant, il est le patron des comédiens.

Labal voir Bébal.

Lamastu, démone spécialisée dans l'avortement, apparaît sous la forme


d'une femme à tête de lion, le corps ouvert d'écailles avec une parure d'aile
de chauve-souris 5.

Lamia, démone, apparaît sous la forme d'une vieille femme aux dents
acérées. Dans la mythologie grecque, Lamia a une apparence
monstrueuse (buste de femme et corps de serpent) et se terre dans une
caverne ; jalouse des autres mères, elle en sort parfois pour dévorer un
jeune enfant 4.

Les Lamies, sous la forme de femmes ayant des têtes de dragon aux bouts
des pieds, se trouvent dans les déserts. Elles hantent aussi les cimetières
où elles déterrent les cadavres qu’elles mangent, ne laissant des morts que
des ossements.

Léonard, le Grand Bouc Noir, Grand maître des sabbats, Inspecteur


général de la sorcellerie, Chevalier de la Mouche.

Leraie, Leraikha, Leraje, Leraye voir Loray

Léviathan (Bête qui se tortille), monstre marin d’origine babylonienne et


égyptienne (dragon marin ou crocodile), antique personnification de
l’Abîme, devint dans la démonologie postérieure, un démon androgyne,
avec le grade de grand amiral (sans doute parce qu’il personnifiait l’Abîme
marin). Certains en ont fait une baleine, d’autres un crocodile. Léviathan
désigne aussi l'universalité des poissons. C’est un grand menteur,
responsable de nombreuses possessions. Il est coriace et difficile à
exorciser. Dieu « fracasse les têtes de Léviathan pour en faire la pâture
des bêtes sauvages » (Psaumes74,14).

Lilith, également connue sous les noms de Lilitu, Lillake, Belet-ili,


Belili et Baalat, est présente dans les mythes juifs, sumériens, arabes et
même teutons. Parfois donnée pour une fille maléfique d’Adam, premier
homme de la tradition hébraïque, la démone Lilith semble dériver d’un
esprit mésopotamien hantant le désert, de nature similaire et portant un
nom de même consonance.

Lilu, démon de Babylone, cherche les femmes malades pour leur faire du
mal la nuit.

Loray, Leraie, Leraikha, Leraje, Leraye, Loray, Oray : marquis, il anime


les combats. Bel archer que l'on dit être du signe du Sagittaire, il aggrave
les blessures faites par les archers (gangrène). Il commande 30
légions. Lucesme est invoqué dans les litanies du sabbat.

Lucifer, c’est le Diable, Satan, Azazel, Samaël, Bélial ou Mastéma.


Lucifer, le plus beau de tous les esprits purs, un séraphin ou un chérubin,
prit la tête de la révolte des anges contre le Créateur. Pour les
démonologues, Lucifer est le grand justicier de l’enfer. Il est souvent pris
pour le roi des enfers, commandant aux Européens et aux Asiatiques. Il
apparaît sous la forme d’un bel enfant et aime jouer des tours. Selon les
magiciens, il était invoqué le lundi et se contentait de l’offrande d’une
souris. On l’invoque dans les litanies du sabbat des sorcières.

Lucifuge-Rofocale : voir. La hiérarchie infernale

Magoa, roi de l'occident, est l'un des plus puissants démons.

Maimon est le chef de la 9ème hiérarchie des démons, ceux qui sont des
tentateurs et des dresseurs de pièges.

Malafar voir Valefar.

Malphas bâtit des citadelles et des tours inexpugnables. Il renverse les


remparts ennemis. Il fait trouver de bons ouvriers et donne des esprits
familiers, mais il trompe ceux qui lui sacrifient. Grand président des enfers
commandant 40 légions, il apparaît sous la forme d'un corbeau à la voix
rauque.

Mammon et Moloch
Mammon et Moloch sont des divinités du panthéon phénicien et ammonite
[peuple de l’ancienne Syrie censé descendre d’Ammon (Ben Amm), le fils
que Loth eut de sa fille cadette (Genèse19,38) : les filles de Loth profitèrent
de son sommeil pour s’unir à lui et donnèrent naissance à Ammon et Moab]
ravalés au rang de démons et représentés avec une tête de veau ou de
taureau.
Les Phéniciens et les Ammonites sacrifiaient des enfants à Mammon et à
Moloch, lors des rites de fécondité, et ce trait leur est resté dans la
démonologie comme dévorateurs des enfants.
- Mammon est le dieu de la richesse des Syriens ; c’est aussi le démon de
l’avarice. Il apprit aux hommes à fouiller la terre pour en découvrir les
trésors. On le dit Ambassadeur des enfers en Angleterre. Sainte Françoise
Romaine (+ 1440) présente Mammon comme étant un des trois princes des
Enfers, soumis directement à Lucifer.
- Moloch, Molek, Milkon (qui signifie « Roi »), dieu Solaire des Cananéens
de l'ancienne Palestine, cruelle idole des Phéniciens et des Carthaginois, a
été identifié à Baal puis à Saturne. La statue du dieu était en bronze,
creuse à l'intérieur. D'après Diodore de Sicile, elle avait les bras étendus en
avant et un peu inclinés vers le sol, de manière à recevoir les corps qu'on
lui offrait et qui retombaient ensuite de leur propre poids, brûlés et
consumés, dans un bassin d'airain placé au-dessous. D'après la description
de quelques anciens rabbins, les victimes qu'on déposait sur les bras de
l'idole, élevés vers le ciel, roulaient dans une cavité ménagée à l'intérieur
de la statue de bronze, que l'on faisait rougir au feu et, afin d'étouffer les
cris plaintifs des victimes, les prêtres exécutaient autour de l'idole un grand
bruit de tambours et d'autres instruments. De là le nom de Tophet (toph :
tambour) donné par les Juifs à l'endroit de la vallée de Ben-Hinnôm, près
de Jérusalem, où ils offraient des sacrifices à Moloch.

Enfin, suivant quelques auteurs, le ventre et l'estomac de la statue étaient


divisés en sept compartiments, dans chacun desquels on introduisait une
victime vivante ; ici, une brebis ; là, un bélier ; à côté, un veau ; ailleurs, un
bœuf, etc., et, dans le septième, un homme. Quelquefois, surtout chez les
Juifs, on se contentait de faire passer les enfants à travers de grands feux
allumés devant l'idole ; c'est ce qu'on appelait « consacrer son fils ou sa
fille par le feu de Moloch ».
Salomon, pourtant « le plus sage des hommes » (I Rois 5,11), rétablit en
Israël le culte des divinités étrangères et notamment celui d'Astarté ou
Ashtart, déesse sidonienne de la fertilité et de la guerre et Reine du ciel
(Ishtar chez les Sumériens), de Milkom (ou Moloch) «l’abomination des
Ammonites » à qui il fit élever un temple à Tophet, et de Kemosh ou
Chemosh « l’abomination de Moab » (I Rois 11,4-8) représenté par un
singe. Les cultes de Moloch, de Baal et d’Ashtart (déesse arboricole figurée
par un bosquet) furent pratiqué en Israël, notamment sous les règnes
d’Achaz et de Manassé, qui firent passer un de leurs fils par le feu,
dressèrent un autel à Baal dans le sanctuaire extérieur et osèrent placer le
bosquet dans le Saint des Saints (II Rois 16, 3-4 ; 17, 16 ; 21,3-7). Amon,
qui succéda à son père Manassé, continua à servir les idoles (II Rois 21,
20-21). Josias, fils d’Amon, démolit les autels des idoles, brisa les stèles,
coupa les poteaux sacrés et souilla tous les hauts lieux en y faisant brûler
ou jeter des ossements humains. (II Rois 23, 4-14).

Marbas ou Barbas répond sur les choses cachées. Il donne la


connaissance des arts mécaniques. Il envoie les maladies. Grand président
aux enfers commandant 36 légions, il se montre sous la forme d'un lion
furieux.

Marchiosas obéit aux exorcistes et répond à toutes les questions sans


jamais mentir. Ange déchu, il espère retourner au ciel parmi les anges, au
bout de 1 200 ans. Grand Marquis de l'Enfer, commandant 30 légions, il
apparaît sous la forme d'un loup avec des ailes de griffon et une queue de
serpent, ou sous la forme d'un homme.

Marthym, Bathym, Bathin : duc aux enfers commandant 30 légions, il


apparaît comme un homme grand et fort avec une queue de serpent,
montant un cheval d'une blancheur livide. Il connaît les vertus des plantes
et des pierres précieuses. Il peut transporter d’un pays à un autre à une
vitesse prodigieuse.

Martinet défendait aux magiciens de ne rien entreprendre sans sa


permission, ni de sortir d'un lieu avant qu’il leur donnât congé.

Mastéma voir Azazel

Melchom porte la bourse. Il est le trésorier-payeur des employés publics


des Enfers.

Méphistophélès, démon médiéval, est défini par Goethe (dans Faust)


comme « celui qui hait la lumière ». Goethe lui fait dire : « Je suis l'esprit
qui toujours nie ; et c'est avec justice, car tout ce qui existe est digne d'être
détruit, il serait donc mieux que rien n'existât. Ainsi, tout ce que vous
nommez péché, destruction, bref, tout ce que l'on entend par mal, voilà
mon élément. » Méphistophélès, l'un des principaux seigneurs de l'Enfer,
est le démon de la raillerie méchante, du mépris de la vertu, du
scepticisme. On le reconnaît à sa froide méchanceté, à ce rire amer qui
insulte aux larmes, à la joie féroce que lui cause l'aspect des douleurs.
Quand il est convoqué, son but premier est de confisquer votre âme et pour
cela, il vous apprend la sagesse et vous donne un pouvoir immense pour
tout ce que vous désirez. Le contrat signé avec votre sang n'est pas
résiliable et finit avec votre mort.

Mérimin est le démon de la luxure et des plaisirs de la chair, non


seulement des plaisirs sexuels, mais aussi de tous les plaisirs consommés
de façon excessive.

Milkom : voir Mammon et Moloch

Minoson fait gagner aux jeux.

Molek ou Moloch : voir Mammon et Moloch


Montagnards : petits démons des mines de montagnes portant un tablier
de cuir et tourmentant les mineurs.

Morax instruit dans l’astronomie et les arts libéraux. Il est le prince des
esprits familiers. Capitaine, comte et président de plusieurs bandes
infernales, commandant 36 légions, il apparaît sous la forme d'un taureau.

Mullin est le premier valet de chambre de Belzébuth.

Murmur, duc/comte commandant 30 légions, a le pouvoir de contraindre


l'âme d'un mort à apparaître devant son conjurateur pour répondre à toute
question. Murmur enseigne la Philosophie. Murmur est décrit comme un
soldat chevauchant un vautour ou un griffon, ceint d'une couronne ducale.
Deux de ses ministres le précèdent au son des trompettes. Démon de la
musique, il connaît toutes les musiques du monde. Certains auteurs le
représentent simplement en vautour. Naamah est le démon femelle de la
séduction (succube) dans la Kabbale.

Nabam ou Guland est conjuré le samedi. Querelles, agressions, guerres.

Naberius, Naberus, Nebiros est un marquis vaillant à la voix rauque qui


se montre sous la figure d'un corbeau (Lemegeton Clavicula Salomonis,
XVIIe s.). Il donne l’éloquence, enseigne les arts libéraux, fait trouver la
main de gloire, indique les qualités des métaux, des végétaux, et de tous
les animaux. Il est aussi l’un des chefs des nécromanciens et prédit l’avenir.
Selon le Grand Grimoire (ou Dragon rouge), Nebiros est maréchal et
inspecteur général des Enfers.

Naimbroth est conjuré le mardi.

Nebiros voir Naberius.

Nergal est le chef de la police des Enfers, le premier espion de Belzébuth,


considéré parfois comme à l’origine d'épidémies. Dieu mésopotamien des
Enfers, il est l’époux de la déesse des Enfers.

Ereshkigal. Idole adorée par les habitants de Kouth (II Rois 17, 30), il
représentait très probablement la planète Mars que vénéraient aussi les
Sabéens sous un nom analogue à celui de Nergal et ayant en syriaque la
signification de « hache ». Les légendes consignées dans le Talmud par les
rabbins prétendent que le Nergal avait la forme d'un coq.

Nusmiane : voir La hiérarchie infernale

Nybbas est le grand intendant des visions et des songes. La cour infernale
le considère comme un bateleur et un charlatan.
Nysrock, seigneur des plaisirs de la table, est le chef de cuisine de
Belzébuth.

Ob, démon des syriens, ventriloque, donnait ses oracles par le derrière,
d'une voix basse et sépulcrale.

Oilette est invoqué dans les litanies du sabbat.

Olivier est invoqué comme prince des archanges dans les litanies du
sabbat.

Oray voir Loray Orcus ou Horkos, démon de la Mort et des serments (il
punit les parjures) représenté dans la peinture funéraire étrusque comme
un géant barbu (l'ogre des légendes). Souverain du royaume des morts
sous les noms de Pluton ou Hadès, il tourmente les criminels après leur
mort.

20Orias, qui connaît l'astronomie et l'astrologie, est le démon des


astrologues et des devins. Grand marquis de l'empire infernal, il commande
30 légions et apparaît comme un lion furieux, assis sur un cheval à queue
de serpent et portant dans chaque main une vipère.

Orobas révèle les mensonges, accorde des dignités et des emplois et


réconcilie les ennemis. Grand prince, commandant 20 légions, il apparaît
sous la forme d'un beau cheval. Il parle de l'essence divine et peut donner
des réponses sur le passé, le présent, et l'avenir.

Otis ou Ottis apparaît sous la forme d'une vipère, avec de grandes dents, 2
cornes sur la tête et un glaive à la main. Grand président des enfers,
commandant 60 légions, il répond effrontément sur le présent et l'avenir.

Oze, Ose répond sur les choses divines et abstraites. Il rend l’homme
insensé au point de lui faire croire qu’il est roi ou empereur. Il rend ses
adeptes habiles dans les arts libéraux. Grand président des enfers, il
apparaît sous la forme d'un léopard ou sous celle d'un homme ; il porte une
couronne, mais ne règne qu'une heure par jour.

Pan, prince des Incubes, démon de la luxure, ou une des représentations


du diable.

Paymon ou Paimon, roi de l'enfer, commande à 200 légions. Il apparaît


aux exorcistes sous la forme d’un homme chevauchant un dromadaire,
couronné d’un diadème étincelant de pierreries avec un visage de femme. Il
est accompagné des deux grands princes Labal (ou Bébal) et Abalim (ou
Abalam). Il enseigne les arts, les sciences et les choses secrètes. Il faisait
partie de l'ordre angélique des Dominations.
Perrier ou Pierrier ou Terrier est invoqué comme prince des Principautés,
dans les litanies du sabbat.

Perséphone voir Hécate.

Phoenix, Phénix, Phenex : avant de se montrer à un exorciste, il produit


des sons mélodieux. Mais il faut se boucher les oreilles quand on lui
commande de prendre forme humaine. Il répond aux questions sur toutes
les sciences. Grand marquis des enfers, il apparaît sous la forme d'un
phénix avec la voix d'un enfant. Après 1.000 ans, il espère retourner au
7ème ordre des Trônes.

Picollus vénéré par les habitants de la Prusse qui lui consacraient la tête
d'un homme mort.

Pierre-de-Feu est invoqué dans les litanies du sabbat.

Pierre Fort est invoqué dans les litanies du sabbat.

Pluton, Hadès, Adès, Prince du feu, Grand-Croix de l’Ordre de la Mouche,


est le gouverneur des pays enflammés (Enfers).

Pocel, Princel voir Crocell.

Prisier est invoqué dans les litanies du sabbat.

Procell voir Crocell.

Proserpine (équivalent latin de Perséphone) assurait la germination des


plantes. On lui a attribué un caractère redoutable avec ses nouvelles
fonctions de Reine des Enfers. Elle est la mère des Érinyes. Voir Hécate.

Pruslas, Pruflas, Busas : il répond à tout ce qu’on lui demande. Grand


prince et grand-duc de l'empire infernal, il commande vingt-six légions,
envenime les discordes et déclenche les guerres, les querelles. Il réduit les
gens à la mendicité. Il régna sur Babylone. Il a la tête d’un hibou.

Pucel voir Crocell.

Pursan, Purson : roi, il connaît le présent, le passé et l’avenir. Il aide à


découvrir les choses enfouies, comme les trésors.

Python-Luzbel, chef des chérubins de l'abîme, démon des prophéties, est


responsable du besoin d'isolement qui pousse les êtres à se couper de tout
contact avec les autres et des faux prophètes qui annoncent la fin du
monde et toutes sortes de cataclysmes.
Raum ou Raym détruit les villes et donne des dignités. Grand-duc, il
commande 30 légions. Il apparaît sous la forme d'un corbeau lorsqu'il est
conjuré. Il appartenait à l'ordre angélique des Trônes.

Remmon ou Rimmon, démon syrien, est le premier médecin de l’empereur


infernal. Il a le pouvoir de guérir la lèpre. Ambassadeur en Russie.

Roneve, Ronove, Ronwe : il donne la connaissance des langues. Marquis


et comte de l'enfer, commandant 19 cohortes, il apparaît sous une forme
monstrueuse.

Rosier est invoqué comme prince des Dominations dans les litanies du
sabbat.

Sabathan est invoqué dans les litanies du sabbat et de la messe noire ; il


est le maître des cérémonies et veille à leur bon déroulement. Il est
d'humeur violente et agressive.

Sabras, Sabnac, Sabnoc, Salmac : démon des fortifications, il bâtit des


tours avec une adresse surprenante. Il change les hommes en pierres.
Grand marquis infernal, commandant 50 légions, il apparaît comme un
soldat à tête d'un lion, monté sur un cheval hideux.

Saleos, Sallos, Zaleos : puissant duc de l'enfer commandant 30 légions, il


est dépeint comme un beau soldat, coiffé d'une couronne ducale, et
chevauchant un crocodile.

Samaël ou Shammaël. Samaël est le nom angélique de Lucifer appelé


également Azazel, Bélial ou Mastéma. Le nom "Samaël" est visiblement
relié à "se'mol", mot hébreu signifiant "le côté gauche". Il semble que ce soit
l'origine de l'utilisation de la gauche comme représentant le diable
("senestre" : "sinistre"). 13
Samaël signifie « le venin de Dieu ». Importante figure du Talmud, reprise
dans plusieurs textes postérieurs, il y est décrit comme le délateur,
séducteur et destructeur du monde. Prince des airs, il règne sur les sept
zones appelé Sheba Hiechaloth. Le nom peut aussi être rapporté au dieu
syrien Shemal, diabolisé par le concile de Nicée.

Avant d'être relégué aux enfers par le Divin, Samaël était le bras droit de
Dieu ; vêtu de feu, lui-même composé de feu, il possède six paires d'ailes
et tient un glaive dont l'extrémité contient du poison. D'après les rabbins,
c'est lui qui, monté sur l'Antique Serpent, aurait incité Ève à commettre le
péché et il serait le véritable père de Caïn. Il fut également l'adversaire
mythique de Moïse, dont l'archange Michel lui disputa le cadavre. Il est
aussi appelé le "chef des Dragons du mal", et il est généralement tenu pour
responsable du torride vent chaud du désert. 12 13

Les cabalistes reconnaissent 2 anges portant le nom de Samaël, l'un blanc,


l'autre noir : le Samaël blanc, c'est l'ange des châtiments, l'exécuteur des
hautes œuvres divines ; le Samaël noir est l'ange des catastrophes non
expiatoires, des malheurs soudains et inexplicables, du moins en
apparence.

- Le Samaël blanc est considéré, dans certains écrits rabbiniques et dans


la littérature apocalyptique, comme l'Ange de la Mort, le bras gauche de
Dieu ; vêtu de feu, lui-même composé de feu, il est représenté avec six
paires d'ailes tenant une épée dont l'extrémité contient du poison ou un arc
et des flèches. - Le Samaël noir est aussi nommé le Samaël incirconcis, ou
le père des écorces. Les cabalistes donnent le nom d'écorces aux erreurs,
parce que les erreurs sont des enveloppes qui cachent la vérité. Les esprits
réprouvés sont les écorces vides qui ne contiennent plus la vérité,
semblables aux citrons pleins de cendre qui croissent sur les bords du lac
Asphaltite. Celui qui exerce la justice de Dieu sur les écorces, c'est le
Samaël noir. La circoncision symbolise chez les Juifs le retranchement de
l'écorce ou de l'erreur ; c'est-à-dire l'adoration du principe créateur sans
aucune espèce de forme visible ou d'enveloppe matérielle. Le Samaël
incirconcis est donc le "père de l'erreur", définition analogue à celle des
docteurs catholiques, qui nomment Satan "le père du mensonge", en
interprétant la parole du Christ, qui avait déclaré le Diable "meurtrier
comme son père" ce qui indiquerait peut-être que le diable est en même
temps le fils et le père du mensonge.

Pour Eliphas Lévi, le diable est "le magnétisme du mal, la force fatale que
Dieu a voulue, quand il a voulu la liberté". Samaël, prince des anges
déchus (assimilé à Satan par Moïse Maïmonide), monté sur un serpent
ayant la taille d'un chameau, vint séduire Eve dans le Jardin d'Eden. Il
aurait cohabité avec elle bien avant Adam et de cette union serait né Caïn
et de nombreux démons. De son côté, Adam, momentanément séparé
d'Eve, se serait accouplé avec Lilith et, lui aussi, en aurait eu plusieurs
démons. D'autres prétendant que Samaël, androgyne, aurait forniqué avec
les deux (on le confond parfois avec Asmodée, le démon de la luxure).

Précipité par la suite aux abîmes, le serpent fut maudit entre toutes les
bêtes et Samaël le rejoignit en la troisième résidence sur les sept
auxquelles il est fait allusion dans le Zohar : « C'est le lieu des
embrasements et des nuages de fumées où débouche le fleuve de feu qui
s'écoule et émerge. Il est la maison où sont brûlées les âmes des ignobles
car le feu y descend sur la tête des pervers que pourchassent les Anges
destructeurs. C'est dans ce lieu aussi que parfois se trouvent les délateurs
d'Israël qui les détournent de la bonne voie, sauf quand ceux-ci obtiennent
la guérison qui leur permet de les repousser. Le chef qui est à leur tête
vient du côté gauche. Tous les êtres qui peuplent cette résidence viennent
du domaine obscur ce qu'exprime : « L'obscurité est sur la face de l'Abîme.
» (Genèse I, 2). Samaël le réprouvé y vit aussi. »

Samanum est un démon rouge qui attaque les hommes, les plantes et les
minéraux, et provoque les pluies rouges. En Babylonie on lui attribuait des
pouvoirs sexuels sur l'homme et la femme.

Samigina voir Gamigyn.

Sarcueil est invoqué dans les litanies du sabbat.

Sargatanas : voir La hiérarchie infernale

Satan, de l’expression hébraïque "ha-satan" (le satan). Dans Zacharie et


dans le Livre de Job, il s’agit d’un nom commun, « le satan », qui désigne
un des anges serviteurs de Dieu, l’ange accusateur de l’homme, un
"espion" rassemblant des renseignements sur les êtres humains lors de ses
voyages terrestres ; ce n’est que dans les Chroniques qu’il devient un nom
propre, celui de l'adversaire de Dieu : Satan. L'adversaire de Dieu porte
aussi les noms de Lucifer, le Diable, Serpent, Bélial, Azazel, Samaël,
Mastéma...

Satanachia : voir La hiérarchie infernale

Scox voir Chax

Seir, Seire, Seere, Sear : prince de l'enfer avec 26 légions de démons


sous son commandement, il peut aller à n'importe quel endroit sur la terre
en quelques secondes pour accomplir la volonté du magicien. Il peut
apporter l'abondance, aider à trouver des trésors cachés ou à voler. Il n'est
pas pervers. Il est dépeint comme un bel homme monté sur un cheval
ailé. S

épar voir Zépar

Shax, Shan, Shass, Shaz voir Chax

Sidragasum a le pouvoir de faire danser les femmes mondaines.

Sonneillon : Louis Gaufridy, curé de Notre-Dame des Accoules à


Marseille, condamné pour avoir introduit le démon dans un couvent
d'ursulines, est brûlé vif le 30 avril 1611. Des ursulines ont accusé Gaufridy
de les avoir fait posséder par les démons, Belzébuth, Asmodée, Verrine,
Grésil, Sonneillon, et autres….

Stolas ou Stolos, prince des enfers, commandant 26 légions, apparaît


sous la forme d'un corbeau ou d'un hibou. Il enseigne l'astronomie et
connaît les propriétés des plantes et des pierres précieuses.

Les stryges ou striges (du grec "strigx" :« oiseau de nuit ») sont des
démons femelles ailés, mi-femme mi-oiseau, apparus dès l'Antiquité,
surtout dans la croyance romaine ; ils s'en prennent essentiellement aux
nouveau-nés, soit en suçant leur sang, soit en les enlevant dans leurs
serres crochues ; ils sont souvent confondues avec les vampires. Chez les
musulmans, la stryge, appelée "goule" (ou "ghole"), se repaît de la chair
des cadavres. Burchard, évêque de Worms de 1000 à 1025, croit en
l'existence des stryges ou striges. Il conseille à ses prêtres de demander à
leurs pénitentes : "As-tu partagé la croyance de nombreuses femmes de la
suite de Satan ? Que pendant le silence de la nuit, après t'être étendue
dans ton lit et pendant que ton mari repose sur ton sein, tu as le pouvoir,
toute corporelle que tu es, de sortir par la porte fermée, de parcourir
l'espace avec d'autres femmes qui te ressemblent ? Que tu as le pouvoir
de tuer, avec des armes invisibles, des chrétiens baptisés et rachetés par
le Sang du Christ, de manger leur chair après l'avoir fait cuire, et de mettre
à la place de leur coeur de la paille ou un tout autre objet ? Que tu as le
pouvoir, après les avoir mangés, de les ressusciter et de leur accorder un
délai pour vivre ? Si oui : quarante jours de jeûne et une pénitence durant
sept ans."

Succor-Benoth, chef des eunuques du sérail, est le démon de la jalousie.

Succubes : voir.

Sustrugiel enseigne, selon les Clavicules de Salomon, l'art magique et


donne des esprits familiers.

Sydonaï voir Asmodée.

Sytry, Sitri : prince aux enfers, commandant 70 légions, il apparaît sous la


forme d'un léopard, avec des ailes de griffon. Quand il prend forme
humaine, il est d'une grande beauté et enflamme les passions. Il découvre
les secrets des femmes qu’il tourne volontiers en ridicule.

Tap voir Gaap.

Terrier voir Perrier


Thamuz, dieu sumérien, est l’inventeur de l’artillerie. Ses domaines sont les
flammes, les grils, les bûchers. On lui attribue l’invention des bracelets
féminins. Il excite les passions érotiques.

Ukobach est chargé par Belzébuth d’entretenir l’huile dans les chaudières
infernales. Il se montre toujours avec un corps enflammé. Il serait
l’inventeur des fritures et des feux d’artifices.

Uphir, démon alchimiste, connaît aussi les plantes. Il est responsable de la


santé de Belzébuth et de la cour.

Uvall voir Wall.

Valefar, Valafar, Valefor, Malafar connaît le passé et l’avenir et donne du


génie et de l’audace aux hommes. Démon des voleurs, il pousse les gens à
voler et est en charge de toutes les bonnes relations parmi les voleurs. Duc
de l'empire infernal, commandant 10 légions, il apparaît sous la forme d'un
ange ou d'un lion avec la tête d'un âne, les pattes d'une oie et une queue
de lièvre.

Vapula rend l’homme très adroit en mécanique et en philosophie. Il donne


du génie aux savants. Grand et puissant duc de l'empire infernal,
commandant 36 légions, il apparaît sous la forme d'un lion avec des ailes
de griffon.

Vassago, prince commandant 26 légions, il révèle les choses passées et


futures mais rend hypocrite, ingrat et parjure.

Vépar voir Zépar

Verdelet, maître des cérémonies de la Cour infernale, est chargé du


transport des sorcières au sabbat. Verrine : Louis Gaufridy, curé de Notre-
Dame des Accoules à Marseille, condamné pour avoir introduit le démon
dans un couvent d'ursulines, est brûlé vif le 30 avril 1611. Des ursulines ont
accusé Gaufridy de les avoir fait posséder par les démons, Belzébuth,
Asmodée, Verrine, Grésil, Sonneillon, et autres….

Vine, roi et comte, commande 36 légions de démons. Il peut dire le


présent, le passé et l'avenir, découvrir les sorcières et les choses cachées,
créer des tempêtes et faire enfler les rivières, abattre des murs et construire
des tours et des maisons. Il est dépeint comme un lion tenant un serpent
dans sa main et chevauchant un cheval noir.

Volac connaît les planètes et les retraites des serpents. Grand président
aux enfers, commandant 30 légions, il apparaît sous la forme d'un enfant
avec des ailes d'ange, monté sur un dragon à 2 têtes.
Wall, Vual, Uvall, Voval, Vreal, grand-duc des Enfers commandant 37
légions, apparaît sous la forme d'un dromadaire gigantesque et terrible. Il
parle égyptien quand il prend figure humaine. Il donne l'amour des femmes,
les causes d'amitié entre amis et ennemis, et raconte des choses passées,
présentes et à venir. Il appartenait à l'ordre angélique des Puissances.

Xaphan, qui proposa aux rebelles de mettre le feu au ciel, est chargé
d’attiser la braise des fourneaux infernaux avec sa bouche et ses mains.

Xezbeth est le démon des prodiges imaginaires, des contes merveilleux et


du mensonge.

Yan-Gant-Yan : démon nocturne portant cinq chandelles sur les cinq


doigts, et les faisant tourner avec la rapidité d'un dévidoir (Finistère).

Zabulon, Béhémoth, Issacarum, Ausitif et Bélaam sont des démons cités


lors de l’affaire des Ursulines de Loudun.

Zaebas ou Zaebos, grand comte des enfers, a l’aspect d’un beau soldat
monté sur un crocodile ; sa tête est ornée d’une couronne ducale. Il est
doux de caractère.

Zagan, grand roi et président de l'enfer, commandant 33 légions, a


l'apparence d'un taureau aux ailes de griffon mais il peut prendre forme
humaine. Il change l'eau en vin, le vin en eau, le sang en vin, le sang en
huile, le plomb en argent et le cuivre en or. Il peut faire d'un fou un sage.

Zaleos voir Saleos.

Zapan : voir La hiérarchie infernale

Zépar, Sépar, Vépar pousse les hommes aux passions infâmes. Grand-
duc de l'empire infernal, il a l'apparence d'un guerrier. Il commande vingt-
huit légions. Il peut apparaître sous la forme d'une sirène, diriger les
vaisseaux marchands et infliger aux hommes des blessures venimeuses
qu'on ne peut guérir que par exorcisme.
La Hiérarchie Infernale
(d'après Collin de Plancy Dictionnaire infernal, 1818-1863)
Princes et grands dignitaires

- Belzébuth, chef suprême de l'Empire infernal, commandant les 6666


légions,fondateur de l'ordre de la mouche
- Satan, prince détrôné, chef du parti de l'opposition
- Eurynome, prince de la mort, grand-croix de l'ordre de la Mouche.
- Moloch, prince du pays des larmes, commandeur de l'Ordre de la
Mouche.
- Pluton, prince du feu, gouverneur général des pays enflammés, grand-
croix de l'ordre.
- Pan, prince des incubes
- Lilith, princesse des succubes
- Léonard, grand maître des Sabbats, Inspecteur général de la sorcellerie,
chevalier de la Mouche
- Baalberith, grand pontife, maître des alliances
- Proserpine ou Hécate, archidiablesse, souveraine princesse des esprits
malins, reine des Enfers Ministères :
- Adramelech, grand chancelier, grande croix de l'ordre de la Mouche
- Astaroth, grand trésorier, chevalier de la Mouche
- Nergal, chef de la police secrète
- Baal, général en chef des armées infernales, grand-croix de l'ordre de la
Mouche
- Léviathan, grand amiral, chevalier de la Mouche Ambassadeurs :
- Belphégor, ambassadeur en France
- Mammon, ambassadeur en Angleterre
- Bélial, ambassadeur en Italie
- Rimmon, ambassadeur en Russie
- Thamuz, ambassadeur en Espagne
- Hutgin, ambassadeur en Turquie
- Martinet, ambassadeur en Suisse Justice :
- Lucifer, grand justicier, chevalier de la Mouche
- Alastor, exécuteur des hautes œuvres. Maison des princes :
- Verdelet, maître des cérémonies
- Succor Benoth, chef des eunuques du sérail
- Chamoos, grand chambellan, chevalier de la Mouche
- Melchom, trésorier-payeur
- Nisroch, chef de la cuisine
- Béhémoth, grand échanson
- Dagon, grand panetier
- Mullin, premier valet de chambre de l'Empereur. Menus plaisirs :
- Kobal, directeur des spectacles
- Asmodée, surintendant des maisons de jeu
- Nybbus ou Nybbas, grand paradiste
- Antéchrist, escamoteur et nécromancien La Cour Infernale se compose de
:
- 7 Rois : Bael, roi de la partie orientale de l’Enfer, général en chef des
armées infernales, Grand-Croix ; Pursan, Byleth, Paymon, Bélial ;
Asmodée, surintendant des maisons de jeu ; Zapan. Leur métal est l’or.
- 23 Ducs : Aguarès, Busas, Gusoyn, Bathym, Eligor, Valefar, Zepar, Sytry,
Bune, Berith ; Astaroth, Grand Trésorier, Chevalier de la Mouche ; Vepar,
Chax, Princel, Murmur, Focalor, Gomory, Amduscias, Aym, Orobas,
Vapula, Hauros, Alocer. Leur métal est le cuivre.
- 13 Marquis : Aamon, Loray, Naberus, Forneus, Roneve, Marchiosas,
Sabnac, Gamigym, Arias, Andras, Androalphus, Cimeries, Phoenix. Leur
métal est l’argent.
- 10 Comtes : Barbatos, Botis, Marax, Ipes, Furfur, Raym, Halphas, Vine,
Decarabia, Zalcos. Leur métal est un alliage de cuivre et d’argent.
- 11 Présidents : Marbas, Buer, Caacrinolas, Forcas, Malphas, Gaap,
Caym, Volac, Oze, Amy, Haagenti. Leur métal est le mercure ; le plomb est
seulement attribué au président-chevalier Forcas.
- 18 Secrétaires d'État : Abigor, Aguarès, Asmodée, Baal, Bathym ; Bélial,
Ambassadeur en Italie ; Botis, Buer, Baphomet, Caacrinolas, Cornedur,
Foray ; Mammon, Ambassadeur en Angleterre ; Marbas, Moloch,
Nusmiane, Pruslas, Valefar. L’étain est le métal des princes et des prélats.
Autres démons importants avec leurs subordonnés respectifs :
- Lucifuge-Rofocale > Bael, Aguarès, Baphomet, Marbas ;
- Satanachia > Pruslas, Nusmiane, Amon, Barbatos ;
- Agaliarept > Buer, Gusoyn, Otis ;
- Fleuretty ou Flauros > Pursan, Bathym, Abigor ;
- Sargatanas > Loray, Valafar, Foray ;
- Méphistophélès > Bélial, Cornedur ;
- Nebiros > Morax, Ayperos, Cerbère, Caacrinolas. Selon la tradition
kabbalistique, des démons particuliers sont opposés aux classes des
anges.
Belzébuth, prince des séraphins ; Baal ; les Intelligences infernales, forces de
Séraphins
destruction

Baalberith, prince des chérubins ; Satan, Satanaêl ; forces du Chaos et de la


Chérubins
perdition

Trônes Astaroth, prince des trônes ; force de la Mort et de la Tentation

Dominations Rosier, prince des dominations ; Asmodée ; forces de la Matière

Puissances Carreau, prince des puissances ; Mastéma ; forces Élémentaires

Vertus Bélial ou Bélias, prince des vertus ; Meririm ; forces de la Maladie

Pierrier ou Perrier, prince des principautés ; Semiazas ; forces des Sortilèges et des
Principautés
Poisons

Archanges Olivier, prince des archanges ; Azazel ; forces de la Méchanceté

Anges Junier, prince des anges ; Mammon ; forces du Mensonge

Âmes des
Les Possédés
bienheureux

D'après Richelmus de Schental, abbé cistercien de Wurtemberg au XIIIe


siècle, les démons se comptent par centaines de milliards. En 1460,
Alphonsus de Spina estime leur nombre à 133 306 668. Selon Jean Wier
(XVIe siècle), les forces démoniaques, commandées par 66 princes,
comptent 6 666 légions dont chacune comporte 6 666 démons : ce qui
porte l'Armée à 44 435 566 démons prêts au combat…. « Aussitôt que
Jésus fut hors de la barque, il vint au-devant de lui un homme, sortant des
sépulcres, et possédé d'un esprit impur. Cet homme avait sa demeure dans
les sépulcres, et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne.
Car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il
avait rompu les chaînes et brisé les fers, et personne n'avait la force de le
dompter. Il était sans cesse, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les
montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres. Ayant vu Jésus de
loin, il accourut, se prosterna devant lui, et s'écria d'une voix forte : « Qu'y
a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut ? Je t'en conjure au
nom de Dieu, ne me tourmente pas ». Car Jésus lui disait : « Sors de cet
homme, esprit impur ! » Et, il lui demanda : « Quel est ton nom ? - Légion
est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs. » (Marc 5 : 2-9)

source http://compilhistoire.pagesperso-orange.fr/demons.htm#9

Auteur : Jean-Paul Coudeyrette


Référence publication : Compilhistoire

LES DEMONS
SOMMAIRE

1. Démons et Esprits maléfiques - La kabbale


2. Le Dragon 8. Liste des principaux démons
3. Les démons babyloniens 9. La hiérarchie infernale
4. Les raksasas de l'Inde 10. L'enfer.
5. Les kouei chinois - Charon.
6. Les tengu japonais - Cerbère.
7. Les démons dans le judaïsme
- Eurynome.
et le christianisme
- Lilith. - Les tourments infernaux.
- Succubes et incubes - Le purgatoire.
- Satan, Lucifer, Diable, Démon, 11. Dieu du mal des gnostiques
Malin, Serpent... et des manichéens
- Les anges déchus. 12. Les démons de l'islam
- L'orphisme. 13. Citations

1. Démons et Esprits maléfiques


Les démons et esprits maléfiques des mythes et folklores du monde
entier reflètent toutes les peurs et les angoisses des hommes.

D’une variété considérable, monstres, dragons, hybrides semi-


humains, géants, nains, diables et démons livrent un combat
perpétuel contre les dieux.

Certains sont même sans forme, comme les oni du Japon qui
servent des divinités chthoniennes et passent pour être
responsables des tempêtes.

En Ecosse, les légendaires kelpies hantent les étangs, prêts à


attirer au fond de l’eau les voyageurs imprudents.

Dans le christianisme, le démon devient un ange déchu, capable de


dévoyer les hommes pour les mettre au service de son maître :
Satan. Appelé aussi Lucifer (= Porteur de lumière), du nom qu’il
portait avant sa déchéance, il est très puissant, intelligent, beau,
orgueilleux, séducteur, rusé, rebelle à toute loi, fourbe et pervers.
C’est le Prince de ce monde comme Jésus le nomme.

L’idée d’un salut final de Satan remonte à Origène ; mais elle est
tenue pour hérétique et condamnée par le concile de
Constantinople II, car Satan n’a pas été rejeté par Dieu : il s’est au
contraire séparé de lui. Dieu ne peut pardonner à qui ne demande
pas le pardon. Le premier engagement libre de la volonté de Satan
est définitif, son péché est irréversible ; il est irrémédiable parce
qu’il l’a commis sans que personne le lui eût suggéré, sans qu’il eût
non plus quelque penchant au mal lui venant d’une suggestion
antérieure : d’aucun péché de l’homme on ne peut en dire autant.
(Thomas d’Aquin)

Les Yezidi, Kurdes du djebel Sindjar (Irak), qui pratiquent une


religion curieusement syncrétiste associant des éléments juifs,
chrétiens, musulmans et païens, sont appelés, par les
musulmans, Adorateurs d’Iblis (le diable) car ils croient à sa
réhabilitation : repentant, ce dernier a éteint l’enfer avec ses larmes.

Au XIXe siècle, Satan est présenté comme le symbole de la révolte


et de la liberté, la liberté absolue ne pouvant être qu’une
revendication de soi contre Dieu. De manière symétrique, certains
chrétiens condamnent toute revendication de liberté comme
satanique, et même, à la fin du siècle, une hostilité vis-à-vis de
la franc-maçonnerie leur fait assimiler cette dernière à une contre-
Église satanique.

Selon Freud, le diable n’est pas autre chose que l’incarnation des
pulsions anales érotiques refoulées.

Les démons sont innombrables et invisibles : chaque humain en 1


000 à sa droite et 10 000 à sa gauche (Talmud de Babylone, traité
Berakoth 6a).

Ils habitent de préférence les lieux isolés et impurs, le désert, les


ruines.

Ils sont à redouter, surtout la nuit.

Ils s’attaquent aux bêtes comme aux hommes.

Ils sont cause des maladies physiques et des troubles psychiques,


ils font naître des passions désordonnées, ils provoquent la colère
et attisent la jalousie.

Les démons sont tentateurs.


Dès l’origine, sous la forme du serpent, Satan séduit Eve. Il lui dit :
« Est-il vrai que Dieu vous a dit « Vous ne mangerez d’aucun des
arbres du jardin ». Le serpent ajouta : « Il est faux que vous
mourrez. Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos
yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux ». (Genèse 3, 1 5)

La tentation est grande pour les hommes d’utiliser la puissance des


démons : Merlin l’Enchanteur, Robert le Diable, Tannhäuser et
Faust nouent des alliances avec eux et tirent de ces contrats des
pouvoirs merveilleux (Goethe utilise dans Faust le démon
médiéval Méphistophélès(celui qui hait la lumière).

Toutes les pratiques magiques sont illicites, funestes et vaines.

Celui qui prétend faire appel à des puissances supérieures,


toujours démoniaques, pour utiliser leurs pouvoirs prend un grand
risque.
En effet il n'est pas au pouvoir de l'homme de commander aux
démons. Seul Dieu (et celui qui est mandaté par Lui) le peut. Par
conséquent, celui qui s'imagine se servir d'eux est dans l'illusion ;
les démons ne lui obéissent pas, ils y condescendent
momentanément. Et il y a un prix à payer pour la prestation de
services…

Lorsque le sorcier fait explicitement appel aux démons, ceux-ci


peuvent donner à son action une efficacité particulière, dite praeter-
naturelle, à cause de leur puissance angélique toujours intacte.
D'où les prodiges subjectifs (hallucinations) ou sensoriels (bruits,
apparitions diverses) qui accompagnent certains sortilèges.

2. Le dragon

Symbolisme et mythes
Vivant dans les entrailles de la Terre, doté d’un corps de lézard,
d’une queue de serpent, d'ailes d'aigle, de griffes de lion et de
poumons crachant le feu, le dragon (du grec dracôn = serpent
géant) symbolise à lui seul les 4 éléments de la tradition
occidentale, ainsi réunis en une seule créature capable d'inspirer
les plus épouvantables cauchemars.
Il offre des significations contradictoires et exprime le paradoxe qui
réside au cœur même de la vie l'interdépendance de la lumière et
des ténèbres, de la création et de la destruction, du masculin et du
féminin.
Mais, plus que ces opposés, le dragon personnifie la source unique
dont ils tirent leur origine. II n'est ni bon ni mauvais en lui-même : il
symbolise l'énergie primordiale du monde matériel (le chaos des
origines) qui peut être indifféremment utilisée pour le Bien ou pour
le Mal (le bon ou le mauvais côté de la Force).
Le dieu babylonien Mardouk attaque Tiamat, la Mer salée qui, sous
la forme d'un dragon-serpent, symbolise le chaos primordial qu'il
doit vaincre avant d'ordonner l'univers. Les armes de Mardouk sont
la foudre, la massue et le filet (Texte Enuma Elisha, v. 2000 av. J.-
C.).
Avant même la grande lutte qui opposa Mardouk à Tiamat, le dieu
sumérien Enki, dieu de la mer, avait dû livrer un assaut redoutable
contre un monstre du nom de Kur qui avait enlevé une déesse du
nom d'Ereshkigal. Le dieu Enki arma un bateau et livra combat au
monstre sur les eaux. Kur jeta pierre sur pierre contre la barque
divine, déchaîna contre l'esquif les eaux de la mer primordiale mais
en vain : Enki finit par arrêter ces assauts et par délivrer la déesse.
(Récit du IIIe millénaire avant J.-C.).
Le dieu-solaire égyptien Rê mène un combat quotidien contre le
dragon des ténèbres Apophis. Cette lutte est relatée dans un livre
étrange, le Livre de l'Am Douat (ou Livre du monde inférieur), qui
décrit le parcours souterrain du soleil pendant les heures de la nuit.
Selon un mythe hittite, Teshub, le dieu de l'Orage et un compagnon
(peut-être son fils) attaquent le dragon Illuyanka et déversent sur lui
des torrents de grêle. D'abord vaincu par le monstre, le dieu finira
cependant par triompher.
On peut rattacher l'image biblique de la baleine rejetant Jonas à la
symbolique du dragon, monstre qui avale et recrache sa proie,
après l'avoir transfigurée. Cette image d'origine mythique solaire
représente le héros englouti dans le dragon obscur. Le monstre
vaincu, le héros conquiert une éternelle jeunesse. Son voyage aux
enfers accompli, il remonte du pays des morts et de la prison
nocturne de la mer vers la lumière.
Dans tous les textes hébraïques, le dragon est assimilé au mal ou à
la mort (le prophète Daniel tue le dragon qui protège le dieu
Mardouk des Babyloniens (Daniel 14,23-32) ; le christianisme
héritera de cette symbolique.

Les dragons de l’Occident


En Occident, le dragon représente la nature primitive sauvage, de
l'homme, qui doit être dominée par la force et l'autodiscipline. Dans
le christianisme, il personnifie la puissance de Satan et du monde
souterrain, vaincue par l'archange Michel.
Avec l'association du serpent à Satan, le Tentateur, le christianisme
a fait du dragon un symbole effrayant du chaos, de la force
destructrice aveugle, du Mal intrinsèquement lié au monde de la
matière.
Le Christ lui-même est parfois représenté foulant aux pieds les
dragons qui représentent l'armée de Lucifer opposée à l'armée des
anges de Dieu.
Georges triomphant du dragon, symbolise la victoire de l'esprit sur
la matière, du Bien sur le Mal, de la lumière divine (figurée par la
lance) sur les ténèbres infernales.
Marguerite (ou Marina) s’échappe d’un dragon qui l’a avalée (elle
perce le dos du monstre avec une croix) et Marthe en soumet un
autre : Jacques de Voragine affirme dans La Légende doréeque
c’est à Marthe, venue des Saintes-Maries-de-la-Mer, et patronne de
Tarascon, qu’il faut attribuer le mérite d’avoir débarrassé la région
de la monstrueuse Tarasque ; elle la neutralisa en lui présentant la
croix et en l’aspergeant d’eau bénite, avant de la livrer à la fureur
de la foule qui la lapida.
Au Moyen Age, le dragon est le gardien jaloux d'un trésor (la
sagesse spirituelle) ou le geôlier impitoyable d'une jeune vierge (la
pureté) prisonnière dans son antre souterrain.
Par extension, le dragon en est venu logiquement à symboliser,
dans la civilisation occidentale, le monde des émotions et les
profondeurs insondables de l'inconscient.
Il figure l'animal tapi à l'intérieur de nous, les énergies primitives qui,
si nous les libérions, nous ramèneraient immanquablement au
niveau des bêtes.
Pour les Grecs et les Romains, les dragons possèdent la faculté de
comprendre les secrets de la terre et de les transmettre aux
mortels, et l'animal figure fréquemment sur les étendards romains.
Un féroce dragon sévit dans le poème épique anglo-
saxon Beowulf (VIIIe siècle). Le dragon crache du feu et possède
des ailes lui permettant de voler dans la nuit. La mort du roi danois
Beowulf, empoisonné par le souffle venimeux, fait écho à celle de
Thor qui, à la dernière bataille du Ragnarok, tue le Serpent du
Monde mais succombe ensuite à son venin.
Les guerriers celtes qui envahissent l'Angleterre choisissent, pour
leur part, le dragon comme emblème héraldique, symbole de
souveraineté. Le dragon figure sur les boucliers des
tribus teutoniques qui envahissent tour à tour l'Angleterre et,
jusqu'au XVIe siècle, sur les pavillons de guerre des rois
d'Angleterre ainsi que sur les armoiries traditionnellement portées
par le prince de Galles.
Le dragon rouge est l'emblème du Pays de Galles. Le Mabinogi de
Lludd et Llewelys raconte la lutte du dragon rouge et du dragon
blanc, ce dernier symbolisant les Saxons envahisseurs.
Finalement les deux dragons, ivres d'hydromel, sont enterrés au
centre de l'île de Bretagne, à Oxford, dans un coffre de pierre. L'île
ne devrait subir aucune invasion tant qu'ils n'auront pas été
découverts. Le dragon enfermé est le symbole des forces cachées
et contenues : les deux faces d'un être voilé. Le dragon blanc porte
les couleurs livides de la mort, le dragon rouge celles de la colère et
de la violence. Les deux dragons enterrés ensemble signifient la
fusion de leur destin. La colère est tombée, mais les dragons
pourraient resurgir ensemble. Ils demeurent comme une menace,
une puissance virtuelle, prompte à se lancer contre tout nouvel
envahisseur.
Uterpendragon (= Uter à Tête de Dragon), chef des Bretons, est le
véritable père d'Arthur.
Les Scandinaves ornaient la proue de leurs navires (knörr) d'une
sculpture représentant un dragon (= dreki, pluriel drekar qui a
donné drakkar).
Un récit scandinave raconte que le dragon Fafnir est tué par le
jeune héros Sigurdr le Vôlsungr. Sigmundr, père de Sigurdr, est l'un
des plus valeureux héros d'Odin (en fait, il pourrait bien être le tueur
du dragon, le nom de Sigurdr n'étant pas mentionné dans les
sources anciennes). Ce même récit réapparaît plus tard dans la
tradition germanique avec Siegfried pour héros.
La geste de Sigurd est le plus ancien texte épique de la poésie
nordique. Ses racines historiques sont établies : le prototype de
Sigurd est le roi mérovingien Sigebert qui avait pour épouse
Brunehaut, modèle probable de la Brunehilde de l'épopée. L’œuvre
sous sa forme la plus ancienne fut écrite au Xème siècle et reprise
par la suite, à partir du XIIème, en Scandinavie et en Germanie.
Dans les contes serbes et russes, le dragon est le Serpent
flamboyant. II a des liens avec le feu, l'eau et les montagnes, c'est-
à-dire avec les frontières de l'Autre Monde.
En Russie préchrétienne, on croit que les éclairs sont des dragons
et on les associe au dieu du tonnerre Perun.
L'Epopée de Dobrynia, vainqueur du dragon, exprime sous une
forme allégorique la conversion de la Russie (à la fin du Xe siècle).
Le dragon slave apparaît habituellement comme un ravisseur de
femmes, soit une femme proche du héros, qui est transportée dans
l'Autre Monde, soit des jeunes filles qu'il terrorise. Il joue également
le rôle de gardien du pont en bois de tremble qui enjambe une
rivière tumultueuse et mène à l'Autre Monde. Dans un cas comme
dans l'autre, le héros doit vaincre le monstre et, au moment
opportun, délivrer la prisonnière. Avant d'essayer de décapiter le
dragon, il doit ignorer les railleries et lutter contre une irrésistible
envie de dormir.
Les chansons serbes et bosniaques sur Zmaj Ognjeni Vuk (le
dragon-loup de feu) font le lien entre un loup-garou et un roi du XVe
siècle : Vuk le Tyran. Les chansons rapportent qu'il est né avec une
tache de vin (une marque rouge en forme de sabre sur son épaule
droite) et des touffes de poils de loup, et qu'il crache le feu.
Grandissant à une vitesse prodigieuse, il devient un guerrier, et il
est seul capable de vaincre le dragon (peut-être parce que dragon
lui-même).
Le dragon nous apparaît essentiellement comme un gardien sévère
ou comme un symbole du mal et des tendances démoniaques.
Il est en effet le gardien des trésors cachés, et comme tel
l'adversaire qui doit être vaincu pour y avoir accès. C'est en
Occident le gardien de la Toison d'or et du Jardin des Hespérides ;
en Chine, dans un conte des T'ang, celui de la Perle.
La légende de Siegfried confirme que le trésor gardé par le dragon
n'est autre que l'Immortalité. Mais ces aspects négatifs ne sont pas
les seuls, ni les plus importants.
Le symbolisme du dragon est ambivalent, ce qu'exprime d'ailleurs
l'imagerie extrême-orientale des deux dragons affrontés, qu'on
retrouve dans l'art médiéval, et plus particulièrement dans
l'hermétisme européen et musulman, où cet affrontement prend une
forme analogue à celle du caducée.
C'est l'alliance des contraires, la neutralisation des tendances
adverses, du soufre et du mercure alchimiques (alors que la nature
latente, non développée, est figurée par l'ouroboros, le dragon qui
se mord la queue).
En alchimie, le dragon est le symbole du mercure philosophal.
Deux dragons qui se combattent désignent les deux matières du
Grand Œuvre, l'un est ailé et l'autre pas, pour signifier la fixité de
l'une, la volatilité de l'autre. Lorsque le soufre, fixe, a changé en sa
propre nature le mercure, les deux dragons font place à la porte du
jardin des Hespérides, où l'on peut cueillir sans crainte les pommes
d'or...

Les dragons de l’Orient


En Orient, où l'accent est toujours été mis sur les aspects positifs
de cette énergie, le dragon est traditionnellement appréhendé
comme la synthèse des caractères bénéfiques des éléments.
Unissant l'eau (écailles, forme reptilienne), la terre (caverne) et l'air
(ailes, souffle), il représente l'union de la matière et de l'esprit.
Le dragon comporte des aspects divers en ce qu'il est animal
aquatique, terrestre (voire souterrain), et céleste à la fois ; ce en
quoi on a pu le rapprocher de Quetzalcoatl, le serpent à plumes
des Aztèques.
En réalité, il ne s'agit que d'aspects distincts d'un symbole unique,
qui est celui du principe actif et démiurgique : puissance divine,
élan spirituel.
Symbole céleste en tout cas, puissance de vie et de manifestation,
il crache les eaux primordiales ou l’œuf du monde, ce qui en fait
une image du Verbe créateur.
Principe K'ien, origine du Ciel et producteur de la pluie, il est la
nuée qui se déploie au-dessus de nos têtes et va déverser ses flots
fertilisants.
Si le symbolisme aquatique demeure évidemment capital, si les
dragons vivent dans l'eau, font naître des sources, si le Roi Dragon
est un roi des nâga (mais il s'identifie, ici encore, au serpent), le
dragon est surtout lié à la production de la pluie et du tonnerre,
manifestation de l'activité céleste.
Unissant la terre et l'eau, il est le symbole de la pluie céleste
fécondant la terre.
Les danses du dragon, l'exposition de dragons de couleur
appropriée permettent d'obtenir la pluie, bénédiction du ciel.
En conséquence le dragon est signe de bon augure, son apparition
est la consécration des règnes heureux. Il arrive que, de sa gueule
ouverte, sortent des feuillages : symbole de germination.
La montée du tonnerre, qui est celle du yang, de la vie, de la
végétation, du renouvellement cyclique, est figurée par l'apparition
du dragon, qui correspond au printemps, à l'Est, à la couleur verte.
Le dragon s'élève dans le ciel à l'équinoxe de printemps et
s'enfonce dans l'abîme à l'équinoxe d'automne ; ce que traduisent
les positions des étoiles kio, et takio, Epi de la Vierge et Arcturus,
les cornes du dragon.
Astronomiquement, la tête et la queue du Dragon sont les nœuds
de la lune, les points où ont lieu les éclipses : d'où le symbolisme
chinois du dragon dévorant la lune et celui, arabe, de la queue du
Dragon comme région ténébreuse.
Mais l'ambivalence est constante : le dragon est yang comme signe
du tonnerre, du printemps, de l'activité céleste ; il est yin comme
souverain des régions aquatiques. Yang en ce qu'il s'identifie au
cheval, au lion (animaux solaires), aux épées ; yin en ce qu'il est
métamorphose d'un poisson ou s'identifie au serpent. Yang comme
principe géomantique ; yin comme principe alchimique (mercure).
L'axe des dragons, dans le thème astrologique, est aussi nommé
axe de destinée.
La tête du dragon, qui indique le lieu du thème où doit se construire
le foyer de l'existence consciente, est opposée à la queue du
dragon, qui brasse toutes les influences venues du passé, le karma
dont il faut triompher. Ces deux parties du dragon sont également
appelées nœuds lunaires, nord et sud ; il s'agit des points ou la
trajectoire de la lune croise celle du soleil.
En Inde, il est principe primordial et s'identifie à Agni ou à Prajapâti.
Le Tueur de Dragon est le sacrificateur qui apaise la puissance
divine et s'identifie à elle. Le dragon produit le soma, qui est
breuvage d'immortalité. Indra, roi des Cieux, tue Vitra, le dragon
des eaux, pour libérer la pluie.
En Chine, Tchouang-Tseu enseigne que la puissance du dragon
est chose mystérieuse : elle est la résolution des contraires. C’est
pourquoi Confucius vit, selon lui, en Lao-Tseu la personnification
même du dragon. Par ailleurs, si le dragon-soma procure
l'immortalité, le dragon chinois y conduit également : les dragons
volants sont les montures des Immortels. Houang Ti, qui avait
utilisé le dragon pour vaincre les tendances mauvaises, monta au
Ciel sur le dos d'un dragon. Mais il était lui-même dragon, de même
que Fou-hi ou Fuxi, le souverain primordial (2852-2737 av. J.-C.),
qui avait torse humain et corps de poisson.
Dans cette Chine, où il draina la Terre au début des temps, le
dragon accompagne les saisons. Il est le principe K’ien, origine du
Ciel et producteur de la pluie et l'on croyait autrefois que les images
de dragons portant des perles (le tonnerre) pouvaient amener la
pluie. Son sang est noir et jaune, couleurs primordiales du Ciel et
de la Terre. Les 6 traits de l'hexagramme k'ien, qui figurent
traditionnellement les 6 six étapes de sa manifestation, sont 6
dragons attelés.
La semence du dragon, déposée dans les entrailles de la terre, est
devenue jade.
Les 5 griffes de Lung, le dragon impérial chinois, représentent les 5
éléments de la tradition extrême-orientale (eau, feu, bois, métal,
terre). Elles rappellent l'autorité que l'empereur, représentant du
Ciel, était supposé exercer sur la totalité du monde. Puissance
céleste, créatrice, ordonnatrice, le dragon était le symbole de
l'empereur. Yu le Grand (2205-2197 av. J.-C.), fondateur mythique
de la dynastie des Xia, aurait été à l'origine un dragon (ou fut
conseillé par un dragon), et chaque empereur était considéré
comme l'incarnation de cet animal.
Il est remarquable que ce symbole du pouvoir s'applique non
seulement en Chine, mais aussi chez les Celtes (le légendaire Roi
Arthur était le fils d’Uter Pendragon = Uter à tête de Dragon), et
qu'un texte hébreu parle du Dragon céleste comme d'un roi sur son
trône. Il est associé à la foudre (il crache du feu) et à la fertilité (il
amène la pluie). Il symbolise ainsi les fonctions royales et les
rythmes de la vie, qui garantissent l'ordre et la prospérité.
En Orient, le dragon sortant de la mer ou du fleuve est associé à
l'acquisition de la connaissance et à l'esprit créateur alors qu'en
Occident, on y voit le symbole du surgissement brutal des énergies
maléfiques de l'inconscient.
Au XIIIe siècle, Phajo Drugom Shigpo fait de l'école Drug-pa
Kagyu-pa du bouddhisme Mahayana, l'école dominante. La lignée
Drug-pa Kagyu-pa, qui appartient au véhicule de Diamant,
signifie lignée du dragon Kagyu-pa ; ses enseignements sont
magnifiquement exposés dans Vie et Chants de Drug-pa Kun-Legs
le Yogin qui vécut au XVe siècle, et dont le nom signifie Beau
Dragon. Il est vénéré au Bhoutan, près du Tibet (le Bhoutan
étant Druk Yul = Pays du Dragon). Le Bhoutan est un royaume dont
le souverain est druk gyalpo (= roi-dragon). Le dragon en est le
symbole national.
Le patriarche zen Houei Nêng fait des dragons et des serpents les
symboles de la haine et du mal.
Le terrible Fudo Myô-o nippon, le plus important des rois de
sagesse, dominant le dragon, vainc par là même l'ignorance et
l'obscurité.

3. Les démons babyloniens


Certaines civilisations anciennes, notamment celles d’Egypte et de
Babylone, pensent que certains démons sont responsables du
fonctionnement des organes et qu’ils provoquent certaines
maladies.

La religion babylonienne a une démonologie compliquée, et l’on y


pratique des exorcismes nombreux pour délivrer les personnes, les
choses, les lieux ensorcelés ; ces rites essentiellement magiques
constituent une part importante de la médecine.

Les démons babyloniens sont les enfants de la Terre et du Ciel. Ils


ne peuvent être reconnus ni par les dieux ni par les hommes, car ils
sont entourés d’un halo qui les rend invisibles. Ils sont brillants
comme des étoiles, mais sales et puants. Ils détruisent la force
sexuelle de l’homme. Ils pénètrent partout subrepticement, comme
des serpents, enlèvent l’épouse à son mari, séparent le fils du père.
Ils se nourrissent de sang et sécrètent un venin redoutable.

Le démon Alû n'a pas de bouche, pas de membres, pas d'oreilles,


pas de visage. Il tombe sur l'humain comme un mur, de préférence
la nuit, et lui lie bras et jambes, langue et âme. Il est à l'origine de la
maladie, appelée main du démon Alû, caractérisée par une
somnolence avec bourdonnements d'oreille. Démon de l'ouragan, il
peut se présenter sous la forme d'un taureau écumant. Sorti de
l'enfer (arallû) comme Gallû, il est, comme lui, assimilé aux spectres
qui sortent des tombeaux.

Mutu, démon de la mort et de la maladie, est combattu avec des


simulacres de cire et de faïence.

Idpa est le démon de la fièvre.

Namtar saisit l’homme par les cheveux. Serviteur d’Allat, la déesse


des Enfers, il est le démon de la peste.

La démone Lamashtu ou Labartu (akkadien), ou


encore Dimme (sumérien), fille du dieu An, est également
considérée comme une déesse. Stérile, elle provoque des fausses
couches et kidnappe les nourrissons pendant l'allaitement ainsi que
les jeunes enfants. Elle boit le sang des hommes et consomme leur
chair. Elle donne des cauchemars, empoisonne les eaux et apporte
la maladie. Elle est représentée, juchée sur un âne, avec une tête
de lionne, des serres en guise de pieds, un serpent (parfois à 2
têtes) dans chaque main, allaitant un cochon à son sein droit et un
chien à son sein gauche. On utilise, pour la tenir éloignée des
malades, des femmes enceintes et de leur nourrisson, des
représentations du démon Pazuzu, son époux, sous forme
d'amulettes, de plaques de bronze ou de statuettes. De
nombreuses incantations et prières servent à la chasser ou à attirer
ces faveurs. Lamashtu sera confondue avec Lilith, autre démon
femelle, avec lequel elle partage de nombreux points communs.

Pazuzu, fils du dieu Hanpa (ou Hanbi) et époux de Lamashtu, est le


roi des démons du vent (pour les Sumériens, il commande
particulièrement le vent du sud-ouest qui apporte la malaria, la
sécheresse et la famine pendant la saison sèche et des inondations
pendant la saison humide). Il est souvent représenté avec le corps
d'un homme mais avec la tête d'un lion ou d'un chien, avec des
griffes à la place des pieds, 2 paires d'ailes, une queue de scorpion
et un pénis en forme de serpent. Il a la main droite levée, et la main
gauche baissée, ce qui symbolise la vie et la mort, la création et la
destruction. Il protège les humains contre la peste et les forces
mauvaises.

4. Les raksasas de l’Inde


Ce sont des dieux déchus ou des hommes grands
pécheurs condamnés à assumer pour un temps la fonction
démonielle : le raksasa s’acharne à découvrir celui qui doit le
remplacer et, pour cela, à détourner les hommes du droit chemin.
Ils ont tantôt des allures séduisantes, tantôt des formes horribles :
chevaux, tigres, lions, buffles, monstres à cent têtes et à de
nombreux bras.
Les sacrifices sont troublés par leur présence ; on leur jette une
portion de riz pour les apaiser et ils viennent la chercher sous la
forme d'oiseaux.
Ils pénètrent les cadavres abandonnés, en mangent la chair, et les
animent ensuite pour répandre le mal autour d’eux.
Le chef des raksasas est Ravana, un énorme géant avec dix têtes
et vingt bras ; il sera tué par le dieu Rama.
Les Indiens ont nommé raksasas des races de peuples voleurs, et
entre autres ceux de l'île de Ceylan et de la partie méridionale de la
presqu'île.

Les esprits et les êtres démoniaques constituent un élément


important de l’hindouisme.
Les textes sacrés hindous, appelés Veda, composés vers 1000 av.
J.-C., décrivent divers êtres démoniaques, notamment les asuras et
les pani, qui tourmentent les gens et œuvrent contre les dieux
hindous.
En sanscrit, le mot asura signifie littéralement vivant.
Primitivement, le nom d'Asura était donné à l'Etre suprême, à
l'intelligence supérieure, qui est la cause et l'origine de tout ; on
l'appliqua ensuite au dieu Mithra.
Bizarrement, les Aryas attachèrent peu à peu à ce nom un sens
tout aussi défavorable que celui que prit insensiblement le daimôn
des Grecs, devenu notre démon ; et les asuras ne furent plus, dans
la mythologie hindoue, que de mauvais esprits contre lesquels ont à
lutter les hommes et les dieux.
De même, les Iraniens donnèrent au mot deva (qui
signifie dieu chez les Aryas de l'Inde), l'acception de démon, diable,
qui s'est conservée intacte dans le persan moderne div.
Le Sittim, démon de forme humaine, vit dans les bois.

5. Les kouei chinois


Les kouei sont des êtres répugnants, de grande dimension, au
visage noir ou vert, portant de grandes dents longues et aiguisées,
couverts de poils très longs sur toute la figure.
Ils errent dans les lieux corrompus et les ordures, se changent en
démons de l’eau et entrent dans la respiration des hommes pour
introduire en eux des matières nuisibles et mortelles.
Les maladies, les accidents et les catastrophes sont leurs œuvres.
Il convient de les apaiser par des exorcismes et des sacrifices.
Rarement, cependant, ils deviennent favorables aux humains.
Ils sont l’incarnation des p’o, esprits mauvais qui investissent les
cadavres quand ces derniers sont libérés de leurs âmes
supérieures.
On les confond souvent avec les esprits des morts, surtout de ceux
qui sont décédés par accident, suicide ou meurtre.

Tch’e-yeou est un démon célèbre. Il a un corps d’homme, des pieds


de taureau, quatre yeux et six mains. Sa tête est faite de cuivre et
son front de fer. Il a inventé les armes et se plaît à la guerre. Dans
la légende, il combattit longtemps Houang-ti, l’empereur jaune, mais
fut vaincu par lui. On en a fait une image pour inspirer la terreur.

Tch'eng-Houang est l’un des plus puissants démons chinois. Il


oblige les hommes à lui rendre un culte sous menace de
représailles.

Yen-Vang est le roi de l'enfer. Il exerce des châtiments horribles sur


ceux qui n'ont rien à lui offrir.
A Taiwan, les Yeou-Ying-Kong sont les protecteurs des prostituées.

6. Les tengu japonais


Etroitement liés aux montagnes, les tengu surgissent subitement.
Ils ensorcellent les êtres humains et possèdent des pouvoirs
magiques : ils changent d’apparence, se téléportent, peuvent se
rendre invisibles, parlent sans ouvrir la bouche et s’introduisent
dans les rêves. Ils enlèvent les enfants, sèment la discorde, font
s’écrouler les bâtiments, troublent les cérémonies religieuses et
même incendient les temples.
Ils sont habituellement représentés sous forme de corbeaux ou
d’oiseaux aux griffes puissantes mais aussi sous forme de lutins
aux longs nez ou à becs de rapaces.
A la période d’Edo (à partir de 1603), on leur attribue un rôle
complètement opposé à celui d’origine : aider à retrouver les
enfants disparus et garder les temples (leurs effigies sculptés sont
placées autour des lieux sacrés).

Dans la mythologie japonaise, Bakou est un démon mangeur de


songes.

Goguis, démon sous forme humaine, accompagne les pèlerins


dans leurs voyages.

7. Les démons dans le judaïsme et


le christianisme
L’ancien Orient donne un visage personnel aux mille forces
obscures dont la présence est soupçonnée derrière les maux qui
assaillent l’homme.
C’est pour les païens une tentation constante de chercher à se
concilier les esprits mauvais en leur rendant un culte sacrificiel, en
un mot, d’en faire des dieux.
Israël n’est pas à l’abri de la tentation. Abandonnant son créateur, il
se tourne aussi vers les autres dieux (Deutéronome 13,3-7-14),
autrement dit vers des démons (32,17), allant jusqu’à leur offrir des
sacrifices humains (Psaumes 106,37). Il se prostitue
aux satyres (Lévitique 17,7 ; Isaïe13,21 et 34,13) qui hantent ses
hauts lieux illégaux (2 Chroniques 11,15).
Les traducteurs grecs de la Bible systématisent cette interprétation
démoniaque de l’idolâtrie, identifiant formellement aux démons les
dieux païens (Psaumes 96,5 ; Baruch 4,7), les introduisant même
dans des contextes où l’original hébreu ne parle pas d’eux
(Psaumes 91,6 ; Isaïe 13,21 ; 65,3). Ainsi le monde des démons
devient un univers rival de Dieu.
L’Ancien Testament leur voue des lieux maudits comme Babylone
(Isaïe 13) ou le pays d’Edom (Isaïe 34).
Le rituel de l’Expiation ordonne de livrer au démon Azazel le bouc
chargé des péchés d’Israël (Lévitique 16,10).
Autour de l’homme malade, on pressent des forces mauvaises qui
le tourmentent. Primitivement des maux tels que la peste
(Psaumes 91,6 ; Habaquq 3,5), la fièvre
(Deutéronome 32,24 ; Habaquq3,5) sont regardés comme des
fléaux de Dieu. Il les envoie sur les hommes coupables, comme il
envoie son esprit mauvais sur Saül (I Samuel 16,14-23 ; 18,10 ;
19,9) et l’Ange exterminateur sur l’Egypte, sur Jérusalem ou sur
l’année assyrienne (Exode 12,23 ; 2 S 24,16 ; 2 Rois 19,35).
Le Livre de Tobie sait que ce sont les démons qui tourmentent
l’homme (Tobie 6,8) et que les anges ont mission de les combattre
(Tb 8,3). Cependant, pour présenter le pire d’entre eux, celui qui
tue, l’auteur ne craint pas de faire encore appel au folklore perse en
lui donnant le nom d'Asmodée (Tobie 3,8 ; 6,14). 1
La Bible parle de démons ou génies, comme d’esprits impurs,
malfaisants et tentateurs.
Personnalisation de toutes les puissances maléfiques, ils revêtent
souvent les visages des dieux étrangers : Bêelzéboul, l’ancien dieu-
guérisseur d’Ekrôn (II Rois 1,2), Lilith (Isaïe 34,14), Asmodée
(Tobie 3,8), Dagon, dieu phénicien de la fertilité (Juges 16,23 ;
I Samuel 5,7), Nergal, dieu babylonien dont le culte s’établit en
Samarie (2 Rois 17,30), Adramélech et Anamélech dieux de
Sépharvaïm (2 Rois 17,31).
Les démons ont un nom collectif (les Seirim) ou personnel (Lilith,
Azazel, Abaddon, Asmodée, Beelzebul ou Belzébuth, etc.)

Lilith
Parfois donnée pour une fille maléfique d’Adam, premier homme de
la tradition hébraïque, la démone Lilith semble dériver d’un esprit
mésopotamien hantant le désert, de nature similaire et portant un
nom de même consonance.
Lilith, également connue sous les noms de Lilitu, Lillake, Belet-
ili, Belili, Baalat, Ardat-Lilli, est présente dans les mythes juifs,
babyloniens, sumériens, arabes et même teutons.
Lorsque Dieu créa le monde et son jardin d'Eden, il décida de
façonner l'Homme : il prit un peu de glaise afin de modeler le corps
d'Adam, le fit cuire et lui insuffla le souffle de la vie. Adam vécut
ainsi seul dans le Jardin d'Eden pendant un certain temps et
observa les animaux tout autour de lui, constatant que chaque
espèce était composée de mâles et de femelles, alors que lui était
le seul être de son espèce. Ne comprenant pas pourquoi, il posa la
question à Dieu, lui manifestant le souhait d'avoir une autre
créature de son espèce. Dieu, reconnaissant la justesse de la
demande de l'Homme décida de lui attribuer une compagne : il prit
un peu de terre du Jardin et façonna la première femme : Lilith.
Mais la terre était impure.
Lorsque se posa la question de l'autorité dans le couple, Adam
voulut s'imposer comme chef de la famille mais Lilith refusa,
arguant qu'elle avait été créée égale à lui. Ce conflit, auquel
s'ajouta le courroux de Dieu devant la désobéissance de Lilith
encouragea cette dernière à s'enfuir de l'Eden : elle invoqua le nom
de l'Ineffable et reçut une paire d'aile qui lui permit de s'envoler hors
du Jardin. Elle s'installa sur le bord de la mer Rouge où elle passa
ses journées à s'accoupler aux démons.
Adam, le cœur brisé, prévint Dieu et lui demanda de lui ramener sa
compagne. Dieu envoya 3 Anges pour convaincre Lilith de
retourner auprès d'Adam mais elle refusa.
Les Anges décidèrent donc, pour la punir, de tuer 100 de ses fils
(des démons) par jour. Désespérée par un châtiment si cruel, elle
tenta de se suicider en se jetant dans la Mer Rouge. Mus par le
remords, les 3 Anges décidèrent de lui accorder, en compensation,
tout pouvoir sur les enfants nouveau-nés, pendant 8 jours pour les
garçons et 20 pour les filles et un pouvoir illimité sur les enfants nés
hors mariage. Cependant, elle devait s'engager à perdre ses
prérogatives sur les enfants portant une amulette présentant
l'image de ces anges, ce qu'elle accepta.
Dieu, n'ayant pu ramener Lilith, donna à Adam une nouvelle
femme, Eve, qu'il créa à partir de la chair de l'homme afin qu'elle lui
obéisse.
Mais Lilith vouait à cette nouvelle femme une jalousie haineuse et
tenace. Elle épousa Samaël[l'Ange de la Mort, le Serpent de la
tentation (Genèse 3, 1-5), condamné à ramper, fuyant et sournois,
dont le venin est particulièrement redouté] à qui elle demanda de
corrompre Adam et Eve afin qu'ils soient, eux aussi, chassés du
Jardin d'Eden.
Ainsi, Adam goûta le fruit défendu et subit le même préjudice que
Lilith qui se considéra vengée.
Une autre version fait d'elle le Serpent tentateur et non son époux,
et une autre la présente comme la séductrice d'Adam après sa
chute (de cette union seraient nés les mauvais esprits).
Lilith est la princesse des démones succubes (lilims) qui tentent les
hommes et les enfants mâles dans leur sommeil. Jalouses,
luxurieuses, impudiques et sanguinaires, elles tuent en grand
nombre leur progéniture. Des théologiens ont distingué les
succubes (tentatrices venant, la nuit, rejoindre les hommes) et les
incubes (tentateurs rejoignant les femmes).
Lilith possède 180 000 servantes, toujours prêtes à envahir notre
univers ; elles sortent la nuit et se nourrissent de pus et de vermine.
Les histoires démoniaques babyloniennes expliquent que Lilith
n’était pas un démon à part entière mais simplement une humaine
possédant un grand savoir et quelques pouvoirs spéciaux.
Repoussé par les démons qui ne voulaient pas d'elle, elle profita de
connaître leur nom pour les invoquer, signant ainsi quelques pactes
qui lui permirent d'accroître ses pouvoirs. Ce n'est que plus tard
qu'elle devint un démon à part entière, elle hantera les légendes et
superstitions juives durant le Moyen Age.
Lilith est également connue sous le nom de Déesse Noire,
apparenté à Empousa, fille d'Hécate, séduisant les hommes dans
leur sommeil pour leur sucer le sang et dévorer leur chair. Dans
l'astrologie, Lilith est associée à la Lune noire. Dans la nuit noire,
gare à celui qui désire Lilith car elle s'emparera de lui, lui
permettant de remplir le monde de sa descendance de démons.
Son véritable domicile se trouverait dans les profondeurs de la mer,
ce qui l’apparente aux sirènes.

Succubes et incubes
Les succubes (du latin subcubare = coucher sous) sont des
démons femelles venant tenter et séduire les hommes (notamment
les moines) pendant leur sommeil pour s’unir à eux et les incubes
(du latin incubare = coucher dans) des démons mâles agissant de
même avec les femmes.
L'homme médiéval pensait que le diable avait le pouvoir, sous sa
forme incube, de prélever le sperme d'un homme endormi, puis qu'il
en fécondait une femme, toujours pendant son sommeil.14
Selon le Traité de démonologie de 1575, l'incube peut faire un
enfant à une vierge sans la déflorer, par le biais d'un sexe fin et
double, qui lui permet de s'introduire dans les deux vases de ses
victimes. On peut identifier les succubes à leur vagin glacial.
Les succubes peuvent se glisser dans le corps d'une femme
décédée, et, sous ses traits, se livrer à une nuit d'orgie avant
d'abandonner le cadavre aux côtés du partenaire endormi
d'épuisement.
Le démon incube n'ayant pas de semence, il se transforme en
démon succube pour voler celle de jouvenceaux naïfs. Redevenu
incube, il peut mettre des mortelles enceintes.
Les enfants nés de ces étreintes sont maigres, malgré les nourrices
qu'ils épuisent, pleurent quand on les cajole, et rient du malheur
des autres. Preuve de leur caractère démoniaque, ils ne survivent
pas au-delà de sept ans, l'âge de raison.
De doctes théologiens considèrent néanmoins comme enfants
d'incubes : Caïn, Alexandre le Grand, Merlin l'enchanteur,
les Huns, Luther et l'Antéchrist.
Clément d’Alexandrie, Cyprien et Augustin croient aux succubes et
incubes, et avec eux l'Eglise jusqu’au XVIIe siècle.
La kabbale fournit des chiffres extrêmement précis quant aux
relations d'Adam avec Lilith, la reine des succubes.
D’après la Bible, Adam, après son départ d’Eden, engendre d’abord
Abel et Caïn.
Au bout de 138 ans il engendre Seth à son image. La Kabbale
avance que pendant ces 138 ans, Adam engendre des êtres qui ne
sont pas à son image, étant les fruits de ses relations nocturnes
avec Lilith, autrement dit des démons.
Pour certains exégètes, Adam a pour première femme Lilith qui,
obéissant à Satan, refuse de se soumettre à lui, l’abandonne et
s’en va occuper la région de l’air. Eve est leur fille puisque elle
est tirée d’Adam et chair de sa chair.
Les spéculations rabbiniques quant au nombre exact des démons
appartiennent à l’arithmologie sacrée.
Chaque être humain est entouré de 20 000 démons disposés
comme suit : 10 000 à sa gauche, 10 000 à sa droite. Lilith, à elle
seule, possède 180 000 suivantes. Tous ces démons ne
proviennent évidemment pas des rapports nocturnes d’Adam et
d’Eve. Certains sont nés, dit la Kabbale, à partir des mues
successives des vipères ; ce qui explique leur anatomie
entièrement ou partiellement reptilienne. Bien entendu, ils sont
impondérables, se déplacent librement à travers l’espace et
peuvent, à l’occasion, s’incarner dans les formes ou les
personnifications les plus hétéroclites. Ils peuvent devenir maladies.
Ils gouvernent les nombres pairs. « Ne buvez donc jamais,
conseille sérieusement la Kabbale, deux ou quatre coupes de vin,
mais trois ou cinq, sinon vous donnerez prise aux démons de
l’ivresse ».
La démonologie kabbalistique évolue vite vers les formes les plus
dégradées de sorcellerie et alimente tous les textes, toutes
les formules, tous les secrets des sorciers et tenants du Sabbat. Il
est vrai que ces démons n’ont pas tous un pouvoir ni une
apparence terrifiants et que certains exercent même une séduction
indiscutable, une sorte de fascination morbide sur les esprits faibles
ou portés au surnaturel.

Satan, Lucifer, le Diable, le Démon, le Malin, le


Serpent, le Dragon, Léonard
En face des anges fidèles, la Bible présente les anges rebelles
ayant à leur tête Satan (de l’expression hébraïque ha-satan = le
satan ; dans Zacharie et dans le Livre de Job, il s’agit d’un nom
commun, le satan (d'un verbe hébreu signifiant accuser, s'opposer),
qui désigne un des anges serviteurs de Dieu, l’accusateur de
l’homme, un espion rassemblant des renseignements sur les êtres
humains lors de ses voyages terrestres ; ce n’est que dans
les Chroniques qu’il devient un nom propre, celui de l'adversaire de
Dieu) 16 ; il a aussi noms : Lucifer [celui qui porte la lumière, c’est
également le nom de Vénus (Etoile du matin) et celui du roi de
Babylone dans Isaïe (14,12)], le Diable (en grec diabolos = celui qui
désunit), le Serpent, le Dragon (Léviathan, Béhémoth),
la Bête, Bélial, le Prince des ténèbres, le Malin, Moloch (auquel
Moïse fait allusion) qui, depuis Adam, attire l’homme vers le
mal, Azazel ou encore Samaël.

Pour certains démonologues, Satan est un prince révolutionnaire


dans l'Empire de Belzébuth.
Dans la tradition juive tardive et donc dans la pensée chrétienne
primitive, on commence à considérer Satan comme un adversaire
non seulement des hommes mais aussi et surtout de Dieu. Ce
développement est probablement le résultat de l’influence de la
religion zoroastrienne, avec ses pouvoirs opposés du bien (Ahura
Mazda) et du mal (Ahriman). Mais dans le judaïsme et dans le
christianisme, le dualisme est toujours provisoire ou temporaire, le
diable étant finalement soumis par Dieu. En France, au XIe siècle,
le diable est appelé Aversier (= Adversaire).

Dans les écrits de la secte de Qumran conservés dans


les Manuscrits de la mer Morte, le diable est personnifié par Bélial,
l’esprit de la méchanceté.

Le plus beau de tous les esprits purs, un séraphin ou un chérubin,


prend la tête des anges rebelles : il veut être heureux en lui-même
par ses propres forces. Tout au moins, il veut mériter strictement
cette béatitude que Dieu lui donnerait alors comme un salaire. Il
veut ne rien tenir du Créateur et, tout en étant maître des autres
créatures, se soustraire à la règle imposée par le Supérieur de
toutes choses : « C'est vouloir commander et ne pas obéir, et en
cela consiste le péché d'orgueil ; aussi a-t-on raison de dire que le
premier péché du démon fut l'orgueil » (Thomas d'Aquin).

Jésus déclare : « Il (le Diable, ndlr) a été homicide dès le


commencement, et n'est point demeuré dans la vérité, parce qu'il
n'y a point de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de
son propre fonds, car il est menteur et père du mensonge »
(Jean 8,44)

C'est au Moyen Âge que le diable connaît sa gloire, dans la


tradition occidentale. On le représente sous les traits d'un serpent,
mais aussi d'un crapaud, d'une chauve-souris, d'un léopard, d'un
chat noir, d'un bouc ou d'un singe... Il est dragon, créature hybride,
corps velu à tête de bouc, mais peut aussi se révéler, surtout
auprès des dames, un homme très séduisant. On prétendait, au
Moyen Âge, que les coquettes qui passaient trop de temps devant
leur miroir finiraient par y voir le diable, et que leur visage
deviendrait aussi laid que l'arrière-train qu'il leur montrait. Héritage
celtique ? Comme le dieu gaulois Cernunnos qui porte sur son front
de splendides cornes de cerf, le diable a des cornes. C'est aussi en
se référant au dieu Moloch que l'on a façonné l'image du diable,
empruntant à la cruelle idole ses cornes, sa fourche (sur certaines
statues, le bras se terminait par un gril sur lequel était exposée la
victime jusqu'à ce que son corps bascule dans un bassin d'airain
disposé aux pieds de Baal-Moloch) et l’allusion au feu infernal. La
figure médiévale traditionnelle de personnage cornu et barbu aux
pieds de bouc est également due à l’influence du dieu Pan et des
satyres antiques qui, au moment où l’empire romain se convertit au
christianisme, devinrent les démons et les mauvais esprits de la
nouvelle religion. Pan, fils de Zeus et de la nymphe Callisto,
principalement adoré en Arcadie, présidait aux troupeaux et passait
pour l'inventeur d'un instrument de musique qualifié de chalumeau.
Muni de cornes, de pieds de chèvres et d'une petite queue, on lui
donnait pour compagnons les égipans, les faunes et les satyres, et
il passait pour un grand amateur de filles vierges et de jeunes
éphèbes. Certaines nymphes, telles que Syrinx et Echo, avaient
cependant repoussé ses avances. Est-ce de là que provenaient ses
accès de méchanceté, la terreur que son apparition soudaine
provoquait parmi les voyageurs et les populations superstitieuses
des montagnes de la Grèce ? Considéré à la fin du monde antique
comme le Grand Tout, la vie universelle, il fut rapidement assimilé à
un démon, puis au Prince des incubes ayant Lilith pour parèdre.
Pour les psychanalystes, Pan représente la libido. Il est le symbole
de l'élan vital, de toutes les forces de la nature débordante.

Sous son apparence caprine, le diable prend le nom de Léonard, le


grand Bouc noir qui préside au sabbat des sorcières. Démon des
premiers ordres, grand maître des sabbats, Léonard est le chef des
démons subalternes et inspecteur général de la sorcellerie, de la
magie noire et des sorciers. On l'appelle souvent le Grand Nègre. Il
préside au sabbat sous la figure d'un bouc de haute taille. Il a trois
cornes sur la tête, deux oreilles de renard, les cheveux hérissés, les
yeux ronds, enflammés et fort ouverts, une barbe de chèvre et un
visage au derrière, des pieds en pattes d’oie. Les sorciers l'adorent
en baisant son visage inférieur, une chandelle verte à la main.
Quelquefois, il ressemble à un lévrier ou à un bœuf ou encore à un
grand oiseau noir ou un tronc d'arbre surmonté d'un visage
ténébreux. Léonard est taciturne et mélancolique, mais dans toutes
les assemblées de sorciers et de diables où il est obligé de figurer,
il se montre avantageux et déploie une gravité superbe. Maître
Léonard est aussi identifié à Azazel et à Baphomet.

Le Dragon, incarnation de Satan, donne sa puissance à


la Bête (Apocalypse 13,1). L’ange qui tient la clef de l’abîme se
saisit du Dragon, l’antique Serpent, qui est le Diable et Satan et
l’enchaîne pour mille ans (Apocalypse 20, 1-2).

Les aspects du démon sont incroyablement variés et c’est pourquoi


la subtilité des théologiens prêta au diable une ambivalence seule
capable d’expliquer qu’il puisse être à la fois terrifiant et séducteur.
Car ce sont là, on le comprend fort aisément, des apparences
inconciliables : comment séduire, tenter l’âme du pécheur si on
commence par le terrifier ? Et comment le terrifier si on commence
par le séduire ?

Le prince de ce monde comme Jésus le nomme (Jean 12, 14, 16),


ou le dieu de ce siècle comme l’appelle Paul (2 Corinthiens 4 : 3-4),
dispose donc d’un grand nombre de moyens d’action pour gagner à
sa cause l’âme des hommes faibles ou luxurieux.
Tour à tour dragon horrible ou jeune fille séduisante, il attaquera
l’homme selon des voies multiples, adaptées à chaque cas. C’est
pourquoi on le voit apparaître, dans l’immensité des déserts
d’Egypte, par exemple, où il va tenter des ascètes comme saint
Antoine, sous les traits d’un serpent ou d’un monstre hideux, propre
à glacer le sang de tout homme aux nerfs un peu fragiles ou sous
ceux d’une très belle femme, propre à enflammer le plus aguerri
des ermites. Ces manœuvres échouent pour la plupart mais les
Vies des Pères du désert regorgent d’exemples analogues et
révèlent déjà, chez le diable, une personnalité bien affirmée.

"Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un


lion rugissant, cherchant qui il dévorera." (1 Pierre 5.8)
"(...) Satan lui-même se déguise en ange de lumière."
(2 Corinthiens 11,14)
Satan, Lucifer, Samaël, Azazel, Bélial, Mastéma, Léviathan,
Serpent, Dragon (terrassé par saint Michel et saint
Georges), Léonard, tels sont donc quelques-uns des noms et aussi
des aspects du Diable.

Cette fusion en un seul être, le Diable chrétien, chef de l'Enfer, de


personnages autrefois distincts (serpent biblique séducteur d’Eve,
Etoile du matin du nom de Lucifer qui préside à l'Orient, adversaire
de Yahvé sous le nom de Satan) est sans doute à l’origine de ce
pouvoir de métamorphose qu’on lui prête volontiers.

Dans la mythologie grecque, Éosphoros (= porteur de la lumière de


l'aurore) ou Phosphoros (= porteur de lumière ; nommé Lucifer par
les Romains), désigne Vénus quand elle brille le matin, tandis que
les noms d'Hespéros/Vesper (= du soir) désignent le même astre
brillant le soir. 21
La chute de Lucifer, illustration de Gustave Doré pour Le Paradis perdu de John
Milton.

"Comment es-tu tombé du ciel, Astre brillant, Fils de l'Aurore ? Toi


qui disais : je monterai aux cieux, je hausserai mon trône au-
dessus des étoiles de Dieu." (Livre d'Isaïe 14.12-14)
Les anges déchus
Le livre de l’Apocalypse évoque la lutte des anges rebelles contre
les anges fidèles, et leur défaite face à l’archange Michel qui les
chasse du ciel.
L’Eglise croit à leur influence mauvaise, et même à des cas de
possession contre lesquels elle agit par exorcisme ; mais elle refuse
le dualisme manichéen (2 principes égaux du Bien et du Mal) et
affirme que, créés bons, les démons sont devenus mauvais par leur
faute et que, s’ils peuvent tenter l’homme, ils restent soumis à la
toute-puissance de Dieu.
Selon le Pseudo Denys l’Aréopagite, les démons sont des anges
révoltés contre Dieu ; ils ont trahi leur nature, mais ne sont mauvais
ni par leur origine, ni par leur nature. S’ils étaient naturellement
mauvais, ils ne procéderaient pas du Bien, ils ne compteraient pas
au rang des êtres, et d’ailleurs comment se seraient-ils séparés des
bons anges si leur nature avait été mauvaise de toute éternité ?
« La race des démons n’est donc pas mauvaise en tant qu’elle se
conforme à sa nature mais bien en tant qu’elle ne s’y conforme
pas ».
Honorius d’Autun, probablement moine irlandais auteur de
l’Elucidarium (vers 1150) déformé plus tard en Lucidaire, ajoute aux
données bibliques des éléments des légendes irlandaises de
la Vision de Tungdal (diables hideux et cruels résidant en Enfer).
Le Lucidaire inspira la Divine Comédie de Dante.
Au XVe siècle, Denys le Chartreux (Denys Leeuwis ou Van
Leeuven, né à Ryckel dans le Limbourg belge, 1402 1471), répand
les concepts de la Vision de Tungdal, ajoutant la notion biblique
de tentateur (le Diable, cherchant à avoir de nombreuses victimes à
tourmenter pour l’éternité, s’efforce de les faire tomber en enfer).
Du XVe s. date l’expression de Malin, signifiant cruel et rusé.
Les démons, au sens chrétien du terme, c’est-à-dire les esprits
mauvais composant la suite de Satan, sont tous des anges déchus,
qui ont perdu leur habitat céleste, mais dont la nature est identique
à celle des anges et qui furent, au même titre qu’eux, créés par
Dieu.
Ceci les distingue radicalement des démons manichéens, par
exemple, qui sont des créations de l’esprit des Ténèbres et
foncièrement distincts des anges ou créatures célestes composant
le cortège du dieu bon.
Cette différence est importante car elle implique que le Mal et ses
prosélytes et instruments que sont les démons n’est pas pour le
dogme chrétien une entité distincte du Bien, mais une perversion,
une déchéance de ce dernier.
Pourquoi certains sont-ils devenus des démons et furent-ils
chassés du ciel ?
Il existe deux réponses traditionnelles différentes :
- La première, d’origine évangélique, indique que certains anges,
sous la conduite de Lucifer, se seraient révoltés lors de la création
de l’homme et auraient voulu faire obstacle au plan divin.
- La seconde, d’origine biblique, indique que certains anges, ayant
trouvé fort belles les filles des hommes, descendirent sur terre pour
s’unir à elles, perdant ainsi leurs privilèges angéliques.
La première de ces traditions figure notamment dans l’Epître aux
Ephésiens de Paul. Lucifer s’est révolté contre Dieu au moment où
celui-ci créa Adam. L’archange saint Michel le chassa alors du ciel
et le précipita dans l’abîme. D’autres anges (un tiers des anges
selon la tradition), qui, prirent fait et cause pour Lucifer, furent
précipités avec lui et relégués dans cet espace intermédiaire qui
sépare la terre du ciel (le Graal aurait été taillé par les anges dans
l’émeraude tombée du front de Lucifer pendant sa chute). Toujours
présents, volant dans les airs, ils ne cessent de harceler les
hommes qui doivent, dit saint Paul, revêtir l’armure de Dieu pour
pouvoir résister aux manœuvres du diable. Et il ajoute : « Car ce
n’est pas contre des adversaires de chair et de sang que nous
avons à lutter mais contre les Puissances, contre les Principautés,
contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits
du Mal qui habitent les espaces célestes. »
L’autre tradition est mentionnée dans la Genèse (6,1-4) en des
termes qui déjouent depuis longtemps la sagacité des exégètes et
des théologiens : « Alors que les hommes avaient commencé à se
multiplier sur la surface du sol et que des filles leur étaient nées,
les elohim (fils de Dieu) virent que les filles d’homme étaient belles
et ils prirent pour femmes celles de leur choix. Le Seigneur dit : «
Mon esprit ne dirigera pas toujours l’homme, étant donné ses
erreurs ; il n’est que chair et ses jours seront de cent vingt ans. »
En ces jours, les Néphilim (géants) étaient sur la terre et ils y
étaient encore lorsque les fils de Dieu vinrent trouver des filles
d’homme et eurent d’elles des enfants. Ce sont les héros
d’autrefois, ces hommes de renom. »
Hennins suppose que le terme hébreu Néphilim, traduit
ordinairement par géants, signifie nécromanciens, de nephi (=
cadavre) ; le plus souvent, en effet, il fallait un cadavre pour
évoquer l'âme des morts.
La majorité des versions anciennes de la Bible, incluant la
Septante, Théodotion, la Vulgate, les traductions de la Bible
Samaritaine, le Targum Onkeloset le Targum Neofiti, interprètent le
mot comme signifiant géants. Symmaque l'Ébionite, au IIe siècle, le
traduit par les violents et la traduction d'Aquila de Sinope, datant de
la même période, signifie, soit ceux qui sont tombés, soit ceux qui
tombent (sous-entendu : sur leurs ennemis). Le dictionnaire Brown-
Driver-Briggs définit les nephilim comme étant des géants. Bon
nombre d'interprétations parmi celles suggérées sont basées sur
l'hypothèse que le mot est dérivé de la racine hébraïque n-ph-
l signifiant tomber. Selon Robert Baker Girdlestone,
les nephilim seraient plutôt ceux qui font tomber. Adam Clarke
comprend le mot comme un passé : tombés, apostats. Ronald
Hendel défend également l'idée qu'il s'agit d'une forme
passive : ceux qui sont tombés. 11
Ces géants eurent des descendants fameux : voir Nombres (13, 32-
33), Deutéronome (1, 20-21 ; 3, 11 ; 9, 12), 1er livre de Samuel (17,
4-7), IIe livre de Samuel (21, 15-22), Livre de Baruch (3, 26-28).
Selon l’Ancien Testament, Goliath mesurait environ 3 mètres, mais
les manuscrits de Qumran, antérieurs, indiquent qu’il atteignait près
de 2 mètres (ce qui en faisait un être très grand par rapport à la
moyenne de l’époque qui était de 1 m 58). La découverte de
squelettes de haute stature dans la région de Bashan prouve
l’existence des Rephaïm (géants descendants de Rapha).
Les Pères de l'Eglise, Jean Chrysostome, Cyrille, Théodoret
et Augustin, enseignent que les fils de Dieu sont les pieux
descendants de Seth et que les filles des hommes appartiennent à
la race perverse de Caïn.
Le Livre d’Enoch (patriarche enlevé vivant au ciel par Yahvé et
censé avoir eu communication des mystères de la vie et de la
mort), livre apocryphe de l’Ancien Testament, cité par saint Jude,
raconte qu’au début de la lutte contre le créateur, le chef des
esprits rebelles est Samiaxas (ou Semiazas). Il veut se faire homme
pour s'unir aux filles des hommes ; 20 autres anges partagent sa
résolution. Finalement, ils sont 200 en tout. Ils descendent sur
Ardis, le sommet du mont Hermon. Tous ces anges ont quitté le ciel
pour regarder les femmes afin de les choisir. Tous s'assemblent sur
la montagne du serment et jurent de devenir des hommes, par
amour pour les filles de la terre. Samiaxas et ses anges s'unissent
aux femmes et engendrent les géants. Ces géants, issus du
commerce des anges et des filles des hommes, sont les
premiers anthropophages.
Dans la chute des anges, racontée au Livre d’Enoch, il n'est pas
question d'une lutte contre Dieu. Hénoch attribue aux anges faits
hommes la découverte de la magie et l'enseignement de la
divination. Ils façonnent les joyaux et les pierreries. Les femmes
sont initiées aux grands mystères, initiation regardée comme une
profanation par les anciens cabalistes. Emus des douleurs de la
terre, les quatre anges de l'harmonie demandent à Dieu la fin de
ses maux. Dieu trouve le déluge nécessaire ; la famille de Noé
mérite seule d'être sauvée. Azazel, le dernier des anges déchus,
après s'être révolté contre Samiaxas, s'était élevé au rang de chef
des rebelles. Dieu ordonne à Raphaël, l'ange de la vraie science,
de jeter Azazel dans une caverne, au désert de Dodoel. Raphaël
reçoit ensuite du Seigneur la mission de retourner du côté de la
vérité les révélations magiques faites aux hommes par Azazel.
Ainsi, d'après Hénoch, pour réparer le mal fait à l'humanité par les
enseignements du diable ou de la fausse science, de la magie
noire, un ange lui apprit à se servir des connaissances acquises
pour arriver à la vraie lumière, à la pure magie. Le génie de la
fausse science est enfermé, pour qu'il ne puisse plus nuire aux
hommes. L'auteur du livre d’Enoch dit que les âmes hybrides des
géants flottent dans l'atmosphère et forment des courants mauvais.
« Certains anges virent que les filles des hommes étaient belles et
ils s’unirent à elles. Leurs descendants furent ces Néphilim ou
géants des premiers temps. Le chef des mauvais anges s’appelait
Azazel et il apprit aux hommes à fabriquer des épées et des
glaives, des boucliers et des cuirasses pour se protéger la poitrine
et il leur montra les métaux et l’art de les travailler, l’art de peindre
le tour des yeux à l’antimoine et d’embellir les paupières et l’art de
travailler les pierres précieuses... » (Livre d’Enoch). Il semble donc
que ces fils de Dieu sont des anges qui quittèrent leur habitat
céleste et churent sur la terre.
Ce sont ces anges déchus que Dieu a enchaînés dans les ténèbres
pour se les réserver en vue du Jugement, dit la seconde Epître de
Paul. L’Apocalypse en parle en des termes identiques.
Il existerait pour les démons chrétiens deux habitats distincts : l’air
entourant la terre (tout particulièrement la zone d’ombre que
projette la terre dans l’espace à l’opposé du soleil) et les ténèbres,
c’est-à-dire les abîmes souterrains de la terre. Cette dernière
conception devait, en tout cas, devenir plus populaire que la
première car c’est elle qui prévalut, en fait, dans les visions
ultérieures du monde démoniaque.
Au temps même de Paul les textes évangéliques laissent entendre
que le Christ lui-même, pendant les 3 jours de sa mort, descend
dans l’Hadès (Paul emploie ce mot grec pour désigner l’enfer) pour
y prêcher aux esprits en prison.
Ces esprits en prison ont donné lieu à bien des commentaires et
des interprétations : on les identifie tour à tour avec les anges
déchus cités plus haut et enchaînés par Dieu dans les ténèbres, ou
avec les esprits des défunts noyés au moment du Déluge,
interprétation que donne Paul lui-même.

L'orphisme
L'orphisme, courant religieux de la Grèce antique, rattaché à
Orphée, le maître des incantations et lié au culte de Zagréos
(Dionysos), enseigne que les hommes sont nés des cendres des
Titans, ces géants fils de la Terre, qui voulurent détrôner
Chronos/Saturne et furent foudroyés par Zeus/Jupiter.
L'âme, enfermée dans le corps comme dans une prison, porte le
fardeau du crime originelcommis par les Titans ; elle ne s'évadera
de cette prison, qu’après de nombreux cycles d'existences
(transmigrations), lorsqu'elle sera purifiée par les jeûnes,
l'ascétisme et l'initiation qui est essentielle pour suivre l'itinéraire
spirituel.
L'orphisme donne naissance à une abondante littérature (poèmes
orphiques) qui se développe du VIe s. av. J. -C. jusqu'à la fin du
paganisme.
Zagréos se confond avec Orphée auquel on donne le nom
d'Orpheus Bakkikos (= Orphée bacchant).
Vers le IIIème siècle, Orphée orne des sépultures chrétiennes ; sur
une amulette, il est même représenté crucifié, avec au-dessus de
lui un croissant de lune et 7 étoiles en forme de cercle. 2

La kabbale
La kabbale accorde une grande importance aux anges et à leurs
légions, lesquels sont souvent sollicités dans les opérations de
magie.
Les innombrables démons mentionnés dans la Kabbale, ont des
origines diverses mais certains d’entre eux, ont été engendrés par
Adam et Eve dans des circonstances singulières : ces derniers
auraient eu des relations nocturnes avec des succubes et des
incubes.

8. Liste alphabétique des


principaux démons 10
Abaddon (de l'hébreu abad = faire périr) ou Apollyon (du grec :
exterminateur), souverain du puits sans fond, est l'ange de l'abîme
(Ange exterminateur) dans l'Apocalypse (9:11). Les démonologues
le considèrent comme le chef des démons de la 7e hiérarchie et le
roi des démons-sauterelles.

Abalam ou Abalim, de la suite de Paymon, est couronné d'un


diadème étincelant de pierreries. Il a un visage de femme et
commande 200 légions.

Abigor, Eligor, Eligos : duc, c'est un beau cavalier appartenant


aux sphères supérieures du monde démoniaque, portant lance et
sceptre (serpent) et chevauchant un monstre ailé. Sa cuirasse rutile
sous les feux de l’enfer qu’il parcourt à la tête de ses 60 légions
infernales. Il connaît l'avenir et les secrets de la guerre ; il enseigne
aux chefs les moyens de se faire aimer des soldats.

Abrahel : succube apparu en 1581 dans le duché du Limbourg,


décrit par Nicolas Rémy (Démonolâtrie, 1581).

Abrasax, Abracax, Abraxas, Carabia, Decarabia, du nom duquel


on a tiré la célèbre formuleabracadabra, est mentionné dans la liste
des principaux démons établie par l'Église lors du concile de Braga
(561-563).
Les basilidiens voyaient en lui leur divinité suprême IAO, écrit IAW
(iota, alpha, omega), qui, selon certains, est une déformation du
nom de Yahvé, le dieu de l’Ancien testament.
Abrasax, roi d'une partie de l'enfer et marquis, commande 30
légions. Il est représenté par une étoile à 5 branches. Il apparaît
avec une tête de coq, des pieds de dragon et un fouet à la main. Il
porte de courts cheveux bruns bouclés et a la peau claire ; ses ailes
noires sont rayées de rouge. Il apparaît aussi en roi (il porte une
couronne) anguipède. Il connaît les propriétés des plantes et des
pierres précieuses et donne des familiers sous forme d'oiseaux.
La formule abracadabra viendrait de l’hébreu abreg ad hâbra (=
Envoie ta foudre jusqu’à la mort).
Selon Serenus Samonicus, médecin du IIe siècle, elle était
disposée en triangle renversé, le nom s’écrivant en diminuant d’une
lettre à chaque ligne.
Au Moyen Age, ce pantacle, porté autour du cou, était censé guérir
les maladies, notamment la fièvre, protéger des sorts et éloigner le
mauvais oeil. La formule aurait aussi servi de mot de passe pour
rencontrer le diable….
Les Templiers utilisaient les Abraxas (ils portent
l’inscription : SECRETUM TEMPLI) dès la période d'Hugues de
Payns, héritier de la famille des comtes de Champagne qui en avait
réactivé l'usage.

Acham est conjuré le jeudi. Dans le livre Le Prince de ce monde :


Précis de démonologie occidentale et dictionnaire des démons écrit
par Anubis et Nahéma-Nephthys et publié aux éditions Jourdan,
Acham est aussi appelé Silcharde. Ce livre nous dit qu'Acham est
le démon du jeudi et qu'il est lié à la planète Jupiter. Acham préside
à tout travail de réussite, de gloire, de victoire et de renommée. Il
donne de l'argent inattendu, donne la réussite sociale, facilite les
issues heureuses des procès et des litiges officiels, calme les
ennemis et peut faire le bien comme le mal.

Adès voir Pluton.

Adonis, démon brûlé, agit dans les incendies.

Adramalech ou Adramélech, démon sumérien, vient tout droit des


rivages du Tigre. Son torse humain, sa tête de mulet, sa queue de
paon indiquent qu’il occupe de hautes fonctions dans la hiérarchie
de l’enfer : Grand chancelier des enfers, président du haut conseil
des diables et intendant de la garde-robe de Satan. Il préside la
grande assemblée des schedîn (terme désignant les démons ou
esprits en hébreu). Les habitants de Sépharvaïm, ville de la
Samarie, faisaient, en son honneur, passer leurs enfants par le feu.
Adramélech et Anamélech et étaient les principales divinités des
Sépharvaïtes qui les imploraient pour la conservation de leurs
troupeaux. Anamélech (peut-être un autre nom de Moloch), est
parfois représenté par une caille ou un faisan. Son nom
signifierait bon Roi. Il serait la lune, Adramélech étant le soleil.

Aghation est un démon familier qui ne se montre qu'à midi. Il parait


en forme d'homme ou de bête. Il se laisse parfois enfermer dans un
talisman, dans une bouteille ou dans un anneau magique.

Agathodemon est un bon génie, adoré par les Egyptiens sous la


figure d'un serpent à tête humaine. Les Dragons ou les Serpents
ailés, vénérés par les anciens, étaient appelés Aghatodemones (=
Bons Génies).

Agaliarept : voir.

Agnan tourmente les deux Amériques, surtout le Brésil.

Aguarès, vêtu d’une tunique à la romaine, chevauche un crocodile,


épervier au poing. Grand-duc de la partie orientale des enfers, c’est
un démon originaire d’Egypte. Chef des démons de l'ordre des
vertus, il commande 31 légions. Il accorde des dignités, enseigne
toutes les langues et fait danser les esprits de la terre. Il fait revenir
à la charge les fuyards et met l'ennemi en déroute.

Ahriman (voir) divinité du mal chez les anciens Perses.

Aim voir Aym.

Alastor, Alaster, Alastair, que l'on dit le plus cruel des démons,
est l’exécuteur des hautes œuvres. Il exécutait les sentences
divines ; mais, après sa rébellion (car il n'acceptait plus de recevoir
des ordres) il fut réincarné dans le corps d'un mortel. Bourreau
infernal, il exécute ses victimes grâce à des sons démoniaques qu'il
produit avec sa guitare nommée Heghbas. Il utilise aussi l'épée et
le fouet.

Allatou épouse de Nergal.

Alocer, Allocer, Alloces, Aloger, duc de l’enfer, commande 36


légions. Il a une tête de lion, porte un habit de chevalier et monte un
cheval gigantesque aux pattes de dragon. Il enseigne les secrets
de l’astronomie et des arts libéraux. On assure qu'il rend ceux qu'il
protège heureux dans leur famille. Amduscias est placé sous ses
ordres.

Alouqua est un démon femelle à la fois succube et vampire qui


épuise les hommes et les conduit au suicide.

Alpiel a l'intendance des arbres fruitiers.

Alricaus ou Aalrihaus, est un démon que l'on conjure le samedi.


Fauteur de trouble à la cour infernale, il commande 22 légions. Il
enseigne la logique et la psychologie.

Alrinach, démon de l'occident, président des tempêtes,


tremblements de terre et des pluies, paraît sous les traits et les
habits d'une femme.

Les Alrunes sont des succubes d'où serait issue la nation des
Huns ; elles prennent toutes sortes de formes, mais ne peuvent
changer de sexe.

Amduscias ou Amdusias, placé sous les ordres de Alocer, est


grand-duc lui aussi, mais il ne commande que 29 légions.
Amduscias peut prendre forme humaine ou l’apparence d’une
licorne. Il possède une voix si suave que les arbres s’inclinent sur
terre chaque fois qu’il chante. Lorsqu’on le lui commande,
Amduscias donne des concerts et, on entend, sans rien voir, le son
des trompettes et des autres instruments de musique.

Amon ou Aamon, marquis, dieu suprême de l'ancienne Egypte,


commande 40 légions. Tête de loup vomissant des flammes, queue
de serpent ou tête de hibou et corps humain, il se repaît du corps
des damnés. Il connaît le passé et l'avenir et peut réconcilier les
amis brouillés.

Amoymon ou Amaimon est l'un des 4 rois de l'enfer gouvernant la


partie orientale. On l'évoque le matin de neuf heures à midi et le
soir de trois à six heures. Son lieutenant, Asmodée, est le premier
prince de ses Etats.

Amy, Avnas, Asin, Hanar, Hanni, président, règne sur 36 légions


de démons. Il apparaît d'abord comme une flamme avant de passer
à une forme humaine. Il incite des réactions positives des
dirigeants. Il enseigne les secrets de l’astronomie et des arts
libéraux. Il permet de trouver les trésors gardés par les démons. Il
donne de bons domestiques. Selon Johann Weyer, cet ancien ange
de l'ordre des Puissances espère retourner au septième ciel après
douze siècles. Selon Rudd, Amy est opposé à l'archange Ieialel.

Anamélech et Adramélech étaient les principales divinités des


Sépharvaïtes qui les imploraient pour la conservation de leurs
troupeaux. Anamélech (peut-être un autre nom de Moloch), est
parfois représenté par une caille ou un faisan. Son nom
signifierait bon Roi. Il serait la lune, Adramélech étant le soleil.

Anarazel est un démon chargé de la garde des trésors souterrains


qu'ils transportent d'un lieu à un autre pour les dérober aux
recherches des hommes. Avec ses compagnons Gaziel et Fecor, il
ébranle les fondements des maisons, excite les tempêtes, sonne
les cloches à minuit, fait paraître les spectres et inspire les terreurs
nocturnes.

Andras suscite querelles et discordes. Il apprend à tuer maîtres et


serviteurs. Grand marquis aux enfers, il est représenté avec le
corps d'un ange, la tête d'un chat huant, à cheval sur un loup noir et
tenant un sabre. Il commande 30 légions.

Andrealphus ou Androalphus, marquis, est à la tête de 30


légions. Il donne des leçons de géométrie et est astronome. Il
enseigne aussi à ergoter habilement : il permet à ceux qui
commercent avec lui d’éviter la griffe des juges. Il se montre sous
forme humaine ou sous la figure d'un paon à la voix grave. Il est
capable de transformer un homme en oiseau.

Andromalius est un grand-duc de l'Enfer. Il apparaît comme un


homme ayant un grand serpent en main. Il est capable de ramener
les objets dérobés et de punir les voleurs comme les pécheurs. Il
gouverne 36 légions infernales.

Angat est le nom du diable à Madagascar ; il a la figure d'un


serpent.
Anneberg, rancunier et terrible, démon des mines, se montre
surtout en Allemagne : il a la figure d'un cheval, avec un cou
immense et des yeux effroyables.

Antéchrist est un démon escamoteur et nécromancien ; à ne pas


confondre avec l'Antéchrist de l'Apocalypse.

Apollyon voir Abaddon.

Aquiel est un démon que l'on conjure le dimanche. Il fait tout ce


qu'il peut pour détruire et dégrader la pratique religieuse
dominicale.

Arias, démon des astrologues, connaît l’astronomie et enseigne


l’astrologie. Il peut métamorphoser les hommes à sa volonté et leur
faire obtenir dignités et titres.

Arioch est le démon de la vengeance.

Ascaroth dépend de Nergal ; il protège les espions et les délateurs.

Ascik-Pacha : démon turc favorisant les intrigues, facilitant les


accouchements et rompant les charmes.

Asin voir Amy

Asmodée, Asmoday, Chammadaï, Sydonaï, est un démon du


cercle supérieur, parfois assimilé àBelzébuth, prince des Enfers.
Certains ont vue en lui le Serpent qui séduisit Eve. Asmodée
apparaît, dans la tradition postérieure hébraïque, en particulier dans
le Livre de Tobie de l’Ancien Testament, comme un esprit du mal
lubrique (le récit le présente sous les traits de l’amant de Sarah
dont il a assassiné les 7 premiers maris). Tobie, désirant épouser
Sarah, parvient à chasser le démon avec l’aide de l’archange
Raphaël qui poursuit Asmodée jusqu’en Haute Égypte et l’enchaîne
: le démon s'enfuit par les airs. Raphaël l'entrava et
l'enchaîna (Tobie 8, 2-3). Asmodée apprend aux hommes à se
rendre invisibles, leur enseigne la géométrie, l’arithmétique,
l’astronomie et les arts mécaniques. Il connaît les trésors cachés.
Dans la tradition talmudique, Asmodée est associé à Salomon,
auquel il apporte son aide lors de la construction du Temple de
Jérusalem. On le considère également comme étant la cause des
excès attribués à Salomon. Il personnifiait la colère pour les Perses.
Surintendant des Enfers, maître des Maisons de jeu, Asmodée
sème dissipation et erreur. Prince, il est soumis à la hiérarchie du
Roi Amoymon et commande 72 légions. On le représente souvent
avec trois têtes : une de buffle, une d'homme et une de bélier, avec
une queue de serpent, des pieds d'oie, une haleine enflammée
portant à la main une lance et chevauchant un dragon. Sainte
Françoise Romaine (1384-1440) relate, dans le chapitre VI de
son Traité sur l'enfer, qu'Asmodée était un chérubin avant sa
révolte contre Dieu. A l’entrée de l’église de Rennes-le-Château
restaurée par l'abbé Saunière, Asmodée présente le bénitier.

Asmoug : démon perse causant discordes, querelles et procès.

Astaroth, avec le titre de grand-duc, règne à l’ouest de l’enfer. Il


commande 40 légions. On le représente généralement comme un
ange anthropomorphe, laid et nu, tenant une vipère dans la main
gauche et chevauchant un dragon. Il assume les fonctions de
trésorier infernal et joue un rôle assez équivoque car il lui arrive de
protéger les hommes et de leur dévoiler l’avenir. Il donne de très
bons conseils quand on établit des lois nouvelles. Il procure l'amitié
des grands seigneurs. Il enseigne les arts libéraux et permet de
connaître le présent et l'avenir. On ne peut l'évoquer que le
mercredi. Il connaît toute l’histoire de la Création, les fautes et les
chutes des Anges. Il est cité comme l’un des sept Princes de l’Enfer
qui visitèrent Faust. On ne peut se prémunir de son insupportable
puanteur qu'en se bouchant le nez avec un anneau magique. Sa
femme est Astarté (la grande déesse phénicienne, elle-même
déformation d’Ishtar), reine de l'élégance dans le sombre royaume.

Astarté ou Ashtart. Salomon, pourtant le plus sage des


hommes (I Rois 5,11), rétablit en Israël le culte des divinités
étrangères et notamment celui d'Astarté ou Ashtart, déesse
sidonienne de la fertilité et de la guerre et Reine du ciel (Ishtar chez
les Sumériens). Le culte d’Ashtart (déesse arboricole figurée par un
bosquet) fut pratiqué en Israël, notamment sous les règnes d’Achaz
et de Manassé, qui osèrent placer le bosquet dans le Saint des
Saints (II Rois 16, 3-4 ; 17, 16 ; 21,3-7). Astarté est l'épouse
d'Astaroth.
Attuku est un démon auquel les magiciens babyloniens attribuaient
le pouvoir de déchaîner les tempêtes et les ouragans.

Ausitif, Béhémoth, Bélaam, Issacarum et Zabulon sont des


démons cités lors de l’affaire desUrsulines de Loudun.

Aversier (Adversaire) est le nom donné au Diable au XIe siècle


dans les campagnes de France.

Avnas voir Amy

Axaphat, démon de la ruine, est invoqué dans les litanies


du sabbat. Démon intermédiaire enchanteur.

Aym, Aim, Haborym est le démon des incendies. Aym, ancienne


divinité chthonienne des Moabites, est représenté avec 3 têtes
(l'une de serpent, l'autre d'homme, la troisième de chat)
chevauchant une vipère et tenant une torche.
Grand-duc des Enfers, il est environné de flammes et commande
26 légions. Il met le feu aux villes, châteaux et places-fortes.

Aypéros voir Ipes.

Azael est l'un des anges rebelles. Selon les rabbins, il est enchaîné
sur des pierres pointues, dans un désert, en attendant le jugement
dernier.

Azazel
Azazel, appelé également Samaël (ou Shammaël), est surtout
connu par le Livre d’Enoch, qui le désigne comme le chef des
anges déchus, le Lucifer de la bible.
Nous voyons également dans Origène que les anciens chrétiens
donnaient le nom d'Azazel à Satan. 15
Ce chef des démons est aussi nommé : Bélial et Mastéma.
Azazel n’est que le premier porte-enseigne des armées infernales
dans le Paradis Perdu de Milton.
A la fête de l'Expiation (Jour du Grand Pardon), que les juifs
célébraient le dixième jour du septième mois, on amenait au grand
prêtre 2 boucs qu'il tirait au sort : l'un pour le Seigneur, l'autre pour
Azazel, le démon du désert. Celui sur qui tombait le sort du
Seigneur était immolé, et son sang servait pour l'Expiation. Le
grand prêtre mettait ensuite ses deux mains sur la tête de l'autre
bouc (le bouc émissaire), confessait ses péchés et ceux du peuple,
en chargeait cet animal, qui était alors conduit dans le désert et mis
en liberté. « Le bouc emportera sur lui toutes les iniquités dans une
terre désolée ; il sera chassé dans le désert. » (Lévitique XVI, 22)
Quant à la cité d'Athènes, elle sacrifiait des humains quand les
tensions sociales renaissaient, par exemple lors d’une calamité
collective (épidémie, famine, invasion) ; ce rite de purification était
appelé PHARMAKOS qui signifie à la fois poison et remède.
Jusqu'au Ve siècle avant J.-C., en Grèce, notamment à Athènes et
dans les ports ioniens, les citoyens lapidaient le Pharmakos, bouc
émissaire humain, souvent un condamné ou un débile mental, pour
guérir la cité d'une épidémie ou de tout autre fléau 8. Au cours des
fêtes appelées Thargélies qui se célébraient en mai en l'honneur
d'Apollon, le dieu purificateur par excellence, deux pharmakoï,
parés l'un d'un collier de figues blanches, l'autre d'un collier de
figues noires, étaient escortés à travers la ville ; on les frappait à
coups de branches de figuier et de tiges d'oignons marins, et on les
expulsait hors de la cité pour écarter avec eux les souillures dont on
les supposait chargés. La pratique du Pharmacos passa à
Marseille, colonie grecque.
Sur l'île de Leucade, on pratiquait, à une époque archaïque,
l'ordalie du katapontismos : on précipitait dans les flots une victime
humaine selon un rite de rédemption collective. La victime du Saut
de Leucade avait des plumes attachées au corps, ce qui pourrait
laisser supposer un déguisement animal. Ce rite est décrit par le
géographe grec Strabon en ces termes : "Il avait été d'usage à
Leucade, que chaque année, le jour de la fête d'Apollon, on
précipitât du haut du cap Leucate, à titre de victime expiatoire,
quelque malheureux poursuivi pour un crime capital. On avait soin
de lui empenner tout le corps et de l'attacher à des volatiles
vivants". Jane Ellen Harrison écrit 3 que, dans les rites de
purification à Éleusis en Grèce antique, chaque homme prend avec
lui son pharmakos (victime sacrificielle, ndlr), un jeune cochon. 19
Dans l'Apocalypse d'Abraham, Azazel est tour à tour identifié au
Serpent tentateur et au grand dragon chargé de dévorer les
réprouvés en enfer.
Certains textes (notamment Isaïe XIII, 21 et XXXIV, 14) en font le
prince des animaux maléfiques vivant dans le désert et notamment
le souverain des boucs.
D'autres prétendent qu'Azazel volent sans cesse autour de nous
dans les airs.
Le Livre d'Enoch évoque la condamnation d'Azazel par l'Eternel qui,
cette fois, l'exile totalement de notre univers.
Raphaël reçut l'ordre de mettre aux fers l'ange déchu Azazel, de le
jeter dans une fosse remplie de pierres pointues dans le désert de
Dudael et de le recouvrir d'obscurité. Ainsi doit-il rester jusqu'au
grand jour du jugement, où il sera jeté dans le feu de l'enfer et la
terre sera guérie de la corruption qu'il y a introduite.
Voici comment s'est produite la chute d'Azazel.
Lorsque la génération du déluge commença à se livrer à l'idolâtrie,
Dieu fut profondément attristé.
Les deux anges Shemhazai et Azazel se levèrent et dirent
« Seigneur de l'univers ! Voici que s'est réalisé ce que nous avons
prédit lors de la création du monde et de l'homme, en te disant :
Qu'est l'homme, que Tu te souviennes de lui ? » Et Dieu dit : « Et
qu'adviendra-t-il du monde maintenant, sans l'homme ? » Les
anges répliquèrent : « Nous nous en occuperons. » Alors Dieu dit :
« Je le sais bien, si vous habitez la terre, le mauvais penchant vous
subjuguera et vous serez encore plus iniques que l'homme n'a
jamais été. » Les anges insistèrent : « Donne nous l'autorisation
d'habiter parmi les hommes et Tu verras que nous sanctifierons
Ton Nom. » Dieu céda à leur désir, et leur dit : « Descendez et
séjournez parmi les hommes ! »
Lorsque les anges arrivèrent sur terre et virent les filles des
hommes dans toute leur grâce et beauté, ils ne purent maîtriser leur
passion. Shemhazai vit une jeune fille appelée Istehar et il fut pris
de passion pour elle. Elle promit de se soumettre à lui si d'abord il
lui apprenait le Nom Ineffable grâce auquel il s'était élevé jusqu'au
ciel. Il accepta cette condition. Mais aussitôt qu'elle l'eut appris, elle
prononça le Nom et monta au ciel elle-même, sans accomplir sa
promesse faite à l'ange. Dieu dit : « Parce qu'elle s'est tenue à
l'écart du péché, nous la placerons parmi les sept étoiles, pour que
jamais les hommes ne l'oublient », et elle fut placée dans la
constellation des Pléiades.
Toutefois, Shemhazai et Azazel, ne furent pas découragés de
conclure des alliances avec les filles des hommes et deux fils
naquirent au premier.
Azazel se mit à inventer les parures et les ornements qui
permettent aux femmes de séduire les hommes. Dieu envoya alors
Metatron auprès de Shemhazai pour lui dire qu'Il avait décidé de
détruire le monde et d'amener le déluge. L'ange déchu se mit à
pleurer et à s'affliger sur le sort du monde et de ses deux fils. Si le
monde disparaissait, que mangeraient-ils, eux qui avaient besoin
quotidiennement de 1 000 chameaux, de 1 000 chevaux et de 1
000 bouvillons ? Les deux fils de Shemhazai, Hiwwa et Hiyya, firent
des songes. Le premier vit une grande pierre qui recouvrait la terre
et la pierre était marquée partout de lignes d'écriture. Un ange vint
et avec un grattoir effaça toutes les lignes, ne laissant que 4 lettres
sur la pierre. Le deuxième fils vit un grand bocage planté de toutes
sortes d'arbres. Des anges portant des haches s'en approchèrent,
abattirent les arbres, n'en laissant qu'un seul avec 3 de ses
branches. En s'éveillant, Hiwwa et Hiyya rapportèrent leurs songes
à leur père qui les interpréta en disant : « Dieu amènera le déluge
et personne ne sera sauvé à l'exception de Noé et ses trois fils. »
Entendant cela, ils se mirent à pleurer et à sangloter, mais leur père
les consola : « Doucement, ne soyez pas affligés ! Chaque fois que
les hommes tailleront ou hisseront une pierre, ou lanceront un
vaisseau, ils invoqueront vos noms, Hiwwa ! Hiyya ! » Cette
prophétie les apaisa.
Alors Shemhazai se repentit. Il se suspendit entre ciel et terre et il
se trouve jusqu'à ce jour dans cette position de pécheur pénitent.
Mais Azazel persista dans son péché, égarant l'humanité par des
parures sensuelles.
Pour cette raison le Jour de l'Expiation, 2 boucs furent sacrifiés au
Temple, l'un à Dieu, pour qu'Il pardonne les péchés d'Israël, l'autre
à Azazel, pour qu'il porte les péchés d'Israël.
D’après l’islam, Azazil, maître des anges déchus, enseigna aux
hommes l'art de fabriquer des armes, de fondre les métaux pour
créer de la monnaie. C'est lui qui montra aux femmes l'art
d'employer des fards et autres ornements. Il apprit également aux
géants à utiliser leur force et à remuer leurs passions. Il enseigna la
vertu des simples (herbes) et la force des poisons, des
enchantements, des fascinations. Il enseigna enfin l'astronomie, la
divination par les signes de l'air, de la terre et de la lune.
Azazel est mentionné dans la liste des principaux démons établie
par le concile de Braga (561-563) soutenu par le pape Jean III.

Baal, Bael, Bel dont le nom signifie Seigneur, Maître dans les
langues sémitiques, est le plus ancien démon de l’enfer. Duc
(général en chef des armées infernales pour certains), il est
représenté avec 3 têtes : une tête de chat, une tête d’homme
couronnée et une tête de crapaud, et ses jambes se terminent en
pattes d’araignée. Il rend invisibles et rusés ceux qui l'invoquent. Il
commande 70 légions et règne dans toute la partie orientale.
Considéré comme la figure principale du Panthéon cananéen ou il
était adoré comme Dieu dispensateur de richesses, adoré en
Phénicie où il était considéré comme étant le mari d'Astarté et à
Carthage où on lui offrait des sacrifices humains (en particulier des
enfants pour obtenir de belles récoltes ou la déroute des ennemis),
il a été assimilé par les Grecs à Apollon et par les Romains à
Saturne. L'historien grec, Diodore de Sicile (v. 90 av. J.-C.-21 av.
J.-C.), affirme que l'on sacrifiait des humains à ce dieu.

Baalberith, secrétaire général et archiviste des Enfers, est le


maître des alliances. Les Phéniciens prêtaient serment devant lui.

Baalzéphon est le capitaine des gardes de l'Enfer. Les Egyptiens


l’invoquaient pour qu’il empêche les esclaves de s'enfuir.

Babalon : déesse connue aussi sous les épithètes la Femme


écarlate, la Grande Mère ou la Mère des Abominations. Sous sa
forme la plus abstraite, elle représente la pulsion sexuelle féminine
et la femme libérée ; de même elle est aussi identifiée avec Mère
Nature, dans son acception de fertilité. Babalon est souvent décrite
une épée à la ceinture et chevauchant la Bête (voir Bélial). On la
considère souvent comme une prostituée sacrée, et son symbole
principal est le Calice ou le Graal. Crowley écrit dans son Livre de
Thot : "Elle chevauche la bête ; dans sa main gauche, elle tient les
rênes, représentant la passion qui les unit. Dans sa main droite,
elle tient la coupe bien haut, le Saint Graal enflammé avec l'amour
et la mort..." 9

Babuces : nom donné à des incubes (voir).

Balaam : démon hébreu de l'avarice et de la cupidité.

Balan ou Balam, roi des Enfers commandant 40 légions, est


représenté, le plus souvent nu, avec 3 têtes (taureau, homme aux
yeux de braise, bélier) et une queue de serpent, épervier au poing
et monté sur un ours. D'une voix rauque, il répond à toutes les
questions concernant le passé, le présent et l'avenir. Il enseigne les
ruses, les astuces et le moyen d'être invisible.
Baphomet, Bafomet, Baffomet, Bahomet, Bahumet, etc., Voir

Barbas voir Marbas.

Barbatos apprend la divination par le chant des oiseaux, le


mugissement des taureaux, les aboiements des chiens et les cris
de divers animaux. Il réconcilie les amis brouillés et connaît les
trésors enfouis. On le rencontre en forêt, sous la forme d’un archer
ou d’un chasseur. Comte et duc, il commande 30 légions. Son nom
est dérivé du latin barbatus qui signifie vieil homme ou philosophe.

Baron : Gilles de Rays lui sacrifiait les mains et le cœur des enfants
dont il avait joui au préalable, pour obtenir la recette de la pierre
philosophale lui permettant de fabriquer de l'or.

Baron-Samedi est une divinité provenant du houdou haïtien et


fréquemment assimilé à Satan par le clergé catholique. Nommé
également Baron-La-Croix, ou encore Maître-Cimetière, il est coiffé
d'un haut-de-forme et vêtu de noir. Le Baron, associé à la luxure et
protecteur des nécropoles où il réside, est le chef des esprits de la
mort. C'est à lui qu'il faut s'adresser lorsque l'on désire créer un
zombie (il faut pour cela lui sacrifier un bouc noir).

Bathym, Bathin voir Marthym.

Beal ou Beale voir Berith.

Bébal ou Labal fait partie de la suite de Paymon.

Béchard est désigné dans les Clavicules de Salomon comme


agissant sur les vents et les tempêtes. Il fait grêler, tonner et
pleuvoir, au moyen d'un maléfice composé avec des crapauds et
autres mixtures.

Béchet est conjuré le vendredi.

Béhémoth. Le livre de Job (40,15-24) décrit Béhémoth (= le


Bestial) comme un bœuf gigantesque qui mangeait le foin que lui
servaient les montagnes. Il est le Roi des orgueilleux et sa haine de
Dieu le rend très dur et obstiné. On en fait aussi un démon stupide,
goinfre et intempérant, représenté comme un hippopotame ou un
éléphant bedonnant ; ainsi Béhémoth aime-t-il à fréquenter les
marins qui blasphèment dans les cabarets et se satisfaire de toutes
sortes de lubricités. C’est le démon de la gourmandise et des
plaisirs de la table. Sommelier et grand échanson des Enfers, il est
aussi le chef des 1 100 légions de démons qui frétillent de la queue.
Béhémoth concentre sa force non seulement dans cette
queue aussi ferme que du cèdre que dans ses reins. Béhémoth
signifie proprement l'universalité des animaux. Certains Juifs, et
même plusieurs commentateurs chrétiens, ont voulu y voir Satan en
personne. Suivant d'autres auteurs, Béhémoth est un démon lourd,
stupide, et dont toute la force est dans les reins. Dans le procès
d'Urbain Grandier, une des ursulines de Loudun possédées du
démon, sœur Jeanne des Anges, fut accusée d'être possédée par
Béhémoth. Les démonologues prétendent qu'il prend à volonté la
forme de toutes les grosses bêtes, mais qu'il se déguise de
préférence en chien, en renard et en loup.
Bodin, dans sa Démonomanie ou Traité des sorciers, assure que
Béhémoth n'est autre que le Pharaon d'Egypte qui pourchassa les
Hébreux.

Beherit est le nom syrien de Satan.

Bélaam, Béhémoth, Issacarum, Ausitif et Zabulon sont des démons


cités lors de l’affaire des Ursulines de Loudun.

Beleth voir Byleth.

Bélial (beli-ya’al = malfaisant, vaurien) ou Béliar, Bélias qui,


comme tous les démons ayant dans leur nom la racine Bel ou Bal,
est une ancienne divinité phénicienne ou cananéenne. Prince de la
Tromperie et Esprit des ténèbres, il est à la fois très vicieux (parce
qu'il avait un culte à Sodome, il devint le démon de la sodomie et de
la pédérastie et le patron des incubes) et très drôle, ce qui n’est pas
incompatible, et se promène d’ordinaire sur un char de feu (Bélial
illustrait les cultes de l'Antiquité pour les chrétiens qui le
représentaient conduisant un char de feu). C’est lui que
l’Apocalypse désigne sous le nom de La Bête. On le représente
avec un extérieur séduisant. Il a le maintien plein de grâce et de
dignité. Il procure dignités et faveurs, donne d’habiles serviteurs et
secoure ceux qui se soumettent à lui. Le roi Salomon s'empara de
lui et l'enferma dans une jarre qu'il enfouit au fond d'un puits. Mais
les Babyloniens, lors de leur conquête de Jérusalem, explorèrent ce
puits et brisèrent la jarre, libérant ainsi Bélial. Bien que Bélial eût un
culte à Sodome et dans d'autres villes, on n'osa jamais lui ériger
publiquement des autels ; les Babyloniens l'adorèrent aussi. Selon
Wierus, Bélial, l'un des rois de l'enfer, fut créé immédiatement après
Lucifer, et il entraîna la plupart des anges dans la révolte ; aussi fut-
il renversé du ciel un des premiers (il commandait 80 légions de
l'ordre des Vertus). Bélial est aussi qualifié d’ambassadeur en Italie.
Le nom de Bélial revient souvent sous la plume des écrivains
sacrés : leurs ennemis sont des fils de Bélial ; pour eux, le culte de
Bélial est le culte des démons, du roi des enfers. Au Moyen âge, on
appelait enfants de Bélial les Barbares venus du Nord. En
Angleterre, les puritains se sont souvent servis du même terme
pour flétrir les royalistes. On a fait aussi de Bélial le chef des
démons, nommé également Azazel ou Samaël (ou Shammaël).

Béliol voir Chodar.

Belphégor ou Baalphégor, dont le nom signifie


étymologiquement Seigneur du Phégor, était un dieu de la fertilité
des plantes adoré sur le mont Phégor, qui signifie crevasse ou
fente, par les anciens peuples moabites ; on l'invoquait quelquefois
dans les cavernes et on lui jetait des offrandes par un soupirail ;
des rabbins disent qu'on lui rendait aussi hommage aux toilettes où
on lui offrait les excréments, ce qui était digne de lui. Il est
généralement représenté sous les traits d’un démon cornu et barbu,
assis sur une chaise percée. Il préside aux richesses qu’il distribue
et aux artifices. Ambassadeur en France, démon des découvertes
et des inventions ingénieuses, il prend souvent un corps de jeune
femme pour plaire aux hommes et séduit aussi les fainéants en leur
distribuant des richesses faciles. Certains démonologues ne voient
dans Belphégor que le Dieu Pet ou Crepitus, d'autres soutiennent
qu'il s'agit de Priape. Wier remarque que c'est un démon qui a
toujours la bouche ouverte.

Belzébuth est le prince des démons, celui que la démonologie


chrétienne adoptera comme lieutenant de Satan. C’est une créature
gigantesque, dont la tête est entourée d’un bandeau de feu ou qui
porte une ceinture de feu, au visage bouffi, aux yeux étincelants,
aux sourcils relevés et à l'air menaçant, aux larges narines, nantie
de cornes, avec des ailes de chauve-souris, des pattes de canard
et une queue de lion. Quand il est en colère, il vomit des flammes et
hurle comme un loup. Les Hébreux, dans leurs égarements
idolâtriques, allèrent quelquefois consulter sur l'avenir Belzébuth,
considéré comme le chef des esprits malins dans la démonologie
du Nouveau Testament (Matthieu XII, 24-27 ; Marc III, 22-
24 ; Luc XI, 15-19).
En Syrie, il était Bêelzéboul ou Baal-Zeboub (= seigneur des
mouches) ; il a été souvent utilisé dans la démonologie médiévale
et la sorcellerie. Selon les Clavicules de Salomon, il apparaît
quelquefois comme un veau énorme ou un bouc muni d'une longue
queue, mais se montre, le plus souvent, sous la forme d'une
énorme mouche. On a cherché d’autres explications du nom de
Belzébuth en lisant Bel-zeboul, le maître, le seigneur des
demeures, et Beel d'bobo, mots syriaques signifiant le maître de la
calomnie, c'est-à-dire le calomniateur (Beel d'bobo correspond
exactement au mot grec diabolos dont nous avons fait diable).

Berith, Beal, Beale, Bolfri, Bofry répond sur le passé, le présent


et l’avenir, mais il ment très souvent. Comme il sait changer les
métaux en or, il est parfois considéré comme le démon des
alchimistes. Duc aux enfers commandant 26 légions, il est connu
sous 3 noms : Berith, Beal (ou Beale) et Bolfri (ou Bofry). Grand et
terrible, il se montre sous les traits d'un jeune soldat habillé de
rouge, monté sur un cheval de même couleur, et la teinte ceinte
d'une couronne d'or.

Bête (La) : voir Bélial.

Bheng : démons des Bohémiens.

Bifrons, prince des morts et comte, mène alternativement des


actions discrètes et de grandes campagnes militaires contre les
soldats de Dieu à la tête de son armée de morts-vivants. Il apparaît
sur Terre rarement. Il se trouvait aux côtés de Satan lors de sa
Chute.

Bolfri ou Bofry voir Berith.

Botis, comte-président et duc des Enfers, a l'aspect d'une horrible


vipère pouvant prendre une forme humaine, avec de grandes
dents, deux cornes, et une épée en main. Il répond sur le passé et
l'avenir. Il peut réconcilier amis et ennemis. Il commande 60 légions
infernales.

Briffaut : démon qui posséda une femme à Beauvais.

Buer, président, enseigne la philosophie, la logique et les vertus


des plantes. Il rend la santé aux malades. Il donne de bons
domestiques. Il a la forme d'une étoile à 5 branches ou d'une roue à
5 rayons et avance en roulant. Il commande 50 légions.

Bune hante les cimetières, rassemble les démons sur les sépulcres
et déplace les cadavres. Il procure richesse et éloquence à ceux qui
le servent. Grand-duc à la tête de 30 légions, il a la forme d'un
dragon à 3 têtes, dont une est celle d'un homme.

Busas voir Pruslas.

Byleth ou Beleth est un des rois de l'enfer, fort et terrible, enragé


et désobéissant, commandant 80 légions, qui intervient dans
les exorcismes. L'exorciste doit être très prudent car il n'obéit
qu'avec fureur. Celui qui parvient à le soumettre acquerra une
grande puissance. Il monte un cheval blanc, précédé de trompettes
et de musiciens de tout genre. Il peut causer l'amour des hommes
comme des femmes. Il était autrefois de l'ordre des Puissances et il
espère remonter un jour dans le ciel sur le septième trône.

Caacrinolas, Caacrinolaas, Caacrinlas, Caassimolar est connu


aussi sous les noms de Glasya-Labolas, Glassialabolas,
Glassiabolas et Glassyabolas. Comte et Grand président aux
enfers, il a l’apparence d'un chien avec des ailes de griffon. Il donne
la connaissance des arts libéraux, incite aux meurtres et rend
invisible. Il commande 36 légions.

Caim voir Caym.

Candelier est invoqué dans les litanies du sabbat.

Carabia : voir Abrasax.

Carniveau, démon de possession, est invoqué dans les litanies


du sabbat.
Carreau, prince des puissances, est invoqué dans les litanies
du sabbat.

Caym ou Caim est le plus grand sophiste et logicien. Grand


président aux enfers, il commande 30 légions. Il se montre
généralement sous la forme d'un merle ou d'une grive, mais,
lorsqu'il paraît sous forme humaine, il tient un sabre et répand du
brasier ardent. Il aurait eu une discussion avec Luther 6. Il donne
l’art de comprendre le chant des oiseaux, le mugissement des
bœufs et le bruit des ondes. Il connaît l'avenir.

Cerbère est le Gardien des enfers. Il fait la fête aux âmes damnées
entrant aux Enfers et menace celles qui tentent d'en sortir. Marquis
infernal, il commande 19 légions et se montre sous la forme d'un
corbeau à la voix rauque. Il donne l'éloquence, l'amabilité et
enseigne les beaux-arts.

Chammadaï voir Asmodée.

Chamos ou Chamoos, Grand Chambellan, chevalier de la


Mouche.

Charon, le nocher des Enfers dans la mythologie grecque, fils de


l'Érèbe et de la Nuit sous les traits d’un vieillard sinistre, fait
traverser, dans sa barque, les marais de l’Achéron aux âmes des
défunts qui ont reçu une sépulture.

Chax, Shax, Shan, Shass, Shaz, Scox : grand marquis (ou duc)
de l'enfer, commande 30 légions. Il enlève la vue, l'ouïe et la
compréhension de toute personne à la demande du magicien. Il
vole l’argent dans les maisons et ne le restitue qu’au bout de 1 200
ans. Il enlève les chevaux et indique les trésors cachés. Il donne
généralement de bons familiers, mais, parfois, ces familiers
trompent le magicien. Shax, censé être fidèle et obéissant, est un
grand menteur et peut tromper le magicien s'il ne trace pas un
triangle. Chax parlera ensuite à merveille et dira la vérité. Il est
dépeint comme une cigogne qui parle d'une voix rauque mais
subtile ; sa voix devient agréable dès qu'il est entré dans le triangle
magique.
Chemosh voir Kemosh.

Chiridirelles secourt les voyageurs et indique leur chemin aux


égarés. Il se montre sous la forme d'un passant à cheval.

Chodar, que les nécromanciens nomment aussi Béliol, a l'Orient


pour district, et commande aux démons des prestiges.

Cimeries enseigne la grammaire, la logique, la rhétorique. Marquis


de l'empire infernal chevauchant un cheval noir, il est à la tête de 26
légions. Il commande aux parties africaines. Il fait découvrir les
trésors, les choses cachées. Il rend l’homme léger à la course. Il
donne aux bourgeois l’aspect fringant des militaires.

Clauneck agit sur les biens, sur les richesses ; il fait trouver les
trésors à celui qu'il sert en vertu d'un pacte. Il est aimé de Lucifer
qui le laisse maître de disposer de l'argent.

Clistheret peut faire paraître la nuit au milieu du jour, et le jour au


milieu de la nuit.

Cornedur : voir.

Courils : petits démons dansant autour des


monuments druidiques (Finistère).

Coutellier, armé d'un couteau, est invoqué dans les litanies


du sabbat.

Crocell, Crokel, Procell, Princel, Pucel ou Pocel se manifeste


comme un ange avec une tendance à parler de façon sombre et
mystérieuse. Ancien ange des Puissances, il est maintenant un duc
de l'enfer qui règne sur 48 légions de démons. Pour les Prussiens,
il était le roi de l'enfer. Il répond sur les sciences occultes. Il peut
enseigner la géométrie et autres sciences libérales. Il est associé à
l'eau. Il peut révéler l'emplacement des bains naturels. Il est accusé
de faire entendre de violents bruits ou le mugissement des eaux.

Dagon est le boulanger et grand panetier de la cour infernale. Les


Philistins, qui l'adoraient sous la forme d'un homme à queue de
poisson, lui attribuaient l'invention de l'agriculture. Démon de la
mer, il est aussi celui de la vengeance.

Dantalion ou Dantalian est un grand-duc de l'enfer commandant


36 légions de démons. Il enseigne les arts et les sciences. Il tient
souvent un livre à la main. Il connaît les pensées de tous les gens
et peut les modifier à sa volonté. Il peut aussi provoquer l'amour et
faire apparaître le double de toute personne quelle que soit la partie
du monde dans laquelle elle se trouve. Il est capable de prendre les
visages de tous les hommes et de toutes les femmes.

Decarabia voir Abrasax.

(Le) Diable [du grec diabolos = celui qui désunit, qui divise]. Satan,
Lucifer, Samaël, Azazel, Bélial, Léviathan, Serpent, Dragon,
Léonard, tels sont quelques-uns des noms et des aspects
du diable.

Dolers est invoqué dans les litanies du sabbat.

Eligor, Eligos voir Abigor.

Empuse, démon du midi, est un spectre horrible, au regard atroce,


avec un pied d'âne et un pied d'airain. Une flamme autour de sa
tête ne cherche qu’à faire du mal. Il prend diverses formes de
femmes, de chiens, de bœuf ou de vipère.

Ereshkigal : déesse sumérienne et akkadienne des Enfers (Irkalla)


invisible aux humains. Sœur jumelle du dieu Enki, elle règne sur les
Enfers avec son époux Nergal.

Eurynome, Prince de la mort régnant aux Enfers, Grand-Croix de


l'ordre de la Mouche, présente un aspect particulièrement horrible :
il possède un corps blessé tout avec des dents de loup, recouvert
en partie d'une peau de renard. Voir.

Fécor et ses compagnons Anarazel et Gaziel, ébranlent les


fondements des maisons, excitent les tempêtes, font souffler des
vents accompagnés de flammes, inspirent la peur par un grand
bruit de cloches et de clochettes, font apparaître les spectres et
donnent des terreurs nocturnes.
Flauros ou Fleuretty, grand-duc ou lieutenant-général des enfers,
commande 20 ou 36 légions et a la figure d'un léopard. Lorsqu'il
prend forme humaine, il a un visage affreux et des yeux enflammés.
Il connaît le passé, le présent et l'avenir. Il soulève tous les démons
contre les exorcistes. Mais il détruit les ennemis de l'exorciste si
celui-ci le désire. Voir.

Focalor commande à la mer et aux vents. Il tue les bourgeois et les


jette dans les flots. Duc et Général aux enfers, commandant 30
légions, il obéit en rechignant à l'exorciste. Il se montre sous
l’aspect d'un homme avec des ailes de griffon.

Forcas, Forcus, Furcas, Foray, Foras, Forras, Forau rend


l’homme invisible, ingénieux et beau parleur. Géomancien, il fait
retrouver les choses perdues et découvrir les trésors. Il enseigne
les vertus des plantes et des pierres précieuses, la logique, la
rhétorique, l'esthétique, la chiromancie, l'astrologie et la
pyromancie. Chevalier et président des enfers, il commande 29
légions. Il apparaît sous la forme d'un vieil homme nu, corpulent, à
la longue barbe et aux cheveux blancs, monté sur un cheval pâle et
tenant une lance ou une fourche. Voir.

Forneus, marquis, instruit les hommes dans les plus hautes


affaires. Il fait du bien à ses amis et du mal à ses ennemis.

Fume-Bouche est invoqué dans les litanies du sabbat.

Furcas voir Forcas.

Furfur, démon kabbalistique et chrétien, ancienne divinité


sémitique de l’orage, devint un ange avec une queue enflammée :
ultime vestige de ses antiques fonctions de divinité ouranienne
armée de la foudre. Il entretient l’union entre maris et femmes. Il
répond sur des sujets abstraits mais c’est un menteur à moins qu’il
ne soit enfermé dans un triangle. Comte aux enfers, commandant
26 légions, il se fait voir sous la forme d'un cerf avec une queue
enflammée. Sous la forme d'un ange, il parle d'une voix rauque. Il
fait tomber la foudre, luire les éclairs et gronder le tonnerre dans les
lieux qu’on lui indique.

Gaap ou Tap excite à l’amour ou à la haine. Il transporte


rapidement les hommes dans les contrées qu’ils veulent parcourir.
Grand président et grand prince aux enfers, commandant 70
légions, il a l'empire sur les démons soumis à la puissance
d'Amoymon. Il se montre à midi sous sa forme humaine.
Des nécromanciens lui offraient autrefois des libations et des
holocaustes.

Gamigyn, Gamycyn, Samigina fait paraître devant l’exorciste les


âmes qui ont péri en mer et celles qui souffrent au purgatoire. Il
répond à toutes les questions de l’exorciste et reste auprès de lui
jusqu’à ce qu’il ait exécuté tout ce qu’on lui a ordonné. Grand
marquis des enfers, commandant 30 légions, il apparaît soit sous la
forme d'un petit cheval ou d'un âne, soit sous celle d'un homme, à
la voix rauque, qui enseigne les arts libéraux.

Gamory voir Gomory

Garandier, démon lunatique, est invoqué dans les litanies


du sabbat.

Gargouille : la Gargouille, démon ailé mesurant de 1m 20 à 1m 50,


est souvent utilisée comme messagère. Capable de voler à une
vitesse de 70 km/h, elle peut se transformer en pierre. Pas très
futée mais sournoise et craintive, on lui reproche souvent son
infidélité ; elle donnera son nom face à la puissance de
l'invocateur. 7

Gaziel est chargé de la garde des trésors souterrains, qu'il


transporte d'un lieu à un autre pour les dérober aux recherches des
hommes. Avec ses compagnons Anarazel et Fécor, il ébranle les
fondements des maisons, excite les tempêtes, fait souffler des
vents accompagnés de flammes, inspire la peur par un grand bruit
de cloches et de clochettes, fait apparaître les spectres et donne
des terreurs nocturnes. Il peut ranimer les cadavres mais seulement
pour un moment.

Gemory voir Gomory

Gilbert : démon des Ostrogoths.

Glasya-Labolas, Glassialabolas, Glassiabolas, Glassyabolas :


voir Caacrinolas.

Gomory, Gremory, Gamory, Gemory fait découvrir les trésors


cachés et répond sur le passé, le présent et l’avenir. Il procure
l'amour des femmes, jeunes et âgées, mais surtout des jeunes
filles. Duc des enfers, commandant 26 légions, il apparaît sous la
forme d'une femme portant une couronne de duchesse attachée à
la ceinture et montée sur un chameau.

Gorson, roi de l'Occident, est visible à 9 heures du matin.

Gremory voir Gomory

Grésil : Louis Gaufridy, curé de Notre-Dame des Accoules à


Marseille, condamné pour avoir introduit le démon dans un couvent
d'ursulines, est brûlé vif le 30 avril 1611. Des ursulines ont accusé
Gaufridy des pires turpitudes notamment de les avoir fait posséder
par les démons, Belzébuth, Asmodée, Verrine, Grésil, Sonneillon,
et autres….

Guland voir Nabam

Gusoyn augmente les dignités et affermit les honneurs. Il découvre


les choses cachées. Duc, commandant 45 légions, il apparaît sous
la forme d'un chameau.

Haagenti enseigne l’art de transformer les métaux en or. Il peut


rendre l’homme habile en toutes choses et faire du vin avec de
l’eau. Grand président aux enfers, commandant 33 légions, il
apparaît sous la figure d'un taureau avec des ailes de griffon.

Haborym voir Aym.

Hadès voir Pluton.

Hallulaya, dont le nom peut être traduit par courtilière, est un


démon de Babylone qui tourmente les hommes quand ils sont sur
les routes.

Halphas bâtit des villes et ordonne les guerres. Grand comte des
enfers, commandant 26 légions, il apparaît sous la forme d'une
cigogne à la voix bruyante.

Hanar, Hanni voir Amy

Hécate, archidémone, Princesse Souveraine des esprits malins.


Des démonologues l'assimilent à Proserpine ou Perséphone, la
reine des Enfers. Dans la mythologie grecque, c’est une déesse
lunaire et chtonienne régnant sur la terre et la mer stérile et liée aux
cultes de la fertilité. Elle préside aux germinations et aux
accouchements. Chez Hésiode, elle joue un rôle protecteur auprès
des marins et des enfants, assez semblable à celui d'Artémis. Mais
elle est aussi la déesse des fantômes et des terreurs nocturnes.
Elle est la seule divinité qui possède le pouvoir de pénétrer les 3
mondes : celui des esprits et des morts (le monde
souterrain ou monde d’en bas, inférieur), celui des mortels (la Terre
ou le Monde du Milieu) et celui des Dieux (l’Olympe ou le Monde du
Dessus). Progressivement, elle se retrouve associée à la face
sombre de l'astre lunaire, et se voit prêter des capacités de
divinations et de sorcellerie. On la retrouve alors, maîtresse des
arts occultes, liée à la lignée de magiciennes comme Médée et
Circé, et invoquée par les magiciens et les sorcières. Elle est
souvent représentée portant un grand flambeau et suivie par un
chien, ou avec 3 têtes (femme au milieu, chien à gauche et cheval
à droite), ou 3 corps ou par 3 femmes adossées à une colonne ou
par 3 animaux (la chienne, la truie et la jument). On a retrouvé de
nombreuses statuettes à d'anciens carrefours, lieux de la
géomancie par excellence, où elle était invoquée lorsqu’un choix
devait être fait. On lui offrait des sacrifices et on prononçait des
incantations. Sa présence faisait trembler la terre, éclater les feux et
aboyer les chiens.

Humtaba, démon de Babylone, a la réputation de ne rien


pardonner. Sa voix est ouragan, sa bouche feu, son haleine mort.

Hutgin a du plaisir à obliger les hommes en leur rendant service.


Ambassadeur en Turquie.

Incubes : voir.

Ipes, Ipos ou Ayperos donne du génie et de l’audace. Il connaît le


passé, le présent et l'avenir. Prince et comte de l'enfer,
commandant 36 légions, il apparaît sous la forme d'un ange ou
sous celle d'un lion, avec les pattes d'une oie et une queue de
lièvre.

Issacarum ou Isacaron (chérubin déchu apparaissant sous la


forme d'un horrible cochon), Béhémoth, Ausitif, Zabulon et Bélaam
sont des démons cités lors de l’affaire des Ursulines de Loudun.

Junier, prince des anges, est invoqué dans les litanies du sabbat.

Kakos est invoqué dans les litanies du sabbat.

Kelen préside les débauches et les orgies.

Kemosh, Chemosh. Salomon, pourtant le plus sage des


hommes (I Rois 5,11), rétablit en Israël le culte des divinités
étrangères et notamment celui de Kemosh ou
Chemosh l’abomination de Moab(I Rois 11,4-8) représenté par un
singe.

Kobal est le directeur des spectacles et des farces de l’Enfer.


Démon perfide qui mord en riant, il est le patron des comédiens.

Labal voir Bébal.

Lamastu, démone spécialisée dans l'avortement, apparaît sous la


forme d'une femme à tête de lion, le corps ouvert d'écailles avec
une parure d'aile de chauve-souris 5. Voir.

Lamia, démone, apparaît sous la forme d'une vieille femme aux


dents acérées. Dans la mythologie grecque, Lamia a une
apparence monstrueuse (buste de femme et corps de serpent) et
se terre dans une caverne ; jalouse des autres mères, elle en sort
parfois pour dévorer un jeune enfant 4.

Les Lamies, sous la forme de femmes ayant des têtes de dragon


aux bouts des pieds, se trouvent dans les déserts. Elles hantent
aussi les cimetières où elles déterrent les cadavres qu’elles
mangent, ne laissant des morts que des ossements.

Léonard, le Grand Bouc Noir, Grand maître des sabbats,


Inspecteur général de la sorcellerie, Chevalier de la Mouche : voir.

Leraie, Leraikha, Leraje, Leraye voir Loray

Léviathan (Bête qui se tortille), monstre marin d’origine


babylonienne et égyptienne (dragon marin ou crocodile), antique
personnification de l’Abîme, devint dans la démonologie
postérieure, un démon androgyne, avec le grade de grand amiral
(sans doute parce qu’il personnifiait l’Abîme marin). Certains en ont
fait une baleine, d’autres un crocodile. Léviathan désigne aussi
l'universalité des poissons. C’est un grand menteur, responsable de
nombreuses possessions. Il est coriace et difficile à exorciser.
Dieu fracasse les têtes de Léviathan pour en faire la pâture des
bêtes sauvages (Psaumes 74,14).

Lilith, également connue sous les noms de Lilitu, Lillake, Belet-ili,


Belili et Baalat, est présente dans les mythes juifs, sumériens,
arabes et même teutons. Parfois donnée pour une fille maléfique
d’Adam, premier homme de la tradition hébraïque, la
démone Lilith semble dériver d’un esprit mésopotamien hantant le
désert, de nature similaire et portant un nom de même consonance.

Lilu, démon de Babylone, cherche les femmes malades pour leur


faire du mal la nuit.

Loray, Leraie, Leraikha, Leraje, Leraye, Loray, Oray : marquis, il


anime les combats. Bel archer que l'on dit être du signe du
Sagittaire, il aggrave les blessures faites par les archers
(gangrène). Il commande 30 légions.

Lucesme est invoqué dans les litanies du sabbat.

Lucifer, c’est le Diable, Satan, Azazel, Samaël, Bélial ou Mastéma.


Lucifer, le plus beau de tous les esprits purs, un séraphin ou
un chérubin, prit la tête de la révolte des anges contre le Créateur.
Pour les démonologues, Lucifer est le grand justicier de l’enfer. Il
est souvent pris pour le roi des enfers, commandant aux Européens
et aux Asiatiques. Il apparaît sous la forme d’un bel enfant et aime
jouer des tours. Selon les magiciens, il était invoqué le lundi et se
contentait de l’offrande d’une souris. On l’invoque dans les litanies
du sabbat des sorcières.
Lucifuge-Rofocale : voir.

Magoa, roi de l'occident, est l'un des plus puissants démons.

Maimon est le chef de la 9ème hiérarchie des démons, ceux qui


sont des tentateurs et des dresseurs de pièges.

Malafar voir Valefar.

Malphas bâtit des citadelles et des tours inexpugnables. Il renverse


les remparts ennemis. Il fait trouver de bons ouvriers et donne des
esprits familiers, mais il trompe ceux qui lui sacrifient. Grand
président des enfers commandant 40 légions, il apparaît sous la
forme d'un corbeau à la voix rauque.

Mammon et Moloch
Mammon et Moloch sont des divinités du panthéon phénicien et
ammonite [peuple de l’ancienne Syrie censé descendre d’Ammon
(Ben Amm), le fils que Loth eut de sa fille cadette (Genèse19,38) :
les filles de Loth profitèrent de son sommeil pour s’unir à lui et
donnèrent naissance à Ammon et Moab] ravalés au rang de
démons et représentés avec une tête de veau ou de taureau.
Les Phéniciens et les Ammonites sacrifiaient des enfants à
Mammon et à Moloch, lors des rites de fécondité, et ce trait leur est
resté dans la démonologie comme dévorateurs des enfants.
- Mammon est le dieu de la richesse des Syriens ; c’est aussi le
démon de l’avarice. Il apprit aux hommes à fouiller la terre pour en
découvrir les trésors. On le dit Ambassadeur des enfers en
Angleterre. Sainte Françoise Romaine (+ 1440) présente Mammon
comme étant un des trois princes des Enfers, soumis directement à
Lucifer.
- Moloch, Molek, Milkon (qui signifie Roi), dieu Solaire des
Cananéens de l'ancienne Palestine, cruelle idole des Phéniciens et
des Carthaginois, a été identifié à Baal puis à Saturne. La statue du
dieu était en bronze, creuse à l'intérieur. D'après Diodore de Sicile,
elle avait les bras étendus en avant et un peu inclinés vers le sol,
de manière à recevoir les corps qu'on lui offrait et qui retombaient
ensuite de leur propre poids, brûlés et consumés, dans un bassin
d'airain placé au-dessous. D'après la description de quelques
anciens rabbins, les victimes qu'on déposait sur les bras de l'idole,
élevés vers le ciel, roulaient dans une cavité ménagée à l'intérieur
de la statue de bronze, que l'on faisait rougir au feu et, afin
d'étouffer les cris plaintifs des victimes, les prêtres exécutaient
autour de l'idole un grand bruit de tambours et d'autres instruments.
De là le nom de Tophet (toph : tambour) donné par les Juifs à
l'endroit de la vallée de Ben-Hinnôm, près de Jérusalem, où ils
offraient des sacrifices à Moloch. Enfin, suivant quelques auteurs,
le ventre et l'estomac de la statue étaient divisés en sept
compartiments, dans chacun desquels on introduisait une victime
vivante ; ici, une brebis ; là, un bélier ; à côté, un veau ; ailleurs, un
bœuf, etc., et, dans le septième, un homme. Quelquefois, surtout
chez les Juifs, on se contentait de faire passer les enfants à travers
de grands feux allumés devant l'idole ; c'est ce qu'on
appelaitconsacrer son fils ou sa fille par le feu de Moloch.
Salomon, pourtant le plus sage des hommes (I Rois 5,11), rétablit
en Israël le culte des divinités étrangères et notamment celui
d'Astarté ou Ashtart, déesse sidonienne de la fertilité et de la guerre
et Reine du ciel (Ishtar chez les Sumériens), de Milkom (ou
Moloch) l’abomination des Ammonites à qui il fit élever un temple à
Tophet, et de Kemosh ou Chemosh l’abomination de
Moab (I Rois 11,4-8) représenté par un singe. Les cultes de
Moloch, de Baal et d’Ashtart (déesse arboricole figurée par un
bosquet) furent pratiqué en Israël, notamment sous les règnes
d’Achaz et de Manassé, qui firent passer un de leurs fils par le feu,
dressèrent un autel à Baal dans le sanctuaire extérieur et osèrent
placer le bosquet dans le Saint des Saints (II Rois 16, 3-4 ; 17, 16 ;
21,3-7). Amon, qui succéda à son père Manassé, continua à servir
les idoles (II Rois 21, 20-21). Josias, fils d’Amon, démolit les autels
des idoles, brisa les stèles, coupa les poteaux sacrés et souilla tous
les hauts lieux en y faisant brûler ou jeter des ossements humains.
(II Rois 23, 4-14).

Marbas ou Barbas répond sur les choses cachées. Il donne la


connaissance des arts mécaniques. Il envoie les maladies. Grand
président aux enfers commandant 36 légions, il se montre sous la
forme d'un lion furieux.

Marchiosas obéit aux exorcistes et répond à toutes les questions


sans jamais mentir. Ange déchu, il espère retourner au ciel parmi
les anges, au bout de 1 200 ans. Grand Marquis de l'Enfer,
commandant 30 légions, il apparaît sous la forme d'un loup avec
des ailes de griffon et une queue de serpent, ou sous la forme d'un
homme.

Marthym, Bathym, Bathin : duc aux enfers commandant 30


légions, il apparaît comme un homme grand et fort avec une queue
de serpent, montant un cheval d'une blancheur livide. Il connaît les
vertus des plantes et des pierres précieuses. Il peut transporter d’un
pays à un autre à une vitesse prodigieuse.

Martinet défendait aux magiciens de ne rien entreprendre sans sa


permission, ni de sortir d'un lieu avant qu’il leur donnât congé.

Mastéma voir Azazel

Melchom porte la bourse. Il est le trésorier-payeur des employés


publics des Enfers.

Méphistophélès, démon médiéval, est défini par Goethe


(dans Faust) comme celui qui hait la lumière. Goethe lui fait dire :
« Je suis l'esprit qui toujours nie ; et c'est avec justice, car tout ce
qui existe est digne d'être détruit, il serait donc mieux que rien
n'existât. Ainsi, tout ce que vous nommez péché, destruction, bref,
tout ce que l'on entend par mal, voilà mon élément. »
Méphistophélès, l'un des principaux seigneurs de l'Enfer, est le
démon de la raillerie méchante, du mépris de la vertu, du
scepticisme. On le reconnaît à sa froide méchanceté, à ce rire amer
qui insulte aux larmes, à la joie féroce que lui cause l'aspect des
douleurs. Quand il est convoqué, son but premier est de confisquer
votre âme et pour cela, il vous apprend la sagesse et vous donne
un pouvoir immense pour tout ce que vous désirez. Le contrat signé
avec votre sang n'est pas résiliable et finit avec votre mort.

Mérimin est le démon de la luxure et des plaisirs de la chair, non


seulement des plaisirs sexuels, mais aussi de tous les plaisirs
consommés de façon excessive.

Milkom : voir.

Minoson fait gagner aux jeux.

Molek ou Moloch : voir.


Montagnards : petits démons des mines de montagnes portant un
tablier de cuir et tourmentant les mineurs.

Morax instruit dans l’astronomie et les arts libéraux. Il est le prince


des esprits familiers. Capitaine, comte et président de plusieurs
bandes infernales, commandant 36 légions, il apparaît sous la
forme d'un taureau.

Mullin est le premier valet de chambre de Belzébuth.

Murmur, duc/comte commandant 30 légions, a le pouvoir de


contraindre l'âme d'un mort à apparaître devant son conjurateur
pour répondre à toute question. Murmur enseigne la Philosophie.
Murmur est décrit comme un soldat chevauchant un vautour ou un
griffon, ceint d'une couronne ducale. Deux de ses ministres le
précèdent au son des trompettes. Démon de la musique, il connaît
toutes les musiques du monde. Certains auteurs le représentent
simplement en vautour.

Naamah est le démon femelle de la séduction (succube) dans la


Kabbale.

Nabam ou Guland est conjuré le samedi. Querelles, agressions,


guerres.

Naberius, Naberus, Nebiros est un marquis vaillant à la voix


rauque qui se montre sous la figure d'un corbeau (Lemegeton
Clavicula Salomonis, XVIIe s.). Il donne l’éloquence, enseigne les
arts libéraux, fait trouver la main de gloire, indique les qualités des
métaux, des végétaux, et de tous les animaux. Il est aussi l’un des
chefs des nécromanciens et prédit l’avenir. Selon le Grand
Grimoire (ou Dragon rouge), Nebiros est maréchal et inspecteur
général des Enfers. Voir.

Naimbroth est conjuré le mardi.

Nebiros voir Naberius.

Nergal est le chef de la police des Enfers, le premier espion


de Belzébuth, considéré parfois comme à l’origine d'épidémies.
Dieu mésopotamien des Enfers, il est l’époux de la déesse des
Enfers : Ereshkigal. Idole adorée par les habitants de Kouth
(II Rois 17, 30), il représentait très probablement la planète Mars
que vénéraient aussi les Sabéens sous un nom analogue à celui de
Nergal et ayant en syriaque la signification de hache. Les légendes
consignées dans le Talmud par les rabbins prétendent que le
Nergal avait la forme d'un coq.

Nusmiane : voir.

Nybbas est le grand intendant des visions et des songes. La cour


infernale le considère comme un bateleur et un charlatan.

Nysrock, seigneur des plaisirs de la table, est le chef de cuisine


de Belzébuth.

Ob, démon des syriens, ventriloque, donnait ses oracles par le


derrière, d'une voix basse et sépulcrale.

Oilette est invoqué dans les litanies du sabbat.

Olivier est invoqué comme prince des archanges dans les litanies
du sabbat.

Oray voir Loray

Orcus ou Horkos, démon de la Mort et des serments (il punit les


parjures) représenté dans la peinture funéraire étrusque comme un
géant barbu (l'ogre des légendes). Souverain du royaume des
morts sous les noms de Pluton ou Hadès, il tourmente les criminels
après leur mort. 20

Orias, qui connaît l'astronomie et l'astrologie, est le démon des


astrologues et des devins. Grand marquis de l'empire infernal, il
commande 30 légions et apparaît comme un lion furieux, assis sur
un cheval à queue de serpent et portant dans chaque main une
vipère.

Orobas révèle les mensonges, accorde des dignités et des emplois


et réconcilie les ennemis. Grand prince, commandant 20 légions, il
apparaît sous la forme d'un beau cheval. Il parle de l'essence divine
et peut donner des réponses sur le passé, le présent, et l'avenir.

Otis ou Ottis apparaît sous la forme d'une vipère, avec de grandes


dents, 2 cornes sur la tête et un glaive à la main. Grand président
des enfers, commandant 60 légions, il répond effrontément sur le
présent et l'avenir.

Oze, Ose répond sur les choses divines et abstraites. Il rend


l’homme insensé au point de lui faire croire qu’il est roi ou
empereur. Il rend ses adeptes habiles dans les arts libéraux. Grand
président des enfers, il apparaît sous la forme d'un léopard ou sous
celle d'un homme ; il porte une couronne, mais ne règne qu'une
heure par jour.

Pan, prince des Incubes, démon de la luxure, ou une des


représentations du diable.

Paymon ou Paimon, roi de l'enfer, commande à 200 légions. Il


apparaît aux exorcistes sous la forme d’un homme chevauchant un
dromadaire, couronné d’un diadème étincelant de pierreries avec
un visage de femme. Il est accompagné des deux grands princes
Labal (ou Bébal) et Abalim(ou Abalam). Il enseigne les arts, les
sciences et les choses secrètes. Il faisait partie de l'ordre angélique
des Dominations.

Perrier ou Pierrier ou Terrier est invoqué comme prince


des Principautés, dans les litanies dusabbat.

Perséphone voir Hécate.

Phoenix, Phénix, Phenex : avant de se montrer à un exorciste, il


produit des sons mélodieux. Mais il faut se boucher les oreilles
quand on lui commande de prendre forme humaine. Il répond aux
questions sur toutes les sciences. Grand marquis des enfers, il
apparaît sous la forme d'un phénix avec la voix d'un enfant. Après 1
000 ans, il espère retourner au 7ème ordre des Trônes.

Picollus vénéré par les habitants de la Prusse qui lui consacraient


la tête d'un homme mort.

Pierre-de-Feu est invoqué dans les litanies du sabbat.


Pierre Fort est invoqué dans les litanies du sabbat.

Pluton, Hadès, Adès, Prince du feu, Grand-Croix de l’Ordre de la


Mouche, est le gouverneur des pays enflammés (Enfers).

Pocel, Princel voir Crocell.

Prisier est invoqué dans les litanies du sabbat.

Procell voir Crocell.

Proserpine (équivalent latin de Perséphone) assurait la


germination des plantes. On lui a attribué un caractère redoutable
avec ses nouvelles fonctions de Reine des Enfers. Elle est la mère
des Érinyes. Voir Hécate.

Pruslas, Pruflas, Busas : il répond à tout ce qu’on lui demande.


Grand prince et grand-duc de l'empire infernal, il commande vingt-
six légions, envenime les discordes et déclenche les guerres, les
querelles. Il réduit les gens à la mendicité. Il régna sur Babylone. Il
a la tête d’un hibou.

Pucel voir Crocell.

Pursan, Purson : roi, il connaît le présent, le passé et l’avenir. Il


aide à découvrir les choses enfouies, comme les trésors.

Python-Luzbel, chef des chérubins de l'abîme, démon des


prophéties, est responsable du besoin d'isolement qui pousse les
êtres à se couper de tout contact avec les autres et des faux
prophètes qui annoncent la fin du monde et toutes sortes de
cataclysmes.

Raum ou Raym détruit les villes et donne des dignités. Grand-duc,


il commande 30 légions. Il apparaît sous la forme d'un corbeau
lorsqu'il est conjuré. Il appartenait à l'ordre angélique des Trônes.

Remmon ou Rimmon, démon syrien, est le premier médecin de


l’empereur infernal. Il a le pouvoir de guérir la lèpre. Ambassadeur
en Russie.
Roneve, Ronove, Ronwe : il donne la connaissance des langues.
Marquis et comte de l'enfer, commandant 19 cohortes, il apparaît
sous une forme monstrueuse.

Rosier est invoqué comme prince des Dominations dans les


litanies du sabbat.

Sabathan est invoqué dans les litanies du sabbat et de la messe


noire ; il est le maître des cérémonies et veille à leur bon
déroulement. Il est d'humeur violente et agressive.

Sabras, Sabnac, Sabnoc, Salmac : démon des fortifications, il


bâtit des tours avec une adresse surprenante. Il change les
hommes en pierres. Grand marquis infernal, commandant 50
légions, il apparaît comme un soldat à tête d'un lion, monté sur un
cheval hideux.

Saleos, Sallos, Zaleos : puissant duc de l'enfer commandant 30


légions, il est dépeint comme un beau soldat, coiffé d'une couronne
ducale, et chevauchant un crocodile.

Samaël ou Shammaël. Samaël est le nom angélique


de Lucifer appelé également Azazel, Bélialou Mastéma. Le
nom Samaël est visiblement relié à se'mol, mot hébreu signifiant le
côté gauche. Il semble que ce soit l'origine de l'utilisation de la
gauche comme représentant le diable (senestre= sinistre). 13
Samaël signifie le venin de Dieu. Importante figure du Talmud,
reprise dans plusieurs textes postérieurs, il y est décrit comme le
délateur, séducteur et destructeur du monde. Prince des airs, il
règne sur les sept zones appelé Sheba Hiechaloth. Le nom peut
aussi être rapporté au dieu syrien Shemal, diabolisé par le concile
de Nicée. Avant d'être relégué aux enfers par le Divin, Samaël était
le bras droit de Dieu ; vêtu de feu, lui-même composé de feu, il
possède six paires d'ailes et tient un glaive dont l'extrémité contient
du poison. D'après les rabbins, c'est lui qui, monté sur l'Antique
Serpent, aurait incité Ève à commettre le péché et il serait le
véritable père de Caïn. Il fut également l'adversaire mythique de
Moïse, dont l'archange Michel lui disputa le cadavre. Il est aussi
appelé le chef des Dragons du mal, et il est généralement tenu pour
responsable du torride vent chaud du désert. 12 13
Les cabalistes reconnaissent 2 anges portant le nom de Samaël,
l'un blanc, l'autre noir : le Samaël blanc, c'est l'ange des châtiments,
l'exécuteur des hautes œuvres divines ; le Samaël noir est l'ange
des catastrophes non expiatoires, des malheurs soudains et
inexplicables, du moins en apparence.
- Le Samaël blanc est considéré, dans certains écrits rabbiniques
et dans la littérature apocalyptique, comme l'Ange de la Mort, le
bras gauche de Dieu ; vêtu de feu, lui-même composé de feu, il est
représenté avec six paires d'ailes tenant une épée dont l'extrémité
contient du poison ou un arc et des flèches.
- Le Samaël noir est aussi nommé le Samaël incirconcis, ou le
père des écorces. Les cabalistes donnent le nom d'écorces aux
erreurs, parce que les erreurs sont des enveloppes qui cachent la
vérité. Les esprits réprouvés sont les écorces vides qui ne
contiennent plus la vérité, semblables aux citrons pleins de cendre
qui croissent sur les bords du lac Asphaltite. Celui qui exerce la
justice de Dieu sur les écorces, c'est le Samaël noir.
La circoncision symbolise chez les Juifs le retranchement de
l'écorce ou de l'erreur ; c'est-à-dire l'adoration du principe créateur
sans aucune espèce de forme visible ou d'enveloppe matérielle. Le
Samaël incirconcis est donc le père de l'erreur, définition analogue
à celle des docteurs catholiques, qui nomment Satan le père du
mensonge, en interprétant la parole du Christ, qui avait déclaré le
Diable meurtrier comme son père ce qui indiquerait peut-être que le
diable est en même temps le fils et le père du mensonge. Pour
Eliphas Lévi, le diable est le magnétisme du mal, la force fatale que
Dieu a voulue, quand il a voulu la liberté. Samaël, prince des anges
déchus (assimilé à Satan par Moïse Maïmonide), monté sur un
serpent ayant la taille d'un chameau, vint séduire Eve dans le
Jardin d'Eden. Il aurait cohabité avec elle bien avant Adam et de
cette union serait né Caïn et de nombreux démons. De son côté,
Adam, momentanément séparé d'Eve, se serait accouplé
avec Lilith et, lui aussi, en aurait eu plusieurs démons. D'autres
prétendant que Samaël, androgyne, aurait forniqué avec les deux
(on le confond parfois avec Asmodée, le démon de la luxure).
Précipité par la suite aux abîmes, le serpent fut maudit entre toutes
les bêtes et Samaël le rejoignit en la troisième résidence sur les
sept auxquelles il est fait allusion dans le Zohar : « C'est le lieu des
embrasements et des nuages de fumées où débouche le fleuve de
feu qui s'écoule et émerge. Il est la maison où sont brûlées les
âmes des ignobles car le feu y descend sur la tête des pervers que
pourchassent les Anges destructeurs. C'est dans ce lieu aussi que
parfois se trouvent les délateurs d'Israël qui les détournent de la
bonne voie, sauf quand ceux-ci obtiennent la guérison qui leur
permet de les repousser. Le chef qui est à leur tête vient du côté
gauche. Tous les êtres qui peuplent cette résidence viennent du
domaine obscur ce qu'exprime : « L'obscurité est sur la face de
l'Abîme. » (Genèse I, 2). Samaël le réprouvé y vit aussi. »
VOIR Samaël archange.

Samanum est un démon rouge qui attaque les hommes, les


plantes et les minéraux, et provoque les pluies rouges. En
Babylonie on lui attribuait des pouvoirs sexuels sur l'homme et la
femme.

Samigina voir Gamigyn.

Sarcueil est invoqué dans les litanies du sabbat.

Sargatanas : voir.

Satan, de l’expression hébraïque ha-satan (= le satan).


Dans Zacharie et dans le Livre de Job, il s’agit d’un nom
commun, le satan, qui désigne un des anges serviteurs de Dieu,
l’ange accusateur de l’homme, un espion rassemblant des
renseignements sur les êtres humains lors de ses voyages
terrestres ; ce n’est que dans les Chroniques qu’il devient un nom
propre, celui de l'adversaire de Dieu : Satan. L'adversaire de Dieu
porte aussi les noms de Lucifer, le Diable, Serpent, Bélial, Azazel,
Samaël, Mastéma...

Satanachia : voir.

Scox voir Chax

Seir, Seire, Seere, Sear : prince de l'enfer avec 26 légions de


démons sous son commandement, il peut aller à n'importe quel
endroit sur la terre en quelques secondes pour accomplir la volonté
du magicien. Il peut apporter l'abondance, aider à trouver des
trésors cachés ou à voler. Il n'est pas pervers. Il est dépeint comme
un bel homme monté sur un cheval ailé.
Sépar voir Zépar

Shax, Shan, Shass, Shaz voir Chax

Sidragasum a le pouvoir de faire danser les femmes mondaines.

Sonneillon : Louis Gaufridy, curé de Notre-Dame des Accoules à


Marseille, condamné pour avoir introduit le démon dans un couvent
d'ursulines, est brûlé vif le 30 avril 1611. Des ursulines ont accusé
Gaufridy de les avoir fait posséder par les démons, Belzébuth,
Asmodée, Verrine, Grésil, Sonneillon, et autres….

Stolas ou Stolos, prince des enfers, commandant 26 légions,


apparaît sous la forme d'un corbeau ou d'un hibou. Il enseigne
l'astronomie et connaît les propriétés des plantes et des pierres
précieuses.

Les stryges ou striges (du grec strigx = oiseau de nuit) sont des
démons femelles ailés, mi-femme mi-oiseau, apparus dès
l'Antiquité, surtout dans la croyance romaine ; ils s'en prennent
essentiellement aux nouveau-nés, soit en suçant leur sang, soit en
les enlevant dans leurs serres crochues ; ils sont souvent
confondues avec les vampires. Chez les musulmans, la stryge,
appelée goule ou ghole, se repaît de la chair des cadavres.
Burchard, évêque de Worms de 1000 à 1025, croit en l'existence
des stryges ou striges. Il conseille à ses prêtres de demander à
leurs pénitentes : "As-tu partagé la croyance de nombreuses
femmes de la suite de Satan ? Que pendant le silence de la nuit,
après t'être étendue dans ton lit et pendant que ton mari repose sur
ton sein, tu as le pouvoir, toute corporelle que tu es, de sortir par la
porte fermée, de parcourir l'espace avec d'autres femmes qui te
ressemblent ? Que tu as le pouvoir de tuer, avec des armes
invisibles, des chrétiens baptisés et rachetés par le Sang du Christ,
de manger leur chair après l'avoir fait cuire, et de mettre à la place
de leur coeur de la paille ou un tout autre objet ? Que tu as le
pouvoir, après les avoir mangés, de les ressusciter et de leur
accorder un délai pour vivre ? Si oui : quarante jours de jeûne et
une pénitence durant sept ans."

Succor-Benoth, chef des eunuques du sérail, est le démon de la


jalousie.
Succubes : voir.

Sustrugiel enseigne, selon les Clavicules de Salomon, l'art


magique et donne des esprits familiers.

Sydonaï voir Asmodée.

Sytry, Sitri : prince aux enfers, commandant 70 légions, il apparaît


sous la forme d'un léopard, avec des ailes de griffon. Quand il
prend forme humaine, il est d'une grande beauté et enflamme les
passions. Il découvre les secrets des femmes qu’il tourne volontiers
en ridicule.

Tap voir Gaap.

Terrier voir Perrier

Thamuz, dieu sumérien, est l’inventeur de l’artillerie. Ses domaines


sont les flammes, les grils, les bûchers. On lui attribue l’invention
des bracelets féminins. Il excite les passions érotiques.

Ukobach est chargé par Belzébuth d’entretenir l’huile dans les


chaudières infernales. Il se montre toujours avec un corps
enflammé. Il serait l’inventeur des fritures et des feux d’artifices.

Uphir, démon alchimiste, connaît aussi les plantes. Il est


responsable de la santé de Belzébuth et de la cour.

Uvall voir Wall.

Valefar, Valafar, Valefor, Malafar connaît le passé et l’avenir et


donne du génie et de l’audace aux hommes. Démon des voleurs, il
pousse les gens à voler et est en charge de toutes les bonnes
relations parmi les voleurs. Duc de l'empire infernal, commandant
10 légions, il apparaît sous la forme d'un ange ou d'un lion avec la
tête d'un âne, les pattes d'une oie et une queue de lièvre.

Vapula rend l’homme très adroit en mécanique et en philosophie. Il


donne du génie aux savants. Grand et puissant duc de l'empire
infernal, commandant 36 légions, il apparaît sous la forme d'un lion
avec des ailes de griffon.

Vassago, prince commandant 26 légions, il révèle les choses


passées et futures mais rend hypocrite, ingrat et parjure.

Vépar voir Zépar

Verdelet, maître des cérémonies de la Cour infernale, est chargé


du transport des sorcières ausabbat.

Verrine : Louis Gaufridy, curé de Notre-Dame des Accoules à


Marseille, condamné pour avoir introduit le démon dans un couvent
d'ursulines, est brûlé vif le 30 avril 1611. Des ursulines ont accusé
Gaufridy de les avoir fait posséder par les démons, Belzébuth,
Asmodée, Verrine, Grésil, Sonneillon, et autres….

Vine, roi et comte, commande 36 légions de démons. Il peut dire le


présent, le passé et l'avenir, découvrir les sorcières et les choses
cachées, créer des tempêtes et faire enfler les rivières, abattre des
murs et construire des tours et des maisons. Il est dépeint comme
un lion tenant un serpent dans sa main et chevauchant un cheval
noir.

Volac connaît les planètes et les retraites des serpents. Grand


président aux enfers, commandant 30 légions, il apparaît sous la
forme d'un enfant avec des ailes d'ange, monté sur un dragon à 2
têtes.

Wall, Vual, Uvall, Voval, Vreal, grand-duc des Enfers commandant


37 légions, apparaît sous la forme d'un dromadaire gigantesque et
terrible. Il parle égyptien quand il prend figure humaine. Il donne
l'amour des femmes, les causes d'amitié entre amis et ennemis, et
raconte des choses passées, présentes et à venir. Il appartenait à
l'ordre angélique des Puissances.

Xaphan, qui proposa aux rebelles de mettre le feu au ciel, est


chargé d’attiser la braise des fourneaux infernaux avec sa bouche
et ses mains.

Xezbeth est le démon des prodiges imaginaires, des contes


merveilleux et du mensonge.
Yan-Gant-Yan : démon nocturne portant cinq chandelles sur les
cinq doigts, et les faisant tourner avec la rapidité d'un dévidoir
(Finistère).

Zabulon, Béhémoth, Issacarum, Ausitif et Bélaam sont des démons


cités lors de l’affaire desUrsulines de Loudun.

Zaebas ou Zaebos, grand comte des enfers, a l’aspect d’un beau


soldat monté sur un crocodile ; sa tête est ornée d’une couronne
ducale. Il est doux de caractère.

Zagan, grand roi et président de l'enfer, commandant 33 légions, a


l'apparence d'un taureau aux ailes de griffon mais il peut prendre
forme humaine. Il change l'eau en vin, le vin en eau, le sang en vin,
le sang en huile, le plomb en argent et le cuivre en or. Il peut faire
d'un fou un sage.

Zaleos voir Saleos.

Zapan : voir.

Zépar, Sépar, Vépar pousse les hommes aux passions infâmes.


Grand-duc de l'empire infernal, il a l'apparence d'un guerrier. Il
commande vingt-huit légions. Il peut apparaître sous la forme d'une
sirène, diriger les vaisseaux marchands et infliger aux hommes des
blessures venimeuses qu'on ne peut guérir que par exorcisme.

9. La hiérarchie infernale
(d'après Collin de Plancy Dictionnaire infernal, 1818-1863)

Princes et grands dignitaires :


- Belzébuth, chef suprême de l'Empire infernal, commandant les
6666 légions, fondateur de l'ordre de la mouche
- Satan, prince détrôné, chef du parti de l'opposition
- Eurynome, prince de la mort, grand-croix de l'ordre de la Mouche.
- Moloch, prince du pays des larmes, commandeur de l'Ordre de la
Mouche.
- Pluton, prince du feu, gouverneur général des pays enflammés,
grand-croix de l'ordre.
- Pan, prince des incubes
- Lilith, princesse des succubes
- Léonard, grand maître des Sabbats, Inspecteur général de la
sorcellerie, chevalier de la Mouche
- Baalberith, grand pontife, maître des alliances
- Proserpine ou Hécate, archidiablesse, souveraine princesse des
esprits malins, reine des Enfers

Ministères :
- Adramelech, grand chancelier, grande croix de l'ordre de la
Mouche
- Astaroth, grand trésorier, chevalier de la Mouche
- Nergal, chef de la police secrète
- Baal, général en chef des armées infernales, grand-croix de
l'ordre de la Mouche
- Léviathan, grand amiral, chevalier de la Mouche

Ambassadeurs :
- Belphégor, ambassadeur en France
- Mammon, ambassadeur en Angleterre
- Bélial, ambassadeur en Italie
- Rimmon, ambassadeur en Russie
- Thamuz, ambassadeur en Espagne
- Hutgin, ambassadeur en Turquie
- Martinet, ambassadeur en Suisse

Justice :
- Lucifer, grand justicier, chevalier de la Mouche
- Alastor, exécuteur des hautes œuvres.

Maison des princes :


- Verdelet, maître des cérémonies
- Succor Benoth, chef des eunuques du sérail
- Chamoos, grand chambellan, chevalier de la Mouche
- Melchom, trésorier-payeur
- Nisroch, chef de la cuisine
- Béhémoth, grand échanson
- Dagon, grand panetier
- Mullin, premier valet de chambre de l'Empereur.
Menus plaisirs :
- Kobal, directeur des spectacles
- Asmodée, surintendant des maisons de jeu
- Nybbus ou Nybbas, grand paradiste
- Antéchrist, escamoteur et nécromancien

La Cour Infernale se compose de :


- 7 Rois : Bael, roi de la partie orientale de l’Enfer, général en chef
des armées infernales, Grand-Croix ; Pursan, Byleth, Paymon,
Bélial ; Asmodée, surintendant des maisons de jeu ; Zapan. Leur
métal est l’or.
- 23 Ducs : Aguarès, Busas, Gusoyn, Bathym, Eligor, Valefar,
Zepar, Sytry, Bune, Berith ; Astaroth, Grand Trésorier, Chevalier de
la Mouche ; Vepar, Chax, Princel, Murmur, Focalor, Gomory,
Amduscias, Aym, Orobas, Vapula, Hauros, Alocer. Leur métal est le
cuivre.
- 13 Marquis : Aamon, Loray, Naberus, Forneus, Roneve,
Marchiosas, Sabnac, Gamigym, Arias, Andras, Androalphus,
Cimeries, Phoenix. Leur métal est l’argent.
- 10 Comtes : Barbatos, Botis, Marax, Ipes, Furfur, Raym, Halphas,
Vine, Decarabia, Zalcos. Leur métal est un alliage de cuivre et
d’argent.
- 11 Présidents : Marbas, Buer, Caacrinolas, Forcas, Malphas,
Gaap, Caym, Volac, Oze, Amy, Haagenti. Leur métal est le mercure
; le plomb est seulement attribué au président-chevalier Forcas.
- 18 Secrétaires d'État : Abigor, Aguarès, Asmodée, Baal, Bathym ;
Bélial, Ambassadeur en Italie ; Botis, Buer, Baphomet, Caacrinolas,
Cornedur, Foray ; Mammon, Ambassadeur en Angleterre ; Marbas,
Moloch, Nusmiane, Pruslas, Valefar.

L’étain est le métal des princes et des prélats.

Autres démons importants avec leurs subordonnés respectifs :


- Lucifuge-Rofocale > Bael, Aguarès, Baphomet, Marbas ;
- Satanachia > Pruslas, Nusmiane, Amon, Barbatos ;
- Agaliarept > Buer, Gusoyn, Otis ;
- Fleuretty ou Flauros > Pursan, Bathym, Abigor ;
- Sargatanas > Loray, Valafar, Foray ;
- Méphistophélès > Bélial, Cornedur ;
- Nebiros > Morax, Ayperos, Cerbère, Caacrinolas.
Selon la tradition kabbalistique, des démons particuliers sont
opposés aux classes des anges.

Belzébuth, prince des séraphins ; Baal ; les


Séraphins Intelligences infernales, forces de destruction
Baalberith, prince des chérubins ; Satan, Satanaêl ;
Chérubins
forces du Chaos et de la perdition
Astaroth, prince des trônes ; force de la Mort et de la
Trônes
Tentation
Rosier, prince des dominations ; Asmodée ; forces de
Dominations
la Matière
Carreau, prince des puissances ; Mastéma ; forces
Puissances
Élémentaires
Bélial ou Bélias, prince des vertus ; Meririm ; forces
Vertus
de la Maladie
Pierrier ou Perrier, prince des principautés ;
Principautés
Semiazas ; forces des Sortilèges et des Poisons
Olivier, prince des archanges ; Azazel ; forces de la
Archanges
Méchanceté
Junier, prince des anges ; Mammon ; forces du
Anges
Mensonge
Âmes des
Les Possédés
bienheureux

D'après Richelmus de Schental, abbé cistercien de Wurtemberg au


XIIIe siècle, les démons se comptent par centaines de milliards.

En 1460, Alphonsus de Spina estime leur nombre à 133 306 668.

Selon Jean Wier (XVIe siècle), les forces démoniaques,


commandées par 66 princes, comptent 666 légions dont chacune
comporte 6 666 démons (soit 4 439 622 démons prêts au
combat…)
« Aussitôt que Jésus fut hors de la barque, il vint au-devant de lui
un homme, sortant des sépulcres, et possédé d'un esprit impur. Cet
homme avait sa demeure dans les sépulcres, et personne ne
pouvait plus le lier, même avec une chaîne. Car souvent il avait eu
les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les
chaînes et brisé les fers, et personne n'avait la force de le dompter.
Il était sans cesse, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les
montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres. Ayant vu
Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, et s'écria d'une
voix forte : « Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très
Haut ? Je t'en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas ».
Car Jésus lui disait : « Sors de cet homme, esprit impur ! » Et, il lui
demanda : « Quel est ton nom ? - Légion est mon nom, lui répondit-
il, car nous sommes plusieurs. » (Marc 5 : 2-9)

10. L’Enfer
C’est un lieu généralement situé dans le monde souterrain et
destiné aux âmes des morts qui errent dans les ténèbres, selon les
Grecs, ou aux damnés qui y sont suppliciés, selon la plupart des
croyances chrétiennes qui y voient les flammes éternelles.
Dans les mythes nordiques et germaniques, l'enfer est au contraire
un domaine souterrain de glaces éternelles.
Pour le Bardo Thôdol tibétain, l'enfer est un immense territoire,
appelé Sangsara, dans lequel se perdent et souffrent de désirs
inassouvis ceux qui errent d'incarnation en incarnation, d'illusion en
illusion, et s'enracinent toujours plus dans la matière terrestre.
Après un temps indéfini ils se réincarnent et recommencent un
cycle d'expériences, c'est-à-dire de réincarnations.
L'enfer Sangsara est en réalité le cycle des naissances, morts et
réincarnations, qui se poursuit tant que l'entité alourdit son karma
sans parvenir à se libérer.
Dans l'Ancien Testament, le shéol (lieu des morts) désigne la
condition spirituelle où se trouvent, après la mort, toutes les âmes :
abîme obscur (l'Hadès des Septante, de « a » privatif et de la racine
« id » = voir), où l'humanité gît dans les ténèbres et l'ombre de la
mort (Luc 1,79). Peu à peu, cet aspect tragique de la mort se révèle
comme une dimension permanente de l'existence humaine séparée
de sa source divine. Certes, les textes plus récents différencient
dans le shéol plusieurs états, le sein d'Abraham pour les justes et
la géhenne de feu faite de supplices éternels pour les impies (du
nom d'un ravin maudit près de Jérusalem, où les cadavres, rongés
de vers, étaient brûlés (Isaïe 66,24). Pourtant tous restent dans une
situation de vie morte (Grégoire de Nysse) et les prophètes
implorent une résurrection qui restaurerait les personnes dans
l'unité indivisible du corps et de l'âme.
L’islam a conservé cette notion de l'enfer, territoire dans lequel les
damnés subissent les pires souffrances physiques auxquelles
échappent cependant les musulmans pécheurs qui purgent leurs
fautes dans le purgatoire avant de pouvoir entrer dans le paradis.

"[...] l’esprit tentateur a plusieurs degrés : serpent tortueux, Satan,


ange exterminateur, esprit tentateur. Il a aussi sept noms : Satan,
impur, ennemi, pierre qui fait trébucher, incirconcis, méchant, rusé.
Ces sept noms correspondent aux sept palais du côté impur. Il y a
également sept compartiments dans l’enfer, lieu de châtiment des
coupables : puits, précipice, abîme, fosse bourbeuse, schéol,
ombre de mort, terre inférieure. Nous avons déjà dit que, de même
que le côté saint, le côté impur a ses sept palais. L’Écriture dit : «
Qui est l’homme qui pourra vivre sans voir la mort ? Qui retirera son
âme de la puissance de l’enfer ? » Certes, tout homme qui vit en ce
monde voit la mort à l’heure où il doit aller rendre compte de sa vie.
Mais l’Écriture parle des sept palais du démon qui constituent les
sept compartiments de l’enfer où les âmes des coupables reçoivent
leur châtiment durant douze mois. Heureux le sort des justes qui
évitent l’accointance avec le démon en ce monde pour éviter l’enfer
dans l’autre monde !" (Traité des Palais de Zohar II – folio 261b-
268a)

A travers les textes des Pères de l’Eglise, l’enfer chrétien apparaît


pauvre à côté des spéculations fantastiques déjà évoquées.
Son chef, Satan-Lucifer-le Diable, est d’apparence anthropomorphe
et seule une tradition populaire mais peu canonique, le
représentera sous forme de monstre reptilien.

Charon
Dans la mythologie grecque, Charon, le nocher des Enfers, fils de
l’Érèbe et de la Nuit, sous les traits d’un vieillard sinistre, fait
traverser, dans sa barque, les marais de l’Achéron aux âmes des
défunts qui ont reçu une sépulture. En paiement, il prend la pièce
de monnaie placée dans la bouche des cadavres. Il lui est interdit
de faire passer des vivants (il sera enchaîné pendant toute une
année pour avoir laissé Héraclès descendre aux Enfers).
Les Étrusques l’appellent Charun et lui attribuent l’aspect d’un
génie ailé, armé d’un maillet.
Charon est considéré comme une personnification de la Mort et des
Enfers.
Il survit en Charos ou Charontas, l’ange de la Mort du folklore grec
moderne.

Cerbère
Cerbère, chien monstrueux auquel Hésiode donne 54 têtes (chiffre
doublé par Horace) est chargé de protéger l'entrée et la sortie du
domaine de Proserpine et Pluton dans la mythologie gréco-
romaine.
En général, on le représente avec trois gueules menaçantes, le dos
couvert de serpents venimeux se terminant par une queue de
dragon. Orphée parvint néanmoins à le charmer par ses chants ;
Enée le calma en lui offrant du gâteau que la Sybille avait drogué et
Héraclès parvint à le ramener pour un temps à Trézène.
Les démonologues de la Renaissance font de Cerbère un démon
que l'on conjure au cours d'exorcismes.
A propos de la possession d'une femme en 1565, Belleforest écrit :
« Légion et Astaroth, colonels sataniques, étant sortis, restaient les
grands capitaines Cerbère et Belzébuth à quitter la place et
lesquels tenaient encore bon contre les adjurations. » Il décrit
Cerbère comme un démon pernicieux, présent sur Terre, mer et air.
Gardien des enfers, il fait la fête aux âmes damnées entrant aux
Enfers et menace celles qui tentent d'en sortir. Marquis infernal, il
commande 19 légions et se montre sous la forme d'un corbeau à la
voix rauque. Il donne l'éloquence, l'amabilité et enseigne les beaux-
arts.

Eurynome
Eurynome (Eurynomos), Prince de la mort régnant aux Enfers,
Grand-Croix de l'ordre de la Mouche, présente un aspect
particulièrement horrible : il possède un corps rempli de plaies
couvert en partie d'une peau de renard et a de grandes dents de
loup. Il prend le contrôle de certaines personnes qu'il fait sortir la
nuit pour qu'ils tuent. Il rend verts les yeux de ses victimes.
Pausanias le décrit comme un diable qui mange les charognes des
morts et ne leur laisse que les os. Il est de couleur noir tirant vers le
bleu, comme les grosses mouches de boucherie, et montre les
dents, assis sur un siège paré et couvert d'une peau de vautour. Il
représente la mort désignée par le vautour chez les Egyptiens.

Les tourments infernaux


L’enfer chrétien, tel qu’on l’a imaginé, a toutes les apparences des
enfers grec, latin, iranien et judaïque. Poix brûlante, goudron,
pétrole, gaz délétère, chaudière en perpétuelle ébullition, grilles à
rôtir où les damnés cuisent sur un feu de braises ardentes : il utilise
tout l’arsenal des tortures dites orientales.
On peut y ajouter d’ailleurs, comme dans le Tartare grec ou
l’Hadès latin, des tourments plus raffinés ou plus particuliers :
herses à piquants se refermant sur les malheureux, épieux où ils
s’empalent, fouets maniés avec rage par des démons infatigables,
sabres ou épées qui les fendent en deux, aiguillons qui les percent
à tout moment... Représenté dans les églises, l'enfer est l'opposé
symétrique des délices réservés aux saints et aux martyrs ; les
flammes et les démons persécutent des personnages dont les
bouches se tordent de douleur.
L'Apocalypse de Pierre (apocryphe du IIe siècle) est le premier
ouvrage chrétien qui décrit les punitions et les tortures des
pécheurs dans l'enfer : ceux-ci sont dévorés par des oiseaux ou
suspendus par la langue à des flammes ou encore attachés à des
roues de fer tournoyantes, etc.
Deux siècles plus tard, l'Apocalypse de Paul (apocryphe du IV e
siècle) reprend et développe abondamment ces motifs. Le texte
évoque d'énormes vers à deux têtes, longs de trois pieds, qui
rongent les entrailles des condamnés, des roues brûlantes qui font
mille tours par jour, des rasoirs chauffés à blanc, un gouffre
pestilentiel dans lequel pourrissent ceux qui n'ont reçu le baptême,
etc. L'Apocalypse de Paul fut traduite dans toutes les langues
d’Europe et pendant un millier d'années sa version latine jouit d'une
immense vogue dans les milieux populaires.
En réalité, ce n’est pas juste après sa mort que le sort de l’âme
chrétienne se jouera mais à l’instant crucial où, se levant de terre,
les morts paraîtront devant le Christ en gloire dans la fanfare des
trompettes angéliques, pour connaître la sentence et l’heure
suprême du Jugement dernier.
Si Dieu a délivré Jésus des affres de l'Hadès (Actes 2,24), c'est
d'abord en l'y plongeant, mais sans jamais l'abandonner (2,31). Le
Christ brise les portes infernales, annonce à tous les morts la
délivrance (I Pierre 3,19), contraint l'Enfer à rendre ses prisonniers
(Hébreux 2,14 ; Apocalypse 1,18 et 20,13 ; Matthieu 27,52).
Etant descendu dans les régions inférieures de la
terre (Ephésiens4,9), symbole traditionnel d'un état de pesanteur et
de déréliction, il peut enfin remplir toutes choses de sa lumière
(Ephésiens 4,9 et Philippiens 2,10). La Rédemption constitue, pour
l'humanité, la libération de l'Enfer. L'Eglise est le lieu sacramentel et
l'instrument de cette victoire (Matthieu 16,18). Ouvertement, au
retour glorieux du Christ, Dieu sera tout en tous. C'est la
restauration et la plénitude universelles (Actes 2,21). Toutefois,
l'homme, répondant à l'amour par l'amour, doit accueillir
volontairement cette plénitude pour la ressentir comme joie. Or,
selon un adage patristique, « Dieu peut tout, sauf contraindre
l'homme à l'aimer ». Ainsi s'ouvre la possibilité de la seconde
mort (Apocalypse 21,8) : « L'amour divin agit de deux manières
différentes : il devient souffrance chez les uns et joie chez les
autres. » (Isaac le Syrien, Homélies spirituelles 11,1). 1
Dans l’expression Jésus est descendu aux enfers, le symbole
(Credo) confesse que Jésus est mort réellement, et que, par sa
mort pour nous, il a vaincu la mort et le diable qui a la puissance de
la mort (Hébreux 2,14). Le Christ mort, dans son âme unie à sa
personne divine, est descendu au séjour des morts. Il a ouvert aux
justes qui l’avaient précédé les portes du ciel.
En Orient, Origène fait de l'apocatastase la certitude du salut
universel : tous, même les démons, seront restaurés dans leur
plénitude originelle après s'être purifiés dans les éons infernaux et
avoir compris que seul Dieu, et non le mal, peut rassasier leur soif
d'infini. Condamné comme doctrine par le concile de
Constantinople en 553, l'origénisme est assumé comme spiritualité.
Tendue vers la Parousie, l'Église prie pour tous les morts, il ne peut
y avoir d'enfer définitif avant le Jugement dernier (c'était déjà la
conception des Pères subapostoliques : Irénée de
Lyon et Hippolyte).
Quant au salut universel, il devient l'espérance et la prière des plus
grands saints. Isaac le Syrien prie même pour les démons.
Pour Ambroise de Milan le même homme est à la fois sauvé et
condamné.
Mais, dans l'oubli de la descente aux enfers, la scolastique élabore
une conception judiciaire de l'enfer : tout homme qui meurt en état
de péché mortel descend immédiatement en enfer pour subir la
privation éternelle de Dieu (le dam) et un supplice approprié au
péché (le sens).
La Réforme veut retrouver la grâce souveraine de Dieu, qui
triomphe du concept humain de justice, mais l'objective
tragiquement dans la doctrine de la double prédestination ; jusqu'à
ce qu'au XXe siècle le grand théologien réformé Karl Barth affirme
que seul le Christ est doublement prédestiné, à mourir et à
ressusciter, pour le salut de tous : version nouvelle de
l'apocatastase, mais qui fait peu de place à la liberté humaine.
En Europe occidentale, au XIXe siècle, c'est la pensée républicaine
socialiste qui réclame, avec Hugo, La fin de Satan. Dans cette
ligne, Péguy et Papini raniment la vieille aspiration au salut
universel.
Aujourd'hui, dans la plupart des confessions chrétiennes, l'accent
est mis sur l'intériorité de l'enfer et la liberté tragique de chacun, le
salut étant l'humble attention à la joie de l'amour du Christ : qu'est-
ce que la géhenne, devant la grâce de sa Résurrection ? (Isaac le
Syrien, Traités escétiques, 60e traité).

Le purgatoire
De nombreux témoignages écrits montrent que parmi les premiers
chrétiens, certains ont cru, sinon en l'existence d'un lieu, du moins
d'un état où le pécheur devait expier ses péchés avant d'atteindre le
paradis. Comme l'a montré l'historien Jacques Le Goff, le concept
du purgatoire comme lieu spécifique (déjà reconnue par l’islam,
ndlr) est en effet beaucoup plus tardif, et n'est entériné dans la
doctrine qu'avec le deuxième concile de Lyon (1274) 18.
L'Église formule la doctrine concernant l'existence du purgatoire
aux conciles de Florence (8e session, 6 juillet 1439 : les âmes de
ceux qui meurent avant d’avoir satisfait par de dignes fruits de
pénitence, quoiqu’en état de grâce, sont soumises aux peines du
purgatoire, et peuvent être soulagées par le saint sacrifice, par les
prières et les autres bonnes œuvres des vivants) et de Trente (25e
session, 4 décembre 1563) qui affirme l'existence
du purgatorium (le purgatoire : lieu de purification temporaire en
attente du jugement dernier) en tant que Sainte doctrine. Le
purgatoire est rejeté par les protestants.
Le 3 août 1476, la bulle Salvater noster de Sixte IV octroie,
moyennant finances, une indulgence plénière aux pauvres âmes du
purgatoire.
Le purgatoire est l'infirmerie du Bon-Dieu dit le curé d'Ars (+ 1859).

17

11. Le dieu du Mal des gnostiques


et des manichéens
- Les gnostiques expliquent l'origine de l'univers matériel par la
chute de l’esprit dans la matière. A partir du Dieu originel
inconnaissable, une série de divinités inférieures fut générée par
émanation. La dernière de ces divinités, Sophia (Sagesse), conçut
le désir de connaître l'Être suprême inconnaissable. Ce désir
illégitime donna le jour à un dieu mauvais et difforme, le démiurge,
qui créa l'univers. Les étincelles divines qui habitent l'humanité
tombèrent dans cet univers. Le Dieu suprême envoya un émissaire
(Christ-Jésus) révéler aux parcelles divines leur vraie nature et les
aider à retrouver leur unité perdue pour qu’elles pussent s’extraire
du monde corrupteur. Les gnostiques assimilaient le dieu du Mal au
Dieu de l'Ancien Testament qu'ils interprétaient comme le récit des
efforts de ce dieu pour maintenir l'humanité dans l'ignorance et le
monde matériel et pour punir leurs tentatives d'appropriation de la
connaissance. C'est ainsi qu'ils comprenaient l'expulsion d'Adam et
Eve hors du paradis, le Déluge et la destruction de Sodome et
Gomorrhe.

- La doctrine fondamentale du manichéisme est la division dualiste


de l'Univers, divisé en royaumes du Bien et du Mal : le royaume de
Lumière (esprit) où règne Dieu, et le royaume des Ténèbres
(matière) où règne Satan. À l'origine, les deux royaumes étaient
complètement séparés, mais à la suite d'une catastrophe, le
royaume des Ténèbres envahit le royaume de Lumière ; ils se
mélangèrent et entamèrent une lutte perpétuelle. Les démons de
Mani, dont le nom générique iranien est deva comme en sanscrit,
s'appellent aussi génies, esprits, hmurthas, liliths, faux dieux,
archontes, vampires, hobolds, diables et satans... À la fin des
temps, tous les morceaux de Lumière divine devraient être
rachetés, le Monde matériel détruit et Lumière et Ténèbres à
nouveau séparées pour l'éternité.

12. Les démons de l’islam


Voir.

13. Citations
Les femmes sont des démons qui nous font entrer en enfer par la
porte du paradis. (Cyprien de Carthage + 258)

Job, cher à Dieu et d’après son propre témoignage, immaculé et


simple, écoute de quoi il soupçonne le diable: «Sa force est dans
les reins et sa puissance dans le nombril.» (Jb 40, 11) C’est une
manière honnête de désigner par des euphémismes les parties
génitales de l’homme et de la femme. (Jérôme de Stridon +
420, Lettre XXII à Eustochium 11)

Il faut éviter les affaires trop compliquées. Il y a toujours du démon


dans les complications (Laurent Justinien +1455, Perles de
sagesse)

Les hommes recouvrent leur diable du bel ange qu’ils peuvent


trouver. (Marguerite d’Angoulême, reine de Navarre 1492-1549)

Nous doit aussi souvenir que Satan a ses miracles. (Institution de la


religion chrétienne, Jean Calvin + 1564)

Derrière la croix se tient le diable. (Cervantès, Don Quichotte I VI,


1605)

Où il y a église à Dieu, le diable bâtit une chapelle. (Robert


Burton. The Anatomy of Melancholy[1621])

Ne disons pas du mal du diable : c'est peut-être l'homme d'affaires


du bon Dieu. (Fontenelle 1657-1757)

Platon avait imaginé les démons pour former une échelle par
laquelle, de créature plus parfaite en créature plus parfaite, on
montât enfin jusqu'à Dieu. (Denis Diderot 1713-1784, Opinions des
anciens philosophes)

Il est plus facile à l'imagination de se composer un enfer avec la


douleur qu'un paradis avec le plaisir. (Rivarol 1753-1801, Discours
sur l'homme intellectuel et moral)

Mieux vaudrait encore un enfer intelligent qu'un paradis bête.


(Victor Hugo 1802-1885, Quatre-vingt-treize)
[.] la plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu'il
n'existe pas ! (Le Spleen de Paris, Petits Poèmes en prose, 1862,
Charles Baudelaire)

Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas


devenir monstre soi-même. Si tu regardes longtemps dans l'abîme,
l'abîme regarde aussi en toi. (Friedrich Wilhelm Nietzsche, Par-delà
le bien et le mal, 1886)

Le démon ne peut rien sur la volonté, très peu sur l'intelligence, et


tout sur l'imagination. (Huysmans, L'Oblat, 1903)

Je voudrais que l'intelligence fût reprise au démon et rendue à


Dieu. (Jean Cocteau, Lettre à Jacques Maritain, 1926)

La musique est le domaine des démons. C'est l'art chrétien au


mode négatif. (Thomas Mann 1875-1955, L'Allemagne et les
Allemands)

Il y a un démon qui a nom confiance. (Montherlant, Don Juan, IV, 1,


1956)

Le Dieu vaincu devient le diable de la religion qui suit (Pierre


Dominique 1889-1973, L'inquisition)

L'enfer existe vraiment, le Paradis n'est pas automatique (Benoît


XVI, 10/02/2008)

Il y a certains prêtres lorsqu’ils lisent ce passage de


l’Évangile (Luc 11,15-26, ndlr), celui-ci mais également d’autres
passages, disent : "Mais Jésus a guéri une personne d’une maladie
mentale". Ils ne lisent pas ceci, n’est-ce pas ? C’est vrai qu’en ce
temps-là nous pouvions confondre une épilepsie avec le fait d’être
possédé par le démon ; mais il est également vrai qu’il y avait un
démon ! Et nous n’avons pas le droit de minimiser la chose, comme
pour dire "Tous ceux-ci n’étaient pas possédés par le démon,
c’étaient des malades mentaux". Non ! La présence du démon
figure dans la première page de la Bible et la Bible finit avec la
présence du démon, avec la victoire de Dieu sur le démon [.]
L’Évangile d’aujourd’hui commence par le démon chassé et finit
avec le démon qui revient ! Saint-Pierre le disait : "Il est comme un
lion féroce qui rôde autour de nous." (François, pape, 11/10/2013)
Nous sommes tous tentés car la loi de la vie spirituelle, notre vie
chrétienne est une lutte : une lutte. Parce que le principe de ce
monde -le diable- ne veut pas de notre sainteté, il ne veut pas que
nous suivions le Christ. Peut-être que quelqu’un d’entre vous peut
dire : « Mais, Père, comme vous êtes antique : vous parlez du
diable au XXI siècle ! Mais, voyez que le diable existe ! Le diable
existe. Même au XXI siècle ! Et nous ne devons pas être naïfs,
n’est-ce pas ? Nous devons apprendre dans l’Évangile comment
lutter contre lui. (François, pape, 11 avril 2014, Radio Vatican)
Mais à cette génération, et tant d’autres, on a fait croire que le
diable est un mythe, une image, une idée, l’idée du mal. Mais le
diable existe et nous devons lutter contre lui. C’est ce que dit Saint
Paul, ce n’est pas moi qui le dis ! La Parole de Dieu le dit. Mais
pourtant nous n’en sommes pas vraiment convaincus [.] Le diable
est un menteur, c’est le père des menteurs, le père du mensonge [.]
nous avons besoin de ce bouclier de la foi, parce que le diable ne
nous lance pas des fleurs mais bien des flèches enflammées pour
nous tuer. (François, pape, messe du 30 octobre 2014)

Même le diable a son droit chemin.


Lutter contre le diable avec les armes du diable c’est quand même
servir le diable.
Quand vous apercevez un ange, demandez-vous toujours s’il ne
s’agit pas d’un démon revêtu d’un habit de lumière.
Méfiez-vous de ceux qui vous promettent le paradis : beaucoup
s’apprêtent à vous conduire en enfer.
Le démon se tapit dans l'ombre du saint.
Le dragon te fait croire que tu le maîtrises alors que c'est lui qui te
chevauche. (Jean-Paul Coudeyrette, Autocitations)

Voir dossiers : Les anges. Invocation des Anges. Les Anges dans
les catéchismes. Antéchrist et Apocalypse. Sorcellerie. Exorcisme.

Notes
1 Vocabulaire de théologie biblique, Ed. du Cerf. 1977
2 Silences et non-dits de l'Histoire Antique. Emmanuelle Grün.
Yvelin édition.2008
3 Mélanges géographiques et historiques, Tome I, Les Mines de
l'Orient, 1819
4 http://fr.wikipedia.org/wiki/Lamia_(mythologie)
5 http://www.andora.fr/magie-noire/demons
6 http://www.democraticunderground.com/?
com=view_post&forum=1218&pid=39948
7http://membres.multimania.fr/trident/jdr/eleckase/les_demons/les_
demons_dans_eleckase.htm
8 http://fr.wikipedia.org/wiki/Pharmakos
9 http://fr.wikipedia.org/wiki/Babalon
10 http://fr.wikipedia.org/wiki/Ars_Goetia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lemegeton
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pseudomonarchia_daemonum
11 http://fr.wikipedia.org/wiki/Nephilim
12 http://fr.wikipedia.org/wiki/Sama%C3%ABl
13 http://www.dark-refuge.com/demons/demons-importants.php
14 Ernest Martin, Histoire des monstres, p.64.
15 Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle. Pierre Larousse.
1863-1890
16 Encyclopaedia Universalis 2008.
17 http://www.vigi-sectes.org/catholicisme/purgatoire.html
18 https://fr.wikipedia.org/wiki/Purgatoire
19 Prolegomena to the Study of Greek Religion, Princeton
University Press, 1903
20 Dictionnaire des Mythologies. Myriam Philibert. Actualité de
l’Histoire. 1997
21 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89osphoros

Sources

La rédaction remercie le Padre Juan Ucete Y Pelto et le Père Jean


Eloy Dutucat pour leur précieuse et aimable collaboration.

Auteur : Jean-Paul Coudeyrette


Référence publication : Compilhistoire ; toute reproduction à but
non lucratif est autorisée.

Date de mise à jour : 13/11/2020

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