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1
 m
s
Sommaire

o
m
m
a
76. i
11.
58. r
e
Édito
« Mais qui est Vivien Leigh ? », magazine
par Isabelle Carré. 58. Élodie Clouvel, icône olympique.
13. La question : les femmes 68. La Suède, eldorado des papas poules ?
doivent-elles changer de voix ? 72. Ces maisons qui réparent
les blessures invisibles.

en couverture
Élodie Clouvel (@ L’AM Une
Agence Magnifique) porte
un maillot de bain K-Way,
une ceinture Guibert Paris
et des sandales Gianvito
Rossi. Lunettes Arena,
bijoux Pomellato,
16.
news 76.
16. Il reste encore demain, mode
le film qui secoue l’Italie. 76. Les lois de l’attraction.
22. Yara Shahidi, la bonne étoile.
26. Zaria Forman : l’urgence de créer. 92.
28. Mécanique de la parole, beauté
par la philosophe Hélène Frappat. 92. Quoi de neuf cheveux ?
34. Les six finalistes du Prix Toutes les tendances du moment.

1 04.
bombe Guibert. Business with Attitude-Madame Figaro.
Photo Joseph Begbadjo. 38. Déco : Pierre Guariche en lumière.
Réalisation Julie Gillet.
self services
Maquillage Amélie Moutia.
Coiffure Christoph
45. 104. Le numérique durable, on s’y met ?
photos Karina twiss

Hasenbein. Manucure culture

Virginie Mataja. 45. La passion de l’instantané : 106. Mots croisés.
Annie Ernaux et la photographie. 109. Horoscope.
52. Livres. 113. Carré VIP.
56. Tiphaine Auzière, éprise de justesse. 114. L’autopromo : Carla Bruni.
●9
 l
L'édito

é
par Isabelle Carré

Mais qui est

Vivien Leigh ? d
Si, danS Son journal, Mes chers enfants.
i
t
ViVien leigh Mon amant n’en veut pas d’autres,
Décrit quatre étapes de sa vie, Prenez mes mains dans les vôtres.
Aucune actrice serait mieux lotie. Elles sont sèches, un peu fripées,
Pour chacune d’elles, l’en serait ainsi : Mais elles ont tant à donner.
- Mais qui est Vivien Leigh ? Elles gardent le sens de l’amitié,

o
- Oh, je veux Vivien Leigh ! Et de l’amour plus que jamais.
- Je veux Vivien Leigh jeune ! Dans son journal, Vivien Leigh
- Mais qui est Vivien Leigh ? Décrit quatre étapes de sa vie.
Mmh… dans laquelle je suis ? - Mais qui est Vivien Leigh ?
Moi, si j’rêve d’un César, - Oh, je veux Vivien Leigh !
C’est c’lui du jeune espoir. - Je veux Vivien Leigh jeune !
Je n’jouerai plus les ingénues, - Mais qui est Vivien Leigh ?
Et encore moins les filles perdues. Mmh… dans laquelle je suis ?
Je voudrais du lourd comme Signoret, J’vais vous surprendre, ça m’est égal.
La Magnani qui suppliait : J’ai jamais joué les femmes fatales.
« Ne touchez pas à mes rides, J’aime ces taches sur ma peau,
Je refuse d’être insipide ! » Et je vieillirai comme De Niro.
Laissez ces traces sur mon front, Jusqu’à 100 ans, j’ferai les héros,
Qui regrettent et disent pardon. Y a pas que les hommes qui restent beaux. ●
Ces soleils autour des yeux
Font ressortir leur joli bleu.
J’aime toutes les taches sur ma peau,
Moi, je veux vieillir comme De Niro.
- Mais qui est Vivien Leigh ?
PHOTO Niviere DaviD/aBaCaPreSS.COM

- Oh, je veux Vivien Leigh !

- Je veux Vivien Leigh jeune !
- Mais qui est Vivien Leigh ?
Mmh… dans laquelle je suis ?
Ne m’appelez plus mademoiselle,
Pas besoin d’ça pour m’sentir belle.
Les filets blancs dans mes cheveux,
Me rappellent les jours heureux,
Mes seins, mon ventre ventripotent,

Isabelle Carré est actrice et écrivaine. Elle est actuellement sur scène dans « Biographie : un jeu », mise en scène
par Frédéric Bélier-Garcia, au Théâtre Marigny, à Paris, jusqu’au 17 mars. Et elle partagera l’affiche avec Bernard Campan
de la comédie « Et plus si affinités », d’Olivier Ducray et Wilfried Meance (sortie le 3 avril).

●11

Les femmes
doivent-elles
changer
de voix ?
Voix sensuelle d’aéroport
ou d’attente téléphonique ; voix
obéissante de votre agent conversationnel ; voix sexy
de l’actrice célèbre ou… de crécelle de votre insupportable
voisine de train : et si la voix des femmes portait en elle
toute la galerie des stéréotypes de genre ? Mieux :
et si la voix des femmes était un angle mort du sexisme ?
C’est la thèse du passionnant essai féministe d’Aline
Jalliet, Une voix à soi*. Ancienne chanteuse lyrique
et professeure de chant, celle-ci est devenue coach
de voix. Elle accompagne actrices, femmes politiques
ou décideuses pour les aider à « trouver leur voix ».
d’écoute●
Dans son livre, elle nous invite à « remettre en question
nos stéréotypes auditifs, et à déconstruire cette voix
intériorisée des femmes – celle qui se censure, se juge, se
perd, se sabote, se travestit, ou se tait ». À l’heure où, grâce
à MeToo, la parole des femmes se réveille, la question
de leur voix prend une portée puissamment politique.
parole non Citons d’abord Aristote :
« Un modeste silence est
entendue● l’honneur de la femme » – tout
un programme ! Et aussi la journaliste Hélène Devynck,
qui signe la préface du livre : « Disqualifier la parole avant
de l’écouter, l’affaire n’est pas nouvelle. Elle est aussi
vieille que le patriarcat. » Dans son cabinet, Aline Jalliet
reçoit des femmes qui ont « l’impression que leur voix
ne porte pas, qu’on leur coupe constamment la parole
– bref, qu’elles ne sont pas entendues ». Elle poursuit :
« C’est ce qui a motivé l’écriture de ce livre. Je me suis
demandé si le problème ne venait pas plutôt du fait que,
collectivement, nous n’avions tout simplement pas envie
par Séverine Pierron
la
La question
d’entendre ce que les femmes ont à dire. » Une voix à soi
(titre en référence à Une chambre à soi, le livre fondateur
q
u
de Virginia Woolf) fonctionne comme une enquête,
partant du biologique pour décortiquer la voix comme
construction sociale et culturelle. Car, pour la coach,
ce qui est parfois perçu par certaines
comme leur « petite voix de femme » n’est
pas « un destin, mais une construction ».
e
éducation Selon Aline Jalliet,
le « sexe de
genrée● notre voix », loin
d’être le fruit de notre simple physiologie,
s
est également le produit d’une éducation
et d’une socialisation genrées. Elle précise :
« Nous nous efforçons, depuis notre plus
jeune âge, de faire entendre plus que ce que
nous sommes ; ce pour quoi nous devons
passer, un homme ou une femme. Nos
t
pratiques vocales créent de la différence
entre les sexes, en constituant un répertoire
de caractéristiques sonores qu’on finit
par attribuer en propre aux femmes – voix
aiguës et douces – et aux hommes – voix graves et
i
puissantes. Autrement dit, si nous naissons dans un
corps de femme ou dans celui d’un homme, il semble
bien que nous mettions beaucoup d’énergie à construire
une voix qui nous identifie comme femme ou comme
homme, à l’intérieur des normes de genre propres
à notre communauté culturelle et linguistique. »
o
C’est ce que la philosophe américaine Judith Butler
nomme la « performativité de genre ».
Des biais Pour mieux comprendre les
mécanismes à l’œuvre dans
n
la reproduction des stéréotypes
de genre, Aline Jalliet nous propose aussi de « réévaluer
notre écoute, qui n’est pas universelle mais bien
culturelle ». Elle écrit : « Nous avons ce que j’appelle des
“biais d’écoute”. Non, une voix aiguë n’est pas une voix
hystérique. Non, un ton véhément chez une femme
n’est pas une marque d’agressivité. Non, une voix sonore
ne manque pas de féminité. L’aigu reste la marque
du féminin, y compris dans les voix d’hommes. Et il est
traqué partout comme signe d’un dysfonctionnement
ou d’un insupportable. » Tous ces clichés construisent
notre manière de percevoir les voix de femmes qui nous
entourent. Pour les dépasser, l’auteure nous invite à nous
réapproprier notre corps – là où la voix elle-même se
construit, résonne : « On intériorise que son corps est un
objet, une image, une représentation. Je voudrais que la
voix des femmes ne soit pas une réponse aux injonctions
sociales, mais bien l’expression de leur singularité. » ●
* « Une voix à soi. Pourquoi n’entend-on pas la voix des femmes ? »,
d’Aline Jalliet, Guy Trédaniel Éditeur, 256 p., 22,90 €.
●13
N
Madamenews

E
w
s
Le couple, ses trois
enfants et le grand-père
dans Il reste encore
PHOTO S. P.

demain, tourné en noir

et blanc en hommage
au néoréalisme italien.

16●
 Madamenews

Le film
qui secoue
1.
l’Italie
Récit du quotidien
d’une femme battue,
Il reste encore demain
a provoqué un électrochoc
dans un pays confronté
à une hausse des féminicides.

Novembre 2023. Giulia

CeCChettiN, étudiaNte de 22 aNs,
est tuée à coups de couteau par son ancien
compagnon dans la banlieue de Padoue. C’est
le féminicide de trop en Italie, le 106e de l’année,
mais le premier à provoquer une telle vague
d’indignation dans le pays. Hasard du calendrier :
deux semaines avant ce drame, l’actrice
romaine Paola Cortellesi sort son premier film
de réalisatrice, Il reste encore demain. Dans le sillage
de ce fait divers médiatisé, le destin de son héroïne,
une femme mariée à un homme violent, qui
cherche à s’émanciper dans l’Italie de 1946, connaît
un écho sans précédent. Avec 5 millions d’entrées
depuis sa sortie, le film dépasse Barbie et Oppenheimer
au box-office national. Un raz-de-marée.
« Ce film a touché une corde sensible en Italie,
commente la cinéaste. Il n’était pas attendu,

Par Marilyne letertre

●17
Madamenews
mais a vraisemblablement
répondu à un besoin sur
un sujet au cœur de notre
actualité. Le bouche-à-
oreille lui a très vite été
favorable. » Si ce portrait
de femme raconte l’emprise
et les violences physiques,
il est aussi porteur d’espoir : Paola Cortellesi,
non seulement Delia (jouée réalisatrice et actrice
principale d’Il reste
par Cortellesi), mère de trois encore demain.
enfants, permet à sa fille
d’échapper au même destin
qu’elle, mais elle trouve aussi son salut dans un tournant
historique. « Je voulais faire un film sur la condition féminine,
et raconter une histoire du passé qui résonne encore aujourd’hui,
en me basant notamment sur les souvenirs de mes grands-mères
et arrière-grands-mères. En lisant à ma fille, l’année de ses 9 ans,
un livre pour enfants sur le droit des femmes, j’ai décidé d’ancrer
mon récit en 1946, année où les femmes obtenaient le droit
de vote en Italie. » Malgré le thème des violences domestiques,
ici abordées en parallèle de la difficulté pour les femmes de
trouver leur place dans une société patriarcale, Paola Cortellesi
réalise un tour de force : apporter de l’espoir, de la chaleur
et de la modernité à sa chronique en noir et blanc (un hommage
au néoréalisme de Rossellini, Fellini ou Antonioni). Boosté
par une bande-son qui ose l’anachronisme, le film aborde
les violences conjugales de façon détournée, à travers des
chorégraphies entre Delia et son mari. « La danse m’a permis
de raconter cet horrible rituel qui laisse des traces psychologiques
et physiques, et durant lequel Delia s’extraie quasiment de
son corps. Je ne voulais pas exhiber de violence explicite, avec
des détails crus qui auraient distrait le spectateur des enjeux
d’émancipation et de transmission. Le langage et le style du film
permettent peut-être aussi de sensibiliser un public plus jeune
ou a priori méfiant vis-à-vis de ces sujets. »
Depuis sa sortie, le film a beaucoup été
montré aux scolaires et attire en masse la jeune
génération dans les salles. Une victoire pour la cinéaste. « Je suis
fière que mon film ouvre le débat, mais il faudrait surtout intégrer
une éducation sentimentale à l’école qui soit basée sur le respect
des autres et de soi-même. Apprendre aux plus jeunes la notion
de consentement, enseigner qu’un non veut toujours dit non,
qu’une femme n’appartient en aucun cas à un homme… »
En Italie, une femme meurt toutes les 72 heures sous les coups
de son conjoint. « On a trop longtemps appris aux femmes à subir
et aux hommes à les contrôler, leur laissant ainsi imaginer que
les abus et sévices étaient tolérables pour qui dérogeait à leurs
règles. Les générations passées ont lutté pour nos droits et pour
la libération progressive de la parole, mais la culture du patriarcat
en Italie, et plus largement dans nos sociétés, est difficile
à déraciner. Cela se traduit par de sordides faits divers, mais aussi
par des disparités salariales. Faire ce film, c’était aussi dire que
ces choses-là perdurent, que nous avons hérité d’un patrimoine
social dont il faut se débarrasser. »
18●
Avant de passer derrière
la caméra, Paola Cortellesi
a cependant bataillé
pour convaincre le milieu
du cinéma du potentiel
de son histoire. Et ce malgré
sa notoriété : à 50 ans,
l’actrice-réalisatrice est
une star dans son pays,
popularisée par ses débuts
d’animatrice à la télévision,
son interprétation primée
dans un téléfilm sur
Maria Montessori et des rôles au cinéma dont
le remake de Papa ou Maman. « Mes producteurs
sont tombés amoureux du scénario d’Il reste
encore demain, mais n’ont pas immédiatement
sabré le champagne. Un film historique en noir
et blanc sur les violences faites aux femmes
est une combinaison peu engageante pour
des investisseurs. Le financer ne s’est pas fait
en un jour… Mais, depuis la sortie, nous avons
trinqué plus d’une fois. »
s’il n’a pas créé en italie
la même Déferlante qu’aux
états-unis, le mouvement MeToo aura
aussi aidé, en suscitant notamment une prise
de conscience sur la nécessité de faire émerger
d’autres récits, de proposer de nouveaux
regards, de porter la voix des artistes féminines.
« Il est essentiel de soutenir les réalisatrices,
de leur donner la possibilité de s’exprimer,
quel que soit le sujet ou le genre du film. Il est
d’ailleurs important pour moi de préciser qu’il
n’incombe pas uniquement aux femmes de
porter les sujets liés aux femmes. Nous pouvons
aussi faire des films d’action, des polars, de la
science-fiction… Par ailleurs, la représentation
d’un féminin plus complexe sur nos écrans
doit aussi être portée par les hommes. »
Le pouvoir du cinéma pour rétablir l’équilibre
de nos sociétés et changer les mentalités, la
réalisatrice y croit. Elle dit avoir reçu plusieurs
témoignages de femmes pour lesquelles son
film a agi comme un déclic. « C’est le rôle de
l’art d’apporter d’autres points de vue, d’aider
à se forger sa propre pensée, de créer des stimuli.
Il faut souvent qu’un sujet aussi brûlant que
les violences faites aux femmes existe d’abord
dans l’espace artistique pour être ensuite pris
Photo Getty ImaGes
en charge dans l’espace public. » Le chemin est
encore long, mais elle en est convaincue : « Il
reste encore demain » pour gagner le combat. ●
« Il reste encore demain », de et avec Paola Cortellesi,
Romana Maggiora Vergano, Valerio Mastandrea… Sortie le 13 mars.
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hakose. le résultat ? des pièces laquées,
travaillées avec des coquilles

l’adn d’œufs de caille ou de la poudre d’or,

4.
qui célèbrent la nature. ● m. P.

Karan Tandis que le power

vancleefarpels.com

dressing bat son plein dans

les années 1980, la créatrice Donna
Karan se démarque en célébrant
le corps de la femme. À New York,
c’est une révélation pour celles qui veulent s’affranchir
de ce look trop « strict chic ». L’objectif de la designer ?
Simplifier la vie de ses consœurs actives, que celle-ci
soit rythmée par des horaires de bureau ou de mère
de famille. Un body, une veste et un pantalon de tailleur,
une robe cintrée, une jupe fourreau, des collants et un
accessoire : sa garde-robe iconique baptisée 7 Easy Pieces,
première capsule de l’histoire de la mode créée en 1985,
est alors sur toutes les lèvres. Les années passent et
l’empire se développe, Donna Karan mettant toujours
en valeur confort et fonctionnalité dans ses collections.

Son de luxe
Elle crée aussi DKNY, une gamme plus abordable et
sportswear, qui devient vite une référence du denim
et du casual. En 2015, la créatrice décide de se retirer
de sa position de directrice artistique. L’année suivante, Directeur créatif de l’homme
le groupe G-III Apparel Group s’offre la marque.
pour Louis Vuitton, mais aussi
Depuis, Donna Karan International semble préparer
un retour à la hauteur des talents de sa fondatrice. musicien, auteur-compositeur-
Et afin de mettre à l’honneur l’ADN de la griffe, c’est interprète, Pharrell Williams
une campagne autour des fameuses 7 Easy Pieces qui est a imaginé la LV Nanogram
imaginée pour ce printemps 2024. Les meilleurs basiques
de Donna Karan sont revisités, réédités et incarnés par
speaker : une mini-enceinte
les supermodèles stars des dernières décennies. Intitulé ultralégère, déclinée en
In Women We Trust, cet hommage à la designer est aussi trois versions (Silver, Copper
un rendez-vous immanquable pour la sphère mode :
Carolyn Murphy, Shalom Harlow, Amber Valletta,
et Camouflage), à emporter
partout, à la ceinture de son
Photos s. P.

Karlie Kloss, Liya Kebede, Linda Evangelista, Cindy

Crawford et Imaan Hammam ont posé derrière l’objectif jean ou à l’anse de son sac. ● S. W.
de la célèbre photographe Annie Leibovitz (photo). ● m. R. louisvuitton.com

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Madamenews
5.
Yara Shahidi
La bonne étoile
L’actrice révélée par la série Black-ish
a été distinguée par le prix Face
of the Future de Women in Film, une
association qui œuvre, avec Max Mara,
pour la parité dans le cinéma.
À 24 ans, Yara shahidi coMpte
parMi les rising stars de Hollywood, ces nouvelles
étoiles qui rayonnent avec de plus en plus d’intensité. Militante
de la diversité depuis son plus jeune âge, l’Américaine a été
révélée par une série en symbiose avec ses préoccupations et
celles de sa génération, Black-ish*. Dans ce Cosby Show des années
2010, narrant les aventures d’une famille afro-américaine
upper class tiraillée entre sa loyauté pour les valeurs de
sa communauté et des aspirations plus bourgeoises, elle était
Zoey Johnson, la fille aînée gâtée, fan de mode et accro à son
smartphone. Diffusée entre le dernier mandat de Barack
Obama, l’explosion de MeToo, le mouvement Black Lives Matter
et leurs corollaires de revendications identitaires, Black-ish aura
aussi contribué à forger la fibre activiste de la jeune actrice.
22● par Christelle laffin
Ce n’est donc pas un hasard si Yara Shahidi
vient d’être distinguée par le prix Face
of the Future 2023. Décerné avec Max Mara
par l’association Women in Film (WIF),
qui œuvre pour la parité et le droit
des femmes dans l’industrie du cinéma
depuis cinquante ans, il récompense
« son engagement dans l’inclusivité et
l’équité dans l’industrie cinématographique
et au-delà, ainsi que son incarnation du style
et de la grâce ».
Mieux qu’un nouveau
visage, c’est donc la voix
d’un nouvel Hollywood qui a été célébrée
en la personne de Yara Shahidi, félicitée
par ses aînées Jane Fonda, America Ferrera
(Barbie) et Eva Longoria, également honorées
par WIF. « Dès mes premiers pas, à 7 ans, sur
un plateau de télévision (dans Entourage), j’ai eu
la chance de côtoyer des femmes puissantes
photos s. p.
à tous les niveaux de production, devant
et derrière les caméras », confie la ravissante
Madamenews

interprète de la fée Clochette du Peter Pan & Wendy de Disney+, faScinantE bEauté
sorti en 2023. « Et je suis consciente de vivre une période unique, mi-oriEntalE, mi-afro-
de bénéficier de ce privilège pour lequel ces professionnelles américainE, Yara (« personne qui m’est
se sont battues. Être entourée et reconnue par cette communauté chère », en persan) porte dans ses pommettes
qui a rendu ma carrière possible est une expérience incroyable. saillantes, ses yeux en amande, ses lèvres en 3D
À la fois enthousiasmante et intimidante », estime-t-elle. et son élégance altière l’éclatante diversité
Des mots que l’on peut mesurer à l’aune de toutes les expériences qu’elle défend comme la nouvelle normalité.
impressionnantes que la jeune artiste a déjà vécues. Cette cousine À la regarder, pour paraphraser René Char,
du rappeur Nas tournait enfant des publicités avec sa mère, Keri, l’Amérique, Hollywood et le monde finiront
et ses jeunes frères, Sayeed et Ehsan. Le chanteur Prince, dont bien par s’y habituer. D’autant que la fondatrice
son père, Afshin, était le photographe officiel, gardait un portrait d’Eighteen × 18, une plateforme pour
de Yara à 7 ans dans son bureau de Paisley Park, que la fillette encourager les inscriptions sur les listes
lui avait dédicacé : « À M. Prince. » Elle fait ses débuts au cinéma électorales, donne de la voix pour que celles des
à 9 ans : fille d’Eddie Murphy (Dans ses rêves), voisine de palier jeunes de sa génération comptent dans le débat
d’Angelina Jolie (Salt). Embauchée à 14 ans dans Black-ish, qu’elle démocratique. « Le vote est une façon de réunir
considérait comme « son engagement dans son art », elle signe des personnes venant d’horizons différents
à 16 ans un contrat avec l’agence de mannequins Women indépendamment de leurs engagements »,
Management à New York, « afin de développer la visibilité souligne-t-elle. « Quand nous votons,
des femmes de couleur ». c’est autant pour nos représentants que pour
En 2016, Yara Shahidi figurE danS lE top l’environnement, toutes les politiques qui
30 dES « adoS lES pluS influEntS » du magazine affectent nos communautés. Nos centres
Time pour les conférences qu’elle donne autour des thèmes de d’intérêt peuvent s’incarner dans cet outil
l’inclusion. À 17 ans, elle interviewe Hillary Clinton pour Teen essentiel quand nous l’actionnons pour changer
Vogue, avant de décrocher sa propre série dérivée de Black-ish, les choses », assure la diplômée de sociologie.
Grown-ish, dans laquelle son personnage part à la fac étudier SériEuSE commE unE papESSE,
le stylisme. Dans la vraie vie, Yara Shahidi intègre à la même lorSqu’il S’agit dE Sa miSSion,
époque l’université de Harvard – sa candidature a été soutenue Yara Shahidi n’oublie pas au passage la passion
par Michelle Obama – et obtient un bachelor (l’équivalent qu’elle partage avec Zoey Johnson, son
de la licence) en sociologie et études personnage fétiche :
afro-américaines. Depuis, son la mode. « Je suis une férue
influence n’a fait que se confirmer. d’histoire et la mode fait
Quand Yara parle, on l’écoute, partie de l’histoire. »
partout dans le monde : aujourd’hui, Amie de la maison Max
elle compte plus de neuf millions Mara, l’actrice apprécie
d’abonnés sur Instagram. cette marque qui respecte
Ce destin lui semblait tout tracé. les femmes : « Quiconque
Après une enfance heureuse dessine des pièces avec
à Minneapolis, dans le Minnesota, autant de poches, taillées
auprès de « baba », son père, dans des matières nobles
immigré iranien, de sa mère et confortables, a de toute
d’origine afro-américaine évidence pensé à nous ! »
et amérindienne, actrice À quoi pense-t-elle pour
et productrice, et de ses deux petits l’heure ? Au tournage de
frères, également acteurs et son premier film d’action,
mannequins, Yara a très tôt voulu Ballerina Overdrive, et à la
suivre la même voie artistique. phrase que ses parents lui
« C’était un choix évident. répètent depuis l’enfance.
La créativité est une affaire de « L’abondance doit
famille. » « Le militantisme aussi. circuler. Quand elle
Indépendamment de nos activités s’accumule, dirigez-la
principales, tous les membres vers votre prochain. » ●
de ma famille sont des mentors, * « Black-ish », avec Anthony
photos s. p.

des enseignants ou des leaders dans Anderson, Tracee Ellis Ross,

leur communauté », se targue cette Yara Shahidi, Laurence Fishburne…
Yara Shahidi.
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6.
Zaria Forman ●
L’urgenceL’artiste, égérie de Vacheron Constantin, s’alarme du
changement climatique avec une œuvre d’une beauté glaçante.
de créer
SON ADN C’est de sa mère, la photographe américaine
Rena Bass Forman, qu’elle tient le goût des grands espaces :
« On partait tous les étés dans les lieux les plus reculés du monde.
Il n’y avait plus d’humains, seulement la nature sauvage. Pour
moi, ce n’était qu’une aventure, je ne pensais pas suivre les pas
de ma mère en devenant artiste un jour. » Zaria Forman étudie
pourtant aux Beaux-Arts, crée des bijoux, devient professeure
de yoga, tout en continuant à dessiner au fusain. Tout bascule
en 2011 quand sa mère meurt, peu avant le grand voyage au
Groenland planifié ensemble. « J’avais peur de ne pas y arriver
seule, mais je me devais d’y aller en sa mémoire. C’est là, face
à ces glaciers immenses en train de fondre, que j’ai pris conscience
de la catastrophe et de mon devoir d’agir. Petite, j’avais appris
à aimer ces endroits : on fait tout pour protéger ce qu’on aime. »
SON EMPREINTE Pour transmettre son message, Zaria
Forman choisit le support le moins convenu. À l’ère du multimédia,
elle dessine d’énormes toiles au pastel. « Il m’a fallu des années
pour oser reproduire tous les blancs des glaciers et les bleus
de la mer. » C’est un travail spectaculaire qu’elle livre, estompant
la craie avec les doigts et les paumes pendant des mois. Restituant
l’immensité. Elle prend des milliers de photos, puis s’enferme
dans son atelier. Le temps de terminer une toile et, déjà, le paysage
a changé. Son œuvre est aussi un document, un témoignage
– le dernier –, de ce qui a été. Ses tableaux font le tour du monde,
accrochés aux murs des plus grands musées et prestigieuses
“Petite, j’avais appris à aimer ces endroits :
on fait tout pour protéger ce qu’on aime”
26● par Maria Grazia Meda
Artiste autant
qu’exploratrice,
l’Américaine
photographie des
paysages menacés
du bout du monde
avant de les
transformer en
œuvres au pastel
hyperréalistes.
galeries. « Au début, les collectionneurs n’en
voyaient souvent que la beauté, ignorant le sens
qu’ils portaient. Le changement climatique était
sujet à controverse, je me sentais bien seule. »
SON ÉCOSYSTÈME Avec ceux qui
partagent aujourd’hui son combat, Zaria
Forman a tissé des liens durables. Seule artiste
invitée à bord du navire National Geographic
Explorer, elle participe aussi aux missions de la
Nasa, survolant les pôles, cartographiant la fonte
des glaciers. Vacheron Constantin l’a choisie
comme une des figures hors du commun de
sa campagne « One of not many » et comme égérie
de la collection de haute horlogerie Overseas.
« J’y retrouve l’esprit de précision et le sens
du détail qui m’obsèdent. Dans mon imaginaire,
les montres accompagnent les explorateurs.
Je pense aussi au temps qui s’écoule… »
SON OXYGÈNE Très occupée à
aménager son nouvel atelier à New York – « un
espace énorme, où j’espère créer des formats
encore plus grands, et, peut-être, m’essayer à la
sculpture » –, Zaria Forman se ressource auprès
photos Zaria Forman et s. p.
de ses amis. « Je ne suis jamais aussi heureuse
que dans la nature avec les gens que j’aime. » ●
 7.
Madamenews

mécanique
de la parole
depuis Un mois, Judith Godrèche alerte Ils réagissaient comme si elle n’avait rien
sur les violences sexuelles dit. C’est la définition même du gaslighting,
qui désigne à l’origine la manipulation
dans le monde du cinéma. la philosophe d’une femme par son époux, et renvoie
Hélène Frappat analyse l’impact désormais à la façon dont un bourreau fait
de ce récit dans une société qui minimise douter sa victime de son statut de victime.
Personne n’a joué le rôle éthique du témoin
encore la voix des victimes. pour Judith Godrèche… D’où le temps
qu’il lui a fallu pour devenir à son tour
La pLainte de Judith Godrèche son propre témoin, et le nôtre.
pour vioLs sur mineure contre les réalisateurs EllE a aussi dit qu’EllE n’avait jamais
Benoît Jacquot (avec lequel elle forma un « couple » Eu dE désir pour BEnoît jacquot…
de ses 14 ans à ses 20 ans) et Jacques Doillon a entraîné Elle soulève une question essentielle
un séisme allant bien au-delà du milieu cinématographique. et rarement abordée, celle du dégoût. Alors
Consentement, emprise, gaslighting, instrumentalisation du corps que nous sommes toujours trop minces, trop
des femmes… Décryptage avec la philosophe et critique de grosses, trop vieilles, jamais le projecteur
cinéma Hélène Frappat, auteure de Trois femmes disparaissent n’est braqué sur le corps des hommes.
(Éditions Actes Sud, janvier 2023) et Le Gaslighting ou l’art de faire On parle de leur intelligence, de leur courage…
taire les femmes (Éditions de l’Observatoire, octobre 2023), qui voit Parler de consentement a-t-il alors un sens ?
dans le discours de la comédienne et réalisatrice de la série Le dégoût de Judith Godrèche est le même que
Icon of French Cinema une invitation à une révolution sociétale. celui de Tippi Hedren vis-à-vis du gros ventre
madamE FiGaro. – l’aFFairE d’Hitchcock, et la fureur
judith GodrèchE n’Est-EllE pas d’Hitchcock vient de
révélatricE du tEmps nécEssairE ce qu’elle a osé briser un
à la prisE dE parolE ? interdit, comme je le raconte
hélènE Frappat. - Le chemin dans Trois femmes disparaissent.
vers l’émancipation d’une personne Jamais le corps des cinéastes
peut prendre des décennies – ce que n’est mis en cause, quand
des misogynes et des réactionnaires celui des actrices est livré
vont utiliser comme argument en pâture au réalisateur
pour la discréditer (« Mais pourquoi et aux spectateurs. Pour
n’a-t-elle pas parlé avant ? »). moi, le cinéma est l’arbre qui
La question est aussi juridique, cache la forêt. J’en ai montré
avec la prescription et le temps que le versant négatif dans
la loi donne pour porter plainte. Trois femmes disparaissent et
Je distingue toutefois parole et un versant plus positif dans
vérité. Henry David Thoreau écrivait Le Gaslighting, où j’analyse
qu’il faut être deux pour dire le film de Cukor, Gaslight
photo NolweNN Brod / ageNce VU

la vérité, l’un qui la dit, l’autre qui (Hantise, en français, NDLR),

l’écoute. En réalité, Judith Godrèche comme révélateur de ce qui
avait déjà parlé, mais elle n’a pas se passe dans une société.
été entendue : elle a évoqué Le cinéma, avec ses enjeux
des dîners avec des personnes de pouvoir et ses enjeux
éduquées à qui elle faisait le récit financiers agrandis, agit
de violences, y compris physiques, judith Godrèche. comme une loupe, mais il est
que lui infligeait Benoît Jacquot. aussi un médium. Il ne faut

28● par Minh Tran huy

L’ÉLÉGANCE EST INTEMPORELLE
Madamenews

pas se dire que ce qui se passe dans ce milieu est horrible, a parlé, et même crié. Au lieu de critiquer
et qu’heureusement nos filles ne sont pas comédiennes. l’homoparentalité comme certains,
La vraie question, c’est : « Le consentement a-t-il jamais existé nous devrions repenser ce qu’est la parentalité,
dans une relation hétérosexuelle ? » Et ce pour nombre bien plus complexe que ce que la société
de raisons, qui vont des conditions sociales aux abus de pouvoir prétend : il s’agit d’accompagner un être
– y compris le pouvoir symbolique qu’est le « savoir » attribué humain sans parole jusqu’à ce qu’il devienne
aux hommes –, en passant par la différence d’âge. libre et porteur de son propre récit.
L’histoire de Judith Godrèche renverrait donc Judith Godrèche, elle, s’est accouchée toute
à un phénomène structureL ? seule, et il a évidemment fallu des décennies
Elle se dit impressionnée par les bibliothèques de cet pour engendrer un tel récit…
homme, alors qu’elle-même vient d’un milieu cultivé. tout ceLa remet aussi en question
On est ici dans le conte de fées, La Barbe-Bleue ou Le Petit Chaperon La tradition de L’artiste et de sa muse…
rouge qu’elle a d’ailleurs cités : une petite fille perdue dans la forêt Laquelle s’ancre dans la mythologie
se retrouve face à un agresseur doté d’un pouvoir symbolique. française issue des romantiques, dans
Alors qu’elle est très intelligente, elle se sent démunie parce la société ultrabourgeoise du XIXe siècle
que historiquement le savoir appartient aux hommes. Je peux où tous les droits ont été retirés aux femmes.
en témoigner à titre personnel. J’ai fait de longues études Cette période réactionnaire a mythifié
de philosophie à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, le modèle de la muse, de l’éternel féminin,
à Paris, dont le directeur du département de philo de l’époque de la morte amoureuse, où l’on est face
affirmait : « Je considère que les femmes ne sont pas faites à une femme muette, objectifiée, littéralement
pour philosopher. » Pour les femmes, la légitimité reste toujours valorisée comme cadavre. Et le grand
à conquérir, que ce soit dans écrivain sera d’autant
le domaine de l’art, de la plus exaucé qu’il a

littérature ou de la science.
L’émancipation
Juridique de Judith Godrèche
à 15 ans n’interroGe-t-eLLe
pas aussi La parentaLité ?
En effet, et qu’on ne me
parle pas d’une enfant
fragilisée par un divorce
– combien d’enfants ont été
victimes d’abus dans des
familles traditionnelles ?
L’infans est étymologiquement celui
qui n’a pas de voix. Le gaslighting
nous le montre, le couple se fait à
deux, sans témoin. C’est également
le cas dans une famille. Quand tout
se passe bien, c’est parfait, mais quand
cela se passe mal, il n’y a pas de
témoin. Le modèle traditionnel de
parentalité est-il naturel, repose-t-il
sur un socle de vérité ou de justice ?
Non. Une enfant a été faussement
émancipée par un artefact juridique :
situation injuste mais légale.
“Le consentement
transgressé les lois,
qu’il a violé, tué, etc.
a-t-il jamais existé Dans l’histoire de Judith
Godrèche et de Benoît
dans une relation Jacquot – qui a prétendu
avoir assassiné quelqu’un
hétérosexuelle ?” et gardé un pistolet –,
on retrouve tous les
clichés du romantisme
Hélène Frappat
français. Je vais résumer
cela en une phrase :
le romantisme est une arnaque
pour les femmes ! Il faut
interroger la norme,
pas l’exception : le modèle
hétéronormé du mariage
laisse-t-il une vraie place
au consentement de la femme ?
Non. Judith Godrèche nous
enjoint à changer notre rapport
au savoir et au pouvoir,
notre vision de la parentalité,
de même que Gaslight, de George
Cukor, questionne l’institution
photo Louise Desnos / Agence Vu

Judith Godrèche devient majeure du mariage en elle-même.

alors qu’elle est une infans – un être Face à la justesse de son
sans parole. Et elle le restera témoignage, il est de notre
longtemps… Historiquement, les devoir à tous, spectateurs
femmes, les fous et les enfants ont été de cinéma, citoyens, hommes,
mis dans le même panier. C’est toute femmes, êtres humains,
la question de ceux qu’on prive hélène Frappat. de réfléchir à ces questions
de parole. Sauf que Judith Godrèche d’égalité et de justice. ●

30●
Achetez là!
Wortmann Int. Schuhproduktionen, Detmold tamaris.com
Madamenews

8.
stella mccartney
michael kors
max mara

dior
Le col blanc réinventé

. 10.
ÉlÉgante avec un pantalOn de smOking, cool avec un jean loose, sophistiquée
avec un short en cuir, bohème avec une longue jupe vaporeuse…, la chemise blanche comme neige est la pièce superstar
de la saison. Ses avantages ? Un, on en a toutes au moins une dans nos placards. Deux, elle est si facile à porter
qu’on peut l’associer à chacune des pièces du bas (de jour comme de nuit) de son dressing. Le twist du moment ?
Des petits détails, à l’image d’une épaule dévoilée aperçue chez Dior, d’un seul pan rentré dans une microjupe

9
chez Michael Kors ou d’un col exagérément tombant vu sur le podium printemps-été de la maison Courrèges,
qui rendent l’immaculée plus pointue que jamais. ● c. p.

Cherry À la page

photos Launchmetrics.com/spotLight, instagram @kyLiejenner et s. p.

Cola Hommage au monde
des lettres au Bon Marché
sans glace avec l’exposition Mise en
On savait le retOur page imaginée par Sarah
du crayOn imminent.
Ce sont désormais les mots « cherry Andelman. Au sommaire ?
cola » qui sont sur toutes les lèvres.
Il y a quelques mois, cette tendance Des stands de librairies
qui combine crayon, gloss et stick
rouge émerge sur TikTok. Elle
étrangères, des éditions
compte aujourd’hui des dizaines de
millions de vues et les tutoriels se multiplient. Pour obtenir
limitées et des
l’effet dégradé tant recherché, la méthode est la suivante : collabs cool,
on crayonne le contour des lèvres avec une tonalité marron
que l’on estompe, puis on applique un rouge mat, avant comme ce tote
de terminer par une finition au gloss. Il faut que ça brille,
que ça repulpe, et que ce jeu de nuances rappelle le soda
bag de Jean
fruité et pétillant made in USA. Sans surprise, la toile révèle
que l’inspiration de cette bouche très maquillée revient
Jullien. s. w.
« Mise en page », jusqu’au
à l’iconique Kylie Jenner (photo), soit la papesse du 21 avril, au Bon Marché Rive Gauche,
make-up 3.0, propriétaire de Kylie Cosmetics, un empire 24, rue de Sèvres, 75007 Paris.
à 900 millions de dollars. On se laisse tenter ? ● M. R. lebonmarche.com

32● par ségolène wacRenieR avec MaRie pasquieR, cléMence pouget et MaRgaux Rouche
 &
LE SENS DU VOLVO XC60 HYBRIDE
RECHARGEABLE : LE

DÉTAIL DESIGN DANS SES

MOINDRES DÉTAILS
Incarnation du design scandinave,
DIPLÔMÉE DE L’ÉCOLE CAMONDO, À minimaliste et fonctionnel, le Volvo XC60
Hybride rechargeable exprime un luxe
LA TÊTE DE SON STUDIO DE DESIGN
discret. Son raffinement se niche dans ses
DEPUIS 2014, CHARLOTTE JUILLARD détails. Ses phares en forme de marteau
EST DESIGNER DE MEUBLES de Thor, le dieu nordique, signent son
ET D’OBJETS. ELLE NOUS RACONTE origine. Le toit panoramique laisse entrer
la lumière, créant une sensation de nature
L’ESSENCE DE SON MÉTIER, ENTRE et d’espace pour tous les passagers.
QUÊTE DU BEAU, SOUCI DU DÉTAIL À l’intérieur, les incrustations en bois
ET RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT. flotté évoquent les forces de l’eau, du vent
et des vagues. La sellerie sur mesure en
laine incarne le respect des matériaux
Comment définissez-vous votre naturels sans cuir. Il y a même un petit
approche du design ? drapeau jaune et bleu cousu sur le siège.
Je dessine des meubles et des objets Fabriqué à la main, le levier de vitesses est
aux lignes pures. Je cherche à en véritable cristal suédois. Il a été conçu
susciter une émotion pour que les spécialement pour Volvo par Orrefors,
gens aient envie de vivre avec une verrerie réputée.
mes créations !
© Charlotte Juillard

Quels courants de design vous

inspirent ?
Je suis très sensible au design
scandinave. En Suède, les intérieurs
sont lumineux et confortables. Il y
a une justesse de proportions. Dans
ce pays à la nature très préservée,
ils utilisent aussi beaucoup le bois.
Comment faites-vous pour concilier esthétique et praticité ?
Faire des objets beaux et utiles est le principe même du design. Cela
passe par le choix des matériaux, le dessin de certaines fonctions ou
l’assemblage des éléments. C’est aussi une attention très particulière
au détail.
Vous souciez-vous de l'écologie ?
Bien sûr ! Avec l’un de mes clients, on imagine des fauteuils en
métal et en plastique recyclé, souvent en laine non teinte. On a fait
également des tables basses au piétement en bois issu de chutes de
traverse de chemin de fer. Plus généralement, j’essaie de faire appel
à des artisans locaux et de tout produire en France ou en Europe.
Volvo pratique le luxe non ostentatoire : est-ce l’essence même
du design ?
C’est en tout cas le design qui me parle et celui que j’applique dans Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo
#SEDÉPLACERMOINSPOLLUER
mes créations de meubles et d’objets. Comme les designers de
Volvo, j’aime le luxe discret, j’utilise des matériaux de qualité et j’ai
le souci du détail. Chacun dans notre domaine, nous partageons
les mêmes valeurs.

PUBLI-COMMUNIQUÉ RÉALISÉ PAR 14H

Madamenews

11.
Et nos six
finalistes sont…
Elles ont été sélectionnées par le jury du prix
Business with Attitude-madame figaro et suivent
notre programme d’accompagnement. La gagnante du prix sera
désignée le 21 mars lors d’une soirée à la Gaîté Lyrique, à Paris,
où sera aussi remis le prix Coup de cœur du public. Rendez-vous
sur notre site pour suivre en vidéo le quotidien
de ces entrepreneures et élire votre favorite.
Prix organisé avec le soutien de Groupe La Poste, Nespresso, Google, France 2030, #ConnectHers by BNP Paribas,
EY, The Ladies Bank by Oddo BHF, Bpifrance, Engie, #DWEN by Dell Technologies et BFM Business.

Catégorie services ●
Laure Courty Cécile Brosset
fondatrice cofondatrice
de Waresito de sonio
Dans une vie précédente, Laure L’intelligence artificielle
Courty était éditrice, spécialisée peut faire des merveilles. En
en géopolitique. En 2012, elle part 2020, Cécile Brosset cofonde
suivre son conjoint à Bordeaux. Sonio, qui propose un logiciel
Or, lors de ce déménagement, elle de diagnostic prénatal
rencontre d’importantes difficultés (compatible avec les appareils
de stockage et finit par demander d’échographie) afin d’aider
de l’aide à son voisin. Si elle au diagnostic d’anomalies
est assez éloignée de l’écosystème des start-up et du monde fœtales et accompagner le gynécologue dans son
de l’entrepreneuriat, elle s’intéresse depuis quelque temps raisonnement clinique. Cette technologie, développée en
aux nouveaux circuits de consommation peer-to-peer (P2P). partenariat avec l’École polytechnique et l’hôpital Necker,
Pressentant que sa problématique est partagée par d’autres, permet de recouper tous les signaux a priori sans lien, mais
elle réalise une étude de marché sur le self-stockage en France aussi de guider le médecin, par exemple, dans le choix
et en Europe, et lance, en 2014, sa première société, Jestocke.com, de ses plans de coupe. L’enjeu est fondamental : 20 % des
un service de garde-meubles entre particuliers. Après la crise du parcours de grossesse sont aujourd’hui à risques en France,
Covid, des professionnels de la logistique la contactent et elle crée et plus de la moitié des anomalies effectives ne sont pas
alors Waresito en 2021, un service qui identifie pour les entreprises détectées lors des échographies. Sonio, qui vient de lancer
les espaces vacants d’entrepôts sous-utilisés. Grâce à des outils son produit suite à l’obtention de la mise sur le marché en
data pointus, ses clients gèrent leurs stocks et flux en temps réel, Europe et aux États-Unis, collabore avec 250 praticiens,
avec des trajets optimisés pour réduire coûts et impact carbone. cumule plus de 20 millions d’euros levés depuis sa création
photos s. p.

Et le succès est là : 4,2 millions d’euros levés et déjà 30 salariés. et emploie près de 40 salariés de quinze nationalités
De quoi se lancer, bientôt, chez nos voisins européens. différentes.
waresito.com sonio.ai

34● par Valérie de Buchet, Morgane Miel et sofiane ZaiZoune / illustrations nicolas taVitian
Madamenews

Catégorie culture Catégorie nouvelles

et savoirs ● solidarités ●
Jeanne Charlotte
Theuret Alaux
cofondatrice cofondatrice d’omni
de Sorella Une trottinette électrique
Pendant plus de dix ans, Jeanne spécialement adaptée que
Theuret a été avocate et a travaillé l’on peut clipser en quelques
aux États-Unis, mais aussi en secondes à son fauteuil roulant :
Argentine, pays où l’avortement voilà l’innovation développée
était alors illégal. Spécialiste du droit par Omni, grand prix au
des affaires le jour, elle se dédie concours Lépine 2021. Dotée
aux droits des femmes la nuit. Un de 70 km d’autonomie, capable
engagement qu’elle poursuit à son retour en France, notamment d’une vitesse maximale de 25 km/h, et vendue à un prix
auprès de la Maison des femmes de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). bien plus bas qu’un fauteuil électrique (de 1 000 € à 2 000 €
Autant de jalons qui l’amènent à créer Sorella Care avec Clémence pour le modèle le plus puissant), elle permet de franchir
Lejeune. Leur volonté ? Réinventer l’accès des femmes à leur santé facilement les obstacles (pavés, pentes, trottoirs…).
et à l’information y ayant trait. Dans un espace pluridisciplinaire, les Après deux ans de recherche et développement, Omni
patientes sont orientées vers des professionnels à travers un parcours a déjà séduit plus de 1 000 clients (âgés de 14 à… 92 ans !)
de soins complet et bénéficient d’un suivi personnalisé et continu et affiche une croissance de plus de 60 %. Forte d’une
en ligne. Le premier centre a vu le jour à Issy-les-Moulineaux (Hauts- seconde levée de fonds de 1,8 million d’euros menée
de-Seine), après une levée de fonds de 6 millions d’euros. D’une fin 2023, la société entend accélérer son développement
superficie de 300 mètres carrés, il réunit dix salariés et une vingtaine en élargissant son offre et en optimisant ses coûts
de praticiens, et peut accueillir jusqu’à 10 000 patientes par an. de production. On estime qu’il y a 1,8 million de personnes
L’ouverture d’une douzaine de centres est prévue d’ici à 2026. handicapées moteur en France, et 25 millions en Europe.
sorella-care.com omni.community

Catégorie next techs ● Catégorie création ●

Karine
Rossignol
cofondatrice
de Smart immune
Avec la professeure Marina
Cavazzana, directrice du
département de biothérapie de
l’hôpital Necker, et la docteure
Isabelle André, directrice de
recherche à l’Inserm, Karine
Rossignol a créé Smart Immune.
Cette biotech est la première capable de transformer des
cellules souches sanguines de donneurs sains en cellules
Anne- Sophie
Nardy
fondatrice de
on the Wild Side
Il y a cinq ans, Anne-Sophie
Nardy (douze années d’expérience
chez L’Occitane et L’Oréal) croise
le chemin de William, cueilleur
de plantes sauvages remarquable.
Et en 2018 naît On The Wild Side
(OTWS), une marque de produits
cosmétiques 100 % bios, fabriqués en France, à partir de ces
fameuses plantes aux vertus puissantes, cueillies directement
Photos s. P. illustrations nicolas tavitian

thérapeutiques (ProTcell) pour les réinjecter dans le thymus
des patients immunodéprimés, où elles vont reconstituer
des lymphocytes T. Avec ses essais cliniques prometteurs et
forte de son expérience auprès de bébés-bulle et de patients
atteints de leucémies aiguës, l’entreprise à mission entend,
à terme, changer le quotidien des malades de cancer en
chimio ou immunothérapie. Depuis sa création en 2017, elle
a levé 23 millions d’euros, dont le premier investissement
en Europe de la fondation Bill & Melinda Gates.
smart-immune.com
dans leur écosystème naturel. Avec ses formules véganes sans
conservateur synthétique, OTWS propose une alternative saine
aux 2 kg de produits toxiques qu’une femme absorbe par la peau
chaque année… Après deux levées de fonds – pour un total de
1,7 million d’euros –, la marque, en cours de certification
B Corp, est aujourd’hui répertoriée dans 300 points de vente
(dont Sephora) et réalise 65 % de son chiffre d’affaires en ligne.
Ce lancement très réussi dans un secteur pourtant saturé a été
salué comme un tour de force par l’industrie. ●
onthewildsidecosmetics.com

36●
Newsdéco
Pierre Guariche
remis en lumière
Cinna réédite ce pionnier
du design français, dont la quête
du beau fait pour durer colle aux
préoccupations contemporaines.
Il étaIt un peu tombé dans
l’oublI. À tort ! Mais l’injustice vient d’être corrigée :
Cinna réédite enfin le mobilier du designer français Pierre
Guariche. Un projet qui a nécessité plusieurs années de travail
et s’inscrit de façon pérenne dans les collections. Né en 1926
et diplômé, en 1949, de l’École nationale supérieure des arts
décoratifs, Pierre Guariche travailla notamment auprès
de Marcel Gascoin, décorateur et expert du meuble en série,
avant de fonder une première agence en 1951, puis une
seconde en 1957. « Pierre Guariche, ce sont des meubles,
des assises, des lampes, des halls d’accueil, des cabines
téléphériques…, tellement en avance sur leur temps qu’on
a encore du mal à réaliser qu’ils ont été, pour la plupart,
conçus à l’aube des années 1960 », insiste Michel Roset,
président de Cinna. Et en effet, économie de matières et
légèreté – plébiscitées au XXIe siècle – sont déjà les marques
de fabrique de cet homme qui n’échappa pas à une forme
d’inspiration tombée du ciel. En 1963, il signe ainsi la chaise
longue Vallée Blanche, qui annonce, en quelque sorte,
38● Par Vanessa Zocchetti
1. La chaise longue
Vallée blanche.
2. Ensemble de
mobilier créé dans
les années 1950.
3. Le fauteuil Jupiter.
4. Pierre Guariche,
en 1963.
5. L’ensemble G10,
édité par Airbone.
6. La chaise Tonneau.
le modèle Djinn d’Olivier Mourgues, « star » de 2001 : L’Odyssée
de l’espace, de Kubrick. Cette pièce, comme quatorze autres,
a d’ailleurs été exposée au Centre Pompidou, à Paris, en 1992.
C’est donc tout naturellement qu’elle est rééditée par Cinna,
tout comme le fauteuil pivotant aux courbes rondes Jupiter,
conçu en 1966 pour le catalogue Meurop. Il faut croire qu’en
2024 les planètes sont enfin alignées pour remettre en orbite
– en collaboration avec Jean-Marc Villiers, des Éditions
Pierre Guariche – ce créateur pionnier, qui s’illustra
également dans de nombreux chantiers d’architecture
d’intérieur. Car si certains de ses luminaires, comme le
Photos cinna, 1953/thierry DePagne/Demisch Danat et s. P.
lampadaire G30 (surnommé le « cerf-volant »), étaient
disponibles chez Sammode, son œuvre prenait la poussière
depuis sa disparition en 1995. Désormais, Pierre Guariche et
son attention au beau fait pour durer sont remis sur le devant
de la scène avec ces vingt pièces fabriquées en France par
Cinna : de la table extensible à la suspension G13 AM, en
passant par une série de chaises, le bahut 148, le canapé G10…
Une renaissance et une opportunité d’être mieux perçu car,
comme le souligne Constance Rubini, directrice du Musée
des arts décoratifs et du design de Bordeaux : « C’est la chance
des objets de design de pouvoir être redécouverts, mieux
compris par les générations suivantes et réédités dans un
contexte culturel enfin émancipé du poids de la tradition. » ●
cinna.fr
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Newsstyle

C’est à la tombée
de la nuit et en Saint-Moritz, SaMedi 3 février. Moncler
pleine forêt, sur les Grenoble défile danS l’atMoSphère Gelée de l’élégante
hauteurs de Saint-
ville suisse. Remo Ruffini, PDG de la société, a choisi sa station préférée
Moritz, que le défilé
pour ce show féerique. Au milieu de la forêt et emmitouflés dans des capes
Moncler Grenoble
automne-hiver 2024
blanches siglées, plus de 250 invités – dont Anne Hathaway, Kate Moss
a eu lieu.
ou Willow Smith – ont découvert les créations de l’automne-hiver 2024.
Sur le podium serpentant entre les sapins, les plus grands tops étaient présents,
de Mariacarla Boscono à Irina Shayk, en passant par Emily Ratajkowski
et Jourdan Dunn. Adaptés au climat, les 91 looks jouent la technicité en
Technicolor : un blouson en patchwork sur un pantalon fuseau bleu ciel, des
mailles à motifs géométriques

chic en
en intarsia, des blousons
brodés au crochet, de la flanelle
déperlante, des pièces en
fausse fourrure qui font écho
Un vestiaire alpin mêlant style, technicité à des maxibottes à poil…
passion du ski. Le spectacle
et confort, c’est la nouvelle ligne Moncler s’apparente à un retour aux
Grenoble. Pour sportifs ou flâneurs des sommets. sources pour la maison. Lancée

cimes
en Isère en 1952 par René
Ramillon et André Vincent,
la marque n’a cessé de gravir
les cimes, avant son rachat,
en 2003, par Remo Ruffini.
Ce passionné de ski déploie une stratégie d’expansion mondiale en multipliant
lignes et collections à succès. Jusqu’à la création, en 2010, de la ligne Grenoble,
baptisée ainsi en hommage à l’époque où Moncler (marque désormais
italienne) était le fournisseur officiel de l’équipe française de ski alpin lors des
Jeux olympiques d’hiver de 1968, accueillis par… la capitale du Dauphiné.
prendre de l’altitude. Dédiée à la haute montagne, Moncler Grenoble allie
performance et technicité pour se hisser au sommet du luxe. En parallèle
de ce défilé-événement, c’est donc naturellement à Saint-Moritz que
le groupe a inauguré un flagship voué exclusivement à cette ligne. L’espace
de 300 mètres carrés, conçu dans le respect de l’environnement par le
studio local Küchel Architects, plonge le visiteur dans la forêt, entre sculptures
de bois représentant des arbres, matériaux naturels et teintes nuancées,
hommage aux montagnes environnantes de la vallée de l’Engadine.
allure en piste. Le secret de cette ligne pour homme et femme ? Proposer une
gamme idéale et ultramode de vêtements pour les sports d’hiver : une valise
complète, avec doudounes, chaussures, bonnets, masques de ski, gants et
casques à porter sur les pistes, mais aussi des éléments destinés à la promenade
Entre fausse fourrure
Photos s. P.

en ville. Les univers fusionnent, mêlant duvet et maille, shearling et tissus

spectaculaire et jacquard
confort, “l’après-ski” techniques, afin que ce vestiaire réponde à tous les moments en montagne.
ultradésirable de la ligne. Des indispensables pour ne faire aucun compromis entre style et altitude. ●

40● Par Ségolène Wacrenier

 E
&

N
G
A
POMELLATO, G
Au NOM
des FEMMES É
S
Plus qu’un joaillier italien parant les femmes de bijoux au style singulier, Pomellato est une Maison engagée
en faveur de l’équité, de l’inclusion et de la diversité. Avec sa plateforme #PomellatoForWomen, la Maison de luxe
porte des valeurs qui nous sont chères. Cette année, la problématique des violences faites aux femmes est au cœur de
ses engagements. Les ambassadrices choisies par Pomellato pour défendre ces valeurs sont des modèles d’inspiration.
Des égéries en quête d’une société plus égalitaire, dans laquelle chaque voix compte et chaque différence est célébrée.

PUBLI-COMMUNIQUÉ RÉALISÉ PAR 14H

 & LOGO
#PomellatoForWomen,
LA PUISSANCE
DE L’ENGAGEMENT
AU FÉMININ
Sa première édition, organisée à l’occasion du
50e anniversaire de la marque sous l’impulsion de Sabina Belli,
P-DG visionnaire et femme engagée, a eu lieu en 2017. Depuis,
Pomellato a su établir avec #PomellatoForWomen une plateforme
des plus influentes dans le très feutré secteur de la joaillerie. Sa
vocation ? Célébrer la force, la résilience et la diversité des femmes
à travers des campagnes de sensibilisation et des actions concrètes
partout dans le monde. Cette année, #PomellatoForWomen
LE CÉLÈBRE JOAILLIER ITALIEN
RENOUVELLE SON ENGAGEMENT
AVEC #POMELLATOFORWOMEN. UNE
CAMPAGNE DE SENSIBILISATION EN
FAVEUR DE L’ÉGALITÉ DES GENRES,
ET PLUS PARTICULIÈREMENT DE
LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES
FAITES AUX FEMMES.
est consacrée à la dénonciation des violences
faites aux femmes : les statistiques demeurent
alarmantes, une femme sur trois étant victime de
brutalités, toutes formes confondues. Lancée le
6 mars, la nouvelle campagne s’articule autour
d’une vidéo invitant à comprendre les raisons pour
lesquelles ces violences persistent, à les dénoncer
et à agir comme des « sentinelles sociales ».
DES VOIX FORTES POUR
UN AVENIR AU FÉMININ
Pour y parvenir, Pomellato s’est entourée
d’ambassadrices de choix. En France, c’est
l’actrice et réalisatrice Andréa Bescond qui mène le
combat. Reconnue pour son implication contre les
violences faites aux femmes et aux enfants, celle à
qui l’on doit le film Les Chatouilles n’a pas hésité une
seconde à rejoindre le mouvement. « Pomellato
est l’une des rares marques qui ont l’audace de s’engager
de manière si forte en faveur des femmes. Et j’ai senti un vrai
sens de la sororité de la part de Sabina Belli », explique
la réalisatrice. Elle rejoint ainsi des personnalités
inspirantes telles que Jane Fonda, ambassadrice
de la cause depuis la première campagne, mais
aussi l’actrice Lucy Hale, la mannequin Amina
Seck, la philanthrope Kulsum Shadab Wahab
ou encore Cate Blanchett, engagée en 2020 avec
Pomellato. La mission d’Andréa Bescond et de
ces ambassadrices de choc ? Sensibiliser, éduquer et inviter à
l’action pour combattre l’inégalité des sexes et promouvoir un
environnement plus inclusif et diversifié.
UNE CAMPAGNE ANCRÉE DANS LE RÉEL
À travers des initiatives concrètes, comme des partenariats
avec des refuges pour femmes et le soutien à des associations
se battant pour la sécurité financière des
survivantes de violence domestique, Pomellato
va au-delà des mots. En cette Journée
internationale des droits des femmes, la
campagne souligne l’urgence de reconnaître
que le moment est venu pour tous, femmes
et hommes, de se lever, de parler et d’agir.

“Si LES FEMMES

ne se SOUTIENNENT
Rencontre avec
PAS entre elles,
SABINA BELLI, QUI LE FERA ?"
P-DG de Pomellato recrutement. L’objectif est de
choisir les candidats les plus
compétents, tout en s’assurant de
COMMENT EST NÉ LE PROGRAMME ne pas perpétuer les stéréotypes
#POMELLATOFORWOMEN ? de genre.
Nous croyons qu’une marque se doit d’exprimer des
valeurs qui lui sont chères, en lien avec son histoire et POURQUOI L’ÉGALITÉ DES
sa raison d’être. Notre fondateur a été particulièrement GENRES, ET SPÉCIFIQUEMENT
inspiré par les femmes des années 1970, une période clé LA LUTTE CONTRE LES
de changement et de prise de conscience féminine. Ce VIOLENCES FAITES AUX
mouvement, fortement politique à l’époque, revendiquait FEMMES, VOUS TIENT-ELLE
l’égalité et l’indépendance, y compris financière, PARTICULIÈREMENT À CŒUR ?
permettant aux femmes une plus grande autonomie En tant que femme privilégiée,
dans leur représentation personnelle et leur mode de ayant bénéficié de libertés et
vie. En observant cela, notre fondateur a vu émerger d’opportunités, je me sens
une nouvelle femme, pour laquelle il a voulu créer des bijoux, en responsable d’aider celles qui n’ont pas cette chance.
cohérence avec ce changement. Cela s’est traduit par une offre De plus, si les femmes ne se soutiennent pas entre
de joaillerie plus « quotidienne », mais aussi par une intégration elles, qui le fera ?
des valeurs de liberté et d’égalité dans notre marque. Arrivée des
décennies plus tard, j’ai constaté que, malgré les progrès, des défis QUELS SONT, SELON VOUS, LES DÉFIS À VENIR
demeuraient. Par exemple, la faible représentation des femmes EN MATIÈRE D’EMPOWERMENT ?
dans les postes de direction, la violence de genre et les inégalités Il est essentiel de changer les comportements et
économiques et professionnelles. Face à cela, nous avons utilisé de combattre les biais cognitifs qui influencent
notre plateforme pour amplifier la voix des femmes, en partenariat la perception des femmes dans le milieu
avec des organisations consacrées à la lutte contre la violence professionnel et au-delà. Il s’agit d’une lutte
domestique et en promouvant l’égalité des chances. de longue haleine, nécessitant une prise de
conscience collective et un engagement à soutenir
COMMENT AVEZ-VOUS ATTEINT UN EFFECTIF DE 70 % l’égalité des genres à tous les niveaux.
DE FEMMES CHEZ POMELLATO ?
Honnêtement, nous ne suivons pas de quota strict, je ne suis
pas en leur faveur, même s’il est vrai qu’ils peuvent s’avérer
très utiles pour faire bouger les lignes. Mais nous veillons à ce
que les femmes soient bien représentées dans les processus de

PUBLI-COMMUNIQUÉ RÉALISÉ PAR 14H

 c
Madameculture

u
l
T
u
Annie Ernaux.

la passioN r
Une exposition, à Paris, tisse des liens entre

E
photo JÉrÔme Bonnet/modds

les écrits d’Annie Ernaux et la photographie.

À travers le prisme de son Journal du dehors,
la comédie humaine dans toute sa vérité.

de l’instantané
●45
par Virginie Huet
Madameculture
« J’ai cherché
à pratiquer une sorte d’écriture
photographique du réel, dans laquelle
les existences croisées conserveraient leur opacité et leur
énigme », note Annie Ernaux dans son Journal du dehors,
tenu de 1985 à 1992, et paru en 1993. Dedans,
la romancière sociale transcrit
« des scènes, des paroles,
saisies dans le RER, le centre
commercial » de Cergy
“Des gens qu’on
Pontoise, vieille ville nouvelle
croise juste une fois,
dont l’existence
où elle vit toujours. « Il me
semble que je voulais ainsi
nous traverse”
retenir quelque chose de
l’époque et des gens qu’on
croise juste une fois, dont
l’existence nous traverse
en déclenchant du trouble, de la
colère ou de la douleur », détaille la quatrième
de couverture. En mai 2022, cinq mois avant qu’Annie
Ernaux ne reçoive le prix Nobel de littérature, l’auteure
et commissaire Lou Stoppard fouille les collections
de la Maison européenne de la photographie en quête
d’instantanés faisant, d’une manière ou d’une autre,
écho à sa « mise en récit minimale ». « J’ai commencé
à identifier dans les écrits d’Annie Ernaux l’idée
que la photographie peut parfois faire ce que l’écriture
ne peut pas, ou, plus précisément, peut faire ce que
l’écriture devrait pouvoir faire – décrire les choses
telles qu’elles sont. » De ses recherches, d’abord menées
autour de la flânerie, antécédent à la dérive situationniste,
sont nés un livre et une exposition pensés sur le
même mode aléatoire, alerte, toujours mobile.
« Comme une journée en ville », résume Lou Stoppard.
Le matin, une femme quitte son domicile (Claude
Dityvon,Après l’incendie, Les Olympiades, Paris XIIIe, 1979) ;
46●
le soir, une autre le regagne (Johan van der Keuken,
Métro Saint-Michel, 1956). Entre les deux, l’attention
se dirige vers les « lieux éphémères » – école, parc,
café, rue – ces sites de rencontres pleins d’ego, d’espoirs,
de mépris, où la violence rôde, s’abattant sans raison
sur un genre, une classe. Une mère porte son enfant
au balcon d’un HLM,
une fillette gribouille
une marelle à la craie,
un mari cherche sa femme
dans un supermarché,
la foule s’agglutine
dans un métro bondé…
Il n’y a rien à déclarer
et, pourtant, ces tranches
de vie courante signées
Annie Ernaux Janine Nipce, Issei Suda,
photos Francesca Mantovani/GalliMard/opale.photo, collection Mep, paris
Jean-Philippe Charbonnier
/dolorès Marat et Mika ninaGawa/courtesy oF toMio koyaMa Gallery
ou Hiro parlent d’un grand mystère, de l’équivalence
entre un inconnu et un frère. Plonger dans l’abîme
du banal requiert la présence d’un tiers : « Comme
Annie Ernaux l’écrit dans L’Usage de la photo, “le plus
haut degré de réalité ne sera atteint que si ces photos
écrites se changent en d’autres scènes dans la mémoire
ou l’imagination des lecteurs”. Pour devenir des
photographies, ses mots doivent être confrontés,
vus et abordés avec les idéaux et les indifférences
que nous portons tous en nous. »
C’est ce qu’ils font, passant de la page au mur du musée,
agissant à découvert, voisins d’images étrangères
ayant pourtant un air de famille. Ces « morceaux
du monde » arrêtent « le temps qui fuit », « non pas
par nostalgie préventive, plutôt par vigilance à l’égard
de la précarité de l’instant ». ●
« Extérieurs — Annie Ernaux & la photographie », jusqu’au 26 mai,
à la MEP, à Paris. mep-fr.org
 Madameculture

1. Dolorès Marat 3. DaidO

La Femme aux gants, 1987 Moriyama
« Je ne sais pas si on voit encore des dames comme ça aujourd’hui »,
se demande Dolorès Marat à propos de cette blonde hitchcockienne croisée dans
Sans titre, 1969
Main dans la main, un couple
les couloirs de la station Charles-de-Gaulle-Étoile, alors qu’elle se rend chez
se promène. La scène n’a, a priori,
le kiné pour rééduquer une main blessée. « Elle descendait, et, moi, je montais
rien de spécial : « Moriyama s’intéresse
vers la sortie », se souvient l’autodidacte, qui saisit alors au passage ce profil
de très près au quotidien, tout
mutique avec le Leica 35 mm qui lui pend au cou. Curieusement, il pourrait s’agir
comme Annie Ernaux, dont le souci
d’un portrait d’Annie Ernaux : « Je n’ai pas cherché d’images illustratives, bien
constant est de “trouver les mots
qu’il y ait évidemment d’heureuses coïncidences », reconnaît Lou Stoppard,
qui contiennent à la fois la réalité
la commissaire d’exposition. « La façon qu’a Dolorès Marat de travailler est très
et la sensation procurée par la réalité”.
proche de celle d’Annie : elle prend le métro en permanence et photographie alors
J’ai souvent regardé cette
qu’elle se déplace. De même, Annie écrit son journal tandis qu’elle vit sa vie. C’est
photographie, et je l’ai longtemps
l’emblème de tout le projet : l’entrée d’une femme dans le monde, l’espace public. »
mal interprétée : derrière la beauté
des vêtements et du geste, se cache
photo MEp CollECtion, paris/don dE la soCiété dai nippon printing Co., ltd.
/daido MoriyaMa photo Foundation/CourtEsy oF akio nagasawa gallEry

une lutte de pouvoir. L’homme marche

2. Mika Ninagawa devant la femme. Il ne tient pas sa main

TOKYO, 2019 mais la dirige. Ce mélange de banalité

et d’étrangeté caractérise Journal
Vu en plongée, un groupe endimanché bat le pavé, le haut des corps est coupé :
du dehors. J’ai choisi des œuvres
« Le regard d’Ernaux tranche comme un objectif. Il y a une fragmentation dans ses
en rapport avec la présomption,
écrits, une chose est au centre du cadre (une liaison, un avortement, une année)
les premières impressions. Annie
alors que le contexte plus large est laissé en blanc. Il se passe beaucoup de choses
ne peut s’empêcher de prêter
hors champ. Cette image a été prise lors de la pandémie. Tout y est contradictoire,
des intentions aux gens qu’elle croise :
de l’environnement, à la fois peuplé et solitaire, répétitif et changeant, banal et
“J’ai mis de moi-même beaucoup
spectaculaire, au cadrage, à la fois flou et net. Le sentiment d’oppression, ces
plus que prévu dans ces textes :
femmes suivies par des hommes, contraste avec celui de légèreté suscité par leurs
obsessions, souvenirs déterminant
tenues de soirée. » La série raconte Tokyo au fil d’une année, prenant le même
inconsciemment le choix de la parole,
parti diaristique que Journal du dehors, écrit à des milliers de kilomètres quatre
de la scène à fixer.” »
décennies plus tôt. Le temps et la géographie sont ici hors sujet : « Journal du dehors
est fortement influencé par le sentiment de distance, de séparation ; Cergy-
Pontoise est, écrit Ernaux, “un lieu sorti du néant… privé de toute mémoire… aux
limites incertaines”. » Prises à Pise ou à L.A., en 1948 ou en 2021, les images élues
par Lou Stoppard partagent toutes « l’expérience universelle et étourdissante
d’avancer dans l’espace public, ce théâtre où être soi est un combat ».

●47
 madameculture
Madameculture

Pendant une
master class
à la Philharmonie
de Paris.

Fabrique
MUSIQUE●

Il en a fallu
de la ténacIté pour briser les
préjugés et devenir cheffe d’orchestre.
photos Denis ALLARD/phiLhARmonie De pARis, JeAn-CLAUDe LotheR, ChAnA oRLoff/ ADAgp, pARis 2023,
de Paris et le Paris Mozart Orchestra,
de cheffes compétition devenue un événement
incontournable du paysage musical

Les femmes ont mis des années
à conquérir ce rêve, mais aujourd’hui elles le vivent
pleinement. « Un orchestre dirigé par une femme est le
signal retentissant d’une nouvelle ère », prédisait la pianiste
américaine Antonia Louisa Brico, la première à diriger
l’orchestre symphonique de Berlin, en 1930, et à être
reconnue internationalement. Dans sa lignée, aujourd’hui
brillent des noms comme celui de Nathalie Stutzmann
(seconde femme dans l’histoire, après Marin Alsop, à accéder
à la direction d’un orchestre américain de haut rang) et
de bien d’autres, mises en avant par des initiatives comme
le concours La Maestra, créé en 2019 par la Philharmonie
tAAt fiLms, 2023 stUDioCAnAL sAs/ChAnneL foUR teLeVision CoRpoRAtion et LoRenzo sisti
international. Pour sa troisième
édition, les organisateurs ont réuni un jury présidé par
Nathalie Stutzmann, qui a sélectionné quatorze candidates
dans le monde entier. Le public pourra assister aux
concerts qui accompagneront les trois étapes du concours
(quart de finale, demi-finale et finale) et qui mèneront
le jury à décerner trois prix. En France, le nombre de femmes
à la tête d’orchestres permanents est passé de 2,7 %
en 2019 à 10,8 % en 2022 : un bond spectaculaire,
mais encore loin de la parité ! ● P. G.
Concours La Maestra, les 14, 16 et 17 mars, à la Philharmonie de Paris.
lamaestra-paris.com/3e-edition/programme

Michel
Houellebecq
et Blanche
Gardin.
Ovni
CINÉMA● Les sculptures
ZOOM●

satirique de Chana Orloff

troIsIème acte Le musée Zadkine présente
de la trIlogIe réunissant une monographie dédiée à
le réalisateur Guillaume Nicloux
et Michel Houellebecq après Chana Orloff. née en Ukraine,
L’Enlèvement de Michel Houellebecq et élevée dans une famille juive
Thalasso. Blanche Gardin complète
émigrée en Palestine, venue
le duo dans cette aventure guadeloupéenne où elle préside
un concours de sosie de l’auteur star. Et les névroses de ces à Paris pour étudier la
deux artistes en marge de se répondre parfaitement dans cette couture, elle devint une
comédie « ovniesque » où se brouille la frontière entre réalité
figure du Montparnasse des
et fiction. Seuls leurs fans apprécieront cette équipée qui,
si elle aborde des thèmes aussi sérieux que le colonialisme années folles. une œuvre
ou l’homophobie, n’a qu’un seul mot d’ordre : l’absurde. ● M. L. à découvrir d’urgence. ● L. C.
« Dans la peau de Blanche Houellebecq », de Guillaume Nicloux, « Chana Orloff. Sculpter l’époque », jusqu’au 31 mars,
avec Blanche Gardin, Michel Houellebecq… au Musée Zadkine, à Paris. zadkine.paris.fr

48●
 Madameculture

Trois films à voir

Chroniques de Téhéran
Voici un film coup de poing. Un témoignage
sobre et puissant, tourné en sept jours.
Chaque acteur pensait jouer dans un court-
métrage sans savoir que le film serait composé
de huit autres histoires – seule façon de
les protéger, notamment quand ils ont été
interrogés après la sélection cannoise
(Un certain regard). Chacun illustre un citoyen
surnageant dans l’absurdité du régime
totalitaire des mollahs. Neuf visages de la vie
quotidienne à Téhéran, où la résistance
citoyenne affronte la manipulation étatique.
On sort en étouffant. ● V. B.
D’Ali Asgari et Alireza Khatami, avec Bahram Ark,
Arghavan Shabani, Servin Zabetian…
Scandaleusement vôtre
La rumeur et la mauvaise réputation peuvent-
elles détruire une vie ? Telle est la question
que pose cette comédie tirée d’une histoire
vraie survenue en Angleterre en 1920. Olivia
Colman (ci-dessus) interprète Edith, vieille fille
bigote qui, sans raison apparente, commence
à recevoir des lettres d’injures. Les soupçons
se portent sur sa voisine (Jessie Buckley),
une femme au langage fleuri, farouche, mère
d’une fillette et compagne d’un homme noir.
Pleine d’esprit, portée par un duo d’actrices
irrésistible, cette comédie so British
agit comme une bulle d’oxygène. ● M. L.
De Thea Sharrock, avec Olivia Colman,
Jessie Buckley, Anjana Vasan…
Ferrari
Le réalisateur de Heat et de Miami Vice
s’intéresse à Enzo Ferrari à un tournant de sa
vie. En 1957, la légende de la F1 était menacée
de faillite et traversait une crise conjugale :
depuis la mort de leur fils, rien n’allait plus
avec sa femme, propriétaire de l’écurie à 50 %,
et sa maîtresse, mère de son autre enfant,
commençait à réclamer des comptes.
Penélope Cruz et Shailene Woodley volent
littéralement la vedette à Adam Driver, dont
l’accent italien forcé et l’impénétrabilité
peinent à convaincre. Seules les scènes
automobiles captivent (ci-dessus, Patrick
Dempsey est Piero Taruffi). ● M. L.
De Michael Mann, avec Adam Driver, Penélope Cruz…

Le salon du dessin
contemporain
17e édition
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21 - 24 mars 2024
73 galeries internationales
© Grégoire Avenel — Agence Coolhuntparis

300 artistes
Carreau du Temple
4, rue Eugène Spuller — 75003 Paris
République 5 8 9 11 Temple 3

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Soutenu
par

HOTELS COLLECTION L’économie de demain est l’affaire de tous

●49
Madameculture

Raphael,
MUSIQUE●

éloge du bonheur
L’année 2025 marquera
Le vingtième anniversaire
de Caravane, le tube culte de Raphael paru
sur l’album du même nom, écoulé à plus
de 1,8 million d’exemplaires. Sans renier
la musique, Raphaël Haroche, de son nom
d’auteur, s’était mué depuis en écrivain,
en publiant Retourner à la mer (prix Goncourt
de la nouvelle) et un roman vertigineux,
évoquant J. D. Salinger, intitulé Avalanche
(2023). Avec ce même talent narratif,
Raphael continue de tisser le fil de sa carrière
musicale. Près de trois ans après son disque
Haute Fidélité, sur lequel figuraient des duos
émouvants avec Pomme ou Clara Luciani,
Raphael livre L’Espoir, une mélodie douce
comme une ligne claire qui se répand
dans un clip signé Mathieu César, et ouvre
Pendant les répétitions, son nouvel album. Intitulé Une autre vie,
Jean-Sébastien Bou ce dixième disque est un éloge du bonheur,
(qui interprète Ramiro)
et Guillaume Gallienne. une chevauchée dans la vie : « On n’a
pas le temps du malheur », explique-t-il.
Sa plume délicate se décline aussi bien

Opéra sans
SPECTACLE●
dans ses écrits qu’en musique et, au fil
des morceaux, la poésie semble lui arriver

frontières « en face », comme le déclare l’auteur-

compositeur et interprète. Une sincérité
à fleur de peau traverse les onze titres,
qu’ont en commun Pulcinella, baLLet entre pop synthétique et chanson française.
néocLassique composé par Igor Stravinsky (1919), et L’Heure Parmi les chansons, le single Une autre vie
espagnole, opéra de Maurice Ravel (1907), rassemblés en un seul spectacle est présenté avec une image de pochette
par l’Opéra Comique ? Ce sont deux œuvres courtes, l’une dansée, figurant l’actrice Mélanie Thierry
l’autre chantée, qui parlent de désir, d’amour, de tromperies. Pour la (sa femme) floue, derrière un écran, sous
petite histoire, c’est d’ailleurs à l’Opéra Comique que Ravel, surnommé des lumières bleues à la David Lynch. ● P. G.
« l’horloger suisse » par Stravinsky, créa L’Heure espagnole le 19 mai 1911. « Une autre vie », Play Two.
Tandis que Stravinsky, empruntant du côté de l’opéra-bouffe de
Pergolèse, créa Pulcinella à l’Opéra de Paris en 1920 avec les Ballets russes.
Ces deux chefs-d’œuvre sont inspirés du XVIIIe siècle galant. Dans
Pulcinella, toutes les filles sont amoureuses de Polichinelle, qui doit
se débarrasser des jaloux tout en préservant son idylle. Dans L’Heure
espagnole, c’est le contraire. Concepción, l’épouse de l’horloger de Tolède,
est affligée d’amants qui se révèlent aussi décevants que son mari.
La scénographie accentuera cette différence. Un espace ouvert, paysager
et bucolique pour les danseurs du ballet ; un espace plus urbain,
tourmenté et labyrinthique pour les solistes de l’opéra. Louis Langrée
à la baguette, Guillaume Gallienne à la mise en scène, Clairemarie
Osta pour la chorégraphie conjuguent leurs talents dans un spectacle
qui célèbre la liberté des genres. ● L. C.
« Pulcinella & L’Heure espagnole », d’Igor Stravinsky et de Maurice Ravel, du 9 au 19 mars,
à l’Opéra Comique, à Paris. opera-comique.com

50●

Giselle
DANSE●
Assister à un à l’heure MeToo
spectAcle avec Marie-Claude
Pietragalla, c’est déjà voir briller des étoiles dans les yeux
d’un public venu, souvent en famille, assister à un show
photos stephan Brion/Dr, pascal elliott et s. p.
d’exception. C’est le cas avec Giselle(s), ce nouveau spectacle
du Théâtre du Corps, la compagnie créée il y a vingt ans par
Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault avec amour
et ténacité et aujourd’hui installée à Alfortville, près de Paris.
Et il en fallait de l’énergie pour imposer cette formation qui
entremêle la danse, le théâtre, la voix, le chant, l’imaginaire,
la puissance intérieure, l’expression, la pensée, les rêves…
pour aboutir à un spectacle total.
Pour Marie-Claude Pietragalla, l’emblématique Giselle
est devenue presque un double, une sœur, elle l’a beaucoup
dansée, à l’Opéra de Paris, à Marseille… Dans la première
partie, elle est une Giselle, créature androgyne, venue
par Valery de Buchet avec Bernard BaBkine, lætitia cénac, Paola Genone et Marilyne letertre
Madameculture
d’ailleurs pour observer le monde
d’aujourd’hui, un monde où les couples
de toutes conditions, avec ou sans enfant, croisent une
extrême violence, une domination masculine. La partition
d’Adolphe Adam laissant parfois la place aux Tambours du
Bronx ou à de l’électro. « Supergiselle » forme ses troupes
qui, dans la deuxième partie, deviennent une armée de
l’ombre, des femmes zombies, féroces et dévorantes, venues
de l’au-delà régler leurs comptes. La danse est tellurique,
souvent trop répétitive, presque obsédante. La troupe fait
corps, les corps se font cris. Les bras s’agitent interminablement.
Les lumières frappent les rétines. Et si on laissait la place
à l’amour ? Devant un public acquis d’avance, pendant plus
de deux longues heures, Giselle(s) a gagné son pari. ● B. B.
« Giselle(s) », jusqu’au 17 mars à La Seine musicale, à Boulogne-Billancourt
(Hauts-de-Seine), et en tournée. laseinemusicale.com
●51
Madameculture
Une féroce
ROMAN●
et tendre épopée
Comédie ou tragédie ?
C’est l’apanage des auteurs qui ont
de la bouteille de savoir associer les deux
avec une dextérité phénoménale, si bien que l’on rit et pleure
en même temps. L’écrivain américain T. C. Boyle, parmi les
plus célèbres de son pays, mêle une saga environnementale
aux désastres intimes d’une famille banale. Qu’est-ce qui
pousse Cat, à peine installée dans une maison en Floride,
au bord de la mer, avec Todd qu’elle est sur le point
d’épouser, à entrer dans un magasin de serpents et s’enticher
d’un python birman (encore petit) ? De l’autre côté du pays,
en Californie, sa mère, Ottilie, préoccupée par la sécheresse
qui ne desserre pas son étau depuis des mois, se dote
d’un élevage de grillons qu’elle apprend à cuisiner. Son fils,
Cooper, biologiste, ne lui a-t-il pas expliqué que les insectes
seront la seule source de protéines dans un avenir proche ?
Une piqûre de tique plus féroce que prévu, un mariage
emporté par un ouragan, un accouchement en plein
déluge à tel point qu’on ne peut rallier la maternité qu’en
barque, un serpent qui grossit… La prouesse consiste ici
à tisser très serré les caprices de la météo et de la biodiversité
avec les vies des protagonistes, en les faisant rebondir
avec une intelligence dans la description et un humour
pince-sans-rire très maîtrisé. Toute une chaîne
d’événements est mise en mouvement, depuis des détails
en apparence anodins jusqu’à la catastrophe. L’auteur
stigmatise les travers de la société de consommation
et notre instrumentalisation de la nature, mais il offre aussi
à chaque protagoniste, avec tendresse, des options
de résilience dans un monde à sauver. Du grand art. ● I. P.
Un ciel si bleu,
de T. C. Boyle,
Éditions Grasset,
528 p., 25 €. Traduit
par Bernard Turle.
52●
Poussière blonde,
de Tatiana de Rosnay,
Éditions Albin Michel,
320 p., 21,90 €.
Marilyn
ROMAN●
au Nevada
le mythe marilyn monroe traverse
forCément l’ère metoo, y puisant de nouvelles
couleurs. Ce mélange de vulnérabilité extrême et néanmoins
de force, de star absolue et de femme abusée par le patriarcat,
génère plus que jamais trouble et fascination. Ici, il s’agit
du tournage très difficile des Désaxés, de John Huston, avec
Clark Gable et Montgomery Clift, dans le désert du Nevada.
L’actrice loge au célèbre Mapes Hotel, à Reno, avec son mari,
le dramaturge Arthur Miller. Le couple est en crise, elle ne
pense qu’à Yves Montand avec qui elle a eu une liaison peu
de temps auparavant. Tout le monde picole et s’engueule,
il fait une chaleur torride, Marilyn se bourre de cachets…
La bonne idée du roman, c’est de nous faire découvrir
tout cela à travers le regard de Pauline, jeune femme
de chambre d’origine française, à qui Marilyn va offrir
son amitié le plus simplement du monde. Entre les
Photos Witi De tera/oPale. Photo, Pascal ito/albin Michel et s. P.
deux femmes – l’une au sommet de l’échelle sociale, l’autre
tout en bas (et fille mère à la suite d’une relation imposée
par le directeur adjoint de l’hôtel) –, il y a pourtant l’essentiel
point commun : le sentiment de n’être qu’un instrument
entre les mains des hommes. L’autre belle idée, c’est que
Pauline a appris avec son amie Billy-Pearl à monter
des mustangs, chevaux sauvages qu’il s’agit de protéger
des chasseurs. Comme une manière pour l’auteure de
s’approprier le western avec des codes plus féminins…
Ainsi s’enchâssent la vie de Pauline, la rencontre émouvante
entre les deux femmes, le récit fantasmé du tournage.
L’évocation du quotidien de l’hôtel, vibrant de la présence
de Marilyn dans ses murs et du désordre phénoménal
dans la suite de celle-ci, compose une chronique
doublée d’une comédie très réussie. Un doux hommage
à une femme dont l’aura semble éternelle. ● I. P.
 GRAND PARTENAIRE

FESTIVAL INTERNATIONAL
LILLE | HAUTS-DE-FRANCE
15 > 22 MARS 2024
GRATUIT

AVANT-PREMIÈRES MASTERCLASSES
EXPOSITIONS CONFÉRENCES SÉRIES CULTES
SOIRÉES & DJ SETS ATELIERS
Madameculture

La chronique de● Colombe Schneck

Je me crois
ouverte et curieuse, mais
j’ai du mal à sortir de ce que j’aime,
cela demande un effort. « La paresse
n’est pas un outil de l’inconscient »,
m’avait proposé une psy, changer
de continent fait peur.
C’est la deuxième année que
je suis invitée au Festival du livre
africain de Marrakech. La première
année, j’ai accepté en pensant au soleil,
et j’y ai découvert ces auteurs qui
écrivent en français et le « mangent ».
J’avais commencé à lire Leïla Bahsaïn
chez moi, son écriture chatoyante
m’avait gênée, je me disais que ce n’était
pas pour moi, j’aime la simplicité. Née
à Marrakech, elle enseigne aujourd’hui
à Besançon. Pendant les trois jours
du festival, elle parcourait lycées et
universités pour parler de son métier,
et c’est en écoutant cette belle femme,
vive et généreuse, vêtue d’une robe
fleurie rouge, que j’ai eu envie
de reprendre son roman. Je n’étais
plus chez moi mais dans son pays,
elle m’ouvrait les portes des maisons.
La narratrice est une fillette qui
appartient à la petite classe moyenne,
ni riche ni misérable. La meilleure
position pour observer tout le monde,
la position de l’écrivain. Elle raconte
la peur et le désir d’amour. La peur
est représentée par un voisin, monsieur
Jacques. Un Français qui vit dans
un immeuble d’Arabes, un Français
qui se cache, un Français discret et
désagréable, qui reçoit chez lui de
très jeunes garçons contre de l’argent.
La narratrice est obsédée, elle veut
savoir, il est une ombre malveillante qui
règne sur l’enfance. La pédophilie,
la prostitution, l’exploitation sexuelle
de la misère ne sont pas des sujets
publics au Maroc, on préfère ne pas
parler de ce qui ne va pas. Le roman
n’aurait pas plu à certaines autorités.
Clandestine, l’auteure se faufile donc
en robe rouge pour exposer un crime,
elle écrit : « Il y a les auteurs de livres
et les auteurs de meurtres. Les premiers
ne sont qu’une version empêchée
– par trop d’humanisme ou moins de
courage – des deuxièmes. » En cela,
la littérature quitte un continent pour
parler au monde entier. ●
Ce que je sais de
monsieur Jacques,
de Leïla Bahsaïn,
Éditions Albin Michel,
224 p., 19,90 €.

Trois histoires d’animaux

Le Ciel en sa fureur, d’Adeline Fleury
C’est par une pluie de crapauds – qui, dans la Bible,
annonce l’apocalypse – que commence Le Ciel en sa fureur.
Dans un village du Cotentin aux paysages âpres et aux
âmes taiseuses, une guérisseuse, un « enfant-fée », une
vétérinaire qui tente de gagner la confiance des fermiers
et une maréchale-ferrante qui a quitté la ville dans l’espoir
d’une vie plus apaisée voient se succéder des cadavres
d’animaux : le cheval des frères Bellay, le bélier de Sylvie…
Et si le varou, cette créature de légende, était revenu
se venger des hommes en massacrant leurs bêtes ? Entre
conte et polar, un roman à la sensorialité rude et puissante,
où les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
Éditions de l’Observatoire, 208 p., 20 €.

Rousse, de Denis Infante
« Aucune pluie n’était tombée depuis de trop nombreuses
lunes. Et dans Bois de Chet, comme partout ailleurs, vivants
souffraient de grande soif. » Sur une terre désertée par
les hommes, brûlée par le soleil, les animaux tentent
de survivre. Rousse, une jeune renarde, se lance dans une
odyssée que nous suivons pas à pas, affrontant les loups,
s’alliant avec Brune l’ourse et Ombre l’écureuil, devenant
l’élève de Noirciel, le corbeau qui a tout vu et qui sait. Denis
Infante signe une fable à la langue inventive et poétique,
où les bêtes ont pris la place de ceux qui s’étaient crus les
maîtres. Un premier roman doté d’une grâce d’un autre âge,
sans que l’on sache s’il s’agit des temps anciens ou futurs.
Éditions Tristram, 132 p., 16,50 €.

Du même bois, de Marion Fayolle

Photos MAtIAs INDJIC et s. P.

un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de

Auteure de magnifiques albums aux titres paradoxaux (La
Tendresse des pierres, La Maison nue…), Marion Fayolle
rend hommage dans ce premier roman au monde rural où
elle a grandi. En brefs tableaux et croquis sur le vif – « Les
Mères », « La Gamine », « Les Petitous » (qui sont aussi
des « petits touts » puisqu’ils « sont un peu de leur mère,
ceux qui sont morts, il y a si longtemps ») –, la dessinatrice
donne corps et âme à la ferme et à ceux, hommes et bêtes,
qui y vivent (au point qu’un oncle faible d’esprit en pince
pour une poule !), avec des phrases courtes et évocatrices,
d’une beauté à la fois rugueuse et tendre. ● M. T. H.
Éditions Gallimard, 128 p., 16,50 €.

54● PAr Bernard BaBkine AveC ColoMBe SCHneCk, iSaBelle PoTel et MinH Tran Huy
 Des salons uniques. Comme vous.

REPRISE
DU 8 FÉVRIER AU 2 AVRIL
Madameculture
Éprise de justesse
Inspiré d’un homicide à la suite
de violences conjugales, Assises,
premier roman de l’avocate
Tiphaine Auzière, nous plonge dans
les arcanes d’un procès et sonde
le mystère du passage à l’acte.
Dans Assises, son premier roman,
Tiphaine Auzière fait son miel de son métier d’avocate pour
donner chair à son héroïne, Diane, chargée de défendre Laura,
accusée d’homicide : elle a tué d’un coup de couteau son conjoint
qui la battait et la maltraitait depuis longtemps… La troisième
fille de Brigitte Macron signe une fiction réussie qui éclaire
avec habileté les coulisses de la cour d’assises, tout en plaidant
pour une justice plus humaine.
MADAME FIGARO. – VOus êtEs AVOcAtE, cOMME VOtRE
héROïnE. QuEls lIEns étAblIRIEz-VOus EntRE VOtRE pROFEssIOn
Et cE ROMAn ?
tIphAInE AuzIèRE. – Contrairement à Diane, je ne suis
pas avocate pénaliste, je fais du droit des affaires et du droit du
travail, mais, bien sûr, j’ai tâché de mettre à profit mon expertise
professionnelle. J’ai eu à défendre des gens lors de fermetures
d’usines dans le Nord, des gens dont l’emploi était toute la vie,
dont les pères avaient travaillé là jusqu’à leur retraite, et eux
avaient pris la suite… Au début de ma carrière, en outre, j’ai fait
56● Par Minh Tran huy
tiphaine Auzière.
du droit pénal, et j’ai été très marquée par
cet univers, les affaires traitées et la réponse
judiciaire qui y était apportée. J’ai toujours
voulu rendre le droit accessible à tous,
car on est tous régi par lui sans forcément
en comprendre les mécanismes. L’idée était
de faire entrer les lecteurs dans la cour
d’assises. Beaucoup ont le sentiment qu’on
n’y trouve que des Michel Fourniret ou
des Guy Georges, quand on a beaucoup plus
souvent affaire à des Monsieur et Madame
Tout-le-Monde, dont les trajectoires ont dévié
à la suite d’un concours de circonstances
Photos astrid di Crollalanza-2/Presse et s. P.
qu’il n’était pas toujours possible de prévoir…
Les médias tendent à représenter la justice
de manière sensationnaliste, quand il me paraît
important de l’humaniser.
lA pERcEptIOn Qu’Ont lEs juRés
DEs Accusés Est AInsI un éléMEnt-clé…
C’est un aspect des affaires qui me fascine.
En réalité, peu de personnes connaissent
le dossier avant qu’il soit présenté : l’avocat,
le procureur, le juge. Et c’est propre au
fonctionnement de la cour d’assises. L’image

que les accusés donnent d’eux a donc un impact déterminant
sur les peines prononcées. Quelqu’un de très intelligent peut
passer pour froid, quelqu’un de résigné pour indifférent. La
manière dont on s’exprime devant ses pairs a des répercussions
sur la justice. Il existe en tout cas une part de stratégie consistant
à anticiper ce que les jurés vont penser, afin d’imaginer la
meilleure manière de leur présenter les choses. J’ai eu à défendre
un homme ayant tué un voisin dans une rixe. Il se trouve qu’il
était par ailleurs très gentil avec les personnes âgées et qu’il
s’occupait beaucoup de sa mère. Il m’a dès lors paru intéressant
d’avoir dans la composition du jury des femmes d’un certain âge…
pourquoi aVoir axé
Votre roman sur deux affaires,
l’inCeste infligé à une petite
fille, le meurtre d’un “Il y a dans les romans
homme par sa femme ViCtime
de ViolenCes Conjugales ? un art de la nuance
Elles sont, dans les deux
cas, symptomatiques de points qui me manque
pratiques de la justice qui, à
mon sens, demandent réflexion. souvent dans la vie…”
Le barreau de Boulogne, dont
je suis issue, reste très marqué
par l’affaire d’Outreau. Interroger la manière dont on recueille
la parole des enfants, la façon dont on les prend en charge dans
la procédure et la reconstitution des faits me paraît fondamental.
Le cas de Laura, meurtrière d’un mari qui l’a isolée, battue,
torturée, est emblématique d’autre chose : comment une victime,
parce que les délais de traitement sont trop longs, se retrouve
dans le rôle de bourreau… C’est tout ce que remue l’affaire
Jacqueline Sauvage. La grâce présidentielle qui lui a été accordée
ne règle le cas que pour une personne. Qu’en est-il des autres ?
Votre roman a-t-il aussi une VoCation politique ?
Non, ce n’est pas un manifeste, c’est plutôt le cri du cœur
d’une avocate pour faire connaître la justice telle que je l’ai vécue,
faire comprendre aux gens comment le système fonctionne
pour qu’ils puissent se l’approprier et en faire bon usage. Ce qui ne
m’empêche pas d’être personnellement engagée. Je suis ainsi
la marraine d’une plateforme numérique, DroitsDirects.fr, créée
dans le sillage de l’association Droits d’urgence, qui accompagne
les victimes de violences conjugales. Il s’agit
d’accélérer le processus en permettant aux victimes
de pouvoir faire des démarches en ligne. Certaines,
pour diverses raisons, n’iront pas au commissariat,
mais ont besoin d’accéder à des informations,
par exemple en matière d’hébergement d’urgence,
ce qu’elles peuvent faire par rapport à leurs enfants…
La plateforme est en expérimentation dans ma
région, le Pas-de-Calais, avec des médecins légistes,
des procureurs, des avocats, des professionnels dans
tous les domaines qui se réunissent pour réfléchir
à la façon de coordonner leurs actions, de partager
les informations et d’accompagner ceux qui en ont
besoin, car il existe souvent des maillons manquants
dans la chaîne, au détriment de la victime.
Madameculture
Vous êtes-Vous inspirée de faits
diVers réels ?
Le livre est aussi né du désir de
réécrire certains procès où je suis intervenue,
de réparer ce qui n’a pas pu l’être dans
la réalité. Il y a dans les romans un art de
la nuance qui me manque souvent dans la vie…
Je pense à des auteures comme Delphine
de Vigan dans Les Loyautés ou Karine Tuil dans
Les Choses humaines, qui déplient si finement
les psychologies de leurs personnages. À une
époque où l’on
se pose beaucoup
de questions sur
l’intelligence
artificielle et la
justice prédictive,
j’ai voulu plaider
pour une justice
qui pour être juste
doit être humaine
– rendre justice
autrement.
Comment Votre famille a-t-elle
aCCueilli Votre liVre ?
Mes enfants, qui ont 10 et 8 ans, sont
trop petits pour le lire, mais j’espère qu’ils
le découvriront avec plaisir. Je suis allée
au bout pour eux aussi, c’était une façon de leur
dire : « Ne vous limitez pas. Faites ce que vous
avez envie de faire. Allez au bout de vos projets,
même si on vous dit que vous n’êtes pas faits
pour ça. J’ai écrit un roman, si vous voulez
créer une entreprise, faire le tour du monde,
vous jeter dans une aventure, quelle qu’elle
soit, allez-y… » Donner le livre à ma mère
n’a pas été simple. Elle compte énormément
pour moi, elle a été très présente comme
maman et comme enseignante pendant mes
études, et j’étais inquiète, car je connais son
niveau d’exigence. Or, elle m’a fait
le plus beau des compliments : elle
m’a dit qu’elle avait été très touchée
et qu’elle s’en voulait de ne pas avoir
détecté ce don et ce talent plus tôt
– un vrai compliment de maman !
Mon beau-père, pour sa part, m’a
promis de le lire dès qu’il pourrait,
mais son agenda est un peu chargé… » ●
Assises, de Tiphaine
Auzière, Éditions Stock,
220 p., 20,90 €.
●57
Coverstory

Élodie
Clouvel

Au sommet de son art, la Championne

médaillée en pentathlon se prépare
pour les JO de Paris. elle témoigne des
épreuves qui l’ont rendue plus forte.
58● Par Paola Genone / PHOTOS JosePh deGbadJo / rÉaLISaTION Julie Gillet
 Coverstory

Robe en jeRsey
de coton, Chloé.

L’esprit
de conquête ●59
60●
 Coverstory
photos Joseph DegbaDJo

Blouse cape et
short Brodé de strass,
Stella McCartney.

●61
62●
photos Joseph DegbaDJo
 Coverstory

Peignoir en
éPonge, Balenciaga,
minirobe ajourée,
isaBel Marant,
maillot de bain,
chlore. Collier
en or et diamants,
PoMellato,
lunettes arena.

●63
64●
 Coverstory

ensemble en crochet,
GuCCi. bombe Guibert
et briderie Guibert
paris. bracelet en or
rose, pomellato.

À gauche.
photos Joseph DegbaDJo

combinaison en jersey
technique, Coperni
× puma. sandales
isabel marant.
maquillage amélie moutia.
coiffure christoph hasenbein.
manucure Virginie mataja.

●65
Coverstory
« Aux Jeux olympiques
de pAris, Je sAis que Je serAi seule fAce
à moi-même. » La voix d’Élodie Clouvel résonne
quand elle prononce cette phrase significative, pendant
qu’elle ôte la selle à Sam, un pur-sang brun qu’elle vient de
monter. En ce matin de février, à l’École militaire de Paris,
la championne française à la silhouette longiligne et l’allure
svelte (1,82 m, 66 kg) vient d’achever 1 h 30 de sauts à
l’obstacle et de figures pour se préparer à l’une des cinq
épreuves de pentathlon moderne (équitation, natation,
escrime, course à pied et tir). Dans son viseur ? Les Jeux
olympiques de Paris. Bien que la natation soit sa première
passion, l’épreuve d’équitation lui tient particulièrement
à cœur. C’est une victoire pour cette athlète de 35 ans qui,
après une chute dangereuse (entraînant un traumatisme
crânien), s’était juré de ne plus jamais monter sur un
cheval. Aujourd’hui, elle dit s’être totalement réconciliée
avec cette discipline. « Être athlète de haut niveau consiste
à se surpasser, surmonter les peurs et tendre vers un idéal.
Pour cela, il faut se connaître, se gouverner et se vaincre »,
dit-elle en résumant, en trois mots-clés, l’idéal olympique
tel que l’avaient pensé les Grecs dans l’Antiquité et Pierre
de Coubertin, qui relança les Jeux olympiques en 1894.
Quelques jours plus tard, on retrouve Élodie Clouvel
chez elle à la fin d’une journée scandée par le chronomètre.
Après six heures d’entraînement, elle se détend à travers
une série de rituels où rien n’est laissé au hasard : allumer
une bougie qui s’éteindra à 22 h 30, prendre un livre dont
elle relira plusieurs passages avant de fermer les yeux et
faire son jeu, l’Oracle des mantras, en guise de méditation.
Ce soir, elle a tiré la carte n°24, nommée Ajai Alai (se sentir
invincible, en sanskrit). Sur sa main gauche, Élodie porte
une bague Oura : « Elle a des capteurs de fréquence
cardiaque, mesure le niveau d’oxygène dans le sang et
détecte d’autres choses, comme le niveau de sommeil »,
explique-t-elle. Les trois anneaux qui encerclent un autre
doigt (la bague Trinity de Cartier) lui ont été offerts par
son amoureux, Valentin Belaud, 31 ans, avec lequel elle
partage sa vie depuis dix ans. Lui aussi est pentathlète
et champion (avec deux médailles d’or remportées aux
championnats du monde en 2016 et 2019), et dans la course
pour se qualifier comme sa compagne pour les JO. Afin de
décrire leur relation, Élodie emploi l’expression anglaise
fair play. Le terme anglo-saxon caractérise aussi
parfaitement l’état d’esprit de l’athlète. Son palmarès est
impressionnant : deux fois vice-championne du monde
(2016 et 2021), vice-championne d’Europe (2015),
championne du monde en relais mixte (2013), quatre fois
championne de France… Qualifiée aux JO de Londres en
2012. Puis enfin, aux JO de Rio, elle a été la première athlète
française, hommes et femmes confondus, à conquérir
une médaille individuelle en pentathlon moderne, l’argent.
Au-delà d’une athlète à la discipline de fer, on rencontre
aussi une jeune femme à l’esprit artistique aiguisé et une
nature hypersensible. Ces émotions à fleur de peau qui la
66●
traversent depuis l’enfance lui ont joué des mauvais tours.
Mais au fil de ce chemin démarré près de Saint-Étienne,
à Saint-Priest-en-Jarez, sa ville natale, Élodie Clouvel
a su à chaque étape rebondir et se réinventer.
madame figaro. – À quel âge avez-vous découvert
votre vocation ?
élodie clouvel. – Cela va paraître étrange, mais j’ai
vraiment compris que le métier d’athlète était fait pour moi
à 26 ans seulement, juste avant les Jeux olympiques de Rio,
en 2016. Ça a été comme une révélation. À cette époque,
j’ai changé de vie, de compagnon et coupé les ponts avec
mon existence antérieure. Je rêvais des Jeux olympiques
depuis mon enfance, mais jusque-là j’avais toujours eu
l’impression de faire les choses pour être une bonne élève,
constamment à la recherche du regard d’autrui pour être
validée. Vous savez, j’ai débuté très jeune, : j’ai plongé dans
une piscine à 3 ans et je fais des compétitions depuis mes
6 ans. J’ai commencé le sport de haut niveau à 14 ans et je
suis partie de chez moi à 15 ans pour entrer en sport-études
natation. En 2008, j’ai été recrutée par la Fédération de
pentathlon moderne… Mais c’est seulement en 2016 que
j’ai enfin pris conscience de l’expérience que j’avais acquise.
quelle est votre vision de la victoire par rapport
À celle que vous aviez plus jeune ?
À mes 20 ans, le terme « victoire » n’avait de sens
qu’associé à un prix. Aujourd’hui, cela signifie atteindre
mon plein potentiel, me dépasser, offrir tout ce que
j’ai à donner. Le prix est important, bien sûr, mais il n’est
que l’aboutissement d’un parcours. Je veux être une
championne, mais le parcours compte davantage pour moi.
qu’est-ce qui vous fascine dans votre discipline,
le pentathlon moderne ?
L’interdisciplinarité. C’est un sport qui demande à un
athlète de maîtriser l’esprit, le physique, la technique et la
stratégie. Il faut savoir affronter les imprévus, notamment
en équitation où nous découvrons le cheval qu’on va
monter seulement vingt minutes avant la compétition.
Cela demande une ouverture d’esprit et une capacité
à s’adapter. Le facteur humain et la sensibilité sont très
importants. En escrime, par exemple, on travaille avec une
psychologue pour apprendre à nous adapter à l’adversaire.
vous parlez souvent de moments magiques
vécus pendant une compétition. pouvez-vous décrire
ces sensations ?
Parfois, durant une épreuve, les planètes s’alignent,
alors je sens mon corps et mon esprit totalement connectés,
dans un état de pleine puissance. C’est comme si mon
bassin, mon ventre, mes jambes et tous mes mouvements
devenaient incroyablement fluides. Dans ces instants,
je vois le monde autour au ralenti, comme une suite d’arrêts
sur images cinématographiques. Pendant longtemps, je me
suis entêtée à vouloir reproduire ces sensations magiques
que tout artiste doit connaître. Mais j’ai appris que tenter de
les forcer est vain. Ce sont des états de grâce qui surgissent
d’un travail titanesque, mais qu’on ne peut pas prévoir.

vous avez dÉjà participÉ trois fois
aux jo et remportÉ une mÉdaille d’argent à rio.
comment affrontez-vous les jo de 2024 ?
Lors de mes premiers Jeux olympiques, j’avais 21 ans
et j’étais beaucoup trop jeune dans ma tête. Je rêvais de
participer à cet événement, mais je me suis sentie comme
une spectatrice. Aux Jeux olympiques de Rio, j’étais prête
à affronter la bête, mais j’étais encore immature. Remporter
la médaille olympique ne m’a pas semblé être une grande
victoire. Je voulais plus. Et puis à Tokyo, en 2021, je suis
arrivée fatiguée car j’avais eu une année difficile. Toutes
ces étapes ont forgé mon caractère et la connaissance de
moi-même. Aujourd’hui, je me sens prête. Je vois ces JO
comme un grand final, un aboutissement de ma carrière.
C’est la première fois que je savoure mes entraînements
et profite de chaque instant. J’ai l’impression d’arriver
au sommet de mon art, de le maîtriser, d’en connaître les
pièges et les secrets. Je sais ce que je veux et ne veux plus.
qu’est-ce que vous ne voulez plus ?
Mon parcours en pentathlon a été l’école de la vie.
Plusieurs fois j’ai dû m’adapter à un rythme et à des règles
qui fonctionnaient pour les autres, mais qui ne me
correspondaient pas, car je suis hors norme. Lorsqu’en
2021 je n’ai pas eu les résultats que je souhaitais aux JO de
Tokyo, au lieu de me faire confiance, j’ai essayé de me plier
à des systèmes d’entraînement classiques. Mais je n’y
arrivais pas, je sombrais dans un mal-être. Mon corps
disait stop et je n’arrivais plus à me concentrer sur mon tir,
sur l’équitation. Ce qui m’a menée à un burn-out. Depuis,
j’ai décidé de dicter mes propres règles en créant ma team.
Aujourd’hui, je gère entièrement ma préparation, mon
projet, comme si je dirigeais ma petite entreprise. Je fais
du sur-mesure : je décide de mes plannings et je choisis
les personnes qui m’entraînent, m’entourent. Je me sens
enfin libre de pouvoir adapter ce métier à mes besoins. J’ai
développé des compétences, j’ai évolué en tant que femme.
Je me sens épanouie. Quoi qu’il arrive aux JO 2024, je
n’aurai pas de regrets, car je suis en phase avec moi-même.
vous suivez une thÉrapie avec meriem salmi,
psychologue et psychothÉrapeute de sportifs
comme teddy riner. que vous apporte ce travail ?
Je vois Meriem Salmi une fois par semaine. Ça a été
une rencontre fabuleuse. Comme je le disais en 2016, après
ma médaille, j’ai plongé dans le brouillard. Je ne me rendais
alors pas compte de l’importance d’être bien entourée
quand on est dans la lumière. J’étais tombée sous l’emprise
d’une personne toxique – un coach « préparateur mental »,
comme il se définissait. J’allais mal et Meriem Salmi m’a
aidée à sortir de son influence malsaine qui nuisait à ma
carrière. Cette thérapie m’a été très bénéfique au sens plus
large du terme pour travailler mon mental et comprendre
les raisons pour lesquelles je souffrais de troubles anxieux.
J’ai été diagnostiquée hypersensible. Beaucoup de choses
sur lesquelles je n’arrivais pas à mettre de mots ont pris du
sens, ce qui m’a permis de m’accepter telle que je suis.
Coverstory
vous vous ressentez comme Étant « hors norme »...
J’ai toujours eu l’impression d’être différente
et inadaptée à la plupart des systèmes scolaires et sportifs.
Le sport est au centre de ma vie mais, depuis mon
adolescence, je voue aussi une passion au cinéma,
à la littérature, la danse, la mode et toutes les disciplines
artistiques. Contrairement aux messages qu’on m’envoyait
(« Tu n’as pas le temps », « Tu te déconcentres »), l’art
est pour moi une nourriture, une source d’inspiration
essentielle qui m’aide à être une meilleure athlète. J’en ai
besoin au quotidien, c’est ce qui me permet de m’exprimer
à travers mon corps, qui est mon vecteur de création. C’est
aussi ce qu’on a du mal à comprendre dans le monde du
sport où on vous enferme dans une case. Mon but a toujours
été de me découvrir à travers le sport, pas d’être formatée.
comment votre hypersensibilitÉ se manifeste-t-elle ?
Je suis obsessionnelle dans les détails et terriblement
perfectionniste, donc je ne supporte pas la médiocrité.
Au niveau des perceptions corporelles, je sens les parfums
d’une façon intense. Je suis très réceptive au bruit, et
parfois je mets un casque antibruit car j’ai besoin de silence
et d’être seule. Quand je pratique l’escrime, je préfère
un coach qui communique au travers du regard. Je perçois
tout de façon excessive. L’hypersensibilité est difficile
à expliquer. Mais je l’ai toujours ressentie et, souvent,
pour échapper à des sollicitations, je me suis réfugiée
dans des mondes imaginaires qui me protègent.
l’excellence nÉcessite souvent une discipline
quotidienne. quelle est la vôtre ?
En semaine, où je m’entraîne tous les jours, j’ai besoin
d’avoir une rigueur. Je me réveille à 7 h 45 et prends un
petit-déjeuner mis au point avec une nutritionniste : un
verre d’eau avant tout, suivi de fruits (kiwi jaune, banane).
Puis je prépare du pain d’épeautre toasté avec du jambon
bio et du fromage de brebis auquel j’ajoute un demi-avocat,
avec huile d’olive, sel et poivre. Je bois du thé vert ou du
Mash coffee. De 9 h à 13 h 30, c’est l’entraînement. Après
un déjeuner à base de protéines, pâtes, lentilles et légumes,
préparé avant, une sieste de 45 minutes, rituel que j’adore :
je mets mon pyjama et fais de la méditation ou de l’auto-
hypnose. Puis je m’entraîne jusqu’au soir et me couche à
22 h 30, avec un livre. Le samedi soir, je vois des copains et le
dimanche je récupère, en allant au cinéma ou voir une expo.
qui sont les femmes qui vous inspirent ?
Toute ma vie, j’ai été portée par des sportives comme
Marie-José Pérec, Serena Williams et Laure Manaudou,
des femmes solides qui s’engagent. Au cinéma, je trouve
Virginie Efira ou Adèle Exarchopoulos très inspirantes.
J’adorerais les rencontrer. Je me sens engagée comme
femme, féministe même, car j’ai vécu dans un milieu
sportif très patriarcal que je ne supporte plus aujourd’hui.
On y infantilise beaucoup plus les femmes que les
hommes. Mais j’ai été la première femme en France
à avoir une médaille olympique dans un sport à l’origine
très masculin. C’était important et j’en suis fière. ●
●67
Madamemag
La Suède,
eldorado des
papas poules ?
C’est le pays où les pères prennent
le plus long congé parental
au monde. Le fruit de politiques
familiales très généreuses, mais aussi
d’une forte pression sociale pour
prendre soin de ses enfants. Reportage.
« OttO, nOn ! » trOp tard : le petit
pOing s’élève, s’abaisse et s’écrase sur les semlor, ces brioches
suédoises fourrées à la pâte d’amande et à la crème, posées sur
la table basse. Tout cela sans que Niklas, le père d’Otto – 1 an et
hilare –, n’ait le temps de l’arrêter. Ce trentenaire franco-suédois,
qui a longtemps vécu à Paris, et sa femme, Elsa, nous accueillent
chez eux, à Malmö, un après-midi de février. Tous deux grands
et élancés, lui brun, elle blonde, vivent dans cette cité située face
au Danemark depuis novembre 2021. « Après des années en
France, Elsa devait revenir vivre et travailler en Suède, raconte
Niklas. On pensait s’installer à Stockholm, mais j’ai trouvé un poste
ici. » En l’occurrence, responsable grands comptes d’une société
d’équipement sportif, qu’il rejoint en juin 2022… au moment
où Elsa, cadre dirigeante dans l’e-commerce, reprend le travail.
Un mois après son arrivée, toujours en période d’essai, Niklas
annonce donc son départ en congé parental à ses supérieurs.
Quelques mois plus tard, la faillite de son employeur le place au
chômage. Résultat : il est à la maison depuis sept mois et commence
tout juste à se lasser. « J’ai toujours été plus porté sur les enfants
que sur le travail, confie-t-il dans un sourire. Elsa accorde plus
d’importance à sa carrière que moi, et cela a toujours été très clair
entre nous. » D’où leur souhait commun de devenir parents en
Suède, où les couples bénéficient de 480 jours de congé parental,
dont 90 réservés à chacun. L’État verse un pourcentage du salaire,
très souvent complété par l’employeur, pendant 390 jours.
68● par Sofiane ZaiZoune envoyé spécial à stockholm
Les 90 suivants donnent droit à une
indemnisation de 180 couronnes,
soit environ 16 euros par jour.
Les parents disposent de leur congé
à leur guise jusqu’aux 12 ans de
l’enfant, ce qui leur permet de passer
à temps partiel ou de s’absenter
complètement, de revenir, de
repartir… Cette flexibilité prend
racine en 1974. Sous l’impulsion
de mouvements féministes mieux implantés
ici qu’ailleurs, la Suède devient le premier pays
au monde à remplacer le congé maternité par
un congé ouvert aux deux parents. « Vingt ans
plus tard, il restait rare de voir des pères à la
maison, confie Ann-Zofie Duvander, sociologue
et professeure de démographie à l’université de
Stockholm. Leur nombre a explosé en 1995, avec
l’introduction d’un mois non transférable à la
mère. » Un quota de jours à prendre ou à laisser,
rehaussé à nouveau en 2002, puis en 2016,
et qui porte ses fruits dans un pays de 10 millions
d’habitants au taux de fécondité de 1,66 enfant
par femme : 85 % des pères prennent aujourd’hui
un congé parental, de 144 jours en moyenne.
C’est plus que n’importe quel autre pays et bien
loin de la France, qui offre 25 jours de congé
paternité, dont une semaine obligatoire, et
où moins de 1 % des pères prennent ensuite
un congé parental à temps plein.
photo Johan Bävman
La famille d’abord
« C’est également une question de culture :
ici, le travail n’est pas au centre de la vie. Quand
tu as un enfant, tu t’en occupes », poursuit Niklas.
Jonas, 38 ans, en congé
de six mois pour
s’occuper d’Olle. Pour les
deux précédents enfants,
il s’était arrêté huit mois.
Des expériences qui
ont modifié le rapport
à son propre père.
Madamemag

En France aussi, serait-on tenté de répondre. Sans

aucun doute, mais pas de la même manière, et
“Beaucoup de choses
quelques jours sur place suffisent à le comprendre. En
premier lieu parce qu’en Suède, le congé parental n’a
ont changé, bien sûr,
rien de transgressif, bien au contraire. « J’avais
mais les inégalités
persistent”
une petite boule au ventre au moment d’annoncer
la grossesse de ma femme, se souvient Niklas, mais les
managers, l’équipe RH, mes collègues…, tout le monde
Ann-Zofie Duvander, sociologue
m’a félicité, guidé et conseillé. » D’un récit à l’autre,
tous les parents rencontrés lors de ce reportage
racontent une expérience parfaitement banale, car normalisée. le stress de la logistique, des couches de vêtements
Parce que la loi le permet, certes, et parce que les Suédois à ôter et à remettre dans les vestiaires… »
embrassent l’importance, pour l’enfant, de grandir aussi auprès Le partage entre pères joue aussi beaucoup
de son père. « Six mois, ça n’est pas si long », répète Hannes, au cours de cette période. Amis et collègues
32 ans, papa d’un petit de 2 ans. Cadre en stratégie dans une s’entraident, s’échangent bonnes adresses et
multinationale, il nous a donné rendez-vous de bonne heure, conseils. Peu à peu, la paternité structure autant
avant sa journée de télétravail, dans un café du centre de leur vie sociale que le travail, le sport ou les
Stockholm. Les yeux bleus perçants, un sourire poli aux lèvres, vieilles amitiés de la fac. En ville, on croise
il plonge dans ses souvenirs, choisit ses mots avec soin et se raconte partout ces latte pappor (les « papas cafés au
entre deux gorgées de café. « Alexandra, ma femme, allaitait, mais lait ») : des groupes d’amis, souvent trentenaires,
nous avons introduit le biberon très tôt, car nous ne voulions pas maniant chacun une poussette équipée d’un
me tenir à l’écart, explique-t-il. Tout ce que mon épouse faisait, j’ai porte-gobelet où ils glissent leur boisson.
pu le faire aussi, jusqu’à amener mon bébé au bureau si nécessaire. On en aura même vu deux pousser les leurs
Notre fils est d’ailleurs aussi calme avec sa mère qu’avec moi, elle un vendredi matin, en plein footing sur les quais
n’a jamais été la seule à pouvoir le coucher ou apaiser ses pleurs. » enneigés de Stockholm. Peut-être pendant que
Et cela change tout. D’abord parce que les mères ne culpabilisent leurs femmes étaient au bureau…
ni ne s’inquiètent lorsqu’il faut s’absenter ou reprendre le travail.
Ensuite, parce que, seuls maîtres à bord pendant des mois, les pères Compétition
expérimentent la charge, immense, du soin de l’enfant et de parentale
l’entretien de la maison. Ce qui, bien souvent, pose les bases Le tableau semble idyllique. Il a pourtant
d’un juste partage des tâches sur des critères dénués de genre. une face plus sombre. Dans un pays où tout
« Alexandra s’occupe de la cuisine car cela lui tient à cœur. Comme – la loi, le management et la garantie d’avoir une
je peux télétravailler et elle non, je m’occupe du linge et du ménage. place en crèche à un prix minime – encourage
Que, par ailleurs, je déteste un peu moins qu’elle », plaisante à prendre soin de ses enfants, personne n’a la
Hannes. Bien sûr, un tel équilibre facilite la vie des mères, mais moindre excuse pour ne pas le faire. Et mieux
il bénéficie aussi aux enfants. De nombreuses études le prouvent, vaut être à la hauteur. « La Suède, pays très
comme celles, en France, de la Commission des 1 000 premiers normatif de manière générale, l’est en particulier
jours, présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik : la sérénité à propos de l’éducation des enfants, assure ainsi
des parents, et surtout de la mère, s’avère capitale pour le la sociologue Ann-Zofie Duvander. Essayer de
développement psychique du bébé à long terme. En jonglant entre comprendre pourquoi serait pure spéculation,
les couches, les biberons et l’aspirateur, les pères en congé parental mais notre société s’avère très homogène.
contribuent à faire de leurs enfants de futurs adultes épanouis. Les Suédois font la même chose de la même
manière. » Et créent, du même coup, de
La paternité structurante nouvelles injonctions et transgressions.
Eux-mêmes se découvrent, au passage, sous un nouveau jour. Ainsi, on ne prend pas de nounou en Suède :
« J’ai pris conscience de compétences dont je manquais en gestion pourquoi confier son bébé à une autre puisque le
du stress ou des imprévus, sourit Hannes. Comment réagir au système social permet de l’élever ? Celles et ceux
restaurant quand ton bébé est de mauvaise humeur ? Ou lorsqu’il qui, attachés à leur carrière, voudraient revenir
faut changer sa couche en urgence en pleine rue, en hiver, sous au bureau plus tôt s’exposent aux regards
la neige ? » Loin de l’ambition ou de la performance que l’on peut circonspects de leurs proches, collègues ou
photo Johan Bävman

attendre d’eux au bureau, ces jeunes pères se révèlent vulnérables,
parfois perdus. Face à leur nourrisson, ils se plient à un nouvel
exercice de modestie. Et posent un nouveau regard sur le quotidien,
dont ils savourent chaque petite réussite. « J’ai adoré les cours de
bébés nageurs, souffle Hannes, des étoiles dans les yeux. Malgré
supérieurs hiérarchiques. « Tout cela va parfois
trop loin, on n’existe plus en tant que personne
mais uniquement comme parent », souffle Elsa,
la mère d’Otto. Et cela continue après le retour au
travail. Si le système public sait se montrer

70●

généreux et permet beaucoup, pas question d’en abuser, au risque
d’apparaître comme un poids pour la société. « Lorsqu’on arrive en
retard, le personnel de la crèche ou de l’école appelle parfois notre
employeur pour s’assurer que nous sommes au travail et pas à la
salle de sport, en train de faire les courses ou au café avec des amis »,
assure ainsi Niklas. Entre parents aussi, une forme de pression et
de contrôle mutuel s’exerce. « Notre personal branding (le marketing
de soi-même, NDLR) s’étend à nos enfants, surtout à Stockholm,
raconte Hannes. On fait attention à ce qu’ils portent et à ce dont on
a l’air à la sortie de l’école. » Les mères, plus encore que leurs maris,
semblent exposées à cette compétition permanente. « Elles
subissent une énorme pression à réussir aussi bien leur carrière que
leur maternité, et souffrent davantage de stress, souligne Joakim
Pettersson, directeur des questions de société au syndicat de cadres
Ledarna. Le nombre d’arrêts maladie liés à la santé mentale ne cesse
d’augmenter. Par ailleurs, les mères restent, aux yeux des
recruteurs, une main-d’œuvre plus risquée. » Car elles continuent à
prendre des congés parentaux presque deux fois plus longs que ceux
des pères et assument, malgré tout, une part plus importante des
tâches domestiques qu’eux. « Il est primordial de ne pas considérer
le modèle suédois comme idéal. Beaucoup de choses ont changé,
bien sûr, mais les inégalités persistent, souligne la sociologue
Ann-Zofie Duvander. La durée du congé des femmes a un impact
négatif très clair sur leur carrière, leur ascension professionnelle et
l’évolution de leurs revenus. » Autant d’ombres venues obscurcir le
ciel d’un apparent paradis de l’égalité, contre lesquelles chercheurs,
syndicats et militants préconisent des pistes de réforme.
Renouer avec la sérénité
Il n’empêche, le pays semble bien avoir une longueur
d’avance. La souplesse du monde du travail et la place accordée
à la famille y font figure de normes que nul ne semble remettre en
question – et l’arrivée au gouvernement, en 2022, d’une coalition
de droite et d’extrême droite n’y change rien. Le débat public
se focalise sur d’autres thèmes (l’immigration, le changement
climatique et, surtout, les gangs, dont la violence a explosé à
l’automne dernier), et on a beau chercher, on échoue à trouver
une quelconque forme de dissensus sur le sujet. « Plus que le congé
parental, les 120 jours de congé enfant malade annuels posent un
défi aux employeurs, car ils sont imprévisibles. Mais personne ne
remet leur bien-fondé en cause, assure ainsi Joakim Pettersson, du
syndicat Ledarna. Les entreprises s’adaptent, grâce au télétravail
ou, si besoin, à des indépendants pour remplacer les salariés
absents. » Mais, tout de même, cette place prépondérante donnée
à la famille doit bien donner du fil à retordre aux managers ? « Non,
je ne vois pas… Nous avons toujours moyen de nous arranger,
répond Monica Leinstedt, directrice mondiale diversité et inclusion
chez Electrolux, vaguement circonspecte face à nos questions.
Cela demande du travail, mais le jeu en vaut largement la chandelle
lorsqu’il s’agit de garder et de faire évoluer une personne
talentueuse. » Alors que la quête de sens et d’équilibre des temps
agite le monde du travail un peu partout, la Suède semble tourner
sous un autre logiciel. En valorisant le rôle de parent, elle cultive
aussi un rapport plus sain au travail. « Il y a une compréhension,
très forte et précieuse, de l’envie de passer du temps avec ses
Madamemag
Martin, 25 ans, est venu
spécialement des
Pays-Bas en Suède pour
la politique familiale.
enfants ou de la difficulté à organiser sa vie,
souligne Niklas, le jeune père d’Otto. Tout le
monde part à 16 heures, et cela paraît naturel,
personne ne comprendrait le fameux “Tu as pris
ton après-midi ?” français ! Il ne s’agit pas de
rester jusqu’à 19 heures pour évoluer, montrer
son implication ou son ambition : on est évalué
sur nos résultats. » Cela demande parfois
de travailler de manière plus concentrée, de se
mettre au travail tôt le matin ou, plus rarement,
de rouvrir son ordinateur le soir. Mais cela
permet de fixer ses propres limites et de renouer
avec une forme de sérénité. « Il y a quelques
années, je me mettais une pression folle pour
progresser entre mes 30 et 40 ans, confie ainsi
Hannes, à Stockholm. Aujourd’hui, nous
voulons un autre enfant, je sais que je vais lever
le pied, et cela me convient tout à fait. » Loin de
l’injonction à mener une carrière ascensionnelle
ininterrompue, claire et lisible, sans faux pas ni
sortie de route, les pays scandinaves valorisent
le temps long, les changements de poste
réguliers et les reconversions. Et défendent,
en creux, une forme de liberté individuelle,
imparfaite sans doute, mais précieuse.
Et à préserver. « Le récent ralentissement du
marché de l’emploi pourrait rebattre les cartes,
prévient toutefois Joakim Pettersson, du
syndicat Ledarna. Les politiques familiales ont
déjà été en haut de l’agenda politique et du débat
public. Elles pourraient y revenir. » ●
●71
Madamemag

Ces maisons
qui réparent
Ci-dessus, la maison
Athos de Cambes,
proche de Bordeaux.
Ci-dessous, Mélaine,
accueillie dans
l’établissement,
rêve d’ouvrir un jour
une pension équestre.

72●
 Madamemag

les établissements Athos à Toulon et celle de Cambes,

en Gironde. « Ce dispositif
ont été créés pour accompagner les est la reconnaissance
militaires victimes de stress post- institutionnelle de ce que les

traumatique. Nous avons visité militaires ont donné à la nation.

l’un d’entre eux en Gironde.
« Bienvenue, je vous fais
visiter ? » sourire aux lèvres, Mélaine nous
ouvre les portes d’un ancien corps de ferme au charme suranné.
Dans la cuisine, quelques personnes partagent un café et des
viennoiseries. Elle les salue avant de monter à l’étage pour nous
montrer les bureaux des équipes et les chambres. Aujourd’hui
pleine d’assurance, la jeune femme de 29 ans est pourtant restée
bloquée de longues minutes dans sa voiture quand elle est arrivée
ici pour la première fois, il y a un an et demi. « Je n’osais pas sortir.
J’étais tétanisée », se souvient-elle. Militaire dans l’armée de
terre, Mélaine a été victime d’un accident – qu’elle ne souhaite pas
évoquer – en janvier 2017, lors d’une de ses premières missions
à l’étranger, en Afrique. La suite ? Un trou noir et une plongée
dans un abysse infernal. « Je n’ai pas vu le moment de bascule.
Mais quelques semaines après mon retour, lors d’une mission
Sentinelle, j’ai vomi dès qu’on m’a tendu une arme. J’avais des
sueurs froides », se remémore-t-elle, encore émue. Les semaines
se suivent et se ressemblent. « Mon corps a parlé pour moi,
je vomissais, je faisais des cauchemars, je pleurais, je n’arrivais
plus à sortir de chez moi. Mon médecin a décidé de me mettre
en arrêt. » Le diagnostic est posé. Mélaine souffre de troubles de
stress post-traumatique. La Cabat (cellule d’aide aux blessés de
l’armée de terre) lui propose alors un suivi psychiatrique. Finies
la vie de militaire et ses missions aux quatre coins du globe, la
soldate doit désormais se battre contre ses propres traumatismes.
« Le plus dur, c’est le poids de la culpabilité d’être malade. Je n’ai
rien physiquement, on ne fait pas exprès d’être en arrêt maladie,
on ne peut juste plus travailler, alors qu’on le voudrait. »
À l’hôpital d’instruction des armées Robert-Picqué, à Bordeaux,
son psychiatre lui parle de la maison Athos. Un lieu imaginé
et financé par le ministère des Armées afin d’accompagner les
blessés psychiques dans leur réhabilitation psychosociale. Deux
premières maisons ont ainsi été ouvertes en janvier 2021, une
On ne laisse personne au bord
du chemin, nous sommes tous
des frères d’armes. Ils peuvent
venir ici, quelques heures
ou plusieurs jours, autant qu’ils
le souhaitent. Tout repose sur le volontariat.
Nous comptons aujourd’hui 151 membres »,
assure son directeur, François Etourmy.
le choix de camBes n’est pas
un hasard, la Gironde compte le plus
grand nombre de militaires blessés en France.
La demeure en pierre surplombe les berges de la
Garonne et les vignobles bordelais, quelques
biches gambadent le matin dans le parc. Le lieu
paraît idyllique, avec son terrain de tennis,
ses ruches, sa piscine. « Nous avons voulu faire
de cette maison un endroit convivial où chacun
se sent en sécurité et en confiance », assure
Jennifer, qui fait partie de l’équipe qui
chaperonne les militaires. Ils sont quatre, un
détaché de la marine et trois autres du monde
civil. « Certains arrivent ici et ne peuvent
plus conduire ou cuisiner, d’autres ne peuvent
réaliser les tâches administratives. Nous
sommes là pour les accompagner et les aider à
se réinsérer dans la vie civile, en leur proposant
des activités adaptées », poursuit François
Etourmy. Ce mardi de janvier, Marjorie et
Mélissa * prennent place timidement à un atelier
de tapisserie. La première, âgée de 43 ans,
a été infirmière dans l’armée de terre. Pendant
des années, elle a œuvré du Liban à la Côte
d’Ivoire, en passant par la Centrafrique
et le Tchad. Jusqu’à ce que son corps finisse
par la lâcher, des années après avoir subi un
premier accident. « Je pensais que je faisais un
burn-out, je faisais des cauchemars à répétition,
je n’arrivais plus à rien. J’étais sans cesse en

les blessures
invisibles Par Émilie lopes / Photos marion pÉhÉe
●73
Madamemag
1 et 5. Atelier tapisserie et footing.
2. Jennifer, de l’équipe encadrante.
3. Ludivine, ex-pilote d’hélicoptère.
4. Karen Vienne, cheffe de la cellule des
blessés de l’armée de terre à Bordeaux.
hypervigilance. J’avais fait une formation d’une journée sur le stress
post-traumatique, mais je n’ai pas su en reconnaître les signes,
tout était bien plus violent. » La voix reste hésitante : raconter
son récit redouble souvent le traumatisme, d’autant que c’est lors
de sa psychothérapie sur son premier accident que d’autres
événements auxquels elle avait été confrontée en mission sont
remontés à la surface, et ont décuplé ses symptômes. Mélissa
ne veut pas développer non plus. Cette Paloise de 29 ans évoque
un drame au Mali. Puis la chute : « Je me suis retrouvée du jour
au lendemain chez moi, clouée au lit. Je suis tombée dans la
drogue, je ne sais même pas comment j’ai pu en arriver là, j’avais
toujours rêvé de devenir militaire. » Les deux se sont rencontrées
dans les couloirs de Robert-Picqué lors de leurs nombreuses
hospitalisations. Elles ont participé à une journée découverte
proposée par la maison Athos, et c’est ensemble qu’elles sont
venues pour la semaine. « Je n’aurais jamais pu être seule, je suis
encore trop fragile. Pour nous, se déplacer dans un lieu inconnu
est toujours angoissant, même si tout est fait pour que l’on se sente
bien ici », reconnaît Marjorie. Pour les deux, les nuits ont été
agitées, entrecoupées de cauchemars encore présents. « J’ai trois
enfants, ils ont beaucoup souffert de cette situation, j’espère
de tout cœur pouvoir un jour reprendre mon travail. Je ne sais pas
si je serai infirmière, mais je veux retrouver une vie normale
et apaisée », ajoute-t-elle. Pour Mélissa, comme pour beaucoup
d’autres, l’armée est derrière. « Je ne veux plus y retourner,
j’ai encore du mal à me projeter. Mais quand je vois Mélaine
ou d’autres qui ont réussi à s’en sortir, j’ai un peu d’espoir. »
après L’ateLier et Le repas pris en
groupe, L’heure est à La détente dans l’ancien
chai qui jouxte la demeure. Ludivine en profite pour jouer quelques
notes sur un piano. Marjorie et Mélissa l’écoutent, assises dans
de confortables fauteuils. Si le froid a déposé un voile de neige sur
la vallée, l’ambiance reste chaleureuse. Ludivine est une habituée,
c’est son troisième séjour dans le centre. Elle aussi a connu cette
bascule, celle qui vous renverse vers un monde où l’on ne se
reconnaît plus. Cette pilote d’hélicoptère a été victime d’un crash
le 1er décembre 2011, lors d’un exercice, en France. « Je n’ai pas été
blessée physiquement, alors j’ai continué. Je sentais que quelque
chose n’allait pas, mais je me disais que je ne devais pas en parler,
je ne voulais pas me plaindre », témoigne-t-elle quelques instants
plus tard, dans un des appartements de la résidence où elle s’est
installée avec ses deux chatons. Elle continue sa carrière avec,
au fond d’elle, la peur de voler qui grandit. En 2019, tout explose.
74●
« Il y a eu ce crash et, ensuite, des accumulations
de traumatismes : un attentat devant une base
au Mali, des proches tués dans des crashs, dont
un copain de promo. Au bout d’un moment,
je n’ai plus réussi à piloter, je n’arrivais plus
à prendre aucune décision. » Elle se retrouve
prise au piège de ses propres blessures, dans
l’incapacité de bouger, de sortir, de vivre sans
crainte. À la maison Athos, elle vient chercher
un répit, loin d’un quotidien qui l’angoisse
souvent. Un temps précieux pour penser à elle.
« Je vais mieux, mais je garde des séquelles, je
sors peu, je fais de temps en temps un restaurant
avec des amis, mais je dois connaître les lieux,
je regarde toujours s’il y a une issue de secours. »
Sa vie d’après, elle l’imagine libérée. « L’armée,
c’est terminé pour moi. Je fais du bénévolat,
je m’occupe de mes deux fils, je fais de la moto.
Par chance, je n’ai pas besoin financièrement
de retravailler alors j’essaie de prendre plaisir
dans chaque chose, comme avec ce piano.
Je m’y suis mise il y a peu. »
Le Lendemain, La cheffe
de La cabat de La zone de Bordeaux,
Karen Vienne, est présente. Elle vient une fois
photos Marion péhée
par semaine voir les blessés et participe même
à des activités avec eux, comme une course
un peu plus tôt dans la matinée avec Mélaine
et Ludivine. En Gironde, 400 blessés sont suivis
par cette cellule, 80 % sont des traumatisés.
 Madamemag

« Autrefois, ils avaient du mal à parler du stress
post-traumatique. Mais cela a changé il y a dix
ans environ avec l’Afghanistan. Aujourd’hui,
dans les régiments, on essaie de le détecter
au plus tôt. Et puis les maisons Athos ont permis
de libérer la parole », reconnaît-elle. Selon
le « plan blessés » dévoilé par la secrétaire
d’État Patricia Miralles en mai 2023, les
établissements de ce type vont se développer et seront au nombre
de dix d’ici à 2027. « Les choses changent, évoluent. Il faut
témoigner. Quand j’ai vu Mélaine pour la première fois, elle ne
parlait pas. Il y a des gens que je n’avais pas entendus rire depuis
longtemps. C’est cela qui nous fait avancer. » De cette femme
tétanisée, il ne reste plus grand-chose aujourd’hui. Mélaine s’est
relevée. Ces derniers mois, elle les a consacrés
à organiser sa participation à un trail en
Guadeloupe, la Femina Adventure, avec son
accompagnatrice Jennifer. Une expérience qui
a changé sa vie, pour lui redonner confiance.
« J’ai réussi à le faire grâce à Athos et à l’ancien
directeur qui m’a encouragée, ainsi que tous
les accompagnateurs », sourit-elle. Désormais
en stage dans un centre équestre, cette cavalière
rêve désormais d’ouvrir un jour sa propre
pension. « Je voudrais dire aux autres qu’il faut
en parler. On ne guérit pas d’un tel traumatisme,
on apprend à vivre avec. » ●
* Les prénoms ont été changés pour des raisons de sécurité.

“ L’essentiel est de pouvoir être pris

en charge suffisamment tôt”
Cheffe de service en psychiatrie, Élodie Py-Leroy détaille
les causes, et les conséquences, du stress post-traumatique.

madame figaro. – Pouvez-vous symptômes d’hypervigilance, de sursaut psychothérapie par mouvements

nous donner la définition du stress
Post-traumatique ?
élodie Py-leroy. – C’est un
syndrome qui est connu dans les armées
depuis l’Antiquité, même si on l’appelait
autrement. Sous Napoléon, on évoquait
le syndrome du vent du boulet.
Aujourd’hui, on le définit comme un état
organisé et durable, occasionné par une
situation où le sujet a pu être exposé à un
événement stressant, catastrophique
ou inhumain. Dans le cas des militaires,
cela peut être des situations de combat
ou de confrontation à la mort directe ou
indirecte. Ce stress se manifeste souvent
à distance de l’événement. Sur le
moment, soit il n’y a pas de manifestation
immédiate, soit il peut y avoir un état
de stress aigu. Le plus souvent, il y a une
phase dite de latence, les symptômes
sont inexistants ou évoluant à bas bruit.
Puis, les premiers symptômes
apparaissent, en particulier le syndrome
de reviviscence. Les personnes revoient
les images de l’événement, ils le revivent
et sont confrontés à la même charge
émotionnelle, ce peut être des flashs
en journée ou des cauchemars. Les
aux bruits, d’ochlophobie (peur de la
foule, NDLR), les conduites d’évitement
peuvent s’accompagner d’un repli sur
soi, d’un changement de comportement,
de sautes d’humeur, de crises d’angoisse
ou de colère, d’addictions…
est-ce qu’il y a des signes
avant-coureurs, et Peut-on l’éviter ?
La seule façon de l’éviter, ce serait
de ne pas être exposé à ces événements.
Or, on ne peut pas connaître à l’avance
ce qui va être traumatique pour une
personne ou pour une autre. Le même
événement sur un groupe de personnes
pourra entraîner un traumatisme
chez une ou deux personnes, mais pas
sur tout le groupe. Et on ne le sait pas
à l’avance. En revanche, on peut repérer
des événements à fort potentiel
traumatique et tenter de dépister les
premiers signes cliniques dans les jours
et les mois qui suivent, en particulier
un changement de comportement.
Peut-on guérir d’un stress
Post-traumatique ?
Les psychothérapies reconnues
par la Haute autorité de santé
sont essentiellement l’EMDR (une
oculaires qui cible les mémoires
traumatiques) et les TCC (thérapies
comportementales et cognitives). Mais
chaque individu s’orientera vers les
outils qui lui conviennent le mieux. Au
sein de notre hôpital, nous proposons
également des soins en ergothérapie,
en psychomotricité, en soins de bien-
être, des groupes de parole, etc.
L’essentiel est de pouvoir être pris
en charge suffisamment tôt, et donc de
ne pas hésiter à consulter son médecin
dès que les premiers symptômes
apparaissent. La première étape,
ensuite, est de restaurer le sommeil
et d’affiner le diagnostic pour proposer
le traitement de fond le mieux adapté.
Il peut y avoir une évolution vers une
forme stable, avec le plus souvent une
persistance des troubles du sommeil,
une hypervigilance, voire un isolement
social, qui sont assez invalidants. C’est
pour ça qu’il est nécessaire d’avoir cet
accompagnement vers la réhabilitation
psychosociale et vers la reconversion
ou la reprise du travail, éventuellement
en poste adapté. C’est un travail
au long cours et en réseau. ●

●75
Madamemode

Collier Fantasy, en
or jaune, or blanC et
diamants, ColleCtion
spirit, Louis Vuitton
Haute JoaiLLerie.

Les
lois
de
l’attraction

76●
 Madamemode

Quand les lignes

graphiques
des collections
printemps-été
répondent aux
éclats facettés
de la joaillerie,
place à un jeu de
correspondances
gagnant.
Photos Karina Twiss
/ Réalisation Julie GilleT
/ Modèles OulimaTa Gueye @ W360,
POnG lee @ Munich Models
et erin HarrisOn @ PReMieR Model

Haut, jupe
et collant,
Louis Vuitton.

●77
Madamemode

tee-shirt en voile,
pantalon en coton
et ceinture,
Saint Laurent
par anthony
VacareLLo.
collier haute
joaillerie en or
rose et diamants,
BuLgari.

à droite.
Boucle d’oreille
serpent Bohème,
en or jaune
et diamants,
Boucheron.

78●
 Photos Karina twiss
Madamemode

●79
Madamemode

Robe en
mousseline de soie
et boucles d’oReilles
eteRnal Gold,
en oR jaune, Prada,
collieR j’ai toujouRs
Rêvé d’elle, en oR
jaune et diamants,
Mauboussin.

à dRoite.
veste en coton
et mousseline
Photos Karina twiss

de soie, sPortMax.
bRacelet ludo 1935,
en oR jaune, oR
blanc et diamants,
collection HéRitaGe,
Van Cleef & arPels.

80●
Madamemode

●81
Madamemode

Trench en
gabardine eT soie,
eT cols amovibles,
Maison Margiela.
colliers hardwear,
en or jaune, porTés
en sauToir, Tiffany
& Co., monTre
TwenTy-4, en or
rose eT diamanTs,
PaTek PhiliPPe.

82●
 Madamemode

Bague et Bracelet
jonc coco crush,
en or jaune,
Chanel Joaillerie.
Mise en beauté Dior
avec : Dior Backstage
Face & Body Foundation
1,5n, rosy glow 001 Pink
et rouge Dior 720 Icone
fini velvet, manucure
Dior avec Dior Base Vernis,
Dior Vernis 100 nude look
et Dior top coat.
Photos Karina twiss

●83
Madamemode

Body-chemise,
jupe en latex
ceinture et
escarpins, AlAïA.

à droite.
mono Boucle
d’oreille clash,
en or rose, CArtier.
mise en beauté dior
avec : dior Backstage Face
& Body Foundation 2Wp
Warm peach, rosy Glow
006 Berry, diorshow
Photos Karina twiss

5 couleurs 923 popeline

peach Édition limitée,
diorshow Brow styler
03 Brown et rouge dior
772 classic rosewood
fini velvet.

84●
Madamemode

●85
Madamemode

Robe en satin
de soie et coton,
Maison Rabih
KayRouz.
boucle d’oReille
eclisse, en oR Rose
et diamants,
VheRnieR.

86●
 Madamemode
Photos Karina twiss

Pull en laine
chinée et Pantalon
en coton, Loewe.
colliers chaînes
en or rose éthique,
Chopard.

●87
Madamemode

Haut et minijupe
en soie lamée,
AlexAndre
Photos Karina twiss

VAuthier.

à droite.
Collier torsadé
en or jaune et
diamants, BuccelAti.

88●
Madamemode

●89
Madamemode

90●
 Madamemode

MiniroBe en satin
entièreMent Brodé
de cristaux, guCCi.
Maquillage dior
par camille siguret.
Manucure dior
par Brenda abrial.
coiffure Martyn Foss
calder.

à gauche.
Manchette
Bee My Love, en or
rose et diaMants,
Chaumet, Bague
Possession en or
et diaMants, Piaget.
Mise en beauté dior
avec : dior Backstage Face
& Body Foundation 1,5n,
Photos Karina twiss

rosy glow 004 coral,

rouge dior 556 aimée
fini satin, manucure dior
avec dior Base vernis,
dior vernis 100 nude
Look, dior top coat.

●91
Madamebeauté

Matière
à sensation
avec des soins
capillaires
de pointe.
Peigne Officine
Universelle Buly.

92●
 Madamebeauté

Quoi
de neuf
Des coiffures
repérées
Dans les séries,
des colorations
lancées par des
pop stars, des
tutos à la pointe
et des produits
experts de plus
en plus luxueux.
Le boom du
marché raconte
les inspirations

cheveux ?
du moment.

Par Marion Louis, Justine Feutry

et Victoria Hidoussi / Photos Karina twiss
/ réalisation JuLie GiLLet
/ Modèles dana eLMers @ oui ManageMent
et cHLoé coutau @ 16 Paris

●93
Madamebeauté

C’est gonflé :
le brushing retrouve
ses lettres de noblesse.
Veste Versace.
Coiffeur Martyn Foss
Calder. Maquillage
Camille Siguret.

94●
 Madamebeauté

Crinière ardente
avec la tendance
cheveux rouge
bordeaux.
Débardeur Alexandra
Golovanoff.
photos Karina twiss

●95
Madamebeauté

sublimer
L’ART DU maquillage
CAPILLAIRE
« Les cheveux naturels ne sont jamais uniformes, explique Marie
Pelletier, l’une des artistes de la coupe à sec du salon Michel Brosseau.
Nous préférons colorier le cheveu plutôt que le colorer. » En clair,
de subtils jeux de lumière sur mesure qui éclairent, apportent du
contraste et mettent la coupe en valeur. Un travail tout en nuance
De mèche avec la qui va sublimer les tons 2024. « Passer au rouge, ce n’est pas évident,
mode : les accessoires
à l’honneur avec
s’amuse Marie. On revient aussi du platine en vogue ces derniers
le bijou de cheveux temps. Cette saison, on va privilégier les bruns froids avec des
MAM et le peigne camaïeux de chocolat, du latte au ristretto. Toujours au top, les blonds
Miu Miu. se font tout miel ou thé glacé en flattant toutes les carnations. Côté
coupes, le carré reste très en forme… sous toutes ses formes, tandis
que les franges rideaux repoussent et que les boucles s’apaisent au
profit des vrais brushings qui donnent à la fois du volume aux racines
et du mouvement sur les longueurs, mais tout en souplesse. »
36, rue de Courcelles, 75008 Paris. Tél. : 01 43 59 80 40.

Colorer
Alerte rouge
On n’a pas fini de regarder
C’est la couleur qui embrase toutes les lèvres, les ongles
dans le rétrO ! Si le long lisse, le chignon de danseuse
et les cheveux des célébrités : auburn sur Emily Ratajkowski, acajou sur
et le carré wavy font toujours la course en tête, le brushing
Dua Lipa, version pinot noir sur Zendaya et Ashley Graham, ou écarlate
reprend du poil de la bête dans la foulée de la tendance mob
sur Billie Eilish et Megan Fox. Le bon geste pour entretenir la flamme ?
wife (femme de mafieux). Version Butterfly, style drôles
« L’étape la plus importante de la routine capillaire est le nettoyage avec
de dames ou XXL à la golden eighties comme celui de Miley
un shampooing repigmentant. Il permet de raviver la teinte tout de suite
Cyrus lors des Grammy Awards, on monte le volume à fond.
après le lavage et d’éviter qu’elle se délave », assure Vincent Venzat,
Et pour survivre à ces traitements de choc, nos cheveux
responsable artistique des collections Camille Albane, qui recommande
ont intérêt à être en bonne santé, à résister au stress,
une utilisation minimale du produit deux fois par semaine. On enchaîne
à la pollution, aux hormones, aux casques de vélo…
avec un masque ou un après-shampooing repigmentant, en attendant
D’ailleurs, plus nos cheveux sont menacés, plus le marché
le prochain passage au salon, « toutes les quatre à cinq semaines
des capillaires est en pleine croissance. Sérums ultrachics,
pour retoucher les racines si on souhaite un résultat impeccable ».
brosses et outils professionnels, tutos à gogo sur les réseaux
sociaux : depuis la crise sanitaire, nos crinières font l’objet
de toutes les attentions. Et pas que les longueurs. « Sur
le Web, on a vu une hausse de 70 % des recherches sur
le gommage du cuir chevelu », confirme Aline Poucet,
directrice du Hair Spa René Furterer. L’offre ne cesse de
s’étoffer et de monter en gamme. De nouvelles marques de
luxe comme Olaplex ou Oribe font le buzz. Tous les coiffeurs
en vue, Carita, Delphine Courteille, David Lucas, Cut by
photos Karina twiss

Fred, Christophe Nicolas Biot, Adrien Coelho ont lancé leur Réveille-couleuRs. Shampooing
propre ligne capillaire et les fleurons de cosmétique comme Créateur de Reflets Rouge Profond
Pigmacolor, Phytodess. Shampooing
Sisley, Guerlain, Nuxe, Barbara Sturm ou Augustinus Bader
Sublimateur d’Éclat Colour Protection,
se lancent dans la bataille avec succès. Avec un cahier la Biosthétique. Masque Éclat Réparateur
des charges très strict : allier efficacité et naturalité. ● Color Glow, René Furterer.

96●
IMMORTELLE KARITÉ - Anti-Taches ARTICHAUT- Anti-Cellulite
des femmes trouvent que les taches
97% brunes paraissent estompées (2) Apparence de la cellulite :
– 67%
(3)
Madamebeauté

Suivre
Les têtes de séries
Kérastase a fait appel à la magnétique
Sydney Sweeney, étoile montante de Hollywood
et idole de la Gen Z, pour devenir son égérie.
Celle qui s’est fait remarquer grâce à ses rôles
dans les séries Euphoria et The White Lotus, et qu’on
a vue récemment à l’affiche des films Tout sauf toi
et Madame Web, incarnera notamment la nouvelle
gamme de soins capillaires Première. De son côté,
Schwarzkopf a choisi l’actrice et productrice
américano-colombienne Sofia Vergara comme
ambassadrice mondiale. Révélée dans Modern Family,
elle est aujourd’hui l’héroïne de la série à succès
Griselda sur Netflix. Dans la campagne invitant
à s’affirmer sans compromis, elle s’affiche avec
une chevelure blonde, élue coloration de l’année
selon la marque allemande.

Sydney Sweeney (ci-dessus)

pour Kérastase, et Sofia
Vergara pour Schwarzkopf.

Fortifier
LE SOIN SAIN
Toutes celles qui ont testé les produits Leonor Greyl sont accros à vie. Et la marque n’a
pas eu besoin de faire sa green revolution. Elle est naturelle depuis 1968, et les fidèles ne
renonceraient pour rien au monde au soin exclusif délivré à l’institut. Après le diagnostic où l’on
voit son cuir chevelu en CinémaScope, Kathy vous concocte un mélange personnalisé d’huiles et
de plantes avec massage expert, ventouses, vibromassage du crâne, serviette chaude, qui non
seulement rééquilibrent le terrain, mais gorgent vos longueurs d’énergie et plongent le mental
dans une sereine béatitude. En sortant, après le coiffage, le cheveu s’envole littéralement.
Le vôtre est mou, fatigué, tombe, s’affine ? Pour les 40 ans du best-seller Complexe
Énergisant, la gamme s’agrandit d’un sérum et d’un shampooing. Selon les aficionadas,
le sérum empêche les cheveux blancs de repousser trop vite et permet d’espacer les couleurs.
Grâce à qui ? Au maca qui renforce le bulbe, à la groseille indienne anti-âge,
au romarin assainissant et au thé vert antipollution. On l’applique aux racines une fois
par semaine après le lavage, sur cheveux essorés, avec un massage. Il ne se rince pas.
Le secret de la réussite ? « La régularité, rappelle Kathy. Nous et la cliente,
photos s. p.

on doit former une équipe. »

Soin Signature Vitalisant, de 109 à 165 € la séance d’une heure, selon la longueur des cheveux.
15, rue Tronchet, 75008 Paris. Tél. : 01 42 65 32 26.

98●
Madamebeauté

laver
Ni solide ni liquide
Pour sauver la planète, il faut désormais compter avec les
formules en poudre ludiques, écologiques et pratiques. Alors que les
produits classiques contiennent 80 % d’eau, cette nouvelle génération
capillaire, dans la lignée de Yodi, se concentre sur les actifs et
rien que les actifs. À la clé, des formules minimalistes et clean
(sans conservateurs). Et « qui permettent aussi de réduire
de 87 % l’empreinte carbone lors du transport », explique Patrice
Mulato. Le coiffeur a lancé son flacon rechargeable (jusqu’à dix
fois) et ses sachets nomades à 99 % d’ingrédients d’origine
naturelle. Chez Maison Hädenn, même l’après-shampooing bio
se prête à l’exercice et se transforme d’un coup de fouet
en crème soyeuse. Green attitude à la racine.

brosser
L’objet du désir La Bonne Brosse s’associe à Three Seven, la marque créée par la céramiste Caroline
Petit Mason, pour dévoiler quatre modèles en édition limitée. Dessinées à la main
dans ses ateliers, ces créations exclusives conjuguent délicatesse et poésie.
Une raison de plus de renouer avec l’art du brossage matin et soir.
158 €, en exclusivité chez Oh My Cream.

lisser
LE NOUVEAU DYSON
La promesse : avec son nouveau Airstrait, la marque anglaise entend révolutionner le lissage
sans séchage préalable, ni plaques chauffantes ni dommages causés par la chaleur. Et peu
importe la nature de cheveux. Tout cela grâce à une nouvelle technologie capillaire : un flux
d’air accéléré et descendant qui permet de lisser tout en séchant grâce à un moteur
ultrapuissant. Tout en étant enrichi du contrôle intelligent de la chaleur.
En action : dès le premier passage, même en allant vite, le résultat est probant. Bye bye,
le fastidieux combo du séchage puis lissage qui pouvait prendre une heure, l’opération
est réglée en une vingtaine de minutes. Et pour un résultat parfait, on active les différents modes
puisque l’appareil est conçu pour passage sur cheveux mouillés, mais aussi sur cheveux secs.
photos s. p.

À l’issue du test, la chevelure est légère, brillante… et parfaitement lisse. Pas de frisottis
à signaler ni de crans en racines. Un gain de temps au quotidien, un gain de place dans la valise
pour les week-ends et les vacances. Son prix (499 €) est justifié.

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*Thiamidol breveté (EP 2 758 381 B1) France, Belgique, Pays-Bas. Plus d’informations sur www.eucerin.fr
Madamebeauté

À droite.
Le Masque Hair 100 % rechargeables à l’infini permettent
Prodigieux, Nuxe. d’économiser jusqu’à 82 % de plastique.
Professional Smoothing ● La touche italienne : la marque
Treatment SteamPod,
de maquillage Kiko Milano s’associe
L’Oréal Professionnel,
peigne Officine à Rossano Ferretti pour lancer sa ligne
Universelle Buly. de capillaires sans sulfate, sans silicone
et sans paraben (4). Le maestro de la
coupe invisible (il a notamment ses
quartiers au Dior Spa Cheval Blanc Paris
et sa propre émission télé) a imaginé
cinq produits, dont un spray nourrissant
et protecteur et un sérum réparateur.
● Le masque viral : il est sans rinçage,
agit en quatre minutes, s’affiche dans
les salles de bains des célébrités, de Kim
Kardashian à Sofia Richie en passant
Force, brillance
et protection : par Hailey Bieber, et est signé K18 (5). Que les crinières
à gauche, Sérum malmenées par les traitements chimiques se réjouissent.
Revitalisant Son peptide biotech K18 qui répare la kératine endommagée
Fortifiant Hair
Rituel by Sisley, en profondeur arrive chez Sephora dès le 18 mars.
élastiques Celine. ● Les rois des backstages : pionnier de la santé du cheveu,
Patrick Alès nous a laissé des produits mythiques qui ont

embellir
tous fait peau neuve. Durant les Fashion Weeks, les coiffeurs
de studio ne jurent que par le Spray Brushing Volumateur,
la Crème Phyto 7 ou les Laques Végétales (6) sans gaz
propulseur pour dompter les cheveux des mannequins

La liste des envies
On a passé huit nouveautés au peigne fin.
● Le shampooing « coup de pousse » : après le succès
du Sérum Revitalisant Fortifiant Hair Rituel by Sisley,
voici son binôme, le Soin Lavant Fortifiant Densité (1)
qui augmente le volume et la résistance des cheveux au bout
du rouleau. Sous la mousse onctueuse, la force et la soie.
● Le bouclier précieux : pour enrichir sa gamme
capillaire lancée l’an dernier, Nuxe dévoile La Crème (2),
un soin nourrissant sans rinçage pour hydrater et protéger
les longueurs de la chaleur. Avec le parfum signature
totalement addictif. Disponible dès avril.
● La douce formule : La Rosée, la marque qui cartonne
en pharmacie, s’occupe désormais de nos cheveux avec
une formule clean à la kératine végétale (3). Ses trois
shampooings, son après-shampooing hydratant et son
masque réparateur pensent aussi à la planète. Ses packs
qui en voient de toutes les couleurs. Une expertise dont
on profite au quotidien.
● La fin du foin : skinification + healthyfication +
autogratification = The Rich Shampoo et The Rich
Conditioner, Augustinus Bader (7) qui nourrit en profondeur
les cuirs chevelus et les cheveux secs et abîmés avec le fameux
complexe régénérant qui a fait la fortune des soins visage.
Les renforts : graines de moutarde, avoine noire, huiles
de moringa, de graine de grenadier et de baobab. À tester
lors d’un soin capillaire cinq étoiles au spa de l’Hôtel Bulgari.
● Le style pour toutes : un autre coiffeur star, Guido Palau,
joue le jeu avec Zara Hair (8) et une nouvelle gamme
Everyday Basics. « Je viens du monde de la mode et je
propose mes six produits incontournables pour se coiffer
sans se prendre la tête » : une laque, un spray texturisant
sec, une mousse volumisante, un baume pour les cheveux,
un activateur de boucles et un spray pour brushing.
L’essentiel pour se looker au quotidien sans se ruiner. ●
photos Karina twiss et s. p.

102●
 CONSEIL N°5

Découvrir les trésors culturels

du monde au travers de
nos circuits d’exception,
inédits et cousus main.

maisonsduvoyage.com

Retrouvez nos circuits d’exception :

Crédit photo : Bruno et Tuul Morandi.

Selfservices
Il y a urgence à allonger
la durée de vie de nos
appareils numériques !
En France, on change en
moyenne de smartphone
tous les deux ans,
et d’ordinateur portable
tous les cinq ans.
En choisissant
les bons produits
et en les entretenant
correctement, on peut
faire passer la durée
de vie d’un smartphone
de deux à six ans, et celle
d’un ordinateur de cinq
à huit, voire dix ans. Un
combat porté notamment
par l’association
Halte à l’obsolescence
programmée, qui
est à l’origine du site
produitsdurables.fr : une
mine de conseils pour
bien choisir et faire durer
ses équipements numériques.
QUESTIONNER
SON BESOIN
On change souvent nos appareils
alors qu’ils fonctionnent encore.
Or, fabriquer ces équipements
contribue à l’épuisement des
ressources naturelles et représente
80 % de l’empreinte environnementale
du numérique, avant même nos
usages ! Sans compter l’impact social :
travail des enfants dans les mines
d’extraction des métaux, cadences
infernales dans les usines chinoises…
A-t-on à ce point besoin d’un
smartphone neuf ?
MISER
SUR LE RECONDITIONNÉ
S’il faut vraiment changer d’appareil,
ayez le réflexe du reconditionné :
vérifiés et remis en état par des
professionnels, ces appareils
d’occasion n’ont rien à envier aux
neufs et sont assortis d’une garantie
légale de conformité de six mois
minimum.
104●
Le numérique
durable,
on s’y met ?
Avant d’acheter
smartphone ou ordinateur,
on s’assure qu’on pourra
les réparer. check-list.
CHOISIR
UN APPAREIL SOLIDE
Connaissez-vous l’indice de
protection ? Tout équipement
numérique est classé selon ce standard
international : il s’écrit IP suivi de deux
chiffres. Le premier chiffre, de 0 à 6,
désigne la résistance de l’appareil
contre les poussières et les solides ;
le deuxième chiffre, de 0 à 9, indique
sa résistance aux liquides. Si vous
ne trouvez pas l’information sur
Internet, questionnez le fabricant…
mais c’est souvent mauvais signe !
CHOISIR
UN ÉQUIPEMENT RÉPARABLE
« Il serait idiot de se séparer d’une
voiture parce qu’un pneu ou la batterie
serait à plat », écrit Frédéric Bordage
dans son ouvrage Tendre vers la sobriété
Par Caroline reVol-MaUrel
numérique (Éd. Actes
Sud). Encore faut-il
pouvoir changer la
batterie ! Regardez
l’indice de réparabilité :
c’est une note entre 0 et
10. Plus elle est élevée,
plus l’appareil est facile
à réparer : en dessous
de 8/10, passez votre
chemin. Pour changer
la batterie, le micro,
la lentille photo ou
encore le haut-parleur
d’un téléphone, on peut
bénéficier de 25 € de
remise sur la facture
grâce au bonus
réparation, mis en place
par l’État fin 2022. Côté
ordinateur, le bonus
réparation a augmenté
de 45 à 50 € le 1er janvier
dernier.
ATTENTION
À L’ÉCRAN
Optez pour un écran Gorilla
Glass : c’est le plus solide,
il résiste mieux aux chocs
et aux rayures. Dans tous les cas,
ajoutez une protection, en verre
trempé ou en film hydrogel,
et privilégiez une coque à rabat qui
préservera davantage l’écran en cas
de chute. Bonne nouvelle : depuis le
1er janvier, le bonus réparation inclut
aussi le changement d’un écran cassé.
FAIRE
DURER
Frédéric Bordage incite à prendre soin
de nos outils numériques « comme
s’ils étaient les derniers à avoir été
fabriqués sur terre ». Dépoussiérez
Photo Svetlana Bulatovic/ShutterStock
régulièrement le clavier et le système
de refroidissement de votre ordinateur,
et veillez à sa bonne ventilation :
éteignez-le toujours avant de le ranger
dans votre sac. Pour ménager les
batteries, préférez des charges courtes
pendant la journée : les laisser charger
toute la nuit, ça les abîme ! ●
Motscroisés

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T SOLUTION
1 1 DES MOTS CROISÉS
DU 1er MARS 2024
2 2 Horizontalement : 1. Permanence
électorale. 2. Aleurite. Tuilière.
3 3
Un. 3. Mi. Racontar. Ferments.
4 4 4. Pré. Séné. Bêler. Élite. 5. Halle.
Ml. Ga. Stem. 6. Liée. Rêvais. Fers.
5 5 7. Étage. Message. Camail. 8. Til-
ter. Scout. Pétri. 9. Ales. Entière.
6 6 Uretère. 10. Io. Tonte. Mélo. Ara.
Ir. 11. Rijeka. Stéra. Ail. Tg. 12. Ère.
7 7
Ace. Ananas. Iseut. 13. Euh. Inuit.
Dr. Épater. 14. Nuitées. Tsar.
8 8
Opéra. 15. Ânesse. Léna. Lippes.
9 9 16. La. K.-O. Be. Agui. Mer. M/s.
17. Achylie. C.P. Rab. Tapai.
10 10 18. IRA. Olécrane. Rit. Rut. 19. Rai-
die. Aile. Délétère. 20. Essarter.
11 11 Motels. Ôter.
Verticalement : A. Pamphlétaire.
12 12
Salaire. B. Élirait. Loire. Nacras.
13 13 C. Ré. Éléate. Jeûne. Haïs. D. Mur.
Légiste. Husky. Da. E. Arase. El.
14 14 Oka. Isoloir. F. Nice. Ténacité.
Îlet. G. Étonnement. E-N-E. Bée.
15 15 H. Néné. Vertes. Uélé. Car. I. Mas.
Taise. Cri. J. Établissement. Na-
16 16
palm. K. Eure. Sacrera. Tag. Néo.
17 17 L. Li. Lu. Goélands. Ure. M. Elfe.
Feu. Aralia. De. N. Cierge. Tu. As.
18 18 R.I. Brel. O. Ter. Arc. Rai. P.m. Ils.
P. Orme. Saperlipopette. Q. Réels.
19 19 Méta. Sapera. To. R. Nitrate. Têtes.
Prêt. S. Lutte. Irriguer. Maure.
20 20
T. Ensemblier. Transiter.
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T

HORIZONTALEMENT
1. La version moderne du « Déjeuner
sur l’herbe » (deux mots). 2. Abrége-
rais l’exposé. Machine-outil de l’usine.
3. Même petite, elle a des effets. Terme
de privation. Fin de mode. Ton exem-
plaire. Réunion d’articles de fond.
4. Division de la couronne suédoise.
Figure biterroise. Marginal. Pieds bien
soignés. 5. Capacité réduite. Quel
dommage ! Trop rebelle pour rester
dans le rang. Pas à nous. Préposition.
6. Souci pour la police. Pénible à la
longue. Hélitreuiller. 7. Disque solaire
égyptien. 20 en Corse. Cours complé-
mentaires. Arrose Évreux. 8. Utilisé
pour la restauration. Commune vers
Marseille. Tacon dans sa jeunesse.
Chanteur maudit. 9. Une politique à
déconseiller. Bonne gardienne au Capi-
tole. De bouches à oreilles. Plus familier
que vous. 10. Fait partie des bonnes
manières. Croise les doigts. 11. Galli-
nacé américain. Comprend l’ensemble.
Terme de dédain. Fleurs de jachères.
12. Qui a oublié le service. Mal du
siècle. Nouba. 13. Alternative. Animal
fétiche. Par la suite. Desservi. 14. Re-
paire. Parfum d’omelette. Me laissai
aller. Bas-fonds de Paris. 15. Célébrité
de la Marne. Domicile pour Vendredi.
Cité de légende bretonne. Jeune cer-
vidé. Branché. 16. Repas de poupée.
Mois ou papillon. Niveau de ceinture.
17. Toqué du piano. Négation. Cœur
de lion. Fentes de sabots. Terre divine.
18. Pronom. Amenda. Direction. Ra-
pide ratite. 19. Ils marchaient à côté
de leurs Spartiates. Froncée. Homme
de l’art. 20. Se flétrir. Point imaginaire.
Pour les hommes.
VERTICALEMENT
A. Note de piston. Ne restant pas les
bras croisés. B. Il a franchi le rubi-
cond… Heure funeste. Appela. C. Abri
de verrats. Acrobatie aérienne. Jeanne
à la cave. Célèbre inconnu. D. Non
révélés. Vieux désherbant naturel. Il
est tombé de haut. Suffisante. E. Des
ronds pour faire des courses. Mani-
gança. Garçon d’honneur. Elle fait ses
paquets. F. Clé du passé. Amical mais
creux. Caille. Fidèle Castro. G. Cache
l’outrage des ans. Vers Le Tréport. Cou-
teau à virole. H. Le cœur de Marat.
Devant le pape. Oncle à case. Élevée
pour celui qui est allongé. Ébène verte.
I. Héroïne de Zola. Froide quand elle
est anglaise. Débilité. J. Marient leurs
fils. Impossible de la rater. Enclos près
des arènes. K. Opposé à. Te décidas.
Fait un malheur. Bourbon du Canada.
Phénix. L. Toujours à l’endroit, même
à l’envers. Ville du Mali, mais sur le
Niger. Souverains déchus. Côtés du
slalom. M. Farine de manioc. Fixée par
deux aiguilles. Les Belges y font des
ronds dans l’eau. Conduite. N. Article
d’Aragon. Plantain d’eau. Femmes d’un
massif marocain. O. Tout comme. Prin-
cipe huileux. N’est passée à gauche
qu’au dernier moment. P. Sensibilité de
paparazzi. Elles fument aux heures de
travail. Trafic d’influence. Des chiffres
et une lettre. Q. Note. De la Neige dans
l’Ain. Lavande. Au milieu. Fromage
blanc suisse. R. Il doit veiller à ne pas
se mélanger les pinceaux. Symbole de
solidité. Narine de cétacé. Apathique.
S. Une source pour La Fontaine. Pos-
sessif. Bains du Dauphiné. T. Celle de
Klodzko rejoint l’Oder. Inquisiteurs,
peut-être.

par pierre ollivier

106●
 DU 9 AU 24 MARS

LE RENDEZ-VOUS
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Du 20 mars au 20 avril
Vous pourriez n’en faire qu’à votre
tête, et même vous lancer dans des
projets déraisonnables tant sera grande
votre excitation. Essayez dès le 10,
avec la nouvelle lune, de vous détendre
et de retrouver paix et sérénité. Avec
Mercure, vous dénouerez les soucis
les plus inextricables le 10, mais
pourriez aussi vous ennuyer très vite
le 12 si Uranus ne vous propulse pas
vers du renouveau. Vos amours,
de plus en plus tendres et romantiques
dès le 11, pourraient s’enflammer le 13.
aureau
Du 20 avril au 21 mai
Jupiter vous invite à déployer vos ailes,
Uranus à bousculer votre routine.
Profitez de l’impulsion donnée par la
nouvelle lune, dès le 10, et de l’aisance
sociale apportée par Vénus, dès le 11,
pour vous lancer dans des projets.
Élargir le cercle de vos amitiés. Prendre
des responsabilités. Coopérer à une
cause qui vous tient à cœur. L’amour ?
En rêver vous mettra d’excellente
humeur le 8. La tendresse fera place
à la passion dès le 10, et le calme à
l’excitation le 12. Nuit très chaude le 14.
semaine
Du 8 au 14 mars
Gémeaux
Du 21 mai au 21 juin
Focus sur votre vie sociale, votre
carrière dès le 10. Ce sera le moment
de prendre des initiatives pour les faire
évoluer. Mettez en avant vos talents.
Laissez les intuitions de Neptune vous
guider dans votre évolution le 10, et
Pluton clarifier votre vision des choses.
Vénus, dès le 11, favorisera échanges
et négociations, et grâce à son habileté,
vous contournerez plus aisément
les écueils rencontrés. Amours
joyeuses, tendres et sensuelles dès le 8.
Fougueuses, passionnelles dès le 10.
ancer
Du 21 juin au 23 juillet
Vous avez en tête plein de projets
et rêverez, le 8, d’aventure et d’évasion
lointaine. Les contraintes de la vie
vous insupportant le 9, votre besoin
de liberté s’amplifiera. Profitez de la
curiosité donnée par Mercure dès le 10
et du tonus insufflé par la nouvelle
lune pour élargir vos connaissances
et programmer un beau voyage.
L’amour ? Une querelle le 9 pourrait
favoriser des échanges constructifs
le 10. La tentation sera grande, dès le 12,
de vous évader à deux.
Madameastro
OISSONS
Du 18 février au 20 mars
C’EST VOTRE ANNIVERSAIRE
(2E déCAN) : vous êtes à un tournant
de vie (c’est tous les vingt-huit ans)
où vous pourrez avec Saturne vous
alléger de beaucoup de contraintes
extérieures pour suivre un chemin
plus personnel et épanouissant.
Pluton vous y aidera par un long
travail de nettoyage du passé, qui
pourrait encore vous encombrer.
URANUS ET JUPITER,
jusqu’en mai, vous permettront
de trouver de nouvelles idées
pour vous orienter, et dès juin vous
pourrez consolider vos fondations
(famille et maison). Amours
au top en juillet, très passionnelles
en octobre et en novembre.
POUR TOUTES : donnez-
vous, cette semaine, la priorité
et, dès le 10, lancez-vous dans
de nouveaux projets. Interrogez-
vous sur vos besoins, vos envies,
les nouveaux talents à développer,
la nouvelle apparence à adopter,
et allez de l’avant. Quelques
obstacles le 9, mais Mercure, dès
le 10, vous aidera à les contourner,
et Vénus, dès le 11, à garder
vos grandes lunettes roses
sur le nez. L’amour vous stimulera
les 9, 10, 12, 13 et 14.
●109
Madameastro
Lion
Du 23 juillet au 23 août
Vous pourriez vous lancer dans
d’excessives dépenses le 8 et mal
supporter la moindre restriction le 9.
Il y aura de la révolte dans l’air
ce jour-là. Laissez Mercure vous guider
dans la lecture de textes inspirants,
à partir du 10, pour regarder les choses
de plus haut. Usez aussi des énergies
de la nouvelle lune, pour faire un peu
d’introspection et mieux comprendre
pourquoi certaines émotions refoulées
vous font agir inconsidérément,
afin de vous en libérer. Cupidon ?
Joyeux, exubérant le 8. Très sensuel
et ardent les 9, 10 et 11. Beaucoup
d’émotions le 13.
ierge
Du 23 août au 23 septembre
La tête dans les étoiles… Tout vous
semblera possible le 8, mais méfiez-
vous de votre impulsivité le 9, et ne
forcez pas l’allure à partir du 10. Pluton,
ce jour-là, vous aidera à résoudre les
problèmes les plus insolubles, et Vénus
rendra votre quotidien très souriant.
Vous éloigner de votre routine
vous évitera des tensions le 12.
Vous détendre vous empêchera d’être
impatiente et irritable au bureau le 14.
Aux côtés de l’être aimé, vous vous
sentirez rassurée, régénérée les 9
et 11. Loin de lui, seule et perdue.
Sur l’oreiller, le 13, tout sera oublié.
alance
Du 23 septembre au 23 octobre
Désir d’un nouveau job, de réaménager
vos activités, votre planning pour vous
consacrer plus à ce que vous aimez ?
Prenez conscience avec Saturne que
le job idéal dont vous rêvez n’est pas
celui qui sert vos intérêts personnels,
110●
mais celui où vous pouvez vous rendre
utile et servir les autres. La nouvelle
lune favorisera, dès le 10, la prise
d’initiatives en ce sens. Vénus,
dès le 11, facilitera vos démarches,
et Pluton vous aidera à voir plus
clair dans vos choix le 13. En amour,
beaucoup d’excitation les 9, 10, 11 et 12.
Grand renouveau le 14.
Scorpion
Du 23 octobre au 22 novembre
Cinq planètes dynamisées par
la nouvelle lune pour donner à vos
amours et à votre créativité plus
de force et de vitalité ! Waouh !
C’est vous, cette semaine, qui serez
la plus gâtée du zodiaque. Ce sera le
moment de faire vraiment ce qui vous
passionne. De dire à votre moitié,
à vos enfants combien vous les aimez.
De vous mettre en avant, de révéler
vos talents, de briller. Ce sera aussi
celui de prêter attention au nid familial
pour que tous s’y sentent heureux.
Il faudra juste prendre garde les 9,
12 et 14 à bien contrôler vos émotions.
Sagittaire
Du 22 novembre au 22 Décembre
Laissez Uranus vous libérer des trop
grandes contraintes que vous vous
imposez. Si vous ne l’écoutez pas,
il se rappellera à vous inopinément
le 9, mais si vous allez dans son sens,
vous savourerez au contraire la joie
d’être vous-même, plus libre et
indépendante que jamais. Dès le 10,
vous aimerez créer une ambiance
agréable dans votre nid familial
en vous occupant plus de votre famille,
de vos parents ou de votre habitation.
Vos amours ? Risque de tensions le 9,
mais parler sauvera la situation le 10,
et l’harmonie reviendra le 12.
Capricorne
Du 22 Décembre au 20 janvier
Vous pouvez par moments être
taciturne, fermée et fuir le monde.
La nouvelle lune vous invitera
à sortir de cette solitude. À parler,
communiquer plus avec vos proches
et voisins. Sortez de votre réserve.
Échangez vos idées. Intéressez-vous
à de nouveaux sujets pour en discuter.
Ces transformations vous apporteront
harmonie et paix. Savourez-en
les bons effets dès le 11. Vos amours ?
Fort besoin d’indépendance dès
le 8, mais aussi beaucoup de rêve
et de romantisme à partir du 9.
Désirs intenses et nuit chaude le 13.
Verseau
Du 20 janvier au 18 février
Prenez le temps, dès le 10, de vérifier
l’état de vos biens et finances pour
voir si vos revenus vous apportent
la sécurité nécessaire pour être libre
de faire ce que vous voulez, comme
vous l’entendez, et si ce n’est pas le cas,
prenez des initiatives pour y remédier.
Interrogez-vous aussi sur les valeurs
qui vous tiennent à cœur pour avancer
sur la nouvelle route que Pluton, dans
votre signe, vous ouvre. Des indices le
10 et le 13 pourraient déjà vous guider.
En amour, tendresse, joie, excitation et
passion alterneront les 8, 10, 11, 12 et 14.
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LE 08 MARS, CÉLÉBREZ LA JOURNÉE

DES DROITS DES FEMMES
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Ours

M f
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Directeur général : Marc Feuillée
Directeur général adjoint : Jean-Luc Breysse
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Directeurs adjoints de la rédaction : Joseph Ghosn, Richard Gianorio

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Clara Dufour (mode magazine et célébrités), Alexandra Guerre (production et photo),
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Assistante mode magazine, célébrités et beauté : Amicie de La Taille (55 96)

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tourisme), Marion Louis (beauté, bien-être), Ségolène Wacrenier (news, self services, Paris)
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Mode : Carole Matray (cheffe de service mode), Marie Pasquier (cheffe de service
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Maquette : Stéphanie-Jeanne Arnaud (cheffe de studio), Laurence Averlant, Patrick Kaiser
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112● Les polices FELL sont reproduites numériquement par Igino Marini.
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CarréVIP

Soirée cinéma à l’Olympia

La 49e cérémonie des Césars a été marquée
par le sacre attendu d’Anatomie d’une chute, de Justine Triet,
désormais en route pour les Oscars, et par le discours
.
vibrant de Judith Godrèche en guerre contre
les violences sexuelles dans le monde du cinéma.
1. Arieh Worthalter. 2. Sandra Hüller et Justine Triet. 3. Juliette Binoche. 4. Christopher Nolan et Marion Cotillard.
5. Nadia Tereszkiewicz et Diane Kruger. 6. Raphaël Quenard. 7. Judith Godrèche et Ariane Ascaride. 8. Ella Rumpf. 9. Léa Drucker.
10. Agnès Jaoui et Valérie Lemercier. 11. Monia Chokri. 12. Virginie Efira. 13. Adèle Exarchopoulos.

●113
pAR amicie de la taille
l’
L'autopromo
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Avec sept Albums
à son Actif, Carla Bruni montera
le 18 mars sur la scène de l’Olympia, à Paris,
p
pour les 20 ans du gala de la Fondation
Recherche Alzheimer. Lors de cette soirée,
sous la direction artistique de Pierre Souchon,
et parmi des invités de prestige comme
Juliette Armanet, Sandrine Kiberlain et Alain
Souchon, elle interprétera quelques-unes
r
de ses chansons, seule et avec Nolwenn Leroy.
Pourquoi m’engager Pour la Fondation
recherche alzheimer ?
Ce gala a été initié par Pierre Souchon
après que cette épouvantable maladie
o
a touché sa grand-mère. Il a décidé
d’organiser ces concerts avec un grand sens
de l’engagement et beaucoup de délicatesse.
Alzheimer est une maladie particulièrement
cruelle puisqu’elle donne l’impression
que quelqu’un vient voler le cerveau et
m
l’âme des personnes que l’on aime. En tant
qu’artiste, j’ai aussi la responsabilité de
véhiculer des messages sur ce qui touche
les gens. Par le passé, j’ai par exemple
pensé qu’il était important de partager
o
mon expérience sur le cancer du sein.
le sujet dont je veux Parler ?
Le cancer du sein, justement. Avec
Internet et les réseaux sociaux, il y a beaucoup
de légendes autour de cette maladie pour
laquelle j’ai été moi-même traitée il y a quatre
ans. On croit que les examens sont dangereux
à cause des radiations, mais le vrai danger,
c’est le cancer. Quand on prend un avion,
on est soumis à bien plus de radiations que
durant ces examens. J’incite donc les femmes
à faire les dépistages de prévention.
Une mammographie peut sauver une vie.
114● Par Paola Genone
mon actu ?
Je suis en train d’écrire de nouveaux
morceaux et je vais débuter une tournée.
J’avais dû interrompre la précédente à cause
du Covid, et même si je fais des concerts
tous les mois, la dimension d’une tournée,
les sensations qu’elle procure me manquaient.
qui suis-je ?
Carla Bruni, être humain de 56 ans, de sexe
féminin. Très active. Je dirais aussi : auteur-
compositeur et interprète, ou alors « marmotte »,
parce que j’aime beaucoup dormir.
mes qualités ?
Avant tout, la gentillesse : c’est l’un
des chemins les plus intéressants d’une vie.
J’ai aussi toujours été courageuse, ce qui
ne veut pas dire que je n’ai pas peur.
mon attitude en Promo ?
Sur mes gardes, même si ça ne se voit pas.
Je suis une bonne manipulatrice. En revanche,
je ne suis pas langue de bois, parce qu’une
interview est un échange. Mais je suis attentive,
car mon discours est transposé via le prisme
d’un autre être humain et peut en être modifié.
la question que je redoute ?
Aucune. Après tout, on a le droit de
répondre ce que l’on veut. Ce qui est redoutable,
c’est la confrontation avec l’image et les médias.
Mais quand on accepte d’être un personnage
public, on doit être préparé à une certaine
déformation de notre image.
mode séduction ou mode guerrier
en interview ?
Guerrier, parce que c’est séduisant.
Se battre, c’est résister à l’indifférence, au temps
qui fuit. Surtout, j’aime l’éloquence, les mots,
la capacité d’exprimer la pensée. J’aime lire,
avoir un discours habité par des références
qui me tiennent à cœur.
la dernière Fois où j’ai été Fière de moi ?
Ce n’est pas dans mes habitudes…
C’est anecdotique, mais, récemment, j’ai été
fière d’avoir réussi à bien faire mes valises.
Un désastre d’ordinaire. Dans un aéroport, je
regarde toujours les bagages impeccables de ces
personnes qui concentrent l’essentiel en si peu
Photo arno Lam/CharLette Studio
de place. Je fonctionne différemment : je n’ai pas
de sens pratique. Lire un contrat ou m’occuper
de papiers administratifs est par exemple un petit
exploit pour moi. J’ai tendance à procrastiner
et à m’en remettre à cette phrase d’Oscar Wilde :
« Je ne remets jamais au lendemain ce que
je peux faire le surlendemain. » ●
Dernier album : « Carla Bruni », Barclay.
alzheimer-recherche.org
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