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Année scolaire 2008/2009

Récapitulatif des cours


à l’usage de l’étudiant
en psychomotricité
Rédigé par Lucile COL, étudiante 3e année

Basé sur les cours de première, deuxième et troisième années dispensés à l’ISRP
et sur les ouvrages :
« Le développement de l’enfant de la naissance à 7 ans ; approches théoriques et activités
corporelles » de J. Lacombe, éd. De Boeck, 2008
« Favoriser le développement de l’enfant ; psychomotricité et action éducative » de J.C.
Juhel ; éd. Les presses de l’université de Laval, 2006
« Psychiatrie de l’adulte » de T. Lemperière ; A. Féline ; J. Adès ; P. Hardy et F. Rouillon,
éd. Masson, Paris, 2006
TABLE DES MATIERES
LE NOUVEAU-NE 5
1. PERIODE ANTENATALE ET NAISSANCE 5
2. LA COMMUNICATION DU NOUVEAU-NE 5

PRINCIPES DU DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR 7


1. CONCEPT DE PSYCHOMOTRICITE 7
2. DEFINITIONS 7
3. LOIS CARACTERISANT LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR 7
4. FACTEURS DU DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR 7

LE TONUS 8
1. DEFINITIONS 8
2. EVALUATION 8
3. EVOLUTION DE LA FONCTION TONIQUE AVEC L’AGE 8
4. TONUS ET COMMUNICATION 9

LES FONCTIONS SENSORIELLES 10


1. L’OUÏE 10
2. LA VUE 10
3. LE TOUCHER 10

LE SCHEMA CORPOREL ET L’IMAGE DU CORPS 11


1. LE SCHEMA CORPOREL 11
2. L’IMAGE DU CORPS 13

LA LATERALITE 15
1. DEFINITIONS 15
2. FACTEURS DE LA GENESE DE LA LATERALITE 15
3. EVOLUTION DE LA LATERALITE 16
4. LATERALITE ET ESPACE 16
5. EVALUATION PSYCHOMOTRICE DE LA LATERALITE 16

LA POSTURE ET L’EQUILIBRE 18
1. DEVELOPPEMENT DE LA POSTURE 18
2. DEVIATIONS DE LA COLONNE VERTEBRALE 18
3. EVOLUTION DE LA MAITRISE DE L’EQUILIBRE 18
4. EVALUATION DE L’EQUILIBRATION 19

LA MOTRICITE GLOBALE ET FINE 20


1. FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DE LA MOTRICITE 20
2. ETAPES DE DEVELOPPEMENT DE LA MOTRICITE 20
3. EVOLUTION DE LA LOCOMOTION 21
4. RELATION ENTRE MOTRICITE ET ESPACE, TEMPS ET SCHEMA CORPOREL 21
5. EVOLUTION DE LA MOTRICITE FINE 22
6. EVOLUTION VERS LE LANGAGE CORPOREL 22
7. EVALUATION DE LA MOTRICITE 23

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L’ESPACE 26
1. DEFINITIONS 26
2. FACTEURS INTERVENANT DANS LA PERCEPTION SPATIALE 26
3. ESPACE REEL, ESPACE IMAGINAIRE 26
4. EVOLUTION DE LA STRUCTURATION SPATIALE 27
5. APPRENTISSAGE SCOLAIRE ET STRUCTURATION SPATIALE 28
6. EVALUATION DE L’ESPACE 28

LE TEMPS 30
1. DEFINITIONS 30
2. EVOLUTION DE LA STRUCTURATION TEMPORELLE 30
3. ETAPES DE LA STRUCTURATION DU TEMPS 31
4. PERCEPTION TEMPORELLE ET APPRENTISSAGES SCOLAIRES 31
5. EVALUATION DU TEMPS 31

LA GRAPHOMOTRICITE 32
1. ETAPES DE L’EVOLUTION DE LA GRAPHOMOTRICITE 32
2. EVOLUTION DE L’ECRITURE SELON DE AJURIAGUERRA 33
3. EVALUATION DE LA GRAPHOMOTRICITE 33

LE DEVELOPPEMENT DES PROCESSUS PSYCHIQUES 34


1. AFFECTIVITE 34
2. INTELLIGENCE 36
3. LANGAGE 37

SYNTHESE : LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR DE L’ENFANT 39


1. LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR DE 0 A 3 ANS 39
2. LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR DE 4 A 14 ANS 42

LES PATHOLOGIES 44
1. INSTABILITE PSYCHOMOTRICE 44
2. INHIBITION PSYCHOMOTRICE 45
3. AGNOSIE 46
4. APHASIE ET DYSPHASIE 47
5. DYSPRAXIE ET TROUBLES D’ACQUISITION DES COORDINATIONS 48
6. TROUBLES MNESIQUES 49
7. MALADIE DE PARKINSON 50
8. DEMENCES 51
9. L’INFIRMITE MOTRICE CEREBRALE 54
10. SPINA BIFIDA 58
11. ASTHME 59
12. ATHEROSCLEROSE 59
13. BRONCHIOLITE DU NOURRISSON 60
14. BRONCHITE CHRONIQUE 60
15. CANCER 61
16. CHOREE DE HUNTINGTON 61
17. CIRRHOSE 62
18. CYSTITE 62
19. DIABETE 62
20. EPILEPSIE 63
21. HEPATITE 64

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22. HYPERTENSION ARTERIELLE 65
23. INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE 65
24. MUCOVISCIDOSE 66
25. OREILLONS 66
26. PYELONEPHRITE AIGUË 67
27. REFLUX GASTRO-OESOPHAGIEN 67
28. ROUGEOLE 68
29. RUBEOLE 68
30. SCLEROSE EN PLAQUES 69
31. LE SIDA 69
32. SYNDROME D’ANGELMAN 70
33. SYNDROME DE DOWN OU TRISOMIE 21 70
34. SYNDROME DE KLINEFELTER 71
35. SYNDROME DE TURNER 71
36. SYNDROME DE WILLI-PRADER 71
37. SYNDROME DE WILLIAMS-BEUREN 72
38. SYNDROME DU CRI DU CHAT 72
39. SYNDROME DU X FRAGILE 73
40. TOXOPLASMOSE CONGENITALE 73
41. ULCERE GASTRODUODENAL 73

GLOSSAIRE 75
1. DEFINITIONS ESSENTIELLES 75
2. AUTRES DEFINITIONS PSYCHOMOTRICES 77
3. DEFINITIONS DE PATHOLOGIES PSYCHOMOTRICES 80
4. DEFINITIONS DE SEMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE 84

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LE NOUVEAU-NE
1. Période anténatale et naissance
La mère et l’enfant apprennent à se connaître avant la naissance. Dès que la grossesse est
confirmée, les parents commencent à s’attacher au bébé.
La naissance est une confrontation entre les parents et leur enfant. Les toutes premières heures
ont une influence dans la création des liens affectifs parents-nourrisson.

2. La communication du nouveau-né
Il est étroitement dépendant de sa mère, mais sait émettre des signaux nécessaires au maintien
de sa vie. Des messages incessants circulent entre la mère et son bébé, créant les liens
affectifs. Les comportements de l’un et de l’autre s’influencent réciproquement. C’est
l’interaction mère-enfant.
Le regard est un facteur actif et ultra précoce intervenant dans la constitution du lien affectif
mère-enfant. C’est un élément moteur du phénomène d’attachement.
Le sourire est un mode de communication non verbal essentiel, car interprété comme une
manifestation de reconnaissance, de satisfaction dont la mère est à l’origine, ce qui permet de
créer des liens positifs.
Les cris et pleurs permettent au bébé d’exprimer ses besoins, entrainant des réponses
maternelles pour apaiser le bébé.
La consolabilité est un facteur important dans l’élaboration des interactions mère-bébé.
a. Les réflexes archaïques
Le système nerveux du nouveau-né est inachevé. La maturation se fait par étapes, via la
myélinisation.
Les réflexes archaïques sont les mouvements incontrôlés émis par le nouveau-né en réaction
aux stimulations.
La présence de ces réflexes est un signe d’intégrité du système nerveux. Leur disparition ou
évolution est normale. Leur persistance peut être le signe d’un retard ou d’un trouble du
développement.
b. Les capacités sensorielles
• L’audition :
o le fœtus reçoit des stimulations sonores
o dès deux jours, le nouveau-né réagit à la voix de sa mère et de son père
o capable de discrimination sonore pour la fréquence et le volume
o très sensible à l’intonation de la voix
• la vision :
o pas d’accommodation
o voit assez bien ce qui est très contrasté et pas trop éloigné
o le nouveau-né préfère la semi-obscurité
o évolution rapide entre 0 et 2 mois
o à 4 mois : voit les couleurs
• le goût :
o perception des saveurs très précoce
• l’odorat :
o dès 2 jours : capacités olfactives

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o capacités de discrimination des odeurs élaborée qui tend à diminuer chez
l’enfant et l’adulte
• le toucher :
o sensibilité à la chaleur, au froid, à la douleur, à la pression, au toucher précoce
o sensibilité tactile variable en fonction des parties du corps
o le toucher équivaut à un langage
c. Comportements interactifs
• les états du nouveau-né :

Yeux Respiration Tonus Motricité Comportement


Sommeil Fermés, sans
Régulière Relâché Absente
profond mvt
Sommeil Fermés, mvts Qqs mvts des
irrégulière
léger rapides membres
Plutôt
Somnolence Mi-clos Faible
régulière
Vigilance Ouverts Régulière Disponible Calme, attentif
Généralisée,
Agitation Ouverts Irrégulière Contracté diffuse, Cris, pleurs
anarchique

• l’activité motrice
o le tonus musculaire : hypertonie des membres et hypotonie axiale. L’activité
motrice : mouvements diffus, désordonnés, anarchiques des membres et
mimiques faciales ; en réponse aux stimulations

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PRINCIPES DU DEVELOPPEMENT
PSYCHOMOTEUR
1. Concept de psychomotricité
• Education psychomotrice : développer l’activité motrice de l’être humain en tenant
compte du lien étroit qui existe avec tous les facteurs psychiques. Elle est tournée vers
l’épanouissement et l’autonomie.
• Rééducation psychomotrice : travail sur le symptôme et sur l’aspect réel du corps.
Elle met plutôt en jeu une relation d’apprentissage, et vise le corps dans son aspect
moteur et sensoriel, dans ses actes.
• Thérapie psychomotrice : travail sur le sens du symptôme dans l’élaboration du
schéma corporel et de l’image du corps. Se tourne vers l’aspect psychoaffectif qui,
traversant le corps, en fait l’outil de nos relations.

2. Définitions
Développement psychomoteur : développement de l’activité motrice traversé par celui du
psychisme, qui permet à l’être humain d’acquérir des gestes adaptés à un but, organisés dans
l’espace et dans le temps et latéralisés et de se représenter son corps en statique et en
mouvement.
Activité motrice : ensemble des fonctions motrices de l’organisme.

3. Lois caractérisant le développement psychomoteur


a. Loi de différenciation
• loi céphalo-caudale : la différenciation se fait du haut vers le bas
• loi proximo-distale : la différenciation se fait de l’axe vers les extrémités
b. Loi de variabilité
Loi de variabilité : le rythme de développement n’est pas uniforme. L’évolution est marquée
par des phases capitales appelées stades. Ce découpage en stade sert de repérage. Les stades
correspondent à une logique de développement dont le schéma est le même pour tous les
enfants.

4. Facteurs du développement psychomoteur


• équipement organique : anatomique et neurologique
• maturation neurologique, en lien avec la myélinisation
• apprentissage : expérimentation et entrainement qui laissent des traces dans la
mémoire corporelle
• médiation affective qui donne sens à l’acte moteur

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LE TONUS
1. Définitions
Tonus : tension permanente qui caractérise l’état d’un muscle.
Le tonus est un phénomène à la fois nerveux et réflexe (dont la régulation est soumise au
cervelet, qui appartient au système nerveux central).

Tonus selon Foix et Rondot : état de tension permanente des muscles. Cette tension est
active, involontaire et variable dans son intensité selon les diverses actions syncinétiques ou
réflexes qui le renforcent ou l’inhibent

D’un point de vue psychomoteur, la fonction tonique est le véhicule de l’expression et des
émotions ainsi que le support essentiel de la communication infra-verbale (le langage
corporel).
Dialogue tonique (De Ajuriaguerra) : sensibilité du jeune enfant à percevoir l’état tonique et
donc émotionnel de sa mère.
Un dysfonctionnement tonique, s’il n’est pas lié à une lésion organique, témoigne d’un
désordre émotif et est le signe d’une altération de la communication.

Il existe deux types de tonus :


• tonus de fond : quantité d’énergie qui stimule les muscles à l’état de repos
• tonus d’action : quantité d’énergie qui stimule les muscles lors de l’activité motrice
Hypertonie : excès de contraction
Hypotonie : insuffisance de contraction
Eutonie (Gerda Alexander) : bon tonus

2. Evaluation
a. évaluation du tonus de fond
• mobilisations passives
• extensibilité
• ballant
b. évaluation du tonus d’action
• activité motrice volontaire (doigt-nez, bras tendus)
• syncinésies (diadococinésies)

3. Evolution de la fonction tonique avec l’âge


a. Du point de vue neurophysiologique
• nouveau-né
o hypotonie axiale
o hypertonie périphérique
• entre 6 mois et 3 ans : évolution rapide et massive :
o diminution de l’hypertonie des muscles fléchisseurs des membres
o apparition d’une tonicité au niveau de l’axe corporel

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• jusqu’à 5 ans : l’hypertonie domine
• 7-8 ans : acquisition de la capacité de relâchement musculaire volontaire
b. Du point de vue psychomoteur
Chez le bébé, on peut observer des phases d’intense décharge tonique et d’autres de
relâchement, qui varient selon :
• les stimulations externes : extéroception : informations du monde extérieur perçues
par les récepteurs de l’ouïe, du toucher, de la vue, de l’odorat et du goût
• les stimulations internes
o intéroception : informations provenant des modifications internes de
l’organisme
o proprioception : informations relatives aux muscles et articulations
On parle d’hypertonie d’appel, qui vise à attirer l’attention de la mère en raison d’un malaise
et d’hypotonie de satisfaction, quand une réponse adaptée est apportée au malaise et que
l’enfant est satisfait.

4. Tonus et communication
En interprétant les cris, l’agitation, la tension de son enfant, comme étant un appel, la mère
leur donne un sens de communication. C’est dans ce premier mode d’échange que prend
naissance le langage.

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LES FONCTIONS SENSORIELLES
1. L’ouïe
L’ouïe, par son récepteur, l’oreille, permet de capter les bruits, de les analyser pour en
identifier la nature, l’intensité et la localisation. Elle joue un rôle primordial dans le
développement du langage et de la communication. Une déficience auditive peut entrainer des
troubles de l’équilibre, un retard du langage, des troubles de la communication et du
comportement, voire le non-développement de la phonation.
Les exercices pourront permettent :
• la prise de conscience de l’oreille et de l’ouïe
• l’identification de la nature des bruits
• identification de l’intensité des bruits (qui influence nettement le comportement)
• l’identification de la localisation des bruits
Et plus largement :
• l’attention auditive
• l’écoute de soi et d’autrui
• le développement du langage et de la communication

2. La vue
Les exercices permettront :
• la prise de conscience des yeux et de la vue
• l’observation, la découverte et l’identification des objets
• l’attention visuelle
• la coordination oculo-manuelle
Et plus largement :
• la découverte et la connaissance du monde extérieur et
• la relation à autrui
• l’attention et la concentration
• la connaissance du corps et du schéma corporel
• la structuration spatiale

3. Le toucher
La peau délimite l’intérieur de l’extérieur, forme une enveloppe protectrice et garantit
l’intégrité corporelle. Par ailleurs, elle relie entre elles les différentes parties du corps,
assurant la perception d’unité. La peau est également un lieu privilégié d’échanges
émotionnels et affectifs. Le toucher est pour le bébé un des modes d’exploration du monde.
Les exercices permettront :
• prise de conscience de la peau et du toucher
• expérimentation du toucher pour découvrir et connaître le monde extérieur
• prise de conscience du lien entre toucher et affectivité
Et plus largement :
• prise de conscience dedans/dehors
• organisation de l’affectivité et des relations à autrui
• rencontre avec l’environnement et connaissance de ses éléments
• structuration spatiale

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LE SCHEMA CORPOREL
ET L’IMAGE DU CORPS
1. Le schéma corporel
a. Définitions
Schéma corporel selon Wallon : « élément de base, indispensable à la formation de la
personnalité de l’enfant. C’est la représentation plus ou moins globale, plus ou moins
scientifique et différenciée que l’enfant a de son propre corps. »
Schéma corporel selon De Ajuriaguerra : élaboré sur la base des informations visuelles,
tactiles, kinesthésiques et labyrinthiques, le schéma corporel réalise, dans une construction
active constamment remaniée des données actuelles et du passé, la synthèse dynamique qui
fournit à nos actes comme à nos perceptions le cadre spatial de référence dans lequel ils
prennent toute leur signification.
Schéma corporel selon Le Boulch : c’est l’intuition d’ensemble ou la connaissance
immédiate que nous avons de notre corps à l’état statique ou en mouvement, dans le rapport
de ses différentes parties entre elles et surtout dans ses rapports avec l’espace et les objets qui
nous environnent.

Du point du vue neurologique, le schéma corporel est autant la représentation du corps fondée
sur des données sensorielles que l’intégration cérébrale de celles-ci.

Le schéma corporel est donc la conscience et la connaissance que l’on a de son corps et de
soi-même.
Cette conscience se réalise par l’intégration intellectuelle des perceptions sensorielles internes
et externes et se manifeste par la représentation mentale et graphique.
• conscience des limites corporelles
• conscience de la posture
o position du corps dans l’espace
o position des différentes parties du corps les unes par rapport aux autres
• conscience de l’activité motrice
o perception du corps en mouvement
o rapports établis entre le corps et le milieu extérieur (gestes adaptés à un but,
organisés dans l’espace et le temps et latéralisés)
• conscience de son expression corporelle : attitudes, mimiques, langage corporel
• somatognosie : connaissance du vocabulaire concernant les parties du corps
b. Facteurs d’élaboration du schéma corporel
• sensations kinesthésiques et proprioceptives
• sensations tactiles
• perceptions visuelles (de son propre corps, de celui des autres, de son image dans le
miroir, du monde extérieur)
• médiation verbale des expériences motrices et sensorielles par l’adulte à l’enfant, ce
qui lui permet de les fixer sous des représentations codifiées
c. Processus d’élaboration du schéma corporel
• exploration du corps
o 3 mois : découvre ses mains et doigts

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o 4 mois : explore son visage
o 5-6 mois : attrape ses pieds, frotte ses oreilles
o 9 mois : saisit ses cuisses, tire ses cheveux
o 10-12 mois : exploration de la tête, du cou, du ventre, des organes génitaux
o 17 mois : introduit les doigts dans le nez
• différenciation soi/autrui : capacité de se reconnaître soi comme individu distinct et
différent des autres
o 6 mois : début de la préhension volontaire
o 8 mois : différencie sa mère des autres personnes et comprend qu’il est
différent de sa mère
o 9 mois : distingue ses mains des objets qu’il saisit
• imitation de gestes : capacité de reproduire un mouvement, un geste réalisé par autrui
o 0-4 mois : imitations sporadiques : réalisées de temps en temps, pas de façon
systématique
o 4-8 mois : imitation presque systématique mais limitée aux gestes qu’il a déjà
exécutés, qu’il peut se voir réaliser et qui répondent à une motivation
o 8-12 mois :
 imitation systématique pour les gestes qu’il a déjà exécutés, mêmes
invisibles pour lui
 imite des modèles nouveaux s’il peut se voir les reproduire, s’ils sont
proches de ses actions spontanées et si l’imitation est globale
o 12-18 mois : imite des modèles nouveaux visibles ou invisibles
o 18-24 mois : l’imitation devient représentative :
 imite des modèles nouveaux au premier essai
 imitation différée (imitation en absence du modèle)
 imitation de modèles à l’état d’images
• expérience du miroir
o 4-5 mois : fixe son image du regard et lui sourit
o 6 mois : s’intéresse surtout à l’image de la personne qui le porte
o 8 mois : s’intéresse à sa propre image
o 12 mois : exécute des mouvements devant le miroir
o 14 mois : passe sa main derrière le miroir
o 15-18 mois : reconnait qu’il y a une personne et une image
o 2 ans : reconnaît que l’image est la sienne
• connaissance du corps (somatognosie)
• représentation graphique du corps
Ce niveau d’intégration peut s’analyser par la construction du bonhomme, sa position dans l’espace, la richesse
des détails et le rapport des éléments les uns par rapport aux autres.
o 3 ans : bonhomme têtard
o 4 ans ½ : corps assez correctement représenté : tronc, membres supérieurs,
détails du visage
o 5 ans ½ : détails vestimentaires, personnage en action
o 7-8 ans : possibilité de profil, membres en volume (doubles contours), cou,
identité sexuelle, meilleur rapport des distances et tailles
Jusqu’à 6-7 ans : le dessin du bonhomme est réalisé en fonction de la perception que l’enfant
a de son corps. Puis interviennent la mémoire, l’observation et la connaissance.
d. Développement du schéma corporel selon Corraze
• 3 mois à 3 ans : corps vécu : préhension, sensorialité, coordination des mouvements
• 3 à 7 ans : corps perçu : acquisition de la somatognosie

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• 7 à 12 ans : corps représenté : capacité de se représenter mentalement son corps en
mouvement, enrichie des expériences corporelles
e. Les conséquences d’une mauvaise intégration du schéma corporel
• difficultés de perception et d’orientation
• difficultés motrices (maladresse, incoordination, lenteur gestuelle)
• difficultés sur le plan relationnel et caractériel
f. Evaluation du schéma corporel
• test de somatognosie
• test de Piaget-Head
• test d’imitation de gestes de Bergès-Lézine
• épreuve du sens musculaire de Soubiran
• dessin du bonhomme
• localisation des perceptions tactiles
• connaissance des fonctions sensorielles

2. L’image du corps
a. Définitions
Image du corps selon Schilder : « Image de notre propre corps que nous formons dans notre
esprit, autrement dit la façon dont notre corps nous apparaît à nous-mêmes. »
Du point de vue psychique, la représentation sue l’individu se fait de son propre corps dépasse
largement les dimensions neurologiques, physiques et recouvre des données perceptives,
intellectuelles, imaginaires, symboliques, où les influences de la vie affective et relationnelle
sont majeures.

Image du corps selon Dolto : c’est une construction imaginaire, inconsciente, résultant de
nos expériences émotionnelles, affectives, relationnelles que nous projetons sur notre propre
corps. C’est grâce à notre image du corps, portée et croisée à notre schéma corporel, que nous
pouvons entrer en communication avec autrui
L’image du corps est propre à chaque individu et est liée à l’histoire de chacun. C’est la façon
dont nous investissons affectivement notre corps, aussi bien globalement que partiellement,
dans la relation à autrui.
b. Facteurs intervenant dans l’élaboration de l’image du corps
• relations mère-enfant, père-enfant et famille-enfant
Ces relations représentent la manière dont l’enfant est aimé pour ce qu’il est. Les projections
imaginaires et inconscientes de la mère et de la famille sur l’enfant influent sur l’élaboration
de l’image du corps. Les affects négatifs risquent d’entraîner une dévalorisation de celle-ci.
L’image du corps se construit dans la différenciation d’avec la mère et dans l’identification au
parent de même sexe durant la phase œdipienne.
• Education : Il y a une échelle de valeurs attachées au corps : certaines parties sont
valorisées, d’autres sont tabous.
• Mode : Influence de la mode sociale et des médias, renforçant le culte du corps
physique comme objet de séduction et en créant des valeurs esthétiques du corps.

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Connaissance du corps

2-3 ans Mains


Pieds
Nez
Yeux
Cheveux
Bouche
Oreilles
Dos
Ventre
Bras
Jambes
Tête
4 ans Dents
Joues
Front
Genoux
Epaules
Coudes
Cou
Pouces
Ongles
Lèvres
Talons
Menton
5 ans Cils
Sourcils
Poignets
Narines
6 ans Chevilles
7 ans Hanches
Nuque
8 ans Mollets
Paupières
Avant-bras
Paumes

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LA LATERALITE
1. Définitions
Latéralité : prédominance fonctionnelle qui s’étend aux organes doubles de notre corps
(yeux, mains, pieds, oreilles) lors d’actions spontanées ou dirigées.
Latéralisation : processus qui organise cette asymétrie, entrainant le choix d’un côté par
rapport à l’autre. Cette différenciation s’affirme progressivement entre 3 et 6-7 ans.
Latéralité homogène : la latéralité dominante est identique (du même côté) pour les membres
supérieurs et inférieurs et pour l’œil.
Latéralité croisée : la latéralité dominante n’est identique (du même côté) qu’à deux niveaux
(entre membres supérieurs, membres inférieurs et œil).
Ambidextrie : utilisation indifférenciée d’un côté et de l’autre dans les différentes actions.
Latéralité innée : dominance naturelle au niveau du tonus et des gestes non usuels.
Latéralité acquise : utilisation dominante de la main lors des gestes usuels et sociaux.

2. Facteurs de la genèse de la latéralité


a. Implication neurologique
• croisement des commandes
• spécialisation des fonctions des deux hémisphères cérébraux
o hémisphère gauche : langage, mémoire, intelligence, jugement, volonté,
motricité
o hémisphère droit : conscience du corps et de l’espace
• existence de ponts reliant hémisphères droit et gauche
• les gauchers sont moins spécialisés
• avant la puberté : la structuration des fonctions cérébrales n’est pas encore établie, la
plasticité permet donc de compenser les lésions
b. Implication génétique
• génétique déterminerait la latéralité neurologique
c. Implication socioculturelle
• conditionnement social
• dualité symbolique gauche/droite
d. Implication psychoaffective
• préférence pour une main lors de la succion du pouce
• facteurs relationnels
• se latéraliser est le résultat d’un travail psychique
• lien entre l’organisation de la latéralité et le processus de différenciation :
différenciation d’avec la mère permet à l’enfant de se situer dans un corps autonome,
construisant les bases spatiales dedans/dehors
• puis rôle de l’identification au parent de même sexe lors de la phase œdipienne, qui
permet à l’enfant de confirmer sa latéralité

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3. Evolution de la latéralité
a. Dominance manuelle
• 5-6 mois : main préférentielle pour la préhension des objets
• 9 mois : dans la coordination oculo-manuelle, l’une des deux mains est plus habiles
• 1 à 2 ans : utilisation combinée et complémentaire des deux mains dans les
manipulations connues. Dans les manipulations nouvelles : utilisation préférentielle
d’une main
• jusqu’à 4-5 ans : fluctuations de la latéralité, qui reste indéterminée
• 5-7 ans : établissement de la préférence manuelle, fixation de la latéralité
b. Dominance oculaire
• importance de l’œil directeur dans l’équilibre postural, les gestes, les apprentissages,
la conception de la vie et l’appréhension du monde environnant
• le choix de l’œil directeur serait préprogrammé neurologiquement
• dominance oculaire se met en place vers 4-5 ans et est définitivement stable vers 11-
12 ans
c. Dominance des membres inférieurs
• peut apparaître visible vers 2 ans
d. Dominance de l’oreille
• oreille droite : fonctions linguistiques
• oreille gauche : perception de la musique

4. Latéralité et espace
• la latéralité ne prendra place qu’après une autonomisation du corps lui donnant un
espace dedans/dehors
• identification gauche/droite se réfère d’abord à la perception de l’axe corporel, ensuite
étendue à l’espace environnant (en fonction de cet axe), puis en référence à autrui
• dominance latérale intervient dans la perception sensori-motrice, marquant la
différence gauche/droite par rapport à l’axe corporel
• 5-6 ans : connaissance gauche/droite sur soi
• 7 ans : connaissance gauche/droite sur autrui placé à côté
• 8 ans : capacité de décentration des repères et projection de ceux-ci sur autrui :
réversibilité

5. Evaluation psychomotrice de la latéralité


Pour tous les exercices, il est important de comparer l’aisance, la rapidité, la précision et
l’efficacité entre gauche et droite
a. Au niveau des membres supérieurs
• Latéralité neurologique
• latéralité gestuelle innée
• exercices d’imitation de gestes
• réalisation d’actions (ranger des allumettes, lancer une balle, découper aux ciseaux,
battre et distribuer des cartes, etc.)

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b. Au niveau des membres inférieurs
• Latéralité neurologique
• shooter dans un ballon
• sauter sur un pied
• monter sur une poutre
(Le membre dominant est celui utilisé en premier)
c. Au niveau oculaire
• longue vue
• sighting
• fermer un œil

La latéralité contribue à l’établissement du schéma corporel, du repérage spatial, à


l’organisation gestuelle et à la graphomotricité.
Une difficulté de mise en place de la latéralité peut être signe d’une immaturité globale ou
accompagner des désordres plus profonds.

17
LA POSTURE ET L’EQUILIBRE
Posture : maintien du corps en équilibre dans une position particulière grâce à l’action
simultanée et coordonnée des muscles. Elle est le support de l’activité motrice.
Equilibre : état de stabilité permettant de faire face aux forces de la pesanteur et aux facteurs
qui tendent à le rompre à chaque fois que le sujet s’adapte au milieu, à l'état statique ou
dynamique

1. Développement de la posture
• position du nouveau-né : membres inférieurs et supérieurs en flexion
• maintien de la tête
o 3 mois : à plat ventre : redresse la tête de 45 à 90°
Tenu assis : maintien la tête droite
o 5 mois : port de la tête parfaitement libre
• position assise
o 5 mois : participe au tiré-assis
o 8 mois : tient assis seul
• station debout
o 9 mois : se met debout en se tenant aux meubles, fesses en arrière
o 10-12 mois : station debout sans appui acquise. La colonne vertébrale acquiert
les courbures nécessaires à la marche

2. Déviations de la colonne vertébrale


• Attitude scoliotique : déviation latérale de la colonne vertébrale que l’on peut
observer chez un enfant en position debout, mais qui disparaît lors de la flexion du
rachis
• Scoliose : déviation latérale de la colonne vertébrale observable chez une personne en
position debout et lors de la flexion rachidienne. Elle est grave et nécessite une
surveillance médicale et de la rééducation.
Conséquences de la scoliose : elle peut affecter l’équilibre et occasionner des problèmes de
santé (céphalées, difficultés respiratoires, dorsalgies).
• Cyphose : déviation de la colonne vertébrale se manifestant par une courbure
postérieure.
• Lordose : déviation de la colonne vertébrale se manifestant par une courbure
antérieure. Elle est souvent le résultat de mauvaises positions en station debout.

3. Evolution de la maîtrise de l’équilibre


Equilibre statique : maintien d’une position du corps en équilibre dans l’immobilité.
Equilibre dynamique : maintien de la position du corps en équilibre dans le mouvement.
a. Repères d’acquisition de l’équilibre statique
• 8 mois : station assise
• 11-12 mois : station debout sans appui
• 3 ans : équilibre unipodal quelques secondes
• 4 ans : équilibre unipodal jusqu’à 10 secondes + position yeux ouverts, pieds joints,
mains derrière le dos, tronc fléchi à 90°

18
• 5 ans : équilibre sur la pointe des pieds
b. Repères d’acquisition de l’équilibre dynamique
• jusqu’à 18 mois : acquisition de la marche
• 2 ans : trottine, monte et descend les escaliers sans alterner
• 3 ans : monte les escaliers en alternant
• 4 ans : descend les escaliers en alternant + saut pieds joints
• 5 ans : saut 1 pied

4. Evaluation de l’équilibration
• équilibre pieds joints
• équilibre unipodal (4-5 ans)
• équilibre unipodal 10 sec (6 ans)
• équilibre unipodal yeux fermés (10 ans)
• équilibre sur la pointe des pieds (6 ans)
• équilibre sur la pointe des pieds yeux fermés (10 ans)
• équilibre sur la pointe d’un pied (12 ans)
• équilibre sur la pointe d’un pied yeux fermés (14 ans)
• équilibre talon-pointe
• épreuve d’immobilité

19
LA MOTRICITE GLOBALE ET FINE
Motricité : capacité de l’individu à déplacer son corps de façon globale ou partielle,
permettant la rencontre et l’adaptation au monde extérieur. Elle permet d’accéder à
l’autonomie. Elle devient le reflet de la vie psychique et un moyen de communication.
Coordination : mise en action de plusieurs muscles pour accomplir un mouvement
nécessitant la contraction des muscles synergiques et le relâchement des muscles antagonistes.
Cela suppose un processus de régulation
Coordination oculo-manuelle : faire coordonner les impressions tactiles, visuelles et
kinesthésiques sous le contrôle permanent de l'œil et de la main
Coordinations globales : combinaison des contractions des muscles dans un ordre rigoureux
nécessaire pour atteindre le but recherché. Elles sont réglées par les centres nerveux du
cerveau et du cervelet. Elles unissent sensorialité et motricité. Elles concernent aussi bien les
coordinations dynamiques que statiques
Dissociation : capacité de mettre en action une partie du corps, sans la participation des autres
parties, ce qui permet de faire en même temps des mouvements qui ne sont pas en harmonie,
indépendants l’un de l’autre.

1. Facteurs de développement de la motricité


• maturation neurologique
• équipement anatomique
• fonction tonique
• entrainement : l’expérience laisse une trace dans la mémoire corporelle, la répétition
renforce la maîtrise de l’acte moteur
• stimulation
• médiation affective : investissement par l’enfant de son activité motrice

2. Etapes de développement de la motricité


• 0 à 1 an : la motricité, au départ réflexe va s’organiser en un acte intentionné, orienté
vers un but
• 1 à 2 ans : l’acquisition de la marche permet de nouvelles expériences, enrichissant la
motricité. La motricité est encore centrée sur l’action directe, immédiate : la vue de
l’objet entraine l’action
• 2 à 3 ans : acquisition de la permanence de l’objet (débute vers 9 mois et s’achève
entre 18 et 24 mois) et apparition de l’imitation, la motricité devient représentée.
Permanence de l’objet : capacité à rechercher un objet disparu
Imitation : capacité de l’enfant à faire des gestes, des mouvements représentant une action
déjà vue.
• Après 3 ans : coordination : gestes plus précis, complexes, donnant sens à l’espace et
au temps

20
3. Evolution de la locomotion
• nouveau-né :
o motricité réflexe, spontanée, globale, décharges généralisées à tout le corps
o mouvements diffus des membres, inadaptés en réponse à des stimulations
• 3-4 mois :
o plat dos : roule sur le côté
o plat ventre : se redresse légèrement sur les avant-bras
• 5-6 mois :
o debout : sautille
o plat ventre : fait l’avion
o plat dos : pédalage, attrape ses pieds
• 7-8 mois :
o roule sur lui-même dans les deux sens
o passage position couchée à assise
• 9-10 mois :
o quadrupédie
o début de cabotage
• 10-14 mois :
o quelques pas seul
• 15-18 mois :
o meilleur équilibre par redressement de la colonne vertébrale
o réduction du polygone de sustentation
o apparition du déroulement du pied au sol
• 20 mois :
o petits sauts
o court, mais tombe souvent
• 24 mois :
o court
o shoote dans un ballon
o monte et descend les escaliers avec appui
o activité motrice liée à l’objet immédiat

4. Relation entre motricité et espace, temps et schéma corporel


a. Espace
• d’abord de l’environnement immédiat à un espace plus vaste
• acquisition de la notion de distance
• construction des repères spatiaux de base à partir du corps
• ensuite ces repères seront projetés aux objets environnants
b. Temps
Le temps correspond à la vitesse que met le corps pour parcourir l’espace
c. Le schéma corporel
La motricité structure le schéma corporel :
• par le mouvement mettant en jeu le corps
• par l’expérience qu’elle propos
• par les stimulations proprioceptives qu’elle implique

21
La motricité participe donc à la connaissance et à la maîtrise corporelle et donc à l’image que
l’enfant se fait de son corps.

5. Evolution de la motricité fine


Préhension : capacité à saisir avec la main
• 0 à 2 mois : préhension réflexe (grasping)
• 3-4 mois : préhension au contact (involontaire) : l’enfant saisit un objet qui est mis au
contact de sa main
• 5-6 mois :
o préhension volontaire
o prise palmaire : entre la paume et les trois derniers doigts
o relâchement involontaire
• 7-8 mois :
o pince inférieure : entre le pouce et l’auriculaire
o relâchement volontaire global et imprécis
o passe les objets d’une main à l’autre
• 9-10 mois :
o pince supérieure : entre le pouce et l’index
o relâchement volontaire plus précis
o début des échanges, aime jeter les objets
• 11-15 mois :
o la pince supérieure s’affine
o manipulation active
o apprentissage des notions contenant/contenu, de profondeur, de dedans/dehors,
de haut/bas
• évolution de la coordination oculo-manuelle
o le regard se pose sur la main qui passe par hasard dans le champ visuel
o l’enfant tente de maintenir sa main dans son champ visuel
o l’œil guide la main

6. Evolution vers le langage corporel


Le mouvement n’est pas automatique, il reflète la personnalité que chacun.
La motricité se charge de significations, différentes en fonction des individus.
Comportements innés : réactions réflexes aux stimulations externes ou internes que l’enfant
manifeste sous des formes variées à la naissance. Ces comportements ne dépendent pas de la
culture et sont communs à l’ensemble de l’espèce humaine.
Comportements acquis : gestes intentionnés que nous réalisons en fonction de nos besoins et
de nos désirs et que nous avons acquis au cours des apprentissages.

Ces significations se constituent dans la rencontre du sujet avec le milieu extérieur et par la
médiation qu’opèrent les échanges relationnels avec les parents, puis le groupe familial élargi,
puis le groupe social.
La motricité se charge de sens et d’affectivité lors des relations avec les personnes et objets.
Affectivité : sentiments et émotions, positifs et négatifs, vécus au cours des apprentissages ou
des expériences motrices et leur donnant une coloration, une expression très personnalisée.

22
Le langage corporel a une partie individuelle liée à l’histoire de la personne et une partie
collective liée au groupe social dans lequel il vit.
Gestes symboliques : gestes conventionnels relatifs à la culture.
Gestes d’expression : expriment une émotion ou un sentiment, souvent accompagnés de
mimiques faciales. A travers ces gestes peuvent se lire la manière de dire, la manière de faire
et la manière d’être.

7. Evaluation de la motricité
• Coordinations dynamiques générales
o Marcher
o Courir
o Sauter en statique et en dynamique
 Pieds parallèles (2 ans)
 Pieds joints (3 ans)
 Un pied (5-6 ans)
o Monter/descendre les escaliers
o Quadrupédie
o Galop
o Sautillé
o Pas chassés
o Marche talon-pointe
• Coordinations larges
o Diadococinésies
o Doigt-nez
• Coordinations fines
o Digitales
 Pianotage
 Opposition pouce/autres doigts
 Reptation
 Tricotage (10 ans)
 Test de pointillage de Mira-Stambak
 Test des cercles concentriques d’Oseretzsky
 Test des levers digitaux de Rey
o Faciales
 Bilatérales
 Unilatérales
 Test de motricité faciale de Kwint
• Coordination oculo-manuelle
o Epreuve de contrôle visuel de Vyl
• Dissociations
o Hémicorps supérieur/inférieur (8 ans)
 Taper mains et pieds
 Pantin
o Hémicorps gauche/droit

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Evolution de la motricité fine 2 à 7 ans
Age Lancer Porter Autres gestes
2 ans Lâche sur demande Tire et traîne Déchire, transvase,
gros puzzle, enfile
des grosses perles,
pinceaux et crayons
avec des gestes de
tout le bras
2 ans ½ Mvt encore Soulève, pousse Début découpage,
désordonné habillage,
déshabillage
3 ans Se soucie de la Meilleure prise Déchire, modèle,
direction coupe
3 ans ½ Se soucie de la S’habille et se
distance, de la force, déshabille
de l’amplitude
4 ans Lance et reçoit sans Prise adaptée Découpe sur un trait,
précision enroule, déroule,
enveloppe, enfile des
petites perles
5 ans Lance rapidement et Lace, boutonne
reçoit correctement
6-7 ans Lance en respectant Précision Opposition
un rythme pouce/autres doigts,
pianotage

Evolution de la posture et de la motricité de 0 à 20 mois :

Mois Posture Motricité


1 Position fœtale Mouvements diffus,
2 activité réflexe
3 Tient sa tête droite en tenu assis Plat dos : roule sur le côté
4 Plat ventre : sur avant-bras
5 Plat ventre : redresse tête et tronc Plat ventre : avion
6 Plat dos : pédalage
7 Tient assis seul Porte mains et pieds à sa bouche, rampe
8
9 Tient debout avec appui Quadrupédie
10
11 Tient debout sans appui Marche tenu ou avec appui
12 Marche seul
15 Consolidation de l’équilibre en station Monte escalier à 4 pattes
20 debout Pousse un ballon du pied, main tenue

24
Age 2 ans 3 ans 4 ans 5 ans 6-7 ans

S’immobilise sur Satisfaisante au


S’immobilise qqs
demande mais temps Meilleur contrôle amélioration signal sonore ou
sec
de réaction long visuel

Inhibition

Equilibre statique
10 sec : pieds joints,
Qqs sec sur 1 pied 10 sec pointe pieds Bon équilibre 1 pied
tronc à 90°

équilibre
Maintien
Pointe pieds En arrière, talons Latérale

Marcher
Trottinement Mvt continu Sans mvt parasite

Courir
Mvts de
Sans alterner Monte en alternant Descend en alternant
compensation

Equilibre dynamique
Escaliers
Petit obstacle pieds Cloche-pied petite Cloche-pied longue
d’1 petite hauteur 1 pied et pieds joints
Evolution de la posture et de la motricité de 2 à 7 ans :

joints distance distance

Sauter

25
L’ESPACE
L’espace réel et imaginaire se construit à partir d’un point central qu’est le corps.

1. Définitions
• espace : cadre physique, perceptif, représentatif ou conceptuel à l’intérieur duquel des
objets réels ou représentés, mobiles ou immobiles sont situés et déplacés activement
ou passivement dans un système de relations spatio-temporelles
• espace selon Piaget : ensemble des rapports établis entre les corps que nous percevons
ou concevons = ensemble des relations dont nous nous servons pour structurer ces
corps, pour les percevoir et les concevoir.
• organisation spatiale : capacité de diviser, de partager l’espace et de s’organiser dans
un espace imposé ; combiner orientation, adaptation et construction spatiales
• structuration spatiale : faire varier sa motricité en fonction de l’espace (modulation
du nombre de pas, …) = adaptation spatiale
o différenciation de son propre corps
o organisation de ses gestes et déplacements
o création de relations organisées et orientées entre lui et le monde extérieur
o créations de relations organisées, orientées entre les objets
• orientation spatiale : capacité à constituer un axe corporel orienté (devant/derrière, en
haut/en bas, gauche/droite, …)
• adaptation spatiale : faire varier sa motricité en fonction de l’espace (modulation du
nombre de pas, …) = structuration spatiale

2. Facteurs intervenant dans la perception spatiale


• fonctions sensorielles
• développement de la posture (varier les positions du corps, enrichir la vision du champ
spatial)
• développement de la motricité (manipuler l’espace proche par la préhension, accéder à
l’espace lointain via la locomotion)
• maturation neurologique (participe à l’intégration et à la mémorisation de l’espace)
• interactions sociales (attitudes parentales)

3. Espace réel, espace imaginaire


a. Espace réel
• 0-2 ans : espace sensori-moteur : expériences sensorielles, manipulations
• 2-7 ans : espace perceptif : création de rapports topologiques grâce à l’apparition de
l’image mentale, au prolongement de l’imitation différée et à l’acquisition du langage
o rapport de voisinage : proximité des éléments perçus dans le champ visuel
o rapport de séparation : distinction des éléments voisins qui se confondent et
s’interpénètrent
o rapport d’ordre ou rapport de succession : situer les uns à la suite des autres les
éléments voisins, séparés
o rapport d’entourage ou rapport d’enveloppement : percevoir un élément entre
deux autres

26
• à partir de 7-8 ans : espace représentatif ou espace intellectuel : intégration des notions
de mesure, de perspectives, de proportions, etc.
b. Espace imaginaire
• nouveau-né : le monde et lui-même ne sont que sensations, instantanées, morcelées
• les perceptions sont progressivement reliées entre elles et se différencient avec
l’évolution de la posture et de la motricité et les interactions maternelles
• les dessins et jeux symboliques des enfants sont des représentations de l’espace
imaginaire, intérieur, inconscient
• le cercle est la première trace de la perception que l’enfant a de la spatialisation
dedans/dehors

4. Evolution de la structuration spatiale


a. 0 à 4 mois
• perceptions sensorielles morcelées, instantanées (liés à l’instant présent), non
différenciées de lui-même
• plusieurs espaces sensoriels, tous reliés à la mère
o espace visuel
o espace tactile
o espace olfactif
o espace auditif
• aucun lien entre les différents espaces sensoriels
b. 4 mois à 2 ans
• espace devient peu à peu différencié et permanent
• perceptions de l’espace sont directement liées aux actions, aux expériences, aux
manipulations
• 4-9 mois : stade de la préhension des choses vues qui permet d’établir des liens entre
les différents espaces sensoriels
o à partir de 6 mois : constance des grandeurs : la grandeur d’un objet est la
même qu’il soit loin ou près
o 7-8 mois : constance des formes : reconnaît un objet, même à l’envers, s’il en
reconnaît une partie
• 9 mois : début de la permanence de l’objet
• 9-12 mois :
o acquisition de la notion de trajectoire des objets, via les jeux de jeter
o commence à découvrir la notion de perspective via les différentes positions de
la tête
• 12-18 mois : peut retrouver un objet directement caché s’il a vu ses déplacements
• 18-24 mois : capacité de représentation des déplacements invisibles d’un objet,
acquisition des notions dessus/dessous.
• Locomotion permet distinction espace proche/espace lointain et acquisition de la
notion de distance
c. 2 à 7 ans
• passage de l’espace perceptif à l’espace représentatif : établissement de rapports
topologiques entre les objets
• acquisition progressive des différentes caractéristiques de l’espace et des capacités de
classification, sériation et dénombrement

27
• espace basé sur l’égocentrisme : les rapports spatiaux établis le sont en fonction de lui-
même et de son point de vision
d. Après 7 ans
• entrée dans l’espace représentatif
• capacité de décentration de sa perception de l’espace et capacité de projection dans
une autre position (acquisition de la réversibilité)
• stade des rapports projectifs

5. Apprentissage scolaire et structuration spatiale


La structuration spatiale joue un rôle important dans l’apprentissage :
• du langage écrit
o écrire dans un espace limité
o suivre et maintenir une direction donnée
o reproduire et mémoriser des signes ayant des caractéristiques de forme et
d’orientation et s’enchainant dans un ordre déterminé
• des mathématiques
o utiliser des codes représentant des relations entre les éléments
o utiliser des signes orientés dans l’espace
o réaliser des comparaisons, des tris, des sériations, etc.

6. Evaluation de l’espace
• connaissance des repères topologiques
• orientation de 3 objets entre eux (épreuve de Piaget)
• épreuve des voyages de Soubiran
• épreuve de la maison
• épreuve des pas comptés
• reproduction de figures géométriques (tests de Santucci et de Bender)
• dessin de la maison en perspective
• caractéristiques des éléments : formes, couleurs, dimensions, grosseur, épaisseur
• sériations
• puzzles

28
Connaissance des repères spatiaux
2 à 3 ans Devant/derrière
Dessus/dessous
Dedans/dehors
Grand/petit
En haut/en bas
4 ans A côté
Loin/près
Autour
Moyen
Couché (horizontal)/debout (vertical)
Rond
Carré
Peu/beaucoup
5 ans Contre
Partout
Droit
Entier
Rectangle
6 ans Droite/gauche sur soi
Penché
Au milieu
Demi
Epais/mince
7 ans Droite/gauche sur autrui placé à côté
Losange
8 ans Droite/gauche sur autrui placé en face
Long/court
Différence entre

29
LE TEMPS
1. Définitions
Selon Piaget, le temps est indissociable de l’espace.
La structuration temporelle permet de coordonner son activité, d’organiser sa vie quotidienne
et de communiquer avec le monde. L’appréhension du temps se fait d’abord au niveau du
vécu corporel, puis sera intellectualisée.

• Structuration temporelle : organisation qui permet à l’individu d’inscrire ses actes


dans un mouvement continu et selon les différentes caractéristiques temporelles.
• Ordre ou succession : continuité linéaire des événement successifs, donnant une
perception ordonnée du temps, appelée chronologie.
C’est donc la répétition régulière qui permettra au jeune enfant de percevoir le mouvement temporel.
• Durée : temps qui s’écoule entre le début et la fin d’une action.
Implique les notions de limite et de séparation.
Le temps est codifié par la durée.
• Intervalle : durée limitée entre deux actions, entre deux points définis.
Implique la notion de pause, de repos.
• Irréversibilité du temps : continuité indéfinie, l’expérience du temps passe et ne
revient pas.
Implique les notions d’âge, de jeune/vieux et de trop tôt/trop tard.
• Vitesse : temps mis pour parcourir un espace ou pour réaliser une action.
L’enfant perçoit très tôt la différence de vitesse par la vision, mais ne peut y attribuer des relations causales telles
que la distance ou l’âge.
• Périodicité : certains évènements se répètent régulièrement et créent des repères sur le
cours de ce mouvement infini.
Implique les notions de jour/nuit, saisons, mois de l’année, semaines, jours de la semaine et fêtes.
• Rythme : distribution constante, périodique de temps forts et de temps faibles, en
alternance régulière
Il existe deux types de rythmes : rythme propre ou personnel et rythmes extérieurs. Ils représentent les premières
intégrations sensorielles du temps par le bébé. Rythme propre et rythme extérieur (maternel) s’ajustent au cours
du dialogue tonique.
Rythme propre selon Soubiran : manière d'être d'un sujet, sa façon d'aborder le mouvement

2. Evolution de la structuration temporelle


a. Les rythmes biologiques
b. Le temps subjectif
Correspond aux notions psychoaffectives liées au temps. Affectivité consciente et
inconsciente entraine une perception imaginaire du temps et des rapports spécifiques à chacun
avec le temps. La perception subjective du temps est en lien étroit avec la notion de plaisir.
c. Le temps objectif
Le temps est divisé en unités codifiées selon la durée, dans un système de référence temporel
spécifique à chaque civilisation.
Le temps objectif intervient comme principe de réalité (notions de limites, de contraintes et de
projection dans le futur).

30
3. Etapes de la structuration du temps
a. De 0 à 2 ans : la phase sensori-motrice ou perceptive
Pour le nouveau-né : le temps est assimilés aux rythmes internes et maternels perçus ainsi
qu’à la sensation satisfaction/malaise.
Le temps est « vécu », subjectif : lié à l’action présente
b. De 2 à 7 ans : la phase représentative
Acquisition de la capacité de s’organiser et de se représenter des actions dans le temps
objectif, à l’aide de repères codifiés.
Le temps est objectif.

4. Perception temporelle et apprentissages scolaires


La perception du temps joue un rôle important dans l’apprentissage :
• du langage oral et écrit
• de l’écriture (successions de mots et d’intervalles)
• de l’histoire
• de l’adaptation aux rythmes extérieurs (scolaires) : réaliser une tâche en un temps
donné, en une durée limitée

5. Evaluation du temps
• repères temporels
• vitesse (marche normale, lente, rapide)
• succession (remettre dans l’ordre des images chronologiques)
• rythme
o tempo spontané
o épreuve d’adaptation rythmique de Guilmain
o épreuve de reproduction de structures rythmiques de Mira-Stambak

Connaissance des repères du temps :


2 ans Bientôt
Maintenant
3 ans C’est passé : Hier
Futur proche : Tout à l’heure, Demain
Vite/doucement
4 ans Plus grand (plus vieux)
Jour/nuit
Matin/midi/soir
5 ans Saisons
6 ans Jours de la semaine
7 ans Anniversaire
8 ans Mois de l’année
Sait lire l’heure

31
LA GRAPHOMOTRICITE
Le graphisme a deux fonctions essentielles :
• le dessin (en rapport avec l’image)
• l’écriture (en rapport avec le signe)

L’évolution du graphisme est liée au développement :


• de la motricité (maîtrise du mouvement du bras, de la main, des doigts, selon la loi
proximo-distale)
• de la structuration spatio-temporelle
• du schéma corporel
• de l’affectivité

1. Etapes de l’évolution de la graphomotricité


a. 15 mois
• mouvement de balayage
o mouvements rapides du bras perpendiculaires à la table
o pas de contrôle visuo-moteur
o pas de limitation de l’espace
o rotation du bras autour de l’épaule selon un axe vertical ou horizontal
• tracés circulaires
o coordination des mouvements horizontaux et verticaux autour de l’épaule
• geste homolatéral, activité motrice sans intention
b. 18 mois
• geste croisé : le tracé produit est réalisé dans l’espace graphique opposé à la main
utilisée
• flexion du poignet permettant des tracés en boucle apparaissant fortuitement
c. 2 ans
• contrôle du mouvement : maturation du fléchisseur du pouce permet des petits tracés
morcelés et donc la discontinuité volontaire (freinage du tracé)
o contrôle simple : ramener volontairement la main vers un tracé déjà produit, ce
qui permet :
 des tracés à double direction (revenir au point d’origine du tracé pour en
effectuer un nouveau dans une autre direction)
 des tracé à rayonnement (à partir d’un point d’origine, effectuer plusieurs tracés
rectilignes d’orientation variée)
o 3 ans : contrôle double : joindre deux traits et fermer ainsi une figure (le geste est
contrôlé au départ et à l’arrivée)
• contrôle visuel : acquisition de la coordination oculo-manuelle selon deux étapes :
o l’œil suit la main
o l’œil conduit la main
d. 3 ans
• perfectionnement du contrôle du bras qui permet une maîtrise de la direction
• perfectionnement de la rotation de la main autour du poignet permettant la maîtrise du
sens graphique
o sens positif

32
o sens négatif
o épicycloïde positive
o épicycloïde négative
o cercle fermé (tracé contrôlé issu du tracé circulaire)
e. 4 ans
• arabesques
• hybrides
• spirale (demande un contrôle continu du déroulement du mouvement et devient une courbe figurative :
l’escargot)
• croix (demande une nouvelle forme de contrôle : prendre un repère extérieur au tracé lui-même)
f. Entre 4 et 5 ans
épanouissement de l’activité graphique grâce à ma meilleure maîtrise motrice, aux capacités
perceptives et imaginaires.
g. Entre 5 et 7 ans
Influence scolaire : préparation à l’apprentissage de l’écriture

2. Evolution de l’écriture selon De Ajuriaguerra


• Phase pré-calligraphique (6 – 9 ans) : non respect des normes calligraphiques par
incapacité motrice
• Phase calligraphique (10 – 12 ans) : maîtrise tenue et guidage du crayon, respect des
normes, déliement et régularité de l'écriture
• Phase post-calligraphique (dès 12 ans) : personnalisation de l’écriture, économie du
mouvement, augmentation de la vitesse d’écriture pour répondre aux exigences
sociales

3. Evaluation de la graphomotricité
• motricité (du bras, du poignet, des doigts)
• latéralité
• tenue de l’instrument
• tonus (intensité du trait)
• espace (notions de haut/bas, dessus/dessous ; notions de direction ; notion de
succession)
• graphisme (contrôle du départ, contrôle de l’arrivée, direction, suivre un trait tracé,
limites spatiales)
• reproduction d’un modèle (grapho-perception)
• posture (par rapport à la feuille, par rapport à la table, par rapport à la chaise)
• dessin

33
LE DEVELOPPEMENT DES
PROCESSUS PSYCHIQUES
1. Affectivité
a. Structures de base du psychisme selon Freud
• Inconscient, préconscient et conscient
o Conception de base simple : l’arc réflexe : excitation/tension d’origine
interne/décharge. La tension ne peut jamais être totalement déchargée
o Refoulement = sorte de barrière délimitant inconscient et conscient
o Inconscient = premier groupe de représentants-excitation, majoritaire, qui vise
à une décharge de l’énergie selon le principe de plaisir. Fonctionne selon le
processus primaire : l’énergie y est libre et s’investit sur les représentations qui
fournissent le plus de plaisir
o Principe de plaisir = tendre à la satisfaction des pulsions en ignorant les
jugements de valeur (le bien et le mal, la morale)
o Préconscient/Conscient = second groupe de représentants-excitation, qui vise
aussi à se délivrer de l’énergie dont il est chargé, à obtenir un plaisir, mais
selon le principe de réalité. Accessible à l’évocation volontaire
• Ça, moi, surmoi
o Ça = désigne ce qui est impersonnel, indifférencié mais qui demeure le noyau
central de notre être ; tout ce qui a été constitutionnellement déterminé, des
représentations innées, propres à l’espèce humaine, mais aussi des éléments
acquis qui appartiennent à l’histoire du sujet qui auront été refoulés. Ce sont
les représentations inconscientes. Le ça répond au principe de plaisir
o Surmoi = structure qui règle les conduites sociales, basée sur le principe
d’interdiction. Se construit progressivement, dans la confrontation du sujet aux
interdits. A un rôle de juge, qui se rattache à la culpabilité, à la conscience
morale, aux idéeaux et aux attitudes d’autocritique.
o Moi = Organisation très structurée des représentations (inconscientes,
préconscientes et conscientes). Se développe à partir du ça, au contact des
réalités extérieures en tenant compte de celles du dedans. A pour fonction
d’intégrer et d’adapter la vie pulsionnelle interne aux exigences externes.
Adaptation qui répond au principe de réalité, grâce à ses capacités de
conscience, de connaissance, de mémorisation, d’autoconservation et de
défense envers l’angoisse.
• En cas de conflit entre ces différences instances, il y a formation de symptômes. Ces
symptômes deviennent pathologiques quand ils sont exagérés, persistants et qu’ils
deviennent un mode de fonctionnement.

b. Structures de l’individu selon Jung


• Libido = énergie psychique globale, manifestation de l’énergie vitale, relative non
seulement à la poursuite des l’éros, mais aussi à celle de toute l’activité humaine.
• Inconscient collectif = sous tout psychisme individuel, il y a un inconscient commun
ou collectif sur lequel l’individualité de chacun de nous repose.

34
c. Stades du développement psychoaffectif
Le nouveau-né
• flou psychique
• vit dans l’instant présent, en lien avec ses perceptions sensorielles
• oscille entre des moments de bien-être et des instants de tension
• dépendant de la mère pour soulager ses tensions
• indistinction d’avec sa mère

Le stade oral (0-1 an)


• rôle dominant de la zone bucco-pharyngée, qui a deux fonctions : fonction
d’alimentation et fonction de plaisir (liée au contact avec le sein, qui soulage les
tensions et entraine détente et satisfaction)
• l’activité de succion, d’abord réflexe, va devenir un acte intentionnel
• l’acquisition de la préhension entraine l’expérimentation de la frustration : tout n’est
pas bon à manger
• deux étapes importantes durant ce stade :
o apparition du sourire (premier organisateur du psychisme selon Spitz) :
l’enfant se projette dans un monde de relation et de communication.
L’interprétation de ce sourire par la mère permet la mise en place d’échanges
affectisés, qui permettent l’éveil émotionnel et le développement de la capacité
à ressentir et exprimer ses affects de l’enfant
o entrée dans le stade objectal (environ 8 mois)
 7-8 mois : reconnaît l’image de sa mère, différente des autres personnes
et de lui
 l’expérience du manque de la mère entraine la crainte de perte de
l’objet d’amour et donc l’angoisse du 8e mois, la peur de l’étranger (2e
organisateur selon Spitz)
 certains enfants trouvent du réconfort auprès d’un objet transitionnel
(Winnicott), qui leur permet de se défendre contre l’angoisse de
séparation et d’accepter les frustrations
 acquisition du principe de réalité

Le stade anal (1 à 3 ans)


• intérêt pour la zone ano-rectale et urétrale
• acquisition du contrôle sphinctérien et donc de la propreté
o acquisition propreté permise par : maturation neurologique, maturation
intellectuelle, maturation affective
o propreté de jour comme de nuit acquise vers 3 ans, mais pas d’inquiétude
quant à une énurésie nocturne avant 4 ans
• apprentissage propreté entraine sentiment de maitrise sur soi-même et sur autrui.
l’enfant va alors exercer les limites. D’où l’apparition du stade du « non » vers 15
mois (3e organisateur selon Spitz) et de conduites d’opposition

Le stade phallique (3 à 5-6 ans)


• rôle du père : incite à quitter le nid maternel, rôle de tiers séparateur mère-enfant
• découverte des organes génitaux à partir de 3 ans : prend conscience que ces organes
donnent l’identité de fille ou de garçon

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o chez les garçons : crainte de perdre son sexe
o chez les filles : envie d’avoir un pénis
o masturbation normale à cet âge. La masturbation excessive peut être le signe
de difficultés psychiques auxquelles l’enfant répond par une activité auto
érotique.
• Complexe d’Œdipe :
o sentiments « amoureux » pour le parent de sexe opposé
o prend conscience que ce parent dont il fait tout pour attirer l’attention ne lui
appartient pas
o situation conflictuelle
o sentiments variables pour le parent « rival » (de même sexe)
o le parent de sexe opposé doit positiver les sentiments de son enfant, tout en y
mettant des limites dans le vécu de la réalité
o processus d’identification au parent de même sexe, résolution du complexe
o jeux de rôle où l’enfant prend la place de l’adulte et jeux d’imagination très
importants à cet âge

La phase de latence (7-12 ans)


Ouverture sociale qui permet à l’enfant de déplacer ses affects et préoccupations vers des
activités intellectuelles, culturelles, physiques, qu’il partage avec ses copains.

2. Intelligence
a. Définition et facteurs de développement
Intelligence = un des outils permettant à l’être humain de prendre connaissance du milieu
dans lequel il évolue et de développer ses capacités à s’y adapter.

Facteurs de développement de l’intelligence : maturation neurologique, environnement,


affectivité.

b. Stades de développement de l’intelligence selon Piaget


L’intelligence sensori-motrice (0 à 2 ans)
Intelligence pratique qui se manifeste en présence des objets et qui met en jeu la perception et
la motricité, sans représentation, sans langage, sans concept. Elle nait de l’expérience concrète
• Phase de l’exercice des réflexes (0 à 1 mois)
Composée d’actes réflexes innés
• Phase des premières adaptations acquises : action sur le corps (1 à 4 mois)
Les actes réflexes vont s’étendre à d’autres objets rencontrés par hasard et dont l’intérêt pour
le résultat va entrainer la répétition. Premières assimilations qui concernent surtout le corps
• Phase des adaptations sensori-motrices intentionnelles : action sur les objets (4 à
8 mois)
L’enfant découvrant par hasard que son action sur un objet entraine un résultat intéressant, va
chercher à le renouveler, ce qui permet l’acquisition fondamentale de la préhension à vue des
objets.
• Application d’actions connues à des situations nouvelles (8 à 12 mois)
Pour atteindre un but, l’enfant utilise une action connue => différencie moyen et but
• Découverte de moyens nouveaux par expérimentation active (12 à 18 mois)
Varie intentionnellement ses actions pour obtenir des effets nouveaux

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• Invention de moyens nouveaux par combinaison mentale (18 à 24 mois)
Début de la représentation mentale ou intelligence symbolique : réfléchit avant d’agir

Le stade de l’intelligence pré-opératoire (2 à 7 ans)


• Fonction sémiotique ou symbolique (2 à 4 ans)
Capable de se représenter mentalement ce qu’il évoque
Fonction symbolique = capacité d’évoquer des objets, des situations ou des évènements
absents en utilisant des signes ou symboles. Elle se manifeste par différentes conduites :
o Imitation différée
o Jeu symbolique (transformer le réel au gré des besoins et désirs du moment en
utilisant imitation différée et langage)
o Langage (permet de dégager la pensée de l’action)
o Dessin
o Image mentale (langage intérieur)
• Pensée intuitive (4 à 7 ans)
o Pensée pré-logique : l’enfant n’est pas encore capable de raisonner
logiquement. Pensée encore liée à la manipulation, à l’action. L’enfant ne peut
démontrer son résultat ou motiver ses conduites.
o Peut établir des relations de comparaison : classement, triages selon les
caractéristiques de formes, couleur et espèce
• Caractéristiques de la pensée pré-opératoire
o Egocentrique : la pensée donne à l’enfant un sentiment de puissance, car il
déforme la réalité et l’aménage selon ses désirs (fabulation, mensonge)
o Animisme : prête une intentionnalité aux choses
o Finalisme : cherche à comprendre les raisons des choses (« pourquoi ? »)
o Artificialisme : croyance que tous les éléments sont construits par l’Homme
o Réalisme

Le stade de l’intelligence opératoire concrète (7 à 12 ans)


• Acquisition du nombre, de la classification, de la sériation, de la conservation des
substances (7-8 ans), du poids ( 8-9 ans) et du volume (10-12 ans)
• Capable de décentration
• Intelligence n’opère encore que sur le concret, ne peut envisager des hypothèses

Le stade de l’intelligence opératoire formelle (12 à 16 ans)


• Se libère du concret, raisonne abstraitement, sans avoir besoin de s’appuyer sur des
manipulations
• Capacité d’opérer par hypothèses et déductions

3. Langage
a. Facteurs de développement du langage
• organes du langage
o organes cérébraux : aire de Wernicke (partie postérieure du lobe temporal),
aire de Broca (gyrus frontal inférieur), aires auditives, visuelles et motrices
o organes phonatoires : poumons, cordes vocales, larynx, bouche, fosses nasales
o appareil auditif

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• Environnement : bain linguistique
les nouveaux-nés sont capables de distinguer tous les sons contenus dans les langues. Après
quelques mois, privés du contact avec certains sons (absents de la langue maternelle), l’enfant
perd cette universalité linguistique.
• Affectivité : champ de communication, échanges

b. Etapes de l’évolution du langage


Phase pré-verbale (0 à 12 mois)
• perception de la prosodie et émission de sons végétatifs (0 à 2 mois)
outil de communication en fonction des interprétations de la mère
• vocalises (2 à 6-7 mois)
• babillage (7 à 10-12 mois)
babillage = production phonatoire composée d’une suite rythmique de consonnes-voyelles
(syllabes) qui structurent toutes les langues
o 6 à 10 mois : syllabes simples utilisant surtout le « a »
o 10 à 12 mois : syllabes plus variées, articulation plus nette

Phase verbale (12 à 24 mois)


Mise en relation des formes sonores avec des objets, des actions ou des évènements
permettant la production du mots.
• Premiers mots (12 à 18 mois)
o La compréhension des mots précède la production
 10-12 mois : comprend 30 mots
 12-16 mois : comprend 100 à 150 mots
o émission des premiers mots
 influence des facteurs environnementaux, du caractère de l’enfant, de la
position dans la fratrie et des évènements émotionnels importants
 11-14 mois : premiers mots
 15-20 mois : 50 mots
 3 ans : 200 mots
• Pré-phrase (18 à 24 mois) = combinaison de 2-3 mots

c. Evaluation du langage
• communication (avec adultes, avec enfants, avec inconnus)
• expression (langage oral/gestuel, facile/sur besoin, bcp/peu, défaut de parole)
• vocabulaire (bébé, pauvre/riche, précis, « je », mot phrase/phrase simple/phrase
complexe, interrogation, négation)
• aptitude au récit (spontanée, histoire imaginées, d’après une image, entendu)
• déficits organiques (neurologique, auditifs, organes phonatoires)

38
SYNTHESE : LE DEVELOPPEMENT
PSYCHOMOTEUR DE L’ENFANT
1. Le développement psychomoteur de 0 à 3 ans
un mois :
 réagit au bruit
 tête : poursuite céphalique sur 90°
 préhension : grasping
 psychoaffectif : regarde sa maman pendant la tétée

deux mois :
 réagit aux bruits légers
 tête : poursuite céphalique sur 180°, tient sa tête quelques secondes
 procubitus : tient sur ses avant-bras et soulève la tête à 45°
 station assise : vacille
 langage : quelques vocalises

trois mois :
 disparition des réflexes archaïques
 motricité : début de l’activité motrice volontaire
 station assise : tête droite, dos ferme, région lombaire faible
 décubitus : flexion/extension des membres
 procubitus : redresse la tête jusqu’à 90°
 préhension : premier contact avec l’objet
 langage : cris de plaisir, gazouillis

quatre mois :
 tête : tient sa tête
 décubitus : passe de sur le dos à sur le côté
 procubitus : redresse le thorax
 préhension : réunit ses mains quand il joue, perd souvent l’objet
 langage : rit, gazouille
 psychoaffectif : sourit aux personnes qui s’occupent de lui

cinq mois :
 station assise : participe au tiré-assis
 décubitus : pédalage avec ses pieds
 procubitus : fait l’avion
 préhension : devient volontaire, mais encore imprécise (radio-palmaire)
 langage : bruit mouillé des lèvres
 psychoaffectif : montre du déplaisir quand ses parents s’éloignent
 compréhension générale : sourit à son image dans le miroir

six mois :
 station assise : tripode
 décubitus : décolle la tête et les épaules, se tourne de dos à ventre, joue avec ses pieds
 procubitus : se redresse sur les mains
 station debout : « sauteur »
 préhension : peut tenir un cube dans chaque main
 langage : lallation, babillage
 compréhension générale : essaie de ramasser un jouet tombé

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sept mois :
 station assise : acquise sans soutien
 décubitus : aime sucer ses orteils
 procubitus : peut placer le poids de son corps sur une main, se tourne de ventre à dos
 station debout : saute et s’accroupit
 préhension : relâchement volontaire global, pince inférieure, coordination bimanuelle
 langage : syllabes
 psychoaffectif : distingue le visage de ses parents de ceux des autres personnes
 compréhension générale : imite des actes simples, répond à son prénom

huit mois :
 station assise : se penche en avant
 décubitus : passe du décubitus à la station assise avec aide des mains
 procubitus : fait l’ours
 préhension : lâche un cube pour en saisir un autre, joue à jeter les jouets
 langage : imite des sons
 psychoaffectif : peur de l’étranger
 compréhension générale : comprend le « non »

neuf mois :
 station assise : parfaite sans appui
 décubitus : passe du décubitus à la station assise
 procubitus : commence à ramper
 station debout : tient quelques instants debout en se tenant aux meubles
 préhension : pince supérieure
 langage : syllabes doublées
 psychoaffectif : échange des jouets avec ses parents
 compréhension générale : fait sonner une clochette

dix mois :
 motricité globale : chevalier servant, quadrupédie
 préhension : pince supérieure fine, boit dans un verre sans aide
 langage : mot symbole
 compréhension générale : transvasement (notion de contenant/contenu), tire sur les vêtements
pour attirer l’attention

onze mois :
 motricité globale : déplacements en rampant ou à quatre pattes, se soulève en s’agrippant aux
objets et se met debout
 motricité fine : renvoie la balle qu’on lui a lancée
 compréhension générale : comprend les notions dedans/dehors, en haut/en bas

douze mois :
 motricité globale : se baisse pour ramasser un objet, cabotage, premiers pas
 motricité fine : pointe de l’index, aime les jeux de ballon
 langage : langage global significatif, dit « maman » et « papa »
 compréhension générale : jeux d’encastrement, comprend son prénom

quinze mois :
 motricité globale : monte l’escalier à 4 pattes, marche seul, s’agenouille
 motricité fine : relâchement manuel précis, tient une cuillère
 graphomotricité : gribouille
 langage : range les mots par ordre affectif
 compréhension générale : demande les objets en les montrant du doigt

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dix-huit mois :
 motricité globale : monte et descend les escaliers sans alterner à l’aide de la rampe, commence
à courir, saute sur 2 pieds, marche à reculons
 motricité fine : mange seul, peut lancer un ballon debout, porte tout à la bouche, fait une tour
de deux cubes
 graphomotricité : reproduit un trait
 langage : mots-phrases, répète ce qui fait rire
 psychoaffectif : s’amuse à donner et à prendre
 compréhension générale : imite les tâches domestiques

deux ans :
 motricité globale : monte et descend les escaliers sans alterner, court, danse, sautille, shoote
dans un ballon, grimpe sur une chaise
 motricité fine : dévisse, aide pour s’habiller, tour de trois cubes, mange proprement
 graphomotricité : gribouillage en cercle, lignes
 langage : explosion du vocabulaire
 psychoaffectif : propreté nocturne, trépigne si quelque chose ne lui plait pas, proteste parfois
quand on l’embrasse
 compréhension générale : comprend 2-3 ordres simples (interdictions)

trois ans :
 motricité globale : monte les escaliers en alternant, peut tenir sur un pied quelques secondes,
conduit un tricycle
 motricité fine : s’habille seul, met ses chaussures sans lacets, se lave les mains, ouvre une
porte, tour de 8 cubes
 graphomotricité : dessine un cercle
 dessin du bonhomme : bonhomme têtard
 langage : « pourquoi ? », pose des questions simples, connaît 3 couleurs
 psychoaffectif : propreté diurne, s’oppose parfois par la force à une demande de ses parents
(aller au lit)
 compréhension générale : compte jusqu’à 10

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2. Le développement psychomoteur de 4 à 14 ans

Age 4 ans 5 ans 6 ans


pas de différence tonique ballant : début de différence ballant et extensibilité : différence
Tonus et maturation
gauche/droite tonique gauche/droite droite/gauche
neurologique
syncinésies normales Syncinésies normales diminution des syncinésies
Latéralisation - Latéralité en cours début de préférence manuelle Acquise et stable
marche sur les talons et la pointe
tient sur un pied quelques secondes saute à cloche-pied
Motricité globale, des pieds
équilibre court bien roulade avant bonne aisance corporelle
lance et attrape une balle peut apprendre à nager
sait boutonner prise tridigitale outil scripteur apprentissage de l'écriture
Motricité fine
et graphomotricité dessine un carré et une croix dessine un triangle
sait utiliser des ciseaux découpe des formes simples
Schéma corporel stade du corps perçu Nomme + de détails du visage
Dessin du bonhomme début de réalité anatomique sexuation Membres en volume
Raconte des histoires ; dit son âge et riche et informatif, tient une
Langage Amélioration de la syntaxe
son sexe vraie conversation
D/G sur soi en cours
Espace connait les repères spatiaux de base D/G sur soi acquise
d’acquisition
Début de différenciation
début de repérage dans le temps repère les rythmes de l'année
Temps passé/présent/futur
(matin/midi/soir)
saisons manipule les jours, mois, années
Autonomie s'habille et se déshabille seul lace ses chaussures bonne autonomie quotidienne
reconnait le plus large de deux traits notions de conservation des entrée dans les apprentissages
Compréhension générale trie des objets par couleur quantités, liquides et poids (lecture)
début de jeux symboliques
Cognitif (Piaget) pensée pré-opératoire pensée pré-opératoire fin de la pensée pré-opératoire
psychoaffectif (Freud) début du stade œdipien stade œdipien Fin Oedipe, début latence

Age 7 ans 8 ans 9 ans


Tonus et maturation les syncinésies d'imitation début de disparition des Disparition des syncinésies
neurologique diminuent nettement syncinésies d'imitation d'imitation en cours
Latéralité définie et stable définie et stable définie et stable
Acquisition de toutes les
Bon saut unipodal + précise, + fluide, + rapide
Motricité globale, équilibre coordinations et dissociations
Bon équilibre pointes pieds Bonne dissociation Affinement moteur
Phase pré-calligraphique Phase pré-calligraphique Fin phase pré-calligraphique
Motricité fine et
graphomotricité maîtrise de presque toutes les
enroule le fil autour d'une bobine
coordinations fines
Schéma corporel corps maîtrisé corps maîtrisé corps maîtrisé
Dessin du bonhomme disparition de la transparence Profil et proportions mouvement
Dessine un losange début d'espace euclidien Euclidien : planification
Espace
orientation G/D sur autrui à côté Réversibilité acquise Décentration et réversibilité
peut reproduire des structures
Temps Apprend à lire l’heure Sait évaluer une durée
rythmiques à 5 coups
Compréhension générale anticipation des actions
stade piagétien opérations concrètes opérations concrètes opérations concrètes
psychoaffectif phase de latence phase de latence phase de latence

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Age 10 ans 11 ans 12 ans 14 ans
Tonus et maturation syncinésies d'imitation Fin maturation Maturation neurologique
Maturation presque finie
neurologique quasi-disparues neurologique finie
Latéralité définie et stable définie et stable Définie et stable Définie et stable
Motricité globale, fait beaucoup de sport, achèvement des Equilibre pointe 1 pied Equilibre pointe 1 pied
équilibre besoin de se défouler acquisitions motrices yeux ouverts yeux fermés
Phase calligraphique
Motricité fine et
phase calligraphique Réalise toutes les phase post-calligraphique phase post-calligraphique
graphomotricité
coordinations fines
relâchement musculaire
Schéma corporel corps maîtrisé Corps maitrisé Corps maitrisé
volontaire
Dessin du bonhomme perspective notion d'abstraction
Orientation d’objets entre
Espace repérage sur un plan Schéma topographique Représentation en 3D
eux
Structura°, percep°, Parle de son passé,
Temps temps historique Temps perso et imperso
adapta° envisage avenir
stade piagétien opérations concrètes Opérations concrètes Opérations formelles Opérations formelles
psychoaffectif fin latence préadolescence préadolescence adolescence

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LES PATHOLOGIES
1. Instabilité psychomotrice
a. Symptômes et définitions
Troubles de l’attention = difficultés à demeurer fixe sur une tâche, une activité ou un
exercice jusqu’à son accomplissement
- Troubles de l’attention sélective = incapacité à maintenir son attention sur une cible quand
les distracteurs sont présents
- Troubles de l’attention soutenue = incapacité à soutenir, pendant un temps relativement
long, son niveau d’attention
Hyperactivité = excès de mvts, impossibilité de demeurer immobile se traduisant par un cptt
moteur qualitativement et quantitativement anormal
Atteinte quantitative de la motricité
Inefficience motrice : Motricité exagérée, Maladresse constante, Manque d’élaboration de
stratégies motrices adéquates
Impulsivité = absence d’analyse des différentes données environnementales. Pas de réflexion
préalable. Difficultés de tolérance à la frustration et au report dans le tps
Description de 4 sortes d’impulsivité selon LEMPERIERE :
- Impulsivité spontanée = réflexe qui se traduit par l’exécution d’actes généralement
agressifs sans que ceux-ci aient été soumis à une élaboration intellectuelle ou volontaire
- Impulsivité par faiblesse de l’inhibition = dysproportion de cause à effet, absence de
contrôle tonique
- Raptus = survient en réponse à l’instant et dans l’instant à une impérieuse nécessité
instinctive
- Impulsivité liée aux troubles du tonus (BERGES) :
 Instabilité avec un état tensionnel : Caractérisée par une hypertonie permettant une
concrétisation du contenant corporel et empêchant la fuite du contenu fantasmatique
ressenti comme trop agressif
 Instabilité avec déhicence : Caractérisée par une hypotonie se manifestant par une
incapacité à réaliser des activités coordonnées dans les limites d’un cadre donné.

b. Evolution de la pathologie suivant les âges


3-4 ans : âge maternel (Age à partir duquel on peut commencer à parler d’instabilité
psychomotrice)
o Manifestations spécifiques
 Cris fréquents ne cédant pas aux méthodes d’apaisement habituelles
 Difficultés alimentaires (refus ou irrégularité)
 Troubles du sommeil (réveil après des cris, agitation)
o Manifestations non spécifiques
 Intolérance à la frustration
 Difficultés relationnelles
 Inefficacité des punitions
 Comportements violents
6-7 ans : âge primaire
o Problème de respect des règles
o Insensibilité persistante aux sanctions
o L’activité physique domine l’activité intellectuelle

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o Faible estime de soi, sentiment insurmontable d’infériorité, manifestations
dépressives (pleurs)
Adolescence et âge adulte
o Difficultés à construire une famille
o Difficultés à s’installer dans un emploi
o Pas de relation ancienne
o Relations chaotiques

c. Tests psychomoteurs
Epreuve d’adaptation rythmique de MIRA-STAMBAK
Test du barrage
Test de BENDER
Test de PROTHEUS
Test de STROOP
Tour d’Hanoï

2. Inhibition psychomotrice
a. Définitions
Inhibition (GIROMINI) =
 Inhibition intellectuelle = Difficultés à penser, à mémoriser, à se concentrer dues à
un état de tension et d’angoisse associé à de la fatigue et parfois à des céphalées.
 Inhibition motrice = Perte ou diminution de l’initiative motrice
 Inhibition instinctuelle = Comprend une perte de l’appétit, des troubles du sommeil
et une baisse de la sexualité
 Inhibition affective = Difficulté à extérioriser ses émotions

b. Troubles associés
 Névroses obsessionnelles : Phénomène de parasite de la pensée par l’obsession qui
entraîne souvent une inhibition intellectuelle se traduisant par des doutes, une
indécision
 Etats dépressifs : Souvent associés à une inhibition motrice : clinophilie = personne
qui reste tout le temps au lit
 Névroses phobiques : Souvent associées à une inhibition affective se traduisant par
une timidité et des conduites d’évitement, notamment dans les relations sociales
 Etats aigus psychiatriques : Psychose avec phase de repli, de mutisme, impliquant tous
types d’inhibition
Attaque de panique = ne plus pouvoir penser, ne plus pouvoir bouger
 Traumatisme de toute origine

c. Troubles psychomoteurs
 Restriction de l’activité motrice et de l’expression de la pensée
 Dysharmonie tonico-émotionnelle avec hypertonie de situation, liée à une anxiété
majeure et s’accompagnant de tachycardie et d’une hausse du rythme respiratoire
 Troubles de la représentation du corps
 Schéma corporel (se retrouvent dans dessin du bonhomme : organes de relation
souvent absents et bonhomme dans un coin de la feuille)
 Image du corps souvent très dévalorisée et investissement psychique du corps fragile

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d. PEC psychomotrice
 Travail autour de la respiration (reprendre de l’ampleur, car le sujet la maîtrise lui-
même => travail sur SC et IdC permettant aussi d’exprimer ses émotions
 PEC individuelle
 Objectif thérapeutique : libérer oppression imposée par l’angoisse => possible
verbalisation du problème
 Mimes, car permettent de s’exprimer corporellement

3. Agnosie
Agnosie = trouble de la reconnaissance des objets qui peut toucher n’importe quel sens et qui
dépend d’une lésion au niveau du cortex cérébral (pas d’une atteinte des organes sensoriels)

a. Agnosies auditives
 Surdité corticale = Incapacité à identifier les sons perçus (entend mais ne peut pas
décoder le message)
=> aider le sujet à communiquer (pictogrammes, Makaton)
 Surdité verbale = incapacité à reconnaitre les mots : le sujet n’a pas acquis la
représentation mentale (il ne comprend pas non plus les pictogrammes)
 Amusie = incapacité à identifier les mélodies et timbres de voix

b. Agnosies visuelles
 Agnosie aperceptive = Pas de représentation de l’objet. Le sujet s’aide des
informations kinesthésiques et auditives et se plaint de voir mal.
 Agnosie associative = incapacité à faire des liens sémantiques. Le sujet peut dessiner,
mais pas nommer ou donner l’usage d’un objet
 Agnosie optique = incapacité à nommer un objet. Le sujet peut faire des liens
sémantiques, dessiner un objet, en identifier son usage.
 Agnosie des couleurs = incapacité à différencier les couleurs les unes des autres, bien
que le sujet les voit. Il peut évoquer leur nom mais pas associer un nom à une couleur.
 Prosopoagnosie ou agnosie des visages = incapacité à reconnaître les visages sans le
toucher et la voix.
 Agnosie visuo-perceptive = incapacité à apprécier les distances et les dimensions des
objets.

c. Agnosies sensitives
 Astéréognosie ou agnosie tactile = incapacité à reconnaitre les objets touchés les yeux
fermés
 Asymbolie tactile = incapacité à identifier un objet en absence d’informations
visuelles : le sujet peut reconnaitre la forme et la matière mais n’identifie pas l’objet
 Agnosie proprioceptive = incapacité à comprendre le sens des attitudes corporelles
 Troubles de la somatognosie = troubles de la connaissance du corps
 Autotopoagnosie = perte de la capacité de nommer les différentes parties du corps
quand on les désigne du doigt et/ou de les désigner sur commande.
 Asomatognosie = addition ou suppression de parties du corps dans la représentation
que le patient en a.

46
4. Aphasie et dysphasie
Aphasie = trouble qui porte sur l’expression et la compréhension du langage qui peut être
causé par un AVC, un traumatisme crânien, une tumeur cérébrale, une infection ou une
atrophie cérébrale.
Elle n’est ni liée à un état démentiel, ni à une atteinte sensorielle, ni à un dysfonctionnement
de la musculature pharyngolaryngée.

Dysphasie (BENTON) = déficit spécifique du langage caractérisé par des problèmes graves
de la compréhension et/ou de l’expression du langage parlé en l’absence de perte auditive, de
déficience mentale ou d’un trouble émotionnel.

a. Aphasie de Wernicke
Lésion dans la région temporale gauche
Pas de trouble de l’articulation
 Surdité verbale = ne comprend pas ce qu’on lui dit
 Alexie = ne comprend pas ce qu’il dit
 Manque du mot = incapacité à dénommer les objets

b. Aphasie de Broca
Lésion dans la région frontale
Troubles de l’articulation avec atteinte du langage spontané
Souvent associée à une hémiplégie droite et à des troubles de l’écriture
Le sujet reste souvent muet ou émet quelques sons inarticulés

c. Aphasies pures et dissociées


 Aphasie motrice pure = trouble de l’articulation mais pas de la compréhension.
Le sujet écrit correctement.
 Surdité verbale pure = cas extrême de l’aphasie de Wernicke avec incompréhension
du langage parlé. Le sujet peut lire et écrire.

d. Dysphasie légère transitoire


= l’enfant parle mais les différentes étapes du développement du langage démarrent plus tard
et prennent plus de temps que normalement.
 Evolution : le langage reste souvent maladroit et le sujet présente des difficultés lors
de l’apprentissage du langage écrit.
 Notions à travailler en psychomotricité : notions spatio-temporelles et graphisme

e. Dysphasie du développement
= à 6 ans, l’enfant parle mal. Perception auditivo-verbale peut être altérée, le vocabulaire peut
être réduit, le discours est peu élaboré, compréhension meilleure qu’expression.
 Evolution : atteinte du langage écrit (dyslexie et dysorthographie), difficultés en calcul
(non compréhension des termes) => échec scolaire
 A travailler en psychomotricité : relaxation

f. Dysphasie sévère persistante


= l’enfant ne parle pas à 4-5 ans, alors qu’une certaine compréhension existe.
Souvent associée à une dyspraxie (maladresse) et à des troubles moteurs
 Evolution : progrès lents
 Mise en place de modes de communications non verbaux et scolarité adaptée

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5. Dyspraxie et troubles d’Acquisition des Coordinations
a. Définitions
 Dyspraxie non constructive = troubles de la succession et de la séquentialité des
constituants d’un geste.
o Dyspraxie idéomotrice = altération des gestes simples isolés ou fragments
d’une séquence gestuelle exécutée sur imitation ou sur ordre
Ex : gestes à valeur symbolique (envoyer un bisou, bravo, au revoir, chut, etc.)
o Dyspraxie idéatoires = altération de gestes complexes nécessitant plusieurs
étapes dans leur réalisation et dont l’initiation réclame l’évocation de la finalité
de l’acte ; gestes faisant souvent appel à l’utilisation réelle ou mimée d’objets
Ex : avec référence corporelle : se brosser dents, se moucher, mettre un gant ; sans référence
corporelle : enfoncer un clou, allumer une bougie ; sans objet : éplucher une banane, découper
avec des ciseaux, avec un couteau
 Dyspraxies d’habillage
Ex : déboutonner, ouvrir ou fermer une fermeture éclair, faire les lacets, …
 Dyspraxies constructives = perturbation dans des activités de construction
(assembler, dessiner), associée à des troubles de l’organisation spatiale

b. Caractéristiques des enfants dyspraxiques


Signes neurologiques doux ou discrets
Troubles de la régulation tonique
Syncinésies
Hypermétrie
Dyschronométrie
Maladresses dans la motricité globale et activités qui demandent un effort plus important que
la normale
Maladresses dans la motricité fine
Déficits visuo-spatiaux
Difficultés en géométrie
Difficultés pour les graphiques et schémas
Difficultés de repérage sur un plan
Troubles de la perception tactile, du SC, de la perception temporelle (difficultés à évaluer la
durée du temps écoulé)

c. Evaluation de la dyspraxie en psychomotricité


Obtenir un maximum d’informations sur le quotidien et l’autonomie
Evaluation des fonctions psychomotrices dans un déplacement harmonieux du corps
(capacités intellectuelles, motrices et affectives)
 Tonus : maturation neurologique
 Equilibre et coordinations
 SC (connaissance du corps, proprioception, latéralité)
 Organisation spatio-temporelle
 Capacité de planification, de programmation (tour de Londres)
 Concentration, attention visuelle et générale, impulsivité, lenteur, mémoire

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6. Troubles mnésiques
a. Amnésies organiques ou neurologiques
i. Amnésie axiale
• Lésion du système réticulé ascendant
• Lésion du système limbique (corps mamillaires, hippocampe, noyaux thalamiques).
Trouble de la mémoire isolé : fonctions supérieures et neurologiques normales.
• Syndrome de Korsakov = carence en vitamine B1, due à une sous-alimentation, à
l’alcoolisme. Signes cliniques :
‐ Amnésie non immédiate
‐ Désorientation spatio-temporelle
‐ Fabulation des faits
‐ Fausse reconnaissance

ii. Amnésies corticales


Destruction d’une portion de l’hémisphère pouvant entraîner des altérations des fonctions
symboliques => aphasie (trouble du langage), apraxie (trouble exécutif), apprentissages
complexes

iii. Amnésies globales


Lésions diffuses dans le cas :
• Séquelles graves d’encéphalopathies
‐ Infectieuses
‐ Traumatiques
‐ Carentielles
• Démences dégénératives et séniles

iv. Lésions cérébrales dans les traumatismes crâniens


• Lésions primaires et secondaires entraînant des affections du système hippocampique
Réactions œdémateuses et hématomes intracrâniens suite à un choc cérébral entraînant :
‐ Hausse de la pression intracrânienne
‐ Compression des artères cérébrales
‐ Ralentissement de la circulation cérébrale → lésions temporales
• Amnésie post-traumatique = amnésie transitoire qui recouvre la période suivant le
traumatique au cours de laquelle le patient reste confus, désorienté et incapable de
fixer les évènements d’un jour à l’autre

b. Amnésies affectives
FREUD : amnésie due au refus inconscient du sujet d’une partie de sa biographie.
Amnésie élective pour certains faits et certaines périodes de vie :
‐ Perte limitée des souvenirs autobiographiques
‐ Fugues mnésiques (oubli d’une partie de son histoire suite TC ou épilepsie)
‐ Personnalités multiples
En psychopathologie :
‐ Dépressifs : amnésie à long terme
‐ Anxieux : amnésie immédiate
‐ Hystériques : amnésie à long terme
‐ Schizophrènes

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Hypermnésie = évoquée dans le cas de troubles psychiatriques où les souvenirs du patient
occupent une place obsédante, exagérée et même invraisemblable

c. Sémiologie de la mémoire des personnes âgées


Vigilance quant aux plaintes mnésiques fréquentes : peuvent laisser suspecter maladie
d’Alzheimer
Autres maladies dégénératives touchant les facultés intellectuelles :
‐ Syndrome de Pick
‐ Chorée de Huntington
‐ Maladie de Steel-Richardson
‐ Syndrome amnésique

d. Evaluation des troubles mnésiques


Cohérence du discours et anamnèse
Confusion spatio-temporelle
Epreuves et tests :
‐ Commande/auto-commande
‐ Examen des praxies idéatoires : aspect séquentiel
‐ Structuration spatiale : figure de Rey de mémoire
‐ Reproduction de figures rythmiques de Mira Stamback
‐ Mémoire spatiale : test des voyages
‐ Jeu de kim
‐ Algorithmes de jetons de couleurs
‐ Epreuves de mémoire visuelle et verbales Feuillerat et Dhellemmes

7. Maladie de Parkinson
Maladie de Parkinson = maladie neurodégénérative du SN, dont la cause initiale est encore
inconnue, caractérisée par une disparition prématurée, lente et progressive d’un petit nombre
de cellules sécrétant la dopamine. Les troubles débutent le plus souvent entre 55 et 60 ans

a. Sémiologie
i. La triade parkinsonienne
 Tremblement de repos = oscillations lentes, régulières et de faible amplitude qui
disparait dans l’action ; le plus souvent au niveau des membres sup, du menton et
de la tête.
 Rigidité extrapyramidale (plastique)
Peut concerner tout le corps, mais le plus souvent au niveau de la CV et de la racine des
membres
Elle entraine une posture en flexion (buste en avant, dos vouté, regard en direction des pieds,
bras collés au torse, coudes fléchis, genoux légèrement fléchis)
 Akinésie
‐ Akinésie vraie = grande difficultés à initier le mouvement
‐ Bradykinésie = lenteur gestuelle

ii. Les autres symptômes


‐ Amimie = pauvreté de l’expression mimique, parfois figée
‐ Palilalie = Voix figée, monotone avec des bégaiements

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‐ Restriction des mouvements oculaires et diminution de la fréquence de clignement
des paupières (sécheresse oculaire)
‐ Troubles de l’écriture (micrographie)
‐ Troubles neurovégétatifs
‐ Troubles digestifs (hyper-salivation, constipation, amaigrissement)
‐ Troubles urinaires (pollakiurie = augmentation des mictions, et fuites urinaires)
‐ Troubles cutanés (hypersensibilité à la chaleur, peau rougie, sudation importante en
période de blocage moteur, hyper-séborée du visage)
‐ Troubles vasculaires (hypotension orthostatique, vertiges)
‐ Douleurs (syndrome de l’épaule gelée, sciatalgies)
‐ Troubles sensitifs (fourmillement, picotement, engourdissement, brûlures, sensation
de froid) => paresthésies = impressions subjectives

b. Lecture psychomotrice
‐ Motricité segmentée (manque de synergie, rigidité axiale)
‐ Altération de l’expression corporelle (amimie, perte initiative motrice)
‐ Appauvrissement de la représentation du corps, dépersonnalisation
‐ Persévération motrice et mentale

c. Propositions psychomotrices
‐ Atelier d’équilibre
‐ Valorisation des compétences
‐ Investissement psychique du corps
La psychomotricité permet de diminuer la fréquence des périodes de blocage : on les aide à
initier le mouvement par induction verbale soutenue
‐ Coordination statique et dynamique, segmentation du corps
‐ Investissement spatial
‐ Respiration (modifier l’attitude posturale)
‐ Régulation tonique (toucher thérapeutique et relaxation)

8. Démences
a. Définition
Selon la CIM-10 : démence = syndrome dû à une affection cérébrale habituellement
chronique et progressive, caractérisée par une perturbation des fonctions supérieures.
‐ Démence primaire = due à maladie dégénérative ou démence vasculaire (AVC)
‐ Démence secondaire = causée par une infections ou des troubles iatrogènes

b. Signes généraux de la démence


‐ Troubles des capacités d’apprentissage
‐ Troubles du langage (manque du mot, écholalie, agnosies visuelles)
‐ Troubles gestuels (apraxies)
‐ Troubles mnésiques (surtout antérogrades)
o Amnésie antérograde (autour du début de la maladie)
o Amnésie rétrograde (avant le début de la maladie)

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c. Maladie d’Alzheimer
i. Définition
Démence de type Alzheimer (Lemperière) = l’association d’un syndrome démentiel et de
lésions histologiques du cortex cérébral : les plaques séniles et les dégénérescences neuro-
fibrillaires. (…) Le début est insidieux, habituellement marqué par des troubles mnésiques
intéressant surtout les faits récents et retentissant sur la vie quotidienne. (…) La perte des
repères temporels est précoce. (…) En deux à quatre ans le syndrome démentiel se précise, le
malade perdant peu à peu ses repères et son autonomie. Aux troubles sévères de la mémoire et
du jugement s’associe un syndrome aphaso-agnoso-apraxique. (…) Le comportement est plus
ou moins perturbé. (…) A la phase terminale, l’autonomie est quasi-nulle, la communication
impossible

ii. Sémiologie
 Phase de début
o Perte de mémoire qui perturbe l’activité professionnelle
o 1ers oublis (noms, choses simples)
o Difficulté de reconnaissance des chiffres et nombres (acalculie)
o Perte d’intérêt pour des tâches ou plaisirs habituels
o Perte des codes sociaux au sens commun
o Dépression (diagnostic différentiel difficile)
 Phase d’état
Processus d’ « Alzheimerisation » selon AJURIAGUERRA = désinstrumentalisation de la vie
relationnelle
o Maladie des 4 A : amnésie, apraxie, agnosie et aphasie
o Appauvrissement de l’expression tonique + hypertonies d’opposition et
d’appel (en lien avec des troubles anxieux et de l’angoisse)
o Grandes difficultés de perception du corps dans sa globalité
o Réactions régressives (grasping, succion, surtout en contexte d’isolation
anxieuse et de carences relationnelles tactiles)
o DTS et difficultés de perceptions existentielles
o Diminution des actions et activités => appauvrissement du SC et angoisse de
relation
o Agitation psychomotrice fluctuante (verbale puis physique)
o Déambulation et errance
o Grande difficulté pour les gestes quotidiens
o Prosopagnosie
o Délires et hallucinations
o Troubles du sommeil (insomnies, déambulation, angoisse nocturne)
 Phase terminale
o Perte totale de mémoire
o Toucher, musique et contact visuel entrainent tjs des réactions
o Troubles de la déglutition (institutionnalisation, sonde naso-gastrique,
contention, gastrostomie)
o Troubles des actes de la vie courante
 Alitement complet puis décès du patient

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iii. Propositions psychomotrices liées à la maladie d’Alzheimer
 Généralités
o Facilitation des capacités d’apprentissage
o Facilitation de la prise de repères spatio-temporels et relationnels
o Stimulation de la mémoire sensorielle
o Lutte contre la dépression (exercices dynamiques, relaxation)
o Relaxation et toucher thérapeutique
o Exercices perceptivo-moteurs et gym douce (SC)
o Musicothérapie (structuration rythmique)
 Travail en groupe
o Codes sociaux (interaction relation et expression corporelle)
o Mémoire et évocation sociale (date du jour : jour de la sem, saison, mois, jour
du mois, année ; lieu ; profession)
o Equilibre, praxie et coordination (activités quotidiennes)
o Rééducation spécifique : « incontinence conditionnée », relevé de chute
o Praxies d’habillage et de toilette
 Formation auprès des équipes soignantes
o Aménagement des interactions psychocorporelles soignant-soigné (bain
thérapeutique, soins)
o Aménagement et investissement soignant de l’espace institutionnel
o Expliquer l’agitation psychomotrice

d. Les autres démences


i. La démence à corps de Lévy
Syndrome parkinsonien + hallucinations auditives et/ou visuelles + troubles de la sémiologie
démentielle. Evolution plus rapide qu’Alzheimer

ii. Les démences sous-corticales


 La maladie de Biswanger
Résulte d’infarctus multiples de la SB et d’une série d’AVC
Compétences très fluctuantes selon les jours
 La maladie de Huntington
Affection neuro-dégénérative grave et héréditaire qui entraine un syndrome démentiel global.
Début entre 5 et 40 ans.
o Mouvements involontaires
o Troubles de l’expression faciale
o Troubles de l’articulation
o Irrégularités respiratoires et arythmie cardiaque
o Troubles de la réalisation motrice
o Manifestations neuropsychiatriques particulières et spécifiques (comportement
capricieux et bouffées émotives)
 La maladie de Wilson
Affection dégénérative héréditaire provoquée par des troubles métaboliques et cérébraux et
des lésions hépatiques
o Mouvements involontaires
o Hypertonie
o Instabilité de l’humeur et irritabilité
o Réactions émotionnelles exagérées (rires spasmodiques)
o Expression psychotique dans certains cas

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 La maladie de Steele-Richardson ou Paralysie Supranucléaire Progressive
o Paralysie de l’élévation du regard
o Hypertonie axiale
o Troubles cognitifs évoquant un dysfonctionnement frontal avec parfois levée
d’inhibition : détérioration intellectuelle forte

9. L’Infirmité Motrice Cérébrale


a. Définition
Infirmité Motrice Cérébrale = Lésion du cerveau qui atteint le SNC, non évolutive, non
guérissable, mais améliorable (par compensation). Ces lésions sont responsables de
déficiences motrices qui entrainent des troubles à degré variable de la posture et du
mouvement. L’IMC peut aussi entrainer des troubles de la parole et de la déglutition
(dysarthrie, bavage)

b. Hémiplégie cérébrale infantile


i. Définition
Hémiplégie cérébrale infantile = Conséquence d’une atteinte du système pyramidal et d’une
voie de la motricité volontaire. C’est un syndrome pyramidal caractérisé par l’association de
signes déficitaires traduisant en fait la libération d’activités motrices réflexes normalement
inhibées par le système pyramidal
Atteinte prédominante au membre supérieur. Atteinte faciale exceptionnelle
Marche acquise spontanément dans un délai souvent normal
Hypotrophie du côté hémiplégique

ii. Sémiologie
 Attitude caractéristique : Bras en rotation interne, Coude semi-fléchi, Poignet en
pronation, Doigts en flexion, Pouce en adduction et légère opposition
 Difficultés visuelles : Possibilité de strabisme, Troubles de la réfraction,
Amblyopie, Hémianopsie latérale = atteinte (rétrécissement ou perte) d’une moitié
du champ visuel (qui augmente l’héminégligence)
 Déficits perceptifs corporels = Perturbation de la perception de l’hémi-espace et
retard des acquisitions scolaires élémentaires
 Epilepsie partielle ou généralisée
 Retard mental (dans 50% des cas)
 Troubles de la parole et du langage
 Troubles du comportement

iii. Principes de rééducation à connaître


‐ éviter les activités en force (entraine hypertonie et syncinésies)
‐ plutôt des activités légères, répétitives, en vue de retrouver des automatismes
‐ ne pas dépasser le seuil douloureux
‐ débuter par une activité simple pour mise en confiance et par le membre sain
‐ varier au maximum les activités et courtes séances (fatigabilité +++)
‐ si hémiplégie acquise : il y a des acquisitions antérieures, possibles à se rappeler

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c. Syndrome athétosique
i. Définition
Syndrome athétosique = Caractérisé par l’existence de mouvements involontaires,
spontanés, lents, arythmiques, irréguliers, de faible amplitude et prédominant aux extrémités ;
des mouvements athétosiques qui sont la conséquence directe d’une atteinte du système
extrapyramidal.

ii. Sémiologie
 mouvements anormaux
- caractères généraux
Involontaires, incessants, arythmiques, de faible amplitude, prédominance aux extrémités.
Exécutés avec lenteur, ressemblent à des mouvements de reptation. Impression d’un
mouvement puissant exécuté avec force.
Survenue au repos, exagération avec le mouvement volontaire, disparition pendant le
sommeil.
Les muscles lisses sont aussi atteints (maux d’estomac, fausses routes
- variations topographiques : uni ou bilatéraux, plus importants aux membres supérieurs
(surtout mains et doigts), présence aussi au niveau du visage, expression faciale ne traduit pas
forcément les émotions
 troubles du tonus
- hypertonie : Au cours des spasmes athétosiques (=> fixation du membre dans une attitudes
anormale), qui sont intenses, douloureux et peuvent entrainer des déformations importantes
s’ils sont permanents.
- hypotonie de fond : En dehors des spasmes athétosiques, hyperextension au ballant
 autres symptômes athétosiques
‐ difficultés d’exécution des mouvements volontaires
‐ syncinésies globales et d’imitation
‐ déformation du tronc (lordose lombaire, scoliose) et des extrémités due aux spasmes
athétosiques
‐ hypertrophie musculaire

d. Diplégie spastique
Atteinte surtout au niveau des membres supérieurs due à une lésion du système pyramidal

i. Caractéristiques cliniques
‐ hypertonie pyramidale très marquée mais qui ne se manifeste pas avant la 1ère année
(bébé hypotonique avec tenue de la tête et station assise imparfaites)
o attitude préférentielle des membres inférieurs en flexion, rotation interne,
adduction des hanches, flexion des genoux, varus équin des chevilles
 tendance au croisement des deux jambes
o membres supérieurs peuvent être indemnes mais le plus souvent on observe de
discrets signes dystoniques ou de maladresse
‐ déficits de perception corporelle : proprioception, kinesthésie, somatognosie,
stéréognosie, difficultés visuelles fréquentes (troubles de la réfraction, rétinopathie,
atrophie optique, hypermétropie, strabisme, nystagmus, spasme et élévation du regard)
 peut entrainer de mauvaises stratégies visuelles et une mauvaise reconnaissance des
formes et couleurs
 atteintes visuelles + atteintes motrices peut entrainer dyspraxie et conséquences
importantes sur la vie quotidienne, scolaire et la maturation

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ii. Conséquences secondaires
‐ troubles spatiaux
‐ troubles du SC
‐ troubles temporels
‐ besoin de relaxation +++
 rééducation psychomotrice sur de nombreuses années

e. Ataxie
i. Définition
Ataxie = trouble de la coordination qui, en dehors de toute atteinte de la force musculaire,
affecte la direction et l’amplitude du mouvement volontaire et perturbe les contractions
musculaires volontaires ou réflexes, nécessaires aux ajustements posturaux, ainsi qu’au
maintien de la station debout.

ii. Ataxie par atteinte de la sensibilité profonde


Peut s’observer au cours de lésions qui affectent les voies de la sensibilité profonde, à un
niveau quelconque de leur trajet (lésion médullaire, périphérique, …)

iii. Ataxie labyrinthique


Se manifeste par une lésion du nerf vestibulaire ou du noyau vestibulaire.
Entraine des troubles de la marche et de l’équilibre qui s’exagèrent à l’occlusion des yeux.
De plus, la déviation de la marche et la tendance à la chute se font toujours dans la même
direction.

iv. Ataxie cérébelleuse


Troubles de la statique + troubles de l’exécution des mouvements
 Caractéristiques
‐ Augmentation du polygone de sustentation à la marche
‐ Oscillations non aggravées par l’occlusion des yeux
‐ Enjambées courtes et irrégulières
 « démarche ébrieuse »
 Troubles de la fonction du mouvement
‐ Troubles de la coordination dans l’espace
o Hypermétrie = exagération de l’amplitude du mouvement qui dépasse son but
mais conserve sa direction
o Asynergie = troubles de l’association des mouvements élémentaires
o Dyschronométrie = retard de l’initiation et de l’arrêt du mouvement
o Adiadococinésie = impossibilité à exécuter des mouvements alternatifs
rapides
‐ Tremblement statique et kinétique (qui apparait pendant le maintien d’une attitude ou
au cours de l’exécution du mouvement)
 Autres éléments
‐ Dysarthrie = parole explosive, lente, saccadée
‐ Hypotonie générale
‐ Hyperlaxité
 Etiologie
‐ Atteinte du cervelet (d’une tumeur de la fosse postérieure, neurinome, méningiome,
médulloblasme, atrophie cérébelleuse, infection, abcès au cerveau)

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‐ Atteinte des voies cérébelleuses (Dégénérescence spino-cérébelleuse, Lésion bulbaire
= syndrome de Wallenberg, Atteinte des pédoncules cérébraux)
 Comportement affectif
‐ Aucune conscience du danger
‐ Chutes et hospitalisations fréquentes
‐ Instabilité
‐ affectueux
 Prise en charge psychomotrice
‐ Troubles du SC
‐ Troubles spatio-temporels
‐ Régulation tonique
‐ Inhibition gestuelle
‐ Détente et relaxation

f. Bilan psychomoteur de l’enfant IMC


• Schéma corporel
o Dessin du bonhomme
Toujours pauvre
Souvent environ 2 ans de retard
On peut demander de dessiner la famille : prendre en compte place de l’enfant et du handicap
o Somatognosie
o Reconstitution du bonhomme
o Prises d’attitudes fondamentales (Sur un tapis, Assis en tailleur, Quadrupédie,
Sur le dos, Sur le ventre, A genoux, Couché sur le côté
o imitation d’attitudes
On montre l’image et l’enfant doit la refaire (semblable au Bergès Lézine)
o Sens musculaire de Soubiran
• spatialisation
o Notions spatiales
 Grand/moyen/petit
 Plus grand/plus petit
 Haut/bas
 Sur/sous
 A côté
 Côte à côte
 Au milieu
 Autour de
 Devant/derrière
 Dedans/dehors
 Près/loin
 Entre
o Orientation
 Orientation sur soi
 Orientation sur autrui
 Orientation d’un, deux puis trois objets orientés
o Structuration visuelle
 Bender : 5 figures suffisent
 Mémoire de formes : observer la 1ère image, la cacher puis la
reproduire
 Construire une tour de 4-5 cubes

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 Construire un pont de cubes sans modèle puis avec modèle
 Donner une figure géométrique coupée en 4
• Graphisme
o Possible/pas possible
o Main utilisée
o Qualité du graphisme
o Direction du trait
o Dessin de mémoire sans montrer de modèle (Trait couché, Trait vertical, Rond,
Croix, Carré, Triangle, Losange)
• organisation temporelle
o Tempo spontané
o Tempo imposé
o Structures rythmiques (extraites du Mira Stambak)
 Reproduction
 Lecture avec explication
 Transcription écrite
o Succession visuelle et auditive
o connaissance des notions temporelles (heure, jours, mois, date d’anniversaire,
saisons)
• latéralité
o gestuelle innée
o d’utilisation
o atteinte prédominante
• tonus
o extensibilité
o ballant
o syncinésies
o immobilité
• contrôle oculaire
• mémoire
o kinesthésique
o visuelle
o auditive
• attention et comportement

10. Spina bifida


a. Définition
Spina bifida = Malformation des fermetures des axes postérieurs de certaines vertèbres qui
ne se sont pas produites durant la vie fœtale (atteinte du tube neural et de l’arc vertébral en le
17e et le 24e jour de grossesse). La moelle et ses enveloppes peuvent être atteintes de
malformations, selon la gravité.

b. Formes cliniques
i. Lipome = spina bifida occulta
Atteinte de l’os uniquement > asymptomatique

ii. Méningocèle avec peau


Malformation de la ME et de sa gaine. Plusieurs formes :

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‐ Hernie des méninges => ME intacte
‐ Hernie de la ME

iii. Myéloméningocèle
La ME est à nu à la naissance de l’enfant. L’hernie est ouverte.
Atteinte plus ou moins importante selon l’endroit de la ME atteint : plus la lésion est basse et
plus les conséquences sur l’intelligence et la motricité sont importantes.
Le plus souvent accompagné d’une hydrocéphalie qui augmente la pression intracrânienne et
nécessite la pose d’une dérivation.
Conséquences de l’atteinte :
‐ Mauvaise circulation
‐ Mauvaise sensibilité
‐ Fragilité cutanée => escarres
‐ Fragilité osseuse => fractures fréquentes
‐ Incontinence

11. Asthme
a. Définition
Trouble obstructif ventilatoire qui correspond à une diminution du calibre des voies aériennes,
en particulier bronchique. C’est une maladie chronique, caractérisée par une hyperactivité
bronchique sensible à différents facteurs allergiques et non allergiques (froid, effort, infection
bronchique, stress).
L’asthme s’accompagne de BRONCHOSPASMES et d’INFLAMMATION de la
MUQUEUSE BRONCHIQUE responsable de l’obstruction des voies aériennes.
L’asthme se manifeste par des CRISES PAROXYSTIQUES de DYSPNEES DIFFLANTES
avec des RALES SIBILANTS typique à l’auscultation pulmonaire.

b. Diagnostic
Crise d’asthme à dyspnée paroxystique : la plus fréquente, le plus souvent la nuit, expiration
pénible et bruyante, pas de température, disparait après traitement

c. Complications
• ETAT DE MAL ASTHAMTIQUE : Résistance à la ventoline, polypnée, tachycardie
Signes d’épuisements : patient ne peut pas parler, se penche en avant pour « trouver son air »,
fréquences respiratoire et cardiaque élevées, agitation ou somnolence
• INSUFFISANCE RESPIRATOIRE CHRONIQUE : incapacité des poumons à
ventiler suffisamment : hypoxémie et hypercapnie

d. Traitement
Bronchodilatateurs+ anti-inflammatoires (corticoïdes) + antiallergique + éviction de
l’allergène.

12. Athérosclérose
a. Définition
Maladie artérielle diffuse caractérisée par une infiltration de la paroi des artères par des dépôts
graisseux appelés « plaques d’athérome ».

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b. Facteurs de risques
Hypertension artérielle, Tabac, Hypercholestérolémie, Diabète, Obésité

c. Conséquences artérielles
Sténose, Thrombose, Embolie, Anévrisme qui entravent le débit sanguin :
Ischémienécrosemort cellulaire.
En fonction de la localisation : AVC, Ischémie myocardique avec risque d’infarctus, Artérite
des membres inférieurs

13. Bronchiolite du nourrisson


a. Définition
Inflammation des bronchioles pulmonaires. Elle peut être aigue, due à une infection virale,
souvent très grave chez le nourrisson. Elle peut aussi être consécutive à une pneumonie grave
ou compliquer l’asthme bronchique.

b. Enfants à risque
• Ancien prématuré atteint de dysplasie broncho-pulmonaire
• Enfant atteint de pathologie pulmonaire ou cardiopathie
• Enfant atteint de déficit immunitaire
• Enfant de milieu défavorisé ou vivant dans un milieu tabagique

c. Facteurs de gravité
• Enfant de moins de 3 mois / Anorexie / Cyanose ou teint anormal
• Signe de détresse respiratoire / Choc d’hypoxie / Hyporéactivité

d. Traitement
• Kiné respiratoire, bronchodilatateurs, anti-inflammatoires (corticoïdes)
• Pour le VRS : pas de vaccins, mais injection d’Anticorps.
• Pour l’INFLUENZA : Vaccin

e. Complications
Si fièvre après la bronchiolite, on pense à une pneumonie qui s’est développée. Traitement par
antibiotiques.

14. Bronchite chronique


a. Définition
Il s’agit d’un trouble obstructif ventilatoire qui correspond à une diminution du calibre des
voies aériennes, en particulier bronchique. C’est une maladie chronique, caractérisée par une
toux avec expectoration, qui dure plus de 3 mois par an, sur 2 années consécutives. Elle est
surtout due au tabac. Peut entrainer une Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive
(insuffisance respiratoire chronique)

b. Traitement
• PREVENTIF
• Si BPCO : oxygénothérapie à domicile, 18 heures par jour

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15. Cancer
a. Définition
Tumeur maligne, qui résulte d’un déséquilibre dans les mécanismes de croissance et de
multiplication cellulaire.
[TUMEUR : tissu nouveau dont les cellules prolifèrent en faisant preuve d’autonomie]
Il se développe d’abord localement. Puis, par voie lymphatique, vers les ganglions
lymphatiques qui drainent le territoire de la région de la tumeur et par voie sanguine vers
d’autres organes = métastase

b. Cancer colorectal
DEPISTAGE : interrogatoire+ antécédents+ Examen clinique (toucher rectal, palpation
abdomen et des ganglions)
Examen complémentaire: hémoculture+ coloscopie.

c. Cancer du sein
DEPISTAGE : interrogatoire + antécédents+ Examen clinique (palpation des seins et
ganglions.
EXAMENS COMPLEMENTAIRES : mammographie, si besoin biopsie, si besoin bilan
biologique, écho du foie, radio du thorax, scintigraphie osseuse de référence.
TRAITEMENT : CHIRURGIE pour la tumeur, analyse des aires ganglionnaires
CHIMIOTHERAPIE (+ ou – 6cures)
RADIOTHERAPIE (+ ou – 6 semaines)

16. Chorée de Huntington


a. Clinique
Maladie génétique dégénérative de début insidieux. Durée moyenne de la maladie : 10 ans.
Les lésions touchent surtout les noyaux gris centraux (noyaux caudés et putamen) et le cortex
cérébral.

• au début de la maladie :
- syndrome choréique (mouvements anormaux choréiques)
o mouvements brusques, variables, polymorphes, imprévisibles
o Au niveau des muscles du tronc et proximaux des membres
o Perturbation de la marche
o Au niveau de la face, altération de la phonation et de l’alimentation
- troubles du comportement, voire des troubles psychiatriques (dépression)
• Evolution progressive :
- les troubles moteurs entraînent des chutes, des troubles de l’articulation et de la
déglutition, une rigidité akinétique
- des troubles psychiatriques vers une démence

b. Traitement
Symptomatique (neuroleptiques pour les mouvements anormaux, antidépresseurs au besoin).

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17. Cirrhose
a. Définition
Destruction irréversible de l’architecture du foie avec nécrose diffuse, fibrose du tissu
hépatique et nodule de régénération.

b. Causes
• L’alcoolisme chronique est responsable de 80% des cirrhoses en France
• Hépatites virale B et surtout C à forme chronique
• Hépatite chronique auto-immune

c. Conséquences
• HYPERTENSION PORTALE (veine porte)  Hémorragie digestive par rupture de
varices œsophagienne et ascite (épanchement liquidien dans le péritoine)
• INSUFFISANCE HEPATOCELLULAIRE  encéphalopathie hépatique par
accumulation de substances toxiques pouvant mener au coma
• CANCER DU FOIE OU HEPATOCARCINOME

18. Cystite
a. Définition
Infection urinaire basse qui touche la vessie.

b. Facteurs favorisants
• Prédominance féminine
• Situation entravant le débit urinaire : boissons insuffisantes, grossesse, adénome de la
prostate, malformation des voies urinaires.
• Diabète
• Pause de sonde urinaire

c. Signes cliniques
• Brûlure mictionnelles, cystalgies, pollakiurie, dysuries, urines troubles
• Pas de fièvre, ni douleurs lombaires

d. Complications
• Récidive
• Pyélonéphrite

19. Diabète
a. Définition du diabète de type I insulinodépendant
Etat d’hyperglycémie chronique avec une glycémie, à jeun, supérieure à 1,26g / litre, lié à une
maladie auto-immune qui détruit les cellules béta des îlots de Langerhans.
Touche des sujets jeunes, maigres

b. Définition du diabète de type II non insulinodépendant


Etat d’hyperglycémie chronique avec une glycémie, à jeun, supérieure à 1,26g / litre, dû à une
résistance des récepteurs cellulaires à l’insuline, causée par un excès d’alimentation, une
sédentarité ou une obésité.

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Touche des sujets quinquagénaires, volontiers obèses.

c. Signes cliniques
• Polyurie
• Polydipsie
• Polyphagie
• Amaigrissement

d. Complications aiguës
• Hypoglycémie
• Acidocétose

e. Complications chroniques
• Athérosclérose et ses conséquences
• Micro angiopathies pouvant entrainer : insuffisance rénale, rétinopathie,
• Neuropathies périphériquesSensibilité diminuée, risque de gangrène
• Grande sensibilité aux infections.

f. Traitement
• Règles hygiéno-diététiques
• Médicament (Insulinothérapie pour diabète de type I)

20. Epilepsie
a. Définition
Une crise épileptique est l’expression clinique d’une décharge hyper synchrone, excessive et
anormale d’une population de neurones.
Cliniquement une crise convulsive se manifeste par une modification involontaire, de début
brutal, de la motilité, de la sensibilité, de la vigilance ou du comportement.
A l’EEG, on observe une décharge électrique de morphologie variée selon le type de crise,
mais avec en général une amplitude et une rythmicité excessive.
Le tracé inter critique peut être normal, ou montrer des anomalies permanentes soit diffuses à
l’ensemble du scalp, soit en foyer.
Une crise occasionnelle est déclenchée par un évènement aigu et identifiable.
Une crise généralisée : décharge de l’ensemble de l’encéphale.
Une crise partielle : décharge localisée, entrainant des phénomènes moteurs localisés ou
autres phénomènes.
Quand le patient fait une crise, c’est une « CONVULSION » : hypertonie, mouvement tonico-
conique des membres et paupières associés à 1 perte de connaissance.
On parle d’épilepsie à partir de 2 crises au minimum.

b. Conduite à tenir en cas de crise


D’abord :
- éloigner tout objet potentiellement dangereux
- après la chute : ne pas chercher à le relever ou asseoir la personne
- ne pas chercher à le maîtriser, à le mobiliser
- ne rien mettre dans la bouche
- faciliter la respiration : desserrer la cravate, la ceinture
- protection de la tête (coussin)
Puis :

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- Observer le déroulement de la crise pour en rendre compte aux secours (durée)
- Nursing et soins d’hygiène après la crise
- Prise en charge psychologique : le rassurer à son éveil
- Prévenir les secours ou médecins, pompiers…

c. Traitement
• Règles hygiéno-diététique (sommeil, pas d’alcool, sport, tabac)
• Antiépileptiques : ex : dépakine, tégrétol

21. Hépatite
a. Définition
Destruction des hépatocytes par des agents infectieux ou toxiques.

i. Hépatites infectieuses virales


Hépatite A : contamination digestives ou oro-fécale par l’eau et aliments souillés
Hépatite B : contamination sanguine, sexuelle et materno-fœtale
Hépatite C : contamination sanguine, rarement sexuelle

ii. Hépatites Toxiques


Liées à l’alcool ou à des médicaments hépatotoxiques

b. Signes cliniques
• Phase pré ictérique marquée par un syndrome grippal
• Phase ictérique : ictère, urine foncées et selles décolorées, signes de la cholestase
(rétention de la bile), prurit généralisé, asthénie
• Le plus souvent : asymptomatique

c. Signes biologiques
• Cytolyse: augmentation des transaminases dans le sang (destruction cellules
hépatiques)
• Cholestase: augmentation de la bilirubine dans le sang
• Hypo albuminémie et diminution des facteurs de coagulation : Insuffisance
hépatocellulaire inconstant
• Sérodiagnostic : recherche d’anticorps précise l’étiologie virale
• Polymérase Chain Reaction : identifie l’ADN viral

d. Complications
i. Complication aiguë
Hépatite fulminante : destruction rapide et massive, souvent mortelle qui concerne les hépatite
A et B, mais qui est rare.

ii. Complications chroniques


• Cirrhose
• cancer du foie

e. Traitement
• Préventif : éviter l’eau sale, les rapports sexuels non protégés, stérilisation du matériel
invasif. Vaccination pour les hépatites A et B.

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• Curatif : Seulement pour les hépatites chroniques : interféron et antiviraux, greffe du
foie

22. Hypertension artérielle


a. Définitions
Elle est définit par une élévation permanente de la pression artérielle avec une Pression
artérielle systolique > 140 mm de mercure et/ou une pression artérielle diastolique > 90 mm
de mercure. La mesure doit être prise au repos et être vérifiée à 3 reprises à quelques semaines
d’intervalle. Touche 10% population française.
HTA essentielle ou primaire : correspond à 95% des cas. Sans causes curable, lié au mode de
vie, alimentation, stress, hérédité et âge.
HTA secondaire : 5% des cas, on peut trouver une cause comme une atteinte rénale, prise
d’oestro-progestatif, absorption de réglisse…

b. Signes cliniques
• Céphalées
• Vertiges
• Tachycardie
• épistaxis

c. Complications
• Insuffisance Cardiaques
• Insuffisance Rénale
• Vasculaires : AVC ischémique ou hémorragique

d. Traitement
• Règles hygiéno-diététiques : régime hypocalorique (si surcharge) + sans sel, lutte
contre le cholestérol/ tabac /HTA/ surpoids + activité physique régulière.
• Médicament : uniquement si le régime ne fonctionne pas au bout de 3 mois. Mais le
régime continu malgré les médicaments.

23. Insuffisance rénale chronique


a. Définition
Perte progressive et irréversible de la fonction rénale caractérisée par une diminution
permanente du débit de filtration glomérulaire (VF) qui devient inférieur à 60 litres par
minutes.
30<VF<60 : insuffisance rénale chronique modérée
15<VF<30 insuffisance rénale chronique sévère
VF<15 : insuffisance rénale chronique terminale, nécessitant dialyses ou greffe

b. Causes
HTA
Diabète
Age
Infection urinaire (pyélonéphrite chronique)

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c. Signes biologiques
• Augmentation de la crétininémie
• Augmentation de l’urémie
• Augmentation de l’uricémie
• Diminution de la clairance de la créatinine
• Acidose qui peut être mortelle

d. traitement
• Dialyse
• Greffe rénale

24. Mucoviscidose
a. Définition
Affection familiale, transmise selon le mode autosomique récessif, due à une viscosité
excessive des sécrétions muqueuses (surtout du tube digestif et des bronches).

b. Signes cliniques
• Mucus visqueux
• AFFECTION BRONCHIQUE (difficultés respiratoires)
• AFFECTION DIGESTIVE (insuffisance pancréatique)
• Manifestations : ORL, hépatique

c. Traitement
• PEC régulière : kiné, surveillance respiratoire, suivi digestif
• chirurgie : greffe

25. Oreillons
a. Définition
Maladie infectieuse éruptive, contagieuse et épidémique, du à un virus, qui a une affinité
particulière pour les glandes salivaires, les testicules et le système nerveux.

b. Signes cliniques
• Incubation : 3 semaines
• Fièvre (38°)
• Parotidite : inflammation de la glande parotide
• Dure : 10 jours

c. Risques
• Atteinte des testicules, chez l’enfant pubère. Risque d’atrophie testiculaire
• Atteinte ovarienne

d. Traitement
Vaccin (qui protège contre les risques et non contre la contamination)

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26. Pyélonéphrite aiguë
a. Définition
Infection du parenchyme rénal, GRAVE.

b. Facteurs favorisants
• Prédominance féminine
• Situation entravant le débit urinaire
• Diabète
• Pause de sonde urinaire
• Cystite
• Anomalie des voies urinaires

c. Signes cliniques
• Syndrome infectieux sévère
• Fièvre élevée
• Frissons
• Altération de l’état général
• Brûlure mictionnelles, douleurs lombaires, pollakiurie, dysuries, urines troubles

d. Complications
• Septicémie
• Pyélonéphrite chronique peut aboutir à l’insuffisance rénale chronique

e. Traitement
• Antibiothérapie

27. Reflux Gastro-Oesophagien


a. Définition
C’est la remontée du contenu gastrique dans l’œsophage, sans effort de vomissement.
Chez le nourrisson : vomissement précoce après la prise du biberon
• Accentué par le changement de position
• Atténué par un changement du lait, au profit d’un lait plus épais
• L’œsophage et le « cardia » ne sont pas encore en position intra-abdominale : si
élévation brutale de la pression autour du cardia, il s’ouvre → remontées acides
Chez l’Adulte : ensemble de signes, surtout penché en avant et couché :
• Pyrosis (brûlure sternale ascendante)
• Toux
• Asthme
• Maux de gorge
• Troubles ORL à répétition
• Régurgitations acides

b. Complications
œsophagite, ulcère œsophagien, hémorragie digestive œsophagienne, cancer de l’œsophage

c. Traitement
• Règles hygiéno-diététiques : surélever la tête en position couchée, Suppression des
vêtements comprimant l’abdomen, Perte de poids, Gestion du stress, Arrêt du tabac

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• Médicaments: antiacide + Anti sécrétoire

28. Rougeole
a. Définition
Maladie infectieuse éruptive, très contagieuse et épidémique, fréquente surtout chez les
enfants, du à un virus.

b. Signes cliniques
• Incubation : 8bà 10 jours
• Fièvre (39/40°)
• Asthénie
• Toux importante
• Puis Eruptions de boutons, qui débute derrière les oreilles
• Dure : 3 / 4 jours

c. Risques
• Insuffisance respiratoire secondaire
• Méningo-encéphalite (on ne peut rien faire !)
• Leucoencéphalite VON BOGART : destruction de la substance blanche, entrainant un
grave pronostic (peut évoluer vers la mort)

d. Traitement
• Vaccin

29. Rubéole
a. Définition
Maladie infectieuse éruptive, contagieuse et épidémique, due à un virus du genre Rubivirus,
caractérisée par une éruption d’aspect variable, rappelant à la fois celle de la rougeole et de la
scarlatine, et par des adénopathie multiples. La rubéole congénitale est transmise par voie
placentaire.

b. Signes cliniques
• Incubation : 15 jours
• Fièvre (38°)
• Petits ganglions
• Eruptions de boutons
• Courbatures
• Dure : 3 jours
• Contagion pendant incubations et éruption

c. Prévention
• Vaccin, obligatoire à un an, rappel à deux ans
• Pas de traitement

d. Risques pour l’embryon en cas de rubéole congénitale


• Atteintes cardiaques
• Cécité, surdité

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• Microcéphalie

30. Sclérose en plaques


a. Définition
Affection du système nerveux central, d’étiologie inconnue, caractérisée par la formation de
plaques de démyélinisation suivies de sclérose, localisées dans la substance blanche de
l’encéphale et de la moelle épinière.
Ce n’est pas une maladie génétique. L’évolution est imprévisible et par poussées.
Plaques de démyélinisations retrouvées le plus souvent au niveau du nerf optique, de la région
péri ventriculaire et du cervelet.

b. Facteurs favorisant une poussée


• Traumatisme
• Infection
• intervention chirurgicale
• anesthésie
• après une grossesse (alors que la grossesse limite le nombre de poussées)

c. Signes cliniques
• Evolution par poussée
• Dissémination des plaques conduit à une variabilité clinique énorme.
• 2 troubles principaux : sensitifs (fourmillements) + visuels (cécité, diplopie)
• autres signes : troubles de la sensibilité profonde (déséquilibre à la marche, impression
d’avoir les pieds froids ou de marcher dans chaussures trop serrées), déficit moteurs,
atteinte cérébelleuse, troubles sphinctériens.

d. Traitement
• De la poussée : par corticoïdes
• De fond : interférons/ Immunosuppresseurs
• Suite du traitement : PEC psychologique, kiné

31. Le SIDA
a. Définition
Syndrome de l’immunodéficience acquise, secondaire à la pénétration et à la réplication dans
l’organisme du VIH.
Deux sous-types : VIH 1 découvert en 1983 (retrouvé dans toutes les régions du mondes) ;
VIH 2 découvert en 1986 (retrouvé uniquement en Afrique)

b. Modes de transmission
Voie Sanguine : transfusion / Voie sexuelle / Materno-fœtale

c. Clinique
• Stade (I) de la Primo-infection : asymptomatique dans 80 / 90 % des cas
Si symptomatique (entre 2 à 6 semaines après la transmission): ca ressemble à une grippe qui
dure 8 à 10 jours puis disparait.
Séropositivité apparait dans un délai de 12 semaines à 6 mois
• Stade (II) du portage : asymptomatique

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Biologie : sérologie VIH positive
• Stade (III) lymphoderpathie : chronique, persistante.
• Stade (IV) Sida déclaré : CD4=200 P/mm 3. Evolution vers immunodépression
Risque de maladies opportunistes : Pulmonaires (tuberculose, pneumocystose),
neurologiques (toxoplasmose cérébrale), digestives (Candidose œsophagienne), processus
tumoral : Syndrome de Kaposi

d. Traitement
• Stade (1) de la Primo-infection : Trithérapie pendant au moins 2 ans, maintien des T4
mais effets indésirables.
• Suite du traitement :
HYGIENE : éviter contamination des autres, éviter de se recontaminer (VIH1 + VIH 2)/
S’exclure de transfusion sanguine / Préservatif / éviter échange de seringues / Prévenir le
personnel médical
PEC SOCIALE (psychologique, maladie longue durée)

32. Syndrome d’Angelman


Anomalie génétique portée par le chromosome 15.
• Enfants normaux à la naissance
• Retard de développement s’affirme vers 6-9 mois.
• Rire facile provoqué et non adapté, hyperexcitabilité, agitation motrice.
• Ataxie, syndrome du « pantin hilare ». Marche acquise vers 3-4 ans.
• Retard mental sévère
• Absence de langage. expression limitée ; la compréhension est meilleure.
• Epilepsie, de gravité variable, apparaît vers 1-2 ans et disparaît habituellement avant
l’adolescence.
• Infléchissement de la courbe PC de la première année.

33. Syndrome de Down ou trisomie 21


• Naissance prématurée fréquente
• Hypotonie néonatale
• Anomalies morphologiques
o Retard staturo-pondéral
o microcéphalie
o faciès lunaire : hypertélorisme et orientation mongoloïde des yeux, aplasie
de l’ensellure nasale, protrusion de la langue, bavage, mauvaise
implantation dentaire, Anomalies au niveau des oreilles, osseuses, peau
fine
o Pieds : écartement des deux premiers orteils
o Main : pli palmaire unique, doigts courts écartés, petites mains trapues
• Anomalies cardiaques et digestives
• Vieillissement précoce
• Retard mental
• Risque de leucémie aiguë myéloblastique et de psychose

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34. Syndrome de Klinefelter
a. Définition
Ensemble des anomalies chromosomiques caractérisées par la présence d’au moins un
chromosome X supplémentaire dans un caryotype masculin. Plus le nombre de chromosomes
X surnuméraire est élevé, plus il y a d’effet sur le développement physique et mental.

b. Clinique
• Dans la petite enfance : une hypospadias, un petit phallus ou un cryptorchidie
• A l’âge scolaire de l’enfant : retard de langage, difficultés d’apprentissage, troubles du
comportement
• A l’adolescence : retard pubertaire, puberté incomplète avec une morphologie
eunuchoïde, une gynécomastie et des testicules de petite taille.
• Adulte : souvent détecté pour infertilité ou un cancer du sein.

35. Syndrome de Turner


a. Définition
Il s’agit d’une anomalie du nombre de chromosomes sexuels.

b. Clinique
• grande variabilité phénotypique
• les deux signes principaux :
o petite taille
o dysgénésie gonadique.
• Autres signes :
o Lymphoedème des mains et pieds à la naissance
o Pterygium colli (bride congénitale de tissu cutané de la région mastoïdienne à
l’épaule), cubitus valgus (angle ouvert entre bras et avant-bras)
o Mamelons écartés, thorax large en bouclier
o Implantation basse des cheveux, naevi nombreux
o Visage : triangulaire, orientation mongoloïde des yeux, micrognathie (petitesse
anormale de la mandibule d’origine congénitale)
o Malformations cardiaques et rénales
o Dans l’enfance : hyperthyroïdie, otites à répétition → hypoacousie.
Le développement intellectuel est en général normal.

36. Syndrome de Willi-Prader


Anomalie génétique portée par le chromosome 15

a. Clinique
Evolution des symptômes en fonction de l’âge.
• Fœtus : hypotonie pouvant entrainer des difficultés obstétricales
• De 0 à 2 ans : hypotonie majeure et des difficultés alimentaires. Cris faibles.
Amélioration progressive.
• vers 2 ans :
o Une hyperphagie et une obésité
o retard mental modéré

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o difficultés d’apprentissage
o troubles du comportement variables.
o retard statural et pubertaire avec hypogonadisme.

b. Traitement
• Symptomatique et préventif : problèmes diététiques, orthophoniques, orthopédiques,
de psychomotricité et troubles du comportement.
• Le traitement par hormones de croissance

37. Syndrome de Williams-Beuren


Maladie génétique liée à une micro délétion sur le chromosome 7

a. Clinique
• Hypercalcémie néonatale transitoire
• Hypotonie
• Difficultés alimentaires
• Peurs incessantes dans les premiers mois
• Dysmorphie du visage (visage d’elfe) : grand front, les joues pleines, la grande bouche
avec lèvre inférieure éversée, la pointe du nez bulbeuse, nez retroussé, et hypoplasie
malaire, anomalies dentaires.
• Cardiopathies (70% des cas) : sténose aortique supra valvulaire et sténose pulmonaire
périphérique.
• Retard mental (QI entre 55 et 60).
• Comportement très spécifique : langage préservé (sociable et familier surtout avec les
adultes), troubles attention, impulsivité, intolérance aux frustrations.
• Retard staturo-pondéral, puberté précoce.

b. Traitement
• surveillance et traitement de la cardiopathie (peut nécessiter chirurgie).
• Prise en charge orthophonique, en psychomotricité, etc.

38. Syndrome du cri du chat


a. Définition
Anomalie du nombre de segment de chromosome : délétion de taille variable du bras court du
chromosome 5

b. Clinique
• cri monochromatique aigu
• microcéphalie
• racine du nez large
• épicanthus (anomalie congénitale constituant un repli cutané recouvrant l’angle
interne de l’œil et la caroncule lacrymale)
• micrognathie (petitesse anormale de la mandibule d’origine congénitale)
• retard mental important
• retard psychomoteur important.

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39. Syndrome du X fragile
a. Définition
Expansion anormale de répétitions tri nucléotidiques qui existe normalement dans la
population générale en nombre déterminé et qui se transmettent de façons différentes au
cours des générations et selon le parent porteur de la mutation.

b. Clinique
Association de plusieurs symptômes :
• Dysmorphie faciale : Face allongée étroite, front haut, grandes oreilles décollées,
lèvres épaisses, mâchoire proéminente, nez long/gros/en bulbe, palais ogival/étroit.
Prognathisme (aspect évolutif avec l’âge).
• Macro-orchidie
• Retard mental sévère à modéré léger.
o garçons : souvent QI<50
o filles : retard mental plus modéré, QI entre 70 et 85
• Troubles du comportement, Trouble de l’attention et des signes d’autisme
• trouble du langage
• Convulsions, épilepsie
• Hyperlaxité ligamentaire
• Strabisme.

40. Toxoplasmose congénitale


a. Définition
Maladie aigüe ou chronique de l’homme et des diverses espèces animales, due à toxoplasma
gondii. La toxoplasmose congénitale est transmise par voie placentaire, susceptible
d’entrainer des malformations fœtales ou un avortement.

b. Risques pour le fœtus


• Microcéphalie
• Hydrocéphalie
• Chorio-rétinite
• Calcification cérébrale, entrainant un retard psychomoteur

41. Ulcère gastroduodénal


a. Définition
Perte de substance de la paroi gastrique ou duodénale qui atteint la muqueuse (atteinte
profonde). Cela est du à un déséquilibre entre le système de protection assuré par le mucus et
les facteurs d’agression HCL et PEPSINE.

b. Facteurs favorisant le déséquilibre


• Prédisposition héréditaire
• Facteur infectieux : Helicobacter Pylori
• Anxiété
• Tabac
• Stress

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• Médicaments gastro-toxiques (anti-inflammatoire)

c. Manifestations cliniques
Douleurs épigastriques rythmé par les repas et les périodes de l’année. « Repas –Répit-
Douleurs », périodique : poussée en 4-5 semaines.

d. Complications
• Hémorragies digestives (perforation d’une artère) soit hématémèse (par la bouche) soit
méléna (dans les selles)
• Péritonite par perforation
• Cancer (pour l’ulcère gastrique seulement)

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GLOSSAIRE
1. Définitions essentielles
Adaptation
faire varier sa motricité en fonction de l’espace (modulation du nombre de pas) = structuration spatiale
spatiale
Attention capacité à fixer son esprit, à rester en état d’alerte, de vigilance et à enregistrer l’information
Axe corporel ligne imaginaire qui couperait le corps en deux parties égales dans le sens vertical
l'étude se fait en provoquant des mouvements alternatifs rapides étirant successivement les muscles
Ballant agonistes et antagonistes d’une articulation. Il permet d’étudier la maturation neurologique du sujet, via
l’observation des paratonies
bilan
un des moyens d'évaluation des signes d'une maladie (sémiologie)
psychomoteur
réaction d’une personne dans un milieu donné, façon de faire devant les objets, les évènements ou
Comportement
autrui
Concentration Ce qui permet de fournir un effort intellectuel dans le but de fixer son attention sur un seul sujet
Construction
rapports spatiaux des objets, des espaces entre eux
spatiale
ensemble des opérations effectuées par les structures nerveuses impliquées dans la préparation et
Contrôle moteur
l’exécution de mouvements coordonnés
mise en action de plusieurs muscles pour accomplir un mouvement nécessitant la contraction des
Coordination muscles synergiques et le relâchement des muscles antagonistes. Cela suppose un processus de
régulation
Coordination faire coordonner les impressions tactiles, visuelles et kinesthésiques sous le contrôle permanent de l'œil
oculo-manuelle et de la main
développement de l’activité motrice traversé par celui du psychisme, qui permet à l’être humain
Développement
d’acquérir des gestes adaptés à un but, organisés dans l’espace et dans le temps et latéralisés et de se
psychomoteur
représenter son corps en statique et en mouvement
Dialogue tonique sensibilité du jeune enfant à percevoir l’état tonique et donc émotionnel de sa mère
capacité de mettre en action une partie du corps, sans la participation des autres parties, ce qui permet
Dissociation
de faire en même temps des mouvements qui ne sont pas en harmonie, indépendants l’un de l’autre
état de stabilité permettant de faire face aux forces de la pesanteur et aux facteurs qui tendent à le
Equilibre
rompre à chaque fois que le sujet s’adapte au milieu, à l'état statique ou dynamique
cadre physique, perceptif, représentatif ou conceptuel à l’intérieur duquel des objets réels ou
Espace représentés, mobiles ou immobiles sont situés et déplacés activement ou passivement dans un système
de relations spatio-temporelles
Extensibilité la plus grande longueur que l'on peut imprimer à un muscle en éloignant ses points d'insertion
Geste ensemble complexe, combinaison de mouvements, produisant une action consciente et volontaire.
Actualisation permanente de notre vie émotionnelle et interrelationnelle. Elle appartient à l’inconscient.
Elle reflète aussi bien l’archaïque que l’actuel. Elle peut être considérée comme l’incarnation
Image du corps symbolique inconsciente du sujet désirant. Elle s’articule au schéma corporel par le narcissisme. Elle
(DOLTO) est la synthèse dynamique de 3 sous-unités : image de base, image fonctionnelle et image des zones
érogènes. Ces 3 images reliées entre elle assurent le narcissisme du sujet à chaque stade de son
développement
processus qui organise cette asymétrie, entrainant le choix d’un côté par rapport à l’autre. Cette
Latéralisation
différenciation s’affirme progressivement entre 3 et 6-7 ans
état d’asymétrie fonctionnelle dans les segments corporels de manière prévalente pour des conduites
Latéralité motrices impliquant un certain éveil cortical. Il existe trois types de latéralité : neurologique, usuelle et
gestuelle spontanée
capacité de restitution de l’information contenue dans un message précédemment vécu et en l’absence
Mémoire
de celui-ci ou de reconnaître cette information parmi d’autres.
capacité de l’individu à déplacer son corps de façon globale ou partielle, permettant la rencontre et
Motricité l’adaptation au monde extérieur. Elle permet d’accéder à l’autonomie. Elle devient le reflet de la vie
psychique et un moyen de communication

75
capacité à faire les plus petits gestes de la main et du visage en gardant une bonne coordination entres
Motricité fine doigts et yeux. Elle vise à améliorer, à régulariser et à installer une plus grande finesse dans tous les
gestes de l’enfant, afin de permettre précision, facilité et détente
résultat de la contraction d’un muscle (ou groupe de muscles) qui fait bouger un segment de membre.
Mouvement
Cette action va permettre au corps ou à une partie du corps de passer d’un lieu à un autre
Organisation
organiser l’espace autour de soi en fonction des repères fondamentaux et de l’évolution de soi dans le
spatio-
temps
temporelle
Organisation capacité de diviser, de partager l’espace et de s’organiser dans un espace imposé ; combiner
spatiale orientation, adaptation et construction spatiales
Organisation
possibilité de se situer dans le temps, de l’évaluer et de percevoir l’ordre de succession des évènements
temporelle
Orientation
capacité à constituer un axe corporel orienté (devant/derrière, en haut/en bas, gauche/droite).
spatiale
Orientation capacité à se situer ou à situer un évènement dans le temps et à s’orienter en percevant ce qui s’est
temporelle passé avant ou après un évènement temporel repéré
Paratonies incapacité à la résolution musculaire volontaire
maintien du corps en équilibre dans une position particulière grâce à l’action simultanée et coordonnée
Posture
des muscles. Elle est le support de l’activité motrice
Praxie système de mouvements coordonnés en fonction d’une intention
Préhension capacité à saisir avec la main
expression posturale, mimique ou gestuelle de la gêne, de l’embarras face à une situation de relation.
Réactions de
Ces réactions apparaissent au regard de l’autre, au moment d’une réponse, d’un ordre ou d’une
prestance
remarque
Réactions
réactions toniques ayant pour origine des flux émotionnels incontrôlables et incontrôlés apparaissant
tonico-
dans des situations anxiogènes
émotionnelles
Rythme distribution constante, périodique de temps forts et de temps faibles, en alternance régulière
élaboré sur la base des informations visuelles, tactiles, kinesthésiques et labyrinthiques, le schéma
Schéma corporel
corporel réalise, dans une construction active constamment remaniée des données actuelles et du passé,
(De
la synthèse dynamique qui fournit à nos actes comme à nos perceptions le cadre spatial de référence
Ajuriaguerra)
dans lequel ils prennent toute leur signification
c’est l’intuition d’ensemble ou la connaissance immédiate que nous avons de notre corps à l’état
Schéma corporel
statique ou en mouvement, dans le rapport de ses différentes parties entre elles et surtout dans ses
(Le Boulch)
rapports avec l’espace et les objets qui nous environnent.
mouvement parasite dans une partie du corps quand, dans une autre partie, s'exerce un mouvement
Syncinésie
volontaire, automatique ou réflexe
Tonus (FOIX et état de tension permanente des muscles. Cette tension est active, involontaire et variable dans son
RONDOT) intensité selon les diverses actions syncinétiques ou réflexes qui le renforcent ou l’inhibent

76
2. Autres définitions psychomotrices
Abduction éloignement d’un membre de l’axe du corps
Activité
ensemble des fonctions motrices de l’organisme
psychomotrice
degré de sensibilité et de précision des organes récepteurs de l’oreille, ce qui permet de différencier les
Acuité auditive
sons et bruits de l’environnement immédiat
Adduction rapprochement d’un membre de l’axe du corps
ensemble des phénomènes de la vie affective qui regroupent les impressions, les sentiments et les
Affectivité
émotions
Ambidextrie aptitude à se servir de la main droite et de la main gauche avec la même habileté
sentiment d’imminence d’un danger et d’impuissance absolue face à celui-ci, avec possibilité de
Angoisse
manifestations psychosomatiques
Anticipation le sujet fait à l'avance le mouvement que l'on s'apprête à lui faire faire
Anxiété signe précurseur de l’angoisse
Blocage la tonicité importante empêche toute mobilisation
Chronologie perception ordonnée du temps
terme désignant tout processus qui entraine la connaissance d’un objet. Elle comprend la perception, la
Cognition
conception, le jugement et le raisonnement
Communication Ce qui permet d’établir une relation avec les autres personnes
Conservation
le sujet reste figé dans des positions intermédiaires
d'attitude
combinaison des contractions des muscles dans un ordre rigoureux nécessaire pour atteindre le but
Coordinations
recherché. Elles sont réglées par les centres nerveux du cerveau et du cervelet. Elles unissent
globales
sensorialité et motricité. Elles concernent aussi bien les coordinations dynamiques que statiques
mouvements alternatifs rapides de prono-supination des mains, qui doivent être placées en corbeille et
Diadococinésies
les bras en chandelier
Douleur expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à un dommage tissulaire réel ou virtuel
douleur qui dure moins de 30 jours. Elle est directement liée à la pathologie et joue un rôle de
Douleur aigue
protection et d’alarme
Douleur douleur qui dure plus de 6 mois. Elle est due à un excès de nociception, une lésion du SN ou une
chronique pathologie indécelable
Durée temps qui s’écoule entre le début et la fin d’une action
Education développer l’activité motrice de l’être humain en tenant compte du lien étroit qui existe avec tous les
psychomotrice facteurs psychiques. Elle est tournée vers l’épanouissement et l’autonomie
réaction intense du corps humain à une situation inattendue, accompagnée d’un état affectif agréable ou
Emotion
désagréable
Empathie communication affective avec une autre personne, compréhension psychologique des autres
informations du monde extérieur perçues par les récepteurs de l’ouïe, du toucher, de la vue, de l’odorat
Extéroception
et du goût
Facilitation le patient met en jeu une énergie plus faible que celle du thérapeute dans la réalisation du mouvement
vise, par la modification du tonus musculaire, à ramener le centre de gravité à l’intérieur du polygone
Fonction
de sustentation au cours des différents mouvements et à retrouver ainsi la posture de référence. Elle est
d'équilibration
assurée par les récepteurs labyrinthiques, proprioceptifs et visuels
Fonctions
pré programmation des gestes moteurs volontaires (= praxies), via les voies efférentes, et décodage des
practo-
informations transmises par les organes sensoriels et sensitifs, via les voies afférentes.
gnosiques
Gestes expriment une émotion ou un sentiment, souvent accompagnés de mimiques faciales. A travers ces
d’expression gestes peuvent se lire la manière de dire, la manière de faire et la manière d’être
Gestes
gestes conventionnels relatifs à la culture
symboliques
Imitation capacité de l’enfant à faire des gestes, des mouvements représentant une action déjà vue
action auprès du patient qui modifie son état (parole, toucher, mobilisation passive, déplacement, état
Induction
de tension du thérapeute)
capacité globale permettant de comprendre, de connaître, d’avoir une pensée rationnelle et une
Intelligence
interaction cohérente avec l’environnement
Intéroception informations provenant des modifications internes de l’organisme
intervalle durée limitée entre deux actions, entre deux points définis

77
Irréversibilité
continuité indéfinie, l’expérience du temps passe et ne revient pas
du temps
Kinesthésie sensation interne renseignant sur les déplacements dans l’espace des différentes parties du corps
moyen de communication entre les personnes. Il peut être verbal, non-verbal, écrit ou par signes
Langage
spécifiques.
intervalle de temps entre le moment de la formulation mentale de la réponse et le début de la réponse
Latence
active
Loi céphalo-
la différenciation se fait du haut vers le bas
caudale
Loi de
le rythme de développement n’est pas uniforme
variabilité
Loi proximo-
la différenciation se fait de l’axe vers les extrémités
distale
Mémoire capacité à se souvenir des bruits et sons discriminés, habileté à distinguer, discerner les fréquences, la
auditive tonalité et l’amplitude des sons
Mémoire
capacité à se souvenir des objets, des personnes ou des formes vus antérieurement
visuelle
Niveaux
d'évolution toutes les étapes du développement moteur
motrice (nems)
Non direction ne donner au patient aucune indication de perception, de ce qu'il doit ressentir
Paratonie
arrêt brusque puis reprise du mouvement. Due à une déficience au niveau du système pyramidal
d'action
Paratonie de résistance au mouvement due à une déficience du système extrapyramidal (roue crantée, tuyau de
fond plomb)
Paratonies incapacité à la résolution musculaire volontaire
le patient met en jeu une énergie plus importante que celle du thérapeute dans la réalisation du
Participation
mouvement
Perception processus d’organisation et d’intégration des sensations reçues de stimulations internes et externes
Périodicité certains évènements se répètent régulièrement et créent des repères sur le cours de ce mouvement infini
Persévération continuation du mouvement par le patient après induction
fait d’être capable de programmer avant d’effectuer quelque chose. A des conséquences sur
Planification
l’apprentissage de l’enfant
Proprioception informations relatives aux muscles et articulations
Rééducation travail sur le symptôme et sur l’aspect réel du corps. Elle met plutôt en jeu une relation
psychomotrice d’apprentissage, et vise le corps dans son aspect moteur et sensoriel, dans ses actes
Réflexe réponse immédiate et involontaire du système nerveux à une stimulation particulière
Réflexe
mouvements incontrôlés émis par le nouveau-né en réaction aux stimulations
archaïque
réalisée par les noyaux gris de la base qui déterminent le timing, l’intensité et la cessation du
Régulation
mouvement et par le cervelet qui compare l’état du système périphérique par rapport aux ordres donnés
motrice
et corrige, si nécessaire, la posture ou le mouvement
Régulation le maintien d’un équilibre nécessaire à l’exécution de chaque mouvement. Elle permet un dosage
tonique adapté au mouvement effectué
Repérage
capacité à situer les objets les uns par rapport aux autres
topologique
Représentation
image qu’un individu se fait d’une situation. Elle est au confluent des sensations et de la mémoire
mentale
décentration et rotation mentale de l’axe corporel et des espaces associés permettant de localiser la
Réversibilité
droite et la gauche sur le corps d’un sujet face à soi
Rythme propre
manière d'être d'un sujet, sa façon d'aborder le mouvement
(SOUBIRAN)
Sémiologie étude des signes d'une maladie, essentielle dans l'élaboration du projet thérapeutique
Sensation information brute, physique élémentaire, qui résulte d'une modification de l'environnement
Somatognosie connaissance du corps et du vocabulaire s’y rapportant
Stéréognosie capacité de reconnaître la forme, la taille, le poids des objets
Succession continuité linéaire des événement successifs, donnant une perception ordonnée du temps
Syncinésies
mouvements identiques mais d’intensité variable du côté opposé, très présentes jusqu'à 7 ans
d'imitation

78
Syncinésies de contraction ou raidissement d’un ou plusieurs membres quand le sujet exécute un mouvement
diffusion tonique quelconque
Syncinésies
induction d’une réponse des doigts avec ouverture ou fermeture de la main à l’ouverture de la bouche
orochirales
Syncinésies
tonique des pieds vers les mains
podales
ensemble de plusieurs symptômes, de signes cliniques en rapport avec un état pathologique donné
Syndrome
permettant par le regroupement d’orienter le diagnostic
Tempo rythme d’une action
durée marquée par la succession des évènements en particulier des jours, des nuits et des saisons. Le
Temps temps est à la fois durée et intervalle, mais il est aussi ordre et succession. Ces aspects sont nécessaires
à la structuration temporelle du sujet
Thérapie travail sur le sens du symptôme dans l’élaboration du schéma corporel et de l’image du corps. Se
psychomotrice tourne vers l’aspect psychoaffectif qui, traversant le corps, en fait l’outil de nos relations
tous les degrés de tension d'un muscle appelé à participer directement ou indirectement à une activité
Tonus d'action
musculaire
degré de contraction musculaire toujours présent, lié à la maturation neurologique et à l’état émotionnel
Tonus de fond
du sujet
Tonus induit induire des actions, des mouvements pour étudier les syncinésies
permet le maintien de la posture. Il est assuré grâce à l’intégration des informations vestibulaires,
Tonus postural
visuelles, cérébelleuses et proprioceptives.
Vitesse temps mis pour parcourir un espace ou pour réaliser une action

79
3. Définitions de pathologies psychomotrices
adiadococinésie incapacité à réaliser le mouvement des diadococinésies
trouble de la reconnaissance des objets qui peut toucher n’importe quel sens et qui dépend d’une lésion au
agnosie
niveau du cortex cérébral (pas d’une atteinte des organes sensoriels)
agnosie Pas de représentation de l’objet. Le sujet s’aide des informations kinesthésiques et auditives et se plaint de
aperceptive voir mal
incapacité à faire des liens sémantiques. Le sujet peut dessiner, mais pas nommer ou donner l’usage d’un
agnosie associative
objet
agnosie des
incapacité à différencier les couleurs les unes des autres, bien que le sujet les voit
couleurs
agnosie des visages cf. prosopagnosie
incapacité à nommer un objet. Le sujet peut faire des liens sémantiques, dessiner un objet, en identifier
agnosie optique
son usage
agnosie
incapacité à comprendre le sens des attitudes corporelles
proprioceptive
agnosie tactile cf. astéréognosie
agnosie visuo-
incapacité à apprécier les distances et les dimensions des objets
perceptive
alexie ne comprend pas ce qu’il dit
Destruction d’une portion de l’hémisphère pouvant entraîner des altérations des fonctions symboliques =>
amnésie corticale
aphasie, apraxie, ↘ apprentissages complexes
amnésie post- amnésie transitoire qui recouvre la période suivant le traumatique au cours de laquelle le patient reste
traumatique confus, désorienté et incapable de fixer les évènements d’un jour à l’autre
amusie incapacité à identifier les mélodies et timbres de voix
anosognosie le patient méconnait le trouble somatique dont il est atteint
trouble qui porte sur l’expression et la compréhension du langage qui peut être causé par un AVC, un
traumatisme crânien, une tumeur cérébrale, une infection ou une atrophie cérébrale. Elle n’est ni liée à un
aphasie
état démentiel, ni à une atteinte sensorielle, ni à un dysfonctionnement de la musculature
pharyngolaryngée
aphasie motrice
trouble de l’articulation mais pas de la compréhension
pure
apraxie impossibilité à réaliser des gestes antérieurement acquis due à un traumatisme
asomatognosie addition ou suppression de parties du corps dans la représentation que le patient en a
astéréognosie incapacité à reconnaitre les objets touchés les yeux fermés
incapacité à identifier un objet en absence d’informations visuelles : le sujet peut reconnaitre la forme et la
asymbolie tactile
matière mais n’identifie pas l’objet
asynchronie de
dysharmonie entre QIV et QIP
développement
asynergie manque de coordination des différents muscles participant à un même geste
incoordination dans l’exécution d’un mouvement résultant de lésions des centres nerveux. Entraine des
ataxie
troubles de l ‘équilibre et une instabilité.
lésion du cervelet entraînant des troubles de l’équilibre et de la marche (démarche ébrieuse), un
ataxie cérébelleuse
élargissement du polygone de sustentation, une asynergie et une dyschronométrie
ataxie atteinte du système labyrinthique entraînant des troubles de l’équilibre et de la marche exagérés à
labyrinthique l’occlusion des yeux.
ataxie par déficit
entraîne des troubles de l’équilibre statique, une marche et une coordination segmentaire difficiles et
de la sensibilité
exacerbées à l’occlusion des yeux
profonde
athétose mouvement lent, involontaire et incontrôlé des extrémités des membres
atrophie diminution du volume d’une structure vivante
attaque de panique état aigu psychiatrique consistant à ne plus pouvoir penser, ne plus pouvoir bouger
autotopoagnosie impossibilité de situer les différentes parties du corps sur soi et sur autrui
bégaiement trouble fonctionnel de l’élocution qui se caractérise par des blocages et des répétitions dans la parole
bégaiement le sujet répète de façon involontaire, explosive et saccadée une même syllabe sans pouvoir arriver à la
clonique suivante
bégaiement
blocage au cours d’une phrase entraînant une contraction du sujet qui empêche les sons de sortir
tonique
clinophilie personne qui reste tout le temps au lit

80
répétition continue de réponses réflexes rythmées. Il peut être obtenu par étirement brutal et maintenu de
clonus
certains muscles
contractions touchant le membre supérieur dominant, surtout au niveau du poignet et des doigts,
crampe de
entraînant une perturbation de l’écriture alors que les autres gestes fonctionnels impliquant ces muscles ne
l'écrivain
sont pas affectés
crises de contraction musculaire saccadées et répétées, interrompues par des intervalles de relâchement
crises convulsives
musculaire
déficience
QI compris entre 40 et 55. Déficience caractérisée par une légère autonomie, un retard de développement
intellectuelle
psychomoteur et un mode de pensée préopératoire
moyenne
déficit
incapacité d'ordre neurologique touchant différentes fonctions psychomotrices
psychomoteur
un des tableaux cliniques du syndrome spastique. Elle est caractérisée par une hypertonie prédominante au
diplégie spastique niveau des membres inférieurs rendant la marche difficile. Il peut y avoir des atteintes associées. Le
langage est le plus souvent intact.
difficulté articulatoire due à une paralysie ou à une ataxie des centres nerveux, caractérisée par parole
dysarthrie
lente et saccadée
dyscalculie difficulté de l’apprentissage du calcul en lien avec un problème dans l’organisation spatiale
dyschronométrie Imprécision des temps d’exécution et de l’ordre chronologique du mouvement
dysgraphie difficulté dans l’exécution, la coordination du geste graphique
écriture peu lisible alors que le mot est conçu correctement ; la maladresse pouvant porter sur les formes,
dysgraphie les proportions, le sens de l’orientation, la conduite et la tenue de l’instrument, l’organisation de la page.
motrice Elle est liée à des troubles de l’organisation spatiale et souvent signe d’atteintes psychomotrices plus
globales. Elle peut être liée à des problèmes émotionnels et affectifs
dyslalie trouble de l’articulation verbale dû à des malformations ou à des lésions des organes phonatoires
dyslexie Difficulté dans l’apprentissage de la lecture, sans déficit sensoriel ni intellectuel
dyslexie trouble développement de l’acquisition puis de l’utilisation du langage écrit, marqué par un retard d’au
dysorthographique moins 18 mois par rapport à l’âge réel. Elle est toujours associée à une dysorthographie
Trouble de l’exécution d’un mouvement dans l’espace se traduisant par une trop grande rapidité, une trop
dysmétrie
grande amplitude et une oscillation
perturbation du sensitif, « hallucination de sensations ». La dysmorphesthésie appartient à la
dysmorphesthésie
dysmorphophobie
dysmorphie du
anomalie de la forme du visage
visage
dysmorphophobie impression d'avoir un corps déformé
trouble d’acquisition et de maîtrise de l’orthographe, caractérisé par des inversions de lettres ou de
dysorthographie
syllabes, des confusions auditives ou visuelles, des omissions, des erreurs de segmentation, …

déficit spécifique du langage, caractérisé par des problèmes graves de la compréhension et/ou de
dysphasie l’expression du langage parlé, en l’absence de perte auditives, de déficience mentale ou d’un trouble
émotionnel
dysphasie du à 6 ans, l’enfant parle mal. Perception auditivo-verbale peut être altérée, le vocabulaire peut être réduit, le
développement discours est peu élaboré, compréhension meilleure qu’expression
dysphasie légère = l’enfant parle mais les différentes étapes du développement du langage démarrent plus tard et prennent
transitoire plus de temps que normalement
dysphasie sévère l’enfant ne parle pas à 4-5 ans, alors qu’une certaine compréhension existe. Souvent associée à une
persistante dyspraxie et à des troubles moteurs
dysphorie troubles de l'humeur
dyspraxie incapacité d’exécuter des mouvements volontaires coordonnés, liée à un déficit neurologique
trouble de la réalisation du geste dû à la difficulté ou à l’impossibilité de programmer automatiquement
dyspraxie
les divers constituants sensori-moteurs et spatio-temporaux du geste moteur volontaire. Souvent associée
constructive
à des troubles spatiaux
altération de gestes complexes nécessitant plusieurs étapes dans leur réalisation et dont l’initiation
dyspraxie idéatoire
réclame l’évocation de la finalité de l’acte
dyspraxie altération des gestes simples isolés ou fragments d’une séquence gestuelle exécutée sur imitation ou sur
idéomotrice ordre
dyspraxie non
troubles de la succession et de la séquentialité des constituants d’un geste.
constructive
contractions toniques involontaires et incoercibles d’apparition intermittente et localisée, entraînant une
dystonie
torsion ou une distorsion de la partie touchée
handicap
quotient intellectuel inférieur à 85, ce qui se répercute sur les acquisitions scolaires et sociales
intellectuel

81
phénomène par lequel un sujet s’aperçoit lui-même de l’extérieur ou de l’intérieur. Il peut voir son image
héautoscopie
devant lui. Il voit son double.
non reconnaissance de son appartenance à soi d’un membre ou d’un hémicorps paralysé (observée dans le
hémiasomatognosie
cas d’une lésion de l’hémisphère cérébral mineur)
ignorance consciente ou inconsciente de l’hémicorps paralysé et de l’espace situé du même côté (due à
héminégligence
une lésion de l’hémisphère cérébral mineur)
paralysie partielle ou totale d’un hémicorps due à des lésions des centres nerveux moteurs ou des voies
hémiplégie
motrices
excès de mouvements, impossibilité de demeurer immobile se traduisant par un comportement moteur
hyperactivité
qualitativement et quantitativement anormal
évoquée dans le cas de troubles psychiatriques où les souvenirs du patient occupent une place obsédante,
hypermnésie
exagérée et même invraisemblable
hyperschématie une (ou plusieurs) partie(s) du corps occupent plus de place qu’en réalité (ex : anorexie)
hypertonie augmentation pathologique du tonus musculaire, entrainant une diminution du ballant et de l'extensibilité
hypertonie augmentation constante de la résistance du muscle pendant la mobilisation passive d’un segment de
extrapyramidale membre
hypertonie désordre moteur caractérisé par une augmentation du réflexe tonique d’étirement. Elle constitue un des
pyramidale signes du syndrome pyramidal. Elle prédomine surtout au niveau des muscles fléchisseurs
hyposchématie une (ou plusieurs) partie(s) du corps occupent moins de place qu’en réalité
hypotonie diminution pathologique du tonus musculaire, entrainant une augmentation de l'extensibilité et du ballant
hypotonie
ballant excessif surtout au niveau des membres sup et faible résistance à la mobilisation
cérébelleuse
hypotonie isolée liée à un état de sommeil, de détente
surtout dans les cas de lésion des voies sensitives, elle entraîne une hausse importante du ballant et de
hypotonie sensitive
l’extensibilité
hypotonie
hypotonie posturale => difficultés pour se tenir debout pieds joints bras tendus
vestibulaire
perte, diminution ou perturbation d’une ou de plusieurs fonctions motrices par une ou plusieurs lésions de
I.M.C. l’encéphale. Les lésions cérébrales surviennent dans la période anténatale, périnatale ou postnatale (de 0 à
2 ans).
absence d’analyse des données environnementales, intolérance à la frustration et à l’attente et manque de
impulsivité
contrôle
diminution de l’activité psychomotrice causée par la diminution ou l’arrêt d’une fonction organique ou
inhibition
neurologique. Elle peut être de quatre formes : intellectuelle, motrice, instinctuelle ou affective
inhibition affective difficulté à extérioriser ses émotions
inhibition
comprend une perte de l’appétit, des troubles du sommeil et une baisse de la sexualité
instinctuelle
inhibition difficulté à penser, à mémoriser, à se concentrer due à un état de tension et d’angoisse, associé à de la
intellectuelle fatigue et parfois à des céphalées
inhibition latérale principe de base de la topie permettant la précision de l'information en la renforçant point par point
inhibition motrice perte ou diminution de l’initiative motrice
instabilité agitation excessive souvent liée à un décadrage affectif exprimé par le corps et qui traduit une angoisse
psychomotrice latente. Caractérisée par 3 symptômes : troubles de l’attention, hyperactivité et impulsivité.
labilité troubles de l'attention
maladresse Imperfection des mouvements liée à un mauvais ajustement des muscles agonistes et antagonistes
manque du mot incapacité à dénommer les objets
myoclonie répétition d'une contraction musculaire
diminution ou disparition de l’activité motrice, généralement consécutive à une lésion du système
paralysie
nerveux
paraplégie paralysie des deux membres inférieurs et parfois de la partie basse du tronc
paraschématie une partie du corps occupe une autre place que celle occupée en réalité
Se dit d’un enfant dont le développement intellectuel est plus rapide que celui de la moyenne des enfants
précocité
du même âge
prosopagnosie incapacité à reconnaître les visages sans le toucher et la voix
quadriplégie atteinte des quatre membres
retard mental 25 < QI < 40 : retard massif de toutes les acquisitions. Apprentissages simples. Relations avec entourage
grave importantes
retard mental léger 55 < QI < 70 : enseignement spécialisé, lecture et écriture possibles, intégration professionnelle modeste
retard mental
40 < QI < 55 : autonomie sociale possible sous cadre protecteur
moyen
retard mental
QI < 25 : assistance et surveillance constantes
profond
retard retard souvent global qui peut toucher différentes fonctions psychomotrices, sans qu’il n’y ait de lésions
psychomoteur cérébrales

82
spasticité élastique une fois relâché, le muscle étiré revient progressivement à sa position de départ
spasticité désordre moteur caractérisé par une augmentation du réflexe tonique d’étirement
syndrome du
persistance de sensations dans un membre amputé (non visible avant 7 ans)
membre fantôme
paralysie légère ou incomplète des 4 membres dus à un syndrome pyramidal, caractérisé par
tétraparésie
l’augmentation du réflexe d’étirement. Elle se traduit par une diminution plus ou moins importante de la
spastique
force musculaire
tétraplégie paralysie des quatre membres
mouvements automatiques et involontaires ayant l’apparence d’un mouvement coordonné et intentionnel.
tics
Leur exécution est précédée d’un besoin et leur répression cause un malaise
trouble tonico-
Trouble de la régulation tonique entraînant des difficultés à maintenir des positions stables dans le temps
postural
troubles de
difficulté à demeurer fixe sur une tâche jusqu’à son accomplissement
l'attention
troubles de la trouble touchant la socialisation, rendant la relation à autrui difficile et pouvant se manifester par de
relation l’agressivité / violence / inhibition / isolement / problèmes de séparation
troubles des
difficultés d’un sujet dans son cheminement vers la connaissance
apprentissages
troubles praxiques troubles de la réalisation du geste dus à l’impossibilité ou à la difficulté de programmer automatiquement
(MAZEAU) les divers constituants sensori-moteurs et spatio-temporels du geste volontaire

83
4. Définitions de la sémiologie psychiatrique
a. Troubles psychomoteurs
Agitation crises de nerfs, brutalité, crise de colère clastique, crise d’agitation anxieuse, crise
psychomotrice d’hystérie, crise d’hyperventilation, …
Bradykinésie mouvements moteurs ralentis
Bradyphémie parole rare
Bradypsychie opérations de la vie mentale (mémoire, association d’idées) ralenties
Catalepsie Disparition de tout mouvement volontaire et maintien des attitudes imposées
Cataplexie Dissolution du tonus musculaire, associée à une inhibition de la motilité volontaire.
La conscience est conservée
Catatonie Association de troubles psychomoteurs : défaut d’initiative motrice, trouble du
tonus, maintien des attitudes imposées, négativisme psychomoteur, passivité,
décharges psychomotrices, singularité des gestes et attitudes
Négativisme Résistance passive ou active, permanente, aux sollicitations de l’entourage, associée
psychomoteur à un mutisme
Parakinésies mouvements anormaux qui parasitent, caricaturent ou remplacent les mouvements
normaux.

Ralentissement inhibition psychomotrice = bradykinésie, bradyphémie, amimie, activité motrice


psychomoteur globalement réduite, bradypsychie. Caractéristique des états dépressifs,
s’accompagne alors de fatigue le plus souvent matinale.
Stéréotypies parakinésies avec itération, fixation invariable. Ont parfois une signification à
l’origine mais se vident progressivement de leur contenu.
Stupeur Suspension ou réduction extrême de toute activité motrice : immobilité, mutisme,
absence de réactions visibles, refus de s’alimenter, incontinence
Syndrome Gille de la association de tics moteurs multiples et d’un ou plusieurs tics verbaux (écho,
Tourette coprolalie). La gêne sociale est très marquée dans les formes sévères de cette
maladie. L’association avec des TOC ou un TDAH est fréquente.
Tics mouvements involontaires, brusques, rapides et répétés atteignant un muscle ou un
groupe de muscles en liaison fonctionnelle. Ils sont sans utilité. Ils s’exacerbent
avec le stress, diminuent lors des activités absorbantes.

b. Troubles de l’humeur
Anhédonie Perte ou absence de sensibilité au plaisir
Humeur (DELAY) Disposition affective fondamentale, riche de toutes les instances émotionnelles et
instinctives, qui donne à chacun de nos états d’âme une tonalité agréable ou
désagréable, oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur
Humeur dépressive Tonalité permanente de tristesse (ennui, regret, pessimisme), qui imprègne le monde
subjectif du déprimé, et associée à un désintérêt global et à un ralentissement
moteur et psychique avec malaise corporel diffus
Humeur expansive Exaltation euphorique de l’humeur se traduisant par une sensation de bien-être et de
satisfaction, un optimisme général et une surestime de soi.

c. Troubles des émotions


Angoisse
Colère Mouvements d’agressivité envers ce qui offense répétitifs, disproportionnés
Hyperréactivité Les réactions émotionnelles paraissent exagérées, trop vives, trop bruyantes ; leurs
émotionnelle manifestations physiologiques sont excessives
Peur Emotion normale dont chacun a l’expérience, signal d’un danger
Elle devient pathologique quand elle est désorganisante, trop intense, inadaptée ou
trop prolongée

d. Troubles de la conscience du corps


Anosognosie Refus d’admettre l’existence du déficit moteur pourtant massif
Autotopoagnosie Perte de la capacité de désigner sur demande les différentes parties du corps ou de
les nommer quand on les désigne

84
Dysmorphophobie Crainte obsédante ou conviction douloureuse d’être atteint d’un défaut imaginaire
de l’apparence physique
Hémiasomatognosie Refus de reconnaitre comme sien l’hémicorps paralysé
Syndrome de Perte de la connaissance différenciée des doigts, indistinction gauche-droite,
Gerstmann agraphie, acalculie

e. Troubles de la conscience de soi


Dépersonnalisation Sentiment d’irréalité qui affecte la perception de soi-même en tant que personne
physique et psychique
Déréalisation Sentiment d’irréalité qui touche la perception du monde environnant

f. Troubles du sommeil
Cauchemars Surviennent en phase de sommeil paradoxal. Entrainent un réveil anxieux où le
sujet peut se remémorer en détail un rêve effrayant encore très présent. Le
réendormissement est difficile.
Hypersomnie Tendance exagérée au sommeil avec difficulté à maintenir un éveil normal et
dépressive sommeil peu réparateur
Hypersomnie Tendance exagérée au sommeil avec difficulté à maintenir un éveil normal
psychogène transitoire lors des difficultés existentielles ou après un traumatisme affectif. Le
refuge dans le sommeil est alors un mécanisme de défense
Insomnie Difficulté d’installation ou de maintien du sommeil dont le sujet se plaint. Le plus
souvent occasionnelle, engendrée par une situation de stress ou une modification de
l’environnement.
Narcolepsie Survenue d’accès irrésistibles de sommeil diurne pluriquotidiens, souvent associée à
des attaques de cataplexie
Parasomnie Comportements anormaux ou phénomènes physiologiques survenant au cours du
sommeil
Somnambulisme Accès de comportements moteurs stéréotypés, complexes durant lequel le regard est
figé et la vigilance altérée. Survient en sommeil lent profond. Ne laisse pas de
souvenir au réveil.
Terreurs nocturnes Eveil brutal et incomplet en état de peur intense avec cris, pleurs, agitation,
tachycardie, sueur dont le sujet n’a aucun souvenir au réveil. Survient durant la
phase de sommeil lent profond

g. Troubles de la vigilance et de l’attention


Attention Recouvre des processus séparés mais interactifs : éveil, concentration, sélection et
balayage dynamique mental
Etats confusionnels Episode aigu, de début rapide. Fonctionnement cognitif globalement
affecté (difficulté de fixation de l’attention, de rappel mnésique, d’orientation
spatio-temporelle) avec onirisme (illusions perceptives, hallucinations)
Etats de coma Trouble de la vigilance caractérisé par l’abolition de la conscience et de l’éveil
comportemental, non réversible sous l’influence des stimulations
vigilance Degré de capacité de l’organisme à réagir aux demandes de l’environnement

h. Troubles du langage et de la communication


Aphasie Perturbation de la motricité des organes bucco-phonatoires d’origine parétique,
dystonique et/ou apraxique
Barrage Brusque suspension du discours, souvent en milieu de phrase
Bégaiement Anomalie du débit élocutoire où prédomine le trouble du rythme ; perturbation de la
fluidité de l’expression verbale caractérisée par des répétitions ou des prolongations
involontaires, audibles ou silencieuses, lors de l’émission de courtes unités de
parole.
Bradyphémie Ralentissement du débit élocutoire
Dysarthrie Trouble lié à un dysfonctionnement des groupes musculaires responsable de la
production de la parole. La perturbation de l’élocution est permanente et uniforme
Fading Après quelques phrases, l’élocution se ralentit, l’articulation devient moins nette, les
mots sont à peine ébauchés par un mouvement des lèvres

85
Langage Tout système de signes aptes à servir de moyen de communication entre individus
(MAROUZEAU)
Logorrhée Flux verbal précipité, surabondant
Mutisme Absence de langage oral, délibérée ou non, complet ou non, transitoire, global ou
électif
Néologisme Segment linguistique employé comme un mot bien que ne figurant pas dans la
langue de la communauté verbale du sujet ; mot nouveau créé par le malade à son
usage personnel
Palilalie Blocage itératif sur un mot ou une syllabe observé chez les parkinsoniens, les
déments, les frontaux et dans le syndrome Gilles de la Tourette ; la répétition
incoercible s’accompagne d’une accélération du débit.
Paralogisme Mot ou locution appartenant à la langue mais dont le sens est détourné de
l’acception habituelle
Tachyphémie Accélération du débit élocutoire

i. Troubles de la pensée
Bradypsychie Ralentissement de tous les processus psychiques, caractéristique des états dépressifs
majeurs ; difficulté à se concentrer ; les durées semblent ralenties
Compulsion Acte auquel le sujet se sent contraint, dont il reconnait le caractère absurde,
dérisoire ou gênant, mais qu’il ne peut s’empêcher d’accomplir sous peine de
malaise ou d’angoisse. Elle est le plus souvent liée à l’obsession qu’elle tente
d’endiguer
Compulsion Besoin de toucher compulsivement un objet, de ranger dans un ordre précis, de
élémentaire compter
Compulsion secondaire Séquence d’actes élémentaires que le sujet doit exécuter avec le formalisme d’un
rite dont le déroulement et la répétition sont minutieusement codifiés
Délire Expérience vécue d’une désorganisation de la vie psychique où s’altère le système
de réalité. La conviction inébranlable et non partagée par le groupe socioculturel
auquel appartient le sujet
Discontinuité Trouble du cours de la pensée qui se retrouve chez les schizophrènes, associant ;
fading mental, diffluence, barrage
Fabulation Création de productions imaginaires, présentées sous forme de récits plus ou moins
coordonnés d’évènements fictifs
Fading mental Arrêt du cours de la pensée : évanouissement progressif du flux idéo-verbal
Mythomanie (Dupré) Tendance pathologique, plus ou moins volontaire et consciente, au mensonge et à la
création de fables imaginaires.
Obsession Intrusion dans la pensée d’un sentiment, d’une idée, d’une image apparaissant au
sujet comme un phénomène morbide en désaccord avec son Moi conscient, qui
persiste malgré tous ses efforts pour s’en débarrasser.
Obsession idéative Intrusion répétitive de mots, d’images, d’idées ou rumination incoercible de
problèmes métaphysiques
Obsession impulsive Crainte angoissante d’être amené de façon irrésistible et contre sa propre volonté à
commettre un acte ridicule, immoral ou agressif
Obsession phobique Crainte obsédante, qui existe même en dehors de l’objet ou de la situation,
concernant une maladie précise ou la contamination en général
Pensée (Litré) Ce que l’esprit combine et imagine
Tachypsychie Accélération de tous les processus psychiques, caractéristique de l’accès maniaque
entrainant l’impossibilité de maintien d’une attention soutenue

j. Troubles des perceptions


Hallucination Fausse perception survenant en l’absence de stimulation extérieure ; perception sans
objet
Hallucinose Incongruence entre l’hallucinose (perception erronée) et les données fournies par les
autres sens, mais la prégnance sensorielle est très forte
Illusion perceptive Déformation de la perception d’un objet réel
Syndrome Fonctionnement automatique, spontané et dissident de tout ou partie de la vie
d’automatisme mental psychique du sujet

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Syndrome d’influence Le sujet est convaincu d’une entrave dans la dynamique de sa pensée, puis il
constate que ses idées sont devancés, répétés en écho ou volés ; ses actes lui sont
commandés ou commentés ; on lui impose des visions. Il s’ensuit une impression
d’emprise qui conduit le sujet à se sentir exproprié de lui-même

k. Troubles des conduites


Fugue Fuite d’un individu hors de son domicile ou de son milieu de vie habituel,
impliquant une rupture brutale et un déplacement. Elle a un caractère inopiné
Hétéro-agressivité Attitudes, paroles ou actes hostiles ou opposantes, associés ou non à des conduites
auto-agressives
Kleptomanie Conduite de vol répétitive, impulsive et irrépressible, les objets n’étant dérobés ni
pour utilisation personnelle ni pour leur valeur commerciale
Pyromanie Incendiaire agissant dans un état d’excitation émotionnelle sans autre motif que de
soulager ses tensions en éprouvant un intense plaisir à contempler l’incendie et à
participer aux évènements qui en résultent. Les actes incendiaires sont délibérés,
répétitifs, souvent bien préparés
Trichotillomanie Incapacité persistante et récurrente de résister à l’impulsion de s’arracher les
cheveux, comportement qui procure plaisir et soulagement.
Trouble explosif Survenue d’épisodes où le sujet perd le contrôle d’impulsions agressives,
intermittent aboutissant à des voies de fait ou à la destruction de biens. L’explosion survient
pour une cause mineure, parfois sans raison

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