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Histoire de Belgique et

des anciens Pays-Bas

MINCKE Basile
Bac 1 Histoire
Faculté de Philosophie, Lettres et sciences humaines
Professeur : BOUSMAR Éric
Année 2020-2021

1
0. Table des matières

1. INTRODUCTION 5
1.1. LA BELGIQUE, ÉTAT ARTIFICIEL ? 5
1.2. OUTILS CONCEPTUELS – GENÈSES ET RECOMPOSITION NATIONALES 6
1.2.1. L'INVENTION DES NATIONS 6
1.2.2. FINALISME HISTORIQUE – TÉLÉOLOGIE 7
1.2.3. LES RÉCITS CONCURRENTS 7
1.2.4. HISTOIRE, MÉMOIRE, LIEUX DE MÉMOIRE 8
1.2.5. JEUX D'ÉCHELLE ET APPROCHE TRANSNATIONALE 9
1.3. CADRE – L'ESPACE DES ANCIENS PAYS-BAS 9
1.4. LES 5 OBJECTIFS DU COURS 10
1.5. PLAN GÉNÉRAL DU COURS 10

2. PROLOGUE 11
2.1. DU PALÉOLITHIQUE AUX CELTES 11
2.1.1. PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR 12
2.1.2. PALÉOLITHIQUE MOYEN 13
2.1.3. PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR – HOMO SAPIENS SAPIENS 14
2.1.4. LE MÉSOLITHIQUE – LE TEMPS DE LA MINIATURISATION 16
2.1.5. NÉOLITHIQUE 16
2.1.6. PROTOHISTOIRE - ÂGE DU BRONZE (CA 1800 -7E S. AV. N. È.) 18
2.1.7. PROTOHISTOIRE – 1ER ÂGE DE FER (CA. 700 - CA. 450) 20
2.1.8. PROTOHISTOIRE – SECOND ÂGE DE FER (450 – 57/52 AV. N. È.) 21
2.2. DANS LA GAULE ROMAINE 25
2.2.1. LA CONQUÊTE 25
2.2.2. LA ROMANISATION 26
2.2.3. CARACTÈRES DE LA ROMANISATION 27
2.2.4. STRUCTURATION DE L'ESPACE : PROVINCES ET CITÉS 28
2.3. MONDES MÉROVINGIENS ET CAROLINGIENS (VE – XE SIÈCLE) 32
2.3.1. INTRODUCTION : LA PÉRIODE FRANQUE 32
2.3.2. L'HIVER 406 OU LES CONSÉQUENCES POLITIQUES D'UNE MÉTÉO TRÈS FROIDE 32
2.3.3. LE(S) ROYAUME(S) MÉROVINGIEN(S) : LA LENTE MISE EN PLACE D’UN NOUVEAU MONDE 34
2.3.4. D’UN COUP D’ÉTAT AU PARTAGE D’UN EMPIRE : LE MONDE CAROLINGIEN (751, 800, 843, 880, 911) 40

3. LES ANCIENS PAYS-BAS 47


3.1. LA FORMATION DES PRINCIPAUTÉS TERRITORIALES, FIN IX – XIV SIÈCLE
E E
47
3.1.1. INTRODUCTION 48
3.1.2. COMTÉ DE FLANDRE 50
2.1.2.BIS COMTÉ D'ARTOIS 53
3.1.3. TOURNAI ET LE TOURNAISIS 53
2.1.4.A. DUCHÉ DE BASSE-LOTHARINGIE 55
2.1.4.B. PRINCIPAUTÉ DE LIÈGE 58
2.1.4.C. PRINCIPAUTÉ ABBATIALE DE STAVELOT-MALMEDY 59
2.1.4.D. COMTÉ DE LOUVAIN (PUIS DUCHÉ DE BRABANT) 60
2.1.4.E. LA SEIGNEURIE DE MALINES 62
2.1.4.F. COMTÉ DE HAINAUT 64
2.1.4.G. CAMBRAI ET CAMBRÉSIS 65
2.1.4.H. COMTÉ DE NAMUR 66
2.1.4.I. COMTÉ DE LUXEMBOURG 68
2.1.4.J. DUCHÉ DE LIMBOURG 70

2
2.1.4.K. MAESTRICHT 71
2.1.4.L. PRINCIPAUTÉ ÉPISCOPALE D’UTRECHT 73
2.1.4.M. COMTÉ DE HOLLANDE 74
2.1.4.N. COMTÉ DE ZÉLANDE 75
2.1.4.O. COMTÉ PUIS DUCHÉ DE GUELDRE 75
3.2. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DU DÉVELOPPEMENT DES PRINCIPAUTÉS TERRITORIALES 77
3.2.1. CARACTÈRE NON INÉLUCTABLE DU PROCESSUS 77
3.2.2. RAPPORTS ENTRE PRINCIPAUTÉS 77
3.2.3. RAPPORTS ENTRE PRINCIPAUTÉS ET POUVOIR SOUVERAIN 78
3.2.4. LES INSTITUTIONS DES PRINCIPAUTÉS TERRITORIALES 80
3.2.5. CONCLUSIONS 90
3.3. LE RASSEMBLEMENT TERRITORIAL BOURGUIGNONS ET PREMIERS HABSBOURG 91
FIN XIVE –1ÈRE MOITIÉ DU XVIE SIÈCLE 91
3.3.1. LE RASSEMBLEMENT TERRITORIAL (1384-1477) 92
3.3.2. UN ÉTAT BOURGUIGNON ? 97
3.3.3. ÉCHEC OU MAINTIEN DE L’ÉTAT BOURGUIGNON ? 106
CONCLUSION 117
3.4. LES PAYS-BAS MÉRIDIONAUX AUX TEMPS MODERNES HABSBOURG ET LIÈGE 118
3.4.1. LES PAYS-BAS ESPAGNOLS AVANT LEUR SCISSION 118
3.4.2. LES PROVINCES-UNIES, DE LA RÉVOLTE À 1795 124
3.4.3. LES PAYS-BAS ESPAGNOLS APRÈS LA SCISSION 126
CA 1585 – 1700 126
3.4.4. LES PAYS-BAS AUTRICHIENS 130
1716-1794 130
3.4.5. LA PRINCIPAUTÉ DE LIÈGE : DE L'ORBITE BOURGUIGNONNE À L'INDÉPENDANCE 135
3.4.6. LE DUCHÉ DE BOUILLON, 137
DÉMEMBRÉ DE LA PRINCIPAUTÉ DE LIÈGE 137
3.4.7. LA PRINCIPAUTÉ ABBATIALE DE STAVELOT-MALMEDY 138
3.5. CONCLUSION 138

3. RUPTURES, HASARDS ET CONTINUITÉS 139


3.0. CONTEXTE INTERNATIONAL : LUMIÈRES ET RÉVOLUTIONS 139
CAUSES GÉNÉRALES DES RÉVOLUTIONS DE LA FIN DU XVIIIE SIÈCLE 139
3.1. LA RÉVOLUTION BRABANÇONNE 142
3.1.1. LA POLITIQUE DE JOSEPH II 142
3.1.2. CRISTALLISATION DE L'OPPOSITION. 143
3.1.3. LA RUPTURE 144
3.1.3. LA RUPTURE (SUITE) 144
3.2. LA RÉVOLUTION LIÉGEOISE 146
3.3. DEUX AUTRES RÉVOLUTIONS 147
3.4. CONCLUSION 148
3.5. LA PÉRIODE FRANÇAISE 149
3.5.1. LES DÉBUTS 149
3.5.2. LES 9 DÉPARTEMENTS RÉUNIS 150
3.6. UNE HISTOIRE PARALLÈLE 153
3.7. LES ALLIÉS, LES CENTS-JOURS ET WATERLOO 154

4. L'AMALGAME 157
4.1. UNE PÉRIODE, UN ROYAUME, DEUX POPULATIONS 157
ON PARLE SOUVENT DE "PÉRIODE HOLLANDAISE" 157
4.2. LES FRONTIÈRES EXTÉRIEURES 157

3
4.3. LES SUBDIVISIONS 159
4.4. DU NEUF ET DU VIEUX 160
4.5. LE SYSTÈME POLITIQUE ET LA GRONDWET 161
4.6. LES GRANDES LIGNES DE LA POLITIQUE 163
4.7. FRACTURES DE L’OPINION PUBLIQUE ET STRUCTURATION DE L’OPPOSITION DANS LES PROVINCES BELGES 164

5. LE ROYAUME DE BELGIQUE 165


5.1. LA RÉVOLUTION ET LA CONSTITUTION 165
5.2. LA BELGIQUE ENTRE 1831/1839 ET 1914 174
DU RÉGIME CENSITAIRE AU VOTE PLURAL 174
5.2.1. LA POPULATION ET SES CLIVAGES 174
5.2.2. LE CLIVAGE ÉGLISE/ÉTAT : CLÉRICAUX ET ANTICLÉRICAUX 178
5.2.3. LE CLIVAGE ENTRE POSSÉDANTS ET NON-POSSÉDANTS 180
5.2.4. LE CLIVAGE VILLE/CAMPAGNE 182
5.2.5. LE CLIVAGE LINGUISTIQUE ET LE SENTIMENT NATIONAL BELGE 182
5.3. L’ENTRE-DEUX-GUERRES 187
PILARISATION ET GOUVERNEMENTS DE COALITION 187
5.3.5. LA GRANDE GUERRE (1914-1918) 187
5.3.3. LES TROIS PARTIS TRADITIONNELS 189
5.3.4. LA PILARISATION 189
5.3.5. GOUVERNEMENTS DE COALITION 189
5.3.6. PARTIS EXTRÉMISTES 190
5.3.7. DEUXIÈME TRAIN DE LOIS LINGUISTIQUES 192
5.3.8. LES MOUVEMENTS FLAMAND & WALLON 193
LE CONGO ET LA BELGIQUE 194
L'ÉTAT INDÉPENDANT DU CONGO (1885-1908) 195
LE CONGO BELGE (1908-1960) 197
L'INDÉPENDANCE CONGOLAISE, LE ZAÏRE, ET LA NOUVELLE RDC 200
LE RWANDA, LE BURUNDI ET LA BELGIQUE (1) 203
5.4. LA BELGIQUE DE L’APRÈS-GUERRE À NOS JOURS 205
5.4.1. LA SECONDE GUERRE MONDIALE 205
5.4.3. NOUVEAU CADRE INTERNATIONAL POUR LA BELGIQUE 206
5.4.4. LES DERNIERS GRANDS POINTS DE CRISPATION DE LA BELGIQUE UNITAIRE 207
5.4.5. LES RÉFORMES DE L’ÉTAT (6 POUR L’INSTANT) 209
5.4.6. LES PARTIS POLITIQUES, DE 1945 À NOS JOURS 210

4
01/02/2021

1. Introduction

Anciens Pays-Bas : espace géographique et politique qui précède la Belgique, le Grand-Duché


du Luxembourg et les actuels Pays-Bas
Belgique : structure antérieure à l'apparition de la Belgique (apparait en tant qu'état en 1830).

Les historiens se posent des questions. Ici, la question qui guide ce cours : depuis quand existe
la Belgique ? Est-ce que ce n'est pas un état artificiel ?
à Question de plus en plus importante car on est confronté à un état partagé en de multiples
entités politiques. Aussi, pluralité de sentiments d'appartenance (flamand, belge, …).
ð Multiplicité des sentiments d'appartenance.

1.1. La Belgique, État artificiel ?

2 opinions extrêmes :
- Belgique = état artificiel, elle n'aurait pas dû apparaitre, "erreur" de l'histoire. Comme si
l'apparition de la Belgique en 1830 ne répondait à aucune volonté d'une population,
d'une nation. On pense qu'il n'y avait pas de volonté populaire de créer une nation.
Étudier la Belgique avant 1830 n'aurait pas de sens, "erreur historique, scientifique".
- La Belgique existe depuis toujours, il y a des Belges depuis toujours (M-A, Antiquité, …)
à essentialisme (ce qui est le caractère des belges depuis toujours) à opinion extrême,
plus beaucoup utilisée aujourd'hui (surtout XIXe et XXe siècles).
o Version nuancée : Belgique n'existe pas depuis toujours mais on se dit que la
Belgique devait nécessairement naitre à un moment donné. Il y a une série de
facteurs qui dit que la Belgique devait aboutir.
=> Nécessité de l'histoire.
=>Finalisme historique (une réalité politique devait nécessairement apparaitre

Les historiens ont compris qu'il y avait un risque d'anachronisme (dire que la Belgique existe
déjà avant 1830 alors qu'elle a été "créée" en 1830) et de finalisme (aller chercher loin dans
le passé des explications du caractère nécessaire de la Belgique de 1830).

Problème pour les historiens : il n'y a pas d'unité politique à plusieurs entités politiques qui
n'ont pas de vie politique commune.
La Belgique n'existe pas sous la forme d'une Belgique avant 1830 (>< France qui était un
royaume avant la révolution)

Certaines régions (comme Liège) ont un destin particulier et que donc, il n'est pas intéressant
de les étudier.

Analyse historienne critique :


Ne pas dire que la Belgique était une nécessité de l'histoire mais comme une possibilité de
l'histoire. Il y a assez d'éléments, de structures pour dire qu'une Belgique émerge, elle ne sort

5
pas de rien. à C'est là qu'est toute l'analyse. Tous les historiens actuels s'accordent sur cette
manière de concevoir l'apparition de la Belgique

Comprendre comment la Belgique s'est construite et comment elle a évolué après la


révolution de 1830. La Belgique est un laboratoire pour les historiens car on voit apparaitre
plusieurs entités politiques (régions, communautés, ...).
à Structures nouvelles au sein d'un État fédéral. On va essayer de comprendre pourquoi elle
a évolué, comment un sentiment national belge est apparu et puis s'est affaibli, comment on
est partagé entre de plusieurs entités, …
à Comprendre les sentiments d'appartenance, …

ð Pour faire cela : remonter dans le temps mais sans finalisme historique.

1.2. Outils conceptuels – genèses et recomposition nationales

1.2.1. L'invention des nations

L'idée d'état-nation, on s'accorde pour dire qu'elle apparait autour de la fin du XVIIIe siècle et
début du XIXe siècle.
à Phénomène qui touche l'Europe.

Comment concevoir la nation ? 2 conceptions :


- Conception essentialiste. La plus ancienne, classique, nait avec l'idée d'état-nation au
XVIIIe-XIXe siècle.
Essence : la nation est liée à l'essence même d'un peuple, ce qui en fait les
caractéristiques essentielles, on va mettre l'accent sur l'unité de culture, de race, de
langue qui fait qu'un peuple forme un tout.
Il se peut que la nation soit dominée, morcelée mais qu'elle existe toujours car la
nation présente un caractère national stable.
Belgique : on va vanter l'amour des belges pour la liberté, ce serait l'élément le plus
marquant, qui va avec le courage (pour retrouver cette liberté). On ira chercher cela
jusqu'à la fin de la préhistoire et l'Antiquité à manifestation du caractère national des
belges. Idée que ce caractère varie peu à travers les âges.
o De type völkisch (volk = le peuple). Nation d'essence populaire qui se repose
sur la race, culture, langue.
Difficile de s'intégrer dans une nation construite sur cette base, par exemple
pour un migrant ou pour un territoire annexé.
ð Conception fermée
o De type consensualiste. Plus ouverte. Idée que la nation est née du
consentement. On a voulu se regrouper, à partir du consentement de ses
membres, basée sur un passé. Idée de la nation en partie illustrée par Ernest
Renan en 1882.
Dans les faits, elle est quasi-essentialiste mais elle est plus ouverte que la
variante volkisch. Elle est plus ouverte à des éléments extérieurs (migrant,
annexés).

6
ð On est confronté à une conception essentialiste qui voit la nation comme une réalité stable
à travers les grandes périodes historiques.

- Conception constructiviste
o Plus récente
o Développée à partir des années 1970. Considère la nation comme une
construction, elle évolue.
o On parle aussi d'invention d'une nation pour montrer l'intervention des
acteurs à un moment donné dans le cadre d'un processus pour faire apparaitre
la nation, qui va paraitre naturel aux yeux de tous. Mais, est le résultat d'une
construction.
o On trouve notamment Benedict Anderson qui explique cela en 1983.
o À la fois processus culturel et politique à repose sur des acteurs, "éveilleurs"
de la conscience nationale. On se rappelle d'eux comme ceux qui ont révélés
quelque chose. Ces acteurs sont souvent mus par des motivations. Celle-ci est
souvent mue par le romantisme (fin XVIIIe - début XIXe) à motivation de bonne
foi, sincère mais aussi toujours liée à certains intérêts (de groupe, de classes
sociales). Partout en Europe, c'est souvent par intérêt de leur classe sociale
que les promoteurs d'une idée nationale voient l'intérêt de cette idée nationale

L'invention d'une nation intemporelle

Ce processus passe par des lieux de mémoires (monuments, statues, …).


Ex :
- Statue d'Ambiorix à Tongres (qui a résisté aux romains),
- L'hémicycle du Sénat (peintures de grands souverains belges d'avant 1830) pour montrer
la continuité entre l'Ancien Régime et 1830.
- Godefroy de Bouillon, illustration du caractère national, place royale à Bruxelles.

1.2.2. Finalisme/déterminisme historique – téléologie

Quand on a une nation inventée à tentation de recourir au finalisme ou au déterminisme


historique et on y a succombé au XIXe siècle dans les différents états européens.
Finalisme (// déterminisme) historique : il y a un but, il y a quelque chose qui doit
nécessairement advenir, série d'événements déterminants qui font que nécessairement la
Belgique devait advenir.
Téléologie historique : idée que l'histoire doit nécessairement s'orienter vers un but
(l'apparition de la Belgique).

1.2.3. Les récits concurrents

Des récits nationaux sur la Belgique ont été écrit.


Tenu par des historiens ? Les récits sont différents (selon la sensibilité du chercheur) par
rapport à l'histoire de Belgique.
- Le récit belge classique ("belgiciste", "belgicain" à péjoratif utilisé pour discréditer le
récit belge classique).

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o L'historien Henri Pirenne, wallon, professeur à l'université de Gand. Grand
médiéviste, 1 des 1ers promoteurs de l'histoire de Belgique. Il a essayé de
comprendre le passé national et en a écrit un récit unitaire car il explique la
Belgique "unitaire" à partir de 1830. Il a souvent été accusé de déterminisme,
de finalisme. Il a en fait proposé une interprétation du passé belge. Ce sont
surtout ceux qui ont utilisé les écrits de Pirenne qui en ont fait des récits
déterministes et finalistes.
Histoire de Belgique "à la Pirenne" à souvent associé à un déterminisme
historique
ð Surtout l'utilisation qui a été faite de l'histoire de Pirenne qui a sombré dans le
déterminisme, par le récit de Pirenne (très grande qualité).

- Récit flamand à apparition de nombreuses histoires de Flandre.


- Récit grand-néerlandais à idée qu'il y a une communauté de destins, d'histoires entre
Pays-Bas et la Belgique (ou en tout cas la partie flamande).
Grand ouvrage d'un récit grand-néerlandais : Algemene Geschiedenis der Nederlanden
(=Histoire générale des Pays-Bas)
- Récit wallon à La Wallonie : le pays et les hommes

1.2.4. Histoire, mémoire, lieux de mémoire

Histoire : connaissance critique du passé élaborée collectivement et contradictoirement par


les historiens.
La mémoire : représentation du passé partagée par ceux qui font partie d'une même société,
même groupe social
- Dimension affective, voire émotive car elle est liée à l'appartenance d'un groupe social.
- Facteur d'appartenance au groupe, facteur d'identité. Lorsqu'une nation est créée, elle
s'appuie sur la recherche d'une histoire de la nation dans le passé.
- Concurrence mémorielle : voir le passé de manière différente, sous différentes formes
de mémoire collectives qui vont résulter des conceptions différentes des différents
groupes sociaux à concurrences mémorielles. Par ex : mémoire collective belge ><
mémoire collective du mouvement flamand
- La mémoire collective
o Spontanée (nécessairement, dans un groupe, se met en place par les
discussion, l'éducation, … une façon de voir le passé)
Orchestrée (instrumentalisation) à certains acteurs au sein d'un groupe
peuvent prendre les choses en main, orchestrer une manière de voir le passé,
en mettant l'accent sur certains aspects du passé (écrivant une œuvre
littéraire, en tenant des discours, en érigeant un monument, …).
Instrumentaliser le passé : manipuler la manière dont on se représente le
passé.
- La mémoire collective offre un prisme déformant la réalité du passé car son approche
n'est pas critique et qu'elle peut aussi faire l'objet d'instrumentalisation et
d'orchestration.
- Une forme particulière de mémoire c'est le roman national. Il désigne la manière
traditionnelle de se représenter l'histoire d'une nation. Manière dont l'histoire de
Belgique a été conçue, elle peut mettre en valeur des faits nationaux, des faits héroïques

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de la nation qui doivent inspirer les citoyens. Ces romans ont été transmis à travers la
propagande, l'éducation. Les historiens en viennent à dire qu'il s'agit d'une construction
idéologique décalée par rapport à ce que l'analyse historienne permet de dire. Il peut
y avoir une tension entre le point de vue des historiens et le point de vue de ceux qui
sont nostalgiques du roman national.

Lieu de mémoire : ce dans quoi va se cristalliser une mémoire collective, le lieu de mémoire
va symboliser une mémoire collective.
Il peut être matériel (statues, paysage (champ de Waterloo), monument) ou immatériel (une
idée, un symbole, …).

1.2.5. Jeux d'échelle et approche transnationale

- Jeux d'échelle. Cette idée fut émise par Jacques Revel, 1998. Idée qu'on peut varier la
perspective, les échelles d'observation, sur les différentes réalités historiques. On peut
éviter, grâce à une variation des échelles, de se focaliser sur une seule échelle.
- Histoire transnationale – transnational history
o Démarche qui a pris de l'essor depuis 20 ans – implique une démarche
comparatiste
o Regard transfrontalier – notamment lorsque la frontière bouge à travers le
temps.
Si on applique ces 2 outils au cas belge :
ð On élargit le cadre de 1830
ð Mais on peut travailler sur des échelles réduites en Belgique (Bruxelles, Flandres, …)
ð On peut travailler sur des réalités transfrontalières qui ont un passé commun avec la
Belgique (France, Pays-Bas, …)

1.3. Cadre – L'espace des anciens Pays-Bas

ð Cadre de référence

9
Pour échapper au finalisme historique autour de l'idée la Belgique de 1830, on va pratiquer
une approche transnationale et une variation des échelles

1.4. Les 5 objectifs du cours

1.5. Plan général du cours

+ une approche des réalités coloniales (en lien avec le Congo et le Rwanda-Burundi)

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2. Prologue
Du Paléolithique au Carolingiens : un territoire encore non constitué

Durant toute cette période, rien n'annonce la future Belgique, il n'y a pas d'espace particulier
qui annonce la Belgique. Les régions qui nous intéressent sont intégrées dans des zones
beaucoup plus larges.
ð Un territoire qui n'est pas encore constitué
Cependant, des populations y vivent, …

Quelles structures ?

Le territoire n'est pas encore constitué car les populations dont il s'agit sont nomades. C'est
le cas des populations du Paléolithique et du Mésolithique.
Après la sédentarisation, les populations vont évoluer dans des zones extérieures, non
cohérentes aux territoires de la Belgique

2.1. Du Paléolithique aux Celtes

Cette période nous mène sur la trace successive de plusieurs grandes mutations culturelles.

Nomadisme à sédentarisation à nouveau type d'outil (avant la pierre), Métallurgie


ð 3 phases sur le plan culturels

À partir de l'Age du Bronze : métallurgie


/!\ dates pour l'Europe

1ère précaution méthodologique :


Le travail en préhistoire est très différent de l'histoire. Les dates varient, en fonction des
fouilles et des nouvelles découvertes. Une nouvelle découverte peut bouleverser les
datations. Domaine qui évolue beaucoup.
Les dates varient aussi d'un ouvrage de référence à l'autre, d'un point géographique à l'autre.

11
2ème précaution méthodologique :
Nous travaillons sur des périodes sans écriture.
à Seulement vestiges matériels pour reconstituer le passé
Or, entre les données matérielles et les réalités culturelles, il n'y a pas nécessairement de
coïncidence
Données matérielles : ce que l'archéologue trouve :
- Artéfacts (= des objets réalisés par l'Homme),
- Le matériel anthropologique (= restes humains)
- Du matériel fauniques (= des restes d'animaux, de repas, …)
L'ensemble de ses données matérielles à documentation de l'archéologue
Entre ces données matérielles et les réalités culturelles, la langue ou l'ethnie, il n'y a pas de
coïncidence nécessaire. Pourtant, on a longtemps réfléchi en ses termes (jusque dans les
années 60').
On avait tendance en archéologie et en histoire à interpréter toute nouvelle culture matérielle
et à l'expliquer par un changement de population. S'il y a quelque chose de différents dans
les vestiges à plus les mêmes personnes (donc colonisation, migration, invasion, …).
Depuis la fin des années 60', les archéologues ont changé leur fusil d'épaule, ils ont pris
conscience que les sociétés du Néolithique, de l'Age des métaux était beaucoup plus
complexes.
Ce sont des structures qu'ils connaissent.
La diffusion des objets peut passer par le commerce, par imitation, …
à La diffusion des objets peut être indépendante des déplacements de population
ð Éviter les conclusions hâtives et cela a mené les chercheurs à nuancer ce qu'ils pensaient
jusque-là (nouvelles découvertes = nouvelles populations)

3ème précaution méthodologique :


Beaucoup de choses nous échappent (ex : les langues, la couleur de leur peau, …)
Type humain ?
3 types se suivent dans les régions de la Belgique (Voir tableau au-dessus)

2.1.1. Paléolithique inférieur (800 000 à 150 000)

Homo erectus = 1er hominidé dans les régions belges.


(Origines :
L'apparition des 1ères formes humaines : il y a 10 000 000 ans. Avant de voir apparaitre le genre
homo : il y a 3 000 000 et l'homo erectus : il y a 1 000 000 d'années (en Afrique) et arrive dans
nos régions vers 500 000 avant le présent => 500 000 ans de décalage entre son apparition et
son arrivée dans nos régions.
BP (utilisé par les archéologues) = before present (1950)

Homo erectus : l'Homme qui est debout, il marche. Il maitrise le feu, les outils en pierre et en
bois. Ils sont nomades, chasseurs-cueilleurs.
à Très peu de traces des homo erectus (pas même d'ossements) mais on a retrouvé des
outils, … notamment dans la Grotte de Sprimont (Amblève). C'est le plus ancien gisement
archéologique dans le Benelux. L'autre site est dans les environs de Mons.

12
Le type d'outils produits relève de la culture acheuléenne (caractéristique du type d'outillage
produit).
Le peuplement de l'homo erectus s'éteint et on ne sait pas pourquoi.

On constate qu'on autre type d'humain circule dans nos régions.

2.1.2. Paléolithique moyen (150 000 à 40 000)

L'homme de Néandertal tire son nom d'une vallée allemande près de Düsseldorf où ont été
trouvé en 1856 des ossements et des cranes de cette espèce.

Il y en a eu en Belgique aussi et parmi ces sites à 6 avec des restes humains dont le site de
Spy (où on a retrouvé 2 adultes – ossements à reconstitution en 3D en 2011)

L'homme de Neandertal vit dans un climat froid, qui permet la chasse au gros gibier
(mammouth, cerf, sangliers), ils sont nomades selon leur gibier.
Ils s'installent soit en grotte soit en plein air (moins de traces) selon les saisons.
Les premières appellations : hommes des cavernes à exagéré puisqu'ils vivaient aussi en
plein air.

Néandertal utilise des outils en silex et dans nos régions à industrie moustérienne (manière
de travailler la pierre).

13
2.1.3. Paléolithique supérieur – Homo sapiens sapiens (40 000 à 8000)

Néandertal va être progressivement remplacé par l'Homo sapiens sapiens – durant le


Paléolithique supérieur.
Aujourd'hui, on est convaincu que Néandertal et Sapiens sapiens ont coexisté, pendant 2 à 3
millénaires.
La question de leur rapport est très ouverte et très discutée mais on sait qu'ils ont cohabité,
se sont croisés, voire se sont entre-produits.

Progressivement, le Néandertal disparait et seulement le Sapiens sapiens subsiste (encore


maintenant, le seul présent partout sur la planète).

On pense qu'il est arrivé par migration, du Proche-Orient et de l'Est de l'Europe.


Il s'agit d'un type humain différent sur le plan anatomique mais pas sûr que sur le plan du
comportement, les autochtones voient arriver Sapiens sapiens comme une espèce différente
que lui (Néandertal) – pas spécialement de concurrence.

Sapiens sapiens = l'homme moderne, sur le plan anatomique, mécanique, comportement et


son comportement avec la nature.
Différence avec l'homme de Néandertal à on trouve des formes d'art :
- L'art pariétal (peintures dans les grottes) à pas en Belgique.
- Par contre, on trouve de l'art mobilier (statuettes, gravures, …)

Succession de plusieurs civilisations dans l'homo sapiens sapiens. Au niveau des techniques
de la pierre, de rituels, … à civilisations différentes.
Ces civilisations du Paléolithique supérieur ont une échelle européenne.
Un facteur en particulier favorise l'extension de ces civilisations : le niveau de la mer était plus
bas qu'aujourd'hui et la Manche n'existait pas (glaciers, …)

Différentes civilisations se succèdent sur les territoires de la Belgique :

14
ð Toujours le même type humain : l'Homme de Cro-Magnon

Steppes froides, chasse de gros gibier (mammouths, rennes, …) mais aussi des renards, des
chevaux, … + cueillettes. On voit apparaitre les 1ers objets artistiques.
ð Aurignacien
La vénus du Trou Magritte (à grotte dans laquelle on l'a trouvée, Lesse)
On ne sait pas exactement ce à quoi pouvait servir cette statuette.
Peut-être agrémentée de plusieurs attributs ?

Gravettien
Sur base de la comparaison à regroupement et caractérisation les différentes cultures sur
base des différents outils produits.

Ensuite, période inhabitable à cause d'une poussée des glaciations et pendant 6000 ans (de
20 000 jusqu'à 14 000 avant notre ère) et il n'y a aucune trouvaille archéologique concernant
les hommes de cette époque à peuplement a disparu dans nos régions

Ensuite, retour de l'humain vers 14 000 A.C.N. avec la civilisation du Solutréen, toujours
chasseurs-cueilleurs, climat froid, le mammouth a disparu donc il y a plus de chasse au renne.

De 12 000 à 10 000 à civilisation du Magdalénien moyen et récent. Il y a une unité culturelle


qui a été créée soit par des migrations soit par l'acculturation.

Cette culture est remplacée par le Creswelo-hambourgien, qui désigne 2 traditions


d'outillage simultanées dans nos régions (l'une venant des Pays-Bas et d'Angleterre, l'autre
de l'Allemagne).

15
2.1.4. Le Mésolithique – Le temps de la miniaturisation (8000 à 5000)

Le climat s'adoucit et on passe à une nouvelle phase, celle du Mésolithique.


"lithique" à pierre
"méso" à moyen
"paléo" à ancien
"néo" à nouveau

Période d'environ 3000 ans qui va être caractérisée par des changements sur le plan
environnemental et des outils.

Suite au réchauffement climatique, milieu plus vivable. Les forêts prennent la place des
steppes. On voit apparaitre un autre type de gibier (cerfs, chevreuils, ...). Période où on
domestique le chien, utilisation des arcs à flèche (type d'outil de chasse qui remplace la
sagaie utilisée par les chasseurs cueilleurs).
La Manche finit d'être submergée par les eaux de la Mer du Nord dans les courant du 7ème
millénaire (années 6000).

Modifications sur le plan techniques :


Miniaturisation de l'ouillage lithique – beaucoup plus petits, outils taillés, …

Les populations sont toujours chasseurs-cueilleurs et les habitants du Mésolithique à


appartenance culturelle du complexe tardenoisien mais à cela s'ajoute quelques influences
culturelles venues d'une culture plus septentrionale.
Le Mésolithique dans nos régions reste difficile à comprendre car il y a peu d'habitations, …
pour permettre des analyses. On relève cependant des outils qui semblent être transculturels.
Emprunts ? Déplacements de population ? On ne sait pas

2.1.5. Néolithique (5000 à 3000)

Néolithique ancien (5250-4900) – Civilisation du rubané et du groupe Blicquy

Changement majeur car on passe à la sédentarisation à modification énorme, "révolution


néolithique".
- Maintenant, la production agricole, l'élevage sont utilisé à nouvelle forme d'économie
- Nouvelles habitations
- Nouvelles structures sociales – plus complexes, plus denses, … On se regroupe en
agglomération à 1ers villages.
- On stocke les production à essor et développement de l'artisanat de céramique.
- Hiérarchie sociale différentes des chasseurs cueilleurs. L'accumulation des richesses
permet une hiérarchie sociale et une hiérarchie des activités

Comment se répandent de nouvelles cultures, nouvelles civilisations ? Migration ?


Acculturation ?

Dans nos régions, Néolithique à céramique rubanée (en forme de ruban).

16
La culture de la céramique rubanée trouve son origine dans l'Europe danubienne, de l'Est vers
l'Ouest. Mais est-ce qu'il y a une colonisation ? diffusion culturelle adoptée par les civilisations
?
à Sans doute phénomène hybride. Mouvements de populations d'envergure mais
progressif et en même temps, il y a des populations préexistantes qui subsistent. On voit la
coexistence de groupes de rubané avec des chasseurs cueilleurs (non néolithisés).
ð Dans la même région, des groupes de sédentaires (des rubanés) et des nomades
Il est fort probable qu'elles se soient mêlées petit à petit.

Les Rubanés : 1ère civilisation du Néolithique (influence de l'Est)


Agriculture rudimentaire (culture des céréales, élevages), petits villages (7 maisons).
Maisons = gros bâtiments en bois et en crépis + fossé + palissade. On se protège soi-même
ainsi que ses récoltes
+ artisanat de la céramique
(+ outils en pierre) mais au Néolithique, la pierre est polie

Le rubané est la 1ère culture du Néolithique à arriver dans nos régions, elle est la plus attestée,
dominante mais n'est pas la seule. Il y a aussi le groupe de Blicquy (blicquiens) localisé +- dans
le Hainaut, influence méditerranéenne sans doute remontée par l'Ouest du bassin parisien.
Il se termine vers 4900 A.C.N.

Après ces cultures, vers 4900 A.C.N., on ne sait rien, il y a un trou dans la documentation.

Néolithique moyen – La civilisation du Michelsberg (4250 – 3400)

On pense qu'il s'agit d'une forme homogénéisant (donc pas de migration ou colonisation).
Céramique tout à fait lisse chez les Michelsberg
Cette zone s'étend dans toute l'Europe centrale, la région du Rhin, la Belgique, …
Cette culture se caractérise par des vases en formes de tulipes, une exploitation du silex. Elle
a produit des mines de silex (ce qui implique une organisation sociale sur le plan technique
et commercial (mines de Spiennes, près de Mons).
- Aussi caractérisé par des camps mais on n'en sait pas beaucoup.

Néolithique récent (3400-2500) – la civilisation Seine-Oise-Marne

Originaire du bassin parisien.


Marquée durant le 3ème millénaire par des monuments mégalithiques (pierre très grande).
Plusieurs types :

17
- Dolmen à chambre funéraire faite avec des dalles de pierres (ensuite recouvertes de
terre pour former un tumulus)
- Menhirs
- Alignements de menhirs. 6 sites de ce type sont connus sur le territoire de la Belgique
(2 détruits) notamment près de Durbuy (Wéris) : 8km de long, 300m de large

En parallèle :

Protohistoire1

Culture du vase campaniforme à p. de 3100

Seulement dans le Nord de l'espace belge. La culture du vase campaniforme car cette culture
produit des gobelets en forme de cloche renversée (cloche en latin = campana).
Autre grande caractéristique de cette culture du vase c'est l'utilisation du cuivre (armes,
bijoux, …) à utilisation d'un métal à début de l'Age des métaux à Protohistoire !!
Cette société comporte une hiérarchie sociale assez forte. On pense qu'il s'agit d'un partage
de traits culturels entre divers groupes ethniques à pas nécessairement d'unité ethnique
mais unité culturelle
Cette civilisation est largement présente en Europe de l'Ouest sauf là où est établie la
civilisation Saine-Oise-Marne (même si celle-ci n'est pas aussi développée (car pas
d'utilisation du cuivre)).

L'Âge des métaux nous amène avec la civilisation celtique.

ð Les deux civilisations vont coexister pendant des siècles

2.1.6. Protohistoire - Âge du Bronze (1800 -7e siècle av. n. è.)

Le passage à l'Âge du Bronze marque un tournant technologique important (bronze plus de


possibilités que le cuivre)

À l'échelle continentale, le bronze au Proche Orient et en Méditerranée, commence vers 3000


(c'est-à-dire beaucoup plus tôt). La métallurgie s'est implanté tardivement en Europe de
l'Ouest par rapport à son développement dans le Proche Orient
L'Âge du bronze en Mer Égée et en Anatolie (Turquie) connait l'écriture (on entre déjà dans
l'Antiquité) tandis que l'Âge du bronze dans l'Europe de l'Ouest reste protohistorique
puisqu'elle ne connait pas l'écriture

1
Période intermédiaire entre la préhistoire et l’Antiquité qui est caractérisée par l’usage des métaux et l’absence
d’écriture. On a qqch de nouveau par rapport à la pierre, on a le métal, ce qui suppose de les extraire, de les
traiter et de fabriquer des outils (technologies).

18
Bronze ancien

Dans l'espace belge, on ne trouve pas les minerais nécessaires pour le bronze (alliage de
cuivre + minerai d'étain). Si on trouve des objets en bronze dans ces régions à il y a eu
importation de ce bronze (sûrement des marchands). Il s'agit sûrement aussi d'objets très
couteux
L'usage de ses objets en bronze est limité à une élite à objets qui rehaussent le statut d'un
certain nombre de groupe/personne. Bien qu'on soit dans l'Âge de Bronze, le mode de vie de
la majorité de la population n'a pas changé par rapport au Paléolithique à toujours usage
de pierre
à Hypothèse d'une continuité de population par rapport au Néolithique. L'idée que l'Age du
Bronze ne se marque pas par un changement de population sauf pour les plus riches, qui par
le commerce, ont réussi à acquérir des objets en bronze à acculturation pour les riches mais
continuité au niveau de la population.
On voit progressivement se multiplier des objets en bronze (des armes (pointes de lance,
haches, …), des rasoirs, …).
Han-Sur-Lesse est un lieu marquant pour l'archéologie de nos régions, surtout pour la période
de l'Âge du Bronze.

Bronze moyen – culture de Hilversum


Vers 800 av. notre ère

Cette fois à migration. Sûrement venu des iles britanniques et peut-être du Nord de la
France vers la Belgique et Pays-Bas actuels. Sous l'effet de cette migration à mise en place
de la culture de Hilversum (se caractérise par des rites funéraires particuliers). Si son
apparition est liée à des phénomènes migratoires, on a tout lieu que cette arrivée c'est faites
de manière pacifique avec les autochtones.
Cette culture sera le résultat entre les autochtones et les migrants à brassage de
population.

Bronze récent – civilisation des champs d'urnes


1200 à 700 av. notre ère

Cette phase correspond à la civilisation des champs d'urnes.


Son nom vient des rites funéraires utilisés : les défunts sont incinérés et placés dans des urnes
et ces urnes sont enterrées en formant des champs réguliers et denses (= cimetières).

Cette civilisation est de grande ampleur géographique. On la trouve en Europe et s'étend


progressivement (origine danubienne). On observe 4 cultures différentes dans l'espace de la
Belgique et qui relèvent toutes de cette civilisation des champs d'urnes.

Classiquement à idée d'une forte immigration mais aujourd'hui, on voit plutôt l'apparition
de cette civilisation comme le résultat d'une transformation sociale.
L'idée c'est que le rite funéraire utilisé aurait évolué, en particulier à cause d'une
hiérarchisation sociale accrue.

19
Ce qui a amené les archéologues à émettre cette hypothèse c'est la constatation qu'à la même
époque, on repère des groupes qui pratiquent ce type de rite funéraires, et en même temps
on trouve encore des groupes humains qui pratiquent des rites funéraires qui sont toujours
ceux qui étaient pratiqués au Néolithique c'est-à-dire l'inhumation collective des défunts
dans une grotte à la place d'une incinération individuelle d'un défunt (urnes – cimetière).

Cela donne donc l'idée qu'une population vivant sur un même territoire serait stratifié
socialement et que certaines couches de cette population pratique des rites d'inhumation
plus récents (urnes) tandis que d'autres (couches plus basses de la société) pratiquent des
rites funéraires plus anciens (arriérés).
Cela dit, il s'agit d'une tentative d'explication mais la question reste assez discutée car la
documentation reste peu claire et que tout est sujet à interprétation.

2.1.7. Protohistoire – 1er Âge de Fer (700 à 450)

Civilisation de Halstatt (localité en Autriche, qui donne son nom à cette civilisation) s'est petit
à petit répandue. Son origine daterait de 800 et à partir de là, expansion progressive.
C'est donc au bout d'un siècle que cette civilisation atteint nos régions, en amenant l'usage
du fer (expansion assez lente)

Cette civilisation se caractérise par une organisation politique a plus grande échelle par
rapport à ce qu'on a connu précédemment.
à Cadre politique tribal à regroupe les populations de plusieurs villages.
L'idée que cette société plus organisée est liée à l'hypothèse qu'il existe une aristocratie
(halstatienne) avec les chefs de ses villages.
Cette hypothèse repose sur notamment sur la mise en évidence de ce qu'on a pu interpréter
comme des résidences princières.

La Tranchée des Portes,


À Étalle Le Cheslé de Bérismenil (Ourthe), Vers 600
VIe siècle
Fouille du rempart

Ce type de site pose des difficultés d'interprétations aux archéologues


à Siège du pouvoir ?
à Forteresse de refuge ?

20
Ces interprétations varient en fonction du choix et de la réponse qu'on donne.

Dans un 1er temps, les archéologues ont considéré l'apparition de cette nouvelle civilisation
comme une invasion. De plus, les vestiges de cette civilisation donnaient l'impression d'une
civilisation guerrière.
Mais quand on observe de plus près les vestiges matériels, on distingue 2 types de rituels
funéraires et on pourrait les différencier en fonction de leur place sociale. On constate que
certaines traditions des champs d'urnes continuent d'exister. Certaines populations
continuent à utiliser des céramiques. Cela veut dire qu'on se trouve en présence d'une
nouvelle couche culturelle (le fer, l'utilisation de tumulus pour les funérailles, enterré avec le
cheval et le char de guerre, …)
ð Le fait qu’il y ait des éléments importés et des éléments qui subsistent, tout cela mène les
historiens à dire que l’arrivée d’une population nouvelle ne veut pas dire que la population
ancienne a été décimée mais il y a une acculturation progressive des populations
anciennes.

La civilisation de Hallstatt est très vaste dans l’échelle européenne à évoquée par des auteurs
de l’Antiquité : Hécatée de Milet et Hérodote nous parlent de cultures qu’ils qualifient de
Celtes

2.1.8. Protohistoire – Second Âge de Fer (450 – 57/52 av. n. è.)

Civilisation de la Tène à civilisation celte à l'échelle européenne

Halstatt à gauche, la Tène à droite


Le type de char funéraire est différent (4 roues pour Halstatt et 2 roues pour la Tène)
Civilisation qui s'inscrit dans la continuité avec la civilisation de Halstatt.

21
La Tène tire son nom de sa localité en Suisse, sur les bords du lac de Neufchâtel.
Point de référence pour les archéologues d'une civilisation qui s'est rependue sur une zone
très large sur l'Europe.

La civilisation de la Tène à contraste interne entre zone de civilisation rurale et zone de


civilisation urbanisée.
La future Belgique fait partie de la vaste partie rurale de la civilisation de la Tène.

Par contre, il y a une autre zone de cette civilisation qui connait une forme d'urbanisation
(bien avant l'arrivée des Romains). Cette partie urbaine de la civilisation de la Tène s'étend
sur la Gaule centrale et ce qui est maintenant l'Allemagne du Sud.
Les archéologues la désignent comme la civilisation des oppida (pluriel d'oppidum (=
agglomération)) à habitat urbain.

à 1ère fois que nos régions sont liées à des éléments de civilisation urbaine. Suppose une
forme de vie plus structurée, organisée, des relations commerciales plus développées.

Économie plus développée suppose des productions monétaires.

Cette civilisation de la Tène est mieux connue car on a des sources écrites (même si celle-ci
est tardive) : les commentaires de la Guerre de Gaules (De bello Gallico) de Jules César.
Dans ces commentaires, il décrit les régions et le passé des régions qu'il a conquises.

César décrit un certain nombre de faits, notamment des migrations de Gaulois.


Malheureusement, il est très difficile de mettre cela en relation avec les faits matériel
retrouvé par les archéologues. Mais surtout, César est très confus, rempli de contradictions
mais surtout, c'est une source tardive à certain nombre de tradition recueillis (ce que les
tribus disaient de leur passé) mais ce que César va en retenir n'est pas spécialement neutre.
César a pour but de justifier l'intervention romaine en Gaule (qu'il a mené) qui était illégale,
il n'était pas mandaté par Rome, il a pris lui-même cette décision donc il essaye de se justifier.

Pour ce qui est de la période plus récente, qu'il a vécu, c'est avec lui qu'apparait pour la 1ère
fois le terme "belge". Il fait la distinction entre la Gaule chevelue dont il va entreprendre la
conquête et la partie de la Gaule en tant que province de l'Empire (en bleu sur la carte)

22
Il divise la Gaule chevelue en 3 parties :
- L'Aquitaine
- La Gaule celtique
- La Gaule Belgique (le plus au Nord) peuplée par les tribus appelées les belgae (deS
tribuS).

"Les plus braves de ces 3 peuples sont les belges" à phrase très connue et très longtemps
utilisée, répétée depuis longtemps. Elle a été utilisée comme un titre de fierté mais il s'agit
d'une interprétation abusive. Il dit les plus "féroce" parce qu'ils sont les plus sauvages, les
moins civilisé. Ils font partie du monde rural du monde celtique.

César donne le nom d'une série de ses tribus :


- Les Morins : actuels littoral flamand, Ypres, …
- Les Ménapiens : de l'embouchure de l'Escaut jusqu'à la Mer du Nord
- Les Attrépates : dans la région d'Arras
- Les Nerviens : entre l'Escaut, la Sambre, l'Oise pour lesquels César donne le nom d'un
chef : Boduognat.
- Les Éburons : zone qui correspond à l'actuelle province de Liège, ils seraient des
Germains qui auraient franchis les Rhin (selon César). Cela laisse les archéologues
septiques car un nom comme Ambiorix, chef des Éburons, est celtique et non germain.
Ils auraient été victimes d'un massacre, d'une extermination lors de la conquête romaine

23
car ils auraient résisté trop vigoureusement aux Romains. Plus tard, on va trouver les
Tongres dans cette région, sous l'Empire.
- Les Aduatuques (ou Aduatiques) sont implantés dans la région de la Mosane et de la
Meuse. Ils auraient aussi été massacrés par les Romains
- Les Condruses implanté dans le Sud de la Meuse
- Les Pénanes sont installés dans l'actuelle province de Limbourg
- Les Trévires : région de Trêve en Allemagne
- …
En dehors de notre espace d'étude :
- Les Rèmes, implanté dans la région de Reims
- Les Suessions, aussi en France dans la région de Soisson
- Les Bellovaques dans la région de Beauvais

En ocre, Gaule Belgique


En beige, la Wallonie actuelle
En vert, la Germanie
En brun, la Gaule celtique

Ambiguïté de César quant à la germanité de certains de ces belges.

Dans un 1er temps, on a pris son affirmation dans un sens strict du terme à le mot germain
désigne une ethnie particulière.
Sur cette base, les spécialistes ont tenté, à partir de texte de César, de distinguer les
populations germaniques et celtiques. Comme c'est difficile à d'autres explication :
- Ces tribus belges : peut-être un monde intermédiaire entre les celtes et les germains
- Les tribus belges étaient des Germains en voient de celtisation à en voie de devenir
Germains

Au XIXe siècle, on a insisté sur le côté germain. Les Belges du XIXe siècle ont voulu croire que
les Belges de la protohistoire étaient Germains à la base.

24
Le but était de se démarquer des autres gaulois. Enjeu ethnique (ou national) au moment où
la Belgique veut se démarquer de la France.

On se rend compte que tout cela est parti d'une confusion à cause du sens du mot "germain".
- Quand César emploie ce mot à portée géographique (= ce qui vient d'au-delà du Rhin).
Il peut donc il y avoir des populations celtiques en Germanie.
- C'est par la suite qu'une distinction entre celtes et germains a pris une connotation
ethnique et linguistique.

2.2. Dans la Gaule romaine


On a constaté que le peuplement de l'actuelle Belgique est le fruit d'une évolution complexe.
Il y a eu acculturations, migrations, …

Au moment de la conquête romaine, les populations présentes dans cette zone géographique
sont structurées en un ensemble de tribus appelées belges. Elles occupent de très vastes
zones mais ne coïncident en rien avec les délimitations de l'actuelle Belgique. On sait qu'elle
relève de la population de la Tène, ces populations sont celtiques même si on peut relever
une présence germanique.

2.2.1. La conquête

Opération militaire, guerre de conquête, longue, …


Les Romains ont connu une série de défaites, … de 57 à 52 av. notre ère à assez long

Jules César décide, en tant que proconsul (= ancien consul) d'y porter la guerre.

Nous avons une source écrite, Jules César, qui est une source tendancieuse et il est confus sur
certains événements.
Il y a peu d'informations sur les populations belges, celles du Nord. Il mentionne 2 chefs
(Boduognat n'est mentionné que pour dire qu'il meure au combat – Ambiorix, mène une
révolte, finit par prendre la fuite, … mais on ne sait pas grand-chose). Cela n'empêchera pas
aux Belges du XIXe siècle de fantasmer d'une personnalité nationale belge. Cela est indu et
anachronique puisque les zones géographiques sont différentes (Nerviens sont dans la
Belgique et France actuelle et les Éburons sont dans la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas
actuels).

Cette conquête a 2 impacts à long termes :


- Sur le plan de la géopolitique méditerranéenne. On a l'intégration d'une très vaste
région à la république romaine.
- Processus de romanisation. Cela induit une rupture dans les façons de vivre, de se
comporter, dans l'histoire de ces régions.

25
2.2.2. La romanisation

Le processus de romanisation est un processus d'intégration, qui ne relève pas d'oppression


ni d'occupation militaire. Sur le temps d'une génération, la présence romaine est de moins
en moins remise en question. Les Gaulois s'intègrent volontiers dans le monde romain

Cette romanisation n'est pas le fruit d'italiens venus imposer leur mode de vie à choix des
Gaulois de changer leur mode de vie.

Gaule romaine

Les romains distinguent 2 statuts juridiques :

Le citoyen romain Le pérégrin


Homme libre Homme libre
Considéré comme étranger
Dépend du droit des citoyen (ius civile) Dépend du droit des gens (ius gentium)
Peut porter la tria nomina (3 noms romains : Il a seulement un nom unique. On précise
prénom, nom, surnom) alors de qui il est le fils.
Droit de porter la toge /
Siéger au Sénat ou être magistrat /
Servir dans les légions Servir dans une cohorte auxiliaire

Sauf si on veut être élu magistrat, cette discrimination n'est pas de grande ampleur. Elle ne
créé pas de sentiment de rancœur. Le statut donne quand même la citoyenneté si on effectue
25 ans dans une cohorte auxiliaire

Le statut des tribus belges n'est pas celui d'un territoire occupé.
ð Statut juridique de libre aux habitants de ces régions.
ð Tous les habitants libres du monde romain sont sur le même pied

Les choses changent en 212 avec l'Édit de Caracalla qui octroie à l'ensemble de pérégrins dans
l'empire le statut de citoyen (incluant les Belges donc).

26
Cela veut dire que dans un 1er temps, le statut juridique de nos régions est harmonisé à
statut citoyen des Gaulois (mêmes droits que les autres pérégrins de l’empire (sauf esclaves))
donc jouissent des mêmes droits.

2ème phase : unification du statut juridique puisqu'on abolit la différence entre les pérégrins
et les citoyens

2.2.3. Caractères de la romanisation

Il y a dans nos régions assez peu d'arrivées d'Italiens. On le sait grâce aux sources
épigraphiques. Les civils et les militaires qui ont gravés des inscriptions sont des autochtones

Le seul haut dignitaire, enseveli sous un tumulus, porte un nom belge à les populations
autochtones sont restées autonomes et même pour les fonctions importantes, les belges les
occupaient.

Fusion des élites. Les élites belges avaient pour volonté de s'intégrer dans le monde romain.
Cela ouvrait, sur le plan économique et politique, des marchés, des circuits, …
à Favorise l'acculturation des autochtones.

- Cette acculturation s'est d'abord faite dans les villes. On va élire des magistrats locaux
(calqué sur la base du système romain)
- Dans l'armée, beaucoup de Belges sont dans les troupes auxiliaires (où on parlait en
latin)
- La langue. Le latin s'impose sur le long terme dans l'Empire, porté par l'écriture (><
langues locales). Pour s'intégrer dans le monde romain à saut linguistique qui va rester
sur le long terme
- Religieux. Le druidisme (religion des Gaulois) va être interdit par les Romains. D'abord
pour les citoyens (sous Auguste) puis interdit pour tous sous Tibère. Les Romains
suppriment un facteur d'identité. Les druides avaient des fonctions culturelles,
religieuses et éducatives. Cependant, la religion romaine ne remplace pas. Dans un cadre
polythéiste à facile d'assimiler des divinités gauloises à des divinités romaines. Le
polythéisme permet facilement le syncrétisme. Pas de choc culturel majeur, les Gaulois
ne doivent pas renoncer fondamentalement à ses mentalités, conceptions du monde, …

À la fin du IVe siècle, l'État romain adopte le christianisme comme religion officielle et celle-
ci s'imposera dans les provinces de l'ancienne Gaule

La romanisation ne va pas sans une migration précoce.


- Dans les années après la conquête romaine, d'autres tribus sont mentionnées à la place
des Éburons et des Aduatuques se trouvent les Tongres et les Taxandriens.
Ils ont sûrement été exterminé ou plutôt dispersés. Ils ont cessé d'apparaitre comme
groupe. Cela permet de voir apparaitre des nouvelles tribus. Ces tribus pouvaient être
germaniques (viennent de l'autre côté du Rhin)

27
2.2.4. Structuration de l'espace : provinces et cités

Après la romanisation à nouvelle structuration du monde romain en provinces et en cités

Dans un 1er temps à province de Gaule-Belgique (Gallia Belgica) à se voit retiré 2 provinces
:
- La Germanie inférieure (Cologne)
- La Germanie supérieure (Mayence)

La moitié du territoire de la Belgique actuelle se trouve en Germanie

Ensuite, nouveau découpage dans le Bas-Empire à 4 provinces :


- Belgica Prima (Trêves)
- Belgica Secunda (Reims)
- Germania Prima (Mayence)
- Germania Secunda (Cologne)

Chacune de ces provinces va être divisée en civitas (cité).


Chaque civitas va être dénommée d'après une ancienne tribu gauloise

28
Chaque cité dispose d'un chef-lieu, qui a un rôle politique, militaire et religieux (à partir du
christianisme, à partir du IVe siècle, il y aura un évêque et le territoire de chaque cité à
diocèse (territoire dirigé par un évêque).
L'autorité de l'évêque subsistera tout au long du Moyen-Âge jusqu'au milieu du XVIe siècle.
ð Structure de géographie ecclésiastique qui se met en place

Gaule Romaine

Les grands centres administratifs, religieux, économiques … sont extérieurs à l'espace de


référence, de même que les grands axes de communication.
Reims, Trèves, Cologne à tous extérieurs à l'espace belge
Il n'y a que Tongres qui est en Belgique.

Au niveau de développement inférieur à bourgades (Arlon, Tournai) à pas vraiment des


villes
Niveau encore inférieur à petites agglomérations à vicus (très nombreux). Servent
notamment de relai sur les routes (Namur, Huy) à pas des villes
Établissements ruraux : les villae à grande exploitation agricole. À Liège, on a trouvé les
restes d'une villa romaine.
ð Nos régions ne sont pas les plus développées.

Le développement de la romanisation a d'abord été porté par les villes

Les voies de communication


à 1 seule route qui traverse nos régions. Elle part de Boulogne et passe par plusieurs cités
belges. Boulogne à Bavay à Tongres à Cologne

29
Il s'agit essentiellement de traverser. Le 1er intérêt de cette route est de relier un port (de
Boulogne) jusqu'à la grande ville près du Rhin : Cologne (chef-lieu de la province Germanie
seconde).
Les autres axes ne passent pas par nos régions, les grands axes passent par les régions les plus
importantes.
Nos régions sont périphériques.
Malgré tout cela, ce qui compte c'est l'unité linguistique et administrative qui lie ces régions

Trèves à 1 des 4 capitales de l'Empire romain à capitale de province et capitale d'Empire.

La Gaule romaine est-elle à l'abri du limes ?


Contexte :
Lorsque la conquête de la Gaule s'est finie à expéditions romaines au-delà du Rhin à il a
fallu les abandonner et on a construit un limes
Limes : voie de passage tout en étant une limite, une frontière (voire rempart) à cela peut
être un fleuve, etc.
Il ne faut pas imaginer un rempart continu à ensemble discontinu des postes de garnison.
Ces postes alternent avec quelques villes (ex : Cologne).

Ce dispositif est censé protéger le monde romain et fonctionne assez bien jusqu'au milieu du
IIIe siècle à incursions germaniques dans la Gaule romaine.
Ces raids ont été traumatisants pour ceux qui les ont vécus. Conséquences :
- Beaucoup de villae ont été abandonnées.
- Mise en place de fortifications autour des villes. Tongres, Tournai se dotent de remparts.
Cas aussi pour les bourgades (Arlon)
- Mise en place de fortins le long des axes routiers, ils protègent les lignes de
communication. Aussi en milieux ruraux à fortins d'appui de seconde zone par rapport
à la 1ère zone (=limes)

30
- Renforcement de la présence germanique à l'intérieur de l'empire. Et cela à plusieurs
niveaux :
o Des barbares sont engagés dans les cohortes auxiliaires. Ils peuvent donc
s'élever dans l'armée et certains arrivent jusqu'au grade de général à +-
mercenaires
o Les lètes. Dès la 2ème moitié du IIIe siècle à lètes à l'intérieur de la Gaule
romaine. Ce sont des paysans-soldats d'origine barbare. On leur confie des
terres à cultiver en échange d'une disponibilité militaire. Si besoin, on les
appelle dans l'armée. Ces lètes vivent entre eux, à l'écart, ils peuvent donc plus
facilement conserver les traditions germaniques.
o Des Germains installés comme population fédérées dans la Gaule romaine. Cas
pour les Francs en Campine. "Fédérés" ? à Désigne ceux qui sont liés par un
traité (foedus) avec Rome. Traité qui installe une population barbare au sein
de l'Empire, lui garantit une autonomie (garde son chef, ses coutumes, sa
langue, sa religion, …) mais respecte l'autorité romaine et surtout apporte son
aide militaire dès qu'elle est requise à l'hospitalité (terre en échange de
service militaire). Il y a des Francs fédérés en Toxandrie.
ð Ce qui les différencie, c'est l'échelle qui les rattache à l'empire, l'autonomie politique,
juridique, … qui les différencie

Il y a d'autres transformation en parallèle.

- Sur le plan religieux, le christianisme devient la religion d'État. À partir de l'Édit de


Constantin (313 PCN) à impose la tolérance du christianisme
En 391 à christianisme imposé à état romano-chrétien
Les évêques vont devenir des fonctionnaires d'État. Ils seront choisis dans l'élite de l'état
à la classe sénatoriale romaine. Il y aura un évêque par civitas. Au-delà de l'Empire
romain, les diocèses continueront à délimiter les civitates romaines.

- Polycentrisme croissant de l'État romain. Lorsqu'on arrive vers la fin de la période


impériale à tout ne se passe plus à Rome. Il y a 2 empereurs qui règnent, assisté par 2
adjoints (2 Césars). Cette répartition amène à une gestion décentralisée de l'Empire. Il
reste uni mais les 2 empereurs règnent indépendamment à naissance de 4 capitales
(dont Trèves).

ð La romanisation a été une rupture durable pour les populations de nos régions (sur le plan
de la langue, du droit, de la religion, …)
ð Cette transformation s'est opérée par acculturation

Le monde romain va prendre fin durant le Ve siècle. Des éléments vont lui survivre : des
limites (de provinces, de cités, de langues, de dialectes, …).

L'espace belge est donc profondément marqué même si durant cette période, il n'a pas été
un espace délimité à les limites ne correspondent pas à l'espace belge à d'autres limites.

31
2.3. Mondes mérovingiens et carolingiens (Ve – Xe siècle)
2 faits majeurs vont se mettre en place en géopolitique :
- Une frontière linguistique (qui va de l'Ouest à l'Est)
- Une frontière politique le long de l'Escaut (qui va du Nord au Sud)

2.3.1. Introduction : la période franque

"période franque"
à Semble indiquer un changement de population, comme si les Francs avaient remplacé les
gallo-romains. à Semble indiquer une spécificité ethnique marquée
à Gomme l'évolution interne. Il se succède 2 dynasties et il y a des distinctions à opérer
(mérovingien et carolingien)
à Masque la problématique qu'ont fait apparaitre il y a 20 à 30 ans les historiens médiévistes.
On est confronté à la transformation progressive du monde romain (avec des ruptures et de
la continuité) au Moyen-Âge

2.3.2. L'hiver 406 ou les conséquences politiques d'une météo très froide

Il y a un hiver marquant, l'hiver 406 qui a été particulièrement froid à le Rhin va geler et les
Francs traversent le Rhin.
Avant cet hiver, les Francs sont à l'extérieur du monde romain mais il y en a à l'intérieur du
limes en tant que fédérés.

32
En 406, le Rhin gelé à franchi par des peuples germaniques : les Vandales, les Suèves, les
Burgondes, les Alamans. Certains vont traverser la Gaule et aller jusqu'en Hispanie. Certain
(les Vandales) vont même continuer et aller dans la province romaine d'Afrique
ð Tout l'empire (sauf l'Italie) est envahi de peuples germaniques

Les Francs fédérés vont d'abord défendre le limes mais, le pouvoir romain chancelant, ils vont
à leur tour se tailler des zones d'influences dans le Nord de la Gaule. Ils continueront à faire
alliance avec Rome (notamment contre les Huns – victoire).

ð Défrichement de l'empire romain. Les fonctionnaires romains régionaux vont prendre


leur autonomie ainsi que les rex
À la place de l'empire romain uni, il y a des zones autonomes, dirigées par un fonctionnaire
romain, soit par un rex (fédérés qui agrandit son influence dans sa zone par rapport à Rome).

C'est le cas de Childéric, rex fédéré. Autour de Tournai, zone de plus en plus importante, avec
les Francs saliens (fédérés) (>< les Francs fédérés de Toxandrie OU les Francs qui se trouvent
sur les rives du Rhin (Francs ripuaires/rhénans)) => 3 "types" de Francs
Childéric est un personnage important, on a retrouvé sa tombe, mort en 481. Clovis, son fils,
lui succède et il va unifier la Gaule.
Il unifie d'abord les différents Francs (saliens mais aussi les autres (en éliminant parfois les
responsables)).
+ les différentes zones restées jusque-là sous administration romaine autonome (c'est-à-dire
les autres populations fédérées)
+ territoires où d'autres peuples germaniques s'étaient installés (Wisigoths, Alamans) à
Mérovingiens

Unification à Œuvre de Clovis et se termine par ses fils.

Ce qui est important, c'est que Clovis et ses fils vont bénéficier de l'élite gallo-romaine.

L'expansion reprend vers la Germanie (donc plus que la Gaule).

33
2.3.3. Le(s) royaume(s) mérovingien(s) : la lente mise en place d’un nouveau
monde

De 481 (mort de Childéric) à 751 (coup d'État)


à Processus lent qui aboutit à un monde nouveau.

A. Transformation et continuités ethniques et démographiques

Mise en place du royaume mérovingien n'implique en rien une migration ou une colonisation
de masse de Francs qui viendrait remplacer ou dominer les populations gallo-romaines. Au
contraire à Francs démographiquement minoritaire
à Pas d'annexion militaire à logique différence de la conquête de César

Les Francs sont originaires de l'extérieur de l'empire mais ne vivent plus en Germanie, ils
sont tous installés dans l'ancien empire, il n'y a pas de population étrangère et dominante.

À l'intérieur des frontières de l'empire à nouvelles structures politiques

Pas d'unité politique des Francs (fédérés de Toxandrie, les Saliens (établis à Tournai) et les
Francs ripuaires/rhénans (près du Rhin, Cologne ou Trèves).

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La présence Franque est minoritaire sur le plan démographique mais s'impose aux
populations gallo-romaines (elles-mêmes le résultats d'une lente sédimentation).

Les élites se maintiennent à surtout la classe sénatoriale romaines. Ils se marient avec l'élite
francque, adoptent des noms germaniques, ne vont pas imposer leur langue à le latin qui
va se maintenir (comme langue écrite et comme langue orale, elle va évoluer et donner le
roman (ancêtre des langues romanes). Cette transformation se fait vers 800, le latin n'existe
plus oralement à roman est parlé mais le latin reste la langue écrite).
ð Les élites franques vont s'intégrer dans le monde gallo-romain.

Implantation territoriale ?
Continuité relative de l'habitat
- Urbain. Cas de Tournai à joue un rôle sur le plan religieux, avec un évêque
o Tongres décline au profit de la ville de Maastricht (située sur la Meuse), les
voies de communication terrestres sont devenues plus difficiles pour Tongres
mais pas pour les communications fluviales à évêque de Tongres déménage
à Maastricht
- Continuité des bourgades : Namur, Huy (qui étaient des vicus sous l'empire)
- Continuité rurale. Certaines aires ont été abandonnées (au Nord, vers Bavais, Tongres).
Mais s'agit-il d'un abandon ? D'une fragmentation du domaine ? Impression liée à la
manière dont on a fouillé.
- Les nécropoles (dont les historiens tirent beaucoup d'information) sont remplies de
gallo-romains (et non de Francs).
- Les étrangers ? Il y en a à surtout des marchands Syriens (= marchands qui viennent de
Méditerranée orientale), juifs (qui restent souvent entre eux), Frisons (viennent du Nord
des Pays-Bas, qui n'ont pas été romanisés). Contacts avec les royaumes anglo-saxons
(Irlande et Grande-Bretagne), viendront des missionnaires, évangélisateurs pour la
Gaule mérovingienne.

B. Transformation et continuités politiques et institutionnelles

Les fédérés sont au service de l'empire mais le chef d'une communauté va devenir le maitre
du territoire de son peuple (cas de Childéric). Cela peut se faire en bonne entente avec les
élites gallo-romaines à cas de St-Rémi, évêque de Reims, s'adresse à Childéric et Clovis en
tant que gouverneurs.

Un royaume germanique se met en place. Il s'agit d'un cadre neuf lorsque les chefs
germaniques prennent le pouvoir à nouveauté qui nait au sein de l'empire
Le chef ne fait pas de magistrature individuelle comme dans le monde romain à il s'inscrit
dans une monarchie héréditaire

Il y a cependant un maintien d'une série de forme d'administration (fiscal) + maintien du latin


+ maintien du catholicisme comme religion d'état même si au début, les Francs sont païens.
Clovis se convertira au christianisme aux alentours de 500. à Renforce l'intégration des
Francs aux élites gallo-romaines.

35
Il se pose comme successeurs de l'empire romain y compris en maintenant le christianisme
comme religion d'État

Subdivision territoriale ?
La civitas va rester comme cadre de référence pour les évêques mais plus pour
l'administration civile et militaire.
Les petites subdivisions dans la civitas : les pagus (mot qui a donné pays) à zone confiée à un
compte (comes). À l'origine, le titre de comes était donné à des hauts dignitaires romains. Les
pagi et les comtes sont des structures d'organisation territoriale très importante à se
maintiennent au-delà de la période carolingienne et vont être à l'origine des principautés,
comptes, …

Le royaume a connu une expansion au-delà du Rhin, vers le Nord (la Frise) => vaste ensemble
avec nos régions.

Après Clovis, le royaume mérovingien a été partagé entre ses fils, puis réunifié, puis re-divisé,

Idée d'un seul royaume, par plusieurs rois (les fils) mais dans la pratique, chacun va gouverner
plus particulièrement une partie + tensions entre les fils de Clovis à guerres, complots, …

Petit à petit émergent 3 royaumes (dans le royaume mérovingien) :


- Neustrie (Soissons, Paris)
- Austrasie (Metz)
- Burgondie (autour de la vallée du Rhône)

Nos régions sont dans la Neustrie et l'Austrasie

C. Transformation et continuités : reprise de la christianisation

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La christianisation dans le monde romain n'avait pas été complète (surtout dans le monde
rural). Donc, nos régions (rurales) ne furent pas complètement christianisées (+
chamboulement avec les incursions barbares)

Plusieurs stades :
- Conversion des élites franques (avec le baptême de Clovis). Par son baptême et celui des
élites, Clovis inscrit la monarchie mérovingienne dans la continuité du monde romain
avec la même religion.
- Les évêques sont maintenus dans les civitates (Arras, Cambrai, Tournai, Trèves, …). Le
siège épiscopal de Tongres va être transféré à Maastricht. L'évêque de Maastricht, qui
possédait une villa à Liège, St-Lambert y est assassiné. La dépouille de l'évêque va être
transféré dans la villa dans laquelle il a été assassiné et le siège épiscopal va être
transféré de Maastricht à Liège. Là, une ville va se développer à diocèse de Liège.

La christianisation des milieux ruraux va continuer. Fondations d'abbayes, de paroisses


rurales, organisées de manières systématiques (à la période carolingienne).
Ce mouvement de fondations religieuses est porté par des moines, venant d'Aquitaine,
d'Irlande. On parle de Siècle des Saints (VIIe siècle) tellement leur présence est importante.

Les abbayes sont importantes car ce sont des centres religieux mais également économiques
et lieux d'appuis pour le roi ou les nobles (notamment les maires des palais).

Christianisation aussi au-delà du Rhin et au Nord.


Utrecht : ancien camp romain à devient le siège d'un nouveau diocèse avec Saint Willibrord.
But : christianiser le Nord. Entreprise religieuse ET politique (zone d'influence de la
monarchie franque sur une zone jusque-là indépendante).

La frontière linguistique à l'échelle de l'Europe.


Il s'agit d'un phénomène européen. Elle va de la Mer du Nord, traverse nos régions, le
Luxembourg, l'Italie, la Suisse jusqu'à l'Adriatique.
Langues romanes >< langues germaniques.

Ne pas confondre cette frontière avec le limes. Frontière linguistique est à l'intérieur de
l'empire.

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Le latin est resté dominant dans les royaumes mérovingiens.
à Seule exception, au Nord et à l'Est, le rapport semble inversé et ce sont les langues
germaniques qui se sont imposées.
Pourquoi ?
à Phénomène progressif. Explications en ce qui concerne l'espace belge à frontière
linguistique ne correspond à aucune frontière politique de l'époque.

Hypothèses de cette frontière linguistique à l'échelle européenne :


- La forêt charbonnière (dans le centre de l'espace belge) qui aurait marqué la limite entre
les langues romanes et germaniques. Hypothèse du XIXe siècle à abandonnée
aujourd'hui. Un foret n'est pas une limite linguistique. En plus, cette forêt n'est même
pas bien orientée (du Nord au Sud et pas d'Est en Ouest)
- La chaussée romaine qui allait de Bavay à Cologne aurait marqué la démarcation grâce
à la présence romaine ou pas à abandonnée car une route ne délimite pas une
frontière linguistique et trop "local" pour une échelle européenne.
- Dans un 1er temps, les incursions germaniques auraient imposé leurs langues. Après, les
populations gallo-romaines auraient imposé progressivement le retour du latin (du Sud
au Nord de la Gaule). Cette reconquête marquerait donc l'endroit où les langues
n'auraient pas été éradiquée.
Beaucoup pensée durant les années 30' et 2ème guerre mondiale mais abandonnée
aujourd'hui
- Les gallo-romains sont moins nombreux en termes de densité de population au Nord et
sont donc plus facilement absorbé culturellement et donc à langues germaniques.
MAIS 2ème facteur :
Proximité avec les populations germaniques au-delà du Rhin.
Les 2 facteurs s'additionnent.
ð Phénomène de marge. C'est aux marges de l'Empire romain que le latin ne subsiste pas.

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Cette frontière linguistique ne va jouer aucun rôle structurant dans la période mérovingienne,
carolingienne, féodale, dans le monde de principauté ni dans l'Ancien régime.
à Ne deviendra qu'un enjeu politique que pour la Belgique de 1830.

39
15/02/2021

2.3.4. D’un coup d’État au partage d’un Empire : le monde carolingien (751,
800, 843, 880, 911)

751 : coup d'état. Point de départ d'une autre dynastie (carolingienne à la place de la
mérovingienne) toujours dans le royaume Francs

à Crayon généalogique
Carolingiens = Pippinides (car ils descendent de Pépin (grand aristocrate, maire du palais))

Maire du palais = personne de confiance, bras droit, doit gérer le palais. Devient au fur et à
mesure un "ministre" et prend parfois les décisions à la place du roi. Ils ont réussi à garder
cette charge dans leur famille à titre héréditaire.

À partir du VIIIe siècle : pouvoir très grand des maires du palais

Pépin le Bref va faire le coup d'État en 751. Il renverse Childéric III (roi mérovingien). Il va
l'envoyer chez le coiffeur. Les rois mérovingiens portaient des longues chevelure, symbole de
leur appartenance royale. "Magie" avec ces cheveux. En lui coupant les cheveux à coupe le
pouvoir. On le tond comme un moine et Childéric III est envoyé dans un monastère.

Pépin devient roi en 751, Charlemagne lui succède.

Caractères principaux :
- À l'époque carolingienne, la fusion des populations gallo-romaine avec les populations
franque est achevée (au niveau juridique, linguistique).

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- Le changement de dynastie ne change pas les structures politiques.
- La gestion territoriale. Il y avait des pagi dans les royaumes mérovingiens, dirigés par
des comptes) qui sont maintenus. La nouveauté est que Charlemagne va mettre en place
des envoyés du maitre (missi dominici) qui vont inspecter la manière dont est gérée ces
territoires.
- Expansion territoriale.
o Vers le Sud : Catalogne et vers l'Italie
o Vers l'Est : dans l'ancienne Germanie, contre les Bavarois, les Saxons à bien
au-delà du Rhin et contre les Avares (en actuelle Hongrie)
o Vers le Nord : intégration de la Frise. À partir de ce moment-là, le futur espace
des anciens Pays-Bas est désormais entièrement réuni au sein d'une même aire
politique et même aire de civilisation (1ère fois). Le monde de la Frise se situe
bien au-delà et n'a donc pas fait partie de l'empire romain et du royaume
mérovingiens. C'est la condition à un destin commun. Pas encore d'unité mais
la condition est là.
- L'unification culturelle de l'ensemble de l'Occident latin. L'essentiel du monde occidental
latin fait partie politiquement du monde carolingien (sauf quelques régions en Espagne
et GB même s'il y a des échanges). Il y a une homogénéité culturelle. En "Belgique", les
différentes régions sont désormais tributaires, bénéficiaires de cette unification
culturelle à partage donc peut-être destin commun de ces régions
- 800 : l'empire est restauré. Le roi des Francs, Charlemagne, est couronné empereur. Il
est à la fois roi (des Francs) et empereur (de l'empire romain).
- Le maintien d'une tradition mérovingienne. Le partage du territoire entre les fils. Dans
les faits, le partage n'a pas eu lieu pendant plusieurs générations. Pépin le Bref a 2 fils :
Charlemagne et Carloman. Au début, il est prévu qu'ils se partagent le royaume mais
Carloman se retire et laisse Charlemagne. Ce dernier va avoir plusieurs fils mais un seul
sera apte à lui succéder : Louis le Pieux. C'est donc chez les petits-fils de Charlemagne
que le royaume va se diviser.
Ce partage en 843 divise le royaume carolingien et pour chacun de ses 3 royaumes à 3
branches de la dynastie carolingienne.

41
Traits blancs à montre le partage du royaume de de Louis le Pieux entre ses 3 fils : Charles le
Chauve (Francia Occidentalis), Lothaire (Francia Mediana) et Louis le Germanique (Francie
Orientale). Nos régions sont à cheval sur la Francie Occidentale et la Francie Mediane.

En 843 : Traité de Verdun à répartition en 3 royaumes entre les fils de Louis le Pieux :
- Charles le Chauve. Dans la Francie de l'Ouest à maintien de la dynastie carolingienne
et de la culture politique carolingienne. Dynastie jusqu'en 888 à alternance entre rois
carolingiens et rois d'une autre dynastie (les Robertiens) jusqu'en 987 (Hugues Capet
(Robertien) parvient à garder le pouvoir à dynastie capétienne)
- Louis le Germanique. Francie de l'Est. Dynastie carolingienne + culture politique se
maintiennent jusqu'en 911. En 911 (call le 911) à fin des carolingien en Francie de l'Est
et le système électif est mis en place pour élire les rois. Très vite, un roi élu va réussir à
garder le trône à la dynastie ottonienne. En 962, la dynastie ottonienne restaure le
titre impérial.

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- Lothaire I reçoit en partage le royaume de la Francie médiane, royaume très étiré, varié
(ethnique, linguistique, …). En tant que fils ainé et en tant possesseur des 2 capitales
(Aix-la-Chapelle et Rome) c'est lui qui possède le titre impérial. Les 2 autres frères ont
le titre de roi mais le titre d'empereur n'est pas partageable.
Lothaire devient roi en 843 mais meurt en 855 et la Fancie Médiane est divisée en 3
selon ses fils :
o Louis II : roi d'Italie
o Charles, qui devient roi des Burgondes.
o Lothaire II : royaume de Lotharingie (mot nouveau, veut dire "royaume de
Lothaire"). C'est un royaume tellement divisé entre les ethnies, langues, … qu'il
était plus simple de nommer le royaume d'après son souverain.

Lothaire II meurt en 869 à Règne 14 ans


Royaume assez éphémère mais qui a une certaine spécificité, centré sur nos régions, sans en
déborder.
Ce royaume a 3 voisins :
- La Francie de l'Ouest (qui deviendra la France).
- Au Sud : le royaume de Bourgogne
- À l'Est : la Francie de l'Est avec quelques grandes subdivisions (l'Alsace, le Duché de Saxe,
…)

Certains centres fluviaux (communication et commerce)


- Meuse : passe par Liège et Maastricht, se jette dans la Mer du Nord
- La Moselle : se jette dans le Rhin, passe par Cologne

Il y a aussi l'ancienne capitale : Aix-la-Chapelle.


à Royaume relativement faible par rapport à son aristocratie et quand Lothaire meurt à
pas de fils et son royaume va être partagés.

à Traité de Meersen. Compromis entre les 2 oncles (Charles le Chauve et Louis le


Germanique). Résultat de conflit entre Charles et Louis (titre impérial pour Charles et
frontières plus grandes pour Louis (Francie Est)).

43
Après Charles à Louis II le Bègue.

En 880 : Traité de Ribemont à la totalité de l'ancien royaume de Lotharingie est réunis et fait
partie de la Francie de l'Est.

À partir de 880, la frontière ne va plus changer pendant des siècles et en particulier, comme
la Lotharingie est passée à l'Est, la frontière entre les Francie, devient la frontière entre l'Est
et l'Ouest. La frontière de l'Escaut devient la frontière entre Francie de l'Ouest et de l'Est.

La Lotharingie est une région difficile à manier pour le roi. Le morcellement féodal, la
répartition territoriale est déjà assez avancée et les grands (aristocrates) font tout pour
conserver leur indépendance.
à Ils vont proposer une politique de bascule (entre les rois de la Francie de l'Ouest ou de
l'Est) en fonction de leur besoin.
L'aristocratie ne reconnait pas les traités de Meersen et de Ribemont. Elle fait tout pour
échapper à l'autorité. Elle ira jusqu'à soutenir quelqu'un qui voulait faire un coup d'État (un
bâtard de Lothaire II, il sera mis à l'écart).
ð L'aristocratie n'est pas fiable

Le roi de Francie de l'Est décide de confier la Lotharingie, en tant que royaume, à son fils :
Zwentibold. Étant fils du roi, il est censé prêter main forte à son père à vassal.
Technique déjà utilisé chez les Francs à pas innovation.
Ici, elle consiste en une restauration de la Lotharingie.

Avec un pouvoir royal plus proche du terrain, il espère pouvoir mieux contrôler l'aristocratie.
Mais Zwentibold n'y arrive pas. L'aristocratie se révolte, et supporte le demi-frère de
Zwentibold pour l'empêcher de succéder à son père, sous l'égide de Régnier au Long Col (chef
des rebelles).

44
Zwentibold va mourir en affrontant les rebelles.

Il n'y a plus de roi pour la Lotharingie et redevient un simple duché.


L'aristocratie demeure insoumise. Le maitre de la Lotharingie de facto, c'est Régnier au Long
Col, même s'il n'a pas de titre officiel.
Il est très puissant, il a beaucoup de terres, … et mène toujours cette politique de bascule
entre les 2 Francie. Il meurt au palais de Meersen. Son fils va lui succéder, toujours sans titre
officiel

En 925, le roi de Francie orientale va définitivement annexer la Lotharingie et en faire un


duché. Les 4 autres duchés sont "nationaux" (car basés sur des ethnies) et la Lotharingie
devient le 5ème duché, même s'il ne repose pas sur une ethnie à duché assez homogène.

Duc ? Le roi fait un pari. Il nomme le maitre de fait : Gislebert (le fils de Régné) et il le prend
comme gendre à épouse la fille du roi. à Résout ainsi le problème temporairement.
Gislebert se révolte mais finit par se noyer après une défaite.

En 959, le duché de Lotharingie est divisé en 2 duchés :


- Le duché de Haute-Lotharingie (Lorraine (évolution du mot "Lotharingie) en France)
- Le duché de Basse-Lotharingie (de la Frise jusqu'aux Ardennes)

La Basse Lotharingie est la partie Nord de l'ancien royaume, elle est intégrée dans la Francie
de l'Est (commence à être appelée Germanie). La Francie de l'Est va voir l'empire se restaurer,
avec les rois ottoniens en 962, qui reprennent le titre impérial à Saint-Empire.
Lorsque l'empire est restauré (962), tout ce qu'était la Francie médiane à sous contrôle de la
Francie orientale.

Pour nos régions : il n'y a plus que 2 voisins :


- Francie de l'Ouest
- Duchés (de Haute Lotharingie, de Saxe, …) qui font partie de la Francie de l'Est

45
Ce territoire est plus petit mais a quelques axes (capitales (Liège et Aix-la-Chapelle), fleuves,
…).

L'espace belge n'est donc pas représenté ni dans la protohistoire, ni dans l'Antiquité ni dans
la période franque. Pas de spécificité territoriale marquée.
Cependant, double frontières mises en place
- Frontière linguistique (à l'intérieur de l'Empire romain et du monde franc). Elle traverse
les 3 Francies.
- Frontière de l'Escaut.

À l'issue de la période carolingienne, territoire qui commence à émerger.


À l'Est de l'Escaut à Basse Lotharingie.
À l'Ouest de l'Escaut à fief particulièrement important : le Comté de Flandre. La faiblesse
royale va permettre au comte de Flandre de s'affranchir.

46
3. Les anciens Pays-Bas

3.1. La formation des principautés territoriales, fin IXe – XIVe siècle

But : examiner les principautés territoriales classiques (les différents comtés, duchés, …) qu'on
trouve sur l'espace belge actuel.
Vers 1300, frontières qui se mettent en place jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

Pour rappel à diocèses sont les civitates romaines


Pas de correspondance avec les principautés.
Par exemple :

47
3.1.1. Introduction

Principauté ?
Définition : Un état dirigé par un prince (néerl. vorst, allem. Fürst) quasi indépendant mais
néanmoins vassal d’un prince supérieur (roi, empereur) et donc non souverain au sens strict
du terme.

Principauté différent d'un royaume ?


Prince est quasi indépendant MAIS est le vassal d'un prince supérieur. Ils font ce qu'ils veulent
dans leur principauté mais ils ne sont pas souverains, car il y a quelqu'un au-dessus d'eux (dans
le sens juridique).
Le titre des principautés varie en fonction de l'importance du fief (marquis, comte, …)

Condition d'émergence ?
- Affaiblissement de l'autorité royale, qui va de pair avec le morcellement royal. Des fiefs
sont de plus en plus automnes par rapport à l'autorité royale. Ce phénomène dure de la
2ème moitié du IXe siècle jusqu'au Xe siècle. Certains grands émergent et s'imposent, au
détriment de l'autorité royale.
- Ce sont souvent des grands qui détiennent du pouvoir (en tant que comte, …) mais qui
usurpent les droits régaliens (= rendre justice, rassembler l'armée, rassembler les
impôts, ...).
- En même temps, ils vont imposer l'hérédité de leurs charges >< le monde franc où le roi
pouvait destituer un noble.
En Francie de l'Ouest, c'est dès Charles le Chauve que le roi doit accepter cette hérédité.
Cela limite fort la fidélité d'un grand vis-à-vis du roi.
- Accroissement du pouvoir de grands. Ils vont accumuler plusieurs pagi, en mettant
ensemble plusieurs principautés à territoire de plus en plus étendu. Ils harmonisent ce
territoire et vont parfois avoir des titres de duc. Dans ce territoire, ils agrandissent leur
pouvoir, ils prennent du pouvoir sur les autres nobles, qui vont devoir devenir vassaux.
- Ils s'imposent comme protecteur des grands établissement religieux. L'avoué =
protecteur d'un établissement religieux.

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Protecteur ? Les aristocrates en profitent pour usurper des biens des abbayes et les
redistribuent à leurs propres vassaux. Ils vont en profiter pour imposer leur justice aux
habitants des abbayes, …

Des grands vont constituer des principautés territoriales (fin du Xe siècle jusqu'au XIIIe siècle).
Parfois très rapide ou pas, parfois grande réussite ou pas.

à Ce à quoi pouvait ressembler une motte (levée de terre sur laquelle un donjon est
construit). Pas de châteaux en pierre, …

Panorama général :
Distinguer la situation à l'Est et à l'Ouest de l'Escaut :
- À l'Ouest : Francie de l'Ouest. Affaiblissement du pouvoir royal très précoce. C'est dès
Charles le Chauve que les fiefs sont héréditaires. Le fils de Charles le Chauve sera assez
faible, en plus des invasions normandes lui affectent le royaume à montée en puissance
des féodaux.
Dès 888, la monarchie de Francie de l'Ouest redevient élective à les grands choisissent
le nouveau roi. Pendant 1 siècle à alternance entre 1 roi Carolingien et un roi Robertien
jusqu'en 987 : un Robertien, Hugues Capet parvient à garder le pouvoir à début de la
dynastie capétienne.
ð Dès 888, les grands sont assez puissants pour choisir le roi.
Le Comte de Flandre fait partie de ses grands.
Sa puissance émerge dès la fin des années 800. Dès l'An Mil à Comté de Flandre
quasi indépendant, le roi n'a quasi rien à dire à ce comte, tellement son pouvoir
est puissant
- À l'Est de l'Escaut. L'autorité du roi reste importante. En plus de cette volonté
d'autonomie des grands à raids vikings qui touchent la Lotharingie. On aurait pu croire
qu'un chef viking aurait pu se créer un duché en Frise (// Normandie) mais ce duché a
été éphémère. En 891, victoire par le roi de Francie de l'Est, à Louvain, contre les vikings,
qui met fin aux raids. Le roi reste un grand personnage >< roi de Francie de l'Ouest.
Les grands Lotharingiens ont des bases territoriales assez dispersées. Ils ont beaucoup
de territoires mais ils ne forment pas d'ensemble continu. Ils ont donc beaucoup de
revenus (argent, vassaux, hommes, …) mais ne permet pas de former de blocs
territoriaux. L'aristocratie a donc plus de mal à se constituer des principautés
territoriales à l'Est.
Il faut attendre le XIe siècle pour parler de principautés territoriales à l'Est de l'Escaut.

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16/02/2021

Pour toutes les principautés territoriales dont on parle dans le cours à /!\ chronologie
On commence à la fin de la période carolingienne (IXe – Xe siècle) jusqu'au XIVe siècle, voire
après.
Beaucoup de choses changes (habits, cultures, …). Fin de la période carolingienne à art roman
puis art gothique.
On va assister à des changements, des inflexions de rythmes à /!\ moments de bascule car
le but est de comparer le développement de chaque principauté.
à Des détails peuvent être importants lors des comparaisons entre principautés

3.1.2. Comté de Flandre

Le mot "Flandre" n'a rien à voir avec la Flandre actuelle (voir carte en-dessous), de même que
le mot "Belgique" n'a rien à voir avec la Belgique actuelle

Le comté de Flandres se site à l'Ouest de l'Escaut (donc de la frontière Francie)


à Royaume où le pouvoir royal est très affaibli à de grands aristocrates vont rassembler
d'autres comtés autour des comtés qu'ils possédaient déjà.

Les 1ers comtes sont des figures légendaires que les suivants ont aimé mettre en avant.
à Travail de manipulation du passé réalisé dès le M-A qui voulait mettre en avant des
ancêtres prestigieux (remonter à la période carolingienne).

Après les mythiques : 2 comtes "historiques" apparaissent :


- Baudouin I "Bras de Fer"
- Son fils : Baudouin II

Baudouin I est un grand local, il va notamment accroitre son prestige en combattant les
Normands. Face à l'impuissance royale à 1 grand qui lutte contre l'insécurité.
Le pouvoir, l'influence, la force que Baudoin manifeste apparait dans un épisode très
significatif. En 862, Baudouin "Bras de Fer" enlève Judith, la fille du roi de Francie Occidentale
Charles le Chauve (qui était déjà veuve d'Aethelwulf, (je sais juste comment ça s'écrit parce
que j'ai vu The Last Kingdom lol) roi du Wessex)).

Il l'enlève pour l'épouser. Le roi carolingien ne peut pas empêcher ce mariage à pas assez de
puissance, il ne peut que l'accepter, le ratifier. Il est forcé de lui céder quelques pagi
supplémentaires à montre que Baudouin I est plus puissant que le roi.

Ce phénomène se confirme avec Baudoin II, comte de Flandre, descendant carolingien grâce
à Judith à renforce son prestige.
Baudoin II va poursuivre l'expansion territoriale (dans le Sud) et politique de bascule entre
les derniers carolingiens et la dynastie alternative des Robertiens.

Politique diplomatique, à l'instar d'un roi à Baudoin II épouse une fille du roi anglo-saxon
Alfred le Grand (roi du Wessex, fils d'Aethelwulf). Baudoin II a acquis un pouvoir suffisant qui

50
lui permet de nouer des alliances avec un roi (étranger) à il est devenu un grand intouchable
par rapport à l'autorité de son propre roi. Il va d'ailleurs tuer l'archevêque de Reims qui lui
disputait la ville d'Arras.

ð Le résultat de cette évolution c'est que dès avant l'An Mil à on parle d'une principauté
territoriale (rassemblement de tellement de pagi qu'on parle d'une principauté
territoriale). Cette évolution a été confirmée par un comte au Xe siècle, Arnoul le Grand
(expansion quasi jusqu'en Normandie)

L'expansion du comté de Flandre se poursuit en dehors de la Francie Occidentale durant le


XIe siècle, de l'autre côté de l'Escaut à Flandre impériale car territoire Lotharingien mais
comme il est à l'Est de l'Escaut à fait partie de l'Empire. Le comte de Flandres devient vassal
de l'empereur (ainsi que du roi de Francie Occidentale). Cette expansion se continue jusqu'au
XIIIe siècle. à Prince quasi indépendant mais qui reste cependant le vassal d'un prince
supérieur.

Le choses changent à partir du XIIe siècle pour ce qui concerne le comté de Flandre.
À partir du XIIe siècle, dans le royaume de France, le pouvoir royal se réaffirme à changement
fondamental.
La monarchie française se réaffirme comme un pouvoir sur lequel il faut compter. Le rapport
de force n'est plus en faveur des comtes. Cela entraine des difficultés pour le comte de
Flandre, qui va être confronté à un souverain beaucoup plus capable que lui. à Situation
difficile, tendue pour le comte de Flandre

Tendue ?
Il ne s'agit pas d'une simple opposition entre roi et comte. Entre temps, un autre acteur
apparait sur la scène politique : les villes.
Avant, elles ne constituaient pas de forces économiques importantes, mais après l'An Mil à
essor urbain. Elles deviennent des centres de commerces à donnent aux élites urbaines des
envies de peser dans la politique, de prendre en main une partie de leur destin à émergence
des villes comme entités politiques. On retrouvera cet impact des villes dans les autres
principautés.

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Certains sujets vont peser dans le jeu politique, à côté des nobles, des comtes, et du roi.

Ce qui se met en place à partir du XIIe siècle à jeu entre 3 acteurs :


- Les villes
- Les comtes
- Le roi
À certains moments, les villes et les comtes contre le roi, parfois roi + ville, ...

En 1214 à Bataille de Bouvines


Elle oppose le roi de France contre une coalition :
- L'empereur
- Le roi d'Angleterre
- Le comte de Flandre (contre son propre suzerain) à montre le degré d'opposition qu'il
pouvait exister.
Vainqueur de la bataille : roi de France à souverain puissant (même sur la scène
internationale). Le comte de Flandre devient même prisonnier du roi de France.

Autre jalon : la Bataille des éperons d'Or (près de Courtrai) en 1302


L'armée de France affronte l'armée des villes flamandes + les fils du comte de Flandre (car le
comte était prisonnier du roi de France). C'est l'armée flamande qui remporte la bataille sur
le roi de France.
La principauté est capable aussi de remporter une victoire importante contre la monarchie.

Cette bataille a laissé des traces dans la mémoire collective, surtout au XIXe siècle, dans le
cadre du patriotisme belge, puis du mouvement flamand. à Lieu de mémoire (un peu abusif
he ho on se calme les flamoutches) avec une vision nationaliste d'un passé revu, …

Autre jalon :
Le roi va tenter d'imposer une juridiction : le parlement de Paris (sur le comté de Flandre) à
partir du XIIIe siècle.
Le parlement juge en appel. Cela veut dire que n'importe qui ayant été jugé devant le comte
de Flandre, peut faire appel au parlement de Paris.
Le comte n'est pas content à réduction de l'autonomie du comte à reprise du pouvoir du
roi. Charles Quint obtiendra que le comte de Flandre sois soustrait à ce parlement en 1521.

Dernier jalon :
Au XIVe siècle à révoltes urbaines >< autorité comtale
Le comte s'appuie sur le roi pour prendre le dessus pour châtier les révoltes des villes.
Cette tension entre les 3 acteurs va perdurer jusqu'au rassemblement territorial (par les ducs
de Bourgogne et les Habsbourg).

ð 2 grandes phases :
o Les comtes ont tout pour se développer, quasi indépendants, … (IXe, Xe, XIe
siècles)
o XIIe, XIIIe, XIVe siècles : le pouvoir royal se réaffirme et les comtes doivent s'y
confronter + aux villes

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3.1.2.bis Comté d'Artois
(On est +- dans le Pas-de-Calais).

Le comté d'Artois illustre bien les difficultés de la Flandre.


La Flandre survit à la lutte avec le pouvoir royal mais y perd un grand territoire, toute la
partie Sud (Arras, Saint-Omer) en 1080. Le comte de Flandre, doit marier Marie, sa nièce, au
roi de France et doit lui donner une dote (partie Sud du comté de Flandre).
Le roi annexe ces territoires aux siens, au domaine royal. Cette annexion sera affirmée après
par un traité. Le comte espère récupérer cette partie, notamment par la Bataille de Bouvines
(échec, car emprisonné après).

Un nouvel élément survient en 1237. Les territoires anciennement flamands, annexé au


domaine royal, vont en être détaché et donné au frère du roi, en apanage. Cela devient le
comté d'Artois à nouvelle principauté (assez tardive).
Cette principauté va vivre pendant 150 ans indépendamment.

À la fin du XIVe siècle, le comté d'Artois va être lié au comté de Flandre grâce à la fille du
comte d'Artois
/!\ Il ne fait pas retour à la Flandre. Ils se sont habitué à avoir leur identité (différente du
comté de Flandre). Il se trouve qu'ils ont juste le même comte à On parle d'union personnelle
: situation où 2 principauté territoriales différentes appartiennent au même prince
à Pas d'annexions ni de fusion
à Elles ont leurs autonomie, identité, système juridique.

Ce sort va rester stable pendant plusieurs siècles. L'Artois fait partie des anciens Pays-Bas et
reste lié à leurs sorts jusqu'au XVIIe siècle. Ce n'est qu'après les guerres de Louis XIV contre
les Habsbourg d'Espagne que l'Artois va être rattaché à la France.

ð C'est un territoire important qui a été séparé du comté de Flandre. Ensuite, il se voit lié
par une union personnelle, et donc lié à l'histoire des anciens Pays-Bas

3.1.3. Tournai et le Tournaisis

A. La cité épiscopale

Tournai est une cité épiscopale, ou l'évêque tente de faire ce qu'il peut contre les Normands.
L'évêque essaye de résister, en érigeant les anciens remparts du Bas-Empire (qui avaient été
érigés contre les incursions germaniques). Il ne va pas développer de puissance territoriale car
:
- L'autorité dont il dépend est extrêmement faible (roi de France) pour donner des
responsabilités politiques, la fonction comtale.
- Autour de la cité de Tournai, quelqu'un réussi son expansion territoriale, le comte de
Flandre à trop puissant pour donner la possibilité à l'évêque de développer le territoire.
En conséquence, l'autorité de l'évêque est limitée.
o Sur le plan temporel, son autorité s'étend uniquement à la ville de Tournai
(accordé par le roi).

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o L'évêque a aussi un pouvoir spirituel, sur le plan religieux, qui s'étend à
l'ensemble de son diocèse, qui s'étend largement sur le comté de Flandre.
- Pendant longtemps à union personnelle entre 2 évêchés. L’évêché de Tournai est uni
avec l’évêché de Noyon pendant des siècles (du VIIe au XIIe). L'évêque réside à Noyon,
Tournai est donc dirigée par un chapitre cathédral (chanoines qui sont autour de
l'évêque, qui élise un nouvel évêque à sa mort). Il y a donc des chanoines au chapitre de
Tournai.

B. Un tournant au XIIe siècle

L'évêque revient à Tournai. On a mis fin à l'union personnelle et l'évêque de Tournai est à
Tournai.
Sur le plan économique, la ville de Tournai amène à l'émergence d'une volonté d'autonomie
politique de la part des élites urbaines. On va voir émerger une commune, c'est-à-dire
l'organisation autonome des bourgeois pour gérer leur ville (sur le plan administratif et
juridique).
Tournai est notamment au cœur du mouvement artistique scaldien (= vient de Escaut).

Aussi moment où le roi de France joue un rôle sur le territoire scaldien. Le roi de France a
repris de l'autorité.
Le roi de France considère que Tournai est le berceau de leur dynastie (avec les Capétiens) à
passé exagéré car ce sont les Mérovingiens.
Les rois de France privilégient Tournai car cela justifie leur autorité pour diriger. Le roi de
France vient visiter Tournai et les habitants se soumettent au roi et entrent dans la vassalité
du roi à vexant pour l'évêque, la commune aurait dû continuer à faire allégeance au seigneur
local.
L'évêque est forcé de rendre les droits qu'il possédait, sauf pour l'expansion au-delà de
l'Escaut (empire). La commune va dépendre à la fois du roi et de l'évêque à surtout au roi.

Tournai, dans l'espace belge, est la seule ville qui s'est vue se mettre en place une commune
directement dépendante du roi. Toutes les autres dépendent d'un prince.

C. Le Tournaisis

Le Tournaisis apparait assez tardivement en tant qu'entité propre

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Le Tournaisis fait à la base partie du comté de Flandre, qui va à un moment former une
chapellenie (= seigneurie ou juridiction du seigneur chapelain).
Au XIIIe siècle, cette chapellenie va être acquise par le roi de France
En 1383, après une bataille remportée par le comte de Flandre et le roi de France contre des
révoltés flamands, le roi de France donne une autonomie particulière à baillage royal, avec
un officier, un bailli, nommé par le roi
à Zone administrée par un officier nommé par le roi de France à manière de renforcer son
pouvoir.
Le bailli a autorité sur la ville de Tournai, en tant que commune dépendante du roi.
à Situation qui perdure jusqu'à la Renaissance, ou le territoire est rattaché par Charles Quint
aux Pays-Bas espagnols.

Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle à baillage du Tournaisis

3.1.4.a. Duché de Basse-Lotharingie

Ce duché qui ne présente pas d'unité ethnique ni linguistique mais espace lotharingien qui
contient Aix-la-Chapelle.

Il faut distinguer 3 niveaux de pouvoirs. À chacun de ses pouvoirs à inflexion chronologique

55
3e pouvoir : niveau de l'empereur :

Xe et XIe siècles à pouvoir impérial très fort dans cet espace (plus qu'en Francie de l'Ouest).

La fonction est dirigée par un Carolingien à puis élective à puis héréditaire (avec la dynastie
Ottonienne).
Le roi de Germanie, en 962, restaure la fonction impériale, avec Otton Ier.
Cela veut dire que le souverain, est soit l'empereur du St-Empire, soit le roi des Romains (titre
porté par l'héritier. Il devient empereur à la mort du précédent).
Parfois, ce titre reste porté un certain temps après le décès de l'empereur car il faut être
couronné (parfois laps de temps de quelques années).

Durant les Xe et XIe siècles à le souverain est capable de vaincre les révoltes de ses vassaux.
Notamment en nommant son représentant : le duc de Basse-Lotharingie

À partir du XIIe siècle, les choses changent (>< royaume de France). En cause : la Querelle des
Investitures. Entre la fin du XIe et le début du XIIe siècle à lutte entre l'empire et la papauté
pour la nomination des évêques par l'empereur (échec de l'empereur)à affaiblit son
pouvoir à autorité effective sur ses vassaux se réduit très vite).

Déclin de l'autorité de la fonction impériale car le titre est électif. Parfois, lutte entre plusieurs
candidats. L'empereur est un pouvoir lointain pour nos régions. Il reste reconnu, parfois
recouru son intervention, il ne disparait pas du paysage politique de nos régions mais il est
lointain et surtout à incapable de faire peser ses décisions. C'est uniquement si les princes
territoriaux y voient un intérêt qu'ils peuvent faire valoir cette décision.

2ème niveau de pouvoir : le pouvoir ducal

Cette fonction n'est jamais héréditaire, reste à la désignation du roi.

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Au Xe et XIe siècle à duc = délégué royal. Son rôle est à la fois militaire, judiciaire et
administratif.
à Difficile car certains grands sont "remuants" et le duc doit gérer cela.

Dans certains cas : ducs très fidèles au roi. Par exemple, l'archevêque de Cologne, Brunon
(frère d'Otton Ier).
Par contre, quand il s'agit d'un grand Lotharingien choisi comme duc à fidélité variable
Par exemple, Godefroy le Barbu. Il voulait être choisi comme duc mais ne l'a pas été à
révolte.

Le dernier duc de Basse-Lotharingie, c'est Godefroy de Bouillon, qui ne meurt pas en Basse-
Lotharingie, mais à Jérusalem (1ère croisade). Le titre perd après lui, toute réalité politique, il
devient un titre honorifique, il reste prestigieux mais plus de pouvoir politique.
Au début du XIe siècle, le titre sera donné à un comte de Limbourg puis sera donné au comte
de Louvain et va le garder. Ce titre ne lui apportera que du prestige à pas d'autorité politique.
La Basse-Lotharingie ne devient jamais une principauté territoriale.
Par contre, à l'intérieur de cet espace à plusieurs principautés territoriales

1er étage : les grands (les comtes)

Avant l'An Mil, les comtes n'ont pas de base territoriale fixes. Ils ont des biens très étendu sur
lesquels ils ont des droits, mais cela ne forme pas un bloc.
Beaucoup de Lotharingiens descendent de ceux qui ont été les leaders des révoltes
aristocratiques lotharingiennes (Régnier et Gislebert).

L'empereur va donner l'autorité comtale à certains évêques (à Liège, à Utrecht, à Cambrai).


Pour lutter contre les tentatives des grands, l'empereur donne des territoires à des évêques.

Avantage ? L'évêque ne peut pas avoir d'enfants donc à sa mort à le territoire revient au
suzerain (s'il a des enfants bâtards, ils ne peuvent pas lui hériter). L'empereur est assuré de
conserver une main sur ses territoires, contrairement à s'ils étaient aux mains de nobles laïcs.

Ces nobles n'arrivent pas à s'imposer et à créer de principautés territoriales.


Les choses changent après l'An Mil. Certains des grands vont arriver à disposer d'une base
territoriale fixe à bloc solide à Dans le courant du XIe siècle.

Certains n'y arrivent pas mais ceux qui y réussissent le mieux arrivent à créer un territoire
homogène et arrivent parfois à prendre un nouveau nom (Brabant, Hollande, …) à
phénomène de territorialisation c'est-à-dire la mise en place d'un territoire qui est reconnu,
durable et qui a une identité propre. À la fin du XIe siècle, plusieurs Lotharingiens ont réussi à
mettre cela en place.

Lorsque Godefroy de Bouillon part à la croisade, aucun des grands ne le suit, ils s'occupent de
leurs propres principautés territoriales, de leur développement, voire profitent de l'absence
du duc de Basse-Lotharingie.
Ce mouvement se renforce durant le XIIe siècle (affaiblissement de l'autorité de l'empereur,
disparition du duc de Basse-Lotharingie).

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Ces principautés vont acquérir leurs frontières classiques au cours du XIVe siècle, elles vont
durer jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

3.1.4.b. Principauté de Liège

à Principauté épiscopale (car évêque)


à Terre de St-Lambert (terra sancti Lamberti)
L'évêché a pour patron Saint-Lambert, lui-même un évêque de Liège assassiné, canonisé,
honoré dans la cathédrale de Liège. Le territoire de la principauté appartiendrait à l'Église

Origine ?
On la trouve dans un choix politique fait par l'empereur à politique de l'Église impériale
(terme d'historiens). Il s'agit de la politique par laquelle le roi/l'empereur va confier à des
évêques ou des abbés les droits comtaux.
- Les évêques ne peuvent pas transmettre ses droits à des héritiers (>< aristocrates laïcs).
- Dans le cadre de l'idéologie impériale, l'empereur protège l'Église et est serviteur de
l'empereur à collaboration entre l'autorité impériale et épiscopale. Pour les abbés et
les évêques, il faut soutenir l'empereur pour maintenir l'ordre dans l'empire à soutient
fort, ils ont la conviction
- À cause de l'idéologie qui fait de l'empereur le protecteur de la principauté, il peut choisir
qui diriger, des gens aptes à remplir leur missions religieuses et administratives (diriger
un comté).

Dans nos régions, cette politique est appliquée, avec Notger, évêque de Liège qui reçoit le
comitatus (= droits comtaux) en 985. Notger est le 1er prince-évêque de Liège. Lorsqu'on parle
d'un évêque à /!\ Distinguer les 2 pouvoirs qu'il exerce :
- Pouvoir sur la principauté. L'évêque est à la fois le prince et l'évêque à pouvoir
temporel et spirituel.
- Pouvoir sur son diocèse à spirituel
Les limites de son pouvoir sur la principauté ne correspondent pas spécialement au diocèse
et certains féodaux vont lutter contre cela, ils se considèrent comme les vassaux du roi.
Par exemple, lutte d'influence entre l'évêque de Liège et l'évêque de Louvain.

Une partie du diocèse peut être en dehors de sa principauté. Il ne peut parfois pas appliquer
son pouvoir temporel.

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L'étendue du diocèse est presque 2 fois plus grande que la principauté de Liège.
Il n'y a pas de continuité territoriale à résultats de luttes entre les comtes

Cette principauté va se développer économiquement grâce :


- Aux riches terres de la Hesbaye
- À la Meuse (avec des villes comme Dinant, Liège, Huy, Maastricht)

Vivacité culturelle du IXe au XIIe siècles en particulier. Les écoles de Liège seront des lieux
importants pour la science.

Comté de Looz (dit "Loon") à au Nord de la principauté de Liège. C'est une principauté
territoriale qui s'est développée, sous l'autorité du comte de Looz, qui était indépendant mais
vassal de l'évêque de Liège.
En 1361 à passe aux mains de l'évêque de Liège car la lignée est éteinte. C'est donc le
suzerain qui reprend ce fief.
Un suzerain peut faire 2 choses dans ce cas :
- Redonner le fief à un autre fidèle
- Garder le fief pour lui. C'est ce que fait le prince évêque de Liège, il l'intègre dans sa
principauté. à Disparition d'une principauté territoriale.

22/02/2021

3.1.4.c. Principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

Très semblable à Liège à aussi principauté ecclésiastique


Mais ici à abbé (pas évêque).

On est aussi dans le cas de l'Église impériale mais ici à échelle plus réduite, toute petite
principauté (2 villes + les campagnes environnantes)

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Point de départ : monastère (moines) ou une abbaye double à veut dire qu'on a 2
monastères (bénédictins) à Stavelot et à Malmédy, mais qui ont le même abbé.

Ces monastères dépendent directement de l'empereur et ce dernier confie à l'abbé des


droits comtaux (le comitatus (= la juridiction temporelle, le droit d'administrer, …). Ceci se
passe durant le XIe siècle.

Cette principauté va rester petite car elle est coincée entre 2 grands, ce qui empêche l'abbé
d'étendre son territoire, il arrive juste à subsister, il résiste à l'annexion (certains princes ont
essayé). Un facteur qui l'a peut-être aidé c'est l'importance du rôle de certains abbés.
Par exemple, Wibald de Stavelot (XIIe siècle) a été un conseiller de l'empereur, il a mené des
missions diplomatiques et le fait d'avoir un lien direct avec la cour a contribué à
l'indépendance de l'abbaye.
Conséquence ?
On a là un petit état dans lequel un abbé dirige. Elle reste indépendante jusqu'en 1795.

3.1.4.d. Comté de Louvain (puis duché de Brabant)

Au fil de l'expansion, le nom change à duché de Brabant (territoire s'étend sur 2 pays actuels
(Belgique et Pays-Bas).

Principauté bilingue : roman (au Sud de la frontière linguistique et le thiois (nom de "l'ancien
néerlandais", parlé au Nord).
Ce duché est partagé entre le diocèse de Cambrai et le diocèse de Liège.

Genèse ?
Comté de Louvain, autour du château de Louvain
Le mouvement commence au début du XIe siècle, avec Lambert Ier, qui s'étend :
- Met la main sur le comté de Bruxelles
- Terres d'abbayes (de Nivelles notamment),
- Il va acheter des alleux (terre, seigneurie, qui n'est pas détenue en fief d'un suzerain).
Les alleux qu'il achète appartiennent notamment à la famille de Godefroy de Bouillon
(qui doit vendre des terres pour partir en croisade).
- Le comte et ses successeurs mènent une lutte d'influence avec ses voisins sur les
frontières (avec le comte de Namur et l'évêque de Liège) qui essayent de grappiller des
territoires
- Acquisition du marquisat d'Anvers. Marquis ? comte particulier qui porte le titre de
marquis. Cette fonction de marquis d'Anvers échoit au comte de Louvain, en même
temps qu'il reçoit le titre de duc de Basse-Lotharingie en 1106 par l'empereur.

On est à un moment où ce titre est en train de perdre de sa valeur politique. Le comte de


Louvain n'augmente donc pas son pouvoir. Il aurait dû le devenir, être un grand, mais ce titre
est surtout un titre de prestige. Il fera des tentatives pour en tirer quelque chose mais sans
rien obtenir. Il est donc duc. Ce titre était à chaque fois révocable mais devient désormais
héréditaire. Le titre évolue, en français médiéval vers le mot "Lothier" à Duc de Lothier.

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à Apparition d'un nom pour ce pays. Petit à petit est apparu le terme de Brabant vers 1180
à On parle donc de duché de Brabant.
Au début du XIIIe siècle, on voit apparaitre la double appellation :
- Duc de Lothier (renvoie à un titre prestigieux sans pouvoir politique réel, permet juste
de s'appeler duc)
- Duc de Brabant (renvoie à un pouvoir réel, à un territoire constitué par le comte)

ð Duché de Brabant à symptôme de territorialisation, processus de création d'une entité,


principauté territoriale.
Brabant remplace ce qui était le château d'origine (Louvain).

L'expansion du duché de Brabant se poursuit au XIIIe siècle.


- Vers l'Est, avec un conquérant : la principauté de Liège, pour atteindre la route
commerciale de Cologne vers les villes du Brabant.
à Lutte d'hégémonie (= suprématie politique et militaire) entre Brabant et Liège, qui se
marque par des victoires et défaites de part et d'autre.
En 1288, il remporte une victoire importante contre des adversaires avec qui il disputait
le duché de Limbourg. Suite à cette victoire, le duc de Brabant acquit le Limbourg à
début d'une union personnelle durable entre le Brabant et le Limbourg. Il s'appelle donc
duc de Lothier, de Brabant et de Limbourg
- Vers le Nord. Dès la fin du XIIe siècle, vers la ville de Breda (Pays-Bas actuels) et la ville
de Bois-le-Duc. Aussi durant le XIIIe siècle.
- Il y a aussi une expansion intérieure. Certains seigneurs, qui sont en théorie les vassaux
du duc, rechignent à reconnaitre l'autorité du duc de Brabant, il faut donc imposer son
autorité. C'est le cas du seigneur de Grimbergen, qui va être réduit à l'obéissance (guerre
entre eux).
ð Étend ses frontières et assoit son autorité.

Le duché connait donc son expansion maximale à partir du milieu du XIVe siècle, à la fin du
règne de Jean III. Cette expansion reste pendant 2 siècles, jusqu'au règne du roi d'Espagne
Philippe II, la révolte de Pays-Bas, … et après cette révolte à duché de Brabant coupé en 2
(Provinces-Unies et Pays-Bas)

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Albert de Louvain : Prince-évêque de Liège, frère du duc de Brabant
Le duc de Brabant a cru pouvoir mettre la main sur la principauté épiscopale de Liège. Cela
n'a pas marché, il y a eu une résistance et le prince-évêque a été assassiné.
Albert a été considéré comme un martyr

Tour d'Alvaux, construite vers 1200


Siège d'une seigneurie, qui a été donnée à un cadet, il a donc un petit territoire.

Le territoire est bilingue, essentiellement néerlandophone, mais le français est pratiqué aussi
à la cour.

3.1.4.e. La seigneurie de Malines

Elle va rester autonome jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, enclavée dans le duché de Brabant.
Elle se situe sur le cours de la Dyle, et est à la limite entre les diocèses de Cambrai et de Liège.

Situation où l'évêque de Liège possède les droits seigneuriaux sur la seigneurie de Malines.
L'évêque de Liège a du mal à y faire valoir ses droits puisque le territoire est entouré du duché
de Brabant.
L'évêque va partager les droits qu'il possède avec une famille locale : la famille des Berthout
Au début du XIIIe siècle, le chef de la famille réussit à s'imposer comme étant le seul seigneur.

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Le prince-évêque de Liège doit renoncer à ses droits, il est devenu le suzerain. Berthout est
le vassal du prince-évêque de Liège, mais n'est plus en mesure d'imposer beaucoup au
seigneur de Malines (qui est puissant, … et surtout très loin de Liège).
La seigneurie de Malines appartient au diocèse de Cambrai à diminue l'influence de l'évêque
de Liège.

Seigneurie de Malines ?
Ensemble qui comporte la ville de Malines (qui devient une commune) et des villages.
La ville connait un essor économique important. Il n'y a qu'une ville mais elle est importante
(marchande, commerçante, notamment grâce au commerce de draps). Malines interagit avec
les villes du duché de Brabant.

Les Berthout s'appuient sur la richesse de la commune de Malines pour s'émanciper de


l'évêque de Liège. Quand cela les arrange, ils acceptent d'être dans la sphère d'influence de
Brabant ou de Liège MAIS, réussissent à rester indépendant (sur le plan politique).

Lorsque le dernier membre de la famille des Berthout meurt sans succession, le suzerain
(c'est-à-dire le prince évêque de Liège) va donner la seigneurie de Malines au comte de
Flandre. à Plus intéressant de le confier à un nouveau seigneur que de le prendre pour lui.
Dans sa lutte contre le duc de Brabant, le prince de Liège est allié au comte de Flandre (voir
carte) à tenaille politique

Mais les habitant de Malines ne se sentent pas intégrés dans le comté de Flandre et se
révoltent. Ils décident de se placer eux-mêmes aux mains du duc de Brabant.

63
En 1337 : accord entre le Brabant et la Flandre à la seigneurie de Malines est cédée au fils
ainé du duc de Brabant qui épouse la fille du comte de Flandre à le mariage débouche sur
une paix (provisoire).

En 1356, nouvelle guerre entre le duc de Brabant et le comte de Flandre (question d'héritage).
à La seigneurie de Malines est donnée au comte de Flandre et tient cette seigneurie en fief
au prince-évêque de Liège. Cette situation reste durable.

ð Phénomène complexe de genèse d'entité politique. Échec de la principauté liégeoise, qui


aurait pu s'étendre jusqu'à Malines, mais c'est un territoire trop lointain. Une famille locale
va s'appuyer sur la richesse locale, et va réussir à sortir du jeu sans n'être absorbée ni par
l'un ni par l'autre. Mais quand elle disparait à enjeu successoral. à Statut particulier :
enclave du comté de Flandre dans le duché de Brabant, au nom du prince évêque de
Liège.
Lorsque que les territoires seront rassemblés, Malines restera une seigneurie distincte.

3.1.4.f. Comté de Hainaut


S'étend hors de frontières actuelles, en Belgique et en France.

À l'origine, territoire sur lequel il y a une famille importante : les Régnier (famille de grands
lotharingiens) (petit-fils de Régné au long Col à Régnier III). Régné III s'était révolté contre
Otton Ier et avait été banni. Régnier IV arrivera à se rétablir dans les assises locales. On est
typiquement dans le milieu des grands, dont les révoltes ne sont pas toujours couronnées de
succès (car l'empereur a encore un pouvoir fort).
Les choses changent après l'An Mil.
En 1047, le comté de Valencienne va être incorporé et les Régnier vont réussir à s'étendre et
à créer le point de départ (château de Mons à extension vers le Nord et vers l'Est).

Dans la 2ème moitié du XIe siècle à tour de passe-passe dynastique


La veuve du comte de Hainaut, Richilde épouse l'héritier du comte de Flandre (famille des
Baudouin), et devient Baudouin VI comte de Flandre et Baudouin I comte de Hainaut
à 1ère union personnelle entre le Hainaut et la Flandre.

Autour de 1070, Baudouin VI va être victime en Flandre d'un usurpateur : son frère, Robert le
Frison, prend le pouvoir et chasse Baudouin VI.
Ce dernier se réfugie dans le comté de Hainaut, il n'arrivera jamais à récupérer le comté de
Flandre.

Le comté de Hainaut va continuer son expansion au XIIe siècle.


Puissance bien organisée, subdivisée en bailliages (zones que le comte confie à ses baillis, qui
rendent justice au nom du comte, ils sont nommés, révocables, déplaçables. Ce sont des
serviteurs du prince et non des vassaux). L'autorité du prince territorial se renforce,
notamment grâce aux baillis.

Expansion en dehors de l'Empire. Il s'agit de l'Ostrevant, situé sur la rive gauche de l'Escaut.

64
En faisant cela, ils prennent pied dans le royaume de France. Les comtes de Hainaut étaient
jusque-là vassaux de l'empereur mais deviennent également vassaux du roi de France.

Baudouin V : il va faire un large héritage. Il va hériter :


- Comté de Namur
- 2 comtés dans les Ardennes (comté de La Roche et de Durbuy)
- Comté de Flandre.
Il va seulement conserver l'union personnelle avec la Flandre pendant quasi 1 siècle.
Le comte de Hainaut sera en même temps comte de Flandre à 2ème union personnelle entre
Hainaut et Flandre à Cette fois le Hainaut a le "dessus".
Cette union se poursuit avec Baudouin VI, qui sera éphémère empereur de Constantinople
(qui se fera vite tué), lorsque les croisés ont pris Constantinople. Il y a donc Jeanne et
Marguerite de Constantinople, qui vont hériter des 2 comtés.

Marguerite a eu 2 mariages, et 2 enfants de ses maris à querelle entre les enfants pour la
succession à Querelle des Avesnes et Dampierre (noms des 2 maris)
Ce sont les Avesnes qui vont dominer en Hainaut tandis que les Dampierre vont conserver le
comté de Flandre. Marguerite abdique et meurt 2 ans plus tard. à Fin de la 2ème union
personnelle entre Hainaut et Flandre.

On voit apparaitre une nouvelle union personnelle en 1299, entre le comté de Hainaut et les
comtés de Hollande et Zélande.
50 ans plus tard, l'union personnelle est toujours en vigueur mais l'héritière est mariée à
l'empereur et à ce moment-là, c'est dans la maison des Wittelsbach (Bavière), que vont passer
les 3 comtés à reste durable.

2.1.4.g. Cambrai et Cambrésis

à Principauté épiscopale.
L'évêque va recevoir les droits comtaux sur la ville de Cambrai ainsi que son pagus au Xe siècle.
à Système de l'Église impériale.
// Liège mais, ici Cambrai et le Cambrésis sont coincés entre 2 voisins puissants (le comté de
Flandre et le comté de Hainaut)

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L'évêque de Cambrai dépend de l’archevêché de Reims depuis l’époque romaine à prince
d’empire sacré par l’archevêque de Reims (sacre des rois de France)

Le diocèse de Cambrai est beaucoup plus vaste que le Cambrésis.


Le Cambrésis reste petit mais durable. Ce n'est qu'en 1678, qu'il sera transféré, annexé, dans
le cadre des conquêtes de Louis XIV.

3.1.4.h. Comté de Namur

+ grand que le Cambrésis mais petit quand même


à Issu du pagus de Lomme

Noyau territorial dès le Xe siècle. Lieu central à là où le prince territorial débute son expansion
(château de Namur).
L'expansion va être freinée à cause de ses puissants voisins : le duc de Brabant et la
principauté épiscopale de Liège.

2 opportunités successives :

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- 1065 : 2 comtés ardennais. Grâce à un mariage, le comté de Durbuy et le comté de La
Roche parviennent au comte de Namur à union personnelle
- 1136, le fils du comte de Namur, Henri l'Aveugle, est désigné par l'empereur pour
succéder au comte de Luxembourg, Sigefroid (à cause d'un problème de succession).

En 1139, 3 ans plus tard, le fils du comte de Namur, Henri l'Aveugle, succède à son père.
Il hérite donc du comté de Namur, de Durbuy, la Roche et de Luxembourg
+ Droits sur des abbayes de la région
ð Vaste union personnelle. Elle n'ira pas plus loin qu'Henri l'Aveugle

Pourquoi ?
- Voisins puissants, notamment le prince-évêque de Liège.
- Il va devenir aveugle en 1182 (il n'était pas aveugle en héritant) à cause d'un problème
de santé
- Il n'avait pas de fils pour lui succéder. Il avait désigné Baudouin V de Hainaut. Sauf
qu'entre-temps, il a eu une fille en 1186 : Ermesinde. Comme il a une fille, il va revoir
son testament et déshériter Baudouin V en faveur de sa fille. Cela ne plait pas à
Baudouin et il envahit le comté de Namur 2 ans après la naissance d'Ermesinde. Henri
l'Aveugle perd le pouvoir et se réfugie en Luxembourg.

En 1196, à sa mort, les possessions vont être dispersées.


Le comté de Namur va rester à Baudouin V mais ne va pas le garder pour lui, il le cède à une
branche cadette de sa famille. à Pas d'union personnelle mais branche cadette

Ermesinde va garder les autres comtés, non sans peine.

Le comté de Namur montre l'échec de l'expansion namuroise. L'analyse de ce cas montre qu'il
faut contrebalancer un récit par l'autre.

67
3.1.4.i. Comté de Luxembourg

Principauté qui a connu un développement plus tardif à seulement au XIIe siècle.

Les débuts ?
Confins entre le bassin de la Meuse et de la Moselle.
Territoire qui est entre plusieurs zones ecclésiastiques, d'influence

1ère phase :
Dans cette zone à famille d'Ardennes à Sigefroid fait souche et s'implante dans le château
de Luxembourg
à N'arrive pas à s'étendre
À la mort de Sigefroid, l'empereur donne le comté de Luxembourg à Henri l'Aveugle.

2ème phase : phase de croissance


à Union personnelle avec Henri l'Aveugle
Ermesinde arrive à garder les territoires (3 comtés) notamment en se accordant des chartes
de franchise aux petites villes
Son fils, Henri V, hérite de ses 3 comtés et fortifie l'héritage. Il organise le territoire en
prévôtés
à Agrandissement : comté d'Arlon et la prévôté d'Aywaille à amalgamés

68
à Commence à former un bloc

Les choses changent en 1308, lorsqu'un membre de la famille va accéder à la dignité de


l'empereur. Accession d’un comte de Luxembourg au titre de roi des Romains
En //, sera acquis la qualité du roi de Bohème.

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Le résultat de cet accès à la royauté va résulter à un désintérêt pour le Luxembourg

Ce désintérêt implique que l'empereur Charles IV va céder le Luxembourg à son demi-frère,


Wenceslas, en 1353.
Comme Wenceslas devait épouser la fille du duc de Brabant (Jeanne), Charles IV va ériger le
comté de Luxembourg en duché (pour rehausser le prestige de la terre) à définitif.

Sous le règne de ce Wenceslas, le comté de Chiny va être acquit. Cas particulier car il va être
annexé dans le duché de Luxembourg mais va subsister dans la titulature comme s'il y avait
une union personnelle (même si le comté de Chiny est intégré dans le duché)

Désintérêt relatif ? 2 neveux de Wenceslas vont hériter. Ils vont le céder en engagère.
Engagère ? Cède le duché en échange d'une somme d'argent à avec un rachat possible.
Celui qui paye devient duc (peut réclamer l'obéissance, peut se comporter comme un prince,
… mais est toujours soumis à la possibilité de rachat).
2 engagères du duché de Luxembourg
Le pouvoir princier est à chaque fois instable après cela à légitimité moins forte.

Duché de Luxembourg :
Territoire qui se retrouve sur plusieurs territoires nationaux à démembrement

3.1.4.j. Duché de Limbourg

Comté puis duché de Limbourg. L'aire géographique n'a rien à voir avec l'actuelle province
belge. Le Limbourg actuel fait partie de la principauté de Liège.
Cette principauté tire son nom d'une localité wallonne : Limbourg-sur-Vesdre à lieu d'un
château du XIe siècle à à la base du pouvoir comtal

Cette principauté est trilingue :


- Roman (près de Herve)
- Thiois

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- Allemand (Eupen).

À la base à petit comté, coincé entre grandes principautés (Liège, ...)


Mais au début du XIIe siècle, comte de Limbourg, Henri Ier, est nommé par l'empereur duc de
Basse-Lotharingie (après Godefroy de Bouillon, parti en croisade et devenu roi de Jérusalem).
Histoire sans suite car le titre est retiré en 1106 à le titre va pour le comte de Louvain (au
même moment, il met la main sur le marquisat d'Anvers)

Néanmoins, le comte de Limbourg ne se laisse pas rétrograder et va continuer à s'intituler


duc (que de son "comté" à duché)
ð Usurpation du titre de duc, le pouvoir de l'empereur est beaucoup plus faible donc il n'a
pas la possibilité de l'en empêcher
Il reste un petit duché (de la taille d'un comté) jusqu'à une guerre de succession en 1288 à
victoire militaire du duc de Brabant, il emporte la succession du duché de Limbourg
ð Union personnelle entre le duc de Brabant et le duc de Limbourg durable, jusqu'à la fin de
l'Ancien Régime.
ð Comté qui n'a pas réussi à décoller

Terres d’Outre-Meuse (ou "pays d’Outre-Meuse") : ensemble disparate de seigneuries (bel


exemple d’un cas non achevé de territorialisation) liées au duché de Brabant (et non au
Limbourg), mais éloignées géographiquement de celui-ci et voisines du duché de Limbourg
Il s'agit de terres possédées par le duc de Brabant, au-delà de la Meuse.

3.1.4.k. Maestricht

Néerl. Maastricht
Littéralement : "le pont sur la Meuse" à longtemps le seul pont sur la Meuse dans le diocèse
de Liège.

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La ville de Maastricht a été durant le Haut Moyen-Âge le second siège épiscopal du diocèse
de Liège.

La ville va devenir un enjeu stratégique :


- Liée au prince évêque de Liège,
- Pont sur la Meuse (voies commerciales importantes avec Aix-la-Chapelle, Cologne, villes
du Brabant, …) et le duc de Brabant a des vues dessus.

La situation va se résoudre par un compromis entre le duc de Brabant et le prince-évêque de


Liège. Ils vont se partager la seigneurie de Maastricht.
En 1202, Maastricht devient une coseigneurie à 2 seigneurs qui se partagent les droits
seigneuriaux sur la ville.
à Cas particulier d'une seigneurie.
à Cas de seigneurie qui reste autonome (comme Malines, pour d'autres raisons)

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3.1.4.l. Principauté épiscopale d’Utrecht

Ensemble assez vaste


Il y a donc un évêque et un diocèse

Formation de l'évêché :
Dans les régions qu'on étudie, les évêchés reprennent les limites de civitates.
Exception : Utrecht. Utrecht qui était une agglomération romaine.
Utrecht bénéficie de la poussée des Mérovingiens vers le Nord, vers les Frisons, encore
païens, et cela dès le gouvernement du maire du palais Pépin de Herstal. Ce dernier va
soutenir un missionnaire, l'évêque Willibrord. St-Willibrord va s'installer à Utrecht.

Circonstances compliquées :
- Retour en force du roi frison à repoussé par Charles Martel.
- Le diocèse ne prendra forme que sous Charlemagne, qui va soumettre les Frisons (ainsi
que les Saxons) et ainsi les inclure dans le monde franc) et avoir un diocèse bien mis en
forme
- Ce diocèse dépendra de l'archevêché de Cologne.

La principauté épiscopale apparait plus tard, en 1024. L'évêque d'Utrecht reçoit des droits
comtaux (Élise impériale). Il va continuer à étendre sa principauté en agglomérant des droits
sur différentes régions à ensemble territorial très vaste mais discontinu (à cause du quartier
d'Arnhem, du duché de Gueldre)

Nedersticht (à l'Ouest) : Utrecht


Oversticht (à l'Est, la plus grande). Plusieurs provinces : Overijssel, Drenthe, Groningue

Le diocèse est beaucoup plus large que la principauté. Il comprend le comté de Hollande, de
Zélande et la Frise (quasi tous les Pays-Bas, en tout cas ce qui se trouve au Nord de la Meuse
et du Rhin).
Le prince d'Utrecht est coincé entre le comte de Hollande et le duc de Gueldre. Ce dernier
s'empare de la zone qui coupe le comté d'Utrecht.

73
Le pouvoir du prince-évêque va avoir des difficultés intérieures. À Utrecht, les bourgeois sont
assez remuants, facteur qui va peser lors de chaque élection épiscopale.
Dans l'Oversticht, cela va diminuer avec le temps.
Révolte au XIIIe siècle dans la Drenthe, où le prince-évêque va trouver la mort dans une
défaite militaire à affaiblit le pouvoir princier.

La ville de Groningue va finir par se comporter de manière très autonome, au point de se


considérer comme "ville libre d'empire" à dépend directement de l'empereur, et comme
l'empereur n'a plus beaucoup de pouvoir à quasi autonome. Ils forment un petit territoire
autour de la ville, sous leur autorité.
ð Autonome (ou presque autonome) par rapport au prince-évêque.

3.1.4.m. Comté de Hollande

Débuts tapageurs.
Comtes qui font partie des familles des Dirk et des Floris. Ils sont remuants, commettent des
pirateries sur les embouchures des fleuves. Un duc de Basse-Lotharingie est envoyé pour les
battre mais il perd. Les comtes peuvent se révolter au point de gagner contre le duc de Basse-
Lotharingie mais qui se font tuer parfois par l'autorité impériale à autorité variante.
ð Débuts indécis

Dans le dernier quart du XIe siècle (assez tardivement), on assiste à la montée en puissance
de ces comtes (militairement, ils réussissent à amalgamer des droits et des territoires).
Au XIIe siècle à "Hollande" à nouveau terme qui désigne cet ensemble

Ce qui permet aux comtes d'assoir leur pouvoir politique c'est l'importation d'institutions
flamandes.
La mère du comte de Hollande, veuve, a épousé le comte de Flandre à transfert de type
d'institutions, on s'inspire de ce qui se passe bien dans le comté de Flandre et on le reproduit
dans le comté de Hollande. Le comté est donc boosté.
Le comté continue à s'étendre (au détriment du prince d'Utrecht et vers la Frise occidentale).
("Frise" à à l'origine, la Frise est une très vaste zone au Nord du royaume franc puis la zone
se réduit à la zone à l'extrême Nord. Le caractère frison se réduit dans le courant du XIIe siècle,
notamment avec l'importation d'institutions flamandes).

À la fin du XIIIe siècle, le comte de Hollande arrive à conquérir la Frise occidentale. Il s'appelle
donc comte de Flandre et seigneur de Frise
ð Union personnelle entre le comté de Hollande et la seigneurie de Frise.
ð Le reste de la Frise reste indépendante jusqu'à Charles Quint.

En 1299 à extinction de la dynastie comtale à Mise en place d'une union personnelle avec
le comté de Hainaut.

74
3.1.4.n. Comté de Zélande

Pays situé dans l'estuaire des 3 fleuves :


- L'Escaut
- La Meuse
- Le Rhin

Comté qui, au XIe et XIIe siècles, est coincés entre 2 grands voisins puissants (Hollande et
Flandre). Il reste assez petit mais est assez riche car toutes les iles permettent le
développement de villes portuaires importantes.
En 1299, il entre dans l'union personnelle avec le Hainaut

3.1.4.o. Comté puis duché de Gueldre

Néerl. Hertogdom Gelre

Les débuts sont à situer au XIe siècle.


Ce comté se développe progressivement jusqu'au moment où le titre devient ducal (en 1339)
à intervention impériale.
Ce duché présente une allure géographique particulière :

75
Duché organisé en 4 quartiers (zones administratives) :
- Ruremonde, le plus au Sud. Il est quasi dissocié du reste.
- Nimègue, le plus à l'Ouest, sur les grands fleuves
- Arnhem, le plus au Nord, qui coupe en 2 le Nedersticht et l'Oversticht
- Comté de Zutphen, le plus à l'Est. En 1127, il a été acquis par le comte de Gueldre et au
départ, entre en union personnelle avec le comté de Gueldre à union très poussée, à
la limite de l'intégration, de l'annexion. La notion du comté de Zutphen n'a jamais disparu
(le titre qui lui est lié n'a jamais disparu) à autonomie théorique mais intégré
concrètement.

Les 3 quartiers du Nord : Nimègue, Arnhem et le comté de Zutphen vont rester uni et vont à
partir du XVIe siècle, après la révolte contre le roi espagnol, ils vont former la province de
Gueldre, au sein des Provinces-Unies.
La partie située au sud, Ruremonde, va rester au sein des Pays-Bas espagnols à La Gueldre
espagnole (qui deviendra la Gueldre autrichienne au XVIIIe siècle)
La Gueldre espagnole, aujourd'hui, est répartie entre les Pays-Bas et l'Allemagne à pas
territoire Belgique actuelle.

76
3.2. Caractères généraux du développement des principautés
territoriales

3.2.1. Caractère non inéluctable du processus

- Certaines familles de grands ont tenté de créer une principauté. Certaines sont
absorbées par leurs voisins, les territoires qu'elles détenaient sont absorbés.
- Certains n'ont pas été absorbés mais vont rester au niveau seigneurial, ils vont stagner
(ex : Malines).
- Certains comtés ont réussi à se mettre en place mais ont connu un échec, ils n'ont pas
subsisté (La Roche, Chiny, Looz, Zutphen, …). Ils perdent leurs identités, leur autonomie
- Certains ne donnent naissance qu'à une principauté de taille limitée (Limbourg, Namur,
…)
- D'autres réussissent mais tardivement (Luxembourg)

Le processus n'est pas du tout automatique. L'échec était possible.


Le caractère bizarre de certaines principautés
Le nombre d'enclaves
ð Résultat des tâtonnements de la formation des principautés.
L'analyse des faits montre qu'il y a eu genèse de nouvelles entités politiques.
à Montre qu'il n'y a pas de déterminisme

3.2.2. Rapports entre principautés

Relations bilatérales ou multilatérales Régime d’union personnelle


-Tensions et conflits. -Un.e prince.sse règne sur plusieurs
Ex : La tension permanente entre le duché de principautés territoriales distinctes
Brabant et la principauté de Liège
-Chacune de ses principautés conserve ses
-Rapports de dépendance propres institutions, ses frontières, … à
Lien vassalique. Le prince d'une principauté juste un partage du même prince
peut être vassal d'un autre prince.
-Si l'union personnelle dure, elle peut
Ex : Le comte de Hainaut devient vassal du évoluer vers une union confédérale (petit à
prince-évêque de Liège en 1076 (tôt). petit, on va mettre ensemble certaines
Richilde (régente du comté de Hainaut, institutions communes aux principautés).
après la mort de Régnier IV) a besoin du
soutien du prince de Liège contre le comte -Certaines unions personnelles sont
de Flandre. Ce lien vassalique ne va plus rien éphémères (Flandre/Hainaut et
signifier (Flandre trop puissant et Liège trop Namur/Durbuy/La Roche sous Henri IV
lointain). l'Aveugle.
à Lien vassalique purement juridique
-Certaines sont durables
Ex : Le seigneur de Malines est vassal du (Brabant/Limbourg,
prince-évêque de Liège. Ce lien sera utilisé Hainaut/Zélande/Hollande)
comme un contrepoids face à la volonté du

77
duc de Brabant de prendre Malines. Permet
à Malines de se proclamer comme une
principauté autonome
à Lien vassalique ambigu

Ex : Comté de Looz avec la principauté


épiscopale de Liège. Il y a une dépendance
de Looz < Liège. Ce lien va mener à
l'annexion de Looz : extinction de la lignée
dynastique, le prince de Liège ne le redonne
à personne
à Lien qui mène à une annexion d'un
territoire

- Influence de fait. La vassalité à lien


juridique officiel. Mais une principauté peut
avoir une influence de fait car elle est plus
puissante militairement, économiquement,

-Alliances politiques, mariages


Alliances nouées entre des princes contre
un ennemi commun.
à Parfois, les alliances se renforcent grâce à
une alliance matrimoniale (mariage). Soit
des mariages qui impliquent leurs enfants
soit eux-mêmes. Le mariage constitue en soi
une forme d'alliance (en plus de l'alliance
politique). Conséquences : produisent des
descendants qui vont mélanger les
différentes lignées des principautés avec
parfois des conséquences successorales

3.2.3. Rapports entre principautés et pouvoir souverain

Le prince exerce une autorité quasi-souveraine sur une principauté (même s'il est toujours s'il
est toujours lui-même vassal)

On a pu observer 2 tendances :

À l'Ouest de l'Escaut (ou Francie À l'Est, dans le St-Empire germanique


occidentale ou "royaume de France" à
partir du XIe siècle)
D'abord, le pouvoir central est très faible, La monarchie est d'abord très forte
ce qui permet la montée en puissance (avec les ottoniens et puis les saliens),
d'une très grande autonomie flamande. notamment car elle peut s'appuyer sur

78
Ensuite, à partir du XIIe siècle, inversion à l'Église (Église impérial). Reste forte
monarchie capétienne et montée en aussi car la fonction ducale en Basse-
puissance du pouvoir royal. Lotharingie reste nominée (pas
ð Lutte constante entre le pouvoir héréditaire). Il y a une lutte entre les
royal, les comtes et les villes. Les grands aux XIe siècle et XIIe siècle mais
intérêts sont différents. Le roi de pas tous et pas beaucoup.
France sera souvent en lutte avec le
roi d'Angleterre. Or, l'Angleterre Cela change au XIIe siècle. Disparition
fournit de la laine aux villes de du titre ducal et disparition du système
Flandre. Elles ont donc intérêt à s'allier de l'Église impériale (Querelle des
à l'Angleterre et à s'opposer au roi de investitures) à Concordat de Worms
France à renforce la lutte entre les 2. (1122) à compromis selon lequel le
choix des grands dignitaires
ecclésiastiques appartient à leur corps
électoral (chanoines, moines, …). Ces
élections sont censées être libres de
l'empereur.
Dans un 2ème temps, c'est le Pape qui va
confirmer le choix et lui confier ses
droits.
Dans un 3ème temps, l'empereur va
pourvoir confirmer l'évêque dans les
charges temporelles attribuées. Le
prince-évêque reste confirmé vassal de
l'empereur mais avant il choisissait lui-
même ses évêques. À partir du XIIe
siècle, les princes-évêques sont de plus
en plus des princes ecclésiastiques qui
réfléchissent à l'intérêt de leur
principautés, … et vont donc se
comporter de la même manière que
leurs voisins laïcs.

-Les princes territoriaux, qu'ils soient


laïcs ou ecclésiastique, sont de plus en
plus puissants, au fur et à mesure que le
pouvoir royal décline
ð L'action impériale reste pratique au
niveau administratif et juridique.
Les princes territoriaux "obéissent"
à l'empereur seulement quand cela
les arrange

79
3.2.4. Les institutions des principautés territoriales

3.2.4.1. Un prince

Territoire indivis

Le prince est celui qui constitue le territoire petit à petit, de génération en génération.
Il y a un territoire indivis, qui reste un bloc, transmis de génération en génération.
Autour de l'An Mil, il y a eu dans la grande aristocratie, un changement des habitudes
successorales : on cesse de partager le territoire entre les différents fils (comme chez les
Francs). Le territoire reste donc un bloc.

Privilège de masculinité avant l'âge à primogéniture.


Mutation importante, pas que dans nos régions. On privilégie donc le fils ainé.
Les cadets, ont leur donne des petites seigneuries et on en fait des vassaux. On peut aussi
leur céder une nouvelle acquisition, pas encore tout à fait incorporé dans le comté. On fait en
tout cas tout ce qu'on peut pour ne pas entamer la base territoriale qui va pour l'ainé.
Pour les principautés ecclésiastiques, le principe est le même, on en divise pas le territoire
ð Nouveau système politique qui privilégie la non-division du territoire
ð L'affirmation de la principauté territoriale, c'est le prince.

Il est seul, mais a des sujets. Il est donc un facteur de continuité de la principauté

Légitimité du pouvoir princier ?

- Légitimité dynastique à hérite (si prince laïc). Si le prince est ecclésiastique à élection
(du chapitre cathédral ou des moines de l'abbaye à confirmé par le Pape et lui donne
ses droits à confirmé par l'empereur). Avant la Querelle des Investitures à nomination
par l'empereur
- Légitimité féodale. Le fait pour ce prince d'être vassal, légitimise la possession de sa
principauté à On est vassal d'un souverain qui est lointain et n'a donc pas beaucoup de
poids
- Légitimité guerrière à prince = quelqu'un qui peut défendre la principauté. On
remarque cela notamment avec les seaux à les princes se représentent volontiers en
tant que chevaliers (autant les princes laïcs qu'ecclésiastiques).
- Légitimité judiciaire à le prince doit être justicier. Dans l'idéologie médiévale, le prince
est celui qui rend la justice.
- Légitimité de droit divin. Il est d'origine divine, c'est parce que Dieu l'a voulu. Le prince
estime donc que son pouvoir est de droit divin. De manière implicite ou explicite (ex :
duc de Brabant se dit duc "par la grâce de Dieu").
- Le pouvoir est aussi de nature contractuelle (il y a un contrat) entre le prince et les sujets.
Le pouvoir va revêtir une nature contractuelle car le prince va devoir jurer de respecter
les privilèges de ses sujets. C'est seulement après que les sujets prêtent serments. Ces
échanges vont gagner en importance et vont être un des piliers de l'autorité princière.
Cela veut dire que si le prince ne respecte pas cet échange, les vassaux vont se sentir
déliés du prince.

80
- Le prince est aussi le garant de l'unité de sa principauté, de la patrie commune (terme
trouvé dès le XIIe siècle en Hainaut). On ne souhaite pas voir le territoire se diviser et
c'est grâce au prince que cela va ne pas l'être.

Le prince va légiférer, il va aussi battre monnaies, il va nouer des alliances, déclarer la guerre
à fonctions régaliennes (qui ont été usurpées par les comtes).
Dans les faits, le prince exerce un pouvoir quasi royal (dans sa principauté), tout en étant
vassal du roi.

01/03/2021

Fragilité et transmission du pouvoir princier

Pouvoir monarchique donc le bon fonctionnement de la principauté est lié à la personne du


prince. Il y a donc des risques. Le prince peut mourir à la guerre, lors d'un tournoi (Jan Primus,
victorieux à la guerre mais meurt à un tournoi), par assassinat (Albert de Louvain (prince-
évêque de Liège, frère du duc de Brabant).

Succession :
- Souvent au décès d'un prince. Le pouvoir (et donc le territoire) passe à un successeur.
Cela passe par primogéniture (ainé passe avant) avec privilège de masculinité (garçons
d'abord). Néanmoins, il n'y a pas d'exclusion des filles, si tous les frères sont décédés ou
qu'il n'y a pas de garçons, la fille ainée emporte la succession.
- Toute succession comporte des risques, il n'est pas toujours facile de déterminer qui est
l'héritier légitime (ex : les Dampierre et les Avesnes), ou bien l'intervention du suzerain
(l'empereur intervient pour redistribuer le territoire à un prince (ex : comté de
Luxembourg à Henri l'Aveugle)).
- La principauté peut être cédée à quelqu'un d'autre (quelques comtes, ducs confient le
duché à un membre de leur famille (comté de Luxembourg, comté de Namur).
- Le pouvoir peut se transmettre par usurpation. Ex : Robert le Frison, frère cadet, refuse
son sort et chasse son frère ainé et devient le nouveau comte de Flandre. Son frère ainé
devient alors "juste" comte de Hainaut.
- La transmission ne peut pas se faire à un prince qui ne peut pas gérer la principauté à
on met en place une régence. Par exemple quand le prince est trop jeune à mère qui
dirige, ou conseil. Régence aussi quand le prince est fou. Cas au XIVe siècle dans le comté
de Hainaut, Aubert a été régent pour son frère troublé psychologiquement. Ses régents
s'appellent mambour (ancien français), ruward (thiois).
- Princesses héritières. Les filles n'héritent pas s'il y a des garçons. Elle n'hérite qu'en
l'absence de garçons. Les femmes sont jugées plus faibles sur le plan physique, mental
et intellectuel à discours savant (misogyne, tenu par les ecclésiastiques) mais aussi
dans la culture dominante (machiste) notamment dans les milieux aristocratiques. Idée
que les garçons sont "mieux faits" pour gouverner. MAIS parfois, les filles sont les
solutions de remplacements (quand il n'y a pas de mecs). Si cette héritière est mariée,
elle tombe sous la domination de son mari (principe du mari = chef de sa femme). C'est
donc ce mari qui exercera le pouvoir sur sa femme et sur la principauté. Dans les faits,
c'est donc le mari qui est considéré comme le prince. Cela laisse en suspens les rapports

81
entre les conjoints princiers. Le mari doit toujours apparaitre comme la figure principale,
dans certains cas, l'influence de l'épouse (qui sait qu'elle est héritière) est très grande et
beaucoup de choses peuvent se négocier comme cela. à Phénomène qui laisse très peu
de traces. Quelques exemples : Ermesinde (comté de Luxembourg), elle négocie sa
succession avec l'empereur. Margueritte et Jeanne de Constantinople
- Les principautés électives sede vacante
Particulier car le successeur n'est pas connu, il faut réunir un corps électoral pour élire
le successeur. Spécifique : il y a un laps de temps entre le décès d'un prince et
l'avènement de son successeur à siège vacant (= sede vacante). Durant cette période,
pas une période d'anarchique, le pouvoir est exercé par le corps électoral (le chapitre
de la cathédrale). Il doit élire le prochain successeur mais est à la fois le gouverneur
pendant le sede vacante). Il peut désigner un mambour : régent, tuteur, gouverneur
temporaire
à Distinction entre installation et élection.

3.2.4.2. Le conseil du prince

Origine de ce conseil ?
- Ce conseil fait la réunion de vassaux du prince. Le vassal doit assister son suzerain (à la
guerre mais aussi en matière de justice à rendre). On ne dissocie pas la fonction politique
et judiciaire.
- Il y a aussi les clercs dans ce conseil. Ce sont des religieux, formés à la culture savante
(écrite, latine), ce qui n'est pas le cas de la majorité de vassaux. Le prince peut leur
demander de rédiger des chartes, …

Évolution du conseil.
Spécialisation apparait. Certains membres se voient attribués certaines tâches à noyau dur
qui émerge et d'autres n'interviennent que de manière très ponctuelle.

Des officiers apparaissent avec des titres différents (sénéchal, drossard, maréchal, grand
bailli... à nommés par le prince). Leur titre est révocable.
Néanmoins, on peut constater que certains officiers, nommés au début du développement,
ont réussi à rendre leur office héréditaire. à Embêtant pour le prince car le fait de choisir un
officier perd tout son intérêt (destituer, remplacer, …).
Parade ?
Les princes n'ont pas supprimé les officiers mais en ont nommés d'autres et leur ont donné
toutes les missions. Il recommence la mise en place d'officiers (non-héritiers).
ð Coexistence de plusieurs officiers.

Dans l'entourage du prince à chancellerie (dirigée par le chancelier).


C'est l'administration du prince, là où est conservé le sceau du prince, qui permet
d'authentifier les documents au nom du prince (rédigé par les clercs, dirigés par le chancelier
et gardien du seau).
à Ce chancelier est un personnage de confiance, proche du prince, conseiller important du
prince, et vont avoir de plus en plus d'influence et certains vont tenir un rôle politique à
fonction analogue d'un 1er ministre.

82
3.2.4.3. Officiers de justice régionaux et locaux

Ils doivent représenter le prince en effectuant des missions judiciaires et administratives. On


parle d'officiers de justice (le prince est un justicier donc celui qui représente le prince
représente la justice). C'est l'ensemble de l'administration qui est représentée par l'officier
de justice.
Il n'y a pas de séparation de pouvoir.

Le terme d'officier de justice est un terme général mais leur titre varie. Selon les niveaux, on
parle de :
Régionaux : chapelain, bailli, prévôt, écoutète (schout), amman (à Bruxelles, gère la ville et
ses alentours, terme spécifique).
Locaux : mayeur, maire

La mise en place de ses officiers de justice permet au prince de quadriller le territoire avec
des représentants de son autorité. Ce mayage va être très précoce dans le comté de Flandre
et de Hainaut.
En Flandre car tout est en avance là-bas
En Hainaut car il y a l'influence du comté de Flandre (par les unions personnelles, les
institutions qui marchent bien sont apportées).

3.2.4.4. Nature du pouvoir au niveau local

Qui a l'autorité sur les habitants ?


Au niveau local, 2 possibilités :
- Seigneur particulier.
Quelqu'un qui sera vassal du prince, il tient sa seigneurie en fief du prince territorial.
C'est un seigneur, une dame, l'abbé ou l'abbesse, qui aura les droits seigneuriaux sur
tous ceux qui habitent dans sa seigneurie. Ex : seigneur de Grimbergen, l'abbesse de
Nivelles (vassaux auxquels le duc de Brabant a dû s'imposer ou territoires de l'abbaye
sur lequel le comte de Louvain a mis la main avec ses droits d'avoué).
- Seigneur direct.
Localité qui n'a pas de seigneur particulier, qui appartient au domaine princier
(Bruxelles, Louvain). Le prince cumule 2 fonctions : seigneur direct mais en même
temps, il est le prince.
à Situation durable qu'on retrouve jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

3.2.4.5. Notion de domaine princier

Domaine princier = l’ensemble des seigneuries, des terres et des droits (par exemple droit de
justice sur la terre d’un autre seigneur, ou taxe à percevoir sur le trafic commercial) qui
appartiennent au prince.
Dans les conceptions médiévales du pouvoir, le prince est censé vivre "du sien", c’est-à-dire
des revenus du domaine.
Or, le développement des principautés territoriales va mettre à mal ce principe (qui
fonctionne au début, le prince vit des ressources de son domaine). Mais quand le territoire se

83
développe, il faut rémunérer les officiers de justice, les conseillers, … et le prince va devoir
recourir à l'oseille de ses sujets.
"Aide" : impôt que les sujets vont consentir à verser au suzerain. Le terme (aide) est
révélateur à l'impôt est négocié car cela donne une marge d'autonomie aux sujets, qui vont
essayer d'obtenir des avantages, privilèges, …

3.2.4.6. Interventions princières dans le développement territorial

- Le prince joue un rôle d'aménagement territorial sur le plan militaire : création de


forteresses (château de Luxembourg, Limbourg, …)
- Développent économique : en offrant des foires ou des marchés. La différence entre les
2 c'est l'échelle. La foire est beaucoup plus grande mais les marchés sont plus réguliers.
Les localités qui reçoivent les foires et marchés ont des privilèges à enrichissement des
villes (et donc des princes) + taxes sur les marchandises échangées.
- Le prince fonde parfois aussi des nouvelles villes. Le comte de Flandre fonde Nieuport
(qui fonctionne bien). Mont-St-Guibert est resté simplement un village, et non la ville
que le comte voulait qu'elle devienne.

ð Le prince continue activement à jouer un rôle dans le développement territorial

3.2.4.7. Rapports de force internes : l’émergence des sujets comme acteurs politiques ?

1) Causes de l'émergence de certains sujets comme acteurs politiques

Les sujets sont surtout urbains. Les villes se développent surtout après l'An Mil.
Les villes ont parfois des origines très anciennes (Tournai, Namur, …) et puis des
agglomérations (autour d'un château, abbaye, …) vont progressivement se développer et
devenir conscientes d'elles-mêmes à deviennent des villes.

2) Franchises et libertés urbaines

Ce rôle commence avec des revendications des villes chez le seigneur.


Progressivement, les gens s'enrichissent et revendiquent leur autonomie. Ils obtiennent cette
autonomie (souvent en payant le seigneur). Le seigneur leur octroie alors une charte de
franchise (qui leur donne des droits, privilèges). Ces riches prennent donc le nom de bourgeois
(qualificatif juridique à celui qui habite dans une localité qui a reçu des privilèges) à +-
grande autonomie. Les bourgeois vont donc se gouverner, se gérer, se juger eux-mêmes, sans
interférence de la part du seigneur.

La 1ère charte de franchise a été octroyée à Huy par le prince-évêque de Liège en 1066 (très
précoce). Cela ne va pas s'arrêter là et pendant plusieurs siècles, des chartes vont être
octroyées aux villes.

Des institutions urbaines qui vont permettre aux bourgeois de se gérer eux-mêmes :
- Échevinage. L'ensemble d'échevins (souvent 7 mais peut-être plus) au départ nommé à
vie mais ensuite nommés 1 an.

84
Nomination par le seigneur, qui s'engage à choisir des échevins parmi les bourgeois. Ils
doivent juger et administrer au nom du seigneur. Un bourgeois aura la certitude d'être
jugé par un autre bourgeois.
- Officier de justice local. Les titres sont variables : maire, écoutète, ... à L'officier
représente le seigneur local, il poursuit les criminels, doit rassembler les échevins pour
appliquer le jugement, et il va assurer les exécutions du jugement.
- Conseil de ville : ensemble plus large de bourgeois élus pour soutenir l’action des
échevins, avec des personnages qui ont des fonctions électives. Ils sont parfois plus
nombreux selon la taille de la ville.
On parle de jurés, de bourgmestre, … leur importance est proportionnelle au degré
d'indépendance de la ville. Ils doivent gérer la fiscalité urbaine, la ville prélève des taxes
sur les bourgeois. à Mise en place de plus en plus d'administration dans les villes.
Ils vont devoir édicter des réglementations.
- Le receveur communal (ou le "massard" dans le Hainaut) à responsable de la caisse
communale

Il y a là une discrimination de genre importante. Le seigneur local peut-être un homme ou


une femme mais les officiers et les élus communaux ne seront jamais que des hommes
(même si le seigneur est une femme). Alors que sur le plan privé et commercial, ils savent que
leurs femmes peuvent être des femmes d'affaires très efficaces. Ex : les marchands, artisans
travaillent en couple (même si l'homme est toujours le chef), même si parfois les femmes sont
plus capables que leur homme.

Lorsqu'on examine les institutions communales à régime communal (de la localité


examinée) c'est-à-dire qu'on désigne un régime d'autonomie, qui peut varier en degré :
- La ville d'échevinage. Le seigneur nomme les échevins et les officiers de justice (cas de
la plupart des villes de nos régions).
- La commune. Localité où l'autorité du seigneur local a disparu, les bourgeois dépendent
directement du souverain (1 seul cas dans nos régions : Tournai à dépend du roi de
France).
- La ville libre d'Empire. Ville qui ne dépend que de l'autorité de l'empereur. À partir du
XIIe siècle, comme l'autorité de l'empereur n'est plus très grande à ville quasi
autonome. Il n'y en a pas dans nos régions même si une ville tout au Nord le revendique
: Groningue. Dans les faits, elle y échappe totalement mais ne reçoit officiellement
jamais ce statut.

Cette autonomie va trouver des marqueurs dans la topographie urbaine :


- Beffroi (tour qui montre la liberté d'une commune)

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- L'hôtel de ville (souvent imposant, pour montrer leur autorité).

- Le perron. Le perron est un symbole ambigu. À la base, cette colonne symbolise d'abord
le pouvoir de justice locale (le seigneur local) à symbole du pouvoir seigneurial. Mais
après, quand les bourgeois ont obtenu des privilèges, cela devient un symbole de la
liberté des bourgeois face à l'arbitraire du pouvoir seigneurial.

3) Luttes à l’intérieur des villes

Dans 1er temps, l'autonomie des villes profite aux élites locales, composées de grands
marchands, qui écrasent les pouvoirs des villes. On les qualifie de patriciens (terme que les
historiens ont empruntés à l'Antiquité).
Petit à petit, le reste de la population, le commun peuple va faire entendre une série de
revendication. Dans cette catégorie de gens, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas patriciens, on y

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trouve des ouvriers (= ceux qui travaillent pour le compte d'un patron). Il y a aussi une couche
moyenne, des maitres artisans, qui possèdent un atelier, des outils et qui peuvent engager.
à 2 catégories qui montrent que le commun peuple est une réalité double, mais il va se
représenter comme un seul bloc pour obtenir des droits. On va assister à des révoltes au sein
des villes à partir du XIIIe siècle

Exemples :
- À Bruges, en 1302, on voit le commun peuple (allié au comte de Flandre) contre les
patricien à révolte des Matines brugeoises (car les émeutiers se sont rendus maitre de
la ville le matin), ils ont commis un massacre de patriciens. À cette épisode à phrase
que les émeutiers demandaient à leurs victimes de prononcer : schild en vriend à
difficile à prononcer pour quelqu'un qui ne parlait pas le "patois" à les bourgeois
parlaient plus le français. Cette phrase est empruntée, récupérée par le mouvement
flamand au XIXe siècle.
Il s'agirait en vérité plutôt de cette phrase : ‘s gildenvriend (l'ami des guildes, des artisans)
- À Liège, en 1312, le « Mal Saint-Martin » à révolte des petits alliés au chanoine du
chapitre cathédral contre les patriciens (réfugiés dans une église, à laquelle ils mettent
le feu pour les tuer).

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Au fil du temps, le patriciat va devoir faire des concessions. Il ne disparait pas mais va être
amené à partager le pouvoir avec les couches moyennes de la société.
Les gouvernements urbains vont être modifiés pour que tout le monde puisse participer à
l'administration.
Cela ne profite qu'à la couche moyenne (les patrons) et non aux ouvriers.

Il n'y a donc pas de démocratisation des villes même si on a parlé de démocratie urbaine pour
expliquer l'ouverture de la couche moyenne.
La situation et la chronologie des événements restent différents selon les villes.

4) Luttes à l’intérieur des principautés entre le prince et les villes

Les villes, et surtout les élites, ont plusieurs revendications :


- Elles veulent éviter l'arbitraire du prince
- Elles veulent pouvoir contrôler les impôts qu'elles versent, que l'argent serve au bien-
être des couches dirigeantes des villes
- Elles veulent participer aux grandes décisions (déclarations de guerre, …)
- Elles veulent peser sur le maintien de l'intégrité territoriale à maintien du bien
commun

Ses revendications sont portées par des ligues. Leur levier, c'est l'argent que les élites versent
au prince (aide)

Résultats :
- Privilèges généraux, qui sont donné par le prince territorial à l'ensemble des sujets de
la principauté. Cela créé un sentiment d'unité auprès des sujets. Ex :
o La Charte de Cortenberg, en 1312, octroyée par le duc de Brabant à ses sujets
o Paix de Fexhe, 1316, par le prince évêque de Liège à ses sujets
o Joyeuse Entrée, 1356, par le duc de Brabant à ses sujets
à Fixe les droits des sujets et qui limite l'arbitraire du prince.
- Enquêtes générales sur des abus d'officiers du prince (Brabant)
Parfois, une enquête sera accompagnée d'une commission chargée de juger les officiers
qui auraient commis des abus à plus intouchables. À Liège à Tribunal des 22

- L'élection d'institutions représentatives (= institution dont la fonction est de


représenter les sujets auprès du prince). Elles représentent les sujets en fonction des
conceptions idéologiques de l'époque en 3 états :
o L'état du clergé
o L'état de la noblesse
o Le Tiers-État/Standen
L'institution suppose que les 3 états soient réunis et puissent faire part de leurs
revendications auprès du prince. Parfois, il y a des réunions séparées (notamment en
Brabant), pour décider de principes communs.
Ces institutions représentatives n'ont aucun pouvoir de décision, ce ne sont pas des
parlements, on ne vote pas de lois, … à on négocie avec le prince, on accepte de payer
l'Aide et on peut faire entendre la voix des sujets (qui sont essentiellement les élites et
de la couche moyenne mais pas ouvirer)

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- La noblesse à facteur politique
o Force d’opposition : ils peuvent aussi se révolter contre le prince
o Force d’appui : le prince va y choisir officiers, conseillers, osts (vassaux de
guerre), alliances familiales avec la dynastie (mariages entre des cadets, des
filles, des enfants bâtards du prince qui vont se lier avec des familles
aristocratiques).
o Facteur déstabilisant : cas où une noblesse régionale est cause de guerres
privées de longue durée (vendettas, guerre de clans) : les Awans et les Waroux
en principauté de Liège, autour de 1300, ou les Hoeks et les Cabillauds dans le
comté de Hollande.

3.2.4.8. Territoire et personnalité collective

Cela n'apparait pas tout de suite mais qui intervient à partir de la 2ème moitié du XIIIe siècle et
au XIVe siècle à implication croissante des sujets, au travers des institutions représentatives.
Dans les villes, les sujets vont obtenir, acheter des garanties, des privilèges qui transforment
le pouvoir princier de droit divin vers un pouvoir de nature contractuelle.

De plus en plus, les habitants de la principauté ressentent des intérêts collectifs, qui
dépassent le cadre d'une famille noble, d'une ville mais qui touche l'ensemble de familles
nobles, de villes, … et vont faire preuve de solidarité au niveau de la principauté. à
Progressif. Se marque de plus en plus au fur et à mesure du Moyen-Âge.
Parfois précoce, au XIIe siècle, le comté de Flandre, Charles le Bon, est assassiné et n'a pas
d'enfants. On constate, à l'occasion de cette crise, que l'élite des sujets va souhaiter participer
au choix du successeur du comté
à Forme de territorialisation de la loyauté. La loyauté se manifeste désormais au niveau du
territoire. Les sujets pensent à l'intérêt du territoire, il y a une sorte de loyauté du territoire.
Une forme de bloc est créée pour faire poids pour trouver un héritier pour le territoire.

ð On peut donc dire qu'émerge progressivement une personnalité collective à l'échelle


d'une principauté. On partage le même territoire et prince à même principauté, on se
sent uni par un destin commun, …
ð Il faut remarquer une grande hétérogénéité linguistique. La plupart des principautés sont
bilingues ou trilingue car la frontière linguistique (langues romane-germanique) traverse
nos régions (comté de Flandre, de Hainaut, duché de Brabant, Liège, Luxembourg). Le fait
de parler des langues différentes (roman, thiois, allemand) n'est pas un obstacle pour se
sentir uni.
ð Idée de "nation" (pas comme période contemporaine) à fait d'être né sous l'autorité
d'un prince particulier à sentiment d'appartenance. Appartenance donc non-
appartenance à exclusion (des étrangers)

L'étranger = celui qui est né dans une autre principauté. Le sentiment d'appartenance est lié
à une principauté. L'étranger ne jouit pas des mêmes droits, en particulier en matière de
succession.
L'étranger = l’aubain (terme juridique). Quand il meurt, le seigneur perçoit le droit d’aubaine
(le seigneur prend les biens meubles de l'étranger).

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Cas particulier à la minorité juive.
Les juifs constituent une minorité religieuse dans la société médiévale car la religion
chrétienne est la religion majeure de l'époque médiévale et contemporaine.
Les minorités juives sont assez rares, sporadiques avant le XIVe siècle (surtout des
marchands).
Les choses changent au XIIIe et XIVe siècle à présence continue mais pas massive. Il s'agit de
quelques dizaines, voire centaines de familles. Ces familles dans nos régions sont immigrées
d'Angleterre, de France, l'Allemagne qui ont souvent été persécutés et qui se réfugient dans
nos régions.
Cette minorité est tolérée mais victime de discriminations et parfois d'exaction. Les juifs sont
exclus des corporations de métiers. Par la force des choses, les juifs sont forcés à exercer des
activités de prêts sur gage. Pour cette raison, la minorité n'est pas très populaire.
Des exactions vont se mettre en place sur des fausse accusation à juifs = boucs émissaires.
Ex : fausse accusation de profanation d'hostie à Bruxelles à brulés sur bucher à la fin du XIVe
siècle.
Il n'y a pas eu de bannissements dans nos régions mais on constate qu'ils cessent d'apparaitre
à la fin du Moyen-Âge, sauf dans le duché de Luxembourg jusqu'à la fin du Moyen-Âge.
Au XVIIIe siècle, on en retrouve à Bruxelles mais ils seront toujours victime de discrimination.

3.2.5. Conclusions

Petit à petit à espace cohérent, structuré, mais qui n'est pas encore unifié à espace
géographique des anciens Pays-Bas (pas unité politique)
Mise en place de territoires constitués qui possèdent leurs propres centres de gravité (à la
base les forteresses, puis les villes). Il y a pour chacune de ses principautés, des centres de
décisions politiques et économiques
Ces principautés se sont dotées d'une identité collective, et qui se montrent de plus en plus
autonomes par rapport au pouvoir royal/impérial.
Cet espace des anciens Pays-Bas comporte l'espace flamand et l'espace lotharingien. Ces 2
espaces sont en marges par rapport à la tutelle du roi ou de l'empereur. 2 espaces qui se
touchent et qui sont tous les 2 dans un processus de distanciation croissante par rapport au
pouvoir royal/impérial.
ð Mouvement d'autonomisation

À côté de ce processus, il y a un mouvement d'interaction entre les différents territoires (par


alliances, liens de vassalités, unions personnelles, …) de l'espace géographique des Pays-Bas.
Il y a des interactions entre espace flamand et lotharingien, de part et d'autre de la frontière
de l'Escaut.

Sur le long terme à double mouvement :


- S'éloigner du centre souverain dont elle dépend, tout en se dotant de son propre centre
de gravité
- Tout en interagissant avec les autres principautés
ð Mise en place d'interrelations. à Intérêts communs ou divergents de plus en plus mis
au cœur de la vie politique des principautés.
Il ne faut plus qu'une chose : un acteur qui puisse prendre en charge le rassemblement de ses
entités

90
3.3. Le rassemblement territorial Bourguignons et premiers
Habsbourg
Fin XIVe –1ère moitié du XVIe siècle
Le rassemblement va être l'œuvre des ducs de bourgogne à Pays-Bas bourguignons.
Ils vont avoir comme successeur les Habsbourg à Pays-Bas habsbourgeois

91
3.3.1. Le rassemblement territorial (1384-1477)

Ce rassemblement se fait sous les auspices des Valois de Bourgogne

Ducs Valois de Bourgogne ?


Les Valois ont succédé aux Capétiens au XIVe siècle. À partir de 987, les Capétiens ont régné
sur la Francie Occidentale. Au début, ils ne pesaient pas beaucoup mais ont finalement réussi
à restaurer, à partir XIIe siècle, l'autorité royale. Il n'y a plus de successeur en ligne directe et
la succession ira à une branche latérale, des cousins à les Valois

Cette succession a été l'occasion de tensions fortes. Les élites gouvernementales ont élaboré
la théorie politique disant que les femmes ne pouvaient pas hériter (loi salique).
Pourquoi mise en œuvre à ce moment là ?
Car la succession, à cette époque, en passant par une femme, aurait débouché sur le roi
d'Angleterre, qui aurait donc été roi d'Angleterre et de France. Les élites ont donc inventé une
règle pour éviter cela donc les Valois ont pris le pouvoir (une des causes de la Guerre de Cent
Ans).

Les ducs de Bourgogne sont issus de la maison royale de France

Philippe le Hardi (r. 1384-1404) à 20 ans


Il est à la fois fils et frère du roi de France à statut qu'il va toujours mettre en avant durant
sa vie politique.
Il joue un rôle héroïque lors de la bataille de Poitiers (défaite française mais Philippe le Hardi
défend son père) lors de la Guerre de Cent Ans. Le père de Philippe le Hardi va lui être
reconnaissant et lui donner le duché de Bourgogne en 1363.
Ce duché avait eu des ducs, mais faute d'héritiers direct, il était revenu au roi de France à
MAIS pas comme un fief qui revient à défaut d'héritier. Le roi de France était parent du duc
de Bourgogne et c'est par voie d'héritage que ce duché revient au roi de France, qui le cède à
Philippe le Hardi (qui n'est pas le fils ainé) en 1363.

92
Philippe le Hardi va bénéficier d'une 2e faveur à mariage avec la fille du comte de Flandre
(héritière du comté, elle n'a pas de frères). Marguerite va hériter du comté de Flandre. Ce
sera donc son mari qui va administrer la principauté territoriale qu'elle possède.
ð Mariage en 1369. Il devient donc gendre du comte de Flandre tout en étant fils et frère du
roi de France.

C'est le roi de France, qui choisit une alliance intéressante dans le but de mettre la main sur
le comté de Flandre (grâce au mariage) et le rattacher aux intérêts de la monarchie.
Sur le long terme, paradoxalement, cette union va contribuer à éloigner le comte de Flandre
du royaume de France (>< ce qu'on pensait). Ce mariage va être la base d'un pouvoir politique
concurrent à la monarchie française.

1er écu de Philippe le Hardi à "issu de France" = fils de la maison royale française, il va donc
reprendre les fleurs de Lys mais avec une bordure spéciale car il n'est pas l'ainé.
Quand il reçoit le duché de Bourgogne, il prend l'armoirie ancienne de Bourgogne à mixe
entre les 2 à armoirie écartelée (coupée en 4).

En 1384, Marguerite hérite de son père à comtesse de Flandre. Elle hérite aussi :
- Comté d'Artois
- Comté de Bourgogne (il y a 2 principautés de Bourgogne : duché de Bourgogne et le
comté de Bourgogne) aussi appelé la Franche-Comté à du coté Est de l'Escaut
- Comté de Nevers (à côté du duché de Bourgogne)
- Comté de Rethel (à côté du Luxembourg)
ð 5 comtés dont 2 riches (Flandres et Artois), avec Bruges (grand port avec des marchands
espagnols et italiens) et Anvers (aussi grand port)
Philippe le Hardi a le duché de Bourgogne (hou le nul il en a qu'un)

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Ce couple est donc à la tête d'un ensemble particulièrement riche, qui se situe de part et
d'autre du St-Empire mais la plupart se situe dans le royaume de France :
2 blocs territoriaux principaux :
- Au Nord, un bloc septentrional (avec la Flandre et l'Artois)
- Au Sud, bloc méridional, autour du duché de Bourgogne (avec Nevers et la Franche-
Comté)

Philippe le Hardi mène une politique essentiellement française. Sa politique a pour but
essentiel de jouer un rôle important, voire principal, dans le gouvernement français. Il va y
réussir à un moment, il se comporte en prince français. (Ne pas oublier qu'il est le fils et frère
du roi de France !)

Question de genre.
Marguerite de Male hérite de 5 comtés mais comme elle est mariée, elle ne joue pas le rôle
principal, c'est son mari qui décide. Cependant, elle joue un rôle auxiliaire, elle aide son mari
à pas une logique d'égalité. À ce niveau de pouvoir-ci, il est bon que l'autorité princière soit
représentée partout à souvent, la princesse va jouer un rôle de délégué de son mari.
Lorsque Philippe le Hardi meurt, elle reprend le pouvoir.

Ce couple prépare à sa succession :


- 1 branche ainée : Jean sans Peur (Flandre ou Bourgogne)
- 2 branches cadettes :
o Dans le Brabant (Antoine de Bourgogne)

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o Dans le comté de Nevers (Philippe de Bourgogne)
o Dans le Hainaut, où le comte de Hainaut épouse Marguerite de Bourgogne)

Droits de succession sur le Brabant transmis au couple par Jeanne, duchesse de Brabant. Le
Brabant refuse l’union personnelle avec la Flandre : ces droits vont au puîné, Antoine. Pour
le dernier des fils, Philippe, on lui donne le comté de Nevers.
Marguerite de Bourgogne, leur sœur, épouse le comte de Hainaut et aura comme fille
Jacqueline de Bavière (en union personnelle avec la Hollande et la Zélande).
à Encore difficile de savoir quelle branche va réussir à rassembler les territoires

Jean sans Peur (r. 1404/1405-1419) à 15 ans


Branche ainée :
En 1404, Philippe de Bourgogne meurt et la mère règne seule.
1405, Marguerite meurt et le comté de Flandre devient à son tour une principauté dont hérite
Jean sans Peur. Il est donc duc de Bourgogne et comte de Flandre.

Il va traduire cela dans on écu en augmentant ses armes. Ses armoiries vont être reprises par
les 2 ducs suivants.
Cela montre que Jean sans Peur dirige le comté de Flandre après en avoir hérité (pas comme
son père qui était comte par alliance).
Il mène également une politique française et sera assassiné par le dauphin de France, Charles
VII).

Philippe le Bon (r. 1419-1467) à 48 ans


Philippe le Bon, mène la guerre contre le dauphin, considéré comme responsable de la mort
de son père. Il va nouer une alliance avec le roi d'Angleterre contre le roi de France. Les
troupes bourguignonnes vont d'ailleurs capturer Jeanne d'Arc et la livrer aux
Anglais

En 1435, Philippe le Bon signe les Traité d'Arras : traité de paix avec le roi de
France mais reste tendu avec le roi de France.
En 1465, une nouvelle alliance avec les Anglais contre la France sera nouée

95
Le plus marquant de son règne : accroissement territorial :
- 1421. Il achète le comté de Namur. L'ancien comte se réserve le droit d'en user jusqu'à
sa mort (1429)
- 1427-1433. Le Hainaut, la Hollande, la Zélande + Frise occidentale (qui était en union
personnelle avec la Hollande) à Il met la main dessus. Après une lutte contre sa cousine,
Jacqueline de Bavière, il va forcer sa cousine à abdiquer en sa faveur.
- Brabant et Limbourg (aux mains d'une branche cadette des Valois). Le dernier héritier
meurt sans descendants. Philippe le Bon lui succède après avoir négocié avec les 3 états
de Brabant.
- Philippe le Bon va jouer de son influence sur plusieurs évêchés. La principauté
épiscopale de Liège sera petit à petit sous influence bourguignonne. Un cousin va
devenir prince de Liège. Le duc de Bourgogne va être un avoué de l'ensemble de la
principauté de Liège. Cette mise sous influence de Liège à révoltes à Dinant et Liège.
- Utrecht sera aussi mis sous tutelle bourguignonne d'un bâtard de Philippe le Bon à
prince-évêque d'Utrecht
- 1441-1451. Le Luxembourg. Philippe le Bon est désigné comme successeur de la
dernière héritière. Il va s'imposer comme régent, s'empare de la capitale Luxembourg et
prend pleinement possession de la principauté à la mort de la duchesse.

La prise de possession du Brabant et du Limbourg à augmentation des armoiries


Important d'augmenter les armoiries car il s'agit de 2 duchés (d'empire).
Le résultat de cet accroissement à l'essentiel de l'espace des anciens Pays-Bas se trouvent
aux mains de Philippe le Bon (dont les plus riches (Flandre, Malines, …).

96
Charles le Téméraire ou le Hardi (r. 1467-1477) à 10 ans

Il continue la politique de son père d'indépendance vis-à-


vis de la France
Il confirme la tutelle bourguignonne sur Liège.
Il va faire une tentative d'incorporation du duché de
Gueldre. Il sera duc pendant 4 ans.

Charles le Téméraire va vouloir unir les blocus du Nord et


du Sud en mettant la main sur les territoires intermédiaires
(voir carte). Il s'implante en Alsace et en Lorraine,
difficilement, il doit se battre contre les cantons suisses et
avec le duc de Lorraine (tous les 2 soutenus par le roi de
France). Des conflits marquent le règne de Charles et 3
défaites successives :
- Contre les Suisses (2X)
- À Nancy, capitale de la Lorraine et il y meurt, en 1477.

à Marque la mort du dernier duc Valois de Bourgogne à phase de crise importante pour
l'État Bourguignon.

3.3.2. Un état bourguignon ?

État bourguignon à réalité évolutive, pas la même pour Philippe le Hardi et Charles le
Téméraire

97
A. Comment le qualifier ?
État bourguignon ou étatS bourguingonS ?

1) Les états bourguignons ?

On est confronté à une mosaïque de principauté, rassemblé sous la forme d'une union
personnelle (très vaste).
Il n'y a pas de structure centralisée, il n'y a pas de nom (pas de Bourgogne) à union
personnelle, pas d'annexion.
- Chacun conserve son identité collective, ses institutions
- Pas de continuité géographique à au contraire ! (Voir carte)
- Pas d'unité juridique

"Pays-Bas bourguignons" à terme d'historien actuels, ensemble des principautés,


possessions septentrionales du duc
Le bloc Sud : possessions méridionales à comté de Bourgogne et duché de Bourgogne
Autour, plusieurs petites seigneuries comme la seigneurie de Salin (//Malines)

Dans les 2 blocs, on a à la fois des fiefs du royaume de France et des fiefs impériaux.
Il n'y a pas de nom pour l'ensemble. On parle dans les écrits de l'époque de "pays de par
deça" et les "pays de par-delà" à "pays" = principauté. Utilisés selon la position géographique
du locuteur. Ex. : si le locuteur est à Bruges, le par-delà sera Dijon par exemple.
Ces appellations font suite à une nécessité pragmatique mais pas d'identité forte

2) L'état bourguignon

Rassemblement territorial permet d'avoir une unité entre les différentes principautés.
Progressivement, un ensemble confédéral se met en place.
Les principautés veulent toutes de l'indépendance à volonté commune à institutions
supra-principautaires.

ð Les 2 appellations se justifient selon ce qu'on met le plus en avant, le regard qu'on porte.
En tout cas à unions personnelles !!!!
Les historiens ont souvent dit que le prince, dans cet état, était un "prince en détail" à
d'application pour les Pays-Bas bourguignons mais aussi habsbourgeois

B. Union personnelle

"Prince en détail" : l'union personnelle n'est que la somme des pouvoirs qu'il détient dans
chacune des principautés. Il n'est que le comte de … + comte de … + duc de … Il doit prêter
serment dans chacune des principautés.
Le prince va avoir tendance à légiférer, au fur et à mesure du temps. Il est très rare que ces
mesures s'appliquent à l'ensemble de ses territoire à mesures prises principauté par
principauté (même si l'ordonnance veut dire la même chose, il gouverne en détail).

On parle parfois de Grand-Duc d'Occident mais ce titre n'a aucune valeur politique et
juridique.

98
L'idée de grande principauté était censée apporter un peu de clarté mais finalement à
terminologie trompeuse, il n'y a pas d'identité supérieure qui fusionne toutes les
principautés.

Intéressant de regarder la titulature :

"par la grâce de Dieu" à possible dans l'empire (>< royaume de France) à renforce le
prestige

Les sujets ont une double appartenance :


- Appartenance territoriale (à la principauté territoriale)
- Appartenance liée au prince, mais pas seulement son prince, celui d'autres territoires.
Avec la fidélité dynastique. On n'appartient pas à la Bourgogne mais au prince
bourguignon.

08/03/2021

C. Les institutions de chaque principauté

Pas de changement fondamental. Continuité évidente entre le monde des principautés et


l'état bourguignon. Au niveau de chaque principauté, les institutions restent en place :
- Local (régime communal ou seigneurial),
- Régional (subdivisions en châtellenies, baillage, …)
- Central :
o Institutions représentatives (qui font des requêtes au princes, … et on les
qualifie par le nom de la principauté à État de Hainaut, État de Brabant, …
Parfois rôle très important pour la succession) et conseil de la principauté
o Le Conseil princier. Conseil de Hainaut, de Brabant, … à nom de la principauté.
o Officier qui a un rôle important : le receveur général. Officier de finance qui
chapeaute les affaires financières. Pour superviser les officiers de finance, le
receveur général les coordonne + nom de la principauté.
- Adaptation. Le prince n'est plus nécessairement présent dans sa principauté car il en a
plusieurs, il voyage. Il se fait donc représenter par un gouverneur. Le gouverneur est
aussi appelé le lieutenant (lieu-tenant). En néerlandais : stadhouder. Le gouverneur a
une triple fonction :

99
o Il dirige les officiers princiers à à la tête des officiers de justice dans la
principauté
o Il préside le Conseil princier. À l'origine, le conseil entourait le prince mais
comme ce dernier n'est plus là, il entoure le gouverneur. Ces conseils se
sédentarisent dans la capitale de la principauté. Le Conseil princier aura des
fonctions très larges : judiciaire (tribunal), administrative (gère la principauté)
et législative (il peut prendre des règlements). Le conseil va jouer un rôle de
relais entre le prince, les officiers de justice et les villes.
Spécificité au Conseil de Brabant. Le duc a fait une promesse quand il a pris le
trône à les membres du conseil devront être brabançons. Lorsque Philippe le
Bon arrive, le conseil ne veut que des brabançons et le duc va accepter cette
condition.
Le Conseil devient donc un organe important de gestion de la principauté et un
rôle de relais avec le prince.
o Le gouverneur a lui-même une fonction de représentation du prince.
Notamment en guerre, le gouverneur prend la tête des troupes, maintenir
l'ordre dans la principauté, …
o Parfois, ce sont des officiers qui existaient déjà, qui va être adaptée pour jouer
le nouveau rôle de gouverneur. Il va donc parfois porter un titre qui existait
déjà : grand bailli de Hainaut, souverain bailli de Flandre, etc.

Les principautés territoriales sont essentielles car elles sont les éléments de base du
fonctionnement juridique, administratif, … dans l'État bourguignon.

D. Les institutions centrales (ou supra-principautaires)

Supra-principautaire à communes à plusieurs principautés

1) Le prince (institution centrale).


- La figure du prince reste d'application (dans les formes de légitimités, …). Le duc Valois
de Bourgogne est doublement vassal : du roi de France et de l'empereur (du plus en
plus). Le duc est lui-même une puissance européenne (après les 2 premiers ducs en tout
cas).
Intention des ducs de créer un état ? Sûrement non pour les premiers ducs, peut-être
pour Philippe le Bon, et sans doute pour Charles le Téméraire
- L'intention des 2 premiers ducs (Philippe le Hardi et Jean sans Peur) est de renforcer leur
base territoriale dynastique. Ils voulaient juste renforcer leur dynastie et tâcher de jouer
un rôle politique important dans le gouvernement de France (pour Philippe le Hardi et
pour Jean sans Peur). Rassembler un grand nombre de principauté = moyen pour
atteindre un but, jouer un rôle politique dans le royaume de France.
- Les circonstances vont placer Philippe le Bon avec un grand ensemble, qu'il va lui-même
étendre. Il reprend la politique de son père et grand-père : dominer la scène politique
dans le royaume. Mais à cause de l'assassinat de son père, Philippe le Bon (allié avec le
roi d'Angleterre) va se trouver dans une opposition avec le Dauphin Charles VII. Philippe
le Bon va doubler le patrimoine de sa famille. La fin de son règne montre qu'il reste
fasciné de jouer un rôle politique en France.

100
- Charles le Téméraire va vouloir jouer un rôle de plus en plus indépendant au niveau
politique. Prince qui est une énigme au niveau de son caractère et de sa personnalité :
impulsif, déraisonnable, trop ambitieux, son échec en 1477 était inévitable, "téméraire"
= celui qui va trop loin, qui n'est pas assez prudent. Cependant, les actions et la politique
de ce duc sont de plus en plus réhabilitées par les historiens. On le requalifie en tant que
"Charles le Hardi" à évite un jugement de valeur trop hâtif sur l'action politique de ce
prince. On pense qu'il a voulu tirer des leçons de l'échec de son père de la politique
française. Il va donc se détacher de la politique française et dans cette perspective, il va
démontrer une véritable volonté de souveraineté à accent sur la majesté de son
pouvoir et durant son règne, il va lutter contre toute possibilité d'atteindre son titre.
Volonté de se comporter comme un roi à série d'action politiques qui tendaient à
obtenir une couronne royale à projet de se faire élire roi des romains. "État
bourguignon" à plus de sens pour Charles.

La nature contractuelle du pouvoir est toujours présente. Le serment inaugural doit être
prêté (au moins) dans la ville principale de chaque principauté. Exemple : Serment de Jean
sans Peur à Lille

2) La cour
(=ensemble de tous ceux qui entourent le prince. Certains sont parfois de passages
(ambassadeurs, officiers qui font des rapports, …) mais d'autres sont beaucoup plus présents
à taille variable de la cour

- Hôtel à ensemble d'officiers qui vont veiller à la vie quotidienne du prince.


o Fonction logistique : cuisines, écuries, chapelle à tout ce qui entoure le prince
qui assure le fonctionnement de sa vie quotidienne ainsi que tous ceux qui
l'entoure.
o Fonction honorifique, renforce l'image que lui-même peut dégager. Met en
avant des familles (nobles) qui auront des membres servant le prince, parfois
dans une proximité physique.
o Fonction militaire. Les nobles ont des charges militaires en temps de guerre.
L'hôtel aura parfois une véritable garde
ð Structure très vaste et très hiérarchisée
- Plus importants :
o Les chambellans. Ils doivent nécessairement être chevaliers.
o Les écuyers sont aussi nobles mais pas chevaliers. Les écuyers sont chargés de
fonctions cérémonielles, ils vont diriger les différentes fonctions de l'hôtel
(cuisine, écuries, …)
- Un petit peu moins importants.

101
o Personnel varié : cuisiniers, serviteurs (valets), l'astrologues, le médecin, les
musiciens, …
L'hôtel a surtout des fonctions logistiques, cérémonielles et parfois militaires mais pas
politique

- Le Conseil ambulatoire : institution politique.


à Terme d'historien pour le distinguer avec le conseil des principautés.
Conseil central, directement actif autour du duc. Ambulatoire à il se déplace avec le
duc. Ce conseil est composé de conseillers :
o Nobles. Parmi eux : des chambellans
o Des ecclésiastiques. Beaucoup d'évêques dont le diocèse couvre une partie des
principautés bourguignonnes à important (notamment l'évêque de Tournai)
o Les gens de robe (longue ou courte) à renvoie au mode vestimentaire de
l'époque.
§ Robe jusqu'au sol, longue à noblesse
§ Robe courte à pas nobles mais qui ont fait des études. Moins de
prestige que les grands nobles ou les évêques.
• Chancelier qui est à la charge du sceau du duc de Bourgogne. Ex
: Nicolas Rolin à personnage politique de première importance
à "premier ministre", après le duc lui-même, pourtant il fait
partie des gens de robe courte à prouve la montée en
puissance des gens de robe courte
• Secrétaires
• Maîtres des requêtes qui sont chargés de traité de questions de
types juridiques.
• Légiste et gens de finances : légistes = études de droit à
l’université (formés et maîtrise le latin), financiers = techniciens
de l’argent, ils ont un passé de marchands.
o Des commissions naissent au sein du Conseil ambulatoire à commissions de
spécialisation pour certaines tâches

3) L'Ordre de la Toison d'or (fondé en 1430) à ordre de chevaliers, autour du duc


comme maitre de l'ordre.
- L'ordre n'a pas de pouvoir politique
- Valorise le duc et valorise ainsi que ses membres.
- Le collier de la toison d'or comme signe d'appartenance
- L'ordre permet de regrouper des nobles issus de différents principautés.

4) Receveur général de toutes les finances. Il y en a un pour chaque principauté mais ici
à responsable de toutes les finances.
- A ces côtés, l'argentier, officier financier qui s'occupe des caisses spécifiques du prince

5) Résidences. Il n'y a pas de capitale dans l'État Bourguignon. Mais il y a beaucoup de


villes de résidence dans lesquelles le duc va séjourner pour les longs séjours (question
de mois) où sont installés des institutions. Il y a notamment Dijon mais petit à petit,
elle cède la place aux localités dans les possessions septentrionale (Pays-Bas
bourguignons) à Bruxelles, Brugge, Lille. Bruxelles va tout faire pour renforcer son

102
statut de ville de résidence en construisant l'Aula Magna (grande salle) pour le prince,
sorte de palais pour attirer le duc et cela a fonctionné. Il y a aussi Paris (pas étonnant
car les 2 premiers ducs avaient pour but de jouer un rôle dans la politique du roi de
France)
ð Pas de capitale mais des villes de résidence à façon de se montrer à ses sujets, permet de
raviver leur loyauté.

6) La duchesse. Dans un contexte extrêmement machiste, la figure de la princesse


s'applique aussi au rôle de la duchesse bourguignonne.
Mariage comme alliance politique ? Par exemple, Charles le Hardi épouse la sœur du
roi d'Angleterre, dans le but de souder son alliance contre le roi de France

La duchesse peut être l'héritière de certaines principautés (Marguerite de Male,


épouse de Philippe le Hardi) mais sinon, elle va se révéler être une partenaire de
gouvernement. à Les femmes jouent un rôle politique et administratif important.
(Surtout l'épouse de Philippe le Bon, Isabelle de Portugal)
L'épouse va souvent être une déléguée. La duchesse possède des délégations, elle sait
se faire obéir, … avec les officiers ducaux à surtout avec Isabelle de Portugal.
Il n'est pas question d'égalité mais elles jouent un rôle indispensable dans l'autorité
princière.

7) L'hériter. Il va porter un titre : le comte de Charolais à titre traditionnellement


donnée à l'héritier du couple princier.
Charles le Hardi aura une héritière à Marie de Bourgogne donc celui qui sera le mari
de Marie sera le prince de l'État bourguignon. Marie ne sera jamais mariée du vivant
de son père, qui faisait monter les enchères avec les alliances possibles.

8) Élite inter-principautaire à au sommet de l'État, entoure le duc et sa famille

Duc à Philippe le Bon. Il se tient devant un banc (où il peut siéger avec son épouse) et il y a
un dais au-dessus de lui, ce qui le distingue des autres. Les autres s'agenouillent. Miniature
qui met en scène le livre qui est remis au duc.
Contexte ?

103
Conseillers de robe longue : ecclésiastiques, l'héritier (Charles le Téméraire), conseillers nobles
(robes courte).
Le collier du duc à collier de la Toison d'Or, comme son héritier
Image de propagande qui vise à mettre en scène le pouvoir du prince.

Les membres de cette élite peuvent être envoyés en mission. Les gouverneurs y viennent de
là.
Inter-pricipautaire ? Il s'agit de familles nobles, de familles de roturiers (= classe sociale
composée d'hommes libres qui ne sont ni clercs ni nobles et comprenant les bourgeois et les
vilains), qui ont tendance à se marier entre eux car intérêts communs (travaillent pour le duc).
Des nobles vont avoir des alliances matrimoniales entre familles de différentes origines
(c'est-à-dire différentes principautés)
Ils vont aussi acquérir des biens qui ne viennent pas de leurs principautés. Cela peut être des
terres, des seigneuries, … à terres dans plusieurs principautés différentes
ð Naissance d'une aristocratie trans-principautaire.
ð Naissance d'une élite de robe trans-principautaire
Familles qu'on retrouve pendant plusieurs générations

La cour joue donc un rôle d'intégration mais aussi des institutions trans-principautaires.
Les conseils, les chambres des comtes et la cour contribuent à l'élite inter-principautaire.
Il n'y a plus seulement le prince qui a intérêt à ce que l'union personnelle tiennent mais
également l'élite car ils ont des intérêts dans les différentes principautés

9) Culture politique autour du prince


- Apparition d'œuvre littéraires et de chroniques qui évoquent les prédécesseurs des ducs
dans chacune des principautés.
- Textes diffusés pas des lectures publiques. Le soir, autour du duc à femmes et hommes
se rassemblent et un écuyer lit une chronique ou une œuvre littéraire.
Par ces chroniques, le duc peut faire valoir ses ancêtres et légitimer son autorité sur les
principautés.

Au-dessus, les armoiries


Autour, différents écus, ceux de chacune des principautés détenues par le duc.
Manière de montrer que le prince en détail est aussi au cœur de cette culture politique et de
cette cour

104
10) Les langues dans un ensemble plurilingue.
Les sujets sont administrés dans leurs propres langues (thiois, roman, français, allemand)
même si le français domine à la cour et dans l’administration centrale

Les grandes institutions inter-principautaires


= presque centrales

1) Les Chambres des comptes (4) :


o Lille (compétente pour le comté de Flandre)
o Dijon (compétente pour les possession méridionales)
o Bruxelles (pour Brabant et le Luxembourg)
o La Haye (pour le Nord des Pays-Bas)

Double fonction :
- Contrôler les comptes à réalisés par les officiers du duc (les baillis, les prévôts, les
grands baillis, les gouverneurs, …) ainsi que par les receveurs qui tiennent tous des
comptes + contrôle sur les comptes des villes. Le duc va exercer une forme de tutelle sur
les villes et vont devoir transmettre leurs comptes.
Du point de vue du prince, il est essentiel que les villes soient en bonne santé financière
(car il faut qu'elles payent l'Aide). Aussi, la ville doit livrer des contingents, elle est aussi
un point d'appui militaire (remparts, portes fortifiées, …), il faut qu'elles soient
entretenues, modernes, …
Contrôler les comptes ? chaque officier doit les accumuler, les mettre au propre et les
rendre. On lui impose des rectifications s'il n'a pas assez justifié les dépenses à but :
éviter les fraudes. Les comptes sont classés, archivés et ils ont été très bien préservées
jusqu'à l'Ancien Régime. Les Chambres des comptes n'ont pas été jetée et on les a
récupérées, classée et mise à disposition pour la recherche.
- Gérer le domaine princier, préserver les droits du prince quant à son domaine.
à Rôle de supervision, elle est garante des intérêts administratifs, financiers, fonciers
du prince. 4 Chambres de Comptes mais exception avec Charles le Téméraire. Il les
rassemble en une Chambre unique à Malines à ne va pas durer.
Chambre des Comptes à participe à la création de l'élite car beaucoup de grands de
différentes principautés

2) Le Grand Conseil (de justice) (émanation du Conseil ambulatoire)


Fonction judiciaire qui va être déléguée à d'autres plus spécialisés à Grand Conseil. Charles
le Hardi va en faire un Parlement (à Malines). Pas la même signification qu'aujourd'hui. À
l'époque, avec Charles, il usurpe le terme pour baptiser son propre tribunal supérieur, il pose
un acte de souveraineté, il se place sur le même pied que le roi de France (>< Parlement de
Paris).
Ce n'est pas une institution centrale, car elle n'est valable que pour les principautés
septentrionales.

3) Les États généraux (1464)

à Institution représentative convoquée par le prince.

105
Pourquoi généraux ? Il se compose de délégués envoyés par chaque principauté.
Élément dans le renforcement d'une identité commune. Naissance progressive d'une
confédération, plus poussée que l'union personnelle

/!\ Ne concerne que les Pays-Bas bourguignons, pas centrale (même si jalon important vers
une forme confédérale).

09/03/2021

3.3.3. Échec ou maintien de l’état bourguignon ?


à Question qui est débattue par les historiens d'aujourd'hui.

Certains (français) considèrent que tout s'arrête après 1477.


D'autres (belges, luxembourgeois, néerlandais) estiment que ce n'est pas vraiment une
rupture et que l'essentiel se maintient, voire se renforce. L'État bourguignon se renforce avec
les premiers Habsbourg.

Les premiers Habsbourg (1477-1555 (abdication de Charles Quint))

à Arbre simplifié

Marie de Bourgogne (r. de 1477 à 1482)


à Femme au/de pouvoir même si son règne reste très peu étudié. Elle est mariée à
Maximilien d'Autriche, fils de l'empereur autrichien Frédéric III.
Lorsque son père meurt, elle est en position de faiblesse, déjà parce qu'elle est une femme
mais aussi car l'État est en crise (3 défaites subies donc économie au plus bas) + agression du
roi de France (Louis XI), il annexe le duché de Bourgogne (mais pas la Franche-Comté)

106
Des états comme Liège en profitent pour reprendre leur indépendance ainsi que le duché de
Gueldre.
Cette crise se marque par l'agression et la perte d'influence mais aussi par une perte de
certains membres de l'élite, qui passent chez le roi de France. Certaines familles resteront
partagées.
ð Situation difficile

Difficile sur le plan interne : les sujets en profitent. Des officiers princiers
(dont le chancelier) vont faire les frais de la révolte des sujets et certains
vont être exécutés.
Marie va devoir octroyer le Grand Privilège, où elle renonce à une série
d'innovations dans les institutions, considérés comme un abus de son père.
Par exemple, elle doit abolir la Chambre de comptes unique à Malines ainsi
que son Parlement à retour à la situation de Philippe le Bon
Pas une remise en cause des sujets de l'union personnelle bourguignonne mais remise en
cause des innovations de Charles le Téméraire. L'union personnelle, la fidélité dynastique
n'est pas remise en cause

Parfois, sa famille va jouer sur cette posture de "pauvre Marie", dont son mari Maximilien,
pour se présenter comme le sauveur. C'est un chevalier, jeune prince, fils de l'empereur
d'Autriche, il n'a pas de terres.
Une fois mariés, la situation va se rétablir progressivement.

Quand elle se marie, elle partage en 2 son écu à armoiries de son mari et celles de son père.
Il faut imaginer le sens de l'écu du point de vue de celui qui le porte. À gauche, coté moins
valorisé à écu de son père >< côté droit, écu de son mari

Par ailleurs, il y a un maintien de la structure de l'État. L'union personnelle continue de


fonctionner. La classe politique (l'élite), qui fait fonctionner les institutions, continue de
fonctionner.
ð Continuité bourguignonne très claire tout au long du règne de Marie et Maximilien.

Les historiens ont parfois parlé de "période autrichienne" ou "1ère période autrichienne", à
cause du changement dynastique à Habsbourg.
Maximilien n'est pas le chef de la maison d'Autriche à c'est son père
La maison bourguignonne a beaucoup plus de poids que les Habsbourg. Maximilien ne
gouverne que les possessions de Marie, elle a beaucoup plus de poids politique.
ð Transmission de principauté par la voie féminine.

Mariage hippogamique : épouser quelqu'un d'un statut inférieur


Mariage homogamique : épouser quelqu'un d'un statut égal
Mariage hypergamique : épouser quelqu'un d'un statut supérieur

107
ð Mariage hypergamique pour Maximilien (il a fait une bonne affaire le coquin)

è Période austro-bourguignonne ou burgondo-habsbourgeoise

Régence de Maximilien (r. 1482 – 1493)


Marie et Maximilien auront 2 enfants : Philippe le Beau et Marguerite d'Autriche
Marie meurt prématurément d'un accident (chute de cheval lors d'une chasse) en 1482 à
exemple de fragilité du pouvoir princier. Elle laisse son mari veuf, face à des difficultés
politiques.
ð Régence de Maximilien durant 11 ans.

Il va se heurter à des nombreuses difficultés car sa légitimité est faible. On appelle le "prince
naturel" celui qui hérite normalement du titre : Philippe. Cela décrédibilise Maximilien,
surtout quand les sujets ne sont pas d'accord avec ses décisions, …
En 1482 : décès de son épouse, sujets font pression et pour régler une paix avec le roi de
France (la paix d'Arras) il doit accepter le mariage de sa fille, Marguerite, avec le dauphin de
France. Elle doit partir à la cour de France et devra être élevée là-bas.
Maximilien doit aussi payer la dote : 2 comtés (d'Artois et de Bourgogne). Ces terres vont
passer à la couronne française (qui avait déjà remis la main sur le duché de Bourgogne)

En 1486, Maximilien est élu roi des romains, il est donc officiellement
l'héritier de son père à renforce son implication dans les affaires
internationales.
Il sera empereur seulement en 1508.
à Représenté en tant que duc

La tension avec ses sujets abouti avec une guerre civile qui dure jusqu'en
1492.
Maximilien a été fait prisonnier à Bruges
ð Situation compliquée. Cette guerre civile a été particulièrement dure pour le comté de
Flandre et le duché de Brabant

En 1493, Marguerite d'Autriche est répudiée car désormais, une autre conjointe semble plus
importante : Anne de Bretagne, pour mettre la main sur la Bretagne.
C'est un outrage, Marguerite est renvoyée dans les PB et la dote est restituée donc les comtés
(Artois et Bourgogne) sont restitués à la maison de Habsbourg.

Philippe le Beau (r. de 1494 à 1506)

Philippe le Beau est encore jeune mais sera émancipé, c'est-à-dire d'avancer sa majorité. Il
peut donc exercer les droits liés au fait d'avoir atteint la majorité. Cela permet à Philippe le
Beau de commencer son gouvernement personnel.

Le gouvernement effectif commence en 1494. à Règne assez court mais pivot, même s'il a
été sous-estimé pendant longtemps par les historiens

108
Philippe le Beau est toujours prince en détail mais aussi archiduc d'Autriche (grâce à son
père).

Il est âgé de 16 ans quand il commence à régner mais bénéficie d'éléments


favorables, car il est présent comme le prince légitime, on voit en lui la
personne qui va refaire l'unité (>< son père). Il va mener une politique
indépendante par rapport à son père. Il écoute ses conseillers (issus de l'élite
supra-principautaire).
Ce qui va primer pour Philippe le Beau dans ses choix gouvernementaux, c'est
les pays qu'il gouverne (et pas la politique impériale de son père). Maximilien
mène une carrière européenne vers l'Europe centrale, anti-français, …
Or, pour Philippe le Beau c'est différent. Les sujets veulent la paix avec la France à donc
Philippe le Beau mène une politique de paix à cela façonne une identité commune, qui a
ses propres enjeux distincts de la maison d'Autriche. ≠ période autrichienne

Sur le plan institutionnel à mise en place d'un Grand Conseil à Malines en 1504, qui doit
rendre la justice au niveau supérieur dans les Pays-Bas bourguignons. à Dans la continuité
de Charles le Hardi
Ce Grand Conseil va tenir pendant presque 3 siècles.
Pourquoi Malines ? à Choix géographique qui risque le moins de vexer les grands, Malines
ne fait d'ombre à personne.
Rôle central pour Malines au XVIe siècle à plusieurs niveau (expliqué après)

En 1495, Philippe le Beau épouse Jeanne de Castille, fille d'Isabelle de Castille et Ferdinand
d'Aragon, couple à l'origine de la Reconquista et de l'envoi de Colomb.

5 ans plus tard, le frère de Jeanne décède et elle se retrouve héritière à change les
perspectives du couple car Philippe attend donc à se retrouver roi d'Espagne.
En 1505, Jeanne hérite de la couronne de Castille car Isabelle meurt, même si Ferdinand est
encore vivant (il est roi d'Aragon).
Philippe le Beau se fait reconnaitre roi de Castille l'année suivante et se rend en Espagne. Il
décède la même année et est enterré à Burgos, dans le nord de la Castille.

Important de remarquer qu'il y a ici un double processus d'intégration en 2 phases :


- Intégration à l'échelle des Pays-Bas bourguignons. De 1494 à 1500, Philippe le Beau va
faire primer les intérêts des Pays-Bas (ligne directrice de ses choix politiques),
notamment paix avec la France et le duché de Gueldre (allié à la France), malgré la
guerre de son père face à la Gueldre. Cela contribue à intégrer les Pays-Bas en une seule
entité, ils sont mieux soudés, plus cohérents qu'avant.
- Intégration progressive, dans quelque chose de plus large : l'ensemble des états de la
maison de Habsbourg à se marque à partir de 1500. La perspective est de devenir un
roi d'Espagne, il va prendre en compte les intérêts européens. Il va se rendre en Espagne,
et se rapprocher politiquement de son père Maximilien. Cela renforce l'intégration des
PB dans un ensemble plus large (Espagne + états de la maison Habsbourg le long du
Danube).

Philippe le Beau meurt en 1506 de maladie

109
Visuellement, la part
autrichienne est
beaucoup moins
importante que celle
bourguignonne à
plus le fils de sa mère
que de son père. Il se
considère d'abord
comme le souverain
des PB bourguignons.
Lorsqu'il devient roi
d'Espagne à
combinaison avec des
armoiries espagnoles

Charles Quint (r. de 1515 à 1555) à 40 ans

Charles Quint commence à régner tôt. Il est orphelin à 6 ans.


Régence mise en place pour les Pays-Bas bourguignons par son grand-
père, Maximilien. Ce dernier va déléguer cette mission de régence à
sa fille, la tente de Charles Quint : Marguerite d'Autriche. Elle est
veuve, ne veut pas se remarier mais peut régner. Elle va donc exercer
la régence de 1507 à 1515. La cour de Marguerite va s'installer à
Malines.

110
Marguerite va travailler de manière sédentaire à Malines à ne froisse personne.

En 1515, Charles Quint est émancipé à 15 ans. La régence de Marguerite cesse et début du
gouvernement de Charles en tant que prince en détail des PB + archiduc d'Autriche.

En 1516, il devient roi d'Espagne.


En 1519, Maximilien d'Autriche meurt et Charles Quint est élu roi des Romains (élection entre
lui et le roi de France François Ier par les princes électeurs de l'Empire).
Il ne sera couronné qu'en 1530, même si ces fonctions sont actives plus tôt.

Le règne de Charles Quint suppose l'intégration des PB bourguignons dans une monarchie
composite de très grande ampleur.

Monarchie composite ? Mise en commun de 4 héritages différents :


- Héritage bourguignon : PB bourguignons
+ Comté de Bourgogne + comté de Charolais
(plus le duché de Bourgogne).
- Héritage castillan : Nord et centre de la
péninsule ibérique + points d'appui pris par la
couronne de Castille sur l'Afrique du Nord. La
reconquista devient une conquête avec les
territoires en Afrique du Nord + territoires en
Amérique conquis par les Espagnols
- Héritage aragonais : partie Est de la
péninsule ibérique + les Baléards + la Sardaigne
et la Sicile + Malte + Sud de l'Italie
- Héritage autrichien : archiduché
d'Autriche + royaume de Bohème + quelques
possessions en Italie du Nord.

ð Monarchie composite dans laquelle se trouve des grandes unions personnelles

Couronne impériale : ne donne pas un pouvoir effectif direct sur l'empire, il y a là des princes
territoriaux quasi indépendant de Charles Quint. L'empereur a un rôle important sur la plan
honorifique, il essaye de jouer un role d'arbitre. Charles Quint essaye aussi de jouer ce role
d'arbitre.
Cela veut dire qu'il ne peut pas etre présent partout, même si le comté de Flandre est son
comté natal. Il sera donc représenté par des régent.e.s :
- Marguerite d'Autriche. Il la place à nouveau en place de régente des Pays-Bas. La
capitale sera Malines. "Capitale" > ville de résidence.
- À sa mort, nouvelle femme de la famille, sa sœur, Marie de Hongrie, veuve du roi de
Hongrie, non remariée et sans enfants. Elle va exercer un rôle qui va lui permettre de
réaliser de la politique. Elle déplace sa capitale à Bruxelles, alors capitale du duché de
Brabant. Le Grand Conseil reste à Malines mais la cour passe à Bruxelles
ð 2 exemples de femmes de pouvoirs.
On assiste à l'affirmation de la fonction de gouverneur général (terme pour tout les Temps
Modernes). Toujours des gouverneurs mais > gouverneur général pour tous les PB

111
bouguignons. Ce sont des femmes veuves (1 des conditions qui offre une indépendance
d'action), des femmes de la famille à choix judicieux (souvent fait)
Avantage supplémentaire : elle ne risque pas d'utiliser leur cour pour mener une politique
indépendante, elles n'ont pas de fils à qui céder leur potentiel héritage.

Mise en place d'une série de faits importants au niveau des institutions :


- Figure du chancelier qui disparait. On attend que le dernier meurt puis ne sera pas
remplacé
- Le Grand Conseil se maintient + mise en place de 3 Conseils collatéraux. Ils sont
spécialisés mais forment ensemble le gouvernement qui assiste la régente à
n'émanent pas "directement" du Conseil ambulatoire

à Pas tout retenir mais savoir qu'il y a une tendance vers la spécialisation

o Conseil d'État : beaucoup de nobles, s'occupe des grandes affaires de la


politique étrangère (diplomatie et défense)
o Conseil privé : axé sur les affaires intérieures : législation, administration,
exercice de justice (beaucoup de légistes et gens de finances)
o Conseil des finances : beaucoup de gens de finances et de nobles, à la gestion
des finances des PB bourguignons.

/!\ À côté, toujours le Grand Conseil à Malines

ð Résultat d'une évolution depuis le gouvernement de Philippe le Bon

Persistance de l'idée territoriale de Bourgogne (Charles Quint n'a plus le duché mais a encore
le comté de Bourgogne) :
- Quelques familles des élites comtoises implantées aux Pays-Bas

112
- Lien institutionnel même si très forte autonomie dans les faits (ex. demandes de
rémission adressées au conseil privé à Bruxelles au 16e siècle à le comté de Bourgogne
a des liens avec Bruxelles)
- Sur le plan géographique, étape des troupes espagnoles remontant d’Italie vers les Pays-
Bas en longeant la France

Charles Quint marque l'achèvement du rassemblement territorial


Il y avait eu des pertes (duché de Bourgogne, Picardie, …) mais l'essentiel était encore là.
En 1493, il y avait déjà des récupérations : comté d'Artois, comté de Bourgogne, seigneurie
de Salin, comté de Charolais.

Sur cette base, Charles Quint procède à l'achèvement du territoire :


- En 1521 : Tournais et le Tournaisis sont intégrés dans les Pays-Bas
- En 1528 : principauté épiscopale d'Utrecht. L'évêque d'Utrecht cède le pouvoir temporel
à Charles Quint. Cela se fait en tant qu'empereur. Par contre, il va l'exercer en tant que
prince en 1528 sur le Nedersicht et en 1536 sur l'Oversticht
ð Considéré comme 2 provinces différentes à Charles Quint sera seigneur d'Utrecht et
seigneur d'Oversijsel. L'évêque reste en place et devient même archevêque
- 1523/1536 : la Frise. Ensemble frison beaucoup plus large. Charles Quint devient
véritablement seigneur de la Frise
- 1523/1536 : Groningue et ses pays d’alentour (Ommelanden). Groningue faisait partie
de la principauté d'Utrecht mais s'était détaché petit à petit. Charles Quint va régner sur
cette ville indépendamment
- 1528/1543 : Charles Quint est duc de Gueldre
- 1540 : échec de la révolte gantoise (comté de Flandre)
- Reprise d’influence sur Liège (même si c'est toujours l'évêque qui a le pouvoir temporel)

113
Affirmation de souveraineté.
Charles Quint va affirmer son pouvoir par des actions très fortes :
- En 1521, Charles Quint obtient que le comte de Flandre soit soustrait à la juridiction du
parlement de Paris
- En 1526, Traité de Madrid. Le roi de France, François Ier, est fait prisonnier et doit
renoncer au lien féodal entre le comté d'Artois, le comté de Flandre et le royaume de
France à plus de lien féodal entre eux donc plus de lien entre Charles Quint et le roi de
France. Il n'est plus son vassal.
- La même année, Tournai et le Tournaisis font l'objet d'une renonciation par le roi de
France à Renforce le fait que Charles Quint ne soit plus vassal du roi de France
ð Échec de la monarchie française pour reprendre pied dans le comté de Flandre
Le rassemblement des Pays-Bas s'achève et le roi de France n'a plus rien à dire dans le
comté de Flandre
- Charles Quint va mettre en place en 1548 le Cercle de Bourgogne à mis en place en tant
qu'empereur (et non comme prince en détail). "Cercle" à subdivision au sein de
l'Empire
ð Combinaison du pouvoir territorial et pouvoir juridique de l'empereur au sein du St-
Empire, dans lequel les états sont +- indépendants. Charles Quint va utiliser sa fonction
impériale pour renforcer son titre en tant que prince

114
Cette réforme va être utilisée par Charles Quint à son avantage à renforce l'union
personnelle.
Cercle "de Bourgogne" à on a conscience en 1548 qu'il y a un héritage bourguignon, une
continuité bourguignonne, et le comté fait partie de cet ensemble (même s'il est périphérique
et minoritaire dans le cercle). Ces Cercles ne sont pas spécialement des blocs à discontinuité.
Dans le Cercle de Bourgogne à inclut 3 principautés territoriales qui ont été soustraites au
roi de France (Artois, Flandre et Tournaisis).

Charles Quint va en faire un cercle particulier, il va le soustraire à la législation et aux


tribunaux centraux de l’empire à il les met à l'abri de ce qui reste de l'exercice impérial pour
renforcer l'autonomie de ses principautés.
Les principautés épiscopales de Liège, de Cambrai et de Stavelot-Malmedy font partie d'un
autre cercle, le Cercle de Westphalie

115
- 1549 : décision législative : la Pragmatique sanction (loi prise au niveau impérial) par
Charles Quint, qui intéresse directement les principautés des PB habsbourgeois. Il va
unifier les règles successorales s'appliquant aux différentes principautés.
L'ensemble des principautés se sont transmises sans trop de problèmes de père/mère
en fils/fille. Le problème à absence d'héritier direct. Parfois, l'héritier direct peut être
un cousin, un oncle, … à l'application du droit successoral aurait éclaté l'union
personnelle. Il fallait donc modifier les règles juridiques à il fallait une autorité
supérieure : celle de celui qui est le suzerain de toutes ces principautés : Charles Quint
(en tant qu'empereur), qui va prendre une décision favorable aux principautés, qu'il
dirige en tant que prince en détail.

116
Cela permet la transmission de principautés, sans partages successoraux. Elle est
transmissible de manière unique et les principautés ne dépendent plus des tribunaux
impériaux.

- XVII Provinces "des Pays-Bas" à pas appellation officielle à expression usuelle politique
pour désigner ces régions.
Les historiens ont longtemps pris cette expression au pied de la lettre à XVII principautés
? XVII titres ?
Solution : XVII à nombre symbolique, souvent utilisé pour signifier la diversité, ou
l'ampleur de quelque chose.
XII Provinces = ensemble des provinces des PB, qui sont diverses, de tailles différentes,
… On n'y retrouve pas le duché de Bourgogne, ni le comté de Bourgogne.

Conclusion

Rassemblement territorial :
On ne peut pas dire que les 2 premiers ducs (Philippe le Hardi et Jean sans Peur) avaient la
volonté de créer un ensemble, pas de nouvel état à ils ont juste pris les opportunités
à Nouveau territoire = nouvelle et meilleure économie, plus de poids politique

Mais progressivement à union personnelle considérable, notamment dans le St Empire


(Philippe le Bon)

Ambition claire qu'il peut y avoir sur cette base : un état (Charles le Téméraire) mais il y a un
frein : le duc meurt et sa fille vit une situation difficile à retour en arrière.
Néanmoins, on peut considérer que cet état continue à se développer.
Cet achèvement territorial va se terminer par des affirmations de souveraineté très nettes
(Charles Quint).

Développement de réalités supra-principautaires :


Des institutions mais aussi un milieu, une culture politique, qui partagent des intérêts
communs.
Cela assure une continuité bourguignonne très claire sous les Habsbourg (Maximilien,
Philippe le Beau, Charles Quint).

Ensemble plurilingue à locuteurs français (roman), thiois, allemand


à L'ensemble des locuteurs thiois se retrouvent inclus dans un même ensemble politique.
Une nuance, il y en a dans la principauté épiscopale de Liège, qui ne fait pas partie de
l'ensemble habsbourgeois. Néanmoins, durant le règne de Charles Quint, la principauté de
Liège est sous influence des Habsbourg.

Intégration dans une monarchie composite :


Intégration qui s'est développée sous Philippe le Beau et s'est amplifiée chez Charles Quint.
Le centre de décision principal va quitter les régions. Elle était jusque-là faite aux PB, en
fonction des intérêts des PB. De plus en plus, on va retrouver ce centre en Espagne (il se
déplace très fort mais ses successeurs ne seront plus présents du tout dans les PB
habsbourgeois, dirigés depuis Madrid).

117
3.4. Les Pays-Bas méridionaux aux temps modernes Habsbourg et
Liège
2e moitié du XVIe – fin XVIIIe siècle

3.4.1. Les Pays-Bas espagnols avant leur scission

Pays-Bas méridionaux (sens géographique) à à distinguer des Pays-Bas habsbourgeois (sens


politique)

Jusqu'ici à mouvement centripète, les entités se rassemblent


Maintenant à mouvement centrifuge, les entités éclatent

1/ La dénomination des Pays-Bas espagnols

Cette dénomination est d'abord donnée par les historiens (plus qu'un nom de l'époque).
Cette dénomination est valable de 1506 à 1700.
On peut parler aussi de Pays-Bas burgondo-habsbourgeois
ð Selon les points de vue à période bourguignonne ou de période burgondo-
habsbourgeoise.

L'appellation de période espagnole a une pertinence accrue après 1555 (règne de Philippe II,
fils de Charles Quint).

Implication ?
Pays-Bas espagnols ne veut pas dire qu'ils ont été annexés par l'Espagne. Les Pays-Bas n'ont
jamais fait partie du royaume d'Espagne, on est dans le cadre d'une monarchie composite.
Entités politiques qui ont le même prince mais qui ne fusionnent pas (= union personnelle
mais au niveau royal).

L'administration de nos régions est faite par des autochtones, dans les conseils collatéraux.
Le prince étant roi d'Espagne, il s'entoure de conseillers espagnols. À certaines reprises, il
envoie ces gens de confiance dans les Pays-Bas, mais cela ne comporte que des dirigeants
civils et militaires. On trouve des espagnols, franc-comtois et des italiens. Si quelques hauts
postes sont détenus pas des étranger à dû au fonctionnement de la monarchie composite.

Il y a une présence de soldats étrangers, nombreux, dans l'armée des Pays-Bas. Ce sont des
troupes "internationales".

Présence de marchands. Durant tout le XVIe siècle, Anvers connait un développement


économique de malade et devient LA métropole du Nord, c'est par là que transite tout ce qui
vient d'Espagne, de leurs colonies, …
Certains Espagnols vont s'implanter (acquérir des biens, se marier dans les Pays-Bas). Cela
peut être des nobles mais aussi des gens de robes.

Sur le plan linguistique à emprunts fait à l'espagnol par le français et par le néerlandais.

118
à Dimension culturelle limitée mais qui a certains effets durables.
à Distinction chronologique : ensemble des Pays-Bas habsbourgeois jusqu’en 1585, ensuite
uniquement les Pays-Bas méridionaux. 1585 correspond à la prise d'Anvers par Alexandre
Farnèse (expliqué plus tard)
D'autres appellations, très courantes à l'époque :
- Sous l'influence de l'espagnol (et de l'italien), on parle des Flandres. Dénomination d'une
partie qui sert à désigner l'ensemble à pars pro toto
- Chez les humanistes à expressions latines pour cet ensemble :
Humanistes : intellectuels des TM qui s'intéressent à l'Antiquité. Ils s'intéressent à des
manières de désigner des lieux avec des termes de l'Antiquité. Ils vont donc chercher
dans les textes anciens, tomber sur le texte de César, qui utilise Belgium, Belgica à
synonyme des anciens Pays-Bas ≠ de la Belgique actuelle car La Haye, Amsterdam, … font
partie du Belgium.
Terme anachronique car l'espace ne correspond pas à la province de Belgica. Ici, on
recadre ce terme à anachronisme à une réalité des TM.
Ils vont désigner les liégeois "éburonais"

La révolte des Pays-Bas va aboutir à la scission des Provinces-Unies. Le terme latin continue
d'exister mais le terme Belgica va être coupé en 2 :
- Belgica regia (Belgique appartenant au roi (d'Espagne))
- Belgica federata (Pays-Bas fédérés (=Provinces Unies)).

2/ Tensions, crise politique et révolte

a) Lutte contre le protestantisme


Elle se met en place sous Charles Quint, puis sous Philippe II.

Le protestantisme apparait en 1517 avec Luther. Par la suite se développent 2 autres formes
de protestantisme : le calvinisme et l'anabaptisme.
La lutte va être organisée à l'échelle de l'empire. Charles Quint rassemble des différents
princes de l'empire, ils condamnent Luther.
ð Répression politique, pas religieuse. Le fait d'être luthérien (branche du protestantisme)
est un crime contre l'autorité de l'empereur.

Cette répression commence en 1523, à Bruxelles, où a lieu la première exécution (2 frères


meurent sur la Grand-Place de Bruxelles). Par la suite, les autres protestants seront surtout
des calvinistes.

Cette lutte va aboutir à des réformes de l'Église, car on est dans une monarchie portée par
l'Église (catholique), qui lutte par le biais de la réforme catholique, contre la réforme
protestante.

b) Réorganisation des diocèses en 1559

La géographie ecclésiastique était tributaire de vieilles structures des civitates (réalité durant
tout le MA et la première partie de la Renaissance).

119
En 1559, on crée de nouveaux évêchés, la taille des grands évêchés va être réduite, d'autres
apparaissent, de façon à ce que chacun ait +- la même taille.
Cela a pour but d'exercer un meilleur contrôle sur les croyants. Avec une taille plus réduite,
l'évêque aura plus de facilités à exercer son contrôle religieux.

Il y a aussi un but politique, qui vise à une meilleure indépendance, c'est-à-dire éviter de
dépendre d’archevêchés situés à l’étranger.
Un évêque dépend toujours d'un archevêque (supérieur). Avant 1559, les diocèses
dépendaient d'archevêchés dont les sièges étaient en dehors de Pays-Bas à siège à Reims,
Cologne (et Trêve pour une petite partie).

Cette réorganisation des diocèses va créer 3 nouveaux archevêchés, dont les sièges figurent
dans les Pays-Bas :
- Cambrai va être compétant pour l'ensemble des diocèses de langue wallonne,
francophones
- Utrecht sera compétant pour les diocèses septentrionaux des Pays-Bas.
- Malines, nouveau diocèse, qui a été capitale des Pays-Bas habsbourgeois, il y a là un
nouvel évêque et archevêque qui sera compétant pour les diocèses thiois méridionaux.

Cette réforme, le prince Philippe II n'a pas pu la réaliser tout seul. C'est le Pape qui a pu
réaliser cela, c'est une opération qui a duré pendant longtemps entre le roi d'Espagne et le
Pape. C'est sans doute un moyen de lutter contre le protestantisme et (donc) un moyen de
s'assurer du soutien du Pape.

Le prince-évêque de Liège perd toute sa juridiction sur le Namurois et sur le Brabant, qui vont
donc dépendre de nouveaux évêchés.

Il y a aussi la création de séminaires pour mieux former le clergé, la création d'une université
à Douai (après celle de Louvain).

c) Contestation politique et religieuse sous Philippe II : de la crise à la Révolte

Il y a d'abord une crise, qui va déboucher sur la révolte.


Au début du règne, les choses se passent bien car Philippe II est présent dans les Pays-Bas de
1555 à 1559.
Charles Quint va abdiquer des principautés des PB en 1555 à Philippe II.
En 1556, il abdique de la Franche Comté et de l'Espagne à Philippe II
Par contre les territoires autrichiens vont au frère de Charles Quint, Ferdinand. La dignité
impériale ira à Ferdinand, il devient empereur en 1558, année du décès de Charles Quint.
En mourant, il met fin à la monarchie composite.

120
Scission au sein de la famille des Habsbourg. Chacune prend son autonomie par rapport à
l'autre.
Philippe II séjourne encore un peu dans les Pays-Bas mais en 1559, il quitte les PB et plus
aucun roi d'Espagne ne séjournera au Pays-Bas. Le pouvoir supérieur sera toujours exercé par
un gouverneur ou gouvernante générale.
La première : une femme, Marguerite de Parme (et Dom Juan d'Autriche) (enfants bâtards
de Charles Quint). Marguerite va être nommée gouvernante. Fonction qui représente le
prince pour l'ensemble des PB.
Marguerite de Parme a moins d'autonomie qu'avait pu l'avoir Marguerite d'Autriche ou Marie
de Hongrie sous Charles Quint. Elle est ici mise sous surveillance de son demi-frère, par
l'archevêque de Malines, Granvelle et membre du Conseil d'État.

Crise
Causes : autoritarisme qui attaque les privilèges de la noblesse et répression religieuse (aussi
mal vu par les catholiques des PB)
Face à cette répression, des acteurs vont s'élever : des nobles et des villes.

Les nobles s'associent pour obtenir de la part du pouvoir central le respect des libertés :
- Le pouvoir prend beaucoup de liberté par rapport à ce qu'il est censé respecter (nature
contractuelle du pouvoir implique que le gouvernant doit respecter des privilèges de
libertés de sujets, et l'impression est que ces libertés ne sont plus respectée).
- Liberté de culte. Idée que "tant pis s'ils ont protestants". Ces voies-là ne sont pas
entendues par le pouvoir central.

En 1556, crise Iconoclastes.


"iconoclasme" : mouvement dans lequel des émeutiers vont détruire dans les édifices
religieux les images, les vitraux, les statues représentant des saints. Cela est un tournant.

121
Dans les années qui suivent à escalade (pouvoir central à Madrid)
De 1567 à 1573 à nouveau gouverneur général : le duc d'Albe (étranger complet). Il va
renforcer la dimension autoritaire, il met en place une nouvelle institution : le Conseil des
Troubles à qui passe au-dessus des différents conseils de justice existant.
ð Régime de terreur. Arrestations, mesures fiscales très lourdes et mal perçues par la
population

D'abord, tentative de ramener l'ordre en levant le pied par rapport à la population (pardon
général, …) mais n'a pas d'impact.
- Il y a des victimes de tous statuts sociaux. Il y a notamment 2 membres du Conseil d'État,
chevaliers de l'Ordre de la Toison d'Or, ils sont condamnés et décapités sur la Grand-
Place de Bruxelles.
Un autre va y échapper : Guillaume le Taciturne. Il était membre du Conseil d'État et
comte de Nassau. Il s'opposait à la politique du gouvernement et va devenir chef de la
révolte. Il va mener des actions militaires à partir des provinces du Nord.

Le duc d'Albe est remplacé par Requesens en 1573 (jusqu'en 1576). Une situation +-
anarchique se met en place. Le Conseil d'État va essayer d'assurer l'intérim du pouvoir mais
échoue. Face à cette difficulté à consultation des État généraux (alors que normalement
seul le prince peut les réunir) à illégal. Fait pour essayer de régler la situation. Les États
généraux se rassemblent à Bruxelles, ils vont lever leurs propres armées pour rétablir l'ordre
(pas leur rôle, ils ne peuvent normalement pas décider). Ils proposent une pacification avec
les chefs rebelles. Mais au sein des États généraux, les rebelles calvinistes vont prendre de
plus en plus d'importance.

En //, nouveaux régimes politiques, des républiques urbaines calvinistes se mettent en place
dans des villes des Pays-Bas méridionaux. Ils remplacent le gouvernement communal et
surtout, ils ont une connotation affirmée (calviniste) qui vont jusqu'à réprimer le
catholicisme.

En 1579, 2 unions de principautés vont s'opposer :


- L'union d'Arras : rassemble les fidèles au roi d'Espagne
- L'union d'Utrecht : rassemble les principautés qui s'oppose au Roi d'Espagne

Dom Juan (d'Autriche) va prendre la tête de l'union d'Arras et va mener des actions militaires
contre les rebelles. Il meurt assez vite et est remplacé par le fils de Marguerite de Prame :
Alexandre Farnèse à reconquête farnésienne à menée au nom du roi d'Espagne, qui va
durer jusqu'en 1585 (point d'arrêt de la reconquête farnésienne).

122
En gris foncé : provinces unies à Farnèse
Gris moyen et bleu clair : provinces reconquises
En orange : provinces qui restent en dehors de la reconquête.
En jaune : principauté épiscopale de Liège (neutre)

16/03/2021

Jusque-là : mouvement de rassemblement. Maintenant : dissociation (par la révolte). Il y avait


eu des chocs mais la situation était restée +- stable.
La révolte va déboucher sur une situation durable. Ce sont des provinces entières qui se
révoltent.
ð Guerre civile.

La situation aurait pu se régler à l'avantage du pouvoir central car quand Alexandre Farnèse
a pris le pouvoir, il a grignoté des territoires perdus et les rebelles ont parfois dû se soumettre
à succès militaire (en beaucoup de temps).

/!\ Point charnière

L'annexion de Farnèse aurait pu être réussie si elle avait été poursuivie. La révolte des
provinces rebelles n'aurait été qu'une révolte de plus dans la série des révoltes du MA (à partir
du XIIIe siècle).
En 1585, Farnèse réussi un dernier grand coup à il prend Anvers (ville rebellée). Il la fait
rentrer sous l'autorité du roi d'Espagne. Anvers est une puissance économique de l'époque.
à Grand succès mais c'est le dernier (c con hn)

À partir de ce moment-là, le roi d'Espagne, à partir de Madrid, demande à Farnèse d'arrêter


son offensive et il reprend des troupes à Farnèse car il a une autre opération en tête : le
royaume d'Angleterre (l'invincible Armada qui est un échec).

123
ð La reconquête est arrêtée car Farnèse manque de moyens
ð Erreur stratégique majeure car il a perdu en Angleterre et dans sa reconquête. En effet,
les rebelles ont eu du temps pour renforcer leurs positions, refaire leurs armées, …

Résultat :
Mise en place durable d'une démarcation géographique entre les provinces rebelles et
fidèles au roi d'Espagne.
Cette limite va démarquer les PB septentrionaux (du Nord) des méridionaux (du Sud).
La révolte va survire et la frontière va se mettre en 3 phases :
- 1585 : marque l'arrêt de l'offensive de Farnèse
- Les rebelles contre-attaquent jusqu'en 1609. Cela marque une trêve entre les rebelles
et le roi d'Espagne jusqu'en 1621. Ensuite, la trêve est rompue et nouveau recul des PB
espagnols.
- Le résultat, en 1648, la frontière est arrivée entre les Provinces Unies et les PB espagnols.
à Officiel, traité par lequel les Provinces-Unies sont reconnues par le roi d'Espagne

Négociations à Traités de Westphalie : met fin à la Guerre de 30 ans et met fin à un conflit
beaucoup plus long aux PB : la Guerre de 80 ans à se termine en 1648 (à partir de 1568)
àImportant pour les PB actuels.

Conséquences importantes car reconnaissance d'un véritable état mais aussi conséquences
dans les PB méridionaux. Reprise en main politique et religieuse dans les PB méridionaux à
on parle de re-catholisation (propagande par tous les moyens (art, parole, …) pour effacer les
traces des rebellions des PB espagnols). Le catholicisme est renforcé (>< protestantisme).
Les habitants du Sud qui ne souhaitent pas se plier à l'autorité catholique, ceux qui souhaitent
rester fidèle à leur religion protestante sont forcés d'émigrer vers le Nord.
Parmi ces émigrés : intellectuels, membres des élites urbaines marchandes, …

3.4.2. Les Provinces-Unies, de la Révolte à 1795

7 provinces : Hollande, Zélande, Utrecht, Oversijssel, Gueldre, Groningue, Frise.


ð Pays-Bas septentrionaux

Dans chacune, les institutions en place demeurent. On ne change pas le fonctionnement de


la période bourguignonne et habsbourgeoise : les États provinciaux et le Stathouder.
Le Stathouder (lieutenant) peut cumuler plusieurs provinces à la fois. Chacune de ses
provinces découle de la continuité de ce qu'il y avait avant.
Les États généraux, fondé dans la période bourguignonne, avaient tentés à un moment de
prendre les PB.
Forme de continuité mais une rupture. En 1581 : les États généraux ont proclamé la
déchéance de Philippe II sur les 7 provinces. Ils ont dit que le roi d'Espagne n'était plus le
prince en détail des provinces des PB.
Pour cela, ils se sont basés sur la logique contractuelle du pouvoir (élément fondamental de
l'autorité du prince). Les sujets estiment que leur liberté n'est plus respectée par le roi
d'Espagne. Le prince en détail n'aurait plus respecté son contrat.
Le sujet prête serment après que le prince ait fait son serment (respecter les privilèges, …).

124
Les États, dans chaque province, vont assumer eux-mêmes la souveraineté, en tant que
représentant des sujets de chaque province.
ð Les Provinces-Unies deviennent une république. à Rupture dans l'histoire des régions
qu'on étudie

Personnage qui va jouer un rôle important : le Stathouder de Hollande, dont le 1er est
Guillaume d'Orange, dit aussi Guillaume le Taciturne. Il va jouer le leader de la révolte. Il est
aussi le leader d'autres provinces. Sa famille va réussir à occuper plusieurs postes de
Stathouder. Cette famille va conserver cette fonction jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
Il n'est pas un prince mais un officier, nommé par les états provinciaux à /!\ plus de prince.
Il est juste nommé par les états. Il n'est pas non plus souverain, ce titre n'est pas non plus
héréditaire.
1 exception, le dernier Stathouder obtient l'hérédité, mais cela ne sert à rien car la fin des
Provinces-Unies survient.

ð Ce titre n'est donc pas comparable aux autres à personnage clé dans le régime politique
mais il n'est pas au sommet de cette fonction politique. Par exemple, lors les traités
nationaux, ce sont les États généraux qui les signent, pas le Stathouder. Il n'a pas de
fonction à l'échelon fédéral, ni juridique, … Dans les faits, il pourra jouer parfois un rôle
important mais n'a pas de fonction fédérale.
Il y a une tendance chez le Stathouder à se comporter comme un prince, à se comporter
monarchiquement. Mais ils ne peuvent pas car les États généraux sont déterminés (car ils se
souviennent des échecs du passés). Il y a donc parfois des grandes tensions (complots,
assassinats, …)
On parle alors de Stathoudérat.

Certains territoires considérés comme annexés : Nord du Brabant, Flandre zélandaise,


Drenthe. Ils ne sont pas considérés comme des provinces constitutives de la République mais
comme des territoires dépendants des États-généraux.
Ces territoires n'envoient pas de délégués aux États généraux (même s'ils sont sous leur
autorité). Dans ces régions, il y a parfois d'importantes communautés catholiques. Les
catholiques ne bénéficient pas des mêmes droits, il y a parfois des persécutions, pas de
processions, …
La religion est un facteur primordial dans cette révolte et organisation. Cette différenciation
dans les PB septentrionaux, les habitants du Sud se considèrent comme un peu différents des
habitants "du reste".

Il y a un essor (inattendu) des Provinces-Unies au XVIIe siècle à Siècle d'Or.


Amsterdam devient une métropole mondiale et Anvers devient "coincée" au bout de l'Escaut.
Ils connaissent une expansion maritime importante sur le plan militaire (puissance navale) et
commercial.
Ils deviennent également une puissance coloniale (en Asie, en Afrique, en Amérique). Ils
confient ses colonies à des compagnies.

125
Les Province-Unies sont une république mais elle est oligarchique car le pouvoir est aux mains
d'un nombre limité d'acteurs politiques : les États généraux (qui représentent surtout les
élites urbaines).

En 1795, fin de l'Ancien Régime. La république oligarchique est remplacée par la république
batave. Cette république se veut plus ouverte, elle est influencée par les idées de la
révolution française. à Marque un bouleversement.
Le Stathouder s'enfuit en Angleterre face à cette révolution.
"Batave" à nom d'une ancienne tribu des PB du nord.
Le dernier Stathouder a un fils, Guillaume d'Orange, qui régnera de 1815 (Congrès de Vienne)
à 1830.

3.4.3. Les Pays-Bas espagnols après la scission (1585 – 1700)

Flandre (amputée) Brabant (amputé), Gueldre


espagnole (Overkwartier (le Sud, voir carte au-
dessus) seulement), Limbourg et terres d'Outre-
Meuse (amputées), Luxembourg, Namur,
Hainaut, Cambrai, Malines, Tournaisis, Artois.

L'emprise du gouvernement central s'est


renforcé sur le Cambrésis et le pince archevêque
a perdu le pouvoir temporel.

Même si elles sont amputées, elles ne sont pas


négligeables. Elles sont loin du pouvoir de Madrid,
mais elles ont de l'intérêt pour la couronne
d'Espagne. Cette région figure comme bastion
catholique dans l'Europe du Nord.
Les 2 branches des Habsbourg (Espagne et
Autriche) se profilent comme les défenseurs de la
religion catholique (contre les protestants). PB =
point de départ pour défendre le catholicisme.
Les PB espagnols vont utiliser notamment l'art pour re-catholiser : art baroque (= art de
propagande).

L'armée des Flandres (= l'armée des PB espagnols) était les meilleurs troupes espagnoles,
l'élite pour lutter aussi contre le roi de France et les protestants
En 1598, le roi d'Espagne va céder la souveraineté sur les PB espagnols aux archiducs Albert
et Isabelle à nouveaux princes en détail.

126
Isabelle (fille de Philippe II) est mariée à un cousin : Albert (sale frr)

C'est donc Albert qui va régner sur les Pays-Bas mais il y a une condition de procréation.
C'est-à-dire qu'il faut qu'ils aient des enfants et ils doivent créer une lignée. S'ils n'en ont pas,
les PB doivent revenir au roi d'Espagne à pas de risques

Il y aurait donc les Habsbourg d'Autriche, d'Espagne et des Pays-Bas, pour renforcer leur
autorité sur les Pays-Bas. C'est un projet qui ne fonctionne pas puisqu'au décès d'Albert, ils
n'ont pas d'enfants et les Pays-Bas reviennent au roi d'Espagne. Il nomme cependant Isabelle
comme gouvernante générale pendant 10 ans.

Le régime mis en place (période des archiducs) est en semi-indépendance. Dans les faits, le
roi d'Espagne continue à exercer une influence importante sur les PB :
- Financier : thune du royaume d'Espagne
- Militaire : troupes espagnoles du roi aux Pays-Bas
- Injonctions secrètes

Les institutions existantes ne sont pas transformées. 1 personnage disparait : le gouverneur


général à remplacé par les archiducs (+ pouvoir et + prestige)

La re-catholisation est un événement clé de la politique des archiducs.

22/03/2021

C'est donc Philippe IV qui va devenir roi d'Espagne (et les PB espagnols).
Ce régime des archiducs est donc un régime de semi-indépendance mais également de tutelle
de Madrid (le roi d'Espagne conservait une influence sur les archiducs et leurs territoires).
Les institutions classiques continuent de fonctionner en 1621, dans une remarquable
continuité (prince en détail, …).

Les institutions

(En brun à à Madrid. En orange : ce qui existait déjà. En vert : nouvelles institutions,
innovations "légères")

127
Le prince est à Madrid et est entouré de certains organes de gouvernement. Le gouvernement
n'est pas homogène à ensemble d'institutions, de conseils (chacun ayant une tache
particulière). Parmi eux :
Le Conseil suprême de Flandre et de Bourgogne.
à Organe chargé de conseiller le prince et de faire le relais avec les PB espagnols ainsi que
la Franche Comté (comté de Bourgogne). Flandre = ensemble des PB espagnols.

Bruxelles (en tant que capitale des PB espagnols) : le gouverneur général. Interruption car
durant la période des archiducs à plus de gouverneur général (car le prince séjourne sur
place). Le prince en détail est désormais à Madrid donc l'archiduchesse va continuer à
gouverner, en tant que gouvernante générale.
Le gouverneur général va s'appuyer sur les 3 conseils collatéraux (conseil d'État, conseil privé
et conseil des finances). Ils sont toujours là mais le conseil privé va prendre plus d'importance
et d'influence.

Le secrétaire d'État et de guerre à pas un personnage à qui on confie un pouvoir de décision


à chargé de la correspondance entre Bruxelles et Madrid. Son rôle est donc auxiliaire du
gouverneur général (en théorie). Mais en pratique, il est chargé par le roi d'Espagne de
surveiller le gouverneur général, il est l'homme du roi auprès du gouverneur.

Le secrétaire d'État allemand à chargé de la correspondance avec l'Empire et le gouverneur


général. Ce secrétaire devait donc savoir écrire en allemand.

Les jointes (espagnol : junta à commission spécialisée) à a donné en français une "junte"
militaire ("dictature" militaire). Les jointes vont donc fonctionner en marge ou en // des
conseils collatéraux. Pas toujours la peine de réunir tout un conseil pour toutes les questions,
parfois aussi il faut agir vite. Plutôt que de faire des allers-retours entre les conseil à décisions
au sein d'une jointe à manière de rendre plus efficace le gouvernement central. C'est une
commission spécialisée parfois temporaire et ne semble pas mettre à mal les conseils
collatéraux.

Les États généraux, où siègent les représentants des États provinciaux (pas ceux des
Provinces-Unies du coup). Assemblée représentative mais qui ne peut se réunir qu'à la
demande du prince et ne peut pas prendre de décision. C'est différent de leur rôle dans les
Provinces-Unies (où ils prennent des décisions et son à la tête de l'état)
Au début des années 1630, ils se sont opposés au pouvoir princier mais sans succès. Après
cela, le gouvernement central décide de ne plus les réunir, afin d'éviter les révoltes. À partir
des années 1630, les États ne se réuniront plus mais ne seront pas supprimés.

Chambres des comptes : pas changé. Vérifier et contrôler les comptes des villes ainsi que
gérer le domaine princier
Grand Conseil de Malines : conseil de justice, fonctionne comme avant.

Institutions provinciales :
Les gouverneurs pour chaque province, un conseil pour chaque province et les États
provinciaux à ceux-là continuent de fonctionner.

128
Sentiment d'appartenance ?
Toujours dans le système d'union personnelle avec un prince en détail. Chaque province =
ancienne principauté mais chacune conserve ses propres institutions et son statut juridique.
Avec notamment un sentiment d'appartenance à la province. À certains niveaux, une
condition de nationalité existe, liée à la principauté, à la province (ex : duché de Brabant).
L'identité de chaque principauté, sa spécificité juridique est toujours présente mais en même
temps à impression d'appartenir à un ensemble plus large à les PB espagnols,
spécialement chez les lettrés.

Le fonctionnement des PB espagnols a créé un sentiment d'appartenance, qui se superpose


à celui du sentiment d'identité des provinces.

Nombreuses guerres entre le royaume de France et la monarchie composite d'Espagne : les


invasions de Louis XIV au XVIIe siècle.
Nombreuses invasions et nombreux traités.
Résultats ?
Au fil de plusieurs traités, les PB espagnols perdent beaucoup de territoires :
- Le comté d'Artois
- La Flandre française (partie du comté de Flandre où l'on parlait français (Lille, Douai)),
- Une partie du Hainaut (Hainaut français, Valencienne),
- Cambrésis
- Une partie du duché de Luxembourg (avec Thionville)
- Le Tournaisis (perdu temporairement)
- D'autres parties de la Flandre et du Hainaut vont être perdus temporairement puis repris
par les PB espagnols
ð Nouvel ensemble géographique : les PB français, sous l'autorité du roi de France.

Les populations qui en font partie vont petit à petit se sentir plus français, loyauté vers le roi
de France.
Ce régime des PB français va de pair avec une continuité, notamment sur le plan juridique.
Les populations conservent leur système juridique mais le roi de France va mettre en place
une cour de justice spécifique pour recevoir les jugements en appel pour ces régions à
Parlement de Flandre (à Douai)

En //, perte de la Franche-Comté. Elle sera annexée au royaume de France (qui faisait partie
de l'empire, qui n'avait encore jamais été français).

129
Conclusion :

Amputations territoriales sévères :


- Au Nord : fin XVIe et début du XVIIe siècle à provinces se déclarent indépendantes +
annexion des Provinces-Unies
- Au Sud : XVIIe siècle à perte de provinces pour le royaume de France.

Ensemble territorial nettement rétrécis. Dedans à maintien des structures territoriales et


institutionnelles :
- Continuité dynastique à depuis le MA
- Continuité institutionnelle et juridique
- Autonomie des affaires internes. Les PB espagnols ont un prince à Madrid mais les
affaires internes sont décidées sur place par un gouvernement central, peuplé
d'officiers princiers originaire des PB espagnols, la présence espagnole est limitée
(gouverneur général (souvent de la famille du roi ou un grand d'Espagne (aristocrate))).

Succession d'Espagne ?
Charles II va mourir sans héritier, il doit désigner son successeur par testament. Il va choisir
un des petits-fils de Louis XIV, Philippe d'Anjou à guerre de succession d'Espagne
ð Nouvelle configuration. Les PB vont être sous la maison des Habsbourg d'Autriche.

3.4.4. Les Pays-Bas autrichiens


1716-1794

130
Philippe d'Anjou désigné par Charles II comme successeur.
Il y a Léopold I, empereur du St Empire, descendant de Ferdinand I (frère de Charles Quint) et
va revendiquer l'héritage.
Très vite, ses prétentions, il va les laisser à son fils cadet : Charles VI, de façon à organiser une
répartition dans sa famille (Autriche pour son fils ainé et l'Espagne pour son fils cadet). Joseph
Ier meurt vite donc son frère cadet va se retrouver à la tête de tout, sous le nom de Charles VI.

A. Le régime anjouin et la Guerre de Succession d'Espagne.

Au départ, continuité de la période espagnole. Lorsque Philippe d'Anjou est proclamé roi
d'Espagne, il est reconnu directement par le gouverneur général, il le reconnait comme
nouveau prince en détail des PB espagnols.

Régime anjouin ?
Dans les faits, ce n'est pas Philippe qui règne mais Louis XIV, son grand-père. Il va donc
déléguer à Louis XIV de s'occuper des PB espagnols. Même s'il est reconnu comme roi, dans
les faits, celui qui prend les décisions c'est Louis XIV (de 1700 à 1711).

Ce régime anjouin va connaitre des opérations militaires et va progressivement perdre pied.


Il va subir plein de défaites militaires de la part de ceux qui ne reconnaissent pas le testament
de Charles II.

Le condominium anglo-batave
Condominium = Droit de souveraineté exercé en commun par plusieurs puissances sur un
même pays.

La guerre de succession nait des prétentions de Léopold à puis Charles III (en tant que roi
d'Espagne, ensuite connu comme Charles VI en tant qu'empereur).

131
Il veut donc mettre la main sur l'héritage espagnol (royaume d'Espagne + PB + colonies).

Il va avoir des alliés, qui veulent limiter la puissance de Louis XIV en Europe et même
mondialement (colonies) : 2 états européens, qui ont une puissance coloniale : Angleterre et
Provinces-Unies contre la France dans cette guerre.
Les Provinces-Unies, qui 100 ans plus tôt s'émancipaient des Habsbourg, sont maintenant
alliés des Habsbourg.
Dans les faits, ce sont surtout les alliés des Habsbourg qui vont progressivement conquérir le
territoire des PB espagnols. Pour administrer ces territoires, un organe anglo-batave se met
en place à Conférence anglo-batave. À ce moment-là, comme ce sont eux qui mènent la
reconquête à eux qui ont les droits sur ces territoires
ð Le condominium anglo-batave

Le régime anjouin subit des défaites face aux alliés anglo-bataves et finalement à plus grand-
chose au régime anjouin, la capitale devient temporairement à Mons.
Philippe d'Anjou va renoncer aux PB, au profit d'un autre prince. Il conserve son titre de roi
d'Espagne mais ne veut plus des PB (lui et son grand-père ont déjà perdu les territoires donc
il n'en veut plus mais il est juste pigeon quoi). Philippe va donc "céder" les PB espagnols à
Maximilien-Emmanuel de Bavière, prince électeur de Bavière => régime bavarois de 1711
à 1712. Il devient donc le nouveau prince en détail des PB. Maximilien-Emmanuel de
Bavière était jusque-là le dernier gouverneur général des PB. Dans les faits, ce régime ne
représente quasi rien car à cause de la reconquête à plus que le duché de Namur et
Luxembourg. Il ne pourra jamais rétablir la situation.

Au total, cette guerre va se solder par une défaite totale sur les territoires des PB pour la
couronne d'Espagne. Philippe d'Anjou reste roi d'Espagne et est le 1er roi Bourbon (encore
actuels en Espagne). Les PB sont donc toujours sous le condominium anglo-batave.
Les alliés avaient conquis les PB pour Charles VI mais le pouvoir est exercé par la
conférence anglo-batave.
Les alliés doivent rétrocéder les territoires à Charles VI. Dans les faits, il a fallu négocier
la rétrocession avec des traités, avec le dernier : Le traité de la Barrière en 1715.
Définitivement, Charles VI met donc la main sur les PB à PB autrichiens.

B. La dénomination de "Pays-Bas autrichiens"

Régime d'union personnelle à pas d'annexion. Les PB ne font donc pas partie de l'Autriche,
avec un prince étranger mais qui a été reconnu comme prince naturel. C'est un prince
dynastique mais il a fallu des négociations pour la continuité dynastique.
Ce régime implique encore le maintien de l'autonomie des autochtones, des institutions, du
statut juridique de chaque province. Il y aura présence de hauts responsables, venant
d'Autriche ou des possessions italiennes.
Si on a pu dire que la présence espagnole était limitée avec une petite influence (ex :
linguistique), il n'y en a pas du tout venant de l'allemand car les élites venant d'Europe
centrale, des possessions autrichiennes, font partie des élites européennes au XVIIIe siècle et
ont une langue commune à le français. Cela veut dire que les autrichiens qui séjournent dans
les PB parlent français, et non allemand à pas d'influence germanophone.

132
Le souverain porte différents titres : archiduc d'Autriche, roi de Bohême (Tchécoslovaquie),
roi de Hongrie et empereur du St Empire (>< empereur d'Autriche, il n'y a pas d'empire
d'Autriche au XVIIIe siècle).
Napoléon va abolir le St Empire, le souverain autrichien perd son titre d'empereur (du St
Empire) mais veut garder le titre impérial donc il va ériger l'Autriche comme empire.

Distinguer :
- Les États patrimoniaux. L'Autriche et tout ce qu'il y a autour (Autriche, duché de Styrie,
comté de Tyrol, duché de Carniole). Dans le cœur des territoires autrichiens : royaume
de Bohème et royaume de Hongrie.
- Pays-Bas autrichiens
- Le St Empire est une confédération d'État indépendant. L'autorité des Habsbourg
d'Autriche est limitée mais le fait d'avoir le titre impérial reste un enjeu
- Possessions italiennes

Autre appellation : Provinces belgiques à terme fréquent dans les sources de l'époque
(autant les sujets, le gouvernement, voire les étrangers) à devient synonyme de PB
autrichiens.
"provinces" = pays
Parfois, on trouve l'appellation de l'État Belgique, parfois La Belgique (très rare au XVIIIe
siècle)

Sens de "Belgique" ?
Dérivé du latin par les humanistes. Mais ici, restriction sémantique à observer :
- En latin : PB au sens large du terme (Provinces-Unies aussi).
- XVIIIe siècle à l'ensemble géographique restreint des PB. Les PU, Liège, Stavelot-
Malmédy ne font plus partie de Belgique.

ð Il y a donc une pluralité d'appellations pour appeler les PB autrichiens.

C. Les institutions

Les PB autrichiens naissent de la Guerre de Succession d'Espagne. Ensemble avec une


obligation d'indivisibilité aux PB autrichiens qui est imposé au souverain par les traités à la
fin de la guerre de successions à les territoires doivent rester un bloc uni, notamment pour
faire face à la France.
On va de plus en plus le désigner comme un État (terme du XVIIIe siècle). État composé de
provinces, reconnu à l'international et a son propre gouvernement central.
Une limitation mise en place par le traité de la Barrière (1715). Il stipule une barrière de
forteresse : succession de forteresse placées le long de la frontière avec la France à
intermédiaire régulier. L'objectif est d'empêcher une invasion par le roi de France => postes
avancés. Ces troupes sont protestantes des PU, dans des villes catholiques et les soldes sont
payées par le gouvernement de Bruxelles.

133
Le prince reste en détail et réside à Vienne.
3 souverains :
- Charles VI.
- Puis, sa fille Marie-Thérèse (elle a tous les titres sauf le titre impérial car il faut être un
homme). Elle portera le titre d'impératrice car son mari, le duc de Lorraine sera
empereur. Le règne de Marie-Thérèse est l'un des 1ers où la souveraine, bien que mariée,
détient le pouvoir effectif. Les actes législatifs, … sont au nom de l'impératrice à
inflexion par rapport à ce qu'on a connu avant.
- Son fils, Joseph II, avec qui elle va partager momentanément le pouvoir. Son mari va
mourir donc elle va faire élire son fils empereur et co-régner avec lui. Ce n'est qu'en
1780 qu'il régnera tout seul. Joseph II va provoquer une révolution dans les PB
autrichiens.

Institutions à Vienne :
- Conseil suprême des PB. Dans ce conseil, des expatriés autochtones y règnent à
dévoués à Vienne. Pour régler les affaires des PB. En 1757 à supprimé et les affaires
seront intégrées dans la Chancellerie de Cour et d’État.
- Chancellerie de Cour et d’État en 1757. La suppression d'un conseil spécial des PB est un
symptôme d'une centralisation accrue. Le reste passe par beaucoup d'échanges entre
Bruxelles et Vienne

Bruxelles : capitale des PB autrichiens, où règne une cour autour du gouverneur général. Cour
où sont accrédités des ambassadeurs étrangers tout comme s'ils étaient auprès d'un
souverain (ici gouverneur général).
En tant que siège des institutions, Bruxelles subit un phénomène de francisation. Bruxelles
se situe dans un endroit où on parle thiois mais on y parle français à la cour.
- Le gouverneur général. Fonction ne change pas
- Le Ministre plénipotentiaire. Personnage secondaire dont le but est d'aider le
gouverneur général. En réalité, il est là pour le surveiller, pour éviter que le gouverneur
général n'en fasse qu'à sa tête. Ce titre est emprunté à la diplomatique. à Adaptation
dans la continuité.
- Les Conseils collatéraux. (On les a rassemblés un bref moment).
o Le rôle prépondérant du conseil privé est confirmé, c'est le principal organe
du gouvernement, avec l'affirmation nouvelle : "le chef et président", celui qui
dirige les réunions du Conseil privé.
o Le Conseil des finances continue.
o Le Conseil d'État cesse de se réunir à on ne le supprime pas mais ne se réunit
plus à toujours des nomination (titre prestigieux).
- Les jointes sont toujours présentes et on va renforcer le fonctionnement des jointes.
Certaines vont être temporaires, mais certaines vont devenir permanentes (ex : jointe
des administrations et des affaires de subsides). On utilise encore le terme jointe mais
aussi de comité (même réalité).

Centralisation accrue :
- Offices fiscaux. Agents placés au sein des conseils. Leur rôle est de représenter les
intérêts du souverain sur le plan politique et administratif dans les conseils. Ces agents
ont une correspondance directe avec le gouvernement central.

134
- Députations permanentes. Les États provinciaux vont se voir chargé d'actions
administratives ou exécutives (chargé de la perception des impôts, mise en place d'un
corps de police, gérer les routes, …) et pour gérer cela à des députés vont être choisis
pour gérer de manière permanente les affaires administratives.
à Despotisme éclairé, s'affirme sous le règne de Joseph II.

Une Patrie :
à Mot utilisé dans les textes du XVIIIe siècle, l'utilisation de ce mot dénote un sentiment
accru d'appartenance. Il y avait déjà un sentiment d'appartenance à la province et à l'union
personnelle à PB espagnols étaient sentiment d'appartenance
Il y a l'impression que ce sentiment d'appartenance se renforce, surtout dans les élites. On
constate dans les écrits de ces gens qu'ils forment une même ensemble, que les PB autrichiens
forment un état (en tant qu'union personnelle). Le sentiment de loyauté et d'appartenance
de ces gens est partagé entre la patrie et le prince.
Patrie ? à Province ou PB autrichiens.
Type d'appartenance ? Degré d'appartenance ? On ne peut pas encore parler de nationalisme
au XVIIIe siècle. Mais il y a une forme d'attachement au territoire, un sentiment de solidarité
d'appartenir au même territoire et au même prince.

Patriotisme monarchique à met en avant le prince. "Patriotisme" à aimer le prince. Cet


amour du prince va avec un dévouement général à la cause publique. Comme le prince est le
père de la patrie à amour de la patrie.

On trouve aussi des formes d'attachement chez les classes populaires.


Par exemple, dans les documents d'un procès, en 1715, suite à une bagarre dans un cabaret.
La dispute avait pour cause des origines différentes (PB autrichiens et français). Ils parlent de
"leur pays", et les français de "paysiste".

3.4.5. La principauté de Liège : de l'orbite bourguignonne à l'indépendance

135
Elle a été happée par le mouvement d'unification des ducs de bourgogne mais à la fin du XVIIIe
siècle à indépendante.

Les institutions

- Le prince-évêque, prince électif. Il est élu par les chanoines de sa cathédrale (chapitre
St-Lambert). Il doit être après confirmé par le Pape, puis par l'empereur (confirme en
tant que prince). Juridiquement, le prince-évêque est toujours le vassal de l'empereur.
- Le chapitre Saint-Lambert (60 chanoines).
Chapitre : institution formée par les chanoines. Il y a 2 types de chapitres :
o Chapitres cathédraux (cathédrale St-Lambert ici)
o Chapitres en dehors de la présence d'un évêque : Chapitres collégiaux.
Fonction sur le plan institutionnel ?
o Ce chapitre est le corps électoral.
o Ce chapitre va gouverner quand le siège est vacant (entre 2 évêques).
Ce chapitre va se percevoir comme la véritable incarnation de la continuité du pouvoir
liégeois (les évêques se succèdent mais pas le chapitre).
Au XVIIIe siècle à co-souveraineté. à Lutte, tension entre chapitre et prince-évêque.
- Le Conseil privé. à Constitue le gouvernement du prince à pas les autres conseils
comme dans les PB. Le conseil est nommé par le prince, dans le but d'aider le prince. Au
sein de ce conseil à plusieurs postes :
o Chancelier (+- 1er ministre), il doit être un chanoine du chapitre St-Lambert,
choisi par le prince.
o Ce conseil va recourir à des jointes (mot emprunté, par le fonctionnement du
grand voisin).
- La Chambre des comptes, fonction analogue de la Chambre des comptes dans les PB.
- La Souveraine Justice de Liège (échevinage/les échevins de la Cité). Les échevins sont en
position d'exercer une juridiction sur l'ensemble de la principauté.
- Les trois États :
o État primaire : le clergé à uniquement le chapitre St-Lambert, qui représente
à lui seul l'ensemble du clergé de la principauté.
o État noble
o État tiers : 22 puis 23 "bonnes villes" à Les élites y siègent à 22 villes puis 23
villes ont le droit d'envoyer leurs représentants. La majorité sont des villes
néerlandophones (>< mémoire collective). Les habitants des campagnes, les
paysans, ne sont pas représentés.
- Lien avec l'Empire
o La principauté fait partie du Cercle de Westphalie (>< majorité des PB (Cercle
de Bourgogne)
o La principauté de Liège dépend de tribunaux impériaux. Des sujets liégeois
peuvent aller en appel dans la Chambre impériale de justice. On passe d'abord
en procès devant les échevins de la ville, puis appel.
à Absence de distinction claire entre les différents niveaux de pouvoir. Le chapitre est à la
fois au sommet mais en même temps, il est du côté des sujets, en bas, comme étant un des 3
État représentant la principauté.

136
La problématique du destin liégeois

3 phases :
- Principauté parmi les autres, du Xe jusqu'au XVe siècle.
- Milieu XVIe siècle, principauté aspirée par le rassemblement des ducs de Bourgogne et
des 1ers Habsbourg. La principauté devient un Protectorat des Bourguignons, le duc
(Philippe le Bon) devient avoué de la principauté.
o 1477-1481/1492. Guerre civile entre ceux pour les Bourguignons et ceux
contre (soutenus par le roi de France). La principauté devient le terrain d'une
"guerre froide" entre les Habsbourg et le roi de France.
o Evrard de la Marck, allié de la France puis de Charles Quint
o La principauté se présente comme neutre (ambiguë) et dans les faits, l'état
liégeois devient un état satellite de Charles Quint.
- Une indépendance relative à éloignement
o La situation de guerre civile des PB espagnols à la principauté est neutre entre
les rebelles et les troupes espagnoles. Le prince-évêque s'éloigne de la coupe
de son voisin espagnol. Dans la 2e moitié du XVIe siècle à affirmation de la
neutralité.
o À la fin du XVIe siècle à unions personnelles bavaroises. Pendant plusieurs
règnes successifs, le prince de Liège va provenir de la famille des ducs de
Bavière à pas héréditaire mais il y a toujours une personne à chaque
génération. Le chapitre de St-Lambert a pendant plus d'un siècle, choisit d'élire
les princes-évêque de cette famille.
Période du "Grand Siècle Liégeois" (1581-1723). La principauté n'est pas non
plus indépendante, même s’il s’éloigne du St Empire, les prince-évêques sont
parfois ceux de Cologne.
o Il y a aussi l'influence de relations avec le roi de France. La France pèse sur les
décisions prises à Liège et même des ingérences.
ð La principauté ne fait pas vraiment partie des PB espagnols mais n'est pas indépendante
o Lutte entre les Chiroux (partisans du prince-évêque) et les Grignoux qui dure
jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.
o En 1795, annexion par la France, la principauté disparait et sera démembrée
(dans différents départements français).

3.4.6. Le duché de Bouillon,


Démembré de la principauté de Liège

A. Avant : une composante de la principauté de Liège


Bouillon = seigneurie (25 localités)
Le prince-évêque de Liège érige des seigneuries en duchés en 1456. C'est une famille
française (La Marck, puis La Tour d'Auvergne) qui détient la seigneurie et cette dernière est
aussi au service du roi de France à Ambiguïté politique importante.
ð Nouvel état indépendant.

137
B. Après : l’indépendance (1676-1795)
Louis XIV, lors de ces conquêtes va occuper le duché de Bouillon. Le roi de France détache le
duché de Bouillon de Liège et le proclame indépendant/souverain, au profit de la famille
ducale
à Sous protectorat français. Le duc de Bouillon est un courtisan (voire militaire) du roi de
France. Il y a une garnison française au duché de Bouillon

Dans la 2e moitié du XVIIIe siècle à rôle important dans la diffusion des idées des Lumières
car il y a une "imprimerie" à Bouillon.
En 1795, le duché de Bouillon sera annexé à la France, comme la principauté de Liège.

3.4.7. La principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

Prince abbé à électif, élu par les moines des 2 abbayes (S et M).
2 villes et 2 abbayes, qui ne relèvent pas du même diocèse.
Malmedy à Cologne.
Stavelot à Liège

3 divisions administratives :
- Postellerie de Malmedy
- Postellerie de Stavelot
- Comté de Logne

Chacune des trois subdivisions territoriales a ses États, qui ensemble, délèguent des États-
généraux.

Liens avec l'empire à même qu'avec Liège (cercle de Westphalie et appel en Chambre
impériale de justice).

En 1795 à annexé par la France. L'ensemble se trouve incorporé dans le département de


l'Ourthe

3.5. Conclusion
Il y a eu la structuration d'un ensemble politique à rassemblement à mouvement de
recomposition, de constitution de territoires
- Genèse à la fin du IXe – XIIe siècle
- Consolidation des principautés : XIIe – XIVe siècle
- Identités par principauté

Un mouvement de rassemblement des territoires, 1384-1555


- Rassemblement bourguignon, achevé par Charles Quint
- Un début d'identité commune
- Tendance lourde : Liège presque captée

138
Un mouvement de démembrement et de recomposition, 2e moitié du XVIe – XVIIIe siècle
- Sécession de territoires en entier mais fédérés : recomposition (nouvelle identité)
- Territoires loyaux aux Habsbourg, en partie amputés (nouvelle identité)
- Territoires et parties annexés par la France (frontière Sud)
- Logique de découpage arbitraire (absolutisme) : pas de respect des identités
- Indépendance de Liège, Bouillon, Stavelot-Malmedy (logiques d'éloignement)

Résultat : une nouvelle géographie politique, une continuité des principautés


La fin de l'Ancien Régime

29/03/2021

4. Ruptures, hasards et continuités


Révolutions —Annexion – République —Consulat —Empire
1789-1815

4.0. Contexte international : Lumières et Révolutions


Causes générales des Révolutions de la fin du XVIIIe siècle

Siècle des Lumières à idées propagées par les philosophes


Elles débouchent sur les révolutions à échelle européenne + l'Amérique du Nord

Facteurs idéologiques à jouent un rôle de 1er plan.


Mise en avant de principes, des idées inspirés par la Raison. Lumière à Raison, idée que la
lumière éclaire la raison des humains. Raison = critère central de tous les développements
pensée par les philosophes des Lumières. Tout ce qui sera jugé contraire à la Raison sera rejeté
- Rejet de la tyrannie. Le prince ne peut pas gouverner contrairement à la Raison, pas
arbitraire. Bien souvent, ce principe a une conséquence à souveraineté nationale. C'est
la nation qui tient la souveraineté et non le monarque. Parfois, les Lumières jugent un
prince juste comme bon, s'il gouverne avec sa Raison.
- Idée de l'égalité devant la loi de tous les membres d'une entité politique (citoyens). Ce
principe entraine des conséquences :
o Rejet des privilèges.
§ Il y a ceux lié à la noblesse, qui détient des droits seigneuriaux. La
noblesse et le clergé ont des privilèges fiscaux et judiciaires, ils ne
payent pas nécessairement toutes les taxes et impôts, ils ne sont pas
non plus jugés par les mêmes tribunaux à privilège de juridiction.
§ Il y a aussi les régimes communaux (villes qui obtiennent des
franchises, …) ont aussi des privilèges, qui distingue les bourgeois des
paysans. Le bourgeois a un privilège de juridiction.

139
o Monopoles (= privilège qui permet à une personne d'accomplir une activité
économique).
§ Il y a des monopoles octroyés aux corporations de métiers (dans les
villes), ces dernières ont obtenu et conservé le monopole de l'exercice
de leur métier, il faut obligatoirement faire partie d'une corporation
pour exercer un certain métier. à Monopole des corporations.
§ Dans certains cas à monopole détenu par l'État qui va conférer le
monopole d'exercer une activité à un particulier. Beaucoup pratiquée
au XVIIIe siècle (démarrage révolution industrielle) lorsqu'un
entrepreneur obtient le monopole de produire tel produit, il va pouvoir
développer son activité dans sa fabrique, … Un concurrent qui n'aurait
pas obtenu le même monopole ne pourrait pas se lancer dans la
concurrence.
à Il faut repenser à cela car ce n'est pas rationnel.
o On pense qu'il faut que chacun paye des impôts, mais ils ne peuvent pas être
déterminés arbitrairement par le pouvoir.
- On rejette l'idée d'une justice arbitraire. Il faut être jugé en fonction de la Raison et en
fonction de lois à lesquelles les membres de la communauté auront consenti. Quand
on tentera de la mettre en place, l'égalité juridique connaitra des limites. Par exemple :
o Concernant les femmes et le vote
o Dans les colonies à statut d'esclave étant un bien commercialisable. ><
pratique et mise en œuvre
- Idée qu'il existe des droits considérés comme naturels. On y énonce la liberté de
conscience, de religion, d'opinion, d'expression. à Sans y faire l'objet d'une répression.
- Séparation des 3 pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Il faut les distinguer, on la
trouve énoncée par Montesquieu. Cela se pratique depuis longtemps mais sont parfois
concentrés (par la personne du prince).
o Le pouvoir législatif doit émaner de la communauté à représentant, a qui est
délégué la faculté de faire les lois, selon les principes de la Raison. Ils ont
l'autorité de faire des lois contraignantes, car ils représentent la souveraineté
nationale
o L'exécutif, c'est-à-dire le gouvernement ne peut prendre de décision qu'en
fonction du cadre posé par le pouvoir législatif
o Le judiciaire ne pourra juger qu'en fonction des lois établies par le pouvoir
législatif, et non en fonction de ce que souhaitait l'exécutif
But à mettre fin à l'arbitraire qui aurait pu exister dans la justice ou dans
l'exercice du pouvoir exécutif.
ð Principes forts, qui rompent avec ce qui avaient été mis en place depuis au moins les
principautés territoriales
ð Principes toujours à la base de la Belgique de 1830.

Ces facteurs ne débouchent pas spécialement sur des révolutions. Il y a 2 types de régimes
politiques (opposés dans les choix qu'ils posent) peuvent découler de ces facteurs
idéologiques :
- L'absolutisme éclairé.

140
Ce n'est plus le droit divin qui justifie le pouvoir autoritaire du prince mais la Raison.
On en change donc rien au pouvoir du prince mais on va perfectionner l'Ancien régime
car ce sont les Lumières de la Raison qui vont guider le prince.
Ces conseillers se disent inspirés par la Raison, de principes des Lumières. En effet, cet
absolutisme éclairé débouche sur des réformes du système existant. à Pas de remise
en cause du prince.
o Égalité au sens d'un nivellement des statuts juridiques, tout le monde a les
mêmes obligations vis-à-vis du prince. On homogénéise la population à
gouverner, on rend plus facile l'exercice du pouvoir. On peut traiter tout le
monde de la même manière à plus pratique pour le pouvoir et c'est jugé plus
rationnel.
o Rationalisation de l'administration, on peut changer, éradiquer des
institutions, … pour être plus rationnel
Cet absolutisme éclairé sera une des conséquences de la philosophie des
Lumières. On le voit dans plusieurs monarchies européennes (Prusse, États
autrichiens, …).
- Régimes libéraux ou révolutionnaires
"libéraux" à prend des significations divergentes selon le contexte. Ici, sens 1er du
terme à attachement aux libertés, qui découlent des droits de l'Homme (liberté de
religion, d'expression, …).
On peut dire que la Belgique de 1831 est un régime libéral car ces libertés-là y seront
promues.
Le système politique de la GB est parlementaire à pas de démocratie mais élections et
régime libéral pour les élites, qui peuvent envoyer des représentants au gouvernent.

Il y a aussi des régimes qui découlent d'une rupture révolutionnaire. Les


révolutionnaires vont se dire guidés par la Raison. Ces révolutions :
o 1776 États-Unis d’Amérique. Déclaration de l'indépendance des USA, 13
colonies qui se révoltent contre le roi d'Angleterre
o 1789 France. Au départ on ne renverse pas la monarchie, on l'aménage pour
la rendre constitutionnelle. En 1792 à République proclamée
o 1789 Pays-Bas autrichiens, Liège, Bouillon, Stavelot-Malmedy.
o 1787 et 1795 Provinces-Unies

Les facteurs idéologiques ne permettent pas seuls les révolutions. Il y a aussi des facteurs
socio-économiques :
Certains touchent des classes populaires et d'autres touchent les élites.
- Les entraves à l'esprit d'entreprise. Il y a le monopole de l'état et des corporation à
mécontentement, notamment chez les bourgeois, qui veulent se développer (révolution
industrielle) et pour cela, il faut faire sauter les monopoles
- Pression fiscale (= impôts)
- Cherté des grains. Le fait que le grain puisse devenir très cher voire hors de prix.
àDépend des moments.
- Poids des redevances seigneuriale en milieu rural. Les paysans doivent payer des
redevances au seigneur.
ð Touchent différentes classes sociales, qui peuvent lutter toutes ensemble

141
ð Cela n'entraine pas spécialement des révolutions qui ont des effets durables. Il y a des
révoltes sans lendemain.

4.1. La révolution brabançonne


"brabançonne" à commence dans le duché de Brabant. À l'origine à élites et institutions du
duché de Brabant. Les autres provinces vont se joindre petit à petit.

4.1.1. La politique de Joseph II

Joseph II est le fils de l'impératrice Marie-Thérèse, il est associé à la fonction impériale lorsque
sa mère devient veuve. Pour ce qui concerne les PB autrichiens, ce n'est qu'à la mort de sa
mère qu'il va régner dessus.
1780-1789 à règne court mais beaucoup de choses s'y passent.
Paradoxe du règne de Joseph II, il va tenter de faire des réformes, selon les Lumières, il va
tenter de rationaliser tout le système politique et judicaire, mais il va le faire de manière
autoritaire, car son programme est dans l'absolutisme éclairé.
Ces réformes vont heurter la population (élites et le reste de la population car elles vont être
ressenties comme peu consenties (respect des habitudes, des privilèges, …)).

Réformes religieuses :
- Au niveau religieux. En 1781 à Édit de Tolérance. à Mesure prise par Joseph II qui
instaure une tolérance religieuse. But : liberté de culte et de penser.
à Liberté limitée. Avec cet édit, les protestants auront accès aux fonction politiques, et
à l'université de Louvain (la seule des PB autrichiens) car elle était une institution
ecclésiastique. Le culte protestant est autorisé mais avec une limite : pas de
manifestation publique, ils peuvent rester dans leur temple.
à Mesure qui heurte les conservateurs, notamment l'Église catholique
- Joseph II estime qu'il est plus judicieux d'avoir des registres (mariages, décès), au service
de l'État, plutôt que les registres paroissiaux. à Modification des principes
- En 1783 à décrète la suppression des ordres religieux contemplatifs à ordre (moines,
…) qui se consacre uniquement à la prière à Joseph II les considère comme inutiles,
contrairement à des ordres qui assurent l'enseignement, des soins, … => Conception de
l'utilitarisme. Les couvents des ordres contemplatifs sont supprimés et les biens de ces
ordres sont mis en vente. Cela va alimenter les "caisses de religion", qui est un fond
commun de l'État, au bénéfice des autres ordres religieux jugés utiles à manière de
redistribuer l'argent => va heurter
ð Joseph II enchaine les mesures dans un laps de temps très limité.
- Il va prendre des mesures sur l'organisation du culte, sur les confréries religieuse
(auxquelles beaucoup étaient attachés) + fin des ducasses, pour mettre fin au désordre,
qui étaient des jours de fêtes pour les habitants, qui ne peuvent plus tenir les fêtes
villageoises.
- 1786 à suppression des séminaires diocésains. Ils sont supprimés car il veut contrôler
la formation des prêtres. Il remplace leurs séminaires diocésains par un séminaire
général, installé à Louvain.

142
Il ajoute des réformes institutionnelles :
- En 1787, il supprime les Conseils collatéraux, auxquels les autochtones sont habitués. Il
les remplace par un conseil unique : Conseil de gouvernement général à renforce la
centralisation.
- Il va supprimer les tribunaux judiciaires des provinces au profit d'une nouvelle
pyramide judicaire, il leur retire toute les fonctions au profit de nouveaux tribunaux.
- Les autorités provinciales vont perdre leur compétence puisque Joseph II va réorganiser
l'administration. Il met en place 9 intendants qui vont chacun administrer un cercle
(remplacent les provinces). Les cercles sont censés découper les provinces
rationnellement.

ð Mesures qui relèvent de l'absolutisme éclairé, mais qui sont prises maladroitement, tout
vient ensemble et qui vont choquer à chaque fois une partie de la population à comme il
le fait vite, ils sont tous choqués en même temps et se sentent tous unis contre lui et le
gouvernement.

4.1.2. Cristallisation de l'opposition.

En 1787 à mise en place d'une opposition organisée "légale" à les institutions de l'Ancien
Régime qui vont mener la protestation. à La "petite révolution". Ce sont d'abord les États de
Brabant qui vont mener une protestation. Pour marquer ce désaccord, lorsque le
gouvernement demande l'accord des États de Brabant pour de nouveaux impôts, ils refusent.
Le Conseil de Brabant proteste aussi, bien qu'il aurait dû arrêter, il refuse d'obéir aux ordres
du prince.
Toute cette opposition va se faire notamment sous la forme de textes imprimés (des
pamphlets) ou des mémoires (plus développés).

Une lutte se met en place entre les différents conseils provinciaux de justice contre le
gouvernement central (dans la ligne de Joseph II).

Jusque-là on était fidèle au prince, père de la patrie, donc on s'engageait pour la patrie aussi.
Là, le prince se dissocie de la patrie, car on considère qu'il n'agit plus en faveur de la patrie.
Le gouverneur général dit que le peuple se considère comme une nation, la nation des
provinces belgiques.

143
4.1.3. La rupture

Rupture en juin 1789.


Le gouvernement de Joseph II suspend le Conseil de Brabant et les États de Brabant (car ils
s'opposaient à lui). Or, ces institutions estiment que le prince ne peut pas faire cela, car il a
promis de respecter les privilèges que ces prédécesseurs avaient promis, il ne peut donc pas
les suspendre. Au contraire, les Brabançons étaient en droit d'attendre du prince le respect
promis.
À partir de là, les sujets vont invoquer le droit de résistance, puisqu'il ne respecte plus son
serment inaugural. Ils vont mettre en avant le texte de la Joyeuse Entrée de Brabant (1356,
qui fixe les droits des sujets et qui limite l'arbitraire du prince, promulguée par le duc de
Brabant lors des révoltes urbaines).
Ils vont proclamer la déchéance de Joseph II, qui n'a donc plus droit d'être souverain du
duché de Brabant
ð Suivi par les autres provinces. Elles vont donc lui retirer son titre de prince en détail.

L'opposition entre le prince et la patrie devient flagrant – patriotisme d'opposition. à Fin du


patriotisme monarchique car le prince a rompu son serment.
À partir de là, on assume la souveraineté dans chacune des provinces. Ici, cela découle sur
une déclaration d'indépendance. Celle-ci se fait avec le plein soutien de l'Église. Le pouvoir
ecclésiastique va être en accord avec les révolutionnaires.

4.1.3. La rupture (suite)

Conséquence de cette indépendance à fondation des États-Belgiques-Unies en 1790.


"Belgique" > provinces belgiques
+ allusion aux États Unis d'Amérique (13 colonies et plusieurs provinces)

Système mis en place à confédération de provinces devenues indépendantes.


Cette confédération (chaque province a sa souveraineté) mais il y a des intérêts communs et
on va y mettre un Congrès, commun à chaque province (> Congress aux USA)
+ armée de volontaire pour lutter contre les armées de Joseph II

Limites :
1 absent qui reste fidèle à Joseph II : duché de Luxembourg
Attitude ambiguë : duché de Limbourg. Il fait partie de États-Belgiques-Unies, mais qui
permet de lever une armée de volontaires pour Joseph II.

Le Limbourg et Luxembourg sont périphériques et plus rurales, donc plus à l'écart de l'esprit
des Lumières, surtout implanté en ville.

144
Le fait d'utiliser "Belgique" dans le nom implique qu'on parle de "belge" pour désigner les
habitants. On utilisait déjà avant mais il va être popularisé. Il y a une propagande avec cette
appellation.
Désormais, ils vont être affecté à sens de la patrie à la Belgique.
ð Étape importante dans l'évolution sémantique et psychologique de ces mots "belge" et
"Belgique"

Si cette révolution a des allures modernes, en réalité les référents ne sont pas nécessairement
dans la pensée révolutionnaire des Lumières. Ils sont parfois avec les provinces belges, voire
les belges de César à relecture politique du passé
Les "nouveaux" belges vont chercher les belges du passé même si cela n'a pas de lien
ð Légitimer et justifier le pouvoir.

Exemple de propagande révolutionnaire

Cette révolution ne fait pas l'unanimité.


Division forte entre 2 factions des dirigeant des États-Belgiques-Unies, qu'on retrouve au
Congrès.
- Statistes. Dérivé du néerlandais "staten" : état. Ils sont donc partisans des États
provinciaux et des États généraux. Dans la logique conservatrice des 3 ordres de la
société. On ne remet pas en cause les privilèges. Ils sont soutenus par l'Église, qui a sa
place dans cet ordre, qu'elle considère voulu par Dieu. Cette faction va être majoritaire
dans le mouvement révolutionnaire. Le chef était Henri Van der Noot (avocat)
- Vonckistes. Chef : Jean François Vonck, avocat, qui a des options politique et
philosophiques différentes : l'opinion libérale, ceux qui suivent les principes des
Lumières, ils ne sont pas partisans de l'Ancien Régime dans une perspective éclairée. Ils
ne sont pas partisans de l'absolutisme éclairé mais de la souveraineté nationale.
ð Ils sont d'accord de se révolter contre Joseph II mais pas pour les mêmes raisons.
ð Les idées des Lumières ne dominent pas

145
Les Vonckistes vont faire l'objet d'une répression statistes, qui a amené des leaders vonckistes
à partir. => Échec total des EBU de reconquête, le pouvoir autrichien gagne une victoire
militaire et restaure l'Ancien Régime.
À la fin de 1790, les EBU sont finis.

La restauration autrichienne dure presque 2 ans. Elle sera modérée à pas de répression
forte. Il va y avoir un compromis avec les révoltés. Celui qui succède à Joseph II (mort entre
temps), Léopold II (son frère) retire les mesures de Joseph II et restaure les anciennes
institutions, ... Les vaincus (beaucoup de statistes) peuvent trouver, dans ce compromis, une
victoire.
Léopold II ne va pas régner longtemps et c'est son fils, François II qui lui succède

4.2. La révolution liégeoise


Elle va prendre une tournure différente de la révolution brabançonne.

Le point de départ : opposition à l'autoritarisme du prince-évêque.


Cette opposition est influencée par les idées des Lumières. On va voir l'idée de patrie opposée
au prince.
Ce patriotisme liégeois puise dans le passé, notamment avec la Paix de Fexhe (accordée en
1316 aux sujets). On va légitimer l'action politique avec un passé lointain.
à Pas de retour à l'Ancien Régime car on va se battre pour la Liberté (inspiré des Lumières,
principe abstrait, dont découle les autres formes de libertés).

Révolution de type progressiste (>< conservatrice dans les PB autrichiens). Il y avait aussi
conservateurs mais minoritaires. Certains vont aller à Paris pour demander de l'aide mais
sans succès.
Les révolutionnaires vont prendre le pouvoir, et vont notamment détruire la cathédrale St-
Lambert, considérée comme symbole du pouvoir. Elle est le siège du prince-évêque et le siège
du chapitre (60 chanoines qui se considéraient comme cosouverain).

Cette révolution va connaitre des péripéties.


En 1791 : restauration car le prince revient, aidé par les armées étrangères. C'est une force
internationale (contingents prussiens, autrichiens, etc. à contingents par les membres du
Cercle de Westphalie) pour former une force internationale. à Solidarité impériale

Action répressive par le prince-évêque de Liège, il veut remettre l'Ancien Régime. Cette 1ère
restauration ne dure pas longtemps car la France envahi les PB méridionaux en 1792,
victoire contre les troupes autrichiennes à Jemappes. Ils entrent aussi sur le territoire liégeois
et établissent une république sœur à crée sur le modèle de la république française.
Danton, grand leader révolutionnaire, sera à Liège.
à Volonté de rattachement à la France dans certains cercles.
ð Ne va pas durer longtemps car il y a un 2ème retour des armées autrichiennes, qui
permettent une 2ème restauration.

En 1794, les français reviennent à annexion à la France.

146
4.3. Deux autres révolutions
Duché de Bouillon

En 1790, les habitants convoquent une assemblée (Assemblée générale) qui va abolir les
droits généraux. Elle va proclamer une Constitution pour le duché de Bouillon.
// France. Le début de la révolution française à monarchie constitutionnelle.
On s'aligne avec la monarchie française dans le duché de Bouillon

En 09/1792, la république est proclamée en France. Dans le cadre de la guerre Franco-


autrichienne, mouvements militaires et occupation du duché de Bouillon par la république
française.
Il y a un retour des autrichiens et dans ce cadre-là, les français vont se replier contre la
frontière. Il y aura quelques combats mais le duché est entre les 2.
Il y a l'Assemblée générale au pouvoir mais il y a des révolutionnaires extrémistes (sans-
culottes) qui vont tenter de prendre le pouvoir.
La ville est reprise par les français puis par les autrichiens.

En 1795, le duché de Bouillon est annexé par la France, bien que l'Assemblée ait protesté.
Dans l'année qui suit, l'ancien territoire est réparti en 3 départements :
- Département des Ardennes
- Département des forets
- Département Sambre et Meuse

Stavelot-Malmedy

Causes profondes : mécontentement de la population contre le régime seigneurial et le


régime ecclésiastique.
Cause immédiate : la révolution liégeoise et la contagion de la révolution.

Révolte dans les zones rurales qui ne vont plus payer. Ils ont 3 exigences
- Abolition des droits seigneuriaux
- Égalité de tous devant l'impôt (suppression des privilèges fiscaux)
- Souveraineté populaire face au pouvoir de l'abbé (quasi absolu)

Durant ce processus, le prince-abbé va faire des concessions. Les moines des 2 abbayes ne
vont pas accepter ces concessions. Ils ne peuvent pas prendre les armes, donc ils vont
entamer des procédures judiciaires, devant la Chambre impériale de justice à Wetzlar à
juridiction d'empire dans laquelle se déroule des procédures judiciaires.
Dans la principauté à pas d'actions violentes car ils ont vu ce qu'il s'était passé à Liège.
Il n'y a pas de restauration car le prince-abbé n'a jamais été démis (même s'il s'est enfuis un
moment).
En 1795 à annexé par la France.

147
30/03/2021
4.4. Conclusion
4 Révolutions fort proches et pourtant différentes :

Pays-Bas autrichiens
Mouvement révolutionnaire qui débouche sur un renversement du régime autrichien et
débouche sur une déclaration d'indépendance.
à Lutte virulente entre conservateurs et progressistes à victoire des conservateurs à
révolution conservatrice, elle s'oppose aux idées et à la philosophie des Lumières. Elle est
suivie d'une restauration modérée.

Liège
Il y a également un renversement du régime. Chez certains leaders révolutionnaires à
volonté de rattachement à la France.
Il y a également une lutte : conservateurs >< progressistes à victoire des progressistes. Cette
révolution est imprégnée dans l'esprit révolutionnaire français à inspiré des Lumières.
À cause de cette rupture avec l'Ancien Régime à restauration très dure, répression (certains
révolutionnaires exécutés).

Bouillon
Évolution du régime. On ne supprime pas le régime en place à mouvement constitutionnel
(transformation du régime monarchique absolu en régime monarchique constitutionnel). Ce
mouvement est soutenu par le souverain.
Cette évolution n'a pas pu se dérouler "sereinement" car elle a été perturbée par l'annexion
française et les armées autrichiennes

Stavelot-Malmedy
Maintien du régime (prince-abbé). Mais les populations rurales de la principauté ont joué un
rôle important (>< autres révolutions, révolutionnaires en ville).
Il y a une influence extérieure marquante à contamination liégeoise. Cela va aussi bien pour
le déclanchement que l'échec de la révolution.
Ici, le prince-abbé va faire des concessions mais vont être contestées par les moines. Ils vont
contester par la voie judiciaire, par un tribunal impérial.

Ce qu'on peut relever de ces 4 situations à elles rejaïssent les unes sur les autres. En
particulier, la restauration dans les PB autrichiens, cette restauration a une application directe
sur Liège et Stavelot-Malmedy.
Tout ceci aide à réfléchir sur le destin liégeois, et aide à relativiser l'indépendance liégeoise.
La restauration autrichienne joue un rôle plus large qu'au seul sein des PB autrichiens à
débordement de l'influence.
Il y a le facteur extérieur français, avec son influence, qui lors de la guerre contre l'Autriche,
touche les PB autrichiens mais aussi les autres entités politiques.
La seconde invasion française a une portée à l'ensemble des entités politiques, dont va
découler la république française.

148
4.5. La période française

4.5.1. Les débuts

Nos régions vont être annexées à la France à très légitime de parler de "période française".

La Révolution française a entrainé une rupture forte avec l'Ancien Régime, mettre fin aux
institutions en place et en installer d'autres.

Les nouveaux systèmes institutionnels et juridiques vont durer bien plus longtemps que la
période française, notamment dans la Belgique de 1830.
Même si elle est courte dans le temps à porteuse dans les périodes qui lui succèdent.

La Révolution ne coïncide pas avec l'avènement de la république à système toujours


monarchique.

1ère phase : 1789 à 1791. Phase de contestation de la monarchie absolue. C'est durant cette
période qu'est mise en place l'Assemblée Nationale à abolition des privilèges et des droits
seigneuriaux + Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Résultat :

2ème phase : 1791 à 1792 : monarchie constitutionnelle, Louis XVI est toujours roi. Il n'est plus
absolu, la souveraineté appartient au peuple. Durant cette période à la France déclare la
guerre aux Habsbourg. La guerre est déclarée au printemps et en septembre 1792, la
république est proclamée.
La guerre se déroule et a des conséquences immédiates :
- Sur le plan militaire à invasion des PB autrichiens par l'armée française en 1792. Cette
invasion va être marquée par une victoire retentissante, par le Général Dumouriez, à
Jemappes (Hainaut). Suite à cela, les armées autrichiennes sont balayées
- Occupation française des Pays-Bas autrichiens, Liège, Bouillon et Stavelot-Malmedy à
ces territoires seront qualifiés de « Belgique » par les Français, pour tous ceux qui sont
non-autrichiens à extension du terme Belgique
La période française va réaliser une assimilation de l'ensemble de la population et des
territoires des PB méridionaux sous le nom de belge, Belgique.

Double motif de l’invasion :


- Motif concret : guerre contre l'Autriche
- Motif idéologique : idée que la France révolutionnaire mène une guerre de libération
des peuples contre les tyrans étrangers qui les opprimaient. On retrouve ses
préoccupations dans certains écrits de l'époque.

La "libération" n'a été dans un 1er temps qu'un feu de paille, à cause des armées autrichiennes.
Le général Dumouriez subit une grosse défaite à Neerwinden à les troupes françaises se
retirent des PB à 2nde restauration autrichienne (la 1ère est en 1790, après la révolution
brabançonne.
L'empereur autrichien au pouvoir : François II.

149
Selon les techniques militaires de l'époque, une bataille pouvait être très décisive (c'est le cas
de Jemappes et Neerwinden). C'est le cas d'une autre bataille, en 1794, le Général Joudan
vainc les armées autrichiennes à Fleurus. Suite à cette bataille, le territoire de l'ensemble des
PB méridionaux va céder à une occupation d'un an, qui prépare à une annexion en 1795 à
période française

Il y a des protestations. Exemple :

Toutes celles-ci sont inutiles face aux impératifs militaires de la France, qui a tout intérêt à
annexer de nouveaux territoires.

4.5.2. Les 9 départements réunis

L'ensemble des PB méridionaux va être divisé en 9 départements (comme en France).


Ces 9 départements vont connaitre 3 régimes politiques.

La Belgique ne va pas connaitre le régime de la Terreur (1793 – 1794) car l'annexion se fait
après la fin de la Terreur (= moment où la France est dirigée par le Directoire, c'est-à-dire
plusieurs directeurs assurent le rôle de l'état). De 1795 à 1799
à Coup d'état et mise en place du Consulat par Napoléon Bonaparte de 1799 à 1804. Il y a
3 consuls qui sont censés exercer le rôle de l'état mais parmi eux à rôle du 1er consul :
Bonaparte.
Ensuite, Bonaparte instaure l'Empire, de 1804 à 1814. Bonaparte doit abdiquer en 1814 et
revient pour les Cents-Jours en 1815.

Régime d'annexion.
1ère conséquence : homogénéisation territoriale
Dans les 9 départements à 4 états différents (PB autrichiens, Liège, Bouillon, Stavelot-
Malmedy).
Pour la 1ère fois depuis l'époque romaine, ces principautés sont réunies dans un même
ensemble en étant une entité géographique reconnue avec le nom "Belgique"

Le régime français va atténuer les différences entre les entités, et les habitants ont tous le
même statut. à Abolition des frontières. En même temps, l'annexion française va maintenir
l'idée qu'il y a quelque chose de différent.
L'autorité française ne modifie pas les frontières. Il n'y a pas de mélange entre les territoires
annexés et les territoires français avant l'annexion. Ces départements vont souvent recevoir

150
des administrateurs français, en sachant qu'ils administrent des "nouveaux français". Le
régime français va maintenir une singularité des départements nouvellement français, ils
n'ont pas d'histoire française commune avec les autres départements.
Il y a donc un double mouvement :
- Le régime maintient une singularité de territoire réuni
- Mais en même temps il abolit les différences entre ces territoires réunis. Il homogénéise
ces territoires, en lui donnant un nom : la Belgique, faisant partie de la France.

Si ces territoires vont sortir de la France, ils vont garder l'homogénéisation, ainsi que le nom
Belgique.

Dans cette structure départementale :


Les départements portent des appellations selon des cours d'eau + chefs-lieux

Ce découpage est quelque chose d'important et durable. Les limites administratives vont
perdurer durant la période Hollandaise et la Belgique de 1830.

Outre ces modifications sur le plan territorial, il y a aussi des modifications sur le plan
institutionnel et juridique :
- Tous les belges ont désormais le même statut : citoyen français. Ils ont tous les mêmes
droits et les mêmes devoirs à privilèges abolis, monopoles supprimés
- Abolition de la diversité des systèmes juridiques : promulgation du Code Civil (encore
dans le code civil belge) par Napoléon (un seul droit valable pour tous). En droit privé,
sous l'Ancien Régime à 750 systèmes différents de droit coutumier (mariage, accès à la
majorité, naissances, questions liées aux contrats, …), parfois de localités à localité.
Désormais à 1 seul système de droit pour tout le monde, à la fois pour les territoires
annexés que pour la France.

151
Nouvelles institutions.
- Toutes celles de l'Ancien Régime cessent de fonctionner, elles sont supprimées.
- Tous les tribunaux sont uniformisés.
Mise en place d'un système très centralisé, promu par la Révolution française :
- Les départements réunis perdent toute autonomie par rapport à Paris, on ne décide plus
sur place. La centralisation se renforce sous le Consulat et l'empire. à Préfet,
représentant du pouvoir central, mis par Paris. Ce ne sont pas des autochtones
ð Cette période française à Création de la Belgique au sens géographique du terme mais
plus d'autonomie

La période française va toucher l'Église, et même être antireligieuse.


- Suppression de tous les établissements religieux (même ceux utiles qui ont des missions
dans les hôpitaux et dans l'enseignement).
- L'université de Louvain est supprimée car c'est une institution ecclésiastique
- Les biens de l'Église sont nationalisés, puis vendu, afin de récupérer de l'argent
- Obligation pour le clergé de prêter un serment à la République à division du clergé
entre ceux qui acceptent cette "collaboration, tandis que les prêtres réfractaires
refusent à répression

Il faut attendre le Concordat signé entre Bonaparte et le Pape en 1801 pour que les relations
s'améliorent. Ce concordat va acter que les biens de l'Église ont été vendu. Difficile de revenir
en arrière mais l'État va prendre à sa charge le traitement du clergé. Il n'y a plus de dime
(taxe qui permettaient de financer le clergé).
L'État va verser des salaires aux membres du clergé à ministres du culte (sur base des ventes
des biens de l'Église).
Ce régime est mis en place par le Concordat mais va être maintenu durant la période
Hollandaise et la période indépendante à système qui fonctionne encore en Belgique
fédérale.

Les guerres nombreuses menées par la France (révolutionnaire puis napoléonienne) imposent
la nécessité d'une conscription à tirage au sort. Lorsque les citoyens tirent au sort, certains
sont envoyés à l'armée et d'autres non. Vu la durée des guerres, le régime napoléonien
devient impopulaire à résistance ou "brigandage", qui attaquent les troupes françaises. On
parle dans certaines régions de Guerre des Paysans
C'est +- une "Vendée belge". La Vendée est une région qui s'est longtemps révolté contre les
autorités révolutionnaires.
Il y a une forme de résistance armée dans les 9 départements, qui restera dans son ampleur
et dans ses effets.

Il y a aussi chez certains de réelles raisons de contentements. C'est le cas pour la bourgeoisie
d'affaire (entrepreneurs, industriels, …). Ils ont souvent bénéficié de l'achat de biens
nationaux (bâtiments, …) et permet de les reconvertir en fabriques, en usines, … ou juste en
lieu de prestige pour l'habitation du patron. Ils bénéficient du marché français, qui est 10
fois plus large (+ colonies françaises, où Napoléon avait rétabli l'esclavage).

152
4.6. Une histoire parallèle
Dans les PB septentrionaux, se sont mis en place les Provinces-Unies (1581) qui durent
jusqu'en 1795. C'est une république oligarchique, ce sont des privilégiés qui détiennent le
pouvoir.

En 1787 à 1ère tentative de révolution à Révolution des patriotes, contre un tyran, ici le
Stathouder (un des 2 grand pilier, à côté des États généraux). Le dernier Stathouder avait
réussi à obtenir l'hérédité de son titre à révolte des patriotes mais échec.

En 1795, il y a une nouvelle révolution, qui va réussir à révolution batave, où les


révolutionnaires vont bénéficier du soutien des Français. à Pas d'annexion : état satellite,
"république sœur" : la république batave. On remplace les institution, basées sur celles en
France à désormais régime centralisé, redécoupé en départements, égalité du citoyen
+ égalité de religion entre catholiques (minorité dans le Brabant du Nord) et protestants à
fin des discriminations basées sur la religion.
République batave dure de 1795 à 1806.

Napoléon avait fait la même chose en Italie, Espagne, Allemagne,


où il a aussi placé des membres de sa famille à la tête du territoire.
Cette république dure jusqu'en 1806, Napoléon va instaurer un
royaume de Hollande, au profit de son frère, Louis. à Toujours état-
satellite mais en monarchie.
On va utiliser le nom d'une partie du territoire pour désigner le tout
(pars pro toto) : Hollande (royaume)
Napoléon n'est pas satisfait de la gestion de son frère et annexe la
Hollande à l'empire français de 1810 à 1813.

En novembre 1813 à restauration néerlandaise, de


l'indépendance. La coalition permet à ses provinces hollandaises de
redevenir indépendante. On met en place Guillaume d'Orange, fils
du dernier Stathouder à les alliés marquent la continuité entre l'Ancien Régime et la
restauration.

/!\ pas de restauration du Stathoudérat à Guillaume d'Orange est un prince souverain


à Monarchie à l'échelle de l'ancien royaume de Hollande

L'Ancien Régime a été totalement balayé à partir de 1795, au profit de nouvelles structures.
Seulement à différence très forte.
Les PB méridionaux ont été annexé à la France pendant +- 15 ans >< PB septentrionaux (+-3
ans).

153
4.7. Les Alliés, les Cents-Jours et Waterloo
Déroute militaire de l'empire sur le plan géopolitique européen (campagne de Russie
désastreuse).
On a peur dans les 9 départements.

Le terme belge est ici récupéré par des anti-français, qui souhaitent provoquer un
soulèvement.

Les autorités françaises ont peur, les troupes françaises reculent, et s'ils le voulaient, les
belges pouvaient se soulever.
Napoléon est forcé d'abdiquer en 1814 et doit accepter d'être exilé sur l'ile d'Elbe
(Méditerranée)

En France à restauration et on met Louis XVIII sur le trône (descendant de Louis XVI).
La France est ramenée à ses frontières antérieures à la Révolution donc la France perd les 9
départements belges (sauf 8 cantons pour "compenser" qui la fin de Waterloo, feront retour
aux PB.

En Belgique, on parle d'indépendance :

154
Administration provisoire de ces territoires par les Alliés à Pas d'administration directe
- Pour les PB du Nord à restauration d'une monarchie avec Guillaume d'Orange. Ils
récupèrent les frontières extérieures des Provinces-Unies. Guillaumes d'Orange était
jusque-là en Angleterre, officier dans les armées contre Napoléon à personnage
précieux pour les Alliés (Angleterre, Prusse, Autriche). En plus, il a épousé sa cousine,
princesse prussienne. Il est proclamé prince souverain
- Pour les PB du Sud. On ne restaure pas les 4 entités, on reste à l'idée qu'il y a une zone
géographique homogène. L'Autriche va se déclarer non-intéressée par les "PB
autrichiens". Pour gouverner cette Belgique à mise en place de gouvernements
généraux. Il y en a 3 puis 2 :
Après quelques mois, fusion du gouvernement général du Bas-Rhin et du Moyen Rhin
ð Gouvernement général du Bas-Rhin, sous autorité prussienne (vert foncé)
- Gouvernement général de la Belgique, sous l'autorité de Guillaume d'Orange (déjà
prince du royaume de Hollande)

Les frontières sont revues. C'est le cours de la Meuse qui devient la limite entre les
gouvernements généraux.
à Volonté de créer un état-tampon contre la France : amalgame des Pays-Bas méridionaux
et septentrionaux lors du Congrès de Vienne

155
Napoléon quitte l'ile d'Elbe à Cent-Jours. Louis XVIII se réfugie à Gant.
- Guillaume profite de cette panique dans les cours européenne pour s'autoproclamer roi
des Pays-Bas et on le laisse faire. Entre temps, la Prusse lui avait confié la partie droite
de la Meuse.
- Sur le plan militaire, on trouve des forces internationales (britanniques, prussiennes et
l'armée de Guillaume d'Orange). C'est un général britannique qui va administrer tout
cela : le duc de Wellington.
- La Belgique est envahie par les armées napoléonienne en juin 1815. La situation
débouche sur la bataille de Waterloo le 18 juin 1815.
Défaite pour Napoléon (woaw grande surprise, bien ouej le frouze)

Quelles forces présentes ?


Côté français, sous Napoléon Côté international
- Troupes françaises Sous le commandement de Wellington :
- Officiers et soldats belges, qui - Les armées britanniques
avaient fait partie de l'armée - L'armée de Guillaume Ier (composée
française durant l'annexion. de belges et néerlandais)
- Différents petits états allemands
(Hanovre, Brunswick, Nassau)
Sous le commandement de Blücher :
- Troupes prussiennes

Cela veut dire que lors de la bataille de Waterloo, il y a des Belges des 2 côtés. Victoire de
Wellington et Blücher.
à Abdication de Napoléon
à Exil de Napoléon sur l'ile Ste Hélène

La Congrès de Vienne va régler les frontières des PB, donné à Guillaume Ier.
Cela débouche sur une nouvelle période.

156
4. L'amalgame
1815-1830
Le Royaume des Pays-Bas

Moment de l'histoire de nos régions qui est spécifique, les choses se


mettent en place d'une certaine manière et auraient pu être
différentes. Il y a eu une bifurcation.
Ce qui se met en place, qui dure 15 ans, est différent à rupture. Il y
a aussi une rupture avec ce qui va suivre. Changement de rythme et
de direction.

Période de l'amalgame à période du royaume des Pays-Bas

4.1. Une période, un royaume, deux populations

On parle souvent de "période hollandaise"


Pertinence ?
Terme pratique, facile, on sait de quoi on parle MAIS c'est un terme abusif, trompeur, qu'il
faudrait éviter. Il semble induire qu'il y a eu une domination hollandaise sur la partie belge du
royaume, comme s'il y avait eu une annexion par les provinces hollandaises. Or, c'est le
contraire qui s'est produit.
C'est un nouveau pays qui a été créé en mettant ensemble 2 pays préexistants. Royaume des
PB est une nouvelle entité qui résulte de l'amalgame de 2 entités préexistantes : la Belgique
(anciens 9 départements réunis) et l'ancien royaume de Hollande (précédemment constitué
par Napoléon, précédemment république batave) à 2 populations amalgamées.
Ces 2 ensembles sont censés former un nouveau royaume, sur un même pied d'égalité.

Il faut insister sur le fait que ce système mis en place n'est pas d'abord un choix fait par les
populations concernées à régimes négociés par les puissances européennes entre elles et
puis imposées aux populations. à Congrès de Vienne pour réorganiser les frontières en
Europe après Napoléon. Volonté de créer un tat-tampon entre France et Prusse. Pour qu'il
soit suffisamment solide, les puissances estiment qu'il faut amalgamer Belgique et Hollande.

4.2. Les frontières extérieures


Projet du Congrès de Vienne à Réunir ce qui étaient les PB septentrionaux et méridionaux de
l'Ancien Régime ?
L'idée est de les mettre ensemble mais ce ne sont pas tout à fait les mêmes frontières d'avant
l'annexion des PB du Sud par la France (1795).
Il a fallu faire des compromis entre les puissances :
- Angleterre : particulièrement attentive à la création des états tampons

157
- Prusse : volonté d'expansion, voire de revanche sur la France. à Avait pour objectif de
prendre les territoires sur la rive droite de la Meuse à avait motivé un gouvernement
du Bas-Rhin (provisoire) tenu par des gouverneurs et une armée prussienne. à
Inacceptable pour les britannique à trop d'expansion et limiterait l'État-tampon. On
évite que la Prusse s'approprie toute la rive droite de la Meuse.
Les Prussiens vont obtenir des compensations à territoires annexés par la Prusse,
territoires qui faisaient partie, avant 1795, des PB méridionaux. La Prusse va donc
annexer Eupen + alentours (ex duché de Limbourg), Malmédy (ex principauté abbatiale
S-M), Bitburg + alentours (ex Luxembourg)
+ Territoires sur lesquels Guillaume Ier aurait pu avoir des revendications puisqu'il
pouvait avoir l'ensemble des PB Nord et Sud à sauf quelques territoires. Pour consolider
son trône, il va céder des territoires symboliquement importants en Allemagne, des
territoires familiaux, des Orange, qui lui appartiennent (Nassau). En échange de pouvoir
profiter du nouveau royaume à sacrifice personnel

- Sur cette frontière Est, il y a aussi un territoire qu'on arrive pas à partager : territoire de
Moresnet à riche en ressources métalliques. On décide d'en faire un territoire neutre
(jusque 1914).
- Cas du Luxembourg à tension entre Britanniques (volonté États-tampons) et la Prusse
(volonté d'expansion).

La Prusse ne peut annexer toute la rive droite de la Meuse mais veut obtenir quelque chose
à Le Luxembourg ne fera pas partie des PB mais sera un grand-duché indépendant (hachuré)
Censé être indépendant mais en union personnelle avec les PB.
ð Compromis
- Britanniques : contents car état-tampon et Luxembourg pas totalement annexé à la
Prusse
- Prussiens : ce grand-duché, il peut être intégré dans la Confédération germanique. C'est
une confédération d'états pilotés par la Prusse (rôle primordial) à logique qui va mener
à l'unification de l'Allemagne sous l'égide de la Prusse. La confédération est une forme
moderne du St Empire (qui a été abolit lors de la période napoléonienne). Le grand-

158
duché fait donc partie de la confédération germanique et la Prusse obtient qu'une
garnison puisse être mise à Luxembourg

Situation pour Guillaume Ier :


En droit : union personnelle avec le Luxembourg
Dans les faits : incorporation du grand-duché dans le royaume des PB. Guillaume Ier va le
gouverner comme s'il s'agissait d'une province de son royaume à considéré comme la 18ème
province des PB. Les Luxembourgeois sont soit germanophones (Est), soit wallons (Ouest).

4.3. Les subdivisions


Moins de choses changent. On maintient le découpage préexistant, mis en place par la
période française à départements. Le découpage et les chefs-lieux ne sont pas changés. On
modifie juste les noms :
- Départements à provinces
- Préfets (de département) à gouverneurs de province (à nom qui sonne Ancien
Régime)

/!\ Tableau à connaitre


à Il n'y a pas les provinces septentrionales à d'où le Brabant "méridional"

Ce qui est important sur la plan politique, en termes de conséquence de ce découpage, c'est
que la distinction entre provinces du Nord et du Sud est maintenue à pas de regroupement
pour en faire des provinces hybrides. Il y a donc des provinces septentrionales et
méridionales. L'administration emploiera donc cela comme divisions des provinces. à
Division très nette chez le gouvernement, le peuple et même les observateurs étrangers.

Les Luxembourgeois sont, dans les faits, pleinement intégré dans les provinces méridionales.
Ils envoient leurs représentants aux États-généraux (comme chaque province).

159
Les Belges à pas artificiels. /!\ Belgique en tant que zone géographique à pas pays. Les
habitants, peu importe leur langue, sont considérés comme Belges.
Les hollandais à très long passé commun (depuis leur révolte contre le roi d'Espagne au XVIIe
siècle à histoire, mémoire et fierté des Provinces-Unies
ð 2 sous-ensembles (PB méridionaux (dont le Luxembourg) et septentrionaux)

Ces Belges assimilés entre eux et les Hollandais qui ont un long passé commun => ensemble
non cohérant.
"amalgame" à tentatives des puissances du Congrès de Vienne et la tentative politique de
mettre ensemble des réalités qui sont différentes. Ils vont essayer, mettre des choses en place
pour cela mais ce sera un échec.

4.4. Du neuf et du vieux


Compromis entre un système moderne, issu du monde napoléonien et postrévolutionnaire
(nouveautés tributaires de la philosophie et des idées des Lumières) et des éléments qui
renvoient à l'Ancien Régime. Le Congrès de Vienne avait mis en place des restaurations dans
les pays touchés par la contagion des révolutions à éléments de restauration de l'Ancien
Régime.
Remise sur le trône de Guillaume d'Orange à rappel pour les Hollandais de l'Ancien Régime
(balayé par la république batave). Il s'agit ici d'une restauration biaisée de l'Ancien Régime à
le Stathoudérat n'était pas une monarchie mais c'est le fils du dernier Stathouder qui est sur
le trône
=> Continuité sensible pour les Hollandais

- Vocabulaire de l'Ancien régime (Provinces/Gouverneurs (départements, préfets))


- Pas d'assemblée nationale ou de parlement à État généraux
- Pas de conseil provinciaux à État provinciaux
- Pas de maire et de ses adjoints à bourgmestre et échevins
- Noms des provinces inspiré d'une province de l'Ancien Régime

Il y a des allusions aux XVII provinces (de Charles Quint) à la zone des PB méridionaux et
septentrionaux faisait encore partie d'une même construction politique. Carte jouée, surtout
au début du règne, pour essayer de donner une conscience commune à pas assez
convainquant à plusieurs raisons :
- Les habitants du Sud et du Nord avaient un rapport au passé différent à PU qui avaient
été une puissance européenne alors que les PB habsbourgeois n'avaient pas de poids
dans la politique internationale. Les habitants du Nord n'ont pas envie d'oublier cette
mémoire et de se projeter à une époque où les habitants du Nord ont décidé de quitter,
en se révoltant (contre le fils de Charles Quint) à argument trop faible
- D'autres différences :
o La religion : calvinisme en Hollande et catholicisme en Belgique
o Langue : néerlandais au Nord, français au Sud.

Les tensions possibles sont très présentes, les allusions aux XVII provinces ne suffisent pas

160
Dans la politique menée par le roi à tendance au despotisme éclairé.
Il peut être intéressant de comparer les décisions prises par Guillaume Ier et Joseph II
(psychologie, caractère inflexibles, …) à souverains persuadés d'avoir raison, … au point de
générer une révolution.

Il y aura des élections mais pas de suffrage universel.

Projet des cours d'assises, qui jugent les crimes importants.


à Composées de juges mais aussi un jury populaire à des citoyens, tirés au sort pour venir
assister au procès et chargé de fournir le verdict
ð Issu de la période révolutionnaire (aux idéaux et à la souveraineté nationale)
Durant la période des royaumes des PB à projet d'abolir cet élément, qui renvoyait trop
visible l'idée de la souveraineté nationale, trop démocratique à n'a pas pu être porté à bout,
les cours d'assises ont pu subsister jusqu'à la fin des royaumes des PB.

Éléments plus neufs :


- L'égalité de tous devant la loi reste un point capital, il n'y a plus de privilèges (élément
des Lumières)
- Homogénéité politique. Le même droit s'applique à tous ≠ Ancien Régime. Les codes
napoléoniens continuent de s'appliquer à tous et de la même manière
- La structure d'exercice du pouvoir est une structure centralisée à état qui fonctionne
sur un modèle qui a pu bénéficier de la réalisation de principes révolutionnaires
- Ce système est un régime constitutionnel à acquis de la période révolutionnaire.
Constitution (Grondwet) qui détermine les attributions et les pouvoirs des uns et des
autres à pas de tyrannies.
Ce système pose des problèmes mais le fait qu'il y ait une constitution est en soi le signe qu'on
est dans un héritage postnapoléonien

4.5. Le système politique et la Grondwet


Grondwet à Loi fondamentale, constitution.
Elle existait avant l'amalgame. Avant 1814, Guillaume Ier a été proclamé prince souverain des
PB du Nord à Grondwet. En 1815, quand il s'autoproclame roi de l'ensemble du royaume à
souhaite appliquer cette constitution à l'ensemble du royaume.
Août 1815 : le gouvernement de Guillaume impose un vote aux belges
/!\ pas de suffrage universel. Des votants sont choisis par le gouvernements (notables) car il
estime qu'ils sont représentatifs à ils doivent donc approuver le texte de la loi fondamental
à He ben nope.
Quelques chiffres (pas à retenir) :
- 1603 votes exprimés (peu)
- Sur cela, 796 ont voté non
- 527 ont voté oui
- 280 abstenus
ð Le roi a perdu cette consultation et la loi fondamentale ne devrait pas s'appliquer.

161
Le roi va modifier à sa manière les résultats. Les votes ne sont pas anonymes !! Il y a parfois
une justification.
Le roi va annuler les votes motivés par des principes religieux (à 126 en moins)
Il va compter les abstentions comme des oui à majorité courte mais "réelle" à application
de la loi fondamentale.
à Significatif des difficultés de son règne (même s'il a des supporters en Belgique)

Pourquoi des réticences aussi fortes ?


- Le poids plus important accordé aux PB du Nord, alors qu'il y a quasi 2x plus de Belges
- Liberté de religion proclamée à semble profiter aux calvinistes du Nord
ð Raisons d'oppositions qui vont durer

Système politique dans cette constitution :

Pouvoir législatif
États-généraux. Cette fois à parlement de type moderne. Système bicaméral (= 2 chambres)
:
- Chambre Haute. La plus importante en prestige et en rang. Elle est composée sur le
modèle de la chambre de Lords (parlement britannique). Ils ne sont pas élus à nommés
par le roi et siègent à vie. On attend qu'ils aient 40 piges. Ils sont choisis parmi la
noblesse. Cette Chambre est censée faire contrepoids à la Chambre Basse à conserver
les droits à conservateurs
- Chambre Basse à un peu plus démocratique car les membres sont élus, pour 3 ans. 110
membres en tout (55 – 55) pour représenter beaucoup plus de Belges que d'Hollandais.
Environ 200 000 au Nord et 350 000 au Sud.
Elle doit voter les budgets, elle se prononce sur des projets de lois mais pas de possibilité
de contrôler le gouvernement. Légitimité faible car les membres sont des élus indirects
à par les États provinciaux.
(La population (par suffrage censitaire) à États provinciaux à États généraux)

Pouvoir exécutif.
Roi + gouvernement. Contrôle assez faible sur ce pouvoir, notamment car il n'y a pas de
responsabilité ministérielle (= ministres responsables devant le parlement et ce dernier peut
exiger des comptes de leur part, il peut les faire tomber). Ici, les ministres ne sont
responsables que devant le roi.
La Chambre Basse peut rédiger des projets de lois mais souvent c'est le roi et son
gouvernement qui vont choisir les lois
à Guillaume Ier, roi autoritaire
à Il nomme des commissions mais n'en tient pas comptes

États provinciaux à représentent le peuple. Ils sont élus, organisés en 3 ordres (ville,
campagne, noblesse) sans place pour le clergé à choisissent les membres de la Chambre
Basse aux États généraux. Ils sont élus directement mais pas par suffrage universel à suffrage
censitaire. Seul autorisés à voter ceux qui ont un niveau de richesse suffisant pour payer un
certain niveau d'impôt à cens. Système qui permet d'exclure les pauvres et la classe moyenne
à +- 60 000 électeurs dans tout le royaume !

162
2 capitales, où siègent les États généraux, 1 an sur 2 : Bruxelles et La Haye.

4.6. Les grandes lignes de la politique


S'inscrit dans le despotisme éclairé

- Politique économique par Guillaume Ier très volontariste et efficace à favorise le


développement de la révolution industrielle (propagée durant la période française). En
particulier dans la partie wallonne des parties du Sud à 1er plan.
Cette politique consiste en la mise au point d'instruments financiers pour soutenir les
industriels :
o 1822 : la Société générale. Banque soutenue par le roi, il prend des risques
pour soutenir l'industriel à grande réussite, surtout pour la sidérurgie
wallonne
o Fonds national de l'industrie. But : soutenir le développement industriel, en
fournissant des aides publiques aux industriels
o Routes et canaux. Le port d'Anvers est bien alimenté par le trafic de l'Escaut
(plus de position ambiguë).
o Textile et charbonnage à colonies des anciennes PU : les Indes
- Politique fiscale. à Suscite moins d'enthousiasme.
o La dette de l'état est énorme à héritée des provinces du Nord. Le
gouvernement fait reposer la dette sur les provinces du Nord et du Sud. Les
transferts financiers à source de mécontentement.
o De manière générale à augmentation des impôts
- Politique linguistique à mécontente aussi des belges.
o Dans le Nord : langue officielle : néerlandais. Le frison (tout au Nord) n'a reçu
de reconnaissance officielle qu'au XXe siècle à infériorité linguistique
o Dans le Sud : le français domine (administrations, élites, classes moyennes à
tant dans les provinces wallonnes que flamandes). Les dialectes flamands ne
sont pas unifiés et différents du néerlandais du Nord.
Or, le roi va vouloir imposer une langue unique.
1823 : 1ère mesure à impose le néerlandais comme langue officielle unique
dans les provinces flamandes à le peuple s'y oppose (car dialecte) +
opposition de la bourgeoisie (qui parlent français dans les provinces
flamandes) + opposition du clergé (qu'il considère comme la langue des
calviniste à dangereuse entrée pour une religion hérétique).
- Politique de l'enseignement. Différents niveaux
o Le roi impose que les instituteurs (primaires) acquièrent un diplôme dans une
école normale (par l'état). Semble une bonne chose
o Dans l'enseignement secondaire, ce sont les athénées, organisées par l'état,
au détriment de l'enseignements des collèges (Église).
o Supérieur, en 1817 : fondation de 3 universités : Liège, Gant et Louvain (qui
avait été supprimée à la période française) à acquis du régime hollandais
o Formation théologique des prêtres, censés être formés dans des séminaires
épiscopaux (sous responsabilité de l'évêque) à veut remplacer par un collège
philosophique (institut unique où tous les prêtres catholiques devraient être

163
formés, mais sous tutelle de l'état à beaucoup de mécontentement car
Guillaume est calviniste)
Cette politique de l'enseignement divise :
o Favorables à l'enseignement par l'état et non par l'Église
o Courant d'opinion catholique s'y oppose à partisan d'un enseignement
assuré par l'Église. État qui est aux mains des calvinistes et qu'il vaut donc
mieux que ce soit eux qui donnent cours.
ð Les causes de mécontentements sont donc profondes

4.7. Fractures de l’opinion publique et structuration de


l’opposition dans les provinces belges
Tout le monde n'est pas d'accord face à ce que fait le gouvernement :
- Opinion cléricale à soutien le clergé catholique, l'idée que le clergé a un rôle majeur
dans la vie publique, rôle de guide à conservateur, pour l'enseignement de l'Église,
hostile à la politique calviniste du roi
- Opinion libérale, pas fâché de voir le rôle de l'Église se réduire, de voir les bonnes
mesures économiques prises par le gouvernement et l'enseignement d'État. Mais au
bout d'un temps à opinion heurtée par l'autoritarisme du gouvernement et va militer
pour une plus grande liberté de presse + militer pour la responsabilité ministérielle
- Mécontentement populaire :
o Plusieurs crises agricoles à conditions économiques difficiles
La fiscalité lourde frappe tout le monde, à des degrés ≠ et raisons ≠

Double expression :
- Opposition parlementaire. Les membres belges des Chambres, vont porter des griefs,
faire preuve de mécontentement, demander des réformes, … mais ce parlement a des
pouvoirs limités
- Opinion publique à se manifeste de plus en plus au travers de pétitions, de campagnes
de presse, … parfois avec des risques (journalistes au tribunal pour ce qu'ils ont écrit) à
pour cela qu'il y a une demande de la liberté de presse

Conjonction des oppositions (v. 1827)


- Opinions bourgeoises, cléricales, … à ennemi commun : le gouvernement. Ils se
retrouvent, mettent leurs intérêts en commun => unionisme, c'est-à-dire le courant
dans lequel à la fois les cléricaux et les libéraux se retrouvent ensemble avec un objectif
commun.
- En même temps à effet de renforcement national. Progressivement, on y perçoit le roi
et son gouvernement comme des Hollandais, des étrangers aux belges, … => cohésion
nationale augmente
- Cela ne dit pas que tout le monde est d'accord. Exception : orangisme. Les orangistes :
fidèles au roi et à son gouvernement à gens qui y voient un intérêts (industriels, haut-
fonctionnaires, une série de nobles, …). C'est un courant important, présent durant la
révolution et même après mais jamais assez fort pour empêcher la révolution

164
5. Le royaume de Belgique
De 1830 à nos jours

5.1. La Révolution et la Constitution


Caractères :
- La révolution belge de 1830 est libérale, nationale et bourgeoise.
o "Libérale". C'est-à-dire que c'est une révolution qui va s'opposer à un souverain
jugé tyrannique, jugé trop arbitraire à légitimation de la liberté + mise en
avant de la responsabilité ministérielle (devant le roi mais surtout le
parlement).
o "Nationale". Le roi (qu'on n'aime plus) est aussi un étranger, alors que les
Belges, confortés par une opposition commune au souverain, ont leur
sentiment national qui augmente. Double raison pour la révolution nationale :
le souverain est étranger + il s'oppose à la souveraineté nationale. L'idée de
démocratie n'est pas loin mais la révolution ne l'est pas totalement. La
souveraineté nationale est différente dans l'idée et dans les faits
o "Bourgeoise". La classe sociale qui va être le moteur de cette révolution,
surtout quand il s'agira de remplir les fonctions politiques, seront les bourgeois
(peu de noblesse).
- La révolution est aussi populaire. À ce moment, vont se joindre des acteurs qui
proviennent des classes populaires. Cette participation populaire s'explique par
plusieurs facteurs :
o Sentiment national
o Facteur socio-économique. Durant Guillaume Ier, pression fiscale importante.
Dans les années 1820', les conditions des classes populaires sont plus difficiles
à plus mécontentes.
ð Unanimité dans le mouvement à Ne va pas rester. Les bourgeois vont être content
d'avoir le peuple avec eux mais ensuite, ils ont confisqué à leur profit tous les biens. Ce
sont donc les bourgeois qui vont le plus profiter de cette révolution

A) Les débuts
Il y a donc un mécontentement depuis 1827.
Élément déclencheur, moment d'une émotion commune : on représente à l'Opéra de la
Monnaie la Muette de Portici, qui raconte une révolte d'esclave. Ils vont chanter avec les
chœurs et vont sortir de l'opéra en chantant, plein d'émotions. à 25 mai 1830. Ce sont les
bourgeois qui sont concernés (car l'opéra coute cher).
Il y a des mouvements de casse dans les usines, les ouvriers accuse les bourgeois de créer du
chômage en les remplaçant par des machines à dégénération.
La bourgeoisie met en place la garde bourgeoise. C'est une force de police supplémentaire,
dont le but est de maintenir l'ordre. Ils voulaient donc se révolter mais une fois que les
ouvriers cassent dans leurs usines, les bourgeois veulent maintenir l'ordre.
ð Ambiguïté. Les bourgeois défendent l'ordre, mais en même temps, la garde bourgeoise
va défendre les bourgeois belges contre l'armée des Hollandais.

165
Dans le mois qui suit, du 23 au 27 septembre 1830 (appelé les "Journées de septembre"). À
Bruxelles, la garde bourgeoise essaye de prendre l'ordre en main. L'armée hollandaise est
envoyée à Bruxelles.
L'armée du roi des PB va se rendre au parc royal, les troupes vont y camper. Les dirigeants
ont voulu éviter une confrontation à volonté de garder une porte ouverte pour une
négociation.

Seulement, cette armée va se retrouver encerclée par les révolutionnaires à barricades. On


trouve des éléments populaires, des éléments de la garde bourgeoise et des volontaires qui
viennent d'ailleurs à plus seulement Bruxelles, il y en a beaucoup qui viennent de Liège (sont
resté dans la mémoire collective). à Se battent pendant plusieurs jours contre les troupes,
qui décident finalement de se retirer à impression de combat, même si l'armée n'a pas été
très rigoureuse.

B) Sauver le Royaume
La situation a un peu dérapé, on se demande quelle est la suite. Ils vont donc envoyer une
délégation au roi, pour essayer de trouver une solution :
On propose de garder le lien dynastique entre les provinces septentrionales et méridionales
mais il y aurait une séparation administrative entre les 2 à idée de créer un régime fédéral,
chacune avec son gouvernement, son parlement, son autonomie, …

Ce royaume, né à cause des intérêts des grandes puissances, à cause des rapports de force
entre elles. La meilleure solution serait de ne pas toucher à la situation.
à Situation réaliste. La Belgique indépendante aurait pu ne pas voir le jour
ð Compromis
Le roi l'a refusé. Avec Guillaume Ier, c'est tout au rien, ce serait déshonorant pour lui. Il dit
que les Belges n'ont qu'à revenir à la raison.
ð Les belges vont donc devoir assumer leur indépendance.

04/10/1830.

C) S'assumer seuls
- Un gouvernement provisoire est constitué, surtout constitué des bourgeois (quelques
nobles).
- Il proclame l'indépendance de la Belgique.
- Les élites se demandent quelle sera la situation internationale, si les autres puissances
vont les laisser prendre leur indépendance.

On va convoquer un Congrès national :


- Rassemblement de représentants de la nation à assemblée parlementaire. C'est le
gouvernement provisoire qui va organiser cela
- 200 élus directs par suffrage censitaire à continuité avec régime d'avant. Il sera élargi
à un suffrage capacitaire, c'est-à-dire ceux qui peuvent prouver qu'ils sont capables (ex
: ceux qui ont un diplôme). Cela donne quand même un corps électoral restreint. 50 000
électeurs qui vont élire 200 élus (ça fait beaucoup "élire" là non ?) à Que des hommes.

166
- Constitution achevée le 07/02/1831 à très rapide. Dans le Congrès, la majorité était
pour la révolution MAIS certains étaient partisans de roi hollandais à les orangistes.
Cette opposition ne peut pas empêcher le vote de cette constitution. À certains autres
niveaux de pouvoirs, les orangistes vont être beaucoup plus puissants, notamment au
niveau communal (ex : à Gant, à Anvers), qui avaient des avantages à la période
hollandaise.
- Cette constitution fait le choix d'un régime monarchique. On a envisagé la république
mais on a eu peur de mettre mal à l'aise les puissances européennes, qui étaient
conservatrice (sauf la GB). Le système monarchique est adopté, de manière à rassurer
les puissances internationales.
- La constitution a limité beaucoup plus les pouvoirs du roi par rapport à avant.

Dans un 1er temps, il faut choisir le roi. En attendant, il faut faire fonctionner les institutions.
Il faut que le roi choisisse les ministres. On va donc avoir un régent : baron Surlet de Chockier
(membre du Congrès national). En tant que régent, il va nommer les ministres du
gouvernement. Ensuite, il faut choisir qui va être le futur roi :
- 1ère décision : exclusion de la famille d'Orange. Position radicalisée.
- Une proposition a retenu l'attention de beaucoup de membres de l'assemblée, le fils de
Louis Philippe d'Orléans, roi de France (après la restauration). Les élites, francophiles,
ont pensé à cela mais en se rappelant les envies des puissances européennes, il fallait
faire un état-tampon contre la France. Cette solution est donc abandonnée
- Autre proposition : revenir à l'Ancien Régime, c'est-à-dire de prendre un Habsbourg
d'Autriche, qui aurait d'ailleurs été le dernier gouverneur général mais cela ne passe
pas, l'Autriche n'est pas intéressée. Il y a des gens des États généraux qu'on retrouve au
Congrès national, il y en a qui ont bien connu l'Ancien Régime. Parmi eux, le dernier
prince-évêque de Liège. Cet évêque a changé de poste et est devenu archevêque de
Malines. Son rôle est donc purement spirituel, non temporel.
- Finalement, le choix va être de Léopold de Saxe-Cobourg, prince allemand, veuf de
l'héritière britannique, il fait donc partie du paysage anglais. Il a été général dans
l'armée russe et s'est battu contre Napoléon. Il est donc bien vu par beaucoup de gens,
mais ne fait d'ombre à personne. De plus, il a des liens avec beaucoup de nations
différentes, il peut faire l'unanimité. Il connait les cours, le monde de la diplomatie, le
champ de bataille, … et peut donc amener beaucoup à la Belgique débutante. Il est choisi
comme roi, et accepte de devenir roi, de prêter serment (le 21/07/1831, retenue par
après comme le jour de fête nationale).

À partir de ce moment, Guillaume Ier veut reconquérir la Belgique à Campagne des Dix-Jours
(02-12 août 1831). Cette campagne va énerver les puissances européennes, qui étaient en
train de négocier le statut de la Belgique. Ce sont donc les Français qui vont envoyer des
troupes en Belgique, avec l'armée belge à un peu bordélique et improvisé mais ça marche
et ils repoussent Guillaume Ier.

D) La Conférence de Londres
Guillaume Ier va faire appel aux grandes puissances, pour l'aider à résoudre cela, puisque
c'était leur idée l'amalgame : Prusse, Autriche, Russie, Angleterre, France (de la restauration,
avec Louis Philippe). Les grandes puissances envoient des délégués à Londres

167
Ils vont décider de refuser l'appui militaire pour Guillaume Ier. Elles vont même constater
l'erreur de l'amalgame. Ils reconnaissent donc l'indépendance belge.
Sans cette décision, l'indépendance n'aurait sûrement pas duré. La Belgique doit donc son
indépendance suite à une décision internationale. Cependant, elle n'est pas une création
artificielle des grandes puissances. Il y a un grand processus à partir de 1795, où les territoires
s'amalgament (se renforce avec la période hollandaise). Il y a une unité territoriale, un
sentiment national (notamment face à Guillaume Ier) à projet national. Ce projet aurait pu
échouer, et il l'aurait surement été s'il n'y avait pas eu cette déclaration des grandes
puissances.

Il faut aussi régler la question des frontières.


La GB souhaite qu'il y ait un état-tampon suffisamment puissant contre la France. Ils
s'opposent donc à un projet de démembrement de la Belgique et des PB
Ensuite, Traité des XVIII articles (26 juin 1831, c'est-à-dire un mois avant la prestation de
Léopold Ier, il a attendu qu'il y ait une certitude internationale), fixe les frontières.
Par contre, Guillaume Ier n'est pas d'accord et il lance cette campagne des Dix-Jours à vexant
pour les puissances, et la France envoie des troupes.

Nouveau traité à Traité des XXIV articles (15 novembre 1831), aussi signé à Londres. La
Belgique n'a pas su se défendre toute seule, elle a eu besoin de la reconnaissance
internationale et d'un appui militaire.
Il faut faire un compromis, plus favorable à Guillaume Ier. On va donc partager la moitié de la
province du Limbourg, ainsi que le grand-duché du Luxembourg, tandis que le reste est
indépendant. Malgré ces promesses, Guillaume refuse encore ce traité.
Durant quasi toutes les années 1830, tensions avec Guillaume Ier. à Ratifie le traité en avril
1839.

L'opinion publique belge est indignée qu'il faut sacrifier des bouts de territoires, certains
ministres démissionnent à grosse affaire. Ils finissent par céder :
- Une partie du Limbourg à 2 provinces différentes. Chef-lieu du Limbourg hollandais :
Maastricht. Chef-lieu du Limbourg belge : Hasselt.
- On va également scinder le Luxembourg, selon la langue. On parle de Luxembourg
belge, avec Arlon donné comme chef-lieu à devient une province du royaume de
Belgique. Par contre l'Est continue en tant que Grand-duché, où la population est
germanophone (dialecte allemand, à le luxembourgeois, langue nationale aujourd'hui).
Il y a donc une séparation, alors que les Luxembourgeois avaient participé dans la
politique belge, …

Ils appartiennent donc aux PB, mais contrairement à 1815, le duché de Luxembourg est isolé
des PB. Il est en union personnelle mais est coupé du royaume des PB. Leur rythme est donc
bien différent, ils fonctionnent de manière plus autonome, on parle de roi grand-duc.
À partir de 1839, les Luxembourgeois émergent (suite à la ratification du traité des XXIV
articles par Guillaume Ier) et un nouveau sentiment d'appartenance apparait. D'années en
années, ils deviennent de plus en plus Luxembourgeois.
En 1890, ils ont leur dynastie propre. Il va y avoir un partage dynastique au sein de la famille
Orange-Nassau. Désormais, les Luxembourgeois ont un Grand-Duc qui n’est plus le roi des
Pays-Bas.

168
ð Il y a donc 3 pays différents, anciennement sous le même amalgame.

L'identité nationale peut donc se faire et se défaire assez vite. Les Luxembourgeois ont été
amalgamé aux PB (même si en théorie ils étaient en union personnelle), pleinement belges,
puis une partie à d'un coup été luxembourgeoise et l'autre est restée belge (avec Arlon).

24/04/2021

E) La Constitution de 1831
Elle a été préparée assez rapidement par le Congrès national, durant une période
d'incertitude.

C'est une constitution libérale, dans le sens où on l'entend au XIXe, siècle, c'est-à-dire
favorable aux libertés publiques, individuelles (>< autoritarisme de l'état).
Si on la compare à d'autres constitutions, c'est l'une des plus libérales, elle va d'ailleurs en
inspirer d'autres.
Cela veut dire qu'elle reprend une série de principes mis en avant au XVIIIe siècle (Lumières)
et puis par le mouvement révolutionnaire en France (et la Belgique annexée par la France).

Ces libertés constitutionnelles :


- Liberté d'expression et liberté de presse. On peut contester ce que dit le gouvernement,
on peut s'opposer à lui dans les journaux, … et cela sans risquer de poursuites judiciaires,
de pressions politiques, … à le citoyen est libre de critiquer le gouvernement. Ce sont
des libertés particulièrement chères au courant d'opinion libéral. C'est par rapport à
l'autorité excessive de l'état que ces libéraux ont particulièrement recherché l'obtention
de ces libertés. C'est donc normal qu'on les retrouve dans la Constitution
- Liberté de penser, de culte, de religion. Cela a peut-être moins plut au courant d'opinion
catholique. Pour les libéraux, il est important d'être libre de culte. C'est un compromis
entre les catholiques et les libéraux à liberté totale de culte (>< tolérance de Joseph
II). Il n'y a plus de position privilégiée pour une religion. Il y a cependant des religions
reconnues à bénéficient d'un financement de l'état, le régime qui existe est toujours
tributaire du Concordat signé en 1801 (par la France et la papauté), les biens de l'Église
avaient été expropriés car la révolution les avait confisqués et mis en vente. Pour
compenser ces biens, l'état accepte de prendre à sa charge le traitement des ministres
du culte (prêtres, rabbins, pasteurs, …). Le Concordat vise le catholicisme mais il y a
d'autres religions. Les religions reconnues sont les cultes catholique, protestant et
israélite. Par la suite, d'autres religions vont bénéficier de ce statut de religion reconnue
: le culte anglican, beaucoup plus tard, le culte musulman, puis la reconnaissance du
culte orthodoxe. De cette liberté des cultes et des reconnaissances à série de principes
de l'organisation des religions dans la société belge au XIXe, XXe et XXIe siècles.
- Liberté d'association et liberté d'enseignement à surtout le courant d'opinion
catholique qui y tenait. Un des points de frictions avant l'indépendance : Guillaume Ier
promouvait un enseignement aux mains de l'état, l'Église voulait éviter cela et organiser
l'enseignement elle-même. La liberté d'enseignement est un point fondamental tenu
par le courant catholique et qui permet à l'Église d'enseigner comme elle le veut, sans

169
qu'il ne soit nécessairement pris en main par l'état à compromis entre libéraux et
catholiques.
ð La constitution traduit le compromis entre catholique et libéraux

Ces libertés sont inscrites dans la Constitution mais il faut organiser le fonctionnement de
l'état pour que les libertés soient respectées.
à Mise en place de la séparation des 3 pouvoirs. Elle est présente depuis la philosophie des
Lumières à moyen d'éviter un excès. Typiquement une forme d'organisation politique qui
s'oppose à l'Ancien Régime (confusion des pouvoirs). Avec la séparation des pouvoirs à
régime politique de type moderne (>< Ancien Régime) et dans la réalisation d'un programme
qui est celui des Lumières, porté par la période révolutionnaire et napoléonienne.
ð Meilleure garantie contre l'autoritarisme
Le juge doit juger en fonction des lois (faites par le parlement). Le parlement doit avoir le droit
de contrôler le gouvernement. Le parlement est issu de la volonté du peuple (en théorie).

Pouvoir exécutif

Responsabilité ministérielle (manquante dans le régime hollandais, le parlement ne pouvait


s'opposer au gouvernement. Cela avait été une des revendications de l'opinion libérale à partir
de 1827). La Constitution de 1831 met en place un régime de responsabilité ministérielle.

Cela signifie que le roi est irresponsable sur le plan juridique et politique.
Un acte porté par le roi ne peut avoir de valeur de validité que s'il est muni de la signature, le
contreseing ministériel à acte par lequel un ministre va apposer sa signature après la
signature du roi. Le fait de contresigner l'acte du roi à les ministres endossent la pleine et
entière responsabilité de l'acte.
Si un acte du gouvernement doit être contesté, il faut s'en prendre au ministre
contresignataire (et non au roi). Cela veut dire que le contrôle du parlement s'exerce sur le
ministre et non sur le roi. On peut faire tomber le gouvernement, pour obtenir un budget,
faire passer des projets de lois, le gouvernement a besoin d'une majorité de votes au
parlement (et peut refuser).

Si on lit le texte de la Constitution à impression que le roi a beaucoup de pouvoir. En réalité,


quand la Constitution dit "le roi", il peut faire plein de choses mais ces actes ne sont valables
que s'ils sont contresignés par un ministre à c'est donc plus le gouvernement qui agit.
Dans l'exécutif, dès le départ, le point important se trouve du côté des ministres, et non du
côté du roi. Au début le roi essaye de peser le plus possible, mais quand il y a des divergences
à dernier mot par le gouvernement, grâce à la responsabilité ministérielle. à Origine d'une
situation qu'on formalise à le roi règne mais ne gouverne pas, même si le roi est utile sur
certains points (politique étrangère et militaire). Le roi va garder une influence relativement
importante.

Quand on dit que c'est le gouvernement qui dirige le pays à se compose de quelques
ministres (une dizaine). Il n'y a pas encore de 1er ministre (apparait dans l'entre-deux guerres).
Il y a un ministre qui joue un rôle prédominant mais c'est un ministre comme les autres
(ministre de la justice, de la politique étrangère) à pas de titre particulier mais dans la
pratique, il y a une expression pour le désigner. On est dans le vocabulaire typique du XIXe

170
siècle à on le désigne : chef du Cabinet (≠ cabinet anglais). Ici, il s'agit du cabinet d'un
ministre, les conseillers du ministres, dirigé par un chef de cabinet. Le roi aussi a son propre
cabinet. Mais au XIXe siècle, le "cabinet" c'est le gouvernement. Donc, dans la presse, le chef
du cabinet (/!\ pas "de" cabinet) à chef des ministres (// 1er ministre).

Il y a un ministre des affaires étrangère, un ministre de la guerre, un ministre de la justice et


un ministre de l'intérieur (à a un vaste spectre de compétence (culture, enseignement,
sécurité publique, …). Le ministre de l'intérieur va être la base sur laquelle d'autres
administrations vont se détacher.
C'est donc le cabinet qui est aux commandes du fonctionnement politique et exécutif de l'état

Pouvoir législatif

Il y a un contrôle du gouvernement par le parlement. à Système bicaméral (2 chambres).


Pas une nouveauté, période hollandaise, les États généraux étaient aussi bicaméraux
(Chambre Haute et Chambre Basse). Les 2 chambres ici vont être différentes :
- Chambre des représentants (ou juste "Chambre") à représentant de la nation. Elle fait
le gros du travail. Pas de cens nécessaire pour être élu.
- Sénat (ou chambre du sénat) conserve un rôle de la Chambre Haute (le sénat vient en
2ème ligne, assemblée de sages), ils sont là pour valider le travail législatif, mené dans la
Chambre des représentants). Le sénat peut avoir un rôle temporisateur, un rôle
d'assemblée de sages, par rapport à des mesures peut-être prises sous la pression ou
l'urgence de la Chambre des représentants. Le Sénat se compose de membres élus mais,
il faut avoir une fortune suffisante à composition plus exclusive que la Chambre des
représentants. Il y a un cens d'éligibilité. Ce cens garantit que durant les premières
décennies du royaume de Belgique, sénat = élite socio-économique du pays
ð Une loi doit passer par les 2 chambres pour être acceptée
ð Collaboration entre Sénat et Chambre représentants mais qui ont un statut différent lié
au statut de leur membres

Qui peut voter les députés ?


Le suffrage est uniquement masculin. Le suffrage est censitaire, il faut faire état d'une
certaine fortune. Le cens électoral ≠ cens d'éligibilité pour le sénat. Le cens électoral est plus
bas que le cens d'éligibilité. Il y a donc des gens qui peuvent voter mais pas se présenter. Ce
suffrage censitaire est celui qu'on connaissait pour l'élection du Congrès national sauf qu'il y
avait un suffrage censitaire et capacitaire à le capacitaire est ici supprimé.
ð Système libéral, met en place des libertés pour les citoyens, garantie politique (permet
que les libertés soient effectives).

Système démocratique ? Ici, certains critères sont rassemblés (droit, libertés fondamentales)
mais ne donne pas à tous l'accès à l'expression du vote et ne permet â être à tous d'être élu,
et qui exclut les femmes de toute activité politique.
À l'époque, ils considérèrent cela comme une démocratie. La question de restriction au droit
de vote a été discuté mais tranché en faveur d'un suffrage censitaire.
Selon eux, il serait idéal que la nation puisse voter mais ils pensaient que c'était impossible
(gens qui n'ont pas de fortune, d'éducation, … de voter) à préjugés sur les plus pauvres.
Ce suffrage est donc le résultat d'un choix qui mitige l'idéal démocratique.

171
On va essayer de baisser le cens électoral à gens qui payent moins d'impôt auront le droit
de vote. On va donc le baisser et élargir le corps électoral. Mais en même temps à
revendication pour le suffrage universel (pas présent dans la Constitution mais présent dans
les esprits de l'époque).

Pouvoir judiciaire

Pyramide judiciaire, elle reprend pour l'essentiel un système de la période hollandaise (lui-
même tributaire de la période française).
Système uniforme, qui se compose d'une hiérarchie de différents tribunaux.

1)
Tribunal de 1ère instance : juge des procès civils mais aussi des procès au correctionnel (justice
pénale à infraction commise et qu'un citoyen est poursuivi) à intervention d'un procureur
du roi. Certaines affaires qui sont d'un niveau d'enjeu faible sont jugé par des juridictions
inférieures :
- La justice de paix. Juge de paix qui va juger des litiges entre citoyens pour des enjeux
mineurs (ex : dispute de voisins).
- Le tribunal de police. Juge des questions relatives à des amendes, … pas suffisamment
importantes pour aller au tribunal de 1ère instance

2)
Si la personne condamnée n'est pas d'accord avec le jugement à Cour d'appel. Il y a
l'équivalent du procureur qui, au pénal, va représenter les intérêts de la société à procureur
général (niveau de la cour d'appel).
Cour d'assise (régime hollandais avait voulu la supprimer mais pas le temps). Elle est établie
lorsqu'il y a des crimes importants à juger à fonctionne seulement au pénal et non au civil.
La cour d'assise est composée de magistrats de la cour d'appel et du tribunal de 1ère instance.
Ces magistrats sont assistés d'un jury (citoyens tirés au sort qui doivent se prononcer sur la
culpabilité du criminel).

3)
Cour de cassation. Juridiction suprême. Elle ne juge pas sur le fond des affaires mais sur la
forme. Un arrêt peut être cassé et la cour de cassation peut renvoyer l'affaire devant un
nouveau tribunal pour que l'affaire soit rejugée

172
Organisation territoriale.
Les subdivisions territoriales n'ont pas un grand degré d'autonomie. Le territoire est découpé
en provinces et en communes à existaient déjà période hollandaise et française à mêmes
limites

Provinces
- Les provinces sont organisées de manières plus précises par une loi en 1836.
o On reprend leur nomination et délimitation à 1815 à Une modification, la
province de Brabant méridional devient "Brabant". Le futur Grand-Duché du
Luxembourg est compris dedans car jusqu'en 1839, tous les Luxembourgeois
sont belges.
o Gouverneurs, et députation permanente à exécutif.
§ Le gouverneur est nommé par le roi (et donc par le gouvernement).
§ La députation permanente est issue du conseil provincial. Elle doit
disposer de la majorité au sein du conseil provincial.
ð Termes empruntés à l'Ancien Régime (PB autrichiens)
Conseil provincial à assemblée législative qui contrôle le pouvoir exécutif provincial. Il est
monocaméral

Communes
à Aussi une loi de 1836.
- Au niveau exécutif : bourgmestres et échevins.
o Le bourgmestre est nommé par le roi. Il préside le collège des bourgmestre et
des échevins
o Les échevins sont issus du conseil communal.
Législatif : le conseil communal (monocaméral) est l'équivalent du conseil provincial à
contrôle l'activité du bourgmestre et des échevins.

Certaines communes prendront des mesures contraires au gouvernement (majorité libérale


ou catholique et mesures contraires, présence orangiste, unionisme, …)

La Constitution n'est pas considérée comme immuable. Il est prévu qu'on puisse la modifier
si nécessaire. Il y a une procédure assez stricte prévue, il faudrait éviter qu'elle soit revue tout
le temps avec précipitation.
Dans un 1er temps, le parlement doit désigner l'article (ou les articles) à mettre en révision.
2ème étape : dissolution des chambres. Ils perdent leur qualité de député et sénateur
3ème étape : on élit un parlement. Il y a donc des élections et les chambres seront dites
constituantes. Idée que les députés et sénateurs ne puissent pas entre eux changer la
Constitution, il faut passer par les électeurs, qui vont élire des députés et sénateurs, sachant
qu'on va parler de changer la Constitution.
4ème étape : il faut que les nouveaux parlementaires procèdent (ou pas) à la révision de la
Constitution.
Pour cela, il faut qu'ils soient largement d'accord à il faut 2/3 des députés.

1ère modification : 1892 :


- Modifie le type de suffrage à suffrage tempéré par le vote plural

173
- Introduit un nouveau type de sénateur : sénateur provincial (désignés par les conseils
provinciaux).
- Elle précisera aussi que le vote sera obligatoire et secret (les personnes votant
s'exprimaient).

2ème révision : 1921


- Met en œuvre le suffrage universel masculin
- Mise en place de sénateurs cooptés. Lorsque le Sénat est constitué (suite à l'élection
directe par suffrage censitaire) + les sénateurs provinciaux à ensemble, vont choisir des
personnalités qui vont adjoindre des sénateurs. L'idée est que les sénateurs peuvent
faire venir des experts de questions politiques, juridiques, … pour éclairer le Sénat. Cette
idée n'a jamais vraiment été mise en place à souvent des amis, souvent des sénateurs
ratés à l'élection directe.

À partir de 1970, série de modification sur la structure de l'État à fédéralisation.


Même s'il y a eu des modifications à une série de points est encore d'actualité en 2021.

5.2. La Belgique entre 1831/1839 et 1914


Du régime censitaire au vote plural

Régime bourgeois censitaire qui va s'ouvrir au vote plural et qui va se démocratiser à plus de
gens peuvent voter
Cette Belgique du XIXe siècle à fonctionnement du pays jusqu'au XXe et XXIe siècle. C'est la
matrice de ce qui se passe par la suite.

5.2.1. La population et ses clivages

On est dans une société de classes et plus d'ordres (clergé, noblesse ou tiers-ordre). Toute
une série d'éléments de statut dépendaient de l'ordre.
Les institutions représentatives étaient organisées en fonction des ordres. à Réalité abolie
avec l'Ancien Régime.
La société est structurée en fonction de classes à statut socio-économique qui définit la
classe et non plus le statut juridique pour l'ordre. Maintenant à égalité juridique (abolition
du régime seigneurial, abolition des monopoles et privilèges).

Les classes sociales :

Bourgeoisie
Classe dominante du XIXe siècle à Siècle bourgeois. Elle est au commande à suffrage
censitaire à régime bourgeois. Plusieurs termes :
o Sous l'Ancien Régime : bourgeois = habitant d'une ville qui bénéficie de
franchise à statut juridique privilégié et cela sans marqueur économique.
o Quand on a aboli les privilèges, le terme de bourgeois change à habitant des
villes, pas ouvrier ni paysan ni noble ni militaire.

174
Elle est très hiérarchisée :
o Petite bourgeoisie. Petits fonctionnaires, petits commerçants, instituteurs, …
ils sont mieux habillés que les ouvriers mais ils ne sont pas nécessairement très
riches. Ils doivent être économe pour ne pas basculer dans la classe populaire.
Son statut est précaire
o Moyenne bourgeoisie. Il y a des membres de professions libérales (avocat,
notaire, etc.), commerçants aisés, … Ils ont un ou des servant.e.s, des valets, …
Ils sont à l'aise.
o Grande bourgeoisie. Banquiers, hommes d'affaires. Certains ont établis leur
fortune sur l'achat de biens nationaux (période française)

La noblesse
Elle n'est plus un ordre privilégié. Le Sénat n'est pas réservé aux nobles (mêmes si on en
trouve). Elle se tient en retrait sur le plan politique à partagée entre une loyauté
monarchique (noblesse orangiste) mais il y a une partie de la noblesse qui a participé à la
révolution et au gouvernement provisoire.
Elle va participer au fonctionnement de la nouvelle Belgique à 22 ministres nobles sous
Léopold I. Elle fournit du personnel à la cour, des diplomates.

Leur mode de vie alterne entre une vie d'automne et hiver (château de campagne) et une vie
d'été et printemps (hôtel particulier à la ville). À la campagne, elle est présente, elle joue un
rôle, elle est propriétaire, le chef de famille bénéficie d'un prestige social important à
chapelain. Il est souvent nommé bourgmestre à beaucoup de familles nobles continuent à
avoir une influence importante.
En ville à vie mondaine commune avec la grande bourgeoisie à mêmes bals, mêmes clubs,
mêmes vêtements, mêmes habitations, mêmes réseaux, … à monde de l'argent et du
prestige social.

Classe populaire :
- Paysans :
o Fermiers, plus importants, à la tête de grosses exploitations
o Journaliers, plus précaire, ils louent leur travail.
La majorité des paysans ont des conditions de vie dure, au point que certains
doivent combiner leur activité pour l'industrie. Beaucoup des paysans vont devoir
prendre des emplois partiels à le chemin de fer va drainer des populations des
campagnes vers les villes
Exode rural plus définitif vers les villes ou outre-mer. Il y en a qui vont au Canada
ou aux États-Unis (Wisconsin)
- Le monde ouvrier
Largement constitué de population urbaine, issue de l'exode rural. Concentré dans les villes,
dans les banlieues urbaines, … à quartiers ouvriers

ð Stratification sociale assez forte et dure

Langues :
Dialectes flamand, wallon et allemand à parlé par les paysans, ouvriers et petits bourgeois

175
- Le français : langues standard, écrits, communication soutenue, enseignement, presse
à langue des élites, parlée par la noblesse et la bourgeoisie (notamment la petite, ils
sont à la jonction des 2). Le français est donc parlé dans des régions où dominent le
dialecte flamand et wallon.
- Bruxelles à dialecte flamand mais double phénomène de francisation
o Local, depuis le XVIIIe siècle (présence d'une élite francophone qui induit une
francisation de la population)
o Immigration de wallons qui viennent à Bruxelles (capitale) à ne va pas
favoriser le dialecte néerlandophone. Le néerlandais est reconnu par la
Constitution mais dans la pratique à manque de reconnaissance à à l'origine
de tensions importantes (revendication du mouvement flamand dès les
années 1830 jusqu'aujourd'hui)
- L'allemand est présent. La Belgique de 1830 est un état trilingue. Dans la moitié Est du
Luxembourg à allemand pratiqué, dialecte germanophone (luxembourgeois).
L'allemand est théoriquement sur le même pied que le néerlandais et le français à
même problème que le néerlandais. Après 1839 à toute la moitié Est germanophone
du Luxembourg quitte la Belgique. Le découpage n'est pas parfait et les communes
frontalières belges restent des communes ou le substrat germanophone est présent (ex
: Arlon). Durant tout le XIXe siècle à minorité qui parle allemand, dont l'histoire est
quasiment perdue. Ces années-ci, on trouve des plaques de rue bilingues, … à petit
regain

Le statut de la religion.

Liberté de culte. La religion catholique n'est plus la religion officielle de la Belgique, même si
une bonne partie est catholique. Le régime du Concordat de 1801 est maintenu.
Les fabriques d'Église, les organes chargés de l'organisation du culte, du maintien des églises
(bâtiments) sont des entités de droit public.
Divergences politiques sur le rôle que le clergé catholique doit tenir dans la société.
- Opinion libérale, hostile à une prise trop importante du clergé dans la vie publique à
prône la séparation de l'Église et de l'état. Courant qui estime que l'enseignement doit
être aux mains de l'état et non d'institutions religieuses
- Opinion cléricale à favorable à l'influence du clergé sur la vie publique (enseignement
organisé par l'Église catholique). à Base de grand débats politiques au long du siècle

Statut des étrangers

Un étranger peut devenir belge mais assez restreint


- Migrants économiques qui viennent en Belgique
- Migrants politique. Le fait que la Constitution soit libérale à refuge politique (français
et allemands) notamment Karl Marx
- Français qui vont faire leur vie en Belgique. Certains Français restent ou reviennent en
Belgique après la période française. Certains vont y faire carrière, s'engager dans
l'armée. Notamment Louis Prospère Gachard à 1er archiviste général du royaume à
figure clé, on lui doit la publication d'un grand nombre d'archive.
Favorisés par le fait que la langue de l'administration soit le français

176
Il y a des étrangers qui quittent la Belgique et qui s'installent au Canada, au Wisconsin (on y
parle encore wallon) ou en Argentine.

Il y a des expatriés temporaires, notamment dans les milieux d'affaires et industriels. à


Expansion économique belge à l'étranger :
- Construction de chemins de fer, de tramway en Chine
- Présence de conseillers techniques en Perse, en Égypte et au Siam
ð Influence indirecte de la Belgique sur les finances, l'administration, les postes, …
- À partir de 1885, Belges expatriés au Congo à au service de l'État indépendant du Congo
de Léopold II.

à Comprendre comment, pendant la période contemporaine, il y a eu émergence de partis


politiques

Chacun des clivages correspond à un processus de transformation qui assure le passage à une
modernisation

La rupture, portée par la philosophie des Lumières, a été imposée par la dynamique
révolutionnaire.
Cela entraine des tensions, il y a donc un clivage entre les forces qui sont convaincues que la
centralisation est une bonne chose et les forces périphériques.
En Belgique, cela se traduit par une mise en place d'une Belgique centralisée, francophone.
Face à des partis politiques unitaires, on va trouver d'autres partis, qui vont représenter les
périphéries. On va donc voir apparaitre le mouvement flamand, puis le mouvement wallon.

Clivage Église/État à processus de laïcisation.


Processus de transformation de la société de l'Ancien Régime où le catholicisme est la religion
d'état. Quand Joseph II donne son édit de tolérance, il continue de promouvoir le catholicisme.
Par contre, dans le monde de 1830, les libertés de conscience et de culte sont fortes dans la
société. Certains en seront partisans et d'autres contre. Pour la Belgique à opposition entre
un parti clérical et un parti libéral, anticlérical, qui pousse la laïcisation. Il sera rejoint plus tard
par le parti socialiste.

177
Industrialisation, avec sa révolution, qui entraine le processus de transformation.
Il y a un clivage entre les possédants et les non-possédants (travailleurs). Le clivage se marque
aussi par les partis politiques
- Partis qui incarnent les points de vue des possédants : parti libéral et parti catholique.
- Face à eux à progressivement, un parti apparait à la fin du XIXe siècle, et défend les
travailleurs.

Villes/campagnes à monde rural >< monde industriel


Il y a des pays européens où on voit apparaitre des partis agrariens à défendent les intérêts
des paysans à n'existe pas en Belgique. Ce clivage est jugé moins pertinent pour les
historiens. Pourtant, on peut se rendre compte que ce clivage joue, mais de manière modérée,
à défendre les intérêts ruraux >< autres partis qui défendent les intérêts urbains.

/!\ schéma très important !!!

Distinguer :
Les partis n'existent pas dès le début mais vont être créés
- Parti politique : structure formelle.
o Statut, règlement, formalités d'adhésion, hiérarchie, …
o Programme, discuté lors d'un congrès, il est voté
- Courant politique : structure informelle
o Idée commune, actions communes

Le parti politique sera donc plus pertinent


Certains courants vont devenir des partis, lorsqu'il y a une absence de parti.
Dans le cadre de la Belgique de 1830, ce qui va permettre la transformation à courants
politiques structurants. Quand on parle de parti politique en Belgique, 2 questions :
- Quels sont les clivages ce courant est-il né ?
- À partir de quand ce n'est plus un courant mais un vrai parti ?

5.2.2. Le clivage Église/État : cléricaux et anticléricaux

Le courant libéral est issu du courant vonckiste (promeut les idées des Lumières, pas partisan
de l'AR, veulent la souveraineté nationale).
Le courant catholique est héritier du courant statiste (conservateur des 3 ordres, soutenu par
l'Église, partisan de l'Ancien Régime)

Ils ont leurs idées mais ont des intérêts communs


Sur le processus de centralisation, les 2 courants ont des intérêts communs, ils veulent un
état centralisé. Ils luttent contre le courant orangiste. Il y a quand même des divergences
quant au rôle public que l'Église et le clergé veulent jouer à clivage État/Église
- Libéraux. Le rôle de la religion doit être une affaire privée, elle n'a pas à influencer la
société. Ils sont donc contre la liberté d'enseignement, car l'Église en bénéficie et
organise son enseignement dans des collèges.

178
- Le parti catholique est favorable à ce que le clergé continue à jouer un rôle dans la
société.

Dès la Belgique de 1830, ces 2 courants vont être incarnés dans plusieurs façons :
- Création d'université. Il y a déjà celles de Gant, Liège et Louvain à universités d'états.
En 1834, est fondée l'ULB, son but est de défendre le mouvement anticlérical à
université portée par la franc-maçonnerie, qui joue un rôle dans le mouvement
anticlérical. La même année, les catholiques créent une université à Malines. Elle a
déménagé l'année suivante pour aller à Louvain. Entre temps, l'université de Louvain
d'état a été supprimée, elle est vide et université de Malines décide de déménager à
Naissance de la KUL.
En Belgique, on a donc des universités portées par les courants politiques.
- Enseignement primaire et secondaire :
Dans un 1er temps à compromis
À partir de 1827 à libéral car c'est à partir de ce moment qu'on s'oppose à Guillaume Ier
En 1846, le courant libéral se transforme en parti, anticlérical à ne veut pas dire
antireligieux. Il n'y a pas d'opposition à la croyance mais opposé à la place trop
importante du clergé. Il y aura de moins en moins de catholiques dans le parti libéral à
radicalisation.
Victoire électorale de 1847 par le parti libéral, ils ont la majorité au gouvernement.
Au bout de quelques années, phase unioniste, puis à nouveau libéral.
Dans les années 1870 à catholique
En 1879 à tensions atteignent un paroxysme à "la guerre scolaire". Elle est provoquée
par une loi, proposée par Van Humbeeck). Jusque-là les communes devaient avoir une
école communale mais pouvaient se contenter d'avoir des professeurs cléricaux.
Van Humbeeck impose une école créée par le pouvoir public, avec un instituteur qui
possède un diplôme de l'école normale.
Le programme scolaire est également fixé par l'État et supprime le cours de religion
obligatoire, même si un prêtre peut venir après les cours, dispenser un cours de religion.
Tout cela va heurter les catholiques. Ils vont l'appeler "loi de malheur", ils vont menacer
d'excommunication les parents qui envoient leurs enfants dans ces écoles. Le Vatican
va s'impliquer et rompre ses relations diplomatiques avec la Belgique
Effet : unification des rangs catholiques. Ils vont se créer en tant que parti (plus
courants). Jusqu'ici à 2 tendances majeures parmi eux :
o Catholiques ultramontains, qui sont catholiques "selon le Pape" à Pape Pie
IX, réactionnaire, il est contre la philosophie des Lumières et contre les acquis
de la révolution française. Il a rédigé un syllabus qui condamne les libertés (de
l'homme, de la presse, de la séparation Église/État). Problème pour la Belgique
qui a une constitution avec ces libertés.
o Catholiques libéraux ou constitutionnels, ils se rangent derrière la
constitution. Des évêques belges ont fait le choix de défendre la constitution,
ils estiment que c'est une bonne chose de faire cette révolution >< calvinisme.
Idée que la constitution permet à l'Église catholique de regagner une position
dominante dans la société.
ð Les catholiques vont donc faire union pour la création d'un parti en 1884

179
La victoire des catholiques va leur permettre de gouverner seul le pays pendant 30 ans,
jusqu'en 1914. Il y a une majorité catholique au gouvernement. Ils permettent donc à
nouveau l'adoption des écoles catholiques. Ils vont supprimer les institutions publiques,
mises en place par les libéraux
à Cause un mécontentement chez les libéraux. Cependant, il y a souvent une majorité
libérale dans des grandes villes, à la pointe industrielle

5.2.3. Le clivage entre possédants et non-possédants

Il y a un 1er combat mené qui va amener à élargir le corps électoral à on modifie le niveau
d'impôt pour voter. Il va y avoir des bourgeois moins fortunés qui vont voter. À mesure que
de plus en plus vont avoir accès au droit de vote, les "petits" vont être de plus en plus
entendus. À côté de cela, beaucoup de populaires ont toujours des revenus trop faibles,
notamment les ouvriers. Ils ont des conditions difficiles :
- Bas salaires
- Nombre d'heure de travail élevé
- Travail des enfants
- Sous-payement des femmes
- Insalubrité des logements
- Alcoolisme
- …
Sur cette base à "question ouvrière" (appellation bourgeoise)
C'est un risque politique car pour les défendre à il faut s'opposer aux bourgeois. Pour éviter
cela, pour éviter une révolution, les partis vont tenter d'apporter des éléments de réponse à
la question ouvrière.
Dans un 1er temps : ailes progressives dans les 2 partis. Des députés vont être plus attentifs
aux problèmes ouvriers.
- Du coté libéral : libéraux radicaux (gauche)
- Du coté catholique : "la jeune droite" (gauche). Lorsque Léon XIII aura publié son
encyclique Rerum Novarum, dans laquelle il incite à prendre conscience des problèmes
ouvriers à encore plus à gauche : les démocrates-chrétiens

Une série de premières mesures vont être mises en place.


- Plusieurs enquêtes sur la condition ouvrière à sources intéressantes pour les historiens
- 1866 : concession du droit de coalition ouvrière (≠ loi Le Chapelier, vieille loi, qui
abolissait les corporations (elles avaient des monopoles économiques)). Cette
suppression permet aux coalitions d'ouvriers d'exister légalement

180
- 1883. On supprime le livret ouvrier, mis en place sous le Consulat. C'était des carnets
que les ouvriers devaient garder pour toute leur carrière. Ils devaient noter tous les
emplois qu'ils avaient eus à rempli par le patron, il note ce qu'il veut, il peut donc écrire
des remarques négatives. Ce livret permettait de faire pression sur les ouvriers qui
s'étaient défendus pour leurs droits. Cette suppression permet une libération de la
parole. Il faut encore du temps pour la création de syndicats
ð Mesures prises par le parti libéral, pris par des bourgeois en soi. Il fallait trouver des
éléments de solution pour éviter le risque de révolution.

En 1885, il y a l'apparition du parti ouvrier belge (POB).


Des associations ouvrières émergent : des syndicats, des mutuelles, … et décident de créer
un parti. Ce ne sont pas des anarchistes, ni des révolutionnaires, mais des réformistes. Ils
veulent transformer le système par des réformes, de l'intérieur. Une des manières de faire
cela est le droit de vote universel. Le parti ouvrier va participer aux grèves en 1886 à ce n'est
pas le parti qui a organisé ces grèves mais il y participe.
Le parti catholique va transformer le suffrage à suffrage universel masculin tempéré par le
vote plural en 1893. Certains citoyens vont bénéficier de plusieurs voix.
- La condition de base est d'être un homme, âgé de 25 ans (majorité politique). 1 voix
- Père de famille de 35 ans au moins à 1 voix en plus. Influence catholique
- Fait d'être propriétaire d'un bien immobilier ou d'une rente à 1 voix en plus, influence
libérale
- Détenir un diplôme de fin d'humanité complètes à encore "rare" à l'époque (l'école
primaire n'est pas encore obligatoire
ð Électeur capacitaire
ð Pour cela il faut une révision de la constitution à nécessité de 2/3
ð Limitation à 3 voix maximum

Le corps électoral est multiplié par 10. à 1,2 million de voix


à Porté par le parti catholique
Chez certains à vraie conviction mais pour d'autres à calcul politique. Le parti catholique
avait toute la population campagnarde donc ils ont gagné des voix. Les élections suivantes
vont encore asseoir la dominance catholique à massif (110 sièges)
à Montée du parti ouvrier à 28 sièges, tous dans les arrondissements wallons
à Écrasement du parti libéral à seulement 20 sièges dans les communes wallonnes ou
bruxelloises
Les 2 petits partis vont avoir tendance à s'allier avec les socialistes. Ils ont des intérêts
communs face au parti catholique, tous les 2 anticléricaux.
- Ils revendiquent le suffrage universel
- L'institution primaire gratuite à instauré seulement en mai 1914
- Service militaire à ils veulent supprimer le tirage au sort à considéré comme
inéquitable, surtout que la place était remplaçable pour de la thune à les bourgeois
pouvaient payer un remplaçant pour faire le service militaire. On le remplace par un
système de "un fils par famille". En 1913 à service militaire pour tous

181
5.2.4. Le clivage ville/campagne

Peu structurant dans le cas belge


Relais dans le monde catholique
- 1884 : gouvernement catholique homogène à Ministère de l’Agriculture
- Mouvement coopératif agricole
o Initiatives locales : Curés à gilde paroissiales
o 1890 : Boerenbond (Alliance paysanne) à alliance de guildes paysannes pour
des achats communs, pour la diffusion de techniques, … avec pour résultat
d'augmenter la production agricole à augment d'1/3. à Fin de l'isolement
des paysans, prise de conscience collective
à Mouvement à l'échelle nationale mais particulièrement important en Flandre à plus rural.

5.2.5. Le clivage linguistique et le sentiment national belge

A. Une déclinaison belge du clivage centre/périphérie


Périphérie néerlandophone qui va militer pour les droits néerlandophones

B. Contexte d'État-nation
Affirmation du sentiment national belge
à Unité juridique et psychologique >< état multi national (ex : empire austro-hongrois). On
a la conviction sincère que la Belgique existe depuis toujours (Belgique de César). Avec une
certaine naïveté, on est convaincu qu'elle existe depuis toujours.
On est donc habité par une conception essentialiste pour la nation belge. Il y avait un
sentiment belge et finalement elle réussit à s'émanciper des grandes nations.
à Gros anachronisme dans le cadre de l'existence belge.
Les historiens, souvent de "simples" hommes de lettres, mais par la suite repris par de vrais
historiens : Henri Pirenne. Il va analyser l'évolution de la Belgique à travers le temps.
À côté, l'avocat Edmond Picard va théoriser l'âme belge (1887) à 1 des sources du
nationalisme belge. Il va développer l'idée de race (wallonne et flamande) qui ensemble forme
les Belges.

Tout au long du XIXe siècle à affirmation très forte et sincère qu'il y a une nation belge
existant depuis longtemps, incarnée par de grandes figures.
ð Mis en place dans un cadre unitaire et francophone.

C. Réaction : reconnaitre le néerlandais


à Reconnu dans la constitution mais pas dans les faits
à Suscite une prise de conscience flamande. Cela va se faire en plusieurs étape, mais à la
base se sont des patriotiques belges. à Seulement à l'entre-deux guerres qu'il y a une
radicalisation.

Origine du mouvement flamand : reconnaitre le néerlandais dans un état nation unitaire et


francophone
Il s'agit d'une cristallisation d'un phénomène, lié à l'état-nation (Belgique unitaire). Il n'y
aurait pas eu de mouvement flamand s'il n'avait pas dû réagir contre l'existence d'un état

182
nation belge. Contrairement à ce qu'on entend souvent, la Flandre n'existe pas avant la
création de la Belgique à nouveau sens du terme "Flandre".
- On parlait avant du comté de Flandre à contours géographiques qui n'ont rien à voir, il
est d'ailleurs bilingue wallon/thiois.
- Par la suite, on a parlé des Flandres, sous l'influence de l'espagnol ou l'italien, il s'agissait
d'une expression désignant l'ensemble des PB, quelles que soient les régions visées à
méridionaux et septentrionaux. à Application d'un pars pro toto à extrapolation du
comté de Flandre à l'appellation de l'union personnelle dans son ensemble.
Ici, le mot Flandre prend un sens différent. Il prend une nouvelle signification pour désigner
l'ensemble des provinces néerlandophones : Flandre orientale et occidentale, Anvers,
Limbourg, une partie néerlandophone de la province du Brabant à nouvelle réalité.

Dans un 1er temps, le mouvement flamand va se battre culturellement et socialement, pour


la reconnaissance de la langue et la culture néerlandaise, ainsi que pour l'égalité des droits
des néerlandophones et francophones. Ce combat est, durant le XIXe siècle, patriotique, qui
dit que la langue néerlandophone est plus authentiquement belge >< français de France.
On peut donc parler d'une phase culturelle du mouvement flamand à pas politique

D. Phase culturelle du Mouvement flamand


Les 1ers flamingants sont des hommes de lettres, des éveilleurs de conscience
2 personnages :
- Jan-Frans Willems à libéral, philologue flamand médiéval à très attaché à la mise en
valeur de l'héritage culturel flamand. Il n'est pas sans sensibilité personnelle, il est issu
de la petite bourgeoisie, ou l'on est à cheval entre les 2 langues. Le père de Willems est
rejeté d'une fonction sous le régime français car il ne possédait pas assez bien le français.
Cas intéressant car on y retrouve des motivations culturelles et personnelles
- Chanoine Jan-Baptist David. Ecclésiastique, professeur à l'Université de Louvain à écrit
une histoire de Belgique en néerlandais

2 associations ont repris leurs noms après :


à Willemsfonds (1851) à frange libérale du mouvement flamand
à Davidsfonds (1875) à frange catholique du mouvement flamand

D'autres ont aussi eu une influence, notamment le poète Prudens Van Duyse, 1834 à
Formule « De tael is gantsch het volk », à "la langue, c'est tout le peuple". Idée qu'il y a entre
le peuple et la langue, une identité. "peuple" au sens démocratique et au sens national. S'il y
a un état-nation, cela passe par la langue.

On trouve aussi quelques personnages sur le plan littéraire, tel que Henri Conscience. Auteur
de roman historique, écrit en 1837 "De Leeuwvan Vlaenderen" à raconte la bataille des
éperons d'or en 1302. Il y a ici une réinterprétation anachronique de cette bataille à belges
contre le roi de France à victoire démocratique et nationale.
Double sens patriotique à belge et flamand. Cela montre qu'il y a convergence de vue entre
patriotisme belge et flamand. Ce roman a un grand succès et est traduit en français. Il va écrire
une histoire de Belgique dédiée au roi à montre l'insertion patriotique

183
Ce mouvement flamand suscite des réticences. Certains libéraux craignent au sein de ce
mouvement l'influence du clergé. Chez les catholiques aussi il y a une crainte de ce
mouvement, on craint encore l'influence calviniste du Nord.
Tout le monde n'est pas opposé à le roi y voit un facteur de cohésion nationale, le flamand
est une spécificité des belge par rapport à la France et est ≠ du hollandais

E. Revendications linguistiques du Mouvement flamand


- Pétitions (1840) organisées par des organisations dans les grandes villes qui recueillent
des signatures à veulent utiliser le flamand dans l'administration, la justice,
l'enseignement universitaire, etc. Toutefois, elle ne reçoit pas beaucoup d'échos de la
part des partis politiques.
- Pourtant, progressivement, des ailes flamandes vont se former au sein des partis libéral
et catholique. Des députés vont se sentir en phase avec les demandes du mouvement
flamand et vont commencer à faire pression sur leurs collègues pour prendre les
revendications en compte
- On voit aussi naitre des formations politiques flamingantes locales, elles n'arrivent pas
à peser dans la vie politique au niveau national. Elles se présentes au niveau communal
et gagnent des sièges. C'est le cas du Meetingpartij à Anvers (1862), qui aura jusqu'à 3
députés au gouvernement fédéral.

Sous la triple pression des acteurs du mouvement flamand, des ailes flamandes dans les partis
et de l'apparition de partis locaux flamingants à lois prises pour modifier la situation et faire
droit aux flamingants à plusieurs lois qui ensemble portent un effet global
Il a fallu 30-40 ans de revendications pour avoir des résultats. Quelles lois ?
- Il s'agit d'instaurer un bilinguisme français/néerlandais en Flandre sur le plan de la
justice, administration et enseignement. En Wallonie, on reste à l'unilinguisme. On
autorise, en plus du français, le néerlandais mais uniquement dans la partie flamande du
pays.
- En 1898, la "loi d'égalité" à détermine que le texte néerlandais des lois a une valeur
officielle. Jusque-là il n'y avait que le texte en français qui avait un poids juridique.
ð Lois linguistiques

Le poids politique du mouvement flamand va croitre. Pourquoi ? apparition du suffrage


universel tempéré par le vote plural à plus de citoyen ont accès à une voix politique et
beaucoup appartenant à la classe populaire ou petite bourgeoisie (qui sont à cheval entre
français et le néerlandais). Par rapport à une Belgique censitaire avec des électeurs
francophone. Le vote plural met en place un électorat divers, où la part des néerlandophones
devient de plus en plus importante.
à Devenu un mouvement de masse. Porté par des acteurs et des organisations (culturelles,
étudiants, sociales, mouvements de jeunesse, …) qui en plus de leur propre finalité, portent
aussi le combat flamand. (Toutes les universités enseignaient en français).
Tous le tissu social commence à être imprégné par le mouvement flamand, de masse.

F. Apparition du mouvement wallon


à Apparait en réaction au mouvement flamand et aura une allure différente.
Il n'existe pas de Wallonie au début de la Belgique. Le terme est postérieur à la Belgique. Le
mot wallon désignait juste des locuteurs francophones. "Wallonie" n'apparait qu'en 1844

184
pour désigner les provinces parlant le wallon à Namur, Liège, Luxembourg, Hainaut, Brabant
(arrondissement de Nivelles). à Réalité géographique tardive.

Motivations ?
Posture défensive par rapport au mouvement flamand à acteurs qui se sentaient fragilisés
par les succès flamingants. Les bourgeois wallons francophones étaient dans une position
très confortable à français langue de l'état-nation. Le fait de devoir apprendre l'autre langue
devient une crainte et effectivement, le mouvement wallon nait du refus d'un bilinguisme
généralisé. Ils ne voulaient pas qu'on leur impose à parler néerlandais.
Cela a pour résultat que le bilinguisme n'est instauré qu'en Flandre.
Cette posture défensive est aussi présente dans une manière de représenter le passé à
mouvement wallon va aussi jouer sur un passé récent : le rôle joué par les volontaires wallons
(liégeois) en 1830, les journées de septembre à soutenir l'insurrection bruxelloise. à Excessif
mais donne à entendre que les Wallons ont joué un rôle dans la création de l'état nation.

2e élément à frustration d'hommes politiques libéraux et socialistes qui sont minoritaires


au parlement fédéral >< catholiques, qui est sensible à son aile flamande, car la base électorale
du parti catholique est particulièrement forte en Flandre.

Comment émerge le mouvement wallon ?


Sous la forme de réaction dans le dernier quart du XIXe siècle. à Décalage avec le mouvement
flamand.
Quelles formes prend-il ?
Publication dans la presse, livres, association, congrès par les associations.

La loi d'égalité passe très mal auprès du mouvement wallon.


En 1905 : Congrès national wallon à Liège à réunion de militants.
à Moment et lieu assez symboliques. Liège est au cœur du mouvement wallon, ancienne
capitale, à la pointe de la révolution industrielle.
1905 : année durant laquelle de grandes festivités sont organisée en Belgique pour fêter les
75 ans de l'indépendance
ð Pas une manifestation anti-belge, pas plus que dans le mouvement flamand, on n'est pas
anti-belge mais anti-bilinguisme appliqué à tout le pays

En 1912 : lettre au roi par un député du POB à Charleroi : Jules Destrée. Lettre ouverte,
publiée dans la presse, sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre à pas anti-belge mais
Destrée affirme l'existence de 2 peuples ≠. Cette seule proposition suffit à heurter beaucoup
d'acteurs qui tiennent à l'état-nation.

La même année à assemblée wallonne à Charleroi à réunion d'une organisation qui n'a pas
de pouvoir politique. Elle va doter la Wallonie d'un drapeau : le coq rouge sur fond jaune.
De même, cette assemblée porte une revendication sur une séparation administrative pour
la Wallonie et la Flandre, pour éviter aux Wallons d'apprendre le flamand.
/!\ Ce qui est visé à fédéralisme à 3 : Wallonie, Flandre et province de Brabant (bilingue).
On n'est pas encore sur une coupure très franche.
Même avec cette assemblée à mouvement wallon n'est pas un mouvement de masse (≠
mouvement flamand) car il ne rassemble que des notables, qui ont des professions libérales.

185
Le but n'est pas d'émanciper le peuple (>< mouvement flamand). Les Wallons parlent wallons
ou français, ou comprennent au moins le français. Le but n'est pas de défendre le folklore
wallon (>< mouvement flamand) mais on demande ici la défense du français, permettre aux
Wallons de continuer leur carrière sans apprendre le néerlandais + pour les hommes
politiques libéraux et socialistes de mieux faire entendre leur voix où ils seraient plus
minoritaires à apporterait une majorité.
ð Pas un mouvement de masse
ð N'a pas de relais au niveau national (≠ mouvement flamand)
ð Pas d'échos politique avant la 1ère guerre mondiale (≠ mouvement flamand) sauf d'avoir
un peu freiné un peu le mouvement flamand.

Rouge : POB
Bleu : libéral
Jaune : catholique

Domination catholique en Flandre >< légèrement minoritaire à BXL et clairement minoritaire


en Wallonie
à Frustration rouge et bleu dans certains endroits. Poids démographique plus important en
Flandre.
ð 1 des causes des tensions

186
5.3. L’Entre-deux-guerres
Pilarisation et gouvernements de coalition

5.3.5. La Grande Guerre (1914-1918)

La Belgique était neutre depuis sa création (résultat de la Conférence de Londres).


à Neutralité garantie par les puissances signataires du Congrès de Londres : GB et France.
Elle entre dans la 1ère guerre mondiale contre son gré. L'Allemagne veut passer par la Belgique
pour attaquer la France à revers.
Étant neutre, elle refuse le passage de troupes étrangères en son pays à résistance belge
Les puissances garantes de la neutralité entrent en guerre pour défendre la Belgique. La
raison de son entrée en guerre est donc différente des autres puissances.

Dès son entrée en guerre à gouvernement d'union nationale.


Les catholiques s'ouvrent à des ministres libéraux et socialistes à pour la 1ère fois : ministres
socialistes. But : unir les Belges pour la guerre, face à l'ennemi.

L'armée belge se replie derrière l'Yser et défend une partie du territoire national pendant
toute la guerre, avec le gouvernement, l'armée et la famille royale.
Pour le reste : situation d'occupation par l'armée et l'autorité allemande
ð Combat ou expérience de l'occupation en Belgique

L'autorité allemande va mettre en place une politique flamande : Flamenpolitik


But : donner satisfaction au mouvement flamand. Transformation de l'université de Gant en
néerlandophone à implique que des néerlandais collaborent avec l'Allemagne afin de casser
la cohésion nationale à beaucoup vont refuser à tentative allemande échoue.
ð Mouvement flamand dans un mouvement patriotique belge

Campagnes outre-mer, menées par les Belges depuis le Congo, devenu belge en 1908.
Elles vont mener une série des actions militaires, guerre de mouvement à l'Est dans l'ancien
Est africain allemand et à l'Ouest vers le Cameroun

La sortie de guerre
- Gains territoriaux. Va booster la fierté des Belges de l'époque.
o Cantons "rédimés" : Malmédy, Eupen, Saint-Vith à faisaient partie du
territoire prussien depuis 1815 (traité de Vienne). Ils provenaient de
principauté d'Ancien Régime. Depuis un siècle à étaient germanophone ou
wallonne. Idéologie que ces régions avaient été indûment enlevées. Dans la
pratique à occupation belge dedans et les villages autour.
A Malmédy, où il y avait eu un mouvement wallon avant la guerre à content
de rejoindre la Belgique
À Eupen et Saint-Vith, pas très heureux, les habitants vont devoir voter pour
voir s'ils veulent être rattaché à la Belgique mais dans la pratique à
intimidation et manipulation pour que le résultat de ce referendum soit
positif.

187
à Origine de la communauté germanophone en Belgique. La Belgique
redevient trilingue, même si on a tendance à l'oublier
o Moresnet (neutre entre la Prusse et les PB puis Belgique) à annexé par la
Belgique
o Ruanda-Urundi. Territoire de l'Est africain allemand, conquis par les armées
belges au Congo. La Société des Nations va confier un mandat à la Belgique sur
le Ruanda-Urundi. à Pas de colonie mais territoire mandataire, même si en
pratique, pour les autochtones, la différence n'est pas grande et on parle de
régime colonial dans les faits.
Ces gains territoriaux vont de pair avec une fierté du sentiment national belge
- Flambée du sentiment national belge à pour certain : nationalisme belge. Fierté d'avoir
gagné + le mythe du roi chevalier Albert Ier. Cela va cumuler dans les commémorations
du centenaire de l'indépendance nationale de 1930 à va nourrir le sentiment du
national. Sentiment national aussi nourri par la mort du roi Albert en 1934 (accident
d'alpinisme), la mort de sa fille Astrid dans un accident de voiture l'année suivante. Dans
certaines tranches de la population à nationalisme extrême à campagne pour
rattacher le Grand-Duché du Luxembourg à ne s'impose pas. Cette apogée du
sentiment national va de pair avec une montée en puissance des mouvement flamands
et wallons.
Il n'y a pas une succession de sentiment d'appartenance, il y a concurrence des
sentiments d'appartenance. C'est en même temps que le sentiment national est très fort
// sentiment flamand et wallon. À côté, existence d'une idée concourante : l'idée grand-
néerlandaise (idée qu'il y a une communauté d'intérêt entre le Nord et le Sud des anciens
PB) à porté par Peter Geyl (historien) à peu d'influence en Hollande, car ils pensaient
aux Provinces-Unies pour la majorité de la population donc le Sud est moins important.
En Belgique, cette idée restera aussi minoritaire, mais aura des échos au sein du
mouvement flamand, ainsi que sur le plan de l'historiographie.
- Suffrage universel masculin en 1919 à combat de longue date par la gauche chez les
libéraux et les socialistes. Après la guerre, après les sacrifices des soldats le roi Albert
prend position et se prononce pour le suffrage universel. à Égalité au front // égalité
politique. On va d'ailleurs abaisser l'âge de vote à 21 ans (au lieu de 25 ans). Chacun aura
une voix à pas les femmes. Quelques exceptions :
o Veuves de guerre à "remplace" la voix du mari
o Mères de guerre si un de leur fils a été tué à la guerre
o Plus rarement, femmes résistantes ou faites prisonnières pour résistance.
Cette mesure est anticonstitutionnelle à simple loi. Il fallait apaiser les revendications,
les frustrations de la population, récompenser les sacrifices, … donc une loi a donné le
vote universel. Ce n'est qu'en 1921 qu'une loi va être ratifiée par une révision de la
Constitution (2e). Il faut ajouter qu'elle ouvre la porte au vote des femmes, la
constitution prévoit qu'il suffit d'une loi pour ouvrir le droit de vote aux femmes.
Question du suffrage universel présente mais on fait tout pour l'éviter, ou ne pas
l'accélérer. Parti de gauche, le POB qui sera contre à crainte que les femmes votent
sous l'influence de leur mari ou de leur curé à votent donc pour le parti catholique à
argument misogyne.
Parmi les autres mesures de cette révision de 1921 : instauration des sénateurs cooptés,
choisis après les élections par les sénateurs déjà en place

188
5.3.3. Les trois partis traditionnels

Ils reposent sur un électorat fidèle


Le Parti libéral, entre 15% à 20%des voix
Le P.O.B., env. 35 %, puis 30% des voix
Le parti catholique, presque 40% des voix
ð Aucun des partis n’a de majorité à forcé de faire des gouvernements de coalition

Ce dernier est intéressant durant l'entre-deux-guerres. Il s'organise en plusieurs ordres


(Standenorganisatie). Idée de rassembler les différentes catégories de la population, qui
peut-être s'opposeraient sur des clivages, mais qu'on va rassembler au sein du parti
catholique car ils ont un point commun à catholiques
Gros avantage à il brasse une large population >< libéraux et socialistes
Différents ordres :
- Fédération des Cercles catholiques à vise l'élite sociale
- Fédération chrétienne des Classes moyennes. Elle s'intéresse aux classes moyennes,
c'est-à-dire la petite et moyenne bourgeoisie (commerçants, artisans)
- Boerenbond à ligue fédérant des agricoles locaux, souvent paroissiaux à cadre
catholique
- Ligue démocratique belge (= démocratie chrétienne). Organe de la démocratie
chrétienne à membres des classes ouvrières
On peut adhérer au parti via un des ordres à facilite l'adhésion
Le nom officiel devient en 1921 "Union Catholique Belge" à patriotisme belge avec une vision
cléricale

5.3.4. La pilarisation

à Renvoie à l'existence de 3 piliers. Chacun est un monde organisé autour d'un parti
politique et de son idéologie. Ils vont chacun porter la société. Pilier libéral un petit peu moins
fort, moins structuré
Idée que toute la vie quotidienne et idéologique des citoyens va être encadrée par de grands
acteurs collectifs liés à des partis politiques : écoles, mutuelles, mouvement de jeunesse, club
de sport, … à à chaque fois le choix entre catholique ou libéral ou socialiste, jusque dans les
loisirs. Il y a des échanges mais aussi un encrage de chaque citoyen dans un pilier
à Permet un encadrement du citoyen (donc de l'électeur)
à Domination de ces 3 partis traditionnels, jusqu'à la fin du XXe siècle à partis les plus
importants sur la scène politique.
à Difficulté, voire impossibilité de faire émerger d'autres partis politiques. Ex : partis
extrémistes nationalistes et partis linguistiques

5.3.5. Gouvernements de coalition

Au XIXe, à part l'unionisme à gouvernement homogène


Désormais, le suffrage universel + scrutin proportionnel à fragmentation des voix rend
impossible un gouvernement homogène à il faut une coalition pour faire une majorité : une
coalition bipartite ou tripartite

189
Cette situation nouvelle a plusieurs conséquences :
- Instabilité gouvernementale. Total de 19 gouvernements successifs (durée moyenne
d’un an), tellement certains sont éphémères. Souvent les ministres démissionnent car
ils n'arrivent pas à se mettre d'accord sur des questions économiques ou linguistiques.
À partir de 1929 à crise économique.
- Quand le gouvernement tient à nécessaire de faire des compromis à nouveau (sauf
sous l'unionisme). à Source de déception
- Rôle de plus en plus important du chef de gouvernement à il n'y avait pas encore de 1er
ministre, mais un chef du cabinet. Après 1918 : apparition du 1er ministre, il faut réussir
à arbitrer ce gouvernement.
Conséquence : diminue le rôle du roi, il avait continué à présider le conseil des ministres.
Il n'a plus grand-chose à faire à déplait à Léopold III. à Source d'incompréhension entre
le roi et la classe politique à joue un rôle en 1940.
- Montée en puissance du rôle des partis : dirigeants, chefs de groupe parlementaire,
discipline (mal perçu par Léopold III, ministres suivent leurs ordres alors qu’ils ne sont
pas membres du gouvernement)
- Crise de la démocratie parlementaire. Les gouvernements vont à plusieurs reprises
recourir aux pouvoirs spéciaux temporaires pour ne pas passer par le parlement
ð Crise de la démocratie parlementaire à Émergence de partis extrémistes

5.3.6. Partis extrémistes

Partis qui prônent des idéologies totalitaires, s'appuyant sur des régimes étrangers

Extrême gauche : Parti communiste, 1921.


Il se positionne à gauche du parti ouvrier belge (réformiste). Il portera des revendications
fortes mais il n'est pas révolutionnaire lui-même, même s'il est lié par l'URSS. Il aura quelques
parlementaires grâce au suffrage universel mais ne sera jamais une force politique majeure
(>< en France et en Italie) sûrement car il est freiné par le pilier socialiste (fort). D'autre part,
il est confronté à l'anti-communiste de la droite à assimilation au bolchévisme de l'URSS.

Tentations autoritaires (frange de la droite catholique (opinion et parti))


à Idée qu'il faut un chef à présent dans un discours à la recherche de solutions pour la crise,
pour certain c'est l'autorité. Cette tentation est très forte dans le milieu catholique. L'autorité
du clergé reste très forte à sociologiquement naturel pour les catholiques, surtout pour ceux
dans la frange droite. Tout le monde n'est pas d'accord dans le monde catholique mais culte
du chef. Malgré cette tentation, le parti catholique restera toujours privilégiant la voie
parlementaire, ne va pas déboucher sur l'autoritarisme (ex au Portugal).
Certains, issus des milieux catholiques, vont quitter la voie politique et vont fonder leur
propre formation politique à extrême droite. Ex : Rex.
- Fondateur : Léon Degrelle à prend son inspiration chez Mussolini
- Antiparlementaire
- À la place des libertés promues dans la Constitution à ce qui compte c'est la majorité
du peuple à parti populiste, anticommuniste
- Inspiration chez Mussolini au niveau politique et symbolique (salut fasciste, repris par
les nazis) on adopte un discours national, … à instrumentalisation d'un passé : la
période bourguignonne pour attiser le sentiment national à Rêve d'une Grande

190
Bourgogne à pas correct au niveau géographique. à Lecture anachronique et
tendancieuse
- Gagne 21 sièges en 1936 du 1er coup à va décevoir très vite le peuple et même les
députés à dû à la personnalité du meneur (parle beaucoup mais ne fait pas grand-
chose).
- 1937 à Léon Degrelle se présente à des élections partielles, il se présente comme
candidat face au Premier Ministre, un représentant des 3 partis classiques (les 3 partis
se sont unis contre le Rex en envoyant qu’un seul candidat). De plus, le cardinal de
Malines demande aux catholiques de ne pas voter pour Degrelle à battu aux élections
- 1939 : plus que 4 sièges. Il a du mal à s'imposer face aux partis traditionnels et aux piliers.
Ils ont résisté à l'extrême droite, car la société permet aux partis de casser le parti
extrémiste.
- 1939 : neutralité belge violée par l'Allemagne à Rex sera collaborateur. Actif dans la
collaboration pratique (dénonciations, …) mais aussi idéologique. Malgré son discours
belgicain, la Flandre est dirigée par des mouvement flamingants d'extrême droite. Les
Wallons ne seraient pas de culture latine et proclame la germanité des Wallons. Cela a
donc fondé une collaboration avec le IIIe Reich. Il va y avoir des engagements wallons
dans l'armée allemande.
N'a pas réussi à percer électoralement mais a trouvé sa place en collaborant avec
l'Allemagne nazie.

Les partis extrémistes flamingants


Contexte
Guerre 14-18. Situation où la grande majorité des flamingants ont une attitude patriote.
Tout le monde n'a pas la même attitude :
o Les Activistes : Minorité flamingante qui va collaborer avec les Allemands. Ils
vont profiter de la politique flamande (Flamenpolitik) pour obtenir la
réalisation de revendications linguistiques. Par exemple avec l'université de
Gant néerlandophone, même si une majorité flamingante n'accepte pas. Ceux
qui acceptent se font donc voir.
o Les Frontistes à à partir de 1916, des intellectuels flamingants aux fronts vont
développer des revendications pratiques (ex. avoir unité militaire unilingue) et
pour l’après-guerre (ex. : séparation administrative à déjà demandé mais
passe mieux sous l'uniforme.
Ce mouvement est semi-clandestin.

Sortie de guerre.
Le flamingantisme patriote a un certain regain, notamment qu'il était présent au sein
des 3 partis traditionnels.

- Frontpartij : parti à tonalité pacifiste à tendance flamingante


La grande nouveauté, c'est que le flamingantisme politique va se diviser en 2 branches
(1ère fois) :
o Minimalisme. Courant démocrate et loyal à la Belgique à continuité du
mouvement flamand d'avant-guerre
o Maximalisme. Branche qui s'oppose à l'état belge, qui prône l'indépendance
de la Flandre à nationalisme flamand.

191
Aujourd'hui, beaucoup d'héritiers de ces 2 mouvements en Flandre.

Dans le cadre de l'entre-deux-guerres, le maximalisme coexiste avec des partis d'extrême


droite, car la vision sociale de ce parti sera fascisant.

- VNV, (Vlaamsch Nationaal Verbond), 1933


o Fondé par Staf de Clercq. 7 sièges en 1936. 17 en 1939.
o Parti nationaliste flamand, anti-belge, mais aussi d'extrême droite. Titres :
Leider/Fuhrer (=guide). Les extrémistes en Flandre votent pour lui car il comble
un besoin de revendication et pour le nationalisme flamand.
o Collaboration sous l'Occupation (antisémite et anticommuniste) après 1941,
s'allie sur des positions nazies
- Verdinaso, (Verband der dietsche nationaal solidaristen), 1931
o Joris van Severen
o Ligue nationaliste thioise à langue du MA. à Instrumentalisation du passé,
des racines linguistiques des anciens PB.
o Va mettre l'accent sur l'unité culturelle des PB (du Nord et du Sud).
o Vision anti-belge car elle se rattache à l'idéologie grand-néerlandais à idée
qu'il y a une unité à l'échelle des anciens PB. + localités près de Dunkerque où
on parlait néerlandais.
o Ensuite, évolue vers une conception moins linguistique à va inclure l'espace
francophone des PB à parle des XVII Provinces à va admettre qu'on peut
atteindre le but visé sans nécessairement détruire la Belgique.
Pour cette raison, il va jouer sur le fait qu'ils sont moins extrémistes à "plus
fréquentables"
ð 2 grands partis qui peuvent se démarquer l'un de l'autre >< Rex
o Anticommuniste, anticapitaliste à logique où les ouvriers et patrons doivent
travailler ensemble
o Antisémite
o Antiparlementaire à anti libertés moderne
o Il va se ranger derrière le roi.
§ L’Occupant dissout le parti à fusion imposée avec le VNV
§ Choix individuels : entrée dans la Résistance ou dans la collaboration
active
- De Vlag, 1936
o Plus petit
o Ouvertement nazi.
o Va collaborer avec l'Occupant
o À cause de cette collaboration à ne réapparait pas à la libération (répression)

5.3.7. Deuxième train de lois linguistiques

(1er train de loi linguistique 1890 (avec le bilinguisme en Flandre + la loi d'égalité))
Chaque parti traditionnel avait son aile flamande. Les revendications linguistiques sont de moins
en moins anecdotiques.
Sous la poussée du mouvement flamand, l'aile flamande du parti catholique va pousser les
réformes :

192
- 1921 : régime d'unilinguisme régional. Jusque-là, dans les arrondissement wallons à
français dans l'administration. En Flandre à français et néerlandais. Dorénavant à pluS
séparés. On peut accorder des facilités linguistiques dans certaines communes si 20%
du corps électoral le demande. Tous les 10 ans, on fait le point pour savoir si on atteint
les 20% dans l'autre langue.
- 1923 : flamandisation partielle de l'université de Gand (jusque-là français).
à Revendication du mouvement flamand.
Il s'agit ici d'obtenir par la voie légale la néerlandisation.
à Compromis car des professeurs parlent seulement français : chaque étudiant aura 2/3
de ses cours dans sa langue et 1/3 dans l'autre
- 1930 à cran supérieur. En 1929 à 11 sièges par des partis nationalistes flamands (peu
mais signal d'alarme pour les partis traditionnels). 1930 : flamandisation intégrale de
l'université de Gand. Certains professeurs ont quitté l'université car ils refusaient de
donner cours en néerlandais (ex : Henri Pirenne).
- 1932 : unilinguisme régional renforcé à il faudra 30% du corps électoral pour des
facilités administratives.
Complété par d'autres lois sur le plan judiciaire et militaire

Résultat :
- L'état se veut unitaire
- Emploi des langues différencié. On avait avant le français partout
- Frontières linguistiques évolutives. Tous les 10 ans, on refait le compte de la population
pour savoir si ce sont des communes à facilités

5.3.8. Les mouvements flamand & wallon

A) Mouvement flamand
Mouvement de masse, ancré dans les piliers, unité flamingante (ce qui explique sa force)
Minimalistes : flamingants dans les partis traditionnels, réformistes
Maximalistes : partis extrémistes, nationalistes anti-belge, antidémocrate et
antiparlementaire
Pas majoritaire au sein de l'électorat à toujours les partis traditionnels

B) Mouvement wallon
Pas de mouvement de masse à notables, intellectuels
Plusieurs initiatives :
- Ligue d'action wallonne, 1923, pas anti-belge à prône l'unilinguisme régional
- Concentration wallonne, 1930, obsédés par les "menaces" flamingantes
- Fêtes de Wallonie (1923) : conscientiser
Division sur les solutions politiques à proposer
Pas de cristallisation en parti politique (échos, mais relais faibles)
Parti politique créé à 1 siège obtenu

193
Le Congo et la Belgique

En Belgique à quelques tentatives coloniales limitées et peu soutenues au Guatemala, aux


Philippines, … mais pas de grand succès.
Durant les 15 années des PB à colonies des PB, notamment en Indonésie à perte lors de
l'indépendance, pourtant pas beaucoup d'échos pour ravoir des colonies

Le Congo avant la Belgique. Les civilisations anciennes du bassin du Congo


"bassin" à les délimitations des colons ne correspondent pas aux anciennes délimitations du
Congo à anciens royaumes :
- Ancien royaume kongo (fin XVe - fin XVIIe siècles)
o Avec k pour distinguer
o Nom donné au fleuve puis au territoire mais ne coïncide pas avec territoire du
Congo qu’on connait, c’était un territoire beaucoup plus grand
o Marqué par arrivée des Portugais (1482) à Accord entre les deux. : Le roi
kongo demande le baptême + adoption de prénoms chrétiens
o Mais après, il y a des tensions entre ceux qui veulent une modernité avec les
Portugais et d’autres qui ne veulent pas et ceux qui sont pour garder leur
religion traditionnelle aussi.
à Rencontre ambiguë
o Puis dislocation progressive car les Portugais voulaient en faire des esclaves
o Sur la côte du littoral à culturellement présent dans plusieurs pays actuels.
- La royauté sacrée luba (v. 1300-fin 19e s.)
- L’empire lunda (2e m. 17e s.- v. 1885)
- Le royaume kuba (17e s.-19e s.)
- et bien d’autres
à Ces grands royaumes favorisent le passage de courants continentaux et commerciaux à
Existence d’un itinéraire à Passage de produits (esclaves et ivoire). Esclaves capturés par
des rois africains qui les revendent à des esclavagistes à réalité de long terme
ð Forme d’exploitation qui commence avant la colonisation

Au XIXe siècle : 2 voies de pénétrations :


o Celle venant de la côte Atlantique, initiée par les colons portugais, ainsi que la
colonisation de Léopold II
o Celle venant de l'Est, autour des grands lacs, pour entrer dans le bassin du
Congo à développée par les commerçants Arabo-Swahili (forme d’autorité
locale)

L'entrée de Léopold II sur la scène de l'Afrique centrale


Léopold II rêvait toujours d'une colonie
1876 : Conférence géographique à Bruxelles.
Léopold II profite des observations de Stanley, explorateur américain et y planter le drapeau
de l'association, pour s'imposer territorialement.
Association internationale du Congo créée par Léopold II (1879) à Association privée et
commerciale qui met des postes en Afrique
- Raisons :

194
o Raisons personnelles
o Patriotisme
o Enjeux politiques car période de course pour l’Afrique et les grandes
puissances veulent avoir des colonies mais plus beaucoup de possibilités. Le
gros morceau est le Congo mais on ne l'a pas cartographié
1885 : Conférence de Berlin, Léopold II demande la reconnaissance de la souveraineté de son
association sur le Congo à Accepté à création de l’État indépendant du Congo à état
artificiel

L'État indépendant du Congo (1885-1908)

Le territoire ne correspond à aucune continuité institutionnelle, culturelle, politique, …


Il faut des conditions de possibilités d'une future nationalité congolaise à n'existe pas
encore, un "congolais" n'existait pas avant. à État dont Léopold II est le souverain à
monarchie absolue à à titre personnel à sorte d'union personnelle entre 2 entités
géographiques

L'administration va être faite avec un personnel blanc cosmopolite (pas que des Belges).
Il s'impose à la population avec la force (fusils, principes et obligations, …) avec pour but
l'exploitation du territoire à idée de progrès (propagande), certains y croient mais pour
d'autres il s'agit de s'enrichir, pour espérer un retour à son investissement. Après un emprunt
personnel, il lance des bateaux à vapeurs, des chemins de fer, … à très couteux donc on va
essayer d'exploiter les populations car au début, pas rentable.
Régime de terreur à travail obligatoire, corvées, notamment pour récolter l'ivoire et le
caoutchouc

10/05/2021

Il y avait un impératif de rentabilité pour la colonie à péril financier qui a mené à la place
d'une exploitation des humains et des ressources à accompagné de terreur et de violence de
masse.

Conséquence :
Choc démographique terrible (perte de 1 à 5 millions de 1885 à 1930) pour les populations
désormais congolaises. Les estimations ne sont pas faciles car pas de documents
administratifs à les estimations de l'époque légères.
Les causes de ce choc sont multiples :
- Victimes directes de la violence, répressions, … à augmentation de la mortalité due à
cette violence qui découle des conditions mises en place par l'État indépendant du Congo
- Victimes indirectes : faim, épuisement (à cause du rythme du travail). La faim est due à
des phénomènes de désertions et abandons des terres cultivables, pour se mettre à
l'abri des blancs à difficulté à se nourrir.
- Choc microbien. Difficile de faire la différence entre les morts à cause du travail ou des
maladies
- Traumatisme des communautés terrorisée à baisse de natalité
Le pic de cette chute est vers 1900, moment où l'exploitation de l'État indépendant du Congo
atteint son paroxysme.

195
Ensuite, les causes qui mènent à ce choc démographique diminuent progressivement,
notamment sous la pression internationale.

Tentatives d'affirmation de souveraineté de l'État indépendant du Congo.


Au départ, en 1885, les frontières existent sur le papier, au travers de négociations, de
reconnaissance par les puissances européennes (+ États-Unis). Sur le terrain, les réalités sont
très peu connues par les administrateurs blancs à dynamique de fixation des frontières vers
l'extérieur + campagne militaire pour fixer les frontières face aux concurrents (d'autres
colonisateurs européens ou des gens déjà présents (Arabo-swahili) dans l'Est du territoire de
l'État indépendant du Congo, avec des créations de postes de chefs locaux à sérieuse
concurrence.
Les trafiquants arabo-swahili pratiquaient l'esclavagisme. à Permet à l'EIC de justifier une
campagne humanitaire, anti-esclavagiste. Il s'agissait de s'emparer du territoire, remplacer
les arabo-swahili et mettre fin à l'esclavage à donnait bonne conscience aux Européens, mais
n'a pas été perçu comme cela par les communautés locales (travail obligatoire, répressions,
…). à Pas de différences pour les Congolais entre l'esclavagisme avant et après la colonisation
des blancs.

Ce nouveau régime en place par Léopold II va faire l'objet de remises en causes, notamment
à cause du caractère particulièrement dur sur les populations.

Remise en cause progressivement.


- Rapport par le consul britannique en poste à Boma (capitale) : Roger Casement. Ce
rapport de 1903 est publié et met en cause la gestion léopoldienne, une exploitation
outrancière.
- Autour d'autres prises de position à campagne internationale qui remet en cause la
gestion léopoldienne au Congo à Congo Reform Association.
Cette campagne prend la forme de conférences, de publications, de lobbying. On récolte
des témoignages des locaux, …

à Pression tellement forte que Léopold II doit lâcher du mou. Il va mettre sur pied une
commission internationale d'enquête, qui va rester 5 mois sur place. Bien qu'elle soit portée
par Léopold II, elle aura un regard très critique sur le système léopoldien. La Belgique ouvre
vraiment les yeux sur sa colonie.
Cette situation ouvre aussi la voie à un changement de régime : session du Congo par le
souverain à la Belgique. Dès 1906, une commission parlementaire va être chargée de
préparer la reprise de l'État indépendant du Congo à la Belgique. Léopold II n'a donc pas cédé
le Congo à la Belgique à résultat de longues négociations avec les politiciens belges.

Ce qui a été remis en cause par la campagne, c'était les excès du système, pas l'idée de la
colonisation en tant que telle. L'idée dominante est celle de la légitimité d'une entreprise de
colonisation qui a pour but de moderniser des territoires et populations non-européennes. Il
n'y a que la manière dont Léopold II gérait sa colonie qui est mise en cause.

196
Le Congo belge (1908-1960)
Le Congo est une colonie belge

Il a fallu l'accord des Chambres pour que la Belgique reprenne le Congo en tant que colonie.
Loi : Charte coloniale (1908)à toutes les mesures législatives en rapport avec le Congo (Blancs
et Congolais) sont prises par le Parlement belge à Bruxelles
L'autorité est exercée depuis Bruxelles et sur place, le gouvernement est représenté par un
gouverneur général.
Idée que face aux critiques, il faut montrer que la Belgique est capable de mener comme les
autres, une entreprise de colonisation.
Sur la psychologie collective à idée qu'il faut développer une colonie modèle
Mais cela dit, les éléments de continuité avec l'État indépendant du Congo sont présents
(même s'il y a une différence sur le plan juridique et politique).
- Sur le plan symbolique :

o Même drapeau
o Même devise : "travail et progrès" à restera celle du Congo indépendant
jusqu'en 1964
o Armoiries sont intégrées dans les armoiries du Congo belge
- Les cadres administratifs et militaires sont maintenus
o Gouverneur général (même que pour l'EIC)
o Cadres administratifs se maintiennent
o La Force publique à force armée. Officiers blancs qui commandent des gradés
indigènes. Ils n'étaient à la base pas tous Congolais. La Force publique est
toujours présente dans la colonie.
- Continuité mémorielle. Très vite, la Belgique va développer une fierté des "pionniers"
de leur colonie à "œuvre coloniale". Manière de propagander, légitimer l'entreprise de
colonie. à Manière de renforcer le sentiment national (pas un hasard, durant l'entre-
deux-guerres à sentiment national à son apogée).
Résultat : inscrit l'EIC comme précurseur du Congo belge, dans la perspective de la Belgique
sur le passé de la colonie à monuments érigés, documents publiés, …

La reprise du Congo par la Belgique est lente. Le véritable tournant arrive vers les années 20,
après la 1ère guerre mondiale à on parle de "seconde reprise". L'administration coloniale
belge va mettre une touche particulière à la colonie à partir de 1920

Il repose sur 3 piliers


- L'administration coloniale. Distinguer 2 formes de dominations coloniales :
o Direct rule. Type de régime coloniale où le colonisateur exerce directement
son autorité sur les populations locales. Beaucoup d'éléments : administration
des blancs à le gouverneur général. En dessous : directeurs de provinces >
commissaires de districts > administrateurs territoriaux (responsable d'un
territoire, assisté par des agents).
Au départ, il y a une 100aine de postes à quelques centaines de blancs et
environs 10 000 soldats noirs au sein de la Force publique. Tout cela pour un
territoire d'environ 10 000 000 d'habitants et dont la superficie est de 75x la
Belgique.

197
Cette dispersion des agents de l'administration coloniale explique que le
direct rule n'est qu'un aspect des choses et ne suffit pas à dominer le territoire
à besoin de l'indirect rule
o Indirect rule. Type de régime colonial ou l'autorité du colonisateur s'exerce
indirectement, c'est-à-dire par l'intermédiaire de responsables indigènes, à
qui on laisse une certaine autonomie mais qui sont contrôlés par les
colonisateurs. Il s'agit donc de s'appuyer sur les chefs traditionnels. On voit
apparaitre la catégorie des chefs médaillés : chef traditionnel, fait partie de
l'élite précoloniale, mais il est reconnu et payé par l'administration coloniale
et il porte une médaille comme symbole de son statut. Il est placé à la tête
d'une chefferie.
Cela a pour conséquence que les coutumes et les droits indigènes restent en
vigueur, en tout cas quand il n'entre pas en contradiction avec le droit imposé
par les colonisateurs. Il y a des tribunaux pour les indigènes, où les jugements
sont rendus par les chefs médaillés, soit par un administrateur blanc, selon le
droit indigène, assisté par un indigène.
à Combine l'autorité indigène et l'autorité blanche (supérieure)
- Les missionnaires. Essentiellement l'Église catholique mais aussi des missionnaires
protestants (minorité car l'autorité belge s'appuie sur le catholicisme). Les protestants
seront marginalisés jusqu'à la fin de la 2nde guerre mondiale. Des missions sont confiées
à des ordres religieux, le territoire est divisé en vicariats apostoliques (équivalent de
l'évêque). Les missionnaires contribuent à l'acculturation des populations congolaise,
sur le mode de vie et de la manière de voir le monde à transformation de la culture.
Cela passe par l'évangélisation (on lutte contre les religions traditionnelles), par
l'éducation (alphabétisation, au travers de l'école primaire) réservée à un nombre très
limité de congolais, par les soins de santé (autre conception de l'art de guérir).
ð Transformation de la culture congolaise
Formation d'une élite congolaise européanisée. Les missionnaires en sont l'origine. Il n'y
a pas d'enseignement officiel organisé par l'administration coloniale. Il n'apparait
qu'après la 2nde guerre mondial (très tardif) un enseignement non confessionnel, ouvert.
Jusque-là, il n'y a que les missionnaires qui offrent leur enseignement primaire, voire un
enseignement secondaire pour les séminaires pour créer de nouveaux missionnaires.
La 1ère école secondaire latine est fondée en 1898. Le 1er prêtre congolais est ordonné en
1917 mais suivait des cours depuis 1899 à beaucoup de temps car on se méfiait.

- Les sociétés privées. Certaines étaient présentes dès l'EIC mais d'autres s'implantent.
Elles bénéficient souvent de concessions, c'est-à-dire de vastes zones qui leurs sont
concédées, qui sont parfois des zones de non-droits.
Elles ont pour but de produire un certain nombre de denrées : huile de palme, coton et
extraction du minerai (diamant, cuivre). à 3 grands types d'activité industrielles
Tout cela est organisé autour d'un réseau particulièrement dense de holding financier
à acteurs financiers belges qui ont des participations dans ces sociétés. L'autorité
publique a elle-même des participations.

ð Les 3 piliers sont les 3 moyens principaux de la colonie, utilisé pour transformé la société
congolaise. Ils fonctionnent main dans la main

198
L'essentiel des blancs présents sont au service d'un des piliers. Très peu de blancs
indépendants, comme petits commerçants ou d'une entreprise agricole à limité au Kivu et
au Katanga (exceptions).
Les autorités ont tout fait pour dissuader les implantations de belges de classe populaire à
les candidats devaient montrer un revenu suffisant à surtout la classe moyenne au Congo

Le système politique
à Reste fait de domination, ségrégation et paternalisme
Paternalisme : forme de domination plus douce, n'exclut pas des rapports d'estime, n'exclut
pas une bonne foi, une bonne volonté mais suppose une inégalité de départ entre celui qui
apporte quelque chose et celui qui en bénéficie.

Ce système reste dominant, il y a eu une série de révoltes régionales qui vont se succéder.
Elles s'accompagnent de répressions à vont marquer le kimbaguisme à mouvement
religieux fondé par Simon Kimbangou en 1921à issu du protestantisme. Il se sent investit
d'une mission face à la misère ressentie par les populations. Il opère des guérisons et des
prophéties à inquiète d'autorité coloniale. Il va être arrêté et condamné à mort mais sa peine
sera commuée à va rester 30 ans en prison. Son mouvement a recueilli beaucoup de fidèles
qui vont être réprimés
ð Régime dur, pour s'imposer.

Le régime repose sur une ségrégation entre blancs et noirs.


Question de la personnalité du droit. Le droit appliqué dépend du statut des personnes à ≠
pour les blancs et indigènes à varie aussi selon l'ethnie à laquelle il est rattaché par le
colonisateur.
ð Système de pluralisme juridique
Par rapport aux Congolais, mesures discriminatoires. Les administrateurs ont des
compétences spéciales contres des infractions comme "manque de respect", ou "marque
d'insoumission" à peut faire l'objet d'une répression pénale.
Il y a des entraves à la liberté de circulation (nécessité de laisser-passer), exil, renvois, couvre-
feu, contraintes physiques (peine de la chicotte (fouet)). Peine sur le plan judiciaire, sur le plan
de la Force publique, appliquée sur les relations de travail (travailleurs "indisciplinés"), …
Le système est lourd de contraintes pour les populations car le travail forcé continue, sous
des formes qui peuvent sembler justifiées. Ex : pour construire des routes
+ recrutement forcé, tous les soldats de la Force publique ne sont pas volontaires, les chefs
doivent fournir un certain nombre de soldat. + Recrutement forcé pour les grandes
entreprises.
Société comme l'Union minière du Katanga, grande entreprise. 1922 à elle ne peut compter
que sur moins d'1/4 de travailleurs volontaires.

Les contraintes sont imposées aussi à ceux qui ne sont pas déplacés : culture obligatoire.
L'autorité civile impose aux paysans des cultures sur lesquelles ils n'ont pas le choix de ce
qu'ils produisent. 2 buts :
- Produire plus
- Contributions aux cultures industrielles (coton, café, huile de palme) pour être vendue
à des grandes entreprises à sanctions pour ceux qui ne respectent pas leurs devoirs

199
Dans certains cas à possibilité de mobilité sociale, culturelle, pour des Congolais inscrit dans
l'administration ou dans la Force publique à mode de vie plus européanisé MAIS plafond
de verre. Jamais un Congolais ne peut devenir sous-officier ou officier à toujours caporal ou
sergent.
Dans l'administration, certains congolais ont des fonctions "modernes" mais restent
auxiliaires à on peut avoir des fonctions médicales mais jamais médecins.

À cela s'accompagne une ségrégation


- ≠ lieux de socialisation (bars, restaurants, cinémas, ...)
- Jusque dans les années 50, pas les mêmes écoles
- Guichets séparés
- Ville européenne et cité africaine
Interrelations très limitées

Terme "d'évolués" à terminologie de l'époque


Désigne des Congolais européanisés, pour les distinguer des Congolais qui vivent une vie
traditionnelle. L'évolué vit dans une ville européenne, ils ont leur propre tissu associatif. Ils
auront accès à l'enseignement secondaire. Jusqu'en 1948 à que technique et professionnel
à mais pas le même qu'un blanc. Le seul enseignement général : enseignement séminaire.
Il y a malgré tout une population de plus en plus importante d'évolués.
Parmi eux :
- Immatriculé. Reconnait à un indigène des privilèges qui le mettent sur le même pied
qu'un blanc. Vaut pour sa famille aussi
- Carte civique : même que pour l'immatriculation mais que pour le détenteur de la carte
Pas de coïncidence entre évolué et immatriculé. Évolué plus sur des critères informels à
difficile de donner une estimation d'évolués avant l'indépendance. C'est par les frustrations
des évolués que vont naitre les revendications fortes en vue de l'indépendance national.
Les évolués se considèrent comme Congolais.
Les leaders du mouvement indépendantiste sont évolués (comme Patrice Lumumba).

L'indépendance congolaise, le Zaïre, et la nouvelle RDC

Les causes de l'indépendance :


- Persistance du régime de domination et ségrégation
- Écart entre la modernisation avancé par la propagande et la réalité des congolais
Tout cela dans un contexte international qui voit monter les revendications indépendantistes
dans les autres colonies.
En plus, il y a une impréparation du régime coloniale, qui s'explique par le paternalisme
tellement intoxiquant que les administrateurs belges ne perçoivent pas la demande de
changement des Congolais à condescendants, aveugles
Cet aveuglement induit une absence de cadre. Il a fallu attendre les années 50 pour la
scolarisation secondaire et supérieur. À force d'avoir maintenu les congolais évolués dans les
fonctions auxiliaires à pas de cadre disponible au moment où l'indépendance se profile (sur
le plan civile, militaire et économique).
Les populations ont souffert durant la 2nde guerre mondiale en produisant un effort de guerre
économique particulièrement lourd à grèves, troubles, …

200
L'impréparation se traduit par le plan de 30 qui est proposé en 1955 par un professeur
d'université : Jef Van Bilsen. à Montre le caractère irréaliste dans le cadre les autorités belges
baignaient.
En 1956 parait le manifeste "Conscience africaine", qui revendique l'indépendance.
Le mouvement s'accélère lorsque 700 Congolais visitent l'Exposition Universelle de Bruxelles
en 1958. Ils sont confrontés avec des réalités autres, ce qu'est vraiment le monde européen.
Ils peuvent échanger entre eux (≠ du Congo ou ils devaient avoir un laisser-passer) à moment
de prise de conscience des Congolais, en vue de l'indépendance
Dans les années 50 à partis indépendantistes (MNC de Patrice Lumumba et Abako de Joseph
Kasa-Vubu).

Les choses s'accélèrent lorsque des émeutes ont lieu à Léopoldville en 1959, car un meeting
de l'Abako avait été interdit à beaucoup de morts congolais
Le roi Baudouin prononce un discours en 1959 qui promet l'indépendance au Congo (janvier)
et on organise une table ronde belgo-congolaise (janvier-février) à négocient les conditions
de l'indépendance (30 juin 1960).

Indépendance marquée par une lutte entre 2 tendance :


- Fédéraliste : Jospeh Kasa-Vubu
- Nationaliste, unioniste : Patrice Lumumba

Ces luttes au pouvoir vont être intenses à Kasa-Vubu : président. Lumumba : 1er ministre
Ces luttes sont aussi télescopées par la guerre froide. Les puissances occidentales vont avoir
une lecture des tensions congolaises au travers du prisme de la guerre froide.
Kasa-Vubu va être identifié comme un allié >< Lumumba à qualifié de gênant,
procommuniste à va en être victime de cette polarisation à contexte vite chaotique,
notamment après une mutinerie de la Force publique à intervention de l'armée belge à
intervention des casques bleus, les troupes belges partent.
à Lutte entre les 2 tendances au pouvoir au sommet de l'État à on parle de coup d'État de
Kasa-Vubu. Plusieurs étapes : arrestations, destitutions, mise en résidence surveillée, … à au
final : Lumumba 1er ministre est arrêté, démis de ses fonction et assassiné après avoir été
déplacé de la capitale au Katanga, qui avait fait sécession par rapport au Congo.
À côté de cette lutte, dans laquelle les intérêts occidentaux sont liés (belge et américain).

2 sécession :
- Province du Katanga à État du Katanga
- Sud Kassai à indépendance
Des ministres de Lumumba ont pris la fuite et s'installent dans l'Est, à Stanleyville à poursuite
du gouvernement de Lumumba, qui accuse le pouvoir d'avoir pris le pouvoir
anticonstitutionnellement.

201
Ensuite à négociations à gouvernement d'union nationale dès 1961. Il faudra encore
réduire la sécession katangaise

Nouvelle constitution en 1964 à RDC et nouveau drapeau + Léopoldville devient


Kinshasa
Gouvernement qui connait des difficultés, opposants et chambres mis de côté à dérives
autoritaires.
Radicalisation des héritiers de Lumumba, grâce au soutien de la Chine et du bloc de l'Est à
anti-occidental
à Rébellions autour de Stanleyville, qui va susciter une intervention militaire de
parachutistes belges
Dans ces années à tensions non-résolues entre KV et son 1er ministre à le général Mobutu
procède à un coup d'État en 1965

Les années Mobutu (1965-1997)


à Phase de dictature, régime de terreur et répression, parti unique, culte de la personnalité
+ Idéologie de l'authenticité (retour à une authenticité congolaise, par rapport au mode de
vie européen)

Changement du nom de pays + drapeau : Zaïre (nom portugais au fleuve)


Prescriptions vestimentaires à abolition de la cravate, apparition de l'abakoste, obligation
du pagne pour les femmes, pas de robes, … + porté un nom authentiquement congolais
ð Créer artificiellement de pseudo-traditions au service de l'État-nation congolais

Contexte favorable pour l'économie mais bientôt fini à fin du régime marqué par un jeu de
cache-cache entre le président et la démocratisation du pays.
Rien ne change jusqu'à une rébellion en 1996 : rébellion de Laurent-Désiré Kabila
Avec l'appui du Rwanda (après le génocide, en reconstruction) à Kabila s'empare du Congo
très vite, provoque la fuite de Mobutu et met en place un système de transition, drapeau de
1960, le nom de RDC (on abandonne tout ce qui rappelle le Zaïre de Mobutu).
à On met en place les conditions d'une nouvelle démocratie à tournure autoritaire
à Situation compliquée entre Kabila et le Rwanda à guerre
+ rébellions des anciens alliés
ð Assassinat de Kabila en 2001

202
ð Persistance de groupes armés dans l'Est du Congo à pillage de ressources

Il est remplacé par Joseph Kabila, son fils. Il reprend l'œuvre de placer le pays en démocratie
(20 qu'on en parle).
Nouvelle constitution à 3e république. On revient au drapeau de 64.
Il sera aussi élu au suffrage universel comme président
La fin des années Kabila est ambiguë, il reporte pendant longtemps les élections à se tiennent
en 2008 dans un contexte particulier.
Félix Tshisekedi est élu. Dans un 1er temps à semble rester sous la coupe de l'ancienne
présidence de Kabila qui continue de dominer le système politique.
Ce n'est que récemment que la distance augmente entre les 2 à plus d'autonomie par rapport
à Kabila (2019).

Le Rwanda, le Burundi et la Belgique (1)

Antécédents : 2 royaumes qui se sont constitués petit à petit au XVIIIe et XIXe siècle. Ils se sont
centralisé, +- 2 millions d'habitants à densité forte
Roi = mwani.
Ils ont tous les 2 protégé leur population contre l'esclavagisme des arabo-swahili, car ils
étaient très structurés.

Ces territoires, qui font partie de l'Afrique des Grands Lacs à poussée coloniale.
- Une de l'Ouest, du Congo, qui essaye d'aller le plus loin possible
- Une de l'océan indien, des Britanniques (Kenya) et les Allemands. Ils se répartissent leur
sphère d'influence. Ouganda pour les Britanniques et le Rwanda pour les Allemands

Les Rwanda et le Burundi vont être intégré sous forme de protectorat dans l'Afrique orientale
allemande (1897 pour le Rwanda et 1903 pour le Burundi)

Les royaumes restent en place mais sont coiffé d'un Résident, administrateur allemand, dans
les capitales (Bujumbura et Kigali)
Colonisation indirecte, on maintien la structure du royaume mais elle est coiffée d'une
autorité coloniale

La 1ère guerre mondiale à changement important dans la région. 2 offensives contre l'Afrique
orientale allemande :
- Force publique belge envahit l'Afrique orientale allemande
- Troupes Britanniques aussi (de l'Ouganda)
À partir de 1916

à Occupation militaire. Rwanda et Burundi reviennent à la Belgique (Ruanda-Urundi) et le


reste pour les Britanniques
Après le Traité de Versailles à mise en place d'un système plus officiel. 1921, mandat de la
Société des Nations sur ces territoires
Mandat ? à Système particulier où la société des nations confie la tutelle d'un pays à un pays
plus développé, dans le but d'assurer la modernisation et l'émancipation future de ce pays

203
à pas colonie à mandat temporaire. Il est utilisé aussi au Moyen-Orient, en Palestine par les
Britanniques
Ce mandat a été prolongé par un mandat de l'ONU après la 2nde guerre mondiale et dure
jusqu'à l'indépendance

Le Ruanda-Urundi sera rattaché administrativement au Congo belge, même si le statut


juridique est différent
- Vice-gouverneur général, qui dépend du gouverneur général du Congo
- En dessous : 2 résidents (un au Rwanda et un au Burundi après des mwani)
à Administration inspirée du Congo belge

L'administration coloniale va renforcer les inégalités sociales et ethniques, en mettant de


côté les élites relevant de cette partie de la population : les Hutus. Il y avait beaucoup de chefs
coutumiers Hutus mais ont été mis de côté par l'administration coloniale, qui a soutenu
l'ethnie Tutsi
La société colonisée a été remodelée par le colonisateur, mais sur un mode féodal et racial. Ils
ont réinterprété les catégories de Hutus et Tutsi. Hutu : catégorie socio-économique
dominée >< Tutsi, avec une possibilité de passer à l'autre à réinterprété de manière stricte.
Cela va de pair avec des jugements de valeurs à colonisateurs considèrent les Tutsis comme
une race supérieure >< Hutus, traités de manière dépréciée. On disait que les Tutsi (issus
d'une migration) étaient très beaux, car ils étaient quasi-caucasiens, comme les Européens à
textes qui montrent cela.

Superposition migratoire de 2 peuples à devient une différenciation sociale, au sein d'un


même peuple.

Conséquences tragiques pour les 2 populations. Contrastes sociaux renforcés, sur des bases
de connaissances fausses
Conséquences différentes dans les 2 royaumes.
Dans les 2 royaumes, l'autorité belge et allemande avaient favorisé les Tutsis. Au Rwanda, à
l'approche de l'indépendance à retournement de situation à Tutsi vont être évincés du
pouvoir par l'autorité belge, qui appuie les revendications venant d'intellectuels Hutus à
idée que les Hutus étaient opprimés, qu'il fallait redonner le pouvoir à la population.
La question raciale était bien présente. Dans les revendications de certains partis à
dimension raciale

En 1959 à massacres de Tutsi par les Hutus à point de départ de l'existence d'une diaspora
de Tutsi à l'extérieur du Rwanda
Aussi à mise en place d'un gouvernement Hutu + abolition de la monarchie à élite Hutu
mise en place
1962 à république de Rwanda indépendante à connait encore des massacres Tutsi en 1964-
1973.
1973-1994, régime militaire à parti unique à Juvénal Habyarimana.
Le génocide de 1994 commence avec l'assassinat d'Habyarimana, par les forces les plus
extrémistes et racistes de son propre camps à Tutsis méthodiquement massacrés par les
Hutus. À côté, série de Hutu opposant au régime Habyarimana

204
Cette période se termine lorsque le front populaire rwandais, le mouvement essentiellement
Tutsi, qui menant une guerre depuis 1990, contre le pouvoir en place s'empare de la capitale
et met en place un gouvernement d'union nationale, regroupant les Tutsis et les anciennes
formations politiques Hutus
ð Paul Kagame, homme fort de ce régime à 1er ministre puis président depuis longtemps
à Depuis, évolution particulière, transition de justice particulière, pays impliqué dans le
Congo, car d'anciens génocidaires étaient présents au Congo, pays ou les nouvelles élites
Tutsies sont des élites anglophones, venant de l'Ouganda.

Le Burundi
à Reste un royaume lors de son indépendance en 1962
à Les élites Tutsies restent en place. Les choses ne sont pas simples car les élites ont porté
la volonté d'indépendance à la fin de la période mandataire.
1958 parti indépendantiste (« Uprona ») de Louis Rwagasore, prince héritier. Victoire
électorale et assassinat (1961)
1962 : Indépendance du Royaume

Il est pris dans une spirale de l'ethnisation des tensions, notamment sous l'impact de la
situation du Rwanda. Au Burundi à enchainement de coups d'États, de massacres, … La
république remplace la monarchie en 1966.
2005 : renversement. A la faveur combinée de rébellions, négociations avec le gouvernement
à groupe Hutu au pouvoir, avec Pierre Nkurunziza, puis avec son successeur, désigné en
2020.

11/05/2021

5.4. La Belgique de l’après-guerre à nos jours

5.4.1. La Seconde Guerre mondiale

Dans l’entre-deux-guerres : retour à la neutralité jusque mai 1940 à neutralité violée à pays
franchi
Le combat belge >< allemand n’a duré que 10 jours : Campagne des Dix-Huit Jours, 10-28 mai
1940
L’armée capitule mais le gouvernement trouve que la Belgique doit continuer à se battre. Le
roi aussi et il prend la posture de commandant des forces armées mais d’après la constitution
belge, le roi ne peut pas gouverner à Rupture entre le roi et le gouvernement
Gouvernement belge à Londres (Hubert Pierlot à sa tête) continue de lutter au niveau
politique avec les Alliés + support de la colonie dont les ressources sont mises au service de la
Belgique
Le roi Léopold III estime qu'il faut, vu qu'on est neutre, tirer les profits de la défaite. Il se
considère comme prisonnier de guerre

Dans le pays à occupation entière (>< 14-18).

205
Pas de nouveau gouvernement sur place donc les secrétaires généraux qui vont assurer une
forme de gouvernement, en tenant compte des directives de l'Occupant

2 types d'attitudes des Belges


- Résistance
- Collaboration (Rex, VNV, e.a.) à permet d'appliquer des directives nazies (port de
l'étoile jaune, déportations des juifs, …).

L'Allemagne récupère les cantons germanophones de Belgique à incorporation de ces Belges


dans l'armée allemande à reviens en Belgique à la fin de la guerre

La Libération, septembre 1944


Libéré par les armées alliées.
Cela va aboutir à la restauration du régime politique en vigueur
Sur le moment même, pas si logique que la Belgique retrouve son allure d'avant à finit par
tout retrouver (monarchie, système institutionnel, 3 partis traditionnels, …)
ð Pas le cas dans tous les pays à modifications politiques
- Impossibilité de régner pour Léopold III. À la fin de la guerre, il a été emmené comme
prisonnier dans le Sud de l'Allemagne à plus de souverain à cas prévu par la
Constitution à nomination d'un régent à frère cadet : prince Charles. Il devait diriger
pendant quelques mois, le temps que Léopold revienne à dure jusqu'à 1950.
Le pays fonctionne normalement mais les fonctions que la Constitution attribue au roi
sont attribuées au prince régent. 1944 – 1950
- Présence assez marquée du parti communiste. Il va réaliser une percée électorale
significative mais éphémère. Les communistes ont joué un rôle important de résistance
à sympathie de la population et récoltent un succès électoral. Ce succès ne sera pas
durable. Explication : pilarisation à effet temporaire (facteur émotionnel, de
sympathie, …) mais progressivement à retour au parti socialiste. Il continue jusque dans
les années 1980 et fini par ne plus avoir de députés.
Certaine visibilité avec Julien Nao à assassiné, sûrement par des partis d'extrême droite
à peur de la guerre froide.
- Parti catholique à avant de droite et devient le parti social-chrétien à centriste. On
parlera des libéraux comme étant de droite.
- 1948 : droit de vote octroyé aux femmes, sans modifications de la Constitution. Après
le suffrage universel, on avait prévu qu'il soit élargi aux femmes avec une simple loi

5.4.3. Nouveau cadre international pour la Belgique

Fin de la neutralité définitive. La Belgique a des alliés internationaux.


Cette fin de la neutralité se marque par la guerre froide à pas le choix de neutralité à s'aligne
avec les USA.
Adhésion avec l'ONU, qui remplace la Société des Nations à confirme le mandat sur le
Ruanda-Urundi
1948 : avec le plan Marshall à la Belgique adhère à l'OCDE (organisation de coopération et
de développement économique)
Plus significatif 1949 à La Belgique adhère à l'OTAN. À ce moment-là, la Belgique a encore
des troupes en Allemagne à au sein de la zone britannique

206
1950-1953 : guerre de Corée à véritable guerre contre l'armée chinoise et l'armée belge livre
un bataillon belgo-luxembourgeois

Intégration européenne à trois :


Création du Benelux, avec un but économique, promouvoir le libre-échange et l'économie de
leur pays. 2 monarchies et un Grand-duché, qui ont un passé commun. Il ne s'agit pas d'une
manifestation du grand néerlandais. Certains ont tenté de donner cette coloration au Benelux
mais ce ne sont pas ces motivations qui ont prôné à uniquement pragmatique
Le Benelux, en 1944, est précurseur de l'Union Européenne, qui ajoutera la France,
l'Allemagne et l'Italie
1992 : Traité de Maastricht à création de l'appellation européenne. 2 impacts sur la Belgique
:
- Créer un nouveau niveau de pouvoir, qui s'impose aux états, par les instances
européennes à touchent tous les états membres.
- La Belgique est traversée par des forces politiques antibelges. Pour les séparatistes à
élément rassurant. Si la Belgique cesse d'exister à restera un tout avec l'Europe, permet
de rêver à une autre entité politique, membre de l'Europe.
à Va conforter les séparatistes dans leur choix

Indépendance du Congo en 1960 + Rwanda et Burundi en 1962

5.4.4. Les derniers grands points de crispation de la Belgique unitaire

La Belgique reste un état unitaire, avec une frontière linguistique, qui reste évolutive. La
Belgique va connaitre des crispations et crises politiques qui vont mener à la transformation
de la Belgique unitaire en Belgique fédérale à moment clé

La question royale (1944-1950)


Question royale. Se pose dès la libération avec Léopold III à réglée momentanément avec la
régence du prince Charles à purement physique. Mais il est libéré à la fin de la guerre à on
s'oppose à son retour. Le roi va séjourner donc en Suisse, en attendant de pouvoir revenir en
Belgique. La situation va perdurer car il va y avoir 2 camps : léopoldistes et anti-léopoldistes.
Léopoldistes : parti social-chrétien
Anti-léopoldistes : socialistes et libéraux

à Ne remettent pas en cause la monarchie, le régent fonctionne bien.


Question royale = pour ou contre Léopold III à à cause de son attitude en 1940, en restant
en Belgique alors que le gouvernement poursuivait la guerre + on lui reproche de s'être
remarié pendant la guerre et de ne pas avoir reconnu ses torts
à Consultation populaire à pas prévu par la Constitution à pas référendum, juste consulter
la population à demander si la population veut ou pas le retour de Léopold III
ð Résultats favorables, 57% oui ! + le parti catholique remporte les élections législatives
Comme le parti social-chrétien gagne la majorité à fin de l'impossibilité de régner, donc le roi
peut venir, fin de la régence

207
Quand il revient à grèves générales, manifestations à crainte d'insurrection. À cause de
cela, le roi décide d'abdiquer pour son fils Baudouin à peine rentré au pays à pas encore
l'âge de 21 ans à attend 1 an pour devenir roi des Belges

Question royale révélatrice de certains clivages. Sur le plan linguistique :


Les résultats sont beaucoup plus favorables en Flandre à partie qui a permis le retour du roi.
Ce regard cache d'autres réalités à les choses sont encore plus nuancées.
L'arrondissement de Gant a voté contre (forte population ouvrière). Si la Wallonie est
majoritairement contre à certains sont pour dans le Namurois

=> Clivage politique des partis libéraux et catholiques


=> Gommé à cause de l'évidence des résultats linguistiques à les dirigeants, après la question
royale, estiment que la Flandre a voté un retour du roi et une partie de la Wallonie, mais à
cause de l'opposition d'une partie de la population wallonne, le roi n'a pas pu revenir au pays.
Cette traduction linguistique : Flandre se sent d'un coup de force wallon à va laisser des
traces dans les acteurs politiques et des électeurs

Question scolaire (1950 – 1959)


Grande crispation sur le clivage Église/État.
- Phase 1 : le gouvernement prend des mesures en faveur de l'enseignement libre
- Phase 2 : le gouvernement est en coalition prend des mesures pour enseignement
officiel à pétition de la population en faveur de l’enseignement libre catholique à
compromis avec les 3 partis à accord « Pacte scolaire » à Instaure le choix du réseau
de l'enseignement + sa gratuité. Il faut donc que les 2 réseaux soient gratuits à
subventions de l'enseignement
ð Conséquence énorme : budget scolaire qui triple

La Grande Grève de 1960-1961 à clivage des possédants et travailleurs


Gouvernement de centre-droit à mesures économiques au travers d'une loi unique. Cette
loi suscite une réaction forte de la part de la gauche à grève de 5 semaines qui va paralyser
le pays.
Cette grève sera suivie surtout en Wallonie à impression qu'ils se battent seuls pour
défendre leur droits sociaux. Impression chez les Flamands qu'ils étaient les seuls à travailler
à se réduit au clivage linguistique.
Cette grève transforme le mouvement wallon. Il devient un mouvement plus populaire à
pas autant de masse que le mouvement flamand mais en tout cas, plus mouvement de
réaction
ð Débouche sur le clivage linguistique

Les lois linguistiques de 1962 – 1963.


But de calmer les tensions. On supprime le volet linguistique du recensement, qui demandait
à chacun la langue qu'il parlait
1962 : fixation de la frontière linguistique à ne changera plus.
On définit ce que sera le régime bilingue des 19 communes bruxelloises. On fixe 6 communes
de périphéries.
Pourtant, ces mesures génèrent de nouvelles insatisfaction à mouvement wallon va
franciser la périphérie.

208
L'affaire de Louvain (1966 – 1968)
Le mouvement flamand dénonce l'université de Louvain bilingue en Flandre
Le parti flamand exige que la partie francophone quitte la Flandre
Situation très tendue, notamment chez les étudiants. Le gouvernement décide de transférer
la section francophone à Louvain-la-Neuve. 1968 : décision de cette scission de l'Université
de Louvain, en particulier dans le monde catholique, qui étaient les plus unitaires
ð Dernières crispations

5.4.5. Les réformes de l’État (6 pour l’instant)

1ère réforme de l'État : 1970 - 3e réforme de la Constitution


- Création de l'État fédéral. Met fin à l'état unitaire, en instaurant un état décentralisé.
Principe de base : on répartit le territoire :
- En régions linguistiques (français, néerlandais et allemand à pas de fonction politique)
- En communautés culturelles. But : assurer l'autonomie culturelle à rejoint l'inspiration
du mouvement flamand.
- En régions à compétence : permettre plus grande maitrise économique, liée au
logement, à l'énergie, … à idée d’émancipation socio-économique qui rejoint les idées
du mouvement wallon

Un député siège au parlement national et comme membre culturel flamand/wallon

2e réforme : 1980 - 4e révision de la Constitution.


Va mettre en place de manière effective les régions, sauf Bruxelles
Les différentes communautés vont posséder leurs conseils + des ministres exécutifs.
Matières personnalisables (santé, aides sociales, …) à les communautés culturelles
deviennent juste "communauté".
Région wallonne à les ministres siègent que dans l'exécutif régional
On va fusionner les institutions de la communauté et de la région flamande.
+ Cour d'arbitrage lors des conflits de compétences

1988-1989 : 3e réforme de l'État – 5e de la Constitution


Mise en place d'une région de Bruxelles capitale et de ses institutions à compétences
D'autres éléments, pour les communautés : enseignement (plus du parlement national).
En même temps, on inscrit le pacte scolaire de 1959 dans la Constitution, pour empêcher
qu'une communauté ne le respecte pas.
Les régions ont des compétences en matière de travaux publics, transports, de recherche
scientifique, … à moins lié à la culture ou aux personnes
+ abolition de l'excluions des femmes au trône

En 1993-1994 : 4e réforme de l'État – 6e révision de la Constitution : refonte du texte


constitutionnel
On déclare que la Belgique est un état fédéral à jusqu'ici il y avait une peur de le dire
On procède à l'abolition de cette double casquette. Il faudra choisir à quel conseils ou
parlement on veut siéger.

209
On décide de rationnaliser en éliminant la province de Brabant, dont les frontières
s'étendaient de part et d'autre de la frontière linguistique à Brabant flamand et Brabant
wallon à trou de la région Bruxelles-capitale.
On réforme aussi le Sénat, qui avait jusque-là des sénateurs provinciaux à remplacé par les
sénateurs communautaires.

2001 : 5e réforme de l'État


Mesures techniques par rapport au financement des régions et des communautés
Points plus techniques que spectaculaires
La communauté française de Belgique à communauté de la Fédération Wallonie-Bruxelles
à Met en appel de notes que c'est le nom habituel pour la communauté française de
Belgique

2014 : 6e réforme de l'État de la Constitution


On confie des compétences aux régions et aux communautés
Au sénat, plus que des sénateurs communautaires à plus de sénateurs directs

5.4.6. Les partis politiques, de 1945 à nos jours

- Double tendance (années 1960-1970) :


o Érosion des résultats électoraux des partis traditionnels au profit des partis à
tonalité linguistique
o Scission des partis nationaux en branches linguistiques
- Reconfigurations et nouvelles dénominations de partis (surtout à partir des années
1990) :

210
Tendances actuelles. Les partis ont parfois tenté de se repositionner avec des changements
de noms, après des alliances politiques. Tendance interpellante à stratégies de
communications. On va vers une volatilité croissante de l'électorat à "shopping" des
candidats et partis en fonctions des moments à plus de fidélité liée aux piliers

Montée en Europe de tendances populistes à il suffit d'avoir la masse avec soi pour atteindre
la majorité à ne définit pas la démocratie. La démocratie c'est d'abord le respect des règles
que l'État octroie, de libertés, des minorités, de la séparation des pouvoirs. Ce type de
tendances se retrouvent dans la politique belge (plus côté flamand : Vlaams Belang).

Le clivage structurant à clivage linguistique


Il a amené à l'apparition de nouveaux partis, de l'État fédéral à processus nationaux remise
en cause (nation remise en cause).
On a pu voir aussi progressivement les piliers, comme mécanisme d'encadrement des
électeurs.
Nouveaux enjeux :
Après la transformation de l'État à on parle de progrès linguistique, pourtant les choses
évoluent. Querelles entre flamands et wallons à parfois disputes pour les compétences entre
régions et communautés à plus parmi la population.
Fossé citoyen/État) apparition des partis antisystème et de tendances libérales
Multi-culturalité et mondialisation
1964 : Accords d'immigration de travailleurs avec le Maroc et la Turquie
1974 : Reconnaissance du culte musulman
Réactions de discrimination, racisme et xénophobie
Enjeu renouvelé : place de la religion dans la société ?

Identités nationales embrouillées :


Appartenance multiple : belge, flamande, francophone, wallonne, etc.
Nouveauté : une affirmation germanophone
Nouveauté : le fait bruxellois – quelle(s) identité(s) ?

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