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RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
UNIVERSITÉ D'EBOLOWA THE UNIVERSITY OF EBOLOWA
ECOLE NORMALE SUPERIEURE HIGHER TECHNICAL TEACHER’S TRAINING
D’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE D’EBOLOWA COLLEGE OF EBOLOWA
BP : 886 EBOLOWA P.O. BOX :886 EBOLOWA

FONDATIONS ET
SOUTENNEMENTS

Dr-Ing EKORO NKOUNGOU Harlin Léonid, Ph.D

Cours de Fondations et Soutènements Dr-Ing EKORO H.L 2023-2024


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2023-2024

CHAPITRE I: RECONNAISSANCE DES SOLS 4

1.1. ETENDUE DES ZONES DE RECONNAISSANCE 4


1.1.1. Nombre de reconnaissances souhaitables 4
1.1.2. Profondeur souhaitable pour les sondages 4

1.2. ESSAIS DE LABORATOIRE 5


1.2.1. Essai de cisaillement 5
1.2.2. Essai triaxial de révolution 6

1.3. ESSAIS IN SITU 8


1.3.1. Essai au pénétromètre statique (SPT) 9
1.3.2. Essai scissométrique 11
1.3.3. Essai au Pressiomètre Ménard 13
1.3.4. Essais au pénétromètre dynamique 17

1.4. COMPRESSIBILITE DES SOLS 18


1.4.1. Tassements admissibles 18
1.4.2. Tassement Instantané 18
1.4.3. Tassement de consolidation primaire (Oedometrique) 19
1.4.4. Tassement de compression secondaire 22
1.4.5. Tassement total 23
CHAPITRE II: PENTE ET TALUS 31

2.1. MOUVEMENTS DE TERRAINS 31


2.1.1. Mécanismes de ruine 31

2.2. CALCUL DE STABILITÉ 31

2.2. GLISSEMENT PLAN 32


2.2.1. Pente infinie 32
2.2.2. pente de hauteur finie 33

2.3. GLISSEMENT ROTATIONNEL 33


CHAPITRE III: SOUTENNEMENTS 40

3.1. TYPES D’OUVRAGES DE SOUTÈNEMENT 40


3.1.1. Murs-poids 40
3.1.2. Rideaux (murs encastrés) 40
3.1.3. Ouvrages de soutènements composites 40

3.2. ÉTATS LIMITES 40

3.3. POUSSEES ET BUTEES 41


3.3.1. Terres au repos – Coefficient de pression latérale 42

3.4. ÉQUILIBRES DE RANKINE 43


3.4.1. Sol pulvérulent (c = 0, φ ≠ 0) 43
3.4.2. Sol cohérent (c ≠ 0, φ ≠ 0) 45

3.5. MURS-POIDS 47
3.5.1. Fonctionnement mécanique 47
3.5.2. Vérifications de stabilité 47

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3.6. RIDEAUX 48
3.6.1. Méthodes classiques 49
3.6.2. Méthodes d’interaction sol-structure 50

3.7. ABAQUES 52
CHAPITRE IV: FONDATIONS 60

4.1. INTRODUCTION 60

4.2. TECHNOLOGIE DES FONDATIONS 60


4.2.1. Fondations superficielles 60
4.2.2. Fondations semi-profondes 60
4.2.3. Fondations profondes refoulant le sol lors de la mise en place 61
4.2.4. Fondations profondes ne refoulant pas le sol à la mise en place 61

4.3. FONDATIONS SUPERFICIELLES 61


4.3.1. Semelles filantes à partir des essais de laboratoire (méthode c, ϕ) 61
4.3.2. Capacité portante des semelles isolées (méthode c, ϕ) 64
4.3.3. Sols cohérents (argiles et silts argileux) 64
4.3.4. Présence de la nappe 64
4.3.5. Coefficient de sécurité, capacité portante brute nette et admissible 67
4.3.6. Charge excentrées 69
Dans le cas d'une charge d'excentrement e parallèle à B, on remplace la largeur B par une 69
valeur réduite B': 69
Dans le cas d'une charge d'excentrement e' parallèle à L, on remplace la largeur L par une valeur réduite L':
69

4.4. FONDATIONS EN MILIEUX STRATIFIES OU HETEROGENES 70


4.4.1. Milieu stratifiés 70

4.5. TASSEMENTS DES FONDATIONS SUPERFICIELLES 71


4.5.1. Tassements des sols pulvérulents 72
4.5.2. Tassements des sols argileux 75
4.5.3. Tassements admissibles 77

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CHAPITRE I: PENTE ET TALUS
1.1. MOUVEMENTS DE TERRAINS
1.1.1. Mécanismes de ruine
On distingue différents types de mouvements de terrains :
 écroulements : chutes soudaines de masses rocheuses ;
 glissements plan : translation d’une masse de sol meuble le long d’une surface de rupture plane;
 glissements rotationnels : basculement d’une masse de sol meuble le long d’une surface de
rupture courbée ;
 fluages et solifluxions : mouvements lents engendrés par les déformations d’un massif dans le
temps ;
 coulées : écoulements de masses de sol très liquides, généralement rapides.

1.2. CALCUL DE STABILITÉ


L’analyse de stabilité, dans le cadre de ce cours sera effectuée par des calculs à la rupture
dans un espace à deux dimensions. Chaque étude sera faite en considérant une tranche de pente ou
talus de largeur unité. Les calculs consistent à évaluer sur une surface de glissement les contraintes de
cisaillement provoquées par les actions motrices, puis de les comparer à la résistance au

cisaillement du sol .
Les méthodes proposées permettent une résolution simplifiée manuelle, le comportement du
sol est considéré rigide-plastique. Les calculs aux éléments finis permettent d’enrichir le modèle en
affectant au sol et à l’interface de glissement des lois de comportement adaptées.
On cherche ainsi à évaluer le coefficient de sécurité F vis-à-vis du glissement :

Si F <1, l’instabilité est quasi inévitable ;


si F >1,5, la stabilité est toujours assurée.

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1.3. GLISSEMENT PLAN
1.3.1. Pente infinie
Une pente de dimension infinie peut être étudiée en isolant une tranche ABCD de largeur b,ou dx.
La figure suivante représente les caractéristiques géométriques de la pente, la surface de
rupture, et, si elle existe, la position de la nappe dont les lignes de courants sont parallèles à la pente.
On considère généralement que les forces sur les faces latérales opposées s’équilibrent.
L’expression générale du poids de la tranche comportant n couches de poids volumique
et de hauteur a pour expression :

Pente infinie et représentation des forces agissant sur une tranche


La projection de cette force sur la surface de glissement donne une force normale N et une
force tangentielle motrice d’expression :
et
On peut également définir les contraintes correspondantes à ces deux efforts qui se

répartissent sur une surface d’aire:

et

La pression interstitielle u en tout point de la surface s’exprime:


Le critère de Coulomb permet de définir la contrainte de cisaillement maximale que peut subir
l’interface:

Avec :
• : cohésion le long du plan de glissement (c' en drainé, cu en non drainé).
• : angle de frottement le long du plan de glissement ( ' en drainé, u en non drainé)

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Ceci permet donc de calculer le coefficient de sécurité. À long terme, en condition drainée, son
expression est la suivante :

Le coefficient de sécurité d’une pente diminue lorsque le niveau de la nappe augmente.

1.3.2. pente de hauteur finie


On considère une pente de hauteur finie, complètement homogène, pouvant glisser le long
d’une surface de rupture prédéfinie. Chaque étude considère une tranche de pente de largeur unité, la
géométrie du problème plan est décrite figure suivante.

Géométrie du glissement plan

On note respectivement Fa' et Fp' les composantes des efforts de poussée Fa et butée Fp suivant la
direction de la pente. La longueur est notée U. Le bilan des forces motrices et résistantes permet de
déterminer

le coefficient de sécurité suivant :

1.4. GLISSEMENT ROTATIONNEL


Le glissement rotationnel est une instabilité qui peut apparaître dans de nombreuses
situations : des pentes plus ou moins raides, des talus, des remblais sur sol compressibles, etc. La
méthode des tranches est couramment employée pour déterminer le facteur de sécurité vis-à-vis du
basculement. Les étapes de la méthode sont résumées ci-dessous :
• définir un cercle quelconque de centre O et de rayon R,
• découper le massif en m tranches verticales,

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• étudier l’équilibre de chaque tranche j de largeur bj et d’inclinaison αj à la base
• déterminer les moments moteurs et stabilisateurs par rapport au centre O,
• calculer le coefficient de sécurité F ,
• itérer en changeant la position et/ou le rayon du cercle.

Méthode des tranches


Chaque tranche repose sur une partie du plan de glissement, caractérisée par la cohésion Ci et
l’angle de frottement ϕi de la couche i cisaillée.
Le poids de la tranche Wj se décompose en un effort normal et un effort

tangentiel moteur . La longueur de l’arc en glissement est confondue avec la corde :

En présence de nappe, et éventuellement d’un écoulement, on définit par tranche l’effort


résultant des pressions interstitielles

Concernant les efforts latéraux, deux hypothèses sont couramment définies :


• Hypothèses de Fellenius : et

• Hypothèse de Bishop :
Ainsi le coefficient de sécurité F , à long terme, s’exprime :

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Fellenius

Bishop simplifié

La valeur de F est obtenue par itération et la valeur initiale F 0 utilisée est généralement la
valeur calculée par la méthode de Fellenius.
La méthode Bishop simplifiée impose de déterminer ce coefficient par itérations successives
mais donne des résultats plus réalistes que par la méthode de Fellenius. Toutefois, cette dernière va
dans le sens de la sécurité en donnant des coefficients de sécurité plus faible.
On notera que d’autres méthodes plus récentes existent et notamment les méthodes
aux éléments finis qui s’adaptent bien au géométries complexes.

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EXERCICES CORRIGES
EXERCICE 1:

Correction

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EXERCICE 2:

Correction

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CHAPITRE III: SOUTENNEMENTS
1.5. TYPES D’OUVRAGES DE SOUTÈNEMENT
Pour l’étude du comportement des ouvrages de soutènement, de leur dimensionnement et des
vérifications de stabilités internes et externes, il convient de distinguer trois types d’ouvrages : murs-
poids, rideaux et ouvrages de soutènement composites.
1.5.1. Murs-poids
Les murs-poids sont majoritairement constitués de pierre ou de béton (armé ou non), et
présentent une semelle à la base avec ou sans talon, épaulement ou contrefort. Le poids du mur
permet généralement d’apporter une force stabilisatrice et inclut parfois une masse supplémentaire de
sol, rocher ou remblai.
1.5.2. Rideaux (murs encastrés)
Les rideaux sont constitués de parois minces en acier, béton armé ou bois. Leur stabilité peut
être assurée par la présence d’ancrages, de butons et de butée des terres. Les rideaux de palplanches
auto stables, ancrés ou boutonnés et les parois moulées entrent dans cette catégorie.

1.5.3. Ouvrages de soutènements composites


Lorsqu’un ouvrage de soutènement comporte des éléments structuraux appartenant aux deux
types précédents, il entre dans cette troisième catégorie. Les batardeaux, les ouvrages en terre
renforcés par des ancrages ou des géotextiles, et les parois clouées en sont des exemples courants.

Types d’ouvrages de soutènement

1.6. ÉTATS LIMITES


Les pathologies des murs de soutènement, et leurs effets sur les ouvrages existants, sont très
nombreux. Aussi pour tout type de murs de soutènement, il est impératif de prendre en compte des
états limites.
Durant la vie de l’ouvrage, de nombreuses situations, dites « de calcul », peuvent modifier le
comportement de l’ouvrage. Avec plus ou moins de variabilité en fonction des ouvrages, dans
l’espace et au cours du temps, il est important de considérer des variations des propriétés des sols, du

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niveau d’eau, de la pression interstitielle, des actions, des effets de futurs travaux (excavation,
affouillement, remblai, compactage), etc.
États limites des ouvrages de soutènement

1.7. POUSSEES ET BUTEES


On considère un ouvrage de soutènement, par exemple un mur en béton retenant un massif de
sol et l’on examine les types de sollicitations qui s’exercent sur ce mur.

En dehors des forces de pesanteur, représentées par le poids W du mur, s’exercent sur toutes
les faces du mur, en contact avec le sol, trois (3) forces dont la connaissance est du ressort de la
mécanique des sols.
a) Sur la face amont du mur, généralement verticale, le sol retenu exerce des efforts ayant
tendance soit à renverser le mur, soit à le déplacer horizontalement la résultante générale de
ses efforts est une force dont la composante principale est horizontale. On l’appelle force de
poussée (ou encore poussée) et on la note « Fa » l’indice précisant qu’il s’agit d’une force
active ;

b) Sur la face aval du mur, dont la partie enterrée est souvent faible, le sol exerce : des efforts
qui ont tendance à retenir. Leur résultante générale est une force dont la composante

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principale est horizontale et opposée à la composante horizontale de « Fa ». On appelle cette
résultant force de butée (ou encore butée) et on la note par « Fp », l’indice « p » précisant
qu’il s’agit d’une force passive ;

c) Sur la base du mur, le sol de fondation exerce des efforts dont la résultante générale est une
force inclinée par rapport à la verticale. Sa composante verticale, notée « N », est appelée
force portante, tandis que la composante horizontale, notée « T » est appelée force de
résistance au glissement, car elle s’oppose au glissement du mur sur la base sous l’action de
la force de poussée.

Il existe plusieurs théories permettant d’évaluer les valeurs de poussée et butée des terres. Les
plus connues sont :
 Théorie de Coulomb : le sol est apparenté à un bloc qui glisse sur une surface. L’équilibre
des forces en jeu (poids, réaction et frottement à la base du bloc, inclinaison de la force sur la
paroi) permet de déterminer les forces de poussées et butées. La méthode complète ne sera
pas détaillée ici bien qu’elle donne des résultats acceptables dans le cas des sols homogènes et
frottants.
 Théorie de Rankine : tout le massif est considéré en équilibre plastique et l’état d’équilibre
est identique pour tous les points situés à une même profondeur. Les lignes de glissement sont
considérées rectilignes. Lorsque les déplacements de la paroi sont suffisants, le sol peut entrer
en état d’équilibre de poussée active, s’il participe au mouvement du mur, et de butée passive
s’il s’y oppose.
 Théorie de Boussinesq : la rugosité de l’ouvrage est prise en compte via l’angle de
frottement δ compris entre 0 (pas de frottement) et (frottement maximal). Le sol est
considéré en partie en équilibre de Rankine et en partie en équilibre de Boussinesq.

Représentation des surfaces de glissement suivant les théories de


a) Coulomb b) Rankine c) Boussinesq
1.7.1. Terres au repos – Coefficient de pression latérale
On se place dans un cas géostatique, c'est-à-dire celui d’un massif de sol semi-infini,
homogène et isotrope, à surface horizontale.

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Les équations de l’équilibre montrent que la contrainte totale s’exerçant sur un plan
horizontal, à la profondeur z est verticale et a pour valeur:

γ est le poids volumique du sol,


est une contrainte principale.

Par contre, le calcul de la contrainte totale horizontale s’exerçant au même point sur le
plan vertical nécessiterait la connaissance de la loi de comportement du sol. Aussi la détermine t-on
expérimentalement en remarquant que dans un sol en place, sous un chargement uniforme, il n’y a
pas de déplacement horizontal on utilise généralement un appareil triaxial. Les résultats de ces

essais donnent le rapport appelé coefficient de pression latérale au repos et noté

1.8. ÉQUILIBRES DE RANKINE


1.8.1. Sol pulvérulent (c = 0, φ ≠ 0)
a) Surface horizontale (en absence de nappe)

Les contraintes horizontales de poussée et de butée sont évaluées à partir des relations
suivantes:

Avec :

 : poids du sol depuis la surface,


 : surcharge uniforme en surface,
 c : cohésion du terrain,

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Dans le cas d’écrans verticaux avec surface libre horizontale, ces coefficients s’expriment :

La répartition est linéaire, et la force de poussée horizontale Fra est appliquée au tiers (H/3) de
la hauteur à partir de la base. Elle a pour expression :

b) Influence de la surcharge et de l'eau

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γ est le poids volumique dans la zone non saturée.

γ' est le poids volumique saturé déjaugé.

c) Surface inclinée

Dans le cas de la poussée, on a :

La distribution de le long de la verticale dans le massif est triangulaire :

1.8.2. Sol cohérent (c ≠ 0, φ ≠ 0)


 Dans le cas de la poussée,

avec

La distribution des contraintes horizontales de poussée est indiquée à la figure ci-dessous. On


constate que jusqu’à la distance ht de la surface définie par :

Le massif exerce des contraintes de traction ou de tension

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 Dans le cas de la Butée

La distribution des contraintes de butée σhp est indiquée à la figure suivante. On constate
d’après l’équation ci-dessus que le massif de sol exerce toujours des contraintes de compression.

a) Surface inclinée

La poussée des terres sur les ouvrages de soutènement dépend de la nature du sol, de sa
stratification, de son état de consolidation, et de sa résistance au cisaillement. Les déplacements, la
rigidité et la rugosité de l’ouvrage ont aussi un rôle essentiel.
a) États au repos
Lorsque les déplacements relatifs du mur, ou du rideau, par rapport au terrain sont faibles, le
sol est considéré en état de contraintes au repos. Si le terrain est incliné vers le haut à partir de la tête

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du mur, avec un angle par rapport à l’horizontale, le coefficient de pression des terres au
repos s’exprime :

La direction de la force résultante est considérée parallèle à la surface du terrain. Lorsque les
déplacements relatifs sont importants, des états limites d’équilibre plastique de poussée et de butée
apparaissent.

1.9. MURS-POIDS
1.9.1. Fonctionnement mécanique
La distribution de la poussée est supposée linéaire dans le cas des murs-poids. Cette
hypothèse suppose que le mur est rigide et qu’il se déplace suffisamment pour solliciter la poussée.
En revanche, la butée nécessite que le mur se déplace notablement pour pouvoir être activée, elle
n’est donc généralement pas prise en compte pour les vésications de stabilité.
En fonction du type de mouvement du mur (translation ou rotation) et de la densité du sol, le
déplacement relatif v/h (avec v déplacement maximal et h hauteur de la zone en poussée ou en butée)
est compris entre 0, 05 et 1 % (poussée) et entre 3 et 25 % (butée).

Actions sur un mur-poids et représentation de la ligne fictive dans le cas des murs en T renversé
1.9.2. Vérifications de stabilité
La figure suivante représente les différents mécanismes de ruine possibles dans le cas des
murs-poids. Seules les vérifications au poinçonnement, au renversement et au glissement seront
traitées dans cette partie.

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Mécanismes de ruine à considérer : a) Poinçonnement b) Renversement c) Glissement d) Rupture de
la structure e) Instabilité générale

a) Poinçonnement
Le principe de justification consiste à vérifier que la contrainte de référence qref appliquée par
les actions sur le sol est inférieure à la contrainte limite du sol qlim. La contrainte de référence est
calculée suivant la méthode employée pour les fondations superficielles.
b) Renversement
Un mur-poids est susceptible de se renverser si les actions motrices (poussée, surcharge)
apportent un moment global supérieur à celui des actions stabilisatrices (poids, butée). La vérification
de renversement est faite si le coefficient de sécurité Frenv respecte la condition suivante :

Hormis pour les murs fondés sur massif rocheux, les murs-poids sont rarement dimensionnés
selon ce critère.
c) Glissement
La vérification au glissement consiste à s’assurer que la résultante des forces horizontales à la
base de la semelle est plus faible que la force maximale qui peut être mobilisée. Cette dernière
s’estime à partir de la résultante des forces verticales et du critère de Coulomb. On définit ainsi le
coefficient de sécurité Fgliss suivant :

Avec δ l’angle de frottement à l’interface entre le mur et le sol.

1.10. RIDEAUX
L’étude des rideaux comporte les phases suivantes :
 détermination d’une valeur de fiche compatible avec la sécurité de l’ouvrage,
 si elle existe, détermination de la force d’ancrage et dimensionnement du tirant,
 détermination du moment fléchissant maximal et dimensionnement du rideau.
Différentes méthodes existent pour déterminer ces inconnues, celles dites « classiques» (butée
simple, rideau encastré), auxquelles s’ajoutent les méthodes récentes (module de réaction, méthode
des éléments finis).
1.10.1. Méthodes classiques
a) Méthode de la butée simple
Dans cette méthode, on suppose que la fiche est suffisamment faible et l’écran suffisamment
rigide pour ne pas solliciter de contre-butée en pied, uniquement une butée maximale en aval.

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Une première fiche f' est obtenue en faisant l’équilibre en moment par rapport au point
d’ancrage, ce qui permet d’obtenir une équation au troisième degré. L’effort dans le tirant F T est
obtenu par équilibre avec les efforts de poussée Fa et de butée Fp:

La fiche ainsi calculée correspond à un coefficient de sécurité de F = 1. Afin de prendre une


sécurité sur la butée, il est conseillé de choisir une fiche réelle dans un sol purement
cohérent.
Si le rideau est plus flexible, une contre-butée peut apparaître, il faut alors utiliser la méthode
du rideau encastré.

Représentation des diagrammes poussée-butée des méthodes de la butée simple et du rideau encastré
b) Rideau encastré non ancré en tête
Si le rideau n’est pas ancré en tête, les inconnues sont la hauteur de fiche f et la valeur de
contre-butée Fc. La première étape revient à chercher le centre de rotation O situé à une distance x du
fond de fouille. Cette distance se détermine par un équilibre en moment en supposant que la contre-
butée est en O. En pratique, on affecte un coefficient de sécurité F=2 sur la butée. L’expression de la
fiche est :

Avec , la distance entre le fond de fouille et le point de contrainte résultante nulle et .

La contre-butée s’obtient alors par équilibre avec les autres forces :


c) Rideau encastré ancré en tête
Le système présente trois inconnues : la fiche f, la contre-butée Fc et la force d’ancrage FT .
Bien que l’hypothèse soit souvent trop forte, on admet que le diagramme de poussée-butée est
identique au cas sans ancrage. Par ailleurs, cette méthode n’est applicable que dans le cas de sol
pulvérulent.
• Méthode de la « poutre équivalente » : on considère que la position de contrainte résultante
nulle est confondue avec celle du moment nul (au point d’inflexion). Le rideau peut être

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étudié comme deux poutres sur appuis simples. Les équations d’équilibre de la partie
supérieure permettent de déterminer FT et R. Celles de la partie inférieure donnent les

relations: et La distance f0 se déduit directement de la force

• Méthode de Blum : on considère une relation entre la position du point de moment nul,
l’angle de frottement (cf. figure suivante ). Le rideau peut ensuite être décomposé en deux
poutres que l’on étudie séparément selon la méthode ci-dessus.

Relation entre la cote du point d’inflexion et l’angle de frottement


1.10.2. Méthodes d’interaction sol-structure
Ces méthodes sont classées en deux catégories:

Méthodes d’interaction sol-structure


a) Méthodes du module de réaction
Dans cette méthode, le rideau est assimilé à une poutre continue, sur appuis élastiques,
d’inertie I, de module E qui se déforme sous l’effet des actions p(y, z) auxquelles elle est soumise.

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Module de réaction

En notant y(z) la déformée du rideau, l’équation d’équilibre statique à résoudre dans le cas de
rideau à rigidité flexionnelle EI constante, est la suivante :

La loi de mobilisation de la réaction frontale du terrain en fonction du déplacement de l’écran


est représentée dans la figure suivante.
Le coefficient de réaction horizontal du sol vis-à-vis de l’écran kh s’exprime

Avec EM le module Ménard et α le coefficient empirique fonction de la nature du terrain.


L’abaque de Chadeisson fournit la valeur de kh en fonction de l’angle de frottement du sol et
de sa cohésion.

Abaque de Chadeisson : valeur de kh [MN.m-3]

La résolution de ce problème est numérique. Les constantes d’intégration sont en général des
données en déplacement y, rotation y', moment fléchissant M et effort tranchant T en haut et bas de
l’écran. Le calcul est itératif et la pression p est bornée par les contraintes de poussée et butée
maximale.
b) Méthode aux éléments finis
La méthode aux éléments finis permet d’obtenir des solutions approchées des déplacements,
des contraintes et déformations en tout point du massif et de l’écran afin d’en justifier la résistance et
la stabilité. Cette méthode permet de prendre en compte des lois de comportement élasto plastique
(Cam-Clay, loi hyperbolique) et des géométries plus complexes (paroi, buton, ancrage). Des lois
d’interfaces (frottement avec coefficient de réduction) permettent d’enrichir le modèle. Les calculs
peuvent être réalisés en contraintes totales et effectives.

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EXERCICES CORRIGES

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CHAPITRE III: RECONNAISSANCE DES SOLS
1.11. ETENDUE DES ZONES DE RECONNAISSANCE
Même en se limitant à un problème donné, il est difficile de définir une campagne type de
reconnaissance, qui dépend tout d’abord de la difficulté et de l’hétérogéneité du site de la nature de
l’ouvrage et de son importance, de la nature et de la probabilité du risque encouru.
1.11.1. Nombre de reconnaissances souhaitables

1.11.2. Profondeur souhaitable pour les sondages


Il est nécessaire de reconnaître le terrain sur les profondeurs suivantes :
 Pour des fondations isolées : trois fois la largeur de la semelle avec un minimum de 6m.
 Pour un radier on pour ensemble d’ouvrages dont les effets se superposent dans les couches
profondes, une fois et demie la largeur de la construction.

Profondeur minimale des forages – semelles


z = 4.5 B si C < 2B
z = 3.0 B si 2B < C < 4B
z = 1.5 B si C > 4B

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1.12. COMPRESSIBILITE DES SOLS
En général, la majeure partie du tassement est due au tassement de consolidation. La suite de
ce paragraphe s’attarde sur les méthodes de détermination de ce tassement.
1.12.1. Tassements admissibles
Les tassements différentiels et absolus sont considérés comme admissibles lorsqu'ils peuvent
êtres absorbés sans inconvénient par la superstructure. La valeur dépend donc de la raideur de
l'ouvrage et du matériau de construction de l'ouvrage.
Pour les constructions courantes, les tassements différentiels doivent êtres limités à:
- L/600 pour les ouvrages en maçonneries;
- L/1000 pour les ouvrages en Béton armé
NB: L est la distance entre 2 points qui tassent différemment
1.12.2. Tassement Instantané
Le tassement instantané se produit avant toute évacuation de l'eau interstitielle. L'expression
de ce tassement est transmise aux grains qui se déforment instantanément, son expression dérive de
l'évaluation de la déformation sous une charge axiale q.

a: pression de chargement sur la surface libre du milieu


B: largeur (ou diamètre ) de la semelle
E: module d'Young du matériau mesuré pendant un essai de compression simple ou triaxial
: Coefficient de poisson (0.5, si la déformation se fait à volume constant, comme pour les argiles
saturées)
I: coefficient d'influence dépendant de la surface chargée, du point à l'aplomb duquel on se situe et de
la flexibilité de la semelle.

Coefficient d'Influence I

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1.12.3. Tassement de consolidation primaire (Oedometrique)

L’essai œdométrique permet de caractériser un sol vis-à-vis de sa compressibilité (ou


déformabilité). Cet essai permet d’étudier l’évolution du tassement, ou de l’indice des vides, d’un
échantillon de sol en fonction de la charge appliquée en tête. La nature du sol et son état de saturation
jouent un rôle important sur la déformabilité.
Par convention, on représente l’évolution de l’indice des vides en fonction de la contrainte
verticale effective. Pour un échantillon de sol en condition œdométrique, d’indice des vides initial e0
et de hauteur initiale H0, les variations associées Δe et ΔH sont reliées par l’expression :

Au cours de l'éssai oedometrique, l'indice des vides n'est pas directement mesuré, la mesure effectuée
est celle des variations de la hauter de l'échantillon h.
On suppose que le volume des grains solides reste constant (solide indéformable)

Le tassement général est donc:

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Si on représente l'évolution de l'indice des vides (e) en fonction de la contrainte effective
appliquée, on obtient classiquement une courbe composée de deux parties approximativement
linéaires. La pression de reconsolidation du sol correspondant au coude de la courbe ( ).
Si après une surcharge et pour une contrainte effective supérieure à le contrainte de pré-
consolidation, on décharge le terrain, l'indice des vides augmente et la pente représentative de cette
décharge est parallèle à la première partie de la courbe de chargement.
En exploitant la courbe œdométrique en échelle linéaire, on peut également définir plusieurs
paramètres :
 Coefficient de compressibilité : rapport des variations autour d’un point d’indice des
vides et de contrainte verticale effective :

 Module œdométrique Eoed : pente de la courbe contrainte-déformation

La pression de pré consolidation correspond à la pression maximale subie par le sol au cours
de son histoire. La première partie de la courbe a une pente Cg (Indice de Gonflement du sol), et la
seconde partie de la courbe a une pente Cc(Indice de compression du sol).
Si on compare la valeur de la pression de pré-consolidation à la contrainte effective régnant
dans le sol ( ), on peut distinguer 3 cas:

1. : le sol est normalement consolidé

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2. : Le sol est sur-consolidé (le sol a subi dans le passé une contrainte supérieure à la
contrainte actuelle, du fait par exemple de l'érosion).

3. : le sol est sous-consolidé (le sol a un retard de tassement, la contrainte dans le sol a
augmenté, mais le tassement n'a pas encore eu le temps de se réaliser)

 Correction de Skempton :
In situ, les conditions sont différentes de celles de l'essai œdométrique en particulier les
déformations latérales sont possibles, ce qui a une influence sur le tassement final. Le tassement
œdométrique est donc une approximation du tassement réel. Skempton et Bjerrum ont proposé de
corriger le tassement œdométrique d'un coefficient semi-empirique µ.

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avec µ fonction de H (épaisseur de la couche compressible), B (largeur de la fondation) et A le
coefficient de pression interstitielle.

Le coefficient correcteur µ n'est en principe valable que pour les milieux saturés
ordre de grandeur l'indice de compression

Certains auteurs ont proposé des corrélations entre l'indice de compression et la limite de
liquidité . Terzaghy et Peck suggèrent, par exemple, d'utiliser la relation suivante pour des argiles

non remaniées de sensibilité faible à moyenne :


Nb: la marge d'incertitude associée à cette équation est de ±30%
1.12.4. Tassement de compression secondaire
En général, la consolidation primaire est bien plus élevée que la compression secondaire. Ce
phénomène peut cependant être important pour des sols d'origine organique et pour certains limons.
On pourra généralement considérer que le tassement de compression secondaire ne se manifeste qu'à
la fin de la consolidation primaire et qu'il varie en fonction du logarithme du temps :

Evolution de la déformation dans le temps

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1.12.5. Tassement total
Le tassement total est la somme des 3 termes de tassement:

1.13. ESSAIS DE LABORATOIRE


1.13.1. Essai de cisaillement
L’appareil de cisaillement direct, est composé de deux boîtes superposées de forme carrée ou
circulaire que l’on déplace horizontalement l’une par rapport à l’autre de manière à cisailler le sol sur
un plan imposé. Au cours de l’essai, on passe en phase initiale de déplacements répartis de façon
globale dans l’épaisseur totale, à des déplacements concentrés à l’épaisseur de la couche limite. Seuls
des essais consolidés drainés peuvent être effectués à la boîte de cisaillement direct. Pour des sols
fins, une phase de consolidation doit être respectée. La vitesse de cisaillement est choisie de façon à
ce qu’il n’y ait pas de mise en pression de l’eau interstitielle en aucun point de l’éprouvette. Un essai
de cisaillement direct à la boîte nécessite au moins trois éprouvettes soumises à des contraintes
normales différentes.

Schéma de la cellule d’essai

Courbes d’essai à la boîte de cisaillement - comportement au pic et résiduel


À la rupture, la connaissance des contraintes tangentielles et normales permet de tracer le
cercle correspondant dans le plan Mohr. En refaisant l’expérience sur plusieurs échantillons, sous
différentes contraintes normales, on trace ainsi plusieurs cercles de Mohr et il suffit alors de tracer
l’enveloppe de ces cercles pour obtenir la courbe intrinsèque du matériau. On détermine ainsi la
pente définissant l’angle de frottement interne ϕ du matériau et l’ordonnée à l’origine correspondant à
la cohésion c'.

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1.13.2. Essai triaxial de révolution
L’appareil triaxial de révolution est constitué d’un ensemble d’éléments qui doivent assurer
les fonctions suivantes :
 solliciter une éprouvette cylindrique avec un chargement axial et radial ayant les mêmes axes
de symétrie que l’éprouvette, et mesurer ou contrôler les contraintes associées à ces
sollicitations ;
 mesurer les déformations axiales, éventuellement radiales, et les volumes d’eau absorbés ou
expulsés par l’éprouvette ; on doit pouvoir en déduire les variations de volume de l’éprouvette
;
 mesurer les variations de pression interstitielle dans l’éprouvette.
La figure suivante correspond au schéma de principe d’une éprouvette placée dans une cellule
triaxiale. La cellule est constituée par une enceinte comportant une embase inférieure, un cylindre et
un chapeau transmettant l’effort axial σa = σ1. L’éprouvette est placée entre l’embase inférieure et une
embase supérieure. L’embase comporte des sorties hydrauliques que l’on peut relier soit à un système
de remplissage de la cellule, soit au système d’application de la pression cellulaire σ r = σ3.

Schéma de principe d’une cellule triaxiale


Du fait de la maîtrise du confinement et des conditions de drainage, l’essai triaxial est plus
complexe que l’essai de compression simple. L’essai peut être réalisé en compression (C) ou
extension (E), sur l’éprouvette en condition isotrope (I) ou anisotrope (K), en l’état non consolidé (U)
ou reconsolidée à la contrainte en place (C) et dans des conditions drainées (D) ou non drainées (U)
souvent avec mesure de la pression interstitielle (U+u). Les essais les plus souvent réalisés sont les
essais CU+u (consolidé non drainés avec mesure de pression) mais ce sont les essais consolidés
drainés CD qui sont les plus adaptés pour caler les modèles rhéologiques utilisés dans les calculs aux
éléments finis.

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Le critère de rupture peut être défini comme le maximum du déviateur, l’état critique : q=cte
et ΔV ou Δu=0, le maximum du rapport σ'1/σ'3, l’atteinte de l’état résiduel en grand déplacement ou
plus simplement une déformation donnée.
Comme pour l’essai de cisaillement direct, on détermine la droite enveloppe des cercles à la
rupture obtenus par augmentation de l’effort vertical pour différentes pressions de confinements.

La figure suivante présente la correspondance entre le plan de Mohr et les autres plans
pouvant être utilisés pour interpréter ces essais : plan de Lambe et plan de Cambridge mais aussi le
plan utilisé pour interpréter l’essai œdométrique.

Résultats de l’essai triaxial selon les plans de représentations


La figure suivante présente les résultats de deux essais (CU+u). L’écart entre les cercles en
contraintes effectives et totales correspond à la pression interstitielle à la rupture. Les valeurs de
cohésion non drainé cu correspondent aux rayons des cercles de Mohr.

Résultats d’essais CU+u

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Ce paramètre évolue linéairement avec la pression de consolidation σ' 0. La pente de la droite,
obtenue grâce à plusieurs essais, est appelée coefficient d’accroissement λ cu. Bishop a montré que la
surpression interstitielle due à Δσ1 lors d’un essai non drainée peut être exprimée par l’équation
suivante :

 variation de la contrainte verticale et horizontale qui s’applique sur le sol.


 A et B : coefficients de pression interstitielle qui dépendent de l’état de saturation et sont
déterminés à partir d’essais triaxiaux.

1.14. ESSAIS IN SITU


La caractérisation d’un massif de sol en place peut se réaliser par des essais de chargement
soit en surface (essai de plaque) soit en forage (essais pénétrométrique, scissométrique et
pressiométrique).

Essais in situ a) pénétromètre b) scissomètre c) pressiomètre d) plaque

Les essais de pénétration peuvent être réalisés par fonçage à vitesse constante (2 cm/s) d’une pointe
conique (pénétromètre statique), par battage à l’aide d’un mouton d’une pointe conique
(pénétromètre dynamique) ou par battage à l’aide d’un mouton d’un carottier (essai de pénétration au
carottier plus connu sous l’acronyme SPT).

a) Calcul des tassements par la méthode pressiométrique


La méthode décrite ci-après ne s’applique qu’aux fondations dont la largeur est faible par
rapport à l’épaisseur des couches compressibles. Les deux types de tassement décrits (tassement
consolidation et tassement dû des déformations) se superposent comme suit :
 Un tassement de consolidation Sc dans la zone située directement sous la semelle où les
contraintes normales sont élevées, zone dénommée domaine sphérique par L.

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 Un tassement Sd dû à des déformations de cisaillement (déformation du sol vers l’extérieur de
la semelle).
Le tassement de la semelle s’écrit :

Avec :

α : coefficient rhéologique = EM/Eoed ou coefficient de structure de sol. Les valeurs de α sont


présentées dans le tableau ci-dessous,
q’ : contrainte effective appliquée par la semelle,
B : largeur de la semelle avec B ≥ 0,60 m, sinon sd = (2/9 Ed) . (q’-σ ’vo).B. λα d
B0 : largeur de référence = 0,60 m,
Ec et Ed: modules pressiométriques moyens pondérés dans les domaines sphérique et déviatorique,
λ: coefficients de forme fonction du rapport L/B de la semelle (tableau ci-dessous).

1.14.1. Essai au pénétromètre statique (SPT)

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L’essai de pénétration statique est un essai géotechnique réalisé en place en vue d’obtenir les
paramètres de sol suivants :
- La résistance à la pénétration d’un cône normalisé ;
- Eventuellement le frottement latéral mobilisé sur un manchon cylindrique
A partir des paramètres mesurés, l’essai de pénétration statique permet d’apprécier entre
autres :
- La succession des différentes couches de terrain, et éventuellement leur nature ;
- L’homogénéité d’une couche ou la présence d’anomalies ;
- Certaines caractéristiques des sols traversés ;
L’essai de pénétration statique est réalisé dans tous les sols fins et les sols grenus dont la
dimension moyenne des éléments ne dépasse pas 20mm.
L’essai de pénétration statique consiste à enfoncer verticalement dans le sol, sans choc, ni
vibration, ni rotation, à vitesse constante imposée, une pointe munie d’un cône en partie inférieure
par l’intermédiaire d’un train de tige qui lui est solidaire et à mesurer la résistance à la pénétration de
ce cône.
On peut mesurer l’effort total de pénétration, ainsi que l’effort de frottement latéral local
sur un manchon de frottement situé immédiatement au dessus du cône.

a) Réalisation de l’essai
L’intervalle de profondeur entre deux ensembles de saisie consécutifs ne doit en aucun cas
être supérieur à 10cm.
Les lectures et leur saisie comprennent :
 Obligatoirement :
- La profondeur ;
- L’effort apparent sur le cône seul qc;
 Eventuellement :
- L’effort total de pénétration du train de tige Qt;

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- L’effort de frottement latéral local Qs;
- L’inclinaison de la pointe;

b) Exploitation des mesures


 Effort total de pénétration Qt
La force totale nécessaire pour enfoncer dans le sol, sans choc, ni vibration, ni rotation, un
train de tige ayant à la base une pointe terminée par un cône, est exprimée en kilonewtons. L’effort
total est donné pour la profondeur atteinte par la base du cône.
 Effort total apparent sur le cône Qc et résistance apparente à la pénétration du
cône qc
L’effort total apparent sur le cône Qc est la force nécessaire pour enfoncer dans le sol, sans
choc, ni vibration, ni rotation, le cône seul de la pointe pénétrométrique. La résistance apparente à la
pénétration du cône qc est obtenue en divisant l’effort total apparent Qc sur le cône par la surface Ac

de la base du cône.

 Effort total de frottement latéral Qst


C’est la force obtenue par différence entre l’effort total de pénétration du train de tiges Qt et
l’effort total apparent Qc sur le cône seul :
 Effort de frottement latéral local Qs et frottement latéral unitaire local fs
Le frottement latéral unitaire local fs est obtenu conventionnellement en divisant la force Qs

nécessaire à l’enfoncement du manchon de frottement par sa surface latéral As.

 Rapport de frottement Rf
Le rapport de frottement Rf est le quotient du frottement latéral unitaire local fs par la
résistance apparente à la pénétration du cône qc mesuré à la même profondeur (et non au même

instant) : est exprimé en pourcentage.

 Indice de frottement If
If est le quotient de la résistance apparente à la pénétration du cône qc par le frottement

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latéral unitaire local fs mesurée à la même profondeur (et non au même instant) :

b) Calul du tassement par le Pénétromètre statique


La constante de compressibilité est donnée par la formule suivante :

Où : α = paramètre de compressibilité ( = 1 pour les sables compacts, = 1.5 pour les sables lâches)
qc = résistance à la pointe du sol
p0 = poids des terres au niveau de l’essai

Le tassement s’obtient comme suit :

Où : H = épaisseur de la couche
∆p= accroissement de la pression au centre de la couche
1.14.2. Essai scissométrique
Les essais de cisaillement au scissomètre de chantier ont comme objectif d’atteindre les
caractéristiques de résistance des sols en imposant une contrainte de cisaillement.
Le cisaillement des parois du forage est réalisé par rotation d’un cylindre autour de son axe. Il
est possible d’appliquer une déformation importante et d’observer le comportement résiduel. L’essai
de cisaillement au scissomètre de chantier est un moyen fiable pour connaître la résistance au
cisaillement non drainé des argiles molles naturelles.
Cet essai utilise des pales rectangulaires de hauteur 140 mm et d’élancement deux. La
résistance résiduelle au cisaillement peut être obtenue après une valeur conventionnelle de 5 à 25
rotations des pales suivant les pays. Il est alors possible d’obtenir la sensibilité des argiles. Plusieurs
aspects de l’essai sont à surveiller: le frottement des tiges, un essai à 90° permettra d’en juger la
vitesse de l’essai, au maximum de 12°/min, et la rotation possible de l’appareil pendant la
pénétration.

scissomètre

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L’interprétation des essais scissométriques conduit à l’évaluation de la résistance au
cisaillement cu du sol étudié en fonction du moment maximum T m qui lui est appliqué par la formule
suivante :

Dans laquelle D désigne le diamètre des pales, H leur hauteur et a (en général a=3) un facteur
expérimental dépendant de la loi de variation des contraintes de cisaillement sur les parties supérieure
et inférieure du moulinet.
Le scissomètre est enfoncé dans le sol puis sollicité par torsion jusqu’à ce que le sol se
rompe suivant le cylindre circonscrit.
L’essai de résistance au cisaillement à l’aide du scissomètre est effectué à des vitesses de
rotation comprises dans un intervalle de 1/10 à 3/10 de degré par seconde.
Ces vitesses sont assez élevées pour permettre aux pressions interstitielles de se dissiper,
l’essai se fait dans des conditions non drainées, et la résistance au cisaillement mesurée est égale à la
cohésion non drainée des argiles. La résistance au cisaillement du sol τ dépend directement du

moment de torsion et s’écrit , et K étant un coefficient tenant compte des caractéristiques

géométriques du moulinet.
Si l’on opère à la vitesse constante, et il faut qu’il soit ainsi, l’évolution du moment de torsion,
en fonction du temps ou de la rotation totale des palettes, est donnée à la figure suivante. C’est une
courbe classique de cisaillement.

Moment de torsion en fonction du temps

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1.14.3. Essai au Pressiomètre Ménard
L’essai pressiométrique a été mis au point en 1955 par Louis Ménard, c’est actuellement
l’outil de base utilisé pour le dimensionnement des fondations. Cet essai fait l’objet de la norme NF
P94-110 (en révision en 1997). Il est le seul essai fournissant à la fois un critère de rupture et un
critère de déformabilité du sol.
a) Principe et réalisation de l’essai
L’essai pressiométrique consiste à effectuer une mise en charge latérale du terrain grâce à une
sonde descendue dans un avant trou sensiblement de même diamètre, parfaitement réalisé, car il ne
doit pas modifier les propriétés du sol. Cette sonde est dilatable radicalement par application d’une
pression interne croissante. On détermine les déformations correspondantes en mesurant la variation
de volume de la cellule centrale.
Trois caractéristiques du sol sont ainsi déduites :
 le module pressiométrique EM qui définit le comportement pseudo-élastique du sol,
 la pression limite pl qui caractérise la résistance de rupture du sol,
 la pression de fluage pf qui définit la limite entre le comportement pseudo-élastique et l’état
plastique.
La figure ci-dessous présente un schéma de l’appareil.
La sonde comporte trois cellules. Seule la cellule centrale sert à la mesure. Les deux cellules
de garde ont pour but de créer un champ de contrainte bidimensionnel sur la hauteur de la
cellule de mesure qui est remplie d’eau.
Le contrôleur de pression-volume comporte trois manomètres ou capteurs :
 le manomètre n°1 indique la pression à la sortie de la réserve de gaz,
 le manomètre n°2 indique la pression dans la tubulure reliée à la sonde de mesure,
 le manomètre n°3 indique la pression dans la tubulure reliée aux cellules de garde.
La sonde est descendue dans le forage à une profondeur H, l’essai consiste à appliquer au sol
une pression radiale croissante par paliers successifs. L’incrément de pression entre deux paliers est
adapté à la résistance supposée du sol. La pression dans les cellules de garde est toujours voisine de
celle régnant dans la cellule centrale.
A chaque palier de chargement, les variations de volumes au bout de 15, 30 et 60 secondes
sont mesurées avant de passer au palier suivant.
La courbe brute est obtenue en reportant les mesures à 60 secondes en fonction de la pression.

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Schéma pressiomètre Ménard

Résultats bruts des mesures


Avant d’introduire la sonde dans le forage, des étalonnages de la sonde, décrits ci-après, sont
effectués.

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 La résistance propre de la sonde (inertie de la sonde) est obtenue en gonflant la sonde placée à
l’air libre à côté du forage.
 La constante de dilatation,( a), de l’appareillage et des tubulures, exprimée en cm 3/MPa
traduit la déformabilité propre de l’appareillage et des tubulures. Elle est déterminée en
gonflant la sonde sous forte pression après l’avoir placée dans un tube en acier parfaitement
indéformable.
Pour un volume Vr mesuré, la pression réelle appliquée au sol à la profondeur H est :

et le volume de la sonde après correction est :

Où : pr = pression mesurée au manomètre,


Pe = pression correspondant au volume Vr sur la courbe de résistance propre de la sonde,
H et h0 = définis sur la figure
P = pression corrigée : c’est la contrainte radiale totale appliquée au sol,
V = volume corrigé
b) Résultats – courbes corrigées
Les corrections correspondant à l’application des formules ci-dessus étant faites, deux courbes
sont représentées dans un même diagramme.
La courbe de fluage traduit les variations de volume mesurées entre 30 et 60 secondes pour
chaque palier de pression. Cette courbe à l’allure indiquée sur la figure 1.13 et permet de définir la
pression de fluage Pf.

Correction de la pression
La courbe corrigée donnant V en fonction de p délimite trois domaines.
- le premier correspond à la mise en contact de la sonde sur la paroi du forage.

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- Le second correspond au domaine pseudo-élastique. Dans ce domaine la relation Pression-
volume est linéaire. Elle peut être représentée par le module pressiométrique Ménard E M
défini par la formule:

K est un coefficient qui dépend du type de sonde utilisée et de la valeur du volume moyen,
Vm de la plage pseudo-élastique
- Le troisième est le domaine plastique qui s’étend de pf à pl.
La rupture se traduit par une asymptotique des courbes brutes ou corrigées. La pression limite
est définie conventionnellement comme étant la pression nécessaire pour doubler le volume de la
cavité.
N.B: Les forages pressiométriques étant généralement du type destructif, la nature des
couches traversées n’est souvent appréciée que par l’examen des sédiments qui remontent avec le
fluide de forage. Ces coupes sont très grossières et risque d’erreurs d’interprétation assez élevées,
surtout lorsque le contexte géologique est mal connu et que des sondages carottés n’ont pas été faits
parallèlement.
 Valeurs de Ec et Ed
- Sol homogène:
Ec=Ed= EM
Où : EM : module pressiométrique du sol homogène.
- Sols modérément hétérogènes
La méthode ci-après s’applique à des sols dont les caractéristiques peuvent varier
sensiblement. Toutefois, elle ne s’applique plus si les couches concernées sont de nature trop
contrastée (argile consistance molle et rocher, par exemple).
Le sol sous la semelle est découpé en tranches élémentaires fictives d’épaisseur égale à B/2 et
numérotées de 1 à 16 (E1 de 0 à B/2, E2 de B/2 à B, E3,5 de B à 5B/2, E6,8 de 5B/2 à 4B et E9,16 de 4B
à 8B).
Après le découpage du sol d’assise en tranches, E c et Ed sont données par les formules de
Ménard suivantes :

Remarques :

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1. La formule de Ed ci-dessus représente une approche particulière de la prise en compte de la
diffusion des contraintes sous la semelle.
2. L’utilisation de la moyenne harmonique comme valeur représentative découle directement du
fait que les tassements sont inversement proportionnels aux modules.
3. Si une couche très résistante est intercalée, l’application des formules ci-dessus est encore
acceptable. En revanche, si une couche peu consistante est intercalée, c'est- à-dire une couche
présentant des caractéristiques significativement plus faibles que les autres, son influence doit
être prise en compte à l’aide de la méthode décrite dans le paragraphe suivant.
- Prise en compte d’une couche peu consistante
Considérons une couche peu consistante d’épaisseur H pc située à la profondeur zpc sous la
semelle. Elle est caractérisée par son module pressiométrique Epc et un coefficient rhéologique αpc
Le calcul comporte les étapes suivantes :
- Calcul du tassement de la fondation S = Sc + Sd à l’aide des formules ci-dessus en faisant
abstraction de cette couche molle, c'est-à-dire en adoptant comme module pressiométrique sur
l’épaisseur de cette couche le module moyen des couche voisines soit Ev (figure ci-dessous) ;
- Calcul de l’accroissement de contrainte effective ∆σ' à la profondeur z pc sous la semelle, ∆σ'
pouvant être déterminé en appliquant le coefficient d’influence correspondant à q'- σ' 10
- Calcul du complément de tassement ∆ s dû à la présence de la couche molle et donné par la
formule :

1.14.4. Essais au pénétromètre dynamique


La pénétration dynamique consiste à enfoncer dans le sol, par battage et de manière quasi
continue, d’un train de tige muni à son extrémité d’une pointe débordante. Le nombre de coup
correspondant à un enfoncement donné est noté au fur et à mesure de la pénétration de la pointe dans
le sol.

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Un appareil de pénétration dynamique se compose des éléments suivants :
- un mouton de battage,
- une enclume et une tige-guide de battage,
- un train de tiges,
- une pointe (fixe ou perdue), de forme conique, appelé également cône,
- des systèmes annexes de guidage, repérage et comptage.
Le mouton coulisse sur la tige guide et frappe l’enclume, transmettant ainsi l’énergie du
battage au train de tige de la pointe.
Caractéristiques de pénétromètres normalisés

La normalisation distingue deux types de matériels : norme NFP94-114 essai au pénétromètre


dynamique type A et norme NFP94-115 sondage au pénétromètre dynamique type B qui est plus
rudimentaire que le premier. Les principales caractéristiques de ces matériels sont données dans le
tableau précédent.
c) Interprétation des résultats
Cet essai fournit la résistance dynamique de pointe qd exprimée en pascal par le formule
suivante:

Où : m = masse du mouton [kg]


g = accélération de la pesanteur [m/s2]
H = hauteur de chute [m]
A = section droite de la pointe [m2]

e = enfoncement moyen sous un coup : [m]

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1
m’ = masse frappée comprenant l’enclume, la tige-guide, les tiges et la pointe [kg]
Les résultats sont présentés sous forme de graphique : la profondeur est positionnée en
ordonnée et les valeurs de qd en abscisse en échelle arithmétique.
- Le sondage au pénétromètre dynamique type B est utilisé pour effectuer des sondages de
reconnaissance d’une profondeur inférieure à 10 mètres. Il permet d’apprécier qualitativement
la résistance et la position des couches traversées.
- Nd 20 désigne le nombre de coups pour chaque enfoncement de 20 cm. Les résultats sont
présentés sous forme de graphique. la profondeur est positionnée en ordonnée. En fonction de
celle-ci sont fournis :
 La valeur de Nd 20 (en échelle arithmétique),
 La valeur mesurée tous les mètres, du couple nécessaire pour faire tourner le train de
tiges ; ce couple est une indication sur l’importance des efforts parasites, il ne doit pas
excéder 200 N.m.
 Calcul du Tassement par l'éssai à la plaque

Où : Sf = tassement de la fondation Sp = tassement de la plaque


Bf = largeur de la fondation Bp = largeur de la plaque

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1
EXERCICE 1:
Soit un sable lâche testé en cisaillement à la boîte de Casagrande. Le tableau suivant donne
trois couples de valeurs en contraintes normales et tangentielles.
Valeurs de contraintes normales et tangentielles

1) Représenter dans le plan de Mohr les résultats de l’essai.

(2) Déterminer la cohésion c' et l’angle de frottement ϕ'.

Solution:

Exercice 2:

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1
Solution:

Exercice 3:

Solution:

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Exercice 4

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Solution:

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EXERCICE 5:

Solution:

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CHAPITRE IV: FONDATIONS USUELLES
1.15. INTRODUCTION
On définit communément trois types de fondations :
(D: hauteur d’encastrement, De :hauteur d’encastrement équivalente, B: largeur)
 les fondations superficielles : De/B < 1, 5
 les fondations semi-profondes : 5 <De/B < 1, 5
 les fondations profondes: De/B > 5

Différents types de fondations


Dans la pratique, on appellera fondation profonde une fondation où l’on tiendra compte d’une
réaction latérale (dans une certaine mesure).

1.16. TECHNOLOGIE DES FONDATIONS


1.16.1. Fondations superficielles
On distingue trois types de fondations superficielles :
 les semelles filantes, généralement de largeur B modeste et de longueur L (L/B>10), pour
fixer les idées ; les semelles de murs de soutènement en font partie,
 les semelles isolées dont les dimensions en plan B et L sont toutes deux au plus de quelques
mètres ; cette catégorie inclut les semelles carrées (B/L=1) et les semelles circulaires (de
diamètre B) ;
 les radiers ou dallages de dimension B et L importantes ; cette catégorie inclut les radiers
généraux.
1.16.2. Fondations semi-profondes
Pour ce cas, et en fonction de son projet, l’ingénieur choisit de prendre en compte ou non les
frottements axiaux. Ce type de fondation est utilisé pour la reprise d’efforts horizontaux. On peut
citer les fondations d’éoliennes, de piles de ponts, etc. On distingue principalement les puits creusés à
la main ou mécaniquement et dont les parois sont soutenues par un blindage, des micropieux ou des
colonnes de jet, des caissons.

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1
1.17. FONDATIONS SUPERFICIELLES
1.17.1. Semelles filantes à partir des essais de laboratoire (méthode c, ϕ)
La rupture a pu être analysée mathématiquement dans le cas d’un phénomène plan pour une
semelle horizontale supportant une charge centrée et ancrée dans un milieu homogène présentant à la
fois du frottement et de la cohésion et dont la surface libre est également horizontale.

Proposition d’un mécanisme de rupture pour une fondation avec base parfaitement lisse - en
vignette, équilibre des forces dans le cas parfaitement rugueux
Les solutions proposées nécessitent de connaître les paramètres de rupture du sol obtenus à partir
d’essais de laboratoire. Les notations utilisées dans cette section sont les notations couramment
utilisées pour le calcul des fondations superficielles. La géométrie de la fondation est définie sur la
figure suivante:

La capacité portante limite qu du sol de fondation (semelle filante soumise à une charge verticale
centrée) est donnée par :

Dans cette équation, le premier terme est appelé «terme de cohésion», le second terme

«terme de profondeur» et le troisième terme «terme de surface».

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1
Cette équation a été obtenue en 1920 par caquot et TERZAGHI. Les valeurs numériques
des facteurs de capacité portante , , et sont données au tableau ci-dessous.
Facteurs de capacité portante

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1
1.17.2. Capacité portante des semelles isolées (méthode c, ϕ)
Le calcul des semelles isolées et des radiers est un problème à trois dimensions que l’on ne sait
pas traiter de manière théorique satisfaisante (exception faite des semelles circulaire en raison de la
symétrie de révolution). Faute de mieux, on utilise la formule de la capacité portante de la semelle
filante, en affectant chacun des trois facteurs de capacité portante de coefficients correcteurs.
Terzaghi avait proposé, initialement, les relations suivantes, dans le cas d’une semelle
circulaire de diamètre B et d’une semelle carré de côté B :

(cercle)

(carré)

Des études plus récentes ont indiqué que le coefficient correcteur de Nc était légèrement
inférieur à 1.3 et qu’il n’y avait pas de différence significative entre la capacité portante des semelles
carrées et celles des semelles circulaires. Ces études ont montré que la formule :

Cette formule pourrait être appliquée de façon sécuritaire aux semelles isolées (carrées,
circulaires et rectangulaires) ainsi qu’aux radiers et aux semelles filantes.

1.17.3. Sols cohérents (argiles et silts argileux)


SKEMPTON a suggéré que la capacité portante des semelles filantes ou isolées ou radiers
pourrait être exprimés en majorant le terme de cohésion à partir de la formule suivante :

Cette formule n’est valable que pour , on peut combiner les effets des coefficients

correcteurs :

avec

De plus

1.17.4. Présence de la nappe


Pour les milieux perméables (sables et graviers) ainsi que pour les conditions à long terme, on
utilise les caractéristiques intergranulaires c’ et Ф’ et les calculs sont effectués en contraintes
effectives.

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1
Par contre pour les milieux saturés de faible perméabilité, c'est-à-dire dans les argiles et les
silts, les calculs sont effectués en contraintes totales et l’on utilise les caractéristiques apparentes cu et
Фu si l’on veut étudier la stabilité à court terme.
Exemple d'application

Exemple d'application n°2 :

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1
Calculer la capacité portante à la limite de la semelle filante ci-dessous. Dans le cas ou la
nappe se trouve au dessous de la semelle.

1.17.5. Profondeur d'encastrement


La base des semelles doit être établie à une profondeur minimale de 1.20 m et supérieur à celle pour
laquelle le sol est sujet :

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1
a) aux changements de volume saisonniers par la dessiccation ou humification,
b) à l’érosion
1.17.6. Coefficient de sécurité, capacité portante brute nette et admissible
Les calculs précédents sont des calculs à la rupture. Pour limiter les tassements à des valeurs
acceptables, il convient d’introduire dans les formules un coefficient de sécurité et de définir une
contrainte admissible ou de service.
En règle générale, on peut prendre pour contrainte admissible le tiers de la capacité portante à
la rupture qd.

Mais il est plus satisfaisant d’introduire la portance nette :

qui correspond à l’accroissement de la charge appliquée au massif dans le plan de la fondation ;


si toutes les fois que l’encadrement D a été réalisé à la suite d’un terrassement.
N.B: En présence d’eau, le terme ( ) qui multiplie le terme (N q–1) est exprimé en

contraintes effectives, tandis que est toujours exprimé en contraintes totales.


Exemple d'application:

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1
Exemple d'application

1.17.7. Charge excentrées


Dans le cas d'une charge d'excentrement e parallèle à B, on remplace la largeur B par une
valeur réduite B':
Dans le cas d'une charge d'excentrement e' parallèle à L, on remplace la largeur L par une
valeur réduite L':
La capacité portante est obtenue par :

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1
pour une fondation rectangulaire ou carré

pour une fondation circulaire

1.18. FONDATIONS EN MILIEUX STRATIFIES OU HETEROGENES


1.18.1. Milieu stratifiés
Lorsque le sol est composé de couche dont la résistance ne s’améliore pas en fonction de la
profondeur, il faut vérifier qu’à chaque niveau les contraintes apportées par la présence de la
fondation sont acceptables par rapport à la résistance au cisaillement du sol.
L’expérience a montré que pour un bicouche sable-argile, le comportement est le suivant :

1) Si h/B < 1.5, l’ensemble se comporte comme un matériau de cohésion amélioré, c’est à dire
comme si la charge est légèrement réduite sur l’argile.
2) Si h/B > 3.5, l’ensemble se comporte comme un matériau homogène ayant les caractéristiques
du sable.
3) Si 1.5 < H/B < 3.5, les propriétés du système évoluent entre les deux comportements.
N.B. :
a) On pourra tenir compte de la couche d’argile lorsque h/B > 3.5
b) Pour 1.5 < H/B < 3.5, on pourra calculer la force portante à la partie supérieure de la couche
d’argile et la comparer aux surcharges produites à ce niveau par la fondation ; pour
déterminer l’intensité de ces surcharges ; on utilisera les formules (abaques) de Boussinesq où
encore des répartitions de 2/1 à travers la couche résistante.
c) Pour h/B << 1.5, on calcule la fondation comme si elle reposait directement à la surface de la
couche molle.
Exemple d'application:

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1
1.19. SEMELLES CONTINUES ET RADIERS
1.19.1. Semelles continues
Ces semelles sont conçues en assumant une répartition linéaire des contraintes sur la face
inférieure de la fondation, et si la résultante de la résultante des charges (et du centre de gravité de la
semelle), la répartition de la pression de contact est supposée uniforme.

Exemple d'application:

Trouver les dimensions d’une semelle continue rectangulaire supportant deux colonnes dont
les charges respectives sont égales à 827 KN et 1365 KN (voir figure ci-dessous). La capacité
portante admissible du sol est de 150 KN/m2

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1
Procéder par la suite à un dimensionnement structural.
1.19.2. Radiers
Le calcul des radiers ressemble beaucoup à celui des semelles néanmoins, le comportement de
ces catégories de fondations superficielles diffère nettement en matière de tassement. Si les semelles
sont assez espacées, elles tassent indépendamment les unes des autres et les différences de tassement
reflétant le défaut de l’homogénéité du sol (si les semelles sont également chargées).
Pour un radier, la profondeur caractéristique est bien plus forte et les tassements plus grand
mais tout se passe comme si le terrain était pratiquement homogène. En pratique pour les radiers
fondés sur sables et graviers, le tassement maximum absolu permis est de 50 mm.

1.20. TASSEMENTS DES FONDATIONS SUPERFICIELLES


Le tassement des fondations est dû au tassement immédiat Si, au tassement de consolidation
Sc et au tassement de compression secondaire Ss.

 Dans les sols granulaires le tassement total comprend uniquement le tassement immédiat.
 Pour les sols argileux, les tassements de consolidation et secondaire sont souvent plus
important que Si et en pratique ce dernier est souvent négligé.
 Pour les sols d’origine organiques, tourbes, les argiles sensibles et certains silts, le tassement
secondaire est beaucoup plus important et d’un ordre de grandeur comparable à Sc.
1.20.1. Tassements des sols pulvérulents
c) Méthode classique
On peut calculer le tassement immédiat ou élastique des sols granulaires à l’aide de la formule
suivante basée sur la théorie de BOUSSINESQ :

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1
Où : q = densité de la charge uniformément répartie
B = largeur de la fondation
µ = coefficient de poisson du sol
E = Module de Young du sol
Cf = coefficient sans dimension fonction de la fondation et de la flexibilité de la fondation (voir
tableau ci-dessous)

Ci-dessous quelque valeurs du coefficient de POISSON et du module de YOUNG.

1.20.2. Tassements des sols argileux


Tel que mentionné ci-dessus, la formule générale du tassement est la suivante :

Avant l’apparition du phénomène de tassement de consolidation la mise en charge du terrain


provoque un tassement immédiat si résultant de la déformation de l’ensemble du terrain. Etant donné
que cette déformation est très rapide, on peut admettre qu’elle s’opère à volume constant (donc
µ=0.5) à utiliser la formule de la théorie classique de BOUSSINESQ.
On calcule habituellement le tassement de consolidation primaire à l’aide de la théorie de
TERZAGHI et l’on obtient :

Où : Cc = Indice de compression
e0 = Indice des vides initial

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1
H = Epaisseur de la couche
p’0 = Contrainte effective verticale des terres
∆p = Accroissement de la contrainte dû à la surcharge
Le tassement est obtenu par la sommation des tassements ∆s des tranches horizontales depuis
la cote 0 sous la semelle jusqu’à la profondeur telle que l’accroissement des contraintes devienne
négligeable ou que la base des couches compressibles soit atteinte.
Il a été supposé que les contraintes dues à la fondation n’entraînaient que des déformations
verticales, comme dans l’œdomètre. Ceci n’est vrai que sous une surface chargée de grande largeur B
par rapport à l’épaisseur H de la couche compressible. Dans l’essai œdométrique, le sol ne peut tasser
que par réduction de volume, par contre lorsque la fondation est étroite, il y a possibilité des
déformations latérales.
Pour les argiles surconsolidées, l’emploi de cette formule ou équation surestime le tassement
réel de beaucoup tandis que pour les argiles normalement consolidées la surestimation est plus faible
et peut atteindre 20 %. Pour remédier à cet état de choses, on peut calculer le tassement corriger à
l’aide d’un coefficient de correction µ de SKEMPTON et BJERRUM les valeurs de ce coefficient
peuvent être déduites de la figure ci-dessous. En pratique on aura donc :

Par ailleurs, A. W. SKEMPTON établit que si le sol est soumis à des variations instantanées
de contrainte, la variation correspondante de pression interstitielle en un point est donnée par la
formule ci-dessous :

Où : ∆σ1 et ∆σ3 sont des variations des contraintes principales (avec σ1 = σ3) au point considéré.
A et B sont des coefficients numériques dits coefficients de pression interstitielle qui dépendent du
sol et peuvent être mesurés à l’appareil triaxial.
Pour les sols saturés, B = 1. La valeur de A est variable et dépend de l’histoire du sol et en
particulier du degré de surconsolidation des sols argileux.
Dans le graphique ci-dessous, H représente l’épaisseur de la couche compressible et B la
largeur ou diamètre de la fondation.

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1
Par ailleurs dans les sols d’origine organique et les argiles sensibles, les tassements
secondaires sont très importants et doivent être inclus dans le tassement final, tout au moins pendant
la durée de vie de l’ouvrage qui peut aller de 25 à 100 ans. Dans ce cas, le tassement secondaire peut
être calculé à partir de la formule suivante :

Où : α = la pente de la courbe de tassement après 100 % de consolidation primaire


t = temps auquel la consolidation primaire a pris fin
tf = temps à la fin de la durée de vie de l’ouvrage
1.20.3. Tassements admissibles
Lorsque les tassements sont uniformes, ils ne sont pas, en général préjudiciables si l’ouvrage
considéré possède une certaine raideur. Ce qui peut être plus gênant, ce sont les dénivellations entre
différents points d’une fondation que l’on appelle tassements différentiels. Si leur ampleur est
important des désordres graves peuvent survenir : dislocation de maçonnerie fissures dans le béton ou
encore rotation d’ensemble des immeubles.
Les tassements différentiels et absolus sont considérés comme admissibles lorsqu’ils peuvent
être tolérés ou absorbé sans inconvénient par la superstructure. En ce qui concerne les tassements
absolus, les valeurs suivantes peuvent être adoptées dans la conception d’immeubles courants :
 Structures sur argiles : tassement absolu max. = 8 cm
 Structures sur sables : tassement absolu max. = 4 cm

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1
CHAPITRE V: FONDATIONS SUPERFICIELLES
1.21. INTRODUCTION
Les fondations « profondes » sont celles qui permettent de reporter les charges dues à
l’ouvrage qu’elles supportent sur des couches situées à des profondeurs variant de quelques mètres à
plusieurs dizaines de mètres, lorsque le sol en surface n’a pas une résistance suffisante pour supporter
ces charges par l’intermédiaire de fondations «superficielles».
Les deux (2) types de fondations (superficielles et profondes) différent dans le calcul par la
prise en compte ou non d’un frottement sur les parois latérales de la fondation.
1.21.1. Fondations profondes refoulant le sol lors de la mise en place
Une large panoplie de pieux est mise en place par refoulement du sol. Les pieux peuvent être
en bois, métal ou béton. Ils ne sont classés dans cette catégorie que si leur base est obturée, sinon ils
font partie des pieux particuliers. Leurs sections sont de différentes formes mis en place par havage et
généralement réalisés sous air comprimé.

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1
Sections courantes de pieux
Les pieux en béton sont armés ou non, préfabriqués ou coffrés à l’avancement, ou composés
d’éléments tubulaires en béton légèrement armé assemblés par précontrainte. La mise en place peut
être réalisée par battage, vérinage et/ou vibrage, vissage ou lançage, voire havage du pieu ou d’un
élément (fermé ou non) servant de moule et récupéré après bétonnage.
1.21.2. Fondations profondes ne refoulant pas le sol à la mise en place
Les pieux et barrettes non refoulants sont mis en place dans un forage exécuté dans le sol par
des moyens mécaniques tels que tarière, benne, etc. Ce procédé peut nécessiter un soutènement des
parois, lorsque les sols ne sont pas suffisamment cohérents et situés sous la nappe phréatique. On
utilise une boue de forage bentonitique ou composée de polymères, ou une tarière creuse permettant
l’injection du béton simultanément à l’extraction de terrain. Les pieux de petit diamètre, constitués
d’une âme métallique, scellés au terrain par un mortier gravitairement ou sous pression, sont
dénommés micropieux et clous.
1.21.3. Classification
On peut adopter la classification suivante liée au mode de fonctionnement des pieux :
a) Pieux flottants ou résistants par frottement latéral.
Les pieux transmettent la plus grande partie des charges par l’intermédiaire du frottement
latéral.

b) Pieux chargés en pointe


Ils reportent pratiquement toutes les charges sur une couche résistante profonde

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1
1.22. METHODES DE CALCUL DES PIEUX ISOLES
Pour déterminer la force portante des pieux isolés, on peut recourir aux méthodes
suivantes :
 Utiliser des formules basées sur les résultats du battage des pieux,
 Interpréter les essais de mise en charge d’un ou de plusieurs,
 Utiliser les formules statiques de la force portante établies à l’aide de la mécanique des sols
(méthode c et φ),
 Interpréter les diagrammes de pénétration obtenus soit le pénétromètre statique, soit avec le
pénétromètre dynamique,
 Utiliser des formules établies à l’aide de la théorie de programmation des ondes.
1.22.1. Détermination de la charge portante
a) Formule classique

Considérons un pieu dont la base ou la pointe est située à la profondeur D dans un sol
homogène. Ce pieu, dont on néglige le poids, est chargé verticalement en tête par une charge Q.

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1
La charge Q est équilibrée d’une part par la résultante Qƒ des forces de frottement qui s’exercent sur
la surface latérale du pieu au contact avec le terrain et d’autre part par la résistante que rencontre le
pieu sur sa pointe.
Si Qp est la résistance moyenne sous la pointe, la résistance à la pointe Qp est donnée par :
(terme de pointe)
Où : Ap = section droite du pieu. On peut aussi écrire la relation suivante pour Qf.

Où : Af = surface latérale du pieu


τ = résistance au cisaillement en parois entre le sol et le pieu.
En combinant ces deux termes, on obtient l’expression de la capacité portante du pieu :

La charge nominale Qadm du pieu est obtenue en appliquant un coefficient de sécurité F à

l’expression précédente, ce qui donne :

Le coefficient de sécurité est pris égal à 3 habituellement.


b) Sols cohérents (φ= 0°). Capacité portante à court terme

Pour une fondation profonde de largeur B, de longueur L et de profondeur D, la capacité


portante en pointe peut s’écrire de la façon suivante :

En ne considérant que la capacité portante nette, on obtient :

En ce qui concerne le frottement latéral, le battage du pieu affaiblit le sol qui l’entoure et la
résistance en parois est plus faible que la cohésion ; la résistance entre le pieu et le sol est appelée au
« adhésion ». La résistance au cisaillement devient donc égale :

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1
Exemple d'application:

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1
Remarque: Des études ont montré que la résistance au cisaillement en paroi d’un pieu peut
être calculée aussi en utilisant la formule ci-dessous :

Où = contrainte effective à un niveau donné.


c) Sols pulvérulents (c=0)

- Terme de pointe :
Tout comme pour les fondations superficielles, la capacité portante en pointe d’un pieu fiché
de D mètres dans un sol d’angle de frottement φ peut s’écrire comme suit :

Pour un pieu, B est souvent égal à L et on obtient :

D’autre part, étant donnée que B<<<D, l’expression ci-dessus s’écrit ou se simplifiant
considérablement :
et
Ou si on pense en contraintes nettes:

et = charge nette à la base du pieu.


Remarques :

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1
L’expérience montre que la charge limite (à la rupture) dans un sol homogène augmente avec
la profondeur D (tel qu’indiqué dans l’expression ci-dessus), jusqu’à une profondeur critique « Dc »
au-delà de laquelle elle reste constante ; la profondeur critique peut être calculée par la formule
suivante :

De plus, le coefficient Nq de capacité portante pour un pieu n’est pas la même que celui
calculé pour une fondation superficielle. La valeur de Nq peut être calculée par l’expression suivante :

- Terme de frottement :
Le frottement latéral sur la surface latérale d’un pieu peut être exprimé par l’expression
suivante:

Où : K = coefficient de pression latérale ; Z = profondeur et δ = angle de frottement sol – pieu.


Et par conséquent,

Remarques : Comme dans le cas de qp, le frottement latéral augmente avec la profondeur, jusqu’à
une profondeur critique Dc, au-delà de laquelle il reste constant (si le sol est homogène).
Les valeurs habituelles des coefficients K et δ sont tabulées ci-dessous :

- Force portante :
En addition les deux termes on obtient l’expression de la capacité portante d’un pieu fiché
dans un sol granulaire :

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1
Si l’on désire calculer la capacité portante nette, nous avons la formule suivante :

Remarque : Pour un pieu fiché dans un sable,


Exemple : Sable avec : φ = 30°

Exemple : pour le pieu indiqué ci-dessous calculer la capacité portante admissible nette (F = 3).

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1
Remarque : Dans ce problème on a négligé la profondeur critique. Si on avait pris en considération
cette profondeur critique on aurait : Qadm nette =756,03 kN
En pratique il ne faut pas négliger la profondeur critique.
1.22.2. Capacité portante d’un pieu à l’aide des résultats d’essai SPT (sables)
L’application de cet essai au calcul des pieux a fait l’objet de nombreuses recherches
principalement en Amérique du Nord et c’est à MEYERHOF que l’on doit la méthode la plus
connue.
a) Terme de pointe :
Partant de la relation entre φ et N, MEYERHOF a établi l’expression suivante en terme de
pointe.

- charge à la pointe, kN
- N = Indice de pénétration standard corrigé, c/.30 m
- Ap = aire de la section droite du pieu à la pointe, m2
b) Frottement latéral :
A partir de la relation entre φ et N, MEYERHOF à établi la formule ci- après :

Où :

- Qf = charge reprise par le frottement latéral, kN

- = Indice de pénétration standard corrigé, moyen le long du fût du pieu, coups/0.30 m

- = surface latérale du pieu, m2

c) Capacité portante admissible


La capacité portante à la rupture est la somme de (a) et (b) ci-dessus :

Pour déterminer la capacité portante admissible à l’aide de cette méthode, il est conseillé
de prendre un coefficient de sécurité de 4, c'est-à-dire :

Exemple :
Par la méthode de MEYERHOF, déterminer la capacité portante admissible du pieu carré en
béton ci-dessous

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1
1.22.3. Frottement négatif sur pieu isolé
Dans le cas où le pieu est mis en place dans un terrain sous consolidé, c'est-à-dire qui tasse
encore sous son propre poids, sans aucune surcharge, des frottements négatifs se produiront sur le
pieu et augmenteront la charge que le pieu aura à supporter.
Si le sol est normalement consolidé, mais surchargé, par un remblai, des frottements négatifs
peuvent également se manifester dès lors que les tassements du sol provoqués par cette surcharge
sont supérieurs à ceux des pieux.
Si « p » désigne la surcharge du massif, les contraintes verticales et horizontales à la
profondeur z au dessous de la tête du pieu seront (voir figure ci-dessous) :

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1
La contrainte tangentielle (la résistance au cisaillement sol-pieu) limite sur le fût sera :

Où : δ désigne l’angle de frottement apparent du sol sur le fût du pieu.


Dans le cas d’une couche compressible d’épaisseur h, le frottement négatif total se calcule
immédiatement.

Où π B représente le périmètre du pieu.


Cette formule se généralise facilement dans le cas de plusieurs couches de caractéristiques
différentes.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’une couche même très résistante, mais surchargée,
pourra exercer un frottement négatif si elle repose sur une couche compressible.
Le cas illustré sur la figure précédente, permet de trouver facilement par généralisation de la
formule précédente.

Il est actuellement d’usage d’adopter comme valeurs de K tan δ :


- sols pulvérulents : 0.30
- Argiles et vases : 0.20 à 0.25
- Pieux battus dans des argiles très molles : 0.10
- Pieux métalliques ou chemisés enduits de bitume : 0.05.
Exemple

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1.23. CAPACITE PORTANTE DES GROUPES DE PIEUX
Dans la pratique, les pieux sont presque toujours battus ou forés par groupe. Il convient
d’étudier l’influence de ce voisinage sur la force portante et sur le tassement de l’ensemble.
Il peut arriver que la charge limite du groupe Q G soit différente de la somme des charges
limites Qa d’un pieu isolé. On définit le coefficient d’efficacité d’un groupe de n pieux par rapport:

Une idée intuitive de l’effet de groupe est donnée par des pieux battus dans un sable lâche. Le
battage et la pénétration des pieux resserrent la structure et compactent le sol entre les pieux, ce qui
confère au groupe une force portante améliorée (Ce>1) . En milieu serré au contraire, du fait de la
distance, la pénétration des pieux produit un relâchement de la structure avec augmentation de
l’indice des vides, qui se traduit par une diminution de la capacité portante du groupe (Ce<1).
1.23.1. Capacité portante d’un groupe de pieux basée sur Ce
Parmi les différentes méthodes qui ont été avancée pour le calcul de la capacité portante d’un
groupe de pieux, on indiquera la méthode basée sur le coefficient d’efficacité. Pour le calcul du
coefficient d’efficacité, on se sert de formules empiriques telles celle de « Los Angeles »

Où : m = le nombre de rangée dans un groupe de pieux


n = le nombre de pieux dans chaque rangée
B = le diamètre d’un pieu
S = l’espacement des pieux d’une même rangée
La formule de « CONVERSE – LABARRE »

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Où : en , degré.

Une autre méthode qui donne des résultats comparables est celle de la « Règle de Feld ». On
admet que chaque pieu a pour charge, portante d’un pieu isolé diminuée d’autant de fois (1/16) de sa
valeur qu’il a de pieux voisins.
Exemple a : Utilisation de la notion du coefficient d’efficacité.

Exemple b: Utilisation de Ce

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Au total, chacun des pieux du groupe ne peut supporter en moyenne que 72 % de ce qu’il aurait
supporté s’il avait été tout seul.
Remarques sur l’utilisation de ces coefficients :
i. L’emploi de ces formules empiriques devient de plus en plus rare à mesure que l’on comprend
mieux le comportement des pieux ;
ii. Ces formules prédisent toujours un coefficient d’efficacité inférieur à 1, alors que dans les
sables lâches il peut être supérieur à 1 ;
iii. Ces formules ne sont valables que pour les pieux flottants ;
iv. Ces formules sont à déconseiller.
1.23.2. Groupes de pieux battus dans les sols pulvérulents (sables et graviers)
Les règles suivantes sont conseillées pour la conception des fondations sur pieux :
- QG = n.Qa avec Ce = 1.0 pour la plupart des cas
- Ne pas battre des pieux à un espacement S < 2.5 B.
Exemple

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1.23.3. Groupes de pieux battus dans les sols cohérents (argiles et silts argileux)
Pour déterminer la capacité portante des groupes de pieux battus dans ces sols, il est
conseillé de suivre les règles suivantes :
 Pour un espacement s = 3.0 B, le coefficient d’efficacité est = 70 % et :

 Pour un espacement S = 8 B, le coefficient d’efficacité est = 100 % et :


 Pour des espacements 3 B < S < 8 B, trouver le coefficient d’efficacité par interpolation et :

 Pour des espacements S < 3 B, le calcul de la force portante du groupe doit être effectué selon
la méthode préconisée par TERZAGHI ET PECK qui consiste tout simplement à assimiler le
groupe de pieux à une fondation monolithique ayant pour dimensions celles du prisme
circonscrit au groupe (figure suivante)

La capacité portante du groupe est alors :

Avec

Cette façon de procéder doit être toujours vérifiée dans le cas pieux flottants et dans celui de
pieux prenant appui sur une couche résistante reposant elle-même sur une couche compressible.
Exemple : Groupe de pieux dans l’argile (groupe 3 x 3)
Pieu : b = 0.40 m (circulaire)

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Remarque:
Au lieu de suivre les règles énoncées au paragraphe 3.3.3, certains géotechniciens préfèrent
agir ainsi pour S < 8B
 Calcul de n x Q pieu
 Calcul de QG par la méthode de TERZAGHI et PECK
 Utilisation de la plus petite valeur ainsi calculée.
1.23.4. Groupes de pieux dans les sols stratifiés
Dans le cas des groupes de pieux reposant sur un sol stratifié, il est nécessaire de vérifier
aussi la capacité portante des couches profondes.

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1.23.5. Frottement négatif sur un groupe de pieux
Dans le cas des groupes de pieux, la valeur de est réduite par l’effet d’accrochage du sol
sur les pieux. Il s’ensuit une réduction du frottement négatif, qui dépend de l’espacement et de la
rugosité des pieux. Des méthodes ont été proposées pour tenir compte, au moins partiellement, de ce
phénomène.

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