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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE


‫المــــدرســـة الوطنيــــة العليـــــا لألشغـال العموميـة‬
Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics
National School of Built and Ground Works Engineering

Polycopié de

MECANIQUE
DES
STRUCTURES :
Cours et Exercices

Réalisé par

MESSAOUDI Akila
Maitre de Conférences B
Département de Matériaux et Structures (DMS)
2020

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’


REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
‫المــــدرســـة الوطنيــــة العليـــــا لألشغـال العموميـة‬
Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics
National School of Built and Ground Works Engineering

Aux étudiants
Avec l'espoir que ce travail stimulera un intérêt
pour la Mécanique des Structures
et fournira un guide acceptable pour la comprendre

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’


TABLE DES
MATIERES [TITRE DU DOCUMENT]

TABLE DES MATIERES

CHAPITRE I: THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET SES


APPLICATIONS 1

I.1. INTRODUCTION 2
I.2. LIGNE D’INFLUENCE : APPROCHE STATIQUE-ANALYTIQUE 2
I.3. PRINCIPE DE MUELLER-BRESLAU : APPROCHE CINEMATIQUE- QUALITATIVE
4
I.4. APPLICATIONS DE LA THEORIE : CAS DE CHARGEMENT INDIRECTE-EXEMPLE
DU PLANCHER MIXTE 7
I.5. APPLICATIONS DE LA THEORIE : INFLUENCE D’UNE SERIE DE CHARGES
(CONVOI) 8
I.6. LIGNES D’INFLUENCE DES POUTRES CONTINUES 9
I.7. SERIE D’EXERCICES 11

CHAPITRE II : LES CABLES 14

II.1.INTRODUCTION 15
II.2. CARACTERISTIQUES ET MODE DE TRAVAIL D’UN CÂBLE 15
II.3. CABLES SOUMIS A DES CHARGES CONCENTREES 17
II.3.1 La géométrie du câble est connue (Approche conception) 17
II.3.2 La géométrie du câble est inconnue (approche expertise) 18
II.3.3.Exemple traité 18
II.4. CABLES SOUMIS A DES CHARGES REPARTIES UNIFOMEMENT SUR
L’HORIZONTAL 19
II.5. APLICATION AU PONT SUSPENDU 22
II.5.1 Le câble passe par une poulie 22
II.5.2. Le câble passe par un support sur rouleau 23
II.6. SERIE D’EXERCICES 24

CHAPITRE III : LES ARCS ISOSTATIQUES 29

III.1 INTRODUCTION 30
III.2 LES ARCS LINEAIRES 31
III.2.1. Similitude entre l’arc linéaire et le câble linéaire 32
III.2.2. Différence entre l’arc linéaire et le câble linéaire 32

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ i


TABLE DES
MATIERES [TITRE DU DOCUMENT]

III.3 LES ARCS TRI-ARTICULES 32


III.3.1. Diagramme des moments des arcs tri-articulés 33
III.3.2. Les arcs tri-articulés circulaires 35
III.3.3. Les arcs tri-articulés de forme parabolique chargés symétriquement 38
III.3.4. Les arcs tri-articulés avec tirant 39
III.4. SERIE D’EXERCICES 42

CHAPITRE IV : THEORIE ELASTIQUES DES PLAQUES MINCES


RECTANGULAIRES 44

IV.1. DEFINITION D’UNE PLAQUE MINCE - HYPOTHESES DE KIRCHOFF 45


IV.2. EQUATION DIFFERENTIELLE DE LAGRANGE-SOLUTION EXACTE 47
IV.2.1. Déformation d’un élément ABCD plan parallèle au feuillet moyen 48
IV.2.2. Relation contraintes-déformations (loi de Hooke) 49
IV.2.3. Relation contraintes-efforts internes 50
IV.2.4. Equation de Lagrange-Solution exacte 51
IV.2.6. Conditions aux limites (conditions de bords) 52
IV.3. SOLUTION DE NAVIER EN DOUBLE SERIE DE FOURIER POUR
PANNEAU DE DALLE RECTANGULAIRE ISOSTATIQUE 53
IV.3.1. Solution de Navier : cas de dalle rectangulaire soumise à une charge
uniformément répartie q0 (x, y) 55
IV.4. CALCUL PRATIQUE SELON L’EUROCODE 2 56
IV.5. SERIE D’EXERCICES 59

CHAPITRE V : RESEAUX DE POUTRES CROISEES 61

V.1. INTRODUCTION 62
V.2. HYPOTHESES DE CALCUL 63
V.3. MECANISME DE TRANSFERT DES CHARGES VERTICALES 64
V.3.1 Modèle simplifié du réseau de poutre (m, n)=(1,1) 64
V.3.2 Modèle simplifié du réseau de poutre (m, n)=(1,2) 66
V.3.3 Modèle simplifié du réseau de poutre (m, n)=(2,2) 67
V.3.5 Exemple de calcul d’un réseau de poutres croisées (m, n)=(4,6) 68
V.3.5.1 Distribution des charges aux différents nœuds du réseau 69
V.3.5.2 Moments et efforts tranchants dans les différentes poutres du réseau 69
V.4. APPLICATION DE LA METHODE AU CALCUL DES DALLES PLEINES 70
V.5. PARTICIPATION DES POUTRES PARALLELES AU TRANSFERT

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ ii


TABLE DES
MATIERES [TITRE DU DOCUMENT]

DES CHARGES DANS UN PONT A POUTRES MULTIPLES 71


V.6. SERIE D’EXERCICES 74

Chapitre VI : TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES POUTRES 77

VI.1. INTRODUCTION 78
VI.2. TORSION D'UNE BARRE CIRCULAIRE 78
VI.2.1. Déformation angulaire sur la surface extérieure 79
VI.2.2. Déformation angulaire à l’intérieur de la barre 81
VI.2.3. Contraintes de cisaillement d’une barre circulaire de matériau élastique
linéaire 82
VI.2.4. Formulation du moment de torsion 83
VI.2.5. Comparaison entre barre circulaire pleine et creuse 83
VI.3. TORSION D’UNE BARRE DE SECTIONS TRANSVERSALES MASSIVES
‘PLEINES’ 84
VI.4. TORSION D’UNE BARRE DE SECTIONS TRANSVERSALES OUVERTES A
PAROIS MINCES 86
VI.5. TORSION D’UNE BARRE DE SECTIONS TRANSVERSALES FERMEES
(TUBULAIRES) A PAROIS MINCES 87
VI.6. LA TORSION DANS L’OUVRAGE D’ART ‘PONT’ 90
VI.6.1. Les causes de la torsion dans l’ouvrage d’art 90
VI.6.2. Exemple du ‘Pont de TACOMA 1940’ 90
VI.6.3. Exemple du ‘Pont GOLDEN GATE’ 90
VI.7. SERIE D’EXERCICES 92

Références Bibliographique 95

ANNEXE 96

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ iii


LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

I
Théorie des Lignes d’influence
et ses Applications

I.1. INTRODUCTION 2
I.2. LIGNE D’INFLUENCE : APPROCHE STATIQUE-ANALYTIQUE 2
I.3. PRINCIPE DE MUELLER-BRESLAU : APPROCHE CINEMATIQUE-
QUALITATIVE 4
I.4. APPLICATIONS DE LA THEORIE : CAS DE CHARGEMENT
INDIRECTE-EXEMPLE DU PLANCHER MIXTE 7

I.5. APPLICATIONS DE LA THEORIE : INFLUENCE D’UNE SERIE


DE CHARGES (CONVOI) 8

I.6. LIGNES D’INFLUENCE DES POUTRES CONTINUES 9


I.7. SERIE D’EXERCICES 11

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 1


LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

I. I. NTRODUCTION
Les structures ou éléments de structures (poutres, portiques, treillis…)
considérées jusque-là ont été soumises à des systèmes de charges (ponctuelles,
réparties) stationnaires, c.-à-d. les charges se trouvent à des positions bien fixes
liées à la structure. Les éléments de la structure doivent alors dans ce cas
résister à la sollicitation la plus défavorable, résultante de ces charges fixes.
D’autres formes de charges existent, notamment ‘les charges mobiles’, il s’agit de
(1) la circulation automobile et ferroviaire, exercée sur les ponts et viaducs ; (2)
les ponts roulants dans les bâtiments industriels qui exercent une charge mobile
sur les poutres. Il est alors nécessaire de définir les positions des charges qui
produisent les effets maximum et qui vont servir au dimensionnement.
Les effets des charges mobiles peuvent être étudiés par les lignes d’influence. Les
lignes d’influence donnent pour un point particulier dans la poutre (la structure)
la magnitude des réactions d’appuis, efforts tranchants, moments de flexion et
déplacements, pour toutes les positions possibles d’une charge unitaire mobile
sur la poutre.
I.2. LIGNE D’INFLUENCE : APPROCHE STATIQUE-ANALYTIQUE
Construire une ligne d’influence est une procédure basique, néanmoins il faut
faire la différence entre construire une ligne d’influence et construire un
diagramme des efforts internes. Les lignes d’influence représentent l’effet d’une
charge seulement à une position donnée, par contre un diagramme de l’effort
tranchant et du moment représente l’effet de charges fixes en tout point de la
structure.
La ligne d’influence peut être construite analytiquement en plaçant une charge
unité à une position variable x sur la poutre, puis on calcule la valeur de R, V ou
M à un point donné en fonction de x. Les équations des différents segments de
droite composant la ligne d'influence peuvent être déterminées de deux manières.
Exemple 1 : Construire la ligne d'influence de la réaction verticale en A (notée
Ay) de la poutre en figure (I.1a)
Solution 1 : tableau de valeurs
Une charge unité est placée sur la poutre à
chaque sélection le point x et la valeur de Ay (I.1a)
sont calculés en faisant la somme des moments
autour de B.
Par exemple, lorsque x = 2,5 m et x = 5 m, voir
fig. (I.1b), (I.1c) respectivement. Les valeurs Ay
trouvées sont entrées dans un tableau, fig.
(I.1d).
Un graphique de ces valeurs donne la ligne
(I.1b)
d'influence de la réaction en A (Fig. I.1e).

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 2


LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

Cette ligne ou ce diagramme donne la réaction en A quand la charge unitaire se


déplace d'une position à l'autre le long de la poutre.

Solution 2 : équation de la ligne d’influence

(I.1d)
(I.1e)
(I.1c)

Plutôt que de placer la charge unitaire à un point spécifique sur la poutre et


tracer les valeurs d’Ay pour chaque point, nous pouvons placer la charge unité
sur une distance variable x du point A (Fig. I. 1f). La réaction Ay (figure I.1e) en
fonction de x s’écrit ci-dessous :

∑ 𝑀𝐵 = 0; −𝐴𝑦 (10) + (10 − 𝑥 )(1) − 0 ,


1
𝐴𝑦 = 1 − 𝑥
10
(I.1f)

Figures (I.1a, I.1b, I.1c, I.1d,


I.1e et I.1f) : Exemple 1 de
l’approche statique analytique
Exemple 2 : Construire la ligne d'influence de l’effort tranchant en C (VC) de la
poutre en figure (I.2a)
Solution 1 : tableau de valeurs (figure I.2d)

(I.2c)
(c)
(I.2b)
(I.2a)

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 3


LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

Solution 2 : équation de la ligne d’influence


A partir de fig. (I.2d) :
1
𝑉𝐶 = − 𝑥 0≤𝑥 <4m
8
1
𝑉𝐶 = 1 − 𝑥 4 m ≤ 𝑥 < 12 m
8
Cet effort tranchant est tracée sur la figure (I.2c)

(I.2d)

Figure (I.2a, I.2b, I.2c, I.2d) : Exemple 2 de l’approche statique analytique


I.3. PRINCIPE DE MUELLER-BRESLAU : APPROCHE CINEMATIQUE-
QUALITATIVE
En 1886, Heinrich Müller-Breslau développa une technique pour construire
rapidement la forme d'une ligne d'influence. Appelé principe de Müller-
Breslau, cette approche demeure la plus simple et la plus convenable pour
construire les lignes d’influence. Le principe de Müller-Breslau s’appuie sur le
principe des travaux virtuels, il stipule ce qui suit :

La forme d’une ligne d’influence d’une fonction (réaction d’appui, effort


tranchant, moment fléchissant, etc.) peut être obtenue en supprimant la liaison de
la structure à la fonction considérée au point de section où la ligne d’influence est
recherchée, et en appliquant une force interne correspondant à cette fonction. La
forme de la déformée de la structure représente la forme de la ligne d’influence, en
imposant un déplacement unitaire dans cette section de la poutre transformée.
Exemple 1 :

Figure (I.3) : ligne d’influence de la réaction ‘principe de Müller-Breslau’.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 4


LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

Exemple 2 :
Déterminons la forme de la ligne
d'influence de l’effort tranchant en
C la figure (I.4a), la section en C
peut être symbolisée par un
rouleau comme indiqué en fig.
(I.4b). Cet appui résiste à un
moment et à une force axiale, mais
pas au cisaillement. Appliquons
une force de cisaillement positive
VC à la poutre au point C et traçons
la déformée de la poutre en
pointillé. Cette déformée
correspond à la forme de la ligne
d'influence comme indiqué sur la
fig. I.4c.

Figure (I.4) : ligne d’influence de l’effort tranchant ‘principe de Müller-Breslau’.

Exemple 3 :
Déterminons la forme de la ligne
d'influence du moment en C de la
figure (I.5a), pour cela il faut placer
une articulation interne en C, car
cette connexion résiste aux forces
axiales et de cisaillement mais ne
peut pas résister à un moment (fig.
I.5b). Appliquons des moments
positifs MC à la poutre, celle-ci
fléchira ensuite vers la position en
pointillé. Cette forme indique la ligne
d'influence du moment MC (fig. I.5c).

Figure (I.5) : ligne d’influence du moment ‘principe de Müller-Breslau’.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 5


LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

Figure (I.6) : Exemples de lignes d’influence de réactions d’appuis.

Figure (I.7) : Exemple de ligne d’influence de l’effort tranchant.

Figure (I.8) : Exemples de lignes d’influence de moment fléchissant.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 6


LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

I.4. APPLICATIONS DE LA THEORIE : CAS DE CHARGEMENT


INDIRECTE-EXEMPLE DU PLANCHER MIXTE
Parfois, les systèmes de plancher sont construits comme indiqué à la fig. I. 9a, où
on peut voir que les charges sont appliquées indirectement sur les poutres
principales. En effet, le plancher transmet d’abord ses charges aux entretoises
qui les transmettent aux poutres principales. Un modèle idéalisé de ce système
est montré en plan à la figure I. 9b. Étant donné que les poutres sont les
principaux éléments de cette structure, il est parfois nécessaire de construire leur
ligne d’influence de l’effort tranchant et du moment fléchissant. Cela est
particulièrement vrai pour les bâtiments industriels soumis à de fortes charges
concentrées. À cet égard, notez qu'une unité de charge sur la dalle de plancher
est transféré à la poutre uniquement aux points où il est en contact avec la
poutre de plancher, c’est-à-dire les points A, B, C et D. La région entre ces points
est appelée ‘panneau’, ces points sont appelés les points des panneaux (figure I.
9b).

Figure (I.9) : Plancher mixte, exemple de chargement indirecte.


Construisons LI(VP), le point P appartenant au panneau BC (Fig.I.9).
1. Quand la charge unité est sur le panneau AB à une position 𝑥1 de l’appui A,
l’effort tranchant VP est donné par :
𝑥1
𝑉𝑃 = −𝑅𝐷 = −
3𝑠
Il est clair que VP =VB=VC pour une quelconque position de la charge entre A et
B, l’effort tranchant reste similaire dans tout le panneau (BC).

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 7


LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

Figure (I.10) : La conception du


système de plancher de cet
entrepôt doit tenir compte des
emplacements critiques des
matériaux de stockage sur le
sol. Les lignes d'influence
doivent être utilisées à cette
fin.

2. Quand la charge unité est sur le panneau CD à une position 𝑥2 , l’effort


tranchant VP est donnée par :

3𝑠 − 𝑥2
𝑉𝑃 = +𝑅𝐴 =
3𝑠
Il est clair que VP =VB=VC pour une quelconque position de la charge entre C et
D, l’effort tranchant reste similaire dans tout le panneau (BC).
3. Quand la charge est dans le panneau (BC). Il faut considérer les réactions
d’appuis FB et FC montrées en Fig.I.9c, et agissants sur le longeron et la poutre
principale.

Là aussi, il a été démontré que VP =VB=VC pour une quelconque position de la


charge entre B et C.

Pour les charges appliquées indirectement sur un plancher mixte, nous parlons
d’effort tranchant de panneau (VBC), et non pas d’effort tranchant d’un point de
la poutre.

L’approche statique ci-dessus peut être remplacée par une approche


cinématique plus simple, en effet lorsque les charges ne sont pas appliquées
directement sur la poutre, il suffit de construire d’abord la ligne d’influence de V P
(MP) correspondant à la poutre chargée directement, puis on construit sur cette
déformée du chemin de roulement. Cette dernière déformée est la ligne d’influence
sous l’effet de la charge indirecte.
I.5. APPLICATIONS DE LA THEORIE : INFLUENCE D’UNE SERIE DE
CHARGES (CONVOI)
Les lignes d’influence d’une charge mobile unitaire peuvent être utilisées pour
définir les lignes d’influence correspondants à une série (convoi) de charges
mobiles (ou fixes), suivant le principe de superposition. Celles-ci pouvant
Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 8
LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

être concentrées où réparties où la combinaison des deux. Le but est


généralement de retrouver les valeurs maximales de ces fonctions sous l’effet de
ces charges, ainsi que les positions respectives de ces charges sur la poutre. Les
figures (I.11a, b, c) présentent quelques
exemples pratiques de convoi de charges.

Figure (I.11a) : Les poutres de ce pont


doivent résister à un moment maximum dû
au poids propre de l’avion (charge répartie
mobile) qui doit traverser ce pont.

Figure (I.11b) : Quand le train traverse


ce pont à poutre, la locomotive et ses
wagons exercent une série de charges
verticales (convoi de charges
concentrées ‘au droit des différents
essieux’, mobiles). Ces charges doivent
être considérer avec le poids propre du
pont pour sa conception.

Figure (I.12) : exemple de calcul du moment maximum positive au point B sur la


poutre ci-dessus dû aux poids concentré au droit des 3 essieux d’une grue.

 3 KN agit en B : MB=3*1.2=3.6 KN. m.


 8 KN agit en B : MB=8*1.2+3*0.4=10.8 KN. m
 4 KN agit en B : MB=4*1.2+3*(-0.8)=2.4 KN. m
(MB) max=10.8 KN.m

I.6. LIGNES D’INFLUENCE DES POUTRES CONTINUES


Soit la poutre continue à deux travées ABC sur la figure (I.13), construisons les
lignes d’influence LI(RB), LI(VD), LI(MF) à partir du principe de Muller-Breslau.

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LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

 En (Fig. I.13b) nous supprimons la liaison (l’appui) en B et nous imposons un


déplacement unitaire dans la direction de la réaction RB. La poutre va fléchir
(se déformer) comme le montre (Fig.I.13b) puisqu’elle reste liée à ces appuis en
A et C.
 Pour obtenir l’effort tranchant en ‘D’, nous cassons la poutre en D et nous
appliquons un déplacement unitaire comme indiqué sur (Fig.I.13c). De la
même manière, et puisque la poutre est attachée à son support (appui) en C, le
déplacement de la poutre est une courbe. Le gradient de la ligne
d’influence doit être le même de chaque côté, autrement, des moments
résiduels peuvent causer une rotation relative (ceci est impossible, puisque
nous n’avons imposé qu’un déplacement dû à l’effort tranchant). Ceci implique
que la ligne d’influence VD entre A et D doit être une courbe.
 Le moment en F est obtenu en insérant une rotule (charnière) en F et en
appliquant une rotation relative unitaire (Fig.I.13d). La ligne LI(MF) est une
courbe le long d’ABF, comme pour la portion FC.

(a)

(b) LI (RB)

(c) LI (VD)

(d) LI (MF)

Figure (I.13) : Lignes d’influence d’une poutre continue selon le principe de


Müller-Breslau.
Les lignes d’influence ‘des poutres continues’ sont constituées de segments
curvilignes, pour retrouver leurs valeurs maximales correspondants, il faut
dériver leurs équations.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 10


LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

I.7. SERIE D’EXERCICES

Exercice 1 (c) Tracer les lignes d’influence de


l’effort tranchant et du moment
(a) Tracer les lignes d’influence de fléchissant au point D (fig I.3)
l’effort tranchant et du moment
fléchissant au point C et les efforts
tranchants juste à gauche et juste à
droite de l’appui D de la poutre (fig
I.1).
(b) Tracer les lignes d’influence de
l’effort tranchant et du moment Figure I.3
fléchissant au point E (fig I.1)
Exercice 4
(a) Tracer les lignes d’influence des
réactions d’appui verticales en A et
B.
(b) Tracer les lignes d’influence de
Figure I.1 l’effort tranchant et du moment
Exercice 2 fléchissant aux points B et E (fig I.4).

Tracer les lignes d’influence de la (c) Tracer les lignes d’influence de


réaction d’appui verticales et du l’effort tranchant et du moment
moment d’encastrement en A et de fléchissant aux points D et F (fig I.4)
l’effort tranchant et du moment
fléchissant au point B (fig I.2).

Figure I.4

Figure I.2 Exercice 5


Exercice 3 (a) Tracer les lignes d’influence des
réactions d’appuis verticales en A, C,
(a) Tracer les lignes d’influence des
E et G.
réactions d’appui verticales en A et
E et le moment d’encastrement en E. (b) Tracer les lignes d’influence de
l’effort tranchant et du moment
(b) Tracer les lignes d’influence de
fléchissant au point B (fig I.5).
l’effort tranchant et du moment
fléchissant au point B (fig I.3).

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LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

Exercice 8
Tracer les lignes d’influence des
réactions d’appuis verticales en A et
F

Figure I.5 et du moment en A et l’effort


tranchant et le moment fléchissant
Exercice 6 au point E (Fig I.8).

Tracer les lignes d’influence des


réactions d’appuis verticales en A et
E et l’effort tranchant et le moment
fléchissant au point D (Fig I.6).

Figure I.8

Exercice 9
Tracer les lignes d’influence de
l’effort tranchant dans le panneau
Figure I.6 CD et le moment fléchissant au point
D du plancher mixte (Fig I. 9).
Exercice 7
Tracer les lignes d’influence de la
réaction d’appui verticale et du
moment en A et l’effort tranchant et
le moment fléchissant au point C (Fig
I.7).
Figure I.9

Exercice 10
Pour la poutre console de la figure
I.2, determiner la réaction verticale
et le moment maximum positif à
l’appui A due à une force concentrée
variable de 100 KN, une charge
uniformément répartie variable de
50KN/m et une charge permanente
Figure I.7 uniformément répartie de 20KN/m.

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LA THEORIE DES LIGNES D’INFLUENCE ET
CHAPITRE I
SES APPLICATIONS

Exercice 11
Pour la poutre de la figure (I.11),
soumise à l’action d’un convoi de
charge indiqué sur la même figure.
Determiner l’effort tranchant Figure I.12
maximum positif et le moment
maximum positif au point B. Exercice 13
(a) Tracer les lignes d’influence des
réactions d’appui verticales en A et F
et les moments en A et F
(b) Tracer les lignes d’influence de
l’effort tranchant et du moment
fléchissant aux points B et E (fig
I.13).

Figure I.11

Systémes Hyperstatiques
Exercice 12
(a) Tracer la ligne d’influence Figure I.13
qualitative des réactions d’appuis en
A, B, le moment fléchissant en B et

l’effort tranchant et le moment en C


de la poutre ci-dessous (fig I.12).
(b) Quels sont les arrangements
possibles d’une charge variable
uniformément réparties pour
produire :
* Réactions max positives en A et B.
* Moment max négatif en B.
* Effort tranchant max négatif en C.
* Moment max positif en C.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 13


CHAPITRE II LES CABLES

II
CABLES
II.1. INTRODUCTION………………………………………………………………….15
II.2. CARACTERISTIQUES ET MODE DE TRAVAIL D’UN CÂBLE………15

II.3. CABLES SOUMIS A DES CHARGES CONCENTREES………………...17

II.4. CABLES SOUMIS A DES CHARGES REPARTIES UNIFOMEMENT


SUR L’HORIZONTAL…………………………………………………………………..19

II.5. APLICATION AU PONT SUSPENDU..........…………………………….....22


SERIE D’EXERCICES………………………………………………………………….24

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CHAPITRE II LES CABLES

II.1. INTRODUCTION
Le câble est un élément structurel important et fort utilisé, notamment pour les
ponts suspendus ou haubanés, les pylônes haubanés (câbles optiques dans les
télécommunications), les couvertures suspendues (salle de meeting, salle de
sport, cirque..), organes de supports (téléphériques, ascenseurs), ou bien attachés
aux crochets des engins de levage (grues, ponts roulants…).
D’un point de vue structurel, les câbles sont très efficaces, parce que la matière
utilisée développe uniquement un effort interne de tension sous l’effet de la
charge. Aucun flambement ne peut apparaitre ni sous l’effet d’un moment
fléchissant ou sous l’effet d’un effort de compression. Le câble est même un
élément structurel compétitif. Les aciers utilisés sont à très hautes résistances,
dits aciers pour câbles.

Figure (II.1) : Constitution d’un câble


II.2. CARACTERISTIQUES ET MODE DE TRAVAIL D’UN CABLE
Le câble possède un faible diamètre vis-à-vis de sa longueur. Les câbles sont alors
des éléments très souples ou parfaitement flexibles dans certains cas, ils n’offrent
donc pas de résistance ni à la flexion, torsion, effort tranchant, ni à la
compression. Dans le câble ne peut naitre que l’effort normal de traction, appelé
‘tension du câble’.
L’inconvénient du câble est :’ « La forme déformée du câble est très différente
de la forme initiale du câble (grandes déformations) ». Il en résulte alors :
1. Le principe de linéarité (notamment principe de superposition) est non
applicable.
2. Les équations sont écrites sous la forme déformée (câble chargé).
 En considérant uniquement des charges verticales qui agissent sur le câble, la
composante horizontale de l’effort de traction est constante.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 15


CHAPITRE II LES CABLES

Figure (II.2) : Constance de la composante horizontale ‘H’ de l’effort de traction.


 Le tronçon le plus incliné est celui qui est soumis au plus grand effort de
traction puisque 𝐻=constante, suivant l’équation (II.1).
H
T= (II.1)
cosα
 Le moment fléchissant est nul en tout point du câble.
 Le funiculaire des charges nous renseigne directement sur la déformée
(géométrie) du câble.

Figure (II.3a) : Charge uniformément répartie sur 1m à l’horizontal (cas du poids du


tablier d’un pont suspendu), le funiculaire des charges est une parabole.

Figure (II.3b) : Charge uniformément répartie sur 1m de longueur prise le long


du câble (poids du câble + poids d’une couverture accrochée directement sur le
câble), le funiculaire des charges est une chainette.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 16


CHAPITRE II LES CABLES

II.3. CABLES SOUMIS A DES CHARGES CONCENTREES


Un câble de poids propre négligeable, et soumit à des charges concentrées prend
la forme d’une ligne brisée. La géométrie du câble change quand le mode de
chargement change. Différentes analyses et situations s’offrent alors à nous. Le
câble devient un mécanisme et change de forme pour maintenir son équilibre.
L’analyse est non linéaire, et est statiquement indéterminée. Cependant, si la
déformée du câble est partiellement spécifiée (dénivelée maximale, ou la pente) le
système devient statiquement déterminé. Deux approches sont rencontrées dans la
pratique :

Figure (II.4) : L’effet de la variation de la charge sur la géométrie du câble


II.3.1. La géométrie du câble est connue (Approche conception)
L’architecte impose dans ce cas les dimensions globales de la structure et
demande à l’ingénieur de lui calculer la faisabilité de son projet Fig.II.5a).
Données : dimensions L, D, et les charge (valeur de q, Qi + position Li).
Inconnues : Efforts internes et réaction d’appuis (poussées), géométrie exacte
(𝑑1 , 𝑑2 ) , longueur du câble déformé.

Figure (II.5a) : Approche conception

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 17


CHAPITRE II LES CABLES

II.3.2. La géométrie du câble est inconnue (approche expertise)


Eventuellement deux calculs peuvent se présentés : Problème ‘poussée (donnée) -
forme (inconnue)’, ou bien problème ‘longueur (donnée) –poussée (inconnue)’. La
poussée représente les efforts de compression aux appuis (réactions d’appuis).

Figure (II.5b) : Approches ‘poussée-forme’, ‘longueur-poussée’.


II.3.3.Exemple traité

Figure (II.6) : Exemple traité d’un câble sous charges concentrées


1)
∑ 𝑀/𝐵 = 0

𝑅𝐴𝑉 ∗ 5.3 − 10 ∗ 3.8 − 6 ∗ 1.8 = 0


𝑹𝑨𝑽 = 𝟗. 𝟐𝑲𝑵
2)
∑ 𝑀/𝐶 = 0

𝑅𝐴𝐻 ∗ 0.5 − 𝑅𝐴𝑉 ∗ 1.5 = 0


𝑯 = 𝑹𝑨𝑯 = 𝟐𝟕. 𝟔𝑲𝑵
Ou bien :
𝑅𝐴𝑉 /𝑅𝐴𝐻 = 𝑡𝑎𝑛 𝛼 = 𝑡𝑎𝑛 18.4°: 𝑅𝐴𝐻 27.6𝐾𝑁

3)
𝑻𝑪𝑨 = 𝑹𝑨 = √𝑹𝟐𝑨𝑯 + 𝑹𝟐𝑨𝑽 = √𝟐𝟕. 𝟔𝟐 + 𝟗. 𝟐𝟐 = 𝟐𝟗. 𝟏𝑲𝑵

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 18


CHAPITRE II LES CABLES

4) Equilibre des forces dans le sens vertical au point C :


𝑇𝐶𝐷 𝑠𝑖𝑛 𝛽 + 𝑇𝐶𝐴 𝑠𝑖𝑛 𝛼 − 10 = 0
𝑇𝐶𝐷 𝑠𝑖𝑛 𝛽 = 0.815 (𝑖)

5) Equilibre des forces dans le sens horizontal au point C :

𝑇𝐶𝐷 𝑐𝑜𝑠 𝛽 − 𝑇𝐶𝐴 𝑐𝑜𝑠𝛼 = 0


𝑇𝐶𝐷 𝑐𝑜𝑠 𝛽 = 27.612 (𝑖𝑖)
6) Divisons l’équation (i) sur (ii) :

𝑡𝑎𝑛 𝛽 = 0.0295, 𝛽 = 1.69°, 𝑻𝑪𝑫 = 𝟐𝟕. 𝟔𝑲𝑵


II.4. CÂBLES SOUMIS A DES CHARGES REPARTIES UNIFOMEMENT
SUR L’HORIZONTAL
Les câbles peuvent aussi supporter le poids de la poutre et/ou du tablier des ponts
ayants des portées très importantes. Un pont suspendu est l’exemple typique, où
le tablier est suspendu par des câbles en utilisant une série de suspentes
équidistantes.
Dans le but d’analyser ce type de problème, nous déterminons d’abord la forme
du câble soumit à une charge verticale 𝑤0 distribuée uniformément sur
l’horizontal (Fig. II.7a).
L’origine 0 des axes (x,y) se situe au point le plus bas du câble, on isole un petit
trançon de longueur ∆𝑠 du câble (Fig. II.7b). La variation de la tension dans ce
petit segment de câble est dénotée ∆𝑇. La résultante de la charge est 𝑤0 ∆𝑥 et agit
à ∆𝑥/2 du point ’O’’.

Figure (II.7) : Câble sous charges réparties uniformément sur l’horizontale.


Appliquons les équations de l’équilibre :
∑ 𝐹𝑥 = 0; −𝑇 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + (𝑇 + ∆𝑇)𝑐𝑜𝑠 (𝜃 + ∆𝜃) = 0 (II.2a)

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 19


CHAPITRE II LES CABLES

∑ 𝐹𝑦 = 0; −𝑇 𝑠𝑖𝑛 𝜃 − 𝑤0 (∆𝑥 ) + (𝑇 + ∆𝑇)𝑠𝑖𝑛 (𝜃 + ∆𝜃) = 0 (II.2b)

∑ 𝑀/𝑂 = 0; 𝑤0 (∆𝑥 )(∆𝑥/2) − 𝑇 𝑐𝑜𝑠 𝜃∆𝑦 + 𝑇𝑠𝑖𝑛𝜃 ∆𝑥 = 0 (II.2c)

En divisant chacune de ces équations par ∆𝑥 et prenons la limite ∆𝑥 → 0 soit


alors ∆𝑦 → 0, ∆𝜃 → 0 et ∆𝑇 → 0, nous obtenons :

𝑑(𝑇 𝑐𝑜𝑠𝜃)
=0 (II.3a)
𝑑𝑥

𝑑(𝑇 𝑠𝑖𝑛𝜃)
= 𝑤0 (II.3b)
𝑑𝑥

𝑑𝑦
= tan 𝜃 (II.3c)
𝑑𝑥

En intégrant l’équation (II.3a), sachant qu’à x=0, 𝑇 = 𝐻, nous avons :

𝑇 𝑐𝑜𝑠𝜃 = 𝐻 (II.4)

Ceci indique que la composante horizontale de la tension en tous points dans le


câble reste constante.
En intégrant l’équation (II.3b), sachant qu’à x=0, 𝑇 𝑠𝑖𝑛𝜃 = 0, nous avons :

𝑇 𝑠𝑖𝑛 𝜃 = 𝑤0 𝑥 (II.5)

Eliminant T en divisant l’équation (II.5) par l’équation (II.4) puis utilisant


l’équation (III.3c), nous obtenons la pente du câble en tous points :
𝑑𝑦 𝑤0 𝑥
tan 𝜃 = = (II.6)
𝑑𝑥 𝐻

Intégrons l’équation ci-dessus avec y=0 à x=0 :


𝑤0
𝑦= 𝑥2 (II.7a)
2𝐻

C’est l’équation d’une parabole. L’équation différentielle du câble s’écrit


alors comme suit :
𝒅𝟐 𝒚 𝒘𝟎
= (II.7b)
𝒅𝒙𝟐 𝑯

La constante 𝐻 est obtenue en utilisant la condition à la limite y=h à x=L. Ainsi,


𝒘𝟎 𝑳𝟐
𝐻= (II.8)
𝟐𝒉

Finalement, substituant l’équation ci-dessous dans l’équation (II.7a) :

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 20


CHAPITRE II LES CABLES

𝒉
𝒚= 𝒙𝟐 (II.9)
𝑳𝟐

De l’équation (II.4), la tension maximale dans le câble se produit quand l’angle 𝜃


est maximum, c.-à-d. à x=L. Des équations (II.4) et (II.5),

𝑻𝒎𝒂𝒙 = √𝑯𝟐 + (𝑻 𝒔𝒊𝒏𝜽)𝟐 (II.10a)

𝑻𝒎𝒂𝒙 = √𝑯𝟐 + (𝒘𝟎 𝑳)𝟐 (II.10b)

En utilisant l’équation (II.8), nous pouvons exprimer Tmax en fonction de 𝑤0 :


𝟐
𝑻𝒎𝒂𝒙 = 𝒘𝟎 𝑳√𝟏 + (𝑳⁄𝟐𝒉) (II.11)

Nous rappelons que le poids propre du câble a été négligé, celui-ci est uniforme le
long de la longueur du câble, et non pas sur une projection horizontale. Un câble
soumit uniquement à son poids propre prend la forme d’une chainette.
Cependant, lorsque le rapport flèche/portée du câble est petit, ce qui est le
cas pour la plupart des structures (câbles), la chaînette peut être
assimilée à la forme parabolique traitée ci-dessous.
Exemple : calculer la tension maximale et la tension minimale dans le câble ci-
dessous.

Figure (II.8) :Exemple de calcul dun câble soumit à une charge uniformément
répartie sur l’horizontale.
2 2
𝑇𝑚𝑎𝑥 = 𝑤0 𝐿√1 + (𝐿⁄2ℎ) = 16 ∗ 10 ∗ √1 + (10⁄2 ∗ 2) = 431𝐾𝑁

𝑤0 𝐿2 16∗102
𝑇𝑚𝑖𝑛 = 𝐻 = = 2∗2 = 400𝐾𝑁
2ℎ

𝑇𝑚𝑖𝑛 = 400 𝐾𝑁, 𝑇𝑚𝑎𝑥 = 431 𝐾𝑁

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 21


CHAPITRE II LES CABLES

II.5. APLICATION AU PONT SUSPENDU


Les ponts suspendus sont incontournables lorsqu'il est nécessaire de franchir des
très grandes brèches mais ils sont également utilisés pour des portées plus
courtes. La portée centrale record est de 1991 mètres du pont du détroit d'Akashi
(ou pont Akashi-Kaykio) au Japon. Le principe des ponts suspendus est de
maintenir le poids du tablier par deux câbles porteurs solidement fixés aux
berges (pont suspendu auto-encré) ou sur les massifs d'ancrage (pont suspendu
encré à l’extérieure).
Hypothèses : Le poids propre du câble est très négligeable devant le poids du
tablier. Le câble est soumis uniquement à une charge uniformément répartie sur
l’horizontale (poids du tablier), et prend alors une forme parabolique Fig. (II.9).
La transmission des charges suit le chemin suivant :

 Le poids du tablier est transmis au câble principal par le biais des suspentes.
Le câble principal est bi-appuyé sur les deux piles, le schéma statique de ce
câble de suspension ressemble à celui en Fig.(II.8).

 Ce câble est scellé à un câble d’ancrage à travers d’un système de


scellement qui peut être une poulie ou un rouleau (appui simple). Ce câble
d’ancrage transmet la tension du câble principale à un bloc d’ancrage
(fondation).

 Le bloc d’ancrage transmet à son tour les efforts à un bon sol. L’angle de
scellement (angle d’ancrage), ′𝛽′ en Fig. II.10 est lié directement à la position
du bon sol.
Il est connu que l’inconvénient majeur de ce type de pont est qu’il nécessite de présence
d’un massif d’ancrage (ou/et d’une roche) pour retenir les forces considérables qui
s'exercent.

Câble Suspente Câble


princi d’encrage

Tablier
Pile
Bloc
d’encrage

Figure (II.9) : Pont suspendu par des câbles avec encrage à l’exterieure.

II.5.1 Le câble passe par une poulie : 𝑻𝑨 = 𝑻𝑪 . (Fig. II.10a)

 Résultante des forces horizontales au sommet du mât (𝜷 Valeur fixée, 𝜷 ≠ 𝜶)


𝐻𝑇 = 𝑇𝐶 cos α − 𝑇𝐴 cos β (II.12a)
Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 22
CHAPITRE II LES CABLES

𝐻𝑇 = 𝑇𝐶 (cos α − cos β) (II.12b)

 Moment fléchissant max à la base du mât


𝑀𝑇(𝑚𝑎𝑥) = 𝐻𝑇 ℎ 𝑇 = 𝑇𝐶 (cos α − cos β)ℎ 𝑇 (II.12c)

 Force verticale à la base du mât


𝑉𝑇 = 𝑇𝐶 (sin α + sin β) (II.12d)

 Poids du massif d’ancrage


𝜔 = 𝑇𝐴 sin β = 𝑇𝐶 sin β (II.12e)

II.5.2 Le câble passe par un support sur rouleau (Table coulissante


(chariot) sur rouleau) (Fig. II.10b)
Les rouleaux restent au repos, l’équilibre implique (𝑯𝑻 = 𝟎), alors le moment fléchissant
est nul le long du mât.

 La composante horizontale dans le câble d’ancrage est celle dans le


câble de suspension sont égales :
𝑇𝐴 cos β = 𝑇𝐶 cos α (II.13a)

 La tension dans le câble d’ancrage


𝑇𝐴 = 𝑇𝐶 (cos α⁄cos β) (II.13b)

• La force verticale à la base du mât est :


𝑉𝑇 = 𝑇𝐶 sin α + 𝑇𝐴 sin β (II.13c)

 Poids du massif d’ancrage


𝜔 = 𝑇𝐴 sin β (II.13d)

Câble
Câble Câble de d’encrage Câble de
d’encrage Suspension Suspension

Figure (II.10) : (a) : Câble passant par une poulie. (b) câble passant par un
rouleau.

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CHAPITRE II LES CABLES

II.6. SERIE D’EXERCICES

Exercice 1 Exercice 3
Détérminer la tension dans chaque Le câble de la (fig II.3) supporte (3)
câble (fig II.1) et la dimension h. charges. Détérminer la magnitude de
P1 si P2 =3KN et 𝑦𝑏 =0.8m, calculer la
Détérminer l’inclinaison du câble en
fléche 𝑦𝐷 .
A et D.

Figure II.3

A.N : 𝑃1 = 6.58 𝐾𝑁, 𝑦𝐷 = 0.644𝑚


Figure II.1
Exercice 4
A.N :
𝐻 = 4.07𝐾𝑁, 𝑅𝐴𝑦 = 5.58𝐾𝑁, 𝑅𝐷𝑦 = (a) Le câble de suspension d’une
passerelle piétonne (fig.II.4) se casse
5.42𝐾𝑁, 𝑇𝐴𝐵 = 6.9𝐾𝑁, 𝑇𝐶𝐷 = 6.78𝐾𝑁,
quand la tension maximale atteint
𝑇𝐵𝐶 = 4.81𝐾𝑁, ℎ = 2.74𝑚, 𝜃𝐴 = Tmax=5000KN. Déterminer la charge
53.89°, 𝜃𝐷 = 53.09° . maximale 𝑞 uniformément répartie
Exercice 2 pour atteindre cette tension.
(b) Le câble est soumit à une
Détérminer les forces P1, P2 charge uniformément répartie sur
nécéssaires pour maintenir le câble l’horizontale de 𝑞 = 30𝐾𝑁/𝑚.
dans la position montrée en (fig II.2), Déterminer les tensions maximale et
le segment BC reste horizontale. minimale dans le câble.

Figure II.4

A.N : 𝑞 = 43 𝐾𝑁/𝑚, 𝑇𝑚𝑎𝑥 =


Figure II.2. 3.46 𝑀𝑁, 𝑇𝑚𝑖𝑛 = 𝐻 = 3.125 𝑀𝑁
A.N : 𝑃1 = 17.13𝐾𝑁, 𝑃2 = 10.37𝐾𝑁

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CHAPITRE II LES CABLES

Exercice 5
Le câble de la figure II.5 est soumit à une
charge verticale totale de 𝑤 = 450𝐾𝑁.
Déterminer la tension maximale et minimale
dans le câble et l’inclinaison du câble aux
points d’appuis.

F
i
Figure II.5

A.N :
𝑙1 = 11.23𝑚, 𝑙2 = 13.76𝑚, 𝐻 = 113.5 𝐾𝑁, 𝑇𝐴 = 231.82 𝐾𝑁, 𝑇𝐵 = 272.05 𝐾𝑁 , 𝜃𝐴 =
60.7°, 𝜃𝐵 = 65°
Problème 1 : Pont suspendu par des câbles de supension, encrés à
l’exterieur
Un câble de suspension d’un pont suspendu (fig II.6) supporte une charge
uniformément répartie sur l’horizontale de 120 KN/m, et est ancré dans les
massifs D et E avec un angle de 45°. Déterminer :
1. La tension maximale dans le câble de suspension, et le diamétre minimale du
câble sachant que la contrainte admissible du matériau constitutif est de 1000
N/mm2. Calculer l’inclinaison (𝛼) du câble de suspension aux appuix A et B.
2. Si le câble passe par une poulie sans frottement au sommet des mâts A et B,
calculer le moment fléchissant (de renversement) à la base du mât, l’effort
vertical à la base du mât ainsi que le poids nécessaire du massif d’ancrage
𝜔𝑎𝑛𝑐 .
3. Si le câble de suspension passe par un chariot sur rouleau, calculer la tension
dans le câble d’encrage, l’effort vertical à la base du mât ainsi que le poids
nécessaire du massif d’ancrage 𝜔𝑎𝑛𝑐 .
A.N : (1): 𝑇𝐴 = 𝑇𝐵 = 48.46 𝑀𝑁, 𝑑𝑚𝑖𝑛 = 248.4 𝑚𝑚, 𝛼 = 21.8°
(2): 𝑀𝑚â𝑡 = 536,4 𝑀𝑁. 𝑚, 𝑁𝑚â𝑡 = 52,27 𝑀𝑁, 𝜔𝑎𝑛𝑐 =34 MN.

(3): 𝑇 = 63.640 𝑀𝑁, 𝑁𝑚â𝑡 = 62.86𝑀𝑁, 𝜔𝑎𝑛𝑐 =45 MN.

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CHAPITRE II LES CABLES

Figure II.6 : Pont suspendu encré à l’exterieure, possédant des câbles et des massifs
d’encrage.

Problème 2 : Pont suspendu auto-encré (pont d’Akashi du Japon)


Soit le pont suspendu exclusivement autoroutier du détroit d’Akashi au Japon
reliant la ville de Kobé à la ville d’Awaji, en circulation depuis 1998. Construit
avec des câbles en acier spéciale de résistance 1800 N/mm2, ce pont possède 3
voies de circulation dans chaque sens. Il possède (03) travées, une centrale de
longueur L=1990.8m et deux de rives avec une longueur L’=960.3 m. Ce pont
suspendu est de type auto-encré en berges.

Chacun des deux câbles centraux est bi-appuyé sur deux piles de hauteur totale
297m (équivalente à une tour de 80 étages), soit une hauteur de pile d’environ
hp=216.3m jusqu’au niveau du tablier. La flèche des (02) câbles centraux est
maximale à mi- portée, est égale à f=196 m.
Si le poids total du tablier est de 160000 tonnes. Calculer la charge
uniformément répartie sur l’horizontale q (KN/m), qui agit sur un câble à partir
du poids du tablier uniquement (celui-ci représente environ 91% du poids total
repris par les câbles).

I.Câble central
 Ecrire l’expression de la flèche, calculer la tension maximale 𝑇𝑚𝑎𝑥 dans le câble
et l’inclinaison maximale (θ) du câble.
 Vérifier la résistance de ce câble.
 Si en réalité 𝑇𝑚𝑎𝑥 = 625𝑀𝑁, en intégrant la charge due au trafic routier.
Calculer la charge uniformément répartie sur l’horizontale q’ (KN/m), qui agit
réellement sur les câbles. Continuer la suite de l’exercice avec cette valeur de
charge.

II. Câble de rive

Connaissant la distance d=45m (voir fig. II.7), déduire la flèche du câble de rive à
mi- travée. Calculer pour ce câble de rive :

 L’angle d’inclinaison du câble (𝛽 ) en berge (point d’encrage).


 L’angle d’inclinaison (𝛼 ) du câble au voisinage de la pile.
 La tension du câble en berge , 𝑇𝛽 (point d’encrage).
 La tension du câble , 𝑇𝛼 au voisinage de la pile.

III. Décrire le système de scellement utilisé pour ce pont. Justifier par un calcul

A.N : q = 205 𝐾𝑁/𝑚.

câble central: 𝑇𝑚𝑎𝑥 = 556𝑀𝑁 , 𝜃 = 21.5° , 𝜎𝑚𝑎𝑥 = 563.4𝑀𝑃𝑎, q′ = 230 𝐾𝑁/𝑚.


Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 26
CHAPITRE II LES CABLES

câble de rive: 𝑓 = 63.15m, 𝛽 = 2.16°, 𝛼 = 22.31°, 𝑇𝛽 ≅ 𝐻 = 490.29 𝑀𝑁, 𝑇𝛼 =


530.04𝑀𝑁.

Figure II.7 : en haut : Pont d’Akashi possédant 3 travées (2 de rives et 1 centrale), il est
auto-encré en berge. En bas : Coupe transversale du câble de suspension.

Problème 3 : Pont suspendu ‘Golden Gate’ auto-encré (San Fransisco)’


Soit le pont suspendu du Golden Gate en circulation depuis 1937. Construit avec
des câbles en acier de résistance 1100 N/mm2 et de diamètre d=92cm. Il possède
(03) travées, une centrale de longueur L=1280m et deux de rives avec une
longueur L’=343 m. Chacun des deux câbles centraux est bi-appuyé sur deux
piles de hauteur totale 227 m, soit une hauteur de pile d’environ hp=152 m
jusqu’au niveau du tablier.
Si la charge uniformément répartie sur l’horizontale, qui agit sur un câble est de
q=165 KN/m.

I. Calculer pour le câble central

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 27


CHAPITRE II LES CABLES

1. La flèche ‘h’ si la tension minimale dans ce câble central H=237 MN.


2. La tension maximale 𝑇𝑚𝑎𝑥 en (MN) et l’inclinaison maximale (θ) du câble (au
niveau des piles).
3. Qu’en pensez-vous de la résistance des câbles vis-à-vis du chargement statique.
Justifier par un calcul.

II. Si l’angle d’inclinaison du câble de rive en berge est de 𝜶 = 𝟏𝟗. 𝟕°:


1. Calculer l’inclinaison de ce câble de rive au niveau de la pile.
2. Calculer la tension du câble de rive en berge 𝑇𝛼 .
3. Calculer la masse d’encrage en (MN). Si la masse réelle d’encrage est de
534MN, pensez-vous qu’il peut y avoir risque de soulèvement des câbles ou pas ?.

III. Décrire le système de scellement utilisé pour ce pont. Justifier par un calcul

A.N : .

I. Câble central: h = 143m, 𝑇𝑚𝑎𝑥 = 259.4𝑀𝑁 , 𝜃 = 24° , 𝜎𝑚𝑎𝑥 = 390.2𝑀𝑃𝑎.


II. Câble de rive: 𝛽 = 27.83°, 𝑇𝛼 = 353.10 𝑀𝑁, 𝜔𝑎𝑛𝑐 =119 MN

Figure II.7 : Pont ‘Golden Gate’ auto-encré (San Fransisco, USA)’ possédant 3
travées (2 de rives et 1 centrale), il est auto-encré en berge.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 28


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

III
Arcs Isostatiques
III.1 INTRODUCTION 30
III.2 LES ARCS LINEAIRES 31
III.3 LES ARCS TRI-ARTICULES 32
III.4 SERIE D’EXERCICES 42

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 29


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

III. 1. INTRODUCTION
En termes d'architecture, un arc est une construction de forme courbe dont les
deux extrémités vont s'appuyer sur des points solides. Un arc est un assemblage
de pierre, moellon, brique, béton, acier ou bois, destiné à franchir un espace plus
ou moins grand au moyen d'une courbe (ou par la rencontre de deux éléments
courbes).
Les romains ont été les premiers à utiliser les arcs comme éléments principaux
pour la structure (les ponts et les constructions aqueducs), ces arcs étaient
essentiellement de forme semi-circulaire. Un effort de compression est développé
dans ces éléments qui sont construits avec des pierres ou des voussoirs (joints
entre eux avec du mortier). Au moyen âge, des arcs gothiques très répondus sont
distingués par leurs sommets pointus, utilisés par la suite intensément au 19ème
siècle. Au 18ème siècle, des arcs en maçonnerie ont été utilisés pour supporter
des ponts, plusieurs d’entre eux ont survécu jusqu’à présent. Les ottomans ont
eux aussi construits avec des arcs leurs planchers et linteaux….etc. la ville
historique de la Casbah est un vif témoin. Aujourd’hui, les arcs sont usuellement
fabriqués avec de l’acier ou du béton précontraint et peuvent supporter des
tensions et des forces de compression très importantes, nous citons l’exemple du
fameux pont d’Harbour de Sidney, ou le poids du tablier est repris par des arcs.
Dans les ouvrages, l’arc peut être placé par-dessus ou par-dessous Fig. (III.1).

Figure (III.1) : Placement de l’arc : à droite, arc par-dessus avec tablier suspendu,
à gauche, arc par-dessous

Les arcs sont construits sous diverses formes. Ses différentes parties sont
linéaires ou curvilignes, mais font généralement partie de deux catégories :

1. les arcs tri-articulés’ statiquement déterminés (systèmes isostatiques).


2. les arcs bi-articulés, les arcs bi-articulés avec tirant et ‘les arcs bi-encastrés
ou fixes’ et qui sont statiquement indéterminés (systèmes hyperstatiques).
En règle générale les arcs en béton sont conçus hyperstatiques. La conception
isostatique en acier reste cependant assez répandue, c’est l’objet de ce qui suit
dans ce chapitre.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 30


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

Figure (III.2a) : (à gauche) Passerelle pour piétons suspendue à un Arc tri-


articulé, (à droite) schéma statique de l’arc tri-articulé,

Figure (III.2b) : (en haut) Arc bi-articulé, (en bas à gauche) Arc fixe, (en bas à
droite) Arc avec tirant.

III.2. LES ARCS LINEAIRES


Il existe une relation directe entre un câble parfaitement flexible et l’arc. Soit le
câble linéaire en (Fig. III.3a) soumis à deux charges ponctuelles 𝑤1 , 𝑤2 , articulé
en C et D et bi-appuyé en A et B. Si on intervertit ce câble (Fig. III.3b), la
magnitude des forces intérieures développées reste la même, mais correspond à
une compression à la place de la tension, dans ce cas il s’agit de l’arc linéaire.

Figure (III.3): Equivalence (a) Câble linéaire, (b) Arc linéaire.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 31


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

III.2.1. Similitude entre l’arc linéaire et le câble linéaire


De ce qui précède nous pouvons déduire qu’il existe une forte similitude entre le
câble et l’arc, en effet :
1. Seul l’effort axial de compression subsiste dans un arc linéaire, l’effort
tranchant et le moment de flexion son nuls (câble linéaire et arc linéaire).

2. L’effort interne est purement axial (compression) pour un arc de forme


parabolique, soumis à des charges uniformément réparties sur l’horizontal
(l’effort tranchant et le moment de flexion son nuls).
III.2.2. Différence entre l’arc linéaire et le câble linéaire
Il existe une différence majeure entre le câble et l’arc. Nous savons qu’en
passant d’un système de chargements ponctuels donné à un autre le câble change
simplement de géométrie. Par contre, une légère augmentation de 𝒘𝟏 , 𝒘𝟐
peut causer l’effondrement de l’arc. Nous pouvons remplacer
l’articulation en C (ou D) par un nœud rigide pour éviter l’effondrement,
les efforts internes dans les segments de l’arc restent inchangés (la géométrie est
la même), mais l’arc est plus stable. L’arc devient tri-articulé.
III.3. LES ARCS TRI-ARTICULES
Soit l’arc tri-articulé ci-dessous (Fig. III.4a, b), la troisième rotule est située au
sommet de l’arc et les appuis sont situés soit au même niveau ou à des niveaux
différents. L’analyse de cet arc se réduit à l’équilibre global et l’équilibre par
partie (en séparant les deux membres). Les inconnus du problème sont d’une part
les réactions d’appuis en A et B. En d’autre part, ce sont les efforts internes,
‘effort normal, effort tranchant et moment fléchissant’ selon le type de
chargement.

Figure (III.4) : (a)


Treillis en Arc tri-
articulé utilisé pour
reprendre une partie
du poids d’une toiture,
(b) photo du détail
montrant l’articulation
au sommet de l’arc.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 32


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

Figure (III.5) : (a) Arc tri-articulé en A, B et C, (b) les six inconnus du problème :
les réactions d’appuis ′𝐴𝑥 , 𝐴𝑦, 𝐵𝑥, 𝐵𝑦 ′, les efforts internes au point C ′𝐶𝑥 , 𝐶𝑦 ′, (c)
l’équilibre de la partie AD, efforts internes au point ‘D’ (effort normal, effort
tranchant et moment fléchissant).
III.3.1. Diagramme des moments des arcs tri-articulés
Le diagramme complet du moment de flexion de l'arc peut être considéré comme
la somme d'un diagramme du moment de flexion de la poutre simplement
appuyée sous les forces verticales (chargements verticales et réactions d’appuis
verticales) donné en fig. (III.6b) et d'un diagramme du moment de flexion de l'arc
(dans lequel le diagramme de l'arc a la forme de l'arc lui-même), puisque ses
ordonnées sont égales à une constante ( réaction d’appui horizontale) multipliée
par y, donnée en fig. (III.6c). Les deux diagrammes des moments de flexion
peuvent être superposés comme indiqué dans fig. (III.6d) pour donner le
diagramme complet des moments de flexion pour l'arc.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 33


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

Figure (III.6a) : Détermination du diagramme du moment dans l’arc tri-articulé.

Figure (III.6b) : Diagramme de flexion de la poutre simplement appuyée.

Figure (III.6c) : Diagramme de flexion de l’arc sous dû à la réaction horizontale.

Figure (III.6d) : Diagramme de flexion final de l’arc.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 34


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

III.3.2. Les arcs tri-articulés circulaires


Considérons l’arc demi-circulaire de (fig.III.7a) soumis à deux charges (60KN,
100KN), dont leurs positions sont connues puisque l’équation de l’arc est
généralement connue. On suppose que la troisième articulation se trouve au
sommet au point ‘C’. La hauteur de l’arc est 6m. Les appuis en A et B sont
doubles, jamais simples sinon l’arc peut s’effondrer.

Figure (III.7a) : Exemple de calcul de l’effort normal, l’effort tranchant et le


moment fléchissant au point ‘x’ d’un arc tri-articulé semi-circulaire sur appuis de
mêmes niveaux.
L’équation de l’arc s’écrit :
𝑥 2 + 𝑦 2 = 𝑅2 = 36
Alors :

𝑦 = √36 − (6 ∗ 𝑠𝑖𝑛45)2
La somme des moments par rapport au point B :
𝐴𝑦 (12) − 60 (6cos 30° + 6) − 100 (6sin 30° + 6) = 0
𝐴𝑦 = 131KN

L’équilibre des forces vertical donne :


𝐴𝑦 + 𝐵𝑦 − 60 + 100 = 0

Par substitution
𝐵𝑦 = 29KN

Puisqu’aucune charge horizontale n’existe :


𝐴𝑥 + 𝐵𝑥 = 0
Le moment à droite de C est nul, on écrit :
𝐵𝑥 ∗ 6 − 𝐵𝑦 ∗ 6 = 0
𝐴𝑥 = 𝐵𝑥 = 29KN

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 35


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

L’effort normal au point ‘x’ est obtenu par l’équilibre par partie dans la direction
tangente à l’arc :
NX = −𝐴𝑦 cos 45° − 𝐴𝑥 sin 45° + 60 cos 45°
NX = −70.7KN
L’effort normal dans l’arc est une compression.
L’effort tranchant au point x est obtenu par l’équilibre par partie dans la
direction normal à l’arc
VX = 𝐴𝑦 sin 45° − 𝐴𝑥 cos 45° − 60 sin 45°
𝑉𝑋 = +29.7KN
Le moment au point X s’écrit :
MX = 𝐴𝑦 (6 − 6 cos 45°) − 𝐴𝑥 ∗ 6 sin 45° − 60(6 cos 30° − 6 cos 45°)
MX = +50 KN. m
Tracé du diagramme des moments dans l’arc tri-articulé semi-circulaire
M (arc)=M (poutre isostatique rectiligne équivalente)- 𝐴𝑥 ∗ 𝑦

− 𝐴𝑥 ∗ 𝑦 : Moment de la réaction horizontale.


M (poutre simplement appuyée) ; moment de la poutre isostatique sous les
chargements statiques (60KN et 100KN). Les différents diagrammes sont donnés
en fig. (7b, c, d, e).

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 36


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

Figure. (III.7b) : Moment de la poutre isostatique rectiligne équivalente

Figure (III.7c) : Moment de la réaction d’appui horizontale en (KN. m) :

𝐴𝑥 ∗ 𝑦 = 29 ∗ √36 − 𝑥 2

Figure (III.7d) : Moment de la poutre en arc tri-articulée en (KN. m),


superposition des deux diagrammes en fig. (III.7b) et fig. (III.7c).

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 37


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

III.3.3. Les arcs tri-articulés de forme parabolique chargés


symétriquement
Pour le pont en arc tri-articulé de forme parabolique, soumis à une charge
symétrique uniformément répartie sur l’horizontale (fig.III.8a), nous pouvons
démontrer par ce qui suit que seul un effort normal de compression peut se
développer dans l’arc (M et V sont nuls). Les deux appuis de l’arc sont ici de
même niveau.

Figure (III.8a) : (à gauche) Pont en arc tri-articulé de forme parabolique, (à


droite) exemple de calcul.

Figure (III.8b) : Schéma statiques


de cet arc, soumis à une charge
symétrique, uniformément
répartie sur l’horizontale.

L’équilibre global de l’arc donne :

∑ 𝑀/𝐴 = 0; 𝐶𝑦 ∗ 100 − 50 (50) = 0

𝐶𝑦 = 25 KN

Appliquons les équations de l’équilibre à la partie BC :


∑ 𝑀/𝐵 = 0; −25 (25) + 25 (50) − 𝐶𝑥 (25) = 0
𝐶𝑥 = 25 KN

∑ 𝐹𝑥 = 0

𝐵𝑥 = 25 KN
∑ 𝐹𝑦 = 0; 𝐵𝑦 − 25 + 25 = 0
𝐵𝑦 = 0 KN

Figure (III.8c) : Schéma statiques de BC.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 38


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

Soit la section de l’arc prise au point D (x=25m) la flèche y=-25(25)2/(50)2=-6.25m.


La rotation du segment au point D (x=25m) est :
𝑑𝑦 −50
tan 𝜃 = 𝑑𝑥 = (50)2 𝑥 = −0.5

𝜃 = −26.6°
Appliquons les équations de l’équilibre à BD :

∑ 𝐹𝑥 = 0; 25 − 𝑁𝐷 cos 26.6° − 𝑉𝐷 sin 26.6° = 0

∑ 𝐹𝑦 = 0; −12.5 + 𝑁𝐷 sin 26.6° − 𝑉𝐷 cos 26.6° = 0

∑ 𝑀/𝐷 = 0; +𝑀𝐷 + 12.5 ∗ 12.5 − 25 ∗ 6.25 = 0

Figure (III.8d) : Schéma statiques de BD.


Finalement :
𝑵𝑫 = 𝟐𝟖. 𝟎 𝐊𝐍
𝑽𝑫 = 𝟎
𝑴𝑫 = 𝟎
 Si l’arc possède une forme différente de la parabole ou si la charge est
non uniforme, alors les efforts internes (V et M) ne seront plus nuls.
Nous présentons certains de ces cas dans ce qui suit.
 Supposons qu’une poutre droite bi-appuyée (à la place de l’arc M=0) supporte
cette charge de 500KN/m, alors cette poutre doit résister à un moment
maximum de (500*1002/8=625KN.m).

Il est plus efficace pour une structure de résister à une charge à travers d’un
effort interne axiale de compression (il faut juste considérer la possibilité de
flambement) que de résister à la charge par un moment de flexion. Nous
concluons que la forme en arc parabolique présente un grand intérêt (par
comparaison à la poutre).
III.3.4. Les arcs tri-articulés avec tirant
Des tirants rejoignent les deux extrémités de l'arc et reprennent en grande partie
les efforts de traction. Ces ouvrages peuvent être métalliques ou en béton, ils
s'adaptent à de nombreux domaines : ponts routes, ponts ferroviaires,
passerelles.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 39


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

Figure (III.9) : Arcs avec tirant


utilisés pour les ponts. Le
tablier est soulevé par des
barres en suspentes qui
transmettent les charges à
l’arc.

Pour l’arc tri-articulé avec tirant de l’exemple ci-dessous, on détermine les forces
dans les barres CH et CB. La barre GF en trait discontinu ne développe aucun
effort.

Figure (III.10a, b) : (a) Exemple d’une poutre en arc avec tirant, (b) schéma
statique de l’arc avec tirant (en A appui double, en B appui simple (rocker)).
Les réactions d’appuis sont calculées à partir de l’équilibre global de l’arc :

∑ 𝑀/𝐴 = 0; 𝐸𝑦 (12) − 15 (3) − 20 (6) − 15(9) = 0

𝐸𝑦 = 25 KN

∑ 𝐹𝑥 = 0; 𝐴𝑥 = 0

∑ 𝐹𝑦 = 0; 𝐴𝑦 − 15 − 20 − 15 + 25 = 0
𝐴𝑦 = 25 KN

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 40


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

L’équilibre par partie (gauche) de l’arc détermine les deux composantes de la


force qui agit au point C. Déterminons d’abord la force FAE.

∑ 𝑀/𝐶 = 0; 𝐹𝐴𝐸 (5) − 25 (6) + 15 (3) = 0

𝐹𝐴𝐸 = 21.0 KN
Après:

∑ 𝐹𝑥 = 0; −𝐶𝑥 + 21 = 0, 𝐶𝑥 = 21.0 KN

∑ 𝐹𝑦 = 0; 25 − 15 − 20 + 𝐶𝑦 = 0, 𝐶𝑦 = 10 KN

Figure (III.10c) : Schéma statiques d’AC.


Equilibrons maintenant les nœuds G et C pour obtenir les forces dans les
segments CH et CB :

Nœud G :

∑ 𝐹𝑦 = 0; 𝐹𝐺𝐶 − 20 = 0

𝐹𝐺𝐶 = 20KN

Figure (III.10d) : Equilibre du nœud ‘G’.

Nœud C :
3 3
∑ 𝐹𝑥 = 0; 𝐹𝐶𝐵 ( ) − 21 − 𝐹𝐶𝐻 ( )=0
√10 √10
1 1
∑ 𝐹𝑦 = 0; 𝐹𝐶𝐵 ( ) + 𝐹𝐶𝐻 ( ) − 20 + 10 = 0
√10 √10

Ainsi:
𝐹𝐶𝐵 = 26.9KN
𝐹𝐶𝐻 = 4.74KN
Figure (III.10e) : Equilibre du nœud ‘C’.

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 41


CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

III.4 SERIE D’EXERCICES

Exercice 1 : Arc linéaire 2. Tracer le diagramme des moments.


1.Calculer les réactions d’appuis en A
et D de l’arc linéaire tri-articulé en
(fig III.1).
2. Tracer le diagramme des moments
pour les membres AB et BC.
A.N: 𝑀𝐵 = 14.1 KN.m
Figure III.3

A.N : 𝑅𝐴𝑥 = 4.64 𝐾𝑁, 𝑅𝐴𝑦 =


8.57 𝐾𝑁, 𝑅𝐶𝑥 = 4.64 𝐾𝑁, 𝑅𝐶𝑦 =
6.43 𝐾𝑁, 𝐵𝑥 = 4.64 𝐾𝑁, 𝐵𝑦 = 1.43 𝐾𝑁

Exercice 4 Arc quelconque


Détérminer la magnitude des forces
en A, B et C de la couverture en
treillis en forme d’arc tri-articulé en
Figure III.1 A, B et C (fig III.4).

Exercice 2 : Arc circulaire


Soit l’arc tri-articulé semi-circulaire
et demi chargé, montré en (fig III.2).
Déterminer la valeur du moment à
5m de l’appui de gauche.
A.N: 𝑀 = 67 KN.m

Figure III.4

A.N : 𝑅𝐴 = 19.9 𝐾𝑁, 𝐹𝐵 = 11.9 𝐾𝑁, 𝑅𝐶 =


10.4 𝐾𝑁
Exercice 5: Arc parabolique
1. Soit la poure en arc tri-articulée de
Figure III.2 forme parabolique (fig III.5),
determiner l’équation différentielle
Exercice 3 : Arc quelconque
de l’arc, si celui-ci supporte une
1. Détérminer les composantes charge uniformément répartie sur
horizontales et verticales des l’horizontale d’intensité 40KN/m le
réactions en A et C de l’arc tri- long de la partie CB.
articulé en A, B et C (fig III.3), et les
composantes des efforts au point B. 2. Détérminer les composantes
horizontales et verticales des
Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 42
CHAPITRE III LES ARCS ISOSTATIQUES

réactions en A et B, et calculer le l’horizontale et d’intensité 10KN/m le


moment au point D. long de AC.
3. Tracer le diagramme des moments. Calculer la valeur de l’effort normale
A.N : 𝑦(𝑥 ) = 0.075 𝑥 2 , 𝑅𝐴𝑥 = , l’effort tranchant et du moment au
109.8 𝐾𝑁, 𝑅𝐴𝑦 = 82.35 𝐾𝑁, 𝑅𝐵𝑥 = point D.
109.8 𝐾𝑁, 𝑅𝐵𝑦 = 197.6 𝐾𝑁,, 𝑀𝐷 = A.N : 𝑅𝐴𝑥 = 𝑅𝐵𝑥 = 95.5 𝐾𝑁, 𝑅𝐴𝑦 =
140.9 KN.m 120.3 𝐾𝑁, 𝑅𝐵𝑦 = 29.7 𝐾𝑁, 𝛼 =
25°, 𝑁𝐷 = 105.7 𝐾𝑁, 𝑉𝐷 = 0.7 𝐾𝑁, 𝑀𝐷 =
119.6 KN.m

Figure III.5

Exercice 6 : Arc parabolique


Détérminer l’effort normal de
compression au point D, de l’arc
parabolique tri-articulé sousmis à
une charge uniformément répartie Figure III.7
sur l’horizontal de 100KN/m (fig
Exercice 8: Arc avec tirant
III.6). L’équation parabolique de l’arc
−25
est 𝑦(𝑥 ) = (50)2 𝑥 2. Détérminer les réactions en A et C de
l’arc tri-articulé avec tirant (fig III.8).
Détérminer la tension dans le câble
(tirant).

Figure III.6

A.N : 𝑁 =5.6 MN
Exercice 7 Figure III.8
Soit la poutre en arc parabolique de A.N : 𝑅𝐴𝑥 = 0, 𝑅𝐴𝑦 = 15.5 𝐾𝑁, 𝑅𝐶 =
la (fig III.7), soumise à une charge 9.55 𝐾𝑁 , 𝑇 = 4.32 𝐾𝑁
uniformément répatrtie sur

Mécanique des Structures 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 43


THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

IV
Théorie Elastique des Plaques
Minces Rectangulaires

IV.1. DEFINITION D’UNE PLAQUE MINCE - HYPOTHESES DE


KIRCHOFF 45
IV.2. EQUATION DIFFERENTIELLE DE LAGRANGE-SOLUTION
EXACTE 47
IV.3. SOLUTION DE NAVIER EN DOUBLE SERIE DE FOURIER
POUR PANNEAU DE DALLE RECTANGULAIRE ISOSTATIQUE
53

IV.4. CALCUL PRATIQUE SELON L’EUROCODEC 2 56


IV.5. SERIE D’EXERCICES 59

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 44


THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

IV.1. DEFINITION D’UNE PLAQUE MINCE - HYPOTHESES DE


KIRCHOFF
Les charges sont généralement appliquées dans les deux sens et la rigidité de
torsion dans les plaques isotropes est assez importante, alors une plaque est
considérablement plus rigide qu'une poutre de portée et d'épaisseur comparables.
Ainsi, une plaque mince combine légèreté et efficacité de la forme, avec une
résistance, économie et efficacité technologique.
En raison des avantages distincts évoqués ci-dessus, les plaques minces sont
largement utilisées dans tous les domaines de l'ingénierie. Les plaques sont
utilisées dans les structures architecturales, les ponts, structures hydrauliques,
trottoirs, conteneurs, avions, missiles, navires, instruments, pièces de machines,
etc. Nous considérons une plaque, pour laquelle il est courant de diviser
l'épaisseur (h) en deux moitiés égales par un plan parallèle à ses faces. Ce plan
est appelé le ‘plan médian’ ou bien ‘feuillet moyen’ de la plaque (Fig. IV.2).
Soumise à des charges transversales, une plaque initialement plate se déforme et
le plan médian passe dans une surface curviligne, qui est appelée la surface
médiane. Nous ne considérons que les plaques d'épaisseur constante. Pour de
telles plaques, la forme d'une plaque est correctement définie en décrivant la
géométrie de son plan médian. Ne seront exposées ici que les plaques minces
rectangulaires.
Une plaque d’épaisseur constante ‘h’ est supposée mince, si la plus petite
dimension dans son plan est supérieure ou égale à (8 à 10) fois son épaisseur :
𝑙𝑚𝑖𝑛
≥ 8 … .10 ……..(IV.1)

𝑙𝑚𝑖𝑛 : Petit côté de la plaque.


Considérons une plaque illustrée à la figure (IV.2), dans laquelle le plan xy
coïncide avec le plan médian de la plaque, et la coordonnée z lui est
perpendiculaire et est dirigée vers le bas. Les hypothèses fondamentales de la
théorie linéaire, élastique et à petites déformations des plaques minces
peuvent être indiquées comme suit :
𝑤
 La déformation maximale ( 𝑤𝑚𝑎𝑥 ) (fig. IV.1) est considérée petite ( 𝑚𝑎𝑥 < 0.2),

la plaque est dite rigide. La pente de la surface fléchie est donc très petite et le
carré de la pente est négligeable par rapport à l'unité. Autrement, pour
𝑤𝑚𝑎𝑥
> 0.2 la plaque est considérée flexible (ce type de plaque n’est pas traité

dans ce chapitre).
 Hypothèse de Bernoulli, le feuillet moyen ne subit aucune déformation dans
son plan. Les points situés sur le feuillet moyen ne se déplacent que
perpendiculairement à celui-ci (Fig. IV.1) (le feuillet moyen possède un degré
de liberté seulement ′𝑤′ selon la direction verticale z).
 Hypothèse cinématique de Kirchhoff-Love : les points se trouvant sur une
section plane normale au feuillet moyen avant déformation, restent sur une

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 45


THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

section plane normale au feuillet moyen après déformation (Fig. IV.1). D’où, la
déformation verticale 𝑤 est indépendante de z, il s’agit donc de 𝑤(𝑥, 𝑦).
 Hypothèse des contraintes planes de Kirchhoff-Love : les contraintes
normales perpendiculaires au feuillet moyen peuvent être négligées 𝜎𝑧 = 0 ,
celles-ci sont très faibles devant les contraintes planes ( 𝜎𝑥 , 𝜎𝑦 ) compte tenu de la
faible épaisseur de la plaque.
 Etant donné que les déplacements sont faibles, on suppose que les contraintes
à la surface médiane sont nulles après flexion.
Beaucoup de ces hypothèses (connues sous le nom d’hypothèses de Kirchhoff),
sont analogues à celles associées à la théorie simple de flexion des poutres. Ces
hypothèses permettent de transformer un problème de plaque en trois
dimensions à un problème en deux dimensions. Par conséquent, l'équation
régissant la plaque peut être dérivée de manière simple. La théorie de flexion des
plaques basée sur les hypothèses ci-dessus est dénommée théorie élastique de
Kirchhoff.
Soit w(x, y) : le déplacement verticale (suivant l’axe ‘z’) du feuillet moyen (z=0)
passant par le point ‘C’ (Fig. IV.1).
Les déplacements uz , vz dans un plan (x y) // au feuillet moyen et situé à
l’abscisse ‘z’ passant par le point ‘D’ sont montrés à la figure (IV.1) et donnés ci-
après :
∂w
uz = −z. φx = −z.
∂x
∂w (IV.2)
vz = −z. φy = −z.
∂y

φx , φy : rotations dans le plan (x y).

Figure (IV.1) : Relation entre les déplacements u et w.


A partir de ces hypothèses, les moments de flexion et de torsion, effort tranchant
et les contraintes 𝜎, 𝜏 sont exprimées en fonction de la flèche élastique w(x, y) du
feuillet moyen, en fonction des coordonnées x, y de la dalle.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 46


THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

Soit un élément infinitésimal (dx.dy) (fig.IV.2), soumis à une charge surfacique


constante q(x, y)=q. Les efforts internes dans chacune des (04) facettes de la dalle
sont indiqués selon la normale à cette facette.
P = q. dx. dy Résultante de la charge surfacique q(x, y), elle est portée par l’axe z.
IV.2. EQUATION DIFFERENTIELLE DE LAGRANGE-SOLUTION
EXACTE

Figure (IV.2) : Efforts agissants sur un élément infinitésimal ′𝒅𝒙. 𝒅𝒚. 𝒉′ d’une
dalle mince.
Q 𝑥 : Effort tranchant agissant sur la facette (x), il est porté par l’axe z.

Q 𝑦 : Effort tranchant agissant sur la facette (y), il est porté par l’axe z.

m𝑥 : Moment de flexion agissant sur la facette (x), il tourne autour de l’axe (y).
m𝑦 : Moment de flexion agissant sur la facette (y), il tourne autour de l’axe (x).

m𝑥𝑦 : Moment de torsion agissant sur la facette (x), tourne autour de l’axe (x). Il
est induit par les efforts tranchants Q 𝑦 et (Q 𝑦 + 𝑑Q 𝑦 ).

m𝑦𝑥 : Moment de torsion agissant sur la facette (y), tourne autour de l’axe (y). Il
est induit par les efforts tranchants Q 𝑥 et (Q 𝑥 + 𝑑Q 𝑥 ).
La somme des moments autour des axes x et y ainsi que la somme des forces
verticales sont égales à zéro. En négligeant les valeurs infiniment petites d’ordre
supérieur nous avons :

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 47


THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

∂my ∂mxy
∑ 𝑀/𝑥 = 0 ⇔ dy. dx + dx. dy − Q y dy. dx = 0
∂y ∂x
∂mx ∂myx
∑ 𝑀/𝑦 = 0 ⇔ dx. dy + dy. dx − Q x dx. dy = 0 (IV.3)
∂x ∂y
∂Qx ∂Qy
∑ 𝐹/𝑧 = 0 ⇔ dx. dy + dy. dx + q . dx. dy = 0
∂x ∂y

Où :
∂my ∂mxy
+ − Qy = 0
∂y ∂x
∂mx ∂mxy
+ − Qx = 0 (IV.4)
∂x ∂y
∂Qx ∂Qy
+ +q=0
∂x ∂y

En éléminant Q x , Q y de l’équation (IV.4), et selon le théorème de réciprocité les


moments de torsion sont égaux 𝑚𝑥𝑦 = 𝑚𝑦𝑥 . On retrouve l’expression suivante :
𝛛𝟐 𝐦 𝐱 𝛛𝟐 𝐦𝐱𝐲 𝛛𝟐 𝐦 𝐲
+𝟐 + = −𝐪 (IV.5)
𝛛𝐱 𝟐 𝛛𝐱𝛛𝐲 𝛛𝐲 𝟐

Le problème reste à ce niveau indéfini (3 équations et 5


inconnues ′m𝑥 , m𝑦 , m𝑥𝑦 , Q 𝑥 , Q 𝑦 ′). Nous utilisons alors les conditions de
compatibilité de la dalle (liées aux déformations).
IV.2.1. Déformation d’un élément ABCD plan parallèle au feuillet moyen

Figure (IV.3) : Déformation de l’élément ABCD plan parallèle au feuillet moyen.


Les déformations normales (axiales) sont :
𝛿(𝑑𝑥) 𝛿(𝑑𝑦)
𝜀𝑥 = , 𝜀𝑦 = (IV.6)
𝑑𝑥 𝑑𝑦

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 48


THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

Les incréments 𝛿(𝑑𝑥 ), 𝛿(𝑑𝑦) peuvent être exprimés par le second terme de la série
∂u ∂v
de Taylor, 𝛿d𝑥 = dx, 𝛿d𝑦 = dy. D’après l’équation (IV.2) les déformations
∂x ∂y
s’écrivent :
∂u
δ(dx) ∂x
dx 𝛛𝐮 𝛛𝟐 𝐰
εx = = = = −𝐳
dx dx 𝛛𝐱 𝛛𝐱 𝟐
∂v
δ(dy) ∂y
dy 𝛛𝐯 𝛛𝟐 𝐰
εy = = = = −𝐳 (IV.7)
dy dy 𝛛𝐲 𝛛𝐲 𝟐
∂v ∂u
dx dy 𝛛𝐯 𝛛𝐮 𝛛𝟐 𝐰
∂x ∂y
γxy = γx +γy = ∂u + ∂v = + = −𝟐𝐳
dx+ ∂x dx dy+∂ydy 𝛛𝐱 𝛛𝐲 𝛛𝐱𝛛𝐲

IV.2.2. Relation contraintes-déformations (loi de Hooke)


Les relations entre déformations et contraintes données par la loi de Hooke pour
l’état de contrainte à trois dimensions s’écrivent :
1
εx = [σx − ν(σy + σz )]
E
1
εy = [σy − ν(σx + σz )]
E
(IV.8)
1
γxy = τxy
G
1
G : module de cisaillement (𝐺 = ) ; ν : le coefficient de poisson.
2(1+ν)

Selon l’hypothèse sur (𝝈𝒛 = 𝟎), la plaque est en état de contraintes planes :
E
σx = [εx + νεy ]
1−ν2
E
σy = 1−ν2 [εy + νεx] (IV.9)
E
τxy = γ
1+ν xy

En utilisant les expressions de l’équation (IV.7) les contraintes s’écrivent alors :

Ez ∂2 w ∂2 w
σx = − ( +ν )
1−ν2 ∂x2 ∂y2
Ez ∂2 w ∂2 w
σy = − ( +ν ) (IV.10a)
1−ν2 ∂y2 ∂x2
Ez (1−ν) ∂2 w
τxy = −
1−ν2 ∂x ∂y

Les contraintes maximales planes (σxmax , σymax ) et tangentielles τxymax


correspondants aux deux feuillets extrêmes (supérieur et inférieur) à z = ±ℎ/2
sont données respectivement ci-dessous :

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THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

Eh ∂2 w ∂2 w
σx max = ± ( +ν )
2(1−ν2 ) ∂x2 ∂y2
Eh 2
∂ w ∂2 w
σy max = ± ( + ν ) (IV.10b)
2(1−ν2 ) ∂y2 ∂x2
Eh (1−ν) ∂2 w
τxy max = ±
2(1−ν2 ) ∂x ∂y

IV.2.3. Relation contraintes-efforts internes


Etant donné que les déformations 𝜀𝑥 , 𝜀𝑦 , 𝛾𝑥𝑦 sont des fonctions linéaires de ’z’
(Fig.IV.4) on peut écrire les équations suivantes :
σx max
σx = h⁄ z
2
σy max
σy = h⁄ z (IV.11)
2
τxy max
τxy = h⁄ z
2

A partir des équations (IV.11) et (IV.10b), les moments agissants sur un élément
infinitésimal unitaire (′𝑑𝑥 = 𝟏 ∗ 𝒅𝒚 = 𝟏 ∗ 𝒉′) sont comme suit :

Figure (IV.4) : Répartition linéaire des contraintes, équivalence contraintes-


efforts internes.
h
+ h2 ∂2 w ∂2 w
2
mx = ∫ h σx z dz = σxmax = −B ( +ν )
−2 6 ∂x2 ∂y2
h
+ h2 ∂2 w ∂2 w
my = ∫ h
2
σy z dz = σymax = −B ( +ν ) (IV.12)
−2 6 ∂y2 ∂x2
h
+2 h2 ∂2 w
mxy = ∫ h τxy z dz = τxmax = −B(1 − ν)
−2 6 ∂x ∂y

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THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

𝟑
𝐁 = 𝐄𝐡 ⁄ : représente la rigidité flexionnelle d’une bande de
(𝟏𝟐(𝟏 − 𝛎𝟐 ))

dalle unité (1*1*h).


Selon le théorème de réciprocité (𝜏𝑥𝑦 = 𝜏𝑦𝑥 ). Nous pouvons facilement démontrer
par substitution que les contraintes sont :

12 Mx 12 My 12 Mxy
σx = ± z, σy = ± z, τxy = z (IV.13a)
h3 h3 h3

6 M𝑚𝑎𝑥 6 M𝑚𝑎𝑥
𝑦 6 M𝑚𝑎𝑥
,
𝑥𝑦
𝜎𝑥𝑚𝑎𝑥
𝑥
=± 𝜎𝑦𝑚𝑎𝑥 =± , τxy = (IV.13b)
h2 h2 h2

IV.2.4. Equation de Lagrange-Solution exacte


En substituant les équations (IV.12) dans l’équation (IV.5), nous aboutissons à :

𝛛𝟒 𝐰 𝛛𝟒 𝐰 𝛛𝟒 𝐰 𝐪
+𝟐 𝟐+
= IV.14a
𝛛𝐱 𝟒 𝛛𝐱 𝟐𝛛𝐲 𝛛𝐲 𝟒 𝐁

L’équation ci-dessus représente l’équation différentielle qui gouverne la flexion


d’une plaque mince, dont l’analyse a été basée sur les hypothèses de Kirchhoff.
Cette équation a été obtenue par Lagrange en 1816. Mathématiquement
celle-ci est de type équation différentielle linéaire du 4 ème ordre à coefficients
constants.
Cette équation s’écrit aussi sous la forme symbolique suivante :
𝒒 𝐪
∆∆𝒘 = , 𝛁 𝟐 (𝛁 𝟐 ) = 𝛁 𝟒 𝐰 = IV.14b
𝑩 𝐁
∆ : L’operateur de Laplace et ∇ (nabla) est l’opérateur de dérivation (∆= ∇2 ).
La résolution de l’équation (IV.14a) ou (IV.14b) donne la solution exacte
du calcul d’une plaque mince sous une charge surfacique quelconque q(x, y).

IV.2.5. Efforts tranchants-densité de réactions d’appuis-force angulaire


A partir des équations (IV.4) et (IV.12) nous écrivons les efforts tranchants:
∂ ∂2 w ∂2 w ∂
Q x = −B ( + ) = −B ∇2 w
∂x ∂x2 ∂y2 ∂x
(IV.15)
∂ ∂2 w ∂2 w ∂ 2
Q y = −B ( + ) = −B ∇ w
∂y ∂x2 ∂y2 ∂y

Les réactions d’appuis (t/m) le long d’un bord ne sont pas égales à l’effort
tranchant, puisqu’il faut y ajouter l’influence des moments de torsion, c’est-à-dire
𝜕𝑚
l’effort tranchant complémentaire 𝑥𝑦⁄𝜕𝑦. Ces réactions sont appelées aussi

‘efforts tranchants fictifs’. En combinant les équations (IV.4), (IV.12) et (IV.15),


on obtient :
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THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

∂mxy ∂mx ∂mxy ∂3 w ∂3 w


Rx = Qx + = +2 = −B [ + (2 − ν) ]
∂y ∂x ∂y ∂x3 ∂x ∂y2
(IV.16a)
∂mxy ∂my ∂mxy ∂3 w ∂3 w
Ry = Qy + = +2 = −B [ + (2 − ν) ]
∂x ∂y ∂y ∂y3 ∂x2 ∂y

Figure (IV.5) : Forces concentrées angulaires


Au point anguleux (coins) de la plaque les moments de torsion (𝑚𝑥𝑦 = 𝑚𝑦𝑥 )
induisent des forces concentrées égales à :
𝑆 = 2 𝑚𝑥𝑦 (IV.16b)
Les forces (réactions) angulaires sont dirigées vers le bas
(indépendamment de leurs signes +/-) suivant la direction de la charge
répartie, elles assurent le non soulèvement des zones d’angles de la
plaque. En général, à chaque intersection d’au moins un bord pouvant
développer un moment de torsion 𝑚𝑥𝑦 ou 𝑚𝑦𝑥 non nul et un autre bord (, la force
angulaire S est non nul. Pour deux bords adjacentes type (encastré/libre), S=0 car
𝑚𝑥𝑦 = 𝑚𝑦𝑥 = 0.

IV.2.6. Conditions aux limites (conditions de bords)


Les paragraphes qui suivent ne traitent que les dalles sur appuis
continus (poutres et voiles). Les planchers sur appuis ponctuels (planchers-
champignons et planchers-dalles) ne font pas l’objet de ces paragraphes.
Pour retrouver la solution exacte de l’équation (IV.13) des difficultés
mathématiques peuvent apparaitre. Elles sont liées aux conditions aux limites
(de bords). La figure (IV.5) indique des conditions d’appuis variables pour les
bords (x=0) et (x=constante), et peuvent être cinématiques ou statiques comme
suit :

Bord encastré
Bord simplement appuyé (x=0) Bord libre (x=constante) x=constante
Figure (IV.5) : (à gauche) bord simplement appuyé, (au centre) bord libre et
(à droite) bord encastré.
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CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

 Bord simplement appuyé (x=0)


∂2 w ∂2 w
mx = 0 ⟹ + ν =0
∂x 2 ∂y 2
∂w ∂2 w
w(0, y) = 0 ⟹ = =0 (IV.17a)
∂y ∂y2
∂2 w
⟹ 2] =0
∂x 𝑥=0,∀𝑦

 Bord libre (x=0)


∂3 w ∂3 w
R x = 0, mxy = 0 ⟹ + (2 − ν) ∂x ∂y2 = 0] (IV.17b)
∂x3 𝑥=0,∀𝑦
∂2 w ∂2 w
mx = 0 ⟹ + ν = 0]
∂x 2 ∂y 2 𝑥=0,∀𝑦

 Bord encastré (x=0)


∂w ∂2 w
w=0 ⟹ = 2 = 0]
∂y ∂y 𝑥=0,∀𝑦
∂w ∂2 w
=0 ⟹ = 0] (IV.17c)
∂x ∂x ∂y 𝑥=0,∀𝑦
⟹ 𝐦𝐱𝐲 = 𝟎]𝑥=0,∀𝑦 dans ce cas la torsion s’annulle.
La résolution de ce probléme (équ.IV.14) est généralement laborieuse, on utilise
en pratique des méthodes approchées et des résultats fournis sous forme de
tableaux ou d’abaques.
IV.3. SOLUTION DE NAVIER EN DOUBLE SERIE DE FOURIER POUR
PANNEAU DE DALLE RECTANGULAIRE ISOSTATIQUE
En 1823, Navier présente des travaux à l’Académie des Sciences en France sur la
flexion de plaques simplement appuyée (cas très répandue), à partir d’une double
série trigonométrique.
Navier a considéré une plaque rectangulaire mince de côtés a et b respectivement
selon x et y. Simplement appuyée le long de ses (4) bords, soumise à une charge
uniforme q(x, y). Les conditions aux limites de cette plaque sont dans ce cas :

Figure (IV.6) : plaque rectangulaire


mince simplement appuyée sur les 4
côtés

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THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

𝜕2 𝑤 𝜕2 𝑤
𝑤 = 0|𝑥=0,𝑎 ; = 0| et 𝑤 = 0|𝑦=0,𝑏 ; = 0| (IV.18)
𝜕𝑥 2 𝑥=0,𝑎 𝜕𝑦 2 𝑦=0,𝑏

La solution de l’équation différentielle (IV.12) w(x,y) et la charge p(x,y) sont


développées sous la forme de série de Fourier comme suit :
𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝑞 (𝑥, 𝑦) = ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 𝑞𝑚𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.19a)
𝑎 𝑏

𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝑤 (𝑥, 𝑦) = ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 𝑤𝑚𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.19b)
𝑎 𝑏

Ou : 𝑤𝑚𝑛 , 𝑞𝑚𝑛 sont des coefficients à déterminer. Les travaux de Navier ont aboutit
aux expressions suivantes :

4 𝑎 𝑏 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝑞𝑚𝑛 = ∫ ∫ 𝑞(𝑥, 𝑦)𝑠𝑖𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 𝑑𝑥𝑑𝑦 (IV.20a)
𝑎𝑏 0 0 𝑎 𝑏

1 𝑞𝑚𝑛
𝑤𝑚𝑛 = (IV.20b)
𝜋 𝐵 𝑚2 𝑛2 2
4
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

Cette série converge rapidement (il suffit de prendre le premier terme pour
obtenir la déformée et les trois premiers termes pour avoir les moments). Navier
retrouva les expressions de la flèche, des efforts internes et des réactions d’appuis
donnés ci-dessous Eq. (IV21-25). Les termes paires (m, n=2, 4, 6..) donnent des
résultats nuls, les équations (IV21-25) sont alors calculées uniquement pour des
termes impaires (m, n=1, 3, 5..).
1 𝑞𝑚𝑛 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝑤 (𝑥, 𝑦) = − ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 2 . 𝑠𝑖𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.21)
𝜋4 .𝐵 𝑚2 𝑛2 𝑎 𝑏
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

𝑚2 𝑛2
1 2 +ν 2 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝑚𝑥 = ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 𝑞𝑚𝑛
𝑎 𝑏
2 . 𝑠𝑖𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.22a)
𝜋2 𝑚2 𝑛2 𝑎 𝑏
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

𝑛2 𝑚2
1 2 +ν 2 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝑚𝑦 = ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 𝑞𝑚𝑛
𝑏 𝑎
2 . 𝑠𝑖𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.22b)
𝜋2 𝑚2 𝑛2 𝑎 𝑏
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

𝑚𝑛
1 (1−ν)( ) 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝑚𝑥𝑦 = − 2 ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 𝑞𝑚𝑛 2
𝑎𝑏
2 2 . 𝑐𝑜𝑠 . 𝑐𝑜𝑠 (IV.22c)
𝜋 𝑚 𝑛 𝑎 𝑏
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

𝑚
1 ( ) 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
Q𝑥 = ∑∞ ∑∞ 𝑞 𝑎
. 𝑐𝑜𝑠 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.23a)
𝜋 𝑚=1 𝑛=1 𝑚𝑛
2
𝑚2 𝑛2 𝑎 𝑏
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

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CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

𝑛
1 ( ) 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
Q𝑦 = ∑∞ ∑∞ 𝑞 𝑏
. 𝑠𝑖𝑛 . 𝑐𝑜𝑠 (IV.23b)
𝜋 𝑚=1 𝑛=1 𝑚𝑛 𝑚2 𝑛2
2
𝑎 𝑏
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

𝑚 𝑚2 𝑛2
1 ( +(2−ν) 2 ) 𝑛𝜋𝑦
𝑎 𝑎2 𝑏
𝑅𝑥 = 𝑅𝐴𝐷 = 𝑅𝐵𝐶 = ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 𝑞𝑚𝑛 2 2 2 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.24a)
𝜋 𝑚 𝑛 𝑏
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

𝑛 𝑛2 𝑚2
1 ( 2 +(2−ν) 2 ) 𝑛𝜋𝑥
𝑏 𝑏 𝑎
𝑅𝑦 = 𝑅𝐴𝐵 = 𝑅𝐷𝐶 = ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 𝑞𝑚𝑛 𝑚2 𝑛2
2 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.24b)
𝜋 𝑏
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

𝑚𝑛
2(1−ν)
𝑆𝐴 = 𝑆𝐵 = 𝑆𝐶 = 𝑆𝐷 = − ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 𝑞𝑚𝑛 𝑚2 𝑛2 2
𝑎𝑏
= 2 𝑚𝑥𝑦 (IV.25)
𝜋2
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

𝑅𝑥 , 𝑅𝑦 : sont des densités de réactions (réactions réparties) le long des bords. Elles
tiennent compte des efforts tranchants Q 𝑥 , Q y et du couple de torsion 𝑚𝑥𝑦 .

𝑆𝐴 = 𝑆𝐵 = 𝑆𝐶 = 𝑆𝐷 : réactions angulaires, agissent à chaque point anguleux de la


plaque (A, B, C,D). Egales au double de la valeur du couple de torsion ′𝑚𝑥𝑦 ′, c’est elle
qui empêche les angles de se soulever.
IV.3.1. Solution de Navier : cas de dalle rectangulaire soumise à une
charge uniformément répartie 𝐪𝟎 (𝐱, 𝐲)
𝑚−1⁄ 𝑛−1⁄
Prendre sin 𝑚𝜋⁄2 = (−1) 2, sin 𝑛𝜋⁄2 = (−1) 2.

4𝑞0 16𝑞0
𝑞𝑚𝑛 = (1 − 𝑐𝑜𝑠𝑚𝜋)(1 − 𝑐𝑜𝑠𝑛𝜋) = (𝑚, 𝑛 = 1,3,5,7 … )(IV.26a)
𝜋 2 𝑚𝑛 𝜋 2 𝑚𝑛
16𝑞0 1 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝑤 (𝑥, 𝑦) = ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 2 . 𝑠𝑖𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.26b)
𝐵 𝜋6 𝑚2 𝑛2 𝑎 𝑏
𝑚𝑛( 2 + 2 )
𝑎 𝑏

𝑚2 𝑛2
16𝑞0 +ν 2 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝑎2
𝑚𝑥 = ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1
𝑏
2 . 𝑠𝑖𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.27a)
𝜋4 𝑚2 𝑛2 𝑎 𝑏
𝑚𝑛( 2 + 2 )
𝑎 𝑏

𝑛2 𝑚2
16𝑞0 2 +ν 2 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦
𝑚𝑦 = ∑∞
𝑚=1 ∑

𝑛=1
𝑏 𝑎
2 . 𝑠𝑖𝑛 . 𝑠𝑖𝑛 (IV.27b)
𝜋4 𝑚2 𝑛2 𝑎 𝑏
𝑚𝑛( 2 + 2 )
𝑎 𝑏

16𝑞0 (1−ν) 1 𝑚𝜋𝑥 𝑛𝜋𝑦


𝑚𝑥𝑦 = − ∑∞ ∞
𝑚=1 ∑𝑛=1 2 . 𝑐𝑜𝑠 . 𝑐𝑜𝑠 (IV.27c)
𝜋 4 𝑎𝑏 𝑚2 𝑛2 𝑎 𝑏
( 2 + 2)
𝑎 𝑏

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CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

IV.4. CALCUL PRATIQUE SELON L’EUROCODE 2


𝐿𝑥
Soit 𝛼 = ⁄𝐿 : élancement de la dalle.
𝑦

𝐿
𝐿𝑥 : petit côté de la dalle ( 𝑥⁄𝐿 ≤ 1).
𝑦

Selon le règlement européen (EC2 art.5.3.1 (5)), une dalle en BA est dite
« portant dans une direction » ou sur « deux appuis » lorsque le moment de
flexion dans une direction est prépondérant par rapport au moment de flexion
dans l’autre direction. En pratique, on considére comme dalle portant dans une
direction :
 Les dalles appuyées sur deux de leurs côtés sensiblement parallèles (libre
sur les deux autres côtés).
 Les dalles appuyées sur leurs 4 côtés dans la mesure ou le rapport du petit
côté sur le grand côté n’excède pas 0.5.

Figure (IV.7) : Dalles portants dans un seul sens, appuyées seulement sur
deux côtés (les deux autres sont libres) : (à gauche) la dalle est semblable à
une poutre bi-appuyée ; (à droite) la dalle est semblable à une poutre bi-
encastrée.

Selon le règlement EC2 pour les panneaux de dalles rectangulaires dont le


rapport 𝜶 est compris entre 0.5 et 1, cette dalle est dite « portant dans les
deux directions ». Les cas de charges et combinaisons d’actions à considérer
sont les mêmes que pour les poutres, les différents panneaux sont le plus souvent
calculés isolément à l’ELU pour le cas de charge 1.35G+1.5Q appliquée à la
surface totale du panneau supposé articulé sur son contour. Dans le cas ou les
charges sont uniformément réparties, on peut calculer les moments maximaux au
centre dans les deux directions, Mx, My, en se servant du tableau (IV.1) ci-dessous,
𝑀𝑥 𝑀𝑦
en fonction du rapport 𝛼 les valeurs des coefficients 𝜇𝑥 = et 𝜇𝑦 = .
𝑝𝐿2𝑥 𝑀𝑥

Ces résultats découlent toutefois de la résolution de l’équation différentielle de la


plaque (IV.14).
ν = 0: coeff.poisson pour le calcul des contraintes et des armatures (se fait à
l’ELU).

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CHAPITRE IV
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ν = 0.2 : coeff.poisson pour le calcul des déformations (se fait à l’ELS) pour le BA.

Le règlement EC2 recommande les indications données par le BAEL99,


imposant par ailleurs que le rapport 𝛍𝐲 entre les moments 𝑴𝟎𝒙 , 𝑴𝟎𝒚 ne peut
être inférieur à 0.25.
Exemple :
Soit un panneau rectangulaire isostatique ‘appuyé sur ses 4 bords’, de portées
entre nus des appuis 3,5 et 5m ; il supporte une charge uniformément répartie
permanente de 2 KN/m2 et d’exploitation de 2,5 KN/ m2. Calculer les moments de
flexion (KN.m/m) et la flèche maximale à l’ELU et à l’ELS selon l’EC2. Faire un
schéma.
Le panneau ayant une petite portée 𝐿𝑥 et supportant une charge uniformément
répartie q les moments de flexion par unité de longueur, au centre de la plaque,
valent :
 Dans le sens de la petite portée : Mx = μx ∗ L2x *q
 Dans le sens de la grande portée : My = μy ∗ Mx *q

Tableau (IV.1) : Moments (KN.m/m pour ‘q en KN/m2’) et flèche maximale (f) :


dalle en béton rectangulaire simplement appuyée sur ses 4 côtés et chargée
uniformément. p : charge par unité de surface, h : épaisseur de la dalle.

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CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

𝐿𝑥
𝛼= ⁄𝐿 = 3.5⁄5 = 0.7 > 0.5. Le panneau porte sur les deux sens
𝑦

 Charges de calcul : à l’ELU : 𝑞𝑢 = 1.35 ∗ 2 + 1.5 ∗ 2.5 = 6.45 KN/m2


à l’ELS : 𝑞𝑠𝑒𝑟 = 2 + 2.5 = 4.5 KN/m2
 Moments de flexion

Pour 𝛼 = 0.7 le tableau (IV.1) donne :


à l’ELU :μ𝑥𝑢 = 0.0684 𝑒𝑡 ∶ μ𝑦𝑢 = 0.4320

Mxu = μ𝑥𝑢 𝐿2𝑥 𝑞𝑢 =0.0684*3.52 ∗ 6.45 = 5.4 KN. m/m


Myu = μ𝑦𝑢 Mxu =0.432*5.4 = 2.33 KN. m/m
à l’ELS :μ𝑥𝑠𝑒𝑟 = 0.0743 𝑒𝑡 ∶ μ𝑦𝑠𝑒𝑟 = 0.5817

Mxser = μ𝑥𝑠𝑒𝑟 𝐿2𝑥 𝑞𝑠𝑒𝑟 = 0.0743*3.52 ∗ 4.5 = 4.1 KN. m/m


Myser = μ𝑦𝑠𝑒𝑟 Mxser = 0.5817*4.1 = 2.38 KN. m/m

L’indice ‘0’ (M0x = Mxu , M0y Myu ) sur la figure indique le caractère isostatique de
la plaque.

Remarque : pour pouvoir comparer entre les solutions de Navier et le tableau


(IV.1) donné par l’EC2, il faut prendre pour la solution de Navier :
 ‘a’ : petit côté de la dalle (selon l’axe x).
 ‘b’ : grand côté de la dalle (selon l’axe y).

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CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

IV.5 SERIE D’EXERCICES


Exercice 1
I. Une plaque rectangulaire de côtés (0 ≤ 𝑥 ≤ 𝑎 , 0 ≤ 𝑦 ≤ 𝑏 ) fléchie suivant
𝜋𝑥 𝜋𝑦
l’équation suivante : 𝑤(𝑥, 𝑦) = 𝐶 sin 𝑎 sin 𝑏 .
1. Déterminer la nature de la charge et les conditions aux limites
correspondantes à cette flexion.
II. Si la plaque est carré (𝑎 ∗ 𝑎) :
2. Ecrire les expressions des moments de flexion et de torsion.
3. Ecrire les expressions des efforts tranchants et des réactions d’appuis.
4. Déterminer 𝑤𝑚𝑎𝑥 ,𝑚𝑥𝑚𝑎𝑥 , 𝑚𝑦𝑚𝑎𝑥 ,𝑚𝑥𝑦𝑚𝑎𝑥
et indiquer leurs coordonnées
correspondantes dans la plaque.
5. Déterminer 𝑄𝑥𝑚𝑎𝑥 , 𝑄𝑦𝑚𝑎𝑥 𝑅𝑥𝑚𝑎𝑥 , 𝑅𝑦𝑚𝑎𝑥 et indiquer leurs coordonnées
correspondantes dans la plaque.
6. Déterminer les réactions angulaires pour chaque angle de la plaque.
7. Représenter schématiquement tous ces efforts sur la plaque.

𝜋𝑥 𝜋𝑦 𝑞 𝑎 4
A.N: 𝑞 (𝑥, 𝑦) = 𝑞0 sin sin ; 𝑤𝑚𝑎𝑥 (𝑎⁄2 , 𝑎⁄2) = 𝐶 = 4𝐵0 (𝜋) ;𝑚𝑥𝑚𝑎𝑥 (𝑎⁄2 , 𝑎⁄2) =
𝑎𝑏
𝑞 𝑎 2
𝑚𝑦𝑚𝑎𝑥 (𝑎⁄2 , 𝑎⁄2) = 40 (𝜋) (1 + 𝜈) ;𝑚𝑥𝑦
𝑚𝑎𝑥 ( 𝑚𝑎𝑥 (
0,0) = 𝑚𝑥𝑦 𝑚𝑎𝑥 (
𝑎, 𝑎) = −𝑚𝑥𝑦 0, 𝑎) =
𝑞0 𝑎 2 𝑎 𝑞0 𝑎 𝑎
𝑚𝑎𝑥 (
−𝑚𝑥𝑦 𝑎, 0) = − (𝜋) (1 − 𝜈) ; 𝑅𝑥 𝑚𝑎𝑥 (0, 2) = + [(3 − 𝛾) (𝜋)], 𝑅𝑥 𝑚𝑎𝑥 (𝑎, 2 ) =
4 4
𝑞0 𝑎 𝑎 𝑞0 𝑎 𝑎 𝑞0 𝑎
− [(3 − 𝛾) ( )], 𝑅𝑦 𝑚𝑎𝑥 ( , 0) = + [(3 − 𝛾) ( )], 𝑅𝑦 𝑚𝑎𝑥 ( , 𝑎) = − [(3 − 𝛾) ( )]
4 𝜋 2 4 𝜋 2 4 𝜋

𝑞 𝑎 2 𝑞 𝑎 2
𝑆𝐴 (0,0) = 𝑆𝐷 = − [ 0 (1 − 𝛾) ( ) ],𝑆𝐵 (0, 𝑎) = 𝑆𝐶 (𝑎, 0) = [ 0 (1 − 𝛾) ( ) ].
2 𝜋 2 𝜋

Exercice 2
Une porte en acier de longueur 2m, largeur 1.2m et d’épaisseur 20mm est
soumise à une pression uniforme 𝑞0 . La plaque est simplement appuyée sur ses 4
côtés. En utilisant la solution de Navier et en retenant les 4 premiers termes de
la double série :

1. Ecrire un programme de calcul des solutions de Navier sous Matlab ou Excel.


2. Déterminer la value maximale de 𝑞0 qui peut peut être appliquée à la plaque
sans causer sa ruine.
3. La flèche maximale et moments maximums si 𝑞0 est égale à cette valeur
limite.

Prendre : Ea= 210 GPa, 𝜈 = 0.3, 𝜎̅ = 240 MPa.


A.N:

𝛼 = 0.6; 𝑞0𝑚𝑎𝑥 =135, 5 KN/m2; 𝑤𝑚𝑎𝑥 = 16.63 𝑚𝑚 ;

𝑚𝑥𝑚𝑎𝑥 = 15.96 KN. m/m; 𝑚𝑦𝑚𝑎𝑥 = 5.262 KN. m/m.


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THEORIE ELASTIQUE DES PLAQUES MINCES
CHAPITRE IV
RECTANGULAIRES

Exercice 3
Soit un panneau rectangulaire en BA appuyé sur ses 4 bords et d’épaisseur h =20
cm, de portées entre nus des appuis 4m et 5m ; il supporte une charge
uniformément répartie permanente de 3 t/m2 et d’exploitation de 2,5 t/ m2.
1. Calculer à l’ELU et à l’ELS selon Navier les moments de flexion, et la
flèche maximale.
2. Calculer à l’ELU et à l’ELS selon l’EC2 les moments de flexion (t.m/m) et
la flèche maximale.
Prendre : ν=0.2 ( à l’ELS), Eb= 32 GPa.
m m
A.N : 𝛼 = 0.8; 𝑤𝑢𝑚𝑎𝑥 = 5.82 𝑚𝑚 ; 𝑚𝑥𝑢𝑚𝑎𝑥 𝑚𝑎𝑥
= 7 t. m ; 𝑚𝑦𝑢 𝑚𝑎𝑥
= 4.17 t. m , 𝑤𝑠𝑒𝑟 = 3.81 𝑚𝑚 ;
𝑚𝑎𝑥 𝑚𝑎𝑥
𝑚𝑥𝑠𝑒𝑟 = 5.52 t. m/m; 𝑚𝑦𝑠𝑒𝑟 = 3.93 t. m/m, 𝑚𝑥𝑦𝑢 (0,0) = −50.5𝑡. 𝑚/m, 𝑚𝑥𝑦𝑠𝑒𝑟 (0,0) =
−28.21𝑡. 𝑚/m
Exercice 4
A. Une plaque longue semi-infinie (0 ≤ 𝑥 ≤ 𝑎 , 0 ≤ 𝑦 ≤ ∞ ) est simplement apuyée
sur les deux côtés x=0 et x=a. Détérminer les expressions exactes de la
déformée, des efforts internes et des réactions d’appuis si la plaque est soumise
à une charge uniformément répartie 𝑞0 .

B. Soit un panneau de dalle (BA) d’un long a


x
couloir avec (a=4m, b=16m), h =20 cm.

1. Calculer les moments et les Facette


contraintes de flexion maximaux et la (𝑥 = 0 )
Simplement Facette
flèche maximale par la solution exacte Appuyée (𝑥 = 𝑎 )
(à l’ELU ʋ=0, à l’ELS ʋ=0.2) Simplement
2. Calculer les moments maximaux de b Appuyée
flexion selon la solution de Navier et
les recommandations de l’EC2.
Conclure.
Prendre les mêmes charges que l’exo 3.
A.N :
𝑞
I. Solution exacte : 𝑤(𝑥 ) = 24𝐵
0
(𝑥 4 − 2𝑎𝑥 3 +
y
𝑞0
𝑎 𝑥 ) ; 𝑚𝑥 ( 𝑥 ) = −
3 2
(𝑥 − 𝑎𝑥 ),
2

𝑞0 𝑎 2 𝑞0
𝑚𝑥𝑚𝑎𝑥 = , 𝑚𝑦 (𝑥 ) = −𝛾 (𝑥 2 − 𝑎𝑥 ), 𝑚𝑥𝑦 (𝑥) = 𝑚𝑦𝑥 (𝑥) = 0
8 2

II. α = 0.25; wELU


max
= 12.19 mm ; wsermax
= 8.24 mm ; mmax max
x ELU = 15.6 t. m/m; σx ELU =
x ELS = 11 t. m/m; σx ELS = ±1650 t/m .
±2340 t/m2 ; mmax max 2

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr. A. Messaoudi-Mezouar’ 60


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

V
Réseaux de Poutres Croisées
V.1. INTRODUCTION 62

V.2. HYPOTHESES DE CALCUL 63

V.3. MECANISME DE TRANSFERT DES CHARGES VERTICALES 64

V.4. APPLICATION DE LA METHODE AU CALCUL DES


DALLES PLEINES 70

V.5. PARTICIPATION DES POUTRES PARALLELES AU TRANSFERT


DES CHARGES DANS UN PONT A POUTRES MULTIPLES 71

V.6. SERIE D’EXERCICES 74

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 61


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

V.1. INTRODUCTION
Les planchers en réseaux de poutres croisées (figures V.1a-b) appelés aussi dalles
en caissons offrent en plus de leurs valeurs esthétiques, des portées (surfaces
dégagées) très importantes contrairement aux planchers nervurés et planchers
dalles champignons sur appuis ponctuels (poteaux) ; avec un poids jusqu'à 10 fois
inférieur aux dalles pleines en béton. Par sa conception, le caisson n'est pas
déformable dans son plan horizontal. Il participe au contreventement des murs.
Ces réseaux demandent cependant un calcul numérique (des logiciels), étant
donné qu’en général le nombre de poutres dans les deux sens du réseau est
important. Selon l’EC2 ces réseaux de poutres croisées peuvent être aussi utilisés
pour calculer un plancher dalle pleine.

Figure (V.1a) : Exemple d’un réseau de


poutres croisées en bois.

Figure (V.1b) : Exemple d’un réseau


de poutres croisées en BA.

Figure (V.1c) : Coffrage d’un réseau de poutres croisées en BA.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 62


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

V.2. HYPOTHESES DE CALCUL


Ce chapitre concerne le calcul des réseaux de poutres croisées formés de deux
grilles de poutres croisées (A) et (B), soumises à des charges normales à leur plan
(charges verticales) , répondant aux hypothèses et conditions ci-après:
1. Les poutres des deux grilles se croisent à angle droit.
2. Les poutres (A) et (B), au nombre de (m) et (n). Elles sont respectivement
toutes d'égale longueur (dans un sens) et de section constante, et
simplement appuyées à leurs extrémités.
3. Les poutres (A) et (B) ont une rigidité de torsion négligeable. En
effet la présence de torsion dans un grillage de poutres n’est pas nécessaire
pour l’équilibre, d’autant plus que le calcul sans prise en compte des
rigidités de torsion est conservatif (sécuritaire) surtout que
l’estimation de la rigidité torsionnelle n’est pas exacte (fissuration).
4. Les appuis des n poutres (B) divisent chaque poutre (A) en n+ 1
intervalles.
5. Les points de croisement sont appelées nœuds.
6. Les poutres Ai et Bi sont généralement liaisonnées entre elles aux nœuds.
On parle de nœuds rigides (les angles restent droits après déformations).
Les poutres du réseau fléchissent et développent deux (02) efforts internes
(Moment fléchissant, Effort tranchant). Les déformations au niveau des nœuds
sont : la flèche verticale et la rotation.
Un grillage de poutres forme un système hyperstatique. Le calcul
devient fastidieux pour (m, n) grand, ce qui requiert dans la plus part des
cas le recours à des logiciels spécialisés.

Figure (V.2) : Réseau de poutres croisées, efforts internes et déformations


développés.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 63


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

V.3. MECANISME DE TRANSFERT DES CHARGES VERTICALES


On se propose d’étudier le mécanisme de transfert des charges verticales dans les
deux directions horizontales du réseau de poutres croisées. On suppose que les
charges sont appliquées uniformément et qu’elles sont concentrées à
l’intersection des poutres ; ainsi chaque nœud supporte une charge égale à P.

V.3.1 Modèle simplifié du réseau de poutre (m, n)=(1,1)


Dans ce cas : P=P1 +P2.
P1 : la part de la charge reprise par la poutre (1), au nœud d’intersection.
P2 : la part de la charge reprise par la poutre (2), au nœud d’intersection.
La poutre (1) est de longueur l1=2a.
La poutre (2) est de longueur l2=2b.

Figure (V.3a) : Mécanisme de transfert des charges, réseau m=1, n=1.

Si a=b, le réseau est dit régulier.

La courbure 1/r des deux poutres est différente, la poutre la plus courte possède
une courbure plus importante, et donc le moment de flexion le plus important
(M=EI/r). Vu la symétrie le déplacement vertical ′𝜹′ de ce nœud est identique
pour les deux poutres, et s’écrit :
𝑃1 𝑃2
𝛿= = (V.1)
𝐾1 𝐾2

𝑲𝟏 , 𝑲𝟐 : sont des termes indiquant la rigidité des poutres (1) et (2)


respectivement, ils sont facilement déterminés à partir des méthodes de calcul
des déformées (Méthodes directes, ex : méthode de Castigliano, méthode de la
poutre conjuguée) et (Méthodes énergétiques, ex : méthode graphique de Mohr).

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 64


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

𝑃1 𝐾1
= (V.2a)
𝑃2 𝐾2

𝑃2 = 𝑃 − 𝑃1 (V.2b)
 Pour une poutre de longueur ‘l’ simplement appuyée soumise à une charge
P ponctuelle à mi- travée :
𝑷𝒍𝟑
𝜹= (V.3a)
𝟒𝟖 𝑬𝑰
𝟒𝟖 𝑬𝑰
𝑲= (V.3b)
𝒍𝟑

 Pour une poutre de longueur ‘l’ bi-encastrée soumise à une charge P


ponctuelle à mi- travée :
𝑷𝒍𝟑
𝜹= (V.3c)
𝟏𝟗𝟐 𝑬𝑰
𝟏𝟗𝟐 𝑬𝑰
𝑲= (V.3d)
𝒍𝟑

K : est appelée rigidité flexionnelle linéique de la poutre. Elle tient compte des
facteurs ‘EI’, ‘l’ et des ‘conditions d’appuis de la poutre’.
Remarque :
 Si la poutre (2) par exemple est infiniment longue alors 𝑲𝟐 = 𝟎 d’après
l’équation (V.3a).
 .Si la poutre (2) par exemple est infiniment longue alors 𝑷𝟐 = 𝟎 d’après
l’équation (V.2a).
 Si on double la longueur on remarque que la rigidité de la poutre se
trouve 8 fois diminuée.
𝐏𝟏 𝐾1
En effet, d’après l’équation (V.2a) = = 𝟖 et 𝐏𝟐= 𝟏𝟗 𝐏.
𝐏𝟐 𝐾2

Figure (V.3b) : Influence de la longueur de la poutre sur sa rigidité

D’après les équations (V.1) et (V.2), les charges reprises par la poutre (1) et (2)
sont égales à :

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 65


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

b3
P1 = ( )P
a3 +b3
(V.4)
a3
P2 = ( )P
a3 +b3

Les efforts internes (moment fléchissant au nœud d’intersection des deux poutres
et effort tranchant au niveau des appuis) sont montrés sur la figure (V.3c)

𝒃𝟑 𝒂𝟑
𝑴𝟏 = 𝟑 𝑷𝒍𝟏 𝑴𝟐 = 𝟑 𝑷𝒍𝟐
𝟒(𝒂𝟑 +𝒃 ) 𝟒(𝒂𝟑 +𝒃 )
Poutre (𝟏): Poutre (𝟐):
𝒃
𝟑 𝒂𝟑
𝑻= 𝟑 𝑷
𝑻= 𝑷
𝟐(𝒂𝟑 +𝒃 ) 𝟐(𝒂𝟑 +𝒃𝟑 )

Pour a/b=1 (𝒍𝟏 = 𝒍𝟐 = 𝒍): Poutre 𝟏 et 2 𝑴 = 𝟎. 𝟏𝟐𝟓 𝑷𝒍


𝑻 = 𝟎. 𝟐𝟓𝟎𝑷

Figure (V.3c) : Mécanisme de transfert des charges, réseau m=1, n=1 : schéma
des charges transmises et des efforts internes dans chaque poutre.

V.3.2 Modèle simplifié du réseau de poutre (m, n)=(1,2) (figure V.4a)

Figure (V.4a) : Réseau de poutres croisées (à gauche réseau (1*2), à droite (2*2)).

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 66


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

m = 1, n = 2
b3
Pα = ( )P (V.5)
5a3 +b3
5a3
Pβ = ( )P
5a3 +b3

𝟑
𝒃 𝟓𝒂𝟑
𝑴𝟏 = 𝟑 𝑷𝒍𝒂
𝑴𝟏 = 𝑷𝒍𝒃
𝟑(𝟓𝒂𝟑 +𝒃 ) 𝟒(𝟓𝒂𝟑 +𝒃𝟑 )
Poutre 𝜶𝟏 : Poutre 𝜷𝟏 :
𝒃
𝟑 𝟓𝒂𝟑
𝑻= 𝟑𝑷
𝑻= 𝑷
𝟓𝒂𝟑 +𝒃 𝟐(𝟓𝒂𝟑 +𝒃𝟑 )

𝑴𝟏 = 𝟎. 𝟎𝟓𝟓 𝑷𝒍𝒂 = 𝟎. 𝟎𝟖𝟑 𝑷𝒍𝒃


 Pour a/b=1 : Poutre 𝜶𝟏
𝑻 = 𝟎. 𝟏𝟔𝟕𝑷

𝑴𝟏 = 𝟎. 𝟐𝟎𝟖 𝑷𝒍𝒃
Poutre 𝜷𝟏
𝑻 = 𝟎. 𝟒𝟏𝟕𝑷

V.3.3 Modèle simplifié du réseau de poutre (m, n)=(2,2) (figure V.4a)


m = 2, n = 2
b3
Pα = ( )P (V.6)
a3 +b3
a3
Pβ = ( )P
a3 +b3
𝒃𝟑 𝒂𝟑
𝑴𝟏 = 𝑷𝒍𝒂 𝑴𝟏 = 𝑷𝒍𝒃
𝟑(𝒂𝟑 +𝒃𝟑 ) 𝟑(𝒂𝟑 +𝒃𝟑 )
Poutre 𝜶𝟏 : Poutre 𝜷𝟏 :
𝒃𝟑 𝒂𝟑
𝑻= 𝑷
𝑻= 𝟑𝑷
𝟑
(𝒂𝟑 +𝒃 )
𝒂𝟑 +𝒃

𝑴𝟏 = 𝟎. 𝟏𝟔𝟕 𝑷𝒍𝒂 = 𝟎. 𝟏𝟔𝟕 𝑷𝒍𝒃


 Pour a/b=1 : Poutre 𝜶𝟏
𝑻 = 𝟎. 𝟓𝑷
𝑴𝟏 = 𝟎. 𝟏𝟔𝟕 𝑷𝒍𝒃
Poutre 𝜷𝟏
𝑻 = 𝟎. 𝟓𝑷

V.3.4 Modèle simplifié du réseau de poutre (m, n)=(2,4) (figure V.4b)

Figure (V.4b) : Réseau de poutres croisées (2,4)

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 67


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

V.3.5 Exemple de calcul d’un réseau de poutres croisées (m, n)=(4,6)


Soit le réseau des poutres croisées (4,6) (voir les tableaux donnés en annexe),
représenté ci-dessous. Le poids total des poutres et 𝑃𝑇𝑂𝑇 = 120𝑡.
Calculer les charges qui reviennent à chacune des poutres au niveau des nœuds
d’intersection et tracer les diagrammes des efforts internes (M,T).

Figure (V.5a) : Exemple de calcul d’un réseau de poutres croisées (m, n)=(4,6),
régulier (a=b=2m)

Tableau (V.1) : Caractéristiques du réseau

m n Nnoeud a(m) b(m) a/b 𝐿𝑎 (m) 𝐿𝑏 (m) 𝑃𝑇𝑂𝑇 (t) P(t)


(m*n)

4 6 24 2 2 1 7*2=14 5*2=10 120 120/24=5

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 68


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

V.3.5.1. Distribution des charges aux différents nœuds du réseau

𝑃𝛼1 = 0.43𝑃 𝑃𝛼4 = 0.28𝑃 𝑃𝛽1 = 0.57𝑃 𝑃𝛽4 = 0.72𝑃


𝑃𝛼2 = 0.62𝑃 𝑃𝛼5 = 0.04𝑃 D’où 𝑃𝛽2 = 0.38𝑃 𝑃𝛽5 = 0.96𝑃
𝑃𝛼3 = 0.14𝑃 𝑃𝛼6 = 0.05𝑃 𝑃𝛽3 = 0.86𝑃 𝑃𝛽6 = 0.95𝑃

Figure (V.5b) : Schéma de la distribution des charges, exemple des


poutres 𝛼1 , 𝛼2 , 𝛽1 , 𝛽3 .

V.3.5.2. Moments et efforts tranchants dans les différentes poutres du réseau

Figure (V.5c) : Schéma des efforts internes (M,T) dans la poutre ( 𝛼1 ).

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 69


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

Figure (V.5d) : Schéma des efforts internes (M,T) dans la poutre ( 𝛽3 . ).

Les poutres 𝛽𝑗 (𝑗 = 1,6) travaillent plus que les poutres 𝛼𝑖 (𝑖 = 1,4) car 𝐿𝑏 =
10𝑚 < 𝐿𝑎 = 14𝑚.

V.4 APPLICATION DE LA METHODE AU CALCUL DES DALLES


PLEINES
Soit une dalle pleine carrée de dimension (6 m* 6 m) montrée en figure (V.6),
supportant une charge surfacique à l’ELU de 8t/m2. Calculer les moments
maximums dans les deux sens 𝑀𝑥𝑚𝑎𝑥 et 𝑀𝑦𝑚𝑎𝑥 au milieu de la dalle, en utilisant la
méthode des réseaux des poutres croisées.

Nous discrétisons la dalle par un réseau (m, n)=(5,5), tels que : a=b=1m, a/b=1,
Nnoeud=5*5=25

Figure (V.6) : Exemple de calcul d’une dalle pleine par la méthode de calcul des
réseaux des poutres croisées (5,5)

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 70


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

Charge P revenant à chaque nœud :

𝑃𝑇𝑂𝑇 = 𝑞(𝐿𝑎 − 𝑎)(𝐿𝑏 − 𝑏)

𝑃𝑇𝑂𝑇 𝑞(𝐿𝑎 − 𝑎)(𝐿𝑏 − 𝑏)


𝑃= =
𝑁𝑛𝑜𝑒𝑢𝑑 𝑁𝑛𝑜𝑒𝑢𝑑
8 ∗ (6 − 1)(6 − 1)
𝑃= = 8𝑡
25
𝛼
𝑀𝑥𝑚𝑎𝑥 = 𝑀9 3 = 0.453 𝑃𝐿𝑎 = 0.453 ∗ 8 ∗ 6 = 21.74𝑡. 𝑚
𝛽
𝑀𝑦𝑚𝑎𝑥 = 𝑀9 3 = 0.453 𝑃𝐿𝑏 = 0.453 ∗ 8 ∗ 6 = 21.74𝑡. 𝑚

Comparaison avec le BAEL 99 :


𝐿𝑥 = 𝐿𝑦 = 6𝑚 ⇒ 𝛼 = 1

𝑀𝑥𝑚𝑎𝑥 = 𝑀𝑦𝑚𝑎𝑥 = 0.0368 ∗ 𝑞 ∗ 𝐿2𝑥 = 0.0368 ∗ 8 ∗ 36 = 10.59𝑡 ∗ 𝑚/𝑚

La solution donnée par la méthode des réseaux de poutres croisées donne des
moments conservateurs, car cette méthode ne tient pas compte de la torsion.
Cependant un réseau plus dense (𝑚, 𝑛 > 5) donnera des résultats plus proches
des résultats donnés par le calcul exact.

V.5. PARTICIPATION DES POUTRES PARALLELES AU TRANSFERT


DES CHARGES DANS UN PONT A POUTRES MULTIPLES
Le but de ce paragraphe est l’analyse du transfert des charges à des poutres
parallèles (principales) par l’intermédiaire d’une poutre transversale dans un
réseau de poutre croisées. Nous mettrons en exergue l’importance de la poutre
transversale pour uniformiser les affaissements dans un grillage de poutres. Le
pont à poutres multiples montrée dans la figure ci-dessous représente un réseau
de poutres croisées (Fig. V.7), ou nous avons des poutres principales appuyées sur
les piles (dans la direction de l’obstacle), et des poutres sont prévues dans le sens
transversal.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 71


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

Figure (V.7) : Pont à poutres multiples : Poutres principales et poutres


transversales
Considérons le cas de la figure ci-dessous (Fig. V.8), avec une charge (P)
appliquée sur la poutre intermédiaire seulement, les deux poutres extrêmes
restent non chargées.

Figure (V.8) : Mécanisme de transfert des charges par l’intermédiaire d’une


poutre transversale.

L : longueur des poutres principales (longitudinales)


l : longueur de la poutre secondaire (transversale)
(EI): rigidité flexionnelle des poutres principales (longitudinales)
(EI)′: rigidité flexionnelle de la poutre secondaire (transversale)

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 72


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

La poutre transversale est dans ce cas, modélisée comme une poutre continue à 2
travées appuyée sur 3 appuis élastiques (qui sont les poutres principales), on
pose :

𝐸𝐼
Ks = (V.7)
L3

K s : rigidité liée à la poutre principale considérée comme appui élastique.


Si :

∆ : Déplacement central de la poutre intermédiaire (principale), il est aussi le


déplacement central de la poutre transversale.
ʋ : Déplacement central des deux poutres extrêmes principales, il s’écrit :


ʋ= K l3
(V.8)
[1+( 3S ).((EI)′)]


ʋ= 1 EI l3
(V.9)
1+[ ∗( 3 )((EI)′)]
3 L

L’équation (V.9) indique : ‘


Quand la rigidité flexionnelle de la poutre transversale (EI)’ augmente alors (ʋ)
augmente et tends vers (Δ). Ceci tend à uniformiser les affaissements. En
pratique l’utilisation d’une poutre transversale rigide sert à assurer une
distribution égale des charges entre les (3) poutres parallèles.
La méthode de GUYON- MASSONNET- BARES utilisée pour le calcul des
ponts à poutres multiples en tenant compte de la résistance à la torsion du pont
démarre de la théorie expliquée ci-dessus.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 73


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

V.6. SERIE D’EXERCICES

Exercice 1 : réseaux des poutres croisées (cas général)


Soit un plancher reposant sur un grillage de poutres croisées (Fig.V.1) :
1. Calculer la flèche au tiers d’une poutre soumise à deux charges
concentrées (P) au 1/3 et au 2/3 de sa portée.
2. Quelle est la part P1 de la charge revenant à la poutre de longueur Lx.
3. Donner un critère permettant de négliger la part P1.
4. Soient : Lx=9m, Ly=6m, largeur des sections des poutres : b=25 cm,
P=60KN. Calculer P1 dans les deux cas suivants :
Cas 1 : Hauteur des sections des poutres : hx=16 cm, hy=50 cm.
Cas 2 : Hauteur des sections des poutres : hx=80 cm, hy=50 cm.
Analyser les résultats trouvés et faire un commentaire.
𝑙 5𝑃𝑙3 L3y 1
A.N: 𝛿 ( ) = , 𝑃1 = 𝑃 3 , pour Ix = Iy → 𝑃1 = 𝑃
3 162 L3 Ly L3
x]
Iy [ I x + I ] [1+
x y L3
y
1
Pour b=25 cm, 𝑃1 = 𝑃 𝐿𝑥 ∗ℎ𝑦 3
, 𝑃1 = 0.58𝐾𝑁 pour hx=16 cm, hy=50 cm ;
[1+( ) ]
𝐿𝑦 ∗ℎ𝑥

𝑃1 = 32.92𝐾𝑁 pour hx=80 cm, hy=50 cm.

Exercice 2 : Plancher caisson à inertie constante dans tout le réseau


Soit un plancher caisson de longueur 14m et de largueur 10m constituée :
 d’un réseau de poutres croisées en (BA)
 +dalle de compression en BA (dallette) de 3 cm
 +revêtement (chape (4 cm) : densité 20 KN/m3 )+ (carrelage (3cm) : densité
20 KN/m3)
La dalle est destinée à un plancher à usage de salle de classe (école), la charge
d’exploitation est de Q = 2.5 KN/m2.
Le réseau de poutres croisées est de type (4*6). Les poutres horizontales (𝛼𝑖 , 𝑖 =
1,4), ainsi que les poutres transversales (𝛽𝑗 , 𝑗 = 1,6) ont une section de (25 cm*65
cm). Si l’entraxe des poutres dans les deux sens est a=b=2m,
c.-à-d. a/b=1 (voir Fig. V.2). Calculer à l’ELU :
I. Transfert des charges verticales
1. le poids total de la dalle (poids poutres + dallette + revêtement) en (KN).
Déduire le poids concentré dans chacun des nœuds du réseau.
2. la charge que reprend le nœud (1) suivant la poutre longitudinale 𝛼1
3. la charge que reprend le nœud (1) suivant la poutre transversale 𝛽1
4. la charge que reprend le nœud (4) suivant la poutre transversale 𝛽2 *
II. Les moments de flexion :
Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 74
CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

1. (𝑀5𝛼 ) au nœud (5) dans la poutre 𝛼1


2. (𝑀6𝛼 ) au nœud (6) dans la poutre 𝛼2
𝛽
3. (𝑀2 ) au nœud (2) dans la poutre 𝛽1
𝛽
4. (𝑀4 ) au nœud (4) dans la poutre 𝛽2
𝛽
5. (𝑀6 ) au nœud (6) dans la poutre 𝛽3
III. Les efforts tranchants dans les poutres : 𝛼1 , 𝛼2 , 𝛽1 , 𝛽2
IV. Le ferraillage longitudinal des poutres :
1. la poutre 𝛼1 avec le moment calculé au nœud (5) (𝑀5𝛼 )
2. la poutre 𝛼2 avec le moment calculé au nœud (6) (𝑀6𝛼 )
𝛽
3. la poutre 𝛽1 avec le moment calculé au nœud (2) (𝑀2 )
𝛽
4. la poutre 𝛽2 avec le moment calculé au nœud (4) (𝑀4 )
𝛽
5. la poutre 𝛽3 avec le moment calculé au nœud (6) (𝑀6 )
V. Le ferraillage transversal des poutres 𝛼1 , 𝛼2 , 𝛽1 , 𝛽2
VI. Faire un schéma complet de ferraillage des poutres 𝛼1 , 𝛼2 , 𝛽1 , 𝛽2
On donne : 𝜌𝑏é𝑡𝑜𝑛 = 25 𝐾𝑁/𝑚3 , 𝐸𝑏 = 32 𝐺𝑃𝑎, 𝑓𝑐28 = 25𝑀𝑃𝑎, 𝐹𝑒𝐸500
AN :𝑃 = 𝑃𝐸𝐿𝑈
𝑛𝑜𝑒𝑢𝑑 = 65.31 𝐾𝑁; 𝑃𝛼1 = 28.08 𝐾𝑁; 𝑃𝛽1 = 37.22 𝐾𝑁; 𝑃𝛼4 = 18.28 𝐾𝑁; 𝑃𝛽4 =
𝛽
47.02 𝐾𝑁; 𝑀𝛼5 = 108.81 𝐾𝑁. 𝑚; 𝑀𝛼6 = 173.72 𝐾𝑁. 𝑚; 𝑀2 = 173.72 𝐾𝑁. 𝑚; 𝑀4𝛽 =
𝛽
300.43 𝐾𝑁. 𝑚; 𝑀6 = 373.57 𝐾𝑁. 𝑚; 𝑇𝛼1 = 39.84 𝐾𝑁; 𝑇𝛼2 = 62.05𝐾𝑁; 𝑇𝛽1 = 62.05𝐾𝑁; 𝑇𝛽2 =
103.19𝐾𝑁
Exercice 3 : plancher en dalle pleine
On considère un plancher en dalle pleine carré en BA de (6m*6m), montrée en
(Fig. V.3a), tels que :
 Épaisseur de la dalle pleine en béton armé (15 cm) : densité 25 KN/m3
 Carrelage (2 cm) : densité 20 KN/m3
 Chape (4 cm) : densité 20 KN/m3
Cette dalle est un plancher d’hôpital recevant du public : Q = 5 KN/m2.
I. Si la dalle est calculée avec un réseau de poutre (5,5) montrée en Fig. (V.3b)
avec a=b=1m c.-à-d. a/b=1. Calculer à l’ELU :
1. la charge répartie sur la dalle en (KN/m2). Déduire le poids total de la dalle.
2. le poids concentré dans les nœuds d’intersection du grillage utilisé.
3. les charges transmises dans chacun des nœuds (1), (5) du réseau, selon les
directions 𝛼 et 𝛽.
4. les moments maximums de flexion dans la dalle suivant les deux directions
horizontale et transversale.
II.Si la dalle est calculée selon les recommandations de l’EC2, calculer à l’ELU
les moments maximums de flexion dans la dalle suivant les deux directions
horizontale et transversale. Comparer avec la solution précédente et faire un
commentaire.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 75


CHAPITRE V RESEAUX DEPOUTRES CROISEES

𝐾𝑁 𝛼
AN :𝑞 = 14.18 𝑚2 ; 𝑃𝑡𝑜𝑡 = 354.50𝐾𝑁; 𝑃𝑛𝑜𝑒𝑢𝑑 = 𝑃 = 14.18𝐾𝑁; 𝑀𝑥𝑚𝑎𝑥 = 𝑀9 3 =
𝛽
38.54 𝐾𝑁. 𝑚; 𝑀𝑦𝑚𝑎𝑥 = 𝑀9 3 = 38.54𝐾𝑁. 𝑚; 𝑀𝑥𝑚𝑎𝑥 = 𝑀𝑦𝑚𝑎𝑥 = 18.78 𝐾𝑁 ∗ 𝑚/𝑚 (EC2)

Exercice 4 : transfert des charges dans un pont à poutres multiples


Soit un pont à poutres multiples (3 poutres principales par travée). Poutres
principales (parallèles) en forme de ‘I’ en BA, montrée sur la figure (V.4), de
portée L=15m. Poutre transversale en BA, rectangulaire (b*h) : b=30cm, de
portée l=5m. On donne Eb=32 GPa. Calculer la hauteur ‘h’ de la poutre
transversale pour que le déplacement dans les poutres extrêmes soit égale à 90%
de celui de la poutre centrale. AN : I=2.87.106 cm4, h= 25.17 cm.

Figure (V.1) Figure (V.2)

Figure (V.3a) Figure (V.3b)

60 cm
10 cm

10 cm 80 cm Figure (V.4)

10 cm

60 cm

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 76


TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

VI
Torsion Pure Libre et Uniforme
des Poutres

VI.1. INTRODUCTION 78

VI.2. TORSION D'UNE BARRE CIRCULAIRE 78

VI.3. TORSION D’UNE BARRE DE SECTIONS TRANSVERSALES


MASSIVES ‘PLEINES’ 84

VI.4. TORSION D’UNE BARRE DE SECTIONS TRANSVERSALES


OUVERTES A PAROIS MINCES 86

VI.5. TORSION D’UNE BARRE DE SECTIONS TRANSVERSALES


FERMEES (TUBULAIRES) A PAROIS MINCES 87

VI.6. LA TORSION DANS L’OUVRAGE D’ART ‘PONT’ 90

VI.7. SERIE D’EXERCICES 92

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 77


TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

VI.1. INTRODUCTION
Nous considérons dans ce chapitre un type de comportement de barre un peu
complexe connu sous le nom torsion. La torsion fait référence à la torsion d'une
barre droite lorsqu'elle est chargée par des moments (ou des couples) qui tendent
à produire une rotation autour de l’axe longitudinale de la barre.
Le cas idéalisé de charge de torsion est illustré sur la figure VI.1a, qui montre
une barre droite soutenue à une extrémité et chargée par deux paires de forces
égales et opposées. La première paire comprend les forces P1 agissant près du
milieu de la barre et la deuxième paire est constituée des forces P 2 agissant à la
fin. Chaque paire de forces forme un couple qui tend à tordre la barre autour de
son axe longitudinal. D’après la statique, le moment d'un couple est égal au
produit de l'un des les forces et la distance perpendiculaire entre les lignes
d'action des forces ; donc, le premier couple est T1=P1.d1 et le second T2=P2.d2.

Fig. VI.1 : Barre circulaire soumise à la torsion par les couples T1 et T2.

Par torsion pure, libre et uniforme (traitée dans ce chapitre), on envisage un


mode de sollicitation des poutres qui se réduit à un moment
longitudinal constant dans le cadre des liaisons de ces poutres qui ne gênent
en aucune manière le gauchissement de leurs sections.

A l’opposé, la torsion non uniforme se caractérise par une distribution non


constante du moment de torsion. La torsion gênée a lieu en présence de liaisons
qui empêchent le gauchissement des sections. La torsion non uniforme et gênée
n’est pas traitée ici.
VI.2. TORSION D'UNE BARRE CIRCULAIRE
Nous commençons notre discussion de la torsion en considérant une barre
prismatique circulaire de section transversale torsadée par les couples T agissant
sur les extrémités (Fig. VI.2a). Puisque chaque section transversale de la barre
Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 78
TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

est identique, et puisque chaque section transversale est soumise au même


couple interne T, nous dirons alors que la barre est en torsion pure uniforme. A
partir des considérations de symétrie, il peut être prouvé que les sections de la
barre ne changent pas de forme en tournant autour de l’axe longitudinale. En
d'autres termes, toutes les sections transversales restent planes et circulaires et
tous les rayons restent droits. En outre, si l'angle de rotation entre une extrémité
de la barre et l'autre est petit, ni la longueur de la barre ou son rayon ne va
changer.

Fig. VI.2 : Déformation d'une barre circulaire en torsion pure.

Pour aider à visualiser la déformation de la barre, imaginez que l'extrémité


gauche de la barre (Fig. VI.2a) soit fixée en position. Ensuite, sous l'action du
couple ‘T’, l'extrémité droite tournera (par rapport à la gauche) par un petit angle
(∅), connu comme l'angle de torsion (ou angle de rotation). En raison de cette
rotation, une ligne longitudinale droite (pq) sur la surface de la barre deviendra
une courbe hélicoïdale (pq’), où q’ est la position du point (q) après que la section
transversale finale a tourné de l'angle (∅) (Fig. VI.2b).
L'angle de torsion change le long de l'axe de la barre, et au niveau d’une section
transversale intermédiaire, il aura une valeur ∅(𝑥 )qui est entre zéro (à
l'extrémité gauche) et ∅ à l'extrémité droite. Si chaque section de la barre a le
même rayon et est soumise au même couple T (torsion uniforme), l'angle ∅(𝑥)
variera linéairement entre les extrémités.

VI.2.1. Déformation angulaire sur la surface extérieure


Considérons maintenant un élément de la barre situé entre deux sections
transversales distantes de ‘dx’ (voir Fig. VI.3a). Cet élément est représenté
agrandi dans Fig. VI.3b. Sur sa surface extérieure, nous identifions un petit
élément abcd, avec des côtés ab et cd qui sont initialement parallèles avec l'axe
longitudinal. Pendant la torsion de la barre, la section droite tourne par rapport à
la section transversale gauche à travers d’un petit angle de torsion 𝑑∅, de sorte
que les points b et c se déplacent vers b’ et c’, respectivement. Les longueurs des
côtés de l'élément, qui est maintenant l'élément ab’c’d, ne change pas pendant
cette petite rotation.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 79


TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

Figure. VI.3 : Déformation d'un élément de longueur ‘dx’.

Cependant, les angles de l'élément (Fig. VI.3b) ne sont pas égaux à 90°. L'élément
est donc dans un état de cisaillement pur, qui signifie que l'élément est soumis à
des contraintes de cisaillement. L'amplitude de la déformation angulaire (de
cisaillement) à la surface extérieure de la barre, notée 𝛾𝑚𝑎𝑥 est égale à la
diminution de l'angle au point ‘a’. De la Fig. VI.3b, nous voyons que la diminution
de cet angle est :
𝑏𝑏′
𝛾𝑚𝑎𝑥 = (VI.1)
𝑎𝑏

𝛾𝑚𝑎𝑥 est mesuré en radian, bb’ est la distance à travers laquelle le point b se
déplace, et ab est la longueur de l'élément (égal à dx). Avec r indiquant le rayon
de la barre, on peut exprimer la distance bb’ comme 𝑟 𝑑∅, où 𝑑∅ est également
mesuré en radian. Ainsi, l'équation précédente devient :
𝑟 𝑑∅
𝛾𝑚𝑎𝑥 = (VI.2)
𝑑𝑥

Cette équation relie la déformation de cisaillement (à la surface extérieure de la


barre) à l’angle de torsion.
d∅/𝑑𝑥 : est la vitesse de variation de l'angle de torsion ∅ par rapport à la distance
x mesurée suivant l'axe de la barre.
Nous allons dénoter 𝑑∅/𝑑𝑥 par le symbole θ et se référer à elle comme le taux de
torsion, ou l’angle de torsion par unité de longueur :
𝑑∅
𝜃 = 𝑑𝑥 (VI.3)

Avec cette notation, nous pouvons écrire la déformation angulaire comme :


𝑟 𝑑∅
𝛾𝑚𝑎𝑥 = =𝑟𝜃 (VI.4)
𝑑𝑥

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 80


TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

Dans le cas particulier de la torsion pure, le taux de torsion est égal à l'angle
total de torsion ∅ divisé par la longueur L, c'est-à-dire :

𝜃= (VI.5)
𝐿

Par conséquent, pour la torsion pure seulement, nous obtenons :


𝑟∅
𝛾𝑚𝑎𝑥 = 𝑟 𝜃 = (VI.6)
𝐿

VI.2.2. Déformation angulaire à l’intérieur de la barre


Les contraintes de cisaillement à l'intérieur de la barre peuvent être retrouvées
par la même méthode utilisée pour trouver la déformation 𝛾𝑚𝑎𝑥 à la surface.
Parce que les rayons dans les sections transversales d'une barre restent droites et
non déformées lors de la torsion, nous voyons que la discussion précédente pour
un élément abcd à l'extérieur surface (Fig. VI.4b) se tiendra également pour un
élément similaire situé sur la surface d'un cylindre intérieur de rayon 𝜌
(FigVI.4c).

Figure VI.4 : Déformations et contraintes de cisaillement dans une barre circulaire


soumise à une torsion pure uniforme.
Ainsi, les éléments intérieurs sont également en cisaillement pure avec les
déformations angulaires correspondantes ci-dessous :
𝜌
𝛾 = 𝜌 𝜃 = 𝑟 𝛾𝑚𝑎𝑥 (VI.7)

Cette équation montre que les déformations dans une barre circulaire varient
linéairement avec la distance radiale 𝜌 du centre, la déformation est égale à zéro
au centre et atteint une valeur maximale 𝛾𝑚𝑎𝑥 à la surface extérieure.

Tubes circulaires (voir figure. VI.5)


𝑟2 ∅ 𝑟 𝑟1 ∅
𝛾𝑚𝑎𝑥 = 𝛾𝑚𝑖𝑛 = 𝑟1 𝛾𝑚𝑎𝑥 = (VI.8)
𝐿 2 𝐿

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TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

Figure. VI.5 : Déformation angulaire pour un tube circulaire.


Toutes les équations précédentes, écrites pour les déformations dans une barre
circulaire, sont basées sur des concepts géométriques et n'impliquent pas les
propriétés matérielles. Par conséquent, les équations sont valables pour tout
matériau, que ce soit élastique ou inélastique, linéaire ou non linéaire.
Cependant, les équations sont limitées aux barres ayant de petits angles de
torsion et de petites déformations.

VI.2.3. Contraintes de cisaillement d’une barre circulaire de matériau


élastique linéaire
Maintenant que nous avons étudié les déformations dans une barre circulaire en
torsion, nous sommes prêts à déterminer les directions et les grandeurs des
contraintes de cisaillement correspondantes. Les directions des contraintes
peuvent être déterminées par inspection, comme illustré sur la Fig.VI.4. Nous
observons que le couple ‘T’ tend à faire tourner l'extrémité droite de la barre dans
le sens antihoraire vu de la droite. Par conséquent, les contraintes de
cisaillement agissent sur un élément de contrainte situé sur la surface de la barre
aura les directions indiquées sur la figure Fig.VI.4a, b.
Les contraintes de cisaillement peuvent être déterminées à partir des
déformations en utilisant la relation contrainte-déformation. Si le matériau est
linéairement élastique, nous pouvons utiliser la loi de Hooke en cisaillement :

𝜏=𝐺𝛾 (VI.9)

G : module de cisaillement et 𝛾 : déformation angulaire de cisaillement.


En combinant les équations précédentes nous obtenons :

τmax = G r θ (VI.10)
ρ
τ=Gρθ= τmax (VI.11)
r

𝜏𝑚𝑎𝑥 : Contrainte de cisaillement à la surface externe de la barre (rayon r).


τ: Contrainte de cisaillement à un point intérieur (rayon 𝜌).

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TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

VI.2.4. Formulation du moment de torsion


La prochaine étape de notre analyse consiste à déterminer la relation entre les
contraintes de cisaillement et le couple T. Les contraintes agissent en
permanence autour la section transversale, ils ont une résultante sous la forme
d'un moment égal au couple ‘T’ agissant sur la barre. On considère un élément de
la zone ‘dA’ situé à la distance radiale 𝜌 de l'axe de la barre (Fig.VI.4d). La force
de cisaillement agissant sur cet élément est égale à 𝜏 𝑑𝐴, où τ est la contrainte de
cisaillement au rayon 𝜌. Le moment correspondant à cette zone dA est :
𝜏𝑚𝑎𝑥
𝑑𝑀 = 𝜏 𝜌 𝑑𝐴 = 𝜌2 𝑑𝐴 (VI.12)
𝑟

Le moment résultant (égal au couple T) est la somme sur le toute la section


transversale de tous ces moments élémentaires :
𝜏𝑚𝑎𝑥 𝜏𝑚𝑎𝑥
𝑇 = ∫𝐴 𝑑𝑀 = ∫𝐴 𝜌2 𝑑𝐴 = 𝐼𝑃 (VI.13)
𝑟 𝑟

𝜋𝑟 4 𝜋𝑑4
𝐼𝑃 : Moment d’inertie polaire (pour une section circulaire 𝐼𝑃 = = ).
2 32

𝐼𝑃 = ∫𝐴 𝜌2 𝑑𝐴 (VI.14)

Réarrangeant l’équation :
𝑇𝑟
𝜏𝑚𝑎𝑥 = (VI.15)
𝐼𝑃

Cette équation, connue sous le nom de ‘la formule de torsion’, indique que la
contrainte de cisaillement maximale est proportionnelle au couple
appliqué ‘T’ et inversement proportionnelle au moment d'inertie
polaire 𝑰𝑷 .
Le couple ‘T’est généralement exprimé en (N. m), le rayon ‘r’ en (m), le moment
d'inertie polaire 𝐼𝑃 en (m4) et la contrainte de cisaillement ‘τ’ en pascals (Pa).
L’angle de torsion devient alors :
𝑇
𝜃= (VI.16)
𝐺 𝐼𝑃

Pour une barre en torsion pure, l'angle total de torsion ∅ est :


𝑇𝐿
∅= (VI.17)
𝐺 𝐼𝑃

La quantité 𝑮𝑰𝑷 / 𝑳 est appelée la rigidité en torsion (torsionnelle) de la barre.


VI.2.5. Comparaison entre barre circulaire pleine et creuse
Comparer les poids d’une barre circulaire creuse ‘PC’ (de rayon Re et Ri) et d’une
barre circulaire pleine ‘PP’ (de rayon R), de même longueur L, faites d’un même
Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 83
TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

matériau (le poids volumique est m). Les deux barres sont soumises au moment
T.
1. à égalité de contrainte maximale.
2. à égalité de déformation (rotation relative des sections extrêmes).
𝑅𝑖
Application numérique :𝜌 = = 0.6
𝑅𝑒

Solution :

PP = 𝜋𝑅 2𝐿 𝑚
PC 𝑅𝑒2 (1 − 𝜌2 )
PC = 𝜋 (𝑅𝑒2 − 𝑅𝑖2 )𝐿 𝑚 ⟹ =
PP 𝑅2
𝑇𝑅 2𝑇 𝑇𝑅𝑒 2𝑇𝑅
𝑃
𝜏𝑚𝑎𝑥 = = 𝜋𝑟 3 et 𝜏𝑚𝑎𝑥
𝐶
= 𝑒
= 𝜋𝑅4 (1−𝜌 4)
𝐼𝑃 𝐼𝑐 𝑒

PC 𝑅𝑒2 (1−𝜌 2) 1−𝜌 2


𝑃
𝜏𝑚𝑎𝑥 𝐶
= 𝜏𝑚𝑎𝑥 ⟹ 𝑅3 = 𝑅𝑒3 (1 − 𝜌4 ) d’où = = 2 = 0.702
PP 𝑅2 (1−𝜌 4) ⁄3

𝑅𝑒2 (1−𝜌 2) 1−𝜌 2


𝜃𝑃 =𝜃𝐶 ⟹ 𝐼𝑃 = 𝐼𝐶 ⟹ 𝑅4 = 𝑅𝑒4 (1 − 𝜌4 ) d’où
PC
= = 1 = 0.686
PP 𝑅2 (1−𝜌 4 ) ⁄4
VI.3. TORSION D’UNE BARRE DE SECTIONS TRANSVERSALES
MASSIVES ‘PLEINES’
Les sections en acier sont en général reconstituées (Fig.IV.7a). Pour le calcul de
leurs constantes de torsion 𝑱 (𝑱 remplace 𝑰𝑷 pour une section circulaire), ainsi
que les contraintes et les déformations, ces sections peuvent être représentées
par un assemblage de rectangles.
Ces sections transversales massives (pleines) peuvent etre de forme : elliptique,
triangulaire et rectangulaire.

Figure VI.6a : Section pleine elliptique, triangulaire et rectangulaire.


Le tableau (VI.1) résume les constantes de torsion (𝑱), les contraintes
maximales de cisaillement, l’angle de torsion pour les 3 types de section ci-
dessus.

Tableau (VI.1) : Contraintes et déformations pour les trois types de sections massives.

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TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

Section 𝑱 𝝉𝒎𝒂𝒙 ∅

elliptique 𝜋 𝑎3 𝑏3 2𝑇 𝑇𝐿
𝐽𝑒 =
𝑎2 + 𝑏2 𝜋 𝑎 𝑏2 𝐺 𝐽𝑒

triangulaire ℎ𝑡4 ℎ
𝑇 ( 2𝑡 ) 𝑇𝐿 15 √3 𝑇 𝐿
𝐽𝑡 = 15 √3 𝑇 =
15 √3 = 𝐺 𝐽𝑡 𝐺 ℎ𝑡4
𝐽𝑡 2ℎ𝑡3

rectangulaire 𝐽𝑟 = 𝑘2 𝑏 𝑡 3 𝑇 𝑇𝐿 𝑇𝐿
=
𝒌𝟏 𝑏 𝑡 2 𝐺 𝐽𝑟 𝐺 (𝒌𝟐 𝑏 𝑡 3 )

Tableau (VI.2) : coefficients adimensionnels (k1, k2) liés à la section rectangulaire.

t : petit côté de la section transversale rectangulaire.


La contrainte de cisaillement et la déformation maximale se produisent aux
points médians des côtés pour chaque type de section. En effet, les contraintes de
cisaillement sont nulles sur les angles des sections triangulaires et
rectangulaires.

Exemple 1 :
Une barre de longueur L=1,8 m est soumise à des couples T= 5 KN m à chaque
extrémité (Fig. VI.6b). Le segment AB (L1=900 mm) est en laiton (Gb= 41 GPa)
ayant une section transversale carrée (a= 75 mm). Segment BC (L2= 900 mm) est
fait d'acier (Gs= 74 GPa) et a une section transversale circulaire (d= a= 75 mm).
(a) Trouvez la contrainte de cisaillement maximale et l'angle de torsion pour
chaque segment de la barre.
(b) Trouver la nouvelle valeur pour la dimension ‘a’ de la barre AB si la
contrainte de cisaillement est maximale.
(c) Répéter la partie (b) si les angles de torsion des segments AB et BC doivent
être égaux.
(d) Si la dimension a=75 mm et la barre BC est maintenant un tuyau creux avec
un diamètre extérieur d2= a, trouver le diamètre intérieur d1 de sorte que les
angles de torsion des segments AB et BC soient égaux.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 85


TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

Figure. VI.6b : Exemple 1 de sections pleines.

VI.4.TORSION D’UNE BARRE DE SECTIONS TRANSVERSALES


OUVERTES A PAROIS MINCES :

Figure VI.7a : Sections transversales ouvertes à parois minces : forme I, canal, et en forme de
Z.

Le couple total Test supposé égal à la somme des couples portés par les ailes et
l’âme. De manière générale la constante de torsion pour toute section mince (s/t
>10) ouverte s’écrit :
1
𝐽 = ∑ 𝑠𝑡 3 (VI.18)
3

Avec s la longueur et t l’épaisseur de chaque partie de la section droite.


Dans le cas de la section en I :
1 1
𝐽𝑓 = 𝑏𝑓 𝑡𝑓3 𝐽𝑤 = (𝑏𝑤 − 2 𝑡𝑓 )(𝑡𝑤3 ) 𝐽 = 𝐽𝑤 + 2 𝐽𝑓 (VI.19)
3 3

Le cisaillement max se produit sur les faces de la paroi, et s’annule à l’axe neutre.
𝑇𝑡 𝑇𝐿
𝜏𝑚𝑎𝑥 = ± ∅= (VI.20)
𝐽 𝐺𝐽

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TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

Exemple 2 : sections ouvertes à parois minces :


Considérons une cornière en acier, L1=178* 102*19, et une poutre en forme de ‘I’
en acier, W360*39, chacune de longueur L= 3,5 m, et soumise à un couple T (voir
Fig. VI.7b). La contrainte de cisaillement admissible est de 45 MPa et la rotation
maximale autorisée est de 5 °.
Trouver la valeur du couple maximal ‘T’ pouvant être appliqué à chaque section.
Supposons que G= 80 GPa.

Figure. VI.7b : Exemple 2 de sections ouvertes à parois minces.


VI.5. TORSION D’UNE BARRE DE SECTIONS TRANSVERSALES
FERMEES (TUBULAIRES) A PAROIS MINCES
Les formes circulaires sont en générale les plus résistantes à la torsion et par
conséquent les plus utilisées. Cependant pour les structures légères en
aéronautiques par exemple, les sections tubulaires minces sont très demandées.
Nous considérons le tube cylindrique de section tubulaire quelconque d’épaisseur
‘t’ petite devant la longueur du tube sujet au moment de torsion T (figure VI.8).

Figure. VI.8 : Section fermée (tubulaire) à parois minces


Des contraintes de cisaillement τ agissent sur la facette bc (Figure VI.8b). On
suppose que ces contraintes varient le long de cette section de b à c. La contrainte
en b est alors notée τb et celle en c est notée τc (Fig.VI.8c). Par équilibre, les
mêmes contraintes agissent dans la facette opposée ad, mais aussi sur les
facettes longitudinales ab et cd. Ces contraintes produisent des forces Fb, Fc, F1,
F1 respectivement sur les facettes ab cd ed et bc. Ces forces sont obtenues en
multipliant les contraintes par l’aire ou elles agissent.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 87


TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

Par équilibre dans le sens longitudinale : 𝐹𝑏 = 𝐹𝑐 or 𝐹𝑏 = 𝜏𝑏 𝑡𝑏 𝑑𝑥 et 𝐹𝑐 =


𝜏𝑐 𝑡𝑐 𝑑𝑥 . tb, tc représente l’épaisseur du tube au point b et c. Alors :
𝜏𝑏 𝑡𝑏 = 𝜏𝑐 𝑡𝑐 (VI.21)
Cette équation indique que le produit de la contrainte τ avec l’épaisseur t est le
même dans tous point de la section tubulaire. Ce produit est appelé flux de
contrainte et est noté f.

𝑓 = 𝜏 𝑡 = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 (VI.22)
Cette relation indique que les contraintes de cisaillement sont d’autant plus
importantes que l’épaisseur diminue. Ce flux est l’intensité de la force de
cisaillement par unité de longueur. Soit la section tubulaire de la figure (VI.8e),
considérons un élément de longueur ds (mesuré le long de la ligne médiane). La
distance ‘s’ donne la position de l’élément à partir d’un point de référence. La
force totale agissant est fds et le moment de torsion autour du point O dans le
tube est :

𝑑𝑇 = 𝑟𝑓 𝑑𝑠 (VI.23)
Le moment total est obtenu par intégration le long de la ligne médiane de la
section tubulaire.
𝐿
𝑇 = 𝑓 ∫0 𝑚 𝑟 𝑑𝑠 (VI.24)
Lm : longueur de la ligne médiane, rds représente le double de l’aire du triangle
hachuré (Fig.VI.8e), nous déduisons alors :
𝐿𝑚
∫0 𝑟 𝑑𝑠 = 2𝐴𝑚 (VI.25)
La formulation de la torsion pour une section tubulaire à parois minces
s’écrit finalement :
𝑇
𝜏= (VI.26)
2𝑡 𝐴𝑚

Am : est l’aire délimitée par la ligne médiane de la section tubulaire


mince.
La constante de torsion pour la section tubulaire à parois mince s’écrit :
4𝐴2𝑚
𝐽= 𝐿 𝑑𝑠 (VI.27)
∫0 𝑚 𝑡

Pour une section à épaisseur constante, la constante se simplifie et devient :


4𝑡 𝐴2𝑚
𝐽= (VI.28)
𝐿𝑚
L’angle de rotation est donné par l’équation ci-dessous :

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TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

𝑇𝐿
∅= (VI.29)
𝐺𝐽

Cette équation a la même forme que celle correspondant à la section circulaire


sauf que le moment d’inertie polaire IP est remplacé par la constante de torsion 𝐽.
𝐺𝐽 est appelée la rigidité à la torsion.
Nota : il est bien évident que si une section fermée présente des compartiments
ouverts, comme pour l’exemple de la section de pont en caisson creux (Fig.VI.9),
les contraintes τ dues à la torsion dans ces compartiments répondent aux
caractéristiques des parois des sections ouvertes.

Figure. VI.9 : Section fermée à compartiments ouverts de pont en caisson creux.


Comparaison :
Soit une section tubulaire ouverte de rayon (R=75 cm) et d’épaisseur (t=4 cm),
face à une autre section tubulaire fermée de mêmes rayon et de même épaisseur.
Le moment T est égal à 0.5MNm. Comparer entre le comportement des 2
sections.
La section fermée à parois minces se comporte beaucoup mieux vis-à-vis de la
torsion que la section ouverte à parois minces. En effet :
𝑱 (Tubulaire ‘fermée’ à parois minces) ≫ 𝑱 (Ouverte à parois minces)
Soumise au même moment de torsion (T), nous avons :
𝝉 (Tubulaire ‘fermée’ à parois minces) ≪ 𝝉 (Ouverte à parois minces)
Conclusion : En torsion la forme de la section de la barre est très
importante.
Tableau (VI.3) : Tableau récapitulatif.
Section 𝑱 𝝉𝒎𝒂𝒙 ∅
𝑇𝑟 𝑇𝐿
pleine circulaire 𝐽 = 𝐼𝑃
𝐼𝑃 𝐺 𝐼𝑃
1 𝑇𝑡𝑚𝑎𝑥 𝑇𝐿
mince ouverte 𝐽 = ∑ 𝑠𝑡 3
3 𝐽 𝐺𝐽
mince fermée 4𝐴2𝑚 4𝑡 𝐴2𝑚 𝑇 𝑇𝐿
𝐽= 𝐿𝑚𝑑𝑠 ; t=cste ⇒𝐽=
(tubulaire) ∫0 𝑡
𝐿𝑚 2𝑡𝑚𝑖𝑛 𝐴𝑚 𝐺𝐽

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 89


TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

VI.6. LA TORSION DANS L’OUVRAGE D’ART ‘PONT’


La torsion est un phénomène courant dans les structures d’ouvrages d’art.
Néanmoins, ce type de sollicitation est souvent négligé, car elle est difficile à
appréhender, et parce que ses conséquences sont souvent sans importances pour
des ponts simples (pont à poutres multiples….), la torsion est dans ces cas prise
en compte via des méthodes approchées (Méthode de Guyon-Massonnet…).
Cependant dans le cas de ponts plus complexes, un calcul adéquat à la torsion
lors le dimensionnement du tablier est obligatoire, nous pouvons citer les cas ci-
dessous :
 Ponts suspendus ;
 Ponts courbes ;
 Ponts biais ;
 Ponts avec charges excentrées.
VI.6.1. Les causes de la torsion dans l’ouvrage d’art
(1) Les mouvements différentiels verticaux sismique appelés aussi mouvement de
lacet (en cas de séisme) peuvent causer la torsion d’un pont. De la même manière,
le vent peut aussi solliciter le tablier en mode de torsion. (2) La dissymétrie du
système porteur, (3) la courbure imposée par la géométrie de l’ouvrage par
exemple sur un virage important possédant un rayon très large, le poids propre
de l’ouvrage induit un moment de torsion en plus de la flexion et du cisaillement,
(4) la dissymétrie des charges appliquées.
VI.6.2. Exemple du ‘Pont de TACOMA 1940’
Le premier pont suspendu de Tacoma Narrows a été ouvert le 1er juillet 1940, un
accident a eu lieu quatre mois plus tard le 7 novembre. La vitesse du vent était
d'environ 65 km/h. Des oscillations de grandes amplitudes en mode de torsion se
sont produites à 10h du matin, le pont s’est alors effondré à 11h10. Le pont avait
été dimensionné pour résister au vent mais sans tenir compte de la torsion.
VI.6.3. Exemple du ‘Pont GOLDEN GATE’
Le 1er décembre 1951, une tempête s’est abattue sur le pont Golden Gate, causant
des torsions et des vibrations suffisantes pour entraîner quelques dommages
mineurs et motiver des travaux de réflection. Effectués entre 1953 et 1954, les
travaux consistaient en l’ajout d’éléments de contreventement en dessous du
tablier, entre les deux poutres d’acier en treillis qui soutiennent le tablier. Cette
solution a augmenté la rigidité en torsion du pont.
La forme originale du tablier consiste en une section de 152 mètres de la
structure originale du tablier du pont Golden Gate, sans la chaussée qu’elle
soutient. Les poutres latérales en treillis, reliées par l’ossature qui soutient la
chaussée, forment un profil en ‘U’ ouvert inversé. La forme du tablier
rénové (le pont tel qu’il est aujourd’hui) est montrée à la fig. (VI.11). À la forme
originale, ils ont ajouté des éléments de contreventement, de sorte que la coupe
transversale prend maintenant la forme d’un rectangle fermée.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 90


TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

Tablier en
torsion

Figure (VI.10a) : Mode de torsion du Pont de Tacoma.

Figure (VI.10b) . La chute du


Pont de Tacoma.

Figure (VI.11). Maquette de la


section du tablier en ‘U
ouverte’ avant rénovation et
‘Rectangulaire fermée’ après
rénovation.

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 91


TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

.
VI.7. SERIE D’EXERCICES

Exercice 1: (c) On réalise un trou de diamètre d/2


dans la barre :
Une barre circulaire de longueur *donner le ratio des rigidités
L=460 mm est soumise à un moment torsionnelle.
de torsion T tel que l’angle de torsion 𝜏 𝑚𝑎𝑥
entre les extrémités de la barre est *donner le ratio 𝑝 ⁄𝜏 𝑚𝑎𝑥 (même T)
𝑐
égale à 3°.
(a) Si la déformation angulaire (d) Si le trou est de d/2, donner le
maximale de la barre est de 6*10-4, nouveau diamètre extérieure (d) pour
quel est le diamètre maximum avoir la même rigidité (plein /creux).
admissible de la barre ? A.N 𝐾𝑇 = 2059 𝑁. 𝑚, 𝜏𝑚𝑎𝑥 =
𝐾
(b) Si le diamètre est de 12.5 mm, 27.9𝑀𝑃𝑎, 𝛾𝑚𝑎𝑥 = 997 ∗ 10−6 , 𝑇𝐶⁄𝐾 =
𝑇𝑃
qu’elle la longueur minimale
𝜏𝐶
admissible de la barre ? 0.938, ⁄𝜏𝑃 = 1.067, 𝑑 = 32.5 𝑚𝑚.
A.N : Dmax=10.54mm, Lmin=545 mm.
Exercice 4 :
Exercice 2 :
Un tube circulaire de longueur
Une barre creuse de section L=0.75 m, de diamètre (dext=45 mm,
circulaire (r2=1.5*r1) est soumise à dint=28 mm) est soumis à un moment
un moment de torsion T tel que : de torsion T. On mesure un angle de
rotation de 4° lorsque T=700N.m.
(a) Calculer 𝜏𝑚𝑎𝑥 , 𝐺, 𝛾𝑚𝑎𝑥 (𝑟𝑎𝑑).
(b) Si la déformation angulaire est
limitée à 2.2*10-3 et le diamètre
intérieure est augmenté à 35 mm,
quel est le moment de torsion
(a) 𝛾𝑚𝑎𝑥= 400 ∗ 10−6 , calculer la maximum admissible.
déformation angulaire à la surface
intérieure 𝛾1 (𝑟1 ). Exercice 5 :
(b) 𝛾𝑚𝑎𝑥= 400 ∗ 10−6 , 𝜃 = 0.125°/𝑚,
Un solide circulaire de diamètre d
calculer 𝑟2𝑚𝑖𝑛 en adjustant le moment
doit être remplacé par un tube
T.
rectangulaire (d*2d) par rapport à la
A.N:𝛾1 = 2.67 ∗ 10−4 , 𝑟2𝑚𝑖𝑛 = 183.3 𝑚𝑚
ligne médiane du tube. Déterminer
Exercice 3 : l’épaisseur minimale tmin nécessaire
pour que la contrainte maximale
Une barre circulaire de longueur dans le tube n’excède pas celle du
L=1.4 m, de diamètre d=32 mm faite solide.
d’aluminium (G=28GPa) est soumise
à un moment de torsion T.
(a) Calculer la rigidité torsionnelle
linéaire de la barre.
(b) Si ∅ = 5°, calculer 𝜏𝑚𝑎𝑥 , 𝛾𝑚𝑎𝑥 .
Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 92
TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

1. Calculer la contrainte de
cisaillement 𝜏 est l’angle de rotation
∅(°) d’un tube en acier de longueur
L=1.5m (G=76GPa) ayant la section
transversale (montrée ci-dessous) et
soumis à une torsion T=10KN.m.
A.N: 𝑡𝑚𝑖𝑛 =𝜋𝑑⁄64
L’épaisseur de toutes les parois du
tube est de 8 mm.
Exercice 6 :
2. Si l’épaisseur des parties
Comparer entre les sections circulaires du tube est de 10mm.
suivantes Calculer 𝜏, ∅.
(a) : massive rectangulaire (h=2b).
(b) : fermée à paroi mince (de même
épaisseur e).
(c) : même section que (a) et (b) mais
fondue au milieu du grand côté
h.

A.N:1. 𝜏 = 35 𝑀𝑃𝑎, ∅ = 0.57°, 2:


𝐴𝑚 = 17853.98 𝑚𝑚2 , 𝐽 =
22.6. 10−6 𝑚4 , 𝜏 = 35 𝑀𝑃𝑎, ∅ = 0.50° =
8.73 ∗ 10−3 𝑟𝑎𝑑

Exercice 8 :
Une torsion est appliquée à un tube à
Pour T=400N.m, b=40mm, h=80mm, parois minces, sa section est un
e=4mm, Gacier=8*104 MPa. hexagone régulier d’épaisseur
1. Donner pour chaque cas les constante t et de côtés b. Donner la
constantes de torsion (inertie de formule de la contrainte de
torsion). cisaillement 𝜏 et du taux de torsion θ.
2. Préciser ou se situe la contrainte
tangentielle maximale puis
donner son intensité.
3. En déduire les valeurs de l’angle
de torsion unitaire 𝜃. Quelle
section est préférable en
construction ?
A.N: 𝑇 √3 2𝑇
A.N : 𝜏 = 9𝑏2 𝑡 , 𝜃 = 9𝐺𝑏3 𝑡
Cas(a): 𝐽 = 1172.5 ∗ 103 𝑚𝑚4 , 𝜏𝑚𝑎𝑥 =
12.7 𝑀𝑃𝑎, 𝜃 = 4.26 ∗ 10−3 𝑟𝑎𝑑/𝑚
Exercice 9 :
Cas (b) : 𝐽 = 682.6 ∗ 103 𝑚𝑚4 , 𝜏𝑚𝑎𝑥 =
15.6 𝑀𝑃𝑎, 𝜃 = 7.32 ∗ 10−3 𝑟𝑎𝑑/𝑚 La section droite d’un pont constitué
Cas (c) : 𝐽 = 5120𝑚𝑚4 , 𝜏𝑚𝑎𝑥 = d’un caisson fermé et de deux ailes
312.5 𝑀𝑃𝑎, 𝜃 = 976.5 ∗ 10−3 𝑟𝑎𝑑/𝑚 saillantes est schématiquement
représentée par la figure ci-dessous.
Exercice 7 : Le moment de torsion qui agit sur
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TORSION PURE LIBRE ET UNIFORME DES
CHAPITRE VI
POUTRES

cette section est T=10*103 KN.m. On (c) : Calculer l’angle de rotation de la


donne GBéton= 12*103 MPa. section ∅ pour une longueur totale
(a) : Calculer les constantes de L=12m (avec J= J1+ J2)
torsion de la partie tubulaire (J1) et
de la partie ouverte formée par les
ailes (J2).
(b) : En négligeant la présence des
ailes, calculer la contrainte de
cisaillement maximale 𝜏𝑓 dans le
tube fermé.

A.N: 𝐽1 = 15.247𝑚4 , 𝐽2 = 0.028𝑚4 , 𝜏𝑓 = 1.389 𝑀𝑃𝑎, ∅ = 6.55 ∗ 10−4 𝑟𝑎𝑑

Mécanique des Structures, 4ème année DMS, ‘Dr Messaoudi-Mezouar’ 94


BIBLIOGRAPHIE
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