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Ingénierie

mécanique
Transmission de puissance
Tome 1. Bases de la construction et écoconception

4e ÉDITION

Francis Esnault
Agrégé de Mécanique et diplômé du CNAM. Il a d’abord enseigné en STS
et en CPGE avant de dispenser ses cours à l’ECAM Rennes.

David Coquard
Diplômé de l’ENS Cachan, il est agrégé en sciences de l’ingénieur,
spécialité ingénierie mécanique. Il enseigne en CPGE et à l’ECAM Rennes.
Illustration de couverture :
SafakOguz/istockphoto.com

Ingénierie mécanique. Transmission de puissance

Tome 2 : Applications : Transmission de puissance par engrenages - Ren-


dement des transmissions -Embrayages - Limiteurs de couple - Boîtes de
vitesses manuelles et automatiques - Réducteurs - Freins

Tome 3 : Applications : Roues libres - Courroies - Chaînes - Variateurs de


vitesse - Joints d’accouplement

© Dunod, 2017
11 rue Paul-Bert, 92240 Malakoff
ISBN : 978-2-10-077221-6
www.dunod.com
Préface

Particulièrement sensibilisé aux difficultés rencontrées dans la mise au point de systèmes méca-
niques complexes, pour y avoir été confronté personnellement dans mon passé industriel au sein des
services d’ingénierie du groupe Renault-Nissan, c’est avec un grand enthousiasme que je réagis à la
parution de ces nouveaux ouvrages.
Nul ne doutera en effet de l’importance que revêt l’apprentissage, puis la mobilisation des savoirs
mécaniques, dans la résolution des problèmes réels, aussi bien dans les phases de conception avan-
cée que dans celles d’industrialisation et de production. Il en va de la robustesse et de la fiabilité des
composants et systèmes industriels.
Les trois ouvrages de Francis Esnault sont une référence en la matière. Regroupant l’ensemble des
fondamentaux et concepts de la discipline, ils sont aujourd’hui préconisés et largement utilisés dans
l’enseignement supérieur, notamment dans de nombreuses écoles d’ingénieurs. Depuis sa création,
l’ECAM-Rennes a formé à la mécanique l’ensemble de ses promotions d’ingénieurs sur ces bases
documentaires.
Le monde change : pc portable, smartphones et tablettes sont devenus les outils privilégiés de la
génération actuelle. Des pédagogies innovantes, basées sur les concepts du numérique, doivent être
inventées pour prendre en compte les besoins croissants d’interactivité de nos étudiants.
Afin de répondre à cet objectif, le présent ouvrage, écrit en collaboration avec David Coquard, a été
édité dans une version électronique permettant aux lecteurs de disposer en ligne, sur le site
dunod.com, de fichiers numériques. Les étudiants, ainsi que les professionnels, y trouveront, outre la
présentation des concepts fondamentaux, une nouvelle orientation très nette vers le concret grâce à
la présence de nombreuses animations cinématiques 3D illustrant le fonctionnement des principaux
mécanismes.
Cet ouvrage participera ainsi à une meilleure assimilation des connaissances théoriques nécessaires
à la compréhension des systèmes mécaniques.
Les étudiants y trouveront, avec l’essentiel de leur programme, des éléments de modernité leur
garantissant une formation véritablement efficace.
Je remercie les auteurs, mes collègues à l’ECAM-Rennes, de m’avoir donné l’occasion, par ces
quelques mots, de leur rendre hommage pour le caractère novateur de leur démarche pédagogique.

Jean-Marie Malhaire
Chef du département Génie Industriel et Mécanique, ECAM-Rennes
Avant-propos

Les trois ouvrages de Francis Esnault s’inscrivent dans une collection dédiée à l’ingénierie méca-
nique. L’ensemble fait appel à un large éventail de connaissances : technologie des constructions,
mécanique du solide (statique, cinématique), résistance des matériaux, étude des fluides destinés à
la lubrification, éco-conception, etc. Ces connaissances sont utilisées ici dans le but de faire acquérir
aux étudiants une méthode d’approche logique et actuelle de la conception mécanique.
Ce premier tome, coécrit avec David Coquard, constitue un incontournable préambule aux deux
autres qui ont pour vocation l’étude des mécanismes intervenant dans une chaîne de transmission de
puissance. En effet, le présent ouvrage aborde les concepts de base nécessaires qui président à la
réalisation de tout système.
La modélisation des mécanismes est présentée de manière innovante dans la version numérique. Les
images 2D et 3D (pdf disponibles gratuitement dans les plus en ligne, sur le site dunod.com) per-
mettent en effet une interactivité étudiant/image. L’étudiant peut ainsi zoomer, démonter virtuelle-
ment un mécanisme, en isoler un élément, etc. Cette possibilité offerte aux novices en la matière
revêt un caractère pédagogique indéniable. Suit l’analyse des dispositions constructives relatives
aux liaisons, à la lubrification et à l’étanchéité, aux engrenages et aux dispositifs de transformation
de mouvement. Enfin, un chapitre entier est consacré à l’écoconception des pièces mécaniques telle
qu’elle est actuellement pratiquée dans l’industrie. Les futurs ingénieurs et techniciens supérieurs ne
peuvent en effet aujourd’hui s’affranchir de cette nouvelle approche tant elle transforme significati-
vement les projets dans les bureaux d’étude.
Chacun des chapitres de ce premier tome est bâti sur le même plan général :
– étude théorique (cours) ;
– exercices et applications avec solutions ;
– à savoir ;
– exercices avec réponses.
L’ensemble des notions abordées concerne en priorité les étudiants de l’enseignement supérieur
débutant dans cette discipline (STS, IUT, écoles d’ingénieurs…). Les nombreux exercices qui sont
proposés en fin de chapitres, accompagnés de corrigés, constituent une aide précieuse à l’apprentis-
sage.
Écrit par deux professeurs en poste en école d’ingénieurs, cet ouvrage est le résultat d’une longue
pratique pédagogique dans un établissement sans cesse confronté à la réalité industrielle par le biais
de divers projets.
Les tomes 2 et 3, quant à eux, étudient chacun des mécanismes intervenant couramment pour trans-
mettre une puissance entre un moteur et un récepteur.
VI Ingénierie mécanique

Ainsi, après avoir abordé les notions de rendement, le tome 2 traite :


– des embrayages et des limiteurs de couple ;
– des boîtes de vitesses (manuelles et automatiques) et des réducteurs ;
– des freins.
Dans le tome 3, la présentation des variateurs de vitesse précède celle des organes transversaux que
constituent :
– les roues libres ;
– les courroies et les chaînes ;
– les joints d’accouplement.
L’ensemble de la collection s’adresse aussi aux enseignants préparant des concours (CAPET
Sciences de l’ingénieur, Agrégation, PLP…). Les techniciens supérieurs et ingénieurs en charge de
projets dans l’industrie y trouveront également une aide précieuse.
Écrire des livres d’ingénierie mécanique qui ne soient pas des catalogues de recettes ou des recueils
de normes est une entreprise redoutable. Nous pensons avoir ici évité ce piège à une étape charnière
de l’histoire industrielle où le « tout CAO 3D » tend à faire disparaître progressivement le « 2D
papier ».
Des choix ont été faits, car il est impossible de tout traiter. Nous souhaitons qu’ils donnent, avec
notre démarche, toute satisfaction aux utilisateurs des trois tomes de cette collection.

Remerciements à Benjamin Sauvager, enseignant chercheur à l'ECAM, pour sa précieuse relecture


et ses remarques pertinentes.
Les auteurs
Table des matières

PRÉFACE III
AVANT-PROPOS V

CHAPITRE 1 ● MODÉLISATION DES MÉCANISMES 1


1.1 Pourquoi modéliser les mécanismes ? 1
1.2 Contact entre solides 2
1.3 Les liaisons mécaniques 2
1.4 Marche à suivre pour la réalisation d’un schéma cinématique 6
1.5 Caractère isostatique ou hyperstatique d’une liaison 12

CHAPITRE 2 ● DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES POUR LES LIAISONS DE TYPE « ENCASTREMENT » 24


2.1 Introduction 24
2.2 Dispositions constructives 25
2.3 Dimensionnement du dispositif assurant la fonction obstacle 35

CHAPITRE 3 ● DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES POUR LES LIAISONS DE TYPE « PIVOT » SUR PALIERS LISSES 45
3.1 Introduction 45
3.2 Régimes de lubrification 45
3.3 Les coussinets massifs 50
3.4 Les coussinets minces 53
3.5 Dimensionnement des coussinets 56

CHAPITRE 4 ● DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES POUR LES LIAISONS :


• DE TYPE « PIVOT » SUR PALIERS ROULANTS
• DE TYPE « GLISSIÈRE » SUR PALIERS LISSES 63
4.1 Étude comparative (palier lisse/palier avec roulement) 63
4.2 Description d’un roulement 65
4.3 Différents types de roulements 65
4.4 Justification des règles de montage 66
4.5 Énoncé des règles de montage pour les roulements à billes rigides, à rouleaux cylindriques et à rotule 72
4.6 Énoncé des règles de montage pour les roulements à billes à contact oblique
(à une rangée de billes), ou à rouleaux coniques 74
4.7 Énoncé de règles de montage pour les arbres longs 77
4.8 Montages particuliers 79
4.9 Dimensionnement des roulements 81
4.10 Les butées 96
4.11 Liaison glissière 98

CHAPITRE 5 ● LA LUBRIFICATION 108


5.1 Fluides newtonien et viscosités 108
5.2 Désignation normalisée d’une huile 111
5.3 Modification de la viscosité 112
5.4 Classification et provenance des lubrifiants 113
5.5 Fonction des lubrifiants 113
5.6 Les lubrifiants liquides 115
5.7 Les lubrifiants semi-liquides ou graisses 115
5.8 Les lubrifiants solides 116
5.9 Techniques de lubrification 116
5.10 Exemples de réalisations 121

CHAPITRE 6 ● ÉTANCHÉITÉ 126


6.1 Classification des solutions technologiques 126
6.2 Étanchéité statique (ES) 127
6.3 Étanchéité dynamique de rotation (EDR) 129
6.4 Étanchéité dynamique de translation (EDT) 134
6.5 Exemples de réalisations 140

CHAPITRE 7 ● MODIFICATION DE LA NATURE DU MOUVEMENT 146


7.1 Introduction 146
7.2 Inventaire des systèmes mécaniques classiques 149
7.3 Détermination graphique des grandeurs cinématiques 149
7.4 Système bielle/manivelle et dérivés 150
7.5 Les cames 161
7.6 Les excentriques 168
7.7 Le système vis/écrou 170
7.8 La croix de Malte 172

CHAPITRE 8 ● ÉTUDE CINÉMATIQUE DES ENGRENAGES 183


8.1 Le torseur cinématique, définition et propriétés 183
8.2 Mouvement plan sur plan 185
8.3 Profils conjugués 188
8.4 Axoïdes 193

CHAPITRE 9 ● ENGRENAGES À AXES PARALLÈLES 200


9.1 Engrenages cylindriques à denture droite 200
9.2 Définition complète d’une denture droite 201
9.3 Problèmes liés à l’engrènement 205
9.4 Les corrections de denture 206
9.5 Exemples de calcul 206
9.6 Les engrenages cylindriques à denture hélicoïdale et axes parallèles 208
9.7 Efforts transmis aux paliers par des engrenages à axes parallèles 212

CHAPITRE 10 ● ENGRENAGES À AXES NON PARALLÈLES 220


10.1 Engrenages coniques à axes concourants 220
10.2 Engrenages à axes non concourants, dits engrenages « gauches » 225

CHAPITRE 11 ● ÉCOCONCEPTION DES PIÈCES MÉCANIQUES 240


11.1 Analyse du cycle de vie d’un produit 240
11.2 Indicateur de performance environnementale en phase de conception 242
11.3 Conception orientée recyclage 245
11.4 Outils d’écoconception 249
11.5 Exemples de réussites industrielles 253

INDEX 261
Chapitre 1
Modélisation
des mécanismes

Introduction

La modélisation des mécanismes est l’ossature de l’ingénierie mécanique. Modéliser les


liaisons d’un mécanisme constitue l’étape initiale de la conception. Celle-ci permet, par la
suite, de déterminer analytiquement, ou de simuler par logiciel, le comportement futur
des pièces à dimensionner en tenant compte des contraintes du cahier des charges. Les
outils mathématiques utilisés ici sont les torseurs qui se prêtent bien à la description d’une
liaison mécanique.

1.1 POURQUOI MODÉLISER


LES MÉCANISMES ?
Prenons comme exemple le sécateur électrique
de la marque Pellenc destiné aux professionnels
des métiers de la viticulture et de l’arboricul-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

ture. Avant d’obtenir un produit fini commer-


cialisable, le bureau d’étude s’est appuyé sur
une solution cinématique, issue d’un brainstor-
ming, schématisée en figure 1.1.
Cette présentation graphique particulière pro- Figure 1.1 SOLUTION CINÉMATIQUE SCHÉMATISÉE
pose, en préambule à l’étude qui va suivre, un
mode possible de transformation de mouvement
associé à une transmission de puissance entre la Ce type de schématisation filiforme est appelé
pièce d’entrée (ici la vis 1, appartenant à « schéma cinématique ». Il utilise des symboles
l’ensemble E1) et la pièce de sortie (couteau normalisés de liaisons mécaniques. Les diffé-
mobile repéré 4, appartenant à l’ensemble E4). rents sous-ensembles qui composent le méca-
2 Ingénierie mécanique

Figure 1.2 SÉCATEUR ÉLECTRIQUE PELLENC

nisme sont chacun distingués par une couleur linéique en figure 1.4 est celui d’un cylindre sur
spécifique. Intéressons-nous à la liaison méca- un plan ou d’une sphère dans un cylindre
nique au point E. Elle modélise une liaison fré- femelle. Le contact surfacique en figure 1.5 est
quemment utilisée, dont nous verrons plus loin soit celui d’un plan sur un plan ou d’un cylindre
qu’elle peut être désignée « pivot d’axe mâle dans un cylindre femelle.
(E, y ) ». Son symbole est construit en faisant
intervenir deux sous-ensembles.
En regardant de plus près la liaison mécanique
au point E, on note que le premier, désigné E4,
est associé essentiellement au couteau mobile,
et que le deuxième concerne le bâti désigné E0,
plus particulièrement le couteau fixe.
Dans le modèle CAO 3D proposé en figure 1.2,
cette liaison apparaît de façon réaliste, après
dimensionnement, affectation de la matière, et
choix d’une disposition constructive (ici boulon
avec écrou freiné). Le schéma filiforme de
Figure 1.3 CONTACT PONCTUEL
départ s’est transformé, au terme de l’étude, en
dessin de conception.

1.2 CONTACT ENTRE SOLIDES 1.3 LES LIAISONS MÉCANIQUES

Pour comprendre les liaisons entre deux pièces, 1.3.1 Introduction


il est nécessaire de passer par une étape de
recherche du type de contact. Trois types sont à En pratique, il existe dix liaisons mécaniques,
distinguer : le contact ponctuel, le contact sans compter la liaison encastrement qui n’offre
linéique et le contact surfacique. pas de degré liberté. Avant de nous intéresser à
Le contact ponctuel, représenté à la figure 1.3, l’ensemble de ces liaisons, analysons en parti-
est celui d’une sphère sur un plan. Le contact culier la liaison entre 1 et 0 illustrée à la
1 Modélisation des mécanismes 3

Figure 1.4 CONTACT LINÉIQUE

Figure 1.5 CONTACT SURFACIQUE

figure 1.6. Celle-ci est la plus courante des


liaisons mises en œuvre dans les systèmes inter- 1
venant dans tous les domaines de l’ingénierie
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

mécanique (automobile, robotique, etc.). Dési-


gnée « liaison pivot », elle se décrit par ses XO
degrés de liberté dans un repère ( x , y , z ).
Le tableau 1.1 en donne les possibilités de mou-
vement en translation et rotation. La liaison
pivot a un degré de liberté et, pour le cas étudié, 0 Y
il s’agit d’une rotation autour de l’axe x . De
manière imagée, cette mobilité peut être notée
Z X
« Rx = 1 » (par convention, on adopte le chiffre
1 pour mobilité, et le chiffre 0 pour immobilité). Figure 1.6 LIAISON PIVOT
4 Ingénierie mécanique

TABLEAU 1.1 MOUVEMENTS DE LA LIAISON PIVOT • une translation suivant un axe correspond
à une vitesse linéaire v suivant cet axe.
Translation Rotation
– Pour un torseur d’actions mécaniques trans-
Tx = 0 Rx = 1 missibles :
Ty = 0 Ry = 0 • À une privation de translation suivant un
axe, correspond l’existence d’un effort non
Tz = 0 Rz =0 nul suivant cet axe.
• À une privation de rotation autour d’un
Une liaison entre deux pièces i et j est modéli- axe, correspond l’existence d’un moment
sable par son torseur cinématique noté { τ c ( i ⁄ j ) } non nul autour de cet axe.
écrit au centre de la liaison O. On désigne ωx, ωy La recherche des composantes telle que définie
précédemment est rendue possible avec l’hypo-
et ωz les composantes de la vitesse angulaire Ω thèse d’une liaison parfaite (sans frottement) qui
(en rad/s) et vx, vy et vz les composantes de la ne dissipe pas d’énergie : puissance interne = 0.
vitesse linéaire V (en m/s). Cette même liaison Cette relation se vérifie par le calcul du como-
est également modélisable par son torseur ment du torseur cinématique et du torseur
d’action mécanique transmissible :
d’action mécanique transmissible noté { τ ( i ⁄ j ) }.
On désigne XO, YO et ZO les composantes de la Puissance interne (1/0)
= { τc ( 1 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 1 ⁄ 0 ) } = 0
résultante R (en Newton) et LO, MO et NO les
Avec,
composantes du moment M (en N.m).
 
Le repère de projection ( x , y , z ) desdits vec- { τc ( 1 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ( 1 ⁄ 0 ) } =  Ω  ⋅ { M } + { V } ⋅ { R }
teurs apparaît dans l’écriture du torseur confor-  
mément à l’exemple ci-après, relatif à la liaison D’où,
pivot de la figure 1.6 dont le centre de liaison est  ωx   Lo 
le point O :    
{ τc ( 1 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 1 ⁄ 0 ) } =  ωy  ⋅  Mo 
   ωx vx = 0     
Ω     ωz   No 
{ τc ( 1 ⁄ 0 ) } =   =  ωy = 0 vy = 0 
V    vx   Xo 
O   x, y, z O  ω z = 0 v z = 0 x, y, z    
+  vy  ⋅  Yo 
 Xo Lo = 0     
R    vy   Zo 
{τ(1 ⁄ 0)} =   =  Yo Mo 
O  M x, y, z   En réalisant le développement, l’expression du
O  Zo No x, y, z
comoment des deux torseurs devient :
{ τc ( 1 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 1 ⁄ 0 ) } = ( ωx ⋅ Lo + ωy ⋅ Mo
Remarque + ωz ⋅ No ) + ( vx ⋅ Xo + vy ⋅ Yo + vz ⋅ Zo )

Dans la suite de cet ouvrage, dans un souci Pour illustrer cela, prenons comme exemple une
d’allégement des notations, le repère ( x , y , liaison glissière parfaite entre un solide 2 et un
z ) n’apparaîtra plus dans l’écriture du bâti 0, défini par son centre de liaison au point
torseur. B. Pour son degré de liberté qui est une transla-
tion d’axe (B, x ), les torseurs associés à cette
liaison sont :
Recherche des composantes pour un torseur ci-
dessous.  ωx = 0 vx = 1 
 
– Pour un torseur cinématique : { τc ( 2 ⁄ 0 ) } =  ωy = 0 vy = 0 
• une rotation autour d’un axe correspond à  
B  ωz = 0 vz = 0 x, y, z
une vitesse angulaire ω autour de cet axe ;
1 Modélisation des mécanismes 5

 XB = 0 LB = 1  { τc ( 2 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 2 ⁄ 0 ) } = ( 0 ⋅ 1 + 0 ⋅ MB
 
{ τ ( 2 ⁄ 0 ) } =  YB = 1 MB = 1  + 0 ⋅ NB ) + ( vx ⋅ 0 + 0 ⋅ YB + 0 ⋅ ZB ) = 0
 
B  Z B = 1 N B = 1 x, y, z
Puissance interne (2/0)
Pour vérifier que la puissance interne entre 2 et = { τc ( 2 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 2 ⁄ 0 ) } = 0
0 est nulle, appliquons la relation du como-
ment :
{ τc ( 2 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 2 ⁄ 0 ) } = ( ωx ⋅ LB + ωy ⋅ MB 1.3.2 Torseurs associés à l’ensemble des
liaisons mécaniques
+ ωz ⋅ NB ) + ( vx ⋅ XB + vy ⋅ YB + vz ⋅ ZB )
Pour chacune des liaisons parfaites, le lecteur
trouvera dans le tableau 1.2 les torseurs cinéma-
tiques et d’actions mécaniques transmissibles
associées.
TABLEAU 1.2 LIAISONS MÉCANIQUES ET TORSEURS ASSOCIÉS

Tableau des degrés Torseur cinématique Torseur d’action


Croquis Liaison
de liberté entre les pièces i et j mécanique transmissible

 ω v   0 0 
Tx – Rx  x x   
Pivot glissant 0–0  0 0   Yo Mo 
0–0    
O 0 0  O  Zo No 

 0v   0 Lo 
Tx – 0  x   
Glissière 0–0  0 0   Yo Mo 
0–0    
O 0 0  O  Zo No 

 ω v 
Tx – Rx  x x 
0–0  0 0   X o pX o 
0–0    
Hélicoïdale O 0 0   Yo Mo 
Tx et Rx conjugués  
avec le pas p ω x et v x sont conju- O  Zo No 
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(en mm/tr)
gués avec le pas p
(en mm/tr)

 ωx 0   Xo 0 
0 – Rx    
Rotule 0 – Ry  ωy 0   Yo 0 
0 – Ry    
O  ωz 0  O  Zo 0 
6 Ingénierie mécanique

Tableau des degrés Torseur cinématique Torseur d’action


Croquis Liaison
de liberté entre les pièces i et j mécanique transmissible

 ωx vx   0 0 
Tx – Rx    
Linéaire
0 – Ry  ωy 0   Yo 0 
annulaire
0 – Rz    
O  Zo 0 
O  ωz 0 

 ωx vx   0 0 
Tx – Rx    
Appui ponctuel 0 – Ry  ωy 0   Yo 0 
Tz – Rz    
O  ωz vz  O 0 0 

 0 vx   0 Lo 
Tx – 0    
Appui plan 0 – Ry  ωy 0   Yo 0 
Tz – 0    
O  0 vz  O  0 No 

 ωx vx   0 0 
Appui linéaire
Tx – Rx    
rectiligne
0 – Ry  ωy 0   Yo 0 
Tz – 0    
O  0 vz  O  0 No 

1.3.3 Symboles normalisés associés à TABLEAU 1.3 NOMENCLATURE DE LA BRIDE PNEUMATIQUE


l’ensemble des liaisons mécaniques
Rep Nb Désignation
Pour chacune des liaisons, le lecteur trouvera en 20 4 Écrou lardon
figure 1.7, les symboles normalisés 2D et 3D 19 4 Vis H
associés.
17 1 Pièce à serrer
16 1 Socle
1.3.4 Symboles normalisés utilisés
pour la transmission de puissance 15 6 Rondelle élastique Belleville
14 1 Raccord pneumatique
Le lecteur trouvera en figure 1.8, les symboles
normalisés 2D associés à des composants méca- 10 1 Axe de rappel
niques participant à la transmission de puis- 9 1 Joint torique
sance mécanique. 8 1 Piston
7 2 Axe de poussée
1.4 MARCHE À SUIVRE
6 1 Anneau élastique d’intérieur
POUR LA RÉALISATION 5 1 Couvercle
D’UN SCHÉMA CINÉMATIQUE 3 4 Bride
Prenons ici comme exemple la bride pneuma- 2 1 Axe
tique illustrée en figure 1.9, associée à la 1 1 Corps
nomenclature en tableau 1.3.
1 Modélisation des mécanismes 7

appui

Appui linéaire
rectiligne

Appui plan
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Figure 1.7 SYMBOLES NORMALISÉS DES LIAISONS MÉCANIQUES


8 Ingénierie mécanique

Figure 1.8
1 Modélisation des mécanismes 9

3 6 5 7 8 9

2
14
17 1
15

10
19
16

20

Figure 1.9 BRIDE PNEUMATIQUE

Il est nécessaire de passer par trois étapes avant {Axe de rappel} = {10}
d’obtenir le schéma cinématique de la bride : {Pièce à serrer} = {17}
– Étape 1 : recherche des classes d’équiva- *La pièce 2 peut soit appartenir à la classe
lence. {Bâti} ou {Bride}
– Étape 2 : construction du graphe de liaisons.
– Étape 3 : construction du schéma cinéma- Remarque
tique plan ou 3D.
Les pièces 15 et 9 ne sont pas intégrées dans
les classes pour des raisons qui seront déve-
1.4.1 Étape 1 : recherche des classes loppées à l’étape 3.
d’équivalence

Une classe d’équivalence est un sous-ensemble


de pièces liées entre elles, sans possibilité de 1.4.2 Étape 2 : construction du graphe
mouvement relatif. Ceci est le cas, par exemple, des liaisons
quand il y a assemblage par vissage, soudure,
collage, emmanchement forcé, etc. Il convient
La construction de ce graphe, illustré par la
donc, dans une première étape, d’en faire
figure 1.10, nécessite le décodage préalable des
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l’inventaire en regroupant les pièces cinémati-


contacts ci-existant entre les classes d’équiva-
quement liées. Pour cette bride pneumatique, on
lence ayant des frontières communes. Le
dénombre ainsi les cinq classes d’équivalence
tableau 1.4, qui présente l’analyse des degrés de
ci-dessous.
liberté pour chaque contact, amène progressive-
{Bâti} = {1, 2*, 5, 6, 14, 16, 19, 20} ment à la reherche du nom de la liaison. Le
{Piston} = {7, 8} graphe de liaisons obtenu est donné à la figure
{Bride} = {2*, 3} 1.11
10 Ingénierie mécanique

Figure 1.10 INVENTAIRE DES CONTACTS

TABLEAU 1.4 ANALYSE DES DEGRÉS DE LIBERTÉ ET NOM DES LIAISONS

Contact Liaison

Repère Classes i/j Type Degré de liberté Nom

C1 Piston/bâti Pas de contact car joint torique

Pivot glissant
C2 Piston/bâti Surfacique cylindre/cylindre Rx Tx
d’axe (A, x )

Appui ponctuel
C3 Bride/piston Ponctuel sphère/plan Rx Ry Rz Ty Tz
de normale (B, x )

C4 Bride/bâti Surfacique cylindre/cylindre Rz Pivot d’axe (C, z )

Rx1 Ry1 Rz1 Ty1 Appui ponctuel


C5 Axe/bride Ponctuel sphère/plan
Tz1 de normale (D, x 1 )

Pivot glissant
C6 Axe/bâti Surfacique cylindre/cylindre Rx1 Tx1
d’axe (E, x 1 )

Appui ponctuel
C7 Bride/pièce Ponctuel sphère/plan Rx Ry Rz Tx Tz
de normale (F, y )

Appui plan
C8 Pièce/bâti Plan/plan Ry Tx Tz
de normale (G, y )
1 Modélisation des mécanismes 11

Appui p
Appui p

Appui p

Figure 1.11 GRAPHE DE LIAISONS

1.4.3 Étape 3 : construire le schéma


cinématique
Il convient, pour cette étape :
– de représenter par un fil chacune des classes
d’équivalence, en y associant une couleur
différente ;
– de construire, aux frontières communes des
classes d’équivalence, le symbole de la
liaison mécanique concernée résultant du
graphe des liaisons précédemment établi.
Il en résulte un squelette filaire tel que celui
proposé ici en figure 1.12.
À noter que le schéma cinématique demeure
une représentation abstraite qui, par nature, ne
peut mettre en évidence :
– le nombre des éléments qui composeront le
mécanisme final ;
– les quantités et types de matériaux utilisés ;
– la forme géométrique globale du méca-
nisme ;
– les dispositions constructives adoptées pour
la réalisation des différentes liaisons (rien ne
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

précise ici, par exemple, si la liaison pivot de


centre C est assurée par un coussinet ou rou-
lement).
Figure 1.12 SCHÉMA CINÉMATIQUE
Remarquons aussi que, le plus souvent, la classe
d’équivalence immobile (ici la classe désignée
« bâti ») apparaît sur le schéma reliée à une (joint) et les composants assurant un rappel par
masse modélisée par des hachures. ressort, sont exclus de la schématisation ciné-
Enfin, et parce qu’ils n’assurent pas une liaison matique. Pour ces raisons, les pièces 15 et 9
mécanique entre deux pièces, les composants n’ont pas été intégrées dans les différentes
ayant une fonction d’étanchéité dynamique classes d’équivalence de l’étape 1.
12 Ingénierie mécanique

1.5 CARACTÈRE ISOSTATIQUE OU


HYPERSTATIQUE D’UNE LIAISON

1.5.1 Introduction
À une liaison mécanique donnée peuvent être
associées différentes dispositions constructives.
Prenons l’exemple d’une liaison pivot entre un
arbre et un alésage, celle-ci peut être assurée :
– par deux coussinets (ou deux roulements), Figure 1.13
donc sur deux paliers ;
– voire par trois coussinets (ou trois roule-
ments), donc sur trois paliers, ce qui est, par
exemple, souvent le cas sur des boîtes de Pivot glissant
vitesses ...
d’axe (A, ⃗)
Si l’excès de paliers (montage hyperstatique)
conduit à une meilleure rigidité, il amène inévi-
tablement à des contraintes géométriques sou- Bâti 4
vent difficiles à obtenir en fabrication
(onéreuses), mais nécessaires pour garantir la
possibilité de montage et la non usure prématu- Pivot glissant
rée des organes. d’axe (B, ⃗)
Ci-après, nous allons nous intéresser à la réali-
sation d’une liaison glissière pour laquelle nous Figure 1.14 GRAPHE DE STRUCTURE
allons calculer le degré d’hyperstatisme, avant
d’en proposer une autre conception (isosta-
tique) qui n’impose pas de conditions géomé-
triques particulières à respecter.

1.5.2 Illustration à partir d’une liaison


glissière
Si l’on s’intéresse au mécanisme représenté par
la figure 1.13 constitué d’un bâti comprenant les
deux pièces 1 et les deux pièces 2, la liaison entre
le plateau 4 et le bâti Bâti est une liaison glissière.
Le graphe de structure de cette liaison glissière
représenté sur la figure 1.14 est constitué de Bâti
deux liaisons pivot glissant installées en paral- Figure 1.15 SCHÉMA ARCHITECTURALE DE LA LIAISON
lèle. Le schéma architectural de cette liaison GLISSIÈRE
glissière est donné à la figure 1.15.
Le degré d’hyperstaticité H d’une liaison repré-
sente sa rigidité. Si H = 0, la liaison est isosta- – Ns représente le nombre d’inconnues issues
tique. Si H > 0, la liaison est hyperstatique et du torseur d’action mécanique d’une liaison
présente une rigidité qui augmente avec H. (appelés inconnues statiques). L’écriture du
Le degré d’hyperstatisme est défini à partir de torseur d’action mécanique transmissible
cette relation : pour la liaison pivot glissant au point A fait
apparaître quatre composantes (YA, ZA et
H = Σ Ns – 6(n – 1) + mu + mi
MA, NA). L’écriture du torseur d’action
1 Modélisation des mécanismes 13

mécanique transmissible pour la liaison pivot


glissant au point B fait également apparaître
quatre composantes (YB, ZB et MB, NB).
Nous obtenons : Σ Ns = 4 + 4.
– n représente le nombre de pièces, y compris
le bâti. Ici n = 2.
– mu correspond au nombre de mobilités
utiles. Dans notre exemple, la mobilité utile
correspond à la translation de la pièce 4 par
rapport au bâti B : mu = 1.
– mi correspond au nombre de mobilités
internes que nous développerons au para-
graphe 1.5.3. Retenons que lorsqu’un graphe
de structure est composé de deux liaisons en Figure 1.17 POMPE À PISTON AXIAL
parallèle réalisant une liaison équivalente, il
ne peut pas y avoir de mobilité interne. Pour
notre exemple, mi = 0. 1.5.3 Analyse du degré d’hyperstatisme
Par conséquent, le degré d’hyperstatisme de la d’une pompe à pistons axiaux
liaison glissière défini par le schéma architectu- Le mécanisme représenté à la figure 1.17 modé-
ral de la figure 1.15 est : lise partiellement une pompe à pistons axiaux
H = (4 + 4) – 6(2 – 1) + 1 + 0 = 3 (un seul piston y est représenté).
Notons que le bon fonctionnement de ce méca- Le nombre d’inconnues statiques est :
nisme hyperstatique impose de prévoir un très Σ Ns = 5 (pivot) + 3 (appui plan) + 3 (rotule) +
faible défaut de parallélisme des deux pièces. 4 (pivot glissant) = 15
Cette contrainte géométrique garantit la possi-
bilité du mouvement de translation. La mobilité utile est définie par la rotation de la
La solution idéale, qui permet de s’affranchir de pièce 1 d’axe (A, x 1), qui engendre une transla-
cette contrainte, consiste à rendre cette liaison tion de la pièce 3 d’axe (D, x 3) : mu = 1
glissière isostatique comme le montre la Le schéma fait apparaître deux mobilités
figure 1.16. La conséquence est une diminution internes qui n’ont pas de conséquence sur l’évo-
de la rigidité. En effet, en calculant le degré lution géométrique du mécanisme. On entend
d’hyperstatisme pour ce nouvel agencement des par ici que leurs effets ne modifient, ni la posi-
liaisons, conformément à la démarche présentée tion de la pièce 3 sur l’axe x 3, ni la position
précédemment, nous obtenons H = 0. La modé- angulaire de la pièce 1 autour de l’axe x 1. La
lisation est ici celle d’un montage isostatique première concerne la pièce 2 avec une rotation
pour lequel la contrainte géométrique de paral- d’axe (B, x 2 ) et la deuxième pour la pièce 3
lélisme des deux pièces ne s’impose plus. avec une rotation d’axe (D, x 3) : mi = 2.
Pour le mécanisme dans sa globalité, H = (5 +
3 + 3 + 4) – 6(4 – 1) + 1 + 2 = 0. De ce fait, la
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

conception du mécanisme est isostatique.

1.5.4 Analyse du degré d’hyperstatisme


d’une liaison pivot
La figure 1.18 illustre un arbre en rotation dans
un logement. La liaison pivot est réalisée par
deux roulements à billes à contact radial. Grâce
Bâti au rotulage interne des roulements et aux condi-
Figure 1.16 LIAISON GLISSIÈRE ISOSTATIQUE tions de blocage des bagues, le roulement de
14 Ingénierie mécanique

gauche se modélise par une rotule (les deux schéma architectural de la liaison en figure 1.19
bagues sont bloquées en translations) et celui de montre que la liaison pivot réalisée est isosta-
droite par une liaison linéaire annulaire (seule la tique, H = (3 + 2) – 6(2 – 1) + 1 + 0 = 0.
bague intérieure est bloquée en translation). Le

Figure 1.18 ARBRE EN ROTATION DANS UN LOGEMENT Figure 1.19 SCHÉMA ARCHITECTURAL DE LA LIAISON PIVOT

À SAVOIR
• Une liaison mécanique entre deux pièces La constitution de ces torseurs se déduit du
se décrit par un tableau à six degrés de tableau des degrés de liberté. Par exemple,
liberté : trois translations et trois rotations pour une liaison pivot glissant d’axe
possibles. Une liaison est modélisable par un (O, y ) entre une pièce 1 et 0, le passage de
torseur cinématique et un torseur d’actions ce dernier aux torseurs associés s’effectue
mécaniques transmissibles. comme illustré ci-dessous :

[ Tx = 0
Ty = 1
Tz = 0
Rx = 0
]
R y = 1 → {τc (2/0) } =
Rz = 0
{ }
O
0

0
0

0
et {τ(2/0) } = { }
O
Xo
0
Zo
Lo
0
No

• Trois étapes permettent de construire le bâti, formée par trois liaisons ponctuelles que
schéma cinématique d’un mécanisme en uti- le graphe de structure fait apparaître en paral-
lisant des symboles normalisés : lèle.
1) rechercher les classes d’équivalence ; • Désigné H, le degré d’hyperstaticité d’une
2) construire le graphe des liaisons ; liaison entre deux pièces dépend des disposi-
3) construire le schéma cinématique plan et/ tions constructives adoptées. Il est défini
ou spatial. ainsi :
• Une liaison peut se décrire par son graphe H = Σ Ns – 6(n – 1) + mu + mi
de structure et son schéma architectural. Par – Ns : nombre d’inconnues statiques.
exemple, une liaison glissière obtenue par – n : nombre de pièces (compris le bâti).
deux pivots glissants en parallèle. Ou encore, – mu : nombre de mobilités utiles.
une liaison appui plan, entre une pièce et un – mi : nombre de mobilités internes.
1 Modélisation des mécanismes 15

La liaison est isostatique si H = 0, et hypers- vaises conditions. Dans le cas contraire, les
tatique si H > 0. Une rigidité (H > 0) impose contraintes mécaniques et les frottements
de respecter, lors de la conception, une cota- deviennent importants (augmentation de la
tion géométrique rigoureuse du mécanisme température). Il en résulte bien souvent une
afin d’éviter un fonctionnement dans de mau- usure prématurée de certains éléments.

EXERCICES CORRIGÉS

Trois premiers mécanismes sont proposés dans départ qui lui permettra d’atteindre progressive-
l’ouvrage, avec leurs corrigés. Le lecteur qui le ment le niveau qu’il souhaite acquérir.
souhaite pourra poursuivre avec cinq méca- Les mécanismes sont accompagnés de perspec-
nismes supplémentaires téléchargeables gratui- tives isométriques et de vues de mise en plan.
tement sur le site dunod.com. Chacun est Pour chaque étude, l’enchaînement des ques-
proposé avec son niveau de difficulté respectif tions amène le lecteur à avancer progressive-
(Tableau 1.5). Le lecteur apprenant peut ainsi et ment dans la démarche de modélisation d’un
en fonction de ses prérequis, viser l’exercice de mécanisme.

TABLEAU 1.5

Nom du mécanisme Niveau de difficulté Emplacement Corrigé

Borne de calage débutant p. 15 Complet

Bride pneumatique débutant p. 20 Complet

Vérin électrique intermédiaire p. 21 Complet

Pince de robot intermédiaire dunod.com Non proposé

Vérin rotatif amorti intermédiaire dunod.com Non proposé

Mini compresseur intermédiaire dunod.com Non proposé

Pulvérisateur de bras de robot de peinture confirmé dunod.com Non proposé

Marteau perforateur confirmé dunod.com Non proposé

Système d’inspection vidéo expert dunod.com Non proposé

3° Tracer le graphe des liaisons.


1.1. Borne de calage (fig. 1.20)
4° Compléter le tableau d’analyse des quatre
1° Faire l’inventaire des classes d’équivalences.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

liaisons du mécanisme comme dans le tableau


2° Nommer le type de contact entre les pièces 1.6.
suivantes : 2/1, 3/1, 4/2 et 3/6.
TABLEAU 1.6

Liaison Nom de la Torseur d’action mécanique


Degré de liberté Torseur cinématique
L i/j liaison transmissible
16 Ingénierie mécanique

X Y

X
6 1 Vis de guidage M6

5 1 Rondelle plate PA6-6


Levier de
4 1 PA6-6
manœuvre

3 1 Poussoir fileté M10 C35

2 1 Écrou M10 C35

1 1 Corps AlSi13
Figure 1.20
Rep Nb Désignation Matière
1 Modélisation des mécanismes 17

5° Construire le schéma cinématique plan et Notons que pour assurer la mobilité fonctionnelle
spatial. entre le poussoir 3 et le corps 1, le concepteur a
prévu un jeu radial afin d’obtenir un ajustement de
La liaison glissière entre 3 et le bâti {1+5+6}
type glissant entre les deux pièces.
est réalisée par deux liaisons en parallèle. Le
4/2 : contact cylindre/cylindre
contact linéique entre la vis de guidage 6 et le
flanc de la rainure du poussoir 3, à la vue de sa
faible longueur, peut-être modélisé par un
contact ponctuel.
6° Établir le graphe de structure de la liaison
glissière. Construire le schéma architectural de
cette glissière. Calculer son degré d’hyperstati-
cité.
Réponse
1° Inventaire des classes d’équivalences :
{Bâti} = {1, 5, 6} Figure 1.23
{Écrou} = {2}
{Poussoir fileté} = {3} Remarquons la présence de plusieurs perçages sur
{Levier} = {4} l’écrou 2 qui permettent à l’utilisateur d’insérer le
2° Type de contact : levier de manœuvre 4 à différents endroits, et ceci,
2/1 : contact plan/plan. afin d’effectuer plusieurs tours de rotation. L’exis-
tence d’un jeu radial entre 4 et 2 permet d’obtenir un
Avec la présence d’un jeu de fonctionnement néces-
ajustement glissant entre les deux pièces.
saire à la rotation de l’écrou 2, ce contact plan/plan
se fait, soit sur la face haute (fh) ou sur la face basse 3/6 : contact cylindre/plan assimilable à un contact
de l’écrou (fb). ponctuel, conséquence d’une très faible hauteur du
cylindre de guidage de la vis 6. La mobilité en trans-
lation du poussoir 3 est assurée par la présence d’un
jeu radial entre 3 et 6. Ainsi, le contact entre les deux
pièces se fait, soit avec le flanc gauche (fg) ou flanc
droit (fd) de la rainure.

Figure 1.21

3/1 : contact cylindre/cylindre


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 1.22 Figure 1.24


18 Ingénierie mécanique

3° Graphe des liaisons

Écrou

Figure 1.25

4° Tableau d’analyse des quatre liaisons


(tableau 1.7)
TABLEAU 1.7

Liaison Nom de la Torseur d’action mécanique


Degré de liberté Torseur cinématique
L i/j liaison transmissible

 0 vx   0 LA 
Appui plan de Tx – 0    
LBâti/Écrou normale Ty – 0  0 vy   0 MA 
(A, z ) 0 – Rz    
 ωz 0   ZA 0 
A A

 0 0   XB LB 
Glissière d’axe
0–0    
LBâti/Poussoir
(B, z )
0–0  0 0   YB MB 
Tz – 0    
 0 vz   0 NB 
B B

 0 0 
0–0    X C p.L C 
0–0  0 0   
Hélicoïdale Tz – Rz    YC MC 
LPoussoir/écrou
d’axe (C, z )  ωz vz   
Tz et Rz sont conjugués C
avec le pas p (en mm/tr) vz et ω z sont conjugués
 ZC NC 
C
avec le pas p (en mm/tr)

 0 0   XD LD 
Pivot glissant
0–0    
LLevier/Écrou d’axe (D, y )
Ty – Ry  ωy vy   0 0 
0–0    
D 0 0  D 
ZD ND
1 Modélisation des mécanismes 19

5° Schéma cinématique plan

Figure 1.26

6° Graphe de structure et schéma architectural de la


liaison glissière

B
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 1.27
20 Ingénierie mécanique

1.2 Bride pneumatique (fig. 1.28)

X Y

1 2 3 4 5 6 7 8

9 10 11

11 1 Joint torique Commerce


10 1 Corps C35 Usiné
9 1 Vis d’arrêt C35 Usinée
8 1 Ressort de rappel
7 1 Levier C35 Usiné
6 1 Piston C35 Usiné
5 1 Couvercle C35 Usiné
4 1 Chape C35 Usinée
3 1 Axe C35 Monté serré dans 4
2 1 Vis sans tête à bout plat
1 1 Écrou de blocage
Rep Nb Désignation Matière Commentaire

Figure 1.28
1 Modélisation des mécanismes 21

1° Faire l’inventaire des classes d’équivalences. 3° Tracer le graphe de liaisons.


2° Nommer le type de contact entre les pièces 4° Compléter le tableau d’analyse des liaisons
suivantes : 6/10, 7/6, 7/3+4, et 3+4+9/10. (tableau 1.8).

TABLEAU 1.8

Torseur d’action mécanique


Liaison Nom de la liaison Degré de liberté Torseur cinématique
transmissible

i/j

5° Construire le schéma cinématique plan et spatial. {Piston} = {6}


{Levier} = {1, 2, 7}
Réponses
{Chape} = {3, 4, 9}
La méthodologie à suivre est la même que celle de Le ressort de rappel 8 ainsi que le joint torique 11
l’exercice 1.1. On obtient alors les résultats ci- sont exclus des classes d’équivalences
dessous.
On doit obtenir le schéma cinématique plan de la
Classes d’équivalences figure 1.29.
{Bâti} = {5, 10}
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 1.29

figure 1.31) sont fabriqués par la société SKF. Le


1.3 Vérin électrique (fig. 1.30) coussinet autolubrifiant repéré 5 est illustré par la
Composants mécaniques standards du vérin élec- photo de la figure 1.32. La clavette parallèle de
trique forme B repérée 10 est illustrée par la photo de la
Le composant vis/écrou à billes repéré 1a/2a (photo figure 1.33.
figure 1.30) et la butée à billes repérée 8 (photo
22 Ingénierie mécanique

16 1 Moteur électrique asynchrone


15 3 Butée de vis à billes Collée sur 1
14 1 Tube AlCu4Mg
13 1 Entretoise C35
12 1 Butée filetée
11 1 Bout d’arbre Collé sur 1
10 1 Clavette parallèle forme B 3x3x15
9 1 Manchon d’accouplement C35
8 1 Butée à billes SKF 52202
6 1 Chape C35 traité
5 1 Coussinet autolubrifiant 25x32x32 Bronze BP25
4 1 Tige X2CrNi18-10
3 1 Corps AlMg4
2 1 Écrou à billes SKF
1 1 Vis à billes SKF SH12x4R
Rep Nb Désignation Matière

Figure 1.30
1 Modélisation des mécanismes 23

Figure 1.33 COUSSINET AUTOLUBRIFIANT REPÉRÉ 5

Figure 1.31 VIS/ÉCROU À BILLES SKF REPÉRÉS 1A/2A

Figure 1.34 CLAVETTE PARALLÈLE FORME B REPÉRÉE 10

Réponses
La méthodologie à suivre est la même que celle de
l’exercice 1.1. On obtient alors les résultats ci-
dessous.
Classes d’équivalences
{Bâti} = {3, 5, 12, 14}
Figure 1.32 BUTÉE À BILLES SKF REPÉRÉE 8 {Vis à billes} = {1, 9, 10, 11, 13, 15}
{Tige} = {2, 4, 6}
La butée à billes 8 est exclue des classes d’équiva-
1° Faire l’inventaire des classes d’équivalences. lence
2° Tracer le graphe des liaisons et construire le On doit obtenir le schéma cinématique plan de la
schéma cinématique plan et spatial. figure 1.35
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 1.35
Chapitre 2

Dispositions constructives
pour les liaisons de type
« encastrement »

Introduction
Nous allons ici développer les dispositions constructives courantes correspondant aux
liaisons « encastrement ». Le plus souvent réalisées avec des éléments standards, elles
obéissent à des règles élémentaires de conception sans le respect desquelles, le méca-
nisme n’assurera pas sa fonction de façon idéale.
À noter que, dans ce tome 1, seules les liaisons de type « encastrement », « pivot » et
« glissière » (chapitres 3 et 4) seront abordées. Les autres liaisons, dont la conception diffère
considérablement selon les applications seront décrites dans l’étude des transmissions de
puissance à proprement parlé. C’est le cas, par exemple, de la liaison « sphérique à doigt »
qui participe, avec les joints de cardan et dérivés, à la transmission de puissance entre deux
arbres d’axes concourants.

2.1 INTRODUCTION adoptées pour assurer la fonction 1 doivent dif-


férer de celles utilisées pour assurer la fonction 2.
S2 Par exemple, une (ou des) goupille(s) qui assu-
re(nt) le positionnement ne peut (vent) en aucun
S1 cas remplacer une (ou des) vis qui assure(nt) le
Figure 2.1 maintien en position. De même, une (ou des) vis
seule(s) ne peut (vent) éviter l’emploi d’un dis-
Soit à établir la liaison encastrement d’un solide positif de centrage (fig. 2.2).
S 2 sur un solide S 1, soit L (S 1 → S 2).
La fonction 3 est assurée en ajoutant, aux dis-
La liaison L (S 1 → S 2) doit permettre : positifs réalisant déjà les fonctions 1 et 2, un
1. le positionnement relatif de S 1 et S 2 (centrage) ; élément dont l’unique objectif est d’encaisser
2. le maintien en position du solide S 1 sur le les efforts en s’intercalant comme obstacle. La
solide S 2 ; goupille pleine, par exemple, dans le dessin de
3. de supporter les actions mécaniques exercées la figure 2.3 assure cette fonction. Sollicitée en
par le solide S 1 sur le solide S 1. cisaillement, elle permet la transmission d’un
Remarquons qu’en mécanique précise (celle qui couple donné, sans risque de glissement angu-
nous concerne), les dispositions constructives laire entre les deux solides (fig. 2.3).
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 25

S2 S1 S2

Fonction 2

Fonction 1 S1
Positionnement

Fonctions 1 et 2

Fonction 2 Goupille pleine


Maintien en position Fonctions
1, 2 et 3 Couple
à transmettre

Figure 2.3

Fonction 1 et fonction 2
Positionnement et maintien en position 2.2.2 Maintien en position du solide S 1
sur le solide S 2. Fonction 2
Figure 2.2
Les solutions offrant une possibilité de montage/
démontage sont :
– l’emploi d’éléments filetés :
2.2 DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES • vis ;
• écrou ;
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

2.2.1 Positionnement relatif de S 1 • boulon ;


et S 2. Fonction 1 • goujon ;
• vis pointeau ;
Les possibilités sont : • vis à téton ;
– l’emboitement cylindrique ; • vis/axe ;
– l’emboitement cônique ;
– l’emboitement rectangulaire ; Remarque
– l’utilisation de goupilles ; La vis-axe assure à la fois la fonction 1 et
– l’utilisation de vis-axe ; la fonction 2.
– l’utilisation d’entretoise.
26 Ingénierie mécanique

– l’emploi d’anneaux élastiques : serrage peut éviter l’emploi des obstacles


• circlips ; énumérés ci-dessus.
• joncs ; Outre la fonction d’obstacle, ces disposi-
– l’emploi de tampons tangents ; tifs assurent prioritairement, dans certains
– le serrage par pincement ; montages, la fonction de calage angulaire
– le coincement conique ; entre les solides S 1 et S 2.
– l’ajustement forcé.
Les solutions n’offrant pas de possibilité de
démontage (sans destruction ou détérioration 2.2.4 Exemples de réalisations limitées
des organes) sont : à l’assemblage de deux solides S 1 et S 2
– le soudage ;
Le tableau 2.1 indique, pour chaque cas, le moyen
– le collage ; retenu pour assurer chacune des trois fonctions :
– le rivetage ;
– fonction 1 : positionnement ;
– le frettage ;
– fonction 2 : maintien en position ;
– le clinchage.
– fonction 3 : obstacle.
La dernière colonne précise grossièrement com-
2.2.3 Obstacles entre les solides S 1
ment sont encaissés A ( 2 → 1 ) et MA ( 2 → 1 ) ,
et S 2 permettant la transmission
d’une action mécanique quelconque. A ( 2 → 1 ) étant la composante axiale de la
Fonction 3 résultante des forces exercées par le solide S 2
Les possibilités sont : sur le solide S 1, et MA ( 2 → 1 ) étant la compo-
– l’emploi de goupilles ; sante axiale du moment (fig. 2.4).
– l’emploi de clavettes ;
– l’usinage de cannelures ; S1 S2
– l’emploi de vis/pointeau. MA ( 2→1)
Axe A ( 2 →1)

Remarque de la liaison A
Dans certains montages, où le couple à
transmettre n’est pas important, l’adhérence
entre les solides S 1 et S 2 résultant du Figure 2.4

TABLEAU 2.1 DIVERSES RÉALISATIONS DE LIAISONS « ENCASTREMENT »

Moyens prévus pour encaisser


Liaison encastrement Maintien
Positionnement
L(S1 → S2) en position
A (2 → 1) MA ( 2 → 1 )

S1
Coincement
Cisaillement
;;

Non assuré Vissage direct des filets


des filets
(dans un sens)
S2
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 27

TABLEAU 2.1 DIVERSES RÉALISATIONS DE LIAISONS « ENCASTREMENT » (SUITE)

Moyens prévus pour encaisser


Liaison encastrement Maintien
Positionnement
L(S1 → S2) en position A (2 → 1) MA ( 2 → 1 )

S1
;; ;; ; Vissage direct
Cisaillement
Coincements
des filets
Non assuré +
des filets (dans les deux
;; ;;;;;; ;
contr’écrou
sens)
S2
;
S1
Boulon H Écrou Cisaillement
Non assuré
Rondelle d’appui des filets
S2
;
;
S2 S1

Pénétration Vis Cisaillement


;
Méplats
cylindrique (non dessinée) des filets
Vis

S1

S2
ØH7p6

Emboitement
Ajustement forcé
cylindrique
;

5% S1
;
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

S2 Emboitement Coincement
cônique cônique

Eléments filetés
S1
Emboitement Éléments filetés Cisaillement Pénétration
;
;
rectangulaire (vis, boulon…) des filets rectangulaire
S2
28 Ingénierie mécanique

TABLEAU 2.1 DIVERSES RÉALISATIONS DE LIAISONS « ENCASTREMENT » (SUITE)

Moyens prévus pour encaisser


Liaison encastrement Maintien
Positionnement
L(S1 → S2) en position A (2 → 1) MA ( 2 → 1 )
;
;; ;;;; ; ; ØH7p6

S1

Emboitement
cylindrique
Ajustement forcé Goupille

S2

;;
Emboitement
S1 cylindrique
Boulon Cisaillement Goupille
(entretoise
Rondelles d’appui des filets (mécanindus)
S2 ou goupille
«mécanindus»)

S1 Emboitement
Boulon Cisaillement Goupille
;;
cylindrique
Rondelle d’appui des filets («mécanindus»)
(entretoise)
S2
; ;;
;

Pincement
S1
Emboitement
par Boulon C
cylindrique
Écrou H
S2
;
;

S1 Pincement
Emboitement
par 2 Boulons H
cylindrique
S2 Écrou H
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 29

TABLEAU 2.1 DIVERSES RÉALISATIONS DE LIAISONS « ENCASTREMENT » (SUITE)

; ;; ; Liaison encastrement
L(S1 → S2)
Positionnement
Maintien
en position
Moyens prévus pour encaisser

A (2 → 1) MA ( 2 → 1 )
;;;;;;;
;
S1

S2
Coincement
Emboitement
par tampons
cylindrique
;
; tangents S et S′

S S'

S1
;
S2
Emboitement
Cisaillement
cylindrique Circlips extérieur Clavette
du circlips
et clavette
;
Écrou H
Emboitement
S1 Rondelle d’appui Cisaillement
cylindrique Ergot
et rondelle frein des filets
et ergot
(Grower)
S2
H7g6
; ;
S1
Emboitement Cisaillement Coincement
Vissage direct
cylindrique des filets des filets

S2

S1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

S2 Cisaillement Cisaillement
Emboitement
Vis pointeau de la vis de la vis
cylindrique
pointeau pointeau
30 Ingénierie mécanique

TABLEAU 2.1 DIVERSES RÉALISATIONS DE LIAISONS « ENCASTREMENT » (SUITE)

;
Moyens prévus pour encaisser
Liaison encastrement Maintien
Positionnement
L(S1 → S2) en position A (2 → 1) MA ( 2 → 1 )

S1

;;;;
Emboitement
Cisaillement Cisaillement
cylindrique Goupille cônique
S2 de la goupille de la goupille
et goupille
;; ;
;
S1
Emboitement Vis pression Méplat usiné
cylindrique (cuvette) sur S 2

;;;
S2
;;;;;
;;
S2
S1
Emboitement Méplat usiné
Clavette tangente
cylindrique sur S 2

S2
;

;
S1 Cisaillement
Emboitement Écrou à encoches des filets.
cônique (type SKF) Coincement
cônique
;

S1
Emboitement Cisaillement
Vis CHc
cylindrique des filets
;

S2

S1 Emboitement Vissage direct Cisaillement Coincement


;

cylindrique Contr’écrou des filets des filets


S2
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 31

TABLEAU 2.1 DIVERSES RÉALISATIONS DE LIAISONS « ENCASTREMENT » (SUITE)

Moyens prévus pour encaisser


Liaison encastrement Maintien
Positionnement
L(S1 → S2) en position A (2 → 1) MA ( 2 → 1 )
;;;;;;;;;;;;
; S1 Emboitement
Vis écrou H Cisaillement
cylindrique
Rondelle d’appui des filets
S2 (vis/axe)
;
;;;;;; ;;
;
F7m6
;
S1 Emboitement
Boulon CHc Cisaillement 2 goupilles
;
cylindrique
;
Écrou H des filets pleines
(2 goupilles)
; ;
S2
H7m6

S1
Cisaillement
Emboitement
Vis C des filets.
cônique Clavette
;
Rondelle d’appui Coincement
et clavette
;
S2 cônique
; ;

S1
;

S
Emboitement Écrou à encoche.
S2 cylindrique Coincement
et cônique cônique.
(bague fendue S) Pincement.
h6
H7
ou
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

h7
H8

Emboitement
S1 Coussinet
cylindrique Cisaillement
;

Boulons et pénétration
(coussinet) des filets
rectangulaire
et rectangulaire

Coussinet

S2
Boulons
;
32 Ingénierie mécanique
;;; ; ;;;;
;
TABLEAU 2.1 DIVERSES RÉALISATIONS DE LIAISONS « ENCASTREMENT » (SUITE)

Moyens prévus pour encaisser


Liaison encastrement Maintien
Positionnement
L(S1 → S2) en position A (2 → 1) MA ( 2 → 1 )

;;;;;
;
S1

Axe S2 Emboitement
vis cylindrique : Cisaillement
• sur Ød des cannelures
ou ØD
(sommet
Arbre cannelé ou fond
;
b S1 de cannelure) Vis Cisaillement
d

centrage
intérieur extérieur des filets
D
D
d
d’

S2
ou
Arbre dentelé
• sur les flancs Cisaillement
;
90° dp d
S1 d2
de la denture des dents
;
; ;;;;;
p/2 p/2
d1
d3

S2

S1 S2
;
Rivets creux
;
(de type « Pop »)

Cisaillement Cisaillement
des têtes des corps
de rivets des rivets

S1 S2

Rivets pleins
; ;

S1
;

S2 Emboitement Arrachement
Soudure
cylindrique de la soudure
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 33

2.2.5 Exemple de réalisation E2


sur un ensemble mécanique
Le dessin de la figure 2.6 est celui d’un moto-
réducteur embarqué dont le schéma cinémati-
quement minimal est donné en figure 2.5. Il est
destiné à commander le mouvement de transla-
tion rectiligne d’un chariot. Pour cela, la vis
sans fin 2, montée en bout de l’arbre moteur,
entraine la roue dentée 4 solidaire du pignon 15
engrenant sur la roue 17. Cette dernière roule
sans glisser sur un rail 0 fixe (non apparent sur O

la figure 2.6) entraînant ainsi tout l’ensemble E1


E4
suivant la trajectoire de direction (0, z ).
L’analyse des diverses liaisons « encastrement » E3
y
entre éléments voisins est présentée dans le
tableau 2.2. z
X
E0

Figure 2.5
E0 = { 0 }
E1 = { 2 }
E2 = { 3, 4, 6, 15, 27, 28, 31, 32, 33, 34, 36 }
E3 = { 17, 24, 25, 26 }
E4 = {1, 5, 7, 8, 9, 1, 11, 12, 13, 14, 16, 18, 19, 20, 23, 25,
29, 30, 35 }

TABLEAU 2.2 ANALYSE DES LIAISONS « ENCASTREMENT ».

Si/Sj Positionnement Maintien en position Obstacle

Boulon H
3/4 Écrou H (31, 32) Goupille pleine 36
Nbre : 3 à 120°

4/6 Anneau élastique 34 Clavette 33

Écrou SKF 27
15/6 Cannelures
Rondelle SKF

19/14 Écrou H 18 Goupille pleine 23


Emboîtement
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

cylindrique Vis H 30
12/1 Goupille pleine 16
Nbre : 3 à 120°

Vis H 29
14/12
Nbre : 3 à 120°

Vis H 26
25/17
Nbre : 4 à 90°

Vis F 35
7/1
Nbre : 3 à 120°
34 Ingénierie mécanique

27 15 14 28 29
11 32
13 12 30 31 11
9

33

34

35

16
17
18 5

19
4

3
Repère Nombre Désignation
20 35 3 Vis F
34 1 Anneau élastique
21 36 1 2 33 1 Clavette
31, 32 3 Boulon H Écrou H
30 3 Vis H
29 3 Vis H
28 1 Entretoise
27 1 Écrou SKF
26 4 Vis H
25 1 Couvercle
24 1 Entretoise
23 1 Ergot
22 1 Roulement
21 1 Roulement
20 1 Entretoise
19 1 Axe
18 1 Écrou H
23 22 24 25 26 17
16
1
1
Galet
Pion
15 1 Pignon
14 1 Carter
13 1 Joint à lèvre
12 1 Flasque
11 1 Anneau
10 4 Vis H
9 1 Chapeau
8 2 Roulement
7 1 Couvercle
6 1 Arbre
5 1 Cale
4 1 Moyeu
3 1 Roue
2 1 Vis sans fin
Figure 2.6 PORTE-OUTIL 1 1 Bâti
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 35

Fraise 2 tailles Fraise 3 tailles

(d)
(a)

(b) (e)

(f)
(c)

Figure 2.7

2.3 DIMENSIONNEMENT – le matage, pour les clavettes (voir paragraphe


DU DISPOSITIF ASSURANT 2.3.4).
LA FONCTION OBSTACLE
2.3.2 Condition de résistance
au cisaillement
2.3.1 Introduction
Le phénomène de rupture par cisaillement
Nous allons nous intéresser ici aux clavettes (de d’une clavette à bouts ronds est illustré par la
forme prismatique) et goupilles (de forme cylin- figure 2.8.
drique). Ce sont en effet les deux dispositions
constructives les plus courantes participant à la
réalisation de la fonction obstacle quand il y a Surface cisaillée
transmission d’une puissance P via une liaison
encastrement. Arbre
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Une présentation de ces éléments apparaît en Moyeu


tableau 2.3, associé à la figure 2.7.
Le dimensionnement de ces deux types d’élé- Partie de clavette restée
ments découle d’une étude de résistance des dans la rainure de l’arbre
matériaux. Celle-ci consiste à traduire la condi- Partie de clavette restée
tion de résistance à deux types de sollicitation : dans la rainure du moyeu
– le cisaillement (parfois aussi désigné « glis-
sement »), pour les clavettes et goupilles Figure 2.8
(voir paragraphe 2.3.2) ;
36 Ingénierie mécanique

TABLEAU 2.3

Forme de Désignation
Image Commentaires
l’obstacle courante

- La plus courante
- Rainure dans l’arbre réalisée avec une fraise
Clavette parallèle à deux tailles
bouts ronds - La forme de la clavette épouse parfaitement
celle de la rainure : clavette précisément posi-
tionnée dans sa rainure (fig.2.7a et 2.7b)

- La plus économique : obtenue par tronçon-


nage d’une barre de section carrée ou rectangu-
laire
- Rainure dans l’arbre réalisée avec une fraise
Clavette parallèle à
Prismatique deux tailles ou trois tailles
bouts droits
- La forme de la clavette n’épouse pas celle de la
rainure en ses extrémités : positionnement lon-
gitudinal imprécis de la clavette (fig. 2.7c, 2.7d
et 2.7e)

- Plutôt dédiée aux arbres de forme conique


- Rainure dans l’arbre réalisée avec une fraise
trois tailles
Clavette disque
- Enlèvement de matière moindre dans l’opéra-
tion de rainurage de l’arbre. Ce dernier est donc
moins fragilisé (fig. 2.7f)

- Existe aussi de forme conique


Goupille pleine
- Présente deux sections cisaillées

Cylindrique - Le plus souvent désignée « Goupille Mécanin-


Goupille creuse dus », du nom d’un fabricant connu
- Présente deux sections cisaillées réduites

- Présente une seule section cisaillée


Ergot
- Le plus souvent monté dans un trou borgne

La condition de résistance au cisaillement – S clavette ≈ aL


peut s’écrire simplement sous la forme sui- – S ergot cylindrique plein = π d2/4
vante (voir fig. 2.9) : Contrainte tangentielle – S goupille cylindrique pleine = 2 (π d2/4) = π d2/2
calculée à partir des données du cahier des
charges ≤ Contrainte tangentielle que peut Pour une goupille élastique creuse, type « Méca-
supporter le matériau constituant l’obstacle, nindus », l’aire de la surface cisaillée est réduite.
celle-ci étant le plus souvent désignée Elle a pour expression, en négligeant l’aire cor-
« Résistance pratique au glissement ». Soit : respondant à la partie fendue (négligeable) :
τ ≤ Rpg – S ≈ 2 πde avec e = (d – di)/2
avec τ = T/S, T étant l’effort tangentiel néces- avec : d, diamètre extérieur et di, diamètre inté-
saire à la transmission de la puissance à trans- rieur.
mettre(voir détermination ci-après), et S L’effort tangentiel T, à l’origine l’existence
dépendant du type d’obstacle, soit : du couple C entraînant l’arbre à la vitesse
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 37

angulaire ω, transmet donc une puissance 2.3.3 Caractéristiques du matériau


telle que : sollicité en cisaillement
P = Cω avec C = TD/2 et ω = π N/30,
L’acier est dans tous les cas le matériau consti-
d’où P = (TD/2).(π N/30), tutif des clavettes, goupilles et autres éléments
d’où l’on tire : T = 60 P / π DN. sévèrement sollicités au cisaillement. L’aptitude
Finalement, la condition de résistance au de l’acier à résister au cisaillement est en réalité
cisaillement s’écrit : le plus souvent définie à partir de sa capacité à
• pour une clavette : résister en traction selon la relation approxima-
T = 60 P / π DN aL < Rpg tive suivante : Résistance pratique au cisaille-
ment (ou glissement) = k {Résistance pratique à
ce qui impose une longueur minimale de la cla-
la traction (ou extension)}. Soit :
vette Lmini à respecter, soit :
Rpg = k Rpe
60P Le coefficient k varie avec les nuances d’acier et
Lmini ≥ ----------------------------------
π D N a Rpg les traitements thermiques appliqués à ces der-
niers. S’agissant des aciers généralement rete-
P : puissance transmise (W), nus ici pour les clavettes et goupilles, il est le
D : diamètre de l’arbre (m), plus souvent admis une valeur moyenne de 0,7
pour ce coefficient k.
N : fréquence de rotation de l’arbre (tr/min),
a : largeur de la clavette (m). soit donc Rpg = 0,7 Rpe
Rpg : résistance pratique au glissement (Pa) avec par ailleurs Rpe = Re/α
– Re étant la résistance élastique (ou limite
• pour un ergot cylindrique, on obtient iden-
élastique) obtenue à partir d’essais en trac-
tiquement un diamètre minimal dmini (m) à
tion sur une éprouvette. On définit ainsi une
respecter, soit :
contrainte au-delà de laquelle le matériau se
déforme de manière irréversible.
240P – α étant un coefficient adopté pour diminuer
dmini ≥ ------------------------------
2
-
π D N Rpg significativement la valeur de la résistance
élastique précédemment définie, et ainsi
• pour une goupille cylindrique pleine, on garantir, dans tous les cas de charge, une
obtient identiquement un diamètre mini- déformation réversible du matériau sollicité.
mal dmini (m) à respecter, soit : Il est le plus souvent adopté une valeur de 5
pour ce coefficient
Finalement, le rapprochement des deux rela-
120P
dmini ≥ ------------------------------
2
- tions précédentes conduit à cette égalité :
π D N Rpg
0,7Re
Rpg = --------------
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

• pour une goupille élastique creuse, type α


« mécanindus », on obtient identiquement
un diamètre minimal (extérieur) dmini à Le tableau 2.4 indique les valeurs usuelles de
respecter, soit : Re, desquelles on peut donc déduire celles de
Rpg, pour deux types d’aciers couramment uti-
lisés dans la fabrication des clavettes et gou-
30P
dmini ≥ -----------------------------------
2
- pilles, à savoir :
π D N e Rpg
– l’acier non allié à traitement thermique ;
– l’acier faiblement allié.
e : épaisseur de la goupille (m)
38 Ingénierie mécanique

Contraintes tangentielles de
cisaillement

Contraintes Obstacle prismatique (clavette disque)


normales de
matage

a L

Matage

Surface cisaillée S
a
a
T
L
b
ω
d

Obstacle prismatique (clavette parallèle à bouts ronds)

Obstacle cylindrique plein (ergot)

e
d

dj

Obstacle Obstacle cylindrique creux


cylindrique plein (Goupille creuse fendue)
(Goupille pleine)

Figure 2.9

TABLEAU 2.4

Résistance élastique Re (ordre de


Type d’acier Désignation Composition
grandeur)

Acier non allié à traite- 500 MPa (sans traitement thermique)


C 35 Fer contenant 0,35 % Carbone
ment thermique 1 000 MPa (avec traitement thermique)

Supérieure à 1 000 MPa en général


Fer contenant 0,16 % Carbone
(fonction de la nature des éléments
Avec en éléments d’addition :
Acier faiblement allié 16NC6 d’addition)
- 1,5 % de nickel
À noter aussi que ces aciers résistent à
- des traces de chrome
l’oxydation
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 39

2.3.4 Condition de résistance pm = T/S′


au matage S′ étant la surface matée d’aire approximative
S′ ≈ ( b/2) L
Le phénomène de dégradation, ou rupture par
matage d’une clavette à bouts droits est illustré En effet, la normalisation montre que la hauteur
par la figure 2.10. de la clavette en prise avec le moyeu n’est
jamais exactement égale à la demi-hauteur de la
clavette.
Il vient donc :
pm= {60 P / π D N} / (b/2) L d’où l’on tire
pm= 120 P / π D N b L
La condition de résistance au matage peut
Fluage Zone écaillée
s’écrire simplement sous la forme suivante :
Figure 2.10 Pression de matage calculée à partir des
données du cahier des charges ≤ Pression
Pour permettre le montage de l’élément entraîné de matage que peut supporter le matériau,
(poulie, roue dentée, etc.), l’ajustement latéral de celle-ci étant le plus souvent désignée
la clavette dans la rainure dudit élément doit être « Pression de matage admissible ». Soit :
de type glissant. Il est préconisé, par exemple, un p m < p m adm
ajustement de type D10h9 pouvant donner lieu à
avec p m adm = Rpe = Re / α
un jeu latéral de l’ordre de 0,1 mm. Dans les cas
particuliers de fonctionnement, notamment Il s’agit en effet ici d’une contrainte normale à
quand des périodes de freinages et accélérations la surface concernée conduisant à une sollicita-
brusques génèrent de violents à-coups, ce jeu tion de compression du matériau constituant la
peut donner naissance à des chocs répétés. Ces clavette. Rappelons que, pour les matériaux
derniers sont à l’origine d’une contrainte nor- homogènes et isotropes (donc ici l’acier), la
male appliquée brutalement à la surface de résistance à la compression est quasi égale à la
contact concernée de la clavette. Celle-ci peut résistance en traction.
alors se déformer progressivement (fluage), et Nous pouvons donc écrire :
présenter aussi parfois un écaillage sur une partie 120 P / π D N b L < Rpe
de ses flancs. d’où la longueur minimale Lmini à respecter :
À noter que ce phénomène de matage existe
aussi quand le jeu latéral est nul, dès lors qu’il y 120P
a transmission de puissance. Mais dans ce cas, Lmini ≥ ----------------------------------
π D N b Rpe
en l’absence de chocs, l’impact sur la clavette
est moins significatif.
Le tableau 2.5 propose une liste d’ajustements
La contrainte incriminée (voir fig. 2.9 et 2.10), préconisés pour l’assemblage (arbre / clavette /
désignée pression de matage pm, a donc pour moyeu).
expression :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

TABLEAU 2.5

Cotation préconisée des ajustements


Risque de matage avec
Type d’assemblage
choc
arbre/clavette moyeu/clavette

Montage aisé H9h9 D10h9 Important

Montage courant N9h9 Js9h9 Léger

Montage serré P9h9 P9h9 Quasi nul


40 Ingénierie mécanique

Ajustement le plus souvent


glissant. Exemple : Js9h9
Moyeu

Matage avec (si jeu


important)
Clavette

Ajustement le plus
souvent serré. Matage sans choc car jeu
Exemple : N9h9 nul ou négatif (serrage)

Arbre

Figure 2.11

2.3.5 Dimensionnement à partir b) Dimensionnement d’une goupille


d’un cahier des charges. Marche à suivre En général, le dimensionnement d’une goupille
se satisfait d’une vérification en tenue au
a) Dimensionnement d’une clavette (voir cisaillement. Pour une goupille pleine, ou pour
fig. 2.9) une goupille creuse, le diamètre extérieur « d »
Le diamètre nominal D de l’arbre qui reçoit la qu’il convient d’adopter doit vérifier les rela-
clavette découle d’un calcul de résistance des tions respectives précédemment établies.
matériaux effectué en amont par le bureau Veiller toutefois à ce que le rapport (d/D) ne
d’étude. Il est important de noter que les cotes conduise pas à une fragilisation de l’arbre solli-
« a » et « b » de la clavette, quant à elles, sont nor- cité en torsion, le perçage de l’arbre générant un
malisées en fonction de ce diamètre D. Un extrait enlèvement de matière et donc un phénomène de
de cette standardisation apparaît à titre indicatif concentration de contraintes. Ainsi la relation
dans le tableau 2.6. Celle-ci résulte d’un calcul d ≤ D / 3 doit-elle être le plus souvent vérifiée
de résistance des matériaux visant à optimiser les (voir fig. 2.12).
risques de rupture de l’arbre consécutifs aux phé-
nomènes de concentration de contraintes provo- d
qués par l’usinage de la rainure.
Par conséquent, un diamètre D conditionne
D
nécessairement la valeur des deux cotes « a » et
« b ». La seule variable possible reste donc la lon-
gueur minimale Lm qu’il convient de calculer à
l’aide des relations précédemment établies :
– en vérifiant la tenue au cisaillement ; Figure 2.12
– en vérifiant la tenue au matage ; Pour les goupilles élastiques fendues, type
étant entendu qu’il faudra retenir la valeur la « Mécanindus », il est important de noter que
plus grande des deux résultats obtenus l’aire de la surface sollicitée en cisaillement
TABLEAU 2.6 dépend de l’épaisseur « e », laquelle varie avec
le diamètre extérieur « d ». Un extrait de cette
10 à 12 12 à 17 17 à 22 22 à 30 standardisation apparaît à titre indicatif dans le
D
inclus inclus inclus inclus
tableau 2.7 associé à la figure 2.13. Il met aussi
a 4 5 6 8
en évidence l’existence de deux familles de
b 4 5 6 7 goupilles, minces et épaisses.
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 41

TABLEAU 2.7

Goupilles d 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Épaisses di 1,2 1,8 2,4 3 3,6 4,6 5 5 6

Minces di 1,6 2,4 3,2 4 4,8 5,8 6,5 7 8

– clavette en acier à traitement thermique pour


e lequel Re = 800 MPa ;
d – on adopte un coefficient de sécurité de 7.
➤ Question

Calculer la longueur minimale de la clavette. En


déduire la longueur finale possible.
di
➤ Réponse

• Calcul au cisaillement
Figure 2.13
Pour un diamètre d’arbre de 16 mm, la standar-
disation (voir tableau 2.6) impose une largeur
2.3.6 Exemples de calculs de clavette a = 5 mm et une hauteur b = 5 mm
La longueur minimale pour une tenue au
Les calculs théoriques qui suivent conduisent à cisaillement est donnée par la relation :
des résultats qui, dans la plupart des cas, ne peu-
vent s’affranchir d’une validation par des essais 60P
sur bancs de simulation ou sur prototypes réels. Lmini ≥ ----------------------------------
π D N a Rpg
Seules, en effet, ces mises en condition du
matériau en situation réelles sont à même d’éva- avec Rpg = 0,7 Re / α
luer la tenue des éléments cisaillés et matés aux
phénomènes de chocs et de fatigue. Aussi le Soit numériquement :
lecteur doit-il ici considérer les résultats de ces Rpg = 0,7 × 800 106 / 7 = 80 106Pa
calculs comme des évaluations d’approche Et :
qu’une expérimentation en situation réelle 60 × 15 × 736
devra définitivement valider. Lmini ≥ -------------------------------------------------------------------------------------------------
–3 –3
-
6
π × 16 ⋅ 10 × 3600 × 5 ⋅ 10 × 80 ⋅ 10
a) Dimensionnement d’une clavette Lmini ≥ 9·10-3 m
On souhaite concevoir la liaison encastrement Lmini ≥ 9 mm
d’un pignon sur l’arbre primaire d’une boite de • Calcul au matage
vitesses (deux rapports) d’un motoculteur en La longueur minimale pour une tenue au
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

adoptant une clavette parallèle à bouts ronds matage est donnée par la relation :
pour assurer la fonction « obstacle ».
➤ Données 120P
Lmini > ----------------------------------
π D N b Rpe
• Engin équipé d’un moteur thermique de
250 cm3 délivrant une puissance nominale avec Rpe = Re / α = 114 ·106 Pa
de 15 Ch à 3 600 tr/min.
Soit numériquement :
– diamètre nominal de l’arbre primaire portant
le pignon : 16 mm ; 120 × 15 × 736
Lmini ≥---------------------------------------------------------------------------------------------------
–3 –3 6
– largeur du pignon (moyeu) : 26 mm ; π × 16 ⋅ 10 × 3600 × 5 ⋅ 10 ×114 ⋅ 10
42 Ingénierie mécanique

Figure 2.14

Lmini > 12,8 · 10-3 m – effort de coupe, pour une vitesse de coupe de
Lmini >12,8 mm 25 m/min, en condition normale d’usinage :
Il convient donc d’adopter une longueur mini- FN = 500 N ;
male de 13 mm, résultant d’un calcul au – effort de coupe accidentel FT , faisant instan-
matage, car cette valeur est ici supérieure à celle tanément passer de couple de CN à CT devant
obtenue en cisaillement (9 mm). La largeur du déclencher la rupture de la goupille : FT = 4
moyeu étant de 26 mm, on peut, par exemple, FN ;
définitivement adopter une longueur L = 18, – diamètre nominal de l’arbre portant le
soit L > Lmini. Cela revient à augmenter signifi- pignon : 20 mm ;
cativement le coefficient de sécurité initial (voir – fréquence de rotation de l’arbre portant le
fig. 2.14). pignon : 110 tr/min ;
– goupille pleine, de diamètre « d », en acier à
b) Dimensionnement d’une goupille traitement thermique pour lequel la résistance
élastique en traction (ou en « extension ») est
Dans une boite de vitesses d’un centre d’usi- Re = 1 000 MPa ;
nage, la liaison encastrement de l’un des – coefficient de sécurité adopté α = 5.
pignons sur son arbre comporte une goupille
pleine assurant la fonction d’obstacle pour la ➤ Question
transmission d’un couple nominal CN. En cas de Calculer le diamètre « d » de la goupille.
mauvaise manœuvre de l’opérateur, par exemple ➤ Réponse
quand celui-ci a fait le choix d’une vitesse
d’avance trop importante, ce couple nominal est La puissance consommée par la transmission en
instantanément augmenté quand l’outil vient condition normale d’usinage est :
heurter le bord de la pièce à usiner. La puissance PN = FN·Vc FN(N) et Vc (m/s)
nominale instantanée n’entraîne cependant pas soit PN = 500 × (25/60) = 208 W
la rupture de la goupille, car un limiteur de La puissance instantanée consommée par la
couple est prévu en amont de la chaîne cinéma- transmission au moment du choc :
tique. C’est ce dernier qui est censé protéger PT = 4 PN soit PT = 625 W
l’outil de coupe onéreux et dont la destruction Le diamètre minimal de la goupille, pour une
serait préjudiciable. tenue au cisaillement, doit vérifier la relation
➤ Données suivante :
120P
– machine en cours d’usinage d’une gorge pour dmini ≥ ------------------------------
2
-
anneau élastique (circlips)sur un axe ; π D N Rpg
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 43

Avec Rpg = 0,7 Re/α – on adopte un coefficient de sécurité de 4.


= 0,7 × 1 000/5 ➤ Question
= 140 MPa Valider le choix de cette goupille.
Numériquement :
➤ Réponse
120 × 625 Le diamètre extérieur minimal, pour une tenue au
dmini ≥ ---------------------------------------------------------------------------
2 –3 6
-
π × 20 ⋅ 10 × 110 ×140 ⋅ 10 cisaillement, doit vérifier la relation suivante :
d = 5 · 10-3 m soit d = 5 mm
30P
dmini ≥ -----------------------------------
2
-
c) Montage d’une poulie sur photocopieur π D N e Rpg
On souhaite valider les dimensions de la goupille
participant à la fonction obstacle dans la liaison avec Rpg = 0,7 Re / α
encastrement d’une poulie crantée sur un arbre Soit numériquement :
de photocopieuse, celui-ci étant solidaire d’un
Rpg = 0,7 × 800 · 106 / 4 = 140 106 Pa
rouleau entraineur. Le couple transmis limité
autorise l’emploi d’une goupille creuse. Pour les Par ailleurs, pour un diamètre extérieur d =
calculs, on se place dans l’hypothèse du cahier 5 mm, la standardisation (voir tableau 2.6)
des charges donné ci-dessous correspondant à un impose un diamètre intérieur di = 3 mm. On
débit d’environ 25 copies par minute peut, en conséquence, évaluer l’épaisseur de la
section sollicitée, soit :
➤ Données
e = (d – di) / 2, numériquement e = 1 mm
– le moteur électrique, de type « pas à pas » Finalement, la condition de résistance au
délivre une puissance de 160 W en mode cisaillement de la goupille conduit numérique-
« marche », alors que la fréquence de rotation ment à :
du rouleau est de 110 tr/min, pour le débit de
30 × 160
copies indiqué ci-dessus ; dmini ≥ ---------------------------------------------------------------------------------------------------
2 –3 –3 6
– diamètre nominal de l’arbre portant la poulie π × 15 ⋅ 10 × 110 × 1 ⋅ 10 ×140 ⋅ 10
crantée : 15 mm ;
dmini ≥ 2,1 · 10-3 m
– le concepteur a adopté une goupilleélastique
(type « Mécanindus »), de type « épaisse » et dmini ≥ 2,1 mm
de diamètre 5 mm, en acier faiblement allié Le choix du concepteur d’adopter un diamètre
pour lequel Re = 800 MPa ; d = 5 mm (d > 2,1 mm) est donc validé.

À SAVOIR
• Une liaison de type « encastrement », établie – un emboîtement cylindrique assure seule-
entre deux solides S1 et S2, doit faire l’objet : ment une fonction de « positionnement » ;
– d’un « positionnement » (on parle aussi de – une vis assure seulement une fonction de
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

« centrage ») ; « maintien en position » ;


– d’un « maintien en position » ; – une clavette assure seulement une fonction
– d’un « obstacle », essentiellement dans le d’ «obstacle ».
cas d’un couple transmis, ou d’un calage
angulaire à respecter entre S1 et S2. et l’ensemble de ces trois dispositions
constructives participe à la réalisation de la
• Chacune de ces trois fonctions à valider
liaison de type « encastrement » dans sa glo-
relève le plus souvent de dispositions
balité.
constructives propres. Par exemple :
44 Ingénierie mécanique

• Les dispositions constructives couramment – au cisaillement et au matage pour les cla-


rencontrées, assurant chacune de ces trois vettes seulement ;
fonctions, sont respectivement exposées aux Le résultat du calcul ne peut s’affranchir
paragraphes 2.2.1, 2.2.2 et 2.2.3, et illustrées d’une validation par des essais sur des proto-
dans de multiples réalisations du tableau 5.1. types réels afin de vérifier la tenue en fatigue
• Le dimensionnement de l’élément partici- de l’élément testé.
pant à la réalisation de la fonction « obstacle » • Les conditions de résistance (au cisaille-
résulte d’un calcul de résistance des ment et matage) conduisent le concepteur à
matériaux : dimensionner chacun des éléments en utili-
– au cisaillement pour l’ensemble des élé- sant les relations du tableau 2.8 ci-dessous :
ments (clavettes, ergots, goupilles) ;
TABLEAU 2.8

Condition de résistance
Élément Remarques
Au cisaillement Au matage

Les cotes « a » et « b » sont


60P 120P
Clavette Lmini ≥ ------------------------------------- Lmini > ------------------------------------- normalisées en fonction du
π D N a Rpg π D N b Rpe
diamètre « D » de l’arbre

240P Une seule surface sollicitée


Ergot dmini ≥ -------------------------------
2
π DN Rpg au cisaillement

Goupille 120P
dmini ≥ -------------------------------
2
pleine π DN Rpg
Deux surfaces sollicitées au
cisaillement
Goupille 30P
dmini ≥ -------------------------------------
creuse 2
π DN e Rpg

Lmini : longueur minimale de la clavette (m) ;


P : puissance à transmettre (W) ;
D : diamètre de l'arbre recevant la clavette (m) ;
N : fréquence de rotation (tr/min) ;
a : largeur de la clavette (m) ;
b : hauteur de la clavette (m) ;
Rpg : résistance pratique au cisaillement de l'acier constituant la clavette (Pa) ;
Rpe : résistance pratique en extension de l'acier constituant la clavette (Pa) ;
dmini : diamètre minimal de l'ergot ou de la goupille (m) ;
e : épaisseur de la goupille creuse (m).

• Chacun de ces éléments est en acier non • Les ajustements à adopter pour le montage
allié ou faiblement allié à traitement ther- des clavettes apparaissent dans le tableau 2.5
mique (voir tableau 2.4). associé à la figure 2.11.
Chapitre 3
Dispositions constructives
pour les liaisons de type
« pivot » sur paliers lisses

Introduction

Nous allons ici développer les dispositions constructives correspondant aux liaisons
« pivot » sur paliers lisses. Le plus souvent réalisées avec des éléments standards, leur
conception obéit à des règles élémentaires de montage sans le respect desquelles le méca-
nisme n’assurera pas sa fonction de façon idéale.

3.1 INTRODUCTION 3.2 RÉGIMES DE LUBRIFICATION


S2 3.2.1 Loi de Coulomb
A
Figure 3.1 Une liaison pivot sur palier lisse donne naissance
S1
à une consommation d’énergie due à l’existence
du frottement entre les solides, pour lequel il
Soit une liaison pivot de centre A entre un solide convient de définir un coefficient. Rappelons que
S 2 et un solide S 1. L’importance de la vitesse ce dernier, dit coefficient de frottement f, est une
angulaire Ω ( 2 ⁄ 1 ) et de l’effort A ( 1 → 2 ) constante de proportionnalité dans la relation
conditionne le choix global de la solution à (loi de Coulomb) :
retenir. En général, pour des fréquences de rota-
T = N f
tion élevées associées à des efforts importants,
on adoptera la solution du palier lisse. Dans les où : T est la composante tangentielle 


autres cas, l’utilisation d’éléments roulants N est la composante normale
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

intercalés entre S 1 et S 2 est préférable (roule- de la résultante de l’action mécanique de contact


ments). L’utilisation de paliers lisses dans la A ( 1 → 2 ) (fig. 3.2).
liaison pivot entre le vilebrequin d’un moteur et
le bloc illustre la première solution (vitesses et y A (1→2) N
efforts importants). La liaison pivot d’une roue B (3→2)
α
de véhicule automobile sur son axe est quant à x B S3
z S2 G
elle, assurée par un ou deux roulements montés
dans le moyeu (vitesse angulaire relativement S1 T A
basse).
Figure 3.2 P2
46 Ingénierie mécanique

Si l’on étudie l’équilibre du solide S 2 avant valeur limite de α que l’on définit comme étant
l’amorce de glissement, les actions mécaniques l’angle de frottement ϕ. On pose donc α M = ϕ
qui le sollicitent sont modélisables par : (fig. 3.4 et 3.5). Le coefficient de frottement est
– un glisseur en G, dont la résultante est le poids alors la tangente de cet angle, soit :
f = tan α M = tan ϕ
P2 de S 2 :
T
 P2  ou f = ----------
{ T ( T → S2 ) } =   N
G
0
– un glisseur en B, dont la résultante est soit T = N f
supposée dans le plan de symétrie et de direc- T est la composante de l’effort de contact qui
tion ( B, x ) : s’oppose au glissement du solide S 2 sur le
B (3 → 2)  solide S 1.
{ T ( S3 → S2 ) } =   A (1→ 2) A (1→ 2)
0
B 
– un glisseur en A, qui correspond à l’action de N
contact de S 1 sur S 2. On ne connaît pas, a
priori, la répartition des pressions de contact. P2
ϕ
ϕ
A (1 → 2) 
{ T ( S1 → S2 ) } =  
0
A  T B (3→ 2)
S 2 étant en équilibre, la somme vectorielle des Figure 3.4 Figure 3.5
résultantes est nulle (fig. 3.3). Graphiquement,
T = A ( 1 → 2 ) . sin ϕ
le dynamique est fermé. Connaissant B ( 3 → 2 )
N = A ( 1 → 2 ) . cos ϕ
et P2 , on obtient donc facilement A ( 1 → 2 )
Quand l’intensité de l’effort devient supérieure
avec son inclinaison d’un angle α par rapport à
la normale en A, à la surface commune de à T , le solide S 2 glisse. L’équilibre est rompu.
contact. On passe d’un état statique, à un état dynamique.
Il est fait généralement une distinction entre
coefficient de frottement statique fs et coeffi-
A (1→2) cient de frottement dynamique fd. Le coefficient
P2
α
αM = ϕ
de frottement statique fs, nommé aussi coeffi-
cient de frottement par adhérence, correspond à
Dynamique une valeur limite de f au-delà de laquelle il y a
B (3→2) fermé mouvement relatif de S 2 et S 1. Le coefficient de
Figure 3.3 frottement dynamique, nommé aussi coefficient
de frottement par glissement, est la valeur de f
La résultante A ( 1 → 2 ) a deux composantes correspondant à la mobilité relative de S 1 et S 2.
L’expérience montre que fd est toujours infé-
T et N :
rieur à fs, et indépendant de la vitesse relative
A (1 → 2) = T + N des deux surfaces en contact (fig. 3.6).
Une valeur croissante de l’intensité de Par conséquent, la composante T (qui
B ( 3 → 2 ) entraîne nécessairement pour une
s’oppose au mouvement relatif de S 1 et S 2) est
composante P2 constante, l’augmentation de
moins importante quand il y a mobilité.
l’angle α, cependant que l’équilibre relatif des
deux solides S 1 et S 2 est préservé. Au moment Quand il s’agit d’une liaison pivot, le coefficient
précis de la rupture de l’équilibre, pour une de frottement par glissement fd n’est pas
valeur limite de B ( 3 → 2 ) , il existe une constant. Pour un temps assez long de fonction-
nement, la nature de la lubrification peut le faire
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 47

Facteur de frottement La quantité de chaleur dégagée par le phéno-


fs
mène de frottement est facilement quantifiable.
fd Il suffit en effet, dans une situation donnée,
d’évaluer le travail mécanique consommé par le
frottement et de calculer son équivalence calori-
t fique à l’aide de relation suivante :
temps correspondant temps
1 calorie = 4,186 Joules.
à la durée d’application de l’effort
B (3→ 2) avant «décollage» des surfaces Le dessin de la figure 3.7 représente la liaison
Figure 3.6 pivot d’un arbre S 2 dans un coussinet S 1. Dans
l’hypothèse d’un entraînement en rotation de
notablement varier. Globalement, deux cas peu-
l’arbre S 2 (assuré, par exemple, par une poulie
vent se présenter : le régime onctueux ou le
S 3 recevant une courroie), l’ensemble des tor-
régime hydrodynamique.
seurs d’action mécanique intervenant dans
l’équilibre de l’arbre S 2 comprend :
3.2.2 Régime onctueux et coussinets
massifs A (1→ 2)

Dans ce cas, le graissage du palier est assuré par coussinet S1


de l’huile ou de la graisse de façon intermittente
(voir dispositifs utilisés plus loin). L’existence arbre S2 T
0 ϕ
d’un film de lubrifiant entre les deux surfaces N
métalliques n’est donc pas assurée, a fortiori, si r A
la pression radiale exercée par S 1 sur S 2 est B
S3 non représenté
grande. Le contact est quasiment direct. Le frot-
0 (3→ 2)
tement provoque une élévation de température.
Le jeu entre l’arbre S2 et le coussinet S1 a été largement
Les coussinets généralement employés sont exagéré. Au repos, le contact S1→S2 a lieu au point B.
massifs, en matériau bon conducteur de la cha-
Figure 3.7
leur pour évacuer les calories. Le coefficient de
frottement par glissement fd dépend alors
A(1 → 2) 
essentiellement : { T ( S1 → S2 ) } =  
0
– de l’état de surface ; A 
– de la nature des matériaux en présence (S 1 et
S 2) ;  O(3 → 2) 
{ T ( S3 → S2 ) } =  
– de la lubrification.  Mo ( 3 → 2 ) 
o
Le tableau 3.1 indique les valeurs couramment L’équilibre de l’arbre S 2, à la limite du glisse-
rencontrées pour le coefficient de glissement fd ment à l’intérieur du coussinet S 1, permet
en fonction de la nature des matériaux en contact, d’écrire :
à sec ou avec lubrification.
{ T ( S1 → S2 ) }o + { T ( S3 → S2 ) }o = { 0 }
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

TABLEAU 3.1
avec
Nature Coefficient fd
Coussinet des matériaux  A(1 → 2) 
en contact à sec lubrifié { T ( S 1 → S 2 ) }o =  
 Mo ( 1 → 2 ) 
o
Massif Acier/Bronze 0,15 0,10
homogène Acier/Acier 0,15-0,20 0,10 où
Fonte/Fonte 0,15 0,10
Acier/Nylon 0,02-0,11
Mo ( 1 → 2 ) = MA ( 1 → 2 ) + OA ∧ A ( 1 → 2 )
Acier/Téflon 0,05-015
= OA ∧ A ( 1 → 2 )
48 Ingénierie mécanique

Il vient donc :
fd

 A(1 → 2 )   O(3 → 2 )  0 
 +  =  
 OA ∧ A ( 1 → 2 )   Mo ( 3 → 2 )  0 
point de déclenchement

Soit A(1 → 2) = – O(3 → 2) 1 2 3 ω

Figure 3.8
et Mo ( 3 → 2 ) = –  OA ∧ A ( 1 → 2 )
  1 Pendant un instant très court, le contact
S 1 → S 2 est direct. Le coefficient de frotte-
Mo ( 3 → 2 ) est le moment qui doit être appliqué ment f d est important.
à l’arbre S 2 pour vaincre le frottement. Le
2 Le lubrifiant est attiré dans la fente du palier
moment de frottement, qui s’oppose à la rotation,
par la dépression créée par le déplacement
est donc :
relatif de S 1 et S 2. La valeur du coefficient de
Mft = – Mo ( 3 – 2 ) frottement f d baisse en présence du lubri-
fiant, c’est la phase de frottement mixte.
Soit : Mft = OA ∧ A ( 1 → 2 ) L’augmentation de la vitesse angulaire vers
une vitesse nominale entraîne celle de la
= r. A ( 1 → 2 ) . sin ϕ
quantité de lubrifiant admise. La part du
Mft = r. T contact métallique diminue par la formation
d’une pression hydrodynamique portante.
Mft = r. N .f
Le coefficient de frottement f d baisse, l’arbre
est soulevé et flotte. Le point correspondant
Ce moment Mft s’oppose évidemment à la
à la valeur minimale du coefficient de frotte-
rotation de l’arbre S 2. Si ce dernier tourne à la ment f d correspond au point dit «de
vitesse angulaire ω, alors la puissance consom- déclenchement».
mée par le frottement est : 3 Le coefficient de frottement augmente à
Pft = Mft .ω = N .f.r.ω cause du frottement visqueux au sein du
lubrifiant. Il croît avec la vitesse angulaire
En considérant une durée t de fonctionnement, le pour devenir constant à une valeur nominale
travail mécanique perdu par le frottement est : de cette dernière. Le frottement visqueux
Wft = Pft .t = N . f.r.ω.t entraîne un certain échauffement de l’huile
et des organes voisins.
Et l’énergie calorifique dissipée est :
Le canal d’amenée d’huile sous pression
Wft 1 débouche à l’intérieur du coussinet, dans une
Q cal = ---------- = ----------. N .f.r.ω.t
4 ,18 4 ,18 zone privilégiée ou règne une dépression per-
N en Newton ; mettant un phénomène d’aspiration. Les sché-
r en m ; mas de la figure 3.9 indiquent la répartition de
ω en rad/s ; la pression relative régnant dans le fluide, et par
t en s. conséquent, la situation sur le coussinet, du
canal d’amenée.
3.2.3 Régime hydrodynamique Il découle de la figure 3.10 que le fluide doit être
et coussinets minces (Fig. 3.11) conduit dans une cannelure placée à la limite de
Dans ce cas, un graissage du palier avec de l’huile la zone de pression nulle pour être ensuite
sous pression est prévu (l’huile peut aussi être laminé par l’arbre (alors souvent désigné par
remplacée par un gaz). Il est possible d’analyser «tourillon»).
la variation du coefficient de frottement par Les coussinets généralement employés dans ce
glissement fd en fonction de la vitesse angulaire type de palier sont spécifiques et ne peuvent
de l’arbre au moyen du graphique (fig. 3.8). durablement fonctionner qu’en présence d’un
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 49

Arbre tournant
charge N
direction fixe.

N N N

Repos Départ Marche normale


Figure 3.9

pres s i
on
n

ul
le
dépression
N

n
mi

max s ion
pres

Figure 3.10

AA A
canal
d’amenée
e
a a
d

cannelure
b
2
b/

A
r

Dispositions constructives souvent adoptées


d
– largeur cannelure : b =
20
– rayon de raccordement : r = b
e e
– position de la cannelure : ≤ a≤
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

20 10
Figure 3.11 RÉGIME HYDRODYNAMIQUE

tel régime de lubrification sans celui-ci, l’éléva- Le tableau 3.2 permet de comparer les pressions
tion locale de température entraînerait la dété- admissibles (arbre/palier) et le coefficient de
rioration irréversible des matériaux. Ces frottement par glissement f d dans les deux types
coussinets sont souvent nommés «coussinets de régime :
minces» (par opposition aux coussinets massifs – onctueux ;
vus précédemment). – hydrodynamique.
50 Ingénierie mécanique

TABLEAU 3.2
métal fritté
Pression
Coefficient
Régime Coussinet admissible
fd Figure 3.14
(en Mpa)

Onctueux Massif 0,1-0,25 0,1 L’alliage employé pour les coussinets en métal
ordinaire est le plus souvent le bronze (Cuivre +
Phase mixte 1
0,01-0,2
Étain). Les coussinets en métal fritté sont essen-
Hydro-
Mince tiellement réalisés à base d’un mélange de
dynamique Régime établi 20 métaux :
0,01-0,1
– plutôt durs, comme le fer et le cuivre ;
– plutôt mous, comme l’étain et le plomb.
3.3 LES COUSSINETS MASSIFS Les premiers sont intéressant pour leur capacité
3.3.1 Description à encaisser les efforts, les seconds pour leur
qualité frottante.
Ce sont des coussinets pour lesquels le rapport Dans un montage, un coussinet massif (il en est
D de même pour un coussinet mince) est toujours
----- (D : diamètre extérieur ; d : diamètre inté-
d monté serré sur son diamètre extérieur D. L’ajus-
rieur) est plus grand que pour les coussinets dits tement peut par exemple être de type H7p6
«minces». Ils sont métalliques ou en plastique. (montage à la presse). L’ajustement de l’arbre
Hormis leur capacité à offrir un faible coeffi- sur le diamètre intérieur est évidemment glis-
cient de frottement par glissement et faciliter sant, par exemple de type H7f6 (fig. 3.15 et 3.16).
l’évacuation des calories, ils doivent aussi résis-
ter (fig. 3.12) : 3.3.2 Montage
– au matage (déformation locale due à la pres-
L’ajustement serré du coussinet dans son loge-
sion radiale) ;
ment évite souvent l’emploi de dispositifs d’arrêt
– au striage (création de rayures superficielles par obstacle, en rotation ou en translation, de
dues à la présence d’impuretés). Le striage celui-ci. Quand l’ajustement serré (qui implique
augmente la rugosité, donc le coefficient de un montage à la presse) est remplacé par un ajus-
frottement ; tement incertain, de type H7 h6 par exemple
– à la corrosion. (dans ce cas le montage du coussinet est facilité),
alors il s’impose de prévoir un obstacle à la rota-
tion et à la translation. La forme tubulaire simple
φD
φd

Figure 3.12 du coussinet est modifiée en conséquence.


Ainsi, on distingue (fig. 3.15 à 3.21 ci-après) :
Les coussinets métalliques sont fabriqués en – les coussinets simples ;
métal massif ou en métal fritté. Le métal fritté – les coussinets épaulés d’un côté ;
est obtenu en comprimant, dans des conditions – les coussinets épaulés des deux côtés.
spéciales de température (inférieure au point de Ces derniers nécessitent de prévoir le logement
fusion) et de pression, un mélange donné de en deux parties pour permettre le montage.
métaux préalablement réduits en poudre. Le Le régime onctueux est assuré par des disposi-
résultat est un agrégat hétérogène pourvu de tifs variés permettant d’acheminer l’huile ou la
cavités vides. Ces dernières constituent un bon graisse sur les surfaces frottantes. Le lubrifiant
pourcentage du volume du coussinet servant de peut arriver (fig. 3.22) :
réserve pour le lubrifiant (fig. 3.13 et 3.14).
– par gravité. 

métal ordinaire – par capillarité. huile

Figure 3.13 – par barbotage.
– par pression. } graisse
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 51

logement

arbre

H7 p6
H7 f6
Figure 3.15

H7p6
Coussinet simple

Figure 3.16

Coussinet épaulé

H7p6
d’un côté

Figure 3.17
H7h6

H7h6

H7h6

Figure 3.18 Figure 3.19 Figure 3.20


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Logement
en deux parties

Coussinet épaulé
H7p6

des deux côtés

Figure 3.21 DIFFÉRENTS TYPES DE MONTAGES


52 Ingénierie mécanique

Dispositif Schéma Particularité

Vis pointeau

• huile en réserve
• réglage du débit par vis pointeau

Couvercle
Par gravité
• huile en réserve
• pas de réglage de débit

• utilisation d’une burette à l’huile. La bille escamotée


laisse entrer l’huile. Dans la position du dessin, elle
assure l’étanchéité.

Mèche • huile en réserve


Par • l’huile suit la mèche, par capillarité, et tombe goutte
capillarité à goutte sur la zone à lubrifier.

Coussinet
Bague

Arbre
L’arbre, en tournant, entraîne par adhérence une
bague d’acier dont une partie est immergée dans
Par
l’huile. Cette dernière se trouve transportée, de façon
barbotage
continue, vers la zone de frottement grâce à un
évidement prévu dans le coussinet.

• graisse en réserve
• un ressort assure en permanence une pression sur la
graisse dont le débit dépend de l’orifice choisi pour le
bouchon de réglage. Une autre solution, couramment
utilisée, consiste à envoyer de la graisse avec une
Par graisse pompe à graisse munie d’un embout, rigide ou
pression flexible, venant s’emboîter dans un graisseur prévu,
par exemple, en bout d’arbre. Le graisseur
bouchon
communique avec une canalisation aménagée dans
de réglage
l’arbre, conduisant aux zones de frottement (voir
du débit
application au paragraphe suivant).

Figure 3.22 DIFFÉRENTS TYPES DE LUBRIFICATION


3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 53

3.3.3 Exemples de réalisations 3.4 LES COUSSINETS MINCES


➤ Boîte de vitesses (fig. 3.23)
3.4.1 Description
• 6-15 : coussinets massifs épaulés d’un côté
montés en opposition pour encaisser les efforts Ce sont des coussinets moins volumineux que les
axiaux appliqués à l’arbre intermédiaire 14. coussinets massifs utilisés pour les régimes de
• 16-25 : coussinets massifs épaulés d’un côté, lubrification onctueux, même s’ils bénéficient des
montés en opposition pour encaisser les efforts mêmes aptitudes à résister au matage, au striage
axiaux appliqués respectivement à l’arbre pri- et à la corrosion. Ils sont constitués d’un support
maire 18 et à l’arbre secondaire 26. métallique revêtu d’une fine couche d’un maté-
Lubrification par barbotage. Ici, la roue dentée riau antifriction. Le support est prévu pour
27, en tournant, envoie des projections d’huile s’opposer au fluage du coussinet mis en pression
dans tout l’intérieur des carters 1 et 2, en particu- sous les efforts radiaux, par l’intermédiaire du
lier sur les parties dentées de l’arbre intermédiaire film d’huile. Quant au revêtement antifriction, il
14. Les bouchons 9 et 23 servent respectivement offre des qualités frottantes (propres aux lubri-
au remplissage et à la vidange de l’huile. fiants solides décrits dans le chapitre 5 traitant de
la lubrification et des lubrifiants) nécessaires à
➤ Main arrière de suspension (de véhicule l’existence du film d’huile. Par ailleurs, un éta-
automobile) (fig. 3.24) mage d’une épaisseur de 0,5 μm à l’extérieur du
• 4 : coussinet simple. coussinet est conseillé pour compenser les imper-
• Lubrification par pression. Un graisseur 7 est fections géométriques du logement, garantissant
monté à l’extrémité d’une canalisation consis- une parfaite liaison coussinet/logement et, par
tant en deux perçages, axial et radial, sécants. conséquent, une évacuation idéale des calories.
Deux cannelures aménagées dans l’arbre 6 font Le dessin (fig. 3.25) représente la coupe d’un
office de réserve de graisse. coussinet mince.

13 12 11 10 9 8
1

14 7
6
15
27
2 17 16

5
4
3
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

18 19 20
21 22 23 24 25 26

Figure 3.23 BOÎTE DE VITESSES


54 Ingénierie mécanique

châssis amortisseur
main de ressort

main de ressort a.v

A ressort
essieu
Suspension à lames
A. A partielle

3 2
châssis C
10 1 Ressort
4 9 2 Rondelle W 12

8 2 Vis H

7 2 Graisseur

9 6 6 2 Axe

5 5 1 Jumelle
10
6 4 2 Coussinet

3 4 Écrou Nylstop M 14
8 2 4 Vis HM 14
7 1 1 Main de ressort
A Rep Nbr Désignation

Figure 3.24

e : revêtement antrifriction 0,05 ≤ e ≤ 0,35


e′ : support métallique
e′ ≈ 1,5

e′′ : étamage e′′ = 0,5 micron en une partie en une partie ouverte en deux parties
fermée (obtenu par roulage)
Figure 3.25 Figure 3.27
Il est intéressant de noter qu’une faible épais- Le film d’huile prend naissance grâce à la présence
seur d’antifriction accroît la longévité du cous- de rainures aménagées à l’intérieur du coussinet,
sinet ainsi que le montre à titre indicatif le lesquelles sont mises en communication avec le
graphe (fig. 3.26). circuit d’huile sous pression, prioritairement,
Heures de quand cela est possible, dans une zone de pression
fonctionnement 300
nulle (voir paragraphe 3.1.1). Ces rainures, de sec-
200 tion rectangulaire, triangulaire, ou demi-circulaire
peuvent être aménagées à l’intérieur du coussinet
100
axialement, circonférentiellement ou elliptique-
ment. Elles ne doivent pas déboucher à leurs extré-
Figure 3.26 0,05 0,15 0,35 e mités (fig. 3.28, 3.29 et 3.30).
(mm)

3.4.2 Forme
Un coussinet peut être en une partie, ou deux rainure circonférentielle
parties quand cela est nécessaire pour des possi- rainure elliptique
rainure axiale
bilités de montage. (C’est le cas du coussinet
mince installé sur la tête de bielle dans un moteur
Figure 3.28
ou une pompe à piston) (fig. 3.27).
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 55

Exemples
Des alliages antifriction
section section section
rectangulaire demi-circulaire triangulaire – Pb R15 Sn 1 : alliage de plomb avec 15 %
Figure 3.29 d’antimoine et 1 % d’étain pour coussinets
de laminoirs.

Demi-coussinet à rainure de section


AA A

rectangulaire disposée axialement.


– Sn R10 Cu1 Ni1 : alliage d’étain avec 10 %
d’antimoine, 1 % de cuivre et de nickel pour
coussinets de tête de bielle sur moteurs Die-
sel.

Pour les antifrictions non frittés, il est parfois


nécessaire de prévoir plusieurs cavités (souvent
des empreintes sphériques de billes) à l’intérieur
du coussinet, servant de réservoirs au lubrifiant
Figure 3.30 A
pour le démarrage, avant la naissance du film
d’huile.
3.4.3 Lubrification
Pour de faibles charges, l’antifriction peut être 3.4.4 Exemple de réalisation
un matériau fritté, de la même nature que ceux Montage d’un vilebrequin de moteur à combus-
définis pour les coussinets massifs. La porosité tion interne (fig. 3.31).
de ce dernier assure une réserve d’huile constante
sur toute la périphérie intérieure du coussinet.
Pour des charges plus importantes, l’antifriction 7
est un alliage ou un métal pur (ces matériaux
portent le nom de «lubrifiants solides») déposé
sur la face intérieure du coussinet. Les alliages
couramment utilisés sont : 5
– le bronze à l’étain (Cu + Sn) ;
– le bronze au plomb (Cu + Pb) ;
– l’antimoine associé à du plomb (R + Pb) ;
– l’antimoine associé à l’étain (R + Sn).
Les métaux purs peuvent être :
– l’argent ; 7
– le cadmium. 1 2 3
4
P1 P2 P3
Le tableau 3.3 précise les pressions et les tempé-
ratures admissibles en fonction des antifrictions
retenus.
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TABLEAU 3.3
6
Pression
Antifriction Température (°C)
(MPa)
Bronze à l’étain 725 250 pompe
Bronze au plomb 20-30 200-230 1 Bloc moteur 5 Coussinet mince (deux parties)
Plomb + antimoine 5-8 150 2 Vilebrequin 6 Vis
3 Bielle 7 Obturateurs
Étain + antimoine 5-10 150
4 Châpeau de bielle
Argent 25-30 250
Figure 3.31
Cadmium 10-15 250
56 Ingénierie mécanique

Coussinet

Arbre
Pression radiale exercée par
le coussinet sur l’arbre (p)

Vitesse linéaire d’un point de la


périphérie de l’arbre (v)
ω(arbre/coussinet)

π
Pression tangentielle exercée par le
le coussinet sur l’arbre (pt)

Charge radiale exercée par


l’arbre sur le coussinet

Force tangentielle exercée par


le coussinet sur l’arbre (T)

Figure 3.32

La liaison pivot 2-1 est assurée par trois paliers – la vitesse linéaire « v » au niveau de l’aire de
P1, P 2 et P 3 non munis de coussinets. La liaison contact (arbre-coussinet) ;
pivot de chacune des bielles 3 sur 2 est assurée La pression radiale « p » donne en effet nais-
par un coussinet en deux parties 5. L’ajustement sance, d’après la loi de Coulomb, à une
serré 5/3 est obtenu par le serrage de deux vis 6 contrainte tangentielle « pt » telle que :
rendant le chapeau 4 solidaire de 3. La lubrifica-
pt = pf
tion hydrodynamique est assurée par le passage
d’huile sous pression dans une canalisation f : coefficient de frottement
débouchant sur le diamètre intérieur des coussi- Étendue à l’ensemble de l’aire de contact entre
nets et des paliers P1, P2 et P3. l’arbre et le coussinet, cette contrainte tangen-
tielle est à l’origine d’une force tangentielle T
exercée par le coussinet sur l’arbre ainsi freiné
3.5 DIMENSIONNEMENT dans sa rotation. La puissance Pf de ce freinage
DES COUSSINETS a pour expression :

3.5.1 Introduction Pf = T ⋅ V
= T ⋅ V ⋅ cos π
a) Paramètres déterminants =– T ⋅ V <0
La durée de vie d’un coussinet dépend essen-
Il s’agit d’une puissance perdue (négative)
tiellement de l’importance de son échauffement
quand le mécanisme fonctionne à pleine charge. Pour une durée donnée « t » de fonctionnement,
Cette élévation de température, qui doit demeu- le travail mécanique résistant Wf correspondant,
rer bien en dessous du point de fusion du maté- soit Wf = Pf t = – T ⋅ V ⋅ t , explique l’éléva-
riau constituant le coussinet, est en relation tion de température, laquelle va être dissipée
directe avec le travail mécanique dissipé par le par la conduction thermique.
frottement, lui-même dépendant de deux para- Aussi est-il courant, dans les bureaux d’étude,
mètres (voir fig. 3.32) : d’évaluer un facteur kcahier des charges, fonction des
– la pression radiale « p », au contact (arbre- deux paramètres p et v, tel qu’ainsi défini :
coussinet) ; kcahier des charges= pv
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 57

Arbre 1 tournant
Bâti 0 ω (1/2)
Coussinet 2 solidaire du palier

O Ød = 2r

L
Charge radiale Fy
Pression radiale p

y
Périphérie intérieure du coussinet

dRy
dR

θ B
A
r Aire élémentaire dS


θ

Figure 3.33

Celui-ci devient le facteur déterminant dans le pompe à huile, ou hydrodynamique), il convient


dimensionnement du coussinet, pour un cahier de vérifier que les paramètres p et v n’entrainent
des charges donné, une fois les paramètres « p » pas la rupture dudit film. Cette étude sort du
et « v » connus. cadre de cet ouvrage.
À noter que ce facteur « k » a pour dimension
celle d’une puissance surfacique. En effet, on 3.5.2 Évaluation du facteur
peut remarquer que le produit « pv » est homo- kcahier des charges (voir fig. 3.33)
gène au produit
a) Évaluation de la pression radiale « p »
N m Nm ⁄ s
-----------2 ⋅ ---- , soit encore --------------
2
- ou, finalement L’application du théorème de la résultante sta-
mm s mm tique traduisant l’équilibre de l’arbre 1 dans la
W direction de l’axe (O, y ) permet d’écrire l’éga-
-----------2
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

lité suivante :
mm
{ Norme de l’effort exercé par l’arbre 1 sur le
b) Remarque coussinet 2 } = { Norme de l’effort exercé par le
coussinet 2 sur l’arbre 1 }, que l’on peut aussi
Il importe de souligner que la présentation qui écrire, en O :
suit ne concerne que les cas de fonctionnement
avec contact quasi direct (solide/solide) de O(1 → 2 ) = O(2 → 1 )
l’arbre sur le coussinet, quand la lubrification se Posons : Fy = O ( 1 → 2 ) = O ( 2 → 1 )
limite à un simple apport d’huile ou de graisse.
Dans les cas particuliers de lubrification avec En admettant une répartition uniforme de la
film d’huile (lubrification hydrostatique, avec pression radiale sur la demi-partie inférieure du
58 Ingénierie mécanique

coussinet située entre les points A et B, la déter- c) Évaluation du facteur kcahier des charges
mination de Fy résulte du calcul qui suit : Finalement, en rapprochant les deux relations
• l’effort radial élémentaire dR exercé par le précédentes exprimant la pression radiale « p »
coussinet sur l’arbre, limité à l’élément de et la vitesse de glissement « v », le facteur kcahier
surface d’aire dS, a pour expression : des charges devient :
dR = p dS = p L r dθ,
soit, en projection sur la direction y : FπN ( 1 ⁄ 2 ) r
kcahier des charges = ------------------------
dRy = p L r cosθ dθ 30 d L
• étendu au demi-coussinet d’arc AB, cet Veiller aux unités rappelées ci-dessous qui per-
effort devient : mettent d’obtenir kcahier des charges en W/mm2
π (puissance surfacique), cette unité étant le plus
---


2
Fy = 2 dRy souvent celle retenue par les constructeurs de
coussinets :
0
π
F : charge radiale appliquée au coussinet (N) ;
---


2 N : fréquence de rotation (tr/min) ;
= 2 pLr cos θ dθ
r : rayon intérieur du coussinet (m) ;
0 d : diamètre intérieur du coussinet (mm) ;
π⁄2
= 2 pLr [ sin θ ] 0 L : longueur du coussinet (mm).
= 2 prL (1 – 0)
3.5.3 Condition de résistance
Soit Fy = pdL du coussinet
Plus généralement, en posant Fy = F (charge
radiale de direction quelconque), il vient finale- Le facteur kcahier des charges évalué ci-dessus doit
ment l’expression de la pression radiale que nous demeurer inférieur à une valeur admissible
utiliserons dans les calculs qui vont suivre : désignée (pv)adm. Posons (pv)adm = kadm. Cette
valeur maximale à ne pas dépasser dépend du
F type de coussinet sollicité comme le précise le
p = -------
dL tableau 3.4 pour plusieurs matériaux différents.
À noter que la loi d’évolution de la vitesse « v »
F : charge radiale (N) ; en fonction de la pression « p » s’écrit en consé-
d : diamètre intérieur du coussinet (m) ; quence sous la forme :
L : longueur du coussinet (m) ;
k adm
p : pression radiale (Pa). v = ----------
p
b) Évaluation de la vitesse v d’où les hyperboles visibles sur la figure 3.34
Si la fréquence de rotation est N(1/2), alors la où kadm est ici une constante relative à une tech-
vitesse angulaire est : nologie de coussinet donnée (il s’agit ici d’un
ω (1/2) = π N(1/2) / 30, et la vitesse de glissement coussinet en composite).
au contact (1-2) s’écrit : Finalement, la condition de résistance du cous-
sinet à l’usure par élévation de température
πN ( 1 ⁄ 2 )
v = ω (1/2) r = -----------------
- r s’exprime ainsi :
30 k cahier des charges ≤ k adm
N(1/2) : fréquence de rotation relative (arbre/ soit
coussinet) (tr/min) ;
r : rayon intérieur du coussinet (m) ; FπN ( 1 ⁄ 2 ) r
------------------------ ≤ k adm
v : vitesse de glissement relative (arbre/coussi- 30 dL
net) (m/s).
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 59

TABLEAU 3.4

v max admissible P max admissible k adm= (pv)adm


Matériau constituant le coussinet
(m/s) (MPa) (W/mm2)

Composite 2à3 14 0.5 0,9

Polytétrafluoéthylène 3 20 0,9 à 1,5


(PTFE)

Polyamide 2 6 0,04

Graphite 13 5 0,5
Cupro-plomb 7à8 20 à 30 1,8 à 2,1

Cupro-étain + plomb 15 à 25 15 à 60 20 à 35
(Bronze au plomb)

Bronze fritté autolubrifié 15 à 25 3 à 100 20 à 35

Vitesse v Hors domaine d’application


(m/s)
10 Domaine d’application possible, avec lubrification
régulière, necessité de tests de validation
1
Domaine d’application possible, avec lubrification
0.1 réduite, non necessité de tests de validation
Zone C
0.01
Zone B
0.001
Zone A
0.0001
0 35 50 100 150 200 250 300

Isobare Δ
Hyperboles représen-
tatives de la fonction
v = kadm/p

Figure 3.34

Remarquer aussi que le dimensionnement défi- sur deux paliers portant chacun un coussinets en
nitif d’un coussinet ne peut se satisfaire d’un PTFE. Sa fréquence de rotation, en grande vitesse
calcul théorique qui n’est qu’une première du balai d’essuie-glace, est de 3 000 tr/min (avant
étape de l’étude. Des essais sur banc sont néces- réduction par système roue et vis sans fin). Uti-
saires pour une validation définitive. À ce titre, liser, pour cette étude, le tableau 3.4.
le graphe de la figure 3.34 fait apparaître la
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

➤ Questions
zone B qui indique la valeur de la constante
kadm sous condition d’une validation in fine sur a) On cherche à valider la pertinence de l’utili-
banc d’essai. sation d’un coussinet en PTFE
Calculer la vitesse de glissement.
3.5.4 Exemples de calculs b) En déduire la pression radiale maximale que
peut supporter durablement un coussinet.
a) Moteur d’essuie-glace c) Calculer la charge radiale maximale que peut
Sur une une automobile, un arbre de moteur supporter le palier concerné si la longueur de
d’essuie-glace de diamètre de 8 mm est guidé portée (arbre-coussinet) est de 10 mm.
60 Ingénierie mécanique

➤ Réponses D’où :
a) Au vu des données du cahier des charges, la 30v mini 30v maxi
vitesse de glissement est : { N mini = ----------------
- } ≤ N ≤ { N maxi = ----------------- }
πr πr
πN
v = ω r = -------r soit, numériquement Soit, numériquement :
30
v = (π 3000/30 ) . (0.008/2) = 1,25 m/s { N mini = 30 . 0,01 / π. 0,010 } ≤ N ≤ { Nmaxi
Cette valeur est acceptable, car elle est infé- = 30 . 0,1 / π. 0,010 }
rieure à la vitesse maximale admissible pour le { Nmini = 10 tr/min } ≤ N ≤ { Nmaxi
PTFE, soit 3 m/s, indiqué dans le tableau 3.4. = 100 tr/min }
b) La condition de résistance à la destruction du
coussinet s’écrit (voir aussi données du c) Alternateur
tableau 3.4) : La tension de la courroie qui entraîne en rota-
k cahier des charges ≤ k adm soit pv ≤ (pv)adm ou tion la poulie montée en bout d’arbre sur un
encore 1,25 p ≤ 1,5 d’où l’on déduit : alternateur d’automobile génère en fonctionne-
p ≤ 1,2 MPa ment un effort radial de 300 N dans chacun des
deux paliers. Le concepteur choisit un coussinet
c) La charge radiale maximale est :
en bronze fritté auto-lubrifié en adoptant une
F = p d L soit, numériquement F = 1,2 . 8 . 10 fréquence de rotation moyenne de 5 000 tr/min.
= 96 N Le coussinet a un diamètre intérieur de 20 mm.
b) Moteur hydraulique lent ➤ Question
On s’intéresse ici à un au guidage d’un arbre de Déterminer la longueur minimale de celui-ci.
moteur hydraulique à pistons radiaux. L’effort
radial dans un des deux paliers, portant un cous- ➤ Réponse
sinet en composite, génère une pression radiale La condition de résistance à la destruction par
de 35 MPa dans un environnement lubrifié. Par échauffement du coussinet s’écrit :
ailleurs, un calcul de l’arbre, du point de vue de
la résistance des matériaux, a conduit à adopter kcahier des charges ≤ kadm
un diamètre de 20 mm pour celui-ci.
FπNr
➤ Question
soit -------------- ≤ kadm
30 dL
En exploitant le graphe de la figure 3.34, déter-
numériquement avec kadm = 20 (voir
miner l’intervalle dans lequel doit se situer la
tableau 3.4), il vient finalement :
fréquence de rotation de l’arbre, sachant que le
concepteur souhaite être dans le cas d’une vali- {300 . π . 5000 . 0,010 / 30 . 20 . L} ≤ 20
dation expérimentale des résultats qui auront été 78,5
obtenus par le calcul ---------- ≤ 20
L
➤ Réponse et L ≥ 4 mm
En traçant sur le graphe l’isobare Δ correspon- La longueur minimale du coussinet est donc de
dant à 35 MPa, on obtient en ordonnée, par 4 mm. Le concepteur peut donc, sans risque ici,
simple lecture, une vitesse linéaire v admissible adopter un coussinet normalisé. On sait, en
approximativement comprise entre 0,01 m/s effet, que la longueur normalisée L d’un coussi-
(vmini) et 0,1 m/s (v maxi). net est toujours supérieure ou égale au diamètre
Par ailleurs, on peut facilement calculer Nmini et intérieur d (ici d = 20 mm).
πN
Nmaxi en l’extrayant de la relation v = ω r = -------r
30
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 61

À SAVOIR
• Une liaison de type « pivot » sur palier lisse, ➤ qu’ils sont monolithiques, en alliage ordi-
établie entre deux solides S1 et S2 dont la naire, ou en alliage fritté ;
vitesse angulaire relative est ω ( 2 ⁄ 1 ) , implique ➤ qu’ils se satisfont le plus souvent d’une
le plus souvent la présence d’un (ou de plu- lubrification par barbotage ;
sieurs) éléments spécifiques, désigné(s) cous-
– les coussinets minces, caractérisés par le fait :
sinet(s) (ou bague(s) de guidage), spécialement
➤ que le ratio D/d est limité (coussinets à paroi
conçu(s) pour supporter une charge (radiale,
ou simultanément radiale et axiale), avec ou fine) ;
sans lubrification. ➤ qu’ils ne sont pas monolithiques : ils sont
constitués d’un support en acier recouvert
• La composante tangentielle T qui s’oppose d’une fine couche de métal ou d’alliage anti-
au glissement de S2 sur S1, est proportion- friction ;
nelle à l’effort radial N appliqué dans la liaison. ➤ qu’ils font le plus souvent l’objet d’une
Cette proportionnalité s’exprime dans la loi lubrification sous pression, ce qui donne nais-
de Coulomb ci-dessous : sance à un film d’huile permanent abaissant
significativement le coefficient de frottement
T = Nf d dynamique f d.
• Un coussinet est toujours monté avec un
où f d est défini comme étant le coefficient de ajustement de type :
frottement dynamique dont la valeur dépend – serré sur son diamètre extérieur (par
de : exemple H7p6) ;
– de l’état de surface ; – glissant sur son diamètre intérieur (par
– de la nature des matériaux en présence ; exemple H7g6).
– du type de lubrification. • Les métaux rentrant dans la composition des
coussinets massifs métalliques, ou du revête-
• L’énergie calorifique dissipée dans cette ment anti-friction des coussinets minces, sont
liaison, due au frottement de glissement entre essentiellement le cuivre, l’étain, le fer, le nic-
S1 et S2, a pour expression : kel, l’argent, l’antimoine, le cadmium et le
plomb.
1 • Le plastique rentrant dans la composition
Q cal = ---------- N f d rωt
4,18 des coussinets en matière plastique est très
– N : effort radial appliqué dans la liaison souvent le PTFE (polytétrafluoéthylène).
(N) ; • La durée de vie d’un coussinet 2 partici-
– f d : coefficient de frottement dynamique ; pant au guidage d’un arbre 1, est essentielle-
– r : rayon intérieur du coussinet (m) ; ment conditionnée par :
– la pression radiale « p », au contact (1-2),
– ω : vitesse angulaire de S2 par rapport à S1 F
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(rad/s) ; avec p = ------- en posant F = N (effort


dL
– t : durée de fonctionnement (s). radial)
– la vitesse linéaire « v » au niveau de l’aire
• On peut classer les coussinets en deux
πN ( 1 ⁄ 2 )
familles : - r
de contact (1-2), v = -----------------
30
– les coussinets massifs, caractérisés par le de sorte que le produit pv, homogène à une
fait : puissance surfacique (W/mm2), peut être
➤ que le ratio D/d est important (coussinets à défini comme étant un facteur « kcahier des
paroi épaisse, D et d en étant respectivement
charges » déterminant, pris en compte par le
les diamètres extérieur et intérieur) ; concepteur en charge du dimensionnement
62 Ingénierie mécanique

d’un coussinet, et tel que : avec kadm = (pv)adm étant connu par une
F πN ( 1 ⁄ 2 ) r simple lecture de tableaux (tel le tableau 3.4)
k cahier des charges = ------------------------- ou graphes (tel celui de la figure 3.34) propo-
30 dL
sés par les fabricants de coussinets
kcahier des charges : puissance surfacique (W/
mm2) ; • Le résultat du calcul ne peut s’affranchir
F : effort radial appliqué (N) ; d’une validation par des essais sur des proto-
types réels afin de vérifier la tenue en fatigue
d : diamètre intérieur du coussinet (mm) ;
du coussinet ainsi dimensionné.
L : longueur du coussinet (mm) ;
• Le lecteur trouvera au paragraphe 3.5.4
N(1/2) : fréquence de rotation (tr/min) ;
trois exemples-type de calculs de coussinets.
r : rayon intérieur du coussinet (m).
• La condition de résistance à l’usure d’un
coussinet s’écrit :
F πN ( 1 ⁄ 2 ) r
kcahier des charges ≤ kadm soit ------------------------- ≤ kadm
30 dL
Chapitre 4
Dispositions constructives
pour les liaisons :
• de type « pivot » sur paliers
roulants
• de type « glissière » sur
paliers lisses
Introduction

Nous allons ici développer les dispositions constructives courantes correspondant aux
liaisons « pivot » sur paliers roulants. Les coussinets mis en œuvre pour les liaisons de type
« pivot » sur paliers lisses, présentés dans le chapitre précédent, sont ici remplacés par des
roulements dont ce présent chapitre fait l’inventaire en y associant les règles classiques de
montage et de calculs.
Une présentation des dispositions constructives pour les liaisons de type « glissière », sur
paliers lisses et roulants, vient clore ce chapitre.

4.1 ÉTUDE COMPARATIVE (PALIER A(1 → 2) y


S3
LISSE/PALIER AVEC ROULEMENT) N r
S2 0
4.1.1 Les paliers avec roulements ω(2/1)
T z x
➤ Définition du coefficient de roulement –
comparaison avec le coefficient Déformation locale S1 A
de frottement (fig. 4.1) du matériau de S1
sous l’effort de contact
Une liaison pivot sur éléments roulants donne de 2 → 1 δ
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

naissance à une consommation d’énergie due à


l’existence d’une déformation locale du matériau Figure 4.1
conduisant à définir un coefficient de roulement.
Le coefficient de roulement est une constante δ
homogène à la longueur, correspondant à la dis- extérieure du roulement (non représentée sur le
tance définie (fig. 4.1). dessin).
Le solide S 1 peut être assimilé à la bague inté- Nous allons étudier l’équilibre relatif (en mouve-
rieure d’un roulement et le solide S 2 à l’élément ment uniforme) du solide S 2. Les actions méca-
roulant (bille, rouleau, …). Soit S 3 la bague niques qui le sollicitent sont modélisables par :
64 Ingénierie mécanique

– un glisseur en O, qui correspond à l’action en posant : Y(1 → 2) = N


d’entraînement de S 2 par S 3, soit : X(3 → 2) = T
δ : cœfficient de roulement ;
 X(3 → 2) 0 
  r : rayon de l’élément roulant ;
{ T ( S3 → S2 ) }O =  Y(3 → 2) 0 
  N : composante normale de l’action de contact
0 0 
O (x, y, z) A (1 → 2)
– un glisseur en A, qui correspond à l’action de T : composante tangentielle de l’action de
contact de S 1 sur S 2. On ne connaît pas a priori contact O ( 1 → 2 ) ou résistance au rou-
la répartition des pressions locales de contact. lement.
Elles donnent naissance à une action méca-
Le tableau (tableau 4.1) propose quelques valeurs
nique modélisable en A par un glisseur dont
courantes de coefficient de roulement :
la résultante A ( 1 → 2 ) est dans le plan de
4.1 COEFFICIENT DE ROULEMENT
symétrie. Le point A n’est pas connu, mais, TABLEAU

compte tenu de la déformation observée, on Matériaux en contact S2/S1 ␦ (mm)


peut admettre qu’il se situe en avant dans le
sens du mouvement de 2/1. Soit δ, la distance Acier trempé/acier trempé 0,0005 à 0,001
Fonte grise/acier trempé 0,05
(faible) de A à l’axe ( o, y ) , le glisseur s’écrit : Pneu/chaussée 0,5 à 2

 X(1 → 2 ) 0 
  Il est intéressant de comparer les valeurs des
{ T ( S1 → S2 ) }A =  Y ( 1 → 2 ) 0 
  composantes tangentielles T (qui s’opposent
0 0 
A (x, y, z) au mouvement relatif) dans les deux cas :
soit, déplacé en O, avec : – frottement : T = N f ;
δ
MO ( 1 → 2 ) = MA ( 1 → 2 ) + OA ∧ A ( 1 → 2 ) – roulement : T = N ----
r
= [ δY ( 1 → 2 ) + rX ( 1 → 2 )z ] δ
Posons : f ′ = ----
r
δ étant faible, on peut admettre l’égalité :
Pour les mêmes matériaux en contact, l’expé-
OA ⋅ y = – r rience montre que f ′ est très inférieur à f, en
Le mouvement étant uniforme, on peut écrire : régime sec ou onctueux. La relation est :
f ′ = 0,01 f
{ T ( S3 → S2 ) }O + { T ( S1 → S2 ) }O = { 0 }
Un palier sur roulement offre, par conséquent,
Ce qui conduit à : un meilleur rendement qu’un palier lisse en
X(3 → 2) + X(1 → 2) = 0 régime sec ou onctueux, si l’on ne considère
Y(3 → 2) + Y(1 → 2) = 0 que les pertes d’énergie dues à la résistance au
roulement.
δY(1 → 2) + rX(1 → 2) = 0
La composante X(3 → 2) de la résultante à 4.1.2 Le frottement de glissement
appliquer à S 2 pour le déplacer peut avoir
Lorsque l’élément roulant est une bille (ou un
l’expression suivante :
rouleau cylindrique ou un rouleau conique) pri-
X(3 → 2) = – X(1 → 2) sonnière dans une cage, entre les deux bagues
δ extérieure et intérieure d’un roulement, elle est
soit X(3 → 2) = ---- Y(1 → 2)
r amenée à rouler, sans glisser, sur les bagues alors
qu’un frottement de glissement est possible
δ (fig. 4.2) :
ou T = ---- N
r – sur la cage à billes ;
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 65

– contre une bille voisine ; Il existe des exceptions :


– contre les épaulements aménagés dans les – roulements sans cage ;
bagues (rouleaux cylindriques et coniques). – roulements sans bague extérieure (les éléments
roulants sont en contact direct avec le loge-
Glissement contre ment) ;
l’épaulement – roulements sans bague intérieure (les éléments
Bague
roulant sont en contact direct avec l’arbre) ;
intérieure roulement
du roulement – roulements sans bagues extérieure et intérieure.
Les roulements sont généralement réalisés en
Figure 4.2 acier faiblement allié de type 100 C6 (1 % de
carbone, 1,5 % de chrome), sauf dans des appli-
Même en tenant compte de la perte d’énergie cations spécifiques qui nécessitent, par
provenant du frottement de glissement, la liaison exemple, l’emploi d’aciers inoxydables.
pivot par roulement conserve un meilleur rende- Les roulements en acier 100 C6 peuvent sup-
ment que la liaison pivot sur palier lisse en porter une température de 120°C (90°C pour
régime sec ou onctueux. les roulements étanches munis de deux anneaux
d’étanchéité) sans risque de modification de la
4.2 DESCRIPTION matière si une lubrification est assurée. Au-delà
D’UN ROULEMENT (FIG. 4.3) de cette température, il y a risque de transfor-
mation structurale de la matière dont la consé-
Le roulement est un organe mécanique qui auto- quence est la réduction de durée de vie du
rise le support de charges entre deux solides S 1 roulement.
et S 2 en liaison pivot, dans des conditions de
perte d’énergie minimale.
4.3 DIFFÉRENTS TYPES
Un roulement est composé de quatre éléments
(cinq éléments pour les roulements dits DE ROULEMENTS
«étanches») : Deux paramètres conditionnent essentiellement
– la bague extérieure BE, montée dans le loge- le type de roulement à préconiser pour assurer
ment L, qui peut être fixe ou tournant ; la liaison pivot d’un palier :
– la bague intérieure BI, montée sur l’arbre A – la direction de la charge appliquée qui peut
qui peut être, lui aussi, fixe ou tournant ; être :
– les éléments roulants (billes, rouleaux cylin- • radiale ;
driques ou non) qui permettent la rotation • radiale et axiale ;
d’une bague par rapport à l’autre ; • axiale ;
– la cage qui maintient en place les éléments
– l’importance du fléchissement de l’arbre qui
roulants (non apparente sur la fig. 4.3) ;
tend à modifier l’alignement initial des bagues
– le ou les anneau(x) d’étanchéité (seulement intérieure et extérieure (fig. 4.4).
pour les roulements étanches).
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Charge axiale
Logement L

Bague extérieure BE Anneau


d’étanchéité
Éléments roulants
Bague intérieure BI Charge radiale
Arbre A
Charge résultante résultat du fléchissement
de l’arbre

Figure 4.3 Figure 4.4


66 Ingénierie mécanique

Effort appliqué important 4.4 JUSTIFICATION DES RÈGLES


DE MONTAGE
Les règles de montage présentées ici (à partir du
paragraphe 4.5.3) sont essentiellement dictées
par des considérations ayant trait :
– à un possible phénomène de laminage des
bagues (qu’il faut éviter) ;
– à un possible positionnement axial hypersta-
tique (arbre/alésage) qu’il faut éviter ;
– à une possible variation dimensionnelle de
l’arbre et de l’alésage, due aux changements
Entraxe important de température en fonctionnement.

Défaut d'alignement des paliers 4.4.1 Laminage des bagues


Pendant le fonctionnement, la charge radiale
appliquée sur le palier tend à comprimer les
bagues entre le logement et les éléments rou-
Figure 4.5 lants d’une part, et entre l’arbre et les éléments
roulants d’autre part. En exagérant le jeu radial
Le fléchissement de l’arbre peut résulter prévu dans l’ajustement de ces bagues exté-
(fig. 4.5) : rieure et intérieure avec respectivement le loge-
– de l’importance de l’effort appliqué à l’arbre ; ment et l’arbre, on peut mettre en évidence un
– de l’importance de l’entraxe entre les paliers ; phénomène de laminage comme l’indiquent les
– des défauts d’alignement des paliers. figures 4.7, 4.8 et 4.9. Ce phénomène peut se
produire sur la bague qui tourne par rapport à la
Le tableau 4.2 et la figure 4.6 font l’inventaire
direction de la charge.
des principaux types de roulements à préconiser,
en fonction de ces paramètres.

TABLEAU 4.2 CLASSIFICATION DES ROULEMENTS

Charge Rotation relative


Fléchissement Roulement préconisé Repère admissible des deux
radiale axiale bagues (rotulage)
oui non négligeable à rouleaux cylindriques A 2 à 4’
à aiguilles B 2 à 4’
à billes C ≤10’
oui oui négligeable à billes à gorge profonde C 8 à 16’
moyenne
oui oui négligeable à rouleaux coniques D 2’
importante à billes à contact oblique E
oui oui oui à rotule sur 4°
– billes F
– tonneaux G
non oui non butée à
– billes H
– tonneaux I
non oui oui butée à rotules J 8 à 16°
sur rouleaux
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 67

A B C D

E E F G
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

H H I J

Figure 4.6
68 Ingénierie mécanique

logement bague extérieure

élément roulant

arbre

bague intérieure
jeu radial
exagéré

Figure 4.7

Laminage de la bague Laminage de la bague


extérieure intérieure

Figure 4.8 Figure 4.9

Le laminage conduit à une détérioration 4.4.2 Positionnement axial de l’arbre


progressive du roulement suite à la diminution par rapport au logement
de l’épaisseur des bagues qui crée un jeu Un arbre est généralement guidé sur deux paliers
interne. Cela peut être évité en prévoyant des P1 et P2. Pour éviter une surabondance d’obstacles
ajustements serrés sur l’arbre et le logement, assurant le positionnement axial de ce dernier, il
supprimant totalement le jeu radial qui est l’ori- convient de concevoir un montage choisi parmi
gine du phénomène. Cependant, pour préserver les trois solutions suivantes (fig. 4.10).
toute possibilité de mise en place du roulement,
il convient d’adopter un tel ajustement seule-
ment sur l’une des deux bagues, intérieure ou P1 Soluon 1 P2
extérieure. Dans les règles de montage, nous
préciserons, des deux ajustements, (bague inté-
rieure/arbre) et (bague extérieure/logement),
Soluon 2
celui qui doit être l’objet d’un serrage (l’autre P1 P2

restant glissant).
Les tableaux 4.3 et 4.4 proposent des tolérances
couramment admises, pour la réalisation des P1 Soluon 3 P2

arbres et des logements.


Figure 4.10
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 69

TABLEAU 4.3
Tolérances d’exécution des arbres : valeurs en μm

d g6 h10 h9 h8 h7 h6 h5 j5
(mm)

au-dessus jusqu’à
max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min.
de (inclus)

3 6 –4 – 12 0 – 48 0 – 30 0 – 18 0 – 12 0 –8 0 –5 +4 –1
6 10 –5 – 14 0 – 58 0 – 38 0 – 22 0 – 15 0 –9 0 –6 +4 –2
10 18 –6 – 17 0 – 70 0 – 43 0 – 27 0 – 18 0 – 11 0 –8 +5 –3
18 30 –7 – 20 0 – 84 0 – 52 0 – 33 0 – 21 0 – 13 0 –9 +5 –4
30 50 –9 – 25 0 – 100 0 – 82 0 – 39 0 – 25 0 – 16 0 – 11 +6 –5
50 80 – 10 – 29 0 – 120 0 – 74 0 – 46 0 – 30 0 – 19 0 – 13 +6 –7
80 120 – 12 – 34 0 – 140 0 – 87 0 – 54 0 – 35 0 – 22 0 – 15 +6 –9
120 180 – 14 – 39 0 – 160 0 – 100 0 – 63 0 – 40 0 – 25 0 – 18 +7 – 11
180 250 – 15 – 44 0 – 185 0 – 115 0 – 72 0 – 46 0 – 29 0 – 20 +7 – 13
250 315 – 17 – 49 0 – 210 0 – 130 0 – 81 0 – 52 0 – 32 0 – 23 +7 – 16
315 400 – 18 – 54 0 – 230 0 – 140 0 – 89 0 – 57 0 – 36 0 – 25 +7 – 18
400 500 – 20 – 60 0 – 250 0 – 155 0 – 97 0 – 63 0 – 40 0 – 27 +7 – 20

valeurs en μm

d j6 k5 k6 m5 m6 n6 p6
(mm)

au-dessus jusqu’à
max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min.
de (inclus)

3 6 +7 –1 +6 +1 +9 +1 +9 + 4 + 12 + 4 + 16 +8 + 20 + 12
6 10 +7 –2 +7 + 1 + 10 + 1 + 12 + 6 + 15 + 6 + 19 + 10 + 24 + 15
10 18 +8 –3 +9 + 1 + 12 + 1 + 15 + 7 + 18 + 7 + 23 + 12 + 29 + 18
18 30 +9 – 4 + 11 + 2 + 15 + 2 + 15 + 8 + 21 + 8 + 28 + 15 + 35 + 22
30 50 + 11 – 5 + 12 + 2 + 18 + 2 + 20 + 9 + 25 + 9 + 33 + 17 + 42 + 26
50 80 + 12 – 7 + 15 + 2 + 21 + 2 + 24 + 11 + 30 + 11 + 39 + 20 + 51 + 32
80 120 + 13 – 9 + 18 + 3 + 25 + 3 + 28 + 13 + 35 + 13 + 45 + 23 + 59 + 37
120 180 + 14 – 11 + 21 + 3 + 28 + 3 + 33 + 15 + 40 + 15 + 52 + 27 + 68 + 43
180 250 + 16 – 13 + 24 + 4 + 33 + 4 + 37 + 17 + 46 + 17 + 60 + 31 + 79 + 50
250 315 + 16 – 16 + 27 + 4 + 36 + 4 + 43 + 20 + 52 + 20 + 66 + 34 + 88 + 56
315 400 + 18 – 18 + 29 + 4 + 40 + 4 + 46 + 21 + 57 + 21 + 73 + 37 + 98 + 62
400 500 + 20 – 20 + 32 + 5 + 45 + 5 + 50 + 23 + 63 + 23 + 80 + 40 + 108 + 68

Choix de l’exécution des arbres

Tournant
Arbre fixe Arbre tournant
ou fixe

Charges Fortes Fortes Axiales


Faibles Moyennes Faibles Moyennes
Dimensions ou chocs ou chocs uniquement
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

d < 18 g6 h6 h5 j6 j6 j5 j6
30 à 120 g6 h6 h6 k6 k6 n6 j6
d > 120 g6 h6 h6 k6 m6 p6 j6

Arbre fixe Arbre tournant

cône cône
réglable non-réglable réglable non-réglable

h6 k6 j6 m6
70 Ingénierie mécanique

TABLEAU 4.4
Tolérances d’exécution des logements : valeurs en μm

d H8 H7 H6 J7 J6 K6 K7
(mm)

au-dessus jusqu’à
max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min.
de (inclus)

6 10 0 + 22 0 + 15 0 +9 –7 +8 –4 +5 –7 + 2 – 10 +5
10 18 0 + 27 0 + 18 0 + 11 –8 + 10 –5 +6 –9 + 2 – 12 +6
18 30 0 + 33 0 + 21 0 + 13 –9 + 12 –5 + 8 – 11 + 2 – 15 +6
30 50 0 + 39 0 + 25 0 + 16 – 11 + 14 –6 + 10 – 13 + 3 – 18 +7
50 80 0 + 46 0 + 30 0 + 19 – 12 + 18 –6 + 13 – 15 + 4 – 21 +9
80 120 0 + 54 0 + 35 0 + 22 – 13 + 22 –6 + 16 – 18 + 4 – 25 + 10
120 180 0 + 63 0 + 40 0 + 25 – 14 + 26 –7 + 18 – 21 + 4 – 28 + 12
180 250 0 + 72 0 + 46 0 + 29 – 16 + 36 –7 + 25 – 27 + 5 – 36 + 16
250 315 0 + 81 0 + 52 0 + 32 – 16 + 38 –7 + 25 – 27 + 5 – 36 + 16
315 400 0 + 89 0 + 57 0 + 36 – 18 + 39 –7 + 29 – 29 + 7 – 40 + 17
400 500 0 + 97 0 + 63 0 + 40 – 20 + 43 –7 + 33 – 32 + 8 – 45 + 18
H7 : le plus courant

valeurs en μm

d M7 M6 N6 N7* P6 P7
(mm)

au-dessus jusqu’à
max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min.
de (inclus)

6 10 – 15 0 – 12 – 3 – 16 – 7 – 19 – 4 – 21 – 12 – 24 –9
10 18 – 18 0 – 15 – 4 – 20 – 9 – 23 – 5 – 26 – 15 – 29 – 11
18 30 – 21 0 – 17 – 4 – 24 – 11 – 28 – 7 – 31 – 18 – 35 – 14
30 50 – 25 0 – 20 – 4 – 28 – 12 – 33 – 8 – 37 – 21 – 47 – 17
50 80 – 30 0 – 24 – 5 – 33 – 14 – 39 – 9 – 45 – 26 – 51 – 21
80 120 – 35 0 – 28 – 6 – 38 – 16 – 45 – 10 – 52 – 30 – 59 – 24
120 180 – 40 0 – 33 – 8 – 45 – 20 – 52 – 12 – 61 – 36 – 68 – 28
180 250 – 46 0 – 37 – 8 – 51 – 22 – 60 – 14 – 70 – 41 – 79 – 33
250 315 – 52 0 – 41 – 9 – 57 – 25 – 66 – 14 – 79 – 47 – 88 – 36
315 400 – 57 0 – 46 – 10 – 62 – 26 – 73 – 16 – 87 – 51 – 98 – 41
400 500 – 63 0 – 50 – 10 – 67 –27 – 80 – 17 – 95 – 55 – 108 – 45

*N7 : généralement recommandé pour les alliages légers

Choix de l’exécution des logements :


Logement d’une seule pièce Logement avec plan de joint diamétral

Logement
Logement fixe Logement fixe
tournant

Bague extérieure Bague Bague extérieure


Charges Bague extérieure
extérieure non coulissante
non coulissante coulissante non-coulissante et freinée coulissants non-coulissants
en rotation

Faibles M7 H7 J6 K6 H8 J6

Moyennes N7 H7 J6 K6 H7 J6

Élevées P7 H7 J6 K6 H7 J6

Avec chocs
P7 H7 K6 K6 H7 J6
ou vibrations

plan de joint
diamétral
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 71

En réalité, la solution retenue est liée au type de des cas particuliers que nous décrirons ultérieu-
roulement utilisé (voir fig. 4.5 et 4.6). La néces- rement) correspond schématiquement à l’agen-
sité d’éviter tout hyperstatisme dans l’arrêt axial cement hyperstatique de la figure 4.12.
de l’arbre participe aussi à l’énoncé des règles de Un montage correct est représenté figure 4.13 ;
montage. il correspondrait à l’agencement isostatique de
Notons, sur un exemple (roulement à billes la figure 4.14.
rigide) que trop d’obstacles conduiraient, compte
tenu des dispersions de côtes dans l’usinage de 4.4.3 Variation dimensionnelle
l’arbre et du logement, à contraindre l’alignement
initial des bagues du roulement, et contribue- Les frottements mécaniques génèrent inévitable-
raient à accélérer le processus de vieillissement ment une élévation de température significative
de ce dernier fonctionnant dans de mauvaises des organes situés à l’intérieur d’un mécanisme.
conditions (fig. 4.11). Les températures atteintes avoisinent très souvent
L’égalité rigoureuse des côtes X et Y est impos- les 200 °C, occasionnant un allongement non
sible à réaliser. Ce montage incorrect (sauf dans négligeable des arbres, proportionnellement à
X

P1 P2

Figure 4.11

P1 P2

Figure 4.12
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

glissement
possible

Figure 4.13

P1 P2

Figure 4.14
72 Ingénierie mécanique

leur longueur. La technique retenue pour le Le schéma de montage est le suivant (fig. 4.17) :
montage des roulements guidant cet arbre doit
conférer à ce dernier une liberté axiale préve- liberté axiale

nant, pour les roulements, tout risque de coince-


ment des éléments roulants. À noter que la
partie extérieure du mécanisme (carter), le plus
souvent à l’air libre, ou refroidi par la circula-

glissant
tion d’un fluide (liquide ou gaz), est sujet à une

serré
dilatation de moindre importance.
Figure 4.17

4.5 ÉNONCÉ DES RÈGLES DE La construction de la figure 4.18 illustre ce


schéma de montage.
MONTAGE POUR LES ROULEMENTS
À BILLES RIGIDES, À ROULEAUX
CYLINDRIQUES ET À ROTULE

Remarque
Les règles de montage sont identiques pour Figure 4.18
ces trois types de roulement. Dans les
schémas qui suivent, nous ferons apparaître 4.5.2 Cas où la direction de charge
la représentation symbolique des roulements radiale est mobile par rapport à la bague
à billes soit (fig. 4.15) : extérieure BE (ou cas dit «du logement
tournant») (fig. 4.19)

représentation
symbolique
Figure 4.15
Charge F ( tension d'une
courroie, par exemple)
4.5.1 Cas où la direction de la charge
radiale est fixe par rapport à la bague Figure 4.19

extérieure BE (ou cas dit «de l’arbre


tournant») (fig. 4.16) Le schéma de montage, dans ce cas est le sui-
vant (fig. 4.20) :

logement
charge F
(tension
d’une courroie,
B.E. par exemple)
glissant

serré

arbre liberté
B.I.
axiale
r
F Figure 4.20

La construction de la figure 4.21 illustre ce


Figure 4.16 schéma de montage.
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 73

Figure 4.21

Remarque
Pour certains roulements à rouleaux cylin- La construction de la figure 4.24 illustre ce
driques, le glissement axial est préservé schéma de montage.
même si les deux bagues sont arrêtées en
translation. En effet, la mobilité est interne au
roulement comme le montre la figure 4.22.
Glissement
possible

Glissement
possible

Figure 4.22
Ainsi le schéma de montage suivant
(fig. 4.23) est-il satisfaisant dans bon
nombre de cas. L’un des deux roulements
est un roulement à bille rigide.
Machine à meuler
les ébauches
Charge radiale mobile
par rapport à la B.E.

par rapport à la B.E.


Charge radiale fixe

Figure 4.24
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

glissant

serré
glissant
serré

Figure 4.23
74 Ingénierie mécanique

4.6 ÉNONCÉ DES RÈGLES 4.6.1 Cas où la direction de la charge


DE MONTAGE POUR radiale est fixe par rapport à la bague
extérieure (ou cas dit «de l’arbre
LES ROULEMENTS À BILLES tournant»)
À CONTACT OBLIQUE
Le schéma de montage est donné figure 4.26 : il
(À UNE RANGÉE DE BILLES), est souvent qualifié de montage en «X».
OU À ROULEAUX CONIQUES

Remarque

glissant

serré
Contrairement aux roulements à billes
rigides («rigide» signifie que les bagues et
intérieure sont indissociables), les roule-
ments à rouleaux côniques sont constitués réglage de la
de bagues qui peuvent être séparés avant précontrainte C Montage –C
en «X»
montage. Dans une installation, la «rigidité»
est obtenue grâce à l’existence d’un effort Figure 4.26
axial tendant à comprimer les rouleaux.
Cet effort prend souvent le nom de précon- Les arrêts axiaux ( ) sont, en pratique, assurés :
– sur l’arbre :
trainte C . En pratique, cette dernière est • par des circlips extérieurs (seulement quand
assurée par un dispositif réglable pouvant
pousser soit la bague intérieure, soit la bague l’intensité de la précontrainte C et de
extérieure, les deux roulements étant montés l’effort axial appliqué à l’arbre est faible ;
en opposition. L’intensité de la précon- • par des épaulements (changement de dia-
trainte est réglée pour assurer la nullité du mètres), le plus souvent ;
jeu interne au roulement (jeu entre les – sur le logement :
éléments roulants et les bagues), sans grip- • par des circlips intérieurs (voir condition
page de ce dernier, quelle que soit la dila- précédente) ;
tation des éléments suite à la température • par la pénétration cylindrique d’un cou-
de fonctionnement. vercle, le plus souvent.
• En ce qui concerne les roulements à billes Le réglage de la précontrainte C ( ) est
à contact oblique, à une rangée de billes, la assuré sur le logement par des cales d’épaisseur
«rigidité» du montage est obtenue de cette calibrée (appelées «cales pelables» ou «clin-
manière bien que les bagues intérieure et quants») installées sous un couvercle (fig. 4.27).
extérieure ne soient pas toujours disso-
ciables (fig. 4.25).
empilage
de cales
pelables
C C
couvercle
– C – C
Figure 4.27

L’épaisseur de l’empilage des cales conditionne


Figure 4.25 l’importance de la précontrainte.
Une autre solution consiste, comme l’illustre la
figure 4.28, à visser le couvercle dans un écrou
rapporté. La pérennité du réglage est alors
garanti par un contr’écrou.
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 75

Écrou rapporté

Contr'écrou

Couvercle

Réglage
de la précontrainte

Figure 4.28

4.6.2 Cas où la direction de la charge – un écrou Nylstop ;


radiale est mobile par rapport à la bague – tout autre écrou freiné.
extérieure (ou cas dit «du logement La construction de la figure 4.30 illustre ce
tournant») schéma de montage, avec un écrou HK et une
goupille V.
Le schéma de montage est donné figure 4.29 : il
est souvent qualifié de montage en «O».
Le réglage de la précontrainte C ( ) peut 4.6.3 Montages indirects (ou inversés)
être assuré sur l’arbre par :
– un écrou à encoches et rondelle à encoches Les montages définis précédemment sont quali-
(type SKF) ; fiés de «montages directs». Il arrive que, pour
– un écrou à créneaux avec goupille fendue simplifier l’installation des roulements sur
(écrou HK, goupille V) ; l’arbre et les logements qui les reçoivent ou pour
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limiter le nombre d’éléments mécaniques mis


en œuvre, on soit amené à prévoir un montage
en « X» pour le cas dit «du logement tournant»
et un montage en « O» pour le cas dit «de l’arbre
tournant». Les montages sont alors appelés
glissant
serré

montages indirects, ou montages inversés.


La construction de la figure 4.31 illustre un de
ces montages (Montage en «O» pour un arbre
tournant).
Montage en «O»
Figure 4.29
76 Ingénierie mécanique

Réglage
de la précontrainte

Figure 4.30 MOYEN DE ROUE D’AUTOMOBILE

Zone concernée

pour le montage inversé en «O»

Figure 4.31 PONT ARRIÈRE DE CAMION


4 Dispositions constructives pour les liaisons… 77

4.7 ÉNONCÉ DE RÈGLES L ≥ 100

DE MONTAGE POUR LES ARBRES Palier P1


LONGS Palier P2

Dans certains cas particuliers où les efforts • Ensemble de deux roulements • Roulement à rouleaux
à billes à contact oblique cylindriques
radiaux appliqués sont importants et l’entraxe ou à rouleaux coniques
• Ou roulement à aiguilles
• Ou roulement à billes
entre paliers supérieur à une longueur d’environ à contact oblique
à deux rangées de billes
100 mm, la liaison pivot est assurée par trois
roulements disposés ainsi : Figure 4.32
– un ensemble de deux roulements à billes à
contact oblique (ou à rouleaux coniques)
destinés à encaisser les efforts axiaux dans
les deux sens. Cet ensemble est monté dans le
premier palier. Noter qu’il peut être remplacé 4.7.1 Cas où la direction de la charge
par un seul roulement à billes à contact radiale est fixe par rapport à la bague
oblique, à double rangée de billes ; extérieure (ou cas dit « de l’arbre
– un roulement à rouleaux cylindriques (ou à tournant») (fig. 4.33).
aiguille) encaissant seulement les efforts
radiaux, dans le deuxième palier. Grâce à sa La construction de la figure 4.34 ci-après, illustre
mobilité interne, il permet le glissement relatif ce montage, avec les deux types de roulements :
de l’arbre et du logement (fig. 4.32). à rouleaux coniques au-dessus de l’axe, à billes
à contact oblique en dessous.
Les règles de montage, en ce qui concerne les
roulements à billes à contact oblique ou à rou-
leaux coniques, sont les mêmes que celles 4.7.2 Cas où la direction de la charge
décrites au paragraphe 4.6. Quant au roulement radiale est mobile par rapport à la bague
à rouleaux cylindriques, il faut prévoir un arrêt extérieure (ou cas dit «du logement
axial bilatéral des deux bagues, extérieure et tournant») (fig. 4.35)
intérieure, compte tenu de la mobilité interne de
ce type de roulement. Ainsi les schémas de La construction de la figure 4.36, ci-après, illustre
montage sont ceux des figures 4.33 et 4.35. ce montage.
glissant
serré
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L ≥ 100

Palier P2 Palier P1 (Montage en « X»)

Figure 4.33
78 Ingénierie mécanique

Réglage précontrainte

Figure 4.34 RÉDUCTEUR ROUE ET VIS SANS FIN

glissant
serré

Palier P1 Palier P2
(montage en «O»)
L ≥ 100

Figure 4.35

Réglage précontrainte

Figure 4.36 MEULE D’ÉBARBAGE


4 Dispositions constructives pour les liaisons… 79

4.8 MONTAGES PARTICULIERS sibles, bien qu’ils présentent un certain hypers-


tatisme dans le positionnement axial relatif de
Les règles que nous venons d’énoncer corres- l’arbre et du logement. Les constructions des
pondent à des cas couramment rencontrés en figures 4.39 et 4.40 illustrent ces deux montages.
construction mécanique. Il serait prétentieux de
vouloir dresser la liste exhaustive des configura-
tions qui sortent de ces schémas, car elles sont 4.8.2 Montage sur trois paliers pour
assez nombreuses. On peut cependant citer les arbre long (fig. 4.41)
quelques cas suivants.
Aux paliers extrêmes P1 et P2 , est ajouté un
palier central P3 évitant une flexion trop impor-
4.8.1 Montage dit «pour arbre court» tante de l’arbre. Les règles de montage pour les
avec roulements à billes rigides paliers P1 et P2 sont celles déjà énoncées.
(fig. 4.37 et 4.38) La construction de la figure 4.42 illustre ce
Quand l’entraxe entre les deux paliers est réduit, montage dans le cas dit «de l’arbre tournant».
les schémas de montages ci-dessous sont admis-

Cas dit «de l’arbre Cas dit «du logement


tournant» (équivalent entretoise facultative conférant tournant» (équivalent
au montage en « X » un certain hyperstatisme au montage au montage en «O»
sans réglage sans réglage
de précontrainte) de précontrainte)

Figure 4.37 Figure 4.38


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Cas dit
de «l’arbre tournant»

Figure 4.39 ÉTAGE DE RÉDUCTEUR


80 Ingénierie mécanique

Cas dit
du «logement tournant»

Figure 4.40 GALET DE CONVOYEUR

P3 : roulement à billes rigide

P1 P2
Roulements à billes à contact oblique
ou
Roulement à rouleaux coniques
Montage en « X » ou en « O »
Figure 4.41

Figure 4.42 ÉTAGE DE BOÎTE DE VITESSES


4 Dispositions constructives pour les liaisons… 81

Ressorts assurant
la précontrainte du roulement

Figure 4.43 ÉTAGE DE BOÎTE DE VITESSES

Chemin de
roulement
Écaillage

Bague (intérieure)
Élément roulant (bille)

Figure 4.44

4.8.3 Montage d’un roulement à billes 4.9 DIMENSIONNEMENT


à contact oblique, ou à rouleaux DES ROULEMENTS
coniques, installé seul
(Ces roulements sont normalement installés par 4.9.1 Introduction
paire, l’un s’opposant à l’autre.)
L’usure d’un roulement se manifeste par un
Le schéma de montage est identique à celui phénomène d’écaillage (« flaking ») qui prend
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décrit précédemment pour les arbres longs, à la naissance sur les chemins de roulement au
différence que le roulement à rouleaux cylin- contact entre les éléments roulants et les bagues
driques du deuxième palier est remplacé par un (intérieures et extérieures) comme le montre la
roulement à rouleaux coniques ou à billes à figure 4.44. La capacité d’un roulement à
contact oblique. La précontrainte est assurée par s’opposer durablement à ce type de détériora-
des ressorts de compression exerçant une pous- tion caractérise sa résistance à la fatigue.
sée axiale sur la bague extérieure, ou intérieure,
La mission du concepteur est de prévoir le bon
selon le cas. roulement, capable d’assurer son rôle, sans
La construction de la figure 4.43 illustre ce manifestation de cette usure, pendant une durée
montage dans le cas dit «de l’arbre tournant». minimale donnée dont on va voir plus loin com-
82 Ingénierie mécanique

ment elle peut être estimée. L’usure a pour contrario, les mêmes mesures statistiques mon-
conséquence l’existence de jeu croissant dans le trent qu’il n’y a pas nécessairement de corréla-
guidage, à l’origine de bruits annonciateurs tion entre la durée de vie d’un roulement et la
d’une fin de vie qui peut subvenir très rapide- fréquence de rotation des éléments dont il
ment. assure le guidage.
La durée de vie d’un roulement dépend, de À noter que pour une pression de Hertz infé-
manière inégale, d’un nombre important de fac- rieure à 2 000 MPa, au contact des éléments
teurs, dont la liste non exhaustive est présentée roulants sur les bagues, la durée de vie du roule-
sur le tableau 4.5. Il est vérifié expérimentale- ment peut être infinie si la lubrification et
ment et statistiquement, que l’intensité de la l’étanchéité en sont convenablement assurées.
charge demeure le facteur déterminant. A

TABLEAU 4.5

Facteurs influents sur la durée de


Commentaires
vie

Constante Exemple : l’arbre guidé par les roulements


porte une poulie entrainée par une courroie
tendue
Intensité de la charge (N)
Périodique Exemple : l’organe guidé par les roulements
est le vilebrequin d’une pompe hydraulique à
pistons radiaux

Fréquence de rotation (tr/min) Constante Exemple : arbre de réducteur

Variable Exemple : arbre de variateur de vitesse

Fréquence d’application de la charge Quand la charge est pério- Par exemple 50 Hz pour une pompe hydrau-
(Hz) dique lique monocylindre dont la fréquence de
rotation est de 3 000 tr/min

Les constructeurs conseillent À noter que la viscosité du lubrifiant, et donc


Température de fonctionnement (°C) de ne pas dépasser la plage son pouvoir de protection des roulements,
[120 °C, 200 °C] pour les décroit avec l’augmentation de la tempéra-
roulements standards ture

À vie Roulements étanches (graisse au lithium et


bisulfure de molybdéne)

Par barbotage Les roulements « baignent dans l’huile »


Mode de lubrification (à l’origine de Par pulvérisation Une pompe projette un jet d’huile en perma-
36 % des défaillances prématurées) nence sur le roulement

Par brouillard Un mélange d’air et huile (brouillard) se


transforme en gouttelettes de lubrifiant en
traversant des tuyères de condensation diri-
gées vers les roulements

Causes principales : En général, les constructeurs imposent de ne


- Logements non concen- pas dépasser ces valeurs :
Désalignement des paliers (rad) triques
- Épaulements non perpen- - 0,17 d° pour les roulements à billes
diculaires - 0,07 d° pour les roulements à rouleaux
- Arbre courbé

Présence d’éléments solides Sable, poussière (génie civil, etc.)


agressifs abrasifs
Nature de l’environnement
Présence de liquides ou gaz Eau (centrales nucléaires, etc.)
agressifs Acide (industrie chimique)
Sel (milieu marin)
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 83

4.9.2 Formulaire pour la portion de l’arbre qui accueille ledit rou-


lement. Les variables d’ajustement, dans ces
➤ Préambule conditions, se limitent aux autres dimensions du
roulement que sont sa largeur, et le diamètre de
a) Approche statistique
la bague extérieure. C’est ainsi que les
Aborder la théorie qui conduit à l’énoncé du constructeurs proposent, pour un diamètre inté-
formulaire présidant aux calculs des roulements rieur donné, plusieurs séries pour un même type
est relativement complexe. Elle découle d’une de roulement.
étude statistique effectuée sur un lot de roule-
ments d’un type donné dont on souhaite quanti- ➤ Grandeurs à connaître
fier l’aptitude à la tenue en fatigue. Dans cet
a) Durée de vie LH
ouvrage, nous nous limiterons à énoncer les
relations principales qui en résultent, et qui sont Pour dimensionner un roulement, les concep-
nécessaires aux calculs dans des cas courants de teurs prévoient une durée de vie en nombre
montages. Après avoir défini les principales d’heures de fonctionnement (LH). En ingénierie
grandeurs intervenant, nous développerons mécanique, celle-ci diffère selon les applica-
(voir paragraphe 4.9.3) quatre applications cor- tions. Le tableau 4.6 propose quelques valeurs à
respondant chacune à des cahiers des charges titre indicatif (ordres de grandeurs) pour diffé-
différents. rents secteurs d’activité.
À noter que LH est une durée de vie moyenne
b) Données constructeur statistique, admettant que 90 % du nombre de
roulements identiques testés dans un lot, ne
Un certain nombre des grandeurs sont des don-
manifestent pas de signe de fatigue avant cette
nées « constructeur » associées à un type et une
durée estimée.
dimension de roulement donnés. C’est pour
cette raison que sont reproduits ici, à titre indi- Relation à connaître :
catif, deux tableaux extraits d’un catalogue que
nous avons choisi ici de limiter aux roulements LH = 106 LN / 60 N
à billes rigides (tableau 4.7) et aux roulements à
rouleaux coniques (tableau 4.8), ces deux types LH : durée de vie du roulement (heures) ;
de roulements étant couramment utilisés. LN : durée de vie du roulement (millions de
tours), définie ci-après ;
c) Méthodologie constructeur N : fréquence de rotation d’une bague par rap-
De la même manière, la méthodologie à respec- port à l’autre (tr/min).
ter lors d’un calcul ne peut s’affranchir de ren- Nota : Afin d’alléger l’écriture dans les para-
seignements chiffrés tels que ceux apparaissant, graphes à venir, nous admettrons que « C »,
à titre indicatif, dans les tableaux 4.9 et 4.10 « P » et « F » représentent respectivement les
fournis par le constructeur. Ces renseignements normes des vecteurs C , P et F .
guident la démarche en proposant, selon les
configurations rencontrées, des valeurs numé-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

b) Durée de vie nominale LN


riques à des coefficients tels que X, Y et « e »
On désigne durée de vie nominale « LN », expri-
que nous allons définir au paragraphe « Gran-
mée en millions de tours, le nombre de tours
deurs à connaître ».
effectués par 90 % des roulements avant que
n’apparaisse un phénomène de fatigue.
d) Type et série de roulement
Relation à connaître
À noter que, le plus souvent, le diamètre des
bagues intérieures du roulement résulte d’un LN ={C/P} k
calcul de RDM (relatif à la tenue en torsion,
flexion, torsion/flexion, etc.) mené en amont LN : durée de vie (Millions de tours) ;
84 Ingénierie mécanique

TABLEAU 4.6

Secteur d’activité Localisation Durée de vie

Fonctionnement en continu Production Tours, fraiseuses... De 15 000 à 35 000 h


(8 h par jour) Réducteurs

Véhicules industriels Camions

Machinisme agricole Moissonneuses-batteuses

Fonctionnement intermittent Électroménager Machine à laver De 1 000 à 15 000 h

Outillage Perceuse

Manutention Treuils

Automobile Moyeux de roue

Fonctionnement permanent Production Convoyeurs, laminoirs, De 35 000 à 60 000 h


(24 h sur 24) ventilateurs

k : constante définie expérimentalement, à moins 90 % des roulements atteignent une


savoir : durée de vie de 106 révolutions.
k = 3 pour les roulements à billes ; Exprimée en Newton, elle est aussi une donnée
k = 10/3 pour les roulements à rouleaux coniques. constructeur et donc connue par simple lecture,
par exemple des tableaux 4.7 et 4.8.
C : charge dynamique de base (N) ;
P : charge dynamique équivalente (N) ; e) Charge dynamique équivalente P
Ces deux dernières notions sont définies ci-après.
La charge appliquée au roulement peut avoir :
c) Charge statique C0 – une direction radiale, le plus souvent pour les
roulements à billes ordinaires. On la désigne
On désigne charge statique l’effort maximal,
alors FR ;
exprimé en Newton, que peut supporter le rou-
lement quand l’élément guidé est à l’arrêt. Au- – une direction combinée, à la fois radiale (FR)
delà de cet effort, la compression des éléments et axiale (FA), le plus souvent pour les roule-
roulants devient inadmissible, car générant un ments à billes à contact oblique ou à rouleaux
écrasement diminuant de l’ordre de 10-4 mm le coniques.
diamètre moyen de l’élément roulant. Cette Dans ce deuxième cas, on définit la charge
déformation maximale précisée ici par les dynamique équivalente « P », exprimée en
constructeurs ne doit pas être dépassée. Newton, comme étant la charge radiale pure
ayant, sur la durée de vie du roulement, le
La valeur de la charge statique est donc une don- même effet que la charge combinée (voir fig.
née constructeur. Elle est par conséquent connue 4.45)
par simple lecture de tableaux, tels les tableaux
les tableaux 4.7 et 4.8 relatifs respectivement aux P = XFR + YFA
roulements à billes rigides et aux roulements à X et Y étant des coefficients fournis par le
rouleaux coniques. Ces tableaux fournissent une constructeur (voir tableau 4.9, limité aux roule-
partie des informations nécessaires à la résolu- ments à billes rigides et à rouleaux coniques).
tion des exercices du paragraphe 4.9.3. X est une constante pour un type de roulement
donné.
d) Charge dynamique de base, ou capacité
Y a une valeur variable dépendant de l’incli-
de charge dynamique C
naison de l’effort exercé par l’élément roulant
On désigne capacité de charge dynamique « C » (billes, rouleaux coniques, galets, etc.) sur les
d’un roulement, la charge sous laquelle au bagues du roulement.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

TABLEAU 4.7 ROULEMENTS À BILLES RIGIDE TYPE BC


Série de dimensions 10 Série de dimensions 02 Série de dimensions 03 Série de dimensions 04
B
d n
Co C n max* Co C n max Co C Co C n max* r
D B r D B r D B r max* D B r
daN daN tr/min daN daN tr/min daN daN daN daN tr/min
tr/min
3 10 4 0,15 17 48,8 48000
r

4 13 5 0,2 31,5 84,4 45000 16 5 0,3 44 111 40000


5 16 5 0,3 44 111 40000 19 6 0,3 72 172 38000
6 19 6 0,3 72 172 38000
r

r
D
8 22 7 0,3 134 325 38000
d

9 24 7 0,3 153 371 36000 26 8 0,3 196 462 32000


10 26 8 0,3 196 462 28000 30 9 0,6 224 507 30000 35 11 0,6 375 806 26000
12 28 8 0,3 224 507 26000 32 10 0,6 310 689 28000 37 12 1 465 975 19000
15 32 9 0,3 250 559 28000 35 11 0,6 355 780 24000 42 13 1 540 114 20000
17 35 10 0,3 280 605 24000 40 12 0,6 450 956 20000 47 14 1 655 1350 19000 62 17 1,1 1180 2290 15000
4 Dispositions constructives pour les liaisons…

20 42 12 0,6 450 936 20000 47 14 1 620 1270 18000 52 15 1,1 780 1590 16000 72 19 1,1 1660 3070 13000
25 47 12 0,6 560 1120 18000 52 15 1 695 1400 15000 62 17 1,1 1140 2250 14000 80 21 1,5 1960 3580 11000
30 55 13 1 680 1330 15000 62 16 1 1000 1950 13000 72 19 1,1 1460 2810 11000 90 23 1,5 2400 4360 10000
35 62 14 1 850 1590 13000 72 17 1,1 1370 2550 11000 80 21 1,5 1800 3320 10000 100 25 1,5 3100 5530 8500
40 68 15 1 930 1680 12000 80 18 1,1 1660 3070 10000 90 23 1,5 2240 4100 9000 110 27 2 3650 6370 8000
45 75 16 1 1220 2120 11000 85 19 1,1 1860 3320 9000 100 25 1,5 3000 5270 8000 120 29 2 4550 7610 7000
50 80 16 1 1320 2160 10000 90 20 1,1 1960 3510 8500 110 27 2 3600 6180 7500 130 31 2,1 5200 8710 6300
55 90 18 1,1 1700 2810 9000 100 21 1,5 2500 4360 7500 120 29 2 4150 7150 6700 140 33 2,1 6300 9950 6000
60 95 18 1,1 1830 2960 8000 110 22 1,5 2800 4750 7000 130 31 2,1 4800 8190 6000 150 35 2,1 6950 10800 5600
65 100 18 1,1 1960 3070 7500 120 23 1,5 3400 5590 6300 140 33 2,1 5600 9230 5600 160 37 2,1 7800 11900 5300
70 110 20 1,1 2450 3770 7000 125 24 1,5 3750 6180 6000 150 35 2,1 6300 10400 5300 180 42 3 10400 14300 4500
75 115 20 1,1 2600 3970 6700 130 25 1,5 4050 6630 5600 160 37 2,1 7200 11200 5000 190 45 3 11400 15300 4300
80 125 22 1,1 3150 4750 6300 140 26 2 4500 7020 5300 170 39 2,1 8000 12400 4500 200 48 3 12500 16300 4000
85 130 22 1,1 3350 4940 6000 150 28 2 5300 8320 5000 180 41 3 9000 13300 4300 210 52 4 13400 17400 3800
90 148 24 1,5 3900 5850 5600 160 30 2 6200 9560 4500 190 43 3 9800 14300 4000 225 54 4 14600 18600 3600
95 145 24 1,5 4150 6050 5300 170 32 2,1 6950 10800 4300 200 45 3 11000 15300 3800
100 150 24 1,5 4150 6050 5000 180 34 2,1 7800 12400 4000 215 47 3 13200 17400 3600
85
86
TABLEAU 4.8 ROULEMENTS À ROULEAUX CONIQUES, TYPE KB, ANGLE DE CONTACT COMPRIS ENTRE 10° ET 17°
Séné de dimensions 02 Série de dimensions 03 Série de dimensions 22 Série de dimensions 23
d
Co C n max* Co C n max* Co c n max* Co c n max*
D T r D T r D T r D T r
daN daN tr/min daN daN tr/min daN daN tr/min daN daN tr/min

15 42 14,25 1 1270 2120 13000

17 40 13,25 1 1100 1790 13000 47 15,25 1 1600 2600 12000 47 2025 1 2120 3300 11000

20 47 15,25 1 1660 2600 11000 52 16,25 1,5 2000 3190 11000 52 22,25 1,5 2800 4130 10000

25 52 16,25 1 1930 2920 10000 62 18,25 1,5 2650 4180 9000 62 25,25 1,5 3900 5610 8000

30 62 17,25 1 2550 3800 8500 72 20,75 1,5 3450 5280 7500 62 21,25 1 3350 4 730 8 500 72 28,75 1,5 5200 7210 7000

35 72 18,25 1,5 3250 4840 7000 80 22,75 2 4500 6820 6700 72 24,25 1.5 4500 6160 7 000 80 32,75 2 6550 8970 6300

40 80 19,75 1,5 4000 5830 6300 90 25,25 2 5600 8090 6000 80 24,75 1,5 5000 7 040 6300 90 35,25 2 8300 11000 5300

45 85 20,75 1,5 4400 6270 6000 100 27,25 2 7200 10100 5300 85 24,75 1,5 5600 7480 6000 100 38,25 2 10200 13200 4800 T
r

r
50 90 21,75 1,5 5200 7040 5600 110 29,25 2,5 8300 11700 4800 90 24,75 1,5 5700 7650 5600 110 42,25 2,5 12700 16100 4300

55 100 22,75 2 6100 8420 5000 120 31,50 2,5 9650 13400 4300 100 2675 2 7500 9900 5000 120 45,50 2,5 15 000 18700 4000
r

60 110 23,75 2 6550 9130 4500 130 33,50 3 11600 16100 4000 110 29,75 2 9150 11900 4500 130 48,50 3 17300 21600 3600
α

65 120 24,75 2 7800 10800 4000 140 36 3 13400 18300 3600 120 32,75 2 11200 14200 4000 140 51 3 20000 24600 3400 r
D
d

70 125 26,25 2 8800 11900 4000 150 38 3 15300 20900 3400 125 33,25 2 11800 14700 3800 150 54 3 22800 27500 3200

75 130 27,25 2 10000 13000 3800 160 40 3 17300 22900 3200 130 33,25 2 12000 15100 3600 160 58 3 26000 31900 3000

80 140 28,25 2,5 10400 14000 3400 170 42,50 3 19000 25500 3000 140 35,25 2,5 13700 17600 3400 170 61,50 3 30000 35800 2000

85 150 30,50 2,5 12500 16500 3200 180 44,50 4 21600 28600 2800 150 38,50 2,5 16300 30100 3200 180 63,50 4 32000 38000 2600

90 160 32,50 2,5 14000 18300 3000 190 46,50 4 23600 30800 2600 160 42,50 2,5 19300 23800 3000 190 67,50 4 36000 42900 2400

95 170 34,50 3 15600 20500 2800 200 49,50 4 26500 34100 2600 170 45,50 3 22000 26400 2800 200 71,50 4 40000 46800 2400

100 180 37 3 18300 23300 2800 215 51,50 4 29000 38000 2400 180 49 3 25000 29700 2600 215 77,50 4 46500 53900 2200

105 190 39 3 20000 25500 2600 225 53,50 4 31500 40200 2200 190 53 3 29000 34100 2600 225 81,50 4 48000 56100 2200

110 200 41 3 22800 28600 2400 240 54,50 4 34500 44600 2200 200 56 3 32500 37400 2400 240 84,50 4 57000 66000 1900

120 215 43,50 3 26000 31900 2200 260 59,50 4 41500 52800 2000 215 61,50 3 39000 44000 2200 260 90,50 4 65500 74800 1800

130 230 43,75 4 28000 34700 2000 280 63,75 5 47500 59400 1800 230 67,75 4 47500 52300 2000

140 250 45,75 4 32500 39600 1900 300 67,75 4 56000 69300 1700 250 71,75 4 56000 60500 1900
Ingénierie mécanique
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 87

P = X FR + X FA
FR

FA

Figure 4.45

F1 = FR F 2 = FR + FA

F 3 = FR + F A

F4 = F A

FR F2
Droite d’équation P = FR pour (FA/FR) < e
F1 = FR

θ F3
Droite d’équation P = XFR + XFA pour (FA/FR) < e

Courbe d’« équidurée »

F4 = FA FA

Figure 4.46

La valeur des coefficients X et Y est donc égal effet sur la durée de vie du roulement. Ces
connue par simple lecture du tableau 4.9. Mais quatre vecteurs-forces permettent le tracé de la
elle nécessite une évaluation préalable d’une courbe dite d’ « équidurée ». Celle-ci est formée
grandeur « e ». Celle-ci est définie ci-après. par l’ensemble des points extrémité des
vecteurs Fi ayant pour origine commune le point
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

f) Grandeur « e » O dans un repère cartésien représentant en


abscisse la composante axiale, et en ordonnée la
On vérifie expérimentalement (voir fig. 4.46) composante radiale.
que les charges de direction purement radiale Cette courbe d’équidurée met en évidence le
(FR), à la fois radiales et axiales (FR et FA), ou paramètre « e » tel que tan θ = FA/FR défini sur
purement axiales (FA) ont une influence iden- la figure 4.46. Ce paramètre est déterminant.
tique sur la durée de vie d’un roulement donné Dans les calculs, il intervient en quelque sorte
pourvu que les intensités des résultantes (FA + comme une frontière permettant, par simple
FR) desdites charges soient modifiées. lecture dans le tableau 4.9, la détermination des
La figure 4.46 illustre cette propriété avec coefficients X et Y pour l’évaluation de la
quatre forces F1, F2, F3 et F4 qui auront donc un charge dynamique équivalente.
88

TABLEAU 4.9

COEFFICIENTS X ET Y|

FA FA ROULEMENTS À ROTULE FA FA
ROULEMENTS ------ ≤ e ------ > e ------ ≤ e ------ > e
FR FR SUR BILLES FR FR
À UNE RANGÉE DE BILLES. e e
À CONTACT RADIAL Série de
X Y X Y Alésage d X Y X Y
dimensions
0,025 2 0,22 5à9 1,8 2,8 0,34
0,04 1,8 0,24 10 à 17 2 3,1 0,31
FA 0,07 1,6 0,27 20 à 25 2,3 3,6 0,27
------ 1 0 0,56
C0 0,13 1,4 0,31 02 30 à 35 1 2,7 0,65 4,2 0,23
0,25 1,2 0,37 40 à 45 2,9 4,5 0,21
0,5 1 0,44 50 à 60 3,4 5,2 0,13
ROULEMENTS À BILLES FA FA 65 à 110 3,6 5,6 0,17
------ ≤ e ------ > e
À CONTACT FR FR e 10 à 20 1,3 2 0,50
OBLIQUE X Y X Y 25 à 35 1,7 2,6 0,37
À une rangée de billes dispositions
1 0,55 0,57 0,33 1,14 22 40 à 45 1 2 0.65 3,1 0,31
en X ou en 0
À deux rangées de billes disposi-
1 0,73 0,62 1,17 0,86 50 à 65 2,3 3,5 0,28
tions en X ou en 0
ROULEMENTS À ROULEAUX FA FA 70 à 100 2,4 3,8 0,26
------ ≤ e ------ > e
CONIQUES FR FR 10 à 17 1,8 2,8 0,34
e
Série de dimen-
Alésage d X Y X Y 20 à 25 2,2 3,4 0,29
sions 03 1 0,65
17 à 20 1,75 0,34 30 à 45 2,5 3,9 0,25
02 25 à 40 1 0 0.4 1,60 0,37 > 50 2,8 4,3 0,23
45 à 110 1,45 0,41 ROULEMENTS À ROTULE FA FA
------ ≤ e ------ > e
30 à 40 1,60 0,37 SUR ROULEAUX FR FR
e
22 1 0 0,4 Série de
45 à 110 1,45 0,41 Alésage d X Y X Y
dimensions
15 à 17 2,10 0,28 40 à 50 1,8 2,7 0,37
03 20 à 35 1 0 0,4 1,95 0,31 23 55 à 75 1 1,8 0,67 2,9 0,35
40 à 120 1,75 0,34 > 80 2 3 0,34
Ingénierie mécanique
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 89

➤ Caractère hypercontraint du montage forces. Les théorèmes de la résultante et du


d’un arbre guidé par des roulements moment statique (que nous ne développons
à rouleaux coniques, ou des roulements à pas ici) permettent alors facilement la déter-
billes à contact oblique mination des composantes radiales FR1 et FR2.
Ainsi que cela a été évoqué au paragraphe 4.6, A contrario, l’évaluation des composantes
ces types de roulements sont la plupart du temps axiales appliquées en M et N est complexe. En
montés par couple, en opposition, et selon deux effet, l’immobilisation de l’arbre dans cette
dispositions possibles : montage direct (en direction est assurée concomitamment, et de
« X »), et montage indirect (en « O »). Une manière inégale par les deux roulements. Le
précontrainte a été appliquée au montage de théorème de la résultante statique, appliqué en
sorte qu’il existe, au repos, une pression perma- projection axiale, conduit à une équation qui
nente sur les éléments roulants (billes ou comporte deux inconnues. Le système est
rouleaux coniques). donc hypercontraint.
La figure 4.47 (montage en « X ») représente Aussi, pour simplifier les calculs, les construc-
schématiquement l’ensemble E = {arbre, teurs proposent-ils un mode opératoire (voir
bagues intérieures des roulements} dont on peut tableau 4.10) comportant des relations à appli-
étudier l’équilibre en appliquant le principe quer en association avec des cas types de
fondamental de la statique. Cet ensemble montages et chargements. Il découle de calculs
constitue un système isolé sollicité par les non développés dans cet ouvrage. L’exercice
forces extérieures suivantes : « Guidage d’une broche de centre d’usinage »
– FA et FR : charges respectivement axiales et (4.9.3) met ainsi en application cette démarche
radiales exercées par le milieu extérieur (autre pour un montage en « O ».
que les paliers) sur l’ensemble E, par exemple En considérant l’axe des x positif sur la figure
celles exercées par un outil (fraise) monté en 4.47, le théorème de la résultante statique écrit
bout d’une broche sur un centre d’usinage. en projection sur cet axe, conduit à l’équation
– (FA1, FA2) et (FR1, FR2) les forces de contact suivante :
respectivement axiales et radiales exercées F A + FA1 + FA2 = 0
par l’autre partie du milieu extérieur consti- Nous verrons, sur l’exemple dans l’exercice cité
tué de l’ensemble {bâti, bagues extérieures, ci-dessus que cette équation, où apparaissent les
rouleaux coniques} sur l’ensemble E via les valeurs algébriques des forces, permet de défi-
éléments roulants (ici les rouleaux coniques). nir le sens de l’une d’entre elles quand celui des
À noter qu’en M et N, ces efforts admettent deux autres a été déterminé.
pour support de résultante la normale à la
surface d’appui des billes ou des rouleaux.
L’évaluation des deux forces axiales FA1 et FA2 4.9.3 Exemples de calculs
n’est pas immédiates pour les deux raisons
suivantes : Les exercices résolus développés dans ce para-
graphe correspondent à des cas courants de
– les efforts radiaux des deux roulements 1 et 2 cahiers des charges. Le tableau 4.11 permet
génèrent respectivement des charges axiales d’emblée au lecteur de repérer, parmi quatre
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

(dites « induites ») FA1i et FA2i qui proviennent problématiques différentes, celle qui corres-
de l’ « effet de cône ». En fait, l’inclinaison du pond à son questionnement.
chemin de roulement donne naissance, pour
chacun des deux roulements, à une compo- ➤ Guidage d’un ensemble {Arbre, poulie} sur
sante axiale proportionnelle à ces charges un séchoir à grains
radiales FR1 et FR2 , et de directions opposées.
– Le cahier des charges fournit toujours les La figure 4.48 montre un moteur électrique
informations relatives aux normes des forces asynchrone de forte puissance (équipé d’un
FR et FA, et précise aussi les coordonnées de variateur) destiné à entrainer en rotation, à une
l’ensemble des points d’application des lente fréquence de rotation, une citerne chauffée
90 Ingénierie mécanique

Roulement 1 Roulement 2
FR2
Ensemble E isolé

FR

FA1i FA2i
M N
FA FA1 FA2 x

FR1

Montage en "X"

Figure 4.47

TABLEAU 4.11

Exercice Chargement Type de roulement Remarques Problématique

Séchoir à grain Radial pur Roulement déjà dimensionné Durée de vie ?

Renvoi d’angle À billes rigide Roulement non dimensionné Dimensions du roulement ?

Réducteur Combiné Roulement déjà dimensionné Durée de vie ?


radial et axial
Broche de centre À rouleaux coniques Roulements déjà Durée de vie ?
d’usinage dimensionnés

contenant des graines. La chaine cinématique roies de section trapézoïdale. La tension de ces
globale, entre le moteur et la citerne, comporte courroies génère une charge purement radiale
une première réduction via un système poulie/ d’une intensité de 5 000 N appliquée à un roule-
courroie, puis une deuxième via un réducteur à ment à billes rigide, de type BC, participant
engrenages (non apparent sur la figure). La (dans le palier avant) au guidage d’un arbre de
poulie motrice montée en bout d’arbre moteur, diamètre 35 mm.
et tournant à 1 000 tr/min, entraine quatre cour-

Courroies Vers réducteur à


(masquées par engrenages
un carter de
protection)

Palier avant
Palier arrière
(objet de l’étude)
(hors étude)

Figure 4.48
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 91

TABLEAU 4.10

CHARGE AXIALE POUR ROULEMENTS À CONTACT OBLIQUE

Conditiopn de montage Condition de charge Charge axiale

F R1 F R2 0,5F R1
1a -------- ≥ -------- F A1 = ----------------
-
Y1 Y2 Y1

F R1 F R2
-------- < --------
Y1 Y2
1b F A2 = F A1 + F A
F R2 F R1
FA F A ≥ 0,5  -------
 Y 2- -------
– -
Y1 
FR1
FR2

F R1 F R2 F A1 = F A2 – F A
-------- < --------
Y1 Y2 0,5F R2
1c F A2 = ----------------
-
F R2 F R1 Y2
F A ≤ 0,5  -------
 Y 2- -------
– -
Y1 

FA
F R1 F R2
FR2 2a -------- ≤ -------- F A1 = F A2 + F A
FR1 Y1 Y2

F R1 F R2
-------- > --------
Y1 Y2 0,5F R2
2b F A2 = ----------------
-
F R1 F R2 Y2
F A ≥ 0,5  -------
 Y 1- -------
– -
Y2 
FA

FR2 FR1

F R1 F R2
-------- > -------- 0,5F R1
Y1 Y2 F A1 = ----------------
-
Y1
2c
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F R1 F R2
F A ≤ 0,5  -------
 Y 1- -------
– - F A2 = F A1 – F A
FA Y2 

FR1 FR2

• Les valeurs de Y sont extraites du tableau 4.9 (quel que soit le cas)
• Les conditions 1a, 1c, 2a et 2c s'appliquent aussi pour le cas limite où FA = 0
• La charge axiale extérieure FA est censée être appliquée sur l'arbre. Dans le cas où elle est appliquée sur le loge-
ment, pour une même disposition, il faut utiliser les données du tableau 4.9 correspondant à une charge axiale orien-
tée en sens inverse.
92 Ingénierie mécanique

Palier arrière
(Hors étude)

Arbre guidé par deux


Palier avant roulements
(Objet de l’étude)

Roulement non dessiné Roulement à dimensionner

(Hors étude)
FR

FA

Figure 4.49

Question : calculer la durée de vie nominale rigides (voir fig. 4.49). Il porte en son extrémité une
du roulement installé dans le palier avant roue conique sollicitée par un effort admettant une
composante radiale et une composante axiale. Celles-
Réponse ci conduisent à l’existence, sur le roulement installé
– la charge étant purement radiale, on peut écrire dans le palier avant, d’une composante radiale d’une
l’égalité : intensité de 6000 N, et d’une composante axiale d’une
intensité de 2500 N. Le concepteur souhaite pour ce
Charge dynamique équivalente = Charge radiale, soit : roulement, une durée de vie de 12 000 heures
P = FR = 5000 N Question : déterminer les dimensions du
– la charge dynamique de base C est fournie par le roulement installé dans le palier avant
constructeur, voir tableau 4.7. Pour ce roulement
de diamètre d = 35 mm, on peut y lire Réponse
C = 33200 N
– la durée de vie en millions de tours est donnée par – La charge étant à la fois radiale et axiale, on
la relation : peut écrire l’égalité :
Charge dynamique équivalente = P = XFR + YFA
LN ={C/P} k avec ici k = 3 (roulement à billes) – X est une constante associée au type de roule-
ment, ici « à billes rigides ». Le tableau 4.9
Numériquement LN = {C/P} k soit indique X = 0,56
3
33 200 – Y dépend de la topologie d’un roulement non
L N =  ---------------- = 292,75
 5 000  encore défini (en effet, ce calcul en cours est
destiné à le définir !). Adoptons à titre d’essai une
– la durée de vie en heures est donnée par la relation valeur extraite du tableau 4.9, soit Y = 1,6.
LH = 106 LN / 60 N.
Numériquement, on obtient donc :
Numériquement
P = 0,56 × 6 000 + 1,6 × 2 500 = 7 360 N.
LH = 106 × 292,75 / 60 × 1 000 = 4 880 heures.
– La charge dynamique de base C peut être obte-
➤ Guidage d’un arbre de renvoi d’angle nue en utilisant d’abord la relation :
Un arbre de réducteur (renvoi d’angle), tournant à LH = 106 LN/60 N d’où l’on peut tirer :
750 tr/min est guidé par deux roulements à billes LN = LH · 60 N/106
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 93

Boite à roulement A Boite à roulement B

Arbre d’entrée du
réducteur

Arbre de sortie du
réducteur

Roulement A Roulement B non dessiné

Boite à roulement

Vis

Roue
Arbre d’entrée du réducteur

Figure 4.50

soit numériquement : Cette valeur de Y, qui est ici celle qui a été choisie au
6 départ, valide le dimensionnement du roulement.
LN= 12 000 × 60 × 750 / 10 = 540 Millions de tours
Puis cette autre relation : ➤ Guidage d’un arbre de réducteur
LN = {C/P}k avec ici k = 3 (roulement à billes) de type « roue et vis sans fin »
d’où l’on peut tirer : L’arbre d’entrée d’un réducteur de type « roue
C = P LN 1/k soit numériquement : et vis sans fin » tourne à 220 tr/min en encais-
C = 7360 × 5401/3 = 59934 N sant un effort axial de 1 900 N (voir fig. 4.50).
– Dimensionnement du roulement Le concepteur a choisi de guider cet arbre avec
La charge dynamique de base du roulement que deux roulements à billes rigides installés ainsi
l’on va choisir doit être égale ou supérieure à dans deux boites à roulement A et B :
59 934 N. – boite à roulement A : le roulement désigné 20
Une possibilité est de choisir un roulement de la série BC 02 encaisse la totalité de l’effort axial,
03 dans le tableau 4.7, dont la charge dynamique de ainsi qu’un effort radial de 3800 N ;
base est directement supérieure à 59 934 N. Ceci est
le cas pour le roulement défini ainsi :
– boite à roulement B : le roulement encaisse
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

d = 50, D = 110, B = 27 pour lequel C = 61800 N,


seulement un effort radial de 2 200 N.
C0 = 36000 N (charge statique de base). Question : calculer la durée de vie du roule-
– Vérification ment monté dans la boite à roulement A
Le choix arbitraire de départ pour la valeur du para-
Réponse
mètre Y impose à ce stade de calcul une vérifica-
tion : – La charge étant à la fois radiale et axiale, on peut
Numériquement FA/C0 = 2 500 / 36000 ≈ 0,07 écrire l’égalité :
et FA/ FR = 2 500 / 6 000 = 0,41. Charge dynamique équivalente = P = XFR + YFA.
Le tableau 4.9, à la valeur du rapport FA/C0 ≈ 0,07, Une simple lecture du tableau 4.7 pour un roulement
fait correspondre la valeur Y = 1,6. « à billes rigides » fournit ces deux indications :
94 Ingénierie mécanique

charge statique C0 = 6200 N et charge dynamique C = théorèmes de la statique) a permis l’évaluation


12700 N. Ce qui permet d’évaluer le rapport FA/C0 des efforts radiaux appliqués à chacun des deux
soit 1 900 / 6 200 = 0,30. roulements 1 et 2 à rouleaux coniques (ici mon-
Comme cette valeur n’apparaît pas dans le tableau tage en « O »), respectivement FR1 et FR2 (voir
4.9 dont un extrait est donné ici en tableau 4.12, une ci-après). Les efforts axiaux encaissés par cha-
extrapolation linéaire, telle celle détaillée ci-dessous, cun des deux roulements ne sont pas connus à
s’impose : priori et font l’objet de cette présente étude.
e = 0,37 + {(0,44 – 0,37) / (0,5 – 0,25)} · (0,3 – 0,25) Roulement 1 : FR1 = 4 000 N (effort axial FA1
soit e = 0,384 non encore connu).
TABLEAU 4.12
Roulement 2 : FR2 = 8 500 N (effort axial FA2
non encore connu).
FA / C0 e L’ensemble des deux roulements s’opposent à
0,25 0,37 l’effort axial FA exercé par la broche, d’une
0,3 ? (0,384)
intensité de 4 000 N.
Un calcul de RDM traduisant la tenue de l’arbre
0,5 0,44
en torsion/flexion a conduit au dimensionne-
ment diamétral de celui-ci tel que :
On remarque alors, après avoir évalué le rapport
d1 = 50 et d2 = 60
FA / FR, soit ici 1 900/3 800 = 0,5, l’inégalité
suivante : Le concepteur prévoit ainsi, dans une première
approche, les deux roulements suivants :
(FA / FR ) > e (0,5 > 0,38)
Palier 1 : Roulement 50 KB 02.
À ce stade, une simple lecture du tableau 4.9 fournit Palier 2 : Roulement 60 KB 02.
ces deux indications :
Question : calculer la durée de vie approxima-
X = 0,56 tive de chacun des deux roulements
Y ≈ 1,2
Réponse
On peut finalement calculer la charge dynamique – La charge dynamique de base Ci peut être obte-
équivalente : nue par simple lecture du tableau constructeur
P = 0,56 × 3800 + 1,2 × 1900 = 4 408 N 4.8, soit :
– La durée de vie en millions de tours est donnée C1 = 70400 N et C2 = 91300 N
par la relation :
– Les coefficients Xi et Yi sont obtenus par
LN = {C/P}k avec ici k = 3 (roulement à billes) simple lecture, dans le tableau constructeur
4.9, les diamètres des arbres étant ici compris
Numériquement LN = {C/P}k soit dans l’intervalle [45, 110]. Par ailleurs, il
LN = {12 700 / 4 408}3 ≈ 24 106 tours convient ici de se placer systématiquement, et
– La durée de vie en heures est donnée par la quel que soit le type de montage (en « X », ou
relation : en « O »), dans le cas de l’inégalité ci-dessous,
correspondant au cas le plus contraignant (non
LH = 106 LN / 60 N.
démontré dans le cadre de cet ouvrage) :
Numériquement : LH = 106 × 24 / 60 × 220 FAi/FRi > e
= 1 818 heures. Nous obtenons ici :
➤ Guidage d’une broche de centre d’usinage X1 = 0,4 et Y1 = 1,45
Lors d’une opération d’ébauche, la broche d’un X2 = 0,4 et Y2 = 1,45
centre d’usinage (ici représentée à axe horizon- • Calcul de l’effort axial encaissé par chacun des
tal) encaisse un effort axial FA d’une intensité deux roulements.
de 4 000 N pour une fréquence de rotation de La configuration (montage en « O » et sens de la
1 350 tr/min (voir fig. 4.51). L’effort radial FR sollicitation axiale FA) est celle de la figure 1b du
est tel qu’un calcul préalable (application des tableau 4.10.
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 95

Broche
Montage en "O"
FR Roulement 2
Roulement 1

FR1
FA FA1

X
FA2

FR2 ø d1 = 50

ø d1 = 60

Figure 4.51

Il convient, dans un premier temps, de comparer les Pour le roulement 1, le calcul du rapport {FA1/FR1}
rapports FRi /Yi met en évidence, toujours d’après les information du
Numériquement : FR1/Y1 = 4 000 / 1,45 et tableau 4.9, le fait que le facteur Y1 est nul, et donc
FR2 / Y2 = 8 500 / 1,45 que la composante axiale a un impact négligeable
sur la durée de vie de ce roulement. En effet, numé-
On est donc dans le cas de FR1/Y1 ≤ FR2/Y2 , ce qui, riquement on vérifie l’inégalité :
d’après les informations du tableau 4.10, nous
{FA1 / FR1} < e soit {1 379/4 000} = 0,34 < 0,41
permet d’évaluer le produit
0,5 {(FR2/Y2) – (FR1/Y1)} afin de le comparer à Finalement : P1 = X1 FR1 + 0 · FA1
l’effort axial FA. P1 = 1 × 4 000 = 4 000 N
Numériquement : 0,5 {(FR2 / Y2) – (FR1 / Y1)} A contrario, pour le roulement 2, le calcul du rapport
= 0,5 {(8 500/1,45) – (4 000 / 1,45)} = 1 551 N {FA1/FR1} met en évidence le fait que le facteur Y2
On vérifie donc bien l’inégalité n’est pas nul. Par conséquent, la composante axiale
FA ≥ 0,5 {( FR2 / Y2) – ( FR1 / Y1 )} ici n’est pas négligeable pour ce roulement. En effet,
numériquement on vérifie l’inégalité :
soit 4 000 N ≥ 1 551 N
{FA2 / FR2} > e soit {5 379/8 500} = 0,63 > 0,41
Il est désormais possible de déterminer les charges
axiales appliquées à chacun des deux roulements Finalement : P2 = 0,4 FR2 + 1,45 FA2
grâce aux deux relations du tableau 4.10 à savoir : P2 = 0,4 × 8500 + 1,4 × 5379 N
FA1 = 0,5 FR1/Y1 P2 = 11 200 N
– Durée de vie du roulement 1
et F A + F A1 + F A2 = 0 (somme algébrique : voir • elle est donnée en millions de tours par la
remarque en fin de paragraphe « Caractère hyper- relation :
contraint du montage… » de la section 4.9.2).
LNi = {Ci/Pi}k avec ici k = 10/3 (roulements à
Numériquement : rouleaux coniques)
Numériquement, pour le roulement 1, on obtient
0,5·4 000
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

FA1 = ----------------------- = 1379N (vecteur orienté avec


1,45
positivement sur x, voir figure 4.50) LN1 = {70 400/4 000}10/3 ≈ 14181 106 Tours
• elle est donnée en heures par la relation :
et F A2 = – F A – F A1
LH1 = 106 L/60 N
= – 4000 – 1379
Numériquement LH1 = 106 · 14 181/60 · 1 375
= – 5379 N (vecteur orienté négativement sur
= 171 891 heures
x, voir figure 4.50)
– Durée de vie du roulement 2
– la charge dynamique équivalente sur chacun des Pour ce roulement, on obtient identiquement
deux roulements est donnée par la relation :
• LN2 = {91 300 / 1 1200}10/3 ≈ 1090 106 tours
Pi = Xi FRi + Yi FAi • LH2 = 106 · 1 090 / 60 · 1 375 = 13 214 h
96 Ingénierie mécanique

4.10 LES BUTÉES


4.10.1 Différents types a) Butée double effets Roulements
Il existe deux types de butées :
– la butée simple effet, ne supportant une charge
b) Butée simple effet Roulements
axiale que dans un seul sens (fig. 4.52a) ;
– la butée double effet, supportant une charge Figure 4.53
axiale dans les deux sens (fig. 4.52b).
4.10.3 Exemples de réalisations
➤ Broche de perceuse (fig. 4.54). Montage
d’une butée simple effet (à billes)
Charge
a) Butée simple effet La broche est guidée radialement par deux rou-
lements rigides à une rangée de billes et l’effort
axial dû au foret est absorbé par une butée à
billes simple effet montée en opposition avec le
roulement inférieur, d’où la nécessité de prévoir
Charge
b) Butée double effet des cales de réglage entre le couvercle et le
fourreau afin d’éviter le coincement axial.
Figure 4.52
Les bagues intérieures des roulements sont
montées à ajustement serré sur leur portée et les
bagues extérieures à ajustement glissant dans
4.10.2 Nécessité d’associer un montage les logements.
de roulements La rondelle arbre de la butée à billes est fixée
Une butée ne peut encaisser que des efforts avec ajustement glissant sur une douille inter-
axiaux. Pour assurer un guidage idéal de l’arbre, médiaire et la rondelle logement montée avec
il importe de prévoir par ailleurs un montage de jeu radial dans le fourreau.
roulements assurant son positionnement en sup- Ainsi il existe une liberté de déplacement radial
portant les efforts radiaux. Notons qu’alors, permettant à la butée de s’aligner en fonction du
l’arrêt axial étant déjà assuré par la butée, il ne positionnement de l’arbre déjà assuré par les
peut en aucun cas l’être par les roulements, sauf deux roulements.
si la butée est à simple effet (fig. 4.59a et b).
Pour éviter un guidage hyperstatique de l’arbre ➤ Montage d’une vis dans un système roue
ainsi monté sur trois paliers, une solution cou- et vis sans fin (fig. 4.55). Montage
rante consiste à prévoir une liberté de déplace- d’une butée double effet (à billes)
ment radial interne à la butée, ainsi que le Les charges radiales sont supportées par deux
montrent les différents exemples qui suivent. roulements rigides à une rangée de billes et les

Cales
Rondelle logement

Charge

Butée
Rondelle arbre
Roulements

Figure 4.54 BROCHE DE PERCEUSE


4 Dispositions constructives pour les liaisons… 97

Cales
Roulements Rondelle arbre

Charges

Butée
Rondelles
logement

Figure 4.55 MONTAGE D’UNE VIS DANS UN SYSTÈME ROUE ET VIS SANS FIN

Charge

Rondelle arbre

Rondelle logement

Figure 4.56 CRAPAUDINE DE GRUE TOURNANTE


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

poussées axiales par une butée à double effet. ➤ Crapaudine de grue tournante (fig. 4.56).
Les roulements sont montés à ajustement serré Montage d’une butée simple effet à rotule
sur l’arbre et maintenus contre un épaulement (sur rouleaux)
au moyen de circlips. La rondelle arbre de la
butée est montée serrée et bloquée latéralement La butée à rotule sur rouleaux supporte le poids
par un écrou freiné. Les rondelles logement sont des parties tournantes et un certain effort radial
montées avec jeu radial dans le boîtier ; des d’où la nécessité de monter la rondelle loge-
cales de réglage permettent d’obtenir un jeu ment avec ajustement serré.
axial aussi faible que possible pour la butée.
98 Ingénierie mécanique

Charge

Rondelle arbre

Rondelle logement

Logement crapaudine Roulement à rotule

Figure 4.57

➤ Pivot de pont tournant (fig. 4.57). S2


Montage d’une butée simple effet à rotule
(sur rouleaux) S1

La butée à rouleaux supporte entièrement la Figure 4.58


charge verticale sur le pivot et une partie des
efforts agissant dans le sens longitudinal du pont.
La rondelle logement doit donc être montée sans Comme pour la liaison pivot, il existe deux
jeu dans la crapaudine. Le roulement supporte grandes familles de solutions, l’une mettant en
également des efforts horizontaux et s’oppose au œuvre un contact direct des deux surfaces, avec
mouvement de basculement du pivot, son centre lubrification (ce qui correspond aux paliers
de rotule et celui de la butée ne coïncidant pas. lisses), l’autre intercalant entre ces surfaces des
éléments roulants (ce qui correspond aux
paliers avec roulements).
4.11 LIAISON GLISSIÈRE À la différence de la liaison pivot, il est difficile
d’envisager un graissage de type hydrodyna-
(FIGURE 4.58) mique durable sur la totalité de la course,
Soit la liaison glissière entre un solide S 2 et un compte tenu de la nullité de la vitesse linéaire
solide S 1. L’importance de la vitesse linéaire du solide guidé en fin de parcours. La continuité
du mouvement n’est pas assurée, comme c’est le
V ( 2 ⁄ 1 ) et de la pression locale supportée cas dans une liaison pivot. Ainsi, la plupart des
par les surfaces en contact conditionne le choix guidages avec contact métallique direct, se
de la solution à retenir. satisfont-ils d’un graissage onctueux.
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 99

L’ensemble des informations fournies dans S2


l’étude de la liaison pivot, relativement aux pro-
blèmes de frottement et de roulement et aux
S1
matériaux privilégiés qu’ils convient d’employer,
reste évidemment applicable à la liaison glissière.
S1
4.11.1 Solutions sans éléments roulants
et graissage onctueux
a) Forme complémentaire cylindrique simple
Le solide S 1 est cylindrique et se déplace dans
un alésage aménagé dans le solide S 2 figure S2
4.59. Les solutions proposées en figure 4.61 dif-
fèrent selon le dispositif retenu pour assurer
l’arrêt en rotation.
H8e9

S2 : alésage

S1 : arbre Figure 4.60

inégalités relatives de l’entraxe e mesuré sur


S1 S2 Figure S 1 et sur S 2.
Clavette Rainure débouchante 2.96 a)
c) Problème du coincement dans le cas
Rainure Clavette à têton 2.96 b)
Rainure Ergot vissé 2.96 c) de formes complémentaires cylindriques
Cannelures Cannelures 2.96 d) simples et doubles
Rainure Vis à têton 2.96 e)
Méplat Vis à bout plat 2.96 f)
L’ajustement préconisé entre les solides S 1 et S 2
Rainure Vis sans tête 2.96 g) doit permettre une mobilité, en même temps
débouchante avec méplats qu’une lubrification des surfaces frottantes. Il
Figure 4.59
est conseillé d’adopter, par exemple, une cota-
tion de type H7g6, H7f8, H8e9…
Soit j le jeu radial résultant d’un ajustement
b) Forme complémentaire cylindrique donné, L la largeur du palier, et d le diamètre du
double cylindre. L’existence du jeu j permet une incli-
Le solide S 1 consiste en deux cylindres naison relative des solides S 1 et S 2 (fig. 4.62 et
(colonnes) d’axes parallèles pouvant coulisser 4.63).
dans deux alésages aménagés dans S 2. Cette L
Posons : k = ---
liaison, résultant de deux liaisons pivot glissant, d
est par nature hyperstatique. Son bon fonction- Le graphe exprimant l’angle d’inclinaison α en
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nement implique (fig. 4.60) : fonction du rapport k est donné figure 4.56 pour
un jeu j donné constant. Il montre l’intérêt
– un excellent parallélisme des axes ;
L
– des tolérances serrées sur l’entraxe e mesuré d’adopter --- ≥ 2 soit L ≥ 2d pour éviter une
d
sur S 1 et S 2 ; valeur trop importante de l’inclinaison α dont la
– des tolérances suffisamment larges sur les conséquence est l’arc-boutement de S 1 dans S 2.
ajustements de chacune des colonnes dans Cet arc-boutement peut entraîner le coincement
leur alésage. Un léger jeu permet, en effet, de irréversible des deux solides ou un fonctionne-
compenser les défauts de parallélisme, et les ment par saccades de la liaison glissière.
100 Ingénierie mécanique

a) S1

S2

b)
S1

S2

c)
S1

S2

d)
S1

S2

e)
S1

S2

f)

S1

S2

g)

Figure 4.61 DIFFÉRENTES DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES DE LIAISON « GLISSIÈRE »


4 Dispositions constructives pour les liaisons… 101

α F F

S1 S1

S2 j S2
a) b)
L
F F

Figure 4.62 Figure 4.63

c) d)

F
d) Forme complémentaire prismatique
Le solide S 1 est prismatique et se déplace dans
un usinage de forme complémentaire aménagé e)
dans S 2. Il existe un nombre important de dispo-
sitions constructives qui sont dérivées des solu-
tions de base que nous allons citer. Noter que AA BB
l’augmentation du jeu dû à l’usure entre les sur- B

faces en contact conduit à prévoir dans la plupart F A


des cas, différents dispositifs pour son rattrapage.
Nous distinguerons quatre conceptions de base.
➤ Pénétration rectangulaire
(sans rattrapage de jeu)
• Cas où le contact unilatéral nécessite un dispo- A
sitif supplémentaire empêchant le basculement B

en exerçant un effort presseur F . Ces disposi-


tifs n’apparaissent pas sur les schémas ci-des- Figure 4.65
sous (fig. 4.65).
• Cas où le contact est bilatéral (fig. 4.66).
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

α
α = f (k) pour j constant

0°, 17’ S1 S2

2 k
Figure 4.64 Figure 4.66
102 Ingénierie mécanique

➤ Queue d’aronde (ou queue d’hironde) l’huile sous pression est prévue sur la partie
avec rattrapage de jeu (fig. 4.67) fixe. Elle alimente des rainures aménagées sur
la surface de glissement, de la même façon que
S1 pour les liaisons pivot sur palier lisse.

b) À l’air
S2
Le film d’huile peut être remplacé par un cous-
Figure 4.67 sin d’air sous pression. Cette solution supprime
complètement tout frottement métallique, et
(Dispositif de rattrapage de jeu : voir figure 4.68) donc l’échauffement qui en résulte.
➤ Pénétration rectangulaire et appui plan
4.11.3 Solutions avec éléments roulants
Cette configuration est utilisée pour le guidage
des tables de fraiseuse (fig. 4.69). a) Classification
Les éléments roulants utilisés sont générale-
S1 ment des rouleaux cylindriques ou des billes.
cale de rattrapage
du jeu (cale pentée) Les dispositions constructives sont, dans la plu-
part des réalisations récentes, celles proposées
pénétration par les fabriquants de glissières standards. Les
rectangulaire
formes sont variées. Nous nous bornerons à
S2
proposer quelques réalisations classées ainsi :
appui plan – utilisation de douille à billes pour forme
complémentaire cylindrique simple ;
Figure 4.69
– utilisation de douille à billes pour forme
complémentaire cylindrique double ;
➤ Pénétration triangulaire et appui plan
– utilisation de rails.
Cette configuration est utilisée pour le guidage
d’une poupée mobile de tour (fig. 4.70).
Noter que la pénétration triangulaire offre b) Douilles pour forme complémentaire
l’avantage d’un auto-rattrapage du jeu. cylindrique simple (fig. 4.71)

S2
S1 S1

S2
douille à billes
Figure 4.70
Figure 4.71

La douille à billes est constituée :


4.11.2 Solutions sans éléments roulants – d’une bague extérieure ;
et graissage hydrodynamique – de plusieurs cages de guidage ;
a) À l’huile – de plusieurs ensembles de billes (chaque
ensemble de billes circule dans sa cage).
Les solutions que nous venons de décrire aux
paragraphes précédents peuvent se satisfaire Pendant le fonctionnement, chaque cage consti-
d’un graissage onctueux. Pour les raisons citées tue un circuit fermé continu. Seules les billes en
au début du paragraphe 4.3, un graissage hydro- contact avec l’arbre sont porteuses. Des rai-
dynamique en régime continu est difficile à réa- nures aménagées dans l’arbre reçoivent les
liser. Quand cela est possible (course et vitesse billes porteuses assurant ainsi l’arrêt en rotation
linéaire importantes), une canalisation amenant de l’arbre (fig. 4.72 à 4.75).
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 103

Marche à suivre
Différents dispositifs pour le rattrapage du jeu
pour rattraper le jeu

Contre-écrou

S1
Desserrer le contre-écrou.
Serrer la vis.
S2 Resserrer le contre-écrou.

Ovalisé

S1 Desserrer la vis H.
Serrer la vis pression tête fendue.
S2 Resserrer la vis H.

Cale mince
S1
Desserrer le contre-écrou.
Serrer la vis pression.
Resserrer le contre-écrou.
S2

S1 Surface réduite à retoucher


Desserrer et enlever les vis pour
libérer la cale.
e

Rectifier la cale pour diminuer


l’épaisseur e.
Reposer la cale à sa place à l’aide
de la vis.
Cale S2

S1 S2
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Desserrer les vis.


Pente Pousser la cale pentée (vers le bas
dans la vue de dessus donnée).
Resserrer les vis.

Figure 4.68 DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES POUR QUEUE D’ARONDE


104 Ingénierie mécanique

c) Douilles pour forme complémentaire


cylindrique double (fig. 4.76)

Douilles à billes

S1

Figure 4.72

S2
Figure 4.76

Les douilles à billes utilisées sont analogues


aux précédentes. L’arrêt en rotation étant assuré
par la présence des deux colonnes, les rainures
Figure 4.73 dans l’arbre ne sont plus justifiées.

d) Rails
Les éléments roulants utilisés sont des rouleaux
cylindriques (ou aiguilles) qui bénéficient sou-
vent d’une lubrification par impulsion. Ils sont
disposés de manière différente selon la forme
complémentaire des deux solides S 1 et S 2. Citons,
par exemple, les constructions suivantes :
Figure 4.74
– Guidage du coulisseau d’une presse à
emboutir (fig. 4.77 et 4.78)
S1

S2

Figure 4.77
Figure 4.75

– Guidage (non maintenu) de la table d’une


grosse machine à rectifier (fig. 4.79 et 4.80).
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 105

S1

Patin
d’aiguille

S2

Figure 4.78 COULISSEAU DE PRESSE À EMBOUTIR

S1

S2

Figure 4.79

Patin d’aiguille
S1

S2

Figure 4.80 TABLE DE RECTIFIEUSE


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106 Ingénierie mécanique

À SAVOIR
• Une liaison de type « pivot » sur palier(s) d’un certain nombre de critères, dont le type
roulant(s), établie entre deux solides S1 et S2 de charge appliquée (direction radiale ou
dont la vitesse angulaire relative est Ω (2/1), simultanément radiale et axiale) et l’ampli-
implique la présence d’un (ou de plusieurs) tude du rotulage nécessaire dans les paliers.
organes spécifiques, désignés roulement(s), • Les règles de montage des roulements,
spécialement conçu(s) pour supporter sous décrites aux paragraphes 4.5, 4.6, 4.7 et 4.8
lubrification une charge donnée. sont essentiellement dictées par des considé-
• La composante tangentielle T qui s’oppose rations ayant trait :
au déplacement d’un élément roulant est pro- – à un possible phénomène de laminage des
portionnelle à l’effort radial N appliqué à cet bagues (qu’il faut éviter) ;
élément. Cette proportionnalité s’exprime – à un possible positionnement axial hyper-
dans la loi ci-dessous : statique (arbre/alésage) qu’il faut éviter ;
T = N ( δ ⁄ r ) = Nf’ d – à une possible variation dimensionnelle de
l’arbre et de l’alésage, due aux change-
– δ : coefficient de roulement (m) voir figure ments de température en fonctionnement.
4.1.
• Les butées sont des réalisations particu-
– r : rayon de l’élément roulant.
lières d’organes seulement destinés à encais-
où ( δ ⁄ r ) = f’ d est un coefficient à rappro- ser des charges axiales. Constitués
cher du coefficient de frottement dynamique d’éléments roulants, comme les roulements,
fd défini par la loi de Coulomb relative au en fonction de leur technologie, elles sont
glissement sans roulement (liaison de type définies comme étant :
« pivot » sur palier lisse, avec coussinet(s)).
– à simple effet ( elles encaissent une charge
• Le rendement mécanique d’une liaison de axiale dans un seul sens) ;
type « pivot » avec éléments roulants est – à double effet (elles encaissent une charge
supérieur à celui d’une même liaison avec axiale dans les deux sens) ;
coussinets (sauf lubrifiés sous pression), car
on vérifie le plus souvent l’inégalité f’ d << f d • Le montage d’une butée, pour encaisser les
l’ordre de grandeur pouvant être celui donné charges axiales, s’accompagne toujours d’un
par la relation suivante : montage de roulements nécessaire au guidage
de l’arbre, et à l’encaissement des charges
f’ d = 0,01 f d radiales.
• Un roulement est constitué : • Une liaison de type « glissière » établie
– d’une bague extérieure ; entre deux solides S1 et S2, avec ou sans élé-
– d’une bague intérieure ; ments roulant(s), est conçue pour supporter
une charge normale et une vitesse linéaire
– d’éléments roulants (billes, rouleaux cylin-
V(2/1) données. Selon les impératifs du
driques, rouleaux coniques, tonneaux) ;
cahier des charges, on peut choisir une dispo-
– d’une cage (servant à garantir le position- sition constructive dans les figures 4.60 à
nement relatif des éléments roulants) ; 4.70 qui proposent différentes solutions pos-
– d’anneaux d’étanchéité (seulement pour les sibles adaptées à des liaison de type
roulements étanches) ; « glissière » à contact direct. Les figures 4.72
• Le tableau 4.2 associé à la figure 4.6 dresse à 4.74 proposent, quant à elles, des solutions
l’inventaire des différentes technologies de possibles avec éléments roulants (billes ou
roulements dont la préconisation dépend rouleaux cylindriques).
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 107

• L’usure d’un roulement se manifeste par facteurs (voir tableau 4.5), le plus détermi-
un phénomène d’écaillage (« flaking ») qui nant étant l’intensité de la charge appliquée.
prend naissance sur les chemins de roulement • Le tableau 4.13 ci-dessous résume
au contact entre les éléments roulants et les l’ensemble des grandeurs qui interviennent
bagues (intérieures et extérieures). Cette dans les calculs destinés à dimensionner un
usure, qui conditionne la durée de vie dudit roulement ou à en prédire la durée de vie.
roulement, dépend d’un nombre important de

TABLEAU 4.13

Désignation
Grandeurs Formulaire Informations Tableau à consulter
Unités

Durée de vie LH (heures) LH = 106 LN/60 N Le tableau 4.6 en pro-


N : fréquence de rotation d’une bague pose un ordre de gran-
par rapport à l’autre (tr/min) deur pour différentes
applications

Durée de vie LN (en millions de LN = { C/P }k


nominale tours)  k = 3 pour les roulements à billes
 k = 10/3 pour les roulements à rou-
leaux coniques
C : charge dynamique de base (N)
P : charge dynamique équivalente (N)

Charge statique C0 (N)


Données du constructeur 4.7, 4.8, 4.9 et 4.10
Charge dynamique C (N)
de base

Charge dynamique P (N) P = XFR + YFA


équivalente FR : charge radiale
FA : charge axiale
X, Y : coefficients

Paramètre « e »

• Les calculs relatifs aux roulements à rou- relations à appliquer en association avec des
leaux coniques ou à billes à contact oblique cas types de montages et chargements
ont une complexité qui découle du caractère • Le lecteur trouvera au paragraphe 4.9.3
hypercontraint du montage dans la direction quatre exemples-type de calculs de roule-
axiale. Les constructeurs proposent un mode ments.
opératoire (voir tableau 4.10) comportant des
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 5
La lubrification

Introduction
Certaines notions de base concernant la lubrification ont été abordées dans l’étude des
liaisons (pivot, glissière…). Deux modes d’action du lubrifiant ont été définis pour abaisser
le frottement entre les surfaces métalliques en contact : le régime onctueux et le régime
hydro-dynamique. Ainsi, de fortes réductions de pertes en énergie (pour créer le mouve-
ment), et en usure, sont rendues possibles.
C’est par une application judicieuse de règles d’une discipline à la fois scientifique et tech-
nologique que les mécanismes actuels jouissent d’une fiabilité croissante. Cette discipline,
faisant appel aux dernières découvertes en matière de mécanique des fluides, mécanique
du solide, science des matériaux, chimie, et physico-chimie, porte le nom de tribologie.

La tribologie est devenue une science à part Hormis les nombreux paramètres qui les diffé-
entière. Elle est définie comme étant «la science rencient, et que nous allons développer, on peut
et technique des surfaces exerçant une action citer la viscosité à laquelle dans le commerce,
réciproque et se trouvant en mouvement relatif, on associe en général une désignation symbo-
ainsi que des problèmes apparentés». C’est dire lique qu’il importe de démystifier. Que signifie,
si le domaine est vaste. Dans le présent ouvrage, par exemple, une huile dont la viscosité est de
nous nous bornerons à définir les lubrifiants. 15W40 dans la classe S.A.E. ?
Aborder de manière précise les phénomènes de Du point de vue de la mécanique des fluides, on
frottement et usure, résultant de l’étude de définit :
contraintes au contact de deux corps, sortirait – la viscosité dynamique μ (mu) ;
du cadre que nous nous sommes fixés concer-
– la viscosité cinématique υ (nu).
nant l’étude des transmissions de puissance.
Cette étude particulière des lubrifiants précède Ces deux paramètres font suite à l’analyse du
celle des moyens assurant leur étanchéité. Ces comportement cinématique des filets fluides en
derniers seront abordés au chapitree suivant. écoulement dans une conduite, cette analyse
conduisant à la formule de Newton.
Soit une conduite de section circulaire dans
5.1 FLUIDES NEWTONIEN laquelle on considère l’écoulement permanent
ET VISCOSITÉS d’un fluide réel.
Dans une section droite (S) de la conduite, les
5.1.1 Formule de Newton
vecteurs vitesse des différentes particules
Les huiles et graisses utilisées pour la lubrifica- fluides sont différents. Les filets fluides en
tion des systèmes mécaniques sont diverses. contact avec la paroi sont très ralentis par le
5 La lubrification 109

phénomène de frottement. Ce frottement et


donc ce ralentissement dépendra évidemment M ds V (M ∈1/2)
de la rugosité de la paroi.
Considérons maintenant deux particules fluides 1
très voisines M 1 et M 2 appartenant à un rayon
de (S) et distantes de dy (fig. 5.1). d F (2 ∅ 1)
Figure 5.2
y ds
dF ( 2 → 1 ) avec ses deux composantes, nor-
M2
V
male dFn et tangentielle dFt , (fig. 5.3).
dy

M
M1
V+ d V
dFn dF (1→2)
Figure 5.1 2
y

Le vecteur vitesse de chaque particule est une V

fonction de la position de la particule sur le dFt V + dV


M
rayon de la conduite : v = f ( y ) . On peut
modéliser ces deux particules par deux volumes 1 dS
élémentaires 1 et 2 de fluide en contact suivant
une petite facette d’aire dS. Soit M un point de x
dS. M 1 et M 2 n’étant pas animés de la même Figure 5.3
vitesse glissent l’une par rapport à l’autre. Si
l’indice 0 est donné à la paroi : Avec dFn = pdSy (p est la pression en M dans
V ( M ∈ 1 ⁄ 0 ) = V + dV le fluide).
et V (M ∈ 2 ⁄ 0) = V dFt , est proportionnelle à la surface dS de la
Appliquons la loi de composition des vecteurs facette et au taux de variation de la vitesse entre
vitesse associée au point M : M 1 et M2 (Nous avons déjà vu que v = f ( y ) .)
V (M ∈ 1 ⁄ 0) = V (M ∈ 1 ⁄ 2) dV
Donc : dFt = μdS -------
+ V (M ∈ 2 ⁄ 0) dy
Scalairement on écrit, si dV = dv ⋅ x
V ( M ∈ 1 ⁄ 2 ) est une vitesse de glissement
telle que nous l’avons définie en cinématique du dv
dFt = μdS ------ (formule de Newton).
solide : dy
V (M ∈ 1 ⁄ 2) = V (M ∈ 1 ⁄ 0) • Notons que si le fluide est au repos, dV = 0
– V (M ∈ 2 ⁄ 0) et donc dFt = 0 par conséquent :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Donc V ( M ∈ 1 ⁄ 2 ) = dV (voir fig. 5.1 et 5.2). dF ( 2 → 1 ) = dFn = pdSy est normale en M


Considérons la force élémentaire de contact en à dS.
M que la particule 2 exerce sur la particule 1.
Conséquence : en hydrostatique, un fluide réel
D’après les lois de Coulomb on sait que
peut être assimilé à un fluide parfait.
(fig. 5.2) :
• Quand le fluide est en mouvement, il existe
dF ( 2 → 1 ) ⋅ V ( M ∈ 1 ⁄ 2 ) < 0 une composante tangentielle élémentaire de
Réciproquement et si on revient à la figure 5.1, contact entre les filets fluides. Cette compo-
on peut dessiner dF ( 1 → 2 ) opposée à sante dFt est à rapprocher de la composante
110 Ingénierie mécanique

tangentielle de frottement dans le contact solide – essence : 0,006 Pa.s ;


sur solide ; là s’arrête la comparaison car si – huiles de graissage (courantes) :
entre solides la composante tangentielle de frot- 0,01 ≤ μ ≤ 0,04 (Pa.s).
tement ne dépend pratiquement pas de la vitesse
de glissement, à l’intérieur d’un fluide par
contre, dFt est proportionnelle au taux de varia- 5.1.3 Viscosité cinématique
dv La viscosité cinématique (υ) d’un fluide est
tion de vitesse des filets fluides ------ sur le rayon
dy égale au rapport de sa viscosité dynamique (μ)
de la veine fluide. par sa masse volumique (ρ) :
• Le taux de variation de vitesse des filets fluides μ
υ = ----
dv ρ
------ porte aussi le nom de gradient de cisaillement.
dy
L’unité de viscosité cinématique, notée [υ],
s’exprime alors par :
5.1.2 Viscosité dynamique
2
1N×1s 1m
dv [ υ ] = ---------------------------- = -----------
Dans la formule de Newton, dFt = μdS ------ 2 1 kg 1s
dy 1 m × ----------3-
1m
μ est appelé viscosité dynamique.
Pour l’eau par exemple : ρ = 10 3 kg/m 3
Déterminons son unité :
et donc : υeau = 10 –6 m 2/s (à 20 °C).
dFt ⋅ dy Industriellement, une unité de viscosité cinéma-
μ = -----------------
dS ⋅ dv tique est encore très employée, le Stokes (St) :
Si [ μ ] désigne l’unité de viscosité dynamique, 1 stockes = 1 cm 2/s donc 1 stockes = 10 – 4 m 2/s.
alors : Pour l’eau : υeau ≈ 10 –2 St.
1N×1m Notons qu’un certain nombre de paramètres
[ μ ] = -------------------------- agissent pour faire varier la viscosité (voir para-
2 1m
1 m × -------- graphe 3).
1s
1N× 1s
soit [ μ ] = --------------------
2
- 5.1.4 Fluide newtonien
1m
Un fluide est dit Newtonien quand la contrainte
1N
on sait que ----------2- = 1 pascal de cisaillement entre les filets de fluide T est
1m directement proportionnelle au gradient de
donc, l’unité de viscosité dynamique est le cisaillement. D’après la définition de la visco-
pascal seconde (Pa.s). sité dynamique, soit :
dy
μ = T ------
Remarque dv
Jusqu’à ces dernières années, l’unité de dv
pression, le pascal étant récente, l’unité de on peut écrire : T = μ ------
dy
viscosité dynamique s’exprimait par le
Newton seconde par mètre carré ou μ étant dépendant de la pression et de la tempé-
Poiseuille (PI). Il est bon de connaître ces rature du fluide.
différentes dénominations. Pour un fluide Newtonien, la viscosité dyna-
mique est constante, quel que soit le gradient de
cisaillement :
À titre indicatif, donnons quelques valeurs de μ
dy
pour différents liquides à 20 °C : μ = T ------ = constante
– eau : 0,001 Pa.s ; dv
5 La lubrification 111

Les courbes 1 des figures 5.4 et 5.5 mettent en 5.1.6 Effet Bingham
évidence, pour un fluide Newtonien, les lois
Cet effet se produit chez les lubrifiants consis-
dv dv
T = f ′  ------ et μ = g′  ------ . tants (graisses) pour lesquels une contrainte de
 dy  dy cisaillement non nulle est nécessaire au déclen-
Les huiles minérales, que nous définirons ulté- chement d’un glissement relatif des filets de
rieurement, présentent des caractéristiques fluide. La conséquence est que les graisses,
d’écoulement Newtonien. contrairement aux huiles, restent sur les zones de
graissage, alors que ces dernières s’en écoulent.
5.1.5 Fluide non newtonnien
La courbe 4 (fig. 5.4) met en évidence, pour une
Un fluide est dit «non Newtonien» quand la dv
graisse, la loi T = f ″  ------ .
contrainte de cisaillement entre les filets de  dy
fluide T ne varie pas linéairement avec le gra-
dient de cisaillement. Deux lois de variation
existent. Elles correspondent à deux substances 5.2 DÉSIGNATION NORMALISÉE
différentes, l’une dite «à viscosité intrinsèque», D’UNE HUILE
l’autre qualifiée de «dilatante».
Pour un fluide non Newtonien, la viscosité varie Les normes ISO ASTM (International Standard
avec le gradient de cisaillement. Organisation American Society for Testing and
Les courbes 2 et 3 des figures 5.4 et 5.5 mettent Materials) et SAE (Society Automotive Engi-
en évidence, pour un fluide non Newtonien, les neering) proposent chacune une classification.
dv dv À chaque catégorie d’huile, affectée d’un
lois T = f ′  ------ et μ = g′  ------ .
 dy  dy numéro, correspond une fourchette de viscosité
Les huiles synthétiques, que nous définirons cinématique (υ) exprimée en centistokes
ultérieurement, présentent, entre autres, des (1 mm2/s) pour une température moyenne de
caractéristiques d’écoulement non Newtonien. 40 °C. Le tableau qui suit (fig. 5.6) fait état des
huiles existantes à une viscosité moyenne allant
μ 4 graisse de 2,2 à 150 mm2/s.
3 Cette classification est bien connue des utilisa-
huiles
teurs de véhicules à moteur. Elle apparaît sur les
1
conditionnements (bidons,…) du commerce
sous la forme suivante, par exemple : « Huile
2 multigrade 15W40 ».
dv
À chaque catégorie d’huile sont affectés deux
gradient dy
de cisaillement nombres séparés par la lettre W (Winter signifie
Figure 5.4 hiver en anglais). La signification est donnée par
le tableau de correspondance ci-contre (fig. 5.7).
μ 3
Signification de 15W40 :
– l’huile peut présenter au maximum une vis-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

1
cosité dynamique de 3 500 MPa.s à une tem-
pérature de – 15 °C ;
2 – la viscosité cinématique doit être comprise
entre 12,5 et 16,3 mm2/s à une température
dv
dy
de 100 °C.
gradient
de cisaillement Le tableau (fig. 5.8) correspond aux huiles
Figure 5.5 employées spécifiquement dans la lubrification
2 Substance à viscosité intrinsèque. des engrenages (boîtes de vitesses, différen-
3 Substance dilatante. tiels, …).
112 Ingénierie mécanique

Limites Température Viscosité à 98,9°C


Viscosité Classe de
de la viscosité maximal pour (mm2/s)
du point viscosité
Classe de cinématique une viscosité de
médian SAE
viscosité ISO à 40,0 °C mm2/s 150 000 mPa.s (°C) mini maxi
à 40,0 °C
mm2/s au moins au plus 70 W – 40,0 04,2

ISO VG 2 2,2 1,98 2,42 80 W – 26,2 07,0


ISO VG 3 3,2 2,88 3,52
85 W – 12,3 11,0
ISO VG 5 4,6 4,14 5,06
ISO VG 7 6,8 6,12 7,48 90 14,0 25
ISO VG 10 10,0 9,00 11,00
140 25,0 43
ISO VG 15 15,0 13,50 16,50
ISO VG 22 22,0 19,80 24,20 250 43,0
ISO VG 32 32,0 28,80 35,20
Classification des huiles pour engrenages – classification de vis-
ISO VG 46 46,0 41,40 50,60 cosité SAE J 306a des huiles pour engrenages selon DIN 51 512.
ISO VG 68 68,0 61,20 74,80
Figure 5.8
ISO VG 100 100,0 90,00 110,00
ISO VG 150 150,0 135,00 165,00
ISO VG 220 220,0 198,00 242,00
ISO VG 320 320,0 288,00 352,00
ISO VG 460 460,0 414,00 506,00 5.3 MODIFICATION
ISO VG 680 612,0 612,00 748,00
ISO VG 1000 1000,0 900,00 1100,00
DE LA VISCOSITÉ
ISO VG 1500 1500,0 1350,00 1650,00
5.3.1 Influence de la température
Classes de viscosité ISO selon DIN 51519
La viscosité du lubrifiant est fortement dépen-
Figure 5.6
dante des fluctuations de température. En géné-
ral, la viscosité baisse au fur et à mesure
Température Viscosité qu’augmente la température du lubrifiant. Ce
Viscosité de pompage à 100 °C dernier se fluidifie.
Classe maximale limite (mm2/s)
SAE admissible maximale En laboratoire, la mesure de la relation visco-
(mPa.s) à °C admissible
mini maxi sité/température ne pose pas de problème. Elle
(°C) peut être réalisée avec des températures allant
0W 3250/– 30 – 35 03,8 – jusqu’à 150 °C. Cependant les résultats obtenus
5W 3500/– 25 – 30 03,8 – conduisent à la mise en forme d’une relation
10 W 3500/– 20 – 25 04,1 – dont l’exploitation est relativement complexe.
15 W 3500/– 15 – 20 05,6 – Plus simple est la lecture du graphique ci-des-
20 W 4500/– 10 – 15 05,6 – sous (fig. 5.9) où la température apparaît en °C
25 W 6000/– 5 – 10 09,3 – en abscisse, et la viscosité cinématique en cen-
20 05,6 09,3
tistokes en ordonnée. Le résultat de cette lecture
30 09,3 12,5
reste un peu moins précis que celui issu du
40 12,5 16,3
50 16,3 21,9
calcul.

Appareil Cold Cranking Viscosimètre Viscosimètre


d’essai Simulator Mini Rotary capillaire
5.3.2 Influence de la pression
(CCS) (MRV)
Une augmentation de la pression entraîne une
Méthode ASTM–D–2602 ASTM–D–3829 ASTM–D–445 augmentation considérable de la viscosité.
mod. (DIN 51 562)
(DIN 51377)
En laboratoire, la mise en évidence de la relation
viscosité/pression est délicate. En effet, d’autres
Classes de viscosité de la SAE J 300 SEP 80 (valable à partir de 1982)
paramètres, comme la température et la masse
Figure 5.7 volumique du fluide, varient pendant les
5 La lubrification 113

100 000
50 000
ρt : masse volumique, en g/cm3, à la tempé-
20 000
10 000 rature t ;
ρ 15 °C : masse volumique, en g/cm3, à la tempé-
5 000
2 000
1 000
500
300
rature de 15 °C.
200
Viscosité (cSt)

125
100
70
50
40 IS
30
20
OV
G
15
00
5.4 CLASSIFICATION
15

10
68

46
10
0
2
15 20
0
46 68 1
32 0 0 000
0 ET PROVENANCE DES LUBRIFIANTS
8 22 32
6 10 15

4
7
Les lubrifiants peuvent se présenter sous quatre
3
3
5
formes :
2
2
– gazeuse ;
1,5
– liquide (huile) ;
– 40 – 20 0 20 40 60 80 100 120 140 160 – semi-liquide (graisse) ;
Température (°C)
– solide.
Figure 5.9
Le tableau comparatif 5.1 présente une descrip-
mesures. L’équation reliant la viscosité cinéma- tion globale de chacune de ces formes, ainsi que
tique à la pression p, est : les applications correspondantes.
 ----
p
- – 1
 p0 
υ p = υ p0 a 5.5 FONCTION DES LUBRIFIANTS
υp : viscosité cinématique à la pression p ;
υp0 : viscosité cinématique à la pression atmos- Les raisons essentielles qui conduisent à prévoir
phérique p0. une lubrification des surfaces frottantes dans les
a = constante = 1,003 (les pressions p et p0 sont mécanismes sont la nécessité :
exprimées en bar) pour les huiles minérales et – d’une réduction des pertes d’énergie méca-
synthétiques.) nique pour abaisser le coefficient de frotte-
Par exemple, une huile de viscosité cinématique ment. Le tableau 5.2 est parlant (pour un
0,5 St, soit 0,5 10– 4 m2/s, à la pression atmosphé- contact entre deux surfaces métalliques) :
rique, atteint la nouvelle valeur de 0,8510– 4 m2/s TABLEAU 5.2
à une pression de 180 bar.
En effet : υ180 = 0,510– 4 . 1,003179 Lubrification Coefficient de frottement f

υ180 = 0,85 10– 4 m2/s sans de 0,8 à 1

Huile minérale
5.3.3 Influence du gradient en graissage de 0,001 à 0,01
de cisaillement hydrodynamique

Pour les fluides Newtoniens (huiles minérales) la


viscosité est indépendante du gradient de cisail- – d’une réduction de l’usure des organes ayant
lement, tant que ce dernier ne dépasse par des surfaces frottantes ;
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

10– 4 s– 1. Pour des valeurs supérieures, la visco- – d’une protection des surfaces frottantes contre
sité décroît. Mais celles-ci correspondent à des la corrosion (contre l’oxygène de l’air, de
situations exceptionnelles. l’eau, le soufre contenu dans le fuel des
moteurs Diesel…) ;
5.3.4 Influence de la température – d’évacuer les calories :
sur la masse volumique • dans les moteurs thermiques, l’huile peut
enlever jusqu’à 40 % de la chaleur pro-
La relation exprimant la masse volumique en duite par la combustion ;
fonction de la température est la suivante : • dans la coupe des métaux, le rôle de refroi-
ρt = ρ 15 °C – 0,0063 (t – 15) dissement de l’outil est primordial ;
114
TABLEAU 5.1 CLASSIFICATION DES LUBRIFIANTS

Formes Constituants Remarques Distribution du lubrifiant Applications particulières Types d’utilisation


Gazeuses Air • Faible coefficient de frottement Ultracentrifugeuses Mécanismes peu chargés,
Hydrocarbures halogénés • La viscosité varie avec Rectifieuses tournant à grande vitesse
Gaz carbonique la température Réacteurs nucléaires et acceptant de hautes
Hélium Gyroscopes températures
Hexafluorure de soufre Propulseurs à réaction
Appareils pour industries
alimentaires
Liquides • Huiles minérales d’origine • Possibilité de graissage Barbotage Paliers lisses Mécanismes chargés
(huiles) pétrolière hydrodynamique Butées
• Huiles d’origine végétale • La viscosité dynamique est la Gravité Glissières
• Huiles d’origine animale caractéristique la plus importante pour la Engrenages
• Huiles synthétiques portance hydrodynamique
– esters • Bonne évacuation des calories
– silicones • Faible coefficient de frottement Capillarité
– polyglycols 0,002 ≤ f ≤ 0,014 Pression
– hydrocarbures • Accepte V > 20 m/s (pompe + canalisations)
• Accepte une pression de 120 MPa
• L’amenée d’huile aux différents
points de graissage doit être
permanente
• Des remplacements périodiques
de l’huile usagée s’imposent
Semi-liquides • Naturelles • Graissage onctueux Pression Organes de véhicules • Quand la lubrification
• La graisse, contrairement à l’huile (graisseur + canalisation) automobiles (rotules doit empêcher l’intrusion
peut persister sur les zones de graissage de direction, cardans, d’impuretés dans un carter
• L’amenée de graisse aux différents ressorts…) la graisse fait office de
points de graissage est intermittente Roulements joint)
• Coefficient de frottement : • Mécanismes pour lesquels
0,006 ≤ f ≤ 0,12 une arrivée de lubrifiant en
(graisses) • Artificielles • N’accepte pas V > 2,5m/s permanence n’est pas indi-
• Accepte une pression de 150 MPa quée.
• Mauvaise évacuation des calories
Solides • Graphite, ou bisulfure • Coefficient de frottement relativement Frottage des surfaces Machines à emboutir • Mécanismes fonctionnant
de molybdène M0S2 élevé : 0,06 ≤ f ≤ 0,12 (pour la poudre) dans un environnement à
haute température

poudre dépo- • Téflon • Aucune évacuation des calories Machines à étirer


sée par frottage • Plomb métaux Mécanismes où règnent
des surfaces, ou • Indium mous de fortes pressions (sauf
incorporée à un • Cadmium • Le renouvellement du lubrifiant Au pinceau (pour la Coussinets pour les thermoplastiques
liant solide s’impose tous les 104 à 106 cycles poudre incorporée à un comme le téflon).
liant)
Ingénierie mécanique
5 La lubrification 115

– d’accroître l’étanchéité : positions de quasi-monopoles dans certaines


• dans un moteur thermique, l’étanchéité aux applications spécifiques comme l’aviation super-
gaz de l’ensemble piston/cylindre/segments sonique par exemple.
dépend de la viscosité de l’huile adhérant à Les huiles synthétiques proviennent de la combi-
la paroi intérieure du cylindre ; naison par des procédés chimiques de dérivés
• la graisse peut empêcher l’intrusion d’im- gazeux du pétrole que l’on a pu facilement isoler
puretés à l’intérieur d’un carter ; en constituants purs. Contrairement aux huiles
– d’évacuer les impuretés de fonctionnement : minérales, elles ne comportent qu’une seule
dans un moteur Diesel, les résidus solides de structure moléculaire, ce qui leur permet de
la combustion du gasoil doivent être éloignés bénéficier de propriétés constantes.
de la zone des segments pour éviter le phéno- Des additifs (environ 10 % du volume final)
mène de gommage de ces derniers. C’est la sont destinés à améliorer les qualités du produit
fonction détergente du lubrifiant qui remplit de base.
ce rôle ;
– d’abaisser le niveau sonore. 5.6.3 Huiles végétales et animales
Ces produits naturels ont une composition qui
5.6 LES LUBRIFIANTS LIQUIDES dépend du lieu de production, de l’année de
récolte, de la variété (végétale ou animale). Des-
5.6.1 Huiles minérales tinés aussi à la consommation animale ou
humaine, leurs prix sont croissants. La tendance
Ce sont de très loin les plus utilisées. Obtenues actuelle est de leur substituer des huiles miné-
par distillation du pétrole brut, elles sont com- rales ou synthétiques. Elles sont encore utilisées
posées de trois constituants : dans le travail des métaux, et la lubrification en
– les paraffines ; milieu marin (bonne tenue dans un environne-
– les aromatiques ; ment d’eau de mer).
– les naphténiques.
Les principales huiles utilisées sont :
Du point de vue de leurs propriétés de frotte- – l’huile de coprah ;
ment, elles sont de moins bons lubrifiants que – l’huile de palme ;
les huiles végétales ou animales. Mais leurs – le suif de bœuf ;
avantages par rapport à ces dernières sont : – l’huile de lard ;
– une stabilité thermique ; – l’huile de coton ;
– une bonne résistance à l’oxydation ; – l’huile de colza.
– un prix de revient relativement bas.
Ces huiles s’oxydent facilement pendant le ser-
Des additifs comme le graphite ou bisulfure de
vice, et de manière incontrôlée. Cette oxydation
molybdène (MoS2) peuvent être ajoutés pour
produit des acides gras recherchés. Il existe un
conférer à l’huile des pouvoirs anti-usure et
procédé de soufflage qui provoque artificielle-
anti-grippant. D’autres éléments d’addition à
ment cette oxydation intéressante avant mise en
base de chlore, de phosphore ou de soufre peu-
service de l’huile. Il consiste à faire circuler de
vent accroître les performances des huiles en ce
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

l’air dans l’huile portée entre 100 et 120 °C.


qui concerne les pressions admissibles (on les
appelle additifs « extrême pression »). Dans ce
cas, ces produits actifs réagissent avec les sur- 5.7 LES LUBRIFIANTS
faces frottantes en formant des chlorures, phos- SEMI-LIQUIDES OU GRAISSES
phates ou sulfures.
Les graisses naturelles comme :
5.6.2 Huiles synthétiques – l’allostarine ;
Elles se développement progressivement. Bien – la suintine ;
que leur tonnage reste modeste par rapport à – le brais de suint ;
celui des huiles minérales, elles ont conquis des – le beurre de karité ;
116 Ingénierie mécanique

sont trop rares pour être utilisées à l’échelle Il existe aussi des films minces formés d’un liant
industrielle. contenant les particules. Comme pour une pein-
Les graisses artificielles sont composées : ture, le liant se solidifie après la phase de revê-
– d’huile minérale ou synthétique pour 80 à tement des surfaces à lubrifier. Ce revêtement
90 % ; peut être réalisé :
– d’agents épaississants, comme : – au pinceau ;
• le calcium ; – par pulvérisation ;
• le sodium ; – au trempé ;
• le lithium ; – par dépôt sous vide.
• l’aluminium ; Le tableau 5.3 dresse la liste des lubrifiants solides
• le barium ; existants.
• le plomb ;
• le zinc.
5.9 TECHNIQUES
pour 10 à 15 %.
DE LUBRIFICATION
– d’additifs :
• antioxydant ; 5.9.1 Lubrification et systèmes
• anti-usure ; de transmission de puissance
identiques à ceux utilisés pour les huiles.
Les lubrifiants que nous venons de définir
(liquides, semi-liquides, solides) sont destinés à
5.8 LES LUBRIFIANTS SOLIDES améliorer le fonctionnement des systèmes de
De nombreux matériaux peuvent être utilisés trans- mission de puissance dont l’étude est
comme lubrifiants solides sous forme de poudre, développée dans la suite de cette ouvrage. Il
à condition qu’ils aient les propriétés principales convient de définir, dès à présent, en fonction
suivantes : du système de transmission de puissance :
– faible résistance au cisaillement ; – le type de lubrifiant utilisé (huile, graisse ou
autres lubrifiants, solides comme les matériaux
– faible dureté ;
anti-friction) ;
– bonne adhésion au matériau à protéger ;
– le mode de lubrification.
– sans impuretés abrasives.
La poudre seule ne présente guère d’avantages Le tableau 5.4 donne un aperçu des grandes
car le film poudreux entre les surfaces en glisse- solutions retenues, avec quelques remarques
ment relatif, s’élimine progressivement. Le spécifiques à chacun des types de transmission.
tableau 5.2 témoigne des résultats obtenus en
réalisant un essai avec une éprouvette d’acier en 5.9.2 Problème du refroidissement
XC38, frottant sous un effort de 50N, contre Dans la plupart des constructions, l’élévation de
une éprouvette en acier allié 35 NC6. température de l’huile servant à lubrifier un
TABLEAU 5.2 mécanisme en fonctionnement est telle que seules
les propriétés de conductibilité des carters, et le
Course réalisée
Lubrifiant avant dicparition
phénomène de convection entre ces derniers et le
du film (en mm) milieu extérieur, à température ambiante, sont
suffisants.
Graphite 28
Bisulfure de mobybdène (MoS2) 2 200 Si, pour une autre raison que celle du frottement
entre surfaces portantes, la température aug-
Aussi, dans la plupart des cas, les lubrifiants mente, alors un dispositif visant à refroidir
solides en poudre sont-ils employés en disper- l’huile s’impose pour sauvegarder ses qualités
sion de type colloïdal dans un milieu liquide lubrifiantes. C’est le cas pour certains moteurs à
(80 % des particules ont un diamètre inférieur combustion interne où le circuit d’huile sous
au micromètre). pression comporte un radiateur d’huile. Noter
5 La lubrification 117

TABLEAU 5.3 LUBRIFIANTS SOLIDES

Nature Constituants Remarques

Solides Bisulfure de molybdène (MoS2) • Supporte des températures allant jusqu’à 400 °C
lamellaires (le plus utilisé) • Supporte des efforts importants
en poudre
• Le coefficient de frottement baisse quand la pression
croît et quand la vitesse croît.

Graphite • Supporte des températures allant jusqu’à 540 °C


• Bonne conductibilité électrique
• Supporte des efforts importants

Bisulfure de tungstène WS2 • Cher, lourd, mais adhérent aux surfaces

Bisiliénure de molybdène et de tungstène • Très cher

Bisiliénure de niobium NbS2 • Coefficient de frottement < coefficient de frottement


du M0S2
• Supporte des températures comprises entre – 250 °C
et 1 300 °C

Fluorure de graphite • Supporte des températures comprises entre 500 °C


et 900 °C

Oxydes De plomb Pb0 • Supporte des températures comprises entre 430 °C


et 680 °C

De bore B203 • Supporte des températures allant jusqu’à 1 100 °C

Céramiques • Supportent des températures comprises entre 650 °C


Cermets et 2 000 °C

Fluorures de calcium (CaF2) • Supporte des températures allant jusqu’à 1 000 °C

Métaux Cuivre, zinc, bismuth, étain, plomb, indium, Utilisés dans les revêtements intérieurs des coussinets
fusibles argent, or ou alliages minces (le support étant un feuillard d’acier) ;

Nature Constituants – Remarques

Sulfures
Chlorures Ces constituants sont obtenus en faisant réagir la surface à lubrifier avec un gaz actif.
Oxydes Par exemple, l’action de l’hydrogène sulfureux sur une surface de molybdène fait apparaître un film
Phosphates de bisulfure de molybdène (M0S2)
Oxalates

Matières Polymères thermoplasiques utilisés – dans le revêtement intérieur de coussinets (malgré


plastiques un réel problème d’accrochage) ;
– dans la réalisation de coussinets massifs.
Ces matériaux doivent résister au fluage
Exemples :
– PTFE (polytétrafluoréthylène), c’est le plus performant.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Il porte le nom courant de téflon ;


– PE (polyéthylène) ;
– Polyamides.

Traitements – La nitruration (diminue le coefficient de frottement)


de surface – La phosphatation (créé une couche poreuse absorbant l’huile)
– La sulfinisation (diminue l’usure dans la proportion de 16 à 1)
TABLEAU 5.4 LUBRIFICATION DES ORGANES DE TRANSMISSION DE PUISSANCE
118

Type de lubrifiant Mode de lubrification Remarques

Roulements Huile Vitesses élevées – par gouttes


– par barbotage
Voir exemples (paragraphe 10.2)
– par circulation
– par brouillard d’huile

Graisse Vitesses moyennes – graisseur La qualité de la lubrification conditionne la durée


Solide Vitesses faibles de vie des roulements
Charges importantes

Engrenages Huile Vitesses ≥ 15 m/s Pulvérisation Le lubrifiant vise à :


Huile Vitesses ≈ 15 m/s Barbotage permanent – réduire le frottement dent/dent
Graisse sans Vitesses ≤ 2 m/s Pinceau – réduire l’usure des profils ;
protection – dissiper la chaleur ;
Graisse avec Vitesses ≈ 4 m/s Graisseur – diminuer les bruits dûs à l’entrechoquement
protection

Paliers lisses Huile Lubrification par Le lubrifiant vise à :


plans Graisse Canalisation impulsions – réduire le frottement des surfaces en contact, sur-
Solide Graisseur Lubrification tout au départ du mouvement ;
permanente – assurer une haute précision dans le
positionnement relatif des deux solides

Paliers lisses Huile Vitesses > 20 m/s lubrification permanente sous pression Les lubrifiants solides sont les antifrictions qui
cylindriques Graisse lubrification périodique barbotage assurent le revêtement intérieur des coussinets
Solide (goutte à goutte)

Vitesses ≤ 2,5 m/s Graisseur

Articulations Graisse Lubrification à vie (graisse emprisonnée dans un joint en élastomère), sauf pour les joints de cardan qui
sphériques sont munis d’un graisseur pour lubrifier les roulements à aiguilles.
Cardans
Joints tripodes
à billes

Embrayages Additifs ajoutés aux formules de composition de la garniture d’embrayage (2 à 6 % du poids) L’additif vise à : – limiter l’usure de la garniture ;
– éviter le broutage ;
– supprimer les sifflements ;
– rendre le coefficient de frottement indépendant
de la température.
Ingénierie mécanique
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

TABLEAU 5.4 LUBRIFICATION DES ORGANES DE TRANSMISSION DE PUISSANCE


La lubrification

Type de lubrifiant Mode de lubrification Remarques

Freins Additifs ajoutés aux formules de composition


(Voir «Embrayages».)
de la garniture (1 à 7 % du poids)

Chaînes Huile à haute viscosité Manuelle (pinceau, burette, bombe…) Les additifs ajoutés du lubrifiant visent à limiter
Goutte à goutte l’usure dûe aux hautes pressions superficielles
Barbotage
Graisse Sous pression
Par pulvérisation

Câbles Graisse Mise en place sur le câble au montage Un graissage trop intense (volume de graisse
flexibles trop important) peut provoquer une élévation
anormale de la température de fonctionnement.

Joints – Graisse au montage Pour des raisons de toxicité, l’air comprimé


assurant – L’huile comprimée pour les vérins hydrauliques additionné d’huile tend à disparaître. Le vérin est
l’étanchéité (autolubrification) alors alimenté en air pur, et le joint lubrifié au
dynamique – L’huile contenue dans l’air comprimé pour les vérins montage par une graisse.
de translation pneumatiques
dans les vérins
hydrauliques ou
pneumatiques

Ressorts Graisse Au montage Les frottements sont de natures diverses :


Revêtement – frottement sur les éléments de guidage
antifriction du ressort ;
– frottement des rondelles entre elles (pour les ron-
delles élastiques du type Belleville) ;
– frottement interne dû à la déformation élastique
du ressort
119
120 Ingénierie mécanique

que ce dernier est indépendant du radiateur à eau – un dispositif de surveillance de niveau qui
dont la fonction est de refroidir l’eau circulant permet d’évaluer la quantité d’huile présente
autour des cylindres, essentiellement chauffés dans le carter à l’arrêt. Cette dernière doit
par la combustion des gaz. Ces deux radiateurs être comprise entre deux limites auxquelles
sont refroidis par la rotation d’un ventilateur. correspondent deux repères sur une jauge,
En hiver, à la mise en marche du moteur, le minimum et maximum. La lecture peut aussi
refroidissement n’est pas justifié, tous les être directe en remplaçant la jauge par un
organes étant à basse température. Pour accé- cadran transparent ;
lérer la mise en mouvement du lubrifiant trop – un dispositif permettant la mise à la pression
visqueux, la circulation d’eau est suspendue atmosphérique de la réserve d’huile (dans le
temporairement par un obturateur à soupape cas d’une lubrification par barbotage, ou bain
placé dans une durite du circuit. Cet obturateur d’huile). Ce dispositif porte le nom de reni-
consiste en un soufflet métallique qui se dilate flard. Le fait d’éviter une surpression, dûe à
sous l’action de la chaleur, provoquant ainsi l’élévation de température, à l’intérieur du
progressivement l’ouverture de la soupape, ce carter, supprime les risques de fuites vers le
qui rétablit la circulation. milieu extérieur.
Dans les moteurs dits «à refroidissement à air», Sur le réducteur à axes parallèles (fig. 5.10), ces
le circuit d’eau n’existe pas. Le refroidissement dispositifs sont ceux cités dans le tableau 5.5.
est assuré par une circulation d’air canalisé
autour des cylindres par des carters en tôle. Les c) Lubrification solide
parois extérieures des cylindres sont alors
Les lubrifiants solides utilisés sous forme de par-
munies d’ailettes brut-de-fonderie pour aug-
ticules en suspension dans l’huile sont évidem-
menter la surface de contact avec l’air.
ment remplacés quand l’huile est renouvelée.
Les autres lubrifiants solides qui rentrent dans
5.9.3 Maintenance relative la fabrication des coussinets, par exemple, sont
à la lubrification en général associés à une lubrification liquide
ou semi-liquide. Le régime est souvent hydro-
a) Lubrification à la graisse
dynamique. Par conséquent, la durée de vie est
La maintenance des mécanismes lubrifiés à vie importante. Une usure accidentelle du lubrifiant
est nulle. solide (revêtement antifriction déposé sur la
Dans les autres cas, des graisseurs montés à paroi intérieure d’un coussinet, par exemple)
l’extrémité des canalisations permettent le renou- peut succéder à une rupture brutale du film
vellement, à fréquence régulière, de la graisse d’huile par défaut de pression suffisante dans le
usagée. La graisse neuve «pousse» la graisse circuit de graissage. Un coussinet doit être rem-
usagée, qui, en général, reste au voisinage des placé quand son diamètre intérieur agrandi par
parties à lubrifier. l’usure ne permet plus la naissance et l’existence
du film d’huile. Les rayures provenant de la pré-
b) Lubrification à l’huile sence de particules abrasives dans l’huile (mal
Tout système lubrifié à l’huile doit comporter : filtrée) sont néfastes pour les mêmes raisons. La
– un dispositif de remplissage qui permet à baisse de la pression d’huile, visible sur un
l’huile d’accéder à l’intérieur du carter (bou- manomètre installé sur le circuit, témoigne de ce
chon de remplissage…) ; type d’usure.
– un dispositif de vidange qui permet d’enlever, Les lubrifiants solides en matière plastique qui
à fréquence régulière, l’huile usagée (bouchon rentrent dans la fabrication de certains coussinets
de vidange…) ; ne demandent pas d’entretien particulier.
5 La lubrification 121

27

28
18
19
20
16
2
17
21
22
24 1
23

25
Figure 5.10 RÉDUCTEUR À AXES PARALLÈLES

TABLEAU 5.5

Dispositif Repère Désignation Remarques

Remplissage 27 Bouchon Un grand diamètre nominal facilite le remplissage

Vidange 25 Bouchon Un joint plat métallique (à base de cuivre) assure l’étanchéité

Surveillance 23-24 Jauge à cadran Permet, par simple lecture, de situer le niveau d’huile

Mise à la pression atmosphérique 24 " La partie supérieure 24 est munie d’un petit orifice
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

5.10 EXEMPLES DE RÉALISATIONS haute pression diverses canalisations conduisant


aux paliers assurant la liaison pivot de l’arbre à
5.10.1 Lubrification des organes cames 1 et du vilebrequin 8, et la liaison pivot-
glissant des soupapes 2. Un manocontact 3 et
principaux d’un moteur
une thermistance 4 installés sur l’une des cana-
à combustion interne (fig. 5.11)
lisations mesurent respectivement la pression et
La rotation du vilebrequin 8 entraîne celle de la la température du lubrifiant. Un filtre 7 épure en
pompe à huile 6 immergée dans l’huile contenue permanence l’huile, empêchant la circulation des
dans le carter 12. La pompe alimente en huile à impuretés provenant, en partie, de l’usure des
122 Ingénierie mécanique

11

10

9
3

CHP 8

5
7

6
12

CBP

1 arbre à cames 8 vilebrequin


2 soupapes 9 bielle
3 manocontact 10 piston
4 thermistance 11 reniflard
5 chaîne d’entraînement de la pompe à huile 12 carter
6 pompe à huile CHP : circuit d’huile haute pression
7 filtre à huile CBP : réserve d’huile basse pression

Figure 5.11 MOTEUR D’AUTOMOBILE

éléments frottants. Un reniflard 11 met l’huile le faible débit d’huile désiré mais, par contre, il
basse pression à la pression atmosphérique, tout demande une surveillance attentive.
en empêchant la pénétration d’impuretés en Cette solution est surtout adoptée lorsque les
provenance du milieu extérieur. L’huile utilisée paliers ne sont pas spécialement étudiés pour un
est de type SAE 10W40. La lubrification hydro- graissage à l’huile. Il est recommandé de régler
dynamique est réalisée sous une pression le tube de sortie vers la récupération à une hau-
d’environ 2 bars quand le moteur est au ralenti teur telle qu’il subsiste, dans le palier, un bain
(la vitesse angulaire du vilebrequin est alors d’huile comme indiqué fig. 5.12 pour parer à
d’environ 2 000 tr/min). La pression passe à l’éventualité d’une interruption de la circulation.
4 bars pour un régime moteur de 6 000 tr/min. Le dispositif d’obturation qui empêche la sortie
d’huile est constitué par une gorge pratiquée sur
5.10.2 Lubrification des roulements l’arbre ou encore par une rondelle ou une colle-
rette qui rejette l’huile par effet centrifuge. Cette
a) Lubrification par gouttes (fig. 5.12) huile est recueillie directement par le réservoir
Le graisseur compte-gouttes est un dispositif d’huile ou collectée dans un évidement en com-
d’emploi courant. Il permet d’obtenir facilement munication avec celui-ci.
5 La lubrification 123

graisseur compte-gouttes

collerette

niveau
d’huile communication
avec le réservoir

tube
de sortie

Palier

Figure 5.12

b) Lubrification par barbotage diaphragme, éventuellement protégé par un tamis


(ou bain d’huile) (fig. 5.13) placé dans le raccord d’arrivée. Le tube de retour
Le niveau d’huile ne doit pas dépasser l’axe des doit être de section convenable (fig. 5.14).
éléments roulants inférieurs.
d) Lubrification par brouillard d’huile
Une collerette usinée sur l’entretoise permet la
(fig. 5.15)
communication de l’huile avec la réserve, sans
passage vers le milieu extérieur (fig. 5.13). Un pulvérisateur, constitué essentiellement d’un
réservoir d’huile traversé par une circulation d’air
comprimé, envoie un brouillard d’huile dans le
c) Lubrification par circulation (fig. 5.14) mécanisme à lubrifier, par l’intermédiaire d’une
Dans certaines installations, on dispose de l’huile canalisation. Le retour de l’émulsion air/huile
sous pression, et il est alors tout indiqué d’en s’effectue par une autre canalisation où un dispo-
profiter. Le débit peut être réglé au moyen d’un sitif permet la récupération de l’huile (fig. 5.15).

collerette
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

réserve intervalle
de niveau d’huile
Palier
Figure 5.13
124 Ingénierie mécanique

évacuation arrivée d’huile


de l’huile sous pression

Palier
Figure 5.14

Broche de machine
à rectifier les intérieurs
Figure 5.15

À SAVOIR
• L’analyse du comportement cinématique – dFt , est la composante tangentielle de
des filets fluides en écoulement dans une
conduite se traduit par la formule de Newton dF ( 1 → 2 ) ;

qui s’énonce ainsi : d Ft = μdS ------ dFn dF (1→2)
dy 2
y
sachant que :
dy

V
– 1 et 2 sont deux particules fluides très voi-
sines en contact suivant une petite facette dFt V + dV
M
d’aire dS ;
1 dS
– dF ( 1 → 2 ) , est la force élémentaire de
contact exercée en M par la particule 1 sur x
la particule 2 ;
Figure 5.16
5 La lubrification 125

– dFn est la composante normale de – de la pression ;


– du gradient de cisaillement, pour les fluides
dF ( 1 → 2 ) ; Newtoniens, seulement dans les situations
– dV = dν ⋅ x est la différence de vitesse exceptionnelles ou celui-ci dépasse 10 – 4 s – 1.
entre les deux particules distantes de dy ; • La lubrification a essentiellement pour effet
dν de :
– ------ est le taux de variation de vitesse, ou le – réduire les pertes d’énergie ayant pour ori-
dy
gradient de cisaillement. gine le frottement ;
– réduire l’usure ;
• La viscosité dynamique est le coefficient
– protéger les surfaces portantes ;
μ (mu) de la formule de Newton, soit :
– évacuer les calories ;
dFt ⋅ dy – accroître l’étanchéité ;
μ = ------------------
dS ⋅ d ν – évacuer les impuretés de fonctionnement ;
– abaisser le niveau sonore.
L’unité est le Pascal-seconde (Pa.s), cette
unité porte encore le nom de Poiseuille (Pl). • Les lubrifiants peuvent revêtir plusieurs
formes :
• La viscosité cinématique υ (nu) est égale – liquide :
au rapport de la viscosité dynamique par la ➤ huile minérale, d’origine pétrolière ;
μ ➤ huile synthétique, d’origine pétrolière ;
masse volumique, soit : υ = ---
ρ ➤ huile végétale ;
➤ huile animale ;
L’unité est le mètre carré par seconde (m2/s),
une ancienne unité est encore utilisée, le – semi-liquide :
➤ graisse naturelle végétale ;
stokes (st) : 1 stokes = 1 cm2/s.
➤ graisse artificielle minérale ou synthétique ;
• Un fluide est qualifié de Newtonien quand – solide : poudre.
la contrainte de cisaillement entre les particules • Les techniques de lubrification varient
est directement proportionnelle au gradient de selon la nature et les conditions de fonctionne-
dy
cisaillement soit (fig. 5.17) : T = μ ------ ment du mécanisme à lubrifier. On distingue :
dν – pour l’huile, la lubrification :
la viscosité dynamique étant constante dans des ➤ par barbotage ;
conditions fixées de pression et température. ➤ par circulation ;
y 2 ➤ par brouillard ;
➤ au goutte à goutte ;
M T=T.x dFt ➤ au pinceau ;
➤ sous pression (hydrodynamique) ;
➤ à vie ;
1 x – pour la graisse, la lubrification :
Figure 5.17 ➤ par graisseur ;
➤ à vie ;
• Un fluide est qualifié de non Newtonien,
– pour la poudre (en dispersion, de type col-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

quand la contrainte de cisaillement entre les


loïdal), la lubrification :
particules ne varie pas linéairement avec le
➤ au pinceau ;
gradient de cisaillement.
➤ par pulvérisation ;
• Il existe plusieurs normes pour désigner une ➤ au trempé ;
huile. Parmi celles-ci, deux sont très utilisées : ➤ par dépôt sous vide.
– la norme ISO ASTM (International Standard • Pour une lubrification à l’huile, par barbo-
Organisation American Society for Testing tage, il faut prévoir sur le carter :
and Materials) ; – un dispositif de remplissage ;
– la norme SAE (Society Automotive Engi- – un dispositif de vidange ;
neering). – un dispositif de surveillance de niveau ;
• La viscosité d’une huile dépend : – un dispositif permettant la mise à la pres-
– de la température ; sion atmosphérique de l’intérieur du carter.
Chapitre 6
Étanchéité

Introduction

Soit deux éléments mécaniques S 1 et S 2 dont les surfaces de contact communes font
l’objet d’une lubrification. Le dispositif d’étanchéité a une double fonction :
– empêcher les impuretés du milieu extérieur d’accéder aux surfaces à protéger, puis à
l’intérieur du mécanisme ;
– empêcher le lubrifiant de s’échapper vers le milieu extérieur.

Le choix du dispositif d’étanchéité peut varier – viscosité ;


dans le principe et dans la forme, en fonction – composition (attaque chimique possible du
des critères suivants (fig. 6.1) : joint).
S1 Critères relatifs au milieu ambiant :
pression p – température ;
S2
– différence des pressions Δp = p – pa ;
milieu extérieur – impuretés en suspension dans ce milieu
pression
atmosphérique pa ambiant ;
surfaces lubrifiées
à protéger
– composition (attaque chimique possible du
Figure 6.1 joint).

Critères relatifs aux éléments S 1 et S 2 :


– nature du mouvement relatif de S 2 par rapport 6.1 CLASSIFICATION
à S 1 : nul (liaison encastrement), rotation DES SOLUTIONS
(liaison pivot), translation (liaison glissière) ; TECHNOLOGIQUES
– importance des vitesses relatives ;
– formes complémentaires de S 1 et S 2 : cylin- Deux familles de solutions existent :
driques, prismatiques ; – l’une mettant en œuvre un dispositif d’étan-
– encombrement disponible. chéité standard (joint), intercalé entre S 1 et
S 2, constituant donc un troisième élément S 3.
Critères relatifs au lubrifiant : L’étanchéité est alors assurée de manière
– nature : liquide, semi-liquide, solide, gazeux. indirecte (I) ;
6 Étanchéité 127

– l’autre visant à modifier les formes complé- – avec un bon état de surface, pour que les
mentaires des deux éléments S 1 et S 2 sans aspérités aient une hauteur aussi faible que
apport d’élément supplémentaire. L’étanchéité possible ;
est, dans ce cas, réalisée de façon directe (D). – avec des matériaux relativement déformables
En limitant l’inventaire des dispositifs d’étan- à froid ;
chéité à ceux concernant seulement les liaisons – en enduisant, dans certains cas, les surfaces
encastrement, les liaisons pivot et les liaisons portantes de pâte spéciale (pâte à joint). Dans
glissière, on peut alors parler, respectivement : ce cas, on peut parler d’étanchéité semi-
– d’étanchéité statique (S) ; directe. Après serrage, la pâte restant logée
– d’étanchéité dynamique de rotation (DR) ; dans les aspérités fait en quelque sorte office
– d’étanchéité dynamique de translation (DT) ; de joint.
d’où cette classification : Les formes complémentaires possibles sont :
– le contact plan/plan (fig. 6.3) ;
Directe ESD – le contact cône/cône (fig. 6.4) ;
Statique – le contact sphère/cône (fig. 6.5) ;
Indirecte ESI – le contact cône/cylindre par filetage (fig. 6.6).
Étanchéité Directe EDRD
de Rotation
Indirecte EDRI
Dynamique
Directe EDTD
de Translation EDTI
Indirecte

Les joints courants standards n’existent pratique- S1 S2

ment que pour les formes circulaires ou planes. Figure 6.3

6.2 ÉTANCHÉITÉ STATIQUE (ES)


Pas de mouvement relatif S1/S2 (fig. 6.2) :
S1 S2
;;; ;;;
Milieu interieur
S2 S1
p Figure 6.4
Milieu exterieur
pa
Figure 6.2
;
S1 S2
Sphérique
6.2.1 Étanchéité statique directe (ESD)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Dans ce cas, l’étanchéité résulte du contact direct Figure 6.5


entre les éléments S 1 et S 2. Les irrégularités de
forme d’ordre macro ou microgéométrique per-
mettent le passage du fluide. Par conséquent,
l’étanchéité ne peut être efficace qu’en minimi-
S1 S2
sant de tels défauts. Cela est possible :
– avec une géométrie correcte (circularité,
Figure 6.6
planéité) ;
– avec un serrage tel que les aspérités se trouvent Fig. 6.5 et 6.6 : système de serrage non repré-
écrasées ; senté.
128 Ingénierie mécanique

6.2.2 Étanchéité statique indirecte (ESI) joint monté


sur le contenu
Dans ce cas, l’étanchéité est assurée par la pré- S2

sence d’un joint dont la déformation est élastique


ou plastique. Les matériaux qui le constituent ne
doivent pas être sujets aux attaques chimiques du
lubrifiant ou du milieu extérieur. Les joints peu-
vent être classés en fonction de leur :
S1
– nature :
• matériaux plastiques : amiante, papier, Figure 6.10
liège, feutre, mastic ;
• matériaux élastiques : caoutchouc naturel,

;
b) Joints à contact axial
caoutchouc synthétique (néoprène, perbu- – Joint torique (fig. 6.11).
nan) ;
– Joint plat (fig. 6.12).
• résine synthétique : téflon (polytétrafluo-
réthylène) ;
• métaux mous : plomb, cuivre, argent ; S2

;; ;
– forme (section droite) :
• rectangulaire (joint plat) ;
• circulaire (joint torique) ;
;;; ;
• composites : métallo-plastique (cuivre +
fibre) ;

• autre (joint quadring, joint à lèvre). S1

;
;
– mode d’action :
• à contact radial (fig. 6.7) ; Figure 6.11
• à contact axial (fig. 6.8) ;
S2

S1 S1
S2 S2
S1

Figure 6.7 Figure 6.8


Figure 6.12
a) Joints à contact radial
c) Joint à contact axial et radial (fig. 6.13)
Joint torique (fig. 6.9, 6.10) :
S2
joint monté
S2
sur le contenu

S1

S1
;
Figure 6.9 Figure 6.13
6 Étanchéité 129

;;
6.3 ÉTANCHÉITÉ DYNAMIQUE S2
p
DE ROTATION (EDR)
Le mouvement relatif de S 1 et S 2 est une rota- S1
tion (fig. 6.14). Figure 6.16

Milieu
exterieur
S1

pa

Figure 6.14

6.3.1 Étanchéité dynamique


de rotation directe (EDRD)
;
Milieu interieur
p

Dans ce cas, il n’y a pas de contact solide entre


les éléments S 1 et S 2. Pour empêcher le fluide
emprisonné dans le carter à la pression p > pa
de sortir, plusieurs solutions existent :
• Détendre, sur la largeur l du palier, la pres-
sion p > pa pour l’amener à p = pa . Cela est
S2
Exemple
Turbines à vapeur (le fluide est de la vapeur).

• Exercer une pression p′ = p par l’inter-


médiaire d’un fluide (huile) supplémentaire
sans action chimique sur le fluide à étancher
(fig. 6.17).

extérieur

fuites
pa

S1

du fluide intermédiaire
récupéré et réinjecté
entrée du fluide intermédiaire
à la pression p′

Figure 6.17
p

S2
(vapeur,
hydrogène…)

intérieur

S1
rendu possible en aménageant une succession
de gorges, une perte de charge importante exis- Fuite Fuite
tant entre deux gorges voisines (fig. 6.15, 6.16).
pa p

S2
Huile sous pression
S1 à la pression p′ > p
S2

Figure 6.18
l

Figure 6.15
Exemples
;;

• Turbines à vapeur ;
S2
• alternateurs refroidis à l’hydrogène
p
(fig. 6.18).

S1
• Créer une pression antagoniste grâce à la
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

p force d’inertie centrifuge du fluide à étancher


(fig. 6.19).
p′ . p S2
p = pa pa p
S1

Figure 6.19
O l
Noter que ce principe est sans effet à l’arrêt.
130 Ingénierie mécanique

• Créer un champ magnétique qui supprime • labyrinthe radial (fig. 6.23)


totalement la nécessité d’une étanchéité, le carter
étant complètement fermé (fig. 6.20).

; ;;
S2 S1
moteur liquide
radioactif
S1 S'1 S2

récepteur

;
paroi amagnétique
Figure 6.20 Figure 6.23

Le moteur, situé à l’extérieur, est solidaire d’un


plateau magnétique. Le récepteur, enfermé dans Exemples
le carter, est lui aussi muni d’un plateau magné- Protection des roulements (vient souvent
tique. La rotation du plateau S 1 entraîne celle du s’ajouter à un dispositif d’étanchéité indi-
plateau S 1′, avec un décalage angulaire constant rect) (fig. 6.24, 6.25, 6.26, 6.27).
(transmission synchrone).

Exemple S2 S2

Énergie nucléaire : commande de vanne,


pompe, appareil de mesure dans un liquide
radioactif.
S1 S1
• Créer un labyrinthe compliquant la trajec-
toire du chemin de communication existant entre
l’intérieur du carter et le milieu extérieur. Ce
labyrinthe est assuré par la présence d’éléments
nommés «chicanes» : ce système empêche sur-
tout les impuretés du milieu extérieur de pénétrer Figure 6.24 Figure 6.25
à l’intérieur du carter (fig. 6.21).
S2 S2
S2

S1

S1
S1
chicanes
Figure 6.21

• labyrinthe axial (fig. 6.22)


;;;
;;

S1
Figure 6.26 Figure 6.27

S2
;
;
;
Figure 6.22
6 Étanchéité 131

6.3.2 Étanchéité dynamique a) Joints à contact radial


de rotation indirecte (EDRI) L’efficacité de ces joints dépend de la coaxialité
Dans ce cas, l’étanchéité est assurée par la pré- joint/logement/arbre. Un bon centrage du cou-
sence d’un joint monté en général dans le loge- vercle recevant le joint, par rapport à l’axe de
ment de l’élément fixe. Une (ou plusieurs) l’arbre, conditionne l’existence d’une pression
lèvre(s) de ce joint est (sont) en contact avec le également répartie de la (les) lèvre(s) du joint
solide en rotation. Le frottement engendré par sur la périphérie de l’arbre. Cette condition n’est

;;;
ce contact consomme une certaine quantité pas à vérifier pour les joints à contact axial.
d’énergie (plus importante pour les joints à Les joints à contact radial sont les suivants :
contact axial). Une rectification des surfaces

;;;
;;;
➤ les joints à lèvre(s) (fig. 6.30, 6.31, 6.32)
portantes et une grande dureté superficielle sont
nécessaires pour augmenter la durée de vie du
joint et de l’arbre tournant (ce dernier pouvant,
dans certains cas, être creusé par la lèvre du
joint). Les joints conçus pour assurer l’étan-
chéité dynamique de rotation sont spécifiques et
ne peuvent, pour la plupart, assurer une étan-
chéité dynamique de translation.
Les joints peuvent être classés en fonction de
leur :
– nature :
• fibre ;
• feutre ; à
;


;;
Armature métallique

Ressort intérieur
ou extérieur

Lèvre d’étanchéité

Lèvre anti-poussière

Figure 6.30

• élastomère ; contact
• élastomère + acier radial  S1
(cage, ressort…) ;
• métaux ;

à 
• métaux frittés ;
contact
• plastiques ; axial

• matériau autolubrifiant.
– forme (section droite) :
Figure 6.31
• trapézoïdale à lèvre (V. Ring) ;
• globalement rectangulaire, avec lèvre(s)
(joints à lèvre(s)) ; S2
• autre (ensemble d’éléments) ;
– mode d’action :
• à contact radial (fig. 6.28) ;
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

• à contact axial (fig. 6.29).

S2 S2
Milieu extérieur
Milieu extérieur Intérieur du mécanisme Intérieur du mécanisme S1
S1 S1

Contact radial
Contact axial

Figure 6.28 Figure 6.29 Figure 6.32


132 Ingénierie mécanique

Différentes constructions existent. Les joints


sont, pour la plupart, constitués d’élastomère
rigidifié par une armature métallique. Un res-
sort (anneau métallique) assure l’existence de la
pression radiale.
Pour ces joints, la nature de l’usinage relatif à
l’arbre recevant la (les) lèvre(s) du joint est
S1
fonction de la pression effective p e = ( p – p a )
exercée par le fluide, et de la vitesse linéaire d’un
point de la périphérie de l’arbre (tableau 6.1).
S2

➤ Les presse-garnitures (ou presse-étoupe)


(fig. 6.33, 6.34, 6.35)

S1
Figure 6.34
;; ;
;;;
Graissage

Fouloir

Boîte à garniture
S2
;;
;; ;;;
;;;
;;
;; ;;;
;;;
Garniture

;; ;;;
;
;; ;;; Grain
;
S1

S2
Figure 6.33

Ce joint, également utilisé en étanchéité dyna-


mique de translation, ne convient que pour des
vitesses faibles. L’importante pression radiale Figure 6.35
exercée par la garniture sur l’arbre entraîne une entraîne la compression de la garniture (matière
consommation importante d’énergie. facilement déformable) contre le grain. Il en
Le déplacement axial du fouloir (assuré par un résulte un rétrécissement de son diamètre inté-
dispositif non représenté sur le dessin ci-après) rieur, donc une pression contre l’arbre.

TABLEAU 6.1

Mode d’usinage et état de surface en fonction de la vitesse (m/s)


Pression
effective
V<1 1<V<4 4 < V < 10 10 < V < 21

Nulle Tournage Rectification Rectification Rectification


+ polissage + chromage dur
Ra ≤ 1,6 0,2 < Ra < 0,4 0,1 < Ra < 0,4 0,05 < Ra < 0,1

pe < 1 bar Rectification Rectification Rectification


+ polissage + chromage dur
0,2 < Ra < 0,4 0,1 < Ra < 0,4 0,05 < Ra < 0,1

pe < 5 bars Rectification Rectification


+ polissage + chromage dur
0,1 < Ra < 0,4 0,05 < Ra < 0,1
6 Étanchéité 133

La garniture peut être à base de : contact plan des surfaces continue en effet
– matériaux fibreux : étoupe, chanvre, coton, d’exister malgré un léger glissement radial.
amiante ; Les joints à contact radial sont les suivants :
– matériaux plastiques : téflon, nylon ; – les joints à ressort (fig. 6.37, 6.38)
– matériaux métalliques : laiton, bronze, fonte, Noter que les joints toriques participant à la
plomb ; construction des joints de type Pacific ou Gulliver
– matériaux auto-lubrifiants : graphite. ont une fonction d’étanchéité statique et de liaison
Une graisse graphitée y est souvent incorporée par adhérence des éléments entre lesquels ils se
pour limiter le frottement et l’usure. situent. Le glissement relatif n’a lieu qu’entre
L’usure de la garniture peut être rattrapée par le deux butées : l’une en acier dur (cuvette), l’autre
déplacement axial du fouloir souvent assuré par : en bronze, téflon ou carbone.
– un système vissé ;
– un ressort (rattrapage automatique) (fig. 6.36) Exemple
Pompes à eau.
Exemples
Robinets , vannes, …
S2

4
b) Joints à contact axial
Contrairement aux joints à contact radial, les
joints à contact axial acceptent des défauts de S1
coaxialité entre l’arbre et son logement. Le
1 2 5 3
1 Ressort
2 Cuvette acier traité
3 Butée bronze de frottement
4 Joint torique fixant 3
5 Joint torique entraînant 2

Figure 6.37

3 2 1

S2

S1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

1 Bague de frottement
2 Joint torique entraînant 1
3 Boîtier en laiton

Figure 6.36 Figure 6.38


134 Ingénierie mécanique

– Joints V. Ring (fig. 6.39) 6.4 ÉTANCHÉITÉ DYNAMIQUE


S2 DE TRANSLATION (EDT)
Le mouvement relatif de S 1 et S 2 est une trans-
lation (fig. 6.42)

S1 S2

Figure 6.39 p
S1

Le joint, en élastomère, dispose d’une lèvre c pa


exerçant une pression axiale sur un couvercle l
métallique. Figure 6.42

Exemple
6.4.1 Étanchéité dynamique
Protection des roulements de translation directe (EDTD)
– Anneaux Nylos (fig. 6.40, 6.41) a) Avec jeu radial limité, pour étanchéité
des liquides
S2 Dans ce cas, les surfaces de contact doivent :
– avoir une géométrie aussi parfaite que pos-
sible (circularité et cylindricité pour les arbres
et alésages, planéité pour les surfaces planes) ;
– avoir un état de surface résultant d’une recti-
S1
fication, parfois d’un rodage ;
– être l’objet d’un ajustement glissant aux tolé-
Figure 6.40 rances serrées (de type H7g6) ;
S2
– se déplacer l’une par rapport à l’autre selon
une course c inférieure à la largeur du palier
l ( c < l ) , ceci pour éviter le pompage vers
l’extérieur du fluide restant en contact sur
l’arbre :
– fonctionner à température à peu près
S1 constante pour éviter les dilatations pouvant
transformer l’ajustement glissant en ajuste-
Figure 6.41 ment serré, ou au contraire, augmenter le jeu,
L’anneau métallique, solidaire de la bague inté- ce qui provoquerait des fuites ;
rieure du roulement (ou de la bague extérieure) – bénéficier d’une lubrification dans certains cas.
exerce constamment, par son élasticité, une
pression axiale sur la bague extérieure du roule- Exemples
ment (ou la bague intérieure). Le contact acier/ Robinets ;
acier crée progressivement un sillon dans la distributeurs hydrauliques et pneumatiques.
bague du roulement, dont l’effet de «chicane» ne
fait qu’améliorer l’étanchéité. Ce joint accepte
une vitesse linéaire de 6 m/s. b) Avec jeu, pour étanchéité des liquides
et des gaz
Exemple Dans ce cas, il n’y a pas de contact solide entre
Protection des roulements les éléments. Pour empêcher le fluide empri-
sonné dans le carter à la pression p > p a de
6 Étanchéité 135

sortir, une solution consiste à détendre, sur la logement de l’élément mobile. Une (ou plusieurs)
largeur l du palier, la pression p jusqu’à la pres- lèvre(s) de ce joint est (sont) en contact avec
sion pa. Cela est possible en aménageant une l’autre élément. Le frottement engendré par ce
succession de gorges, une perte de charge contact consomme une certaine quantité d’énergie.
importante existant entre deux gorges voisines. Une rectification des surfaces portantes et une
Ce principe, déjà décrit, est aussi mis en œuvre grande dureté superficielle sont nécessaires pour
pour assurer l’étanchéité dynamique de rotation. augmenter la durée de vie du joint et des surfaces
Les dispositions constructives adoptées diffè- sur lesquelles il glisse. Les joints conçus pour
rent de celles proposées pour l’étanchéité dyna- assurer une étanchéité dynamique de translation
mique de rotation car aucun obstacle ne doit sont spécifiques et ne peuvent, pour la plupart,
empêcher la translation. Parmi les réalisations assurer une étanchéité dynamique de rotation.
possibles, on peut rencontrer : Les joints peuvent être classés en fonction de
;;;;;;;;
– un alésage rainuré (fig. 6.43) ; leur :
– un arbre rainuré (fig. 6.44) ; – nature :
– un arbre portant des segments (fig. 6.45). • élastomère ;
S2 • métal (segments) ;
S1 • fibres ;
– forme (section droite) :
;
Figure 6.43 • torique ;
• torique modifiée (avec lèvre(s)) ;
S2
S1
• autres.
;
Pour des raisons évidentes, tous les joints sont à
contact radial.
Figure 6.44
a) Joints en élastomère, thermoplastiques
S2
et thermodurcissables
S1
;

Problème particulier de l’extrusion


Figure 6.45 Quand la pression exercée unilatéralement sur
le joint tend à le déformer, comme l’indique la
figure 6.46, on parle de phénomène d’extrusion.
6.4.2 Étanchéité dynamique
de translation indirecte (EDTI) L’extrusion conduit rapidement le joint à sa des-
truction. Ce phénomène peut être évité en adop-
Dans ce cas, l’étanchéité est assurée par la pré- tant des tolérances dimensionnelles dans l’ajus-
sence d’un joint monté le plus souvent dans un tement 1/2 fonction de la différence de pression
pression satisfaisante Hp Bp pression trop importante HP

logement 2
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Bp

Jeu radial
J

arbre 1

Bp : Basse pression (souvent pression atmosphérique) extrusion du joint


Hp : Haute pression
p = Hp-Bp Figure 6.46
;;; ;;;
136 Ingénierie mécanique

Δp. Il est recommandé de respecter les indica-


e
tions du tableau 6.2.
bague
anti-

;
;
TABLEAU 6.2 extrusion
joint
Δp (MPa) Ajustement 1/2 Hp
Bp
Δp < 10 H7f7
J Pr

;
10 ≤ Δp ≤ 20 H7g6
v Figure 6.48

; ;;
Δp > 20 Montage d’une bague
anti-extrusion
PrB
PrA
Pour Δp > 20 MPa , l’utilisation de bagues anti-
extrusion évite un ajustement 1/2 aux intervalles Hp

de tolérances trop serré, qui compromettraient Bp


la mobilité relative. Par ailleurs, un jeu radial
y A B
minimal doit être respecté (fig. 6.47) :
– pour permettre une lubrification hydrodyna-
mique ;
o e x
– pour éviter l’existence d’une «pression de
remorque» (voir ci-après) trop importante. Pr : pression de remorque

;
;
Hp : haute pression normale de fonctionnement
Bp : basse pression
PrB : pression de remorque maximale

Jeu Figure 6.49


d’extrusion
;
admissible
de décharge pour permettre un équilibrage des
bagues anti-extrusion 1 2 pressions. Une disposition constructive possible
;
Figure 6.47
consiste à prévoir des bagues de guidage en
matériaux de synthèse, en forme de segments
ouverts. Les ouvertures font alors office de rai-
➤ Pression de remorque nures de décharge (fig. 6.50).
Lorsque les tolérances de l’ajustement du gui-
dage sont très serrées, le mouvement développe,
dans l’espace de largeur l comprise entre le
fluide et le joint, une pression hydrodynamique.
;
Cette dernière, dite «de remorque», dépend de
la pression Hp, de la viscosité dynamique μ du
fluide, du jeu radial J, de la vitesse linéaire v et Bagues de guidage
de la largeur de l’espace l (fig. 6.48, 6.49) :
Figure 6.50
6.μ.v.l
- pour 0 ≤ x ≤ l
p r = Hp + ----------------
2
J ➤ Matériaux utilisés

Le graphe (fig. 6.49) fait apparaître une pression Le tableau 6.3 dresse la liste des principaux
locale de remorque élevée prB pouvant engen- matériaux rentrant dans la fabrication des joints
drer l’éclatement du joint. Cette éventualité doit et bagues, appartenant aux trois familles :
être prise en considération lors du choix du joint – élastomères ;
d’étanchéité. Pour éviter une destruction anticipée – thermoplastiques ;
du joint, il est nécessaire de prévoir des rainures – thermodurcissables.
6 Étanchéité 137

TABLEAU 6.3

Applications pour
Désignation
Désignation chimique
normalisée Bagues Bagues
Joints
anti-extrusion de guidages

;
Polyuréthane AU X
Butadiène nitrile-acrylique NBR X
Caoutchouc nitrile-carboxydé X-NBR X
Caoutchouc nitrile-acrylique hydrogène NEM X
Polytetrafluoréthylène PTFE X

;
Élastomère fluoré FPM X
Polyoxyméthylène POM X
Polyamide PA X X
Polybutylène téréphtalate PBTB X

➤ Vitesse de déplacement Joint quadring (fig. 6.54)


La vitesse entre le joint et la surface en mouve-
ment se situe entre 0,1 m/s et 0,5 m/s. Dans cer- EDTI Chanfreins
;;;;;;;
;;;;;;;; tains cas particuliers, la vitesse de 1 m/s pourra
être dépassée et le joint adapté devrait être
sélectionné après une série d’essais préalables.
La formation du film de lubrifiant et le frotte-
ment dépendent fortement de la vitesse. Aux
environs de 0,05 m/s, la force de frottement
augmente énormément. Surtout en haute tempé-
rature, le stick-slip risque d’apparaître. Ce mou-
S2

S1
;;;;
;;;;
;;;; 15°
+15°
0

Figure 6.54
EDTI
;;;
;;;
;;;
;;;
;;;
;;;
ESI

;;
vement saccadé est une répétition continuelle
d’adhérence et de glissement entre le joint et la Autres formes (fig. 6.55 à 6.58)
surface de contact.
Pour éviter le stick-slip, on utilisera un matériau S2
comportant un faible coefficient de frottement
(par exemple le polytétrafluoéthylène (PTFE)).
;
; ; ➤ Différentes formes de joints S1

; ;
;;;
;;
Joint torique (fig. 6.51, 6.52)
Figure 6.55
S2 S2

S1 ou S1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

;;;;
Figure 6.51 Figure 6.52
;;;
;
Joint torique modifié (fig. 6.53)
S2
S1

S2
S1
;

Joint avant
montage
Figure 6.53 Figure 6.56
;;;; ;
138

; ;;
;;;;; Ingénierie mécanique

;
Exemples : dispositif pour assistance au
S2 freinage (fig. 6.60 et 6.61)
Fluide 1 : air à la pression atmosphérique pa
Fluide 2 : air à une pression p telle p ≥ p a .
;
;
La pression p est obtenue par une pompe
alimentant un réservoir d’air sous pression.
S1
Au freinage, la différence de pression
Δp = p – p a entraîne la translation du pous-
; Figure 6.57 soir qui commande le dispositif de freinage.

;;
S2

Fluide 2
S1
S2
;
;;
; ; Figure 6.58

Cas particulier des soufflets et membranes


Le soufflet est un joint en élastomère défor-
mable. Une extrémité est solidaire de l’élément
fixe tandis que l’autre, liée à l’élément mobile,
en suit le mouvement. Ce joint est, en général,
étanche à la graisse qu’il contient, et aux pous-
sières du milieu extérieur (fig. 6.59).

Soufflet
S2
Fluide 1

S1

Figure 6.60
Membrane

Air à la pression p ≥ p atmosphérique (Fluide 2 )

Membrane
S2

S1
Air à la pression
Figure 6.59 atmosphérique
(Fluide 1 )

Il existe aussi des soufflets réalisés en acier.


Perçage pour mise
Exemples à la pression
atmosphérique
• Accouplement d’arbres cannelés ;
S1 : Poussoir
• Vérins divers (maître-cylindre sur un cir-
cuit de freinage automobile).

La membrane est une cloison déformable sépa-


rant une enceinte en deux parties indépendantes,
l’une contenant un fluide 1 à la pression p1,
l’autre un fluide 2 à la pression p2 (fig. 6.60). Figure 6.61 DISPOSITIF D’ASSISTANCE AU FREINAGE
6 Étanchéité 139

b) Joints métalliques (fig. 6.62) e

Essentiellement utilisés dans les moteurs ou


pompes à pistons, ces joints métalliques, nom- pr Ø
més segments, sont des anneaux élastiques
ouverts pour permettre leur montage dans les
gorges du piston. La forme de la fente est géné-
ralement en sifflet. Pour minimiser les fuites qui
pourraient se produire à cet endroit, les fentes Vers chambre
des trois ou quatre segments montés sur le piston de combustion

sont angulairement décalées sur la périphérie du S2


piston. S1
Cylindre

L’épaisseur e varie pour assurer une égale pres- Piston

;
sion radiale pr du segment sur le cylindre. Vers carter
Les deux ou trois segments placés dans les gorges inférieur

supérieures du piston sont les segments d’étan-


chéité. Le dernier, placé dans la gorge inférieure,
est appelé segment râcleur car il empêche les
remontées d’huile contenue dans le carter infé-
rieur. Figure 6.62
Les sections droites des segments peuvent être
de formes variées. La figure 6.63 propose
quelques exemples.
Quand la raideur propre du segment ne permet
pas une pression radiale suffisante, il est prévu
un anneau élastique dans une rainure aménagée
sur le diamètre intérieur du segment (fig. 6.64). Figure 6.63
L’anneau élastique est formé d’un ressort de
compression entourant un fil d’acier. nitique, offrant une excellente résistance à l’usure
Le matériau rentrant dans la fabrication des seg- par frottement. Le cylindre reçoit un revêtement
ments peut être la fonte douce, de structure bai- dur (chromage) lui assurant un plus long service.

S1 (piston)
S2
(chemise ou cylindre)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Anneau
élastique
Fil d’acier
Ressort
de compression
Segment

Figure 6.64
140 Ingénierie mécanique

6.5 EXEMPLES DE RÉALISATIONS 6.5.2 Vanne hydraulique (fig. 6.67)

6.5.1 Cylindre de roue d’automobile Cette vanne permet l’ouverture ou la fermeture


(fig. 6.65, 6.66) d’un circuit d’eau dans une installation de
chauffage central. La rotation du volant de
Le cylindre de roue est en quelque sorte un manœuvre 5 entraîne la translation de l’axe 14
vérin hydraulique à deux sorties S 1 et S 2, ali- solidaire de l’embase 8 contenant le joint 10. La
menté en huile sous pression grâce à l’action de fermeture du circuit est assurée quand ce joint
la pédale de frein sur le maître-cylindre. est comprimé sur le siège aménagé sur le corps
La translation des pistons 9 vers l’extérieur de vanne.
entraîne l’articulation des mâchoires 6 autour
Le tableau 6.5 analyse les solutions retenues
des axes ( 0, x ) et ( 0′, x ) . Celles-ci arrivent en
pour les diverses étanchéités.
contact avec le tambour 1 solidaire de chacune
des roues avant et arrière du véhicule, d’où le
freinage. 6.5.3 Pompe à eau de moteur
Notons que les mâchoires 6 sont garnies d’un thermique (Fig. 6.69, tableau 6.6)
revêtement résistant au phénomène de frot- Dans un moteur thermique, la combustion des
tement. Ce revêtement, dont le coefficient de gaz à haute température et, à un degré moindre,
frottement est de l’ordre de 0,4 (nommé cou- le frottement des organes mobiles, provoquent
ramment ferodo), est en liaison encastrement une élévation de température qui peut entraîner
avec la mâchoire 6 par l’intermédiaire de rivets la dilatation des éléments et la modification de
(le rivetage est souvent remplacé par un collage). leurs propriétés. Le lubrifiant se trouve égale-
La vis de purge 5 permet l’évacuation, lorsqu’elle ment altéré par un phénomène de carbonisation.
est desserrée, de l’air contenu dans le circuit Enfin, la diminution du taux de remplissage des
d’huile, après une opération de démontage sur cylindres, consécutive à la dilatation des gaz
les canalisations. frais, et l’augmentation des risques d’auto-
Le tableau 6.4 analyse les solutions retenues allumage compromettent fortement la bonne
pour les diverses étanchéités. marche du moteur.
Huile sous pression

➈ ➈
S2 S1

Roue avant Roue arrière

Cylindre de roue
AV. AV.

➅ Réservoir AR.
0 0' 0 0'
Coupelle Frein à pied
Soupape
x y

Maître cylindre
Piston

Vers roue avant gauche Vers roue arrière gauche

Figure 6.65 CIRCUIT DE FREINAGE AUTOMOBILE


6 Étanchéité 141

C-C A-A

A C

A C

1 : Tambour 8 : Coupelle
2 : Flasque 9 : Piston
Cylindre de roue 3 : Corps 10 : Tuyau
4 : Cache-poussière 11 : Raccord
d’automobile 5 : Vis de purge
6 : Mâchoire
7 : Ressort de compression

Figure 6.66

TABLEAU 6.4 ANALYSE DES SOLUTIONS D’ÉTANCHÉITÉ

Localisation Type Joint (ou autre) Remarques

9/milieu EDTI Cache-poussière 4 • Empêche la poussière provenant de l’usure de la garniture


extérieur ferodo d’accéder à l’intérieur du corps 3.
• Empêche l’huile accidentellement présente suite à une usure
de la coupelle (joint) 8, d’accéder à l’intérieur du tambour 1,
donc aussi sur les garnitures ferodo (ce qui aurait pour
conséquence d’abaisser le coefficient de frottement, donc la
puissance de serrage).

9/milieu EDTI Coupelle 8 • Empêche l’huile de passer entre le piston 2 et le corps 3


intérieur • La forme de ce joint est telle que son efficacité augmente avec
la pression d’huile appliquée.
En effet, il se déforme en exerçant une pression radiale à l’inté-
rieur du corps 3.

5/3 ESD Contact cône/cône • Une déformation locale du métal, suite au serrage de la vis 5,
entraîne une étanchéité parfaite.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

• Le desserrage de la vis 5 permet le passage de l’huile suivant


un perçage radial débouchant dans un perçage axial.

11/3 ESI Joint métallique plat • La déformation du joint métallique 12 (à base de cuivre ou
12 d’aluminium) entraîne une étanchéité parfaite.

10/11 ESD Contact cône/cône • La tuyauterie est à base de cuivre. Une déformation locale de
la partie cônique du tuyau, suite au serrage de l’écrou 13,
entraîne une étanchéité parfaite.

Rappels : ESD : étanchéité statique directe ; EDTD : étanchéité dynamique de translation directe ;
ESI : étanchéité statique indirecte ; EDTI : étanchéité dynamique de translation indirecte ;
EDRD : étanchéité dynamique de rotation directe ;
EDRI : étanchéité dynamique de rotation indirecte.
142 Ingénierie mécanique

A-A
11

6
12
5

13
14
4

JB
15
3
16

17
2

18

7 8
19

sortie
Joint

10
entrée

M24 3 1,5
1

1 Corps 9 Bague 17 Joint


2 Écrou 10 Joint 18 Joint
3 Guide 11 Rondelle 19 Raccord
4 Tige filetée 12 Bille
5 Volant de manœuvre 13 Garniture
6 Goupille élastique 14 Axe
7 Goupille élastique 15 Fouloir
8 Embase 16 Ressort

Figure 6.67 VANNE HYDRAULIQUE

TABLEAU 6.5 ANALYSE DES SOLUTIONS D’ÉTANCHÉITÉ

Localisation Type Joint (ou autre) Remarques

14/20 EDTI Presse garniture Le ressort de compression 16 exerce un effort axial


sur le fouloir 15. La garniture plastique 15 se trouve
déformée. Elle exerce alors une pression radiale sur
l’axe 14, laquelle assure ’étanchéité. La force axiale
permanente du ressort 16 compense l’usure de la
garniture 15.

8/1 ESI Joint pastique Ce joint est solidaire de l’embase 8 grâce au sertissage
de la bague 9. La surface portante du siège aménagé
sur le corps 1 est inférieure à celle du joint. La pression
de contact 10/siège 1 permet ainsi une bonne
déformation du joint.

2/1 ESI Joint plastique La déformation du joint est assurée par le vissage
de 2 dont la partie extérieure hexagonale peut
recevoir une clef.

20/2 ESI Joint plastique La déformation du joint est assurée par le vissage
de 3 dont une partie extérieure hexagonale peut
recevoir une clef.

19/1 ESI Joint plastique La déformation du joint est assurée par le vissage
de 19 dont une partie extérieure hexagonale peut
recevoir une clef.
6 Étanchéité 143

Deux dispositifs de refroidissement existent : le Le dessin proposé (fig. 6.69) est celui d’une
refroidissement à air et le refroidissement mixte pompe centrifuge correspondant à la frontière
à eau et air. Dans le deuxième cas, l’eau est mise d’étude définie en figure 6.68.
en mouvement à l’aide d’une pompe, de type Le tableau 6.6 analyse les solutions retenues
centrifuge, qui aspire l’eau chaude à la partie pour les diverses étanchéités.
supérieure de la culasse et l’envoie vers un
radiateur refroidi à l’air. La température de l’eau
se maintient aux environs de 80 °C (fig. 6.69).
vers radiateur (θ° eau ≤ 90 °C)

Frontière Culasse
d’étude

Bloc-moteur

Vers bloc-moteur

(θ° eau ≤ 80 °C)

Figure 6.68 LOCALISATION DE LA POMPE À EAU

C-C C Vue de gauche de 1

2′
C

1
a
10
b
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Figure 6.69 POMPE À EAU


144 Ingénierie mécanique

TABLEAU 6.6 ANALYSE DES SOLUTIONS D’ÉTANCHÉITÉ

Localisation Type Joint (ou autre) Remarques

1/2 Palier gauche EDRI Joint à contact radial • Élastomère moulé dans une carcasse métallique.
(Obturateur 5) • Positionnement axial assuré par un appui contre
le segment d’arrêt 6.

1/2 palier droit EDRD Rainurage de l’arbre • Le rainurage de l’arbre 2 en 2’ entraîne, pendant
2 en 2’ le fonctionnement, la mise en pression de l’eau de
fuite grâce à la force d’inertie centrifuge. Cet eau est
évacuée vers le milieu extérieur (par une canalisation
prévue dans le corps 1, non apparente sur le plan), et
n’accède donc pas au roulement 3 du palier droit.

EDRI Joint à contact axial Un ressort de compression a, en appui sur la roue


(bloc d’étanchéité 9) à palettes 10 pousse un ensemble formé d’un joint
à contact radial b, d’une bague de frottement c et
d’une carcasse métallique d. Le frottement de c sur le
bossage intérieur de 1 assure l’étanchéité dynamique
de rotation. Le joint b réalise à la fois la liaison par
adhérence du bloc d’étanchéité, et l’étanchéité
statique avec l’arbre 2.
Toute déficience du bloc d’étanchéité 9 entraîne
un passage d’eau en 2’ et par conséquent un
écoulement vers l’extérieur, plus ou moins important.
Cet écoulement visible témoigne donc de l’usure du
dispositif d’étanchéité.

À SAVOIR

S3 Directe ESD
(sans S3)
Statique (non mobilité)
Indirecte ESI
S2 S1 (avec S3)
p > pa
Étanchéité Directe
pa (sans S3) EDRD
de Rotation
Indirecte
(avec S3) EDRI
Figure 6.70 Dynamique (mobilité)
Directe
(sans S3) EDTD
de Translation Indirecte
• Il s’agit d’assurer l’étanchéité entre deux (avec S3) EDTI
solides S1 et S 2. Une classification des solu-
tions technologiques peut être faite selon les • Les matériaux rentrant dans la composition
deux critères suivants : des dispositifs d’étanchéité (S3) sont variés :
– un dispositif d’étanchéité S3 (différent de S1 thermoplastiques, thermodurcissables, élas-
et S2) est intercalé, ou non, entre S1 et S2 ; tomères (caoutchouc synthétique), caout-
– il y a mobilité, ou non, entre S 2 et S1. choucs naturels, métaux mous, composites,
Ainsi apparaît cette classification : amiante, papiers, lièges, feutres, mastics.
6 Étanchéité 145

• Le tableau récapitulatif 6.7 fait l’inventaire prévoir, quand les pressions de fonctionne-
des dispositions constructives correspondant ment sont élevées :
à la classification rappelée plus haut. – des bagues anti-extrusion (empêchant le
• Dans le cas particulier d’une étanchéité phénomène d’extrusion du joint)
dynamique de translation indirecte, assurée – des bagues de guidage (conçues pour limiter
par des joints déformables, il est conseillé de la pression locale dite « de remorque »).

TABLEAU 6.7

Directe Indirecte

Mode Désignation
Étanchéité Principe Forme Principe
d’action du joint

Statique Déformation locale Contact plan/plan Déformation d’un Radial Torique


du matériau Contact cône/cône joint S3 intercalé
au contact de S 1 sur S 2 Contact sphère/cône entre S1 et S2 Axial Torique / Plat
Contact cône/cylindre
Axial et Torique
radial

Dynamique Abaissement de la pression Aménager Contact d’un joint Radial Feutre


de rotation intérieure p, à la pression des chambres en pression À lèvre(s)
atmosphérique p a , dans de détente sur la périphérie Presse-garniture
la largeur du palier de l’arbre

Application, dans le palier, Aménager


d’une pression p′ d’un fluide une canalisation Contact d’un joint Axial À ressort
extérieur au système, telle dans le palier en pression sur une V. Ring
que p′ > p surface plane du Nylos
logement
Création, par une force Rapporter un anneau
d’inertie centrifuge, d’une élastique sur l’arbre.
pression antagoniste p′ > p Prévoir logement vide
à l’intérieur du palier.

Obturation totale du passage ; Prévoir plateaux


Utilisation d’un champ magnétiques
magnétique pour transmettre
le mouvement.

Complication de la trajectoire Aménager des


de passage chicanes à labyrinthe
axial et radial

Dynamique Ajustement glissant de type Prévoir une géométrie Contact d’un joint Radial Torique
de transla- H7g6, associé à une course aussi parfaite que en pression Torique modifié
tion de déplacement inférieure possible (circularité ; sur la périphérie Quadring
à la largeur du palier cylindricité…) de l’arbre Segment
ou du logement Autre

Montage sans contact entre Aménager Déformation d’un Soufflet


l’arbre et le logement. des chambres élément élastique Membrane
Abaissement de la pression de détente
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intérieure p, à la pression
atmosphérique pa,
dans la largeur du palier
Chapitre 7
Modification de la nature
du mouvement

Introduction

Tout moteur installé en début de chaîne cinématique, qu’il soit thermique, électrique,
hydraulique ou pneumatique, dispose d’un arbre de sortie animé d’un mouvement de
rotation continu. La vitesse angulaire est en général constante (en palier) et correspond à
une puissance motrice délivrée maximale. Ces fréquence et puissance sont alors qualifiées
de «nominales».
Les organes récepteurs installés en fin de chaîne cinématique ont, quant à eux, à se mou-
voir différemment. Selon la fonction qu’il leur est demandé d’assurer, leur mouvement
peut être, par exemple, une rotation intermittente, ou une translation alternative.

7.1 INTRODUCTION Par ailleurs, des raisons d’ordre énergétique, ou


purement cinématique, conduisent souvent à pré-
voir, entre l’arbre moteur et le système assurant
L’objet de ce présent chapitre est précisément la transformation du mouvement, un réducteur
d’inventorier et d’étudier les systèmes méca- ou un multiplicateur de vitesse. Ainsi, la repré-
niques classiques mis en œuvre pour transfor- sentation symbolique d’une chaîne cinématique
mer un mouvement de rotation continu en tout assurant une transmission de puissance revêt-elle
autre mouvement. Il s’agit d’une étude cinéma- couramment la forme représentée en figure 7.1
tique, où il ne sera pas fait état des dispositions associée au tableau 7.1. Les figures 7.2, 7.3 et 7.4
constructives. en donnent trois exemples.
7 Modification de la nature du mouvement 147

Récepteur
Rotation

PN
Réducteur Système
ou Multi- de transfor-
Moteur plicateur mation de
de vitesse mouvement
CN CS
ΩN ΩS

Récepteur
Translation
PN : Puissance nominale

CN : Couple nominal

ΩN : Vitesse angulaire nominale

CS : Couple en sortie du réducteur (ou du Multiplicateur)

ΩS : Vitesse angulaire en sortie du réducteur (ou du Multiplicateur)


Figure 7.1 REPRÉSENTATION SYMBOLIQUE D’UNE CHAÎNE CINÉMATIQUE

TABLEAU 7.1 TROIS RÉALISATIONS POSSIBLES

Système
Exemples Moteur Réducteur de vitesse de transformation Récepteur
de mouvement

1 Scie Électrique Engrenages Excentrique Scie


sauteuse Train Translation
(fig. 7.2) Épicycloïdal rectiligne alternative

2 Commande Thermique Courroie crantée Came Soupape


d’ouverture Poulies Translation
de soupape rectiligne alternative
(fig. 7.3)

3 Vérin Électrique (à deux Roue et vis sans fin Vis/écrou Tige de vérin
mécanique sens de rotation) Translation
(fig. 7.4) rectiligne à deux sens

Moteur Réducteur A
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Récepteur
A : Système de transformation de mouvement
Figure 7.2 SCIE SAUTEUSE
148 Ingénierie mécanique

Système de transformation
de mouvement

Réducteur

Récepteur

Courroie Soupape

Arbre moteur
(vilebrequin)

Figure 7.3 COMMANDE D’OUVERTURE DE SOUPAPE

Arbre moteur Récepteur

Réducteur Système de transformation


de mouvement

Figure 7.4 VÉRIN MÉCANIQUE


7 Modification de la nature du mouvement 149

7.2 INVENTAIRE DES SYSTÈMES 7.3.1 Vitesse et accélération linéaire


MÉCANIQUES CLASSIQUES dans un mouvement de translation
(fig. 7.5)
TABLEAU 7.2 Définissons le mouvement d’un point M soli-
Système Mouvement obtenu
daire du solide 1, lui-même animé d’un mouve-
de transformation à partir d’un mouvement ment de translation rectiligne (liaison glissière)
de mouvement de rotation continu par rapport au bâti fixe 0, suivant l’axe (A, u ).
Bielle/manivelle Translation rectiligne Appelons VM ( 1 ⁄ 0 ) et ΓM ( 1 ⁄ 0 ) respectivement
Excentrique alternative
Came les vecteurs vitesse et accélération linéaire du
point M par rapport au repère fixe lié au bâti 0.
Vis/écrou
Pignon/crémaillère Translation rectiligne
d AM
Croix de Malte Rotation intermittente Alors VM ( 1 ⁄ 0 ) = -------------
dt
2
d AM d VM ( 1 ⁄ 0 )
et ΓM ( 1 ⁄ 0 ) = --------------
- = -------------------------
-
Remarque dt
2 dt
Pour les systèmes vis/écrou et pignon/
crémaillère, la translation rectiligne n’est avec AM = x t x
alternative que si l’inversion du sens de
rotation de l’arbre moteur est possible. x
Dans le cas contraire, un inverseur de sens
doit être inclus dans la chaîne cinématique.
ΓM( 1 /0)
VM( 1 /0)
M
7.3 DÉTERMINATION GRAPHIQUE 1
DES GRANDEURS CINÉMATIQUES xt

En pratique, la loi exprimant la variation de 0


l’espace parcouru en fonction du temps est A
connue. Il est cependant souvent fastidieux d’en
déduire les lois de variation de la vitesse
linéaire et de l’accélération en dérivant par rap-
Figure 7.5
port au temps. Dans certains cas, en effet, le
calcul peut être long. Plus rapide est d’utiliser
des moyens graphiques qui conduisent aux Posons, pour simplifier les notations :
mêmes résultats (la précision dépend de la qua- AM = x t
lité des tracés), ou bien des moyens informa-
VM ( 1 ⁄ 0 ) = v
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tiques.

ΓM ( 2 ⁄ 0 ) = γ
Remarque
Nous allons voir qu’il est aisé de déter- dx
alors v = -------t
miner graphiquement la loi espace/temps, dt
bien que sa formulation mathématique,
quand elle est connue, soit très souvent 2
d x dv
relativement complexe. γ = --------2-t = ------
dt dt
150 Ingénierie mécanique

7.3.2 Principe de la méthode • Graphe des accélérations


Les expressions précédentes de la vitesse v et de γ
l’accélération γ montrent que :
– la vitesse du point M, à l’instant t, est la pente 1
de la tangente à la courbe des espaces à cet
γ1 = Δv1
instant (fig. 7.6 et 7.7) ;
– l’accélération du point M, à l’instant t, est la t
pente de la tangente à la courbe des vitesses à Figure 7.8
cet instant (fig. 7.7 et 7.8).
• Graphe des espaces 7.4 SYSTÈME BIELLE/MANIVELLE
x
ET DÉRIVÉS
7.4.1 Définition et fonctionnement
du système de base (fig. 7.9)
v2
Δx2
Le système bielle/manivelle est un système
2
Δt
articulé plan qui permet de transformer un mou-
vement de rotation continu de la manivelle 1, en
v1
1 t
mouvement de translation alternatif du coulis-
Figure 7.6 seau 3.
y

2
A
Exemple 1
3

Δx B M
v 2 = --------2
Δt A1 0 z A0 x
Course
En prenant Δt = 1s 0 0
v 2 = Δx 2 0 : Bâti fixe
1 : Manivelle (ou vilebrequin)
2 : Bielle
Figure 7.9
• Graphe des vitesses
Soit R (O, x , y , z ) le repère lié au bâti 0,
v défini ainsi :
– O est le centre de la liaison pivot (1 – 0) d’axe
v2 = Δx2 (O, z ) ;
γ1 Δv1
– l’axe (O, x ) est celui de la liaison pivot-glis-
1 v1 sant (3 – 0) ;
Δt
– le plan (O, x , y ) contient les point A, B et M.
t
Figure 7.7 Dans le mouvement plan sur plan de la bielle 2,
les liaisons en A et B de cette dernière avec la
manivelle 1 et le coulisseau 3 sont respective-
Exemple ment des liaisons pivot d’axe (A, z ) et (B, z ).
Δv Pendant que le point A décrit une trajectoire cir-
γ = --------2
Δt culaire de rayon R = OA, le point M du coulis-
seau décrit une trajectoire rectiligne d’axe
En prenant Δt = 1s
(O, x ) dont la course c est :
γ = Δv1
c = A 0 A 1 = 2.R
7 Modification de la nature du mouvement 151

Le point M du coulisseau est au «point mort ➤ Expression de la vitesse


haut» (PMH) et au «point mort bas» (PMB) dx
quand le point A de la manivelle se trouve res- Par définition v = -------t
pectivement en A0 et A1. dt
Tous calculs faits, il vient :
7.4.2 Étude cinématique
1 R sin 2ωt
a) Expression analytique des vitesses v = – Rω sin ωt + --- -------------------------------------
2 2 2 2
et accélération du coulisseau l – R sin ωt
➤ Expression de la loi espace/temps (fig. 7.10)
➤ Expression de l’accélération
Soit Ω ( 1 ⁄ 0 ) = ωz , ω > 0 et ω = constante. (ω = constante)
Et α = ( OB, OA ) = ωt dv
Par définition γ = ------
À t = 0, A est confondu avec A 0. dt
Soit H le pied de la perpendiculaire abaissée de Tous calculs faits, il vient :
A sur (O, x ).
3 2
Posons β = ( BO, BA ) et l = AB. 2 1 R sin 2ωt
γ = – Rω cos ωt + --- --------------------------------------------
-
À chaque instant, la position du point B apparte- 4 ( l – R 2 sin 2 ωt ) 3 ⁄ 2
2

nant au coulisseau est définie par son abscisse xt


telle que : R cos 2ωt
+ --------------------------------------------
1⁄2
-
x t = R cos α + l cos β 2
( l – R sin ωt )
2 2

Nous pouvons éliminer le paramètre β en


l’exprimant en fonction de α : b) Détermination semi-graphique
HA = R sin α = – l sin β de la vitesse du coulisseau
R • Soit le dessin à l’échelle d’un système bielle/
d’où sin β = – --- sin α manivelle (fig. 7.11). Étudions le mouvement
l
2 plan sur plan de la bielle 2 dans le plan
2 R 2
(O, x , y ) connaissant la vitesse angulaire ω.
sin β = -----
2
sin α
l
2
2 R 2
cos β = 1 – -----
2
sin α I
l
1 2 2 2
cos β = --- l – R sin α
l β
VA(1/0) = VA(2/0)
Finalement y
2 2 2
x t = R cos ωt + l – R sin ωt C A α+β 2
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3
y 1
α H
β
A 2 O z A0 x
B
1 0
B Support de VB(3/0) ou VB(2/0)
α β
0 z H A0 x Figure 7.11

Nous connaissons totalement la vitesse linéaire


xt
du point A, soit telle que
Figure 7.10
VA ( 1 ⁄ 0 ) = ωR .
152 Ingénierie mécanique

D’autre part, le support de VA ( 1 ⁄ 0 ) est tangent Les triangles ACO et ABI sont semblables :
en A au cercle de rayon R et de centre O. IB OC OC
------ = -------- = --------
IA OA R
Nous connaissons le support, axe (O, x ), de la
La relation (1) s’écrit donc :
vitesse linéaire du point B, soit VB ( 3 ⁄ 0 ) .
OC
Les liaisons pivot en A et B étant sans jeu radial, VB ( 2 ⁄ 0 ) = VA ( 2 ⁄ 0 ) . --------
R
nous pouvons écrire :
OC
VA ( 1 ⁄ 0 ) = VA ( 1 ⁄ 2 ) + VA ( 2 ⁄ 0 ) = VA ( 2 ⁄ 0 ) soit VB ( 3 ⁄ 0 ) = VA ( 1 ⁄ 0 ) . --------
R
car VA ( 1 ⁄ 2 ) = 0 avec VA ( 2 ⁄ 0 ) = ωR
de même
VB ( 2 ⁄ 0 ) = ω.OC (4)
VB ( 3 ⁄ 0 ) = VB ( 3 ⁄ 2 ) + VB ( 2 ⁄ 0 ) = VB ( 2 ⁄ 0 )
Par conséquent, la détermination semi-gra-
car VB ( 3 ⁄ 2 ) = 0 phique de la vitesse linéaire du coulisseau peut
Le centre instantané de rotation de la bielle 2 être réalisée ainsi (fig. 7.12 et 7.13).
dans le plan (O, x , y ) est le point d’intersec-
tion I des perpendiculaires en A et B respective- Remarque
ment aux vecteurs vitesse VA ( 2 ⁄ 0 ) et • La vitesse du coulisseau est maximale pour
VB ( 2 ⁄ 0 ) . OCi maximal, c’est-à-dire quand la bielle est
perpendiculaire en Ai à la manivelle. La posi-
Posons Ω ( 2 ⁄ 0 ) = ωi z tion de Ai est alors définie ainsi :
l
)
Alors VA ( 2 ⁄ 0 ) = ω i .IA A 0 OA i = arctan ---
R
et VB ( 2 ⁄ 0 ) = ω i .IB
• Le tracé du graphe des vitesses sur une
VA ( 2 ⁄ 0 ) VB ( 2 ⁄ 0 )
Il vient ω i = ---------------------------
- = ---------------------------
- demi-circonférence du cercle de rayon R est
IA IB suffisant. On obtient par symétrie la deuxième
IB partie de la courbe.
soit VB ( 2 ⁄ 0 ) = VA ( 2 ⁄ 0 ) . ------ (1)
IA • Il est également possible d’utiliser la rela-
• Soit H le pied de la perpendiculaire abaissée tion (3) en mesurant, pour chaque position du
de I sur AB. système, les valeurs successives de l’angle β.
IH = IA sin ( α + β ) = IB cos β c) Détermination graphique des vitesse
IB sin ( α + β ) et accélération du coulisseau
d’où ------ = --------------------------- (2)
IA cos β Le graphe des espaces s’obtient ainsi (fig. 7.14) :
En rapprochant les relations (1) et (2), il vient : – diviser le cercle de rayon R en plusieurs sec-
sin ( α + β ) teurs angulaires égaux, par exemple 16 sec-
VB ( 2 ⁄ 0 ) = VA ( 2 ⁄ 0 ) . --------------------------- teurs de 22°5. Définir les points A 0, A 1, …,
cos β
A i , …, A 16 ( A 0 ≡ A 16 ) ;
sin ( α + β )
VB ( 3 ⁄ 0 ) = VA ( 1 ⁄ 0 ) . --------------------------- (3)
cos β – porter, sur l’axe (O, x ), les points B0, B1, …,
Nous pouvons encore simplifier l’expression de Bi tels que A 0 B 0 = A i B i = l (utiliser un
VB ( 3 ⁄ 0 ) en considérant le point C, intersec- compas) ;
– porter, sur l’axe des abscisses du graphe des
tion du prolongement de la bielle AB avec l’axe
espaces, les angles α 0, α 1, …, α i, … ;
(O, y ) (fig. 7.11).
7 Modification de la nature du mouvement 153

C3
A4 C4 A3
A2
C2

C1 A1

A0
C0 O B4 B3 B2 B1 B0

Figure 7.12

VB(3/0)

α1 α2 α3 α4 α = ωt

arctan rl
Multiple de OC1
Multiple de OC2

Figure 7.13

x (mm)
0 0,007s
1 160
2
Lieu des points Bi

140
3 0,007s

4 120

5
6 100
7
8
80

60
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16 40
1α 0
15
2 14 20
3 13
1 2 3 4 5 6 7 8
4 12

5
0
11 π/4 π 2π α(rd )

6 10 0,005 0,04 t(s)


7 8 9

Lieu des points Ai


Figure 7.14
154 Ingénierie mécanique

v (m/s)

6,5

Figure 7.15 GRAPHE DES VITESSES

γ (m/s2)

300

1300

Figure 7.16 GRAPHE DES ACCÉLÉRATIONS


7 Modification de la nature du mouvement 155

– le graphe des espaces est l’ensemble des 7.4.3 Systèmes dérivés du système
points de coordonnées (α i, OBi) dans le repère bielle/manivelle de base
défini figure 7.14.
Les principales raisons qui conduisent à modi-
Les graphes des vitesse et accélération se déter- fier la configuration de base sont la nécessité,
minent suivant la méthode définie aux para- pour le coulisseau, d’évoluer :
graphes 7.3.1 et 7.3.2 (fig. 7.15 et 7.16). – à une vitesse moyenne différente à l’aller et
au retour (aller lent, retour rapide) ;
Dans l’exemple traité, les données sont : – à une vitesse constante pendant un intervalle
Vitesse angulaire de la manivelle : de temps donné ;
N = 1 500 tr/min. – selon une course variable (réglable par une
commande extérieure au système).
Rayon de la manivelle : R = 40.
Longueur de la bielle : l = 126. a) Système dit «à retour rapide»
Échelle des longueurs : 0,5 (1 cm → 20 mm) Les quatre constructions (fig. 7.17 à 7.20) pro-
Échelle des temps : 1 cm → 0,005 s posent chacune une conception différente per-
mettant au coulisseau d’évoluer à une vitesse
π
Échelle des angles : 1 cm → --- rd moyenne différente à l’aller et au retour. Le
4
graphe de la figure 7.21 fait état des résultats
Échelle des vitesses : 1 cm → 3 m/s obtenus pour le système à coulisse unique.

)
Échelle des accélérations : 1 cm → 300 m/s2 Quand la manivelle 1 décrit l’arc A 0 MA 1 pen-
dant le temps t M, la vitesse moyenne du coulis-
Le temps correspondant à une période est : seau est :
2π πN M0 M1
t = ------ avec ω = -------
ω 30 vmoy = --------------
tM
-
(aller)
t = 0,04 s ; ω = 50 π rd/s

3
C

M1 Aller lent M M0
4
B
Retour rapide
M

1
O
1 : Manivelle
A 2 : Bielle à coulisse
3 : Coulisseau
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A1 A0 4 : Biellette intermédiaire

Figure 7.17 SYSTÈME À COULISSE UNIQUE


156 Ingénierie mécanique

3
B

Aller lent M

2
Retour rapide

1
O
1 : Manivelle
A 2 : Bielle à coulisse
3 : Coulisseau

Figure 7.18 SYSTÈME À DOUBLE COULISSE

2
A2
5
B
O2 1 : Roue dentée solidaire
de la manivelle inférieure
3
2 : Roue dentée solidaire
de la manivelle supérieure
6 3 : Roue dentée motrice
O3 4 : Bielle inférieure
5 : Bielle supérieure
4 6 : Tige de commande
7 : Coulisseau

O1

A1 C

1
Retour rapide
Aller lent

Figure 7.19 SYSTÈME À DOUBLE COULISSE


7 Modification de la nature du mouvement 157

1 : Manivelle
A 2 : Bielle

Excentration
3 : Coulisseau
1
2

0
3

B M

Figure 7.20 SYSTÈME À COULISSEAU EXCENTRÉ

xt
x
xt v
v
γ v v
xt

γ t

Zone de vitesse Zone de vitesse


tM tN sensiblement constante sensiblement constante

Figure 7.21 Figure 7.22


)

Pour l’arc A 1 NA 0 , la vitesse moyenne est : c) Système à course variable


M1 M0 ➤ Description. Fonctionnement (fig. 7.24)
v moy = --------------
- Le train épicyloïdal formé des éléments 1, 4 et 5
(retour) tN
est tel que le diamètre de la couronne 5 est le
Comme la vitesse angulaire ω1 ⁄ 0 est double de celui du satellite 4. Soit M un point
constante : quelconque de la périphérie du satellite 4, pen-
dant le roulement (sans glissement) du satellite
)

A0 MA 0 > A 1 NA 0 ; d’où t M > t N sur la couronne planétaire 5, le point M décrit


un segment de droite confondu avec un dia-
soit nmoy > nmoy .
mètre de cette couronne. Dans le cas particulier
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(Aller) (Retour)
où M est le point C de la figure 7.24 (C est le
point de contact entre 4 et 5, aligné avec les
b) Système à zone de vitesse constante points 0, A et B), il décrit deux fois le diamètre
(fig. 7.23) CC′ pour une révolution de la manivelle 1. En
La manivelle 1 est solidaire d’une came dont le conséquence, la course du coulisseau 3 est, dans
profil conditionne la position du point C sur l’axe ce cas, la vraie grandeur du segment CC′, car le
(O, x ). La distance OC varie donc constam- point D, centre de la liaison pivot 2/4 est aligné
ment pendant le fonctionnement. Pour un profil avec le point C.
donné de came, les graphes vitesse et espace/ Une commande extérieure au système (activée
temps peuvent être ceux de la figure 7.22. en marche ou à l’arrêt) permet la rotation de la
158 Ingénierie mécanique

3 M
B

2
0
x
1 : Manivelle/came
2 : Bielle à coulisse
1 3 : Coulisseau
4 : Palier mobile

A
O

Figure 7.23 SYSTÈME À CAME

4 5
2 B 3
A
0
C
1
1 : Manivelle ou bras porte-satellite
2 : Bielle
O 0
3 : Coulisseau
4 : Satellite
5 : Planétaire

C,D 2 B 3
C' O A

Figure 7.24 SYSTÈME À COURSE VARIABLE


7 Modification de la nature du mouvement 159

couronne planétaire 5 par rapport au bâti 0. ➤ Expression analytique de l’espace


Ainsi, la position initiale du point C (donc du Posons : OB = xx avec OB = OD + DB
point D) peut-elle être modifiée (C ne se trouve
plus sur le segment OB). En conséquence, la OD = 2r cos α cos α 0 x + 2r cos α sin α 0 y
course du coulisseau 3 devient nécessairement DB = l cos β x + l sin β y
inférieure au diamètre de la couronne planétaire (β < 0 d’où sin β < 0)
5 (fig. 7.25).
OB = ( 2r cos α cos α 0 + l cos β ) x
Remarque + ( 2r cos α sin α 0 + l sin β )y
Le diamètre décrit par le point C est une x = 2r cosα cosα 0 + l cosβ (1)
hypocycloïde particulière nommée droite Cherchons à déterminer l’angle β :
de la Hire. cosβ = (1 – sin2 β)1/2
Soit H le pied de la perpendiculaire abaissée du
point D sur l’axe ( O, x ) . Dans le triangle rec-
Soit le repère R ( O1 , x, y, z ) (fig. 7.25).
tangle BHD :
Soit C0 la position initiale du point C telle que
HD HD
α 0 = ( OB,OC0 ) . sin β = – --------- = – ---------
DB l
Envisageons une position voisine du satellite où l : longueur de la bielle 2
le contact avec la couronne planétaire est au 2r cos α sin α
point E tel que sin β = – ----------------------------------0-
l
α 0 = ( OC 0 ,OE ) .
= k cosα
Le lieu des points D (ou C) est le diamètre C0C′.
Soit DB la position correspondante de la bielle 2r cos α
en posant k = – ---------------------0-
2. l
Posons : β = ( BO,BD ) . Finalement : cosβ = (1 – k 2 cos2 α)1/2
OC0 = OE = 2r Soit, en utilisant le développement limité pour β
(r : rayon du satellite.) petit :
1 2 2
Nous allons déterminer l’expression analytique cos β ≈ 1 – --- k cos α (2)
de l’espace parcouru par le coulisseau, puis 2
celle de sa vitesse.

α
y

E
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

A C0 α0
A0
D
β
O H
B B0 x

C'

Figure 7.25 DROITE DE LA HIRE


160 Ingénierie mécanique

Les relations (1) et (2) conduisent à : c = 4r cos α 0


1 2
x ≈ 2r cos α cos α 0 + l  1 – --- k cos α
2
  l π
2 • Pour α 0 ∈ arctan ----- , --- ,
2r 2
2 1 + cos 2α la vitesse linéaire du point B change de sens
soit, avec cos α = -------------------------- :
2 quand le point D décrit le rayon C0O. Cette
x ≈ 2r cos α cos α 0 configuration ne présente donc pas beaucoup
d’intérêt (fig. 7.26).
1 2 1 2
+ l  1 – --- k – --- k cos 2α π
 4 4  • Pour α 0 = --- ,
2
x ≈ 2r cos α cos α 0 à une révolution de la manivelle 1 correspon-
(3) dent deux allers et retours du coulisseau 3. La
1 2 1 2
+ l  1 – --- k  – --- k l cos 2α course est alors (fig. 7.27) :
 4  4
c = x π – xα = 0
α = ---
l 2
• Pour α 0 ∈ 0, arctan ----- ,
2r Soit c = OB – OB0
la vitesse linéaire du point B ne change pas de = l – lcosβ
sens quand le point D décrit le diamètre C0C′. c = l ( 1 – cos β )
Cette configuration est la plus courante. La
course du coulisseau est alors (fig. 7.26) : 2r
avec β = arcsin -----
1
c = xα = 0 – xα = π

α0 ∈ arctan l , π B0C0 = l
2r 2
OC0 = 2r
l
α0 = arctan
C0 α0 ∈ 0 arctan l
, 2r
2r

α0

O B0

Figure 7.26 CONFIGURATION COURANTE

α C0 α0 2

A0
3
1 β
A O,C B0 B

C'

Figure 7.27 AUTRE CONFIGURATION


7 Modification de la nature du mouvement 161

➤ Expression analytique de la vitesse Soit M un point quelconque du coulisseau.


D’après la relation (3), nous pouvons écrire : Posons VM ( 2 ⁄ 0 ) = vx (fig. 7.29). Nous allons
dx définir le profil de la came 1 devant vérifier
v = ------
dt v = constante à l’aller et retour. Le graphe
En posant α = ωt, ω étant la vitesse angulaire espace/ temps, pour un tel mouvement, est celui
constante de la manivelle 1 par rapport au bâti : de la figure 7.28.
1 2 x
v ≈ – 2ωr cos α 0 sin ωt + --- k lω sin 2 ωt
2
6'
2r cos α 5' 7'
avec k = – ---------------------0 4' 8'

Course c
l 3' 9'
2' 10'
1' 11'

7.5 LES CAMES 0


1 2 3 4 5 6
π
7 8 9 10 11 12
t

ω ω
7.5.1 Définition. Classification Figure 7.28
Une came est un organe en liaison pivot par rap-
port à un bâti, et comportant un profil dont la Le profil de la came est tracé à partir d’un noyau
géométrie conditionne directement la cinéma- de base dont le diamètre résulte essentiellement
tique du coulisseau avec lequel il est en contact. d’un calcul de résistance des matériaux. Soit D
Ce contact peut consister en une liaison unilaté- le diamètre initial du noyau, le tracé du profil
rale, ou bilatérale, de direction radiale ou axiale. s’obtient ainsi :
Le tableau 7.3 propose une classification des – découper, sur le graphe espace/temps, la
constructions couramment rencontrées. période correspondant à une révolution de la
came, soit

------ ,
7.5.2 Came en cœur ω
pour mouvement uniforme en un nombre n d’intervalles de temps égaux
Le profil particulier d’une came, permettant au (par exemple n = 12) ;
coulisseau de se déplacer d’un mouvement uni- – diviser le noyau initial en un nombre égal de
forme (à vitesse linéaire constante), pour une secteurs angulaires et définir les points 0, 1,
vitesse angulaire constante de l’arbre solidaire 2… 11 (12 ≡ 0) ;
de la came, se rapproche d’une forme en cœur, – pour une came à contact direct, le profil est
d’où le nom donné à la came. la courbe formée par l’ensemble des points
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

2
O VM (2/0)= vx x
M

Course c

x 0

0 Aller
1 : Came
2 : Coulisseau Retour

Figure 7.29 CAME À CONTACT DIRECT


162 Ingénierie mécanique

TABLEAU 7.3 CLASSIFICATION DES CAMES

Contact
Désignation
de la came
Liaison Direction

à contact direct

radiale à plateau

unilatérale
(rappel
par ressort)

à galet

à tambour
axiale
(ou cloche)

à cadre
(came «Trezel»

radiale

bilatérale à plateau rainuré

axiale à tambour rainuré


7 Modification de la nature du mouvement 163

1′, 2′, …, les longueurs des segments 11′,


22′…, étant mesurés sur le graphe espace/
temps (tenir compte des échelles du graphe d
11' 0 1'
espace/temps et de la came) (fig. 7.30) ; 11 1
– pour une came à plateau, le profil est la 10' 10 d
2'

courbe qui admet comme tangentes, les D+ 2

perpendiculaires en 1′, au rayon 01′, en 2′, au 9


rayon 02′… (fig. 7.31) ; 9' D 3 3'

– pour une came à galet, le profil est la courbe 8


4
qui admet pour enveloppe les contours circu-
8' 7
laires du galet de centres successifs 1′, 2′… 6
5
4'
Soit d le diamètre du galet, les points 1, 2…
appartiennent au cercle de diamètre D + d
(fig. 7.32). 7'
5'

6'

Figure 7.32 CAME EN CŒUR À GALET


11' 1'
10' 11 0
1 2'
10 7.5.3 Came Morin pour mouvement
2 uniformément accéléré
9' 9
D 3 3' Le profil particulier d’une came, permettant au
8 coulisseau de se déplacer d’un mouvement uni-
4
7 formément accéléré (accélération constante),
8' 6 5
4' pour une vitesse angulaire constante de l’arbre
solidaire de la came, porte le nom de son inven-
teur.
7'
5' Soit M un point quelconque du coulisseau.
6' Posons ΓM ( 2 ⁄ 0 ) = γx (fig. 7.33). Nous allons
définir le profil de la came 1 devant vérifier
Figure 7.30 CAME EN CŒUR À CONTACT DIRECT
γ = constante (le mouvement est successive-
ment uniformément accéléré et retardé). Le
graphe espace/ temps, pour un tel mouvement,
est celui de la figure 7.34.
11'
1' Soit D le diamètre initial du noyau.
10' 0
11
1 2'
Les techniques de tracé du profil de la came
10 Morin sont analogues à celles décrites pour la
2
came en cœur (voir § 7.5.2). Le résultat obtenu,
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

9' 9 3'
D 3 pour une came à galet, fait l’objet de la figure
8 7.35.
4
7
8' 6 5
4'
ΓM (2 / 0) = γ x
M

7'
5'

6'

Figure 7.31 CAME EN CŒUR À PLATEAU Figure 7.33


164 Ingénierie mécanique

7.5.4 Cames pour mouvement


x
6'
quelconque avec zone
5' 7'
4' 8' de déplacement nul
3' 9' La came en cœur et la came Morin précédem-
ment décrites ne permettent pas d’annuler la
2' 10'
vitesse du coulisseau pendant des périodes
1' 11'
autres que celles, infiniment courtes, correspon-
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 dant aux points morts hauts et bas (PMH et
π 2π t
ω ω PMB). Les deux profils que nous proposons
Figure 7.34 dans ce paragraphe, offrent cette possibilité.

a) Came pour moteur à explosion


(cycle à quatre temps) (fig. 7.36)
Sur un moteur à quatre temps, le graphe espace/
1'
11' 0 1
temps relatif au déplacement d’une soupape
11 2'
d (coulisseau) est, par exemple, celui proposé par
10' 2
10 la figure 7.37.
D

D+d 3 3'
9' 9 Le résultat est le profil proposé par la figure 7.38.
4
8 Notons que, pour cette application, la présence
5
7 6 du poussoir conduit à respecter la méthode de
4'
8' tracé relative à une came à plateau (voir § 7.5.2).

5'
7'

6'

Figure 7.35 CAME MORIN À GALET

1
0 Culasse
1 Came
3
2 Tige de soupape

3 Poussoir
4 Ressort de rappel 4
0

Figure 7.36 CAME POUR COMMANDE DE SOUPAPE


7 Modification de la nature du mouvement 165

x (mm)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 23 24 t
π 2π
ω ω
Mouvement nul
PMB
Figure 7.37 GRAPHE ESPACE/TEMPS POUR OUVERTURE DE SOUPAPE

x
a'

a
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
t
2

mouvement mouvement
nul nul
PMB PMH
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 7.38
Figure 7.39

b) Came à cadre Remarque


La méthode de tracé relative à une came à pla- Le profil de cette came, dite came de
teau (voir paragraphe 7.5.2) permet de définir le Trezel, a pour base un triangle équilatéral
profil de la came à cadre (fig. 7.40) à partir du (voir exercice 7.4).
graphe espace/temps proposé par la figure 7.39.
166 Ingénierie mécanique

(ω est la vitesse angulaire constante de la


6' came).
7'
5'
Chacun des points a, a′, b, b′, …, l, l′ du profil
est obtenu de la même manière. Par exemple, les
points l et l′ sont définis sur la vue de face en :
8' – traçant les lignes de rappel issues des points l
et l′ de la vue de dessus, correspondant au
4' 6
5
7
secteur numéro 11 ;
4 8 a'
– mesurant la longueur du segment (11, l) sur
a le graphe espace/temps (fig. 7.41) ;
O
3 9 9' – reportant cette longueur sur la vue de face et
2 10 définissant les points l et l′.
11
1
0 12 Procéder identiquement pour tous les autres
10'
11' points. L’ensemble des points a, b, …, l reliés
Figure 7.40 CAME À CADRE
constitue la courbe extérieure du profil du tube,
et l’ensemble des points a′, b′, …, l′ constitue
la courbe du profil intérieur du tube. Il convient
7.5.5 Cames à tambour de dessiner en traits interrompus les parties
La méthode de tracé relative à une came à cachées du profil. Notons que le point mort haut
contact direct (§ 7.5.2) permet de définir le pro- (PMH) correspond aux points n et n′.
fil de la came à tambour (fig. 7.42) à partir du
graphe espace/temps proposé par la figure 7.41. 7.5.6 Came en développante de cercle
Dans cet exemple, la came, avant usinage,
pour mouvement uniforme (fig. 7.43)
consiste en un tube dessiné en trait discontinu
fin (fig. 7.42). Soit le repère direct R ( A, x, y, z ) défini ainsi :
– l’axe ( A, x ) est confondu avec l’axe du cou-
i n j lisseau ;
h
g
f
k – le plan ( A x, A y ) contient le cercle primitif
e
d
l (C) de centre O et de rayon r = OA tangent en
b cm A à l’axe ( A, x ) .
a a
Soit Δ une droite tangente en M au cercle (C), et
(P) le profil en développante de cercle, ou lieu
des points M quand Δ roule sans glisser sur (C).
Soit B un point du cercle (C) tel que
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 t α = ( OB , OA ) .
π π π 2 π 5π π 7π 4π 3 π 5π 11π 2 π
0 6ω 3 ω 2 ω 3 ω 6 ω ω 6ω 3ω 2 ω 3ω 6 ω ω Par définition, nous pouvons écrire :
) )

Figure 7.41
AM = AM′
En vue de dessus, le tube est divisé en douze
et BM = BM′′
secteurs angulaires d’angle au centre égal à
Pour une rotation de la came 1 d’un angle
π
--- , α = ( OB , OA ) = ωt, la levée du coulisseau 2
6
est :
correspondant à un temps t de rotation de la
x = BM′′ – AM′
came tel que
)
)

π = BM – AM
t = ------- = rα

7 Modification de la nature du mouvement 167

n' n
i
i' h
Vue de face j',j h'
k
g' g
k'
f'
l l' e' f
e
l m
d,d'
a m'
b a' b' c c'

0 1,11 2,10 3,9 4,8 5,7 6

9 j
n
k 8
10 i
Vue de dessus

j' n'
i'
l k' 7
11 h
h'
l'

a g' 6
0 a' g

f'
b'
b 5
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

1 e' f
c'
m' d'

c
2 e 4
m
d 3

Figure 7.42 CAME À TAMBOUR


168 Ingénierie mécanique

x 2

0 1 : Came
2 : Coulisseau
2

Δ
(P) M' Galet 1
1
M''
M

A
Z O y
α r
B
0 (C)

Figure 7.43
Figure 7.44
La vitesse linéaire du coulisseau est : 2 3
1
dx
v = ------
dt

2e

= r -------
dt
v = rω
O1
ω étant la vitesse angulaire de la came 1. O2
α O3
Par conséquent, pour une vitesse angulaire

2e
constante de la came 1, la vitesse linéaire du O4
coulisseau 2 est constante. Δ' O5
Une réalisation possible de ce type de came
peut être celle proposée par la figure 7.44 com-
portant trois profils en développante de cercle
décalés angulairement de 120°.
Cette came peut être, par exemple, destinée à 5
4
commander la montée d’un pilon mécanique
dont la descente est assurée par gravité. Figure 7.45

Δ' : axe de la liaison pivot (1-0)


Δ : axe géométrique 2
7.6 LES EXCENTRIQUES
1
7.6.1 Définition (fig. 7.45) Δ

Soit un organe mécanique cylindrique 1 d’axe O


géométrique Δ, et Δ′ un axe parallèle à Δ distant
O'
de ce dernier de la cote e. On désigne par excen-
trique l’organe 1 quand il est en liaison pivot Δ'
par rapport à un bâti 0 autour de l’axe Δ′. La 0 0 0
cote e se nomme alors excentration. Excentration e

Soit un élément 2 en liaison pivot par rapport à Figure 7.46


l’excentrique 1 autour de l’axe Δ. Soit O un
point de Δ, et O′ un point de Δ′, tels que O et O′
7 Modification de la nature du mouvement 169

appartiennent à un plan perpendiculaire à Δ et par rapport au bâti. Étudions le mouvement d’un


Δ′. Pendant le fonctionnement le point O décrit point M de cet élément, nommé cadre.
un cercle de centre O′ et de rayon r = e (e : Soit le repère R ( O′, x, y, z ) lié au bâti 0, défini
excentration). Cinématiquement, l’excentrique 1 ainsi :
est donc équivalent à une manivelle de rayon r =
O′ est le centre de la liaison pivot 1/0 d’axe
e, et l’élément 2 se comporte comme une bielle
( O′, z ) ;
dans le système bielle/manivelle déjà décrit au
paragraphe 4 (fig. 7.46). l’axe ( O′, x ) est celui de la liaison glissière
{2, 3}/ 0 ;
7.6.2 Utilisation de l’excentrique le plan ( O′, x, y ) contient les points O′, A et M.
analogue à celle du système bielle/ Soit B et C les points de contact entre l’excen-
manivelle (fig. 7.47) trique 1 et les bords intérieurs du cadre {2, 3}.
Pendant le fonctionnement, le glissement relatif
1/ {2, 3} en B et C a lieu suivant une amplitude
1 égale à deux fois l’excentration.
Oi = A 2 3
Le schéma de la figure 7.48 est cinématique-
ment équivalent au schéma de la figure 7.49.
Oi x
Le mouvement du point M est identique à celui
0 du point Hi , projection orthogonale de Oi sur
0
1 : Excentrique
2 : Bielle l’axe ( O′, x ) .
3 : Coulisseau
Envisageons une vitesse angulaire constante de
Figure 7.47
l’excentrique 1 par rapport au bâti 0, telle que :
Le schéma d’une installation est identique à Ω (1 ⁄ 0) = ω z ω > 0
celui décrit au paragraphe 7.4. La course c du
Soit α = ( O′M, O′A ) = ωt
coulisseau est égale au double de l’excentration
e : c = 2e = 2R. Posons O′Hi = xx avec x = R cos ωt
L’excentration e = R est souvent réduite devant Alors la vitesse linéaire de l’élément {2, 3} est :
la longueur l = AB de la bielle 2 : dx
R << l et R 2 sin 2 ωt << l 2 v = ------ = – Rω sin ωt
dt
Ainsi, l’expression de la vitesse linéaire v du
L’accélération linéaire est :
coulisseau peut-elle s’écrire, de manière appro-
2
chée : d x dv 2
γ = -------2- = ------ = – Rω cos ωt
dt dt
R
v ≈ – Rω sin ωt + ----- sin 2ωt
2l Nous pouvons aussi écrire :
γ = – ω 2 x t (x = R cos ωt)
en considérant la valeur exacte calculée au para- 2
graphe 7.4.2, soit : d x
= -------2-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

1 R dt
v ≈ – Rω sin ωt + --- ------------------------------------- sin 2ωt
2 2 2 2 2
l – R sin ωt d x 2
Soit -------2- + ω x = 0
dt
7.6.3 Utilisation de l’excentrique
Cette équation différentielle est typique d’un
dans un cadre solidaire
mouvement vibratoire simple. Les graphes des
du coulisseau (fig. 7.48)
espace, vitesse et accélération du point M en
Pour cette application, la bielle 2 et le coulisseau fonction du temps sont donnés par la
3 forment un seul élément en liaison glissière figure 7.50.
170 Ingénierie mécanique

y
1
(2, 3) : cadre

du glissement
Amplitude

B Oi=A C M
O’ x

Figure 7.48

;;;;;;;;
;;
y

1 (2, 3) : cadre
α
Oi=A
M
z O' Hi
x

0
0

Figure 7.49

7.7 LE SYSTÈME VIS/ÉCROU


7.7.1 Définition (fig. 7.51)
xt
• Un système vis/écrou est constitué d’une tige
cylindrique 1 (vis) d’axe Δ, munie d’un filet
hélicoïdal, ou autre forme, se vissant dans un
vt π π 3π 2π t trou taraudé 2 (écrou). La liaison 1/2 est donc
2ω ω 2ω ω de type hélicoïdale d’axe Δ.
γt

Vis 1 Ecrou 2

Figure 7.50
;
Remarquons que le graphe espace/temps
d moy = 2rmoy

Diamètre
s’obtient graphiquement en découpant le cercle nominal d Δ
;
de rayon R = O′A en plusieurs secteurs angu-
laires égaux, comme cela a déjà été décrit pour
le système bielle/manivelle au paragraphe 7.4.2
(fig. 7.52, p. suivante). Figure 7.51
7 Modification de la nature du mouvement 171

x
Lieu des points Oi = A

O' 1 2 3 4
2 0 π π t
2ω ω

4
Lieu des points Hi

Figure 7.52 DÉTERMINATION GRAPHIQUE DE LA LOI ESPACE/TEMPS

• Supposons la vis 1 immobile. On appelle pas 7.7.2 Vitesse de glissement


p du système la longueur du déplacement de et de translation
l’écrou 2 suivant Δ quand celui-ci effectue un
Soit r le rayon moyen de la vis 1.
tour autour de Δ (fig. 7.53).
Envisageons le développement de l’hélice pri-
2' 2 (après un tour) mitive, sur un plan P parallèle au plan ( O, x ) ,
1
correspondant à une révolution autour de l’axe
Δ (fig. 7.55).
Δ Soit M un point de contact entre l’écrou 2 (non
représenté) et l’hélice, alors VM ( 2 ⁄ 1 ) est tan-
p
gent en M à l’hélice.
Figure 7.53 Soit P′ un plan tangent en M au cylindre primi-
• Soit le repère R ( O, x, y, z ) direct tel que O tif, et un repère local R′ ( M, u, v, w ) défini
ainsi :
soit un point fixe de Δ et ( O, x ) confondu avec
– ( M, u ) et ( M, v ) appartiennent au plan P′ ;
Δ (fig. 7.54).
Envisageons la rotation de l’écrou 2 d’un angle – l’axe ( M, u ) est parallèle au plan ( O, y, z ) .
θ > 0 autour de l’axe ( O, x ) : Alors VM ( 2 ⁄ 1 ) = uu + vv
– le pas du système est à droite si l’écrou effec- avec u = ωr
tue une translation positive sur l’axe ( O, x ) ; D’autre part, d’après le développement de
– le pas du système est à gauche dans le cas l’hélice, nous pouvons écrire :
inverse.
p v
tan α = --------- = ---
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

y 2πr u
2
ω r +  --------- ( .ωr )
2 2 p
d’où : VM ( 2 ⁄ 1 ) =
θ>0
1
2  2πr 

O ω 2 2 2
VM ( 2 ⁄ 1 ) = ------ 4π r + p
x Δ 2π
Pas à gauche Pas à droite Cette vitesse est la vitesse de glissement de
z l’écrou sur la vis suivant une direction tangente
Figure 7.54 à l’hélice. La vitesse de translation suivant Δ, de
172 Ingénierie mécanique

x x

Δ Vis 1 Hélice développée

Rayon r

VM (2/1)

p
α
v
u

M
P' w α
z y
l = 2πr

y Figure 7.55

l’écrou (quand la vis est immobilisée) ou de la – une liaison hélicoïdale d’axe Δ.


vis (quand l’écrou est immobilisé) est : En modifiant les positions relatives de ces trois
p liaisons, plusieurs agencements sont réalisables
v = --------- .ω.r
2πr tels que ceux proposés par les figures 7.56,
p.ω 7.57, 7.58 où :
v = ---------
2π – l’élément 0 est le bâti fixe ;
p : en m/tr – l’élément 1 est la vis ;
ω : en rd/s – l’élément 2 est l’écrou ;
v : en m/s – l’élément 3 est le récepteur animé du mouve-
ment de translation.
Remarque Ω est la vitesse angulaire à l’entrée du système, et
Dans les exercices, nous assimilerons le VM la vitesse linéaire en sortie. Pour ces exemples :
diamètre moyen au diamètre nominal d :
– le pas est à droite ;
dmoy ≈ d (rmoy ≈ r) – la vitesse angulaire est Ω = ω x , avec
ω > 0.
7.7.3 Transformation de mouvement
Le système vis/écrou transforme un mouvement 7.8 LA CROIX DE MALTE
de rotation continu, en mouvement de translation
continu. L’élément, vis 1, ou écrou 2, en liaison 7.8.1 Définition (fig. 7.59)
pivot autour de l’axe Δ à une vitesse angulaire ω, La croix de malte permet de transformer un
commande la translation de l’autre élément sui- mouvement de rotation continu en mouvement
vant l’axe Δ à la vitesse linéaire v, telle que : de rotation intermittent. Le mouvement de rota-
p.ω tion continu est assuré par un plateau circulaire
v = --------- (voir § 7.7.2.)
2π 1, muni d’ergots cylindriques régulièrement
répartis sur une même circonférence. Le mou-
Le schéma cinématique de la transmission doit vement de rotation intermittent du plateau 2
comporter trois liaisons mécaniques : muni de rainures radiales a lieu quand ces der-
– une liaison pivot d’axe Δ ; nières sont parcourues, une à une, par les ergots
– une liaison glissière suivant une direction du plateau 1. Le plateau 2 porte le nom de croix
parallèle à l’axe Δ ; de malte.
7 Modification de la nature du mouvement 173

Ω(1/0) y 1
VM(3/0) Δ
M
z x

3 (0,2)

Figure 7.56

1
Ω(1/0)
VM(3/0)
M Δ

(0,2)

Figure 7.57 TROIS AGENCEMENTS POSSIBLES DU SYSTÈME VIS/ÉCROU

2 (1,3)
Ω(2/0)
CM VM(1/0)
Δ
M
0

Figure 7.58

1
2

O1 O2
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Ergot

Figure 7.59 CROIX DE MALTE


174 Ingénierie mécanique

Soit n 1 le nombre d’ergots sur le plateau 1, et n 2 Posons ( O1 O2 , O 1 A′ ) = α = ω 1 t et


le nombre de rainures aménagées dans le pla-
teau 2. Il existe de nombreuses configurations, ( O 2 O 1, O 2 A′ ) = β .
correspondant à diverses valeurs de n 1 et n 2, qui
Soit H et H′ les pieds des perpendiculaires
offrent d’un point de vue cinématique des résul-
abaissées respectivement des points A et A′ sur
tats spécifiques. Nous allons limiter notre étude
l’axe (O 1, x ).
au cas particulier où n 1 = n 2 = 4.
H′A′
Nous pouvons écrire : tan β = -------------
7.8.2 Vitesse angulaire O 2 H′
de la croix de malte (fig. 7.60)
R sin ω 1 t sin ω 1 t
• Soit le repère R (O 1, x , y , z ) tel que : l’axe tan β = --------------------------------------------
- = ------------------------------
-
(O 1, x ) porte les points O 1 et O 2, centres res- – R 2 + R cos ω 1 t cos ω 1 t – 2
pectifs des cercles (C 1) et (C 2) situés dans le
sin ω 1 t 
plan (O 1, x , y ). Soit β = arc tan  ------------------------------
-
 cos ω t – 2
Soit R = O 1 A = O2 A le rayon commun à (C 1) et 1
(C 2).
Soit A un point d’intersection de (C 1) avec (C 2) • La vitesse angulaire de la croix de malte 2
tel que O 1 A soit perpendiculaire en A à O 2 A. s’obtient par dérivation de l’angle β par rapport
Envisageons la rotation, à la vitesse angulaire au temps, soit :
constante ω 1, du plateau à ergots 1, par rapport dβ
ω 2 = ------
au bâti 0, soit : dt
Ω ( 1 ⁄ 0 ) = ω1 z ω 1 > 0. sin ω 1 t
Posons u t = ------------------------------
-
Pendant la transmission du mouvement, le point cos ω 1 t – 2
de contact A entre 1 et 2 décrit un rayon du cercle
d’où β = arctan u t
(C 2 ). Dans une position quelconque, le point A
se trouve en A′. La vitesse angulaire de la croix du
-------t
de malte 2 est : dβ dt
Alors ------ = --------------2
Ω ( 2 ⁄ 0 ) = ω 2 z ω 2 < 0. dt 1 + ut

y 2

(C1) (C2)
A
1

A'

O1 ω1t β O2
z H H' x

0 : Bâti fixe
1 : Plateau à ergots
2 : Croix de malte

Figure 7.60 CINÉMATIQUE DE LA CROIX DE MALTE


7 Modification de la nature du mouvement 175

du t TABLEAU 7.3
Calculons : -------
dt ␣ = ␻1 t ␻ 2 en rd/s (pour ␻ 1 = 0,1 ␲ rd/s)

du t 0 – 0,76
------- =
dt π
------ – 0,69
32
ω cos ω 1 t ( cos ω 1 t – 2 ) + sin ω 1 t ( ω 1 . sin ω 1 t ) π
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2
- ------ – 0,53
16
( cos ω 1 t – 2 )

------ – 0,37
32
Finalement : π
---- – 0,24
8
dβ 5π
------ = ------ – 0,15
dt 32

ω cos ω 1 t ( cos ω 1 t – 2 ) + sin ω 1 t ( ω 1 sin ω 1 t ) 3π


------ – 0,08
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
- 16
2
( cos ω 1 t – 2 ) 7π
------ – 0,03
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2
- 32
sin ω 1 t π
1 + -------------------------------------2- ---- – 0,00
4
( cos ω 1 t – 2 )

------ =
dt – 0,76
ω2 = f(α)
ω cos ω 1 t ( cos ω 1 t – 2 ) + sin ω 1 t ( ω 1 sin ω 1 t ) pour ω1 = 0,1πrd/s
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2
-
2
( cos ω 1 t – 2 ) + sin ω 1 t


Finalement : ω 2 = ------
dt

ω 1 ( 1 – 2 cos ω 1 t ) π π α
ω 2 = ---------------------------------------------
- ω2 < 0 (rd/s) (rd)
3 – 2 2 cos ω 1 t ω2 8 4
Figure 7.61

• Nous pouvons tracer la courbe exprimant la


variation de ω 2 en fonction de la position angu- Remarque
laire du plateau à ergots 1, soit la courbe repré-
sentative de la fonction : Pour α = 0 (A′ sur l’axe (O 1, x ), le rapport
des vitesses angulaires est :
ω 2 = f (α) ; α = ω 1t ω – 0 ,76
k = -----2- = --------------
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

ω1 0 ,1π
Prenons, par exemple, comme valeur numé- k = – 2 ,4
rique, ω 1 = 0,1 π rd/s (soit 3 tr/min).
Le tableau 7.3 donne les valeurs qui ont permis
de tracer la courbe de la figure 7.61 pour a com- • Pour un tour complet du plateau à ergots 1, la
π courbe représentative de la fonction ω 2 = f(α)
pris entre 0 et --- .
4 est celle de la figure 7.62.
176 Ingénierie mécanique

N°4
1
ω1

N°3 N°1
N° ergots en action

N°2

N°1 N°2 N°3 N°4 N°1

α
π π 3π π 5π 3π 7π 2π (rd)
4 2 4 4 2 4
ω2 (rd/s)

Figure 7.62 COURBE EXPRIMANT ω2=f(α) POUR UN CYCLE

À SAVOIR
• Une méthode graphique permet facilement L’accélération linéaire du coulisseau est :
de construire les graphes (vitesse linéaire/
3 2
temps) et (accélération linéaire/temps) à par- 2 1 R sin 2ωt
γ = – Rω cos ωt + --- --------------------------------------------
-
tir d’un graphe (espace/temps) connu pour le 4 ( l – R 2 sin 2 ωt ) 3 ⁄ 2
2
mouvement de translation d’une élément
(voir § 7.3.2). R cos 2ωt
+ --------------------------------------------
-
• Un système bielle/manivelle de base est 2
( l – R sin ωt )
2 2 1⁄2
composé (fig. 7.9) :
– d’une manivelle (ou vilebrequin) de rayon La vitesse linéaire du coulisseau peut aussi
R = OA ; s’obtenir graphiquement, après avoir
– d’une bielle de longueur l = AB ; construit le schéma cinématique du système à
– d’un coulisseau. une échelle donnée, à l’aide de ces deux rela-
tions (fig. 7.11, 7.12 et 7.13) :
Soit xt l’abscisse du point B solidaire du cou-
sin ( α + β )
lisseau, telle que OB = x t x , et ω la vitesse v = VA ( 1 ⁄ 0 ) . ---------------------------
cos β
angulaire constante de la manivelle, alors :
avec VA ( 1 ⁄ 0 ) = ωR
2 2 2
x t = R cos ωt + l – R sin ωt ou v = ω.OC
La vitesse linéaire du coulisseau est : Les principaux systèmes bielle/manivelle
dérivés du principe de base sont les systèmes :
1 R sin 2ωt – à retour rapide
v = – Rω sin ωt + --- -------------------------------------
2 2 2 2 • à coulisse unique (fig. 7.17) ;
l – R sin ωt
• à double coulisse (fig. 7.18) ;
7 Modification de la nature du mouvement 177

• à double manivelle (fig. 7.19) ; – La vitesse linéaire du coulisseau est :


• à coulisseau excentré (fig. 7.20) ; 1 2
– à zone de vitesse constante (fig. 7.22) ; v = – 2ωr cos α 0 sin ωt + --- k lω sin 2ωt
2
– à course variable (fig. 7.24, 7.25).
• Une classification des cames est donnée
Pour ces systèmes, il est conseillé de
dans le tableau 7.3 du paragraphe 7.5.1.
construire, point par point, le graphe (espace/
temps). Les graphes (vitesse/temps) et (accé- La géométrie du profil d’une came se déter-
lération/temps), s’obtiennent alors par déri- mine graphiquement à partir du graphe
vation graphique ou en utilisant un logiciel. (espace/temps) correspondant au mouve-
ment de translation du coulisseau. Pour les
• Pour le système à course variable, la trajec- cames à contact radial direct, à galet et à pla-
toire du point C est confondue avec un dia- teau, la marche à suivre est donnée au para-
mètre de la couronne planétaire. Ce dernier graphe 7.5.2.
est une hypocycloïde particulière résultant du Le tableau 7.4 résume, pour les cames à
fait que le diamètre de la couronne est le contact radial, les types de profils et la nature
double de celui du satellite. Cette trajectoire correspondante du mouvement du coulis-
rectiligne du point C est nommée droite de seau.
la Hire.
Soit xt l’abscisse du point B solidaire du cou- TABLEAU 7.4
Mouvement
lisseau, telle que OB = x t x , et ω la vitesse du coulisseau
Profil Figures
angulaire constante de la manivelle (ou bras 7.30
porte-satellite), alors : uniforme Came en cœur 7.31
(vitesse linéaire 7.32
x t ≈ 2r cos α cos α 0 constante) développante 7.43
de cercle 7.44
1 2 1 2
+ l  1 – --- k  – --- k l cos 2α uniformément
 4  4 accéléré
Came Morin 7.35
(accélération
α 0 : angle définissant la position initiale du linéaire constante)

point C0 (réglage obtenu par rotation de la nul arc de cercle 7.38


(vitesse nulle
couronne planétaire) :
sur un secteur
α = ωt angulaire donné) (came de Trezel…) 7.40
l : longueur de la bielle ; quelconque quelconque
r : rayon du satellite.
2r cos α • Un excentrique est cinématiquement équi-
k = – ----------------------0- valent à une manivelle (dans le système
l
bielle/manivelle) dont le rayon R est égal à
l
– Pour α 0 ∈ 0, arc tan ----- , la course du l’excentration e. En conséquence, les rela-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

2r tions établies pour le système bielle/mani-


coulisseau est : velle restent applicables. En pratique,
l’excentration e est souvent très inférieure à
c = 4r cos α 0 la longueur l de la bielle. L’expression sim-
π plifiée de la vitesse linéaire du coulisseau
– Pour α 0 = ---- , la course du coulisseau est s’écrit alors (fig. 7.46 et 7.47).
2
(fig. 7.27) : R
v ≈ – Rω sin ωt + ----- sin ωt
2r 2l
c = l ( 1 – cos β ) avec β = arc sin -----
l
178 Ingénierie mécanique

Quand l’excentrique est utilisé dans un cadre La vitesse de glissement de l’écrou sur la vis
solidaire du coulisseau, le mouvement de ce est :
dernier est un mouvement sinusoïdal simple ω 2 2 2
v g = ------ 4π r + p
pour lequel (fig. 7.48, 7.49 et 7.50) : 2π
– la vitesse linéaire est : d
r : rayon moyen, r moy ≈ r = --- ;
– v = – Rω sin ωt . 2
d : diamètre nominal.
– l’accélération linéaire est :
2 • Soit une croix de malte comportant quatre
γ = – Rω cos ωt . rainures radiales à 90° entraînée par un plateau
• Dans le système vis/écrou, la vitesse solidaire de quatre ergots à 90° tableau 7.3
linéaire de l’élément mobile en translation tournant à la vitesse angulaire constante ω 1
(vis ou écrou) est : telle que définie en 7.8.2 et fig 7.59 et 7.60.
p.ω Alors, la vitesse angulaire de la croix de
v = --------- malte est (fig. 7.61) :

ω : vitesse angulaire de l’élément mobile en ω 1 ( 1 – 2 cos ω 1 t )
ω 2 = ----------------------------------------------
-
rotation (écrou ou vis) ; 3 – 2 cos ω 1 t
p : pas.
ω 1 et ω 2 sont de signe contraire.

EXERCICES CORRIGÉS
Sur une machine-outil, le mouvement de coupe
7.1. Système bielle/manivelle de base de l’outil est assuré par la translation d’axe
Un moteur de véhicule automobile a les caracté- (B, u ) du coulisseau 3.
ristiques suivantes :
Soit M un point de l’outil solidaire du coulis-
Nombre de cylindres : 4 ;
seau 3. Quand l’axe de la bielle 2 est confondu
Alésage : 86 ; avec l’axe (Q, y ) (A et B sont respectivement
Course : 86 ; en A′ et B′), on donne :
Longueur de la bielle : 180 ;
VM ( 3 ⁄ 0 ) = v = 20 m/min
Puissance maximale à 5 800 tr/min : 114 ch
(1 ch = 736 W). OA = OA′ = R = 120
1° Calculer la vitesse linéaire maximale des QO = 300
pistons correspondant à la puissance maximale OB′ = 540
délivrée par le moteur. Ω ( 1 ⁄ 0 ) = ω 1 z (ω1 < 0)
2° Retrouver, par un moyen graphique, le
ω 1 est constante.
résultat de la question précédente (exécuter le
schéma cinématique à l’échelle 1, par exemple). 1° Posons Ω ( 2 ⁄ 0 ) = ω 2 z .
Calculer ω 2 quand l’axe de la bielle 2 est
Réponse
confondu avec l’axe (Q, y ), et A en A′.
1° 26,8 m/s.
2° Calculer ω 1.
3° Calculer, sachant que ω 1 est constante, la
7.2. Système bielle/manivelle à double vitesse linéaire v de l’outil, quand le point A de
coulisse, à retour rapide (fig. 7.63) la manivelle est en A″.
7 Modification de la nature du mouvement 179

3
B B'

Outil

2 0 M

A'

1
A

O
z x

H2 H1
ω 1/0
0 : Bâti fixe
A''
1 : Manivelle
2 : Bielle

Figure 7.63

4° Soit vA′ la valeur de v quand A est en A′, et Il s’agit d’une pompe simple effet dont le débit
vA″ la valeur de v quand A est en A″. varie avec la course du piston. Cette dernière
v A′ dépend de la position du point C0 défini au para-
Calculer le rapport k = -------
- et conclure. graphe 7.4.3.).
v A″
On donne : OE = r = 34 ;
5° Calculer le temps ta d’une course aller du DB = l = 132 ;
coulisseau et le temps tr d’une course retour du
coulisseau. N 1 ⁄ 0 = 500 tr/min ;
diamètre du piston d3 = 30.
Réponses
Soit α 0 = ( OB, OC 0 ) , l’angle initial définis-
1° – 0,396 rd/s.
sant la position de C 0, après réglage (rotation 5/
2° – 1,39 rd/s.
0 grâce au système roue et vis sans fin 5 – 6), et
3° – 0,78 m/s.
α l’angle défini au paragraphe 7.4.3.),
4° 2,3 ;
figure 7.25.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

) )

l’arc H1 H2 correspond au retour rapide du coulisseau, 1° Exprimer le débit volumique moyen qvmoy de
l’arc H2 H1 correspond à l’aller lent du coulisseau. cette pompe en fonction de α 0 soit :
5° ta = 2,85 s ; tr = 1,66 s. q v = f ( α 0 ) pour
l
α 0 ∈ 0, arc tan -----
7.3. Système bielle/manivelle à course 2r
variable appliqué à une pompe doseuse destinée 2° Calculer le débit volumique moyen de cette
à l’industrie pétrolière (remplissage de bidons π
d’huile) (fig. 7.64). pompe pour α 0 = --- .
2
180 Ingénierie mécanique

A
5
E 7
C0 = D
2 3
A
α0
B

O
4 1
6

0 AA de (0,5,6) 0
8
5
A

0 : Bâti fixe
1 : Manivelle
2 : Bielle
3 : Coulisseau-piston
4 : Satellite
5 : Planétaire Roue et vis
6 : Vis
7 : Clapet d'admission

Figure 7.64

3° Calculer le débit volumique moyen de cette 2° Course : c = 0,018.


pompe pour α 0 = 0. πcd N
2
Débit : q v = ---------------- = 2,1 10 – 4 m3/s.
4° Après réglage, le point C0 est tel que moy
120
π 3° 8.10 – 4 m3/s.
α 0 = --- .
4

Calculer le débit volumique instantané qv de 4° α = ------ .
2
cette pompe quand les points D et O sont qv = 17,79 10 – 4 m3/s (v : 2,51 m/s).
confondus, pendant la période de refoulement
du piston. 5° Voir fig. 7.65 et Tableau 7.5.
–3 –4
q v = 17,79 10 ( 1818 10 sin 2ωt – sin ωt ) (m3/s)
π
5° Tracer, pour α 0 = --- , le graphe exprimant le qvmaxi pour α ≈ 253°.
4
qv
débit volumique instantané, pour α ∈ [ 0, 2π ] ,
(m3/s)
en fonction de α, soit q v = f ( α ) . qv maxi
qv = f(α)
18,81 10– 4

Réponses
1° Course : c = 4r cos α 0
4.10– 4
2
rπNd
Débit : q v = --------------- cos α 0
moy
60 π 2π α

= 8.10 – 4 cos α0 (m3/s). Figure 7.65


7 Modification de la nature du mouvement 181

TABLEAU 7.5 1° Dessiner la came à l’échelle 1. Construire le


3 graphe espace/temps relatif au mouvement de
α (d°) qv (m /s)
translation du cadre 2 suivant l’axe (O, y ), soit
180° 0
200 8,16 10 – 4
y = f (t) .
220 14,6 10 – 4
Adopter les échelles suivantes :
240 18,2 10 – 4
260 18,6 10 – 4 1 cm → 0,05 s en abscisse (t).
280 16,4 10 – 4 1 cm → 10 mm en ordonné (e).
300 12,60 10 – 4
320 8,25 10 – 4
340 4 10 – 4 2° Construire, par dérivation graphique, le
360 0 10 – 4 graphe vitesse/temps du même mouvement,
soit v = g ( t ) .
7.4. Une came 1 est définie ainsi (fig. 7.66) : Adopter l’échelle suivante 1 cm → 100 mm/s.
– le triangle OAB est équilatéral de côté OA = En déduire la valeur de la vitesse maximale.
AB = BO = 55 ;
)

– l’arc CD a pour rayon BC = BD = 73 ; Remarque


)

– l’arc EF a pour rayon OE = OF = 73 ; Il est conseillé de diviser la came en


)

– l’arc GH a pour rayon AG = AH = 73 ; 16 secteurs angulaires.


)

– l’arc HC a pour rayon OH = OC = 18 ;


Réponses
)

– l’arc DE a pour rayon AD = AE = 18 ;


Voir figures 7.67 et 7.68.
)

– l’arc FG a pour rayon BF = BG = 18.



La rotation de la came 1 autour de l’axe (O, z )
y (mm)
entraîne la translation du cadre 2 suivant l’axe
(O, y ). 55

y
D E
1
A 10
t
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
0,05 s 0,8 s

C O B F Figure 7.67
z x
I
H G

2 v (mm/s)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 7.66 100

t
Conditions initiales : à t = 0, le point I du profil
entre en contact avec la partie supérieure du
cadre et y = 0.
Figure 7.68
Soit Ω ( 1 ⁄ 0 ) = ωz, ω > 0 .
On donne N 1 ⁄ 0 = 75 tr/min. vmaxi ≈ 330 mm/s.
182 Ingénierie mécanique

2° v
7.5. Soit une came à galet 1 devant transmettre (m/s)
un mouvement de translation à un coulisseau 2
suivant la loi espace/temps définie par la 0,66
figure 7.69.
e π 2π t
ω ω (s)
0,66
(mm)

25
Figure 7.71

0 1 2 3 4 5 6 7 8 t
π 2π
ω ω
Figure 7.69
7.6. Le vérin mécanique, dont le schéma ciné-
On donne : matique est celui de la figure 7.4, a les caracté-
diamètre initial du noyau : D = 30 ; ristiques suivantes :
N 1 ⁄ 0 = 400 tr/min (0 : bâti fixe) ; – Réducteur :
nombre de filet de la vis : n = 1 ;
diamètre du galet : d = 10. nombre de dents de la roue : Z = 20.
1° Définir, à l’échelle 1, le profil de la came.
– Système vis/écrou :
2° Construire le graphe vitesse/temps. Définir diamètre nominal : d = 18 ;
la valeur de la vitesse v pour t ∈ [ 0, 2π ⁄ ω ] . pas : p = 3 ;
filet à section trapézoïdale.
Réponses
– Moteur électrique :
Voir figures 7.70 et 7.71.
puissance P = 500 W ;
1° vitesse angulaire ;
N = 1 500 tr/min.
1° Calculer la vitesse linéaire v du récepteur.
2° Soit M un point lié à la vis, et situé sur un
cercle de diamètre d. Calculer la vitesse de glis-
d
D+

sement en M de la vis par rapport à l’écrou, soit


D VM ( vis/écrou ) = vg

Réponses
1° 3,75 10 – 3 m/s.
Figure 7.70 2° 0,07 m/s.
Chapitre 8
Étude cinématique
des engrenages

Introduction

On appelle engrenage un ensemble de deux solides S 1 et S 2 tel que la rotation de l’un,


autour d’un axe fixe ou mobile, doit entrainer la rotation de l’autre, avec pour contrainte
principale l’homocinétie c’est-à-dire la constance du rapport des vitesses angulaires, ω 1 de
S 1 et ω 2 de S 2, soit :
ωs ω2
k 12 = --------2 = ------ = constante
ωs ω1
1

Autrement dit, la transmission doit s’effectuer sont rigoureusement définies. De même, l’étude
sans glissement. En aucun cas, cela ne veut particulière du mouvement plan sur plan doit
signifier que le contact dent sur dent se fera sans précéder celle des profils conjugués.
glissement relatif. Il est dès à présent important
de noter qu’il n’y a pas incompatibilité entre
glissement dent sur dent et homocinétie de la 8.1 LE TORSEUR CINÉMATIQUE,
transmission. DÉFINITION ET PROPRIÉTÉS
D’une façon très générale, les problèmes posés
par les engrenages sont ceux posés par le mou- 8.1.1 Définition (fig. 8.1)
vement relatif de deux solides S 1 et S 2. Il s’agit Soit deux solides S 1 et S 2 en mouvement relatif,
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

donc de cinématique du solide pour laquelle


et M un point quelconque lié au solide S 2. À
l’utilisation des torseurs cinématiques est inté-
ressante. Elle met, entre autres, en évidence chaque instant, on peut définir Ω ( 2 ⁄ 1 ) et
l’existence de l’axe central dans le mouvement VM ( 2 ⁄ 1 ) où :
de S 1 par rapport à S 1. Ainsi, les propriétés du
torseur cinématique définies par la suite, sont- – Ω ( 2 ⁄ 1 ) est le vecteur vitesse angulaire ins-
elles le préalable nécessaire à l’étude propre- tantanée du solide S 2 par rapport au solide S 1 ;
ment dite des engrenages. Le lecteur pourra – VM ( 2 ⁄ 1 ) est le vecteur vitesse linéaire ins-
aussi se référer au livre Mécanique du solide, tantanée du point M de S 2 dans son mouve-
dans la même collection, dans lequel ces notions ment par rapport au solide S 1.
184 Ingénierie mécanique

On démontre que le produit scalaire V.Ω est


S1 S2 Ω ( 2 /1) constant, soit :
VM ( 2 ⁄ 1 ).V ( 2 ⁄ 1 ) = VN ( 2 ⁄ 1 ).V ( 2 ⁄ 1 ) = k
M k est l’invariant scalaire.
VM (2/1) c) Équiprojectivité du champ des vecteurs
Figure 8.1
de vitesse
Considérons toujours le mouvement relatif de
Théorème. Ainsi, le mouvement relatif de S 2 et S 1 et S 2. Soit R un repère lié à S 1, et M, N deux
S 1 en M peut-il être défini par un ensemble de points quelconques liés à S 2 (fig. 8.2).
deux vecteurs nommé torseur cinématique et VN (2/1)
noté :

 V (2 ⁄ 1) 
Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =   S1 N
V (2 ⁄ 1) 
M M M u
R
S2
VM (2/1)
8.1.2 Propriétés Figure 8.2
a) Changement de centre de réduction On peut définir le torseur cinématique
Le déplacement du torseur cinématique du point Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) en M et en N :
M au point N entraîne une modification évidente  Ω (2 ⁄ 1) 
du vecteur vitesse linéaire, la vitesse angulaire Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =  
restant inchangée. Un calcul simple conduit à : V (2 ⁄ 1) 
M M

VN ( 2 ⁄ 1 ) = VM ( 2 ⁄ 1 ) + NM ∧ V ( 2 ⁄ 1 )  Ω (2 ⁄ 1) 
et Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =  
V (2 ⁄ 1) 
N N
 Ω (2 ⁄ 1)  On démontre l’égalité suivante :
Donc, si Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =  
V (2 ⁄ 1) 
M M VM ( 2 ⁄ 1 ).u = VN ( 2 ⁄ 1 ).u
alors ou u est le vecteur unitaire orientant MN .
{ Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } =
d) Axe central du torseur cinématique
 Ω (2 ⁄ 1)  (fig. 8.3)
 
V ( 2 ⁄ 1 ) = VM ( 2 ⁄ 1 ) + NM ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) 
N N
Dans le cas général, les deux composantes du
torseur cinématique ne sont pas colinéaires.
Ω(2/1)
b) Invariant scalaire VI (2/1)

Soit les deux torseurs cinématiques suivants : Ω(2/1)

 Ω (2 ⁄ 1)  I
Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =   M
V (2 ⁄ 1) 
M M S1
VM (2/1)
 Ω (2 ⁄ 1)  S2
et Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =  
N VN ( 2 ⁄ 1 )  Figure 8.3
8 Étude cinématique des engrenages 185

S’il existe une position privilégiée I de M dans 8.2 MOUVEMENT PLAN


le solide S 2 pour laquelle ces deux composantes SUR PLAN
sont portées par le même axe, soit
VI ( 2 ⁄ 1 ) = λΩ ( 2 ⁄ 1 ) 8.2.1 Définition (fig. 8.5)
alors le point I prend le nom particulier de point Théorème. Le mouvement relatif de S 2 par
central. rapport à S 1 est un mouvement plan sur plan
Sur la figure 8.3, le point I est un point central. quand il existe un plan P2 lié à S 2 qui reste
L’axe central est la droite formée par l’ensemble parallèle à un plan P1 lié à S1.
des points I vérifiant cette condition à un instant
donné. Définissons les repères R 1 = ( O 1, x 1, y 1, z 1 )
On démontre que l’axe central est une droite lié à S 1 et R 2 = ( O 2, x 2, y 2, z 2 ) lié à S 2, tels
parallèle à Ω ( 2 ⁄ 1 ) .
que x 1 = x 2 est perpendiculaire aux plans P1 et
La recherche de l’axe central peut se faire de la
manière suivante : P2.
Soit le torseur cinématique connu : ( O 1, y 1, z 1 ) définit le plan P1 ;
 Ω (2 ⁄ 1)  ( O 2, y 2, z 2 ) définit le plan P2.
Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =  
V (2 ⁄ 1) 
M M

L’axe central Δ est parallèle à Ω ( 2 ⁄ 1 ) et passe Remarque


par I tel que : On admettra dans la suite de l’étude que
O 2 lié à S 2 se déplace dans le plan P1.
Ω ( 2 ⁄ 1 ) ∧ VM ( 2 ⁄ 1 )
MI = -------------------------------------------------
2
-
Ω (2 ⁄ 1)
z1 S2 y2
si MI est la perpendiculaire à Ω ( 2 ⁄ 1 ) (fig. 8.4). z2

S1
Ω(2/1)
P2

O2 x2
I VI (2/1) O1 P1
x1 y1
l Ω(2/1)
Δ tra
e cen M Figure 8.5
A x
S2
VM (2/1)
Dans la figure 8.5, le plan P1 contenant les axes
Figure 8.4
( O 1, y 1 ) et ( O 1, z 1 ) reste confondu avec le plan
Dans le mouvement relatif de S 2 par rapport à S 1, P2 contenant les axes ( O 2, y 2 ) et ( O 2, z 2 ) , pen-
l’axe central du torseur cinématique est l’axe
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

dant le mouvement de S 2 par rapport à S 1.


instantané autour duquel S 2 tourne autour de S 1,
tout en se déplaçant en translation rectiligne
suivant cet axe. Cette translation est nulle quand 8.2.2 Centre instantané de rotation
VM ( 2 ⁄ 1 ) = 0 . (fig. 8.6)
L’axe central revêt une importance particulière On démontre que le mouvement plan de S 2 par
dans l’étude des engrenages. Il permet, en parti- rapport à S 1 est, à chaque instant, une rotation
culier, de définir les axoïdes dans le mouvement de S 2 sur S 1 autour d’un point géométrique I
relatif de deux roues dentées assimilées aux dont la position est variable au cours du temps.
solides S 1 et S 2. Ce point est le centre instantané de rotation : CIR.
186 Ingénierie mécanique

Soit un point M quelconque appartenant à P2. Si M est un point quelconque de S 2 dans le plan
Le torseur cinématique relatif au mouvement de P2, le point I, CIR à l’instant t du mouvement
S 2 par rapport à S 1 s’écrit, en M : P2 /P1 se trouve donc à l’intersection des nor-
 Ω (2 ⁄ 1)  males à tous les vecteurs vitesse des points
Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =   M i ∈ P 2 . Il suffit donc de connaître les vecteurs
V (2 ⁄ 1) 
M M
vitesse de deux points M et N ∈ P 2 pour définir
le CIR du mouvement de P2 /P1 à l’instant t.
Ω(2/1)
x2
P1
8.2.3 Base. Roulante
x1 VM (2/1)
M À chaque position relative de S 2 par rapport à
z2
O2 I (CIR)
S 1, donc à chaque instant t, il existe un CIR. Un
z1 observateur lié au solide S 1 voit l’ensemble des
y2 P2
CIR décrire sur le plan P1 une courbe appelée
base Ꮾ du mouvement.
O1 y1
La trace des CIR dans le plan mobile P2 forme
Figure 8.6
une courbe appelée roulante ᏾ du mouve-
ment. On peut aussi dire que la roulante ᏾ est
En I, par définition du centre instantané de l’ensemble des CIR vu par un observateur lié au
rotation, on sait que : solide S 2 pendant son déplacement par rapport à
VI ( 2 ⁄ 1 ) = 0 S 1.
À chaque instant, pendant le mouvement
Exprimons le torseur cinématique ᐀c ( S 2 ⁄ S 1 ) relatif de S 2 par rapport à S 1, la roulante ᏾
au point I ∈ P 2 : est, par définition, en contact avec la base Ꮾ
au point I, centre instantané de rotation.
{ Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } = Ainsi, tout mouvement plan sur plan peut-il se
ramener au roulement sans glissement (puisque
 Ω (2 ⁄ 1)  VI ( 2 ⁄ 1 ) = 0 ) de la roulante ᏾ liée à S 2, sur la
 
V ( 2 ⁄ 1 ) = VM ( 2 ⁄ 1 ) + IM ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) 
I I base Ꮾ liée à S 1.

soit 0 = VM ( 2 ⁄ 1 ) + IM ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) a) Premier exemple (fig. 8.8)

d’où VM ( 2 ⁄ 1 ) = MI ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) z1
z2
Ce résultat montre que le centre instantané de S2
rotation I est sur la perpendiculaire en M à
roulante ᏾
VM ( 2 ⁄ 1 ) (fig. 8.7). O2

base Ꮾ
z1 x2
y2 O1
z2 S1
I N
VM (2/1) x1 M≡ I y1
M VN (2/1)
(CIR) y2
P2
Figure 8.8
O2
x2
S 2 est un cercle lié au plan mobile P2 ( O 2, y 2, z 2 )
P1
O1
roulant sans glisser sur l’axe ( O 1, x 1 ) du plan
x1 S2 y1
Figure 8.7 fixe P1 ( O 1, y 1, z 1 ) lié à S 1. Le mouvement de S 2
8 Étude cinématique des engrenages 187

par rapport à S 1 est tel que les plans ( O 2, y 2, z 2 ) z1


et ( O 1, y 1, z 1 ) restent confondus, il s’agit d’un z2 I (CIR) roulante ᏾
mouvement plan sur plan. Soit M le point de B y2
contact du cercle sur l’axe ( O 1, x 1 ) . base Ꮾ
Le roulement sans glissement de S 2 sur S 1 per- O1
x1 x2 y1
met d’écrire : A

VM ( 2 ⁄ 1 ) = 0
Le point M est donc confondu avec le point I,
CIR du mouvement de S 2 par rapport à S 1. Figure 8.10
L’ensemble des CIR décrit dans le plan fixe P1
( O 1, y 1, z 1 ) la droite portée par l’axe ( O 1, y 1 ) , L’ensemble des CIR dans le plan mobile P2
qui forme donc la base Ꮾ du mouvement. ( O 2, y 2, z 2 ) est le lieu des sommets d’un triangle
L’ensemble des CIR décrit, dans le plan mobile rectangle AIB, admettant AB comme hypothé-
P2 ( O 2, x 2, y 2, z 2 ) le cercle de rayon O2 M, qui nuse. La roulante ᏾ est donc un cercle de dia-
forme donc la roulante ᏾ du mouvement. mètre AB.
Le mouvement du cercle S 2 par rapport au Le mouvement de la règle S 2 par rapport au
solide S 1 revient évidemment ici au roulement, solide S 1 revient au roulement, sans glissement,
sans glissement, de la roulante ᏾ (cercle) sur la de la roulante ᏾ sur la base Ꮾ en contact, à un
base Ꮾ (droite). instant donné, au centre instantané de rotation I.

b) Second exemple (fig. 8.9 et 8.10) 8.2.4 Recherche analytique de la base


S 2 est une règle AB liée au plan mobile P2 Ꮾ et de la roulante ᏾ (fig. 8.11)
( A, y 2, z 2 ) . Le mouvement de S 2 par rapport à
S 1 est tel que A et B restent en contact respecti- z1
M
vement avec ( O 1, y 1 ) et ( O 1, z 1 ) . z2 y2
Le CIR du mouvement de S 2 par rapport à S 1 est
le point d’intersection des perpendiculaires en A α
b
à VA ( 2 ⁄ 1 ) et en B à VB ( 2 ⁄ 1 ) . O2

z1 O1 a y1
z2 B I (CIR) Figure 8.11

y2
VB (2/1) S2 Considérons le mouvement plan sur plan du
plan P2 ( O 2, y 2, z 2 ) lié à S 2 sur le plan P1
( O 1, y 1, z 1 ) lié à S 1.
S1
O1 Soit un point M du plan P2 ( O 2, y 2, z 2 ) .
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

x1 A x2 VA (2/1) y1
Les coordonnées de M sont, dans
Figure 8.9
( O 2, x 2, y 2, z 2 ) :
L’ensemble des CIR dans le plan fixe P1 0
( O 1, y 1, z 1 ) est le lieu des points I tel que O2 M y2 (1)
O 1 I = AB = constante . Il s’agit donc d’un z2
cercle de rayon R = AB et de centre O1. Ce Les coordonnées de M sont, dans
cercle forme la base Ꮾ du mouvement.
( O 1, x 1, y 1, z 1 ) :
188 Ingénierie mécanique

x1 = 0 
db
 y = a – ------
O 1 M y 1 = a + y 2 cos α – z 2 sin α (2)  1 -


z 1 = b + y 2 sin α + z 2 cos α  z = b + ------
da
 1 -
Le centre instantané I du mouvement de S 2 par dα

rapport à S 1 est confondu avec M si :
qui sont les coordonnées paramétriques de M,
VM ( 2 ⁄ 1 ) = 0
pour la base Ꮾ, dans le repère R1 ( O 1, x 1, y 1, z 1 ) .
dO 1 M
soit --------------- = 0 (3) • Recherche de l’équation de la roulante 5 dans
dt
R2 ( O 2, x 2, y 2, z 2 )
• Recherche de l’équation de la base Ꮾ dans R1
( O 1, x 1, y 1, z 1 ) La roulante ᏾ est la courbe formée par l’ensemble
des points M de coordonnées ( y 2, z 2 ) dans le
Les coordonnées de M ∈ S 2 dans R2 (O 2,
repère mobile R2 ( O 2, x 2, y 2, z 2 ) . La relation (4)
( x 2, y 2, z 2 ) sont constantes. Les relations (1), (2)
s’écrit sous forme matricielle :
et (3) conduisent à :
da
 -------
 da dα dα sin α cos α y 2 = dα
 ------ – y 2 ------- sin α – z 2 ------- cos α = 0
dt dt dt – cos α sin α z 2 db
 -------
 db dα dα dα
 ------ + y 2 ------- cos α – z 2 ------- sin α = 0
dt dt dt
 d’où l’on extrait facilement :
soit 
da
 y = ------ db
  2 dα- sin α – ------

- cos α
 da dα dα 
 ------ = y 2 ------- sin α + z 2 ------- cos α  z = ------
da db
dt dt dt
  2 dα- cos α + ------

- sin α
 db dα dα 
 ------ = – y 2 ------- cos α + z 2 ------- sin α
dt dt dt
 qui sont les coordonnées paramétriques de M,
pour la roulante ᏾, dans le repère
 R2 ( O 2, x 2, y 2, z 2 ) .
 da dt
 ------ ------- = y 2 sin α + z 2 cos α
dt dα

 db dt
------ ------- = – y 2 cos α + z 2 sin α
 dt dα 8.3 PROFILS CONJUGUÉS

8.3.1 Définition (fig. 8.12)

 da Le mouvement relatif du plan P2 par rapport au
 ------- = y 2 sin α + z 2 cos α
dα plan P1 est défini, comme nous venons de le
 (4)
 db
------- = – y 2 cos α + z 2 sin α montrer, par le roulement sans glissement de la
 dα roulante ᏾ ∈ P 2 sur la base Ꮾ @ ∈ P 1 autour du

CIR I.
La base Ꮾ est la courbe formée par l’ensemble Soit une courbe convexe σ 2 liée au plan mobile
des points M de coordonnées (y1, z1) dans le P 2 ( σ 2 ∈ P 2 ) . Dans le mouvement relatif de P2
repère R1 ( O 1, x 1, y 1, z 1 ) fixe. Les relations (2) par rapport à P1, σ 2 admet une courbe enveloppe
et (4) conduisent directement à : σ 1 dans le plan fixe P1, ( σ 1 ∈ P 1 ) .
8 Étude cinématique des engrenages 189

VK (2/1) Roulante ᏾ liée


z1 à S2 (cercle
de diamètre d2 = 2r2)
i6
σ2 Enveloppée σ2 i5 Enveloppe σ1
(donnée) i4 K3 (à déterminer)
k3 i3
σ1 i2
K i0 i1
I0 I1 I2
z2 R3
Roulante ᏾ I3
I4
I (CIR) I5
Base Ꮾ I6
P2 y2
O2
P1
O1 y1 Base Ꮾ
Figure 8.12 liée à S1
(cercle de diamètre d1 = 2r1)
σ 1 et σ 2 sont appelés profils conjugués dans le
mouvement de P2 par rapport à P1. Figure 8.13
( σ 1 ∈ P 1 ) est l’enveloppe ; ( σ 2 ∈ P 2 ) est
l’enveloppée. à suivre découle directement de la définition des
Dans le mouvement relatif de P2 par rapport à profils conjugués énoncée précédemment :
P1, le mouvement de σ 2 par rapport à σ 1 est un – Repérer les différents CIR Ii sur la base Ꮾ
mouvement de roulement avec glissement au et ii sur la roulante ᏾, tels que :
point de contact K. En effet :
)

)
I0 I1 = i0 i1
VK ( 2 ⁄ 1 ) = VI ( 2 ⁄ 1 ) + KI ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 )
)

)
I étant le CIR du mouvement relatif de P2 par I1 I2 = i1 i2 etc.
rapport à P1. – À chaque position relative de la roulante ᏾ sur
VI ( 2 ⁄ 1 ) = 0 la base Ꮾ, l’égalité suivante doit être vérifiée :
Il vient : ii Ki = Ii Ki = Ri
VK ( 2 ⁄ 1 ) = KI ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) ≠ 0 K i étant le pied de la normale abaissée de ii sur
σ 2. (Par exemple, sur la figure 8.13, on vérifie
Remarque i 3 K 3 = I 3 K 3 = R 3 .)
Il n’a été fait, jusqu’ici, aucune allusion à la Il suffit donc de repérer, avec un compas pointé
forme géométrique des profils conjugués en ii, les distances i i K i , puis tracer les arcs de
σ 1 et σ 2. cercle de rayon R i = i i K i en pointant le compas
en Ii. L’enveloppe σ 1 cherchée est la courbe tan-
Le CIR I est situé sur la normale en K aux profils gente aux arcs de cercle successivement tracés.
conjugués σ 1 et σ 2. Cette remarque est impor-
tante pour la suite. 8.3.3 Fonctionnement de base
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

d’un engrenage (fig. 8.14)


8.3.2 Détermination graphique
Dans l’exemple précédent, le rapport des vitesses
des profils conjugués.
angulaires
Tracé de poncelet (fig. 8.13)
ωS d
L’exemple ci-après correspond au cas particulier k 12 = -------2 = ----1-
ω S1 d2
où la base et la roulante sont deux cercles. Soit
σ 2 l’enveloppée. Cherchons à déterminer graphi- est constant compte tenu du roulement sans
quement l’enveloppe σ 1 de σ 2 quand la roulante glissement de la roulante ᏾ liée à S 2 sur la base
᏾ roule sans glisser sur la base Ꮾ. La démarche Ꮾ liée à S 1.
190 Ingénierie mécanique

S0 Ainsi, dans une première approche, on peut


S2
considérer les parties repérées F1 et F2, comme
σ2 ᏾
Ø d2 = 2r2 les flancs d’un couple de dents appartenant res-
F2 O2
pectivement à S 1 et S 2.
ω(2/0)
K F1 σ1 La base Ꮾ et la roulante ᏾ sont les cercles pri-
I mitifs respectivement des roues dentées S 1 et S 2.
(CIR)
ω(1/0) z

O1
x y 8.3.4 Profils conjugués
Ꮾ en développante de cercle
Ø d1 = 2r1
S1 a) Introduction
S0 En fait, pour les engrenages, les profils conju-
Figure 8.14 gués σ 1 et σ 2 sont généralement des dévelop-
pantes de cercle qu’il nous faut définir. Les
Soit le repère R ( O 1, x, y, z ) lié à un solide S 0. profils épicycloïdaux, que nous ne développe-
En réalisant deux liaisons pivot S 1 /S 0 et S 2 /S 0 rons pas ici, ne sont pratiquement plus utilisés,
sauf dans les petits mécanismes (horlogerie) où
d’axes respectifs ( O 1, x ) et ( O 2, x ) le caractère le frottement entre les dentures est faible. Les
homocinétique de la transmission est conservé. raisons principales de cet abandon sont les
Il est clair que la pérennité du contact en K des suivantes :
deux profils conjugués conditionne l’existence – nécessité d’une grande précision dans
du CIR du mouvement relatif S 2 /S 1, du fait l’entraxe des deux engrenages ;
même de la définition des profils conjugués. – difficulté de réalisation du profil due à l’exis-
ω
Le rapport de transmission k 12 = -----2- se calcule tence d’un point d’inflexion ;
ainsi : ω1 – existence de vibrations dues à la variation, en
VK ( 2 ⁄ 0 ) = VK ( 2 ⁄ 1 ) + VK ( 1 ⁄ 0 ) direction et module, de l’effort dent sur dent.

avec : VK ( 2 ⁄ 0 ) = KO 2 ∧ Ω ( 2 ⁄ 0 )
b) Définition (fig. 8.15)
VK ( 1 ⁄ 0 ) = KO 1 ∧ Ω ( 1 ⁄ 0 )
Soit un point A sur un cercle de centre O et de
rayon R. Soit une série de points M1, M2, …, Mi
donc : KO 2 ∧ Ω ( 2 ⁄ 0 )
sur ce cercle. La développante de cercle est la
= KI ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) + KO 1 ∧ Ω ( 1 ⁄ 0 ) courbe formée par l’ensemble des points Ai tels
que :
avec Ω ( 2 ⁄ 0 ) = Ω ( 2 ⁄ 1 ) + Ω ( 1 ⁄ 0 )
)

M1 A = M1 A1
ou Ω (2 ⁄ 1) = Ω (2 ⁄ 0) – Ω (1 ⁄ 0)
)

M2 A = M2 A2
il vient

KO 2 ∧ Ω ( 2 ⁄ 0 ) = KI ∧ Ω ( 2 ⁄ 0 )
)

M i A = Mi A i
– KI ∧ Ω ( 1 ⁄ 0 ) + KO 1 ∧ Ω ( 1 ⁄ 0 )
les segments Mi A i étant tangents au cercle en
soit IO 2 ∧ Ω ( 2 ⁄ 0 ) = IO 1 ∧ Ω ( 1 ⁄ 0 ) Mi .
Posons Ω ( 2 ⁄ 0 ) = ω 2 .x et Ω ( 1 ⁄ 0 ) = ω 1 .x On peut aussi dire que la développante de cercle
est le lieu des points A quand la droite D (rou-
ω r lante) roule sans glisser sur le cercle C (base), le
alors k 12 = -----2- = ---1-
ω1 r2 point Mi étant le centre instantané de rotation.
8 Étude cinématique des engrenages 191

b) Existence d’un cercle de base


B1 B2 B3 B4 Ce cercle est différent du cercle servant de base
B5
A1 A2 A3
A4
au mouvement relatif S 2 /S 1 (fig. 8.16). Soit
B A5
A
M1 R0 ( O 1, x, y, z ) un repère lié au bâti S 0. Envisa-
M2
Développante geons le taillage des dents de la roue S 1. Cette
M3 de cercle
O M4
opération d’usinage se réalise en général à l’aide
M5 d’un outil crémaillère S 3 animé d’un mouvement
de translation suivant l’axe ( I, y ) , entraînant la
C
(base) D (roulante) rotation de la roue S1 autour de l’axe ( O 1, x ) .
Figure 8.15 En assimilant la crémaillère S3 à la droite (D),
portant le profil générateur (G) incliné d’un
Remarque angle β constant, tout se passe comme si la droite
(D) roulait, sans glisser en I, sur la base Ꮾ.
Soit un point B différent de A. On peut
écrire, pour l’ensemble des points Bi : Posons Ω ( S 1 ⁄ S 0 ) = ω 1 x
et VI ( S 3 ⁄ S 0 ) = – ω 1 r1 y
)

Mi B = Mi Bi
Dans le mouvement relatif S3/S1 :
)

Comme M i A = Mi A i I est le centre instantané de rotation ;


Par soustraction, on arrive à : Ꮾ est la base du mouvement ;
(D) est la roulante du mouvement.
)

M i B = Mi B i
Cherchons à définir l’enveloppe σ1 du profil
)

M i B – M i A = Mi B i – Mi A i générateur G dans S1 (σ1 et G sont des profils


conjugués en contact au point Q).
)

AB = A i B i Le point de contact Q entre σ1 et G est, par défi-


Il est intéressant de noter les propriétés nition des profils conjugués, le pied de la per-
suivantes : pendiculaire abaissée de I sur (G).
– la normale à la développante de cercle en Soit R1 ( I, u, ν, x ) un repère tel que
tout point Ai, est tangente au cercle en Mi ;
( y, u ) = α . Construisons le cercle (Cb1) de
– le rayon de courbure ρi en tout point Ai est :
ρ i = Mi A i z
cercle
S2 de base Cb2
rb2 roulante : Ød2 = 2r2
8.3.5 Génération d’un profil ᏾
en développante de cercle v o2 u

G
a) Introduction S0
σ1 Q
α
S3
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

I Pi (D)
Nous venons d’expliquer que le mouvement
relatif de deux roues dentées revient au roule- H1 ß
ment sans glissement d’une base sur une rou- α
lante. D’autre part, nous savons que le profil en x
Ꮾ ω1
développante de cercle s’obtient, lui aussi, en O1 y
faisant rouler sans glisser, une roulante rectiligne S1
sur une base circulaire. Nous allons voir que les rb1
base : Ød1 = 2r1
deux cercles servant de base (l’un pour le mou- Ꮾ
vement relatif de S 2 et S 1, l’autre pour le tracé x y
Cercle de base Cb1

de la développante de cercle) sont distincts. Figure 8.16


192 Ingénierie mécanique

centre O1 , tangent en H1 à l’axe ( I, u ) . Le avec


rayon rb 1 de ce cercle est : VH1 ( σ 1 ⁄ R 0 ) = VQ ( σ 1 ⁄ R 0 ) = – ω 1 r 1 cos αu
rb 1 = r1 . cos α.
et VH1 ( S 1 ⁄ R 0 ) = H1 O 1 ∧ Ω ( S 1 ⁄ R 0 )
Montrer que le point Q décrit une développante
du cercle Cb1 revient à démonter que l’axe
Soit, exprimé dans R1 ( I, u, ν, x ) :
( Q, u ) roule sans glisser sur le cercle Cb1 pen-
dant l’opération de taillage. Ce roulement sans VH1 ( S 1 ⁄ R 0 ) = – ω 1 r1 cos αu
glissement se traduit par la relation suivante :
En conclusion, d’après (3) : VH1 ( S 1 ⁄ σ 1 ) = 0
VH 1 ( σ 1 ⁄ S 1 ) = 0 (1)
ou bien VH1 ( σ 1 ⁄ S 1 ) = 0
Exprimons d’abord VQ ( S 3 ⁄ R 0 ) . Le mouvement
de S3/R0 est un roulement sans glissement en I : C’est-à-dire la relation (1) qu’il fallait démontrer.
α est l’angle de pression. (I, u ) est la ligne
VQ ( S 3 ⁄ R 0 ) = – ω 1 r1 y d’action ou ligne d’engrènement ; Cb1 est le cercle
Exprimons la loi de composition des vecteurs de base de la roue dentée S1.
vitesse au point de contact Q de la crémaillère Un raisonnement analogue sur la roue S2 met-
S3 avec le profil S1 : trait en évidence l’existence d’un cercle de base
VQ ( S 3 ⁄ R 0 ) = VQ ( S 3 ⁄ σ 1 ) + VQ ( σ 1 ⁄ R 0 ) (2) de rayon rb2 = r2 cos α.
Le mouvement de S3/R0 est une translation de Les profils décrits par les positions de Q sont
direction y . Comme D roule sans glisser en I bien des développantes des cercles Cb 1 et Cb 2.
sur la base Ꮾ de rayon r1 : Par définition, la normale à ces profils en Q
passe toujours par le CIR I du mouvement S2 /
VQ ( S 3 ⁄ R 0 ) = – ω 1 r1 y S1. Par ailleurs, la ligne d’action reste inclinée
Notons que y = cos αu – sin α ν d’un angle constant α quelle que soit la position
du point Q pendant l’engrènement. Enfin, on a :
VQ ( S 3 ⁄ R 0 ) = – ω 1 r1 ( cos αu – sin α ν )
r 1 .ω 1 ⁄ 0 = r 2 .ω 2 ⁄ 0
Le mouvement de S3 /σ1 (ou de σ1/S3) est un
glissement le long du profil générateur G. r 1 . cos α .ω 1 ⁄ 0 = r 2 . cos α .ω 2 ⁄ 0
r b1 .ω 1 ⁄ 0 = r b2 .ω 2 ⁄ 0
VQ ( S 3 ⁄ σ 1 ) a donc pour direction ν .
ω2 ⁄ 0 r b1 r
On écrira : VQ ( S 3 ⁄ σ 1 ) = λ ν . ----------- = ------ = ---1-
ω1 ⁄ 0 r b2 r2
Le mouvement de σ1/R0 est tel que le point
Q ∈ ( I, u ) , donc le vecteur vitesse VQ ( σ 1 ⁄ R 0 ) Remarque
est porté par (I, u ). ω 1 ⁄ 0 et ω 2 ⁄ 0 sont pris ici en valeur absolue.
Exprimons (2)
– ω 1 r1 ( cos αu – sin α ν ) = λ ν + VQ ( σ 1 ⁄ R 0 ) c) Conclusion (fig. 8.17)
Les termes en ν s’annulent et il reste : Contrairement à d’autres profils conjugués, le
profil en développante de cercle permet, si l’on
VQ ( σ 1 ⁄ R 0 ) = – ω 1 r1 cos αu néglige le frottement dent/dent, une action de
On peut écrire la loi de composition des vec- contact de direction constante pendant toute la
teurs vitesse relative au point H1 : durée de l’engrènement. En général, l’angle de
pression α est normalisé et égal à 20°. Les
VH1 ( S 1 ⁄ R 0 ) = VH1 ( S 1 ⁄ σ 1 ) + VH1 ( σ 1 ⁄ R 0 )
angles de 14°30′ et 22° sont aussi utilisés. Quand
VH1 ( S 1 ⁄ σ 1 ) = VH1 ( S 1 ⁄ R 0 ) – VH1 ( σ 1 ⁄ R 0 ) (3) l’angle de pression diminue, la tête de la dent
devient pointue et se fragilise.
8 Étude cinématique des engrenages 193

Si les axoïdes associés à S 1 et S 2 sont en liaison


ne n pivot avec un solide fixe S 0 autour de leurs axes
Cb2 C2 lig actio
S2 d’ respectifs D 1 et D 2, alors ils constituent une
F(1→2) transmission par roues de friction. Technologi-
α quement, ces dernières sont conçues de telle
sorte que le risque de glissement soit faible. Les
I
paramètres déterminants limitant ce risque sont
S1 la composante normale au contact N ( 1 → 2 ) et
Cb1 C1
le coefficient de frottement f (fig. 8.19).
S2
F(1→2)
I (1→2)
α
ω2 S2
I N (1→2)
S1 O2 θ
Figure 8.17 r2
r1
I T (1→2)

8.4 AXOÏDES O1

ω1
8.4.1 Introduction (fig. 8.18) S1

La base et la roulante, dans le mouvement plan


sur plan, ont été définies précédemment comme Figure 8.19
étant des courbes planes formées par l’ensemble
des CIR pour le mouvement relatif des deux La condition de non glissement en I s’écrit :
solides S 1 et S 2. Soit Δ l’axe instantané de rota- θ<ϕ
tion, pour ce même mouvement, alors on
ϕ : angle de frottement
appelle axoïdes du mouvement les volumes
engendrés par ⌬ dans les repères mobiles liés ou tan θ < tan ϕ
aux solides. La figure ci-dessous montre les
T (1 → 2)
axoïdes dans le cas particulier d’un engrenage ------------------------------- < f
cylindrique : il s’agit alors de deux cylindres. N (1 → 2)
f = tan ϕ : coefficient de frottement.
S2
C2 2 soit : T ( 1 → 2 ) < N ( 1 → 2 ) .f
ïde
Axo
Δ La composante normale, dit effort presseur,
D2
I
S0
I
N ( 1 → 2 ) , dépend des dispositions construc-
1
ïde
Axo tives adoptées (nous ne les développerons pas
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

D1 Δ : Axe
ici). Le coefficient de frottement dépend
C1
S1 instantané essentiellement :
de rotation
– de la nature des matériaux en contact ;
Figure 8.18
– de l’état de surface.
La condition de non glissement étant réalisée :
Remarque
( T ( 1 → 2 ) < N ( 1 → 2 ) .f , la composante
Dans le cas d’un engrenage cônique, il tangentielle résultant de la puissance à trans-
s’agirait de deux cônes de sommets mettre), la transmission est évidemment homo-
confondus. cinétique. En effet, soit M un point courant de la
194 Ingénierie mécanique

périphérie de la roue S 1, en contact, à un instant


donné avec la roue S 2, on a : Ød1
S1
VM ( 1 ⁄ 0 ) = VM ( 1 ⁄ 2 ) + VM ( 2 ⁄ 0 ) Ød2
S2
I
avec VM ( 1 ⁄ 2 ) = 0
D1
VM ( 1 ⁄ 0 ) = VM ( 2 ⁄ 0 ) D2
Δ
ω1 × r1 = ω2 × r2
ω r
k 12 = -----2- = ---1- rapport de transmission
ω1 r2
ω1 et ω2 sont pris ici en valeur absolue. r1 r2
S1 S2
Δ
Remarque D1 D2
Dans le cas d’un engrenage, les obstacles
bilatéraux assurés par les profils conjugués
évitent tout risque de glissement d’une roue Ω (1/0) Ω (1/2) Ω (2/0)
par rapport à l’autre. Mais il faut noter
qu’alors la zone de contact dent/dent, a lieu
aussi en dehors de l’axe central Δ, donc des Figure 8.20
axoïdes.
I
8.4.2 Différents types d’axoïdes (a) (b)
a) Les axoïdes sont des cylindres d’axes I
D1 et D2 parallèles (fig. 8.20)
Dans ce cas, ils se rapportent à un engrenage
cylindrique à axes parallèles. La transmission,
comme vu précédemment, se réalise avec rota- Figure 8.21
tion instantanée de S 1 /S 2 autour de l’axe central
Δ, sans translation de S 1 /S 2 suivant cet axe.
– Engrenages intérieurs (fig. 8.22)
– Engrenages extérieurs (fig. 8.20)
Ω (1 ⁄ 0) = Ω (1 ⁄ 2) + Ω (2 ⁄ 0)
S2
ou Ω (1 ⁄ 2) = Ω (1 ⁄ 0) – Ω (2 ⁄ 0)
S1
Afin de tenir compte du sens relatif des vitesses
angulaires, l’expression du rapport de transmis-
sion est la suivante :
ω n r
k 12 = -----2- = ( – 1 ) ---1- Ω (1/0)
ω1 r2 Ω (1/2)
Ω (2/0)
d
= ( – 1 ) ----1-
n
ou k 12
d2
Figure 8.22
n = 1, si le contact est extérieur (fig. 8.21 a) ;
n = 0, si le contact est intérieur (fig. 8.21 b). Ω (1 ⁄ 2) = Ω (1 ⁄ 0) – Ω (2 ⁄ 0)
8 Étude cinématique des engrenages 195

b) Les axoïdes sont des cônes d’axes D1 c) Les axoïdes sont des hyperboloïdes
et D2 concourants en O (fig. 8.23 et 8.24) de révolution d’axes D1 et D2
Dans ce cas, ils se rapportent à un engrenage ni parallèles, ni concourants (fig. 8.25)
cônique. La transmission se réalise avec rotation Dans ce cas, ils se rapportent à des engrenages
instantanée de S 1 /S 2 autour de l’axe central Δ, dits gauches. La transmission se réalise avec
sans translation de S 1 /S 2 suivant cet axe. rotation instantanée de S 1 /S 2 autour de l’axe
O central Δ, accompagnée d’une translation suivant
S1 cet axe.

S1
D1
S2 Δ
D1

Δ
D2
Figure 8.23
S2
Ω (2/0) D2

S1 D1
2δ1 H1
D1 Ω (1/0) j1
H1
u Δ
O M
M
H2 2δ2
H2
j2
Δ Ω (2/0)
Ω (1/2) S2 D2

Figure 8.25

D2
Soit H1H2 la perpendiculaire commune à D1 et
Figure 8.24 D2. Chercher la position de l’axe central Δ
nécessite la connaissance du torseur cinématique
On a toujours Ω ( 1 ⁄ 2 ) = Ω ( 1 ⁄ 0 ) – Ω ( 2 ⁄ 0 ) .
en un point, par exemple H1, relatif au mouve-
Soit M un point quelconque de l’axe central Δ ment de S 2 par rapport à S 1, soit :
tel que H 1 M = r 1 et H 2 M = r 2 .
Le rapport de transmission est (ω1 et ω2 sont pris  
 Ω ( S2 ⁄ S1 ) 
ici en valeur absolue) : { Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } =  
 VH1 ( S 2 ⁄ S 1 ) 
ω r OM sin δ H 1 
k 12 = -----2- = ---1- = ------------------------1
ω1 r2 OM sin δ 2
On sait que l’axe central Δ est parallèle à
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

sin δ Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) et passe par un point particulier M


d’où k 12 = -------------1-
sin δ 2 de H1H2 tel que :

Remarque Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) ∧ VH1 ( S 2 ⁄ S 1 )
H1 M = -----------------------------------------------------------
2
-
Dans le cas particulier où D1 et D2 sont Ω ( S2 ⁄ S1 )
orthogonales, soit δ 1 + δ 2 = 90° , le rapport
de transmission s’écrit : Soit u le vecteur unitaire de Δ.
sin δ En ce point M, le torseur cinématique associé au
k 12 = --------------1- soit k 12 = tan δ 1 mouvement de S 2 /S 1 s’écrit :
cos δ 1
196 Ingénierie mécanique

avec a = MH 2 – MH 1 = r 2 – r 1
{ Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } =
 Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) = Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) .u  δ 1 = ( u, j 1 ) et δ 2 = ( u, j 2 )
 
 V ( S 2 ⁄ S 1 ) = V ( S 2 ⁄ S 1 ) .u  sin δ
M M M
k = -------------1-
sin δ 2
Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) et VM ( S 2 ⁄ S 1 ) sont colinéaires.
Le pas p a donc pour expression :
Par définition de l’axe central, on a : ak sin δ 2
p = --------------------------------------
-
V ( M ∈ ( S 2 ⁄ S 1 ) ) = p.Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) p > 0 k cos δ 2 – cos δ 1
VM ( S 2 ⁄ S 1 ) Les axoïdes sont le lieu, respectivement dans
Soit p = --------------------------------
- chacun des solides S 1 et S 2, de l’axe instantané
Ω ( S2 ⁄ S1 ) de viration Δ (axe central). On peut montrer
p est le pas du mouvement relatif S 2 /S 1. Ce qu’il s’agit d’un hyperboloïde de révolution.
mouvement est en réalité une viration d’axe Δ, Pendant la transmission, ces deux hyperboloïdes
c’est-à-dire, une rotation à la vitesse angulaire ont en commun la génératrice Δ selon laquelle
accompagnée d’une translation à la vitesse ils sont tangents. Ils virent l’un sur l’autre par
linéaire : rotation d’axe Δ et une translation parallèle à Δ.
En pratique, seule une faible longueur des
VM ( S 2 ⁄ S 1 ) = p. Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) hyperboloïdes est utilisée.
Dans le cas particulier où les axes D1 et D2 sont
En définissant des bases adéquates, avec des axes orthogonaux, sans être concourants, on trouve :
contenant D1, D2 et H1H2, les calculs conduisent – les engrenages hypoïdes ;
à: – les roue et vis sans fin.
{ Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } =

 Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) = ω 1 ( k cos δ 2 – cos δ 1 ) u 
 
M
 VM ( S 2 ⁄ S 1 ) = – akω 1 sin δ 2 u 

À SAVOIR
• Soit deux solides S 1 et S 2 en mouvement – Équiprojectivité du champ des vecteurs
relatif et M un point quelconque lié au solide vitesse :
S 2. Le torseur cinématique, relatif à ce mou-
VM ( 2 ⁄ 1 ).u = VN ( 2 ⁄ 1 ).u
vement, s’écrit en M :
avec MN = λu
 Ω (2 ⁄ 1) 
{ Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } =  
V (2 ⁄ 1) 
M M
– Existence d’un axe central Δ, parallèle à
Le torseur bénéficie des propriétés suivantes : Ω ( 2 ⁄ 1 ) . Si MI est perpendiculaire à
– Changement de centre de réduction : Ω ( 2 ⁄ 1 ) , alors Δ passe par le point I défini
VN ( 2 ⁄ 1 ) = VM ( 2 ⁄ 1 ) + NM ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) ainsi :
– Invariant scalaire : Ω ( 2 ⁄ 1 ) ∧ VM ( 2 ⁄ 1 )
MI = -------------------------------------------------
2
-
VM ( 2 ⁄ 1 ).Ω ( 2 ⁄ 1 ) = VN ( 2 ⁄ 1 ).Ω ( 2 ⁄ 1 ) Ω (2 ⁄ 1)
8 Étude cinématique des engrenages 197

Quel que soit le point I appartenant à l’axe • Sur les roues dentées S 1 et S 2 :
central Δ, la relation suivante est vérifiée : – la roulante ᏾ et la base Ꮾ sont respective-
ment les cercles primitifs C2 et C1 des roues
VI ( 2 ⁄ 1 ) = kΩ ( 2 ⁄ 1 )
S 2 et S 1 ;
• La transmission du mouvement de rotation – les cercles de base C b1 et C b2 admettent une
entre deux arbres résultant de l’engrènement ligne d’action (ou ligne d’engrènement)
d’une roue dentée S 1 sur une roue dentée S 2 comme tangente commune, passant par I.
est homocinétique. Cela signifie que le rap- – pendant l’engrènement, le point de contact
port des vitesses angulaires instantanées K des profils conjugués se déplace suivant
ω la ligne d’action ;
k 12 = -----2- – l’angle de pression α est l’angle formé par
ω1 la tangente en I à C 1 et C 2 et la ligne
est constant, quelle que soit la position relative d’action (valeur courante : α = 20°).
des profils de denture en contact.
• Soit Δ l’axe instantané de rotation dans le
• Le centre instantané de rotation I du mou- mouvement relatif de S 2 par rapport à S 1. On
vement plan sur plan d’un plan P2 sur un plan appelle axoïdes du mouvement, les volumes
P1, est le point situé dans le plan commun à engendrés par Δ dans les repères mobiles liés
P1 et P2, tel que : aux solides S 1 et S 2.
VI ( P 2 ⁄ P 1 ) = 0 Les axoïdes sont :
– des cylindres, pour des engrenages cylin-
Dans le mouvement de P2 par rapport à P1, la driques à axes parallèles ;
trajectoire du point I dans le plan P1 est la – des cônes, pour des engrenages côniques ;
base Ꮾ du mouvement. La trajectoire du – des hyperboloïdes de révolution, pour des
point I dans P2 est la roulante ᏾ du mouve- engrenages gauches.
ment. Le mouvement plan sur plan de P2 par
rapport à P1 revient à un roulement, sans glis- • Pour les engrenages cylindriques et
sement, de la roulante ᏾ sur la base Ꮾ, côniques, la transmission se réalise avec rota-
autour du centre instantané de rotation I. tion instantané de S 2 par rapport à S 1 autour
• Soit une courbe convexe σ 2 liée au plan P2. de l’axe instantané de rotation Δ, ou axe cen-
Pendant son mouvement par rapport au plan tral, sans translation d’un solide par rapport à
P1, σ 2 admet une courbe enveloppe σ 1 dans l’autre suivant cet axe.
P1. σ 1 et σ 2 sont respectivement l’enveloppée Pour les engrenages gauches, la rotation ins-
et l’enveloppe des profils conjugués. Soit K tantanée de S 2 par rapport à S 1 autour de Δ
un point de contact entre σ 1 et σ 2, alors la s’accompagne d’une translation d’un solide
vitesse de glissement en K n’est pas nulle : par rapport à l’autre suivant ce même axe. Le
mouvement instantané de S 2 par rapport à S 1
VK ( 2 ⁄ 1 ) = KI ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) ≠ 0 est donc une viration d’axe Δ.
La normale en K aux profils conjugués passe Soit V ( S 2 ⁄ S 1 ) la vitesse de glissement sui-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

par I.
vant l’axe central Δ et Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) la vitesse
• Les parties actives des dents d’un engrenage
angulaire autour de cet axe, on définit le pas
sont des profils conjugués. Ces derniers sont,
p de la viration :
dans la majorité des réalisations, des déve-
loppantes de cercle. L’existence d’une vitesse V ( S2 ⁄ S1 )
p = ------------------------------
-
de glissement VK ( 2 ⁄ 1 ) non nulle, en dehors Ω ( S2 ⁄ S1 )
du cas particulier où K est confondu avec I, ne Les engrenages hypoïdes et les systèmes roue
compromet pas le caractère homocinétique et vis sans fin sont des cas particuliers d’engre-
de la transmission. nages gauches.
198 Ingénierie mécanique

EXERCICES CORRIGÉS

Soit Δ l’axe central du mouvement et K un point


8.1. Soit deux solides S1 et S 2 en mouvement quelconque de cet axe.
relatif, M et N étant deux points quelconques
liés au solide S2. Le mouvement est défini en Δ
ces points par les torseurs cinématiques suivants Ω (2/1)
(fig. 8.26) :
Ω (2/1)
 Ω (2 ⁄ 1)  VM (2/1)
Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =   M
V (2 ⁄ 1)  VK (2/1)
M M
K
 Ω (2 ⁄ 1) 
et Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =  
N VN ( 2 ⁄ 1 ) 

Figure 8.27
VN (2/1) H′
S2 N
1° Montrer que la position du point K est telle
Ω (2 /1) que :
S1 VM (2/1) Ω ( 2 ⁄ 1 ) ∧ VM ( 2 ⁄ 1 )
- + λΩ ( 2 ⁄ 1 )
MK = -------------------------------------------------
2
M
H Ω (2 ⁄ 1)
Ω ( 2 /1)
avec
MK ⋅ Ω ( 2 ⁄ 1 )
λ = ----------------------------------
2
-
Figure 8.26 Ω (2 ⁄ 1)
2° Montrer que, dans le cas particulier où la
Démontrer l’égalité suivante :
direction de MK est perpendiculaire à celle de
VM ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ Ω ( 2 ⁄ 1 ) = VN ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ Ω ( 2 ⁄ 1 )
Ω ( 2 ⁄ 1 ) ; la relation précédente s’écrit :
(Sur la figure : MH = NH′)
Cette propriété est celle dite de l’invariant Ω ( 2 ⁄ 1 ) ∧ VM ( 2 ⁄ 1 )
MK = -------------------------------------------------
2
-
scalaire du torseur cinématique. Ω (2 ⁄ 1)
Réponse Réponses
Utiliser la propriété du changement de centre de 1° Utiliser la propriété du changement de centre de
réduction d’un torseur cinématique. réduction du torseur cinématique en K.
Traduire vectoriellement la colinéarité des vecteurs
8.2. Soit deux solides S1 et S 2 en mouvement VK ( 2 ⁄ 1 ) et Ω ( 2 ⁄ 1 ) .
relatif et M un point quelconque lié au solide S 2, Utiliser la propriété vectorielle du produit mixte
tel que le mouvement est défini par le torseur suivante :
cinématique suivant (fig. 8.27) : ( A ∧ B ) ∧ C = ( A.B ).C – ( B.C ).A
2° λ = 0 .
 Ω (2 ⁄ 1) 
Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =  
V (2 ⁄ 1) 
M M 8.3. Soit deux solides S1 et S 2 en mouvement
avec Ω ( 2 ⁄ 1 ) et VM ( 2 ⁄ 1 ) non colinéaires (M relatif. Soit M et N deux points particuliers du
n’est donc pas un point central). solide S 2 tels que les vecteurs vitesse VM ( 2 ⁄ 1 )
8 Étude cinématique des engrenages 199

et VN ( 2 ⁄ 1 ) restent parallèles à Ω ( 2 ⁄ 1 ) . L’axe 8.4. Soit deux solides S1 et S 2 en mouvement


Δ passant par les points M et N est donc l’axe relatif, M et N deux points quelconques liés
central (fig. 8.28). au solide S 2. Le mouvement est défini en ces
points par les torseurs cinématiques suivants
Ω(2/1) Δ (fig. 8.29) :
VN (2/1)
 Ω (2 ⁄ 1) 
Ω(2/1) Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =  
V (2 ⁄ 1) 
M M

VM (2/1)  Ω (2 ⁄ 1) 
M Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =  
S2 V (2 ⁄ 1) 
N N
S1
Soit MN = λu
Figure 8.28
VN (2/1)
1° Monter que le lieu des points M et N, donc
VM (2/1) N
l’axe central Δ est une droite, parallèle à
Ω (2 ⁄ 1) .
u
2° Montrer que l’axe central Δ est le lieu des M
points de vitesse constante. S1
S2
Réponses
1° Utiliser la propriété du changement de centre de Figure 8.29
réduction du torseur cinématique en N.
Traduire vectoriellement le parallélisme de
Démontrer l’égalité suivante
VM ( 2 ⁄ 1 ) , VN ( 2 ⁄ 1 ) avec Ω ( 2 ⁄ 1 ) . VM ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ u = VN ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ u
( Ω ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ NM ) ⋅ Ω ( 2 ⁄ 1 ) Cette propriété est appelée équiprojectivité du
NM = ----------------------------------------------------------------
2
- vecteur-vitesse.
Ω (2 ⁄ 1)

Ω ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ NM Réponse
NM = λΩ ( 2 ⁄ 1 ) avec λ = ----------------------------------
2
- Le solide étant indéformable :
Ω (2 ⁄ 1)
2
(Utiliser la propriété du produit mixte : voir MN = constante .
exercice 8.2 réponse 1°.) Soit R ( O, x, y, z ) un repère lié au solide S1.
2° Choisir un point P sur l’axe central Δ. L’égalité :
Utiliser la propriété du changement de centre de d 2
réduction du torseur cinématique en P. ----- MN = 0 conduit au résultat
dt
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Utiliser le résultat de la question précédente.


dOM dON
(avec ------------- = VM ( 2 ⁄ 1 ) et ------------ = VN ( 2 ⁄ 1 ) ).
VP ( 2 ⁄ 1 ) = VN ( 2 ⁄ 1 ) ( ∀P ∈ Δ ) dt dt
Chapitre 9
Engrenages à axes
parallèles

Introduction

En construction mécanique, nombreuses sont les applications pour lesquelles les axes des
arbres doivent rester parallèles. Les raisons peuvent être liées au principe même de la
transmission quand il s’agit, par exemple, d’un train épicycloïdal plan. Mais des considéra-
tions purement architecturales conduisent aussi à concevoir des réducteurs, ou boîtes de
vitesses, dont le parallèlisme des arbres d’entrée et de sortie présente un intérêt. Il peut
faciliter leur intégration dans une chaîne de transmission de puissance. Les roues dentées
sont alors nécessairement cylindriques, à denture droite ou hélicoïdale.

9.1 ENGRENAGES CYLINDRIQUES souvent inclinée d’un angle de pression


À DENTURE DROITE α = 20° ;
– la transmission est homocinétique malgré le
Il s’agit d’engrenages simples de conception, glissement relatif des deux profils conjugués.
très répandus, où les axoïdes sont des cylindres Soit R ( O, x, y, z ) , un repère lié à S0.
portant des dents parallèles à leur axe de rota-
tion (Fig. 9.1). Nous avons vu que : Posons Ω ( 1 ⁄ 0 ) = ω 1 x et Ω ( 2 ⁄ 0 ) = ω 2 x
– les cercles primitifs C1 et C2 sont respective- ω r rb1
ment la base et la roulante du mouvement Alors k 12 = -----2- = – ---1- = – ------
ω1 r2 rb 2
relatif de S 2/S1 ;
– les profils conjugués sont des développantes z
des cercles de base Cb1 et Cb2 , intérieurs aux O2 Cb2 C2
n
cercles primitifs C1 et C2 ; rb2
d'a
ctio
e
– le contact entre profils conjugués est assuré r2 Lign L
Ω (2/0) S0
sans glissement précisément au centre instan- α
tané de rotation I, point de tangence entre C1
et C2 ; I

– en dehors de ce point I, la transmission est


r1
assurée avec glissement relatif des deux profils
rb1
conjugués ; Ω (1/0) O1 x Cb1 C1 y
– le lieu des points de contact entre les profils
S0
conjugués est la ligne d’action L, le plus
Figure 9.1
9 Engrenages à axes parallèles 201

9.2 DÉFINITION COMPLÈTE D’UNE Une denture se définit complètement à partir de


DENTURE DROITE ce module M dont la valeur approximative
résulte d’un calcul de résistance des matériaux.
9.2.1 Pas (fig. 9.2) En première approximation, la dent est assimilée
à une poutre encastrée, fléchie par un effort que
Définition. Le pas p est la longueur de l’arc l’on supposera situé à son sommet, afin de se
mesuré entre deux points analogues de deux placer dans le cas le plus défavorable (fig. 9.3).
dents consécutives, sur le cercle primitif (C1 z T T
ou C2).
)

p = IM 2 = IM 1

x y E
S2

C2 (Ø d2)
M2
I
e
M1 C1 (Ø d1) b
S1
h

Figure 9.2 Figure 9.3

Soit M le module à calculer.


Il va de soi que l’égalité des pas est une condition
d’engrènement de la roue dentée S1 sur la roue – Des considérations, non justifiées ici, condui-
dentée S2. sent à adopter :
Soit L1 la longueur de la circonférence primitive hauteur de la dent : h = 2,25 × M
et Z1 le nombre de dents (nombre entier), de la largeur de la dent : b = k × M
roue dentée S1. (k : constante à définir).
p
D’autre part, l’épaisseur de la dent est e = -----
L’égalité L 1 = πd 1 = Z 1 . p conduit à : 2
d
avec p = π ------ où p = πM (voir § 9.2.1 et
d Z
p = π . ----1- πM
Z1 9.2.2), donc e = -------- .
2
Un calcul analogue sur la roue dentée S2 conduit – Le moment de flexion maximal à l’encastre-
à: ment E est :
d M FM = T.h
p = π . ----2-
Z2 = T. 2,25 M
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Le moment quadratique de la section rectangu-


9.2.2 Module laire encastrée est :
3
b.e
Définition. Le module M est le rapport I x′x = ----------
12
d d Le module de flexion de cette même section est :
----1- = ----2- défini dans les relations précé-
Z1 Z2 πM 2
K.M.  --------
dentes. I x′x be
2  2  kπ 3
2

Ce rapport, commun aux deux roues dentées - = -------- = ------------------------------ = -------- M


-------
 --e- 6 6 24
S1 et S2, est une constante normalisée.  2
202 Ingénierie mécanique

La contrainte normale maximale dans cette sec- des considérations de tenue en flexion de la
tion est : dent, ne constitue pas toujours une méthode
MF T × 2,25 × M T valable. L’aptitude du matériau à résister
σ M = ---------M- = ------------------------------
2
- = 5,47 ---------2- aux pressions superficielles existant au
I x′x kπ 3 kM
-------- -------- × M niveau du contact dent sur dent est aussi un
 --e- 24 critère d’évaluation. Toutefois, cet aspect
 2 ne sera pas développé dans cet ouvrage.
La condition de résistance en flexion de la dent
s’écrit : σ M ≤ σ pe
σpe = Contrainte pratique en extension 9.2.3 Définitions et relations
du matériau à connaître (fig. 9.4 et tableaux 9.1
et 9.2)
T T
ou 5,47 ---------2- ≤ σ pe d’où M ≥ 2,34 -----------
kM kσ pe
Les modules normalisés sont choisis dans la
série Renard (tableau 9.2)
On choisit le module normalisé immédiatement
On utilise en priorité la série 1. Il faut éviter
supérieur.
l’emploi de la série 3.
Remarque Remarquons que l’entraxe a ne peut être quel-
conque. En effet, c’est le produit d’un nombre
L’expérience montre que définir le module normalisé (le module M) par un nombre entier
M comme précédemment, seulement par (Z1 + Z2). Par conséquent, dans un couple

Entraxe = a
πM an
πM de pregle
ssion
2 πM
α
2
tangente commune

ha
d’acigne
tion

h
L

hf

A
S2 B S1
Points d’action

ied
de p
cle b1
Cer
eC
Ce B' b as if C 1
Ce rcl e i t
ed ed im
te

rcl ep rcl pr

ed ied Ce le
de

c
C

eb r
Ce
er

A'
le

as
cl

rc

e
Ce
e

Ce

C
pr

b2
rcl

im
ed

iti
fC
et

2
ête

πM
2 πM
2
ΠM

Ødf2
Ød2

Øda2

Figure 9.4 DÉFINITION D’UNE DENTURE DROITE


9 Engrenages à axes parallèles 203

TABLEAU 9.1 FORMULAIRE POUR ROUES À DENTURE DROITE

Désignations Relations

Cercles Primitif C
de base Cb
de tête Ca
de pied Cf
Diamètres primitif d d = M.z
de tête da da = d + 2 M
de pied df df = d – 2,5 M
Dent hauteur h h = 2,25 M
creux hf hf = 1,25 M
saillie ha ha = M
largeur b b = kM
pas au primitif p p = πM
πM
intervalle i i = --------
2
πM
épaisseur e e = --------
2

Ligne d’action L En général


Angle de pression α α = 20°

T
Module M M ≥ 2,34 -----------
kσ pe

Nombre de dents Z nombre entier

ω d
Rapport de transmission k12 k 12 = -----2- = ----1-
ω1 d2
Z
= -----1
Z2

1
Entraxe a a = ---- ( d 1 + d 2 )
2
1
a = ---- M ( Z 1 + Z 2 )
2

TABLEAU 9.2 MODULES (SÉRIE RENARD)

Série 1 0,5 0,6 0,8 1 1,25 1,50 2 2,5 3 4 5 6 8 10


12 16 20 25 32 40 50

Série 2 0,55 0,7 0,9 1,125 1,375 1,75 2,25 2,75 3,50 4,50 5,50
7 9 11 14 18 22 28 36 45

Série 3 0,75 3,25 3,75 6,50


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d’engrenages à denture droite, la position rela- TABLEAU 9.3 COEFFICIENT K DÉFINISSANT LA LARGEUR
DE LA DENTURE
tive des paliers guidant les arbres ne peut être
imposée a priori. Vitesse Effort
Qualité
k angulaire tangentiel
Le tableau 9.3 donne des indications concernant de la surface
␻ T
la valeur de k dans la relation b = k.M expri-
de 4 à 6 non taillée faible faible
mant la largeur de la dent.
de 8 à 10 taillée non moyenne moyen
En général, la roue dentée liée au moteur porte rectifiée
le nom de pignon. Le pignon engrène sur la
de 10 à 16 taillée, grande grande
roue (fig. 9.5). rectifiée
204 Ingénierie mécanique

Pignon Et, de par la définition de la développante de


Moteur
cercle :

)
M 0 N = MA = r b tan α A

)
Roue
Avec MN = rb .α A , il vient :

)
M 0 N = rb .θ = rb tan α A – rb .α A
Soit θ = tan α A – α A
Figure 9.5 qui s’écrit θ = ινϖ.α A (2)

Cette fonction, notée inv, se lit involute.


9.2.4 Épaisseur de la dent Dans le cas particulier où A est situé sur le
(fig. 9.6 et 9.7) cercle primitif (C), on l’appelle alors Ap :
Soit la développante de cercle formée par r b = rAp . cos α Ap
l’ensemble des points A quand la droite D roule
sans glisser sur le cercle de base Cb. Soit M0 le Avec α Ap = α : angle de pression déjà défini ;
point de rebroussement et A un point quel- rAp = r : rayon primitif.
conque du profil situé sur un cercle de rayon rA .
On a : On a donc :
r b = rA . cos α A (1) r b = r. cos α (3)
D’autre part : Les relations (1) et (3) conduisent à :
)

M0 N = rb .θ
r
cos α A = ----- . cos α (4)
)

= M0 N – MN rA

Ligne d’action
L D
M

Mp
rb
B r
αA αAp rA A
(Cb) A eA C
θ rAp N e
Ap rA
αAp
Mo M eb
(CA)
(C) β
rb
αA θ
(Cb) rb
rAp
(c)
rA

Figure 9.6 DÉVELOPPANTE DE CERCLE Figure 9.7 ÉPAISSEUR DE LA DENT


9 Engrenages à axes parallèles 205

Connaissant l’épaisseur e de la dent sur le cercle e


primitif (C), il est possible de connaître l’épais- e b = rb ---- + 2 invα
r
seur eA sur un cercle quelconque (CA ) de rayon rA
(fig. 9.7) : πM
1 e b = rb -------- + 2 invα (6)
2r
)

)
---- eA = BC – AC
2
)

avec BC = rA .β
1
---- e b = rb .β 9.3 PROBLÈMES LIÉS
2
1 rA À L’ENGRÈNEMENT
)

D’où BC = ---- e b ---- - et AC = rA .θ


2 rb 9.3.1 Introduction
1 1 rA
Il vient : ---- eA = ---- e b ---- - – rA .θ Nous nous bornerons ici à les citer, sans les
2 2 rb
développer ni proposer de solutions. Il est
Soit, d’après (2) : conseillé au lecteur intéressé par le sujet de
1 1 rA compulser les ouvrages spécialisés.
---- eA = ---- e b ----- – rA .invα A
2 2 rb
e 9.3.2 Continuité d’engrènement
eA = rA ----b – 2invα A (fig. 9.8)
rb
De la même manière, on a :
e Pour qu’une transmission par engrenages
e = r ----b – 2invα soit continue, il faut qu’un couple de profils
rb
eb conjugués soit en prise quelle que soit la
e
soit ---- = ---- + 2invα position angulaire de chacune des roues
rb r dentées autour de leur axe.
d’où, finalement :
e
eA = rA ---- + 2 ( invα – invα A ) (5)
r
En résumé, connaissant le rayon primitif r,
l’angle de pression α et le module M, on peut
calculer, pour un rayon quelconque rA donné : A

– αA, avec la relation (4) :


r
cos α A = ----- cos α B
rA
– eA, avec la relation (5) :
e
eA = rA ---- + 2 ( invα – invα A )
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

r Figure 9.8
sachant que
πM Cette condition est réalisée si l’on vérifie l’iné-
invα = tan α – α et e = -------- galité suivante :
2
AB est supérieur au pas p.
Remarque Ainsi, on définit le rapport de conduite :
Au niveau du cercle de base (Cb), αA = O. AB
k = ------- > 1 .
L’épaisseur de la dent, à ce niveau est, p
d’après la relation (5) : En pratique : k = 1,3.
206 Ingénierie mécanique

9.3.3 Interférence Dans ce cas, il convient de modifier un certain


nombre de points, cités dans ce chapitre et rela-
Pendant la transmission du mouvement, les tives à la définition de la denture.
profils conjugués doivent restés tangents
quelle que soit la position angulaire relative 9.5 EXEMPLES DE CALCUL
des deux roues dentées.
9.5.1 Dimensionnement d’un couple
S’il en est autrement, on dit qu’il y a interférence. de roues à denture droite
L’interférence peut conduire à des blocages, Un moteur électrique dont la vitesse angulaire
vibrations et variations de vitesse angulaire ren- est de 1200 tr/min transmet une puissance de
dant la tranmission non homocinétique. 5 kW à un arbre devant tourner à la fréquence de
Les deux conditions évitant tout phénomène 240 tr/min. Les axes des arbres moteur et récep-
d’interférence s’écrivent : teur sont parallèles et distants approximative-
1 ω ment de 320 mm (fig. 9.10).
---- ≤ -----2- ≤ 6 et Z1 ou Z 2 ≥ 13 dents
6 ω1

2
9.3.4 Glissement
Ainsi que cela a été développé dans le chapitre 3,
il existe un glissement relatif des profils conju- 1
gués pendant l’engrènement (en dehors du
CIR). Le rendement mécanique de la transmis-
sion dépend, en partie, de ce glissement.
Figure 9.10
Déterminer, pour chacune des deux roues den-
9.4 LES CORRECTIONS tées (cylindriques à denture droite), les élé-
DE DENTURE (FIG. 9.9) ments de taillage donnés dans le tableau 9.1.
Les roues dentées sont en acier pour lequel la
Pour éviter les problèmes d’interférence, un contrainte pratique en extension est σpe = 80 MPa.
moyen consiste à décaler l’axe primitif de la
➤ Corrigé
crémaillère de taillage, du cercle primitif de la
roue à tailler. La denture ainsi taillé est dite Soit 1 le pignon lié à l’arbre moteur ;
déportée. soit 2 la roue dentée liée à l’arbre récepteur.
1° Calcul du module et des diamètres primitifs
Denture non définitifs
corrigée ( déport nul) Crémaillère
• Calcul des diamètres primitifs approximatifs
d
– Rapport de transmission :
Ligne de référence ω d 240 1
confondue avec la ligne k 12 = -----2- = ----1- = ------------- = -----
primitive de taillage ω1 d2 1 200 5
5 d1 = d2 (1)
Denture à tailler
Denture corrigée
– Entraxe :
(déportée) 1
----- ( d 1 + d 2 ) = 320
d 2
Ligne de référence d 1 + d 2 = 640 (2)
Ligne primitive
de taillage • Les solutions des équations (1) et (2) sont :
d 1 = 106,6
Figure 9.9 d 2 = 533,3
9 Engrenages à axes parallèles 207

• Calcul du module Prenons Z 2 = 213


– Soit P la puissance transmise par la roue 1 1
Pour ce couple de valeurs, le rapport k 12 = -----
tournant à la vitesse angulaire ω1, délivrant un n’est pas respecté. 5
moment (couple) M1. On a (fig. 9.11) : Il faut en effet vérifier :
P = M.ω
Z 1
= M1 .ω 1 k 12 = ----1- = -----
Z2 5
πN ∅d2
avec ω 1 = ---------1 En gardant Z 1 = 42 , il vient Z 2 = 210 .
30 – Les diamètres primitifs deviennent :
d 2 d 1 = MZ 1 = 105
et M1 = T ----1-
2 d 2 = MZ 2 = 525
T
60 P 1 – Remarquons que dans cet hypothèse, l’entraxe
donc T = ------------------
π d1 .N1 ∅d1 est :
60 P  1
 ου T = -----------------
-
Figure 9.11 a = ---- ( d 1 + d 2 )
 π d 2 .N2  2
3 a = 315 mm
60.5.10
soit T = ------------------------------------ Cette valeur est assez éloignée de l’entraxe
π.0,1066.1 200
approximatif fixé au départ (≈ 320).
T = 746 N Un autre choix du nombre de dents, tel que
– Le module qui permet la tenue en flexion de la Z 1 = 43 , Z 2 = 215 conduit à :
dent est : d 1 = 107,5
T d 2 = 537,5
M ≥ 2,34 ------------
k.σ pe
et a = 322,5
746 Cet entraxe est satisfaisant.
M ≥ 2,34 -------------- avec k = 10
10.80 Il convient donc d’adopter définitivement :
M ≥ 2,25 Z 1 = 43 et Z 2 = 215 .
Choisissons M = 2,5 (série Renard du tableau
2° Éléments de taillage de chacune des roues
9.2).
dentées (tableau 9.4)
• Calcul des diamètres primitifs et entraxe défi-
TABLEAU 9.4 RÉSULTATS
nitif :
– Le nombre de dents, dans une première Pignon 1 Roue 2
approche, peut être :
Diamètres primitifs 107,5 537,5
d de tête 112,5 542,5
Pignon 1 : Z 1 = ----1- de pied 101,25 531,25
M
Dents hauteur 5,625
106,6
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

= ------------- creux 3,125


2,5 saillie 2,5
largeur 25
= 42,64 pas 7,853
Prenons Z 1 = 42 intervalle 3,926
épaisseur 3,926
d
Roue 2 : Z 2 = ----2- Module 2,5
M
Nombre de dents 43 215
533,3
= -------------
2,5 Rapport de transmission 0,2

= 213,32 Entraxe 322,5


208 Ingénierie mécanique

9.5.2 Dimensionnement du profil Un calcul analogue au précédent conduit à :


d’une dent 9 ,42
e 2 = 56 ---------- + 2 ( inv 20° – inv 32°21′ )
Une roue cylindrique à denture droite a les 50
caractéristiques suivantes : e2 = 4,03 mm
Module : M=6; 3° Sur le cercle de base, α 3 = 0 donc invα 3 = 0.
Diamètre primitif : d = 100 ; La relation (5) s’écrit :
Angle de pression : α = 20°. e
e 3 = r 3 --- + 2 inv α avec r 3 = rb.
Calculer : r
1° L’épaisseur e 1 de la dent sur le cercle de dia- La relation (3) permet de calculer rb :
mètre d1 = 110 ; rb = 50 cos 20°
2° L’épaisseur e 2 de la dent sur le cercle de tête ; = 46,98
3° L’épaisseur e 3 de la dent sur le cercle de Finalement :
base.
9 ,42
➤ Corrigé
e 3 = 46 ,98 ---------- + 2 inv 20°
50
(Voir fig. 9.6 et 9.7, § 9.2.4) e3 = 10,25 mm
1° Les relations à utiliser sont :
e 9.6 LES ENGRENAGES
e A = r A --- + 2 ( inv α – inv α A ) (5)
r
CYLINDRIQUES À DENTURE
r b = r cos α (3)
r
HÉLICOÏDALE ET AXES
cos α A = ----- cos α (4) PARALLÈLES
rA
Avec les données du problème, la relation (5) 9.6.1 Introduction
s’écrit :
a) Avantages
e
e 1 = r 1 --- + 2 ( inv α – inv α 1) Par rapport aux engrenages à denture droite, les
r
engrenages cylindriques à denture hélicoïdale
où les inconnues sont e et α 1.
offrent les avantages suivants (fig. 9.12a) :
• Calculons e – régularité de la transmission à haute vitesse
p πM π.6 due au fait qu’il y a toujours plus de deux dents
e = --- = -------- = -------- = 9 ,42 en prise ;
2 2 2
– moins d’usure et niveau sonore plus bas car
• Calculons α 1
le choc dû à la flexion des dents pendant le
La relation (4) s’écrit : passage d’un profil à l’autre est très atténué ;
– 1 50
α 1 = cos  ---- cos α = cos  ------ cos 20°
–1 r – possibilité d’obtenir, de façon précise, des
 r1   55  entraxes de dimension souhaitée en modifiant
simplement l’angle d’hélice. (Nous avons vu
α 1 = 31° 21′
que, pour un engrenage à denture droite,
La relation (5) s’écrit finalement : l’entraxe est directement multiple du module) ;
9 ,42 – possibilité de transmettre le mouvement entre
e 1 = 55 ---------- + 2 ( inv 20° – inv 31°21′ )
50 deux axes orthogonaux (non concourants).
e 1 = 5,016 mm b) Inconvénient
2° Le cercle de tête a pour diamètre : Il réside essentiellement dans l’existence d’une
da = d + 2 h a composante axiale de l’effort de contact sur
= d + 2M l’arbre portant la roue dentée. Celle-ci impose
da = 112 d’où r = r2 = 56 souvent la mise en place, dans les paliers, de
9 Engrenages à axes parallèles 209

roulements spécifiques (encaissant ce type – de tenir compte de l’angle d’hélice β pour


d’effort). Inverser le sens de l’hélice sur deux évaluer la composante (agissant perpendicu-
roues dentées portées par le même arbre peut lairement au profil) (fig. 9.14).
remédier à ce problème. On parle alors de roues
dentées en chevron (fig. 9.12b). T′ α A (1→2)

β A
A
T

Roue 2 Pignon 1

Figure 9.14

T
T′ = -------------
cos β
a b
T étant la composante tangentielle de l’effort de
contact, provenant de la puissance à transmettre.
Figure 9.12
Rappelons (voir § 9.5.1) que la composante tan-
c) Profil réel. Profil apparent (fig. 9.13) gentielle T s’obtient à partir de la relation :
P = M.ω
pa
πN
A' B' pr avec ω = -------
30
Direction
b

du plan apparent d
et M = T ---
A B B"
Pa 2
Di
β du rectio d πN
nts

pla n P = T ---. -------


de

nr
Pr
éel 2 30
es
ed

60P
Ax

D’où T = -----------
Figure 9.13 πdN
Les profils sont toujours en développante de P en W ;
cercle, mais l’axe des dents est incliné d’un d en m ;
angle β par rapport à l’axe principal du cylindre N en tr/min.
primitif.
60P 60P
Ainsi définit-on deux profils : soit T = --------------- ου ---------------
πd 1 N 1 πd 2 N 2
– le profil réel, contenu dans le plan Pr , per-
pendiculaire à l’axe des dents ; Le module réel a donc pour valeur :
– le profil apparent, contenu dans le plan Pa ,
T′
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

perpendiculaire à l’axe du cylindre primitif. Mr ≥ 2 ,34 -----------


ks pe
9.6.2 Définition complète avec k compris le plus souvent entre 6 et 10
d’une denture (voir (1) tableau 9.5).
Toutes les caractéristiques des dentures droites,
a) Définitions et relations à connaître
définies dans le chapitre précédent se retrouvent
(tableau 9.5)
dans le profit réel. Les calculs détaillés au para-
graphe 9.2.2 restent applicables à condition : Définissons d’abord le pas réel pr d’après la
– d’appeler Mr le module réel trouvé ; figure 9.13 :
pr = pa . cos β
210 Ingénierie mécanique

TABLEAU 9.5 FORMULAIRE POUR ROUES À DENTURE HÉLICOÎDALE

Désignation Relations

Diamètres primitif d d = Ma .Z

d a = d + 2h a = M r  ------------- + 2
Z
de tête da
 cos β 

d f = M r  ------------- – 2 ,5
Z
de pied df
 cos β 

Dents hauteur h h = 2,25 Mr


creux hf hj = 1,25 Mr
saillie ha ha = Mr
πM
largeur b b ≥ ------------r (1)
sin β
pas au primitif pr ou pa pr = π Mr
pr
intervalle ir ou ia i r = -----
2
Pr
épaisseur er ou ea e r = -----
2
module Mr ou Ma Mr = Ma .cos β
d
nombre de dents Z Z = --------
Ma

Entraxe 1 1 Mr
a a = ---- ( d 1 + d 2 ) = ---- ------------- ( Z + Z2 )
2 2 cos β 1

Angle d’inclinaison d’hélice β 15° ≤ β ≤ 30° (souvent 20°)

Rapport de transmission ω d Z
k12 k 12 = -----2- = -----1- = -----1
ω1 d2 Z2

Cette relation peut aussi s’écrire : moins égal au pas apparent correspondant à
πMr = π Ma cos β
)

l’arc AB″ :
Mr
)

d’où - (Ma > Mr)


M a = ------------ BB″ ≥ A B
cos β
)

Comme la longueur de l’arc BB″ est très peu


Le module Ma est le module apparent, le module
différente de celle du segment BB″, il vient :
réel Mr étant choisi dans les séries normalisées
Renard (tableau 9.2).
)

BB ″ ≥ AB avec AB = p a
(1) : En effet, pour qu’il y ait continuité d’engrè- soit b tan β ≥ pa ; b tan β ≥ πMa ;
nement, il faut satisfaire à la condition suivante
Mr
(fig. 9.13) : b tan β ≥ π ------------
-
BB″ > AB cos β

Cette condition permet que la transmission de πM


mouvement soit continue. Pendant l’action D’où b ≥ -----------r-
sin β
d’une dent sur sa conjuguée, le point de contact
parcourt l’arc d’hélice BB′ sur toute sa longueur. π
et b ≥ k Mr avec k = ------------
Lorsque le contact cesse entre un couple de sin β
dents, il faut qu’il ait déjà commencé sur le Par exemple, pour β = 25°, b = 7,4 Mr
)

couple suivant. L’arc BB″ doit donc être au et k = 7,4


9 Engrenages à axes parallèles 211

9.6.3 Exemple de calcul 60P


T = -----------------
Un moteur électrique tournant à 720 tr/min πd 1 .N 1
transmet une puissance de 3 680 W à un arbre L’effort provoquant la flexion de la dent est :
récepteur devant tourner à 240 tr/min. Les roues 60P
dentées utilisées sont cylindriques à denture T′ = ------------------------------
πd 1 N 1 cos β
hélicoïdale et axes parallèles. On adoptera un
angle d’inclinaison d’hélice β = 25° et, pour le 60.3 680
T′ = ------------------------------------------------
matériau, une résistance pratique en extension π 0 ,12.720. cos 25°
σpe = 30 MPa (fonte), l’entraxe approximatif T′ = 897,5 N
étant de 240 mm.
– Le module réel Mr qui permet la tenue de la
Déterminer pour chacune des deux roues dentées, dent en flexion s’écrit :
les éléments de taillage donnés dans le tableau
9.15, et notamment la valeur définitive de T′
M r ≥ 2 ,34 ------------
l’entraxe. k.σ pe
➤ Corrigé avec, pour assurer la continuité de l’engrènement
1° Calcul du module et des diamètres primi- π
k ≥ ------------ soit k ≥ 7,43
tifs définitifs sin β
a) Calcul des diamètres primitifs approximatifs Prenons k = 8. Il vient :
(fig. 9.15)
897 ,5
M r ≥ 2 ,34 -------------
8.30
2 Mr ≥ 4,52
1 Choisissons Mr = 5 (série Renard n° 1, tableau
9.2)
Figure 9.15 – Le module apparent est :
Mr
Soit le pignon 1 lié à l’arbre moteur ; - soit Ma = 5,516
M a = ------------
cos β
soit la roue 2 liée à l’arbre récepteur.
c) Calcul des diamètres primitifs définitifs
– Rapport de transmission :
d1 = Ma . Z 1
ω d 240 1
k 12 = -----2- = ----1- = --------- = ---- 120
ω1 d2 720 3 D’où Z 1 = ------------- = 21 ,75
5 ,516
d 2 + 3d 1 = 0 (1) Prenons Z 1 = 22
1 Z 1
– Entraxe : a = ---- ( d 1 + d 2 ) = 240 Avec k 12 = ----1- = ---- , il vient Z 2 = 66.
2 Z2 3
d 1 + d 2 = 480 (2)
Les diamètres primitifs définitifs deviennent :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

– Les solutions des équations (1) et (2) sont : d 1 = Ma . Z 1 = 121,352


d 1 = 120 d 2 = 364,056
d 2 = 360 d) Calcul de l’entraxe définitif
b) Calcul des modules réel et apparent 1
a = ---- ( d 1 + d 2 )
Soit P la puissance transmise par la roue 1 tour- 2
nant à la vitesse angulaire ω 1, délivrant un 1
moment (couple) M 1. Exprimons la composante = ---- ( 121 ,352 + 364 ,056 )
2
tangentielle de l’effort de contact :
a = 242,704 mm
212 Ingénierie mécanique

TABLEAU 9.7 RÉSULTATS


Remarque
Pignon Roue
Les calculs qui précèdent correspondent à
Diamètres primitif 120,0087 360,026
un angle d’inclinaison hélice β fixé a priori de tête 130,0087 370,026
(β = 25°). Ne pas modifier cette valeur de pied 107,5087 347,526
conduit à un entraxe assez différent de Dents hauteur 11,25
l’entraxe approximatif prévu (a = 240). Il creux 6,25
est possible, à ce stade du problème où les saillie 5
largeur 40
nombres de dents Z 1 et Z 2 sont connus, de pas au pr = 15,707
déterminer une valeur différente de β qui primitif pa = 17,137
assurerait l’exactitude de l’entraxe prévu intervalle ir = 7,853
initialement. ia = 8,548
épaisseur er = 7,853
Les éléments de taillage proposés dans le ea = 8,568
tableau 9.6 correspondent à un angle module
Mr = 5
d’inclinaison d’hélice β = 25°, donc à un Ma = 5,454
entraxe a = 242,704 mm. nombre
22 66
de dents
TABLEAU 9.6
Entraxe 240
Pignon Roue Angle d’inclinaison
23° 33′
Diamètres primitif 121,352 364,056 d’hélice
de tête 131,371 374,114 Rapport
de pied 108,871 351,614 1/3
de transmission
Dents hauteur 11,25
creux 06,25
saillie 05,00
2° Élémentrs de taillage pour chacune des
largeur 40,00 roues (␤ = 25°, a = 242,704)
pas au pr = 15,707 3° Éléments de taillage pour chacune des
primitif pa = 17,329 roues (␤ modifié, a = 240).
intervalle ir = 7,853
ia = 8,664 1 Mr
- ( Z + Z2 )
L’entraxe est a = ---- ------------
épaisseur er = 7,853 2 cos β 1
ea = 8,664
Mr = 5 M
module soit cos β = ------r ( Z 1 + Z 2 )
Ma = 5,516 2a
nombre
22 66 Avec Z 1 = 22 et Z 2 = 66,
de dents
il vient : β = 23° 33′
Entraxe 242,704
Angle d’inclinaison
d’hélice
25° 9.7 EFFORTS TRANSMIS
Rapport AUX PALIERS PAR DES ENGRENAGES
1/3
de transmission
À AXES PARALLÈLES
Les éléments de taillage proposés dans le
tableau 9.7 correspondent à un angle 9.7.1 Introduction
d’inclinaison d’hélice β modifié, donc à un Soit une transmission de puissance assurée
entraxe a = 240 mm. entre deux arbres d’axes parallèles, par l’engrè-
Cette possibilité d’utiliser β comme para- nement de deux roues dentées S 1 et S 2 en
mètre pour faire coïncider l’entraxe calculé contact au point P. L’action de contact exercée
avec un entraxe imposé, est un avantage par S 1 sur S 2 en ce point est modélisable par un
appréciable en construction. Rappelons glisseur (fig. 9.16) :
qu’avec les roues à denture droite, il n’en  
est pas ainsi. { T ( S1 → S2 ) } =  P ( 1 → 2 ) 
 0 
9 Engrenages à axes parallèles 213

O2
b1
D1
z
S0
S2 (non schématisé) y
P(1∅ 2)
α

β
x
l1 P
P

E1

S1
a1
Cylindre primitif
z de diamètre : d1 = 2r1
y

O1 x

z y
Cm1
S0
N1 P(1∅ 2)
β
S3 ( non schématisé) α
y0
S1 R
A β
β P
T x
α : angle de pression

β : angle d’inclinaison d’hélice, pour denture


hélicoidale
Figure 9.16 SOLLICITATIONS SUR UNE ROUE À DENTURE HÉLICOÏDALE
Soit (P) le plan tangent en P au cylindre primitif où : T est la composante tangentielle résultant
de la roue S 1 d’axe D 1. de la puissance à transmettre. Rappelons son
Définissons le repère R ( x, y, z ) tel que le plan expression (voir § 9.2) :
( 0, x, y ) soit dans le plan (P), et l’axe ( P, y ) 60P
T = ---------------
parallèle à D 1. πd 1 N 1
Dans le repère R ( P, x, y, z ) , le glisseur P : puissance à transmettre, en W ;
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{ T ( S 1 → S 2 ) } s’écrit, en P : d 1 : diamètre primitif de S1, en m ;


N 1 : vitesse angulaire de S 1, en tours/min.
T 0 A est la composante axiale ;
  R est la composante radiale.
{T(1 → 2)} =  A 0 
 
R0
P Remarque
Un tel glisseur est relatif à une denture
P (1 → 2) = T + A + R hélicoïdale.
214 Ingénierie mécanique

9.7.2 Cas particulier des roues 9.7.4 Influence des efforts sur la nature
à denture droite des paliers
Si la roue S 1 est à denture droite, l’angle d’incli- L’étude de l’équilibre de l’ensemble {roue dentée
naison d’hélice β est nul. Le glisseur S 1, arbre) par rapport aux paliers assurant sa
{ T ( S 1 → S 2 ) } s’écrit en P et dans R : liaison pivot conduit à définir les éléments des
torseurs d’actions mécaniques aux centres O 1
T 0
  de la liaison linéaire annulaire et O 2 de la liaison
{T(1 → 2) } =  0 0  sphérique (voir fig. 9.16).
  Dans le palier de centre O 1, le torseur d’actions
 R0
P
mécaniques relatif à la liaison linéaire annulaire
P (1 → 2) = T+R s’écrit :
60P  Xo 0 
où : T = ---------------
πd 1 N 1  1 
{ T ( S0 → S1 ) } =  0 0 
P (1 → 2)
T
= -------------  
cos α Z 0 R
o 1 o 1
R = T tan α Dans le palier de centre O2, le torseur d’actions
T mécaniques relatifs à la liaison sphérique s’écrit :
 0 
{ T ( S1 → S2 ) } =  0  
Soit 0  X o2 0 
   
T tan α 0 
P { T ( S′0 → S 1 ) } =  Y o 0 
 
2

9.7.3 Cas particulier des roues  Z o1 0 


o 2 R
à denture hélicoïdale
Posons O 1 P = a 1 y + r 1 z et O 2 P = – b 1 y + r 1 z
Si la roue S 1 est à denture hélicoïdale, le glisseur
{ T ( 1 → 2 ) } s’écrit en P et dans R : a 1 > 0 ; b 1 > 0 ; r1 > 0 (d 1 = 2r 1)
T 0 Soit le point E1 sur l’axe ( O 1, y ) tel que :
  O1 E1 = a1 y
{ T ( S1 → S2 ) } =  A 0 
  Déplaçons le centre de réduction des torseurs
R 0
P { T ( 1 → 2 ) } et { T ( S′0 → S 1 ) } au point E1. Il
P (1 → 2) = T + A + R vient respectivement :
60P  Xo – a1 Zo 
où : T = ---------------
πd 1 N 1  1 1

{ T ( S0 → S1 ) } =  0 0 
60P  
A = T tan β = --------------- tan β E  o1
Z a1 Xo1 R
πd 1 N 1 1

T  
P (1 → 2) = ----------------------------  X o2 b 1 Z o2 
cos α. cos β  
T 60P tan α et { T ( S′0 → S 1 ) } =  Y o 0 
R = ------------- tan α = --------------- . ------------- 
2

cos β πd 1 N 1 cos β  Z o2 – b 1 X o2 
E 1 R
 
T 0 Posons C m1 = C m1 y le couple moteur exercé
 
Soit { T ( S 1 → S 2 ) } =  T tan β 0  par un solide S 3 accouplé en bout de S 1 au point
 tan α  N 1, tel que :
- 0
 T ------------
cos β
P  E1 N1 = – c1 y ; c 1 > 0
9 Engrenages à axes parallèles 215

Le torseur (couple) correspondant s’écrit indif- Y o2 = A


féremment en N1 ou E 1, soit : r1 b1
Z o1 = ---------------- A + ---------------- R
0 0  a1 + b1 a1 + b1
 
{ T ( S3 → S1 ) } =  0 Cm  a1 r1

1
 Z o2 = ---------------- R – ---------------- A
a1 + b1 a1 + b1
E 1 0 0 R
Nous savons (voir § 9.7.3) que, dans le cas où C m1 = T × r 1
S 1 est une roue à denture hélicoïdale, l’action Rappelons les expressions des composantes T,
du contact exercée par S 2 sur S1 (S 2 étant une A et R (voir § 9.7.3) :
roue à denture hélicoïdale non représentée sur la 60P tan α
T = --------------- ; A = T tan β ; R = T -------------
figure 9.16) est modélisable par le glisseur : πd 1 N 1 cos β
 – T 0 Finalement, les organes mécaniques (coussinets
 
{ T ( S2 → S1 ) } =  – A 0  ou roulements) assurant les liaisons linéaire
  annulaire en O 1 et sphérique en O2, devront être
E 1
– R 0 R en mesure de satisfaire aux torseurs respectifs :
Soit, en changeant le centre de réduction en E1 :
 
 – T r1 A   ----
b1
- T 0 
   l1 
{ T ( S2 → S1 ) } =  – A – r1 T   
{ T ( S0 → S1 ) } =  0 0
   
E 1 – R 0 R  r---1- A + ----
b1 
l - R 0 
L’étude de l’équilibre de l’ensemble {roue den- l
O 1 R
1 1
tée S1, arbre} conduit à écrire :
{ T ( S 0 → S 1 ) } + { T ( S′0 → S 1 ) } avec l1 = a 1 + b 1
+ { T ( S3 → S1 ) } + { T ( S2 → S1 ) } = { 0 }  
a1
 ---- 0 
   l 1- T
 Xo – a1 Zo   X o2 b 1 Z o2   
 1 1
   et { T ( S′0 → S 1 ) } =  A 0
soit  0 0  +  Y o2 0   
    a - R – ---- A 0 
1 r1
E  o1 R  Z o2 – b 1 X o2   ----
Z a 1 X o1
l1 l1
E 1 R O 2 R
1

0 0   – T r1 A  0 0 avec l1 = a 1 + b 1
     
+  0 Cm  +  – A – r1 T  = 0 0
      Ces torseurs sont relatifs au guidage d’une
1

E1  0 0 R E1 – R 0 R E 1
0 0 R roue S 1 à denture hélicoïdale. Dans le cas
soit X o1 + X o2 – T = 0 particulier où la roue S 1 est à denture droite,
la composante axiale A est nulle. Les
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Yo 2 – A = 0 torseurs s’écrivent alors :


Z o1 – Z o2 – R = 0
– a 1 Z o1 + b 1 Z o2 + R 1 A = 0  
 b----1- T 0 
C m1 – R 1 T = 0  l1 
a 1 X o1 – b 1 X o2 = 0  
{ T ( S0 → S1 ) } =  0 0
La résolution de ce système conduit aux résul-  
tats suivants : b 1
- R 0 
b1 a1  ----
l1
X o1 = ---------------- T X o2 = ---------------- T O 1 R
a1 + b1 a1 + b1
216 Ingénierie mécanique

avec l 1 = a 1 + b 1 Remarque
  L’expression de ce dernier torseur
 ----
a1
- T 0  { T ( S′0 → S 1 ) } montre que pour le
 l1  guidage d’une roue à denture droite, la
 
et { T ( S′0 → S 1 ) } =  0 0 liaison S′0 ⁄ S 1 en O 2 peut être, en théorie,
  de type linéaire annulaire.
a - R 0 
1
 ----
l1
O 1 R
avec l 1 = a 1 + b 1

À SAVOIR
• Les profils conjugués d’engrenages cylin- ce qui permet l’emploi de cette formule :
driques à denture droite sont des dévelop-
pantes de cercle. Le dimensionnement des e
eA = rA --- + 2 ( inv α – inv α A )
dents est fonction d’un module normalisé M, r
dont la valeur approximative est issue d’un où inv␣ est la fonction involute définie :
calcul de résistance des matériaux :
inv α = tan α – α
T
M ≥ 2 ,34 ------------ • La continuité d’engrènement entre deux
k.σ pe
roues dentées en prise n’est assurée que si le
T : composante tangentielle de l’effort de rapport de conduite k est supérieur à 1 (en
contact, calculée à partir de la puissance à pratique k = 1,3) (fig. 9.8).
transmettre (en N) ; Il y a interférence entre deux profils conjugués
k : constante (valeur courante : k = 10) ; quand, dans une position relative donnée, ils
σpe : résistance pratique en extension du ne sont plus tangents. Les relations suivantes
matériau constituant la denture (en MPa). permettent d’éviter ce phénomène.
La valeur normalisée du module M, ainsi que 1 ω
les relations essentielles à connaître sont don- --- ≤ -----2- ≤ 6 et Z 1 ou Z 2 ≥ 13
6 ω1
nées dans les tableaux 9.1 et 9.2, accompa-
gnés du schéma de la figure 9.4. L’interférence peut aussi être annulée par une
• Pour déterminer l’épaisseur eA d’une dent correction de denture, qualifiée alors de
sur un rayon rA différent du rayon primitif r, déportée (fig. 9.9).
connaissant le module M et l’angle de pres- • Pour les engrenages cylindriques à denture
sion α, les relations suivantes permettent de hélicoïdale, il est défini un profil réel et un profil
calculer successivement (fig. 9.6 et 9.7) : apparent. Le dimensionnement des dents est
e : l’épaisseur de la dent sur le rayon primitif r fonction d’un module réel normalisé Mr.
πM T′ T
e = -------- Mr ≥ 2 ,34 ----------- T′ = -------------
2 kσ pe cos β
α A : angle variable selon la position du point
A sur le profil. β : angle d’inclinaison d’hélice.
r π
cos α A = ----- cos α k = ------------
rA sin β
9 Engrenages à axes parallèles 217

La valeur normalisée du module réel Mr, – pour une roue S 1 à denture hélicoïdale (voir
ainsi que les relations essentielles à connaître sens de l’angle β et du couple moteur C m1
sont données dans les tableaux 9.2 et 9.5. sur la figure 9.16) :
Contrairement aux engrenages cylindriques à
denture droite, les engrenages cylindriques à  
denture hélicoïdale permettent une variation  b1
----- T 0 
 l1
d’entraxe. Celle-ci est fonction de l’angle  
d’inclinaison d’hélice β, comme le montre la T { S0 → S1 } =  0 0
relation suivante :  
 r1
---- A + ----- R 0 
b1
 l1 l1
1 Mr
- ( Z + Z2 )
a = --- ------------ O 1 R
2 cos β 1
(pour une denture droite :  
 a1
----- T 0 
1  l1
β = 0 et a = --- Mr ( Z 1 + Z 2 ) )  
2 et T { S0′ → S 1 } =  A 0
• L’action de contact exercée au point P par  
 a1
----- R – --- A 0 
t1
une roue dentée S 1, sur une roue dentée S 2,  l1 l1
peut s’écrire (fig. 9.16) : O 2 R

P (1 → 2) = T + A + R – pour une roue à denture droite :


T : composante tangentielle résultant de la
 
puissance à transmettre :  ----- T 0 
b1
60P 60P  l1
T = ---------------  ou ---------------  
πd 1 N 1  πd 2 N 2 T { S0 → S1 } =  0 0
 
A : composante axiale ;  ----- R 0 
b1
 l1
O 1 R
R : composante radiale.

T A R  
 ----- T 0 
a1
Denture droite 0 T tan α  l1
60P  
-----------
πdN tan α
et T { S0′ → S 1 } =  0 0
Denture hélicoïdale T tan β T -------------
cos β  
 ----- R 0 
a1
Figure 9.17  l1
O 2 R
• Dans le cas particulier où la liaison pivot
d’axe ( O 1, y ) de l’arbre portant la roue dentée
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

S 1 est réalisée selon la configuration de la


figure 9.16 (§ 9.7.1), les torseurs d’action
mécanique aux centres O 1 et O 2 des paliers
s’écrivent :
218 Ingénierie mécanique

EXERCICES CORRIGÉS

9.1. La relation établie au § 9.2.2 permet de P


calculer le module M en fonction de l’effort
tangentiel T, le coefficient k et la résistance
pratique en extension du matériau σpe, soit d

T O
M ≥ 2 ,34 ----------- .
kσ pe
Figure 9.18
Montrer que l’on peut aussi écrire : Calculer :
10 ,94 C 1° l’épaisseur de la dent sur le cercle de tête.
M≥---------------------m- 2° l’épaisseur de la dent sur le cercle de base
3 k.z.σ pe
3° le rayon OP, si P est l’intersection des deux
Z : nombre de dents. Cm : couple transmis.
développantes de cercle.
Réponses
9.2. Un arbre moteur transmet une puissance 1° 3,80.
de 5 kW à 1 500 tr/min grâce à un pignon cylin- 2° 10,20.
drique à denture droite, en matériau composite, 3° 108,58.
engrenant sur une roue en fonte devant tourner à
500 tr/min. On adoptera : σpe (pignon) = 9.4. On veut réaliser une transmission de puis-
200 MPa, k = 12 et un entraxe approximatif de sance entre deux arbres parallèles, dont l’entraxe
210. est définitivement fixé à 80, en utilisant des roues
Calculer pour chacune des deux roues dentées, cylindriques à denture hélicoïdale. Les arbres
les éléments de taillage du tableau 9.8. moteur et récepteur doivent tourner respective-
Réponse ment à 1 000 et 750 tr/min. La condition de
résistance de la dent en flexion implique l’utili-
TABLEAU 9.8
sation d’un module réel compris entre 2 et 3.
Pignon Roue Calculer :
1° l’angle d’inclinaison d’hélice de chacune des
Diamètres primitifs 105 315
de tête 113 323 roues.
de pied 095 305 2° les nombres de dents.
Dents hauteur 09,000
3° les diamètres primitifs.
creux 05,000 Réponses
saillie 04,000
(Pour Mr = 2)
largeur 48,000
pas 12,566
1° β = 15°45′.
intervalle 06,283 2° Z 1 = 33 ; Z 2 = 44.
épaisseur 06,283 3° d 1 = 68,5 ; d 2 = 91,5.
Module 4
9.5. Une roue à denture hélicoïdale a les carac-
Nombre de dents 26 78 téristiques suivantes :
Rapport de transmission 1/3 Z = 66 ;
Entraxe 208
d a = 400 (exactement) ;
d f = 375 (approximativement).
Calculer :
9.3. Une roue cylindrique à denture droite a les 1° le module réel.
caractéristiques suivantes (fig. 9.18). 2° le diamètre de pied.
module : M = 5 ; 3° le diamètre primitif.
diamètre primitif : d = 200 ; 4° l’angle d’inclinaison d’hélice.
angle de pression : α = 20. 5° la largeur de la roue.
9 Engrenages à axes parallèles 219

Réponses l1 = 120 ; a 1 = 130 ; b 1 = 150.


1° 5,5
2° 375,25
 X1 0 
 
3° 389 Soit T { S 0 → S 1 } =  0 0 
4° 21°4′  
5° 48,1 Y 0 R
O 1 1

 X2 0 
9.6. Une roue à denture hélicoïdale S 1 transmet  
et T { S0 ′ → S 1 } =  Y 2 0 
une puissance de 9,5 kW à une vitesse angulaire  
de 3 000 tr/min en engrènant sur une autre roue Z 0 R
O 2 2
à denture hélicoïdale S 2 (les axes de S 1 et S 2
les torseurs représentatifs des actions mécani-
sont parallèles) (fig. 9.19). Soit R ( P, x, y, z ) le ques exercées, respectivement en O 1 et O 2 par
repère défini à la figure 9.19. les paliers S 0 et S 0′ sur l’ensemble {arbre, roue
La roue dentée S 1 est définie ainsi : dentée S 1}.
– angle d’inclinaison d’hélice : Calculer les éléments X 1, Y 1, X 2, Y 2, Z 2 des
β = ( y, u ) = 12° torseurs T { S 0 → S 1 } et T { S0 ′ → S 1 } , ainsi
– angle de pression : α = 20° que le couple moteur Cm1.
– diamètre primitif : d 1 = 60 Réponses
Un couple moteur C m1 = C m y , Cm > 0 est X 1 = 540 N.
appliqué par l’intermédiaire d’un manchon Z 1 = 223,8 N.
d’accouplement S 3 (non schématisé sur la X 2 = 468 N.
figure 9.19). Y 2 = 214 N.
Les positions relatives des points N 1, O1, P et Z 2 = 151,2 N.
O 2 sont données sur la figure par les cotes : Cm1 = 30,24 Nm

O2

z
S2 (non schématisé)
y S'0 b1

P x

S1

Diamètre primitif d1
a1

y
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

O1 y
x u
l1
S0 P
Cm1

N1 S1
S3 ( non schématisé)
Figure 9.19
Chapitre 10
Engrenages à axes non
parallèles

Introduction

En construction mécanique, rares sont les applications où, sur un mécanisme tel une boîte
de vitesses ou un réducteur, la position relative arbre d’entrée/arbre de sortie, est quel-
conque. En dehors du cas où il y a parallélisme (voir chapitre précédent) dans la plupart
des réalisations, ces arbres ont leurs axes perpendiculaires, concourants ou non. Les trains
épicycloïdaux sphériques correspondent à ces cas, ainsi que bon nombre de renvois
d’angle pour lesquels le système roue et vis sans fin offre, en outre, un grand rapport de
réduction. Les roues dentées utilisées peuvent être côniques, cylindriques ou hypoïdes.

10.1 ENGRENAGES CÔNIQUES – la denture oblique pyramidale, ou hélicoï-


À AXES CONCOURANTS dale. Dans ce cas, l’axe principal de la dent ne
passe pas par le sommet des cônes primitifs ;
10.1.1 Introduction – la denture spirale. Pour ce type de denture, on
distingue trois constructions possibles :
Pour ce type d’engrenages, les axoïdes sont des
cônes, dits cônes primitifs, dont les sommets • la denture Gleason ;
coïncident. Plusieurs types de denture existent : • la denture Oerlikon ;
– la denture droite pyramidale (fig. 10.1). Dans • la denture Klingelnberg.
ce cas, l’axe principal de la dent passe par le Alors que pour les dentures droites pyramidales
sommet des cônes primitifs ; ou obliques pyramidales, les développements
des profils sur un plan sont rectilignes, pour ces
trois dernières constructions ils sont curvilignes.
La figure 10.2 correspond à une denture spirale
Gleason.

Denture droite pyramidale

Figure 10.1 Denture spirale Gleason Figure 10.2


10 Engrenages à axes non parallèles 221

10.1.2 Définition d’un engrenage M est le module normalisé de la série Renard


cônique pyramidale (voir tableau 9.2, chapitre 9).
a) Module moyen (fig. 10.3)
Remarque
Les calculs détaillés au paragraphe 9.2.2 du
chapitre 11 restent applicables si l’on considère : Il est possible aussi de déterminer le module
moyen Mm à l’aide de la relation suivante,
– que le module donné par la relation :
quand le nombre de dents est connu pour
T un des deux engrenages (voir exercice 1,
Mm ≥ 2,34 -----------
kσ pe chap. 9) :
est le module moyen Mm relatif à un diamètre 10,94.C m
primitif moyen dm situé à mi-largeur de la dent, Mm ≥ 3 ----------------------
k.Z.σ pe
– qu’en conséquence, l’effort tangentiel T est
donné, par la relation : où Cm est le moment du couple à trans-
60 P 60 P mettre.
T = ----------------------- ou -----------------------
π dm1 × N1  π dm2 × N 2
c) Définitions et relations à connaître
b (tableau 10.1 et figure 10.4)
T
δ
h
ha
B
b hf
dm = 2 rm

δ
d=2r

Cône
primitif θa

Figure 10.3 θf
δ
δ+θa
δ-θf H A
O
Remarque Cpi : cône de pied
Ce module moyen Mm , calculé par une Cpr : cône primitif
Ct : cône de tête
condition de résistance en flexion de la
da
df

dent, n’est pas, pour ce type d’engrenage,


le module normalisé.

b) Module normalisé
Figure 10.4
Si d est le diamètre primitif relatif à la base du
cône primitif, on a : Dans le triangle OHC,
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

avec d = 2r ; r : rayon primitif d d


OH = ---------------- et OC = --------------- .
Mm M 2 tan δ 2 sin δ
-------- = -----
rm r Dans le triangle OCB,
b h a . 2 sin δ 2 M sin δ
avec r = r m + ----- sin δ tan θ a = ------------------------
- = ---------------------- .
2 d d
b
 r m + ----- sin δ Dans le triangle OCD,
2
d’où M =  ------------------------------ × Mm h f . 2 sin δ 2,5 M sin δ
 rm  tan θ f = -----------------------
- = -------------------------- .
  d d
222 Ingénierie mécanique

TABLEAU 10.1 FORMULAIRE ROUE CONIQUE À DENTURE DROITE

Désignations Relations
Module moyen Mm T
M m ≥ 2,34 ------------
kσ pe
à la base du cône primitif M b
 r m + ----- sin δ 
M = -------------------------------- .M m
 2
 rm 
 
Diamètre primitif moyen dm
primitif
à la base du cône d d = MZ
de tête da da = d + 2 h a . cos δ
= M ( Z + 2 cos δ )
de pied df df = d – 2 h f . cos δ
= M ( Z – 2,5 cos δ )
Dents à la base hauteur h h = 2,25 M
du cône primitif creux hf hf = 1,25 M
saillie ha ha = M
largeur b b = k.M k ≥ 5
pas au primitif p p = πM
intervalle i πM
i = ---------
2
πM
épaisseur e e = ---------
2
ω sin δ Z
rapport de transmission k12 k 12 = ------1 = --------------1- = -----1
ϖ2 sin δ 2 Z2

d
nombre de dents Z Z = -----
M
Cône
primitif Cpr
de tête Ct

de pied Cpi

Angles au primitif δ M sin δ


θ a = tan
–1 2------------------------
de creux θf  d 
de saillie θa
 2,5 M sin δ
de tête δ + θa -----------------------------
–1
θ f = tan
de pied δ – θf  d 

d) Calcul du rapport de transmission Dans le cas particulier où les axes D1 et D2 sont


(fig. 10.5) orthogonaux, δ 1 + δ 2 = 90° et :
Posons r 1 = H1 M et r 2 = H2 M . sin δ
k 12 = --------------1- = tan δ 1
ω r OM sin δ cos δ 1
k 12 = -----2- = ---1- = ------------------------1
ω1 r2 OM sin δ 2 D’autre part, comme les nombres de dents sont
proportionnels aux rayons r1 et r2 :
sin δ
k 12 = -------------1- r Z
sin δ 2 k 12 = ---1- = ----1-
r2 Z2
10 Engrenages à axes non parallèles 223

M1 = 35,81 Nm
1
D2 Le module moyen peut être donné par la relation :
H1 3
2δ1 D1 10 ,94 × M1 10 ,94 × 35 ,81.10
O Mm ≥ 3 ---------------------------- ≥ 3 --------------------------------------------
k × σ pe × Z 1 5 × 140 × 23
M
2δ2
Mm ≥ 2 ,89 avec k = 5
Nota : Le choix de la valeur de k (k ≥ 5, ici k = 5)
H2
est arbitraire. Cette valeur peut ensuite être aug-
mentée si l’on souhaite diminuer celle du module.
2
2° Calcul des angles au primitif ␦ 1 et ␦ 2
Figure 10.5 Z
tan δ 1 = ----1-
Z2
10.1.3 Exemple de calcul (fig. 10.6)
ω Z 250
Il s’agit de transmettre une puissance de 1,5 kW k 12 = -----2- = ----1- = --------- = 0 ,625
ω1 Z2 400
entre deux arbres d’axes perpendiculaires et
concourants dont les fréquences de rotation sont 23
Z 1 = 23 d’où Z 2 = ------------- = 36 ,8
respectivement 400 et 250 ± 5 tr/min. 0 ,625
Définir, pour chacune des roues côniques à den- Choisissons Z 2 = 37.
ture droite pyramidale, les éléments de taillage 23
donnés dans le tableau (fig. 10.1) du para- tan δ 1 = ------ soit δ 1 = 31° 51′ .
37
graphe 10.1. 2, si la contrainte pratique en
extension de l’acier constituant les engrenages δ 1 + δ 2 = 90° soit d2 = 58° 09'.
est σpe = 140 MPa : on donne le nombre de 3° Calcul du diamètre primitif approché d1*
dents du pignon 1 : Z 1 = 23. d m1 = M m .Z 1 = 2 ,89 × 23 = 66 ,47
➤ Corrigé La largeur de la dent est :
Le calcul est ici mené en plusieurs étapes où b = k.M m = 5 × 2 ,89 = 14 ,45 soit 15.
sont, dans un premier temps, successivement Finalement :
déterminés le module moyen, les angles au pri-
d 1 = d m1 + 2  ---- sin δ 1
mitif et les diamètres primitifs. * b
2 
1° Calcul du module moyen
= 66 ,47 + 15 sin 31° 51′
Pignon 1
*
d 1 = 74 ,38
4° Calcul des diamètres primitifs définitifs d1
et d2
* 74 ,38
d 1 = MZ 1 d’où M = ------------- = 3 ,23
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Roue 2 T
23
Choisissons M = 3,5 dans la série secondaire
Figure 10.6 Renard.
P = Mω s’écrit, pour la roue 1 : Finalement :
πN d 1 = MZ 1 , d 1 = 3 ,5 × 23 = 80 ,5
P = M 1 ω 1 = M 1 ---------1 d 2 = MZ 2 , d 2 = 3 ,5 × 37 = 129 ,5
30
30P 30 × 1 ,5 × 1 000 5° Voir le tableau 10.2 pour les éléments de
d’où M 1 = ---------- = ---------------------------------------- taillage
πN 1 π × 400
224 Ingénierie mécanique

TABLEAU 10.2 RÉSULTATS

Pignon Roue S2

Module 3,5
Diamètre primitif 80,500 129,500 y
Diamètre de tête 86,445 133,195
Diamètre de pied 73,068 124,880
Hauteur 07,875
δ1
Creux 04,375
A Q
Saillie 03,500
Largeur 17,500 P(S1–>S2)
P R
dm
Pas au primitif 10,995 S2
Intervalle 05,497 S1 α
T
Épaisseur 05,497 Q
o
S0
Rapport de transmission 00,621 x z
P
Nombre de dents 23 37
S1
au primitif 31° 51′ 58° 09′
(31,86) (58,13) Figure 10.7 SOLLICITATIONS SUR ROUE CONIQUE
de creux 3,283
Angles
de saillie 2,628 ( Q, y ) : axe de rotation de S 1 ;
de tête 34,488 60,758 ( O, y, z ) : plan contenant les axes des deux
de pied 28,577 54,847 roues dentées S 1 et S 2 ;
245 255 ( O, x ) : tel que y ∧ z = x .
Nota : Le problème impose --------- ≤ k 12 ≤ --------- ,
400 400
soit 0 ,612 ≤ k ≤ 0 ,637 A Q
δ1
Nous vérifions cette condition avec k 12 = 0,621. δ1
y P
T R
O
10.1.4 Efforts transmis aux paliers x
x z
a) Introduction (fig. 10.7) T
P(S1–>S2)
Soit une transmission de puissance assurée, entre α
deux arbres d’axes perpendiculaires et concou-
rants, par l’engrènement de deux roues côniques Q

à denture droite pyramidale S 1 et S 2. Soit P le


P
point d’application de la résultante P ( S 1 → S 2 )
des forces de contact le long de la denture, P est Figure 10.8 SOLLICITATIONS SUR ROUE CONIQUE
supposé situé sur le cercle moyen de diamètre Soit α l’angle de pression ;
dm.
et δ 1 l’angle du cône primitif de S 1.
L’action de contact exercée par S 1 sur S 2 est
Soit Ω ( S 1 ⁄ S 0 ) = ωy ; ω > 0.
modélisable en P par un glisseur :
Dans le repère R ( O, x, y, z ) , le glisseur
 P { S1 → S2 }  { T ( S 1 → S 2 ) } s’écrit en P :
{ T ( S1 → S2 ) } =  
P 0  T 0
 
Soit le repère R ( O, x, y, z ) défini ainsi { T ( S1 → S2 ) } =  A 0 
(fig. 10.8) :  
R 0
P
O : Centre de la liaison pivot de l’arbre solidaire
de S 1, par rapport du bâti S0 ; P ( S1 → S2 ) = T + A + R
10 Engrenages à axes non parallèles 225

où T est la composante tangentielle résultant En posant de la même manière :


de la puissance à transmettre. Rappelons son OP = ay + r 1m z
expression (voir paragraphe 4.5.1, chapitre 4) :
60P ( r 1m : rayon moyen de la roue S 1).
T = -------------------
π dm1 .N1 et C m = C m .y
P : puissance à transmettre, en Watts ; Le couple moteur exercé par un solide S 3
dm1 : diamètre primitif moyen de S 1, en m ; accouplé en bout de S 1, il vient :
N1 : vitesse angulaire de S 1, en tr/min.
 T aR – r 1 A 
A est la composante axiale ;  m 
{ T ( S0 → S1 ) } =  A 0 
R est la composante radiale.  
O
R – aT 
La composante T étant déterminée, il est aisé
Ce torseur représente les actions mécaniques
de définir les composantes A et R : que le (ou les) organes (coussinet(s) ou roule-
Q = T tan α ment(s)) devra (devront) supporter pour assurer
R = Q cos δ 1 = T tan α cos δ 1 la liaison pivot (S 1 – S 0).
A = Q sin δ 1 = T tan α sin δ 1
Finalement le glisseur { T ( S 1 → S 2 ) } s’écrit Remarque
en P.
On trouve également comme équation
d’équilibre de S 1 : C m – r 1m T = 0
T 0
 
{ T ( S 1 → S 2 ) } =  T tan a sin d 1 0 
 
P
T tan a cos d 1 0 
10.2 ENGRENAGES À AXES NON
b) Influence des efforts sur la nature CONCOURANTS, DITS
des paliers (fig. 10.9) ENGRENAGES « GAUCHES »
Dans l’hypothèse où le guidage en rotation de
l’ensemble {roue dentée S 1, arbre} est assuré par 10.2.1 Introduction
l’unique liaison pivot d’axe ( O, y ) , de centre O, Pour ce type de transmission, les axoïdes sont
l’étude de l’équilibre de S 1 est analogue à celle des hyperboloïdes de révolution. Les trois prin-
déjà développée pour les roues à denture héli- cipales constructions rencontrées sont :
coïdale au paragraphe 11.4 du chapitre 11.
– les systèmes roue et vis sans fin ;
– les engrenages cylindriques à denture héli-
S1 A Q coïdale (à axes perpendiculaires) ;
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

P – les engrenages hypoïdes.


R

y α P(S1–>S2) Remarque
O
z T L’étude des engrenages cylindriques à
denture hélicoïdale a été menée au chapitre
S0
9, paragraphe 6, dans le cas particulier où
Ω(S1/S0) x
les axes sont parallèles.
Figure 10.9
226 Ingénierie mécanique

10.2.2 Étude particulière b) Rapport de transmission (fig. 10.12)


du système roue et vis sans fin
Inclinaison d’ hélice γ
a) Remarque (fig. 10.10 et 10.11)
D1 1
Dans un tel système, la roue est une roue cylin-
n1
drique à denture hélicoïdale. D’autre part, la vis
Vis 1 M N
peut être assimilée, elle aussi, à une roue cylin- d2
n2 D2
drique à denture hélicoïdale dont le nombre de
dents ou de filets par pas générateur, est au 0
nombre de 1, 2 ou 3. Par conséquent, les relations Roue 2
définies au paragraphe 9.2.2 du chapitre 9 s’appli- Inclinaison d’ hélice β
quent. Nous appellerons β et γ les angles d’incli- Figure 10.12
naison d’hélice respectivement de la roue 2 et de
la vis 1. Les axes de D 1 et D 2 sont orthogonaux. L’égalité des pas apparents mesurés sur la vis et
D
la roue est la condition d’engrènement.
D22
Soit la vis 1 entraînant la roue 2 pour une rotation

)
de secteur angulaire MON . Soit n 1 le nombre de
D1
D1 tours correspondant de la vis 1 et n 2 le nombre
de tours correspondant de la roue 2. Alors :
)
MN = n 1 × Pa = n 2 × πd 2
Pa est le pas principal (ou générateur) de la vis
Vis 11
Vis avec Pa = n × pa .
Roue 2 n : nombre de filet par pas principal ;
pa : pas apparent commun à 1 et 2.
Figure 10.10 ROUE ET VIS SANS FIN D’autre part : πd 2 = Z 2 .pa .
Z 2 : nombre de dents de la roue 2.
β Il vient finalement :
n 1 np a = n 2 .Z 2 pa
γ n2 n ω n
d’où ----- = ----- soit -----2- = -----
n1 Z2 ω1 Z2
D1
Z
k 12 = -----  ou -----1-
n
(1)
Roue 2
Z 2  Z 2
Vis 1
d’ axe D2 d’ axe D1
On a aussi :
D2 d1 d
Z 1 = -------
- Z 2 = -------2-
Figure 10.11 M a1 M a2
Remarquons que les angles β et γ sont mesurés Ma : module apparent.
par rapport aux axes des engrenages concernés,
soit respectivement D 2 et D 1 (ce repérage est Mr
- pour 1
M a1 = -----------
aussi celui qui a été retenu dans l’étude des cos γ
roues à denture hélicoïdale du chapitre 11). Mr
Notons la relation : β + γ = 90°. - pour 2
M a2 = ------------
cos β
Les hélices de la vis 1 et de la roue 2 sont toutes d d
les deux à droite, ou toutes les deux à gauche. donc Z 1 = ------1 cos γ Z 2 = ------2 cos β
Mr Mr
10 Engrenages à axes non parallèles 227

D’après (1), on peut écrire : n×M


sin β = ----------------r
d 1 cos γ d1
k 12 = -----------------
-
d 2 cos β
Rappelons :
Soit, avec β + γ = 90° : β : angle d’hélice de la roue ;
d n : nombre de filets par pas principal de la vis ;
k 12 = ----1- tan β d1 : diamètre primitif de la vis.
d2

Dans le cas particulier où β = γ = 45° ;


d) Définitions et relations à connaître
d (tableau 10.3)
k 12 = ----1-
d2 Les définitions et relations relatives à la roue
sont celles déjà citées au chapitre 4. Remar-
c) Développement de la vis (fig. 10.13) quons que l’entraxe peut se calculer ainsi :
1
a = --- ( d 1 + d 2 )
Pa 2
A H
Mr
avec d 1 = M a1 Z 1 = -----------
-Z
cos γ 1
A' Mr
et d 2 = M a 2 Z 2 = ------------
-Z
Direction du cos β 2
plan apparent
β
Π d1

Z1 Z2 
a = --- Mr  ------------
1
pr Il vient - + ------------
-
pa 2  cos g cos b
u
nd
c tio l
e e
Dir n ré D’autre part, pour une bonne tenue en torsion de
pla B
la vis, un diamètre primitif minimal s’impose. En
Figure 10.13 pratique, la relation suivante doit être vérifiée :

En faisant rouler le cylindre primitif de la vis 1 10 Mr ≤ d 1 ≤ 15 Mr


autour de son axe sur un plan, on obtient l’hélice Enfin, pour que le nombre de filets de la vis en
développée : prise avec les dents de la roue soit satisfaisant, il
Dans le triangle AHB : est conseillé d’adopter une longueur l de la vis
Pa telle que :
AH
tan β = -------- = -------- l ≥ 6 π M a1
BH πd 1
avec Pa = n × p a
= n × πM a1 e) Détermination graphique de l’angle
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

d’inclinaison d’hélice β (fig. 10.14)


n × π × Ma
tan β = ---------------------------1 Nous allons montrer qu’une construction gra-
π × d1
phique permet de déterminer b, connaissant :
n × Ma a : entraxe ;
tan β = ------------------1
d1 Mr : module réel ;
n (ou Z 1) : nombre de filets par pas générateur
De même, dans le triangle A′HB, on a :
de la vis ;
Pr n×p n × πM Z 2 : nombre de dents de la roue.
sin β = -------- = --------------r = -------------------r
πd 1 πd 1 πd 1
228 Ingénierie mécanique

TABLEAU 10.3 FORMULAIRE ROUE ET VIS SANS FIN

Vis 1 Roue 2 Relations

Inclinaison de l’hélice par γ β β + γ = 90°


rapport à l’axe de rotation nM
sin β = -----------r
d1
nM
tan β = -----------a-
d1
Les deux hélices sont de même sens
(à droite, ou à gauche)

Mr
Module réel Mr M a 1 = ------------
-
cos γ
Mr
Module apparent Ma1 M a2 M a 2 = -------------
cos β

Pas réel Pr (générateur) pr Pr = n pr


pr pr = π.Mr
Pas apparent Pa (générateur) pa Pa = n.pa
pa (axial) pa = π.M a

πM
Intervalle réel ir i r = -----------r
2
πM r
Épaisseur réelle er e r = -----------
2
Hauteur h h = 2,25 Mr
Creux hf hf = 1,25 Mr
Saillie ha h a = Mr

Mr Z 1
Diamètre primitif d1 d2 d 1 = Ma1 . Z 1 = -------------
cos γ
Mr Z 2
d 2 = Ma2 . Z 2 = -------------
cos β
10 M r ≤ d 1 ≤ 15 M r
Z1
Diamètre de tête d 1a d 2a d 1a = M r  ------------
- + 2
 cos γ 

Z2
d 2 a = M r  ------------- + 2
 cos β 

Z1
Diamètre de pied d 1f d 2f d 1f = M r  ------------
- – 2 ,5
 cos γ 

Z2
d 2f = M r  ------------- – 2 ,5
 cos β 

Longueur l – l ≥ 6 πMa

Z1 Z2 
a = ---- M r  ------------
1
Entraxe a - + -------------
2  cos γ cos β

d1 d2
Nombre de dents n (ou Z 1) Z2 Z 1 = ---------- Z 2 = ----------
Ma1 M a2

n Z ω d
Rapport de transmission k 12 k 12 = -----  -----1 = -----2- = -----1- tan β
Z 2  Z 2 ω1 d2
10 Engrenages à axes non parallèles 229

Y Ainsi, la relation (1) est-elle bien vérifiée :


Q d1 + d2 Z1 Z2
QM + MP = ---------------- = -----------
- + ------------
-
β M Mr sin β cos β
y

γ f) Réversibilité et irréversibilité
0 x P X d’un système roue et vis sans fin
Figure 10.14 Un système roue et vis sans fin est dit réversible
quand la rotation de la vis entraîne celle de la
roue, et réciproquement.
1 Z1 Z2 
En effet, la relation a = --- M r  ----------- - + ------------
- Quand la rotation de la roue ne peut entraîner
2  cos γ cos β celle de la vis, le système est dit irréversible.
permet d’écrire :
2a Z1 Z2 La réversibilité dépend des valeurs relatives des
------ = -----------
- + ------------
- angles d’inclinaison d’hélice (β ou γ), et de
Mr cos γ cos β
l’angle de frottement ϕ. Ce dernier peut varier
d1 + d2 Z1 Z2 essentiellement en fonction de la nature des
et ---------------- = -----------
- + ------------
- matériaux en contact au niveau des profils de
Mr cos γ cos β
denture. L’état de surface et la lubrification sont
soit encore, comme cos γ = sin β : aussi des éléments déterminants.
d1 + d2 Z1 Z2 Notons seulement que la condition de réversibi-
---------------- = -----------
- + ------------
- (1)
Mr sin β cos β lité s’écrit : β > ϕ.
Posons X = Z 1 et Y = Z 2, et construisons un Cette relation s’applique aussi pour les engre-
segment PQ de longueur nages cylindriques à denture hélicoïdale (voir
paragraphe 2.3).
2a
PQ = ------ g) Vis globique. Vis tangente
Mr
dans le plan XY, passant par le point M de coor- Concernant les formes complémentaires au
données (x, y) tel que P et Q soient les points de niveau de l’engrenage entre la vis 1 et la roue 2,
contact de ce segment respectivement avec les deux dispositions constructives sont possibles :
axes OX et OY. On peut vérifier que l’angle – la vis 1 épouse le contour de la roue 2. Dans
ce cas la vis est qualifiée de globique
OQP représente l’angle d’inclinaison d’hélice (fig. 10.15) ;
β de la roue. En effet :
x Z1
• QM = ------------ = -----------
-
sin β sin β
1
d’autre part
Mr Mr
- .Z 1 = -----------
d 1 = M a1 Z 1 = ----------- - .Z
cos γ sin β 1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

2
d 1 . sin β
d’où Z 1 = ------------------
-
Mr
d 1 . sin β d
- = ------1
Il vient QM = --------------------
Mr . sin β Mr Figure 10.15 VIS GLOBIQUE

• de la même manière : – la roue 2 épouse le contour de la vis 1. Dans


Z2 d ce cas la vis est qualifiée de tangente
- = ------2
MP = ------------ (fig. 10.16).
cos β Mr
230 Ingénierie mécanique

Cette valeur approximative du module permet


1 de choisir quelques valeurs normalisées de la
série Renard, avec chacune desquelles un nou-
veau calcul du diamètre primitif s’impose,
2 l’angle β étant alors fixé (Voir sa détermination
graphique qui suit), pour vérifier la condition :
10 Mr ≤ d 1 ≤ 15 Mr .
Choisissions Mr = 4 et Mr = 4,5 (voir tableau
11.2, chapitre 11).
Figure 10.16 VIS TANGENTE
h) Exemple de calcul (fig. 10.17) 2° Détermination graphique de ␤ (fig. 10.18)
Une transmission de puissance par roue 2 et vis a) Mr = 4 Y
sans fin 1 a un entraxe approximatif de 80. On Sur le graphique,
donne n = 3 filets (Z 1) et Z 2 = 26. le point M a pour Q

1 coordonnées :
X = Z1 = 3
a et Y = Z 2 = 26
β M
D’autre part 26

2 2a
PQ = ------ ,
Mr
soit PQ = 40.
Figure 10.17
La position du seg-
Calculer le module et les angles d’inclinaison ment PQ passant
d’hélice β et γ respectivement de la roue et de la par M, et telle que P
vis. et Q soient respecti-
vement sur OX et
➤ Corrigés OY est unique. On 3 P X
1° Calcul du module mesure β = 13°. Figure 10.18

1
L’entraxe est a = --- ( d 1 + d 2 ) M r .Z 1 Mr .Z 1
2 D’où d 1 = -------------
- = -------------
-
Soit 2a = d 1 + d 2 cos γ sin β
M r .Z 2 4×3
- ou d 2 ≈ M r .Z 2
avec d 2 ≈ ------------- = ----------------- = 53 ,345
cos β sin 13°
sachant que l’angle β est petit devant γ (en pra- = 13,3 M r
tique, la valeur de β est couramment inférieure à
15°), il vient : La condition 10 Mr ≤ d 1 ≤ 15 Mr est vérifiée.
2a ≈ d 1 + M r Z 2 . Le module Mr = 4 est, a priori acceptable. (Il
reste en effet à vérifier la tenue en flexion de la
La condition de résistance en torsion de la vis, denture avec, par exemple, la relation :
soit 10 Mr ≤ d 1 ≤ 15 Mr , conduit à adopter la
valeur moyenne : d 1 = 12 M r . T′
M r ≥ 2 ,34 -----------
Finalement 2a = 12 Mr + Mr Z 2 kσ pe
160 = Mr (12 + 26)
Mr = 4,21 présentée dans l’étude des engrenages à denture
droite ou hélicoïdale, à axes parallèles. Nous ne
10 Engrenages à axes non parallèles 231

ferons pas cette vérification dans le présent système roue et vis sans fin défini précédem-
exercice). ment. La différence d’appellation résulte du
b) Mr = 4,5. nombre de dents pour le pignon faisant fonction
Nous laissons au lecteur le soin, après avoir de vis. Pour une vis, en effet, le nombre de dents
déterminé l’angle β, de calculer le diamètre pri- (ou de filets par pas générateur) est limité à 3.
mitif d 1, pour un module M r = 4,5.
Le résultat d 1 = 4,4 Mr exclut ce deuxième
choix de module.
3° Calcul définitif des angles ␤ et ␥
Mr = 4 ; β ≈13° ; Z 1 = 3 ; Z 2 = 26
Nous savons que l’entraxe a a pour expression :
1
a = --- ( d 1 + d 2 )
2
1 M r .Z 1 M r .Z 2
= ---  --------------
- + ---------------
2  cos γ cos β 
1 M r .Z 1 Mr .Z 2
 --------------
Figure 10.19 ROUES À DENTURE HÉLICOÏDALE
= --- - + ---------------
2  sin β cos β 
Les relations du tableau 10.3, § 10.2.2.d., sont
M Z1 Z2 
a = ------r  -----------
- + ------------
- intégralement utilisables.
2  sin β cos β Noter que le rapport de réduction :
En faisant varier sensiblement le paramètre β
v d
autour de sa valeur (13°) obtenue graphiquement, k 12 = -----2- = ----1- tan b
il est possible de s’approcher précisément de v1 d2
l’entraxe imposé (≈ 80).
dépend de la valeur de l’angle β (ce qui n’est
3 26
a = 2  ------------ + ------------- pas le cas quand les axes des roues dentées sont
 sin β cos β parallèles).
Le tableau 10.4 montre que, pour β = 13°1′, Dans le cas particulier où β = γ = 45° :
l’entraxe est : d
a = 80,0045 k 12 = ----1-
d2
TABLEAU 10.4 RÉSULTATS

␤ a 10.2.4 Efforts transmis aux paliers


13,00 80,039 a) Introduction
13,01 80,022 L’analogie que nous venons de décrire, entre un
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

système roue et vis sans fin et des engrenages


13,02 ou 13° 1′ 80,004
cylindriques à denture hélicoïdale et axes per-
13,03 79,986 pendiculaires, rend commune la démarche qui
vise à calculer les actions mécaniques suppor-
tées par les paliers de guidage.
10.2.3 Engrenages cylindriques
Notons qu’une plus grande valeur affectée à
à denture hélicoïdale et axes
l’angle d’inclinaison d’hélice β pour la roue, dans
orthogonaux (fig. 10.19) un système roue et vis sans fin, conduit à une aug-
Dans le cas où les axes des roues dentées sont mentation notable de la composante axiale sup-
orthogonaux, la transmission est équivalente au portée par le palier assurant le guidage de la vis.
232 Ingénierie mécanique

L’analyse relative à la roue cylindrique à denture  


hélicoïdale du chapitre 9, reste applicable pour la  b1 
première roue dentée. Il reste à s’intéresser aux  ---------------- T 0
actions mécaniques encaissées par les paliers  a1 + b1 
{ T ( S 0 → S 1 )} =  0 0
assurant la liaison pivot de l’arbre solidaire de la  
deuxième roue à denture hélicoïdale (ou vis sans  r1 b1 
 ----------------A + ----------------R 0 
fin). a + b1 a1 + b1
O 1 1 R
b) Expression des torseurs d’action
mécaniques dans les paliers de centre O 1
et
et O 2 (fig. 10.20)  
 a1 
Soit le repère R ( P, x, y, z ) déjà défini au para-  a---------------- T 0
 1 + b 1 
graphe 7 du chapitre 11.
{ T ( S′0 → S 1 )} =  A 0
L’étude de l’équilibre de l’ensemble {roue den-  
tée S 1, arbre} déjà réalisée, conduit aux torseurs  a1 r1 
 a----------------R – ----------------A 0 
d’actions mécaniques suivants, pour les paliers + b a + b
O 2 1 1 1 1 R
de centre O 1 et O 2.

S2 Diamètre primitif d2 = 2 r2

y O2
z b2 a2

S0L N2
E2
x P(S1–>S2)
Q1 Q2 Cr2
α
A
R S0
P T β
S0 y
S4 (Non schématisé)
E1

z S1 Diamètre primitif d1 = 2 r1

O1 y

x β

S0
Cm1
N

S3 (Non schématisé) β

O1
z S0 x

Figure 10.20 SOLLICITATIONS SUR ROUE À DENTURE HÉLICOÏDALE À AXES ORTHOGONAUX


10 Engrenages à axes non parallèles 233

Rappelons les expressions des composantes T , Déplaçons le centre de réduction des torseurs
{ ᐀ ( S′0 → S 2 ) } et { ᐀ ( S 0 → S 2 ) } au point E2.
A, R : Il vient respectivement :
60P 60P 
 ou --------------
T = ---------------
 πd 2 N2
-  
πd 1 N 1  XQ1 0 
 
A = T tan β { T ( S′0 → S 2 ) } =  YQ b 2 Z Q 
 
1 1

tan α  Z Q1 – b 2 Y Q1 
R = T ------------- E 2 R
cos β
c) Expression des torseurs d’actions  0 0 
mécaniques dans les paliers de centres Q 1 et  
et { T ( S 0 → S 2 ) } =  YQ2 – a 2 Z Q2 
Q2  
E  Q2
Soit R 2 ( Q 1, x, y, z ) le repère défini à la figure Z – a 2 Y Q2 R
2

10.20.
Posons C r2 = C r2 x 1 , le couple résistant exercé
L’étude de l’équilibre de l’ensemble {roue dentée par un solide S 4 accouplé en bout de S 2 au point
S 2, arbre} par rapport aux paliers assurant sa N 2, tel que :
liaison pivot conduit à définir les éléments des
torseurs d’actions mécaniques aux centres Q 1 E2 N2 = c2 x1 c2 > 0
de la liaison sphérique et Q 2 de la liaison linéaire Le torseur (couple) correspondant s’écrit indif-
annulaire. féremment en N 2 ou E 2 :
Dans le palier de centre Q 1, le torseur d’action
mécanique relatif à la liaison sphérique s’écrit :  0 Cr 
 2 

  { T ( S4 → S2 ) } =  0 0 
 X Q1 0   
  E 2 0 0 R
{ T ( S′0 → S 1 )} =  YQ 0 
 
1
Nous savons (voir § 9.3, chapitre 9) que l’action
 Z Q1 0  de contact exercée par S 1 sur S 2 est modélisable
Q 1 R
en P par le glisseur :
Dans le palier de centre Q 2, le torseur d’action
mécanique relatif à la liaison linéaire annulaire  T 0r 
s’écrit :  2 
{ T ( S1 → S2 ) } =  A 0 
 0 0  
P
  R 0 R
{ T ( S 0 → S 2 )} =  YQ2 0 
  Soit, en changeant le centre de réduction en E 2 :
Z 0 R
Q 2 Q 2
 T r 2 .A 
 
Posons Q 1 P = b 2 x 1 – r 2 z 1 { T ( S1 → S2 ) } =  A – r2 T 
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

 
et Q2 P = a2 x1 – r2 z1 E 2 R 0 R
b 2 > 0 ; a 2 > 0 ; r 2 > 0 (d 2 = 2r2) L’étude de l’équilibre de l’ensemble {roue dentée
Soit le point E 2 sur l’axe ( Q 1, x 1 ) tel que : S 2, arbre} conduit à écrire :
{ T ( S′0 → S 2 ) } + { T ( S 0 → S 2 ) }
( Q1 E2 = b2 x1 ) + { T ( S4 → S2 ) } + { T ( S1 → S2 ) } = { 0 }
234 Ingénierie mécanique

   
 XQ1 0   0 0   –T 0
     a 
Soit  YQ b 2 Z Q  +  YQ2 – a 2 Z Q2   – ----2- A

1 1
   { T ( S′0 → S 2 )} =  l 0

 Z Q1 – b 2 YQ1  E2 Z Q2 a 2 YQ2 R 
2

E 2 R  r2 a2 
- T – ----- R 0 
 ---
l l2
 0 Cr   T r2 A  Q 1 2 R
 2   
+  0 0  +  A – r2 T  = { 0 } l2 = a 2 + b 2
   
E 2 0 0 R E 2 R 0 R
 
Soit X Q1 + T = 0  –T 0
 b 
YQ1 + Y Q2 + A = 0  – ----2- A 0 
et { T ( S 0 → S 2 )} =  l 
Z Q1 + Z Q2 + R = 0 
2

 r2 b2 
C r2 + r 2 A = 0  – ---- T – ----- R 0 
l2 l2
Q 2 R
b 2 Z Q1 – a 2 Z Q2 – r 2 T = 0
– b 2 YQ1 + a 2 YQ2 = 0 l2 = a2 + b2

La résolution de ce système conduit aux résultats


suivants : Remarque
X Q1 = – T Les résultats que nous venons d’obtenir
sont à associer à la configuration de la
a2 A figure 10.20. Les utiliser tels quels oblige
Y Q1 = – ---------------- donc à adopter un paramétrage analogue.
a2 + b2
Remarquons aussi le sens du couple moteur
r2 a2
Z Q1 = ---------------- T – ---------------- R C m appliqué à l’arbre portant la roue S 1,
a2 + b2 a2 + b2
ainsi que celui de la denture (β).
b 2 .A
Y Q2 = – ----------------
a2 + b2
r2 b2 10.2.5 Les engrenages hypoïdes
Z Q2 = – ---------------- T – ---------------- R
a2 + b2 a2 + b2 La définition de ces engrenages est relativement
complexe. Nous nous bornons, dans le cadre de
C r2 = – r 2 A
cet ouvrage, à donner l’allure des profils
Rappelons les expressions des composantes T, (fig. 10.21). Rappelons que les axes ne sont pas
A et R : concourants. En cela, ces engrenages diffèrent
60P tan α fondamentalement des engrenages côniques.
T = --------------- A = T tan β R = T -------------
πd 1 N 1 cos β
β : angle d’inclinaison d’hélice de la roue S 1 ; 1
d 1 : diamètre primitif de la roue S 1 ;
α : angle de pression.
Finalement, les organes mécaniques (coussinets
ou roulements) assurant les liaisons sphérique 2
en Q 1 et linéaire annulaire en Q 2, devront être
en mesure de satisfaire aux torseurs respectifs : Figure 10.21
10 Engrenages à axes non parallèles 235

À SAVOIR
• Les engrenages côniques à axes concou-
P ( S1 → S2 ) = T + A + R (tableau 10.5)
rants peuvent être :
– à denture droite pyramidale ; avec T : composante tangentielle résultant
– à denture oblique pyramidale ; de la puissance à transmettre :
– à denture en spirale (Gleason, Oerlikon, 60P 60P
T = -----------------  ou -----------------
Klingelnberg). πd 1 m N 1  πd 2m N 2
Le dimensionnement des dents est fonction
d’un module normalisé M au niveau de la base A : composante axiale ;
du cône primitif. La valeur approximative de R : composante radiale ;
ce module normalisé est obtenue par la rela- α : angle de pression.
tion :
b TABLEAU 10.5
rm + ---- sin δ
2
M = ---------------------------- × M m T A R
rm
60 P
avec rm : rayon moyen du cône primitif ; --------------
πd m N
T tan α sin δ T tan α cos δ
b : largeur de la roue dentée ;
δ : demi-angle au sommet du cône
primitif ; Dans le cas particulier où la liaison pivot de
l’arbre portant la roue S 1 est réalisée par un
Mm : module moyen issu d’un calcul de
seul palier dans un bâti S 0 (fig. 10.9), le tor-
résistance des matériaux.
seur d’actions mécaniques T ( S 0 → S 1 )
T s’écrit en O, centre de la liaison :
Mm ≥ 2 ,34 -----------
kσ pe
 T aR – r 1 ⋅ A 
 m 
avec T : composante tangentielle de l’effort { T ( S0 → S1 ) } =  A 0 
de contact au niveau du rayon  
O R
moyen du cône primitif, calculée R – aT
à partir de la puissance à trans-
mettre ; avec OP = ay + r 1m z
k : constante (k ≥ 5) ; • Les engrenages gauches comprennent :
σpe : résistance pratique en extension – les systèmes roue et vis sans fin ;
du matériau constituant la denture. – les engrenages cylindriques à denture héli-
La valeur normalisée du module M est donnée coïdale (à axes perpendiculaires) ;
dans le tableau 9.2 du chapitre 9. Les rela- – les engrenages hypoïdes.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

tions essentielles à connaître sont données


dans le tableau 10.1 accompagné du schéma La définition d’un système roue et vis sans
de la figure 10.4. fin est comparable à celle d’un engrenage
réalisé par un couple de roues cylindriques à
• L’action de contact exercée au point P (situé denture hélicoïdale et axes perpendiculaires.
sur le diamètre moyen du cône primitif) par Pour une vis sans fin, le nombre de filets par
une roue dentée S 1 sur une roue S 2, peut pas générateur (limité à 1, 2 ou 3) constitue le
s’écrire (fig. 10.7 et 10.8) : nombre de dents.
236 Ingénierie mécanique

Le dimensionnement des dents est analogue à


celui déjà présenté au chapitre 9. Les rela-  
 b1
----- T 0 
tions essentielles à connaître sont données  l1
dans le tableau 10.3.  
{ T ( S0 → S1 ) } =  0 0
Une méthode graphique (voir paragraphe  
10.2.2.e) permet la détermination des angles  r1
---- A + ----- R 0 
b1

d’inclinaison d’hélice β et γ. O 1
l1 l1
R
• L’action de contact exercée au point P (situé
sur le diamètre primitif) par une roue dentée  
 a
----1- T 0 
S 1 sur une roue dentée S 2 (ou vis sans fin) peut  l1
s’écrire (fig. 10.19) :  
et { T ( S0′ → S 1 ) } =  A 0
 
P ( S1 → S2 ) = T + A + R  R – ---- A 0 
(tableau 10.6) a1 r1
 -----
l1 l1
O 2 R
TABLEAU 10.6
– pour la roue S2
T A R
 
60 P tan α  –T 0
---------------
πd1 N1
T tan β T -------------
cos β  a 
 – ----2- A 0
{ T ( S0′ → S 1 ) } =  l2 
 
• Dans le cas particulier où la liaison pivot de  r2 a
---- T – ----2- R 0 
chacun des deux arbres portant les roues den-  l2 l2
tées S 1 et S 2 est assurée selon la configura- Q 1 R
tion de la figure 10.20, les torseurs d’action
mécanique aux centres O 1, O 2, Q 1 et Q 2  
 0 0
des paliers s’écrivent (voir aussi fig. 9.16,  b2 
chap. 9) :  – ----- A 0
et { T ( S0 → S 2 ) } =  l 2 
– pour la roue S 1 (voir sens de l’angle β et du  
couple moteur C m1 sur la figure 10.20).  – r---2- T – b----2- R 0 
 l l2
Q 2 R
2

EXERCICES CORRIGÉS

être trop important pour des raisons d’encom-


10.1. On veut assurer une transmission de brement. Par ailleurs, une trop petite valeur
puissance entre deux arbres d’axes perpendicu- conduirait à un effort tangentiel important, et
laires et concourants en utilisant des roues par conséquent à un module trop grand avec un
côniques à denture droite. La puissance trans- nombre irréalisable de dents. Dans les calculs,
mise par l’arbre moteur tournant à 520 tr/min on adoptera un rayon moyen rm = 25. On donne
est de 736 W. Le rapport de réduction exigé est la contrainte pratique en extension du matériau
de 0,75. Le rayon moyen du pignon ne doit pas σpe = 80 MPa et k = 10.
10 Engrenages à axes non parallèles 237

Calculer : 3° la contrainte normale maximale dans la


1° les angles primitifs. denture au niveau du diamètre moyen, si la
2° le module moyen et le module normalisé. puissance transmise est de 22 KW à 3000 tr/min
3° le diamètre primitif approximatif du pignon. (pignon).
4° les nombres de dents. Adopter k = 5.
5° les diamètres primitifs définitifs. Réponses
6° la contrainte normale σ maximale dans la
1° d 2 = 250
denture au niveau du rayon moyen définitif.
Vérifier σ < σpe. 2° δ 1 = 12°26′ ; δ 2 = 77°34′
3° σ = 550 MPa
Réponses
1° δ1 = 36°50′ ; δ2 = 53°10′
2° Mm = 1,9 10.4. Un couple cônique formé de deux roues
3° d1 = 61,4 côniques à denture droite pyramidale S 1 et S 2,
4° Z1 = 24 ; Z2 = 32 transmet une puissance de 30 KW. L’arbre
5° d1 = 60 ; d2 = 80 portant la roue S 1 tourne à une fréquence de
6° 79,8 , 80 3 000 tr/min. Les axes des roues S 1 et S 2 sont
orthogonaux (fig. 10.22).

y y
10.2. Sur un couple de roues côniques à S2
O2
denture droite pyramidale de 30 et 40 dents, on a
mesuré approximativement l’épaisseur de la dent 2 δ2 z
x
2 δ1
e = 7. P
S0
S1 O1
Calculer :
S0 x
1° l’angle des cônes primitifs. z

2° le module. Figure 10.22


3° les diamètres primitifs.
4° les diamètres de tête. Soit le repère R ( O1 , x, y, z ) , tel que celui
Réponses défini au paragraphe 10.1.4.a., et R ( O2 , x, y, z )
un repère déduit du précédent par une transla-
1° δ1 = 36°52′ ; δ2 = 53°8′
2° M = 4,5 tion d’axe O1 O2 :
3° d1 = 135 ; d2 = 180 O1 P .y = 40 et O2 P .z = – 40
4° d a = 142,2 ; d a = 185,4
1 2
2δ1 = 136°
α = 20° (angle de pression)
10.3. Le couple cônique entraînant le différen- Ω ( S1 ⁄ S0 ) = ωy ω > 0
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

tiel dans un pont de véhicule automobile est d1m = 84 (diamètre primitif moyen)
formé d’un pignon d’attaque de diamètre Soient T { S 0 → S 1 } et T { S 0 → S2 } , les
primitif 50 au module de 2,5, entraînant une torseurs représentatifs des actions mécaniques
couronne avec un rapport de réduction de 1/5. exercées respectivement par le bâti S0 sur les
Les deux roues sont côniques, à denture droite arbres solidaires de S1 et S2, tels que :
pyramidale, à axes perpendiculaires.
 X1 L1 
Calculer :  
T { S0 → S1 } =  Y1 0 
1° le diamètre primitif de la couronne.  
O 1 1
2° les angles des cônes primitifs. Z N 1 R
238 Ingénierie mécanique

3° a = 85,5
 X2 L2  4° β = 11° 35′
 
et T { S0 → S2 } =  Y2 M2 
 
Z 0 R
O 2 2 10.6. Un ensemble roue et vis sans fin a les
caractéristiques suivantes :
Calculer :
1° le rapport de transmission : Vis : 3 filets ;
Roue : 60 dents, module réel 3, angle d’incli-
ω
k 12 = -----2- . naison d’hélice 20°.
ω1
Calculer :
2° le couple transmis à l’arbre portant la roue S2. 1° le rapport de réduction.
3° les composantes du torseur T { S 0 → S 1 } . 2° le module apparent.
4° les composantes du torseur T { S 0 → S2 } . 3° les diamètres primitifs.
4° l’entraxe.
Réponses
1° k12 = 2,475 Réponses
1° k 12 = 1/20
2° C2 = 38,58 N.m
2° Ma = 3,1925
3° X1 = 2273,6 N 3° d1 = 26,32 ; d2 = 191,55
Y1 = 767,2 N 4° a = 108,94
Z1 = 310 N
L1 = – 19,8 N.m
N1 = – 91 N.m 10.7. Un réducteur roue et vis sans fin est
essentiellement constitué par (fig. 10.23) :
4° X2 = – 2273,6 N
– une vis tangente S 2 ;
Y2 = – 767,2 N
– une roue à denture hélicoïdale S 1 ;
Z2 = – 310 N
– un bâti S 0 (non représenté).
L2 = 25,4 N.m
Les liaisons pivot S 1/S 0 et S 2/S 0 sont assurées
M2 = 90,9 N.m
par quatre paliers centrés aux points O 1, O 2, Q 1
et Q 2. Les roulements installés dans ces paliers
sont de nature à assurer :
– en O2 et Q 1 une liaison sphérique respective-
10.5. Un couple roue et vis sans fin permet un
ment de S 1/S 0 et S 2/S 0 ;
rapport de transmission
– en O1 et Q 2 une liaison linéaire annulaire
1 respectivement de S 1/S 0 et S 2/S 0.
k 12 = ------ ,
16 Un manchon d’accouplement (non représenté)
la vis ayant deux filets. Des considérations de permet, en sortie de l’arbre portant S 2, la trans-
résistance des matériaux conduisent à adopter mission d’une puissance de 4 kW à 2000 tr/min.
un module réel Mr = 4. Le couple moteur est :
Si le diamètre primitif de la vis est 40, calculer : C m2 = – C m2 x , C m2 > 0
1° le diamètre primitif de la roue.
Les positions respectives des centres des paliers
2° le nombre de dents de la roue.
sont précisées sur la figure, ainsi que l’angle β
3° l’entraxe. d’inclinaison d’hélice de la roue S 1.
4° l’angle d’inclinaison d’hélice de la roue.
On donne :
Réponses l 1 = 80 ; d 1 = 100
1° d 2 = 131 l 2 = 140 ; d 2= 40
2° Z 2 = 32 β = 6° ; α = 20
10 Engrenages à axes non parallèles 239

z
l2
z
l2/2
S2 Ø d2
Cm2

Q1 Q2 x y
P
P z
z

Cr1

Ø d1
O1 y x O2 y x
O1

S1 l1/2
l1
β

Figure 10.23

Soient { T ( S 0 → S 1 ) } O1 , { T ( S 0 → S 1 ) } O2 ,  0 0
{ T ( S 0 → S 1 ) } Q1 et { T ( S 0 → S 1 ) } Q2  
et { T ( S 0 → S 2 ) } =  Y Q2 0 
 
les torseurs représentatifs des actions mécaniques Z 0 R
Q 2 Q 2
exercées respectivement aux paliers de centre
O1, O2, Q 1 et Q 2 sur les arbres portant les roues Calculer :
S1 et S2. ω
1° le rapport de réduction k = -----1- .
ω2
 X0 0 
 1  2° le couple résistant C r1 (en négligeant les
Posons { T ( S0 → S1 ) } =  0 0  pertes par frottement).
 
Z 0 R
O 1 0 1 3° les composantes X O1 , Y O1 , Z O1 , X O2 , Y O2 et
Z O2 dans le repère R ( O1 , x, y, z ) .
 
 X02 0  4° les composantes X Q1 , Y Q1 , Z Q1 , X Q2 , Y Q2 et
 
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

et { T ( S0 → S1 ) } =  Y0 0  Z Q2 dans le repère R ( Q1 , x, y, z ) .
 
2

 Z02 0  Réponses
O 2 R
1° k = 0,042
2° C r = 454,7 Nm
  1

3° X O = 4547 N ; Z O = 2261,3 N
 X Q1 0  1 1

  X O = 4547 N ; Y O = 955,8 N ; Z O = 1066,7 N


et { T ( S0 → S2 ) } =  YQ 0  2 2 2

4° X Q = – 9094 N ; Y Q = – 477,9 N ;
 
1
1 1

 Z Q1 0  Z Q = – 364,9 N
1

Q 1 R Y Q = – 477,9 N ; Z Q = – 2963,2 N
2 2
Chapitre 11
Écoconception des pièces
mécaniques

Introduction
L’écoconception s’inscrit dans le cadre de la norme ISO 14062 qui intègre les aspects envi-
ronnementaux dans la conception et le développement du produit. Une démarche d’éco-
conception vise à réduire les impacts environnementaux tout au long de la vie du produit,
ainsi qu’à mettre en œuvre une utilisation raisonnée des ressources primaires. En abordant
le développement d’un produit mécanique au travers de l’aspect environnemental, l’éco-
conception apporte de nouvelles perspectives de développement. Qu’il s’agisse du choix
de nouveaux matériaux ou de procédés de fabrication moins énergivores, la recherche de
solutions et d’alternatives engendre bien souvent une innovation technologique. Pour
cela, le concepteur en ingénierie mécanique doit parfois remettre en cause certaines habi-
tudes de conception et de procédés de fabrication. Bien souvent, il en résulte une baisse
significative du coût et, par conséquent, une augmentation de la compétitivité pour le pro-
duit. Au final, un produit écoconçu permet à l’entreprise de se démarquer de la concur-
rence en proposant au client d’orienter son choix de manière responsable. Présentés à la
fin de ce chapitre, trois exemples industriels de produits écoconçus permettront au lecteur
de s’imprégner de réussites à la française.

11.1 ANALYSE DU CYCLE DE VIE tion énergétique par incinération. Entre chaque
D’UN PRODUIT étape apparaît la phase de transport qui peut se
décliner sous des modes de type routier, ferro-
viaire, maritime ou aérien. Le plus souvent, elle
11.1.1 Cycle de vie met en œuvre consécutivement plusieurs de ces
Par cycle de vie du produit, on entend les princi- modes. Ces quatre étapes créent indépendam-
pales étapes de sa vie, tel que cela est illustré en ment des impacts environnementaux sur la pla-
figure 11.1. La première étape est l’extraction nète.
des minerais (fer, bauxite, cuivre, etc.) ou des
ressources primaires (pétrole, bois, etc.). La 11.1.2 Impacts environnementaux
deuxième étape est celle de la fabrication du Il existe deux catégories d’impacts environne-
produit par utilisation de machines de produc-
mentaux, la catégorie des impacts relatifs aux
tion qui mettent en forme la matière (moulage,
flux entrants et celle des impacts relatifs aux
forgeage, estampage, usinage, injection, extru- flux sortants. Le tableau 11.1 en propose une
sion, traitement de surface, etc.) avant d’assem-
liste non exhaustive.
bler puis emballer le produit fini. La troisième
étape est celle de l’utilisation du produit par le a) Impacts environnementaux « flux
client. Celle-ci comprend l’entretien, la répara- entrants »
tion et la réutilisation dudit produit. La dernière
étape est celle de la gestion du produit en fin de Le tableau 11.2 précise l’unité des deux impacts
vie avec différents scénarios possibles tels que de flux entrant que sont la consommation
le recyclage, le démantèlement ou la valorisa- d’énergie primaire et celle des ressources. La
11 Écoconception des pièces mécaniques 241

Fabrication
Extraction

Impacts
Impacts

Gestion Impacts
en fin de vie

Impacts

Valorisation
énergétique, Utilisation
enfouissement
FIGURE 11.1 CYCLE DE VIE D’UN PRODUIT

TABLEAU 11.1 IMPACTS FLUX ENTRANTS ET FLUX SORTANTS

Impacts relatifs aux flux entrants Impacts relatifs aux flux sortants

Consommation d’énergie primaire Réchauffement climatique

Consommation des ressources Destruction de la couche d’ozone

Consommation d’eau Formation de photo oxydant

Occupation des sols Eutrophisation de l’eau

Toxicité humaine

Toxicité aquatique

consommation d’énergie primaire exprimée en lors du transport de l’électricité ne représentent


Méga Joule (MJ) ne doit pas être confondue que 5 % du rendement global. Pour le concep-
avec la consommation d’énergie finale de type teur de pièces mécaniques, il faut retenir qu’une
électrique. Le coefficient de passage entre consommation de 1 kWh d’énergie électrique
l’énergie finale et l’énergie primaire est fonc- pour une machine de production (centre d’usi-
tion du mix énergétique de chaque pays. nage, tour numérique, robot, presse d’injection
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Ce mix énergétique représente la proportion des plastique, machine de forgeage ou d’estam-


différentes filières de production de l’énergie page…) représente une consommation de
finale de type électrique à partir de l’énergie 2,58 kWh d’énergie primaire. Pour le gaz, lar-
primaire de type fissile, fossile ou renouvelable. gement utilisé pour chauffer les fours dans les
En France, ce coefficient réglementaire est de procédés de moulage des pièces métalliques, ou
2,58 pour l’électricité. Exprimé en rendement bien lors des opérations de traitements ther-
(1/2,58), il signifie que 39 % de 100 % de miques, ce coefficient réglementaire est de 1 car
l’énergie primaire utilisée (uranium, charbon, il est admis qu’il n’y a pas de perte énergétique
gaz, éolien, barrage, solaire) se convertit sous la lors du transport.
forme d’énergie électrique, les pertes en ligne
242 Ingénierie mécanique

TABLEAU 11.2 IMPACTS FLUX ENTRANT POUR LA CONSOMMATION D’ÉNERGIE PRIMAIRE ET CONSOMMATION
DES RESSOURCES

Impact entrant unité Signification

Consommation d’énergie primaire Quantité d’énergie primaire non renouvelable directement


puisée dans les réserves naturelles fossiles (gaz, charbon,
MJ
pétrole) et fissile (uranium) consommée sur tout le cycle de
vie du produit

Consommation des ressources Quantité de matière première naturelles de type minerai


Sb (bauxite, fer, cuivre, nickel, silicium, …) et fossile (pétrole)
consommée sur tout le cycle de vie en équivalent Antimoine

TABLEAU 11.3 IMPACTS FLUX SORTANT, SIGLE, SUBSTANCE DE RÉFÉRENCE, UNITÉ

Impact sortant Sigle Substance de référence Unité

Réchauffement climatique GWP Dioxyde de carbone Kg équivalent CO2

Émission de photo oxydant POCP Éthylène Kg équivalent C2H4

Eutrophisation de l’eau NP Phospahate Kg équivalent PO4

Toxicité humaine HTP Dichlorobenzène Kg équivalent 1,4 DB

Épuisement des ressources fossiles ADF Antimoine Kg équivalent Sb

Pour le concepteur en ingénierie mécanique, il mène de réchauffement climatique. On peut


est essentiel de retenir qu’une consommation entre autre citer le méthane (CH4) dont l’action
d’énergie finale de type électrique pour une de gaz à effet de serre sur 50 ans est 24 fois plus
machine de production de pièces mécaniques, impactant que le CO2. Exprimé d’une autre
entraine systématiquement un flux sortant manière, nous pouvons dire que l’émission dans
d’émission de gaz à effet de serre au niveau l’atmosphère d’un gramme de CH4 a pour équi-
géographique des centrales thermiques de type valence une émission de 24 grammes de CO2.
fossile. En France, Réseau Transport Électricité
(RTE) communique une valeur moyenne
d’environ 100 grammes d’émission équivalent 11.2 INDICATEUR
CO2 pour une consommation de 1 kWh d’éner- DE PERFORMANCE
gie finale électrique. Pour que cette valeur ENVIRONNEMENTALE EN PHASE
baisse, le mix énergétique doit augmenter sa
part d’énergie primaire renouvelable (barrages DE CONCEPTION
hydrauliques, éoliennes terrestres et offshore,
hydroliennes, panneaux photovoltaïques). 11.2.1 Méthode de calcul d’un indicateur
de performance environnemental
b) Impacts environnementaux « flux
sortants » Pour le concepteur en bureau d’étude, le choix
entre plusieurs matériaux peut se faire à l’aide
Le tableau 11.3 donne le sigle, l’unité et la d’indicateurs de performances. Prenons comme
substance de référence de cinq impacts environ- exemple, trois métaux, l’acier AISI 4130,
nementaux relatifs aux flux sortants. l’alliage d’aluminium 2024 T3 et l’alliage de
Pour le GWP, qui est l’acronyme de global titane Ti6Al4V. Le tableau 11.4 indique les
warming potential, de nombreuses substances caractéristiques mécaniques et la consomma-
de type gaz à effet de serre participent au phéno- tion d’énergie primaire. Il renseigne aussi sur
11 Écoconception des pièces mécaniques 243

TABLEAU 11.4 CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES, CONSOMMATION D’ÉNERGIE PRIMAIRE ET GWP POUR L’ACIER AISI 4130, L’ALLIAGE
D’ALUMINIUM 2024 T3 ET L’ALLIAGE DE TITANE TI6AL4V

Acier AISI 4130 Aluminium 2024 T3 Ti6Al4V recuit

Re (MPa) 460 345 880

E (GPa) 205 73 114

ρ (g/cm3) 7,85 2 ,8 4,44

Énergie primaire Extraction 27 171 336


(MJ/kg)
Fabrication* 1,4 4,6 20

Recyclage 0,33 0,33 0,5

GWP Extraction 2 13,8 27


(kg équivalent CO2/kg)
Fabrication* 0,53 0,25 0,9

Recyclage 0,33 0,32 0,7

Prix/kg : coefficient de 1 à 10 1 3 5

*Tournage sur tour à commande numérique 5 axes

TABLEAU 11.5 INDICATEURS DE PERFORMANCES POUR L’ACIER AISI 4130, L’ALLIAGE D’ALUMINIUM 2024 T3
ET L’ALLIAGE DE TITANE TI6AL4V

Indicateurs de performance

Résistance et consommation Résistance et émission


Résistance Résistance et prix
d’énergie primaire de CO2

Re/ρ Re/ρ/conso. énergie primaire Re/ρ/émission de CO2 Re/(prix/kg)

MPa/(g/cm3) MPa/(g/cm3)/(MJ/kg) MPa/(g/cm3)/(kg CO2)

Acier AISI 4130 59 2 21 59

Aluminium 2024 T3 123 0,7 9 41

TI6Al4V recuit 198 0,6 7 40

les émissions de CO2 pour ces trois matériaux il devient le moins intéressant pour l’indicateur
différents dont on souhaite retenir le plus per- de performance « résistance et consommation
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

formant d’un point de vue environnemental, d’énergie », ainsi que pour l’indicateur « résis-
s’agissant d’une pièce sollicitée mécanique- tance et émission de CO2 ». C’est l’acier AISI
ment. 4130 qui se retrouve être le matériau offrant le
Le tableau 11.5 fait apparaître les valeurs des meilleur compromis résistance et /impact envi-
quatre indicateurs de performance pour ces trois ronnement (énergie primaire + émission de
matériaux. Elles ont été calculées à partir des CO2) par rapport aux deux autres.
valeurs du tableau 11.4. Ainsi, en ayant sélectionné le matériau qui lui
Si nous analysons l’indicateur de performance semble le moins impactant sur l’environnement
mécanique Re/ρ en MPa/(g/cm3), l’alliage de et au regard du respect des autres critères du
titane Ti6Al4V se détache des deux autres mais cahier des charges, le concepteur peut à présent
244 Ingénierie mécanique

TABLEAU 11.7 RÉSULTATS DE SIMULATION DE CONSOMMATION


D’ÉNERGIE « MOULAGE À LA CIRE PERDUE + USINAGE »

C35 : masse = 0,4 kg

Consommation d’énergie Extraction 10,74


(MJ)
Moulage à la cire 15,76
perdue + usinage

FIGURE 11.2 CORPS DE PINCE DE ROBOT Le comparatif de valeurs d’impact proposé à la


figure 11.3 permet au concepteur de différencier
les impacts en fonction du procédé de fabrica-
envisager une minimisation de la masse de la tion utilisé. Ici, nous pouvons observer que la
pièce mécanique avec des diminutions d’épais- consommation d’énergie primaire pour la phase
seur compensées par des ajouts de nervures par d’extraction est quasi identique pour les deux
exemple. L’utilisation d’un logiciel de simula- procédés de fabrication. Par contre, le procédé
tion par éléments finis permet de valider les de fabrication par moulage suivi d’opérations
nouvelles formes en s’assurant que la contrainte d’usinage augmente d’un facteur 4,4 le coût
équivalente de Von Mises (MPa) ou de Tresca énergétique.
(MPa) reste dans le domaine élastique.

18
11.2.2 Application des indicateurs 15,76
16
de performances sur une pièce
14
mécanique
12 10,74
9,8
Le corps d’une pince de robot présenté en 10
Extraction (MJ)
figure 11.2 est usiné dans la masse par enlève- 8
Fabrication (MJ)
ment de matière sur centre d’usinage 5 axes. Le 6
3,6
tableau 11.6 donne le résultat des valeurs simu- 4

lées par logiciel, de la consommation d’énergie 2


0
primaire pour la phase d’extraction et la phase C35 usinage dans la masse C35 moulage + usinage
d’usinage.
FIGURE 11.3 COMPARATIF DE VALEURS D’IMPACT
TABLEAU 11.6 RÉSULTATS DE SIMULATION DE LA
CONSOMMATION D’ÉNERGIE PRIMAIRE - MODULE
SUSTAINABILITY SOLIDWORKS

C35 : masse finale = 0,4 kg (masse initiale Pour le lecteur, il serait hâtif de conclure que
du brut = 1kg) dans cet exemple, la fabrication par enlèvement
Consommation d’énergie Extraction 9,8 de matière sur centre d’usinage 5 axes serait
primaire (MJ) moins impactant pour l’environnement que le
Usinage 3,6
procédé par moulage à la cire perdue. En effet,
si nous nous penchons sur la consommation de
Si nous souhaitons connaître l’influence du pro- matière première, le tableau 11.6 indique que
cédé de fabrication sans changer de nuance pour l’usinage, la masse initiale du brut est de
d’acier, il est possible d’envisager de réaliser 1 kg pour une masse de pièce usinée de 400 g.
cette pièce sans enlèvement de matière par un Cette différence de 600 g est à attribuer aux
procédé de moulage à la cire perdue. Il resterait copeaux qu’il faudra recycler. Pour cet exemple
une dernière phase d’usinage pour la réalisation traité, nous pouvons dire que du point de vue de
des surfaces fonctionnelles sur centre d’usinage la consommation raisonnée des ressources, le
5 axes. procédé de fabrication par moulage à la cire
11 Écoconception des pièces mécaniques 245

perdue est moins impactant que le mode Plus généralement, les enjeux de la conception
d’obtention par enlèvement de matière. Il reste à qui prend en compte les aspects recyclage sont
la charge du concepteur de s’assurer qu’en la préservation des ressources en matières pre-
fonction de la quantité de pièces à fabriquer, le mières (fer, bauxite, cuivre, pétrole, etc.), la
procédé de fabrication retenu soit économique- réduction de l’énergie primaire nécessaire à
ment viable. l’extraction de minerai et surtout, la réduction
considérable de la masse de déchets par
enfouissement.
11.3 CONCEPTION ORIENTÉE
RECYCLAGE 11.3.3 Règles de conception
Nous pouvons énoncer une série de sept points
11.3.1 Généralités qui permettent au concepteur d’intégrer, dès la
La conception orientée recyclage, également conception, les problématiques du désassem-
appelée conception pour le désassemblage ou le blage.
démantèlement, est un ensemble de bonnes pra- a) Utiliser des matériaux recyclés et recy-
tiques qui visent à optimiser la manière dont clables.
sera traité le produit mécanique en fin de vie. La b) Minimiser le nombre de matériaux différents
conception pour le recyclage s’applique autant utilisés.
pour un produit destiné à être démonté que pour c) Réduire la quantité de pièces constituant le
un produit destiné à subir une étape de broyage produit.
avant sa refonte. d) Utiliser des matériaux avec des caractéris-
Les considérations à prendre en compte sont tiques permettant de les séparer aisément lors
liées aux choix et à l’association des différents du recyclage (propriétés magnétiques/non-
matériaux qui constituent le produit mécanique, magnétiques, masse lourd/léger)
mais également à l’assemblage et aux liaisons e) Réduire le nombre de liaisons mécaniques
mécaniques entre les composants et sous- utilisées et les standardiser.
ensembles de ce produit.
f) Faciliter l’accès aux composants.
g) Éviter les revêtements de surface de types
11.3.2 Objectifs de la conception peinture, vernis ou PTFE (téflon).
orientée recyclage Afin de résoudre les contradictions rencontrées
entre les exigences du cahier des charges et
Le principal objectif de la conception pour le celles du recyclage, il est possible d’utiliser la
recyclage est d’intégrer, dès la conception, les méthode TRIZ (méthode de résolution des pro-
problématiques liées à la fin de vie d’un pro- blèmes d’innovation technologique élaborée par
duit. Pour cela, il est nécessaire d’adapter ce l’ingénieur Genrish Altshuller). Pour de très
produit en fonction des filières de démantèle- grandes séries de produits, la simulation numé-
ment existantes. Comme il n’est pas possible, rique du démontage en réalité virtuelle valide la
pour des raisons d’ordre technico-économique, faisabilité du démontage et le temps nécessaire.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

de séparer et de recycler l’intégralité des consti- La figure 11.4 illustre une simulation de
tuants d’un produit, il convient alors de s’assu- démontage d’une pièce automobile en réalité
rer que le choix des matériaux et l’assemblage virtuelle avec retour d’effort.
des composants soient optimisés en vue d’un
futur désassemblage du produit.
11.3.4 Conception orientée recyclage
L’objectif secondaire est de faciliter la répara- des pièces en acier
tion. Cela permet ainsi de prolonger la durée de
vie dans la phase d’utilisation du cycle de vie du Plus de la moitié de la production d’acier en
produit mécanique. On parle alors de dévelop- Europe provient du recyclage des ferrailles.
pement durable d’un produit écoconçu. L’acier recyclé se retrouve ensuite dans des
246 Ingénierie mécanique

FIGURE 11.4 SIMULATION DE DÉMONTAGE EN RÉALITÉ


VIRTUELLE – SOCIÉTÉ HAPTION
FIGURE 11.6 FISSURES DANS UNE PIÈCE EN ACIER LIÉES À LA
PRÉSENCE DE CUIVRE
applications telles que les pièces mécaniques
dans l’industrie automobile ou dans le domaine Les impacts du cuivre sur la qualité de l’acier
du génie civil, par exemple. sont doubles. D’une part, le cuivre permet
Le tri des aciers conventionnels se fait générale- d’élever la résistance mécanique de ce dernier,
ment par aimantation de pièces déchiquetées et aussi sa résistance à la corrosion. Mais,
après broyage du produit. La présence d’élé- d’autre part, il entraine une perte de ductilité par
ments résiduels comme le cuivre, l’étain, d’élé- migration du cuivre aux joints de grain. La duc-
ments d’alliage comme le chrome, le nickel, le tilité étant la capacité d’un matériau à se défor-
manganèse et le molybdène, ou de pièces en mer sans atteindre la ruine.
aluminium, apporte de la complexité au recy- La figure 11.6 montre un exemple de fissures
clage. Cela se traduit par une dégradation de liées à la présence de cuivre dans un acier
l’acier avec une perte de matières premières obtenu par recyclage. Plus la mise en œuvre de
nobles. La figure 11.5 illustre cette difficulté du l’acier se rapproche des aciers à haute teneur en
tri pour le recyclage des moteurs électriques carbone (acier durs), moins la problématique de
quand il s’agit de séparer la carcasse en acier du pollution du cuivre est importante. En revanche,
stator de celle du bobinage en cuivre de la partie toutes les applications où la mise en forme de
rotor. l’acier nécessite sa forte ductilité sont attentives
à cette problématique. C’est le cas, notamment,
dans les secteurs de l’automobile avec l’embou-
tissage des tôles.
En Europe, le standard E40 assure, pour les fer-
railles, un pourcentage de cuivre inférieur à
0,25 % et une teneur en étain inférieure à
0,05 %.
L’écoconception dans le secteur de l’automo-
bile est le premier levier pour éviter la contami-
nation du cuivre dans l’acier lors de son
recyclage. Les solutions actuelles sont l’identi-
fication et l’accessibilité lors du démontage de
toutes les pièces en cuivre présentes dans les
véhicules. On peut citer le projet CEMIR pour
« Cost Effective Motors with Improved Recycla-
FIGURE 11.5 RECYCLAGE DES MOTEURS ÉLECTRIQUES
bility », de l’équipementier Faurecia. Ce dernier
a conçu un moteur électrique friable à base de
11 Écoconception des pièces mécaniques 247

TABLEAU 11.6 RÈGLE D’ASSOCIATION DE DIFFÉRENTS MATÉRIAUX AVEC L’ACIER EN VUE DE SON RECYCLAGE

Altération des propriétés mécanique lors du recyclage Association de l’élément avec l’acier lors
Élément
avec l’acier du recyclage

Cuivre Forte : perte de ductilité Non

Étain

Molybdène Moyenne : augmentation de l’effet de trempe À éviter

Nickel
Faible Possible
Titane

Silicium

Manganèse

Aluminium

Zinc

poudre de fer compressée qui éclate au broyage figure 11.7 donne des valeurs d’impacts envi-
libérant ainsi les fils de cuivre. ronnementaux pour la production d’une tonne
Enfin, la substitution du cuivre par de l’alumi- l’aluminium primaire ou recyclée. Il faut
nium, qui a des propriétés voisines, est aussi extraire un peu plus de 4 tonnes de bauxite pour
une piste qui doit être envisagée. Prenons obtenir 1 tonne d’aluminium primaire par pro-
comme exemple les bagues autolubrifiantes de cédé d’électrolyse.
types paliers lisses en bronze (alliage de cuivre
et d’étain). Celles-ci peuvent être remplacées 4111
10700

par des coussinets en alliage d’aluminium revê-


tus d’une couche de PTFE dont le coefficient de
frottement dynamique avec l’acier est inférieur Aluminium primaire
72
à celui du couple (bronze/acier). (électrolyse)
Aluminium recyclé
Pour conclure, en phase de conception, pour des 7,5
2,8
problématiques de recyclage des pièces en 0
acier, il est souhaitable d’éviter des liaisons
Bauxite (kg) GWP SO 2 (kg)
indémontables de type acier avec des matériaux (kg équivalent CO 2 )
différents. Il est primordial de s’interdire le
FIGURE 11.7 IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
couple (acier/cuivre) sans que celui-ci soit faci- POUR UNE PRODUCTION DE 1 000 KG D’ALUMINIUM PRIMAIRE
lement démontable. Le tableau 11.6 propose OU RECYCLÉ
une règle d’association de différents matériaux
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

pour le recyclage l’acier.


Il existe deux grandes familles d’alliages d’alu-
minium : les alliages corroyés (laminés, filés,
11.3.5 Conception orientée recyclage forgés) et les alliages de fonderie (coulés dans
des pièces en alliage d’aluminium un moule). Les premiers sont des alliages de
Les alliages aluminium sont des matériaux lar- hautes performances mécaniques qui sont large-
gement recyclés. Leur recyclage permet de ment utilisés dans la construction aéronautique,
réduire d’un facteur sept la consommation éner- l’automobile ou dans d’autres applications qui
gétique de la production d’un kilogramme nécessitent des performances importantes et de
d’aluminium par rapport à celle d’un kilo- la légèreté. Leur recyclage est technique car il
gramme d’aluminium de première fusion. La nécessite un tri préalable par type d’alliage pour
248 Ingénierie mécanique

donner au matériau des performances équiva- Mélange de métaux amagnétique de base aluminium

lentes à l’alliage initial. Les alliages de fonderie


sont souvent réalisés avec des alliages d’alumi-
nium issus des chutes de fabrication ou issus du
broyage des produits en fin de vie. Le secteur
automobile est un des principaux consomma- Papier, bois,
densité < 1

teurs d’alliages de fonderie issus de la fin de vie mousse,...

des moteurs.
La valeur économique des alliages d’aluminium
corroyés en fin de vie conduit souvent à des Aluminium alvéolé,
1< densité < 2,5

démontages de grosses pièces et à du tri manuel magnésium, plastique


caoutchouc
(culasse de moteur, profilés de menuiserie, …).
La reconnaissance des alliages peut être facili-
tée en utilisant des appareils portables d’analyse
basée sur la technologie de la fluorescence X 2,5 < densité < 3,5
des éléments d’alliages. La récupération de Autres métaux
lourd
l’aluminium contenu dans des pièces de faible
dimension se fait généralement après broyage et
tri magnétique des ferrailles. Les fractions
d’aluminium sont ensuite extraites en utilisant
des méthodes densimétriques de flottaison dans
l’eau des fractions non-ferreuses. Aluminium, gravat béton

La densité des alliages d’aluminium, de l’ordre FIGURE 11.8 PRINCIPE DU PROCESSUS DE TRI PAR FLOTTAI-
de 2,6 à 2,9, recouvre celle de nombreux maté- SON DENSIMÉTRIQUE
riaux non ferreux tel que, le béton (2,7), les
alliages de magnésium (1,75) et les plastiques
(0,9 à 1,5). Comme le montre la figure 11.8, le
processus de tri par flottaison est imagé par une
cuve d’eau. Ce procédé fait principalement
l’objet de trois étapes densimétriques où les alu-
miniums peuvent se retrouver dans deux zones
selon leur nature. La première zone est celle de
la fraction densimétrique comprise entre 2,5 et
3,5, où l’aluminium de forme alvéolée ou mous-
sée se retrouve combiné avec le magnésium, les
plastiques et les caoutchoucs. Pour cette zone, le
tri manuel sous forme visuelle est nécessaire. La
deuxième et dernière zone de densité comprise
entre 2,5 et 3,5 est celle où l’aluminium est
mélangé à des gravats de béton et autres métaux
lourds. Cette présence de béton conduit à une
étape supplémentaire de tri par courant de Fou- FIGURE 11.9 ALUMINIUM RECYCLÉ SOUS FORME DE LINGOTS
cault. La photo de la figure 11.9 donne un aperçu (©-2010-RIO-TINTO)
de l’aluminium recyclé après différentes phases
de tri et conditionné sous forme de lingots.
Le tableau 11.7 indique l’influence de la combi- En phase de conception d’un produit composé
naison de certains matériaux lors du recyclage de plusieurs pièces dont certaines massives sont
des produits à dominante aluminium pour obte- en alliages d’aluminium, un marquage visible
nir un aluminium pur. indiquant la qualité de l’alliage léger permet en
11 Écoconception des pièces mécaniques 249

TABLEAU 11.7 INFLUENCE DE LA COMBINAISON DU FER, ZINC, CUIVRE ET MAGNÉSIUM SUR L’ACIER

Matériaux Influences mécaniques sur la combinaison pour l’obtention d’un aluminium pur

Fer Perte d’allongement. Augmentation du phénomène de retassure

Zinc Augmentation de l’oxydation en phase liquide

Cuivre Augmentation de la corrosion


Diminution de la soudabilité

Magnésium Durcissement

partie de répondre à des problématiques d’opti- 11.4 OUTILS D’ÉCOCONCEPTION


misation de l’étape de recyclage.
11.4.1 Les « Kepis »
GWP kg équivalent L’outil Kepis, pour Key Environmental Perfor-
CO2 mance Indicators, utilise les résultats d’une
analyse de cycle de vie. En se concentrant sur
0,57 quelques indicateurs pertinents, cette méthode
Extraction propose une évaluation de la performance envi-
Fabrication ronnementale du produit et limite ainsi le
1,7
0,89 Recyclage besoin de données à collecter lors de l’inven-
taire de cycle de vie du produit. Les indicateurs
choisis sont évalués à l’aide d’un logiciel spé-
cialisé ou de bases de données spécifiques.
Consommation d'énergie primaire Les trois diagrammes circulaires de la figure
MJ 11.10 donnent les résultats de simulation pour
0,42
trois indicateurs environnementaux relatifs au
cycle de vie d’un carter de machine à pain illus-
17,27 tré à la figure 11.11. Cette pièce en polypropy-
Extraction
lène est obtenue par injection plastique. Les
Fabrication
Recyclage
trois indicateurs évalués sont le GWP, la
63,81 consommation d’énergie primaire et l’eutrophi-
sation de l’eau (enrichissement en nutriments
azote et phosphore).

Eutrophisation de l'eau
Kg équivalent PO4
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

3,78E-04 Extraction
5,71E-04
Fabrication
Recyclage
2,21E-04

FIGURE 11.10 RÉSULTATS DE SIMULATION – MODULE FIGURE 11.11 CARTER DE MACHINE À PAIN
SUSTAINABILITY SOLIDWORKS EN POLYPROPYLÈNE
250 Ingénierie mécanique

TABLEAU 11.8 TABLEAU MET

Phase de vie Matériaux Énergie Toxicité

Extraction Identifier et quantifier les matériaux Identifier et quantifier les maté-


des pièces constituant le produit riaux potentiellement toxiques
lors de l’extraction et les déchets
générés.

Fabrication Identifier les matériaux ou produits Identifier et quantifier les déchets


auxiliaires nécessaires à la fabrication Évaluer la consomma- produits
tion d’énergie primaire
Utilisation Identifier les matériaux ou produits Identifier et quantifier la produc-
liés à l’utilisation (consommable, tion de déchets liés à l’utilisation
maintenance)

Gestion en Identifier les matériaux Identifier et quantifier les déchets


fin de vie

TABLEAU 11.9 INDICATEURS RATIO

Indicateur Relation Objectif

masse des pièces recyclables


Matériaux recyclable ------------------------------------------------------------------------------ Augmenter
masse totale du produit

nombre de liaisons démontables


Liaisons démontables --------------------------------------------------------------------------------------------- Augmenter
nombre de liaisons du produit

Matériaux identiques dans les nombre de liaisons avec matériaux identiques


---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Augmenter
liaisons nombre de liaisons du produit

nombre d′outils nécessaires


Outil de démontage --------------------------------------------------------------------------------------- Réduire
nombre de liaisons du produit

11.4.2 L’outil MET produit que l’on souhaite reconcevoir. Les


résultats obtenus sont exprimés en pourcentage.
L’outil MET, pour « matériaux, énergie et toxi- En fonction des scénarios de conception envisa-
cité » permet, sous forme de tableau, une éva- gés, il faut diminuer ou augmenter l’indicateur.
luation qualitative et quantitative d’un produit Prenons l’exemple du ratio du nombre de
dès sa phase de conception. Défini par le liaisons démontables sur le nombre de liaisons
tableau 11.8, cet outil s’appuie sur trois indica- du produit, sa valeur doit être la plus élevée pos-
teurs : les matériaux, l’énergie et la toxicité. Sa sible pour garantir un démontage optimal au
mise en place nécessite un logiciel spécifique et détriment du broyage. Pour l’indicateur outil de
une équipe pluridisciplinaire. Le résultat obtenu démontage, sa réduction entraine une réduction
constitue un document de travail pour la mise du temps de démontage et de facto, une viabilité
en œuvre d’actions nécessaires à la diminution économique de l’activité de recyclage.
des impacts.
11.4.4 Normes CETIM NFE 01-005
11.4.3 Indicateurs ratio Le centre d’étude technique des industries
Les quatre indicateurs ratio du tableau 11.9 per- mécaniques (CETIM) a mis en place un outil
mettent de mettre en place une démarche d’éco- d’aide à la démarche d’écoconception destiné
conception sur un produit nouveau ou sur un aux entreprises.
11 Écoconception des pièces mécaniques 251

Cet outil, qui fait l’objet d’une norme, propose La puissance de cette méthode tient dans sa
la prise en compte de sept aspects environne- simplicité et son pragmatisme. Elle se décline
mentaux (AE) qui sont : sous la forme de réponses à quatre arbres de
– les matières premières (MP) : matériaux, décision. Ces derniers sont des algorigrammes
composants, fluides (hors emballage), etc. ; qui traitent les aspects environnementaux (MP,
– la fabrication (F) : procédés nécessaires à F et FV-R), l’utilisation (U), le transport (T) et
l’élaboration du produit et des composants en emballage (EMB). Les arbres relatifs à MP, FV-
interne et en externe, etc. ; R, U et EMB sont donnés en figure 11.12.
– l’utilisation (U) : ressources nécessaires – Les résultats obtenus se mettent en forme sim-
énergie, source d’énergie, interaction énergé- plement comme le montre la figure 11.13. Dans
tique avec un ensemble, consommables, main- cet exemple, ils pointent les deux aspects envi-
tenance, durée de vie du produit, etc. ; ronnementaux que sont la fabrication (F) et la
fin de vie/recyclage (FV-R) pour lesquels une
– la recyclabilité en fin de vie (FV-R) : réduc-
démarche d’amélioration est prioritaire.
tion de l’impact du produit en fin de vie et taux
de recyclabilité ; La norme propose de nombreux tableaux. Pour
le point « directives et réglementation », donné
– les substances dangereuses (S) : substances
dans le tableau 11.10, l’entreprise positionne
contenues pouvant pénaliser la fin de vie du pro-
son produit en fonction des valeurs obtenues.
duit : métaux lourds, retardateurs de flamme,
atomes de fluor, brome, chlore, etc. ; Le tableau 11.11 propose un exemple de résul-
tats (AE) relatifs à un produit mécanique des-
– le transport (T) : répartition géographique
tiné au secteur médical. Différents acteurs de
fournisseurs, sous-traitants, volumes d’expédi-
l’entreprise participent à l’élaboration de ce
tion, etc. ;
document. Comme le montre le tableau 11.12,
– l’emballage (EMB) : nombre, réutilisation, les personnes participant à l’étude sont guidées
recyclabilité, biodégradabilité des emballages, dans l’attribution de la valeur des notes à attri-
etc. buer aux aspects économique (E), technique (T)

TABLEAU 11.10 EXEMPLE DE TABLEAU D’AIDE À LA DÉMARCHE D’AMÉLIORATION

Le produit est soumis à la directive 2002/96/CE sur les déchets d’équipements électriques et FV-R = 4
électroniques (DEEEE)

Le produit est soumis à la directive 2002/95/CE sur la limitation des substances dangereuses S=4

Le produit est soumis à la directive 2000/53/CE sur les véhicules hors d’usage (VHU) FV-R = 4 et S = 4

Le produit est soumis à la directive 2004/12/CE sur les emballages EMB = 4

TABLEAU 11.11 EXEMPLE DE RÉSULTAT DE L’ASPECT ENVIRONNEMENTAL (AE) D’UN PRODUIT MÉCANIQUE DESTINÉ AU SECTEUR
MÉDICAL
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Note technique T

0 1 2 3 4

LD non faisable LD ne pouvant être LD envisa- LD correspon- LD correspondant à :


techniquement – éliminée d’un point geable mais dant à une solu- - une solution réalisable dans un
pas de possibilité de vue technique études préa- tion technique délai rapide et à coût acceptable,
dans le cahier des mais les pistes sont lables en R&D - faisabilité à tes- - une solution déjà mise en œuvre
charges client susceptibles de se nécessaires. ter par l’entreprise,
heurter à des Moyen à long - mise en œuvre - une bonne caractéristique effec-
contraintes lourdes terme non négligeable tive du produit que l’entreprise
veut valoriser
252 Ingénierie mécanique

Q6 : Conso
Oui d’energie Non Q15 : Type
Unique d’usage Fréquent
F=2 MP = 4

Occasionnel
U=0
Q15 : Type Q15 : Type
Unique d’usage Fréquent Unique d’usage Fréquent

MP = 4 Occasionnel F=3 Occasionnel


Q6 : Conso
Oui d’energie Non
FV-R = 3 FV-R = 4

U=4
Q11 :
Q4 :
Q14 : Durée Nombre de Consommables
<2 de vie > 10 De 1 à10 pièces > 100 Oui ou nettoyages Non
réguliers
2 < Q14 < 5 5 < Q14 < 10 De 11 à 50
MP = 4 Q8 : Intégré
De 51 à 100 U=4
à un ensemble
Oui plus grand Non
FV-R = 3 MP = 3 F=2 F=3

Q15 : Type
U=0
d’usage Fréquent Q9 : Modifie
Oui éfficacité Non
Occasionnel Q14 : Durée
<2 de vie > 10
MP = 4 MP = 3 U=4
2 < Q14 < 5 5 < Q14 < 10

Q10 : Durée de
vie composant < durée de
> durée de
vie système vie système
Q16 : Taux Q16 : Taux
de de = durée de
< 80 % recyclabilité > 90 % < 80 % recyclabilité > 90 % vie système

80 % < Q16 < 90 % 80 % < Q16 < 90 %


FV-R = 3 FV-R = 2 FV-R = 1 FV-R = 4 FV-R = 4 FV-R = 3 FV-R = 2 U=0 U=1

Q15 : Type
Unique d’usage Fréquent

Occasionnel Q23 : Emballage


T=4 Oui Client Final Non

Q14 : Durée de
<2 vie > 10
Emb = 1
T=2 5 < Q14 < 10
2 < Q14 < 5 Q15 : Type
Unique d’usage Fréquent

Q4 : Nombre de
De 1 à10 pièces > 100 Occasionnel
Emb = 4
De 11 à 50

De 51 à 100
Q26 b :
Recyclabilité
Emballage Client Non
T=1 Oui, 100 %
Final
Q19 : Logistique
Max = approvisionnement Max =
Région Monde

Max = Max = Oui, en partie


France Europe

Emb = 1 Emb = 2
T=1 T=2

FIGURE 11.12

et stratégique (S). La valeur de la colonne directrice « concevoir en vue de faciliter la réu-


« Total » résulte de la multiplication des trois tilisation du produit » qui n’obtient que la note
notes : Total = E × T × S. Dans notre exemple, de 24. De cette manière, l’entreprise peut iden-
la note de 48 qui est attribuée à la ligne direc- tifier les actions à haute valeur ajoutée dont le
trice (LD) « développer un système de récupé- résultat va engendrer une réduction des impacts
ration des produits » se détache de la ligne environnementaux.
11 Écoconception des pièces mécaniques 253

TABLEAU 11.12 GUIDE D’ATTRIBUTION D’UNE NOTE TECHNIQUE

AE : recyclabilité en fin de vie FV-R

Stratégies Lignes directrices Note E Note T Justification note T Note S Justification Total
note S

Concevoir en vue de Enveloppe facilement Pièces inusables


faciliter la réutilisation 4 2 démontable 3 et récupérables 24
du produit

Concevoir en vue de Matériel modulaire Écran tactile et


faciliter le désassem- 4 4 3 automate pro- 48
Améliorer le blage du produit grammable
recyclage en
fin de vie Concevoir en vue de Circuit hydraulique, Réduire le coût
faciliter la réutilisation 4 4 écran tactile, auto- 3 du produit 48
des composants mate

Concevoir en vue de Réduire le coût


faciliter le recyclage 4 4 2 36
des matériaux

Développer un Développer un sys- Récupérer les appa- Bonne image de


système de tème de récupération reils pour un démon- marque de
4 4 3 48
récupération du produit en fin de tage en interne pour l’entreprise
en fin de vie vie les DEEE

4 d’activité sont l’automobile, l’aéronautique,


l’alimentaire, la machine-outil, l’armée, la
papeterie et la lubrification embarquée. Certains
systèmes de lubrification sont destinés à assu-
rer, par pulvérisation localisée, le graissage de
chaînes de convoyeurs ou d’outils de coupe. La
société a décidé, pour l’un de ces produits de
lubrification fabriqué depuis une vingtaine
0 d’années (le système de lubrification VectoLub)
MP F U FV-R S T EMB
d’envisager une expertise critique en vue de
FIGURE 11.13 EXEMPLE DE RÉSULTATS D’ASPECTS
développer, avec une approche en écoconcep-
ENVIRONNEMENTAUX tion, un système assurant les mêmes fonction-
nalités. Désigné « système de microlubrification
VTEC », ce produit écoconçu fait l’objet de la
11.5 EXEMPLES DE RÉUSSITES présentation qui va suivre.
INDUSTRIELLES Outre l’intérêt qu’elle porte à l’écoconception
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

de ses produits, la société Vogel propose des


11.5.1 système de microlubrification « éco-solutions ». Il s’agit de principes mis en
œuvre (et non de dispositions constructives
a) La société revues) à caractères environnementaux. On peut
La société Vogel France, basée à Saumur et citer le remplacement d’une lubrification par
rachetée par SKF, conçoit et réalise des sys- barbotage non maîtrisée par une lubrification
tèmes industriels de lubrification. Ses secteurs avec une pulvérisation parfaitement organisée,
254 Ingénierie mécanique

ce qui engendre un abaissement de la consom-


mation d’énergie électrique et de quantité de
lubrifiant.

b) Le produit
Il s’agit d’un système de lubrification qui a pour
fonction de doser le lubrifiant (quantité opti-
male) et de procéder à une distribution localisée
de celui-ci (projection dans une zone ciblée). Il
peut, par exemple, être installé sur une
machine-outil (usinage par enlèvements de
copeaux, arrosage de l’arête de l’outil), sur une FIGURE 11.14 SYSTÈME DE LUBRIFICATION VECTOLUB,
chaîne de montage (process de lubrification de ANCIEN PRODUIT

composants avant leur assemblage) ou encore


sur presses d’emboutissage. Le système de
lubrification, tel qu’il a été conçu à l’origine et
désigné alors VectoLub, est présenté en
figure 11.14. Le carter principal du modèle pro-
posé s’inscrit dans un parallélépipède de 340 ×
460 × 206 mm.
Pour le développement en écoconception de son
produit, la société Vogel n’a pas eu recours à un
logiciel d’écoconception. Elle a fait le choix
d’une approche classique en utilisant manuelle-
ment des banques de données (matériaux, éner- FIGURE 11.15 SYSTÈME DE LUBRIFICATION VTEC, NOUVEAU
gie, etc.), des matrices, en effectuant des check- PRODUIT ÉCOCONÇU
lists. Pour cela, elle a participé à un parcours de
formation (cinq journées) à l’écoconception Le nouveau produit écoconçu existe en plu-
animé par la société Evea et la SEM régionale sieurs modèles, plus ou moins volumineux,
des Pays de la Loire dans le cadre du pro- selon les débits de lubrifiant imposés par le
gramme Ecofaire. cahier des charges.
Il en a résulté un système de lubrification éco-
conçu, désigné VectoLub, et remplaçant le Vec- c) Résultats de l’étude d’écoconception
toLub. Il apparaît en figure 11.15, le carter Le tableau 11.13 fournit une indication sur les
principal s’inscrivant dans un parallélépipède résultats moyens obtenus en considérant
de 310 × 170 × 175 mm. l’ensemble de la production.

TABLEAU 11.13 RÉSULTATS DE LA DÉMARCHE D’ÉCOCONCEPTION POUR LE NOUVEAU PRODUIT VTEC

Valeur divisée par Remarques

Matériaux en alliage d’aluminium, en acier et lai-


Masse du produit 4
ton remplacés par un thermoplastique

Volume des parties vides fortement réduit. Géomé-


Volume du produit 4
tries étudiées pour limiter le packaging

Systèmes modulaire pour les cinq fonctions : distri-


Temps de démontage du
3 (5 minutes au lieu de 15) bution, génération de fréquence, pompage,
produit
contrôle visuel,

Prix de revient Entre 1,5 et 3 selon les modèles


11 Écoconception des pièces mécaniques 255

Par ailleurs les sous-traitants ont été prioritaire- sièges ergonomiques. Nous allons plus particu-
ment choisis en fonction de leur proximité géo- lièrement nous intéresser au modèle de sièges
graphique (pour les usinages plastique et ergonomiques désigné « Please ». Ce siège a
métallique) et leur certification ISO 14000 pour fonction l’assise d’une personne physique
(pour les fournisseurs d’accessoires standards). dans les meilleures conditions ergonomiques,
Les pièces usinées sont proposées à des entre- pour un travail au sein d’un espace tertiaire. Ce
prises de la région, pour lesquelles les pro- produit a été développé en démarche d’écocon-
blèmes de délais ne se posent pas. Seuls ception avec l’utilisation du logiciel SimaPro.
proviennent de l’étranger des composants stan-
dards qui n’existent pas en France. b) Le produit
Le manque de résistance au cisaillement des Dans sa première étape de conception, le siège
taraudages effectués dans le thermoplastique a Please a fait l’objet d’une ACV. L’entreprise a
nécessité l’ajout d’un insert métallique. Cette présenté les résultats de cette analyse dans une
disposition constructive était pourtant à pros- déclaration environnementale du produit (DEP).
crire, car comme cela a déjà été écrit, elle com- Ce même produit, dans un souci d’amélioration
plique significativement le travail de désassem- des contraintes environnementales, a subi des
blage en fin de vie du produit. Cependant, le transformations améliorant significativement les
concepteur a veillé à employer un insert en acier, résultats de l’ACV initiale. Nous désignerons
et non en laiton comme cela se fait habituelle- respectivement « Please 1 » et « Please 2 » ces
ment. À noter qu’il existait une autre possibilité. sièges de première et deuxième génération dont
Elle consistait à opter pour une solution monoli- une photo est proposée en figure 11.16.
thique en thermodurcissable de haute résistance
mécanique. Mais là, le prix de revient de la pièce
concernée devenait prohibitif. Le tri des déchets
en fin de vie est fortement facilité par la modu-
larité du mécanisme (parties à vocation élec-
trique, mécanique et hydraulique séparées). La
durée de vie moyenne d’un tel produit est le plus
souvent conditionnée par la propre durée de vie
de l’environnement qui l’accueille.
La société Vogel envisage aujourd’hui d’appli-
quer son savoir-faire en écoconception à un
autre de ses produits dont le domaine d’applica-
tion est l’agroalimentaire. Il s’agit d’un disposi-
tif destiné à déposer un lubrifiant sur un
convoyeur dans une chaîne de conditionnement FIGURE 11.16 SIÈGES PLEASE DE PREMIÈRE (À GAUCHE) ET
de produits alimentaires. DEUXIÈME GÉNÉRATIONS (À DROITE)

11.5.2 Mobiliers de bureau Steelcase L’analyse du cycle de vie a été menée sur la
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

International base du cahier des charges défini pour un siège


pouvant supporter des personnes d’une masse
a) L’entreprise comprise entre 45 et 110 kg à raison de
La société Steelcase, leader mondial du mobi- 8 heures/jour et 5 jours par semaine pendant
lier de bureau, dispose en France de quatre 15 ans. Les indicateurs qui ont présidé à son
usines employant 1 850 salariés pour un chiffre évaluation sont le potentiel de réchauffement
d’affaires annuel de 120 millions d’euros. climatique, l’acidification de l’air, l’eutrophisa-
Certifiée ISO 14001, elle conçoit et réalise du tion de l’eau, le smog photochimique, l’épuise-
mobilier de bureau, en particulier des armoires, ment des ressources, les déchets et la toxicité.
des rangements, des panneaux amovibles et des Le tableau 11.14 donne le type de matériaux
256 Ingénierie mécanique

TABLEAU 11.14 TYPE MATÉRIAUX DU SIÈGE PLEASE 1 c) Résultats de l’étude d’écoconception

Siège Please 1
Le tableau 11.15 indique, pour le siège de deu-
xième génération qui a bénéficié d’une amélio-
Type de Pourcentage massique par ration en termes d’impacts environnementaux,
matériaux utilisés rapport à la masse du produit fini
une évaluation des résultats obtenus relatifs aux
Acier 51,9 quatre facteurs essentiels que sont la masse, le
nombre de composants, la nature des matériaux
Zamak 5,4
et le volume de l’emballage.
ABS 0,4 En terme de flux entrants et sortants sur toutes
LDPE 0,5 ses étapes du cycle de vie, le siège Please 2 a
permis de réduire de 16 % l’impact
PA 8,3
d’acidification de l’air et de diminuer de 16 %
PP 4,3 l’impact d’eutrophisation de l’eau.
PS 0,4
À noter aussi que les parties sujettes à l’usure
(têtières, accotoirs et tissus) sont amovibles. De
PU 4,9 cette façon, elles peuvent être remplacées, ce
PVC 0,2 qui retarde significativement la fin de vie de
l’ensemble du produit.
Carton 14,6
À titre indicatif, pour 80 000 sièges vendus, le
Colle 0,1 nombre de camions nécessaires pour le trans-
Bois 7,5
port est diminué de 247, ce qui génère une éco-
nomie de 48 000 litres de carburant qui aurait
Textile 1,3 libéré 166 tonnes de CO2.
La démarche environnementale de l’entreprise
utilisés, ainsi que leur pourcentage massique s’inscrit dans un champ d’actions plus global. La
par rapport à la masse du produit fini pour le société Steelcase oriente en effet ses revendeurs
siège Please 1.
TABLEAU 11.15 RÉSULTATS DU SIÈGE PLEASE 2

Nombre de Matériaux
Masse Volume emballage
composants
Métaux Autres

Résultats Passée de Réduction de 30 % Remplacement de Abandon du Réduit de 30 %


27,8 à 23,6 l’alliage de zinc PVC et de la Concept étudié pour
(zamak) par un colle pour les limiter l’encombrement
alliage d’alumi- tissus en packaging (dossier
nium livré séparé, « prêt à
assembler »)

Incidence sur Diminution Diminution des types Disparition du Réduction Augmentation de la


les impacts de la de composants, ce cuivre et du importante quantité de colis pour
environne- consomma- qui facilite le déman- magnésium des COV (com- un même camion, d’où
mentaux tion tèlement en fin de posés orga- une diminution de la
d’énergie, de vie (démontage de niques consommation d’éner-
CO2, etc. l’ensemble avec des volatils) gie dans la logistique de
outils classiques) distribution

Autres inci- Manuten- Réduction du Manutention facilitée


dence tion facilitée nombre de réfé- Diminution du coût de
rences en stock et stockage
diminution de la Diminution du coût de
zone de stockage en transport
entreprise
11 Écoconception des pièces mécaniques 257

fait l’objet d’une démarche d’écoconception,


plus particulièrement sur deux de ses compo-
sants. Le premier d’entre eux est le carter, le
deuxième étant la bride d’accouplement de
l’arbre du moteur électrique. Cette bride, qui
fait l’objet de l’étude qui va suivre, permet de
transmettre au réducteur une puissance impor-
tante avec pour l’arbre de sortie, une forte dimi-
nution de la fréquence de rotation et donc une
FIGURE 11.17 RÉDUCTEUR À TRAIN ÉPICYCLOÏDAL MNT 140 augmentation importante du couple.
– PHOTO MIJNO

vers un allongement de vie de ses sièges grâce à


l’organisation d’une maintenance appropriée
pour les sièges abîmés et à l’encouragement à la
revente ou le don « en l’état ».

11.5.3 Réducteur MIJNO


a) L’entreprise
Basée à Saint-Étienne, l’entreprise familiale
Bride d’accouplement Carter
« MIJNO Precicion Gearing » est l’une des spé-
cialistes mondiales de la fabrication d’engre-
nages, de crémaillères de précision et de
réducteurs de vitesse à train épicycloïdal. Ses
produits se retrouvent dans les domaines de
l’off-shore, de l’aéronautique, de l’aérospatiale,
du militaire et du nucléaire. L’entreprise engage
au quotidien des actions de réduction de sa
consommation d’énergie électrique et de ce fait
parvient à diminuer ses impacts GWP.
FIGURE 11.18 SCHÉMA CINÉMATIQUE ET VUE 3D
b) Le produit DU RÉDUCTEUR MNT140
Le choix du produit écoconçu s’est basé sur la
volonté de reconquête du marché pour le réduc- La vue 3D et le schéma cinématique du réduc-
teur de vitesse à train épicycloïdal. Il s’agit du teur MNT140 sont proposés en figure 11.18.
réducteur MNT140 dont une photo du modèle Les caractéristiques techniques sont données en
initial est donnée en figure 11.17. Ce produit a figure 11.19 et dans le tableau 11.16.
H G (1 train / 2 trains) E
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

ØB ØC F E'
ØD
ØA

FIGURE 11.19 CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES


258 Ingénierie mécanique

TABLEAU 11.16 DESCRIPTION DES CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES

∅A ∅B C ∅D E E’ G* H K L F
mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm

130j6 165 11 40j6 112 82 160-201 140 M16 12 27

Vitesse nominale / maxi tr/min 4 000 / 6 000

Couple de sortie nominale N.m 450


Couple de sortie impulsionnel N.m 590

Rapport de réduction i 1 train, i = 3-4-5-7-10


2 trains, i = 16-20-25-35-50-70-100

Rendement 1 train/2 trains % 96/91

Durée de vie h 15000

Température d’utilisation °C – 20/90 température extrême possible


Niveau sonore dB < 68

L’arbre de sortie est guidé par deux roulements à billes à contact oblique acceptant des charges importantes. Ces
roulements sont préchargés de manière précise pour une meilleure acceptation des charges radiales et axiales.

Les satellites sont intégrés dans une cage pour une rigidité torsionnelle maximale. Ils évoluent sur des aiguilles jointives.
Ils sont cémentés et trempés à 60-62 HRC puis rectifiés en classe 6 à 5 selon les tailles. La durée de vie d’engrènement
nominale est de 30 000 heures.
La bride d’accouplement est disponible en version ISO ou DIN.

La lubrification à l’huile alimentaire est en option pour les industries agroalimentaires ou pharmaceutiques. La
lubrification spécifique est en option pour les industries nucléaires ou les applications sous vide.

Indice de protection IP65 (IP67 disponible sur demande). Une version inox est disponible avec un IP67standard.

TABLEAU 11.17 DONNÉES DE LA BRIDE D’ACCOUPLEMENT AVANT LA DÉMARCHE D’ÉCOCONCEPTION

Matière Alliage d’aluminium à base de cuivre

Procédé de fabrication Tournage dans la masse


Brut (mm) ∅260 – Longueur = 106

Masse brute (kg) 15,19

Masse de copeaux enlevés (kg) 12,09

Masse produit fini (kg) 3,1


Brut ∅ 260
Temps de fabrication (min) 60
Bride d’accouplement

La démarche « écoconception » présentée ici au permis de valider les formes de la pièce de fon-
lecteur ne concerne que la bride d’accouple- derie. Les résultats de la bride d’accouplement,
ment du réducteur MNT140. Le tableau 11.17 après la mise en œuvre de la démarche d’éco-
en présente les données de fabrication. conception, sont donnés dans le tableau 11.18.
Un prototype réalisé en impression 3D, illustré
c) Résultat de l’étude figure 11.20, a permis au bureau R&D d’inté-
Tout au long de l’étude, le bureau R&D de la grer le produit sur le réducteur MNT140 afin de
société MIJNO s’est fait aidé par le CETIM réaliser certains essais.
pour la mise en place de sa norme d’écoconcep- La figure 11.21 donne un aperçu du réducteur
tion NFE 01-005. En parallèle, une simulation écoconçu. Outre le fait que le changement de
des contraintes mécaniques par éléments finis a procédé de fabrication a généré une baisse de
11 Écoconception des pièces mécaniques 259

TABLEAU 11.18 RÉSULTATS DE L’ÉTUDE D’ÉCOCONCEPTION POUR LA BRIDE D’ACCOUPLEMENT

Matière Alliage d’aluminium à base de silicium

Procédé de fabrication Moulage au sable

Masse de la pièce de fonderie (kg) 4,14

Masse de copeaux enlevés (kg) 1,64

Masse produit fini (kg) 2,5

Temps de fabrication (min) 30

Bride d’accouplement

le CETIM, l’entreprise MIJNO va étendre pro-


gressivement cette démarche à d’autres éléments
de sa gamme de produits.

FIGURE 11.20 BRIDE D’ACCOUPLEMENT NOUVELLE VERSION


(À DROITE) EN IMPRESSION 3D – PHOTO MIJNO

l’impact du GWP en le passant de 131 kg équi-


valent CO2 à 36 kg équivalent CO2, la diminu-
tion du temps de fabrication d’un facteur 2
représente un gain de productivité important
pour l’entreprise.
Forte de son expérience réussie en écoconception FIGURE 11.21 RÉDUCTEUR MNT140 ÉCOCONÇU – PHOTO
avec la mise en œuvre de la norme proposée par MIJNO
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
260 Ingénierie mécanique

À SAVOIR
• L’écoconception s’inscrit dans le cadre de bauxite pour l’obtention des aciers et des
la norme ISO 14062 qui intègre les aspects alliages d’aluminium.
environnementaux dans la conception et • Parmi les outils d’écoconception qui peu-
développement du produit. vent être utilisés, on peut citer :
• L’écoconception d’un produit mécanique – l’outil Kepis (Key Environmental Perfor-
permet de concevoir un produit répondant au mance Indicators), qui se concentre sur
cahier des charges du client tout en réduisant quelques impacts issus d’une ACV,
les impacts environnementaux découlant de
ses quatre phases du cycle de vie. – l’outil MET, qui ne prend en compte que le
triptyque matériaux, énergie et toxicité sur
• Les impacts environnementaux sont de les quatre phases du cycle de vie,
types flux sortants (GWP, etc.) et flux ren-
trants (consommation d’énergie primaire non – l’outil des indicateurs ratio, qui exprime en
renouvelable, etc.). pourcentage différents aspects du produit
tel que le pourcentage de matériaux recy-
• Le développement R&D d’un produit
clables, le pourcentage de liaisons démon-
mécanique écoconçu nécessite une analyse
tables, ….
de son cycle de vie (ACV). Le résultat des
valeurs d’impacts environnementaux conduit – La norme CETIM NFE 01-005, qui prend
le concepteur en ingénierie mécanique à en compte sept aspects environnementaux
intervenir sur la forme du produit, les maté- que sont les matières premières, la fabrica-
riaux, le procédé de fabrication, son mode de tion, l’utilisation du produit, la recyclabilité
transport et son emballage… afin de proposer en fin de vie, les substances dangereuses, le
un produit moins énergivore. transport et l’emballage. Cet outil s’appuie
• La conception en problématique de gestion sur quatre arbres de décision de type algori-
grammes qui, sur une échelle de 1 à 4,
du produit en fin de vie permet de diminuer
notent chacun des sept aspects.
fortement l’épuisement des minerais de fer et
Index

A Bismuth 117 Circularité 134


Abrasive 120 Bisulfure 114, 115, 117 Cisaillement 24, 28, 35,125
Accélération 149, 151 Bore 117 Classe d’équivalence 9
ACV 255 Bouchon 53, 120 Clavette 26, 29, 35
Additif 115 Boulon 25, 27 CO2 249, 256
Adhérence 26 Bœuf 115 Coaxialité 131
Aiguilles 104, 118 Brainstorming 1 Coefficient 45
Ajustement 39 Bronze 50, 133 Coincement 26, 27
Ajustement forcé 26 Bronze fritté 59 Colinéaire 184
Alignement 65 Brouillard 82 Collage 9, 26
Alliage de zinc (zamak) 256 Broutage 118 Collerette 122
Allié 65 Broyage 245, 247, 250 Colloïdal 116, 125
Allostarine 115 Butadiène 137 Colonne 104
Alternateur 129 Butée 96 Colza 115
Alternatif 150 Composante 46
Aluminium 116 C Composite 59
Amené 48 Cadmium 55, 114 Composition 109
Amiante 128, 133 Compression 39
Cadre 169
Analyse du cycle 255 Concentration de contrainte 40
Cage 64
Animale 114, 115 Conductibilité 116
Calage 26
Anneaux 26, 65 Conduite 108
Calcium 116, 117
Annulaire 214 Cône 127
Cale 74
Antifriction 53, 118 Cônique 25, 77, 220
Calibré 74
Conjugué 189, 200
Antimoine 55 Calorie 47, 125
Contact linéique 2
Antioxydant 116 Came 121,161 Contact ponctuel 2
Anti-usure 116 Canalisation 53, 121 Contact surfacique 2
Apparent 209, 226 Cannelé 138 Contr’écrou 30
Arbre 71, 121 Cannelure 26, 32, 48, 53 Contrainte 36, 125
Arc-boutement 99 Caoutchouc 128, 137 Convection 116
Argent 55, 117, 128 Capillarité 50, 114 Convexe 188
Armature 132 Carbone 65, 133 Coprah 115
Aromatique 115 Carbonisation 140 Corrosion 50
Aronde 102 Cardan 24, 118 Corroyé 247
Aspiration 48 Carter 53, 121, 130 Coton 115, 133
Auto-allumage 140 Cavité 55 Coulisseau 104, 150
Autolubrifiante 131, 133, 247 Centistoke 111 Coulomb 56
Autolubrification 119 Centrage 24 Couple 24
Auto-rattrapage 102 Central 183 Course 98, 102
Axe central 184 Centrifuge 122, 129 Coussin 102
Axial 84, 128 Certification ISO14000 255 Coussinet 47, 117
Axoïde 185, 193, 200, 220 CETIM 250 COV 256
Chaleur 47 Cœur 161
B Chanvre 133 Crapaudine 97
Bague 31, 63, 81 Chapeau 56 Crémaillère 149, 191, 206
Bain 120 Charge 129 Creux 210
Bainitique 139 Charge dynamique équivalente 87 Croix 172
Barbotage 50, 82, 114, 118 Chemins de roulement 81 Cuivre 50, 117, 128
Barium 116 Chevron 209 Culasse 143,248
Base 186, 192, 200 Chicane 130 Cupro-étain + plomb 59
Bauxite 240 Chlore 115 Cupro-plomb 59
Belleville 119 Chlorure 115 Curviligne 220
Bielle/manivelle 150 Chromage 132, 139 Cuvette 133
Bilatéral 77 Chrome 65, 246 Cycle de vie du produit 249
Bille 63 Cinématique 125 Cylindricité 134
Bingham 111 Circlips 26, 29, 74 Cylindrique 25, 220
262 Ingénierie mécanique

D Étapes du cycle de vie 256 Grain 132


Décharge 136 Étoupe 133 Graissage 47
Degré de liberté 2, 9 Étude statistique 83 Graisse 47, 108
Démantèlement 240 Eurtophisation 249 Graisseur 53, 118
Densimétrique 248 Excentration 168 Graphe de structure 12
Denture 200 Excentrique 168 Graphite 59, 114, 115, 117, 133
Dépression 48 Expérimentation 41 Gravité 50, 114
Désalignement 82 Extraction 240 Grippage 74
Détergente 115 Extrusion 135,240 GWP 249
Développante 166,190, 200, 204
Développement 171 F H
Diaphragme 123 Fabrication 251 Hauteur 210
Différentiel 111 Fatigue 81, 83 Hélice 208, 226, 227
Dilatante 111 Fer 50 Hélicoïdal 170, 208, 220
Directe 75, 127 Ferodo 140 Hélium 114
Direction combiné 84 Feuillard 117 Hertz 82
Dispersion 71 Feutre 128, 131 Hexafluorure de soufre 114
Distillation 115 Fibre 131 Hire 159
Douille 96 Filetage 127 Homocinétie 183
Droite 171 Filet 28 Homocinétique 190, 200
Ductilité 246 Film 53, 102, 120 Huile 47, 108
Durée de vie 83, 84 Fin de vie 240, 251 Hydraulique 146
Dynamique 46 Fissile 241 Hydrocarbure 114
Flaking 81 Hydrocarbures halogéné 114
E Flanc 32 Hydrodynamique 48, 57,120
Écaillage 39, 81 Fléchissement 65 Hydrogène 129
Échauffement 56 Flexion 79, 201 Hydrolienne 242
Écoconception 254 Flottaison 248 Hyperbole 58
Écrou 25 Fluage 39, 53, 117 Hyperboloïde 195, 225
Effet 96 Fluide 108 Hypercontraint 89
Effet de cône 89 Fluorescence X 248 Hyperstatisme 71
Effet de serre 242 Flux sortant 242 Hypoïde 196, 220
Effort radial 58 Fonte 133, 139
Élastique 128 Forcé 28 I
Élastomère 131, 132, 135, 136 Forgeage 240 Impacts environnementaux 252
Électrique 146 Fossile 241 Impulsion 104, 118
Emballage 251 Foucault 248 Impureté 126
Emboutissage 254 Fouloir 132 Incinération 240
Emmanchement forcé 9 Fourreau 96 Indicateurs de performance 243
Empilage 74 Fragilisation 40 Indicateurs ratio 250
Émulsion 123 Fraiseuse 102 Indirecte 75, 126
Encastrement 24 Frettage 26 Indium 114, 117
Encoche 30 Friction 193 Inertie 129
Énegie primaire 249 Fritté 50, 131 Injection 240
Énergétique 241 Frottage 114 Inoxydable 65
Énergie 48 Frottement 45 Instantané 185
Engrenage 111, 183 Interférence 206
Entraxe 202 G Interne 73
Entretoise 25, 28 Galet 163 Intrinsèque 111
Enveloppe 188, 189 Gauche 171,195, 225 Invariant scalaire 184
Enveloppé 189 Gaz carbonique 114 Inversés 75
Environnement 82 Générateur 191, 226 Involute 204
Épaisseur 205, 210 Gleason 220 Irréversible 229
Épicycloïdal 190, 220 Glissement 24, 109, 171, 183 ISO14001 255
Équiduré 87 Glisseur 46, 213 Isotrope 39
Équiprojectivité 184 Glissière 4, 98
Ergot 29 Globique 229 J
Estampage 240 Gommage 115 Jauge 120
Ester 114 Gorge 129 Jeu 74
Étain 50, 117 Goujon 25 Joint 126
Étamage 53 Goupille 24, 28,35 Jonc 26
Étanchéité 126 Gradient 110, 125 Joule 47
Index 263

K Nominale 48, 146 Précontrainte 74, 89


Karité 115 Normale 45 Presse 50
Kepi 249 Nylon 133 Presse-étoupe 132
Klingelnberg 220 Presse-garniture 132
O Presseur 193
L Oblique 77, 220 Pression 50, 192, 200
Labyrinthe 130 Oerlikon 220 Primitif 200, 205
Laiton 133 Onctueux 47, 64, 114 Prismatique 101
Laminage 66 Oxydation 115 Profil 189, 200, 208
Laminé 48, 247 Profils conjugué 183
Laminoir 55 P Prototype 41
Lard 115 Palier lisse 45 Puissance 48, 56
Lèvre 131, 132 Palier 121, 134 Pulvérisateur 123
Liaison équivalente 13 Palme 115 Pulvérisation 82, 118
Liège 128 Papier 128 Purge 140
Limite élastique 37 Paraffine 115 PVC 256
Linéaire 98, 102, 214 Parallélisme 99 Pyramidale 220
Lithium 116 Pas 172, 201, 210
Logement 71 Pascal 125 Q
Lubrifiant 108, 126, 253 Pâte 127
Lubrification 47, 98, 108 Quadratique 201
Pelable 74 Quadring 137
Lubrification hydrostatique 57 Perbunan 128
Queue 102
Perçage 53
M Permanent 108
R
Mâchoire 140 Perte 129
Magnétique 130 Pétrolière 114 Râcleur 139
Maître-cylindre 138, 140 Phosphatation 117 Radial 47, 84, 128
Malte 172 Phosphates 115 Rainure 39, 54, 102
Manganèse 246 Phosphore 115 Rattrapage 101
Manivelle 150 Photovoltaïque 242 Rayures 50
Manocontact 121 Pignon 203 Rectangulaire 25
Manomètre 120 Pilon 168 Rectification 131, 132
Massif 49 Pincement 26, 28 Rectifiée 104, 203
Mastic 128 Pistons 139 Recyclabilité 251
Matage 35, 50 Plan 127 Recyclage 240
Matières première 251 Planéité 134 Réducteur 257
Mécanindu 28 Plastique 50, 128 Réel 209
Membrane 138 Plateau 163 Refroidissement 143
Méplat 27 Plomb 50, 114, 116, 117, 128, 133 Remorque 136
MET 250 Pneumatique 146 Remplissage 53
Métallo-plastique 128 Point central 185 Renard 202, 221
Méthane 242 Point mort bas 151 Rendement 64, 206
Mince 49 Point mort haut 151 Reniflard 120
Minerais 240 Pointeau 25, 29 Renvoi 220
Minéral 111, 115 Poiseuille 125 Réserve 123
Mobilité interne 13 Polissage 132
Mobilité utile 13 Réservoir 55
Polyamide 59, 117, 137
Module 201 Résine 128
Polybutylène 117, 137
Molybdène 114, 115, 117, 246 Résistance élastique 37
Polyglycol 114
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Moment 48, 201 Polymère 117 Ressort 81


Moteur 139 Polyoxyméthylène 137 Réversible 229
Moulage 240 Polypropylène 249 Rigidité 12
Multigrade 111 Polytétrafluoéthylène 59, 117, 137, Rivetage 26
128 Rivet 32, 140
N Polyuréthane 137 Rodage 134
Naphténique 115 Pompes 121, 139 Rondelle 28
Néoprène 128 Pop 32 Rotule 98
Newton 108, 124, 125 Porosité 55 Roue 196, 203, 220
Nickel 246 Portance hydrodynamique 114 Roulante 186, 200
Nilos 134 Position 24 Rouleaux 63, 77, 102
Niobium 117 Poupée 102 Roulement 45, 63, 186
Nitruration 117 Poussoir 164 Rugosité 50
264 Ingénierie mécanique

S Surabondance 68 Tribologie 108


Saccade 99 Synchrone 130 Tripode 118
Saillie 210 Synthétique 114, 115 TRIZ 245
Schéma architectural 12 Tungstène 117
Scie 147 T Turbine 129
Sec 64 Taillage 191, 211, 223 U
Secteur 161 Taillé 203
Segment 115, 136, 139 Tambour 166 Unilatéral 101
Séries 83 Tamis 123 Usinage 240
Serrage 26 Tampon 26, 29 Utilisation 251
Sertissage 142 Tangente 229 V
Silicone 114 Tangentiel 45, 109 V. Ring 134
Simulation 41 Taraudé 170 Valorisation 240
Sodium 116 Téflon 114, 117, 128, 133 Variables d’ajustement 83
Sonore 115 Température 82 Végétale 114
Soudage 26 Tête 54 Vérin 138, 147
Soudure 9, 32 Téton 25 Vidange 53, 120
Soufflage 115 Thermique 146 Vie 65
Soufflets 138 Thermistance 121 Vieillissement 71
Soufre 113, 115 Thermodurcissable 135, 136 Vilebrequin 121
Soupape 121, 147 Thermoplastique 135, 136 Viration 196
Sphère 127 Tolérances 99 Vis 24, 25, 196
Sphérique 24, 55, 220 Torique 128 Vis-axe 25
Spirale 220 Torseur 184 Viscosité 108
Stabilité 115 Torseur cinématique 4 Viscosité cinématique 108
Statique 46 Torseur d’action mécanique 4 Viscosité dynamique 108, 125
Stick-slip 137 Torsion 40 Visqueux 48
Stoke 125 Tourillon 48 Vissage 9, 26, 29
Striage 50 Tournage 132 Vitesse 45
Substance 111 Train épicycloïdal 257 Vitesse de glissement 58
Substance dangereuse 251 Train 220 Von Mises 244
Suint 115 Trajectoire rectiligne 150
Suintine 115 Travail 47, 56 Z
Sulfinisation 117 Tresca 244
Sulfure 115 Triangulaire 102 Zinc 116, 117

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