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mécanique
Transmission de puissance
Tome 1. Bases de la construction et écoconception
4e ÉDITION
Francis Esnault
Agrégé de Mécanique et diplômé du CNAM. Il a d’abord enseigné en STS
et en CPGE avant de dispenser ses cours à l’ECAM Rennes.
David Coquard
Diplômé de l’ENS Cachan, il est agrégé en sciences de l’ingénieur,
spécialité ingénierie mécanique. Il enseigne en CPGE et à l’ECAM Rennes.
Illustration de couverture :
SafakOguz/istockphoto.com
© Dunod, 2017
11 rue Paul-Bert, 92240 Malakoff
ISBN : 978-2-10-077221-6
www.dunod.com
Préface
Particulièrement sensibilisé aux difficultés rencontrées dans la mise au point de systèmes méca-
niques complexes, pour y avoir été confronté personnellement dans mon passé industriel au sein des
services d’ingénierie du groupe Renault-Nissan, c’est avec un grand enthousiasme que je réagis à la
parution de ces nouveaux ouvrages.
Nul ne doutera en effet de l’importance que revêt l’apprentissage, puis la mobilisation des savoirs
mécaniques, dans la résolution des problèmes réels, aussi bien dans les phases de conception avan-
cée que dans celles d’industrialisation et de production. Il en va de la robustesse et de la fiabilité des
composants et systèmes industriels.
Les trois ouvrages de Francis Esnault sont une référence en la matière. Regroupant l’ensemble des
fondamentaux et concepts de la discipline, ils sont aujourd’hui préconisés et largement utilisés dans
l’enseignement supérieur, notamment dans de nombreuses écoles d’ingénieurs. Depuis sa création,
l’ECAM-Rennes a formé à la mécanique l’ensemble de ses promotions d’ingénieurs sur ces bases
documentaires.
Le monde change : pc portable, smartphones et tablettes sont devenus les outils privilégiés de la
génération actuelle. Des pédagogies innovantes, basées sur les concepts du numérique, doivent être
inventées pour prendre en compte les besoins croissants d’interactivité de nos étudiants.
Afin de répondre à cet objectif, le présent ouvrage, écrit en collaboration avec David Coquard, a été
édité dans une version électronique permettant aux lecteurs de disposer en ligne, sur le site
dunod.com, de fichiers numériques. Les étudiants, ainsi que les professionnels, y trouveront, outre la
présentation des concepts fondamentaux, une nouvelle orientation très nette vers le concret grâce à
la présence de nombreuses animations cinématiques 3D illustrant le fonctionnement des principaux
mécanismes.
Cet ouvrage participera ainsi à une meilleure assimilation des connaissances théoriques nécessaires
à la compréhension des systèmes mécaniques.
Les étudiants y trouveront, avec l’essentiel de leur programme, des éléments de modernité leur
garantissant une formation véritablement efficace.
Je remercie les auteurs, mes collègues à l’ECAM-Rennes, de m’avoir donné l’occasion, par ces
quelques mots, de leur rendre hommage pour le caractère novateur de leur démarche pédagogique.
Jean-Marie Malhaire
Chef du département Génie Industriel et Mécanique, ECAM-Rennes
Avant-propos
Les trois ouvrages de Francis Esnault s’inscrivent dans une collection dédiée à l’ingénierie méca-
nique. L’ensemble fait appel à un large éventail de connaissances : technologie des constructions,
mécanique du solide (statique, cinématique), résistance des matériaux, étude des fluides destinés à
la lubrification, éco-conception, etc. Ces connaissances sont utilisées ici dans le but de faire acquérir
aux étudiants une méthode d’approche logique et actuelle de la conception mécanique.
Ce premier tome, coécrit avec David Coquard, constitue un incontournable préambule aux deux
autres qui ont pour vocation l’étude des mécanismes intervenant dans une chaîne de transmission de
puissance. En effet, le présent ouvrage aborde les concepts de base nécessaires qui président à la
réalisation de tout système.
La modélisation des mécanismes est présentée de manière innovante dans la version numérique. Les
images 2D et 3D (pdf disponibles gratuitement dans les plus en ligne, sur le site dunod.com) per-
mettent en effet une interactivité étudiant/image. L’étudiant peut ainsi zoomer, démonter virtuelle-
ment un mécanisme, en isoler un élément, etc. Cette possibilité offerte aux novices en la matière
revêt un caractère pédagogique indéniable. Suit l’analyse des dispositions constructives relatives
aux liaisons, à la lubrification et à l’étanchéité, aux engrenages et aux dispositifs de transformation
de mouvement. Enfin, un chapitre entier est consacré à l’écoconception des pièces mécaniques telle
qu’elle est actuellement pratiquée dans l’industrie. Les futurs ingénieurs et techniciens supérieurs ne
peuvent en effet aujourd’hui s’affranchir de cette nouvelle approche tant elle transforme significati-
vement les projets dans les bureaux d’étude.
Chacun des chapitres de ce premier tome est bâti sur le même plan général :
– étude théorique (cours) ;
– exercices et applications avec solutions ;
– à savoir ;
– exercices avec réponses.
L’ensemble des notions abordées concerne en priorité les étudiants de l’enseignement supérieur
débutant dans cette discipline (STS, IUT, écoles d’ingénieurs…). Les nombreux exercices qui sont
proposés en fin de chapitres, accompagnés de corrigés, constituent une aide précieuse à l’apprentis-
sage.
Écrit par deux professeurs en poste en école d’ingénieurs, cet ouvrage est le résultat d’une longue
pratique pédagogique dans un établissement sans cesse confronté à la réalité industrielle par le biais
de divers projets.
Les tomes 2 et 3, quant à eux, étudient chacun des mécanismes intervenant couramment pour trans-
mettre une puissance entre un moteur et un récepteur.
VI Ingénierie mécanique
PRÉFACE III
AVANT-PROPOS V
CHAPITRE 3 ● DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES POUR LES LIAISONS DE TYPE « PIVOT » SUR PALIERS LISSES 45
3.1 Introduction 45
3.2 Régimes de lubrification 45
3.3 Les coussinets massifs 50
3.4 Les coussinets minces 53
3.5 Dimensionnement des coussinets 56
INDEX 261
Chapitre 1
Modélisation
des mécanismes
Introduction
nisme sont chacun distingués par une couleur linéique en figure 1.4 est celui d’un cylindre sur
spécifique. Intéressons-nous à la liaison méca- un plan ou d’une sphère dans un cylindre
nique au point E. Elle modélise une liaison fré- femelle. Le contact surfacique en figure 1.5 est
quemment utilisée, dont nous verrons plus loin soit celui d’un plan sur un plan ou d’un cylindre
qu’elle peut être désignée « pivot d’axe mâle dans un cylindre femelle.
(E, y ) ». Son symbole est construit en faisant
intervenir deux sous-ensembles.
En regardant de plus près la liaison mécanique
au point E, on note que le premier, désigné E4,
est associé essentiellement au couteau mobile,
et que le deuxième concerne le bâti désigné E0,
plus particulièrement le couteau fixe.
Dans le modèle CAO 3D proposé en figure 1.2,
cette liaison apparaît de façon réaliste, après
dimensionnement, affectation de la matière, et
choix d’une disposition constructive (ici boulon
avec écrou freiné). Le schéma filiforme de
Figure 1.3 CONTACT PONCTUEL
départ s’est transformé, au terme de l’étude, en
dessin de conception.
TABLEAU 1.1 MOUVEMENTS DE LA LIAISON PIVOT • une translation suivant un axe correspond
à une vitesse linéaire v suivant cet axe.
Translation Rotation
– Pour un torseur d’actions mécaniques trans-
Tx = 0 Rx = 1 missibles :
Ty = 0 Ry = 0 • À une privation de translation suivant un
axe, correspond l’existence d’un effort non
Tz = 0 Rz =0 nul suivant cet axe.
• À une privation de rotation autour d’un
Une liaison entre deux pièces i et j est modéli- axe, correspond l’existence d’un moment
sable par son torseur cinématique noté { τ c ( i ⁄ j ) } non nul autour de cet axe.
écrit au centre de la liaison O. On désigne ωx, ωy La recherche des composantes telle que définie
précédemment est rendue possible avec l’hypo-
et ωz les composantes de la vitesse angulaire Ω thèse d’une liaison parfaite (sans frottement) qui
(en rad/s) et vx, vy et vz les composantes de la ne dissipe pas d’énergie : puissance interne = 0.
vitesse linéaire V (en m/s). Cette même liaison Cette relation se vérifie par le calcul du como-
est également modélisable par son torseur ment du torseur cinématique et du torseur
d’action mécanique transmissible :
d’action mécanique transmissible noté { τ ( i ⁄ j ) }.
On désigne XO, YO et ZO les composantes de la Puissance interne (1/0)
= { τc ( 1 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 1 ⁄ 0 ) } = 0
résultante R (en Newton) et LO, MO et NO les
Avec,
composantes du moment M (en N.m).
Le repère de projection ( x , y , z ) desdits vec- { τc ( 1 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ( 1 ⁄ 0 ) } = Ω ⋅ { M } + { V } ⋅ { R }
teurs apparaît dans l’écriture du torseur confor-
mément à l’exemple ci-après, relatif à la liaison D’où,
pivot de la figure 1.6 dont le centre de liaison est ωx Lo
le point O :
{ τc ( 1 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 1 ⁄ 0 ) } = ωy ⋅ Mo
ωx vx = 0
Ω ωz No
{ τc ( 1 ⁄ 0 ) } = = ωy = 0 vy = 0
V vx Xo
O x, y, z O ω z = 0 v z = 0 x, y, z
+ vy ⋅ Yo
Xo Lo = 0
R vy Zo
{τ(1 ⁄ 0)} = = Yo Mo
O M x, y, z En réalisant le développement, l’expression du
O Zo No x, y, z
comoment des deux torseurs devient :
{ τc ( 1 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 1 ⁄ 0 ) } = ( ωx ⋅ Lo + ωy ⋅ Mo
Remarque + ωz ⋅ No ) + ( vx ⋅ Xo + vy ⋅ Yo + vz ⋅ Zo )
Dans la suite de cet ouvrage, dans un souci Pour illustrer cela, prenons comme exemple une
d’allégement des notations, le repère ( x , y , liaison glissière parfaite entre un solide 2 et un
z ) n’apparaîtra plus dans l’écriture du bâti 0, défini par son centre de liaison au point
torseur. B. Pour son degré de liberté qui est une transla-
tion d’axe (B, x ), les torseurs associés à cette
liaison sont :
Recherche des composantes pour un torseur ci-
dessous. ωx = 0 vx = 1
– Pour un torseur cinématique : { τc ( 2 ⁄ 0 ) } = ωy = 0 vy = 0
• une rotation autour d’un axe correspond à
B ωz = 0 vz = 0 x, y, z
une vitesse angulaire ω autour de cet axe ;
1 Modélisation des mécanismes 5
XB = 0 LB = 1 { τc ( 2 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 2 ⁄ 0 ) } = ( 0 ⋅ 1 + 0 ⋅ MB
{ τ ( 2 ⁄ 0 ) } = YB = 1 MB = 1 + 0 ⋅ NB ) + ( vx ⋅ 0 + 0 ⋅ YB + 0 ⋅ ZB ) = 0
B Z B = 1 N B = 1 x, y, z
Puissance interne (2/0)
Pour vérifier que la puissance interne entre 2 et = { τc ( 2 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 2 ⁄ 0 ) } = 0
0 est nulle, appliquons la relation du como-
ment :
{ τc ( 2 ⁄ 0 ) } ⊗ { τ ( 2 ⁄ 0 ) } = ( ωx ⋅ LB + ωy ⋅ MB 1.3.2 Torseurs associés à l’ensemble des
liaisons mécaniques
+ ωz ⋅ NB ) + ( vx ⋅ XB + vy ⋅ YB + vz ⋅ ZB )
Pour chacune des liaisons parfaites, le lecteur
trouvera dans le tableau 1.2 les torseurs cinéma-
tiques et d’actions mécaniques transmissibles
associées.
TABLEAU 1.2 LIAISONS MÉCANIQUES ET TORSEURS ASSOCIÉS
ω v 0 0
Tx – Rx x x
Pivot glissant 0–0 0 0 Yo Mo
0–0
O 0 0 O Zo No
0v 0 Lo
Tx – 0 x
Glissière 0–0 0 0 Yo Mo
0–0
O 0 0 O Zo No
ω v
Tx – Rx x x
0–0 0 0 X o pX o
0–0
Hélicoïdale O 0 0 Yo Mo
Tx et Rx conjugués
avec le pas p ω x et v x sont conju- O Zo No
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
(en mm/tr)
gués avec le pas p
(en mm/tr)
ωx 0 Xo 0
0 – Rx
Rotule 0 – Ry ωy 0 Yo 0
0 – Ry
O ωz 0 O Zo 0
6 Ingénierie mécanique
ωx vx 0 0
Tx – Rx
Linéaire
0 – Ry ωy 0 Yo 0
annulaire
0 – Rz
O Zo 0
O ωz 0
ωx vx 0 0
Tx – Rx
Appui ponctuel 0 – Ry ωy 0 Yo 0
Tz – Rz
O ωz vz O 0 0
0 vx 0 Lo
Tx – 0
Appui plan 0 – Ry ωy 0 Yo 0
Tz – 0
O 0 vz O 0 No
ωx vx 0 0
Appui linéaire
Tx – Rx
rectiligne
0 – Ry ωy 0 Yo 0
Tz – 0
O 0 vz O 0 No
appui
Appui linéaire
rectiligne
Appui plan
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Figure 1.8
1 Modélisation des mécanismes 9
3 6 5 7 8 9
2
14
17 1
15
10
19
16
20
Il est nécessaire de passer par trois étapes avant {Axe de rappel} = {10}
d’obtenir le schéma cinématique de la bride : {Pièce à serrer} = {17}
– Étape 1 : recherche des classes d’équiva- *La pièce 2 peut soit appartenir à la classe
lence. {Bâti} ou {Bride}
– Étape 2 : construction du graphe de liaisons.
– Étape 3 : construction du schéma cinéma- Remarque
tique plan ou 3D.
Les pièces 15 et 9 ne sont pas intégrées dans
les classes pour des raisons qui seront déve-
1.4.1 Étape 1 : recherche des classes loppées à l’étape 3.
d’équivalence
Contact Liaison
Pivot glissant
C2 Piston/bâti Surfacique cylindre/cylindre Rx Tx
d’axe (A, x )
Appui ponctuel
C3 Bride/piston Ponctuel sphère/plan Rx Ry Rz Ty Tz
de normale (B, x )
Pivot glissant
C6 Axe/bâti Surfacique cylindre/cylindre Rx1 Tx1
d’axe (E, x 1 )
Appui ponctuel
C7 Bride/pièce Ponctuel sphère/plan Rx Ry Rz Tx Tz
de normale (F, y )
Appui plan
C8 Pièce/bâti Plan/plan Ry Tx Tz
de normale (G, y )
1 Modélisation des mécanismes 11
Appui p
Appui p
Appui p
1.5.1 Introduction
À une liaison mécanique donnée peuvent être
associées différentes dispositions constructives.
Prenons l’exemple d’une liaison pivot entre un
arbre et un alésage, celle-ci peut être assurée :
– par deux coussinets (ou deux roulements), Figure 1.13
donc sur deux paliers ;
– voire par trois coussinets (ou trois roule-
ments), donc sur trois paliers, ce qui est, par
exemple, souvent le cas sur des boîtes de Pivot glissant
vitesses ...
d’axe (A, ⃗)
Si l’excès de paliers (montage hyperstatique)
conduit à une meilleure rigidité, il amène inévi-
tablement à des contraintes géométriques sou- Bâti 4
vent difficiles à obtenir en fabrication
(onéreuses), mais nécessaires pour garantir la
possibilité de montage et la non usure prématu- Pivot glissant
rée des organes. d’axe (B, ⃗)
Ci-après, nous allons nous intéresser à la réali-
sation d’une liaison glissière pour laquelle nous Figure 1.14 GRAPHE DE STRUCTURE
allons calculer le degré d’hyperstatisme, avant
d’en proposer une autre conception (isosta-
tique) qui n’impose pas de conditions géomé-
triques particulières à respecter.
gauche se modélise par une rotule (les deux schéma architectural de la liaison en figure 1.19
bagues sont bloquées en translations) et celui de montre que la liaison pivot réalisée est isosta-
droite par une liaison linéaire annulaire (seule la tique, H = (3 + 2) – 6(2 – 1) + 1 + 0 = 0.
bague intérieure est bloquée en translation). Le
Figure 1.18 ARBRE EN ROTATION DANS UN LOGEMENT Figure 1.19 SCHÉMA ARCHITECTURAL DE LA LIAISON PIVOT
À SAVOIR
• Une liaison mécanique entre deux pièces La constitution de ces torseurs se déduit du
se décrit par un tableau à six degrés de tableau des degrés de liberté. Par exemple,
liberté : trois translations et trois rotations pour une liaison pivot glissant d’axe
possibles. Une liaison est modélisable par un (O, y ) entre une pièce 1 et 0, le passage de
torseur cinématique et un torseur d’actions ce dernier aux torseurs associés s’effectue
mécaniques transmissibles. comme illustré ci-dessous :
[ Tx = 0
Ty = 1
Tz = 0
Rx = 0
]
R y = 1 → {τc (2/0) } =
Rz = 0
{ }
O
0
0
0
0
et {τ(2/0) } = { }
O
Xo
0
Zo
Lo
0
No
• Trois étapes permettent de construire le bâti, formée par trois liaisons ponctuelles que
schéma cinématique d’un mécanisme en uti- le graphe de structure fait apparaître en paral-
lisant des symboles normalisés : lèle.
1) rechercher les classes d’équivalence ; • Désigné H, le degré d’hyperstaticité d’une
2) construire le graphe des liaisons ; liaison entre deux pièces dépend des disposi-
3) construire le schéma cinématique plan et/ tions constructives adoptées. Il est défini
ou spatial. ainsi :
• Une liaison peut se décrire par son graphe H = Σ Ns – 6(n – 1) + mu + mi
de structure et son schéma architectural. Par – Ns : nombre d’inconnues statiques.
exemple, une liaison glissière obtenue par – n : nombre de pièces (compris le bâti).
deux pivots glissants en parallèle. Ou encore, – mu : nombre de mobilités utiles.
une liaison appui plan, entre une pièce et un – mi : nombre de mobilités internes.
1 Modélisation des mécanismes 15
La liaison est isostatique si H = 0, et hypers- vaises conditions. Dans le cas contraire, les
tatique si H > 0. Une rigidité (H > 0) impose contraintes mécaniques et les frottements
de respecter, lors de la conception, une cota- deviennent importants (augmentation de la
tion géométrique rigoureuse du mécanisme température). Il en résulte bien souvent une
afin d’éviter un fonctionnement dans de mau- usure prématurée de certains éléments.
EXERCICES CORRIGÉS
Trois premiers mécanismes sont proposés dans départ qui lui permettra d’atteindre progressive-
l’ouvrage, avec leurs corrigés. Le lecteur qui le ment le niveau qu’il souhaite acquérir.
souhaite pourra poursuivre avec cinq méca- Les mécanismes sont accompagnés de perspec-
nismes supplémentaires téléchargeables gratui- tives isométriques et de vues de mise en plan.
tement sur le site dunod.com. Chacun est Pour chaque étude, l’enchaînement des ques-
proposé avec son niveau de difficulté respectif tions amène le lecteur à avancer progressive-
(Tableau 1.5). Le lecteur apprenant peut ainsi et ment dans la démarche de modélisation d’un
en fonction de ses prérequis, viser l’exercice de mécanisme.
TABLEAU 1.5
X Y
X
6 1 Vis de guidage M6
1 1 Corps AlSi13
Figure 1.20
Rep Nb Désignation Matière
1 Modélisation des mécanismes 17
5° Construire le schéma cinématique plan et Notons que pour assurer la mobilité fonctionnelle
spatial. entre le poussoir 3 et le corps 1, le concepteur a
prévu un jeu radial afin d’obtenir un ajustement de
La liaison glissière entre 3 et le bâti {1+5+6}
type glissant entre les deux pièces.
est réalisée par deux liaisons en parallèle. Le
4/2 : contact cylindre/cylindre
contact linéique entre la vis de guidage 6 et le
flanc de la rainure du poussoir 3, à la vue de sa
faible longueur, peut-être modélisé par un
contact ponctuel.
6° Établir le graphe de structure de la liaison
glissière. Construire le schéma architectural de
cette glissière. Calculer son degré d’hyperstati-
cité.
Réponse
1° Inventaire des classes d’équivalences :
{Bâti} = {1, 5, 6} Figure 1.23
{Écrou} = {2}
{Poussoir fileté} = {3} Remarquons la présence de plusieurs perçages sur
{Levier} = {4} l’écrou 2 qui permettent à l’utilisateur d’insérer le
2° Type de contact : levier de manœuvre 4 à différents endroits, et ceci,
2/1 : contact plan/plan. afin d’effectuer plusieurs tours de rotation. L’exis-
tence d’un jeu radial entre 4 et 2 permet d’obtenir un
Avec la présence d’un jeu de fonctionnement néces-
ajustement glissant entre les deux pièces.
saire à la rotation de l’écrou 2, ce contact plan/plan
se fait, soit sur la face haute (fh) ou sur la face basse 3/6 : contact cylindre/plan assimilable à un contact
de l’écrou (fb). ponctuel, conséquence d’une très faible hauteur du
cylindre de guidage de la vis 6. La mobilité en trans-
lation du poussoir 3 est assurée par la présence d’un
jeu radial entre 3 et 6. Ainsi, le contact entre les deux
pièces se fait, soit avec le flanc gauche (fg) ou flanc
droit (fd) de la rainure.
Figure 1.21
Écrou
Figure 1.25
0 vx 0 LA
Appui plan de Tx – 0
LBâti/Écrou normale Ty – 0 0 vy 0 MA
(A, z ) 0 – Rz
ωz 0 ZA 0
A A
0 0 XB LB
Glissière d’axe
0–0
LBâti/Poussoir
(B, z )
0–0 0 0 YB MB
Tz – 0
0 vz 0 NB
B B
0 0
0–0 X C p.L C
0–0 0 0
Hélicoïdale Tz – Rz YC MC
LPoussoir/écrou
d’axe (C, z ) ωz vz
Tz et Rz sont conjugués C
avec le pas p (en mm/tr) vz et ω z sont conjugués
ZC NC
C
avec le pas p (en mm/tr)
0 0 XD LD
Pivot glissant
0–0
LLevier/Écrou d’axe (D, y )
Ty – Ry ωy vy 0 0
0–0
D 0 0 D
ZD ND
1 Modélisation des mécanismes 19
Figure 1.26
B
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Figure 1.27
20 Ingénierie mécanique
X Y
1 2 3 4 5 6 7 8
9 10 11
Figure 1.28
1 Modélisation des mécanismes 21
TABLEAU 1.8
i/j
Figure 1.29
Figure 1.30
1 Modélisation des mécanismes 23
Réponses
La méthodologie à suivre est la même que celle de
l’exercice 1.1. On obtient alors les résultats ci-
dessous.
Classes d’équivalences
{Bâti} = {3, 5, 12, 14}
Figure 1.32 BUTÉE À BILLES SKF REPÉRÉE 8 {Vis à billes} = {1, 9, 10, 11, 13, 15}
{Tige} = {2, 4, 6}
La butée à billes 8 est exclue des classes d’équiva-
1° Faire l’inventaire des classes d’équivalences. lence
2° Tracer le graphe des liaisons et construire le On doit obtenir le schéma cinématique plan de la
schéma cinématique plan et spatial. figure 1.35
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Figure 1.35
Chapitre 2
Dispositions constructives
pour les liaisons de type
« encastrement »
Introduction
Nous allons ici développer les dispositions constructives courantes correspondant aux
liaisons « encastrement ». Le plus souvent réalisées avec des éléments standards, elles
obéissent à des règles élémentaires de conception sans le respect desquelles, le méca-
nisme n’assurera pas sa fonction de façon idéale.
À noter que, dans ce tome 1, seules les liaisons de type « encastrement », « pivot » et
« glissière » (chapitres 3 et 4) seront abordées. Les autres liaisons, dont la conception diffère
considérablement selon les applications seront décrites dans l’étude des transmissions de
puissance à proprement parlé. C’est le cas, par exemple, de la liaison « sphérique à doigt »
qui participe, avec les joints de cardan et dérivés, à la transmission de puissance entre deux
arbres d’axes concourants.
S2 S1 S2
Fonction 2
Fonction 1 S1
Positionnement
Fonctions 1 et 2
Figure 2.3
Fonction 1 et fonction 2
Positionnement et maintien en position 2.2.2 Maintien en position du solide S 1
sur le solide S 2. Fonction 2
Figure 2.2
Les solutions offrant une possibilité de montage/
démontage sont :
– l’emploi d’éléments filetés :
2.2 DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES • vis ;
• écrou ;
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Remarque de la liaison A
Dans certains montages, où le couple à
transmettre n’est pas important, l’adhérence
entre les solides S 1 et S 2 résultant du Figure 2.4
S1
Coincement
Cisaillement
;;
S1
;; ;; ; Vissage direct
Cisaillement
Coincements
des filets
Non assuré +
des filets (dans les deux
;; ;;;;;; ;
contr’écrou
sens)
S2
;
S1
Boulon H Écrou Cisaillement
Non assuré
Rondelle d’appui des filets
S2
;
;
S2 S1
S1
S2
ØH7p6
Emboitement
Ajustement forcé
cylindrique
;
5% S1
;
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
S2 Emboitement Coincement
cônique cônique
Eléments filetés
S1
Emboitement Éléments filetés Cisaillement Pénétration
;
;
rectangulaire (vis, boulon…) des filets rectangulaire
S2
28 Ingénierie mécanique
S1
Emboitement
cylindrique
Ajustement forcé Goupille
S2
;;
Emboitement
S1 cylindrique
Boulon Cisaillement Goupille
(entretoise
Rondelles d’appui des filets (mécanindus)
S2 ou goupille
«mécanindus»)
S1 Emboitement
Boulon Cisaillement Goupille
;;
cylindrique
Rondelle d’appui des filets («mécanindus»)
(entretoise)
S2
; ;;
;
Pincement
S1
Emboitement
par Boulon C
cylindrique
Écrou H
S2
;
;
S1 Pincement
Emboitement
par 2 Boulons H
cylindrique
S2 Écrou H
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 29
; ;; ; Liaison encastrement
L(S1 → S2)
Positionnement
Maintien
en position
Moyens prévus pour encaisser
A (2 → 1) MA ( 2 → 1 )
;;;;;;;
;
S1
S2
Coincement
Emboitement
par tampons
cylindrique
;
; tangents S et S′
S S'
S1
;
S2
Emboitement
Cisaillement
cylindrique Circlips extérieur Clavette
du circlips
et clavette
;
Écrou H
Emboitement
S1 Rondelle d’appui Cisaillement
cylindrique Ergot
et rondelle frein des filets
et ergot
(Grower)
S2
H7g6
; ;
S1
Emboitement Cisaillement Coincement
Vissage direct
cylindrique des filets des filets
S2
S1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
S2 Cisaillement Cisaillement
Emboitement
Vis pointeau de la vis de la vis
cylindrique
pointeau pointeau
30 Ingénierie mécanique
;
Moyens prévus pour encaisser
Liaison encastrement Maintien
Positionnement
L(S1 → S2) en position A (2 → 1) MA ( 2 → 1 )
S1
;;;;
Emboitement
Cisaillement Cisaillement
cylindrique Goupille cônique
S2 de la goupille de la goupille
et goupille
;; ;
;
S1
Emboitement Vis pression Méplat usiné
cylindrique (cuvette) sur S 2
;;;
S2
;;;;;
;;
S2
S1
Emboitement Méplat usiné
Clavette tangente
cylindrique sur S 2
S2
;
;
S1 Cisaillement
Emboitement Écrou à encoches des filets.
cônique (type SKF) Coincement
cônique
;
S1
Emboitement Cisaillement
Vis CHc
cylindrique des filets
;
S2
S1
Cisaillement
Emboitement
Vis C des filets.
cônique Clavette
;
Rondelle d’appui Coincement
et clavette
;
S2 cônique
; ;
S1
;
S
Emboitement Écrou à encoche.
S2 cylindrique Coincement
et cônique cônique.
(bague fendue S) Pincement.
h6
H7
ou
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
h7
H8
Emboitement
S1 Coussinet
cylindrique Cisaillement
;
Boulons et pénétration
(coussinet) des filets
rectangulaire
et rectangulaire
Coussinet
S2
Boulons
;
32 Ingénierie mécanique
;;; ; ;;;;
;
TABLEAU 2.1 DIVERSES RÉALISATIONS DE LIAISONS « ENCASTREMENT » (SUITE)
;;;;;
;
S1
Axe S2 Emboitement
vis cylindrique : Cisaillement
• sur Ød des cannelures
ou ØD
(sommet
Arbre cannelé ou fond
;
b S1 de cannelure) Vis Cisaillement
d
centrage
intérieur extérieur des filets
D
D
d
d’
S2
ou
Arbre dentelé
• sur les flancs Cisaillement
;
90° dp d
S1 d2
de la denture des dents
;
; ;;;;;
p/2 p/2
d1
d3
S2
S1 S2
;
Rivets creux
;
(de type « Pop »)
Cisaillement Cisaillement
des têtes des corps
de rivets des rivets
S1 S2
Rivets pleins
; ;
S1
;
S2 Emboitement Arrachement
Soudure
cylindrique de la soudure
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 33
Figure 2.5
E0 = { 0 }
E1 = { 2 }
E2 = { 3, 4, 6, 15, 27, 28, 31, 32, 33, 34, 36 }
E3 = { 17, 24, 25, 26 }
E4 = {1, 5, 7, 8, 9, 1, 11, 12, 13, 14, 16, 18, 19, 20, 23, 25,
29, 30, 35 }
Boulon H
3/4 Écrou H (31, 32) Goupille pleine 36
Nbre : 3 à 120°
Écrou SKF 27
15/6 Cannelures
Rondelle SKF
cylindrique Vis H 30
12/1 Goupille pleine 16
Nbre : 3 à 120°
Vis H 29
14/12
Nbre : 3 à 120°
Vis H 26
25/17
Nbre : 4 à 90°
Vis F 35
7/1
Nbre : 3 à 120°
34 Ingénierie mécanique
27 15 14 28 29
11 32
13 12 30 31 11
9
33
34
35
16
17
18 5
19
4
3
Repère Nombre Désignation
20 35 3 Vis F
34 1 Anneau élastique
21 36 1 2 33 1 Clavette
31, 32 3 Boulon H Écrou H
30 3 Vis H
29 3 Vis H
28 1 Entretoise
27 1 Écrou SKF
26 4 Vis H
25 1 Couvercle
24 1 Entretoise
23 1 Ergot
22 1 Roulement
21 1 Roulement
20 1 Entretoise
19 1 Axe
18 1 Écrou H
23 22 24 25 26 17
16
1
1
Galet
Pion
15 1 Pignon
14 1 Carter
13 1 Joint à lèvre
12 1 Flasque
11 1 Anneau
10 4 Vis H
9 1 Chapeau
8 2 Roulement
7 1 Couvercle
6 1 Arbre
5 1 Cale
4 1 Moyeu
3 1 Roue
2 1 Vis sans fin
Figure 2.6 PORTE-OUTIL 1 1 Bâti
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 35
(d)
(a)
(b) (e)
(f)
(c)
Figure 2.7
TABLEAU 2.3
Forme de Désignation
Image Commentaires
l’obstacle courante
- La plus courante
- Rainure dans l’arbre réalisée avec une fraise
Clavette parallèle à deux tailles
bouts ronds - La forme de la clavette épouse parfaitement
celle de la rainure : clavette précisément posi-
tionnée dans sa rainure (fig.2.7a et 2.7b)
Contraintes tangentielles de
cisaillement
a L
Matage
Surface cisaillée S
a
a
T
L
b
ω
d
e
d
dj
Figure 2.9
TABLEAU 2.4
TABLEAU 2.5
Ajustement le plus
souvent serré. Matage sans choc car jeu
Exemple : N9h9 nul ou négatif (serrage)
Arbre
Figure 2.11
TABLEAU 2.7
Goupilles d 2 3 4 5 6 7 8 9 10
• Calcul au cisaillement
Figure 2.13
Pour un diamètre d’arbre de 16 mm, la standar-
disation (voir tableau 2.6) impose une largeur
2.3.6 Exemples de calculs de clavette a = 5 mm et une hauteur b = 5 mm
La longueur minimale pour une tenue au
Les calculs théoriques qui suivent conduisent à cisaillement est donnée par la relation :
des résultats qui, dans la plupart des cas, ne peu-
vent s’affranchir d’une validation par des essais 60P
sur bancs de simulation ou sur prototypes réels. Lmini ≥ ----------------------------------
π D N a Rpg
Seules, en effet, ces mises en condition du
matériau en situation réelles sont à même d’éva- avec Rpg = 0,7 Re / α
luer la tenue des éléments cisaillés et matés aux
phénomènes de chocs et de fatigue. Aussi le Soit numériquement :
lecteur doit-il ici considérer les résultats de ces Rpg = 0,7 × 800 106 / 7 = 80 106Pa
calculs comme des évaluations d’approche Et :
qu’une expérimentation en situation réelle 60 × 15 × 736
devra définitivement valider. Lmini ≥ -------------------------------------------------------------------------------------------------
–3 –3
-
6
π × 16 ⋅ 10 × 3600 × 5 ⋅ 10 × 80 ⋅ 10
a) Dimensionnement d’une clavette Lmini ≥ 9·10-3 m
On souhaite concevoir la liaison encastrement Lmini ≥ 9 mm
d’un pignon sur l’arbre primaire d’une boite de • Calcul au matage
vitesses (deux rapports) d’un motoculteur en La longueur minimale pour une tenue au
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
adoptant une clavette parallèle à bouts ronds matage est donnée par la relation :
pour assurer la fonction « obstacle ».
➤ Données 120P
Lmini > ----------------------------------
π D N b Rpe
• Engin équipé d’un moteur thermique de
250 cm3 délivrant une puissance nominale avec Rpe = Re / α = 114 ·106 Pa
de 15 Ch à 3 600 tr/min.
Soit numériquement :
– diamètre nominal de l’arbre primaire portant
le pignon : 16 mm ; 120 × 15 × 736
Lmini ≥---------------------------------------------------------------------------------------------------
–3 –3 6
– largeur du pignon (moyeu) : 26 mm ; π × 16 ⋅ 10 × 3600 × 5 ⋅ 10 ×114 ⋅ 10
42 Ingénierie mécanique
Figure 2.14
Lmini > 12,8 · 10-3 m – effort de coupe, pour une vitesse de coupe de
Lmini >12,8 mm 25 m/min, en condition normale d’usinage :
Il convient donc d’adopter une longueur mini- FN = 500 N ;
male de 13 mm, résultant d’un calcul au – effort de coupe accidentel FT , faisant instan-
matage, car cette valeur est ici supérieure à celle tanément passer de couple de CN à CT devant
obtenue en cisaillement (9 mm). La largeur du déclencher la rupture de la goupille : FT = 4
moyeu étant de 26 mm, on peut, par exemple, FN ;
définitivement adopter une longueur L = 18, – diamètre nominal de l’arbre portant le
soit L > Lmini. Cela revient à augmenter signifi- pignon : 20 mm ;
cativement le coefficient de sécurité initial (voir – fréquence de rotation de l’arbre portant le
fig. 2.14). pignon : 110 tr/min ;
– goupille pleine, de diamètre « d », en acier à
b) Dimensionnement d’une goupille traitement thermique pour lequel la résistance
élastique en traction (ou en « extension ») est
Dans une boite de vitesses d’un centre d’usi- Re = 1 000 MPa ;
nage, la liaison encastrement de l’un des – coefficient de sécurité adopté α = 5.
pignons sur son arbre comporte une goupille
pleine assurant la fonction d’obstacle pour la ➤ Question
transmission d’un couple nominal CN. En cas de Calculer le diamètre « d » de la goupille.
mauvaise manœuvre de l’opérateur, par exemple ➤ Réponse
quand celui-ci a fait le choix d’une vitesse
d’avance trop importante, ce couple nominal est La puissance consommée par la transmission en
instantanément augmenté quand l’outil vient condition normale d’usinage est :
heurter le bord de la pièce à usiner. La puissance PN = FN·Vc FN(N) et Vc (m/s)
nominale instantanée n’entraîne cependant pas soit PN = 500 × (25/60) = 208 W
la rupture de la goupille, car un limiteur de La puissance instantanée consommée par la
couple est prévu en amont de la chaîne cinéma- transmission au moment du choc :
tique. C’est ce dernier qui est censé protéger PT = 4 PN soit PT = 625 W
l’outil de coupe onéreux et dont la destruction Le diamètre minimal de la goupille, pour une
serait préjudiciable. tenue au cisaillement, doit vérifier la relation
➤ Données suivante :
120P
– machine en cours d’usinage d’une gorge pour dmini ≥ ------------------------------
2
-
anneau élastique (circlips)sur un axe ; π D N Rpg
2 Dispositions constructives pour les liaisons de type « encastrement » 43
À SAVOIR
• Une liaison de type « encastrement », établie – un emboîtement cylindrique assure seule-
entre deux solides S1 et S2, doit faire l’objet : ment une fonction de « positionnement » ;
– d’un « positionnement » (on parle aussi de – une vis assure seulement une fonction de
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Condition de résistance
Élément Remarques
Au cisaillement Au matage
Goupille 120P
dmini ≥ -------------------------------
2
pleine π DN Rpg
Deux surfaces sollicitées au
cisaillement
Goupille 30P
dmini ≥ -------------------------------------
creuse 2
π DN e Rpg
• Chacun de ces éléments est en acier non • Les ajustements à adopter pour le montage
allié ou faiblement allié à traitement ther- des clavettes apparaissent dans le tableau 2.5
mique (voir tableau 2.4). associé à la figure 2.11.
Chapitre 3
Dispositions constructives
pour les liaisons de type
« pivot » sur paliers lisses
Introduction
Nous allons ici développer les dispositions constructives correspondant aux liaisons
« pivot » sur paliers lisses. Le plus souvent réalisées avec des éléments standards, leur
conception obéit à des règles élémentaires de montage sans le respect desquelles le méca-
nisme n’assurera pas sa fonction de façon idéale.
Si l’on étudie l’équilibre du solide S 2 avant valeur limite de α que l’on définit comme étant
l’amorce de glissement, les actions mécaniques l’angle de frottement ϕ. On pose donc α M = ϕ
qui le sollicitent sont modélisables par : (fig. 3.4 et 3.5). Le coefficient de frottement est
– un glisseur en G, dont la résultante est le poids alors la tangente de cet angle, soit :
f = tan α M = tan ϕ
P2 de S 2 :
T
P2 ou f = ----------
{ T ( T → S2 ) } = N
G
0
– un glisseur en B, dont la résultante est soit T = N f
supposée dans le plan de symétrie et de direc- T est la composante de l’effort de contact qui
tion ( B, x ) : s’oppose au glissement du solide S 2 sur le
B (3 → 2) solide S 1.
{ T ( S3 → S2 ) } = A (1→ 2) A (1→ 2)
0
B
– un glisseur en A, qui correspond à l’action de N
contact de S 1 sur S 2. On ne connaît pas, a
priori, la répartition des pressions de contact. P2
ϕ
ϕ
A (1 → 2)
{ T ( S1 → S2 ) } =
0
A T B (3→ 2)
S 2 étant en équilibre, la somme vectorielle des Figure 3.4 Figure 3.5
résultantes est nulle (fig. 3.3). Graphiquement,
T = A ( 1 → 2 ) . sin ϕ
le dynamique est fermé. Connaissant B ( 3 → 2 )
N = A ( 1 → 2 ) . cos ϕ
et P2 , on obtient donc facilement A ( 1 → 2 )
Quand l’intensité de l’effort devient supérieure
avec son inclinaison d’un angle α par rapport à
la normale en A, à la surface commune de à T , le solide S 2 glisse. L’équilibre est rompu.
contact. On passe d’un état statique, à un état dynamique.
Il est fait généralement une distinction entre
coefficient de frottement statique fs et coeffi-
A (1→2) cient de frottement dynamique fd. Le coefficient
P2
α
αM = ϕ
de frottement statique fs, nommé aussi coeffi-
cient de frottement par adhérence, correspond à
Dynamique une valeur limite de f au-delà de laquelle il y a
B (3→2) fermé mouvement relatif de S 2 et S 1. Le coefficient de
Figure 3.3 frottement dynamique, nommé aussi coefficient
de frottement par glissement, est la valeur de f
La résultante A ( 1 → 2 ) a deux composantes correspondant à la mobilité relative de S 1 et S 2.
L’expérience montre que fd est toujours infé-
T et N :
rieur à fs, et indépendant de la vitesse relative
A (1 → 2) = T + N des deux surfaces en contact (fig. 3.6).
Une valeur croissante de l’intensité de Par conséquent, la composante T (qui
B ( 3 → 2 ) entraîne nécessairement pour une
s’oppose au mouvement relatif de S 1 et S 2) est
composante P2 constante, l’augmentation de
moins importante quand il y a mobilité.
l’angle α, cependant que l’équilibre relatif des
deux solides S 1 et S 2 est préservé. Au moment Quand il s’agit d’une liaison pivot, le coefficient
précis de la rupture de l’équilibre, pour une de frottement par glissement fd n’est pas
valeur limite de B ( 3 → 2 ) , il existe une constant. Pour un temps assez long de fonction-
nement, la nature de la lubrification peut le faire
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 47
TABLEAU 3.1
avec
Nature Coefficient fd
Coussinet des matériaux A(1 → 2)
en contact à sec lubrifié { T ( S 1 → S 2 ) }o =
Mo ( 1 → 2 )
o
Massif Acier/Bronze 0,15 0,10
homogène Acier/Acier 0,15-0,20 0,10 où
Fonte/Fonte 0,15 0,10
Acier/Nylon 0,02-0,11
Mo ( 1 → 2 ) = MA ( 1 → 2 ) + OA ∧ A ( 1 → 2 )
Acier/Téflon 0,05-015
= OA ∧ A ( 1 → 2 )
48 Ingénierie mécanique
Il vient donc :
fd
A(1 → 2 ) O(3 → 2 ) 0
+ =
OA ∧ A ( 1 → 2 ) Mo ( 3 → 2 ) 0
point de déclenchement
Figure 3.8
et Mo ( 3 → 2 ) = – OA ∧ A ( 1 → 2 )
1 Pendant un instant très court, le contact
S 1 → S 2 est direct. Le coefficient de frotte-
Mo ( 3 → 2 ) est le moment qui doit être appliqué ment f d est important.
à l’arbre S 2 pour vaincre le frottement. Le
2 Le lubrifiant est attiré dans la fente du palier
moment de frottement, qui s’oppose à la rotation,
par la dépression créée par le déplacement
est donc :
relatif de S 1 et S 2. La valeur du coefficient de
Mft = – Mo ( 3 – 2 ) frottement f d baisse en présence du lubri-
fiant, c’est la phase de frottement mixte.
Soit : Mft = OA ∧ A ( 1 → 2 ) L’augmentation de la vitesse angulaire vers
une vitesse nominale entraîne celle de la
= r. A ( 1 → 2 ) . sin ϕ
quantité de lubrifiant admise. La part du
Mft = r. T contact métallique diminue par la formation
d’une pression hydrodynamique portante.
Mft = r. N .f
Le coefficient de frottement f d baisse, l’arbre
est soulevé et flotte. Le point correspondant
Ce moment Mft s’oppose évidemment à la
à la valeur minimale du coefficient de frotte-
rotation de l’arbre S 2. Si ce dernier tourne à la ment f d correspond au point dit «de
vitesse angulaire ω, alors la puissance consom- déclenchement».
mée par le frottement est : 3 Le coefficient de frottement augmente à
Pft = Mft .ω = N .f.r.ω cause du frottement visqueux au sein du
lubrifiant. Il croît avec la vitesse angulaire
En considérant une durée t de fonctionnement, le pour devenir constant à une valeur nominale
travail mécanique perdu par le frottement est : de cette dernière. Le frottement visqueux
Wft = Pft .t = N . f.r.ω.t entraîne un certain échauffement de l’huile
et des organes voisins.
Et l’énergie calorifique dissipée est :
Le canal d’amenée d’huile sous pression
Wft 1 débouche à l’intérieur du coussinet, dans une
Q cal = ---------- = ----------. N .f.r.ω.t
4 ,18 4 ,18 zone privilégiée ou règne une dépression per-
N en Newton ; mettant un phénomène d’aspiration. Les sché-
r en m ; mas de la figure 3.9 indiquent la répartition de
ω en rad/s ; la pression relative régnant dans le fluide, et par
t en s. conséquent, la situation sur le coussinet, du
canal d’amenée.
3.2.3 Régime hydrodynamique Il découle de la figure 3.10 que le fluide doit être
et coussinets minces (Fig. 3.11) conduit dans une cannelure placée à la limite de
Dans ce cas, un graissage du palier avec de l’huile la zone de pression nulle pour être ensuite
sous pression est prévu (l’huile peut aussi être laminé par l’arbre (alors souvent désigné par
remplacée par un gaz). Il est possible d’analyser «tourillon»).
la variation du coefficient de frottement par Les coussinets généralement employés dans ce
glissement fd en fonction de la vitesse angulaire type de palier sont spécifiques et ne peuvent
de l’arbre au moyen du graphique (fig. 3.8). durablement fonctionner qu’en présence d’un
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 49
Arbre tournant
charge N
direction fixe.
N N N
pres s i
on
n
ul
le
dépression
N
n
mi
max s ion
pres
Figure 3.10
AA A
canal
d’amenée
e
a a
d
cannelure
b
2
b/
A
r
20 10
Figure 3.11 RÉGIME HYDRODYNAMIQUE
tel régime de lubrification sans celui-ci, l’éléva- Le tableau 3.2 permet de comparer les pressions
tion locale de température entraînerait la dété- admissibles (arbre/palier) et le coefficient de
rioration irréversible des matériaux. Ces frottement par glissement f d dans les deux types
coussinets sont souvent nommés «coussinets de régime :
minces» (par opposition aux coussinets massifs – onctueux ;
vus précédemment). – hydrodynamique.
50 Ingénierie mécanique
TABLEAU 3.2
métal fritté
Pression
Coefficient
Régime Coussinet admissible
fd Figure 3.14
(en Mpa)
Onctueux Massif 0,1-0,25 0,1 L’alliage employé pour les coussinets en métal
ordinaire est le plus souvent le bronze (Cuivre +
Phase mixte 1
0,01-0,2
Étain). Les coussinets en métal fritté sont essen-
Hydro-
Mince tiellement réalisés à base d’un mélange de
dynamique Régime établi 20 métaux :
0,01-0,1
– plutôt durs, comme le fer et le cuivre ;
– plutôt mous, comme l’étain et le plomb.
3.3 LES COUSSINETS MASSIFS Les premiers sont intéressant pour leur capacité
3.3.1 Description à encaisser les efforts, les seconds pour leur
qualité frottante.
Ce sont des coussinets pour lesquels le rapport Dans un montage, un coussinet massif (il en est
D de même pour un coussinet mince) est toujours
----- (D : diamètre extérieur ; d : diamètre inté-
d monté serré sur son diamètre extérieur D. L’ajus-
rieur) est plus grand que pour les coussinets dits tement peut par exemple être de type H7p6
«minces». Ils sont métalliques ou en plastique. (montage à la presse). L’ajustement de l’arbre
Hormis leur capacité à offrir un faible coeffi- sur le diamètre intérieur est évidemment glis-
cient de frottement par glissement et faciliter sant, par exemple de type H7f6 (fig. 3.15 et 3.16).
l’évacuation des calories, ils doivent aussi résis-
ter (fig. 3.12) : 3.3.2 Montage
– au matage (déformation locale due à la pres-
L’ajustement serré du coussinet dans son loge-
sion radiale) ;
ment évite souvent l’emploi de dispositifs d’arrêt
– au striage (création de rayures superficielles par obstacle, en rotation ou en translation, de
dues à la présence d’impuretés). Le striage celui-ci. Quand l’ajustement serré (qui implique
augmente la rugosité, donc le coefficient de un montage à la presse) est remplacé par un ajus-
frottement ; tement incertain, de type H7 h6 par exemple
– à la corrosion. (dans ce cas le montage du coussinet est facilité),
alors il s’impose de prévoir un obstacle à la rota-
tion et à la translation. La forme tubulaire simple
φD
φd
logement
arbre
H7 p6
H7 f6
Figure 3.15
H7p6
Coussinet simple
Figure 3.16
Coussinet épaulé
H7p6
d’un côté
Figure 3.17
H7h6
H7h6
H7h6
Logement
en deux parties
Coussinet épaulé
H7p6
Vis pointeau
• huile en réserve
• réglage du débit par vis pointeau
Couvercle
Par gravité
• huile en réserve
• pas de réglage de débit
Coussinet
Bague
Arbre
L’arbre, en tournant, entraîne par adhérence une
bague d’acier dont une partie est immergée dans
Par
l’huile. Cette dernière se trouve transportée, de façon
barbotage
continue, vers la zone de frottement grâce à un
évidement prévu dans le coussinet.
• graisse en réserve
• un ressort assure en permanence une pression sur la
graisse dont le débit dépend de l’orifice choisi pour le
bouchon de réglage. Une autre solution, couramment
utilisée, consiste à envoyer de la graisse avec une
Par graisse pompe à graisse munie d’un embout, rigide ou
pression flexible, venant s’emboîter dans un graisseur prévu,
par exemple, en bout d’arbre. Le graisseur
bouchon
communique avec une canalisation aménagée dans
de réglage
l’arbre, conduisant aux zones de frottement (voir
du débit
application au paragraphe suivant).
13 12 11 10 9 8
1
14 7
6
15
27
2 17 16
5
4
3
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
18 19 20
21 22 23 24 25 26
châssis amortisseur
main de ressort
A ressort
essieu
Suspension à lames
A. A partielle
3 2
châssis C
10 1 Ressort
4 9 2 Rondelle W 12
8 2 Vis H
7 2 Graisseur
9 6 6 2 Axe
5 5 1 Jumelle
10
6 4 2 Coussinet
3 4 Écrou Nylstop M 14
8 2 4 Vis HM 14
7 1 1 Main de ressort
A Rep Nbr Désignation
Figure 3.24
e′′ : étamage e′′ = 0,5 micron en une partie en une partie ouverte en deux parties
fermée (obtenu par roulage)
Figure 3.25 Figure 3.27
Il est intéressant de noter qu’une faible épais- Le film d’huile prend naissance grâce à la présence
seur d’antifriction accroît la longévité du cous- de rainures aménagées à l’intérieur du coussinet,
sinet ainsi que le montre à titre indicatif le lesquelles sont mises en communication avec le
graphe (fig. 3.26). circuit d’huile sous pression, prioritairement,
Heures de quand cela est possible, dans une zone de pression
fonctionnement 300
nulle (voir paragraphe 3.1.1). Ces rainures, de sec-
200 tion rectangulaire, triangulaire, ou demi-circulaire
peuvent être aménagées à l’intérieur du coussinet
100
axialement, circonférentiellement ou elliptique-
ment. Elles ne doivent pas déboucher à leurs extré-
Figure 3.26 0,05 0,15 0,35 e mités (fig. 3.28, 3.29 et 3.30).
(mm)
3.4.2 Forme
Un coussinet peut être en une partie, ou deux rainure circonférentielle
parties quand cela est nécessaire pour des possi- rainure elliptique
rainure axiale
bilités de montage. (C’est le cas du coussinet
mince installé sur la tête de bielle dans un moteur
Figure 3.28
ou une pompe à piston) (fig. 3.27).
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 55
Exemples
Des alliages antifriction
section section section
rectangulaire demi-circulaire triangulaire – Pb R15 Sn 1 : alliage de plomb avec 15 %
Figure 3.29 d’antimoine et 1 % d’étain pour coussinets
de laminoirs.
TABLEAU 3.3
6
Pression
Antifriction Température (°C)
(MPa)
Bronze à l’étain 725 250 pompe
Bronze au plomb 20-30 200-230 1 Bloc moteur 5 Coussinet mince (deux parties)
Plomb + antimoine 5-8 150 2 Vilebrequin 6 Vis
3 Bielle 7 Obturateurs
Étain + antimoine 5-10 150
4 Châpeau de bielle
Argent 25-30 250
Figure 3.31
Cadmium 10-15 250
56 Ingénierie mécanique
Coussinet
Arbre
Pression radiale exercée par
le coussinet sur l’arbre (p)
π
Pression tangentielle exercée par le
le coussinet sur l’arbre (pt)
Figure 3.32
La liaison pivot 2-1 est assurée par trois paliers – la vitesse linéaire « v » au niveau de l’aire de
P1, P 2 et P 3 non munis de coussinets. La liaison contact (arbre-coussinet) ;
pivot de chacune des bielles 3 sur 2 est assurée La pression radiale « p » donne en effet nais-
par un coussinet en deux parties 5. L’ajustement sance, d’après la loi de Coulomb, à une
serré 5/3 est obtenu par le serrage de deux vis 6 contrainte tangentielle « pt » telle que :
rendant le chapeau 4 solidaire de 3. La lubrifica-
pt = pf
tion hydrodynamique est assurée par le passage
d’huile sous pression dans une canalisation f : coefficient de frottement
débouchant sur le diamètre intérieur des coussi- Étendue à l’ensemble de l’aire de contact entre
nets et des paliers P1, P2 et P3. l’arbre et le coussinet, cette contrainte tangen-
tielle est à l’origine d’une force tangentielle T
exercée par le coussinet sur l’arbre ainsi freiné
3.5 DIMENSIONNEMENT dans sa rotation. La puissance Pf de ce freinage
DES COUSSINETS a pour expression :
3.5.1 Introduction Pf = T ⋅ V
= T ⋅ V ⋅ cos π
a) Paramètres déterminants =– T ⋅ V <0
La durée de vie d’un coussinet dépend essen-
Il s’agit d’une puissance perdue (négative)
tiellement de l’importance de son échauffement
quand le mécanisme fonctionne à pleine charge. Pour une durée donnée « t » de fonctionnement,
Cette élévation de température, qui doit demeu- le travail mécanique résistant Wf correspondant,
rer bien en dessous du point de fusion du maté- soit Wf = Pf t = – T ⋅ V ⋅ t , explique l’éléva-
riau constituant le coussinet, est en relation tion de température, laquelle va être dissipée
directe avec le travail mécanique dissipé par le par la conduction thermique.
frottement, lui-même dépendant de deux para- Aussi est-il courant, dans les bureaux d’étude,
mètres (voir fig. 3.32) : d’évaluer un facteur kcahier des charges, fonction des
– la pression radiale « p », au contact (arbre- deux paramètres p et v, tel qu’ainsi défini :
coussinet) ; kcahier des charges= pv
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 57
Arbre 1 tournant
Bâti 0 ω (1/2)
Coussinet 2 solidaire du palier
O Ød = 2r
L
Charge radiale Fy
Pression radiale p
y
Périphérie intérieure du coussinet
dRy
dR
θ B
A
r Aire élémentaire dS
dθ
θ
Figure 3.33
lité suivante :
mm
{ Norme de l’effort exercé par l’arbre 1 sur le
b) Remarque coussinet 2 } = { Norme de l’effort exercé par le
coussinet 2 sur l’arbre 1 }, que l’on peut aussi
Il importe de souligner que la présentation qui écrire, en O :
suit ne concerne que les cas de fonctionnement
avec contact quasi direct (solide/solide) de O(1 → 2 ) = O(2 → 1 )
l’arbre sur le coussinet, quand la lubrification se Posons : Fy = O ( 1 → 2 ) = O ( 2 → 1 )
limite à un simple apport d’huile ou de graisse.
Dans les cas particuliers de lubrification avec En admettant une répartition uniforme de la
film d’huile (lubrification hydrostatique, avec pression radiale sur la demi-partie inférieure du
58 Ingénierie mécanique
coussinet située entre les points A et B, la déter- c) Évaluation du facteur kcahier des charges
mination de Fy résulte du calcul qui suit : Finalement, en rapprochant les deux relations
• l’effort radial élémentaire dR exercé par le précédentes exprimant la pression radiale « p »
coussinet sur l’arbre, limité à l’élément de et la vitesse de glissement « v », le facteur kcahier
surface d’aire dS, a pour expression : des charges devient :
dR = p dS = p L r dθ,
soit, en projection sur la direction y : FπN ( 1 ⁄ 2 ) r
kcahier des charges = ------------------------
dRy = p L r cosθ dθ 30 d L
• étendu au demi-coussinet d’arc AB, cet Veiller aux unités rappelées ci-dessous qui per-
effort devient : mettent d’obtenir kcahier des charges en W/mm2
π (puissance surfacique), cette unité étant le plus
---
冮
2
Fy = 2 dRy souvent celle retenue par les constructeurs de
coussinets :
0
π
F : charge radiale appliquée au coussinet (N) ;
---
冮
2 N : fréquence de rotation (tr/min) ;
= 2 pLr cos θ dθ
r : rayon intérieur du coussinet (m) ;
0 d : diamètre intérieur du coussinet (mm) ;
π⁄2
= 2 pLr [ sin θ ] 0 L : longueur du coussinet (mm).
= 2 prL (1 – 0)
3.5.3 Condition de résistance
Soit Fy = pdL du coussinet
Plus généralement, en posant Fy = F (charge
radiale de direction quelconque), il vient finale- Le facteur kcahier des charges évalué ci-dessus doit
ment l’expression de la pression radiale que nous demeurer inférieur à une valeur admissible
utiliserons dans les calculs qui vont suivre : désignée (pv)adm. Posons (pv)adm = kadm. Cette
valeur maximale à ne pas dépasser dépend du
F type de coussinet sollicité comme le précise le
p = -------
dL tableau 3.4 pour plusieurs matériaux différents.
À noter que la loi d’évolution de la vitesse « v »
F : charge radiale (N) ; en fonction de la pression « p » s’écrit en consé-
d : diamètre intérieur du coussinet (m) ; quence sous la forme :
L : longueur du coussinet (m) ;
k adm
p : pression radiale (Pa). v = ----------
p
b) Évaluation de la vitesse v d’où les hyperboles visibles sur la figure 3.34
Si la fréquence de rotation est N(1/2), alors la où kadm est ici une constante relative à une tech-
vitesse angulaire est : nologie de coussinet donnée (il s’agit ici d’un
ω (1/2) = π N(1/2) / 30, et la vitesse de glissement coussinet en composite).
au contact (1-2) s’écrit : Finalement, la condition de résistance du cous-
sinet à l’usure par élévation de température
πN ( 1 ⁄ 2 )
v = ω (1/2) r = -----------------
- r s’exprime ainsi :
30 k cahier des charges ≤ k adm
N(1/2) : fréquence de rotation relative (arbre/ soit
coussinet) (tr/min) ;
r : rayon intérieur du coussinet (m) ; FπN ( 1 ⁄ 2 ) r
------------------------ ≤ k adm
v : vitesse de glissement relative (arbre/coussi- 30 dL
net) (m/s).
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 59
TABLEAU 3.4
Polyamide 2 6 0,04
Graphite 13 5 0,5
Cupro-plomb 7à8 20 à 30 1,8 à 2,1
Cupro-étain + plomb 15 à 25 15 à 60 20 à 35
(Bronze au plomb)
Isobare Δ
Hyperboles représen-
tatives de la fonction
v = kadm/p
Figure 3.34
Remarquer aussi que le dimensionnement défi- sur deux paliers portant chacun un coussinets en
nitif d’un coussinet ne peut se satisfaire d’un PTFE. Sa fréquence de rotation, en grande vitesse
calcul théorique qui n’est qu’une première du balai d’essuie-glace, est de 3 000 tr/min (avant
étape de l’étude. Des essais sur banc sont néces- réduction par système roue et vis sans fin). Uti-
saires pour une validation définitive. À ce titre, liser, pour cette étude, le tableau 3.4.
le graphe de la figure 3.34 fait apparaître la
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
➤ Questions
zone B qui indique la valeur de la constante
kadm sous condition d’une validation in fine sur a) On cherche à valider la pertinence de l’utili-
banc d’essai. sation d’un coussinet en PTFE
Calculer la vitesse de glissement.
3.5.4 Exemples de calculs b) En déduire la pression radiale maximale que
peut supporter durablement un coussinet.
a) Moteur d’essuie-glace c) Calculer la charge radiale maximale que peut
Sur une une automobile, un arbre de moteur supporter le palier concerné si la longueur de
d’essuie-glace de diamètre de 8 mm est guidé portée (arbre-coussinet) est de 10 mm.
60 Ingénierie mécanique
➤ Réponses D’où :
a) Au vu des données du cahier des charges, la 30v mini 30v maxi
vitesse de glissement est : { N mini = ----------------
- } ≤ N ≤ { N maxi = ----------------- }
πr πr
πN
v = ω r = -------r soit, numériquement Soit, numériquement :
30
v = (π 3000/30 ) . (0.008/2) = 1,25 m/s { N mini = 30 . 0,01 / π. 0,010 } ≤ N ≤ { Nmaxi
Cette valeur est acceptable, car elle est infé- = 30 . 0,1 / π. 0,010 }
rieure à la vitesse maximale admissible pour le { Nmini = 10 tr/min } ≤ N ≤ { Nmaxi
PTFE, soit 3 m/s, indiqué dans le tableau 3.4. = 100 tr/min }
b) La condition de résistance à la destruction du
coussinet s’écrit (voir aussi données du c) Alternateur
tableau 3.4) : La tension de la courroie qui entraîne en rota-
k cahier des charges ≤ k adm soit pv ≤ (pv)adm ou tion la poulie montée en bout d’arbre sur un
encore 1,25 p ≤ 1,5 d’où l’on déduit : alternateur d’automobile génère en fonctionne-
p ≤ 1,2 MPa ment un effort radial de 300 N dans chacun des
deux paliers. Le concepteur choisit un coussinet
c) La charge radiale maximale est :
en bronze fritté auto-lubrifié en adoptant une
F = p d L soit, numériquement F = 1,2 . 8 . 10 fréquence de rotation moyenne de 5 000 tr/min.
= 96 N Le coussinet a un diamètre intérieur de 20 mm.
b) Moteur hydraulique lent ➤ Question
On s’intéresse ici à un au guidage d’un arbre de Déterminer la longueur minimale de celui-ci.
moteur hydraulique à pistons radiaux. L’effort
radial dans un des deux paliers, portant un cous- ➤ Réponse
sinet en composite, génère une pression radiale La condition de résistance à la destruction par
de 35 MPa dans un environnement lubrifié. Par échauffement du coussinet s’écrit :
ailleurs, un calcul de l’arbre, du point de vue de
la résistance des matériaux, a conduit à adopter kcahier des charges ≤ kadm
un diamètre de 20 mm pour celui-ci.
FπNr
➤ Question
soit -------------- ≤ kadm
30 dL
En exploitant le graphe de la figure 3.34, déter-
numériquement avec kadm = 20 (voir
miner l’intervalle dans lequel doit se situer la
tableau 3.4), il vient finalement :
fréquence de rotation de l’arbre, sachant que le
concepteur souhaite être dans le cas d’une vali- {300 . π . 5000 . 0,010 / 30 . 20 . L} ≤ 20
dation expérimentale des résultats qui auront été 78,5
obtenus par le calcul ---------- ≤ 20
L
➤ Réponse et L ≥ 4 mm
En traçant sur le graphe l’isobare Δ correspon- La longueur minimale du coussinet est donc de
dant à 35 MPa, on obtient en ordonnée, par 4 mm. Le concepteur peut donc, sans risque ici,
simple lecture, une vitesse linéaire v admissible adopter un coussinet normalisé. On sait, en
approximativement comprise entre 0,01 m/s effet, que la longueur normalisée L d’un coussi-
(vmini) et 0,1 m/s (v maxi). net est toujours supérieure ou égale au diamètre
Par ailleurs, on peut facilement calculer Nmini et intérieur d (ici d = 20 mm).
πN
Nmaxi en l’extrayant de la relation v = ω r = -------r
30
3 Dispositions constructives pour les liaisons de type « pivot » sur paliers lisses 61
À SAVOIR
• Une liaison de type « pivot » sur palier lisse, ➤ qu’ils sont monolithiques, en alliage ordi-
établie entre deux solides S1 et S2 dont la naire, ou en alliage fritté ;
vitesse angulaire relative est ω ( 2 ⁄ 1 ) , implique ➤ qu’ils se satisfont le plus souvent d’une
le plus souvent la présence d’un (ou de plu- lubrification par barbotage ;
sieurs) éléments spécifiques, désigné(s) cous-
– les coussinets minces, caractérisés par le fait :
sinet(s) (ou bague(s) de guidage), spécialement
➤ que le ratio D/d est limité (coussinets à paroi
conçu(s) pour supporter une charge (radiale,
ou simultanément radiale et axiale), avec ou fine) ;
sans lubrification. ➤ qu’ils ne sont pas monolithiques : ils sont
constitués d’un support en acier recouvert
• La composante tangentielle T qui s’oppose d’une fine couche de métal ou d’alliage anti-
au glissement de S2 sur S1, est proportion- friction ;
nelle à l’effort radial N appliqué dans la liaison. ➤ qu’ils font le plus souvent l’objet d’une
Cette proportionnalité s’exprime dans la loi lubrification sous pression, ce qui donne nais-
de Coulomb ci-dessous : sance à un film d’huile permanent abaissant
significativement le coefficient de frottement
T = Nf d dynamique f d.
• Un coussinet est toujours monté avec un
où f d est défini comme étant le coefficient de ajustement de type :
frottement dynamique dont la valeur dépend – serré sur son diamètre extérieur (par
de : exemple H7p6) ;
– de l’état de surface ; – glissant sur son diamètre intérieur (par
– de la nature des matériaux en présence ; exemple H7g6).
– du type de lubrification. • Les métaux rentrant dans la composition des
coussinets massifs métalliques, ou du revête-
• L’énergie calorifique dissipée dans cette ment anti-friction des coussinets minces, sont
liaison, due au frottement de glissement entre essentiellement le cuivre, l’étain, le fer, le nic-
S1 et S2, a pour expression : kel, l’argent, l’antimoine, le cadmium et le
plomb.
1 • Le plastique rentrant dans la composition
Q cal = ---------- N f d rωt
4,18 des coussinets en matière plastique est très
– N : effort radial appliqué dans la liaison souvent le PTFE (polytétrafluoéthylène).
(N) ; • La durée de vie d’un coussinet 2 partici-
– f d : coefficient de frottement dynamique ; pant au guidage d’un arbre 1, est essentielle-
– r : rayon intérieur du coussinet (m) ; ment conditionnée par :
– la pression radiale « p », au contact (1-2),
– ω : vitesse angulaire de S2 par rapport à S1 F
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
d’un coussinet, et tel que : avec kadm = (pv)adm étant connu par une
F πN ( 1 ⁄ 2 ) r simple lecture de tableaux (tel le tableau 3.4)
k cahier des charges = ------------------------- ou graphes (tel celui de la figure 3.34) propo-
30 dL
sés par les fabricants de coussinets
kcahier des charges : puissance surfacique (W/
mm2) ; • Le résultat du calcul ne peut s’affranchir
F : effort radial appliqué (N) ; d’une validation par des essais sur des proto-
types réels afin de vérifier la tenue en fatigue
d : diamètre intérieur du coussinet (mm) ;
du coussinet ainsi dimensionné.
L : longueur du coussinet (mm) ;
• Le lecteur trouvera au paragraphe 3.5.4
N(1/2) : fréquence de rotation (tr/min) ;
trois exemples-type de calculs de coussinets.
r : rayon intérieur du coussinet (m).
• La condition de résistance à l’usure d’un
coussinet s’écrit :
F πN ( 1 ⁄ 2 ) r
kcahier des charges ≤ kadm soit ------------------------- ≤ kadm
30 dL
Chapitre 4
Dispositions constructives
pour les liaisons :
• de type « pivot » sur paliers
roulants
• de type « glissière » sur
paliers lisses
Introduction
Nous allons ici développer les dispositions constructives courantes correspondant aux
liaisons « pivot » sur paliers roulants. Les coussinets mis en œuvre pour les liaisons de type
« pivot » sur paliers lisses, présentés dans le chapitre précédent, sont ici remplacés par des
roulements dont ce présent chapitre fait l’inventaire en y associant les règles classiques de
montage et de calculs.
Une présentation des dispositions constructives pour les liaisons de type « glissière », sur
paliers lisses et roulants, vient clore ce chapitre.
X(1 → 2 ) 0
Il est intéressant de comparer les valeurs des
{ T ( S1 → S2 ) }A = Y ( 1 → 2 ) 0
composantes tangentielles T (qui s’opposent
0 0
A (x, y, z) au mouvement relatif) dans les deux cas :
soit, déplacé en O, avec : – frottement : T = N f ;
δ
MO ( 1 → 2 ) = MA ( 1 → 2 ) + OA ∧ A ( 1 → 2 ) – roulement : T = N ----
r
= [ δY ( 1 → 2 ) + rX ( 1 → 2 )z ] δ
Posons : f ′ = ----
r
δ étant faible, on peut admettre l’égalité :
Pour les mêmes matériaux en contact, l’expé-
OA ⋅ y = – r rience montre que f ′ est très inférieur à f, en
Le mouvement étant uniforme, on peut écrire : régime sec ou onctueux. La relation est :
f ′ = 0,01 f
{ T ( S3 → S2 ) }O + { T ( S1 → S2 ) }O = { 0 }
Un palier sur roulement offre, par conséquent,
Ce qui conduit à : un meilleur rendement qu’un palier lisse en
X(3 → 2) + X(1 → 2) = 0 régime sec ou onctueux, si l’on ne considère
Y(3 → 2) + Y(1 → 2) = 0 que les pertes d’énergie dues à la résistance au
roulement.
δY(1 → 2) + rX(1 → 2) = 0
La composante X(3 → 2) de la résultante à 4.1.2 Le frottement de glissement
appliquer à S 2 pour le déplacer peut avoir
Lorsque l’élément roulant est une bille (ou un
l’expression suivante :
rouleau cylindrique ou un rouleau conique) pri-
X(3 → 2) = – X(1 → 2) sonnière dans une cage, entre les deux bagues
δ extérieure et intérieure d’un roulement, elle est
soit X(3 → 2) = ---- Y(1 → 2)
r amenée à rouler, sans glisser, sur les bagues alors
qu’un frottement de glissement est possible
δ (fig. 4.2) :
ou T = ---- N
r – sur la cage à billes ;
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 65
Charge axiale
Logement L
A B C D
E E F G
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
H H I J
Figure 4.6
68 Ingénierie mécanique
élément roulant
arbre
bague intérieure
jeu radial
exagéré
Figure 4.7
restant glissant).
Les tableaux 4.3 et 4.4 proposent des tolérances
couramment admises, pour la réalisation des P1 Soluon 3 P2
TABLEAU 4.3
Tolérances d’exécution des arbres : valeurs en μm
∅
d g6 h10 h9 h8 h7 h6 h5 j5
(mm)
au-dessus jusqu’à
max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min.
de (inclus)
3 6 –4 – 12 0 – 48 0 – 30 0 – 18 0 – 12 0 –8 0 –5 +4 –1
6 10 –5 – 14 0 – 58 0 – 38 0 – 22 0 – 15 0 –9 0 –6 +4 –2
10 18 –6 – 17 0 – 70 0 – 43 0 – 27 0 – 18 0 – 11 0 –8 +5 –3
18 30 –7 – 20 0 – 84 0 – 52 0 – 33 0 – 21 0 – 13 0 –9 +5 –4
30 50 –9 – 25 0 – 100 0 – 82 0 – 39 0 – 25 0 – 16 0 – 11 +6 –5
50 80 – 10 – 29 0 – 120 0 – 74 0 – 46 0 – 30 0 – 19 0 – 13 +6 –7
80 120 – 12 – 34 0 – 140 0 – 87 0 – 54 0 – 35 0 – 22 0 – 15 +6 –9
120 180 – 14 – 39 0 – 160 0 – 100 0 – 63 0 – 40 0 – 25 0 – 18 +7 – 11
180 250 – 15 – 44 0 – 185 0 – 115 0 – 72 0 – 46 0 – 29 0 – 20 +7 – 13
250 315 – 17 – 49 0 – 210 0 – 130 0 – 81 0 – 52 0 – 32 0 – 23 +7 – 16
315 400 – 18 – 54 0 – 230 0 – 140 0 – 89 0 – 57 0 – 36 0 – 25 +7 – 18
400 500 – 20 – 60 0 – 250 0 – 155 0 – 97 0 – 63 0 – 40 0 – 27 +7 – 20
valeurs en μm
∅
d j6 k5 k6 m5 m6 n6 p6
(mm)
au-dessus jusqu’à
max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min.
de (inclus)
3 6 +7 –1 +6 +1 +9 +1 +9 + 4 + 12 + 4 + 16 +8 + 20 + 12
6 10 +7 –2 +7 + 1 + 10 + 1 + 12 + 6 + 15 + 6 + 19 + 10 + 24 + 15
10 18 +8 –3 +9 + 1 + 12 + 1 + 15 + 7 + 18 + 7 + 23 + 12 + 29 + 18
18 30 +9 – 4 + 11 + 2 + 15 + 2 + 15 + 8 + 21 + 8 + 28 + 15 + 35 + 22
30 50 + 11 – 5 + 12 + 2 + 18 + 2 + 20 + 9 + 25 + 9 + 33 + 17 + 42 + 26
50 80 + 12 – 7 + 15 + 2 + 21 + 2 + 24 + 11 + 30 + 11 + 39 + 20 + 51 + 32
80 120 + 13 – 9 + 18 + 3 + 25 + 3 + 28 + 13 + 35 + 13 + 45 + 23 + 59 + 37
120 180 + 14 – 11 + 21 + 3 + 28 + 3 + 33 + 15 + 40 + 15 + 52 + 27 + 68 + 43
180 250 + 16 – 13 + 24 + 4 + 33 + 4 + 37 + 17 + 46 + 17 + 60 + 31 + 79 + 50
250 315 + 16 – 16 + 27 + 4 + 36 + 4 + 43 + 20 + 52 + 20 + 66 + 34 + 88 + 56
315 400 + 18 – 18 + 29 + 4 + 40 + 4 + 46 + 21 + 57 + 21 + 73 + 37 + 98 + 62
400 500 + 20 – 20 + 32 + 5 + 45 + 5 + 50 + 23 + 63 + 23 + 80 + 40 + 108 + 68
Tournant
Arbre fixe Arbre tournant
ou fixe
d < 18 g6 h6 h5 j6 j6 j5 j6
30 à 120 g6 h6 h6 k6 k6 n6 j6
d > 120 g6 h6 h6 k6 m6 p6 j6
cône cône
réglable non-réglable réglable non-réglable
h6 k6 j6 m6
70 Ingénierie mécanique
TABLEAU 4.4
Tolérances d’exécution des logements : valeurs en μm
∅
d H8 H7 H6 J7 J6 K6 K7
(mm)
au-dessus jusqu’à
max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min.
de (inclus)
6 10 0 + 22 0 + 15 0 +9 –7 +8 –4 +5 –7 + 2 – 10 +5
10 18 0 + 27 0 + 18 0 + 11 –8 + 10 –5 +6 –9 + 2 – 12 +6
18 30 0 + 33 0 + 21 0 + 13 –9 + 12 –5 + 8 – 11 + 2 – 15 +6
30 50 0 + 39 0 + 25 0 + 16 – 11 + 14 –6 + 10 – 13 + 3 – 18 +7
50 80 0 + 46 0 + 30 0 + 19 – 12 + 18 –6 + 13 – 15 + 4 – 21 +9
80 120 0 + 54 0 + 35 0 + 22 – 13 + 22 –6 + 16 – 18 + 4 – 25 + 10
120 180 0 + 63 0 + 40 0 + 25 – 14 + 26 –7 + 18 – 21 + 4 – 28 + 12
180 250 0 + 72 0 + 46 0 + 29 – 16 + 36 –7 + 25 – 27 + 5 – 36 + 16
250 315 0 + 81 0 + 52 0 + 32 – 16 + 38 –7 + 25 – 27 + 5 – 36 + 16
315 400 0 + 89 0 + 57 0 + 36 – 18 + 39 –7 + 29 – 29 + 7 – 40 + 17
400 500 0 + 97 0 + 63 0 + 40 – 20 + 43 –7 + 33 – 32 + 8 – 45 + 18
H7 : le plus courant
valeurs en μm
∅
d M7 M6 N6 N7* P6 P7
(mm)
au-dessus jusqu’à
max. min. max. min. max. min. max. min. max. min. max. min.
de (inclus)
6 10 – 15 0 – 12 – 3 – 16 – 7 – 19 – 4 – 21 – 12 – 24 –9
10 18 – 18 0 – 15 – 4 – 20 – 9 – 23 – 5 – 26 – 15 – 29 – 11
18 30 – 21 0 – 17 – 4 – 24 – 11 – 28 – 7 – 31 – 18 – 35 – 14
30 50 – 25 0 – 20 – 4 – 28 – 12 – 33 – 8 – 37 – 21 – 47 – 17
50 80 – 30 0 – 24 – 5 – 33 – 14 – 39 – 9 – 45 – 26 – 51 – 21
80 120 – 35 0 – 28 – 6 – 38 – 16 – 45 – 10 – 52 – 30 – 59 – 24
120 180 – 40 0 – 33 – 8 – 45 – 20 – 52 – 12 – 61 – 36 – 68 – 28
180 250 – 46 0 – 37 – 8 – 51 – 22 – 60 – 14 – 70 – 41 – 79 – 33
250 315 – 52 0 – 41 – 9 – 57 – 25 – 66 – 14 – 79 – 47 – 88 – 36
315 400 – 57 0 – 46 – 10 – 62 – 26 – 73 – 16 – 87 – 51 – 98 – 41
400 500 – 63 0 – 50 – 10 – 67 –27 – 80 – 17 – 95 – 55 – 108 – 45
Logement
Logement fixe Logement fixe
tournant
Faibles M7 H7 J6 K6 H8 J6
Moyennes N7 H7 J6 K6 H7 J6
Élevées P7 H7 J6 K6 H7 J6
Avec chocs
P7 H7 K6 K6 H7 J6
ou vibrations
plan de joint
diamétral
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 71
En réalité, la solution retenue est liée au type de des cas particuliers que nous décrirons ultérieu-
roulement utilisé (voir fig. 4.5 et 4.6). La néces- rement) correspond schématiquement à l’agen-
sité d’éviter tout hyperstatisme dans l’arrêt axial cement hyperstatique de la figure 4.12.
de l’arbre participe aussi à l’énoncé des règles de Un montage correct est représenté figure 4.13 ;
montage. il correspondrait à l’agencement isostatique de
Notons, sur un exemple (roulement à billes la figure 4.14.
rigide) que trop d’obstacles conduiraient, compte
tenu des dispersions de côtes dans l’usinage de 4.4.3 Variation dimensionnelle
l’arbre et du logement, à contraindre l’alignement
initial des bagues du roulement, et contribue- Les frottements mécaniques génèrent inévitable-
raient à accélérer le processus de vieillissement ment une élévation de température significative
de ce dernier fonctionnant dans de mauvaises des organes situés à l’intérieur d’un mécanisme.
conditions (fig. 4.11). Les températures atteintes avoisinent très souvent
L’égalité rigoureuse des côtes X et Y est impos- les 200 °C, occasionnant un allongement non
sible à réaliser. Ce montage incorrect (sauf dans négligeable des arbres, proportionnellement à
X
P1 P2
Figure 4.11
P1 P2
Figure 4.12
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
glissement
possible
Figure 4.13
P1 P2
Figure 4.14
72 Ingénierie mécanique
leur longueur. La technique retenue pour le Le schéma de montage est le suivant (fig. 4.17) :
montage des roulements guidant cet arbre doit
conférer à ce dernier une liberté axiale préve- liberté axiale
glissant
tion d’un fluide (liquide ou gaz), est sujet à une
serré
dilatation de moindre importance.
Figure 4.17
Remarque
Les règles de montage sont identiques pour Figure 4.18
ces trois types de roulement. Dans les
schémas qui suivent, nous ferons apparaître 4.5.2 Cas où la direction de charge
la représentation symbolique des roulements radiale est mobile par rapport à la bague
à billes soit (fig. 4.15) : extérieure BE (ou cas dit «du logement
tournant») (fig. 4.19)
représentation
symbolique
Figure 4.15
Charge F ( tension d'une
courroie, par exemple)
4.5.1 Cas où la direction de la charge
radiale est fixe par rapport à la bague Figure 4.19
logement
charge F
(tension
d’une courroie,
B.E. par exemple)
glissant
serré
arbre liberté
B.I.
axiale
r
F Figure 4.20
Figure 4.21
Remarque
Pour certains roulements à rouleaux cylin- La construction de la figure 4.24 illustre ce
driques, le glissement axial est préservé schéma de montage.
même si les deux bagues sont arrêtées en
translation. En effet, la mobilité est interne au
roulement comme le montre la figure 4.22.
Glissement
possible
Glissement
possible
Figure 4.22
Ainsi le schéma de montage suivant
(fig. 4.23) est-il satisfaisant dans bon
nombre de cas. L’un des deux roulements
est un roulement à bille rigide.
Machine à meuler
les ébauches
Charge radiale mobile
par rapport à la B.E.
Figure 4.24
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
glissant
serré
glissant
serré
Figure 4.23
74 Ingénierie mécanique
Remarque
glissant
serré
Contrairement aux roulements à billes
rigides («rigide» signifie que les bagues et
intérieure sont indissociables), les roule-
ments à rouleaux côniques sont constitués réglage de la
de bagues qui peuvent être séparés avant précontrainte C Montage –C
en «X»
montage. Dans une installation, la «rigidité»
est obtenue grâce à l’existence d’un effort Figure 4.26
axial tendant à comprimer les rouleaux.
Cet effort prend souvent le nom de précon- Les arrêts axiaux ( ) sont, en pratique, assurés :
– sur l’arbre :
trainte C . En pratique, cette dernière est • par des circlips extérieurs (seulement quand
assurée par un dispositif réglable pouvant
pousser soit la bague intérieure, soit la bague l’intensité de la précontrainte C et de
extérieure, les deux roulements étant montés l’effort axial appliqué à l’arbre est faible ;
en opposition. L’intensité de la précon- • par des épaulements (changement de dia-
trainte est réglée pour assurer la nullité du mètres), le plus souvent ;
jeu interne au roulement (jeu entre les – sur le logement :
éléments roulants et les bagues), sans grip- • par des circlips intérieurs (voir condition
page de ce dernier, quelle que soit la dila- précédente) ;
tation des éléments suite à la température • par la pénétration cylindrique d’un cou-
de fonctionnement. vercle, le plus souvent.
• En ce qui concerne les roulements à billes Le réglage de la précontrainte C ( ) est
à contact oblique, à une rangée de billes, la assuré sur le logement par des cales d’épaisseur
«rigidité» du montage est obtenue de cette calibrée (appelées «cales pelables» ou «clin-
manière bien que les bagues intérieure et quants») installées sous un couvercle (fig. 4.27).
extérieure ne soient pas toujours disso-
ciables (fig. 4.25).
empilage
de cales
pelables
C C
couvercle
– C – C
Figure 4.27
Écrou rapporté
Contr'écrou
Couvercle
Réglage
de la précontrainte
Figure 4.28
Réglage
de la précontrainte
Zone concernée
Dans certains cas particuliers où les efforts • Ensemble de deux roulements • Roulement à rouleaux
à billes à contact oblique cylindriques
radiaux appliqués sont importants et l’entraxe ou à rouleaux coniques
• Ou roulement à aiguilles
• Ou roulement à billes
entre paliers supérieur à une longueur d’environ à contact oblique
à deux rangées de billes
100 mm, la liaison pivot est assurée par trois
roulements disposés ainsi : Figure 4.32
– un ensemble de deux roulements à billes à
contact oblique (ou à rouleaux coniques)
destinés à encaisser les efforts axiaux dans
les deux sens. Cet ensemble est monté dans le
premier palier. Noter qu’il peut être remplacé 4.7.1 Cas où la direction de la charge
par un seul roulement à billes à contact radiale est fixe par rapport à la bague
oblique, à double rangée de billes ; extérieure (ou cas dit « de l’arbre
– un roulement à rouleaux cylindriques (ou à tournant») (fig. 4.33).
aiguille) encaissant seulement les efforts
radiaux, dans le deuxième palier. Grâce à sa La construction de la figure 4.34 ci-après, illustre
mobilité interne, il permet le glissement relatif ce montage, avec les deux types de roulements :
de l’arbre et du logement (fig. 4.32). à rouleaux coniques au-dessus de l’axe, à billes
à contact oblique en dessous.
Les règles de montage, en ce qui concerne les
roulements à billes à contact oblique ou à rou-
leaux coniques, sont les mêmes que celles 4.7.2 Cas où la direction de la charge
décrites au paragraphe 4.6. Quant au roulement radiale est mobile par rapport à la bague
à rouleaux cylindriques, il faut prévoir un arrêt extérieure (ou cas dit «du logement
axial bilatéral des deux bagues, extérieure et tournant») (fig. 4.35)
intérieure, compte tenu de la mobilité interne de
ce type de roulement. Ainsi les schémas de La construction de la figure 4.36, ci-après, illustre
montage sont ceux des figures 4.33 et 4.35. ce montage.
glissant
serré
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
L ≥ 100
Figure 4.33
78 Ingénierie mécanique
Réglage précontrainte
glissant
serré
Palier P1 Palier P2
(montage en «O»)
L ≥ 100
Figure 4.35
Réglage précontrainte
Cas dit
de «l’arbre tournant»
Cas dit
du «logement tournant»
P1 P2
Roulements à billes à contact oblique
ou
Roulement à rouleaux coniques
Montage en « X » ou en « O »
Figure 4.41
Ressorts assurant
la précontrainte du roulement
Chemin de
roulement
Écaillage
Bague (intérieure)
Élément roulant (bille)
Figure 4.44
décrit précédemment pour les arbres longs, à la naissance sur les chemins de roulement au
différence que le roulement à rouleaux cylin- contact entre les éléments roulants et les bagues
driques du deuxième palier est remplacé par un (intérieures et extérieures) comme le montre la
roulement à rouleaux coniques ou à billes à figure 4.44. La capacité d’un roulement à
contact oblique. La précontrainte est assurée par s’opposer durablement à ce type de détériora-
des ressorts de compression exerçant une pous- tion caractérise sa résistance à la fatigue.
sée axiale sur la bague extérieure, ou intérieure,
La mission du concepteur est de prévoir le bon
selon le cas. roulement, capable d’assurer son rôle, sans
La construction de la figure 4.43 illustre ce manifestation de cette usure, pendant une durée
montage dans le cas dit «de l’arbre tournant». minimale donnée dont on va voir plus loin com-
82 Ingénierie mécanique
ment elle peut être estimée. L’usure a pour contrario, les mêmes mesures statistiques mon-
conséquence l’existence de jeu croissant dans le trent qu’il n’y a pas nécessairement de corréla-
guidage, à l’origine de bruits annonciateurs tion entre la durée de vie d’un roulement et la
d’une fin de vie qui peut subvenir très rapide- fréquence de rotation des éléments dont il
ment. assure le guidage.
La durée de vie d’un roulement dépend, de À noter que pour une pression de Hertz infé-
manière inégale, d’un nombre important de fac- rieure à 2 000 MPa, au contact des éléments
teurs, dont la liste non exhaustive est présentée roulants sur les bagues, la durée de vie du roule-
sur le tableau 4.5. Il est vérifié expérimentale- ment peut être infinie si la lubrification et
ment et statistiquement, que l’intensité de la l’étanchéité en sont convenablement assurées.
charge demeure le facteur déterminant. A
TABLEAU 4.5
Fréquence d’application de la charge Quand la charge est pério- Par exemple 50 Hz pour une pompe hydrau-
(Hz) dique lique monocylindre dont la fréquence de
rotation est de 3 000 tr/min
TABLEAU 4.6
Outillage Perceuse
Manutention Treuils
r
D
8 22 7 0,3 134 325 38000
d
20 42 12 0,6 450 936 20000 47 14 1 620 1270 18000 52 15 1,1 780 1590 16000 72 19 1,1 1660 3070 13000
25 47 12 0,6 560 1120 18000 52 15 1 695 1400 15000 62 17 1,1 1140 2250 14000 80 21 1,5 1960 3580 11000
30 55 13 1 680 1330 15000 62 16 1 1000 1950 13000 72 19 1,1 1460 2810 11000 90 23 1,5 2400 4360 10000
35 62 14 1 850 1590 13000 72 17 1,1 1370 2550 11000 80 21 1,5 1800 3320 10000 100 25 1,5 3100 5530 8500
40 68 15 1 930 1680 12000 80 18 1,1 1660 3070 10000 90 23 1,5 2240 4100 9000 110 27 2 3650 6370 8000
45 75 16 1 1220 2120 11000 85 19 1,1 1860 3320 9000 100 25 1,5 3000 5270 8000 120 29 2 4550 7610 7000
50 80 16 1 1320 2160 10000 90 20 1,1 1960 3510 8500 110 27 2 3600 6180 7500 130 31 2,1 5200 8710 6300
55 90 18 1,1 1700 2810 9000 100 21 1,5 2500 4360 7500 120 29 2 4150 7150 6700 140 33 2,1 6300 9950 6000
60 95 18 1,1 1830 2960 8000 110 22 1,5 2800 4750 7000 130 31 2,1 4800 8190 6000 150 35 2,1 6950 10800 5600
65 100 18 1,1 1960 3070 7500 120 23 1,5 3400 5590 6300 140 33 2,1 5600 9230 5600 160 37 2,1 7800 11900 5300
70 110 20 1,1 2450 3770 7000 125 24 1,5 3750 6180 6000 150 35 2,1 6300 10400 5300 180 42 3 10400 14300 4500
75 115 20 1,1 2600 3970 6700 130 25 1,5 4050 6630 5600 160 37 2,1 7200 11200 5000 190 45 3 11400 15300 4300
80 125 22 1,1 3150 4750 6300 140 26 2 4500 7020 5300 170 39 2,1 8000 12400 4500 200 48 3 12500 16300 4000
85 130 22 1,1 3350 4940 6000 150 28 2 5300 8320 5000 180 41 3 9000 13300 4300 210 52 4 13400 17400 3800
90 148 24 1,5 3900 5850 5600 160 30 2 6200 9560 4500 190 43 3 9800 14300 4000 225 54 4 14600 18600 3600
95 145 24 1,5 4150 6050 5300 170 32 2,1 6950 10800 4300 200 45 3 11000 15300 3800
100 150 24 1,5 4150 6050 5000 180 34 2,1 7800 12400 4000 215 47 3 13200 17400 3600
85
86
TABLEAU 4.8 ROULEMENTS À ROULEAUX CONIQUES, TYPE KB, ANGLE DE CONTACT COMPRIS ENTRE 10° ET 17°
Séné de dimensions 02 Série de dimensions 03 Série de dimensions 22 Série de dimensions 23
d
Co C n max* Co C n max* Co c n max* Co c n max*
D T r D T r D T r D T r
daN daN tr/min daN daN tr/min daN daN tr/min daN daN tr/min
17 40 13,25 1 1100 1790 13000 47 15,25 1 1600 2600 12000 47 2025 1 2120 3300 11000
20 47 15,25 1 1660 2600 11000 52 16,25 1,5 2000 3190 11000 52 22,25 1,5 2800 4130 10000
25 52 16,25 1 1930 2920 10000 62 18,25 1,5 2650 4180 9000 62 25,25 1,5 3900 5610 8000
30 62 17,25 1 2550 3800 8500 72 20,75 1,5 3450 5280 7500 62 21,25 1 3350 4 730 8 500 72 28,75 1,5 5200 7210 7000
35 72 18,25 1,5 3250 4840 7000 80 22,75 2 4500 6820 6700 72 24,25 1.5 4500 6160 7 000 80 32,75 2 6550 8970 6300
40 80 19,75 1,5 4000 5830 6300 90 25,25 2 5600 8090 6000 80 24,75 1,5 5000 7 040 6300 90 35,25 2 8300 11000 5300
45 85 20,75 1,5 4400 6270 6000 100 27,25 2 7200 10100 5300 85 24,75 1,5 5600 7480 6000 100 38,25 2 10200 13200 4800 T
r
r
50 90 21,75 1,5 5200 7040 5600 110 29,25 2,5 8300 11700 4800 90 24,75 1,5 5700 7650 5600 110 42,25 2,5 12700 16100 4300
55 100 22,75 2 6100 8420 5000 120 31,50 2,5 9650 13400 4300 100 2675 2 7500 9900 5000 120 45,50 2,5 15 000 18700 4000
r
60 110 23,75 2 6550 9130 4500 130 33,50 3 11600 16100 4000 110 29,75 2 9150 11900 4500 130 48,50 3 17300 21600 3600
α
65 120 24,75 2 7800 10800 4000 140 36 3 13400 18300 3600 120 32,75 2 11200 14200 4000 140 51 3 20000 24600 3400 r
D
d
70 125 26,25 2 8800 11900 4000 150 38 3 15300 20900 3400 125 33,25 2 11800 14700 3800 150 54 3 22800 27500 3200
75 130 27,25 2 10000 13000 3800 160 40 3 17300 22900 3200 130 33,25 2 12000 15100 3600 160 58 3 26000 31900 3000
80 140 28,25 2,5 10400 14000 3400 170 42,50 3 19000 25500 3000 140 35,25 2,5 13700 17600 3400 170 61,50 3 30000 35800 2000
85 150 30,50 2,5 12500 16500 3200 180 44,50 4 21600 28600 2800 150 38,50 2,5 16300 30100 3200 180 63,50 4 32000 38000 2600
90 160 32,50 2,5 14000 18300 3000 190 46,50 4 23600 30800 2600 160 42,50 2,5 19300 23800 3000 190 67,50 4 36000 42900 2400
95 170 34,50 3 15600 20500 2800 200 49,50 4 26500 34100 2600 170 45,50 3 22000 26400 2800 200 71,50 4 40000 46800 2400
100 180 37 3 18300 23300 2800 215 51,50 4 29000 38000 2400 180 49 3 25000 29700 2600 215 77,50 4 46500 53900 2200
105 190 39 3 20000 25500 2600 225 53,50 4 31500 40200 2200 190 53 3 29000 34100 2600 225 81,50 4 48000 56100 2200
110 200 41 3 22800 28600 2400 240 54,50 4 34500 44600 2200 200 56 3 32500 37400 2400 240 84,50 4 57000 66000 1900
120 215 43,50 3 26000 31900 2200 260 59,50 4 41500 52800 2000 215 61,50 3 39000 44000 2200 260 90,50 4 65500 74800 1800
130 230 43,75 4 28000 34700 2000 280 63,75 5 47500 59400 1800 230 67,75 4 47500 52300 2000
140 250 45,75 4 32500 39600 1900 300 67,75 4 56000 69300 1700 250 71,75 4 56000 60500 1900
Ingénierie mécanique
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 87
P = X FR + X FA
FR
FA
Figure 4.45
F1 = FR F 2 = FR + FA
F 3 = FR + F A
F4 = F A
FR F2
Droite d’équation P = FR pour (FA/FR) < e
F1 = FR
θ F3
Droite d’équation P = XFR + XFA pour (FA/FR) < e
F4 = FA FA
Figure 4.46
La valeur des coefficients X et Y est donc égal effet sur la durée de vie du roulement. Ces
connue par simple lecture du tableau 4.9. Mais quatre vecteurs-forces permettent le tracé de la
elle nécessite une évaluation préalable d’une courbe dite d’ « équidurée ». Celle-ci est formée
grandeur « e ». Celle-ci est définie ci-après. par l’ensemble des points extrémité des
vecteurs Fi ayant pour origine commune le point
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TABLEAU 4.9
COEFFICIENTS X ET Y|
FA FA ROULEMENTS À ROTULE FA FA
ROULEMENTS ------ ≤ e ------ > e ------ ≤ e ------ > e
FR FR SUR BILLES FR FR
À UNE RANGÉE DE BILLES. e e
À CONTACT RADIAL Série de
X Y X Y Alésage d X Y X Y
dimensions
0,025 2 0,22 5à9 1,8 2,8 0,34
0,04 1,8 0,24 10 à 17 2 3,1 0,31
FA 0,07 1,6 0,27 20 à 25 2,3 3,6 0,27
------ 1 0 0,56
C0 0,13 1,4 0,31 02 30 à 35 1 2,7 0,65 4,2 0,23
0,25 1,2 0,37 40 à 45 2,9 4,5 0,21
0,5 1 0,44 50 à 60 3,4 5,2 0,13
ROULEMENTS À BILLES FA FA 65 à 110 3,6 5,6 0,17
------ ≤ e ------ > e
À CONTACT FR FR e 10 à 20 1,3 2 0,50
OBLIQUE X Y X Y 25 à 35 1,7 2,6 0,37
À une rangée de billes dispositions
1 0,55 0,57 0,33 1,14 22 40 à 45 1 2 0.65 3,1 0,31
en X ou en 0
À deux rangées de billes disposi-
1 0,73 0,62 1,17 0,86 50 à 65 2,3 3,5 0,28
tions en X ou en 0
ROULEMENTS À ROULEAUX FA FA 70 à 100 2,4 3,8 0,26
------ ≤ e ------ > e
CONIQUES FR FR 10 à 17 1,8 2,8 0,34
e
Série de dimen-
Alésage d X Y X Y 20 à 25 2,2 3,4 0,29
sions 03 1 0,65
17 à 20 1,75 0,34 30 à 45 2,5 3,9 0,25
02 25 à 40 1 0 0.4 1,60 0,37 > 50 2,8 4,3 0,23
45 à 110 1,45 0,41 ROULEMENTS À ROTULE FA FA
------ ≤ e ------ > e
30 à 40 1,60 0,37 SUR ROULEAUX FR FR
e
22 1 0 0,4 Série de
45 à 110 1,45 0,41 Alésage d X Y X Y
dimensions
15 à 17 2,10 0,28 40 à 50 1,8 2,7 0,37
03 20 à 35 1 0 0,4 1,95 0,31 23 55 à 75 1 1,8 0,67 2,9 0,35
40 à 120 1,75 0,34 > 80 2 3 0,34
Ingénierie mécanique
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 89
(dites « induites ») FA1i et FA2i qui proviennent problématiques différentes, celle qui corres-
de l’ « effet de cône ». En fait, l’inclinaison du pond à son questionnement.
chemin de roulement donne naissance, pour
chacun des deux roulements, à une compo- ➤ Guidage d’un ensemble {Arbre, poulie} sur
sante axiale proportionnelle à ces charges un séchoir à grains
radiales FR1 et FR2 , et de directions opposées.
– Le cahier des charges fournit toujours les La figure 4.48 montre un moteur électrique
informations relatives aux normes des forces asynchrone de forte puissance (équipé d’un
FR et FA, et précise aussi les coordonnées de variateur) destiné à entrainer en rotation, à une
l’ensemble des points d’application des lente fréquence de rotation, une citerne chauffée
90 Ingénierie mécanique
Roulement 1 Roulement 2
FR2
Ensemble E isolé
FR
FA1i FA2i
M N
FA FA1 FA2 x
FR1
Montage en "X"
Figure 4.47
TABLEAU 4.11
contenant des graines. La chaine cinématique roies de section trapézoïdale. La tension de ces
globale, entre le moteur et la citerne, comporte courroies génère une charge purement radiale
une première réduction via un système poulie/ d’une intensité de 5 000 N appliquée à un roule-
courroie, puis une deuxième via un réducteur à ment à billes rigide, de type BC, participant
engrenages (non apparent sur la figure). La (dans le palier avant) au guidage d’un arbre de
poulie motrice montée en bout d’arbre moteur, diamètre 35 mm.
et tournant à 1 000 tr/min, entraine quatre cour-
Palier avant
Palier arrière
(objet de l’étude)
(hors étude)
Figure 4.48
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 91
TABLEAU 4.10
F R1 F R2 0,5F R1
1a -------- ≥ -------- F A1 = ----------------
-
Y1 Y2 Y1
F R1 F R2
-------- < --------
Y1 Y2
1b F A2 = F A1 + F A
F R2 F R1
FA F A ≥ 0,5 -------
Y 2- -------
– -
Y1
FR1
FR2
F R1 F R2 F A1 = F A2 – F A
-------- < --------
Y1 Y2 0,5F R2
1c F A2 = ----------------
-
F R2 F R1 Y2
F A ≤ 0,5 -------
Y 2- -------
– -
Y1
FA
F R1 F R2
FR2 2a -------- ≤ -------- F A1 = F A2 + F A
FR1 Y1 Y2
F R1 F R2
-------- > --------
Y1 Y2 0,5F R2
2b F A2 = ----------------
-
F R1 F R2 Y2
F A ≥ 0,5 -------
Y 1- -------
– -
Y2
FA
FR2 FR1
F R1 F R2
-------- > -------- 0,5F R1
Y1 Y2 F A1 = ----------------
-
Y1
2c
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F R1 F R2
F A ≤ 0,5 -------
Y 1- -------
– - F A2 = F A1 – F A
FA Y2
FR1 FR2
• Les valeurs de Y sont extraites du tableau 4.9 (quel que soit le cas)
• Les conditions 1a, 1c, 2a et 2c s'appliquent aussi pour le cas limite où FA = 0
• La charge axiale extérieure FA est censée être appliquée sur l'arbre. Dans le cas où elle est appliquée sur le loge-
ment, pour une même disposition, il faut utiliser les données du tableau 4.9 correspondant à une charge axiale orien-
tée en sens inverse.
92 Ingénierie mécanique
Palier arrière
(Hors étude)
(Hors étude)
FR
FA
Figure 4.49
Question : calculer la durée de vie nominale rigides (voir fig. 4.49). Il porte en son extrémité une
du roulement installé dans le palier avant roue conique sollicitée par un effort admettant une
composante radiale et une composante axiale. Celles-
Réponse ci conduisent à l’existence, sur le roulement installé
– la charge étant purement radiale, on peut écrire dans le palier avant, d’une composante radiale d’une
l’égalité : intensité de 6000 N, et d’une composante axiale d’une
intensité de 2500 N. Le concepteur souhaite pour ce
Charge dynamique équivalente = Charge radiale, soit : roulement, une durée de vie de 12 000 heures
P = FR = 5000 N Question : déterminer les dimensions du
– la charge dynamique de base C est fournie par le roulement installé dans le palier avant
constructeur, voir tableau 4.7. Pour ce roulement
de diamètre d = 35 mm, on peut y lire Réponse
C = 33200 N
– la durée de vie en millions de tours est donnée par – La charge étant à la fois radiale et axiale, on
la relation : peut écrire l’égalité :
Charge dynamique équivalente = P = XFR + YFA
LN ={C/P} k avec ici k = 3 (roulement à billes) – X est une constante associée au type de roule-
ment, ici « à billes rigides ». Le tableau 4.9
Numériquement LN = {C/P} k soit indique X = 0,56
3
33 200 – Y dépend de la topologie d’un roulement non
L N = ---------------- = 292,75
5 000 encore défini (en effet, ce calcul en cours est
destiné à le définir !). Adoptons à titre d’essai une
– la durée de vie en heures est donnée par la relation valeur extraite du tableau 4.9, soit Y = 1,6.
LH = 106 LN / 60 N.
Numériquement, on obtient donc :
Numériquement
P = 0,56 × 6 000 + 1,6 × 2 500 = 7 360 N.
LH = 106 × 292,75 / 60 × 1 000 = 4 880 heures.
– La charge dynamique de base C peut être obte-
➤ Guidage d’un arbre de renvoi d’angle nue en utilisant d’abord la relation :
Un arbre de réducteur (renvoi d’angle), tournant à LH = 106 LN/60 N d’où l’on peut tirer :
750 tr/min est guidé par deux roulements à billes LN = LH · 60 N/106
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 93
Arbre d’entrée du
réducteur
Arbre de sortie du
réducteur
Boite à roulement
Vis
Roue
Arbre d’entrée du réducteur
Figure 4.50
soit numériquement : Cette valeur de Y, qui est ici celle qui a été choisie au
6 départ, valide le dimensionnement du roulement.
LN= 12 000 × 60 × 750 / 10 = 540 Millions de tours
Puis cette autre relation : ➤ Guidage d’un arbre de réducteur
LN = {C/P}k avec ici k = 3 (roulement à billes) de type « roue et vis sans fin »
d’où l’on peut tirer : L’arbre d’entrée d’un réducteur de type « roue
C = P LN 1/k soit numériquement : et vis sans fin » tourne à 220 tr/min en encais-
C = 7360 × 5401/3 = 59934 N sant un effort axial de 1 900 N (voir fig. 4.50).
– Dimensionnement du roulement Le concepteur a choisi de guider cet arbre avec
La charge dynamique de base du roulement que deux roulements à billes rigides installés ainsi
l’on va choisir doit être égale ou supérieure à dans deux boites à roulement A et B :
59 934 N. – boite à roulement A : le roulement désigné 20
Une possibilité est de choisir un roulement de la série BC 02 encaisse la totalité de l’effort axial,
03 dans le tableau 4.7, dont la charge dynamique de ainsi qu’un effort radial de 3800 N ;
base est directement supérieure à 59 934 N. Ceci est
le cas pour le roulement défini ainsi :
– boite à roulement B : le roulement encaisse
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Broche
Montage en "O"
FR Roulement 2
Roulement 1
FR1
FA FA1
X
FA2
FR2 ø d1 = 50
ø d1 = 60
Figure 4.51
Il convient, dans un premier temps, de comparer les Pour le roulement 1, le calcul du rapport {FA1/FR1}
rapports FRi /Yi met en évidence, toujours d’après les information du
Numériquement : FR1/Y1 = 4 000 / 1,45 et tableau 4.9, le fait que le facteur Y1 est nul, et donc
FR2 / Y2 = 8 500 / 1,45 que la composante axiale a un impact négligeable
sur la durée de vie de ce roulement. En effet, numé-
On est donc dans le cas de FR1/Y1 ≤ FR2/Y2 , ce qui, riquement on vérifie l’inégalité :
d’après les informations du tableau 4.10, nous
{FA1 / FR1} < e soit {1 379/4 000} = 0,34 < 0,41
permet d’évaluer le produit
0,5 {(FR2/Y2) – (FR1/Y1)} afin de le comparer à Finalement : P1 = X1 FR1 + 0 · FA1
l’effort axial FA. P1 = 1 × 4 000 = 4 000 N
Numériquement : 0,5 {(FR2 / Y2) – (FR1 / Y1)} A contrario, pour le roulement 2, le calcul du rapport
= 0,5 {(8 500/1,45) – (4 000 / 1,45)} = 1 551 N {FA1/FR1} met en évidence le fait que le facteur Y2
On vérifie donc bien l’inégalité n’est pas nul. Par conséquent, la composante axiale
FA ≥ 0,5 {( FR2 / Y2) – ( FR1 / Y1 )} ici n’est pas négligeable pour ce roulement. En effet,
numériquement on vérifie l’inégalité :
soit 4 000 N ≥ 1 551 N
{FA2 / FR2} > e soit {5 379/8 500} = 0,63 > 0,41
Il est désormais possible de déterminer les charges
axiales appliquées à chacun des deux roulements Finalement : P2 = 0,4 FR2 + 1,45 FA2
grâce aux deux relations du tableau 4.10 à savoir : P2 = 0,4 × 8500 + 1,4 × 5379 N
FA1 = 0,5 FR1/Y1 P2 = 11 200 N
– Durée de vie du roulement 1
et F A + F A1 + F A2 = 0 (somme algébrique : voir • elle est donnée en millions de tours par la
remarque en fin de paragraphe « Caractère hyper- relation :
contraint du montage… » de la section 4.9.2).
LNi = {Ci/Pi}k avec ici k = 10/3 (roulements à
Numériquement : rouleaux coniques)
Numériquement, pour le roulement 1, on obtient
0,5·4 000
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Cales
Rondelle logement
Charge
Butée
Rondelle arbre
Roulements
Cales
Roulements Rondelle arbre
Charges
Butée
Rondelles
logement
Figure 4.55 MONTAGE D’UNE VIS DANS UN SYSTÈME ROUE ET VIS SANS FIN
Charge
Rondelle arbre
Rondelle logement
poussées axiales par une butée à double effet. ➤ Crapaudine de grue tournante (fig. 4.56).
Les roulements sont montés à ajustement serré Montage d’une butée simple effet à rotule
sur l’arbre et maintenus contre un épaulement (sur rouleaux)
au moyen de circlips. La rondelle arbre de la
butée est montée serrée et bloquée latéralement La butée à rotule sur rouleaux supporte le poids
par un écrou freiné. Les rondelles logement sont des parties tournantes et un certain effort radial
montées avec jeu radial dans le boîtier ; des d’où la nécessité de monter la rondelle loge-
cales de réglage permettent d’obtenir un jeu ment avec ajustement serré.
axial aussi faible que possible pour la butée.
98 Ingénierie mécanique
Charge
Rondelle arbre
Rondelle logement
Figure 4.57
S2 : alésage
nement implique (fig. 4.60) : fonction du rapport k est donné figure 4.56 pour
un jeu j donné constant. Il montre l’intérêt
– un excellent parallélisme des axes ;
L
– des tolérances serrées sur l’entraxe e mesuré d’adopter --- ≥ 2 soit L ≥ 2d pour éviter une
d
sur S 1 et S 2 ; valeur trop importante de l’inclinaison α dont la
– des tolérances suffisamment larges sur les conséquence est l’arc-boutement de S 1 dans S 2.
ajustements de chacune des colonnes dans Cet arc-boutement peut entraîner le coincement
leur alésage. Un léger jeu permet, en effet, de irréversible des deux solides ou un fonctionne-
compenser les défauts de parallélisme, et les ment par saccades de la liaison glissière.
100 Ingénierie mécanique
a) S1
S2
b)
S1
S2
c)
S1
S2
d)
S1
S2
e)
S1
S2
f)
S1
S2
g)
α F F
S1 S1
S2 j S2
a) b)
L
F F
c) d)
F
d) Forme complémentaire prismatique
Le solide S 1 est prismatique et se déplace dans
un usinage de forme complémentaire aménagé e)
dans S 2. Il existe un nombre important de dispo-
sitions constructives qui sont dérivées des solu-
tions de base que nous allons citer. Noter que AA BB
l’augmentation du jeu dû à l’usure entre les sur- B
α
α = f (k) pour j constant
0°, 17’ S1 S2
2 k
Figure 4.64 Figure 4.66
102 Ingénierie mécanique
➤ Queue d’aronde (ou queue d’hironde) l’huile sous pression est prévue sur la partie
avec rattrapage de jeu (fig. 4.67) fixe. Elle alimente des rainures aménagées sur
la surface de glissement, de la même façon que
S1 pour les liaisons pivot sur palier lisse.
b) À l’air
S2
Le film d’huile peut être remplacé par un cous-
Figure 4.67 sin d’air sous pression. Cette solution supprime
complètement tout frottement métallique, et
(Dispositif de rattrapage de jeu : voir figure 4.68) donc l’échauffement qui en résulte.
➤ Pénétration rectangulaire et appui plan
4.11.3 Solutions avec éléments roulants
Cette configuration est utilisée pour le guidage
des tables de fraiseuse (fig. 4.69). a) Classification
Les éléments roulants utilisés sont générale-
S1 ment des rouleaux cylindriques ou des billes.
cale de rattrapage
du jeu (cale pentée) Les dispositions constructives sont, dans la plu-
part des réalisations récentes, celles proposées
pénétration par les fabriquants de glissières standards. Les
rectangulaire
formes sont variées. Nous nous bornerons à
S2
proposer quelques réalisations classées ainsi :
appui plan – utilisation de douille à billes pour forme
complémentaire cylindrique simple ;
Figure 4.69
– utilisation de douille à billes pour forme
complémentaire cylindrique double ;
➤ Pénétration triangulaire et appui plan
– utilisation de rails.
Cette configuration est utilisée pour le guidage
d’une poupée mobile de tour (fig. 4.70).
Noter que la pénétration triangulaire offre b) Douilles pour forme complémentaire
l’avantage d’un auto-rattrapage du jeu. cylindrique simple (fig. 4.71)
S2
S1 S1
S2
douille à billes
Figure 4.70
Figure 4.71
Marche à suivre
Différents dispositifs pour le rattrapage du jeu
pour rattraper le jeu
Contre-écrou
S1
Desserrer le contre-écrou.
Serrer la vis.
S2 Resserrer le contre-écrou.
Ovalisé
S1 Desserrer la vis H.
Serrer la vis pression tête fendue.
S2 Resserrer la vis H.
Cale mince
S1
Desserrer le contre-écrou.
Serrer la vis pression.
Resserrer le contre-écrou.
S2
S1 S2
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Douilles à billes
S1
Figure 4.72
S2
Figure 4.76
d) Rails
Les éléments roulants utilisés sont des rouleaux
cylindriques (ou aiguilles) qui bénéficient sou-
vent d’une lubrification par impulsion. Ils sont
disposés de manière différente selon la forme
complémentaire des deux solides S 1 et S 2. Citons,
par exemple, les constructions suivantes :
Figure 4.74
– Guidage du coulisseau d’une presse à
emboutir (fig. 4.77 et 4.78)
S1
S2
Figure 4.77
Figure 4.75
S1
Patin
d’aiguille
S2
S1
S2
Figure 4.79
Patin d’aiguille
S1
S2
À SAVOIR
• Une liaison de type « pivot » sur palier(s) d’un certain nombre de critères, dont le type
roulant(s), établie entre deux solides S1 et S2 de charge appliquée (direction radiale ou
dont la vitesse angulaire relative est Ω (2/1), simultanément radiale et axiale) et l’ampli-
implique la présence d’un (ou de plusieurs) tude du rotulage nécessaire dans les paliers.
organes spécifiques, désignés roulement(s), • Les règles de montage des roulements,
spécialement conçu(s) pour supporter sous décrites aux paragraphes 4.5, 4.6, 4.7 et 4.8
lubrification une charge donnée. sont essentiellement dictées par des considé-
• La composante tangentielle T qui s’oppose rations ayant trait :
au déplacement d’un élément roulant est pro- – à un possible phénomène de laminage des
portionnelle à l’effort radial N appliqué à cet bagues (qu’il faut éviter) ;
élément. Cette proportionnalité s’exprime – à un possible positionnement axial hyper-
dans la loi ci-dessous : statique (arbre/alésage) qu’il faut éviter ;
T = N ( δ ⁄ r ) = Nf’ d – à une possible variation dimensionnelle de
l’arbre et de l’alésage, due aux change-
– δ : coefficient de roulement (m) voir figure ments de température en fonctionnement.
4.1.
• Les butées sont des réalisations particu-
– r : rayon de l’élément roulant.
lières d’organes seulement destinés à encais-
où ( δ ⁄ r ) = f’ d est un coefficient à rappro- ser des charges axiales. Constitués
cher du coefficient de frottement dynamique d’éléments roulants, comme les roulements,
fd défini par la loi de Coulomb relative au en fonction de leur technologie, elles sont
glissement sans roulement (liaison de type définies comme étant :
« pivot » sur palier lisse, avec coussinet(s)).
– à simple effet ( elles encaissent une charge
• Le rendement mécanique d’une liaison de axiale dans un seul sens) ;
type « pivot » avec éléments roulants est – à double effet (elles encaissent une charge
supérieur à celui d’une même liaison avec axiale dans les deux sens) ;
coussinets (sauf lubrifiés sous pression), car
on vérifie le plus souvent l’inégalité f’ d << f d • Le montage d’une butée, pour encaisser les
l’ordre de grandeur pouvant être celui donné charges axiales, s’accompagne toujours d’un
par la relation suivante : montage de roulements nécessaire au guidage
de l’arbre, et à l’encaissement des charges
f’ d = 0,01 f d radiales.
• Un roulement est constitué : • Une liaison de type « glissière » établie
– d’une bague extérieure ; entre deux solides S1 et S2, avec ou sans élé-
– d’une bague intérieure ; ments roulant(s), est conçue pour supporter
une charge normale et une vitesse linéaire
– d’éléments roulants (billes, rouleaux cylin-
V(2/1) données. Selon les impératifs du
driques, rouleaux coniques, tonneaux) ;
cahier des charges, on peut choisir une dispo-
– d’une cage (servant à garantir le position- sition constructive dans les figures 4.60 à
nement relatif des éléments roulants) ; 4.70 qui proposent différentes solutions pos-
– d’anneaux d’étanchéité (seulement pour les sibles adaptées à des liaison de type
roulements étanches) ; « glissière » à contact direct. Les figures 4.72
• Le tableau 4.2 associé à la figure 4.6 dresse à 4.74 proposent, quant à elles, des solutions
l’inventaire des différentes technologies de possibles avec éléments roulants (billes ou
roulements dont la préconisation dépend rouleaux cylindriques).
4 Dispositions constructives pour les liaisons… 107
• L’usure d’un roulement se manifeste par facteurs (voir tableau 4.5), le plus détermi-
un phénomène d’écaillage (« flaking ») qui nant étant l’intensité de la charge appliquée.
prend naissance sur les chemins de roulement • Le tableau 4.13 ci-dessous résume
au contact entre les éléments roulants et les l’ensemble des grandeurs qui interviennent
bagues (intérieures et extérieures). Cette dans les calculs destinés à dimensionner un
usure, qui conditionne la durée de vie dudit roulement ou à en prédire la durée de vie.
roulement, dépend d’un nombre important de
TABLEAU 4.13
Désignation
Grandeurs Formulaire Informations Tableau à consulter
Unités
Paramètre « e »
• Les calculs relatifs aux roulements à rou- relations à appliquer en association avec des
leaux coniques ou à billes à contact oblique cas types de montages et chargements
ont une complexité qui découle du caractère • Le lecteur trouvera au paragraphe 4.9.3
hypercontraint du montage dans la direction quatre exemples-type de calculs de roule-
axiale. Les constructeurs proposent un mode ments.
opératoire (voir tableau 4.10) comportant des
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Chapitre 5
La lubrification
Introduction
Certaines notions de base concernant la lubrification ont été abordées dans l’étude des
liaisons (pivot, glissière…). Deux modes d’action du lubrifiant ont été définis pour abaisser
le frottement entre les surfaces métalliques en contact : le régime onctueux et le régime
hydro-dynamique. Ainsi, de fortes réductions de pertes en énergie (pour créer le mouve-
ment), et en usure, sont rendues possibles.
C’est par une application judicieuse de règles d’une discipline à la fois scientifique et tech-
nologique que les mécanismes actuels jouissent d’une fiabilité croissante. Cette discipline,
faisant appel aux dernières découvertes en matière de mécanique des fluides, mécanique
du solide, science des matériaux, chimie, et physico-chimie, porte le nom de tribologie.
La tribologie est devenue une science à part Hormis les nombreux paramètres qui les diffé-
entière. Elle est définie comme étant «la science rencient, et que nous allons développer, on peut
et technique des surfaces exerçant une action citer la viscosité à laquelle dans le commerce,
réciproque et se trouvant en mouvement relatif, on associe en général une désignation symbo-
ainsi que des problèmes apparentés». C’est dire lique qu’il importe de démystifier. Que signifie,
si le domaine est vaste. Dans le présent ouvrage, par exemple, une huile dont la viscosité est de
nous nous bornerons à définir les lubrifiants. 15W40 dans la classe S.A.E. ?
Aborder de manière précise les phénomènes de Du point de vue de la mécanique des fluides, on
frottement et usure, résultant de l’étude de définit :
contraintes au contact de deux corps, sortirait – la viscosité dynamique μ (mu) ;
du cadre que nous nous sommes fixés concer-
– la viscosité cinématique υ (nu).
nant l’étude des transmissions de puissance.
Cette étude particulière des lubrifiants précède Ces deux paramètres font suite à l’analyse du
celle des moyens assurant leur étanchéité. Ces comportement cinématique des filets fluides en
derniers seront abordés au chapitree suivant. écoulement dans une conduite, cette analyse
conduisant à la formule de Newton.
Soit une conduite de section circulaire dans
5.1 FLUIDES NEWTONIEN laquelle on considère l’écoulement permanent
ET VISCOSITÉS d’un fluide réel.
Dans une section droite (S) de la conduite, les
5.1.1 Formule de Newton
vecteurs vitesse des différentes particules
Les huiles et graisses utilisées pour la lubrifica- fluides sont différents. Les filets fluides en
tion des systèmes mécaniques sont diverses. contact avec la paroi sont très ralentis par le
5 La lubrification 109
M
M1
V+ d V
dFn dF (1→2)
Figure 5.1 2
y
Les courbes 1 des figures 5.4 et 5.5 mettent en 5.1.6 Effet Bingham
évidence, pour un fluide Newtonien, les lois
Cet effet se produit chez les lubrifiants consis-
dv dv
T = f ′ ------ et μ = g′ ------ . tants (graisses) pour lesquels une contrainte de
dy dy cisaillement non nulle est nécessaire au déclen-
Les huiles minérales, que nous définirons ulté- chement d’un glissement relatif des filets de
rieurement, présentent des caractéristiques fluide. La conséquence est que les graisses,
d’écoulement Newtonien. contrairement aux huiles, restent sur les zones de
graissage, alors que ces dernières s’en écoulent.
5.1.5 Fluide non newtonnien
La courbe 4 (fig. 5.4) met en évidence, pour une
Un fluide est dit «non Newtonien» quand la dv
graisse, la loi T = f ″ ------ .
contrainte de cisaillement entre les filets de dy
fluide T ne varie pas linéairement avec le gra-
dient de cisaillement. Deux lois de variation
existent. Elles correspondent à deux substances 5.2 DÉSIGNATION NORMALISÉE
différentes, l’une dite «à viscosité intrinsèque», D’UNE HUILE
l’autre qualifiée de «dilatante».
Pour un fluide non Newtonien, la viscosité varie Les normes ISO ASTM (International Standard
avec le gradient de cisaillement. Organisation American Society for Testing and
Les courbes 2 et 3 des figures 5.4 et 5.5 mettent Materials) et SAE (Society Automotive Engi-
en évidence, pour un fluide non Newtonien, les neering) proposent chacune une classification.
dv dv À chaque catégorie d’huile, affectée d’un
lois T = f ′ ------ et μ = g′ ------ .
dy dy numéro, correspond une fourchette de viscosité
Les huiles synthétiques, que nous définirons cinématique (υ) exprimée en centistokes
ultérieurement, présentent, entre autres, des (1 mm2/s) pour une température moyenne de
caractéristiques d’écoulement non Newtonien. 40 °C. Le tableau qui suit (fig. 5.6) fait état des
huiles existantes à une viscosité moyenne allant
μ 4 graisse de 2,2 à 150 mm2/s.
3 Cette classification est bien connue des utilisa-
huiles
teurs de véhicules à moteur. Elle apparaît sur les
1
conditionnements (bidons,…) du commerce
sous la forme suivante, par exemple : « Huile
2 multigrade 15W40 ».
dv
À chaque catégorie d’huile sont affectés deux
gradient dy
de cisaillement nombres séparés par la lettre W (Winter signifie
Figure 5.4 hiver en anglais). La signification est donnée par
le tableau de correspondance ci-contre (fig. 5.7).
μ 3
Signification de 15W40 :
– l’huile peut présenter au maximum une vis-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
1
cosité dynamique de 3 500 MPa.s à une tem-
pérature de – 15 °C ;
2 – la viscosité cinématique doit être comprise
entre 12,5 et 16,3 mm2/s à une température
dv
dy
de 100 °C.
gradient
de cisaillement Le tableau (fig. 5.8) correspond aux huiles
Figure 5.5 employées spécifiquement dans la lubrification
2 Substance à viscosité intrinsèque. des engrenages (boîtes de vitesses, différen-
3 Substance dilatante. tiels, …).
112 Ingénierie mécanique
100 000
50 000
ρt : masse volumique, en g/cm3, à la tempé-
20 000
10 000 rature t ;
ρ 15 °C : masse volumique, en g/cm3, à la tempé-
5 000
2 000
1 000
500
300
rature de 15 °C.
200
Viscosité (cSt)
125
100
70
50
40 IS
30
20
OV
G
15
00
5.4 CLASSIFICATION
15
10
68
46
10
0
2
15 20
0
46 68 1
32 0 0 000
0 ET PROVENANCE DES LUBRIFIANTS
8 22 32
6 10 15
4
7
Les lubrifiants peuvent se présenter sous quatre
3
3
5
formes :
2
2
– gazeuse ;
1,5
– liquide (huile) ;
– 40 – 20 0 20 40 60 80 100 120 140 160 – semi-liquide (graisse) ;
Température (°C)
– solide.
Figure 5.9
Le tableau comparatif 5.1 présente une descrip-
mesures. L’équation reliant la viscosité cinéma- tion globale de chacune de ces formes, ainsi que
tique à la pression p, est : les applications correspondantes.
----
p
- – 1
p0
υ p = υ p0 a 5.5 FONCTION DES LUBRIFIANTS
υp : viscosité cinématique à la pression p ;
υp0 : viscosité cinématique à la pression atmos- Les raisons essentielles qui conduisent à prévoir
phérique p0. une lubrification des surfaces frottantes dans les
a = constante = 1,003 (les pressions p et p0 sont mécanismes sont la nécessité :
exprimées en bar) pour les huiles minérales et – d’une réduction des pertes d’énergie méca-
synthétiques.) nique pour abaisser le coefficient de frotte-
Par exemple, une huile de viscosité cinématique ment. Le tableau 5.2 est parlant (pour un
0,5 St, soit 0,5 10– 4 m2/s, à la pression atmosphé- contact entre deux surfaces métalliques) :
rique, atteint la nouvelle valeur de 0,8510– 4 m2/s TABLEAU 5.2
à une pression de 180 bar.
En effet : υ180 = 0,510– 4 . 1,003179 Lubrification Coefficient de frottement f
Huile minérale
5.3.3 Influence du gradient en graissage de 0,001 à 0,01
de cisaillement hydrodynamique
10– 4 s– 1. Pour des valeurs supérieures, la visco- – d’une protection des surfaces frottantes contre
sité décroît. Mais celles-ci correspondent à des la corrosion (contre l’oxygène de l’air, de
situations exceptionnelles. l’eau, le soufre contenu dans le fuel des
moteurs Diesel…) ;
5.3.4 Influence de la température – d’évacuer les calories :
sur la masse volumique • dans les moteurs thermiques, l’huile peut
enlever jusqu’à 40 % de la chaleur pro-
La relation exprimant la masse volumique en duite par la combustion ;
fonction de la température est la suivante : • dans la coupe des métaux, le rôle de refroi-
ρt = ρ 15 °C – 0,0063 (t – 15) dissement de l’outil est primordial ;
114
TABLEAU 5.1 CLASSIFICATION DES LUBRIFIANTS
sont trop rares pour être utilisées à l’échelle Il existe aussi des films minces formés d’un liant
industrielle. contenant les particules. Comme pour une pein-
Les graisses artificielles sont composées : ture, le liant se solidifie après la phase de revê-
– d’huile minérale ou synthétique pour 80 à tement des surfaces à lubrifier. Ce revêtement
90 % ; peut être réalisé :
– d’agents épaississants, comme : – au pinceau ;
• le calcium ; – par pulvérisation ;
• le sodium ; – au trempé ;
• le lithium ; – par dépôt sous vide.
• l’aluminium ; Le tableau 5.3 dresse la liste des lubrifiants solides
• le barium ; existants.
• le plomb ;
• le zinc.
5.9 TECHNIQUES
pour 10 à 15 %.
DE LUBRIFICATION
– d’additifs :
• antioxydant ; 5.9.1 Lubrification et systèmes
• anti-usure ; de transmission de puissance
identiques à ceux utilisés pour les huiles.
Les lubrifiants que nous venons de définir
(liquides, semi-liquides, solides) sont destinés à
5.8 LES LUBRIFIANTS SOLIDES améliorer le fonctionnement des systèmes de
De nombreux matériaux peuvent être utilisés trans- mission de puissance dont l’étude est
comme lubrifiants solides sous forme de poudre, développée dans la suite de cette ouvrage. Il
à condition qu’ils aient les propriétés principales convient de définir, dès à présent, en fonction
suivantes : du système de transmission de puissance :
– faible résistance au cisaillement ; – le type de lubrifiant utilisé (huile, graisse ou
autres lubrifiants, solides comme les matériaux
– faible dureté ;
anti-friction) ;
– bonne adhésion au matériau à protéger ;
– le mode de lubrification.
– sans impuretés abrasives.
La poudre seule ne présente guère d’avantages Le tableau 5.4 donne un aperçu des grandes
car le film poudreux entre les surfaces en glisse- solutions retenues, avec quelques remarques
ment relatif, s’élimine progressivement. Le spécifiques à chacun des types de transmission.
tableau 5.2 témoigne des résultats obtenus en
réalisant un essai avec une éprouvette d’acier en 5.9.2 Problème du refroidissement
XC38, frottant sous un effort de 50N, contre Dans la plupart des constructions, l’élévation de
une éprouvette en acier allié 35 NC6. température de l’huile servant à lubrifier un
TABLEAU 5.2 mécanisme en fonctionnement est telle que seules
les propriétés de conductibilité des carters, et le
Course réalisée
Lubrifiant avant dicparition
phénomène de convection entre ces derniers et le
du film (en mm) milieu extérieur, à température ambiante, sont
suffisants.
Graphite 28
Bisulfure de mobybdène (MoS2) 2 200 Si, pour une autre raison que celle du frottement
entre surfaces portantes, la température aug-
Aussi, dans la plupart des cas, les lubrifiants mente, alors un dispositif visant à refroidir
solides en poudre sont-ils employés en disper- l’huile s’impose pour sauvegarder ses qualités
sion de type colloïdal dans un milieu liquide lubrifiantes. C’est le cas pour certains moteurs à
(80 % des particules ont un diamètre inférieur combustion interne où le circuit d’huile sous
au micromètre). pression comporte un radiateur d’huile. Noter
5 La lubrification 117
Solides Bisulfure de molybdène (MoS2) • Supporte des températures allant jusqu’à 400 °C
lamellaires (le plus utilisé) • Supporte des efforts importants
en poudre
• Le coefficient de frottement baisse quand la pression
croît et quand la vitesse croît.
Métaux Cuivre, zinc, bismuth, étain, plomb, indium, Utilisés dans les revêtements intérieurs des coussinets
fusibles argent, or ou alliages minces (le support étant un feuillard d’acier) ;
Sulfures
Chlorures Ces constituants sont obtenus en faisant réagir la surface à lubrifier avec un gaz actif.
Oxydes Par exemple, l’action de l’hydrogène sulfureux sur une surface de molybdène fait apparaître un film
Phosphates de bisulfure de molybdène (M0S2)
Oxalates
Paliers lisses Huile Vitesses > 20 m/s lubrification permanente sous pression Les lubrifiants solides sont les antifrictions qui
cylindriques Graisse lubrification périodique barbotage assurent le revêtement intérieur des coussinets
Solide (goutte à goutte)
Articulations Graisse Lubrification à vie (graisse emprisonnée dans un joint en élastomère), sauf pour les joints de cardan qui
sphériques sont munis d’un graisseur pour lubrifier les roulements à aiguilles.
Cardans
Joints tripodes
à billes
Embrayages Additifs ajoutés aux formules de composition de la garniture d’embrayage (2 à 6 % du poids) L’additif vise à : – limiter l’usure de la garniture ;
– éviter le broutage ;
– supprimer les sifflements ;
– rendre le coefficient de frottement indépendant
de la température.
Ingénierie mécanique
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Chaînes Huile à haute viscosité Manuelle (pinceau, burette, bombe…) Les additifs ajoutés du lubrifiant visent à limiter
Goutte à goutte l’usure dûe aux hautes pressions superficielles
Barbotage
Graisse Sous pression
Par pulvérisation
Câbles Graisse Mise en place sur le câble au montage Un graissage trop intense (volume de graisse
flexibles trop important) peut provoquer une élévation
anormale de la température de fonctionnement.
que ce dernier est indépendant du radiateur à eau – un dispositif de surveillance de niveau qui
dont la fonction est de refroidir l’eau circulant permet d’évaluer la quantité d’huile présente
autour des cylindres, essentiellement chauffés dans le carter à l’arrêt. Cette dernière doit
par la combustion des gaz. Ces deux radiateurs être comprise entre deux limites auxquelles
sont refroidis par la rotation d’un ventilateur. correspondent deux repères sur une jauge,
En hiver, à la mise en marche du moteur, le minimum et maximum. La lecture peut aussi
refroidissement n’est pas justifié, tous les être directe en remplaçant la jauge par un
organes étant à basse température. Pour accé- cadran transparent ;
lérer la mise en mouvement du lubrifiant trop – un dispositif permettant la mise à la pression
visqueux, la circulation d’eau est suspendue atmosphérique de la réserve d’huile (dans le
temporairement par un obturateur à soupape cas d’une lubrification par barbotage, ou bain
placé dans une durite du circuit. Cet obturateur d’huile). Ce dispositif porte le nom de reni-
consiste en un soufflet métallique qui se dilate flard. Le fait d’éviter une surpression, dûe à
sous l’action de la chaleur, provoquant ainsi l’élévation de température, à l’intérieur du
progressivement l’ouverture de la soupape, ce carter, supprime les risques de fuites vers le
qui rétablit la circulation. milieu extérieur.
Dans les moteurs dits «à refroidissement à air», Sur le réducteur à axes parallèles (fig. 5.10), ces
le circuit d’eau n’existe pas. Le refroidissement dispositifs sont ceux cités dans le tableau 5.5.
est assuré par une circulation d’air canalisé
autour des cylindres par des carters en tôle. Les c) Lubrification solide
parois extérieures des cylindres sont alors
Les lubrifiants solides utilisés sous forme de par-
munies d’ailettes brut-de-fonderie pour aug-
ticules en suspension dans l’huile sont évidem-
menter la surface de contact avec l’air.
ment remplacés quand l’huile est renouvelée.
Les autres lubrifiants solides qui rentrent dans
5.9.3 Maintenance relative la fabrication des coussinets, par exemple, sont
à la lubrification en général associés à une lubrification liquide
ou semi-liquide. Le régime est souvent hydro-
a) Lubrification à la graisse
dynamique. Par conséquent, la durée de vie est
La maintenance des mécanismes lubrifiés à vie importante. Une usure accidentelle du lubrifiant
est nulle. solide (revêtement antifriction déposé sur la
Dans les autres cas, des graisseurs montés à paroi intérieure d’un coussinet, par exemple)
l’extrémité des canalisations permettent le renou- peut succéder à une rupture brutale du film
vellement, à fréquence régulière, de la graisse d’huile par défaut de pression suffisante dans le
usagée. La graisse neuve «pousse» la graisse circuit de graissage. Un coussinet doit être rem-
usagée, qui, en général, reste au voisinage des placé quand son diamètre intérieur agrandi par
parties à lubrifier. l’usure ne permet plus la naissance et l’existence
du film d’huile. Les rayures provenant de la pré-
b) Lubrification à l’huile sence de particules abrasives dans l’huile (mal
Tout système lubrifié à l’huile doit comporter : filtrée) sont néfastes pour les mêmes raisons. La
– un dispositif de remplissage qui permet à baisse de la pression d’huile, visible sur un
l’huile d’accéder à l’intérieur du carter (bou- manomètre installé sur le circuit, témoigne de ce
chon de remplissage…) ; type d’usure.
– un dispositif de vidange qui permet d’enlever, Les lubrifiants solides en matière plastique qui
à fréquence régulière, l’huile usagée (bouchon rentrent dans la fabrication de certains coussinets
de vidange…) ; ne demandent pas d’entretien particulier.
5 La lubrification 121
27
28
18
19
20
16
2
17
21
22
24 1
23
25
Figure 5.10 RÉDUCTEUR À AXES PARALLÈLES
TABLEAU 5.5
Surveillance 23-24 Jauge à cadran Permet, par simple lecture, de situer le niveau d’huile
Mise à la pression atmosphérique 24 " La partie supérieure 24 est munie d’un petit orifice
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
11
10
9
3
CHP 8
5
7
6
12
CBP
éléments frottants. Un reniflard 11 met l’huile le faible débit d’huile désiré mais, par contre, il
basse pression à la pression atmosphérique, tout demande une surveillance attentive.
en empêchant la pénétration d’impuretés en Cette solution est surtout adoptée lorsque les
provenance du milieu extérieur. L’huile utilisée paliers ne sont pas spécialement étudiés pour un
est de type SAE 10W40. La lubrification hydro- graissage à l’huile. Il est recommandé de régler
dynamique est réalisée sous une pression le tube de sortie vers la récupération à une hau-
d’environ 2 bars quand le moteur est au ralenti teur telle qu’il subsiste, dans le palier, un bain
(la vitesse angulaire du vilebrequin est alors d’huile comme indiqué fig. 5.12 pour parer à
d’environ 2 000 tr/min). La pression passe à l’éventualité d’une interruption de la circulation.
4 bars pour un régime moteur de 6 000 tr/min. Le dispositif d’obturation qui empêche la sortie
d’huile est constitué par une gorge pratiquée sur
5.10.2 Lubrification des roulements l’arbre ou encore par une rondelle ou une colle-
rette qui rejette l’huile par effet centrifuge. Cette
a) Lubrification par gouttes (fig. 5.12) huile est recueillie directement par le réservoir
Le graisseur compte-gouttes est un dispositif d’huile ou collectée dans un évidement en com-
d’emploi courant. Il permet d’obtenir facilement munication avec celui-ci.
5 La lubrification 123
graisseur compte-gouttes
collerette
niveau
d’huile communication
avec le réservoir
tube
de sortie
Palier
Figure 5.12
collerette
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
réserve intervalle
de niveau d’huile
Palier
Figure 5.13
124 Ingénierie mécanique
Palier
Figure 5.14
Broche de machine
à rectifier les intérieurs
Figure 5.15
À SAVOIR
• L’analyse du comportement cinématique – dFt , est la composante tangentielle de
des filets fluides en écoulement dans une
conduite se traduit par la formule de Newton dF ( 1 → 2 ) ;
dν
qui s’énonce ainsi : d Ft = μdS ------ dFn dF (1→2)
dy 2
y
sachant que :
dy
V
– 1 et 2 sont deux particules fluides très voi-
sines en contact suivant une petite facette dFt V + dV
M
d’aire dS ;
1 dS
– dF ( 1 → 2 ) , est la force élémentaire de
contact exercée en M par la particule 1 sur x
la particule 2 ;
Figure 5.16
5 La lubrification 125
Introduction
Soit deux éléments mécaniques S 1 et S 2 dont les surfaces de contact communes font
l’objet d’une lubrification. Le dispositif d’étanchéité a une double fonction :
– empêcher les impuretés du milieu extérieur d’accéder aux surfaces à protéger, puis à
l’intérieur du mécanisme ;
– empêcher le lubrifiant de s’échapper vers le milieu extérieur.
– l’autre visant à modifier les formes complé- – avec un bon état de surface, pour que les
mentaires des deux éléments S 1 et S 2 sans aspérités aient une hauteur aussi faible que
apport d’élément supplémentaire. L’étanchéité possible ;
est, dans ce cas, réalisée de façon directe (D). – avec des matériaux relativement déformables
En limitant l’inventaire des dispositifs d’étan- à froid ;
chéité à ceux concernant seulement les liaisons – en enduisant, dans certains cas, les surfaces
encastrement, les liaisons pivot et les liaisons portantes de pâte spéciale (pâte à joint). Dans
glissière, on peut alors parler, respectivement : ce cas, on peut parler d’étanchéité semi-
– d’étanchéité statique (S) ; directe. Après serrage, la pâte restant logée
– d’étanchéité dynamique de rotation (DR) ; dans les aspérités fait en quelque sorte office
– d’étanchéité dynamique de translation (DT) ; de joint.
d’où cette classification : Les formes complémentaires possibles sont :
– le contact plan/plan (fig. 6.3) ;
Directe ESD – le contact cône/cône (fig. 6.4) ;
Statique – le contact sphère/cône (fig. 6.5) ;
Indirecte ESI – le contact cône/cylindre par filetage (fig. 6.6).
Étanchéité Directe EDRD
de Rotation
Indirecte EDRI
Dynamique
Directe EDTD
de Translation EDTI
Indirecte
;
b) Joints à contact axial
caoutchouc synthétique (néoprène, perbu- – Joint torique (fig. 6.11).
nan) ;
– Joint plat (fig. 6.12).
• résine synthétique : téflon (polytétrafluo-
réthylène) ;
• métaux mous : plomb, cuivre, argent ; S2
;; ;
– forme (section droite) :
• rectangulaire (joint plat) ;
• circulaire (joint torique) ;
;;; ;
• composites : métallo-plastique (cuivre +
fibre) ;
;
;
– mode d’action :
• à contact radial (fig. 6.7) ; Figure 6.11
• à contact axial (fig. 6.8) ;
S2
S1 S1
S2 S2
S1
S1
S1
;
Figure 6.9 Figure 6.13
6 Étanchéité 129
;;
6.3 ÉTANCHÉITÉ DYNAMIQUE S2
p
DE ROTATION (EDR)
Le mouvement relatif de S 1 et S 2 est une rota- S1
tion (fig. 6.14). Figure 6.16
Milieu
exterieur
S1
pa
Figure 6.14
extérieur
fuites
pa
S1
du fluide intermédiaire
récupéré et réinjecté
entrée du fluide intermédiaire
à la pression p′
Figure 6.17
p
S2
(vapeur,
hydrogène…)
intérieur
S1
rendu possible en aménageant une succession
de gorges, une perte de charge importante exis- Fuite Fuite
tant entre deux gorges voisines (fig. 6.15, 6.16).
pa p
S2
Huile sous pression
S1 à la pression p′ > p
S2
Figure 6.18
l
Figure 6.15
Exemples
;;
• Turbines à vapeur ;
S2
• alternateurs refroidis à l’hydrogène
p
(fig. 6.18).
S1
• Créer une pression antagoniste grâce à la
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Figure 6.19
O l
Noter que ce principe est sans effet à l’arrêt.
130 Ingénierie mécanique
; ;;
S2 S1
moteur liquide
radioactif
S1 S'1 S2
récepteur
;
paroi amagnétique
Figure 6.20 Figure 6.23
Exemple S2 S2
S1
S1
S1
chicanes
Figure 6.21
S1
Figure 6.26 Figure 6.27
S2
;
;
;
Figure 6.22
6 Étanchéité 131
;;;
ce contact consomme une certaine quantité pas à vérifier pour les joints à contact axial.
d’énergie (plus importante pour les joints à Les joints à contact radial sont les suivants :
contact axial). Une rectification des surfaces
;;;
;;;
➤ les joints à lèvre(s) (fig. 6.30, 6.31, 6.32)
portantes et une grande dureté superficielle sont
nécessaires pour augmenter la durée de vie du
joint et de l’arbre tournant (ce dernier pouvant,
dans certains cas, être creusé par la lèvre du
joint). Les joints conçus pour assurer l’étan-
chéité dynamique de rotation sont spécifiques et
ne peuvent, pour la plupart, assurer une étan-
chéité dynamique de translation.
Les joints peuvent être classés en fonction de
leur :
– nature :
• fibre ;
• feutre ; à
;
;;
Armature métallique
Ressort intérieur
ou extérieur
Lèvre d’étanchéité
Lèvre anti-poussière
Figure 6.30
• élastomère ; contact
• élastomère + acier radial S1
(cage, ressort…) ;
• métaux ;
à
• métaux frittés ;
contact
• plastiques ; axial
• matériau autolubrifiant.
– forme (section droite) :
Figure 6.31
• trapézoïdale à lèvre (V. Ring) ;
• globalement rectangulaire, avec lèvre(s)
(joints à lèvre(s)) ; S2
• autre (ensemble d’éléments) ;
– mode d’action :
• à contact radial (fig. 6.28) ;
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
S2 S2
Milieu extérieur
Milieu extérieur Intérieur du mécanisme Intérieur du mécanisme S1
S1 S1
Contact radial
Contact axial
S1
Figure 6.34
;; ;
;;;
Graissage
Fouloir
Boîte à garniture
S2
;;
;; ;;;
;;;
;;
;; ;;;
;;;
Garniture
;; ;;;
;
;; ;;; Grain
;
S1
S2
Figure 6.33
TABLEAU 6.1
La garniture peut être à base de : contact plan des surfaces continue en effet
– matériaux fibreux : étoupe, chanvre, coton, d’exister malgré un léger glissement radial.
amiante ; Les joints à contact radial sont les suivants :
– matériaux plastiques : téflon, nylon ; – les joints à ressort (fig. 6.37, 6.38)
– matériaux métalliques : laiton, bronze, fonte, Noter que les joints toriques participant à la
plomb ; construction des joints de type Pacific ou Gulliver
– matériaux auto-lubrifiants : graphite. ont une fonction d’étanchéité statique et de liaison
Une graisse graphitée y est souvent incorporée par adhérence des éléments entre lesquels ils se
pour limiter le frottement et l’usure. situent. Le glissement relatif n’a lieu qu’entre
L’usure de la garniture peut être rattrapée par le deux butées : l’une en acier dur (cuvette), l’autre
déplacement axial du fouloir souvent assuré par : en bronze, téflon ou carbone.
– un système vissé ;
– un ressort (rattrapage automatique) (fig. 6.36) Exemple
Pompes à eau.
Exemples
Robinets , vannes, …
S2
4
b) Joints à contact axial
Contrairement aux joints à contact radial, les
joints à contact axial acceptent des défauts de S1
coaxialité entre l’arbre et son logement. Le
1 2 5 3
1 Ressort
2 Cuvette acier traité
3 Butée bronze de frottement
4 Joint torique fixant 3
5 Joint torique entraînant 2
Figure 6.37
3 2 1
S2
S1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
1 Bague de frottement
2 Joint torique entraînant 1
3 Boîtier en laiton
S1 S2
Figure 6.39 p
S1
Exemple
6.4.1 Étanchéité dynamique
Protection des roulements de translation directe (EDTD)
– Anneaux Nylos (fig. 6.40, 6.41) a) Avec jeu radial limité, pour étanchéité
des liquides
S2 Dans ce cas, les surfaces de contact doivent :
– avoir une géométrie aussi parfaite que pos-
sible (circularité et cylindricité pour les arbres
et alésages, planéité pour les surfaces planes) ;
– avoir un état de surface résultant d’une recti-
S1
fication, parfois d’un rodage ;
– être l’objet d’un ajustement glissant aux tolé-
Figure 6.40 rances serrées (de type H7g6) ;
S2
– se déplacer l’une par rapport à l’autre selon
une course c inférieure à la largeur du palier
l ( c < l ) , ceci pour éviter le pompage vers
l’extérieur du fluide restant en contact sur
l’arbre :
– fonctionner à température à peu près
S1 constante pour éviter les dilatations pouvant
transformer l’ajustement glissant en ajuste-
Figure 6.41 ment serré, ou au contraire, augmenter le jeu,
L’anneau métallique, solidaire de la bague inté- ce qui provoquerait des fuites ;
rieure du roulement (ou de la bague extérieure) – bénéficier d’une lubrification dans certains cas.
exerce constamment, par son élasticité, une
pression axiale sur la bague extérieure du roule- Exemples
ment (ou la bague intérieure). Le contact acier/ Robinets ;
acier crée progressivement un sillon dans la distributeurs hydrauliques et pneumatiques.
bague du roulement, dont l’effet de «chicane» ne
fait qu’améliorer l’étanchéité. Ce joint accepte
une vitesse linéaire de 6 m/s. b) Avec jeu, pour étanchéité des liquides
et des gaz
Exemple Dans ce cas, il n’y a pas de contact solide entre
Protection des roulements les éléments. Pour empêcher le fluide empri-
sonné dans le carter à la pression p > p a de
6 Étanchéité 135
sortir, une solution consiste à détendre, sur la logement de l’élément mobile. Une (ou plusieurs)
largeur l du palier, la pression p jusqu’à la pres- lèvre(s) de ce joint est (sont) en contact avec
sion pa. Cela est possible en aménageant une l’autre élément. Le frottement engendré par ce
succession de gorges, une perte de charge contact consomme une certaine quantité d’énergie.
importante existant entre deux gorges voisines. Une rectification des surfaces portantes et une
Ce principe, déjà décrit, est aussi mis en œuvre grande dureté superficielle sont nécessaires pour
pour assurer l’étanchéité dynamique de rotation. augmenter la durée de vie du joint et des surfaces
Les dispositions constructives adoptées diffè- sur lesquelles il glisse. Les joints conçus pour
rent de celles proposées pour l’étanchéité dyna- assurer une étanchéité dynamique de translation
mique de rotation car aucun obstacle ne doit sont spécifiques et ne peuvent, pour la plupart,
empêcher la translation. Parmi les réalisations assurer une étanchéité dynamique de rotation.
possibles, on peut rencontrer : Les joints peuvent être classés en fonction de
;;;;;;;;
– un alésage rainuré (fig. 6.43) ; leur :
– un arbre rainuré (fig. 6.44) ; – nature :
– un arbre portant des segments (fig. 6.45). • élastomère ;
S2 • métal (segments) ;
S1 • fibres ;
– forme (section droite) :
;
Figure 6.43 • torique ;
• torique modifiée (avec lèvre(s)) ;
S2
S1
• autres.
;
Pour des raisons évidentes, tous les joints sont à
contact radial.
Figure 6.44
a) Joints en élastomère, thermoplastiques
S2
et thermodurcissables
S1
;
logement 2
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Bp
Jeu radial
J
arbre 1
;
;
TABLEAU 6.2 extrusion
joint
Δp (MPa) Ajustement 1/2 Hp
Bp
Δp < 10 H7f7
J Pr
;
10 ≤ Δp ≤ 20 H7g6
v Figure 6.48
; ;;
Δp > 20 Montage d’une bague
anti-extrusion
PrB
PrA
Pour Δp > 20 MPa , l’utilisation de bagues anti-
extrusion évite un ajustement 1/2 aux intervalles Hp
;
;
Hp : haute pression normale de fonctionnement
Bp : basse pression
PrB : pression de remorque maximale
Le graphe (fig. 6.49) fait apparaître une pression Le tableau 6.3 dresse la liste des principaux
locale de remorque élevée prB pouvant engen- matériaux rentrant dans la fabrication des joints
drer l’éclatement du joint. Cette éventualité doit et bagues, appartenant aux trois familles :
être prise en considération lors du choix du joint – élastomères ;
d’étanchéité. Pour éviter une destruction anticipée – thermoplastiques ;
du joint, il est nécessaire de prévoir des rainures – thermodurcissables.
6 Étanchéité 137
TABLEAU 6.3
Applications pour
Désignation
Désignation chimique
normalisée Bagues Bagues
Joints
anti-extrusion de guidages
;
Polyuréthane AU X
Butadiène nitrile-acrylique NBR X
Caoutchouc nitrile-carboxydé X-NBR X
Caoutchouc nitrile-acrylique hydrogène NEM X
Polytetrafluoréthylène PTFE X
;
Élastomère fluoré FPM X
Polyoxyméthylène POM X
Polyamide PA X X
Polybutylène téréphtalate PBTB X
S1
;;;;
;;;;
;;;; 15°
+15°
0
Figure 6.54
EDTI
;;;
;;;
;;;
;;;
;;;
;;;
ESI
;;
vement saccadé est une répétition continuelle
d’adhérence et de glissement entre le joint et la Autres formes (fig. 6.55 à 6.58)
surface de contact.
Pour éviter le stick-slip, on utilisera un matériau S2
comportant un faible coefficient de frottement
(par exemple le polytétrafluoéthylène (PTFE)).
;
; ; ➤ Différentes formes de joints S1
; ;
;;;
;;
Joint torique (fig. 6.51, 6.52)
Figure 6.55
S2 S2
S1 ou S1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
;;;;
Figure 6.51 Figure 6.52
;;;
;
Joint torique modifié (fig. 6.53)
S2
S1
S2
S1
;
Joint avant
montage
Figure 6.53 Figure 6.56
;;;; ;
138
; ;;
;;;;; Ingénierie mécanique
;
Exemples : dispositif pour assistance au
S2 freinage (fig. 6.60 et 6.61)
Fluide 1 : air à la pression atmosphérique pa
Fluide 2 : air à une pression p telle p ≥ p a .
;
;
La pression p est obtenue par une pompe
alimentant un réservoir d’air sous pression.
S1
Au freinage, la différence de pression
Δp = p – p a entraîne la translation du pous-
; Figure 6.57 soir qui commande le dispositif de freinage.
;;
S2
Fluide 2
S1
S2
;
;;
; ; Figure 6.58
Soufflet
S2
Fluide 1
S1
Figure 6.60
Membrane
Membrane
S2
S1
Air à la pression
Figure 6.59 atmosphérique
(Fluide 1 )
;
sion radiale pr du segment sur le cylindre. Vers carter
Les deux ou trois segments placés dans les gorges inférieur
S1 (piston)
S2
(chemise ou cylindre)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Anneau
élastique
Fil d’acier
Ressort
de compression
Segment
Figure 6.64
140 Ingénierie mécanique
➈ ➈
S2 S1
Cylindre de roue
AV. AV.
➅ Réservoir AR.
0 0' 0 0'
Coupelle Frein à pied
Soupape
x y
Maître cylindre
Piston
C-C A-A
A C
A C
1 : Tambour 8 : Coupelle
2 : Flasque 9 : Piston
Cylindre de roue 3 : Corps 10 : Tuyau
4 : Cache-poussière 11 : Raccord
d’automobile 5 : Vis de purge
6 : Mâchoire
7 : Ressort de compression
Figure 6.66
5/3 ESD Contact cône/cône • Une déformation locale du métal, suite au serrage de la vis 5,
entraîne une étanchéité parfaite.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
11/3 ESI Joint métallique plat • La déformation du joint métallique 12 (à base de cuivre ou
12 d’aluminium) entraîne une étanchéité parfaite.
10/11 ESD Contact cône/cône • La tuyauterie est à base de cuivre. Une déformation locale de
la partie cônique du tuyau, suite au serrage de l’écrou 13,
entraîne une étanchéité parfaite.
Rappels : ESD : étanchéité statique directe ; EDTD : étanchéité dynamique de translation directe ;
ESI : étanchéité statique indirecte ; EDTI : étanchéité dynamique de translation indirecte ;
EDRD : étanchéité dynamique de rotation directe ;
EDRI : étanchéité dynamique de rotation indirecte.
142 Ingénierie mécanique
A-A
11
6
12
5
13
14
4
JB
15
3
16
17
2
18
7 8
19
sortie
Joint
10
entrée
M24 3 1,5
1
8/1 ESI Joint pastique Ce joint est solidaire de l’embase 8 grâce au sertissage
de la bague 9. La surface portante du siège aménagé
sur le corps 1 est inférieure à celle du joint. La pression
de contact 10/siège 1 permet ainsi une bonne
déformation du joint.
2/1 ESI Joint plastique La déformation du joint est assurée par le vissage
de 2 dont la partie extérieure hexagonale peut
recevoir une clef.
20/2 ESI Joint plastique La déformation du joint est assurée par le vissage
de 3 dont une partie extérieure hexagonale peut
recevoir une clef.
19/1 ESI Joint plastique La déformation du joint est assurée par le vissage
de 19 dont une partie extérieure hexagonale peut
recevoir une clef.
6 Étanchéité 143
Deux dispositifs de refroidissement existent : le Le dessin proposé (fig. 6.69) est celui d’une
refroidissement à air et le refroidissement mixte pompe centrifuge correspondant à la frontière
à eau et air. Dans le deuxième cas, l’eau est mise d’étude définie en figure 6.68.
en mouvement à l’aide d’une pompe, de type Le tableau 6.6 analyse les solutions retenues
centrifuge, qui aspire l’eau chaude à la partie pour les diverses étanchéités.
supérieure de la culasse et l’envoie vers un
radiateur refroidi à l’air. La température de l’eau
se maintient aux environs de 80 °C (fig. 6.69).
vers radiateur (θ° eau ≤ 90 °C)
Frontière Culasse
d’étude
Bloc-moteur
Vers bloc-moteur
2′
C
1
a
10
b
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
1/2 Palier gauche EDRI Joint à contact radial • Élastomère moulé dans une carcasse métallique.
(Obturateur 5) • Positionnement axial assuré par un appui contre
le segment d’arrêt 6.
1/2 palier droit EDRD Rainurage de l’arbre • Le rainurage de l’arbre 2 en 2’ entraîne, pendant
2 en 2’ le fonctionnement, la mise en pression de l’eau de
fuite grâce à la force d’inertie centrifuge. Cet eau est
évacuée vers le milieu extérieur (par une canalisation
prévue dans le corps 1, non apparente sur le plan), et
n’accède donc pas au roulement 3 du palier droit.
À SAVOIR
S3 Directe ESD
(sans S3)
Statique (non mobilité)
Indirecte ESI
S2 S1 (avec S3)
p > pa
Étanchéité Directe
pa (sans S3) EDRD
de Rotation
Indirecte
(avec S3) EDRI
Figure 6.70 Dynamique (mobilité)
Directe
(sans S3) EDTD
de Translation Indirecte
• Il s’agit d’assurer l’étanchéité entre deux (avec S3) EDTI
solides S1 et S 2. Une classification des solu-
tions technologiques peut être faite selon les • Les matériaux rentrant dans la composition
deux critères suivants : des dispositifs d’étanchéité (S3) sont variés :
– un dispositif d’étanchéité S3 (différent de S1 thermoplastiques, thermodurcissables, élas-
et S2) est intercalé, ou non, entre S1 et S2 ; tomères (caoutchouc synthétique), caout-
– il y a mobilité, ou non, entre S 2 et S1. choucs naturels, métaux mous, composites,
Ainsi apparaît cette classification : amiante, papiers, lièges, feutres, mastics.
6 Étanchéité 145
• Le tableau récapitulatif 6.7 fait l’inventaire prévoir, quand les pressions de fonctionne-
des dispositions constructives correspondant ment sont élevées :
à la classification rappelée plus haut. – des bagues anti-extrusion (empêchant le
• Dans le cas particulier d’une étanchéité phénomène d’extrusion du joint)
dynamique de translation indirecte, assurée – des bagues de guidage (conçues pour limiter
par des joints déformables, il est conseillé de la pression locale dite « de remorque »).
TABLEAU 6.7
Directe Indirecte
Mode Désignation
Étanchéité Principe Forme Principe
d’action du joint
Dynamique Ajustement glissant de type Prévoir une géométrie Contact d’un joint Radial Torique
de transla- H7g6, associé à une course aussi parfaite que en pression Torique modifié
tion de déplacement inférieure possible (circularité ; sur la périphérie Quadring
à la largeur du palier cylindricité…) de l’arbre Segment
ou du logement Autre
intérieure p, à la pression
atmosphérique pa,
dans la largeur du palier
Chapitre 7
Modification de la nature
du mouvement
Introduction
Tout moteur installé en début de chaîne cinématique, qu’il soit thermique, électrique,
hydraulique ou pneumatique, dispose d’un arbre de sortie animé d’un mouvement de
rotation continu. La vitesse angulaire est en général constante (en palier) et correspond à
une puissance motrice délivrée maximale. Ces fréquence et puissance sont alors qualifiées
de «nominales».
Les organes récepteurs installés en fin de chaîne cinématique ont, quant à eux, à se mou-
voir différemment. Selon la fonction qu’il leur est demandé d’assurer, leur mouvement
peut être, par exemple, une rotation intermittente, ou une translation alternative.
Récepteur
Rotation
PN
Réducteur Système
ou Multi- de transfor-
Moteur plicateur mation de
de vitesse mouvement
CN CS
ΩN ΩS
Récepteur
Translation
PN : Puissance nominale
CN : Couple nominal
Système
Exemples Moteur Réducteur de vitesse de transformation Récepteur
de mouvement
3 Vérin Électrique (à deux Roue et vis sans fin Vis/écrou Tige de vérin
mécanique sens de rotation) Translation
(fig. 7.4) rectiligne à deux sens
Moteur Réducteur A
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Récepteur
A : Système de transformation de mouvement
Figure 7.2 SCIE SAUTEUSE
148 Ingénierie mécanique
Système de transformation
de mouvement
Réducteur
Récepteur
Courroie Soupape
Arbre moteur
(vilebrequin)
tiques.
ΓM ( 2 ⁄ 0 ) = γ
Remarque
Nous allons voir qu’il est aisé de déter- dx
alors v = -------t
miner graphiquement la loi espace/temps, dt
bien que sa formulation mathématique,
quand elle est connue, soit très souvent 2
d x dv
relativement complexe. γ = --------2-t = ------
dt dt
150 Ingénierie mécanique
2
A
Exemple 1
3
Δx B M
v 2 = --------2
Δt A1 0 z A0 x
Course
En prenant Δt = 1s 0 0
v 2 = Δx 2 0 : Bâti fixe
1 : Manivelle (ou vilebrequin)
2 : Bielle
Figure 7.9
• Graphe des vitesses
Soit R (O, x , y , z ) le repère lié au bâti 0,
v défini ainsi :
– O est le centre de la liaison pivot (1 – 0) d’axe
v2 = Δx2 (O, z ) ;
γ1 Δv1
– l’axe (O, x ) est celui de la liaison pivot-glis-
1 v1 sant (3 – 0) ;
Δt
– le plan (O, x , y ) contient les point A, B et M.
t
Figure 7.7 Dans le mouvement plan sur plan de la bielle 2,
les liaisons en A et B de cette dernière avec la
manivelle 1 et le coulisseau 3 sont respective-
Exemple ment des liaisons pivot d’axe (A, z ) et (B, z ).
Δv Pendant que le point A décrit une trajectoire cir-
γ = --------2
Δt culaire de rayon R = OA, le point M du coulis-
seau décrit une trajectoire rectiligne d’axe
En prenant Δt = 1s
(O, x ) dont la course c est :
γ = Δv1
c = A 0 A 1 = 2.R
7 Modification de la nature du mouvement 151
3
y 1
α H
β
A 2 O z A0 x
B
1 0
B Support de VB(3/0) ou VB(2/0)
α β
0 z H A0 x Figure 7.11
D’autre part, le support de VA ( 1 ⁄ 0 ) est tangent Les triangles ACO et ABI sont semblables :
en A au cercle de rayon R et de centre O. IB OC OC
------ = -------- = --------
IA OA R
Nous connaissons le support, axe (O, x ), de la
La relation (1) s’écrit donc :
vitesse linéaire du point B, soit VB ( 3 ⁄ 0 ) .
OC
Les liaisons pivot en A et B étant sans jeu radial, VB ( 2 ⁄ 0 ) = VA ( 2 ⁄ 0 ) . --------
R
nous pouvons écrire :
OC
VA ( 1 ⁄ 0 ) = VA ( 1 ⁄ 2 ) + VA ( 2 ⁄ 0 ) = VA ( 2 ⁄ 0 ) soit VB ( 3 ⁄ 0 ) = VA ( 1 ⁄ 0 ) . --------
R
car VA ( 1 ⁄ 2 ) = 0 avec VA ( 2 ⁄ 0 ) = ωR
de même
VB ( 2 ⁄ 0 ) = ω.OC (4)
VB ( 3 ⁄ 0 ) = VB ( 3 ⁄ 2 ) + VB ( 2 ⁄ 0 ) = VB ( 2 ⁄ 0 )
Par conséquent, la détermination semi-gra-
car VB ( 3 ⁄ 2 ) = 0 phique de la vitesse linéaire du coulisseau peut
Le centre instantané de rotation de la bielle 2 être réalisée ainsi (fig. 7.12 et 7.13).
dans le plan (O, x , y ) est le point d’intersec-
tion I des perpendiculaires en A et B respective- Remarque
ment aux vecteurs vitesse VA ( 2 ⁄ 0 ) et • La vitesse du coulisseau est maximale pour
VB ( 2 ⁄ 0 ) . OCi maximal, c’est-à-dire quand la bielle est
perpendiculaire en Ai à la manivelle. La posi-
Posons Ω ( 2 ⁄ 0 ) = ωi z tion de Ai est alors définie ainsi :
l
)
Alors VA ( 2 ⁄ 0 ) = ω i .IA A 0 OA i = arctan ---
R
et VB ( 2 ⁄ 0 ) = ω i .IB
• Le tracé du graphe des vitesses sur une
VA ( 2 ⁄ 0 ) VB ( 2 ⁄ 0 )
Il vient ω i = ---------------------------
- = ---------------------------
- demi-circonférence du cercle de rayon R est
IA IB suffisant. On obtient par symétrie la deuxième
IB partie de la courbe.
soit VB ( 2 ⁄ 0 ) = VA ( 2 ⁄ 0 ) . ------ (1)
IA • Il est également possible d’utiliser la rela-
• Soit H le pied de la perpendiculaire abaissée tion (3) en mesurant, pour chaque position du
de I sur AB. système, les valeurs successives de l’angle β.
IH = IA sin ( α + β ) = IB cos β c) Détermination graphique des vitesse
IB sin ( α + β ) et accélération du coulisseau
d’où ------ = --------------------------- (2)
IA cos β Le graphe des espaces s’obtient ainsi (fig. 7.14) :
En rapprochant les relations (1) et (2), il vient : – diviser le cercle de rayon R en plusieurs sec-
sin ( α + β ) teurs angulaires égaux, par exemple 16 sec-
VB ( 2 ⁄ 0 ) = VA ( 2 ⁄ 0 ) . --------------------------- teurs de 22°5. Définir les points A 0, A 1, …,
cos β
A i , …, A 16 ( A 0 ≡ A 16 ) ;
sin ( α + β )
VB ( 3 ⁄ 0 ) = VA ( 1 ⁄ 0 ) . --------------------------- (3)
cos β – porter, sur l’axe (O, x ), les points B0, B1, …,
Nous pouvons encore simplifier l’expression de Bi tels que A 0 B 0 = A i B i = l (utiliser un
VB ( 3 ⁄ 0 ) en considérant le point C, intersec- compas) ;
– porter, sur l’axe des abscisses du graphe des
tion du prolongement de la bielle AB avec l’axe
espaces, les angles α 0, α 1, …, α i, … ;
(O, y ) (fig. 7.11).
7 Modification de la nature du mouvement 153
C3
A4 C4 A3
A2
C2
C1 A1
A0
C0 O B4 B3 B2 B1 B0
Figure 7.12
VB(3/0)
α1 α2 α3 α4 α = ωt
arctan rl
Multiple de OC1
Multiple de OC2
Figure 7.13
x (mm)
0 0,007s
1 160
2
Lieu des points Bi
140
3 0,007s
4 120
5
6 100
7
8
80
60
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
16 40
1α 0
15
2 14 20
3 13
1 2 3 4 5 6 7 8
4 12
5
0
11 π/4 π 2π α(rd )
v (m/s)
6,5
γ (m/s2)
300
1300
– le graphe des espaces est l’ensemble des 7.4.3 Systèmes dérivés du système
points de coordonnées (α i, OBi) dans le repère bielle/manivelle de base
défini figure 7.14.
Les principales raisons qui conduisent à modi-
Les graphes des vitesse et accélération se déter- fier la configuration de base sont la nécessité,
minent suivant la méthode définie aux para- pour le coulisseau, d’évoluer :
graphes 7.3.1 et 7.3.2 (fig. 7.15 et 7.16). – à une vitesse moyenne différente à l’aller et
au retour (aller lent, retour rapide) ;
Dans l’exemple traité, les données sont : – à une vitesse constante pendant un intervalle
Vitesse angulaire de la manivelle : de temps donné ;
N = 1 500 tr/min. – selon une course variable (réglable par une
commande extérieure au système).
Rayon de la manivelle : R = 40.
Longueur de la bielle : l = 126. a) Système dit «à retour rapide»
Échelle des longueurs : 0,5 (1 cm → 20 mm) Les quatre constructions (fig. 7.17 à 7.20) pro-
Échelle des temps : 1 cm → 0,005 s posent chacune une conception différente per-
mettant au coulisseau d’évoluer à une vitesse
π
Échelle des angles : 1 cm → --- rd moyenne différente à l’aller et au retour. Le
4
graphe de la figure 7.21 fait état des résultats
Échelle des vitesses : 1 cm → 3 m/s obtenus pour le système à coulisse unique.
)
Échelle des accélérations : 1 cm → 300 m/s2 Quand la manivelle 1 décrit l’arc A 0 MA 1 pen-
dant le temps t M, la vitesse moyenne du coulis-
Le temps correspondant à une période est : seau est :
2π πN M0 M1
t = ------ avec ω = -------
ω 30 vmoy = --------------
tM
-
(aller)
t = 0,04 s ; ω = 50 π rd/s
3
C
M1 Aller lent M M0
4
B
Retour rapide
M
1
O
1 : Manivelle
A 2 : Bielle à coulisse
3 : Coulisseau
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
A1 A0 4 : Biellette intermédiaire
3
B
Aller lent M
2
Retour rapide
1
O
1 : Manivelle
A 2 : Bielle à coulisse
3 : Coulisseau
2
A2
5
B
O2 1 : Roue dentée solidaire
de la manivelle inférieure
3
2 : Roue dentée solidaire
de la manivelle supérieure
6 3 : Roue dentée motrice
O3 4 : Bielle inférieure
5 : Bielle supérieure
4 6 : Tige de commande
7 : Coulisseau
O1
A1 C
1
Retour rapide
Aller lent
1 : Manivelle
A 2 : Bielle
Excentration
3 : Coulisseau
1
2
0
3
B M
xt
x
xt v
v
γ v v
xt
γ t
(Aller) (Retour)
où M est le point C de la figure 7.24 (C est le
point de contact entre 4 et 5, aligné avec les
b) Système à zone de vitesse constante points 0, A et B), il décrit deux fois le diamètre
(fig. 7.23) CC′ pour une révolution de la manivelle 1. En
La manivelle 1 est solidaire d’une came dont le conséquence, la course du coulisseau 3 est, dans
profil conditionne la position du point C sur l’axe ce cas, la vraie grandeur du segment CC′, car le
(O, x ). La distance OC varie donc constam- point D, centre de la liaison pivot 2/4 est aligné
ment pendant le fonctionnement. Pour un profil avec le point C.
donné de came, les graphes vitesse et espace/ Une commande extérieure au système (activée
temps peuvent être ceux de la figure 7.22. en marche ou à l’arrêt) permet la rotation de la
158 Ingénierie mécanique
3 M
B
2
0
x
1 : Manivelle/came
2 : Bielle à coulisse
1 3 : Coulisseau
4 : Palier mobile
A
O
4 5
2 B 3
A
0
C
1
1 : Manivelle ou bras porte-satellite
2 : Bielle
O 0
3 : Coulisseau
4 : Satellite
5 : Planétaire
C,D 2 B 3
C' O A
α
y
E
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
A C0 α0
A0
D
β
O H
B B0 x
C'
α0 ∈ arctan l , π B0C0 = l
2r 2
OC0 = 2r
l
α0 = arctan
C0 α0 ∈ 0 arctan l
, 2r
2r
α0
O B0
α C0 α0 2
A0
3
1 β
A O,C B0 B
C'
Course c
l 3' 9'
2' 10'
1' 11'
2
O VM (2/0)= vx x
M
Course c
x 0
0 Aller
1 : Came
2 : Coulisseau Retour
Contact
Désignation
de la came
Liaison Direction
à contact direct
radiale à plateau
unilatérale
(rappel
par ressort)
à galet
à tambour
axiale
(ou cloche)
à cadre
(came «Trezel»
radiale
6'
9' 9 3'
D 3 pour une came à galet, fait l’objet de la figure
8 7.35.
4
7
8' 6 5
4'
ΓM (2 / 0) = γ x
M
7'
5'
6'
D+d 3 3'
9' 9 Le résultat est le profil proposé par la figure 7.38.
4
8 Notons que, pour cette application, la présence
5
7 6 du poussoir conduit à respecter la méthode de
4'
8' tracé relative à une came à plateau (voir § 7.5.2).
5'
7'
6'
1
0 Culasse
1 Came
3
2 Tige de soupape
3 Poussoir
4 Ressort de rappel 4
0
x (mm)
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 23 24 t
π 2π
ω ω
Mouvement nul
PMB
Figure 7.37 GRAPHE ESPACE/TEMPS POUR OUVERTURE DE SOUPAPE
x
a'
a
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
t
2
mouvement mouvement
nul nul
PMB PMH
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Figure 7.38
Figure 7.39
Figure 7.41
AM = AM′
En vue de dessus, le tube est divisé en douze
et BM = BM′′
secteurs angulaires d’angle au centre égal à
Pour une rotation de la came 1 d’un angle
π
--- , α = ( OB , OA ) = ωt, la levée du coulisseau 2
6
est :
correspondant à un temps t de rotation de la
x = BM′′ – AM′
came tel que
)
)
π = BM – AM
t = ------- = rα
6ω
7 Modification de la nature du mouvement 167
n' n
i
i' h
Vue de face j',j h'
k
g' g
k'
f'
l l' e' f
e
l m
d,d'
a m'
b a' b' c c'
9 j
n
k 8
10 i
Vue de dessus
j' n'
i'
l k' 7
11 h
h'
l'
a g' 6
0 a' g
f'
b'
b 5
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
1 e' f
c'
m' d'
c
2 e 4
m
d 3
x 2
0 1 : Came
2 : Coulisseau
2
Δ
(P) M' Galet 1
1
M''
M
A
Z O y
α r
B
0 (C)
Figure 7.43
Figure 7.44
La vitesse linéaire du coulisseau est : 2 3
1
dx
v = ------
dt
2e
dα
= r -------
dt
v = rω
O1
ω étant la vitesse angulaire de la came 1. O2
α O3
Par conséquent, pour une vitesse angulaire
2e
constante de la came 1, la vitesse linéaire du O4
coulisseau 2 est constante. Δ' O5
Une réalisation possible de ce type de came
peut être celle proposée par la figure 7.44 com-
portant trois profils en développante de cercle
décalés angulairement de 120°.
Cette came peut être, par exemple, destinée à 5
4
commander la montée d’un pilon mécanique
dont la descente est assurée par gravité. Figure 7.45
1 R dt
v ≈ – Rω sin ωt + --- ------------------------------------- sin 2ωt
2 2 2 2 2
l – R sin ωt d x 2
Soit -------2- + ω x = 0
dt
7.6.3 Utilisation de l’excentrique
Cette équation différentielle est typique d’un
dans un cadre solidaire
mouvement vibratoire simple. Les graphes des
du coulisseau (fig. 7.48)
espace, vitesse et accélération du point M en
Pour cette application, la bielle 2 et le coulisseau fonction du temps sont donnés par la
3 forment un seul élément en liaison glissière figure 7.50.
170 Ingénierie mécanique
y
1
(2, 3) : cadre
du glissement
Amplitude
B Oi=A C M
O’ x
Figure 7.48
;;;;;;;;
;;
y
1 (2, 3) : cadre
α
Oi=A
M
z O' Hi
x
0
0
Figure 7.49
Vis 1 Ecrou 2
Figure 7.50
;
Remarquons que le graphe espace/temps
d moy = 2rmoy
Diamètre
s’obtient graphiquement en découpant le cercle nominal d Δ
;
de rayon R = O′A en plusieurs secteurs angu-
laires égaux, comme cela a déjà été décrit pour
le système bielle/manivelle au paragraphe 7.4.2
(fig. 7.52, p. suivante). Figure 7.51
7 Modification de la nature du mouvement 171
x
Lieu des points Oi = A
O' 1 2 3 4
2 0 π π t
2ω ω
4
Lieu des points Hi
y 2πr u
2
ω r + --------- ( .ωr )
2 2 p
d’où : VM ( 2 ⁄ 1 ) =
θ>0
1
2 2πr
O ω 2 2 2
VM ( 2 ⁄ 1 ) = ------ 4π r + p
x Δ 2π
Pas à gauche Pas à droite Cette vitesse est la vitesse de glissement de
z l’écrou sur la vis suivant une direction tangente
Figure 7.54 à l’hélice. La vitesse de translation suivant Δ, de
172 Ingénierie mécanique
x x
Rayon r
VM (2/1)
p
α
v
u
M
P' w α
z y
l = 2πr
y Figure 7.55
Ω(1/0) y 1
VM(3/0) Δ
M
z x
3 (0,2)
Figure 7.56
1
Ω(1/0)
VM(3/0)
M Δ
(0,2)
2 (1,3)
Ω(2/0)
CM VM(1/0)
Δ
M
0
Figure 7.58
1
2
O1 O2
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Ergot
y 2
(C1) (C2)
A
1
A'
O1 ω1t β O2
z H H' x
0 : Bâti fixe
1 : Plateau à ergots
2 : Croix de malte
du t TABLEAU 7.3
Calculons : -------
dt ␣ = 1 t 2 en rd/s (pour 1 = 0,1 rd/s)
du t 0 – 0,76
------- =
dt π
------ – 0,69
32
ω cos ω 1 t ( cos ω 1 t – 2 ) + sin ω 1 t ( ω 1 . sin ω 1 t ) π
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2
- ------ – 0,53
16
( cos ω 1 t – 2 )
3π
------ – 0,37
32
Finalement : π
---- – 0,24
8
dβ 5π
------ = ------ – 0,15
dt 32
dβ
Finalement : ω 2 = ------
dt
ω 1 ( 1 – 2 cos ω 1 t ) π π α
ω 2 = ---------------------------------------------
- ω2 < 0 (rd/s) (rd)
3 – 2 2 cos ω 1 t ω2 8 4
Figure 7.61
ω1 0 ,1π
Prenons, par exemple, comme valeur numé- k = – 2 ,4
rique, ω 1 = 0,1 π rd/s (soit 3 tr/min).
Le tableau 7.3 donne les valeurs qui ont permis
de tracer la courbe de la figure 7.61 pour a com- • Pour un tour complet du plateau à ergots 1, la
π courbe représentative de la fonction ω 2 = f(α)
pris entre 0 et --- .
4 est celle de la figure 7.62.
176 Ingénierie mécanique
N°4
1
ω1
N°3 N°1
N° ergots en action
N°2
α
π π 3π π 5π 3π 7π 2π (rd)
4 2 4 4 2 4
ω2 (rd/s)
À SAVOIR
• Une méthode graphique permet facilement L’accélération linéaire du coulisseau est :
de construire les graphes (vitesse linéaire/
3 2
temps) et (accélération linéaire/temps) à par- 2 1 R sin 2ωt
γ = – Rω cos ωt + --- --------------------------------------------
-
tir d’un graphe (espace/temps) connu pour le 4 ( l – R 2 sin 2 ωt ) 3 ⁄ 2
2
mouvement de translation d’une élément
(voir § 7.3.2). R cos 2ωt
+ --------------------------------------------
-
• Un système bielle/manivelle de base est 2
( l – R sin ωt )
2 2 1⁄2
composé (fig. 7.9) :
– d’une manivelle (ou vilebrequin) de rayon La vitesse linéaire du coulisseau peut aussi
R = OA ; s’obtenir graphiquement, après avoir
– d’une bielle de longueur l = AB ; construit le schéma cinématique du système à
– d’un coulisseau. une échelle donnée, à l’aide de ces deux rela-
tions (fig. 7.11, 7.12 et 7.13) :
Soit xt l’abscisse du point B solidaire du cou-
sin ( α + β )
lisseau, telle que OB = x t x , et ω la vitesse v = VA ( 1 ⁄ 0 ) . ---------------------------
cos β
angulaire constante de la manivelle, alors :
avec VA ( 1 ⁄ 0 ) = ωR
2 2 2
x t = R cos ωt + l – R sin ωt ou v = ω.OC
La vitesse linéaire du coulisseau est : Les principaux systèmes bielle/manivelle
dérivés du principe de base sont les systèmes :
1 R sin 2ωt – à retour rapide
v = – Rω sin ωt + --- -------------------------------------
2 2 2 2 • à coulisse unique (fig. 7.17) ;
l – R sin ωt
• à double coulisse (fig. 7.18) ;
7 Modification de la nature du mouvement 177
Quand l’excentrique est utilisé dans un cadre La vitesse de glissement de l’écrou sur la vis
solidaire du coulisseau, le mouvement de ce est :
dernier est un mouvement sinusoïdal simple ω 2 2 2
v g = ------ 4π r + p
pour lequel (fig. 7.48, 7.49 et 7.50) : 2π
– la vitesse linéaire est : d
r : rayon moyen, r moy ≈ r = --- ;
– v = – Rω sin ωt . 2
d : diamètre nominal.
– l’accélération linéaire est :
2 • Soit une croix de malte comportant quatre
γ = – Rω cos ωt . rainures radiales à 90° entraînée par un plateau
• Dans le système vis/écrou, la vitesse solidaire de quatre ergots à 90° tableau 7.3
linéaire de l’élément mobile en translation tournant à la vitesse angulaire constante ω 1
(vis ou écrou) est : telle que définie en 7.8.2 et fig 7.59 et 7.60.
p.ω Alors, la vitesse angulaire de la croix de
v = --------- malte est (fig. 7.61) :
2π
ω : vitesse angulaire de l’élément mobile en ω 1 ( 1 – 2 cos ω 1 t )
ω 2 = ----------------------------------------------
-
rotation (écrou ou vis) ; 3 – 2 cos ω 1 t
p : pas.
ω 1 et ω 2 sont de signe contraire.
EXERCICES CORRIGÉS
Sur une machine-outil, le mouvement de coupe
7.1. Système bielle/manivelle de base de l’outil est assuré par la translation d’axe
Un moteur de véhicule automobile a les caracté- (B, u ) du coulisseau 3.
ristiques suivantes :
Soit M un point de l’outil solidaire du coulis-
Nombre de cylindres : 4 ;
seau 3. Quand l’axe de la bielle 2 est confondu
Alésage : 86 ; avec l’axe (Q, y ) (A et B sont respectivement
Course : 86 ; en A′ et B′), on donne :
Longueur de la bielle : 180 ;
VM ( 3 ⁄ 0 ) = v = 20 m/min
Puissance maximale à 5 800 tr/min : 114 ch
(1 ch = 736 W). OA = OA′ = R = 120
1° Calculer la vitesse linéaire maximale des QO = 300
pistons correspondant à la puissance maximale OB′ = 540
délivrée par le moteur. Ω ( 1 ⁄ 0 ) = ω 1 z (ω1 < 0)
2° Retrouver, par un moyen graphique, le
ω 1 est constante.
résultat de la question précédente (exécuter le
schéma cinématique à l’échelle 1, par exemple). 1° Posons Ω ( 2 ⁄ 0 ) = ω 2 z .
Calculer ω 2 quand l’axe de la bielle 2 est
Réponse
confondu avec l’axe (Q, y ), et A en A′.
1° 26,8 m/s.
2° Calculer ω 1.
3° Calculer, sachant que ω 1 est constante, la
7.2. Système bielle/manivelle à double vitesse linéaire v de l’outil, quand le point A de
coulisse, à retour rapide (fig. 7.63) la manivelle est en A″.
7 Modification de la nature du mouvement 179
3
B B'
Outil
2 0 M
A'
1
A
O
z x
H2 H1
ω 1/0
0 : Bâti fixe
A''
1 : Manivelle
2 : Bielle
Figure 7.63
4° Soit vA′ la valeur de v quand A est en A′, et Il s’agit d’une pompe simple effet dont le débit
vA″ la valeur de v quand A est en A″. varie avec la course du piston. Cette dernière
v A′ dépend de la position du point C0 défini au para-
Calculer le rapport k = -------
- et conclure. graphe 7.4.3.).
v A″
On donne : OE = r = 34 ;
5° Calculer le temps ta d’une course aller du DB = l = 132 ;
coulisseau et le temps tr d’une course retour du
coulisseau. N 1 ⁄ 0 = 500 tr/min ;
diamètre du piston d3 = 30.
Réponses
Soit α 0 = ( OB, OC 0 ) , l’angle initial définis-
1° – 0,396 rd/s.
sant la position de C 0, après réglage (rotation 5/
2° – 1,39 rd/s.
0 grâce au système roue et vis sans fin 5 – 6), et
3° – 0,78 m/s.
α l’angle défini au paragraphe 7.4.3.),
4° 2,3 ;
figure 7.25.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
) )
l’arc H1 H2 correspond au retour rapide du coulisseau, 1° Exprimer le débit volumique moyen qvmoy de
l’arc H2 H1 correspond à l’aller lent du coulisseau. cette pompe en fonction de α 0 soit :
5° ta = 2,85 s ; tr = 1,66 s. q v = f ( α 0 ) pour
l
α 0 ∈ 0, arc tan -----
7.3. Système bielle/manivelle à course 2r
variable appliqué à une pompe doseuse destinée 2° Calculer le débit volumique moyen de cette
à l’industrie pétrolière (remplissage de bidons π
d’huile) (fig. 7.64). pompe pour α 0 = --- .
2
180 Ingénierie mécanique
A
5
E 7
C0 = D
2 3
A
α0
B
O
4 1
6
0 AA de (0,5,6) 0
8
5
A
0 : Bâti fixe
1 : Manivelle
2 : Bielle
3 : Coulisseau-piston
4 : Satellite
5 : Planétaire Roue et vis
6 : Vis
7 : Clapet d'admission
Figure 7.64
Réponses
1° Course : c = 4r cos α 0
4.10– 4
2
rπNd
Débit : q v = --------------- cos α 0
moy
60 π 2π α
y
D E
1
A 10
t
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
0,05 s 0,8 s
C O B F Figure 7.67
z x
I
H G
2°
2 v (mm/s)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
t
Conditions initiales : à t = 0, le point I du profil
entre en contact avec la partie supérieure du
cadre et y = 0.
Figure 7.68
Soit Ω ( 1 ⁄ 0 ) = ωz, ω > 0 .
On donne N 1 ⁄ 0 = 75 tr/min. vmaxi ≈ 330 mm/s.
182 Ingénierie mécanique
2° v
7.5. Soit une came à galet 1 devant transmettre (m/s)
un mouvement de translation à un coulisseau 2
suivant la loi espace/temps définie par la 0,66
figure 7.69.
e π 2π t
ω ω (s)
0,66
(mm)
25
Figure 7.71
0 1 2 3 4 5 6 7 8 t
π 2π
ω ω
Figure 7.69
7.6. Le vérin mécanique, dont le schéma ciné-
On donne : matique est celui de la figure 7.4, a les caracté-
diamètre initial du noyau : D = 30 ; ristiques suivantes :
N 1 ⁄ 0 = 400 tr/min (0 : bâti fixe) ; – Réducteur :
nombre de filet de la vis : n = 1 ;
diamètre du galet : d = 10. nombre de dents de la roue : Z = 20.
1° Définir, à l’échelle 1, le profil de la came.
– Système vis/écrou :
2° Construire le graphe vitesse/temps. Définir diamètre nominal : d = 18 ;
la valeur de la vitesse v pour t ∈ [ 0, 2π ⁄ ω ] . pas : p = 3 ;
filet à section trapézoïdale.
Réponses
– Moteur électrique :
Voir figures 7.70 et 7.71.
puissance P = 500 W ;
1° vitesse angulaire ;
N = 1 500 tr/min.
1° Calculer la vitesse linéaire v du récepteur.
2° Soit M un point lié à la vis, et situé sur un
cercle de diamètre d. Calculer la vitesse de glis-
d
D+
Réponses
1° 3,75 10 – 3 m/s.
Figure 7.70 2° 0,07 m/s.
Chapitre 8
Étude cinématique
des engrenages
Introduction
Autrement dit, la transmission doit s’effectuer sont rigoureusement définies. De même, l’étude
sans glissement. En aucun cas, cela ne veut particulière du mouvement plan sur plan doit
signifier que le contact dent sur dent se fera sans précéder celle des profils conjugués.
glissement relatif. Il est dès à présent important
de noter qu’il n’y a pas incompatibilité entre
glissement dent sur dent et homocinétie de la 8.1 LE TORSEUR CINÉMATIQUE,
transmission. DÉFINITION ET PROPRIÉTÉS
D’une façon très générale, les problèmes posés
par les engrenages sont ceux posés par le mou- 8.1.1 Définition (fig. 8.1)
vement relatif de deux solides S 1 et S 2. Il s’agit Soit deux solides S 1 et S 2 en mouvement relatif,
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
V (2 ⁄ 1)
Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) = S1 N
V (2 ⁄ 1)
M M M u
R
S2
VM (2/1)
8.1.2 Propriétés Figure 8.2
a) Changement de centre de réduction On peut définir le torseur cinématique
Le déplacement du torseur cinématique du point Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) en M et en N :
M au point N entraîne une modification évidente Ω (2 ⁄ 1)
du vecteur vitesse linéaire, la vitesse angulaire Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =
restant inchangée. Un calcul simple conduit à : V (2 ⁄ 1)
M M
VN ( 2 ⁄ 1 ) = VM ( 2 ⁄ 1 ) + NM ∧ V ( 2 ⁄ 1 ) Ω (2 ⁄ 1)
et Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =
V (2 ⁄ 1)
N N
Ω (2 ⁄ 1) On démontre l’égalité suivante :
Donc, si Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =
V (2 ⁄ 1)
M M VM ( 2 ⁄ 1 ).u = VN ( 2 ⁄ 1 ).u
alors ou u est le vecteur unitaire orientant MN .
{ Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } =
d) Axe central du torseur cinématique
Ω (2 ⁄ 1) (fig. 8.3)
V ( 2 ⁄ 1 ) = VM ( 2 ⁄ 1 ) + NM ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 )
N N
Dans le cas général, les deux composantes du
torseur cinématique ne sont pas colinéaires.
Ω(2/1)
b) Invariant scalaire VI (2/1)
Ω (2 ⁄ 1) I
Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) = M
V (2 ⁄ 1)
M M S1
VM (2/1)
Ω (2 ⁄ 1) S2
et Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =
N VN ( 2 ⁄ 1 ) Figure 8.3
8 Étude cinématique des engrenages 185
S1
Ω(2/1)
P2
O2 x2
I VI (2/1) O1 P1
x1 y1
l Ω(2/1)
Δ tra
e cen M Figure 8.5
A x
S2
VM (2/1)
Dans la figure 8.5, le plan P1 contenant les axes
Figure 8.4
( O 1, y 1 ) et ( O 1, z 1 ) reste confondu avec le plan
Dans le mouvement relatif de S 2 par rapport à S 1, P2 contenant les axes ( O 2, y 2 ) et ( O 2, z 2 ) , pen-
l’axe central du torseur cinématique est l’axe
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Soit un point M quelconque appartenant à P2. Si M est un point quelconque de S 2 dans le plan
Le torseur cinématique relatif au mouvement de P2, le point I, CIR à l’instant t du mouvement
S 2 par rapport à S 1 s’écrit, en M : P2 /P1 se trouve donc à l’intersection des nor-
Ω (2 ⁄ 1) males à tous les vecteurs vitesse des points
Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) = M i ∈ P 2 . Il suffit donc de connaître les vecteurs
V (2 ⁄ 1)
M M
vitesse de deux points M et N ∈ P 2 pour définir
le CIR du mouvement de P2 /P1 à l’instant t.
Ω(2/1)
x2
P1
8.2.3 Base. Roulante
x1 VM (2/1)
M À chaque position relative de S 2 par rapport à
z2
O2 I (CIR)
S 1, donc à chaque instant t, il existe un CIR. Un
z1 observateur lié au solide S 1 voit l’ensemble des
y2 P2
CIR décrire sur le plan P1 une courbe appelée
base Ꮾ du mouvement.
O1 y1
La trace des CIR dans le plan mobile P2 forme
Figure 8.6
une courbe appelée roulante du mouve-
ment. On peut aussi dire que la roulante est
En I, par définition du centre instantané de l’ensemble des CIR vu par un observateur lié au
rotation, on sait que : solide S 2 pendant son déplacement par rapport à
VI ( 2 ⁄ 1 ) = 0 S 1.
À chaque instant, pendant le mouvement
Exprimons le torseur cinématique ᐀c ( S 2 ⁄ S 1 ) relatif de S 2 par rapport à S 1, la roulante
au point I ∈ P 2 : est, par définition, en contact avec la base Ꮾ
au point I, centre instantané de rotation.
{ Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } = Ainsi, tout mouvement plan sur plan peut-il se
ramener au roulement sans glissement (puisque
Ω (2 ⁄ 1) VI ( 2 ⁄ 1 ) = 0 ) de la roulante liée à S 2, sur la
V ( 2 ⁄ 1 ) = VM ( 2 ⁄ 1 ) + IM ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 )
I I base Ꮾ liée à S 1.
d’où VM ( 2 ⁄ 1 ) = MI ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) z1
z2
Ce résultat montre que le centre instantané de S2
rotation I est sur la perpendiculaire en M à
roulante
VM ( 2 ⁄ 1 ) (fig. 8.7). O2
base Ꮾ
z1 x2
y2 O1
z2 S1
I N
VM (2/1) x1 M≡ I y1
M VN (2/1)
(CIR) y2
P2
Figure 8.8
O2
x2
S 2 est un cercle lié au plan mobile P2 ( O 2, y 2, z 2 )
P1
O1
roulant sans glisser sur l’axe ( O 1, x 1 ) du plan
x1 S2 y1
Figure 8.7 fixe P1 ( O 1, y 1, z 1 ) lié à S 1. Le mouvement de S 2
8 Étude cinématique des engrenages 187
VM ( 2 ⁄ 1 ) = 0
Le point M est donc confondu avec le point I,
CIR du mouvement de S 2 par rapport à S 1. Figure 8.10
L’ensemble des CIR décrit dans le plan fixe P1
( O 1, y 1, z 1 ) la droite portée par l’axe ( O 1, y 1 ) , L’ensemble des CIR dans le plan mobile P2
qui forme donc la base Ꮾ du mouvement. ( O 2, y 2, z 2 ) est le lieu des sommets d’un triangle
L’ensemble des CIR décrit, dans le plan mobile rectangle AIB, admettant AB comme hypothé-
P2 ( O 2, x 2, y 2, z 2 ) le cercle de rayon O2 M, qui nuse. La roulante est donc un cercle de dia-
forme donc la roulante du mouvement. mètre AB.
Le mouvement du cercle S 2 par rapport au Le mouvement de la règle S 2 par rapport au
solide S 1 revient évidemment ici au roulement, solide S 1 revient au roulement, sans glissement,
sans glissement, de la roulante (cercle) sur la de la roulante sur la base Ꮾ en contact, à un
base Ꮾ (droite). instant donné, au centre instantané de rotation I.
z1 O1 a y1
z2 B I (CIR) Figure 8.11
y2
VB (2/1) S2 Considérons le mouvement plan sur plan du
plan P2 ( O 2, y 2, z 2 ) lié à S 2 sur le plan P1
( O 1, y 1, z 1 ) lié à S 1.
S1
O1 Soit un point M du plan P2 ( O 2, y 2, z 2 ) .
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
x1 A x2 VA (2/1) y1
Les coordonnées de M sont, dans
Figure 8.9
( O 2, x 2, y 2, z 2 ) :
L’ensemble des CIR dans le plan fixe P1 0
( O 1, y 1, z 1 ) est le lieu des points I tel que O2 M y2 (1)
O 1 I = AB = constante . Il s’agit donc d’un z2
cercle de rayon R = AB et de centre O1. Ce Les coordonnées de M sont, dans
cercle forme la base Ꮾ du mouvement.
( O 1, x 1, y 1, z 1 ) :
188 Ingénierie mécanique
x1 = 0
db
y = a – ------
O 1 M y 1 = a + y 2 cos α – z 2 sin α (2) 1 -
dα
z 1 = b + y 2 sin α + z 2 cos α z = b + ------
da
1 -
Le centre instantané I du mouvement de S 2 par dα
rapport à S 1 est confondu avec M si :
qui sont les coordonnées paramétriques de M,
VM ( 2 ⁄ 1 ) = 0
pour la base Ꮾ, dans le repère R1 ( O 1, x 1, y 1, z 1 ) .
dO 1 M
soit --------------- = 0 (3) • Recherche de l’équation de la roulante 5 dans
dt
R2 ( O 2, x 2, y 2, z 2 )
• Recherche de l’équation de la base Ꮾ dans R1
( O 1, x 1, y 1, z 1 ) La roulante est la courbe formée par l’ensemble
des points M de coordonnées ( y 2, z 2 ) dans le
Les coordonnées de M ∈ S 2 dans R2 (O 2,
repère mobile R2 ( O 2, x 2, y 2, z 2 ) . La relation (4)
( x 2, y 2, z 2 ) sont constantes. Les relations (1), (2)
s’écrit sous forme matricielle :
et (3) conduisent à :
da
-------
da dα dα sin α cos α y 2 = dα
------ – y 2 ------- sin α – z 2 ------- cos α = 0
dt dt dt – cos α sin α z 2 db
-------
db dα dα dα
------ + y 2 ------- cos α – z 2 ------- sin α = 0
dt dt dt
d’où l’on extrait facilement :
soit
da
y = ------ db
2 dα- sin α – ------
dα
- cos α
da dα dα
------ = y 2 ------- sin α + z 2 ------- cos α z = ------
da db
dt dt dt
2 dα- cos α + ------
dα
- sin α
db dα dα
------ = – y 2 ------- cos α + z 2 ------- sin α
dt dt dt
qui sont les coordonnées paramétriques de M,
pour la roulante , dans le repère
R2 ( O 2, x 2, y 2, z 2 ) .
da dt
------ ------- = y 2 sin α + z 2 cos α
dt dα
db dt
------ ------- = – y 2 cos α + z 2 sin α
dt dα 8.3 PROFILS CONJUGUÉS
8.3.1 Définition (fig. 8.12)
da Le mouvement relatif du plan P2 par rapport au
------- = y 2 sin α + z 2 cos α
dα plan P1 est défini, comme nous venons de le
(4)
db
------- = – y 2 cos α + z 2 sin α montrer, par le roulement sans glissement de la
dα roulante ∈ P 2 sur la base Ꮾ @ ∈ P 1 autour du
CIR I.
La base Ꮾ est la courbe formée par l’ensemble Soit une courbe convexe σ 2 liée au plan mobile
des points M de coordonnées (y1, z1) dans le P 2 ( σ 2 ∈ P 2 ) . Dans le mouvement relatif de P2
repère R1 ( O 1, x 1, y 1, z 1 ) fixe. Les relations (2) par rapport à P1, σ 2 admet une courbe enveloppe
et (4) conduisent directement à : σ 1 dans le plan fixe P1, ( σ 1 ∈ P 1 ) .
8 Étude cinématique des engrenages 189
)
I0 I1 = i0 i1
VK ( 2 ⁄ 1 ) = VI ( 2 ⁄ 1 ) + KI ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 )
)
)
I étant le CIR du mouvement relatif de P2 par I1 I2 = i1 i2 etc.
rapport à P1. – À chaque position relative de la roulante sur
VI ( 2 ⁄ 1 ) = 0 la base Ꮾ, l’égalité suivante doit être vérifiée :
Il vient : ii Ki = Ii Ki = Ri
VK ( 2 ⁄ 1 ) = KI ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) ≠ 0 K i étant le pied de la normale abaissée de ii sur
σ 2. (Par exemple, sur la figure 8.13, on vérifie
Remarque i 3 K 3 = I 3 K 3 = R 3 .)
Il n’a été fait, jusqu’ici, aucune allusion à la Il suffit donc de repérer, avec un compas pointé
forme géométrique des profils conjugués en ii, les distances i i K i , puis tracer les arcs de
σ 1 et σ 2. cercle de rayon R i = i i K i en pointant le compas
en Ii. L’enveloppe σ 1 cherchée est la courbe tan-
Le CIR I est situé sur la normale en K aux profils gente aux arcs de cercle successivement tracés.
conjugués σ 1 et σ 2. Cette remarque est impor-
tante pour la suite. 8.3.3 Fonctionnement de base
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
O1
x y 8.3.4 Profils conjugués
Ꮾ en développante de cercle
Ø d1 = 2r1
S1 a) Introduction
S0 En fait, pour les engrenages, les profils conju-
Figure 8.14 gués σ 1 et σ 2 sont généralement des dévelop-
pantes de cercle qu’il nous faut définir. Les
Soit le repère R ( O 1, x, y, z ) lié à un solide S 0. profils épicycloïdaux, que nous ne développe-
En réalisant deux liaisons pivot S 1 /S 0 et S 2 /S 0 rons pas ici, ne sont pratiquement plus utilisés,
sauf dans les petits mécanismes (horlogerie) où
d’axes respectifs ( O 1, x ) et ( O 2, x ) le caractère le frottement entre les dentures est faible. Les
homocinétique de la transmission est conservé. raisons principales de cet abandon sont les
Il est clair que la pérennité du contact en K des suivantes :
deux profils conjugués conditionne l’existence – nécessité d’une grande précision dans
du CIR du mouvement relatif S 2 /S 1, du fait l’entraxe des deux engrenages ;
même de la définition des profils conjugués. – difficulté de réalisation du profil due à l’exis-
ω
Le rapport de transmission k 12 = -----2- se calcule tence d’un point d’inflexion ;
ainsi : ω1 – existence de vibrations dues à la variation, en
VK ( 2 ⁄ 0 ) = VK ( 2 ⁄ 1 ) + VK ( 1 ⁄ 0 ) direction et module, de l’effort dent sur dent.
avec : VK ( 2 ⁄ 0 ) = KO 2 ∧ Ω ( 2 ⁄ 0 )
b) Définition (fig. 8.15)
VK ( 1 ⁄ 0 ) = KO 1 ∧ Ω ( 1 ⁄ 0 )
Soit un point A sur un cercle de centre O et de
rayon R. Soit une série de points M1, M2, …, Mi
donc : KO 2 ∧ Ω ( 2 ⁄ 0 )
sur ce cercle. La développante de cercle est la
= KI ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) + KO 1 ∧ Ω ( 1 ⁄ 0 ) courbe formée par l’ensemble des points Ai tels
que :
avec Ω ( 2 ⁄ 0 ) = Ω ( 2 ⁄ 1 ) + Ω ( 1 ⁄ 0 )
)
M1 A = M1 A1
ou Ω (2 ⁄ 1) = Ω (2 ⁄ 0) – Ω (1 ⁄ 0)
)
M2 A = M2 A2
il vient
…
KO 2 ∧ Ω ( 2 ⁄ 0 ) = KI ∧ Ω ( 2 ⁄ 0 )
)
M i A = Mi A i
– KI ∧ Ω ( 1 ⁄ 0 ) + KO 1 ∧ Ω ( 1 ⁄ 0 )
les segments Mi A i étant tangents au cercle en
soit IO 2 ∧ Ω ( 2 ⁄ 0 ) = IO 1 ∧ Ω ( 1 ⁄ 0 ) Mi .
Posons Ω ( 2 ⁄ 0 ) = ω 2 .x et Ω ( 1 ⁄ 0 ) = ω 1 .x On peut aussi dire que la développante de cercle
est le lieu des points A quand la droite D (rou-
ω r lante) roule sans glisser sur le cercle C (base), le
alors k 12 = -----2- = ---1-
ω1 r2 point Mi étant le centre instantané de rotation.
8 Étude cinématique des engrenages 191
Mi B = Mi Bi
Dans le mouvement relatif S3/S1 :
)
M i B = Mi B i
Cherchons à définir l’enveloppe σ1 du profil
)
G
a) Introduction S0
σ1 Q
α
S3
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
I Pi (D)
Nous venons d’expliquer que le mouvement
relatif de deux roues dentées revient au roule- H1 ß
ment sans glissement d’une base sur une rou- α
lante. D’autre part, nous savons que le profil en x
Ꮾ ω1
développante de cercle s’obtient, lui aussi, en O1 y
faisant rouler sans glisser, une roulante rectiligne S1
sur une base circulaire. Nous allons voir que les rb1
base : Ød1 = 2r1
deux cercles servant de base (l’un pour le mou- Ꮾ
vement relatif de S 2 et S 1, l’autre pour le tracé x y
Cercle de base Cb1
8.4 AXOÏDES O1
ω1
8.4.1 Introduction (fig. 8.18) S1
D1 Δ : Axe
ici). Le coefficient de frottement dépend
C1
S1 instantané essentiellement :
de rotation
– de la nature des matériaux en contact ;
Figure 8.18
– de l’état de surface.
La condition de non glissement étant réalisée :
Remarque
( T ( 1 → 2 ) < N ( 1 → 2 ) .f , la composante
Dans le cas d’un engrenage cônique, il tangentielle résultant de la puissance à trans-
s’agirait de deux cônes de sommets mettre), la transmission est évidemment homo-
confondus. cinétique. En effet, soit M un point courant de la
194 Ingénierie mécanique
b) Les axoïdes sont des cônes d’axes D1 c) Les axoïdes sont des hyperboloïdes
et D2 concourants en O (fig. 8.23 et 8.24) de révolution d’axes D1 et D2
Dans ce cas, ils se rapportent à un engrenage ni parallèles, ni concourants (fig. 8.25)
cônique. La transmission se réalise avec rotation Dans ce cas, ils se rapportent à des engrenages
instantanée de S 1 /S 2 autour de l’axe central Δ, dits gauches. La transmission se réalise avec
sans translation de S 1 /S 2 suivant cet axe. rotation instantanée de S 1 /S 2 autour de l’axe
O central Δ, accompagnée d’une translation suivant
S1 cet axe.
S1
D1
S2 Δ
D1
Δ
D2
Figure 8.23
S2
Ω (2/0) D2
S1 D1
2δ1 H1
D1 Ω (1/0) j1
H1
u Δ
O M
M
H2 2δ2
H2
j2
Δ Ω (2/0)
Ω (1/2) S2 D2
Figure 8.25
D2
Soit H1H2 la perpendiculaire commune à D1 et
Figure 8.24 D2. Chercher la position de l’axe central Δ
nécessite la connaissance du torseur cinématique
On a toujours Ω ( 1 ⁄ 2 ) = Ω ( 1 ⁄ 0 ) – Ω ( 2 ⁄ 0 ) .
en un point, par exemple H1, relatif au mouve-
Soit M un point quelconque de l’axe central Δ ment de S 2 par rapport à S 1, soit :
tel que H 1 M = r 1 et H 2 M = r 2 .
Le rapport de transmission est (ω1 et ω2 sont pris
Ω ( S2 ⁄ S1 )
ici en valeur absolue) : { Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } =
VH1 ( S 2 ⁄ S 1 )
ω r OM sin δ H 1
k 12 = -----2- = ---1- = ------------------------1
ω1 r2 OM sin δ 2
On sait que l’axe central Δ est parallèle à
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Remarque Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) ∧ VH1 ( S 2 ⁄ S 1 )
H1 M = -----------------------------------------------------------
2
-
Dans le cas particulier où D1 et D2 sont Ω ( S2 ⁄ S1 )
orthogonales, soit δ 1 + δ 2 = 90° , le rapport
de transmission s’écrit : Soit u le vecteur unitaire de Δ.
sin δ En ce point M, le torseur cinématique associé au
k 12 = --------------1- soit k 12 = tan δ 1 mouvement de S 2 /S 1 s’écrit :
cos δ 1
196 Ingénierie mécanique
avec a = MH 2 – MH 1 = r 2 – r 1
{ Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } =
Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) = Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) .u δ 1 = ( u, j 1 ) et δ 2 = ( u, j 2 )
V ( S 2 ⁄ S 1 ) = V ( S 2 ⁄ S 1 ) .u sin δ
M M M
k = -------------1-
sin δ 2
Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) et VM ( S 2 ⁄ S 1 ) sont colinéaires.
Le pas p a donc pour expression :
Par définition de l’axe central, on a : ak sin δ 2
p = --------------------------------------
-
V ( M ∈ ( S 2 ⁄ S 1 ) ) = p.Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) p > 0 k cos δ 2 – cos δ 1
VM ( S 2 ⁄ S 1 ) Les axoïdes sont le lieu, respectivement dans
Soit p = --------------------------------
- chacun des solides S 1 et S 2, de l’axe instantané
Ω ( S2 ⁄ S1 ) de viration Δ (axe central). On peut montrer
p est le pas du mouvement relatif S 2 /S 1. Ce qu’il s’agit d’un hyperboloïde de révolution.
mouvement est en réalité une viration d’axe Δ, Pendant la transmission, ces deux hyperboloïdes
c’est-à-dire, une rotation à la vitesse angulaire ont en commun la génératrice Δ selon laquelle
accompagnée d’une translation à la vitesse ils sont tangents. Ils virent l’un sur l’autre par
linéaire : rotation d’axe Δ et une translation parallèle à Δ.
En pratique, seule une faible longueur des
VM ( S 2 ⁄ S 1 ) = p. Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) hyperboloïdes est utilisée.
Dans le cas particulier où les axes D1 et D2 sont
En définissant des bases adéquates, avec des axes orthogonaux, sans être concourants, on trouve :
contenant D1, D2 et H1H2, les calculs conduisent – les engrenages hypoïdes ;
à: – les roue et vis sans fin.
{ Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } =
Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) = ω 1 ( k cos δ 2 – cos δ 1 ) u
M
VM ( S 2 ⁄ S 1 ) = – akω 1 sin δ 2 u
À SAVOIR
• Soit deux solides S 1 et S 2 en mouvement – Équiprojectivité du champ des vecteurs
relatif et M un point quelconque lié au solide vitesse :
S 2. Le torseur cinématique, relatif à ce mou-
VM ( 2 ⁄ 1 ).u = VN ( 2 ⁄ 1 ).u
vement, s’écrit en M :
avec MN = λu
Ω (2 ⁄ 1)
{ Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) } =
V (2 ⁄ 1)
M M
– Existence d’un axe central Δ, parallèle à
Le torseur bénéficie des propriétés suivantes : Ω ( 2 ⁄ 1 ) . Si MI est perpendiculaire à
– Changement de centre de réduction : Ω ( 2 ⁄ 1 ) , alors Δ passe par le point I défini
VN ( 2 ⁄ 1 ) = VM ( 2 ⁄ 1 ) + NM ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) ainsi :
– Invariant scalaire : Ω ( 2 ⁄ 1 ) ∧ VM ( 2 ⁄ 1 )
MI = -------------------------------------------------
2
-
VM ( 2 ⁄ 1 ).Ω ( 2 ⁄ 1 ) = VN ( 2 ⁄ 1 ).Ω ( 2 ⁄ 1 ) Ω (2 ⁄ 1)
8 Étude cinématique des engrenages 197
Quel que soit le point I appartenant à l’axe • Sur les roues dentées S 1 et S 2 :
central Δ, la relation suivante est vérifiée : – la roulante et la base Ꮾ sont respective-
ment les cercles primitifs C2 et C1 des roues
VI ( 2 ⁄ 1 ) = kΩ ( 2 ⁄ 1 )
S 2 et S 1 ;
• La transmission du mouvement de rotation – les cercles de base C b1 et C b2 admettent une
entre deux arbres résultant de l’engrènement ligne d’action (ou ligne d’engrènement)
d’une roue dentée S 1 sur une roue dentée S 2 comme tangente commune, passant par I.
est homocinétique. Cela signifie que le rap- – pendant l’engrènement, le point de contact
port des vitesses angulaires instantanées K des profils conjugués se déplace suivant
ω la ligne d’action ;
k 12 = -----2- – l’angle de pression α est l’angle formé par
ω1 la tangente en I à C 1 et C 2 et la ligne
est constant, quelle que soit la position relative d’action (valeur courante : α = 20°).
des profils de denture en contact.
• Soit Δ l’axe instantané de rotation dans le
• Le centre instantané de rotation I du mou- mouvement relatif de S 2 par rapport à S 1. On
vement plan sur plan d’un plan P2 sur un plan appelle axoïdes du mouvement, les volumes
P1, est le point situé dans le plan commun à engendrés par Δ dans les repères mobiles liés
P1 et P2, tel que : aux solides S 1 et S 2.
VI ( P 2 ⁄ P 1 ) = 0 Les axoïdes sont :
– des cylindres, pour des engrenages cylin-
Dans le mouvement de P2 par rapport à P1, la driques à axes parallèles ;
trajectoire du point I dans le plan P1 est la – des cônes, pour des engrenages côniques ;
base Ꮾ du mouvement. La trajectoire du – des hyperboloïdes de révolution, pour des
point I dans P2 est la roulante du mouve- engrenages gauches.
ment. Le mouvement plan sur plan de P2 par
rapport à P1 revient à un roulement, sans glis- • Pour les engrenages cylindriques et
sement, de la roulante sur la base Ꮾ, côniques, la transmission se réalise avec rota-
autour du centre instantané de rotation I. tion instantané de S 2 par rapport à S 1 autour
• Soit une courbe convexe σ 2 liée au plan P2. de l’axe instantané de rotation Δ, ou axe cen-
Pendant son mouvement par rapport au plan tral, sans translation d’un solide par rapport à
P1, σ 2 admet une courbe enveloppe σ 1 dans l’autre suivant cet axe.
P1. σ 1 et σ 2 sont respectivement l’enveloppée Pour les engrenages gauches, la rotation ins-
et l’enveloppe des profils conjugués. Soit K tantanée de S 2 par rapport à S 1 autour de Δ
un point de contact entre σ 1 et σ 2, alors la s’accompagne d’une translation d’un solide
vitesse de glissement en K n’est pas nulle : par rapport à l’autre suivant ce même axe. Le
mouvement instantané de S 2 par rapport à S 1
VK ( 2 ⁄ 1 ) = KI ∧ Ω ( 2 ⁄ 1 ) ≠ 0 est donc une viration d’axe Δ.
La normale en K aux profils conjugués passe Soit V ( S 2 ⁄ S 1 ) la vitesse de glissement sui-
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
par I.
vant l’axe central Δ et Ω ( S 2 ⁄ S 1 ) la vitesse
• Les parties actives des dents d’un engrenage
angulaire autour de cet axe, on définit le pas
sont des profils conjugués. Ces derniers sont,
p de la viration :
dans la majorité des réalisations, des déve-
loppantes de cercle. L’existence d’une vitesse V ( S2 ⁄ S1 )
p = ------------------------------
-
de glissement VK ( 2 ⁄ 1 ) non nulle, en dehors Ω ( S2 ⁄ S1 )
du cas particulier où K est confondu avec I, ne Les engrenages hypoïdes et les systèmes roue
compromet pas le caractère homocinétique et vis sans fin sont des cas particuliers d’engre-
de la transmission. nages gauches.
198 Ingénierie mécanique
EXERCICES CORRIGÉS
Figure 8.27
VN (2/1) H′
S2 N
1° Montrer que la position du point K est telle
Ω (2 /1) que :
S1 VM (2/1) Ω ( 2 ⁄ 1 ) ∧ VM ( 2 ⁄ 1 )
- + λΩ ( 2 ⁄ 1 )
MK = -------------------------------------------------
2
M
H Ω (2 ⁄ 1)
Ω ( 2 /1)
avec
MK ⋅ Ω ( 2 ⁄ 1 )
λ = ----------------------------------
2
-
Figure 8.26 Ω (2 ⁄ 1)
2° Montrer que, dans le cas particulier où la
Démontrer l’égalité suivante :
direction de MK est perpendiculaire à celle de
VM ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ Ω ( 2 ⁄ 1 ) = VN ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ Ω ( 2 ⁄ 1 )
Ω ( 2 ⁄ 1 ) ; la relation précédente s’écrit :
(Sur la figure : MH = NH′)
Cette propriété est celle dite de l’invariant Ω ( 2 ⁄ 1 ) ∧ VM ( 2 ⁄ 1 )
MK = -------------------------------------------------
2
-
scalaire du torseur cinématique. Ω (2 ⁄ 1)
Réponse Réponses
Utiliser la propriété du changement de centre de 1° Utiliser la propriété du changement de centre de
réduction d’un torseur cinématique. réduction du torseur cinématique en K.
Traduire vectoriellement la colinéarité des vecteurs
8.2. Soit deux solides S1 et S 2 en mouvement VK ( 2 ⁄ 1 ) et Ω ( 2 ⁄ 1 ) .
relatif et M un point quelconque lié au solide S 2, Utiliser la propriété vectorielle du produit mixte
tel que le mouvement est défini par le torseur suivante :
cinématique suivant (fig. 8.27) : ( A ∧ B ) ∧ C = ( A.B ).C – ( B.C ).A
2° λ = 0 .
Ω (2 ⁄ 1)
Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =
V (2 ⁄ 1)
M M 8.3. Soit deux solides S1 et S 2 en mouvement
avec Ω ( 2 ⁄ 1 ) et VM ( 2 ⁄ 1 ) non colinéaires (M relatif. Soit M et N deux points particuliers du
n’est donc pas un point central). solide S 2 tels que les vecteurs vitesse VM ( 2 ⁄ 1 )
8 Étude cinématique des engrenages 199
VM (2/1) Ω (2 ⁄ 1)
M Tc ( S 2 ⁄ S 1 ) =
S2 V (2 ⁄ 1)
N N
S1
Soit MN = λu
Figure 8.28
VN (2/1)
1° Monter que le lieu des points M et N, donc
VM (2/1) N
l’axe central Δ est une droite, parallèle à
Ω (2 ⁄ 1) .
u
2° Montrer que l’axe central Δ est le lieu des M
points de vitesse constante. S1
S2
Réponses
1° Utiliser la propriété du changement de centre de Figure 8.29
réduction du torseur cinématique en N.
Traduire vectoriellement le parallélisme de
Démontrer l’égalité suivante
VM ( 2 ⁄ 1 ) , VN ( 2 ⁄ 1 ) avec Ω ( 2 ⁄ 1 ) . VM ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ u = VN ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ u
( Ω ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ NM ) ⋅ Ω ( 2 ⁄ 1 ) Cette propriété est appelée équiprojectivité du
NM = ----------------------------------------------------------------
2
- vecteur-vitesse.
Ω (2 ⁄ 1)
Ω ( 2 ⁄ 1 ) ⋅ NM Réponse
NM = λΩ ( 2 ⁄ 1 ) avec λ = ----------------------------------
2
- Le solide étant indéformable :
Ω (2 ⁄ 1)
2
(Utiliser la propriété du produit mixte : voir MN = constante .
exercice 8.2 réponse 1°.) Soit R ( O, x, y, z ) un repère lié au solide S1.
2° Choisir un point P sur l’axe central Δ. L’égalité :
Utiliser la propriété du changement de centre de d 2
réduction du torseur cinématique en P. ----- MN = 0 conduit au résultat
dt
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Introduction
En construction mécanique, nombreuses sont les applications pour lesquelles les axes des
arbres doivent rester parallèles. Les raisons peuvent être liées au principe même de la
transmission quand il s’agit, par exemple, d’un train épicycloïdal plan. Mais des considéra-
tions purement architecturales conduisent aussi à concevoir des réducteurs, ou boîtes de
vitesses, dont le parallèlisme des arbres d’entrée et de sortie présente un intérêt. Il peut
faciliter leur intégration dans une chaîne de transmission de puissance. Les roues dentées
sont alors nécessairement cylindriques, à denture droite ou hélicoïdale.
p = IM 2 = IM 1
x y E
S2
C2 (Ø d2)
M2
I
e
M1 C1 (Ø d1) b
S1
h
La contrainte normale maximale dans cette sec- des considérations de tenue en flexion de la
tion est : dent, ne constitue pas toujours une méthode
MF T × 2,25 × M T valable. L’aptitude du matériau à résister
σ M = ---------M- = ------------------------------
2
- = 5,47 ---------2- aux pressions superficielles existant au
I x′x kπ 3 kM
-------- -------- × M niveau du contact dent sur dent est aussi un
--e- 24 critère d’évaluation. Toutefois, cet aspect
2 ne sera pas développé dans cet ouvrage.
La condition de résistance en flexion de la dent
s’écrit : σ M ≤ σ pe
σpe = Contrainte pratique en extension 9.2.3 Définitions et relations
du matériau à connaître (fig. 9.4 et tableaux 9.1
et 9.2)
T T
ou 5,47 ---------2- ≤ σ pe d’où M ≥ 2,34 -----------
kM kσ pe
Les modules normalisés sont choisis dans la
série Renard (tableau 9.2)
On choisit le module normalisé immédiatement
On utilise en priorité la série 1. Il faut éviter
supérieur.
l’emploi de la série 3.
Remarque Remarquons que l’entraxe a ne peut être quel-
conque. En effet, c’est le produit d’un nombre
L’expérience montre que définir le module normalisé (le module M) par un nombre entier
M comme précédemment, seulement par (Z1 + Z2). Par conséquent, dans un couple
Entraxe = a
πM an
πM de pregle
ssion
2 πM
α
2
tangente commune
ha
d’acigne
tion
h
L
hf
A
S2 B S1
Points d’action
ied
de p
cle b1
Cer
eC
Ce B' b as if C 1
Ce rcl e i t
ed ed im
te
rcl ep rcl pr
tê
ed ied Ce le
de
c
C
eb r
Ce
er
A'
le
as
cl
rc
e
Ce
e
Ce
C
pr
b2
rcl
im
ed
iti
fC
et
2
ête
πM
2 πM
2
ΠM
Ødf2
Ød2
Øda2
Désignations Relations
Cercles Primitif C
de base Cb
de tête Ca
de pied Cf
Diamètres primitif d d = M.z
de tête da da = d + 2 M
de pied df df = d – 2,5 M
Dent hauteur h h = 2,25 M
creux hf hf = 1,25 M
saillie ha ha = M
largeur b b = kM
pas au primitif p p = πM
πM
intervalle i i = --------
2
πM
épaisseur e e = --------
2
T
Module M M ≥ 2,34 -----------
kσ pe
ω d
Rapport de transmission k12 k 12 = -----2- = ----1-
ω1 d2
Z
= -----1
Z2
1
Entraxe a a = ---- ( d 1 + d 2 )
2
1
a = ---- M ( Z 1 + Z 2 )
2
Série 2 0,55 0,7 0,9 1,125 1,375 1,75 2,25 2,75 3,50 4,50 5,50
7 9 11 14 18 22 28 36 45
d’engrenages à denture droite, la position rela- TABLEAU 9.3 COEFFICIENT K DÉFINISSANT LA LARGEUR
DE LA DENTURE
tive des paliers guidant les arbres ne peut être
imposée a priori. Vitesse Effort
Qualité
k angulaire tangentiel
Le tableau 9.3 donne des indications concernant de la surface
T
la valeur de k dans la relation b = k.M expri-
de 4 à 6 non taillée faible faible
mant la largeur de la dent.
de 8 à 10 taillée non moyenne moyen
En général, la roue dentée liée au moteur porte rectifiée
le nom de pignon. Le pignon engrène sur la
de 10 à 16 taillée, grande grande
roue (fig. 9.5). rectifiée
204 Ingénierie mécanique
)
M 0 N = MA = r b tan α A
)
Roue
Avec MN = rb .α A , il vient :
)
M 0 N = rb .θ = rb tan α A – rb .α A
Soit θ = tan α A – α A
Figure 9.5 qui s’écrit θ = ινϖ.α A (2)
M0 N = rb .θ
r
cos α A = ----- . cos α (4)
)
= M0 N – MN rA
Ligne d’action
L D
M
Mp
rb
B r
αA αAp rA A
(Cb) A eA C
θ rAp N e
Ap rA
αAp
Mo M eb
(CA)
(C) β
rb
αA θ
(Cb) rb
rAp
(c)
rA
)
---- eA = BC – AC
2
)
avec BC = rA .β
1
---- e b = rb .β 9.3 PROBLÈMES LIÉS
2
1 rA À L’ENGRÈNEMENT
)
r Figure 9.8
sachant que
πM Cette condition est réalisée si l’on vérifie l’iné-
invα = tan α – α et e = -------- galité suivante :
2
AB est supérieur au pas p.
Remarque Ainsi, on définit le rapport de conduite :
Au niveau du cercle de base (Cb), αA = O. AB
k = ------- > 1 .
L’épaisseur de la dent, à ce niveau est, p
d’après la relation (5) : En pratique : k = 1,3.
206 Ingénierie mécanique
2
9.3.4 Glissement
Ainsi que cela a été développé dans le chapitre 3,
il existe un glissement relatif des profils conju- 1
gués pendant l’engrènement (en dehors du
CIR). Le rendement mécanique de la transmis-
sion dépend, en partie, de ce glissement.
Figure 9.10
Déterminer, pour chacune des deux roues den-
9.4 LES CORRECTIONS tées (cylindriques à denture droite), les élé-
DE DENTURE (FIG. 9.9) ments de taillage donnés dans le tableau 9.1.
Les roues dentées sont en acier pour lequel la
Pour éviter les problèmes d’interférence, un contrainte pratique en extension est σpe = 80 MPa.
moyen consiste à décaler l’axe primitif de la
➤ Corrigé
crémaillère de taillage, du cercle primitif de la
roue à tailler. La denture ainsi taillé est dite Soit 1 le pignon lié à l’arbre moteur ;
déportée. soit 2 la roue dentée liée à l’arbre récepteur.
1° Calcul du module et des diamètres primitifs
Denture non définitifs
corrigée ( déport nul) Crémaillère
• Calcul des diamètres primitifs approximatifs
d
– Rapport de transmission :
Ligne de référence ω d 240 1
confondue avec la ligne k 12 = -----2- = ----1- = ------------- = -----
primitive de taillage ω1 d2 1 200 5
5 d1 = d2 (1)
Denture à tailler
Denture corrigée
– Entraxe :
(déportée) 1
----- ( d 1 + d 2 ) = 320
d 2
Ligne de référence d 1 + d 2 = 640 (2)
Ligne primitive
de taillage • Les solutions des équations (1) et (2) sont :
d 1 = 106,6
Figure 9.9 d 2 = 533,3
9 Engrenages à axes parallèles 207
β A
A
T
Roue 2 Pignon 1
Figure 9.14
T
T′ = -------------
cos β
a b
T étant la composante tangentielle de l’effort de
contact, provenant de la puissance à transmettre.
Figure 9.12
Rappelons (voir § 9.5.1) que la composante tan-
c) Profil réel. Profil apparent (fig. 9.13) gentielle T s’obtient à partir de la relation :
P = M.ω
pa
πN
A' B' pr avec ω = -------
30
Direction
b
du plan apparent d
et M = T ---
A B B"
Pa 2
Di
β du rectio d πN
nts
nr
Pr
éel 2 30
es
ed
60P
Ax
D’où T = -----------
Figure 9.13 πdN
Les profils sont toujours en développante de P en W ;
cercle, mais l’axe des dents est incliné d’un d en m ;
angle β par rapport à l’axe principal du cylindre N en tr/min.
primitif.
60P 60P
Ainsi définit-on deux profils : soit T = --------------- ου ---------------
πd 1 N 1 πd 2 N 2
– le profil réel, contenu dans le plan Pr , per-
pendiculaire à l’axe des dents ; Le module réel a donc pour valeur :
– le profil apparent, contenu dans le plan Pa ,
T′
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Désignation Relations
Diamètres primitif d d = Ma .Z
d a = d + 2h a = M r ------------- + 2
Z
de tête da
cos β
d f = M r ------------- – 2 ,5
Z
de pied df
cos β
Entraxe 1 1 Mr
a a = ---- ( d 1 + d 2 ) = ---- ------------- ( Z + Z2 )
2 2 cos β 1
Rapport de transmission ω d Z
k12 k 12 = -----2- = -----1- = -----1
ω1 d2 Z2
Cette relation peut aussi s’écrire : moins égal au pas apparent correspondant à
πMr = π Ma cos β
)
l’arc AB″ :
Mr
)
BB ″ ≥ AB avec AB = p a
(1) : En effet, pour qu’il y ait continuité d’engrè- soit b tan β ≥ pa ; b tan β ≥ πMa ;
nement, il faut satisfaire à la condition suivante
Mr
(fig. 9.13) : b tan β ≥ π ------------
-
BB″ > AB cos β
O2
b1
D1
z
S0
S2 (non schématisé) y
P(1∅ 2)
α
β
x
l1 P
P
E1
S1
a1
Cylindre primitif
z de diamètre : d1 = 2r1
y
O1 x
z y
Cm1
S0
N1 P(1∅ 2)
β
S3 ( non schématisé) α
y0
S1 R
A β
β P
T x
α : angle de pression
9.7.2 Cas particulier des roues 9.7.4 Influence des efforts sur la nature
à denture droite des paliers
Si la roue S 1 est à denture droite, l’angle d’incli- L’étude de l’équilibre de l’ensemble {roue dentée
naison d’hélice β est nul. Le glisseur S 1, arbre) par rapport aux paliers assurant sa
{ T ( S 1 → S 2 ) } s’écrit en P et dans R : liaison pivot conduit à définir les éléments des
torseurs d’actions mécaniques aux centres O 1
T 0
de la liaison linéaire annulaire et O 2 de la liaison
{T(1 → 2) } = 0 0 sphérique (voir fig. 9.16).
Dans le palier de centre O 1, le torseur d’actions
R0
P
mécaniques relatif à la liaison linéaire annulaire
P (1 → 2) = T+R s’écrit :
60P Xo 0
où : T = ---------------
πd 1 N 1 1
{ T ( S0 → S1 ) } = 0 0
P (1 → 2)
T
= -------------
cos α Z 0 R
o 1 o 1
R = T tan α Dans le palier de centre O2, le torseur d’actions
T mécaniques relatifs à la liaison sphérique s’écrit :
0
{ T ( S1 → S2 ) } = 0
Soit 0 X o2 0
T tan α 0
P { T ( S′0 → S 1 ) } = Y o 0
2
T
P (1 → 2) = ---------------------------- X o2 b 1 Z o2
cos α. cos β
T 60P tan α et { T ( S′0 → S 1 ) } = Y o 0
R = ------------- tan α = --------------- . -------------
2
cos β πd 1 N 1 cos β Z o2 – b 1 X o2
E 1 R
T 0 Posons C m1 = C m1 y le couple moteur exercé
Soit { T ( S 1 → S 2 ) } = T tan β 0 par un solide S 3 accouplé en bout de S 1 au point
tan α N 1, tel que :
- 0
T ------------
cos β
P E1 N1 = – c1 y ; c 1 > 0
9 Engrenages à axes parallèles 215
0 0 – T r1 A 0 0 avec l1 = a 1 + b 1
+ 0 Cm + – A – r1 T = 0 0
Ces torseurs sont relatifs au guidage d’une
1
E1 0 0 R E1 – R 0 R E 1
0 0 R roue S 1 à denture hélicoïdale. Dans le cas
soit X o1 + X o2 – T = 0 particulier où la roue S 1 est à denture droite,
la composante axiale A est nulle. Les
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
avec l 1 = a 1 + b 1 Remarque
L’expression de ce dernier torseur
----
a1
- T 0 { T ( S′0 → S 1 ) } montre que pour le
l1 guidage d’une roue à denture droite, la
et { T ( S′0 → S 1 ) } = 0 0 liaison S′0 ⁄ S 1 en O 2 peut être, en théorie,
de type linéaire annulaire.
a - R 0
1
----
l1
O 1 R
avec l 1 = a 1 + b 1
À SAVOIR
• Les profils conjugués d’engrenages cylin- ce qui permet l’emploi de cette formule :
driques à denture droite sont des dévelop-
pantes de cercle. Le dimensionnement des e
eA = rA --- + 2 ( inv α – inv α A )
dents est fonction d’un module normalisé M, r
dont la valeur approximative est issue d’un où inv␣ est la fonction involute définie :
calcul de résistance des matériaux :
inv α = tan α – α
T
M ≥ 2 ,34 ------------ • La continuité d’engrènement entre deux
k.σ pe
roues dentées en prise n’est assurée que si le
T : composante tangentielle de l’effort de rapport de conduite k est supérieur à 1 (en
contact, calculée à partir de la puissance à pratique k = 1,3) (fig. 9.8).
transmettre (en N) ; Il y a interférence entre deux profils conjugués
k : constante (valeur courante : k = 10) ; quand, dans une position relative donnée, ils
σpe : résistance pratique en extension du ne sont plus tangents. Les relations suivantes
matériau constituant la denture (en MPa). permettent d’éviter ce phénomène.
La valeur normalisée du module M, ainsi que 1 ω
les relations essentielles à connaître sont don- --- ≤ -----2- ≤ 6 et Z 1 ou Z 2 ≥ 13
6 ω1
nées dans les tableaux 9.1 et 9.2, accompa-
gnés du schéma de la figure 9.4. L’interférence peut aussi être annulée par une
• Pour déterminer l’épaisseur eA d’une dent correction de denture, qualifiée alors de
sur un rayon rA différent du rayon primitif r, déportée (fig. 9.9).
connaissant le module M et l’angle de pres- • Pour les engrenages cylindriques à denture
sion α, les relations suivantes permettent de hélicoïdale, il est défini un profil réel et un profil
calculer successivement (fig. 9.6 et 9.7) : apparent. Le dimensionnement des dents est
e : l’épaisseur de la dent sur le rayon primitif r fonction d’un module réel normalisé Mr.
πM T′ T
e = -------- Mr ≥ 2 ,34 ----------- T′ = -------------
2 kσ pe cos β
α A : angle variable selon la position du point
A sur le profil. β : angle d’inclinaison d’hélice.
r π
cos α A = ----- cos α k = ------------
rA sin β
9 Engrenages à axes parallèles 217
La valeur normalisée du module réel Mr, – pour une roue S 1 à denture hélicoïdale (voir
ainsi que les relations essentielles à connaître sens de l’angle β et du couple moteur C m1
sont données dans les tableaux 9.2 et 9.5. sur la figure 9.16) :
Contrairement aux engrenages cylindriques à
denture droite, les engrenages cylindriques à
denture hélicoïdale permettent une variation b1
----- T 0
l1
d’entraxe. Celle-ci est fonction de l’angle
d’inclinaison d’hélice β, comme le montre la T { S0 → S1 } = 0 0
relation suivante :
r1
---- A + ----- R 0
b1
l1 l1
1 Mr
- ( Z + Z2 )
a = --- ------------ O 1 R
2 cos β 1
(pour une denture droite :
a1
----- T 0
1 l1
β = 0 et a = --- Mr ( Z 1 + Z 2 ) )
2 et T { S0′ → S 1 } = A 0
• L’action de contact exercée au point P par
a1
----- R – --- A 0
t1
une roue dentée S 1, sur une roue dentée S 2, l1 l1
peut s’écrire (fig. 9.16) : O 2 R
T A R
----- T 0
a1
Denture droite 0 T tan α l1
60P
-----------
πdN tan α
et T { S0′ → S 1 } = 0 0
Denture hélicoïdale T tan β T -------------
cos β
----- R 0
a1
Figure 9.17 l1
O 2 R
• Dans le cas particulier où la liaison pivot
d’axe ( O 1, y ) de l’arbre portant la roue dentée
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
EXERCICES CORRIGÉS
T O
M ≥ 2 ,34 ----------- .
kσ pe
Figure 9.18
Montrer que l’on peut aussi écrire : Calculer :
10 ,94 C 1° l’épaisseur de la dent sur le cercle de tête.
M≥---------------------m- 2° l’épaisseur de la dent sur le cercle de base
3 k.z.σ pe
3° le rayon OP, si P est l’intersection des deux
Z : nombre de dents. Cm : couple transmis.
développantes de cercle.
Réponses
9.2. Un arbre moteur transmet une puissance 1° 3,80.
de 5 kW à 1 500 tr/min grâce à un pignon cylin- 2° 10,20.
drique à denture droite, en matériau composite, 3° 108,58.
engrenant sur une roue en fonte devant tourner à
500 tr/min. On adoptera : σpe (pignon) = 9.4. On veut réaliser une transmission de puis-
200 MPa, k = 12 et un entraxe approximatif de sance entre deux arbres parallèles, dont l’entraxe
210. est définitivement fixé à 80, en utilisant des roues
Calculer pour chacune des deux roues dentées, cylindriques à denture hélicoïdale. Les arbres
les éléments de taillage du tableau 9.8. moteur et récepteur doivent tourner respective-
Réponse ment à 1 000 et 750 tr/min. La condition de
résistance de la dent en flexion implique l’utili-
TABLEAU 9.8
sation d’un module réel compris entre 2 et 3.
Pignon Roue Calculer :
1° l’angle d’inclinaison d’hélice de chacune des
Diamètres primitifs 105 315
de tête 113 323 roues.
de pied 095 305 2° les nombres de dents.
Dents hauteur 09,000
3° les diamètres primitifs.
creux 05,000 Réponses
saillie 04,000
(Pour Mr = 2)
largeur 48,000
pas 12,566
1° β = 15°45′.
intervalle 06,283 2° Z 1 = 33 ; Z 2 = 44.
épaisseur 06,283 3° d 1 = 68,5 ; d 2 = 91,5.
Module 4
9.5. Une roue à denture hélicoïdale a les carac-
Nombre de dents 26 78 téristiques suivantes :
Rapport de transmission 1/3 Z = 66 ;
Entraxe 208
d a = 400 (exactement) ;
d f = 375 (approximativement).
Calculer :
9.3. Une roue cylindrique à denture droite a les 1° le module réel.
caractéristiques suivantes (fig. 9.18). 2° le diamètre de pied.
module : M = 5 ; 3° le diamètre primitif.
diamètre primitif : d = 200 ; 4° l’angle d’inclinaison d’hélice.
angle de pression : α = 20. 5° la largeur de la roue.
9 Engrenages à axes parallèles 219
X2 0
9.6. Une roue à denture hélicoïdale S 1 transmet
et T { S0 ′ → S 1 } = Y 2 0
une puissance de 9,5 kW à une vitesse angulaire
de 3 000 tr/min en engrènant sur une autre roue Z 0 R
O 2 2
à denture hélicoïdale S 2 (les axes de S 1 et S 2
les torseurs représentatifs des actions mécani-
sont parallèles) (fig. 9.19). Soit R ( P, x, y, z ) le ques exercées, respectivement en O 1 et O 2 par
repère défini à la figure 9.19. les paliers S 0 et S 0′ sur l’ensemble {arbre, roue
La roue dentée S 1 est définie ainsi : dentée S 1}.
– angle d’inclinaison d’hélice : Calculer les éléments X 1, Y 1, X 2, Y 2, Z 2 des
β = ( y, u ) = 12° torseurs T { S 0 → S 1 } et T { S0 ′ → S 1 } , ainsi
– angle de pression : α = 20° que le couple moteur Cm1.
– diamètre primitif : d 1 = 60 Réponses
Un couple moteur C m1 = C m y , Cm > 0 est X 1 = 540 N.
appliqué par l’intermédiaire d’un manchon Z 1 = 223,8 N.
d’accouplement S 3 (non schématisé sur la X 2 = 468 N.
figure 9.19). Y 2 = 214 N.
Les positions relatives des points N 1, O1, P et Z 2 = 151,2 N.
O 2 sont données sur la figure par les cotes : Cm1 = 30,24 Nm
O2
z
S2 (non schématisé)
y S'0 b1
P x
S1
Diamètre primitif d1
a1
y
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
O1 y
x u
l1
S0 P
Cm1
N1 S1
S3 ( non schématisé)
Figure 9.19
Chapitre 10
Engrenages à axes non
parallèles
Introduction
En construction mécanique, rares sont les applications où, sur un mécanisme tel une boîte
de vitesses ou un réducteur, la position relative arbre d’entrée/arbre de sortie, est quel-
conque. En dehors du cas où il y a parallélisme (voir chapitre précédent) dans la plupart
des réalisations, ces arbres ont leurs axes perpendiculaires, concourants ou non. Les trains
épicycloïdaux sphériques correspondent à ces cas, ainsi que bon nombre de renvois
d’angle pour lesquels le système roue et vis sans fin offre, en outre, un grand rapport de
réduction. Les roues dentées utilisées peuvent être côniques, cylindriques ou hypoïdes.
δ
d=2r
Cône
primitif θa
Figure 10.3 θf
δ
δ+θa
δ-θf H A
O
Remarque Cpi : cône de pied
Ce module moyen Mm , calculé par une Cpr : cône primitif
Ct : cône de tête
condition de résistance en flexion de la
da
df
b) Module normalisé
Figure 10.4
Si d est le diamètre primitif relatif à la base du
cône primitif, on a : Dans le triangle OHC,
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Désignations Relations
Module moyen Mm T
M m ≥ 2,34 ------------
kσ pe
à la base du cône primitif M b
r m + ----- sin δ
M = -------------------------------- .M m
2
rm
Diamètre primitif moyen dm
primitif
à la base du cône d d = MZ
de tête da da = d + 2 h a . cos δ
= M ( Z + 2 cos δ )
de pied df df = d – 2 h f . cos δ
= M ( Z – 2,5 cos δ )
Dents à la base hauteur h h = 2,25 M
du cône primitif creux hf hf = 1,25 M
saillie ha ha = M
largeur b b = k.M k ≥ 5
pas au primitif p p = πM
intervalle i πM
i = ---------
2
πM
épaisseur e e = ---------
2
ω sin δ Z
rapport de transmission k12 k 12 = ------1 = --------------1- = -----1
ϖ2 sin δ 2 Z2
d
nombre de dents Z Z = -----
M
Cône
primitif Cpr
de tête Ct
de pied Cpi
M1 = 35,81 Nm
1
D2 Le module moyen peut être donné par la relation :
H1 3
2δ1 D1 10 ,94 × M1 10 ,94 × 35 ,81.10
O Mm ≥ 3 ---------------------------- ≥ 3 --------------------------------------------
k × σ pe × Z 1 5 × 140 × 23
M
2δ2
Mm ≥ 2 ,89 avec k = 5
Nota : Le choix de la valeur de k (k ≥ 5, ici k = 5)
H2
est arbitraire. Cette valeur peut ensuite être aug-
mentée si l’on souhaite diminuer celle du module.
2
2° Calcul des angles au primitif ␦ 1 et ␦ 2
Figure 10.5 Z
tan δ 1 = ----1-
Z2
10.1.3 Exemple de calcul (fig. 10.6)
ω Z 250
Il s’agit de transmettre une puissance de 1,5 kW k 12 = -----2- = ----1- = --------- = 0 ,625
ω1 Z2 400
entre deux arbres d’axes perpendiculaires et
concourants dont les fréquences de rotation sont 23
Z 1 = 23 d’où Z 2 = ------------- = 36 ,8
respectivement 400 et 250 ± 5 tr/min. 0 ,625
Définir, pour chacune des roues côniques à den- Choisissons Z 2 = 37.
ture droite pyramidale, les éléments de taillage 23
donnés dans le tableau (fig. 10.1) du para- tan δ 1 = ------ soit δ 1 = 31° 51′ .
37
graphe 10.1. 2, si la contrainte pratique en
extension de l’acier constituant les engrenages δ 1 + δ 2 = 90° soit d2 = 58° 09'.
est σpe = 140 MPa : on donne le nombre de 3° Calcul du diamètre primitif approché d1*
dents du pignon 1 : Z 1 = 23. d m1 = M m .Z 1 = 2 ,89 × 23 = 66 ,47
➤ Corrigé La largeur de la dent est :
Le calcul est ici mené en plusieurs étapes où b = k.M m = 5 × 2 ,89 = 14 ,45 soit 15.
sont, dans un premier temps, successivement Finalement :
déterminés le module moyen, les angles au pri-
d 1 = d m1 + 2 ---- sin δ 1
mitif et les diamètres primitifs. * b
2
1° Calcul du module moyen
= 66 ,47 + 15 sin 31° 51′
Pignon 1
*
d 1 = 74 ,38
4° Calcul des diamètres primitifs définitifs d1
et d2
* 74 ,38
d 1 = MZ 1 d’où M = ------------- = 3 ,23
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Roue 2 T
23
Choisissons M = 3,5 dans la série secondaire
Figure 10.6 Renard.
P = Mω s’écrit, pour la roue 1 : Finalement :
πN d 1 = MZ 1 , d 1 = 3 ,5 × 23 = 80 ,5
P = M 1 ω 1 = M 1 ---------1 d 2 = MZ 2 , d 2 = 3 ,5 × 37 = 129 ,5
30
30P 30 × 1 ,5 × 1 000 5° Voir le tableau 10.2 pour les éléments de
d’où M 1 = ---------- = ---------------------------------------- taillage
πN 1 π × 400
224 Ingénierie mécanique
Pignon Roue S2
Module 3,5
Diamètre primitif 80,500 129,500 y
Diamètre de tête 86,445 133,195
Diamètre de pied 73,068 124,880
Hauteur 07,875
δ1
Creux 04,375
A Q
Saillie 03,500
Largeur 17,500 P(S1–>S2)
P R
dm
Pas au primitif 10,995 S2
Intervalle 05,497 S1 α
T
Épaisseur 05,497 Q
o
S0
Rapport de transmission 00,621 x z
P
Nombre de dents 23 37
S1
au primitif 31° 51′ 58° 09′
(31,86) (58,13) Figure 10.7 SOLLICITATIONS SUR ROUE CONIQUE
de creux 3,283
Angles
de saillie 2,628 ( Q, y ) : axe de rotation de S 1 ;
de tête 34,488 60,758 ( O, y, z ) : plan contenant les axes des deux
de pied 28,577 54,847 roues dentées S 1 et S 2 ;
245 255 ( O, x ) : tel que y ∧ z = x .
Nota : Le problème impose --------- ≤ k 12 ≤ --------- ,
400 400
soit 0 ,612 ≤ k ≤ 0 ,637 A Q
δ1
Nous vérifions cette condition avec k 12 = 0,621. δ1
y P
T R
O
10.1.4 Efforts transmis aux paliers x
x z
a) Introduction (fig. 10.7) T
P(S1–>S2)
Soit une transmission de puissance assurée, entre α
deux arbres d’axes perpendiculaires et concou-
rants, par l’engrènement de deux roues côniques Q
y α P(S1–>S2) Remarque
O
z T L’étude des engrenages cylindriques à
denture hélicoïdale a été menée au chapitre
S0
9, paragraphe 6, dans le cas particulier où
Ω(S1/S0) x
les axes sont parallèles.
Figure 10.9
226 Ingénierie mécanique
)
de secteur angulaire MON . Soit n 1 le nombre de
D1
D1 tours correspondant de la vis 1 et n 2 le nombre
de tours correspondant de la roue 2. Alors :
)
MN = n 1 × Pa = n 2 × πd 2
Pa est le pas principal (ou générateur) de la vis
Vis 11
Vis avec Pa = n × pa .
Roue 2 n : nombre de filet par pas principal ;
pa : pas apparent commun à 1 et 2.
Figure 10.10 ROUE ET VIS SANS FIN D’autre part : πd 2 = Z 2 .pa .
Z 2 : nombre de dents de la roue 2.
β Il vient finalement :
n 1 np a = n 2 .Z 2 pa
γ n2 n ω n
d’où ----- = ----- soit -----2- = -----
n1 Z2 ω1 Z2
D1
Z
k 12 = ----- ou -----1-
n
(1)
Roue 2
Z 2 Z 2
Vis 1
d’ axe D2 d’ axe D1
On a aussi :
D2 d1 d
Z 1 = -------
- Z 2 = -------2-
Figure 10.11 M a1 M a2
Remarquons que les angles β et γ sont mesurés Ma : module apparent.
par rapport aux axes des engrenages concernés,
soit respectivement D 2 et D 1 (ce repérage est Mr
- pour 1
M a1 = -----------
aussi celui qui a été retenu dans l’étude des cos γ
roues à denture hélicoïdale du chapitre 11). Mr
Notons la relation : β + γ = 90°. - pour 2
M a2 = ------------
cos β
Les hélices de la vis 1 et de la roue 2 sont toutes d d
les deux à droite, ou toutes les deux à gauche. donc Z 1 = ------1 cos γ Z 2 = ------2 cos β
Mr Mr
10 Engrenages à axes non parallèles 227
Z1 Z2
a = --- Mr ------------
1
pr Il vient - + ------------
-
pa 2 cos g cos b
u
nd
c tio l
e e
Dir n ré D’autre part, pour une bonne tenue en torsion de
pla B
la vis, un diamètre primitif minimal s’impose. En
Figure 10.13 pratique, la relation suivante doit être vérifiée :
Mr
Module réel Mr M a 1 = ------------
-
cos γ
Mr
Module apparent Ma1 M a2 M a 2 = -------------
cos β
πM
Intervalle réel ir i r = -----------r
2
πM r
Épaisseur réelle er e r = -----------
2
Hauteur h h = 2,25 Mr
Creux hf hf = 1,25 Mr
Saillie ha h a = Mr
Mr Z 1
Diamètre primitif d1 d2 d 1 = Ma1 . Z 1 = -------------
cos γ
Mr Z 2
d 2 = Ma2 . Z 2 = -------------
cos β
10 M r ≤ d 1 ≤ 15 M r
Z1
Diamètre de tête d 1a d 2a d 1a = M r ------------
- + 2
cos γ
Z2
d 2 a = M r ------------- + 2
cos β
Z1
Diamètre de pied d 1f d 2f d 1f = M r ------------
- – 2 ,5
cos γ
Z2
d 2f = M r ------------- – 2 ,5
cos β
Longueur l – l ≥ 6 πMa
Z1 Z2
a = ---- M r ------------
1
Entraxe a - + -------------
2 cos γ cos β
d1 d2
Nombre de dents n (ou Z 1) Z2 Z 1 = ---------- Z 2 = ----------
Ma1 M a2
n Z ω d
Rapport de transmission k 12 k 12 = ----- -----1 = -----2- = -----1- tan β
Z 2 Z 2 ω1 d2
10 Engrenages à axes non parallèles 229
γ f) Réversibilité et irréversibilité
0 x P X d’un système roue et vis sans fin
Figure 10.14 Un système roue et vis sans fin est dit réversible
quand la rotation de la vis entraîne celle de la
roue, et réciproquement.
1 Z1 Z2
En effet, la relation a = --- M r ----------- - + ------------
- Quand la rotation de la roue ne peut entraîner
2 cos γ cos β celle de la vis, le système est dit irréversible.
permet d’écrire :
2a Z1 Z2 La réversibilité dépend des valeurs relatives des
------ = -----------
- + ------------
- angles d’inclinaison d’hélice (β ou γ), et de
Mr cos γ cos β
l’angle de frottement ϕ. Ce dernier peut varier
d1 + d2 Z1 Z2 essentiellement en fonction de la nature des
et ---------------- = -----------
- + ------------
- matériaux en contact au niveau des profils de
Mr cos γ cos β
denture. L’état de surface et la lubrification sont
soit encore, comme cos γ = sin β : aussi des éléments déterminants.
d1 + d2 Z1 Z2 Notons seulement que la condition de réversibi-
---------------- = -----------
- + ------------
- (1)
Mr sin β cos β lité s’écrit : β > ϕ.
Posons X = Z 1 et Y = Z 2, et construisons un Cette relation s’applique aussi pour les engre-
segment PQ de longueur nages cylindriques à denture hélicoïdale (voir
paragraphe 2.3).
2a
PQ = ------ g) Vis globique. Vis tangente
Mr
dans le plan XY, passant par le point M de coor- Concernant les formes complémentaires au
données (x, y) tel que P et Q soient les points de niveau de l’engrenage entre la vis 1 et la roue 2,
contact de ce segment respectivement avec les deux dispositions constructives sont possibles :
axes OX et OY. On peut vérifier que l’angle – la vis 1 épouse le contour de la roue 2. Dans
ce cas la vis est qualifiée de globique
OQP représente l’angle d’inclinaison d’hélice (fig. 10.15) ;
β de la roue. En effet :
x Z1
• QM = ------------ = -----------
-
sin β sin β
1
d’autre part
Mr Mr
- .Z 1 = -----------
d 1 = M a1 Z 1 = ----------- - .Z
cos γ sin β 1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
2
d 1 . sin β
d’où Z 1 = ------------------
-
Mr
d 1 . sin β d
- = ------1
Il vient QM = --------------------
Mr . sin β Mr Figure 10.15 VIS GLOBIQUE
1 coordonnées :
X = Z1 = 3
a et Y = Z 2 = 26
β M
D’autre part 26
2 2a
PQ = ------ ,
Mr
soit PQ = 40.
Figure 10.17
La position du seg-
Calculer le module et les angles d’inclinaison ment PQ passant
d’hélice β et γ respectivement de la roue et de la par M, et telle que P
vis. et Q soient respecti-
vement sur OX et
➤ Corrigés OY est unique. On 3 P X
1° Calcul du module mesure β = 13°. Figure 10.18
1
L’entraxe est a = --- ( d 1 + d 2 ) M r .Z 1 Mr .Z 1
2 D’où d 1 = -------------
- = -------------
-
Soit 2a = d 1 + d 2 cos γ sin β
M r .Z 2 4×3
- ou d 2 ≈ M r .Z 2
avec d 2 ≈ ------------- = ----------------- = 53 ,345
cos β sin 13°
sachant que l’angle β est petit devant γ (en pra- = 13,3 M r
tique, la valeur de β est couramment inférieure à
15°), il vient : La condition 10 Mr ≤ d 1 ≤ 15 Mr est vérifiée.
2a ≈ d 1 + M r Z 2 . Le module Mr = 4 est, a priori acceptable. (Il
reste en effet à vérifier la tenue en flexion de la
La condition de résistance en torsion de la vis, denture avec, par exemple, la relation :
soit 10 Mr ≤ d 1 ≤ 15 Mr , conduit à adopter la
valeur moyenne : d 1 = 12 M r . T′
M r ≥ 2 ,34 -----------
Finalement 2a = 12 Mr + Mr Z 2 kσ pe
160 = Mr (12 + 26)
Mr = 4,21 présentée dans l’étude des engrenages à denture
droite ou hélicoïdale, à axes parallèles. Nous ne
10 Engrenages à axes non parallèles 231
ferons pas cette vérification dans le présent système roue et vis sans fin défini précédem-
exercice). ment. La différence d’appellation résulte du
b) Mr = 4,5. nombre de dents pour le pignon faisant fonction
Nous laissons au lecteur le soin, après avoir de vis. Pour une vis, en effet, le nombre de dents
déterminé l’angle β, de calculer le diamètre pri- (ou de filets par pas générateur) est limité à 3.
mitif d 1, pour un module M r = 4,5.
Le résultat d 1 = 4,4 Mr exclut ce deuxième
choix de module.
3° Calcul définitif des angles  et ␥
Mr = 4 ; β ≈13° ; Z 1 = 3 ; Z 2 = 26
Nous savons que l’entraxe a a pour expression :
1
a = --- ( d 1 + d 2 )
2
1 M r .Z 1 M r .Z 2
= --- --------------
- + ---------------
2 cos γ cos β
1 M r .Z 1 Mr .Z 2
--------------
Figure 10.19 ROUES À DENTURE HÉLICOÏDALE
= --- - + ---------------
2 sin β cos β
Les relations du tableau 10.3, § 10.2.2.d., sont
M Z1 Z2
a = ------r -----------
- + ------------
- intégralement utilisables.
2 sin β cos β Noter que le rapport de réduction :
En faisant varier sensiblement le paramètre β
v d
autour de sa valeur (13°) obtenue graphiquement, k 12 = -----2- = ----1- tan b
il est possible de s’approcher précisément de v1 d2
l’entraxe imposé (≈ 80).
dépend de la valeur de l’angle β (ce qui n’est
3 26
a = 2 ------------ + ------------- pas le cas quand les axes des roues dentées sont
sin β cos β parallèles).
Le tableau 10.4 montre que, pour β = 13°1′, Dans le cas particulier où β = γ = 45° :
l’entraxe est : d
a = 80,0045 k 12 = ----1-
d2
TABLEAU 10.4 RÉSULTATS
S2 Diamètre primitif d2 = 2 r2
y O2
z b2 a2
S0L N2
E2
x P(S1–>S2)
Q1 Q2 Cr2
α
A
R S0
P T β
S0 y
S4 (Non schématisé)
E1
z S1 Diamètre primitif d1 = 2 r1
O1 y
x β
S0
Cm1
N
S3 (Non schématisé) β
O1
z S0 x
Rappelons les expressions des composantes T , Déplaçons le centre de réduction des torseurs
{ ᐀ ( S′0 → S 2 ) } et { ᐀ ( S 0 → S 2 ) } au point E2.
A, R : Il vient respectivement :
60P 60P
ou --------------
T = ---------------
πd 2 N2
-
πd 1 N 1 XQ1 0
A = T tan β { T ( S′0 → S 2 ) } = YQ b 2 Z Q
1 1
tan α Z Q1 – b 2 Y Q1
R = T ------------- E 2 R
cos β
c) Expression des torseurs d’actions 0 0
mécaniques dans les paliers de centres Q 1 et
et { T ( S 0 → S 2 ) } = YQ2 – a 2 Z Q2
Q2
E Q2
Soit R 2 ( Q 1, x, y, z ) le repère défini à la figure Z – a 2 Y Q2 R
2
10.20.
Posons C r2 = C r2 x 1 , le couple résistant exercé
L’étude de l’équilibre de l’ensemble {roue dentée par un solide S 4 accouplé en bout de S 2 au point
S 2, arbre} par rapport aux paliers assurant sa N 2, tel que :
liaison pivot conduit à définir les éléments des
torseurs d’actions mécaniques aux centres Q 1 E2 N2 = c2 x1 c2 > 0
de la liaison sphérique et Q 2 de la liaison linéaire Le torseur (couple) correspondant s’écrit indif-
annulaire. féremment en N 2 ou E 2 :
Dans le palier de centre Q 1, le torseur d’action
mécanique relatif à la liaison sphérique s’écrit : 0 Cr
2
{ T ( S4 → S2 ) } = 0 0
X Q1 0
E 2 0 0 R
{ T ( S′0 → S 1 )} = YQ 0
1
Nous savons (voir § 9.3, chapitre 9) que l’action
Z Q1 0 de contact exercée par S 1 sur S 2 est modélisable
Q 1 R
en P par le glisseur :
Dans le palier de centre Q 2, le torseur d’action
mécanique relatif à la liaison linéaire annulaire T 0r
s’écrit : 2
{ T ( S1 → S2 ) } = A 0
0 0
P
R 0 R
{ T ( S 0 → S 2 )} = YQ2 0
Soit, en changeant le centre de réduction en E 2 :
Z 0 R
Q 2 Q 2
T r 2 .A
Posons Q 1 P = b 2 x 1 – r 2 z 1 { T ( S1 → S2 ) } = A – r2 T
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
et Q2 P = a2 x1 – r2 z1 E 2 R 0 R
b 2 > 0 ; a 2 > 0 ; r 2 > 0 (d 2 = 2r2) L’étude de l’équilibre de l’ensemble {roue dentée
Soit le point E 2 sur l’axe ( Q 1, x 1 ) tel que : S 2, arbre} conduit à écrire :
{ T ( S′0 → S 2 ) } + { T ( S 0 → S 2 ) }
( Q1 E2 = b2 x1 ) + { T ( S4 → S2 ) } + { T ( S1 → S2 ) } = { 0 }
234 Ingénierie mécanique
XQ1 0 0 0 –T 0
a
Soit YQ b 2 Z Q + YQ2 – a 2 Z Q2 – ----2- A
1 1
{ T ( S′0 → S 2 )} = l 0
Z Q1 – b 2 YQ1 E2 Z Q2 a 2 YQ2 R
2
E 2 R r2 a2
- T – ----- R 0
---
l l2
0 Cr T r2 A Q 1 2 R
2
+ 0 0 + A – r2 T = { 0 } l2 = a 2 + b 2
E 2 0 0 R E 2 R 0 R
Soit X Q1 + T = 0 –T 0
b
YQ1 + Y Q2 + A = 0 – ----2- A 0
et { T ( S 0 → S 2 )} = l
Z Q1 + Z Q2 + R = 0
2
r2 b2
C r2 + r 2 A = 0 – ---- T – ----- R 0
l2 l2
Q 2 R
b 2 Z Q1 – a 2 Z Q2 – r 2 T = 0
– b 2 YQ1 + a 2 YQ2 = 0 l2 = a2 + b2
À SAVOIR
• Les engrenages côniques à axes concou-
P ( S1 → S2 ) = T + A + R (tableau 10.5)
rants peuvent être :
– à denture droite pyramidale ; avec T : composante tangentielle résultant
– à denture oblique pyramidale ; de la puissance à transmettre :
– à denture en spirale (Gleason, Oerlikon, 60P 60P
T = ----------------- ou -----------------
Klingelnberg). πd 1 m N 1 πd 2m N 2
Le dimensionnement des dents est fonction
d’un module normalisé M au niveau de la base A : composante axiale ;
du cône primitif. La valeur approximative de R : composante radiale ;
ce module normalisé est obtenue par la rela- α : angle de pression.
tion :
b TABLEAU 10.5
rm + ---- sin δ
2
M = ---------------------------- × M m T A R
rm
60 P
avec rm : rayon moyen du cône primitif ; --------------
πd m N
T tan α sin δ T tan α cos δ
b : largeur de la roue dentée ;
δ : demi-angle au sommet du cône
primitif ; Dans le cas particulier où la liaison pivot de
l’arbre portant la roue S 1 est réalisée par un
Mm : module moyen issu d’un calcul de
seul palier dans un bâti S 0 (fig. 10.9), le tor-
résistance des matériaux.
seur d’actions mécaniques T ( S 0 → S 1 )
T s’écrit en O, centre de la liaison :
Mm ≥ 2 ,34 -----------
kσ pe
T aR – r 1 ⋅ A
m
avec T : composante tangentielle de l’effort { T ( S0 → S1 ) } = A 0
de contact au niveau du rayon
O R
moyen du cône primitif, calculée R – aT
à partir de la puissance à trans-
mettre ; avec OP = ay + r 1m z
k : constante (k ≥ 5) ; • Les engrenages gauches comprennent :
σpe : résistance pratique en extension – les systèmes roue et vis sans fin ;
du matériau constituant la denture. – les engrenages cylindriques à denture héli-
La valeur normalisée du module M est donnée coïdale (à axes perpendiculaires) ;
dans le tableau 9.2 du chapitre 9. Les rela- – les engrenages hypoïdes.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
EXERCICES CORRIGÉS
y y
10.2. Sur un couple de roues côniques à S2
O2
denture droite pyramidale de 30 et 40 dents, on a
mesuré approximativement l’épaisseur de la dent 2 δ2 z
x
2 δ1
e = 7. P
S0
S1 O1
Calculer :
S0 x
1° l’angle des cônes primitifs. z
tiel dans un pont de véhicule automobile est d1m = 84 (diamètre primitif moyen)
formé d’un pignon d’attaque de diamètre Soient T { S 0 → S 1 } et T { S 0 → S2 } , les
primitif 50 au module de 2,5, entraînant une torseurs représentatifs des actions mécaniques
couronne avec un rapport de réduction de 1/5. exercées respectivement par le bâti S0 sur les
Les deux roues sont côniques, à denture droite arbres solidaires de S1 et S2, tels que :
pyramidale, à axes perpendiculaires.
X1 L1
Calculer :
T { S0 → S1 } = Y1 0
1° le diamètre primitif de la couronne.
O 1 1
2° les angles des cônes primitifs. Z N 1 R
238 Ingénierie mécanique
3° a = 85,5
X2 L2 4° β = 11° 35′
et T { S0 → S2 } = Y2 M2
Z 0 R
O 2 2 10.6. Un ensemble roue et vis sans fin a les
caractéristiques suivantes :
Calculer :
1° le rapport de transmission : Vis : 3 filets ;
Roue : 60 dents, module réel 3, angle d’incli-
ω
k 12 = -----2- . naison d’hélice 20°.
ω1
Calculer :
2° le couple transmis à l’arbre portant la roue S2. 1° le rapport de réduction.
3° les composantes du torseur T { S 0 → S 1 } . 2° le module apparent.
4° les composantes du torseur T { S 0 → S2 } . 3° les diamètres primitifs.
4° l’entraxe.
Réponses
1° k12 = 2,475 Réponses
1° k 12 = 1/20
2° C2 = 38,58 N.m
2° Ma = 3,1925
3° X1 = 2273,6 N 3° d1 = 26,32 ; d2 = 191,55
Y1 = 767,2 N 4° a = 108,94
Z1 = 310 N
L1 = – 19,8 N.m
N1 = – 91 N.m 10.7. Un réducteur roue et vis sans fin est
essentiellement constitué par (fig. 10.23) :
4° X2 = – 2273,6 N
– une vis tangente S 2 ;
Y2 = – 767,2 N
– une roue à denture hélicoïdale S 1 ;
Z2 = – 310 N
– un bâti S 0 (non représenté).
L2 = 25,4 N.m
Les liaisons pivot S 1/S 0 et S 2/S 0 sont assurées
M2 = 90,9 N.m
par quatre paliers centrés aux points O 1, O 2, Q 1
et Q 2. Les roulements installés dans ces paliers
sont de nature à assurer :
– en O2 et Q 1 une liaison sphérique respective-
10.5. Un couple roue et vis sans fin permet un
ment de S 1/S 0 et S 2/S 0 ;
rapport de transmission
– en O1 et Q 2 une liaison linéaire annulaire
1 respectivement de S 1/S 0 et S 2/S 0.
k 12 = ------ ,
16 Un manchon d’accouplement (non représenté)
la vis ayant deux filets. Des considérations de permet, en sortie de l’arbre portant S 2, la trans-
résistance des matériaux conduisent à adopter mission d’une puissance de 4 kW à 2000 tr/min.
un module réel Mr = 4. Le couple moteur est :
Si le diamètre primitif de la vis est 40, calculer : C m2 = – C m2 x , C m2 > 0
1° le diamètre primitif de la roue.
Les positions respectives des centres des paliers
2° le nombre de dents de la roue.
sont précisées sur la figure, ainsi que l’angle β
3° l’entraxe. d’inclinaison d’hélice de la roue S 1.
4° l’angle d’inclinaison d’hélice de la roue.
On donne :
Réponses l 1 = 80 ; d 1 = 100
1° d 2 = 131 l 2 = 140 ; d 2= 40
2° Z 2 = 32 β = 6° ; α = 20
10 Engrenages à axes non parallèles 239
z
l2
z
l2/2
S2 Ø d2
Cm2
Q1 Q2 x y
P
P z
z
Cr1
Ø d1
O1 y x O2 y x
O1
S1 l1/2
l1
β
Figure 10.23
Soient { T ( S 0 → S 1 ) } O1 , { T ( S 0 → S 1 ) } O2 , 0 0
{ T ( S 0 → S 1 ) } Q1 et { T ( S 0 → S 1 ) } Q2
et { T ( S 0 → S 2 ) } = Y Q2 0
les torseurs représentatifs des actions mécaniques Z 0 R
Q 2 Q 2
exercées respectivement aux paliers de centre
O1, O2, Q 1 et Q 2 sur les arbres portant les roues Calculer :
S1 et S2. ω
1° le rapport de réduction k = -----1- .
ω2
X0 0
1 2° le couple résistant C r1 (en négligeant les
Posons { T ( S0 → S1 ) } = 0 0 pertes par frottement).
Z 0 R
O 1 0 1 3° les composantes X O1 , Y O1 , Z O1 , X O2 , Y O2 et
Z O2 dans le repère R ( O1 , x, y, z ) .
X02 0 4° les composantes X Q1 , Y Q1 , Z Q1 , X Q2 , Y Q2 et
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
et { T ( S0 → S1 ) } = Y0 0 Z Q2 dans le repère R ( Q1 , x, y, z ) .
2
Z02 0 Réponses
O 2 R
1° k = 0,042
2° C r = 454,7 Nm
1
3° X O = 4547 N ; Z O = 2261,3 N
X Q1 0 1 1
4° X Q = – 9094 N ; Y Q = – 477,9 N ;
1
1 1
Z Q1 0 Z Q = – 364,9 N
1
Q 1 R Y Q = – 477,9 N ; Z Q = – 2963,2 N
2 2
Chapitre 11
Écoconception des pièces
mécaniques
Introduction
L’écoconception s’inscrit dans le cadre de la norme ISO 14062 qui intègre les aspects envi-
ronnementaux dans la conception et le développement du produit. Une démarche d’éco-
conception vise à réduire les impacts environnementaux tout au long de la vie du produit,
ainsi qu’à mettre en œuvre une utilisation raisonnée des ressources primaires. En abordant
le développement d’un produit mécanique au travers de l’aspect environnemental, l’éco-
conception apporte de nouvelles perspectives de développement. Qu’il s’agisse du choix
de nouveaux matériaux ou de procédés de fabrication moins énergivores, la recherche de
solutions et d’alternatives engendre bien souvent une innovation technologique. Pour
cela, le concepteur en ingénierie mécanique doit parfois remettre en cause certaines habi-
tudes de conception et de procédés de fabrication. Bien souvent, il en résulte une baisse
significative du coût et, par conséquent, une augmentation de la compétitivité pour le pro-
duit. Au final, un produit écoconçu permet à l’entreprise de se démarquer de la concur-
rence en proposant au client d’orienter son choix de manière responsable. Présentés à la
fin de ce chapitre, trois exemples industriels de produits écoconçus permettront au lecteur
de s’imprégner de réussites à la française.
11.1 ANALYSE DU CYCLE DE VIE tion énergétique par incinération. Entre chaque
D’UN PRODUIT étape apparaît la phase de transport qui peut se
décliner sous des modes de type routier, ferro-
viaire, maritime ou aérien. Le plus souvent, elle
11.1.1 Cycle de vie met en œuvre consécutivement plusieurs de ces
Par cycle de vie du produit, on entend les princi- modes. Ces quatre étapes créent indépendam-
pales étapes de sa vie, tel que cela est illustré en ment des impacts environnementaux sur la pla-
figure 11.1. La première étape est l’extraction nète.
des minerais (fer, bauxite, cuivre, etc.) ou des
ressources primaires (pétrole, bois, etc.). La 11.1.2 Impacts environnementaux
deuxième étape est celle de la fabrication du Il existe deux catégories d’impacts environne-
produit par utilisation de machines de produc-
mentaux, la catégorie des impacts relatifs aux
tion qui mettent en forme la matière (moulage,
flux entrants et celle des impacts relatifs aux
forgeage, estampage, usinage, injection, extru- flux sortants. Le tableau 11.1 en propose une
sion, traitement de surface, etc.) avant d’assem-
liste non exhaustive.
bler puis emballer le produit fini. La troisième
étape est celle de l’utilisation du produit par le a) Impacts environnementaux « flux
client. Celle-ci comprend l’entretien, la répara- entrants »
tion et la réutilisation dudit produit. La dernière
étape est celle de la gestion du produit en fin de Le tableau 11.2 précise l’unité des deux impacts
vie avec différents scénarios possibles tels que de flux entrant que sont la consommation
le recyclage, le démantèlement ou la valorisa- d’énergie primaire et celle des ressources. La
11 Écoconception des pièces mécaniques 241
Fabrication
Extraction
Impacts
Impacts
Gestion Impacts
en fin de vie
Impacts
Valorisation
énergétique, Utilisation
enfouissement
FIGURE 11.1 CYCLE DE VIE D’UN PRODUIT
Impacts relatifs aux flux entrants Impacts relatifs aux flux sortants
Toxicité humaine
Toxicité aquatique
TABLEAU 11.2 IMPACTS FLUX ENTRANT POUR LA CONSOMMATION D’ÉNERGIE PRIMAIRE ET CONSOMMATION
DES RESSOURCES
TABLEAU 11.4 CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES, CONSOMMATION D’ÉNERGIE PRIMAIRE ET GWP POUR L’ACIER AISI 4130, L’ALLIAGE
D’ALUMINIUM 2024 T3 ET L’ALLIAGE DE TITANE TI6AL4V
Prix/kg : coefficient de 1 à 10 1 3 5
TABLEAU 11.5 INDICATEURS DE PERFORMANCES POUR L’ACIER AISI 4130, L’ALLIAGE D’ALUMINIUM 2024 T3
ET L’ALLIAGE DE TITANE TI6AL4V
Indicateurs de performance
les émissions de CO2 pour ces trois matériaux il devient le moins intéressant pour l’indicateur
différents dont on souhaite retenir le plus per- de performance « résistance et consommation
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formant d’un point de vue environnemental, d’énergie », ainsi que pour l’indicateur « résis-
s’agissant d’une pièce sollicitée mécanique- tance et émission de CO2 ». C’est l’acier AISI
ment. 4130 qui se retrouve être le matériau offrant le
Le tableau 11.5 fait apparaître les valeurs des meilleur compromis résistance et /impact envi-
quatre indicateurs de performance pour ces trois ronnement (énergie primaire + émission de
matériaux. Elles ont été calculées à partir des CO2) par rapport aux deux autres.
valeurs du tableau 11.4. Ainsi, en ayant sélectionné le matériau qui lui
Si nous analysons l’indicateur de performance semble le moins impactant sur l’environnement
mécanique Re/ρ en MPa/(g/cm3), l’alliage de et au regard du respect des autres critères du
titane Ti6Al4V se détache des deux autres mais cahier des charges, le concepteur peut à présent
244 Ingénierie mécanique
18
11.2.2 Application des indicateurs 15,76
16
de performances sur une pièce
14
mécanique
12 10,74
9,8
Le corps d’une pince de robot présenté en 10
Extraction (MJ)
figure 11.2 est usiné dans la masse par enlève- 8
Fabrication (MJ)
ment de matière sur centre d’usinage 5 axes. Le 6
3,6
tableau 11.6 donne le résultat des valeurs simu- 4
C35 : masse finale = 0,4 kg (masse initiale Pour le lecteur, il serait hâtif de conclure que
du brut = 1kg) dans cet exemple, la fabrication par enlèvement
Consommation d’énergie Extraction 9,8 de matière sur centre d’usinage 5 axes serait
primaire (MJ) moins impactant pour l’environnement que le
Usinage 3,6
procédé par moulage à la cire perdue. En effet,
si nous nous penchons sur la consommation de
Si nous souhaitons connaître l’influence du pro- matière première, le tableau 11.6 indique que
cédé de fabrication sans changer de nuance pour l’usinage, la masse initiale du brut est de
d’acier, il est possible d’envisager de réaliser 1 kg pour une masse de pièce usinée de 400 g.
cette pièce sans enlèvement de matière par un Cette différence de 600 g est à attribuer aux
procédé de moulage à la cire perdue. Il resterait copeaux qu’il faudra recycler. Pour cet exemple
une dernière phase d’usinage pour la réalisation traité, nous pouvons dire que du point de vue de
des surfaces fonctionnelles sur centre d’usinage la consommation raisonnée des ressources, le
5 axes. procédé de fabrication par moulage à la cire
11 Écoconception des pièces mécaniques 245
perdue est moins impactant que le mode Plus généralement, les enjeux de la conception
d’obtention par enlèvement de matière. Il reste à qui prend en compte les aspects recyclage sont
la charge du concepteur de s’assurer qu’en la préservation des ressources en matières pre-
fonction de la quantité de pièces à fabriquer, le mières (fer, bauxite, cuivre, pétrole, etc.), la
procédé de fabrication retenu soit économique- réduction de l’énergie primaire nécessaire à
ment viable. l’extraction de minerai et surtout, la réduction
considérable de la masse de déchets par
enfouissement.
11.3 CONCEPTION ORIENTÉE
RECYCLAGE 11.3.3 Règles de conception
Nous pouvons énoncer une série de sept points
11.3.1 Généralités qui permettent au concepteur d’intégrer, dès la
La conception orientée recyclage, également conception, les problématiques du désassem-
appelée conception pour le désassemblage ou le blage.
démantèlement, est un ensemble de bonnes pra- a) Utiliser des matériaux recyclés et recy-
tiques qui visent à optimiser la manière dont clables.
sera traité le produit mécanique en fin de vie. La b) Minimiser le nombre de matériaux différents
conception pour le recyclage s’applique autant utilisés.
pour un produit destiné à être démonté que pour c) Réduire la quantité de pièces constituant le
un produit destiné à subir une étape de broyage produit.
avant sa refonte. d) Utiliser des matériaux avec des caractéris-
Les considérations à prendre en compte sont tiques permettant de les séparer aisément lors
liées aux choix et à l’association des différents du recyclage (propriétés magnétiques/non-
matériaux qui constituent le produit mécanique, magnétiques, masse lourd/léger)
mais également à l’assemblage et aux liaisons e) Réduire le nombre de liaisons mécaniques
mécaniques entre les composants et sous- utilisées et les standardiser.
ensembles de ce produit.
f) Faciliter l’accès aux composants.
g) Éviter les revêtements de surface de types
11.3.2 Objectifs de la conception peinture, vernis ou PTFE (téflon).
orientée recyclage Afin de résoudre les contradictions rencontrées
entre les exigences du cahier des charges et
Le principal objectif de la conception pour le celles du recyclage, il est possible d’utiliser la
recyclage est d’intégrer, dès la conception, les méthode TRIZ (méthode de résolution des pro-
problématiques liées à la fin de vie d’un pro- blèmes d’innovation technologique élaborée par
duit. Pour cela, il est nécessaire d’adapter ce l’ingénieur Genrish Altshuller). Pour de très
produit en fonction des filières de démantèle- grandes séries de produits, la simulation numé-
ment existantes. Comme il n’est pas possible, rique du démontage en réalité virtuelle valide la
pour des raisons d’ordre technico-économique, faisabilité du démontage et le temps nécessaire.
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de séparer et de recycler l’intégralité des consti- La figure 11.4 illustre une simulation de
tuants d’un produit, il convient alors de s’assu- démontage d’une pièce automobile en réalité
rer que le choix des matériaux et l’assemblage virtuelle avec retour d’effort.
des composants soient optimisés en vue d’un
futur désassemblage du produit.
11.3.4 Conception orientée recyclage
L’objectif secondaire est de faciliter la répara- des pièces en acier
tion. Cela permet ainsi de prolonger la durée de
vie dans la phase d’utilisation du cycle de vie du Plus de la moitié de la production d’acier en
produit mécanique. On parle alors de dévelop- Europe provient du recyclage des ferrailles.
pement durable d’un produit écoconçu. L’acier recyclé se retrouve ensuite dans des
246 Ingénierie mécanique
TABLEAU 11.6 RÈGLE D’ASSOCIATION DE DIFFÉRENTS MATÉRIAUX AVEC L’ACIER EN VUE DE SON RECYCLAGE
Altération des propriétés mécanique lors du recyclage Association de l’élément avec l’acier lors
Élément
avec l’acier du recyclage
Étain
Nickel
Faible Possible
Titane
Silicium
Manganèse
Aluminium
Zinc
poudre de fer compressée qui éclate au broyage figure 11.7 donne des valeurs d’impacts envi-
libérant ainsi les fils de cuivre. ronnementaux pour la production d’une tonne
Enfin, la substitution du cuivre par de l’alumi- l’aluminium primaire ou recyclée. Il faut
nium, qui a des propriétés voisines, est aussi extraire un peu plus de 4 tonnes de bauxite pour
une piste qui doit être envisagée. Prenons obtenir 1 tonne d’aluminium primaire par pro-
comme exemple les bagues autolubrifiantes de cédé d’électrolyse.
types paliers lisses en bronze (alliage de cuivre
et d’étain). Celles-ci peuvent être remplacées 4111
10700
donner au matériau des performances équiva- Mélange de métaux amagnétique de base aluminium
des moteurs.
La valeur économique des alliages d’aluminium
corroyés en fin de vie conduit souvent à des Aluminium alvéolé,
1< densité < 2,5
La densité des alliages d’aluminium, de l’ordre FIGURE 11.8 PRINCIPE DU PROCESSUS DE TRI PAR FLOTTAI-
de 2,6 à 2,9, recouvre celle de nombreux maté- SON DENSIMÉTRIQUE
riaux non ferreux tel que, le béton (2,7), les
alliages de magnésium (1,75) et les plastiques
(0,9 à 1,5). Comme le montre la figure 11.8, le
processus de tri par flottaison est imagé par une
cuve d’eau. Ce procédé fait principalement
l’objet de trois étapes densimétriques où les alu-
miniums peuvent se retrouver dans deux zones
selon leur nature. La première zone est celle de
la fraction densimétrique comprise entre 2,5 et
3,5, où l’aluminium de forme alvéolée ou mous-
sée se retrouve combiné avec le magnésium, les
plastiques et les caoutchoucs. Pour cette zone, le
tri manuel sous forme visuelle est nécessaire. La
deuxième et dernière zone de densité comprise
entre 2,5 et 3,5 est celle où l’aluminium est
mélangé à des gravats de béton et autres métaux
lourds. Cette présence de béton conduit à une
étape supplémentaire de tri par courant de Fou- FIGURE 11.9 ALUMINIUM RECYCLÉ SOUS FORME DE LINGOTS
cault. La photo de la figure 11.9 donne un aperçu (©-2010-RIO-TINTO)
de l’aluminium recyclé après différentes phases
de tri et conditionné sous forme de lingots.
Le tableau 11.7 indique l’influence de la combi- En phase de conception d’un produit composé
naison de certains matériaux lors du recyclage de plusieurs pièces dont certaines massives sont
des produits à dominante aluminium pour obte- en alliages d’aluminium, un marquage visible
nir un aluminium pur. indiquant la qualité de l’alliage léger permet en
11 Écoconception des pièces mécaniques 249
TABLEAU 11.7 INFLUENCE DE LA COMBINAISON DU FER, ZINC, CUIVRE ET MAGNÉSIUM SUR L’ACIER
Matériaux Influences mécaniques sur la combinaison pour l’obtention d’un aluminium pur
Magnésium Durcissement
Eutrophisation de l'eau
Kg équivalent PO4
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3,78E-04 Extraction
5,71E-04
Fabrication
Recyclage
2,21E-04
FIGURE 11.10 RÉSULTATS DE SIMULATION – MODULE FIGURE 11.11 CARTER DE MACHINE À PAIN
SUSTAINABILITY SOLIDWORKS EN POLYPROPYLÈNE
250 Ingénierie mécanique
Cet outil, qui fait l’objet d’une norme, propose La puissance de cette méthode tient dans sa
la prise en compte de sept aspects environne- simplicité et son pragmatisme. Elle se décline
mentaux (AE) qui sont : sous la forme de réponses à quatre arbres de
– les matières premières (MP) : matériaux, décision. Ces derniers sont des algorigrammes
composants, fluides (hors emballage), etc. ; qui traitent les aspects environnementaux (MP,
– la fabrication (F) : procédés nécessaires à F et FV-R), l’utilisation (U), le transport (T) et
l’élaboration du produit et des composants en emballage (EMB). Les arbres relatifs à MP, FV-
interne et en externe, etc. ; R, U et EMB sont donnés en figure 11.12.
– l’utilisation (U) : ressources nécessaires – Les résultats obtenus se mettent en forme sim-
énergie, source d’énergie, interaction énergé- plement comme le montre la figure 11.13. Dans
tique avec un ensemble, consommables, main- cet exemple, ils pointent les deux aspects envi-
tenance, durée de vie du produit, etc. ; ronnementaux que sont la fabrication (F) et la
fin de vie/recyclage (FV-R) pour lesquels une
– la recyclabilité en fin de vie (FV-R) : réduc-
démarche d’amélioration est prioritaire.
tion de l’impact du produit en fin de vie et taux
de recyclabilité ; La norme propose de nombreux tableaux. Pour
le point « directives et réglementation », donné
– les substances dangereuses (S) : substances
dans le tableau 11.10, l’entreprise positionne
contenues pouvant pénaliser la fin de vie du pro-
son produit en fonction des valeurs obtenues.
duit : métaux lourds, retardateurs de flamme,
atomes de fluor, brome, chlore, etc. ; Le tableau 11.11 propose un exemple de résul-
tats (AE) relatifs à un produit mécanique des-
– le transport (T) : répartition géographique
tiné au secteur médical. Différents acteurs de
fournisseurs, sous-traitants, volumes d’expédi-
l’entreprise participent à l’élaboration de ce
tion, etc. ;
document. Comme le montre le tableau 11.12,
– l’emballage (EMB) : nombre, réutilisation, les personnes participant à l’étude sont guidées
recyclabilité, biodégradabilité des emballages, dans l’attribution de la valeur des notes à attri-
etc. buer aux aspects économique (E), technique (T)
Le produit est soumis à la directive 2002/96/CE sur les déchets d’équipements électriques et FV-R = 4
électroniques (DEEEE)
Le produit est soumis à la directive 2002/95/CE sur la limitation des substances dangereuses S=4
Le produit est soumis à la directive 2000/53/CE sur les véhicules hors d’usage (VHU) FV-R = 4 et S = 4
TABLEAU 11.11 EXEMPLE DE RÉSULTAT DE L’ASPECT ENVIRONNEMENTAL (AE) D’UN PRODUIT MÉCANIQUE DESTINÉ AU SECTEUR
MÉDICAL
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Note technique T
0 1 2 3 4
Q6 : Conso
Oui d’energie Non Q15 : Type
Unique d’usage Fréquent
F=2 MP = 4
Occasionnel
U=0
Q15 : Type Q15 : Type
Unique d’usage Fréquent Unique d’usage Fréquent
U=4
Q11 :
Q4 :
Q14 : Durée Nombre de Consommables
<2 de vie > 10 De 1 à10 pièces > 100 Oui ou nettoyages Non
réguliers
2 < Q14 < 5 5 < Q14 < 10 De 11 à 50
MP = 4 Q8 : Intégré
De 51 à 100 U=4
à un ensemble
Oui plus grand Non
FV-R = 3 MP = 3 F=2 F=3
Q15 : Type
U=0
d’usage Fréquent Q9 : Modifie
Oui éfficacité Non
Occasionnel Q14 : Durée
<2 de vie > 10
MP = 4 MP = 3 U=4
2 < Q14 < 5 5 < Q14 < 10
Q10 : Durée de
vie composant < durée de
> durée de
vie système vie système
Q16 : Taux Q16 : Taux
de de = durée de
< 80 % recyclabilité > 90 % < 80 % recyclabilité > 90 % vie système
Q15 : Type
Unique d’usage Fréquent
Q14 : Durée de
<2 vie > 10
Emb = 1
T=2 5 < Q14 < 10
2 < Q14 < 5 Q15 : Type
Unique d’usage Fréquent
Q4 : Nombre de
De 1 à10 pièces > 100 Occasionnel
Emb = 4
De 11 à 50
De 51 à 100
Q26 b :
Recyclabilité
Emballage Client Non
T=1 Oui, 100 %
Final
Q19 : Logistique
Max = approvisionnement Max =
Région Monde
Emb = 1 Emb = 2
T=1 T=2
FIGURE 11.12
Stratégies Lignes directrices Note E Note T Justification note T Note S Justification Total
note S
b) Le produit
Il s’agit d’un système de lubrification qui a pour
fonction de doser le lubrifiant (quantité opti-
male) et de procéder à une distribution localisée
de celui-ci (projection dans une zone ciblée). Il
peut, par exemple, être installé sur une
machine-outil (usinage par enlèvements de
copeaux, arrosage de l’arête de l’outil), sur une FIGURE 11.14 SYSTÈME DE LUBRIFICATION VECTOLUB,
chaîne de montage (process de lubrification de ANCIEN PRODUIT
Par ailleurs les sous-traitants ont été prioritaire- sièges ergonomiques. Nous allons plus particu-
ment choisis en fonction de leur proximité géo- lièrement nous intéresser au modèle de sièges
graphique (pour les usinages plastique et ergonomiques désigné « Please ». Ce siège a
métallique) et leur certification ISO 14000 pour fonction l’assise d’une personne physique
(pour les fournisseurs d’accessoires standards). dans les meilleures conditions ergonomiques,
Les pièces usinées sont proposées à des entre- pour un travail au sein d’un espace tertiaire. Ce
prises de la région, pour lesquelles les pro- produit a été développé en démarche d’écocon-
blèmes de délais ne se posent pas. Seuls ception avec l’utilisation du logiciel SimaPro.
proviennent de l’étranger des composants stan-
dards qui n’existent pas en France. b) Le produit
Le manque de résistance au cisaillement des Dans sa première étape de conception, le siège
taraudages effectués dans le thermoplastique a Please a fait l’objet d’une ACV. L’entreprise a
nécessité l’ajout d’un insert métallique. Cette présenté les résultats de cette analyse dans une
disposition constructive était pourtant à pros- déclaration environnementale du produit (DEP).
crire, car comme cela a déjà été écrit, elle com- Ce même produit, dans un souci d’amélioration
plique significativement le travail de désassem- des contraintes environnementales, a subi des
blage en fin de vie du produit. Cependant, le transformations améliorant significativement les
concepteur a veillé à employer un insert en acier, résultats de l’ACV initiale. Nous désignerons
et non en laiton comme cela se fait habituelle- respectivement « Please 1 » et « Please 2 » ces
ment. À noter qu’il existait une autre possibilité. sièges de première et deuxième génération dont
Elle consistait à opter pour une solution monoli- une photo est proposée en figure 11.16.
thique en thermodurcissable de haute résistance
mécanique. Mais là, le prix de revient de la pièce
concernée devenait prohibitif. Le tri des déchets
en fin de vie est fortement facilité par la modu-
larité du mécanisme (parties à vocation élec-
trique, mécanique et hydraulique séparées). La
durée de vie moyenne d’un tel produit est le plus
souvent conditionnée par la propre durée de vie
de l’environnement qui l’accueille.
La société Vogel envisage aujourd’hui d’appli-
quer son savoir-faire en écoconception à un
autre de ses produits dont le domaine d’applica-
tion est l’agroalimentaire. Il s’agit d’un disposi-
tif destiné à déposer un lubrifiant sur un
convoyeur dans une chaîne de conditionnement FIGURE 11.16 SIÈGES PLEASE DE PREMIÈRE (À GAUCHE) ET
de produits alimentaires. DEUXIÈME GÉNÉRATIONS (À DROITE)
11.5.2 Mobiliers de bureau Steelcase L’analyse du cycle de vie a été menée sur la
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.
Siège Please 1
Le tableau 11.15 indique, pour le siège de deu-
xième génération qui a bénéficié d’une amélio-
Type de Pourcentage massique par ration en termes d’impacts environnementaux,
matériaux utilisés rapport à la masse du produit fini
une évaluation des résultats obtenus relatifs aux
Acier 51,9 quatre facteurs essentiels que sont la masse, le
nombre de composants, la nature des matériaux
Zamak 5,4
et le volume de l’emballage.
ABS 0,4 En terme de flux entrants et sortants sur toutes
LDPE 0,5 ses étapes du cycle de vie, le siège Please 2 a
permis de réduire de 16 % l’impact
PA 8,3
d’acidification de l’air et de diminuer de 16 %
PP 4,3 l’impact d’eutrophisation de l’eau.
PS 0,4
À noter aussi que les parties sujettes à l’usure
(têtières, accotoirs et tissus) sont amovibles. De
PU 4,9 cette façon, elles peuvent être remplacées, ce
PVC 0,2 qui retarde significativement la fin de vie de
l’ensemble du produit.
Carton 14,6
À titre indicatif, pour 80 000 sièges vendus, le
Colle 0,1 nombre de camions nécessaires pour le trans-
Bois 7,5
port est diminué de 247, ce qui génère une éco-
nomie de 48 000 litres de carburant qui aurait
Textile 1,3 libéré 166 tonnes de CO2.
La démarche environnementale de l’entreprise
utilisés, ainsi que leur pourcentage massique s’inscrit dans un champ d’actions plus global. La
par rapport à la masse du produit fini pour le société Steelcase oriente en effet ses revendeurs
siège Please 1.
TABLEAU 11.15 RÉSULTATS DU SIÈGE PLEASE 2
Nombre de Matériaux
Masse Volume emballage
composants
Métaux Autres
ØB ØC F E'
ØD
ØA
∅A ∅B C ∅D E E’ G* H K L F
mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm mm
L’arbre de sortie est guidé par deux roulements à billes à contact oblique acceptant des charges importantes. Ces
roulements sont préchargés de manière précise pour une meilleure acceptation des charges radiales et axiales.
Les satellites sont intégrés dans une cage pour une rigidité torsionnelle maximale. Ils évoluent sur des aiguilles jointives.
Ils sont cémentés et trempés à 60-62 HRC puis rectifiés en classe 6 à 5 selon les tailles. La durée de vie d’engrènement
nominale est de 30 000 heures.
La bride d’accouplement est disponible en version ISO ou DIN.
La lubrification à l’huile alimentaire est en option pour les industries agroalimentaires ou pharmaceutiques. La
lubrification spécifique est en option pour les industries nucléaires ou les applications sous vide.
Indice de protection IP65 (IP67 disponible sur demande). Une version inox est disponible avec un IP67standard.
La démarche « écoconception » présentée ici au permis de valider les formes de la pièce de fon-
lecteur ne concerne que la bride d’accouple- derie. Les résultats de la bride d’accouplement,
ment du réducteur MNT140. Le tableau 11.17 après la mise en œuvre de la démarche d’éco-
en présente les données de fabrication. conception, sont donnés dans le tableau 11.18.
Un prototype réalisé en impression 3D, illustré
c) Résultat de l’étude figure 11.20, a permis au bureau R&D d’inté-
Tout au long de l’étude, le bureau R&D de la grer le produit sur le réducteur MNT140 afin de
société MIJNO s’est fait aidé par le CETIM réaliser certains essais.
pour la mise en place de sa norme d’écoconcep- La figure 11.21 donne un aperçu du réducteur
tion NFE 01-005. En parallèle, une simulation écoconçu. Outre le fait que le changement de
des contraintes mécaniques par éléments finis a procédé de fabrication a généré une baisse de
11 Écoconception des pièces mécaniques 259
Bride d’accouplement
À SAVOIR
• L’écoconception s’inscrit dans le cadre de bauxite pour l’obtention des aciers et des
la norme ISO 14062 qui intègre les aspects alliages d’aluminium.
environnementaux dans la conception et • Parmi les outils d’écoconception qui peu-
développement du produit. vent être utilisés, on peut citer :
• L’écoconception d’un produit mécanique – l’outil Kepis (Key Environmental Perfor-
permet de concevoir un produit répondant au mance Indicators), qui se concentre sur
cahier des charges du client tout en réduisant quelques impacts issus d’une ACV,
les impacts environnementaux découlant de
ses quatre phases du cycle de vie. – l’outil MET, qui ne prend en compte que le
triptyque matériaux, énergie et toxicité sur
• Les impacts environnementaux sont de les quatre phases du cycle de vie,
types flux sortants (GWP, etc.) et flux ren-
trants (consommation d’énergie primaire non – l’outil des indicateurs ratio, qui exprime en
renouvelable, etc.). pourcentage différents aspects du produit
tel que le pourcentage de matériaux recy-
• Le développement R&D d’un produit
clables, le pourcentage de liaisons démon-
mécanique écoconçu nécessite une analyse
tables, ….
de son cycle de vie (ACV). Le résultat des
valeurs d’impacts environnementaux conduit – La norme CETIM NFE 01-005, qui prend
le concepteur en ingénierie mécanique à en compte sept aspects environnementaux
intervenir sur la forme du produit, les maté- que sont les matières premières, la fabrica-
riaux, le procédé de fabrication, son mode de tion, l’utilisation du produit, la recyclabilité
transport et son emballage… afin de proposer en fin de vie, les substances dangereuses, le
un produit moins énergivore. transport et l’emballage. Cet outil s’appuie
• La conception en problématique de gestion sur quatre arbres de décision de type algori-
grammes qui, sur une échelle de 1 à 4,
du produit en fin de vie permet de diminuer
notent chacun des sept aspects.
fortement l’épuisement des minerais de fer et
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