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PLAN DU COURS

Chapitre I : Moteur à explosion

1.1 Principales définitions


1.2 Cycle Beau De Rochas
1.3 Constitution
1.4 Dimensionnement
1.5 Avantages et Inconvénients

Chapitre II : Moteur Diesel

1.1 Cycle Diesel


1.2 Constitution
1.3 Dimensionnement
1.4 Avantages et Inconvénients

Chapitre III : Turbines à gaz

1.1 Terminologie
1.2 Constitution
1.3 Variantes constructives
1.4 Domaines d’application
1.5 Etude thermo-énergétique

Chapitre IV : Installation motrice à vapeur

1.1 Présentation et description des éléments constitutifs


1.2 Diagramme de Mollier et usage de la Table de vapeur d’eau
1.3 Production de l’énergie mécanique

BIBLIOGRAPHIE

1. S. WANGWAMBA, notes inédites de cours de thermodynamique,


G2 FP & RP, année académique 2014-2015, IPG, Kinshasa
2. S. WANGWAMBA, notes inédites de cours de mécanique de
fluides, G2 FP & RP, année académique 2014-2015, IPG,
Kinshasa
3. G. Lemasson, les machines transformatrices d’énergie, éd.
Delagrave, Paris
4. Quillet, Encyclopédie des sciences industrielles, Nouvelle
encyclopédie pratique : mécanique, électricité, électronique,
éd. Quillet, Paris, 1977
5. A. Grevesse, Mécanique appliquée
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OBJECTIF

Savoir décrire les éléments constitutifs d’un moteur thermique ;


Apprendre le fonctionnement d’une machine thermique
motrice ;
Etre capable de dimensionner un moteur thermique ;
Lire les courbes de couple, puissance et consommation d'un
moteur thermique ;
Calculer le rendement thermodynamique d'un moteur thermique.

BREVE INTRODUCTION

Les trois qualificatifs suivants : électrique, thermique et


automobile sont rattachés au mot « moteur ».

Un moteur électrique est une machine capable de convertir


de l’énergie électrique en énergie mécanique. D’après leurs principes
de fonctionnement, les moteurs électriques peuvent être classés en
moteurs à courant alternatif et en moteurs à courant continu. A
l’inverse, une machine qui convertit de l’énergie mécanique en
énergie électrique est, suivant la technologie utilisée appelée :
génératrice, dynamo ou encore alternateur.

Un moteur automobile est comme son nom l’indique une


machine capable de convertir différentes formes d’énergie en
énergie mécanique à même d'assurer le déplacement d’une
automobile.

En règle générale un moteur thermique est constitué par un


appareillage mécanique transmettant à l’extérieur le travail qu’il reçoit
d’un fluide caloporteur. Celui-ci évolue dans la machine et revient
périodiquement à son état initial après avoir échangé de la chaleur
avec deux sources thermiques.

Il existe plusieurs variétés dans cette nouvelle famille de


moteurs thermiques, mais possédant curieusement une même
caractéristique : celle d’être traversé par un fluide « moteur »(car seul
responsable de la conversion de la chaleur en travail).
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o Si ce fluide est constitué de la vapeur, il s’agit du cas des


machines et turbines à vapeur.
o Si le fluide moteur est un gaz issu de la combustion
d’hydrocarbures et de l’oxygène de l’air, on parle alors des
moteurs à combustion interne, des turbines à gaz, des turbo
réacteurs, des fusées…
Bien que caractérisées par un cycle de fonctionnement négatif,
les machines frigorifiques et les pompes de chaleur sont aussi
catégorisées dans la famille des moteurs thermiques.

Chapitre I : LE MOTEUR A EXPLOSION

1.1 Principales définitions

Pour une meilleure compréhension, les définitions principales ci-après


s’appliquent dans le cas d’un moteur à explosion :

1. Alésage (D): diamètre intérieur du cylindre ou diamètre du


piston
2. Point mort : la position du piston dans le cylindre au
moment où sa vitesse est nulle
3. Point Mort Haut (PMH) : la position la plus haute occupée
par le piston dans le cylindre
4. Point Mort Bas (PMB) : la position la plus basse occupée par
le piston dans le cylindre
5. Course : la distance comprise entre le PMH et le PMB (C)
; double du rayon de la manivelle
6. Cylindrée unitaire : le volume défini entre le point mort
haut (PMH) et le point mort bas (PMB) dans un cylindre ;
c’est le volume d'un cylindre :

7. Cylindrée totale : le produit de la cylindrée unitaire par le


nombre de cylindres ; volume de tous les cylindres du
moteur

; avec n le nombre de cylindres

8. Rapport alésage-course : D/C (moteur à course longue, carré


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ou super-carré).
9. Régime de rotation : vitesse moyenne du piston, en m/S:

10. Rapport volumétrique : Le volume compris entre la


culasse et le piston lorsque celui-ci se trouve au PMH constitue
la chambre de combustion. Ne jamais confondre cette
grandeur avec le taux de compression qui n’est qu’un rapport
de pression
Le rapport volumétrique de compression est quant à lui, le
rapport entre le volume total du cylindre , piston au P.M.B. et le
volume de la chambre de combustion v, piston est au P.M.H :

11. Volume (ou espace) mort : volume ou espace ne


participant pas à l’action du piston ; il constitue la chambre
de combustion (espace constitué par le fond de culasse et
le piston au point mort haut).

La figure ci-dessous permet d’illustrer ces définitions.

1.2 Cycle Beau de Rochas


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Le cycle de Beau de Rochas ou cycle à quatre temps est un cycle


thermodynamique théorique. Son principal intérêt pratique réside dans
le fait que les moteurs à explosion à allumage commandé,
généralement des moteurs à essence tel ceux utilisés dans les
automobiles, ont un cycle thermodynamique pratique qui peut être
représenté de manière approchée par le cycle de Beau de Rochas.
Son principe a été défini par Beau de Rochas en 1862 puis mis en
œuvre avec succès par Étienne Lenoir (1883).

Nikolaus Otto décrit originellement en 1876, la course du piston en


un mouvement de haut en bas dans un cylindre. Le brevet d'Otto a
été infirmé en 1886 après qu'on a découvert qu’Alphonse Beau de
Rochas avait déjà décrit en 1862 le principe du cycle à quatre temps
dans une brochure à diffusion privée, mais dont, cependant, il avait
déposé le brevet.

Du point de vue de la thermodynamique, le fonctionnement d’un


moteur à explosion est traduit donc par le cycle Beau De Rochas ;
cycle décrit dans le diagramme de Clapeyron de la manière suivante
:

En effet, le moteur à explosion, comme tous les moteurs


thermiques fait appel aux transformations thermodynamiques d’une
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masse gazeuse pour passer de l’énergie chimique contenue dans le


combustible à l’énergie mécanique directement exploitable sur
l’arbre moteur.

Dans son brevet déposé en 1862, le français BEAU DE ROCHAS


propose d’appliquer le processus décrit ci-dessous à une masse
gazeuse emprisonnée dans un moteur à piston. Le cycle complet
comprend 4 courses de piston ; donc 2 tours de vilebrequin.

1. Premier temps : Admission

Le premier temps de cycle est un temps résistant qui se déroule de


la manière que voici.

Un mélange de carburant et d'air arrive depuis la droite par l'admission.


Il faut en effet de l'oxygène car sans ce dernier il ne peut y avoir de
combustion. (Si l’on laisse par exemple une bougie dans une
bouteille fermée elle s'éteindra tout comme il est impossible de faire un
feu dans l'espace).
Le mélange air/carburant s'effectue dans le carburateur ou par le
système d'injection qui gère le dosage. Autrement dit, ce temps est
ainsi décrit :

- le piston décrit une course descendante du PMH au PMB ;


- la soupape d’admission est ouverte ;
- le mélange air + carburant préalablement dosé pénètre dans le
cylindre ;
- l’énergie nécessaire pour effectuer ce temps est fournie au
piston par le vilebrequin par l’intermédiaire de la bielle.

Pendant ce temps, le mélange carburé occupe comme volume :

(1.1)

Où :

2. Deuxième temps : Compression

Le deuxième temps du cycle Beau de Rochas est également un


temps résistant qui a lieu comme précisé ci-après.
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Le mélange air/carburant vient d'entrer dans la chambre de


combustion par le conduit d'admission qui se referme
immédiatement (s’il reste ouvert pas de compression), le piston dans
sa lancée du cycle précédent vient comprimer le mélange. Jusqu’ici
toujours pas de combustion/explosion.

En résumé, ce temps s’accomplit de la manière suivante :

- les 2 soupapes sont fermées ;


- le piston est repoussé par vers le PMH par la bielle ;
- la pression et la température du mélange croissent.

Ce deuxième temps consacre la compression de la masse gazeuse à


la suite de l’action ascendant du piston.
Cette évolution a lieu de manière adiabatique théoriquement, on
peut écrire que :

soit que qui vaut la pression en


fin de compression.

Avec le rapport volumétrique de compression

: la température du mélange carburé en fin de


compression.

: quantité de chaleur échangée.

: travail échangé.

3. Troisième temps : Combustion-Détente

Pour ce cycle, le troisième temps consistant en une inflammation du


mélange carburé fortement comprimé suivie de la détente de gaz
comburés, porte le nom de temps moteur ; celui pendant lequel le
système fournit de l’énergie mécanique à son milieu ambiant.

Il se déroule comme suit.

Enfin il y a une combustion/explosion ! Elle est produite par la


bougie, qui lorsque le piston est en haut, produit une petite étincelle
électrique grâce à l'allumage qui lui envoie le courant (un distributeur
envoie le jus à la bougie concernée grâce à un système rotatif). La
petite étincelle vient donc enflammer le mélange air/carburant qui
est très inflammable ! Le piston est donc propulsé vers le bas,
créant ainsi
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l'énergie mécanique qui permet de faire tourner le vilebrequin. De


manière brève, cela se passe de cette façon :

- un peu avant le PMH, une étincelle électrique déclenche


le processus de combustion ;
- l’accroissement de la pression qui s’exerce sur le piston
engendre un effort sur la bielle et donc un moment moteur sur
le vilebrequin ;
- le piston redescend au PMB.
Au cours de ce temps, il y a lieu d’écrire :

: la température en fin de combustion ; avec

: travail échangé

: quantité de chaleur

échangé Pendant la détente adiabatique, on peut

écrire :

Soit que

ou encore

4. Quatrième : Echappement

Ce dernier temps est en soi un temps résistant qui s’effectue comme


suit.

La combustion/explosion ayant eu lieu, il ne reste que les fumées


induites par la combustion et il faut les évacuer du système si on ne
veut pas qu'il y ait une accumulation de suies et donc étouffement
du moteur (comme les poumons d'un fumeur ...). La soupape
d'échappement (qui est presque l'inverse de la soupape d'admission
sauf qu'elle représente la sortie au lieu de l'entrée) s'ouvre alors
rapidement pour que le piston repousse les fumées en remontant.
Ces fumées vont alors vers l'échappement pour finir dans l'air. Donc :
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- la soupape d’échappement s’ouvre ;


- le piston remonte vers le PMH en expulsant les gaz brûlés.
Au cours de temps, la quantité de chaleur emportée par les fumées
vers le milieu ambiant vaut :

car

Remarque :

1°) Le cycle Beau De Rochas se réaliseen quatre courses de piston, soit


deux tours du vilebrequin (360°x2 = 720°).

2°) Pour un moteur multi-cylindriques, toutes les bougies du moteur ne


doivent pas être allumées en même temps. Chaque piston ayant un
cycle 4 temps en décalage avec les autres. L'ensemble doit être
parfaitement synchronisé pour que le moteur fonctionne, donc pour
une combustion trop tôt ou trop tard : rien ne marche comme prévu.
A titre d’exemple, l’ordre de fonctionnement d'un moteur 4 cylindres
(allumage 1-3-4-2) est celui-ci :

Cylindre 1
Combustion Echappement Admission Compression
Détente
Cylindre 2 Echappeme
Combustion
nt Admission Compressio
Détente
n
Cylindre 3 Compressio
Combustion
n Echappemen Admission
Détente
t Combustion
Cylindre 4 Admission Compressio Echappemen
Détente
n t
0° 180° 360° 540° 720°

Rendement thermodynamique du cycle Beau De Rochas

Le rendement thermodynamique du cycle Beau De Rochas, noté

est donné par la formule :

On sait que :
10

Et

Ce qui signifie que :

Comme :

et que ; il vient que :

; soit que ou encore :

; donc

Cela conduit finalement à l’expression simplifiée ci-après :

Cette relation assez simple montre que le rendement


thermodynamique ne dépend que du rapport volumétrique de
compression ; donc du seul point 2 du cycle défini par les paramètres
d’état : ; ; .

1.3 DIMENSIONNEMENT
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La formule ci-après donne la relation fondamentale pour un moteur à


explosion :

Où :

: la puissance effective.

: la pression moyenne effective ;

: le volume total engendré ;

: le nombre de cycles par seconde ;

: le degré de rotation.

Section du piston :

Volume engendré :

Volume de compression :

Volume du mélange admis dans le cylindre :

Masse du mélange carburé :

Energie mécanique disponible par cycle à l’arbre moteur :

Puissance théorique :

Pression moyenne théorique du cycle :

Ou bien :

Par ailleurs, le travail indiqué est mesuré par l’aire du cycle réel.

est le rendement indiqué

vaut la puissance indiquée

est la pression moyenne indiquée ; étant le volume


engendré par la course du piston ou cylindrée
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représente le travail effectif ; avec

La puissance effective développée sera :

est le rendement effectif

vaut la pression moyenne effective ; autrement dit :

En ce qui concerne la consommation par Kilowattheure effectif, on


sait que d’essence libère . Pour obtenir
, il a fallu dépenser sous forme d’essence : ,
cela représente une consommation de combustible :
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Voici un très bon aperçu du fonctionnement d'un moteur à essence


dont le fonctionnement se déroule en 4 temps, d'où le nom du
moteur à 4 temps. Cependant ici on n'aperçoit qu'un seul cylindre en
état de marche.
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1.4 CONSTITUTION

La figure ci-dessous illustre les différentes parties qui composent un


moteur à explosion.Le moteur lui-même est composé de 3 types
d'éléments (valable pour tous les moteurs à explosion :

- l'équipage fixe ;
- l'équipage mobile ;
- les accessoires.

L'équipage fixe :

Il se compose du bloc-moteur (également appelé "bloc-cylindres"). C'est


dans ce bloc que vont se loger équipage mobile et accessoires. la culasse
referme l'ensemble par le haut (elle sert de couvercle) et le carter d'huile qui
ferme le bas du moteur et (sert à stocker l'huile qui lubrifie le moteur)

L'équipage mobile :

On distingue 3 pièces principales en mouvement que sont le


vilebrequin, les bielles et les pistons. Chaque piston est attaché à
une bielle et tout ce petit monde est accroché sur le vilebrequin.
Quand ce dernier se met à tourner, il fait effectuer des va-et-vient aux
pistons dans les cylindres du moteur.

A ces 3 pièces s'ajoutent les organes de la distribution : arbres à cames,


soupapes, courroie de distribution ...).

Les accessoires :

Ils se composent de la pompe à huile (entraîner grâce à une chaîne


par le vilebrequin), de la pompe à eau (entraîner par la courroie de
distribution, ou la courroie d'accessoires selon les véhicules), de
l'alternateur et du démarreur (sur le volant moteur).
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Légende :

Filtre à air: appareil dans lequel l'air passe pour se débarrasser des impuretés.
Tuyau PCV: tube de polychlorure de vinyle.
Bouchon du réservoir d'huile: pièce cylindrique fermant l'ouverture du contrant d'huile.
Couvercle de culasse: partie mobile de la partie supérieure du moteur.
Câble de bougie: fil reliant la bougie à l'allumeur.
Gaine de bougie: enveloppe de la bougie.
Bougie: dispositif d'allumage d'un moteur à explosion.
Collecteur d'échappement: conduite recueillant les gaz brûlés.
Jauge d'huile: instrument qui sert à mesurer le niveau d'huile dans le moteur.
Volant: roue, qui, lorsqu'elle tourne, régularise l'allure du moteur.
Bloc moteur: ensemble constitué du moteur, de l'embrayage et de la boîte de vitesse.
Tuyau d'échappement: conduit par lequel les gaz brûlés sont évacués.
Filtre à huile: appareil dans lequel l'huile passe pour la débarrasser des impuretés.
Canalisation de carburant: réseau de tuyaux transportant le combustible.
Pompe à essence: appareil amenant l'essence du réservoir au moteur.
Bouchon de vidange d'huile: pièce cylindrique que l'on enlève pour vider l'huile du
moteur.
Durite du radiateur: tube de caoutchouc traité qui raccorde les canalisations d'un
moteur à explosion.
Poulie: petite roue à creux entourée d'une courroie qui donne le mouvement au
ventilateur.
Courroie du ventilateur: pièce de caoutchouc qui entoure le réseau de poulies et
donne le mouvement au ventilateur.
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Pompe à eau: appareil qui aspire l'eau du radiateur.


Ventilateur: appareil qui alimente en oxygène la combustion du moteur.
Alternateur: génératrice donnant du courant dans un sens et dans l'autre.
Allumeur: boîtier servant à l'allumage du moteur.
Ressort de soupape: mécanisme servant à garder la soupape fermée.

Ci-après la description sommaire des organes clés d’un moteur à explosion.

Le bloc-cylindres :

Autrement appelé carter-cylindres, ou bloc moteur, cet organe sert de support aux
organes principaux (vilebrequin, piston), et aux organes annexes (démarreur,
alternateur, etc.).
Comme qualités requises, il est exigé de posséder :
 une rigidité : résistance aux efforts engendrés par la combustion (poussées et
torsions) ;

 une géométrie rigoureuse : paliers du bloc concentriques (ligne d'arbre), ligne


d'arbre parallèle au plan de joint supérieur, axe des cylindres perpendiculaire
à laligne d'arbre.

 une évacuation, par conduction, d'une partie de la chaleur dégagée par la


combustion.

 une résistance : au frottement, à l'usure, à la chaleur (chocs thermiques), à


la pression, à la corrosion (liquide de refroidissement).

Du point de vue réalisation pratique, il y a lieu de retenir que le vilebrequin est


fabriqué avec comme matériaux : la fonte nitrurée, la fonte GS (graphite
sphéroïdal), l’alliage d'aluminium ou de magnésium, les matériaux composites.
Il peut être de types de blocs : sans chemise (alésage direct),
en chemises sèches (fourreaux emmanchés dans le bloc),
ou encore en chemises amovibles humides (en contact avec le liquide de
refroidissement).

La culasse :

La culasse est la partie supérieure, le plus fréquemment démontable, d'un


moteur à pistons alternatifs. Elle ferme le haut des cylindres. Généralement, les
soupapes d'admission et d'échappement y sont logées. Sa forme et ses
caractéristiques sont toujours étroitement liées à l'évolution des moteurs et sont
surtout déterminées selon le type de distribution et de la forme de la chambre de
combustion.
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Généralement, elle est assemblée au bloc-cylindres au moyen de vis ou de


goujons. Entre la culasse et le bloc-cylindres est positionné le joint de culasse.

Les qualités requises à une culasse sont les suivantes :


- matériau homogène (porosités, fissures),
- résistance à la pression des gaz, à la chaleur (bonne conductibilité thermique), à
la corrosion.
- coefficient de dilatation compatible avec celui du bloc
moteur, parois de la chambre de combustion régulières (points
chauds),
- bonne ventilation (conduits d'admission et d'échappement courts et lisses),
rigidité : la planéité et la fixation doivent être parfaites.

Quant à sa réalisation pratique, on utilise comme matériaux : fonte ou en


alliage léger (aluminium, magnésium, etc.) ; du reste
un joint de culasse métalloplastique complète l'étanchéité.
La forme de la chambre de combustion conditionne la turbulence (en partie), les
pertes de chaleur par les parois (sa surface doit être faible), la distance à parcourir par
le front de flamme.
Celle-ci peut être une chambre en toit ou en coin, hémisphérique ou bi
hémisphérique, partiellement logées dans la tête des pistons.

Le piston :

Le piston est une paroi mobile du cylindre qui réalise les variations de volume
nécessaires à la réalisation du cycle, à la transformation de la pression en force
motrice. Son déplacement sous une force permet d'accomplir un travail.
Il lui est exigé les qualitésci-après :
o résistance mécanique : action des gaz, action de la bielle, réaction des parois du
cylindre. coefficient de frottement faible,
o bonne conductibilité thermique,
o résistance aux variations de température,
légèreté (faible inertie).
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Il est fabriqué en alliage léger (aluminium ou magnésium), moulé ou forgé.


Sa tête porte les segments (gorges), sa forme dépend de celle de la chambre de
combustion, du rapport volumétrique, des levées de soupapes, etc. Ses parties sont :
- la jupe de piston : pour le guidage du piston, le support de l'axe de piston
(bossages). Comme dispositif de dilatation : jupe ovalisée (cylindrique à chaud),
jupe fendue (obliquement ou en hélice), jupe séparée (reliée à la tête par du
métal invar).
- l'axe de piston : assure la liaison piston-bielle. Le montage peut être : libre dans
la bielle et dans le piston, libre dans la bielle, serré dans le piston, serré dans la
bielle, libre dans le piston.

Sur le piston se montent les segments qui assurent l'étanchéité entre chambre de
combustion et le carter pour éviter toute perte de compression (perte de puissance) et
empêcher les remontées d'huile (consommation d'huile).
Ils assurent aussi l'échange calorifique entre le piston et la chemise ; le guidage du
piston.
Ses qualités requises sont : résistance à l'usure (frottement) et à la corrosion (chaleur),
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résistance aux vibrations.


Le piston, comporte généralement trois segments : un coup de feu ou première
étanchéité, un intermédiaire ou deuxième étanchéité, un racleur.
les coupes des segments sont droites, obliques, en baïonnette.

La bielle :

La bielle est également un organe principal d’un moteur. Sa présence est justifiée
par l’accomplissement de deux rôles fondamentaux lui imposés ; notamment : assurer
une liaison cinématique entre le piston (en mouvement de va-et-vient) et la manivelle
(en mouvement de rotation continue) ; mais aussi de lier mécaniquement la
manivelle et le piston (par la transmission des efforts).

Une bielle de moteur automobile comporte deux alésages circulaires, l'un de petit
diamètre, nommé pied de bielle', et l'autre de grand diamètre, nommé tête de bielle.

Le pied de bielle est engagé autour de l'axe du piston. L'axe de piston peut être
libre dans le piston et serré dans le pied de bielle, serré dans le piston et libre dans
le pied de bielle ou encore libre dans le piston et libre dans le pied de bielle
(montage le plus commun). La friction entre la bielle et l'axe est réduite par
l'interposition entre les deux pièces mobiles d'une bague circulaire recouverte ou
constituée de métal anti-friction (bronze, par exemple), ou de roulements (à aiguilles
le plus fréquemment).

La tête de bielle, elle enserre le maneton du vilebrequin. Pour permettre le


montage dans le cas d'un vilebrequin assemblé, la tête est coupée en deux dans un
plan diamétral perpendiculaire à l'axe général de la pièce. La partie coupée se
nomme le chapeau de bielle. Après montage, le chapeau (ou pontet) est
réassemblé au reste
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de la bielle par des boulons. À l'inverse, la bielle peut être d'une seule pièce si le
vilebrequin est constitué de parties assemblées après montage de la bielle ; c'est le cas
du moteur à 2 cylindres des 2CV qui est assemblé par emmanchements serrés.
L'embiellage (manivelle et bielle) n'est plus démontable.

La friction entre la totalité bielle/chapeau et maneton est réduite par l'interposition


entre les pièces mobiles de deux demi-coussinets en acier recouverts sur leurs
faces internes de métal anti-friction (généralement métal rose ou régule), ou de
roulements.

Par suite d'un manque de lubrification ou d'un échauffement trop important, le


métal antifriction peut fondre, et sa disparition entre les pièces mobiles provoque
un jeu générant cognements et chocs destructeurs : on dit que la bielle est coulée,
(en fait c'est le métal tendre qui a fondu et coulé).... La bielle subit aussi des chocs
quand le moteur subit le phénomène de cliquetis. Cela peut entraîner le bris de la
bielle Pour éviter ces désagréments, toujours assez habituels il y a quelques années,
têtes et pieds de bielles sont percés de petits conduits qui autorisent l'huile moteur
de circuler, de lubrifier et de refroidir les faces métalliques en contact. La
conception moderne des chambres de combustion limite le phénomène de cliquetis.
Ceux-ci peuvent, cependant, réapparaître quand on utilise un dispositif de
compresseur sur les moteurs à essence (les moteurs Diesel ne sont pas affectés).

Le vilebrequin

Le vilebrequin est une pièce de moteur à combustion interne. Il est l'élément principal
du système bielle-manivelle. Il permet la transformation du mouvement linéaire
alternatif du ou des piston (s) en un mouvement de rotation continu.

C'est par conséquent le vilebrequin qui va entraîner tous les éléments du moteur qui
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ont besoin d'un mouvement rotatif comme :

la transmission primaire
l'alternateur
les contre-arbres d'équilibrage

Le vilebrequin se compose de plusieurs tourillons alignés, sur lesquels il


tourne. Entre ces paliers se trouvent, excentrés, des manetons, sur lesquels sont
montées les bielles.
Il a pour fonction d’accomplir la transformation de la force transmise par la
bielle en un couple moteur,
nécessaire à l’entraînement en rotation des organes annexes et des accessoires,
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liaison avec la transmission.

L'ensemble bielle-manivelle transforme le mouvement rectiligne alternatif du piston en


un mouvement circulaire.
il doit posséder une rigidité certaine : résistance aux torsions, flexions et cisaillements,
respect rigoureux des alignements.
Son équilibrage statique et dynamique s’effectue au moyen des tourillons : ce sont les
portées de l'axe du vilebrequin à l'intérieur des paliers du bloc-cylindres.
Ils sont en quantité variable.
Augmenter leur nombre permet d'accroître la rigidité : ex. la majorité des moteurs
4 cylindres sont à 5 paliers.
Diminuer leur nombre permet de diminuer les frottements.
Par ailleurs, on entend par manetons, les manivelles qui reçoivent les têtes de bielles.
Si le moteur est en ligne ou à plat, il y a autant de manetons que de bielles.
Si le moteur est en V, il y a 2 bielles par maneton.
La répartition angulaire des manetons est fonction du nombre de cylindres. Le cycle
étant de 2 tours soit 720°, on trouve la répartition des manetons en divisant 720° par
le nombre de cylindres.
Les flasques quant à eux, sont les liaisons entre les manetons et les tourillons.
De plus, elles portent les masses d'équilibrage (statique et dynamique) qui sont
ajustées par meulage ou perçage.

Le volant moteur

C’est une pièce circulaire qui permet de restituer, pendant les temps
résistants, l'énergie emmagasinée pendant le temps moteur (volant d'inertie, régularité
cyclique).
Il est le support de la couronne de lancement du démarreur, de l'embrayage
(plateau d'appui) et de la cible d'allumage ou le repère de
P.M.H. Il est équilibré et repéré en position par rapport au vilebrequin.

Avantages

Large plage de puissance électrique : de 1 kW à 7 MW avec possibilité d'utiliser


plusieurs moteurs en parallèle pour des plus grandes puissances
Bien adapté pour la production d'eau chaude
Coût d'achat faible
Bien adapté pour suivre une demande variable
Fiabilité éprouvée

Inconvénients
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Coût de maintenance
élevé Durée de vie limitée
Nécessité d'entretiens programmés afin d'atteindre une durée de vie du moteur
de 100000 heures
Utilise uniquement un combustible gazeux ou liquide de bonne qualité
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Rudolf Christian Karl Diesel (en allemand : [ˈʁuːdɔlf ˈkʁɪstjan ˈkaʁl ˈdiːzəl]) est un ingénieur allemand, né le
18mars1858 à Paris et disparu dans la nuit du 29 au 30septembre1913 lors d'une traversée de la mer du Nord.

Rudolf Diesel est l'inventeur du moteur à combustion interne portant son nom, conçu pour fonctionner avec de
l'huile végétale et non avec du gazole. Diesel nomma initialement ce moteur, le « moteur à l'huile ».
26

Chapitre II : LE MOTEUR DIESEL

Le moteur Diesel doit son existence à l’esprit de découverte de


l’ingénieur allemand Rudolf Christian Karl Diesel.

2.1 INTRODUCTION

Rudolf Christian Karl Dieselest un ingénieur allemand, né le 18mars1858


à Paris et disparu dans la nuit du 29 au 30septembre1913 lors d'une
traversée de la mer du Nord.

Rudolf Diesel est l'inventeur du moteur à combustion interne portant


son nom, conçu pour fonctionner avec de l'huile végétale et non
avec du gazole. Diesel nomma initialement ce moteur, le « moteur à
l'huile ».

Rudolf Diesel est également un grand ingénieur thermicien, un


connaisseur des arts, un linguiste et un théoricien social. Les inventions
de Diesel ont trois points communs : elles portent sur le transfert de
chaleur par des procédés physiques naturels ou des lois, sont
empreintes d'une forte marque créatrice de conception mécanique,
et elles ont d'abord été motivées par l'inventeur du concept
sociologique de besoin. Le moteur Diesel fut conçu à l'origine comme
une installation facilement adaptable aux coûts d'utilisation des
combustibles disponibles localement, afin de permettre aux artisans
indépendants de mieux supporter la concurrence des grandes industries,
à cette époque pratiquement monopolisées par la principale source
d'énergie : le charbon, le carburant du moteur à vapeur.

Rudolf Diesel disparait mystérieusement en mer alors qu'il traverse la


Mer du Nord à bord du paquebot Dresden, entre Anvers et Harwich,
quelques mois avant le déclenchement de la Première Guerre
mondiale.

En 1883, Diesel, marié à Martha Flasche, continue d'œuvrer en


faveur de von Linde, remportant de nombreux brevets en Allemagne
et en France.

Au début de 1890, Diesel déménage avec son épouse et leurs trois


enfants, Rudolf junior, Heddy et Eugen, à Berlin pour assumer la gestion
de von Linde sur les sociétés de recherche et développement, et
adhère à plusieurs autres conseils d'administration. N'étant pas autorisé
à utiliser les brevets développés avec von Linde, Diesel cherche à
développer de nouvelles idées dans un domaine extérieur à celui de
la
27

réfrigération. Il se tourne tout d'abord vers la vapeur : ses recherches


sur l'efficacité énergétique l'amènent à construire une machine à
vapeur au moyen de vapeurs d'ammoniac. Lors d'essais, cette
machine explose, provoquant des blessures et de nombreux mois
d'hôpital, des problèmes de santé et de vision.

Il commence également à concevoir un moteur basé sur le cycle de


Carnot, et en 1893, peu après que Gottlieb Daimler et Karl Benz
aient inventé l'automobile en 1887, Diesel publie un traité intitulé
Theorie und Konstruktion eines rationellen Wärmemotors zum
Ersatz der Dampfmaschinen und der heute bekannten
Verbrennungsmotoren (De la théorie et de la construction rationnelle
d'un moteur thermique pour remplacer la machine à vapeur et
moteurs à combustion connus aujourd'hui) qui est la base de son
travail sur l'invention du moteur Diesel.

2.2 Cycle Diesel

Le cycle Diesel est un cycle moteur à quatre temps suivants :


Admission, Compression, Combustion-Détente et Echappement.

Les quatre temps du cycle Diesel sont :

1. admission d'air par l'ouverture de la soupaped'admission et la


descente dupiston ;
28

2. compression de l'air par remontée du piston, la soupape


d'admission étant fermée ;
3. temps moteur : peu avant le point mort haut on introduit, par
une injection, le carburant qui se mêle à l'air comprimé. La
combustion rapide qui s'ensuit constitue le temps moteur, les gaz
chauds repoussent le piston, libérant une partie de leur énergie.
Celle-ci peut être mesurée par la courbe de puissance moteur ;
4. échappement des gaz brûlés par l'ouverture de la soupape
d'échappement, poussés par la remontée du piston.

1. Admission

Le premier temps de cycle est un temps résistant qui se déroule de


la manière que voici.

Del'air arrive depuis la droite par l'admission pendant que :

- le piston décrit une course descendante du PMH au PMB ;


- la soupape d’admission est ouverte ;
- l’air pénètre dans le cylindre ;
- l’énergie nécessaire pour effectuer ce temps est fournie au piston par
le vilebrequin par l’intermédiaire de la bielle.
Pendant ce temps, l’air occupe comme volume :

(1.1)

Où :

2. Compression

Le deuxième temps du cycle Diesel est également un temps


résistant qui a lieu comme précisé ci-après.

L’air vient d'entrer dans la chambre de combustion par le conduit


d'admission qui se referme immédiatement (s’il reste ouvert pas de
compression), le piston dans sa lancée du cycle précédent vient le
comprimer. Jusqu’ici toujours pas de combustion/explosion.

En résumé, ce temps s’accomplit de la manière suivante :


29

- les 2 soupapes sont fermées ;


- le piston est repoussé par vers le PMH par la bielle ;
- la pression et la température du mélange croissent.

Ce deuxième temps consacre la compression de l’air à la suite de


l’action ascendant du piston.
Cette évolution a lieu de manière adiabatique théoriquement, on
peut écrire que :

soit que qui vaut la pression en


fin de compression.

Avec le rapport volumétrique de compression

: la température du mélange carburé en fin de


compression.

: quantité de chaleur échangée.

: travail échangé.

3. Combustion-détente

Pour ce cycle, le troisième temps consistant en une inflammation del’air


fortement comprimé suivie de la détente de gaz comburés, porte le
nom de temps moteur ; celui pendant lequel le système fournit de
l’énergie mécanique à son milieu ambiant.

Il se déroule comme suit.

Enfin il y a une combustion produite par l’injection du


combustible (gasoil, fuel oil) dans cette masse gazeuse fortement
comprimée. Le piston est donc propulsé vers le bas, créant ainsi
l'énergie mécanique qui permet de faire tourner le vilebrequin. De
manière brève, cela se passe de cette façon :

- un peu avant le PMH, une injection du combustible déclenche


le processus de combustion ;
- l’accroissement de la pression qui s’exerce sur le piston engendre un
effort sur la bielle et donc un moment moteur sur le vilebrequin ;
- le piston redescend au PMB.
Au cours de ce temps, il y a lieu d’écrire :
30

: la température en fin de combustion ; avec

ou bien que : rapport de volumes et de températures


de fin et début combustion.

: travail échangé

: quantité de chaleur échangé

Pendant la détente adiabatique, on peut écrire :

Soit que

ou encore

4. Echappement

Ce dernier temps est en soi un temps résistant qui s’effectue comme


suit.

La combustion ayant eu lieu, il ne reste que les fumées induites par


la combustion et il faut les évacuer du système si on ne veut pas qu'il y
ait une accumulation de suies et donc étouffement du moteur
(comme les poumons d'un fumeur ...). La soupape d'échappement
(qui est presque l'inverse de la soupape d'admission sauf qu'elle
représente la sortie au lieu de l'entrée) s'ouvre alors rapidement
pour que le piston repousse les fumées en remontant. Ces fumées
vont alors vers l'échappement pour finir dans l'air. Donc :

- la soupape d’échappement s’ouvre ;


- le piston remonte vers le PMH en expulsant les gaz brûlés.

Au cours de temps, la quantité de chaleur emportée par les fumées


vers le milieu ambiant vaut :

car
31

Rendement thermodynamique du cycle Diesel

Le rendement thermodynamique du cycle Diesel, noté est donné


par la formule :

On sait que :

Et

Ainsi :

(a)

Sachant que :

= : rapport de volumes et de températures de fin et début


combustion ; il vient alors que :

; autrement dit :

(b) Par ailleurs, on sait que :

Ce qui signifie que :

; ou bien :

car

Finalement, on aboutit à :
32

soit que (c)

La substitution de (b) et (c) dans la relation (a) donne finalement :

Constitution

T.P idem pour avantages et inconvénients

Chapitre III : TURBINES A GAZ

Ce troisième chapitre reprend les notions fondamentales sur


les turbines à gaz ainsi que le principe de son dimensionnement ;
comme machine motrice de production de l’énergie mécanique.1
33

III.1 DEFINITION

Le concept turbine renvoie à l’idée d’une turbomachine


motrice capable de transformer l’énergie d’un fluide en énergie
mécanique.

Ainsi :

 si le fluide est de l’eau, on parle de turbine hydraulique ; celle-ci


existe sous trois formes ; à savoir :

- la turbine Pelton ;

- la turbine Kaplan ;

- la turbine Francis.

 si le fluide est de la vapeur, on parle de turbine à vapeur ;


 et si le fluide est un gaz, on parle de turbine à gaz.

Une turbine à gaz (TAG) est donc une turbomachine capable de


transformer l’énergie d’un gaz en énergie mécanique.

III.2 CONSTITUTION

Sur ce schéma : M = Machine réceptrice


D= Démarreur A = Accouplement
C= Compresseur
CC= Chambre de combustion
T = Turbine
Il convient de relever que les parties essentielles d’une turbine à gaz
sont le compresseur et la turbine.
34

III.3 PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

De l’air (ou tout autre gaz) pénètre dans un compresseur,


généralement de type centrifuge, entrainé par un moteur de
lancement ou démarreur. L’air ainsi comprimé est envoyé dans une
enceinte appelée chambre de combustion.

Dans la chambre de combustion, l’air rencontre un


combustible, avec comme produit de combustion les fumées ou gaz
comburées ou encore gaz de combustion. Les gaz comburés sont
obligés à se détendre à travers une turbine d’où le nom de turbine à
gaz.

La détente de gaz se traduit par la rotation de l’arbre de la


turbine ; donc il y a production de l’énergie mécanique. L’énergie ainsi
produite par la turbine sert d’une part à entrainer la charge et
d’autre part à entrainer le compresseur.

Dès cet instant, l’action du démarreur cesse et la machine


tourne d’elle-même à volonté.

Une turbine à gaz couvre un vaste domaine d’application comme :

- l’industrie ;
- la traction ferroviaire (locomotive) ;
- la traction routière par exemple la turbo suralimentation où il
n’existe pas de charge, seulement la turbine entraine un
compresseur qui comprime l’air qui sera envoyé dans le
cylindre (4 temps) pour augmenter la puissance du moteur ;
- l’aéronautique : turbopropulseur, turboréacteur, statoréacteur.
35

C.C

Moteur de démarrage machin réceptrice

C T accouplement

T : Turbine
C .C : Chambre de Combustion
C : Compresseur Aspiration
Refoulement

III.4 VARIANTES CONSTRUCTIVES

Du point de vue construction, on distingue plusieurs types


de turbine à gaz ; dont notamment :

o la TAG à récupération de chaleur ;

CH
T C

CC

R
36

Le réchauffage de l’air s’effectue dans un échangeur de


chaleur appelé régénérateur ou récupérateur de chaleur

Dans cet échangeur de chaleur, circule naturellement deux


fluides :

Les fumées sortant de la turbine. C’est le fluide chauffant qui


cède leur chaleur à l’air avant leur éjection dans l’ambiance ;

L’air comburant venant du compresseur est le fluide chauffé


qui reçoit de la chaleur bien avant qu’il n’accède dans la chambre de
combustion

Cette méthode s’accompagne d’un avantage réel par


rapport au principe de base d’une turbine à gaz.

En effet, pour les mêmes travaux de compression et détente il y a


production d’une grande quantité de chaleur au niveau de la
chambre de combustion et une consommation plus faible en
combustible d’où augmentation du rendement de machine.

o la TAG à détente avec échauffement intermédiaire ;

La turbine à gaz à détente avec échauffement intermédiaire


est une turbine à gaz où l’on désire réaliser une détente du gaz
proche d’une détente isothermique ; cela en fonctionnant en deux ou
plusieurs
37

étages, la détente entre lesquels on réalise le réchauffement


intermédiaire.

o la TAG à compression avec refroidissement intermédiaire ;

Ici on cherche à s’approcher d’une compression isothermique


en fractionnant la compression en deux ou plusieurs étages entre
lesquels le refroidissement intermédiaire s’opère.

Chaque refroidissement a lieu dans un échangeur de chaleur à


faisceau tubulaire.

o la TAG à deux arbres ;


38

C’est une turbine à gaz qui fait apparaitre deux arbres dans
son schéma sur lequel sont calés le compresseur pour l’un et la
charge pour l’autre.

THP : turbine haute pression (détente partielle) entraine la


charge.

TBP : turbine basse pression (détente partielle juste à la fin de


la détente de la THP) qui va entrainer le compresseur.

o la TAG à circuit fermé.

Toutes les turbines citées au paravent sont des machines à


circuit ouvert.

Une turbine à gaz à circuit fermé est celle où un cycle au


sens thermodynamique strict est réalisé c’est-à-dire nous voyons une
suite de transformation dans laquelle l’état final est identique à l’état
initial.

Dans cette machine, le fluide évoluant acquiert de la


chaleur issue d’une chaudière qui prend la place de la chambre de
combustion, cette disposition fait disparaître le risque de corrosion
et d’érosion provoqué habituellement par le gaz comburé et permet
l’emploi de plusieurs autres gaz outre l’air comme l’oxygène,
l’hydrogène et le dioxyde de carbone.
39

III.5 ETUDE THERMOENERGETIQUE : COURBES CARACTERISTI QUES

La figure ci-dessous permet de schématiser dans le


diagramme entropique, l’évolution d’une masse unitaire du fluide dans
la turbine à gaz. L’on note alors comme principales transformations :

1-2 ’ : compression isentropique


2’-3 : combustion isobare à la pression
3-4’= détente théoriquement isentropique
4’-1= rejet de fumée dans l’ambiance.

Théoriquement la turbine à gaz fonctionne suivant le cycle


de JOULE (1-2’-3-4’-1).
En réalité, la compression et la détente ne sont pas
isentropiques, mais plutôt des évolutions polytropiques. En
conséquence, la sortie du compresseur ne sera plus en 2’ mais en 2 ; de
même, la sortie de la turbine ne sera plus le point 4’ mais le point 4.

Le cycle 1-2-3-4 est appelé cycle de BRAYTON ; il décrit le


fonctionnement réel d’une turbine à gaz.

1. Cycle de Joule

Appliquons le premier principe de la thermodynamique à


l’écoulement d’un fluide gazeux dans le but de connaitre :

l’énergie produite par la détente des gaz comburés ( )


;
40

l’énergie nécessaire à l’entrainement du compresseur ( ) ;


l’énergie nécessaire à l’entrainement de la charge ( ) ;
la quantité de chaleur produite par la combustion (Q) ;
le rendement thermique du cycle (η).

Lors de la détente de la turbine, il se produit un travail

1erprincipe : (3.1)

Avec :

W : Travail exprimé en J/Kg ;

Q : Quantité d’énergie exprimée en J/Kg ;

: Différence d’enthalpie exprimée en J/Kg ;

g : accélération de la pesanteur ;

: Cotes altimétriques exprimées en m ;

1-2’ : compression isentropique ;

= 0 car il n’y a pas d’échange de chaleur avec l’ambiance

C1= 0 ; Z’2 – Z1= 0

est négligeable par rapport à ( H2’ – H1)

W12’= WC = (H2’-H1) = Cp (T2-T1) représente le travail nécessaire pour


entrainer la turbine ;

Avec ; à savoir que c’est une température d’une

transformation isentropique ;

2’-3 : combustion

isobare W2’ 3 = 0

C2’ = C3 : dans la chambre de combustion la vitesse est constante

Par conséquent :

Q2’3= Q = H3 – H2 = Cp (T3 – T2’) (J/Kg) (3.2)


41

T3 est la température la plus élevée ou encore la température limitée


par la résistance des matériaux de la turbine.

3 – 4’ : détente isentropique

Négligeable ; négligeable aussi ; donc

: W34’ = = H4’ – H 3 = Cp ( T4’, - T3) (J/kg) (3.3)

La valeur de T4’ est inférieure à celle de T3 ; d’où la valeur de

est négative (preuve que la machine est motrice).

Travail utile : travail nécessaire à l’entrainement de la charge :

(3.4)

Avec : travail dû à la détente de la turbine

: Travail nécessaire pour la compression du fluide

Rendement

η= (3.5)

2. Cycle de Brayton :

) (J/Kg) (3.5)

Q= (J/Kg) (3.6)

(J/Kg) (3.7)

(J/Kg) (3.8)

η= (3.9)

En définissant :

1°) le rendement de la compression noté :

(3.10)

Comme et que ; il vient alors que :


42

Sachant bien que la relation de Mayer :

D’où

En posant que , il vient :

D’où (3.11)

2°) rendement de la détente noté :


(3.12)

Détente 3-4 :
43

Or

(3.13)

Ces expressions permettent d’établir les courbes


caractéristiques d’une turbine à gaz : elles aident à comprendre le
fonctionnement d’une turbine à gaz et sont obtenues en divisant les
grandeurs Q, et η par la capacité thermique

1ère courbe : Travail de compression réduit c

Or

Sachant que

D’où (3.14)

2ème courbe : Quantité de chaleur réduite q

Or la température de fin de combustion qui est la plus haute


température du cycle

Température de l’air à l’entrée de la machine, c’est la


température la plus basse du cycle
44

Donc

Si est exagérée, la turbine sera détruite raison pour laquelle il


nous est demandé de fixer cette température

D’où (3.15)

3ème courbe : Travail de détente réduit t

Or

(3.16)

4ème courbe : Travail utile réduit u

(3.17)

Il convient de noter que la grandeur u représente le travail


nécessaire à l’entrainement de la charge.

Rendement

(3.18)

En résumé :
45

A présent, il est possible d’analyser ces courbes caractéristiques ;


notamment en déterminant les points les plus importants ci-après :

- Travail utile maximal nécessaire à l’entrainement de la charge ;


- Travail utile nul caractérisant le fait que toute l’énergie
produite ne sert qu’à entrainer le compresseur (TAG sans charge)
;
- Rendement maximal.

Pour ce faire, il sera considéré deux cas de figures : le cas où la turbine


est considérée comme une machine parfaite (compression et
détente isentropiques) ; et celui où elle est prise comme une machine
réelle (compression et détente polytropiques).

a) Cas de la turbine à gaz parfaite :

En appliquant cette condition aux expressions établies auparavant, il


vient que :

(3.19)

(3.20)

(3.21)

(3.22)

(3.23)

Travail utile maximal :

Pour l’obtenir, il y a lieu de poser comme conditions à l’expression


du travail utile réduit :

On trouve que ce dernier est maximal pour ; avec .

Travail utile nul :


46

Pour l’obtenir, il y a lieu de poser comme conditions à l’expression


du travail utile réduit :

Ce qui veut dire que toute l’énergie produite par la turbine ne sert qu’à
l’entrainement du compresseur ; ce qui se vérifie si

b) Turbine à gaz réelle :

Dans ce cas, on considère les courbes caractéristiques décrites par


les relations (3.14) à (3.18) que voici :

- Travail utile maximal :

Pour l’obtenir, il y a lieu de poser comme conditions à l’expression


du travail utile réduit :

On obtient que le travail utile est maximal pour

Chapitre IV : INSTALLATION MOTRICE A VAPEUR

4.1 Terminologie

Une turbine est un dispositif rotatif destiné à utiliser l'énergie


cinétique d'un fluideliquide comme l'eau ou gazeux (vapeur, air, gaz
de combustion), pour faire tourner un arbre solidaire des pales de
laturbine.
47

 si l’énergie du fluide est celle de l’eau, on parle de turbine


hydraulique ;
 si l’énergie du fluide est celle d’une vapeur, il s’agit de turbine
à vapeur ;
 si l’énergie du fluide est celle d’un gaz, on parle de turbine à gaz.

Une turbine est donc un dispositif rotatif destiné à utiliser l'énergie


cinétique d'un fluideliquide comme l'eau ou gazeux (vapeur, air, gaz
de combustion), pour faire tourner un arbre supportant les aubes de la
turbine.

L'énergie du fluide, caractérisée par sa vitesse et son


enthalpie, est partiellement convertie en énergie mécanique pour
entraîner un alternateur, une pompe ou tout autre récepteur
mécanique rotatif.

4.2 Constitution et principe de fonctionnement

Une installation motrice à vapeur comprend comme


éléments :

 une pompe
 un économiseur
 un ballon
 un évaporateur
 un surchauffeur
 un réchauffeur d’air
 un ventilateur de tirage de fumées
 un ventilateur de soufflage d’air

1. La pompe

La pompe utilisée dans une installation de production de


vapeur est de type centrifuge multi-roue. Elle aspire de l’eau qu’elle
refoule vers le ballon via l’économiseur. C’est elle qui génère la pression
à la vapeur à produire.

2. L’économiseur

L’économiseur est en soi un échangeur de chaleur à


faisceau tubulaire destiné à chauffer l’eau pompe jusqu’à sa
température d’ébullition avant son introduction dans le ballon.
48

Pour cet appareil, l’eau est le fluide chauffé tandis que les
fumées constituent le fluide chauffant. Il se place au deuxième
passage de gaz comburés tout en diminuant la température de gaz à
éjecter dans l’ambiance.

Dans le cas particulier où l’eau est chauffée avec la chaleur


de la vapeur soutirée déjà produite, cet appareil se nomme
réchauffeur d’eau.

3. Le ballon

C’est une enceinte cylindrique contenant un mélange


diphasique eau-vapeur.

4. L’évaporateur

C’est également un échangeur de chaleur placé au tout


premier rang de passage de fumées. Il sert à transformer l’eau
venant du ballon en vapeur saturée sèche.

5. Le surchauffeur

Le surchauffeur est un échangeur en forme de serpentin qui


sert à sécher la vapeur de manière à obtenir à sa sortie de la vapeur
surchauffée qui du reste peut traverser les aubes de la turbine.

Pour raison de résistance mécanique des organes de cette


dernière machine, la température de surchauffe de la vapeur ne
peut guère dépasser 550 °C.

6. Le réchauffeur d’air

C’est un échangeur de chaleur à faisceau tubulaire dont le


but est celui de chauffer l’air atmosphérique avant son introduction
dans le foyer.

Placé au dernier passage de fumées, il permet de baisser la


température de fumées et d’augmenter le rendement thermique de
l’installation.

7. Le ventilateur de tirage de fumées

Comme son nom l’indique, c’est un ventilateur qui permet


de réaliser un écoulement turbulent aux fumées de sorte à assurer un
bon
49

échange thermique dans les différents appareils et d’éviter leur


accumulation dans l’installation.

8. Le ventilateur de soufflage d’air

C’est un ventilateur qui aspire et refoule de l’air en quantité


nécessaire pour la combustion dans le foyer.

4.3 Les différents états de l'eau et de la vapeur

Lorsque l'eau est chauffée au-delà de son point d'ébullition,


elle s'évapore, c'est-à-dire qu'elle devient de l'eau à l'état gazeux.
La vapeur d'eau peut toutefois prendre diverses formes. Ses
propriétés varient grandement en fonction de la pression et de la
température à laquelle elle est soumise.

a. Effet de la pression sur la température de l'eau/ de la vapeur

On obtient de la vapeur saturée (sèche) en bouillant de


l'eau jusqu'à son point d'ébullition (chaleur sensible) et ensuite en
lui fournissant encore plus de chaleur pour qu'elle se vaporise
(chaleur latente). Si cette vapeur est chauffée au-delà de son point
de saturation, elle devient de la vapeur surchauffée (chaleur sensible).

b. Vapeur d'eau saturée

Comme indiqué par la ligne grise sur le graphique ci-dessus, la


vapeur d'eau saturée existe seulement à une température et à une
pression où l'eau à l'état liquide et la vapeur à l'état gazeux peuvent
coexister ensemble. C'est-à-dire qu'on obtient la vapeur d'eau
saturée
50

lorsque la vitesse de vaporisation de l'eau est égale à celle de sa


condensation.

Avantages d'utiliser la vapeur d'eau saturée comme source de chaleur

La vapeur d'eau saturée est une source idéale de chaleur,


surtout pour le chauffage à des températures supérieures à 100 °C
(212°F). Voici certaines des propriétés qu'elle a à offrir:

Propriété Avantage
Chauffage rapide et
Amélioration de la qualité du produit et
uniforme à l'aide de la
de la productivité
chaleur latente
La pression contrôle la Possible d'établir la température désirée
température rapidement et précisément
Surface de transmission de la chaleur
Coefficient de transmission
plus petite que l'eau chaude, réduisant
de chaleur élevé
les coûts d'installations
Provient de l'eau Sécuritaire, propre et peu coûteux

Conseils

Voici certains conseils liés au chauffage à la vapeur:

l'efficacité thermique d'un système peut diminuer si toute autre


vapeur que la vapeur d'eau sèche est utilisée. Contrairement à
ce que beaucoup de gens croient, la grande majorité de la
vapeur d'eau produite par une chaudière n'est pas sèche, mais
humide et contient donc de fines gouttelettes d'eau à l'état
liquide.
une partie de la vapeur se condense à cause des pertes de
chaleur rayonnante. La vapeur humide devient donc encore plus
humide, ce qui peut causer une accumulation de condensat
dans les conduites. Ce condensat doit être évacué en installant
des purgeurs à vapeur aux endroits appropriés.
le condensat accumulé dans les conduites doit être évacué à
l'aide de purgeurs installés sur des collecteurs de condensat. Le
condensat en suspension (fines gouttelettes) peut aussi réduire
l’efficacité thermique et devrait être évacué à l'aide de
séparateurs installés près des points d'utilisation et de distribution.
la température de la vapeur peut diminuer si la vapeur subit une
baisse de pression en raison de la friction contre les parois des
conduites.
51

c. Vapeur humide

C'est la forme de vapeur la plus communément vue en


usine. La vapeur produite par une chaudière contient normalement
un certain degré d'humidité à cause de fines gouttelettes d'eau qui
sont emportées avec la vapeur. Même les meilleures chaudières
produisent souvent de la vapeur avec un degré d'humidité de 3% à
5%. Lorsque l'eau atteint son point de saturation et commence à se
vaporiser, il y a normalement une certaine partie de cette eau qui
est entraînée avec le courant de vapeur sous la forme de fines
gouttelettes. C'est une des raisons pour lesquelles on utilise la
séparation comme méthode d'évacuation de condensat dans les lignes
de distribution de vapeur.

d. Vapeur surchauffée

La vapeur d'eau surchauffée est obtenue en chauffant la


vapeur d'eau sèche (saturée) ou humide au-delà de son point de
saturation. Ainsi, la température de la vapeur surchauffée est
supérieure à celle de la vapeur saturée alors que sa masse
volumique est inférieure à celle-ci pour une même pression. La
vapeur d'eau surchauffée est surtout utilisée à des fins motrices
comme dans les turbines, et n'est pas habituellement utilisée comme
source de chaleur.

Avantages d'utiliser la vapeur surchauffée pour entraîner une turbine:

aide à maintenir les installations sèches lorsque leur performance


pourrait être affectée par la présence de condensat.
améliore l'efficacité thermique et la charge de production, ex.
pour obtenir un plus gros changement de masse volumique à
l'état surchauffé à pressions basses ou sous vide.

Il est avantageux de fournir et d'évacuer la vapeur à l'état


surchauffé pour empêcher la formation de condensat à l'intérieur
des installations utilisant la vapeur surchauffée (en situation
d'opération normale). Ceci diminue les risques de dommages causés
par l'érosion ou la corrosion due à l'acide carbonique. De plus,
augmenter le degré de surchauffe et la pression fait accroître
l'enthalpie à l'entrée de la turbine, ce qui fait augmenter l'efficacité
thermique théorique de la turbine puisqu'elle est calculée en utilisant
les valeurs d'enthalpie à l'entrée et à la sortie de la turbine.

Désavantages d'utiliser la vapeur surchauffée pour chauffer

Propriété Désavantage
52

Productivité réduite
Coefficient de transmission de
chaleur plus bas Nécessité d'une plus grande surface
de transmission de la chaleur
La vapeur surchauffée doit être
Pour une même pression, la
maintenue à une vitesse élevée
température de la vapeur n'est
pour empêcher les pertes de
pas nécessairement uniforme
chaleur
Les chutes de température peuvent
Chauffage avec la chaleur
avoir un effet néfaste sur la qualité
sensible
du produit
La vapeur surchauffée peut Les installations nécessitent des
atteindre des températures matériaux plus robustes, ce qui
très élevées augmente les coûts d'installation

C'est donc pour ces raisons et pour plusieurs autres qu'il est
préférable d'utiliser la vapeur saturée au lieu de la vapeur
surchauffée comme source de chaleur dans les échangeurs de
chaleur. En revanche, la vapeur surchauffée peut parfois avoir ses
utilisations comme source de chaleur directe pour les procédés
demandant des températures très élevées puisque, contrairement à
l'air, elle peut fournir de la chaleur en l'absence d'oxygène.
L'utilisation de la vapeur surchauffée pour la cuisson ou le séchage
dans les procédés alimentaires fait aussi l'objet de recherches.

e. Eau supercritique

L'eau supercritique désigne de l'eau au-delà de son point


critique: 22.1MPa, 374 °C [3208 psia, 705°F]. Au point critique, la chaleur
latente de l'eau devient nulle. De plus, sa masse volumique ne
change pas, qu'elle soit à l'état liquide ou gazeux. Ainsi, lorsque l'eau se
trouve à une température et à une pression plus élevées que son point
critique, il est impossible de distinguer si elle est à l'état liquide ou
gazeux.

L'eau supercritique est utilisée pour entraîner les turbines de


certaines centrales électriques qui demandent un niveau d’efficacité
supérieur à celui que peut offrir la vapeur. De plus, des recherches sont
entrain d'être effectuées sur l'eau supercritique en tant que fluide ayant
les propriétés à la fois d'un liquide et d'un gaz, en particulier sur sa
capacité d'agir comme solvant pour les réactions chimiques.

f. Catégorisation des différents états de l'eau


53

Eau non saturée

Voici l'eau sous sa forme la plus connue. Environ 70% de la


masse du corps humain est composée d'eau. Dans sa forme liquide, les
liaisons d'hydrogène lient les molécules ensemble, ce qui donne à l'eau
non saturée sa structure spécialement compacte, dense et stable.

Vapeur d'eau saturée

Les molécules de vapeur d'eau saturée sont invisibles. Lorsque


la vapeur saturée s'échappe d'une conduite et se disperse à travers
l'atmosphère, elle se condense en partie en transférant sa chaleur à l'air
environnant et une buée se forme (fines gouttelettes d'eau). Lorsque la
vapeur d'eau contient de fines gouttelettes d'eau, on la dénomme
vapeur d'eau humide.

Dans un système-vapeur, de la vapeur d'eau de


revaporisation sortant d'un purgeur est souvent mal interprétée pour de
la vapeur d'eau saturée. Il est important de distinguer les deux: la
vapeur saturée est au départ invisible lorsqu'elle s'échappe d'une
conduite alors que la vapeur de revaporisation contient des
gouttelettes d'eau à l'instant même où elle se forme.

Vapeur surchauffée

Pourvu qu'elle demeure à l'état surchauffé, la vapeur


surchauffée ne se condensera pas même si elle entre en contact
avec l'atmosphère et sa température baisse. Ainsi, aucune buée ne peut
être vue. La vapeur d'eau surchauffée contient plus de chaleur que
la vapeur d'eau saturée pour une même pression. De plus, le
mouvement des molécules est plus intense, ce qui lui donne une masse
inférieure à celle-ci.
54

Eau supercritique

Bien que ce ne soit pas possible d'établir l'état de cette eau


seulement en la regardant, l'eau supercritique n'est ni un liquide, ni un
gaz. En somme, son mouvement moléculaire se rapproche de celui
d'un gaz alors que sa masse volumique se rapproche de celle d'un
liquide.

g. Les applications de la vapeur

La vapeur d'eau est utilisée dans un grand nombre d'industries.


Ses applications les plus courantes sont sur les procédés de
chauffage dans les usines ou pour la rotation de turbines dans les
centrales électriques, mais l'utilisation de la vapeur dans le secteur
secondaire ne se limite pas à cela.

Voici une liste d'applications courantes de la vapeur dans


divers secteurs industriels:

chauffage/stérilisation
propulsion/entraînement
agent moteur
atomisation
nettoyage
hydratation
humidification

Voici diverses applications de la vapeur et des exemples


d'installations utilisant celle-ci.
55

1. La vapeur comme source de

chaleur La vapeur à pression positive

La vapeur est normalement produite et distribuée à


pression positive. Cela veut normalement dire qu'on alimente les
installations avec de la vapeur à une pression plus élevée que 0
MPaG [0 psig] et à une température supérieure à 100°C [212°F].

Le chauffage à vapeur à pression positive est souvent utilisé


dans les usines de transformation des aliments, les raffineries, les
usines de produits chimiques, etc. On y utilise de la vapeur d'eau
saturée comme source de chaleur dans des installations comme les
échangeurs de chaleur, les rebouilleurs, les préchauffeurs d'air, etc.

Échangeur de chaleur à calandres

Dans un échangeur de chaleur, la vapeur d'eau chauffe le


produit pour ensuite se transformer en condensat qui est alors évacué à
l'aide d'un purgeur à vapeur.

Four à vapeur

À pression atmosphérique normale, il est facile de produire de


la vapeur surchauffée qui atteint les 200 à 800°C (392 - 1472°F). Cette
vapeur est souvent utilisée dans les fours à vapeur domestiques.

La vapeur sous vide

Récemment, l'utilisation de la vapeur à des températures


inférieures à 100°C (212°F), domaine souvent réservé à l'eau chaude,
est de plus en plus répandue.

Tout comme pour la vapeur à pression positive, la température


de la vapeur sous vide peut être ajustée rapidement en ajustant la
pression. Ceci permet de contrôler la température du milieu
chauffant de manière plus précise que l'eau chaude. Une pompe à
vide doit toutefois être utilisée puisque seulement réduire la pression ne
permet pas l'obtention de pressions inférieures à celle de l'atmosphère.

Chauffage à l'aide de la chaleur latente (vapeur)

Les systèmes de chauffage à la vapeur transmettent la


chaleur plus rapidement et uniformément que ceux utilisant l'eau
56

chaude. La température désirée est rapidement atteinte sans causer


de températures inégales.

2. La vapeur comme mécanisme de


propulsion/d'entraînement

La vapeur est régulièrement utilisée pour la propulsion


(force d'entraînement) dans des applications comme les turbines à
vapeur. La turbine à vapeur est une pièce d'équipement essentielle à
la production d'électricité dans les centrales électriques thermiques.
Afin d'augmenter le rendement de ces centrales, des recherches se
poursuivent visant à utiliser la vapeur à des pressions et à des
températures de plus en plus élevées. Certaines centrales
électriques thermiques utilisent de la vapeur surchauffée à 25 MPa abs
(3625 psia), 610°C (1130°F) avec leurs turbines.

La vapeur surchauffée est souvent utilisée pour réduire les


dommages causés par la circulation de condensat. Toutefois,
l'utilisation de vapeur à des températures élevées doit être évitée
pour certaines centrales nucléaires où son utilisation pourrait causer
des problèmes liés au composant des turbines. On utilise plutôt de la
vapeur saturée à température élevée. Pour ces applications,
l'installation de séparateurs dans les conduites d'alimentation est
souvent recommandée afin de retirer le condensat véhiculé par la
vapeur.

À part les centrales thermiques, la vapeur d'eau est aussi


utilisée pour la propulsion avec des compresseurs à turbines ou des
turbopompes, comme par exemple dans des tours de refroidissement.

Turbine de centrale électrique

La force d'entraînement de la vapeur entraîne les ailettes,


ce qui fait tourner le rotor de la turbine attaché au générateur
électrique.

3. La vapeur comme agent moteur

La vapeur d'eau peut aussi être utilisée comme agent


moteur direct qui sert à propulser un liquide ou un gaz à travers une
conduite. Un éjecteur à vapeur peut être utilisé pour créer un vide dans
certaines installations comme, par exemple, lors de la distillation d'un
fluide dans une tour de distillation. Un éjecteur peut aussi être utilisé pour
aspirer l'air d'un condenseur par surface afin de créer le vide
nécessaire au fonctionnement d'une turbine à condensation.

Éjecteur pour condenseur par surface


57

De la vapeur d'eau à pression élevée est éjectée à travers


la tuyauterie d'admission et diffusée par après. Ceci crée une zone
de pression basse qui aspire l'air du condenseur par surface.

De la même façon, on utilise aussi la vapeur d'eau comme


agent moteur avec des canalisations d'évacuation utilisées pour
pomper le condensat hors de collecteurs, de vases de vapeur de
revaporisation ou d'installations éprouvant des problèmes liés au
phénomène de blocage.

4. La vapeur comme moyen d'atomisation

L'atomisation à vapeur est un procédé où la vapeur d'eau


sépare un fluide mécaniquement. Dans certains brûleurs, par exemple,
on injecte de la vapeur d'eau à l'intérieur du combustible afin
d'augmenter l'efficacité du procédé de combustion et de minimiser la
production d'hydrocarbures (suie). Les chaudières ou les
générateurs d'électricité à combustion utilisent parfois cette
méthode pour diviser l'huile vicieuse en fines gouttelettes et ainsi
brûler plus efficacement. Les torches utilisent aussi l'atomisation par
vapeur afin de réduire les polluants inclus dans les gaz
d'échappement.

Torche à atomisation par vapeur


58

De la vapeur d'eau est souvent mélangée aux gaz


d'échappement de torches avant la combustion.

5. La vapeur comme nettoyant

La vapeur peut être utilisée pour le nettoyage d'une grande


variété de surfaces. Son utilisation dans les souffleurs de suie est un
exemple de ce rôle. Les chaudières utilisant l'huile ou le charbon
comme combustible doivent être équipées d'un ou de plusieurs
souffleurs de suie pour nettoyer les murs intérieurs de la fournaise et pour
enlever les dépôts de combustibles sur la surface de convection.
L'entretien de ces surfaces est nécessaire au maintien de la capacité
de la chaudière, de son efficacité et de sa fiabilité.

Nettoyage des tubes d'une chaudière

Un jet de vapeur sort de la tige du souffleur de suie et


déloge les cendres et la crasse, qui sont retirées par après ou
évacuées avec les gaz combustibles.

6. La vapeur comme hydratant

La vapeur d'eau est parfois utilisée pour transférer de la


chaleur tout en hydratant un produit. On utilise, par exemple, la vapeur
comme hydratant durant la production de papier pour s'assurer
qu'aucune déchirure microscopique ait lieu. Les presses à
agglomérer les aliments du bétail en sont un autre exemple.
Souvent ces presses injectent de la vapeur directement sur le
produit afin de le chauffer et de l'hydrater d'un seul coup.

Presse pour aliments du bétail


59

Le procédé d'hydratation ramollit les aliments et gélatinise


en partie leur contenu en amidons, ce qui leur donne une texture
plus ferme.

7. La vapeur comme agent humidificateur

Dans les régions à climat froid, on utilise souvent de la vapeur


saturée à pression basse comme source de chaleur pour les
systèmes de chauffage de bâtiments commerciaux et industriels.
Des humidificateurs à vapeur sont souvent utilisés en conjonction
avec ces systèmes pour améliorer la qualité de l'air, ce qui peut
aider, par exemple, à mieux préserver les livres et autres documents, à
améliorer le confort et à prévenir l'infection. Lorsque l'air froid est
réchauffé par la vapeur circulant à travers le système, l'air devient sec.
On réajuste donc le niveau d'humidité en injectant de la vapeur d'eau
saturée dans le courant d'air réchauffé.

Humidificateur à vapeur dans un conduit d'air

De la vapeur d'eau est utilisée pour humidifier l'air avant d'être distribué
à travers les différentes régions d'un bâtiment.

Vapeur saturée vs vapeur surchauffée

Dans une chaudière, l’énergie du combustible est transférée à


l’eau liquide dans le but de former de la vapeur d’eau. Dans un
premier temps, l’eau froide se réchauffe et reçoit de l’énergie sous
forme de « chaleur sensible », et ce, jusqu’à son point d’ébullition.

Lorsque le point d’ébullition est atteint, la température de


l’eau arrête d’augmenter et reste constante tant que l’eau n’est pas
60

toute vaporisée. L’eau passe alors de l’état liquide à l’état vapeur et


reçoit de l’énergie sous forme de « chaleur latente de vaporisation ».
Tant qu’il reste une goutte de liquide, la température de la vapeur la
même que celle du liquide. On qualifie alors la vapeur de vapeur
saturée.

Lorsque toute l’eau est évaporée, l’ajout subséquent de


chaleur fait augmenter la température de la vapeur et celle-ci est alors
qualifiée de vapeur surchauffée.

h. La vapeur saturée est préférable à la vapeur surchauffée

Les industries utilisent normalement la vapeur saturée dans les


systèmes de chauffage, les procédés de cuisson, de séchage ou
autre. La vapeur surchauffée est utilisée presque exclusivement
dans les turbines. Les deux types de vapeur ont des capacités
d’échange d’énergie différentes – c’est ce qui justifie leurs différentes
utilisations.

La capacité d’échange d’énergie, aussi appelée coefficient


d’échange thermique (U), est utilisée pour comparer les types de
vapeur. Sa valeur est déterminée par le nombre de watts qui passe par
unité de surface et par degré de différence de température. Plus
cette valeur est grande, plus l’échange d’énergie sera grand pour
une situation donnée.

4.4 Principes généraux de fonctionnement d’une turbine à


vapeur

La turbine à vapeur est un moteur thermique à combustion


externe, fonctionnant selon le cycle thermodynamique dit de Clausius-
Rankine. Ce cycle se distingue par le changement d’état affectant le
fluide moteur qui est en général de la vapeur d'eau.
61

Une turbine à vapeur est un moteur thermique à


combustion externe, fonctionnant selon le cycle thermodynamique dit
de Clausius- Rankine. Ce cycle se distingue par le changement d’état
affectant le fluide moteur qui est en général de la vapeur d'eau.

Une turbine à vapeur est constituée d’un rotor comprenant un


arbre sur lequel sont fixées des aubes et, d’un stator constitué d’un
carter portant des déflecteurs fixes, généralement constitué de deux
parties assemblées selon un plan axial. Elle comprend en outre un tore
d’admission segmenté et un divergent d’échappement dirigé vers le
condenseur. La fonction des déflecteurs fixes est d’assurer tout ou
partie de la détente en formant un réseau de tuyères et de modifier
la direction de l’écoulement sortant de l’étage précédent.

Une turbine à vapeur comprend un ou plusieurs étages assurant


chacun deux fonctions :

La détente de la vapeur qui correspond à la conversion de


l’énergie potentielle en énergie cinétique,
La conversion de l’énergie cinétique en couple de rotation de la
machine par le biais des aubages mobiles.

Les turbines à vapeur se classent en deux grandes catégories


souvent combinées dans une même machine :

1. Les turbines à action dans lesquelles la détente se fait uniquement


dans les aubages fixes. Elles sont bien adaptées aux étages à
forte pression et se prêtent mieux à la régulation de débit. Leur
construction est plus coûteuse et réserve leur emploi aux premiers
étages de la turbine.
2. Les turbines à réaction dans lesquelles la détente est répartie
entre les aubages fixes et mobiles. Le degré de réaction est défini
par la répartition de la détente entre les aubages. Elles se prêtent
mieux aux étages à basse pression et leur coût est plus faible.
Lorsque le degré de réaction d'un étage est de 50 %, la forme des
aubages fixes et mobiles est la même ce qui diminue le
nombre de moules nécessaires à la fabrication. Par contre pour
réaliser la même détente, la turbine à réaction demandera plus
d'étages, ce qui augmente la longueur de la ligne d'arbre.

La réalisation des turbines nécessite le recours à des aciers


fortement alliés (Cr-Ni-Va) pour résister aux contraintes thermiques,
mécaniques (force centrifuge) et chimique (corrosion par la vapeur).
Les deux premières contraintes limitent le diamètre et donc le débit
capable des
62

derniers étages. Ainsi des aubes de plus d’un mètre de longueur posent
déjà de sérieux problèmes de réalisation. De plus, l’hétérogénéité
radiale des vitesses impose une incidence variable de l’aube qui
présente alors une forme gauche dont l’usinage est complexe.

En pratique la température est limitée à 550 ou 580 °C et le maximum


mis en œuvre est de 650 °C. La pression est de l’ordre de 180 bars et
atteint 250 bars pour les installations supercritiques.

De ce fait, les turbines de forte puissance comprennent


généralement sur un même axe (disposition tandem compound) :

Une turbine haute pression,


Plusieurs (2 ou 3) turbines basse pression avec soutirages.

Il est ainsi possible d’atteindre des puissances de plus de 1 000 MW


avec un rendement dépassant légèrement 40 %.

À l’autre extrémité, les plus petites turbines ont des puissances de


quelques dizaines de kW. Elles comprennent généralement un seul
étage et servent à l’entraînement de machines dans l’industrie ou
sur des navires. Entre les deux, existe toute une palette de turbines
plus ou moins complexes et adaptées à des usages industriels
spécifiques (à soutirage, à contrepression, etc.).

Cycle de Rankine

Ce cycle comprend au moins les étapes suivantes :

- l’eau liquide est mise en pression par une pompe et envoyée vers
la chaudière ;
- l’eau est chauffée, vaporisée et surchauffée ;
- la vapeur est envoyée vers la turbine, où elle se détend en
fournissant de l’énergie mécanique ;
- la vapeur détendue est condensée au contact d'une
source froide sous vide.

Le fluide utilisé est donc le même que celui de la machine à


vapeur à pistons, mais la turbine en constitue une évolution
exploitant les principaux avantages des turbomachines à savoir :

o puissance massique et puissance volumique élevée ;


o rendement amélioré par la multiplication des étages de détente.
63

Le cycle de Rankine est un cycle thermodynamique endoréversible


qui comprend deux isobares et deux adiabates.

C'est le cycle qui se rapproche le plus du cycle de Carnot. Il se


distingue de ce dernier par la substitution des deux transformations
isothermes par deux transformations isobares qui rendent possible sa
réalisation technique.

Il fut inventé par William John Macquorn Rankine qui lui donna son nom.

1-2 : compression isentropique dans une pompe. 2-


3 ; 3-4 : 4-5 transformations isobares dans une chaudière. 5-6
: détente isentropique dans une turbine à vapeur. 6-1 :
condensation isotherme dans un condenseur.

Le fluide moteur utilisé est l’eau, fluide industriel facilement vaporisable


et condensable. L’eau parcourt en circuit fermé l’installation (voir
schéma) comprenant :

Une pompe d’alimentation qui fournit à l’eau liquide une


puissance hydraulique Ph
Un générateur de vapeur fournissant à l’eau une puissance
thermique P GV
Une turbine à vapeur recevant la puissance mécanique PTu
Un condenseur permettant d’évacuer (grâce à un circuit
de
refroidissement ) la puissance thermique P cond cédée par l’ eau
lors de sa condensation totale.

Les différentes étapes du cycle sont les suivantes :

A B : échauffement isobare de l’eau à la pression p1(dans le


GV)
B C : vaporisation (dans le GV)
64

C D : détente isentropique de la vapeur saturante en entrée


turbine de p1à p2.
D E : fin de condensation à la pression p2

E A : compression isentropique du liquide dans la pompe.

La turbine à vapeur est l’aboutissement d’un type de


machines thermiques introduit par les machines à vapeur à piston. Les
contraintes inhérentes à leur conception restreignent, actuellement,
leur usage aux centrales électriques de forte puissance et à des
applications spécifiques telles que l'aéronautiqueou les industries
utilisant la vapeur sortant de la turbine. Dans ce cas on obtient de
l'électricité bon marché car l'énergie thermique n'est pas « gaspillée »
dans un condenseur. On appelle ces turbines, « turbines à
contrepression ». On rencontre cette utilisation, en particulier, dans les
sucreries, entre autres, de cannes, où le combustible est gratuit et
surabondant : c'est la bagasse, la canne à sucre écrasée dont on a
extrait le sucre.

Une turbine est constituée d’un rotor comprenant un arbre sur


lequel sont fixées des aubes et, d’un stator constitué d’un carter portant
des déflecteurs fixes, généralement constitué de deux parties
assemblées selon un plan axial. Elle comprend en outre un tore
d’admission segmenté et un divergent d’échappement dirigé vers le
condenseur. La fonction des déflecteurs fixes est d’assurer tout ou
partie de la détente en formant un réseau de tuyères et de modifier
la direction de l’écoulement sortant de l’étage précédent.

Une turbine à vapeur comprend un ou plusieurs étages


assurant chacun deux fonctions :
65

- la détente de la vapeur qui correspond à la conversion


de l’énergie potentielle en énergie cinétique,
- la conversion de l’énergie cinétique en couple de rotation de
la machine par le biais des aubages mobiles.

Les turbines à vapeur se classent en deux grandes


catégories souvent combinées dans une même machine :

3. Les turbines à action dans lesquelles la détente se fait uniquement


dans les aubages fixes. Elles sont bien adaptées aux étages à
forte pression et se prêtent mieux à la régulation de débit. Leur
construction est plus coûteuse et réserve leur emploi aux premiers
étages de la turbine.

4. Les turbines à réaction dans lesquelles la détente est répartie


entre les aubages fixes et mobiles. Le degré de réaction est défini
par la répartition de la détente entre les aubages. Elles se prêtent
mieux aux étages à basse pression et leur coût est plus faible.
Lorsque le degré de réaction d'un étage est de 50 %, la forme des
aubages fixes et mobiles est la même ce qui diminue le nombre
de moules nécessaires à la fabrication. Par contre pour réaliser la
même détente, la turbine à réaction demandera plus d'étages,
ce qui augmente la longueur de la ligne d'arbre.

La réalisation des turbines nécessite le recours à desaciers


fortement alliés (Cr-Ni-Va) pour résister aux contraintes thermiques,
mécaniques (force centrifuge) et chimique (corrosion par la vapeur).
Les deux premières contraintes limitent le diamètre et donc le débit
capable des derniers étages. Ainsi des aubes de plus d’un mètre de
longueur posent déjà de sérieux problèmes de réalisation. De plus,
l’hétérogénéité radiale des vitesses impose une incidence variable de
l’aube qui présente alors une forme gauche dont l’usinage est
complexe.

En pratique la température est limitée à 550 ou 580 °C et le


maximum mis en œuvre est de 650 °C. La pression est de l’ordre de
180 bars et atteint 250 bars pour les installations supercritiques.

De ce fait, les turbines de forte puissance comprennent


généralement sur un même axe (disposition tandem compound) :

Une turbine haute pression,


Plusieurs (2 ou 3) turbines basse pression avec
soutirages.
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Il est ainsi possible d’atteindre des puissances de plus de


1 000 MW avec un rendement dépassant légèrement 40 %.

À l’autre extrémité, les plus petites turbines ont des puissances


de quelques dizaines de kW. Elles comprennent généralement un
seul étage et servent à l’entraînement de machines dans l’industrie
ou sur des navires. Entre les deux, existe toute une palette de turbines
plus ou moins complexes et adaptées à des usages industriels
spécifiques (à soutirage, à contrepression, etc.).

Limites techniques et avantages

Le principal avantage des turbines à vapeur est d’être des


moteurs à combustion externe. De ce fait, tous les combustibles
(gaz, fuel, charbon, déchets, chaleur résiduelle) et notamment les
moins chers peuvent être utilisés pour l’alimenter en vapeur. Le
chauffage peut même se faire par énergie solaire. Le rendement
peut atteindre des valeurs assez élevées d’où des frais de
fonctionnement réduits.

Par contre, le coût et la complexité des installations les


réservent le plus souvent à des installations de puissance élevée
pour bénéficier d’économies d’échelle. Hormis des cas particuliers,
les moteurs et turbines à gaz sont mieux adaptés en dessous
d’environ 10 MW.

Le refroidissement du condenseur nécessite de plus un


important débit d’eau ou des aéroréfrigérants encombrants ce qui
limite d’emblée leur domaine d’emploi aux installations fixes ou
navales.

Rendement

Le rendement croît avec la pression de la vapeur et avec la


température de surchauffe. Cependant, l’augmentation de ces
caractéristiques est limitée par la teneur en eau de la vapeur en fin
de détente. En effet, la courbe de détente peut atteindre la courbe
de saturation avec formation de gouttelettes qui nuisent à l’efficacité
des derniers étages de détente. La teneur en eau liquide du mélange
doit être limitée à 15 ou 20 %. In fine, c’est la pression dans le
condenseur qui fixe, de ce fait, les pressions et température limites,
admissibles.

Ce cycle est inférieur au cycle idéal de Carnot et des


améliorations ont été imaginées pour tendre vers celui-ci. Ainsi, le
réchauffage de l’eau, entre le condenseur et la chaudière, par de la
67

vapeur soutirée à différents étages de la turbine, permet de faire


tendre la phase de chauffage isobare vers une transformation
équivalente sur le plan thermodynamique à une isotherme.
L’efficacité du dispositif mais également son coût croissent avec le
nombre d’étages de soutirage et d’échangeurs associés ; de ce fait,
le nombre d'étages dépasse rarement sept unités. Le gain de
rendement est de l’ordre de 5 %. Ce dispositif impose de plus
l’installation d’un réchauffeur d’air sur la chaudière.

D’autre part, afin de permettre d’augmenter la pression et


la température malgré le problème de l’humidité en fin de détente, il
est possible de renvoyer la vapeur détendue jusqu’à la pression de
vapeur saturante vers la chaudière pour procéder à une resurchauffe
dans un échangeur supplémentaire. Ces étapes peuvent être
multipliées pour faire tendre la phase de surchauffe vers une
isotherme et donc de s’approcher d’un cycle de Carnot. Dans la
pratique, les installations comprennent généralement une seule
resurchauffe. Le gain de rendement peut atteindre 5 %.

Le cycle comprend fondamentalement deux changements


d’état (évaporation et condensation). Le diagramme de phases de
l’eau permet d’envisager un cycle à un seul changement d’état par
l’utilisation d’une chaudière supercritique. En effet, au-delà du point
critique (environ 220 bars et 350 °C) ne se produit plus de changement
d’état et les phases liquides et gazeuses ne peuvent plus être
distinguées. Les cycles supercritiques nécessitent généralement une
double resurchauffe pour limiter l’humidité en fin de cycle. Le gain
de rendement est encore de 2 à 3 %et se justifie plus facilement avec le
renchérissement des combustibles.

Génération électrique

Du fait de leurs caractéristiques, les turbines à vapeur sont très


employées dans les centrales thermiques de moyenne et forte
puissance, y comprisnucléaires. Dans la gamme de puissance de 1 à
10 MW environ, elles sont utilisées dans les applications de
cogénération (incinérateur de déchets et chauffage urbain, process
industriel). Il faut également signaler leur usage dans les cycles
combinés où elles permettent de valoriser en électricité la chaleur
d’échappement des turbines à gaz.

Les turbines à vapeur sont également employées dans le


domaine de la propulsion navale, notamment pour les plus gros
vaisseaux (pétroliers, porte-avions et sous-marins nucléaires) mais sont
68

de plus en plus souvent remplacées par des moteurs diesel ou des


turbines à gaz. La fonction d’entraînement de machines est
également en voie de disparition au profit des moteurs électriques.

Elles n’ont à ce jour trouvé aucune application dans la


propulsion routière ou ferroviaire hormis quelques tentatives avortées.

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