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Energies renouvelables
Un approvisionnement
respectueux de l’environnement
Janvier 2015
ISBN: 978-3-905711-31-8
Chapitre 1
L’approvisionnement énergétique
de demain
Hanspeter Eicher En 2011, le Conseil fédéral et le Parlement ]]éclairage, appareils, climatisation, tech-
ont pris des décisions importantes dans le nologies de l’information
domaine de l’énergie et de l’environne- ]]mobilité
ment. Il s’agit d’une part, dans le cadre de
la loi sur le CO2, de réduire les émissions de Cela représente env. 90 % de la consomma-
CO2 de 20 % par rapport à 1990 au niveau tion énergétique totale de la Suisse, mais ne
national, et d’autre part, de sortir du nu- signifie pas pour autant qu’il n’y a pas lieu
cléaire à moyen terme. A long terme, pour de prendre des mesures dans d’autres do-
combattre le réchauffement climatique, maines pour atteindre l’objectif final. Toute-
les émissions de CO2 devront être réduites fois, si l’on souhaite aller à l’essentiel, cette
à une tonne par personne et par an. La simplification doit être admise.
Suisse fait donc face à de grands boulever-
sements dans le domaine de l’énergie, qui Deuxièmement
présupposent une exploitation à grande La publication se concentre sur les techno-
échelle des potentiels d’efficacité énergé- logies-clés les plus élaborées sur le plan
tique et une utilisation accrue des énergies technique et économique, aujourd’hui dis-
renouvelables. Les contenus suivants se ponibles sur le marché, et les utilise de fa-
basent en partie sur la publication Energie- çon rigoureuse dans tous les domaines
respekt [1] et sur l’approche qui y est utili- d’application concernés. Dans cette op-
sée, constituée de trois éléments. tique, il est moins important de savoir si
une avancée majeure semble envisageable
Premièrement pour 2050 ou ne sera possible qu’en 2080,
La publication se concentre sur les princi- que de déterminer ce que l’on peut déjà
paux domaines concernés par le tournant réaliser avec les techniques actuelles.
énergétique, c’est-à-dire sur l’utilisation
efficace de l’énergie et l’approvisionne- Troisièmement
ment en énergies renouvelables pour: La publication montre dans quelle mesure,
]]chauffage et production d’eau chaude du point de vue quantitatif, il est ainsi pos-
]]moteurs et processus dans l’industrie sible de contribuer à la réalisation des ob-
jectifs de politique énergétique de la Suisse.
TWh
300
200 Electricité
Gaz
150
111
Carburants
100
Bois Illustration 1:
50 Combustibles pétroliers
Consommation fi-
Déchets industriels
Charbon nale d’énergie de la
0 Suisse entre 1910 et
1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010
2010.
4
L’approvisionnement énergétique de demain
Millions de t de CO2
50
Total des émissions
45 Trajectoire indicative
38,2 Total
40
Objectif Total 2008–2012
35 36,7 Emissions des
combustibles
30
Trajectoire indicative
25 Combustibles
20,9
Objectif Combustibles
20 21,5 2008–2012
15 17,3 Emissions des carburants
14,2 Trajectoire indicative
10
Carburants
5 Objectif Carburants
2008–2012
Illustration 2: Emis- 0
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12
sions de CO2 en
Année
Suisse
2009 2010
Dépenses de consommation en millions de Fr. 27 580 30 530*
% du PIB (nominal) 5,1 % 5,6 %
Excédent d’importation
Millions de Fr. 8669 9306**
% du total des importations 4,0 % 4,0 %
Dépendance vis-à-vis de l’étranger en % 79,8 78,5
Indice des prix à la consommation (1990 = 100), réel
Mazout 150,6 185,4
Essence 112,0 120,7
Gaz 136,3 129,0
Tableau 1: Gran- Electricité 94,5 98,6
deurs caractéris-
Consommation finale par habitant (1990 = 100) 95,3 98,5**
tiques économiques
Production industrielle (indice 1990 = 100) 140,1 148,8
de la consommation
finale d’énergie. * estimation, ** provisoire
5
Energies renouvelables
Valeurs en TWh 2000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Chauffage 74,9 81,1 81,0 83,0 79,5 70,9 77,2 75,4 83,4
Eau chaude 13,2 13,2 13,4 13,3 13,2 13,3 13,3 13,3 13,4
Chaleur de processus 26,4 27,5 28,0 28,1 29,3 29,1 29,4 27,5 28,3
Eclairage 7,0 7,2 7,4 7,5 7,5 7,6 7,6 7,5 7,5
Climatisation, ventilation et installa- 5,1 5,8 5,4 5,7 5,8 5,3 5,6 5,6 5,9
tions domestiques
Informatique et communication, 2,4 2,5 2,6 2,6 2,7 2,8 2,9 2,9 2,9
médias de divertissement
Moteurs, processus 18,4 18,5 19,1 19,3 19,4 19,7 19,9 19,2 19,9
Mobilité nationale 62,7 63,1 63,1 63,2 63,0 63,4 63,4 63,1 63,0
Autres 3,1 3,5 3,7 3,7 3,8 3,9 3,9 3,9 4,1 Tableau 2: Consom-
Consomm. finale d’énergie nationale 213,2 222,3 223,7 226,5 224,2 216,0 223,0 218,4 228,3 mation finale
d’énergie en Suisse
Autres carburants 21,4 16,8 16,3 16,6 18,2 20,1 22,8 21,7 22,4
selon les utilisations
Consomm. finale d’énergie totale 234,6 239,1 240,0 243,1 242,4 236,1 245,8 240,0 250,6 en TWh.
6
L’approvisionnement énergétique de demain
Illustration 4: Sur-
600
BS
face de référence 500
énergétique (sur- 400
face de plancher Immeubles
brute chauffée) des
300
bâtiments en Suisse, 200
Maisons
estimée aujourd’hui familiales
100
et en 2060 (M. Ja-
kob, H. Wallbaum, 0
Aujourd’hui Dans l’avenir
A. Binz, 2009).
7
Energies renouvelables
70 000
Autres
60 000
BS
50 000
régions desservies par le chauffage à dis- Eau des lacs, des rivières et eaux sou-
tance diminuera fortement, ce recul devra terraines
être compensé par l’expansion des réseaux Comme le montre l’étude [14], on peut
existants et par l’intégration de régions tabler à long terme, dans ce domaine, sur
jusqu’à présent non alimentées en rejets une part de 3 TWh/an, dont 0,3 TWh issu
thermiques par les UIOM. Les ventes pour- d’énergies fossiles. La consommation
raient ainsi rester stables. d’électricité supplémentaire s’élève à 0,6
TWh/a (COPan 4). L’illustration 8 montre
Utilisation des rejets thermiques de les nacelles de captage d’eau souterraine
l’industrie du système de chauffage de proximité à
Le besoin énergétique final pour la chaleur
de processus dans l’industrie s’élevait en
2010 à presque 26 TWh. On peut, avec
réserve, estimer l’utilisation des rejets ther-
miques à 2 TWh/an. Etant donné que la
température de la chaleur rejets est supé-
Illustration 6:
rieure à celle de la chaleur environnemen-
Pompes à chaleur à
tale, on peut estimer à 6 le coefficient de
ammoniac pour
performance annuel (COPan) des pompes
l’utilisation de la
chaleur rejetée du à chaleur utilisées pour l’exploitation des
moulin à huile de rejets thermiques. L’illustration 6 montre
Florin AG à des pompes à chaleur à ammoniac dans le
Muttenz (Dr. Eicher moulin à huile Florin à Muttenz, qui uti-
+ Pauli AG). lisent les rejets thermiques pour alimenter
les bâtiments environnants en chauffage à
distance dans le Polyfeld. Pour utiliser 2
TWh/an de rejets thermiques industriels,
env. 300 installations seulement seraient
nécessaires. Cela correspond à une crois-
sance moyenne de 6 installations par an.
Illustration 7:
Utilisation de la Rejets thermiques des STEP pour
chaleur rejetée de pompes à chaleur
la STEP de Rheinfel- Les rejets thermiques des STEP possède un
den pour le chauf- potentiel élevé qui ne peut être utilisé que
fage du quartier
partiellement, en raison de leur éloigne-
d’Augarten (Dr.
ment vis-à-vis des régions fortement
Eicher + Pauli AG).
consommatrices et de la multitude de sta-
tions de petite taille. Si l’on se base sur
Illustration 8: l’étude [14], on peut estimer que la part de
Nacelles de captage couverture à long terme provenant des
de l’approvisionne- STEP s’élèvera à 2 TWh/a, dont 10 % pro-
ment en chauffage viendront d’énergies fossiles pour la couver-
de proximité, à par- ture des besoins de pointe. La consomma-
tir de chaleur issue
tion électrique correspondante est de l’ordre
des eaux souter-
de 0,4 TWh/an (COPan 4,5). L’illustration 7
raines, de
montre une installation de pompe à chaleur
l’Agroscope de Lie-
befeld de l’Office dans la STEP de Rheinfelden d’une puis-
fédéral des sance de 2 MW. Cette installation permet
constructions et de de chauffer le quartier d’Augarten, situé à
la logistique (Dr. moins d’un km, et ses 1000 logements.
Eicher + Pauli AG).
10
L’approvisionnement énergétique de demain
Tableau 4: Agents
CCF avec énergies fossiles 1,5 3,3 (fossile) −1,5
énergétiques et Total CCF 3,0 7,0 dont 4,5 fossile −2,0
technologies dont Total du chauffage à distance 13,0
le rendement est
Part à long terme du besoin 34 %
approprié à une dis-
de la Suisse
tribution via des
systèmes de chauf- * La consommation fossile est la consommation nécessaire à la production totale de chaleur et d’électricité.
fage à distance. ** Le bilan électricité résulte de la surconsommation (+) et de la surproduction (–) par rapport à 2010.
11
Energies renouvelables
taille sur une base fossile. Ces installations soustraire les 5,1 TWh issus de déchets et
pourront à l’avenir, si la technologie est d’énergies renouvelables déjà utilisés (base
disponible, fonctionner à l’aide de la géo- 100 % bois): le potentiel bois restant
thermie profonde. s’élève ainsi à 14,7 TWh/an. La production
d’électricité dans ces installations s’élevait
Chaleur de processus en 2010 à env. 0,2 TWh et on peut estimer
qu’elle restera stable.
Consommation finale d’énergie de A défaut de données statistiques perti-
l’industrie nentes, on peut supposer qu’env. 20 % du
La consommation d’énergie totale de l’in- besoin énergétique final fossile industriel
dustrie s’élevait en 2010 à 47,5 TWh [3]. peuvent être couverts par des couplages
Depuis l’année 2000, elle a connu une aug- chaleur-force basés sur la combustion de
mentation de 2,8 TWh. L’illustration 9 bois. On estime ainsi qu’une part de 3,2
montre que plus de la moitié de cette TWh/an peut être couverte par le bois. Le
consommation correspond à de la chaleur besoin énergétique final fossile restant
de processus. La majeure partie de l’énergie s’élève donc à 11 TWh/an (14,2 TWh/an
fossile consommée est destinée à la pro- moins 3,2 TWh/an). En outre, ces installa-
duction de chaleur. Le chauffage et la pro- tions permettent de produire 0,6 TWh/an
duction d’eau chaude sont traités au cha- d’électricité. La consommation finale de
Tableau 5: Le besoin pitre «Bâtiment». Les deux parts de bois pour ces installations CCF est estimée
énergétique final
consommation restantes ont une impor- à 4,7 TWh/an, car celles-ci fonctionnent
industriel de 2060
tance capitale: il s’agit de la chaleur de pro- parfois en mode de condensation, afin
est estimé égal à ce-
cessus ainsi que de l’énergie des moteurs et d’atteindre des temps de fonctionnement
lui de 2010 (les po-
tentiels d’efficacité processus. annuels suffisamment élevés. Il reste donc
un potentiel d’énergie bois de 10 TWh/an, Illustration 9:
sont compensés par
Chaleur de processus dont 2,5 TWh/an sont déjà utilisés dans les Consommation fi-
la surproduction).
réseaux de chauffage de proximité pour le nale d’énergie de
Outre la consomma- Le besoin énergétique final pour la chaleur
2010 dans l’indus-
tion fossile et élec- de processus s’élevait en 2010, selon la chauffage et la production d’eau chaude.
trie.
trique, on utilise statistique, à 25,8 TWh/an [3], ce qui cor-
également les dé- respond à 6,5 TWh/an d’électricité et 19,3 Information et communication, Mobilité nationale
chets industriels à médias de divertissement 0,05%
TWh/an de combustible. Selon la statis- 0,4 %
hauteur de 2,8 tique globale suisse de l’énergie, les éner- Autres
TWh/an (comme en Moteurs, 1,7%
gies fossiles couvrent 73 % du besoin en Climatisation, processus
2010) ainsi que 14,5 23,3% Eau chaude
chaleur de l’industrie. Si l’on reprend le ventilation et
TWh/an de bois et 3 Chauffage 2,3%
même pourcentage pour la chaleur indus- installations 13,8%
TWh/an de biogaz. techniques
L’augmentation de trielle, la consommation d’énergies fos-
0,6 %
la production siles finale pour la chaleur de processus
Eclairage
d’électricité par rap- s’élève à 14,2 TWh/an. La part couverte 3,4%
Chaleur de processus
port à 2010 s’élève par les déchets et les énergies renouve- 54,4%
à 0,6 TWh/an issu lables s’élève ainsi à 5,1 TWh/an.
de bois et 1,6 TWh/ Le bois forestier, le bois résiduel et le vieux
an issu de biogaz, bois présentent, selon [12], un potentiel
c’est-à-dire au total de 17 TWh/an. Etant donné que ces éner-
2,2 TWh/an issus gies ne seront plus, à long terme, utilisées Usage Besoin Consomma- Consom- Emissions
d’énergies renouve- énergé- tion d’éner- mation de CO2
pour le chauffage et la production d’eau
lables. En outre, 0,6 tique final gies fossiles d’électricité
chaude, elles seront disponibles pour la
TWh/an d’électricité TWh/an TWh/an TWh/an mio. t/an
chaleur de processus. A celles-ci s’ajoute-
sont produits dans Chauffage Déjà pris en compte pour les bâtiments 0
des CCF qui gé- ront 2,8 TWh issus de déchets industriels,
Eau chaude Déjà pris en compte pour les bâtiments 0
nèrent un besoin qui ont déjà été utilisés dans cette propor-
Chaleur 25,8 2 6,5 0,4
énergétique final tion en 2010. Au total, on disposera ainsi
processus
fossile de 1,0 TWh/ de 19,8 TWh/an produits à partir de bois et
Total 25,8 2 6,5 0,4
an. de déchets. A ce total, il faut à nouveau
12
L’approvisionnement énergétique de demain
tant que sources de chaleur, à des fins de biogaz issu de processus de fermentation
chauffage (pompes à chaleur). Il est particu- de déchets organiques qui ne peuvent pas
lièrement avantageux, par exemple, de re- être recyclés sur le plan matériel. Cela peut
froidir tout d’abord l’eau souterraine à des également être intéressant sur le plan
fins de chauffage pour la réutiliser ensuite énergétique, car l’utilisation de biogaz
directement (sans autres apports énergé- dans des installations de couplage chaleur-
tiques) à des fins de refroidissement. Une force va souvent de pair avec une utilisa-
installation combinée chaleur-froid de ce tion incomplète de la chaleur. Ce biogaz
type a par exemple été réalisée au nouveau ne parviendra pas directement de l’instal-
centre administratif de Neumatt à Ber- lation de production dans le réservoir d’un
thoud, certifié Minergie-P-Eco. Le refroidis- véhicule, mais devra être injecté dans le
sement de l’ensemble du complexe de bâti- réseau de gaz naturel. Une fois dans ce
ments s’effectue via les eaux souterraines, réseau, il peut alors être utilisé dans des
sans aucune machine de froid. Le chauf- couplages chaleur-force, dans l’industrie
fage des bâtiments s’effectue en premier ou dans les transports.
lieu à l’aide des rejets thermiques propres (Source [1]: Energierespekt, Mario Keller)
du bâtiment, et en complément à l’aide
d’une pompe à chaleur à eau souterraine. Electricité renouvelable
L’énergie nucléaire a permis de produire en
Mobilité 2010 24,5 GW d’électricité. Cette électri-
cité nucléaire devra autant que possible
L’efficacité énergétique prioritaire être remplacée par de l’électricité renouve-
Quatre facteurs déterminent la consomma- lable, dès que les installations arriveront en
tion énergétique dans les transports et son fin de vie. L’électricité renouvelable peut
importance vis-à-vis du climat: être produite à partir des agents énergé-
]]La quantité du trafic, c’est-à-dire la de- tiques suivants:
mande de prestations de transport ]]Energie hydraulique
]]La part des différents moyens de trans- ]]Energie solaire
port (transports publics, TIM, mobilité ]]Energie éolienne
douce) sur la demande totale ]]Biomasse
]]Le mix des différentes technologies de ]]Géothermie
motorisation (moteur à combustion, mo-
teur électrique etc.) dans les moyens de Energie hydraulique
transport Aujourd’hui comme demain, l’énergie hy-
]]L’intensité des différents carburants en draulique est et restera le pilier de la pro-
termes de CO2 duction d’électricité Suisse. La quantité de
Le tableau 6 illustre la consommation fi- production annuelle moyenne issue des
nale d’énergie actuelle et future documen- 557 installations de plus de 300 kW s’élève
tée par M. Keller dans [1]. à presque 36 GWh par an (source: Office
fédéral de l’énergie). La Confédération
Energies renouvelables dans le do- souhaite à l’avenir promouvoir encore da-
maine de la mobilité vantage l’utilisation de l’énergie hydrau-
Quel sera demain le rôle des énergies re- lique par différentes mesures. Les centrales
nouvelables dans le domaine de la mobi- existantes doivent être rénovées et aména-
lité? Il est pour l’instant difficile de ré- gées en prenant en compte les exigences
pondre à cette question. Il faut tout écologiques, afin d’exploiter ainsi le poten-
d’abord exclure les matières premières re- tiel réalisable. Pour ce faire, on dispose
nouvelables utilisées spécifiquement à des d’instruments tels que la rétribution à prix
fins énergétiques, qui pourraient nuire à la coûtant du courant injecté pour les cen-
production de denrées alimentaires et à trales hydrauliques jusqu’à une puissance
une agriculture respectueuse de l’environ- de 10 MW, ainsi que les mesures prévues
nement. Il reste donc pour l’essentiel le dans le plan d’action «Energies renouve-
14
L’approvisionnement énergétique de demain
TWh
33,3
Potentiel théorique
27,8
Potentiel de production
nette écologique
22,2
Utilisation 2005
16,7
11,1
5,6
0
Bois Plantes Prairies Résidus de Biomasse très Vieux bois, Déchets
énergétiques récoltes, diversifiée résidus de bois biogènes
engrais de ferme
Total
Illustration 10: Po- Potentiel théorique 93 TWh
Potentiel de production nette écologique 35 TWh
tentiel de biomasse
Utilisation 2005 15 TWh
de la Suisse [12].
15
Energies renouvelables
long terme augmentera pour atteindre net- des CCF, puisque c’est là que les rende-
tement plus de 20 TWh/an. Avec une pro- ments sont les plus élevés et qu’il s’agit de
portion importante de courant photovol- la seule énergie renouvelable permettant
taïque dans le réseau électrique suisse, il aujourd’hui de mettre à disposition une
sera nécessaire de réaliser des investisse- chaleur de processus supérieure à 80 °C (la
ments pour l’équilibrage jour-nuit et l’équi- chaleur environnementale ne le permet
librage été-hiver. Dans le cas de l’équili- pas) à un coût raisonnable (par rapport à la
brage jour-nuit, les productions d’eau chaleur de processus solaire très coûteuse).
chaude et de froid climatique peuvent
s’avérer des atouts majeurs, car ces produc- Sources
tions s’effectuent surtout aux heures de [1] Energierespekt: Rainer Bacher, Armin
faible charge. De même, la charge des bat- Binz, Hanspeter Eicher, Rolf Iten, Mario
teries des véhicules électriques peut servir à Keller. Faktor Verlag AG, Zurich 2014
lisser le profil journalier. [2] Statistique globale suisse de l’énergie:
Office fédéral de l’énergie
Energie éolienne [3] Verwendungszwecke: Analyse des
La Suisse n’est pas un très bon producteur schweizerischen Energieverbrauchs 2000
d’énergie éolienne. De plus, les meilleurs – 2010 nach Verwendungszwecken, Pro-
sites se situent soit dans des endroits isolés gnos, Basics, INFRAS, TEP, octobre 2011
et peu accessibles dans les Alpes, soit dans [4] Statistique suisse des énergies renouve-
des régions sensibles au plan de la protec- lables: U. Kaufmann, Dr. Eicher + Pauli AG
tion de la nature et du paysage. Malgré sur mandat de l’OFEN
tout, il existe des sites appropriés et le po- [5] Thermische Stromproduktion inklusive
tentiel, selon le concept suisse pour l’éner- WKK in der Schweiz, Dr. Eicher + Pauli AG,
gie éolienne, s’élèverait à long terme à 4 2010 sur mandat de l’OFEN, 2011
TWh. La mise en œuvre est toutefois très [6] Energieperspektiven für die Schweiz bis
difficile, car les organismes de protection 2050: Prognos sur mandat de l’OFEN, 2012
du paysage saisissent le Tribunal fédéral [7] Potenziale zur energetischen Nutzung
pour pratiquement tous les sites, afin d’em- von Biomasse in der Schweiz: INFRAS sur
pêcher la construction des installations. mandat de l’OFEN, 2004
[8] Akademie der Technischen Wissenschaft:
Biomasse Zukunft Stromversorgung Schweiz, 2012
Le potentiel utilisable à long terme sur le [9] Trialogue Energie Suisse: stratégie éner-
plan énergétique, en prenant en compte gétique 2050, rapport de base
les aspects écologiques, s’élève, selon [12], [10] NET Nowak Energie & Technolgie AG:
à 35 TWh. Selon [13], on a utilisé en 2010 Potential for Building Integrated Photovol-
15,5 TWh/an, soit 45 % de ce potentiel. taics, 2002
Selon les perspectives énergétiques 2035 [11] NET Nowak Energie & Technolgie AG:
de l’OFEN, le potentiel de développement Photovoltaik (PV) Anlagekosten 2012 in
écologique de la production d’électricité à der Schweiz, 2012
partir de biomasse se situe entre 3,2 TWh [12] Potenziale zur energetischen Nutzung
et 4,2 TWh, un tiers du potentiel de bio- von Biomasse in der Schweiz, INFRAS, et
masse étant utilisé pour la production al., 2004
d’électricité (OFEN 2007). Une estimation [13] Schweizerische Statistik der erneuer-
correspondante du Trialogue énergie baren Energien, Dr. Eicher + Pauli AG, 2010
Suisse (ETS 2009) se situe à 5 TWh. La pro- [14] Langfristige Perspektiven für erneuer-
duction d’électricité et de chaleur à partir bare und energieeffiziente Fernwärme,
de biomasse fait concurrence à la produc- eine GIS Analyse. Etude par Dr. Eicher +
tion de chaleur de processus et à la trans- Pauli AG sur mandat de l’Association suisse
formation en carburant liquide ou gazeux. du chauffage à distance et de l’OFEN, 2013
La priorité est donnée à la production de
chaleur de processus et à l’utilisation dans
Chapitre 2
Choix du système
Hanspeter Eicher Pour choisir un système, on établit des cri- peut être utilisé de la façon la plus com-
tères permettant de sélectionner un agent plète possible.
énergétique renouvelable parmi d’autres, ]]Les installations réalisées sont les plus
lorsque plusieurs agents énergétiques sont simples possibles sur le plan technique,
disponibles sur un même site. fonctionnent de façon optimale et néces-
Dans le cas de la production d’électricité, il sitent peu d’entretien.
convient de se demander quel potentiel
présentent les différentes énergies renou- Critères relatifs à la rentabilité
velables, à quel prix de revient celles-ci Si, sur un site donné, on dispose de plu-
peuvent être utilisées, et quels sont les sieurs agents énergétiques renouvelables
obstacles auxquels il faudra faire face lors et qu’aucun critère relatif au site ou critère
de la réalisation des installations corres- de qualité énergétique ne s’oppose ferme-
pondantes. Il n’y a dans ce cas quasiment ment à leur utilisation, le choix doit se ba-
aucune concurrence entre les différents ser sur le critère de la meilleure rentabilité
sites, donc aucune liberté dans le choix du en termes de coût du cycle de vie. Afin que
système. En effet, les centrales éoliennes cet objectif de rentabilité d’exploitation
ne sont pas bâties sur le toit des maisons n’induise pas des coûts trop importants, le
et les installations photovoltaïques ne sont législateur doit internaliser les coûts ex-
(espérons-le) pas construites dans les prés. ternes de l’utilisation de l’énergie dans les
Les centrales hydrauliques ne peuvent être prix des agents énergétiques par le biais
réalisées que là où l’on trouve de l’eau et d’une taxe d’incitation.
leur emplacement ne risque pas d’être re-
vendiqué pour la construction de centrales Critères relatifs au site
éoliennes ou d’installations photovol- Il s’agit là de déterminer s’il existe des cri-
taïques. tères qui facilitent le choix d’un agent éner-
Il en va tout autrement de la chaleur desti- gétique dans le cas où, sur un site donné,
née au chauffage, à la production d’eau on dispose de plus d’un agent énergétique.
chaude et aux processus. Sur ce plan, il Etant donné que toutes les énergies renou-
existe non seulement une concurrence de velables ne sont pas disponibles en quan-
site entre les énergies renouvelables desti- tité inépuisable, il s’agit en priorité, en plus
nées à la simple production de chaleur, des considérations de rentabilité, de choisir
mais également une concurrence avec les l’agent énergétique renouvelable qui est lié
installations de production combinée de au site et ne peut pas être utilisé dans
chaleur et d’électricité à partir d’énergies d’autres objets. Les agents énergétiques
renouvelables. Exemple: la concurrence ayant la priorité absolue vis-à-vis du site
entre les surfaces de production d’énergie sont les suivants:
solaire thermique et photovoltaïque vis-à- ]]Rejets thermiques d’installations pré-
vis de la place disponible sur le toit d’un sentes sur le site (industrie, UIOM, STEP)
bâtiment. En présence de ce type de ]]Chaleur environnementale et froid envi-
concurrence de site, il est intéressant de ronnemental issus de sondes géother-
s’aider de critères pour effectuer son choix. miques, d’eaux souterraines et d’eaux de
surface
Critères de choix d’un système ]]Chaleur issue d’installations de géother-
Les critères doivent permettre de garantir mie profonde
que: ]]Chaleur issue du bois et de la biomasse
]]En premier lieu, l’énergie renouvelable est ]]Chaleur environnementale et froid envi-
utilisée avec la meilleure rentabilité possible. ronnemental issus de l’air et de la chaleur
]]Le potentiel des énergies renouvelables solaire
18
Choix du système
que même avec une diminution à long tèmes de pompes à chaleur s’imposeront
terme du besoin en chaleur de 50 %, plus de plus en plus à l’avenir et deviendront à
d’un tiers du besoin de toute la Suisse en long terme le système dominant dans les
chauffage et en eau chaude continuera à objets individuels de toutes tailles.
se situer dans des régions présentant une
densité de consommation suffisamment Energie solaire
élevée pour permettre la réalisation de sys- La principale utilisation de l’énergie solaire
tèmes interconnectés. à des fins de chauffage est l’utilisation pas-
sive du rayonnement solaire à travers des
Objets individuels éléments de construction transparents
Dans les bâtiments individuels, on ne se d’un bâtiment. Cela permet de couvrir une
contente plus de garantir l’approvisionne- part importante du besoin en chaleur de
ment en chaleur et en froid, mais on s’ef- chauffage. Celle-ci augmentera encore
force de plus en plus de produire égale- nettement dans l’avenir grâce à l’utilisation
ment de l’électricité au moyen d’installa- de meilleures fenêtres et à la réduction des
tions photovoltaïques installées sur les déperditions thermiques des parties
toits, et à plus long terme également sur opaques de l’enveloppe du bâtiment.
les façades. Dans les constructions nou- Dans la plupart des cas, il n’est pas intéres-
velles, les pompes à chaleur dédiées au sant de combiner des capteurs solaires
chauffage et à la production d’eau chaude, thermiques à des pompes à chaleur et ce,
fonctionnant dans une plage de puissance pour deux raisons. Premièrement, l’installa-
jusqu’à 20 kW, sont aujourd’hui déjà de tion globale est plus complexe et plus
très loin les systèmes de chauffage les plus chère, car il faut relier entre elles deux ins-
fréquemment utilisés. Les bâtiments exis- tallations différentes. Deuxièmement, la
tants présentent quant à eux, après un combinaison d’une installation photovol-
assainissement énergétique, des tempéra- taïque hautement efficace à une pompe à
tures de départ du chauffage inférieures à chaleur est aujourd’hui déjà plus efficace
40 °C, et sont donc appropriés à l’utilisa- sur le plan énergétique. Toutefois, il
tion de pompes à chaleur. Aujourd’hui convient également de préciser que les ins-
déjà, les bonnes installations de pompes à tallations photovoltaïques injectent en été
chaleur pour le chauffage et la production dans le réseau électrique les excédents pro-
d’eau chaude présentent des coefficients duits et reportent ainsi sur l’exploitant du
de performance annuels de 3,0 (air envi- réseau le problème du stockage, problème
ronnant), 4,0 (géothermie) et 5,0 (eaux que l’on sait néanmoins résoudre de façon Illustration 11: Im-
souterraines). Toutefois, à l’inverse des relativement économique en Suisse grâce meuble d’habita-
chaudières, les pompes à chaleur dis- aux centrales de pompage-turbinage. L’in- tion Burgunder à
Berne (Dr. Eicher +
posent encore d’un potentiel d’améliora- convénient des installations solaires ther-
Pauli AG).
tion important.
Chauffage et refroidissement
A cela s’ajoute le fait qu’une pompe à cha-
leur est en même temps une machine de
froid et que les objets ayant un besoin en
froid climatique peuvent être refroidis avec
la même installation, pour un investisse-
ment supplémentaire très faible. En cas
d’utilisation de sondes géothermiques ou
d’eaux souterraines en tant que source de
chaleur, une grande partie du froid clima-
tique peut en outre être produit directe-
ment de façon passive, c’est-à-dire sans
machine de froid. C’est pourquoi les sys-
20
Choix du système
saires au centre commercial planifié par Energie AG s’est vue décerner le Watt d’or
Diener & Diener Architekten, à l’hôtel ratta- par l’Office fédéral de l’énergie pour cette
ché ainsi qu’au Stücki Business Park voisin. installation, conjointement avec Eicher +
La chaleur rejetée provenant de l’exploita- Pauli.
tion d’infrastructures voisines est utilisée
pour la production de froid, au moyen
d’une installation frigorifique à absorption.
L’approvisionnement en chaleur s’effectue
à l’aide de chaleur rejetée directement utili-
sable. Il s’agit de la plus grande installation
de ce type en Suisse, dotée d’une puissance
frigorifique de 7450 kilowatts et d’une
puissance thermique de 8000 kilowatts, ce
qui correspond aux besoins d’env. 2000
nouvelles maisons familiales. L’IWB, en tant
qu’entreprise, et Eicher + Pauli en tant que
planificateurs, se sont vus décerner pour
cette performance le Watt d’Or par l’Office
fédéral de l’énergie.
Chaleur solaire
clair, à env. 10 à 20 % (en présence d’une nent d’utiliser des dispositifs de poursuite
Illustration 17: Le part de rayonnement diffus de 0 %, le ciel pour les capteurs plans ou les modules pho-
rayonnement direct serait noir). Dans les technologies utilisant tovoltaïques. Ceux-ci ne feraient que com-
est le rayonnement l’énergie solaire, il est important de prendre pliquer les systèmes et rendre difficile l’inté-
orienté (lumière pa- en compte le fait que seul le rayonnement gration des capteurs et modules photovol-
rallèle provoquant direct peut être concentré par des miroirs et taïques dans l’enveloppe du bâtiment. De
des ombres); le
des lentilles. Sous nos latitudes, en Europe manière générale, le rayonnement global
rayonnement diffus,
centrale, moins de la moitié de l’énergie annuel sur une surface horizontale s’élève à
à l’inverse, est non
solaire nous parvient sous forme de rayon- env. 1000 à 1200 kWh/m² (illustr. 18 et 19).
orienté et «provient
de toutes les direc-
nement direct. En raison de la part élevée de En altitude, au-dessus de la limite du brouil-
tions». Le rayonne- rayonnement diffus, les capteurs à concen- lard, la somme du rayonnement annuel at-
ment solaire total tration et les systèmes photovoltaïques à teint 1000 à 1600 kWh/m².
qui parvient concentration sont souvent peu intéres-
jusqu’aux récep- sants, car le rayonnement diffus reste inuti- Capteurs solaires
teurs est appelé lisé. Les capteurs plans et modules photo- Les capteurs sont le principal composant
rayonnement glo- voltaïques peuvent quant à eux exploiter la d’une installation solaire thermique. Du
bal. Pour un récep- totalité du rayonnement global. En raison point de vue technique, il est important de
teur horizontal, de la part élevée de rayonnement diffus en différencier les capteurs non recouverts, les
l’égalité suivante
Europe centrale, il n’est pas non plus perti- capteurs plans et les capteurs à tubes sous
s’applique: Rayon-
nement global =
Rayonnement direct
+ Rayonnement dif-
Diffusion
fus.
Réflexion
Illustration 18: Rayonnement direct
Carte du rayonne-
ment global en Rayonnement
Suisse, valeur diffus
moyenne entre
1981 et 2000.
Rayonnement
Somme annuelle du Diffusion et
diffus
réflexion
rayonnement glo-
bal sur une surface
horizontale. De ma-
nière générale, on
peut tabler pour la
majeure partie de la
Suisse sur 1000 à
1200 kWh/(m2 a).
Cela correspond à la
teneur énergétique
d’environ 100 litres
de mazout reçus
chaque année sous
forme de rayonne-
ment sur chaque
mètre carré. Malgré
les variations mé-
téorologiques, la
somme du rayonne-
ment global ne va-
rie que de moins de
10 % d’une année
sur l’autre. © METEOTEST; based on www.meteonorm.com
25
Energies renouvelables
On utilise donc un verre solaire spécial (éga- sa fabrication, posséder une durée de vie
lement appelé «verre blanc» ou «verre élevée et, selon la structure du bâtiment,
pauvre en fer») ayant des degrés de trans- posséder des propriétés mécaniques adé-
mission types de τ = 0,89 à 0,91. L’utilisation quates (rigidité à la torsion).
de revêtements anti-réfléchissants permet Le boîtier ainsi que tous ses éléments
d’obtenir des degrés de transmission encore d’étanchéité doivent remplir de très nom-
plus élevés, entre 0,94 et 0,96. Les verres breuses conditions qui influent de façon
sont thermiquement précontraints, afin de importante sur la durée de vie d’un capteur.
résister à des charges mécaniques (grêle, Bien entendu, il est primordial que le boîtier
charge de vent et charge de neige) et ther- soit étanche à la pluie et soit suffisamment
miques plus élevées que le verre des fe- stable sur le plan mécanique pour résister
nêtres. aux charges du vent, de la neige et de la
L’isolation thermique sur l’arrière peut grêle. Les capteurs doivent atteindre une
être constituée de différents matériaux durée de vie de 25 à 30 ans. Le boîtier doit
(p. ex. laine minérale ou laine de roche, en outre permettre un montage approprié
mousse PUR), l’important étant, outre les sur le toit ou la façade.
propriétés isolantes, le comportement de
l’isolant en termes de dégazage et d’humi- Puissance thermique
dité. Les capteurs plans n’étant pas hermé- La puissance thermique des capteurs est
tiquement étanches, leurs composants ainsi déterminée selon la norme de test des cap-
que leur isolation thermique sont constam- teurs EN12975 (ou ISO 9806) et est décrite
ment en contact avec l’air environnant et par cinq paramètres: η0, a1 et a2, IAM, Cc.
son hygrométrie variable. En outre, le cap- ]]La caractéristique de rendement, avec les
teur doit être capable de résister aux varia- paramètres η0, a1 et a2 décrit le rendement
tions de température, être maniable lors de pour un rayonnement perpendiculaire au
Illustration 20:
Capteurs non vitrés Capteurs plans Capteurs à tubes sous vide
Formes de capteurs
Absorbeur synthétique Capteur plan Capteur à tubes sous vide «Heat pipe» ou «caloduc»
Absorbeur sélectif en acier inoxydable Capteur plan sous vide (avec entretoises) Capteur à tubes sous vide avec absorbeur plan
Illustration 21:
Capteur plan
1 Châssis
Capteur aérothermique Capteur à tubes sous vide à circulation directe selon le
2 Joint principe de la bouteille thermos (avec réflecteur CPC)
3 Recouvrement
transparent
4 Cadre, profilé
latéral 1 2
5 Isolation 3
thermique
6
6 Absorbeur sélectif
7
7 Canal de liquide
4 5
8 Rainure de
fixation
8 9
9 Paroi arrière
27
Energies renouvelables
Rendement η
1
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 50 100 150 200 250
Tests de fonctionnement et
durabilité
Pour évaluer les capteurs disponibles sur le
marché, il est important de prendre en
compte, outre la puissance thermique, éga-
lement la qualité du produit. En d’autres
termes, les capteurs doivent répondre à des
exigences de durabilité, de facilité de mon-
tage et de fiabilité, et proposer de bons rap-
ports prix-prestation. Toutes les installations
énergétiques régénératives doivent garantir
un fonctionnement fiable pour une durée
de vie élevée. C’est pourquoi les capteurs
doivent être soumis à des contrôles impor-
tants selon EN12975, afin d’obtenir le label
de qualité Solar Keymark qui, en Suisse
comme dans de plus en plus d’autres pays,
est exigé par les autorités comme condition
d’obtention de subventions:
]]Contrôle de la pression intérieure de l’ab-
sorbeur
]]Tests de résistance aux hautes tempéra-
tures
]]Test d’exposition
]]Variation de température extérieure rapide
]]Variation de température intérieure rapide
]]Etanchéité à l’eau de pluie
]]Sollicitations mécaniques (résistance aux
chocs, à la grêle, aux charges de neige et de
vent)
]]Résistance au gel
]]Test de température d’arrêt
des petits tubes de fluide intégrés en forme heure et par mètre carré de surface de cap-
de cordes de harpe ou en serpentins, sec- teurs. Dans les installations dotées d’accu-
tion des canaux collecteurs, pertes de mulateurs plus grands, qui doivent égale-
charge) et selon les prescriptions du four- ment être appropriées à une charge strati-
nisseur de systèmes complets, un certain fiée, on peut utiliser des débits volumiques
nombre de capteurs (dans la pratique sou- plus faibles de 15 l/(m2 h), ce qui permet
vent jusqu’à 6 ou 8 capteurs) peuvent être d’obtenir une augmentation de tempéra-
connectés en série sur une rangée. De ture dans le champ de capteurs jusqu’à 20
même, selon les prescriptions du fournis- à 30 K. On abordera les avantages de telles
seur de systèmes, plusieurs rangées peuvent installations «Low-flow» dans la section
être connectées en parallèle. Les fournis- des installations destinées aux immeubles
seurs de systèmes prennent en compte, d’habitation.
dans leurs prescriptions, des conditions 5. Le fluide solaire est un composant im-
d’un écoulement le plus homogène pos- portant du circuit solaire. Etant donné qu’il
sible dans le champ de capteurs, ce qui si- ne doit pas geler en hiver, on n’utilise pas de
gnifie que la perte de charge du champ de l’eau mais un mélange de 60 % d’eau et de
capteurs (conjointement avec la perte de 40 % de propylène glycol (en volume). Le
charge des autres composants du circuit circuit du capteur est ainsi protégé contre le
solaire) doit être adaptée à la hauteur ma- gel jusqu’à environ -20 °C (à l’inverse de
nométrique de la pompe du circuit solaire. l’éthylène glycol, utilisé dans les radiateurs
4. Dans des conditions d’exploitation ty- automobiles et les pompes à chaleur, le pro-
piques (rayonnement incident de 800 W/m², pylène glycol n’est pas toxique. Ce point est
température d’entrée du fluide de 50 °C et important pour des raisons sanitaires, car
température de l’air environnant de 20 °C), des fuites dans l’échangeur de chaleur
le fluide se réchauffe d’env. 10 K en traver- d’eau sanitaire peuvent se produire (fluide
sant le champ de capteurs. Cela s’applique solaire). L’éthylène glycol, par contre, est
aux installations dites «High-flow», dans plus facilement biodégradable, ce qui est
lesquelles le débit de fluide dans le champ important en cas de fuite éventuelle dans les
de capteurs est réglé à env. 50 litres par radiateurs automobiles et les circuits de
Champ de capteurs
Eau chaude
pompes à chaleur. En outre, des inhibiteurs rieur est raccordé l’échangeur de chaleur
sont ajoutés au fluide solaire afin d’empê- du système de réchauffage (mazout, gaz,
cher toute corrosion pendant la durée de vie granulés de bois, pompe à chaleur, égale-
de l’installation). ment chaud en haut, froid en bas). Le vo-
6. Le fluide réchauffé dans le capteur est lume disponible s’étend du bord inférieur
acheminé jusqu’à l’accumulateur dans la de l’échangeur de chaleur de réchauffage
cave, par la tuyauterie bien isolée du cir- jusqu’au couvercle de l’accumulateur. Cette
cuit solaire. Règle générale: vitesse d’écou- partie est en permanence maintenue, par le
lement inférieure à 1 m/s, afin d’éviter les système de réchauffage, à la température
bruits d’écoulement; l’épaisseur de l’isola- d’eau chaude réglée par les consomma-
tion thermique doit correspondre approxi- teurs, d’env. 50 à 60 °C. De manière géné-
mativement au diamètre du tuyau. Les dé- rale, on dispose pour l’accumulation de la
perditions des conduites ne doivent pas chaleur solaire uniquement du volume de
être sous-estimées. Dans les petites installa- l’accumulateur solaire. Celui-ci ne doit pas
tions, elles peuvent égaler les gains énergé- être sous-dimensionné. Dans les petites ins-
tiques d’un demi à presque un mètre carré tallations, le volume d’accumulateur total
du champ de capteurs! est dimensionné approximativement en
7. Accumulateur: L’illustration 29 montre fonction du besoin en eau chaude pour 2
trois accumulateurs d’eau utilisés dans des jours (400 à 500 litres pour un ménage de
installations solaires. Avec des installations 4 personnes).
de production d’eau chaude dans des mai- 8. Le circuit de l’illustration 28 est celui
sons familiales, on utilise les «accumula- d’une installation de production d’eau
teurs solaires» représentés à gauche. Il chaude purement solaire, ne permettant
s’agit d’«accumulateurs bivalents», car aucune assistance au chauffage: La chaleur
l’eau sanitaire peut être chauffée à la fois solaire ne peut pas être transférée au sys-
via le circuit solaire et via le circuit de ré- tème de chauffage par l’accumulateur.
chauffage. Les deux échangeurs de chaleur Celui-ci est exclusivement alimenté via le
sont des «échangeurs de chaleur à tubes générateur de chaleur conventionnel.
lisses spiralés intégrés». Dans l’accumula- 9. Le fluide refroidi par l’échangeur de cha-
teur se trouve l’eau sanitaire (entrée d’eau leur solaire revient ensuite à la pompe du
froide en bas, sortie en haut). L’échangeur circuit solaire (illustr. 28). Le circuit solaire est
de chaleur inférieur permet essentiellement un circuit fermé sous pression, dans lequel la
de préchauffer le volume (volume d’accu- température du fluide varie constamment
mulateur solaire) jusqu’au bord inférieur (température ambiante la nuit, température
de l’échangeur de chaleur de réchauffage. de l’eau chaude pendant la journée). Il en
Au niveau de l’échangeur de chaleur supé- résulte des variations de volume, qui re-
Régulateur solaire
ECS
Station
solaire
Réch. P1
Tspo
90
Horizontal Angle d’inclinaison [°] Perpendiculaire
75 80
65 85 80
80 70 95%
85
55
90 90 90%
70
60
95
70
85%
75
60 95
65
80%
80
100
85
50
95
75%
75
80
90
40
85
70%
70
90
30 95 65%
20 90 60%
80
85
85
75
dans les périodes de transition, pour assu- Cela permet au système chauffage de
rer une partie du chauffage, un autre ac- fonctionner avec de basses températures
cumulateur doit être utilisé. La variante la de départ (p. ex. 35 °C). En effet, avec les
plus fréquemment employée en Suisse est petites surfaces des corps de chauffe
celle de l’«accumulateur combiné» selon conventionnels, des températures de dé-
le concept «Tank-in-tank» (illustr. 32). Le part de 60 °C sont nécessaires pour trans-
réservoir extérieur ne contient pas d’eau férer la chaleur des corps de chauffe dans
sanitaire mais de l’eau de chauffage, qui la pièce. Pendant la période de chauffage,
s’écoule également à travers les corps de la zone d’accumulation de l’accumulateur
chauffe. Dans la partie inférieure de cette combiné à laquelle est raccordé le départ
zone d’accumulation est installé l’échan- du chauffage n’est que rarement chauffée
geur de chaleur du circuit solaire. Tous les à 60 °C, de sorte que la contribution de la
composants du circuit solaire sont exacte- chaleur solaire au chauffage pour des tem-
ment les mêmes que dans les installations pératures de départ du chauffage de 60 °C
de production d’eau chaude. L’eau sani- est nettement plus faible que pour des
taire se trouve dans l’accumulateur inté- températures de 35 °C.
rieur (arrivée d’eau froide en bas dans la En dehors de l’accumulateur combiné
zone étroite, soutirage d’eau chaude en conçu selon le principe Tank-in-tank, il
haut dans la zone élargie). Le réchauffage existe plusieurs autres systèmes possibles
de l’eau chaude s’effectue à l’aide du gé- (p.ex. un réservoir d’eau sanitaire en tant
nérateur de chaleur conventionnel, qui que grand échangeur de chaleur à tube en
réchauffe la partie supérieure de la zone spirale, un soutirage d’eau sanitaire via un
d’eau de chauffage (l’enveloppe de la module d’eau chaude instantanée, une élé-
zone supérieure de l’accumulateur d’eau vation du retour du chauffage), décrits dans
sanitaire remplace en quelque sorte le répertoire «Installations solaires ther-
l’échangeur de chaleur de réchauffage de miques» de la DGS et de Swissolar. Les
l’installation de production d’eau chaude combinaisons de capteurs solaires avec des
solaire de l’illustration 28). A la zone d’eau chauffages à bois ou à granulés notam-
de chauffage de l’accumulateur combiné ment permettent des synergies avanta-
est raccordé le circuit de chauffage, avec geuses pour les deux technologies, car un
mélange du retour. Si l’on souhaite utiliser grand accumulateur-tampon permet de ré-
la chaleur solaire pour le circuit de chauf- duire le nombre d’enclenchements du brû-
fage, il est important de disposer de sur- leur.
faces de chauffe les plus grandes possibles Dans les installations solaires d’assistance
dans le logement, par exemple de chauf- au chauffage, il est encore plus important
fages au sol ou de chauffages muraux. d’utiliser des systèmes globaux optimisés
par le fournisseur de systèmes que dans les alors inutilement en mode de production
installations solaires de production d’eau d’eau chaude et en raison de l’absence de
chaude. La hauteur des installations et la stratification dans l’accumulateur, la partie
conception géométrique des raccords solaire de l’accumulateur est chauffée par
d’accumulateur, les positions des sondes la pompe à chaleur, ce qui empêche tout
et le paramétrage des régulateurs ont une apport solaire, ou les capteurs doivent
influence considérable sur le rendement fonctionner à des températures inutile-
solaire du système. ment élevées et ainsi à faible rendement.
Cela est également très net dans le cas de Les fournisseurs de systèmes doivent donc,
la combinaison de capteurs solaires avec pour la combinaison de capteurs solaires
des pompes à chaleur: Un accumulateur- et de pompes à chaleur, adapter très soi-
tampon parfaitement approprié pour le gneusement la structure de l’accumula-
réchauffage par un brûleur à mazout ou à teur combiné et la régulation à cette tech-
gaz peut être inapproprié pour la combi- nique.
naison avec une pompe à chaleur. La Le dimensionnement des installations dans
pompe à chaleur nécessite, pour transférer les maisons familiales dépend fortement
une puissance thermique donnée, des dé- du système de chauffage conventionnel
bits volumiques relativement élevés, car utilisé et des températures de départ du
elle génère une élévation de température chauffage requises. Il est élaboré par le
plus faible que les brûleurs à mazout ou à fournisseur de systèmes. Souvent, on ins-
gaz. Cela implique des vitesses d’écoule- talle des surfaces de capteurs de 12 à
ment plus élevées pouvant causer du bras- 20 m² avec 800 à 1500 litres de volume
sage dans l’accumulateur. En raison de la d’accumulateur total. Cela permet d’at-
destruction de la stratification, les empla- teindre une part solaire sur le besoin total
cements des sondes deviennent inappro- en chaleur (chauffage plus eau chaude) de
priés ou les distances entre les raccords 10 à 50 %, ce pourcentage dépendant
d’entrée et de sortie de l’accumulateur par bien entendu très fortement du standard
rapport à la position de l’échangeur de d’isolation de la maison et des tempéra-
chaleur ne sont plus correctes, de sorte tures de départ du chauffage requises (il-
que les régulations ne peuvent pas fonc- lustr. 33). Dans de tels systèmes, le circuit
tionner de la manière prévue pour le cas des capteurs fournit entre 250 et 350 kWh
des brûleurs à mazout ou à gaz. Par consé- par mètre carré de surface de capteurs.
quent, les pompes à chaleur fonctionnent
Economie d’énergie en %
70
30 m²/1500 l
60 Illustration 33:
20 m²/1000 l L’économie d’éner-
50 gie réalisée grâce à
12 m²/800 l une installation so-
40 laire d’assistance
au chauffage dé-
30 pend très fortement
du besoin en cha-
20 leur de chauffage
du bâtiment et de
10 la température de
départ du système
0 de chauffage (sur-
250 100 70 20 face de capteurs/
Besoin spécifique en chaleur annuel en kWh/(m² · a) volume d’accumula-
tion).
36
Chaleur solaire
Accumu-
lateur- Accumulateur
Illustration 34: tampon de réchauffage Réchauffage
Grande installation
solaire de produc- Tmax
tion d’eau chaude
avec accumulateur-
tampon à stratifica-
tion pour im-
meubles d’habita- P1 P2 P3 P4 Accumulateur Eau froide
tion. de préchauffage
37
Energies renouvelables
tèmes, on utilise toujours des dispositifs de ments dans lesquels vivent au total environ
charge stratifiée. Il peut s’agir de lances de 60 personnes. Le besoin journalier en eau
charge stratifiée, comme représentées dans chaude s’élève à 3000 litres. L’installation
l’illustration 34, ou la charge stratifiée est vient suppléer le système de production
réalisée par des vannes à 3 voies commu- d’eau chaude existant, un chauffe-eau ho-
tables, permettant l’entrée de la chaleur rizontal de 600 litres alimenté par une
solaire à différentes hauteurs de l’accumu- chaudière à mazout. Sur le toit plat a été
lateur. Le soutirage d’énergie à partir de installé un champ de 18 capteurs plans
l’accumulateur-tampon s’effectue par la (format transversal) (illustr. 35). Le champ
station de décharge (ou «station d’eau se compose de trois rangées de capteurs
chaude instantanée»), qui se compose d’un orientées vers le sud, disposées les unes
échangeur de chaleur à plaques et des derrière les autres et connectés hydrauli-
pompes P3 et P4 connectées ensemble. quement en parallèle. Une rangée de cap-
Cette station permet de chauffer l’eau sani- teurs se compose ainsi de six capteurs
taire dans l’accumulateur de préchauffage. connectés en série. La surface d’absorbeur
Pour le dimensionnement de l’installation, il totale du champ de capteurs s’élève à
est particulièrement important de veiller à 41,4 m². Le champ est raccordé selon le
disposer d’un échangeur de chaleur à principe dit de Tichelmann (longueur
plaques suffisamment grand, afin d’obtenir d’écoulement identique pour tous les
dans le circuit solaire des températures champs partiels de capteurs, illustration Illustration 35: Les
conduites (ici en
d’entrée de capteur les plus basses possible 36). Dans la conduite située tout à fait à
acier inoxydable
et ainsi des rendements élevés des cap- droite dans la photo, le fluide à réchauffer
avec raccords à ser-
teurs. Dans les deux échangeurs de chaleur, est acheminé par la pompe du circuit so-
tir) ne sont pas en-
la différence de température logarithmique laire, depuis l’accumulateur situé dans la core isolées, ce qui
moyenne de doit pas dépasser 5 K. La taille cave, jusqu’au toit. permet de com-
de l’échangeur de chaleur de la station de Le coût de l’installation pour les clients fi- prendre le concept
décharge est ainsi encore plus importante naux, toutes taxes incluses, s’élève à hydraulique du cir-
que celle de l’échangeur de chaleur de la 76 150 Fr. (illustr. 37). On sous-estime très cuit du champ de
station de charge. souvent les travaux annexes de montage capteurs selon l’il-
(pose et isolation des conduites solaires lustration 36. Les
De l’eau chaude pour 60 personnes dans la cave, sur la façade et sur le toit, tra- capteurs sont tra-
En tant qu’exemple concret d’installation vaux de maçonnerie (carottage) et d’électri- versés de bas (froid,
«entrée du cap-
de production d’eau chaude dans un im- cité, équipement, mise à disposition d’une
teur» ou selon la
meuble d’habitation, on peut citer une ins- grue pour l’élévation des capteurs, raccords
terminologie
tallation réalisée en 2011 à proximité de sanitaires d’eau froide, circulation).
d’usage en tech-
Winterthour par la société Lutz Bodenmül- Comment cela se traduit-il en termes de nique du chauffage
ler AG. L’immeuble compte 20 apparte- prix de revient de la chaleur? On peut esti- «retour du cap-
teur») vers le haut
(chaud, «sortie du
capteur» ou «dé-
part du capteur»). A
la sortie de chaque
rangée de capteurs
se trouve une sou-
pape d’aération. En
outre, la sécurité
mécanique des cap-
teurs est assurée
par des poids en
forme de plaques
de béton (au total
126 plaques de bé-
ton de 38 kg).
38
Chaleur solaire
mer, avec les conditions météorologiques le baril de pétrole ne coûtait encore que
du site et les données techniques de l’instal- 27,59 $, que le prix aurait quadruplé (!) d’ici
lation, un apport annuel des capteurs d’env. fin 2012, pour atteindre 111,27 $, et que
500 kWh par m² de surface d’absorbeur. les clients suisses devraient débourser env.
Pour une durée de vie de 30 ans, cela cor- un franc pour un litre de mazout? Si l’on
respond à un apport énergétique total de considère un rendement moyen (été et hi-
500 kWh/(m2 a) · 41,4 m2 · 30 a = 621 000 ver) de l’installation de 80 % et une teneur
kWh. Si, de façon très simplifiée, on se base énergétique de 10 kWh/litre de mazout, on
sur le temps d’amortissement statique (sans obtient un prix au kWh de 0,125 Fr./kWh
prendre en compte l’évolution future de pour la production d’eau chaude avec du
l’inflation et des coûts du capital ainsi que mazout, c’est-à-dire à peu près la même
les coûts d’entretien), on obtient un prix de valeur que pour la production d’eau chaude
revient de la chaleur de 76 150 Fr. / 621 000 solaire. En raison de l’incertitude qui règne
kWh = 0,12 Fr./kWh. Cela représente à autour de l’évolution des prix de l’énergie
peine plus que le prix de revient de la cha- sur les 20 à 30 prochaines années, il est peu
leur pour la production d’eau chaude à probable que des calculs prétendument plus
l’aide d’agents énergétiques convention- précis prenant en compte les taux d’infla-
nels, même au prix actuel de l’énergie. Mal- tion et les coûts du capital permettraient
heureusement, personne ne peut prévoir d’obtenir des résultats plus pertinents que
comment évolueront les prix des agents les estimations réalisées à l’aide de simples
énergétiques conventionnels dans les 30 calculs d’amortissement statiques. Même si
prochaines années. Qui aurait pu se douter on considère pour l’installation uniquement
il y a 30 ans, c’est-à-dire en 1983, alors que un apport de 400 kWh/(m²a) et une durée
chaud froid
Illustration 36:
Schéma de circuit
hydraulique du
champ de capteurs.
Travaux de Capteurs
montage annexes 25%
24%
Réflecteur
Tube d’absorbeur
Réflecteurs
Tube d’absorbeur
Illustration 38:
Capteurs à concen-
Absorbeur
tration. Réflecteurs
à poursuite
Absorbeur
uniaxiale pour
concentrateurs li-
néaires (en haut),
réflecteurs à pour-
suite biaxiale pour
Réflecteur Réflecteurs concentrateurs
ponctuels (en bas).
40
Chaleur solaire
Photovoltaïque
0,75 kW/m2
6
ISC
8 4 8
MPP
6 3 6
–40˚C
–20˚C
4 2 4
0˚C
2 1 2 20˚C
40˚C
UOC 60˚C
0 0 0
0 0,53 0,60 0,65 0,72
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
0,57 0,64 0,68
Tension U [V] Tension U [V]
42
Photovoltaïque
tionnelle au rayonnement incident (illustr. câbles), les cellules solaires sont connectées
44), à la surface de la cellule et à son ren- en série dans le module. Ainsi, les tensions
dement. Une cellule en silicium standard des différentes cellules s’additionnent pour
de 6 pouces possède généralement un atteindre généralement 30 à 40 volts. L’in-
courant de court-circuit de 8 ampères. tensité reste la même à travers chaque cel-
lule. Par conséquent, en cas de dysfonction-
Différents types de cellules solaires nement d’une cellule, c’est le module tout
Les cellules solaires peuvent être fabri- entier qui tombe en panne si rien n’est mis
quées à partir de différents matériaux. en œuvre pour y remédier. Des diodes de
Avec une part du marché mondial de dérivation (voir encadré) intégrées dans le
90 %, c’est toutefois le silicium qui vient module permettent de réduire ce risque.
largement en tête. Le tableau 9 présente Les modules PV possèdent généralement
les principales technologies et leur impor- une vitre avant durcie et antireflet, un film
tance. Les principaux avantages du silicium arrière multicouche en matière synthétique
résident dans la disponibilité quasi illimitée et, entre ces deux éléments, d’autres ma-
de ce matériau ainsi que dans son rende- tières synthétiques pour le laminage des cel-
ment relativement élevé. D’autres maté- lules solaires. Ces matériaux d’encapsula-
riaux n’ont jusqu’à présent pu s’imposer tion font l’objet d’améliorations et d’optimi-
que dans des marchés de niche, (p. ex. cel- sation constantes, notamment car ils consti-
lules multicouches en indium, gallium, tuent la principale cause de défaillance des
phosphore, arsenic et germanium) qui,
grâce a leur rendement élevé, trouvent des Cristallines ou à couche mince?
applications entre autres dans l’aérospa- Pour le moment, les cellules solaires en silicium amorphe (éga-
tiale. Toutefois, leur fabrication est coû- lement appelées cellules à couche mince) n’ont pas su s’impo-
teuse et les matières premières ne sont ser par rapport aux cellules cristallines. Leur avantage financier
disponibles qu’en quantités limitées. présumé a été surcompensé par une industrie photovoltaïque
présentant d’impressionnants taux de croissance à deux chiffres
pendant de nombreuses années, et par la courbe d’apprentis-
Composants d’une installa-
sage résultante. Le rendement nettement inférieur des cellules
tion PV en silicium amorphe représente un inconvénient de plus en
plus important, face à des prix en baisse constante. Leurs avan-
Module PV et branche tages, p. ex. un meilleur comportement en température et par
Un module PV (module solaire) se compose faible éclairement, ne se sont dans la pratique vérifiés que dans
de plusieurs cellules solaires assemblées par certaines conditions, et ne sont pas suffisants au regard des vi-
laminage. Les dimensions de module les tesses de dégradation souvent plus élevées. Seuls une appa-
plus répandues sont 0,8 m sur 1,6 m et 1 m rence plus homogène ainsi que des coûts nettement plus bas
sur 1,6 m, avec 60 ou 72 cellules solaires par unité de surface font nettement pencher la balance en fa-
(illustr. 46). Pour obtenir une tension la plus veur des cellules à couche mince dans certains projets.
élevée possible (et réduire les pertes par
Limiteur de
surtension
Fusibles
cellule peut avoir des conséquences dra- ]]Les connecteurs peuvent être exposés à
matiques. Dans un circuit en série, le cou- l’humilité, mais ne doivent pas baigner
rant doit pouvoir passer à travers chaque dans l’eau.
cellule. S’il est interrompu dans une seule
cellule, toute la branche est interrompue. Dans la gamme des câbles solaires, on dis-
Les diodes de dérivation permettent certes tingue essentiellement les câbles de bran-
d’amoindrir cet effet, mais non de le sup- che de modules PV menant jusqu’au cof-
primer complètement. fret de raccordement du générateur et la
ligne principale de courant continu me-
Câble solaire nant du coffret de raccordement du géné-
Le câble solaire n’est pas un élément ano- rateur à l’onduleur.
din: A l’inverse des autres câbles élec-
triques, il est quotidiennement exposé aux Raccordement du générateur
influences extérieures. De plus, il conduit Le coffret de raccordement du générateur
du courant continu et ne peut être protégé rassemble les câbles des branches, connec-
ni par des interrupteurs, ni par des fusibles. tés en parallèle sur la ligne principale de
C’est pourquoi lors du choix et de l’instal- courant continu. En général, les éléments
lation des câbles solaires, les principes sui- de protection et de commutations suivants
vants font foi: sont intégrés:
]]Utiliser des câbles à double isolation ]]Fusibles de branche
ayant une résistance élevée aux UV. ]]Limiteur de surtension
]]Malgré leur résistance aux UV, les câbles ]]Interrupteur principal de courant continu
ne doivent pas être directement exposés au ]]Unité de surveillance
rayonnement solaire. Les installations PV dotées de petits ondu-
]]Les câbles doivent disposer d’une protec- leurs ne disposent généralement d’aucun
tion contre les sollicitations mécaniques et coffret de raccordement du générateur. Les
doivent si possible être posés dans des câbles de branche sont dans ce cas directe-
gaines métalliques fermés et mises à terre. ment raccordés à l’onduleur, qui rassemble
non seulement les câbles mais doit égale-
Watt-crête (W ou Wc) ment assurer la fonction de protection et de
La désignation «watt-crête» (puissance de pointe) s’est géné- commutation du coffret de raccordement.
ralisée avec l’unité non officielle «Wc». Cette unité désigne la
puissance d’un module PV en watts dans des conditions d’es- Onduleur
sai normalisées (Standard Test Conditions STC), c.-à-d. 1000 L’onduleur possède deux fonctions princi-
W/m² de rayonnement incident à une température de cellule
pales: il convertit le courant continu des
de 25 °C et pour un spectre lumineux de Air Mass (AM) 1,5
modules PV en courant alternatif conforme
(valeur standard pour la lumière solaire). Cette puissance ainsi
au réseau et il exploite les modules PV à leur
que d’autres caractéristiques déterminées dans des conditions
STC sont indiquées sur la fiche technique de chaque module. point de fonctionnement optimal (MPP). En
outre, il doit garantir le maintien de la qua-
lité du réseau, ce qui implique toute une
Les risques du courant continu
série d’exigences précises. Les onduleurs
Tandis que le courant alternatif (en anglais alternating current,
AC) passe par la valeur zéro 100 fois par seconde, le courant modernes sont multitâches et offrent sou-
continu (en anglais direct current, DC) s’écoule de façon vent bien davantage que ne l’exigent les
constante. Par conséquent, un arc électrique dû à un mauvais prescriptions actuelles. Cela est toutefois
contact s’éteint 100 fois par seconde avec du courant alternatif primordial pour éviter de remplacer sans
avant de disparaître complètement après peu de temps, tandis cesse les onduleurs à chaque évolution des
qu’avec du courant continu, il peut persister même si la dis- prescriptions relatives au raccordement des
tance entre les contacts défaits est importante. Un mauvais installations PV. Les onduleurs sont propo-
contact en présence de courant continu est ainsi plus rapide- sés dans des classes de puissance de
ment dommageable qu’en présence de courant alternatif. Tou- quelques centaines de watts jusqu’à plus
tefois, une installation de haute qualité permet de réduire gran- d’un mégawatt. Toutefois, ce n’est pas tou-
dement ce risque.
jours la taille d’une installation PV qui déter-
45
Energies renouvelables
mine celle de l’onduleur. Bon nombre de ]]Fusibles: Côté courant alternatif, on uti-
grandes installations peuvent fonctionner lise des fusibles identiques à ceux des instal-
avec plusieurs petits onduleurs. Le tableau lations électriques traditionnelles. Côté
10 représente les concepts d’onduleur tra- courant continu, des fusibles empêchent
ditionnels utilisés aujourd’hui. qu’en cas de court-circuit sur un circuit pa-
rallèle, plusieurs branches intactes n’in-
Eléments de protection et de sécurité jectent du courant sur cette branche court-
Différents éléments de protection et de circuitée. Un court-circuit dans une branche
sécurité doivent être intégrés dans une ins- isolée ne peut pas être protégé car l’inten-
tallation PV. Avec le développement fulgu- sité de court-circuit correspond approxima-
rant des installations PV, les prescriptions tivement à l’intensité normale de fonction-
s’y rapportant sont en constante évolu- nement.
tion. Alors que l’on a longtemps fait appel ]]Disjoncteur à courant de défaut: Le
à des prescriptions relatives à des installa- disjoncteur à courant de défaut sépare une
tions et dispositifs «comparables», tels installation PV du réseau si, p. ex., du cou-
que p. ex. les installations domestiques, rant provenant de l’installation passe à la
des réglementations spécifiques aux instal- terre en raison d’un défaut d’isolation.
lations PV sont aujourd’hui en vigueur. En Pour les installations PV qui ne sont pas
voici les principales: séparées galvaniquement du réseau (c.-à-
]]Protection contre la foudre: Une ins- d. les installations PV avec onduleur sans
tallation PV n’est soumise à aucune obliga- transformateur), une surveillance du cou-
tion de protection contre la foudre. La né- rant de défaut est prescrite. Souvent, celle-
cessité pour un bâtiment de disposer d’une ci est déjà intégrée dans l’onduleur. Un
telle protection ne dépend pas de la pré- disjoncteur à courant de défaut supplé-
sence ou non d’une installation PV, mais mentaire est nécessaire si le câble de cou-
est déterminée par les assurances incendie. rant alternatif menant à l’onduleur passe
Les prescriptions s’y rapportant figurent dans des pièces à risque d’incendie (p. ex.
dans les principes directeurs de la SPE (sys- une étable dans une ferme).
Illustration 48:
tème de protection contre la foudre, 4022).
Coffret de raccorde- ]]Limiteur de surtension: Les limiteurs Disjoncteurs et interrupteurs
ment du générateur de surtension empêchent qu’une tension En tant que disjoncteurs et interrupteurs,
pour câbles solaires induite par la foudre n’endommage les ins- on utilise côté courant alternatif les mêmes
avec fusibles, limi- tallations électriques. Les limiteurs de sur- composants que dans les installations élec-
teur de surtension, tension sont, dans l’idéal, installés au ni- triques traditionnelles. Côté courant
surveillance de veau de l’entrée des câbles de l’installation continu, on utilise des interrupteurs adap-
branche et interrup- PV dans le bâtiment. Selon l’incidence pré- tés au courant continu. Dans les installa-
teur principal de sumée de la foudre, directe ou indirecte, tions PV dotées de longues lignes de cou-
courant continu
les exigences vis-à-vis des limiteurs de sur- rant continu ou dans les installations élec-
(SMA Solar Techno-
tension sont plus ou moins strictes. triques difficilement accessibles, on utilise
logy AG).
est à double tranchant: Les grandes incon- lières d’une installation PV par une journée
nues sont entre autres la somme de rayon- ensoleillée et par une journée nuageuse,
nement global réel, l’encrassement des ainsi que la consommation quotidienne
modules PV et le comportement en tempé- d’un ménage (profil de charge normalisé et
rature et en faible éclairement des modules variations journalières réalistes) dont la
PV. Ces facteurs influent davantage sur le consommation annuelle coïncide avec la
résultat que les erreurs d’une méthode de production annuelle de l’installation PV.
calcul simplifiée. En règle générale, on peut Sur le Plateau suisse, une installation PV
donc renoncer à une simulation précise de
la production pour les installations PV sans Heures à pleine charge
ombrage partiel important. Les heures à pleine charge ou heures de
Dans le cas d’une installation PV typique régime nominal désignent le temps cu-
sur le Plateau suisse, env. les deux tiers de mulé, sur une année, pendant lequel
la production annuelle sont concentrés une installation PV fonctionne à la puis- Illustration 58: Puis-
sance nominale. Si une installation PV sance d’une installa-
dans la saison d’été, le dernier tiers interve-
de 5 kWc produit une énergie électrique tion PV de 10 kWc à
nant dans la saison d’hiver. L’illustration 58
de 4800 kWh, cela signifie qu’elle fonc- Berne avec un on-
montre la puissance d’une installation PV tionne pendant 4800 kWh/5 kWh =
sur une année. La production énergétique duleur 8 kW, sur
960 heures. Les bonnes installations PV une année. La pro-
d’une seule journée peut fortement varier atteignent, sur le Plateau suisse, presque duction énergé-
selon les conditions météorologiques. L’il- 1000 heures à pleine charge. tique dans l’année
lustration 59 montre les variations journa-
représentée s’élève
à 10 615 kWh (Bas-
Puissance (W) ler & Hofmann).
9000
8000 Illustration 59:
7000 Courbe journalière
6000 d’une installation
PV de 5 kWc dotée
5000
d’un onduleur 4 kW
4000 lors d’une journée
3000 de juin ensoleillée
et nuageuse. Les
2000
modules PV sont
1000 orientés vers l’est
0 avec un écart de 40°
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc par rapport au sud
Mois et sont inclinés de
20°. Sont représen-
Puissance (kW) tés en superposition
4 un profil de charge
PV par journée ensoleillée standard pour des
3,5
ménages ainsi
3
qu’une courbe de
2,5 Courbe journalière charge journalière
2 d’un ménage réelle d’un ménage.
La consommation
1,5 PV par journée
nuageuse annuelle des profils
1 des ménages, de
Profil de charge standard 4500 kWh, corres-
0,5
pond approximati-
0 vement à la produc-
00:00
01:00
02:00
03:00
04:00
05:00
06:00
07:00
08:00
09:00
10:00
11:00
12:00
13:00
14:00
15:00
16:00
17:00
18:00
19:00
20:00
21:00
22:00
23:00
tion annuelle de
l’installation PV
Heures
(Basler & Hofmann).
52
Photovoltaïque
dement énergé-
continu et courant alternatif (transforma-
tique relatif d’ins- 65
tallations PV sur des 50 teur).
70 65 ]]Les puissances du module PV et de l’on-
surfaces orientées
duleur doivent être adaptées l’une à l’autre.
E
différemment en
pour cent du maxi- Le dernier point reste controversé: Etant
mum (Swissolar). donné que la puissance nominale des mo-
dules PV n’est que rarement atteinte, voire mensionnés à 60 %, pour injecter dans le
jamais pour les modules mal orientés, l’on- réseau 99 % de l’énergie solaire.
duleur peut être dimensionné plus petit que
les modules PV. Mais à quel point? L’illustra- Angle d’inclinaison des modules PV
tion 61 montre les pertes production éner- Sur une toiture plate, l’angle d’inclinaison
gétique en fonction de la taille de l’ondu- des modules PV peut en principe être
leur pour une installation réalisée à Zurich. choisi librement. Plus l’inclinaison des mo-
Plus l’onduleur est petit, plus bas sont les dules PV se rapproche de l’inclinaison opti-
coûts de l’onduleur et du raccordement au male (en Suisse env. 35 °), plus la produc-
réseau. Ces économies doivent être compa- tion énergétique annuelle de chaque mo-
rées aux pertes de rendement attendues, dule individuel est importante. En contre-
afin d’en déduire la dimension optimale de partie, il faut toutefois augmenter la dis-
l’onduleur. Malgré des modules PV toujours tance entre les modules afin qu’ils ne se
moins chers, on peut admettre des pertes fassent pas de l’ombre mutuellement.
de rendement d’env. 1 à 2 %. Pour une ins- C’est pourquoi on doit installer moins de
tallation orientée de façon optimale vers le modules sur un même toit. Il faut donc
sud à Berne, on peut admettre des puis- inévitablement parvenir à déterminer où
sances d’onduleur d’env. 70 % de celle des se situe le compromis optimal. L’illustra-
modules. Une installation placée à l’hori- tion 62 montre à titre d’exemple, pour une
zontale ne nécessite que des onduleurs di- toiture plate de 100 m², les productions
énergétiques relatives et absolues en fonc-
Le dimensionnement de l’onduleur tion de l’angle d’inclinaison. Deux prin-
dépend du lieu d’installation! cipes généraux ressortent nettement: Pre-
Les installations PV situées dans des ré- mièrement, l’optimisation de l’angle d’in-
gions très ensoleillées requièrent des clinaison des modules PV permet une aug-
précautions toutes particulières: Ainsi, mentation de la production de chaque
dans le cas d’une installation PV au
module d’env. 10 %. Deuxièmement, en
Jungfraujoch, même avec un dimen-
raison des écarts accrus entre les rangées
sionnement 1:1 de l’onduleur, il faut
de modules, on ne peut installer que net-
prendre en compte jusqu’à 3 % de
perte de rendement en raison des tement moins de modules sur le toit, de
pointes de puissance multiples. Dans ce sorte que la production énergétique totale
cas, il peut être intéressant, voire né- diminue de plus de moitié. La question de
cessaire, de choisir un onduleur plus l’optimisation financière dépend quant à
puissant que celle des modules. elle fortement de la répartition entre coûts
Illustration 62: Plus
de projet fixes et coûts variables. Si les
l’inclinaison des mo-
dules augmente,
Production annuelle pour une Production annuelle pour une plus la production
toiture plate de 100 m² en kWh puissance de module de 1 kWc par module PV aug-
10000 1020 mente, mais plus la
9000 1000 production globale
8000 980 d’une surface de
Production par kWc toit donnée baisse.
7000 960
L’encrassement ac-
6000 940 cru des modules en
Production absolue
5000 920 présence de faibles
4000 900 angles d’inclinaison
3000 880 n’est pas pris en
2000 860 compte. Une incli-
naison des modules
1000 840
inférieure à 5 ° n’est
0 820 donc pas recom-
0 5 10 15 20 25 30 35
mandée (Basler &
Angle d’inclinaison des modules PV
Hofmann).
54
Photovoltaïque
coûts sont majoritairement fixes (p. ex. pour lustration 63), leurs conséquences doivent
un petit toit avec un effort de planification être estimées ou simulées. Attention,
élevé), il faut alors opter pour une installa- même dans les meilleures simulations, de
tion de taille maximale, c.-à-d. un angle grandes incertitudes persistent.
d’inclinaison plus faible. A l’inverse, si les ]]Les modules ombragés simultanément
coûts fixes sont faibles (p. ex. dans le cas doivent dans la mesure du possible être
d’un gros projet), les modules doivent être intégrés dans la même branche, même si
davantage inclinés afin d’optimiser le projet cela augmente légèrement les travaux de
sur le plan financier. De façon générale, on câblage.
peut toutefois affirmer qu’avec des prix de ]]Mieux vaut renoncer complètement aux
modules en constante baisse pour des modules individuels fortement ombragés,
coûts fixes en stagnation voire en augmen- ou les remplacer par des modules aveugles.
tation, la solution la plus appropriée reste ]]Les situations d’ombrage complexes
très souvent celle de l’installation des mo- doivent être gérées avec de courtes
dules avec de faibles angles d’inclinaison. A branches (petits onduleurs ou circuits pa-
l’avenir, il conviendra d’optimiser non plus rallèles), avec des onduleurs dotés de plu-
le simple module, mais toute la surface de sieurs trackers MPP ou même avec des
la toiture. onduleurs de modules ou des optimisa-
tions de puissance.
Gestion de l’ombre
Les ombres projetées sur les installations Installation électrique
PV causent des chutes de puissance dis- On distingue en principe l’installation AC
proportionnées. Elles peuvent avoir des (installation de courant alternatif, de l’on-
causes très diverses et sont notamment duleur au réseau électrique) et l’installa-
critiques lorsqu’elles projettent sur les mo- tion DC (installation de courant continu,
dules une ombre portée. L’illustration 63 de l’onduleur aux modules PV). Côté AC,
montre un exemple d’installation photo- une installation PV doit être traitée essen-
voltaïque partiellement ombragée. tiellement comme une charge: Les câbles,
La gestion de l’ombre implique le respect interrupteurs ou fusibles doivent être di-
des principes suivants: mensionnés dans le bâtiment comme si
]]Par principe, éviter au maximum tout l’onduleur était une charge, avec la même Illustration 63: Om-
ombrage. puissance nominale. Si un autre consom- brage pris en
]]Si des ombres sont consciemment prises mateur est raccordé à un point de raccor- compte consciem-
en considération (comme p. ex. dans l’il- dement donné à côté de l’installation PV, ment. Les modules
les intensités maximales des onduleurs et doivent être reliés
La neige tient-elle sur les modules? des consommateurs ne doivent pas être parallèlement au
Par rapport aux tuiles de toit, les modules PV possèdent une additionnées pour le dimensionnement de bord de l’ombre
surface lisse qui permet à la neige de glisser plus facilement. l’alimentation; celle-ci doit simplement pour minimiser les
Toutefois, si la neige reste sur les modules, c’est principale- effets de l’ombre
être dimensionnée en fonction de la plus
ment dans une période où le rendement énergétique sur le (Basler & Hofmann).
Plateau suisse est de toute façon faible. Pour le bilan énergé-
tique annuel en plaine, la neige peut ainsi être quasiment né-
gligée. Il en va différemment en montagne: Outre des quanti-
tés de neige plus importantes, le rayonnement incident en
montagne pendant les mois d’hiver est nettement plus élevé
qu’en plaine. Il est donc intéressant, dans le cas d’une installa-
tion PV de montagne, d’incliner davantage les modules
(> 30 °) et de veiller à ce qu’il y ait suffisamment de place au
sol pour que la neige puisse facilement glisser. Que l’on soit
ou non en montagne, la neige doit dans tous les cas être prise
en compte dans le dimensionnement de crochets à neige et
dans la statique du système de montage.
55
Energies renouvelables
grande des deux intensités. Cela peut même une source d’erreur potentielle, à
avoir des conséquences importantes en l’instar de tout composant électrique.
termes de coût de l’installation (voir l’en-
cadré «Système centralisé ou décentra- Compteur d’électricité
lisé?»). La revente totale ou partielle de l’électri-
cité d’une installation PV requiert l’installa-
Interrupteurs et disjoncteurs tion d’un compteur d’électricité étalonné.
Côté AC et DC, chaque onduleur doit Selon l’accord passé avec le fournisseur
pouvoir être commuté par les câbles de d’électricité, différentes positions du
raccordement. Le dispositif de commuta- compteur peuvent être utilisées.
tion côté AC doit en outre être protégé ]]Mesure de l’excédent (illustr. 64): Dans
contre tout réenclenchement involontaire. le cas de la mesure de l’excédent, on mesure
Concrètement, cela signifie qu’à toute ins- le besoin en électricité d’un bâtiment et
tallation PV est associé un interrupteur l’injection d’une installation PV sous forme
principal AC, qui doit en règle générale de somme au niveau d’un unique compteur.
être verrouillable. Si l’interrupteur et l’on- Le compteur effectue donc une mesure bidi-
duleur sont à portée de vue l’un de l’autre, rectionnelle et dispose de deux registres de
la fonction de verrouillage n’est pas néces- comptage séparés. Dans un premier re-
saire. Les interrupteurs DC sont souvent gistre, il décompte l’électricité consommée,
intégrés dans l’onduleur. Dans le cas des dans un second registre l’électricité pro-
petits onduleurs, les fiches des câbles de duite. Si, à un moment donné, l’installation
branche peuvent être considérés comme PV produit une quantité de courant précisé-
des interrupteurs DC. Si l’onduleur se ment égale à celle consommée dans le bâti-
trouve dans une zone à risque d’inonda- ment, le compteur ne bouge pas. Si, à la fin
tion (p. ex. dans la cave d’un bâtiment près de la période de calcul, le courant injecté est
d’une rivière), il convient de prévoir des soustrait du courant consommé, on parte
postes de commutation appropriés en de- d’une mesure de solde ou mesure nette. La
hors de la zone menacée. mesure de l’excédent n’est aujourd’hui pas
Bien entendu, chaque onduleur est garanti autorisée pour les installations PV bénéfi-
sans tension côté AC lorsque l’interrupteur ciant de la RPC.
principal est désactivé. Le côté DC, par
contre, reste sous tension indépendam- Qui peut se charger de l’installation?
ment de l’état de fonctionnement de l’on- Dans la réalisation d’une installation PV, couvreurs et électri-
duleur dès que les modules PV sont expo- ciens travaillent main dans la main. Le principe suivant s’ap-
sés à la lumière. plique habituellement (été 2013): Les installations électriques
fixes ne doivent être réalisées que par des personnes bénéfi-
Dans certains cas, il est intéressant d’ins-
ciant d’une autorisation d’installation de l’Inspection fédérale
taller des interrupteurs ou disjoncteurs
des installations à courant fort (IFICF). Le couvreur peut ce-
supplémentaires. Côté AC, dans des ins-
pendant brancher les connecteurs des modules.
tallations relativement grandes, on installe
souvent dans une distribution secondaire
un poste de sectionnement supplémen- Système centralisé ou décentralisé?
taire pour l’ensemble de l’installation, tan- Les installations PV sont des installations de production
dis que côté DC, en présence de longues d’énergie décentralisées. L’électricité solaire est produite à
lignes DC, on installe généralement un in- proximité du consommateur et ne doit pas être transportée
terrupteur dans un boîtier collecteur à dans de longues lignes électriques. Ce concept peut être ap-
pliqué dans le bâtiment. Ainsi, dans les grands complexes im-
proximité des modules PV. Si celui-ci peut
mobiliers, il est souvent avantageux de raccorder l’installation
être déclenché à distance, il est également
PV non pas via de longues lignes jusque dans la distribution
appelé «interrupteur pompier». Toutefois,
principale, mais en petites unités, directement aux distribu-
plus l’onduleur est proche des modules PV, tions secondaires décentralisées. Cela permet non seulement
moins il est utile d’installer un interrupteur de faire baisser les coûts d’installation, mais également de ré-
pompier: Celui-ci ne protège plus qu’un duire les déperditions d’énergie dans les lignes électriques.
petit tronçon de câble et représente lui-
56
Photovoltaïque
Réseau kWh
Consommateurs
Installation PV
Réseau kWh
Consommateurs
kWh
Installation PV +
Appareils auxiliaires
Une mesure est-elle vraiment Plus d’interrupteurs ne signifie pas plus de sécurité!
nécessaire? Avec le boom solaire de ces dernières années, on a égale-
En règle générale, oui. En dernier recours, c’est le fournis- ment assisté à un boom de directives spontanées, insuffi-
seur d’électricité qui prescrit ce qui doit être mesuré et de samment réfléchies et parfois non autorisées, émanant des
quelle manière. De façon générale, les principes suivants autorités, des pompiers ou des assurances. La prescription
s’appliquent: forfaitaire d’un interrupteur pompier en est le plus parfait
]]Toute production d’électricité doit être relevée par un sys- exemple. Chaque interrupteur supplémentaire augmente le
tème de mesure, quelle que soit sa forme. coût d’une installation PV, mais pas nécessairement sa sécu-
]]Les installations PV d’une puissance supérieure à 30 kW rité. En effet, chaque poste de commutation constitue égale-
doivent être équipées d’une mesure de la courbe de ment un risque de défaillance potentiel. Pour chaque instal-
charge (avec surveillance à distance par le fournisseur lation PV, il convient de choisir individuellement la meilleure
d’électricité) pour la garantie d’origine; les coûts associés solution. Ainsi, l’installation de l’onduleur à proximité immé-
sont généralement pris en charge par le producteur d’élec- diate des modules PV est souvent non seulement une solu-
tricité solaire. tion plus sûre que l’ajout d’un interrupteur pompier, mais
]]Le fournisseur d’électricité peut édicter des règles avec cer- également la solution la moins coûteuse.
taines restrictions et facturer au producteur d’électricité les
coûts associés.
57
Energies renouvelables
]]Mesure du courant injecté (illustr. ment en feu comporte une installation PV,
65): Dans le cas de ce circuit de compteur, les pompiers doivent relever deux défis
le courant solaire est injecté dans le réseau supplémentaires:
indépendamment des consommateurs. Le ]]Parfois, les modules PV gênent l’accès au
compteur des consommateurs n’est donc toit. En outre, selon l’installation, ils peuvent
pas déchargé par l’installation PV et in- tomber plus facilement du toit que les tuiles
dique la consommation du bâtiment indé- traditionnelles et présenter ainsi un risque
pendamment de la production d’électricité de chute de débris plus important.
solaire. ]]L’installation électrique entre les modules
]]Mesure combinée (illustr. 66): Le cir- PV et les onduleurs est sous tension en pré-
cuit fonctionne, sur le plan administratif, sence de lumière du jour, même après l’ar-
de la même manière que la mesure du rêt ou la désactivation de l’installation PV,
courant injecté mais est techniquement
similaire à la mesure de l’excédent. Au ni- Faut-il nettoyer les installations PV?
veau d’un unique compteur central situé à Une installation PV ne doit être nettoyée que si la chute de
l’entrée du bâtiment, l’électricité est mesu- rendement due à l’encrassement est supérieure au coût du
rée de façon bidirectionnelle. La produc- nettoyage. Avec les prix de plus en plus bas des installations,
tion et la consommation ne peuvent pas ce cas se présente de plus en plus rarement. Les installations
PV sont en outre en principe autonettoyantes: La majeure par-
être différenciées au niveau de ce comp-
tie de l’encrassement (p. ex. pollen au printemps) est lavée par
teur. Au niveau de l’installation PV est ins-
la pluie et ne nécessite aucun nettoyage. En général, le net-
tallé un second compteur également bidi-
toyage s’impose seulement lorsqu’une couche de saleté croît
rectionnel, qui mesure uniquement la pro- sur les cellules solaires à partir du bord du module, ce qui
duction et le besoin en énergie auxiliaire peut se produire après 3 à 10 ans selon l’angle d’inclinaison.
de l’installation PV. Grâce à la mesure des Les installations PV présentant de faibles inclinaisons des mo-
deux compteurs, le fournisseur d’électri- dules (moins de 10 ° env.) tendent à être davantage encras-
cité peut ainsi déterminer séparément la sées et doivent donc être nettoyées.
production et la consommation du bâti-
ment concerné.
Le circuit arrière est intéressant lorsque Réseaux intelligents
l’électricité solaire est revendue ou relevée Tandis que quelques rares installations PV déchargent encore
séparément, mais que l’injection de l’élec- le réseau électrique, de très nombreuses installations pré-
tricité doit s’effectuer de façon décentrali- sentes sur un même site peuvent engendrer une charge sup-
sée dans un bâtiment ou dans une zone. plémentaire du réseau. Dans ce cas, c’est le gestionnaire de
réseau de distribution compétent qui détermine les mesures à
C’est souvent le cas des grands bâtiments
prendre.
industriels, dans lesquels l’injection de
Les onduleurs proposent aujourd’hui, dans la configuration
l’électricité solaire dans la distribution prin-
standard, toute une série de fonctions permettant de soutenir
cipale nécessiterait la réalisation d’un ré- les réseaux. Ils sont capables de limiter la puissance automati-
seau électrique supplémentaire dans le quement ou à distance, de régler le facteur de puissance (c.-à-
bâtiment et ainsi un effort de câblage im- d. de consommer ou d’injecter la puissance réactive) ou de
PV portant, avec les pertes de réseau asso-
ciées.
mettre à disposition à tout moment les données de mesures
souhaitées. Ils sont aujourd’hui déjà préparés à des «réseaux
intelligents» (Smart grids).
Illustration 67: Pan- PV et pompiers Les réseaux, pour leur part, n’en sont pas encore là en Suisse.
neau indicatif pour Heureusement, il est très rare qu’une ins- Ils sont d’ailleurs pour le moment exploités de façon unique-
les pompiers. Une ment passive, sans aucune régulation automatique comme
tallation PV soit impliquée dans un incen-
meilleure informa- pour les réseaux à grande distance. Avec des durées d’amor-
die. Et la plupart du temps, le feu n’est pas
tion est l’un des tissement de l’infrastructure des réseaux de plusieurs décen-
déclenché par l’installation PV elle-même.
principaux facteurs nies, on peut comprendre que le passage d’un réseau tradi-
d’augmentation de Néanmoins, lorsqu’un bâtiment brûle, les
tionnel à un réseau intelligent ne puisse pas s’effectuer du
la sécurité d’une risques sont nombreux: Outre le danger du jour au lendemain. Il serait toutefois souhaitable que les ins-
installation PV feu lui-même, la statique du bâtiment tallations PV puissent réellement utiliser les fonctions d’assis-
(pompiers de peut p. ex. ne plus être garantie, d’où un tance du réseau qu’elles ont déjà intégré aujourd’hui.
Filderstadt). risque d’effondrement. Lorsqu’un bâti-
58
Photovoltaïque
c’est pourquoi il ne faut jamais toucher les les remplacer une fois sur une période de
câbles DC sans protection. 20 à 30 ans d’exploitation.
Ces deux risques ne sont pas nouveaux La gestion classique d’une installation PV
pour les pompiers et peuvent être réduits comprend, outre la surveillance automa-
comme suit: tique de la production et la transmission
]]Information: Le point le plus important des alarmes en cas de dysfonctionnement,
est l’information, ou la collaboration avec un contrôle régulier par un spécialiste. La
les pompiers. En règle générale, ceux-ci période de contrôle prescrite correspond à
évaluent le risque supplémentaire, en cas celle du bâtiment sur lequel se trouve l’ins-
d’intervention d’extinction, comme faible tallation. Il est en outre recommandé de
s’ils disposent d’informations sur l’installa- réaliser tous les un à cinq ans un contrôle
tion PV. La pose d’avertissements et de des points suivants:
plans simplifiés de l’installation constitue ]]Contrôle visuel de tous les composants
une mesure concrète d’amélioration de installés
l’information. ]]Modifications mécaniques de la sous-
]]Protection accrue contre tout contact structure
avec les lignes DC, p. ex. en posant celles-ci ]]Logement correct de toutes les
dans des tubes métalliques. connexions (y compris mises à la terre, cof-
]]Utilisation de goulottes de câbles présen- fret de raccordement de générateur etc.)
tant des classes de résistance au feu éle- ]]Etat et installation des câbles (notam-
vées. ment câbles de branches à l’extérieur)
]]Installation des onduleurs à proximité des ]]Encrassement (notamment bord infé-
modules PV afin de réduire la longueur des rieur des modules)
lignes DC. ]]Gros œuvre de la toiture, croissance de
]]Pose des lignes DC à l’extérieur du bâti- plantes
ment. ]]Si la surveillance ne s’effectue pas auto-
]]Pas de lignes DC dans les issues de se- matiquement: intensités DC (IMPP) et ten-
cours et voie d’accès. sions DC (UOC), éventuellement valeurs
]]Dans les parties combustibles du bâti- d’isolation.
ment, protection particulièrement soi-
gneuse des lignes DC. PV sur toitures végétalisées
]]Possibilité de déconnexion à distance des La combinaison d’une installation photo-
longues lignes DC à l’aide d’un interrup- voltaïque et d’une toiture végétalisée est
teur pompier. intéressante sur le plan écologique. Grâce
aux ombres projetées par l’installation PV,
Exploitation et entretien la diversité des espèces présentes sur une
Une installation PV doit pouvoir injecter de toiture végétalisée augmente. Lors de la
l’électricité dans le réseau pendant des an- construction d’une installation PV sur une
nées sans connaître aucun dysfonctionne- toiture végétalisée, il convient toutefois de
ment. Afin de le garantir, il est nécessaire de prévoir une distance nettement plus éle-
procéder à certains contrôles et travaux vée entre le substrat de la toiture et les
d’entretien. La plupart des dysfonctionne- modules PV, par rapport à une installation
ments sont de grands classiques: comparable sur une toiture en gravier. Les
]]Le système de communication chargé de systèmes spéciaux pour toitures végétali-
signaler les dysfonctionnements est lui- sées présentent la plupart du temps une
même, par expérience, l’élément le plus distance au substrat d’env. 40 cm. La prise
sensible de l’installation PV. au vent est donc plus importante, le sys-
]]La plupart des onduleurs fonctionnent tème de montage doit répondre à des exi-
certes de façon très fiable, mais possèdent gences accrues, accroissant ainsi la charge
une espérance de vie inférieure à celle de de toit. En outre, à l’inverse d’un toit avec
l’installation PV. Il faut donc envisager de gravier ou avec membrane de bitume, une
59
Energies renouvelables
toiture végétalisée ne peut pas être garnie ter au maximum les surfaces de toiture, les
de modules PV sur toute sa surface, ce qui modules ont pour certains été installés
réduit la puissance maximale de l’installa- avec seulement 3 degrés d’inclinaison.
tion. L’entretien de l’installation PV n’est
pas différent avec une toiture végétalisée, Applications spéciales
bien qu’il faille de temps en temps couper
les plantes, qui ne doivent jamais dépasser Cellules solaires colorées
du bord inférieur des modules. Les cellules solaires traditionnelles sont soit
noires, soit bleutées (cellules cristallines et
Exemples d’installations certaines cellules à couche mince), ou en-
core rougeâtres (cellules à couche mince).
Maison familiale Dans le cas des cellules en silicium cristal-
Dans une maison familiale construite selon lin, quelques fabricants produisent toute-
le standard Minergie-P à Küsnacht, une fois des cellules dans différentes couleurs Illustration 69:
Centre de manuten-
toiture légèrement inclinée a été intégrale- (et formes). Tous ont cependant les trois
tion de marchan-
ment recouverte de modules PV. L’installa- éléments suivants en commun:
Illustration 68: Mai- dises de la société
tion PV injecte chaque année dans le ré- 1. Ces cellules possèdent un rendement
son à énergie posi- Pistor AG à Ro-
tive à Küsnacht do- seau env. 3 fois la quantité d’énergie élec- inférieur aux cellules non colorées (env. 1 à thenburg doté
tée d’une installa- trique consommée par le bâtiment lui- 3 %). d’une installation
tion PV de 13,2 kWc même. Cette maison a reçu en 2011 le Prix 2. Ces cellules sont légèrement plus chères PV apposée d’une
intégrée dans la toi- Solaire Suisse. que les cellules non colorées. puissance de 850
ture (Huber, Metz- 3. L’intensité des couleurs est faible, toutes kWp.
ler, Rufer). Bâtiment industriel les couleurs sont relativement sombres et
Sur le bâtiment de la société Pistor AG à mates. Les tons rappellent les couleurs de Tableau 13: Don-
Tableau 12: Don- Rothenburg, Edisun Power a fait construire la terre. nées relatives à
nées relatives à la la plus grande installation PV de Suisse l’installation PV de
maison familiale de la société Pistor AG
centrale de l’époque. Pour pouvoir exploi-
Küsnacht. – Edisun Power AG.
Compteur
d’injection PV Installation PV
Protection
Générateur
du générateur
61
Energies renouvelables
ainsi que des consommateurs avec ou sans solaires traditionnelles, de sorte que la part
raccordement au réseau. Les systèmes au- de marché des CPV est aujourd’hui réduite,
tonomes sont en premier lieu utilisés pour et en constante régression.
accroître la sécurité d’approvisionnement,
tandis que les systèmes de gestion de Rentabilité
l’énergie, grâce à leurs atouts écono-
miques, diminuent la consommation Prix des installations
propre et déchargent ainsi le réseau élec- A mesure que les prix des modules PV ont
trique. Les deux systèmes représentent au- chuté, la pression sur les prix s’est répercu-
jourd’hui, par rapport aux installations clas- tée sur d’autres composants des installa-
siques reliées au réseau, une part de mar- tions PV ainsi que sur l’intervention de
ché relativement faible et en régression. l’installateur, de sorte qu’une installation
PV clé en main ne coûte plus aujourd’hui
Installations PV à concentrateurs (CPV) qu’env. la moitié à un quart de ce qu’elle
On sait certes fabriquer aujourd’hui des coûtait il y a 10 ans (illustr. 71). Les coûts
cellules solaires ayant un rendement pou- spécifiques du projet sont donc aujourd’hui
vant atteindre 40 %, mais on ne sait géné- d’autant plus conséquents.
ralement pas les utiliser de façon écono- Malgré tout, notamment pour les petites
mique et écologique. Les CPV proposent installations PV, les coûts restent nette-
un début de solution: Sur une cellule haute ment plus élevés en Suisse qu’en Alle-
puissance de la taille d’un ongle, la lumière magne (tabl. 14). Outre les facteurs tradi-
du soleil est concentrée jusqu’à 500 fois à tionnels de «l’îlot de cherté Suisse», cela
l’aide d’un système de lentilles. Les notions est également dû à la taille encore relative-
de coût et d’écologie de la cellule ne jouent ment petite du marché suisse et au
alors qu’un rôle secondaire, toutefois le manque d’efficience qui en résulte dans la
système global est nettement plus com- chaîne de valeur ajoutée globale.
plexe, notamment en raison du système de
guidage requis. L’avantage financier initial Instruments de subvention
de ces systèmes a quasiment disparu en Avec la rétribution à prix coûtant du cou-
raison de la forte chute des prix des cellules rant injecté (RPC), la Suisse dispose d’un
Euro / kWc
6000
5000
Illustration 71: Les
4000 prix des installa-
tions PV de 10 kWc
3000
ont chuté de deux
2000 tiers en Allemagne
en 5 ans. En Suisse,
1000 les prix ont évolué
de la même ma-
0 nière, bien qu’à un
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
niveau un peu plus
Année
élevé (BSW Solar).
Année Production Revenu brut Entretien Frais d’intérêt Revenu net Solde
kWh Fr. Fr. Fr. Fr. Fr.
0 – 17 500
1 4 800 1 594 336 791 467 – 17 033
2 4 776 1 586 336 770 480 – 16 553
3 4 752 1 578 336 748 494 – 16 060
4 4 728 1 570 336 726 508 – 15 552
5 4 705 1 562 336 703 523 – 15 029
6 4 681 1 554 336 679 539 – 14 490
7 4 658 1 546 336 655 556 – 13 934
8 4 634 1 539 336 630 573 – 13 361
9 4 611 1 531 336 604 591 – 12 770
10 4 588 1 523 336 577 610 – 12 160
11 4 565 1 516 336 550 630 – 11 530
12 4 543 1 508 336 521 651 – 10 879
13 4 520 1 501 336 492 673 – 10 206
14 4 497 1 493 336 461 696 – 9 510
15 4 475 1 486 336 430 720 – 8 790
16 4 452 1 478 336 397 745 – 8 046
17 4 430 1 471 336 364 771 – 7 274
18 4 408 1 463 336 329 799 – 6 476
19 4 386 1 456 336 293 827 – 5 648
Tableau 15: Calcul 20 4 364 1 449 336 255 858 – 4 791
de rentabilité pour
21 4 342 1 442 336 217 889 – 3 902
la détermination
des rendements du 22 4 320 1 434 336 176 922 – 2 980
projet ou du prix de 23 4 299 1 427 336 135 957 – 2 023
revient de l’électri- 24 4 277 1 420 336 91 993 – 1 030
cité pour une instal-
25 4 256 1 413 336 47 1 030 0
lation PV de 5 kWc.
63
Energies renouvelables
Le calcul de rentabilité s’effectue à l’aide ]]Revenu net en francs: revenu brut moins
d’un plan des flux de trésorerie. D’année entretien moins frais d’intérêt
en année, on calcule les entrées et sorties ]]Solde en francs: solde de l’année précé-
par rapport au capital investi, jusqu’à ce dente plus revenu net
que le capital ait été totalement remboursé Toutes les grandeurs peuvent être modi-
à la fin de la durée de vie de l’installation. fiées pour calculer une situation donnée.
Cela permet de déterminer le rendement Dans cet exemple (tabl. 15), le taux d’inté-
du capital ou, pour un rendement donné rêt est modifié jusqu’à ce que le solde de
du capital, de calculer le prix de revient de la dernière année tombe à zéro. Cela signi-
l’électricité. Considérons une installation fie qu’après 25 ans, le capital investi a été
PV à poser de 5 kWc, raccordée au réseau entièrement remboursé. Le taux d’intérêt
en 2013 au prix de 17 500 francs et rece- ainsi déterminé s’élève à 4,52 %.
vant une rétribution du courant injecté de
33,2 ct./kWh (tarifs RPC). L’installation Ecologie
produit la première année 4800 kWh, puis Par rapport à d’autres méthodes de pro-
chaque année 0,5 % de moins. Les coûts duction d’électricité, le photovoltaïque
d’entretien s’élèvent à 7 ct./kWh, ce mon- possède un très bon bilan environnemen-
tant se référant toujours à la première an- tal global. Il est toutefois très compliqué
née de service. d’appréhender globalement l’influence
Le tableau des flux de trésorerie calcule environnementale d’une forme d’énergie
Illustration 72: Bilan
ainsi année par année les grandeurs sui- et les études s’y rapportant sont à considé-
écologique de diffé-
vantes: rer avec précaution. L’une des études les
rentes technologies
]]Production en kWh: en baisse de 0,5 % plus complètes à ce sujet a été publiée en de production
chaque année 2009 par l’Institut Paul Scherrer (illustr. d’électricité en pre-
]]Revenu brut en francs: production en 72). Cette étude a pris en compte non seu- nant en compte 61
kWh multiplié par 33,2 ct./kWh lement les émissions de CO2, mais égale- critères des secteurs
]]Entretien en francs: production en kWh ment 61 critères issus des domaines de de l’environnement,
de la première année multiplié par 7 ct./ l’environnement, de l’économie et de la de l’économie et de
kWh société. la société. Les va-
]]Frais d’intérêt en francs: solde de l’année Le photovoltaïque se différencie très forte- leurs extrêmes ont
précédente multiplié par le taux d’intérêt ment des centrales conventionnelles, c’est été supprimées
pour une meilleure
non encore connu pourquoi il est particulièrement difficile de
lisibilité. (PSI).
Worst
Best
Gen III - EU Press. Reactor
Integ. Gasification
PC, oxy-fuel CCS
Nuclear Coal Lignite Coal Lignite Natural Natural Gas Biomass Solar Wind
Gasification Gas Combined Heat & Power
64
Photovoltaïque
réaliser des comparaisons directes. Voici mique et hydraulique. Cela est dû au fait
quelques remarques relatives au photovol- que les modules PV sont fabriqués avec
taïque qui peuvent donner quelques pistes une énergie ayant un très mauvais bilan
sur le caractère écologique des installa- CO2. Si les modules PV étaient fabriqués en
tions PV: circuit fermé avec de l’électricité solaire, ils
]]Une installation PV clé en main possède seraient quasiment neutres en CO2, comme
en Suisse un facteur de retour énergé- l’énergie qu’ils produisent.
tique d’env. 10, c.-à-d. qu’elle injecte dans ]]Les modules PV sont un produit haute-
le réseau, au cours de sa durée de vie, 10 ment industrialisé. Pour leur production,
fois plus d’énergie qu’elle n’en nécessite comme dans l’ensemble du secteur de
pour sa production. l’électronique, des substances toxiques
]]Le délai d’amortissement énergé- pour l’environnement sont utilisées. A la
tique d’une installation PV clé en main est différence de l’achat d’un appareil électro-
en Suisse d’env. 2 à 3 ans. Ensuite, l’éner- nique de divertissement, l’acheteur moyen
gie consommée par tous les composants d’une installation PV possède toutefois une
de l’installation PV est compensée par sa conscience environnementale élevée. Très
production électrique. récemment, cela a poussé de nombreux
]]Par rapport à des centrales convention- fabricants à respecter, sur une base volon-
nelles, la dépense d’énergie pour la taire, des standards environnementaux éle-
construction d’une centrale photovoltaïque vés et à produire leurs modules PV de façon
est élevée. Toutefois, cette énergie est plu- aussi écologique que possible.
sieurs fois récupérée, tandis que dans le cas
des centrales utilisant des énergies fossiles Sources
ou nucléaires, il faut sans cesse faire venir [1] Leitfaden Photovoltaische Anlagen,
de l’énergie sous forme de combustible. www.swissolar.ch
]]La quantité de matières premières utili- [2] Häberlin Heinrich: Photovoltaik, Strom
sée pour chaque kWh converti est égale- aus Sonnenlicht für Verbundnetz und
Illustration 73: ment relativement élevée dans le cas du Inselanlagen, 2. wesentlich erweiterte und
Charge environne- photovoltaïque. Les matières premières aktualisierte Auflage 2010, Electrosuisse
mentale de diffé- peuvent toutefois être quasi entièrement Verlag, Fehraltorf
rentes productions recyclées et, à la fin de la durée de vie [3] Allgemeine Informationen zur Sonne-
d’électricité (Huber d’une installation PV, être réutilisées dans nenergie in der Schweiz, Verzeichnis von
H., Metzler Th., Ru- une nouvelle installation. Solarprofis, diverse Merkblätter: Swissolar,
fer D., Plusenergie- ]]Le bilan CO2 de l’électricité solaire est Association suisse des professionnels de
Haus, Faktor Verlag
moins bon que celui de l’électricité ato- l’énergie solaire, www.swissolar.ch
2013).
[4] Prescriptions importantes sur la réalisa-
Unités de charge écologique Gaz à effet de serre tion d’installations PV: Norme sur les instal-
UCE/kWh g éq-CO2 /kWh lations basse tension (NIBT 2010), notam-
1000 2000 ment partie 7.12, www.electrosuisse.ch
900 1800 [5] Informations et prescriptions relatives à
800 1600 la protection incendie: Association des
700 1400 établissements cantonaux d’assurance in-
600 1200 cendie (AEAI), www.praever.ch
500 1000 [6] Informations et prescriptions sur la pro-
400 800 tection contre la foudre: Principes direc-
300 600 teurs de la SEV sur la protection contre la
200 400 foudre: 4022:2008, www.electrosuisse.ch
100 5035 200 [7] Calculs des charges de vent et de neige:
0 0 SIA 261 Actions sur les structures por-
Charbon Nuclé- Centrale Eolien Hydrau- Prod. teuses, SN 505261
aire à gaz à lique domestique
cycle combiné d’él. solaire
Chapitre 5
Pompes à chaleur
Philippe Les pompes à chaleur (PAC) sont des ma- versibles idéaux, représentés dans un dia-
Hennemann, chines qui, à l’aide d’une précieuse source gramme température-entropie (illustr. 74).
Hanspeter Eicher d’énergie, permettent d’élever la tempéra- Les processus isothermes sont ceux qui se
ture d’une chaleur basse température déroulent à température constante. Les
(chaleur environnementale ou rejets de processus isentropiques ou adiabatiques
chaleur) à un niveau plus élevé, approprié sont ceux pour lesquels en présence de
à des applications de chauffage et de pro- changements d’états réversibles, la capa-
duction d’eau chaude. cité thermique reste inchangée. Les quatre
Les pompes à chaleur entraînées par une étapes du cycle sont les suivantes:
énergie mécanique sont appelées pompes 1. Compression adiabatique de l’état 1 à
à chaleur à compression. Les modules en- l’état 2, accompagnée d’une augmenta-
traînés par de la chaleur haute température tion de température de To (basse tempéra-
sont appelés pompes à chaleur à absorp- ture) à Tc (haute température). Pour ce
tion. Ces dernières n’ont jusqu’à présent faire, un travail mécanique doit être fourni.
joué qu’un rôle secondaire dans la techno- 2. Dégagement de chaleur isotherme
logie des pompes à chaleur et sont surtout (QPAC) à la température Tc, de l’état 2 à
utilisées pour la production de froid. Cette l’état 3. Cela correspond à la distribution
technologie est traitée au chapitre 11 «Pro- de chaleur utile.
duction de froid renouvelable». 3. Détente adiabatique de l’état 3 à l’état
4, associée à une diminution de tempéra-
PAC à compression ture de Tc à To. Un travail mécanique est
Le rôle d’une pompe à chaleur à compres- ainsi récupéré.
sion est d’élever la température de la cha- Apport de chaleur isotherme à basse tem-
leur jusqu’à la valeur requise pour l’applica- pérature To de l’état 4 à l’état 1. Cela cor-
tion prévue, en utilisant le moins d’énergie respond à l’apport de chaleur de la source
mécanique possible. Par exemple, le chauf- de chaleur.
fage nécessite une élévation jusqu’à 30 à L’énergie mécanique nette WPAC fournie
45 °C selon le système de chauffage utilisé, est la somme de l’énergie mécanique ap-
et la production d’eau chaude jusqu’à 50 à portée et récupérée. La chaleur utile est
60 °C selon le domaine d’utilisation. désignée par QPAC. L’indice de performance Illustration 74:
Le rapport entre la chaleur utile et l’éner- εc de ce cycle met en relation la quantité Cycle de Carnot
dans le diagramme
gie mécanique dépensée est la principale d’énergie mécanique WPAC qui doit être
température-en-
valeur décrivant l’efficience d’une pompe fournie pour mettre à disposition la chaleur
thalpie.
à chaleur. Dans la pratique, on s’intéres-
sera surtout à l’efficience maximale pos- T = température absolue
sible de pompes à chaleur réelles, sur le
banc d’essai et en exploitation. 3 Isotherme 2−3 2
Tc
Principes de base
Le cycle de Carnot d’une pompe à chaleur
décrit le processus réversible idéal permet- Isentrope Isentrope
3−4
tant de transformer, avec une performance
maximale, un travail mécanique en chaleur
ou, à l’inverse, de la chaleur en travail. Il cor-
respond au processus thermodynamique To
4 Isotherme 4 −1 1
qui permet d’obtenir l’efficience maximale.
Le cycle de Carnot d’une pompe à chaleur
S
se compose de quatre processus partiels ré-
66
Pompes à chaleur
12
Condenseur
3 2
10
To = + 4 °C
8
To = − 4 °C Organe Condenseur/
Basse pression
6 d’étranglement compresseur
4
4 1
Evaporateur
2
30 35 40 45 50
Température Tc
67
Energies renouvelables
il est à l’état de vapeur uniquement. Ce dia- soit atteinte et qu’il n’y ait plus aucune va-
gramme illustre ainsi les variations d’état peur surchauffée. Ensuite, le fluide frigori-
thermodynamiques importantes du cycle de gène se condense dans la zone de vapeur
la pompe à chaleur. Les isothermes sont des humide en dégageant de la chaleur à pres-
lignes de température constante, les iso- sion constante et à température constante,
bares celles de pression constante. Le long jusqu’à ce qu’il se liquéfie totalement au
des isenthalpes, la somme de l’énergie in- niveau de la ligne d’ébullition et soit ensuite
terne (dans cette considération simplifiée, la encore sous-refroidi jusqu’à atteindre le
chaleur) et de l’énergie mécanique est point 3. Ce sous-refroidissement permet
constante, mais une transformation de d’optimiser le processus, sinon le point 4 se
l’énergie mécanique en chaleur ou inverse- trouveraient trop bas dans la zone de va-
ment reste possible. Les isentropes (ou adia- peur humide et le fluide frigorigène perdrait
batiques) sont des lignes d’entropie une partie de sa capacité à absorber la cha-
constante, c.-à-d. des lignes sur lesquelles la leur pendant l’évaporation. La variation
quantité de chaleur reste constante dans d’enthalpie entre le point 2 et le point 3 cor-
des changements d’état réversibles. Toutes respond précisément à la quantité de cha-
ces lignes correspondent à des change- leur que la pompe à chaleur idéale cède au
ments d’états thermodynamiques idéalisés, système de chauffage. En effet, l’énergie
qui ne peuvent qu’être approchés dans la mécanique dans le fluide frigorigène ne va-
pratique. Le rapport entre l’indice de perfor- rie pas lorsque la pression reste constante.
mance de Carnot et l’indice de performance Entre le point 3 et le point 4, il se produit
réel est appelé niveau de qualité. Les une détente sans déperdition d’énergie,
pompes à chaleur actuelles atteignent des donc le long d’une adiabatique qui s’étend
niveaux de qualité d’env. 0,6. Des valeurs de
0,7 seraient techniquement possibles, mais log p
t h s
ne font aujourd’hui pas partie du standard Isenthalpe Point critique
pour des raisons de coût.
Au point 1, le compresseur aspire le fluide Isentrope
frigorigène à l’état de vapeur et le com- Isobare
presse à un niveau de pression et de tempé- Liquide
rature plus élevé, le long d’une adiabatique (sous-refroidi) Isotherme Gazeux
Ligne Transition (surchauffé)
jusqu’au point 2. L’énergie mécanique four-
d’ébullition (vapeur humide) v
nie est entièrement convertie en travail volu-
x
mique et permet, avec le plus petit apport
Isochore
de travail mécanique possible, d’obtenir
l’augmentation de température souhaitée Ligne de
vapeur saturée
Illustration 77: dans le fluide frigorigène. L’énergie méca-
h
Diagramme log-p-h nique requise pour la compression adiaba-
tique (augmentation de température) ré-
sulte de l’augmentation de l’enthalpie entre log p
le point 1 et le point 2. Les fluides frigori-
gènes les plus performants sur le plan ther- Condensation
3 p = constant 2
modynamique sont donc ceux qui pré- pc
sentent des isentropes raides, car ils per-
mettent ainsi d’atteindre l’augmentation de Détente Compression
Illustration 78: Dia- h = constant
température souhaitée avec peu d’énergie s = constant
gramme log-p-h du p0
4 Evaporation 1
mécanique.
cycle de pompe à p = constant
chaleur idéal d’une La distribution de chaleur s’effectue ensuite
pompe à chaleur à en deux étapes. Premièrement lors de la
compression, avec désurchauffe, lors de laquelle la tempéra- h
∆hEvaporateur ∆hCompresseur
un fluide frigori- ture est réduite sans modification d’état ∆hCondensateur
gène donné. jusqu’à ce que la ligne de vapeur saturée
68
Pompes à chaleur
Installation de chauffage
Installation de production de chaleur Installation d’utilisa-
tion de chaleur
Installation de Distribution de
Installation de pompe à chaleur
Installation chauffage chaleur
Installation PAC d´accumulateur auxiliaire
de source Condenseur
de chaleur
Accu-
mula-
teur Chau-
dière
Source de Evaporateur
chaleur
Distribution de
chaleur
COP COP
4,2 5,0
4,0
4,8
3,8
COP (EN 255) COP (EN 255)
3,6 4,6
3,4 4,4
3,2 COP2 (EN14511)
4,2
3,0
COP (EN14511) COP (EN14511)
2,8 4,0
2,6 3,8
Exigences EHPA
2,4 Exigences EHPA
3,6
2,2
2,0 3,4
1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011
70
Pompes à chaleur
tatique ne requiert aucune énergie auxi- un impact néfaste sur le réchauffement cli-
liaire. Aujourd’hui, on utilise principalement matique. Malgré les progrès qui ont été
des détendeurs électroniques permettant réalisés dans ce domaine au cours des der-
d’améliorer l’efficience. nières années, la tendance s’oriente claire-
ment vers des fluides frigorigènes naturels
Fluide frigorigène n’ayant quasiment aucun n’effet nocif sur
La plupart des fluides frigorigènes peuvent l’environnement. Pour des raisons de pro-
endommager la couche d’ozone ou avoir tection de l’environnement, il convient
Fluide frigorigène GWP100a Valeur limite Indications rela- Température cri- Glissement de Température
(CO2=1,0) pratique (kg/m3) tives à la sécu- tique (°C) température à 1 d’ébullition à 1
rité bara (K) bara (°C)
R-134a 1200 0,25 – 101 0 – 26
R-407C 1520 0,31 – 87 7,4 – 44
R-404A 3260 0,48 – 73 0,7 – 47
R-410A 1720 0,44 – 72 < 0,2 – 51
R-417A 1950 0,15 – 90 5,6 – 43
R-507A 3300 0,52 – 71 0 -47
R-290 (Propane) 3 0,008 Inflammable 97 0 – 42
R-717 (NH3 ) 0 0,00035 Toxique 133 0 – 33
R-723 (NH3 & DME) 8 – Toxique 131 0 – 37
R-744 (CO2 ) 1 0,07 Haute pression 31 0 – 57*
R-718 (H2 O) 0 – – 374 0 100
Italique: Fluide frigorigène naturel
*En raison de la formation de glace, le CO2 doit être exploité au-dessus de 5,3 bars (point triple).
«GWP100a» désigne l’effet de serre rapporté à CO2 = 1, sur une période de 100 ans.
La «Valeur limite pratique (GWP)» désigne la valeur limite maximale admissible du fluide frigorigène dans l’air. Cette valeur prend
déjà en compte les marges de sécurité pour des concentrations inhomogènes (stratification).
La «Température critique» désigne la température au-dessus de laquelle il est impossible de liquéfier un gaz quelle que soit la pres-
sion.
Le «Glissement de température» désigne la différence entre la température d’ébullition et la température du point de rosée, pour
une pression constante.
75
Energies renouvelables
ainsi de minimiser la quantité de fluide et en raison d’une grande baie vitrée située
d’utiliser si possible des agents frigorigènes dans un angle, nécessite une température
naturels (ammoniac, propane, CO2 et eau). de départ élevé. Dans ce cas, l’ensemble du
En raison de leur effet nocif, certains fluides système de chauffage doit être dimensionné
frigorigènes ont déjà été interdits, d’autres en fonction de cette température de départ.
ne peuvent plus être utilisés que de façon ]]Les circuits de chauffage des différentes
limitée. Les installations fonctionnant avec pièces d’habitation doivent être dimension-
des agents halogénés et chlorés (CFC) nés de manière à fonctionner partout avec
peuvent continuer à fonctionner mais au- de basses températures de départ. Ils ne
cun remplissage n’est autorisé. Pour les doivent pas fonctionner inutilement à des
nouvelles installations, les extensions et les températures de départ élevées pour ré-
modifications, ces fluides frigorigènes ne pondre aux exigences de température am-
sont plus autorisés. Dans le cas des installa- biante accrues d’une seule pièce.
tions comprenant des agents partiellement ]]L’eau chaude doit être produite de ma-
chlorés (HCFC), une interdiction s’applique nière à utiliser la basse température de l’eau
aux nouvelles installations, aux extensions froide amenée. Sa température ne doit pas
et aux transformations. Les installations dépasser la température prescrite pour des
existantes peuvent être remplies en fluide raisons hygiéniques.
frigorigène recyclé jusqu’à fin 2014. ]]Les systèmes de circulation de l’eau
Pour les fluides frigorigènes sans chlore chaude doivent être dimensionnés de ma-
(HFC), les nouvelles installations, exten- nière à ce que la température de retour dans
sions et transformations sont soumises à le chauffe-eau soit la plus basse possible.
autorisation. Ces agents sont autorisés à ]]Il convient de déterminer la source de cha-
condition de prouver que l’utilisation d’un leur la plus appropriée au niveau local, en
fluide frigorigène naturel est impossible. prenant en compte non seulement des cri-
Les installations ayant une quantité de tères d’efficience mais également des as-
remplissage en fluide frigorigène supé- pects de rentabilité.
rieure à 3 kg sont soumises à une obliga- ]]L’efficience ne doit pas être atteinte au
tion de signalement et de tenue d’un ca- détriment du confort ou de la fonctionna-
hier de maintenance. Elles doivent se sou- lité.
mettre à des contrôles d’étanchéité pério-
diques. L’utilisation de fluides frigorigènes Système monovalent ou bivalent?
naturels doit être privilégiée dans tous les Les installations monovalentes com-
cas. Conformément à l’Ordonnance sur les prennent un seul type de générateur de
substances dangereuses, les installations chaleur. Dans l’idéal, on cherchera tou-
de froid climatique et de pompe à chaleur jours à réaliser l’installation la plus simple
d’une puissance supérieure à 600 kW ne possible pour atteindre l’objectif fixé. Leur
doivent plus fonctionner avec des fluides exploitation est en général plus sûre que
frigorigènes stables dans l’air. Pour les ins- celle d’une installation complexe. Les ins-
tallations de froid industriel, cette règle tallations de pompe à chaleur monova-
s’applique dès 400 kW. lentes sont donc à privilégier, néanmoins
cela n’est pas toujours possible pour diffé-
Dimensionnement des instal- rentes raisons:
lations ]]Toutes les sources de chaleur ne sont pas
utilisables à des puissances élevées.
Efficacité énergétique ]]Dans le cas des grandes installations, les
]]Dans le cas des constructions nouvelles, le solutions bivalentes sont plus avanta-
bâtiment doit être planifié de manière à geuses.
pouvoir atteindre une basse température de
départ du chauffage dans toutes les pièces. En présence de puissances thermiques rela-
Disposer de la meilleure isolation thermique tivement faibles, les installations monova-
ne sert à rien si une seule pièce, par exemple lentes, au regard des coûts d’investisse-
76
Pompes à chaleur
ment, sont toujours plus avantageuses que tage en cas de production combinée de
les installations bivalentes. En effet, l’in- chaleur et de froid. Ces puissances sont
frastructure d’une seconde installation de suffisantes pour équiper même de très
génération de chaleur, par exemple au grands objets avec des pompes à chaleur à
mazout pour les petites installations, im- sondes géothermiques. Dans le cas des
plique un investissement supplémentaire constructions nouvelles, elles permettent,
important pour la cuve à mazout, la chau- selon le standard d’isolation, d’alimenter
dière, le brûleur, la cheminée et l’intégra- en chauffage et en eau chaude 10 000 à
tion dans l’ensemble du système de chauf- 15 000 m² de surface de référence énergé-
fage. En outre, les coûts de l’énergie sont tique, soit 100 à 200 logements. Dans les
également nettement supérieurs par rap- grands lotissements, les logements sont en
port aux pompes à chaleur. général répartis sur plusieurs bâtiments,
Les grandes installations sont conçues de qui peuvent être chauffés avec leur propre
façon bivalente car les coûts spécifiques pompe à chaleur. La question de la biva-
d’un système supplémentaire au mazout lence ne se pose alors pas.
baissent fortement à mesure que la puis- ]]En présence d’eaux souterraines, la plage
sance augmente, de sorte que l’on obtient de puissance correspondante est de l’ordre
des coûts totaux plus bas pour une installa- de 500 kW.
tion bivalente que pour une installation
monovalente. La puissance à laquelle il On peut donc en conclure que les pompes
devient plus intéressant d’opter pour une à chaleur, hormis pour les grands systèmes
installation bivalente dépend de la source de chauffage à distance, peuvent être
de chaleur et des conditions locales et doit conçues de façon monovalente. Les
être déterminée lors de la planification. Le grandes installations dans les systèmes de
principe suivant peut être retenu: chauffage à distance sont la plupart du
]]Les pompes à chaleur air-eau standard temps planifiées et conçues sous forme
ne sont aujourd’hui que très rarement uti- bivalente pour deux raisons:
lisées dans des puissances supérieures à 40 ]]Cela permet d’obtenir une meilleure ren-
kW, elles sont donc monovalentes, et suffi- tabilité, car la pompe à chaleur coûteuse
santes pour la majeure partie des bâti- ne représente qu’env. la moitié de la puis-
ments. Des installations bivalentes peuvent sance de chauffe et couvre malgré tout la
éventuellement être intéressantes dans le plus grande partie du besoin annuel en
cas de grandes installations spéciales. chaleur.
]]En présence de sondes géothermiques, ]]Le réseau de chauffage à distance peut, à
la transition entre installation monovalente la température de dimensionnement (−8 °C
et installation bivalente se situe à une puis- sur le Plateau suisse), fonctionner avec une
sance thermique d’env. 250 kW, ou davan- température de départ de 90 °C et une tem-
pérature de retour de 40 °C. La pompe à sont plus élevées que pour le chauffage. La
chaleur chauffe l’eau de retour de 40 à plupart du temps, une température de 45 °C
65 °C et la chaudière de pointe prend en- est suffisante. Cependant pour éviter la pro-
suite en charge le chauffage de 65 à 90 °C. lifération de légionelles dans l’eau chaude, il
A mesure que la température extérieure convient de respecter les prescriptions de la
augmente, la température de départ est SSIGE. Des précautions particulières doivent
réduite jusqu’à la limite de chauffe de 65 °C, être prises dans les hôpitaux, les maisons de
afin de produire une eau chaude à 60 °C. retraite, les centres de soins ou institutions
Avec la différence de température de 50 K, similaires, où la légionellose peut s’avérer
les conduites peuvent avoir une dimension extrêmement dangereuse chez des per-
relativement faible, ce qui permet égale- sonnes déjà affaiblies. Dans ces endroits,
ment de réaliser des réductions de coûts. une température d’eau chaude supérieure à
Le dimensionnement des installations bi- 60 °C est nécessaire. Cette température
valentes s’effectue à l’aide d’un outil de peut facilement être atteinte à l’aide de
planification qui, sur la base de la courbe pompes à chaleur fonctionnant avec un
annuelle de la demande de chaleur, déter- fluide frigorigène approprié.
mine la contribution de couverture des Pour des raisons de coût, l’eau chaude sani-
deux générateurs de chaleur, les tempéra- taire est principalement réchauffée la nuit,
tures de départ et de retour et la tempéra-
ture de condensation de la pompe à cha-
leur. La pompe à chaleur fournit alors la
chaleur de la charge de base. A la tempé-
rature de dimensionnement, elle couvre
env. 50 % de la puissance thermique. Le
degré de couverture de la pompe à chaleur Illustration 93:
s’élève ainsi à 80 à 90 % du besoin annuel Pompe à chaleur
en chaleur, selon le rapport entre le besoin air-eau pour dispo-
en chauffage et le besoin en eau chaude. sition intérieure
L’illustration 92 montre une image très (FMB Energie SA).
simplifiée de ce dimensionnement. La
zone jaune correspond à la contribution
de couverture de la pompe à chaleur. La
couverture des besoins de pointe s’effec-
tue encore, pour des raisons de rentabilité,
à l’aide d’énergies fossiles, généralement
du mazout. A l’avenir, celui-ci pourra être
remplacé par du biocarburant, par exemple Illustration 94: Grille
de l’éthanol, fabriqué à partir de résidus d’admission d’air via
végétaux. En effet, le prix de l’agent éner- un saut-de-loup.
gétique n’est pas si important, car celui-ci
ne couvre qu’env. 10 % du besoin annuel.
avec priorité sur le chauffage. L’accumula- façade est recouverte d’une grille pare-pluie
teur d’eau chaude est dimensionné en fonc- (si elle se situe au-dessus du sol) ou d’une
tion des besoins d’une journée et est re- grille à maillage grossier (illustr. 94). L’air
chargé pendant la journée en cas de besoin. extérieur est acheminé à travers l’évapora-
teur à l’aide d’un ventilateur et est à nou-
Chauffage individuel de veau rejeté via un second saut-de-loup ou à
bâtiments travers la façade. Afin d’éviter tout court-
circuit, c.-à-d. tout mélange, entre l’air en-
L’air comme source de chaleur trant et l’air rejeté, l’idéal est de disposer
Placement intérieur d’une pompe à l’entrée et la sortie de l’air de chaque côté
chaleur air-eau: Ce type d’installation est d’un angle de façade. La protection pho-
utilisé pour les petits objets, par exemple les nique doit également être soigneusement
maisons familiales. L’air extérieur est aspiré étudiée. Souvent, l’intégration de silencieux
via un saut-de-loup, ou au niveau de la fa- est requise pour pouvoir respecter les va-
çade au-dessus du sol. L’ouverture dans la leurs de protection contre le bruit sur le lieu
de disposition. Tous les composants de la
pompe à chaleur sont installés dans un cais-
son: L’évaporateur, le condenseur, le ventila-
teur, les circulateurs, le circuit de fluide fri-
gorigène, le compresseur, le détendeur, la
régulation etc. Les installations comportent
parfois également un petit accumulateur
Illustration 96: Prin- thermique intégré. La distribution du chauf-
cipe de la pompe à fage peut être raccordée directement à la
chaleur split. pompe à chaleur, et s’effectue souvent via
un plancher chauffant. La pompe à chaleur
Illustration 97:
est ainsi compacte et ne nécessite qu’une
Unité d’évaporateur
à l’extérieur.
petite surface d’installation. Le volume de
fluide frigorigène reste quant à lui inférieur
à la valeur limite d’obligation de contrôle
(3 kg conformément à l’Ordonnance sur les
substances dangereuses).
Illustration 98:
Unité intérieure
d’une pompe à cha-
leur split. A gauche,
l’unité intérieure
compacte de la
pompe à chaleur.
Elle comprend le Illustration 99: Prin-
compresseur, le cipe de disposition
condenseur, le dé- extérieure d’une
tendeur, les circula- pompe à chaleur
teurs, la régulation air-eau.
etc. Etant donné
que dans ce bâti-
ment, la distribu-
tion de chaleur s’ef-
fectue via des corps
de chauffe, l’accu-
mulateur-tampon Illustration 100:
de chauffage à Disposition exté-
droite dans l’image rieure d’une pompe
est requis. à chaleur.
79
Energies renouvelables
Disposition split d’une pompe à cha- de froid. Grâce au système de dalles actives
leur air-eau: Dans le cas des pompes à (TABS), utilisé pour l’introduction de la
chaleur air-eau, l’évaporateur est disposé à charge de base pour la chaleur et le froid,
l’extérieur, donc le circuit de fluide frigori- de très basses températures de départ sont
gène est nettement plus long. Cette va- nécessaires dans le bâtiment, ce qui permet
riante est notamment recommandée dans d’obtenir une efficacité maximale des pom-
la rénovation, car elle évite de faire passer pes à chaleur en mode de chauffage et une
à travers la façade existante une grande bonne exploitation de la puissance de refro-
canalisation d’air. La liaison entre l’unité idissement des sondes géothermiques. La
extérieure et l’unité intérieure s’effectue via régulation fine du refroidissement dans les
des conduites en cuivre isolées dans les- laboratoires s’effectue par le biais de con-
quelles circule un fluide frigorigène. Dans vecteurs d’air circulation rapide.
des systèmes plus récents, l’évaporateur et
le compresseur sont placés à l’extérieur et Eaux souterraines comme source de
seul le condenseur se trouve à l’intérieur. chaleur et de froid
Maison de retraite et centre de soins
Disposition extérieure d’une pompe à de la Könizstrasse à Berne: L’ancien im-
chaleur air-eau: Lorsqu’il n’y a pas assez de meuble de Losinger réalisé dans les années
place dans la maison pour la pompe à cha- 1960 à Berne servait d’immeuble adminis-
leur, celle-ci peut être placée à l’extérieur du tratif. La rénovation totale par les archi-
bâtiment. L’ensemble de la pompe à chaleur tectes bernois Jordi + Partner AG a donné
est conçu de façon compacte. A partir de le jour au centre de soins et de résidence
cette unité extérieure, la chaleur est achemi- Fischermätteli. Les 10 étages supérieurs de
née jusque dans la maison à la température l’immeuble accueillent 80 patients et
de départ requise pour le chauffage du bâti- abritent 21 logements pour personnes
ment, puis jusqu’aux surfaces de chauffe ou âgées. Différentes entreprises de services
au chauffe-eau. Les installations standardi- ont élu domicile aux étages inférieurs.
sées de ce type sont disponibles dans des
puissances de chauffe jusqu’à 30 kW par
module, ce qui est suffisant, selon le stan-
dard d’isolation, pour des immeubles d’ha-
bitation comprenant jusqu’à 10 logements.
Illustration 108:
Plan de la centrale
technique compre-
nant les armoires
électriques et la
salle des machines
de la pompe à cha-
leur (bleu clair).
82
Pompes à chaleur
de l’exploitation sont refroidis à l’aide de 67 °C. Ce dernier produit l’eau chaude sani-
machines de froid. Les rejets thermiques de taire du bâtiment et approvisionne 1000
ce processus de refroidissement sont dispo- logements situés dans deux résidences adja-
nibles à une température de 24 °C. Une centes en chaleur pour le chauffage et la
pompe à chaleur utilisant de l’ammoniac production d’eau chaude.
comme fluide frigorigène élève cette tem- Salle des machines: La pompe à chaleur
pérature à deux niveaux différents. Cela per- est installée dans une salle des machines
met d’alimenter d’une part un réseau basse séparée. Celle-ci permet de garantir l’isola-
température qui approvisionne en chauf- tion phonique et surtout le confinement de
fage le bâtiment Swisscom et d’autre part sécurité, car l’ammoniac est toxique et ne
un réseau de chaleur à une température de doit en aucun cas pouvoir s’infiltrer dans des
Illustration 109: Ré- locaux adjacents ou dans le bâtiment. La
seau de conduites puissance thermique de la pompe à chaleur
dans le sol avec est de 2000 kW. Avec un coefficient de per-
manchons de dilata- formance de 4,7, ce sont ainsi 1600 kW de
tion blancs (Dr. Ei- rejets thermiques provenant de Swisscom
cher + Pauli AG). qui sont utilisés pendant la période de
chauffe. En d’autres termes, 1 kWh d’élec-
Illustration 110: tricité et 3,7 kWh de rejets thermiques pro-
Pour pouvoir ache- duisent 4,7 kWh de chaleur utile.
miner l’énergie
Afin que le fluide frigorigène puisse être
jusqu’aux nom-
évacué en cas de fuite d’ammoniac, une ins-
breux consomma-
tallation de ventilation a été spécialement
teurs, des circula-
teurs redondants installée à cet effet. L’air est évacué par le
sont nécessaires toit. A l’extérieur de la salle des machines, la
(ewz). chaleur est stockée dans de grands accumu-
lateurs de 38 m³ et distribuée selon le be-
Illustration 111: soin. Les 1000 logements des deux rési-
Pour absorber la di- dences sont alimentés en chaleur via un ré-
latation de l’eau à seau de conduites enfoui dans le sol.
différentes tempé- Couverture du besoin en énergie: La
ratures, une telle courbe annuelle de l’illustration 92 page 76
installation requiert
montre la quantité d’énergie couverte par la
des vases d’expan-
pompe à chaleur et la quantité couverte à
sion (ewz).
l’aide de la chaudière dédiée à la couverture
Illustration 112: Ré- fossile des besoins de pointe. Sur l’axe Y à
seau de chauffage gauche est reporté le besoin en puissance
de Binz à Zurich (Dr. thermique de l’ensemble du réseau de cha-
Eicher + Pauli AG). leur. Sur l’axe X sont reportées les 8760
heures d’une année. L’axe Y de droite in-
dique la fréquence cumulée de la tempéra-
ture extérieure. Pendant env. 700 heures par
an, la température extérieure est inférieure
à 0 °C. La puissance thermique maximale
n’est nécessaire que pendant très peu
d’heures dans l’année (pointe rouge), c’est
pourquoi il est intéressant, du point de vue
économique, de produire cette énergie non
pas à l’aide d’une pompe à chaleur coû-
teuse mais à l’aide d’un générateur de cha-
leur moins cher, c.-à-d. une chaudière.
Celle-ci ne fonctionne que dans les périodes
83
Energies renouvelables
Consom- T
mateur Accumu-
T Pompe à chaleur/
de froid lateur
machine de froid
60 m3 T
12°C
WF 12°C
Source de chaleur 22°C
WST-152 Circuit de NH3
Chaleur 70/45°C
70°C
Bassins WAR-W
Eau froide évacuée réchauffée Accumu- T Consom-
Evaporateur lateur T mateur Illustration 113:
Condenseur 60 m3 T
de chaleur Schéma de principe
10°C 45°C de l’installation de
production de cha-
Canal d’évacuation jusqu’au collecteur (Rhin) leur et de froid.
84
Pompes à chaleur
besoin de froid est supérieur au besoin en l’installation elle-même, celle-ci est dispo-
chaleur, la chaleur en excès est refroidie par sée toute entière dans une salle des ma-
le biais des eaux souterraines. Cette installa- chines séparée. Quatre compresseurs in-
tion combinée permet de réaliser des éco- dustriels permettent de produire jusqu’à
nomies de coût par rapport à une produc- 2500 kW de chaleur ou 1500 kW de froid.
tion séparée de chaleur et de froid. Compresseurs: On utilise dans ce système
L’eau d’usine comme source de chaleur: des compresseurs à pistons élévateurs ou-
Les eaux souterraines sont captées et trai- verts, ou compresseurs industriels. Les
tées, puis utilisées comme eau d’usine pour compresseurs à pistons sont équipés de
le refroidissement des processus. Elles sont régulations et entraînés par un moteur
ensuite collectées sur tout le site de l’usine électrique. La puissance électrique s’élève
et stockées dans deux citernes souterraines à env. 130 kW (illustr. 115).
bétonnées de 1000 m3. Un circulateur per- Régulation, système d’automatisme:
met d’acheminer l’eau jusqu’à la pompe à Cette installation combinée de chaleur et de
chaleur dans le bâtiment voisin. L’eau en froid dispose de deux évaporateurs et de
excès, si elle n’est pas polluée, est rejetée deux condenseurs. Pour réguler l’installa-
dans la rivière proche. tion, un automate programmable est néces-
L’ammoniac comme fluide frigorigène: saire.
La pompe à chaleur fonctionne avec le Accumulateur: La chaleur et le froid pro-
Illustration 115: fluide frigorigène naturel qu’est l’ammo- duits sont stockés en fonction du besoin
Compresseur à pis- niac. Celui-ci a l’avantage de posséder une dans un accumulateur de froid et un accu-
tons élévateurs ou- efficience thermique élevée et de ne pas mulateur de chaleur d’une contenance de
vert (compresseur être nocif pour l’environnement. Toutefois, 65 m³ chacun. Etant donné que, pour obte-
industriel). l’ammoniac est très toxique et nécessite des nir une stratification de température impor-
précautions de sécurité pour empêcher tante, les accumulateurs doivent être les
Illustration 116: toute fuite dans l’environnement. Outre les plus hauts et les plus fins possibles, il a fallu
Accumulateur de
précautions de sécurité mises en œuvre sur les installer, pour des raisons de place, à
chaleur.
l’extérieur du bâtiment (illustr. 116).
Distribution de chaleur et de froid: La
conduite à distance chaude permet d’ali-
menter de nombreux bâtiments en chaleur
sur le site, et la conduite à distance froide
permet d’alimenter en froid un bâtiment de
production. Etant donné que, pour des rai-
sons de rentabilité, l’installation de PAC n’a
pas été dimensionnée en fonction du besoin
maximal en chaleur de tous les bâtiments,
une couverture des besoins de pointe est
requise. Celle-ci s’effectue via l’ancien ré-
seau de vapeur alimenté par des énergies
fossiles. Lorsque la pompe à chaleur n’at-
teint pas les 70 °C souhaités au départ, un
désurchauffeur assure le réchauffage en
série dans chaque station de transfert.
Investissement et rentabilité: Les investis-
sements pour la pompe à chaleur/machine
de froid, y c. le découplage énergétique du
froid et de la chaleur jusqu’aux stations de
désurchauffeur, se sont montés à env. 4,5
millions de francs. Les coûts annuels de
l’énergie ont pu être nettement réduits, ce
qui garantit la rentabilité de l’installation.
Chapitre 6
Energie bois
Maurus Wiget Le bois énergie en Suisse En 2012, env. 4 millions de m³ de bois ont Source: Documen-
Le bois est un agent énergétique renouve- été utilisés pour produire de l’énergie. Selon tation suisse du bâ-
lable qui, s’il est utilisé de façon durable, est l’OFEN, Document de stratégie «workinpro- timent sur le thème
neutre en CO2. Dans les forêts suisses, le gress», les potentiels supplémentaires de de l’énergie bois.
bois croît chaque année à raison de 9 à 10 bois énergie utilisables à court ou moyen
millions de m³. La croissance biologique est terme s’élèvent encore à 2,3 millions de m³.
un potentiel théorique, car différents fac- A l’échelle du pays, l’extraction de bois des-
teurs viennent restreindre le potentiel utili- tiné à une utilisation énergétique est en
sable pour la production d’énergie. Par augmentation. Entre 1990 et 2011, elle est
exemple, de nombreuses forêts sont diffici- passée de 2,8 à 9,7 TWh. La part du bois
lement accessibles, voire inaccessibles, pour énergie dans la statistique énergétique glo-
pouvoir être exploitées avec les technologies bale s’élève à 4,0 %. Au total, rapporté à la
et l’infrastructure actuelles. En outre, l’ex- consommation de 1990, le bois pourrait
ploitation matérielle de la récolte de bois est couvrir env. 5 % de la consommation
soumise à des restrictions économiques et à d’énergie totale ou env. 10 % de la consom-
une âpre concurrence. Voici quelques-unes mation d’énergie thermique. Avec l’aug-
des restrictions à l’exploitation du potentiel mentation de l’efficacité énergétique,
existant pour la production d’énergie.
Autour du bois de récupération, les exploi-
tants de centrales à bois sont en concur- Illustration 118: A la
fin de leur utilisa-
rence avec l’industrie des produits dérivés
tion, les produits
du bois. En 2009, 70 % de la réserve de bois
bois deviennent du
de récupération ont été exportés à l’étran-
bois de récupéra-
ger et notamment en Italie du Nord, qui tion. La majeure
consomme plus de 50 % de cette quantité partie du bois de ré-
exportée pour l’industrie des panneaux ag- cupération provient
glomérés. des chantiers de dé-
molition (AWEL).
Illustration 117: Le
bois qui croît en de-
hors des forêts est
appelé bois hors fo-
rêts. Cette désigna-
tion regroupe éga-
lement le bois flotté
entraîné par les
eaux courantes
(Beat Jordi, Bienne).
et des rénovations
Types de combustible Meubles en bois
Tableau 19: Total du Pour connaître les types de combustible Emballages, palettes
potentiel de bois Bois usagé
appropriés aux différentes applications, on Déchets de bois
énergie annuel.
]]Problématiques avec revê-
Utilisation 2009, tous types 3,9 mio. de m3 tement PVC
Potentiels supplémentaires ]]Bois traité avec des pro-
Bois forestier (OFEV, politique des res- duits de protection du bois
sources) 1 mio. de m3 Fraîchement coupé
Bois hors forêts (EBP, oct. 09) 0,3 mio. de m3 Séché
Humidité
Résidus de bois issus de la transformation ]]Séchage thermique
du bois (OFEV) 0,3 mio. de m 3
]]Séchage à l’air libre
Bois usagé 0,4 mio. de m3 Résidus de bois issus de A l’état naturel
Exportations actuelles 0,3 mio. de m3 l’industrie de transforma- Traité
Total du bois énergie disponible par an 6,2 mio. de m3 tion du bois
87
Energies renouvelables
mEau
lise généralement deux grandeurs. La te- w = typiques de w et u pour
pertorie les valeurs mBois + mEau
neur en eau w désigne le poids de l’eau en les types de bois traditionnels.
fonction de celui du bois humide. L’humi- mEau
dité du bois u désigne le rapport entre le Teneur en eau w=
mBois + mEau
poids de l’eau et le poids de la substance
bois sèche. L’illustration 119 montre le
mEau
rapport entre la teneur en eau w ou l’hu- Humidité du bois u=
mBois
midité du bois u et le pouvoir calorifique.
En dessous d’un pouvoir calorifique de 1,7 Le bois forestier frais peut contenir plus
mEau
kWh/kg ou pour une teneur en eau supé- d’eau que de substance bois.u = La teneur en
Illustration 119: rieure à 60 %, une combustion automa- m
eau du bois forestier frais est comprise,
Bois se-
Pouvoir calorifique tique n’est plus possible. En présence lon l’espèce de l’arbre, son âge et la saison,
et teneur en eau en
d’une teneur en eau d’env. 88 %, le pou- entre 45 et 60 %. Un séchage de deux ans
fonction de l’humi-
voir calorifique est nul. Le tableau 23 ré- à l’air frais permet d’atteindre une teneur
dité.
en eau de 15 à 20 %. Seul un séchage ther-
Pouvoir calorifique [kWh/kg] Teneur en eau [%] mique à des températures de plus de 100 °C
0 permet de sécher entièrement le bois. Un
5
bois exempt d’eau est appelé bois en siccité
10 absolue (atro, «absolut trocken»).
Type w u
divergent souvent légèrement les unes des de volume et de part d’écorce. C’est pour-
autres dans la littérature. Cela est dû au quoi les indications relatives à la teneur
fait que les types de bois énergie, à l’ex- énergétique sont souvent données en
ception des granulés de bois, ne sont pas plages de valeurs. Le tableau 24 donne des
homogènes. Dans la pratique, la teneur valeurs indicatives de la teneur énergé-
énergétique d’un type de combustible tique de plaquettes de résineux, de feuillus
n’est pas une valeur constante en raison et de résidus de coupe présentant diffé-
de variations de qualité, de teneur en eau, rents taux d’humidité. Les résidus de
Plaquettes de bois
Humidité Epicéa/sapin Feuillu Résidus de coupes
atro (cônes, branches)
100 % 450 – 550 kWh/map 800 – 900 kWh/map 350 – 500 kWh/map
75 % 500 – 600 kWh/map 850 – 950 kWh/map 400 – 550 kWh/map
50 % 550 – 650 kWh/map 900 – 1000 kWh/map 450 – 600 kWh/map
Tableau 24: Teneur
25 % 600 – 700 kWh/map 950 – 1050 kWh/map 500 – 650 kWh/map énergétique des
map = mètre cube apparent de plaquettes plaquettes de bois.
Tableaux de conversion
Plaquettes de bois Epicéa/sapin Hêtre
1 mètre cube plein m3 2,8 map 2,8 map
1,4 stère 1,4 stère
550 kg bois 750 kg bois
200 l mazout extra-léger 280 l mazout extra-léger
2,0 MWh = 2000 kWh 2,8 MWh = 2800 kWh
1 mètre cube apparent de 0,36 m3 0,36 m3 Tableau 25: Tableau
plaquettes map 0,5 stère 0,5 stère de conversion pour
200 kg bois 270 kg bois différents types de
70 l mazout extra-léger 100 l mazout extra-léger bois et grandeurs
0,7 MWh = 700 kWh 1,0 MWh = 1000 kWh de référence.
2 m3
= 2000 l
6 m3 = 4 t
1 m3 = 10 MWh
w = 10 %
1 m3 = 3,333 MWh
15 stères
w = 20 % (lutro)
1 m3 = 1,333 MWh
Illustration 120:
Grande différence
= 24 Sm 3
de volume entre les
w = 25 % (type mixte)
différents types de
1 m3 = 0,833 MWh
bois.
90
Energie bois
coupe correspondent à la partie des arbres liers à charge nominale. Le facteur décisif
délaissée après la récolte de bois. La te- pour le dimensionnement est le concept
neur énergétique par unité de volume des d’approvisionnement, qui se base sur la lo-
bois de résineux et des bois de feuillus va- gistique de manutention du combustible.
rie en raison de la densité différente de ces
espèces d’arbres. C’est pourquoi les indi- Prix de l’énergie bois
cations de teneur énergétique par rapport Comme tous les prix de l’énergie, les prix de
au volume sont toujours différenciées en l’énergie bois ont également tendance à
fonction des bois de résineux tendres et augmenter. En tant que matière première
des bois de feuillus durs. Le tableau 25 renouvelable, le bois conserve toutefois des
permet d’effectuer des conversions pour prix relativement stables et est peu affecté
différents types de combustibles et gran- par la crise. Un avantage évident, par rap-
deurs de référence. port aux agents énergétiques fossiles dont
Les combustibles-bois présentent, par rap- les prix évoluent de façon incontrôlable à
port au mazout, une densité énergétique mesure qu’ils se raréfient et que notre dé-
nettement moindre. Il en résulte donc des pendance vis-à-vis de l’étranger augmente.
volumes de stockage plus importants, une Les prix des plaquettes indiqués dans le ta-
logistique plus complexe et des exigences bleau 26 concernent les plaquettes d’ori-
accrues en termes de dispositifs d’achemi- gine forestière. Les plaquettes de bois issues
nement du combustible. Le stockage de de l’entretien paysager ou de résidus de
combustible des chauffages à bois est tou- bois de l’industrie de transformation du
jours nettement plus grand que celui des bois sont moins chères. Les prix des granu-
chauffages à mazout. Dans le cas des chauf- lés varient non seulement en fonction des
fages à granulés de bois, le volume de stoc- quantités mais également en fonction des
kage doit en général correspondre au be- saisons. Pour réduire leurs volumes de stoc-
soin d’une année, tandis que dans les kage, les fournisseurs proposent en été des
grandes installations de combustion, il doit granulés 5 à 6 % moins chers que pendant
pouvoir accueillir au moins la capacité de li- la période de chauffage.
vraison d’un poids lourd (env. 25 m³). Pour Les prix indicatifs actuels du bois énergie,
le stockage d’un besoin saisonnier sous ainsi qu’un indice de prix pour les pla-
forme de bûches, il faut compter env. 5 fois quettes, figurent sur le site Internet d’Ener-
l’encombrement d’une cuve à mazout. Les gie-bois Suisse: www.holzenergie.ch/
plaquettes de bois nécessitent, pour la holzenergie/energieholz/richtpreise-fuer-
même durée d’approvisionnement, un vo- energieholz.html
lume 10 fois plus élevé qu’une cuve à ma-
zout. Toutefois, dans le cas des plaquettes, Combustion du bois
pour des raisons de coût, les réserves de En raison de sa faible densité énergétique,
combustibles ne sont dimensionnées, selon qui nécessite la manutention de grandes
les régions, que pour 5 à 7 besoins journa- quantités de combustible, de sa teneur en
eau souvent élevée et de son point de fu- température de 500 °C. Dans la troisième
sion des cendres bas, le bois est considéré phase de combustion, à une température
comme un combustible difficile. Les types comprise entre plus de 700 et 1500 °C, les
de bois moins coûteux, par exemple issus gaz combustibles sont oxydés, ce qui
de l’entretien paysager ou de bois de récu- conduit à la formation de dioxyde de car-
pération, nécessitent une technologie plus bone et d’eau. C’est dans cette phase de
complexe pour obtenir une combustion de combustion que doit s’effectuer le dégage-
bonne qualité. Dans un chauffage à bois, la ment de chaleur vers les parois entourant la
libération des substances volatiles s’effec- chambre de combustion et vers le nouveau
tue par gazéification du bois dans le lit de combustible acheminé.
braises. Les substances qui dégagent des
gaz sont mélangées à l’air de combustion Polluants
primaire et brûlées dans la chambre de La combustion du bois produit des pol-
combustion avec formation de flammes. luants qui dépendent de la composition du
Pour garantir la combustion complète des combustible et des conditions de combus-
gaz, de l’air secondaire est apporté. La tion. Le système de combustion a pour
combustion du bois se déroule ainsi en trois tâche de créer de bonnes conditions pour
phases. Celles-ci sont parfois simultanées, que le processus de combustion puisse se
parfois successives (illustr. 121). Dans la dérouler de façon optimale dans les trois
phase de séchage, de la chaleur est amenée phases décrites. En outre, seule une exploi-
au bois humide par rétrodiffusion à partir tation correcte permet de réduire à un mini-
de la troisième phase de combustion (oxy- mum la quantité de polluants émis. L’ap-
dation). De cette manière, au-dessus d’une port ciblé et le dosage de l’air sont néces-
température de 100 °C, l’humidité du com- saires pour obtenir une combustion effi-
bustible s’évapore. A partir de 250 °C, l’ef- ciente et peu polluante. Les polluants résul-
fet de la chaleur provoque la décomposi- tant d’une combustion incomplète peuvent
tion du bois. Dans la seconde phase, la py- être évités par de hautes températures et
rolyse, se produit la gazéification par apport par un bon mélange des gaz avec l’air de
d’air primaire. Les produits qui en résultent combustion. Pour garantir la combustion
Illustration 121: Dé-
sont des gaz et du carbone solide. La gazéi- de bois humide sans émission de polluants,
roulement de la
fication du carbone s’effectue à partir d’une il est indispensable de disposer d’une
combustion du bois
chambre de combustion chaude dotée
d’une zone de séchage chaude et suffisam-
«Bois» humide
ment grande. Dans le cas d’un foyer à grille, Illustration 122:
CH1.4O0.7 (N, S, cendre) + H2O Atmosphère
le combustible humide peut traverser les Emissions d’un
Chaleur trois phases de combustion dans la chambre chauffage à bois au
Séchage H2O de combustion chaude avec un temps de niveau de la chemi-
Air primaire née.
(O2 + N2)
Gazéification
H2O + Gaz combustibles
CXHY + CO + H2+ NHY
CO + CXHY
Air secondaire En cas de
Particules
(O2 + N2) combustion
non brûlées
Oxydation incomplète
Produits souhaités: CO2 + H2O (+ N2)
Produits non souhaités: NOX + particules
CO2 + NOX
En cas de Particules
combustion brûlées
complète H2O+N2
correcte
Chaleur Cendre
92
Energie bois
éliminée de différentes façons. Elle se com- une combustion qui dépend de la charge
pose de substances minérales telles que le de remplissage de la chambre de combus-
potassium, le magnésium et le calcium ainsi tion. Etant donné que la plupart du temps,
que de substances étrangères telles que le l’énergie thermique libérée lors de la com-
sable, la roche et éventuellement d’autres bustion ne correspond pas au besoin, un
additifs. La cendre est enrichie en polluants, stockage intermédiaire de la chaleur est
notamment en métaux lourds. Les cendres nécessaire pour garantir une exploitation
de résidus de bois et de bois de récupéra- peu émissive. Dans le cas des chaudières
tion, en particulier, contiennent des parts de chauffage central, cela s’effectue à
élevées de métaux lourds. On trouve égale- l’aide d’un accumulateur d’eau, tandis que
ment des métaux lourds dans la cendre vo- dans le cas des chauffages situés dans
lante de types de bois à l’état naturel. Dans l’habitation, l’accumulation s’effectue
le cas des métaux lourds très volatils, on en dans la masse du système de chauffage.
trouve des teneurs très variables dans les Pour garantir une exploitation peu émis-
différentes fractions de cendres. Les teneurs sive des systèmes de chauffage à alimenta-
en plomb, zinc, cadmium et mercure aug- tion manuelle, il est impératif d’utiliser
mentent nettement entre la cendre gros- exclusivement du bois de chauffage sec,
sière et la cendre fine volatile. naturel et correctement stocké. Toutefois,
Selon la composition de la cendre et le ni- le plus important reste de veiller à une ex-
veau de température dans la chambre de ploitation correcte avec un allumage peu
combustion, la cendre peut se ramollir, émissif. Des informations à ce sujet sont
voire fondre intégralement. Des tempéra- disponibles à l’adresse: www.holzenergie.
tures de chambre de combustion élevées ch/holzenergie/richtig-anfeuern.html
qui dépassent la température de fusion de Une fumée visible et malodorante à la sor-
la cendre peuvent causer des dommages tie de la cheminée est le signe d’une com-
sur la maçonnerie et des encrassements bustion incomplète et d’une exploitation
considérables de la chaudière en raison des incorrecte. Au plus tard 15 minutes après
phénomènes de goudronnage. l’allumage, aucune fumée ne doit plus être
A l’heure actuelle, on ne recycle que très visible au niveau de la cheminée.
rarement la cendre en Suisse, son élimina-
tion s’effectue généralement dans des dé- Systèmes de chauffage à bois à ali-
charges. Parallèlement, la tendance s’oriente mentation manuelle
vers l’utilisation d’arbres entiers. L’utilisation Tout d’abord, il convient de différencier les
de branches ou même de cimes d’arbres poêles et les chaudières à alimentation ma-
entraîne un prélèvement important d’élé- nuelle. Dans le cas des poêles, la transmis-
ments nutritifs pour la forêt, ce qui peut, sur sion de chaleur dans la pièce s’effectue par
quelques rares sites, être compensé par un rayonnement et convection, tandis que
réapprovisionnement à partir du sol ou par dans le cas des chaudières, la chaleur est
infiltration. Pour garantir une utilisation du- transférée à l’eau de chauffage. Il existe en
rable de la forêt après un prélèvement ré- outre des systèmes combinés, par exemple
pété d’éléments nutritifs, il faut envisager des poêles à accumulation avec échangeur
leur réintroduction par de la cendre, ce qui de chaleur à eau intégré pour le raccorde-
n’est actuellement pas autorisé. ment à des chauffages centraux.
Les chaudières à bûches sont combinées à
Chauffages à bois à alimenta- un accumulateur d’eau, permettant de
tion manuelle stocker l’excédent de chaleur résultant de
la différence entre la chaleur produite lors
Les chauffages à bois à alimentation ma- de la combustion et le besoin en chaleur
nuelle peuvent être utilisés comme chauf- momentané. Cela permet d’éviter les
fage principal ou d’appoint pour des cycles répétés d’enclenchements de la
pièces individuelles, des maisons familiales chaudière ou la réduction de l’apport d’air,
et des immeubles. Ils se caractérisent par qui engendrent des émissions de polluants
95
Energies renouvelables
pas être inférieure à 6 m³ (soit env. 4 t). Dans eau intégré, qui peuvent être raccordés au
le cas des grandes installations de chauffage chauffage central.
à granulés, il est intéressant de pouvoir stoc- Poêle à granulés: Ils sont installés dans
ker au moins la capacité de livraison d’un les pièces d’habitation et possèdent une
poids lourd entier, c.-à-d. 25 m³. Pour des puissance de chauffe comprise entre 2 et
raisons de sécurité, aucune installation élec- 12 kW. Les poêles à granulés intègrent un
trique (lampes, interrupteurs, prises de cou- réservoir d’une capacité de 30 à 50 kg. La
rant, boîtier de distribution) ne doit être in- régulation de la puissance s’effectue par le
tégrée dans le silo. Les portes ainsi que la biais d’un mode marche-arrêt ou via une
réserve elle-même doivent être étanches à la régulation de puissance continue. Un ven-
poussière. Il convient en outre de veiller à ce tilateur d’allumage ou un allumeur à in-
que l’humidité ne puisse pas s’infiltrer dans candescence démarre automatiquement
la réserve de combustible, car cela entraîne- le feu. Les poêles à granulés sont généra-
rait le gonflement et la désagrégation des lement équipés de brûleurs à coque ou de
granulés. Lors du dimensionnement du vo- brûleurs à cuve.
lume de stockage, il convient de veiller à ce Les poêles à granulés peuvent être utilisés
qu’aucun remplissage complet ne soit pos- en tant que chauffage d’appoint, ou en tant
sible et que le volume utile ne soit nette- que chauffage exclusif dans les bâtiments
ment réduit par l’intégration d’éléments tels construits selon le standard Minergie P
que des fonds inclinés. ayant une faible puissance de chauffe. Les
Remarque importante: Pendant leur stoc- bâtiments Minergie ne sont pas appropriés
kage, les granulés de bois émettent des gaz à une distribution de chaleur par le biais de
toxiques, notamment du monoxyde de car- l’air. L’inconvénient des poêles à granulés
bone (CO), qui peuvent être mortels pour réside dans la nécessité de manipuler les
les personnes séjournant à proximité des
réserves de granulés. Pour éviter tout acci-
dent, ces espaces de stockage doivent être
ventilés mécaniquement à fond, de façon
continue ou au moins avant tout accès.
sacs de granulés dans la pièce, ce qui intro- à peu près à ceux d’un chauffage à ma-
duit de la poussière dans l’habitation. zout doté d’une citerne. Leur plage de
Poêle de chauffage central: Le poêle de puissance typique est comprise, pour les
chauffage central est un système combiné maisons familiales et les immeubles d’ha-
entre le poêle et la chaudière. Une partie de bitation, entre 5 et 50 kW. L’alimentation
la chaleur parvient directement dans la du système de chauffage à partir du silo
pièce via la surface chaude tandis qu’une s’effectue directement à l’aide de vis sans
autre partie est transmise à l’eau de chauf- fin ou à l’aide de dispositifs d’alimentation
fage. La plage de puissance de ces systèmes pneumatiques, via un réservoir intermé-
est comprise entre 3 et 20 kW. La pièce re- diaire à proximité. Faciles à utiliser, peu
çoit directement env. un tiers de l’énergie, encombrantes et très disponibles, ces ins-
les deux tiers restants étant transmis à l’eau tallations sont de plus en plus souvent uti-
de chauffage. Les bons poêles de chauffage lisées dans des puissances thermiques éle-
central à granulés sont équipés d’une régu- vées supérieures à 500 kW, à la place de
lation de puissance continue et d’un allu- systèmes à plaquettes. Par rapport aux
mage automatique. Ils comprennent égale- systèmes de combustion à plaquettes, les
ment un silo intermédiaire d’une capacité chaudières à granulés sont également
pouvant atteindre 100 kg, dont le remplis- avantageuses en termes de dimension de
sage s’effectue tous les 2 à 3 jours seule- la réserve de combustible et des dispositifs
ment. En d’autres termes, ces systèmes d’alimentation, ainsi qu’en termes de coût.
nécessitent une manutention de quantités En outre, l’alimentation du combustible
plus élevées de granulés, générant davan- entre la réserve et le système de chauffage
tage de poussière. Ces systèmes peuvent est moins exigeante en termes de change-
être utilisés comme chauffages exclusifs ments de direction et de différences de
dans les bâtiments optimisés sur le plan hauteur. Les chauffages à granulés de bois
énergétique, ou comme chauffages représentent une alternative intéressante Illustration 135:
d’étage. L’association d’un accumulateur lors de la rénovation de chauffages à ma- Chaudière à granu-
lés avec alimenta-
de chaleur au poêle de chauffage central zout, au regard de leur encombrement et
tion directe par vis
est recommandée. Celui-ci permet égale- de leur facilité d’utilisation.
sans fin à partir de
ment d’intégrer facilement la chaleur pro-
la réserve de com-
duite par une installation solaire. bustible (Hargas-
Chaudière à granulés de bois: L’encom- sner).
brement et l’exploitation d’une chaudière
à granulés de bois avec silo correspondent Illustration 136:
Chaudière à granu-
lés avec réservoir in-
termédiaire et ali-
mentation pneuma-
tique à partir de la
réserve de combus-
tible (Hargassner).
Illustration 134:
Coupe d’un poêle
de chauffage cen-
tral avec réservoir à
granulés intégré
(Rika).
99
Energies renouvelables
Fonctionnement d’un système de chauf- des éléments essentiels d’un bon chauf-
fage à granulés de bois: Les granulés sont fage à granulés.
directement acheminés à l’aide d’une vis
sans fin, depuis le silo ou un réservoir inter- Exemple: Chauffage à granulés de
médiaire à alimentation pneumatique, via bois pour un quartier de maisons mit-
un étage de chute doté d’un sas à roue cel- oyennes à Möhlin Illustration 138: Le
lulaire, jusque dans la chambre de combus- Le quartier résidentiel de la Salzstrasse à quartier de la
tion chamottée. Le réservoir intermédiaire Möhlin est chauffé à l’aide d’un chauffage Salzstrasse compre-
est équipé d’un détecteur de niveau. Le ven- à granulés de bois monovalent. Pour créer nant 42 maisons f
tilateur d’allumage automatique (en vert de bonnes conditions pour le mode de mitoyennes est
dans l’illustr. 132) est placé derrière la vis faible charge du chauffage au bois, le sys- équipé d’un chauf-
sans fin. En dessous de la chambre de com- tème de chauffage est équipé d’un allu- fage à bois mono-
bustion se trouve un tiroir à cendres. L’ap- mage automatique et d’un accumulateur. valent de 180 kW.
port d’air primaire s’effectue en dessous de Ce chauffage a une puissance de 180 kW,
Illustration 139:
la chambre de combustion, tandis que l’air permet de chauffer 42 maisons familiales
Chauffage à granu-
secondaire est acheminé latéralement. Dans mitoyennes et est exploité par la société
lés de bois avec al-
la zone de circulation située au-dessus de AEW Energie AG dans le cadre d’un
lumage automa-
cette chambre s’effectue la combustion contracting énergétique. tique et nettoyage
complète, avant que les gaz de combustion En raison du combustible normalisé qu’ils automatique des
chauds ne parviennent dans l’échangeur de utilisent, les chauffages à granulés de bois conduits de chau-
chaleur vertical. Celui-ci comprend des tur- sont réputés être peu exigeants en termes dière. La faible di-
bulateurs qui améliorent l’échange ther- de maintenance et peu sensibles aux mension du réser-
mique tout en permettant, via un méca- pannes. En cas de panne prolongée du voir à cendre in-
nisme de levier, le nettoyage automatique chauffage monovalent, l’installation est dique la faible pro-
de l’échangeur de chaleur (illustr. 132). On équipée de tubulures préparées pour le duction de cendres,
aperçoit également au-dessus de l’échan- raccordement d’une centrale de chauffage de seulement 0,5 %
geur de chaleur le ventilateur d’aspiration du poids du com-
mobile. La disponibilité de la centrale de
bustible.
qui permet de maintenir l’installation de
chauffage en dépression et d’acheminer les
gaz de combustion jusqu’à la cheminée.
Les granulés de bois sont généralement
brûlés dans des cornues, également appe-
lées cuvettes ou, pour des puissances éle-
vées, sur des grilles. L’allumage automa-
tique, un apport ciblé d’air primaire et
d’air secondaire ainsi qu’une régulation
modulante de la combustion via une sonde
lambda ou une technologie similaire sont
Données de l’objet
Lieu Möhlin
Utilisation Production de chaleur pour le chauf-
fage et l’eau chaude
Année de construction 2007
Investissement sans bâti- 170 000 francs
ment
Puissance du chauffage 180 kW
à bois
Illustration 137: Vue
Production d’énergie 378 MWh/an
en coupe d’une
chaudière à granu-
Remarque Chauffage à granulés pour l’appro-
lés avec réservoir in-
visionnement en chaleur monova-
termédiaire (Har-
lent toute l’année, pour le chauf-
gassner).
fage et la production d’eau chaude
100
Energie bois
tèmes ne sont pas appropriés à des types avantageux, mais plus exigeants en termes
de combustibles plus humides et plus exi- de combustion. En outre, le décendrage
geants. L’alimentation continue du com- des foyers à grille est mieux automatisé, ce
Illustration 142:
bustible et un lit de combustible stable et qui réduit l’effort d’intervention.
Quartier d’habita-
calme permettent une régulation simple et
tion d’Aeschemer-
efficace de la puissance, même en mode Exemple: Réseau de chauffage à dis- bündten chauffé
de faible charge. Ce type de foyer est en tance d’Aeschemerbündten à Möhlin par une centrale de
concurrence, dans la plage de faibles puis- La société Möhlin AG exploite à Möhlin 6 chauffe comprenant
sances, avec les chauffages à granulés. Si réseaux de chauffage. La commune pro- deux chaudières à
l’on dispose de suffisamment de place meut l’utilisation du bois-énergie en exi- bois. A gauche de
pour le stockage du combustible et que geant, dans les zones de constructions nou- l’entrée dans les ga-
des systèmes d’alimentation simples sont velles raccordées au chauffage à distance, rages souterrains,
possibles, il s’avère cependant plus avanta- non seulement des taxes de raccordement on distingue les
geux que les chauffages à granulés en rai- pour l’eau et les eaux usées mais également deux couvercles de
silo.
son du coût réduit du combustible. pour l’approvisionnement en chauffage à
Foyer à grille: Dans le cas d’un foyer à distance. Les taxes sont dues que la construc-
Illustration 143:
grille, le combustible est poussé sur la tion nouvelle soit ou non raccordée au
Chauffages à bois
grille à l’aide d’un module d’alimentation chauffage à distance. De cette manière, la présentant des puis-
(convoyeur à vis ou système d’introduction commune crée de bonnes conditions pour sances thermiques
hydraulique). La grille sur laquelle se dé- favoriser une densité de raccordement éle- de 1200 kW et 450
roulent les trois phases de la combustion vée dans les zones concernées. kW sous des espaces
peut être horizontale ou inclinée. Leurs La centrale comporte deux chauffages à habités; tous les
éléments mobiles acheminent le combus- bois de 1200 et 450 kW. Le réseau dessert à composants de l’ins-
tible sur celle-ci. A l’extrémité de la grille, la fois des quartiers neufs et anciens, ainsi tallation sont fixés
le combustible doit être complètement que des maisons individuelles et des im- ou logés avec dé-
brûlé, et le décendrage peut avoir lieu. Le meubles. L’investissement total pour les ins- couplage acous-
tique (Schmid
mouvement de ces éléments doit être tallations techniques dans la centrale de
energy solutions).
adapté au combustible et à son taux d’hu-
midité afin que les trois phases de la com-
bustion se déroulent sur toute la longueur
de la grille. En raison de la configuration
plus étendue, nécessaire au bon déroule-
ment de la combustion, par rapport à la
cornue d’un foyer à propulsion inférieure,
des types de bois plus humides peuvent
être utilisés, ainsi que des combustibles
riches en cendres et en scories de diffé- Données de l’objet
rents calibres, présentant une teneur en
Lieu Möhlin
eau de 5 à 60 %. L’air primaire nécessaire
Application Réseau de chauffage, eau chaude à
à la combustion est introduit sous la grille,
90 °C
tandis que l’air secondaire est acheminé
Année de construction 2012
dans la zone de combustion au-dessus de
Investissement sans cen- 3,2 millions de francs
la grille. Les gaz combustibles se mé- trale avec conduites de
langent avec l’air secondaire dans la chauffage à distance
chambre de combustion chaude, afin de Puissance des chauf- 1200 kW et 450 kW
garantir une combustion complète. Les fages à bois
coûts d’investissement ainsi que les coûts Production d’énergie 3400 MWh/an dans l’aménagement
d’entretien des foyers à grille sont supé- final
rieurs à ceux des foyers à propulsion infé- Remarques Exigences élevées en termes de pro-
rieure. Néanmoins, les foyers à grille tection phonique, car des logements
peuvent être utilisés avec des types de se trouvent au-dessus du chauffage à
combustibles plus humides donc plus bois
102
Energie bois
Biogaz
Illustration 151:
Un tas de digestat
compte plus de mi-
croorganismes que
la terre ne compte
d’êtres humains!
106
Biogaz
Conditions de base
Le travail des bactéries
chaud
produit du
humide
biogaz
sombre
sans oxygène
Résidus Les bactéries dégradent la matière Résidus
organiques organique organiques
traités par Le «travail» des groupes de bactéries: non dégradés
le doseur - Décomposition, hydrolyse
- Phase d’acidification
Illustration 152: Le - Formation d’acide acétique
processus de méta- - Formation de méthane
bolisation dans le
fermenteur.
107
Energies renouvelables
graisses permettent d’obtenir les produc- composés organiques restants après élimi-
MS = Matière
tions de biogaz les plus élevées, ceux nation totale de l’eau et de toutes les subs-
sèche
contenant des protéines les productions tances non organiques. C’est la MSo qui
MSo = Matière
les plus basses. La matière sèche orga- fermente dans l’installation et est transfor-
sèche organique
nique (MSo) d’une substance désigne les mée en biogaz. La biodégradabilité et la
Décomposition, Décomposition
hydrolyse des macromolécules
Hydrates de carbone
Graisses
Protéines
Phase Fermentation
d’acidification des produits
(acidogénèse) de scission
Acide propionique
Acide butyrique Acide Hydro- Dioxyde
(Acide lactique) acétique gène de carbone
(Alcools)
Formation Formation de
d’acide acétique substances
(acétogénèse) méthanogènes
Acide acétique
Formation de méthane,
formation de biogaz (méthanogénèse)
Exemple de calcul
]]1 tonne de restes de repas présente une teneur en MS d’env.18 %.
1 tonne x 18 % = 0,180 tonne de MS
]]La teneur en MSo d’une tonne de restes de repas s’élève à env. 90 %.
0,180 tonne MS x 90 % = 0,162 tonne de MSo
]]La production de gaz à partir d’une tonne de MSo de restes de repas
s’élève, selon des analyses de laboratoire, à env. 900 m3 de biogaz.
0,162 tonne MSo x 900 m3/tonne = 146 m3 de biogaz
]]1 m3 de biogaz possède env. 60 % de part de méthane avec une teneur
énergétique d’env. 10 kWh/m3 (9,94 kWh/m3). Illustration 154:
146 m3 de biogaz x 60 % de part de méthane x env. 10 kWh/m3 de biogaz = Exemple de calcul
876 kWh de la teneur éner-
gétique de la bio-
masse.
108
Biogaz
part de MSo sont donc déterminantes chets. La production énergétique peut être
pour la production de biogaz et sa teneur évaluée en multipliant la production de
en méthane. biogaz par 6 kWh par m³ de biogaz. Pour
Pour déterminer la production de biogaz, des calculs plus précis, on se référera à des
on se base sur des valeurs indicatives. Très analyses spécifiques détaillées sur la bio-
Illustration 155: Va- grossièrement, la production de biogaz masse.
leurs indicatives d’une installation fonctionnant avec des
grossières de la pro- déchets verts et des biodéchets commu-
duction de biogaz naux et industriels peut être estimée à
(selon la littérature
100 m³ de biogaz par tonne de biodé-
spécialisée).
Exemple de calcul
Si le gaz produit dans l’installation de biogaz est épuré et injecté dans le réseau de
gaz naturel, la production de biogaz pur peut être calculée grossièrement comme suit:
]]Production de biogaz brut: env. 2 millions m3/an
]]Quantité de méthane CH4 humide: env. 60 % de la quantité de biogaz brut
2 millions m3/an x 60 % = 1,2 million m3 de quantité de méthane brut CH4
]]Facteur pour le gaz méthane sec: 0,88
1,2 million m3 CH4/an de gaz méthane humide x 0,88 = 1,056 million m3 CH4/an
]]Emanations de méthane de l’installation d’épuration des gaz: 1 % – 3 %
(selon le procédé) 1,056 million m3 CH4/an x (100 % – hypothèse 2 % d’émana-
tions) = 1,035 million m3 CH4/an
]]Disponibilité de l’installation: env. 95 % par an
Illustration 158: 1,035 million m3/an x 95 % = 0,983 million m3 CH4/an
Exemple de calcul ]]Teneur énergétique du gaz méthane: 10,6 kWh/m3 CH4
pour la détermina- 0,983 million m3 CH4/an x 10,6 kWh/m3 CH4 = 10,421 millions kWh/an
tion du biogaz pur.
Désul-
Com- furation Adsorption Désorption
Biogaz brut pression H2S avec CO2
du gaz filtre à CO2
charbon
actif
Le CO2 est Le CO2 est éliminé
capturé dans le du Genosorb par
Genosorb par détente et strippage
Illustration 159: adsorption par air. Dans ce cas,
Principe d’une ins- préférentielle l’énergie de sorption
tallation d’épura- doit être introduite
tion du gaz PSA
dans le liquide de
lavage sous forme de
avec liquide de la-
chaleur.
vage.
111
Energies renouvelables
Désul-
furation
Biogaz brut H2S avec Com- Module de Biogaz pur
filtre à pression membrane (au moins
charbon du gaz 96% CH4)
actif
Le CO2, la vapeur d’eau et des
traces d’ammoniac et d’hydrogène
sulfuré sont récupérés côté basse Illustration 160:
pression, tandis que de l’autre côté Principe d’une ins-
de la membrane (le côté haute tallation d’épura-
pression), le méthane s’accumule. tion des gaz à mem-
brane.
Biogaz pur
(au moins 96% CH4) Gaz d’échappement CO2
Désul-
furation
Adsorp- Chauffage Désorp-
Biogaz brut H2S avec
tion CO2 tion CO2
filtre à
charbon
actif
Le CO2 est capturé L’amine séparée du Illustration 161:
dans l’amine par CO2 est réutilisée dans Principe d’une ins-
adsorption l’adsorption (foncti- tallation d’épura-
onnement cyclique) tion du gaz par la-
vage aux amines.
112
Biogaz
biogaz est d’abord séché puis désulfuré. est intéressant d’opter pour des véhicules
Ensuite, un lavage chimique augmente la roulant au gaz. Pour des raisons environne-
teneur en méthane par séparation du mentales, le gaz naturel-biogaz devrait être
dioxyde de carbone. Le lavage aux amines favorisé en tant que carburant à l’avenir.
permet d’obtenir un méthane pur à 99 %
avec moins de 0,1 % de perte d’énergie au
cours du processus.
Caractéristiques du biogaz
]]1 m3 de biogaz correspond à environ
0,5 kg de carburant conventionnel (p. ex. Illustration 162: Po-
essence). tentiel énergétique
]]La teneur énergétique de 1 m3 de biogaz des biodéchets.
correspond à env. 6 kWh.
]]1 m3 de biogaz correspond à environ 0,6 Avec 20 peaux de banane …
à 0,65 litre de mazout. … 1 km de parcouru avec une voiture
]]Une voiture roulant au biogaz-gaz natu- particulière, neutre en CO2
rel consomme env. 0,06 kg de carburant … 90 minutes de TV neutre en CO2
par km, et en moyenne de 1000 kg de car- … 10 minutes de repassage,
burant par an. neutre en CO2
]]1 kg de gaz naturel-biogaz correspond
env. à 1,5 litre d’essence ou 1,3 litre de die-
sel.
]]Pour des raisons environnementales, le
gaz naturel-biogaz devrait être favorisé en
Pour chaque km parcouru avec
tant que carburant à l’avenir. Les gaz
du biogaz, on réalise une
d’échappement des véhicules roulant au
économie de 100 g de CO2.
gaz naturel-biogaz sont nettement moins
polluants que ceux des véhicules à essence-
diesel (tabl. 27). Réduction des émissions
Tableau 27: Réduc- Substance émise Essence Diesel
tion des émissions Il est avéré que le biogaz est le plus propre Dioxyde de carbone CO2 25 % 15 %
en % grâce à l’utili- de tous les carburants; il respecte encore Oxyde d’azote NOx 55 % 85 %
sation de biogaz mieux l’environnement que le gaz naturel,
par rapport aux car- Monoxyde de carbone CO 55 % 98 %
car il est neutre en CO2. Plus les prix de
burants essence et Ozone 65 % 85 %
l’essence et du diesel augmentent, plus il
diesel.
ration. Les grandes STEP reçoivent égale- fermentée issue du digesteur. Le compost
ment des co-substrats pour une digestion fini revient, sous forme de produit de qua-
commune (p. ex. huiles et graisses, déchets lité recyclé, selon le raffinage, dans le cycle
d’abattage et déchets alimentaires). Les naturel (horticulture et entretien paysager,
boues résiduelles ne peuvent pas être secteur phytosanitaire et agriculture). Le
épandues dans la nature pour des raisons biogaz produit lors de la fermentation est
hygiéniques ou législatives et doivent être utilisé à des fins énergétiques. En Suisse,
brûlées. En Suisse, on comptait fin 2012 23 installations de fermentation indus-
trois STEP (la plus importante à Berne) qui trielles étaient en exploitation fin 2011 et
valorisent conjointement les biodéchets 7 étaient en construction. Elles possèdent
sous forme de co-substrat dans la chambre des capacités de 3000 à 30 000 t par an.
de digestion de la STEP. On dénombre éga- Les biodéchets (peu structurés) peuvent
lement 16 installations de production de également être acheminés en tant que co-
biogaz à partir d’eaux usées industrielles, substrat jusqu’à une installation de fer-
sous forme d’installations de prétraite- mentation agricole. Celle-ci utilise le lisier
ment des eaux usées dans des exploita- et le fumier comme substrat de base. La
tions industrielles. matière fermentée est épandue sur les
champs agricoles. La co-digestion agricole
Traitement anaérobie des biodéchets est actuellement en pleine expansion en
Les biodéchets collectés séparément sont Suisse. Fin 2011, on comptait 103 installa-
acheminés dans des installations centrales tions de fermentation agricoles en exploi-
destinées à leur valorisation. Si les installa- tation et douze en construction. Elles pos-
tions de compostage et de fermentation sèdent généralement des capacités an-
étaient auparavant en concurrence directe, nuelles de 500 à 5000 t, parfois même
la combinaison des deux procédés est de jusqu’à 20 000 t.
plus en plus courante. Dans ce cas, les bio-
déchets réceptionnés sont divisés en dé- Fermentation de matières premières
chets «fermentescibles» et «compos- renouvelables (MPR)
tables». Tandis que la matière fermentes- Les matières premières renouvelables pro-
cible «métabolise» dans une installation viennent de matière vivante et sont utili-
de fermentation pour produire du biogaz, sées par l’homme pour des applications
la matière compostable parvient directe- ciblées, hors secteur de l’alimentation et
ment au pourrissoir. Elle y est à nouveau du fourrage. Les matières premières re-
mélangée et compostée avec la matière nouvelables (MPR) peuvent être cultivées
Variantes de la fermentation
Fermentation industrielle
Dans le cas de la fermentation industrielle,
on valorise généralement une large
gamme de biodéchets. Tout récemment,
des installations de valorisation de biodé-
chets constituées d’un étage de fermenta-
tion et d’un étage de compostage ont
également vu le jour.
Traitement
Tri
mécanique
Traitement
Stérilisation
mécanique
Fermentation
Liquide
Pourrissement intensif
à l’intérieur
Chaleur de
Humidi- Recirculation processus
Fermentation agro-industrielle
Cette solution valorise non seulement les
biodéchets issus des ménages, de l’entre-
tien paysager, de la restauration et de l’in-
dustrie agroalimentaire, mais également le
lisier et le fumier issus des exploitations
agricoles.
Biodéchets Déchets Déchets Lisier + Huiles et graisses Restes alimentaires Biodéchets issus
issus des verts des verts des fumier de alimentaires des cuisines de l’industrie
ménages communes jardineries l’agriculture industrielles industrielles agroalimentaire
Traitement
Tri
mécanique
Traitement
Stérilisation
mécanique
Fermentation
Liquide
Pourrissement
intensif à l’intérieur
Humidifi- Recircu-
cation lation
Chaleur
de processus
Empilement
Co-digestion agricole
Dans le cas de la co-digestion agricole, le
lisier et le fumier fermentent conjointe-
ment avec des biodéchets peu structurés
issus de la restauration et de l’industrie
agroalimentaire. Il existe également des
installations destinées uniquement au lisier
et au fumier sans co-substrat.
Traitement Traitement
Stérilisation
mécanique mécanique
Mélangeur / préfosse
Chaleur de processus
Fermentation Prélèvement
du biogaz
Solide Drainage,
Couplage
séparation
chaleur-force
Liquide
Compostage Humidification
en andains Entreposage
Recirculation
Réception /
Réception entreposage
(chauffé)
Traitement
mécanique
Empilement /
Stockage du gaz
épaississement
Couplage
Drainage
chaleur-force
Illustration 171:
Installation Bio-
power à Pratteln –
Halle de réception.
122
Biogaz
Illustration 176:
Schéma de procédé
de l’installation Bio-
power à Pratteln.
Chapitre 8
Energie éolienne
vitesse moyenne du vent peut certes don- augmente. Ce phénomène est appelé ci-
ner une indication du rendement, mais ne saillement du vent. En terrain plat et en
doit en aucun cas être utilisée pour le cal- présence d’une stratification atmosphé-
culer. rique neutre, le profil logarithmique est
La distribution de fréquence peut être esti- une bonne approximation du cisaillement
mée de façon relativement précise, et dé- vertical du vent:
crite de façon simplifiée, à l’aide d’une ℎ
distribution de Weibull, une fonction sta- 𝑙𝑙𝑙𝑙 𝑧𝑧2
0
𝑣𝑣 2 = 𝑣𝑣1
tistique courante pour les distributions ℎ1
𝑙𝑙𝑙𝑙 𝑧𝑧
asymétriques. Elle se compose d’un fac- 0
teur d’échelle (A) et d’un facteur de forme La vitesse de référence v1 est mesurée à la
(k). Le facteur d’échelle est proportionnel à hauteur de référence h1; v2 est la vitesse du
la valeur moyenne de la vitesse du vent. Le vent à la hauteur h2; z0 est la longueur de
facteur de forme prend une valeur com- rugosité. Sur un terrain irrégulier, p. ex. sur
prise entre 1 et 3: Une faible valeur k cor- des crêtes, au niveau de cols etc., le profil
respond à des vents très variables, tandis logarithmique du vent n’est plus utilisable
que des vents constants donnent une va- car des effets d’accélération entrent en jeu.
leur k plus élevée.
Influence de l’altitude sur la densité
Tableau 31: Classes Profil vertical de la vitesse du vent de l’air
de rugosité et lon- Les obstacles au sol freinent le vent. Plus la La densité de l’air dépend de la pression de
gueurs de rugosité hauteur augmente, moins cet effet est l’air et de la température. Plus l’altitude
des surfaces de ter- important. C’est la rugosité de la surface augmente, plus la pression de l’air baisse,
rain. du terrain qui détermine l’importance du ainsi que sa densité. En Suisse, il est donc
freinage du vent à proximité du sol ou important de tenir compte de la densité de
Tableau 32: Densité
l’importance de l’augmentation de la vi- l’air en fonction du site (tabl. 32).
de l’air en fonction
tesse du vent à mesure que la hauteur
du site.
Technologie des installations éoli-
Classe Lon- Types de surfaces de terrain ennes modernes: Structure
de ru- gueur de Les grandes installations éoliennes (de
gosité rugosité l’ordre du MW) sont aujourd’hui générale-
z0
ment dotées d’un axe horizontal et de trois
0 0,0002 m Surfaces aquatiques: mer et lacs pales de rotor. Elles disposent d’un très
0,5 0,0024 m Terrain ouvert avec surface lisse, p. ex. bon rendement et présentent, avec relati-
béton, herbe tondue etc. vement peu de matière, une grande sur-
1 0,03 m Terrain agricole ouvert sans clôtures ni face au vent. D’autres types d’installations
haies, éventuellement avec des bâti- (à axe vertical, avec plus de pales etc.)
ments épars existent dans des puissances plus faibles,
2 0,1 m Terrain agricole avec quelques maisons pour lesquelles la quantité de matière et le
et des haies de 8 m de hauteur éloi- rendement sont moins déterminants.
gnées d’env. 500 m Le délai d’amortissement énergétique des
3 0,4 m Villages, petites villes, terrain agricole grandes installations est en général nette-
avec haies nombreuses ou hautes, fo- ment inférieur à 1 an. Une fois l’installa-
rêts et terrain irrégulier tion parvenue en fin de vie, elle peut être
recyclée à env. 98 % (en poids). La dé-
Station Hauteur Pression Tempéra- Densité construction des fondations ne présente
(m) (Pa) ture (°C) (kg/m3) aucun intérêt écologique.
Altitude 0 101 300 12,0 1,24
Nacelle: Elle comporte les composants de
La Chaux- 1018 90 000 5,5 1,13
la ligne d’entraînement, est accessible via
de-Fonds
le mât pour les travaux d’entretien et est
Säntis 2490 74 870 – 1,8 0,96 montée de façon rotative sur celui-ci afin
127
Energies renouvelables
que les pales de rotor puissent être orien- mâts en treillis restent très rares. En géné-
tées de façon optimale selon le sens du ral, des mâts de différentes longueurs cor-
vent. Les composants de la ligne d’entraî- respondent à chaque type de turbine.
nement, en bleu dans l’illustration. 178 ]]Fondations: Sur terre en général des
(de droite à gauche) sont: fondations plates (principe à gravité), par-
]]Pales de rotor: En matière synthétique fois également des fondations sur pieux.
renforcée de fibres de verre. Dans les instal-
lations actuelles avec régulation du pas, la Caractéristique de puissance
rotation s’effectue via des entraînements Les installations éoliennes sont démarrées
électriques. Les pales sont en général fabri- par l’électronique de régulation en pré-
quées d’une seule pièce et ne peuvent pas sence de vitesses du vent prometteuses de
être démontées pour le transport. rendement (vitesse de démarrage) et sont
]]Palier principal pour le logement du à nouveau désactivées en présence de vi-
rotor ou de l’arbre de rotor. tesses du vent trop élevées (vitesse de dé-
]]Transmission: La grande majorité des sactivation). A partir de la vitesse de dé-
fabricants d’éoliennes utilisent des trans- marrage et juste avant d’atteindre la puis-
missions capables de modifier la vitesse de sance nominale, le coefficient de puissance
rotation entre le rotor et le générateur. (rendement) est maintenu maximum par le
]]Frein à disque: Pour bloquer le rotor réglage de l’angle de pale et de la vitesse
lors des travaux d’entretien. Une installa- de rotation. La puissance nominale est at-
tion éolienne est principalement freinée de teinte, selon la conception de l’installation
façon aérodynamique via le réglage de (rapport entre la surface au vent et la puis-
l’angle de pale. sance nominale), pour 10 à 15 m/s. Une
]]Générateur: Aujourd’hui en général fois la puissance nominale atteinte, la ré-
soit un générateur asynchrone à double gulation maintient la puissance constante
alimentation, soit un générateur syn-
chrone. Tous deux peuvent fonctionner
dans une large plage de vitesse de rotation
et s’adapter ainsi de façon optimale aux
conditions de vent. Le courant produit doit
Illustration 178:
toutefois être ajusté à la fréquence de ré-
Composants d’une
seau par un transformateur. installation éo-
]]Mât: Les mâts sont en acier, en béton ou lienne avec trans-
de composition hybride. Les mâts en acier mission (Nordex
comportent 3 à 4 segments, ceux en béton Pressebild www.
de nombreux segments préfabriqués. Les nordex-online.com).
Illustration 180:
Carte des vents de
Suisse (www.wind-
data.ch).
129
Energies renouvelables
sonnes qui se trouvent à proximité. Une Depuis quelques années, les fabricants
planification soigneuse et des mesures développent des installations spécialement
adéquates (p. ex. pales de rotor chauf- optimisées pour des conditions de vent
fantes) permettent toutefois générale- faibles à moyennes à l’intérieur des terres.
ment de résoudre ces problèmes. Ces installations compensent un vent plus
faible par des pales de rotor plus longues
Utilisation de l’énergie éoli- et des mâts plus hauts. Tandis que les ins-
enne en Europe tallations côtières présentent, par kW de
puissance installée, une surface de rotor
En Europe, l’énergie éolienne est devenue au vent de 1,7 à 2,5 m2, ces installations
l’une des principales sources de production atteignent 3 à 4 m² par kW. Même des
d’électricité. Entre 2000 et 2011, env. 1/3 sites forestiers peuvent être exploités grâce
de la puissance produite par les nouvelles à des mâts plus hauts (jusqu’à 140 m).
centrales était issue de l’éolien. En 2012, la L’Association européenne de l’énergie éo-
puissance installée des installations éo- lienne EWEA souhaite d’ici à 2030 couvrir
liennes en Europe a dépassé la barre des env. 30 % de la consommation des pays
100 GW, ce qui permet de couvrir près de européens grâce à l’éolien, dont la moitié
7 % de la consommation. Mais les diffé- proviendrait d’installations offshore. Afin
rents pays ne sont pas tous égaux en la que le réseau puisse accepter des parts
matière. Si des pays comme le Danemark, élevées de production fluctuante, il est
l’Espagne, le Portugal et l’Irlande couvrent nécessaire de disposer de capacités de
déjà nettement plus de 10 % de leur transport plus importantes, d’une plus
consommation grâce à l’éolien, d’autres grande flexibilité des centrales conven-
pays disposant pourtant de bonnes condi- tionnelles et de capacités d’accumulation
tions, tels que la France et la Pologne, plus élevées.
restent encore en dessous des 3 %. Il faut
toutefois noter que la part des pays pion-
niers (Danemark, Allemagne et Espagne)
sur la puissance nouvellement installée, de
85 % en 2000, a aujourd’hui chuté à un
tiers. Dans certaines régions, notamment
au Danemark et en Allemagne, les sites
côtiers sont déjà quasi-saturés. Les nou-
velles installations sont donc érigées plus
loin des côtes, soit en mer avec des instal-
lations offshore, soit à l’intérieur des terres.
Grâce à des conditions de vent exception-
nelles et à un potentiel gigantesque, les
installations offshores sont particulière-
ment attractives. Pour la même puissance
installée, la production électrique offshore
est 1,5 à 2 fois plus élevée que celle des
sites terrestres typiques. Néanmoins, les
besoins pour la réalisation des fondations
et le raccordement au réseau sont nette-
ment plus élevés. De plus, les installations
sont fortement sollicitées par les vagues, le
vent et la corrosion, et ne sont que diffici-
lement accessibles. Le prix de revient de
l’électricité reste donc encore deux fois
plus élevé que celui des installations ter-
restres.
131
Energies renouvelables
née entière, une mesure LIDAR ou SODAR transport traditionnel, selon le type d’instal-
complémentaire généralement 2 à 3 mois. lation et la pente maximale, ne peuvent pas
Dans tous les cas, les données de mesure être respectés dans de nombreuses régions
du vent relevées doivent être converties en de Suisse. Des véhicules de transport spé-
une valeur moyenne pluriannuelle, ce qui cialement conçus à cet effet ont néanmoins
s’effectue sur la base de données de me- permis, ces dernières années, d’atteindre
sure du vent pluriannuelles sur des sites des endroits difficilement accessibles. Les
comparables. Sur des sites étendus ou points critiques sont les traversées de loca-
dotés d’une topographie complexe, l’ins- lités, les passages sous tunnels ainsi que les
tallation de mâts de mesure supplémen- ponts ayant une capacité de charge limitée.
taires, souvent de hauteur réduite, peut La largeur de la chaussée doit en général
être recommandée. Généralement, on ré- s’élever à 4 m, la largeur de passage libre
alise également sur de tels sites une modé- être bien plus élevée. 1000 à 1500 m² sont
lisation du vent à l’aide d’un modèle requis pour la pose durable de la grue et
d’écoulement, alimenté avec les données 500 à 2000 m² pour la surface de dépôt et
de mesure du vent ainsi que les données de montage temporaires.
du terrain (topographie, rugosité etc.).
Dans les prévisions de production, il Respect de l’environnement
convient également de prendre en compte Selon le site, une installation éolienne peut
l’effet de parc, c.-à-d. les pertes de rende- avoir des répercussions négatives sur la
ment dues à l’ombre projetée par des ins- faune et la flore, mais également sur les
tallations disposées les unes derrière les hommes par des bruits, des ombres proje-
autres. Dans le sens principal du vent, on tées ou la modification de l’image du pay-
choisit en général une distance entre les sage. L’analyse des conséquences atten-
installations d’au moins 5 fois le diamètre dues doit permettre de réduire celles-ci par
du rotor, de sorte que les pertes de pro- des mesures appropriées (p. ex. nombre,
duction dues à l’effet de parc restent infé- type et emplacement des installations) et
rieures à 10 %. Contre le vent, des dis- doit servir de base de décision pour une
tances plus faibles sont possibles. pesée des intérêts, primordiale pour l’auto-
Toute prévision de production reste cepen- risation de tout projet. En ce qui concerne
dant empreinte d’incertitudes, qui doivent la flore et la faune, les zones protégées na-
impérativement être calculées et prises en tionales, cantonales et communales doivent
compte lors de la planification. être respectées. Cependant, même en de-
hors de celles-ci, il est souvent nécessaire de
Raccordement faire réaliser des expertises spéciales sur le
Sur les sites de montagne notamment, la risque potentiel pour les oiseaux nicheurs
faisabilité des projets éoliens dépend égale- ou migrateurs et les chauves-souris. Une
ment de la faisabilité des opérations de prise de contact précoce avec les représen-
transport jusqu’au site, de montage sur le tants des différents groupes d’intérêt est
site et de raccordement au réseau. Dans les judicieuse. En ce qui concerne les consé-
Alpes, il faut également prendre en compte quences possibles sur l’homme, outre la
l’accessibilité du site pour la maintenance. modification inévitable de l’image du pay-
En Suisse, les voies d’accès sont souvent sage, c’est surtout le bruit produit par l’ins-
une donnée déterminante dans le choix du tallation qui doit être étudié, les installa-
type d’installation. Il est donc intéressant de tions éoliennes étant évaluées très sévère-
faire appel très tôt à une entreprise de ment en tant qu’installations nouvelles ou
transport spécialisée. En raison de leurs di- installations industrielles conformément à
mensions, les pales de rotor ainsi que le l’Ordonnance sur la protection contre le
segment inférieur du mât et, en raison de bruit. Les distances requises par rapport aux
son poids, la nacelle, représentent des défis bâtiments habités doivent être déterminées
particuliers. Les rayons de courbure mini- dans le cadre d’une expertise détaillée, et
mums requis par les fabricants pour un sont en général de l’ordre 300 m.
133
Energies renouvelables
Illustration 184:
Parc éolien sur le
Gütsch près d’An-
dermatt. Grâce aux
installations mili-
taires existantes, les
coûts de raccorde-
ment ont été relati-
vement faibles (EW
Ursern, Markus
Russi).
134
Energie éolienne
Illustration 187:
Sous-station en mer
(www.c-power.be).
Chapitre 9
Géothermie
Munich en est un bon exemple. Env. 80 à St-Gall a initié un projet pilote, dans lequel
90 % des forages réalisés ont porté leurs des forages devaient montrer si la grande
fruits et depuis la réussite du projet d’Un- zone de faille mise en évidence à l’aide de
terhaching (illustr. 190), 11 centrales géo- méthodes géophysiques présente la per-
thermiques ont déjà été réalisées. 12 méabilité requise pour une exploitation
autres sont en phase de réalisation et 86 rentable. Ce projet aurait pu donner nais-
en phase de planification. L’initiative sance à la première centrale géothermique
«Bayerische Geothermieallianz» s’est fixé de production d’électricité de Suisse. Des
pour but de couvrir entièrement le besoin problèmes géologiques ont provoqué l’ar-
en chauffage de l’agglomération de Mu- rêt du projet. Depuis les années 90, la
nich grâce à la géothermie d’ici à 2040 et Suisse dispose de 5 petites installations
d’installer d’ici à 2030 env. 200 MW de hydrothermales de production d’énergie
puissance électrique utilisant la géother- de chauffage, pour une puissance géo-
mie. Pour garantir une exploitation fruc- thermique installée de 3,4 MW au total. La
tueuse des systèmes hydrothermaux, il est plus grande, et de loin, se situe à Riehen.
indispensable de connaître précisément les Depuis 1994, on y extrait dans le calcaire
conditions géologiques régionales et lo- coquillier perméable, à une profondeur
cales. L’aspect de la perméabilité naturelle Illustration 190:
à l’eau est un élément décisif. La Suisse ne Exemple d’Unterha-
ching. Ce projet pi-
dispose de gisements exploitables à grande
lote dans l’agglo-
échelle comme à Munich que dans les
mération de Mu-
couches sédimentaires le long des Pré-
nich alimente env.
alpes. En raison de leur profondeur d’au 3000 ménages en
moins 4000 m, les sédiments atteignent chauffage à dis-
dans ces régions des températures opti- tance et env. 6000
males pour la production d’électricité. ménages en électri-
cité.
projet Bâle 2
Fossé rhénan
Waldhus/ SE
Bâle
NO
Ouest Wiese Hard
Rhin
Tertiaire
Mésozoïque
Illustration 189:
Système petrother- Permien
mal. En général, le
sous-sol profond,
notamment le socle
cristallin, n’est que
Socle rocheux cristallin
faiblement per-
méable en Suisse.
C’est pourquoi les
fines failles pré-
sentes dans la roche
à l’état naturel
doivent être ren-
dues perméables au
moyen d’une stimu-
lation hydraulique.
137
Energies renouvelables
d’env. 1500 m, de l’eau chaude à env. profonds en circuit fermé. L’eau réinjectée
65 °C à un débit de 20 l/s. Cette eau est revient lentement à travers la roche chaude
ensuite réinjectée à une température de jusqu’au forage d’extraction, en se ré-
25 °C après valorisation de la chaleur. En chauffant au passage. La zone d’influence
raison du niveau de température relative- hydraulique ou thermique d’une centrale
ment bas, l’installation est également géothermique dans le sous-sol est appelée
combinée à deux couplages chaleur-force réservoir géothermique. Le sous-sol fonc-
à gaz, qui produisent de l’électricité et tionne alors comme un chauffe-eau géant
complètent grâce à leurs rejets thermiques doté d’un énorme échangeur de chaleur.
l’énergie de chauffage géothermique.
De vastes régions de Suisse sont dotées Stimulation hydraulique
d’un sous-sol profond constitué majoritai- Pour la réalisation d’un système pétrother-
rement de roches cristallines relativement mal, on injecte de l’eau sous pression dans
peu perméables (illustr. 191). Ainsi, si la les couches profondes de la roche via un
géothermie doit contribuer pour une part forage profond. On réalise ainsi une stimu- Illustration 191:
importante à l’approvisionnement futur en lation hydraulique, afin d’ouvrir ou Carte conceptuelle
électricité, il est impératif de développer d’agrandir les microfissures naturellement géologique du sous-
en grand nombre des installations pétro- présentes par des mouvements de cisaille- sol de la Suisse à
thermales adaptées à la géologie suisse. ment (illustr. 192) et de créer des voies 5000 m de profon-
d’écoulement suffisamment perméables deur. Les tempéra-
tures à cette pro-
Installations pétrothermales entre les deux forages. Ces systèmes sont
fondeur atteignent
Les installations pétrothermales (illustr. également appelés Enhanced Geothermal
entre 150 et 200 °C
189) sont utilisées lorsque pour des raisons Systems (EGS). Dans la pratique, il n’existe
et sont ainsi appro-
géologiques, l’eau ne dispose d’aucune pas de transition nette entre les systèmes priées à la produc-
voie d’écoulement naturelle. Les installa- hydrothermaux et pétrothermaux (illustr. tion d’électricité.
tions pétrothermales sont ainsi indépen- 193) puisque même dans les projets hy- Les types de roche
dantes du site et peuvent théoriquement drothermaux, on augmente généralement les plus fréquents à
être réalisées dans de nombreux types de la perméabilité par une stimulation cette profondeur
roches. Actuellement, le cristallin du Pla- chimique ou hydraulique. sont le granite et
teau suisse et du Jura est le principal objec- En Europe, trois centrales sont aujourd’hui d’autres roches cris-
tif d’exploration. Dans un système pétro- exploitées à Soultz-sous-Forêts, Landau et tallines du socle, qui
thermal, l’eau circule entre les forages Insheim. Elles peuvent être assimilées à des conviennent uni-
quement aux sys-
tèmes pétrother-
maux. Les sédi-
ments nécessaires
aux systèmes hydro-
thermaux at-
teignent les tempé-
ratures requises
pour la production
d’électricité unique-
ment sous les Pré-
alpes du Nord (cein-
ture verte) et dans
le sud du Tessin
(bleu clair). En
Suisse, seule la tech-
nologie pétrother-
male permet à la
géothermie de
contribuer à long
terme à la produc-
tion d’électricité.
138
Géothermie
projets EGS une sismicité induite impor- loppé un nouveau concept appelé système
tante a été observée chaque fois durant la multi-fractures horizontal (illustr. 197,
stimulation hydraulique du socle ou durant 198, 199). Les avantages par rapport à la
la circulation de l’eau entre les deux fo- stimulation hydraulique massive tradition-
rages. Toutes trois se situent dans le fossé nelle utilisée à Bâle sont multiples:
rhénan. La centrale EGS d’Insheim (illustr.
Illustration 192: 194 et 195) a été mise en service en no-
Mouvements de ci- vembre 2012 et produit à pleine charge 5
saillement lors de la
MW de puissance électrique.
stimulation hydrau-
En Suisse, l’unique projet EGS a dû être
lique. Schéma très
abandonné en raison de fortes secousses
simplifié de l’élar-
en 2006. Toutefois, Bâle représente une Illustration 194.
gissement de paires
étape très importante pour le développe- Centrale géother-
de surfaces de sépa-
ment de la technologie EGS en Suisse. Ce mique d’Insheim.
ration naturelles
projet a permis de prouver que la perméa- Refroidisseur et bâ-
par stimulation hy-
timents d’exploita-
draulique de roche bilité du socle suisse profond, dans un sys-
tion.
solide. Les surfaces tème de failles de très grande dimension
de séparation natu- (1 km horizontalement sur 1 km verticale-
relles (1) com- ment), peut être augmentée durablement Illustration 195.
mencent à s’ouvrir et de façon importante sans stimulation Centrale géother-
lors de la stimula-
chimique (illustr. 196). mique d’Insheim
tion hydraulique
Des études ultérieures des données bâ- avec procédé ORC.
sous pression (2) et
loises ont également montré que la sismi- Turbine et généra-
se décalent ensuite
cité augmente avec l’expansion des zones teur, à l’arrière
l’une par rapport à
stimulées. Sur la base de ces découvertes, échangeur de cha-
l’autre dans la
leur à tubes et éva-
phase de haute la société Geo-Energie Suisse AG, qui a
porateur. ORC = Or-
pression (3). De succédé à Geopower Basel AG, a déve-
ganic Rankine Cycle
l’énergie sismique
se dégage. Lorsque
la pression baisse à Ü
Ü
nouveau, la fissure
reste ouverte et la
Ü
Perméabilité naturelle de la
roche ou du socle
Elevée Très faible
Stimulation
Préchauffeur Condenseur
Pompe
de forage Pompe Pompe à eau de
d’alimentation refroidissement
Forage de Forage
Illustration 200: production d’injection
Schéma d’un pro-
cessus ORC.
141
Energies renouvelables
Rainer Bacher Pour que demain, la Suisse bénéficie d’un telligent, basé sur le marché et coordonné
approvisionnement en électricité sûr, du- par des technologies de réseaux intelli-
rable et bon marché sans centrale nu- gents, offrira à notre économie un appro-
cléaire, il faut agir sur les coûts réels des visionnement sûr en électricité à des prix
autres sources d’énergie avec ou sans ac- transparents et prévisibles.
cumulation, ainsi que sur ceux des réseaux.
Les coûts externes des émissions de CO2 La fin des centrales nucléaires
devront être pris en compte et les subven- Dans ce système électrique suisse de de-
tions en faveur des énergies renouvelables main, seules seront utilisées les sources de
devront être supprimées à long terme. De production d’électricité utilisables du point
même, il faudra étendre et déconstruire de vue actuel et déjà acceptées par la ma-
ponctuellement les réseaux, en les coor- jorité de la population: hydraulique, pho-
donnant avec les accumulations. Il faudra tovoltaïque, éolien et couplage chaleur-
par ailleurs disposer d’un marché pour force. Elles devront toutefois supporter la
tous, qui prenne en compte la mise à dis- totalité de leurs coûts, y c. les coûts ex-
position des capacités de production et du ternes. L’utilisation de la géothermie pour
réseau. produire de l’électricité ne sera par exemple
pas prise en compte jusqu’à ce que l’on ait
Priorité à la sécurité défini avec certitude sa disponibilité, ses
La sécurité et la qualité de l’approvisionne- risques, ses chances et ses coûts. Les cen-
ment électrique basé sur des sources indi- trales nucléaires seront remplacées, mais
gènes doivent être prioritaires. Parallèle- pas les centrales à gaz (dé)centralisées.
ment, la Suisse doit aussi participer au Celles-ci ne seront toutefois utilisées que si
commerce international de l’électricité et l’on ne dispose d’aucune autre électricité
étendre et assurer l’accès aux installations renouvelable indigène moins coûteuse et
de production, d’accumulation et surtout atteignant le même standard en termes de
aux réseaux étrangers, de manière à utili- sécurité d’approvisionnement. En outre,
ser l’approvisionnement indigène en élec- les émissions annuelles de CO2 des cen-
tricité, aussi bien dans le cadre d’une ex- trales fossiles devraient être limitées à 2,5
ploitation habituelle pour l’optimisation millions de tonnes.
économique des ressources qu’en cas
d’urgence, lorsque la puissance disponible Stratégie d’accumulation
dans le pays est insuffisante. En raison de l’augmentation des unités de
production d’électricité dispersées fonc-
Calcul des coûts globaux tionnant avec des sources renouvelables,
L’approbation des coûts globaux de la pro- le réseau de distribution intelligent prend
duction d’électricité et des réseaux permet une importance capitale. L’extension et la
de définir des conditions légales, visant à gestion d’accumulateurs d’énergie (des
garantir la sécurité de planification et à batteries de voitures électriques aux lacs
trouver une solution de mise en œuvre de retenue dans les Alpes) doivent impéra-
durable avec un marché pour tous. Seul un tivement être coordonnés afin que l’élec-
approvisionnement en électricité basé sur tricité injectée en grande quantité et de
les lois du marché permettra à l’économie façon décentralisée provenant du PV et
suisse de réaliser des profits. Cela conduira des CCF puisse être stockée de manière
à une formation transparente des prix, efficace, et d’éviter toute surcharge ou ins-
permettra d’inciter de façon efficace les tabilité du réseau existant.
investissements et par là même les solu-
tions novatrices. Un système électrique in-
146
Le système électrique de demain
Import/Export
Niveau de réseau 1
Réseau de transmission
380/220 kV
Régulation
du réseau
Niveau de réseau 3
Réseaux de distribution
>36 à <220 kV
Niveau de réseau 5
Réseaux de distribution
1 à 36 kV
En ce qui concerne les centrales d’accumu- Limitation des coûts de la mobilité: Les
lation, on estime que l’infrastructure déjà coûts supplémentaires de l’investissement
existante pourra être réutilisée dans ce fu- et du capital pour les accumulateurs à bat-
tur système sans nécessiter de construc- terie des voitures électriques ne sont pas
tions nouvelles. Ainsi, suffisamment affectés aux coûts annuels du système
d’énergie pourra être stockée en automne électrique, mais à ceux de la mobilité qui
pour, conjointement avec les installations ne sont pas pris en compte dans le «calcul
à cycle combiné et les CCF, couvrir l’hiver de l’électricité».
suivant la majeure partie du besoin en Limitation des coûts de l’habitat: De
électricité. Les batteries des voitures élec- même, les coûts de l’investissement et du
triques devront être chargées durant les capital pour l’efficacité énergétique amé-
journées d’été ensoleillées ou la nuit en liorée des bâtiments (isolation thermique
hiver, lorsque aucune production d’électri- etc.), qui entraînent une consommation de
cité par le PV n’est possible. chaleur réduite et une consommation
d’électricité différente des bâtiments, ne
Coûts du système électrique de 2065 sont pas affectés au système électrique
Technologies de réseaux intelligents: mais aux dépenses liées à l’habitat. Seule
En plus des 12,1 à 13,2 milliards de francs la modification de la production de cou-
dédiés uniquement aux réseaux et à la pro- rant et du réseau électrique, due à l’évolu-
duction ainsi qu’à l’exploitation horaire, il tion de la mobilité et du bâtiment, est af-
faudra également supporter des coûts fectée aux coûts du système électrique
d’investissement et d’exploitation pour mentionnés ici.
des technologies de communication et En résumé: Les coûts du système élec-
d’information liées aux réseaux intelli- trique de demain peuvent être estimés à
gents. L’OFEN estime que ces coûts sup- env. 12,6 à 13,7 milliards de francs par an,
plémentaires seront largement compensés y c. les prestations de la société nationale
à long terme par le gain d’efficience réalisé du réseau de transport. Ces coûts totaux
grâce à l’utilisation de ces technologies minimums du système électrique présup-
ainsi que par la pression accrue sur les prix posent deux produits de marché bien
du marché due à un changement de clien- adaptés:
tèle et éventuellement à des coûts du capi- ]]D’une part un marché fonctionnant par
tal réduits pour les réseaux. appel d’offres organisé de façon centrale,
Transit, commerce transfrontalier: Des pour la capacité de production flexible ins-
coûts sont également générés par la so- tallée avec des horaires d’utilisation norma-
ciété nationale du réseau de transport (ni- lisés (éventuellement uniquement pour les
veau transmission) qui doit être utilisée par producteurs sans coûts variables du «com-
des tiers pour le commerce ou le transit bustible»), éventuellement combiné à un
transfrontalier. marché des capacités de réseaux de distri-
Prestations de la société nationale du bution.
réseau de transport: Outre les coûts an- ]]D’autre part un marché pour la produc-
nuels mentionnés, les consommateurs de- tion variable d’énergie électrique.
vront également supporter les coûts des
services (services auxiliaires) concernant La combinaison de ces deux produits de
notamment la régulation des écarts produc- marché entraînera la coexistence, complé-
tion moins consommation sur l’ensemble mentaire et minimale en termes de coûts,
de la Suisse par rapport à l’horaire au quart de producteurs avec des coûts d’investis-
d’heure. Si cette puissance de régulation sement élevés et des coûts variables bas
était fournie uniquement par les centrales ou nuls (PV, éolien) et de producteurs avec
d’accumulation, les coûts annuels pour les des coûts d’investissement bas mais des
capacités requises augmenteraient d’env. coûts variables élevés (centrales à cycle
0,5 milliard de francs par an pour atteindre combiné, CCF).
ainsi 12,6 à 13,7 milliards de francs.
151
Energies renouvelables
Mesures Objectif
Règlementation d’un choix libre du fournisseur d’électricité pour tous; à Véritable marché de l’électricité pour tous; coûts
moyen terme plus de subvention des énergies renouvelables, pour cela limi- externes corrects pour le CO2 dans le prix de l’élec-
tation importante des émissions de CO2 de la production d’électricité fossile tricité basé sur le marché; règlementation intelli-
p. ex. par des taxes d’incitation ou explicitement par le mesurage. gente des réseaux et technologies de réseaux intel-
Etablissement d’un système électrique basé sur le marché, coordonné par des ligents afin de réduire au minimum les coûts du
technologies de réseaux intelligents, avec un accès au réseau règlementé système global; règlementation des recettes de
pour tous. tous types provenant de la gestion de la conges-
tion; règlementation pour empêcher le pouvoir de
marché.
Règlementation des droits et obligations d’un système électrique coordonné Responsabilités claires dans le bilan électricité local
par des technologies de réseaux intelligents. et régional en temps réel et dans l’utilisation du ré-
Détermination des responsabilités, droits et obligations pour l’exploitant du ré- seau; règlementation de la distinction entre les
seau, le fournisseur d’électricité, le groupe-bilan et les utilisateurs du réseau en coûts des réseaux intelligents, comme pouvant être
exploitation normale, mais également en cas de brefs excédents et déficits de pris en compte (règlementés) ou faisant partie du
courant, prévus et imprévus, dans le bilan électricité local et régional. marché (Smart Market)
Règlementation d’une responsabilité propre élevée du consommateur d’élec- Rendre efficiente, plus flexible et si possible équili-
tricité par la mise à disposition de technologies d’information, de communi- brer localement la consommation électrique nette à
cation et d’automatisation avantageuses et flexibles. tout moment. Continuer à enregistrer statistique-
Implication des consommateurs et de leurs appareils producteurs et consom- ment la consommation électrique brute à tout mo-
mateurs d’électricité par des informations transparentes et facilement acces- ment (c.-à-d. sans la production locale) et chaque
sibles sur l’état du système à tout moment et mesures en faveur d’une ges- production d’électricité.
tion flexible et contrôlable de l’électricité.
Nouveaux marchés pour des capacités de production installées sur plusieurs Nouveaux produits pluriannuels et prix basés sur le
années, pour la production avec stockage et pour une flexibilité élevée de marché pour des capacités installées limitatrices
l’exploitation dans des intervalles au quart d’heure. pour le marché dans le système électrique, en plus
Prix basés sur le marché pour les produits liés à l’électricité: Introduction d’un des prix de production avec des coûts variables.
appel d’offres p. ex. de 5 ans pour les nouvelles capacités à installer pour les
installations de production (y c. PV et éolien) et leurs accumulateurs, éven-
tuellement également pour les réseaux, comme incitation pour des investisse-
ments coordonnés de façon optimisée. Règlementation des recettes prove-
nant de la gestion de la congestion via des prix du marché différenciés, de fa-
çon similaire aux «marchés de l’électricité paneuropéens implicites».
Règlementation incitative pour des capacités installées à des coûts mini- Haute qualité et coûts minimums du système glo-
mums, sûres et flexibles, effectivement disponibles. bal pour les réseaux, la production et le stockage,
Introduction d’une règlementation incitative liée à la fois aux coûts et à la comme objectif d’une règlementation incitative
qualité pour les capacités installées avec prise en compte des technologies de pour le système intelligent de distribution élec-
réseaux intelligents coordonnées avec l’exploitation du réseau. trique de demain. Responsabilités clairement règle-
mentées sur les tarifs et les prix (dédommage-
ments) en cas de panne de courant, à la fois pour
l’exploitant du réseau et pour l’utilisateur.
Tableau 35: Princi-
pales mesures pour
le système élec-
trique de demain
en Suisse.
Chapitre 11
Daniel Trüssel Sur le plan écologique, économique et l’année et permet d’utiliser notamment
Tableau 36: Besoin
macroéconomique, l’énergie la plus avan- dans la saison d’hiver les basses tempéra-
en électricité et
tageuse en termes de kWh est celle qui tures de l’air extérieur. Il en va de même
consommation
n’est pas consommée. Dans le domaine du dans l’agriculture, bien que dans ce sec- d’énergie pour la
froid, ce principe est d’or, car dans de teur, le besoin en froid augmente en au- production de froid
nombreux processus de refroidissement tomne lors du stockage du produit des climatique.
(refroidisseurs à eau, appareils de climati- récoltes.
sation split ou autres machines de froid), Illustration 205: De-
une planification intelligente permet de Froid climatique gré de technicité
réaliser des économies d’énergie et de Le froid climatique (installations de climati- des surfaces utiles
coûts considérables. En outre, l’utilisation sation) désigne les applications de froid approvisionnées en
de froid renouvelable issu des eaux souter- servant au conditionnement de l’air am- froid par secteur
(SuisseEnergie, cam-
raines et de surface ou du sol est très im- biant.
pagne pour le froid
portante et permet d’économiser de
efficace).
grandes quantités d’électricité.
Domaine Surface de Consom- Part (%)
Besoin référence mation
énergé- d’énergie
Dans les ménages, le froid intervient sur-
tique (m2) (GWh/an)
tout en lien avec des appareils destinés à
Commerce 22 000 355 31
des applications de réfrigération et de
congélation, qui ne présentent que peu de Banques et assurances 7 000 143 12
potentiel pour le froid renouvelable. Restauration 12 000 41 4
Dans le secteur des services, qui requiert Ecoles 25 000 38 3
principalement du froid de climatisation et Santé 18 000 62 5
Illustration 204: du refroidissement informatique, le poten- Autres bâtiments de 25 000 419 36
Consommation to- tiel d’économie est important car les tem- services
tale et consomma- pératures requises ne sont pas trop basses, Agriculture 6 000 0 0
tion de froid par ce qui permet d’utiliser le froid renouve- Ménages – 11 1
secteur en GWh lable environnemental. Dans l’industrie, le
(SuisseEnergie, cam- Industrie – 94 8
besoin en froid pour l’exploitation des pro-
pagne pour le froid Total 1 163 100
cessus est relativement constant sur toute
efficace).
0 5 000 10000 15000 20000 GWh/a 0% 20% 40% 60% 80% 100%
Consommation Total de la consommation électrique en Suisse Faible technicité Technicité moyenne Haute technicité
de froid
154
Froid durable efficace
6 g/kg
8 g/kg
10 g/kg
12 g/kg
14 g/kg
16 g/kg
18 g/kg
20 g/kg
0 g/kg
2 g/kg
20 º
e
g
/k
kJ
3
/m
60
kg
15 º
15
1.
10 º
g
/k
kJ
40
3
/m
5º
kg
20
1.
0º
g
/k
DIN 1946
-5 º
3
/m
Données météorologiques de
kg
25
Refroidissement adiabatique
/k
kJ
0
Air extérieur avec refroidissement loporteur. Celui-ci ne peut pas être plus
adiabatique supplémentaire froid que la température du sol. Si des
Dans la saison d’été, les températures aug- températures plus froides sont requises,
mentent fortement et le potentiel de re- une machine de froid en aval est néces-
froidissement par l’air extérieur diminue saire. La combinaison de l’utilisation de la
de façon importante. L’humidification de géothermie au moyen de pompes à cha-
l’air aspiré par l’aérorefroidisseur permet leur en hiver et de la production de froid
toutefois d’abaisser nettement la tempéra- climatique à l’aide d’un raccordement di-
ture de l’air. Cela augmente la puissance rect au sol en été est particulièrement
de l’aérorefroidisseur et donc également le avantageuse et économique. Les sondes
potentiel du freecooling. L’illustration 206 géothermiques profondes sont utilisées
représente une journée d’été avec une exclusivement pour le chauffage car les
température extérieure de 33 °C et une températures du sous-sol sont trop éle-
humidité de l’air de 50 %. L’air est humidi- vées. Pour assurer un refroidissement, la
fié et se refroidit à la température de bulbe profondeur de forage peut être réduite,
humide de 24,3 °C. suite à la capacité d’accumulation. Le di-
mensionnement correct des sondes géo-
Sondes géothermiques thermiques pour des applications de
A partir d’une profondeur d’env. 10 m, la chauffage et de refroidissement passe iné-
température du sol reste quasiment in- vitablement par une simulation du sol
changée tout au long de l’année et s’élève, l’aide de valeurs mensuelles. Si l’on ne
sur le Plateau suisse, à env. 11 °C. Elle aug- connaît pas le profil des charges de chaleur
mente avec la profondeur (1 K tous les et de froid, on peut estimer une distribu- Illustration 209: Ins-
30 m). La profondeur d’un forage dépend tion approximative des charges de chauf- titut de pathologie
de la structure géologique du sous-sol et fage et de refroidissement à l’aide de l’il- et de médecine lé-
gale de St-Gall (He-
est comprise aujourd’hui entre 100 et lustration 208.
len Binet).
300 m. Pour les applications combinées de
chaleur et de froid, la profondeur optimale
se situe entre 100 et 200 m.
Applications
Les sondes géothermiques servent princi-
Illustration 208: Ré- palement à capter la chaleur terrestre au
partition des moyen de pompes à chaleur. Cependant,
charges de chauf- une variante de refroidissement des pièces
fage et de refroidis- d’habitation peut aussi être mise en œuvre
sement sur le Pla- via des sondes géothermiques. Dans ce
teau suisse pour un cas, la chaleur des bâtiments est transférée
bâtiment de ser-
dans le sol, qui sert à refroidir le fluide ca-
vices.
30%
Institut de pathologie et de médecine légale de St-Gall
25% L’approvisionnement en chaleur et en froid est assuré par 13
Besoin en chauffage Besoin en refroidissement
sondes géothermiques d’une profondeur de 200 m. Grâce
20%
au système de dalles actives (TABS), seules des températures
15% de départ modérément basses sont nécessaires, ce qui per-
met d’obtenir une efficacité maximale des pompes à chaleur.
10% Le bâtiment est refroidi dans la mesure du possible au
5%
moyen de froid terrestre. Si la température du sol augmente
trop en été, la pompe à chaleur est utilisée comme installa-
0% tion de froid et prend en charge entièrement ou partielle-
Jan. Fév. Mar Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. ment la fonction de refroidissement.
156
Froid durable efficace
Domaine d’eau sou- Zone de protection Sondes géother- Dalles actives, re- Utilisation de la cha-
terraine des eaux, zone de miques gistres terrestres, cor- leur des eaux souter-
protection des eaux beilles énergétiques raines
souterraines
Exceptions possibles
Zone de protection des
Gisement d’eau souter- dans certaines condi- En principe interdit
eaux souterraines
raine approprié au cap- En principe interdit tions
tage d’eau potable
Biomasse
Tout comme la chaleur issue des autres
processus de combustion, la chaleur issue
de la biomasse (biogaz ou bois) peut éga-
lement être utilisée pour la production de
froid au moyen de machines de froid à
absorption. La situation économique ac-
tuelle n’est toutefois pas très avantageuse,
car les coûts de l’énergie bois, selon sa
qualité, sont de l’ordre de 3 à 6 ct./kWh et
ceux du biogaz sont encore plus élevés.
Les installations frigorifiques à absorption
à 1 étage avec un COP frigorifique de 0,7
présenteraient des coûts du froid (unique-
ment coûts d’exploitation issus de la
consommation d’énergie) entre 4 et 8 ct.
kWh, ce qui équivaut à une production de
froid au moyen d’installations de froid à
compression fonctionnant au moyen de
courant PV. Le bois, en tant qu’agent éner-
gétique renouvelable pouvant être stocké,
ne devrait toutefois pas être utilisé pour la
production de froid climatique en été,
mais pour la production de chaleur de pro-
cessus et la production combinée de cha-
leur et d’électricité.
Chapitre 12
Bases et outils
Calcul de la SIA 382/2 Besoin SIA 384.201 SIA 384/1 SIA 385/2
détermination de puissance et Besoin en Puissance de la Eau chaude
des besoins d’énergie pour énergie de génération de
(puissance) bâtiments chauffage chaleur
climatisés SIA 380/1 SIA 384/3
Calcul de la (descriptions de Besoin en Installations de
couverture des modèle dans énergie de chauffage, besoin
besoins (énergie) CT SIA 2044) chauffage énergétique
Compléments en SIA 380/4 Energie SIA 386/110 Cahier technique Cahier technique
dehors du domaine électrique: Eclairage, Automatisation SIA 2032 SIA 2039
CVCS équipements auxiliaires du bâtiment Energie grise Mobilité
162
Bases et outils
Les principales exigences de la norme sont respect des exigences relatives à la puis-
les suivantes: sance spécifique du ventilateur. En pré-
]]Pas de chauffage purement électrique de sence d’un débit volumique d’air
l’eau dans les bâtiments d’habitation > 1000 m³/h et d’une durée d’exploitation
]]Coefficient de performance min. des > 500 h/an, une récupération de chaleur
pompes à chaleur pour la production d’eau ou une utilisation des rejets thermiques est
chaude obligatoire. Les exigences énergétiques
]]Isolation thermique min. des conduites SIA 382/1 ont été pour l’essentiel reprises
maintenues chaudes et des accumulateurs. dans les prescriptions énergétiques canto-
nales [2].
Sur certains points, les lois cantonales sur Les bâtiments d’habitation sont soumis au
l’énergie ne coïncident pas avec la norme cahier technique SIA 2023. Celui-ci ras-
SIA 385/1. Ainsi, les exigences en termes semble des exigences définies dans
d’isolation thermique sont différentes et d’autres normes et interprète leurs appli-
sont généralement moins strictes que dans cations dans le cas des ventilations des
la norme, de même que les exigences rela- habitations.
tives aux installations solaires. En outre, les
lois sur l’énergie limitent la température de Méthodes de calcul et outils
l’eau chaude à max. 60 °C [1].
Détermination du besoin en chaleur
Installations de climatisation et de ]]Puissance: Le besoin en puissance de
ventilation chauffage est calculé pour chaque pièce
La norme SIA 382/1 traite du dimension- selon SIA 324.201. Par rapport à l’ancienne
nement des installations de ventilation, norme SIA 384/2:1985, la norme SIA
définit des exigences individuelles et règle- 384.201:2005 définit un besoin en puis-
mente la détermination des besoins pour sance de chauffage jusqu’à 30 % plus
le refroidissement et l’humidification. élevé. En effet, des températures exté-
Deux variantes sont possibles pour le rieures plus basses sont utilisées pour le
transport de l’air: respect des exigences dimensionnement. Cet effet inattendu doit
relatives à la vitesse de l’air, à la perte de être corrigé lors d’une prochaine révision
charge et au rendement du ventilateur ou de la norme.
Siphonage des
distributeurs et
accumulateurs
Energie auxiliaire
Rendement global de
l’accumulation de
Isolation thermique des chaleur et de la
conduites et accumulateurs distribution
Illustration 216:
Aperçu des exi-
gences individuelles
de la norme SIA
385/1.
165
Energies renouvelables
f2
sont pas applicables et est définie, pour les outils comportent pour certains des pro-
bâtiments climatisés, dans la norme SIA grammes pour les installations solaires
382/2 et dans le cahier technique 2044. (p. ex. Polysun) et l’utilisation de la géother-
Etant donné que dans ces documents, mie. La norme SIA 382/2 définit une exi-
l’eau chaude, l’énergie solaire et la géo- gence globale. Le bâtiment avec les don-
thermie ne sont pas traitées, le domaine nées effectivement prévues est comparé à
d’application est toutefois limité. Dans le un projet de comparaison. Dans le projet de
domaine des énergies renouvelables, des comparaison, les calculs sont effectués pour
programmes de calcul tels que Polysun la même géométrie de bâtiment, mais avec
sont disponibles. Les bases normatives des valeurs standard pour l’enveloppe (va-
pour ces programmes ne sont toutefois leurs U et g), la ventilation, le chauffage et
que partiellement disponibles. la climatisation. Une pompe à chaleur est
présupposée pour le chauffage.
Bâtiments climatisés
Dans le cas des bâtiments climatisés, la puis- Energie électrique
sance requise et le besoin en énergie pour le Dans les bâtiments dotés d’une installation
chauffage et la climatisation sont calculés PV ou autre installation de production
selon SIA 382/2. Le calcul se base sur la mé- d’électricité, on exige souvent que l’électri-
thode des incréments horaires dynamiques cité soit le plus possible utilisée pour cou-
simplifiée de la norme EN 13790. Le cahier vrir les besoins propres. Pour la détermina-
technique SIA 2044 complète la norme avec tion des besoins, on dispose aujourd’hui
des descriptions de modèle pour la détermi- des bases suivantes:
nation et la couverture des besoins (chauf- ]]Le besoin en électricité et en puissance
fage et refroidissement). Le besoin en élec- des éclairages et des installations de trans-
tricité pour le transport d’air est également port interne est calculé selon SIA 380/4.
traité. Les modèles de génération de chaleur ]]Les valeurs correspondantes pour la cli-
se limitent aux pompes à chaleur ainsi matisation et la ventilation sont détermi-
qu’aux chaudières à gaz et à mazout. Avec nées à l’aide de SIA 382/2 et SIA 2044.
l’outil TEC, la norme SIA propose un pro- ]]Pour l’énergie auxiliaire des installations
gramme de calcul relatif à la norme [T4]. de chauffage, des modèles sont dispo-
D’autres programmes du marché rem- nibles dans SIA 384/3 et SIA 2044.
plissent également les exigences de la ]]L’énergie auxiliaire de la production
norme SIA 382/2, p. ex. Lesosai [T5]. Ces d’eau chaude est traitée dans SIA 385/2.
Puissance
Charge calorifique
Illustration 218:
Formation des Bins
Gains de chaleur réguliers du besoin en cha-
Intervalle de temps cumulé leur de chauffage
(schéma).
168
Bases et outils
]]Le besoin des pompes à chaleur est dé- velable et les émissions de gaz à effet de
terminé selon SIA 384/3 et SIA 2044. serre. C’est l’étape 2050 de la société à
]]L’électricité des ménages sera prochaine- 2000 Watts qui y est définie. Elle com-
ment traitée dans SIA 380/4. prend les actions dans les domaines de
l’exploitation (chauffage, eau chaude,
A l’exception de SIA 382/2 et SIA 2044, les ventilation/climatisation, énergie élec-
modèles ne sont pas décrits pour des in- trique), de la réalisation (énergie grise) et
créments horaires. Des programmes de de la mobilité induite par les bâtiments,
calcul permettent toutefois de convertir pour les constructions nouvelles et trans-
des valeurs mensuelles ou annuelles en formations des habitations, bureaux et
valeurs horaires avec une précision suffi- écoles. Les installations énergétiques qui
sante, p. ex. l’outil SIA TEC, qui calcule le alimentent directement le bâtiment se
besoin des éclairages et de l’énergie auxi- trouvent toujours à l’intérieur du périmètre
liaire en incréments horaires. de bilan, les installations alimentant exclu-
sivement des tiers, en dehors. Les applica-
Standards de construction tions spéciales très énergivores ne sont pas
prises en compte.
Facteurs de pondération Outil de calcul: www.sia.ch [T6].
Dans les standards énergétiques, l’énergie
finale est pondérée. La norme SIA fonc- Minergie
tionne avec des facteurs d’énergie pri- Pour les bâtiments nouveaux, les standards
maire non renouvelable et des coefficients Minergie exigent tout d’abord une bonne
pour les gaz à effet de serre. Les cantons isolation thermique. La valeur exigée par
et Minergie utilisent des facteurs de pon- Minergie est comparée à la valeur limite de
dération nationaux [3]. L’une des princi- SIA 380/1. La seconde exigence énergé-
pales différences entre les deux systèmes tique concerne l’indice énergétique pon-
de pondération se situe dans la biomasse. déré, formé sur la base des facteurs de
La valeur relativement élevée de 0,7 pour pondération nationaux. Cet indice contient
le facteur de pondération national peut se le besoin pour le chauffage, la production
justifier par le fait que la disponibilité de la d’eau chaude et la ventilation/climatisa-
biomasse en Suisse est limitée. Seule une tion. Les standards Minergie-P et Miner-
faible partie de la consommation actuelle gie-A incluent en supplément l’énergie
en mazout et en gaz pourrait être substi- auxiliaire. Minergie-A exige un bilan éner-
tuée par de la biomasse. gétique nul pour le chauffage, l’eau
chaude et l’énergie auxiliaire. Les concepts Tableau 40: Facteurs
La voie SIA vers l’efficacité énergétique avec une biomasse pouvant être stockée et d’énergie primaire,
La voie SIA vers l’efficacité énergétique une installation solaire thermique couvrant coefficients de gaz
(SIA 2040) définit des valeurs indicatives et au moins 50 % du besoin en chaleur font à effet de serre et
facteurs de pondé-
cibles pour l’énergie primaire non renou- exception. Dans ce cas, un indice énergé-
ration nationaux.
Forme d’énergie Facteur d’énergie primaire non renouve- Coefficient de gaz à effet de serre Facteurs de pondé-
lable ration nationaux
kWhPENE/kWhEND absolu Rapport au mazout Absolu en kg/kWh Rapport au mazout
Mazout 1,23 1 1,076 1 1
Gaz naturel 1,11 0,90 0,857 0,80
Bois en bûches 0,05 0,04 0,051 0,05 0,7
Granulés de bois 0,21 0,17 0,130 0,12
Electricité, mix de 2,64 2,15 0,533 0,50 2
consommation
suisse
Chauffage à dis-
tance
]]Déchets 0,80 0,65 0,583 0,54 0,6
]]Bois 0,10 0,08 0,169 0,16
]]Géothermie 0,12 0,10 0,051 0,12
169
Energies renouvelables
aucune installation solaire n’est nécessaire [T4] SIA TEC Tool: Programme relatif à SIA
avec un chauffage à granulés. Cela résulte 382/2. www.energytools.ch
du faible facteur de pondération pour les [T5] Lesosai 7.2: Pack logiciel pour les
granulés. Avec ce concept, même le stan- calculs énergétiques dans le bâtiment.
dard de base de Minergie ne serait pas at- www.lesosai.com
teint. [T6] Outil SIA Objectifs de performance
]]Minergie-A définit dans les deux va- énergétique 2040: www.energytools.ch
riantes de production de chaleur les exi-
gences les plus strictes et requiert obliga- Abréviations
toirement l’utilisation de l’énergie solaire. CEN Comité Européen de Normalisa-
]]Pour Minergie-A et pour la voie SIA vers tion
l’efficacité énergétique, on a supposé que UE Union européenne, www.cen.eu
l’enveloppe du bâtiment est mieux isolée EPBD Energy Performance of Buildings
que ne l’exigent au minimum ces stan- Directive
dards. En d’autres termes, dans les deux EHPA European Quality Label for Heat
standards, l’isolation thermique pourrait Pumps (anciennement DACH)
être réduite si en contrepartie, des installa- PV Photovoltaïque
tions solaires étaient réalisées ou agran- SIA Société suisse des ingénieurs et
dies. des architectes, www.sia.ch
Annexe
Bibliographie et sources
Les normes et documentations de la SIA
sont présentées dans le tabl. 38.
[1] Aide à l’exécution EN-3: Installations de
chauffage et d’eau chaude, édition janvier
2009 [4]
[2] Aide à l’exécution EN-4: Installations de
climatisation et de ventilation [4]
[3] Facteurs de pondération énergétique
nationaux. www.endk.ch
[4] Aide à l’exécution relative au MoPEC
2008. Disponible sur le site Internet de la
Conférence des directeurs cantonaux de
l’énergie (EnDK) www.endk.ch
Outils
[T1] Liste des programmes informatiques
certifiés pour SIA 380/1: www.endk
Professionnels Aide
[T2] Programme de calcul pour le calcul et
la construction optimisés sur le plan éner-
gétique (SIA 380/1): Acquisition sur www.
energie-zentralschweiz.ch Exécution
(p. ex. sélectionner Canton de Lucerne)
Aides à la planification
[T3] WPesti: Outil de calcul des coefficients
de performance annuels de pompes à cha-
leur. Base Excel. Disponible sur www.endk.
ch
Chapitre 13
Subventions
Hans-Heiri Frei, Modèles de subvention tions est contrôlé par la quantité de fonds
René Burkhard En 2009, l’Europe a défini des objectifs cli- disponible.
matiques et énergétiques obligatoires Inconvénients: La rétribution du courant
pour 2020 («20-20-20»): Par rapport à injecté ne permet pas de garantir que les
1990, réduire de 20 % les émissions de objectifs quantitatifs politiques pourront
CO2 (protection du climat), augmenter à être effectivement atteints avec les moyens
20 % la part de la production d’énergie financiers disponibles. Ce modèle de sub-
renouvelable RES (Renewable Energy vention ne crée aucun lien entre les pro-
Sources) et accroître de 20 % l’efficacité ducteurs et le marché de l’électricité. Les
énergétique. La mise en œuvre doit s’ef- installations ne réagissent pas aux fluctua-
fectuer à l’échelle nationale, ce qui a tions des prix du marché de l’électricité.
donné naissance à de nombreux modèles Lorsque la demande est faible, il n’y a au-
de subvention différents. La Suisse a elle cune incitation à désactiver les installa-
aussi défini des objectifs climatiques et tions. En outre, la détermination du taux
énergétiques, et a créé ses propres méca- de subvention par le législateur est difficile
nismes de subvention ou taxes d’incita- et ne varie pas selon l’efficacité énergé-
tion. Il existe plusieurs possibilités de sub- tique de chaque région.
ventionner la construction d’installations
de production d’électricité à partir d’agents Modèle de la prime ou du bonus
énergétiques renouvelables. Le modèle du bonus est un modèle de sub-
vention clair, facile à mettre en œuvre et à
Rétribution du courant injecté ajuster. L’électricité produite est vendue en
(«Feed-in Tariff») bourse de la même manière que l’électri-
Les producteurs d’énergie renouvelable cité issue de centrales conventionnelles. Le
perçoivent, sur une période donnée, un producteur perçoit le prix du marché plus
tarif d’injection fixe pour chaque kWh pro- un supplément fixé par le législateur pour
duit. Le montant de cette rétribution se plusieurs années (éventuellement selon la
base sur une installation de référence opti- technologie). Le bonus est déterminé pour
male, sur la production moyenne suppo- un site idéal et ajusté régulièrement par le
sée et sur la durée de vie du système. Le législateur en fonction des progrès techno-
taux de subvention est donc différent pour logiques. Le nombre de nouvelles installa-
chaque technologie et est régulièrement tions à subventionner, et par là le volume
ajusté en fonction du progrès technique et de subvention, peuvent être limités.
de l’évolution des prix des installations. Avantages: Ce modèle favorise le déve-
Avantages: Cette approche offre aux in- loppement efficace de la production d’élec-
vestisseurs une grande sécurité de planifi- tricité renouvelable. Les producteurs sont
cation et d’investissement et permet une en étroite relation avec le marché réel de
extension rapide des capacités de produc- l’électricité. Ils sont incités à désactiver
tion. Grâce à la rétribution de la produc- leurs installations dès que le prix du marché
tion effective, les exploitants sont incités à est inférieur à la différence entre les coûts
optimiser l’exploitation et la maintenance de production et le supplément (intéres-
de leurs installations. Les taux de subven- sant p. ex. pour les installations à biogaz).
tion spécifiques aux différentes technolo- Une planification de la production et un
gies empêchent toute concurrence entre comportement régi par les lois du marché
elles. Ce modèle de subvention permet sont primordiaux. Les producteurs sont in-
également de subventionner les nouvelles cités à innover et à choisir le meilleur site
technologies non encore commercialisées. possible afin d’obtenir la meilleure rentabi-
Le développement global des construc- lité.
172
Subventions
Fonds de
subvention:
Fondation Attribution
RPC
Attribution
Fournisseur (max. 1.4 ct./
kWh)
él.
Données de production
Flux d’énergie
Flux financier Illustration 219:
Flux d’information Fonctionnement de
Prix du marché = Moyenne pondérée en quantité des prix au comptant négociés quotidiennement en bourse la rétribution à prix
pour l’électricité, pour le marché suisse (déterminée trimestriellement par l’OFEN) coûtant du courant
injecté RPC.
174
Subventions
supplémentaires, les appels d’offres pu- répartition est calculée à l’aide des consom-
blics pour l’augmentation de l’efficacité, la mations finales de tous les autres groupes-
couverture des risques de forage pour les bilan. Le GB-ER verse en outre les rétribu-
projets de géothermie et les rembourse- tions aux producteurs chaque trimestre, en
ments aux gros consommateurs. La se- fonction de la production effective. Pour
conde source de prélèvement est la vente cela, l’exploitant du réseau de distribution
de l’énergie produite au prix du marché. Le fournit les données de production des ins-
prix du marché défini pour la RPC corres- tallations RPC de son réseau à la fondation
pond à la moyenne pondérée en quantité RPC. Celle-ci verse au GB-ER la différence
des prix au comptant négociés quotidien- entre les rétributions totales à tous les pro-
nement en bourse pour l’électricité, pour ducteurs et les recettes de la vente de l’éner-
le marché suisse. L’OFEN détermine et pu- gie au prix du marché.
blie cette valeur chaque trimestre. Depuis
le lancement de la RPC en 2009, le prix du Situation de la RPC fin 2012
marché a globalement baissé: Fin 2012, plus de 32 600 projets avaient
Etant donné que les rétributions accordées déjà été déclarés pour une subvention
aux producteurs d’électricité sont fixes (ct./ RPC. La répartition selon les différentes
kWh), la part de la subvention qui doit être technologies est illustrée dans le tabl. 44.
versée par le fonds de subvention RPC aug- 7246 projets ont reçu une décision posi-
mente à mesure que le prix du marché tive, dont plus de 4800 sont déjà en ex-
baisse. Cela représente un défi important ploitation (tabl. 45). En raison de la limita-
pour la gestion du fonds de subvention et tion légale des fonds («plafond RPC»),
la planification à long terme, car la capa- tous les projets n’ont pas pu être acceptés,
cité de paiement du fonds de subvention ce qui représente plus de 24 600 projets
doit rester garantie à tout moment et à placés sur liste d’attente. Presque 1000
long terme. demandes ont entre-temps été retirées ou
les décisions positives ont été révoquées,
RPC: Injection, vente, paiement par exemple pour dépassement des délais.
Le GB-ER (groupe-bilan pour les énergies
renouvelables) est chargé de prévoir la veille RPC: Evolution à court et moyen
l’injection quotidienne des installations RPC. terme
Ces plans directeurs prévisionnels sont ven- La RPC a été évaluée en 2011 par le
dus au prix du marché, sur la base d’une clé Contrôle fédéral des finances et en 2012
de répartition, aux groupes-bilan ayant des dans le cadre d’une étude mandatée par
consommateurs finaux en Suisse. La clé de l’OFEN. Ces 2 évaluations ont attesté de
Fr./MWh
140
120
100
80
60
40
20
0
Illustration 220: Prix 2009 2010 2011 2012
du marché entre
2009 et 2012.
175
Energies renouvelables
Annexe
Auteurs
Hanspeter Eicher, Prof. Dr, ingénieur mé- Mike Keller, ingénieur civil dipl. HES. Di-
canicien dipl., physicien dipl. Directeur recteur de Biopower Nordwestschweiz
CAS Energies renouvelables à la HES-NW. AG, Liestal.
Responsable du groupe Energies renouve-
lables du Programme Energie 2000. Co- Peter Meier, Dr, ingénieur en génie rural
fondateur d’Edisun Power (Photovol- dipl. EPF. Directeur de Geo-Energie Suisse
taïque), ADEV (Production d’énergie re- AG, Bâle.
nouvelable). Président du CA du bureau
d‘étude Dr. Eicher + Pauli AG. Reto Rigassi, ingénieur électricien dipl.
HES, études postgrades Energie HES. Di-
Rainer Bacher, Dr sc. techn. EPFZ. CEO recteur de Suisse Eole, Association pour la
Bacher Energie AG, Baden. Chargé de promotion de l’énergie éolienne en Suisse.
cours à la division ITET / Power Systems
Laboratory de l’EPFZ. Matthias Rommel, Prof., physicien dipl.
Directeur de l’Institut de Technique solaire
Christof Bucher, MSc. EPF ETIT (Electro- SPF et chargé de cours Energies renouve-
technique et technologie de l’informa- lables et technique environnementale à la
tion), certificat universitaire. Concepteur Haute école spécialisée de Rapperswil
spécialisé d’installations photovoltaïques HSR.
chez Basler & Hofmann AG, Chef de pro-
gramme CAS Photovoltaïque et solaire Daniel Trüssel, ingénieur en technique du
thermique dans le bâtiment (EN Construc- bâtiment dipl. HES, ingénieur en économie
tion). dipl. HES. Directeur adjoint chez Dr. Eicher
+ Pauli AG
René Burkhard, ingénieur en matériaux
dipl. EPFZ, Dr sc. techn. EPF, MBA EPFZ. Maurus Wiget, ingénieur en génie des
Chef de la division «Energies renouve- procédés dipl. HES. Chef de projet seniors
lables et attestations d’origine» chez bois-énergie chez Dr. Eicher + Pauli AG
Swissgrid.
E H
Eau chaude 5, 163 HCFC 75
Eaux de surface 71, 135, 153, 156 Héliostat 40
Eaux du sol 153 Heures à pleine charge 51
Eaux souterraines 9, 71, 79, 153, 156 HFC 75
Echangeur de chaleur à plaques 37 High-flow 30
Echangeurs de chaleur solaires à Hôpitaux 21
tube en spirale 36
Eclairage 5 I
Ecorce 88 Indice de performance de Carnot 66
Emissions de CO2 4, 161 Indice d’excès d’air 92
Emissions de monoxyde de carbone 92 Industrie agroalimentaire 118
Energie auxiliaire 167 Informatique et communication 5
Energie de régulation 149 Installation de biofiltration 123
Energie éolienne 13 Installations à absorption 158
Energie hydraulique 13 Installations de chauffage 163
Energie primaire 161 Installations de combustion 86
Energie solaire 159 Installations de production
Energies renouvelables 5 d’eau chaude 29
Enveloppe du bâtiment 163 Installations de ventilation 164
Essence 112 Installations domestiques 5
Evaporateur 66, 73 Installations Hot-Dry-Rock 10
Exigences globales 163 Installations hydrothermales 135
Extraction des cendres 100 Installations «Low-flow» 30
Installation solaire thermique 169
F Installations pétrothermales 137
Facteur de forme 126 Intégration dans le bâtiment 48
Facteur d’énergie primaire 168 Interrupteur principal AC 55
Facteurs de pondération 168 Interrupteurs DC 55
Feed-in Tariff 171 Isentrope 65
Fermentation 105 Isolation thermique minimale 163
Fermenteur 106 Isotherme 65
Filtres à particules 103
Financement des frais L
supplémentaires 172 Laboratoires 21
Fluide frigorigène 74 Lacs de retenue 145
Fluide frigorigène naturel 74 Lesosai 167
180
Annexe
T
Technologies de réseaux intelligents 147
Tellurure de cadmium 42
Température de départ max. 163
Tension en circuit ouvert 41
Trackers MPP 54
Traitement anaérobie 113
Transmission 127
Transports publics 12
Turbulateurs 99
Types de bois 85
U
UIOM 8
V
Vannes de remplissage 32
Vapeur industrielle 22
Vase d’expansion à membrane 32
Véhicules utilitaires légers 12
Véhicules utilitaires lourds 12
Ventilation 5
Vitesse du vent 126
Voie SIA vers l’efficacité énergétique 168
Voitures électriques 150
Voitures personnelles 12
Volume d’accumulateur solaire 31
Volume disponible 31
La bibliothèque spécialisée
Peter Schürch | Dieter Schnell Hanspeter Eicher Binz | Bichsel | Geissler | Hall | Huber | Steinke | Weickgenannt
Stefan Gasser | Daniel Tschudy Ragonesi | Menti | Tschui | Zurfluh Von Euw | Alimpic | Hildebrand
Constructions
efficientes
Concepts, critères, systèmes