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Traducteur: eric vautier

Relecteur: Yasmina Hablani

Bonjour à tous.

Il y a deux ans, ma vie a changé à jamais.

Ma femme Kelsey et moi-même

avons accueilli dans ce monde


notre fille Lela.

Devenir parent, c'est


une expérience incroyable.

Ça change votre monde


du jour au lendemain.

Et toutes vos priorités


changent immédiatement.

Tant et si bien qu'on a parfois


beaucoup de mal à s'adapter.

Devenir parent, c'est apprendre


de nombreuses choses

comme, par exemple,


comment habiller son enfant.

(Rires)

C’était nouveau pour moi.

Ceci est une vraie tenue,


je pensais que c’était une bonne idée.

Et même Lela sait que


ce n'en est pas une. (Rires)

Il y a tellement à apprendre,
et en même temps c'est tellement dingue.

Et comme si ça ne suffisait pas,


Kelsey et moi travaillons chez nous,

nous sommes entrepreneurs,


nos propres patrons.

Kelsey développe des cours en ligne


pour les professeurs de yoga.

Je suis écrivain.

Je travaille à la maison,
Kelsey fait de même.

Nous avons un enfant en bas-âge


et nous essayons de faire en sorte
que tout ce qui doit
être fait soit fait.

Et nous avons une vie très, très chargée.

Deux semaines après le début


de cette expérience incroyable,

quand le manque de sommeil


a commencé à se faire sentir,

autour de la huitième semaine,

j'ai eu une pensée,


qui est celle

que tous les parents ont eue


peu importe l'époque

et l'endroit :

Je n'aurai plus jamais de temps libre.

(Rires)

Quelqu'un a dit que c'était vrai.

Ce n'est pas tout à fait vrai,

mais sur le moment, on dirait


vraiment que c'est le cas.

C'était assez frustrant pour moi,

parce qu'un de mes passe-temps favoris,

c'est apprendre de nouvelles choses.

Me plonger dans quelque chose


par curiosité,

et apprendre par tâtonnements,


en bricolant, en testant.

Pour finalement devenir plutôt bon.

Sans ce temps libre,

je ne savais pas comment j'allais pouvoir


refaire ce genre de choses.

Je suis un grand « geek »

je veux continuer d'apprendre des choses,


et continuer de grandir.

Et ce que j'ai décidé de faire,


c'est d'aller à la bibliothèque,
et dans les librairies,

et voir ce que la recherche dit sur

comment apprendre et
comment apprendre rapidement.

J'ai lu quelques bouquins,


j'ai lu quelques sites internet.

Et j'ai tenté de répondre


à cette question :

Comment de temps faut-il pour acquérir


une nouvelle compétence ?

Vous savez ce que j'ai trouvé ?

10 000 heures !

Vous en avez déjà


entendu parler ?

Si vous voulez apprendre


quelque chose de nouveau,

si vous voulez être bon,

ça va vous prendre 10 000 heures.

Et j'ai lu ça dans plein de livres


et sur plein de sites.

En lisant tout ça, je ne pouvais pas


m'empêcher de penser :

Non !

Je n'ai pas le temps !


Je n'ai pas 10 000 heures.

Je ne pourrai plus jamais apprendre


quoi que ce soit de nouveau.

Plus jamais. (Rires)

Seulement c'est faux.

10 000 heures, juste pour


vous donner un ordre de grandeur,

c'est un boulot à temps plein


pendant cinq ans.

C'est long.

On a tous déjà appris


quelque chose de nouveau,
et ça ne nous a absolument pas pris
aussi longtemps que ça, si ?

Alors c'est quoi, le problème ?


Il y a quelque chose qui cloche.

Entre ce que dit la recherche


et ce que dit notre vécu,

il y a un gouffre.

Et j'ai trouvé d'où venait le problème :

la règle des 10 000 heures vient d'études


pour des performances à un niveau expert.

Il y a un professeur
à la Florida State University,

qui s'appelle K. Anders Ericsson.

Il est à l'origine de la règle


des 10 000 heures.

Elle est venue de ses études sur


des athlètes professionnels,

des musiciens de calibre international,


et des grands maîtres des échecs.

Des gens très compétents dans des domaines


demandant de très hautes performances.

Et il a cherché à savoir
combien de temps ça prend

pour devenir un expert dans ces domaines.

Et il s'avère que plus on s’entraîne


volontairement,

et plus on passe de temps

à travailler les différents éléments


d'une discipline donnée,

plus on passe de temps,


meilleur on est.

Et ceux qui sont vraiment


au sommet de leur art

ont passé environ 10 000 h à s'entraîner.

On parlait du téléphone arabe


tout à l'heure.

Voilà ce qui s'est passé :


l'écrivain Malcolm Gladwell

a écrit un livre en 2007 intitulé


« Outliers : L'histoire du succès »

et l'élément central de ce livre


est la règle des 10 000 h.

Entraînez-vous beaucoup, bien,


et vous réussirez extrêmement bien,

vous deviendrez un expert.

Donc le message,

ce que le Dr. Ericsson disait,

c'est qu'il faut 10 000 h pour atteindre


le sommet dans une discipline compétitive,

dans un domaine très précis.

Mais voilà ce qui s'est passé :


quand Outliers est sorti,

il est directement arrivé


en tête des ventes

et y est resté pendant trois bons mois.

Soudainement,
la règle des 10 000 h était partout.

Et un jeu de téléphone arabe a commencé


à être joué à l'échelle de la société.

Ce message, il faut 10 000 h pour arriver


au sommet d'un domaine ultra compétitif,

est devenu il faut 10 000 h


pour devenir expert à quelque chose,

ce qui est devenu,

il faut 10 000 h pour


devenir bon en quelque chose,

qui est devenu,

il faut 10 000 h pour


apprendre quelque chose.

Mais cette déclaration, il faut 10 000 h


pour apprendre quelque chose,

n'est pas vraie.


Elle n'est pas vraie.
En fait, ce que la recherche dit...

J'ai passé beaucoup de temps ici


à la bibliothèque du CSU

dans la section psychologie cognitive,


parce que je suis un geek.

Quand on regarde les études


sur l'acquisition de compétences,

On retrouve partout
un graphique comme celui-ci.

Les chercheurs, qu'ils étudient


une habilité motrice,

une capacité physique,


ou une habilité mentale,

ils aiment étudier des choses


qu'ils peuvent chronométrer.

Parce que c'est mesurable, n'est-ce pas ?

Ils assignent une petite tâche

qui demande une action physique,

ou qui demande d'apprendre


une petite combine mentale,

et ils chronomètrent le temps qu'il faut


au participant pour accomplir la tâche.

Voilà ce que le graphique dit...

Quand les participants reçoivent la tâche,


ça leur prend beaucoup de temps

parce que c'est nouveau


et ils sont mauvais.

Avec un peu d'entraînement,


ils s'améliorent.

Cette première phase d'entraînement


est très, très efficace.

On devient bon à quelque chose


avec seulement un peu d'entraînement.

Il est intéressant de noter que

pour les compétences que l'on veut


acquérir pour soi-même,

le temps importe peu, n'est-ce pas ?


On se préoccupe juste d'être bon,
quoi que ça veuille dire.

Si on renomme « Temps d'accomplissement »


en « À quel point on est bon »,

le graphique se retourne et
on obtient la courbe bien connue,

la courbe d'apprentissage.

L'idée de la courbe d'apprentissage,


c'est qu'au début

on est vraiment mauvais,


et on le sait, n'est-ce pas ?

(Rires)

Avec un peu d'entraînement, on devient


très bon très rapidement.

Donc le progrès initial est très rapide.

À un certain moment,
on atteint un plateau,

et les épreuves suivantes deviennent


beaucoup plus difficiles,

elles prennent plus de temps.

C'est ça que je veux,


donc ma question c'est

combien de temps il faut


pour passer de « Je débute,

je suis mauvais et je le sais très bien »

à « Je suis relativement bon » ?

Si possible en un minimum de temps.

Alors, combien de temps ?

Voilà ce que mes recherches disent :


20 heures.

C'est tout.
On peut partir de zéro

dans n'importe quelle activité.

Vous voulez apprendre une langue ?


Vous voulez apprendre à dessiner ?

Vous voulez apprendre à jongler avec


des tronçonneuses enflammées ?
(Rires)

Si vous vous entraînez délibérément


et sérieusement pendant 20 heures,

vous serez très étonné.

Étonné par votre propre niveau.

20 heures c'est faisable,

c'est environ 45 minutes par jour


pendant un mois.

Même en sautant un jour ici et là.

20 heures, ce n'est pas


si difficile à accumuler.

Mais il y quand même une méthode à suivre.

Parce qu'on ne peut pas non plus


tâtonner pendant 20 heures

et s'attendre à de grands résultats.

Il y a une manière pour


s’entraîner intelligemment,

pour s’entraîner efficacement,

de façon à ce que les 20 heures


que vous investissez

soient les plus efficientes possibles.

Voilà la méthode,
elle marche pour tout.

Premièrement, décomposez
la compétence visée.

Décidez exactement de ce que voulez


savoir faire lorsque vous aurez fini,

regardez cette compétence de plus près


et décomposez-la en plusieurs parties.

La plupart des choses que nous considérons


être des compétences

sont en fait plusieurs compétences qui


requièrent pleins de choses différentes.

Plus vous arrivez à décomposer


la compétence,

plus vous êtes à même de savoir


quelles parties de cette compétence
vous aideront

à atteindre votre but.

Vous pouvez ensuite les travailler


en premier.

Si vous faites cela,

vous serez capable d'augmenter


vos performances

le plus rapidement possible.

Deuxièmement, apprenez assez


pour vous corriger vous-même.

Trouvez trois à cinq sources d'information


sur ce que vous essayez d'apprendre.

Livres, DVD, cours, peu importe.

Mais ne vous en servez pas pour remettre


votre entraînement à plus tard.

Je sais que je le fais !

Je prends 20 livres sur le sujet.

« Je vais apprendre à
programmer un ordinateur

lorsque j'aurai fini ces 20 livres. »

Non.
Ça, c'est de la procrastination.

Ce qu'il faut faire, c'est apprendre assez

pour pouvoir s'entraîner

et se corriger au fur et à mesure.

L'apprentissage devient alors la capacité

à mieux remarquer nos erreurs,

et ensuite à faire les choses


un peu différemment.

Troisièmement, éliminez
les obstacles à l'entraînement.

Distractions, télévision, internet.

Toutes ces choses qui vous empêchent


de vous concentrer sur le travail à faire.

Plus vous êtes capable


d'exercer votre volonté

pour écarter les distractions


qui vous empêchent de vous entraîner,

plus vous êtes susceptible de vous asseoir


et de vous entraîner, non ?

Et quatrièmement, entraînez-vous
pendant au moins 20 heures.

Les compétences ont souvent


ce que j'appelle un seuil de frustration.

Vous savez, l'étape


« Je suis nul et je le sais » ?

C'est très, très frustrant.


On n'aime pas se sentir stupide.

Et ce sentiment de stupidité
est un obstacle à notre entraînement.

En s'engageant à l'avance à s'entraîner


à ce que l'on veut faire

pendant au moins 20 heures,

on peut aller au-delà


de ce seuil de frustration

et persévérer assez longtemps


pour en tirer des bénéfices.

C'est tout !
Ce n'est pas sorcier.

Quatre étapes simples à utiliser


pour apprendre n'importe quoi.

C'est facile de parler théorie,

mais c'est plus marrant en pratique.

L'une des choses que j'ai longtemps


voulu apprendre,

c'est jouer de l'ukulélé.

Quelqu'un a vu le TED Talk


de Jake Shimabukuro ?

Quand il joue de l'ukulélé...

C'est un dieu de l'ukulélé.


C'est extraordinaire.

Je l'ai vu et je me suis dit :


« C'est trop bien ! »

C'est vraiment un chouette instrument.


J'aimerais vraiment apprendre à en jouer.

J'ai donc décidé de tester cette théorie.

Je voulais passer 20 heures


à pratiquer l'ukulélé

et voir le résultat.

La première chose quand on veut


jouer de l'ukulélé,

c'est que pour s'entraîner,


il en faut un, non ?

J'ai donc acheté un ukulélé --


Où est mon charmant assistant ?

(Rires)

Merci monsieur.
Je crois que j'ai besoin du câble là.

Ce n'est pas un simple ukulélé,


c'est un ukulélé électrique. (Rires)

Ouais.

Les deux premières heures sont les mêmes


que pour n'importe quoi d'autre.

On doit obtenir les outils nécessaires


à notre entraînement.

On doit s'assurer qu'ils sont accessibles.

Mon ukulélé est arrivé sans les cordes.

J'ai dû trouver comment les monter.

C'est important quand même, non ?

Et apprendre à accorder, à s'assurer

qu'on a fait tout ce qui doit être fait

avant de commencer notre entraînement.

Quand j'ai été prêt à


commencer à m'entraîner,

j'ai cherché des infos en ligne


sur comment jouer des chansons.
On dit qu'à l'ukulélé, on peut jouer
plusieurs cordes à la fois

donc on peut jouer des accords, cool,

on s'accompagne nous-même, hourra. (Rires)

Quand j'ai commencé à me pencher


sur des chansons,

j'avais un livre d'accords d'ukulélé dans


lequel il y avait des centaines d'accords.

En voyant ça, on se dit :


« Ouah, ça fait un peu peur. »

Mais si on regarde vraiment les chansons,

on retrouve toujours les mêmes accords,


n'est-ce pas ?

Il se trouve que jouer de l'ukulélé,


c'est comme bien d'autres choses.

Il y a un petit ensemble de choses


qui importent vraiment

et des techniques
qu'on utilise tout le temps.

Dans la plupart des morceaux,


on utilise quatre, peut-être cinq accords,

et c'est tout, ça fait la chanson.

Pas besoin d'en connaître des centaines,


tant que vous connaissez ceux-là.

En faisant mes recherches,

je suis tombé sur un bon petit medley


de chansons de pop

d'un groupe qui s'appelle


« Axis of Awesome ». (Sifflements)

Ah, quelqu'un connaît.

Ce que Axis of Awesome dit,


c'est qu'on peut apprendre,

ou jouer, plus ou moins toutes les


chansons pop des 50 dernières années

si on connaît quatre accords,

qui sont Sol, Ré, Mi mineur, et Do.


Quatre accords alimentent toutes
les chansons pop au monde, c'est ça ?

Je me suis dit, c'est cool !

J'aimerais savoir jouer toutes


les chansons pop au monde. (Rires)

Donc c'est la première chanson


que j'ai apprise,

et je voudrais la partager avec vous.


Prêts ?

(Applaudissements)
Ok.

(Musique)

(Chant)
[Journey - Dont Stop Believing]

[Journey - Dont Stop Believing]

[Journey - Dont Stop Believing]

[Adele - Someone like you]


(Rires)

[Adele - Someone like you]

[Adele - Someone like you]

[Celine Dion - My Heart Will Go On]

[Celine Dion - My Heart Will Go On]

[Celine Dion - My Heart Will Go On]


(Rires)

[Jason Mraz - I'm Yours]

[Alex Lloyd - Amazing]

[The calling - Wherever you will go]

[Elton John - Can you feel


the love tonight] (Rires)

[U2 - With or without you]

[Beatles - Let it be]

[Beatles - Let it be]

[Red Hot Chili Peppers - Under The Bridge]


[Bob Marley - No woman, no cry]

[Marcy Playground- Sex and Candy]


[Men at work - Down under]
(Rires)

[The Irish Rovers - Waltzing Matilda]

[Carly Rae Jepsen - Call Me Maybe]


(Rires)

[Carly Rae Jepsen - Call Me Maybe]

[Psy - Oppa gangnam style]


(Rires)

[Andrea Bocelli - Time To Say Goodbye /


Con Te Partiro]

[Semisonic - Closing Time]

(La musique et le chant s'arrêtent)


(Applaudissements)

Merci, merci.

J'adore cette chanson.


(Rires)

Et j'ai un secret à vous dire.

En jouant cette chanson pour vous,

je viens d'atteindre ma vingtième heure


d'entraînement à l'ukulélé.

(Applaudissements)
Merci.

Et c'est extraordinaire, à peu près tout


ce à quoi on peut penser,

qu'est-ce que vous voulez faire ?

Le plus grand obstacle à l'apprentissage


n'est pas intellectuel,

ce n'est pas le fait de devoir apprendre


tout plein de petites choses ou d'astuces.

Le plus grand obstacle est émotionnel.


On a peur.

Ce n'est pas agréable de se sentir bête,

et lorsqu'on commence
quelque chose de nouveau,

on se sent vraiment bête.

Donc le plus grand obstacle n'est pas


intellectuel mais émotionnel.

Mais passez donc 20 heures


sur quelque chose.

Peu importe.
Qu'est-ce que vous voulez apprendre ?

Vous voulez apprendre une langue ?


Apprendre à cuisiner ?

Vous voulez apprendre à dessiner ?

Qu'est-ce qui vous excite ?


Qu'est-ce qui vous branche ?

Allez donc le faire.


Ça ne prend que 20 heures.

Amusez-vous bien.

(Applaudissements)

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