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Application Afine en TS1

Chapter · August 2022

CITATIONS READS

0 1,041

1 author:

Mamadou Sadio Ndongo


Université Alioune DIOP de Bambey
8 PUBLICATIONS 1 CITATION

SEE PROFILE

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UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
SENEGAL
Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la
Formation (FASTEF)
Département Mathématiques

' $

Applications affines en classe de


T S1.
& %

Réalisé par :

Mamadou Sadio NDONGO


Stagiaire

au Lycée T.S.N. TALL


Sous la supervision de

Monsieur Ousseynou NGOM


Année académique : 2020/2021

"Un mathématicien est une personne qui peut trouver des analogies entre les théorèmes.
Un meilleur mathématicien est celui qui peut voir des analogies entre les démonstrations.
Les très bons mathématiciens sont ceux qui peuvent déceler des analogies entre les théories.
Mais, on peut supposer que le meilleur des mathématiciens est celui qui peut voir des
analogies entre les analogies." Stefan Banach
Table des matières

0.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
0.2 Détermination d’une application affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
0.2.1 Application vectorielle associée à une application affine . . . . . . . . . 6
0.2.2 Expression analytique d’une application affine . . . . . . . . . . . . . . 7
0.3 Points invariants par une application affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
0.4 Image d’une droite, d’un plan par une application affine . . . . . . . . . . . . . 12
0.4.1 Image d’une droite par une application affine . . . . . . . . . . . . . . . 12
0.4.2 Image d’un plan par une application affine . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
0.4.3 Conservation du parallélisme par une application affine . . . . . . . . . 15
0.5 Affinités du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
0.5.1 Définitions et caractérisation des affinités du plan . . . . . . . . . . . . 16
0.5.2 Expression analytique d’une affinité du plan . . . . . . . . . . . . . . . . 18
0.5.3 Cas particuliers d’expression analytique d’une affinité du plan . . . . . 18

Bibliographie 21

2
Applications affines

Nous vous saurons reconnaissants pour toute suggestion allant dans le sens de l’amélioration
du contenu dans le fond et dans la forme de ce document.
Email : mamadousadio.ndongo@uadb.edu.sn

Pré-requis
1. Barycentre ;
2. Transformations.

Objectif général
Ce cours permet aux élèves de déployer un raisonnement mathématique pour résoudre
des problèmes utilisant les applications affines.

Objectifs spécifiques
1. Définir une application affine ;
2. Reconnaître une application affine ;
3. Caractériser une application affine ;
4. Déterminer les propriétés des applications affines ;
5. Utiliser les propriétés des applications affines pour résoudre des problèmes relatifs à
la géométrie.
6. Étudier un cas particulier d’une application affine : une affinité du plan.

Liens avec les autres parties du programmes


Dans le programme officiel des terminales S1 et S3 , les affinités ne sont pas évoqués de
façon explicite, mais dans certaines collections notamment la collection CIAM, les affinités
constituent un paragraphe du chapitre «Isométries et Applications Affines». Toute fois, il
faut noter qu’une affinité est une application affine particulière. Par ailleurs les affinités
sont utiles dans le chapitre «Coniques » notamment une affinité orthogonale permettra la
transformation d’une ellipse en son cercle principal et réciproquement.

1
Introduction
Dès la classe de troisième, on rencontre la notion d’application affine en tant que la
fonction numérique dont la représentation graphique est une droite. A cette application,
on associe l’application linéaire ϕ dont la représentation graphique est une droite parallèle
à celle de f et passe par l’origine. Cette application ϕ vérifie :
i) ϕ(αx) = αϕ(x) pour tous α et x réels,
ii) ϕ(x + y) = ϕ(x) + ϕ(y) pour tous x et y réels.
En terminale S1 et en terminale S3 , encore, on nous parle d’application affine. Ainsi, on
pourrait se poser la question suivante : "Qu’est-ce cours peut apporter de plus ?". En effet,
il s’agira pour nous d’étendre cette notion dans le plan P et même dans l’espace E.
Dans tout ce qui suit, E désigne le plan P ou bien l’espace E et V désigne l’ensemble
des vecteurs de E.

0.1 Généralités
Activité 0.1.1
Soit O un point de E et f : M ∈ E 7−→ M 0 ∈ E une application telle que
−−→0 −−→
OM = 2OM .
Soit G barycentre du système {(Ai , αi )}1≤i≤n tel que G0 = f (G) et A0i = f (Ai ) pour tout
i ∈ {1, 2, · · · , n}.
n n −−→
−−→ X
αi G0 A0i .
X
1. Montrer que 2 αi GAi =
i=1 i=1
2. En déduire que f (G) est barycentre du système {(f (Ai ), αi )}1≤i≤n .
3. Que remarquez vous ?
Correction :
n n −−→
−−→
αi G0 A0i .
X X
1. Montrons que 2 αi GAi =
i=1 i=1
On a :
n n
X −−→ X −→ −−→
2 αi GAi = 2 αi (GO + OAi );
i=1 i=1
n n
X −−→ X −→ −−→
2 αi GAi = αi (2GO + 2OAi );
i=1 i=1
n n −−→ −−→
−−→
αi (G0 O + OA0i );
X X
2 αi GAi =
i=1 i=1
n n −−→
−−→
αi G0 A0i .
X X
2 αi GAi =
i=1 i=1

2. Déduisons en que f (G) est barycentre du système {(f (Ai ), αi )}1≤i≤n .


n −−→ n n −−−−−−−→ n
−−→ −−→
αi G0 A0i = 2
X X X X
Comme αi GAi c’est-à-dire que αi f (G)f (Ai ) = 2 αi GAi .
i=1 i=1 i=1 i=1
n
X −−→ →

Or par hypothèse, on a G = bar{(A1 , α1 ); · · · ; (An , αn )} et donc αi GAi = 0 .
i=1
Alors il en ressort que
n −−−−−−−→ →
X −
αi f (G)f (Ai ) = 0 .
i=1

Mamadou Sadio NDONGO-FASTEF-F1B2 Mathématiques-2020/2021. Mai 2021. 2


Ceci montre que f (G) est barycentre du système {(f (Ai ), αi )}1≤i≤n .
3. On remarque que f conserve le barycentre.

Définition 0.1.2
On appelle application affine de E toute application de E dans E qui conserve le barycentre.

Exemple 0.1.3
Soient (D) et (∆) deux droites sécantes. La projection p sur (D) parallèlement à (∆) est
une application affine.

Les points A0 , B 0 et C 0 sont les images respectives des points A, B et C par p.

Définition 0.1.4
On appelle transformation affine de E toute application affine de E qui est bijective.

Exemple 0.1.5
Les homothéties et les isométries de E sont des transformations affines de E.

Remarque 0.1.6
Soient (D) et (D0 ) deux droites sécantes. La projection p sur (D) parallèlement à (D0 )
n’est pas une transformation affine. Pour s’en convaincre, considérons la figure suivante :

Ici, on remarque que A 6= B et p(A) = p(B) donc p n’est pas injective par conséquent elle
n’est pas une transformation affine.

Théorème 0.1.7
f est une application affine de E si et seulement si f conserve le coefficient de colinéarité.

Preuve :
−→ Supposons que f est une application affine de E. Montrons que f conserve le coefficient
de colinéarité.

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Soient A, B deux points distincts de E, k un nombre réel et M un point de E tels que
−−→ −→
AM = k AB.
−−→ −→
AM = k AB ⇐⇒ M = bar{(A, 1 − k); (B, k)}.
Comme f est une application affine donc elle converse le barycentre. Alors il en découle
que
f (M ) = bar{(f (A), 1 − k); (f (B), k)}
d’où −−−−−−−→ −−−−−−→
f (A)f (M ) = k f (A)f (B).
Ceci prouve que f conserve le coefficient de colinéarité.
−→ Supposons que f conserve le coefficient de colinéarité. Montrons que f est une
application affine de E.
−→ b −→
Soit G un point de E tel que G = bar{(A, a); (B, b)}. Alors AG = AB.
a+b
Étant donné que f conserve le coefficient de colinéarité. Par suite, on a :
−−−−−−→ b −−−−−−→
f (A)f (G) = f (A)f (B)
a+b
et donc
f (G) = bar{(f (A), a); (f (B), b)}.
Ceci prouve que f est une application affine de E. 

Exercice 1
Soit k un nombre réel différent de 0 et 1. Montrer que l’homothétie h de rapport k est une
transformation affine de E.

Correction :

Soit G un point de E tel que G = bar{(A, a); (B, b)}. Alors on en déduit que :

−→ b −→
k AG = (k AB).
a+b
Soient A0 , B 0 et G0 trois points de E tels que A0 = h(A), B 0 = h(B) et G0 = h(G). Alors
on a : −− → −−→
−→ −→
A0 G0 = k AG et A0 B 0 = k AB.
Par suite, on a :
−− → b −− →
A0 G0 = A0 B 0 ;
a+b
c’est-à-dire
G0 = bar{(A0 , a); (B 0 , b)};
soit encore
h(G) = bar{(h(A), a); (h(B), b)}.
Donc h conserve le barycentre c’est-à-dire que h est une application affine de E.

Propriété 0.1.8

i) La composée de deux applications affines de E est une application affine de E.


ii) La réciproque d’une transformation affine de E est une transformation affine de E.

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iii) Une application affine du plan P est déterminée par la donnée de trois points non
alignés et de leurs images.
iv) Une application affine de l’espace E est déterminée par la donnée de quarte points
non coplanaires et de leurs images.
Preuve :
i) Soient f et g deux applications affines de E, A, B deux points distincts de E, k un
−−→ −→
nombre réel et M un point de E tels que AM = k AB.
−−→ −→ −−−−−−−→ −−−−−−→
AM = k AB ⇐⇒ f (A)f (M ) = k f (A)f (B) car f est une application affine de E;
−−→ −→ −−−−−−−−−−−→ −−−−−−−−−−−→
AM = k AB ⇐⇒ g(f (A))g(f (M )) = k g(f (A))g(f (B)) car g est une application affine de E;
−−→ −→ −−−−−−−−−−−−−→ −−−−−−−−−−−−→
AM = k AB ⇐⇒ g ◦ f (A)g ◦ f (M )) = k g ◦ f (A)g ◦ f (B).
Donc g ◦ f conserve le coefficient de colinéarité c’est-à-dire que g ◦ f est une application
affine.
ii) Soient f une transformation affine de E et G un point de E tel que G = bar{(A, a); (B, b)}.
Montrons que
f −1 (G) = bar{(f −1 (A), a); (f −1 (B), b)}.
Pour cela, on considère G0 un point de E tel que G0 = bar{(f −1 (A), a); (f −1 (B), b)}.
Puisque f est une application affine alors il en résulte que
f (G0 ) = bar{(f (f −1 (A)), a); f (f −1 (B)), b)} = bar{(A, a); (B, b)} = G.
Or
f (G0 ) = G ⇐⇒ G0 = f −1 (G)
donc il s’en suit que
f −1 (G) = bar{(f −1 (A), a); (f −1 (B), b)}.
D’où f −1 conserve le barycentre c’est-à-dire que f −1 est une application affine.
iii) Soient f une application affine du plan P, A, B et C trois points non alignés de P.
Alors (A, B, C) est un repère de P et donc pour tout point M de P, ils existent deux réels
−−→ −→ −→
x et y tels que AM = xAB + y AC.
−−→ −→ −→
AM = xAB + y AC ⇐⇒ M = bar{(A, 1 − x − y); (B, x); (C, y)}.
Sachant que f est une application affine de P alors on en déduit que
f (M ) = bar{(f (A), 1 − x − y); (f (B), x); (f (C), y)};
c’est-à-dire −−−−−−−→ −−−−−−→ −−−−−−→
f (A)f (M ) = xf (A)f (B) + y f (A)f (C).
Ceci prouve qu’une application affine du plan est déterminée par la donnée de trois points
non alignés et de leurs images.
(iv) ok. 
Remarque 0.1.9

1. Si deux applications affines f et g du plan P coïncident en trois points non alignés


alors f = g.
2. Si deux applications affines f et g de l’espace E coïncident en quatre points non
coplanaires alors f = g.
3. Une application affine de E est bijective si et seulement si l’image d’un repère est
un repère.

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0.2 Détermination d’une application affine
0.2.1 Application vectorielle associée à une application affine
Définition 0.2.1
Soit f une application affine de E. On appelle application vectorielle associée à f l’application
ϕ de V dans V telle que pour tous points A et B de E, on a :
−→ −−−−−−→
ϕ(AB) = f (A)f (B). (1)

Exemple 0.2.2
−→
Soient A, B deux points distincts de E et →−u un vecteur de E tels que →−
u = AB.
1. Identité vectorielle :
L’application vectorielle ϕ associée à une translation t de vecteur →

u est telle que :
−−−−−→
ϕ(→
−u ) = t(A)t(B).
−−→ −→
A0 et B 0 sont images respectives de A et B par t si et seulement si A0 B 0 = AB.
−− → −→ −−−−−→ −
A0 B 0 = AB =⇒ t(A)t(B) = → u.

Par suite, on en déduit que


ϕ(→

u)=→

u. (2)
Cette application ϕ est dite l’identité vectorielle.
2. Homothétie vectorielle :
Soient k un réel différent de 0 et 1 et h une homothétie de rapport k. Alors l’application
vectorielle ϕ de V dans V associée à h est définie par :
−−−−−−→
ϕ(→−u ) = h(A)h(B).
−−→ −→
A0 et B 0 sont images respectives de A et B par h si et seulement si A0 B 0 = k AB.
−− → −→ −−−−−−→
A0 B 0 = k AB =⇒ h(A)h(B) = k → −
u.
Ceci prouve que
ϕ(→

u ) = k→

u. (3)
ϕ est dite homothétie vectorielle de rapport k.
3. Rotation vectorielle :
Soit r une rotation d’angle α alors l’application vectorielle ϕ de V dans V associée
à r est telle que :
−−−−−−→
ϕ(→
−u ) = r(A)r(B).
−→
A0 et B 0 sont images respectives de A et B par r si et seulement si kABk =
−−→ −→ −−→
kA0 B 0 k et mes(AB, A0 B 0 ) = α. Ceci entraine que
−−−−−−→ −−−−−−→
k→

u k = kr(A)r(B)k et mes(→ −u , r(A)r(B)) = α.
Alors il s’en suit que :
k→

u k = kϕ(→

u )k et mes(→

u , ϕ(→

u )) = α. (4)
Cette application ϕ est appelée rotation vectorielle d’angle α.

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Théorème-Définition 0.2.3
Soient f une application affine de E et ϕ l’application vectorielle associée à f . Pour tous
vecteurs →

u ,→
−v de V et pour tout nombre réel α, on a :
i) ϕ(α u ) = αϕ(→

− −u );
ii) ϕ(→

u +→

v ) = ϕ(→

u ) + ϕ(→

v ).
L’application ϕ est dite application linéaire associée à l’application affine f .

Preuve :
Soient f une application affine de E et ϕ l’application vectorielle associée à f .
−→
i) Soient A et B deux points de E et → −
u un vecteur de V tels que → −u = AB. Soit α un
nombre réel, montrons que ϕ(α→ −u ) = αϕ(→−
u ).
−−→
Pour cela, considérons deux points C et D de E tels que α→ −
u = CD.
D’une part,
−−→ −−→
α→

u = CD =⇒ ϕ(α→

u ) = ϕ(CD)
−−−−−−→
ϕ(α→

u ) = f (C)f (D).

D’autre part,
−−→ −−−−−−→ −−−−−−→
CD = α→

u =⇒ f (C)f (D) = αf (A)f (B).
−−−−−−→ −→
f (C)f (D) = αϕ(AB)
−−−−−−→
f (C)f (D) = αϕ(→−
u)

Ainsi, on en déduit que ϕ(α→


−u ) = αϕ(→−
u ).
−→
ii) Soient A, B et C trois points de E, →
−u et →−
v deux vecteurs de V tels que →

u = AB
−−→
et →

v = BC. Montrons que ϕ(→ −
u +→ −
v ) = ϕ(→−u ) + ϕ(→

v ).
On a :
−→
ϕ(→

u +→

v ) = ϕ(AC);
−−−−−−→
ϕ(→

u +→

v ) = f (A)f (C);
−−−−−−→ −−−−−−→
ϕ(→

u +→

v ) = f (A)f (B) + f (B)f (C);
−→ −−→
ϕ(→

u +→

v ) = ϕ(AB) + ϕ(BC).

Ainsi, on en déduit que ϕ(→



u +→

v ) = ϕ(→

u ) + ϕ(→

v ). 

Remarque 0.2.4
Si ϕ est une application linéaire de V dans V, alors on a :

− →

i) ϕ( 0 ) = 0 ;
n n
ii) pour tous couples (α1 , →

u1 ), (α2 , →

u2 ), · · · , (αn , −
→) de R×V, ϕ(X α →
− αi ϕ(→

X
un i ui ) = ui ).
i=1 i=1
Par conséquent, toute application affine conserve le barycentre de n points pondérés.

0.2.2 Expression analytique d’une application affine


Ici, nous donnons l’expression analytique d’une application affine dans le plan P et

− →− →
− → − → −
dans l’espace E muni respectivement du repère (O, i , j ) et du repère (O, i , j , k ).

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Propriété 0.2.5
! !
x x0
i) Soit f : M 7−→ M 0 une application du plan P dans lui même.
y y0
f est une application affine du plan P si et seulement si elle admet une expression
analytique de la forme :
(
x0 = ax + by + c
(5)
y 0 = a0 x + b 0 y + c 0

où a, b, c, a0 , b0 , c0 sont des nombres réels.


   0 
x x
0 0 
ii) Soit f : M  y  7−→ M  y  une application de l’espace E dans lui même.
 

z z0
f est une application affine de l’espace E si et seulement si elle admet une expression
analytique de la forme :

x0 = ax + by + cz + d



y 0 = a0 x + b0 y + c0 z + d0 (6)
 0
z = a00 x + b00 y + c00 z + d00

où a, b, c, d, a0 , b0 , c0 , d0 , a00 , b00 , c00 , d00 sont des nombres réels.

Preuve :
i) −→ Supposons que!f est une application
! affine du plan P. Montrons que pour
0
x x
tous points M et M 0 tels que f (M ) = M 0 , f admet une expression
y y0
analytique de la forme : (
x0 = ax + by + c
y 0 = a0 x + b 0 y + c 0
Soient ϕ l’application linéaire associée à f ; (a, a0 ), (b, b0 ) et (c, c0 ) les coordonnées

− →

respectives de ϕ( i ), ϕ( j ) et f (O).
Notons justement que :
−−−−−−−→ −−→
f (O)f (M ) = ϕ(OM );

− →
− →
− →

(x − c) i + (y 0 − c0 ) j
0
= ϕ(x i + y j );

− →
− →
− →

(x0 − c) i + (y 0 − c0 ) j = xϕ( i ) + yϕ( j );

− →
− →
− →
− →
− →

(x0 − c) i + (y 0 − c0 ) j = x(a i + a0 j ) + y(b i + b0 j );

− →
− →
− →

(x0 − c) i + (y 0 − c0 ) j = (ax + by) i + (a0 x + b0 y) j .

Ceci entraine que (


x0 = ax + by + c
y 0 = a0 x + b 0 y + c 0 .
! !
x x0
−→ Soit f : M 7−→ M 0 une application du plan P dans lui même
y y0
admettant une expression analytique de la forme :
(
x0 = ax + by + c
y 0 = a0 x + b 0 y + c 0

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Montrons que f est une application affine. Pour cela, considérons A, B et G des
points du plan P tels que G barycentre de {(A, α); (B, β)}. Alors compte tenu de
l’expression analytique de f , par un simple calcul, on obtient :
(
α(x0A − x0G ) + β(x0B − x0G ) = 0
0
α(yA0 − yG 0
) + β(yB0 − yG ) = 0

soit encore −−−−−−→ −−−−−−→ → −


αf (G)f (A) + β f (G)f (B) = 0 .
Donc f conserve le barycentre c’est-à-dire que f est une application affine.
ii) On raisonne de la même manière. 

Exercice 2
Soit ABC un triangle, A0 , B 0 et C 0 les milieux respectifs de [BC], [AC] et [AB], f l’application
affine du plan définie par : f (A) = A, f (B) = B 0 et f (C) = C 0 .
1. Déterminer les images par f de A0 , B 0 et C 0 .
2. Déterminer l’expression analytique de f dans le repère (A, B, C)

Correction :

1. Déterminons les images par f de A0 , B 0 et C 0 .


A0 , B 0 et C 0 étant les milieux respectifs de [BC], [AC] et [AB] alors on a :

A0 = bar{(B, 1); (C, 1)}, B 0 = bar{(A, 1); (C, 1)} et C 0 = bar{(A, 1); (B, 1)}.

Comme f est une application affine alors on en déduit que : f (A0 ) = bar{(f (B), 1); (f (C), 1)},
f (B 0 ) = bar{(f (A), 1); (f (C), 1)} et f (C 0 ) = bar{(f (A), 1); (f (B), 1). Soit encore

f (A0 ) = bar{(B 0 , 1); (C 0 , 1)}, f (B 0 ) = bar{(A, 1); (C 0 , 1)} et f (C 0 ) = bar{(A, 1); B 0 , 1)}.

D’où f (A0 ), f (B 0 ) et f (C 0 ) les milieux respectifs de [B 0 C 0 ], [AC 0 ] et [AB 0 ].


2. Déterminons l’expression analytique de f dans le repère (A, B, C).
Mèthode1 :
f étant une application affine, f admet donc une expression analytique de la forme :
(
x0 = ax + by + c
(7)
y 0 = a0 x + b 0 y + c 0

où a, b, c, a0 , b0 , c0 sont des nombres réels.


Dans le repère (A, B, C), on a :
! ! !
0 1 0
A , B et C .
0 0 1

Comme A0 , B 0 et C 0 sont les milieux respectifs de [BC], [AC] et [AB] alors il en


découle que : ! ! !
1 1
0 2 0 0 0 2
A 1 , B 1 et C .
2 2
0
Sachant que f (A) = A, f (B) = B 0 et f (C) = C 0 alors compte tenu de 7, on en
déduit que l’expression analytique de f dans le repère (A, B, C) est donnée par :
(
x0 = 1
2
y
y0 = 1
2
x.

Mamadou Sadio NDONGO-FASTEF-F1B2 Mathématiques-2020/2021. Mai 2021. 9


Méthode2 : ! !
0 x0 x
Soient M et M dans le repère (A, B, C) tels M 0 l’image de M par f
y0 y
et ϕ l’application linéaire associée à f .
Dans le repère (A, B, C), on a :
−−→ −→ −→
AM = xAB + y AC.

Comme ϕ est une application linéaire, alors on en déduit que


−−→ −→ −→
ϕ(AM ) = xϕ(AB) + yϕ(AC);

et donc compte tenu de la définition 0.2.1, on obtient :


−−−−−−−→ −−−−−−→ −−−−−−→
f (A)f (M ) = xf (A)f (B) + y f (A)f (C);
−−→0 −−→ −−→
AM = xAB 0 + y AC 0 .

Ceci entraine que : (


x0 = 1
2
y
y0 = 1
2
x.

0.3 Points invariants par une application affine


Définition 0.3.1
Soient f une application de E dans E et S un sous ensemble non vide de E.
i) Un point M de E est un point invariant (ou point fixe) de f si f (M ) = M .
ii) L’ensemble S est invariant point par point par f si tout point M de S est un
point invariant de f .
iii) L’ensemble S est globalement invariant par f si f (S) = S c’est-à-dire pour tout
point M de S, f (M ) ∈ S.

Remarque 0.3.2
L’application identité du plan est la seule application affine du plan qui laisse invariant
trois points non alignés.

Propriété 0.3.3
Soit f une application affine du plan P. L’ensemble des points invariants par f est
l’ensemble vide ∅, un singleton, une droite ou le plan P.

Preuve :
Soit InVf l’ensemble des points invariants par f . Distinguons trois cas.
cas1 : f admet au moins trois points invariants non alignés A, B et C.
Sachant que l’application identité est l’unique application du plan qui laisse invariant trois
points non alignés. Alors d’après la propriété iii) de la propriété 0.1.8 on en déduit que
InVf = P.
cas2 : f n’admet pas trois points invariants non alignés, mais f admet deux points
invariants distincts A et B.
Montrons que InVf = (AB).
−→ Si M ∈ InVf alors A, B et C sont alignés et donc M appartient à la droite (AB).
Ceci prouve que

InVf ⊂ (AB). (8)

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−−→ −→
−→ Si M ∈ (AB) alors il existe un réel k tel que AM = k AB et donc :
−−−−−−−→ −−−−−−→
f (A)f (M ) = k f (A)f (B);

soit encore −−−−→ −→


Af (M ) = k AB;
c’est-à-dire −−−−→ −−→
Af (M ) = AM ;
donc
f (M ) = M ;
d’où M ∈ InVf . Ceci prouve que

(AB) ⊂ InVf . (9)

Ainsi, de 8 et 9 on en déduit que InVf = (AB).


cas3 : f n’admet pas deux points invariants distincts.
Dans ce cas, InVf est soit l’ensemble vide, soit un singleton. 

Exemple 0.3.4

1. Une translation de vecteur non nul n’a pas de point invariant.


2. Une rotation d’angle non nul n’a qu’un seul point invariant, son centre.
3. L’ensemble des points invariants par une symétrie orthogonale est l’axe de cette
symétrie.
4. L’ensemble des points invariants de l’application identité du plan P est le plan P.

Exercice 3
Soit ABC un triangle et f l’application affine définie par :

f (A) = B, f (B) = A et f (C) = C

1. Démontrer que : f ◦f = Id. On dit que f est involutive (ou f est une involution).
2. Démontrer que le milieu I de [AB] est invariant par f .
3. Démontrer que la droite (IC) est invariante point par point par f .
4. Démontrer que la droite (AB) est globalement invariante par f .

Correction :

1. Démontrons que f ◦ f = Id.


Remarquons que f ◦ f (A) = A, f ◦ f (B) = B et f ◦ f (C) = C. Donc f ◦ f = Id car
l’application identité est la seule application du plan qui laisse invariant trois points
non alignés.
2. Soit I le milieu de [AB]. Démontrons que I est invariant par f .
I étant milieu de [AB] alors on a : I = bar{(A, 1); (B, 1)} et donc f (I) = bar{(B, 1); (A, 1)}.
Alors on en déduit que f (I) = I. Ceci prouve que I est invariant par f .
3. Démontrons que la droite (IC) est invariante point par point par f .
−−→ −→
Soit M un point de (IC). Alors il existe un réel k tel que IM = k IC et donc
−−−−→ −→
If (M ) = k IC. Alors on en déduit que f (M ) = M . Ceci prouve que la droite (IC)
est invariante point par point par f .

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4. Démontrons que la droite (AB) est globalement invariante par f .
Soit M un point de f ((AB)). Alors il existe un point N appartenant à la droite
(AB) tel que f (N ) = M .
−−→ −→ −−→ −→
N ∈ (AB) implique qu’il existe un réel k tel que AN = k AB et donc BM = k BA.
Ceci montre que M appartient à la droite (AB) et par conséquent on a :

f ((AB)) ⊂ (AB). (10)

Comme f ◦ f = Id alors il en découle que :

(AB) ⊂ f ((AB)). (11)

Ainsi, de 10 et 11 on en déduit que f ((AB)) = (AB). Ceci prouve que la droite


(AB) est globalement invariante par f .

0.4 Image d’une droite, d’un plan par une application


affine
0.4.1 Image d’une droite par une application affine
Activité 0.4.1
Soient f une application affine de E dans E, A et B deux points distincts de E.
1. Que représente l’image de la droite (AB) par f pour les points f (A) et f (B).
2. Déterminer l’image par f de la droite (AB) pour les cas suivants :
a) f (A) = f (B).
b) f (A) 6= f (B).

Correction :
−−→ −→
1. Soit M un point de la droite (AB). Alors il existe un réel k tel que AM = k AB et
donc f (M ) = bar{(f (A), 1 − k); (f (B), k)}. D’où l’image de la droite (AB) par f
est l’ensemble des barycentres des points f (A) et f (B).
2. f((AB)) étant l’ensemble des barycentre des points f (A) et f (B) alors on en déduit
que :
a) si f (A) = f (B) alors l’mage de la droite (AB) par f est le singleton {f (A)} ;
b) si f (A) 6= f (B) alors l’mage de la droite (AB) par f est la droite (f (A)f (B)).

Propriété 0.4.2
Soient f une application affine de E dans E, A et B deux points distincts de E.
i) Si f (A) = f (B) alors l’image de la droite (AB) par f est le singleton {f (A)}.
ii) Si f (A) 6= f (B) alors l’image de la droite (AB) par f est la droite (f (A)f (B)).

Exemple 0.4.3
Soient (D) et (∆) deux droites sécantes et p la projection sur (D) parallèlement à (∆).
1. L’image par p d’une droite parallèle à (∆) est un singleton.
2. L’image par p d’une droite sécante à (∆) est (D).

Remarque 0.4.4
L’image d’une droite par une transformation affine est une droite.

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0.4.2 Image d’un plan par une application affine
Activité 0.4.5
Soient f une application affine de P dans P, A, B et C trois points non alignés d’images
respectives A0 , B 0 et C 0 par f . On pose P = (ABC).
1. On suppose que les points A0 , B 0 et C 0 sont non alignés.
a) Justifier que f est bijective.
b) Déterminer f (P).
2. On suppose que les points A0 , B 0 et C 0 sont alignés et non tous confondus.
a) Justifier que f n’est pas bijective.
b) On suppose que A0 et B 0 sont distincts. Montrer que f (P) = (A0 B 0 ).
3. On suppose que les points A0 , B 0 et C 0 sont tous confondus.
a) Justifier que f n’est pas bijective.
b) Déterminer f (P)

Correction :

1. On suppose que les points A0 , B 0 et C 0 sont non alignés.


a) Étant donné que les points A0 , B 0 et C 0 sont non alignés donc (A0 , B 0 , C 0 ) est
un repère du plan ; d’où f est bijective.
b) L’image du plan P par f est le plan passant par A0 , B 0 et C 0 .
2. On suppose que les points A0 , B 0 et C 0 sont alignés et non tous confondus.
a) f n’est pas bijective car l’image (A0 , B 0 , C 0 ) du repère (A, B, C) par f n’est pas
un repère.
b) Sans nuire à la généralité, on suppose que A0 et B 0 sont distincts.
Montrons que (A0 B 0 ) ⊂ f (P).
(AB) étant contenue dans P donc f ((AB)) est contenue dans f (P).
Sachant que les points A0 et B 0 sont distincts alors compte tenu de la première
question il en ressort que f ((AB)) = (A0 B 0 ) ; donc la droite (A0 B 0 ) est contenue
dans f (P).
Montrons que f (P) ⊂ (A0 B 0 ).
Soit M un point du plan tel que M = bar{(A, a); (B, b); (C, c)}.
Alors f (M ) = bar{(A0 , a); (B 0 , b); (C 0 , c)}. Comme A0 , B 0 et C 0 sont alignés et
A0 6= B 0 donc f (M ) ∈ (A0 B 0 ). Ceci prouve que f (P) est contenue dans (A0 B 0 ).
Ainsi, on en déduit que f (P) = (A0 B 0 ).
3. On suppose que les poins A0 , B 0 et C 0 sont tous confondus.
a) A 6= B et A0 = B 0 donc f n’est pas bijective.
b) On a : f (P) = {f (A)} .

Propriété 0.4.6
Soit f une application affine du plan P
i) Si f est bijective, alors f (P) = P.
ii) Si f n’est pas bijective, alors f (P) est un singleton ou bien une droite.

Exemple 0.4.7

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1. L’image de P par une translation est P.
2. L’image de P par la projection orthogonale sur une droite (D) du plan est (D).

Exercice 4
Soit ABCD un losange et f l’application affine de P définie par : f (A) = A, f (B) = D
et f (C) = D.
1. a) Déterminer les images par f du point D, de la droite (AD) et du plan P.
b) Démontrer que f ◦ f est une application constante.
2. Soit g la symétrie orthogonale d’axe (AC).
a) Préciser la nature et les éléments caractéristiques de l’application g ◦ f .
b) En déduire la construction de l’image par f d’un point quelconque M de P.

Correction :

Soit ABCD un losange et f l’application affine de P définie par : f (A) = A, f (B) = D


et f (C) = D.
1. a) −→ Déterminons f (D).
−−→ −−→
ABCD étant un losange, donc AD = BC.
Comme f est une application affine alors on en déduit que
−−−−−−→ −−−−−−→
f (A)f (D) = f (B)f (C).

Or f (A) = A, f (B) = D et f (C) = D. Donc on a :


−−−−→ → −
Af (D) = 0 .

D’où
f (D) = A.
−→ Déterminons f ((AD)).
Remarquons que f (A) = f (D) = A donc d’après i) de la propriété 0.4.2, on en
déduit que f ((AD)) = {A}.
−→ Déterminons f (P).
Remarquons que B 6= C et f (B) = f (C) = D donc f n’est pas bijective. Alors
d’après l’assertion ii) de la propriété 0.4.6, f (P) est une droite ou un singleton.

f (P) = f ((ABC)) =⇒ f (P) = (AD).

b) Démontrons que f ◦ f est une application constante.


Remarquons que f ◦ f (A) = f ◦ f (B) = f ◦ f (C) = A. Donc l’image, par f ◦ f
du repère (A, B, C) est le triplet (A, A, A). D’où en vertu de l’assertion iii) de
la propriété 0.1.8, f ◦ f est l’application qui à tout point M du plan associe le
point A. Ceci prouve que f ◦ f est une application constante.
2. Soit g la symétrie orthogonale d’axe (AC).
a) Précisons la nature et les éléments caractéristiques de l’application g ◦ f .
Remarquons que g ◦ f (A) = A, g ◦ f (B) = B et g ◦ f (C) = B. Donc g ◦ f est
la projection p sur (AB) suivant la direction de (BC).

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b) Déduisons en la construction du point M 0 l’image par f d’un point M de P.
g étant une symétrie orthogonale donc elle est bijective et sa bijection réciproque
g −1 est telle que g −1 = g. Sachant que g ◦ f = p alors on en déduit que :

f = g ◦ p.

Ainsi, pour construire le point M 0 l’image par f d’un point M de P, on peut :


d’abord construire l’image N de M par p ; ensuite construire l’image M 0 de N
par g.

0.4.3 Conservation du parallélisme par une application affine


Activité 0.4.8
Soient A, B, C, D quatre points de P tels que l’image de la droite (AB) par f est une
droite et que les droites (AB) et (CD) soient parallèles.
−−−−−−→ → −
1. Justifier que f (A)f (B) 6= 0 .
2. Déduire que (f (C)f (D)) est une droite parallèle à la droite (f (A)f (B)).

Correction :
−−−−−−→ → −
1. Justifions que f (A)f (B) 6= 0 .
−−−−−−→ → −
L’image de (AB) par f étant une droite donc f (A)f (B) 6= 0 .
2. Déduisons en que les droites (f (A)f (B)) et (f (C)f (D)) sont parallèles.
−→ −−→
Les droites (AB) et (CD) étant parallèles donc les vecteurs AB et CD sont colinéaires.
−−→ −→ −−−−−−→ −−−−−−→
Alors il existe un réel k non nul tel que CD = k AB et donc f (C)f (D) = k f (A)f (B) 6=
0. Ceci prouve que les droites (f (A)f (B)) et (f (C)f (D)) sont parallèles.

Propriété 0.4.9
Soit f une application affine du plan. Si f transforme une droite (D) à une droite (∆),
alors elle transforme toute droite parallèle à (D) en une droite parallèle à (∆). On dit que
l’application affine conserve le parallélisme.

Exemple 0.4.10
Les images par une transformation affine du plan de deux droites strictement parallèles
sont deux droites strictement parallèles.

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Remarque 0.4.11

1. En générale une application affine ne conserve pas l’orthogonalité, les distances, les
rapports des distances.
2. Les images par une transformation affine du plan de deux droites sécantes sont deux
droites sécantes.

0.5 Affinités du plan


0.5.1 Définitions et caractérisation des affinités du plan
Définition 0.5.1
Soient (D) et (∆) deux droites du plan non parallèles et α un réel.
On appelle affinité de base (D) (ou d’axe (D)), de direction (∆) et de rapport α l’application
−−−−−→ −−−−−→
f qui à tout point M du plan associe le point M 0 tel que : p(M )M 0 = αp(M )M , où p est
la projection sur (D) suivant la direction de (∆).
−−−→ −−→
En d’autres termes, on a : HM 0 = αHM , où H est le projeté de M sur (D) suivant la
direction de (∆).

Définition 0.5.2
Soit f une affinité de base (D), de direction (∆) et de rapport α.
f est dite affinité orthogonale de base (D) et et de rapport α lorsque la direction de (D)
est orthogonale à (∆).

Remarque 0.5.3
Soit f une affinité de base (D), de direction (∆) et de rapport α.
1. Si α = 0, f est la projection de base (D) et de direction (∆) ;
2. Si α = 1, f est l’identité du plan ;
3. Si α = −1, f est la symétrie d’axe (D) et de direction (∆). De plus, si la direction
de (D) est orthogonale à celle de (∆), f est la symétrie orthogonale d’axe (D).
4. InVf := {M ∈ P tel que f (M ) = M } = (D).

Théorème 0.5.4
Toute affinité du plan est une application affine du plan.

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Preuve :
Soit f une affinité de base (D), de direction (∆) et de rapport α. Montrons que f est une
application affine.
Pour montrer cela, considérons A et B deux points distincts du plan, k un nombre réel et
−−→ −→ −−−−−−−→ −−−−−−→
M le point tel que : AM = k AB. Montrons que f (A)f (M ) = k f (A)f (B).
On a :
−−−−−−−→ −−−−−−→ −−−−−−→ −−−−−−−→
f (A)f (M ) = f (A)p(A) + p(A)p(M ) + p(M )f (M )

où p est la projection sur (D) suivant la direction de (∆). Donc


−−−−−−−→ −−−−→ −−−−−−→ −−−−−→
f (A)f (M ) = αAp(A) + p(A)p(M ) + αp(M )M ;
−−−−−−−→ −−−−→ −−−−−−→ −−−−−−→ −−−−−→
f (A)f (M ) = α(Ap(M ) + p(M )p(A)) + p(A)p(M ) + αp(M )M ;
−−−−−−−→ −−−−−−→ −−→
f (A)f (M ) = (1 − α)p(A)p(M ) + αAM
−−→ −→ −−−−−−→ −−−−−−→
Comme AM = k AB donc p(A)p(M ) = k p(A)p(B) car p est une application affine. Par
suite, on a :
−−−−−−−→ −−−−−−→ −→
f (A)f (M ) = k((1 − α)p(A)p(B) + αAB). (12)

De manière analogue, on a :
−−−−−−→ −−−−−−→ −→
f (A)f (B) = (1 − α)p(A)p(B) + αAB. (13)

De 12 et 13, on en déduit que :


−−−−−−−→ −−−−−−→
f (A)f (M ) = k f (A)f (B).

Ceci prouve que f est une application affine. 

Corollaire 0.5.5
Soient f une affinité de base (D), de direction (∆) et de rapport α et p la projection sur
(D) suivant la direction de (∆).
Si ϕf et ϕp sont des applications linéaires associées respectivement à f et p alors :

ϕf = (1 − α)ϕp + αIdV (14)

Preuve :
De la définition 0.2.1 et de l’égalité 13, on en déduit que ϕf = (1 − α)ϕp + αIdV . 

Remarque 0.5.6
Soit f une affinité de base (D) de vecteur directeur → −
u , de direction celle de →

v et de
rapport α. L’application linéaire associée à f est l’application ϕ de V dans V définie par :

ϕ(→

u) = →−
(
u
(15)
ϕ(→

v ) = α→
−v

On en déduit qu’une affinité de rapport α est une transformation affine si et seulement si


α 6= 0.

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0.5.2 Expression analytique d’une affinité du plan

− →−
Soit (O, i , j ) un repère du plan P. Pour déterminer l’expression analytique d’une
affinité f de base (D), de direction (∆) et de rapport α, trois étapes sont à suivre :
1. Première étape : déterminer une équation de la droite (HM ) passant par H et
−−→ −
parallèle à (∆) : det(HM , →
u ) = 0 où →

u vecteur directeur de (∆).
2. Deuxième étape : trouver les coordonnées du point H intersection de la droite
(HM ) et la droite (D).
−−−→ −−→
3. Troisième étape : traduire analytiquement la relation HM 0 = αHM .

Exemple 0.5.7
Déterminer l’expression analytique de l’affinité f , de rapport 2, de base la droite (D) :
2x − y + 1 = 0 et de direction la droite (∆) : x − y + 2 = 0.

Correction :

Soit f une affinité de base (D), de direction (∆) et de rapport 2. Alors pour tout point
−−−→ −−→
M 0 (x0 ; y 0 ) image de M (x; y) par f , on a : HM 0 = 2HM , où H(xH ; yH ) est le projeté de
M sur (D) suivant la direction de (∆).
1. Déterminons une équation de la droite (HM ) passant par H et parallèle à (∆).
Le vecteur →

u (1; 1) est un vecteur directeur de la droite (∆ :
−−→ −
det(HM , →
u ) = 0 =⇒ x − y − xH + yH = 0. (16)

2. Trouvons les coordonnées du point H intersection de (HM ) et (D).

H ∈ D =⇒ 2xH − yH + 1 = 0. (17)

De 16 et 17, on obtient le système d’équation suivant à deux inconnues xH et yH :


(
−xH + yH = −x + y
(18)
2xH − yH = −1.

Alors en résolvant le système d’équation 18 d’inconnues xH et yH , on obtient :

xH = −x + y + 1 et yH = −2x + 2y − 1.
−−−→ −−→
3. Traduisons analytiquement la relation HM 0 = 2HM .
−−−→0
(
−−→ (x0 − xH ) = 2(x − xH )
HM = 2HM =⇒ (19)
(y 0 − yH ) = 2(y − yH ).

Alors en remplaçant xH et yH par leurs expressions dans 19, on obtient l’expression


analytique de l’affinité f : (
x0 = 3x − y + 1
y 0 = 2x + 1.

0.5.3 Cas particuliers d’expression analytique d’une affinité du


plan

− → −
Dans toute cette sous section, on muni le plan P d’un repère (O, i , j ).

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L’expression analytique d’affinité orthogonale d’axe parallèle à (ox)


Soit f l’affinité de base (D) d’équation : y = b de direction celle de j et de rapport α.

−−−→ −−→
Alors pour tout point M 0 (x0 ; y 0 ) image de M (x; y) par f , on a : HM 0 = αHM , où H(x; 0)


est le projeté de M sur (D) suivant la direction j .

−−−→0
(
−−→ x0 = x
HM = αHM ⇐⇒
y 0 = αy + (1 − α)b.

Ainsi, on en déduit la propriété suivante :

Propriété 0.5.8


L’expression analytique de l’affinité de base (D) d’équation y = b, de direction celle de j
et de rapport α est :
(
x0 = x
(20)
y 0 = αy + (1 − α)b.

L’expression analytique d’affinité orthogonale d’axe parallèle à (oy)




Soit f l’affinité de base (D) d’équation : x = a de direction celle de i et de rapport α.
−−−→ −−→
Alors pour tout point M 0 (x0 ; y 0 ) image de M (x; y) par f , on a : HM 0 = αHM , où H(0; y)


est le projeté de M sur (D) suivant la direction i .

−−−→0
(
−−→ x0 = αx + (1 − α)a
HM = αHM ⇐⇒
y 0 = y.

Ainsi, on en déduit la propriété suivante :

Propriété 0.5.9


L’expression analytique de l’affinité de base (D) d’équation x = a, de direction celle de i
et de rapport α est :
(
x0 = αx + (1 − α)a
(21)
y 0 = y.

Remarque 0.5.10

1. L’affinité est une application affine qui ne conserve pas les configurations.
2. L’affinité orthogonale transforme un cercle en une ellipse.

Exercice 5

− → −
Le pan P est rapporté à un repère orthonormé (O, i , j ).

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1. Donner l’expression analytique de l’affinité orthogonale f de rapport 2 et d’axe (ox).
2. Soit (C) le cercle de centre O et de rayon 2.
a) Trouver les équations cartésiennes du cercle (C) et de son image (C 0 ) par f .
b) Construire (C) et (C 0 ) dans le même repère.
Correction :
1. Donnons l’expression analytique de l’affinité orthogonale f de rapport 2 et d’axe
(ox).
L’expression analytique de f est de :
(
x0 = x
f:
y 0 = 2y.
et donc sa bijection réciproque f −1 a pour expression analytique :
(
−1 x0 = x
f :
y 0 = 21 y.
2. Soit (C) le cercle de centre O et de rayon 2.
a) −→ Trouvons l’équation cartésienne du cercle (C).
(C) étant un cercle de centre O et de rayon 2 donc son équation cartésienne est
de :
(C) : x2 + y 2 = 4.
−→ Trouvons l’équation cartésienne (C 0 ) image de (C) par l’affinité f .
Notons justement que :
f ((C)) = (C 0 ) ⇐⇒ f −1 ((C 0 )) = (C).
Or on a
(C) : x2 + y 2 = 4;
et donc
y
(C 0 ) : x2 + ( )2 = 4.
2
D’où
x2 y 2
(C 0 ) :
+ = 1.
4 16
b) Construirons (C) et (C 0 ) dans le même repère.

Mamadou Sadio NDONGO-FASTEF-F1B2 Mathématiques-2020/2021. Mai 2021. 20


Bibliographie

[1] Adama Traoré : Cours Applications affines. Site Maths TICE de Adama Traoré Lycée
de Bamako.
[2] Armel Yvan Toungainbo Sigomnou : Applications affines du plan en terminale "C".
06A0267. En vue de l’obtention du Diplôme Professionnel d’Enseignement Secondaire
Deuxième Grade. Yaoundé, le 17 juin 2013.
[3] Tairou Alassane et al. Collection Inter Africaine de Mathématique Terminale (CIAM)
SM. EDICEF 1999.
[4] 6ème Assemblée générale de l’Association des Professeurs de Mathématiques de
la Région de Sikasso et Sympathisants. Thème : Application affines en terminale.
BOUGOUNI 2010-2011.
[5] Mémoire de DIPES II. Les affinités du plan en classe de terminale C. ENS Yaoundé
2012-2013

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