Vous êtes sur la page 1sur 4

Exercices : identifier et interpréter le sens des figures de style

Dans chacune des phrases ci-dessous, identifiez la figure de style utilisée puis interprétez
leur sens.

1. Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux. (Ch. Baudelaire)

2. Son regard est pareil au regard des statues. (P. Verlaine)

3. C'était une nuit d'hiver au ciel brouillé, d'un noir de suie. (É. Zola)

4. Paris allumé s'était endormi. (É. Zola)

5. Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie. (A. de Lamartine)

6. Sur les rivages duvetés de ta chevelure je m'enivre des odeurs combinées du goudron, du
musc et de l'huile de coco. (Ch. Baudelaire)

7. Je vis les arbres s'éloigner en agitant leurs bras désespérés. (M. Proust)

8. Dieu fasse que ma complainte aille, tambour battant, / Lui parler de la pluie, lui parler du
gros temps. (G. Brassens)

Et d'étranges rêves
Comme des soleils
Couchants, sur les grèves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
À de grands soleils
Couchants sur les grèves.
P. Verlaine
Poèmes saturniens, 1866.

Identifiez une comparaison, une métaphore et une personnification dans l'extrait ci-
dessus. Identifiez leur sens et interprétez-les.
Le vent sonna plus profond ; sa voix s'abaissait puis montait. Des arbres parlèrent ; au-dessus
des arbres le vent passa en ronflant sourdement. Il y avait des moments de grand silence, puis
les chênes parlaient, puis les saules, puis les aulnes ; les peupliers sifflaient de gauche et de
droite comme des queues de chevaux, puis tout d'un coup ils se taisaient tous. Alors la nuit
gémissait tout doucement au fond du silence. Il faisait un froid serré. [...] Un frémissement de
lumière grise coula sur la cime des arbres depuis le fond du val jusqu'aux abords du grand pic
où la forêt finissait. On l'entendait là-haut battre contre le rocher. Le rocher s'éclaira. Il n'y
avait pas de lumière dans le ciel, seulement là-bas vers l'est une blessure violette pleine de
nuages. La lumière venait de la colline. Sortie la première de la nuit, noire comme une
charbonnière, elle lançait une lumière douce vers le ciel plat ; la lumière retombait sur la terre
avec un petit gémissement, elle sautait vers le rocher, il la lançait sur des collines rondes qui,
tout de suite, sortaient de la nuit avec leurs dos forestiers. L'ombre coulait entre les bosquets
et les coteaux, dans les vallons, le long des talus, derrière le grillage des lisières.
Jean Giono
Le Chant du monde, 1934.

a. Dans l'extrait suivant, relevez au moins quatre figures de style différentes.

Citations Figures de style Interprétation / effet produit

b. Quelle est la figure de style dominante ?

c. Est-ce étonnant vu le titre de l'œuvre ?


PERDICAN. – Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites,
orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses,
vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les
plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une
chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est
souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on
est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : « J'ai souffert
souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé ».
Alfred de Musset
On ne badine pas avec l'amour, 1834.

a. Relevez au moins cinq figures de style en les classant selon l'effet produit.

Citations Figures de style Interprétation / effet produit

b. Mettez en voix cette tirade en faisant entendre ces effets.

Magnus a 5 ans quand sa ville de Hambourg est bombardée. Amnésique et seul, il est adopté.
Devenu adulte, il a parfois des visions du passé.

Il voit le ciel se déflagrer, se rompre comme une digue et des torrents de lave noire, de
météorites rutilants, d'éclairs blanc soufré jaillir d'entre les brèches. […]

Il voit des torsades d'un jaune cru, des coulées vermeilles, des éclaboussures d'un orange
aveuglant tomber du ciel, lacérer la nuit. Une orgie de couleurs à la fois visqueuses et
limpides. De gigantesques crachats d'or et d'écarlate pour couronner la ville défunte.

Il entend sonner les crachats de couleurs, et soudain, parmi les pantins disloqués qui courent
en tous sens, il voit une femme se couvrir de flammèches safran des cheveux jusqu'aux pieds,
danser une valse solitaire, frénétique, en poussant des cris suraigus. […]

Il ne sait plus, ne voit ni n'entend plus rien, plus rien que cette femme-flambeau qui se réduit à
un tas informe, d'un noir rougeoyant qui fume et qui pue. Sa mère ?
Sylvie Germain
Magnus, Éditions Albin Michel, 2005.

a. Quelles figures de style repérez-vous dans cet extrait ?

Citations Figures de style Effet / interprétation

c. Rédigez un paragraphe présentant vos analyses.

Vous aimerez peut-être aussi