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Éléments de correction - Michel Tournier – Les Deux Banquets ou la commémoration

Première partie : Questions – Réécriture – Dictée 25 points

QUESTIONS (15 points)

On enlèvera 0,5 point pour 1 ou 2 réponses non rédigées,


1 point au-delà de 2 réponses non rédigées.

I. « Il était une fois… » 5,5 points

1. À quel genre appartient ce récit ? Justifiez votre réponse en donnant au moins trois indices. 1,5
point
Ce récit appartient au genre du conte. Les indices qui le justifient sont :
- La tournure « il était une fois… » (ligne 1)
- Le cadre du merveilleux oriental (ou toute réponse qui pointe l’exotisme, l’ailleurs,
le dépaysement, les personnages de haut rang…)
- Le portrait d’un personnage puissant et craint
- L’usage du passé, sans précision d’une époque particulière
- La structure d’ensemble autour de la quête (= recherche d’un cuisinier)
L’identification du genre du conte justifie l’attribution de 1 pt ; avec un indice pertinent, réponse
est évaluée à 1,25pt ; avec 2 indices pertinents, elle est évaluée à 1,5pt. Un troisième indice
pertinent entraîne une bonification de 0,25pt. Une erreur sur le genre interdit l’attribution de
points, quelle que soit la suite de la réponse.

2. a) Pourquoi le calife décide-t-il d’organiser une compétition ? 0,5 point


Quelle que soit la formulation, on attend l’expression de l’idée d’un arbitrage entre deux
candidatures : deux candidats se présentent au poste de cuisinier, le calife doit donc les
départager. (0,5pt)

b) En quoi consiste-t-elle ? 0,5 point


Elle consiste à organiser deux festins (à une semaine d’intervalle), l’un assuré par un candidat, le
second par l’autre. Le calife désignera le cuisinier retenu. (0,5 pt)

3. Citez trois traits de caractère du calife évoqués dans le texte. Justifiez chacune de vos réponses à
l’aide d’indices précis. 1,5 point
Réponses attendues :
- Impatient (« s’impatienta » ligne 4)
- Autoritaire (« il ordonna » (ligne 1), « convoqua » (ligne 4)…)
- Coléreux, susceptible (« ombrageux » ligne 31, « la colère » ligne 33)
- Gourmand, gourmet (idée des deux festins) ou simplement soucieux de faire bonne chère
- Sens rapide de la décision (« Qu’à cela ne tienne… » (ligne 9))
- Loyal, ou cohérent, ou constant (il reste sur sa décision, il ne renonce pas au deuxième
banquet)
(0,5 par réponse cohérente, claire et justifiée = 1,5 ; un réponse partielle –un trait de caractère
sans justification ou un indice sans explicitation d’un trait de caractère- est évaluée 0,25pt)

4. « Quel besoin avait-on d’une autre expérience ? » (ligne 18)


a) Qui parle et dans quel but ? 1 point
Ce sont les convives qui parlent (0,5pt), dans le but de convaincre le calife d’arrêter son choix
sur le premier candidat. (0,5 pt). On acceptera une réponse qui identifierait dans cet énoncé la
voix du narrateur, cherchant à soutenir l’intérêt du lecteur ou exprimant une pensée collective.

b) Comment ces paroles sont-elles rapportées ? 0,5 point


Elles le sont au discours indirect libre. (0,5 pt)

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II. Deux banquets 5 points

5. a)Comment est formé le mot « incomparable » (ligne 18) ? 0,5 point


Il est formé à partir du radical (ou racine) du verbe comparer, précédé du préfixe « in » et suivi du
suffixe « able ». (0,5 pt). La mention juste de deux de ces trois éléments justifie l’attribution de
0,25pt.

b) Expliquez sa signification en vous appuyant sur d’autres éléments des lignes 15 à 18. 0,5 point
Ces plats ne pouvaient souffrir aucune comparaison tant ils étaient bons : leur qualité était
exceptionnelle (« finesse », « richesse », « succulence » ligne 15), ils « dépassèrent toute
attente » (ligne 16) ; les convives ne voulaient pas attendre d’ « autre expérience » (ligne 18).
(0,5pt si la réponse s’appuie sur un élément du texte, même sans le citer explicitement).

6. Pourquoi, avant le début du second repas, le second cuisinier est-il dans une position moins
favorable que le premier ? 1 point
Le souvenir du premier repas était trop présent ; les convives ne ressentaient pas le besoin de
goûter le second repas. Le premier semblait avoir atteint un niveau inégalable, « incomparable » ;
le second ne pouvait qu’être inférieur.(1 pt)

7. a) « La finesse, l’originalité, la richesse et la succulence des plats » (ligne 15) : quelle figure de style
est ici employée et dans quelle intention ? 1 point
Il s’agit d’une énumération (on peut attendre aussi accumulation, gradation, hyperbole…) qui
exprime le caractère exceptionnel du repas servi. (0,5 pour nommer la figure, 0,5 pour le
commentaire = 1 pt)

b) Relevez une série d’adjectifs qualifiant un plat du deuxième repas. Que constatez-vous ? 1 point
« fin, original, riche et succulent » qualifient le premier plat du deuxième banquet. On constate
que les noms employés ligne 15 se retrouvent ligne 25 sous leur forme adjectivale. Le relevé de
« mais identique » est superflu, mais il n’entraînera aucune pénalisation.
L’auteur suggère ainsi l’identité des deux repas, mais la forme abrégée atténue la richesse de la
première description et suggère la déception provoquée par le deuxième festin.
(0,5 pour le juste repérage, 0,5 pour le constat de la reprise des mêmes qualités que celles du
premier repas ; valoriser un commentaire plus fin par une bonification de 0,25pt.)

8. Le second banquet joue-t-il le rôle attendu ? Justifiez votre réponse. 1 point


Non, ce banquet ne joue pas le rôle attendu (0,5pt), puisqu’il ne peut départager les candidats.
(0,5 pt).

III. Réactions des convives et du calife 4,5 points

9. Quelles sont les trois réactions successives des convives durant le second repas ? Justifiez vos
réponses. 1,5 point
Les convives sont d’abord surpris (« Grande fut la surprise générale… » ligne 24). Puis ils rient et
échangent des remarques (« …des rires et des murmures… » (ligne 26)) à l’arrivée du deuxième
plat. Enfin, ils demeurent silencieux à la fin du repas.
(0,5 par étape repérée et justifiée - Valoriser les commentaires pertinents ; le non respect e la
chronologie des réactions sera pénalisée de 0,5 pt)

10. Comment le texte présente-t-il le châtiment du second cuisinier comme inévitable ? 0,5 point
Le silence des convives peut déjà laisser deviner leur inquiétude quant au dénouement du festin.
Le narrateur rappelle ensuite le caractère « ombrageux » (ligne 31) du calife, exprime la frayeur
de la cour (« épouvantée » ligne 33) et annonce enfin de façon certaine, par la périphrase verbale
du futur proche, « la colère dont [le calife] allait foudroyer d’un instant à l’autre le fauteur… »
(lignes 33-34).
(0,5 pour un élément de réponse parmi ceux-ci.)

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11. En quoi l’attitude du calife est-elle étonnante à la fin du texte ? 1 point
Les convives redoutent un éclat, quand le calife termine « imperturbablement » (ligne 35) son
repas. C’est son calme qui surprend une cour habituée à un comportement coléreux.
(1 pt pour la présentation de cette attente trompée)

12. Cette « compétition » se révèle-t-elle si « plaisante » qu’elle promettait de l’être (ligne 12) ?
Expliquez votre réponse. 1,5 point
La compétition est « plaisante » dans sa première partie : le premier banquet est délicieux, il fait
l’unanimité. Mais le deuxième s’avère inattendu, dérangeant, voire trompeur, puisque le candidat
ose bafouer les règles de la compétition. Il finit donc par être déplaisant, comme le montrent les
réactions des convives. (1,5 pour toute réponse qui exprime clairement l’idée d’une frustration
du calife et des convives).

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RÉÉCRITURE (4 points)

« Grande fut la surprise générale quand le premier plat arriva sur la table, aussi fin, original, riche et
succulent. »

Réécrivez cette phrase en la transformant au passé composé en en mettant « plat » au pluriel.

« Grande a été la surprise générale quand les premiers plats sont arrivés sur la table, aussi fins,
originaux, riches et succulents. »

0,5 point par forme soulignée sauf pour « sont arrivés » où on comptera 0,5 point pour le passé
composé et 0,5 point pour l’accord du participe passé.
Toute erreur sur les autres éléments de la phrase (erreurs de copie, mots oubliés) est pénalisée à
hauteur de –0,25pt.

DICTÉE (6 points)

Barème de correction :
 - 0,5 pt pour les erreurs grammaticales
 - 0,25 pt pour les erreurs lexicales
 - 0,25 pt pour les quatre erreurs de ponctuation, majuscule, trait d’union ou accent.

DICTÉE AMÉNAGÉE (6 points)

0,5 pt par bonne réponse.

Deuxième partie : Rédaction 15 points

L’utilisation d’un dictionnaire de langue française est autorisée.

À la fin du repas, le calife fait venir les deux cuisiniers devant la cour et demande au second
cuisinier de s’expliquer. Après l’avoir écouté, le calife annonce sa décision et la justifie.

Racontez cette scène en introduisant dans le récit les paroles échangées et en décrivant les
réactions des différents personnages présents.

Une langue incorrecte (orthographe, syntaxe, lexique) pourra être pénalisée globalement jusqu’à
–4pts.

L’énoncé du sujet suppose :

- Un narrateur extérieur à l’histoire (pénalisation possible jusqu’à –5pts maximum). Le choix de


recourir exclusivement à une écriture théâtrale sera pénalisé et ne permettra pas d’attribuer plus
de la moitié des points. On valorisera le souci de retrouver les caractéristiques du conte
(intrusion du merveilleux, atmosphère orientale, dénouement conventionnel…)

- Des passages narratifs, descriptifs et dialogués, dont l’ordre n’est pas précisé. De même, les
passages dialogués peuvent être rapportés au style direct comme à l’un des styles indirects. On
acceptera que le narrateur fasse parler le premier cuisinier, dès lors que les explications du
second et les propos du calife demeurent dominants dans le texte (une part excessive accordée
aux paroles du premier cuisinier sera pénalisée). On valorisera la présence de séquences

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descriptives même brèves, qui donnent à la scène une épaisseur référentielle et aux
personnages une réalité psychologique.

Le récit attendu obéit aux principes de la suite de texte : des incohérences majeures avec le texte
initial (événements, anachronismes..) ne permettent pas l’attribution de la moitié des points.
On attend par ailleurs qu’une partie du texte soit explicative, et qu’une seconde rende compte de
la décision du calife et de sa justification.
Il faudra donc être attentif à ces deux critères déterminants :
- qualité des explications du cuisinier et des justifications du calife, qui permettent de véri-
fier les compétences argumentatives des candidats.
- cohérence entre les parties narratives, descriptives et dialoguées, qui permettent de véri-
fier la maîtrise du récit par les candidats.

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