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Patrick BERNARD

Mots pour Maux


Poésies et Pensées

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Du même auteur :
1999 : In anthologie « Esquisse de l’âme »
Bibliothèque Internationale de Poésie
Editions Greber
2002 : In « Anthologie Poèmes et Nouvelles 2002 ».
Editions La Bruyère
2009 : « Mots pour Maux »(Poésies)
Editions La Bruyère

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C’est penser des mots
Pour panser les maux

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A ma mère,
Pour m’avoir accouché bien plus d’une fois.

A mes enfants.

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Préface

Parce que l’Homme est perfectible, son existence est


d’emblée un projet de réalisation.
Dès lors on acquiescera aisément que l’on ne devient
que ce que l’on se fait ; on ne devient que ce que l’on
choisit de se faire.
En adéquarrélation avec ce postulat, cet ouvrage dans
son actualisation, traduit, l’expression d’un souci profond
et manifeste, de ne pas goûter à l’inertie.
En ce que l’école de la vie, a bien voulu nous
apprendre que le renoncement – dont lui est inhérent la
passivité – se révèle dans ses incidences, une lutte active
contre nous même.
L’inertie, en tant que source originelle de l’atrophie,
est la négation de notre perfectibilité ;
Donc représente une entrave majeure à notre
maturation, une authentique pierre d’achoppement à notre
ontologique dynamique de réalisation.
Dans son contenu, « Mots pour Maux », traduit une
profonde éberlution teintée d’affliction, à l’égard du réel
sensible.

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Il s’agit d’une exhortation de cette renonciation qui
semble générale.
Une véhémente dénonciation de ce qu’il est donné de
tenir pour une cohérence du non sens.
Cette cohérence du non sens, est une indubitable
évolution régressive ou un appauvrissement exponentiel,
mettant en lumière cette folle croissance de l’indigence des
consciences, résultante d’une effrayante perte de valeurs,
de repères donc de bases.
Ce qui a pour corrélat, une sorte d’errance, une fuite
en avant collective imbibée de mauvaise foi, d’une
maladive hypocrisie collective.
Notre société est pathogène.
Et nous sommes tous, à certains égards, dans les choix
qui meublent notre quotidienneté – les géniteurs par
excellence de notre alarmante condition.
De même que ce sont des grains de sable qui font une
vaste plage, la société n’est pas autre chose que le résultat
de l’addition de chacun de nous.
Loin d’être un recueil de lamentations et de
pessimisme, « Mots pour Maux », c’est surtout cette
invitation à goûter à la maturité de notre majorité.
C’est beaucoup d’optimisme, d’espoir que de croire en
cette possible actualisation commune, s’inscrivant dans
cette salutaire dynamique de réalisation.
Cette invitation à la responsabilisation de tout un
chacun ; c’est saisir l’impérieuse nécessité de renoncer au
renoncement, de ne point désespérer de l’espoir, enfin de
ne point se désolidariser de la cause commune.
Car nous sommes tous, les acteurs principaux de notre
devenir en advenance.

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En ce qui concerne le type ou le genre littéraire, il
n’était certes pas dans notre intention première de
déterminer préalablement ce qu’il nous était donné de
sécréter
L’essentiel était de laisser libre cours à ce
prolongement de l’observation, à cette corrélation de la
réflexion que représente l’écriture.
Ce qui selon nous, serait bon de retenir et ce par delà
la forme, le type ; C’est que « Mots pour Maux », est cette
insistante invitation à ne pas nous ignorer, en mettant en
exergue la salutaire et salvatrice nécessité de questionner
inlassablement nos motivations propres dans ce ministère
que représente l’existence.
« Mots pour Maux », nous suggère de ne pas
désespérer de l’espoir, de renoncer au renoncement.
C’est une plaidoirie, une invitation à la dure, mais on
ne peut plus salutaire conscientisation.

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Ministère

Amère succulence que cette douloureuse mais


exaltante introspection salvatrice
Cette enivrante descente vers l’élévation m’arrache
irrémédiablement de l’ombre de l’obscurité de cette
animalisante immédiateté
Je me suis rencontré et par la même l’Humanité
La vision vraie s’est fait jour et avec elle s’est levée
l’opaque voile de l’illusion tout comme la paralysie de
l’amorphe timoré
Amère succulence disais-je car la jubilation de la
conscientisation me suggère avec virulence de renoncer à
tout espoir de flirt avec l’oubli même ponctuel de ma
réalisation
En ce que pour ne point se perdre de vue il ne m’est
point donné de perdre de vue mes propres vues
Douloureuse car oh combien dure est cette condition
que de se rencontrer pour de suite ne plus s’appartenir
En ce que l’indigence polymorphe n’appartient plus
désormais qu’aux seuls indigents amorphes
Tout comme je me ferai l’infatigable dénonciation de

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l’aphonie de ces revendications muselées ployant sous le
joug péréniste de cet émétique sentiment d’impunité des
exactions
Mon insignifiance transcendée d’un emphatique élan
d’humanisme se lance sans complaisance et avec
véhémence contre la cohérence du non-sens
Au pied de la Majestueuse dont la captivante
magnificence me renvoie à mon insignifiante insignifiance
et dont l’apaisante verdoyance extérieure n’a d’égale que la
terrifiante incandescence intérieure
Mon être profond est parcouru par ces nobles
aspirations qui me transportent dans un monde d’onirisme
éveillé et je me sens dès lors tabernacler sur le toit du
Monde
Cette introspection qui meuble ma quotidienneté me
place constamment dans les coulisses de notre condition
me faisant par la même et ce malgré moi un inassouvi
burineur de notre conscientisation devant l’urgence de
notre réalisation

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Actuelle situation

Enfants du monde en ce bas monde


Nous vivons d’une manière immonde
On observe un regain de paraître
Qui observe un déclin d’être de l’être
Il s’écoule des aberrations existentielles
D’où découlent des désillusions plurielles
Des enfants enfantent des enfants
Des jeunes jeûnent de leur jeunesse
Pourquoi occulter cette évidence
Pour se donner bonne conscience
Références à des grands mots
De résonance sonnant si faux
De sempiternelles grandes assertions
Minimisent ces éternelles contradictions
L’harmodifférences est possible
La tolérance n’est que plausible
Nous possédons ce si bel avoir
A savoir le savoir et le pouvoir
L’espoir ne peut se faire passoire
Car sans l’espoir pour rempart
Tôt ou tard on ne peut que choir

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Ne confondez pas

On s’attache aisément à nous endormir


Sans relâche par de séduisants dires
Mais je tiens à dire
Qu’il y a à vrai dire
Art de vivre et de dire
On s’évertue à nous faire souffrir
En vertu d’inaccessibles plaisirs
Très chers avons-nous conscience
Conscience de cette cohérence du non sens

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