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DIRECTIVE CLINIQUE DE LA SOGC

No 345, juillet 2017 (remplace la directive no 169 de décembre 2005)

N 345-Directive clinique de consensus sur


la dysménorrhée primaire
La présente directive clinique a été préparée et revue par Jackie Thurston, MD, Calgary (Alb.)
le comité de pratique clinique e gynécologie de la Société
Wendy Wolfman, MD (coprésidente), Toronto (Ont.)
des obstétriciens et gynécologues du Canada et le comité
CANPAGO, et a été approuvée par le conseil Grace Yeung, MD, Toronto (Ont.)
d’administration de la Société des obstétriciens et
gynécologues du Canada.
COMITÉ CANPAGO
AUTEURS PRINCIPAUX
Lisa Allen, MD, Toronto (Ont.)
Margaret Burnett, MD, Winnipeg (Man.)
Philippa Brain, MD, Calgary (Alb.)
Madeleine Lemyre, MD, Québec (Qc)
Élise Dubuc, MD, Montréal (Qc)
Debra Millar, MD, Vancouver (C.-B.)
COMITÉ DE PRATIQUE CLINIQUE e GYNÉCOLOGIE
Deanna Murphy, MD, St. John’s, (T.-N.-L.)
Alaa Awadalla, MD, Winnipeg (Man.)
Rachel Spitzer, MD, Toronto (Ont.)
Annette Bullen, IA, Caledonia (Ont.)
Tous les membres des comités nous ont fait parvenir une
Margaret Burnett, MD, Winnipeg (Man.) déclaration de divulgation.
Susan Goldstein, MD, Toronto (Ont.)
Madeleine Lemyre, MD, Québec (Qc)
Résumé
Nicholas Leyland, MD (coprésident), Hamilton (Ont.)
Frank Potestio, MD, Thunder Bay (Ont.) Objectif : Analyser l’évaluation et le traitement de la dysménorrhée
primaire.
David Rittenberg, MD, Halifax (N.-É.)
Utilisateurs cibles : Fournisseurs de soins de santé.
Population cible : Les femmes et les adolescentes aux prises avec
Mots clés: Dysménorrhée primaire, dysménorrhée secondaire, des douleurs menstruelles de cause inconnue.
douleur pelvienne, douleur menstruelle, endométriose, ménorragie,
Données : Essais cliniques publiés, études sur la population et articles
prise en charge de la dysménorrhée
de synthèse cités dans PubMed et dans la base de données
Auteur-ressource : Dre Margaret Burnett, Comité de pratique Cochrane entre janvier 2005 et mars 2016.
clinique e gynécologie, MBurnett@exchange.hsc.mb.ca
Méthodes de validation : Les auteurs ont défini sept questions
cliniques, qui ont été évaluées par le comité de pratique clinique e
gynécologie de la SOGC. La littérature publiée a été étudiée. La
J Obstet Gynaecol Can 2017;39(7):596e608 directive clinique no 169 a été revue et retravaillée pour intégrer les
données probantes actuelles. Les recommandations portant sur les
https://doi.org/10.1016/j.jogc.2017.04.006 sept questions cliniques ont été formulées et évaluées au moyen
Copyright ª 2017 Published by Elsevier Inc. on behalf of The Society of des critères décrits par le Groupe d’étude canadien sur les soins de
Obstetricians and Gynaecologists of Canada/La Société des santé préventifs.
obstétriciens et gynécologues du Canada

Ce document fait état des progrès cliniques et scientifiques à la date de sa publication et peut faire l’objet de modifications. Il ne faut pas
interpréter l’information qui y figure comme l’imposition d’une procédure ou d’un mode de traitement exclusifs à suivre. Un établissement
hospitalier est libre de dicter des modifications à apporter à ces opinions. En l’occurrence, il faut qu’il y ait documentation à l’appui de ces
modifications. Aucune partie de ce document ne peut être reproduite, sous quelque forme que ce soit, sans une permission écrite de l’éditeur.
Les femmes ont le droit et le devoir de prendre des décisions éclairées en matière de soins, en collaboration avec leurs fournisseurs de soins.
Pour faciliter ces décisions, il faut offrir aux femmes des renseignements et des conseils fondés sur des données probantes qui soient adaptés à
leur culture et à leurs besoins. Il faut chercher à connaître les valeurs, les croyances et les besoins des femmes et de leur famille, et respecter
leur choix final en ce qui concerne les soins et les traitements.

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N 345-Directive clinique de consensus sur la dysménorrhée primaire

Tableau 1. Critères d’évaluation des données probantes et de classification des recommandations, fondés sur ceux du
Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs
Niveaux de données probantesa Catégories de recommandationsb
I : Données obtenues à partir d’au moins un essai clinique aléa- A. On dispose de données suffisantes pour appuyer la mesure
toire convenable. clinique de prévention.
II-1 : Données obtenues à partir d’essais cliniques non aléatoires B. On dispose de données acceptables pour appuyer la mesure
bien conçus. clinique de prévention.
II-2 : Données obtenues à partir d’études de cohortes (prospectives C. Les données existantes sont contradictoires et ne permettent pas
ou rétrospectives) ou d’ét udes cas-témoins bien conçues, de formuler une recommandation pour ou contre l’usage de la
réalisées de préférence dans plus d’un centre ou par plus d’un mesure clinique de prévention; cependant, d’autres facteurs
groupe de recherche. peuvent influer sur la prise de décision.
II-3 : Données découlant de comparaisons entre différents moments D. On dispose de données acceptables pour déconseiller la mesure
ou lieux, ou selon qu’on ait eu ou non recours à une interven- clinique de prévention.
tion. Des résultats de première importance obtenus dans le E. On dispose de données suffisantes pour déconseiller la mesure
cadre d’études non contrôlées (par exemple, les résultats du clinique de prévention.
traitement à la pénicilline, dans les années 1940) pourraient en L. Les données sont insuffisantes (d’un point de vue quantitatif ou
outre figurer dans cette catégorie. qualitatif) et ne permettent pas de formuler une recommandation;
III : Opinions exprimées par des sommités dans le domaine, fon- cependant, d’autres facteurs peuvent influer sur la prise de
dées sur l’expérience clinique, études descriptives ou rapports décision.
de comités d’experts.
a
La qualité des données fournies dans la présente directive a été établie conformément aux critères d’évaluation des résultats présentés dans le Rapport du Groupe
d’étude canadien sur les soins de santé préventifs.
b
Les recommandations comprises dans la présente directive ont été classées conformément à la méthode de classification décrite dans le Rapport du Groupe d’étude
canadien sur les soins de santé préventifs.

Avantages, désavantages et coûts : La dysménorrhée primaire est


un trouble fréquent, souvent insuffisamment traité. Des traitements 4. L’aménorrhée, peu importe la façon dont elle est induite, est béné-
efficaces sont largement accessibles et peu coûteux. Le traitement fique dans le traitement de la dysménorrhée (II-2).
offre la possibilité d’améliorer la qualité de vie des patientes et de 5. L’hystérectomie est un traitement efficace (II-2).
réduire la perte de temps de travail ou d’études.
6. Des données probantes appuient la neurectomie par laparoscopie
Mise à jour de directives cliniques : La présente directive clinique est dans certains cas (II-1).
une révision et une mise à jour de la directive no 169, publiée en
décembre 2005. 7. L’ablation de l’endomètre peut atténuer les symptômes de dysmé-
norrhée associés à la présence de ménorragie (I).
Commanditaire : SOGC.
Déclarations sommaires : Recommandations
1. La dysménorrhée a une prévalence élevée et est souvent insuffi- 1. Les dysménorrhées primaire et secondaire peuvent toutes deux
samment traitée (III). répondre au même traitement médical. Il n’est donc pas néces-
2. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont plus efficaces que les saire d’établir un diagnostic précis avant d’entreprendre un
placebos, mais ils entraînent plus d’effets secondaires gastro- traitement (II-1A).
intestinaux. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens actuellement
2. Les fournisseurs de soins de santé devraient poser des questions
en vente ont sensiblement tous le même profil d’innocuité et d’effi-
précises sur la douleur menstruelle au moment de la prise des
cacité (I).
antécédents médicaux de leurs patientes (III-B).
3. L’inhibition de l’ovulation est associée à une diminution de la douleur
3. L’examen pelvien n’est pas nécessaire avant d’entreprendre un
menstruelle (II-1).
traitement (III-D).
4. L’examen pelvien est indiqué chez toutes les patientes qui ne
répondent pas au traitement conventionnel de la dysménorrhée et
SIGLES chez celles où la présence d’une pathologie organique est soup-
çonnée (III-B).
AINS anti-inflammatoire non stéroïdien
5. L’administration d’anti-inflammatoires non stéroïdiens de façon
ALNU ablation laparoscopique du nerf utéro-sacré
régulière devrait être envisagée comme traitement de première
CANPAGO Comité canadien d’obstétrique-gynécologie intention chez la plupart des femmes (I-A).
pédiatrique et de l’adolescence
6. À moins de contre-indications, l’hormonothérapie devrait être
CHC contraception hormonale combinée offerte aux femmes et aux adolescentes qui ne cherchent pas
COC contraceptif oral combiné actuellement à tomber enceintes (I-A).

NPS neurectomie présacrée 7. L’administration continue ou prolongée de contraceptifs hormo-


naux combinés est recommandée (I-A).
SIU-LNG système intra-utérin au lévonorgestrel
8. La pratique régulière d’exercices physiques peut atténuer les
TENS Neurostimulation électrique transcutanée symptômes de dysménorrhée; c’est pourquoi elle devrait être
TENS-hf neurostimulation transcutanée à haute fréquence recommandée (II-1A).

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DIRECTIVE CLINIQUE DE LA SOGC

9. L’application locale de chaleur par des timbres ou des coussins symptômes modérés ou graves. Ces symptômes les
chauffants devrait être recommandée comme traitement com-
plémentaire de la dysménorrhée (I-A).
empêchent souvent d’aller à l’école, de travailler ou de
participer à d’autres activités12. La plupart des femmes ne
10. La neurostimulation transcutanée à haute fréquence devrait être
envisagée comme traitement complémentaire chez les femmes qui cherchent pas à obtenir un traitement médical, malgré la
ne tolèrent pas le traitement conventionnel ou qui ne désirent pas y fréquence et la gravité des symptômes5, 13.
avoir recours (II-1B).
11. La stimulation de points d’acupuncture devrait être envisagée chez L’âge et la douleur sont inversement proportionnels13 : les
les femmes désirant avoir recours à des traitements complémen- symptômes sont plus prononcés chez les adolescentes10, 13, 14.
taires ou non conventionnels (II-1B). Certaines données indiquent que la dysménorrhée que
12. La consommation de gingembre est recommandée chez les connaissent les femmes ayant eu des enfants est d’une gravité
femmes désirant avoir recours à des traitements complémentaires
ou non conventionnels (I-A).
moindre7, 14e17.
13. Toute évaluation préopératoire devrait comprendre des antécé- Le tabagisme aggrave la douleur menstruelle13, 14, 16, 18, 19.
dents médicaux détaillés, un examen physique approfondi, une
Une étude prospective récente a également établi une as-
échographie et possiblement une imagerie par résonance ma-
gnétique pour déterminer les causes secondaires de la dysmé- sociation entre la dysménorrhée et une exposition à la
norrhée et orienter l’approche de traitement (III-A). fumée de tabac ambiante20.
14. La chirurgie ne devrait être envisagée que si la combinaison des
autres thérapies n’a pas été fructueuse (III-A). Des données indiquent aussi qu’un faible réseau social, des
relations intimes stressantes et des changements de vie
DÉFINITION ET PHYSIOPATHOLOGIE fréquents sont associés à la dysménorrhée21. Il est donc
possible que sa prévalence soit plus élevée au sein des
groupes de statut socioéconomique plus faible4. Les trou-
e terme « dysménorrhée », dérivé d’une racine
L grecque, fait référence à des difficultés liées au flux
menstruel. La dysménorrhée primaire est définie comme
bles de l’humeur sont également associés à la dysménorrhée
primaire22, tout comme l’hypersensibilité à la douleur23.
une douleur menstruelle survenant en l’absence d’une
DIAGNOSTIC/DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL/
pathologie pelvienne. La dysménorrhée secondaire, quant à
ÉVALUATIONS
elle, est définie comme une douleur menstruelle associée à
une pathologie pelvienne sous-jacente, comme l’end- Diagnostic de la dysménorrhée primaire
ométriose. La dysménorrhée primaire fait généralement La dysménorrhée primaire se manifeste généralement par
son apparition durant l’adolescence, après le déclenche- une douleur sus-pubienne sous forme de crampes, qui
ment des cycles ovulatoires1, 2. Les cycles ovulatoires apparaît de quelques heures avant le début des règles à
semblent être associés à des contractions utérines dou- quelques heures après celui-ci. Les symptômes atteignent
loureuses attribuables à la diminution du taux de proges- leur apogée au moment où le flux menstruel est à son
térone au début des règles3. L’ischémie utérine provoquée maximum24 et peuvent durer de deux à trois jours. Ils sont
par ces contractions est à l’origine de la douleur, qui est plus ou moins les mêmes d’un cycle menstruel à l’autre25.
modulée et accentuée par les prostaglandines. Les con- La douleur ressemble habituellement à des coliques et se
tractions peuvent durer plusieurs minutes et engendrer des situe dans la partie médiane de l’abdomen inférieur, mais
pressions utérines supérieures à 60 mmHg. Il est possible elle peut également être décrite comme étant sourde et
que bon nombre d’autres facteurs influencent la perception s’étendre aux deux quadrants inférieurs, à la région
et la gravité de la douleur1. lombaire et aux cuisses. La diarrhée, la nausée, les vom-
issements, la fatigue, les vertiges, les céphalées, les étour-
FACTEURS DE RISQUE dissements et, rarement, la syncope et la fièvre figurent
parmi les symptômes fréquemment associés à la dysmé-
La dysménorrhée est le symptôme gynécologique le plus
norrhée24, 26e28. Ces symptômes sont attribuables à la
fréquemment signalé par les femmes. Quatre-vingt-dix
libération de prostaglandines1, 2.
pour cent des femmes se présentant pour des soins
primaires vivent une certaine douleur menstruelle4. Des Durant leurs premières règles, les adolescentes peuvent
études sur la population semblent indiquer que, bien que le éprouver des douleurs menstruelles n’ayant aucune cause
taux de prévalence de la dysménorrhée varie considé- sous-jacente, particulièrement lorsque les saignements sont
rablement selon les régions géographiques, les consulta- abondants et que des caillots sont présents26. La présence
tions pour dysménorrhée sont fréquentes au sein de d’une dysménorrhée au cours des premières règles devrait
diverses populations5e11. Du tiers à la moitié des femmes toutefois amener le médecin à considérer la possibilité
qui se plaignent de dysménorrhée décrivent des d’une malformation du tractus génital.

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N 345-Directive clinique de consensus sur la dysménorrhée primaire

Tableau 2. Diagnostic différentiel de la dysménorrhée Tableau 3. Aide-mémoire pour l’anamnèse de la


Dysménorrhée primaire dysménorrhée
Dysménorrhée secondaire 1. Antécédents menstruels
 Endométriose 2. Temps écoulé entre les premières règles et l’apparition de la
 Adénomyose dysménorrhée
 Myome utérin 3. Moment où apparaît la douleur par rapport au début des règles et
 Sténose cervicale au flux menstruel
 Lésions obstructives du tractus génital 4. Description, gravité, chronologie et degré d’invalidité
Autres causes potentielles de douleur menstruelle 5. Antécédents sexuels, y compris la violence sexuelle
 Atteinte inflammatoire pelvienne 6. Questions sur les syndromes de douleur chronique et sur les af-
 Adhérences pelviennes fections médicales
 Syndrome du côlon irritable 7. Évaluation de la présence de symptômes de dépression ou
 Affections intestinales inflammatoires d’anxiété, ou d’autres troubles psychiatriques
 Cystite interstitielle 8. Traitements antérieurs (dose, durée, effets secondaires et
 Troubles de l’humeur réponse)
 Douleur myofaciale

cycle menstruel peuvent indiquer l’existence de causes non


Diagnostic différentiel
gynécologiques de la douleur pelvienne.
Le diagnostic différentiel de la dysménorrhée est résumé
dans le tableau 2. L’endométriose est la principale cause de Il est important, dans le cadre d’une anamnèse exhaustive,
dysménorrhée secondaire. Environ 70 % des adolescentes de recueillir des renseignements sur les activités sexuelles
subissant une laparoscopie en raison de douleurs pel- de la patiente, sur les méthodes contraceptives utilisées et
viennes chroniques ne répondant pas aux AINS et aux sur la présence ou non de dyspareunie. Il est possible que
contraceptifs oraux présentent de l’endométriose29. La des adolescentes utilisent la dysménorrhée comme prétexte
douleur pelvienne chronique attribuable à des causes non pour avoir accès à des méthodes contraceptives28. Il est
gynécologiques (adhérences pelviennes, affections intesti- également important de consigner les antécédents obsté-
nales inflammatoires, syndrome du côlon irritable, cystite trique et gynécologiques de la patiente, particulièrement
interstitielle et troubles psychiatriques) peut s’accentuer ceux relatifs aux infections transmissibles sexuellement,
pendant les règles22. aux infections pelviennes, à l’infertilité, à la violence
sexuelle et à la chirurgie pelvienne, ainsi que les autres
Approche clinique troubles médicaux et psychiatriques (tableau 3).
Anamnèse
Bon nombre de femmes considèrent la douleur mens- La patiente devrait également être questionnée sur les divers
truelle, même grave et invalidante, comme étant inévitable. traitements essayés par le passé. Il est important de s’in-
Elles ne cherchent pas toujours de l’aide médicale et n’ont former sur la manière dont les médicaments ont été utilisés,
souvent pas recours aux traitements offerts13, 26. Un car bon nombre de patientes ne prennent pas des doses
fournisseur de soins de santé qui constate la présence de adéquates. Campbell et McGrath ont rapporté que seule-
douleurs menstruelles au cours de l’anamnèse devrait ment 31 % des filles, parmi un groupe de filles de 14 à
tenter de déterminer si ces douleurs sont attribuables à une 21 ans prenant des médicaments en vente libre pour contrer
dysménorrhée primaire ou secondaire. Les antécédents les inconforts menstruels, ont respecté la posologie quoti-
menstruels devraient mentionner l’âge de la patiente au dienne recommandée. Parmi les filles prenant des médica-
moment de la survenue des premières règles, la durée et la ments sur ordonnance, 13 % ont dit prendre une dose
régularité des cycles, le volume des saignements et le temps inférieure à celle prescrite. La même étude a également
écoulé entre les premières règles et l’apparition de la dys- montré que les participantes attendaient qu’il se soit écoulé
ménorrhée. Une dysménorrhée survenant au cours des en moyenne 30 minutes depuis l’apparition de la douleur
premières règles peut indiquer la présence d’une anomalie avant de prendre leurs médicaments, et que seulement 16 %
müllerienne. La description de la douleur devrait inclure d’entre elles les prenaient de façon prophylactique30.
son type, son emplacement, son irradiation et les symp-
tômes qui y sont associés. La chronologie entre l’apparition Examen physique
de la douleur et celle des règles, la durée, la gravité et Un examen abdominal devrait être réalisé pour écarter la
l’évolution des symptômes, ainsi que le degré d’invalidité présence d’une pathologie palpable. L’examen pelvien n’est
de la patiente devraient également être établis. D’impor- toutefois pas nécessaire chez les femmes présentant les
tants symptômes gastro-intestinaux ou urinaires ou la antécédents typiques de dysménorrhée primaire et n’ayant
présence d’une douleur pelvienne n’étant pas associée au jamais été actives sexuellement25e28. Certains auteurs

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DIRECTIVE CLINIQUE DE LA SOGC

recommandent l’inspection des organes génitaux externes généralement une certaine expérience avec le diagnostic
de toutes les patientes afin d’exclure la présence d’une laparoscopique de l’endométriose chez les femmes adultes.
anomalie de l’hymen27. Cela dit, l’examen pelvien est Or, chez les adolescentes, la morphologie des implants
cependant indiqué lorsque l’anamnèse laisse penser qu’une d’endométriose peut varier. Chez ces jeunes patientes, des
pathologie organique ou une malformation congénitale du lésions rouges, blanches et transparentes sont plus fré-
tractus génital est présente, ou lorsque la patiente ne quemment observées que les lésions bleu-noir et « brûlure
répond pas au traitement conventionnel de la dysménor- de poudre » généralement observée chez les adultes35.
rhée primaire. Laufner a proposé l’utilisation d’un liquide comme moyen
de distension au cours d’une laparoscopie pour faciliter le
Examens repérage de lésions claires pouvant passer inaperçues
Les épreuves de laboratoire et les examens d’imagerie ne lorsqu’on utilise les techniques laparoscopiques con-
sont généralement pas utiles dans l’établissement du diag- ventionnelles36. Il est recommandé de faire une biopsie des
nostic de dysménorrhée primaire. lésions visibles, particulièrement lorsque celles-ci sont aty-
piques, pour obtenir une confirmation histologique du
Aucune donnée n’appuie le recours systématique à diagnostic.
l’échographie dans l’évaluation initiale de la dysménorrhée.
L’échographie peut cependant aider à découvrir les causes
TRAITEMENTS MÉDICAUX
de la dysménorrhée secondaire chez les femmes dont la
dysménorrhée est réfractaire au traitement de première Traitements médicaux non-hormonaux
intention et chez celles qui présentent une anomalie cli- Acétaminophène
nique à l’examen physique. Elle peut également permettre L’acétaminophène est un analgésique qui agit comme un
de détecter une masse pelvienne ou une anomalie mül- faible inhibiteur de la cyclo-oxygénase en présence des
lerienne obstructive chez les adolescentes pour lesquelles fortes concentrations de peroxyde présentes dans les tissus
un examen pelvien est impossible ou non concluant. où il y a de l’inflammation. C’est un médicament à action
L’échographie ne peut toutefois pas déceler les signes centrale, qui produit un effet analgésique en augmentant le
subtils de pathologies organiques, comme la sensibilité du seuil de tolérance à la douleur. La tolérance gastro-
ligament utérosacral, la présence de nodules sur ce dernier intestinale à l’acétaminophène est bonne, et ce médica-
ou la sensibilité au mouvement du col utérin. ment n’a pas d’effet inhibiteur sur l’hémostase. Les
résultats d’un essai randomisé publiés en 2007 ont montré
L’IRM est un outil diagnostique prometteur dans le cas de
que l’efficacité de l’acétaminophène, qu’il soit administré
fibromes utérins, d’adénomyose, d’endométriose profonde
avec ou sans caféine, était supérieure à celle de placebos
et d’anomalies utérines. Cet examen coûteux devrait être
dans le traitement de la dysménorrhée37. La commerciali-
réservé à l’évaluation des cas de dysménorrhée réfractaire
sation de médicaments combinant l’acétaminophène et le
ne répondant pas à un traitement approprié d’une durée de
pamabrom met l’accent sur le soulagement temporaire de
trois à six mois31, 32.
la dysménorrhée. Le pamabrom est un diurétique à action
L’endométriose peut être associée à un taux élevé de brève destiné à atténuer la rétention d’eau. Certaines
CA 125; un résultat négatif a parfois été utilisé comme données probantes appuient l’association de l’acétamino-
marqueur de substitution de la dysménorrhée primaire33. phène et du pamabrom38.
Le dosage du CA 125 n’est toutefois pas recommandé en
l’absence d’une masse annexielle, en raison de sa faible Anti-inflammatoires non stéroïdiens
sensibilité et spécificité. On croit que la surproduction de prostaglandines utérines
contribue à la douleur associée à la dysménorrhée. Les
La laparoscopie est utilisée pour établir avec certitude un AINS sont des analgésiques qui inhibent la oxygé-nase et,
diagnostic d’endométriose, d’atteinte inflammatoire pel- par conséquent, freinent la production périphérique de
vienne ou d’adhérences pelviennes. Elle devrait être réalisée prostaglandines. Une revue systématique Cochrane récente
lorsque la présence de ces pathologies est fortement a montré que les AINS avaient une efficacité plus élevée et
soupçonnée ou lorsque divers traitement médicaux se sont plus constante que celle des placebos, mais qu’ils entraî-
avérés inefficaces. La laparoscopie diagnostique ne devrait naient des effets indésirables beaucoup plus fréquem-
pas être indûment reportée chez les adolescentes qui ne ment39. Les AINS ont été comparés les uns aux autres, et
répondent pas au traitement, car l’établissement d’un les données recueillies ont montré qu’ils ont tous sensi-
diagnostic précoce d’endométriose améliore le pronostic de blement la même efficacité et la même innocuité. Les
la prise en charge de la douleur34. Les gynécologues ont femmes prenant des AINS signalaient beaucoup moins de

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N 345-Directive clinique de consensus sur la dysménorrhée primaire

restrictions dans leurs activités et d’absences au travail ou à semblaient être efficaces dans les deux cas. Une analyse
l’école que celles prenant des placebos. secondaire de deux essais randomisés a montré que les
COC étaient également efficaces chez les femmes dont la
La prise d’AINS n’est généralement pas nécessaire pour douleur était attribuable à une pathologie organique sous-
plus de deux à trois jours si un traitement efficace est jacente60. En général, les traitements hormonaux de la
entrepris dès le début des saignements ou dès l’apparition dysménorrhée primaire semblent être des traitements
des symptômes associés. Le traitement recommandé efficaces pour les pathologies entraînant une dysménorrhée
comprend la prise d’une dose d’attaque, suivie de la prise secondaire. Il est donc raisonnable d’optimiser le traite-
de doses régulières, jusqu’à l’atteinte de la dose maximale ment médical, sans attendre les résultats d’évaluations
quotidienne recommandée. complémentaires, chez toutes les femmes atteintes de
dysménorrhée, et ce, même si la présence d’une pathologie
Traitements hormonaux organique est soupçonnée (figure 1).
Contraception hormonale combinée
L’inhibition de l’ovulation a un effet positif sur la dysmé-
norrhée. Les COC préviennent l’ovulation et la croissance Traitements à la progestine
du tissu endométrial, ce qui diminue la quantité de sang L’acétate de médroxyprogestérone agit principalement en
menstruel et réduit la sécrétion de prostaglandines40e42, empêchant l’ovulation61. Il peut également provoquer une
entraînant du coup une diminution de la pression intra- atrophie endométriale62. Le taux d’aménorrhée s’étend de
utérine41 et des crampes utérines43. La CHC est systé- 55 % à 12 mois à 68 % à 24 mois63. Les femmes utilisant
matiquement associée à une réduction de la prévalence de l’acétate de médroxyprogestérone comme moyen contra-
la dysménorrhée, et de nombreuses études observa- ceptif ont tendance à signaler un taux plus bas de dys-
tionnelles viennent appuyer cette association13, 44e51. En ménorrhée64e66. En plus de provoquer l’aménorrhée chez
2004, une revue systématique Cochrane, portant sur quatre environ 10 % des utilisatrices, la prise d’un progestatif seul
essais randomisés, a montré que les COC contenant 35 mg peut entraîner une diminution du flux menstruel. La prise
d’ethinyl estradiol soulageaient mieux la douleur mens- orale de progestine de façon continue est une bonne so-
truelle que les placebos. Les absences au travail ou à l’école lution de rechange à la CHC, car elle offre un soulagement
étaient également beaucoup moins nombreuses avec un de la douleur comparable à cette dernière tout en entraî-
traitement par des COC qu’avec un traitement par des nant moins d’effets secondaires67. L’efficacité du dieno-
placebos52. Hendrix et Alexander ont également montré, gest, une progestine, dans le traitement de la
au moyen d’un ECR, que les COC contenant 20 mg dysménorrhée attribuable à l’endométriose est nettement
d’ethinyl estradiol entraînent une réduction significative- plus élevée que celle des placebos et n’est pas inférieure à
ment plus élevée des crampes menstruelles douloureuses celle de l’acétate de leuprolide. Le taux d’aménorrhée
que les placebos53. Dans le même ordre d’idées, Harada et provoquée par le dienogest est de 39 % à 6 mois, et les
coll. ont également confirmé que de faibles doses de COC effets secondaires qu’il entraîne sont généralement bien
traitaient mieux la dysménorrhée que les placebos54. tolérés68. Il est possible que de nombreuses patientes
souffrant de dysménorrhée primaire présentent également
L’utilisation prolongée ou continue de la CHC peut pré- des lésions attribuables à de l’endométriose; c’est pourquoi
senter un certain nombre d’avantages, dont une baisse de la le dienogest est une option thérapeutique empirique
prévalence de la dysménorrhée55e57. L’efficacité des con- intéressante pour les femmes n’ayant pas besoin de
traceptifs oraux cycliques et celle des contraceptifs oraux contraception.
continus dans le traitement de la dysménorrhée ont été
comparées dans le cadre d’un essai randomisé mené par Il a été montré que l’utilisation d’un SIU-LNG 52 mg
Dmitrovic et coll. Cette étude rigoureuse a montré que les entraîne une atténuation de la dysménorrhée associée à
COC étaient significativement plus efficaces lorsqu’ils l’endométriose et à l’adénomyose69, 70. Les femmes ayant
étaient utilisés de façon continue58. Une revue systématique un SIU-LNG 52 mg sont susceptibles de signaler une
Cochrane a montré que l’efficacité de la CHC continue et diminution de la douleur menstruelle attribuable à la dys-
prolongée était supérieure à celle de la CHC cyclique dans ménorrhée, que celle-ci soit primaire ou secondaire71e73.
le traitement de la douleur de la dysménorrhée59. Une revue systématique Cochrane sur l’utilisation d’un
SIU-LNG lors de saignements menstruels abondants a
Il importe toutefois de préciser que ces essais ne faisaient montré que les femmes ayant reçu aléatoirement un SIU-
pas de distinction entre les dysménorrhées primaire et LNG 52 mg présentaient une diminution significative de
secondaire. Malgré cela, les contraceptifs hormonaux la dysménorrhée74.

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DIRECTIVE CLINIQUE DE LA SOGC

Figure 1. Algorithme de traitement de la dysménorrhée primaire.

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N 345-Directive clinique de consensus sur la dysménorrhée primaire

TRAITEMENTS COMPLÉMENTAIRES ET NON Acupuncture et acupression


CONVENTIONNELS La stimulation de points d’acupuncture (acupression et
acupuncture), utilisée seule ou combinée à d’autres traite-
L’exercice physique, l’application de chaleur locale, les in- ments, a fait l’objet de nombreuses études au cours des
terventions comportementales et la prise de suppléments dernières années. Une revue systématique Cochrane, basée
diététiques ou à base de plantes médicinales sont des sur la méta-analyse de six essais randomisés et publiée en
méthodes fréquemment utilisées par les femmes pour 2011, a montré que l’acupuncture était d’une certaine
contrer la dysménorrhée75. efficacité pour soulager les symptômes de la dysménorrhée
primaire87. L’acupuncture s’est avérée plus efficace que les
Exercice placebos et les plantes médicinales chinoises pour soulager
Une analyse portant sur quatre ECR et deux études la douleur menstruelle. Une revue systématique Cochrane
observationnelles a montré que l’exercice est associé à très récente sur l’acupuncture et l’acupression portait sur
une diminution des symptômes de la dysménorrhée76. des données tirées de 42 ECR, menés sur 4 640 femmes.
Ces études comportaient cependant de nombreux vices Les auteurs de la revue ont rapporté que tous les ECR,
méthodologiques. Les auteurs d’une revue systématique sauf un, était associés à un risque modéré à élevé de biais.
Cochrane publiée en 2010 n’ont d’ailleurs pu baser leurs Le seul essai considéré comme bien conçu n’a pas permis
conclusions que sur une seule étude fiable pour montrer d’établir la supériorité de l’acupuncture sur les placebos.
que l’exercice atténue les symptômes menstruels. Cette Les auteurs de la revue ont conclu que les données
étude se basait sur l’observation d’une diminution con- appuyant les bienfaits de l’acupuncture n’étaient ni repro-
stante des résultats obtenus pendant trois cycles au ductibles, ni fiables88.
Menstrual Distress Questionnaire de Rudolf H. Moos77.
Un essai randomisé ouvert portant sur des adolescentes qui Les auteurs d’une revue systématique sur la stimulation de
n’étaient pas des athlètes a permis d’observer les bienfaits points d’acupuncture ont regroupé les données de 25 ECR.
d’un traitement à base d’exercices aquatiques, com- Ils en sont venus à la conclusion que ce traitement avait des
parativement à une absence de traitement78. En effet, la bienfaits, mais ils ont également reconnu la faible qualité
dysménorrhée a diminué significativement au sein du méthodologique de plusieurs des essais utilisés89. Un essai
groupe faisant de l’exercice. Il est raisonnable, si l’on randomisé ouvert récent a comparé l’efficacité de l’acu-
considère que l’exercice risque peu d’entraîner des bles- puncture à celle des COC. Cette étude de petite envergure
sures, de recommander la pratique d’exercices même en a montré que les COC procuraient un plus grand sou-
l’absence de données probantes issues d’essais randomisés. lagement des symptômes, mais causaient également plus
d’effets secondaires que l’acupuncture90.
Neurostimulation transcutanée Les données actuelles semblent indiquer que la stimulation
La neurostimulation transcutanée consiste à stimuler la des points d’acupuncture est surtout choisie par les
peau à l’aide d’électrodes, à diverses fréquences et inten- femmes qui préfèrent les traitements non conventionnels
sités, pour réduire la perception de la douleur. Il existe ou qui désirent un traitement complémentaire à un traite-
deux types de neurostimulation cutanée : à haute fréquence ment conventionnel ou pharmacologique.
et à basse fréquence. Une revue systématique Cochrane
publiée en 2002 et portant sur huit essais a montré que la
Interventions comportementales
TENS-hf constitue une option thérapeutique efficace79.
Les interventions comportementales utilisées pour le
Dans le même ordre d’idées, un essai à simple insu a
traitement de la dysménorrhée comprennent la rétroaction
montré les bienfaits d’un traitement combinant la TENS-
biologique, la désensibilisation, les exercices selon l’ap-
hf et l’application de chaleur80. Même si aucune donnée
proche Lamaze, l’hypnothérapie et l’entraînement à la
ne montre qu’elle est plus efficace que les traitements
relaxation91. Une revue systématique Cochrane qui portait
conventionnels81, la TENS-hf peut être une bonne solution
sur cinq essais randomisés comparant les thérapies com-
de rechange pour traiter les femmes qui ne peuvent pas, ou
portementales aux placebos et aux autres traitements a
qui ne veulent pas, prendre d’AINS. La raideur musculaire,
montré que ces thérapies ont une certaine efficacité. Les
les céphalées, les nausées ainsi que la rougeur et les brû-
auteurs de la revue ont toutefois précisé que les résultats de
lures cutanées peuvent être des effets indésirables associés
ces essais devaient être interprétés avec prudence en raison
à la TENS-hf. La neurostimulation transcutanée à basse
d’un manque de constance dans la façon de rapporter les
fréquence, quant à elle, n’est pas recommandée, car elle ne
données, de la faible qualité méthodologique, de la faible
semble pas avoir une efficacité supérieure à celle des
envergure des essais, et du temps écoulé depuis ces
placebos82e86.

JULY JOGC JUILLET 2017 l 603


DIRECTIVE CLINIQUE DE LA SOGC

derniers92. Les preuves sont donc actuellement insuffi- qualité. Au moins un des ECR a montré que la con-
santes pour qu’on puisse recommander l’utilisation des sommation de gingembre, de fenugrec, d’huile de poisson,
thérapies comportementales comme traitement de choix de d’huile de poisson additionnée de thiamine, de valériane, de
la dysménorrhée primaire, sauf lorsqu’elles sont com- thiamine seule, de zataria et de sulfate de zinc est d’une
plémentaires à un traitement pharmacologique. certaine efficacité102.

Application de chaleur PRISE EN CHARGE CHIRURGICALE


Un ECR a comparé l’efficacité de l’application de chaleur à
celle de la prise d’ibuprofène ou de placebos par voie orale. La plupart des femmes verront leur douleur atténuée par
Le soulagement de la douleur obtenu en appliquant un un traitement médical, surtout s’il a pour résultat une
coussin chauffant sur la partie inférieure de l’abdomen était aménorrhée, mais la douleur persistera chez certaines.
plus élevé que celui obtenu en prenant des placebos, mais Dans ces cas, il se peut que la dysménorrhée primaire ne
semblable à celui associé à l’ibuprofène. L’association de soit pas la cause de la douleur; une exploration approfondie
l’application de chaleur et de la prise d’ibuprofène d’autres étiologies possibles est donc essentielle pour
soulageait cependant la douleur plus rapidement que la optimiser le traitement103. L’évaluation doit comprendre
simple prise d’ibuprofène93. L’efficacité de cette association un examen physique détaillé, notamment des muscles de la
a d’ailleurs été appuyée par un autre essai randomisé94. cloison rectovaginale, des muscles releveurs de l’anus et des
L’application d’un bandage chauffant offrait toutefois un muscles de la paroi abdominale, ce qui guidera l’explora-
soulagement nettement supérieur à celui offert par l’acé- tion des options chirurgicales et le choix d’un traitement.
taminophène95. L’application locale de chaleur et l’exercice Des examens complémentaires, comme l’échographie
physique pourraient avoir sensiblement la même efficacité pelvienne, l’IRM, la cystoscopie et la coloscopie, peuvent
pour soulager les symptômes chez les adolescentes96. limiter l’exécution de laparoscopies inutiles. De plus, un
Comme les coussins chauffants sont peu coûteux et fa- dosage du CA 125 devrait être effectué chez les femmes
cilement accessibles, ils peuvent être recommandés pour ayant des masses annexielles.
soulager la douleur causée par la dysménorrhée primaire. Le choix du moment où sont réalisés les examens et
traitements par laparoscopie en cas de dysménorrhée est
Suppléments diététiques délicat. Les médecins devraient réduire le plus possible le
Un grand nombre de plantes médicinales et de vitamines nombre de chirurgies, car la réopération génère un stress et
ont été proposées pour traiter la dysménorrhée primaire. peut entraîner l’apparition d’un syndrome de douleur,
par exemple une douleur neuropathique, et causer des
Des efforts concertés ont été déployés pour tester l’effi- adhérences. Il faut aussi tenir compte du désir de procréer
cacité de ces produits, et de nombreux essais randomisés de la patiente. Selon les données actuelles, la première
sur le sujet ont été publiés. La plupart de ces essais ont été chirurgie pour une endométriose pourrait augmenter la
menés en Iran, sur des cohortes d’étudiantes à la fin de fertilité104, mais pas les chirurgies subséquentes. Les
l’adolescence ou au début de la vingtaine. Malheureuse- patientes devraient donc être encouragées à s’en tenir le
ment, une absence d’uniformisation et des rapports plus possible au traitement médical jusqu’à ce qu’elles
incomplets ont compromis la rigueur méthodologique de décident de tomber enceintes ou qu’un diagnostic précis
ces essais. Les chercheurs ont également eu de la difficulté devienne indispensable.
à obtenir un échantillon de taille adéquate et à s’assurer que
les essais étaient vraiment menés à l’insu.
Laparoscopie
Plusieurs essais randomisés de petite envergure se sont Au final, la laparoscopie diagnostique peut s’avérer utile.
penchés sur l’efficacité de la consommation de gingembre. Idéalement, le chirurgien devrait être également prêt à
Les résultats semblent indiquer que la prise de 750 mg à traiter une endométriose, la pathologie associée le plus
2 000 mg de gingembre au cours des trois ou quatre fréquemment à la dysménorrhée, au cours de l’interven-
premiers jours des règles pourrait être aussi efficace que la tion. Le désir de la patiente de préserver sa fertilité doit être
prise d’AINS97, 98, et est probablement plus efficace que la clairement établi avant l’opération, et l’ensemble des op-
prise de placebos99e101. Une revue systématique Cochrane tions de traitement et les risques associés doivent avoir fait
récemment publiée portait sur 27 essais randomisés (menés l’objet d’une discussion. Il faudrait par ailleurs dresser un
sur 3 101 femmes) étudiant l’efficacité des suppléments plan clair indiquant les procédures à réaliser selon la
diététiques dans le traitement de la dysménorrhée. Les présence ou l’absence d’anomalies. Enfin, le consentement
auteurs ont conclu à un manque de données de grande éclairé de la patiente devrait être obtenu pour toutes les

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N 345-Directive clinique de consensus sur la dysménorrhée primaire

interventions possiblement envisagées au cours de la l’intervention est effectuée pour traiter des troubles
chirurgie, y compris pour ce qui est du risque de bénins111. Elles devraient également être avisées que la
complications. chirurgie entraîne une stérilisation irréversible et que les
risques de l’intervention comprennent le développement
Traitement de l’endométriose d’une douleur persistante ou l’apparition d’une nouvelle
L’excision et l’ablation chirurgicale des lésions attribuables douleur neuropathique ou myofaciale.
à de l’endométriose réduisent la dysménorrhée105e107.
En 2013, Alkatout et coll. ont publié une étude prospective Certaines données probantes106, 107 montrent que l’ALNU
menée auprès de 450 femmes symptomatiques atteintes peut aider les patientes atteintes de dysménorrhée primaire
d’endométriose. Les participantes ont subi une lapa- ne présentant pas d’anomalies visuelles à la laparoscopie.
roscopie, puis ont reçu un traitement déterminé au hasard : La NPS peut également être utile dans le cadre d’un
soit un traitement médical consistant en l’administration traitement chirurgical conservateur de la dysménorrhée
d’un agoniste de la gonadolibérine, soit un traitement primaire112, mais la littérature à ce sujet porte principale-
chirurgical des lésions, soit les deux105. Le traitement ment sur des femmes atteintes d’endométriose. L’ablation
chirurgical seul a été administré à 78 femmes atteintes de de l’endomètre, généralement indiquée dans le cas de
dysménorrhée, et 65 % d’entre elles ont dit, un an après saignements utérins anormaux, est efficace pour réduire la
l’intervention, que leur douleur avait diminué. dysménorrhée113, et le taux de complication de cette
intervention est généralement plus bas que celui de l’hys-
Interventions chirurgicales conservatrices térectomie. L’ablation de l’endomètre et la contraception à
Deux méthodes de dénervation pelvienne ont été décrites : long terme sont des traitements à effraction minimale qui
l’ALNU et la NPS. Elles peuvent être réalisées par lapa- peuvent être proposés aux femmes atteintes de dysmé-
roscopie par un chirurgien adéquatement formé. Selon norrhée ou de ménorragie ne souhaitant pas conserver leur
Johnson et coll., les symptômes des femmes atteintes de fertilité.
dysménorrhée mais pas d’endométriose ayant subi une
ALNU ont connu une amélioration significativement plus
élevée que ceux des patientes du groupe témoin106; cette RÉFÉRÉNCÉS
amélioration n’a toutefois pas été observée chez les
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cacité de l’ALNU pour traiter la dysménorrhée primaire, 3. Chapron C, Borghese B, Streuli I, et al. Markers of adult endometriosis
mais que les issues étaient les mêmes après six mois. Zullo detectable in adolescence. J Pediatr Adolesc Gynecol 2011;24
et coll. ont étudié l’effet de l’intégration de la NPS au (5 Suppl):S7e12.

traitement laparoscopique pour traiter la dysménorrhée 4. Jamieson DJ, Steege JF. The prevalence of dysmenorrhea, dyspareunia,
pelvic pain, and irritable bowel syndrome in primary care practices.
chez les femmes atteintes d’endométriose108, 109. Ils ont Obstet Gynecol 1996;87:55e8.
observé une amélioration significative de l’état des
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60,3 %, 57,1 % et 53,3 % sans NPS. 6. Strinic T, Bukovic D, Pavelic L, et al. Anthropological and clinical
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Les traitements chirurgicaux sont plutôt limités lorsque la
8. Hirata M, Kumabe K, Inoue Y. [Relationship between the frequency of
laparoscopie ne révèle aucune anomalie anatomique et que menstrual pain and bodyweight in female adolescents]. Nihon Koshu
l’IRM ne semble pas indiquer la présence d’endométriose Eisei Zasshi 2002;49:516e24.
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