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Fallen Angel {Tome…


par PikaNaine666  

Chapitre 1 (CORRIGÉ)
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par PikaNaine666

Mon regard fut frappé par les phares d'une


voiture arrivant en contre-sens, les pneus
crissant, les freins hurlant, le tout dans un
vacarme épouvantable. Des éclats de verre
esquintaient déjà nos visages, j'étais
paralysée par la peur. C'était presque
comme si on me broyait les entrailles. Je
regardai ma mère, au volant, puis plus rien.
Un silence assourdissant.

J'ouvris soudainement les yeux, haletante.


La lumière sembla me brûler les rétines
pendant un court instant, alors je dus
refermer presque aussitôt les paupières.
Soudain, mon abdomen se tordit de douleur
tandis que des fragments de souvenirs me
revenaient en mémoire. Une multitude de
questions surgissaient déjà dans mon esprit.
Je me redressai brusquement et tournai le
cou pour découvrir ce qui m'entourait.

Un hôpital.

Des perfusions étaient reliées à mes bras,


que j'arrachai sans réfléchir. Je n'avais
qu'une envie : sortir d'ici et demander des
nouvelles de mes parents. Plus les secondes
passaient et plus j'avais l'impression
d'étou!er. J'avais besoin d'air. Je me mis
debout malgré les vertiges et les
tremblements incessants de mes jambes, et
je me dirigeai alors faiblement vers la porte
pour sortir de la chambre. Celle-ci s'ouvrit
soudainement dans un fracas, laissant
entrer un vieil homme en blouse blanche. Je
fis un pas en arrière et le scrutai
attentivement, méfiante. La première chose
que je remarquai chez lui fut sa petite taille.
Je n'avais jamais été très fan des hôpitaux,
et l'idée de me retrouver un jour face à un
médecin me terrifiait.

- Vous êtes réveillée ! Comment vous sentez-


vous ? Vous devriez vous rallonger, vous
n'êtes clairement pas en état...

-J'ai dormi combien de temps ? Où sont mes


parents ?! m'exclamai-je alors d'une voix
enrouée, totalement paniquée.

Et s'il leur était arrivé quelque chose ? Et s'ils


avaient été gravement blessés ?

Pourquoi mettait-il autant de temps à me


répondre ? Pourquoi cette expression faciale
? Qu'allait-il m'annoncer ? Je n'osais pas
imaginer la pire des hypothèses. J'allais
ouvrir la bouche pour insister, lorsqu'il fit un
petit geste de la main, m'incitant à
m'asseoir sur le lit. Je n'en fis rien.

-Je ne m'attendais pas à devoir vous


l'annoncer aussi tôt, mais puisque vous êtes
réveillée... Je suis vraiment désolé, mais vos
parents n'ont pas survécu.

Impossible. Je ne pouvais pas me résoudre à


le croire. Mes larmes menaçaient déjà de
couler, mais je les retins autant que je le
pouvais. C'était un cauchemar, et je n'allais
pas tarder à me réveiller. Je fermai les yeux
un instant, essayant malgré tout de calmer
ma respiration, espérant que leur
réouverture me ramène à ma vraie vie, à ma
vie d'avant. Je les rouvris pour me retrouver
une fois de plus face au médecin. Tout était
réel. Un violent vertige me saisit, et je me
laissai faiblement glisser contre le mur en
pleurant.

Tout, sauf ça... Je pensais avoir imaginé le


pire des scénarios, mais je n'avais jamais
imaginé, même pas une seconde, qu'ils
puissent me quitter si tôt.

-Je suis désolé, continua le médecin en


consultant les dossiers qu'il tenait dans ses
mains, mais la voiture semble avoir quitté la
route et vous a entraîné dans le lac quelques
mètres en contrebas. Heureusement, des
touristes sont passés par là et ont vu la
voiture. Ils ont immédiatement appelé les
pompiers.

À l'écoute de cette phrase, je sentis ma


mâchoire se crisper instantanément.

- Par chance, vous dites ?! m'exclamai-je,


sans pouvoir retenir mes sanglots.

C'était trop pour moi. Comment pouvait-il


dire cela dans un tel contexte ? Ce ne
pouvait en aucun cas être considéré comme
une chance.

Mes parents étaient ma seule famille qui me


restait... du moins, celle que je connaissais.
Je n'avais jamais entretenu de bonnes
relations avec mon père. Mais ma mère, elle,
était bien plus que cela. Elle était à la fois
ma meilleure amie et ma confidente...

Je me remis à pleurer, lorsque la porte de la


chambre s'ouvrit. Je regardai dans sa
direction : un homme d'une vingtaine
d'années venait d'entrer. Il avait l'air à la fois
stressé et soulagé. Quand nos regards se
croisèrent, il s'accroupit devant moi et me
serra dans ses bras. Je ne réagis pas. Qui
était-il ? Je ne l'avais jamais vu avant. Alors
pourquoi me prenait-il dans ses bras ?
Voyant probablement mon regard étonné, le
docteur me le présenta.

-Oh, mais oui. Alia, je vous présente Peter


Johns. C'était le cousin éloigné de votre
mère. Il sera donc responsable de vous à
partir de ce soir.

Lorsque Peter me relâcha, je me rendis


compte que je n'avais pas remarqué certains
détails chez lui tels que ses yeux : ils avaient
exactement la même couleur que ceux de
ma mère et moi.

Quand j'étais petite, elle m'avait raconté une


histoire selon laquelle la couleur de nos iris
était extrêmement rare car nous
descendions des anges. Ce furent ses
propres paroles. En résumé, ses yeux en
amande avaient des nuances entre le doré
et l'argenté, malheureusement dissimulées
par de fines lunettes. Ses cheveux étaient
mi-longs, épais et désordonnés. Ils étaient
châtains avec quelques reflets blonds ici et
là. Sur ce point, il ressemblait énormément
à ma mère. Ses lèvres, légèrement
entrouvertes, étaient fines et claires, et des
taches de rousseur ornaient son nez et ses
pommettes.

- Je suis venu dès que j'ai pu, mais si tu ne te


sens pas encore prête à sortir d'ici, je
comprendrais. Ça doit être di!icile, après six
mois d'absence, de re-

-Six mois d'absence ? bredouillai-je.

Il hocha lentement la tête, d'abord incertain,


puis se tourna vers le médecin pour lui
chuchoter quelque chose
d'incompréhensible.

-Oui, tu es restée dans le coma pendant six


mois.

-Je vois, murmurais-je, pensivement.

Bizarrement, je ne me sentais pas vraiment


triste à cette idée. Après tout, six mois
d'absence ne changeaient rien à ma
situation. Une boule de nerfs se forma dans
mon estomac tandis que je repensais à ma
meilleure amie et à tous les soucis qu'elle
avait dû avoir à cause de moi.

- Lily est venue me voir ? demandai-je alors


au docteur.

- Qui est Lily ? me demanda-t-il en retour.

Je le scrutai du regard pendant un instant.


Peter se redressa soudainement, comme s'il
venait d'avoir une idée, puis m'aida à me
relever.

-Qu'en est-il de ta décision ? Es-tu prête à


sortir ?

Même si je le connaissais seulement depuis


quelques minutes, sa voix m'apaisait déjà et
me mettait en confiance.

-N'est-ce pas trop rapide...? Ai-je besoin de


rééducation ? Lui demandai-je, le regard
perdu dans le vide.

Je pus quand même percevoir leur échange


de regards, révélateur de ce qui se passait :
ils étaient au courant de quelque chose dont
ils avaient omis de me parler.

-Pas pour toi, renchérit Peter. Alors ?

Je savais qu'il faisait partie de la famille : ses


yeux ne trompaient pas. Je hochai
simplement la tête en guise de réponse.

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