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LE BRUIT EN ELECTRONIQUE

Par
Ahmed CHITNALAH

DESA Télécommunications, Instrumentation et Microélectronique


DESA Télécommunications et Réseaux
Master en Génie Electrique

Année universitaire 2007/2008


Cours Bruit en Electronique Ahmed Chitnalah

AVANT – PROPOS

Ce polycopié fait suite au cours qui a été dispensé aux étudiants de DESA
Télécommunications, Instrumentation et Microélectronique sur l'étude du bruit dans les
composants électroniques.

Ce document représente un premier travail et il est loin d’être complet. L'étude


théorique des bruits, vu leur caractère, nécessite l'utilisation des fonctions aléatoires qui ne
sont pas développées dans ce document. Notre objectif est donner à l'étudiant une manière
simple de représenter les bruits par des schémas équivalents. Pour cela on exploite la densité
spectrale de puissance afin d'en déterminer l'écart quadratique moyen. Ainsi des schémas
modèles sont fournis pour les principaux composants électroniques.

Le polycopié est divisé en trois chapitres

Un rappel des notions mathématiques sur les variables aléatoires et leurs études est
donnée dans le chapitre 1. Le chapitre 2 est consacré à l'étude de l'origine des différents types
de bruits ainsi que la modélisation des composants électroniques par des schémas équivalents.

L'étude des bruits dans les amplificateurs a fait l'objet du chapitre 3.

NB: Ce travail étant réalisé pour la première fois il pourrait contenir des erreurs.

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Chapitre 1
Analyse Spectrale des signaux

I- Signaux déterministes
1- Signaux périodiques
1-1- Décomposition en série de Fourier
Un signal périodique de période To peut se mettre sous la forme d’une série de Fourier


a0
x(t ) = [
+ ∑ a n cos (n ω 0 t) + b n sin n ω 0 t
2 n =1
]
ω0=2 π f0 =2 π/T0

an et bn sont les coefficients de la série de Fourier . fo représente la fréquence du fondamental et nfo ( n > 1 )
représente les différents harmoniques. Les coefficients de Fourier sont indépendants du temps et s'expriment
par :

T0 T0/2
2 2
an =
T0 ∫ x(t) cos(nω 0 t )dt =
0
T0 ∫ x(t)
- T0/2
cos (nω 0 t )dt

T0 T0/2
2 2
bn =
T0 ∫ x(t) sin(nω 0 t )dt =
0
T0 ∫ x(t) sin (nω t )dt
- T0/2
0

T0
2
a0 =
T0 ∫ x(t) dt
0

La décomposition en série de Fourier d’une fonction paire (x(t) = x(-t)) doit être une fonction paire.
En conséquence les coefficients de Fourier bn sont tous nuls si la fonction x(t) est paire. De même les
coefficients de Fourier an sont tous nuls si la fonction x(t) est impaire (x(-t) = - x(t)).

Il existe une formulation complexe de la décomposition en série de Fourier.


a n − j bn
Si on pose : Cn = , la décomposition en série de Fourier s’exprime par :
2
+∞ T0
1
x(t ) = ∑ C n e − 2 π j n f0 t avec cn =
n =-∞ T0 ∫ x(t) e
-2 π j n f 0t
dt
0

La formulation complexe fait apparaître des harmoniques de fréquences positives et négatives qui
servent mathématiquement à reconstituer le signal. Néanmoins, la partie associée aux fréquences négatives
n’a pas de signification physique. Cette décomposition permet bien souvent une simplification des calculs.

1-2- Exemples
Prenons l’exemple d’un signal carré de rapport cyclique ½, comme le montre la figure 1a. La
décomposition en série de Fourier fait apparaître une infinité de fréquences multiples impaires de la fréquence
du fondamental. En effet x(t) étant paire les coefficients bn sont tous nuls et les coefficients an sont donnés
par:
2 nπ
a0 = 1 et an = sin ( )
nπ 2
2(-1) p
Pour n = 2p pair, alors an est nul et si n = 2p + 1 est impair, a2p + 1 =
π (2p + 1)

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1.5

0.5

0
-0.04 -0.02 0 0.02 0.04

(a) (b)
Figure 1 : Signal carré (a) et son spectre d’amplitude (b)

signal d'origine fondamental


2
1
1.5 0.8
0.6
1
0.4
0.5 0.2
0
0
-0.02 -0.01 0 0.01 0.02 -0.02 -0.01 0 0.01 0.02

fondamental +H3 fondamental +H3 +H5


1 1
0.8 0.8
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
-0.02 -0.01 0 0.01 0.02 -0.02 -0.01 0 0.01 0.02

fondamental +H3 +H5 +H7 les 10 premiers harmoniques


1 1
0.8 0.8
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
-0.02 -0.01 0 0.01 0.02 -0.02 -0.01 0 0.01 0.02

Figure 2 : Reconstitution du signal carré : effet du nombre d’harmonique pris en compte

La figure 1b donne une représentation du spectre d'amplitude.


Essayons de reconstituer le signal à partir de la série de Fourier. La figure 2 montre l’évolution de l’allure
temporelle du signal carré lorsque l’on augmente le nombre d’harmoniques pris en compte dans la reconstitution.

1-3- La puissance moyenne totale.


La puissance moyenne P d’un signal périodique x(t) de période T0 est la valeur moyenne du carré de
ce signal :
T0
1 T0 1
∫ ∫ x(t) x
2 *
P= x (t ) dt = (t) dt
T0 0 T0 0

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Le symbole * représente le conjugué complexe.


Si on remplace x(t) par sa décomposition en série de Fourier on obtient :

1 T0 +∞ +∞
1 +∞

∫ ∑ ∑ C*m e -2 π j f0 n t dt = ∑C
T0
P=
T0 0
n = −∞
Cn e 2π j f 0 n t
m = -∞ T0 m = -∞
n C *m ∫
0
e 2 π j f 0 ( n -m) t dt

1 T0
On trouve que :
T0 ∫ 0
e 2 π j f 0 ( n − m ) t dt = δ mn

Donc finalement la puissance moyenne totale de x(t) s’écrit :

2 2
+∞ a0 ∞
∑ Cn ∑( a n
2 2
P = = + 1 + bn )
n =-∞ 4 2 n =1

La puissance moyenne totale d’un signal périodique est égal à la somme du carré du module
de chacun de ses harmoniques.

Cette relation traduit le fait que la puissance d’un signal périodique peut être calculée à partir
de la somme des puissances portées par chaque harmonique.

Dans le cas de la représentation complexe de la décomposition en série de Fourier, la


puissance est répartie sur les fréquences positives et sur les fréquences négatives.

1-4- Distorsion harmonique


La distorsion harmonique représente le rapport entre la puissance des harmoniques et celle du
fondamental. Si le signal est de valeur moyenne nulle alors on a :
1 ∞ 2
Pharmoniques ∑
2 n=2
(a n + bn2 )
τ dh = =
Pfondamental 1 2
(a1 + b12 )
2
Le taux de distorsion harmonique est un paramètre mesurable. Il traduit la pureté harmonique
d’un signal.

1-5- La densité spectrale de puissance moyenne


∞ 2
La puissance moyenne totale peut se mettre sous la forme : P = C02 + 2 ∑ Cn
n =1
Le spectre de la puissance moyenne, ou densité spectrale de puissance moyenne, est donc :
+∞ 2

S (ν ) = C 02 δ (ν ) + 2 ∑ C n δ (ν - n f 0 )
n =1

On peut séparer la contribution à la densité spectrale de puissance des fréquences


négatives et positives. On obtient alors la densité bilatérale suivante :
+∞ 2
~
S (ν ) = C 02 δ (ν ) + ∑ C n δ (ν - n f 0 )
n=-∞
n ≠0

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+∞
~
On vérifié bien que P = ∫ S(ν )dν
-∞
2- Signaux non périodiques
Dans e cas des signaux non périodiques on utilise la transformée de Fourier, si elle existe,
pour faire l'analyse spectrale.
2-1- Définition de la transformée de Fourier
Par définition, la transformée de Fourier d’un signal x(t) s’écrit :
+∞
X (ν ) = TF [x(t )] = ∫ x(t) e -2 π jν t dt
-∞

X(ν) est une fonction complexe qu’on peut écrire sous la forme :
X (ν ) = X(ν ) e j ϕ (ν ) = ℜe [X(ν )] + j Im [ X (ν )]
La transformée de Fourier existe si les conditions suivantes sont satisfaites :

* x(t) est borné


+∞
* ∫−∞ x(t) dt < +∞
* x(t) présente un nombre fini de discontinuités.

Si x(t) présente un signal à énergie finie, on peut retrouver x(t) si on connaît sa transformée de
Fourier X(ν). Dans ce cas il y a réciprocité entre x(t) et X(ν). On a :

+∞
x(t ) = TF -1 [ X (ν )] = ∫ X (ν ) e 2 π jν t dν
-∞

On désigne par spectre d’amplitude de x(t) le module de la transformée de Fourier X(ν) . On a


une fonction continue de la fréquence.

2-2- Exemple
Considérons la fonction portes d’amplitude 1 et de largeur τ , définie par :
1 pour t ≤ τ/2
Π τ (t) = 
0 pour t > τ/2
La figure 3 donne la représentation de ce signal pour une largeur τ=5 ms.
Signal porte pour un largeur de 5ms Signal porte pour un largeur de 2.5 ms
1 1

0.8 0.8

0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
-0.04 -0.02 0 0.02 0.04 -0.04 -0.02 0 0.02 0.04
(a) (b)
Figure 3 : Porte rectangulaire avec une largeur de 5 ms (figure 3a) et 2.5 ms de largeur (figure
3b).
Calculons sa transformée de Fourier.
τ
+∞ sin(π τ ν )
χ ( f ) = ∫ x(t) e -2 π jν t dt = ∫ 2τ e − 2 π jν t dt =
-∞ -
2
πν

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La figure 4 ci-dessous donne la présentation du spectre d’amplitude respectivement pour τ


=5ms et τ=2.5ms.
Spectre amplitude poour un largeur de 5ms Spectre amplitude poour un largeur de 2.5 ms
0.01 0.005
0.008 0.004
0.006 0.003
0.004 0.002
0.002 0.001
0 0
-1000 -500 0 500 1000 -1000 -500 0 500 1000

Figure 4 : Spectre d’amplitude des signaux de la figure 3.

2-3- Propriétés
TF [x(t - a)] = X (ν ) e -2 π jν a . Un retard dans le domaine temporel se traduit par un déphasage
dans le domaine fréquentiel.

[
TF x(t) e
-2 π j f t
p
]
= X (ν - f p ) . La multiplication d’un signal par une fréquence pure fp se
traduit par une translation de son spectre en fréquence autour de fp. Cette propriété est très
utilisée dans les systèmes de télécommunication.

 dx(t) 
TF   = X (ν ) (2 π jν )
 dt 

2-4- Densité spectrale d’énergie ou de puissance


De même que pour les signaux périodiques, on peut calculer l’énergie d’un signal périodique
aussi bien dans le domaine temporel que dans le domaine fréquentiel. Soit :
+∞ +∞ 2
W =∫ x 2 (t )dt = ∫ X (ν ) dν
-∞ -∞

D’où la définition de la densité spectrale d’énergie Sx(ν)

2
S x (ν ) = X (ν ) = X (ν ) X * (ν )

II- Signaux aléatoires


1- Définition
Les signaux déterministes sont connus par leurs représentations temporelles et spectrales.
Par opposition aux signaux déterministes, un signal aléatoire est lié au hasard. Le bruit est un
signal aléatoire. Le bruit sera donc traité par la théorie des probabilités.
Un signal aléatoire ne peut pas être complètement caractérisé par un nombre fini de
paramètres. Cependant la plupart des signaux aléatoires d’origine physique, peuvent être
caractérisés par des propriétés moyennes du signal.

2- Variables aléatoires

Les processus aléatoires sont décrits par des variables aléatoires. Généralement, en
électronique, ces variables aléatoires dépendent du temps. On parle alors de fonctions
aléatoires. Les variables aléatoires ou les fonctions aléatoires peuvent être réelles ou
complexes.

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La connaissance des propriétés moyennes d’un signal aléatoire est plus utile que la
connaissance exacte de sa variations en fonction du temps.

Un signal aléatoire est caractérisé par sa densité de probabilité :

Prob (x < a < x + dx)


p ( x) =
dx

Parmi toutes les fonctions de densité de probabilité qui peuvent décrire le bruit dans les
circuits électroniques, la densité gaussienne est la plus importante.

x-µx
- 0.5( )2
1 σx
p ( x) = e
2π σ x

La figure 5 donne l’allure de cette densité de probabilité pour µ x = 0 et 6x –1.


loi normale centré e sur 0 loi normale centré e sur 2
0.15 0.15
0.125 0.125
0.1 0.1
0.075 0.075
0.05 0.05
0.025 0.025
0 0
-10 -5 0 5 10 -10 -5 0 5 10
(a) (b)
Figure 5 : Loi normale centrée sur zéro (figure a) et sur 2 (figure b).

2-1- Stationnarité et ergodisme du bruit

Pour obtenir des données statistiques sur le bruit dans un système, on peut effectuer une série
de mesures sur le système sur une longue période. On remarque que la densité de probabilité
et les paramètres statistiques dérivés ne dépendent pas de l’instant d’observation. Le bruit est
donc un processus aléatoire stationnaire.
Un processus aléatoire est stationnaire si ses propriétés statistiques d’ensemble ne dépendent
pas de l’instant choisi.

Les données statistiques recueillies sont les mêmes que lorsque on effectue simultanément
une série de mesures sur un grand nombre de système identiques. Le bruit est donc un
processus ergodique.
Un processus aléatoire est ergodique si, les moyennes d'ensemble et les moyennes temporelles
sont identiques.
On obtient aussi, par rapport aux signaux déterministes, les équivalences suivantes :

+∞
* La valeur moyenne x = ∫-∞ x p(x) dx qui correspond à la composante continue.

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+∞
* La valeur quadratique moyenne x 2 = ∫-∞
x 2 p(x) dx , par analogie avec la puissance
moyenne totale.
+∞
* La variance ∫-∞
(x - µ x ) p(x) dx

* L’écart type σx qui est l’équivalent de la valeur efficace des fluctuations.

* La fonction d’auto corrélation Γxx (τ ) = ∫∫ x 1 x 2 p( x1 , x 2 , τ ) dx1 dx 2

2-2- Densité spectrale de puissance

Soit une observation bi(t) d’un bruit b(t) dans un intervalle − T < t < T (figure 6a)
2 2

Ce signal a pour transformé de Fourier :

1 T/2
Bi (ν , t) =
T ∫ - T/2
b i (t) e -2 π jν t dt

Exemple de bruit Spectre d'amplitude


1 0.6
0.8 0.5

0.6 0.4
0.3
0.4
0.2
0.2
0.1
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
(a) (b)
Figure 6 : Exemple de bruit (figure a) et son spectre d’amplitude (figure b).

La puissance moyenne du signal dans l’intervalle considéré est donné par :

1 +∞

2
PBi (T) = B i (ν , t) dν
T -∞

La densité spectrale de puissance est déduite de l’espérance mathématique


S (ν , t ) = E [S Bi (ν , T )] .

On fait tendre T vers l’infini pour une résolution fréquentielle infinie.


 S Bi ( f , T ) 2 
S(f) = S (ν ) = lim S(ν , T) = lim E  
T →∞ T →∞
 T 

C est une caractéristique fréquentielle du bruit donnant la puissance moyenne du signal


contenue dans une bande de fréquence infiniment petite. Pour une tension Sv(f) s’exprime en
V2/Hz, et pour un courant Si(f) s’exprime en A2/Hz.

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Théorème de Wiener-Khintchine
La densité spectrale de puissance d’un processus aléatoire stationnaire est la transformée de
Fourier de sa fonction d’autocorrélation.

+∞
S x (ν ) = TF [C xx (τ )] = ∫ C xx (τ ) e -2π jν τ dτ
-∞

De même on peut obtenir la fonction d’autocorrélation par transformée de Fourier inverse.

+∞
C xx (τ ) = TF -1 [S x (t)] = ∫ S x (ν ) e 2 π jν τ dν
-∞

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Chapitre 2
Sources de bruit en électronique

1- Introduction
En pratique, un signal que l’on cherche à générer, transmettre ou mesurer et toujours accompagné de
signaux perturbateurs, que l’on peut appeler des bruits.
Dans tous les domaines de l’électronique, la connaissance et la mesure du bruit sont de plus en plus
essentielles pour caractériser un signal.
C’est le bruit qui limite la portée d’un radar, qui dégrade la qualité d’une image de télévision et qui
détermine la qualité de transmission de données.
Le caractère aléatoire est la propriété fondamentale du bruit. Ceci est du aux mécanismes physiques dont
il est issu. Les sources de bruit peuvent être classer en deux grandes catégories.
Sources de bruit externes : Il s’agit essentiellement de deux types de bruit dont les sources se situent à
l’extérieur du système électronique. On peut citer :
• les parasites industriels générés par l’activité humaine, c’est le cas du réseau de distribution
électrique. Les demandes aléatoires de courant s’accompagnent d’une modification de la
tension. Cette variation produit un rayonnement électromagnétique.
• Les commutateurs, les relais, les moteurs sont aussi des sources de parasites externes.
• Les parasites naturels tels que les peturbations atmosphériques (orage) et les parasites
cosmiques (éruption solaire).
Pour diminuer l’effet du bruit externe, on a généralement recours à des régulateurs ultra- rapides qui
limitent le bruit du secteur et à un blindage du dispositif électronique qui limite l’influence des champs
électrostatiques et magnétostatiques externes. D’autres précautions sont prises dont le cadre des
nouvelles normes de la compatibilité électromagnétique.
Sources de bruit internes : La plus part des dispositifs électroniques sont le siège de trois principaux
types de bruits internes :
• le bruit thermique du aux mouvements aléatoires des porteurs de charges dans un conducteur ou
semi-conducteur.
• Le bruit de grenaille se produit lors du passage des charges à travers une barrière de potentiel.
C’est le cas dans les tubes à vide et les jonctions à semi conducteurs.
• Le bruit de scintillation qui dépend de l’aspect corpusculaire de la matière. En fait l’origine de
ce type de bruit est encore mal connue.
Pour caractériser ces sources de bruit on utilise la théorie des fonctions aléatoires. On fait souvent les
hypothèses suivantes, sur la nature statistique du bruit :
• le bruit est stationnaire de valeur moyenne nulle,
• le bruit est ergodique, sa moyenne statistique est égale à sa moyenne temporelle,
• le bruit est gaussien, la densité de probabilité suit une loi normale.
2- Le bruit thermique
Le bruit thermique est appelé parfois bruit Johnson. C’est un signal du à l’agitation thermique
désordonnée des électrons. Cette agitation est conséquence de l’effet thermique dans tout conducteur
porté à une température supérieure à zéro degré kelvin. Ce bruit ne se manifeste que dans les éléments
résistifs, et non dans les éléments réactifs (condensateurs, selfs, ….). Les sources de bruit thermiques
sont donc constituées d’éléments résistifs.
Le bruit thermique est lié à la vitesse thermique des porteurs de charges dans un conducteur. Considérons
un conducteur de résistance R (figure 1), de longueur L et de section S, court-circuité. A une température
T, les électrons sont soumis l’agitation thermique et heurtent les ions du cristal d’une manière aléatoire.

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S
R x

Figure 1

La vitesse Vk d’un électron étant une variable aléatoire produisant aux bornes de la résistance R une
tension électrique Uk. Le comportement d’un électron est régi par un processus avec une fonction
d’autocorrélation temporelle :
2 −α τ
Γk (τ ) = U keff e
α=1/τc est le nombre de choc par unité de temps et τc est le temps de collision moyen d’un électron. Le
paramètre Ukeff représente la contribution de l’électron à la tension efficace.
On obtient donc la densité spectrale de puissance suivante :

2 2α
S k (ν ) = U keff
α +ω2 2

Le temps de collision est inférieur à 10-10s, et aux fréquences de travail (<<1000GHz) on a ω<<α. Donc
l’expression de la densité spectrale de puissance d’un électron se réduit à :

2 2
S k (ν ) = U keff
α
Sk( ) ne dépend pas de la fréquence. Le bruit thermique est donc un bruit blanc.
A partir du théorème de l’équipartition de l’énergie on peut montrer que :

1 1 1
m Vk2 = mU keff
2
= KT
2 2 2
Finalement pour la densité spectrale unilatérale, pour un seul électron, on a:

2KT
S k (ν ) =

La relation entre la vitesse d’un électron et l’intensité est :

−e
ik = Vk
L
Le spectre de bruit causé par un seul électron est donc :
2
2KT e
S ki (ν ) =  
mα  L
Quand il y a N électrons dans le volume du conducteur résistif, les variations indépendantes des courants
liées à chaque électron s’additionnent. En appelant n le nombre d’électrons par unité de volume, on
obtient pour l’intensité totale :

2 n S e2
S i (ν ) = KT
mα L
On peut monter que la résistance est donnée pare :

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L mα
R=ρ avec ρ=
S n e2
On obtient finalement l’expression de la densité spectrale du courant :

2KT
S i (ν ) =
R
Pour le bruit en tension la densité spectrale s’exprime par :

S u (ν ) = 2 R K T
Dans le cas d’une impédance quelconque Z, on peut écrire :

S u (ν ) = 2 Re(ν ) K T
Re(ν) représente la partie réelle de l’impédance. Re(ν) dépend de la fréquence, le spectre de bruit est bien
entendu modifié par celui de l’impédance.
La constante de Boltzmann K est approximativement égale à 1.38 10-23. Le produit KT a pour valeur 4
10-21 J, à la température ambiante (T=295°K). La valeur efficace de la tension de bruit aux bornes d’une
résistance dans une bande de fréquence B s’écrit :

σu = ∫S 0
u (ν ) dν = 2 K T R B = 126.510 −12 R B

Electriquement on modélise le bruit thermique à partir d’une source de tension aléatoire de valeur
efficace Vn=σu ou de densité spectrale Su(ν), en série avec une résistance non bruyante.

R(froide) R(froide)
R(chaude) In ou Si(ν)
Vn

Figure 2: Modélisation du bruit thermique dans une résistance

On peut également utilisé l’équivalence de Norton pour modéliser le bruit thermique par un générateur
de courant In ou une densité spectrale Si(ν).
3- Bruit de grenaille
Le bruit de grenaille est du à la structure granulaire de la matière et se manifeste dans les éléments
électroniques où les électrons sont peu nombreux mais circulent avec de grandes vitesses.
Ce type de bruit, dit aussi bruit de Schottky, se manifeste surtout dans les composants électroniques à
jonction PN et dans les tubes à vide.
Le bruit thermique est indépendant du courant alors que le bruit de grenaille se superpose au courant
moyen qui traverse la jonction PN. Le bruit de grenaille a pour fonction d’autocorrélation :

Γi (τ ) = e I 0 δ (τ )
Ce qui donne pour la densité spectrale de puissance :

S i (ν ) = e I 0
e étant la charge de l’électron (e=1.6 10-19 C).

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La densité spectrale de puissance est constante donc le bruit de grenaille est un brit blanc.
Le bruit de grenaille est représenté électriquement par un générateur de courant parallèle à la jonction
non bruyante selon le schéma de la figure.

In ou Si(ν)

Figure 3: Modélisation du bruit de grenaille dans une jonction PN

Avec I n (ν ) = 2e B I 0
4- Bruit de scintillation
Dans tous les dispositifs passifs ou actifs, apparaît aux basses fréquences (en dessous de quelques
centaines de hertz), un bruit dont l’origine est encore mal connue. Il est empiriquement modéliser par une
densité spectrale de puissance :

I 0a
S i (ν ) = kν
νb
kv est une constante qui dépend du matériau, le coefficient a est compris entre 0.5 et 2 et le coefficient b
est compris entre 0.8 et 1.3. Le bruit de scintillation dépend des paramètres déterminés
expérimentalement et pouvant varier d’un composant à l’autre.
5- Association de dipôles
5-1- Notion de température de bruit
Pour le bruit thermique la densité spectrale de puissance est donnée par le produit K T. On prend cette
densité comme référence par conséquent toute densité spectrale de puissance peut s’écrire d’une manière
analogue en introduisant la température de bruit Tb. C’est une température fictive telle que la densité
spectrale de puissance d’un dipôle soit K Tb. On peut rencontrer des températures de bruit négatives.
5-1- Mise en série

R1

R
Vn1

R2 Vn

Vn2
Figure 4: Modélisation du bruit dans deux résistances en série

Si on suppose que les deux sources de bruit sont décorrélées, c'est-à-dire sans rapport entre elles ; alors le
générateur équivalent de Thevenin a une tension efficace Vn telle que :

Vn2 = Vn21 + Vn22 = 4 K B (T1 R1 + T2 R2 )


On peut l’écrire sous la forme :

Vn2 = 4 K B R Tb

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Sachant que R=R1+R2, on obtient :

R1 T1 + R2 T2
Tb =
R1 + R2
Cette relation peut être généralisée pour n dipôles mis en série. La température de bruit du dipôle
résultant est :
n

∑T
i =1
i Ri
Tb = n

∑R
i =1
i

5-3- Association en parallèle

R2

R1 In1 In2 In ou Si(ν)


R

Figure 5: Association en parallèle

G1 et G2 désignent les admittances des deux dipôles. Leurs mise en parallèle donne le dipôle résultant
avec une admittance G et une température de bruit Tb définis respectivement par :
G=G1+G2

G1T1 + G2 T2
Tb =
G1 + G2
Dans le cas général de deux dipôles quelconques on a:

Re(Y1 )T1 + Re(Y2 ) T2


Tb =
Re(Y1 ) + Re(Y2 )
Exemple du circuit RC parallèle :

R
S u (ν ) = 2 K T Re(Z ) = 2 K T
1+ j R C ω
6- Modèle d'un transistor
Les bruits dans un transistor bipolaire ont essentiellement pour origine:
• Le bruit thermique des accès aux jonctions. Ce bruit étant principalement issu de la résistance de
base rb dont la densité spectrale est:

S rb (ν ) = 2 K T rb
• Le bruit de la jonction base émetteur, avec une composante de bruit de grenaille et une
composante de bruit de scintillation. La densité spectrale de puissance de ce bruit est:

I Ba 0
S ib (ν ) = e I B 0 + k v
ν

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• Le bruit de la jonction base- collecteur qui est essentiellement un bruit de grenaille de densité
spectrale de puissance égale à:

S ic (ν ) = e I C 0
Compte tenu de ces différentes sources de bruit et de leurs origines, on peut utiliser comme modèle de
bruit pour le transistor bipolaire, le schéma équivalent de la figure.

Vbe C
B
rb Unrb
Inc
gce
Inb gm Vbe
E gbe E
•• Unrb: tension de bruit de la résistance de base
rb la résistance de base
•• Inb courant de bruit de la jonction base émetteur
Inc courant de bruit de la jonction base collecteur
• gbe conductance base émetteur
•• gce conductance collecteur émetteur
gm transconductance
• Avec les équations suivantes:
I C0 gm
I C 0 = β I B0 g m= g be =
Ut β

I nb = 2 e I B 0 B I nc = 2 e I C 0 B U nrb = 4 K T r b B
Avec ce modèle on peut déterminer les éléments du schéma équivalent du transistor avec des générateurs
de bruit à l'entrée. La source de tension de bruit En est telle que sa densité spectrale de puissance est:

S u (ν ) = 2 K T R eeq
Avec Reeq une résistance fictive de bruit équivalente ramenée à l'entrée du transistor. La source de courant
de bruit Jn peut être réduite, avec une bonne approximation, à la densité spectrale de puissance donnée
par:

I C0
S i (ν ) = e
β0
7- Modélisation de bruit de l'amplificateur Opérationnel
L'étage d'entrée d'un amplificateur opérationnel est un étage différentiel. Le bruit de chacune des deux
entrées d'amplification peut être ramené à l'entrée comme l'indique la figure.

-
Un

In
+

Figure : Modèle de l'amplificateur opérationnel tenant compte du bruit

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Chapitre 3
Bruit dans les quadripôles
1- Rapport signal sur bruit

Considérons le système linéaire de la figure 1 caractérisé par sa réponse impulsionnelle


h(t) et sa fonction de transfert H(ν). La qualité du signal de sortie vis à vis du bruit est
quantifiée par le rapport signal sur bruit, défini par :

Pss H(ν)
ξ =
Pns
Pn H0

h(t)
Pse H(ν) Pss
Pne Pns ν

Figure 1
Pse : Puissance du signal à l’entrée
Pne : Puissance du bruit à l’entrée
Pss : Puissance du signal à la sortie
Pse : Puissance du bruit en sortie
Pn : Puissance de bruit propre à l’amplificateur
H0 : Gauin de l’amplificateur
Ap : le gain en puissance de l’amplificateur

Il est fréquent d’utiliser la définition logarithmique donnant ce rapport en décibels :


Pss
ξ dB = 10 log( )
Pns

2- Bruit disponible d’une source (température équivalente)

Dans les applications de transmissions, notamment dans le domaine des


hyperfréquences, il est d’usage de raisonner en puissance disponible (available power).
La puissance disponible est la puissance fournie à une charge adaptée. Il s’agit de la
puissance maximale transférable.

La puissance disponible pour une source de bruit thermique d’une résistance R est
définie par :
2
 Vn 
 
Pd =   = K T B
2
R
Vn représente la source de bruit de la résistance R.

Cette puissance est indépendante de la résistance R. Cette propriété permet de définir une température de
bruit équivalente Tb d’une source quelconque de puissance Pd par :

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Pp
Tb =
K B

3- Facteur de bruit

On rencontre très fréquemment le cas particulier où la température de la source qui


attaque le quadripôle est égale à la température ambiante à toutes les fréquences.
Supposons que la source est à l’origine d’un bruit thermique de puissance Pne.

Le facteur de bruit F d'un amplificateur est défini par le quotient du rapport signal/bruit
à l'entrée par le rapport signal/bruit à la sortie.
Pse
Pne Pse Pns Pns
F = = =
Pss Pss Pne A p Pne
Pns
Sachant qu’on a :
Pns = Pn + Pns = Pn + A p Pne
Le facteur de bruit devient donc:

Pn
F = 1+
Ap Pne

Le facteur de bruit mesure donc la dégradation du rapport signal sur bruit lors de la
transmission à travers le système.

Le quadripôle étant lui même à l’origine d’un bruit de puissance Pn non corrélé avec le
bruit d’entrée, donc s’ajoutant à celui-ci, le facteur de bruit est toujours supérieur à 1.

Pn
FdB = 10 log ( 1 + )
A p Pne
Il est souvent commode d’exprimer le facteur de bruit en décibels :

4- Bande passante équivalente de bruit

Soit le système de la figure 1 attaquée par une source de bruit de densité spectrale de
puissance Sn(ν). Calculons la valeur efficace du bruit à la sortie du système. La valeur
quadratique moyenne de bruit pour une tranche de fréquence dν est donnée par :

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2
H (ν ) S n (ν ) dν

La valeur quadratique moyenne de bruit en sortie est obtenue en intégrant sur toutes les
fréquences. Soit :
+∞

∫ H (ν )
2
σ ns = S n (ν ) dν
0

Dans le cas particulier ou la source de bruit est une résistance, la densité spectrale de

S n (ν ) = 4 K B T R
puissance s’exprime par :

+∞
σ ns = 4 K B T R ∫ H (ν )
2

0

La valeur quadratique moyenne de bruit en sortie s’écrit alors :

L’intégrale représente l’air sous la courbe H2(ν).

On introduit la bande passante équivalente de bruit Bb, telle que :

+∞

∫ H (ν )
2
Bb H 02 = dν
0

H0 étant le gain aux fréquences moyennes.

En pratique la bande passante équivalente de bruit n’est pas très différente de la bande
passante à –3 dB. Par exemple pour le circuit passe bas de type RC, la fonction de
transfert est :
1
H (ν ) =
ν
1+ j
fc
On peut facilement montrer que dans ce cas, la bande passante équivalente de bruit est
égale à Bb=fc π/2.
Il faut noter que la notion de bande passante équivalente de bruit n’a d’intérêt que lorsque la source de
bruit est à densité spectrale de puissance constante, une résistance par exemple comme c’est souvent le
cas.

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Pour diminuer le bruit il faut réduire la bande de fréquences sans oublier la largeur
spectrale du signal traité.

Un abaissement de la température permet aussi de diminuer le niveau du bruit, c’est le


cas par exemple des amplificateurs de radiotélescopes.

A la place du facteur de bruit certains électroniciens préfèrent utiliser la température


équivalente de bruit Tb. Pour établir la correspondance entre ces deux grandeurs nous
allons réécrire la valeur quadratique moyenne de bruit en sortie du système.
/ 10
σ s = 4 K B Rs H 02 Bb T 10 F dB
= 4 K B Rs H 02 Bb Tb
La température équivalente de bruit Tb est égale à T 10FdB/10. Tout se passe comme si
l’amplificateur était parfait mais il est attaqué par une résistance de source Rs portée à la
température Tb.
T 
FdB = 10 log b 
T 
5- Représentation du bruit dans les quadripôles

Un quadripôle bruyant peut se représenter sous la forme d’un quadripôle non-bruyant


auquel sont associés deux générateurs de tensions de bruit (figure 2).
Vne Vns
Ie Is

Quadripôle
Ve Non-bruyant Vs

Figure 2
L’application des lois de Kirchoff aux accès du quadripôle donne :

 Ve   Z11 Z12  I e  Vne 


  =    −  
V s   Z 21 Z 22  I s   Vns 
Les générateurs de tensions Vne et Vns sont des sources de tension de bruit équivalentes
ramenées aux accès du quadripôle.

On peut également utiliser la représentation par la matrice admittance. Le quadripôle


bruyant est donc représenté par un quadripôle non-bruyant auquel sont associés deux
générateurs de courant de bruit (figure).

Ie Is
Quadripôle
Ve Ine Non-bruyant Ins Vs

Figure 3
Les accès du quadripôle sont alors régis par les équations suivantes:
 Ie   Y11 Y12 Ve   I ne 
  =    +  
 Is   Y21 Y22 Vs   I ns 

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On peut utiliser la représentation matrice de chaine. Dans ce cas on utilise l'équivalence


présentée figure.
Ie Vne Is
Quadripôle
Ve Non-bruyant Ins Vs

Figure 4

 Ve   T11 T12  VS   Vn 
  =    −  
 Ie   T21 T22  − I s   − I n 
Il est également possible de ramener les sources de bruit en entrée (figure).

Ie Vn Is
Quadripôle
Ve In Non-bruyant Vs

Figure 5
Les générateurs Vn et In sont des sources de tension de bruit et de courant de bruit
équivalents ramenés à l'entrée.

Bien entendu tous les générateurs de bruit peuvent être remplacés par leurs densité
spectrale de puissance correspondante.

Cette représentation du quadripôle est la plus utilisée. D'une part du fait que le courant
de bruit et la tension de bruit peuvent être déterminés expérimentalement,
respectivement avec l'entrée ouverte et avec l'entrée en court-circuit. D'autre part, du fait
que le bruit peut directement être comparé au signal utile entrant dans le quadripôle.

6- Prise en compte des corrélations entre les sources

Quelque soit le modèle utilisé pour représenter le bruit dans un quadripôle, les sources
de tension de bruit et de courant de bruit sont des combinaisons de sources de bruit
internes pouvant être corrélées. Une modélisation analytique peut être réalisée en
séparant la partie corrélée de la partie non corrélée de chaque générateur.

Ainsi pour la représentation de la figure 5, on peut poser:


Vn = Vna + Z cor I n
I n = I na + Ycor Vn
La corrélation entre les deux sources de bruit est prise en compte par l'impédance fictive
non bruyante Zcor et l'admittance fictive non bruyante Ycor.

On arrive donc au schéma équivalent de la figure 6.

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I1 Vn Ie
Zcor -Zcor Quadripôle
V1 Ve Non-bruyant
In

Figure 6

7- Facteur de bruit de quadripôles en cascade

Considérons deux quadripôles Q1 et Q2, à la température T, et montés en cascade.

On peut facilement montrer que la facteur de bruit du quadripôle global est donné par la
relation de Friis:

F2 − 1
F = F1 + Ap 1

Avec F1 le facteur de bruit du quadripôle Q1 et F2 celui du quadripôle Q2. Ap1 représente


le gain en puissance du premier quadripôle Q1. Si Ap1>>(F2-1), alors le bruit global est
essentiellement déterminé par le premier étage.

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