Université de Sousse A.U.

2022/2023
ESSTHS LM1
Dépt. de Mathématiques Durée: 1H30

Examen de Rattrapage d’Analyse 1

Documents et calculatrices interdits

Une grande importance sera attachée à la rigueur du raisonnement, à la clarté

de la rédaction et au soin de la présentation. Le sujet comporte deux pages.

Exercice 1 (10 pts)

Soit a0 ∈ R. On définit la suite (an )n∈N par la relation de récurrence suivante :

an+1 = a2n + an , ∀n ∈ N.
1. On suppose que a0 est un réel quelconque.

(a) Montrer que la suite (an )n∈N est croissante.

(b) Montrer que si la suite (an )n∈N converge, alors sa limite est 0.
(c) En déduire que soit lim an = 0 soit lim an = +∞.
n→+∞ n→+∞

2. On suppose que a0 ∈ [−1, 0].

(a) Montrer que, pour tout n ∈ N, an ∈ [−1, 0].

(b) Montrer que la suite (an )n∈N converge et donner sa limite.

3. On suppose que a0 > 0.

(a) Montrer que si la suite (an )n∈N est convergente, alors elle converge vers une limite
l > 0.
(b) En déduire que lim an = +∞.
n→+∞

1
 4. On suppose que a0 < −1.

(a) Montrer que a1 > 0.

(b) En déduire la limite de la suite (an )n∈N . (On pourra utiliser la question 3.).

Exercice 2 (10 pts)

1. Soit f : R∗+ → R, x 7→ xx .

(a) Justifier que f est dérivable sur R∗+ .

(b) Donner l’expression de f 0 sur R∗+ .
(c) Dresser le tableau des variations de f .
(d) Déduire que f admet un minimum unique au point d’abscisse e−1 et d’ordonnée
−1
m = e−e .

2. Soient x et y deux réels tels que 0 < y ≤ x < 1.

y
(a) Justifier que xy ≥ m x .
 y x y
(b) Montrer que ≥ .
x x
y y
(c) Montrer alors que xy + y x ≥ m x + m .
x

3. Soit g : R → R, t 7→ mt + mt.

(a) Justifier que g est de classe C ∞ sur R.

(b) Donner l’expression de g 0 et g 00 sur R.
(c) Montrer que g est strictement croissante sur [0, 1].
(d) En déduire que pour tout t ∈]0, 1], mt + mt > 1.

4. Montrer alors que pour tout x, y ∈ R∗+ ,

xy + y x > 1.

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Université de Sousse A.U. 2022/2023
ESSTHS LM1
Dépt. de Mathématiques Durée: 1H30

Corrigé Examen de Rattrapage d’Analyse 1

Exercice 1 (10 pts)

Soit a0 ∈ R. On définit la suite (an )n∈N par la relation de récurrence suivante :

an+1 = a2n + an , ∀n ∈ N.
1. On suppose que a0 est un réel quelconque.

(a) Soit n ∈ N, on a, an+1 − an = a2n ≥ 0.

D’où, la suite (an )n∈N est croissante.
(b) Supposons que la suite (an )n∈N converge et notons par l sa limite.
Comme pour tout n ∈ N, on a, an+1 = a2n + an . Par passage à la limite, on obtient
que l = l2 + l. Ce qui donne que l2 = 0 et par suite l = 0.
(c) La suite (an )n∈N est croissante.
• Si elle est majorée, alors elle converge et d’après la question 1.(b), lim an = 0.
n→+∞
• Si elle n’est pas majorée, alors elle diverge vers +∞ et on a, lim an = +∞.
n→+∞

2. On suppose que a0 ∈ [−1, 0].

(a) Montrons par réccurece que pour tout n ∈ N, an ∈ [−1, 0].

• Pour n = 0, le résultat est vrai.
• Supposons que le résultat est vrai pour n ∈ N et montrons le pour n + 1.
On a, an+1 = a2n + an = an (an + 1).
Par hypothèse de réccurence, −1 ≤ an ≤ 0. Ce qui donne que 0 ≤ an + 1 ≤ 1.
D’où, an+1 ≤ 0 comme étant le produit d’un réel négatif et d’un réel positif.
D’autre part, a2n ≥ 0 et an ≥ −1, ce qui donne que a2n + an ≥ −1. D’où,
an+1 ≥ −1.
On conclut que pour tout n ∈ N, an ∈ [−1, 0].

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 (b) La suite (an )n∈N est croissante et majorée par 0, d’où elle converge. D’après la
question 1.(c), la limite de (an )n∈N est égale à 0.
3. On suppose que a0 > 0.

(a) Supposons que la suite (an )n∈N est convergente vers une limite l.
On a, pour tout n ∈ N, a0 ≤ an (car la suite (an )n∈N est croissante).
Par passage à la limite, on obtient que a0 ≤ l.
Comme a0 > 0, on conclut que l > 0.
(b) D’après la question précédente, si la suite (an )n∈N est convergente, alors elle converge
vers une limite l > 0 : Ce qui contredit la question 1.(b) et donne d’après la question
1.(c) que lim an = +∞.
n→+∞

4. On suppose que a0 < −1.

(a) On a, a1 = a0 (a0 + 1). D’où, a1 > 0 comme étant le produit de deux réels stric-
|{z} | {z }
<0 <0
tement négatifs.

(b) La suite (an )n∈N∗ est croissante dont le premier est strictement postif, d’après la
question 3., lim an = +∞.
n→+∞

Exercice 2 (10 pts)

1. Soit f : R∗+ → R, x 7→ xx .

(a) f est dérivable sur R∗+ comme étant composée de fonctions dérivables.
(b) Soit x ∈ R∗+ , f (x) = ex ln(x) . D’où, f 0 (x) = (ln(x) + 1)ex ln(x) .
(c) Soit x ∈ R∗+ , f 0 (x) = 0 ⇔ ln(x) + 1 = 0 ⇔ x = e−1 .

x | 0 e−1 +∞
− − − − −− | − − − − −| − − − − − −
f 0 (x) | − 0 +
− − − − −− | − − − − − − − − − − − − − − −−
1
f (x) | &e−e−1 %+∞

(d) Il est clair, d’après le tableau de variations, que f admet un minimum unique au
−1 −1
point d’abscisse e−1 et d’ordonnée e−e . On note m = e−e .

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2. Soient x et y deux réels tels que 0 < y ≤ x < 1.

(a) On a,
xx ≥ m ⇒ ln(xx ) ≥ ln(m)

y y
⇒ ln(xx ) ≥ ln(m)
x x
y x y
⇒ e x ln(x ) ≥ e x ln(m)
y y
⇒ (xx ) x ≥ m x
y
⇒ xy ≥ m x .
(b) On a,
y y
x < 1 ⇒ x ln( ) ≥ ln( )
x x
y y
⇒ ex ln( x ) ≥ eln( x )
 y x y
⇒ ≥ .
x x
(c) On a, y
xy ≥ m x . (1)
 y x
De plus, y x = xx .
x
 y x y
D’où, ≥ et xx ≥ m impliquent en faisant le produit termes à termes, que
x x
y
yx ≥ m . (2)
x
y y
En faisant la somme de (1) et (2), on obtient que xy + y x ≥ m x + m .
x

3. Soit g : R → R, t 7→ mt + mt.

(a) La fonction g est de classe C ∞ sur R, comme étaant composée et somme de

fonctions de classes C ∞ .
(b) Soit t ∈ R. On a,

g 0 (t) = ln(m)et ln(m) + m = −e−1 et ln(m) + m

et g 00 (t) = (ln(m))2 et ln(m) = e−2 et ln(m) .

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 (c) On a pour tout t ∈ [0, 1], g 00 (t) > 0. D’où g 0 est strictement croissate sur [0, 1].

Ce qui impliqie que, pour t ∈ [0, 1],

−1
g 0 (t) ≥ g 0 (0) = −e−1 + m = −e−1 + e−e > 0 car e−1 < 1.

Ainsi, g 0 > 0 sur [0, 1] et par suite, g est strictement croissante sur [0, 1].

(d) Soit t ∈]0, 1], on a, g(t) > g(0) = 1.

4. Soient x, y ∈ R∗+ .
y y
• Si 0 < y ≤ x < 1, alors d’après la question 2.(c), xy + y x ≥ mx + m > 1 .
| {z x }
d’après la question 3.(d)

• Si 0 < x ≤ y < 1, alors comme x et y jouent des rôles symétriques,

on obtient que xy + y x > 1.

• Si x ≥ 1 ou y ≥ 1, alors xy ≥ 1 ou y x ≥ 1. D’où, xy + y x > 1.