Vous êtes sur la page 1sur 7

Les Transmissions

Jules & Juliette


Le 01 Avril 2024
I. Présentation

II. A quoi pensez-vous quand on parle de « transmissions »

En Petite enfance, le temps de transmission est un outil de communication. Il existe les


transmissions écrites et orales. Cela permet de créer un lien de confiance entre les parents
et les professionnels. C’est le seul moment où l’on parle avec les parents.

Définition Dictionnaire : Faire passer une information. C’est à vous de créer votre propre
définition en fonction des valeurs de la structure, de l’équipe, de l’espace, des attentes des
parents…

C’est un espace-temps de transition entre la maison et le lieu d’accueil, il est aussi appelé
« temps de retrouvaille » Passage de relai entre le parent et le professionnel.

C’est un moment qui réunit 4 temps pédagogiques très importants : l’accueil de l’enfant et
sa famille, la séparation, les transmissions et la surveillance des autres enfants.
On ne se pose pas de question sur les transmissions lorsque la journée de l’enfant a été
« bonne ». C’est parce qu’il faut communiquer une morsure, une journée « agité » qu’on se
sent en difficulté.

III. Les di;érents outils de transmission


Ø Le cahier, classeur, dossier, tablette, feuille de rythme chez les bébés …
On note :
Ø Date du jour
Ø Nom et prénom de l’enfant
Ø Repas/Sieste/Selle
Ø Anecdotes de la journée, émotions et état de l’enfant lors de sa journée à la
crèche,
Ø Activités
Ø Transmission du matin faite par le parent, et information sur qui vient
chercher l’enfant. (avoir une liste des personnes autorisées)
Ø Signature du professionnel
Bien noter qui vient chercher l’enfant, ex : grands-parents pas sur la liste, parents n’ayant
pas la garde de l’enfant. Mais si parents en instance de divorce, tant qu’il n’y a pas le
jugement du divorce, les deux parents peuvent venir chercher l’enfant.

Ø Les réunions
Toutes sortes de réunions permettant la communication et l’échange d’informations.

Ø Autres : tableau d’affichage, téléphone, menus, badge, journal de crèche, livret


d’accueil, protocoles, mails, site internet, projet péda, newsletter, applications…

Toutes les transmissions écrites doivent être gardées 5 ans.


Tout ce qui n’est pas noté, n’est pas fait.
Les Transmissions-Jules&Juliette-01042024 1
IV. A quoi sert les transmissions

-Accueillir.

-Créer et construire une relation de confiance. C’est en échangeant tous les jours
et de façon individualisée que le parent se rend compte de l’intérêt que l’équipe porte à son
enfant. Créer et construire une relation de confiance avec les parents, une rencontre. Créer
du lien. Certains parents ne savent pas ce qu’il faut faire pendant ce moment. C’est à nous
de les aider. Certains parents ne savent pas quoi dire ? Et d’autres n’ont rien envie de dire.
Notre job c’est d’être honnête et de leur donner envie de nous parler.

-Mettre en place un Accompagnement Parental

-Faciliter la communication.

-D’avoir un rituel pendant ce moment de séparation/retrouvaille.

-Sert de preuve. D’un point de vue pénal, « tout ce qui n’est pas noté, n’est pas
fait ».

-Avoir un suivi de l’enfant. Faire le bilan des choses faîtes et qui restent à faire.

-Adapter le travail du professionnel en fonction de ce qu’a pu dire le parent et donc


assurer une bonne prise en charge de l’enfant accueilli. (ex : Baptiste a mal au ventre, ne pas
lui donner de compote de pruneaux ce midi, ou Léana s’est réveillée à 05H50, elle est
fatiguée).

-Montrer à l’enfant qu’il n’est pas qu’un objet de soin, mais une personne, un JE
qui se construit.

-Avoir une cohérence entre la maison et la collectivité. Garder ou non la continuité


des actes, mais en être au courant.

-Montrer la cohérence entre professionnel, le travail d’équipe, la crédibilité de


chacun. (Equipe avec la direction).

-Permettre aux parents de s’imaginer la journée de leur enfant sans eux. Un parent,
qui confie son enfant, essaie d’imaginer comment se passe la journée de son enfant. C’est
pour ces raisons que les temps d’échanges « transmissions » même courts sont
indispensables. Ok les transmissions écrites mais aussi les transmissions orales.

-Met en lumière le travail des professionnels.

-Faire de la prévention

Les transmissions sont des témoins de la journée de l’enfant.


C’est un moyen d’imaginer la vie de leur enfant pendant leur absence.

Au final les transmissions sont nécessaires pour les enfants, les parents et l’équipe
pédagogique.

Les Transmissions-Jules&Juliette-01042024 2
V. Réflexion :
1 groupe « les parents »
1 groupe « les professionnels »
Qu’attendez-vous de ce moment de transmission ? Comment avez-vous envie d’être pris en
charge. Qu’est-ce que vous ne souhaitez pas qu’on vous dise ? Quelle posture vous
n’apprécierez pas ?

VI. Ce qu’il ne faut pas faire


Mettez-vous dans la peau du parent, est ce que vous aimeriez que….
Cataloguer un parent parce qu’il dit tous les jours TVB alors que l’enfant est malade, tousse,
n’a pas bien dormi… La question à se poser, c’est pourquoi ils ne nous disent pas la vérité ?
Lorsque le parent est en retard. Le professionnel est tellement pressé et fâché qu’il
n’arrive pas à bien communiquer. Est-ce que l’enfant y est pour quelque chose ?
Etre ennuyeux. Cela peut être lassant de raconter toujours la même chose aux parents,
et aux parents d’entendre tous les jours, « tout s’est bien passé ». C’est pour cela qu’il est
nécessaire de rendre la transmission vivante en racontant une anecdote, un geste, une
position. Cela indique aux parents que leur enfant est bien pris en charge tout au long de la
journée.
Ne pas dire « je ne sais pas, je n’étais pas avec lui ».
« Parler au dessus de la tête de l’enfant lors des transmissions diverses, sans l’intégrer
dans la conversation, alors qu’on parle de lui. » C. Schuhl
« Faire des transmissions essentiellement négatives » C. Schuhl
« Critiquer ouvertement un parent qui vient de partir, devant son enfant (commentaire
sur la ponctualité, les tenues vestimentaires, les habitudes parentales.) » C. Schuhl
« Parler de l’enfant à la troisième personne alors que l’enfant est au milieu de la
transmission » C. Schuhl
Ne pas respecter le temps des retrouvailles, car le professionnel a d’autres choses à
faire. Pendant que le parent embrasse son enfant, ou que l’enfant lui raconte quelque chose la
professionnelle parle de la journée.
Raconter aux parents ses problèmes personnels, ses désaccords avec la directrice ou
l’équipe.
Ranger tous les jeux alors que la fermeture est dans 45 min.
Ne pas faire culpabiliser les parents, parce que leur enfant mord, qu’ils sont arrivés
tard, qu’ils n’ont pas rendu leur papier administratif.
Lire le cahier sans lever les yeux pour regarder le parent.
Ne JAMAIS faire de diagnostic. Nous ne sommes pas médecin.
C’est très désagréable lorsque des professionnels donnent « des conseils intempestifs »
alors que le parent n’a rien demandé. (le parent peut se sentir dévalorisé et le professionnel
prendre la posture de « moi je sais »)
Lorsqu’on donne des conseils ce n’est pas en tant que « maman » mais « professionnel »

Les Transmissions-Jules&Juliette-01042024 3
VII. Comment faire une bonne transmission

Ø Organiser une réunion : Ce temps doit être pensé et réfléchi en équipe, ensemble.
Chacun n’a pas la même expérience par rapport à ce moment, le même vécu.

- Définir en Équipe le sens de ce moment


- Établir un qui fait quoi (répartition des rôles pour chacun).
- Réfléchir sur les attentes des parents et des professionnelles pendant ce moment.
- Observer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. (est-ce que le matin c’est aussi dur
que le soir ? )
- Se poser les bonnes questions :
- Quel outil met-on en place ?
- Qui transmet ?
- Qu’est-ce qu’on transmet ?
- Qui s’occupe du reste du groupe ?
- Est-ce qu’on dit les mêmes choses aux nounous/grands-parents ?
- Comment on se positionne physiquement ? (assis, debout…)
- A quel moment dire les transmissions délicates ?
- On écrit ou pas ? Certains parents ne sont pas à l’aise lorsqu’ils ne voient pas le
professionnel noté car ils pensent que leurs informations vont être oubliées.
- Qu’est-ce qu’on écrit ? Ce qui est noté dans le cahier de transmission doivent
être les faits et non du jugement ou de l’interprétation.

Cette réunion permettra d’avoir une cohérence entre chaque membre de l’équipe et la
direction. Cela aidera les parents/enfants à faire confiance et donc à se séparer plus
facilement.
Ø L’attitude du professionnel doit :
A partir d’une même information, chacun sera amené à la comprendre selon son
degré de compréhension, ses émotions…
-Etre disponible, souriant, poli…et avoir la sécurité physique et psychique dont l’enfant et le
parent a besoin. Avoir une tenue adaptée, avoir une bonne hygiène.
-Savoir écouter et retenir ce que l’autre personne dit.
-Rester discret vis-à-vis des autres parents (confidentialité vis-à-vis des autres parents)
-Avoir « la bonne distance » et à la fois aller vers le parent.
-Avoir conscience de la Communication non-verbale (ton de la voix, mains dans les poches,
attitude physique, bras croisé, assis avachi, distance physique.) Penser à notre posture de
professionnelle.
-Etre empathique. Il faut prendre en compte l’état de l’interlocuteur (ses intérêts, ses
objectifs, ses émotions, son histoire…) et aussi notre état. Si tous les jours on dit aux parents
que son enfant mord, on peut comprendre qu’il n’est plus trop envie d’écouter les
transmissions. Si un parent a des gros soucis au bureau, on peut comprendre que si le
professionnel lit les transmissions, le parent ait envie de partir.
-Connaître ses limites.
-S’adapter à chaque parent. Certains veulent savoir l’activité de l’enfant, d’autres les repas,
d’autres rien. Cela dépend aussi de l’état de l’enfant. Prendre en compte les spécificités de
chaque famille

Les Transmissions-Jules&Juliette-01042024 4
-Etre précis dans nos propos et nos écrits. Pour certains parents, dire « votre enfant a bien
mangé », ça ne veut rien dire (surtout chez les bébés lorsqu’ils sont en diversification) Mais
plutôt il a mangé 4 cuillères de purée, et 1 cuillère de viande…
-Choisir les mots pour ne pas avoir un discours que « négatif. » « Votre enfant est compliqué »
et ne pas dramatiser une situation.
-Etre compréhensible, s’assurer d’être bien compris (j’ai fait une DRP à votre enfant).
Reformuler si nécessaire
-Etre impliqué, engagé. Ex : j’sais pas.
-Avoir une ouverture d’esprit (le parent n’a pas la même éducation que nous, le même sexe, le
même âge, la même histoire, la même motivation, être parent célibataire ou pour un couple
homo…)
- Etre transparent et honnête avec le parent ce qui facilitera la confiance et le respect et
la relation. Mais aussi être honnête sur notre attitude. Si on ne dit pas bonjour aux parents,
non ça ne lui donnera pas envie de nous parler.
-Expérience, permettra d’être de plus en plus à l’aise. De ne pas utiliser certains mots…

Vis-à-vis du reste de l’équipe, chacun doit se sentir responsable. Si on part sans avoir noté
les transmissions, on met en difficulté le reste de l’équipe. Il n’y a pas de cohérence et une
perte de crédibilité face aux parents.
Est- ce que ça vous parle ?

Il faut accepter que nous sommes, professionnels, les animateurs de la transmission. Si on est
fermé, le parent n’aura pas envie de nous parler. A l’inverse, si on montre aux parents qu’on est
disponible et ouvert pour l’écouter, normalement, il partagera avec nous ce moment.

Ø Penser l’aménagement de l’espace


Pour mettre à l’aise le parent, arriver à surveiller et agir sur le reste du groupe si besoin =>
-Faire des petits coins.
- Musique pas trop forte pour pouvoir entendre les parents, Lumière, Odeurs,
Température de la salle (penser à un bon accueil)
-Diversité des jeux.
-Jeux à disposition (il est 18H50 et tous les jeux sont rangés)
-Rangement des jeux toujours aux mêmes endroits : l’enfant va intégrer l’emplacement
des jeux qu’il aime. Ça va devenir un repère et donc le rassurer. Dès qu’il arrive il ira chercher le
jeu qui l’aide à se séparer de ses parents. C’est pour cela que c’est important que tout soit
toujours rangé aux mêmes emplacements.
Ø Inclure l’enfant dans la transmission.
On parle de lui et de sa journée, c’est normal qu’il soit au courant, et on le respecte ainsi.
Si l’enfant est fatigué, ne pas faire des transmissions trop longues.
Ne pas avoir un trop grand nombre d’enfants.
Aldo Naouri : « Lorsque l’enfant attend son parent le soir, c’est comme un adulte qui attend
le coup de fil de son amoureux. L’enfant est dans le même état, ressent la même chose.
Quand il est à nouveau dans les bras de son parent, il recherche l’affection, l’amour qu’il n’a
pas pu avoir pendant la journée de crèche. »

Les Transmissions-Jules&Juliette-01042024 5
Ø Se détacher du support écrit.
Avant que les parents arrivent, lire l’application pour ne pas rester focus dessus.
Oser dire si on ne sait pas bien écrire ou lire.
C’est très bien de les remplir tout au long de la journée, mais ces écrits ne doivent pas limiter
les échanges oraux.

VIII. Jeux de rôles


Ø Parent qui ne veut pas partir
Ø Deuxième professionnelle qui intervient dans les transmissions de sa
collègue
Ø La morsure
Il lui a fait un croque bisous
Ca va, c’est des choses qui arrivent tout le temps en crèche
C’est votre enfant qui a pris le jeu alors qu’on lui a dit 2 fois non.
Ø Transmission à un parent chez les bébés qui vient de finir l’adaptation. Le
parent nous dit qu’elle nous préfère à sa collègue.
IX. Réflexion

Est-on obligé de demander aux parents tous les matins comment ça va ?


(oui mais cela peut être très court, être créatif : TVB depuis hier soir ?)
Est-ce que le temps de transmission est le même lorsque c’est le père ou la mère ?
(oui et non, l’enfant ne réagit pas de la même manière en fonction de comment le
parent vit la séparation. Et nous, en tant que professionnel nous devons plus inclure les papas)
Peut-on tout transmettre ? Peut-on tout écouter ?
Doit-on tous les jours dire aux parents que son enfant a mordu ?
A-t-on besoin obligatoirement des transmissions pour s’occuper d’un enfant ?

X. Conclusion
Certains parents ne prennent pas de temps selon vous pour ce moment de transmission. Ce
n’est pas pour cela qui ne s’occupe pas bien de leur enfant. Le fait de voir leur enfant souriant
ça leur suqit.
Le moment de transmission permet de faire la transparence sur notre travail. Ce moment
permet de créer de la confiance.
Vos mots ont un grand impact sur la famille, dans le bon sens comme dans le mauvais.
Jean Epstein dit : On est des professionnels de la famille et non de l’enfant car on travaille tous
ensemble. On fait avec la famille.
Les parents nous « confient » leur enfant. C’est un mot très fort qui veut tout dire.

Si vous avez des questions, voici mon mail: contact@gadconseil.com


Merci et bravo pour votre travail

Les Transmissions-Jules&Juliette-01042024 6
Travail de réflexion en petit groupe :

Ce qu’on attend des parents Ce qu’on attend des professionnels


Qu’ils aient du temps à nous accorder Qu’ils aient du temps à nous accorder
pendant les transmissions pendant les transmissions. Qu’ils soient
disponibles
Qu’ils ne nous donnent pas des ordres Qu’ils ne disent pas « je ne sais pas », « je
concernant la pédagogie n’étais pas avec lui »
Qu’ils nous écoutent Qu’ils nous écoutent
Qu’ils soient réactifs Des transmissions individuelles
Qu’on ait des échanges conviviaux Des formulations adaptées
Qu’ils ne jugent pas notre travail Qu’on observe mon enfant
Prévenir des retards et des absences Qu’ils soient au courant de l’évolution de
mon enfant
Reconnaissant et respectueux Pas de commérage
Disponible pour créer du lien Pas de conseils intempestifs
Ne pas faire de diqérence entre les Une bonne posture (pas avachi)
professionnels
Montrer de l’intérêt lorsqu’on parle de leurs Qu’ils mémorisent ce qu’on leur dit le matin
enfants
Etre compréhensif si morsure
Qu’ils gardent leurs enfants lorsqu‘ils sont
malades

Qu’ils nous fassent confiance Qu’ils nous fassent confiance

Les Transmissions-Jules&Juliette-01042024 7

Vous aimerez peut-être aussi