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D’Heur Coline
LPSYS2631 : Evaluation et intervention dans le cadre familial
1. Fondements théoriques
1.1. Définitions
La famille :
→ C’est une entité sociale mouvante, qui a changé de forme à de nombreuses
reprises au cours de l’histoire et qui changera certainement encore.
Toute famille s’intègre dans un environnement, un espace-temps particulier, …
La définition de la famille est donc influencée par les échanges avec d’autres sources :
• Le système social élargi.
• Les moyens socio-économiques.
• Les facteurs culturels (ethnique, religion, philosophie de la vie).
Définition systémique :
→ Les familles sont des systèmes incluant des sous-systèmes :
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1.2. Les 5 axiomes de la communication
La manière dont on perçoit un message est différente et varie selon les individus. La
parole engage une relation, elle n’est jamais neutre.
La manière dont on dit les choses aura un impact (une même phrase peut se dire avec
différentes intonation selon la nature de la relation avec l’autre).
Plus une relation est spontanée/saine/fonctionnelle, plus l’aspect relationnel de la
communication passe au second plan.
Dans une relation dysfonctionnelle, on s’en fout du contenu du message. C’est l’impact
de la relation qui va définir le message.
La manière dont les choses sont dites fait réagir.
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c. La ponctuation des séquences de communication
Le comportement de A influence le comportement de B, qui influence à nouveau le
comportement de A.
On a tendance à considérer notre attitude seulement en réaction au comportement de
l’autre en minimisant l’impact de notre propre attitude sur l’autre. C’est donc une source
de conflits relationnels.
Dans les problèmes conjugaux, on retrouve :
- Partenaire A : attitude de repli et passivité.
- Partenaire B : critiques, reproches.
Le partenaire A estime que sa seule défense contre la hargne du partenaire B est le repli.
Le partenaire B critique le partenaire A en raison de sa passivité.
→ Il y a donc une incapacité à méta-communiquer sur les patterns interactionnels
(ex : des personnes sui divorcent et qui savent à peine se parler).
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e. Relations symétriques et complémentaires
Interaction symétrique :
→ C’est la relation fondée sur l’égalité. On a tendance à adopter un comportement
en miroir. On essaye également de minimiser la différence. On considère donc
l’autre comme un partenaire (on travaille ensemble).
Interaction complémentaire :
→ C’est la relation fondée sur la différence. On retrouve une position haute et une
position basse. Le comportement de l’un complète celui de l’autre. Ici, on a une
maximalisation de la différence (ex : moi je sais, vous non).
Les différentes positions peuvent être considérées comme jugeantes mais cela dépend
de la culture.
Les interactions deviennent dysfonctionnelles lorsque cela crée des conflits dans la
famille. Mais si tout le monde est d’accord avec une certaine organisation, ce n’est pas un
problème. Il est donc très important de connaitre la valence/l’importance que donne la
personne à quelque chose.
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2. Prise en charge familiale
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2.1.3. Comment rencontrer et faire connaissance avec la famille ?
Quand l’enfant est là, on parle de son point de vue (« tu sais pourquoi tu es là, … ?). On
utilise un vocabulaire adapté.
Dans la famille, il existe toujours un engagement massif de chaque membre : on
regarde qui est engagé (ex : la maman vient et non le papa, …).
Il ne faut pas se focaliser immédiatement sur le problème, mais d’abord prendre le
temps de faire connaissance avec chaque membre de la famille. On peut dire, par
exemple, vous êtes ici parce que quelqu’un se fait du souci pour quelque chose, mais
d’abord, je veux faire connaissance avec vous.
Il est mieux d’utiliser le mot « souci » que « problème » car celui-ci est péjoratif.
Ordre :
→ L’enfant le plus jeune : on demande la permission aux parents si on peut
discuter avec l’enfant mais ce n’est pas obligatoire.
→ Les parents.
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2.2.2. Instruments
On peut s’appuyer sur ce que l’on observe. On doit aussi tenir compte de ce que NOUS on
a ressenti (c’est une source d’informations autant que le verbal).
il y a divers instruments :
- Interviews et questions.
- Questionnaires.
- Observations.
- Tests métaphoriques, figuratifs.
Interviews et questions :
❖ Anamnèses des membres et des relations.
❖ Statut actuel du « souci » : c’est quoi la difficulté AUJOURD’HUI ? Depuis quand ce
souci existe ? Ce qui compte, c’est aussi comment le parent le vit, explique la
situation.
❖ Informations spécifiques (ex : la grossesse, le développement, comment ça va à
l’école, la relation avec les pairs, … ?).
❖ Relation thérapeutique.
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2.2.5. Méthodes générales
Externaliser :
Il faut séparer le problème et la personne. Il faut également essayer de sortir de : il est
insupportable, il est colérique, … car cela ne nous aide pas. On peut dire : quel aspect est
difficile dans la fratrie, qu’est-ce qui fait qu’ils se disputent souvent, … ?
Le problème est mis sur la table pour être examiné :
• Les problèmes ne sont pas localisés dans la personne.
• On peut avoir un problème sans être le problème.
• Un diagnostic est seulement utile quand c’est utile pour la personne et la famille.
Un diagnostic est une INTERVENTION car il y a déjà un sentiment d’être aidé. Cela peut
déjà s’améliorer car les gens se rendent compte de leur perception en rendant explicite
les difficultés.
2.2.6. Questions pour évaluer des problèmes externalisés et pas des familles
On commence avec l’enfant ou l’adolescent (demander la permission aux parents), après
la fratrie et les parents.
Il est important d’impliquer chaque membre et il faut toujours s’adapter au processus.
Description de la famille et le contexte social :
• Qui sont les gens qui sont importants dans votre vie ?
Soucis :
• Quel est le plus grand souci pour lequel vous êtes venu ici ? -> Concrétiser.
• Quel nom vous pouvez donner à ce souci ? : il faut noter quels sont les mots
utilisés par la famille et les utiliser également (ex : crise de colère, crier fort, …).
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Contexte du souci :
Vers quoi allons-nous ?
Il est très important de dire qu’on ne va pas faire disparaitre les émotions négatives (les
enfants les montrent alors qu’en tant qu’adulte, on a appris à les réguler).
• Dans quelles situations le souci est le plus présent ? : on cherche déjà des
exceptions.
• Quelle explication vous donnez à ce souci ? : attention, pas trop vite, sinon on est
dans les accusations.
• Quelles sont les idées qui existent dans notre société concernant ce souci ?
• Quels sont les effets de cette expérience sur vos idées concernant des
thérapeutes, psychiatres, … ?
Histoire du souci/problème :
• Quelle est l’histoire de la relation entre vous et le souci ?
• Quelles personnes ou quels facteurs vont ont soutenu pour faire quelque chose
avec ce souci (famille, amis, thérapeutes, …).
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On met l’accent sur les CAPACITES des personnes et après, on peut discuter les facteurs
de risques.
• Est-ce que le problème est ou était aussi lié à la violence, à des tentatives de
suicide, abus sexuel, addictions, maltraitance, … ?
Formulation :
• Qu’est-ce que vous voulez faire ensemble dans votre vie familiale ?
• Qu’est-ce que vous voulez apprendre les uns des autres afin de faire quelque
chose de ces obstacles ?
• Est-ce que l’on peut aussi discuter de vos capacités à faire quelque chose par
rapport à ce problème, et vos capacités familiales qui existent à côté du
problème ? => résilience.
Très important :
→ Lorsque l’on a, avec la famille, trouvé des capacités, des forces, on DOIT se
focaliser sur ces forces et donner un nom à ces forces ainsi que les analyser.
Normalement, c’est difficile pour des gens, parce qu’on n’a pas l’habitude de parler de
ses propres capacités.
2.2.7. Questionnaires
a. Utilités
À quoi ça sert ? Qu’est-ce que je cherche ?
- Description.
- Évaluation.
- Intensité, fréquence.
- Classification par comparaison avec une population référence.
- Point de vue subjectif (introspection) indépendant et comparable.
- Recherche.
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b. Lequel ?
En fonction de ce que l’on cherche :
- Quelles informations ? (cognition, émotion, relation, …).
- Critères de qualité.
- Aspects pratiques/utilité clinique (durée, âge, culture, …).
- Quels systèmes ou sous-systèmes.
- Auto et hétéro-reportés.
2.2.8. Observations
Différentes formes :
- Description.
- Évaluation.
- Intensité, fréquence, dynamique, processus.
- Observation de soi-même (feedback, journal).
- Point de vue plus objectif.
Quelles sortes ?
Qu’est-ce que j’observe en entretien ?
À partir du moment où on (nous thérapeute) est dans la pièce, ça aura un impact.
➔ C’est un contexte artificiel car ce n’est pas comme quand on n’est pas là (c’est la
même chose avec une évaluation filmée) : ça perturbe les enfants quand on n’est
pas là alors qu’on devrait être là.
On peut donc demander si c’est pareil à la maison, à quel point c’est différent, … ?
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Dessin de la famille :
→ Cela permet de voir certaines choses (comment il dessine, qui il dessine en 1 er,
qui est proche de lui, …). Mais il faut faire attention aux interprétations faciles (à
combiner pour voir si ça fait sens avec les observations, discours, …).
Test figuratif : exemple :
Le FAST : test du système familial :
→ On utilise un damier avec des personnages. On prend les membres et on les met
sur le plateau. L’enfant peut aussi mettre certains personnages en hauteur. Il
s’agit ici de voir la situation maintenant et comment l’enfant voudrait que ce soit,
comment c’était avant un divorce, … L’enfant dit aussi quelque chose même s’il
n’a pas envie de faire l’activité. Cela ne se fait jamais au 1er entretien.
L’objectif est d’étudier la cohésion et la hiérarchie dans la famille.
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2.5. L’alliance thérapeutique
2.5.1. Éléments qui participent aux résultats positifs d’une psychothérapie
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2.5.5. Impact de la relation thérapeutique
Il faut faire une association entre l’alliance, l’engagement et le succès thérapeutique.
Il n’est pas toujours évident de jongler avec toute les relations que l’on a avec chacun. On
a de meilleurs succès si tous les membres évaluent la relation thérapeutique de la même
façon.
On a toujours l’importance de la supervision car parfois, on n’a pas conscience qu’on
fusionne avec un des membres.
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