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L’impact des mots


Et communication bienveillante

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Résumé de Caroline Dutilly 20/10/2015

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Résumé de Caroline Dutilly 20/10/2015

L’impact des mots


I) L’analyse transactionnelle

1) Qu’est-ce que l’analyse transactionnelle ?

C’est une théorie élaborée dans les années 1950 par Eric Berne. L’analyse transactionnelle a été pensée sur la
base des principes suivants :

- La nature fondamentalement positive de l’Etre Humain et sa capacité à faire des choix et de les
assumer.
- L’utilisation d’un langage simple et accessible.
- La pratique contractuelle, le lien entre l’accompagnant et l’accompagné est basée sur la libre
négociation et l’acceptation d’un contrat préalable, clair, exhaustif qui responsabilise chacun.

2) La théorie de la communication

Nous passons beaucoup de notre temps en interaction, qu’il s’agisse de messages verbaux ou non verbaux.
L’AT a pour vocation d’aider à la compréhension, et si besoin, à améliorer la communication entre les
personnes.

Le postulat de base est que :


« Ce que j’exprime à l’extérieur de moi trouve son origine à l’intérieur de moi »
Pourquoi est-ce dit ? Pourquoi de cette façon ?

3) les besoins de base

 La soif de structure : avoir besoin de limites, structurer son temps (ce qui est aussi un besoin
physiologique).

 La soif de stimulation : besoin de nourrir ses cinq sens, de se sentir au contact du monde et de la vie.

 La soif de reconnaissance : besoin de se sentir reconnu par l’autre d’une façon ou d’une autre.

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Résumé de Caroline Dutilly 20/10/2015

4) Les signes de reconnaissance

Le signe de reconnaissance est comme «  tout acte impliquant la reconnaissance de la présence d’autrui ».
C’est un message envoyé à l’autre qui signifie que pour moi il existe, je sais qu’il est présent.

Le signe de reconnaissance répond à la soif de reconnaissance, c’est donc un message important pour nous.

a) Les différents types de signes de reconnaissance

 Verbal ou non verbal


 Positif ou négatif (compliment ou critique)
 Conditionnel : précis, factuel, circonstancié (savoir-faire) ou inconditionnel : relatif à l’être de la
personne dans sa globalité
 Demande directe ou indirecte (jeux psychologiques)

b) Comment utiliser ce concept ?

Observer, analyser les échanges permet d’en savoir beaucoup sur la manière dont est conçue la relation, sur a
manière dont « l’autre est appréhendé ». Pour cela l’objectif est d’établir ce que l’on appelle « l’économie des
signes de reconnaissance ».

La façon dont sont gérés les signes de reconnaissance dépend d’une croyance de pénurie qui génère cinq
règles, en application avec des principes de l’offre et de la demande:

 Ne demande pas les signes de reconnaissance dont tu as besoin ( ils sont trop chers, on ne te les
donnera pas)
 Ne donne pas de signes de reconnaissance que tu souhaites donner (tu n’en auras plus)
 N’accepte pas les signes de reconnaissance dont tu as besoin (en période de disette, il vaut mieux les
stocker à la cave)
 Ne refuse pas les signes de reconnaissance dont tu ne veux pas (ceux-là je peux les offrir ils sont moins
chers)
 Ne te donne pas de signes de reconnaissance positifs (c’est du gâchis)
Ce qui en entreprise peut donner :
 Sur quelles bases se développe le « donner » ? Avec quel troc (le chantage, de la rétention, des
offrandes ?)
 Sur quelle base se fait le « refus » ? (par opposition, des rejets, des critiques, une affirmation, une
argumentation, une coopération, une recherche de synergie ?
 Sur quelle base se vit le « recevoir » ? (avec des disqualifications, des dévalorisations, une
amplification, un réajustement, des confrontations et non des affrontements ?

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Résumé de Caroline Dutilly 20/10/2015

Les signes de reconnaissance obéissent à une règle humaine fondamentale :


Mieux vaut un signe de reconnaissance négatif que pas de signe du tout autrement dit «  tout mais pas
l’indifférence ».
La soif de reconnaissance est un besoin vital. Il n’y a pas de bon ou mauvais signe, il est tout aussi important de
féliciter quelqu’un qui vient de réussir que de marquer son désaccord.

5) Les états du moi

Les états du moi est Le concept de l’AT et l’un des principaux piliers de la théorie. Ce concept est reconnu pour
son originalité, sa puissance (car il concerne à la fois l’intérieur et l’extérieur de soi), sa pertinence, son
efficacité. Eric Bern s’est aperçu qu’i y a un lien entre le comportement d’une personne, ce qu’elle dit et
l’émotion qu’elle transmet à un moment donné.

Bien souvent, ce même ensemble de manifestations se reproduit de la même façon face à des situations
identiques. Eric Bern fait le lien entre : l’émotion, la pensée et le comportement. Il rassemble ces trois
manifestations dans trois ensembles distincts :

Parfois, la personne se comporte (voix, postures, mimiques, …) comme l’un de ses parents. A d’autres
moments, elle reprend des attitudes ou une façon de parler qu’elle avait étant enfant. Ou encore, elle peut
agir comme un adulte. Eric Bern appelle ça les états du moi.

Ils peuvent se représenter sous deux formes différentes :

 Le modèle structural
 Le modèle fonctionnel

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Résumé de Caroline Dutilly 20/10/2015

a) Le modèle structural

La structure de la personnalité se compose, quel que soit l’âge, de trois états du moi : P

- Le Parent : qui concerne l’ensemble des pensées, des sentiments, des comportements
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de modèles parentaux et intégrés comme tels.
- L’Adulte : qui concerne l’ensemble des pensées, des sentiments, des comportements
liés au « touché » de la réalité, à l’ici et maintenant. E
- L’Enfant : qui concerne l’ensemble des pensées, des sentiments, des comportements
tels que la personne les a vécus dans son enfance.

Cela signifie que, tout au long de sa vie, une personne :

 Observe comment ses parents (ou tuteurs, figure spirituelle ou professionnelles, …) se comportent,
disent, transmettent leurs émotions face aux différentes situations de la vie. Le regard est tourné vers
l’autre.
 Fait des expériences, appréhende la réalité de tous les jours et enregistre les conclusions. Le regard
vise devant et autour de soi.
 A ses propres ressentis, émotions et besoins, évolutifs par nature et qu’elle va s’attacher à satisfaire
avec plus ou moins de succès. Le regard est tourné vers soi.

b) Le modèle structural

Il se visualise ainsi : on retrouve l’état du moi Parent avec une partie intitulée Parent normatif (PNF) et l’autre
Parent nourricier (PNR). L’Adulte n’est pas divisé quant à l’état du moi Enfant, il est divisé en deux : Enfant
adapté (lui-même subdivisé en Enfant adapté rebelle (EAR) et Enfant adapté soumis (EAS) et Enfant libre.

Ces différents états sont observables, à chacun de ces états du moi correspond un PNF |PNR
comportement (ton, volume de la voix, mimique, gestuelles, postures, …) et un vocabulaire
spécifique.

A
Il n’y a pas de « bon » ou « mauvais » états du moi, ils ont tous une fonction différente,
essentielle et complémentaire :

EAS|EAR
- Le Parent Normatif : fonction de protection et de transmission des valeurs. EL
- Le Parent Nourricier : fonction de permission, d’encouragements.
- L’Adulte : fonction d’exploration de l’environnement.
- L’Enfant adapté rebelle : fonction d’opposition légitime.
- L’Enfant adapté soumis : fonction d’adaptation à l’environnement.
- L’Enfant libre : fonction d’expression des besoins et des émotions de base.

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Résumé de Caroline Dutilly 20/10/2015

c) Quels sont les liens entre les deux modèles

Ce que l’on est à l’extérieur trouve son origine à l’intérieur de nous.


Un peu comme un iceberg : la partie immergée ce sont les états du moi structuraux et la partie émergée les
états du moi fonctionnel. Il faut retenir que l’Adulte (A) peut choisir l’état du moi fonctionnel qu’il veut. Tout
l’intérêt est même d’être dans l’Adulte structural pour nous permettre d’adopter l’état du moi fonctionnel le
plus approprié face à une situation.

Pour améliorer la cohérence de certaines de nos décisions, ou pour éviter d’éventuelles déconvenues, il est
peut-être intéressant d’interroger nos états du moi.
Imaginons qu’un ami nous dise qu’il veut vivre de sa plume.
Son enfant peut dire «  chouette !! »
Son Adulte : « vérifions la faisabilité financière ».
Son parent : « ce n’est pas un métier convenable ».
Il est préférable qu’il ait conscience et qu’il prenne en compte ce discours interne avant de se lancer.

6) Les transactions

C’est un échange de signes de reconnaissance, verbal ou non verbal, entre deux personnes. Autrement dit un
stimulus et une réponse à celui-ci. Il existe trois types de transactions et trois règles de la communication.

a) Quels sont les différents types de transactions ?

 Les transactions simples complémentaires : l’état du moi visé est celui qui répond. Sur le schéma ci-
dessous, les vecteurs sont parallèles, un échange A – A pourrait être : « quelle heure est-il ? », « il est
18h ». L’échange P – E : «  tu ne dois pas sortir sans ton manteau ! », «  oui mais je l’ai oublié ».

P P P P

A A A A

E E E E

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Résumé de Caroline Dutilly 20/10/2015

 Les transactions simples croisées : l’état du moi visé n’est pas celui qui répond, et/ ou l’état du moi en
réponse vise un autre état du moi de l’émetteur. Le plus souvent les vecteur ne sont pas parallèles, ils
se croisent mais pas nécessairement : une personne, à partir de son Adulte (A) s’adresse à une autre
en visant son Adulte, mais l’interlocuteur répond vers le Parent (P) à partir de son Enfant (E), soir un
échange de type AA 6 EP.

Par exemple : « À quelle date viens-tu me voir ? », réponse : «  Tu vas m’en vouloir si je ne viens pas ? ».
Ou encore un échange de type AA – PP : «  as-tu vérifié les tableaux de données ? », réponse : « c’est à ça
qu’on reconnait les vrais professionnels non ? ».

P P P P

A A A A

E E E E

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 Les transactions cachées ou à double fond : ce sont des transactions dites « complexes » parce qu’une
seule phrase comporte deux messages. Le premier message est appelé « message social » autrement
dit les mots prononcés, ce qui est dit verbalement. Le second message, caché ou psychologique, n’est
pas verbal, mais il peut être ou non très bien « entendu pour l’interlocuteur. L’une des formes les plus
connue de ce genre d’échange est le « sous-entendu ».
La personne émet un message social à partir de son Adulte (A) vers l’Adulte de son interlocuteur (voir
1er schéma dessous) et un message caché à partir de son Parent (P) vers l’Enfant (E) (vecteur en
pointillés).
Ce qui peut donner :
« Tu ne ranges pas tes chaussettes propres ? » (message social AA), sous entendu : « Les chaussettes
propres et repassées doivent être rangées dans le tiroir » (message caché PE).

P P P P

A A A A

E E E E

Dans le second schéma, le message social est aussi de l’Adulte(A) vers l’Adulte (A) mais le message
psychologique part de l’Enfant (E) et vise l’Enfant (E).
Par exemple la question :
« Tu veux venir prendre un dernier verre chez moi ? », message social du type (A- A) lancé par deux
personnes se trouvant attirantes et qui sous-entend « Tu veux passer la nuit avec moi ? ». Si le verre
est accepté, il y a des chances pour que le petit déjeuner soit aussi partagé.

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Résumé de Caroline Dutilly 20/10/2015

7) Quelles sont les trois règles de la communication ?

 Avec les vecteurs complémentaires : la communication peut se poursuivre indéfiniment.


 Avec les vecteurs croisés : la communication change :
o Soit elle s’arrête
o Soit elle continue à condition que l’un des interlocuteurs change d’état du moi et restaure la
parallélisme.
Par exemple : « A quelle date viens-tu me voir ? » (A – A)
« Tu vas m’en vouloir si je ne viens pas ? »
Réponse de l’Enfant (E) visant le Parent nourricier (P) celui-ci pourrait répondre
«  Mais non, bien sûr tu viendras quand tu le pourras » Parent nourricier vers l’Enfant

II est difficile de donner une réponse à partir d’un Adulte.


 Avec les transactions cachées : c’est la prise en compte, et donc la réponse complémentaire au
message psychologique, et non le message social, qui détermine la continuité, la fluidité de la
communication.
Dans l’exemple du « dernier verre », si la réponse est oui et que votre interlocuteur s’en va après le
verre en disant merci, vous serez sans doute désarçonné. Vous « entendiez » bien le oui comme une
réponse à votre message caché. Dans ce cas, la réponse aurait pû être « alors juste un verre ! », sous-
entendu non au message caché (et non qu’il / elle n’a pas très soif), vous auriez été fixé. En revanche,
si la réponse est non, bien qu’il / elle ne réponde qu’à propos du verre alors vous devriez reconsidérer
la relation.

Le cadre dans lequel s’instaure la relation conditionne la nature des transactions échangées. Un, «  salut, ça
roule ! » peut se dire à un ami et non à un patron.
Dans le jeu psychologique, il s’agit d’échange de transactions cachées parallèles, lorsque survient un coup de
théâtre, c’est une transaction simple croisée.
Les transactions cachées peuvent être tout à fait adaptées : dire quelque chose de manière diplomate, jouer
sur le sous-entendu pour faire de l’humour…

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Résumé de Caroline Dutilly 20/10/2015

8) la structuration du temps

Eric Berne a articulé en seulement six modes l’ensemble des façons d’être en relation avec l’autre.

a) Comment structurons-nous notre temps avec l’autre ?

 Le retrait : les signaux que j’envoie indiquent que je ne souhaite pas rentrer en contact avec l’autre. (je
ne m’approche pas, je ne lui parle pas, je ne le regarde pas, je reste dans mon coin ou je suis dans mes
pensées, …)

 Le rituel : c’est la façon socialement admise de commencer et de terminer un contact relationnel :

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