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Communiquer cela s’apprend

Certains enseignants excellent à communiquer, d’autres moins, pourtant chacun peut


s’améliorer. Les publics adolescents et adultes sont très sensibles aux messages
conscients et inconscients véhiculés par le professeur. Il ne suffit pas de détenir le savoir, il
faut arriver à le transmettre en tenant aussi compte de l’attente de l’autre.

Quand on communique, on échange, on ne parle pas simplement. Nous avons tous pour motivation
le bien-être dans la relation avec nos élèves mais cela ne suffit pas. Pour communiquer de façon
efficace nous allons devoir devenir de bons managers sachant écouter, regarder, voir, mais surtout
choisir une stratégie volontaire pour mener notre étudiant à un objectif commun.

La communication est actuellement enseignée dans des stages destinés aux dirigeants, aux
chômeurs, mais hélas moins aux enseignants. La maîtrise de ces techniques demande de
l’entraînement.

Voici donc un choix de différentes techniques de communication.

Apprendre à écouter.

Voici d’abord la description d’un échange verbal entre deux personnes.

1 : Je conçois intellectuellement ce que je vais dire (importance de le faire clairement)

2 : Je code en essayant de trouver les mots qui exprimeront ma pensée

3 : Je formule ma pensée

4 : Il y a les conditions dans lesquelles j’émets le message, le parcours

5 : L’autre écoute

6 : Il décode

7 : Il comprend ce qu’il comprend

Qu’observe-t-on en général quand 2 personnes se parlent ?

Il s’agit plus souvent d’un monologue croisé que d’un dialogue, chacun parle puis attend son tour
sans vraiment chercher à écouter l’autre et poursuit ses propres pensées. Pour écouter
correctement nous devons nous centrer sur notre interlocuteur, ne pas lui couper la parole, le
laisser finir ses phrases etc.…Notre écoute devient « active »
Mais pour accorder nos écoutes il nous faut un code de communication commun.

A) Voici les parasites qui peuvent fausser la communication

 Si nous imposons des croyances, des valeurs il est impossible de se mettre d’accord puisqu’elles
sont propres à chacun, nous arrivons à des conflits personnels. Si nous devons transmettre de la
technicité par exemple restons sur ce plan sans émettre un jugement de valeur qui blesserait
l’image que l’élève a de lui.
 Commencer une phrase par : NON
 La formulation négative : « c’est pas mal »
 Etre congruent dans ce que l’on exprime car l’élève sent si cela ne tient pas debout.
 Commencer la phrase par un « TU » accusateur vécu comme un reproche.

 Nos attitudes nous trahissent également. Nos gestes confirment ou démentent ce que nous
exprimons. Seuls 7 % de ce que nous exprimons sont véhiculés par le langage, 38 % par la voix et
58 % par la gestuelle.
Les mimiques : expression du visage
Les gestes :
Une attitude corporelle fermée, d’évitement, les bras croisés
La voix
Sachons décoder les intonations de la voix : le ton moqueur, cassant, l’intonation, la hauteur
Une même phrase prend un sens très différent selon la façon dont on l’exprime ou le mot sur lequel
on insiste. Une question anodine peut rapidement être interprétée comme une accusation, un
reproche. La tonalité de la voix exprime plus les intentions de la personne que les mots qu’elle
utilise.
Les vêtements hum ! (Cela ne va pas plaire à tout le monde) trop négligés nous ne donnons pas
une image positive de nous, trop chic nous devenons impressionnants et inabordables.

B) Certaines postures non verbales vont favoriser l’écoute active :

Une tête inclinée


Un regard attentif

Faire reformuler les propos

Pour savoir si notre élève a compris nous aurons besoin d’un retour, un feed-back.
Pour cela demandons-lui de reformuler avec ses mots ce qu’il a compris et n’hésitons pas à utiliser
d’autres mots car un même mot n’a pas la même signification pour chacun.

Essayer de se mettre à la place de l’autre

Développons notre capacité à l’empathie comme nous le conseillent les psychologues,


psychanalystes, psychiatres et spécialistes de la communication. Sachons nous mettre à la place
de l’autre et appréhender son mode de fonctionnement en nous identifiant à lui et en ressentant à
notre tour ce qu’il éprouve. Nous n’avons pas tous cette capacité mais nous pouvons la révéler.
Nous allons adapter notre communication au fonctionnement cérébral de l’autre en lui parlant son
langage et en réduisant les écarts. Quel est sa motivation, qu’est-ce qui l’intéresse ? Vaste sujet
quand il s’agit de nos élèves adolescents…Se mettre à la place de l’autre ne veut en aucun cas dire
que l’on est dans sa tête, la lecture des pensées est illusoire et faite de projections. Nous
essayerons simplement de comprendre ce qu’il attend de nous. Notre échange a un but précis,
commun et seul cet objectif nous guidera.

Ne pas prêter à l’autre des intentions qu’il n'a peut-être pas

Souvent nous attribuons à l’autre des pensées qui sont ou pourraient être les nôtres. Faisons la
différence entre nous et l’autre. Ne faisons pas un procès d’intention. Un élève peut être de
mauvaise humeur pour X raisons qui n’ont rien à voir avec nous. Essayons d’écouter dans quel état
d’esprit il se trouve, centrons-nous sur l’échange et n’entrons pas dans son jeu. Un court dialogue
permet souvent de débloquer la situation et l’enfant retrouve le sourire.
J’aimerais développer ce point de vue en élargissant la situation. Nous sommes tous appelés à un
moment de notre carrière à passer des examens, des concours, des entretiens d’embauche ou à
préparer des étudiants à affronter ces épreuves.
Certaines de nos attitudes et de nos modes de communications sont soumis aux injonctions qui ont
accompagné la construction de notre personnalité dans notre enfance. Ces injonctions vont nous
faire attribuer à l’autre des intentions qu’il n’a pas. On appelle cela « Les petites voix »
 « Sois parfait », nous tendons vers la perfection et sommes de ce fait en permanence insatisfaits.
C’est une des grandes causes du trac.
 « Sois fort », nous minimisons ou exagérons nos capacités.
 « Fais des efforts », nous nous épuisons à convaincre les autres et les accusons de mauvaise foi
quand ils n’adhèrent pas à nos convictions.

Etablir une relation d’adulte à adulte

Ceci concerne plus particulièrement nos relations aux adolescents, aux adultes ou notre propre
relation à un jury.
Très souvent l’élève a l’impression de ne pas faire ce qu’il faut, de ne pas répondre correctement tel
un enfant pris en faute. En situation de concours ou d’entretien l’émotivité nous submerge et notre
mémoire fait caisse de résonance, nous aurons tendance parfois à reproduire des comportements
de notre enfance quand nous nous sentons en position d’infériorité. Certes nous respectons le
jugement du jury mais plaçons-nous dans une relation d’adulte à adulte et non pas d’enfant à
adulte. Dès que l’on se sent inférieur la relation est faussée. Cessons de trop nous surveiller.
Essayons d’analyser la situation par des informations objectives, des faits, évaluons le monde avec
réalisme, sans à priori ni illusions. Pour communiquer, il faut se considérer à égalité. Le professeur
connaissant ces mécanismes veillera à ne pas entrer dans ce type de relation avec l’élève.
Nous pouvons fonctionner suivant trois types de comportement :

 Le parent : il commande (fais ceci…), juge, parle fort et ses attitudes dominent ou protègent.
 L’enfant : il parle fort ou est timide, manifeste des Ok, ça marche. Il est spontané, chaleureux.
 L’adulte : il pose des questions, sa parole est précise et brève, il est calme et posé.

Respecter le territoire de l’autre

L’endroit où l’on se place dans une salle, la distance qui sépare deux personnes sont des signes
précis. Il existe autour de nous un territoire invisible, un périmètre de sécurité, les spécialistes de la
communication l’appellent : « proxémique »

 L’espace intime est à moins de 45cm, il est le lieu du réconfort, de la protection mais aussi de la
lutte.
 L’espace personnel de 45cm à 1,25m est une bulle qui permet de s’isoler des autres.
 La distance sociale : 1,25m et 3,60m est celle des rapports professionnels.

Ne pas tenir compte de ces distances entraîne parfois des problèmes de communication.
Les professeurs de musique entrent en permanence dans la bulle de l’élève, ils devraient
commencer par demander l’autorisation de cette approche et respecter le refus éventuel.

La communication positive

Quand un élève a fini de jouer devant son professeur il subit souvent une avalanche de critiques.

 Transformer les critiques, les accusations et les reproches en phrases positives apprivoisera
l’interlocuteur plus sûrement.
 Privilégier le « je » par rapport au « tu » accusateur

 Bannir les paroles blessantes


 Ne jamais rabaisser l’autre en le comparant par exemple à un élève meilleur car l’on touche à sa
personne et non pas à ses actes.

Donner de la reconnaissance

Pour exister l’être humain a besoin de reconnaissance. Sans elle, il perd son élan vital. La
pyramide de Maslow nous donne l’échelle de ces besoins. Au premier niveau nous avons les
besoins physiologiques, au deuxième les relationnels puis nous arrivons à un seuil pour pouvoir
aller plus haut, c’est l’étape de l’estimation (3 ème niveau) qui mène au niveau 4 de la réalisation de
soi puis au niveau 5 pour très peu d’entre nous de la recherche spirituelle.
Chaque être humain a besoin de savoir qu’il existe, une absence de reconnaissance est un déni de
l’autre car elle détruit son image.
Dans la théorie élaborée des signes de reconnaissance on les appelle les « strokes »= stimulation-
caresses. Cette stimulation peut être verbale (compliment) ou gestuelle non verbale. Il existe une
distinction entre ce qu’elle est et ce qu’elle fait.

Echelle de Baston

L’être humain fonctionne à différents niveaux.

 A la base il y a l’environnement
 Puis le comportement
 Ensuite les capacités
 Le tout est soumis aux croyances
 Elles-mêmes dépendant de l’identité

Le professeur va s’occuper des capacités et du comportement, il ne sait pas ce que la personne est
véritablement. Il aura la sagesse de ne pas tout mélanger.

Quand on donne des signes de reconnaissances ils peuvent être inconditionnels (on respecte
l’identité de l’autre) ou conditionnels (si tu fais cela je t’aimerais…), ces signes peuvent bien sûr être
positifs ou négatifs.

Touts ces théories nous montrent à quel point communiquer est subtil, nos signes de
reconnaissances devront donc être sincères, précis et pensés. Notre interlocuteur pourra alors
savoir les accepter ou les refuser, car il est dur parfois de recevoir des compliments quand on n’en
a pas l’habitude.

Avoir de la flexibilité mentale

Manager demande de la flexibilité mentale, nous devons être capables de voir comment l’autre
appréhende les choses.
Il existe trois positions perceptuelles de la réalité

 Centré sur soi « cet élève est nul »


 Centré sur l’autre « il a du mal à progresser »
 Centré sur la situation globale « on n’avance pas »
En position 1 on est dans le domaine de sa pensée, en 2 de l’émotion et en 3 du comportement.
Dans toute situation relationnelle on est obligé de passer par les trois positions.

Les émotions

Les émotions sont un facteur fondamental de la relation notamment chez les artistes. Elles sont un
mobilisatrices d’énergie. Elles sont un droit car sans elles on ne passe pas les difficultés, les
événements. Il faut savoir les décrypter afin qu’elles ne parasitent pas la relation.

passé TRISTESSE JOIE présent


passé COLERE PEUR Va se passer

Quand un événement surgit, il faut l’identifier, puis le ressentir et pouvoir exprimer ce ressenti. Si
l’identification est mauvaise la tristesse va par exemple se transformer en colère. Il est important de
laisser les élèves exprimer leurs émotions. Cela nous arrive à tous régulièrement d’avoir des
enfants ou même des adultes qui s’écroulent en larmes, sachons reconnaître leur souffrance qui est
réelle, évitons le « ce n’est rien »…
Toutes les émotions s’accumulent surtout « les choses que l’on nous fait », quand la coupe est
pleine : on explose. Faisons dire à l’autre au fur et à mesure ce qu’il nous reproche pour éviter une
réaction disproportionnée.

Le sauvetage

Par contre ne tombons pas dans le piège du sauvetage qui consiste à amener à l’autre la solution.
Le triangle dramatique de Steven Kharpman nous décrit le piège.

Une personne est en position de victime, le sauveteur veut donner la solution, la victime se sent
alors persécutée et le sauveteur devient persécuteur. A son tour de devenir victime de la personne
qu’il voulait sauver !
Le problème pour moi ne sera jamais le même que pour quelqu’un d’autre. Aidons l’autre à trouver
sa solution sinon il nous le reprochera. Ne faisons jamais plus de 50% du chemin et ne proposons
jamais de solutions à l’autre. En ce qui concerne l’enseignement nous avons bien sûr un savoir à
transmettre mais nous pouvons par exemple donner plusieurs pistes justes ou erronées et laisser
chercher l’élève puis en discuter. Il est évidemment plus facile d’être dirigiste mais le risque sera de
ne pas avoir l’agrément de l’élève.

La relation

Une relation a besoin d’un cadre : d’un contrat.

Prenons un exemple : nous pensons avoir donné des signes de reconnaissance et malgré cela
nous sommes dans une impasse.
Tentons d’analyser pourquoi cela ne va pas.
Il y a Moi, l’Autre et le conflit entre les 2.
En général on ne résout pas une crise en situation de crise. Il faut désamorcer ou attendre d’en
reparler plus tard à froid. Cependant en période crise on peut dire à l’autre ce que l’on ressent en
évitant à tout prix de parler « sur lui » comme nous l’explique la « méthode Gordon »

Utilisons un message « Je » (déjà évoqué précédemment)


 Description du comportement « quand tu fais ça je….. » (précis)
 Description de l’émotion de ce que je ressens « je ressens ça… » (authentique)
 Description des conséquences « voici ce que cela donnera parce-que… » (réaliste)
Cette façon de communiquer déculpabilise l’autre, elle nous évite de lui dire ce qu’il doit faire mais
attire son attention sur les conséquences que cela peut avoir.

On reste dans une relation de face à face sans culpabiliser ou infantiliser l’autre.

L’écoute active une relation d’aide

Elle permet d’aider l’autre à trouver la solution. Sachons refléter, reformuler ce que dit l’autre en
évitant toute forme d’investigation. Ouvrons nos oreilles :

 Identification du problème

Son comportement change


Ses émotions ne sont pas adaptées à la situation
Patience car les gens n’expriment jamais tout de suite les problèmes qu’ils ont
La pensée de la personne est exprimée par ce qu’elle dit.
Mettons notre ego de côté et calmons-nous envisageons une relation d’aide en nous mettant à la
place de l’autre
Baissons la garde car il y a forcément quelqu’un qui doit « plier » en essayant de nous représenter
ce que l’autre nous reproche
Cherchons une chose positive chez l’autre pour avoir la patience de l’écouter
Cherchons où est le vrai problème (attention aux faux problèmes) en nous plaçant dans les 2
positions : je puis l’autre pour résoudre le conflit
Alternons des messages « je » et l’écoute active

 Recherche créative de solution commune en envisageant toutes les solutions possibles sans le
développer en les laissant simplement fuser.

 Analyser les solutions : pertinence de telle solution sur une autre

 Choix d’une solution

 Mode d’action : qui fait quoi ?

 Evaluation des résultats

Cette méthode donne un résultat gagnant-gagnant


On peut avoir 3 niveaux de conflits  : les valeurs, les intérêts et les besoins (ce sont les plus sains)
La programmation neuro linguistique (extrait de « L’apprentissage de la musique » par
Dominique Vuillemin Le Seuil 1997)

La programmation neuro linguistique (PNL) a été créée au début des années soixante-dix par
Richard Bandler (thérapeute) et John Grinder (professeur de linguistique). Ils ont observé de
manière systématique comment travaillent les grands thérapeutes ainsi que les grands vendeurs,
professeurs, tous ces gens qu’ils ont nommés les « super-communicateurs ». Ces personnes ont la
faculté, le don de la communication et réussissent dans ce qu’elles entreprennent. R. Brandler et J.
Grinder ont filmé les séances de travail, observant les attitudes des patients et du thérapeute, le ton
de leur voix, les mots qu’ils employaient ainsi que tout ce que les corps exprimaient. Ils en on
conclu que, pour qu’une communication soit réussie, il faut qu’elle soit aussi une relation. Cette
rencontre suscite une réaction émotionnelle, cela ne veut pas dire pour autant que le thérapeute dot
aimer les gens avec lesquels il communique, mais il tient toujours compte de leurs émotions. Afin
d’effectuer un travail efficace, la PNL nous apprend qu’il est nécessaire d’établir tout d’abord un lien
puissant. Pour cela le thérapeute ou le professeur qui peut utiliser ces techniques à des fins
pédagogiques, sera des plus vigilants, utilisant leur capacité d’empathie.

Deux outils sont utiles.

 La synchronisation physique et verbale : adopter les mêmes attitudes posturales, utiliser les
mêmes mots.

 Le « calibrage » : observer les réactions corporelles. La PNL nous apprend que les êtres humains
ne perçoivent pas le monde tous de la même manière : certains voient en premier, d’autres
ressentent, et d’autres encore entendent. On dit qu’ils sont visuels, kinesthésiques ou auditifs. La
tâche initiale du professeur est de définir quel est le mode de fonctionnement privilégié de son
élève. S’il s’obstine à vouloir faire sentir à un auditif le poids de son bras pour obtenir un son plein
au violon, il perdra beaucoup de temps. Jouons au détective, écoutons les termes qu’emploie
l’enfant : « Oui, je vois ce que vous voulez dire », « J’entends bien la chanson que je vais jouer »,
ou bien «  Je sens mon épaule se crisper ». Grâce à cela, le professeur choisit des exemples
adaptés à chaque élève.

L’un des moyens de « calibrage » est l’analyse des mouvements du regard de l’étudiant. Après lui
avoir posé la question « Ca va ? », il y aura un temps, parfois très court, où il cherchera ses
informations pour répondre. Ses yeux bougeront et, selon leur position, vous pourrez définir sa
« catégorie de fonctionnement » ; les mouvements des yeux indiquent quelle opération se passe
dans le cerveau.

Le regard se porte vers le haut, à droite : l’élève est entrain de visualiser une image dans le futur.
Les yeux regardent en haut à gauche : il revoit une scène du passé. Si les yeux partent vers le
haut, vous avez affaire à une personne visuelle.
Si les yeux sont au milieu, dans le vague, l’image est construite ou déjà vue.
Il regarde vers la droite : il imagine un son, des paroles à venir, il les crée.
Il regarde à gauche : il réentend de la musique, des phrases déjà exprimées.

Un élève dont le regard prend ses références à l’horizontale fonctionne en auditif.

Lorsque les yeux regardent vers le bas, vous serez vigilant car les deux significations appartiennent
à des sphères sensorielles différentes.
Les yeux plongent vers la droite : la personne est kinesthésique, sa sensation prédomine.
Les yeux descendent vers la gauche : votre interlocuteur est parti dans un monologue intérieur,
on appelle cela l’auditif interne.

Attention : quand vous observez ces événements, inversez bien la latéralité. La droite et la gauche
indiquées sur les schémas correspondent à la droite et à la gauche de l’élève, ce qui donne la
gauche et la droite pour vous. Cela demande un peu d’entraînement, ne serait-ce que pour
regarder les yeux de la personne en face de soi. Le « Comment vas-tu ? » se dit souvent de
manière inconsciente, tel un automatisme de politesse. Pour les gauchers confirmés, il faut inverser
la signification du regard.

Si la PNL paraît compliquée, quelque peu magique, il est tout de même bon de savoir qu’on peut
tirer des enseignements utiles. Le professeur peut choisir trois exemples adaptés aux trois
différents registres s’il n parvient pas à classer son élève dans l’une ou l’autre des catégories citées.
Je tiens à préciser qu’être auditif ne veut pas dire que l’on ne voie rien et que l’on ne sente rien,
mais que l’oreille prédomine.

Après avoir établi le mode de fonctionnement de l’élève, le professeur arrive à mieux faire passer
son message. Si l’élève rencontre encore des difficultés, il peut lui demander d’imaginer un moment
de sa vie où il a réussi quelque chose. Ce moment positif exaltant s’appelle en PNL un état
ressource. A l’aide de la visualisation, il demande à l’élève de transposer cet état dans sa musique.
L’échéance d’un concours tant redouté peut ainsi être vue sous un autre angle, si elle est
remplacée par le souvenir d’un concert réussi par exemple. Cette méthode, assimilable à de la
méthode Coué, peut cependant se révéler efficace dans certains cas. La PNL reste pourtant
limitée ;, elle ne fonctionne pas toujours pour des problèmes psychologiques plus profonds. Si
certains la critiquent pour son aspect « manipulateur », ses composantes méritent néanmoins d’être
connues des professeurs car elles permettent une communication plus efficace. La description que
j’ai donnée de quelques techniques de la PNL est bien entendue Succincte. De nombreux ouvrages
de référence seront consultés avec profit.
La psychanalyse

La relation que l’élève entretient avec nous est peut-être une projection inconsciente de sa part de
sa relation à la mère ou au père et nous entrons dans le domaine très sensible de la psychanalyse.
Un enfant peut être paresseux car il se sent abandonné par ses parents non musiciens, il peut avoir
un tempérament à détester répéter etc.…Lire l’ABC de la psychologie et de la psychanalyse de
Corinne Morel….

Conclusion

Notre motivation, nos convictions, le vocabulaire que nous aurons utilisé pour traduire nos pensées
de façon précise, notre désir de convaincre seront des atouts dans la communication si nous
sommes tout d’abord clairs avec nous-mêmes et si nous sommes certains du message à faire
passer. Pour cela nous devons déjà avoir confiance en nous. Si nous voulons véritablement écouter
l’autre nous devrons être aptes à douter de nos certitudes et de nos convictions. Avoir assez
confiance en soi pour accepter de changer d’avis et d’être jugé par l’autre. Cela n’est pas évident
en pratique. Trop de confiance en soi serait aussi néfaste car nous n’entendrions plus les
arguments des autres et nos convictions ne nous permettraient pas une adaptation à la réalité de la
situation. Vérifions régulièrement si ce dont nous parlons intéresse réellement notre interlocuteur.
Laissons nos émotions de côté car elles risqueraient de parasiter l’image que nous voulons donner
de nous. Exprimons-les en les adaptant au principe de réalité.

Je vous ai parlé de nombreuses méthodes qui nécessiteraient chacune d’être développée


longuement. Il est intéressant de savoir qu’elles existent, l’assimilation de ses données pour les
utiliser en direct dans le cadre d’un cours prendra plus de temps. Le plus important est d’avoir pris
conscience que chacune de nos paroles, chacun de nos actes agissent sur la relation, soyons donc
le plus consciemment possible responsable de la partie qui nous incombe dans cette relation.

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