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Ecoulements diphasiques liquide-gaz et liquide-liquide

dans les microcanaux : Apport de l’analyse d’image


Abdelkader Salim

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Abdelkader Salim. Ecoulements diphasiques liquide-gaz et liquide-liquide dans les microcanaux : Ap-
port de l’analyse d’image. Sciences de la Terre. Université Henri Poincaré - Nancy 1, 2006. Français.
�NNT : 2006NAN10006�. �tel-01746910�

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FACULTE DES SCIENCES & TECHNIQUES

U.F.R. STMP (Sdences et Techniques de la Matière et des Procédés)


Ecole Doctorale RP2E (Ressources, Produits, Procédés, Environnement)
Département de Formation Doctorale Géosdences

Thèse
présentée pour l'obtention du titre de

Docteur de l'Université Henri Poincaré, Nancy-l


en Géosciences
Par
Abdelkader SALIM

Ecoulements diphasiques liquide-gaz et liquide-liquide


dans les microcanaux : Apport de l'analyse d'image

Soutenue publiquement le 25 Janvier 2006 à 14h:30 devant le jury composé de:

Rapporteurs: M. Daniel BROSETA Professeur, Fluides complexes-Univesité de Pau


M.MarcPRAT Directeur de recherche CNRS-IMFT, Toulouse
Président de Jury: M. Michel JAUZEIN Professeur à l'D.H.P., LIMOS- Nancy-l
Directeurs de thèse: M. Mostafa FOURAR Maître de conférence à l'Ecole des Mines-LEMTA, Nancy
M. Jacques PIRONON Directeur de recherche, CNRS, G2R-D.H.P., Nancy-l
Mme Judith SAUSSE Maître de conférence à l'D.H.P., G2R, Nancy-l

Invités: M. Patrick EGERMANN Ingénieur à l'IFP, Reuil Malmaison


M. Benoit OESTERLE Professeur à l'U.H.P., LEMTA-ESSTIN, Nancy-I

Laboratoire de Géologie et Gestion des Ressources Minérales et Energétiques


Faculté des Sciences & Techniques - 54500 Vandœuvre-lès-Nancy
A mes parents,

A Eve,

A ma famille,

Ames amis.
Remerciements

Les travaux présentés dans ce mémoire de thèse ont été réalisés au cours de ces trois
années passées au sein du Laboratoire de Géologie et Gestion des ressources Minérales et
Energétiques (G2R) en collaboration avec le Laboratoire d'Energétique et de Mécanique
Théorique et Appliqué (LEMTA).

Je tiens tout d'abord à exprimer toute ma gratitude envers Mostafa Fourar qui m'a initié
à la physique des écoulements diphasiques lors de mon stage de DEA. Je le remercie
également d'avoir dirigé mes recherches tout au long de cette thèse. Toujours de bon conseil
toutes disciplines confondues (scientifique, technique et pédagogique).

Je remercie très vivement Judith Sausse et Jaques Pironon qui m'ont prodigué de
précieux conseils. Jacques Pironon m'a initié au challenge de la microscopie confocale et j'ai
pu, à son contact, profiter de son expérience dans ce domaine. Judith s'est montrée tout à fait
exceptionnelle. Son enthousiasme et sa vitalité à toutes épreuves ont contribué à in.staller une
bonne ambiance au sein de l'équipe.

J'ai beaucoup apprécié la confiance que vous m'avez témoignée au cours de ces années
passées.

Mes vifs remerciements à Messieurs Daniel Broseta et Marc Prat qui ont bien voulus
consacrer leur temps à étudier et juger cette thèse. Leurs remarques ont été très constructives
pour moi. Ma reconnaissance va également à Monsieur Michel Jauzein qui a bien voulu
présider le jury de soutenance. Et je n'oublie pas Messieurs Benoit Oesterle et Patrick
Egermann qui ont fait l'honneur de participer au jury de thèse.
Je tiens aussi à remercier toutes les personnes de G2R et de LEMTA qui ont contribué à ce
que mon travail se déroule dans les meilleures conditions possibles.

Enfin, merci pour tous les doctorants et ex-doctorants: Nicolas (collègue de bureau), Fred,
Danni, Julien, Amélie, Rachid, Lahsen, Aziz, Mohamed et les autres.
On fait la science avec des faits, comme on fait
une maison avec des pierres: mais une
accumulation de faits n'est pas plus une science
qu'un tas de pierres n'est une maison.

Henri Poincaré

Nos prétendus raisonnements consistent à


chercher des arguments pour continuer de croire ce
que nous croyons déjà.

James Harvey Robinson

Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être


un si grand génie; il ne faut pas être au-dessus des
hommes; il faut être avec eux.

Montesquieu
Table des matières
_________________________________________________________________________________________ ~!Ç~~!~!J_t1t:~\Jt:j.l~J:~~l,;!t:~~\;~~~

Table des matières

Nomenclature 5

Introduction générale 7

Partie 1 : Mouillabilité et angles de contact 11

Chapitre 1.1. Mouillabilité et angles de contact 13

1. Introduction à la mouillabilité 13
2. Angle de contact 14
2.1. Principales méthodes de mesure de l'angle de contact.. 17
2.1.1. Méthode du plan inclinable 17
2.1.2. Méthode du plan vertical. 18
2.1.3. Méthode tensiométrique 18
2.1.4. Etude du profil d'une goutte 19
2.1.5. Méthode de la goutte sessile 19
2.1.6. Méthode de la montée capillaire 20
2.1.7. Méthode de Bartell et Whitney 21
2.1.8. Méthode de Wilhelmy 22
3. Microscope confocal à balayage laser 24
3.1. La fluorescence 24
3.2. Principe de la microscopie confocale à balayage laser 26
3.3. Description de l'appareillage 28
3.4. Choix des objectifs 28
3.5. L'immersion 29
4. Conclusions 30

Chapitre 1.2. A 3D laser microscopy to quantify contact angles and wettability


(article 1) 31

Partie II : Ecoulements diphasiques liquide-gaz


et liquide-liquide 55

Chapitre 11.1. Ecoulements diphasiques en mini et microcanaux 57

1. Caractéristiques des écoulements diphasiques dans les microcanaux 57


2. Ecoulements diphasiques liquide-gaz 59
2.1. Configurations d'écoulements diphasiques 59
2.1.1. Définitions 59
2.1.2. Principales configurations d'écoulement liquide-gaz en conduites 60

1
Table des matières

2.1.3. Configurations d'écoulement dans les mini et les microcanaux 62


2.2. Pertes de pression 72
2.2.1. Généralités 72
2.2.2. Perte de pression dans un écoulement diphasique 73
2.2.2.1. Modèle homogène 73
2.2.2.2. Modèle de Lockhart et Martinelli (1949) 76
3. Ecoulements diphasiques liquide-liquide 81
4. Conclusions 84

Chapitre II.2. Dispositif et procédures expérimentales 87

1. Schéma du dispositif expérimental 87


2. Les circuits des fluides 88
2.1. Circuit liquide 88
2.2. Circuit gaz 89
3. Dispositif optique 89
4. Cellule d'expérimentation 90
5. Les paramètres mesurés 94
5.1. Mesure des débits d'injection des fluides 94
5.2. Mesure de la perte de pression 94
6. Les fluides 95
7. Procédures expérimentales 96
7.1. Ecoulements monophasiques 97
7.2. Ecoulements diphasiques liquide-liquide 97
7.2.1. Milieu préalablement saturé en huile 97
7.2.2. Milieu préalablement saturé en eau 98
7.3. Ecoulements diphasiques liquide-gaz 98
8. Expériences réalisées 98
9. Ecoulements monophasiques: diamètre hydraulique des microcanaux 99
9.1. Microcanal en verre 99
9.1.1. Evolution de la perte de pression en fonction du débit volumique 100
9.1.2. Diamètre hydraulique du microcanal en verre 102
9.1.3. Comparaison des différents fluides 104
9.2. Microcanal en quartz 105
9.2.1. Evolution de la perte de pression en fonction du débit volumique 105
9.2.2. Détermination du diamètre hydraulique du microcanal en quartz 107
9.2.3. Comparaison entre les fluides 108
9.2.4. Influence des propriétés physiques des fluides 109
9.2.5. Influence de diamètre du microcana1. 110
10. Conclusions 111

Chapitre II.3. Ecoulements diphasiques liquide-gaz / Résultats expérimentaux et


interprétations 113

1. Résultats expérimentaux 113


1.1. Les configurations d'écoulements 113
1.1.1. Microcanal en verre. . .. ... ... .. .. .. .. ...... .... .. ... ... . ... .. . .. .. . . .. .. ... .. .. 114
1.1.1.1. Ecoulements eau-air 114
1.1.1.2. Ecoulements huile-air 117
1.1.2. Microcanal en quartz 120

2
Table des matières

1.1.2.1. Ecoulements eau-air 120


1.1.2.2. Ecoulements huile-air 123
1.1.3. Comparaisons 126
1.2. Pertes de pression 127
1.2.1. Evolution de la perte de pression en fonction des débits 129
1.2.1.1. Microcanal en verre 129
1.2.1.2. Microcanal en quartz 132
1.3. Etude de la reproductibilité 134
1.4. Discussions 135
2. Interprétation des résultats 136
2.1. Modèle homogène 136
2.1.1. Ecoulements eau-air 137
2.1.2. Ecoulements huile-air 140
2.1.3. Ecoulements huile-C02 147
2.2. Modèle de Lockhart-Martinelli 148
2.2.1. Ecoulements eau-air. 149
2.2.2. Ecoulements huile-air 154
2.2.3. Ecoulements huile-C02 160
3. Conclusions 164
3.1. Les cartographies d'écoulements liquide-gaz 164
3.2. Les pertes de pression 166
3.2.1. Modèle homogène 166
3.2.2. Modèle de Lockhart-Martinelli 167

Chapitre IIA. Ecoulements diphasiques liquide-liquide / Résultats expérimentaux et


interprétations 171

1. Résultats expérimentaux 171


1.1. Les configurations d'écoulements 172
1.1.1. Microcanal en verre 172
1.1.1.1. Microcanal initialement saturé en huile 172
1.1.1.2. Microcanal initialement saturé en eau 177
1.1.2. Microcanal en quartz 180
1.1.2.1. Microcanal initialement saturé en huile 180
1.1.2.2. Microcanal initialement saturé en eau 182
1.2. Pertes de pression 184
1.2.1. Evolution des pertes de pression en fonction des débits 185
1.2.1.1. Microcanaux initialement saturés en huile 185
1.2.1.2. Microcanaux initialement saturés en eau 187
1.3. Etude de reproductibilité 189
1.4. Discussion , 191
1.5. Vitesses des gouttes / poches 194
1.5.1. Rappels bibliographiques 194
1.5.2. Résultats , 197
2. Interprétation des résultats 199
2.1. Modèle homogène 199
2.1.1. Microcanaux initialement saturés en huile 200
2.1.2. Microcanaux initialement saturés en eau 203
2.2. Modèle de Lockhart-Martinelli 209
2.2.1. Microcanaux initialement saturés en huile 209

3
Table des matières

2.2.2. Microcanaux initialement saturés en eau 215


3. Comparaison des milieux initialement saturés en huile et en eau 220
4. Conclusions 221
4.1. Modèle homogène 222
4.2. Modèle de Lockhart-Martinelli 223
(article 2) 225

Conclusions générales et perspectives 235

Références générales 241

Annexe 249

4
Nomenclature

Nomenclature

A section du canal
Bo nombre de Bonde
Ca nombre capillaire
Dh diamètre hydraulique
Eo nombre de Etovos
<e> erreur relative moyenne
g accélération gravitationnelle
Fr nombre de Froude
K,l, m, n constantes
N nombre de points expérimentaux
Q débit volumique
P preSSIOn
Re nombre de Reynolds
T Température
V Vitesse débitante (rapport du débit volumique sur la section A)
We nombre de Weber
x Titre massique

Symboles grecs

~ fraction volumique de l'air


e angle de contact
X paramètre de Martinelli
<1> multiplicateur de phase
À coefficient de perte de pression
/-l viscosité dynamique
/-lm viscosité dynamique du fluide homogène
p masse volumique

5
Nomenclature

cr tension interfaciale
cry déviation standard
Sy somme de l'écart au carré entre les valeurs expérimentales et les valeurs calculées

Indices et exposants

b goutte ou poche
cale valeur calculée
exp expérimentale
G phase gazeuse
hom homogène
L phase liquide
m mélange diphasique
mes valeur mesurée

6
________________________________________________ !rz!':()_c{1!t:}!~o.'!_ fJ~_n.~~q!~ _

Introduction générale

Les fluides géologiques prélevés dans les forages montrent une grande variété de
composition. Pétroles et gaz, eaux ou saumures sont collectés séparément ou associés en
surface. Ils sont fréquemment immiscibles et se présentent alors à l'état diphasique ou
polyphasique. Le géologue, qui cherche à reconstituer l'histoire ancienne de la formation des
roches et des migrations fluides associées, trouve des indices de fluides anciens ou fossiles,
dans les minéraux constitutifs des roches. Ces fluides fossiles sont piégés lors de la croissance
minérale sous la forme d'inclusions fluides. Ils sont piégés dans des micro-canaux ou
capillaires qui se forment lors de la fracturation ou fissuration des minéraux ou lors du
comblement de l'espace poral inter-cristallin de la roche. Les inclusions fluides nous
renseignent sur la nature des fluides et l'état des phases dans les conditions géologiques à
haute température (T) et pression (P). Leur observation par microscopie optique via une
platine microthermométrique, permet de restaurer dans l'inclusion les conditions P- T
géologiques.
Ainsi les inclusions naturelles des gisements pétroliers du Golfe du Mexique (Figure 1)
montrent la complexité du fluide piégé. Ce fluide, observé à 25°C montre la co-existence de
phases liquides d'eau, de pétrole et de gaz. Dans l'inclusion de la figure l-a, le pétrole, très
coloré, mouille la paroi de l'inclusion constituée de calcite, le minéral hôte de l'inclusion.
Dans la figure I-b, c'est la phase aqueuse salée qui mouille le carbonate et la phase
hydrocarbonée, plus claire, se présente sous la forme de gouttelettes adhérant à la surface du
minéral. Dans les conditions géologiques (130°C et 1000 bar) ces inclusions sont diphasiques,
la phase vapeur disparaît lors du chauffage de l'inclusion.

7
__________________ ..... . __ ..... _.. __ . !~1!~·?_~I!~!~o.'!Jf~_n.~I~~I!~ ... __.•.... .. _. . __

pétrole

vapeur

20 IJm gouttes d'eau


a b

Figure 1.' Inclusions fluides naturelles triphasées à 25°(', piégées dans de la calcite (CuCO;) des
réservoirs pétroliers du sud du Golfe du Mexique (Rapport interne CREG ,2003 Institut :\/'ricain
du Pétrole).

Les structure poreuse, fracturées ou micro fissurées peuvent être parfois des 1icu.'
privilégiés des écoulements mono et diphasiques. En fonction de l'impurtance de la porosité
et de la connection des pores entre eux, la perméabilité des roches p ut varier de plusieurs
ordres de grand ur. La compréh nsion de l'hydrodynamique des écoulements fluides à
l' .chelle micrométrique est essentielle et la caractérisation hydraulique des systèmes à cette
échelle constitue la microfluidique.
'étude des écoulements fluides dans c s milieux a un intérêt crois ant. L'hydrologie
des milieux peu perméables, susceptibles de confiner des déch ts industriels ou nucléaires, e t
actuellement en pleine expansion. L'amélioration des r ssour es en eaux souterraines e t un
objectif d'autant plus important que les lisques de pollutions Jes eaux de surf~lce

augmentent. La récupération des produits pétroliers du sous-sol, la migration pflmalre


d'hydrocarbure, les fuites de gaL ou de liquide par perçage capillaire de roches couverture ct
['amélioration des ressources géothenniqucs sont également des enjeux écologiques ct
économiques importants qui doivent faire appel à la microOuidique.
La compréhension des phénomènes physiques liés aux écoulements mono ou
diphasiques à de si petite échelles est fondamentale. En effet, les phénomènes interfaciaux et
le rôle des orees intermoléculaires sont encore mal maîtrisés. Ces diffërents phénomènes sont
Salivent négl igeables dans les écoulements intern s conventionnel., mai deviennent
prépondérants à l'échelle du micromètr (Perrier, 2000).

8
_____________________________________________ __ Jll!:l!4l!c:!~?'!J!~~~~q!f! _

Selon la situation pratique considérée, des écoulements diphasiques liquide-liquide ou


liquide-gaz, voire dans certains cas, des écoulements triphasiques (liquide-liquide-gaz)
peuvent exister. Au cours de ce travail seuls les écoulements diphasiques sont pris en compte.
Dans chacun des cas, la perte de pression est un paramètre important pour caractériser
l'énergie nécessaire à la circulation des deux fluides dans un espace poraI. Ce paramètre
dépend fortement des configurations d'écoulement, c'est-à-dire de la topologie des interfaces
entre les deux fluides et le solide ainsi que la dispersion d'une phase au sein de l'autre phase.
D'où la nécessité de connaître les configurations d'écoulement dans les différentes situations
considérées.
L'objectif de ce travail se situe en amont de la problématique rencontrée par le géologue
qui vise à comprendre les mécanismes de croissance ou dissolution minérale et de mise en
place des fluides géologiques ou d'origine anthropique comme dans le cas d'injection en
formations géologiques profondes de gaz résiduels et/ou de gaz à effet de serre.
Dans ce travail, l'espace poral complexe des roches est simplifié au travers de la
réalisation d'un micromodèle et des conditions expérimentales ambiantes. Les fluides naturels
ou expérimentaux complexes sont simulés par le système liquide-liquide (eau) + (huile de
synthèse) et le système liquide-gaz à (eau ou huile) + (air ou C02).

Ce document s'organise en deux parties :


La première partie est consacrée à la définition des phénomènes de mouillabilité et
angles de contact air-liquide-solide. Elle est sub-divisée en deux chapitres, avec tout d'abord
(chapitre LI ), une description des différentes techniques permettant de quantifier la
mouillabilité d'un solide. Le deuxième chapitre est présenté sous forme d'article, il présente
une nouvelle technique permettant la quantification de l'angle de contact air-liquide-solide en
utilisant le microscope confocal à balayage laser.
La deuxième partie est consacrée aux écoulements diphasiques. Tout d'abord (chapitre
II. 1), une étude bibliographique sur les principaux travaux réalisés dans le cadre des
écoulements diphasiques liquide-gaz et liquide-liquide dans les mini et microcanaux est
proposée. Ensuite le chapitre II.2 consiste en une description du dispositif et des procédures
expérimentales développées pour réaliser les écoulements diphasiques liquide-gaz et liquide-
liquide dans les microcanaux. Les différentes expériences réalisées ainsi que la caractérisation
des microcanaux utilisés sont également détaillées. Dans le chapitre 3 sont présentés les
résultats expérimentaux obtenus avec les écoulements liquide-gaz ainsi que leurs
interprétions. L'étude expérimentale des écoulements liquide-liquide fait l'objet du dernier

9
______________________________________________ _J~t:f!4l!(;!~q'!_~~~~r(!!~ _

chapitre. Les résultats expérimentaux obtenus sont exposés et ensuite interprétés au moyen de
différents modèles mathématiques.

10
Partie 1 :
Mouillabilité et angles de contact

11
12
Chapitre 1.1

Mouillabilité et angles de contact

Ce chapitre est consacré à la définition des phénomènes de mouillabilité et angles de


contact air-liquide-solide. Les différentes techniques et appareils permettant de quantifier la
mouillabilité d'un solide sont également présentés.

1. Introduction à la mouillabilité

Le concept de mouillabilité traduit les interactions entre un liquide et une paroi solide en
présence d'autres fluides non miscibles. Ce phénomène joue un rôle décisif dans de nombreux
processus industriels.
Dans le domaine pétrolier, la mouillabilité est reconnue pour être l'un des principaux
paramètres influençant la rétention des hydrocarbures ainsi que les déplacements des fluides
géologiques; jouant ainsi un rôle important dans la migration du pétrole, les différentes étapes
et procédés de sa récupération, l'estimation des réserves récupérables ou encore l'optimisation
du choix d'un procédé de récupération. En effet, ce paramètre influence l'allure des courbes
de perméabilités relatives et les courbes de pression capillaire, donc l'état de saturation en eau
ou en huile, et la répartition des fluides au sein du milieu poreux (Raza et al. 1968, Donaldson
et Thomas 1971).
Il existe plusieurs autres applications du phénomène de mouillage. A titre d'exemple,
nous pouvons citer l'étalement d'une peinture ou d'une encre sur un support solide, ainsi que
l'étalement d'un pesticide sur la surface d'une feuille (Wirth et al. 1991). Ce phénomène
physique joue également un rôle essentiel dans le domaine de l'environnement, qu'il s'agisse

13
des processus de pollution des sols par des hydrocarbures ou d'étalement du pétrole sur l'eau
de mer après une marée noire.
Dans le domaine biologique, les phénomènes de mouillage sont également impliqués
dans de nombreux thèmes de recherche, notamment en ce qui concerne l'adhésion des
membranes cellulaires entre elles, et en particulier l'adhésion des globules rouges (Evans et
al. 1991, Berk et al. 1991).
Ce paramètre a également un effet non négligeable sur les écoulements diphasiques dans
les microcanaux (donc dans les microsystèmes) où les effets de tension de surface sont
prédominants (voir le chapitre II.1).
A partir des considérations thermodynamiques, la mouillabilité d'un solide par un
liquide peut être définie comme étant la variation de l'énergie libre de Gibbs due à la mise en
contact d'une unité de surface du solide et du liquide, l'étendue de celle-ci avec l'air n'ayant
pas varié (Briant et Cuiec 1971). Cette définition n'étant appliquée que dans le cas des
systèmes idéaux (liquides purs et solides homogènes), il apparaît que pour des systèmes réels,
la définition d'Amott (1959) considérant la mouillabilité comme la préférence relative d'une
surface solide à être couverte par l'un des deux fluides considérés, est la plus appropriée.
Plusieurs autres définitions existent dans la littérature (Craig 1971, Zisman 1964 et Rao
2002).

2. Angle de contact

Les deux plus importantes propriétés de surfaces sont la mouillabilité et l'énergie libre
de surface. La mesure de l'angle de contact est une méthode simple, utile et est un outil
sensible pour quantifiée la mouillabilité et l'énergie de surface des matériaux en contact avec
des liquides. C'est aussi la méthode la plus utilisée pour caractériser la mouillabilité d'un
réservoir pétrolier (Morrow 1991). Elle consiste à déposer une goutte de liquide (d'eau ou
d'huile) sur la surface plane d'un solide ou entre deux solides plans de même nature
minéralogique que le réservoir étudié.
Considérons trois phases en équilibre, l'intersection des interfaces s'appelle "la ligne de
contact entre les trois phases". Dans le cas d'une goutte liquide (L) étalée sur une surface
plane solide (S) dans une atmosphère gazeuse (G), les directions des tensions interfaciales YSL
YSG sont alignées sur la tangente au point M à la surface du solide (Fig. 1).

14
YLG
Gaz

Solide
Figure 1 : Schématisation des forces en présence entre les trois phases en équilibre.

Exprimons l'immobilité de la ligne de raccordement où se rencontrent les trois phases S,


L et G par un élément dl de la ligne triple:

rSG dl + rSL dl + rLGdl = 6 (Eq.1)

où YSG est la tension interfaciale solide-gaz,


YSL est la tension interfaciale solide-liquide,
YLG est la tension interfaciale liquide-gaz.

Cette équation, généralement appelée loi du triangle de Neumann, a bien été vérifiée
expérimentalement par Fuchs (1930) et Miller (1941). En projetant l'équation précédente dans
le plan du solide, l'équilibre entre les trois phases s'exprime par la condition de Young
(1805) :

rSG = rSL + rLG co se (Eq.2)

On dit qu'il y a mouillage lorsque l'angle formé par la surface solide avec la tangente de
la goutte est inférieur à 90°. En effet, une goutte de liquide posée sur un substrat plan et
horizontal peut adopter plusieurs configurations d'équilibre (Fig. 2):
- En cas de mouillage partiel, la goutte prend la forme d'une calotte sphérique et l'angle
de contact du système a une valeur définie. Les systèmes pour lesquels e > 90° sont dits non-
mouillants, ceux pour lesquels e < 90° sont dits mouillants.
- En cas de mouillage parfait, le solide est recouvert par un film de liquide et l'angle de
contact est alors nul.

15
Liquide mouillant 8 < 90° Liquide non-mouillant 8 > 90°

Substrat solide

Figure 2: Forme simplifiée d'un liquide mouillant et non-mouillant déposé sur un substrat solide.

Sur une surface solide, l'angle de contact n'est pas défini de manière univoque, mais il
fluctue entre deux valeurs extrêmes notées Br et Ba= Br+L1B, et sont appelées respectivement
l'angle de reculée et d'avancée (Fig. 3). Généralement plusieurs valeurs de l'angle de contact
sont obtenues, dépendant ainsi du volume de la goutte de liquide. Plusieurs raisons expliquant
l'existence du phénomène d'hystérésis sont proposées dans la littérature, basées généralement
sur la rugosité des surfaces et/ou leur hétérogénéité chimique (Adamson et Gast 1997, Rao
2002). Le phénomène d'hystérésis est dû d'après Gray (1965) aux fluctuations de la tension
superficielle de solide le long de la ligne de contact solide-liquide et la rugosité d'une surface
ne peut pas expliquer l'hystérésis.
Le phénomène d'hystérésis apparaît clairement lorsqu'une goutte est posée sur un plan
incliné: elle est un peu plus ventrue à l'avant qu'à l'arrière, et peut ne pas bouger si l'angle à
l'avant est plus petit que Sa et celui à l'arrière plus grand que Sr. L'hystérésis de l'angle de
contact !'J.B engendre donc une force capable de s'opposer au déplacement des gouttes,
Dussan et Chow (1983, 1985, 1987).

Substrat solide

Figure 3 : Schéma illustratifde l'angle d'avancée et de reculée.

16
L'angle de contact peut être mesuré en condition statique ou dynamique. Les mesures de
l'angle de contact peuvent être qualifiées de "comédie des erreurs" (Harkins 1952) au vu de
leurs faibles reproductibilités. C'est donc pour cette raison, qu'aujourd'hui encore, certaines
équipes de recherche mettent au point des techniques de mesures de l'angle de contact sur les
matériaux. Plusieurs méthodes de mesures d'angles de contact sont décrites par Adamson
(1982, 1990) et Briant et Tenebere (1989).

2.1. Principales méthodes de mesure de l'angle de contact

Dans cette partie, les principales méthodes de mesure de l'angle de contact sont
exposées.

2.1.1. Méthode du plan inclinable

La surface du solide est immergée en partie dans un liquide et inclinée de telle sorte que
la surface du liquide au voisinage du point de raccordement ne présente aucune distorsion.
L'angle de contact (8) air-liquide-solide est alors égal à l'angle du plan incliné avec
l'horizontal (Fig. 4).

Figure 4 : Schéma descriptifde la méthode du plan inclinable.

17
2.1.2. Méthode du plan vertical

Appelé également méthode de Neumann, elle consiste à immerger une plaque verticale
dans un liquide. Si le liquide est mouillable, il monte à une hauteur h finie si B est fini. La
relation est:
2
h
sinB = 1- P g (Eq.3)
2 r
où h est la hauteur du liquide qui peut être mesurée au moyen d'un microscope,
p est la masse volumique du liquide,
g est l'accélération de la gravité,
r est la tension superficielle du liquide.
Cette méthode est généralement utilisée pour étudier la variation de l'angle de contact en
fonction de la température.

Figure 5 : Schéma descriptifde la méthode du plan vertical.

2.1.3. Méthode tensiométrique

Le solide a la forme d'une lame ou d'une fibre. Il est immergé dans le liquide et le poids
P de liquide soulevé est donné par la relation :
P = r fcosB (Eq.4)
où r est la tension superficielle du liquide,
f est le périmètre mouillé,
B est l'angle de contact.

18
La mesure de P s'effectue à l'aide d'un tensiomètre (pour les solides ayant la forme d'une
lame) ou d'une microbalance (pour les solides ayant la forme d'une fibre).

2.1.4. Etude du profil d'une goutte

L'angle de contact est déterminé en mesurant la hauteur h et le rayon r d'une goutte


déposée sur la surface du solide. Pour un volume de la goutte suffisamment faible, en
assimilant la forme à une calotte sphérique, on obtient:

19 B = il (Eq.5)
2 r

Une méthode alternative proposée par Bikerman (1941) consiste à mesurer le diamètre d'une
goutte de volume connu.

2.1.5. Méthode de la goutte sessile

Appelée la méthode de la goutte sessile, cette méthode conventionnelle consiste à


déposer une goutte sur une surface solide, plane et lisse, et de mesurer l'angle de contact air-
liquide-solide à l'équilibre dynamique.
Le profil de la goutte est observé au moyen du goniomètre. Cet angle est généralement
considéré comme étant celui d'avancée (Pétrissans 1996). En effet, lorsqu'on dépose une
goutte sur une surface solide au moyen d'une microseringue, le front de liquide se déplace
essentiellement par avancée.
Le goniomètre est composé d'une source lumineuse qui éclaire la goutte, d'un porte
échantillon réglable verticalement et horizontalement pour pouvoir approcher ou éloigner la
goutte de l'œil de l'observateur, d'une lunette de visée qui sert à agrandir l'image (Fig. 6).
L'échantillon de solide est placé devant la lunette de visée. Un éclairage à contre jour permet
de visualiser le profil de la goutte sur la surface solide. La détermination de l'angle de contact
se fait par superposition d'une tangente au point triple.

19
Source lumineuse Porte échantillon

Lunette de visée

Figure 6: Goniomètre utilise pour la méthode de la goutte sessile.

Ottewill (1957) a utilisé une autre m 'thode appelée la méthode de la goutt capti e. qUI
a le même principe que la goutte cssile, l'angle de contact est mesuré à partir ù'une
photographie de profil de la goutte ou directement au moyen d'un télémicroscopc de
goniomètre (Adamson et al. 1970). C tte méthode a pour avantage de grossir ou de rétrécir la
goutte de liquide pour obtenir de exemples de recul ou d'avancé.

Lunette de Seringue
Visée

Filtre Source
Tube de verre -----. lumineuse

Figure 7 Methode de la goutte captive. (d'aprés Ot/eH'il! 1957)

2.1.6. Méthode de a montée capillaire

Les particules dur s. d'un diamètr de 1!lm ou au-delà, étal'cs sur des couch s planes.
fonn ~nt une urface trop rugueuse pour gu 'on puis e mesurer préci. ément leur angle dc
contact par la méthode de goutte ses ile (avançant) (Chaudhu _, 1984). Mais, les rne,-ures de

20
vitesses de montée capillaire d'un liquide dans une colonne remplie de ces particules peuvent
permettre de calculer l'angle de contact que fait ce liquide avec la surface des particules.
L'approche par capillarité peut être également pour mesurer les angles de contact sur des
matières solides de corps poreux, de brins de fibres, etc. Dans ce cas l'équation de Washbum
(Adamson 1982, Ku et al. 1985) est utilisée:

h2 = tRh cos e (Eq. 6)


2p
où h étant la hauteur que la colonne de liquide atteint par capillarité en un temps t,
R est le rayon moyen des pores du lit poreux,
() est l'angle de contact,
y est la tension superficielle du liquide,

Il est la viscosité du liquide L.


En mesurant d'abord les valeurs de h pendant des intervalles de temps constants t, pour
un nombre de liquides à faible énergie (comme l'hexane et l'octane), pouvant s'étaler sur la
surface des particules, la valeur de R peut être obtenue pour une colonne remplie de particules
données, parce que dans ce cas cose = 1. Lorsque R a été déterminé, on peut obtenir 8. Pour
utiliser la capillarité afin de déterminer cose, il est essentiel d'utiliser des colonnes de
particules monodispersées extrêmement bien tassées (Ku et al. 1985). Si, au premier contact
avec le liquide ascendant, un tassement a lieu localement, il se créera un espace entre les
particules, ce qui causera une montée du liquide dans la colonne devenue fortement
asymétrique et rendra très difficile la mesure avec précision de la distance parcourue dans la
colonne de liquide.
Dans le cas où l'on ne peut obtenir que des suspensions polydispersées de particules de
formes irrégulières, une autre méthode, extrêmement utile, consiste à déposer ces particules
sur une plaque plane de verre et à mesurer la montée capillaire de différents liquides, comme
décrit ci-dessus.

2.1.7. Méthode de Baden et Whitney

Au lieu de la méthode de Washbum utilisant la vitesse de montée capillaire, la méthode


de Bartell et Whitney (1934) peut être également utilisée. Elle consiste à exprimer la pression
capillaire (AP) de la façon suivante:

21
___________________________________ ~~q1!!~~ _~'!: ~/~!?1!!!{aJ!!?i!~_ ~t _~,!r;!f}~_1f}_ C}?_':~~~~ _

M = 2rLCOS(}
(Eq.7)
R
Quelques auteurs (Bartell et Whitney 1934, White 1982, Dunstan et White 1986, Diggins et
al. 1990) ont décrit les appareils permettant de déterminer la pression capillaire. White (1982)
a décrit comment éviter d'avoir à déterminer R au moyen d'un liquide qui mouille les
particules (lorsque cos8= 1) en prouvant que dans l'équation (Eq. 7), R peut être exprimé
comme le rayon effectif (Rej) qui est fonction de la fraction du volume (~) occupée par les
particules, de l'unité de surface spécifique (A) par unité de poids des particules et de la densité
spécifique de la matière de la particule (p):

R = 2(1- q5) (Eq.8)


<if Aq5 P
En pratique, Rej peut ne pas être tout à fait égal à R, spécialement dans le cas de
particules poreuses (van Oss et al. 1992). La méthode de pression capillaire ne peut pas être
utilisée dans la configuration de plaque mince, décrite ci-dessus; c'est pourquoi il faut revenir
aux tubes verticaux contenant de la poudre tassée, avec tous les inconvénients que comporte
cette méthode. Par conséquent, la méthode de détermination de la vitesse de montée capillaire
en couche mince (en utilisant un liquide d'étalement pour déterminer R) est d'habitude la plus
précise.

2.1.8. Méthode de Wilhelmy

Cette méthode est issue de l'étude de la mouillabilité des fibres textiles. Elle nécessite
l'utilisation d'un tensiomètre, constitué d'une balance qui permet d'enregistrer la force, et
d'une mesure de la profondeur d'immersion (Fig. 8). Cet appareil est basé sur la relation de
Wilhe1my qui permet de relier l'angle de contact avec la force enregistrée par le tensiomètre
(F) et avec la profondeur d'immersion (h) de l'échantillon:

cos () = F + Ap g h (Eq. 9)
Pr
où A est la section immergée de l'échantillon,
P est le périmètre immergé,
p est la masse volumique du liquide.
La technique est basée sur un cycle d'immersion d'un échantillon qui est suspendu à la
balance de précision. Le liquide est déplacé verticalement vers le solide. Au contact liquide-

22
solide, un cycle de trempage se déclenche. Le mouillage à l'avancée et au recul se fait à la
même vitesse.
Le système enregistre l'évolution de la masse apparente du solide en fonction de la
profondeur d'immersion.

F
Balance

---h
- ---,-----
Figure 8: Tensiomètre de Wilhelmy.

La méthode de la goutte sessile reste la méthode la plus simple pour quantifier la


mouillabilité d'un solide en contact avec plusieurs fluides. Par conséquent il apparaît donc
nécessaire d'améliorer les méthodes optiques conventionnelles. Les systèmes laser sont de
plus en plus utilisés en mesure de précision notamment pour étudier les angles de contact.
Zhang et Yang (1982) ont utilisé un système laser pour étudier la structure et la stabilité de
l'interface air-liquide-solide d'une goutte de liquide volatile en fonction du temps. A partir
des images ces auteurs ont également pu déterminer le volume du liquide vaporisé en fonction
du temps. Chao et Zhang (2001) et Zhang et Chao (2000) ont étudié simultanément l'effet de
la convection thermocapillaire sur les angles de contact ainsi que le flux d'étalement d'une
goutte volatile sur une surface solide plane. Les mesures des angles de contact dynamiques en
fonction du temps montrent que ceux-ci diminuent en fonction du temps.
Zhang et Chao, 2002 ont utilisés un système laser pour mesurer les angles de contact
dynamique et le mouvement à l'intérieur d'une goutte, celle-ci est déposée sur une surface
d'un métal non transparent. Un rayon laser incident pénètre la goutte de liquide et sera donc
réfléchi sur la surface du solide et ensuite réfracté vers l'extérieur de la goutte. L'ensemble
des rayons réfractés forme une image laser réfractée. L'angle de contact est donc déterminé à
partir du diamètre de l'image réfractée, du diamètre mesuré directement et des relations entre

23
les angles incidents, réfléchi et réfracté. Cette méthode permet donc de suivre l'évolution de
l'angle de contact dynamique en fonction du temps.

3. Microscope confocal à balayage laser


3.1. La fluorescence

La fluorescence est la propriété d'une molécule à absorber un photon, puis à le réémettre


à une longueur d'onde plus élevée (diagramme de Jablonski, Fig. 9). Lorsqu'une molécule
fluorescente absorbe un photon dont l'énergie hv est égale à la différence d'énergie entre le
niveau électronique fondamental et un niveau électronique de plus haute énergie, elle subit
une transition électronique vers cet état électronique excité. Elle peut ensuite se désexciter
spontanément en émettant un autre photon d'énergie un peu plus faible, et donc de longueur
d'onde plus grande, à cause des pertes internes. C'est le décalage de Stockes qui explique
qu'une molécule qui fluoresce dans le vert doit être excitée par de la lumière bleue, plus
énergétique, notamment d'origine vibrationnelle. Ce phénomène est appelé fluorescence et la
molécule responsable de ce phénomène est appelée fluorochrome.

\.

hv ex

Figure 9: Diagramme dit «de Jablonski» illustrant le phénomène de fluorescence par excitation
photonique. Vex : fréquence de la lumière d'excitation, Vern: fréquence de la lumière émise, So: niveau
électronique fondamental, Si: premier niveau électronique excité.

Si elle est observée en microscopie, la fluorescence permet de localiser des molécules


avec une grande précision. Elle peut avoir différentes origines :
.. L'autofluorescence (fluorescence naturelle de molécules naturelles),

24
.. La fluorescence induite (fluorescence induite par une réaction chimique qui
convertit une substance non fluorescente déjà présente dans le milieu en une substance
fluorescente),
.. La fluorochromie directe (fluorescence obtenue en colorant certains
constituants d'un milieu à l'aide de substances fluorescentes),
.. La fluorochromie indirecte (fluorescence obtenue par des techniques
d' irnmunofluorescence).
D'un point de vue temporel, la durée de Vie du nIveau excité est de l'ordre de 1
nanoseconde. Ceci entraîne un découplage entre l'émission et l'excitation car la molécule peut
avoir pendant ce temps des échanges d'énergie avec d'autres systèmes et se retrouver dans
l'état excité le moins énergétique. La forme du spectre d'émission est donc différente du
spectre d'excitation avec un pic décalé vers les grandes longueurs d'onde à cause des pertes
d'énergie internes. La figure 5 montre la forme typique du spectre d'émission d'une molécule
fluorescente.

35(1 ,wO 450 SOO 550 60Q 550


W"il'fèIl)r19th (rtml

Figure 10: Spectre d'excitation (à gauche) et d'émission (à droit) typique d'une molécule
fluorescente. Chaque spectre possède un pic en intensité, le pic d'émission étant décalé vers les
grandes longueurs d'onde (décalage de Stokes).

Ce spectre est obtenu en excitant le fluorochrome à différentes longueurs d'ondes et en


mesurant l'intensité de l'émission de la fluorescence en fonction de la longueur d'onde. De
plus, la molécule dans son état excité peut réagir avec son environnement, avec d'autres
molécules ou ions, ceci d'autant plus que la température est élevée et la concentration de
l'autre espèce élevée. L'émission de fluorescence est donc souvent sensible à l'environnement
de la molécule.

25
Chapitre 1.1.- Mouillabilité et angles de contact
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

3.2. Principe de la microscopie confocale à balayage laser

L'inconvénient majeur de la microscopie à fluorescence conventionnelle est sa perte de


résolution axiale due à la superposition d'informations issues des plans adjacents. La
microscopie confocale a permis de pallier à cet inconvénient puisque son principe est de
pratiquer des coupes optiques virtuelles dans l'objet observé et de n'enregistrer que l'image de
fluorescence émise dans le plan (Pawley 1990, Matsumoto 1993, Stevens et al. 1994). Le
principe général de cette approche est schématisé sur la figure Il. Le rayon laser incident
pénètre dans l'échantillon fluorescent ou marqué avec des fluorochromes. Il y a alors émission
de fluorescence provenant de différents plans de la préparation. Grâce à un diaphragme
variable ou "trou confocal" qui élimine le signal fluorescent provenant d'autres plans, il est
possible de sélectionner la fluorescence émise par un seul plan de la préparation et donc de
réaliser des sections optiques à différents niveaux Z dans le plan XY comme le montre le
schéma (Fig. 12). Ceci permet donc d'avoir une information en 3D sur l'échantillon après
empilage. La superposition des sections permet la reconstitution volumique en trois
dimensions. La collection de photons par le photomultiplicateur est conditionnée par un ou
des filtre(s) d'émission. Le signal reçu est enfin converti en signal numérique, contribuant à la
création d'une image. Seuls les points objets situés dans le plan de mise au point (ou dans son
environnement proche) participent à la réalisation de l'image finale.

26
Substrat solide

Goutte liqu ide

Objectif

Pinhole illumination
Miroir d ichroklue

Trou confocal

Figure 11: Schéma de principe d'un microscope corifocal à balayage laser. La source laser est
condensée par l'intermédiaire du miroir dichroïque et de l'objectif en un point focal. La fluorescence
est ensuite recueillie par un détecteur. Pour éliminer la fluorescence parasite (ligne en pointillé), le
trou corifocal est disposé au niveau du plan image de l'objectif.

x
Figure 12: Acquisition des images 2D en fonction du déplacement suivant Z de la platine du
microscope ou de l'objectif.

Le suivi du trajet lumineux correspondant au point sur lequel la lumière est focalisée
(trait plein) indique que l'image de ce point est située très exactement au centre du
diaphragme de détection et par conséquent est captée par le détecteur. Par contre, le suivi des
trajets lumineux correspondant à des points de l'échantillon situé au-dessous (ou au-dessus)
du plan de mise au point (trait pointillé) montre que les images de ces points convergent soit
en avant soit en arrière du "trou confocal" par conséquent les images de ces points ne sont pas
captées par le détecteur.

27
Chaque plan image est généré par balayage du laser suivant les axes X, Y. La vitesse de
balayage est limitée par l'inertie du système mécanique en mouvement. La profondeur du plan
focal (Z) est ensuite finement modifiée grâce à un moteur contrôlé par ordinateur pour
permettre l'acquisition d'autres plans images. L'acquisition des plans images permet ensuite
de reconstruire un volume.

3.3. Description de l'appareillage

Le microscope confocal utilisé est de type Biorad Rainbow, se compose de:


- un microscope inversé Nikon,
- unité de contrôle (Instrument Control Unit) qui contient trois lasers: un laser Argon,
fournissant les longueurs d'onde d'excitation de 457, 473, 488 et 514 nm, un laser Hélium-
Néon, fournissant la longueur d'onde d'excitation de 543 nm et une diode rouge qui fournit
une longueur d'onde d'excitation de 637 nm,
- un bloc d'alimentation d'une diode bleue fournissant une longueur d'onde d'excitation
de 405 nm,
- un système de balayage à miroir mobile,
- un système de détection par photomultiplicateurs,
- une unité informatique (PC) de pilotage pour l'acquisition et le traitement.

3.4. Choix des 0 bj ectifs

Le choix des objectifs est indispensable car leurs caractéristiques (grossissement,


corrections chromatiques et de sphéricité, ouverture numérique) ont une influence directe sur
la qualité de l'image.
- Présence ou absence d'aberration sphérique:
Suite à la présence de ces aberrations, les images d'objets situés dans un même plan, mais à
distance variable de l'axe optique ne focalisent pas dans le même plan image.
- Présence d'aberrations chromatiques:
Des lumières de différentes longueurs d'onde focalisent dans des plans différents lorsqu'une
telle aberration existe.
- Ouverture numérique :

28
C'est la caractéristique la plus importante de l'objectif car elle influe à la fois sur la résolution
et sur la brillance de l'image. L'ouverture numérique (ON) est égale à :
ON = n sina (Eq. 10)
où n est l'indice de réfraction du milieu;
a le demi-angle de l'ouverture de l'objectif.
- Résolution:
La résolution correspond au pouvoir séparateur, c'est-à-dire à la capacité d'un système
optique à distinguer deux points distincts. Elle est égale à :
1,22A
r =-- (Eq.ll)
20N
où r est la distance entre deux points discernables,
À est la longueur d'onde.
Donc r est faible si À est faible et ON est grand. Or, plus r est petit, meilleure est la résolution.
- Brillance :
En mode fluorescence, la brillance correspond à la densité de photons émis par unité de
surface de l'objet. Plus la brillance est grande, meilleure est la qualité de l'image. Elle dépend
également directement de l'ouverture numérique, puisqu'elle est proportionnelle à (ON)4.

3.5. L'immersion

La réfraction des milieux incidents produit un autre type d'aberration. Il est en effet peu
courant que les spécimens aient un indice égal à l'unité. Ceci signifie qu'un rayon lumineux
traversant ce milieu se verra dévié selon un principe appelé réfraction, défini par la loi de
Snell-Descartes par:

(Eq.12)

où nI et n2 représentent les indices de réfraction des milieux et 8 1, 82 les angles incidents à la


normale avant et après réfraction.

L'utilisation d'un objectif avec un liquide d'immersion permet de limiter la déviation


des rayons lumineux et d'augmenter donc la résolution. Les milieux traversés (lamelle, milieu
de montage, spécimen) doivent avoir des indices de réfraction proches.
Différents travaux comme ceux de Carlosson 1991, Visser 1992 et 1994 ont porté sur
l'influence de ces indices ainsi que sur les erreurs qu'ils provoquent lors d'acquisitions

29
d'images et démontrent l'importance de ce phénomène. Pironon et al. (1998) ont montré lors
d'une reconstruction en 3D d'une inclusion fluide contenue dans un minéral d'indice nm via
une huile d'immersion d'indice no qu'il était nécessaire d'appliquer une correction à la valeur
dupas en Z.
Dans toutes nos expériences aucun liquide d'immersion n'est utilisé.

4. Conclusions

Dans ce chapitre sont présentés les différentes techniques conventionnelles permettant


de mesurer l'angle de contact entres les phases gaz, liquide et solide.
Le microscope confocal à balayage laser a été utilisé pour:
- mesurer l'angle de contact air-liquide-solide à partir de la reconstruction de l'image en
trois dimensions d'une goutte à l'état statique,
- ainsi que pour l'étude des caractéristiques d'un écoulement diphasique eau-huile dans
le microcanal en verre. La visualisation des structures d'écoulements au moyen de la caméra
(Chap. 11.2) permet d'avoir une image projetée de la totalité du microcanal ce qui ne permet
pas donc d'accéder aux interfaces au sein de ce dernier. A ce stade, la capacité du microscope
confocal à balayage laser de faire des sections optiques suivant les différents niveaux de Z
permet, dans certaines conditions, d'apporter plus d'informations.

30
Chapitre 1.2

A 3D laser microscopy to quantify contact angles and


wettability
Abdelkader SALIM, Judith SAUSSE, Jacques PIRONON, Mostafa FOURAR, Christian LE
CARLIER DE VESLUD.

(Soumis au Journal ofPetroleum Science and Engineering)

ABSTRACT

The contact angle of a liquid drop on solid surface is one of the simple, useful and
sensitive parameter in hydraulic sciences to quantify and to qualify the wettability and the
surface energy of different materials. In this paper, a confocal scanning laser microscope
(CSLM) has been used to quantify contact angle and then the wettability. This technique uses
a laser scan and allows to record series of 2-D images of a fluorescent liquid droplet set on
various solid surfaces. The building of 3-D images is done with the summation of several
images acquired with a regular step along the CSLM z-axis. The results obtained are
compared and discussed with those obtained with a conventional goniometric technique for
different solid-liquid-air systems. CSLM results show that similar values are obtained with
both methods. Thus, this technique shows that the length interval of sampling between the
solid contact and the curvature rupture of the drop seems to be essential to correctly estimate
the contact angles. This method allows to study the local contact angle along the periphery of
the drop, and the deformation of the drop shape. The building of3-D images shows that drops
are characterized by complex morphologies and that the local contact angles can be modified

31
by chemical heterogeneities in the fluids. Fluorescence heterogeneities are linked to a specifie
concentration of fluorochromes at the solid-oil and water-oil interface.
Keywords: Contact angle; Wettability; Confocal scanning laser microscopy; 3D model; goniometry

INTRODUCTION

The wetting properties of a solid are determined by the interactions between solid
surface and fluids. The wettability phenomena are observed in nature and have many
applications in industrial processes such as geology, petroleum science, paints, cosmetics,
biology. In particular, it is of major importance to study two or multi-phase flows that are the
hydrodynamic regimes goveming the oil and gas dynamics in petroleum reservoirs, the gas
injection in case of geological greenhouse gas sequestration, the enhanced oil and gas
recoveries (EOR, EGR) and geothermal energy.
The concept of contact angle has been widely used in studies involving characterization
of solid-fluid1-fluid2 interfacial interactions. When a liquid drop is set on a solid surface, the
drop profile (i.e. a vertical section of the drop done perpendicularly to the solid surface) is
controlled by the balance between the liquid-gas (yd, the solid-gas (Ys) and the solid-liquid
(YSL) interfacia1 tensions. A liquid characterized by a low surface tension set on a smooth solid
with a high surface energy produces a small contact angle (8) between the two phases. When
8 is equal to zero, the liquid spreads along the solid and the droplet becomes a liquid film. On
the opposite, when the liquid is characterized by a high surface tension and the solid by a low
surface energy, the contact angle becomes large (8 # 180°) and the droplet shape becomes a
sphere.
Wettability of solid surfaces is a key parameter when the permeability of porous or
fractured media is determined. It controls the development and the intensity of the capillary
forces established during the fluid movement within pores in the case of single or multi-phase
fluid flows. Wettability depends on many variables such as the mineralogy of the rock, the
composition of fluids, the temperature, pressure and core handling procedures (Cuiec, 1977;
Anderson, 1986a; Anderson, 1986b). It has a crucial impact on flow during oil recovery and
upon the volume and distribution ofthe residual oil (Craig, 1971; Samathiel, 1973; Morrow et
al., 1986; Anderson, 1987; Morrow, 1991; Jadhunandan and Morrow, 1995).
The wettability of solid surfaces is defined with two main approaches. The first
approach uses thermodynamic considerations and gives quantitative values of the contact

32
angle 8. In this case, the wettability of a solid by a liquid is defined as the "variation in free
Gibbs energy caused by the contact between a surface unit of a solid and a liquid, assuming
that the contact with air has not varied" (Briant and Cuiec, 1971). This definition is used for
ideal systems, i.e. pure and immiscible liquids and a homogeneous solid. However, solid-
fluidl-fluid2 systems are often more complex with possibility of mixing of more than one
fluid. In this case, a second qualitative definition is given by Crocker and Marchin (1988) and
is practically used. These authors defined wettability as "the tendency of a fluid to spread
along a solid surface in the presence of another" .
Many other defmition and interpretation of wettability exist in published literature (Craig,
1971; Zisman, 1964; Rao, 2002) and numerous methods are proposed to evaluate the
wettability of a solid surface and a single fluid or a system of fluids (Table 1).

METHODS REPRESENTATIVE
REFERENCES
Interfacial tension and displacement pressure
Slobod and Blum (1952)
measurements
Thermodynamic defmition Johansen and Dunning (1953)
Nuclear magnetic relaxation measurements Brown and Fatt (1956)
Spontaneous imbibition experiments Gatenby and Marsden (1957)
Dye adsorption Holbrook and Bernard (1958)
Imbibition and displacement experiments Amott (1959)
Shape of recovery curves Raza et al. (1968)
Shape of relative permeability curves Raza et al. (1968)
Capillary pressure curves Donaldson et al. (1969)
Contact angle measurement Treiber et al. (1972)
Permeability and saturation measurements Frehse (1973)
Electrical resistivity welliogs Swanson (1980)
Flotation experiments Anderson (1985)
Nuclear magnetic resonance Tl distributions Howard (1994)
Table 1: Main methods used to quantify the wettability in the literature.

The main methods are based on optical observations at the scale of a hundred of
micrometers. A conventional method to measure the contact angle of a liquid sessile drop on a
smooth solid surface is to observe a drop section through an optical microscope (Leger and
Joanny, 1992). A first photograph of one side of a drop is taken respecting that the camera
optical axis is in the solid plane that supports the droplet. This picture shows therefore a more
or less complex half profile and the droplet tangent line is then drawn with the solid-liquid
contact point. A direct measurement of the angle between the tangent line and the solid
section is then realized. However, the triple point between the three phases, i.e. solid-liquid
drop-gas or solid-liquid drop-liquid can be difficult to determine if the photography is poody

33
numerically defmed or badly exposed for examples. Moreover, a precise quantification of the
contact angle is directly linked to the graphical positioning of this particular point.

Another method called the "en method" (Yang and Lin, 2003) assumes that the sessile
drop is a part of a perfect sphere. The contact angle is calculated as the angle defined by two
lines, the line between the solid-liquid-liquid or solid-liquid-gas contact point and the sphere
apex and the solid section. Only the height of the drop and the contact diameter are needed.
However, when the drop reaches a significant volume, gravity effects can influence and
modify its spherical shape and lead to errors in the e value determination. Indeed, sorne recent
works show the effect of drop size on the determination of contact angles for different solid-
liquid-air systems (Li, 1996; Gu, 2001). The contact angle decreases when the base radius of
the liquid drop increases. For high Bound number (i.e. large volume or small surface
tensions), the spherical assumption causes errors for the contact angle measurements. Yan and
Lin (2003) proposed sorne corrections of the measurement error using the mean difference
between contact angles obtained with a en method and a theoretica1 calculation.
Another method among the numerous presented in Table 1 is proposed by Zhang and
Chao (2002). These authors use a laser shadowgraphy method to measure dynamic contact
angles and the spreading rate of liquid sessile drops on a nontransparent metal substrate.
Based on geometrical optics, the dynamic contact angle of the drop is determined with the
measurements of the drop contact and the refracted-shadowgraphic-image diameters. This
method allows to simultaneously visualize flow patterns inside the drop.
Whatever the methodology used, the contact angle of a solid-fluid1-fluid2 system is not
unique but fluctuates between two extreme values noted er and ea=~.r + 8.e respectively named
the receding and the advancing angle. The hysteresis 8.e is mainly linked to the solid surface
type and especially to its roughness type and intensity. The e variations are produced by this
roughness of the solid but are also function of the drop size (Gu, 2001). In this paper, a new
microscopic approach of contact angle measurement is proposed. It uses Confocal Scanning
Laser Microscopy (CSLM) to obtain 3D views of liquid droplet set on solid material plates.
This microscopic technique requires only small volumes of liquid and small pieces of sample
and avoid gravity effects. It allows measurement at low resolution «1J..lm) and it is sensible to
chemical heterogeneities. It has been previously used for 3D reconstruction of petroleum fluid
inclusion in mineraIs (Pironon et al., 1998).

34
MATERIALS AND METHODS

Two main methods are applied to quantify the contact angles of the different phase
systems. First, each contact angle is quantified with a 2D image obtained by goniometry
(LERMAB laboratory, University of Nancy, France). In a second step, sequences of 2D
images are obtained by CSLM (G2R laboratory, University of Nancy, France) and 3D models
of the liquid drops are constructed with the gOcad 3D modeler (gOcad consortium - ©2004
Earth Decision Sciences. Mallet, 2002). Finally, a statistical study of the 3D angles is done
and values are compared to those obtained with goniometry.

Goniometry

The LERMAB laboratory goniometer uses a white light source to illuminate the drop
samples. A sighting telescope connected to a numerical camera allows to produce a sharply
defined image of the sessile drops which are observed as silhouettes (Fig. 1). The contact
angle is determined by the 8/2 method with resulting 2D numerical images assuming that the
shape of the droplet is spherical.

Sighting telescope

Solid substrate
Fig. 1: Schematic view of the ganiameter used ta measure contact angle (LERMAB labaratary,
University ofNancy, France)

Confocal scanning laser microscopy

The confocal principle is described in Fig. 2. CSLM is based on the filtering of emission
light (fluorescence) by a confocal pinhole. The confocal pinhole selects the light emitted by
the sample (a liquid fluorescent droplet) in the plane of the focused incident laser spot. Out-

35
of-focus fluorescence is imaged before or after the confocal pinhole and cannot reach the
detector. A 2-D image of a volume of the droplet centered around the focal plane (referred to
as an opticul section) is generated by performing a raster sweep of the droplet at that focal
plane. As the laser scans across the specimen, the analog light signal is detected by the photo-
multiplier and converted into a digital signal, contributing to a pixel-based image displayed on
a computer monitor attached to the CSLM. The relative intensity of the fluorescent light,
emitted from the laser hit point, corresponds to the intensity of the resulting pixel in the
image. The plane of focus (Z-plane) is selected by a computer-controlled fine-stepping motor
which moves the microscope stage or the objectives up and down. Typical focus motors can
adjust the focal plane in as little as 0.1 micron increments. A 3-D reconstruction of a
specimen can be generated by stacking 2-D optical sections collected in series (Fig. 2).
Images have been acquired at G2R laboratory (Nancy, France) on a Biorad Rainbow system
and at IBMP (Strasbourg, France) on a Zeiss LSM5l 0 system.

solid substrate

liquid droplet focus planes


objective lens

confocal
illumination

~~laser
~
=: : : ---
---
confocal
pinhole

detector
Fig. 2: Schematic view of the optical path during confocal recording of the image planes ofa droplet
(G2R laboratory, University ofNancy, France, http://www.confocal.sciences.uhp-nancy.fr/).

36
2D CSLM Images reconstructed along XZ and YZ planes

The contact angles are calculated with several section photographs of the fluid droplet
obtained by CSLM after 3D reconstructions along XZ and YZ planes. On each Z section the
drop profile tangents are drawn from the contact point between the solid, the liquid and the
gas to the drop curvature rupture point (Fig. 3). The three phase contact point appears clearly
on the CSLM pictures by the difference of the fluorescence intensities (Fig. 3) between a
fluorescent oil and non fluorescent phase (water or air) and the solid substrate.

Salid substrate

Fig. 3: X-Y, X-Z and Y-Z sections of an ail droplet in water set on a glass surface and obtained by
Confocal Scanning Laser Microscopy. The different contact angles are obtained with different yz and
XZ sections ofthe droplet.

In order to determine the favorable location of the XZ or YZ location through the drop,
theoretical contact angles have been ca1culated in the case of a near perfect half sphere (Fig.
4). Contact angles for each section along YZ planes (for different Xi positions) vary from 42
to 83°. The angle decreases when Xi position is far from the median plane. Accurate values of

37
contact angles (error lesser than 1°) can be achieved for Xi position of ± 15% of drop
diameter from the median plane.
constant values of Si
85
Ill( )1
80

75

70

contact
65

angles Si
60

55

50

45

10 20 30 40 50 60 70 80 90

Xi positions
Fig. 4: .B variations observedfor a near perfect halfspheres set on a soUdplan. Different sections are
realized for different .Ai positions and the respective contact angles B; are calculated. A threshold is
observed with a constancy of Bi values (errors lesser than 1°) for .Ai position of l 15% of drop
diameter from the medium plane.

IMAGE 3D CSLM

A first treatment of CSLM pictures 1S realized before the three phasè system
reconstruction with gOcad. A systematical and identical initial image processing is done to
transform the CSLM million colors or RVB picture in a binary color picture. After this step,
black pixels correspond to the fluorescent zones of the CSLM pictures. Only, the external
edges of the drop are interesting for the contact angle determination. The inner zone 1S

therefore deleted by image filtering and outer edges are precisely obtained (Fig. 5).

38
.-
c D 1
E F
"I

aulomalic final edge


initial CSLM rainbow color definilion of final black
digilalizalion of for GOCAD
image palelle ouler edges and white piclure
ouler edges trealmenl

Fig 5: Different steps of the CSLM image anal}!sis A) The initial eSLM image is a bitmap image
chamcterized by a "million colors" calaI' chart. Fluorescent zones (oi1) appew' with variOI/S levels of
green. B) An other type of colom' paleffe is I/sed ta beffer contrast non fluorescent andf1uorescent
zones. C) A first filter is applied ta define the outer edges of the ail droplet. D) Edges are enhanced
and the image is simplified with a binary black and white colour palelle. E) A Visual Basic code
deve10ped in the G2R laboratory al/ows an aZltomatic digitization of the outer edge assuming that this
edge is characteristic of the ail-air interface. F) A text type file is c/'eated ta store XY coo/'dinates of
the drop let edge. These data are then used ta build the gOcad{tles.

Black and white pictures are loaded in a Visual Basic code to transform the black pixel
positions in AS JI data where each fluorescent pixel of the outer edges of the drop are
characterized by a XY and Z coordinates. The Z coordinate i constant for each section and
corre ponds to the height level where the CSLM picture was done.
Series of ten or more sections are treated for each drop and a database is obtained for the
phase systems oi1-solids-air (Table 2).
The gOcad m deler allows to model realistic and comp1ex natural objects thanks to a
varicty of prcprocessed discrete objects as pointset, polygonal lin s, triangulated surfaces or
tetrah dral volumes (Mallet, 2002). The first type of objects corre ponds to the 3D mapping
of discrete XYZ data in the camera window of gOcad. This object i:; the k:ii:; of the model
construction. Herc, the different CSLM pictures are numerically trcated to obtain black and
white pictures and XYZ points correspond to the XYZ positions of the black pixels which are
initial fluorescent zones and edges of the oi l drop (Fig. 5). Each pointset object reprc:.ents one
CSLM image i.e. one specifie height level of Z. For the samples, more than 15 sections and

initial SLM pictures are done and represent drop height samplings l'rom 24.5 ~1I11 (stack sizes

for the oil-air-glass system) to 170 flm (stack sizes for the oil-watl'r-paraffin system). The
differences of height samplings are due ta the wettability characteristic of the solids and the
more or Icss intense spreadll1g of the ail drops on the sol ids.

39
ln a second stage, a polygonal line is fitted to each initial rointset. These Iincs are
densifieù with a minimum segment length concsponding to a sampling of around 5 along the
drop p rimeter.
Finall ,a triangulated surface is built from the sel of lines obtained in the second stage.
This urfacc is densi fied and fitted to data by using the OSI method (Mallet. 1992, 2002; Fig
6). Ail the process from the image treatment to the 3D surface c nstruction constitules a
robust design and was applied to the identical to ail the samples pr sented in this pap r.

Fig 6. Different steps of the gOcad model building A) The initial CSLM image is imported in gOcad
b)' the way ofaXYZ pointset (Ivhite dis crete dots). B) The dif/erent convex hulls of each 7 level.~ are
built, here the top and bottom curves are shorvn. These curves correspond ta the jilture skeleton 0/ the
sll/jace and each level of the curve points corresponds ta the initial samp/ing 0/ the CSLM image. C)
A regular triangulation isfirstused ta build the surface. D) This surface is initially/it ta the different
curves but not even interpolated with the Discrete Smooth Interpolation mode (DSI) and the
triangulated mesh doesn'tfit the original pointset. E) With some geometric constraints on the sll/face
abject and on the initial points, the final swface is irregularly meshed ta fit the points and .final'-v
obtained with a /ew DSI iterations. F) The swjace corresponds ta the CSUvf points. The XYZ
coordinates 0/ the normals ta each triangle in the vicinity of the contact zone are then extracted and
exported in a textfile. The contact angles are calclliated with these coordinates.

The complex surfaces can be characterized by a 3D property which attributes n x, ny and


nz coordinates to a1l the normals of the triangles constituting the surface (Fig. 6). Only the
contact zone has been characterized by these normals (i.e. the drop first curvature). This
contact zone corresponds generally to a height around 25 microns from the solid plates. The

40
contact angles are deduced from a trigonometric relation using the n z coordinates of the
normal unit vectors (Equation 1, Fig. 7).

() = 7[ + Arcsin(nJ (1)
2
where e is the contact angle and nz, the Z coordinate of the normal vector

II-O
\ 1
\ 1
\ 1
\ 1
\ 1

Fig. 7: Schematic view of the trigonometric relations existing between the drop surface and the
contact angle.

The gOcad modeler calculates the nonnals of the whole surface in the contact zone allowing
to systematically define the whole contact angles on the entire perimeter of the oil drop. The
different values of e are then statistically treated.

SAMPLING

Each sample is represented by a small drop of liquid set on a solid surface. The liquid is
in equilibrium with its vapor. Three natural oils coming from different petroleum wells are
called oil5, oil9 and oi1l4. These oils are naturally fluorescent. Graphite, quartz, glass,
paraffm, stibnite and vermiculite are used as smooth solid substrates. Two types of samples
are used to estimate the contact angles with the CSLM technique. In the case of solid-liquid-
air systems, a liquid droplet is set on a solid surface with a micro-syringe. After each
measurement, ethanol is used to perfectly c1ean the solid surface in order to get reproducible
results. In the case of solid-liquid-water systems, the liquid drop (Oils 5, 9 or 14) is set on a
solid surface and then immersed in an immiscible liquid (water, Table 2). The two liquids are
then locked up between two glass wafers. Tightness is realized to avoid any perturbations of

41
Chapitre 1.2.- A 3D laser microscopy to quantifY contact angles and wettability (article 1)
------------------------------------------------------------------------------------------------------------

the droplet shape during the measurement.


The different systems used in this study and the type of objective are detailed in Table 2.

saliD FlUID1 FlUID2 ClSM


Objective * 40 No immersion oil
Quartz Air OilH9
wavelength laser used 633 mu
Objective * 40 No immersion oil
Vermiculite Air OilH9
wavelength laser used 633 mu
Water+
fluorochromes
Objective * 10 No immersion oil
Graphite Air OilH5
wavelength laser used 514 mu
OilH9
Oil Hl4
Water+
fluorochromes
Objective * 10 No immersion oil
Paraffin Air OilH5
wavelength laser used 514 mu
OilH9
Oil H14
OilH5
Objective * 40 No immersion oil
Glass Air OilH9
wavelength laser used 633 mu
Oil Hl4
Water+
fluorochromes
Objective * 10 No immersion oil
Stibnite Air OilR5
wavelength laser used 514 mu
OilH9
Oil Hl4
Table 2: Different solid-fluidJ-fluid2 systems used in this study. Only Air is used as fluidJ, different
natural oils or water characterize the fluid2. Smail amounts offluorochromes are added to water to
produce fluorescence without modification of surface tension. The types of objective and the laser
parameters used during the CSLM acquisition are too mentioned.

RESULTS

Contact angles measured with the XZ or YZ CSLM image analysis and those measured
by the 8/2 method for different solid-liquid-air systems are presented in Table 3 and Fig. 8
with their mean values of contact angles weighted by their standard deviations (Table 3).

42
SOLID FlUID1 FlUID2 2DCSLM GONIOMETER
Quartz Air Oi1 H 9 7.26 ± 0.59 9
Venniculite Air Oi1 H9 8.9± 0.76 8
Water+
Graphite Air 75 ± 0.97 82
fluorochromes
Graphite Air Oi1Hs 25.4 ± 0.84 20
Graphite Air Oi1H9 11.4 ± 0.52 15
Graphite Air Oi1 H 14 7.86 ± 0.72 4
Water+
Paraffin Air 69.75 ± 0.7 100
fluorochromes
Paraffin Air Oi1Hs 26 ± 1.33 20
Paraffin Air Oi1H9 21.7 ± 0.86 18
Paraffin Air Oil H 14 10.4 ± 0.59 7
Glass Air Oi1Hs 6.7 ± 0.9 4
Glass Air OilH9 13.9 ± 1.27 26
Glass Air Oi1 H 14 7.8 ± 0.46 0
Water+
Stibnite Air 53 ± 1.26 65
fluorochromes
Stibnite Air Oi1 H s 21.5 ±1.06 27
Stibnite Air Oi1H9 11.6 ± 0.29 10
Stibnite Air Oi1 H 14 7.1 ± 0.57 4
Table 3: Mean contact angles weighted by their standard deviations obtainedfor the difJerent 3 phase
systems with the two first techniques: the Matlab graphical image analysis using the median CSLM
sections and the Goniometry method.

A frrst look at Fig. 8 shows that there is good matching between goniometer data and image
analysis from 2D CSLM pictures. Same sizes of order are obtained for the various contact
angles which define correctly the classical wettability of the different solid- liquid-air systems
and therefore shows the validity of the new CSLM method.
However, a more precise study of Fig. 8 shows that sorne systems present slight different
values of e angles with the two techniques: glass-oi19-air, glass-oi1l4-air, graphite-water-air
and stibnite-water-air. In these cases, the CSLM methodology gives contact angle of ± 10 0 in
comparison with the classical goniometric technique. This discrepancy can be explained by
the observation scale which is different for the two techniques. The location of the contact
point between the three phases is crucial to define precisely the correct profile tangent of the
droplet and the resulting contact angle. This difference is important because it can produce for
example, strong variations in the interpretation of storage capacities or permeability of
petroleum reservoirs or aquifers.

43
Q)
;t=
:::l

-...
N
ro
:::l
(J

'E...
Q)
Glass a > Graphite Stibnite Paraffine
90

80

(j)
70
<l>
Ci) 60
c:
co 50
t5
co
.- 40
c:
0 30
Ü
20

10

0
oil5 oil9 oil140119 oil9 oil5 oil9 water oil5 oil9 oil14 water oil5 oil9 01114

Il contact angle measured with CSLM


contact angle measured with goniometer
Fig. 8: Values of contact angles measured by CSLM method compared with those measured by the
goniometry methodfor different specimens ofsolid-liquid-air.

In order to decrease the approximations due to Z plane selection and tangent drawing, a
gOcad statistical treatment has been developed from the 3D drop construction. AlI the contact
angles deduced from the difference surface normals (Fig. 6) are presented in Fig. 9. In this
plot, the frequency histograms are ca1culated for the contact angles of the different three phase
systems. A first observation shows that no real unimodal distribution exists and that e values
are highly variable for each system. From the contact points (Z=O) to the maximal Z
samplings, variations of more than 20° can be observed for the whole three phase systems and
these variations are nearly continuous from 0° to 40° for the oi19-air-glass system. These
variations result from the 3D surface construction of the drop which produces complex
morphologies due to the image treatment and the evolution with Z of the fluorescence
intensity during CSLM acquisition. Despite this variability, sorne nice trends are observed and
describe main modes for contact angles. Indeed, the oi19-air-quartz contact angles are well
distributed with two modes at 6° and 8° but a mean value of 6.5° and a standard deviation of
1.7° (9° for goniometer value). The same observation can be done for the oi19-air-graphite
system with again two modes at 8° and 14.5°. The goniometer value of 15° fits with the

44
second mode obtained with CSLM technique. Such relation is more or less reproducible for
aH investigated systems: the goniometer angle is similar to the second mode deduced from
CSLM technique.

600 300
goniometer goniometer
- - - values vermiculite ~ values
-ail9-air 1
500 l '-, 1 1 250

400 200

300 150

20G 100

paraffin-ail9-air

100 50

012: 3 4 5 6 7 891011121314151617181920212223242.526272829303132333435 012- 3 4- 5 6 7 8 Q 10111213141516171819202122232425262728293031323334-35

contact angle eo contact angle eo


Fig. 9: Frequency histograms of the contact angles calculated with the CSLM 3D models for the
different three phase systems. Bars with different patterns correspond to the different systems and the
dashed lines indicate the respective values of the contact angles determined with the goniometric
method.

It implies that the two different scales of observations can induce non negligible differences in
the determination of angles. Higher the angle value is, higher this difference exists. Glass and
paraffin solids are badly described by goniometer values with respectively 26° and 18° for
goniometer and 15.0 0 ±6.5° and 15.7°±3.3° for CSLM angle values but highly variable
distributions and different modal values. Lesser the angle of contact is, higher the zoom used
by goniometry is and therefore closer the scales of measurement in comparison with CSLM
are. A first conclusion is that the CSLM estimation of the contact angles is quite good in
comparison with goniometer values with same sizes of order for the different system contact
angles (Fig. 8 and Table 3). However, CSLM puts in light too that the scale of observation
seems crucial to correctly discriminate the triple points between solid-liquid-air systems and
that the microscopie scale of observation shows the drop irregularity and therefore a high
variability of the angle values. The question stays what is the correct scale of observation and
what is the more accurate value of the contact angles.

45
DISCUSSION

The variability of the contact angles determined by the CSLM 3D construction is the
first point to precise in this study. As it was said in the result section, a large distribution of e
values cornes from the surface construction with gOcad despite the smoothing linked to the
DSI interpolation. The high or low roughness observed for the surfaces depend on the initial
points used to fit the surface. These points are deduced from raw CSLM pictures after exactly
the same image treatment and filtering. The difference cornes therefore and probably from the
intensity of fluorescence of the oil drops used during the recording. Natural oils are
characterized by very complex chemical compositions. An example of this complex chemistry
is illustrated in Fig. 10 where is presented a CSLM picture corresponding to XY, XZ and YZ
sections of a glass-natural oil-water system. This picture shows that variations of fluorescence
intensities can be detected. A strong concentration of fluorochromes at the solid-oil and
water-oil interface is the witness of the chemical heterogeneity of the oil phase but shows also
that the drop is a stable emulsion of water in oil. The water droplets appear dark on the XY
section, generally surrounded by a highly fluorescent halo. This halo is assumed to be
enriched in fluorochromes. The presence of numerous water droplets in oil could explain the
roughness of the contour of the oil drop. The hydrophilic character of the fluorochromes can
be possibly invoked to explain the variation of fluorescence intensity. In this case, the contact
angle does not correspond to the oil in itself but to a specific molecular fraction of this oil
with a specific interfacial tension. CSLM reveals to be an efficient tool to detect fluid
heterogeneity. In this case, a specific contact angle for the oil is difficult to consider. What is
really the fluid forming the drop and what are its specific physical properties?

46
solid substrate

Fig. 10: Water droplets inside a natural ail drop set on a glass solid surface. Note the great variation
offluorescence intensity inside the ail drop.

The second important point is that CSLM pictures allows to define systematically lesser
or higher mean values of contact angles than the classical goniometer method (Fig. Il).
These mean values seem to be not relevant at the CSLM sca1e. Contact angles on Fig. Il
show severallevels and sizes of order of e. For example, in the oil-air-quartz system, a first
level is characterized in the vicinity of the contact zone (between 0 to 10 /lm) with initial
contact angle values around 6°. By contrast, and with higher drop heights, e values regularly
increase and reach a value of 8° corresponding approximatively to the value obtained by the
goniometer analysis (Fig. lIA). This increase shows that the external perimeter of the drop is
more flat and that this zone largely spreads on the solids. The same type of observations can
be done for the oiI9-air-vermiculite system where again two main e leve1s are defined (around
15° and 7.5°). However, this time higher tirst e are observed (between 0 and 8 /lm from the
contact) and then decrease with the increase of the drop height. The last stable values (7°_8°)
correspond, as previously, as nearly the goniometer value (8.9°). This solid is therefore less
wettable at the CSLM scale of observation.
In the cases presented in Fig. Il, contact angles show relatively homogeneous stable
values in the vicinity of the triple point with angles around 6° and 15° for respectively the
oiI9-air-quartz and the oiI9-air-vermiculite systems. These angles gradually increase (0i19-air-
quartz) or decrease (oiI9-air- vermiculite) to reach the goniometer values for Z heights up to

47
10 !lm. It implies that angles become similar between the two techniques until a certain
contact point and that these 10-15 !lm of height seem crucial to precisely defined realistic
values of8.
Whatever the order of the angle Slze, CSLM shows the complex pattern of an oil drop
spreading on a solid plate. In the case of petroleum reservoirs, fluids are present in the rock
micro porosity or in rnicrocracks and perrneability must be studied with micro fluidic
considerations and parameters. Which methodology gives the most adapted values for the
contact angle estimation is still the main question to solve.
Lesser values of contact angles than goniometer values imply that the drop is spreading more
on solids and that the wettability is higher.

48
drop height Z (vermiculite)
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23
15 23

14
vermiculite-oiI9- air A 21
19
..........
.....(1)
17 :J
13
.S:'!

...
00
..........
N
,plll
Ill ....
.. 15
13
E
l0-
t: 12 00 ~ ." III (1)
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----
0
10
7 <D
(J)
<D 5 (1)
(J) 3 0)
(1) 9
C
.....()co
Q)
C 8
ro
ro
.....
t5 7 c
ro
..... 0
c ()
0 6
()

5
quartz-oiI9-air
4
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23

drop height Z (quartz)


30 !-lm

l25~m
glass-oiI9-air

Fig. 11: A) Plot of the contact angles versus the drop height Z for two oil9-solid-air system
(Vermiculite and Quartz). A continuous decrease or increase of the e values are observed with
increasing Z and the goniometer values of reference are reached only for Z higher than around 20
JUn. B) CSLMXZ section ofa drop corresponding to the oil9-glass-system illustrating the modification
ofthe drop slope for Z higher than 12 Ilm. Two main contact angles are definedfrom two triple points
spaced by 30 JUn illustrating the difJerence of e value determination between the goniometer and the
CSLM scale ofobservations.

The morphology of the drop is therefore more complex than a pseudo-half sphere. The
problem is that the external perimeter seems to be characterized by a different contact angle
than the "inner drop". Indeed, the same observation can be done in the case of the oi19-glass-

49
air system presented in Fig. lIB where the 8 values c1early shows two trends. This picture
shows that the contact point defmition (grey large circ1e on Fig. lIB) can be move to fit the
two main slopes of the profile. Gnly 30 /lm separate the two extreme tangent drawings but
produce two angles from 12° to 26°. The goniometer camera does not allow such precision to
define a good triple point. In this case, choose the best or more appropriate value is again
quite difficult. For this system, the 2D image analysis gives a mean value of 13.9°±1.3°. This
value fits relatively correctly the first mode obtained at 8=14° in Fig. 9, but the goniometer
value given at 26° is strongly different. The goniometer value fits nearly to the second mode
of the distribution and is a sort of maximal value that illustrates again the fact that the scale
effect is crucial for a precise determination of the contact angle.

CONCLUSION

Contact angle measurement is a simple and very useful tool to evaluate the wettability
and the surface energy of a material in contact with two immiscible fluids. In this paper, two
main methodologies of contact angle measurement are presented and compared. The CSLM
and the goniometer approaches give the same sizes of order for different oil-solid-air systems.
However, the 3D microscopic images of the different droplet taken by CSLM give other
important informations as for example the heterogeneous distribution of the fluorochromes
inside the drops or, for the main point, the problem of the scale definition of the contact angle.
It appears that the drop shape is not regular and that the drop spreading on a solid plate is not
homogeneous with the drop height. For lower heights, the gOcad model shows smaller or
higher contact angles. Such observations point out the role of the scale needed to correctly
estimate the real or most realistic contact angle. This difference between the two technique
scales can induce not neglectible errors on the quantification of the main hydraulic parameters
as saturation for example. In perspective of this work, the following question could be asked:
in the case of oil-water-solid system with 8oi1>90°, is there a real contact of oil with the solid
at the scale of nanometer? The answer is not probably identical for all solids and depends on
the hydrophobic/hydrophilic properties of their surfaces. Such observations have
consequences on the knowledge of crystal growth in oil water geological systems. The
presence of a residual film of water on mineraI surfaces can be suggested to explain that oil
change in a reservoir does not totally inhibit the diagenesis (i.e. mineralogical formation in
sediments). The CSLM technique can therefore bring sorne relevant insights for a better

50
understanding of monophasic or diphasic fluid flows in porous or fractured rocks and bring
sorne evidence that we need to reconsider contact angle measurements in the case of complex
natural fluids.

Acknowledgments: A particular thanks is due to Mathieu PETRISSANS and Mohamed


HAKKOU from LERMAB UMR (1093), UHP, Vandoeuvre lès Nancy France for the
goniometer measurements. Pierrick GAUDIN from ENSG, Nancy, France is too kindly
thanked for his preliminary work on the gOcad models .This work was partly supported by
the Institut National Polytechnique de Lorraine.

51
References

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54
Partie II :
Ecoulements diphasiques liquide-gaz
et liquide-liquide

55
56
Chapitre ILl.- Ecoulements diphasiques en mini et microcanaux
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- -----

Chapitre II.1

Ecoulements diphasiques en mini et microcanaux

Ce chapitre présente une étude bibliographique sur les principaux travaux réalisés dans
le cadre des écoulements diphasiques liquide-gaz et liquide-liquide dans les mini et
microcanaux.
Tout d'abord, une description des principales configurations d'écoulement liquide-gaz
observées dans les canaux de larges diamètres et de différentes orientations. Ensuite, les
principales configurations d'écoulement liquide-gaz observées dans les mini et microcanaux
sont analysées. Les différents paramètres agissants sur ces dernières sont également discutés.
De plus, les différents modèles utilisés pour décrire les pertes de pression dans les mini et
microcanaux sont exposés.
En l'absence de travaux entrepris (à notre connaissance) dans le cadre des microcanaux
pour les écoulements liquide-liquide, une analyse des principales études effectuées dans les
canaux de larges diamètres est décrite dans le dernier paragraphe.

1. Caractéristiques des écoulements diphasiques dans les


.
microcanaux

Les principaux paramètres caractérisant l'hydrodynamique d'un écoulement liquide-gaz


sont: PL, PG, J.lL, J.lg, cr, D, g, 8, <1>, V L et V G. Où:

- PL et PG sont respectivement les masses volumiques du liquide et du gaz,

- J.lL et llg sont respectivement les viscosités dynamiques du liquide et du gaz,

57
- cr est la tension superficielle,
- D est le diamètre hydraulique,
- g est l'accélération de la pesanteur,
- <1> est l'angle d'inclinaison de la conduite,
-e est l'angle de contact solide-liquide-gaz,
- V L et V G sont respectivement les vitesses débitantes du liquide et du gaz, c'est-à-dire le
rapport du débit du fluide considéré à la section de la conduite.

Le regroupement de ces paramètres sous formes adimensionnelles conduit à cmq


nombres principaux :

f...p gD 2
- Nombre de Etovos : Eo (Eq. 1)
(J"

2
PL VL D
- Nombre de Weber pour la phase liquide: WeL (Eq.2)
(J"

pr; VgD
- Nombre de Weber pour la phase gazeuse: We G (Eq.3)
(J"

- Nombre de Reynolds pour la phase liquide : - PLVL D


Re L- (Eq.4)
J.1L

- Nombre de Reynolds pour la phase gazeuse: ReG = PGVG D (Eq.5)


J.1G
A partir des nombres précédents, on peut également définir:

VL2
- le nombre de Froude pour la phase liquide: FrL . (Eq.6)
gD
2
VG
- le nombre de Froude pour la phase gazeuse: FrG (Eq.7)
gD

- le nombre capillaire : Ca J.1L VL (Eq.8)


(J"

Lorsque Eo, We et Ca sont faibles, les effets de gravité, d'inertie et de viscosité ne sont
plus signifiants vis-à-vis des effets de tension de surface. En revanche, lorsque le nombre de
Reynolds (Re) est faible, les effets de viscosité sont plus importants que les effets d'inertie.

58
Plusieurs études ont montré une similitude entre l'hydrodynamique des écoulements
diphasiques dans les microcanaux et dans les conduites sous les conditions de la microgravité
(Zhao et Rezkallah 1993, Rezkallah 1996, Lowe et Rezkallah 1999, Akbar et al. 2003).
L'absence des effets de la gravité rend l'hydrodynamique d'un tel écoulement insensible à
l'orientation (horizontale, verticale...) de ces systèmes.
Les études expérimentales des écoulements diphasiques liquide-gaz réalisées dans des
canaux de différents diamètres montrent que la transition aux domaines où les effets de
tension de surface sont prédominants a lieu pour un diamètre hydraulique compris entre 1 et 2
mm (Damianides et Westwater 1988, Triplett et al. 1999). Quelques critères existent pour
déterminer le diamètre pour lequel les forces interfaciales deviennent prédominantes. On peut
citer, par exemple, les deux suivants:
Suo et Griffith (1964) ont établis un critère à partir d'une étude analytique de la transition
entre les configurations à poches et annulaire. Le diamètre critique pour lequel les forces

. f:'
D2 88.
mter actales sont pre' d '
ommantes peut etre de'dUlt
A . de 1are lahon
' SUlvante:
. PLg <0,
()

Un autre critère basé sur l'analyse de la transition d'une configuration stratifiée à une
configuration non stratifiée a été proposé par Brauner et Moalem-Maron (1992) : Eo < (2nY .

L'ensemble de ces paramètres et critères est essentiel pour caractériser


l'hydrodynamique d'un écoulement diphasique aussi bien dans les conduites que dans les
mini ou les microcanaux.

2. Ecoulements diphasiques liquide-gaz

2.1. Configurations d'écoulements diphasiques


2.1.1 Définitions

Les modèles diphasiques proposés dans la littérature dépendent des configurations


d'écoulements, c'est-à-dire de la topologie des interfaces entre les deux fluides et de la
dispersion d'une phase au sein de l'autre phase. Il convient donc d'identifier la cartographie
des écoulements étudiés, c'est-à-dire d'identifier les configurations observées en fonction des
vitesses débitantes des deux fluides.
La description des configurations d'écoulement prend donc en compte:

59
- les structures géométriques des interfaces "bulles, poches, annulaire ... "
- les dimensions caractéristiques des parties fluides "diamètres des bulles et leur forme
géométrique, longueur des poches, épaisseur de film liquide... "
Ces descriptions sont généralement basées sur un examen visuel, souvent qualitatif et
subjectif.

2.1.2. Principales configurations d'écoulement liquide-gaz en


conduites

Des quatre types d'écoulements diphasiques liquide-gaz, liquide-liquide, solide-gaz, et


solide-liquide, les écoulements liquide-gaz sont les plus complexes puisqu'ils combinent les
caractéristiques d'une interface déformable et la compressibilité de la phase gazeuse. Pour des
débits donnés des deux phases dans un canal déterminé, la distribution interfaciale liquide-gaz
peut prendre une infinité de formes. Cependant, plusieurs facteurs tendent à limiter l'étendue
des possibilités :
- selon les conditions d'écoulement, il existe des régions du canal où une phase est
continue et l'autre discontinue, par exemple un écoulement de petites gouttelettes dans un
continuum de gaz ou l'écoulement d'une dispersion de bulles dans un continuum de liquide.
- lorsqu'une phase est dispersée dans une autre, la phase discontinue (bulles ou gouttes)
tend à prendre une forme sphérique sous l'influence de la tension superficielle. En général,
plus l'influence de la tension superficielle est grande, plus l'élément discontinu est petit. Dans
le cas où les bulles (ou les gouttes) sont de grandes tailles, le champ hydrodynamique tend à
leur faire perdre leurs formes sphériques.
- il est souvent constaté que la paroi de la conduite reste mouillée par la phase liquide et
que la phase gazeuse se concentre au centre du canal. Parmi les exceptions à cette règle, on
peut citer le cas de la vapeur produite par l'ébullition sur une paroi chauffante ou le cas des
écoulements liquide-gaz dans les microcanaux (Barajas et Panton 1993, 19uchi et Terauchi
2001, Serizawa et al. 2002).
Les figures 1 et 2 montrent un exemple des configurations obtenues lors d'un
écoulement liquide-gaz en conduite (large diamètre, D > lcm) verticale et horizontale
respectivement. En effet, ces configurations dépendent essentiellement du débit des deux
fluides, de leurs propriétés physiques et également de l'orientation de la conduite. En fonction

60
Chapitre lI. 1.- Ecoulements diphasiques en mini et microcanaux
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

des débits des deux fluides et de l'orientation de la conduite, on observe les différentes
configurations d'écoulement présentées sur ces deux figures.

t)o 0

°0
~Q

oC>
0

~
Cl 0
Cl
0

00

~~
0 0
Cl
0
0 0
" 0
00
(1) (2) (3) (4) (5) (6)

Figure 1 : Ecoulement liquide-gaz co-courants (c'est à dire que les deux fluides s'écoulent dans le
même sens) descendants en conduite verticale (Delhaye, 1981): (1): Bulles; (2): Poches; (3): Film
tombant; (4): Film tombant à bulles; (5): Churn; (6): Annulaire-dispersé.

~
(1 )
°oo°ciboooo goa 88 (4)
-0 _ 0 -0 -
--- -
(2) ~-c: ~~c:?g~ l (5) ~~~oo ~

~
°
----l
0 0
(3) (6) ° 0 0 o 00
0
0- °
_ 0 ...... ° 0'0

Figure 2: Exemple de configurations d'écoulements diphasiques eau-air en conduites horizontales


(Delhaye, 1981): (1): Bulles; (2): Bulles allongées; (3): Stratifié lisse; (5): Stratifié ondulé; (5):
Poches; (6): Annulaire.

Les principales configurations d'un écoulement diphasique sont:


- écoulement à bulles (bubb1y flow): cette configuration d'écoulement a lieu pour une
faible vitesse débitante de la phase gazeuse par rapport à celle de la phase liquide. Le gaz
s'écoule sous forme de bulles sphériques ou ellipsoïdales de dimension millimétrique.
- écoulement à poches (slug flow): en augmentant le débit de gaz, le volume des bulles
augmente pour donner lieu à des poches séparées par des bouchons de liquide comprenant par
fois de nombreuses bulles de petites tailles. C'est une configuration intermittente.

61
Chapitre II.1.- Ecoulements diphasiques en mini et microcanaux
-------------------------------------------------------------------------- ------------- ------------------------------

- écoulement "moussant" (churn flow): les poches s'allongent et leurs interfaces


deviennent ondulées. Les bouchons de liquide se rompent. C'est la transition vers la
configuration stratifiée. La configuration moussante est également qualifiée d'intermittente.
- écoulement annulaire (annular flow): durant cette structure d'écoulement, le gaz
occupe la partie centrale de la conduite et le liquide s'écoule en contact avec la paroi de cette
dernière.

En dehors de ces principales configurations d'écoulements, il existe plusieurs structures


intermédiaires qui correspondent à la transition d'une configuration à l'autre. Ces
configurations de transitions peuvent se produire lors de l'ébullition d'un liquide ou lors d'un
écoulement de deux fluides.

2.1.3. Configurations d'écoulement dans les mini et les


microcanaux

De nombreuses études expérimentales ont confirmé que les configurations


d'écoulements diphasiques dans les microcanaux sont généralement différentes de celles
observées dans les larges canaux, (Suo et Griffith 1964, Oya 1971, Barnea et al. 1983, Fukano
et Kariyasaki 1993, Galbiati et Andreini 1994, Coleman et Garimella 1999, Ekberg et al.
1999). Par conséquent, toute la littérature relative aux écoulements diphasiques en conduite,
n'est généralement pas applicable aux écoulements en microcanaux (Triplett et al. 1999). Sur
le tableau 1 sont regroupées quelques principales études expérimentales réalisées dans le
cadre de l'étude des écoulements diphasiques liquide-gaz dans les microcanaux.

Les études de Suo et Griffith (1964) sont les premières investigations expérimentales
dans les canaux de l'ordre de 1 mm de diamètre. Ces études ont été effectuées dans des
canaux horizontaux de 1 et 1,4 mm de diamètre. Les configurations à poches, à bulles et
annulaire ont alors été identifiées. La configuration stratifiée n'a pas été observée à cause de
la prédominance des effets de tension de surface.

62
Auteurs Orientation Caractéristique du Fluides V gaz (mis) Vliquide (mis)
canal
Eau-N2,
Suo et Griffith Circulaire,
Horizontal Heptane-N2, --- ---
(1964) D = 1 et 1,4 mm
Heptane-He
Bamea eta1. Horizontal et Verre, Circulaire,
Eau-air 0,04-60 0,002-10
(1983) vertical D=4 à 12,3 mm
Verre, Circulaire,
Triplett et a1.,
D = 1,1 et 1,45 mm;
(1999-a et Horizontal Eau-air 0,02-80 0,02-8
semitriangulaire, D = 1,1
1999-b)
et 1,49mm
Damianides et
Verre, Circulaire, D = 1 à
Westwater Horizontal Eau-air 0,03-100 0,08-10
5mm
(1988)
Fnkano et a1., Verre, Circulaire,
Horizontal Eau-air 0,04-12 0,02-1,2
(1989) D= 1; 2,4; 4,9 mm
Fnkano et Verre, Circulaire,
Horizontal et
Kariyasaki D = 1; 2,4; 4,9; 9 et Eau-air 0,04-12 0,02-1,2
vertical
(1993) 26 mm
Verre et aluminium,
Mishima et
Vertical circulaire, D = 1,05 à Eau-air 0,1-50 0,02-2
Hibiki (1996)
4,08 mm
Verre, Polyethylene,
Baraja et
Horizontal polyurethane, résine FEP; Eau-air 0,1-100 0,03-2
Panton (1993)
Circulair, D = 1,6 mm
Fourar et Bories Rectangulaire; verre et
Horizontal Eau-air 0,0-10 0,005-1
(1995) brique
Coleman et Circulaire en verre et
Horizontal
Garimella rectangulaire en plastic, Eau-air 0,1-100 0,01-10
(1999) D = 1,3 à 5,5 mm
Yang et Shieh Verre; circulaire, Eau-air,
Horizontal 0,016-91,5 0,006-2,1
(2001) D = 1,2 et 3 mm R-134a
Iguchi et Acrylic, Circulaire,
Vertical Eau-air 0,01-1,2 0,01-1,2
Terauchi (2001) D = 5; 10 et 15 mm
Serizawa et a1. Silica, quartz, circulaire, Eau-air, 0,0012-
Horizontal 0,003-17,52
(2002) D = 10 à 100 f.1m Eau-vapeur 295,3

63
Narroww et al. Verre, circulaire,
Horizontal Eau-air 0,02-40 0,03-5
(1999) D=.46mm
Kawahara et al. Silica, Circulaire,
Horizontal Eau-N2 0,1-60 0,02-4
(2002) D = 100 /lm
Chung et Circulaire, D = 530; 250;
Horizontal Eau-N2 0,02-72,98 0,01-5,77
Kawaji (2004) 100 et 50 /lm
0,08-6 et
Zhao et Bi Vertical Lucite, triangulaire, Dh=
Eau-air 0,1-100 0,1-10 pour
(2001) ascendant 2,88; 1,44 et 0,86 mm
Dh = 0,86mm
Chen et Circulaire, D= 1,02; 3,17, Eau-air, x = 0,0001-0,9 pour eau-air
Horizontal
al. (2001) 5,05 et 7,02 mm R-41Oa x = 0,1-0,9 pour R-4l0A
Ekberg et al., Verre; D= 6,6 et
Horizontal Eau - air 0,02-57 0,1-6,1
(1999) 33,15 mm
Ungaret Circulaires, D= 1,46- ReL< 700
Horizontal Ammoniaque
Crowley (1992) 3,15 mm 450 < ReG< 1,lxl04
Circulaire, cuivre, Inférieur à
Lin et al. (1991) Horizontal R-12 0,00
D = 0,66 et 1,17 mm 7,7
Rectangulaire,
Lee et Lee
Horizontal Dh = 0,78,1,91,3,64 et Eau-air 0,05-18,7 0,03-2,39
(2001)
6,67 mm
Ide et Fukano Rectangulaire,
Horizontal Eau-air 0,5-15 0,1-0,7
(2005) Dh = 1,98 mm
Circulaire et
Fukano et al. Horizontal Supérieur
rectangulaire, Dh= 1 à Eau-air 0,5-20
(2005) et vertical à 0,1
9 mm.

Tableau 1 : Principales études expérimentales réalisées dans les mini et les microcanaux.

La plupart des transitions entre les différentes configurations d'écoulements diphasiques


dans les mini ou microcanaux sont comparées avec celles établies initialement pour les
conduites. L'étude expérimentale d'un écoulement diphasique eau-air effectuée par Bamea et
aL (1983) dans les canaux de 4 à 12 mm de diamètre montre que les transitions entre les
configurations d'écoulements établies théoriquement sans prendre en compte les effets de
tension de surface ne permettent pas de prédire les transitions identifiées expérimentalement
dans le cas des mini et microcanaux. Ces auteurs ont comparé les transitions identifiées à
partir de leurs expériences avec les modèles proposés par Taitel et Dukler (1976) dans le cas
des minicanaux orientés horizontalement et avec le modèle de Taitel et al. (1980) dans le cas

64
des minicanaux orientés verticalement. Bamea et al. (1983) ont alors suggéré d'introduire
l'effet de la tension de surface dans le modèle de Taitel et Dukler (1976). En revanche, les
transitions entre les différentes configurations identifiées expérimentalement dans le cas des
minicanaux orientés verticalement sont correctement prédites par le modèle de Taitel et al.
(1980).

Fukano et al. (1989 et 2005) ont identifié quatre configurations d'écoulement eau-air
dans les minicanaux de 1 à 9 mm de diamètre: les configurations à bulles, à poches (nommée
plug flow), moussante (nommée slug flow) et annulaire. Le signal correspondant aux
variations temporelles de la différence de pression pour chaque configuration d'écoulement
est également enregistré. Ces études ont mené aux observations suivantes:
- l'absence de la configuration stratifiée;
- dans le cas de l'écoulement à poches, aucune bulle de gaz n'est observée dans les
poches de liquide ;
- l'épaisseur du film liquide autour de chaque poche du gaz est uniforme.

Les transitions entre les différentes configurations identifiées sont en accord avec les
transitions établies analytiquement par Bamea et al. (1983), les configurations à poches et
moussante sont considérées comme étant une configuration intermittente. En revanche, la
comparaison de ces transitions avec celles proposées par Mandhane (1974) présente un grand
décalage, c'est-à-dire que les transitions entre les différentes configurations d'écoulement se
produisent à des vitesses débitantes de liquide et de gaz différentes. Ceci est attribué à l'effet
du diamètre. Cet effet semble non négligeable pour un diamètre inférieur à 5 mm.
L'effet de la gravité sur les structures d'écoulements diphasiques dans les minicanaux a
été examiné par Fukano et Kariyasaki (1993) et Fukano et al. (2005). Les expériences sont
réalisées dans le cas de microcanaux orientés verticalement et horizontalement. Dans le cas de
l'orientation verticale, les expériences sont réalisées dans le cas d'écoulements ascendant et
descendant. La comparaison des configurations d'écoulements identifiées, dans les différents
cas, montre que l'effet de l'orientation des minicanaux est négligeable.
Triplet et al. (1999) ont examiné l'écoulement diphasique eau-air dans des minicanaux
de différents diamètres (1 à 1,49 mm) et de différentes sections (circulaires et semi-
triangulaires). Les configurations d'écoulements et leurs cartographies obtenues sont
similaires pour les différents canaux. Les principales structures d'écoulement identifiées sont:
les configurations à bulles, à poches, moussante, poches-annulaire et annulaire. La

65
Chapitre II. 1.- Ecoulements diphasiques en mini et microcanaux
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

configuration stratifiée n'a pas été observée à cause de la prédominance des effets de tension
de surface. Ces structures d'écoulement ont été identifiées au moyen d'une caméra-vidéo. Sur
la figure 3 sont montrées les principales structures observées dans le cas d'un minicanal de
section circulaire et de diamètre 1,1 mm.
La plupart de ces structures sont en accord avec les investigations des autres auteurs, bien que
la dénomination de quelques structures soit différente.

La configuration à bulles est caractérisée par des bulles d'air non-sphériques et de


différentes tailles (Fig. 3-a et 3-b).
La configuration à poches (Fig. 3-c et 3-d) est caractérisée par des poches d'air pseudo-
cylindriques allongées. Ce type d'écoulement est nommé écoulement à poches (slug flow) par
certains auteurs (Suo et Griffith 1964, Mishima et Hibiki 1996), "plug flow" par Damianides
et Westwater 1988, Barajas et Panton 1993 et "bubble-train flow" par Thulasidas et al. 1997.
Dans le cas d'une configuration à poches dans les larges canaux, les poches de gaz occupent
seulement une petite partie de la section du canal, alors que dans le cas des microcanaux elles
occupent la majorité de la section (Triplet et al. 1999, Mishima et Hibiki 1996).
La configuration moussante (chum flow) est présentée sur les figures 3-e et 3-f. Elle est
caractérisée par deux propriétés différentes :
- premièrement, les poches d'air deviennent instables lorsque le débit du gaz augmente
et la partie aval de chaque poche est déformée et dispersée en petites bulles (Fig. 3-e). Cette
configuration d'écoulement est nommée pseudo-poches par Suo et Griffith (1964), churn par
Mishima et Hibiki (1996), et "frothy-slug" par Zhao et Rezkallah (1993).

Configuration à bulles (bubbly flow)

(a) VL = 3,021 mis et V G = 0,083 mis (b) V L = 5,997 mis et V G = 0,396 mis

66
Configuration à poches (slug flow)

(c) VL = 0,213 mis et V G = 0,154 mis (d) VL = 0,608 mis et V G = 0,498 mis

Configuration moussante (churn flow) :

(e) VL = 0,661 mis et V G = 6,183 mis (f) VL = 1,205 mis et V G = 4,631 mis

Configuration à poches-annulaire (Slug-annular flow) :

(g) VL = 0,043 mis et V G = 4,040 mis (h) VL = 0,082 mis et V G = 6,163 mis

Configuration annulaire (annular flow) :

(i) VL = 0,082 mis et V G = 73,3 mis G) V L = 0,271 mis et V G = 70,42 mis

Figure 3: Photographies représentant les différentes configurations d'écoulement dans un minicanal


de section circulaire de 1,1 mm de diamètre: (a) et (b) bulles; (c) et (d) poches; (e) et (f) churn; (g) et
(h) poches-annulaire; (i) et (j) annulaire (Triplett et al. 1999).

67
- deuxièmement, les poches sont perturbées périodiquement et la configuration
annulaire-onduleux apparaît d'une façon périodique (Fig. 3-f).
Cette configuration d'écoulement est nommée à poches-annulaire par Zhao et Rezkallah
(1993). En augmentant la vitesse débitante du gaz, les configurations à poches-annulaire et
annulaire s'établissent successivement.

L'effet du diamètre et de la géométrie des canaux ainsi que l'effet de la tension de


surface ont fait l'objet de l'étude réalisée par Coleman et Garimella (1999) sur des canaux de
sections circulaires et rectangulaires. La cartographie réalisée pour les canaux de section
circulaire montre que lorsque le diamètre du canal diminue la transition de la configuration
intermittente (poches ou moussante) vers la configuration à bulles (ou dispersée) s'établie à
des vitesses du liquide progressivement élevées. Cette différence progressive est attribuée aux
effets de la tension de surface qui deviennent de plus en plus importants lorsque le diamètre
du canal diminue.
La transition entre les configurations intermittente et annulaire (ou annulaire onduleux)
s'établit à des vitesses débitantes de gaz de plus en plus élevées lorsque le diamètre du canal
diminue. Cette différence a été constatée pour des minicanaux de diamètre 5,5; 2,6 et 1,75
mm. En revanche, pour les minicanaux de diamètre 1,75 et 1,3 mm cette transition,
intermittente-annulaire, s'établit pratiquement pour la même vitesse débitante de gaz. Pour
démontrer l'influence de la géométrie du canal sur les différentes structures d'écoulements,
une comparaison des cartographies a été effectuée pour des canaux de sections circulaires
(diamètre hydraulique de 5,5 mm) et rectangulaire (diamètre hydraulique de 5,36 mm).
L'effet de la géométrie se manifeste au niveau de la transition vers la configuration dispersée,
et au niveau de la transition vers la configuration annulaire. Pour le canal rectangulaire, cette
dernière transition s'établit pratiquement à la même vitesse débitante du gaz pour l'ensemble
des vitesses du liquide explorées.

Zhao et Bi (2001) ont étudié l'écoulement eau-air dans des minicanaux de section
triangulaire orientés verticalement. Les configurations d'écoulements observées dans le cas
des minicanaux de 2,88 et 1,44 mm de diamètre hydraulique sont identiques à celles
observées généralement dans le cas des conduites: configuration à bulles (appelé "dispersée"
et caractérisée par des bulles de forme non-sphérique), à poches, moussante et annulaire. Pour
le canal dont le diamètre hydraulique est de 0,86 mm, la configuration à bulles identifiée est
différente de celle observée dans les autres canaux. Cette structure d'écoulement nommée

68
"capillary bubbly flow" est caractérisée par des bulles de fonne ellipsoïdale occupant toute la
section du canal et qui sont réparties d'une façon régulière tout le long du canal. La
comparaison des différentes cartographies réalisées montre que la transition entre la
configuration à bulles et à poches s'établit à des vitesses de liquide de plus en plus élevées
lorsque le diamètre du canal diminue de 2,88 à 1,44 mm. Cette différence a été également
observée dans les travaux de Coleman et Garimella (1999). À partir de la cartographie
d'écoulement réalisée pour le microcanal de 0,86 mm de diamètre hydraulique, on aperçoit
aussi que le domaine occupé par la configuration moussante (churn flow) est plus rétrécis,
ceci est également constaté par Triplet et al. (1999).
L'effet du diamètre des canaux est également observé sur la transition intennittente-
annulaire, lorsque ce dernier diminue la transition s'établit à des vitesses de gaz de plus en
plus importantes (Barnea et al. 1983, Galbiati et Andreini 1992, Mishima et Hibiki 1996, Ide
et al. 1997).

Yang et Sheih (2001) ont étudié les structures d'écoulements diphasiques de deux
couples de fluides, eau-air et R-134a (liquide utilisé généralement dans les systèmes de
refroidissement), dans des canaux de différents diamètres: 1,2 et 3 mm. Les configurations à
bulles, à poches, plug, stratifiée onduleuse et annulaire sont les principales structures
d'écoulements observées. La configuration stratifiée a été observée seulement dans le cas des
minicanaux de 2 et 3 mm de diamètre. La transition entre ces différentes structures n'est pas
très nette dans le cas de l'écoulement eau-air et notamment la transition poches-annulaire
contrairement au cas de l'écoulement R-134a où les transitions sont plus claires.
En comparant les configurations d'écoulements identifiées dans les cas de l'écoulement
eau-air et R-134a, on peut constater l'effet des propriétés physiques des fluides sur les
transitions bulles-poches et poches-annulaire. Seule la tension de surface est considérée
comme étant la principale responsable de ces différences.
Notons que la tension de l'interface eau-air est dix fois plus élevée que celle pour R-
134a, ce qui pennet l'établissement de la transition intennittente-bulles plus facilement dans
le cas de l'écoulement eau-air. Pour la transition intennittente-annulaire, elle se développe
plus facilement dans le cas de R-134a.

L'étude de Kawahara et al. (2002) a démontré l'absence de la configuration à bulles


dans un microcanal de 100 /lm de diamètre; seules les configurations intennittentes et semi-
annulaire ont été observées. Cette constatation a été également confinnée par l'étude de

69
Chung et Kawaji (2004). Les configurations d'écoulements identifiées dans les microcanaux
de diamètre hydraulique 250 et 530 Ilm sont similaires à celles généralement observées dans
les minicanaux de diamètre D ~ 1 mm: les configurations à bulles, à poches, moussante,
poches-annulaire et annulaire. En revanche, pour les microcanaux de diamètre hydraulique 50
et 100 /lm seule la configuration à poches a été identifiée; l'absence des autres structures a été
expliquée par l'effet de la tension de surface et par l'effet de la viscosité qui deviennent plus
importants.
Les écoulements diphasiques dans les microcanaux sont plus ou moins affectés par des
forces de tension surfacique, donc la mouillabilité des fluides peut influencer les structures
d'écoulements. Cet effet a été examiné par Barajas et Panton (1993) en utilisant quatre
microcanaux horizontaux de même diamètre et de matériaux différents. Le verre (angle de
contact 8 = 34°), le polyéthylène (8 = 61°), le polyuréthane (8 = 74°) ont été utilisés comme
matériaux partiellement mouillant et le "fluoropolymer resin" (8 = 106°) comme un matériel
partiellement non-mouillant.
Pour une mouillabilité air-liquide-solide partielle (8 < 90°), les configurations
d'écoulements sont peu sensibles à la variation de l'angle de contact (8). La seule différence
observée est entre 8 = 34° et 8 = 61 0, l'écoulement stratifié devient annulaire et le gaz est en
contact avec les parois du canal. En revanche, une grande différence est observée entre le
système partiellement non mouillant (8 > 90°) et le système partiellement mouillant. Les
principales transitions affectées sont entre les configurations à poches et à bulles, entre les
configurations annulaire (le liquide est en contact avec les parois) et dispersée, entre les
configurations à poches et annulaire (le gaz étant en contact avec les parois), et entre les
configurations à poches et annulaire (le liquide étant en contact avec les parois).
L'effet de la mouillabi1ité sur les structures d'écoulements diphasiques a également été
le sujet de l'étude de 19uchi et Terauchi (2001). Pendant cette étude un seul matériel est utilisé
qui est l'acrylique (8 = 77°), ensuite sa mouillabilité est modifiée en couvrant la surface du
matériel par une substance hydrophile (8 = 36°) ou par de la paraffine liquide (8 = 104°). Les
structures identifiées dans tous les canaux partiellement mouillant sont identiques. Dans le cas
du canal partiellement non mouillant (8 = 104°), on observe des bulles et des poches de gaz
qui sont en contact avec la paroi. Cet effet est observé pour des vitesses de liquide inférieures
à une valeur critique, au-delà de cette valeur les configurations d'écoulements sont semblables
à celles des canaux partiellement mouillants. Contrairement aux résultats de Barajas et Panton
(1993), la variation de l'angle de contact a un effet négligeable sur la transition bulles-poches.

70
La différence constatée entre ces deux études peut être liée à la différence des diamètres des
canaux utilisés.
Serizawa et al. (2002) ont étudié l'effet de la mouillabilité sur les structures
d'écoulement eau-air dans un microcanal en quartz de 100 /lm de diamètre; la mouillabilité de
ce dernier est ensuite modifiée en utilisant un traitement chimique. Le microcanal est rendu
plus mouillant à l'eau. La différence entre les structures d'écoulement avant et après le
traitement chimique peut être constatée à partir des figures 4 et 5. Le changement de la
mouillabilité a donc provoqué l'apparition d'une configuration d'écoulement spéciale
(skewed flow ou yakitori flow) où une série de poches de gaz, de différentes formes
s'enchaînant par des tiges de gaz, s'écoulent au centre du microcanal (Fig. 5-d). La
configuration annulaire après le traitement est devenue plus stable. Dans le cas de la
configuration à poches, on constate que les poches d'air sont en contact avec les parois du
microcanal, ce qui est en accord avec les observations de Iguchi et Terauchi (2001). La
comparaison de la cartographie d'écoulement avec les corrélations de Mandhane (1974)
montre une grande différence entre les structures d'écoulements dans les microcanaux et
celles des tubes à l'échelle ordinaire.

Bubbly flow

Slug flow with liquid droplets


sticking on the wall

Liquid ring flow

Liquid lump flow

Droplet flow

Figure 4 : Configurations d'écoulements dans un capillaire en quartz de 100 Jlfll de diamètre avant le
traitement chimique.

71
Ca)

Cb)

Cc)

Cd)

Ce)

Cf)
Cg)

Ch)

Ci)

Figure 5: Différentes configurations d'écoulement dans le même tube après le traitement chimique.
(a): bubbly flow; (b): slug flow; (c): transition; (d): skewed flow; (e): liquid ring flow; (f): frothy
annular flow; (g): transition; (h): annular flow; (i): rivuletflow.

2.2. Pertes de pression


2.2.1. Généralités

Pour les écoulements en conduites, la chute de pression est une grandeur essentielle.
Cependant, les lois régissants les chutes de pression en écoulements mono ou diphasiques
dans des microcanaux ne sont pas bien connues. De nombreuses études expérimentales ont
confirmé récemment que les corrélations permettant de prédire la chute de pression dans les
larges canaux sont loin d'être utiles dans le cas du régime turbulent en microcanaux de
différentes sections, circulaires ou rectangulaires (OIson et Sunden 1994, Acosta et al. 1985,
Tong et al. 1997, Stanley et al. 1997). Certains auteurs ont démontré un bon accord entre leurs
données expérimentales et les corrélations du coefficient de frottement en régime turbulent
dans les canaux lisses de diamètre interne compris entre 1 et 4 mm (Mishima et Hibiki 1996),
et dans des canaux rugueux, en tenant compte des caractéristiques de la rugosité (Mikol
1963). Les incertitudes de mesures et l'incertitude associée à la rugosité peuvent donc
contribuer à cette contradiction. D'autre part, le manque de compréhension des phénomènes

72
mi,

de turbulence dans les microcanaux contribue au désaccord observé entre les données ats
expérimentales et les corrélations utilisées généralement dans les larges canaux. :e (

un

2.2.2. Perte de pression dans un écoulement diphasique scc


ten
Im(
La perte de pression dans les microcanaux est généralement comparée et calculée par
ce
des modèles et des corrélations qui sont proposés pour les larges canaux. Dans cette partie
sont donc rappelées les principales méthodes utilisées pour prédire les pertes de pression
LI F
diphasiques dans les microcanaux.
lev
ln (
2.2.2.1. Modèle homogène
l. (
lt e
La méthode la plus simple pour calculer la perte de pression dans un écoulement
le
diphasique est d'assimiler les deux fluides à un seul fluide homogène. Il convient donc de
léfi
définir les propriétés physiques équivalentes de ce fluide en fonction des propriétés physiques
de chacune des phases. On définit alors:
2D(-dP/dx)
- le coefficient de perte de pression du mélange : (Eq.9)
PmV;'

- le nombre de Reynolds du mélange: (Eq. 10) lom

où pm est la masse volumique du mélange des deux fluides définie par:


o,~
(Eq.ll)

où PG et PL sont respectivement les masses volumique du gaz et du liquide.


: /

~G est le taux de vide, c'est-à-dire la fraction volumique du gaz. Certains auteurs le


estiment ce paramètre par QG/(QG + Qd. 82
V m est la vitesse débitante du mélange définie par : et (
pat
(Eq. 12)
no,
où QL et QG sont respectivement les débits volumiques du liquide et du gaz, et A la section prl
du canal, leu

73
~lrn est la viscosité dynamique équivalente du mélange diphasiquc. Plusieurs modèles
existent dans la littérature pour prédire cette grand ur et le modèle utilisé affecte la prédiction
de pertes de pre ion (Wong et Ooi 1995, Kawahara ct al. 2002). Dans la majorit' des
modèles proposés, la viscosité dynamique est supposée dépendre de celles des deux fluides,
de la température et de la concentration de chaque phase.
-I
X 1-x
- Mc Adams (1954) : JL m = (JLG +---;;:J (Eq. 13)

- Cicchitti et al. (1960) : (Eq. 14)

- DukJer t al. (1964): ( q. 15)

- Lin et al. (1991) : (Eq. 16)

- Einstein (1906) : (Eq. 17)

- BeaUie et Whalley (1982) : (Eq. 18)

Le dernier modèle st une combinaison de la vi cosité définie par Einstein (1906) ct de la


viscosité définie par Duk1er et al. (1964). Ces différents modéles sont comparé dans
l'annexe.
En utilisant les équations (Eq. 9-12) et en tenant compte de la relation d Hagen-
Poiseuille régis ant un écoulement monophasique laminaire dans une conduite, on obtient la
relation uivante:
64
À", = (Eq. 19)

le modèle homogène a été utilisé par plusieurs aut urs pour prédire les pertes de
pression dan les microcanaux. Ungar et Comwell (1992) ont validé les résullals
expérimentaux obtenus dans des minicanaux de 1,46 à 3,15 mm de diamètre en utili am la
vi cosité dynamique défmie par Mc Adams (1954). En utili ant le même modèle de la
viscosité dynamique du mélange Triplet ct al. (1999-b) ont confinné que ce dernier
permettait de prédire orrectement les pertcs de pression dan les cas de, configuration' à
bulles et à poches. En revanche, les pertes de pression mesurées dans le cas des configurations
poche -annulaire et annulaire dévient par rapport au modèle homogène. Cette déviation est
attribuée à une différence de l'hydrodynamique régis ant l'écoulement annulaire dans les
larges canaux et dan' les microcanaux. Cet écart entre le modèle homogène et les perte' de
pression correspondantes au cas de la configuration annulaire a également été observé par

74
Fourar et Borie (1995) lors de l'étude des écoulements diphasiques liquide-gaz dans des
fractures de faibles épaisseurs (1 mm). Par contre, cette déviation a été attribuée aux effet
d'inerties qui deviennent non négligeables dans le cas d'un écoulement annulaire.
Chen et al. (2001) onl utilisé le modèle de la viscosité détini par Beattie et Whallcy
(1982) pour interpréter leurs résultats expérimentaux obtenu avec un écoulement eau-air et le
réfrigérant RAlOa. L'écart observé avec le modèle homogène est de 5 %. En utilisant la
viscosité dynamique définie par Mc Adams et aL (1942) cet écart est de l'ordre de 65 %.
Une différence e t con tatée entre les pertes de pression me urées dans le cas de
l'écoulement eau-air et dans le cas de l'écoulement du R-410a. POUI W1 même nombre de
Reynolds du mélange, les perte' de pres ion sont plus élevée dans le ca de l'écoulement R-
41Oa. Cet écart a été attribué à la différence de la tension de urface entre l'cau (0 073 N/m à
25°) et R-410a (0,005 N/m à 25 ). D'après hen et al. (2001), plus l'angle de contact air-
liquide-solide est petit plus la résistance à 1 écoulement st élevée. Ces auteurs ont propo é
d'introduire les effets de la tension de surface dan le mod 'le homogène au traver du
nombre de Weber (Eq. 2) ct du nombre de Bonde (Bo) défini par:

(Eq.20)

Le modèle homogène devient alors:

(dP)
dx
_(dP)
dt
diph - hom
n
hom
(Eq.21)

POUI Bo < 2,5 (Eq.22)

Pour Bo ~ 2,5 Qhllm , e- Bu


09 (Eq.23)

où (dP/dx)hlll1l est la chute de pression prédite par le modèle homogène en ulili an! la
viscosité du mélange définie par Beatie et Wballey (1982). Ce corrélalÎ ns sont validée en
utilisant les résultats expérimentaux obtenus par Chen et al. (2001) avec une déviation d 31
%. Une autre expre sion lmilairc de n hom e t proposée par Chen et al. (2002).
Kawahara el al. (2002) ont utilisé le modèle homogène avec la viscosité du mélange
défini par Duklcr ct al. (l964) pour prédire les pertes de pression obtenues dans un microcanal
de lOO /lm de diamètre. Le modèle a pennis de prédire leur résultats expérimentaux avec une
erreur relative moyenne de 20 %.

75
Le modèle de Dukler et al. (1964) a été également utilisé par Chung et Kawaji (2004). Il
permet de prédire les pertes de pression mesurées dans les microcanaux de diamètre 50 et 100
llm à 20%. En revanche, les pertes de pression obtenues dans le cas des microcanaux de 250
et 530 llm de diamètre sont validées en utilisant le modèle de Bettie et Whalley (1982).

2.2.2.2. Modèle de Lockhart et Martinelli (1949)

Le modèle de Lockhart et Martinelli (1949), généralement utilisé en génie chimique, a


été initialement développé pour décrire les écoulements diphasiques liquide-gaz en conduite.
Il introduit plusieurs paramètres:

(dPldx)
<DG (Eq.24)
(dP 1dx)G

(dPldx)
(Eq.25)
(dPI dx)L
. 1 _ _
X = <DG = !(dPldxh (Eq.26)
<DL V(dPldx)G
où <PG est le multiplicateur de la phase gazeuse,
<PL est le multiplicateur de la phase liquide,
X est le paramètre de Martinelli,
(dP/dx) est la perte de pression mesurée en écoulement diphasique,
(dP/dxk (respectivement (dP/dx)G) est la perte de pression monophasique qui serait

obtenue si le liquide (respectivement le gaz) s'écoulait seul dans le canal aveè la même
vitesse débitante qu'en écoulement diphasique.

Plusieurs corrélations basées sur les multiplicateurs diphasiques ont été proposées. Ces
corrélations ne tiennent pas compte des configurations d'écoulements.
Plusieurs corrélations entre les multiplicateurs de phases et le paramètre de Martinelli ont été
développées par certains auteurs (Soliman et al. 1968, Troniewski et al. 1984). La corrélation
la plus utilisée est celle proposée par Chisholm et Laird (1958) :

c
<Di = 1 + (Eq.27)
X

76
Chapitre II. 1.- Ecoulements diphasiques en mini et microcanaux
-------------------------------------------------------------------------- --------------------------------------------

où C est un coefficient dont la valeur dépend du régime d'écoulement (laminaire ou


turbulent) selon le tableau 2. Une expression alternative de cette corrélation est la suivante
(Chisholm 1967):
(Eq.28)

Ces corrélations signifient que la perte de pression diphasique est la somme de la perte
de pression monophasique liquide, gazeuse et un terme qui tient compte de l'interaction entre
les deux phases :

(dP)
dX
=(dP)
dX diph L
+C (dP)l!2(dP)1/2 +(dP)
dx L dx G dx G
(Eq.29)

Dans toutes les équations précédentes le coefficient C dépend du régime d'écoulement


de la phase liquide et de la phase gazeuse. Les valeurs de C sont regroupées dans le tableau ci-
dessous selon le régime d'écoulement de chaque fluide:

Liquide Gaz C
., ........ 0'"' ., ....... ., __ "'Inrninnirp
......... "'"'."' ............ -
turbulent laminaire 10
laminaire turbulent 12
turbulent turbulent 20
Tableau 2: Valeurs du coefficient C enfonction du régime d'écoulement de chaque fluide.

Plusieurs corrélations tenant compte des propriétés physiques de chaque phase et du


débit massique du mélange diphasique ont été décrites par Collier et al. (1994). Une de ces
corrélations est celle proposée par Friedel (1979), qui est basée sur un grand nombre de
paramètres :

A + 3,21 XO,78 (1_x)0,224


(=~ J
O,91 (
:: J O
,19 (
1 _ ::
J O
,7
Fr ~0,0454 We ~0,035

(Eq.30)

(Eq.31)

(Eq.32)
gD

77
________________________ __ c;.hapJ_,:~_l/. /.- Ecollle~nents diphasiques en mini el micro('aIlC~IIX

(Eq.33)

Selon Friedel, Je coefficient de frottement monophasique peut être calculé sous la forme
suivante:

Pour le régime laminaire: x= 64 (Eq.34)


1 RC i

Pour le régime turbulent: Ai = 0,25 {0,86859 ln [ Re)(1,964 ln RC j - 3,8215) n- 2


(Eq.35)

La orrélation de Friedel (1979) tient compte de l'effet de la ten ion de surface (nombre
de Weber) et de l'effet de Ja gravité (nombre de Froude). La dépendance en puissance du
nombre de Weber (0,035) et du nombre de Froude (0 045) n est pas très importante. Pour les
canaux de petits diamètres, l'effet de la tension de surface est plus important que l'effet de la
gravité. La modification suggérée par Chen et al. (2001) a donc pour objet de mieux tenir
compte de cette différence dans les microcanaux :

(dPJ
dx Friedel
n (Eq.36)

o, 033 Re°,4S
Lu
Pour Bo < 2,5 (Eq.37)

Pour Bo ~2,5 n = (Eq.38)


(2,5 + 0,06 Bo)

où (dP/dz)Friedel est le gradient de pression prédit par la orré1ation de Friedel.

Cette corrélation e t validée par les résultats expérimentaux de ben et al. (2001) avec
une erreur lie 20 %. Ces corrélations ont également été validée par le résultats
expérimentaux de Ha ihizume (1983) (diamètre du canal est de 10 mm).
D'aulr s corrélations imllaires à celle de Fridel (1979) sont proposées par Fukano et aL
(1989), Fukano et Kariyasaki (1993), Ide et Fukano (2005) et Fukano et al. (2005).
Plusieurs études ont montré que le paramètre C apparai.ssant dan. les corrélations de
Chisholm (1967) dépend du diamètre du canal. Mishima et al. (1993) ont montré que la valeur
de C diminue lorsque le diamètre du canal diminue. Les expérienc s effectuées dans de

78
canaux rectangulaires ont permis d'établir une relation entr ces deux derniers paramètres.
elle est de la forme:

(Eq.39)

où D est le diamètre hydraulique du canal.

Celte corrélation est valable pour des canaux dont le diamètre hydraulique est entre 0.1 et 10
mm. Une autre corrélation similaire a été obtenue par Sugawara (1967) dans le cas des
minicanaux circulaire, la corrélalion e t la suivante:
C = 21(1-1,056e J3ID) (Eq.40)

Les résultats obtenus par Micbima et Hibiki (1996) montrent que dans le ca des canaux
circulaires avec un diamètre allant de 1,05 à 3,12 mm, le paramètre de Chi holm prend la
forme suivante:

(Eq.41)

Une corrélation qui peut être utilisée dan le ca d'un écoulement horizontal ou vertical en
canal circulaires el rectangulaire est:

(Eq.42)

Dans cette dernière corrélation le diamètre hydraulique du canal rectangulaire est déterminé

par: D ir = 2sw/(s + w)

où s et w sont respectivement la largeur ct la profondeur du canal.

English et Kandlikar (2005) onl développé la corrélation de Mishima et Hibiki (1996) pour le
cas du régime laminaire-laminaire:
- pour les canaux de section circulaire: C 5(1- e mD) (Eq.43)

- pour les canaux de section non circulaire: (Eq.44)

Notons que cette dernière valeur de C tend vers la valeur de Cbisholm (C = 5) pour un
diamètre hydraulique supérieur à 1cm.
Lee et Lee (2001) suggèrent de tenir compte du diamètre du canal, des vitesses débitantes d s
deux phases el des effets de la tension de surface. La forme de C devient al rs:

C = k Ca'lfIm Re~ ( q. 45)

avec ( q.46)

79
Chapitre 11. 1.- Ecoulements diphasifJ./!€S en_mi,!~ ~_tmic!.o.~ana~o: _

Ca est le nombre capillaire du mélange en utilisant la viscosité dynamique du liquide,


ReL est le nombre de Reynolds de la phase liquide,
K, 1, m et n sont des constantes.
Les différentes onstantes dépendent des régimes d'écoulement (laminaire ou turbulent) et
sont détenninées expérimentalement.
Une corrélation similaire a été également proposée par Yue et al. (2004) pour valider 1 s
pertes de pressions obtenues dans écoulement diphasique eau- 2 (azote). Ile est de la forme
suivante:

C=kX IflRe 7. (Eq.47)

avec X le paramètre de Martinelli,


K m et n sont des constantes.

Kawahar et al. (2002) ont constaté que la valeur du paramètre C est constante dan' le
cas d'un microcanal de 100 !lm de diamètre et donc ne dépend pas des vitesses débitantes des
deux phases. Ce résultat est également confIrmé par Chung et Kawaji (2004) dans le cas des
microcanaux de 50 etl 00 Ilm de diamètre et ces constantes sont égales respectivement à 0,15
et 0,22. En revanche le paramètre C dépend des vite ses débitante des fluides dans les
microcanaux de diamètre 530 /lm et 250 ~Lln.

Une autre corrélation imilaire à celle de Lee et Lee (2001) ct Yue et al. (2004) est proposée
par Lee et Mudawar (2005).

Aux études xpérimentales présentées précédemment s ajoutent des études portant sur
de écoulements diphasiques dans des fractures à parois rugueuse et 1j se de différente
ou erture réalisées par Fourar (1992). Les études ont été réalisées avec des écoulements eau-
air dans des Fra tures artiticielles constituées de plaques en verre à paroi lisses. L'écoulement
est caractérisé par plusieurs configurations d'écoulement (bulles, bulle digitantcs complexe,
annulaire et gouttes) qui dépendent de vite ses débitante de deux Ouides. Les mesure de
perte de pression et de saturations ont été effectuées et monlTent que le pas age d'une
configuration à une autre se fait de manière continue. Contrairement à ce qui se passe parfois
en écoulements diphasiques en conduites. au une discontinuité n'a été observé dans
l'évolution de la perte de pression ou de la saturation en fonction des vitesses débitantes. A
condition que les effets d'inerties soient négligeables devant les effet visqueux, 1 écoulement
diphasique eau-air peul être donc décrit par un seul modèle. Les ré ultats obtenus sont

80
également confirmés par des expériences réalisées en fractures isolées, de différentes
ouvertures, con tituées de briques en terre cuite.

3. Ecoulements diphasiques liquide-liquide

Les études sur les écoulements dipha ique sont généralement focalisées sur le mélange
liquide-gaz. Une large bibliographie traitant tous les aspect de cet écoulement e t donc
disponible. Généralement les mécanismes d interactions et les aspects d'un écoulement
liquide-liquide ont différent de ceux de ystèmes liquide-gaz (Brauner et Moalem Mraon
1989).
L'importance des écoulements liquide-liquide est issue principalement du domaine pétrolier
lors du transport de l'huile brute au moyen des conduite (pipes).
Comme dans le cas des écoulements diphasique liquide-gaz, le comportement d'un
écoulement Liquide-liquide est déterminé par les propriété phy ique et les débits des Ouides,
la géométrie du système, le configuration d'écoulement associé. etc... En revanche, le
modèles proposés pour les écoulements 1iquide-gaz ne peuvent pas être Lous appliqués
directement aux as de écoulements liquide-liquid . Plusieurs études ont donc été réalisées
pour analyser les systèmes liquide-liquide.
Certaines onfigurations d'écoulements ont été étudiées séparément. Par exemple. la
'onfiguration stratifiée par Russell et al. (1959), Charles (1960), harles et al. (1961), harles
et Lillcleht (1965), Wang ct Charles (1981), Brauner et Moalem Mraon (1989), Gao et al.
(2003).
Wang et al. (1990), ont étudié les pertes de pression, le configurations d'écoulement et
le taux de vide d'un écoulement diphasique liquide-liquide dans les condition' de la
microgravité. L'étude est réalisée dans le cas du régime turbulent-turbulent. Les principales
structures d'écoulement identifiées sont: les configurations à gouttes ct annulair . Les valeurs
des pertes de pression ct des taux de vides mesurées sont bien corrélées en utilisant le modèle
de La khart et Martinelli, mais le corrélation obtenue sont très différente de celles
connues pour les écoulements liquide-gaz. La corrélation obtenue est:

rh2 1 2,6 0,1


'VL= +-+-~ (Eq.48)
X X-

Alors que dans le cas des écoulements liquide-gaz dans les condulles celle-ci est:

81
Chapitre II.1.- Ecoulements diphasiques en mini et microcanaux
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

<])2 _ 1 + 20 + 1 (Eq.49)
L - X X2

L'écoulement dans les conditions de microgravité a été également l' obj ectif de l'étude
de Fujii et al. (1994). Ces auteurs ont utilisé deux liquides, l'eau et l'huile de silicone, de
densités égales. Cette étude a été réalisée dans un tube horizontal de 25 mm de diamètre. Sept
configurations d'écoulement ont été identifiées:
- quatre configurations d'écoulement correspondent au cas où le liquide le plus visqueux
est en contact avec la paroi du tube: la configuration à gouttes, à poches, semi-annulaire et
annulaire.
- trois configurations d'écoulement correspondent au cas inverse, c'est-à-dire le cas où le
liquide le moins visqueux est en contact avec la paroi du canal: annulaire inversé, à poches
inversé et à gouttes inversé.
Les transitions entre les différentes configurations observées sont comparées avec les
transitions établies analytiquement par Taitel et Dukler (1976) et de Weisman et al. (1979).
Ces corrélations ont été initialement développées pour les écoulements liquide-gaz dans les
conduites. Seules les corrélations de Taitel et Dukler (1976) sont en accord avec les
transitions identifiées à partir de leurs expériences. La seule variation observée au niveau des
pertes de pression en fonction des variations des configurations d'écoulement est lors de
l'inversion des phases. Pendant cette transition, une chute brusque est constatée au niveau des
pertes de pression. Les pertes de pression mesurées dans le cas ou le liquide le moins
visqueux est en contact avec la paroi sont très inférieures à celles mesurées dans le cas où il
s'écoule au centre du canal.
La configuration annulaire, où la phase la moins visqueuse est en contact avec la paroi
du canal, est l'une des configurations la plus intéressante dans le cas des écoulements liquide-
liquide, ceci à cause de la réduction importante au niveau de la perte de pression (Chemikan
et al. 1956, Joseph et al. 1996, Rovinsky et al. 1997, Bannwart 1998 et 2001). Cette
configuration est également le sujet de l'étude théorique de Brauner (1991). Une analyse
adimensionnelle montre que contrairement aux écoulements liquide-gaz, où les pertes de
pression sont bien corrélées avec le paramètre de Martinelli (X), les pertes de pression dans les
systèmes liquide-liquide dépendent généralement du paramètre X et du rapport des débits
volumiques des deux phases. Cette dépendance est démontrée pour plusieurs couples de
liquides de différentes propriétés physiques.

82
Chapitre 11.1.- Ecoulements diphasiques en mini et microcanaux
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

NMler et Mewes (1997) ont rapporté une étude expérimentale sur l'écoulement d'une
émulsion d'eau et d'huile où les deux liquides sont injectés séparément dans un tube
horizontal de 59 mm de diamètre. Dans le cas d'une émulsion d'eau dans l'huile les pertes de
pression diphasiques sont supérieures à la perte de pression monophasique huile avec le même
débit qu'en écoulement diphasique. Un maximum de perte de pression est donc mesuré pour
une fraction volumique d'eau comprise entre 0,1 et 0,2. Par contre, dans le cas d'une émulsion
d'huile dans l'eau les pertes de pression diphasique restent inférieures à la perte de pression
monophasique huile et supérieures à la perte de pression monophasique eau. L'écoulement
d'une émulsion a été également le sujet de l'étude de Abdobal (2002), les expériences ont été
effectuées dans des milieux poreux horizontaux réalisés avec du sable de quartz dans deux cas
de figure:
- milieu mouillable à l'eau (sable non traité),
- milieu rendu partiellement mouillable à l'huile par un traitement chimique (Soliconate
de potassium, sable traité).
Les résultats expérimentaux de Abdobal (2002) ont montrés que les modèles développés
pour les écoulements liquide-gaz sont inadaptés à la description des écoulements liquide-
liquide tout au moins lorsque ceux-ci se font sous forme d'une émulsion où l'huile est
dispersée en gouttelettes dans l'eau. Ces résultats ont montré également que pour un débit
d'huile fixé, lorsque le débit d'eau augmente, une forte augmentation de la perte de pression
puis une diminution.
Berreta et al. (1997a-b) ont étudié expérimentalement l'écoulement diphasique eau-huile
dans un tube horizontal de 3 mm de diamètre. Cinq structures d'écoulement ont été identifiées
visuellement: gouttes d'huile dispersées dans l'eau, à poches, à bulles, moussante et annulaire.
Dans le cas de la configuration à bulles (bubbly flow) les gouttes d'huile occupent toute la
section du canal. Pour toutes les configurations d'écoulements observées, l'eau reste en
contact avec la paroi du canal. La transition entre la configuration dispersée et la
configuration intermittente (poches, bulles ou moussante) s'établit pour une fraction
volumique d'huile entre 0,2 et 0,3. La réduction de la perte de pression est obtenue dès
l'injection de la phase la moins visqueuse, la valeur minimale de celle-ci est donc atteinte
pour une fraction volumique d'eau comprise entre 0,3 et 0,5.
L'effet des propriétés de la surface des parois a été étudié par Angeli et Hewitt (1998) en
utilisant deux tubes différents: le premier est en acier inoxydable (Dh = 24,3 mm) et le
deuxième est en acrylique (Dh = 24 mm). Dans toutes les conditions expérimentales, les pertes
de pression diphasiques sont plus élevées dans le cas du tube en acier. Cette différence est

83
donc expliquée par la différence des caractéristiques de mouillabilité entre les deux matériaux.
L'effet de la mouillabilité est également observé sur les structures d'écoulement (Angeli et
Hewitt, 2000).

4. Conclusions

A la lumière de cette analyse bibliographique, il apparaît que:


Le comportement des écoulements diphasiques liquide-gaz en microcanaux est différent de
celui dans les canaux de grands diamètres. En effet, dans le cas des canaux de faibles
diamètres, les phénomènes interfaciaux deviennent signifiants. Par conséquent, les structures
d'écoulements et les lois régissant ces écoulements sont différentes de celles établies en
conduite.

Les principales structures d'écoulements diphasiques liquide-gaz observées dans les


microcanaux sont :
- configùration à bulles : elle est généralement caractéîisées par des bulles de gaz de
différentes tailles et d'une forme semi ou non sphéîique ;
- configuration à poches : dans ce cas on observe généralement les poches de gaz de
forme cylindrique et de différentes longueurs qui s'écoulent au centre du microcanal.
Cependant, quelques fois ces poches d'air peuvent s'écouler en contact avec la paroi du
microcanal, c'est-à-dire que les poches d'air occupent toute la section du microcanal (Barajas
et Panton 1993, Serizawa et al. 2002, 19uchi et Terauchi 2001),
- configuration moussante : caractérisée par des poches de gaz déformées en aval et avec
des petites bulles de gaz qui s'écoulent dans les poches du liquide,
- configuration poches-annulaire: cette structure d'écoulement est généralement
caractérisée par des très longues poches de gaz qui sont intercalées par des poches de petites
longueurs. Cette configuration est généralement observée lors de la transition entre les
configurations à poches et annulaire,
- configuration annulaire-onduleuse: le gaz s'écoule au centre du microcanal et le
liquide s'écoule en contact avec la paroi de ce dernier avec une interface liquide-gaz qui est
déformée,

84
- configuration semi-annulaire : cette structure est caractérisée par l'écoulement du gaz
au centre du microcanal et le liquide s'écoule en contact avec la paroi de ce dernier avec le
liquide qui occupe toute la section du microcanal alternativement (Kawahara et al. 2002),
- configuration annulaire: le gaz s'écoule au centre du microcanal et le liquide en
contact avec la paroi. Dans cette structure on peut également observée l'inverse, c'est-à-dire le
gaz en contact avec la paroi du microcanal et le liquide au centre (Barajas et Panton 1993).

La prédiction des pertes de preSSIOn dans les mlcrocanaux au moyen des modèles
développés pour les conduites a généralement nécessité la prise en compte des effets de la
tension de surface. En effet, ces modèles sont généralement basés sur les corrélations de
Lockhart-Martinelli en essayons d'introduire les effets de la tension de surface au travers le
paramètre C ou sur le modèle homogène en introduisant des facteurs correcteurs de ces effets.
Néanmoins, la proposition des autres modèles autres que théoriques est nécessaire et surtout
des modèles spécifiques aux écoulements liquide-liquide.

85
86
_______________________________ ~~C}pJ!!~J~.?_-J?J!P-?~~~i{ ~~I!!:~c:~C!~~~~_~>:J?~!!'!!~'!!c}!~~ _

Chapitre II.2

Dispositif et procédures expérimentales

Ce chapitre décrit le dispositif expérimental utilisé pour étudier les écoulements


diphasiques liquide-liquide et liquide-gaz dans un microcanal.
Le schéma d'ensemble du dispositif expérimental et ses principaux éléments seront
présentés dans un premier temps. Ensuite, les propriétés physiques des fluides utilisés et les
paramètres mesurés seront caractérisés. Enfin, les procédures expérimentales et les différentes
expériences réalisées ainsi que les résultats expérimentaux obtenus en écoulements
monophasiques seront détaillés.

1. Schéma du dispositif expérimental

Un schéma simplifié du dispositif expérimental est représenté sur la figure 1.


L'installation se compose principalement des éléments suivants:
- une cellule d'expérimentation,
- le circuit de liquide et de gaz,
- un dispositif optique,
- des équipements périphériques.
Ces différents éléments sont décrits en détail dans les paragraphes qui suivent.

L'objectif de ces expériences est de mesurer la perte de pression diphasique en fonction


des débits d'injections des deux fluides, des propriétés physiques des fluides et de la nature du

87
milieu, et également d'analyser qualitativement et quantitativement les différentes structures
de l'écoulement.
A l'entrée de la cellule d'expérimentation, les deux fluides sont injectés simultanément.
A la sortie de celle-ci, les liquides sont récupérés dans des éprouvettes graduées.

Caméra
reliée au
microscope

Mélange
diphasique

Éprouvettes
graduées

Figure 1: Schéma simplifié du dispositifexpérimental.

Ce dispositif expérimental a été utilisé pour les écoulements diphasiques liquide-liquide


et liquide-gaz.

2. Les circuits des fluides

Les circuits des deux fluides, liquide et gaz, avant leur injection dans le milieu sont
décrits dans les paragraphes qui suivent. Dans le cas des écoulements liquide-liquide les
circuits des fluides sont identiques.

2.1. Circuit liquide

Les expériences sont réalisées avec deux liquides: l'eau et l'huile. Le circuit liquide
comprend les éléments suivants :

88
- un bac de stockage,
- une pompe volumétrique PHARMACIA P-SOO permettant d'imposer un débit (Q)
constant et faiblement pulsatoire et de faire varier continûment le débit de 0 à SOO ml.h- 1.
Ces différents éléments sont reliés par des tubes souples et transparents.

2.2. Circuit gaz

Pour l'ensemble des expériences effectuées, deux gaz ont été utilisés: l'air et le CO2 . Le
circuit se compose des éléments suivants:
un compresseur fournissant le gaz sous pression à environ S bar,
un débitmètre permettant de régler et de mesurer le débit du gaz de 0 à 10 l.h- 1 .

3. Dispositif optique

Le dispositif optique permettant de visualiser les structures d'écoulements se compose


de:
- un microscope stéréoscopique OLYMPUS muni des grossissements (x7,S ; xiO ; xlS ;
x20),
- une caméra analogique SONY, Exwave HAD Color Digital,
- une caméra numérique SONY (2S images par seconde).
Ces trois éléments sont couplés et permettent d'emegistrer un film visualisant l'écoulement au
sein du canal (Fig. 2). La cellule d'expérimentation est illuminée par transmission ce qui
permet une bonne visualisation des configurations d'écoulements.

89
~~ -+__ Caméra
Microscope analogique
stéréoscopique

Cellule
d'expérimentation
Caméra
'A;+-f--
numérique

Figure 2, Photographie du dispositif optique

Ce dispositif facilite la manipulation de l'enregistrement numérique, Toutefois un


dispositif simplifié sans caméra analogique intermédiaire peut être également choisi.

4. Cellule d'expérimentation

Deu, cellules ont été réalisées à partir de matière transparente afin de visualiser les
configurations d' 'coulements diphasiques. a première cellule est réalis 'e en verre et la
d uxi' me en quartz. hacune d'elle est constitu' e de deux plaques:
- la pr mière plaque (plaque du dessous) comporte la gravure d'un microcanal en fom1e
de T et sei.ze trous de 4 mm de diamètre qui sont répartis sym 'triquement au niveau de la
plaque (Fig. 3). La profondeur, la largeur et la forme géométriqu . 'ont constantes tout le long
du canal gravé.
- la deuxième plaque (plaque du dessus) comporte deux trous d'injections, deux trous
d'évacuation des fluid s et égal ment seize trous de même diamètre que ceux de la première
plaque r' partis symétriquement. Les deux plaques sont mis s en contact, et "étanchéité e t
assurée par des vis au travers des seize trous et par l'utilisation de serres-joints.

90
Chapitre 11.2.- Dispositifet procédures expérimentales
------------------------------------------------------------------------------------------------------------ -----------

Figure 3 : Schéma détaillé de la cellule d'expérimentation (les trous en gris servent pour l'étanchéité
des deux plaques et les trous en noir servent pour l'injection et la récupération des fluides ainsi que la
mesure des dif.férences de pression).

Légende:
trous 1 et 2 : entrées des deux fluides monophasiques,
trous 9 et 10 : sorties des deux fluides diphasiques ,
trous 3 et 4 : prises de pression au niveau du canal étudié,
trous 5, 6, 7, 8 : prises de pression.
Les trous sans numérotations assurent l'étanchéité entre les deux plaques grâce à des vis.

Le microcanal en verre est gravé par sablage (société Petitjean à Nancy) et celui en
quartz au moyen d'une scie en diamant (société Micropierre à Besançon). La géométrie de
chaque canal est caractérisée au moyen du microscope confocal à balayage laser (cf. chapitre
1.1). Le balayage par le laser d'une portion de la longueur du microcanal en XY, qui
correspond au plan de la plaque contenant la gravure, fournit une image du plan confocal.
Ensuite, le balayage en Z, suivant la profondeur du microcanal, permet d'obtenir des images
en provenance de différents plans focaux et ainsi de reconstruire une structure en trois
dimensions comme le montre la figure 4.

91
Profil du canal

4-a) Image en 3Ddu microcanal en verre 4-b) Image en 3D du microcanal en quartz


Figure 4 : Image CSLM en 3D illustrant la géométrie des microcanaux.

Les figures 5 et 6 représentent une coupe suivant l'axe Z des images en 3D du


microcanal en verre et celui en quartz respectivement. Les images 5-a et 6-a sont prises en
réflexion, c'est-à-dire à partir de la lumière réfléchie sur la surface des microcanaux, au
moyen du microscope (CSLM) et les images 5-b et 6-b sont prises en fluorescence. Dans ce
dernier cas, une goutte d'huile fluorescente est déposée sur le microcanaL On peut donc
distinguer l'interface entre l'huile fluorescente et la surface du microcanal qui n'est pas
fluorescente par le contraste de couleur.
On remarque que les images prises en réflexion présentent des perturbations du signal
réfléchi, c'est-à-dire qu'au lieu d'avoir un profil de la section du microcanal unique et bien
défini on obtient un profil complexe qui rend difficile la quantification de la section du
microcanal. Ces perturbations du signal sont attribuées à la rugosité de la surface du
microcanal. Notons que pour le microcanal en verre ces perturbations sont plus importantes
que pour celui en quartz. Il existe donc une différence entre l'état des surfaces des deux
microcanaux. Celle-ci est liée à la technique de gravure et les observations montrent que la
technique de gravure par une scie en diamant est plus précise. La quantification de la section
de chaque microcanal à partir de ces images sera discutée dans le cadre de la détermination
des diamètres hydrauliques de ces microcanaux (cf. §. 9 suivant).

92
z= 0 1mm z= 0 m

Huile fluorescente

S02pnl

681h!'11.. _ _ _

Verre
Verre

5-a) Image SLM prise en réll xlon 5-b) Image CS M prise en fluorescence
Figure 5 . Image SrM illustrant la géométrie de la section du canal en verre

z= 0 785.61Jm z= 0
,...
Air

~
l
Air
\
\.
~
Profil du canal
-----.
:::::::'~
Huile fluorescente

Quartz 100IJm
Quartz

6-a) Image L prise en réflexion 6-b) Image CSLM prise en fluorescence


Figure 6 . Image CSLM iflus/rant la géométrie de la section du canal en quartz

ne autre cellule d'expérimentation de plus petites dimensions a été réalisée cn verre


pour visuali er les structures d'écoulements diphasiques liquide-liquid au moyen du
microscope confocal (Fig. 7). Elle est constituée de deux plaques:
- la première plaque (plaque du dessus) comporte la gravure d'un microcanal en f0Il11e T
de mêmes caractéristiques que le microcanal gravé sur la plaque de verre d grand dimension
avec 18 trous de 2 mm et 4 trous de 4 mm qui servent à injecter et à récupér r 1 d ux
fluide. Cette plaque a une largeur de 5 cm, une longueur de 10 cm et une épai 'cm de 5 mm,
- la deuxième plaque (plaque du dessous) comporte 18 trous de même diamètre que la
première plaque. .lle a la même largeur et la même longueur que la première plaque mais
avec une épai seur de 1 mm. L'épaisseur ùe celle-ci est Itmitée à cause de la di tance focale
du microscope,

93
Platine du microscope
confocal

Cellule
d'expérimentation

Figure 7: Cellule d'expérimentation adaptable à la sur-platine du microscope confocal à balal'age


laser.

5. Les paramètres mesurés

Les grandeurs mesurées au cours des différentes expériences sont les suivantes:
les débits d'injections des deu fluides,
la temp' rature de chaque liquide à l'entrée du milieu,
la perte de pression dans le microcanal.

5.1. Mesure des débits d'injection des fluides

Pour 1 liquides, le d 'bit est donné directement par la pompe a ec une précision de ±

I.S% (ou ± O.S ml/h).


Pour le gaz, l'appareil de mesure est un débitmètre ma sique (Broo s). 11 e t relié à un
afficheur qui permet une visuallsation d'un débit volumique en litre par heure. La gamme de

mesure est de 0 à 10 I.h- 1 avec une précision de ± 1%.

5.2. Mesure de la perte de pression

La mesure de la différence de pression est effectuée au moyen d'un capteur différentiel


(SPSI D), la précision de la mesure du capteur est égale à 0,2S% de la pleine échell . Ce
capteur st relié à un voltmètre qui permet de lire une différence de pression moyenne.

Dans tous les cas, deux prises de pression, espacées de 4 cm, sont placées sur la plaque
du de"us ci 5 cm de l'entrée du canal pour éviter les effets d'entrée.

94
6. Les fluides

Les fluides utilisés sont l'air, le dioxyde de carbone (COz), l'eau distillée et l'huile. Les
propriétés physiques de ces fluides sont regroupées dans le tableau 1. L'huile utilisée (le
Marcol) est une huile paraffinique et newtonienne.

Fluide p (Kg.m-3) Il (mPa.s) C>air-liquide (mN.m-


1
) C>eau-huile (mN.m-!)
Air 1,22 1,82.10-5
COz 1,87 1,37. 10-5
Eau 999 1 71
Huile 843 28,7 32 30
Tableau 1 : Propriétés physiques des fluides utilisés à 20°e.

où p est la masse volumique,


Il est la viscosité dynamique,
cr est la tension superficielle.

La viscosité dynamique d'un fluide est une grandeur qUI vane en fonction de la
température. Cette variation est très importante pour les huiles et peut donc influencer les
mesures des pertes de pression. Les expériences sont effectuées à une température ambiante et
la température des liquides varie entre 16°C et 24°C. Pour tenir compte de cette variation, il
est nécessaire de connaître l'évolution de la viscosité dynamique de chaque fluide en fonction
de la température. Celle de l'huile a été mesurée avec un rhéomètre TA Instrument (AR 1000)
à différentes températures. L'évolution de la viscosité en fonction de la température est
représentée sur la figure 8.

95
40 . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,

û!
CIl
30
Il.
.§.
-
'CIl
.~
u
~ 20

10 - ! - - - - - r - - - - - - - . - - - - , - - - - - - . - - - - - !
10 15 20 25 30 35
Température (oC)

Figure 8: Evolution de la viscosité de l'huile (Marco!) en fonction de la température.

Les points expérimentaux peuvent être ajustés par un polynôme de deuxième degré dont
les coefficients ont été déterminés par la méthode des moindres carrés :

p(T) = 0,036T 2 - 2,79T + 69,78 pour 15 < T < 30 oC

On constate que, comme pour tous les liquides, la viscosité dynamique diminue lorsque la
température augmente. Cette variation a été prise en compte.
Les mesures de la tension interfaciale ont été réalisées à l'aide d'un tensiomètre à 20°C.

7. Procédures expérimentales

Les différentes procédures expérimentales utilisées pour les écoulements


monophasiques et pour les écoulements diphasiques liquide-liquide et liquide-gaz sont
présentées dans cette partie. Pour l'ensemble de ces expériences, l'écoulement est horizontal.
Les fluides sont injectés dans la cellule d'expérimentation à température ambiante (T= 20 ±
4°C).

96
7.1. Ecoulements monophasiques

Des expériences en écoulement monophasique ont été réalisées préalablement pour


déterminer le diamètre hydraulique des microcanaux.
Pour chaque expérience, un débit du fluide est fixé, puis il est augmenté par paliers de
valeurs croissantes. Pour chaque débit on mesure la différence de pression et la température
du fluide à l'entrée du système. Ces expériences sont donc réalisées pour l'eau, l'huile et l'air.

7.2. Ecoulements diphasiques liquide-liquide

En écoulement diphasique eau-huile, deux types d'expériences ont été réalisées: le cas
où le milieu est initialement saturé en huile et le cas où il est initialement saturé en eau.

7.2.1. Milieu préalablement saturé en huile

Dans ce cas, l'huile est injectée initialement à un débit fixé en suivant le même
protocole que pour un écoulement monophasique huile. De l'eau est ensuite injectée à un
débit constant. Lorsque le régime stationnaire est atteint, la différence de pression est mesurée
et la configuration d'écoulement est enregistrée par la caméra. Le débit de l'eau est ensuite
augmenté et les mêmes opérations sont recommencées. Cette expérience est réalisée pour
différents débits d'huile. Entre deux valeurs de débits (Qhuile) différentes, le milieu est nettoyé
par injection de dichloro-méthane (CH2CBh: solvant organique des huiles) au moyen d'une
seringue, ensuite de l'air sec est injecté pour sécher le milieu.

97
_______________________________ ~~~pJ!:('!_ !!·_~·_-_1?J!~?~~~i[~~P!~~1t!~~~~_~~1?~:!'!!~Y1!~!~!! _

7.2.2. Milieu préalablement saturé en eau

Le protocole décrit précédemment est également suivi. Au début de chaque expérience,


de l'eau est injectée à un débit fixé, puis l'huile est injectée en augmentant son débit par
paliers de valeurs croissantes. Pour chacun de ces débits la perte de pression diphasique est
mesurée et la configuration d'écoulement est enregistrée lorsque le régime stationnaire est
atteint. Cette expérience est réalisée pour différents débits d'eau. Entre deux valeurs de débits
(Qeau) différentes, le milieu est nettoyé suivant le même protocole que pour le milieu
initialement saturé en huile.

7.3. Ecoulements diphasiques liquide..gaz

En écoulement diphasique liquide-gaz, le microcanal est préalablement saturé en eau (ou


en huile) à un débit fixé. Le gaz est ensuite inj ecté à un débit constant. Lorsque le régime
stationnaire est atteint, la différence de pression est mesurée et la configuration d'écoulement
est enregistrée par la caméra. Le débit du gaz est ensuite augmenté et les mêmes opérations
sont recommencées. Cette expérience est alors répétée à différents débits d'eau (ou d'huile).

8. Expériences réalisées

L'ensemble des expériences réalisées pour les écoulements diphasiques liquide-liquide


et pour les écoulements liquide-gaz est présenté dans le tableau 2.

98
Fluides Microcanal
Eau-huile: saturation en huile Microcanal
Eau-huile: saturation en eau en verre
Ecoulements
Eau-huile: saturation en huile Microcanal
liquide-liquide
Eau-huile: saturation en eau en quartz
Eau-air
Microcanal
Huile-air
en verre
Ecoulements Huile-C02
liquide-gaz Eau-air Microcanal
Huile-air en quartz
Tableau 2 : Expériences réalisées pour les écoulements liquide-liquide et liquide-gaz.
Dans le cas des écoulements liquide-liquide, saturation en huile (ou en eau) désigne le cas où le
microcanal est préalablement saturé en huile (ou en eau).

9. Ecoulements monophasiques: diamètre hydraulique


des microcanaux

Les résultats expérimentaux obtenus en écoulement monophasique dans les


microcanaux en verre et en quartz sont présentés dans cette partie.
Les expériences sont réalisées en suivant le protocole décrit dans le paragraphe (7.1).
L'écoulement est horizontal. Chaque fluide est injecté dans le microcanal à différents débits
Q. Pour chaque débit donné, la perte de pression est mesurée lorsque le régime stationnaire est
atteint. Ces expériences nous permettent de déterminer les diamètres hydrauliques des
microcanaux en verre et en quartz.

9.1. Mkrocanal en verre

Pour le microcanal constitué de plaques de verre, les écoulements monophasiques sont


réalisés avec de l'huile, de l'eau et de l'air.
Pour l'air, les effets de compressibilité ont été considérés comme négligeables. En effet,
dans toute la gamme des débits explorée, la différence de pression est faible par rapport à la
pression atmosphérique.

99
9.1.1. Evolution de la perte de pression en fonction du débit
volumique

Les figures 9, 10 et 11 représentent l'évolution des pertes de pression mesurées en


fonction des débits volumiques respectivement dans le cas d'un écoulement d'huile, d'eau et
d'air.
A partir de ces figures, pour la gamme de débits étudiés, une relation linéaire entre les
pertes de pression et le débit volumique est observée pour chaque fluide. Cette relation est
décrite par la loi de Poiseuille (Fourar et Chèze, 2002), elle a la forme suivante:

f:J> 128 p(T)


(Eq.1)
L = 1f D4 Q

où MIL est la différence de pression par unité de longueur,


Il est la viscosité dynamique du fluide,
D est le diamètre du canal,
Q est le débit volumique du fluide.

400 ....------------------------::P'1
Ecoulement monophasique huile
'E
iii
~ 300

~
<l
r::
o
iii 200
III
~
Cl.
CIl
"C

-êCIl 100
1:1..

O~-------r-------___,------___l
o 30 60 90
3 1
Débit volumique de l'huile, Qhuile (mm .s· )

Figure 9: Pertes de pression (LfP/L) en fonction du débit volumique (Qhuild pour l'écoulement
monophasique huile.

100
_______________________________ ~~ÇlE~'!~_ !I.?_-J?J!E?~~~if~~1!!~c!~rj~,,-~~ _~~I?~!!'!!f!,!!Çl!~~ _

25 . , . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - , 7 " 1
Ecoulement monophasique eau

20

15
/
10
/
5

/
0-1""------.----..----,----.------,----.------1
o 20 40 60 80 100 120 140
Débit volumique cie l'eau, Q""u (mm 3.s·1)

Figure 10: Pertes de pression (LfP/L) en fonction du débit volumique (QeazJ pour l'écoulement
monophasique eau.

10 . , - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - : : 1 " " " - ;

--
';"e;
III
0.
~
...1
8
Ecoulement monophasique air

/
ii: 6
<:1
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o
iii
III
e
Q.
4
CI>
"C


:. 2

O-f--------...--------r----------1
o 2 3
Débit volumique cie l'air, Q"ir (cm .s·1)
3

Figure 11: Pertes de pression (LfP/L) en fonction du débit volumique (QaiJ pour l'écoulement
monophasique air.

101
On remarque que:
- pour un débit d'huile allant de 0 à 90 mm3 .s- 1, les pertes de pression augmentent
linéairement de 0 à 400 KPa.m- 1 (Fig. 9),
- pour un débit d'eau allant de 0 à 140 mm3 .s- 1, les pertes de pression augmentent
linéairement de 0 à 25 KPa.m- 1 (Fig. 10),
- pour un débit d'air allant de 0 à 3 cm3 .s- 1, les pertes de preSSIOn augmentent
linéairement de 0 à 10 KPa.m- 1 (Fig. Il).
Ces trois résultats montrent que pour une même température et pour des valeurs de débit
égales pour l'huile, l'eau et l'air, les pertes de pression seront plus élevées dans le cas du
fluide le plus visqueux (Eq. 1).

9.1.2. Diamètre hydraulique du microcanal en verre

Pour déterminer le diamètre hydraulique du microcanal en verre, une équation linéaire


qui relie la perte de pression et le débit volumique du fluide a été déterminée par la méthode
des moindres carrés. Al' aide de la loi de Poiseuille nous avons alors déduit le diamètre
équivalent du canal.
Le diamètre équivalent (Déq) représente le diamètre d'une conduite circulaire qUI
provoquerait, à un même débit volumique Q, la même perte de charge que la conduite non
circulaire considérée. La détermination de cette grandeur est donc expérimentale.
Le diamètre hydraulique (Dh) représente le diamètre d'une conduite circulaire qUI
provoquerait, à une même vitesse débitante V, la même perte de charge que la conduite non
circulaire considérée.
Les deux microcanaux sont assimilés à des tubes de sections circulaires et de diamètre
égal au diamètre équivalent D = D éq . Dans ce cas, les diamètres hydraulique et équivalent
sont égaux.
Pour comparer les diamètres hydrauliques obtenus à partir de chaque fluide, l'écart
relatif entre la valeur obtenue avec l'huile et celle obtenue avec l'eau et l'air a été calculé
(tableau 3) :

Dh .[ -Dfl ·d
- Ecart relatif: <e> = Ul e Ul e X 100 (Eq.2)
D huile

où D est le diamètre hydraulique.


Les valeurs obtenues pour chaque fluide sont regroupées dans le tableau 3.

102
Fluides Diamètre hydraulique (/lm) Température (oC) Ecart relatif (%)
Huile 677 22,5
Eau 675 19 0,3
Air 700 20 3,4
Tableau 3 : Valeurs expérimentales du diamètre hydraulique pour le microcanal en verre.

On constate que les diamètres hydrauliques déterminés à partir des écoulements


monophasiques huile et eau sont égaux et leur valeur est légèrement inférieure à celle obtenue
en écoulement monophasique air.
Signalons que dans tous les calculs qui suivent le diamètre hydraulique choisi est celui
déterminé à partir de l'écoulement monophasique huile (D = 677 /lm).

Le diamètre hydraulique est également calculé à partir des images prises au moyen du
microscope confocal à balayage laser (Figs. 5-a et 5-b). Et ceci en utilisant la définition du
diamètre hydraulique qui est :
_4A
Dh - (Eq.3)
P
où A est la section mouillée du microcanal,
P est le périmètre mouillé du microcanal.

La surface mouillée et le périmètre mouillé sont calculés à partir des images (5-a et 5-b)
en déterminant le contour de la section du microcanal. Sur le tableau 4 sont regroupées les
valeurs des diamètres hydrauliques déterminées à partir des images en réflexion et en
fluorescence. Ces valeurs sont comparées avec le diamètre déterminé expérimentalement à
partir de l'écoulement monophasique huile en calculant l'écart relatif suivant:

D huile - D confocal X 100


< e > = 1----"-----1
- Ecart relatif: (Eq.4)
D huile

où Dhuile est le diamètre hydraulique déterminé à partir de l'écoulement monophasique huile,


Dconfocal est le diamètre déterminé à partir des images prises par le microscope confocal.

On constate donc que le diamètre calculé à partir de l'image prise en fluorescence est
plus proche de celui déterminé expérimentalement à partir de l'écoulement monophasique
huile.

103
Diamètre hydraulique (!lm) Ecart relatif (%)
Image en réflexion 707 4,43
Image en fluorescence 667,5 1,4
Tableau 4: Diamètres hydrauliques calculés à partir des images en réflexion et fluorescence
comparés avec celui déterminé à partir de l'écoulement monophasique huile. Microcanal en verre.

9.1.3. Comparaison des différents fluides

Pour comparer les résultats obtenus avec les différents fluides dans le microcanal en
verre, le coefficient de perte de pression (Eq. 4) a été représenté en fonction du nombre de
Reynolds (Eq. 5) sur la figure Il.
Sur la figure 12 est également représentée la loi régissant les écoulements monophasiques en
régime laminaire dans une conduite. Cette loi est établie comme suit :

- le coefficient de perte de pression:


 = 2D(-dPI dx) (Eq.5)
2
p V

pVD
- le nombre de Reynolds: Re (Eq.6)
J1

où p est la masse volumique du fluide,


V est la vitesse débitante du fluide,
dP/dx est la différence de pression par unité de longueur,
D est le diamètre hydraulique déterminé à partir de l'écoulement monophasique huile,
!l est la viscosité dynamique du fluide.

A partir des relations (Eq. 5 et 6) et en tenant compte de la loi de Poiseuille (Eq. 1), ia relation
adimensionnelle suivante est définie:
64
 = (Eq.7)
Re

Les points expérimentaux obtenus avec l'huile, l'eau et l'air sont superposables (Fig. 12) et
sont régis par la relation des écoulements monophasiques (Eq. 7). Cette représentation montre
aussi que pour la gamme des débits explorée le régime d'écoulement est laminaire.

104
1000
Microcanal en verre
~
<> Huile
.2
fi)
fi) 100 .c. Eau
...c.
CI)
o Air
CI)
"'Cl

~CI)
c. 10

-
CI)
"'Cl
s::
CI)
·u
lECI)
0
u

0,1
0,1 10 100 1000
Nombre de Reynolds, Re

Figure 12: Coefficient de perte de pression enfonction du nombre de Reynolds pour le microcanal en
verre.

9.2. Microcanal en quartz

Les résultats expérimentaux obtenus en écoulement monophasique huile, eau et air sont
présentés dans cette partie. À partir de ces résultats le diamètre hydraulique du microcanal a
été déterminé.

9.2.1. Evolution de la perte de pression en fonction du débit


volumique

Les figures 13, 14 et 15 représentent l'évolution des pertes de pression mesurées en


fonction des débits volumiques dans le cas d'un écoulement monophasique d'huile, d'eau et
d'air.
Pour les trois fluides et pour la gamme de débits étudiés, la relation entre la perte de
pression et le débit volumique est linéaire.

105
250 . , - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - " ' 7 ' " 1
...... Ecoulement monophasique huile
'E
ni 200
Q.
~
~
<l 150
ê
o
'iii
III
l!!Q. 100
CIl
"0

~
CIl
Q. 50

Of-----r-------,------r----.,...-----;
o 20 40 60 80 100
Débit volumique de l'huile, Qhuile (mm 3.s· 1)

Figure 13 : Pertes de pression (LJP/L) en fonction du débit volumique (Qhuild pour l'écoulement
monophasique huile.

12
Ecoulement monophasique eau
......
10
E;
CIl
Q.
~
-
..J
Q.
<l
ê
8

.2 6
III
III
...
CIl
Q.
CIl 4

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"0
CIl

CIl
Q.
2

0
0 50 100 150
Débit volumique de l'eau, Q""u (mm 3.s·1)

Figure 14: Pertes de pression (LJP/L) en fonction du débit volumique (QeaJ pour l'écoulement
monophasique eau.

106
6

-E; 5
Ecoulement monophasique air

co
0.
~
...1 4 "A'
ii:
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r:::~

.2 3
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li)

...CIl
Q.
CIl
"C
2
CIl
1::
CIl
0.

,:;1-
/
a
a 2 3
Débitvolumique de j'air, Qair(cm 3
.s·1)

Figure 15: Pertes de pression (.dP/L) en fonction du débit volumique (Qair) pour l'écoulement
monophasique air.

- pour un débit d'huile allant de 0 à 100 mm3 .s"l, les pertes de pression augmentent
linéairement de 0 à 250 KPa.m"1 (Fig. 13),
- pour un débit d'eau allant de 0 à 140 mm3 .s"l, les pertes de pression augmentent
linéairement de 0 à 12 KPa.m"1 (Fig. 14),
- pour un débit d'air allant de 0 à 3 cm3 .s"l, les pertes de preSSIOn augmentent
linéairement de 0 à 6 KPa.m"1 (Fig. 15).

Ces résultats montrent que, pour une même température et pour des valeurs de débit égales
pour l'huile, l'eau et l'air, les pertes de pression seront plus élevés dans le cas de l'huile.

9.2.2. Détermination du diamètre hydraulique du microcanal en


quartz

Par la méthode des moindres carrés, une équation linéaire a été déterminée. A l'aide de
la loi de Poiseuille le diamètre équivalent du canal (Eq. 1) a donc été défini:
Les valeurs obtenues pour chaque fluide sont regroupées dans le tableau 5 :

107
Fluides Diamètre hydraulique (~m) Température CCC) Ecart relatif(%)
Huile 787 20,3
Eau 823 23 4,57
Air 780 19 0,89
Tableau 5 : Valeurs expérimentales du diamètre hydraulique pour le microcanal en quartz.

Comme pour le microcanal en verre, le diamètre hydraulique est également calculé à


partir des images prises en réflexion et en fluorescence au moyen de l'imagerie par
microscopie confocale à balayage laser (Fig. 6). Ces valeurs sont regroupées dans le tableau 6
et sont comparées avec la valeur déterminée à partir de l'écoulement monophasique huile.

Diamètre hydraulique (~m) Ecart relatif (%)


Image en réflexion 786 0,12
Image en fluorescence 793 0,76
Tableau 6: Diamètres hydrauliques calculés à partir des images en réflexion et fluorescence
comparés avec celui déterminé à partir de l'écoulement monophasique huile. Microcanal en quartz.

Ces comparaisons montrent que le diamètre déterminé expérimentalement à partir des


mesures des pertes de pression et des débits volumiques est très proche de celui calculé à
partir des images en réflexion et en fluorescence.

9.2.3. Comparaison entre les fluides

Pour comparer les résultats obtenus avec les différents fluides dans le microcanal en
quartz, nous avons tracé le coefficient de perte de pression en fonction du nombre de
Reynolds sur la figure 16. Sur cette figure est également représentée la relation définie par
l'équation 7. Comme pour le microcanal en verre, la vitesse débitante de chaque fluide est
obtenue en utilisant la valeur du diamètre hydraulique déterminée à partir de l'écoulement
monophasique huile.
Cette figure montre, comme pour le cas du microcanal en verre, que les résultats
expérimentaux obtenus avec les trois fluides sont superposables et qu'ils sont régis par la loi
des écoulements monophasiques (Eq. 7).

108
1000 . . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Microcanal en quartz
~
l:~ o Huile
.2 )K Eau
III
III
CI)
100
"- +Air
c- À= 64/Re
CI)
"C
CI)
t::
CI)
c- 10

-
CI)
"C
l:
CI)
.ëj
lECI)
0
u

0,1
0,1 10 100 1000
Nombre de Reynolds, Re

Figure 16: Coefficient de perte de pression en fonction du nombre de Reynolds. Microcanal en


quartz.

9.2.4. Influence des propriétés physiques des fluides

La figure 17 compare les pertes de pression en fonction du débit volumique entre l'eau
et l'huile, dans le cas du microcanal en quartz. L'eau est injectée à 23°C et l'huile à 20,3°C.
On observe que pour un débit volumique fixé, les pertes de pression obtenues avec de l'huile
sont pratiquement trente fois plus élevées que celles obtenues avec de l'eau. Le rapport entre
les pertes de pression correspond approximativement à celui des viscosités des deux liquides.
Les pertes de pression sont donc régies par les propriétés physiques des fluides et notamment
la viscosité dynamique.

109
_______________________________ f~f}pJ!:r:_ !U·_-_~~SR?~~~if ~~1!!:~c!1~~~~~ _~~1?~!!'!!€!rl!f}!€!~ _

250 . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - , 0 " " - - - - - - . ,


Microcanal en quartz 9',,/
.....
'E
ClÏ 200
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~
...1
ii: Huile _ _~,(
<l 150
r:::~

.2

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1II
1II

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100

50
/ Eau

_~.~,.l.~~.*-""'.~-~.--~-----~
O~lIE--~~i(==::=:::lfI==~=~=;=~==::=.;..--=--::;:---_l

o 20 40 60 80 100 120
Débit volumique du liquide, Qliquide (mm 3
.s· 1)

Figure 17: Comparaison entre l'eau et l'huile des pertes de pression (.iJP/L) en fonction du débit
volumique (Qliquide).

9.2.5. Influence de diamètre du microcanal

La figure 18 compare pour un écoulement d'huile, les pertes de pression en fonction du


débit volumique entre les deux microcanaux. Pour le microcanal en verre l'huile est injectée à
22,5 oC. Pour le microcanal en quartz, elle est injectée à 20,3 oc. On observe que pour un
débit volumique fixé, les pertes de pression sont plus grandes pour le microcanal en verre (Dh
= 677 /lm) que pour celui en quartz (Dh = 787 /lm).
Pour un débit volumique de fluide fixé, les pertes de pression augmentent lorsque le
diamètre hydraulique du microcanal diminue.

110
450
Ecoulement monophasique huile
--
E;
III
400

350
1:1.
~
..J 300
ii:
<l
c:: 250 Microcanal en verre
.2
!II

..
!II
QI
Q.
200
QI
"C
150
QI
t
QI 100
1:1.

50

0
0 20 40 60 80 100

Figure 18: Ecoulement monophasique huile. Comparaison entre les deux milieux des pertes de
pression en fonction du débit volumique.

10. Conclusions

Dans ce chapitre, les dispositifs expérimentaux qui ont permIS d'effectuer les
expériences en écoulement diphasique liquide-liquide et liquide-gaz ont été présentés.

Les résultats expérimentaux obtenus lors d'un écoulement monophasique dans les deux
types de microcanaux étudiés: microcanal en verre et en quartz ont été exposés. La loi des
écoulements monophasiques en régime laminaire permet de décrire correctement ces résultats.
Ce qui montre que dans la plage de variation des nombres de Reynolds étudiés, en
monophasique, les effets inertiels sont négligeables devant les effets visqueux.
Ces résultats ont également permis de déterminer les diamètres hydrauliques des deux
microcanaux. Ces derniers ont aussi été calculés à partir des images prises au moyen du
microscope confocal à balayage laser. Les diamètres obtenus par les différentes méthodes sont
proches.
Les diamètres choisis dans les calculs qui suivent sont ceux déterminés à partir des
expériences de l'écoulement monophasique huile. Il est égal à 677 flm dans le cas du
microcanal en verre et à 787 flm dans le cas du microcanal en quartz.

111
112
Chapitre IL3

Ecoulements diphasiques liquide-gaz 1


Résultats expérimentaux et interprétations

Les résultats expérimentaux obtenus pour les écoulements diphasiques liquide-gaz ainsi
que leurs interprétations sont présentés dans ce chapitre. Les expériences sont réalisées en
suivant les procédures décrites dans le chapitre II.2.
Deux parties sont présentées. Dans la première partie, les différentes configurations
d'écoulements sont décrites qualitativement et les transitions entre les configurations
d'écoulements sont analysées. Ensuite, les mesures de perte de pression en fonction des débits
d'injection sont présentées.
Dans la deuxième partie, les différents résultats expérimentaux sont interprétés au
moyen du modèle homogène puis à partir de corrélations basées sur l'approche de Lockhart-
Martinelli. Les différents résultats sont ensuite comparés et discutés.

1. Résultats expérimentaux
1.1. Les configurations d'écoulements

Suivant la procédure expérimentale décrite au chapitre 11.2 (§.7.3), pour chaque


expérience, le débit du liquide est fixé et le gaz est injecté en augmentant son débit par paliers
de valeurs croissantes. Comme signalé précédemment, les expériences sont réalisées avec de
l'eau distillée, de l'huile, de l'air et du CO2 dans les microcanaux en verre et en quartz.

113
1.1.1. Microcanal en verre
1.1.1.1. Ecoulements eau-air

Dans le cas de l'écoulement eaU-air cmq configurations d'écoulements ont été


identifiées et photographiées:
- configuration à bulles (Fig. 1-a),
- configuration à poches (Fig. 1-b),
- configuration à poches-annulaire (Fig. l-c),
- configuration semi-annulaire (Fig. 1-d et 1-e),
- configuration annulaire (Fig. 1-f).

Pour des forts débits d'eau, à faible débit d'air on observe des bulles d'air de fonne
pseudo-sphérique et de différents diamètres qui sont dispersées dans l'eau (Fig. l-a). Il s'agit
de la configuration à bulles. Lorsque le débit d'air augmente, la taille des bulles augmente et
la configuration à poches se développe (Fig. l-b). Ces poches d'air sont caractérisées par des
formes pseudo-cylindriques de différentes tailles et d'un diamètre qui est pratiquement égal à
la largeur du microcanal.
En augmentant le débit d'air, la longueur des poches augmente et la configuration
poches-annulaire se développe (Fig. 1-c). Cette configuration d'écoulement est observée pour
des vitesses débitantes d'eau supérieure à 0,11 mis et est caractérisée par une alternance entre
de longues poches d'air intercalées par des poches de petites tailles. Lorsqu'on augmente
ensuite le débit d'air, on observe un écoulement annulaire qui n'est pas parfaitement établi.
En effet, l'eau s'écoule en contact avec la paroi et la phase gazeuse s'écoulant au centre du
microcanal est caractérisée par une discontinuité, c'est-à-dire que le liquide occupe toute la
section du microcanal par intennittence comme le montre les figures l-d et 1-e. Cette
configuration d'écoulement est qualifiée de semi-annulaire. L'écoulement annulaire se
développe à partir de cette dernière en augmentant le débit de l'air (Fig. 1-f).

114
1-a: configuration à bulles 1-b: configuration à poches 1-c: configuration poches-
annulaire

1-d: configuration 1-e: configuration 1- f: configuration annulaire


semi-annulaire semi-annulaire
Figure 1: Différentes configurations d'écoulement diphasique eau-air. Les expériences ont été
réalisées dans le microcanal en verre.

L'identification des différentes configurations d'écoulements pour l'ensemble des débits


d'eau et d'air explorés a permis d'établir la cartographie d'écoulement représentée sur la
figure 2 en reportant la vitesse débitante d'eau en fonction de la vitesse débitante d'air.

115
0,4 ,...-~--~--l;-----+----------------,
~
D D D D D D

D D D D D D D D D Configurations
0,3
•• - <> D D D D D D D D D
'A o Bulles
•• ~ <>.<> D D D D D D D D
: p t. Poches
0,2 aM· ••• :<>.'<><> ..... !J D 1::1 D D 0 1:1 0
• Poches-annulaire

aM· ·,,0 ..
•P :
D D D D D 0 D
<> Semi-annulaire

...
aM t. ,"0 <> 1:1 D 1:1 D 1:1 D 1:1 Annulaire
0,1
aa .<> <> <> <> <> <> <> <> D D D D D
... :p.
a., <> <> <> <>. <> <> <> D

0-1---1..----'-,.....---+---,.....-----,...-------1
o 2 4 6 8
Vitesse débitante de l'air, Vair (m.s·1)

Figure 2: Cartographie de l'écoulement eau-air. Les lignes noires correspondent aux transitions
établies expérimentalement, les lignes en pointillés correspondent aux corrélations de Mishima et Ishii
(1984) et la courbe grise correspond à la transition de Weisman et al. (1979). Les expériences ont été
réalisées dans le microcanal en verre.

On constate que la transition entre les écoulements à bulles et à poches est bien vérifiée,
et la droite de transition a pour équation :

Veau = 0,18 Vair + 0,23 (Eq. 1)

Cette transition est décalée vers des vitesses débitantes d'air plus élevées par rapport à la
transition bulles-poches établie analytiquement par Mishima et Ishii (1984) et qui est
représentée sur cette cartographie d'écoulement (Fig. 2) par des pointillés et désignée par la
lettre (B).
La transition entre les configurations à poches et à poches-annulaire apparaît nettement
sur la figure 2, celle-ci est représentée par une droite qui a pour équation :

Veau = 0,6 Vair - 0,3 (Eq.2)

La transition poches-intermittente est comparée avec celle de Mishima et Ishii (1984) et


qui est représentée sur la figure 2 par une droite en pointillés et désignée par la lettre (P). On
remarque donc que cette transition dévie de la transition poches-intermittente déduite de cette
étude. Cette déviation augmente au fur et à mesure que la vitesse débitante de l'eau augmente.
Signalons que l'écoulement intermittent correspond aux configurations semi-annulaire et

116
poches-annulaire. Et que la transition de Mishima et Ishii (1984) représentée par la droite (P)
correspond à la transition entre les configurations à poches et moussant.
La transition vers l'écoulement annulaire est identifiée sur la figure 2 par la droite d'équation:

Veau = 0,85 Vair - 2,6 (Eq.3)

Cette transition est comparée avec celle établie analytiquement par Mishima et Ishii (1984) et
qui est représentée par une droite en pointillés et désignée par la lettre (A). Celle-ci s'établit à
des vitesses débitantes d'air plus faibles par rapport à la transition déduite de nos expériences.
L'intersection observée entre les transitions de Mishima et Ishii qui sont représentées
par les droites (P) et (A) délimite, d'après ces auteurs, une zone (la zone T) où la distinction
entre les configurations à poches et annulaire est difficile. Cette zone correspond à une partie
de la cartographie occupée par la configuration qualifiée de semi-annulaire.
La transition vers la configuration annulaire est également comparée avec celle établie
par Weisman et al. (1979) qui est représentée sur la figure 2 par la courbe grise. On peut donc
constater que celle-ci présente aussi un décalage par rapport à la transition vers l'écoulement
annulaire établie à partir de notre cartographie.

1.1.1.2. Ecoulements huile-air

Dans le cas de l'écoulement diphasique huile-air trois configurations d'écoulements ont


été identifiées:
- configuration à poches (Fig. 3-a et 3-b),
- configuration à poches-annulaire (Fig. 3-c et 3-d),
- configuration annulaire-onduleux (Fig. 3-e et 3-f).

Pour un débit d'huile donné, à faible débit d'air on observe des poches d'air de forme
pseudo cylindriques et de différentes longueurs qui s'écoulent dans 1'huile comme le montre
les figures 3-a et 3-b. La largeur des poches reste inférieure à celle du microcanal,
contrairement à la largeur des poches d'air observée précédemment dans le cas de
l'écoulement eau-air (Fig. I-b).
Lorsque le débit d'air augmente, la longueur des poches augmente et la configuration
poches-annulaire se développe (Fig. 3-c et 3-d). Cette structure est caractérisée, comme pour
l'écoulement eau-air, par de longues poches intercalées par des poches d'air de petites tailles.

117
3-a: configuration à poches 3-b: configuration à poches 3-c: configuration à
poches-annulaire

1mm

3-d: configuration à 3-e: configuration annulaire 3-f: configuration annulaire


poches-annulaire
Figure 3: Différentes configurations identifiées dans le cas de l'écoulement huile-air. Les expériences
ont été réalisées dans le microcanal en verre.

Lorsqu'on augmente ensuite le débit d'air, la configuration annulaire-onduleux se


développe. Elle est caractérisée par un écoulement d'air au centre du microcanal, l'huile étant
en contact avec la paroi. L'interface air-huile est onduleuse (Fig. 3-e). Durant cette
configuration, on observe également des bulles d'air de très petites tailles qui sont dispersées
dans la phase huile (Fig. 3-f), ce qui n'a pas été observé dans le cas de l'écoulement annulaire
obtenu avec l'écoulement eau-air.

118
La cartographie d'écoulement représentée sur la figure 4 est réalisée à partir des
configurations d'écoulements identifiées pour l'ensemble des débits d'huile et d'air explorées.

0,2 .------:-~-t-------------___,

IJ IJ IJ IJ IJ IJ IJ IJ

Configurations
IJ IJ IJ IJ IJ IJ IJ IJ

IJ IJ IJ IJ IJ IJ IJ IJ â Poches

- Poches-annulaire
IJ IJ IJ IJ IJ
IJ Annulaire-onduleux
IJ IJ IJ
IJ IJ

0+-----.-------.------.-------1
o 2 4 6 8
Vitesse débitante de l'air, Vair (m.s'1)

Figure 4: Cartographie de l'écoulement huile-air. Les lignes noires correspondent aux transitions
établies expérimentalement, les lignes en pointillés correspondent aux corrélations de Mishima et lshii
(1984) et la courbe grise correspond à la transition de Weisman et al. (1979). Les expériences ont été
réalisées dans le microcanal en verre.

On remarque que la transition entre les configurations à poches et à poches-annulaire est


nette. Elle est représentée par une droite d'équation:
Vhuile =0,18 Vair -0,03 (Eq.4)

Cette transition est comparée avec celle établie analytiquement par Mishima et Ishii
(1984) qui est représentée par la ligne en pointillés et désignée par la lettre (P). On constate
donc que ces deux transitions sont très proches. En revanche, la transition de Mishima et Ishii
(1984) vers la configuration annulaire, représentée par la droite désignée par la lettre (A),
s'écarte de la transition déduite de notre cartographie. En effet, cette transition prévoit la
configuration annulaire à des vitesses débitantes du gaz plus faibles.
La transition vers la configuration annulaire établie par Weisman et al. (1979),
représentée par la courbe grise, dévie également de cette transition vers la configuration
annulaire-onduleux aux faibles vitesses débitantes d'huile.

119
1.1.2. Microcanal en quartz
1.1.2.1. Ecoulements eau-air

Quatre configurations d'écoulements ont été identifiées dans le cas de l'écoulement eau-
air dans le microcanal en quartz:
- configuration à poches (Fig. 5-a et 5-b),
- configuration à poches-annulaire (Fig. 5-c et 5-d),
- configuration semi-annulaire (Fig. 5-e),
- configuration annulaire (Fig. 5-f).

Pour des forts débits d'eau, à faible débit d'air on observe des poches d'air qui sont
caractérisées par des formes pseudo cylindriques de différentes tailles (Fig. 5-a et 5-b) et dont
le diamètre est égal à la largeur du microcana1.
En augmentant le débit d'air, la longueur des poches augmente et on observe une
alternance entre des longues poches d'air et des poches de petites tailles comme le montre la
figure 5-c ou des étranglements comme le montre la figure 5-d. Cette configuration
d'écoulement est qualifiée de poches-annulaire. Cette structure d'écoulement a les mêmes
caractéristiques que celle observée dans le cas du microcanal en verre. C'est-à-dire une
alternance entre les configurations à poches et annulaire.
Lorsque on augmente ensuite le débit d'air, on observe une configuration annulaire avec
une discontinuité au niveau de la phase gazeuse, c'est-à-dire que l'eau occupe toute la section
du microcanal par intermittence comme le montre la figure 5-e. Cette configuration
d'écoulement est donc nommée semi-annulaire. La configuration annulaire se développe à
partir de cette dernière en augmentant le débit d'air (Fig. 5-f).

120
5-a: configuration à poches 5-b: configuration 5-c: configuration à
à poches poches-annulaire

5-d: configuration à poches- 5-e: configuration semi- 5-f: configuration annulaire


annulaire annulaire
Figure 5: Différentes configurations d'écoulements identifiées dans le cas de l'écoulement eau-air.
Les expériences ont été réalisées dans le microcanal en quartz.

L'ensemble des configurations d'écoulements identifiées pour la gamme de débits d'eau


et d'air explorée a permis de réaliser la cartographie d'écoulement représentée sur la figure 6.
La vitesse débitante de l'eau est représentée en fonction de la vitesse débitante du gaz.

121
0,3
- - <>: <> <> <> [] [] [] []

..... :
Zone T,
fi) 0,25 A- l Configurations
g - -~ <> <>p,6 <>
" [] [] []

.J" 0,2 "


t:. Poches
=i
III l
." - Poches-annulaire
~ - -()l,'<> <> [] [] [] []
l
Il)
0,15 ," , <> Semi-annulaire

-
"Il)
t::
III
:!::
..Q 0,1
- l_ _

l
"
po'"
<> <> <> <>
,
[] [] []
[] Annulaire

-Il)

"
.l_
," - -: <> []

- -. -
Il)
fi)

-
fi)
Il)

:>
0,05
,"
~
[] [] [] []

° 2 3 4 5 6
° Vitesse débitante de l'air, Vair (m.s· l
)

Figure 6: Cartographie de l'écoulement eau-air. Les lignes noires correspondent aux transitions
établies expérimentalement, les lignes en pointillés correspondent aux corrélations de Mishima et Ishii
(1984) et la courbe grise correspond à la transition de Weisman et al. (1979). Les expériences ont été
réalisées dans le microcanal en quartz.

On observe qu'il y'a une transition nette entre les configurations à poches et à poches-
annulaire qui a pour équation:

Veau = 0,42 Vair - 0,17 (Eq.5)

Cette transition est comparée avec celle de Mishima et Ishii (1984) qui est représentée
par une droite en pointillés désignée par la lettre (P). On remarque que cette transition s'écarte
de la transition entre les configurations à poches et à poches-annulaire déduite de nos
expériences (Fig. 6). Cet écart est d'autant plus important que la vitesse débitante d'eau
augmente.

La transition vers la configuration annulaire est identifiée sur la figure 6 par une droite
d'équation:

Veau = 0,23 Vair - 0,05 (Eq.6)

Cette transition est comparée avec celle établie analytiquement par Mishima et Ishii (1984)
représentée sur la figure 6 par une droite en pointillés et désignée par la lettre (A). Celle-ci est
décalée vers des vitesses débitantes d'air plus faibles.

122
L'intersection observée entre les transitions de Mishima et Ishii représentées par la
droite (P) et la droite (A) délimite, comme pour le cas de la cartographie d'écoulement eau-air
réalisée dans le microcanal en verre (Fig. 2), une zone (zone T) où les configurations à poches
et annulaire se chevauchent. Celle-ci correspond à une partie de la zone occupée par la
configuration semi-annulaire.
La transition vers la configuration annulaire est également comparée avec celle de
Weisman et al. (1979) qui est représentée par la courbe grise. On remarque que cette dernière
est aussi décalée de la transition vers la configuration annulaire établie à partir de nos
expériences.

1.1.2.2. Ecoulements huile-air

Comme pour l'écoulement huile-air dans le microcanal en verre, trois configurations


d'écoulements ont été identifiées:
- configuration à poches (Fig. 7-a et 7-b),
- configuration à poches-annulaire (Fig. 7-c),
- configuration annulaire-onduleux (Fig. 7-d et 7-e).

Pour un débit d'huile donné, à faible débit d'air on observe des poches d'air de
différentes longueurs et de formes pseudo cylindriques qui s'écoulent dans l'huile (Fig. 7-a et
7-b). Comme pour le cas de l'écoulement huile-air dans le microcanal en verre, le diamètre
des poches d'air reste inférieur à la largeur du microcanal.
Lorsqu'on augmente le débit d'air, la longueur des poches augmente et la configuration
d'écoulement se transforme en poches-annulaire (Fig. 7-c). Celle-ci est caractérisée, comme
pour les écoulements eau-air et huile-air précédents, par une alternance entre de longues
poches d'air et des poches de petites tailles. En augmentant ensuite le débit d'air, la
configuration annulaire-onduleux se développe. Cette configuration est caractérisée par des
poches d'air de différentes tailles qui se sont connectées entre elles comme le montre les
figures 7-d et 7-e.
Durant cette configuration on observe aussi, comme dans le cas du microcanal en verre, des
bulles d'air de petites tailles qui sont dispersées dans la phase huile (Fig. 7-t).

123
7-a: configuration à poches 7-b: configuration 7-c: configuration à
à poches poches-annulaire

1mm

7-d: configuration 7-e: configuration 7-f: configuration


annulaire-onduleux annulaire-onduleux annulaire-onduleux
Figure 7: Différentes configurations d'écoulements identifiées dans le cas de l'écoulement huile-air.
Les expériences ont été réalisées dans le microcanal en quartz.

En identifiant les différentes configurations d'écoulements pour l'ensemble des débits


de l'huile et de l'air explorés, on a pu établir la cartographie d'écoulement représentée sur la
figure 8.

124
0,16

...... ..'.'
.. , ,.... ...
'
a a a a a
li!
.§.
0,12
~
":; . '. a a a a Configurations
->
.i
'3 a a a b. Poches
E
al 0,08 A
--
'C
al
l:
III
:s
lOI ...... lB . • a a a

a a a a a
a

a
a a
• Poches-annulaire

a Annulaire onduleu)(
-al lB ...: ID

'C 0,04
al A
fil
fil
al
:t::
. ,. a a a a a a
>
O-l------,,----/--.----r------.----.-----1
o 2 3 4 5 6

Vitesse débitante de l'air, Vair (m.s· l )

Figure 8: Cartographie de l'écoulement huile-air. Les lignes noires correspondent aux transitions
établies expérimentalement, les lignes en pointillés correspondent aux corrélations de Mishima et Ishii
(1984) et la courbe grise correspond à la transition de Weisman et al. (1979). Les expériences ont été
réalisées dans le microcanal en quartz.

On observe à partir de cette figure (Fig. 8) que la transition entre la configuration à


poches et la configuration à poches-annulaire est nette. Elle est représentée par une droite
d'équation:

Vhuile = 0,165 Vair (Eq.7)

Cette transition correspond à une fraction volumique d'air égale à 0,14. Celle-ci est
comparée avec la transition de Mishima et Ishii (1984) qui est représentée par la ligne en
pointillés et désignée par la lettre (P). Cette comparaison montre donc un accord entre ces
deux transitions. En revanche, la transition de Mishima et Ishii (1984) vers la configuration
annulaire, représentée par la droite en pointillés et désigné par la lettre (A), dévie de la
transition déduite de notre cartographie et dont l'équation prend la forme suivante:
Vhuile = 0,19 Vair - 0,31 (Eq.8)

La transition vers la configuration annulaire de Weisman et al. (1979), représentée par la


courbe grise, s'écarte également de cette transition vers la configuration annulaire-onduleux.

125
1.1.3. Comparaisons

Les configurations d'écoulements identifiées pour les écoulements eau-air et huile-air


montrent l'influence des propriétés physiques des liquides sur ces dernières. Peu de travaux
examinant cet effet existent dans la littérature. Baker (1954), Mandhane et al. (1974), Taitel et
al. (1978), Weisman et al. (1979) et Furukawa et Fukano (2001) ont étudié cet effet dans le
cas de larges canaux verticaux et horizontaux. Yang et Shieh (2001) ont remarqué l'influence
des propriétés physiques des fluides sur les transitions entre les configurations d'écoulements
eau-air et R-134a (Chap. 11.1) dans des minicanaux de 2 et 3 mm de diamètre.
Au cours de ce travail, la première différence observée entre l'écoulement eau-air et
huile-air est l'épaisseur du film liquide entourant les poches de gaz. Dans le cas du couple de
fluides huile-air, l'épaisseur du film d'huile entourant les poches d'air est plus élevée que
celle de l'eau (Fig. 1-b, 3-a, 3-b, 5-a, 5-b, 7-a et 7-b). Cette remarque est conforme avec celle
de Furukawa et Fukano (2001). D'après ces auteurs, plus la viscosité du liquide augmente
plus l'épaisseur du film liquide entourant les poches de gaz est grande. Notons que les
expériences de Furukawa et Fukano (2001) ont été réalisées dans un tube vertical de 19,2 mm
de diamètre.
La deuxième différence observée entre les configurations d'écoulement eau-air et huile-
air concerne l'écoulement annulaire. Les interfaces huile-gaz sont très onduleuses, alors que
les interfaces eau-air sont pratiquement lisses. A cette différence s'ajoute aussi les petites
bulles d'air observées dans le cas du film d'huile. Les travaux de Furukawa et Fukano (2001)
montrent que plus la viscosité du liquide augmente, plus la configuration annulaire est
onduleuse.
Dans notre cas, la viscosité dynamique de l'huile est approximativement 29 fois
supérieure à celle de l'eau et la tension de surface de l'huile est environ deux fois moins
élevée que celle de l'eau. Ces deux propriétés physiques différentes peuvent engendrer les
différences observées entre les structures d'écoulements eau-air et huile-air. En se basant sur
les travaux de Furukawa et Fukano (2001), la différence de viscosité dynamique des liquides
peut être responsable de ces différences. Il est intéressant de remarquer que les travaux de
Furukawa et Fukano (2001) sont en accord avec nos observations, bien que la taille des
canaux soit très différente.

126
1.2. Pertes de pression

Toutes les gammes de débits atteintes, pour chacun des deux mlcrocanaux, en
écoulements diphasiques sont traduites en termes de nombres de Reynolds (Re), et
répertoriées dans le tableau 1.

Nombre de Reynolds (Re)


Microcanal en verre Microcanal en quartz
Remin Remax Remin Remax
Eau 26,13 233,23 43,4 216
Huile 0,58 3,12 0,51 3,18
Air 10,51 332 6,03 301,4
C0 2 21 677
Tableau 1: Gammes des nombres de Reynolds (Re) explorées pour les deux microcanaux en
écoulements diphasiques liquide-gaz.

Le nombre de Reynolds traduit le rapport des forces d'inertie aux forces de viscosité. On
constate, à l'exception de l'huile à faibles vitesses débitantes, que tous les autres fluides sont
caractérisés par des nombres de Reynolds relativement élevés. En plus des gammes de
nombres de Reynolds, celles du nombre Capillaire Ca (tableau 2) et du nombre de Bond Bo
(tableau 3) sont également données.
Le nombre Capillaire Ca traduit le rapport des forces visqueuses et des forces capillaires.

(Eq.9)

où V L et VG sont respectivement les vitesses débitantes du liquide et du gaz,


ilL est la viscosité du liquide,
cr est la tension interfaciale entre les deux fluides.

127
Nombre Capillaire (Ca)
Microcanal en verre Microcanal en quartz
Carnin Carnax Carnin Carnax
Eau-air 0,004 0,108 0,0024 0,084
Huile-air 0,23 6,47 0,12 5,02
Huile-C02 0,23 6,508
Tableau 2: Gammes des nombres Capillaire (Ca) explorées pour les deux microcanaux en
écoulements diphasiques liquide-gaz.

On remarque que, pour les écoulements eau-air, le nombre Capillaire est inférieur à
l'unité, les forces de tension de surface ne sont donc pas négligeables devant les forces
visqueuses. Pour les écoulements huile-air et huile-C02, les forces de tension de surface sont
dominantes seulement aux faibles vitesses débitantes des deux fluides.

Nombre de Bonde (Bo)


Microcanal en verre Microcanal en quartz
Eau-air 0,064 0,087
Huile-air 0,12 0,163
Huile-C02 0,12
Tableau 3 : Gammes des nombres de Bond (Bo) explorées pour les deux microcanaux en écoulements
diphasiques liquide-gaz.

Le nombre de Bond Bo traduit le rapport des forces de gravité aux forces de tension de
surface:

(Eq.10)

où PL et PG sont respectivement les masses volumiques du liquide et du gaz,


D est le diamètre hydraulique du microcanal.

Les valeurs de Bo présentées dans le tableau 3 montrent que les effets de gravité sont
négligeables devant les effets de tension de surfaces.

128
1.2.1. Evolution de la perte de pression en fonction des débits
1.2.1.1. Microcanal en verre

Les résultats de mesures des pertes de pression (AP/L) en fonction de la vitesse


débitante de l'air (Vair) sont présentés sur la figure 9 pour l'écoulement eau-air et sur la figure
10 pour l'écoulement huile-air. Les courbes obtenues sont paramétrées par la vitesse débitante
du liquide (VL ). Les configurations d'écoulements exposées dans le paragraphe (1.1.1) sont
également présentées sur ces figures et chaque symbole représente donc une configuration
d'écoulement spécifique.

Les résultats expérimentaux obtenus montrent que:


- pour une vitesse débitante liquide (Vd constante, la perte de pression (APIL) croît dès
l'injection de l'air dans le microcanal, et cet accroissement correspond aux cas des
configurations à bulles et à poches. En augmentant la vitesse débitante de l'air (Vair),
on constate que les pertes de pression diminuent jusqu'à une valeur minimale. Celle-ci
reste supérieure à la perte de pression monophasique du iiquide seuL La visualisation
des structures d'écoulements a montré que cette diminution de la perte de pression
correspond au cas de la configuration poches-annulaire décrite dans le paragraphe
précédent (1.1.1). La chute de pression est négligeable pour les faibles vitesses
débitantes du liquide (Veau < 7,72 cm/s et Vhuile < 3,08 cm/s) où la configuration
poches-annulaire est absente comme nous l'avons constaté à partir des figures 2 et 4.
D'autre part, la diminution de la perte de pression est d'autant plus importante que les
vitesses débitantes du liquide sont élevées. Lorsqu'on augmente ensuite la vitesse
débitante de l'air (Vair), cas de l'écoulement annulaire, la perte de pression augmente
d'une façon quasi-linéaire;
- pour une vitesse débitante d'air (Vair) constante, la perte de pression (APIL) augmente
lorsque la vitesse débitante du liquide (Vd augmente.

129
140

.....
120 (1) 3,86
E;
III (2) 7,72
c..
~ 100 (3) 15,44
..J (4) 23,16
il: (5) 30,88
<1 80
1:
0 (6) 35,51
iii
..
III
CD
0.
60 Configurations
CD
"tl
o Bulles
S..
40
t:. Poches
CD
c.. - Poches-annulaire
20
<> Semi-annulaire
0 +-__,--_---,,.-_--,-__--.-__-,-__,-__,--_--\ [J Annulaire
0 2 3 4 5 6 7 8
Vitesse débitante de l'air, Vair (m.s· 1)

Figure 9: Pertes de pression (LJP/L) enfonction de la vitesse débitante de l'air (Vair) pour l'ensemble
des vitesses débitantes de l'eau (Vea,J étudiées. Les expériences ont été réalisées dans le microcanal en
verre.

400
Huile-air
-
E
350 Vhuile (cm .S-1)
(1) 3,08
cti
c.. 300 (2) 5,4
~ (3) 7,72
...J
il: 250 (4) 11,58
<1
1:- (5) 13,89
.2 200
III

..
III
CD
0.
150
Configurations
CD
"tl
CD t:. Poches
1::: 100
CD
c.. - Poches-annulaire
50 [J Annulaire onduleux

0
0 2 3 4 5 6 7 8
Vitesse débitante de "air, Vair (m.s· 1)

Figure 10: Pertes de pression (LJP/L) enfonction de la vitesse débitante de l'air (VaiJ pour l'ensemble
des vitesses débitantes de l'huile (Vhuile) étudiées. Les expériences ont été réalisées dans le microcanal
en verre.

130
Signalons que les pertes de pression mesurées à une vitesse débitante d'air nulle (Vair =
0) correspondent au cas de l'écoulement monophasique du liquide.

Dans le cas de l'écoulement huile-gaz dans le microcanal en verre, des expériences ont
également été réalisées en utilisant le dioxyde de carbone (C02) à la place de l'air. La figure
11 représente donc les pertes de pression (~P/L) en fonction de la vitesse débitante de CO2
(VC02) pour l'ensemble des vitesses débitantes de l'huile explorées.
Signalons que les configurations d'écoulements identifiées sont les mêmes que celles
observées dans le cas de l'écoulement huile-air dans le microcanal en verre (Fig. 3). Chaque
symbole représenté sur la figure Il correspond donc à une structure d'écoulement spécifique.
On s'aperçoit donc que pour un débit d'huile fixé, l'évolution des pertes de pression en
fonction de la vitesse débitante de CO2 est la même que celle observée dans le cas de
l'écoulement diphasique huile-air décrit précédemment (Fig. la).

La comparaison des résultats de mesures des pertes de pression pour les écoulements
huile-air et huile-C02 sera examinée sous une présentation adimensionnelle dans les
paragraphes qui suivent.

350

...... 300 (4)


E (1) 3,08
cü (2) 5,4
I:l. 250
~ (3) 7,72
...J
(4) 10,8
ii:
<l 200
ê
.2 Configurations
1/1
1/1 150
...a.
(1)
t;,. Poches
(1) (1 )

- 100
"C
- Poches-annulaire
...
(1)

(1)
I:l. lJ Annulaire onduleux
50

0
0 2 3 4 5 6 7 8

Vitesse débitante de CO2• VC02 (m.s·i )

Figure 11: Pertes de pression (LJP/L) en fonction de la vitesse débitante de CO] (VC02) pour
l'ensemble des vitesses débitantes de l'huile (Vhuile) étudiées. Les expériences ont été réalisées dans le
microcanal en verre.

131
1.2.1.2. Microcanal en quartz

Les figures 12 et 13 représentent l'évolution de la perte de pression (.l1PIL) en fonction


de la vitesse débitante de l'air (Vair), à différentes vitesses débitantes du liquide (VL), pour un
écoulement eau-air et pour un écoulement huile-air respectivement. Les configurations
d'écoulements exposées dans le paragraphe précédent (1.1.2) sont aussi présentées sur ces
figures.

Comme pour le cas du microcanal en verre, ces résultats expérimentaux montrent que :
- pour une vitesse débitante du liquide (VL) fixée, la perte de pression (AP/L) augmente
dès l'injection de l'air dans le microcanal, et cette augmentation correspond au cas de
la configuration à poches. En augmentant la vitesse débitante de l'air (Vair), on
constate que les pertes de pression diminuent jusqu'à une valeur minimale. Celle-ci
reste supérieure à la perte de pression monophasique du liquide seul. La visualisation
des structures d'écoulements montre que la diminution de la perte de pression
correspond au cas de la configuration poches-annulaire décrite dans le paragraphe
précédent (1.1.2). Ensuite en augmentant la vitesse d~bitante de l'air (Vair), la perte de
pression augmente ;
- la chute de pression est d'autant plus importante que les vitesses débitantes des
liquides sont élevées ;
- pour les configurations annulaire et annulaire-onduleux, pour les écoulements eau-air
et huile-air respectivement, la perte de pression augmente d'une façon quasi-linéaire
en fonction de la vitesse débitante du gaz;
- pour une vitesse débitante d'air (Vair) fixée, la perte de pression (APIL) augmente
lorsque la vitesse débitante du liquide (VL) augmente.

132
80

......
E (1) 5,71
iii
0- 60 (2) 8,57
~ (3) 11,42
..1
ii: (4) 17,14
<:1
r:: (5) 22,85
.2 40 (6) 28,5
III

..
III
CIl
C. Configurations
CIl
oc
......
CIl
20
A Poches
CIl - Poches-annulaire
0-
x Semi-annulaire
o Annulaire
0
0 2 3 4 5 6
l
Vitesse débitante de j'air, Vair (m.s· )

Figure 12: Perte de pression (.dP/L) enfonction de la vitesse débitante de l'air (VaiJ pour l'ensemble
des vitesses débitantes de l'eau (VeaJ étudiées. Les expériences ont été réalisées dans le microcanal en
quartz.

280

...... 240
E; (1) 2,28
li! (2) 4,57
0- 200
~ (3) 6,85
..1 (4) 9,14
ii: 160 (5) 11,42
<:1
r:~
(6) 13,71
.2
III

..
III
CIl
C.
120
Configurations
CIl
oc 80 A Poches
CIl
1::
CIl
0-
- Poches-annulaire
40
o Annulaire-onduleux
0
0 2 3 4 5 6
l
Vitesse débitante de l'air, Vair (m.s· )

Figure 13: Perte de pression (.dP/L) enfonction de la vitesse débitante de l'air (VaiJ pour l'ensemble
des vitesses débitantes de 1'huile (Vhuile) étudiées. Les expériences ont été réalisées dans le microcanal
en quartz.

133
1.3. Etude de la reproductibilité

Afin de vérifier la reproductibilité des mesures, nous avons réalisé deux expériences
similaires pour chaque débit de liquide donné tout en suivant la procédure décrite dans le
paragraphe 7.3 du chapitre II.2. Ces expériences de reproductibilité sont faites, pour l'eau et
pour l'huile, dans le cas du microcanal en verre et en quartz.
L'évolution de la perte de pression en fonction de la vitesse débitante du gaz est représentée
sur la figure 14, pour l'écoulement eau-air et sur la figure 15 pour l'écoulement huile-air. Ces
résultats expérimentaux correspondent à ceux obtenus dans le microcanal en verre.
Sur les figures 14 et 15 chaque série de points correspond à une expérience.

Eau-air

......
12°1
100
E
iii
0..
~
-
-1
0..
<l
è
80

0 60
'iii
III
~
Q.
CIl
"C 40
CIl
1:::
CIl
0..
20

0
0 2 3 4 5 6 7 8
l
Vitesse débitante de l'air, Vair (m.s· )

Figure 14 : Perte de pression (iJP/L) enfonction de la vitesse débitante de l'air (Vair) pour les vitesses
débitantes de l'eau (Vea,J étudiées (Veau= 15,44 et 30,88 cm.s- J). Microcanal en verre.

134
350
Huile-air

~ 300
'1:;
CI:l
l:l. Vhuile= 11,58 cm .S-1
~ 250
-
...1
l:l.
<l
r:::~ 200
.2
II)
II)
CIl
"-
Co
150
CIl
"C
...
CIl
"-
CIl
100
l:l.

50

0
0 2 3 4 5 6 7 8
Vitesse débitante de l'air, Vair (mIs)

Figure 15 : Perte de pression (LfP/L) enfonction de la vitesse débitante de l'air (VaiJ pour la vitesse
débitante de l'huile étudiée (Vhuile= 11,58 cm.s-1). Microcanal en verre.
On constate donc, aux erreurs de mesure près, que les pertes de preSSIOns sont
identiques.

1.4. Discussions

La décroissance de la perte de pression observée au niveau de la transition entre les


configurations à poches et à poches-annulaire est généralement observée dans le cas de la
configuration à poches par plusieurs auteurs dans le cas d'un écoulement vertical. GraU
(2001) a observé dans le cas d'un écoulement huile-gaz en capillaires verticaux, avec et sans
constrictions, que les pertes de pression diphasiques sont inférieures à celles relevées en
écoulements monophasiques. Cette tendance a été expliquée par le changement de signe des
contraintes pariétales. En effet, le long des poches de gaz, à faibles vitesses débitantes de gaz,
les contraintes pariétales sont positives et le film liquide entourant la poche se déplace alors
vers le bas pour contre balancer les forces de gravité, atténuant de ce fait les pertes de
pression diphasiques (Souhar 1982, Gra1l2001).
Cette diminution est également observée par plusieurs auteurs dans le cas des
écoulements horizontaux. Morgante et Fabre (2005) ont observé que les pertes de pression
mesurées dans un écoulement diphasique eau-azote (N2) sont inférieures à celles relevées en

135
écoulement monophasique eau (VN2 = 0). Les expériences ont été réalisées dans des
capillaires orientés horizontalement et de sections circulaire et rectangulaire. Cette
décroissance au niveau de la perte de pression correspond au cas d'une configuration
intermittente qui se situe entre la configuration à poches "slug flow" et une autre configuration
d'écoulement nommée "plug flow". Pour les faibles vitesses débitantes du liquide, les pertes
de pression diminuent dès l'injection du gaz dans le milieu. En revanche, pour les vitesses
débitantes du liquide plus élevées, les pertes de pression augmentent d'abord puis diminuent
au fur et à mesure que la vitesse débitante du gaz augmente.

2. Interprétation des résultats

Dans cette partie, les résultats expérimentaux eau-air et huile-air sont interprétés au
moyen du modèle homogène et des corrélations basées sur l'approche de Lockhart-Martinelli.

2.1. Modèle homogène

Les résultats expérimentaux des écoulements eau-air et huile-air obtenus avec le


microcanal en verre et en quartz sont analysés à partir du modèle homogène présenté dans le
chapitre ILL
Pour chaque couple de débits deux paramètres ont été déterminés (Chap. 11.1, §. 2.2.2):
- le coefficient de perte de pression du mélange :
 = 2D(-dP / dx) (Eq.ll)
Pm Vm
m 2

- le nombre de Reynolds du mélange:

Re = PmVm D (Eq.12)
m
flm
Lorsque les deux fluides sont assimilés à un seul fluide homogène, la relation entre le
coefficient de perte de pression (Àm) et le nombre de Reynolds (Rem) dans le cas d'un régime
laminaire s'écrit :
64
Âm = (Eq.13)

136
2.1.1. Ecoulements eau-air

Les figures 16 et 17 représentent le coefficient de perte de pression du mélange (Àm) en


fonction du nombre de Reynolds du mélange (Rem), dans le cas du microcanal en verre et
dans le cas du microcanal en quartz.
Les propriétés physiques du fluide homogène sont définies comme suit :
- la viscosité dynamique du mélange est déterminée à partir du modèle de Beattie et

Whalley (1982) : (Eq.14)

- la masse volumique du mélange est: Pm = PGfiG + PL (1- fiG) (Eq.15)

- la vitesse débitante du mélange est : V = QG +QL (Eq.16)


m A

où PG et PL sont respectivement la masse volumique du gaz et du liquide,


IlG et ilL sont respectivement la viscosité dynamique du gaz et du liquide,
QG et QL sont respectivement les débits volumiques du gaz et du liquide,
A est la section du canal,
PG est la fraction volumique du gaz estimée par QaI(QG + QL).

La loi d'écoulement monophasique en régime laminaire (j"m 64/Rem) est également


représentée sur ces figures.

137
10
Eau-air
E
«
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III
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Il>
Q,.
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Il> 0,1 o Bulles
'u
lEIl> 6 Poches
0
u - Poches-annulaire
o Semi-anulaire
CI Annulaire
0,01
10 100 1000 10000
Nombre de Reynolds du mélange, Rem

Figure 16: Coefficient de perte de pression (A,,) en fonction du nombre de Reynolds du mélange
(Re,,). flm est déterminée à partir du modèle de Beattie et Whalley (1982). Les expériences ont été
réalisées dans le microcanal en verre.

10

E
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U
o Semi-annulaire
CI Annulaire
0,01
10 100 1000 10000
Nombre de Reynolds du mélange, Rem

Figure 17: Coefficient de perte de pression (A,,) en fonction du nombre de Reynolds du mélange
(Re,,). flm est déterminée à partir du modèle de Beattie et Whalley (1982). Les expériences ont été
réalisées dans le microcanal en quartz.

138
Ces figures montrent, comme pour les écoulements monophasiques, que le coefficient
de perte de pression du mélange décroît lorsque le nombre de Reynolds du mélange
augmente.
En utilisant le modèle de la viscosité dynamique du mélange de Beattie et Whalley
(1982), on constate que pour un nombre de Reynolds du mélange (Rem) inférieur
approximativement à 800, les résultats expérimentaux sont correctement décrits par la loi des
écoulements monophasiques en régime laminaire. Au delà de cette valeur (Rem > 800), les
résultats expérimentaux dévient de la droite (Âm= 64/Rem). Cette déviation augmente au fur et
à mesure que le nombre de Reynolds du mélange augmente et ceci peut être expliqué par les
effets d'inertie qui deviennent non négligeables (Fourar et Bories 1995).

Les figures 18-a et 18-b comparent les pertes de pression calculées aux pertes de
pression mesurées, respectivement dans le cas du microcanal en verre et celui en quartz. Ces
figures montrent que les pertes de pression mesurées dans le cas des configurations à bulles,
poches, poches-annulaire et semi-annulaire sont comparables aux pertes de pression calculées.
En revanche, pour celles mesurées dans le cas de la configuration annulaire, les pertes de
pression mesurées sont plus élevées que celles calculées.

140 90
Configurations Eau-air Configurations Eau..air
'"E 120 li. Poches
o Bulle
cU a E b
~ 100 t. Poches ni - Poches-annulaire
0-
~
.:;.,
CIÎ
- Poches-annulaire
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<> Semi-anulaire .":; [J Annulaire
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0- "
O-t"----r----,---~-.,-----r--__r-_____i
o-!"--------r------,-----;
o 20 40 60 80 100 120 140
o 30 60 90
Perle de pression mesurée, (KPa.m-') Perte de pression mesurée J (KPa.m"1)

Figure 18: Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées par la relation (Eq. 11). /lm
est déterminée à partir du modèle de Beattie et Whalley (1982). Microcanal en verre: figure 18-a;
microcanal en quartz: figure 18-b.

D'autres modèles de viscosité dynamique du mélange diphasique ont été testés (Eqs. 13-
18, Chap. 11.1). Pour évaluer la capacité prédictive de ces différents modèles, les critères
suivants sont donc utilisés:

139
-l'erreur relative moyenne «ey» :

~ "IN Yexp,i - y"alc,i


(Eq.17)
<ey > = L....
N Yexp,i

-la déviation standard «av» :

(Y y -- ~L~[ y"XP,i - Yca1c,i - < ey >J2 (Eq. 18)


N 1 y"XP,i

où Yexp, y cale sont respectivement les valeurs expérimentales et calculées ;


N est le nombre de points expérimentaux.

Les valeurs de l'erreur relative moyenne et la déviation standard ont été donc calculées
et regroupées dans le tableau 4.

Microcanal en verre Microcanal en quartz


Modèles <ey> (%) cr (%) <ey> (%) cr(%)
Beattie et Whalley (1982) 13,24 5,08 14,04 7,11
Dukler et al. (1964) 63,72 7,52 64,26 4,68
Mc Adams (1954) 98,1 46,24 96,75 34,06
Lin et al. (1991) 239,6 130,5 214,12 80,5
Cicchitti et al. (1960) 493,66 485,13 380,92 255,74
Tableau 4: Erreur relative moyenne et déviation standard entre les pertes de pression mesurées et
calculées à partir de la relation (Eq. 13) pour l'ensemble des points expérimentaux.

On constate donc que le modèle de Beattie et Whalley (1982) est le mieux adapté pour
décrire les résultats expérimentaux obtenus avec l'écoulement eau-air.

2.1.2. Ecoulements huile-air

Le modèle de la viscosité dynamique du mélange de Beattie et Whalley (1982) utilisé


précédemment (§. 2.1.1) pour décrire les pertes de pression diphasiques obtenues dans un
écoulement eau-air ne permet pas de prédire les résultats expérimentaux obtenus avec les
écoulements huile-air. Parmi les autres modèles de viscosité dynamique du mélange testés,
celui de Dukler et al. (1964) semble le plus approprié.

140
Le coefficient de perte de pression du mélange (Àm) en fonction du nombre de Reynolds
du mélange (Rem) est représenté sur la figure 19 pour l'écoulement huile-air dans le
microcanal en verre et sur la figure 20 pour le microcanal en quartz. La viscosité dynamique
du mélange est donc déterminée à partir du modèle de Dukler et al. (1964) défini par
l'équation suivante:

(Eq. 19)

La loi des écoulements monophasiques en régime laminaire (f"m= 64/Rem) est également
tracée sur ces figures.

Huile·air

100 1000
Nombre de Reynolds du mélange, Rem

Figure 19: Coefficient de perte de pression (ÀJ en fonction du nombre de Reynolds du mélange
(RerrJ. /lm est déterminée à partir du modèle de Dukler et al. (1964). Microcanal en verre.

141
Huile-air

100 1000
Nombre de Reynolds du mélange, Rem

Figure 20: Coefficient de perte de pression (Arr) en fonction du nombre de Reynolds du mélange
(Rerr). f1m est déterminée à partir du modèle de Dukler et al. (1964). Microcanal en quartz.

Ces figures montrent, comme pour l'écoulement monophasique, que le coefficient de


perte de pression du mélange décroît lorsque le nombre de Reynolds du mélange augmente.
En utilisant le modèle de viscosité dynamique du mélange de Dukler et al. (1964), le
modèle homogène permet de prédire les pertes de pression obtenues dans le microcanal en
quartz et non pas celles obtenues dans le microcanal en verre.
On peut constater à partir des figures 19 et 20 que pour un même nombre de Reynolds
du mélange, le coefficient de perte de pression du mélange est légèrement (Àm ) plus élevé
dans le cas du microcanal en verre. Comme signalé dans le chapitre ILl (§. 2.2.2.1), Chen et
al. (2001) ont observé que pour un même nombre de Reynolds du mélange, le coefficient de
perte de pression du mélange eau-air est plus élevé que celui du mélange R-41Oa. Cette
différence a été expliquée par la différence de la tension de surface entre les deux liquides.
Pour expliquer la différence observée dans notre cas, les angles de contact d'une goutte
d'huile déposée sur des échantillons en verre et en quartz ont été mesurés au moyen du
microscope confocal à balayage laser. L'huile étant non fluorescente, les images ont donc été
prises en réflexion. L'ange de contact (8) d'une goutte d'huile sur la surface d'un solide en
verre est de 3° tandis que sur la surface d'un solide en quartz l'angle est de 12°. Plus l'angle
de contact air-liquide-solide est petit plus la résistance à l'écoulement est élevée (Chen et al.
2001), ce qui est conforme à nos résultats expérimentaux. Les corrections introduites par

142
Chen et al. (2001 et 2002) au modèle homogène pour tenir compte des effets de tension de
surface ne permettent pas de décrire nos résultats.
Signalons que dans le cas des écoulements eau-air, aucune différence n'est observée
entre les deux microcanaux. En effet, pour un même nombre de Reynolds du mélange, le
coefficient de perte de pression (lem) est le même pour le microcanal en verre et en quartz.
L'angle de contact d'une goutte d'eau sur la surface d'un échantillon en verre est de 42° et sur
la surface d'un échantillon en quartz l'angle est de 38°. L'huile est donc le liquide le plus
mouillant pour le microcanal en verre et en quartz. Ceci permet de supposer que l'effet de la
tension de surface ne se manifeste qu'aux faibles angles de contact.

Comme pour les écoulements eau-air examinés précédemment, on constate qu'à partir
d'un nombre de Reynolds du mélange approximativement égal à 80, les pertes de pression
diphasiques mesurées s'écartent de la droite (le m= 64/Rem). Cette déviation croît au fur et à
mesure que le nombre de Reynolds du mélange augmente.
Les figures 21-a et 21-b comparent les pertes de pression calculées aux pertes de
pression mesurées, respectivement dans le microcanal en verre et en quartz. Les pertes de
pression mesurées dans le cas du microcanal en verre (Fig. 21-a) sont plus élevées que celles
calculées pour l'ensemble des configurations d'écoulement. Seuls les points expérimentaux
qui sont au voisinage des valeurs minimales relevées lors de la diminution de la perte de
pression observée précédemment sont proches des pertes de pression calculées. En revanche,
pour le microcanal en quartz (Fig. 21-b), les pertes de pression mesurées dans le cas des
configurations à poches et à poches-annulaire sont très proches de celles mesurées. Et les
pertes de pression mesurées dans la configuration annulaire-onduleux sont plus éloignées de
celles calculées.

143
380 280
Huile-air Huile-air
Configurations Configurations
"1:
ni li. Poches a ~ '" Poches
b
a.. ni
!!!:. 285 a.. 210 .....c...I. 'b
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70 "oc
~CD ~CD
a.. a..
0 0
0 95 190 285 380 0 70 140 210 280

Perte de pression mesurée, (KPa.m-i ) Perte de pression mesurée, (KPa.m-1)

Figure 21: Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées par la relation (Eq. 13). f.1m
est déterminée à partir du modèle de Dukler et al. (1964). Microcanal en verre: figure 21-a;
microcanal en quartz: figure 21-b.

Plusieurs autres modèles proposés dans la littérature pour estimer la viscosité


dynamique d'un mélange diphasique ontété utilisés, le tableau 5 regroupe donc les valeurs de
l'erreur relative moyenne et la déviation standard entre les pertes de pression mesurées et
celles calculées à partir de la relation (Eq. 13) en utilisant ces différents modèles.

Microcana1 en verre Microcana1 en quartz


Modèles <ev> (%) cr (%) <ev> (%) cr(%)
Duk1er et al. (1964) 17,07 8,46 10,01 6,55
Lin et al. (1991) 46,79 36,72 66,46 41,05
Mc Adams (1954) 56,83 39 55,08 5,13
Beattie et Whalley (1982) 174,73 30,34 211,84 41,91
Cicchitti et al. (1960) 3504,78 2314,65 2947,41 2416
Tableau 5 : Erreur relative moyenne et déviation standard entre la perte de pression mesurée et
calculée.

Un autre modèle de viscosité dynamique du mélange, utilisé généralement pour les


écoulements liquide-gaz (Kawahara et al. 2005, Ide et Fukano 2005), est testé. La viscosité
dynamique du mélange s'écrit sous la forme suivante:
m
Qair
f.lm = nf.lhuile - Q
. ( J hUIle
(Eq.20)

144
Les coefficients n et m sont déterminés en minimisant la somme de l'écart entre les valeurs de
Jlm expérimentales et calculées à partir de la relation (Eq. 22) :

(Eq.2l)

Pour le microcanal en verre les valeurs des coefficients n et m sont:


n = 0,83
m = -0,9
La relation (Eq. 20) devient alors pour le microcanal en verre:
-O'9

J.lm = 0,83 J.lhuile (Qhuile


Qair
J
(Eq.22)

Pour le microcanal en quartz les valeurs des coefficients n et m sont :


n = 0,72
m = -0,9
La relation (Eq. 20) devient alors pour le microcanal en quartz:
-0'9

J.l m = O,72J.lhuile gair


r J
, __ huzle
(Eq.23)

Sur la figure 22 est représenté le coefficient de perte de pression ""m en fonction du


nombre de Reynolds du mélange (Rem). La viscosité dynamique du mélange diphasique est
calculée à partir des corrélations (Eq. 22) et (Eq. 23) respectivement pour le microcanal en
verre et en quartz.

10 100
Huile-air Huile-air
E E
..: ..:
<:
ï.
0
<Il
a
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ï.
0
<Il
b
f f 10
Q. Q.

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Configurations À,,= 54.Rem-'
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"
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t. Poches
li "
0 - Poches~annulaire
(J - Poches-annulaire (J

D Annulaire-onduleux c Annulaire-onduleux
0,1 0,1
10 100 1000 10 100 1000
Nombre de ReynoldE du mélange, Rem Nombre de ReynoldE du mélange, Rem

Figure 22 : Coefficient de perte de pression (AmJ en fonction du nombre de Reynolds du mélange


(Rem). f.1m est déterminée à partir de la relation (Eq. 22) et (Eq. 23) pour le microcanal en verre (Fig.
22-a) et en quartz (Fig. 22-b) respectivement,

145
Cette figure montre que les corrélations (Eq. 22-23) sont mieux adaptées pour décrire les
pertes de pression au moyen du modèle homogène. Les valeurs de l'erreur relative moyenne
et de la déviation standard entre les pertes de pression mesurées et calculées en utilisant ces
corrélations sont regroupées dans le tableau 6.

Microcanal en verre Microcanal en quartz


Corrélations
<ey> (%) cr(%) <ey> (%) cr (%)
1
relation (Eq. 22) 6,97 4,93
relation (Eq. 23) 8,95 5,53
1
Tableau 6: Erreur relative moyenne et déviation standard entre les pertes de pression mesurées et
calculées.

Pour chaque couple de débits huile et air, les pertes de pression sont calculées à partir
des corrélations (Eq. 22) et (Eq. 23) et sont comparées aux pertes de pression mesurées sur la
figure 23-a pour le microcanal en verre et sur la figure 23-b pour le microcanal en quartz. Ces
figures montrent que les pertes de pression expérimentales sont plus proches de celles
calculées pour l'ensemble des configurations d'écoulements.

380 280
Huile-air Huile-air
Configurations
"; Configurations

....
~ 285
" Poches
.... Poches~annulaire
a CC[][]cetJ
.,~
... 210
" Poches b
~ .... Poches-annulaire
...,;
:; [J Annulaire-onduleux
,;
" Annulaire-onduleux
.,
.!l
'al
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c" 190 "
iii
140

ï."
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III 0
III

~ III
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"
.
~
"
."

..
"
1::
"
70

0
0
0 95 190 285 380
0 70 140 210 280
Perte de pression mesurée, (KPa.m·' )
Perte de pression mesurée, (KPa.m"1)

Figure 23: Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées par la relation (Eq. Il). J.1m
est déterminée à partir des corrélations (Eq. 22) et (Eq. 23). Microcanal en verre: figure 23-a,-
microcanal en quartz:figure 23-b.

146
2.1.3. Ecoulements huile-COz

Comme mentionné dans le paragraphe précédent (1.2.1), des expériences de mesure de


pertes de pression et de visualisation ont été également effectuées en utilisant le dioxyde de
carbone (COz) au lieu de l'air.
Sur la figure 24 est représenté le coefficient de perte de pression du mélange (Âm) en
fonction du nombre de Reynolds du mélange (Rem). La viscosité dynamique du mélange est
déterminée à partir du modèle de Dukler et al. (1964).
Avec cette viscosité dynamique, la loi des écoulements monophasiques prédit les pertes
de pression avec une erreur relative de 7,4 % et une déviation standard de 5 %.

100

E
c<
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0
iii
III
...
III
Q. 10
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Configurations
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III
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0
- Poches-annulaire

c Annulaire-onduleux
0,1 ;--------.,----------r--------"..,..--f
10 100 1000
Nombre de Reynolds du mélange, Rem

Figure 24: Coefficient de perte de pression (À,,) en fonction du nombre de Reynolds du mélange
(Re,,). Ilm est déterminée à partir du modèle de Dukler et al. (1964). Les expériences ont été réalisées
dans le microcanal en verre.

On constate à partir de la figure 24 que, pour les écoulements huile-COz, la déviation


des points expérimentaux de la droite (Âm= 64/Rem) commence seulement à partir d'un
nombre de Reynolds du mélange (Rem) approximativement égale à 140, alors que pour les
écoulements huile-air cette déviation commence pour Rem de l'ordre 80.

147
Les pertes de pression mesurées et celles calculées à partir de la relation (Eq. 13), et en
utilisant la viscosité dynamique de Dukler et al. (1964), sont comparées sur la figure 25.

380
Huile-C02
~ Configurations
E
iii  Poches
Il.
~
285
- Poches-annulaire

'CIl
IJ IJ [] []
:i
(J
IJ Annulaire-onduleux -M
ili
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1:: 190
.2
III
III
CIl
L-
e..
CIl
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-CIl
L-
CIl
Il.

0+::------,-------,.-----.,.....------1
o 95 190 285 380
Perte de pression mesurée, (KPa.m'l)

Figure 25: Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées par la relation (Eq. Il). firn

est déterminée à partir du modèle de Dukler et al. (1964).

Excepté les pertes de pression les plus élevées, on constate que les pertes de pression
mesurées et calculées sont très proches.

2.2. Modèle de Lockhart-Martinelli

Dans cette partie, les résultats expérimentaux eaU-air, huile-air et huile-C02 sont
interprétés à partir de l'approche de Lockhart-Martinelli présentée dans le chapitre ILL Pour
chaque débit de liquide et de gaz, nous avons déterminé :
les multiplicateurs de phases liquide (<!>Liquide) et gaz (<!>Gaz) (Eq. 24-25, Chap. 11.1),
le paramètre de Martinelli (X) (Eq. 26, Chap. n.l).
Les pertes de pression monophasiques sont déterminées à partir de la loi de Poiseuille (Eq. l,
Chap. n.2) en utilisant les diamètres hydrauliques obtenus expérimentalement à partir des
écoulements monophasiques réalisés avec l'huile.

148
2.2.1. Ecoulements eau-air

Le multiplicateur de l'air (<Pair) est représenté en fonction du paramètre de Martinelli (X)


sur la figure 26 pour le microcanal en verre et sur la figure 27 pour le microcanal en quartz.
Les courbes obtenues sont paramétrées par la vitesse débitante d'eau. Les configurations
d'écoulements identifiées précédemment dans les paragraphes (1.1.1.1) et (1.1.2.1) sont
également représentées sur ces figures. Les corrélations de Chisholm (1967) correspondantes
aux différentes valeurs de la constante C décrite dans le tableau 2 (Chap. II.!) et la relation
établie à partir du modèle annulaire sont également tracées sur ces figures (voir annexe). Cette
dernière est établie à partir de la configuration annulaire dans un tube capillaire avec de l'eau
qui est en contact avec la paroi.

Les résultats montrent que :


pour une vitesse débitante liquide donnée, le multiplicateur de l'air (<Pair) croît
lorsque le paramètre de Martinelli (X) augmente. Cela signifie que, pour un débit
d'eau fixé, lorsqu'on augmente le débit d'air (X diminue), la perte de pression
diphasique augmente (<Pair augmente).
dans le cas des configurations semi-annulaire et annulaire, <Pair ne dépend pas que du
paramètre de Martinelli (X). Pour mieux illustrer ce dernier point, les valeurs de <Pair
correspondantes aux cas des configurations semi-annulaire et annulaire sont
représentées en fonction de X sur la figure 28. Une série de courbes paramétrées par
la vitesse débitante de l'eau est observée. En effet, pour un X fixé, le multiplicateur
du gaz (<Pair) dépend des vitesses débitantes de l'eau. <Pair augmente lorsque la vitesse
débitante du liquide augmente. En revanche, le multiplicateur de l'air correspondant
aux configurations à bulles, à poches et à poches-annulaire ne semble pas dépendre
des vitesses débitantes de l'eau.

149
100 . . . , . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Configurations Eau-air
o Bulles
li Poches
Corrélation de Chisholm:
j
... ~
- Poches-annulaire C = 10
~ <> Semi-annulaire
li)
Annulaire
...:s
"C [J

-li)
1'0
.~
1i.
10

:;:;
"3 Corrélation de Chisholm:
::!!: C=5
..-_ _ Corrélation de Chisholm:
C = 5(1_e- 319D )

1
0,1 10 100
Paramètre de Martinelli, X.

Figure 26 : Multiplicateur de l'air (rjJaiJ en fonction du paramètre de Martinelli (;() pour l'ensemble
des vitesses débitantes exploré. Les expériences ont été réalisées dans le microcanal en verre.

100 . . . , . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . ,
Configurations Eau-air
li Poches
- Poches-annulaire
~ <> Semi-annulaire
ï'
-e-
[J Annulaire
.~
~
li)
10 Corrélation de Chisholm:
"C
...:s C = 10
-1'0
.~
1i.
li)

:;:;
"3 Corrélation de Chis holm:
:::lE
C = 5(1_e- 319D )

1 j~~~::::::::~~~Mo~d=è~le~a~n~n~u~la~i~re~:~e:a~u~a~· :Ia~p~a~r~o~i -----J


0,1 10 100
Paramètre de Martinelli, X.

Figure 27: Multiplicateur de l'air (rjJaiJ enfonction du paramètre de Martinelli (;() pour l'ensemble
des vitesses débitantes exploré. Les expériences ont été réalisées dans le microcanal en quartz.

150
On observe également sur les figures 26 et 27 que pour les fortes vitesses débitantes des
fluides, le multiplicateur de l'air s'approche de celui déterminé à partir du modèle annulaire.
En revanche, l'ensemble des points expérimentaux a un comportement différent de celui
prévu par les corrélations de Chisholm (1967). Rappelons que ces corrélations ont été
développées pour décrire les pertes de pression dans les écoulements liquide-gaz en conduite.

10 10
Veoo (cm .s·') Veoo(cm.s·')
a b
!.: 03,86
05,71
!

/'
08,57
~
., 07,72 .l:
,!! A 11,42
.
'C
:>
A 15,44
<> 23,16
.,
.
'C <> 17,14
.e
CI>
:>
,S + 22,85
.S:! - 30,88
:e. +35,51
CI>
.S:!
1i.
-28,5
'"
:>
::;
00
<$Po
:E
:>
::;
~

1 1
0,1 10 0,1 10
Paramètre de Martinelli, X Paramètre de Martinelli, X

Figure 28 : Multiplicateur de l'air (t/JaiJ en fonction du paramètre de Martinelli (x) pour l'ensemble
des vitesses débitantes correspondantes aux configurations semi-annulaire et annulaire. a) : cas du
microcanal en verre,. b) cas du microcanal en quartz.

Les points expérimentaux correspondants aux configurations à bulles, à poches et à


poches-annulaire peuvent être approchés par une corrélation similaire à celle de Chisholm
(1967) :
(Eq.24)

où a et p sont des constantes.


En minimisant la somme de l'écart entre les valeurs de <Pair expérimentales et calculées (Eq.
24):
N

Sy = L (Y"XP'i - y;'alc,i)
1
(Eq.25)

les valeurs de a et p sont déterminées :


- pour le microcanal en verre: a = 1,45 et p = -0,01. D'où:

<DG = 1 + 1,45X- 0,01X 2 (Eq.26)

- pour le microcanal en quartz: a = 1,5 et p = -0,01. D'où:


2
<DG = 1 + 1,5X- 0,01X (Eq.27)

151
La constante ~ est égale pour les deux microcanaux, alors que a est légèrement différent.

100 100
Configurations Configurations

o Bulles '" Poches


a b
-! '" Poches - Poches-annulaire
..: -!
..
~
."
~
- Poches-annulaire
~
..:

.
::> ."
10 !5 10
~
.!!
C.
~
.!!
=§ C.
:;; ~
:;;

10 100
10 100
Paramètre de Martinelli, li: Paramètre de Martinelli, X

Figure 29: Multiplicateur de l'air (t/JaiJ enfonction du paramètre de Martinelli (z) pour l'ensemble
des vitesses débitantes correspondantes aux configurations à bulles, à poches et à poches-annulaire.
a) : cas du microcanal en verre,. b) cas du microcanal en quartz.

Selon la figure 28, le multiplicateur de l'air (<Pair) dépend, pour les configurations semi-
annulaire et annulaire, de la vitesse débitante de l'eau. Cette dépendance est prise en compte
sous forme du nombre de Reynolds de l'eau (Reeau) à travers le paramètre C dans la
corrélation de Chisholm (1967). Et en utilisant la forme proposée par Yue et al. (2004) (Eq.
47, Chap. 11.1).
(Eq.28)

Les constantes K, m et n sont déterminées en minimisant la somme de l'écart entre les valeurs
de <Pair expérimentales et calculées (Eq. 25 et 29) :

<I>~ = 1 + kX Re~ X+ X
m 2
(Eq.29)

Les valeurs de K, m et n sont déterminées :


pour le microcanal en verre: K = 0,3 ; m = -0,14 et n = 0,58. D'où:
rjJ~ = 1+ 0,3 X-O,14 Re~58 X + X 2 (Eq.30)

pour le microcanal en quartz: K = 0,3 ; m = -0,15 et n = 0,59. D'où:


rjJ~ = 1+ 0,3 X-O,15 Re~,59 X + X 2 (Eq.31)

Sur la figure 30 sont comparées les pertes de pression mesurées et calculées à partir des
corrélations (Eq. 30) et (Eq. 31) respectivement pour le microcanal en verre et celui en quartz.

152
140 90
Configurations
.;;eU Configurations
"e
Ri <> Semi-annulaire
Q.
<> Semi-annulaire a Q. b
D Annulaire
~ 105 D Annulaire ~
or
:SI
.,
oS
'5
60
::l
.9
1lI "
jij

"
c
.2
70 "c
.2
U> U>
U> U>

~
., ~., 30
35
"~., "~.,
Q. Q.

0 0
0 35 70 105 140 0 30 60 90
Perte de pression mesurée, (KPa.m"') Perte de pression mesurée, (KPa.m·' )

Figure 30: Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées pour l'ensemble des
vitesses débitantes correspondantes aux configurations semi-annulaire et annulaire. a): cas du
microcanal en verre; b) cas du microcanal en quartz.

On constate donc que les pertes de pression mesurées et calculées sont pratiquement
égales pour chacun des milieux.

Dans le tableau 7 sont regroupées les valeurs de l'erreur relative moyenne et la déviation
standard entre les pertes de pression expérimentales et calculées.
Dans le cas des configurations à bulles, à poches et à poches-annulaire, les pertes de
pression sont calculées par les corrélations (Eq. 26) et (Eq. 27) respectivement pour le
microcanal en verre et en quartz. Dans le cas des configurations semi-annulaire et annulaire,
les pertes de pression sont calculées par la corrélation (Eq. 30) pour le microcanal en verre et
par la corrélation (Eq. 31) pour le microcanal en quartz.

Microcanal en verre Microcanal en quartz


Configurations <e> (%) cr(%) <e> (%) cr (%)
Bulles, poches et poches-
8,86 5,5 13,22 12,16
annulaire (Eq. 26-27)
Semi-annulaire et annulaire
5,92 5,47 5,22 3,52
(Eq.30-31)
Tableau 7: Erreurs relatives moyennes et déviations standards entre les pertes de pression mesurées
et calculées en utilisant les corrélations (Eq. 26-27, 30-31) dans le cas des microcanaux en verre et en
quartz.

153
Comme on peut le constater à partir des corrélations Eqs. 26-27 et 30-31, pour une
même valeur de X donnée, le multiplicateur de l'air (<Pair) est pratiquement le même pour les
microcanaux en verre et en quartz. Ceci est également illustré sur la figure 31 où les valeurs
de <Pair en fonctions de X sont superposées pour les deux milieux. Cette superposition implique
donc que les effets de la mouillabilité, du diamètre et de la géométrie des microcanaux sont
négligeables.

100 - r - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Configurations Eau-air
o Bulles
b. Poches } Microcanal en
~

ï'li
-e- - Poches-annulaire verre
.: <> Semi-annulaire
~ Cl Annulaire
CIl A Poches )
...
"C
l
~ Poches-annulaire Microcanal en

-::J
CIl
m
.!:!
C.
10 () Sem i-annulaire
n Annulaire
r
J
quartz

:;::;
:;
:::liE

1-+---------.---------,---------;
0,1 10 100

Paramètre de Martinelli, X

Figure 31 : Comparaison entre les résultats expérimentaux obtenus dans le microcanal en verre et
celui en quartz. Les expériences ont été réalisées avec l'eau et l'air.

2.2.2. Ecoulements huile-air

Le multiplicateur de l'air (<Pair) est représenté en fonction du paramètre de Martinelli (X)


sur la figure 32 pour le microcanal en verre et sur la figure 33 pour le microcanal en quartz.
Les courbes obtenues sont paramétrées par la vitesse débitante d'huile. Les configurations
d'écoulements identifiées précédemment dans les paragraphes (1.1.1.2) et (1.1.2.2) sont
également présentées sur ces figures. La corrélation de Chisholm (1967) qui correspond à C =
5(I_e-319D) et la relation établie à partir du modèle annulaire avec l'huile en contact de la paroi
sont également superposées sur ces figures :

154
Les résultats montrent que :
pour une vitesse débitante liquide donnée, le multiplicateur de l'air (<Pair) croît
lorsque le paramètre de Martinelli (X) augmente. Cela signifie que, pour un débit
d'huile fixé, lorsqu'on augmente le débit d'air (X diminue), la perte de pression
diphasique augmente (<Pair augmente).
Comme dans le cas de la configuration annulaire-onduleux de l'écoulement eau-air,
(<Pair) ne semble pas dépendre que du paramètre de Martinelli (X). Le multiplicateur
de l'air correspondant à ces points expérimentaux est représenté en fonction du
paramètre de Martinelli sur la figure 34. Une série de courbes paramétrées par la
vitesse débitante de l'huile est donc observée. En effet, pour un X fixé, le
multiplicateur de l'air (<Pair) dépend des vitesses débitantes de l'huile. <Pair augmente
lorsque la vitesse débitante du liquide augmente. En revanche, le multiplicateur de
l'air correspondant aux cas des configurations à poches et à poches-annulaire ne
semble pas dépendre des vitesses débitantes de l'huile.

D'autre part, les figures 32 et 33 montrent que pour les faibles vitesses débitantes de
l'air, correspondantes au cas de la configuration à poches, les pertes de pression
expérimentales sont décrites à la fois par le modèle annulaire et par la corrélation de Chisholm
(1967) avec C = 5(I_e-319D). Les points expérimentaux correspondant à la configuration
annulaire-onduleux peuvent être décrits par la corrélation de Chisholm aux faibles vitesses
débitantes de l'huile. Pour les fortes vitesses débitantes d'huile, les résultats expérimentaux
dévient de cette corrélation et ont tendance à s'approcher du modèle annulaire.

155
100 . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Configurations Huile-air

b. Poches
- Poches-annulaire
~

~ c Annulaire-onduleux
..:
~
..
CIl
"C
10
-
;:,
CIl
I II
.S:!
a.
:;::;
'3
::lE

Corrélation de Chisholm:
C = 5(1_e' 319D )

10 100
Paramètre de Martinelli, X

Figure 32: Multiplicateur de l'air (tPaiJ en fonction du paramètre de Martinelli (x) pour l'ensemble
des vitesses débitantes explorées. Les expériences ont été réalisées dans le microcanal en verre.

100 . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Configurations Huile-air
b. Poches
- Poches-annulaire
c Annulaire-onduleux

10

Corrélation de Chisholm:
C = 5(1_e- 319D )

10 100
Paramètre de Martinelli, X

Figure 33 : Multiplicateur de l'air (tPair) en fonction du paramètre de Martinelli (x) pour l'ensemble
des vitesses débitantes explorées. Les expériences ont été réalisées dans le microcanal en quartz.

156
10,-------------------, 10 - , - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,

03,08 02,28
05,4 04,57
07,72 06,85
+ 11,58 + 9,14
-13,89 x 11,42
-13,71

10 10
Paramètre de Martinelli, X Paramètre de Martinelli, X

Figure 34: Multiplicateur de l'air (t/Jair) en fonction du paramètre de Martinelli (z) pour l'ensemble
des vitesses débitantes correspondantes à la configuration annulaire-onduleux. a) : cas du microcanal
en verre; b) cas du microcanal en quartz.

Dans le cas de la configuration poches-annulaire, les résultats expérimentaux peuvent


être également décrits par la corrélation de Chisholm (1967). En revanche, ces points
expérimentaux sont légèrement sur-estimés par le modèle annulaire.
Pour l'ensemble des configurations d'écoulement identifiées, les valeurs de l'erreur
relative moyenne et la déviation standard sont regroupées dans le tableau 8.

Microcanal en verre Microcanal en quartz


<e> (%) a(%) <e> (%) a(%)
Modèle annulaire 10,95 6,13 20,12 12,17
Corrélation de Chisholm,
7,03 4,64 11,06 8,36
C = 5(1_e-319D)
Tableau 8 : Erreurs relatives moyennes et déviations standards entre les pertes de pression mesurées
et calculées pour l'ensemble des configurations d'écoulement observées.

On peut constater que la corrélation de Chisholm avec C = 5(1_e-319D) prédit l'ensemble


des points expérimentaux avec une précision satisfaisante. Les pertes de pression mesurées et
calculées à partir de cette dernière corrélation sont comparées sur la figure 35.

157
400 300 . , . - - - - - - - - - - - - - - - - " " 7 1

,,; a ~ b
ai ai o
0. Co
~ 300 ~
or
'CII or 200
:; 'CII
:;
.l,!
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III

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.2
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6
li)
li) in
e
Co Configurations
li)

~ 100 Configurations
CIl
." 100 CIl
."
A Poches A Poches

CIl - Poches-annulaire -ê
0. CIl - Poches-annulaire
0.
o Annulaire-onduleux o Annulaire-onduleux
O-JL--------r------,-------!
300 400 o 100 200 300
Perte de pression mesurée, (KPa.m·') Perte de pression mesurée, (KPa.m.')

Figure 35 : Comparaison entre pertes de pression mesurées et calculées en utilisant la corrélation de


Chisholm avec C = 5{1_e- 319D) pour l'ensemble des configurations d'écoulements. a): cas du
microcanal en verre,. b) cas du microcanal en quartz.

Comme cela a été illustré sur la figure 34, les courbes représentant le multiplicateur de
l'air (<Pair) en fonction du paramètre de Martinelli X sont paramétrées, dans le cas de la
configuration annulaire-onduleux, par la vitesse débitante d'huile. Comme pour les
écoulements eau-air, cette dépendance est prise en compte sous forme du nombre de Reynolds
de l'huile (R~uile) à travers le paramètre C dans la corrélation de Chisholm (1967) en utilisant
la forme proposée par Yue et al. (2004) (Eq. 27).

Les constantes K, m et n sont déterminées en minimisant la somme de l'écart entre les


valeurs de <Pair expérimentales et calculées (Eq. 25 et 29) :
Les valeurs de K, m et n sont donc déterminées :
pour le microcanal en verre: K = 4; m = -1,1 et n = 0,45. D'où:
t/J~ =1+4x-I,IRe~,45X+ X2 (Eq.32)

pour le microcanal en quartz: K = 3 ; m = -1,15 et n = 0,42. D'où:


t/J~ = 1+ 3X- I,15 Re~,42 X + X 2 (Eq.33)

Sur la figure 36 sont comparées les pertes de pression mesurées et calculées à partir de
la corrélation (Eq. 32) pour le microcanal en verre et par la corrélation (Eq. 33) pour le
microcanal en quartz. Ces figures montrent que les pertes de pression mesurées et calculées
dans le cas du microcanal en verre sont pratiquement identiques pour l'ensemble des vitesses
débitantes d'huile. Par contre, pour le microcanal en quartz, les pertes de pression mesurées et

158
calculées ont tendance à s'éloigner pour les fortes vitesses débitantes d'huile (Vhuile > 9,14
cm/s).

400 300

a 'Ç b
.
"'E
0. 0.
..
~ 300 ~ DO 0 DO 0

.v
'a>
ai' 200
~ ~ 000
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0
l: 200 0 000
.9 l: oEIJ
0
IJ) 0
IJ) "iii
e en Ed'9
Co
a>
~ 100
"tl 100 a>
Configurations "tl Configurations
~a> -êa>
0. o Annulaire-onduleux o Annulaire-onduleux
0.

0 0
0 100 200 300 400 0 100 200 300
Perte de pression mesurée, (KPa.m-'l Perte de pression mesurée, (KPa.m-'l

Figure 36: Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées pour l'ensemble des
vitesses débitantes correspondantes à la corifiguration annulaire-onduleux. a) : cas du microcanal en
verre,. b) cas du microcanal en quartz.

Les valeurs de l'erreur relative moyenne et la déviation standard pour l'ensemble des
configurations d'écoulements observées sont regroupées dans le tableau 9. Les pertes de
pression correspondantes aux configurations à poches et à poches-annulaire sont calculées à
partir de la corrélation de Chisholm (1967) en tenant compte de la valeur C = 5(1_e-319D)
proposée par English et Kandlikar (2005). Et dans le cas de la configuration annulaire-
onduleux les pertes de pression sont calculées à partir des corrélations (Eq. 32) et (Eq. 33)
respectivement pour le microcanal en verre et celui en quartz.

Microcanal en verre Microcanal en quartz


Poches et Annulaire- Poches et Annulaire-
Configurations
poches-annulaire onduleux poches-annulaire onduleux
<ey> (%) 6,24 3,93 10,76 7,8
ay(%) 4,06 2,98 11,51 4,6
Tableau 9 : Erreurs relatives moyennes et déviations standards entre les pertes de pression mesurées
et calculées pour l'ensemble des configurations d'écoulements identifiées.

En examinant les valeurs des constantes K, m et n dans les corrélations Eqs. 32-33 on
peut constater que pour un même X donné, les multiplicateurs de l'air ($air) sont proches pour

159
Chapitre 11.3.- Ecoulements diphasiques liquide-gaz / Résultats expérimentaux et interprétations
------------------------------------------------------------------------------------------------------- ---------------

les deux microcanaux. Cela signifie que, pour un même rapport de débit d'huile et de gaz, le
rapport de la perte de pression diphasique sur la perte de pression monophasique air est
pratiquement identique.

2.2.3. Ecoulements huile-COz

Le multiplicateur de COz ($coz) est représenté en fonction du paramètre de Martinelli


(X) sur le figure 37 pour un écoulement huile-COz dans le microcanal en verre. Les courbes
obtenues sont paramétrées par la vitesse débitante de 1'huile. Les configurations
d'écoulements identifiées précédemment dans le paragraphe (1.1.1.2) sont également
présentées sur cette figure. Sur cette figure sont également tracées:
- la corrélation de Chisholm (1967) qui correspond à C = 5(1_e-319D),
- la relation établie à partir du modèle annulaire avec l'huile en contact de la paroi.

100 , . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Configurations

b. Poches
- Poches-annulaire
o Annulaire-onduleux

Corrélation de Chisholm:
C = 5(1_e- 319D )

10 100
Paramètre de Martinelli, X

Figure 37: Multiplicateur de CO2 (rPC02) enfonction du paramètre de Martinelli (;c) pour l'ensemble
des vitesses débitantes explorées. Les expériences ont été réalisées dans le microcanal en verre.

160
Les résultats montrent que :
- pour une vitesse débitante liquide donnée, le multiplicateur de CO2 (<PC02) croît lorsque
le paramètre de Martinelli (X) augmente. Cela signifie que, pour un débit d'huile fixé,
lorsqu'on augmente le débit de CO2 (X diminue), la perte de pression diphasique
augmente (<PC02 augmente).
- comme pour les écoulements huile-air précédents, dans le cas de la configuration
annulaire-onduleux, <PC02 ne semble pas dépendre que du paramètre de Martinelli (X).
Une série de courbes paramétrées par la vitesse débitante de l'huile est observée. En
effet, pour un X fixé, le multiplicateur de gaz (<PC02) dépend des vitesses débitantes de
l'huile. <PC02 augmente lorsque la vitesse débitante d'huile augmente. En revanche, le
multiplicateur de C02 correspondant aux cas des configurations à poches et à poches-
annulaire ne semble pas dépendre des vitesses débitantes de l'huile.

D'autre part, la figure 37 montre que la relation établie à partir du modèle annulaire,
huile en contact de la paroi, peut décrire les pertes de pression mesurées dans l'écoulement à
poches et sur-estime celles mesurées dans des écoulements à poches-annulaire et annulaire-
onduleux. En revanche, la corrélation de Chisholm (1967) peut décrire l'ensemble des
résultats expérimentaux en tenant compte de la valeur de C = 5(l_e-319D) proposée par English
et Kandlikar (2005) avec une erreur relative moyenne de Il,56 % et une déviation standard
égale à 7,63 %.

Sur la figure 38-a sont comparées les pertes de pression mesurées et celles calculées à
partir de la corrélation de Chisholm avec C = 5(l_e-319D) pour l'ensemble des configurations
d'écoulement. La figure 38-b compare les pertes de pression mesurées aux pertes de pression
calculées à partir du modèle annulaire pour les configurations à poches et à poches-annulaire.

161
300 300
Configurations Configurations b
a
"1; A Poches "1; A Poches
co co t#'
Q. - Poches-annulaire
~ D ccc
Q.
~ 200
- Poches-annulaire =-":.-
ai
200 o Annulaire-onduleux iP....... ai
.""S .""S tp>.
.!l .!l
0:0
co

,.."
c
co
"
c '-
...
0 .9
100 100
~ ~ '-
"
"Cl
"
"Cl

~ "
t:
"
Q.
"
Q.

0-1"-------,--------.--------1 O-l"--------.-------.----------i
o 100 200 300 o 100 200 300
Perte de pression mesurée, (KPa.m") Perte de pression mesurée, (KPa.m")

Figure 38: Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées. a): à partir de la
corrélation de Chisholm; b) à partir du modèle annulaire.

En appliquant la corrélation (Eq. 29) au cas de la configuration annulaire-onduleux, les


constantes K, m et n sont déterminées par l'optimisation de la somme de l'écart entre les
valeurs de <PC02 expérimentales et calculées (Eqs. 25 et 29) :

Les valeurs de K, m et n sont donc déterminées: K = 2; m = -1,2 et n = 0,5. D'où:


t/J~ =1+2x-l,2Re~,5X+ 1'2 (Eq.35)

Cette corrélation permet de prédire les pertes de pression expérimentales avec une erreur
relative moyenne de 6,08 % et une déviation standard de 4,33 %.

Les pertes de pression mesurées sont comparées aux pertes de pression calculées à partir de la
corrélation (Eq. 35) sur la figure 39.

162
300
Configurations
......
E [] Annulaire-onduleux

11.
~
ai 200
'Cl)
'3
~
l'Il
U
s::::
.2
li)

.. 100
li)
Cl)

c-
Cl)

-"..
Cl)

Cl)
11.
0
0 100 200 300
Perte de pression mesurée, (KPa.m"1)

Figure 39 : Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées à partir de la corrélation
(Eq.32).

On constate que les pertes de preSSIOn calculées s'éloignent légèrement de celles


mesurées au fur et à mesure que les vitesses débitantes d'huile augmentent.

Les résultats obtenus dans le cas des écoulements huile-air et huile-C0 2 sont comparés
sur la figure 40. Le rapport de la perte de pression diphasique sur la perte de preSSIOn
monophasique huile est représenté en fonction de la fraction volumique d'huile.
On constate que pour une même fraction volumique d'huile, le rapport de la perte de
pression diphasique sur la perte de pression monophasique huile est pratiquement le même.
Cela veut dire que, dans un milieu initialement saturé en huile, l'injection d'une fraction
volumique de C02 va engendrer la même augmentation de la perte de pression que lorsqu'on
injecte la même fraction volumique d'air.

163
10 . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - .
Huile-air et huile-C02

. .~~'!!~~
Configurations

b. Poches
Huile-air - Poches-annulaire
{
o Annulaire-onduleux
Poches
Huile-C02 Poches-annulaire
Annulaire-onduleux
0,1 + - - - - - - - - - - , ; - - - - - - - - - , - - - - - - - - - 1
0,001 0,01 0,1
Fraction volumique cie j'huile, Vhuil.,l(Vhuile+Vgaz)

Figure 40 : Comparaison entre les pertes de pression mesurées dans le cas des écoulements huile-air
et huile-C02 dans le microcanal en verre.

3. Conclusions

Les résultats des mesures des pertes de pression et de la visualisation des structures
d'écoulements diphasiques liquide-gaz ont été présentés. Ces résultats sont obtenus avec les
écoulements eau-air, huile-air et huile-C02 dans des microcanaux en verre et en quartz. Les
différents résultats ont été ensuite interprétés au moyen du modèle homogène et des
corrélations basées sur l'approche de Lockhart-Martinelli.

3.1. Les cartographies d'écoulements liquide-gaz

Pour toute la gamme des débits explorée, les configurations des écoulements eau-air,
huile-air et huile-C02 ont été identifiées au moyen du dispositif optique décrit précédemment
dans le chapitre II.2. Ces différentes configurations d'écoulements se ressemblent pour le
microcanal en verre et en quartz. En revanche, une différence est observée entre les
configurations d'écoulements eau-air et huile-air ou huile-C02 :
- configuration à poches : les poches de gaz sont généralement caractérisées par des
longueurs différentes. Dans le cas du couple de fluides eau-air, le diamètre des poches est

164
pratiquement égale à 90 % de la largeur du microcanal. Alors que pour le couple de fluides
huile-air ou huile-C02, ce diamètre correspond à 60 % de la largeur du microcanal.
- configuration annulaire et annulaire-onduleux: des petites bulles de gaz dispersées
dans l'huile ont été observées dans le cas de l'écoulement annulaire huile-air et huile-C02.
Ceci n'a pas été observé dans le cas de l'écoulement eau-air. Les interfaces huile-gaz sont
également caractérisées par un phénomène d'ondulation d'où le nom d'annulaire-onduleux.
Le diamètre de la phase gazeuse, dans le cas des configurations annulaire et annulaire-
onduleux, est comparable à celui des poches de gaz pour chaque couple de fluides. Les
différences observées entre les configurations d'écoulements huile-air et eau-air montrent que
ces dernières sont affectées par les propriétés physiques des liquides, notamment la viscosité
dynamique et la tension superficielle.
Les différentes configurations d'écoulements identifiées pour l'ensemble des vitesses
débitantes explorées ont permis de réaliser des cartographies d'écoulements pour chaque
couple de fluides. Les transitions entre les différentes structures d'écoulements ont été
identifiées et comparées avec les transitions établies analytiquement par Mishima et Ishii
(1984) et Weisman et al. (1979). Ces comparaisons montrent que:
- pour ies écoulements eau-air (Fig 2 et 6), la transition entre les configurations à poches
et à poches-annulaire présente une déviation par rapport à la transition vers l'écoulement
intermittent de Mishima et Ishii (1984). Cette déviation croît au fur et à mesure que la vitesse
débitante de l'eau augmente. En effet, la transition de Mishima et Ishii (1984) prévoit un
écoulement intermittent aux fortes fractions volumiques du gaz. Les transitions entre les
configurations semi-annulaire et annulaire sont également comparées avec les transitions de
Mishima et Ishii (1984) et de Weisman et al. (1979). Ces transitions sont différentes de celles
déduites de nos expériences. En revanche, on peut constater que la transition vers
l'écoulement annulaire de Mishima et Ishii (1984) est très proche de la transition vers
l'écoulement semi-annulaire décrit dans les paragraphes précédents.
La transition entre les configurations à bulles et à poches, dans le cas du microcanal en
verre, s'écarte également de la transition vers la configuration à poches de Mishima et Ishii
(1984). Cette dernière prévoit la configuration à poches à des faibles vitesses débitantes du
gaz (Fig. 2).
A partir des cartographies des figures 2 et 6, on peut déduire que les transitions entre les
différentes configurations d'écoulements eau-air dans le microcanal en verre et en quartz sont
très proches.

165
- pour les écoulements huile-gaz (Fig. 4 et 8), les transitions observées ont été également
comparées avec les transitions de Mishima et Ishii (1984) et Weisman et al. (1979). Pour les
deux microcanaux, la transition entre les configurations à poches et à poches-annulaire est très
proche de la transition poches-intermittente de Mishima et Ishii (1984). En revanche, les
transitions vers la configuration annulaire sont différentes. En effet, la transition de Mishima
et Ishii prévoit un écoulement annulaire pour des vitesses débitantes de gaz moins élevées que
celles obtenues expérimentalement.

3.2. Les pertes de pression

Les résultats de mesures des pertes de pression en fonction des vitesses débitantes des
fluides ont montré que, pour une même vitesse débitante de gaz, l'augmentation de la vitesse
débitante de liquide a pour conséquence une croissance de la perte de pression (Fig. 9-13). Par
contre, pour une vitesse débitante d'eau ou d'huile fixée, on observe une forte augmentation
de la perte de pression aux faibles vitesses débitantes de gaz puis une diminution.
L'observation des structures d'écoulements a montré que cet accroissement correspond à
l'apparition de la configuration à bulles et à poches et que la diminution correspond au cas de
la configuration à poches-annulaire. Cette diminution est de plus en plus prononcée lorsque la
vitesse débitante du liquide augmente. Pour les fortes vitesses débitantes du gaz, le cas de
l'écoulement annulaire, la perte de pression croît de manière quasi-linéaire lorsque la vitesse
débitante du gaz augmente.
Ces différents résultats expérimentaux sont interprétés au moyen du modèle homogène
et des corrélations basées sur l'approche de Lockhart-Martinelli.

3.2.1. Modèle homogène


• Ecoulements eau-air

L'interprétation des résultats expérimentaux à partir du modèle homogène (Fig. 16 et


17) montre que, lorsque la viscosité dynamique du mélange est estimée par le modèle de
Beattie et Whalley (1982), les pertes de pression mesurées dans les écoulements eau-air sont
correctement décrites par la loi des écoulements monophasiques en régime laminaire.
Cependant, une déviation des points expérimentaux est observée pour un nombre de Reynolds
du mélange supérieur approximativement à 800. Cette déviation a été observée dans le cas de

166
l'écoulement annulaire et peut être attribuée aux effets d'inertie qui deviennent de plus en
plus dominants.

• Ecoulements huile-air et huile-C02

La viscosité dynamique du mélange de Beattie et Whalley (1982), utilisée pour décrire


les pertes de pression obtenues dans les écoulements eau-air, ne permet pas de caler le modèle
homogène pour les écoulements huile-gaz. Cependant, la viscosité dynamique de Dukler et al.
(1964) donne, dans certains cas, une bonne estimation de la viscosité du mélange diphasique.
- dans le cas du microcanal en verre, en utilisant la viscosité dynamique de Dukler et al.
(1964), le modèle homogène permet de prédire les pertes de pression obtenues dans les
écoulements huile-C02 (Fig. 24) avec une erreur relative moyenne de 7,4 %. En revanche, ce
modèle de viscosité ne permet pas de caler le modèle homogène dans le cas de l'écoulement
huile-air (Fig. 19). Le modèle de viscosité décrit par la relation (Eq. 20) permet, dans le cas de
l'écoulement huile-air, de caler le modèle homogène avec une erreur relative moyenne de
6,97%.
- dans le cas du microcanal en quartz (Fig. 20), le modèle de viscosité dynamique de
Dukler et al. (1964) permet de caler le modèle homogène, pour les écoulements huile-air, avec
une erreur relative moyenne de 10 %. Cependant, une déviation par rapport à ce modèle est
également observée pour les nombres de Reynolds du mélange supérieurs approximativement
à 80. Ceci peut être dû aux effets d'inertie qui se manifestent lorsque les vitesses débitantes
des fluides augmentent.

3.2.2. Modèle de Lockhart-MartineUi


ID Ecoulements eau-air

Pour les écoulements eau-air, on constate que le multiplicateur de l'air (<!>air) en fonction
du paramètre de Martinelli (X) varie différemment des corrélations de Chisholm (1967)
proposées pour les écoulements liquide-gaz en conduites (Fig. 26-27). Ces corrélations ne
permettent pas de décrire les résultats expérimentaux. Cependant, les points expérimentaux
correspondants aux configurations à bulles, à poches et à poches-annulaire peuvent être
décrits par une corrélation similaire à celle de Chisholm (Eq. 28, Chap 11.1) comme le montre
la figure 29, elle est de la forme:

167
Le coefficient a est différent pour les deux microcanaux tandis que ~ est constant.
Pour les points expérimentaux qui correspondent au cas des configurations seml-
annulaire et annulaire, la figure 29 montre que le multiplicateur de l'air ne dépend pas
uniquement de X mais aussi de la vitesse débitante du liquide. <Pair croît lorsque la vitesse
débitante d'eau augmente. La corrélation de Yue et al. (2005) a été utilisée pour tenir compte
de ce paramètre (Eq. 26). En déterminant les différentes constantes par optimisation, les
corrélations obtenues permettent de décrire correctement les pertes de pression comme le
prouve la figure 30.

III Ecoulements huile-air et huile-C02

L'évolution du multiplicateur de gaz <pgaz en fonction du paramètre de Martinelli X peut


être décrit, pour les écoulements huile-air et huile-COz, par la corrélation de Chisholm (Eq.
28, Chap II.1) en tenant compte de la valeur C = 5(1_e-319D) proposée par English et Kandlikar
(2005). Le tableau 10 regroupe les valeurs de l'erreur relative moyenne et la déviation
standard pour l'ensemble des points expérimentaux obtenu avec les écoulements huile-gaz.
On constate que, dans le cas de l'écoulement huile-air dans le microcanal en verre, le
modèle annulaire permet également une prédiction satisfaisante des pertes de pression. Par
contre, pour les écoulements huile-COz dans le microcanal en verre et huile-air dans le
microcanal en quartz, le modèle décrit moins bien les résultats expérimentaux. Cependant, ce
dernier peut donner une estimation satisfaisante des pertes de pression dans le cas des
configurations à poches et à poches-annulaire. Le multiplicateur de l'air, comme le montre la
figure 33, dépend du paramètre X et de la vitesse débitante d'huile. La corrélation de Yue et
al. (2005), utilisée précédemment pour les écoulements eau-air, donne une bonne prédiction
de ces points expérimentaux.

168
Microcanal en verre Microcanal en quartz
Huile-air Huile-C02 Huile-air
<e> (%) cr (%) <e> (%) cr (%) <e> (%) cr(%)

Corrélation de Chisholm 7,03 4,64 11,56 7,63 II,06 8,36


Modèle annulaire 10,95 6,13 24,32 10,8 20,12 12,17
Tableau 10: Erreur relative moyenne et déviation standard obtenues à partir des différents modèles
pour l'ensemble des points expérimentaux.

A partir des différentes corrélations examinées précédemment, on peut constater que les
multiplicateurs de phases dépendent des propriétés physiques des liquides, comme le montre
également la figure 41.

100,..-------------------, 100,..-------------------,
Configurations Microcanal en verre Configurations Microcanal en quartz
a Bulles
'" Poches '" Poches
.... Poches-annulaire .... Poches-annulaire Huile-air
0' Semi-annulaire
0- Semi-annulaire tif
cMnulaire nHuile-air [] Annulaire
Poches Poches
.", Poches-annulaire pJi Poches-annulaire
Cl Annulaire-onduleux u Annulaire-onduleux

1+-------.------,-------; 1+--------,-------,---------1
0,1 10 100 0,1 10 100
Paramètre de Martinelli, X Paramètre de Martinelli, X

Figure 41 : Comparaison entre les résultats expérimentaux obtenus dans le cas de l'écoulement eau-
air et huile-air.

Selon cette figure pour un même paramètre de Martinelli (X), le rapport de la perte de
pression diphasique sur la perte de pression monophasique air est plus élevé dans le cas du
couple eau-air. Cela est équivalent à dire que, pour une même fraction volumique d'air le
rapport de la perte de pression diphasique sur la perte de pression monophasique du liquide
seul est plus élevé dans le cas de l'eau. Ce que l'on pouvait déjà tirer à partir des figures
représentant l'évolution de la perte de pression en fonction des vitesses débitantes des fluides
(Figs. 9-13).

169
170
Chapitre II.4

Ecoulements diphasiques liquide-liquide 1


Résultats expérimentaux et interprétations

Ce chapitre présente les résultats expérimentaux obtenus avec des écoulements


diphasiques liquide-liquide ainsi que leurs interprétations. Les expériences ont été réalisées en
suivant les protocoles décrits dans le chapitre II.2.

Le chapitre est divisé en deux parties. Dans la première, nous décrivons qualitativement
les configurations d'écoulements identifiés et les différentes transitions sont analysées.
Ensuite, les mesures de la perte de pression sont présentées en fonction des débits
d'injections.
Dans la seconde partie, les différents résultats expérimentaux sont interprétés au moyen de
différents modèles. Ils sont d'abord analysés à partir du modèle homogène puis par les
corrélations basées sur l'approche de Lockhart-Martinelli. Les résultats obtenus sont ensuite
comparés et discutés.

1. Résultats expérimentaux

Les différentes configurations d'écoulements identifiées ainsi que les cartographies


d'écoulements réalisées dans le cas du microcanal en verre et dans le cas du microcana1 en
quartz sont présentées. Ensuite, les pertes de pression diphasiques sont analysées pour chaque
configuration d'écoulement.

171
1.1. Les configurations d'écoulements
1.1.1. Microcanal en verre

Comme signalé dans le chapitre II.2 (§. 7.2), deux séries d'expériences ont été réalisées
dans le cas d'un écoulement diphasique huile-eau:
le cas où le microcanal est initialement saturé en huile,
le cas où le microcanal est initialement saturé en eau.

1.1.1.1. Microcanal initialement saturé en huile

Les configurations d'écoulements liquide-liquide sont identifiées suivant la procédure


expérimentale décrite dans le chapitre II.2.
Pour chaque expérience, on fixe le débit d'huile et on injecte l'eau en augmentant son
débit par paliers de valeurs croissantes.
Dans la gamme de débits explorée, quatre configurations d'écoulements ont été identifiées:
configuration à gouttes: gouttes d'eau dispersées dans l'huile (Fig. l-a et l-b),
configuration à poches: poches d'eau dans l'huile (Fig. l-c et I-d),
configuration à poches-annulaire (Fig. l-e),
configuration annulaire (Fig. I-f).

Pour chaque débit d'huile fixé, à faible débit d'eau on observe des gouttes d'eau qui sont
dispersées dans l'huile. Ces gouttes sont caractérisées par une forme pseudo-sphérique et de
différents diamètres, mais ce dernier est généralement égal à la moitié du diamètre du
microcanal. Les gouttes d'eau peuvent s'écouler dans l'huile soit sous forme de séries de
gouttes en chapelet (Fig. l-a) soit séparées (Fig. l-b). Pour quantifier cette structure
d'écoulement et rendre sa description moins subjective, la forme de toutes ces gouttes est
analysée à partir des images enregistrées par la caméra. La figure 2 représente la sphéricité
des gouttes en fonction de leur élongation.

172
1-a : configuration à gouttes, les l-b : configuration à gouttes, 1-c : configuration ù poches
gouttes d ~au s'écoulent en les gouttes d'eau s'écoulent (taille moyenne)
séne. séparément.

1mm

[-d : configuration à poches l-e : configuration à 1-f: configuration annulaire


(grande ta i Ile) poches-annula ire

Figure J. Configurations d'écoulements huile-eau identifiées dans le microcCll1al en verre initialement


soturé en huile.

173
La sphéricité (roundness) est définie comme suit:

S _ 47l"S
ph - p2 (Eq. 1)

où S est la surface de la goutte suivant le plan XY (voir Chap. II.2),


P est le périmètre de la goutte.
L'élongation est définie comme étant le rapport du diamètre maXImum sur le diamètre
minimum de la goutte.
On constate donc que ces gouttes ont une sphéricité qui est supérieure à 0,7.
On peut remarquer que plus la forme de la goutte est sphérique plus sa sphéricité et son
élongation tendent vers l'unité.

0~'!8
o co
0 0
0
0,75 o 0
o 0 0 e5b
o CD 0 00
o

-
'Cl
"(j
";:
'Cl 0,5
J::
C.
CI)

0,25

O+-------,-----,-----,--------r-----i
0,5 1,5 2 2,5
° Elongation

Figure 2: Sphéricité des gouttes en fonction de l'élongation pour différentes vitesses débitantes
d'huile et d'eau.

Lorsque le débit d'eau augmente, la taille des gouttes augmente et l'écoulement à


poches se développe. Ces poches se caractérisent par une forme semi-cylindrique de
différentes longueurs (Fig. 1-c et 1-d). Cette longueur augmente lorsque le débit d'eau
augmente. En revanche, la distance entre les poches successives diminue.
Sur la figure 3 est présentée l'évolution de la sphéricité des gouttes et des poches d'eau en
fonction de la vitesse débitante de l'eau pour deux vitesses débitantes différentes de l'huile

174
(Vhuile= 7,72 et 6,17 cm.s- 1). Sur cette figure est également représentée la limite de la
sphéricité qui sépare les configurations à gouttes (Sphér > 0,7) et à poches (Sphér< 0,7).
On constate donc une chute de la sphéricité dès que l'écoulement à poches s'établit. Au
dessous de la droite (Sphér = 0,7), la sphéricité diminue ensuite rapidement et différemment en
fonction de la vitesse débitante d'huile lorsqu'on augmente la vitesse débitante de l'eau.

0,8
Sphér= 0,7
---<>- 7,72
-A-6,17
-
oCl)

'(3
.;::
oCl)
0,6

.c
a.
en 0,4

0,2

0
0 3 6 9 12 15
Vitesse débitante de l'eau (cm.s· 1)

Figure 3: Sphéricité des gouttes et des poches d'huile enfonction de la vitesse débitante de l'eau pour
deux vitesses débitantes d'huile.

En augmentant ensuite le débit d'eau, les poches s'attachent entre elles pour former une
série continue de poches et donc la configuration poches-annulaire se développe (Fig. 1-e).
Cette structure d'écoulement correspond à une transition entre les écoulements à poches et
annulaire. Lorsqu'on augmente ensuite le débit d'eau, la configuration annulaire (Fig. 1-f) se
développe. Dans ce dernier cas, l'huile est en contact avec la paroi du microcanal tandis que
l'eau s'écoule au centre.

L'identification de ces configurations pour l'ensemble des débits d'huile explorés a


permis d'établir la cartographie d'écoulement présentée sur la figure 4. La vitesse débitante de
l'huile est représentée en fonction de la vitesse débitante de l'eau. Chaque symbole représenté
sur cette cartographie correspond donc à une structure d'écoulement spécifique.

175
18
--
III
1
1
cloooo 0 o 0 o 0 o 0 0 0
Ë
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> 12
1
1
0000

:
0 0 0 0 0 0 0 Configurations

.9i
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I!;J 0 o 0 0 o 0 0 0 o Gouttes
t 6 Poches
CIl 1 ,

-
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.c
6
fo °
1000 °
i

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1
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i

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0

0
0

0
x Poches-annulaire
o Annulaire
'CIl
"t:l : 1
CIl
III o 6.:'~~ ,

.
.0 0 0 0 0 0

-III 6
CIl
:>
0
6XX 0.
.. o
,
0 0 0

0 10 20 30 40
Vitesse débitante de l'eau, Veau (cm.s' 1)

Figure 4: Cartographie de l'écoulement huile-eau dans le cas du microcanal initialement saturé en


huile. Les lignes noires correspondent aux transitions déterminées de nos expériences, les lignes
pointillées correspondent aux transitions de Taite! et Dukler (1977) et les lignes grises correspondent
aux transitions déduites des expériences de Fujii et al. (1994).

À partir de cette figure, on peut constater que la transition entre les écoulements à
gouttes et à poches (gouttes-poches) est nette, et la droite de transition établie entre ces deux
configurations a pour équation:
Vh = 2,33 Ve -1,5 (Eq.2)

où V e est la vitesse débitante de l'eau,


Vh est la vitesse débitante de l'huile,
Dans le cas des écoulements diphasiques liquide-liquide dans les larges canaux, la
transition entre les configurations à gouttes et à poches est généralement observée pour une
fraction volumique de la phase dispersée comprise entre 0,2 et 0,3 (Brauner 1990, Beretta et
al. 1997). Dans ce cas, la relation entre les vitesses débitantes des deux liquides prend la
forme suivante :

(Eq.3)

où E e= VJ(Ve+Vh) est la fraction volumique de la phase dispersée qui est l'eau dans notre
cas.

176
Dans la gamme de débits explorée, les relations (Eq. 2) et (Eq. 3) sont très proches lorsque la
fraction volumique d'eau est égale à 0,3.
Cette transition est comparée avec la transition de Taitel et Dukler (1977) qui a été
établie analytiquement pour les écoulements diphasiques liquide-gaz en conduites et présentée
sur la cartographie par des pointillés (Fig. 4). On remarque que cette transition gouttes-poches
établie analytiquement est décalée vers des vitesses débitantes plus élevées d'eau.
La comparaison de la transition gouttes-poches déduite de cette cartographie avec la
transition établie à partir des expériences de Fujii et al. (1994), présentée sur la figure 4 par la
droite grise, montre que celle-ci est décalée vers les vitesses débitantes d'eau plus faibles.
Rappelons que les expériences de Fujii et al. (1994) on été effectuées dans les conditions
de microgravité et dans un canal de 25 mm de diamètre. Cette différence observée entre les
transitions gouttes-poches peut être donc expliquée par l'effet de tension de surface qui est
plus important dans nos expériences.
La transition entre les configurations poche-annulaire et annulaire est représentée sur la
figure 4 par une droite noire de pente négative, cette transition montre un bon accord avec la
corrélation de Taitel et Dukler (1977). Par contre, dans le cas des expériences de Fujii et al.
(1994) la transition vers l'écoulement annulaire s'établie à des vitesses débitantes d'eau un
peu moins élevées. Cette différence est conforme avec celle observée dans le cas des
écoulements liquide-gaz. La transition entre les configurations à poches et annulaire s'établie
à des vitesses débitantes de gaz plus élevées au fur et à mesure que le diamètre du canal
diminue (Barnea et al. 1983, Mishima et Hibiki 1996, Zhao et Bi 2001).
On peut constater à partir de cette cartographie (Fig. 4) que la transition entre les
configurations à poches et à poches-annulaire n'est pas très nette.

1.1.1.2. Microcanal initialement saturé en eau

Pour chaque expérience, on fixe le débit d'eau et on injecte l'huile en augmentant son
débit par paliers de valeurs croissantes.
Dans la gamme de débits explorée, trois configurations d'écoulements ont été identifiées:
configuration à gouttes: gouttes d'huile dans l'eau (Fig. 5-a),
configuration semi-stratifiée (Fig. 5-b),
configuration stratifiée (Fig. 5-c).

177
À fort débit d'eau et à faible débit d'huile, on observe des gouttes d'huile dispersées
dans l'eau (Fig. 5-a). Comme dans le cas des gouttes d'eau dans l'huile, les gouttes d'huile
dans l'eau ont également une sphéricité supérieure à 0,7. En augmentant le débit d'huile, la
taille des gouttes augmente. Celles-ci forment ensuite un film continu d'huile (Fig. 5-b). Le
film d'huile s'écoule en contact avec la paroi du microcanal et au dessus de la phase eau, cette
configuration d'écoulement est qualifiée de semi-stratifiée. En augmentant ensuite le débit
d'huile la configuration d'écoulement précédente se transforme en écoulement stratifié
comme le montre la figure 5-c. Dans ce cas l'huile occupe toute la partie supérieure du
microcanal.
Contrairement au cas du microcanal initialement saturé en huile, la configuration à
poches n'est pas stable à cause de la coalescence rapide des poches pour former un film
continu d'huile.
L'écoulement stratifié est observé uniquement dans le cas du microcanal initialement
saturé en eau. Signalons que dans le cas des écoulements diphasiques liquide-gaz, dans les
microcanaux, cette structure d'écoulement est généralement absente à cause de la dominance
des forces de tension de surface par rapport aux forces de gravité. Le rapport entre les forces
de gravité et les forces de tension de surface (nombre de Bonde) est de l'ordre de 0,024. La
configuration stratifiée n'est probablement pas totalement contrôlée par les forces de la
gravité.

L'identification des structures d'écoulements pour les différents débits d'eau explorés a
permis d'établir la cartographie présentée sur la figure 6. La vitesse débitante de l'eau est
représentée en fonction de la vitesse débitante de l'huile. Cette figure montre que la transition
entre les configurations à gouttes et semi-stratifiée est bien réalisée et s'établit pour une
fraction volumique d'huile égale à 0,23. En revanche, la transition vers la configuration
stratifiée n'est pas claire.

178
1mm 1mm

5-a : configuration à gouttes 5-b : configuration semi- 5-c : confïguration strati fiée
stratifiée

Figure 5: Configurations d'écoulements huile-eau identifiées pour le microcanal en verre initialement


saturé en eau.

30
o 0 000 0 0 0 o X 0 0 0 0 0
III
E 25
~

>
.iil 20
o 0 000 0 :( 0 0 0 0 0 0 Configurations

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cu
o Gouttes
~
QI 15 0 0 0 x 0 0 0 0 0 0 0
x Sem i-s tratifié

-
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x x
0
0
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0

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0 o Stratifié

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"0
111
li)
li)
5 X 0 0 0 0 0 0 0 0 0
CIl ~~ X ~ 0 0 0 0 0 0 0 0
5 0 0 0 o 0 0 0 0 0 0
0
0 5 10 15 20
l
Vitesse débitante de l'huile, Vhuile (cm.s' )

Figure 6 Cartographie de l'écoulement huile-eau dans le cas du l17icrocanal initialement saturé en


eali. La droite noire correspond à la transition entre les configurations à gOllttes et semi-stratijiée.

179
1.1.2. Microcanal en quartz

Comme dans le cas du microcanal en verre les configurations d'écoulements sont


identifiées dans le cas où le microcanal est initialement saturé en huile et dans le cas où il est
initialement saturé en eau. Les résultats de ces observations sont analysés dans les
paragraphes suivants.

1.1.2.1. Microcanal initialement saturé en huile

Pour la gamme de débit explorée, trois configurations d'écoulements ont été identifiées:
- configuration à gouttes: gouttes d'eau dispersées dans l'huile (Fig. 7-a et 7-b),
- configuration à poches: poches d'eau dans l'huile (Fig. 7-c et 7-d),
- configuration annulaire (Fig. 7-e).

Pour chaque débit d'huile fixé, à faible débit d'eau on observe des gouttes d'eau
dispersées dans l'huile. Comme dans le cas du microcanal en verre, ces gouttes ont une forme
pseudo-sphérique et de différents diamètres, elles peuvent également s'écouler soit
individuellement soit sous forme d'une série de gouttes en contact comme le montre les
figures 7-a et 7-b. L'analyse de la sphéricité de certaines gouttes indique que celle-ci est
supérieure à 0,7.

Lorsqu'on augmente le débit d'eau, la taille des gouttes augmente et la configuration à


poches se développe. Ces poches sont caractérisées par une forme semi-cylindrique de
différentes longueurs (Figs 7-c et 7-d). La longueur de ces poches augmente en fonction du
débit d'eau et la distance séparant deux séries de poches diminue.
En augmentant ensuite le débit de l'eau, les poches coalescent et la configuration
annulaire se réalise comme le montre la figure 7-e. Cette structure d'écoulement est
caractérisée par une distribution régulière des deux fluides. En effet, l'huile s'écoule en
contact de la paroi du microcanal et l'eau au centre. La structure d'écoulement poches-
annulaire identifiée dans le cas du microcanal en verre n'est pas observée dans le cas présent.
L'écoulement annulaire se développe facilement à partir de la configuration à poches.

180
1mm

7-a : configuration à gouttes, les 7-b : configuration à gouttes, les


gouttes d'eau s'écoulent séparément. gouttes d'eau s'écoulent par série.

1mm

7-c : configuration à poches 7-d : configuration à poches 7-e : configuration annu [aire
(taille moyenne) (grande taille)
Figure 7: Configurations d'écoulements identifiées dans le microcana/ en quartz initialement saturé
en huile.

L'identification de différentes stmctures d'écoulement dans la gamme de débits


explorée a permis d'élaborer la cartographie de l'écoulement représentée sur la figure 8. La
vitesse débitante de l'huile est représentée en fonction de la vitesse débitante de l'eau. À partir
de cette figure, on peut constater que la transition entre les configurations à gouttes et à
poches (gouttes-poches) est claire, et la ligne de transition entre ces deux configurations a la
même équation que celle obtenue dans le cas du microcanal en verre (Eq. 2).

181
La comparaison de cette transition avec la corrélation de Taitel et Dukler (1977) montre
que cette dernière est décalée vers les vitesses débitantes d'eau plus élevées. Par contre, la
transition identifiée de nos expériences est décalée vers les vitesses débitantes d'eau plus
élevées par rapport à la transition déduite des expériences de Fuji et al. (1994).
La transition entre les configurations à poches et annulaire est également représentée sur
la figure 8 par une droite, cette transition s'établit à une vitesse débitante d'eau constante
(Veau = 9,5 cm.s· l ) pour l'ensemble des débits d'huile étudié.
La comparaison avec la corrélation de Taitel et Dukler (1977) montre un décalage de cette
dernière dans le cas des faibles vitesses débitantes d'huile. En revanche, la transition de Fujii
et al. (1994) est proche de celle que nous avons estimé.

20
~

0 0 0 0 0 0
!Il
E 16
~
.!1
":;
Configurations
.<:
>
.i
'S 12 o p 0 0 0 0 0 0 0 o Gouttes
::
QI
0 0 0 0 0 0 fj" Poches

--
"C 0. [J [J [J [J [J [J lJ
0 0 0 0 0 lJ
QI
8 o Annulaire
s::::
ni 0 0 0 0 0 0
:c
'QI
"C
'\0 0 0 0 0 0
QI
!Il
4
!Il
QI
=: 6,, 0 0 0 0 0
>
0 ""-",
0 15 30 45
Vitesse débitante de l'eau, Veau (cm.s· 1)

Figure 8: Cartographie de l'écoulement huile-eau dans le cas du microcanal initialement saturé en


huile. Les lignes noires correspondent aux transitions déterminées à partir de nos expériences, les
lignes en pointillées correspondent aux corrélations de Taitel et Dukler (1977) et les lignes grises
correspondent aux transitions déterminées expérimentalement par Fujii et al. (1994).

1.1.2.2. Microcanal initialement saturé en eau

Pour la gamme des débits étudiée, trois structures d'écoulements ont été observées:
configuration à gouttes: gouttes d'huile dispersées dans l'eau (Fig. 9-a),
configuration à poches: poches d'huile dans l'eau (Fig. 9-b),

182
configuration stratifiée (Fig. 9-c).

À fort débit d'eau et à faible débit d'huile, on observe des gouttes d'huile dispersées
dans l'eau comme le montre la figure 9-a. L'analyse de la forme de certaines gouttes d'huile
montre qu'elles ont une sphéricité supérieure à 0,7. En augmentant ensuite le débit d'huile, la
taille des gouttes augmente et la configuration à poches se développe (Fig. 9-b). Les poches
sont caractérisées par des formes semi-cylindriques d'une longueur limitée, comparée aux
poches d'eau dans l'huile, et d'une largeur égale à celle du microcanal.
Lorsqu'on augmente encore le débit d'huile les poches d'huile coalescent et forme un
film d'huile qui s'écoule au dessus de la phase eau qui est la plus dense, ceci correspond donc
à la configuration stratifiée (Fig. 9-c).

1mm

9-a : configuration à gouttes 9-b : configuration à poches 9-c : configuration stratifiée


Figure 9: Configurations d'écoulements identifiées dans le microcanal en quartz initialement saturé
en eau.

Pour l'ensemble des débits d'eau étudiés, l'identification de di fférentes structures


d'écoulements a permis de réaliser la cartographie représentée sur la figure 10. La vitesse
débitante de l'eau est représentée en fonction de la vitesse débitante de l'huile. On constate
que la transition entre les écoulements à gouttes et à poches correspond à une droite
d'équation:

Ve = 2,33Vh - 0,5 (Eq.4)

où Ve est la vitesse débitante de l'eau,


Vh est la vitesse débitante de l'huile,

183
Cette droite est très proche de celle correspondant à une fraction volumique de l'huile égale à
0,3.

30
0 0 0 0 0 0
.....,
tII
Ë 25
~ 0 0 0 0 0 0 Configurations

>
.'"
::1

20
~ o Gouttes
ra 0 0 0 0 0 0
J!!. !:>. Poches
CIl 15

-
"'0
CIl
1:
ra
;t:::
..c
10
0 0 0 0 0 0
o Stratifié

'CIl
"'0
CIl
tII
5 o o o o o o

-
tII
CIl
:;: o o o o o o
0
0 10 20 30 40 50
l
Vitesse débitante de l'huile, Vhuile (cm.s· )

Figure 10: Cartographie de l'écoulement huile-eau dans le cas du microcanal initialement saturé en
eau. La droite noire correspond à la transition entre les cOY'Jigurations à gouttes et à poches.

1.2. Pertes de pression

Comme pour les écoulements liquide-gaz, les gammes explorées des nombres de
Reynolds (Re), Capillaires (Ca) et de Bond (Bo) sont regroupées dans les tableaux 1,2 et 3.

Nombre de Reynolds (Re)


Microcanal en verre Microcanal en quartz
Remin Re max Remin Re max
Saturation Eau 10,9 199,7 7,7 404,65
initiale en huile Huile 0,32 3,23 0,48 4,4
Saturation Eau 16,62 109,76 22,65 228,85
initiale en eau Huile 0,36 4,17 0,28 9,35
Tableau 1 : Gammes des nombres de Reynolds (Re) étudiées au cours des expériences en écoulement
huile-eau pour les deux microcanaux initialement saturés en huile et en eau.

184
D'après le tableau 1, on remarque qu'à l'exception de l'huile à faibles vitesses
débitantes, les valeurs des nombres de Reynolds sont relativement élevés.

Nombre Capillaire (Ca)


Microcanal en verre Microcanal en quartz
Carnin Carnax Carnin Carnax
Milieux initialement
0,028 0,37 0,035 0,62
saturés en huile
Milieux initialement
0,031 0,287 0,033 0,59
saturés en eau
Tableau 2 : Gammes des nombres Capillaires (Ca) étudiées au cours des expériences en écoulement
huile-eau pour les deux microcanaux.

Nombre de Bond (Bo)


Microcanal en verre Microcanal en quartz
Huile-eau 0,0238 0,032
1

Tableau 3: Gammes des nombres de Bond (Bo) pour les écoulements huile-eau dans le cas des deux
microcanaux.

Comme on peut le constater à partir des tableaux 2 et 3, les effets de tension de surface
sont plus importants par rapport aux effets visqueux et de gravité.

1.2.1. Evolution des pertes de pression en fonction des débits


1.2.1.1. Microcanaux initialement saturés en huile

L'évolution de la perte de pression (dPIL) en fonction de la vitesse débitante de l'eau


(Veau) à différentes vitesses débitantes de l'huile (Vhuile) est représentée sur la figure Il pour le
microcanal en verre et sur la figure 12 pour le microcanal en quartz. Les configurations
d'écoulement exposées dans les paragraphes (1.1.1.1) et (1.1.2.1) sont également présentées
sur ces figures, chaque symbole correspond donc à une configuration d'écoulement
spécifique.
Ces résultats expérimentaux montrent que:

185
- pour une vitesse débitante d'eau (Veau) fixée, la perte de pression (~P/L) croît lorsque
la vitesse débitante d'huile (Vhuile) augmente. Pour une vitesse débitante d'eau nulle (Veau= 0),
la perte de pression relevée correspond au cas d'écoulement monophasique réalisé avec
l'huile;
- pour une vitesse débitante d'huile fixée, on observe une augmentation de la perte de
pression aux faibles vitesses débitantes d'eau. Cette augmentation correspond au cas de la
configuration à gouttes (gouttes d'eau dans l'huile). Lorsque la vitesse débitante de l'eau
augmente, on constate une diminution de la perte de pression jusqu'à une valeur minimale.
Pour les faibles vitesses débitantes d'huile, Vhuile= l,54 cm.s· l pour le microcanal en verre et
Vhuile< 4,57 cm.s· l pour le microcanal en quartz, cette valeur minimale reste supérieur à la
perte de pression relevée en écoulement monophasique huile. Et pour des vitesses d'huile plus
élevées, la perte de pression minimale est inférieure à celle qui serait occasionnée si l'huile
s'écoulait seule dans le microcanal avec la même vitesse débitante qu'en écoulement
diphasique. L'identification des structures d'écoulement montre que cette chute de la perte de
pression a eu lieu généralement pendant la configuration à poches et est de plus en plus
prononcée lorsque la vitesse débitante de l'huile est élevée. En augmentant ensuite la vitesse
débitante de l'eau, la perte de pression croît d'une manière quasi linéaire.

350
Microcanal en verre
Vhuile (cm .S-1)
~
-- E
300
(7)
(1)
(2)
1,54
3,08
cO (6)
0.. 250 (3) 6,17
~
-
..J
0..
<:1 200
(5) (4)
(5)
7,72
10,8
s:: (4)
(6) 13,12
.2 (7) 14,67
III
III 150 (3)
...
Cl)

c.. Configurations
Cl) (2)
"C 100 o Gouttes
.......
Cl)

0..
Cl)
(1 ) t. Poches
50
x Poches-annulaire
[J Annulaire
0
0 5 10 15 20 25 30 35
Vitesse débitante de l'eau, Veau (cm.s'1)

Figure 11 : Perte de pression (&/L) en fonction de la vitesse débitante de l'eau (VeazJ pour
l'ensemble des vitesses débitantes de l'huile (Vhuile) étudiées. Microcanal en verre.

186
300
Microcanal en quartz (7)
.-.
~

E 250 (1) 2,28


ai (2) 4,57
I:l.
~ (3) 6,85
-
..J
I:l.
<l
c:~
200
(4)
(5)
8,57
9,71
.2 150 (6) 11,42
III
III (7) 17,82
~
Q.
(1) 100
"C (1 Configurations
$... -,=,-_..e---~ 0 Gouttes
(1)
I:l. 50
A Poches

IJ Annulaire
0
0 10 20 30 40 50 60
l
Vitesse débitante de l'eau, Veau (cm.s' )

Figure 12: Perte de pression (AP/L) enfonction de la vitesse débitante de l'eau (Vea,J pour l'ensemble
des vitesses débitantes de l'huile (Vhuile) explorées. Microcanal en quartz.

1.2.1.2. Microcanaux initialement saturés en eau

Les résultats de mesures des pertes de preSSIOn (~P/L) en fonction de la vitesse


débitante de l'huile (Vhuile) sont présentés sur la figure 13 pour le microcanal en verre et sur la
figure 14 pour le microcanal en quartz. Les courbes obtenues sont paramétrées par la vitesse
débitante d'eau (Veau). Les configurations d'écoulement exposées dans les paragraphes
(1.1.1.2) et (1.1.2.2) sont également présentées sur ces figures, et chaque symbole correspond
dnc à une configuration d'écoulement spécifique. Sur ces figures sont également superposées
les pertes de pression obtenues dans le cas de l'écoulement monophasique réalisé avec l'huile
et l'eau lorsque ces deux fluides s'écoulaient seuls dans le microcanal avec la même vitesse
débitante qu'en écoulement diphasique.
On constate à partir de ces résultats expérimentaux que :
- pour une vitesse débitante d'eau fixée, la perte de pression croît d'une façon quasi-
linéaire lorsque la vitesse débitante d'huile augmente. La perte de pression augmente
continûment en fonction de la vitesse débitante d'huile et n'est pas affectée par le changement
des structures d'écoulement.

187
- la perte de pression diphasique du mélange huile-eau reste inférieure à la perte de
pression obtenue dans le cas de l'écoulement monophasique huile pour la même vitesse
débitante qu'en écoulement diphasique, et est supérieure à la perte de pression obtenue en
écoulement monophasique eau lorsque celle-ci s'écoulait seule dans le microcanal avec la
même vitesse débitante qu'en écoulement diphasique.
- pour une vitesse débitante d'huile fixée, on constate un chevauchement des courbes de
pertes de pression lorsque la vitesse de l'eau augmente. Ce chevauchement, dans le cas du
microcanal en quartz, est plus prononcé pendant l'écoulement stratifié (Fig. 14) où l'huile est
plus au moins en contact avec la paroi du microcana1.

250
1
Microcanal en verre Veau (cm.s- )
....... (1) (2)
(1) 1,54
E 200 3)
iii (2) 2,31
Ecoulement
t:l. 4) (3) 3,08
~ monophasique huile

-
...1
t:l.
<1
ê
150
(5)
(6)
(7)
(4)
(5)
5,4
7,72
(6) 11,58
0
"iii (7) 15,44
III
f 100 Configurations
Cl.
CIl

-
'tl
CIl
"-
CIl
t:l. 50
Ecoulement
monophasique eau
o Gouttes
:te Semi-stratifié

~.L---,
[] Stratifié

'h=."m_="'''''''"-=-~--~~=-~-
0
0 5 10 15 20 25
Vitesse débitante de l'huile, Vhuile (cm.s'1)

Figure 13 : Perte de pression (L1P/L) en fonction de la vitesse débitante de l'huile (VhuUeJ pour
l'ensemble des vitesses débitantes de l'eau (VemJ étudiées. Microcanal en verre.

188
350
Microcanal en quartz (cm.s· 1)
-E
~ 300
(1 ) Veau

(1) 2,85
cU Ecoulement
0. (2) 5,71
250
~ monophasique huile (3) 11,42
...1 ~
Q: (4) 17,14
<1 200 (5) 22,85
ê
.2 (6) 28,5
III
III
\Il
150
"-
c.. Configurations
\Il
"tl 100
\Il o Gouttes
1:::
\Il
0. Ecoulement t:. Poches
50
monophasique eau o Stratifié

0
0 10 20 30 40
Vitesse débitante de l'huile, V huile (cm.s· 1)

Figure 14: Perte de pression (LJP/L) en fonction de la vitesse débitante de l'huile (Vhuile) pour
l'ensemble des vitesses débitantes de l'eau (Veau) étudiées. Microcanal en quartz.

1.3. Etude de reproductibilité

Afin de vérifier la reproductibilité des mesures, nous avons réalisé des expériences
similaires :
- dans le cas du microcanal initialement saturé en huile, nous avons maintenu le débit de
l'huile constant tout en faisant varier le débit de l'eau. La figure 15 représente l'évolution de
la perte de pression en fonction de la vitesse débitante de l'eau pour le cas du microcanal en
quartz.
- dans le cas du microcanal initialement saturé en eau, le débit d'eau est maintenu
constant en faisant varier le débit de l'huile. La figure 16 représente l'évolution de la perte de
pression en fonction de la vitesse débitante de l'huile pour le cas du microcanal en quartz.
Ces deux figures montrent que les pertes de pression ainsi que les structures d'écoulements
identifiées sont reproductibles.
Les études de reproductibilité sont également faites dans le cas du microcanal en verre et
montrent que les résultats sont répétitifs aux erreurs de mesure près.
Signalons qu'entre deux expériences identiques le microcanal est nettoyé en suivant la
procédure décrite dans le chapitre 11.2.

8lBUOTHÈaUE DES SCIENC~


189 Aue du Jardin Botarrique BP 11
œ

54601 VUEAS..lES.-NANCY
240

.-.. V huile (cm.s- 1 )


~
CIl (1) 2,28
Il. 180
~ (2) 11,42
...1
a:<l
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.2 120 Configurations
Ul
Ul
a>
L-
e. (1 )
a>
o Gouttes
"C
a> 60 6. Poches
~
a>
Il. o Annulaire

O-/------.----r------,r----.----,----i
o 10 20 30 40 50 60

Vitesse débitante de l'eau, Veau (cm.s·1)

Figure 15: Perte de pression en fonction de la vitesse débitante de l'eau pour les deux vitesses
débitantes d'huile étudiées. Les expériences ont été effectuées dans le microcanal en quartz
initialement saturé en huile. Chaque série de points correspond à une expérience.

250
Veau = 28,5 cm.s- 1
.-..
E 200
ClÏ Configurations
Il.
~
...1 o Gouttes
a:<l 150

1::"
6. Poches
0
iii o Stratifié
Ul 100
a>
L-
e.
a>

-
"C
a>
L-
a>
Il.
50

0
0 10 20 30 40
Vitesse débitante de l'huile, V huile (cm.s·1)

Figure 16: Perte de pression en fonction de la vitesse débitante de l 'huile. Les expériences ont été
réalisées dans le microcanal en quartz initialement saturé en eau. Chaque série de points correspond
à une expérience.

190
1.4. Discussion

Dans la littérature, la chute de la perte de pression dans un écoulement diphasique


liquide-liquide est généralement observée lorsque le liquide le moins visqueux est en contact
avec la paroi du canal. En revanche, cette chute de la perte de pression peut également avoir
lieu lorsque le liquide le plus visqueux est en contact avec la paroi du canal comme on le
constate pour l'huile dans nos expériences et dans les travaux de Charles et al. (1961). Ces
auteurs ont expliqué cette chute des pertes de pression par une diminution de la viscosité
effective du mélange diphasique huile-eau. Ainsi la diminution de la perte de pression
diphasique observée précédemment dans les écoulements liquide-gaz (voir Chap. II.3) se
retrouve plus prononcée dans le cas des écoulements liquide-liquide comme la prouvé les
figures Il et 12.
Pour les écoulements liquide-gaz précédents, la diminution de la perte de pression est
observée lors de la transition entre les configurations à poches et annulaire. Alors que pour les
écoulements liquide-liquide, cette décroissance est observée entre les configurations à gouttes
et à poches (Fig. 11-12).
Le contact du liquide le moins visqueux (eau) avec les parois des microcanaux peut
diminuer les frottements visqueux, ceci est néanmoins une hypothèse suggérée pour expliquer
la chute des pertes de pression observée dans le cas des microcanaux initialement saturés en
huile. La visualisation des configurations d'écoulement au moyen du microscope
stéréoscopique (Chap. II.2) permet d'avoir une image projetée de la totalité du microcanal, ce
qui ne permet pas donc d'accéder aux interfaces au sein de ce dernier. Comme il est expliqué
dans le chapitre 1.1, les sections optiques à différents niveaux Z dans le plan XY (plan de la
cellule) peuvent être réalisées au moyen du microscope confocal à balayage laser (CSLM).
Afin de préciser les zones de contact fluides-verre, nous avons utilisé la cellule
d'expérimentation à petites dimensions décrite dans le chapitre 11.2.
Les liquides utilisés ne sont pas fluorescents, nous avons choisi de rendre l'eau
fluorescente en y incorporant des fluorochromes (fluorescein sodium salt). L'eau et l'huile
sont donc distinguées par une différence d'intensité de fluorescence. La procédure
expérimentale suivie pour visualiser les structures d'écoulements est la même que celle
décrite dans le chapitre II.2.
L'acquisition des images est effectuée en utilisant une vitesse de balayage laser (Vlaser)
qui varie selon la taille de l'image choisie. La vitesse de balayage laser diminue lorsque la

191
taille de l'image augmente, c'est-à-dire lorsque le nombre de pixels qui compose l'image
augmente. La taille de l'image a donc une influence sur la forme réelle de la goutte ou de la
poche. Pour montrer cet effet expérimentalement, plusieurs tailles d'image ont été choisies
pour des mêmes vitesses débitantes d'huile et d'eau. La figure 17 montre la forme d'une
goutte d'eau suivant les différentes tailles de l'image. Sur la figure 18 est représentée
l'évolution de la sphéricité moyenne des gouttes en fonction du nombre de pixels des images.
Sur cette figure est également représentée la sphéricité obtenue à partir de l'analyse des
images prises au moyen de la caméra (Sph= 0,74). On constate que, pour les mêmes vitesses
débitantes des liquides, la sphéricité des gouttes diminue exponentiellement lorsque la taille
de l'image augmente.

taille 64x64 pixels taille 128x128 pixels taille 256x256 pixels taille 512x512 pixels

Figure 17: Images négatives montrant laforme d'une goutte d'eau dans l'huile suivant les différentes
tailles d'images prise au moyen du CSLM

192
0,8 ~----------------------,

0,6
y= 0,706e-o,OO16X
R2 = 0,973

0,2

O+---.---,-----,r---,...----r---,-----,r---,...---,---!
o 64 128 192 256 320 384 448 512 576 640

Nombre de pixels

Figure 18 : Evolution de la sphéricité des gouttes en fonction de la taille des images. Le nombre de
pixels représenté sur l'axe des abscisses X correspond à la taille des images.

Lorsqu'on suit une goutte, ou une poche, d'une vitesse (Vb) donnée dans son
mouvement, la vitesse de balayage laser doit être supérieure ou égale à cette dernière pour ne
pas subir une déformation de la forme réelle d'une goutte ou d'une poche. Si la vitesse de
balayage laser est inférieure à la vitesse de l'objet (Vb), l'image obtenue nécessitera donc une
correction engendrée par la différence entre la vitesse de balayage laser et celle de
déplacement de l'objet. Une taille d'image de 64 x 64 a donc été choisie pour éviter cette
déformation.
Pour examiner la position des poches d'eau vis-à-vis de la paroi du microcanal, dans le
cas du milieu initialement saturé en huile, les acquisitions d'images ont été réalisées avec un
pas suivant Z de 50 Ilm. Rappelons que l'axe Z correspond à la profondeur du microcanal
comme illustré dans le chapitre (11.2) et sur la figure 20. Pour chaque valeur de Z donnée,
l'acquisition d'une centaine d'image de taille 64 x 64 est effectuée pour différentes valeurs
des débits d'eau et d'huile.

La figure 19 représente les images des poches d'eau dans l'huile à différents niveaux Z
du microcanal en verre. A partir de ces images on peut constater que suivant les différents
niveaux Z de la profondeur du microcanal, un film d'huile entoure les poches d'eau. Par
conséquent, les poches d'eau s'écoulent sans toucher la paroi du microcana1.

193
Chapitre 11.4.- Ecoulements diphasiques liquide-liquide / Résultats expérimentaux et interprétations
------------------------------------------------------ ------------------------------------------------------ -----------

huile
Poche
d'eau --I!IIIH

Paroidu /
microcanal Z = 635 /lm Z = 535 /lm Z =435/lm Z = 335 /lm Z = 285 /lm

Figure 19: Images négatives (64 x 64) des poches d'eau dans l'huile suivant les différents niveau Z du
microcanal en verre.

La position du plan confocal par rapport à la profondeur du microcanal en verre est


illustrée sur la figure 20 pour les différentes valeurs de Z.

z= 0 1mm

285IJm _ _

335IJm ---- -
435IJm ---- -
635IJm _

II_verre 1 _'00'm

Image 20 : Position du plan confocal suivant les différents niveaux Z de la profondeur du microcanal.

Pour essayer de comprendre physiquement la chute observée au niveau des pertes de


pression dans les microcanaux initialement saturés en huile, nous avons également calculé la
vitesse de déplacement des gouttes et des poches d'eau pour chaque couple de débit d'huile et
d'eau à partir des images enregistrées par la caméra dans le cas du microcanal en verre et du
microcanal en quartz.

1.5. Vitesses des gouttes 1 poches


1.5.1. Rappels bibliographiques

La vitesse de déplacement des poches (généralement de gaz) dans les conduites a été le
sujet de nombreuses études théoriques et expérimentales.

194
Les expressions disponibles pour la prédiction de la vitesse sont nombreuses. Elles
dépendent en général du diamètre et de l'inclinaison de la conduite et des propriétés
physiques du fluide. En écoulement stagnant et dans une conduite circulaire, la vitesse
ascensionnelle d'une poche sous l'influence de la gravité a été étudiée théoriquement par
Dumitrescu (1943), Davies et Taylor (1950). Le calcul est basé sur l'hypothèse d'écoulement
irrotationnel à l'amont de la poche et la condition de pression nulle dans la poche. Ils
montrent que la vitesse ascensionnelle d'une poche Vb peut être exprimée par la relation:

(Eq.5)

où D est le diamètre du tube,


g est l'accélération de la pesanteur,
Cl est une constante de 0,328 selon Davies et Taylor et de 0,351 selon Dumitrescu.

Nickilin (1962) a confIrmé expérimentalement les résultats de Dumitrescu, Davies et


Taylor, et a trouvé que la relation proposée peut décrire aussi les vitesses des poches de
longueurs fInies dans les tubes. Il a également montré expérimentalement l'indépendance de
la vitesse d'ascension vis-à-vis de la longueur des poches et de l'augmentation de leur volume
due à la détente du gaz.
Les études théoriques de Dumitrescu, Davies et Taylor ne prennent pas en compte les
effets de la viscosité du liquide et de la tension superfIcielle. C'est pourquoi certaines études
qui ont suivi ont tenté d'en tenir compte.
Plus tard Bendiksen (1985) en suivant la méthode de Dumitrescu sans imposer à priori
une forme sphérique à la poche, trouve théoriquement que la tension superfIcielle intervient
dans le calcul de la vitesse de la poche.
En écoulement diphasique liquide-gaz co-courant, Nickilin (1962) propose l'équation
suivante pour la vitesse des poches de gaz:

(Eq.6)

où QI et Qg sont les débits volumiques du liquide et du gaz,


A est la section de la conduite.

195
Pour le régime laminaire, la valeur de Co est de 2,27 ou 2 calculée par Collins (1978) et
de 2,29 par Bendiksen (1985). Pour le régime turbulent, la valeur de Co est de 1,2 selon
Nicklin (1962).
Plusieurs études ont montré que le terme dû à la gravité peut être négligeable pour un
diamètre du canal inférieur à 5 mm (Zukoski 1966, Tung et Parlange 1976, Kataoka et al.
1987, Zaho et Bi 2001). L'expression de la vitesse de la poche devient alors:

(Eq.7)

Les mesures de la vitesse de déplacement des poches effectuées par Zaho et Bi (2001)
confirment la valeur de Co proposée par Ishii (1977) :

Co = 1,2- 0,2~P g / Pl (Eq.8)

où pg et Pl sont respectivement les masses volumiques du gaz et du liquide.

Les mesures des vitesses des poches effectuées par Fukano et al. (1989) dans le cas d'un
écoulement horizontal (tableau 1, Chap. 11.1) sont bien corrélées par la relation (Eq. 7) avec
une valeur de Co égale à 1,2. Mishima et al. (1993) et Mishima et Hibiki (1996) ont trouvé
que la valeur de la constante Co est comprise entre 1 et 1,2.
Fukano et Kariyasaki 1993 et Fukano et al. 2005 ont remarqué que la valeur de Co
augmente lorsque le diamètre du canal diminue, elle est égale à 1,09 pour un minicanal de
diamètre 4,9 mm et égale à 1,21 pour un minicanal de diamètre 1 mm. D'autres valeurs de Co
sont proposées par Chen et al. (2002).
Wallis (1969) a proposé que la relation entre la vitesse des poches et la vitesse du
mélange diphasique liquide-gaz est une loi de puissance, elle est de la forme suivante:

(Eq.9)

avec n = 1,05.
Cette corrélation est utilisée dans les travaux de Fukano et al. (2005) pour corréler la vitesse
des poches de gaz dans un écoulement diphasique liquide-gaz dans des minicanaux verticaux.
Les effets de la gravité sont négligeables. Une corrélation similaire est proposée aussi par
Chen et al. (2002).

196
1.5.2. Résultats

Les figures 21 et 22 représentent respectivement la vitesse moyenne de déplacement des


gouttes et des poches en fonction de la vitesse débitante du mélange diphasique huile-eau. Ces
vitesses sont mesurées à partir des images enregistrées par la caméra. Chaque goutte ou poche
est repérée sur une image caméra et suivie pendant son déplacement dans une succession
d'images. Le temps entre deux images successives est de 0,04 s et le déplacement de chaque
goutte/poche est calculé à partir de deux images successives. Pour chaque couple de débit
huile-eau, la vitesse moyenne de plusieurs gouttes/poches est calculée. La vitesse débitante du
mélange est considérée comme étant le rapport de la somme des débits de deux fluides sur la
section du microcana1. Ces vitesses sont corrélées par les équations 7 et 9. Les valeurs de Co
et de n sont déterminées par la méthode d'optimisation.

Notons que sur ces figures sont représentées les vitesses des gouttes et des poches dans
le cas du microcanal en verre. Les vitesses de déplacement de quelques gouttes et poches dans
le cas du microcanal en quartz ont été également calculées et suivent les mêmes corrélations
que celles du microcanal en verre.

200
Gouttes d'eau Vb = 1,09 Vm
~
';"
li) 150
E
.§.
0
m
E

:::- 100
or
.~
:::l
li)
QI
E
QI
li)
li)
QI
50
~

0
0 50 100 150 200
Vitesse du mélange, V m (mm.s·1)

Figure 21 : Vitesse mesurée des gouttes enfonction de la vitesse débitante du mélange.

197
280
Poches d'eau

~
--
III 210
E
g
lB
E Vb = 1,32 Vm
>
CIÎ 140
...
.cp
J
III
CP
E
CP
III
III 70
CP
:t:
>

O--l'-------r------,------,-------l
o 70 140 210 280
Vitesse du mélange, V m (mm.s· 1)

Figure 22 : Vitesse mesurée des poches en fonction de la vitesse débitante du mélange.

Dans le tableau ci-dessous sont regroupées les valeurs des constantes Co et n ainsi que
l'erreur relative moyenne <ev> correspondant à chaque corrélation pour les gouttes et pour les
poches d'eau.

< ey > = J.-


N
f Vmes,iV- V ca1c ,; xl 00 (Eq.10)
1 mesi

Gouttes Poches
Relations Co n <ev> (%) Co n <ev> (%)
(Eq.7) 1,09 4,21 1,32 5,36
(Eq.9) 0,89 1,04 4,14 0,93 1,07 5,18
Tableau 4: Valeurs des constantes Co et n ainsi que les erreurs relatives moyennes pour les
différentes corrélations utilisées pour les gouttes et pour les poches.

On remarque donc que les vitesses mesurées des gouttes et des poches d'eau sont plus
élevées que la somme des vitesses débitantes des deux liquides (Vm). D'autre part, la valeur
de la constante Co correspondant au cas des poches d'eau est plus élevée que celle déterminée
dans le cas des gouttes d'eau. Ce résultat est conforme à celui de Fujii et al (1994), ces auteurs
ont trouvé, en utilisant la relation (Eq. 7), que la constante Co est égale à 1,38 et 1,53
respectivement pour les gouttes et les poches d'eau qui s'écoulaient dans l'huile. Rappelons

198
que les expériences de Fujii et al. (1994) ont été réalisées avec les écoulements huile-eau dans
les conditions de la microgravité et dans un canal horizontal de 25 mm de diamètre. Et que
dans leurs expériences aucune chute de perte de pression n'est observée lorsque l'huile est en
contact avec la paroi du canal, la seule chute observée est lors de l'inversion des phases, c'est-
à-dire lorsque l'eau est en contact avec la paroi.
Dans le cas des écoulements liquide-gaz, la valeur de Co augmente lorsque le diamètre
du canal diminue (Fuk:ano et Kariyasaki 1993, Fuk:ano et al. 2005). Ce résultat a été vérifié
seulement pour les canaux de diamètre inférieur à 10 mm. Les expériences de Fuk:ano et
Kariyasaki 1993 ont également montrées que la valeur de Co croît lorsque la vitesse débitante
du mélange augmente jusqu'à une valeur maximale puis diminue, la valeur minimale de Co
est atteinte dans le cas de l'écoulement annulaire et est égale à l'unité.

2. Interprétation des résultats

Dans cette partie, les résultats expérimentaux obtenus sont interprétés au moyen du
modèle homogène et des relations basées sur l'approche de Lockhart-Martinelli.

2.1. Modèle homogène

Les résultats expérimentaux obtenus pour les écoulements huile-eau en microcanaux


sont analysés dans un premier temps à partir du modèle homogène présenté dans le chapitre
II.l.
Pour chaque couple de débit nous avons déterminé (Chap. II.l, §. 2.2.2):
- le coefficient de perte de pression du mélange:
 = 2D(-dP / dx) (Eq. Il)
Pm Vm
m 2

- le nombre de Reynolds du mélange:

(Eq.12)

199
2.1.1. Microcanaux initialement saturés en huile

Le coefficient de perte de pression du mélange est représenté en fonction du nombre de


Reynolds du mélange sur la figure 23 pour le microcanal en verre et sur la figure 24 pour le
microcanal en quartz. La viscosité dynamique du mélange est déterminée à partir des modèles
de Dukler et al. (1964) et de Cicchitti et al. (1960) respectivement pour le microcanal en verre
et en quartz. Rappelons que les propriétés physiques du fluide homogène sont définies comme
suit :

-la viscosité dynamique du mélange définie par Dukler et al. (1964) :

(Eq. 13)

-la viscosité dynamique du mélange définie par Cicchitti et al. (1960) :

Pm = xPG + (1- X)PL (Eq.14)

- la masse volumique du mélange est: (Eq. 15)

- la vitesse du mélange est : (Eq.16)

où IlG et ilL sont respectivement les viscosités dynamiques du gaz et du liquide,


PG et PL sont respectivement les masses volumiques du gaz et du liquide,
QG et QL sont respectivement les débits volumiques du gaz et du liquide,
A est la section du canal,

~G est la fraction volumique du gaz estimée par: (Eq.17)

x est le titre massique : x (Eq. 18)

La loi des écoulements monophasiques en régime laminaire (/I-m = 64/Rem) est également
tracée sur les figures 23 et 24.
Ces figures montrent que, comme pour les écoulements monophasiques, le coefficient
de perte de pression du mélange décroît lorsque le nombre de Reynolds du mélange
augmente. On s'aperçoit donc qu'en utilisant les modèles de la viscosité dynamique proposés

200
par Dukler et al. (1964) et par Cicchitti et al (1960), respectivement pour le microcanal en
verre et en quartz, les résultats expérimentaux obtenus dans les microcanaux préalablement
saturés en huile sont correctement décrits par le modèle homogène.
D'autres modèles de viscosité dynamique ont été testés (Eq. 13-18, Chap. II.1). Pour évaluer
la capacité prédictive de ces différents modèles, les critères suivants ont été utilisés:

- l'erreur relative moyenne «ey» par:

<ey > = ~ "IN


L.-
Y"XP,i - Y;,alc,i
(Eq.19)
N Y"XP,i

- la déviation standard «cry» par:

CT y = (Eq.20)

où Yexp, Ycalc sont respectivement les valeurs expérimentales et calculées;


N est le nombre de points expérimentaux.

Nombre de Reynolds du mélange, Rem

Figure 23 : Coefficient de perte de pression (ÀrrJ en fonction du nombre de Reynolds du mélange


(RerrJ. /lm est déterminée par la relation de Dukler et al. (1964). Microcanal en verre initialement
saturé en huile.

201
100..,..,....-----------------------,
Microcanal en quartz

Configurations
o Gouttes
t;,. Poches
o Annulaire
0,1 - 1 - - - - - - - - - . - - - - - - - - , - - - - - - - - - 1
10 100 1000

Nombre de Reynolds du mélange, Rem

Figure 24: Coefficient de perte de pression (ÀrrJ en fonction du nombre de Reynolds du mélange
(RerrJ. /1m est déterminée par la relation de Cicchitti et al. (1960). Microcanal en quartz initialement
saturé en huile.

Le tableau 5 regroupe les valeurs de l'erreur relative moyenne et la déviation standard


obtenue sur les pertes de pression diphasiques pour les deux microcanaux.

Microcanal en verre Microcanal en quartz


Modèles <ey> (%) cry (%) <ey> (%) cry (%)
Dukler et al. (1964) 9,48 4,94 14,88 9,8
Cicchitti et al. (1960) 10,94 7,47 11,35 7,93
Lin et al. (1991) 77,69 7,96 76,46 7,24
Mc Adams (1954) 82,55 5,56 80,53 6
Beattie et Whalley (1982) 115,32 54,38 148,71 65,57
Tableau 5: Erreurs relatives moyennes et déviations standards entre les pertes de pression
diphasiques expérimentales et celles calculées par le modèle homogène en utilisant les différents
modèles de viscosités dynamiques du mélange.

On constate que le modèle de la viscosité dynamique proposé par Dukler et al. (1964)
permet de prédire correctement les pertes de pression «ey> = 9,48 %) dans le cas du
microcanal en verre. D'autre part, la viscosité dynamique de Cicchitti et al. (1960) permet

202
également de prédire les résultats obtenus dans le microcanal en quartz avec une erreur
relative moyenne de Il,35 %.

Sur la figure 25, les pertes de pression mesurées sont comparées aux pertes de pression
calculées en utilisant la viscosité dynamique de Dukler et al. (1964) pour le microcanal en
verre et celle de Cicchitti et al. (1960) pour le microcanal en quartz.

350 300 ,------------------:>1


.,; Microcanal en verre Microcanal en quartz
ni
0-
300 .~ 250
~ 0-
CI>
250 a ~ b
'CI>
'3 ~ 200
.si ::1
lU

~"
200
"t:
.2 t: 150
I/J o
I/J 150 (il
...
~
CI>
I/J
CI>
ls. 100 Configurations
"tl Configurations
CI>
100 ~
1:: o Gouttes o Gouttes
CI>
0- l1 Poches -ê
CI> 50
50 0- l1 Poches
X Poches-annulaire
o Annulaire IJ Annulaire

50 100 150 200 250 300 350 50 100 150 200 250 300
Perte de pression mesurée (KPa.m") Perte de pression mesurée (KPa.m")

Figure 25 : Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées. 25-a) microcanal en
verre,. 25-b) microcanal en quartz.

Cette figure montre, pour l'ensemble des configurations d'écoulement, que les pertes de
pression calculées à partir du modèle homogène s'éloignent de celles mesurées lorsque la
perte de pression augmente (la vitesse débitante d'huile augmente). La répartition des points
expérimentaux autour de la première bissectrice reflète la disposition de ces derniers par
rapport à la droite (Âm = 64/Rem ). Pour la configuration à gouttes, on constate que .les pertes
de pression mesurées sont plus élevées par rapport à celles calculées en utilisant le modèle
homogène. Ceci peut être expliqué par une sous-estimation de la viscosité effective du
mélange pour l'écoulement à goutte. L'écart entre les pertes de pression mesurées et calculées
en cas de la configuration annulaire se diffère selon la vitesse débitante de l'huile.

2.1.2. Microcanaux initialement saturés en eau

Sur les figures 26 et 27 est représenté le coefficient de perte de pression du mélange en


fonction du nombre de Reynolds du mélange respectivement pour le microcanal en verre et en
quartz. La loi des écoulements monophasiques en régime laminaire (Àm = 64/Rem ) est

203
également tracée sur ces figures. La viscosité dynamique du fluide homogène est calculée en
utilisant le modèle de Duk1er et al. (1964) pour le microcanal en verre et celui de Cicchitti et
al. (1960) pour le microcanal en quartz. Seules ces viscosités dynamiques permettent un
alignement des points expérimentaux qui est proche de la droite (Âm = 64/Rem ).
On aperçoit donc, comme pour les écoulements monophasiques, que le coefficient de
perte de pression du mélange décroît lorsque le nombre de Reynolds augmente.
Contrairement au cas des microcanaux initialement saturés en huile, le modèle homogène ne
permet pas de prédire les pertes de pression mesurées dans le cas présent. Plusieurs modèles
de viscosité dynamique ont été testés et aucun d'entre eux ne permet de caler ce modèle.

En revanche, une corrélation SUIVIe par l'ensemble des points expérimentaux est
déterminée par la méthode des moindres carrés pour chaque microcanal, elle s'exprime sous
la forme suivante:

- pour le microcanal en verre: A = 59,5 (Eq.2l)


m Re 1,26
m

- pour le microcanal en quartz : (Eq.22)

100 . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Microcanal en verre

E
«:
l:~

o
iii
~ 10
Cl.
CI)
"C

~
8-
CI)
"C
1: Configurations
CI)

ï3 0 Gouttes
lE
~ )1: Semi-stratifié
U
[J Stratifié
0,1 + - - - - - - - - - - - - - r - - - - - - - - - - - - - - 4
10 100

Nombre de Reynolds du mélange, Rem

Figure 26: Coefficient de perte de pression (Am) en fonction du nombre de Reynolds du mélange
(Rem). Pm est déterminée par la relation de Dukler et al. (1964). Microcanal en verre.

204
Figure 27: Coefficient de perte de pression (ÀrrJ en fonction du nombre de Reynolds du mélange
(RerrJ. fim est déterminée par la relation de Cicchitti et al. (1960). Microcanal en quartz.

Sur la figure 28, les pertes de pression mesurées sont comparées aux pertes de pression
calculées par les corrélations (Eq. 21) et (Eq. 22) respectivement pour le microcanal en verre
et en quartz.

240 - r - - - - - - - - - - - - - - - - - - - : ; > I 350


Microcanal en verre Microcanal en quartz
"E 300
ni o "0;
"- lU
~ 180 a o
o "- b
~ 250
,"5"
.2 ,""5"
lU
o 0 200 o o o
iii
.§ 120 o 0 o 0 0 'b o
c: DO 0

f!"'"-
.2 150 o 0
"'"' DO
o
0

~
"""
Configurations Configurations
100
~ 60 o Gouttes ""'""t: o Gouttes
"
"- )1( Semi-stratifié
o Stratifié
"
"- 50 '" Poches
o Stratifié

60 120 180 240 200 250 300 350


Perte de pression mesurée (KPa.m")
Perte de pression mesurée (KPa.m")

Figure 28: Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées à partir des corrélations
(Eq. 21) et (Eq. 22). 28-a) microcanal en verre,. 28-b) microcanal en quartz.

Pour le microcanal en verre (Fig. 28-a) on constate que les pertes de pression mesurées
et celles calculées en utilisant la corrélation (Eq. 21) sont très proches «ey> = 6,65). En

205
revanche, pour le microcanal en quartz les pertes de pression mesurées et calculées
s'éloignent au fur et à mesure que la perte de pression augmente (Fig. 28-b), l'erreur relative
moyenne est de 19,77 %.

Le modèle de la viscosité dynamique du mélange utilisé dans le chapitre II.3 pour les
écoulements liquide-gaz (Kawahara et al. 2005, Ide et Fukano 2005) est également testé pour
les écoulements liquide-liquide. Pour un couple de fluides huile-eau, cette viscosité
dynamique peut être écrite sous la forme suivante :
m
Qeau
fim
(
= nfihuile -Q
.
hUile J
(Eq.23)

Les coefficients n et m sont déterminés en minimisant la somme de l'écart entre les valeurs de
Jlm expérimentales et calculées (Eq. 23) :
N

Sy = L (Y;,XP'i - y;'alc,i ) (Eq.24)


1

Les valeurs de n et m obtenues sont:


- pour le microcanal en verre: n= 0,27 et m= -0,4.
-O 4

D'où: fim = 0,27 fihuile


( J Qeau
Qhuile
' (Eq.25)

- pour le microcanal en quartz: n= 0,16 et m= -0,56.


-O 56

= 0,16 fihuile
D'où fim
( Qeau
Qhuile J
' (Eq.26)

Le coefficient de perte de pression en fonction du nombre de Reynolds du mélange est


représenté sur la figure 29 pour le microcanal en verre et sur la figure 30 pour le microcanal
en quartz. La viscosité dynamique du mélange est déterminée à partir des relations (Eq. 25) et
(Eq. 26) respectivement pour les microcanaux en verre et en quartz. Cette viscosité
dynamique permet une prédiction, au moyen du modèle homogène, des pertes de pression
expérimentales avec des erreurs relatives moyennes de 20,04 % et 17,29 % respectivement
pour le microcanal en verre et en quartz.

206
100
Microcanal en verre

E
...:
c~
0
"iii
li)
10
...
CIl
C.
CIl

-...
'tl
CIl
CIl
C.
CIl

-·u
'tl
C
CIl
Configurations

o Gouttes
lECIl
0 )1( Semi-stratifié
(.)
IJ Stratifié
0,1
10 100
Nombre de Reynolds du mélange, Rem

Figure 29: Coefficient de perte de pression (Je",) en fonction du nombre de Reynolds du mélange
(Re",). f.1m est déterminée par la relation (Eq. 25). Microcanal en verre initialement saturé en eau.

Microcanal en quartz

100 1000
Nombre de Reynolds du mélange, Rem

Figure 30: Coefficient de perte de pression (Je",) en fonction du nombre de Reynolds du mélange
(Re",). f.1m est déterminée par la relation (Eq. 26). Microcanal en quartz initialement saturé en eau.

207
Les pertes de preSSIOn calculées en utilisant les corrélations (Eq. 25) et (Eq. 26)
respectivement pour le microcanal en verre et en quartz sont comparées aux pertes de pression
mesurées sur la figure 31.

250 350
Microcanal en verre Microcanal en quartz
"E
.,;
200
";cu 300 o
D. o D.
~ a ~ 250 b
.":;ai ai
.":;
o
150
"
'iii
"
'iii
200
o
o
c":
.2
en .2
"c: DO 0

en en 150
100 en o
~ Configurations ~ o
Q. Configurations
"
' tl
o Gouttes "
' tl
100 DO 0

-ê 50 1"::
o Gouttes
"
D. )Ii Semi-stratifié
"
D.
50 '" Poches
o Stratifié o Stratifié

50 100 150 200 250 150 200 250 300 350


Perte de pression mesurée, (KPa.m") Perte de pression msurée, (KPa.m")

Figure 31 : Comparaison entre les pertes de pression mesurées et calculées. flm est déterminée à partir
des corrélations (Eq. 25) et (Eq. 26) respectivement pour le microcanal en verre et en quartz. 31-a) :
microcanal en verre,- 31-b) : microcanal en quartz.

A partir des résultats expérimentaux obtenus pour les écoulements liquide-liquide, nous
avons testé la validité du modèle homogène dans les gammes de Reynolds explorées.
Pour les microcanaux initialement saturés en huile, les pertes de pression expérimentales sont
correctement décrites par le modèle homogène en utilisant notamment les viscosités
dynamiques du mélange proposées par Cicchitti et al. (1960) et Dukler et al. (1964). En
revanche, ces viscosités ne permettent pas de caler le modèle homogène dans le cas des
microcanaux initialement saturés en eau. Les viscosités dynamiques déterminées, par
optimisation, à partir des pertes de pression expérimentales permettent un calage satisfaisant
du modèle homogène.
Le tableau 6 récapitule l'ensemble de ces résultats.

208
Dukler et al. Cicchitti et al. Corrélations 25
(1964) (1960) et 26

Microcanaux <ey> cry <ey> cry <ey> cry

Microcanaux Verre 9,48 4,94 10,94 7,47


initialement saturés
en huile Quartz 14,88 9,8 11,35 7,93

Microcanaux Verre 76,97 30,9 64,63 26,48 20,04 10,23


initialement saturés
en eau Quartz 168,16 72,85 147,37 63,62 17,29 12,07

Tableau 6 : Tableau récapitulatif des erreurs relatives moyennes et déviations standards obtenues à
partir de différentes viscosités dynamiques du fluide homogène testées.

2.2. Modèle de Lockhart-Martinelli

Les résultats expérimentaux obtenus pour les écoulements huile-eau dans les deux
microcanaux sont interprétés au moyen du modèle de Lockhart-Martinelli qui est présenté
dans le chapitre n.1. Ce modèle, initialement développé pour décrire les écoulements liquide-
gaz (Chap. n.1, §. 2.2.2.2), est donc étendu aux écoulements liquide-liquide. Dans ce cas, le
multiplicateur gaz est remplacé par le multiplicateur du liquide le moins visqueux (eau).
Pour chaque débit d'huile et d'eau sont donc déterminés:
-les multiplicateurs de phases huile (<Phuile) et eau (<Peau) (Eq. 24 et 25, Chap. n.1),
-le paramètre de Martinelli (X) (Eq. 26, Chap. n.l).
La perte de pression monophasique est déterminée à partir de la loi de Poiseuille (Eq. 1, Chap.
n.2), et les diamètres hydrauliques utilisés sont ceux obtenus expérimentalement à partir de
l'écoulement monophasique réalisé avec l'huile.

2.2.1. Microcanaux initialement saturés en huile

Le multiplicateur de l'eau (<Peau) en fonction du paramètre de Martinelli (X) à différentes


vitesses débitantes de l'huile est représenté sur la figure 32 pour le microcanal en verre et sur
la figure 33 pour le microcanal en quartz.

209
On constate que :
- le multiplicateur de l'eau augmente lorsque le paramètre de Martinelli augmente. En
effet, pour un débit d'huile fixé, le rapport entre la perte de pression diphasique et la perte de
pression monophasique eau diminue lorsque le débit d'eau augmente (X diminue). Pour un
débit d'eau fixé, lorsqu'on augmente le débit d'huile (X augmente) la perte de pression
diphasique augmente.
- pour l'ensemble des vitesses débitantes de l'huile, le multiplicateur de l'eau (<Peau) est
fonction uniquement du paramètre x.

Sur les figures 32 et 33 sont également tracées les relations suivantes:


- les deux corrélations du modèle annulaire établies dans un tube capillaire dans le quel
les deux fluides sont réparties uniformément de la manière suivante :
CI l'huile s'écoule en contact avec la paroi du tube et l'eau dans la partie centrale,
• l'eau s'écoule en contact avec la paroi du tube et l'huile dans la partie centrale.
- la corrélation de Chisholm (1967) établie pour les écoulements liquide-gaz dans les
conduites lorsque le coefficient C a pour expression C = 5(1_e-319D) (Chap. 11.1, §: 2.2.2.2).

On remarque que pour la configuration à gouttes, la corrélation de Chisholm (1967)


permet de prédire les pertes de pression mesurées lorsque le coefficient C = 5(l_e-319D). Pour
les configurations à poches, à poches-annulaire et annulaire les résultats expérimentaux sont
sur-estimés par cette corrélation. Cela reflète la chute de perte de pression observée lors de la
transition entre les configurations à gouttes et à poches. A fortes vitesses débitantes de
liquides (lorsque X diminue), on remarque que les points expérimentaux ont tendance à
s'approcher de cette corrélation.

210
100 , . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Microcanal en verre

Corrélation de Chisholm
(1967), C = 5(1_e- 319.D)

Modèle annulaire
huile à la paroi Configurations
o Gouttes
b. Poches
::K Poches-annulaire
Modèle annulaire
eau à la paroi lJ Annulaire

10 100
Paramètre de Martinelli, X

Figure 32 : Multiplicateur de l'eau ((AmJ en fonction du paramètre de Martinelli (xJ pour l'ensemble
des vitesses débitantes explorées. Microcanal en verre.

100 , - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Microcanal en quartz

Corrélation de Chisholm
(1967), C = 5(1_e- 319D )

Configurations

o Gouttes

b. Poches
Modèle annulaire
eau à la paroi lJ Annulaire

10 100
Paramètre de Martinelli, X

Figure 33 : Multiplicateur de l'eau (t/JeaJ enfonction du paramètre de Martinelli (xJ pour l'ensemble
des vitesses débitantes explorées. Microcanal en quartz.

211
Chapitre II.4.- Ecoulements diphasiques liquide-liquide / Résultats expérimentaux et interprétations
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

La relation établie à partir du modèle annulaire lorsque la phase huile est en contact avec
la paroi du microcanal peut également décrire les pertes de pression mesurées dans le cas de
la configuration à gouttes, tandis que les valeurs de pertes de pression correspondantes aux
autres configurations d'écoulements restent en dessous de cette relation. D'autre part, les
points expérimentaux correspondants aux valeurs minimales de la perte de pression sont en
dessous de la relation déduite du modèle annulaire lorsque l'eau est en contact avec la paroi
du canal. Ceci est plus prononcé pour le microcanal en quartz (Fig. 33). En revanche, les
pertes de pression relevées aux fortes vitesses débitantes de liquides sont sous-estimées par
cette dernière relation.

Le tableau 7 regroupe les valeurs de l'erreur relative moyenne et la déviation standard


obtenues pour les pertes de pression correspondantes au cas de la configuration à gouttes.

Microcanal en verre Microcanal en quartz


Modèles <ey> (%) cry (%) <ey> (%) cry (%)
Corrélation de Chisholm (1967)
7,2 8,7 9,58 8,01
avec C = 5(1_e-319 .D )
Modèle annulaire avec l'huile
10,76 12,38 11,33 11,9
à la paroi
Tableau 7: Erreurs relatives moyennes «ey» et déviations standards ((j'y) entre les pertes de
pression expérimentales dans le cas de l'écoulement à gouttes et celles calculées par la corrélation de
Chisholm et le modèle annulaire lorsque l 'huile est en contact avec la paroi.

Une relation linéaire entre le multiplicateur de phase eau (<Peau) et le paramètre de


Martinelli (X) peut décrire l'ensemble des résultats expérimentaux, elle est de la forme
suivante:
2
t/Jeau = l+ax+ PX (Eq.27)

où a est une constante qui dépend de la configuration de l'écoulement,

f3 est une constante qui ne dépend pas de la configuration de l'écoulement.

Les valeurs de a et f3 correspondantes à chaque structure d'écoulement sont regroupées


dans le tableau 8. Ces valeurs sont déterminées en minimisant la somme de l'écart entre les
valeurs de <Peau expérimentales et calculées (Eq. 24 et 27).

212
a f3
Configurations Microcanal en verre Microcanal en quartz
Gouttes 0,84 0,84
Poches 0,77 0,7
0,01
Poches-annulaire 0,69
Annulaire 0,69 0,63
Tableau 8: Valeurs expérimentales des constantes a et J3 suivant les différentes configurations
d'écoulemens. Les expériences ont été réalisées dans les microcanaux initialement saturés en huile.

Ces différentes corrélations sont représentées sur les figures 34 et 35, pour chaque
configuration d'écoulement, respectivement pour le microcanal en verre et en quartz.

100 . . , . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Microcanal en verre
a == 0,84
a == 0,77
a == 0,69

10

Configurations
o Gouttes
â Poches
)1: Poches-annaulaire
[J Annulaire

10 100
Paramètre de Martinelli, X

Figure 34: Multiplicateur de l'eau (PeazJ enfonction du paramètre de Martinelli (x) pour l'ensemble
des vitesses débitantes étudiées. Microcanal en verre initialement saturé en huile.

213
100 ........- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
a = 0,84 Microcanal en quartz
a = 0,7
a = 0,63

Configurations

o Gouttes
â Poches
o Annulaire

10 100
Paramètre de Martinelli, X

Figure 35 : Multiplicateur de l'eau (rPeau) en fonction du paramètre de Martinelli (xJ pour l'ensemble
des vitesses débitantes étudiées. Microcanal en quartz initialement saturé en huile.

Les résultats expérimentaux obtenus dans les microcanaux en verre et en quartz sont
comparés, lorsqu'ils sont initialement saturés en huile, sur la figure 36.
Cette figure superpose le multiplicateur de l'huile (<!>huile) en fonction de la fraction volumique
de l'eau (Veau/(Veau+Vhuile)) pour l'ensemble des vitesses débitantes exploré dans les deux
microcanaux.
On constate que pour une même fraction volumique d'eau dans les deux milieux, le
rapport de la perte de pression diphasique sur la perte de pression monophasique huile est
pratiquement le même pour chacun des microcanaux. Ce que l'on pouvait déjà constater on
examinant les constantes a et ~ de la corrélation (Eq. 27).
Comme cela a été évoqué dans le chapitre II.3, l'huile est le liquide le plus mouillant pour le
verre et le quartz. L'angle de contact air-huile-verre est de 3° et celui de air-huile-quartz est
de 12°. Cette différence peut se traduire par la légère élévation du rapport de la perte de
pression diphasique sur la perte de pression monophasique huile correspondant aux
configurations à poches et à poches-annulaire dans le cas du microcanal en verre. Rappelons
que l'eau est une phase partiellement mouillante pour les deux microcanaux, l'angle de
contact air-eau-verre est de 42° et l'angle de contact air-eau-quartz est de 38.

214
10 . . . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ,
Microcanaux initialement saturés en huile

Configurations ç C~0Iwo ~Cfffk~.

o Gouttes }
f!,. Poches Microcanal
IJ Annulaire en quartz

ç Gouttes }
Poches .
Microcanal
:x Poches-annulaire en verre
C1 Annulaire
0,1 +-------------,--------------1
0,01 0,1

Fraction volumique d'eau, Veau!<Veau+Vhuile)

Figure 36: Comparaison entre les résultats expérimentaux obtenus dans les microcanaux en verre et
en quartz. Les expériences ont été réalisées dans les milieux initialement saturés en huile.

2.2.2. Microcanaux initialement saturés en eau

Le multiplicateur de l'eau (<Peau) en fonction du paramètre de Martinelli (X) à différentes


vitesses débitantes de l'eau est représenté sur la figure 37 pour le microcanal en verre et sur la
figure 38 pour le microcanal en quartz. Les microcanaux sont préalablement saturés en eau et
chaque symbole représente une configuration d'écoulement identifiée.
On constate que le multiplicateur de l'eau (<Peau) augmente lorsque le paramètre de
Martinelli (X) augmente. En effet, pour un débit d'eau fixé, le rapport entre la perte de
pression diphasique et la perte de pression monophasique eau augmente lorsque le débit
d'huile augmente (X augmente). Pour un débit d'huile fixé, lorsqu'on augmente le débit d'eau
(X diminue) la perte de pression diphasique augmente.
Sur les figures 37 et 38 sont également tracées :
- les deux relations établies à partir du modèle annulaire lorsque les deux fluides sont
répartis uniformément de la manière suivante :
.. l'huile s'écoule en contact avec la paroi du tube et l'eau dans la partie centrale,
.. l'eau s'écoule en contact avec la paroi du tube et l'huile dans la partie centrale.

215
100 ~---------------------------,
Microcanal en verre

::1

-!
::i Corrélation de Chisholm
m
~ (1967), C = 5(1-e-319.0)
CIl
...
"'C

-:::l
CIl
m
.~
ï3.
10

:;::l
'3 Configurations
::!E
o Gouttes

)K Semi-stratifiée
Modèl annulaire
=-....::::loJ.---- eau à la paroi [J Stratifiée

10 100
Paramètre de Martinelli, 'X

Figure 37 : Multiplicateur de l'eau (rPeaJ en fonction du paramètre de Martinelli (x) pour l'ensemble
des vitesses débitantes étudié. Microcanal en verre initialement saturé en eau.

100 ~--------------------------,
Microcanal en quartz

Modèle annulaire
huile à la paroi

10 Corrélation de Chisholm
(1967), C = 5(1-e-319.0)

Configurations
Modèle annulaire o Gouttes
eau à la paroi
b. Poches
[J Stratifié

0,1 + - - - - - - - - - - - - - . , - - - - - - - - - - - - - - - 1
10 100
Paramètre de Martinelli, 'X

Figure 38 : Multiplicateur de l'eau (rPeaJ en fonction du paramètre de Martinelli (x) pour l'ensemble
des vitesses débitantes étudié. Microcanal en quartz initialement saturé en eau.

216
- la corrélation de Chisholm (1967) établie pour les écoulements liquide-gaz dans les
conduites dont C = 5(l_e-319D) (Chap. II.l, §: 2.2.2.2).

On remarque que pour l'ensemble des configurations d'écoulement identifiées, les


valeurs de la perte de pression expérimentales sont sur-estimées par les trois corrélations. En
revanche, comme pour les microcanaux initialement saturés en huile, le multiplicateur de
phase eau (cj>eau) peut être corrélé avec le paramètre de Martinelli (X) suivant la relation (Eq.
27).

Les valeurs de a et p sont déterminées en minimisant la somme de l'écart entre les


valeurs de cj>eau expérimentales et calculées (Eq. 24 et 27) et sont regroupées dans le tableau 9.

a p
Configurations Microcanal en verre Microcanal en quartz
Gouttes 0,23 0,15
Poches 0,18
0,03
Semi-starifié 0,42
Stratifié 0,37 0,25
Tableau 9: Valeurs expérimentales des constantes a et fJ suivant les différentes structures
d'écoulement pour les microcanaux en verre et en quartz. Les milieux sont préalablement saturés en
eau.

La corrélation (Eq. 27) est représentée, suivant les différentes valeurs de a et p, sur les
figures 39 et 40 pour le microcanal en verre et en quartz respectivement.

217
100 .,.----------------------;y----,
- a=0,42 Microcanal en verre
- - a=0,37

- - a=0,23

Configurations
o Gouttes
:le Semi-stratifié
o Stratifié

10 100
Paramètre de Martinelli, X.

Figure 39: Multiplicateur de l'eau (</JeaJ en/onction du paramètre de Martinelli (xJ pour l'ensemble
des vitesses débitantes étudié. Microcanal en verre initialement saturé en eau.

100 . . , . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - : : - - - - - - - ,
Microcanal en quartz
a = 0,25
a = 0,18
a =0,15
10

Configurations

o Gouttes
b. Poches

[J Stratifié
0,1 -t-------------,--------------1
10 100
Paramètre de Martinelli, X.

Figure 40: Multiplicateur de l'eau (</Jeau) en/onction du paramètre de Martinelli (xJ pour l'ensemble
des vitesses débitantes étudié. Microcanal en quartz initialement saturé en eau.

218
Les résultats expérimentaux obtenus dans le cas du microcanal en verre et en quartz sont
comparés lorsqu'ils sont initialement saturés en eau.
La figure 41 représente la superposition des résultats expérimentaux obtenus dans les
deux milieux. Le multiplicateur de l'eau (<Peau) est représenté en fonction de la fraction
volumique de l'huile pour l'ensemble des vitesses débitantes explorées.

100.,-------------------------,
Configurations

o Gouttes }
Microcanal
b. Poches rtz
en qua
! IJ Stratifié
::f Gouttes
m 10
il!. % semi-stratifié} Microcanal
CIl
Stratifié en verre
...
'tl

-
::l
CIl
m
.~
Q.
:;:; o
'3 o 0
:aiE

Microcanaux initialement saturés en eau

0,1 +-------------,-------------1
0,01 0,1
Fraction volumique de l'huile, VhuilJ(Vhuile+Veau)

Figure 41 : Comparaison entre les résultats expérimentaux obtenus dans le microcanal en verre et
celui en quartz. Les expériences ont été réalisées dans les milieux initialement saturés en eau.

À partir de cette figure on peut constater que les pertes de pression mesurées dans le cas
de l'écoulement à gouttes sont pratiquement les mêmes pour les deux milieux. Par contre,
pour les autres structures d'écoulements on observe une légère élévation des pertes de
pression mesurées dans le microcanal en verre. Ceci peut être également constaté en
comparant les valeurs de la constante a dans le tableau 9. Elles sont plus élevées pour le
microcanal en verre. Dans le cas de l'écoulement semi-stratifié et stratifié, observé dans le
microcanal en verre, la phase la plus visqueuse (huile) est en contact avec la paroi de ce
dernier. En revanche, pour le cas du microcanal en quartz l'huile n'est pas complètement en
contact avec la paroi. Un film d'eau mince reste en contact avec la paroi. Cela peut traduire le
fait que l'huile est plus mouillable au verre (8 = 3°) qu'au quartz (8 = 12°).

219
3. Comparaison des milieux initialement saturés en huile et en eau

Les résultats expérimentaux obtenus dans le cas où les milieux sont initialement saturés
en huile et en eau sont comparés sur la figure 42. Le multiplicateur de l'eau (<Peau) est
représenté en fonction de la fraction volumique de l'huile pour l'ensemble des vitesses
débitantes exploré.
Pour l'ensemble des configurations d'écoulement, on remarque que pour une même
fraction volumique d'huile, le rapport de la perte de pression diphasique sur la perte de
pression monophasique eau est plus élevé dans le cas des microcanaux initialement saturés en
huile. Cet écart diminue au fur et à mesure que la fraction volumique de l'huile augmente.
En effet, dans le cas d'une saturation initiale en huile on a constaté que dans la gamme de
débits explorée la phase la plus visqueuse (huile) reste en contact avec la paroi du microcanal.
En revanche, dans le cas des milieux initialement saturés en eau, une partie de la paroi du
microcanal reste en contact avec l'eau pour toute la gamme de débits étudiée,

100,..---------------------, 100,..----------------------,
Configuration Configurations
Mlcrocanal en verre Mlcrocanal en quartz
o Gouttes o Gouttes
/i, Poches
'" Poches
::K Poches-annulaire
1 o Annulaire Milieu initialement
[] Annulaire
Milieu initialement
:i 10 Gouttes
eGouttes {J saturé en huile
.'"
saturé en huile
~

! ooooo@~ k t
Sem~stratifié li Poches
'tI
t1 Stratifié

i Stratifié
~
::1 t1
.$ OOOOODD(~J:II';lIll li
'" 0 c/)o,,-;,O

.
û
.lI
:g. o 0 q D
::1 Milieu initialement
:lE Milieu initialement
saturé en eau
saturé en eau

0,1 +------------,-----------1 0,1 +----------,-----------j


0,01 0,1 0,01 0,1
Fraction volumique de l'huile, VhunJ(Vhu;.+V~) Fraction volumique de l'huile, VhuIlJ(Vhul.+V~)

Figure 42 : Comparaison entre les résultats expérimentaux obtenus dans les microcanaux initialement
saturés en huile et en eau,

220
4. Conclusions

Les résultats expérimentaux obtenus pour les écoulements horizontaux liquide-liquide


ainsi que leurs interprétations sont présentés.
Les structures d'écoulements sont caractérisées qualitativement et quantitativement et
l'ensemble de ces configurations a permis de réaliser des cartographies d'écoulements. La
forme des gouttes est analysée à partir des images prises par la caméra et ont donc une
sphéricité supérieure à 0,7. Pour l'ensemble des expériences, la transition de l'écoulement à
gouttes vers l'écoulement intermittent (poches ou semi-stratifié) a lieu pour une fraction
volumique du liquide dispersé comprise entre 0,2 et 0,3. La comparaison de ces cartographies,
dans le cas des microcanaux initialement saturés en huile, avec les corrélations de Taitel et
Dukler (1977) montre que :
pour les deux milieux, la transition entre les écoulements à gouttes et intermittent
établie par Taitel et Dukler (1977) est décalée vers les vitesses débitantes du liquide
dispersé plus élevées.
la transition vers l'écoulement annulaire établie par Taitel et Dukler (1977) est en
accord avec les transitions déterminées à partir de ces expériences dans le cas des
vitesses débitantes de l'huile importantes et présente un décalage dans le cas des
faibles vitesses de celle-ci (Fig. 4 et 8).
Les transitions déterminées de ces expériences sont également comparées avec les transitions
déduites des expériences de Fujii et al. (1994), et on peut en conclure que:
pour les deux microcanaux, la transition entre les écoulements à gouttes et à
poches de Fujii et al. (1994) est décalée vers les faibles vitesses débitantes d'~au.

la transition vers la configuration annulaire est seulement en accord avec la


transition obtenue dans le cas du microcanal en quartz.

Les résultats des mesures des pertes de pression sont présentés pour chaque débit de
liquides, chaque mesure de la perte de pression est affectée à la configuration d'écoulement
correspondant. Ces résultats expérimentaux montrent donc que :
dans le cas des microcanaux initialement saturés en huile, pour un débit d'huile
fixé et en augmentant le débit d'eau, la perte de pression augmente dans le cas de
l'écoulement à gouttes (gouttes d'eau dans l'huile) et chute dès l'établissement de
l'écoulement à poches (poches d'eau dans l'huile). Pour des débits d'huile élevés, la

221
valeur minimale de la chute de perte de pression est inférieure à la perte de pression
qu'on obtient dans un écoulement monophasique huile (Fig. Il et 12) ;
dans le cas des microcanaux initialement saturés en eau, pour un débit d'eau fixé,
la perte de pression augmente en fonction du débit d'huile (Fig. 13 et 14).

Ces différents résultats expérimentaux sont analysés au moyen du modèle homogène et du


modèle de Lockhart-Martinelli présentés dans le chapitre II.1.

4.1. Modèle homogène


• Microcanaux initialement saturés en huile

En interprétant les résultats expérimentaux à partir du modèle homogène, on constate


qu'en utilisant les viscosités dynamiques du mélange définies par Dukler et al. (1964) et
Cicchitti et al. (1960), les résultats expérimentaux sont correctement décrits par la loi des
écoulements monophasiques (Àm = 64/Rem ) comme le montre les figures 23 et 24. En effet, en
assimilant le mélange diphasique huile-eau à un seul fluide avec des propriétés physiques
spécifiques, le coefficient de perte de pression évolue en fonction du nombre de Reynolds du
mélange de la même façon qu'en écoulement monophasique. Comme pour les écoulements
diphasiques liquide-gaz, le modèle de la viscosité dynamique du mélange utilisé a une grande
influence sur les prédictions des pertes de pression.

• Microcanaux initialement saturés en eau

Dans le cas des nucrocanaux initialement saturés en eau, on voit qu'aucune des
viscosités du mélange existantes dans la littérature ne permet de caler le modèle homogène.
En effet, pour l'ensemble des modèles permettant d'estimer la viscosité dynamique du fluide
homogène à partir des propriétés physiques des deux fluides initiales utilisé, l'évolution du
coefficient de perte de pression en fonction du nombre de Reynolds est différent de celui suivi
par les écoulements monophasiques en régime laminaire (Àm = 64/Rem ). En utilisant la
viscosité du mélange décrite par la relation (Eq. 23) et en identifiant les différentes constantes,
le modèle homogène prédit les pertes de pression expérimentales avec une erreur relative
moyenne égale à 20,41 % pour le microcanal en verre et est égale à 17,7 % pour le microcanal
en quartz.

222
On peut également remarquer que, pour une même viscosité du mélange diphasique et
pour une même valeur du nombre de Reynolds du mélange, le coefficient de perte de pression
est plus élevé dans le cas des microcanaux initialement saturés en huile.

4.2. Modèle de Lockhart-Martinelli


ct Microcanaux initialement saturés en huile

Pour ces expériences, les figures 32 et 33 montrent que, dans la gamme du nombre de
Reynolds explorée, le multiplicateur de phase (<Peau) dépend du paramètre de Martinelli X et de
la configuration d'écoulement. Cela signifie que, dans l'intervalle des nombres de Reynolds
étudié, pour un X fixé, la perte de pression diphasique est proportionnelle à la perte de
pression monophasique quels que soient les débits des deux liquides mais le coefficient de
proportionnalité dépend de la configuration d'écoulement. Le multiplicateur de phase eau
peut être approché par une relation similaire à celle de Chisholm (Eq. 28, Chap ILl) :
2
rPeau = 1+ ax + J3x

Le coefficient a dépend de la configuration de l'écoulement tandis que le coefficient 13 est


constant et est égale à 0,01.
La corrélation de Chisholm (Eq. 28, Chap. II.1) avec C = 5 (1_e-319D) permet de prédire
les pertes de pression mesurées dans le cas de l'écoulement à gouttes avec une erreur relative
moyenne égale à 7,2 % pour le microcanal en verre et est égale à 9,52 % pour le microcanal
en quartz. La corrélation établie à partir du modèle annulaire, avec la phase huile est en
contact avec la paroi du canal, peut également prédire les pertes de pression correspondantes à
l'écoulement à gouttes avec une précision satisfaisante.
L'ensemble des pertes de pression mesurées peut être pratiquement encadré par les deux
corrélations établies à partir du modèle annulaire comme le montre les figures 32 et 33.

223
• Microcanaux initialement saturés en eau

Pour ces expériences, les figures 37 et 38 montrent que, dans la gamme du nombre du
Reynolds explorée, le multiplicateur de phase (<Peau) dépend du paramètre de Martinelli X et de
la configuration d'écoulement. Comme pour le cas des microcanaux initialement saturés en
huile. Le multiplicateur de phase eau peut être approché par une relation similaire à celle de
Chisholm (Eq. 28, Chap. ILl) :
2
tPeau 1+ ax + J3x

Le coefficient a dépend de la configuration de l'écoulement tandis que le coefficient p


est constant et est égale à 0,03.
La corrélation de Chisholm (Eq. 28, Chap. ILl) avec C = 5 (l_e-319D) ainsi que les deux
corrélations établies à partir du modèle annulaire ne permettent pas de prédire les
multiplicateurs de phases. Les pertes de pression sont sur-estimées par les trois corrélations.

La comparaison des différents résultats montre que :


- Les résultats de mesures des pertes de pression obtenues dans le cas du microcanal en
verre et celui en quartz initialement saturés en huile sont superposables ce qui montre donc
que l'effet de la mouillabilité et du milieu sont négligeable entre les deux microcanaux.
- pour un microcanal donné, les pertes de pression mesurées dans le cas où il est
initialement saturé en eau sont inférieur à celles mesurées dans le cas où il est initialement
saturé en huile et ceux pour les mêmes valeurs de débit de l'eau et de l'huile.

Une partie de ce travail a été présentée dans une conférence internationale "3 rd
International Conference on Microchannels and Minichannels" à Toronto, Canada.
A. SALIM, M. FOURAR, J. PIRONON, J. SAUSSE (2005). "Oil-Water Two-Phase Flow in a
Horizontal Microchannel: Pressure Drop and Flow Patterns". June 13-15. University of Toronto,
Toronto, Canada. ICMM2005-75042.

224
Proceedings of ICMM2005
3rd International Conference on Microchannels and Minichannels
June 13-15, 2005, Toronto, Ontario, Canada
ICMM2005-75042

OIL-WATER TWO-PHASE FLOW IN A HORIZONTAL MICROCHANNEL:


PRESSURE DROP AND FLOW PATTERN
2
Abdelkader SAlIM1, Mostafa FOURAR , Jacques PIRONON1, Judith SAUSSE1

IUMR G2R 7566, Université H-Poincaré, BP 239,54506 Vandoeuvre-lès-Nancy Cedex, France


2Ecole des Mines de Nancy - LEMTA, Parc de Saurupt, 54042 Nancy Cedex, France
Email: abdelkader.salim@g2r.uhp-nancy.fr

ABSTRACT p density (Kg m-3)


ë volume fraction
Experimental results of oil water two-phase flow in Il dynamic viscosity (Pa s)
a horizontal microchannel with hydraulic diameter of X Martinelli's parameter
677llm are presented. Two series of experiments were cr standard deviation
performed. The frrst one was performed with the
microchannel initially saturated with a constant oil flow Subscripts
rate. Water injection was then started and increased G gas
stepwise. The second series of experiments was L liquid
performed with the microchannel saturated with a m mixture
constant water flow rate. Oil injection was then started o oil
and increased stepwise. When the steady state was w water
reached for each experiment, the flow rate and the
pressure drop were measured and the flow configuration 2 INTRODUCTION
was recorded with a digital camera.
Different flow structures were observed. The flow The rapid development in microelectromechanical
configurations observed for the microchanne1 initially systems and miniaturization technologies allows the
saturated with oil are droplet of water in oil, slug, slug- realization of complex Microsystems. Sorne of these
annular and annular flow. For the microchannel initially microsystems involve two phase flow in channels much
saturated with water, the observed flow structures are less than 1 mm in diameter. Such microchannels and flow
droplet of oil in water, semi-stratified and stratified flow. conditions are also encountered in geological
Flow maps were established and compared to the maps of environment as petroleum systems, gas sequestration and
the literature. several industrial applications involving complex
Experimental results were analysed by using two microsystems such bioengineering, aerospace, and
mode1s: i) the Lockhart-Martinelli model allows a good nuc1ear reactors among others. Recently, a significant
fit of pressure drop measurements, ii) the homogeneous attention has been given to gas and liquid single-phase
model allows to predict correctly the results obtained with flow or gas-liquid two-phase flow in microchannels, but
the microchannel initially saturated with oil. not to liquid-liquid flow.
Key Words: liquid-liquid two-phase flow, microchannel, In order to investigate the flow behaviour of liquid-liquid
pressure drop, flow visualisation, flow pattern. two-phase flow systems in microchannel, an experimental
work has been carried out. Flow pattern and pressure
1 NOMENCLATURE gradients were measured in horizontal test sections made
from glass.
C coefficient in the Lockhart-Martinelli correlation
D hydraulic diameter (m)
<ey> average absolute relative error
dP/dx pressure gradient (KPa m- l )
x mass flow quality
Re Reynolds number
V superficial velocity

Greek symbols
<1> phase friction multiplier
A friction factor

225
Chapitre 11.4.- Ecoulements diphasiques liquide-liquide (article 2)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

311TERATURE in pressure drop when the water is added in oil is


generally observed in droplet of water in oil flow
The results of investigations of two-phase flow of structure.
immiscible liquids in horizontal pipes indicate that the
pressure drop strongly depends on the flow regime and Fujii et al. [17] carried out an experiment on an almost
hence the distribution of the two liquids in the sectional equal density liquid-liquid two-phase flow in horizontal
area of the pipe. pipe of 25 mm internaI diameter. In this experiment, the
Russell and Charles [1] presented a theoretical analysis of pressure drop increases according to the transition of the
laminar concentric flow of two liquids of equal densities flow pattern, such as to bubbly water in oil, slug, and
but different viscosities in a smooth circular pipe. This annular flow. When the flow pattern shifts to inverted
study shows that reduction in pressure gradient can be annular and inverted slug flows with increasing water
obtained when a less viscous liquid flow between the superficial velocity, the pressure drop decreases to a value
more viscous liquid and the pipe wall (i.e. annular flow) of about one-eighth of the initial value. No reduction of
is observed. pressure gradient was observed when the oil with a more
Brauner [2] presented a model for predicting the pressure viscosity flows along the tube wall as a liquid film.
drop and hold-up associated with the annular flow of two
immiscible liquids in a horizontal pipe. The author 4 BACKGROUND
showed that in contrast to gas-liquid flows, where
pressure drop and hold-up are well-correlated by the In this section we present the main theoretical
Martinelli parameter, see part 4.1, liquid-liquid systems models used to describe two-phase flows in pipes.
are generally dependent on both Martinelli parameter and
the fluid flow rate ratio. The dependence is demonstrated 4.1 Lockhart-Martinelli Model
for various fluids pairs and for different flow regimes.
Many other authors investigate the aspects of oil-water The Lockhart-Martinelli model [18] was developed
core-annular flow [3-8]. for two-phase liquid-gas flow in pipes. It consists in
Berreta at al. [9,10] investigated an experimental and dimensionless correlations between pressure drops and
theoretical analysis of oil-water horizontal flow in a flow rates of phases :
circular pipe with a small internaI diameter (3mm). Using
visual observations, five flow patterns were identified: Gas-phase friction multiplier:
dispersed flow (i.e. the oil forrn small spherical drops
<DG = (dPldx) (1)
which are dispersed in the continuous water phase), slug
flow, bubbly flow, plug flow and annular flow. In the (dPldx)G
case of annular flow, the viscous fluid (oil) is always Liquid-phase friction multiplier:
located in the central core flow with the less viscous fluid <DL =(dPldx)
(water) flow around it. It was seen that an injection of a (2)
(dPldxh
small flow of water (in comparison with the fixed oil
flow) can produce a sensible pressure drop reduction, in Martinelli parameter :
comparison with the pressure loss in a oil single phase
X = <DG = (dP1dxh (3)
flow at the same flow rate.
<DL (dPldx)G
The effect of the properties of the pipe wall on two-phase In these equations, (dP/dx) is the two-phase pressure
oil water pressure drop was studied by Angeli and Hewitt gradient; (dP/dx)G and (dP/dxk are, respectively, the gas
[12]. Two horizontal test sections were used: the first one and the liquid single-phase pressure gradients which
was made of stainless steel and the second one of acrylic would be obtained if each phase was flowing alone in the
resin. The results show that the pressure gradients under pipe with the same superficial velocity as under two-
all conditions were higher in the steel than in the acrylic phase flow conditions. For laminar-laminar flow regime,
tube. It is postulated that the different wettability these pressure gradients are given by:
characteristics of two pipe materials are responsible of the
observed difference. The properties of the pipe wall
(dP) = _ 32flj~ (4)
(roughness and wettability) can also affect the flow ~dx j D2
pattern. Angeli and Hewitt [13] observed a substantial
difference in flow pattern and phase distribution between where the subscript j stands for liquid and gas
the acrylic resin and the stainless steel tubes. respectively.

The Martinelli parameter is then given by:


Many studies indicate that oil-water emulsions consisting
of oil droplets dispersed in a continuous water phase can
cause a reduction in pressure drop (Sanchez & Zakin,
[14]), while in the case of water-in-oil emulsions the
X = i
flLVL
flGVG
(5)

This mode! was extended to liquid-liquid two-phase flow


pressure drop can be significantly higher than the
pressure drop for the single oil flow [15,16]. The increase by replacing the gas-phase friction multiplier by the lower
viscous phase multiplier (water).

226
4.2 Homogeneous model Two calibrated pumps were used to inject the liquids at a
constant flow rate through a microchannel test section.
By considering the flow of the t\vo-phases as a De-ionised water and mineraI oil (MARCOL 82) was
single-phase, we define the friction factor of the mixture chosen for the present experiments. The physical
by: properties of the minerai oil are presented in Table [.
Am = 2D(-dPldr) (6) The observation of flow patterns were focused on the
PmV,,7 bifurcation. The hydraulic diameter of the channel is
677~m.
and the Reynolds number of the mixture by:
Re m = p",VmD (7)
Camera
/lm
v,,, is the superficial velocity of the mixture:
(8) Two--poase
mixture
pm is the mean density of the mixture:
pm=copu + (l-co)plV (9)
GradUl:Ilcd
tC'sl-tube

where cu=~ the oil volume fraction, Qo and Qw are


Pump2
Twmicrochannel

QU+QIV
the volumetric flow rate of oil and water respectively.
/l", is the dynamic viscosity of the mixture.
Several models have been proposed to evaluate /lm and
Figure 1: Experimental setup
the mode! selected may affects the predicted two-phase
frictional pressure drop [19,20]. It is largely assumed that
the viscosity of the mixture depends on the viscosity of Table!: Propelties ofmineral oil
each phase, their fractions, the temperature and the Product name MARCOL 82
magnitude of the dispersion of one phase in the other.
Density 843 Kg m- J
Accordingly, the present experimental data are compared
Viscosity 30.6 mPa.s at 20°C
with the predictions of homogeneous flow mode!
Oil-water interfacial 30.1 mN m- l at 20°C
calculated using the following two-phase viscosity
tension
models:

Mc Adams [21]: Jl",= -X + -


(
I-XJ-I (10)
5.1 Experimental procedure
JI", Jiu
Two series of experiments were performed. The
Cicchitti et al. [22]: p",= x/l 1V + (l-x)pu (lI) principles of these experiments are described in this
section.
Dukler et al. [23]: Jlm=coJlo + CIV/l", (12) ln the first experiments, the microchannel was initially
saturated with oil injected at a constant rate. Water
Lin et al. [24] : /lm= /loJIIV ( 13) injection was then started with increasing stepwises.
p",+xI.4 (PO-l'IV) When the steady state was reached for each oil flow rate,
the pressure drop and the flow rate were measured and
PIVQ,,· the flow configurations were recorded. Then, the
Where x = -----'---- IS the mass flow quality of
microchannel was cleaned by injecting dichloromethane
water. (CL 2CH 2) in order to eliminate residual oil in the
microchannel. Air was injected to dry the microchannel.
Using Eq. (6-9), taking Eq (4) into account and assuming Then, the microchannel was resaturated with oil and the
that for a laminar flow regime the relationship between experiment was repeated several times at different oil
lem and Rem is given by: flow rates.
In the second series of experiments, the microchannel
)~II =~ (14) was initially saturated with water which was injected at a
Rem
constant rate before each experiment. Oil injection was
then started with increasing stepwises. The flow rate and
5 EXPERIMENTAL SETUP
the pressure drop were measured and the flow
configurations were recorded according to the same
The schematic view of the experimental set-up IS
protocol previously described.
shown in Fig. 1.
Flow structures were recorded by using a high speed
The average pressure gradient is measured with a
video camera (25 images/s) related to a sighting
differential transducer by the mean of two pressure taps.
telescope. The microchannel was illuminated with a light

227
located at the opposite side of the camera lens. Different
flow patterns were then identified.

6 EXPERIMENTAL RESULTS

ln this section, we present the observed flow


structures, the measured pressure drop and their
interpretation by using the Lockhart-Martinelli model and
the homogeneous model.

6.1 Two-phase flow regime


r
1 mm

Figures 2 and 3 show photographs of the typical


observed oil-water flow configurations. By varying the
flow rate for each phase, different flow structures were
observed.
For the microchannel initially saturated with ail, four
flow patterns were identified: droplet of ail in water
(W/0), slug, slug-annular and annular flow.
For a given ail flow rate, at low water flow rate, we
observed water draplet dispersed in a continuous ail film
(Fig. 2a). The water drop let was characterized by a r j

1
r
spherical shape with different diameters, generally twice
c d
smaller in diameter than the channel diameter. Several
authors named this flow structure a bubbly flow [17,26].
The increase of the water flow leads ta the increase of the Figure 2: Photographs of flow structures observed in T-
drap sizes and eventually ta the development of the slug micrachannel initially saturated with ail: a) drap let W/O
flow (Fig. 2b) which is charactelized by elongated flow, b) slug flow, c) slug-annular flow, d) annulaI' flow.
cylindrical drops. When the water flow rate is further The arrow indicates the flow direction.
increased, the length of the elongated cylindrical drops
increases and leads ta the development of the slug-
annular flow (Fig. 2c). This flow regime can be
considered as a transition from slug flow ta annular flow.
The annular flow (Fig. 2d) is developed from slug-
annular flow when the water flow rate increases.
Three different flow regimes were observed in the
micrachannel initially saturated with water: drop let of ail
in water (O/W), semi-stratified and stratified flow.
For a high water flow rate, at low ail flow rate we
observed ail droplets dispersed in water (Fig. 3a). These
drop lets are characterized by a semi-spherical shape. We r
observed tao that some ail remains attached ta the 1 mm
micrachannel wall. When the ail flow rate is increasing,
the drap let of ail forms immediately a continuous film
which flows at the top of the micrachannel (Fig. 3b). This
flow regime is named semi-stratified. When the ail flow
rate is further increased, the stratified flow is totally
developed (Fig. 3c). lt must be noted that the slug flow
was not observed in this case. Thus, the flow regimes
observed in the case of the micrachannel initially
saturated with ail are different in comparison with those
observed when the micrachannel is initially saturated
with water.
1 mm
c

Figure 3: Photographs of flow structures observed in T-


micrachannel initially saturated with water: a) draplet
O/W flow, b) semi-stratified flow, c) stratified flow. The
arraw indicates the flow direction.

228
6.2 Comparison with other Dow regime maps
30
0 0 0
The flow pattern maps are presented in Figs. 4a and ~in
25 Flow pattern
4b for the two experirnents. E
~
0 0 0 0 0 o Droplel ONV
In Fig. 4a, the experimental results are compared with the Z.
ë3 20
0 l!I. Serri-slralified
transition correlation established by Taitel and Dukler Qi
>
0 0 0 0 o Stralified
[25] for horizontal two-phase gas-liquid flows. In this ~
15
0 0 0 0
figure, the symbols denote the experimental results. The 'E 0 0 0 0

results calculated by substituting the physical properties


"
Co
:::> 10 0 0 0 0

"' 0 0 0 0 0 0 0
of the liquids into Taitel and Dukler [25] correlations are
represented by discontinuous lines. The experirnental s"* 5 0
/!;
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0 DO 0 0 0 0 0
transition line from droplet to slug flows is expressed by: 0
0 5 10 15 20

Va = (l~:w ) Vw -1.5 (15) Oil superficial velocity (cm.s")

Experimentallransilion
where Ew is the water volume fraction equal to 0.3.

In comparison with the experimental transition of Fujii et Figure 4b: Flow pattern transitions: microchannel initially
saturated with water.
al. [17] from droplet to slug flows: v;, = 8.8Vw , it can be
noted that the present experimental boundary transition 6.3 Two-phase pressure drops
droplet-slug flow takes place for a lower water volume
fraction. The same conclusion can be drawn from the The measured pressure drops are presented as a
comparison with the correlation of Taitel and Dukler [25]. function of water superficial velocity and oil superficial
The agreement with Taitel and Dukler correlation for the velocity in Figs. 5a and 5b with the corresponding flow
transition between slug-annular flow and between chum- patterns. Figure 5a shows the pressure drops obtained in
annular flow is therefore quite good. the case where the microchannel is initially saturated with
oil. Different curves were obtained. Each curve represents
Figure 4b, shows the experimental results with the an individual experiment in which the oil flow rate was
different families of flow patterns. The experimental held constant and the water flow rate was increased.
transition line from droplet O/W to semi-stratified takes Figure 5a shows the effect of increasing the water
place for an oil volume fraction of 0.23. superficial velocity on the pressure drop. At low water
superficial velocity, a graduaI increase in pressure drop
when the water superficial velocity increases is observed.
18 , - - - - - - - - - - - - - - - - This increase in pressure drop takes place in the case
where the water flows as dispersed droplets in a
= l!I. ~xoo 0 0 00 0000 0 0
continuous oil medium. In this range, the pressure drop is
= M'X 0,0
l
0 0 0 0 0 0 0
Flow pattern
higher than the pressure drop of the oil single-phase flow
o Droplel W/O
OCX> 0 l!I. l!I. S04J 0 0 00 0 00 0 0 at the same superficial velocity. When the water flow rate
/
l!I. l!I.Xxx\J 0 0 0 00 0 0
l!I.Slug
x Slug-annular
increases, the pressure drop of the two-phase flow of oil
and water decreases to a minimal value. This minimal
o Annular
0 0 0 0 0 0 0 value is fourteen times higher than a si~gle water flow
(5
with a superficial velocity of the mixture Vw + Vo • This
l!I.I~ xxxo,.o 0 0000
reduction is possibly due to a reduction of the oil-water
X 0 o. 00 0 0
mixture viscosity.
o 'f--c~~~~~~~~.L'\,,"-'~~~~~~~

o 10 20 30 40
As it was mentioned by Charles et al. [26], the pressure
Waler superficial velocily (cm.s")
drop reduction is caused by the effective viscosity
reduction of the water-in-oil emulsion at high water
Experimenlallransilion Tailellransilion contents below the viscosity of the pure oil.
Figure 5b shows the pressure drops obtained when the
Figure 4a: Flow pattern transitions: microchannel initially microchannel is initially saturated with water. Each curve
saturated with oil. represents an individual experiment in which the water
flow rate was held constant and the oil flow rate was
increased. For a given water superficial velocity, the
increase of the ail superficial velocity increases the
pressure drop. The pressure drop is almost a linear
function of the oil superficial velocity. Note that there is
no strong pressure gradient variation when the flow
structure changes. Note that the pressure drop of two-
phase flow of oil and water is less than the pressure drop

229
of the oil-sing1e phase flow and higher than that obtained where the parameter C depends on the flow regime.
with water-sing1e phase flow. However, values of C obtained in the experiments
perforrned by Lockhart and Martinelli with liquid and gas
are different from the present values of C.
350 Comparison of Fig. 6a and 6b shows that for the same
VCil (cm.s-1)
l:ni 300 Lockhart-Martinelli parameter the water multiplier is
(1) 1.54
a- (2) 3.08 higher in the case where the microchannel is initially
~ 250 (6) (3) 6.17
saturated with oil. This is due to the decrease of the
...J
(5) (4) 7.72
il: (5) 10.8 frictional resistance when the water is in contact with the
<1 200
--
c:
al
'8 150
(4)
3)
(6)
(7)
13.12
14.67
microchannel wall instead of oil.
Row pattern
~
Cl
o Drople!
100
100 (2)
~
::J " 81u9
"'"' 1) X Slug-annular - - C=0.84
~ 50
a- o Annular
2 ~- C=0.77

0
.J ____ C=0.69

0 10 15 20 25 30 35 .gf
Water superlicial velocity (cm.s·')
g 10 Row pattern
"S
E o Droplet W/O
Figure 5a: Two-phase pressure gradient versus water ~ I!. Slug

superficia1 velocity. Microchannel initially saturated with $: ::te Slug-annular

oil. o Annular

300 ,---~~~~~~~~~~~~~~----,

VWater (cm.s-1)
~E 10 100
Oil single phase flow (1) 1.54
ni 250
a- (2) 2.31
Lockhart-Martinelli parameter, X
~ (3) 3.08
...J 200 (4) 5.4
il: (5) 7.72
<1
(6) 11.58 Figure 6a: Lockhart-Martinelli model: relationship
C 150
.!!!
"0
(7) 15.44 between water friction multiplier and Lockhart-Martinelli
Row pattern
~ parameter: microchannel initially saturated with oil.
Cl
100 o Droplet O/W
~
::J A Seni-stratified
"'"'~ 50
Water single phase flow
oStratified 100 ,---~~~~~~~~~~~~~~~---c<,.....~.........,

a-
0 c = 0.42
0 5 10 15 20 25 c= 0.36
ail superficial velocity (cm.s") .J c= 0.24

.9i
c.
Figure 5b: Two-phase pressure gradient versus oil 10
"""S Flow pattern
superficial velocity. Microchanne1 initially saturated with E
....
water. o Droplet O/W
~
$: I!. Semi-stratified
6.4 Interpretation ~ Stratified
6.4.1. Lockhart-Martinelli model
1
1 10 100
The plot of <Pwater versus X is shown in Figs. 6a and
6b. A linear relationship between <l>water and Xexists: Lockharl-Marlinelli parameter, X

r/water = 1+CX+aX 2 (16) Figure 6b: Lockhart-Martinelli model: re1ationship


The value of C depends on the flow pattern. Table 2 between water friction multiplier and Lockhart-Martinelli
represents different values of C and a as function of the parameter: microchannel initially saturated with water.
flow regime.
This relationship is simi1ar to the empirical Lockhart-
Martinelli correlation for two-phase air-water flow:
~&as = l+CX+X 2 (17)

230
Table2: Value of C and a according to flow patterns.

Microchannel initially saturated with oil Microchannel initially saturated with water
Flow patterns DropletW/O Slug Slug-annular 1 Annular DropletO/W Semi-stratified Stratified
C 0.84 0.77 0.69 0.23 0.42 0.37
a 0.01 0.03

6.4.2. Homogeneous f10w model

The plot of Àm versus Re". is shown in Figs. 7a


for data obtained with the microchannel initially
saturated with oil. The value of Àm and Rem were
ca1culated using the viscosity model given by Dukler
et al. [23]. The curves of Eq. (14) is also plotted in
Fig. 7a. There is a good agreement between the
experimental data and the homogeneous model (Eq.
14). For the experimental results obtained with the
microchannel initially saturated with water (Fig. 7b),
the friction factor Àm is found to be smaller for two-
phase flow than for single-phase flow. A rough 100 1000
estimate of the pressure drop can be ca1culated using Reynolds number of mixture, Rem
the mean line drawn through aIl the experimental Figure 7a: Two-phase friction factor and two-phase
points: Reynolds number relationship: microchannel
Am = 59.5 (18) initially saturated with oil.
Rel.26
Comparison of Fig. 7a and 7b shows that for the 100
same two-phase Reynolds number the two-phase
friction factor is higher in the case where the «
E

microchannel is initially saturated with oil. ,. :


~
~ 10
In order to evaluate the accuracy of the used two- c:
0
phase viscosity correlations, the values of the ts
~
absolute average error and the standard deviation are (])
li)

shown in Table 3. From those data, the Dukler [23] co Row pattern
.s=
c.
model seems to be the most adequate. Droplel O/W
~
@

f- A Serri-slralified

Mean absolute average error: <> Slralified


0,1
l ",N Yexp,i - Yca1c,i 10 100
<ey > = -L..J (19)
N! Yexp,i Reynolds number of mixture, Rem
Standard deviation :
Figure 7b: Two-phase friction factor and two-phase
cr = _1_"' N[
N-IL..J!
Y;,xp,;-Yca1c,i
y:.
_ <ey >]2 (20)
Reynolds number relationship: microchannel
initially saturated with water.
exp,l

Table 3: Percentage mean absolute average error and standard deviation for pressure drop values comparison
with various viscosity correlations.

Dukler [23] Cicchitti et al. [221 Mc Adams [211 Lin et al. [241
1 <ey> 9.48 10.94 82.55 77.69
1 cr 4.94 7.47 5.56 7.96

231
7 Conclusions [9] Beretta A, Ferrari P., Galbiati L., Andreini P.A.,
1997, "Horizontal oil-water flow in small diameter
Two-phase oil-water flow experiments were tubes. Flow patterns," Int. Comm. Heat Mass.
conducted in a horizontal microchannel. Two series Transfer. Vol. 24, No. 2, pp. 223-229.
of experiments were performed. The first one was [10] Beretta A., Ferrari P., Galbiati L., Andreini
performed with a microchannel initially saturated P.A, 1997, "Horizontal oil-water flow in small
with a constant oil flow rate. The second series of diameter tubes. Pressure drop," Int. Comm. Heat
experiments was performed with a microchannel Mass. Transfer. Vol. 24, No. 2, pp. 231-239.
initially saturated with a constant water flow rate. [11] Gao Hui, Gu Han-Yang, Guo Lie-Jin, 2003,
The results of the experiments support the following "Numerical study of stratified oil-water two-phase
conclusions: turbulent flow in a horizontal tube," International
1) By varying the flow rates of each fluid, Journal of Heat and Mass Transfer 46, 749-754.
different flow structures are observed: [12] Angeli P., Hewitt G.F., 1998, "Pressure gradient
- For the microchannel initially saturated with oil: in horizontal liquid-liquid flows, " International
droplet W/O, slug, slug-annular and annular. Journal of Multiphase Flow 24, 1183-1203.
- For the microchannel initially saturated with water: [13] Angeli P., Hewitt G.F., 2000, "Flow structure in
droplet OIW, semi-stratified and stratified. horizontal oil-water flow," International Journal of
The flow structures observed in these two Multiphase Flow 26, 1117-1140.
experiments are different. [14] Sanchez, L.E., Zakin, J.L., 1994, "Transport of
2) The Lockhart-Martinelli model gives a viscous crudes as concentration oil-in-water
good fit for pressure drops measurements against emulsions," Ind. Engng Chem. Res. 33, 3256-3261.
Martinelli parameter in the two cases. [15] Pal, R., 1993, "Pipeline flow of unstable and
3) Considering the two fluids flowing in the surfactant-stabilized emulsions," AIChI J. 39, 1754-
microchannel as a single phase with average 1764.
properties, the appropriate friction factor and [16] Nadler M., Mewes D., 1997, "Flow induced
Reynolds number of the mixture are ca1culated. This emulsification in the flow of two immiscible liquids
model allows to predict correctly only the results in horizontal pipes," International Journal of
obtained with the microchannel initially saturated Multiphase Flow 23, 55-68.
with oil. [17J Fujii T., Ohta J., Nakazawa T., and Morimoto
o., 1994, "The behavior of an immiscible equal-
References density liquid-liquid two-phase flow in a hrizontal
tube," JSME Inernational Journal, Series B, vol., 37,
[1] Russell T.W.F., Charles M.E., 1959, "The effect No. 1.
of the less viscous liquid in the laminar flow of two [18] Lockhart, R. W., and Martinelli, R. C. (1949),
immiscible liquids," The Canadian Journal of "Proposed correlations of data for isothermal two-
Chemical Engineering, February. phase, two-component flow in pipe," Chem. Eng.
[2] Brauner N., 1991, "Two phase liquid-liquid Prog. 45, 39-49.
annular flow, " International Journal of Multiphase [19] Wong T.N., Ooi K.T., 1995, "Refrigerant flow
Flow. Vol 17, No. 1, pp 59-76. in capillary tube: an assessment of two-phase
[3] Chernikin V.L, Trudi Mck. Neft in-ta 17, 101 viscosity correlations on model prediction,"
(1956). International Communications in Heat & Mass
[4] Wang L.P., Carey V.P., GreifR. and Abdollahian transfer, 22/4, 595-604.
D., 1990. International Journal of Multiphase Flow [20] Kawahara A, Chung P.M.-Y, Kawaji M.,
Vol. 16, No.3, pp. 407-419. 2002, "Investigation of two-phase flow pattern, void
[5] Joseph D.D., Baynnwart AC. and Liu YJ., 1996, fraction and pressure drop in microchannel,"
"Stability of annular flow and slugging," International Journal of Multiphase Flow 28, 1411-
International Journal of Multiphase Flow Vol.22, 1435.
No.6, pp. 1247-1254. [21] Mc Adams, W.H., 1954, Heat transmission,
[6] Rovinsky 1., Brauner N. and Moalem Maron D., third ed. McGraw-Hill, New York.
1997, "Analytical solution for laminar two-phase [22] Cicchitti A., Lombardi C., Silvestri M.,
flow in a fully eccentric core-annular configuration," Solddaini G., Zavalluilli R., 1960, "Two-phase
International Journal of Multiphase Flow Vol.23, cooling experiments-pressure drop, heat transfert
No.3, pp. 523-543. and burnout measurement," Energia Nucl. 7 (6),
[7] Bannwart A.C., 1998, "Wavespeed and 407-425.
volumetric fraction in core annular flow". [23] Dukler, AE., Wicks III, M., Cleveland, R.G.,
Internationnal Journal of Multiphase Flow 24, 961- 1964, "Pressure drop and hold-up in two-phase
974. flow," AIChEJ. 10(1),38-51.
[8] Bannwart A.C., 2001, "Modeling aspects of oil- [24] Lin, S., Kwok, C.C.K., Li, R.Y, Chen, Z.H.,
water core-annular flows," Internationnal Journal of Chen, Z.Y., 1991, "Local frictional pressure drop
Multiphase Flow 32, 127-143. during vaporization for R-12 through capillary

232
tubes," International Journal of Multiphase Flow 17, [26] Charles M.E., Govier G.W., Hodgson G.W.,
95-102. 1961, "The horizontal pipeline flow of equal density
[25] Taitel Y., Dukler A.B., 1977, "Flow regime oil-water mixtures," The Canadian Journal of
transitions for vertical upward gas-liquid flow: A Chemical Engineering, February.
preliminary approach through physical model1ing,"
AIChE 70th Annual Meet., New York, Session on
Fundamental Research in Fluid Mechanics.

233
234
______________________________________ r;q'Y..~{l!/!!?f?~ _~~'!~':~{~~ _~~ Ef!':/!Ef!C}!!1!~~ _______________________________ _ _

Conclusions générales et perspectives

Une nouvelle méthode permettant la détermination de l'angle de contact est présentée


dans la première partie de ce travail. Les valeurs d'angles de contact obtenues par le
microscope confocal à balayage laser à partir du modèle en 3D sont comparées avec celles
obtenues à partir de la méthode conventionnelle du goniomètre. Pour les différents systèmes
air-liquide-solide étudiés, les deux méthodes sont en accord pour des angles de contact allant
de 0° à 82°.
La modélisation en 3D de la géométrique de la goutte, obtenue à partir des images
CSLM, donne d'autres informations supplémentaires comme la mise en évidence d'une
distribution hétérogène des fluorochromes au sein de la goutte, ce qui conduit à s'interroger
sur la notion de l'angle de contact dans le cas des liquides à composition chimique complexe
comme les hydrocarbures. Dans ce dernier cas, la surface du solide peut avoir une attirance
différente envers les différentes espèces chimiques composant la goutte. Les images CSLM
peuvent être acquises en mode fluorescent ou par réflexion. Dans le cas de systèmes non auto-
fluorescents l'adjonction de marqueurs solubles fluorescents a démontré la faisabilité de cette
approche. Toutefois, il reste à en démontrer les limites en étudiant la variation de l'angle de
contact en fonction du taux de fluorochromes ajoutés. Peut-on rendre un liquide fluorescent
sans modifier sa valeur caractéristique d'angle vis-à-vis d'une surface solide considérée?
La modélisation géométrique en 3D de la goutte permet également d'étudier la
distribution locale des angles de contact autour de la goutte de liquide, et donc de détecter
l'hétérogénéité locale d'une surface plane solide. Cette technique de haute résolution spatiale
permet de quantifier les angles de contact à l'échelle du micromètre. Cette résolution
d'atteindre la géométrie du point de contact avec une précision rarement atteinte et ouvre une

235
______________________________________ ~?~~!~~!9_'!~ _~~'!~:~Z~~ _~~ Rf!:~Ef!c!!!1!~~ _

nouvelle voie afin de comprendre les mécanismes d'adhésion de fluides sur des substrats
solides.
La différence d'échelle entre la mesure par CSLM et goniomètre montre que des erreurs
de mesures d'angle existent et que la "valeur caractéristique" d'un angle de contact n'est
valable qu'à l'échelle du phénomène étudié.
Il faut souligner que la technique de CSLM ne peut être utilisée actuellement que dans
les conditions de température et de pression ambiantes. Ce qui ne permet donc pas d'étudier
les angles de contact dans les conditions d'un réservoir géologique naturel par exemple.

Dans la deuxième partie, une étude expérimentale des écoulements diphasiques


horizontaux en microcanaux a été réalisée. Deux types d'écoulements diphasiques ont été
étudiés:
liquide-gaz (eau-air, huile-air et hui1e-C0 2),
liquide-liquide (huile-eau).
Les microcanaux ont été réalisés à partir de matière transparente, le verre et le quartz,
afin d'analyser l'effet de la mouillabilité et de la géométrie de la section du microcana1 sur les
pertes de pression et les configurations d'écoulement.
Pour chaque expérience, la perte de pression a été mesurée en régime stationnaire et les
configurations ont été identifiées qualitativement et quantitativement (dans le cas de
l' écoulement liquide-liquide).
Les résultats expérimentaux ont été analysés à partir des approches développées pour
décrire les écoulements liquide-gaz en conduites de large diamètre: le modèle homogène et
l'approche de Lockhart-Martinelli. Ces résultats montrent à la fois une différence de
comportement entre les écoulements eau-air et huile-air ainsi qu'entre les écoulements
liquide-liquide et liquide-gaz.

Ecoulements liquide-gaz

Les écoulements diphasiques eaU-air, huile-air et hui1e-C02 sont caractérisés par


plusieurs configurations d'écoulements (bulles, poches, poches-annulaire et annulaire). Elles
dépendent des vitesses débitantes des deux fluides et de leurs propriétés physiques. Le travail
réalisé a permis de mettre en évidence l'effet des propriétés physiques des fluides sur les
configurations d'écoulements liquide-gaz dans les microcanaux. Cet effet se manifeste au

236
______________________________________ ~'?l7..C:{l!~!C}_n.~ _~~_n.~~~Z~~ ~~ f~~~f~~!!1!(}~ _

niveau de l'épaisseur du liquide entourant les poches de gaz et au niveau de la configuration


annulaire. Ces résultats sont conformes à ceux obtenus dans le cas des larges canaux. Les
transitions entre les différentes configurations sont approximativement prédites par certains
modèles de la littérature, mais le degré de prédiction dépend des propriétés physiques des
fluides. Cependant, une analyse des transitions entre les différentes configurations
d'écoulement tenant compte des propriétés physiques des fluides est nécessaire dans le cas
des microcanaux.
Les mesures de pertes de preSSIOn montrent que leurs évolutions en fonction des
vitesses débitantes sont affectées par la topologie des interfaces entre les deux fluides. En
effet, une diminution de la perte de pression est marquée pendant la transition entre les
configurations à poches et annulaire.
En considérant l'écoulement liquide-gaz comme celui d'un fluide homogène ayant des
propriétés physiques équivalentes (Pm, Jlm) les résultats peuvent s'interpréter à partir du
modèle homogène. Certains modèles de la littérature permettent de modéliser correctement la
viscosité équivalente du mélange.
Les corrélations de type Lockhart-Martinelli ont pu être calibrées en utilisant des
expressions simples en loi polynomiales du paramètre de Martinelli, pour les configurations à
bulles, à poches et poches-annulaire. Ceci conduit à des prédictions des pertes de pression à
environ 10 % près par rapport aux grandeurs mesurées, ce qui peut être considéré comme
satisfaisant d'un point de vue pratique. En revanche, pour les configurations semi-annulaire et
annulaire, les résultats expérimentaux ont montré que les multiplicateurs de phases dépendent
de la vitesse débitante du liquide. La prise en compte de cette grandeur dans les corrélations, à
travers le nombre de Reynolds du liquide, permet (après une calibration) de prédire la perte de
pression avec une précision d'environ 7 %. Des investigations plus nombreuses avec des
systèmes fluides à propriétés physiques contrastées permettraient l'établissement de
corrélations plus prédictives pour chaque configuration d'écoulement.

Ecoulements liquide-liquide

Les expériences réalisées en écoulement huile-eau ont montré une forte influence du
liquide mouillant le microcanal sur la perte de pression.
- Pour les microcanaux initialement saturés en huile, les principales configurations
d'écoulement identifiées sont: à gouttes, à poches, à poches-annulaire et annulaire. Les

237
__________________________________ ____ ~?!lc{u~!~_''!~_~~n~':f!~~~ _~~R~':~E~C}!!1!~~ _

mesures des pertes de pression ont montré une évolution, en fonction des vitesses débitantes
des liquides, qui dépend des configurations d'écoulement. En effet, contrairement à la plupart
des études réalisées dans des larges canaux, une augmentation de la perte de pression est
observée dans le cas de la configuration à gouttes (gouttes d'eau dans l'huile). Dans la gamme
de vitesses débitantes étudiées, les transitions entre les différentes configurations
d'écoulement peuvent être prédites par certains modèles proposés pour les écoulements
liquide-gaz, notamment celui de Taitel et Dukler (1977).
En considérant les deux liquides comme un fluide homogène ayant des propriétés
physiques équivalentes (Pm, /lm), certains modèles de la littérature (Dukler et al. 1964,
Cicchitti et al. 1960) permettent de modéliser correctement la viscosité équivalente du
mélange, ce qui rend ce modèle prédictif à environ 10 %.
D'autre part, la perte de pression diphasique est proportionnelle à la perte de pression
monophasique. Cependant, le coefficient de proportionnalité, <Peau, dépend du paramètre de
Martinelli X et de la configuration d'écoulement.
- Pour les microcanaux initialement saturés en eau, l'écoulement huile-eau est
caractérisé par plusieurs configurations (à gouttes, à poches, semi-stratifié et stratifié) qui
dépendent des vitesses débitantes des deux liquides. Les mesures de pertes de pression
montrent que l'augmentation de la vitesse débitante du liquide le plus visqueux (l'huile) a
pour conséquence une croissance de la perte de pression quelle que soit la configuration
d'écoulement. Dans la gamme de débits étudiés la perte de pression diphasique est inférieure
à la perte de pression monophasique huile.
Contrairement au cas des microcanaux initialement saturés en huile, le modèle
homogène ne permet pas de décrire les pertes de pression expérimentales. En effet, aucun
modèle dans la littérature ne permet de modéliser la viscosité équivalente du mélange.
Cependant, la perte de pression est proportionnelle à la perte de pression monophasique, avec
un coefficient de proportionnalité (<Peau) qui dépend du paramètre de Martinelli X et de la
configuration d'écoulement.

La comparaison des pertes de pression, obtenues en écoulement liquide-liquide, dans les


deux cas de figure étudiés montre que: pour une même fraction volumique d'huile, la perte de
pression diphasique est plus élevée dans le cas du milieu initialement saturé en huile, ce qui
met en évidence l'influence de la nature du liquide mouillant sur la perte de pression.

238
______________________________________ ~?1!~{1!~!C}_n.~ _[J~_n.~':~~~~ ~~ R~':~R~c!!~1!f!~ _

Pour un milieu initialement saturé en huile, la différence entre l'injection d'eau et d'air
comme le deuxième fluide est illustrée sur la figure l-a pour le microcanal en quartz. Pour un
rapport de vitesse débitante du fluide le moins visqueux (eau ou air) sur la vitesse débitante
d'huile (VfluidJVhuile) compris entre 1 et 6, le rapport de la perte de pression diphasique sur la
perte de pression monophasique huile (multiplicateur de l'huile) est pratiquement le même.
Pour un rapport des vitesses débitantes plus élevé, le rapport de la perte de pression
diphasique sur la perte de pression monophasique huile est plus important dans le cas d'un
écoulement huile-eau.

10.,..".........,-----------------, 100.,---------------------,
Configurations Configurations
A Fbches a b
"" Poches
- Fbches-annulaire
o Annulaire-onduleux
l - Poches-annulaire
-0 Semi-annulaire
Huile-eau
Huile-eau :i
o Gouttes co 10 c Annulaire

A Fbches
Huile-air .
~ " Gouttes
Poches
Annulaire rlNb1W{1W1W>. "
~
::l " Stratifié
Eau-air

~
.2
'li.
'"
"5
:;;

Microcanal en quartz initialement saturé en huile Microcanal en quartz initialement saturé en eau
0,1 + - - - - r - - - . , . . . . - - - - r - - - , - - - - ' l 0,1 +.- - - . , . . . . - - - - - , - - - - - - , r - - - - . - - - - 1
0,01 0,1 10 100 1000 0,01 0,1 10 100 1000
Rapport des vitesses débitantes, VfluidJV'hulle Rapport des vitesses débitantes, Vf1uid.JVeau

Figure 1 : Comparaison des pertes de pression dans le cas des écoulements liquide-liquide et liquide-
gaz.

Pour un milieu initialement saturé en eau, la figure l-b montre la différence entre
l'injection d'un deuxième fluide moins visqueux (air) et d'un deuxième fluide plus visqueux
(huile). Pour un rapport de vitesses débitantes (VfluidJVeau) donné, l'ajout d'un fluide plus
visqueux ne fait qu'augmenter le rapport de la perte de pression diphasique sur la perte de
pression monophasique eau. Ce rapport croît de manière quasi-linéaire en fonction du rapport
des vitesses débitantes (VhuileNeau) avec une pente beaucoup plus prononcée que lorsqu'on
ajoute un fluide moins visqueux (l'air).

La transposition des résultats de nos expériences à des systèmes industriels ou naturels


nous conduit à envisager deux milieux spécifiques.
l'écoulement en conduite pour lequel les vitesses débitantes de fluides sont contrôlées,
l'écoulement en milieu poreux complexe (sol, roche) généré par un gradient de pression.

239
______________________________________ ~?~~{l!~!?-"!~ _~~'!1~~~~~ _~~ ~f!~~~f!9!!1!~~ _

Dans le cas de l'écoulement en conduite, en choisissant une configuration d'écoulement


spécifique (la configuration à poches dans le cas du couple liquide-liquide et configuration à
poches-annulaire dans le cas du couple liquide-gaz) on minimise les pertes de pression et
donc l'énergie requise.
Dans le cas de l'écoulement en milieu naturel poreux complexe, nos expériences ne sont
pas directement transposables. Il est nécessaire d'envisager des simulations en milieux
complexes équivalents bidimensionnels à microcanaux de différentes ouvertures et de
mouillabilités variables.

Dans les conditions d'un réservoir naturel, certains fluides à l'état critique se situent
entre la phase liquide et gazeuse, la modélisation de ce type d'écoulement nécessite donc à la
fois la maîtrise de la physique des écoulements liquide-liquide et liquide-gaz. Dans certaines
conditions, comme le montre la figure l-a, ces deux types d'écoulements peuvent se
rejoindre. Toutefois, la nature du liquide mouillant le milieu joue un rôle déterminant.
Enfin, la modélisation des écoulements fluides en milieux géologiques doit prendre en
compte les températures et pressions élevées des réservoirs de fluides. Il est donc nécessaire
d'envisager la réalisation de micromodèles à pression et température contrôlées proches des
conditions naturelles.

240
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248
Annexe

249
250
Annexe

Annexe

Modéles de la viscosité dynamique du mélange

Sur la figure 1 et 2 sont représentés les différents modéles de la viscosité dynamique


cités dans le chapitre II.2 (§ 2.2.2.1) respectivement pour le cas d'un écoulement eau-air et
huile-eau.
Ces différentes viscosités dynamique du mélange (llm) sont tracées en fonction de la
fraction volumique du fluide le moins visqueux.
On constate donc que la viscosité du mélange est très variable selon le modèle choisi.
Cette variation dépend également des propriétées physiques du couple de fluide considéré.

0,0014
Eau-air
::1 0,0012
(J)~

m
t::
l'll
:(jj
0,001
E
::::l
"C 0,0008
(J)
::::l
tT
'êl'll 0,0006
t:: Dukler et al.
:>.
"C
.(J) 0,0004 \} Beattie et Whalley
.-
iii % McAdams
0
Co)
III 0,0002 Cicchitti et al.
>: Lin et al.
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8
Fraction volumique de l'air, QJ(Q,,+Q,,)

Figure 1 : Viscosité dynamique du mélange eau-air en fonction de la fraction volumique d'air suivant
les différents modéles.

251
Annexe

0,04
Huile·eau
:! 0,035
G.l~
Cl
c: 0,03
III
:;
E 0,025
:::l
"Cl
41
:::l
C"
0,02
'E
III
c: 0,015
>-

-
"Cl
'41
iii
0
(,)
0,01

.!Il 0,005
>
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8

Figure 2: Viscosité dynamique du mélange huile-eau en fonction de la fraction volumique d'eau


suivant les différents modéles.

Pour le cas de l'écoulement huile-eau on remarque que le modèle de la viscosité de


Dukler et al. (1964) est proche de celui de Cicchitti et al. (1960), ce que l'on pouvait déjà
constaté à partir du tableau 5 (Chap. lIA). Ceci est dû à une différence relativement faible
entre les masses volumiques d'eau et d'huile ce qui rend donc le titre massique proche de la
fraction volumique.

252
Annexe

Modèle annulaire

Le modèle annulaire est établie dans un tube capillaire, de diamètre D, dans lequel les
deux fluides sont réparties uniformément: le fluide 1, s'écoule à la paroi tandis que le fluide 2
s'écoule dans la partie centrale.

Fluide 1
Fluide 2
-------------------------~--
R2
1 R
----- --,

Fluide 1

Figure 1 : Configuration annulaire

En résolvant les équations de Navier-stockes pour chaque fluide, en tenant copte de:
la continuité de la contrainte tangentielle,
la continuité de la vitesse à l'interface entre es deux fluides.
On obtient:

M
L
M (Eq. 1)
8f.12 Q2
L
JrR 4 (2~ S2 + (1- 2 f.12 )S;)
f.11 f.11

où S2 = R~ et SI = 1- S2 représentent la saturation en fluide 1 et 2 respectivement.


R

SI = 1 correspond au cas de l'écoulement monophasique du fluide 1. De même, S2 = 1

(SI = 0) correspond au cas de l'écoulement monophasique du fluide 2.

253
Annexe

Dans le modèle de Lockhart-Martinelli, les multiplicateurs de phases et le paramètre de


Martinelli ont été utilisés :
- les multiplicateurs de phases sont définis par:

(MIL)
cI> ] -- (Eq.2)
(MIL)]

(MIL)
(Eq.3)
(MIL)2

où <1>1 et <1>2 sont appelés les multiplicateurs des phases 1 et 2 ;


(~P/L) est la perte de pression mesurée en écoulement diphasique pour des vitesses
débitantes VI et V2 données,
(~P/L)1 (respectivement (~P/L)2) est la perte de pression monophasique qui serait

obtenue si le fluide 1 (respectivement le fluide 2) s'écoulait seul dans le canal avec la


même vitesse débitante VI (respectivement V 2) qu'en écoulement diphasique.

- le paramètre de Martinelli est défini par :

(Eq.4)

En utilisant la loi de Poiseuille (Eq.l, Chap. II.2), le paramètre de Martinelli peut s'écrire sous
la forme suivante :

(Eq.5)

A partir des relations 1 et 5, on obtient une relation qui lie SI et X :

(- 21'+ Ji X + ~1'2p2 + 4 )1'


(Eq.6)
S] = 2(1- 1'2 + PX 2)

Donc:

rP] =s1
]
(Eq.7)

254
........ ....:'1.
"

...
----------------_._--

Monsieur SALIM Abdelkader

DOCTORAT DE L'UNIVERSITE HENRI POINCARE, NANCY 1

en GEOSCIENCES

Vu, APPROUVÉ ET PERMIS D'IMPRDvŒR N°...Mbs

Nancy, le ..11 ~:<e' f!..oot;,

Le Pré:sidl~rttrœ.:J:Ul;J.iv{~rsité

03f0~ro03f0~l3'.)
Ulliversité Henri Poincaré, Nancy]
24-30 rue Lionnois - BP. 3069 • 54013 NANCY Cédex
Tél. : 03 83 68 20 00 - Fax: 03 83 68 21 00
RESUME

Cette étude est divisée en deux parties: la première est consacrée à une nouvelle
méthode permettant de déterminer l'angle de contact air-liquide-solide ou liquide-liquide-
solide. Les valeurs d'angles obtenues par le microscope confocal à balayage laser (CSLM) à
partir du modèle en 3D de la goutte montrent un bon accord avec les valeurs qu'on obtient à
partir de la méthode conventionnelle du goniomètre. La modélisation géométrique en 3D de la
goutte obtenue à partir des images CSLM a permis de mettre en évidence une distribution
hétérogène des fluorochromes au sein de la goutte. Elle permet également d'étudier la
distribution locale des angles de contact autour de la goutte, et donc de détecter une
hétérogénéité locale d'une surface plane solide.
La deuxième partie est consacrée à une étude expérimentale des écoulements
diphasiques liquide-gaz et liquide-liquide dans des microcanaux horizontaux. Pour chaque
couple de fluides, les pertes de pression ont été mesurées et les configurations d'écoulements
ont été identifiées pour une large gamme de nombres de Reynolds. Les cartographies
d'écoulements ont été réalisées et comparées avec celles de la littérature. Pour les
écoulements liquide-gaz, cette étude a montré l'effet des propriétés physiques des fluides sur
les configurations d'écoulements et donc sur les pertes de pression. Pour les écoulements
liquide-liquide, les expériences ont été réalisées dans deux cas de figure: microcanaux
initialement saturés en huile et microcanaux initialement saturés en eau. Dans la gamme des
débits étudiée, on observe une différence des configurations d'écoulements et donc de pertes
de pression entre les deux séries d'expériences. Pour les deux systèmes liquide-gaz et liquide-
liquide, les résultats expérimentaux sont interprétés au moyen du modèle homogène et de
l'approche de Lockhart-Martinelli.
Mots clés: Microcanaux; Ecoulements diphasiques; Ecoulement liquide-gaz; Ecoulement liquide-
liquide; Configurations d'écoulement; Mou illabilité; Angle de contact; Microscope confocal à
balayage laser.

ABSTRACT

This study is divided in two parts: the first one presents a new technique to quantify
contact angle and then the wettability. This technique uses a confocal laser scanning
microscope (CSLM) and allows to record series of 2-D images of a fluorescent liquid droplets
set on various solids surfaces. The building of 3-D images is done with the summation of
several images acquired with a regular step along the CSLM z-axis. The results obtained are
similar to those obtained with a conventional goniometric technique for different air-liquid-
solid systems. The CSLM images shows that drops are characterized by complex
morphologies and that the local contact angles can be modified by chemical heterogeneities in
the fluids.
The second part is mainly an experimental study which deals with liquid-gas and liquid-
liquid flows in horizontal microchannels. For each system, the pressures drops are measured
and the flow regime maps are realised and compared with those presented in the literature. In
the case ofliquid-gas flows, the fluid properties have a great impact on the pressure drops and
flow patterns. For liquid-liquid flows, two types of experiments are studied: microchannels
initially saturated with oil and microchannels initially saturated with water. In the range of the
Reynolds numbers considered, a difference in the pressure drops and the flow patterns are
observed. The experimental results are interpreted with the homogeneous model and the
Lockhart-Martinelli approach.
Keywords: Microchannels; Two-Phase Flow; Liquid-Gas Flow; Liquid-Liquid Flow; Flow
Patterns; Wettability; Contact Angle; Confocal Scanning Laser Microscope (CSLM).

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