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EXAMENS ALGEBRE-3 SMAI

FSO-OUAJDA (SMAI S2)


2010/2011
20142019

COURS DE SOUTIEN
SMPC SMAI ENSEM ENSAJ EST PSI MP
Résumé des cours, corrigé des exercices et des
examens, pour les étudiants niveau universitaire
‫ تصحيح المتحانات‬+ ‫ تمارين شاملة‬+ ‫ملخص شامل للدروس‬
‫مختارة‬
PHYSIQUE :
Mécanique & Thermodynamique & Electricité &
Optique & Electrocinetique & Electronique
MATH :
Analyse & Algèbre & Probabilité & Statistique

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par whatsapp :06-38-14-88-74
SMAI Semestre 2
UNIVERSITE MOHAMED 1er
Algebre 2
FACULTE DES SCIENCES
Contr^ol Final
Departement de Mathematiques
Session de rattrapage
et Informatique
Annee 2010/2011
Oujda
Duree 3 heures

Session de rattrapage 2011


http://webserver.iam.net.ma/~chellali/sma2
mustapha.chellali@gmail.com
Les Problemes I, II , III, IV et V sont independants

I Decomposer en elements simples. dans R(X ) la fraction :

X +1
F=
X (X 2 + X + 1)2
3

II On considere dans l'espace vectoriel R3 le systeme :

S = ((1; 1; 2); ( 1; 1; 0); (3; 5; 8); (1; 5; 6))

1 Justi er que le rang de S


est 2
2 Donner une base de vect( ) S
3 Donner la decomposition des autres elements de S
dans la base ci-dessus (On
ne demande pas de calculer toutes les decompositions possibles).

III On rappel que RN designe l'ensemble de toutes les applications de N vers R, c'est un
espace vectoriel sur R pour les lois f + g : x ! f (x) + g (x) et f : x ! f (x).
On pose E le sous ensemble de RN forme des applications f : N ! R telles que :

8n 2 N f (n + 2) = 2f (n + 1) f (n)
1 Montrer que E est un sous espace vectoriel de RN
2 Soit ' : E ! R2 l'application de nie par '(f ) = (f (0); f (1)) pour tout f 2 E .
i. Montrer que ' est lineaire.
ii. Soit f 2 E telle que f (0) = f (1) = 0, montrer que f (n) = 0 pour tout
n 2 N.
iii. En deduire que ' est injective.
iv. Soit ' : E ! Im(') l'application de nie par '(x) = '(x). Montrer que
' est un isomorphisme d'espace vectoriel.
v. En deduire que dim(E )  2.
3 On considere les applications g; h : N ! R donnees par g (n) = 1 et h(n) = n
pour tout n 2 N.
i. Montrer que g et h appartiennent a E .
ii. Montrer que le systeme ((g (0); g (1)); (h(0); h(1))) est libre dans R2 .
iii. En deduire que le systeme (g; h) est libre dans E .
iv. Montrer que dim(E ) = 2.
4 Montrer que pour tout f 2 E ils existent ; 2 R uniques tel que f = g + h
5 Montrer que pour tout f 2 E on a 8n 2 N f (n) = f (0) + (f (1) f (0))n
Soit n 2 N (n  1) et sur R le determinant d'ordre n

2 1 0 ::: ::: ::: :::


0
1 2 1 0 ::: ::: :::
0
0 1 2 1 0 ::: :::
0
0 0 1 2 1 0 :::
0
n = : : : ..
.
...
::: 0
... ...
::: 1
0 0 ::: ::: ::: 0 1 2

6 Montrer que pour tout n 2 N (n  1) on a n+2 = 2n+1 n


7 Soit f : N ! R tel que f (n) = n+1
i. Montrer que f 2 E
ii. En utilisant 5. montrer que 8n 2 N n = n + 1
IV Soit dans M3 (R) la matrice :
0 1
1 0 0
A=@ 0 2 0 A

0 1 1

1 Justi er que le polyn^ome caracteristique de A est PA = (X 1)2 (X 2)


2 Donner les valeurs propres de A
3 Donner les vecteurs propres de A
4 A est elle diagonalisable ? (justi er votre reponse).
V Soit E un espace vectoriel de dimension nie. Soient f; g 2 L (E ) des endomor-
phismes de E . On suppose que f  g = 0
1 Montrer que Im(g )  ker(f )
2 En deduire que dim(Im(g )) + dim(Im(f ))  dim(E )
Dans la suite, on suppose de plus que f + g est bijectif
3 Montrer que 8y 2 E 9x 2 E y = f (x) + g(x)
4 En deduire que E = Im(f ) + Im(g )
5 Montrer que dim(E ) = dim(Im(g )) + dim(Im(f ))
6 Montrer que Im(f ) + Im(g ) est directe
7 Montrer que 8(x1 ; x2 ) 2 E 2 il existe x 2 E tel que f (x) = f (x1 ) et g (x) = g (x2 )
8 Montrer que 8(x1 ; x2 ) 2 E 2 il existe x 2 E tel que x  x1 mod (ker(f )) et
x  x2 mod (ker(g))
SMAI Semestre 2
UNIVERSITE MOHAMED 1er
Algebre 2
FACULTE DES SCIENCES
Contr^ol Final
Departement de Mathematiques
Session de rattrapage
et Informatique
Annee 2010/2011
Oujda
Duree 3 heures

Session de rattrapage 2011


http://webserver.iam.net.ma/~chellali/sma2
mustapha.chellali@gmail.com
Les Problemes I, II , III, IV et V sont independants
solution

I Decomposer en elements simples. dans R(X ) la fraction :

X +1
F=
X (X 2 + X + 1)2
3

Reponse :

a b c d + eX f + gX
F =Q+ + 2+ 3+ 2 +
X X X 1+X +X (1 + X + X 2 )2
 Q reste de la division euclidienne de X + 1 par X 3(X 2 + X + 1)2 ! Q = 0
 Pour calculer a; b; c on pose h = X et on e ectue un developpement limite a
l'ordre 2 de h3 F
1+X 1+h
h3 F = X =h =
(1 + X + X 2 )2 (1 + h + h2 )2

1+h 1+h
= 2 2 =
1 + h + 2 h + 2h 1 + 2h + 3h2

1+h 1 + 2h + 3h2
1 + 2 h + 3h 2 1 h h2
h 3h 2
h 2h 2
h2
par suite
1 1 1
F= + :::
X3 X2 X
 Pour calculer d; e; f; g on pose h = 1+ X + X 2 et on e ectue un developpement
limite a l'ordre 1 de h2 F X 2 =h 1 X

1+X 1+X 1+X


h2 F = 3 = =
X X (h X 1) Xh (X 2 + X )

1+X 1+X
= = ()
Xh (h 1) (X 1)h + 1

(1 + X )(( 1 X ) 1)h + 1)
=
((X 1)h + 1)((( 1 X ) 1)h + 1)

(1 + X )(1 (2 + X )h) 1+X (X 2 + 3X + 2)h


= =
((X 1)h + 1)(1 (2 + X )h) 1 3h + O(h2 )

1 + X (h + 2X + 1)h 1 + X (2X + 1)h + O(h2 )


= =
1 3h + O(h2 ) 1 3h + O(h2 )

1 + X (1 + 2X )h 1 3h
X + 1 3(X + 1)h X + 1 + (X + 2)h
(X + 2)h
par suite
X +1 X +2
F= 2 2 + + :::
(1 + X + X ) 1 + X + X2
Remarque : On peut aussi faire directemement la division suivant les puissances
croissante de h, avec retenue dans (*), le pivot est 1=1 = 1 mod(h)
1+X 1 + (X 1)h
1 + X + (X 2 1)h
= 1 + X + (h X 2)h
= 1 + X (X + 2)h 1 + X + (X + 2)h
(X + 2)h

Autre methode pour calculer d; e; f; g par l'identite de Besout, on cherche U tel


que UX 3 = 1 + V (X 2 + X + 1) ! U = 1 alors f + gX est le reste de (X + 1)U
par h ! f + gX = 1 + X , on a (1 + X ) X 3 (f + gX ) = (1 + X )(1 X )h,
alors d + eX est le reste (1 + X )(1 X ) par h ! d + eX = 2 + X
Finalement
1 1 1 X +1 X +2
F= + +
X3 X2 X 2
(1 + X + X )2 1 + X + X2
Autre methode pour calculer a; b; c; d; e; f; g par identi cation de :

X + 1 = X 3 (X 2 + X + 1)2 F 
II On considere dans l'espace vectoriel R3 le systeme :

S = ((1; 1; 2); ( 1; 1; 0); (3; 5; 8); (1; 5; 6))


1 Justi er que le rang de S est 2

Reponse : On resoud le systeme


8
< x 1 x2 + 3 x3 + x 4 = 0
x1 v1 + x2 v2 + x3 v3 + x4 v4 = 0 () x1 x2 5 x3 5 x4 = 0
:
2 x1 + 8 x3 + 6 x4 = 0

()(1)
8
< x1 = x2 3 x3 x4
() : (x2 3x3 x4 ) x2 5x3 5x4 = 0
2(x2 3x3 x4 ) + 8x3 + 6x4 = 0

()(1)
8
<
() : 2 x2 2 x3 4 x4 = 0
2 x2 + 2 x3 + 4 x 4 = 0

() (1)x2 = x3 2 x4 ()(2)

2 inconnues eliminees ! le rang = 2 

Autre methode : (v1 ; v2 ) est libre car 1= 1 6= 1= 1. Donc le rang est


aumoin 2, on a (calcul) )v3 = 4v1 + v2 et v4 = 3v1 + 2v2 donc le rang =2 

Autre methode : On applique l'algorithme de completition a savoir (rappel) :


E espace vectoriel, L  E libre , G  E generateur :
i. Si G = ; terminer L est une base
ii. Soit x 2 G, G = G n fxg
iii. Si x 2= vec(L) alors L = L [ fxg
iv. Aller a i.
Ici E = vect(S ), L = ; et G = S

i. G 6= ;
ii. x = v1 ! G = (v2 ; v3 ; v4 )
iii. x 2= vect(L) = f0g ! L = (v1 )
i. G 6= ;
ii. x = v2 ! G = (v3 ; v4 )
iii. x 2= vect(L) ! L = (v1 ; v2 )
i. G 6= ;
ii. x = v3 ! G = (v4 )
iii. x 2 vect(L) ! L = (v1 ; v2 )
i. G 6= ;
ii. x = v4 ! G = ;
iii. x 2 vect(L) ! L = (v1 ; v2 )
i. G = ; ! L = (v1 ; v2 ) est une base 
Autre methode : On ramene a une matrice echelonnee la matrice du systeme
(v1 ; v2 ; v3 ; v4 )
0 1
1 1 3 1
@ 1 1 5 5 A

2 0 8 6

On a :
0 1 0 1 0 1
1 1 3 1 1 1 3 1 1 1 2 1
@ 0 2 2 4 A @ 0 2 2 4 A @ 0 2 2 4 A ! rang = 2 
2 0 8 6 0 2 2 4 0 0 0 0

2 Donner une base de vect(S )


Reponse : Par la premiere methode x1 ; x2 inconnues eliminees ! (v1 ; v2 )
base. Par la deuxieme et la trisieme methode aussi (v1 ; v2 ) base. 
3 Donner la decomposition des autres elements de S dans la base ci-dessus (On
ne demande pas de calculer toutes les decompositions possibles).
Reponse : Par la premiere methode, la solution du systeme lineaire est :

f ( 4 x3 3 x4 ; x3 2x4 ; x3 ; x4 ) j x3 ; x4 2 Rg

Soit
v3 v4
x1 = 4 x3 3 x4
x2 = x3 2 x4 ;

En lisant verticalement la solution ! v3 = 4v1 + v2 v4 = 3v1 + 2v2 


Autre possibilitees :

(v1 ; v3 ) base ! vv42 == 54vv11++2vv33


8
3 1
>
>
> v2 = v1 + v4
< 2 2
(v1 ; v4 ) base !>
> 5 1
>
: v3 = v1 + v4
2 2
8
1 1
>
>
> v1 = v2 + v3
< 4 4
(v2 ; v3 ) base !>
> 5 3
>
: v4 = v2 + v3
4 4
8
2 1
>
>
> v1 = v2 + v4
< 3 3
(v2 ; v4 ) base !>
> 5 4
>
: v3 = v2 + v4
3 3
8
2 1
>
v1 = v3 v
5 4
>
>
< 5
(v3 ; v4 ) base !>
3 4
>
>
: v2 =
5
v3 + v4
5

III On rappel que RN designe l'ensemble de toutes les applications de N vers R, c'est un
espace vectoriel sur R pour les lois f + g : x ! f (x) + g (x) et f : x ! f (x).
On pose E le sous ensemble de RN forme des applications f : N ! R telles que :

8n 2 N f (n + 2) = 2f (n + 1) f (n)
1 Montrer que E est un sous espace vectoriel de RN
Reponse :
 La fonction de nie par (n) = 0 pour tout n veri e bien (n + 2) = 0 =
2:0 0 = 2(n + 1) (n), donc  2 E , donc E 6= ;
 Si f; g 2 E et  2 K , on a pour tout n (f + g)(n + 2) = f (n + 2) + g(n +
2) = (2f (n + 1) f (n)) + (2g (n + 1) g (n)) = 2(f (n + 1) + g (n + 1))
(f (n) + g (n)) = 2(f + g )(n + 1) (f + g )(n), donc f + g 2 E 
2 Soit ' : E ! R l'application de nie par '(f ) = (f (0); f (1)) pour tout f 2 E .
2
i. Montrer que ' est lineaire.
Reponse : Si f; g 2 E et  2 K on a '(f + g ) = ((f + g )(0); (f +
g)(1)) = (f (0) + g(0); f (1) + g(1)) = (f (0); f (1)) + (g(0); g(1)) =
'(f ) + '(g) 
ii. Soit f 2 E telle que f (0) = f (1) = 0, montrer que f (n) = 0 pour tout
n 2 N.
Reponse : Recurrence sur n, supposons la propriete vrai pour tout entier
< n, si n = 0 ou n = 1 la propriete est vrai sinon n  2 et on a f (n) =
2f (n 1) f (n 2) = 2:0 0 = 0 
iii. En deduire que ' est injective.
Reponse : Soit f 2 ker('), donc '(f ) = 0, soit (f (0); f (1)) = (0; 0), soit
f (0) = f (1) = 0, d'apres la question precedente f (n) = 0 pour tout n,
donc f = 0, soit ker(') = f0g, donc ' est injective 
iv. Soit ' : E ! Im(') l'application de nie par '(x) = '(x). Montrer que
' est un isomorphisme d'espace vectoriel.
Reponse :
 ' est surjective car si y 2 Im(') il existe x 2 E tel que y = '(x) donc
y = '(x)
 ' est injective car si f 2 ker(') on a '(f ) = 0, donc '(f ) = 0, donc
f =0
 ' est lineaire car ' est lineaire 
v. En deduire que dim(E )  2.
Reponse : On a Im(') sous espace vectoriel de R2 , donc Im(') de
dimension nie  2. Comme E est isomorphe a Im('), alors E est de
dimension nie  2 aussi 
3 On considere les applications g; h : N ! R donnees par g (n) = 1 et h(n) = n
pour tout n 2 N.
i. Montrer que g et h appartiennent a E .
Reponse : On a g (n + 2) = 1 = 2:1 1 = 2g (n + 1) g (n) et h(n + 2) =
n + 2 = 2(n + 1) n = 2h(n + 1) h(n) 
ii. Montrer que le systeme ((g (0); g (1)); (h(0); h(1))) est libre dans R2 .
Reponse : ((g (0); g (1)); (h(0); h(1))) = ((1; 1); (0; 1)) et 1=0 6= 1=1 
iii. En deduire que le systeme (g; h) est libre dans E .
Reponse : Une relation g + h = 0 entraine g (0) + h(0) = 0 et
g(1)+ h(1) = 0 donc (g(0); g(1))+ (h(0); h(1)) = (0; 0) par la question
precedente = = 0 
iv. Montrer que dim(E ) = 2.
Reponse : Comme (g; h) est libre, dim(E )  2, par la question 2 on a
dim(E )  2, donc dim(E ) = 2 
4 Montrer que pour tout f 2 E ils existent ; 2 R uniques tel que f = g + h
Reponse : Comme (g; h) est libre et dim(E ) = 2, (g; h) est une base de E

5 Montrer que pour tout f 2 E on a 8n 2 N f (n) = f (0) + (f (1) f (0))n
Reponse : On a f = g + h ! f (0) = ; f (1) = + ! = f (0) et =
f (1) f (0) 
Soit n 2 N (n  1) et sur R le determinant d'ordre n
2 1 0 ::: ::: ::: :::
0
1 2 1 0 ::: ::: :::
0
0 1 2 1 0 ::: :::
0
0 0 1 2 1 0 :::
0
n = : : : ..
.
...
::: 0
... ...
::: 1
0 0 ::: ::: ::: 0 1 2

6 Montrer que pour tout n 2 N (n  1) on a n+2 = 2n+1 n


Reponse : On developpe par rapport a la premiere colonne 
7 Soit f : N ! R tel que f (n) = n+1
i. Montrer que f 2 E
Reponse : f (n + 2) = n+3 = 2n+2 n+1 = 2f (n + 1) f (n) 
ii. En utilisant 5. montrer que 8n 2 N n = n + 1
Reponse : On a n = f (n 1) = f (0) + (f (1)) f (0)(n 1) = 1 + (2
1 )(n 1) = 2 + (3 2)(n 1) = n + 1 
IV Soit dans M3 (R) la matrice :
0 1
1 0 0
A=@ 0 2 0 A

0 1 1
1 Justi er que le polyn^ome caracteristique de A est PA = (X 1)2 (X 2)
Reponse :

1 X 0 0
PA = 0 2 X 0 = (1 X )(2 X )(1 X ) 
0 1 1 X
2 Donner les valeurs propres de A
Reponse : sp(A) = f1; 2g 
3 Donner les vecteurs propres de A

2y = 0
(x; y; z ) 2 E1 () ! E1 = f(x; 0; z) j x; z 2 Rg = vect((1; 0; 0); (0; 0; 1))
y=0

(x; y; z ) 2 E2 ()
x=0 ! E1 = f0; z; z) j x; z 2 Rg = vect((0; 1; 1)) 
y z=0
4 A est elle diagonalisable ? (justi er votre reponse).
Reponse : A est diagonalisable car PA est scinde et pour toute valeur propre
multiple  de A on a dim(E ) = m 
V Soit E un espace vectoriel de dimension nie. Soient f; g 2 L (E ) des endomor-
phismes de E . On suppose que f  g = 0
1 Montrer que Im(g )  ker(f )
Reponse : Soit y 2 Im(g ), il existe x 2 E tel que y = g (x), donc f (y ) =
f (g(x)) = f  g(x) = 0, donc y 2 ker(f ) 
2 En deduire que dim(Im(g )) + dim(Im(f ))  dim(E )
Reponse : On a Im(g )  ker(f ), donc dim(Im(g ))  dim(ker(f )) =
dim(E ) dim(Im(f )), donc dim(Im(g)) + dim(Im(f ))  dim(E ) 

Dans la suite, on suppose de plus que f + g est bijectif


3 Montrer que 8y 2 E 9x 2 E y = f (x) + g(x)
Reponse : f + g bijectif entraine (equivaut en fait a) f + g surjectif 
4 En deduire que E = Im(f ) + Im(g )
Reponse : Par la question precedente E  Im(f )+ Im(g ) donc E = Im(f )+
Im(g) 
5 Montrer que dim(E ) = dim(Im(g )) + dim(Im(f ))
Reponse : On a E = Im(f ) + Im(g ) donc dim(E ) = dim(Im(f ) + Im(g )) 
dim(Im(f )) + dim(Im(g)), avec la question 2 on a l'inegalite inverse, donc
dim(E ) = dim(Im(g)) + dim(Im(f )) 
6 Montrer que Im(f ) + Im(g ) est directe
Reponse : On a dim(Im(f ) + Im(g )) = dim(Im(f )) + dim(Im(g )), comme
Im(f ) + Im(g) de dimension nie, Im(f ) + Im(g) est directe 
7 Montrer que 8(x1 ; x2 ) 2 E il existe x 2 E tel que f (x) = f (x1 ) et g (x) = g (x2 )
2
Reponse : Posons y = f (x1 ) + g (x2 ) par la question 3, il exise x 2 E tel que
y = f (x) + g(x) , soit f (x1 ) + g(x2 ) = f (x) + g(x), comme Im(f ) + Im(g) est
directe, on a f (x) = f (x1 ) et g (x) = g (x2 ) 
8 Montrer que 8(x1 ; x2 ) 2 E il existe x 2 E tel que x  x1 mod (ker(f )) et
2
x  x2 mod (ker(g))
Reponse : f (x) = f (x1 ) et g (x) = g (x2 ) equivaut a f (x x1 ) = 0 et g (x x2 ) =
0, donc a x x1 2 ker(f ) et x x2 2 ker(g ) 
UNIVERSITÉ MOHAMMED I
Faculté Des Sciences Année Universitaire 2014/2015
Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Et Informatique Session Ordinaire
Oujda Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Examen d'Algèbre

Exercice I : Soit t ∈ C∗ . On donne


t2
 
0 t
 
 1
 
A= t 0 t 
.
 
 
1 1 0
t2 t

1) Calculer A2 − A − 2I3 , où I3 désigne la matrice unité carrée d'ordre 3.


2) En déduire que A est inversible et calculer son inverse A−1 .

Exercice II : Soit E le C-espace vectoriel C3 muni de sa base canonique B = {e1 , e2 , e3 }.


On note i le nombre complexe tel que i2 = −1.
1) Soit f1 = −e1 + e2 , f2 = ie2 − e3 , f3 = e1 − e2 + ie3 . Montrer que C = {f1 , f2 , f3 } est
une base de E .
2) Déterminer la matrice de passage P de B à C , ainsi que son inverse P −1 .
3) Soit u un endomorphisme de E représenté dans la base B par la matrice :
 
0 0 −1
M =  −2 −1 1 − i  .
1 − 2i 1 − i 1

Déterminer la matrice N de u dans la base C .


4)Montrer que u est inversible (c.-à-d. u bijective), puis déterminer N −1 .
5)Calculer N 2 . Que peut-on en déduire pour u2 et M 2 ?
6)Déterminer les coordonnées du vecteur u2 (f1 + f2 + f3 ) dans la base B .

T.S.V.P.

39
Exercice III : Soit E un K -espace vectoriel de dimension n, soit f un endomorphisme
de E et soit F un sous-espace vectoriel de E tel que E = ker f ⊕ F . On suppose que
ker f = Im f .

1) a) L'entier n peut-il être impair ?


b) Montrer que f 2 est l'application nulle ( c.-à-d. que f of = 0 ), puis montrer que
Im f = f (F ). On rappelle que Im f = f (E).

2) Soit x ∈ E et soient a ∈ ker f et y ∈ F tels que x = a + y .


a) Montrer qu'il existe z ∈ F tel que x = f (z) + y .
b) Soit x ∈ E et soient y, z ∈ F tels que x = f (z) + y . On veut montrer que cette écriture
est unique. Soient donc y 0 et z 0 deux autres éléments de F tels que x = f (z 0 ) + y 0 .
Montrer que f (y − y 0 ) = 0, puis en déduire que y = y 0 et que par suite z = z 0 .
Indication : utiliser le fait que f 2 = 0 et que ker f ∩ F = {0}.

3) Pour tout x ∈ E il existe donc y et z dans F uniques tels que x = y + f (z). On


pose alors g(x) = z .
a) Montrer que l'application g ainsi dénie est linéaire de E dans E , et que g(f (x)) = y .
b) En déduire que :
f og + gof = IdE ,
où IdE désigne l'application identité de E .
FIN

40
UNIVERSITÉ MOHAMMED I
Faculté Des Sciences Année Universitaire 2014/2015
Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Et Informatique Session Ordinaire
Oujda Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Corrigé de l'Examen d'Algèbre

Exercice I : Soit t ∈ C∗ . On donne

t2
 
0 t
 
 1
 
A= t 0 t 
.
 
 
1 1 0
t2 t

t2 t2 t2
     
0 t 0 t 2 t
     
 1   1   1
     
1) A2 =  t 0 t  .  t 0 t  =  t 2 t  = A + 2I3 .

     
     
1 1 0 1 1 0 1 1 2
t2 t t2 t t2 t
Donc A2 − A − 2I3 = O, où O désigne la matrice nulle.
2) A2 − A − 2I3 = O ⇒ A2 − A = 2I3 ⇒ A( 1 (A − I3 )) = ( 12 (A − I3 ))A = I3 . Donc la
2
1
matrice A est inversible et son inverse A = 2 (A − I3 ).
−1

Exercice II : Soit E le C-espace vectoriel C3 muni de sa base canonique B = {e1 , e2 , e3 }.


On note i le nombre complexe tel que i2 = −1.
1) Soit f1 = −e1 + e2 , f2 = ie2 − e3 , f3 = e1 − e2 + ie3 . Comme E est de dimension 3,
il sut de montrer que C = {f1 , f2 , f3 } est libre.
Soient x, y et z dans C tel que : xf1 + yf2 + zf3 = 0, alors (−x + z)e1 + (x + iy − z)e2 +
(−y + iz)e3 = 0, d'où :
 
 −x + z = 0  x = z
x + iy − z = 0 ⇒ iy = 0 ⇒ x = y = z = 0.
−y + iz = 0 iz = y
 

Donc C est libre, c'est donc une base de E .

41
2) La matrice de passage P de B à C est :
 
−1 0 1
P = 1 i −1  .
0 −1 i

En ajoutant la première colonne à la dernière, on montre que le déterminant de P est 1.


La comatrice associée à P est :
 
−2 −i −1
com(P ) =  −1 −i −1  .
−i 0 −i

En prenant la transposée, on trouve :


 
−2 −1 −i
P −1 =  −i −i 0  .
−1 −1 −i

3) Soit u un endomorphisme de E représenté dans la base B par la matrice :


 
0 0 −1
M =  −2 −1 1 − i  .
1 − 2i 1 − i 1

la matrice N de u dans la base C est liée à M par N = P −1 M P .


    
0 0 −1 −1 0 1 0 1 −i
M P =  −2 −1 1 − i   1 i −1  =  1 −1 i .
1 − 2i 1 − i 1 0 −1 i i i 0

Donc :
    
−2 −1 −i 0 1 −i 0 0 i
N = P −1 M P =  −i −i 0   1 −1 i  =  −i 0 0  .
−1 −1 −i i i 0 0 1 0

4) Le déterminant de N vaut 1, donc N est inversible, par suite u l'est aussi, ainsi que la
matrice M .
Dire que N est la matrice de l'endomorphisme u dans la base C signie que :

 u(f1 ) = −if2
u(f2 ) = f3
u(f3 ) = if1

On en déduit que :  −1
 u (f2 ) = if1
u−1 (f3 ) = f2
 −1
u (f1 ) = −if3

42
Ainsi :  −1
 u (f1 ) = −if3
u−1 (f2 ) = if1
 −1
u (f3 ) = f2
Comme on sait que N −1 est la matrice de u−1 dans la base C , alors :
 
0 i 0
N −1 =  0 0 1 .
−i 0 0

5) On trouve :
    
0 0 i 0 0 i 0 i 0
N 2 =  −i 0 0   −i 0 0  =  0 0 1  = N −1 .
0 1 0 0 1 0 −i 0 0

Comme la matrice N 2 de u2 et N −1 de u−1 dans la base C sont identiques, alors u2 = u−1 ,


on en déduit alors (en passant dans la base B ) que M 2 = M −1 .
6) Comme u2 = u−1 , les composantes de u2 (f1 + f2 + f3 ) Dans la base C sont données
par :       
1 0 i 0 1 i
−1  1  =  0 0 1   1  =  1  = Y.
N
1 −i 0 0 1 −i
Si X désigne la matrice unicolonne formée par les composantes de u2 (f1 + f2 + f3 ) dans
la base B , on sait que la formule de changement de coordonnées arme que X = P Y , où
P est la matrice de passage de B à C . On en déduit alors que :
    
−1 0 1 i −2i
X = PY =  1 i −1   1  =  3i  .
0 −1 i −i 0

Donc, dans la base B , u2 (f1 + f2 + f3 ) = −2ie1 + 3ie2 .

Exercice III : Soit E un K -espace vectoriel de dimension n, soit f un endomorphisme


de E et soit F un sous-espace vectoriel de E tel que E = ker f ⊕ F . On suppose que
ker f = Im f .

1) a) D'après le théorème du rang, n = dim E = dim ker f + dim Im f = 2 dim ker f ,


donc l'entier n peut jamais être impair.
b) ∀x ∈ E, f (x) ∈ Im f = ker f ⇒ ∀x ∈ E, f (f (x) = f of (x) = 0. Donc f 2 est l'appli-
cation nulle ( c.-à-d. que f of = 0 ).
F ⊂ E ⇒ f (F ) ⊂ f (E) = Im f . Soit x ∈ E , comme E = ker f ⊕ F , il existe a ∈ ker f et
z ∈ F tel que x = a + z , d'où f (x) = f (a + z) = f (a) + f (z) = 0 + f (z) = f (z) ∈ f (F ),
d'où l'autre inclusion. Ainsi, Im f = f (F ).

2) Soit x ∈ E et soient a ∈ ker f et y ∈ F tels que x = a + y .

43
a) Comme a ∈ ker f = Im f = f (F ), il existe z ∈ F tel que a = f (z), d'où il existe z ∈ F
tel que x = a + y = f (z) + y .
b) Soit x ∈ E et soient y, z ∈ F tels que x = f (z) + y . On veut montrer que cette écriture
est unique. Soient donc y 0 et z 0 deux autres éléments de F tels que x = f (z 0 ) + y 0 .
x = f (z) + y = f (z 0 ) + y 0 ⇒ y − y 0 = f (z 0 ) − f (z) = f (z 0 − z), d'où : f (y − y 0 ) =
f (f (z 0 −z)) = f 2 (z 0 −z) = 0, car f 2 est l'application nulle. Ainsi, (y−y 0 ) ∈ ker f ∩F = {0},
car E = ker f ⊕ F , on en déduit donc que y = y 0 . Il s'ensuit que f (z) = f (z 0 ), et par
suite : (z − z 0 ) ∈ ker f ∩ F = {0}, d'où z = z 0 .

3) Pour tout x ∈ E il existe donc y et z dans F uniques tels que x = y + f (z). On


pose alors g(x) = z .
a) Soient x et x0 deux éléments de E et λ ∈ K , il existe donc y, y 0 , z et z 0 dans F
uniques tels que x = y + f (z) et x0 = y 0 + f 0 z 0 ), d'où x + x0 = y + y 0 + f (z + z 0 ) et
λx = λy + λf (z) = λy + f (λz). Comme F est un sous-espace vectoriel de E , alors z + z 0 et
λz sont dans F , et à cause de l'unicité de l'écriture, on a que g(x+x0 ) = z+z 0 = g(x)+g(x0 )
et g(λx) = λz = λg(x). Ainsi,l'application g ainsi dénie est linéaire de E dans E . De
plus, x = y + f (z) ⇒ f (x) = f (y) + f 2 (z) = f (y) + 0 = f (y), d'où : g(f (x)) = y .
b) Pour tout x ∈ E il existe y et z dans F uniques tels que x = y + f (z), d'où
(f og + gof )(x) = f og(x) + gof (x) = f (g(x)) + g(f (x)) = f (z) + y = x = IdE (x).
Ainsi :
f og + gof = IdE .

FIN

44
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Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Et Informatique Session de Rattrapage
Oujda Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Examen d'Algèbre

Exercice I : Pour tout nombre réel t on pose


 
et 2tet (t2 − 4t)et
R(t) =  0 et tet 
0 0 et

1) Montrer que l'on a R(t)R(s) = R(t + s) pour tous nombres réels t et s.


2) Soit t ∈ R. Montrer que la matrice R(t) est inversible et calculer son inverse.

Exercice II : Soit u l'application linéaire de R3 dans R3 dénie par :


u(e1 ) = e1 + e2 + e3
u(e2 ) = 2e1 + 3e2 − e3
u(e3 ) = −e2 + 3e3
où B = {e1 , e2 , e3 } désigne la base canonique de R3 .

1)a) Donner la matrice A de l'endomorphisme u dans la base B .


b) Déterminer une base de ker u.

2) Soient f1 = −2e1 + e2 + e3 , f2 = e1 + e2 + e3 et f3 = 2e1 + 3e2 − e3 trois vecteurs


de R3 .
a) Montrer que C = {f1 , f2 , f3 } est une base de R3 et écrire la matrice de passage P de la
base B à la base C .
b) Calculer P −1 .
c) Écrire la matrice D de u dans la base C .

3) Soit n ∈ N∗ . Quelle relation relie An , Dn , P et P −1 ? En déduire An .

T.S.V.P.

45
Exercice III : On note par M2 (R) l'espace vectoriel des matrices carrées d'ordre 2 à
coecients dans R.
Soient f : M2 (R) → R et g : M2 (R) → M2 (R) les applications dénies par :
 
2x + t x+y+t
f (M ) = x + t et g(M ) =
x + z + t −2x − t
   
x y 1 1
pour toute matrice M = de M2 (R). Posons U = .
z t 1 −2
1) Montrer que les applications f et g sont linéaires.
2) Trouver une base de ker f et montrer que dim ker f = 3.
3) Calculer g(M ) − M lorsque M ∈ ker f . En déduire que ker f ⊂ Im g .
4) Calculer g(U ). En déduire que l'on a ker f = Im g et que {U } est une base de ker g .
5) Montrer alors que M2 (R) = ker f ⊕ ker g.

FIN

46
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Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Et Informatique Session de Rattrapage
Oujda Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Corrigé de Examen d'Algèbre

Exercice I : Pour tout nombre réel t on pose


 
et 2tet (t2 − 4t)et
R(t) =  0 et tet 
t
0 0 e

1)
  s 
et 2tet (t2 − 4t)et e 2ses (s2 − 4s)es
R(t)R(s) =  0 et tet   0 es ses .
t s
0 0 e 0 0 e

Comme (s2 − 4s) + 2ts + (t2 − 4t) = t2 + s2 + 2ts − 4(t + s) = (t + s)2 − 4(t + s), alors, on vérie
facilement que R(t)R(s) = R(t + s) pour tous nombres réels  t et s. 
1 0 0
2) Soit t ∈ R. On a R(t)R(−t) = R(−t)R(t) = R(0) =  0 1 0  = I3 ; la matrice unité
0 0 1
carrée d'ordre 3, alors la matrice R(t) est inversible et son inverse est la matrice R(−t).

Exercice II : Soit u l'application linéaire de R3 dans R3 dénie par :

u(e1 ) = e1 + e2 + e3
u(e2 ) = 2e1 + 3e2 − e3
u(e3 ) = −e2 + 3e3

où B = {e1 , e2 , e3 } désigne la base canonique de R3 .

1)a)
 
1 2 0
A= 1 3 −1  .
1 −1 3

47
b)
   
x 0
v = xe1 + ye3 + ze3 ∈ ker u ⇔ u(v) = (0, 0, 0) ⇔ A  y  =  0 ⇔
z 0
      
1 2 0 x 0  x + 2y = 0  x + 2y = 0 
x = −2y
 1 3 −1   y  =  0  ⇔ x + 3y − z = 0 ⇔ y−z = 0 ⇔ .
z = y
1 −1 3 z 0 x − y + 3z = 0 −3y + 3z = 0
 

Ainsi, v = xe1 + ye3 + ze3 ∈ ker u ⇔ v = y(−2e1 + e2 + e3 ). Donc {−2e1 + e2 + e3 } engendre


ker u et est libre car −2e1 +e2 +e3 6= (0, 0, 0). Finalement, {−2e1 +e2 +e3 } est une base de ker u.

2) Soient f1 = −2e1 + e2 + e3 , f2 = e1 + e2 + e3 et f3 = 2e1 + 3e2 − e3 trois vecteurs de


R.
3

a) Il sut de montrer que C est libre car card(C) = 3 = dim R3 . Pour cela, il sut de montrer
que le déterminant de la matrice formée par les coordonnées de f − 1, f2 et f3 dans la base B
est non nul. En eet :
−2 1 2 −2 1 0
1 1 3 = 1 1 4 − 4 · (−2) = 12 6= 0.
1 1 −1 1 1 0

donc C = {f1 , f2 , f3 } est une base de R3 et la matrice de passage P de la base B à la base C


est  
−2 1 2
P = 1 1 3 .
1 1 −1
1
  
 f1 = −2e1 + e2 + e3  f1 = −2e1 + e2 + e3  e1 = 3 (f2 − f1 )

b) f2 = e1 + e2 + e3 ⇔ f2 − f1 = 3e1 ⇔ e2 = 14 (f1 + f3 ) ⇔
f3 = 2e1 + 3e2 − e3 f1 + f3 = 4e2
  
e3 = f1 + 2e1 − e2

1

 e1 =
 3 (f2 − f1 )
e2 = 1
4 (f1 + f3 )
 1 2 1
e3 = 12 f1 + 3 f2 − 4 f3

Donc la matrice P −1 est :


− 13 11 

 4
12 
 
P −1 =
 1 0 2  .
 3 3 

 
0 14 − 14

c) D'après ce qui précède, on sait que f1 = −2e1 + e2 + e3 est un élément de ker u, donc
u(f1 ) = 0R3 .
u(f2 ) = u(e1 + e2 + e3 ) = u(e1 ) + u(e2 ) + u(e3 ) = 3e1 + 3e2 + 3e3 = 3(e1 + e2 + e3 ) = 3f2 .
u(f3 ) = u(2e1 +3e2 −e3 ) = 2u(e1 )+3u(e2 )−u(e3 ) = 2(e1 +e2 +e3 )+3(2e1 +3e2 −e3 )−(−e2 +3e3 ) =

48
8e1 + 12e2 − 4e3 = 4(2e1 + 3e2 − e3 ) = 4f3 . Donc la matrice D de u dans la base C est :
 
0 0 0
D =  0 3 0 .
0 0 4
L'autre méthode consiste à dire que les matrices A et D sont liées par la relation D = P −1 AP .

− 31 1 1 

412     
 1 2 0 0 0 0


−1
P A=
 1 0 2   1 3 −1  =  1 0 2 .
3 3 
1 −1 3 0 1 −1
 
 
1
0 4 −4 1

D'où :     
0 0 0 −2 1 2 0 0 0
D = P −1 AP =  1 0 2   1 1 3  =  0 3 0 .
0 1 −1 1 1 −1 0 0 4
3) Soit n ∈ N∗ . Comme D = P −1 AP , alors A = P DP −1 , d'où :
An = (P DP −1 )(P DP −1 ) · · · (P DP −1 ) = P Dn P −1 .
| {z }
n fois
− 31 1
1 

  4
12   
0 0 0   0 0 0
Dn P −1 =  0 3 n
0   1 0 2  =  3n−1 0 2 · 3n−1  .
 3 3 
0 0 4n  0 4n−1
−4n−1
 

0 14 − 41
Ainsi,
    n−1 
−2 1 2 0 0 0 3 2 · 4n−1 2 · (3n−1 − 4n−1 )
An =  1 1 3   3n−1 0 2 · 3n−1  =  3n−1 3 · 4n−1 2 · 3n−1 − 3 · 4n−1  .
n−1
1 1 −1 0 4 −4n−1 3n−1 −4n−1 2 · 3n−1 + 4n−1
Exercice III : On note par M2 (R) l'espace vectoriel des matrices carrées d'ordre 2 à coecients
dans R.
Soient f : M2 (R) → R et g : M2 (R) → M2 (R) les applications dénies par :
 
2x + t x+y+t
f (M ) = x + t et g(M ) =
x + z + t −2x − t
   
x y 1 1
pour toute matrice M = de M2 (R). Posons U = .
  z t  0 0  1 −2
x y x y
1) Soient M = et M 0 = deux matrices de M2 (R). Soient aussi λ et µ
z t z 0 t0
deux nombres réels, alors :
λx + µx0 λy + µy 0
 
0
λM + µM = ,
λz + µz 0 λt + µt0

49
d'où : f (λM + µM 0 ) = λx + µx0 + λt + µt0 = λ(x + t) + µ(x0 + t0 ) = λf (M ) + µf (M 0 ).
De même :
2(λx + µx0 ) + λt + µt0 λx + µx0 + λy + µy 0 + λt + µt0
 
0
g(λM + µM ) = =
λx + µx0 + λz + µz 0 + λt + µt0 −2(λx + µx0 ) − (λt + µt0 )
 0
2x + t0 x0 + y 0 + t0
  
2x + t x+y+t
λ +µ = λg(M ) + µg(M 0 ).
x + z + t −2x − t x0 + z 0 + t0 −2x0 − t0
Donc les applications
 f et g sont linéaires.  
x y x y
2) M = ∈ ker f ⇔ f (M ) = x + t = 0 ⇔ t = −x ⇔ M = . Donc ker f =
 z t
      z −x
x y 1 0 0 1 0 0
{ | x, y, z ∈ R} = {x +y +z | x, y, z ∈ R}
z −x 0 −1 0 0 1 0
Ainsi, ker f est le sous-espace vectoriel de M2 (R), engendré par la partie
     
1 0 0 1 0 0
B={ , , }.
0 −1 0 0 1 0
De plus, on vérie facilement que B est libre ; c'est donc une base de ker f formée de 3 éléments,
donc dim ker f= 3. 
x y
3) Soit M = ∈ M2 (R), alors :
z t
   
2x + t − x x+y+t−y x+t x+t
g(M ) − M = = .
x + z + t − z −2x − t − t x + t −2(x + t)
 
0 0
Lorsque M ∈ ker f on a f (M ) = x + t = 0, donc g(M ) − M = la matrice nulle.
  0 0
0 0
On en déduit que : M ∈ ker f ⇒ g(M ) − M = ⇒ M = g(M ) ∈ Im g ⇒ ker f ⊂ Im g .
    0 0
1 1 0 0
4) Si U = , alors g(U ) = . Donc U ∈ ker g . Comme U est non nulle, alors
1 −2 0 0
g est non injective, d'où g n'est pas surjective (puisque c'est un endomorphisme de M2 (R).
Ainsi, dim Im g < dim M2 (R) = 4, donc dim Im g ≤ 3. Comme ker f ⊆ Im g , alors :
3 = dim ker f ≤ dim Im g ≤ 3.

On en déduit que
3 = dim ker f = dim Im g = 3.
Ainsi, ker f = Im g . Le théorème du rang nous dit que ker g est de dimension 1, donc {U } est
une base de ker g .
5) Soit M ∈ ker f ∩ ker g . D'après
 ce  qui précède, M = g(M ),et comme  M est dans le
0 0 0 0
noyau de g , alors M = g(M ) = . Donc ker f ∩ ker g = { }, d'où la somme
0 0 0 0
ker f + ker g est directe. On en déduit que dim(ker f ⊕ ker g) = dim ker f + dim ker g = 3 + 1 =
4 = dim M2 (R), d'où :
M2 (R) = ker f ⊕ ker g.

50
UNIVERSITÉ MOHAMMED I
Faculté Des Sciences Année Universitaire 2016/2017
Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Et Informatique Session Ordinaire
Oujda Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Examen d'Algèbre

Exercice I : Soit λ un nombre réel et soit Mλ la matrice :


 
λ3 0 0 2
Mλ =  3 λ 1 −1  .
λ λ 0 1

1) Montrer que si λ 6= 0, alors Mλ est de rang 3.


2) Montrer que rg(M0 ) = 2.

Exercice II : Soit n ∈ N? , on note par Rn [X] l'espace vectoriel réel des polynômes de
degré inférieur ou égal à n, à coecients dans R. Soit λ ∈ R, et soit fλ : R3 [X] → R2 [X]
l'application linéaire dénie par : ∀P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 ∈ R3 [X],
fλ (P ) = λ3 a0 + 2a3 + (3a0 + a2 − a3 + λa1 )X + (λa0 + λa1 + a3 )X 2 .

Soit B = {1, X, X 2 , X 3 } la base canonique de R3 [X] et C = {1, X, X 2 } celle de R2 [X].


1) Calculer la matrice Nλ de fλ par rapport aux bases B et C .
2) Sans calculer le noyau de l'application linéaire fλ , montrer que :
a) Si λ 6= 0, alors dim ker fλ = 1 et fλ est surjective.
b) Si λ = 0, alors dim ker f0 = dim Im f0 = 2.
Indication : Utiliser le théorème du rang et le fait que rg(fλ ) = rg(Nλ ).
3)a) Déterminer une base de ker f0 .
b) Montrer que {X, 2 − X + X 2 } est une base de Im f0 .
c) En regardant Im f0 comme un sous-espace vectoriel de R3 [X], la somme ker f0 + Im f0
est-t-elle directe ?
4) On considère B 0 = {1, X, 1 − 3X 2 , X 3 } une autre base de R3 [X]. Calculer la matrice de
f0 par rapport aux bases B 0 et C : qu'on notera M (f0 , B 0 , C), puis donner la relation qui lie
M (f0 , B 0 , C) à N0 .
5) Dans cette question on suppose que λ 6= 0, et on note par Pλ le polynôme :

λ2 λ3
Pλ = 1 + ( − 1)X + (λ − λ3 − 3)X 2 − X 3 .
2 2
Calculer fλ (Pλ ), puis en déduire une base de ker fλ .

T.S.V.P.

51
Exercice III : Soit E un R-e.v. de dimension nie n ∈ N∗ . On rappelle qu'un endomorphisme
de E est une application linéaire de E dans E . On note par idE l'endomorphisme identité
de E et par Θ l'application nulle. Dans tout l'exercice f désignera un endomorphisme de E
vériant :
f 2 + f − 2idE = Θ.
Cela signie que : ∀x ∈ E, f 2 (x) + f (x) − 2x = 0E . À noter que f 2 = f of .
1) Montrer que ker (f − idE ) ∩ ker (f + 2idE ) = {0E }.
2) Dans cette question on se propose de montrer que :

E = ker (f − idE ) ⊕ ker (f + 2idE ).

a) Soit x ∈ E xé. On suppose qu'il existe y ∈ ker (f − idE ) et z ∈ ker (f + 2idE ) tel que
x = y + z . En appliquant f à cette dernière égalité, montrer que :
2 1 1 1
y = x + f (x) et z = x − f (x).
3 3 3 3
b) Montrer que pour tout vecteur x ∈ E on a :
2 1 1 1
x + f (x) = y ∈ ker (f − idE ), x − f (x) = z ∈ ker (f + 2idE ) et y + z = x.
3 3 3 3
Indication : utiliser le fait que f 2 (x) = 2x − f (x).
c) Conclure.
3)a) Montrer que (f − idE )o(f + 2idE ) = (f + 2idE )o(f − idE ) = Θ.
b) En déduire que : Im (f + 2idE ) ⊂ ker (f − idE ) et Im (f − idE ) ⊂ ker (f + 2idE ).
c) Montrer alors que : Im (f + 2idE ) = ker (f − idE ) et Im (f − idE ) = ker (f + 2idE ).
Indication : appliquer l'égalité dim E = dimker g + dimIm g pour g = f − idE et g = f +2idE
et le fait que E = ker (f − idE ) ⊕ ker (f + 2idE ).

FIN

52
UNIVERSITÉ MOHAMMED I
Faculté Des Sciences Année Universitaire 2016/2017
Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Et Informatique Session Ordinaire
Oujda Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Corrigé de l'Examen d'Algèbre

Exercice I : Soit λ un nombre réel et soit Mλ la matrice :


 
λ3 0 0 2
Mλ =  3 λ 1 −1  .
λ λ 0 1

1) Comme Mλ est une matrice de type (3, 4), alors rg(Mλ ) ≤ 3.


0 0 2
Soit ∆λ = λ 1 −1 = −2λ, alors ∆λ est un déterminant d'ordre 3 extrait de Mλ , et
λ 0 1
comme λ 6= 0, alors ∆λ 6= 0, d'où rg(Mλ ) = 3.
2) Si λ = 0, alors la matrice M0 devient :
 
0 0 0 2
M0 =  3 0 1 −1  .
0 0 0 1

Comme le rang d'une matrice est égal au rang de ses vecteurs lignes, alors rg(M0 ) =
rg((0 0 0 2), (3 0 1 − 1), (0 0 0 1)). Mais les vecteurs (0 0 0 2) et (0 0 0 1) sont liés puisque
(0 0 0 2) = 2(0 0 0 1). Donc rg(M0 ) = rg((3 0 1 − 1), (0 0 0 1)) = 2, car il est facile de
vérier que les derniers vecteurs sont libres.

Exercice II : Soit n ∈ N? , on note par Rn [X] l'espace vectoriel réel des polynômes de
degré inférieur ou égal à n, à coecients dans R. Soit λ ∈ R, et soit fλ : R3 [X] → R2 [X]
l'application linéaire dénie par : ∀P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 ∈ R3 [X],

fλ (P ) = λ3 a0 + 2a3 + (3a0 + a2 − a3 + λa1 )X + (λa0 + λa1 + a3 )X 2 .

Soit B = {1, X, X 2 , X 3 } la base canonique de R3 [X] et C = {1, X, X 2 } celle de R2 [X].


1) Pour calculer la matrice Nλ de fλ par rapport aux bases B et C , on doit calculer les
images des éléments de la base B dans la base C .
fλ (1) = λ3 + 3X + λX 2 .
fλ (X) = λX + λX 2 .
fλ (X 2 ) = X .
fλ (X 3 ) = 2 − X + X 2 .

53
Donc la matrice Nλ n'est rein d'autre que la matrice Mλ de l'exercice précédent puisque :
 
λ3 0 0 2
Nλ =  3 λ 1 −1  = Mλ .
λ λ 0 1

2) Nous savons maintenant que Nλ = Mλ et comme dim Im fλ = rg(fλ ) = rg(Nλ ) = rg(Mλ )


et :
dim R3 [X] = dim ker fλ + dim Im fλ ,
alors,
dim ker fλ = dim R3 [X] − dim Im fλ = 4 − rg(fλ ) = 4 − rg(Mλ ).
Tenant compte des résultats établis dans l'exercice précédent, on a :
a) Si λ 6= 0, alors rg(Mλ ) = 3, d'où dim ker fλ = 4 − 3 = 1 et fλ est surjective puisque
rg(fλ ) = rg(Mλ ) = 3 = dim R2 [X].
b) Si λ = 0, alors rg(M0 ) = 2, d'où dim ker f0 = 4 − 2 = 2 = dim Im f0 car rg(f0 ) =
rg(M0 ) = 2 .
3)a) Le polynôme P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 appartient à ker f0 si et seulement si
f0 (P ) = 2a3 + (3a0 + a2 − a3 )X + a3 X 2 = 0 si et seulement si

2a3 = 0 
a3 = 0

3a0 + a2 − a3 = 0 ⇔ ⇔ P = a1 X + a0 (1 − 3X 2 ).
a2 = −3a0
a3 = 0

Donc ker f0 = {a1 X + a0 (1 − 3X 2 ) | a0 , a1 ∈ R} ; c'est le sous-espace vectoriel engendré par


X et 1 − 3X 2 . Il est facile de vérier que{X, 1 − 3X 2 } est une partie libre, c'est donc une
base de ker f0 .
b) De la matrice N0 on tire le fait que X = f0 (X 2 ) et 2 − X + X 2 = f0 (X 3 ), donc la partie
{X, 2−X +X 2 } est une partie de Im f0 . Comme {X, 2−X +X 2 } est libre et 2 = dim Im f0 ,
alors {X, 2 − X + X 2 } est une base de Im f0 .
c) La somme ker f0 + Im f0 n'est pas directe car X ∈ ker f0 ∩ Im f0 , d'où ker f0 ∩ Im f0 6= {0}.
4) On considère B 0 = {1, X, 1 − 3X 2 , X 3 } une autre base de R3 [X].
Sachant que X et 1 − 3X 2 son t dans le noyau de f0 , on trouve :
f0 (1) = 3X .
f0 (X) = f0 (1 − 3X 2 ) = 0.
f0 (X 3 ) = 2 − X + X 2 .
Donc la matrice de f0 par rapport aux bases B 0 et C est :
 
0 0 0 2
M (f0 , B 0 , C) =  3 0 0 −1  .
0 0 0 1

Si P désigne la matrice de passage de B à B 0 , la matrice de passage de C à C est la matrice


unité carrée d'ordre 3, notée I3 . On sait que la relation qui lie M (f0 , B 0 , C) à N0 est :

M (f0 , B 0 , C) = I3−1 N0 P = I3 N0 P = N0 P.

54
5) Dans cette question on suppose que λ 6= 0, et on note par Pλ le polynôme :
λ2 λ3
Pλ = 1 + ( − 1)X + (λ − λ3 − 3)X 2 − X 3 .
2 2
Pour calculer fλ (Pλ ), on multiplie la matrice Nλ à droite par la matrice unicolonne formée
parles coordonnées
 de Pλ dans la base B .  Cela donne : 
1 1
λ3 − λ3
 3   
 λ2 − 1  λ 0 0 2  λ2
2 − 1   λ3 λ3 

N0 
 2 3 =
 
3 λ 1 −1  

3 = 3+ 2 −λ+λ−λ −3+ 2 =
3
 λ−λ −3   λ−λ −3  3 3
λ 3 λ λ 0 1
λ 3 λ + λ2 − λ − λ2
−2 −2
 
0
 0  . On en déduit donc que fλ (Pλ ) = 0, par suite, Pλ ∈ ker fλ , et comme ker fλ est de
0
dimension 1 et Pλ 6= 0, alors {Pλ } est une base de ker fλ .

Exercice III : Soit E un R-e.v. de dimension nie n ∈ N∗ . On rappelle qu'un endomorphisme


de E est une application linéaire de E sans E . On note par idE l'endomorphisme identité
de E et par Θ l'application nulle. Dans tout l'exercice f désignera un endomorphisme de E
vériant :
f 2 + f − 2idE = Θ.
Cela signie que : ∀x ∈ E, f 2 (x) + f (x) − 2x = 0E . À noter que f 2 = f of .
1) x ∈ ker (f − idE ) ∩ ker (f + 2idE ) signie que f (x) = x = −2x, d'où 3x = 0E , par suite
x = 0E . Ainsi, ker (f − idE ) ∩ ker (f + 2idE ) = {0E }.
2) Dans cette question on se propose de montrer que :

E = ker (f − idE ) ⊕ ker (f + 2idE ).

a) Soit x ∈ E xé. On suppose qu'il existe y ∈ ker (f − idE ) et z ∈ ker (f + 2idE ) tel que
x = y + z . En appliquant f à cette dernière égalité, et tenant compte du fait que f (y) = y
et f (z) = −2z , on trouve :

x = y+z 2 1 1 1
⇒ 2x + f (x) = 3y ⇒ y = x + f (x) ⇒ z = x − y = x − f (x).
f (x) = y − 2z 3 3 3 3

b) Soit x un vecteur de E et soit y = 32 x + 13 f (x), alors f (y) = f ( 23 x) + f ( 13 f (x)) =


2 1 2 2 1 2 1
3 f (x) + 3 f (x) = 3 f (x) + 3 (2x − f (x)) = 3 x + 3 f (x) = y , par suite (f − idE )(y) = 0E ,
d'où 32 x + 13 f (x) = y ∈ ker (f − idE ). De même, si on pose z = 13 x − 13 f (x), on trouve
f (z) = 13 f (x) − 13 f 2 (x) = 13 f (x) − 13 (2x − f (x)) = 23 f (x) − 32 x = −2( 13 x − 13 f (x)) = −2z ,
d'où (f + 2idE )(z) = 0E , on en déduit alors que 31 x − 13 f (x) = z ∈ ker (f + 2idE ).
Il est évident que y + z = 23 x + 13 f (x) + 31 x − 13 f (x) = x.
c) On vient juste de montrer que tout élément de E est somme d'un élément de ker (f − idE )
et d'un élément de ker (f +2idE ). Cela signie que E = ker (f − idE )+ ker (f +2idE ). Comme
ker (f − idE ) ∩ ker (f + 2idE ) = {0E }, alors E = ker (f − idE ) ⊕ ker (f + 2idE ).
3)a) (f − idE )o(f + 2idE ) = f 2 + 2f − f − 2idE = f 2 + f − 2idE = Θ.

55
De même : (f + 2idE )o(f − idE ) = f 2 − f + 2f − 2idE = f 2 + f − 2idE = Θ.
b) (f − idE )o(f +2idE ) = Θ ⇒ ∀x ∈ E, (f − idE )o(f +2idE )(x) = (f − idE )((f +2idE )(x)) =
0E ⇒ ∀x ∈ E, (f + 2idE )(x) ∈ ker (f − idE ) ⇒ Im (f + 2idE ) ⊂ ker (f − idE ) car
Im (f + 2idE ) = {(f + 2idE )(x) | x ∈ E}.
De même :
(f + 2idE )o(f − idE ) = Θ ⇒ ∀x ∈ E, (f + 2idE )o(f − idE )(x) = (f + 2idE )((f − idE )(x)) =
0E ⇒ ∀x ∈ E, (f − idE )(x) ∈ ker (f + 2idE ) ⇒ Im (f − idE ) ⊂ ker (f + 2idE ) car
Im (f − idE ) = {(f − idE )(x) | x ∈ E}.
c) Le fait que E = ker (f − idE ) ⊕ ker (f + 2idE ) et le théorème du rang appliqué aux
endomorphismes f − idE et f + 2idE donnent :

dim E = dim ker (f − idE ) + dim Im (f − idE ) =

dim ker (f + 2idE ) + dim Im (f + 2idE ) =


dim ker (f − idE ) + dim ker (f + 2idE ).
On en déduit que :

dim ker (f − idE ) = dim Im (f + 2idE ) et dim ker (f + 2idE ) = dim Im (f − idE ).

On sn déduit alors que : Im (f + 2idE ) = ker (f − idE ) et Im (f − idE ) = ker (f + 2idE ),


car deux sous-espaces vectoriels tel que l'un est inclus dans l'autre et ayant même dimension
(nie) sont égaux.

56
UNIVERSITÉ MOHAMMED I
Faculté Des Sciences Année Universitaire 2016/2017
Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Oujda Session de Rattrapage
Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Examen d'Algèbre

Exercice I : Soient a1 , a2 , · · · , an des nombres réels tous non nuls. Pour tout entier n ≥ 2
et tout nombre réel λ, considérons la matrice An (λ) à n + 1 lignes et n + 1 colonnes dénie
par :  
1 −a1 −a2 · · · · · · −an
 a1 λ 0 ··· ··· 0 
... .. 
 
a2 0 λ . 

.. .. .. 

An (λ) =  ... ... ... .
 . . . 
.. .. ... ...
 
. .
 
 0 
an 0 ··· ··· 0 λ
Le déterminant de An (λ) sera noté ∆n (λ).
1) Calculer ∆n (λ) pour n = 2 et n = 3.
2) Montrer que, pour tout n ≥ 2, ∆n (λ) = λn−1 a2n + λ∆n−1 (λ).
Indication : développer le déterminant ∆n (λ) par rapport à la dernière ligne.
3) Montrer par récurrence que pour tout n ≥ 2, ∆n (λ) = λn + λn−1 (a21 + a22 + · · · + a2n ).
4) Déterminer les valeurs de λ pour lesquelles la matrice An (λ) est inversible.
5) Déterminer le rang de An (λ) suivant les valeurs de λ.
 
a b
Exercice II : Soit M2 (R) = { | a, b, c, d ∈ R} l'ensemble des matrice carrées
c d
d'ordre 2 à coecients dans R considéré comme R-e.v., et soit ψ l'application dénie de
M2 (R) vers lui-même par :
∀A ∈ M2 (R), ψ(A) = A −t A.
On rappelle que tA désigne la transposée de la matrice A.
1) Donner la dimension de M2 (R).
2)a) Montrer que ψ est linéaire.
b) Déterminer le noyau de ψ , puis calculer une base et la dimension de ker ψ .
3) Déterminer une base et la dimension de Im ψ .

T.S.V.P.

57
Exercice III : Soit a un nombre réel et soit n un entier supérieur ou égal à 3. On considère
Rn [X] l'espace vectoriel des polynômes réels de degré inférieur ou égal à n, et on note par
ϕn l'endomorphisme de Rn [X] déni par :

∀P ∈ Rn [X], ϕn (P ) = (X − a)(P 0 − P 0 (a)) − 2(P − P (a)).

P 0 désigne la dérivée de P et Bn = {e0 , e1 , · · · , ek , · · · , en } la base de Rn [X] formée par


(X − a)k
les polynômes ek = k!
pour 0 ≤ k ≤ n (à noter que e0 = 1).
1)a) Calculer ϕn (e0 ) et ϕn (e1 ).
b) Montrer que pour tout k ≥ 2 on a : ϕn (ek ) = (k − 2)ek .
c) En déduire que dim Im ϕn = n − 1, que dim ker ϕn = 2 puis donner une base de ker ϕn .
2) Soit P un élément de Rn [X] donné. Quelles sont les coordonnées de de P dans la
base Bn ? Indication : utiliser la formule de Taylor pour les polynômes qui arme que
(X − a)k (k) (X − a)n (n)
P = P (a) + X − a P 0 (a) + · · · + P (a) + · · · + P (a) ; où P (k) (a)
1! k! n!
désigne la dérivée de P à l'ordre k au point a.

Dans la suite, on xe n = 3 et on note C = {1, X, X 2 , X 3 } la base canonique de R3 [X].


3) Déterminer la matrice de passage P0 de B3 à C (utiliser la question précédente), ainsi
que son inverse P0−1 .
4)a) En utilisant les calculs de la première question, déterminer la matrice M de l'endo-
morphisme ϕ3 dans la base B3 .
b) Calculer la matrice N de ϕ3 dans la base C , puis donner la relation qui lie N et M .

FIN

58
UNIVERSITÉ MOHAMMED I
Faculté Des Sciences Année Universitaire 2016/2017
Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Oujda Session de Rattrapage
Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Corrigé de l'Examen d'Algèbre

Exercice I : Soient a1 , a2 , · · · , an des nombres réels tous non nuls. Pour tout entier n ≥ 2
et tout nombre réel λ, considérons la matrice An (λ) à n + 1 lignes et n + 1 colonnes dénie
par :  
1 −a1 −a2 · · · · · · −an
 a1 λ 0 ··· ··· 0 
... .. 
 
a2 0 λ . 

.. .. .. 

An (λ) =  ... ... ... .
 . . . 
.. .. ... ...
 
. .
 
 0 
an 0 ··· ··· 0 λ
Le déterminant de An (λ) sera noté ∆n (λ).
1) En développant par rapport à la dernière ligne on obtient :

1 −a1 −a2
∆2 (λ) = a1 λ 0 = a2 (a2 λ) + λ(λ + a21 ) = λ2 + λ(a21 + a22 ).
a2 0 λ
En développant par rapport à la dernière ligne on obtient :
1 −a1 −a2 −a3
−a1 −a2 −a3 1 −a1 −a2
a1 λ 0 0
∆3 (λ) = = −a3 λ 0 0 + λ a1 λ 0 =
a2 0 λ 0
0 λ 0 a2 0 λ
a3 0 0 λ
−a3 (−a3 λ2 ) + λ∆2 (λ) = a23 λ2 + λ(λ2 + λ(a21 + a22 )) = λ3 + λ2 (a21 + a22 + a23 ).
2) En développant le déterminant par rapport à la dernière ligne, on obtient :
1 −a1 −a2 · · · · · · −an
a1 λ 0 ··· ··· 0
... ..
a2 0 λ .
∆n (λ) = .. .. ... ... ... .. =
. . .
.. .. ... ...
. . 0
an 0 ··· ··· 0 λ

59
−a1 −a2 · · · · · · · · · −an
λ 0 ··· ··· ··· 0 1 −a1 −a2 · · · −an−1
... .. a1 λ 0 ··· 0
0 λ . ... ... ..
(−1)n+2 an .. ... ... ... .. +λ a2 0 . =
. . .. .. ... ...
.. ... ... ... .. . . 0
. . an−1 0 ··· 0 λ
0 ··· ··· 0 λ 0
(−1)n+2 an ((−1)n+1 (−an )λn−1 )+λ∆n−1 (λ) = (−1)2n+4 a2n λn−1 +λ∆n−1 (λ) = λn−1 a2n +λ∆n−1 (λ).
3) La propriété est vraie pour n = 2 et n = 3. Soit donc n ≥ 3 et supposons la propriété
vraie à l'ordre n − 1 ; c-à-d ∆n−1 (λ) = λn−1 + λn−2 (a21 + a22 + · · · + a2n−1 ). D'après la question
précédente et l'hypothèse de récurrence, on a :
∆n (λ) = λn−1 a2n +λ∆n−1 (λ) = λn−1 a2n +λ(λn−1 +λn−2 (a21 +a22 +· · ·+a2n−1 )) = λn +λn−1 (a21 +a22 +· · ·+a2n ),

d'où le résultat.
4) Comme ∆n (λ) = λn + λn−1 (a21 + a22 + · · · + a2n ) = λn−1 (λ + a21 + a22 + · · · + a2n ) et
n − 1 ≥ 1, alors la matrice An (λ) est non inversible si et seulement si son déterminant
∆n (λ) = 0 si et seulement si λn−1 (λ + a21 + a22 + · · · + a2n ) = 0 si et seulement si (λ = 0 ou
λ = −(a21 + a22 + · · · + a2n )). Donc la matrice An (λ) est inversible si et seulement si (λ 6= 0 et
λ 6= −(a21 + a22 + · · · + a2n )).
5) Comme la matrice An (λ) est une matrice carrée d'ordre n + 1, alors :

rg(An (λ)) = n + 1 ⇔ det An (λ) = ∆n (λ) 6= 0 ⇔ (λ 6= 0 et λ 6= −(a21 + a22 + · · · + a2n )).


Si λ = 0, alors comme tous les ai sont non nuls, toutes les colonnes
 dela matrice An (λ) à
1



 0
partir de la deuxième sont proportionnelles à la matrice unicolonne  . Donc l'espace en-
0
 
.. 
. 


0
 
1
 a1 
 
gendré par les colonnes de An (0) et l'espace engendré par les deux vecteurs colonnes
 a2 
 .. 

 . 
an
 
1
 0 
 
et  0  qui sont libres car a1 6= 0. Ainsi :
 
 .. 
 . 
0

rg(An (0)) = 2.
Si λ = −(a21 + a22 + · · · + a2n ), alors le déterminant ∆n (λ) de la matrice An (λ) est nul, par
suite rg(An (λ)) ≤ n, or An−1 (λ) est une matrice carrée d'ordre n extraite de An (λ) et dont

60
le déterminant ∆n−1 (λ) = λn−2 (λ + a21 + a22 + · · · + a2n−1 ) = λn−2 (−a2n ) 6= 0, car λ 6= 0 puisque
les ai sont tous non nuls et an 6= 0, d'où :

rg(An (−(a21 + a22 + · · · + a2n ))) = n.

 
a b
Exercice II : Soit M2 (R) = { | a, b, c, d ∈ R} l'ensemble des matrice carrées
c d
d'ordre 2 à coecients dans R considéré comme R-e.v., et soit ψ l'application dénie de
M2 (R) vers lui-même par :

∀A ∈ M2 (R), ψ(A) = A −t A.

On rappelle que tA désigne la transposée de la matrice A.


1) dim M2 (R) = 4.
2)a)En utilisant le fait que ∀A, B ∈ M2 (R) et ∀λ ∈ R, t(A + B) =t A +t B et t(λA) = λtA,
on vérie aisément
 que ψ est linéaire.      
a b a b a c a b
b)A = ∈ ker ψ ⇔ A =t A ⇔ = ⇔ A = . Donc
c d   c d  b  d  b d
a b 1 0 0 1 0 0
ker ψ = { | a, b, d ∈ R} = {a +b +d | a, b, d ∈ R}.
b d 0 0 1 0 0 1
Ilest clair
 que ker ψ est le sous-espace
 vectoriel de M2 (R) engendré par la partie B =
1 0 0 1 0 0
{ , , }. Il est facile de vérier que B est libre, c'est donc une
0 0 1 0 0 1
base de ker ψ , d'où dim ker ψ = 3.
3) Le théorème du rang arme sue dim Im ψ = dim M2 (R) − dim ker ψ = 4 − 3 = 1,
et toute matrice
  non nulle
 de Im ψ forme  une base base possible comme par exemple
0 1 0 1 0 0 0 1
ψ( )= − = .
0 0 0 0 1 0 −1 0
Exercice III : Soit a un nombre réel et soit n un entier supérieur ou égal à 3. On considère
Rn [X] l'espace vectoriel des polynômes réels de degré inférieur ou égal à n, et on note par
ϕn l'endomorphisme de Rn [X] déni par :

∀P ∈ Rn [X], ϕn (P ) = (X − a)(P 0 − P 0 (a)) − 2(P − P (a)).

P 0 désigne la dérivée de P et Bn = {e0 , e1 , · · · , ek , · · · , en } la base de Rn [X] formée par les


(X − a)k
polynômes ek = k!
pour 0 ≤ k ≤ n (à noter que e0 = 1).
1)a) Comme e0 = 1, alors ϕn (e0 ) = 0.De même e1 = X − a ⇒ e01 = 1 ⇒ ϕn (e1 ) =
−2(X − a) = −2e1 .
(X − a)k (X − a)k−1
b) Soit k ≥ 2 et ek = , alors e0k = , et comme k − 1 ≥ 2, alors a est en
k! (k − 1)!
même temps racine de ek et ek , d'où :
0

(X − a)k−1 (X − a)k
ϕn (ek ) = (X−a)(e0k −e0k (a))−2(ek −ek (a)) = (X−a) −2ek = k −2ek = (k−2)ek .
(k − 1)! k!

61
c) On sait que Im ϕn est le sous-espace engendré par les ϕn (ek ) pour 0 ≤ k ≤ n, d'où Im ϕn =
{ϕn (e0 ), ϕn (e1 ), ..., ϕn (en )} = {(X − a), (X − a)3 , ..., (X − a)n }, car ϕ(e0 ) = ϕ(e2 ) = 0,
X − a = ϕn ( −2 e1 ) et pour k ≥ 3, (X − a)k = ϕ ( ek ).
n
k−2
Comme {(X − a) , (X − a) , · · · , (X − a) } est une famille étagée en degré, elle est libre et
3 n

par conséquent c'est une base de Im ϕn . On en déduit en particulier que dim Im ϕn = n − 1.


Le théorème du rang montre alors que dim ker ϕn = 2, comme on connaît deux polynômes
non liés dans le noyau de ϕn . La famille {e0 , e2 } est une base de ker ϕn .
2) Soit P un élément de Rn [X] donné. En utilisant la formule de Taylor pour les polynômes
− a P 0 (a) + · · · + (X − a)k (X − a)n
qui arme que P = P (a) + X 1! k!
P (k) (a) + · · · +
n!
P (n) (a),
on s'aperçoit que P = P (a)e0 + P 0 (a)e1 + · · · + P (k) (a)ek + · · · + P (n) (a)en . On en déduit que
les coordonnées de de P dans la base Bn sont P (a), P 0 (a), ..., P (k) (a), ..., P (n) (a).

Dans la suite, on xe n = 3 et on note C = {1, X, X 2 , X 3 } la base canonique de R3 [X].


3) D'après la question précédente, les coordonnés de 1 dans la base B3 sont : 1, 0, 0, 0.
Comme X 0 = 1, X 00 = X 000 = 0, alors les coordonnées de X dans la base B3 sont : a, 1, 0, 0.
Comme (X 2 )0 = 2X , (X 2 )00 = 2, (X 2 )000 = 0, alors les coordonnées de X 2 dans la base B3
sont : a2 , 2a, 2, 0. Comme (X 3 )0 = 3X 2 , (X 3 )00 = 6X, (X 3 )000 = 6, alors les coordonnées de
X 3 dans la base B3 sont : a3 , 3a2 , 6a, 6. Ainsi, la matrice de passage P0 de B3 à C est :

 
1 a a 2 a3
 0 1 2a 3a2 
P0 = 
 0
.
0 2 6a 
0 0 0 6

a2 − a3
  
e 0 = 1 1 −a 2 6


 e1 = X − a
 2 
 
0 1 −a a
=⇒ P0−1 = 
 
(X − a)2 a 2
1 2 2 .
 e2 = 2 = 2 − aX + 2 X 
0 0 1 − a 
 3
 e = (X − a) = − a + a X − a X 2 + 1 X 3
 3 2
 2 2 

3 0 0 0 1
6 6 2 2 6 6
4)a) D'après les calculs de la première question, on a : ϕ3 (e0 ) = ϕ3 (e2 ) = 0, ϕ3 (e1 ) = −2e1
et ϕ3 (e3 ) = (3 − 2)e3 = e3 . On en déduit que la matrice M de l'endomorphisme ϕ3 dans la
base B3 est :
 
0 0 0 0
 0 −2 0 0 
M =  0
.
0 0 0 
0 0 0 1

b) On a : ϕ3 (1) = 0.
ϕ3 (X) = −2(X − a) = 2a − 2X , car X 0 = 1.
ϕ3 (X 2 ) = (X − a)(2X − 2a) − 2(X 2 − a2 ) = 2(X − a)(X − a) − 2(X − a)(X + a) =
2(X − a)(X − a − X − a) = 4a2 − 4aX car (X 2 )0 = 2X .
De même, ϕ3 (X 3 ) = (X − a)(3X 2 − 3a2 ) − 2(X 3 − a3 ) = 5a3 − 3a2 X − 3aX 2 + X 3 . On en

62
déduit que la matrice N de l'endomorphisme ϕ3 dans la base C est :
 
0 2a 4a2 5a3
 0 −2 −4a −3a2 
N = .
 0 0 0 −3a 
0 0 0 1

La relation qui lie les deux matrices N et M est : N = P0−1 M P0 .

63
UNIVERSITÉ MOHAMMED I
Faculté Des Sciences Année Universitaire 2018/2019
Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Oujda Session Ordinaire
Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Examen d'Algèbre

Exercice I : Soit Mn (R) l'espace vectoriel des matrices carrées d'ordre n à coecients dans
R, avec n ≥ 2. Dans tout l'exercice A désigne une matrice de Mn (R), non nulle et vériant
A2 6= 0Mn (R) et A3 = 0Mn (R) ,
où , 0Mn (R) désigne la matrice nulle. On note aussi In la matrice unité carrée d'ordre n.
Pour tout nombre réel t, on note M (t) la matrice :
t2 2
M (t) = In + tA + A.
2
1) Vérier la relation :
∀(s, t) ∈ R2 , M (s)M (t) = M (s + t).
2) En déduire que, (M (t))m = M (mt) pour tout t ∈ R et m ∈ N.
3) Montrer que la matrice M (t) est inversible. Quel est son inverse ?
Indication : remarquer que M (0) = In .
4)a) Montrer que la famille {In , A, A2 } est libre dans l'espace vectoriel Mn (R).
b) En déduire que l'application M : t 7→ M (t), de R vers Mn (R), est injective. L'application
M est-elle linéaire ? (justier votre réponse).

Exercice II : Soit E = R3 [X] l'espace vectoriel des polynômes réels de degré inférieur ou
égal à 3. On pose B = {1, X, X 2 , X 3 } la base canonique de E . On considère l'endomorphisme
fω de E déni par :
∀P ∈ E, fω (P ) = X(X − 1)P 00 + (1 − ωX)P 0 ,
où ω est un nombre réel et P 0 et P 00 désignent respectivement la dérivée première et seconde
de P .
1) Écrire la matrice Mω de fω dans la base B .
2) En fonction des valeurs du paramètre réel ω ; déterminer une base et la dimension de
ker(fω ), puis en déduire le rang de fω .
Dans la suite, on xe ω = 2 et on pose g = f2 + 2idE , où idE désigne l'application identité
de E .
3) Calculer la matrice M20 de g dans la base B et en déduire que ker(g) est un sous-espace
vectoriel de E de dimension 2, puis calculer une base de ker(g).
4) a) Montrer que la partie C = {1, 1 − 2X, X 2 , − 3 X 2 + X 3 } est une base de E .
2
b) Calculer la matrice N2 de f2 dans la base C . Quel est le lien entre les matrices N2 et M2 ?

T.S.V.P.

64
Exercice III : Soit E = R3 [X] l'espace vectoriel des polynômes réels de degré inférieur ou
égal à 3. On pose F = {P ∈ E | P (0) = P (1)} et G = {P ∈ E | P 0 (0) = P 0 (1)}, où P 0
désigne la dérivée de P .
1) Vérier que F et G sont des sous-espaces vectoriels de E .
2) a) Déterminer une base et la dimension de de F .
b) Déterminer une base et la dimension de de G.
3) a) Déterminer une base et la dimension de de F ∩ G.
b) Déterminer la dimension de F + G. Est-ce que F + G est une somme directe ?
FIN

65
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Faculté Des Sciences Année Universitaire 2018/2019
Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Oujda Session Ordinaire
Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Corrigé de l'Examen d'Algèbre

Exercice I : Soit Mn (R) l'espace vectoriel des matrices carrées d'ordre n à coecients dans R,
avec n ≥ 2. Dans tout l'exercice A désigne une matrice de Mn (R), non nulle et vériant

A2 6= 0Mn (R) et A3 = 0Mn (R) ,

où , 0Mn (R) désigne la matrice nulle. On note aussi In la matrice unité carrée d'ordre n.
Pour tout nombre réel t, on note M (t) la matrice :
t2 2
M (t) = In + tA + A .
2
1) Tenant compte du fait que A3 = A4 = 0Mn (R) et que In est l'élément neutre de la multiplication,
on trouve :
s2 2 t2 t2 s2
∀(s, t) ∈ R2 , M (s)M (t) = (In +sA+ A )(In +tA+ A2 ) = In +tA+ A2 +sA+stA2 + A2 =
2 2 2 2
1 1
In + (s + t)A + (t2 + 2st + s2 )A2 = In + (s + t)A + (s + t)2 A2 = M (s + t).
2 2
2) Par récurrence sur m. Pour m = 0, on a ∀t ∈ R, M (0t) = M (0) = In = (M (t))0 . La propriété
est aussi vraie pour m = 1. Supposons la propriété vraie à l'ordre m. Pour tout réel t dans R, on a :

(M (t))m+1 = (M (t))m M (t) = M (mt)M (t) = M (mt + t) = M ((m + 1)t).

3) Il est facile de remarquer que M (t)M (−t) = M (−t)M (t) = M (t − t) = M (0) = In , on en déduit
que la matrice M (t) est inversible, et que son inverse est M (−t).
4)a) Soient α, β et γ trois nombres réels tel que αIn + βA + γA2 = 0Mn (R) , alors en multipliant
cette égalité successivement par A et A2 , puis en utilisant le fait que A3 = 0Mn (R) , on trouve :

 αIn + βA + γA2 = 0Mn (R)


αA + βA2 = 0Mn (R)


αA2 = 0Mn (R)

Comme A2 6= 0Mn (R) , alors α = 0, par suite, βA2 = 0Mn (R) ⇒ β = 0. Enn, on a γA2 = 0Mn (R) ⇒
γ = 0. Ainsi, la famille {In , A, A2 } est libre dans l'espace vectoriel Mn (R).
2 2
b) Soient s et t deux nombres réels tel que M (s) = M (t), alors (s − t)A + ( s − t )A2 = 0Mn (R) .
2 2
Comme toute sous-famille d'une famille libre est libre, alors {A, A2 } est libre d'où, s − t = 0, c'est-
à-dire que s = t. Ainsi, l'application M : t 7→ M (t), de R vers Mn (R), est injective. Si l'application
M était linéaire, on aurait M (0) = 0Mn (R) ; l'élément neutre de l'addition de l'espace vectoriel
Mn (R), or M (0) = In 6= 0Mn (R) . Donc l'application M n'est pas linéaire.

66
Exercice II :Soit E = R3 [X] l'espace vectoriel des polynômes réels de degré inférieur ou égal à 3.
On pose B = {1, X, X 2 , X 3 } la base canonique de E . On considère l'endomorphisme fω de E déni
par :
∀P ∈ E, fω (P ) = X(X − 1)P 00 + (1 − ωX)P 0 ,

où ω est un nombre réel et P 0 et P 00 désignent respectivement la dérivée première et seconde de P .


 En calculant les images des éléments de la base canonique B , on trouve :
1)

 fω (1) =0
fω (X) =1 − ωX

f (X 2 ) =2(1 − ωX)X + 2X(X − 1) = 2X − 2ωX 2 + 2X 2 − 2X = 2(1 − ω)X 2
 ω 3


fω (X ) =3(1 − ωX)X 2 + 6X(X − 1)X = 3X 2 − 3ωX 3 + 6X 3 − 6X 2 = −3X 2 + 3(2 − ω)X 3
Donc la matrice Mω de fω dans la base B est :
 
0 1 0 0
 0 −ω 0 0 
Mω = 
 0 0 2(1 − ω)
.
−3 
0 0 0 3(2 − ω)

2)
  
a0 0
a1   0
P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 ∈ ker(fω ) ⇔ Mω 
   
⇔
 a2  =  0 
a3 0
     
0 1 0 0 a0 0 
 a1 = 0
 0 −ω 0 0   a1   0  
−ωa 1 = 0
   =   ⇔ (Sω )
 0 0 2(1 − ω) −3   a2   0   2(1 − ω)a2 − 3a3 = 0

0 0 0 3(2 − ω) a3 0 3(2 − ω)a3 = 0

Il est clair que la résolution du système (Sω ), en fonction des valeurs du paramètre réel ω , nécessitera
l'étude de trois cas.
Premier cas : ω = 2.
 (
a1 = 0 a1 = 0
(S2 ) ⇔ ⇔ 3
−2a2 − 3a3 = 0 a2 = − 2 a3

Ainsi, P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 ∈ ker(f2 ) ⇔ P = a0 + a3 (− 23 X 2 + X 3 ), d'où, ker(f2 ) =


{a0 +a3 (− 23 X 2 +X 3 ) | a0 , a3 ∈ R} = {1, − 23 X 2 + X 3 }. Il est facile de vérier que {1, − 32 X 2 +X 3 }
est une base de ker(f2 ), il s'ensuit que la dimension de ker(f2 ) est 2. D'après le théorème du rang,
rg(f2 ) = dim E − dim ker(f2 ) = 4 − 2 = 2.
Deuxième cas : ω = 1.

 a1 = 0
(S1 ) ⇔ −3a3 = 0 ⇔ a1 = a3 = 0
3a3 = 0

Ainsi, P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 ∈ ker(f1 ) ⇔ P = a0 + a2 X 2 , d'où,


ker(f1 ) = {a0 + a2 X 2 | a0 , a2 ∈ R} = {1, X 2 }. Il est facile de vérier que {1, X 2 } est une base
de ker(f1 ), il s'ensuit que la dimension de ker(f1 ) est 2. D'après le théorème du rang, on arrive au

67
fait que rg(f1 ) = dim E − dim ker(f1 ) = 4 − 2 = 2.
Troisième cas : ω 6= 2 et ω 6= 1. Dans ce cas, 1 − ω 6= 0 et 2 − ω 6= 0. On en déduit que :

 a1 = 0
(Sω ) ⇔ a3 = 0
a2 = 0

Ainsi, P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 ∈ ker(fω ) ⇔ P = a0 , d'où, ker(fω ) = {a0 | a0 ∈ R} = {1} = R.


Comme {1} est une base de ker(fω ), alors la dimension de ker(fω ) est 1. D'après le théorème du
rang, rg(fω ) = dim E − dim ker(fω ) = 4 − 1 = 3.

Dans la suite, on xe ω = 2 et on pose g = f2 + 2idE , où idE désigne l'application identité de E .


3) Si on note par I4 la matrice unité carrée d'ordre 4, et par M20 la matrice de g dans la base B ,
alors :
     
0 1 0 0 2 0 0 0 2 1 0 0
0 −2 0 0 + 0 2 0 0   0 0 0 0 
g = f2 +2idE ⇔ M20 = M2 +2I4 = 
  
= .
 0 0 −2 −3   0 0 2 0   0 0 0 −3 
0 0 0 0 0 0 0 2 0 0 0 2

Le rang de l'endomorphisme g et celui de sa matrice M20 dans la base B ; qui est le rang de ses
vecteurs colonnes. Comme la première et la deuxième colonne sont proportionnelles, et la troisième
colonne nulle, alors le rang de M20 est celui de la première et la dernière colonne qui est 2. D'après
le théorème du rang, on a, dim ker(g) = dim E − rg(g) = 4 − 2 = 2.
   
a0 0
a1   0
P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 ∈ ker(g) ⇔ M20 
   
⇔
 a2  =  0 
a3 0

   

2 1 0 0 a0 0 
 2a0 + a1 = 0 
 0 0 0 0   a1
    0  a1 = −2a0
 = ⇔ −3a 3 = 0 ⇔
 0 0 0 −3   a2   0  a3 = 0
2a3 = 0

0 0 0 2 a3 0

Ainsi, P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 ∈ ker(g) ⇔ P = a0 (1 − 2X) + a2 X 2 , d'où, ker(g) =


{a0 (1 − 2X) + a2 X 2 | a0 , a2 ∈ R} = {1 − 2X, X 2 }. Il est facile de vérier que {1 − 2X, X 2 }
est une base de ker(g).
4) a) Comme C = {A0 , A1 , A2 , A3 , } avec deg(Ai ) = i pour 0 ≤ i ≤ 3 et dim E = 4, alors la partie
C = {1, 1 − 2X, X 2 , − 23 X 2 + X 3 } est une base de E .
b) Posons A0 = 1, A1 = 1 − 2X, A2 = X 2 et A3 = − 3 X 2 + X 3 les quatre éléments de la base
2
C . Remarquons que P ∈ ker(g) ⇔ g(P ) = 0 ⇔ f2 (P ) + 2P = 0 ⇔ f2 (P ) = −2P . Comme
ker(g) = {1 − 2X, X 2 } = {A1 , A2 } et ker(f2 ) = {1, − 32 X 2 + X 3 } = {A0 , A3 }, alors :


 f2 (A0 ) = 0
f2 (A1 ) = −2A1

f (A ) = −2A2
 2 2


f2 (A3 ) = 0

68
Donc la matrice N2 de f2 dans la base C est :
 
0 0 0 0
 0 −2 0 0 
N2 =  .
 0 0 −2 0 
0 0 0 0

Si Q désigne la matrice de passage de la base B à la base C , alors le lien entre les matrices N2 et
M2 est :
N2 = Q−1 M2 Q.
Exercice III :Soit E = R3 [X] l'espace vectoriel des polynômes réels de degré inférieur ou égal à
3. On pose F = {P ∈ E | P (0) = P (1)} et G = {P ∈ E | P 0 (0) = P 0 (1)}, où P 0 désigne la dérivée
de P .
1) Évident.
2) a) P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 ∈ F ⇔ P (0) = P (1) ⇔ a0 = a0 + a1 + a2 + a3 ⇔
a1 = −a2 − a3 ⇔ P = a0 + a2 (X 2 − X) + a3 (X 3 − X).
Donc F = {a0 + a2 (X 2 − X) + a3 (X 3 − X) | a0 , a2 , a3 ∈ R} = {1, X 2 − X, X 3 − X}. On vérie
que {1, X 2 − X, X 3 − X} est une base de F , d'où dim F = 3.
b) Si P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 , alors P 0 = a1 + 2a2 X + 3a3 X 2 , par suite,
P = a0 + a1 X + a2 X 2 + a3 X 3 ∈ G ⇔ P 0 (0) = P 0 (1) ⇔ a1 = a1 + 2a2 + 3a3 ⇔ a2 = − 32 a3 ⇔
P = a0 + a1 X + a3 (X 3 − 32 X 2 ). Donc G = {a0 + a1 X + a3 (X 3 − 32 X 2 ) | a0 , a1 , a3 ∈ R} =
{1, X, X 3 − 3 3 2
2 X }. On vérie que {1, X, X − 2 X } est une base de G, d'où dim G = 3.
2 3

3) a) D'après ce qui précède,


3 1 3
P = a0 +a1 X+a2 X 2 +a3 X 3 ∈ F ∩G ⇔ (a1 = −a2 −a3 et a2 = − a3 ) ⇔ (a1 = a3 et a2 = − a3 ) ⇔
2 2 2
1 3
P = a0 + a3 ( X − X 2 + X 3 ).
2 2
Ainsi, F ∩ G = {a0 + a3 ( 21 X − 23 X 2 + X 3 ) | a0 , a3 ∈ R} = {1, 12 X − 32 X 2 + X 3 }. On vérie que
{1, 12 X − 23 X 2 + X 3 } est une base de F ∩ G, d'où dim F ∩ G = 2.
b) dim(F + G) = dim F + dim G − dim(F ∩ G) = 3 + 3 − 2 = 4.
La somme F + G n'est pas directe car F ∩ G 6= {0}.

69
UNIVERSITÉ MOHAMMED I
Faculté Des Sciences Année Universitaire 2018/2019
Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Oujda Session de Rattrapage
Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Examen d'Algèbre

Exercice I : Soient (un )n∈N et (vn )n∈N les deux suites réelles dénies chacune par leurs deux
premiers termes et la même relation de récurrence ci-dessous :
u0 = 0, u1 = 1, pour tout entier naturel n; un+2 = un+1 + un ;

v0 = 2, v1 = 1, pour tout entier naturel n; vn+2 = vn+1 + vn .


Soit M2 (R) l'espace vectoriel des matrices carrées d'ordre 2 à coecients dans R, soient I2 la
matrice unité carrée d'ordre 2 et J la matrice dénies par :
 √  √
 
0 5  
I2 =
1 0
et J =  √ 2 = 5 0 1 .
0 1 5 2 1 0
2 0

Pour tout entier naturel n, on note Un la matrice dénie par la relation : Un = un J + v2n I2 .
On pose U la matrice U1 , c'est-à-dire U = U1 = J + 12 I2 , et E = {λI2 + µJ | λ, µ ∈ R} le
sous-espace vectoriel de M2 (R), engendré par I2 et J .
1)a) Calculer JU et vérier que JU appartient au sous-espace E .
b) Montrer que U 2 = U + I2 , puis en déduire que pour tout entier n ∈ N, U n ∈ E .
2)a) Établir une relation qui, pour tout entier n ∈ N, lie les matrices Un+2 , Un+1 et Un .
b) Montrer que, pour tout entier n ∈ N, les matrices U n+2 , U n+1 et U n vérient la même
relation de récurrence trouvée dans la question précédente, puis en déduire que pour tout entier
n ∈ N, U n = Un .
3) Déduire de ce qui précède, les relations suivantes :

∀n ∈ N, det Un = (−1)n , vn2 − 5u2n = 4(−1)n .

4) Déterminer l'inverse de la matrice Un en fonction des matrices I2 , J et des nombres réels un


et vn .

Exercice II : Pour n ∈ N? , on notera par Cn [X] l'espace vectoriel sur le corps de nombres
complexes C, des polynômes complexes de degré inférieur ou égal à n.
1) Montrer que B = {(1, 0), (X, 0), (0, 1), (0, X), (0, X 2 )} est une base du C-espace vectoriel
C1 [X] × C2 [X].
2) Soient P et Q deux polynômes complexes de degré 3 et 2 respectivement, et soit ϕ l'appli-
cation dénie de C1 [X] × C2 [X] vers C4 [X] par :
∀(U, V ) ∈ C1 [X] × C2 [X], ϕ(U, V ) = U P + V Q.

T.S.V.P.

70
a) Montrer que ϕ est une application linéaire.
b) Montrer que ϕ est injective si et seulement si P et Q sont premiers entre eux.
Indication : Pour montrer l'implication inverse, utiliser le lemme de Gauss pour prouver que
ker ϕ = {(0, 0)}. Pour l'implication directe, utiliser le fait que (ϕ injective ⇔ ϕ surjective)
puisque dim(C1 [X] × C2 [X]) = dim C4 [X] = 5.
Dans la suite, on pose P = X 3 + aX + b et Q = P 0 = 3X 2 + a, où a et b sont deux nombres com-
plexes donnés. On munit l'espace vectoriel C4 [X] de sa base canonique C = {1, X, X 2 , X 3 , X 4 }.
3) Calculer la matrice M de ϕ dans les bases B et C .
4) a) Calculer le déterminant de la matrice M .
b) En déduire que le polynôme P admet une racine d'ordre supérieur ou égal à 2 si et seulement
si 4a3 + 27b2 = 0.
Indication, remarquer que P admet une racine d'ordre supérieur ou égal à 2 si et seulement si
P et P 0 ne se pas premiers entre eux, puis, utiliser la question 2)b).

Exercice III : Soit E un K -espace vectoriel de dimension nie n ≥ 1.


1) Soit f : E → E une application linéaire injective.
a) Montrer que si {x1 , x2 , · · · , xr } est une partie libre de E , alors {f (x1 ), f (x2 ), · · · , f (xr )}
est aussi une partie libre.
b) En déduire que pour tout sous-espace vectoriel H de E , on a : dim H = dim f (H), où
f (H) = {f (x) | x ∈ H} est l'espace image directe de H par f .
Dans la suite, on prend E = M3 (R) l'espace vectoriel des matrices carrées réelles d'ordre 3, et
A ∈ M3 (R) une matrice donnée. On pose C(A) = {M ∈ M3 (R) | M A = AM }.
2) Montrer que C(A) est un sous-espace vectoriel de M3 (R).
On suppose qu'il existe deux matrices carrées T et P de M3 (R) telles que P est inversible et
T = P −1 AP .
3) Montrer que l'application :

ψ : M3 (R) → M3 (R)
M 7→ P −1 M P

est un automorphisme de M3 (R).


On rappelle qu'un automorphisme est une application linéaire bijective.
4) a) Montrer que ψ(C(A)) = C(T ).
b) En déduire que C(A) et C(T ) ont même dimension.
FIN

71
UNIVERSITÉ MOHAMMED I
Faculté Des Sciences Année Universitaire 2018/2019
Département De Mathématiques Section SMIA-Semestre 2
Oujda Session de Rattrapage
Module Algèbre 3
Responsable : M.C. Ismaili
Durée : 1H.30mn.

Corrigé de l'Examen d'Algèbre

Exercice I : Soient (un )n∈N et (vn )n∈N les deux suites réelles dénies chacune par leurs deux premiers termes
et la même relation de récurrence ci-dessous :
u0 = 0, u1 = 1, pour tout entier naturel n; un+2 = un+1 + un ;

v0 = 2, v1 = 1, pour tout entier naturel n; vn+2 = vn+1 + vn .


Soit M2 (R) l'espace vectoriel des matrices carrées d'ordre 2 à coecients dans R, soient I2 la matrice unité
carrée d'ordre 2 et J la matrice dénies par :
 √ 
√ 
 
0 5 
I2 =
1 0
et J =  √ 2 = 5 0 1
.
0 1 5 2 1 0
2 0

Pour tout entier naturel n, on note Un la matrice dénie par la relation : Un = un J + v2n I2 .
On pose U la matrice U1 , c'est-à-dire U = U1 = J + 12 I2 , et E = {λI2 + µJ | λ, µ ∈ R} le sous-espace vectoriel
de M2 (R), engendré
 par
  I2 et J.  
0 1 0 1 1 0
1)a) J 2 = 5 =5 = 54 I2 ⇒ JU = J(J + 21 I2 ) = J 2 + 21 J = 54 I2 + 21 J ⇒ JU ∈ E .
4
1 0 1 0 0 14
2 1
b) U = (J + I2 ) = J + J +
2 2 1I = 5I + J + 1I = 3I + J = J + 1I + I = U + I .
2 4 2 4 2 4 2 2 2 2 2 2 2
On montre la propriété par récurrence double. Il est clair que U 0 = I2 , U et U 2 sont dans E . Supposons que
pour un entier n donné, U n et U n+1 appartiennent à E , alors :
U 2 = U + I2 ⇒ U n+2 = U n+1 + U n ∈ E.

2)a) En utilisant la relation de récurrence dénissant les suites (un )n∈N et (vn )n∈N , on trouve :
vn+2 (vn+1 + vn )
Un+2 = un+2 J + I2 = (un+1 + un )J + I2 = Un+1 + Un .
2 2
b) Pour tout entier n ∈ N, on a, U 2 = U + I2 ⇒ U n+2 = U 2 U n = U n+1 + U n . Comme U 0 = I2 = U0 et
U = U = U1 , et comme les suites (U n )n∈N et (Un )n∈N vérient la même relation de récurrence, alors il s'agit
1

de la même suite, c'est-à-dire


√ que pour tout entier n ∈ N, U = Un .
n
 √ 
1 5 1 5
3) Comme det U = √2 2 = 14 − 5 = −1, et U = u J + 1 v I =  √2 vn 2 un , alors :
4 n n 2 n 2
5 1 5 1v
2 2 2 un 2 n
1 2 5 2
∀n ∈ N, det Un = det(U n ) = (det U )n = (−1)n , det Un = v − u = (−1)n ⇒ vn2 − 5u2n = 4(−1)n .
4 n 4 n
 √   √ 
v 1 5u 1v − 5u
4) Comme Un =  √2 n 2 n , alors com(Un ) =  √ 2 n 2 n , d'où :
5 1v 5
− 2 un 1
√ 2 un 2 n   2 vn
0 1 1 0 vn
Un−1 = (−1)n [− 25 un +12 vn 0 1 ] = (−1) [−un J + 2 I2 ].
n
1 0

Exercice II : Pour n ∈ N? , on notera par Cn [X] l'espace vectoriel sur le corps de nombres complexes C, des
polynômes complexes de degré inférieur ou égal à n.
1) ∀(U, V ) ∈ C1 [X] × C2 [X], ∃!(a0 , a1 , b0 , b1 , b2 ) ∈ R5 tel que U = a0 + a1 X et V = b0 + b1 X + b2 X 2 ,
d'où (U, V ) = (U, 0) + (0, V ) = a0 (1, 0) + a1 (X, 0) + b0 (0, 1) + b1 (0, X) + b2 (0, X 2 ). On voit donc que tout

72
couple (U, V ) de C1 [X] × C2 [X] s'écrit de façon unique comme combinaison linéaire des éléments de la partie
B = {(1, 0), (X, 0), (0, 1), (0, X), (0, X 2 )}, donc B est une base de C1 [X] × C2 [X].
2) Soient P et Q deux polynômes complexes de degré 3 et 2 respectivement, et soit ϕ l'application dénie de
C1 [X] × C2 [X] vers C4 [X] par :

∀(U, V ) ∈ C1 [X] × C2 [X], ϕ(U, V ) = U P + V Q.

: ϕ(λ(U1 , V1 ) + µ(U2 , V2 )) = ϕ((λU1 + µU2 , λV1 + µV2 )) =


a) ∀(U1 , V1 ), (U2 , V2 ) ∈ C1 [X] × C2 [X], ∀λ, µ ∈ R
(λU1 + µU2 )P + (λV1 + µV2 )Q = λ(U1 P + V1 Q) + µ(U2 P + V2 Q) = λϕ(U1 , V1 ) + µϕ(U2 , V2 ). Donc ϕ est une
application linéaire.
b) ⇐) On suppose que P et Q sont premiers entre eux. Soit (U1 , V1 ) ∈ ker ϕ, alors ϕ(U, V ) = U P + V Q = 0,
d'où U P = −QV , donc P divise QV , comme P et Q sont premiers entre eux, le lemme de Gauss implique P
divise V , or, P est de degré 3 et V de degré plus petit ou égal à 2, d'où V = 0, par suite U P = 0 implique
U = 0. Ainsi, ker ϕ = {(0, 0)}, d'où ϕ est injective.
⇒) Si ϕ est injective, alors elle est surjective, donc 1 admet un antécédent, il existe donc (U, V ) ∈ C1 [X]×C2 [X]
tel que 1 = ϕ(U, V ) = U P + V Q, d'où U et V vérient l'identité de Bézout, ils sont donc premiers entre eux.
Dans la suite, on pose P = X 3 + aX + b et Q = P 0 = 3X 2 + a, où a et b sont deux nombres complexes donnés.
On munit l'espace vectoriel C4 [X] de sa base canonique C = {1, X, X 2 , X 3 , X 4 }.
3) 
b + aX + X 3
 

 ϕ(1, 0) = P = b 0 a 0 0
 ϕ(X, 0) = XP = bX + aX 2 + X 4  a b 0 a 0

 
 
ϕ(0, 1) = Q = a + 3X 2 ⇒M =
 0 a 3 0 a 

ϕ(0, X) = XQ = aX + 3X 3  1 0 0 3 0

 


ϕ(0, X 2 ) = X 2Q = aX 2 + 3X 4 0 1 0 0 3

Calculer la matrice M de ϕ dans les bases B et C .


4) a)

b 0 a 0 0 0 0 a −3b 0
0 a −3b 0 0 a −3b 0
a b 0 a 0 0 b 0 −2a 0
b 0 −2a 0 b 0 −2a −3b
det M = 0 a 3 0 a = 0 a 3 0 a =− =− =
a 3 0 a a 3 0 −2a
1 0 0 3 0 1 0 0 3 0
1 0 0 3 1 0 0 0
0 1 0 0 3 0 1 0 0 3

a −3b 0 a 3b 0
0 −2a −3b = 0 2a 3b = a · 4a2 − 3b · (−9b) = 27b2 + 4a3 .
3 0 −2a 3 0 2a
b) Le polynôme P admet une racine d'ordre supérieur ou égal à 2 si et seulement si P et P 0 ne se pas premiers
entre eux si et seulement si ϕ n'est pas injective si et seulement si sa matrice M , dans les bases B et C , est non
inversible. Ainsi :

Le polynôme P = X 3 + aX + b admet une racine d'ordre supérieur ou égal à 2 ⇔ det M = 0 ⇔ 4a3 +27b2 = 0.

Exercice III : Soit E un K -espace vectoriel de dimension nie n ≥ 1.


1) Soit f : E → E une application linéaire injective.
a) Comme f est injective, alors ker f = {0E }.
Soient λ1 , λ2 , · · · , λr dans K tel que λ1 f (x1 )+λ2 f (x2 )+· · ·+λr f (xr ) = 0E , alors f (λ1 x1 +λ2 x2 +· · · λr xr ) = 0E ,
d'où λ1 x1 + λ2 x2 + · · · λr xr ∈ ker f = {0E }, par suite, λ1 x1 + λ2 x2 + · · · λr xr = 0E , et comme les (xi ) sont
libres, alors λ1 = λ2 = · · · = λr = 0K , d'où le résultat.
b) Si H est l'espace nul, il en est de même de f (H). Sinon, H est de dimension nie, il admet donc une base
{x1 , x2 , · · · , xr }. Il est clair que {f (x1 ), f (x2 ), · · · , f (xr )} est une partie génératrice de f (H). On sait, d'après
ce qui précède, que cette partie est aussi libre, c'est donc une base de f (H), d'où dim H = dim f (H).
Dans la suite, on prend E = M3 (R) l'espace vectoriel des matrices carrées réelles d'ordre 3, et A ∈ M3 (R) une
matrice donnée. On pose C(A) = {M ∈ M3 (R) | M A = AM }.
2) A ∈ C(A) ⇒ C(A) 6= ∅.
Pour toutes matrices M et N de C(A), et tout nombre réel λ, on a :

73
(M + N )A = M A + N A = AM + AN = A(M + N ) et (λM )A = λ(M A) = λ(AM ) = A(λM ), donc C(A) est
un sous-espace vectoriel de M3 (R).
On suppose qu'il existe deux matrices carrées T et P de M3 (R) telles que P est inversible et T = P −1 AP .
3) Pour toutes matrices M et N de M3 (R), et tout nombre réel λ, on a : ψ(M + N ) = P −1 (M + N )P =
P −1 (M P +N P ) = P −1 M P +P −1 N P = ψ(M )+ψ(N ). De plus, ψ(λM ) = P −1 (λM )P = λ(P −1 M P ) = λψ(M ).
Donc ψ est un endomorphisme de M3 (R). Pour montrer que c'est un automorphisme, il sut de montrer qu'il
est injectif. M ∈ ker ψ ⇔ ψ(M ) = 0M3 (R) = P −1 M P ⇔ P 0M3 (R) P −1 = 0M3 (R) = M ⇔ ker ψ = {0M3 (R) }.
Donc ψ un automorphisme de M3 (R).
4) a) M ∈ C(A) ⇔ M A = AM ⇔ M P T P −1 = P T P −1 M ⇔ P −1 M P T = T P −1 M P ⇔ ψ(M )T = T ψ(M ) ⇔
ψ(M ) ∈ C(T ). Comme ψ est bijective, on en déduit que ψ(C(A)) = C(T ).
b) On sait que C(A) et ψ(C(A)) ont même dimension, et comme ψ(C(A)) = C(T ), le résultat en découle.

74
EXAMENS ALGEBRE-3 SMAI
FSO-OUAJDA (SMAI S2)
2010/2011
20142019

COURS DE SOUTIEN
SMPC SMAI ENSEM ENSAJ EST PSI MP
Résumé des cours, corrigé des exercices et des
examens, pour les étudiants niveau universitaire
‫ تصحيح المتحانات‬+ ‫ تمارين شاملة‬+ ‫ملخص شامل للدروس‬
‫مختارة‬
PHYSIQUE :
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