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ADDUCTION D’EAU POTABLE

Calcul des ouvrages constitutifs des réseaux d’AEP


OBJECTIFS DE COURS ~
AEP
■ Savoir définir la demande en eau potable pour une population
donnée et pour un horizon déterminé

■ Connaître les contraintes et lois d’évolution des localités


urbaines, semi-urbaine et rurales

■ Connaître les options technologiques existantes

■ Savoir définir et identifier les critères de choix et de


dimensionnement des réseaux d’eau

■ Savoir concevoir et dimensionner les éléments


hydrauliques
des systèmes de desserte en eau potable
2
PLAN DE COURS

I. Généralités sur les systèmes d’AEP

II. Lois applicables aux réseaux en charge

III. La demande en eau

IV. Les réseaux d’adduction

V. Les ouvrages de stockage

VI. Les réseaux de distribution

VII. Technologie et pose de canalisations

3
BIBLIOGRAPHIE

■ Mar, Amadou Lamine. 2003. Cours d'Hydraulique - T1: Ecoulements en Charge.


s.l. : Groupe des Ecoles EIER-ETSHER, 2003. Vol. 1.
■ Ministère du Bâtiment et des Travaux Publics Français. 2003. CCTG : Fascicule 71.
Fourniture et Pose de Conduites d'Adduction et de Distribution d'Eau. 2003.
■ Ouedraogo, Bega Urbain. 2005. Ouvrages Constitutifs des Systèmes d'AEP.
Ouagadougou : 2iE, 2005.
■ Yonaba, Ousmane Roland. 2014. Hydraulique en Charge. Ecoulement en Régime
Permanent des Fluides Incompressibles. Ouagadougou : 2iE, 2014.
■ Zoungrana, Denis. 2008. Cours d'Approvisionnement en Eau Potable.
Ouagadougou : 2iE, 2008.

4
Chapitr
eI

GENERALITES SUR
LES SYSTEMES D’AEP
01. GENERALITES
Définition et objectifs de l’AEP

■ Système d’AEP :

« Ensemble d’ouvrages et d’acteurs qui participent à la mise à


disposition des utilisateurs d’une eau de bonne qualité et en
quantité suffisante »

■ Ce cours porte le focus sur les ouvrages constitutifs des


réseaux
AEP

■ Besoins ciblés :
■ Consommation domestique
■ Consommation industrielle
■ Besoins récréatifs 6
01. GENERALITES
Critères de service des systèmes d’AEP

■ Disponibilité de l’eau en quantité suffisante et à une pression minimale


bien définie
■ À tout moment
■ En toute saison

■ Eau de qualité
■ Eau distribuée de nature à préserver la santé des consommateurs
■ Protéger les équipements

■ Coût minimal de l’eau pour l’usager

■ Ouverture du système de manière à supporter les modifications


ultérieures et l’extension

7
01. GENERALITES
Ouvrages d’un système d’AEP (1/5)

■ Ouvrages de captage

Prise en rivière

Puits Forage Impluvium


8
01. GENERALITES
Ouvrages d’un système d’AEP (2/5)

■ Ouvrages de traitement
■ Clarification
■ Désinfection
■ Mise à l’équilibre calcocarbonique
■ Traitement spécifique : dé-ferrisation, dé-manganisation

Eau ferrugineuse Eau brunâtre (manganèse)


9
01. GENERALITES
Ouvrages d’un système d’AEP (3/5)

■ Ouvrages de pompage
■ Pompes
■ Anti-béliers
■ Équipements annexes

Salle de pompage Ballon anti-bélier


21.04.15
01. GENERALITES
Ouvrages d’un système d’AEP (4/5)

■ Ouvrages de stockage
■ Bâches, château d’eau

Réservoir Château d’eau (Libourne, France)


d’eau
21.04.15
01. GENERALITES
Ouvrages d’un système d’AEP (5/5)

■ Ouvrages d’adduction et de distribution


■ Canalisations, robinetteries
■ Bornes fontaines, branchements
■ Appareillage hydraulique : purges, ventouses,
vidanges

Canalisation HDPE Borne fontaine Ventouse


12
01. GENERALITES
Taille des systèmes d’AEP

■ Taille et complexité des équipements des AEP : fonction directe de la


taille des populations à desservir :

■ Grandes villes
■ forte consommation
■ Population : +100 000 hbts
Ouagadougou (BF)
■ Villes secondaires
■ moyenne consommation
■ Population : de 10 000 à 100 000 hbts

■ Grands centres ruraux (grands villages)


■ Faible consommation
■ Population : de 2 000 à 10 000 hbts AEPS de Bama
(Solenzo, 2008)
01. GENERALITES
Typologie des systèmes d’AEP (1/2)

In: WSP, Délégation de la gestion du service d’eau en milieu rural et semi urbain, Octobre.
2010.
01. GENERALITES
Typologie des systèmes d’AEP (2/2)

In: ps-Eau (www.pseau.org)


Chapitre II

LOIS APPLICABLES
AUX RESEAUX EN CHARGE
01. GENERALITES
Définition d’un écoulement en charge

■ Ecoulement en charge : écoulement à section pleine. La section


intérieure droite de conduite est entièrement remplie par la
veine liquide.
Paroi de
conduite

Section
d’écoulement

■ Formes rencontrées : circulaire, rectangulaire, triangulaire...


■ La forme circulaire est optimale et plus répandue :
répartition
homogène de la pression à l’intérieur du tube.
02. CHARGE HYDRAULIQUE
Expression de la charge hydraulique

■ Charge hydraulique :
énergie par unité de poids de
fluide Régime Reynolds α
𝒑 𝑼𝟐
𝑯 +𝒛 Laminaire 𝑅
𝑒< 4 000 2
𝝆𝒈 𝟐
𝒈
= +𝜶 1,076
𝑅
𝑒≈ 4 000
Turbulent
■ 𝛼 est appelé coefficient de 𝑅
𝑒≈ 100 000 1,058
Coriolis et traduit la
distribution non homogène de 𝑅
𝑒≈ 2 000 000 1,030

la vitesse d’écoulement en
travers de section. Il est Valeurs du coefficient de Coriolis en
généralement pris égal à 1 fonction du nombre de Reynolds

dans les application pratiques


03. EQUATION D’ENERGIE
Théorème de Bernoulli généralisé
■ En régime permanent, entre les sections 1 et 2 de l’écoulement

𝑯𝟏− 𝑯𝟐+ 𝑯𝒑− 𝑯𝑻= ∆𝑯𝟏−𝟐

Daniel Bernoulli
(1700-1782)

■ Le terme ∆𝐻1−2traduit les pertes de charges entre les deux


sections d’écoulement
04. PERTE DE CHARGE
Définition et types de pertes de charge

■ Tout fluide réel qui s’écoule perd de l’énergie


■ frottement contre les parois de la section d’écoulement
■ action des forces de viscosité
■ turbulence
■ obstacles induisant une courbure prononcée des lignes
de courants,…

■ La perte d’énergie, ou perte de charge, peut être :


■ Linéaire (ou régulière) : frottement du fluide contre la
paroi interne de la conduite, sur une longueur 𝐿
■ Singulière (ou locale) : du fait de singularités (variation
brusque
du diamètre, changement de direction, robinetterie,…)
05. PERTE DE CHARGE LINEAIRE
Formulations
Formule de Manning-Strickler
Formule de Chézy (1775) 𝟏
𝟎
𝟒𝟑𝑸𝟐𝑳 𝟏
𝟎, 𝟐𝟗𝑸𝟐𝑳
∆𝑯 𝟔≈
𝟏
∆𝑯 𝑼𝟐 𝑳 𝒔𝟓,𝟑
𝟑
𝟐 = 𝝅𝟐𝑲𝟐𝑫
𝒔𝟑 𝑲𝟐𝑫
= 𝑪𝑹𝒉
Formule de Hazen et Williams
Formule de Darcy et Weisbach (1775)
𝟏
𝟎, 𝟔𝟕𝟓𝑸
𝟐,
𝟓
𝟏
𝟖
∆𝑯 𝑳
𝝀𝑼𝟐𝑳 𝟖𝝀𝑸𝟐𝑳 = 𝑪𝟏𝑯𝑾
,𝟖
𝟓𝟐,
𝟕
𝑫𝟒
𝟖
∆𝑯 =
= 𝑫 𝟐𝒈 𝒈𝝅𝟐𝑫𝟓
Formule de Calmon et Lechapt
1 𝑘 +
= −2 𝑸𝒏
log10 3,2,5
71𝐷 1𝑒
𝑅 𝜆 ∆𝑯 = 𝒂 𝑳
𝜆 𝑫𝒎
05. PERTE DE CHARGE LINEAIRE
Correspondances entre facteurs de rugosité

Correspondances
entre 𝐾,
𝑠 ,
𝑘 𝐶𝐻𝑊

Correspondances
entre
𝑘𝑒𝑡{,
𝑎, 𝑛 𝑚}
06. PERTE DE CHARGE SINGULIERE
Expression de la perte de charge singulière

La perte de charge singulière


(ou locale) est liée à la charge
cinétique de l’écoulement,
prise en une section de
référence. Elle se calcule par la
relation dite de « Borda » :

𝑼𝟐 𝟖𝑲𝑸𝟐
∆𝑯𝒔 = 𝑲 =
𝟐 𝝅𝟐𝑫𝟒
𝒈 𝒈

Jean Charles de Borda


(1733-1799)
Courbures de lignes de courant
au passage des singularités
07. MACHINES ELEVATOIRES
Pompe hydraulique
■ Pompe : générateur d’énergie, permet de déplacer un liquide
d’un point d’énergie faible à un point d’énergie plus élevé.

𝑃ℎ
𝑃
𝑙
𝑒
P

𝑃ℎ= 𝜂.
𝑝 𝑃= 𝜌𝑔𝑄𝐻𝑝
𝑙𝑒

𝐻𝑝= 𝐻𝑀𝑇= 𝐻𝑠− 𝐻𝑒 = 𝐻𝑜𝑒𝑔+ ∑∆𝐻

𝑷𝟐− 𝑷𝟏
𝑯𝒑 = 𝒁𝟐− 𝒁𝟏 + 𝒂𝒔
𝒑 + 𝒓𝒆
𝒇
𝝆𝒈
+ ∑∆𝑯 ∑∆𝑯
Chapitre III

LA DEMANDE EN EAU
01. LA DEMANDE EN EAU
Les déterminants de la demande en eau

■ Les conditions socio-économiques des usagers


■ Fluctuation des revenus
■ Comportement culturel des usagers vis-à-vis de l’eau
■ Le niveau d’équipement sanitaire de l’habitat

■ Le niveau de développement urbain

■ Les sources d’approvisionnement existantes

■ La tarification
01. LA DEMANDE EN EAU
Valeurs indicatives pour l’estimation forfaitaire de la demande en eau (1/5)

■ Valeurs préconisées par l’OMS


■ Minimum vital : 20 l/j/personne, afin de répondre aux besoins
fondamentaux (hydratation et hygiène corporelle)
■ Vivre décemment : 50 l/j/personne
■ Confort : 100 l/j/personne (c’est le cas pour les pays
développés)
01. LA DEMANDE EN EAU
Valeurs indicatives pour l’estimation forfaitaire de la demande en eau (2/5)

■ Besoins vitaux : les Consommation minimale


Usage moyenne (l/j/p)
demandes spécifiques
minimales en eau suivant les Rural Urbain
divers usages domestiques
Boisson 3 5
quotidiens
Cuisine 0,5 1
■ Comprend l’eau de boisson, la Lavage des 0,5 1
mains
cuisson d’aliments, hygiène
corporelle, vaisselle et lessive Hygiène 11 20
corporelle
■ Milieu rural : 15 à 25 l/j/hbt Vaisselle 1 2,5
■ Milieu urbain : 20 à 35 l/j/hbt Lessive 4 6
Total 20 35,5

Composition de la demande spécifique en eau


suivant le milieu
01. LA DEMANDE EN EAU
Valeurs indicatives pour l’estimation forfaitaire de la demande en eau (3/5)

■ La demande peut aussi être évaluée sur la base du niveau de vie et des
habitudes culturelles
■ Présence d’équipement de type WC à chasse, bain ou douche à eau
courante, évier et lavabo, piscine, arrosage de pelouse, …
■ Milieu urbain et semi-urbain : 25 à 100 l/j/hab.

■ Autres intervalles fixés selon la volonté et capacité à payer de l’usager :


■ Hydraulique rurale : 15 à 20 l/j/hab.
■ Borne fontaine : 15 à 30 l/j/hab.
■ Branchement particulier :
■ Avec un robinet de cours : 30 à 70 l/j/hab.
■ Avec sanitaires raccordés : 60 à 100 l/j/hab.
01. LA DEMANDE EN EAU
Valeurs indicatives pour l’estimation forfaitaire de la demande en eau (4/5)

■ Dans le cas des services publics, les besoins en eau sont limités aux
besoins vitaux

Installation Consommation
Ecole sans internat 3 à 5 l/j/élève
Ecole et caserne avec internat 60 à 60 l/j/personne
Hôpitaux et dispensaires 150 à 200 l/j/lit
Administration 5 à 10 l/j/employé
Marché équipé d’installation 400 l/j pour 1000 occupants
sanitaires
Arrosage de pelouse 2 à 5 l/j/m²

Définition de la demande sociale en eau


01. LA DEMANDE EN EAU
Valeurs indicatives pour l’estimation forfaitaire de la demande en eau (5/5)

Dans le cas des activités


économiques (industrie,
artisanat, commerce, élevage), il
est préférable de faire une
estimation directe (par enquête)
auprès des unités concernées.
Porcin Volaille Asin Chamelin

Type de bétail Consommation (l/j)


Bovins – caprins 40
Ovins – caprins 5
Ovin Asins 20
Bovin
Chamelins 50
Porcins 10
Caprin
Volailles 0,1 à 0,2
01. LA DEMANDE EN EAU
Planification de la demande

■ La planification de la
ressource en eau
doit s’inscrire dans
une approche de
gestion intégrée

■ La modélisation
hydrologique donne
des outils d’aide à la
décision qui permettent
de définir des priorités
d’usages et des
volumes d’allocation
aux secteurs utilisant la
ressource en eau
02. LES CONSOMMATEURS
Evaluation du nombre de consommateurs (1/2)

■ La connaissance de la population à desservir à un horizon de projet


permet l’estimation du volume d’eau à fournir de manière directe. Cette
estimation se fait via une base de donnée statistique de la population et
son taux de croissance

■ La plupart des modèles de croissance supposent une tendance qui est


extrapolée sur le futur.

■ Cependant, le projeteur doit, au-delà de l’application du modèle choisi,


déceler les facteurs socio-économiques qui ont pu influencer le taux de
croissance (sur les 5 à 10 dernières années)
■ Émigration ou immigration
■ Développement urbain accéléré ou décéléré
■ Installation ou ouverture d’unités économiques
02. LES CONSOMMATEURS
Evaluation du nombre de consommateurs (2/2)

■ Modèle de croissance arithmétique


■ La croissance de la population est fonction du temps : 𝑑𝑃𝑑
𝑡= 𝐾

𝑃𝑛= 𝑃0 + 𝐾
(𝑡𝑛− 𝑡0)

■ Modèle de croissance géométrique


■ le taux de croissance est proportionnel du temps et à la population : 𝑑𝑃𝑑
𝑡= 𝛼
𝑃

𝑛
𝑃𝑛= 𝑃0 1
+𝛼
■ Modèle de croissance à taux décroissant (loi des grands nombres des
mégalopoles)
■ La population tend à saturation : 𝑑𝑃𝑑
𝑡= 𝑘
(𝑆− 𝑃
)

𝑃𝑛= 𝑃0 𝑆− 1 − 𝑒−𝑘𝑡𝑛−𝑡0
𝑃0
03. VARIATION DE LA DEMANDE
Variations cycliques de la demande

■ La demande des utilisateurs est variable au gré des saisons, suivant les
jours de la semaine et les heures de la journée.
■ Saison sèche vs saison humide : pointe saisonnière
■ Jour ouvré vs jour non ouvré : pointe journalière
■ Heures de pointe vs heure creuse/normale : pointe horaire

■ Ces variations influent la quantité d’eau à mobiliser ainsi que le


dimensionnement des installations.

■ Le rôle du projeteur est donc d’opérer des choix de comportement des


usagers et d’offrir un service qui satisfasse à ce comportement mais à
hauteur de la capacité financière des usagers.
03. VARIATION DE LA DEMANDE
Variation saisonnière

■ L’on définit le coefficient de pointe saisonnier qui est le rapport sur


l’année de la consommation journalière de pointe sur la consommation
journalière moyenne.

𝑪𝒑𝒔 𝑫𝒋𝒎𝒑
𝑫𝒋𝒎
=

■ Coefficient influencé par les périodes de chaleurs, les flux saisonniers de


personnes. Les valeurs typiques :
■ 1,10 en zone tropicale humide (ressource en eau abondante,
température stable)
■ 1,20 en zone sahélienne (forte chaleur, tarissement cyclique de la
ressource)
03. VARIATION DE LA DEMANDE
Variation hebdomadaire

■ L’on définit le coefficient de pointe journalier par le rapport de la


consommation journalière de pointe sur la consommation journalière
moyenne du mois de pointe.

𝑫𝒋𝒑
𝑪𝒋𝒑=
𝑫 𝒋𝒎𝒑

■ Coefficient influencé par le comportement cyclique des usagers au cours de


la semaine

■ Il est indépendant de la pointe saisonnière!

■ Evolue entre 1,05 et 1,15


03. VARIATION DE LA DEMANDE
Variation journalière
Formule empirique dite du « Génie Rural »
■ Le coefficient de pointe (France)

horaire traduit les habitudes du 𝟐,


consommateur au cours de la
𝑪𝒑𝒉 = ,
𝟏𝟓 𝟓
journée. Son estimation se fait +
𝑸𝒎𝒉𝒎𝟑 𝒉
de manière statistique ou par le
biais de relations empiriques.
𝟏, 𝟓≤ 𝑪𝒉
𝒑≤ 𝟑

■ Coefficient indépendant de la
Population
pointe saisonnière et aussi du (hbts) 𝑪𝒑𝒉
volume d’eau à utiliser
< 10 000 2,5 à 3

■ Permet de définir les débits 10 000 à 50 000 2 à 2,5


de pointe à transporter! 50 000 à 200 000 1,5 à 2
> 200 000 1,5
Valeurs indicatives de 𝐶𝑝ℎ
04. PERTES
Définition des pertes en eau

■ Pertes de traitement : eau perdue au niveau des stations de traitement


des eaux de surface (eau de lavage des filtres, perdue lors des purge de
décanteurs de boue, fuites, etc.)
■ Valeur admissible: 4 % à 5 %, soit donc 𝜼𝒕= 𝟗𝟓%

■ Pertes de distribution : fuites sur le réseau du fait de la nature des


conduites, vétusté, manque d’entretien et de maintenance. Elles sont
fréquentes en période de faible consommation (pression hydrostatique)
■ Valeur admissible: 10 % à 20 %, doit donc 𝜼𝒓= 𝟖𝟓%

■ Pertes commerciales ou de comptage : imputables aux erreurs de


comptage, manque de suivi des facturations, branchements clandestins.
Elles ne sont pas prises en compte dans le dimensionnement.
■ Valeur admissible: 4 % à 6 % des quantités distribuées
05. PRESSION
Pression de service

■ C’est la pression minimale à laquelle l’eau est fournie à l’usager pour


un confort d’utilisation. Elle est fixée suivant les normes en vigueur par le
gestionnaire du service d’eau.

■ Elle permet à l’usager d’opérer des prélèvements d’eau depuis la


canalisations, sans efforts particuliers.

■ Le projeteur doit concevoir le réseau AEP de manière à assurer au


minimum la pression de service à tous les nœuds et en situation de
pointe.

■ Valeurs de pression de service :


■ Valeur contractuelle en AEPS simplifié : 𝑟𝑃
=
𝑒𝑠 5 [𝑚
𝐶𝐸
]
■ Valeur pour les AEP classiques : 𝑟𝑃
=
𝑒𝑠 10 à 20 [𝑚
𝐶𝐸
]
06. DEBITS DE DIMENSIONNEMENT
Débits caractéristiques

■ Débit de production 𝑄𝑑
𝑝:
𝑜
𝑟 chaîne captage, adduction,
traitement
𝑫𝒋𝒎𝑪𝒑𝒔𝑪𝒑𝒋
𝑸𝒑𝒓𝒐𝒅= 𝜼𝒕𝜼𝒓𝑻

■ Débit d’adduction
: 𝑄𝑎
𝑑 chaîne captage, adduction,
traitement
𝑫𝒋𝒎𝑪𝒑𝒔𝑪𝒑𝒋
𝑸𝒂𝒅𝒅 = 𝜼𝒓𝑻

■ Débit de distribution 𝑄𝑝ℎ: calé sur la pointe horaire

= 𝑫𝒋𝒎𝑪𝒑𝒔𝑪𝒑𝒋
𝑸𝒑𝒉 (𝒎𝟑
/𝒉) 𝜼.
𝒓 𝟐 𝟒 𝑪𝒑𝒉
Chapitre IV

LES RESEAUX D’ADDUCTION


01. RESEAU D’ADDUCTION
Définition

■ Réseau qui transporte l’eau depuis la


source de captage au réservoir de
stockage

■ Deux types d’adduction sont définies


: ■ Adduction gravitaire : écoulement à
la faveur d’une dénivelée Adduction gravitaire
■ Adduction par refoulement :
écoulement à la faveur d’un apport
d’énergie externe (pompe)

■ Réseaux généralement sous pression


■ Lois de l’hydraulique en charge
applicables
■ La pression de référence est la Adduction par refoulement
pression atmosphérique : Patm = 0 [mCE]
01. RESEAU D’ADDUCTION
Adduction gravitaire à pression atmosphérique

■ Les pressions sont Application du théorème de Bernoulli


identiques : 𝑃𝐴= 𝑃𝐵= 𝑃𝑚
𝑡
𝑎
𝑈2
𝐴 + 𝐴2
𝑍𝐴 + 𝑃 =𝑍 𝐵+ 𝑃
𝐵 𝐵
+2+ ∆𝐻
■ Les charges cinétiques 𝑈
2𝑔 𝑔
𝑈2
𝑖/2𝑔sont négligées

■ La dénivelée disponible
entre les plans d’eau définit
le débit 𝑄qui sera
transporté dans la
canalisation de diamètre 𝐷

𝒁𝑨 − 𝒁𝑩= ∆𝑯(𝑸
,𝑳
,𝑫
,𝒌
)
01. RESEAU D’ADDUCTION
Adduction gravitaire à pression résiduelle

■ Une pression résiduelle 𝑃


est exigée au point Application du théorème de Bernoulli
d’utilisation
𝑈2
𝐴 + 𝐴2
𝑍𝐴 + 𝑃 =𝑍 𝐵 + 𝑃+ 𝐵+
𝑈
2𝑔 2𝑔 ∆𝐻
■ Les charges cinétiques
𝑈2
𝑖/2𝑔sont négligées

■ La dénivelée disponible
entre la côte 𝑍𝐴et le niveau
piézométrique 𝑍𝐵+ 𝑃
définit le débit 𝑄qui sera
transporté dans la
canalisation de diamètre 𝐷

𝒁𝑨 − (𝒁𝑩+)
𝑷 = ∆𝑯(𝑸
,𝑳
,𝑫
,𝒌
)
01. RESEAU D’ADDUCTION
Contraintes de vitesse d’écoulement

■ La vitesse d’écoulement 𝑈doit être


comprise entre une valeur minimale et
maximale
■ 𝑈𝑚 𝑖
𝑛permet de garantir l’autocurage
(éviter les dépôts)
■ 𝑈𝑚𝑎𝑥est lié à l’érosion du matériau de
revêtement de la conduite : c’est une
donnée fournie par constructeur

■ Quelques valeurs de référence :


■ 𝑈𝑚
= 0,3 [𝑚 ]
𝑖
𝑛 𝑠
■ 𝑈𝑚𝑎𝑥≈ 1,00 − 1,20 [𝑚 ]
𝑠 (PVC) et
𝑠 (fonte)
𝑈𝑚𝑎𝑥≈ 1,50 − 1,75 [𝑚 ] Entartrage par dépôt calcaire
01. RESEAU D’ADDUCTION
Contraintes de pression

■ S’assurer que la ligne piézométrique reste toujours au-dessus du profil en long


de la conduite afin d’éviter les dépressions et la cavitation

■ S’assurer aussi que la pression en réseau reste inférieure à la pression


maximale admissible de la canalisation

Profil en dépression Cavitation

■ Solutions : bassin brise-charge, singularités, modification de diamètre, rugosité, etc.


01. RESEAU D’ADDUCTION
Cas spécifique du refoulement (1/3)

■ En refoulement, le diamètre 𝐷ne s’impose pas à priori, car l’élévation


d’un débit 𝑄à une hauteur piézométrique 𝐻ne dépend que de la
puissance hydraulique de pompage 𝑃ℎ

=𝑷
𝝆𝒉𝒈𝑸𝑯

■ De ce fait, pour élever un débit 𝑄, quelque soit le diamètre 𝐷, il existe


toujours une puissance hydraulique correspondante,

■ Le choix du diamètre relève alors du compromis entre l’investissement


d’équipement 𝐼et les charges de fonctionnement 𝐶:
■ Si D grand, alors 𝑰élevé, mais on économise sur 𝑪(car ∆𝐻est
faible)
■ Si D faible, alors 𝑰faible, mais 𝑪élevé (car ∆𝐻est élevé)
01. RESEAU D’ADDUCTION
Cas spécifique du refoulement (2/3)

Investissement : 𝐼
)(𝐷= 𝑘1𝐷
2

Fonctionnement : 𝐽 𝐷= 𝑘2/𝐷
)(
𝑛

Minimisation du coût 𝐶)(𝐷 = 𝐼𝐷+ 𝐽


)( )(
𝐷

𝑑
𝐶
=0
𝑑
𝐷

𝑘2
= 𝑘1𝐷2
2𝑛 𝑛
𝐷

Le diamètre optimal serait celui


pour lequel les charges de
fonctionnement vaudraient Nécessité de conduire une étude économique
2/nièmes de l’investissement initial spécifique sur les grands projets!
01. RESEAU D’ADDUCTION
Cas spécifique du refoulement (3/3)

Formules empiriques

■ Flamant : 𝑽(/
𝒔 ≤,
)
𝒎 𝟎 𝟔+ 𝑫(𝒎
)

■ Bresse : 𝑫(𝒎
)= ,
𝟏𝟓 𝑸(𝒎𝟑𝒔
)
Jean Antoine Charles Bresse
(1822-1883)
■ Bresse modifié : 𝑫(𝒎
)= ,
𝟎 𝟖𝑸 𝟏 𝟑
(𝒎𝟑/𝒔
)
𝟎,𝟏
𝟓𝟒
𝒏(𝒏 ) 𝒆(𝒇
𝟎,𝟒
■ Vibert (1948) : 𝑫(𝒎
)= ,
𝟏𝟒𝟓
𝟔 𝒃𝒉𝒑
𝒐
𝒎𝒑
./𝒋 𝒓𝒂
𝒏𝒄
𝒔/𝒌
𝒘𝒉
)
𝒇(𝒇𝒓
𝒂𝒏
𝒄𝒔
/𝒌𝒈
) 𝑸(𝟔
𝒎𝟑/𝒔
)

■ Munier (1961) : 𝑫(𝒎


)= 𝟏+
,𝟎𝟎
𝟐
𝒏(𝒏
𝒃𝒉 𝒑
𝒐
𝒎𝒑
./𝒋
) 𝑸(𝒎𝟑/𝒔)
01. RESEAU D’ADDUCTION
Coup de bélier (1/4)

■ Phénomène de variation de pression qui consiste en une alternance de


dépressions et de surpressions qui se propagent dans la conduite

■ Générés par une modification brusque du régime d’écoulement


■ Arrêt/marche brusque d’une pompe
■ Ouverture et fermeture brusque d’une vanne

Rupture de conduites Rupture des aubes d’une


pompe
01. RESEAU D’ADDUCTION
Coup de bélier (2/4)

■ Une onde de célérité 𝒄met un temps 𝑡= 2𝐿


/𝑐pour parcourir une conduite de
longueur 𝐿en sens aller-retour.

■ Soit 𝑇𝑓le temps de fermeture/ouverture d’une vanne ou d’un groupe de pompage.


On distingue alors deux cas de figure :

■ Cas 1 : variation brutale du régime d’écoulement, dû à la fermeture rapide


d’une vanne ou à l’arrêt brutal du fonctionnement d’un groupe électropompe

𝟐𝑳
𝑻𝒇≤
𝒄

■ Cas 2 : variation lente du régime d’écoulement, dû à la fermeture lente d’une


vanne ou au démarrage progressif d’un groupe électropompe

𝟐𝑳
𝑻𝒇≥
𝒄
01. RESEAU D’ADDUCTION
Coup de bélier (3/4)

■ En variation brutale du régime d’écoulement, la surpression ou dépression


est donnée par la formule de Joukovski-Allievi

𝑼𝟎
∆𝑷= 𝒄
𝒈
Nikolaï Iegorovitch Joukovski
Lorenzo Allievi (1847-1921)
(1856-1941)

■ En variation lente du régime d’écoulement, la surpression ou dépression est


donnée par la formule de Michaud
𝟐
𝑳𝑼𝟎
∆𝑷 =
𝑻 𝒈
01. RESEAU D’ADDUCTION
Coup de bélier (4/4)

■ La célérité des ondes peut être évaluée sur la


base de des caractéristiques du matériau :
• 𝜀: module d’élasticité de l’eau : 2,5.109 𝑁/𝑚2
𝟏 • e : épaisseur de canalisation [m]
𝒄 𝟏 𝑫 • E : Module d’élasticité du matériau
= 𝝆 𝜺+ 𝑬𝒆 • Fonte : 1,7.101 𝑁/𝑚2(PAM)
• Fonte : 32.105 𝑁/𝑚2 (Interplast)

■ Elle peut aussi être évaluée sur la base du


matériau lui-même
Quelques valeurs usuelles recommandées
Béton : k = 5
PVC :k= • 1200 [m/s] pour la fonte (PAM)
𝟗
𝟗𝟎
𝟎 • 1000 [m/s] pour la fonte et 180
𝒄 33 PEHD : k =
𝑫 83 [m/s] pour le PVC (M. Carlier)
= 𝟒
𝟖, 𝟑+ 𝒌𝒆 Fonte : k = 1 • 400 – 800 [m/s] pour le PVC
Acier : k =
0,5
01. RESEAU D’ADDUCTION
Protection contre le bélier hydraulique (1/2)

■ On définit les notations :


■ PN : Pression Nominale
■ PFA : Pression de Fonctionnement Admissible : pression qu’un
composant peut supporter en fonctionnement normal : 𝑃𝐹𝐴≈ 𝑃𝑁
■ PMA : Pression Maximale Admissible : pression qu’un composant
peut supporter en cas de bélier hydraulique : 𝑃𝑀𝐴 ≈ 1,2𝑃
𝐹
𝐴

■ La protection contre le bélier s’avère théoriquement nécessaire lorsque


la pression du régime permanent adjointe aux effets du bélier hydraulique
dépassent la pression maximale admissible 𝑷+ ∆𝑷≥ 𝑷𝑴𝑨
■ En pratique, par mesure de sécurité, on prévoira un dispositif anti-
bélier dès que 𝑷+ ∆𝑷≥ 𝑷𝑭𝑨
01. RESEAU D’ADDUCTION
Protection contre le bélier hydraulique (2/2)

Ballon anti-bélier

Cheminée d’équilibre en béton


armé
Soupapes de décharge
Chapitre V

LES OUVRAGES DE STOCKAGE


01. RESERVOIRS
Fonctions techniques

■ Régulation : tampon entre la production (stockage de l’excédent de


production) et la consommation (apport du complément de la demande).

■ Sécurité d’approvisionnement, dans l’éventualité d’un incident mettant


hors fonctionnement les équipements du réseau.

■ Mise en pression et régulation de pression : la charge au réservoir


conditionne et stabilise le niveau piézométrique en distribution

■ Simplification de l’exploitation : la présence d’un réservoir permet l’arrêt


momentané des équipements de production, de pompage et même du
réseau pour réparations et maintenance

■ Réacteur de traitement : permet d’assurer un temps de contact avec un


agent désinfectant
01. RESERVOIRS
Fonctions économiques

■ Réduction des investissements sur les ouvrages de production

■ Réduction des investissements sur les ouvrages de


distribution : la présence de réservoir d’équilibres en bout de
réseau permet de réduire les diamètres des canalisations
maitresses.

■ Réduction des dépenses d’énergie, du fait de l’économie réalisée


sur le temps de pompage.
01. RESERVOIRS
Classification

Situation par Position par Rôle joué dans la Pression d’air Matériau de
rapport à la rapport au sol distribution sur le plan
distribution d’eau construction

• En charge • Enterré • Principal • À pression • Maçonnerie


atmosphérique
• Nécessitant • Semi-enterré • D’équilibre • Béton (armé
une • À contre ou
surpression • Au sol pression précontraint
d’air (en )
• Surélevé surpression)
• Acier

Classification des réservoirs


01. RESERVOIRS
Détermination de la capacité utile

■ Soit 𝑄𝑎 le débit d’adduction et 𝑄𝑐 le débit de


consommation. Il s’agit de trouver une
capacité utile 𝐶𝑢 qui puisse :
■ Stocker les excédents de pompage
pendant les heures de faible
consommation (𝑄𝑎> 𝑄𝑐)
■ Compenser le déficit entre le pompage
et la consommation (𝑄𝑐> 𝑄𝑎)

■ Il s’agira de reporter sur les tranches horaires


sur 24h les valeurs de débits 𝑄𝑎 et 𝑄𝑐 y afférant
et évaluer les volumes en excédent et en déficit
qui seraient produits en l’absence d’un réservoir.
La capacité utile est alors donnée par :
Ce calcul permet de définir la
capacité utile du réservoir, qui
𝑪𝒖 = 𝑫
é𝒇𝒊
𝒄𝒊
𝒕𝑴
𝒂𝒙 +𝑬
𝒙𝒄é𝒅
𝒆𝒏𝒕
𝑴𝒂𝒙
sera différente de sa capacité
réelle finale!
01. RESERVOIRS
Détermination de la réserve incendie

■ La réserve incendie doit permettre aux


agents du feu de circonscrire un incendie. On
utilise en général deux approches pour son
évaluation :
■ La première approche définit qu’il faut
disposer de 𝟔 𝟎𝒎𝟑/𝒉pendant 𝟐𝒉, soit
𝟏𝟐𝟎𝒎𝟑

■ La seconde suppose que 𝑸𝒂est


suffisamment important pour
réalimenter le réservoir en une heure
et réduit donc la réserve sur la base de
𝑄𝑎 Réservoir et réserve incendie

𝟔
𝟎𝒎𝟑 + 𝟔𝟎− 𝑸𝒂 𝒔
𝒊𝑸𝒂
<𝟔
𝟎𝒎𝟑/𝒉

𝟔
𝟎𝒎𝟑𝒔
𝒊𝑸𝒂> 𝟔
𝟎𝒎𝟑/𝒉
01. RESERVOIRS
Vérification du temps de contact de l’agent désinfectant

■ Les agents désinfectants utilisés pour le traitement


de l’eau demandent un temps minimal de contact :
■ Temps quasiment nul pour l’ozone (03),
les rayons UV
■ Dans le cas du chlore, il est de 2h au
minimum.

■ Ce temps est évalué sur la base d’un débit 𝑄pouvant


être le débit de consommation moyen 𝑄𝑐ou de l’heure
de pointe 𝑄𝑝
𝑪𝒖
𝑻𝒔 = ≥ 𝑻𝒔,
𝑸 𝒎𝒊𝒏

■ Dans certains cas, la du chloration se fait à


l’entrée de la conduite d’adduction. Il faut alors
prendre en compte le temps de séjour dans la
Dispositif de chloration
conduite.
01. RESERVOIRS
Vérification de la durée de l’efficacité du traitement

■ L’agent désinfectant doit être rémanent :


subsister en traces résiduelles afin de
protéger l’eau pour les éventuelles pollutions
ultérieures.

■ Il est impératif de s’assurer que la capacité


utile n’autorise pas un temps de séjour qui
permette la volatilisation du désinfectant

𝑪𝒖
𝑻𝒔 = ≤ 𝑻𝒗
𝒐
𝒍
𝒂𝒕
𝒊
𝒍
𝒊𝒔
𝒂
𝒕
𝒊𝒐
𝒏
𝑸

■ Par exemple, le chlore se volatilise dans


l’atmosphère au bout de 48 heures.
Ozoneur pour eau potable
01. RESERVOIRS
Capacité totale

■ La capacité totale d’un réservoir est 𝑪𝒕= 𝑪𝒖+ 𝑹 .𝒄


𝒆
𝒊
𝒅
𝒏
𝒆𝒏
𝒊Elle doit vérifier les
conditions de temps de contact et de séjour. Sinon, elle sera adaptée en
conséquence.

Condition d’exploitation Capacité utile


Adduction nocturne 90% Volume journalier
Adduction avec pompage solaire 50% Volume journalier
(8h/j)
Adduction continue (24h/24) 30% Volume journalier

Adduction de jour, durant les 10 à 30% Volume journalier


périodes de consommation

Valeurs forfaitaires de capacités de réservoir (issues des statistiques des


centres AEP, Burkina Faso).
01. RESERVOIRS
Critères d’implantation

■ Trouver un compromis entre deux


facteurs
■ Être le plus près possible des
consommateurs
■ Minimisations des longueurs
des conduites principales
de distribution
■ Avantage technique et
économique

■ Se situer à un point
dominant
■ Réduction de la hauteur
d’élévation
01. RESERVOIRS
Equipement hydraulique
Chapitre VI

LES RESEAUX DE DISTRIBUTION


01. RESEAUX DE DISTRIBUTION
Généralités

■ Constitué de l’ensemble des canalisations, robinetterie, appareils


hydrauliques et ouvrages de génie civil qui délivrent l’eau au
consommateur via un branchement privé ou un point d’eau
collectif.

■ Doit satisfaire à des exigences :


■ Continuité de service : alimentation en toute saison et à toute
heure
■ Satisfaction des conditions de pression𝑒𝑐:𝑖≤𝑃
𝑟𝑒𝑃
𝑣 𝑠≤ 𝑃𝑁
■ Couverture de l’ensemble de la zone concernée
■ Transport des débits de pointe en respectant les conditions
de
pression
■ Respect des contraintes de vitesse : 𝑈𝑚
𝑖≤ 𝑈≤ 𝑈𝑚𝑎𝑥
𝑛
01. RESEAUX DE DISTRIBUTION
Modes de distribution

■ Distribution gravitaire, Distribution gravitaire


effectuée à partir d’un
ouvrage de stockage qui
domine
hydrauliquement tout le
réseau

■ Refoulement distributif,
Refoulement distributif
adoptée lorsque le
stockage est inexistant
ou lorsqu’il est à l’opposé
de la source d’eau
potable
01. RESEAUX DE DISTRIBUTION
Typologie des réseaux

Aspect Ramifié Maillé


Pertes de charge Elevées Faibles
Ecoulement Risque de zones Satisfaisant
mortes aux
extrémités

Réparations Risque de mise hors Risque plus faible


service d’une zone de mise hors Réseau ramifié
importante suivant service d’une zone
le point importante suivant
d’intervention le point
d’intervention

Frais de pompage Elevés Faibles


Frais de mise en Faibles Elevés
place
Réseau maillé
01. RESEAUX DE DISTRIBUTION
Modes de distribution

■ Branchement privé : le particulier


est raccordé au réseau de distribution
avec compteur privé en tête de
branchement

■ Point d’eau collectif (borne fontaine) :


comporte un ou plusieurs robinets à débit
défini et est raccordé au réseau. Ce
mode de distribution est recommandé
pour les zones d’habitats à faible revenu
et aux gros villages.
02. DIMENSIONNEMENT
Problématique de calcul en réseau

■ Objectif : calculer les ■ Objectif : calage de la


charges et les pressions côte du plan d’eau dans
à tous les nœuds le réservoir

■ Calcul amont-aval ■ Calcul aval-amont


02. DIMENSIONNEMENT
Cas de la desserte en route

𝑄0 𝑑
𝑥 𝑑
𝑥 𝑄
𝑑
𝑥 𝑥𝑑
𝑥
𝑑
1
… ... …. …. …. ….
…. . . . . . .
𝑞 𝑞 𝑞 . 𝑞. 𝑞 . 𝑞 . 𝑞

𝑄𝑛+1 − 𝑄𝑛+1 1
0 1
𝑄𝑒𝑞 𝑛
= 𝑄0 − 𝑄1 (𝑛+
1)
Si 𝑸𝟏est nul : Si 𝒒≪ 𝑸𝟎, 𝑸𝟏:

𝟏 𝑸𝒇= ,
𝟎 𝟓𝟓𝑸𝟎+ ,
𝟎 𝟒𝟓𝑸𝟏
𝑸𝒇 𝟏𝑸𝟎
= 𝒏+ 𝟏 𝒏
02. DIMENSIONNEMENT
Calcul amont-aval (1/2)

■ Evaluer les débits de dimensionnement par tronçon pour


les pointes horaires

■ Choisir les diamètres de conduite sur la base d’une vitesse


idéale (s’ils ne sont pas déjà définis). Le PN peut être défini sur la
base de la dénivelée 𝒓𝒁𝒆
𝒊−
𝒅
𝒂𝒓𝐦𝐢𝐧𝒁𝒊 .

𝑫𝒕𝒉 𝟒
𝑸𝒅𝒊𝒎 𝑒
𝑡𝑫 𝒔
𝒅 ≥ 𝑫𝒕
𝒕 𝒉
= 𝑼
𝝅𝒊
𝒅𝒆
𝒂𝒍

■ Calculer les pertes de charge par tronçon

∆𝑯𝒋𝒊= 𝒇 𝑸,𝒋
𝑳
, 𝑫𝒔 ,𝒌
𝒋
𝒊 𝒊 𝒕
𝒅𝒋𝒊 𝒊
𝒋
02. DIMENSIONNEMENT
Calcul amont-aval (2/2)

■ Evaluer les charges sur chaque nœud par le théorème de


Bernoulli
𝑯𝒋 = 𝑯𝒊 − ∆𝑯𝒋𝒊 𝒑𝒐
𝒖𝒓𝑸→𝒊𝒋

■ Calculer les pressions effectives statiques (ou maximales) et


dynamiques (ou réelles)
𝑈2
𝑖
𝑷𝒎
𝒂𝒙,𝒊 = 𝒁𝒓
𝒂𝒅
𝒊𝒓− 𝒁
𝒆 𝒊 et ,
𝑷
𝒊
𝒏𝒚= 𝑯𝒊− 𝒁𝒊−
𝒅 2
𝑔
Terme négligé pour son faible
ordre de grandeur

■ S’assurer qu’en tout point 𝑖,𝑷


,
𝒊
𝒏𝒚
,≥
𝒆𝒄𝒊𝒗𝑷
𝒊
𝒅 𝒓𝒆𝒔
02. DIMENSIONNEMENT
Calcul aval-amont (1/3)

■ Evaluer les débits de dimensionnement par tronçon en


situation de pointe

■ Choisir les diamètres de conduite sur la base d’une vitesse


idéale (s’ils ne sont pas déjà définis). Le PN peut être défini sur la
base de la dénivelée𝑟𝑒𝑍−
𝑖
𝑑𝑎𝑟 min 𝑍𝑖.

𝑫𝒕𝒉 𝟒
𝑸𝒅𝒊𝒎 𝑒
𝑡𝑫 𝒔
𝒅 ≥ 𝑫𝒕
𝒕 𝒉
= 𝑼
𝝅𝒊
𝒅𝒆
𝒂𝒍

■ Calculer les pertes de charge par tronçon

∆𝑯𝒋𝒊= 𝒇 𝑸,𝒋
𝑳
, 𝑫𝒔 ,𝒌
𝒋
𝒊 𝒊 𝒕
𝒅𝒋𝒊 𝒊
𝒋
02. DIMENSIONNEMENT
Calcul aval-amont (2/3)

■ Calculer la charge minimale imposée au réservoir par


chaque nœud de desserte

𝒓é𝒔
𝒆
𝒓𝒗
𝒐
𝒊𝒓

𝒏
𝒊
𝒎
,𝒑
𝒎
𝒊
𝑯 𝒊 = 𝑷𝒔
𝒆
𝒓
𝒗
𝒊,𝒊+ 𝒁
𝒄
𝒆 𝒊+

∆𝑯
𝒊 valeur maximale
■ On retiendra comme ligne de charge la
des charges 𝐻,
𝑛
𝑖
𝑚
𝑖
𝑝
𝑚
𝑖

𝒑
,
𝒎
𝒏
𝒊𝒊
𝒎
𝒁
𝒓
𝒆𝒊
𝒅=
𝒂
𝒓 𝐦𝐚𝐱(𝑯
) 𝒊
02. DIMENSIONNEMENT
Calcul aval-amont (3/3)

■ On effectue un calcul retour (amont aval) afin de retrouver


les charges et pressions (dynamiques et statiques)

𝑯𝒋 = 𝑯𝒊 − ∆𝑯𝒋𝒊(𝒑
𝒐𝒖
𝒓𝑸→
𝒋
𝒊)

𝑷𝒎
𝒂𝒙,𝒊 = 𝒁𝒓
𝒂𝒅
𝒊𝒓− 𝒁
𝒆 𝒊𝐭𝑷
𝐞
𝒅,𝒊 = 𝑯𝒊 − 𝒁
𝒚
𝒏 𝒊

■ Vérifier aussi qu’en tout point 𝑖,,


𝑷
𝒊
𝒏𝒚𝒅 > 𝑷𝒔
𝒆
𝒓𝒗
𝒊,𝒊.
𝒄
𝒆
03. RESEAUX MAILLES
Problématique de calcul

■ Dans le cas des réseaux ramifiés, le sens d’écoulement


est implicite
■ Les débits en tronçon sont facilement déterminés

■ Mais pas dans le cas des réseaux maillés


■ Sens d’écoulement en tronçon ?
■ Débits fictifs de dimensionnement ?

■ Résolution des boucles


■ Méthodes itératives, méthodes matricielles
03. RESEAUX MAILLES
Etablissement des consommations aux nœuds

■ Identifier deux types de tronçons


■ Les tronçons appartenant à des mailles
■ Les tronçons en ramification

■ Algorithme :
■ Etablir les consommations linéaires en
Consommations en réseau maillé initial
tronçon et ponctuelles aux nœuds
■ Ramener les consommations linéaires
en consommations ponctuelles aux
nœuds extrêmes (par exemple, à raison
de 𝑄/
𝑒
𝑡
𝑢𝑟2)
𝑜
■ Ramener les consommations des
ramifications en consommations
ponctuelles aux nœuds en tête de
ramification Consommation ramenées aux
nœuds
03. RESEAUX MAILLES
Méthode de Hardy Cross

■ Hardy Cross : méthode itérative de calcul de réseau maillé


en régime permanent
■ Relativement simple à mettre en œuvre
■ Convergence rapide
■ Simple à implémenter (programmation)

■ Deux approches
■ Approche aux nœuds : égalisation des débits
■ Approches aux boucles : égalisation des Hardy Cross
1885-1950
charges

■ Autres méthodes itératives : Newton-Raphson, Wood-Charles,



03. RESEAUX MAILLES
Hardy Cross : méthode d’égalisation des charges (1/3)

■ Objectif : pour une maille, ou plusieurs mailles contiguës,


retrouver les débits de dimensionnement dans les tronçons et
leur sens d’écoulement en régime permanent

■ Principe : trouver une répartition de débits qui annule la


perte de charge dans la maille
𝑄4
𝑁 𝑄3
𝑎𝐿𝑖
|𝑄−1𝑖
𝑛
|𝑄 𝑖= 𝐼
𝐼
𝐷𝑖𝑚 𝐼
0 𝑖
=
1 𝑄1
𝑄2
03. RESEAUX MAILLES
Hardy Cross : méthode d’égalisation des charges (2/3)
■ Identifier et numéroter les mailles
■ Fixer une convention de parcours de parcours de
maille
■ Répartir arbitrairement les débits par tronçon
■ Evaluer une correction 𝑑 𝑞telle que
𝑁
𝑎𝐿𝑖
𝑄𝑖+ 𝑑
𝑞−𝑛
1(𝑄 + 𝑑
𝑖 𝑞
) =0
𝑚
𝐷𝑖 𝑖
=
1

■ Un développement limité en 𝑑
𝑞au voisinage de 0 permet d’établir :

=𝟏∆𝑯𝒊
𝑵
∑𝒊
𝒅𝒒= − ∆𝑯𝒊
=𝟏 𝑸𝒊
𝒏 ∑𝒊
𝑵
03. RESEAUX MAILLES
Hardy Cross : méthode d’égalisation des charges (3/3)

■ Calculer les débits corrigés 𝑄′𝑖= 𝑄𝑖+ 𝑑


𝑞
■ Pour les tronçons appartenant à deux mailles, effectuer
une double correction.

■ Reprendre la procédure en itération 𝒏+ 𝟏avec les nouveaux


débits 𝑄′𝑖
■ critère d’arrêt des itérations : 𝒅𝒒< 𝟏𝟎−𝟏à 𝟏𝟎−𝟑𝒍 𝒔

■ Conduire alors un calcul amont-aval ou aval-amont suivant


les paramètres recherchés
■ Calcul de charges réelles, pressions,…
Chapitre VII

TECHNOLOGIE ET
POSE DE CANALISATIONS
01. CANALISATIONS
Caractéristiques des canalisations

■ Le matériau constitutif : fonte


ductile, acier galvanisé, béton,
PVC, PEHD, PPR etc.

■ Les diamètres nominaux :


■ 𝐷𝑁désigne le diamètre Tuyau PPR Tuyau PEHD
intérieur pour la fonte et l’acier
galvanisé mais le diamètre
extérieur pour le PVC et le
PEHD.
■ 𝐷 désigne le diamètre
𝑡𝑛𝑖
intérieur

■ Les pressions nominales,


Tuyau PVC Tuyau Fonte Ductile
définies par les épaisseurs de
parois : PN, PFA, PMA
01. CANALISATIONS
Terminologie des pressions
Terminologie
Abréviation Française Anglaise
Concepteur DP Pression de calcul en régime Design pressure
permanent

MDP Pression maximale de calcul Maximum design


pressure

STP Pression d'épreuve du réseau System test pressure

Fabricant PFA Pression de fonctionnement Allowable operating


admissible pressure

PMA Pression maximale admissible Allowable maximum


operating pressure

PEA Pression d'épreuve admissible Allowable test pressure

Utilisateur OP Pression de fonctionnement Operating pressure

SP Pression de service Service Pressure


01. CANALISATIONS
Terminologie du concepteur

■ DP : pression de calcul en régime permanent


■ pression maximale de fonctionnement de la zone de
pression, fixée par le projeteur (non compris le coup de
bélier)

■ MDP : pression maximale de calcul


■ identique à DP, mais comprenant le coup de bélier et tenant
compte de développements futurs. S'écrit MDPa lorsque la part
de coup de bélier est fixée forfaitairement, MDPc lorsque le
coup de bélier est calculé.

■ STP : pression d'épreuve du réseau


■ pression hydrostatique appliquée à une conduite
nouvellement posée de façon à s'assurer de son étanchéité.
01. CANALISATIONS
Terminologie du fabricant

■ PFA : pression interne de fonctionnement admissible


■ pression interne, non compris le coup de bélier, qu'un
composant peut supporter en toute sécurité de façon continue
en régime hydraulique permanent.

■ PMA : pression maximale admissible


■ pression interne maximale, y compris le coup de bélier,
qu'un composant peut supporter de façon sûre en service.

■ PEA : pression d'épreuve admissible


■ pression hydrostatique maximale qui peut être appliquée sur site
à un composant d'une canalisation nouvellement installée.
01. CANALISATIONS
Terminologie de l’utilisateur

■ OP : pression de fonctionnement
■ pression interne qui a lieu à un instant donné et en un
point déterminé du réseau d'alimentation en eau.

■ SP : pression de service
■ pression interne fournie au point d'écoulement au
consommateur.

Le PN est une donnée fabricant! C’est une


désignation numérique définie par la norme NF
EN 545 et utilisé à fins de références pour
exprimer la compatibilité de raccordement entre
différents composants hydrauliques.
01. CANALISATIONS
Principe de dimensionnement

■ Critère de dimensionnement
d’une canalisation
■ Veiller à respecter les
inégalités suivantes :

𝑫𝑷≤ 𝑷𝑭𝑨

𝑴𝑫𝑷 ≤ 𝑷𝑴𝑨

𝑺𝑻𝑷≤ 𝑷𝑬𝑨
Test de pression sur bouche
■ Ces inégalités sont aussi d’incendie

valables pour les composants de


réseau autre que les conduites.
01. CANALISATIONS
Tracé des conduites

■ Tracé en plan : les conduites sont posées le long des voies de


communication (économie, facilité de pose et de maintenance
ultérieure)

■ Profil en long : les conduites sont enterrées (protection,


facilité d’exploitation et maintien de température). Le profil en
long est différent de celui du terrain naturel afin de :
■ Minimiser les terrassements
■ Vidanger facilement les tronçons en cas de maintenance
curative ou préventive
■ Évacuer l’air

■ Il est conseillé d’éviter les tracés trop accidentés afin de minimiser


les dépressions et surpressions locales
01. CANALISATIONS
Dispositions pratiques

■ Equipement
■ Placer aux points hauts des purges d’air et ventouses
■ Placer aux points bas des vidanges
■ Placer des butées aux angles et changements de direction

■ Pentes
■ Réduire au plus possible les changements de pente
■ Assurer des pentes minimales de 0,3%
■ Sur profil horizontal, adopter des pentes de :
■ 0,2 % à 0,3 % en ascension sur 100 m
■ 0,4 % à 0,6 % en descente sur 50 m
01. CANALISATIONS
Normes de pose

■ On admet une profondeur moyenne


𝒉 = 𝟏 𝒎 et qui oscille dans
l’intervalle 0,8 𝑚 ≤ℎ ≤5
[𝑚 ].Les relations suivantes sont
souvent utilisées :

𝒍≥ 𝑫 𝒎 𝟎4
+,
à 0,6

𝒉≥ 𝑫 𝒎 +,
𝟎𝟓
à,𝟎𝟖
■ Dans certains cas, la conduite peut Principe de pose
être posée au sol.
■ A éviter si elle est faite de
matériau plastique (PVC,
PEHD,…)
01. CANALISATIONS
Types de pose

Définition des types de poses (catalogue Saint-Gobain, PAM, 2001)


01. CANALISATIONS
Nettoyage et désinfection des conduites

■ Les conduites neuves


doivent être lavées Agent désinfectant Temps de Dose
contact correspondante
intérieurement de manière minimum (mg/l)
répétée, de sorte que la (h)
turbidité de l’eau soit Chlore ou 24 10
inférieure au minimum hypochlorite 1,2 50
admis par les normes.
0,5 150
Instantané 10 000
■ Après désinfection et
rinçage, des prélèvements Permanganate de 24 50
potassium
de contrôle sont
effectués par un
laboratoire agréé qui Temps de contact et dose de désinfectants
validera l’opération de
maintenance.
02. EQUIPEMENTS
Durée de vie

■ Canalisations :
■ Fonte : 50 𝑎𝑛𝑠
■ PVC : 30 𝑎𝑛𝑠

PVC
■ Ouvrages de génie civil :
25 à 40 𝑎𝑛𝑠 fonte

■ Matériel électromécanique
: 5 à 15 𝑎 𝑛𝑠

■ Pompes : 15 000 à 20
000 ℎ

Pompe électromécanique

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