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Idées de livres à lire

Bonne découverte !
La leçon de Rosalinde
• Entre philosophie et littérature,
ce livre est surtout un dialogue
que l'auteur entretient avec
nous en interrogeant ces
situations qui nous révoltent,
nous émeuvent ou nous
transforment pour toujours :
l'événement amoureux, la
poésie, la force des mots, le
respect, l'autre, la joie,
l'éducation, l'amitié, nos
devoirs d'humains...

• C'est comme Kant ou Gibran


mais en mieux, en plus simple,
en plus émouvant.
« L’irréflexion (témérité
insouciante, confusion sans
espoir ou répétition
complaisante de « vérités »
devenues banales et vides)
me paraît une des
principales caractéristiques
de notre temps. Ce que je
propose est donc très
simple : rien de plus que de
penser ce que nous
faisons. »

H. Arendt
Très court texte de la
philosophe allemande
qui pose la questions
des enjeux de la
liberté politique à la
lumière des
révolutions
américaines et
françaises.
Bientôt tous parias ?

Témoignage d’une intellectuelle juive allemande obligée de fuir


l’Allemagne nazie et réflexion sur la condition juive en Europe, ce
recueil présente dix essais et un entretien pour la télévision
allemande.

Selon H.A., jusqu’alors, la communauté juive était considérée comme


un peuple paria, sauf pour une mince frange dont le statut de « Juifs
d’exception » avait été acquis grâce à leur rôle de diplomate banquier
auprès des cours royales d’Europe.

Au lendemain de la Révolution Française s’amorce le processus


d’émancipation des Juifs d’Europe qui, tout en égalisant leurs
conditions avec les autres nations, destitue les parvenus d’hier de leurs
privilèges. Sur fond d’une émancipation généralisée et progressive des
peuples européens à partir de 1848, la tradition cachée repose sur le
choix du statut de paria conscient : être juif dans ses particularités et
exister dans une autre culture nationale (ici la vie européenne).

Autrefois invisible en tant que paria, de nombreux Juifs se rendent


visibles par leur talent, leur travail et leur succès mais surtout par leur
désir de vivre pleinement dans la société moderne de la
représentation. Autrefois hommes privés, les Juifs veulent devenir
hommes publics comme les autres. Mais alors qu’ils commencent à y
parvenir, ce sera l’antisémitisme qui déferle sur eux.

A ce jour, aucune ride ne semble éroder cette redoutable analyse de


1941 dont la résonance avec les crises d’aujourd’hui de la Syrie au
Sahara (en passant par les questions de l’identité ou de l’intégration)
nous invite à repenser la condition du paria moderne.
Frans de Waal est primatologue, éthologue,
néerlandais et … vulgarisateur de talent. Dans son
dernier livre, il démonte l’idée selon laquelle les
émotions seraient le propre de l’homme. A
l’anthropomorphisme qui nous caractérise
souvent, de Waal oppose l’anthropo-déni selon
lequel « les humains oublient ou nient leurs
similitudes avec les animaux ».

A partir de nombreux exemples et situations


surprenantes, de Wall montre comment les
animaux font preuve tout à la fois d’empathie, de
sympathie, de jalousie, de revanche, d’amitié et
seraient même très sensibles à certaines valeurs
tels que la justice ou la solidarité.

Un ouvrage grand public qui éclaire notre


humanité en apportant aux débats éthiques et
moraux sur la condition animale… et humaine des
idées neuves allant jusqu’à remettre en question
la séparation du corps et de l’esprit.

Un essai captivant et très accessible.


Ce livre m'a profondément marqué tant il a
renversé mon regard sur une discipline que
j'enseigne depuis près de 3 ans et sur ceux qui
s'en prétendent les meilleurs esprits. J'en
recommande vivement la lecture.

Pour Nizan, il n'existe pas de philosophies


neutres, toute affirmation étant un choix qu'elle
soit consciente ou non.
Pour Nizan, il existe un déterminisme de la
matière sur l'idée qui démasque la tendance
moraliste de la philosophie idéaliste.
Oui, pour Nizan les philosophes sont donc des
chiens de gardes, bourgeois paternalistes, dont
les idéaux soit-disant supérieurs en font des
moralisateurs, juchés sur leurs intérêts, secrétant
le discours des "caissiers soigneux de la pensée
bourgeoise".

"On entend dire d'un homme qu'il est bon à se


tourner les pouces, il ne sait rien faire de ses dix
doigts. Voilà ce qu'il faut dire d'un clerc : il est
bon à tourner sa logique, il ne sait rien faire de
son entendement."
P. Nizan
La shoah, Hiroshima, Tchernobyl,
l’éradication des peuples d’Amérique, la
mise en esclavage de millions d’africains, le
biocide en cours ; autant de catastrophes
qui sont les conséquences directes de
l’exploitation de la matière et de la nature
et qui menacent toutes les formes de vie.

Dans cet ouvrage synthétique accessible


toutes et tous, Florent Bussy nous propose
de découvrir la pensée de Gunther Anders,
auteur écologiste avant l’heure et
précurseur de la décroissance.

Pour Anders, c’est le décalage


prométhéen, à savoir l’incapacité de nos
facultés à s’accorder entre elles, qui serait
à l’origine de ces catastrophes. Nos
connaissances seraient en réalité une
somme d’ignorances, des faux savoirs ;
cause des dégâts matériels et humains.
Si le néo-libéralisme reste difficile à définir tant les
approches scientifiques divergent, on en connaît plus
ou moins tous ses effets manifestes : « Intensification
des inégalités, marchandisation et commercialisation
éhontées, influence toujours croissante des
entreprises sur la conduite de l’État, instabilité et
conséquences économiques dévastatrices, etc. ».

Reprenant Foucault ainsi que toute la philosophie


politique classique, Wendy Brown montre comment,
tout en propageant les « meilleures » pratiques du
monde de l’entreprise dans le corps social, le néo-
libéralisme, en tant qu’idéologie, en requalifie
chacune de ses composantes comme un capital qu’il
s’agit tour à tour d’augmenter, de valoriser et de faire
fructifier. L’humain devenu ainsi capital connaît sans
doute son ultime transformation anthropologique
sous la coupe réglée d’un Etat dépolitisé et réduit à «
(dé)côter » un individu dompté et englouti par cette
nouvelle condition humaine.

Un ouvrage fascinant et décidément dans l’ère du


temps puisque j’avais récemment lu l’ouvrage de
Barbara Stiegler : « il faut s’adapter » publié chez NRF
Essais.
Voilà le livre idéal pour concilier grand
public et philosophie ! C'est une
véritable initiation à 18 vertus choisies
par André Comte-Sponville qui sait
prendre par la main son lecteur et
l'amener aux grandes idées, sans
difficultés ni vaines abstractions.

Qu'il s'agisse de compassion,


tempérance, justice ou humilité, le
propos d'André Comte-Sponville ne
consiste jamais à faire la morale mais
plutôt à penser celle-ci en se parant du
courage qui nous manque si souvent
pour devenir meilleur et pourquoi pas…
heureux.
• A tous les âges, on peut se
plonger dans ce véritable traité
d’éthique sacrément revigorant.
D’une importance
politique capitale,
bouleversant par la
cruauté qui transpire au fil
des pages, ce texte de
James Baldwin est une
référence fondamentale
pour penser le racisme,
ses mécanismes, ses
impensés et un peu aussi
l’histoire de l’Amérique.
Publié en 2010, Eloge du carburateur raconte la bifurcation
professionnelle opérée par Matthew Crawford, directeur
d’un think tank dans lequel écrit-il « je ne me voyais pas très
bien pourquoi j’étais payé » qui décide alors de tout plaquer
pour ouvrir son garage de réparation de motos. Critiquant
nos systèmes scolaires et professionnels et prenant parti
pour le travail manuel, Crawford articule sa réflexion sur la
valeur du travail avec le bonheur.

Selon lui, le malaise de la société tient en partie au malaise


dans le travail et au malaise du travail. Le sens du travail s'est
perdu, le travail ouvrier et le travail de bureau ont subi une
dégradation certaine, les travailleurs ne comprennent plus ce
qu'ils font. La pensée et l’action ont été séparées
progressivement depuis la révolution industrielle au point
que même l’école n’enseigne plus à nos enfants de travaux
manuels. Pourtant, cuisiner, bricoler, jardiner, décorer,
réparer requièrent des compétences et des aptitudes
cognitives. Séparer l’action de la pensée apparaît donc
comme contradictoire, voire illogique car les « choses ne se
manifestent pas à nous comme de purs objets sans
contexte ».

Mais pour se réaliser dans une activité, encore faut-il pouvoir


déployer nos connaissances dans une action concrète. Or,
l’enseignement et le travail moderne ont subverti le sens de
ce mot en séparant le travailleur de son objet.

Cet ouvrage grand public aborde la question du travail avec


originalité à partir d’une expérience singulière qui ne
manquera pas d’offrir des pistes de réflexions au lecteur et
de questionner son rapport au travail.
Berceau de l’automobile américaine,
Detroit est un « symbole
du capitalisme ancien » qui a tout
connu depuis le début du XXème
siècle et la naissance de la mythique
Ford T : « crise urbaine, dette,
violences, subprimes, écologie,
artistes, problèmes raciaux, clivages
sociaux, héritage industriel, fordisme,
start-up ».

Mais depuis le crise de 2009,


« Detroit est une ville de la survie »,
écrit Marianne Rubinstein, elle-
même « entrée dans l’économie de la
survie » suite à un cancer.

Marianne Rubinstein est économiste


et maître de conférences à Paris-VII-
Denis Diderot.
• Très bref ouvrage qui
résume dans un langage et
très simplifié les principales
théories économiques et qui
permet de découvrir
l’évolution de cette
discipline au travers de ces
penseurs les plus émérites :
Smith, Ricardo, Marx,
Keynes…

• Indispensable au futur
étudiant et à toute personne
curieuse de comprendre le
fonctionnement de
l’économie et des sociétés.
Figurant parmi les best-sellers du New York Times
pendant de longues semaines, Le mythe du déficit
est un ouvrage audacieux qui prend le contrepied
de la vulgate économique classique dont on nous
rebat les oreilles avec des injonctions telles que
« les déficits publics sont néfastes et prouvent que
les finances publiques sont mal gérées » ou encore
« qu’ils sont à l’origine de l’inflation et détournent
l’épargne de l’investissement productif ».

Son auteur, Stéphanie Kelton est économiste,


Professeur à l’université d'État de New York à Stony
Brook et fut conseillère économique de la
campagne électorale de Bernie Sanders. Son
analyse radicale renverse toutes nos idées reçues
sur le déficit et sur la pensée économique
contemporaine.

Avec cet ouvrage très accessible et assortis de


nombreux exemples, Stéphanie Kelton nous invite à
comprendre par nous-mêmes l’économie dont nous
sommes les acteurs de façon à nous réapproprier ce
qu’elle appelle une véritable « économie du
peuple » !
• Présenté de manière claire, mais aussi
captivante à la manière d’un Socrate ­
marchant dans les rues d’Athènes en
interrogeant des gens ordinaires, ce
best-seller de Michael Sandel,
professeur de philosophie à Harvard,
propose d’aborder les problèmes
contemporains auxquels les sociétés
font face.

• Interrogeant nos préjugés autant que


nos comportements quotdiens, l’intérêt
de l’ouvrage conciste dans sa capacité
à décrypter les idées morales er
éthiques à l’origine de nos actes et de
nos opinions.

• Incontournable pour se forger une


bonne culture philosophique et réfléchir
à partir d’arguments à la place du
marché, du capitalisme ou encore des
lois sur l’environnement ou la
discrimination positive.
De 1856 à 1956, la dette a joué un rôle déterminant tout
au long des affrontements entre le Maroc et l’Europe et a
structuré les rapports de forces entre pays colonisés et
puissances coloniales.

De traités commerciaux en indemnités de guerres,


l’empire chérifien est amené à contracter des emprunts
qui le conduisent inexorablement à l’endettement.
Incapable de prélever l’impôt pour payer ses traites, le
Royaume est contraint à des réformes administratives et
fiscales exigées par ses créanciers. Comme l’a montré
David Graeber, la dette crée non seulement une
dépendance économique mais établit surtout un rapport
politique déséquilibré qui ouvre la porte à la tutelle
étrangère puis à la colonisation.

Loin de résorber la dette, le « pacte colonial » l’accentue


en garantissant « à la métropole des marchés protégés
qui lui servent à la fois de débouchés pour se produits
manufacturés et d’approvisionnement en matières
premières » creusant ainsi le déficit commercial. C’est
d’ailleurs pour corriger les déséquilibres constitutifs des
économies coloniales que les nouveaux emprunts sont
consacrés aux travaux publics et à l’équipement du pays,
mais ces investissements servent en priorité les intérêts
des colons et de leurs industries et alimenteront, à tort, le
mythe des effets positifs de la colonisation.
Aimer son pays, c’est vouloir le
comprendre et connaître son histoire, ses
institutions, ses valeurs.

Contre le tabou sociétal qui éteint tout


débat et toute discussion sur la
Monarchie, j’encourage vivement les
élèves et les adultes à lire ce cours texte -
publié au Maroc - qui permet de prendre
avec soi (con-prendre) la monarchie
marocaine en tant qu’elle est « le contrat
social des marocains ».

Erudit, passionnant, cet ouvrage est le


travail d’un chercheur marocain vivant
entre Casablanca et Paris et qui nous
raconte les fondations historiques et
diplomatiques marocaines ayant permis
de consolider cette institution millénaire.

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