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Félix MBETBO
Les pensées de
Maurice Kamto
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Présentée par
Les éditions du
Muntu
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Commençons par le commencement :
pourquoi ce livre ?
Ce livre d’abord entre dans la suite de la série « libre-confinement »
initiée par les Editions du Muntu. Cette série a vu paraître des titres
comme Manu Dibango : la plus grande icône de la musique camerounaise, et
Ndam Njoya le plus grand intellectuel camerounais.
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Ce livre a eu le rayonnement escompté dès sa sortie surtout grâce au
contexte l’ayant provoqué. Mais après, il a totalement disparu des
radars des bibliothèques et des librairies. Pour ne revenir au devant
de la scène que très récemment. Il ne faut pas vite s’en réjouir ! Car si
plusieurs ont entendu parler de ce livre sur les réseaux sociaux pour
une raison ou une autre, le contenu reste pour la grande majorité un
mystère difficile à percer.
Pour finir, le présent livre est publié pour donner encore plus de
matière à penser aux jeunes et à ceux qui ont la gestion de la chose
publique. Il est important en ces temps de vulgariser le savoir autant
que possible. En ce siècle présent où ce qui prime c’est le pouvoir de
l’opinion, des racontages, des on-dits, des rumeurs, des idées vagues,
des théories et concepts vides de sens. Une époque où même des
gens qui sont censés détenir le savoir, plongent dans les insanités
béates, des discussions indignent du quartier, les débats des bars
délabrés… Ils produisent et diffusent sans cesse un savoir-naïf, qui
en plus de distraire le peuple, l’empêche en même temps de penser
véritablement.
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au grand dam de la construction spirutelle, morale et intellectuelle.
On n’a plus le temps de lire, mais on en a revendre pour se divertir.
C’est aussi parce que les repères se sont dissous dans la masse, ceux
qui savent se taisent, et laissent parler les médiocres. Il est donc
urgent de fouiller dans nos vestiges, afin de mettre à jour les pensées
comme celles que j’ai pu retrouver dans L’urgence de la pensée de
Maurice Kamto et Déchéance de la politique.
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lequel ils sont piégés, il y a aussi beaucoup de paresse et de mauvaise
volonté. Du moins, ceux qui peuvent, qu’ils continuent d’essayer
d’aider ces jeunes à rattraper le coup, et à essayer de sortir du lot et la
tête de l’eau. Donc de l’immergence à l’émergence de la pensée !
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Ceci est un livre scientifique et non un
livre politique !
C’est dommage de pouvoir commencer ce livre par ce type de
précisions ! Un fait aussi banal, mais qui peut coûter la vie aux gens
dans un contexte comme le nôtre. Parce que les gens manquent de
culture politique, ils « pensent » forcément qu’un intellectuel qui est
devenu homme politique n’est plus un intellectuel et qu’il faudrait
bruler tous ses livres même sans avoir lu. Parce qu’ils n’ont pas assez
de recul ou de distantiation épistémologique, ils vont vouloir
mélanger à la fois « le savant » et le « politique » pour reprendre les
expressions consacrées à Weber.
Dans ce sens, ils prendront tous ceux qui lisent ses livres ou
épousent ses idées comme de simples partisans politiques. Ils
ignorent qu’on peut partager les idées d’un intellectuel-politique, et
avoir du rejet pour son côté politique. Ils ignorent même qu’on peut
être disciple d’un intellectuel tout en critiquant ses pensées. Car la
science n’est pas une religion, encore moins un dogme. Aussi bien
qu’au niveau politique, nous passons le temps à croire que lorsque
quelqu’un est opposé à nos idées, il est forcément en ennemi, un
adversaire à éliminer. Ou encore lorsqu’on est en faveur d’un leader
politique, il devient forcément notre dieu. Et on devrait donc se
prosterner et le louer à longueur de journée.
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Comme disait mon professeur Jean Emmanuel Pondi, « je ne milite
dans aucun parti si ce n’est celui de la pensée ». Ceci dit, je fais avec
Maurice Kamto ce que j’ai eu à faire avec Njoh Mouelle qui a donné
naissance au livre commun que j’ai publié avec lui en 2015, intitulé
Le philosophe et le numérique. Comme je l’ai fait avec le Docteur Ndam
Njoya. Comme je le ferai certainement pour plusieurs autres.
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reconnaitre la profondeur de ses écrits sur l’économie même s’ils
datent de Mathusalem. On peut ne pas adhérer au choix de Njoh
Mouelle, mais reconnaitre toute la pensée qu’il a eu à produire et de
manière constante. On peut ne pas aimer les pratiques politiciennes
de Fame Ndongo ou Mendo Ze, mais respecter leur position de
choix indéniable chez les grammariens et les sémiologues d’Afrique.
Ce n’est donc pas parce que quelqu’un critique le pouvoir qu’il est
automatiquement un tontinard, et donc un bamiléké et donc un
membre du MRC. Ce n’est pas parce que quelqu’un critique le MRC
qu’il est forcément un sardinard, donc un bulu, donc membre du
RDPC. Ce raisonnement absurde doit être renversé le plus possible
par la pensée véritable.
Tout ceci n’est possible que par la pensée, car elle seule qui nous
donne les moyens de voler un peu haut, et de voir un peu plus loin
au dessus de la ceinture. Ces prolégomènes ne sont point pour me
dédouaner. Encore moins pas peur de je ne sais quoi ou qui. Mais
même si c’est avec regret, il était important de le préciser pour que
certains puissent comprendre avant de plonger dans les profondeurs
de ce livre.
Car dans le livre, vous verrez des extraits parfois très sévères sur les
régimes actuels, partout en Afrique, même pas seulement au
Cameroun. Or le livre est publié depuis 1993, au lendemain de
l’avènement du multipartisme en Afrique noire ! Ces critiques
peuvent donc coïncider avec les travers que nous vivons aujourd’hui.
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Ce serait simplement parce que nos sociétés politiques africaines
n’ont pas beaucoup changé depuis lors.
Si quelques hommes ont changé, les régimes eux sont restés les
mêmes. Entre temps, le ton de l’auteur n’a pas changé, car hier il
l’écrivait en étant un libre penseur, et aujourd’hui en tant
qu’opposant politique. Or comme tout opposant, le rôle premier est
la critique du sytème qu’il aimerait bien renverser. C’est de bonne
guerre ! Peut-être lui aussi sera pareil lorsqu’il sera au pouvoir, et ses
écrits d’hier le suivront ; peut-être il s’appuiera sur ces écrits pour
faire mieux. Personne ne le sait. D’où l’importance de produire un
support témoin comme celui-ci.
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Comment le clash Maurice Kamto contre Mono
Djana a donné naissance à l’urgence de la
pensée ?
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Towa du côté des philosophes avec l’école critique où on pouvait
aussi retrouver Njoh Mouelle. Achille Mbembe qui lui venait de
prendre le chemin de l’exil à cause de tous ses travaux sur l’UPC et
Um Nyobé jugés par le système en place de dissident. Le philosophe
Sindjoun Pokam était lui aussi bien actif, on se souvient encore de
son livre Le Monofascisme, en réponse à l’éthnofascisme théorisé par
Mono Djana. Et sans oublier Maurice Kamto qui avait choisit de
revenir fraichement au Cameroun après l’optention de son Doctorat
obtenu en 1983. Le jeune diplômé est alors préssé de rentrer servir
son pays, car Ahidjo vient de quitter le pouvoir, et Kamto comme
beaucoup d’autres croient en l’avènement d’une nouvelle
République. Tous ces penseurs, comme plusieurs d’entre eux, ont
donné au Cameroun une place de choix dans la sphère intellectuelle
en Afrique Noire par le moyen de leurs productions.
Après avoir publié son livre « L’idée sociale chez Paul Biya », Mono
Djana cherche un critique pour en faire l’économie. Puis Njawé lui
conseille le jeune juriste Maurice Kamto. Nous sommes en 1985 et
Kamto vient d’avoir à peine 30 ans. Il accepte de faire la critique du
livre de Mono Djana, à condition qu’il demeure libre de dire ce qu’il
veut. Ce que le philosophe accepte. Maurice Kamto lit le livre et fait
sa critique qui parait dans le Messager. Une critique acerbe sur
l’ouvrage de Djana qui s’était empressé à faire une louange à Paul
Biya au pouvoir depuis seulement 3 ans.
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Une nuit dans son appartement, alors qu’il était enseignant à l’IRIC,
Maurice Kamto reçoit des hommes chez lui qui lui font savoir qu’il
est convoqué chez le Président, donc Paul Biya. Il se met alors sur
son 31, et il est conduit par ces hommes qui en cours de route
prennent des chemins autres que ceux conduisant à la présidence.
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Pourquoi il faut rééditer urgemment
l’urgence de la pensée
En 2013, quand j’avais organisé une conférence avec mon
association (ACDIS)1 autour de l’urgence de la pensée, j’avais eu à
préciser au professeur Maurice Kamto qui était des nôtres ce jour
l’urgence qu’il y avait de rééditer ce livre. Jusqu’ici, le livre est
toujours en rupture de stock, et les gens continuent d’en demander.
Hélas ! Face à ce manque qui tardait à être comblé, plusieurs pirates
ont commencé à faire glisser sur le marché noir des copies non
conformes de ce livre. Encore aujourd’hui, à l’heure où je suis en
train de rédiger ces mots, je suis disposé à tout moment pour mener
ce projet de réédition à son terme. Ceci est l’un de mes vœux les plus
chers en la matière. Non pas seulement la réédition de l’urgence de la
pensée, mais aussi celle de plusieurs autres classiques de notre
littérature. Je ne peux pas comprendre comment on peut laisser toute
une génération aussi orpheline du savoir, de la pensée et du livre !
1
Association pour la Conservation et la Diffusion du Savoir
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appartient à un parti politique, encore moins à une idéologie. Mais il
est un bien commun, un patrimoine culturel national à recommander
à tous.
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nos frères de la partie Anglophone. Vous l’aurez peut-être deviné, ce
livre est une sorte de provocation positive.
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Extraits de…
L’urgence de la pensée
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PARTIE 01
« Car comment penser que tant d’aides déversées sur nos terres
depuis une trentaine d’années n’aient pu servir d’humus à notre
développement ? »
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« Il y’a donc urgence de la pensée en Afrique ; urgence de
comprendre que la pensée est, partout et toujours, le moteur de la
dialectique sociale ainsi que le levier et le levain de la démocratie.
C’est pourquoi il est urgent de penser la démocratie en marche sur le
continent ».
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« Le parti unique ? La gangrène politique de nos sociétés
d’applaudissements, de chants et d’acclamations, de danse et
d’extases colectives organisées, canalisées. Le parti unique, notre
ruine intellectuelle ».
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« L’unanimisme a trouvé ses théoriciens et ses hérauts, penseurs
attardés d’une anachronisme bio-politique. Ces plumitifs dissèquent,
analysent, commentent et expliquent le discours officiel au peuple et
celui des libres penseurs aux princes. Ils dénoncent et traquent toute
pensée déviante ou en rupture ».
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« La raison nous délivre des mystifications politiques, des faux-dieux,
de l’asservissement à tous cous cultes délirants sortis de l’intelligence
des hommes au cours des âges ».
« Penser donc pour ne pas être étranger à la cité, pour que rien dans
la société ne nous soit étranger ni indifférent ».
« Nous n’avons que les morts inutiles, quelle que fût la cause de leur
sacrifice ultime. Nulle part le sang versé n’a servi d’acte fondateur :
les vaincus sont toujours les vandales ou des –rebelles- et ne méritent
point le souvenir de la nation, nulle part il n’a cimenté notre foi en
une cause commune ».
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prodiges ? Je veux dire nos Académies, nos Musées…nos Panthéons
du savoir ».
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« L’urgence de la pensée s’impose comme nécessité d’un réveil
collectif, d’une prise de conscience de soi, non plus tant que le Noir
désireux ou fier de crier à la face du monde sa négritude, mais
comme un –tigre qui se lève et attrape sa proie- car là, Wole Soyinka
a raison ».
« Que l’on ne se trompe pas, il n’y a pas de dignité pour les nations
pauvre, par suite il ne peut y avoir de respect pour elles. Qui ne
connait le spectacle révoltant des chefs d’Etat africains se rendant en
écoliers anxieux, attendant l’appréciation du maître, dans les capitales
occidentales ? Qui ignore comment ils y sont perçus. Hier c’était des
roitelets bouffons et sanguinaires de quelques monarchies tropicales ;
aujourd’hui ce sont des chefs incompétents et voraces des
républiquettes faméliques qui peuplent les –provinces- exotiques de
la Métropole. Seuls ont droit aux égards ceux qui paient leur
addition. Quelle que soit leur arrogance. Qui ne sait avec quel mépris
l’Europe traitait les Asiatiques il y a moins d’un siècle ? Qui ne voit
comment elle les courtise aujourd’hui ? ».
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« Lorsque les hommes sont emprisonnés, torturés ou assassinés pour
–crime- d’opinion, lorsque les peuples s’élèvent contre la dictature et
que leurs clameurs se heurtent au cynisme de gouvernants dépourvus
de légitimité, il n’y a pas de principe de non-ingérence qui tienne, il y
a assurément devoir d’ingérence ».
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comme devoir de la confronter avant de la refuter. C’est que toute
discussion est une quête de la vérité ».
« Parce qu’elle est ouverture sur les idées, sur toutes les idées, la
démocratie exclut donc tout réductionnisme, toute vision
unidimensionnelle…elle est respectueuse de la réalité sociologique
diverse et contradictoire, de la richesse foisonnante des pensées
antinomiques parce qu’elle est religion de la pluralité ».
« Si les gens sont désunis par le débat, c’est parce qu’ils sont par
ailleurs unis sur l’idée majeure de sauvegarder la société. Ensuite
parce que si l’on veut porter le débat à un niveau d’éfficacité et
d’utilité pour la société, l’argumentation développée par les
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protagonistes ne devrait être ni arbitraire ni aveuglément
passionnée ».
« Dans le duel quotidien qui l’oppose aux faits, l’homme d’action n’a
pas le temps de regarder autour de lui. Pressé, absorbé par la tâche
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comme l’eau par l’éponge, il est pris dans le tourbillon de la
quotidienneté ».
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« Il y a urgence de penseurs, parce qu’une société qui ne compte pas
parmi ses membres une catégorie pensante est vouée
irrémédiablement à la domination des autres, car elle ne peut
maîtriser le cours de son destin. Il est illusoire et dangereux de coire
et de faire croire qu’il peut y avoir égalité dans la pensée ».
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la mémoire de tous ces jeunes gens anonymes qui nous ont donné
tant de leçons de maturité et de courage ».
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« Ainsi nos origines ethniques sont-elles jetées à nos visages comme
une flétrissure. Ethnisme prétexte. Ethnisme facile ; -idéologie- bon
marché pour les citoyens incultes car l’ethnie, qu’est-ce en vérité
sinon le référentiel culturel commun d’un groupe social donné ? ».
« Le plus fort c’est que dans nos villages, dans les quartiers de nos
villes, nombre de tribalistes sont incapables de dire pourquoi ils
nourissent la haine de telle tribu ou de telle ethnie ».
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« Car nous devons reconnaitre qu’il n’y a pas d’ethnie génétiquement
tarée ou mauvaise, ni d’ethnie congénitalement parfaite et bonne. Il
n’y a que des individus crapules ou honnêtes, paresseux ou
travailleurs. Chaque groupe socio-culturel contient ce qu’il y a de
meilleur et de pire parmi les humains. Le reste est question de repère
culturel. Une fois qu’on la compris , la coexistence devient facile car
il n’est plus question alors que de l’aménagement des différences ».
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dans les nuées, prend du recul sans rien quitter, voit loin sans
s’éloigner des choses. C’est pourquoi elle devine le futur sans être
infidèle à hier et ramasse dans la vie de tous les jours les matériaux
pour bâtir l’avenir ».
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Extraits de…
Déchéance de la politique
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Mon histoire avec Déchéance de la politique de
Maurice Kamto.
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citoyen, de l’observateur, qui ne critique pas seulement mais propose
aussi beaucoup de pistes de sortie de la grande nuit.
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PARTIE 02
« Désormais tout est ou paraît permis, parce que plus rien n’est
interdit. Nous sommes dans les sociétés de tout-est-possible, car la
sanction a disparu avec la responsabilité et le contrôle social.
L’exemple le plus édifiant est la circulation dans nos villes ».
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gouvernent par le chaos. Personne ne contrôlant personne, nul n’a
de compte à rendre à qui que ce soit ».
« La paix n’est plus dans les églises, on ne peut plus se réfugier dans
les chapelles. Car des prélats vouent leurs collègues et des fidèles à la
géhenne. On les croyait engagés aux côtés du Christ pour unir dans
sa diversité et dans la –fraternité- chrétienne le peuple de DIEU. Ils
nous révèment qu’ils n’ont jamais été que des –marchands du
Temple- obnubilés par l’argent et en quête du pouvoir, qu’il soit
religieux ou temporel ».
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« Il y a eu un temps où la grandeur de la nation, la marche à la liberté
et le rêve d’un mieux-être pour tous justifiaent le don de soi jusqu’au
sacrifice suprême, de certaines élites politiques africaines ».
« Le fait est que l’opposition elle-même est, dans tous les pays
africains, une coalition hétéroclite aux intérêts si divergeants qu’il
convient d’en parler, pour un même pays, des oppositions. En fait,
nombreux sont les –opposants-, mais bien rares sont ceux qui
veulent et qui peuvent faire de l’opposition, avec ses souffrances et
des frustrations ; en acceptant de subir les humiliations, l’arrogance
et le mépris des –vainqueurs- du moment. Il est vrai que faire de
l’opposition dans l’Afrique actuelle, c’est choisir le martyrologue.
Parce que l’on vous fait payer le prix le plus élevé votre choix de
l’alternative ».
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« Le peuple d’abord : subissant la tyrannie de la pauvreté, il est
dépourvu de ressources matérielles et, par suite, du ressort
pysychologique qui permet l’endurance dans l’opposition ; il se
jettera dans les bras de la personne ou du parti qui soulagera sa
souffrance ici et maintenant ».
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« Plus qu’une autre forme de violence, le génocide se nourrit de cette
forme de mensonge, car c’est la haine ethnique ou raciale théorisée et
érigée en doctrine. Enfermement de l’autre et aveuglement de soi,
ainsi va la politique du mensonge. Et l’autisme politique exacerbe le
complexe minoritaire ou majoritaire et les replis identitaires
révélateurs de l’incapacité à prendre le risque de l’ouverture à autrui.
Là prennent racine tous les conflits internes qui décomposent les
Etats africains aujourd’hui ».
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« Les historiens eux bégaient, parce qu’ils travaillent avec de
nombreux –trous- dans les archives ».
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« Jadis les hommes politiques se croyaient investis d’une mission au
service de la collectivité. Ils pouvaient être dans l’erreur, mais au
moins ils avaient des convictions. Aujourd’hui c’est l’univers de
l’opportunisme. On s’y rabat quand on a échoué partout ailleurs.
Bouée de sauvetage pour les naufragés de la vie, les médiocres y
réussissent mieux que quiconque. C’est que la société elle-même
donne l’impression de s’accommoder de la médiocrité ».
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de ralliement national, même s’il n’en comprenait pas encore toute la
signification. Il connaissait la symbolique ».
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«Certes la violence n’est jamais loin. Elle peut revenir bien plus
rapidement qu’on a mis du temps à l’apaiser, à l’écarter. Comme je
l’ai écrit ailleurs, elle est inéluctable lorsqu’elle s’impose comme
l’ultime solution, soit parce que la parole est confisquée, soit parce
que le jeu est faussé ».
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moyens et les ressources de l’Etat. Face à eux qui ont ainsi tout
gagné, les perdants ont tout perdu ».
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« Il ne suffit pas qu’il y ait dialogue. Il faut encore savoir où et avec
qui. En effet, un dialogue utile, dont on espère les fruits, doit être
organisé et s’instaurer entre les parties concernées par le débat. Il
doit s’engager avec une volonté partagée d’aboutir ».
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Pour finir
Je n’ai pas voulu faire de ce livre un fascicule pour qui que ce soit. C’est
juste une passerrelle pour les prochaines découvertes. C’est pour cette
raison que je n’ai pas classé ces pensées par thèmes. Aussi, je n’ai pas
voulu donner les sources de chacun de ces extraits. Je pouvais bien
mentionner les pages dans lesquelles ces pensées ont été puisées. Mais
c’est un appel volontaire à chacun de faire aussi un peu d’efforts.
Plusieurs pensées ne sont pas citées dans leur entiéreté, parce qu’il faut
toujours maintenir l’idée selon laquelle il faut aller chercher le livre pour
le lire le moment venu.
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langues étrangères et locales, et avons toute la volonté nécessaire pour
mener tout type de projet à bout.
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DANS LA MEME SERIE
53
AUX ÉDITIONS DU MUNTU
-République du Piment
Félix MBETBO 2017
-Coupez-leur le zizi
Félix MBETBO 2019
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