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M. H. D.
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Sigle pour MagnétoHydroDynamique, méthode de propulsion encore


considérée comme expérimentale, bien que fondée sur les travaux de
l'anglais Michael Faraday.

Le principe de la MHD, non envisageable dans le vide, consiste à


faire circuler dans le milieu entourant le mobile un courant électrique. Le
mobile, en même temps, va émettre un champ magnétique. Selon la loi
de Laplace, ce champ va exercer une force sur le courant, et donc sur le
milieu où il circule : c'est le principe de la plupart des moteurs
électriques. Le milieu étant ainsi déplacé par rapport au mobile, c'est en
fait celui-ci qui, par réaction, subira une force permettant de le
propulser. Encore faut-il faire apparaître les champ et courant
nécessaires :

 pour le champ magnétique on y parvient facilement en installant


dans ou sous les parois du mobile des bobinages (comme ceux des
moteurs électriques) parcourus par un courant électrique
approprié.
 pour le courant électrique, tout dépend du milieu : dans l'eau de
mer, il est facile de faire circuler un courant au moyen d'électrodes
posées sur l'enveloppe du mobile. C'est pourquoi la propulsion MHD
a été expérimentée, pour l'instant avec succès, aux Etats-Unis et
au Japon, sur des maquettes de navires, aussi bien de surface que
de sous-marins. Dans l'air, naturellement isolant, il est plus difficile
de faire passer un courant électrique, mais on sait rendre l'air
conducteur au moyen, par exemple, de champs électriques
puissants engendrés, là encore, par des électrodes appropriées
(l'air, rendu conducteur, peut devenir plus ou moins lumineux, ce
que l'on a fréquemment observé autour des objets inconnus).
Quant au champ magnétique, il peut être créé comme pour les
bateaux. Cependant, dans l'air, la propulsion est beaucoup plus
difficile à obtenir, puisqu'elle doit non seulement propulser le
mobile, mais d'abord compenser son poids. Les champs électriques
et magnétiques requis sont donc beaucoup plus intenses que pour
un navire et, en pratique, il n'est guère envisageable d'obtenir les
champs très intenses sans avoir recours à des bobinages
supraconducteurs. Encore théoriques jusqu'à il y a quelques
années, leur mise en oeuvre dans un véhicule aérien est, depuis
1991, une perspective crédible, avec la découverte de
supraconducteurs capables de fonctionner à des températeurs
proches de l'ambiante.

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La propulsion dans l'atmosphère, sans hélices ou réacteurs, est donc


en principe tout à fait possible par MHD, et le calcul montre que la
puissance nécessaire n'est, dans certains cas, pas incompatible avec nos
moteurs aéronautiques actuels [COMETA 1999].

Les premiers travaux sur la propulsion MHD, avec ionisation d'un


gaz, datent de l'immédiat après-guerre et ont sans doute été envisagés
sommairement avant 1939 [Sutton & Sherman 1965] [Petit 1996].

Kulsrud (1958)
Dans un rapport à l'American
Rocket Society, le physicien de Donald Menzel en 1962,
l'Université de Princeton Dr. traitant de MHD [AIP Emilio Segre
Russell M. Kulsrud a indiqué que Visual Archives]
le nouveau domaine de James Moseley à la UNCONvention 2002
l'"hydromagnétique" (anciennement
appelée
magnétohydrodynamique)
pourrait aider à résoudre le
problème de la réentrée de
missile [UFO Investigator, 1: 8,
décembre 1958]. Dans les dispositifs
de fusion nucléaire (bombes H
par exemple) les champs
magnétiques sont utilisés pour
maintenir les gaz électrifiés à
distance des murs d'un conteneur suffisamment long pour que la
réaction nucléaire puisse avoir lieu. Le même principe, dit-il, pourrait
être utilisé pour détourner les gaz chaud générés par les appareils
plongeant dans l'atmosphère. Le docteur Kulsrud, qui travaille sur le
projet Matterhorn de physique des plasma à Princeton, a également dit
que le concept de science-fiction de l'utilisation de "champs de force"
pour repousser les objets arrivants devenait une réalité en
hydromagnétique.

Le premier brevet sur la propulsion MHD en milieu marin date de


1961, déposé par l'américain Rice. En 1962, un premier rapport sur le
sujet est rédigé par un autre américain, du nom de Phillips.

Way (1964)
Un autre rapport est
Schéma du sous-marin de signé du Dr. S. Way,
l'ingénieur américain S. Way, publié consultant pour les
par l'ASME en 1964 laboratoires de
Schéma du sous-marin de l'ingénieur américain S. Way, publié

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recherche de Westinghouse à Pittsburgh, publiée en 1964 par une


importante association technique américaine, l'American Society of
Mechanical Engineers (ASME) [Jean-Paul Thibault, chercheur au Laboratoire des
écoulements géophysiques et industriels de Grenoble]. L'étude de Way a pour titre
Propulsion de sous-marins par les forces de Lorentz dans un
environnement marin et est présentée à la réunion annuelle de l'ASME
du 29 novembre au 4 décembre 1964. Ce texte de 8 pages décrit le
schéma de principe de la MHD marine, avec formules mathématiques et
tableaux chiffrés. Way y fait référence aux études antérieures de Rice,
Friauf, Phillips et Bryson, ainsi qu'à un papier récent du lieutenant
Doragh qui, selon lui, renouvele la question.

En 1966, Way teste avec succès sa théorie avec un sous-marin en


modèle réduit de 3 m de long et de 400 kg, dans la baie de Santa
Barbara en Californie.

Le 22 Janvier 1968, un article de Aviation Week & Space Technology


indique comme Northrop compte remédier au problème du bang sonique
grâce à la MHD.

Friedman (1968)
Viennent ensuite des textes du physicien nucléaire et ufologue
Stanton Friedman dans lesquels il évoque la propulsion MHD dans le
milieu aérien : d'abord un article de février 1968 dans la revue
Astronautics and Aeronautics (revue de l'AIAA), où il écrit :

Une étude de la littérature et une extrapolation de la


technologie existante suggèrent que, moyennant un effort
considérable, une approche EM entièrement nouvelle pourrait
être développée pour le vol hypersonique qui, par bien des
aspects, dupliquerait les caractéristiques des ovnis.

Puis sa déclaration au Symposium sur les ovnis en juillet. Il y parle


du sous-marin de Way et qu'il suffirait d'extrapoler la théorie de la MHD
sous-marine développée dès 1964 par Way dans l'atmosphère (parlant
alors de "magnétoaérodynamique") pour ouvrir une nouvelle piste
quand au mode de propulsion des ovnis. A la question : Se pourrait-il
qu'ils soient liés à un moyen de propulsion ? Il répond : Il y a un
nombre considérable de travaux disponibles concernant la
magnétoaérodynamique. J'ai reçu une bibliographie de la NASA avec
plus de 3000 références. La référence 39 contient le résumé de plus de
300 publications traitant des interactions entre véhicules et plasmas.
Une bonne partie de ce travail est secrète car le nez des ICBM est
entouré de plasma. En tous cas, il y a un corpus technologique que j'ai
étudié et qui me conduit à croire qu'une approche entièrement nouvelle
pour la propulsion à grande vitesse dans l'air et dans l'espace pourrait

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être développée, en utilisant les interactions entre les champs


électriques et magnétiques avec des fluides conducteurs adjacents aux
véhicules pour produire une poussée ou une sustentation (thrust or lift),
et réduire ou éliminer d'autres problèmes de vol hypersonique tels que
la traînée (drag), le bang sonique, l'échauffement, etc. Ces notions sont
basées sur la technologie existante, telle que celle figurant dans les
références 40 à 49, bien que l'on puisse s'attendre à ce qu'un effort
considérable de développement soit nécessaire.

Meessen (1973)
Les premières publications du professeur Meessen sur la propulsion
MHD datent de 1973, dans les numéros 8, 9 et 10 de la revue
Inforespace de la SOBEPS. Dans le n° 10, Meessen fait état des travaux
de Way et Friedman :

Nous avons appris entre temps que le physicien américain S.


T. Friedman admet également que la physique des plasmas
pourrait intervenir dans la propulsion de ce qu'il appelle des
"modules d'excursion terrestre". Il suppose (comme dans
notre premier modèle) qu'un champ magnétique exerce une
"force de Lorentz" sur des courants ioniques et il rappelle
également l'existence du sous-marin électromagnétique
expérimental de Way.

Ces premières études du professeur Meessen sont également


mentionnées dans le livre de Michel Bougard, Des soucoupes volantes
aux Ovnis, paru en 1976 en Belgique. On sait qu'il a continué à
développer ses idées sur la propulsion MHD, dont on peut se faire une
idée dans le livre récent de Jacques Dumont, OVNIS : Un 1/2 siècle de
recherches.

Les études de propulsion marine sont apparemment laissées de côté


jusqu'à la fin des années 1970s car on ne sait pas encore fabriquer les
bobines nécessaires à la production des importants champs
magnétiques réclamés par la MHD [Jean-François Augereau, Le Monde]. En
l'occurrence, le sous-marin en modèle réduit de Way se déplaçait très
lentement, comme on peut le voir sur une vidéo produite par Friedman.
C'était d'ailleurs un modèle simplifié qui ne comporte que deux
électrodes .

Petit (1974)
Jean-Pierre Petit a également exposé ses recherches sur le sujet à de
nombreuses reprises dans ses livres et dans ses articles. Il commence à
étudier des lettres ummites en 1974 et y trouve le principe de la

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propulsion par la MHD [Petit 1991]. Dès 1975 il publie une première
note aux comptes rendus de l'Académie des Sciences de Paris, intitulée
Convertisseurs MHD d'un genre nouveau, puis une deuxième note en
1976 avec Maurice Viton, présentant cette fois l'idée d'accélérateur MHD
à champ magnétique alternatif.

Ummites ?

Se pose ici la question de l'antériorité de la lettre ummite par rapport


aux études déjà publiées. Nous trouvons la lettre en question dans le
livre d'Antonio Ribera, Les Extraterrestres sont-ils parmi nous ? (2eme
édition française, 1991, Editions du Rocher). Selon Ribera, cette lettre
de 43 pages, évoquant brièvement la MHD, fut reçue par l'ingénieur en
bâtiment Enrique Villagrasa le 9 janvier 1968. Selon d'autres sources,
elle a été reçue le 9 juin 1968 et non pas le 9 janvier. Si c'est exact, le
premier article de Stanton Friedman, paru en février 1968, lui est
antérieur.

Progrès publics
En avril 1991, la revue Science & vie fait sa une sur le sous-marin
MHD. Suit un article qui évoque les percées récemment réalisée dans ce
domaine : les navires de surface et les sous-marins vont connaître
bientôt une véritable révolution, grâce à la propulsion
électromagnétique, découlant des progrès récents en matière de
supraconduction. On y parle d'un projet japonais de brise-glace sans
hélices, propulsé par la MHD. Ce projet s'appuyait sur les résultats
d'essais d'une maquette de 3,6 m de long pesant 700 kg, réalisée en
1979 par l'université de la marine marchande de Kobé, et qui tenait
compte d'une maquette précédente, réalisée en 1976 [Bourret-Vélasco 1993].
L'article comporte une photo d'une vedette construite par les japonais,
prête pour les essais, équipée de 2 propulseurs MHD, identiques à celle
que Jean-Pierre Petit a fait naviguer 10 ans plus tôt dans un petit bassin
d'eau salée sur le plateau de l'émission Temps X de TF1. Une illustration
décrit l'accélérateur pariétal que Petit à expérimenté en 1975, sans le
mentionner [Petit 1991].

Ce sont les progrès réalisés dans le domaine des matériaux


supraconducteurs qui ont permis de reprendre dans de meilleures
conditions ces études de propulsion marine par la MHD. Les Japonais, en
pointe dans ce domaine, ont pu construire une vedette de 185 tonnes et
longue d'une trentaine de mètres, le Yamato 1, qui a navigué avec
succès le 19 Juin 1992 dans la baie de Kobé. Les américains, eux, sont
sans doute les plus avancés, les plus innovants, dans ce domaine grâce
aux travaux qu'ils mènent notamment au Naval Underwater System
Center de Newport et au Laboratoire d'Argonne. On suppose d'autre part

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que les russes ne sont pas restés les bras croisés dans ce domaine.
En France, la recherche s'est organisée également, au laboratoire de
Grenoble déjà nommé, avec le concours de la société Jeumont-
Schneider Industrie, et avec la collaboration de quatre laboratoires de
l'INP associés au CNRS [Jean-François Augereau, Le Monde].

Publications sur le sujet :

 Camac, M., "Plasma propulsion for spacecraft", Aeronautics 4,


octobre 1959
 Corliss W. R, "Propulsion systems for space flight", Mac Graw Hill
Book Company,1960
 Gourdine, M. M, "Recent advances in MHD propulsion", Americal
Rocket Society Journal n° 31, 1961— Equations, calcul théorique
des performances, différents types de propulseurs (Faraday et
Hall), propulseurs à plasma pulsé, propulseur sans électrodes (à
induction).
 G .W. Sutton et A. Sherman, chapitre 13 (24 pages) de leur
ouvrage, intitulé magnétohydrodynamic propulsion, Mac Graw Hill
1965 — fait le point sur la question à l'époque. Concepts de base,
détails de calculs et des comptes-rendus d'expériences effectuées à
l'aide de torches à plasma, Demetriadès et Ziemar 1960.
 Jarvinen, P. O., "On the Use of Magnetohydrodynamics During High
Speed Reentry," NASA-CR-206, avril 1965.
 Way, S., "Electromagnetic Propulsion for Cargo Submarines,"
article 67-363, AIAA/SNAME Advanced Marine Vehicles Meeting,
Norfolk, Virginia, 22-24 mai 1967.
 Way, S., Devlin, C., "Prospects for the Electromagnetic Submarine,"
Paper 67-432, AIAA 3rd Propulsion Joint Specialist Conference,
Washington, D.C., 7-21 juillet 1967.

Références :

 [Petit]
 [Bourdais 2002-02] Les premières études de propulsion MHD, Février
2002

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