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1 Définitions
L’électricité est une branche de la physique étudiant l'effet du déplacement de particules
chargées, à l’intérieur d'un « conducteur », sous l'effet d'une différence de potentiel aux
extrémités de ce conducteur.
Ce phénomène physique est présent dans de nombreux contextes : l'électricité constitue aussi
bien l'influx nerveux des êtres vivants, que les éclairs d'un orage. Elle est largement utilisée
dans les sociétés développées pour transporter de grandes quantités d'énergie facilement
utilisable.
L'électronique est une branche de la physique appliquée, traitant entre autres de la mise en
forme et de la gestion de signaux électriques, permettant par exemple de transmettre ou
recevoir des informations.
L'électronique a pour vocation, in fine, de produire des objets : c'est avant tout, en dépit de sa
proximité avec une science « pure et dure », une technique.
La principale différence entre l'électronique et l‘électricité réside dans le fait que les composants
électroniques (diodes, transistors, circuits intégrés...) sont réalisés à l'aide d'un matériau
conducteur particulier, appelé semi-conducteur (silicium pour l'essentiel), au lieu des métaux et
alliages traditionnels utilisés en électricité (cuivre...)
2 Électricité, généralités
2.1 Les charges positives et négatives
On connaissait très peu de choses concernant l'électricité avant 1500. On savait qu'en frottant
certains objets, il se produit un phénomène d'attraction. Par exemple, si on frotte un tuyau de
plastique avec de la fourrure, on remarque que le tuyau de plastique attire des morceaux de
papier. Si on frotte un ballon dans nos cheveux, il peut rester collée sur le mur.
http://www.youtube.com/watch?v=6zv0WVzdXJU
http://www.youtube.com/watch?v=7qfv6HaQJas
Dans la Grèce antique, on constata que cet effet est
particulièrement intense pour l'ambre. Comme cette
substance s'appelle elektron en grec, on parle
aujourd'hui d'électricité et la force s'appelle la force
électrique.
Il est quand même étonnant de constater que la force d'attraction électrique faite par le tube
sur les morceaux de papier est plus grande que la force d'attraction faite par toute la Terre sur
les morceaux de papier. C'est déjà une première indication que la force électrique est beaucoup
plus intense que la force gravitationnelle.
Il fallut attendre qu'Otto von Guericke invente, dans les années 1660, une machine permettant
d'accumuler beaucoup de charges pour que l'étude de l'électricité progresse.
Pendant près de 100 ans, il n'y avait aucune preuve expérimentale en faveur de ces théories. La
théorie du fluide fut très populaire, mais cette popularité ne reposait sur aucune observation,
c'était uniquement une question de préférence personnelle. Les preuves de la théorie
corpusculaire vont toutefois commencer à s'accumuler à partir de1858, quand on étudia pour la
première fois le passage de l'électricité dans des gaz à basse pression. Voici un exemple de ce
passage de l'électricité dans de tel gaz.
http://www.youtube.com/watch?v=Xt7ZWEDZ_GI
Un tube de Crookes est un des premiers tubes à décharge
électriques expérimentaux, inventé par le physicien britannique
William Crookes et autres entre les années 1869 et 18752 durant
lesquelles les rayons cathodiques — les électrons — ont été
découverts .
En 1869, Juliusz Plücker construisit une anode avec une forme de croix de Malte dans le tube.
Cette dernière était montée sur pivot, et pouvait donc s'incliner jusqu'au plancher du tube.
Lorsque le tube était allumé, il projetait une ombre en forme de croix sur la matière fluorescente
dans la partie arrière du tube, montrant que les rayons se déplaçaient en ligne droite.
Si la croix était rabattue en dehors du trajet des rayons, il n'y avait plus d'ombre, et la surface
précédemment fluorescente émettait plus fort que la surface autour.
En 1874, William Crookes montra que l'électricité passant dans ces gaz exerce une certaine
pression, donc qu'on peut pousser des objets avec le passage de l'électricité.
http://www.youtube.com/watch?v=yX2T4k-WySA
Cela laissait penser que cette poussée était faite par la collision des particules électriques avec
l’objet.
En 1879, Crookes montrait que ces particules avaient une charge négative
et qu’on pouvait les dévier avec un champ électrique. Finalement, J.J.
Thomson put mesurer le rapport entre la charge et la masse de ces
particules en 1897 en les déviant avec un champ magnétique.
http://www.youtube.com/watch?v=Sikzu09q6cc
Découverte de l’électron par Thomson
me
= 5,686 x 10-12 kg/C ; e = −1,602 x 10-19 C
e
-31
me = 9,109 x 10 kg
Mais l'électron n'est pas la seule particule chargée. En 1914, Lord Rutherford découvrait le
proton qui a une charge identique à celle de l'électron, mais positive. Ce sont les deux seules
particules chargées dans la matière qui nous entoure. Voici donc comment on obtient une
charge électrique.
Les charges sont dues à la présence de proton (p+) et d'électron (e-)
En fait, il existe de nombreuses autres particules chargées, mais aucune n'est présente
naturellement dans la matière.
Rutherford et la découverte du noyau
Rutherford vient juste de montrer que les particules α émises par certaines sources radioactives
sont des ions hélium He2+ (atomes d'hélium ayant perdu 2 électrons). Lors de son expérience, il
bombarde une feuille d'or de très faible épaisseur (0,6 µm) par des particules α émises par une
source de radium. Les taches qui apparaissent sur un écran fluorescent lui permettent de
connaître la trajectoire suivie par les particules.
Rutherford constate alors que la grand majorité d'entre elles traversent la feuille d'or sans être
déviées, la tache lumineuse principale observée sur l'écran garde en effet la même intensité
avec ou sans feuille d'or. Quelques impacts excentrés montrent que seules quelques-unes sont
déviées. D'autres (1 sur 20 000 à 30 000) semblent renvoyées vers l'arrière.
2.3 La mesure de la charge
On mesure la charge d'un objet avec le coulomb. La définition exacte du coulomb est un peu
compliquée et on la verra dans un chapitre ultérieur. On peut cependant donner une définition
temporaire simple et facile à comprendre.
Le nombre 1,602 x 10-19 C revient souvent en électricité. On le représente donc par le symbole
e, appelé la charge élémentaire.
Cette quantification fut démontrée par les expériences de Millikan en 1909, ce qui lui valut, en
partie, le prix Nobel de 1923.
Notons que les quarks, qui sont les particules composant les protons et les neutrons, ont des
charges plus petites que la charge fondamentale. En effet, le quark up a une charge de +2e/3 et
le quark down a une charge de -e/3. Ce sont les seules particules ayant une charge qui n'est pas
un multiple entier de la charge élémentaire. Cependant, comme il est impossible qu'un quark
soit libre, on ne peut pas donner une charge de +2e/3 ou de -e/3 à un objet.
2.5 La conservation de la charge
On remarqua assez vite que la quantité de charges reste constante. Quand on fait passer de la
charge électrique d'un corps à l'autre, la somme des charges électriques des deux objets est
toujours la même. Déjà, Franklin et Kinnersley avaient postulé que le fluide électrique était
indestructible pour expliquer ces observations.
Mais même quand on détruit ou crée ces particules (ou d'autres) dans les accélérateurs de
particules, on remarque que la charge est la même avant et après la réaction. En fait, la théorie
moderne prévoit que la charge doit toujours être conservée puisqu'elle est une conséquence
directe d'une symétrie de la nature appelée symétrie de jauge, symétrie que nous
n'expliquerons pas ici.
Notez que si on laisse un objet chargé dans l'air, il va se décharger lentement. La charge
électrique ne s'est toutefois pas perdue. C'est qu'il y a dans l'air de nombreux ions de charges
positives ou négatives. L'objet va donc attirer les ions de charges opposés, ce qui va lentement
annuler la charge de l'objet.
2.6 La séparation de la charge
Les électrons dans une substance ne sont pas tous liés de la même façon. Certaines substances
perdent des électrons assez facilement alors que d'autres auront tendance à voler des électrons
à d'autres substances. Ainsi, quand on met en contact deux objets, il est possible qu'il y ait un
transfert d'électrons d'une substance à l'autre.
En 1729, Stephen Gray découvrit que cette classification n'était pas valide puisqu'il parvint à
charger n'importe quelle substance, incluant les substances non électriques. Selon Gray, on
devait plutôt séparer les substances en substances isolantes et en substances conductrices.
Les charges peuvent se déplacer dans les substances conductrices alors qu'elles sont immobiles
dans les substances isolantes. Nous définirons plus tard le courant comme un transfert de
charge. Un conducteur est donc une matière à travers laquelle le courant électrique peut
circuler. On dit qu'une telle matière conduit le courant électrique. Un isolant est l'opposé d’un
conducteur: c'est une matière à travers laquelle le courant électrique ne peut circuler.
On pouvait charger les substances isolantes, car les charges restaient sur l'objet. Par contre, on
ne parvenait pas à charger les substances conductrices si on les tenait dans notre main, car les
charges se déplaçaient alors dans l'objet pour aller dans notre main. Les charges ne restant pas
dans l'objet, on ne parvenait pas à les charger. Gray suspendit donc une tige de métal avec des
fils de soie (qui sont isolants) et parvint à charger la tige, car les charges ne pouvaient plus
quitter la tige.
3.2 Le test de conductivité
Ce test est destiné à distinguer les matières conductrices de celles qui sont isolantes. Il repose
sur l'utilisation d'un circuit électrique dans lequel on insère la matière à tester.
En fait, la classification n'est pas si nette parce que les charges peuvent se déplacer dans toutes
les substances. C'est simplement qu'elles ont beaucoup plus de facilité à se déplacer dans
certaines substances, comme les métaux, que dans d'autres, comme les plastiques. On mesure
cette facilité des charges à se déplacer dans une substance avec le temps de relaxation qui
donne le temps nécessaire pour les charges atteignent leur position d'équilibre dans un objet.
On voit que les charges atteignent rapidement leur position d'équilibre dans le cuivre, alors
que c'est beaucoup plus long pour le polystyrène.
Ces temps de relaxation sont évidemment déterminés par la façon dont les atomes se lient
dans l'objet. Dans les métaux, des électrons sont partagés par de très nombreux atomes
(liaisons métalliques), ce qui permet aux électrons de se déplacer assez facilement. Dans les
autres substances, dans lesquelles il y a des liens ioniques ou covalents, le déplacement des
électrons est beaucoup plus difficile.
4 Force électrique et loi de coulomb
On va maintenant voir quelle est la grandeur de la force entre les charges électriques. Priestley
avait déjà découvert en 1766 que la force devait diminuer avec le carré de la distance en
montrant que la force sur une charge placée n'importe où à l'intérieur d'une sphère chargée
était nulle. Comme on peut montrer mathématiquement que la force est nulle partout à
l'intérieur uniquement si la force diminue avec r2, cela montrait qu'on devait avoir :
Si une charge (qu'on va appeler 1) est entourée de plusieurs charges (qu'on va numéroter de 2 à
N), alors la force sur la charge 1 est simplement la somme des forces faites par les autres
charges. C'est le principe de superposition :
5 Le champ électrique
5.1 Définition
Si on place une charge électrique ponctuelle à un endroit et qu'elle subit une force électrique,
on dit qu'il y a un champ électrique à cet endroit. Un champ électrique est une région de
l'espace où s'exerce une force sur une charge d'essai électrique. On note E l'intensité de ce
champ. Plus le champ est fort, plus la force sur la charge ponctuelle sera importante. Cela se
traduit par la définition suivante pour le champ électrique :
Selon cette définition, le champ se mesure en N/C. On remarque aussi que le champ électrique
doit être un vecteur puisque la force est un vecteur.
On peut trouver le champ électrique à chaque point
de l'espace. Pour le faire, on place une charge à cet
endroit et on mesure la force. En divisant la force
par la charge, on obtient la grandeur du champ. On
trouve la direction du champ facilement puisqu'il
est dans le même sens que la force subie par une
charge positive.
On peut voir sur cette figure le vecteur représentant le champ électrique à différents endroits
dans une région. Même s'il n'y a que des vecteurs à certains endroits, le champ existe partout.
Mathématiquement, un champ signifie qu'une quantité peut prendre des valeurs différentes
selon la position. La température d'une pièce est en fait un champ de température, car elle peut
varier d'un endroit à l'autre de la pièce. Comme le champ électrique est un vecteur dont la
valeur dépend de la position, le champ électrique est un champ vectoriel.
Voyons les forces sur des particules positives identiques
placées à différents endroits de notre champ.
Chaque charge crée un champ autour d'elle. Le champ autour des charges positive et négative
ressemble à ce qu'on peut voir sur cette figure :
Si on met une charge positive près de la
charge positive de la figure, elle sera
repoussée et la force sera dans la direction
opposée à la charge positive, ce qui signifie
que le champ est dans la direction opposée
de la charge positive, comme on peut le voir
sur la figure.
Voici ce que cela signifie dans un cas précis : le dipôle (deux charges identiques opposées l'une
à côté de l'autre) :
On y montre le champ électrique à trois endroits.
Dans tous les cas, le champ électrique est tangent à
la ligne de champ à l'endroit où on veut connaitre le
champ, dans la direction de la ligne de champ. Pour
connaitre l'intensité du champ, on examine la
densité de ligne de champ. Plus les lignes sont près
les unes des autres, plus le champ est fort. Le
champ au point 2 est donc beaucoup plus fort qu'au
point 3 parce que les lignes sont plus denses au
point 2 qu'au point 3. Si on veut connaitre le champ
à un endroit où on n'a pas tracé de ligne (parce que
le nombre qu'on trace est arbitraire), on extrapole
un peu pour déterminer le champ, comme au point
4.
En représentant avec des lignes de
champ, voici à quoi ressemble le champ
autour de charges ponctuelles positive (à
gauche) et négative (à droite) :
Elles doivent commencer à une charge positive et se terminer à une charge négative (elles
pourraient aussi se refermer sur elles-mêmes, ce que nous verrons beaucoup plus loin). C’est
effectivement ce qu’on observe sur les figures précédentes.
Les lignes de champs ont été inventées par Michael Faraday vers 1840. Ces lignes facilitaient la
représentation des phénomènes électriques. En sachant qu’elles vont des charges positives aux
charges négatives et en imaginant que les lignes se repoussent les unes des autres, on obtient
souvent une représentation assez correcte du champ. Rappelez-vous cependant que ces lignes
n’ont pas d’existence matérielle et sont tout à fait invisibles.
Voici deux autres exemples de champ électrique.
Expliquons pourquoi il doit en être ainsi. Supposons qu’il y ait un champ électrique dans un
conducteur et que les charges positives et négatives peuvent se déplacer dans ce conducteur.
Pour illustrer, notre conducteur sera un cube dans un
champ électrique uniforme.
Ce champ vers la gauche (en bleu sur la figure précédente), appelé le champ induit, s’oppose au
champ électrique externe. Tant que ce champ induit n’annule pas le champ extérieur, il reste du
champ dans le conducteur et les charges subissent une force qui les amène vers les surfaces.
Ceci augmente la séparation de charge, ce qui augmente le champ induit. Le tout s’arrête quand
le champ induit annule exactement le champ extérieur. Alors, il n’y a plus de champ dans le
conducteur et la séparation de charge reste stable. On a alors la situation suivante :
On peut simplement comprendre cette propriété en se disant que ces charges se repoussent
toute les unes des autres, ce qui les pousse vers la surface de l’objet.
6.4 Le champ électrique à la surface du conducteur
On peut montrer que le champ à la surface est inversement proportionnel au rayon de
courbure de l’objet à cet endroit :
C’est pour cette raison que les éclairs se forment souvent aux pointes, comme c’est le cas dans
cette vidéo, où l’éclair se forme au bout de la tour.
http://www.youtube.com/watch?v=7tclTXBwK5Q
7 Le potentiel électrique
Le champ électrique nous permet de trouver les forces sur les charges et donc de résoudre des
problèmes avec les forces. Toutefois, comme en mécanique qu'on peut également utiliser
l'énergie pour résoudre des problèmes. C'est cette approche qu'on va utiliser ici.
Commençons par explorer une situation simple : une charge ponctuelle qu'on déplace en ligne
droite dans un champ électrique uniforme. Un travail est effectué par le champ électrique, si la
force électrique agissant sur la charge entraîne son déplacement d'un point vers un autre. Ces
deux points n'ont pas le même potentiel électrique.
Le travail fait par la force électrique sur la charge est :
Or, comme le travail fait par la force électrique doit être égal, par définition, à -∆UE on a pour
la variation d'énergie électrique lors d'un déplacement en ligne droite dans un champ
électrique uniforme :
Cette constante semble un peu inutile, mais elle ne l'est pas tant que ça. En fait, elle nous
permet de choisir de façon arbitraire la position du y = 0. On aura donc :
7.2 L’électronvolt
Le joule n’est pas une unité très pratique quand on fait des calculs avec des protons et des
électrons. Pour cette raison, on a inventé une autre unité d’énergie : il s’agit de l’électronvolt.
L’électronvolt est l’énergie cinétique acquise par un électron initialement au repos quand il passe
d’un endroit où le potentiel est 0 V à un endroit où le potentiel est de 1 V en l’absence de force
externe.
Cela veut dire que le potentiel doit s’exprimer en J/C. On a donné le nom de volt à cette unité.
C'est Joseph Louis Lagrange qui introduisit l'idée séparer ainsi le calcul en deux parties en 1772
(c'était à l'origine pour calculer des forces gravitationnelles, mais on appliqua l'idée en
électricité plus tard). C'est Georges Green qui donna le nom de potentiel à cette quantité en
1828.
À partir de cette définition, on peut trouver la valeur du potentiel produit par les plaques
chargées qui font un champ uniforme. On sait, selon la section précédente. que l’énergie
électrique d’une charge q entre les plaques est :
On sait aussi, selon la définition du potentiel, que l’énergie de cette charge doit être :
Nous prouverons plus tard que les lignes de champ sont toujours perpendiculaires aux surfaces
équipotentielles.
7.4 Le potentiel électrique et la différence de potentiel
Le potentiel électrique et la différence de potentiel peuvent être compris par analogie avec un
cours d'eau observé dans une rivière ; le potentiel de chaque point est son altitude alors que la
différence d’altitude correspond à la différence de potentiel. Si une différence d'altitude existe
entre deux points du lit de la rivière :
avec :
Avec :
V : le potentiel électrique de a ou de b ;
U : la différence de potentiel entre a et b.
La différence de potentiel (ou tension en l'absence de phénomènes d'induction A
d'origine extérieure) est une valeur algébrique (c'est-à-dire qu'elle peut être positive,
négative ou nulle). On la représente sur les schémas électriques par une flèche allant
d'un point B vers un point A. UAB
A A
B B
Le potentiel est toujours défini à une constante près. En électricité il est fréquent que l'on
prenne comme référence pour les potentiels (c'est-à-dire le potentiel qui sert de zéro) le
potentiel de la terre (que l'on abrège par terre), même si cela n'est pas une obligation.
Le symbole normalisé d'une tension électrique est U. L'unité de mesure en est le volt, unité de
symbole V. Dans les schémas électriques on se sert de la lettre U associée à d'autres symboles
pour désigner les différents potentiels électriques..
Une meilleure analogie consiste à comparer un générateur de tension à une pompe qui créé une
différence de pression entre deux points. Cette analogie hydraulique peut aider à l’assimilation
de nombreux phénomènes électriques.
7.5 Deux analogies pour le potentiel
En 1813, Siméon Poisson fit l’analogie suivante entre l’électricité et la gravitation :
Ainsi, les charges positives cherchent à aller vers les endroits où le potentiel est le plus bas,
exactement comme les masses cherchent à descendre vers la plus basse altitude sous l’effet de
la gravitation.
Ainsi, les charges positives cherchent à aller vers les endroits où le potentiel est le plus bas,
exactement comme la chaleur cherche à aller vers les endroits où la température est basse.
Cette analogie est vraiment bonne, car les équations qui décrivent le transport des charges dans
la matière sont exactement identiques à celles décrivant le transport de la chaleur dans la
matière.
Ces deux analogies vous aideront peut-être à mieux visualiser le concept de potentiel.
7.6 Relation entre le champ électrique et la variation de potentiel entre deux endroits
La différence de potentiel électrique (∆V) est donc le travail effectué par unité de charge quand
un objet chargé se déplace entre deux points dans un champ électrique.
Champ uniforme
Nous avions trouvé que la variation d’énergie électrique d’une charge en passant d’un endroit
à l’autre dans un champ uniforme est :
Puisque :
On a donc :
Cette dernière équation nous montre qu’on peut exprimer le champ électrique avec une autre
unité. Puisque la différence de potentiel est en volt et que la distance est en mètre, on peut
déduire que le champ est en V/m.
Champ non uniforme
Jusqu'ici, nous avons considéré uniquement des champs constants. Il est temps maintenant de
généraliser pour des situations où le champ n'est pas uniforme.
Pour trouver la différence de potentiel entre deux points, il suffit de séparer la trajectoire allant
d'un point à l'autre en régions où le champ électrique et l'angle entre le champ et la trajectoire
sont constants. On calcule alors la différence de potentiel dans chacune de ces régions et on
somme ensuite toutes les différences de potentiel ainsi obtenues pour arriver à la différence
de potentiel entre les deux points
Si le champ ou l'angle varient constamment et qu'il n'y a pas de régions où le champ et l'angle
sont constants, on va séparer le trajet en très petites régions, tellement petites qu'elles seront
de longueur infinitésimale. Comme elles sont très petites, on peut considérer que le champ et
l'angle sont constants dans cette région. La différence de potentiel sur ce petit bout de
trajectoire est donc :
On somme ensuite toutes ces différences de potentiel (ce qui correspond alors à faire une
intégrale). On a alors :
7.7 Une propriété importante du potentiel électrique
Comme la force électrique est conservatrice, cela veut dire que le
travail fait par la force est indépendant de la trajectoire entre deux
points. Si une charge passe du point A au point B sur cette figure, le
travail fait par la force électrique en passant par le trajet C1 est le
même que le travail fait sur la charge si elle était passée par le trajet
C2. Cela veut dire la différence d’énergie électrique entre A et B est la
même, car :
Ainsi on a :
La cage de Faraday
Cette propriété va nous permettre de montrer qu’il ne peut pas y avoir de champ électrique
dans une cavité dans un conducteur, s’il n’y a pas de charge dans la cavité.
On avait déjà montré que le champ dans un conducteur était nul, mais cela ne veut pas dire qu’il
était impossible qu’il y ait un champ dans la cavité même s’il n’y a pas de charge dans cette
dernière. En effet, on pourrait avoir une situation comme celle-ci :
Est-ce possible ?
Cette situation respecte ce qu’on a dit précédemment : les
charges sont en surface et le champ est perpendiculaire à
la surface. Toutefois, cette configuration ne respecte pas
l’équation :
En effet, prenons les deux trajectoires suivantes. Le long de la
trajectoire 1, le champ est toujours nul (parce qu’on est dans
le conducteur), ce qui fait que la différence de potentiel
entre A et B est nulle. Ceci est en accord avec ce qu’on a dit
sur les conducteurs : le potentiel est le même partout dans
un conducteur. Si on prend 2 points à l’intérieur du
conducteur, c’est normal qu’on arrive à une différence de
potentiel nulle.
Le long de la trajectoire 2, la différence de potentiel n’est pas nulle. Dès qu’on entre dans la
cavité, il y a un champ. Comme on se déplace en suivant les lignes de champ, le potentiel
diminue continuellement. On arrive donc au point B avec un DV négatif, ce qui n’est pas la
même valeur que celle obtenue par le trajet 1. Il y a donc un problème.
Pour éviter cette contradiction, il n’y a qu’une seule possibilité : le champ dans la cavité doit
être nul aussi. Tout ce raisonnement est valide, même s’il y a un champ à l’extérieur du
conducteur.
C’est le principe de la cage de Faraday : en s’enfermant dans une cage de métal, on se protège
des champs électriques externes. Ça marche même s’il y a des trous dans le conducteur, comme
dans une cage (sous certaines conditions).
http://www.youtube.com/watch?v=Zi4kXgDBFhw
Les charges passent simplement sur la surface externe du conducteur et il n’y a jamais de
champ à l’intérieur
7.8 Les surfaces équipotentielles
Les surfaces équipotentielles sont des surfaces qui relient tous les endroits au même potentiel.
Nous avons vu précédemment les surfaces équipotentielles entre deux plaques. Nous allons
maintenant prouver que ces surfaces doivent être perpendiculaires aux lignes de champ.
Ensuite, nous montrerons à quoi ressemblent ces surfaces équipotentielles dans différentes
situations.
Les surfaces équipotentielles sont perpendiculaires aux lignes de champ électrique
Si, dans une région où il y a un champ électrique, on se déplace d’une petite distance
infinitésimale entre deux points sur une surface équipotentielle, on devrait avoir que :
puisque, par définition, les deux points sont au même potentiel s’ils sont sur la même surface
équipotentielle. Or, la différence de potentiel peut aussi se calculer avec :
Comme il y a un champ, ce n’est pas E qui est nul. Comme on se déplace, ce n’est pas le
déplacement qui est nul. Ce doit donc être le cosinus qui est nul. Cela signifie que l’angle est de
90°. Ceci est l’angle entre le champ et le déplacement. Puisqu’on se déplaçait ici le long d’une
surface équipotentielle, cela veut dire qu’il y a 90° entre le champ et la surface équipotentielle.
Cette propriété sera notre 6e propriété des lignes de champ :
Vous pourrez facilement confirmer cette propriété grâce aux images qui suivent.
De plus, comme le champ à l’intérieur du conducteur est nul, le potentiel ne peut pas changer si
on entre dans le conducteur. En effet, la variation de potentiel est :
Le courant électrique circule entre deux points parce que les charges mobiles sont soumises à
une différence de potentiel électrique (d.d.p. exprimée en Volts) entre ces deux points. Ce n’est
pas la seule façon de créer un courant électrique, néanmoins, dans toute la suite de ce cours, on
ne s’intéresse qu’à des courants électriques créés par des d.d.p. soit continues (éventuellement
variables mais toujours de même sens) ou alternatives (le sens de la d.d.p. change au cours du
temps).
Quand des charges se déplacent, il y a un courant. Plus il y a de charges qui se déplacent par
unité de temps, plus le courant est grand. On peut donc définir ainsi le courant.
Les unités de ce courant sont des C/s. On a donné le nom d’ampère à cette unité
Ainsi, s’il passe une charge de 900 C en 1 minute dans un fil, le courant dans le conducteur est
de 900 C / 60 s = 15 A.
Si la charge ne s’écoule pas à un taux constant, on peut définir le courant instantané comme
étant la charge qui passe durant un temps infinitésimal.
Il y a un problème (très mineur en fait) avec cette idée. Très souvent, le courant est fait
uniquement par un mouvement de charges négatives. Or, ces charges vont de l’objet négatif
vers l’objet positif, dans le but d’équilibrer les potentiels. Elles vont donc de l’objet ayant le
potentiel le plus bas vers l’objet ayant le potentiel le plus élevé, donc dans le sens contraire du
courant. C’est effectivement ce qui se passe dans les métaux : seuls certains électrons peuvent
se déplacer dans les métaux (ce sont les électrons libres) alors que les charges positives ne
peuvent se déplacer. Tous les courants dans les métaux sont donc faits par des mouvements
d’électrons.
Circulation des électrons Courant électrique
+ +
- -
8.3 Autre unité de charge
La charge que peuvent fournir les batteries n'est pas donnée en coulomb, mais en ampère-
heure (Ah). Cette unité de charge est la charge obtenue par un courant de 1 A pendant 1 heure.
En coulomb, ça donne :
Exemples pratiques :
Une batterie de capacité 50 Ah, pourrait délivrer 50 ampères pendant une heure ou 25 ampères
pendant deux heures, etc.
Une batterie de 12 V de capacité 31 Ah est utilisée par un appareil qui consomme 2 A. Celui-ci
pourra donc fonctionner 15 heures 30 minutes.
8.4 La résistance
Définition de la résistance
On remarque que certains matériaux laissent plus facilement passer les charges que d'autres. On
dit alors que ces matériaux sont plus résistants. Si, pour une même différence de potentiel entre
les extrémités de l'objet, le courant dans un objet est plus petit que dans un autre, on dit que ce
matériau est plus résistant au passage du courant.
Cette résistance est donc en V/A. On donna aussi le nom d'ohm à cette unité :
Loi d’Ohm
En 1827, Ohm découvre la loi suivante applicable pour plusieurs substances : la résistance est
constante à température constante. C'est cette affirmation qui est la loi d'Ohm.
De plus, sur ce graphique, la pente de la droite est la valeur de la résistance. Quand on a cette
relation entre ∆V et I pour un matériau, on dit que c'est un matériau ohmique.
Toutefois, le graphique est bien différent dans
plusieurs situations. Par exemple, il peut
arriver que la température de la substance
change quand un courant passe (on verra plus
tard que la résistance dissipe l'énergie en
chaleur). Cette augmentation de température
fait alors augmenter la résistance. On a alors
un graphique ayant la forme ci-contre :
L'augmentation de la résistance fait alors dévier la courbe vers le haut. Attention : la résistance
à une certaine valeur du courant (disons 2 A) n'est pas la pente de la courbe à I = 2A. c'est
plutôt la pente de la droite allant de l'origine au point de la courbe à I = 2A.
Ce graphique montre qu'un courant (peu importe sa valeur) passera dans un sens dès qu'on
applique une différence de potentiel supérieure à 0,6 V, mais il n'y aura pas de courant dans
l'autre sens, peu importe la valeur de la différence de potentiel appliquée (en fait, il y a une
limite). De toute évidence, la diode n'est pas ohmique.
En toute rigueur aucun dipôle n'applique exactement la loi d'Ohm. Le conducteur ohmique est
donc davantage un modèle permettant de décrire les dipôles réels. Par exemple, la résistance
d'un conducteur métallique à une température donnée est bien approchée par la relation :
Les résistances employées dans les circuits ressemblent souvent à ce qu'on peut voir sur cette
figure :
Notez un élément très important : le courant qui entre dans une résistance est le même que
celui qui sort :
Ceci est très logique. S'il ne sortait le même nombre de charges qu'il en entre chaque
seconde, la résistance accumulerait des charges, ce qu'elle ne peut pas faire. Les charges ne
font que passer à travers la résistance, elles ne s'accumulent pas dans la résistance
Loi de Pouillet
Chaque conducteur possède une certaine résistance. Celle-ci dépend de plusieurs paramètres :
La longueur du conducteur
La section du conducteur
En fonction du métal ou de l’alliage utilisé pour les conducteurs, la résistance de ceux- ci
variera. En effet, certains matériaux possèdent plus d’électrons libres par unité de volume
que d’autres. Et plus ce nombre est élevé, plus le matériau est bon conducteur. Il offre donc
moins de résistance au passage du courant. Un conducteur d’argent est par exemple moins
résistant qu’un conducteur de cuivre de même section.
Par rapport à la nature d’un conducteur, on va alors parler de résistivité du conducteur, ce qui
correspond à la résistance d’un conducteur ayant une longueur de 1 mètre et une section de 1
mètre carré.
Comme le potentiel change, l'énergie électrique des charges change. On va supposer que le
potentiel baisse quand le courant passe d'un côté à l'autre. La variation d'énergie électrique
d'une charge q est :
On a mis un signe négatif parce que le potentiel des charges baisse et que ∆V est la valeur
absolue de la différence de potentiel. Si les charges perdent de l'énergie, alors l'élément reçoit
de l'énergie cette énergie. L'élément reçoit donc :
Le signe est différent parce que l'élément reçoit l'énergie alors que les charges perdaient de
l'énergie.
La puissance (énergie par unité de temps) reçue par l'élément est donc :
où q/∆t est la charge passant dans l'élément par unité de temps. On reconnaît que cette
quantité est le courant traversant l'élément. On a donc :
Si l'élément du circuit est une résistance, alors on peut utiliser ∆V = RI pour obtenir les 3
équations équivalentes suivantes :
Il est impossible que le potentiel monte quand le courant passe à travers une résistance.
La résistance reçoit donc toujours de l'énergie.
Dans ce cas, l'énergie électrique est dissipée en chaleur et c'est pour cela
qu'on parle souvent de puissance dissipée en chaleur dans le cas des
résistances. Cette dissipation de chaleur par une résistance s'appelle
l'effet Joule puisque la loi régissant ce phénomène fut découverte par
James Prescott Joule en 1840. Ce fut d'ailleurs une des étapes
importantes qui permit la découverte du principe de conservation de
l'énergie.
http://www.youtube.com/watch?v=jK8FfAZmCPw
8.6 Une autre unité d'énergie
Pour l'énergie électrique, on utilise très souvent le kilowattheure (kWh) pour mesurer la
quantité d'énergie. Il s'agit de l'énergie obtenue avec une puissance de 1 kW pendant une
heure. En joule, cela vaut :
ce qui donne :
8.7 Applications des résistances
Si vous chauffez votre maison à l'électricité, vous vous chauffez par effet Joule. En passant un
courant à travers une résistance, il se dégage de la chaleur. Les plinthes électriques ne sont rien
d'autre qu'une résistance.
En faisant passer du courant dans des fils, la chaleur dissipée
par la résistance des fils peut aussi chauffer vos tranches de
pain.
Les fusibles
Il ne faudrait pas qu'un courant trop important circule dans les fils de votre maison, car la
chaleur dissipée pourrait monter la température des fils jusqu'à ce qu'ils provoquent un
incendie. Les fils pourraient même fondre, ce qui arrivera à la plupart des métaux si la densité
de courant dépasse 500 A/cm2 (en l'absence de ventilation).
Pour éviter cela, on installe des fusibles. Ce sont des dispositifs qui limitent la valeur du courant
dans les fils pour éviter qu'ils ne chauffent trop. Dans sa version la plus simple, le fusible n'est
qu'un petit bout de fil qui va fondre si on atteint une certaine valeur du courant. Ainsi, un
fusible de 10 A n'est qu'un petit bout de fil qui va fondre par effet Joule si le courant dépasse 10
A. Si le fil fond, la connexion est coupée et le courant ne peut plus circuler.
http://www.youtube.com/watch?v=QjE1k17MsqM
9 Les sources et les circuits
9.1 Qu'est-ce qu'une source ?
Une source ou générateur électrique est un dispositif permettant de produire de l'énergie
électrique à partir d'une autre forme d'énergie. Par opposition, un appareil qui consomme de
l'énergie électrique s'appelle un récepteur électrique.
Plus précisément, on appelle générateur tout dispositif capable de créer un courant permanent
dans un conducteur. Pour cela il doit être capable de maintenir une différence de potentiel entre
ses bornes A et B. Les bornes d'un générateur sont appelées pôles. La borne de potentiel le plus
élevé est le pôle positif, et la borne de potentiel le moins élevé le pôle négatif.
Si VA-VB>0, dans le conducteur les charges positives circulent de A vers B ; comme le courant est
le même dans tout le circuit, dans le générateur elles circulent de B vers A.
Une source a deux bornes ayant des potentiels différents. Il y a donc une différence de potentiel
∆V entre les deux bornes. Cette différence de potentiel est notée E et peut porter plusieurs
noms :
Différence de potentiel (notée parfois d.d.p.)
Voltage
Tension
Force électromotrice (notée parfois f.e.m.)
Une source peut être simplement une pile
comme la pile rectangulaire de la figure pour
laquelle il y a une différence de potentiel de 9
V entre les bornes. Ce peut être quelque chose
de plus compliqué, comme cette source (figure
de droite) où un bouton permet d'ajuster la
différence de potentiel entre les bornes. Sur
l'image, il y a 35,5 V entre les bornes (la borne
rouge en bas à droite a un potentiel 35,5 V
plus élevé que la borne noire juste à côté).
Le symbole pour représenter une générateur de courant continu dans un circuit est :
La source ne fait que transporter des charges pour maintenir la différence de potentiel entre
deux conducteurs.
La sphère de droite, qui était neutre au départ, aura alors une charge négative parce qu'elle
aura plus de charges négatives que de charges positives, et la sphère de gauche, qui était aussi
neutre au départ, aura une charge positive parce qu'elle a plus de charges positives que de
charges négatives.
Cela signifie que la sphère de gauche aura un potentiel plus
élevé que la sphère de droite avec le transfert de charge. La
source va déplacer ainsi des charges jusqu'à ce que la
différence de potentiel entre les conducteurs soit égale à E.
La source prend des charges du côté d'une borne et les envoie du côté de l'autre borne. La
source n'accumule pas de charges et n'est pas un réservoir de charges non plus. Elle ne fait que
transférer des charges en leur donnant de l'énergie électrique (très souvent, elle transfère les
charges vers la borne ayant un potentiel plus élevé, donc du coté où l'énergie électrique est la
plus grande). Elle joue donc un rôle équivalent à une pompe qui met en mouvement les
électrons déjà dans le circuit. Comme elle prend le même nombre de charges d'un côté que ce
qu'elle donne de l'autre côté, le courant arrivant à une borne est le même que celui partant de
l'autre borne.
9.2 Le fonctionnement d'une pile
Nous allons illustrer comment on peut maintenir une différence de potentiel entre deux bornes
avec une réaction chimique en prenant l'exemple d'une batterie d'auto. Une batterie est
simplement un ensemble de piles. Dans une batterie d'auto, nous avons 6 piles donnant
chacune une différence de potentiel d'environ 2 V, pour un total de 12 V entre les bornes de la
batterie.
Une telle pile est formée d'une borne en plomb et d'une borne en oxyde de plomb (IV) (PbO2)
baignant dans une solution aqueuse d'acide sulfurique (H2SO4). On retrouvera donc des ions H+
et SO42- en solution.
La tige de plomb va donc accumuler des électrons et se charger négativement de telle sorte
que son potentiel devient négatif. La réaction cessera un moment donné si la tige devient trop
négative, car elle repoussera alors les ions sulfate qui sont aussi négatifs. La charge et le
potentiel de cette tige se stabilisent donc à une certaine valeur.
Examinons maintenant ce qui se passe à la tige d'oxyde de plomb (IV). On a alors la réaction
suivante :
La tige d'oxyde de plomb (IV) va donc perdre des électrons et se charger positivement de telle
sorte que son potentiel devient positif. La réaction cessera un moment donné si la tige devient
trop positive, car elle repoussera les ions hydrogène (protons) qui sont aussi positifs. La charge
et le potentiel de cette tige se stabilisent donc à une certaine valeur.
On a donc une tige dont le potentiel a augmenté, et une tige dont le potentiel a baissé. Quand
le tout s'est stabilisé, la différence de potentiel entre les bornes est de 2,05 V.
La borne avec le potentiel le plus élevé (ici la tige d'oxyde de plomb (IV)) porte le nom de
cathode et la tige ayant le potentiel le plus bas (ici la tige de plomb) porte le nom d'anode.
Si on branche un conducteur entre les deux bornes, les électrons circuleront dans le fil en allant
de la borne négative à la borne positive et on aura un courant.
Ce courant pourra durer assez longtemps. En effet, en enlevant des électrons de la borne
négative, la charge de la tige d'oxyde de plomb (IV) baisse un peu et la réaction chimique pourra
recommencer à cette borne pour fournir des électrons. En amenant des électrons à la borne
positive, la charge de la tige baisse légèrement, ce qui permet à la réaction chimique de
recommencer, ce qui éliminera le surplus d'électrons. Le courant va donc continuer tant que la
réaction fournira des électrons à la cathode et les éliminera à l'anode. Le tout cessera quand un
des produits nécessaires à la réaction s'épuisera (une des tiges ou l'acide sulfurique dans l'eau).
Typiquement, il y aura un transfert de 180 000 C dans une pile de ce genre dans une batterie
d'auto avant que la réaction ne cesse.
9.3 Le branchement de résistances et de sources ensemble
Commençons par un branchement très simple et supposons qu'on veut savoir
le courant dans la résistance.
Pour trouver le courant dans la résistance, il faut trouver la différence de potentiel aux bornes
de la résistance. Premièrement, les fils sont partout au même potentiel si on néglige leur
résistance. Ainsi, le fil de gauche reliant la source et la résistance est partout au même
potentiel et le fil de droite reliant la source et la résistance est partout au même potentiel (qui
n'est pas le même que celui du fil de gauche). Ensuite, on sait qu'il y a une différence de
potentiel de 12 V entre les bornes de la source. En combinant ces deux informations, on en
arrive à la conclusion que le fil de gauche a un potentiel 12 V plus élevé que le fil de droite.
La valeur du potentiel est très souvent arbitraire. On peut donc
choisir nous-mêmes la valeur du potentiel d'un fil et ensuite déduire
le potentiel des autres fils (si possible). On pourrait ici choisir que le
fil de droite est à 0 V, ce qui mous amène à conclure que le fil de
gauche est à 12 V. Illustrons le tout par des couleurs (figure de
droite). Il devient alors évident que la différence de potentiel aux
bornes de la résistance est de 12 V aussi. Le courant est donc :
Notez que le courant est le même dans tous les éléments qui sont sur la même branche. Ainsi, les
courants sont les même (I1) dans les éléments A, B et C du circuit ci-dessous parce qu'ils sont
tous sur la même branche. Les courants sont aussi les même (I2) dans les éléments D, E et F du
circuit parce qu'ils sont tous sur la même branche.
La loi des mailles
Une maille est un parcours dans un circuit qui se referme sur lui-même. On se déplace le long
des fils en suivant la trajectoire qu'on veut, pourvu qu'on revienne au point de départ.
Supposons qu'on ait un circuit comme le circuit illustré sur cette figure :
Chaque rectangle est un élément du circuit (ce pourrait être des sources, des résistances ou
d'autre chose). Il y a plusieurs mailles dans ce circuit. Si on part du point identifié départ dans
le circuit, il y a trois mailles possibles :
Notez que dans ces sommes, la différence de potentiel est positive si le potentiel monte quand
on traverse l'élément et elle est négative si le potentiel descend quand on traverse l'élément.
Si on traverse une source, le potentiel va monter si on passe de la
borne négative à la borne positive (qui a un potentiel plus
élevé).
On va faire une maille en partant du point indiqué départ sur la figure. On va suivre le fil en
partant vers la gauche. On va donc faire le tour de la maille en se déplaçant dans le sens des
aiguilles d'une montre. En suivant les règles indiquées précédemment, la somme des
différences de potentiel est :
Toutes les différences de potentiel des résistances sont négatives parce qu'on les traverse en
allant dans le même sens que le courant. Pour la source de 6 V, la différence est positive parce
qu'on la traverse en allant de la borne négative à la borne positive. Pour lasource de 2 V, la
différence de potentiel est négative parce qu'on la traverse en allant de la borne positive à la
borne négative.
On aurait pu choisir de se déplacer dans l'autre sens :
Toutes les différences de potentiel des résistances sont positives parce qu'on les traverse en
allant dans le sens contraire du courant. Pour la source de 2 V, la différence est positive parce
qu'on la traverse en allant de la borne négative à la borne positive. Pour la source de 6 V, la
différence de potentiel est négative parce qu'on la traverse en allant de la borne positive à la
borne négative.
Appliquons la loi des mailles de Kirchhoff au circuit avec les trois résistances. Partons du coin
inférieur droit et suivons le fil en partant vers la gauche. On aura alors :
Si on fait aussi la loi des mailles avec le circuit avec la résistance équivalente, on a :
On peut facilement extrapoler pour deviner la formule s'il y avait plus de trois résistances. On
arrive alors à :
Résistances en parallèle
Supposons qu'on ait plusieurs résistances branchées telles
qu'illustrées sur cette figure.
On a mis la même différence de potentiel aux bornes de chaque résistance puisqu'elles sont
branchées en parallèle. On remarque également que chaque résistance est aussi branchée en
parallèle avec la source. La différence de potentiel aux bornes de chaque résistance est donc la
même que la différence de potentiel aux bornes de la source.
Puisque les deux courants sont égaux si les circuits sont équivalents, on a :
ou encore :
On peut facilement extrapoler pour deviner la formule s'il y avait plus de trois résistances. On
arrive alors à :
Ces lois nous permettront de simplifier des circuits, et ainsi nous aider à déduire le courant
dans des résistances.
Attention, parfois, on peut tenter de vous
compliquer la vie en dessinant des circuits de
façon différente. C'est spécialement le cas avec des
résistances en parallèle. Par exemple, examinons le
circuit suivant :
Si on veut connaître le courant dans un élément d'un circuit, on doit absolument brancher
l'ampèremètre en série avec l'élément. Cela signifie que l'ampèremètre doit avoir une résistance
très petite pour ne pas influencer la valeur des courants dans le circuit.
Par exemple, la résistance des ampèremètres utilisés au laboratoire est de 0,001 Ω. Ainsi, quand
on branche un tel ampèremètre avec une résistance, la résistance équivalente de la résistance
et de l'ampèremètre en série n'est pas tellement différente de celle de la résistance, à moins de
travailler avec des résistors ayant des résistances très faibles (disons 0,01 Ω. et moins).
Par exemple, la résistance des ampèremètres utilisés au laboratoire est de 10 MΩ.. Ainsi, quand
on branche un tel voltmètre avec une résistance, la résistance équivalente de la résistance et du
voltmètre en parallèle n'est pas tellement différente de celle de la résistance, à moins de
travailler avec des résistors ayant des résistances très grandes (disons 1 MΩ. et plus).
Quand on tombe sur ce genre de circuit, on peut appliquer les lois de Kirchhoff pour obtenir la
solution. On commence par trouver le nombre d'inconnues qu'on doit trouver. Comme les lois
de Kirchhoff nous permettent de trouver les courants, nos inconnues sont les courants dans
chaque branche. Le nombre d'inconnues est donc égal au nombre de branche dans le circuit.
(une branche est un bout de fil entre deux nœuds).
On écrit ensuite les équations des nœuds. Le nombre d'équations maximal est égal au nombre
de nœud moins 1 (car l'équation du dernier nœud n'est pas indépendante de celles des autres
nœuds. Si vous la prenez, vous arriverez toujours à 0 = 0 comme solution)
On écrit ensuite des équations des mailles, jusqu'à ce qu'on ait le même nombre d'équations
qu'on a d'inconnues.
L'ordonnée à l'origine b a la dimension d'une tension. Cette tension est appelée force
électromotrice du générateur (fem) et est notée E (parfois tension à vide U0).
Le coefficient directeur a est négatif et s'exprime en V.A-1, c'est à dire en ohms. Il a donc la
dimension d'une résistance. Le coefficient directeur représente l'opposé de la résistance
interne du générateur et est noté r.
L'ordonnée à l'origine b a la dimension d'une tension. Cette tension est appelée force contre
électromotrice du récepteur (fcem) et est notée E'.
Le coefficient directeur a s'exprime en V.A-1, c'est à dire en ohms. Il a donc la dimension d'une
résistance. Le coefficient directeur représente la résistance interne du récepteur et est noté r'.
On cherchait donc un moyen d'accumuler des charges plus importantes, ce qu'on parvint à
faire de manière un peu accidentelle. Le premier à le faire fut Ewald von Kleist en octobre
1745. Il fut suivit l'année suivante par un groupe de chercheurs de l'université de Leyde au Pays-
Bas .
Au départ, on utilise une bouteille remplie d'eau, fermée avec un bouchon. À
travers ce bouchon, il y a une tige de métal qui touche à l'eau.
Le choc pouvait être assez fort. On avait donc réussi à accumuler des charges
dans la bouteille. À l'époque, on disait qu'on était parvenu à condenser le
fluide électrique dans un contenant. On appela donc ce contenant un
condensateur.
On observe assez rapidement qu'on doit tenir la bouteille avec une main durant la charge et la
décharge pour subir le choc en touchant à la tige avec l'autre main.
Ce condensateur n'est qu'une bouteille recouverte d'une feuille métallique sur les
surfaces interne et externe.
Dès lors, il n'était plus nécessaire de tenir la bouteille avec la main pour qu'elle
se charge, mais on devait relier la feuille de métal externe au sol. Si on connecte
ce condensateur à un générateur électrostatique donnant des charges positives
(figure ci-contre), alors la feuille métallique intérieure se charge positivement et
la feuille métallique extérieure se charge par induction avec une charge
identique, mais de signe opposé.
Ces résultats firent sensations et il y eut une véritable mode des chocs électrique entre 1750 et
1800 en Europe. Tous voulaient ressentir cette nouvelle sensation. On faisait la file chez l’abbé
Nollet pour recevoir une décharge de condensateur.
Pour gagner du temps, l’abbé eut alors l’idée de donner le choc électrique en même temps à
plusieurs personnes qui se tenaient la main. Cela aboutit finalement à des démonstrations
spectaculaires : une fois on donna un choc à une compagnie de 180 soldats à la cour de Louis XV
et, une autre fois, à une congrégation de chartreux formant une ligne de 1800 m! On alla aussi
jusqu’à vendre des condensateurs en verre en forme de canne qui permettaient de donner des
chocs à d’autres personnes pour faire une bonne blague.
Puisqu'il y a un champ électrique entre les deux armatures, cela veut dire qu'il y a une
différence de potentiel entre les armatures. Le lien entre la charge des armatures et la
différence de potentiel entre les armatures est la capacité du condensateur, notée C :
Cette définition de la capacité fut donnée par Volta à la fin du XVIIIème siècle.
Notez qu'on prend la valeur absolue des charges des plaques et la valeur absolue de la
différence de potentiel entre les armatures.
On voit que plus la capacité d'un condensateur est grande, plus il y aura de charge sur chacune
des armatures pour une même différence de potentiel
Les unités de la capacité sont des C/V. On a donné le nom de farad à cette unité.
Le farad est une unité très grande et les condensateurs ont généralement des capacités qui
sont souvent données en µF (microfarad = 10-6 F), en nF (nanofarad = 10-9 F) ou en pF
(picofarad = 10-12 F).
Exemples de capacités
Donnons maintenant sans démonstration les formules de la capacité de trois types de
condensateurs. Il faut évidemment supposer que le condensateur est chargé et faire le
rapport de la charge du condensateur sur la différence de potentiel entre les armatures.
Condensateur plan
On trouve :
On voit donc que la capacité augmente avec l’aire A des armatures. La capacité augmente aussi
quand les armatures sont très près l’une de l’autre.
Condensateur cylindrique
Le condensateur cylindrique est formé de deux cylindres conducteurs
emboités l’un dans l’autre séparés par de l’air, comme sur la figure.
On trouve :
Condensateur sphérique
Le condensateur sphérique est formé de deux armatures sphériques
ayant le même centre, séparées par de l’air.
On trouve :
10.3 Circuits simples avec des condensateurs
On peut utiliser des condensateurs dans des circuits. Voici à quoi peut ressembler cette
composante :
On pourrait croire qu'on peut facilement savoir si le potentiel monte ou diminue en regardant si
on passe de l'armature positive à l'armature négative (le potentiel baisse dans ce cas) ou si on
passe si de l'armature négative à l'armature positive (le potentiel monte dans ce cas). Le
problème, c'est que le signe des charges des armatures n'est pas indiqué sur les circuits. On va
donc supposer des charges pour les armatures. En faisant la solution des équations, si on trouve
une valeur négative de Q, cela voudra simplement dire que les signes des charges des armatures
sont le contraire de ce qu'on avait supposé. Ici, nous allons toujours supposer que l'armature qui
reçoit le courant est l'armature positive.
Le courant qui arrive fait alors changer la charge du condensateur. Avec cette supposition,
le courant fait augmenter la charge de l'armature positive et on a donc :
Les règles pour la loi des mailles sont donc :
Dans le premier cas, la différence de potentiel est négative, car on passe de l'armature positive
à l'armature négative alors que dans le deuxième cas la différence de potentiel est positive, car
on passe de l'armature négative à l'armature positive.
10.4 Les condensateurs en série et en parallèle
Condensateurs en série
Supposons qu'on ait plusieurs condensateurs branchés en série tel qu'illustré sur cette figure.
Ainsi, chaque condensateur reçoit le même courant, ce qui veut dire que la charge de toutes
les armatures change exactement au même rythme. On a donc :
À la fin de la période de charge, on aura donc la situation suivante :
On veut trouver un condensateur équivalent à ces trois condensateurs. Pour qu'il soit équivalent,
il faut que les charges données par la source soient les mêmes avec le condensateur équivalent
qu'avec les trois condensateurs. Cela veut dire que la charge du condensateur équivalent est la
même que celle des condensateurs en série.
Appliquons la loi des mailles de Kirchhoff au circuit avec les trois condensateurs. Partons du coin
inférieur droit et suivons le fil en partant vers la gauche (on suppose alors un courant allant
dans le même sens que notre déplacement, même si en réalité ce courant est nul puisque les
condensateurs ont atteint leur charge à l'équilibre).
On aura alors :
Si on fait aussi la loi des mailles avec le circuit avec le condensateur équivalent, on a :
On peut facilement extrapoler pour deviner la formule s'il y avait plus de trois condensateurs.
On arrive alors à :
Condensateurs en parallèle
Supposons qu'on ait plusieurs condensateurs branchés tel qu'illustré sur cette figure :
Les courants qu'on voit sont les courants pendant la charge des condensateurs. La charge
donnée par la source qui arrive au nœud (courant I) se sépare en 3 pour aller charger les
condensateurs. Selon le principe de conservation de la charge, on doit avoir que :
Comme tous les condensateurs sont branchés en parallèle avec la source, les différences de
potentiel aux bornes des trois condensateurs sont égales à E. On a donc :
On veut trouver un condensateur équivalent à ces trois condensateurs. Pour qu'il soit
équivalent, il faut que les charges données par la source soient les mêmes avec le
condensateur équivalent qu'avec les trois condensateurs.
On peut facilement extrapoler pour deviner la formule s'il y avait plus de trois
condensateurs. On arrive alors à :
Ces lois nous permettront de simplifier des circuits, ce qui nous aidera à déduire les charges
dans chaque condensateur.
10.5 Les circuits avec des résistances et des condensateurs
Circuit RC
La charge d'un condensateur
On va premièrement étudier le circuit suivant dans lequel un
condensateur initialement vide se charge.
On peut résoudre ce circuit avec la loi des mailles. On va commencer dans le coin inférieur droit
et aller dans le sens des aiguilles d'une montre. On a alors :
On doit donc résoudre cette équation pour connaitre la charge. Il s'agit d'une équation
différentielle. On va donner immédiatement la solution de cette équation.
Dans l'exposant, on retrouve RC dont la valeur est en seconde. On appelle souvent cette
combinaison la constante de temps du circuit et elle est notée τ :
On voit qu'à chaque demi-vie, ce qui manque pour atteindre la charge maximale est divisé par
deux.
On peut alors trouver le courant dans le circuit, car on sait que le courant est la dérivée de la
charge. On a donc :
Les différences de potentiel aux bornes des deux éléments du circuit sont donc :
La décharge d'un condensateur
On va maintenant étudier le circuit suivant dans lequel un condensateur se
décharge à travers une résistance :
On peut quand même prévoir un peu ce qui va se passer. Pendant que le condensateur se
vide, la différence de potentiel aux bornes du condensateur va baisser, ce qui fait que la
différence de potentiel aux bornes de la résistance diminue parce que les différences de
potentiel aux bornes du condensateur et de la résistance doivent être égales (en valeur
absolue) selon la loi des mailles. Si la différence de potentiel aux bornes de la résistance
diminue, cela veut dire que le courant dans le circuit diminue en fonction du temps. Voyons si
c'est ça qui se passe.
On peut résoudre ce circuit avec la loi des mailles. On va commencer dans le coin inférieur droit
et aller dans le sens des aiguilles d'une montre. On a alors :
Comme le courant arrive au condensateur (selon nos suppositions des lois de Kirchhoff), il
correspond aussi au rythme auquel les armatures du condensateur accumulent les charges.
On doit donc résoudre cette équation pour connaitre la charge. Encore, une fois on va donner
immédiatement la solution de cette équation.
On a alors le graphique suivant pour la charge du condensateur en fonction du temps :
Encore une fois, on ne peut donc pas répondre directement à la question Combien faut-il de
temps pour que le condensateur soit vide? puisque la charge n'est jamais nulle en théorie. On
peut cependant se donner une idée du rythme de décharge en définissant la demi-vie du
circuit comme le temps qu'il faut pour le condensateur ait perdue 50% de la charge initiale. On
a alors :
Voici ce que cette demi-vie veut dire pour la charge d'un condensateur. Si la demi-vie est de 5
secondes, on a :
On peut aussi trouver le courant dans le circuit, car on sait que le courant est la dérivée de la
charge. On a donc :
Les différences de potentiel aux bornes des deux éléments du circuit sont donc :