Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Avant de céder au charme de la nouveauté, il convient néanmoins de se poser les quelques questions suivantes : existent-ils de
réelles différences entre les IFRS et le système comptable des pays francophones de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique Centrale
(SYSCOHADA), puisque ce système initialement considéré comme une révolution a essayé de gommer, à la fois, les faiblesses de la
doctrine comptable française et celles de la doctrine comptable anglophone ? Quelles opportunités offrent la convergence ou
l’adoption du référentiel IFRS ?
La réponse à la première question est assez simple, la nouveauté est partout ! Contrairement aux normes SYSCOHADA, les normes
IFRS n’ont cessé d’évoluer sous l’influence grandissante des Etats-Unis et tout récemment en réaction à la crise financière. Par
ailleurs, elles reposent sur une philosophie et une logique différentes. Les IFRS modifient, pour ne pas dire révolutionnent, la
manière dont les entreprises se repèrent. Les différences portent notamment sur : les méthodes de comptabilisation (chiffres
d’affaires, actifs, passifs, engagements hors bilan<), les modes d’évaluation (amortissements, dépréciations<), les charges à prendre
en considération (frais d’émission d’emprunts, entretien et grosses réparations<), la présentation et même le vocabulaire. Au coût
historique, c’est-à-dire le coût d’un bien à sa date d’acquisition, est substituée la juste valeur, l’analyse juridique des opérations
s’efface derrière leur analyse économique, le bilan l’emporte sur le compte de résultat.
La convergence vers les IFRS offre l’opportunité de mettre en avant l’expertise africaine qui est jusqu’ici méconnue du monde anglo-
saxon. En effet, certaines dispositions originales du SYSCOHADA (compte de résultat normé indiquant les soldes intermédiaires de
gestion, application restrictive du modèle de la juste valeur aux seules immobilisations corporelles dans le cadre d’une réévaluation
agréée par l’autorité compétente<) apparaissent bien adaptées au cas des PME et pourraient donc être reprises dans les IFRS/PME.
A l’heure des délocalisations de certaines activités (sites de production, centre d’appels, gestion et maintenance des systèmes
informatiques) vers des pays à faible coût de main d’œuvre par la plupart des grands groupes, les économies des états-membres de
l’OHADA pourraient tirer leur épingle en formant au plus tôt les jeunes africains aux IFRS. Le but étant de bâtir dans nos pays des
centres de compétence, à l’image de ce que l’informatique représente pour l’Inde, afin d’attirer ces multinationales.
En outre, nous avons volontairement décidé de ne pas aborder les points comptables spécifiques à certaines industries (Agriculture,
Energie, Exploration & Production Pétrolière, Télécoms) fortement représentées dans les pays africains. A titre d’exemple, ces
difficultés portent sur : la comptabilisation des actifs et la détermination du résultat dans le cadre de contrat de concession de
services publics, la comptabilisation des dépenses d’exploration et d’évaluation de ressources minières et pétrolières, la
comptabilisation des produits dans le cadre de contrat de vente qui comporte la délivrance concomitante d’un matériel et la
prestation de services pour un prix de vente unique<. Cette décision est en ligne avec la philosophie même de l’IASB. En effet, pour
que les normes internationales soient applicables dans tous les pays, il fallait qu’elles ne tiennent pas compte ni des différences
nationales, en matière de droit commercial, de droit social, droit fiscal, ni des différences sectorielles.
L’exposé est découpé en six parties. La première partie présente les différents organes et de l’IASB et leurs rôles respectifs. La
deuxième partie traite des différences –parfois très subtiles dont les impacts sont néanmoins significatifs lors de l’établissement des
états financiers- entre le cadre conceptuel des IFRS et celui du SYSCOHADA. La troisième partie s’attarde sur les divergences
relatives à la comptabilisation des produits et des charges, la quatrième partie fait le tour sur la comptabilisation et l’évaluation des
éléments du bilan. La cinquième partie traite des points propres à la préparation de comptes consolidés, tandis que la sixième partie
porte sur les différences liées à la présentation des états financiers annuels.
PRESENTATION DE L’IASB
La structure organisationnelle de l'IASB comprend un organe de surveillance (l’International Accounting Standards Committee Foundation ou IASCF),
une instance interprétative (l’International Financial Reporting Interpretations Committee ou IFRIC), un organe de conseil (le Standards Advisory
Council ou SAC) et enfin, l'instance normalisatrice (l’IASB). Les principaux rôles de chacun des organes sont présentés dans les tableaux suivants:
IASB • Elabore les normes comptables internationales depuis le 1er avril 2001. 16 membres, dont 3 au plus 8 IFRS et 30 IAS (*)
• Approuve les interprétations préparées par l'IFRIC. peuvent travailler à temps
partiel, nommés pour une
période de 5 ans, renouvelable
une fois.
(*) Les International Accounting Standards (IAS) sont les normes publiées avant le 1er avril 2001.
Aider l'IASB à assurer la convergence internationale des normes Ils sont choisis pour leur capacité à se
comptables en coopérant avec des groupes similaires patronnés par des tenir au courant des questions
normalisateurs comptables nationaux. actuelles et pour leur compétence
technique à les résoudre. Ils ne sont
pas salariés.
SAC A pour objectif de permettre à des organismes ou à des particuliers qui Une quarantaine de membres AUCUNE
s'intéressent à l’information financière internationale de s'associer à son nommés pour un terme de trois ans,
processus de normalisation. Les responsabilités de ce comité sont : renouvelable.
• de conseiller l’IASB sur son programme de travail et les travaux D’origine et de formation diverses,
prioritaires ; recrutés pour leur compétence
• d’informer l’IASB des avis que les organisations et les particuliers ont professionnelle. Ils ne sont pas
adressés au SAC sur les principaux projets de normalisation ; rémunérés.
• de conseiller, d’une manière générale, l’IASB et les trustees de l'IASCF.
3 postes d'observateurs ont été
L'IASB est tenu de consulter préalablement le SAC sur tous ses projets accordés à la Commission
principaux. Le SAC rend compte de ses travaux auprès de l’IASB au Européenne, à l'Agence Japonaise des
moins trois fois par an, lors de réunions en principe ouvertes au public. Services Financiers et à la SEC
(Security and Exchange Commission).
(**) Interpretations publiées jusqu'en mars 2002 par le SIC (Standing Interpretations Committee).
CADRE CONCEPTUEL
Durée de l’exercice Une entité doit présenter un jeu complet d'états financiers Période de 12 mois, appelée exercice, qui coïncide avec
comptable au minimum une fois par an, sans que cela ne coïncide l’année civile.
obligatoirement avec l’année civile.
Obligation de Les obligations de présentation des états financiers sont Les états financiers annuels sont obligatoires, en tout ou en
présentation des états identiques (contenu et format) indépendamment de la partie, en fonction de la taille des entreprises appréciée
financiers taille de l’entreprise. selon des critères relatifs au chiffre d’affaires de l’exercice.
Définitions des Un passif est une obligation actuelle de l'entreprise Tout élément du patrimoine ayant une valeur économique
éléments des états résultant d'événements passés et dont l'extinction devrait négative pour l'entité est considéré comme un élément du
financiers se traduire pour l'entreprise par une sortie de ressources passif.
représentatives d'avantages économiques.
Les produits sont les accroissements d'avantages Sommes ou valeurs reçues ou à recevoir :
économiques au cours de l'exercice, sous forme d'entrées • soit en contrepartie de la fourniture par l'entreprise de
ou d'accroissements d'actifs, ou de diminutions de passifs biens, travaux, services, ainsi que des avantages qu'elle a
qui ont pour résultat l'augmentation des capitaux propres consentis ;
autres que les augmentations provenant des apports des • soit en vertu d'une obligation légale existant à la charge
participants aux capitaux propres. d'un tiers ;
• soit exceptionnellement sans contrepartie.
les charges sont des diminutions d'avantages Emplois définitifs ou consommations de valeurs décaissées
économiques au cours de l'exercice sous forme de sorties ou à décaisser par l'entreprise :
ou de diminutions d'actifs, ou de survenance de passifs • soit en contrepartie de marchandises,
qui ont pour résultat de diminuer les capitaux propres approvisionnements, travaux et services consommés par
autrement que par des distributions aux participants aux l'entreprise, ainsi que des avantages qui leur ont été
capitaux propres. consentis;
• soit en vertu d'une obligation légale que l'entreprise doit
remplir ;
• soit exceptionnellement, sans contrepartie directe.
Principes d’évaluation La détermination de la ou les convention(s) appropriée(s) La méthode d’évaluation des éléments inscrits en
d'évaluation est laissée aux préparateurs des états comptabilité est fondée sur la convention du coût historique
financiers qui peuvent choisir une ou plusieurs et sur l’application des principes généraux de prudence et
conventions parmi les suivantes : de continuité de l’exploitation.
• le coût historique ;
• le coût actuel ; Cependant, il peut être procédé à la réévaluation des
• la valeur de réalisation ou de règlement ; éléments dans des conditions fixées par les autorités
• la valeur actuelle (valeur actualisée des entrées ou des compétentes, et dans le respect de certaines dispositions.
sorties nettes futures de trésorerie).
Reconnaissance du Lorsque le résultat d'un contrat de construction peut être Trois méthodes de prise en compte des résultats sur les
chiffre d’affaires- estimé de façon fiable, les produits du contrat et les coûts opérations relatives à des contrats pluri-exercices peuvent être
Contrats pluriannuels du contrat associés au contrat doivent être comptabilisés pratiquées:
respectivement en produits et en charges en fonction du
degré d'avancement de l'activité du contrat à la date de • la méthode à l'achèvement (prise en compte du résultat total
clôture. de l'opération au cours de l'exercice de terminaison);
• la méthode à l'avancement (prise en compte du résultat au fur
Si le résultat ne peut être estimé de façon fiable, les et à mesure des exercices d'exécution);
produits ne doivent être comptabilisés que dans la limite • la méthode du bénéfice partiel à l'inventaire (prise en compte
des coûts du contrat qui ont été encourus et qui seront du bénéfice partiel en fin d'exercice seulement, si le contrat
probablement recouvrables ; et les coûts du contrat global prévisionnellement bénéficiaire).
doivent être comptabilisés en charges de la période au
cours de laquelle ils sont encourus.
Subvention Les subventions liées à des actifs, y compris les Il s'agit d'un accroissement des capitaux propres à la date
d’investissement - subventions non monétaires évaluées à la juste valeur, d'octroi de la subvention (crédit du compte 14) avec :
Comptabilisation doivent être présentées au bilan soit en produits différés, • un amortissement du bien sur sa durée de vie utile et pour sa
soit en déduisant la subvention pour arriver à la valeur valeur d'entrée, sans réduction de coût du fait de la subvention ;
comptable de l'actif. • une reprise du montant de la subvention au fur et à mesure de
l'exécution du plan d'amortissement du bien. Chaque année, la
reprise est égale au montant de la dotation aux amortissements
pratiquée pour le bien, multipliée par le rapport existant entre le
montant de la subvention et la valeur d'entrée de
l'immobilisation.
Charges immobilisées Les charges immobilisées ne répondent pas à la définition Les charges immobilisées figurent au bilan et sont présentées
(frais d’établissement et d’un actif et sont passées en résultat au cours de l’exercice distinctement des autres immobilisations incorporelles ayant
charges à repartir sur ou elles sont encourues. une valeur économique. Leur répartition sur plusieurs exercices
plusieurs exercices) s'effectue par amortissements directs (compte sociaux).
Paiement fondé sur des Une entité doit comptabiliser les biens ou services reçus Pas de disposition similaire.
actions ou acquis dans le cadre d'une transaction dont le paiement
est fondé sur des actions, au moment où elle obtient les
biens ou au fur et à mesure qu'elle reçoit les services.
Immobilisations Le coût d’une immobilisation corporelle est le prix Pas de disposition similaire.
Corporelles – Paiement comptant équivalent à la date de comptabilisation. Si le
différé règlement est différé au-delà des conditions habituelles de
crédit, la différence entre le prix comptant équivalent et le
total des règlements est comptabilisé en charges
financières sur la période de crédit, à moins qu’elle ne soit
incorporée dans le coût de l’actif.
Immobilisations Une entité doit choisir entre le modèle du coût et le La méthode d’évaluation des éléments inscrits en comptabilité
Corporelles – modèle de la réévaluation; et appliquer la méthode est fondée sur la convention du coût historique et sur
Evaluation après retenue à l’ensemble d’une catégorie d’immobilisations l’application des principes généraux de prudence et de
comptabilisation corporelles. continuité de l’exploitation. Cependant, il peut être procédé à la
réévaluation des éléments dans des conditions fixées par les
Le modèle de la réévaluation prévoit qu’après autorités compétentes, et dans le respect de certaines
comptabilisation initiale, une immobilisation corporelle dispositions.
dont la juste valeur peut être évaluée de manière fiable
doit être comptabilisée à son montant réévalué (sa juste
valeur à la date de la réévaluation, diminuée du cumul
des amortissements ultérieurs et du cumul de pertes de
valeurs ultérieures). Les réévaluations doivent être
effectuées avec une régularité suffisante pour que la
valeur comptable ne diffère pas de façon significative de
celle qui aurait été déterminée en utilisant la juste valeur à
la date de clôture.
Amortissement – Base Une entité doit ventiler le montant initialement Pas de disposition similaire.
(« approche par comptabilisé pour une immobilisation corporelle entre les
composant ») différents composants ses significatifs et amortir
séparément chacun de ces composants.
Amortissement – Le mode d’amortissement appliqué à un actif doit être Le SYSCOHADA énonce que toute modification significative
Revue annuelle des examiné au moins à la fin de chaque période annuelle. dans l’environnement juridique, technique, économique de
méthodes l’entreprise et dans les conditions d’utilisation du bien est
susceptible d’entraîner la révision du plan d’amortissement en
cours d’exécution. Cependant, il n’y a pas d’obligation de
révision annuelle telle que prévue par les IFRS.
Immobilisations de Bien immobilier détenu par le propriétaire ou par le Pas de disposition similaire. Les immobilisations de cette nature
Placement – Définition preneur (dans le cadre d'un contrat de location- sont donc soumises aux mêmes règles de comptabilisation et
& Evaluation financement), pour en retirer des loyers et/ou pour d’évaluation que les autres immobilisations corporelles.
valoriser le capital plutôt que pour :
• l’utiliser dans la production ou la fourniture de biens ou
de services ou à des fins administratives ; ou
• le vendre dans le cadre de l’activité ordinaire.
Immobilisation Une entité doit choisir entre le modèle du coût et le La méthode d’évaluation des éléments inscrits en comptabilité
Incorporelle - modèle de la réévaluation; elle doit appliquer la méthode est fondée sur la convention du coût historique et sur
Evaluation après retenue à l’ensemble d’une même catégorie l’application des principes généraux de prudence et de
comptabilisation d’immobilisations incorporelles. Après comptabilisation continuité de l’exploitation. Cependant, il peut être procédé à la
initiale, une immobilisation incorporelle doit être réévaluation des éléments dans des conditions fixées par les
comptabilisée pour son montant réévalué correspondant à autorités compétentes, et dans le respect de certaines
sa juste valeur à la date de la réévaluation, diminué du dispositions.
cumul des amortissements ultérieurs et du cumul des
pertes de valeur ultérieures.
Immobilisation Une immobilisation incorporelle est considérée comme Pas de disposition similaire.
Incorporelle à durée ayant une durée d'utilité indéterminée lorsque, sur la base
d’utilité indéterminée - d'une analyse de tous les facteurs pertinents, il n'y a pas
Définition & de limite prévisible à la période au cours de laquelle on
Evaluation ultérieure s'attend à ce que l'actif génère pour l'entité des entrées
nettes de trésorerie.
Capitaux propres – Les coûts incrémentaux directs attribuables à l’émission Les coûts d’émission sont immobilisés en frais d’établissement
Coût d’émission d’instruments de capitaux sont comptabilisés en et ensuite rapporter au résultat par voie d’amortissement
déduction des capitaux propres. (comptes sociaux).
Emprunts (bancaires, Les emprunts obligataires et de dettes financières auprès Les frais d’etablissements qui constituent des actifs sans valeur
obligataire, etc.) – Coût d’établissements de crédit sont initialement comptabilisés sont rapportés en totalité au compte de résultat lors de la
d’émission à leur juste valeur, qui tient compte le cas échéant des préparation des comptes consolidés.
coûts de transaction directement rattachables. Ils sont
ensuite évalués au coût amorti, sur la base de leur taux
d’intérêt effectif.
Emprunts obligataires Les primes de remboursement des obligations sont Les primes de remboursement viennent au crédit du compte
– Prime de comptabilisées en déduction du montant de l’emprunt d’emprunt obligataire avec pour contrepartie, au débit, un
remboursement obligataire puis prises en compte lors de l’évaluation du compte d’actif.
coût amorti, sur la base du taux d’intérêt effectif.
Les primes de remboursement à l’actif sont ensuite amorties au
prorata des intérêts courus ou par fraction égales au prorata de
la durée de l’emprunt.
Provisions pour risques Une provision doit être comptabilisée lorsque: Les risques et charges, nettement précisés quant à leur objet, que
et charges – Critères de • une entité a une obligation actuelle (juridique ou des événements survenus ou en cours rendent seulement
comptabilisation implicite) résultant d'un événement passé; probables, entraînent la constitution, par dotations, de
• il est probable qu'une sortie de ressources provisions financières pour risques et charges à inscrire au
représentatives d'avantages économiques sera nécessaire passif du bilan dans les dettes financières. Toutefois, lorsque
pour éteindre l'obligation; et l’échéance probable du risque ou de la charge est à court terme,
• le montant de l'obligation peut être estimé de manière les provisions sont constituées par constatation de charges
fiable. provisionnées et inscrites au passif dans les Dettes Circulantes.
Si ces conditions ne sont pas réunies, aucune provision ne
doit être comptabilisée.
Provisions pour risques Une obligation implicite de restructurer est générée Pas de disposition similaire.
et charges - uniquement lorsqu'une entité a :
Restructuration 1) Un plan formalisé et détaillé de restructuration
précisant au moins:
• l'activité ou la partie de l'activité concernée;
• les principaux sites affectés;
• la localisation, la fonction et le nombre approximatif de
membres du personnel qui seront indemnisés au titre de
la fin de leur contrat de travail;
• les dépenses qui seront engagées; et la date à laquelle le
plan sera mis en œuvre.
2) Créé, chez les personnes concernées, une attente fondée
qu'elle mettra en oeuvre la restructuration, soit en
commençant à exécuter le plan, soit en leur annonçant ses
principales caractéristiques.
© 2010 MALEA CONSULTING / All Rights Reserved 21
Différences Majeures entre IFRS & SYSCOHADA
Sujet IFRS SYSCOHADA
Provisions pour risques Si une entité a un contrat déficitaire (lorsque les coûts En application de l’article 49 de l’Acte Uniforme, la constitution
et charges – Contrats inévitables pour satisfaire aux obligations contractuelles de provision liée aux pertes sur contrats déficitaires, dans le
déficitaires sont supérieurs aux avantages économiques à recevoir dispositif OHADA, ne concerne que les contrats pluri-exercices.
attendus du contrat), l'obligation actuelle résultant de ce
contrat doit être comptabilisée et évaluée comme une
provision.
Provisions pour risques Le montant comptabilisé au passif pour les autres Seules sont constituées les provisions pour pensions et
et charges - Autres avantages à long terme doit être égal au total de: obligations similaires qui correspondent aux indemnités de
avantages au personnel • la valeur actuelle de l'obligation au titre des prestations départ à la retraite ou de fin de carrière versées en une seule
à long terme (jubilé, définies à la date de clôture ; fois, le jour du départ.
médailles du travail et • diminuée de la juste valeur à la date de clôture des actifs
autres avantages liés à du régime (s'ils existent) utilisés directement pour
l’ancienneté) éteindre les obligations.
Instruments financiers Un dérivé est un instrument financier ou un autre contrat Pas de disposition similaire.
dérivés – Définition qui présente les trois caractéristiques suivantes :
• sa valeur varie en fonction d'une variation d'un taux
d'intérêt spécifié, du prix d'un instrument financier, du
prix d'une marchandise, d'un cours de change, d'un indice
de prix ou de taux, d'une notation de crédit ou d'un indice
de crédit ou d'une autre variable (parfois appelée le "sous-
jacent") ;
• il ne requiert aucun investissement initial net ou un
investissement initial net inférieur à celui qui serait
nécessaire pour d'autres types de contrats dont on
pourrait attendre des réactions similaires aux évolutions
des conditions de marché ;
• il est réglé à une date future.
CONSOLIDATION
Acquisitions par Le coût d’acquisition est augmenté des actions déjà Pour déterminer l'écart de première consolidation, lorsque la
étapes successives détenues qui sont traitées comme étant cédées puis prise de participation s'est opérée par voie d'achats successifs, il
rachetées à la date d’acquisition. Elles sont évaluées à la convient de remonter à l'acquisition du premier lot, si cette
juste valeur à cette date avec comptabilisation au compte dernière a été effectuée avec l'intention d'obtenir le contrôle.
de résultat des gains ou pertes éventuelles.
Détermination de L’acquéreur doit comptabiliser le goodwill (montant La différence constatée entre le coût d'acquisition des titres et la
l’écart d’acquisition résiduel entre le total du coût d’acquisition et le montant part revenant à l'entreprise détentrice dans les capitaux propres
(goodwill partiel) de la participation ne donnant pas le contrôle dans (après reclassements et retraitements pour que soient respectées
l’entreprise acquise diminuée de la juste valeur des actifs les règles de présentation et d'évaluation de l'ensemble
et passifs acquis) à la date d’acquisition. consolidé) est appelée "Ecart de première consolidation".
Une entité peut obtenir des actifs et passifs identifiables L'écart de première consolidation se décompose:
qui n’étaient pas auparavant comptabilisés par • d'une part, des "Ecarts d'évaluation" positifs ou négatifs
l’entreprise acquise (exemples : un avantage fiscal afférents à certains éléments identifiables qui sont réestimés à
résultant de déficit fiscaux reportables de l’entreprise partir de leur valeur comptable pour les amener à la valeur
acquise qui sera comptabilisé parce que l’acquéreur retenue pour la détermination de la valeur globale de
génère des bénéfices imposables suffisants, frais de l'entreprise ;
recherche & développement non capitalisés, etc.). • d'autre part, un solde non affecté qui est intitulé "Ecart
d'acquisition".
Détermination de Le goodwill correspond au montant résiduel entre le total Cette option n’est pas possible car l'écart d'acquisition ne
l’écart d’acquisition du coût d’acquisition et le montant de la participation ne concerne que l'entreprise détentrice.
(goodwill total) donnant pas le contrôle dans l’entreprise acquise valeur à
la juste valeur diminuée de la juste valeur des actifs et
passifs acquis).
Traitement ultérieur du Le goodwill ne doit pas être amorti mais faire l’objet d’un L’écart d’acquisition positif est amorti sans exception, selon un
goodwill test de dépréciation : plan d'amortissement, dont la durée doit refléter, aussi
• avant la fin de la première période comptable après le raisonnablement que possible, les hypothèses retenues et les
regroupement; objectifs fixés lors de l'acquisition et doit pouvoir être justifié sur
• au moins annuellement par la suite. le plan économique, compte tenu du secteur d'activité
Il doit être alloué à la date d’acquisition à chaque unité (amortissement sur 1 à 5 ans, qui peut être porté
génératrice de trésorerie - de l’acquéreur- qui bénéficiera exceptionnellement à 20 ans maximum).
des synergies issues du regroupement des activités.
Variations ultérieures L’augmentation du pourcentage de contrôle post- En cas d'acquisition de titres, un nouvel écart d'acquisition vient
du pourcentage de regroupement ou la diminution du pourcentage sans s'ajouter à l'écart antérieur: l'opération s'analyse comme un
détention sans perte de contrôle n’affecte pas l’évaluation du goodwill, rachat d'intérêts minoritaires.
changement sur le car ces transactions sont réputées avoir lieu entre
contrôle actionnaires. Il n’y a donc ni gain ni perte à reconnaître au En cas de cession partielle de titres, la plus ou moins-value de
compte de résultat. cession est égale, en consolidation, à la différence entre le prix
de cession et le montant des intérêts minoritaires engendrés par
l'opération, rectifiée s'il y a lieu de l'écart d'acquisition afférent
aux titres cédés.
L’écart de première Cette situation n’est pas possible en application de la Un nouvel écart d'acquisition est constaté lors de chaque
consolidation non norme IFRS 3 qui traite des regroupements d’entreprises. acquisition. L'écart antérieurement constaté est soldé en cas de
ventilé cession ou de déconsolidation.
IAS 27 États financiers consolidés et individuels Acte Uniforme portant organisation et harmonisation des
En Savoir Plus IAS 28 Participations dans des entreprises associées comptabilités des entreprises
IAS 31 Participations dans des coentreprises • Titre II- Chap. 1 : Comptes Consolidés
IAS 36 Dépréciation d’actifs • Annexe, Chapitre 5 : Comptes et états financiers consolidés
IFRS 3 Regroupements d’entreprises
• les écarts d’acquisition ; • les écarts d’acquisition sont inclus dans les Immobilisation
• les immeubles de placement ; Incorporelles ;
• les participations dans les entreprises associées (titres • les immeubles de placement (catégorie non prévue) ;
mis en équivalence) ; • les titres mis en équivalence sont inclus dans les
• les impôts différés à l’actif ; Immobilisation Financières ;
• les créances clients et prêts ; • les impôts différés à l’actif sont inclus dans les
• les provisions (ventilées selon leur échéance entre la part Immobilisations Financières ;
courant/non courant) ; • les créances clients et prêts (catégorie non prévue)
• les impôts différés au passif ; • les provisions : part non courant en Dettes Financières et
• les dettes financières (ventilées selon leur échéance entre part courant en Dettes Circulantes ;
la part courant/non courant). • les impôts différés au passif sont inclus dans les Dettes
Financières ;
• les dettes financières ne sont pas ventilées selon leur
échéance entre la part courant/non courant.
L’état du résultat Les sociétés peuvent présenter les dépenses sur la face de Le compte de résultat de l’exercice fait apparaître les
global (compte de l’état de résultat global en utilisant soit une présentation produits et les charges par nature, distingués selon qu’ils
résultat) par fonction soit une présentation par nature. La concernent les opérations d’exploitation attachées aux
présentation par fonction implique obligatoirement de activités ordinaires, les opérations financières, les opérations
fournir le détail par nature dans les notes annexes. hors activités ordinaires.
IAS 1 Présentation des états financiers Acte Uniforme portant organisation et harmonisation des
En Savoir Plus IAS 32 Instruments financiers : présentation comptabilités des entreprises
IFRS 7 Instruments financiers: informations à fournir • Titre I-Chap.3 : Etats Financiers Annuels
Chapitre relatif à la présentation dans chacune des • Titre II-Chap. 1 : Comptes Consolidés
normes • Annexe, Chapitre 2: Contenu et fonctionnement des
comptes
INDEX
Se former pour mieux comprendre. Mieux comprendre, pour mieux agir <<<.<<<<<<<<<<.<<<<<....<<<. Page 04
A PROPOS DE L’AUTEUR
David Ekabouma, associé Financial Advisory Services: David est titulaire d’une Maîtrise de Sciences Techniques Comptables et
Financières de l’Institut d’Administration des Entreprises (I.A.E) d’Orléans et Diplômé d'Expertise Comptable, session de Mai 2005.
Dans le cadre de ses activités, il assiste ses clients lors du déploiement de progiciels de consolidation et/ou lors de la mise en œuvre
de nouvelles règles, méthodes comptables et financières. David a passé plus de 8 ans chez Deloitte à Paris où il était, en tant que
Senior Manager, activement impliqué dans l'organisation et la supervision de missions d’audits de multinationales qui élaborent des
états financiers consolidés selon les normes françaises et/ou IFRS. Il a également passé 2 ans chez Deloitte à Houston, Texas où il a
activement collaboré à la conversion aux IFRS des états financiers consolidés de la compagnie GDF Suez North America ainsi qu’à la
mise en place des contrôles internes imposés par la loi Sarbannes-Oaxley. Il a ensuite rejoint PwC à New York, en tant que Directeur
au sein du Département Global Capital Markets, où il conseillait entreprises US et étrangères lors d’acquisition/cession de sociétés
établissant des états financiers dans un référentiel autre qu’IFRS. Il a en outre conçu et animé de façon régulière des séminaires à
l'intention du personnel de Deloitte/PwC. David est chargé de Travaux Dirigés à l’I.A.E d'Orléans et membre de la faculté
d’IASeminars, leader mondial en formations US GAAP et IFRS. Dans l'exercice des ses fonctions, il s'exprime indifféremment en
Anglais ou en Français.