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La Légende de La Rencontre Destinée
La Légende de La Rencontre Destinée
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Oumei Den
~ La légende de la rencontre destinée ~
Introduction
Chapitre 1 : Réveil de l'esprit
Chapitre 2 : Première étape vers un grand isolement
Chapitre 3 : Voyage pour ce but
Chapitre 4 : Le Byoma envahissant
Introduction
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Écoute bien.
Tout ce temps, il y avait une fille beaucoup plus importante que toi pour lui.
Quoi?
Suzaku no Miko...
Elle est déjà apparue dans ce monde et fait sa route vers ton homme.
Et une fois qu'il sera à ses côtés, il t’oubliera complètement.
Vous mentez…
Le cimetière était faiblement éclairé par la lune. Il était calme et silencieux, sauvant la terre autour
d'une des tombes. Une première main puis une seconde sortirent de terre, traînant lentement le
reste du corps dehors. Le cadavre de la jeune femme, ses longs cheveux emmêlés et boueux, se
leva et respira l'air de la nuit.
À peine avait-elle ait prononcé ce nom, que sa silhouette bestiale disparue dans la nuit. Ce qui resta
à sa place était une belle et innocente fille.
Chuchotant ceci avec un sourire sur son visage, elle quitta le cimetière et se dirigea vers le village.
"Tonton! Tonton!"
Tei Shôka a trébuché dans la maison de son voisin avec une telle force que la porte ait presque
sorti de ses charnières.
"Où... où est Chosei?! Où est Chosei?!!" hurla Shôka à Jo Ryokan qui se tenait devant elle.
Il prit la petite fille de dix ans dans ses mains et répondit doucement "Il est venu à la maison."
"Vraiment?"
Ryokan désigna le coin de la salle où se trouvait le lit avec son menton. Shôka haleta et s'élança
vers le lit.
"Monsieur Chichiri vient juste de le ramener."
"Chosei..." dit Shôka en regardant fixement le paisible visage du garçon endormi.
"Tu es devenu fort, n’est-ce pas... Tu es un si bon garçon..."
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Essuyant ses yeux larmoyants, Shôka se tourna vers Ryokan. "Tonton, tu l’as vu aussi?"
"Oui, je..."
Alors tous les deux inclinèrent silencieusement la tête vers l'autre.
Le Kônan, le royaume dans lequel ils vivaient, avaient été menacés par la présence d'une créature
effrayante, mystérieuse et puissante. Mais les sept guerriers de Suzaku avaient sauvé le pays. Il y a,
à peine quelques heures, le monde avait été enveloppé dans l’obscurité, une mauvaise obscurité
dont chacun s'attendait à ce qu’elle détruise le monde... Jusqu'à ce que soudain, le monde ait de
nouveau été rempli de lumière.
Chaque âme dans le royaume, avait vu ceci se produire devant ses yeux. Ils avaient clairement vu
la fière et belle figure du Phœnix d'or se lever dans le ciel...
Ryokan marcha tranquillement vers Shôka et posa sa main sur son épaule. "Shôka..."
"Tonton..."
Shôka regarda Ryokan avec des yeux craintifs. "Que va-t-il arrivé à Chosei maintenant?"
Ryokan répondit "Les choses redeviendront normales."
"Redeviendront normales?"
"Oui, monsieur Chichiri m'a dit que les souvenirs de son combat en tant qu'étoile de Suzaku ont été
scellées."
"Oh... je vois...
Ryokan percevait une aura de sentiments mélangés émanant de la fillette.
"Ainsi j'espérais que tu continuerais à être son amie. Comme avant."
Shôka répondit à la question du père de Chosei avec un signe de tête ferme et silencieux.
Il y a cinq ans...
Quand le couple Jo avaient donné naissance à leur nouveau fils, la première personne du village à
venir en courant à leur porte pour le voir était Shôka, qui était sur le point d’avoir cinq ans.
"Tonton! Tati! Est-ce que votre bébé est déjà né?!"
Les joues de la fille étaient devenues rouges et elle courut au chevet de sa Tati.
"Oui, c'est un garçon."
L'épouse inclina la tête à l'annonce de son mari.
"Ainsi tu pourras jouer avec lui, Shôka..."
Shôka regarda fixement les yeux clos du bébé endormi sur l'oreiller. Peu après, les bras de Shôka
furent remplis d’un nouveau paquet plein de vie.
"Je suis si heureuse pour vous... Il est vraiment doux..."
Tei et Jo étaient voisins et s'entraidaient depuis longtemps pour survivre dans cet indigent village
de montagne. Seulement l'année dernière, quand les parents de Shôka avaient adopté une petite
orpheline de parents éloignés, le couple Jo avait été présents lui aussi, comme s’ils étaient ceux qui
avait reçu l'enfant. Cette fillette était Shôka.
Shôka était une fille aimable et franche. Elle avait immédiatement accepté ses nouveaux parents et
avait vite été entourée de leur amour.
Et puis, après un moment, ce fut le tour du couple voisin de bénir sa progéniture. Personne ne
ressenti plus de joie à cette occasion que Shôka.
"Je me demande si c'est un garçon ou une fille? Dépêchez-vous! Qu’il naisse rapidement!"
Presque comme si elle pensait à ce nouveau bébé comme à son propre frère ou sœur, Shôka courue
à la maison de son voisin chaque jour pour examiner le ventre croissant de la mère et pour placer
son oreille dessus.
Et puis maintenant, avec le bébé devant les yeux de chacun, celle qui se senti monter au ciel de
bonheur était Shôka.
Mais personne ne pouvait dire la vérité à la fille innocente. La vérité était que la mère du bébé
,elle-même, était sur le point d'aller au ciel.
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"Viens, Shôka. Mon épouse est fatiguée, ainsi tu devrais rentrer chez toi."
"Non! Je veux rester pour toujours avec le bébé!"
Le couple poussa la fillette passionnée hors de leur maison avec des larmes dans leurs yeux.
"Chéri..." a-t-elle dit à son mari. "Je suis désolé.... mais je ne regrette rien de tout ceci."
Aussitôt qu’elle avait découvert qu’elle attendait un enfant, elle avait été également frappée par
une maladie incurable et ils avaient clairement compris que donner naissance au bébé accélèrerait
seulement sa mort. Ryokan, docteur du village, avait surmonté sa culpabilité de ne pas pouvoir
sauver sa vie. Mais personne n'avait pu la persuader de ne pas avoir le bébé.
"Je voulais avoir un bébé... Et je voulais que mon bébé vive une vie heureuse et accomplie..."
Tout ce que Ryokan avait pu faire en réponse était de prendre étroitement sa main.
"Ne t’inquiètes pas. Même si je pars... notre bébé t’aura toi, nos voisins et Shôka..."
Elle caressa tendrement le visage de son fils.
Une semaine plus tard, elle mourut. Pour honorer le souhait de son épouse de faire avancer sa vie à
travers son fils, Ryokan appela le bébé "Chosei".
Depuis, Chosei et Shôka partageaient tous les deux la triste expérience d’avoir perdu une mère à la
naissance, Shôka fut immédiatement hantée par cela et s'occupa de lui.
"Tonton, tu continues à travailler. Je vais surveiller Chosei, ainsi il ira bien!"
Toute la journée, Shôka resta à côté de Chosei et s'occupa de lui. Le couple Tei et Ryokan
observèrent avec confusion, la souffrance et le bonheur qui avaient pris la forme de Shôka mais
pas comme la sœur de Chosei; comme sa mère.
« Il semble presque que ces enfants soient liés ensemble d’une façon ou d'une autre, vie après
vie. » dit la mère de Shôka en riant.
Jo Chosei s'était bien développé sous l'amour et le soin de Shôka et de ses trois parents. Un jour,
après que ses couches-culottes aient été enlevées, il avait commencé à trotter autour de la maison,
il avait ouvert la bouche et fait des bruits comme s’il avait voulu parler. Le père de Chosei écouta
soigneusement les premiers mots de son fils.
"Shu, Zha, Ku..."
"Shuzhaku. Shuzhaku. Shuzhaku."
Ryokan dévisagea Chosei, confut que le petit garçon continua à répéter le même mot à plusieurs
reprises.
Shuzhaku... Pouvait-il vouloir dire "Suzaku"? Suzaku était l'un des quatre dieux et celui qui
régissait le Kônan. Suzaku devait être appelé en période de grave crise au Kônan par une fille d'un
autre monde avec sept guerriers ayant des symboles rouges sur leurs corps. Il y a juste un an, la
prêtresse de Suzaku et ses sept guerriers avait sauvé le Kônan d'une invasion du pays voisin, le
Kuto.
Selon les rumeurs, Suzaku était apparu dans le ciel du monde de sa prêtresse. Cette rumeur avait
commencé quelque part au Kônan mais Ryokan n'était pas certain qu'il s'agisse de la vérité. Ceci
signifiait pour la plupart des citoyens du Kônan que "Suzaku" demeurait la mystérieuse illusion
d'un oiseau. Mais c'était le nom de cet oiseau que le fils de Ryokan continuait à chanter.
C'était une scène si particulière que Ryokan, son voisin Tei et son épouse rirent.
"Vous ne pensez pas qu’il a pu entendre parler de Suzaku ces derniers mois?"
Ce pourrait être vrai...pensa Ryokan.
À partir de ce jour-là, Chosei continua à répéter sans cesse des "Shuzhaku". Mais il apprit de plus
en plus de mots et il le dit de moins en moins.... Jusqu'à ce que par la suite, il ne prononce plus le
nom du dieu et le souvenir d’en avoir parlé s'effaça de la mémoire de Ryokan.
La vie simple et paisible de Ryokan en tant que docteur du village qui s’occupaient de ses voisins
et de son fils aimé continuait. Shôka et Chosei avaient continué à entretenir leur rapport frère et
sœur. Ce qui l'étonnait était le fait que Chosei appelait Shôka "Ma sœur". Encore plus tard, il avait
l'habitude de dire "Sœur Shôka, je te protégerai!"
Mais surtout, Ryokan était heureux que son fils ait une vie si paisible. Ce qui le rendait plus
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heureux que tout, était que Chosei avait pris un intérêt croissant pour le commerce de son père et
observait avec des yeux pétillants de curiosité quand que son père mélangeait les herbes servant à
préparer les médicaments.
Un énorme changement dans leurs vies paisibles surveint quand Chosei eu cinq ans. Et ce
changement ne concerna pas seulement la vie de Jo. Tout le Kônan commença à tomber dans un
mystérieux affaiblissement.
Le soleil disparut derrière un épais brouillard, les fleuves devinrents secs et les récoltes moururent.
Mais ce n'était pas tout. Les pièces et d'autres objets se changeaient en poussières et
disparaissaient.
En raison du manque de nourriture, les malade, les vieux et même les enfants tombaient comme
des mouches. Peu importe si Ryokan essayait durement de les aider, la situation demeurait la
même.
"Je suppose que Suzaku n'est pas apparu du tout..." commenca à penser chacun car un nuage
d'incertitude était tombé sur le moral des citoyens. L'idée que Suzaku n'avait pas encore été
invoqué fut soulevé, mais la moitié de ses guerriers étaient morts. La situation était très sinistre.
C’est alors, cependant, que des visiteurs inattendus arrivèrent à la maison de Ryokan...
"Vous dites que mon fils est la réincarnation de Mitsukake?!"
Les trois visiteurs étaient les trois guerriers vivants restants de Suzaku, Chichiri, Tasuki et l'homme
appelé "Taka" qui était la réincarnation de Tamahomé.
Quand Ryokan entendit leur histoire, il inclina fermement la tête. Enfin il comprenait la
signification derrière le premier mot de Chosei, "Suzaku". À ce moment-là, les souvenirs de sa vie
passée étaient très clairs dans sa tête. Mais avec les années, ses souvenirs s'étaient fanés.
Ryokan regarda par la fenêtre, là où Shôka et Chosei jouaient.
"Mais pour penser... que même Shôka est..."
Oui. Encore une autre vérité choquante qui lui avait été dite. La fille qui vivait à sa porte était la
réincarnation de l'amoureuse de Mitsukake... et elle avait même porté le nom de "Shôka".
"Mon fils a toujours dit qu'il protégerait Shôka et resterait à son côté..."
Quand le triste passé de Mitsukake et de Shôka fut révélé à Ryokan et qu’il compris finalement la
vraie raison du comportement de son fils, sa poitrine se serra de douleur.
"Tonton." Shôka regarda Ryokan. "Après Chosei m’a sauvé la vie, n’est-ce pas?"
"Oui." répondit Ryokan. "Il a retrouvé les souvenirs de sa vie passée en tant que Mitsukake et avec
ses pouvoirs, il t’a sauvé."
Juste avant que Ryokan ait confié son fils à Taka, Chichiri et Tasuki pour invoquer Suzaku et
sauver le Kônan une fois de plus, il prit Shôka et Chosei à ses côtés et leur raconta la légende de
Suzaku. Le matin suivant, quand Chosei pleura et a fit une scène pour ne pas partir, Shôka l'éloigna
violemment.
"Es-tu un tel pleurnichard, Chosei?! Je déteste les garçons comme ça!" hurla-t-elle alors qu'elle
combattait ses envie de fondre en larmes.
Juste après que Chosei soit parti, inspiré par les mots de Shôka, elle fut attaquée par une bande de
corbeaux et presque tuée. Plus tard cependant, pendant que les parents de Shôka et de Ryokan
restaient à son chevet pour la soigner, Chosei reveint. Malgré son sens du devoir de sauver le pays,
il avait senti que la vie de Shôka était en danger et avait abandonné sa mission. Il ne voulait pas
répéter la même erreur et perdre l'amour de sa vie une fois de plus.
La tragédie ironique qui est à nouveau apparue lui avait rendu ses souvenirs de sa vie passée.
"Il sentit que la vie chaude coulait dans mon corps..." chuchota Shôka. "C’est parce que Chosei
était Mitsukake... qu’il m'a sauvé?"
Ryokan secoua la tête à la question de Shôka. "Non. Il ne t’a pas sauvé parce qu'il était
Mitsukake... Chosei voulait juste te sauver."
Shôka inclina faiblement la tête.
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Après que Chosei ait retrouvé ses souvenirs, il resta à la maison jusqu'à ce que le reste de ses
compagnons arrivent. Puis Shôka regarda impatiemment au loin comme si c’était une personne
différente.
Shôka était très heureuse que Chosei soit la réincarnation d'un homme si honorable. Cependant
penser que Chosei n'était pas Chosei mais une autre personne, l’a fit se sentir seule.
Mais comme si pour railler Shôka de son insignifiante inquiétude, une crise, horrible et réelle
arriva. Juste quand Chichiri et les autres venaient chercher Chosei, le monde fut enveloppé dans
l’obscurité.
Quand il fut temps de vraiment se dire au revoir, Shôka pensa en son cœur, Chosei...j'ai foi en toi.
Je sais que tu me reviendras.
Regardant profondément dans ses yeux, Chosei inclina la tête et se dirigea vers le palais du Kônan.
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"Chosei!"
Shôka pleura faiblement. Se retournant vers elle, le garçon ouvrit lentement les yeux.
"Ma sœur... Shôka..." Regardant le visage de Shôka, Chosei sourit lentement. "Que... que s’est-il
passé?"demanda-t-il comme s’il était inconscient de tous les événements qui avait eu lieu.
"Que dis-tu? Chosei, tu as été merveilleux. Tu as été un si bon garçon. Suzaku serait..."
Ryokan empêcha Shôka d’en dire plus.
"Tonton..."
Tu n'as pas besoin d’en dire davantage, lui dit Ryokan vec son regard. Chosei a probablement
perdu toutes les souvenirs de cette périodes avec Chichiri et les autres.
Shôka inclina la tête en silence. "Chosei, tu as trop joué et tu t’es fatigué. Ainsi tu devrais aller
dormir un peu."
"D’accord... Mais Shôka, tu devras rester avec moi tout le temps où je ne dormirai pas."
"Je resterai. Tu es vraiment trop gâté, Chosei... "
"Non. C’est juste que si tu n'es pas avec moi, si quelque chose de mauvais se produit je ne pourrai
pas te protéger."
"Chosei..."
Tandis que Shôka frottait sa tête, Chosei tomba une fois de plus au pays des merveilles.
Ryokan fit un pas loin du petit couple et regarda par la fenêtre à l'endroit dans le ciel où Suzaku
était il y a juste quelques minutes.
Il pensa à son épouse. La vie à laquelle tu as donné naissance et celle d’un ancien docteur qui a
sauvé d’innombrables vies et qui a sauvé notre pays en tant que guerrier de Suzaku. Quelle vie
merveilleuse à sauver.
Et cette vie est venue vers moi pour être un autre docteur. Et peut-être... comme un tour de la
providence... Chosei nous a été donné pour retrouver celle qu'il aimait...
Ryokan continua à fixer Shôka pendant qu'elle regardait attentivement le visage endormi de son
fils.
D'ici là, ils partageront une vie ensemble. Je ne me tiendrai pas sur leur route parce qu'ils
marchent le long du chemin que leurs âmes ont choisi.
Déplaçant à peine un muscle, Shôka continua à observer le visage endormi de Chosei. Ses petites
épaules commencèrent alors à faiblement trembler.
Puis sa minuscule voix atteignit les oreilles de Ryokan. La fille âgée de dix ans fit face au jeune
garçon de cinq ans et chuchota "Jû An..."
C'était une voix timide remplie de nostalgie et de tristesse...
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Chapitre 2 : Première étape vers un grand isolement
Le village de Choko était un bel endroit qui était considéré comme "la capital nordique du Kônan".
L'entourage de ce grand village était un grand nombre de terres riches. Le fleuve qui courait le
long des périphéries du village était le fleuve du « dragon se levant », dont la source était au
royaume voisin; le Kuto.
Juste au-dessous des falaises de ce village, près du fleuve, s’étendez un autre village. Tous les
villageois vendaient leur propres lin, textiles et coton mais ils étaient très pauvres. Comme pour
regarder ces pauvres villageois avec leurs vies risquées près du fleuve, la configuration plus belle
des manoirs étaient dispersé sur les collines.
Les différences entre les riches et les pauvres existent dans n'importe quel monde...
"Papa, je suis à la maison."
Myo Keiyu recherchait des herbes médicinales qu'il mélangeait et broyait. "Bonjour, Jû An."
Le fils de Keiyu tenait un paquet d'herbes dans ses bras. Plaçant ceci devant son père, il sourit
heureux.
"Regarde. Penses-tu que ces herbes sont celle que tu recherches? Tu sais, celles qui peuvent traiter
n'importe quelle maladie?"
Keiyu prit les herbes dans sa main et examina de manière approfondie les tiges, les feuilles et le
parfum. Alors il arracha finalement un morceau et le mit dans sa bouche.
Son fils l’observant, impatient. L'expression de son père changea. Les joues
de Jû An devinrent rouge d'excitation. Mais, l'instant suivant, son père
recracha les herbes.
"C'est toxique."
"Toxique?!"
"Oui. Si je les avais avalé, j'aurais été malade avec des douleurs d'estomac
pendant toute une semaine."
Keiyu placa une main réconfortante sur l'épaule de son fils.
"Mais toutes les autres herbes que tu as choisies sont médicinales. Je dois
admettre que tu as bien appris comment les distinguer. J’en suis fier."
Sien fils âgé de treize ans inclina faiblement la tête puis dit "Je suis allé
voir la tombe de maman."
"Je vois..."
"Cela fait presque cinq ans maintenant."
"Oui... tu as raison."
Tous les deux commencèrent alors à assortir les herbes en silence. Sous la direction de son père, Jû
An cassa les herbes, les mélangea et les a pesa. Puis le produit fini fut placé dans des sacs. Pour
Keiyu et Jû An qui vivaient dans ce village pauvre, être des médecins était leur manière d'honorer
une épouse et une mère décédée.
Il y a cinq ans, une maladie effrayante avait balayé leur village. Cela avait commencé par une
fièvre élevée, suivie d'une réduction progressive de la mobilité jusqu'à la mort de la victime.
La mère de Jû An qui n'avais pas une robuste constitution, avait été l'une des premières victimes.
Même Keiyu n'avait pas pu constamment s'occuper d'elle. Avec d’innombrables autres villageois
malades, il avait été forcé de faire des rondes toute la journée.
Son épouse lui avait souvent fait des excuses "Je suis désolée de te faire ceci... J’ai toujours été un
fardeau pour vous... Particulièrement quand tu as déjà tellement à t'inquiéter..."
"Ne dis pas cela... Repose toi bien!
"Chéri..." murmura son épouse
Mais peu importe comment Keiyu était intervenu, la maladie avait rattrapé son épouse et beaucoup
d'autres villageois.
Beaucoup de gens étaient morts, y compris la mère de Jû An...
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"Maman!"
Agé de huit ans, Jû An avait pleuré devant le cadavre de sa mère avant de faire un vœu. À l'avenir,
il deviendrait un docteur. Il deviendrait un merveilleux docteur comme son père. Et puis, il
trouverait un traitement à la maladie qui avait pris la vie de sa mère et des villageois.
Son père lui a alors dit. "Jû An... C'est à cause d'un Byoma."
"Un Byoma?"
"C'est un démon effrayant qui érode les corps et les cœurs faibles... Et le même démon pourrait
revenir dans notre village..."
Le corps de Jû An trembla de peur en imaginant ce démon.
"Écoute, Jû An. Les corps et les cœurs sont reliés... Ainsi il ne faut pas qu'un docteur guérisse
simplement le corps d'une personne. Ne diagnostique pas simplement une maladie, relie-toi à tes
patients. Peu importe quand... une maladie peut-être traité par un cœur."
Jû An pu seulement regarder son père. Ce qu'il avait dit ne pouvait, néanmoins, pas être compris
par un garçon de huit ans. C'est parce qu'il croyait toujours que les maladies étaient traitées par des
médicaments spéciaux.
C'est alors que la scène effrayante dont Jû An avait été témoin plus tôt entra dans son esprit. Mais
il l'a rejeta. Non, c'était juste un mauvais rêve. C'était juste un cauchemar...
Puis Keiyu dit à son fils "Mais ce Byoma... ne peut même pas être traiter avec juste un cœur..."
"Papa..."
"Mais peut-être un plus grand pouvoir comme... le pouvoir de Suzaku pourrait le battre..." dit
Keiyu avec la tête baissée.
"Maman..." Jû An vida sa tête, une fois de plus, de cette image du corps vide de sa douce mère.
"Papa, j'ai rencontré par hasard M. Son le long du chemin et il a semblé courir pour m'éviter."
murmura Jû An.
"Tu ne penses pas qu'il était effrayé par toi?"
"Quoi?"
Keiyu rit et gifla le dos de son fils qui était encore plus grand que le géant Keiyu.
"Je suis parvenu à élever un joli fils, en dépit de ma pauvreté."
"Non!" hurla Jû An.
"Oui, tu as raison. Tu peux avoir le corps d'un géant mais tu as le visage d'un ange."
"Papa, arrête d’essayer de changer le sujet. As-tu toujours eu l'épouse de M. Son comme patiente?
Je sais que même maintenant sa santé n'est pas très bonne."
"Il est probable que ce soit la médecine du docteur Goh." répondit simplement Keiyu. Goh était un
homme qui s’était déplacé dans le village il y a trois ans pour être docteur.
"J'entends qu'il a certain des meilleurs et des nouveaux médicaments de la capitale."
Jû An mordit sa lèvre. "Mais tes médicaments sont justes et bons... Et ce n'est pas tout, j'ai entendu
de mauvaises choses sur nous... Je suis sûr que Goh a lancé des rumeurs. Il nous accuse d’utiliser
d'étranges herbes..."
"Comme l’herbe de Myo pour la santé?"
"Papa..."
Jû An ne pouvait pas comprendre comment son père pouvait rester si calme, en apprenant
l'existence de ces méchantes rumeurs. Et qui est ce si grand docteur de la capitale de toute façon?
J'ai entendu dire que le prix de ses visites et des médicaments sont très élevés.
Néanmoins, les riches se sont rassemblés à la clinique de Goh pour être soigné. Et à cause des
rumeurs qui avaient été répandues, même de vieux clients, des habitués de Keiyu avait commencé
à chercher les traitements de Goh. Cela avait ramené les patients du Keiyu trop pauvres pour avoir
les moyens de se faire soigner par Goh, mais il continuait toujours à les soigner. Pour cette raison,
les champs productifs qui s'étendaient à côté de sa maison étaient maintenant stériles.
Si les choses continuaient à ce rythme, il ne faudrait pas longtemps avant que le père de Myo et
son fils ne partent. Mais il y avait toujours une fraction de patients, riches et pauvres, qui les
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respectaient profondément et avaient confiance en Keiyu.
"Bien, prends soin de la maison pour moi."
Donnant à son père un regard tendre, Jû An tira un manuel médical de l'étagère pour continuer son
intense étude.
Le jour suivant, Jû An revint au même endroit. Quand il fut sur le point d’abandonner et de partir
au coucher du soleil, Shôka vint en courant jusqu'à lui à bout de souffle.
"Je suis désolé. J'ai juste eu un moment difficile pour m'échapper! Je suis finalement partie quand
je leur ai dit que j'allais rendre visite à une amie..."
Jû An pouvait seulement regarder avec un visage rouge.
"J'ai entendu des histoires au sujet de votre père par les domestiques qui vivent ici."
"Ils m'ont dit qu’à la différence du Dr. Goh, il guérit chacun même s’ils ne peuvent pas payer avec
une simple pièce de monnaie..."
"..."
"Mais alors mon père a pris des mesures sur la terre pour éloigner votre père... J’en suis désolée."
Restant calme, Jû An secoua seulement la tête. "Je ne suis pas sûr... si nous... nous voyons comme
ceci... "
"Pourquoi pas?" demanda Shôka en enlevant son chat de sa robe. "Je suis venue ici pour que tu
vérifies mon chaton"
"Quoi?"
Rin miaula péniblement.
"Elle est encore effrayée par l'incident de l'arbre d'hier. Hé, Dr. Jû An, guérissez-la s’il vous plait?"
"..."
Jû An prit la chatte dans ses mains. Rin ouvrit ses yeux et commenca immédiatement à ronronner.
"Hum. Je commence à croire que ce qu'ils disent au sujet des médicaments est vrais. Que juste au
contact de la main d'un docteur, toute maladie s’éloigne."
Tous les deux se sourirent pendant qu'ils choyaient le dos du chaton heureux.
Après cela, toutes les fois où Shôka parvenait à s'échapper, tous les deux se réunissaient ici.
Toutes les fois où Shôka apportait des oiseaux ou des chatons blessés, elle voyait de la même
manière, Jû An les guérir avec sa main chaude.
"Tu es le vétérinaire le plus aimable et le plus digne de confiance au monde!" proclama Shôka.
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Bien que ce soit habituellement grâce aux animaux que tous les deux se rencontrent, il était clair
que leurs cœurs étaient déjà solidement liés ensemble.
"Tu as encore trouvé de « l'herbe trompeuse »?"
Jû An sourit légèrement quand Shôka lui demanda ceci. "Récemment j'y ai pensé... Ce n'est peut-
être pas une herbe panacée..."
"Hum?"
"Et moi, je pense que papa ressent la même chose... Que les médicaments doivent être créés par un
docteur qui doit mettre ses sentiments pour son patient quand il le soigne... C’est peut-être pour ça
que les médicaments sont véritablement meilleurs..."
"Jû An..."
Les divers animaux de la forêt étaient entrés dans l'habitude du rassemblement au pied du couple.
Bien que beaucoup de leur temps ensemble soit passé en silence, il volait vite le doux lien de leurs
cœurs.
Et à la fin de chacune de leurs réunions quand Shôka s’éloignait, Jû An l'observait toujours avec
une douleur dans son cœur.
Une fois, Jû An aperçu quelqu'un se cachant derrière un arbre voisin quand Shôka partit. Alors la
silhouette courut après Shôka. Elle devait sûrement le savoir depuis longtemps...
Jû An observa Suisen courir après les sentiments malheureux de sa maîtresse.
"Je veux que tu ailles t'occuper de M. Koh pour moi aujourd'hui. Il ait malade et cloué au lit depuis
si longtemps que ça en ait horrible. Je veux que tu m'aides."
Jû An qui avait maintenant seize ans accompagna son père pour l'aider.
"Tu veux dire... aujourd'hui?"
Keiyu rit sous cape à son fils évidemment déçu. "Je m’en souviens. Tu allez encore chercher des
herbes aujourd'hui."
"Papa..."
Jû An avait promis de rencontrer Shôka aujourd'hui. Il avait prévu de cacher la chose à son père
mais Keiyu savait depuis quelque temps.
"C’est exact. Je peux m'occuper de lui moi-même."
Jû An pu seulement regarder le sol, embarassé.
"Partout où il y a une personne blessée, j'irai toujours. Il peut être riche ou pauvre mais nous
sommes tous humain."
Jû An ne pouvait pas dire à son père que lui et la fille de l'administrateur se rencontraient
régulièrement et en secret. Il était certain qu'il blesserait son père et qu’il serait contre lui. Mais ce
qui embarrassait Jû An était surtout son incapacité à être honnête avec son père.
"Bien, alors vas-y. Tu dois te dépêcher et trouver cette herbe trompeuse."
Keiyu donna un fort tapotement à l'épaule de son fils puis il saisit son sac médical.
"Il semble qu’il va pleuvoir aujourd'hui. Ces collines peuvent devenir joliment glissantes, fait
attention."
Le père et le fils se sdirigèrent alors dans des directions opposées.
Seul Dieu savait que ce serait la dernière fois où tous les deux se verraient...
La roue du destin jouerait bientôt contre eux.
"Jû An..."
Avec leurs épaules se touchant, tous les deux se reposèrent sous l'orme. Les pluies de lumière qui
avaient commencé il y a seulement quelques minutes transformaient la terre à leurs pieds en boue.
Le fleuve du dragon se levant, qui s'étendait juste au-dessous de leur vision, sembla soudain
monter.
"Tu devrais rentrer à la maison... Je te porterai."
"Non..."
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"Pourquoi pas?"
Shôka secoua la tête. "Je ne veux pas aller à la maison. Je me suis battue avec mon père avant de
venir ici."
"Quoi?"
Jû An était sûr que les parents de Shôka avaient découvert leur rapport. Puisque Rin n'était pas
avec Shôka aujourd'hui, il pouvait également supposer qu'elle était sortie en courant à la hâte du
manoir.
"Jû An... Aujourd'hui je suis venu ici afin vous tu puisse me guérir... "
"Shôka?"
Les pluies tombaient de plus en plus durement. Les deux jeunes gens, trempée se regardaient
fixement pendant que l'eau gouttait de leurs fronts.
"Mon..." commenca Shôka pendant qu'elle prenait la main de Jû An. "Mon cœur... il me fait mal,
vraiment mal... Je ne sais pas quoi faire..."
"Shôka..."
"Guéris-le s’il te plait... Je suis sûre que tu le peux, non, je suis sûr que tu es le seul qui peut
traiter... cette maladie... "
Jû An saisit fortement la main de Shôka.
"Chaude... ta main est si chaude..."
Le vent et la pluie ne purent faire taire les cœurs du couple à ce point. Mais l'instant suivant, leurs
corps se figèrent pendant qu'ils voyaient la scène devant eux.
"C'est une inondation!!!"
Cela se produisit presque instantanément.
Le fleuve du dragon se levant cracha une énorme vague.
Les maisons et les arbres qui se tenaient le long du bord du fleuve furent balayés par le courant.
L'eau s’écartant à travers la terre comme un grand ameba.
Avant qu'il l'ait réalisé, Jû An courait avec Shôka dans ses bras. Il courait comme il le pouvait,
luttant dans la boue. Le grondement du fleuve devenaient de plus en plus sourd.
Soudain, une image de son père lui vint.
Son père, seul, était allé s'occuper du malade le long du fleuve.
Jû An continua à courir vers la colline aussi rapidement qu'il le pouvait, pour échapper à l’eau.
Shôka secoua l'homme effondré à son côté.
"Jû An! Jû An!!"
Jû An ouvrit ses yeux et tous les deux observèrent la scène devant eux. Le fleuve se précipitait
impitoyablement sur eux, détruisant la majeure partie du village de Jû An avec lui...
Le grand et majestueux domaine de Kaku qui se tenait sur une colline du village n'avait subi
aucun dommage.
Des lumières chaudes clignèrent des fenêtres. Pour Jû An qui avait souffert de la terrifiante
tragédie, ce manoir heureux lui donnait une douleur semblant surréaliste.
À l'intérieur de ce manoir vivait un monde complètement différent du sien. Et même Shôka qui
vivait là... était également une personne d'un monde différent.
Le cœur de Jû An était lourd tandis que Shôka le tirait vers le chemin et vers sa maison. Dans
l'atmosphère artificiellement heureuse de la maison, une voix féminine se fit entendre..
"Ce doit être ma mère..." dit Shôka en secouant la tête et en ouvrant la porte.
"Maîtresse! Maîtresse!!"
La première à les saluer fut une Suisen excessivement hystérique.
"Maître, Maître! Mademoiselle Shôka est revenue!!"
Après avoir crié ceci dans le hall principal, les mains boueuses de Shôka furent saisies par Suisen
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qui les secoua.
"Je suis vraiment... soulagée de voir que vous allez bien.... Le personnel et moi-même nous avons
cherché partout mais ne pouvions pas vous trouver... Nous avions même presque... perdu espoir...
Disant ceci avec d'une voix enrouée, Suisen éclata alors en sanglots incontrôlables.
"Shôka!"
La dame du manoir arriva en courant du long vestibule. D'abord, elle jeta ses bras autour de Shôka
et pleura tandis que son mari qui se tenait à ses côtés mordait sa lèvre. Puis ses yeux tombèrent sur
le jeune homme se tenant à côté de Shôka. Ou plutôt, ses yeux tombèrent sur le torse du jeune
homme. Il leva lentement son regard et Jû An baissa lentement le sien.
Quand leurs yeux se rencontrèrent, le visage du seigneur du manoir vira au rouge. Il avait passé
toute sa vie à regarder les autres de haut. C'était la première fois qu'il devait regarder si fortement
quelqu'un d'autre.
Baissant vite son regard fixe, le seigneur Kaku éloigna son épouse de sa fille et gifla Shôka.
"Père!" Shôka regarda son père avec des lèvres tremblantes "Pourquoi?!"
"Où étais-tu au juste cette fois?! Etais-tu avec ce sauvage?!" demanda son père.
A ce moment-là, le regard fixe et désapprobateur de la dame du manoir se tourna également vers
Jû An.
"Shôka... Tu ne veux pas vraiment dire que tu... étais avec cette chose étrange..."
"Que dites-vous? Jû An m'a sauvée. Il a risqué sa vie pour me sauver! C'est pour le remercier de
m’avoir sauvée que je lui ai dit qu’il pouvait venir à la maison."
"Ne parle pas avec un tel non-sens. Si tu n'avais pas rencontré cette canaille, tu n'aurais jamais été
en danger à cause de l'inondation!"
"Pourquoi? Pourquoi était-il interdit pour que je rencontre Jû An?" Les épaules de Shôka se
secouèrents pendant qu'elle défiait son père.
"Nous sommes différents de sa sorte."
"Quoi?! Qu’est-ce qui est différent? Nous sommes tous les deux humains!"
Les domestiques masculins du couple retinrent Shôka pendant que d'autres saisissaient rudement
les bras de Jû An et le traînaient vers la porte avant. En raison de la grande taille du jeune homme,
plusieurs domestiques furent nécessaires pour le retenir mais Jû An n'émis aucune résistance.
"Comment osez-vous me défier!"
En revanche, il fallut toute la force des deux domestiques pour retenir Shôka quand elle tenta
furieusement de rejoindre Jû An.
"Arrêtez! Lâchez-le! Jû An a perdu son père et toute sa famille dans l’inondation. Il est tout seul et
n'a nulle part où aller!"
Une porte lourde claqua devant le visage de Jû An.
"Pourquoi ne pouvez-vous pas le laisser rester ici?! Jû An est mon sauveur! Jû An est mon...
mon..."
Vraisemblablement, de l'autre côté de la porte, Shôka était traîné vers sa chambre. Ses cris étaient
de plus en plus silencieux.
Tandis que la nuit était entièrement tombée, Jû An commenca à descendre tout seul de la colline
après avoir lancé un dernier regard au manoir. Pour lui, c’était comme un château imaginaire qui
était loin et hors de porté.
Peut-être que j’aurais dû enlever Shôka...
Mais il secoua la tête. Il ne savait s'il pourrait rendre Shôka heureuse. Un homme dans sa position
n'avait pas le droit de se considérer digne d'une fille qui n'était entourée que de papillons et de
fleurs.
L'idée même que Shôka ait pu rencontrer et passer tout son temps avec un homme tel que Jû An
était un mirage. Elle était probablement simplement intéressée par le fait que Jû An était unique et
différent des autres hommes qu'elle connaissait...
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Je l'oublierai. Avec le temps, elle ne sera rien d’autre qu’un rêve…
Le fleuve du dragon se levant entra en vue. Le fleuve qui avait englouti sa famille et beaucoup
d'autres. Les restes brisés des maisons répandus comme si elles avaient été heurtées par la langue
moqueuse du fleuve.
Ensuite après avoir sauvé le vieux Koh, on lui avait dit que son père était de nouveau allé vers
l'inondation pour sauver beaucoup d'autres personnes. S’il avait fait la ronde avec son père ce jour-
là, Jû An aurait probablement souffert du même destin. À ce moment-là, Jû An pensa qu’il aurait
eu un résultat plus heureux que maintenant. Si seulement il pouvait quitter ce monde et être au côté
de son respecté père, avec son amour passionné pour Shôka dans le cœur...
"Papa..." murmura Jû An.
Pourquoi m'as-tu laissé... Dorénavant... que vais-je faire? De qui vais-je dépendre? Papa, dis-le
moi, s’il te plait…
À ce moment-là, les yeux humides de Jû An tombèrent sur la silhouette d'une femme entre deux
âges, vacillant dans sa direction. Les pieds de Jû An se tournèrent de détermination et il s'approcha
d'elle.
"Comment allez-vous, Madame?"
"Eep! Voleur" Voyant l’énorme géant apparaître indistinctement au-dessus d'elle, la femme tomba
presque de crainte.
Jû An l'attrapa dans ses grands bras et dit "Ne vous inquiétez pas, je ne vous ferai aucun mal. Je
suis docteur... Ainsi reposez-vous tranquillement..."
"Hum? Vous êtes… docteur?"
Comme pour n'importe quel désastre, le secteur avait été pillé et il y régnait un grand chaos. Pour
cette raison, la femme donnait toujours des regards soupçonneux et défiant à Jû An mais par la
suite, elle montra une direction avec son doigt.
"Je viens du village voisin mais j'ai entendu dire qu'un secteur avait survécu à l'inondation..."
Dans la direction où elle se dirigeait, il y avait un hall de réunion du village qui avait à peine
survécu à la tragédie. Tous les deux marchèrent vers lui.
"Vous..." La femme s’arrêta abruptement et elle regarda Jû An, sous le choc. "Pendant que je
courais loin de l'inondation, je me suis blessée à l’épaule gauche. Elle était toute gonflée et
douloureuse... mais maintenant..."
Puis la femme regarda la partie de son corps que la main gauche de Jû An avait saisi plus tôt.
"Cela ne vous blesse pas un peu..."
À l'intérieur du hall de réunion, plusieurs villageois blessés étaient rassemblés. Jû An enroula un
tissu autour de son front pour se donner de la vigueur et s'encourager. Puis il s'approcha
tranquillement des groupes de personnes blessées et plaça doucement sa main gauche sur elles.
Puisqu'il n'y avait aucuns médicaments ou approvisionnement médical avec lui, c'était tout ce qu'il
pouvait faire.
"Vous êtes fils du Dr. Myo, n'est-ce pas?"
"Votre père était un homme très bon..."
"A l'origine, je suis allé chez le Dr. Goh pour le traitement mais il était en vacances."
"Vous ne pensez pas q’il feint juste d’être dehors parce qu'il sait que vous ne pouvez pas payer?"
"C’est simplement terrible. Comment ose-il s’appeler un guérisseur?"
N'échangeant aucun mot, il inclina simplement sa tête et Jû An continua à faire ses rondes. Pour
finir, il marcha vers un coin de la salle dans laquelle un homme et une fille étaient étendus. La fille
était la petite-fille de la vieille femme qui était passé du Dr. Myo au Dr. Goh.
"Comment va votre grand-mère?"
À la requête de Jû An, la fille secoua seulement sa tête fatiguée. "Depuis que vous l'avez vue pour
la dernière fois, elle est devenue de plus en plus faible... Jusqu'à ce qu'elle soit morte, grand-mère a
continué à dire qu’elle souhaitait revoir le Dr. Myo... Mais elle se sentait grossière de revenir..."
Jû An soigna le pied de la jeune fille. Il sentit même la chaleur qui était émise par sa main gauche.
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C'était la même sensation qu'il avait senti quand le chat de Shôka avait
sauté dans sa main, il y a bien longtemps.
Aussi longtemps que la souffrance des personnes existent, j'irai.
L'argent n'est pas une issue.
Nous sommes tous humains. La maladie est traitée par le cœur.
Les mots du père de Jû An firent écho de plus en fort dans son esprit.
Viens. Il est temps pour toi de faire tout ce que tu peux.
Il se sentit alors comme si son père lui parlait. Il se sentit comme si son
père avait perdu sa vie pour que la sienne soit épargnée afin qu'il puisse
s'occuper de ceux qui avait souffert.
Des voix commencèrent à se faire entendre à l'intérieur de la salle.
"Ma blessure est guérie!"
"La douleur est partie."
"Je peux marcher!"
"Je me sens tellement mieux."
Chacun se serra autour de Jû An et s’inclina de gratitude.
"Dr. Myo! Dr. Jû An! Merci! Merci beaucoup!"
Mais tout ce que Jû An put faire, ce fut de regarder fixement sa paume gauche. Comme pour
confirmer que la source de ces sensation mystérieuse et chaude était émise par elle...
Après avoir fait un petit somme dans le hall, Jû An se réveilla le matin suivant dans un nouvel
endroit où les blessés avaient été recueillis.
Puis un homme arriva, porté par deux des anciens du village. Son visage était couvert d’un bloc de
sang séché. Ses vêtements étaient également couverts de sang, montrant qu'il en avait perdu
beaucoup.
"Jeune docteur, nous avons trouvé cet homme au milieu du chemin tout près, ainsi nous l'avons
amené ici..."
Jû An fit face à son patient couvert de sang. Avec juste un regard, il était clair pour lui que les
blessures du jeune homme ne s’arrêtaient pas à l'extérieur, mais allait aussi profondément à
l’intérieur.
Jû An parla au patient qui le regardait comme s'il était perdu à l'intérieur de son esprit.
"Désolé mais je ne pense pas pouvoir guérir les blessures de votre cœur..." dit-il pendant qu'il
plaçait sa main gauche sur l'homme.
Peu après, l'homme blessé repoussa la main de Jû An. Alors il secoua sa tête, regarda le sol et
s'endormit en silence.
Le sang avait quitté son visage. La longue cicatrice qui courait à travers son oeil gauche n'avait pas
été guérie mais le pouvoir de Jû An avait empêché les bactéries de se propager.
Oui, le fleuve du dragon se levant avait non seulement attaqué le village de Jû An mais aussi, le
long des rives du fleuve, d’innombrables tragédies avaient eu lieu. Ce n'était pas un miracle si le
jeune homme que Jû An avait sauvé était Ri Hojun, le futur guerrier de Suzaku, Chichiri...
Une fois que Jû An fut entré dans le grand hôpital qui se tenait sur une colline opposée au manoir
de Kaku, il reconnut l'homme d'un coup d’œil.
"Dr. Goh..."
Sur les étagères de la clinique, plusieurs bouteilles de médecines exotiques scintillaient pour dire
qu’elles venaient de la capitale et étaient rangées d'une manière ordonnée. Dans les plus grandes
étagères, des volumes épais de livres médicaux et de dictionnaires étaient fièrement empilés et des
instruments médicaux avec lesquels Jû An n'était pas familier étaient dispersés ici et là.
"Je suis terriblement désolé au sujet de votre père..." dit le Dr. Goh après avoir entendu les
nouvelles.
Jû An regarda silencieusement le sol, mesurant la sincérité du Dr. Goh.
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"Que pensez-vous? Aimeriez-vous travailler pour moi?"
"Hum?!"
"Je ne veux aucun malentendu entre nous, ainsi laissez-moi finir en premier. Je pense que votre
père était un excellent docteur. C’est juste que ses méthodes étaient différentes des miennes. Je
voulais m'asseoir et avoir un sérieux entretien avec lui à ce sujet mais l'occasion ne s'est jamais
présentée. Mais maintenant, je suis le seul hôpital dans ce village. Je pense que nous devons à
chacun de travailler ensemble et de soigner les malades."
"Docteur..."
"Bien? Vous avez sûrement noté tous les livres médicaux que j'ai et j'aimerais que vous les étudiez.
Lisez-les à votre propre rythme et améliorait vos qualifications à mon côté."
Jû An regarda fixement le visage de Goh pendant un moment, mais par la suite, il inclina la tête.
Les rumeurs qui avaient blessé son père étaient probablement quelqu'un d'autre faisant cela après
tous. Autrement, Goh ne considérerait jamais d’adopter Jû An.
"Bonjour. Êtes vous Myô Jû An?" dit un garçon en entrant dans la salle. Il était mince et très beau.
"J’ai entendu des histoires à votre sujet, papa m’a dit qu'il voulait vous amener ici."
"Laissez-moi vous présenter mon fils, Kyushin. Il a seize ans, le même âge que vous."
"Ah ah ah. Ouais mais lui est certainement beaucoup plus grand et j’ai l’impression d’être un
bébé."
Le fils d'un homme riche qui ne connaissait aucune douleur, sourit à Jû An pendant qu'il parlait. "Je
ne ressemble pas à ce qu'il prend pour un docteur. Bien que la vérité soit que je sois censé le
succéder dans cet hôpital, je ne me sens pas très bien à ce sujet. Je suis sûr d'apprécier le fait que
vous lui succédiez à ma place."
"Kyushin!" déclara la voix forte de Goh. Les épaules de son fils tombèrent timidement.
"Chéri..." La voix de son épouse se fit alors entendre. "Oh, ainsi c'est le garçon. Bienvenue." dit-
elle avec un sourire artificiel.
"Bien, je devine que ceci nous fera une famille de quatre personnes maintenant." dit Goh avec un
sourire satisfait.
Après cela, une semaine s'écoula. Jû An se reposait autant qu'il en avait besoin et était choyé
comme un honorable invité. On lui avait donné un lit mou et des aliments qu’il n'avait jamais
goûté avant. Et Jû An passait autant d’heure humainement possible à étudier les livres médicaux.
Dans un effort d'oublier le triste départ de son père et de Shôka, Jû An se plongea dans le nouvel
environnement.
"Jû An, à partir d'aujourd'hui, je veux que tu fasses des rondes avec moi en tant qu'assistant."
Quand Dr. Goh Zenkai lui dit ceci après une semaine, Jû An inclina la tête avec une honnête
excitation. Il était inquiet de la santé des villageois après le désastre.
Les villageois campant en dehors du hall du village étaient douteux de voir que Jû An était
maintenant l'aide de Zenkai mais Zenkai employait son adroite diplomatie pour garder leur respect.
Par la suite, le Dr. Goh et Jû An firent leur devoir en soignant malades et blessés.
"J'entends que Jû An t’a traité il y a quelques jours mais c'était simplement des mesures de secours.
Aujourd'hui, nous traiterons seulement d’entre vous qui peuvent payer."
Pendant un instant, la protestation éclata dans la foule. Jû An regarda aussi Zenkai, sous le choc.
"Comment pouvez vous dire cela de cette façon?"
Le défunt Dr. Myo n'avait jamais refusé de traiter les pauvres."
"Je vous payerais mais tout mon argent a été perdu dans l'inondation!"
Sous les regards fixes et pointus de la foule, le corps de Jû An s’était figé.
"Comment pouvez vous parler avec un tel non-sens! Ne comprenez-vous pas? Les médecins sont
eux aussi humains. Nous avons besoin d'argent pour manger et pour acheter des médicaments et
des instruments médicaux. Voulez-vous dire que nous autres médecins devrions sacrifier nos vies
pour votre santé? Ou vous attendez-vous à ce que nous vous traitions sans médicament du tout?!"
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Les questions du Dr. Goh eurent un silence de mort pour réponse. Ici et là, les gens commencèrent
lentement à sortir des pochettes hors de leurs affaires.
"Venez, Jû An, examinons-les."
Un Zenkai insouciant et souriant tourna le dos à un Jû An choqué qui le regardait très mal.
Après cela, Zenkai et Jû An voyagèrent dans les villages voisins et rassemblèrent autant argent
qu'ils le pouvaient. Puisqu'il était clair qu'un contact de la main gauche de Jû An guérissait tout,
personne ne s’opposa au paiement.
Bien que Jû An sache Zenkai employait simplement son cadeau pour son propre bénéfice égoïste,
Jû An ne pouvait pas l’affronter.
"Dr. Goh... Ne pouvons-nous pas au moins baisser les honoraires? Au moins pour ceux qui ont à
peine d’argent?"
Quand Jû An suggéra passivement ceci un jour, le Dr. Goh répondit avec un regard sévère. As-tu
oublié la dette que tu as envers moi pour t’avoir sauvé la vie? As-tu oublié à qui tu dois un endroit
où vivre? Penses-tu avoir le droit de me suggérer de telles choses? lui répondirent ces yeux
sévères.
"Tu n'es plus un invité. Tu es maintenant mon fils. Un jeune garçon tâchant d'être un docteur ne
devrait pas avoir un visage si ignorant. Pense juste à cela comme à un élément de ta formation et
fais de ton mieux."
Ce jour-là, Jû An démménagea de sa pièce chaude et ensoleillée à une petite zone de stockage à
côté de la morne maison. La nourriture qui était maintenant servi ressemblé à des dîners
végétariens qu'il avait par le passé mangé avec son père.
De plus, il était de corvée de nettoyage et était harcelé dans ses fonctions épuisantes par Zenkai ou
son épouse s'il y avait le plus léger mécontentement.
Jû An détestait ces individus. Il était devenu l'esclave d'un homme qui ne s’inquiétait à rien d’autre
que l'argent. Tandis qu'il se sentait toujours un devoir de rembourser l'homme, Jû An sentit qu'il ne
pourrait pas tolérer une telle existence beaucoup plus longtemps.
"Quel est ce mélange?! Tu n’as pas mis les bonnes proportions de médicaments!"
Puis un jour, un Zenkai fâché marcha jusqu'à Jû An et jeta un sac incorrectement mélangé de
médicament dans son visage.
"Ne peux-tu rien faire pour le redresser? Au juste que t’as enseigné ton père toutes ces années!"
Les bras de Jû An tremblèrent. Son cœur doux était rempli du fil de la colère qui menaçait de
rompre. Il souleva son poing vers Zenakai qui lui lanca un regard et dit "Vous avez osé".
"Ce n'est pas exact, papa, j'ai mélangé ce médicament."
C'était alors que Kyushin apparut entre eux.
"Ne sais-tu pas que Jû An n'est pas le type de garçon qui ferait une erreur si stupide? C’était moi.
Alors papa, Jû An ne vous battez pas… d’accord?"
Kyushin regarda leurs visages et rit alors sous cape.
"J’espère que tu pourras me pardonner mon père..." dit Kyushin en se mettant à genoux devant Jû
An. "Papa était toujours très jaloux de ton père..."
Jû An, qui était également à genoux, leva sa tête. "Jaloux?"
"Oui, les qualifications du Dr. Myo étaient excellentes et ses honoraires étaient ridiculement bas. Il
soignait même les pauvres sans rien leur demander en retour, n’est-ce pas?"
"Afin de concurrencer un tel homme, mon père a dû faire l'exact vis-à-vis. Il voulait être identifié
en tant que meilleur docteur du Kônan. Mais afin de faire cela, il a dû lever ses honoraires... Il n'est
pas un mauvais homme... J'espère que tu peux comprendre cela..."
Puis Kyushin lui dit "De plus, si tu pars, je serai seul. Il me semble que j'ai finalement un vrai
ami..."
"Kyushin..."
Penser qu'un garçon si doux et innocent avait pu être élevé par de si horribles parents... En
pensant ceci, le cœur de Jû An fut sauvé pendant un instant. Assez sûrement, c'était la première fois
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que l'un ou l'autre des garçons éprouvait le fait d’avoir un vrai ami.
Jû An décida que peut-être Kyushin avait raison. Le Dr. Goh ne peut pas être complètement
mauvais. Sûrement qu’ un jour viendra où nous pourrons nous comprendre...
Mais plus que toute autre chose, Jû An ne voulait pas laisser son premier et seul ami derrière lui.
Six mois ont passés depuis que je suis arrivé dans cette maison...
"S’il te plait, reste ici..."
Jû An inclina lentement la tête en réponse. Une partie de lui regrettait toujours de ne pas partir
mais il regretterait encore plus ceci quand demain viendrait.
Kaku Shôka apparaîtrait encore devant les yeux de Jû An.
Après avoir décidé que c'était le cas, Kyushin continua à parler joyeusement "Nous avons décidé
de célébrer son prochain anniversaire ici. Son père et sa mère ont tous les deux été vraiment
heureux d'entendre cela."
Silence.
"Dis, Jû An, j'ai besoin de ton conseil sur quelque chose..."
Jû An tourna lentement son regard sur Kyushin.
"Que veux-tu?"
Jû An resta silencieux pendant un moment puis il dit "Que dirais-tu d’une de tes peintures?"
À la réponse de Jû An, Kyushin manqua s'étrangler.
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"C'est Suisen qui t'en a parlé..."
Quand le jeune homme inclina la tête en signe d'approbation, Kyushin dit "Jû An... S’il te plait, tu
ne me comprends pas... Je n'essaye pas de te pousser sur cet hôpital parce que je veux devenir un
artiste... c’est juste que..."
Jû An sourit légèrement. "Je comprends ce que tu ressens et je veux également voir tes peintures..."
Après cela, Shôka revint à la clinique de Goh avec Suisen et Rin en renfort. Puis tous les quatre
burent du thé et parlèrent dans la chambre de Kyushin.
À un moment, Jû An parla au chat qui grimpait sur son épaule "Tu es une très jolie fille..."
En entendant ceci, Kyushin secoua sa tête. "Hum? Tu as dit jolie. Elle te regarde presque comme si
elle te connaissait déjà."
Quand Jû An retint son souffle de crainte, Shôka répondit rapidement "C’est parce que Jû An est si
grand, Rin doit se sentir en sécurité avec lui. Oui, maintenant je m’en souviens. Il y a longtemps, il
y a eu un incident où Rin a été blessé et Jû An qui s'est avéré justement passer près de là, l’a aidée
et l’a rattrapée. Et depuis, elle est forte, jolie et courageuse!"
"Ah ah ah, puisqu'elle est 'Rin', elle est 'courage', hein?"
Notant le rire honnête de Kyushin, vide de n'importe quel soupçon, Jû An soupira silencieusement
de soulagement.
Shôka se dirigea en passant vers les diverses peintures accrochées dans la chambre de Kyushin.
"Mais à part Rin, j'aimerais plutôt entendre des histoires au sujet de tes peintures ou au sujet du
travail de Jû An en tant que docteur."
Et puis, quand la soirée se termina, Jû An ne se reposait pas à sa table en solitaire comme
d'habitude mais il était assis avec le reste de la famille dans un régal de fantaisie. C'était
partiellement un mouvement tactique sur la pièce de Dr. Goh. Ca ne l'était pas jusqu'à ce que la
nouvelles comme quoi il avait perdu son père dans l'inondation et que les villageois soient venu
voir son fils adoptif en tant qu'humanitaire. Et puisque sa clinique était la seule restante dans le
village, même ceux qui avaient du mal à payer ses forts honoraires n’avaient pas d’autres choix
que de venir à sa clinique. Jû An semblaient accepter les manières du Dr. Goh. Tout allait comme
l'avait prévu le Dr. Goh.
Et ainsi, cette soirée, un vrai festin avait été apporté à la famille.
"Mon Kyushin semble être vraiment amoureux de vous, Shôka."
"Oh, s’il vous plait..." protesta Shôka quand ses yeux tombèrent sur ses bras.
Goh Zenkai lui sourit. "Mlle Shôka, comme vous le savez, mon Kyushin est un jeune homme très
doux."
Son épouse inclina la tête en signe d'approbation.
"Maman, papa. Si vous continuez à dire cela, Shôka pourrait cesser de venir nous rendre visite."
Kyushin continua à voler des regards à Shôka. Tout ce que Shôka pouvait faire était de sourire
timidement en retour. Avec cette scène devant lui, la tête de Jû An en tomba.
"Ne vous occupez pas de nous, vous ne pensez pas que Suisen et Jû An font un couple mignon?"
demanda Kyushin par espièglerie.
Jû An et Suisen, qui étaient assis en face l’un de l’autre grimacèrent à l'unison.
"Hum. Puisque je veux que Jû An assure certaines de mes fonctions ici, je devrai lui trouver une
épouse par la suite." dit Zenkai avec un intérêt apparent. "Qu’en pensez-vous, Mlle Shôka?"
Shôka,qui était assise en face de Kyushin, vola un regard à Jû An pendant qu'elle répondait "Ce
pourrait être une bonne idée..."
Puis ses yeux regardèrent soudain au loin. À partir de ce moment-là, Jû An continua à regarder
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fixement le plancher. La conversation changea rapidement et Shôka resta entourée par l'atmosphère
de la famille tout au long de la soirée.
La famille de Goh se rassemblait pour dîner. Jû An inclus. Depuis que Jû An avait promis de
garder le secret de Kyushin, le Dr. Goh état plus agréable avec lui et notant ce changement, cela le
soulagea des dures conditions qu'il avait autrefois placé sur Jû An. Il était la sorte d’homme qui
discipline avec les fouets et les récompenses.
Depuis qu'il s'était déplacé dans ce village, le coeur de Zenkai brûlait de jalousie à la mention de
Myo Keiyu. Hypocrite. Essaies-tu de devenir un saint, de soigner les personnes sans aucuns
honoraires? Tu dupes juste tes ignorants patients qui pensent que tu les soignent avec ces
mauvaises herbes que tu emploies.
Mais je suis différent. J'utilise des médicaments dignes de confiance et des méthodes curatives
scientifiquement prouvées. Je prend l'argent parce que mon expertise le mérite.
Avec cela, Zenkai avait pu maintenir ses affaires avec les personnes les plus riches dans le secteur.
Mais il n'était toujours pas satisfait. Il ne pourrait pas se reposer jusqu'à ce que chacun dans le
village ait accepté de venir le consulter.
Il ne se reposerait également pas jusqu'à ce qu'il se soit assuré de la disparition de la clinique de
Myo.
Mais le Dr. Myo et son fils avait continué comme si Zenkai n'avait pas existé. En fin de compte,
Keiyu avait même sacrifié sa vie pour ses patients.
C'est alors que Zenkai s'était senti comme s'il avait complètement perdu face à Keiyu. Il avait
également craint que son fils, Jû An, prenne la suite de son père et lui cause encore plus de
défaites.
C'était alors que Goh Zenkai avait formulé son plan. Les roues avaient commencé à tourner quand
Zenkai avait découvert que Jû An avait un mystérieux pouvoir de guérison.
Tout était bien jusqu'ici. Il avait saisi Jû An et avec lui, l'argent et l’espoir du peuple. Pendant les
six derniers mois, la clinique de Goh avait subi un certain nombre de travaux et était maintenant
bien plus grande que n'importe quelle autre clinique à des milles d'elle.
La renommée et le respect suprêmes n'étaient plus très loin.
"Jû An, j'apprécie le dur travail que tu as effectué pour moi." dit Zenkai à son autre fils. "Demain,
je te ferai officiellement travailler ici en tant que docteur."
Jû An ouvrit des yeux ronds et se tourna vers Zenkai.
"C’est bien pour toi, Jû An." dit Kyushin en tapotant l'épaule de Jû An.
"Idiot, ne te sens-tu même pas légèrement amer? Merde... Même maintenant tu sembles ne rien
faire à part peindre plus de ces tableaux de fantaisie..." dit Zenkai avec un faible broutage. "Bien,
je suppose que tes peintures ne sont pas entièrement inutiles."
Après que Zenkai ait fini, son épouse sourit gentiment et annonca "Kyushin, tu épouseras Shôka."
"Hum?!" Kyushin sursauta. Le volume de son hurlement surprit Jû An qui se reposait à côté de lui
mais personne ne l'entendit.
"M-mais vous n’avez même pas consulté!"
"Qui consulter? N'est-ce pas ce que tu voulais?"
Kyushin inclina violemment la tête aux mots de son père. "Oui, mais elle?"
"Nous attendons qu’elle ait reçu la peinture que tu lui as livré. Elle a dit que tu étais un homme
doux."
La peinture de la vue du village que Kyushin avait donné à Shôka pour son quinzième anniversaire
il y a un an... était la même peinture que Suisen avait décrite avec une émotion déplacée.
Maintenant elle était accrochée au-dessus de l'entrée de la clinique. C'était une demande de Shôka.
La mère de Kyushin inclina la tête d'approbation.
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"Mlle Shôka devait avoir à l'esprit qu'elle se marierait dans cette famille de toute façon. Tu auras
dix-neuf ans et Shôka en aurait dix-sept. Je pense que c’est un âge parfait. Le couple Kaku était
très excité par cette l'idée, aussi, ils ont même dit qu'il n'y avait aucun homme mieux que toi pour
épouser leur fille."
En raison du choc incroyable des nouvelles, tout ce que Kyushin put faire durant le reste de la
conversation fut d’ouvrir et de fermer la bouche comme un poisson.
"C’est bien pour toi..." dit Jû An. Puis il se dit que c'était vraiment le mieux. Si elle épouse
Kyushin, Shôka pourra mener une vie heureuse. Jusque-là, il avait silencieusement observé Shôka
pendant qu'elle essayait de cacher la douleur de son coeur. Ironiquement, c'était un bonheur pour
lui. Mais maintenant je n'ai plus à m’inquiéter pour. Shôka... Enfin, tu pourras être heureuse...
Au milieu du dégagement où Suisen avait traîné Jû An, se tenait une jeune femme avec une
lanterne.
Les yeux de Jû An s'agrandirent de surprise. "Shôka..."
Apparemment, les deux filles étaient parties du manoir en hâte car Shôka portait seulement sa
chemise de nuit et une lampe.
"Jû An!" Shôka courut jusqu'à Jû An et regarda fixement son ancien amoureux avec des yeux
pleins de larmes. "Tu as entendu les nouvelles, n’est-ce pas? Au sujet de Kyushin et de moi..."
"O-oui..."
Shôka secoua le bras de Jû An. "Est-ce que ça va? Es-tu d’accord avec cela?!"
Aucune réponse.
"C’est quelque chose que nos parents ont décidé. C’est cruel. C’est si cruel!"
"Shôka..." commenca nerveusement Jû An. "Aussi longtemps que... tu es... heureuse avec lui..."
"Idiot!" cria Shôka tandis que ses larmes coulaient de ses grands yeux. "Pourquoi ne compreds-tu
pas?! Pourquoi ne comprends-tu pas la vraie raison pour laquelle j'ai continué à venir à la clinique
du Dr. Goh?!"
Aucune réponse.
"C’était pour te voir. Je devais juste te voir, c’est tout."
"Shôka..."
"Mais j'ai dû être subtile afin que le Dr Goh ne comprenne pas. Après tout, s’il avait découvert
mon motif, tu aurais été jeté dehors. Ainsi je projetais d’attendre tranquillement jusqu'à ce que tu
sois devenu un véritable docteur."
Entendant la confession de Shôka, Jû An pu seulement continuer à nier de la tête.
"Et ce n’était pas seulement dans mon intéret que nous avons continué à venir te voir... C’était
également pour elle..."
Suisen qui se tenait tout près, essuya également ses yeux.
"Maîtresse..."
Shôka avait également compris les sentiments secrets de Suisen pour Kyushin. Mais les choses
prenaient le chemin contraire de ce que les trois jeunes gens auraient
souhaité.
"Il est trop tard..."
Shôka dit avec des yeux déterminés "Jû An, prends-moi. Partons de ce
village."
"Shôka."
"Je ne veux pas éprouver à nouveau la douleur de te laisser derrière moi.
Je ne peux plus me mentir. Peu importe si nous sommes pauvres ou si
nous souffrons. Puisque Jû An... Je t'aime!"
"Shôka!" Il fallut toute sa volonté à Jû An pour se retenir de jeter ses bras
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autour de Shôka.
"Maîtresse..." dit Suisen. "A moins que nous nous dépêchions, le maître nous retrouvera..."
Shôka inclina la tête à Suisen.
Alors elle dit à Jû An "Demain, mes parents et moi viendrons à la clinique du Dr. Goh pour
discuter du mariage. Ainsi, demain et la seule chance que nous avons... "
"Shôka... écoute..."
Shôka ne put entendre aucun des mots murmurés par Jû An. "Demain soir, vas à notre endroit. Si
tu m'aimes... Si tu m’aimes vraiment alors vas à notre endroit. Je crois en toi... et je t’attendrai!"
Tous les deux se regardèrent fixement dans les yeux. Peut-être effrayé par le manque de mots de Jû
An, Shôka revint au côté de Suisen et toutes les deux disparurent dans la nuit avec leurs longues
robes bruissant dans le vent.
Un faisceau de clair de lune commenca éclairer Jû An pendant qu'il se tenait sans bouger, comme
une statue.
Mais il n'y avait que la lumière de la lune. Kyushin qui s'était caché derrière un arbre tout près,
déchirait une peinture qu'il découpait en morceaux. La belle peinture de Shôka devint bientôt une
petite tempête de neige, des flocons de neige en papier.
Kyushin était sorti avec l'intention de montrer la peinture à Jû An mais en conclusion, il était allé
dans sa pièce et de la fenêtre ouverte, il avait suivi les deux ombres qui partaient dans l'obscurité,
encore vacillant de sa fièvre.
C'est là qu'il avait entendu les vraies intentions de Shôka. A l'intérieur du coeur de Kyushin,
quelque chose de boueux et de sale se répandit rapidement.
Trahison, mensonges et jalousie.
Le coeur blanc et pur de Kyushin qui jusqu'ici n'avait jamais souhaiter blesser qui que ce soit, était
maintenant recouvert d’un noir épais.
"Merde..."
Sinistre, une voix ricanante, qui ne pouvait pas appartenir au chaleureux Kyushin, sortit de la gorge
noircie.
Le matin suivant, Jû An frappa à la porte de la pièce de Kyushin. C'était parce qu'il ne s’était pas
levé pour le petit déjeuner. Selon sa mère, qui était allée lui demander de venir pour le déjeuner, il
avait dit qu'il n'avait pas faim et était enterré sous ses couvertures.
"Kyushin... j'entre."
Il n'y eut aucune réponse. Jû An ouvrit doucement la porte et entra à l'intérieur. Kyushin était
toujours assis contre le mur avec ses bras autour de ses genoux et ses couvertures drapés au-dessus
de son corps.
"Qu’est-ce qui ne va pas? Si tu te sens toujours malade, je verrai ce que je peux faire."
Aucune réponse.
"Kyushin." La main de Jû An s'approcha des couvertures.
"Par l’enfer, reste loin de moi..."
"Hum?"
L’expression de Kyushin fit se raidir Jû An. "Qu’est-ce qui ne va pas? Dis-moi..."
Encore un autre bruit incroyable émis de dessous les couvertures ; c'était le rire de Kyushin.
"Kyushin?!"
"Hum... quel bon acteur tu es, mon garçon..."
Jû An n'avait jamais entendu Kyushin s'adresser à lui en lui disant "mon garçon".
"Ainsi la rumeur était vraie... Mais je n’aurais jamais imaginé que l'ex-amoureux de Shôka, c’était
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toi parmi toutes les personnes..."
Jû An était paralysé, sous le choc.
"Je devine que c'était un bon amusement pour toi." En disant ceci, Kyushin secoua ses couvertures
et bondit sur ses pieds. Son visage était noir comme celui d'un cadavre et sa lèvre était étrangement
tordu.
"Toi et Shôka avaient bien dû rire ensemble derrière mon dos."
Bien qu'il ne puisse pas deviner comment, il était clair pour Jû An que Kyushin avait découvert,
d’une façon ou d'une autre, ses rapports passé avec Shôka. Jû An secoua péniblement la tête.
"Tu as tort..."
"Pourquoi? Shôka a continué à venir ici pour te voir, n’est-ce pas? Et la vraie raison pour laquelle
tu es resté ici tous ce temps, peu importe combien mon père était strict avec toi, était qu’ainsi tu
pouvais continuer à la voir, n’est-ce pas?!"
"Non... Je ne suis pas rester pour ça."
"Menteur!"
Jû An regarda le sol, honteux. "Je voulais juste... qu'elle soit heureuse... Je voulais... l’observer...
c’est... tout..."
Kyushin regarda Jû An. "Tu peux dire ce que tu voudras mais tu ne peux pas nier que tu l’aimes!"
Jû An resta silencieux. De ses yeux qui n'avaient pas cligné à cause d'une nuit sans sommeil, les
cercles foncés du manque de sommeil pouvaient être vu. Kyushin regarda ces yeux impatients
comme s’ils étaient fétides et mauvais.
"Tout est du passé maintenant..." marmonna Jû An d'un ton presque suppliant.
"C’est parce que... il y a trois ans, j'ai réalisé cela... Je ne pouvais pas faire son bonheur..."
"Oh…" Kyushin regarda Jû An. "…qu’est-ce qui te fais croire ça néanmoins?"
Jû An inclina la tête.
"Même si elle t’aime toujours?"
Le regard fixe de Kyushin se tourna violemment vers Jû An.
"Oui." chuchota Jû An.
"Je vois."
Avec ce qui semblaient être les mots finals de compréhension de Kyushin, Jû An inclina la tête.
"Dans ce cas, cela ne me concerne pas." dit Kyushin en détournant son regard de Jû An. Voyant
son ami dans cet état, Jû An serra son poing.
"Ceci finit notre discussion. Sors d'ici. Et dorénavant, nous ne sommes plus les meilleurs amis ou
autre chose."
"Kyushin"
"Ne sois pas si familier avec moi!"
Jû An était sans voix et sous le choc.
"Qu’est-ce qui te fais penser que tu l’es de toute façon? Tu es juste un orphelin."
Jû An releva sa main gauche, tremblante, vers le visage pâle de Kyushin. "Tu dois être...
simplement fatigué..."
"Ne me touche pas!" cria Kyushin. "Je me ferai examiner par papa plus tard. Je dois devenir le
meilleur avant que Shôka vienne me voir avec ses parents demain..."
Jû An ferma ses yeux et regarda le sol pendant qu'il parlait. Je pensais... que si Shôka t’épousait,
elle pourrait être heureuse... parce que... tu es... doux... mais si... elle n'était pas la fille du
seigneur? Alors l’aurais-tu aimée?"
"Quoi?"
Jû An ouvrit ses yeux. L'homme qui se tenait devant lui était-il vraiment Goh Kyushin, l'homme
qu'il considérait comme son ami? Jû An regarda fixement et profondément son visage.
"Es-tu simplement attiré par elle parce qu'elle est belle et riche? Sans considérer qui elle est à
l'intérieur..."
"Quoi?"
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"Car il y a quelqu'un d'autre... qui est secrètement amoureuse de toi. Ne l’as-tu jamais remarqué?"
Kyushin baissa la tête. "Veux-tu parler de Suisen?" Il éclata de rire. "Cette fille m'aime? Arrête de
dire des bêtises."
Tournant le dos à Kyushin, qui riait méchamment avec des larmes dans les yeux, Jû An quitta la
salle.
A l'instant où la porte se ferma, Kyushin cessa de rire. Ses yeux se fixèrent et son visage se crispa
de douleur.
"Argh"
De sa bouche tordue, une longue langue rouge sortit légèrement.
"Jû An, que faisais-tu?!" La voix de Zenkai gronda Jû An quand il sortit de la pièce de Kyushin.
"Nous avons reçu plusieurs appels. Nous devons nous dépêcher et faire nos rondes."
Depuis la nuit passée, plusieurs personnes dans le village était affligé par la même fièvre que
Kyushin.
"Oui, monsieur."
Dirigeant un doigt vers Jû An, Zenkai tapa son épaule. "Je compte sur toi. La santé de ce village
dépend de nous. Tu dois employer toute ta force pour les aider."
Jû An inclina respectueusement la tête sous le regard fixe et pointu de Zenkai. "Je comprends,
monsieur."
Puis Jû An se mit à faire ses rondes de maison en maison. Ceux qui étaient affligés par une fièvre
élevée étaient de tous les âges, et leur vue, leur audition et d'autres fonctions corporelles
s'affaiblissaient également.
"Dr. Jû An... s’il vous plait, aidez-moi..."
Se transformant au fur et à mesure des maisons, Jû An fit de son mieux pour les guérir. Il prescrit
des médicaments et appliqua sa main gauche sur leurs têtes avant de partir.
"Merci beaucoup. Je me sens tellement mieux..."
Jû An quitta leurs maisons avec une expression de gratitude mais il n'y avait aucun sourire sur son
visage. Bien qu'il ait été évident que ses patients allaient encore bien, Jû An savait bien que leurs
rétablissements étaient seulement provisoires. C'était très différent de l'expérience qu'il avait eu
quand il avait guéri les blessés de l'inondation.
"Dr. Jû An! Ma mère est malade!"
Sur le chemin de ses prochains rendez-vous, Jû An fut arrêté beaucoup de fois et forcé de se diriger
vers la maison d’un autre malade. La propre santé de Jû An commençait à diminuer. Mais il ne
pouvait pas se reposer. Les villageois avaient besoin de lui. Et le Dr. Goh lui a faisait confiance
pour faire son travail.
Avant qu'il l'ait réalisé, le jour était presque fini. Mais il n'avait toujours pas fini avec ses rondes.
Jû An se dépêcha d’aller voir les maisons qui restaient sur sa liste.
"Shôka..."
Peut-être qu’en ce moment, Shôka m'attend déjà.
La nuit passée, Shôka était partie sans avoir entendu ce qu'il lui avait dit, lui disant simplement
qu'elle croyait en lui. Il fallut à Jû An toute sa force de caractère pour contenir ses émotions.
Il y a quelque chose que je dois faire maintenant. Bien que cela soit seulement provisoire, je dois
guérir autant de personnes que je je peux et j'ai aussi fait une promesse à Kyushin... Je
m’éloignerais de Shôka. C’est quelque chose que j'avais déjà décidée avant même d’avoir parler à
Kyushin. Je ne peux pas partager les sentiments de Shôka. J'ai aussi décidé que si Kyushin et
Shôka se mariaient, je partirais de cette maison. Shôka comprendra sûrement...
Mais dans les profondeurs du cœur de Jû An, persistait un sentiment malaise. Des souvenirs de la
maladie qui avait frappé ce village il y a dix ans lui revinrent. Des souvenirs du temps où sa mère
avait été frappée par cette maladie...
C'est exactement comme les patients que j'ai vu aujourd'hui. Ce doit être la même maladie. Elle
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commence par une fièvre, puis le corps se paralyse lentement jusqu'à ce que les organes cessent de
fonctionner. Et juste après la mort de ma mère, la maladie a mystérieusement disparu du village.
"Le Byoma..."
S’arrêtant de marcher, Jû An saisit sa tête. Puis ses lèvres tremblèrent et il secoua furieusement sa
tête.
C’est pourquoi j’ai fait ce cauchemar.
Des souvenirs d’il y a de dix ans inondèrent l'esprit Jû An qui les revécut...
Une nuit où Jû An avait du mal à dormir, il s'était dirigé vers la chambre de ses parents. Puis il
avait vu sa mère se transformer en monstre avec d’innombrables tentacules attaquant son père.
"Ne t’inquiète pas. Je te guérirai... Je te sauverai." avais dit son père, tout en tendant ses bras vers
son épouse.
Jû An, terrorisé, avait couvert son visage et était tombé sur le plancher. C'est pourquoi il ne pouvait
pas se rappeler ce qui s'était produit après. Mais quand il avait regardé grâceaux espaces entre ses
doigts la scène devant lui, sa mère était humaine et dans les bras de son père.
"Je t'aime..." lui avait alors chuchoté son père...
Un instant plus tard, Jû An était revenu dans sa propre chambre et s’était endormi en tremblant
sous sa couverture. Le matin suivant, son père lui avait dit que sa mère était morte.
Quelque chose brilla aux pieds de Jû An.
Prenant l'objet dans ses mains, Jû An trembla. Il ressemblait à un morceau déchirée d'une peinture.
Il pouvait dire que le morceau faisait partie d'un visage. La lumière, les longs cheveux, les sourcils
impeccables, les grands yeux... il pu immédiatement dire à qui appartenait le visage. Il savait
également qui l'avait peint.
L'instant suivant, il se rendit compte qu'il se tenait à l'endroit où Shôka l'avait vu la nuit passée et il
commenca à courir.
"Shôka!!"
La nuit passée, Kyushin m’a vu avec Shôka. Ensuite, de rage, il a déchiré sa peinture. Ce doit être
là où Kyushin a cessé d'être lui-même.
"Le Byoma!"
Jû An cria en courant. Le cœur et l'âme de sa mère avaient été dévorés par le Byoma. Sa mère s'en
était toujours voulue d’être faible et de ne pas pouvoir aider son père.
Je suis désolée. Cela serait probablement plus facile pour vous si je mourais.
C'était ce genre d'âme que le Byoma désirait. Et Kyushin avait vu son meilleur ami le trahir, c’était
également un hôte parfait.
J’aurais dû le savoir.
La pensée que d'autres villageois étaient malades disparue de l'esprit de Jû An. C'est parce que son
devoir était maintenant de détruire le Byoma qui était la source de leur maladie et de leur
souffrance.
Comme pour mettre du sel sur ses propres blessures en soignant les malades toute la journée, Jû
An courut vers le haut de la colline.
Aucune réponse.
"Je comprends que chacun ait des problèmes dans la vie mais..."
Après avoir découvert la puissance curative et miraculeuse des médicaments de l'homme, Shion
l'avait prise pour être une sorte de conseiller, voyageant autour du village et disant à chacun tout à
son sujet et les menant même parfois à sa hutte.
Il était difficile d'en être certain, à cause de la quantité excessive de cheveux sur sa tête et de poil
sur son visage mais Shion avait conclu que cet homme avait à peu près le même âge que son fls.
Shion avait craint des abus, mais comme l'homme soignais tous le monde, il n'y eut aucun
affrontement entre lui et la population.
"Eh bien, tu ne t’occupes jamais de cela. Je peux au moins prendre soin de la nourriture... Mais
fils, es-tu sûr qui cela soit correct? Je veux dire de vivre comme ça pour toujours..."
"Désolé." Pour la première fois, il avait parlé. "Mme Shion, je te fais mal?"
"Pas du tout."
Notant les divers animaux au côté de l'homme, Shion sourit légèrement.
"C’est un peu étrange parfois mais prendre soin de vous est amusant, vraiment. Et ce qui est le
meilleur de tout est que je tire profit de vos grands massages."dit-elle en fermant rêveusement les
yeux.
"Particulièrement grâce à votre main gauche. C’est presque comme si elle guidait la vie dans mon
corps... un peu comme cela..."
Shion dit ceci, et l'homme retira sa main.
"Qui a-t-il? Ca va…"
33
"Hum, bien sûr..."
L'homme remis timidement ses mains sur ses épaules.
Elle parla comme si elle venait de se rappeler quelque chose "D'ailleurs, connaissez-vous la
légende de Suzaku?"
L'homme inclina silencieusement la tête en réponse. Quand le monde sera sur le point de se
détruire, une fille viendra d'un autre monde pour devenir Suzaku no Miko. Avec ses sept guerriers,
elle appellera le dieu, Suzaku, qui exaucera ses souhaits. Chacun au Kônan qui est assez vieux
pour parler connaît cette légende. Ils savent également que chacun des sept guerriers possède un
symbole rouge quelque part sur le corps.
"Hotohori, Tamahomé, Chichiri, Tasuki, Nuriko, Chiriko, Mitsukake, sont les sept. Bizarrement,
j'aimerais rencontrer l’un d'entre eux personnellement..."
Shion continua "D'ailleurs, fils, savez-vous quel genre de puissances ont les sept?"
"Non..."
Shion rit fièrement sous cape "Donc j’ai pensé que la plupart des gens n’en savez pas beaucoup.
Vous devinez que je suis assez vieille pour cela. J'ai entendu dire que certains d'entre eux avaient
des pouvoirs spéciaux pour le combat ou des pouvoirs de sagesse mais j’ai également entendu qu'il
y en avait un qui avait des pouvoirs curatifs..."
"Des pouvoirs curatifs?"
"Pour vous dire la vérité, j'ai été étonnée la première fois que vous avez massé mes épaules. Cela
m’a presque fait penser que vous étiez l'un des sept."
Puis elle rit "Mais je n'ai pas vu de marque rouge sur votre corps. Ou bien, ce pourrait-il que la
marque soit sur une partie de votre corps qui est toujours caché?"
La vieille femme se retourna et l'homme secoua furieusement sa tête.
"Non. Le pays est paisible ainsi nous devrons attendre un moment. Je suis triste car je n’aurais pas
le plaisir de rencontrer un des sept guerriers de Suzaku mais je suis heureuse que le pays soit en
paix.."
Puis la voix claire et profonde arriva tranquillement à l'oreille de Shion, "Si Suzaku est appelé, je
me demande si nous pourrions souhaiter que la maladie disparaisse de ce monde..."
"Hum?" Une Shion étonnée se retourna pour lui faire face. C'était parce qu’elle ne l'avait jamais
entendu parler. Il continua même à parler.
"Quand ma mère est morte, mon père m'a dit quelque chose. Il a dit que sa maladie... ne pourrait
probablement pas être tuée par n'importe qui excepté quelqu'un avec les pouvoirs de Suzaku..."
Shion hocha la tête. "Je suppose si nous nous débarrassions de la maladie, cela serait la meilleure
chose au monde... Mais que ferais les docteur comme vous de leur vie?" demanda-t-elle avec un
petit rire.
"Eh bien, je devine qu’un docteur au cœur pur comme vous ne pense même pas à ce genre de
chose."
En disant merci et en se retirant, Shion déplaça le panier en bambou.
"Un moment, vous avez vraiment été sombre..."
Elle se tourna lentement mais vit que l'homme était toujours assis sur le plancher comme
d'habitude.
"Je suis faible. Quelque chose de vraiment horrible a dû vous arriver..."
Silence.
"Dans votre sommeil, vous avez murmuré... Shôka, Shôka à plusieurs reprises..."
L'homme baissa légèrement la tête. Sentant qu’elle avait dit quelque chose de mal, Shion se
dépêcha de quitter la hutte.
"Shôka! Shôka!!!"
Il continua à courir, en dépit de son corps épuisé.
Il montait la colline et courait vers l'orme.
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C'est alors qu'un cri perçant avait traversé l'air de la nuit.
Puis quand il vit Kyushin et ce monstre avançant vers Shôka, il avait inconsciemment placé sa
main gauche devant lui.
Le flash qui émergea de la paume de sa main gauche frappa le monstre, mais Shôka et Kyushin
aussi.
La domestique de Shôka, Suisen, courut aux côtés de sa maîtresse et secoua son corps ensanglanté.
Jû An ouvrit ses yeux et essuya lentement la sueur sur son front. Il avait refait le même cauchemar.
Cela faisait deux ans qu'il avait été banni du village, il avait maintenant vingt et un ans.
Il ne savait même pas si Shôka et Kyushin étaient encore en vie. Il avait simplement continué à
vivre, sans but, comme un paria en marge de la société.
Il n'avait jamais eu l’intention de continuer à être un docteur. Depuis l'incident, tout son pouvoir
avait quitté sa main. Mais même s’il avait toujours son pouvoir, Jû An savait qu'il n'était pas digne
de l'employer.
Quelqu'un qui ne peut pas commander ses propres sentiments... quelqu'un dont les pouvoirs
peuvent immédiatement passer de curatif à mortel, ne méritait pas d'être responsable des vies et du
bien-être des autres.
Après des mois d'errances, il était finalement parvenu à légèrement s'installer, grâce à l'adorable
vieille femme. De temps en temps il guérissait les autres mais il refusait de se faire payer.
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"Shôka... Kyushin..." Jû An appela leurs noms.
Ils ne doivent même plus être de ce monde.
Cette idée le rendait triste et Jû An vivait si pitoyablement. Même si un d'entre eux avait survécu,
ses sentiments seraient resté les mêmes.
Mais si miraculeusement, ils s'en étaient tiré tous les deux, tout serait de nouveau revenu à la
normal...
Cette pensée était la seule chose qui soulageait l'inquiétude de Jû An. Mais celle-ci revenait
toujours immédiatement. Il était certain que sa vie demeurerait pour toujours un enfer.
Mais même pendant ces jours atroces, Jû An avait continué à prier pour le bonheur de Shôka. Il
espérait que ses prières l’atteidraient d’une façon ou d'une autre... sa vie avait une signification.
Cela lui donnait également la volonté de vivre. Lors des nuits froides quand son corps et son âme
étaient gelés, il se rappellait le baiser que Shôka et lui avaient partagé. Enveloppé par cette chaleur,
il s’endormait…
Il se leva. Il semblait qu’il était resté quelques minutes éveillé avant de s’endormir.
Le sentiment qu'il tirait profit de la bonté de Shion depuis trop longtemps lui vint. Il ne pouvait pas
se permettre de vivre grâce à la charité des autres...
Jû An nettoya rapidement l'intérieur de la hutte. Puis jetant un coup d’œil dans le petit miroir au
bord de la salle, il décida de couper ses cheveux et de raser sa barbe. Il changea ses guenilles pour
mettre les vêtements que Shion avait cousu pour lui il y a bien longtemps et enroula un tissu mince
autour de sa tête. Tout ce que restait à faire maintenant était de trier ses quelques affaires.
C'est alors que le faible bruit de l'ouverture de la porte de la hutte se fit entendre. Jû An supposa
que c'était Shion, venant un peu plus tôt que d’habitude, livrant la nourriture du jour. Jû An resta
silencieux et continua à emballer ses affaires.
"Je suis désolé mais j'ai décidé de partir..." répondit Jû An avant qu’elle ne lui demande.
Comme il n'y a eu aucune réponse, Jû An supposa que c’était l'un de ses patients.
"Désolé mais je dois partir maintenant..."
"Je vois..." dit une voix de femme. "Alors je suis heureuse d’être venu ici avant que tu le fasses."
Jû An se retourna. Le soleil s'était levé et brillait dehors. Son visage était dans l'ombre et ne
pouvait être vu.
"Jû An... enfin je t’ai retrouvé..." dit-elle d'une voix tremblante.
Il espérait que son pouvoir, sous-développé, de Suzaku était parvenu à faire du certain bien avec le
mal mais Shôka nia de la tête.
"Nous pouvons deviner que le Byoma a été blessé car Kyushin était mal mais nous ne pensons pas
qu'il a complètement disparu grâce à tes pouvoirs... Ce qui a fait que le Byoma l’ait quitté était..."
Alors Shôka fixa attentivement Jû An. "C'était l’amour..."
"L’amour..."
"Oui... l'amour de Suisen."
Avec un visage rayonnant, Shôka continua à lui raconter le reste de l'histoire. Suisen était devenue
l’infirmière de Kyushin 24 heures sur 24 à force de s'inquiéter. Pendant un moment, l'état de
Kyushin avait été critique mais il était clair pour tous que c'était la dévotion et l'amour de Suisen
qui avait ramené Kyushin à la vie.
"La seule chose qui peut battre le Byoma... est l’amour..."
Jû An ferma les yeux et inclina la tête aux mots de Shôka. La main monstrueuse de sa mère
possédée avait atteint son père. Si je ne l'avais pas épousé, je ne lui aurais pas causer autant de
souffrance... ce doute l'avait transformée en monstre.
Mais son père avait répondu en embrassant le monstre, en lui disant qu’il l’aimait…
"Je vois..."
Shôka continua "Kyushin a parlé à tous les villageois en leur disant qu'il avait entièrement
récupéré. Il était libre de dire ton nom. Il a également essayé désespérément de m'arrêter quand j'ai
décidé de partir du village pour te chercher..."
"Il a insisté sur le fait qu'il te trouverait et que je devais rester à la maison..."
Shôka regarda le sol et essuya ses yeux humides. "Il a dit qu'il ne pouvait pas se permettre de
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laisser la femme et l’amour de son meilleur ami être en danger..."
"Kyushin...:
"Et puis, Kyushin a demandé un cheval et un chariot à son père et des domestiques pour partir à ta
recherche. Mais je ne pouvais pas m'asseoir patiemment à la maison, alors j'ai pris ce chariot pour
te chercher moi-même... Les sentiments de Kyushin pour toi m'ont donné tellement de force et de
courage."
"Shôka..."
"Mais je ne pouvais pas te trouver. Tu pouvais être n'importe où, tu étais probablement toujours
docteur, alors j'ai interrogé certaines personnes... Jusqu'à ce que par la suite, le domestique de
Kyushin me dise qu'il avait entendu des rumeurs parlant d'un docteur avec tes qualités quelque part
au sud..."
Avec un petit signe de tête, Jû An raconte alors son errance à Shôka.
"Jû An, tu es un être faible... Tu as tellement souffert..."
Shôka saisit fermement la main de Jû An.
"Non... je voulais partir loin.... de la tristesse, de la douleur... et de l'effort. J'essayais juste
d'échapper à tout cela..."
"Jû An..."
"Shôka... J'ai même essayé d'échapper... à tes sentiments..."
Shôka regarda celui qu'elle aimait avec des larmes dans les yeux. "Mais tout va bien maintenant..."
"Vas-tu… me tuer..." Puis il posa sur Jû An un regard emplis de peur et de dégoût de lui-même .
"Tu dois... me détester... Je... t’ai employé... pour l'argent... et puis je t’ai volé la fille que tu
aimes... pour la donner à mon fils..."
Jû An secoua sa tête. "Je... vous ai toujours respecté en tant que docteur..."
"Tu..."
"Vous m'avez dit que vous étiez différent de mon père... Mais je pense que vous avez respecté mon
père plus que n'importe qui d’autre..."
"Ju......"
"Vous partagiez le même désir de guérir les malades... Peu importe si vous avez été cruel avec moi,
je n'ai jamais oublié ceci. Dr. Goh, je pense que peut-être la seule raison pour laquelle vous vouliez
de l'argent et une renommée, était de prouver votre valeur en tant que docteur."
Zenkai regarda le sol.
"Pars..."
"Mais Papa!"
"Il y a... des patients bien plus malade que je ne le suis... Alors pourquoi... perdre du temps..."
Jû An dit tranquillement "Nous avons besoin de votre aide pour cela, docteur... Vous en savez plus
sur vos patients que moi . J'ai besoin des conseils et des remarques que vous aviez l'habitude de me
donner..."
Puis il tendit sa paume vers Zenkai. Sa main gauche fut enveloppée d’une lumière rouge. En
voyant le symbole rouge de la "tristesse" apparaître, ni Kyushin, ni Suisen, ni Zenkai ne purent
parler.
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Plus tard, Jû An et le Dr. Goh prirent deux chevaux pour aller soigner les malades. A chaque fois
qu'ils entraient dans une maison, les malades présentaient leurs excuses à Jû An. Une fois la
maladie disparue grâce au pouvoir du symbole rouge sur sa main, les membres intimidés de la
famille s'approchèrent de lui comme s’il était une sorte de dieu.
"Je n’avais aucune idée que... vous aviez le pouvoir de Suzaku, Dr. Jû An..." fut tout ce qu’ils
pouvaient parvenir à dire.
Puis quand tous les deux étaient sur le point de quitter une maison, ses habitants se serraient tout
autour d'eux, leur offrant de l'argent ou des héritages de famille.
Mais Goh regarda le sol et refusa de la tête. "Jusqu'à ce que mes approvisionnements disparaissent,
je ne chargerai aucun honoraire pour mes services."
Dehors, la nuit avait commencé à tomber.
"Sais-tu où est le Byoma?" demanda le Dr. Goh à Jû An de son cheval.
"Non... Pas encore..." Jû An n'avait senti aucune présence du Byoma dans aucun de ces villageois
qu'il avait guéri.
"Je vois... Jû An, tu sembles très fatigué. Est-ce que ça va bien?"
Jû An inclina silencieusement la tête.
Se rappelant avoir demandé à Jû An la même chose quand il était venu travailler pour lui il y a des
années, Zenkai baissa sa tête de honte. Les pouvoirs de Jû An avait déjà commencé à fleurir. Et il
avait essayé d'employer ces pouvoirs pour gagner la faveur des gens, la réputation du père de Jû
An et l'argent. Zenkai était sûr que cela aurait été plus utile d’encourager les pouvoirs de Jû An, les
tragédies ne se seraient alors pas produits…
Une tragédie sur fond d'amour déchiré; celui de Jû An et Shôka.
Toute la tristesse provenait de son égoïsme et de celui des parents de Shôka.
Mais en revanche, son fils aimait toujours son meilleur ami, en dépit de sa jambe boiteuse et
Suisen aimait Kyushin du fond de son cœur.
Zenkai avait été dégoûté par l’égoïsme de sa propre âme, puis la maladie était revenue au village, il
était complètement désespéré et furieux contre lui-même et en était presque mort. C'est alors que
Jû An revint.
Du plus profond de son coeur, il n’avait jamais désiré détruire la réputation de Keiyuu car il
éprouvait un profond respect pour lui et se sentait intimidé par Keiyuu. Cependant, incapable
d'accepter le fait qu'il ne pourrait pas réaliser ce que Keiyuu avait fait, Zenkai avait continué à
détourner ses yeux de ce qui était le plus important dans la vie...
Mais tout ceci avait été clair pour Zenkai quand Jû An était venu à lui et avait dit ces mots. C'est
alors que Zenkai avait su qu'il était sauvé.
Pour aller voir leur dernier patient, les deux médecins commencèrent à escalader la colline. C'était
la même colline que Jû An avait dégringolé, sans regard en arrière, la nuit de l'horrible inondation.
"Tu te demandes pourquoi nous allons au manoir du seigneur?"
Jû An ne répondit pas à la question de Zenkai.
"Ils sont très bien. Leur maison n'a été touché que récemment par la maladie alors, ils ne sont pas
encore sérieusement malades. Les médecins devraient toujours traiter les plus malades." dit Zenkai
comme pour confirmer que l'argent n'était pas ce qui importait.
Mais quand le Dr. Goh vit Shôka moitié-courant, moitié-dégringolant vers eux avec rapidité, ses
sourcils se froncèrent.
"Jû An, nous devons nous dépêcher."
Trois jours plus tard, Jû An, Zenkai, Kyushin et Suisen furent invités au manoir principal du
village. Quand Jû An était venu là plus tôt dans ses rondes pour trouver la mère de Shôka haletant
et s'accrochant au peu de vie qui lui restait, il avait utilisé le reste de sa force pour la guérir.
La maladie avait alors disparu du village.
Jû An, maintenant que son identité était Mitsukake, était devenu un héros au cours de la nuit.
41
Cependant, ce qui dérangeait Jû An et Kyushin étaient que le Byoma lui-même n'avait toujours pas
été trouvé. Heureusement, la maladie n'était pas encore revenue et le village était encore paisible.
Le Byoma s'était simplement caché quelque part dans le monde... C'est tout qu'ils pouvaient
conclure.
Quand Jû An revint à la maison de Zenkai, il s'effondra de sommeil. Puis le jour suivant, il avait
aidé à l'hôpital. Kyushin était heureux car maintenant il pouvait vraiment se consacrer à sa
peinture.
Puis le jour suivant, Shôka était venue à l'hôpital et avait travaillé avec Jû An. Quand Shôka était
arrivée, Kyushin et Suisen s’étaient enfermés dans leur salle et Zenkai était parti faire ses rondes.
C'est alors que l'invitation du père de Shôka arriva.
"Bien, ainsi vous la rendez heureuse." Le père de Shôka, qui se tenait sur la plus haute marche des
escaliers près de la porte, salua Jû An avec respect et satisfaction. "Ah ah
ah, quand nous nous tenons dans cette position, je peux vous regarder dans
les yeux sans tendre mon cou."
"entrez."
Shôka se tenait derrière ses parents, habillée d’une belle robe longue, elle
avait ses joues rose. Rin, qui était remplié dans les bras de Shôka,
ronronnait heureuse à la vue de Jû An et a sauté sur son épaule.
Le traitement de Jû An dans cette maison était exactement l'opposé de celui
qu'il avait reçu, il y a cinq ans.
Poussé doucement par Suisen et Kyushin, Jû An entra timidement dans le
manoir, les épaules voûtées. Après un succulent repas et une conversation
plaisante, le père de Shôka, Kaku, donna de nouveau aux visages de ses
invités un bon regard. Puis s'arrêtant enfin sur le visage de Jû An, il déclara.
"Ne nous dirigeons-nous vers le village voisin?" demanda Jû An au garçon. Jû An s'était lassé
guider par ce garçon pendant presque la moitié de la journée et le soleil commençait à tomber.
"Je suis désolé..." dit le garçon avec une tonalité timide et aiguë de moustique. "Nous y sommes
presque maintenant... J'avais peur que si je vous disait où était vraiment mon village, vous ne
viendriez pas avec moi..."
Jû An massa fortement le dessus de la tête du garçon. "Tu sais que ce n'est pas vrai. Les médecins
vont n'importe où où il y a des personnes malades."
Le garçon tourna son regard vers lui avec un visage heureux. "Et vous êtes également le guerrier
Mitsukake de Suzaku, n’est-ce pas? C'est vraiment super."
Le garçon pointa son doigt dans une direction "Là-bas. C'est à cet endroit entre les montagnes que
vient la lumière."
Entendant ceci, Jû An donna un coup de pied au flan de son cheval. "Bien, dépêchons-nous."
"D’accord!"
Le cheval partit au galop, avec ses deux cavaliers sur le dos.
Jû An, Jû An...
Reviens à la maison.
S’il te plait, dépêches-toi de me revenir.
Il ne reviendra pas.
Il est probablement entouré par des essaims de patients malades maintenant, à les soigner jusqu'à
ce que ce jour passe.
Quoi?! Qui êtes vous?!
Je suis toi, Shôka. Je suis ton âme.
Mon... âme?
Oui, c'est exact. Quand ton homme t’a laissé, tu as douté de lui pendant un instant.
Tu as douté qu'il te revienne.
Comme le jour de l'inondation et la nuit de ta promesse.
Non, cette fois les choses sont différentes.
J'ai foi en Jû An.
Je sais qu'il reviendra à la maison très bientôt.
Peux-tu sérieusement être l'épouse d'un docteur avec cette attitude?
Dis-tu que les personnes malades devraient souffrir en échange de ton bonheur?
Non...
S'il y avait un groupe de personnes souffrantes vers sa droite et toi vers sa gauche, que penses-tu
qu’il choisirait?
Arrêtez!
Ainsi tu souffriras et ta haine se multipliera.
Et quand ton homme reviendra à tes côté,
Tu seras devenu une créature monstrueuse qui le dévorera entièrement.
Vous êtes... Vous êtes le Byoma, n'est-ce pas?!
Non.
45
Est-ce que je ne te l’ ai pas dit? Je suis ton âme. Je suis toi.
Non... Non... Nooooooooooooo!!
"Mlle Shôka!"
Kyushin secoua le corps de la malade, qui était couverte de sueur . "N’abandonnes pas!!"
Puis il se tourna vers Suisen et Zenkai dit "Elle essaye de résister au Byoma… maintenant je peux
le dire."
"Le Byoma?" Zenkai regarda fixement son fils.
"Maîtresse..." Comme si elle s'était brusquement rappelée quelque chose, Suisen se tourna vers
Kyushin et Zenkai. "Quand maîtresse Shôka a observé le Dr. Jû An partir, je me rappelle l’avoir
tranquillement entendu me demander de lui assurer qu'il reviendrait..."
"C’est lui... Le Byoma peut envahir l'âme d'une personne même par la plus minuscule fente de
doute. Puis il cherche à envahir son hôte avec des mots cruels et déchire l'âme aux lambeaux..."
Kyushin continua "Quand le Byoma était à l'intérieur de moi, il m’a suggéré des choses qui
n'étaient pas vrais alors il a commencé à commander mon esprit."
Les poings de Kyushin se serrèrent. "Tu t’es fait trahir par Shôka et ton meilleur ami. Alors,
dévore-la. Puis envoies l'âme de Jû An dans les profondeurs de l'enfer... voilà ce qu’il m’a dit."
"Kyushin..." Suisen saisit la main de son mari.
"Le pouvoir de Jû An m’a libéré du contrôle du Byoma pendant un instant mais il était toujours à
l'intérieur de moi ce qui a finalement fait partir le Byoma de mon âme... était l'amour de Suisen...
Mais dans le cas de Shôka... la seule chose qui pourrait la guérir est l'amour de Jû An..."
"Maîtresse, n’abandonnez pas!" Suisen secoua Shôka, des larmes coulant sur son visage. "Le Dr.
Jû An reviendra. Peu importe le temps qu’il faudra, il reviendra à vos côté!"
Le Dr. Goh, qui avait pris le poul de Shôka, les regarda avec un visage sinistre. "C’est assez
mauvais..."
Accablé par la situation, la mère de Shôka tomba sur le plancher.
"Ca continue!" déclara le père de Shôka en secouant les épaules de Zenkai. "Les villageois disent
qu'ils n'ont pas vu Jû An."
"Quoi?!"
"Ils disent également que personne n'est malade..."
"Alors d'où vient ce garçon..." Le Dr. Goh se tenait la tête entre les mains. "Se pourrait-il que le
Byoma se soit caché à l’intérieur de ce garçon?"
À peine avait-il entendu la fin de la phrase de son père que Kyushin bondit hors de la salle.
"Kyushin!"
Zenkai et Suisen coururent après lui.
"J'irai le trouver! Papa, toi et Suisen restez ici et prenez soin de Shôka!"
"Mais Kyushin, tu n’es pas en état..."
Avec une grande secousse de la tête, Kyushin repoussa la main de Suisen. "Cette fois, c'est mon
tour de les sauver. Suisen, s’il te plait, crois-en moi."
Faisant un pas hors du manoir avec sa canne, Kyushin monta sur un cheval avec l'aide de Suisen.
"Fais attention... Kyushin" dit Suisen les larmes aux yeux pendant qu'elle voyait son mari partir.
Tout en compensant son handicap par son penchement et son équilibre sur le dos du cheval, un
Kyushin effréné se précipita vers le bas des collines pour rechercher son ami.
Presque deux nuits avaient passé maintenant depuis que Jû An était parti.
"Maîtresse..."
Suisen sécha ses pleurs et caressa les cheveux de Shôka. À l'oreille de cette dernière, son chat Rin
dévisageait tristement son visage. Le père de Shôka et Zenkai était assis près du lit, berçant leurs
têtes sur leurs genoux. Les domestiques du manoir s’activaient nerveusement.
"Jû An... non, je..." continua de murmurer Shôka. "Tu reviendras... n’est-ce pas... quand tu auras
fait ton travail... alors tu me… reverras..."
"Maîtresse..." Suisen couvrit son visage avec ses mains. "Demain est censé être votre mariage...
Demain est censé être l'anniversaire de maîtresse Shôka..."
"Les préparations pour la cérémonie sont terminés, Shôka... alors accroches-toi!" la rassura son
père dont la voix tremblait.
La mère de Shôka étreignit étroitement la robe de mariage sur le plancher et pleura.
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Puis dans un souffle douloureux, Shôka continua à parler "Je n’abandonnerai pas... puisque... j'ai
foi en lui..."
Le mariage est dans quelques heures et que fait ton homme?
Il donne sa tendresse aux malades. Il t’a probablement complètement oublié.
Non...
Est-ce que tu penses qu’il abandonnera ses patients et te reviendra en vacillant?
Cela mettrait sa nouvelle renommée et sa bonne réputation à sac.
Arrêtez-la... Jû An n'est pas ce genre de personne...
Cet homme s'est toujours sacrifié pour ses patients.
Oui, il sacrifie même ceux qu'il aime pour ses patients.
Sincèrement, tu voulais qu'il t'enlève.
Tu voulais qu'il abandonne tout le reste pour t’épouser.
...
Mais de nouveau, cet homme t’a trahi.
Il recommence ce qu'il t’a déjà fait.
Arrêtez!
Disparaît!
Disparaître?
Néanmoins ne comprends-tu pas?
Je suis né de ta propre conscience. Je suis ton âme
Ainsi, souffres. Souffres, détestes, et sois jalouse.
Qu'y a-t-il? As-tu finalement compris?
Ton homme a épuisé ses pouvoirs et est très fatigué.
Avec les pouvoirs que je peux te donner maintenant, tu n'as pas besoin de craindre les pouvoirs de
Suzaku.
Quand il reviendra, toute la vie aura quitté ses os.
Et puis, saisis les âmes de tous les humains de ce monde et mènes-les à l'obscurité...
Tandis que Kyushin descendait de son cheval à l'entrée du village de montagne, il vit d'abord le
garçon puis les autres villageois frétiller pendant que Jû An marchait lourdement et lentement hors
du village.
"Jû An!"
Entendant la voix familière, Jû An se précipita vers lui. "Comment savais-tu que j'étais..."
Kyushin jeta un coup d’œil à son côté mais le moine n'était nulle part en vue. "Jû An, comment
vas-tu?"
Jû An inclina la tête quand Kyushin secoua ses épaules. "J'ai fini les soins de chacun... Mais je n'ai
pas trouvé le Byoma..."
Kyushin informa un Jû An complètement épuisé "Shôka est malade. Avec cette maladie."
"Quoi?!" Jû An écarquilla les yeux.
Les lèvres tremblantes, Kyushin dit "Le Byoma est à l'intérieur de Shôka maintenant..."
Pendant quelques secondes, Jû An resta figé, frappé par la nouvelle.
"Nous devons nous dépêcher maintenant!" Kyushin se dirigea vers son cheval.
"Idiot! Qu’attends-tu!" Kyushin gifla la joue de son ami qui se tenait là sur place.
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L'instant suivant comme le projectile d'un canon, Jû An sauta sur le cheval et, sans un au revoir à
son ami, galopa droit vers la montagne.
Jû An...
Je suis désolée.
Je voulais juste être avec toi toute à l'heure.
Je pourrais surmonter n'importe quel obstacle avec toi.
Je ne m'inquiète même pas de savoir si nous sommes pauvres.
Je voulais juste être avec toi.
Ainsi j'étais désespérée de te trouver.
Je t’ai recherché.
Quand tu n’es pas avec moi, je me sens triste et solitaire.
Je pensais que c’était parce que je t’aimais.
Mais... j'avais tort.
Toutes les fois où tu m’as laissé, mon amour a semblé se tordre...
Et c'est ce qui a donné naissance à ce monstre.
Quand tu reviendras, je ne sais pas dans quelle condition je serai.
Mais avant que cela ne se produise, je doit m'éteindre là...
Ainsi... Je ne pourrai plus te chasser...
Je ne pourrais également plus... être avec toi....
Au revoir... Jû An.
Je t'aime...
Avec le lever de soleil, Kaku Shôka ferma les yeux pour toujours. Rin frotta son museau contre la
joue de Shôka.
La cloche du village commenca à se faire entendre.
Et puis...
Alors qu’une jeune-fille venait d’avoir dix-neuf ans, les cloches bénissant leur union sonnaient
dans tout le village pendant que la voix de celui qu'elle aimait résonnait dans sa tête. Myô Jû An
qui avait vingt et un ans, étrilla son cheval et galopa vers le haut des collines.
Tous les deux se levèrent et partirent faire leur promenade du matin. Devant la maison de Chosei,
ils croisèrent le père de ce dernier qui venait juste de rassembler des herbes.
"Bonjour, tonton."
"Oh, bonjour. Quel belle journée, aujourd'hui. Vous allez vous promener?"
"Oui..." Shôka semblait avoir quelque chose d’important à dire et regarda l'homme. "Tonton, je..."
Il la regarda et secoua légèrement la tête. Puis il baissa les yeux. Voyant ceci, les yeux de Shôka
regardèrent le sol. Puis elle leva soudain son visage vers Chosei.
"Viens. Ta grande sœur Shôka a trouvé un endroit vraiment agréable. Je suis sûre qu'il y aura
beaucoup plus d'herbes que là où va ton père!" dit Ryokan avec un petit rire.
"Je ne pense pas que tu peux m’appeler sa 'grande sœur’. Chosei est beaucoup plus grand que moi
depuis des années maintenant."
Chosei répondit à son père "Ca va. Grande sœur Shôka sera toujours grande sœur Shôka."
Tandis que tous les deux marchaient, une petite chatte blanche les suivait. Elle avait des taches
brunes sur son front et sa queue.
Dix ans plus tôt, quand elle n'était encore qu'un chaton, elle était arrivé chez Chosei, Shôka l'avait
alors appelé "Rin" avec un air décisif.
En observant le jeune couple et le chat s’éloigner, le père de Chosei plissa ses yeux dans une
pensée profonde. Depuis le jour des cinq ans où Chosei était revenu après avoir accomplir ses
fonctions de guerrier de Suzaku en tant que Mitsukake, Shôka l'appelait "Jû An" tout en observant
son visage endormi, le père de Chosei avait également noté que les souvenirs de l'ancienne vie de
Shôka lui était partiellement revenue.
Mais tout ce qu'il pouvait faire était de rester calme et de la surveiller. Il savait également
qu'aujourd'hui était le dix neuvième anniversairede Shôka et qu’elle avait entièrement récupéré
tous les souvenirs de Kaku Shôka.
Tous les deux se reposaient sous un grand arbre sur une petite colline à distance du village. C'était
une scène nostalgique pensa Shôka pour elle-même, c’était exactement comme avant.
"Tiens... c'est ton cadeau d'anniversaire..." murmura Chosei en sortant quelque chose de sa poche
et en le donnant à Shôka. "Tu m’as dit que tu ne dors pas depuis quelques jours, n’est-ce pas?"
"C'est un médicament que je me suis fait. Il rend ton corps tout chaud et t’aide à dormir comme un
bébé."
"Ah, tu es stupéfiant, Chosei."
Chosei agita la tête, heureux. "Merci..."
Shôka cacha soigneusement le paquet de papier dans les plis de sa manche. "Mais ce n'est pas le
fait que je n’ai pas dormi qui m’ennui... J'ai juste fait un rêve très long."
"Un rêve..."
"Oui. Je rêve beaucoup, même quand je suis éveillée..."
Chosei dévisagea Shôka, surpris.
"Ne t’inquiète pas, je vais très bien. Et tu vois, le rêve est fini. Tout a été résolu..."
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"Oh... Quel genre de rêve était-ce?"
"Un rêve triste et douloureux... Mais il était également très beau..."
"Je vois..."
Chosei commenca maladroitement à rassembler les herbes à ses pieds.
Shôka prit doucement sa main gauche. Le visage de Chosei se leva vers elle.
"S’il te plait, restons comme ceci pendant un moment..." Gardant une forte prise sur la main de
Chosei, Shôka laissa légèrement tomber sa tête sur son épaule. En sentant son corps devenir raide,
Shôka rit nerveusement puis dit doucement.
"Sais-tu le rêve que j'ai eu? Il y avait .... lui."
"Hein?"
"Oui. J’avais la sensation que je voulais le reste... Pouvons-nous rester ainsi?"
"Bien sûr..."
La douce voix de Chosei fit écho dans tout le corps de Shôka. Puis elle ferma ses yeux.
Après, Jû An quitta le village sans rien dire à personne. Pas une personne ne le lui reprocha. Mais
en échange, personne ne partit à sa recherche cette fois.
Ni Kyushin ni Suisen ne pouvaient apaiser la tristesse de Jû An. Ils craignaient que la seule chose
pouvant guérir la blessure de son cœur était sa propre mort.
L’effrayant Byoma s'était logé dans l'âme de Shôka. Ainsi Shôka avait sacrifié sa propre vie pour
sceller le Byoma à l'intérieur d'elle.
C'était la marque finale de son amour pour Jû An.
Je t’ai toujours aimé...
Ces mots avaient probablement atteint le cœur de Jû An. Mais la violence de la douleur ne pouvait
pas le faire abandonner l’être aimé se trouvant entre ses bras et la culpabilité, le sentiment d'être
responsable de sa mort avait fait tomber Jû An dans le désespoir.
Il s’était alors éloigné pour un voyage sans but.
C'était un voyage qui avait duré presque une année. Pendant ce temps, il avait continué à observer
ces âmes laides autour de lui qui cherchaient seulement la renommée ou l'argent.
Puis, enfin, il était revenu au village de Choko. Juste en dehors du village, il avait reconstitué son
ancien style de vie dans une hutte en bambou. Après un moment, un jeune chat était venu à sa
rencontre et avait pris Jû An comme son maître. Les tâches sur son visage et sa queue faisait
laissait croire à Jû An qu’il était un petit de Rin.
Il s’inquiétait pour les animaux faibles et malades et de temps en temps il entrait en secret dans le
village voisin pour visiter la tombe de Shôka.
Les villageois avaient convenu qu'il était un bon docteur mais ils le craignaient. Jusqu’à ce qu’un
jour, Suzaku no Miko apparaisse devant lui.
C'est d'elle que Jû An avait entendu des rumeurs sur Shôka. Des rumeurs qu'une femme appelée
Shôka pouvait ressusciter des personnes qui étaient mortes d'une horrible maladie qui avait infesté
le village.
Après avoir soigné le corps de sa prêtresse, Jû An s'était dépêché de trouver Shôka.
Le Byoma n'avait pas disparu. Il s'était rétabli à l'intérieur du cadavre de Shôka. Il s'était nourris
des lambeaux restants du ressentiment de l'âme de Shôka jusqu'à ce qu’il puisse devenir un
monstre assez puissant pour dévorer la jeune prêtresse qui invoquerait Suzaku.
"Mais avec la prêtresse... avec l'âme de Miaka... les pouvoirs de Mitsukake... et son amour... cette
fois, atteignirent vraiment le Byoma..."
Aux mots chuchotés de Shôka, Chosei secoua sa tête.
"Tu es venue pour le voir, n’est-ce pas... Tu l’aimes! Mais tu es morte avant de pouvoir le revoir...
et tu en as terriblement souffert! Mais juste parce que tu es triste, cela ne signifie pas que tu as le
droit d'attaquer celui que tu aimes! Arrête-ça, Shôka!"
En entendant les mots de la prêtresse, Kaku Shôka revint à elle. "Elle a raison. Jû An... Je t’ai
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attendu... S’il te plait… sauve-moi…"
Soudain, le Byoma déchira la peau de Shôka et se précipita sur Suzaku no Miko.
"Jû An... S’il te plait, je sais que tes pouvoirs peuvent battre ce monstre." Shôka priait Jû An entre
des soupirs de douleur. "Je suis désolée... j'étais triste et seule... et avant de le savoir, j’étais
devenue cela... S’il te plait! Dépêche-toi de me tuer..."
Pendant un instant, leurs yeux se rejoignirent. Mais pour le couple, cet instant dura une éternité.
"Jû An, dépêche-toi!"
Jû An ôta le tissu qu’il avait lié autour de sa main gauche. Puis, il fit face à Shôka et souleva sa
main vers elle.
"Au revoir..." dit Jû An à Shôka...
D’innombrables sphères de lumière apparurent et détruisirent complètement le Byoma, libérant le
corps de Shôka et ce monde.
Jû An marcha vers le corps sans vie de sa belle amoureuse et le tint étroitement. De ses yeux lasses
ne tombèrent qu'une seule larme.
Je voulais juste te voir une dernière fois. Au revoir, Jû An...
Sur la joue douce et paisible de Shôka coula une autre petite larme.
"Je t'aime... Shôka... Je t’aimerai toujours..."
Jû An avait finalement pu sauver Shôka grâce au pouvoir de Suzaku et à son propre amour. Ses
derniers moments avec elle s’étaient passés contre son torse et il répéta son vœu d'amour éternel
une fois de plus, dans son cœur.
"Quel soulagement..." chuchota tranquillement Tei Shôka.
Chosei resta silencieux et regarda attentivement son visage.
Afin de sauver le Kuto complotant contre le Kônan, la prêtresse de Suzaku et ses guerriers avaient
lutté contre les guerriers de Seiryuu. Cependant avec les décès de Nuriko et de Chiriko et la perte
de leurs reliques sacrées, les "Shinzaho", Miaka et ses amis n'avaient pu empêcher que Seiryuu soit
invoqué
Cependant, les guerriers restants de Suzaku avaient combattu avec toute leur force contre le Kuto.
L'un d'entre eux était Mitsukake...
Même en échange de sa propre mort, il avait refusé de cesser de soigner les malades et les blessés.
La dernière personne qu'il avait sauvée avec de l'eau sainte de la déité Taiitsu-kun, était une petite
fille. Mitsukake utilisa son dernier souffle tout en tenant ce bébé dans ses bras...
"Ainsi son nom est Shôka... Je suis sûr qu'elle deviendra belle et douce... " chuchota-t-il.
".Ce bébé... est un don..."
"Hum?"
Shôka pressa fortement la main gauche de Chosei.
Jû An...
Même après ta mort, tu resteras toujours à mes côté.
Tu es resté avec moi et tu m'as protégé.
C'est exact... Je pouvais te voir.
Et puis, mes parents sont morts et j'ai été déplacé dans cette nouvelle maison.
Tu es revenue dans ce monde.
Et même avec ton minuscule corps, tu as toujours su me protéger.
Même à l'âge de cinq ans, tu as de nouveau aidé à sauver le Kônan de la
destruction.
Et après cela, tu es revenu...
A mes côtés.
Et depuis lors, tu as continué à m’observer...
Oui, c'est exact.
Tous les deux nous nous sommes finalement retrouvés...
52
Shôka ouvrit tranquillement ses yeux.
"C'est ton rêve?"
Shôka inclina la tête en réponse à la question de Chosei. "Oui..."
"Alors pourquoi tu pleures..."
Shôka essuya doucement ses yeux.
"Je devine que c'était un rêve triste..."
"Non, c'était un très beau rêve..."
Rin s'accrocha au tronc de l'arbre et y fit ses griffes. Elle n'était pas menacée par un chien, quand
elle grimpa dans l'arbre pour échapper au danger.
Shôka tapota sa tête. Rin ronronna heureuse et sauta au-dessus des têtes de Chosei et Shôka.
"Ben, retournons à la maison..."
"D’accord..."
Tous les deux se levèrent.
"Dorénavant, je dormirai bien chaque nuit grâce à ton médicament ."
Le médicament que Chosei lui avait donné était le médicament trompeur que Jû An avait cherché.
Avec cœur s'inquiétant pour les autres... Shôka a cru que c'était le seul médicament qui pourrait
apaiser n'importe quelle maladie.
Elle dit alors "Et j'aurai également un nouveau rêve."
Chosei demanda avec les joues rouges "Tu penses que je serai dans ce nouveau rêve?"
Shôka inclina la tête. "Oui, tu y seras. Tu seras une grande partie de lui. Toi, moi et tout l'amour
des personnes.. qui marcheront dans le futur ensemble... c’est le genre de beau rêve qu'il sera."
Tous les deux commencèrent à s’éloigner vers le soleil qui se levait. Derrière eux marchaient Rin,
les divers écureuils et les renards qui étaient apparus des buissons.
Au-dessus de leurs têtes faisaient écho les cris gais des oiseaux qui volaient dans la douce brise du
matin.
Merci, Jû An.
Je sais que tu ne placeras désormais plus jamais des fleurs au-dessus de mon corps.
Mais je suis très heureuse maintenant.
Puisque ton amour et ton âme se reposent à l'intérieur de moi.
Et mon autre âme a commencé sa nouvelle vie.
Tout en sentant constamment ta présence près de moi.
Ma nouvelle vie s’attachera admirablement à ma vieille.
Et ton âme
Sera sûrement la même.
Mon doux et tendre docteur.
Tandis qu'embrassée dans tes grands bras pour toute l'éternité...
Chaque jour, Kyushin, Suisen et leurs enfants sont venus me voir, portant des paquets de fleurs des
vent.
Kaku Shôka
Myô Jû An
Sous un énorme orme sur la belle colline au milieu du village, les deux tombes s'étendaient côte à
côte, doucement caressé par la brise du soir.
FIN
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