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Chapitre VI 

: Transformation génétique

Définition
En génétique, une transformation génétique est l'intégration d'un fragment d'ADN étranger
dans une cellule, ce qui peut entraîner une modification héréditaire du phénotype de
l'organisme receveur. C'est un phénomène naturel et courant chez les bactéries. Le phénomène
a été découvert en 1928 par un médecin anglais, Frederick Griffith. Le caractère transféré est
héréditaire, si la cellule receveuse peut reproduire un organisme entier.
Les transformations génétiques peuvent se produire naturellement, elles causent
des recombinaisons génétiques et l'apparition de nouveautés dans le génome. C'est un facteur
d'évolution des espèces (voir Théorie synthétique de l'évolution).
Artificielles, les transformations génétiques réalisées par génie génétique peuvent être des
ajouts ou des remplacements de gènes (transgénèses).

Il y a plusieurs méthodes pour introduire un gène dans une cellule :


 
- Le transfert direct
Cette technique fait intervenir :
• soit une projection d'ADN dans les cellules de la plante par l'utilisation d'un canon à
particules qui projette dans les cellules des microparticules enrobées d'ADN (biolistique),
• soit l'introduction d'ADN dans des protoplastes, par action d'un agent chimique ou d'un
champ électrique (électroporation).
 

La biolistique : est une méthode de transfert direct de gène dans une cellule, afin de créer des
organismes transgéniques. C'est la méthode de transfert direct la plus utilisée pour transformer
des cellules végétales. Elle consiste à propulser le gène d'intérêt dans les cellules à l'aide d'un
canon à ADN, ce qui modifiera l'ADN des cellules.

Principe :

On utilise des microbilles de métal enrobées d’ADN (billes d’or ou de tungstène d'un
micromètre de diamètre). Elles sont projetées à très grande vitesse sur les cellules à modifier
afin de traverser leur paroi. Ces billes seront progressivement ralenties en traversant les
différentes couches cellulaires. Quelques-unes des cellules atteintes vont alors intégrer
spontanément les gènes dans leur génome. Mais le noyau de la cellule intègre l'ADN de
façon aléatoire.
Suivant les espèces, la période avant d'obtenir une lignée transgénique stable peut varier de
quelques jours à plusieurs mois. Cette méthode est également utilisée pour effectuer la
transformation des génomes des organites, chloroplastes ou mitochondries. La transformation
par biolistique est une solution de substitution intéressante à la transformation des plantes
par Agrobacterium tumefaciens, car elle ne nécessite pas de séquences exogènes pour
permettre l'intégration du fragment d'ADN.

Protoplaste :
Un protoplaste est une cellule bactérienne, ou végétale, dont la paroi a disparu (généralement
par digestion enzymatique de la paroi).
Ils permettent de réaliser aisément une transformation génétique. On procède
par électroporation pour introduire directement un fragment d'ADN dans les cellules, chose
impossible dans le cas où la paroi pecto-cellulosique est présente.

- La transformation biologique
Cette technique utilise une bactérie du sol, Agrobacterium, qui a la propriété de réaliser
naturellement la transformation génétique d'une plante, afin de la parasiter. Ainsi,
une construction génétique introduite dans la bactérie (rendue avirulente au préalable) sera
transférée dans la plante et intégrée à son génome. C'est la technique la plus couramment
utilisée.
 
Exemples 
Transformation des bactéries

Afin de faciliter la pénétration des molécules d’ADN au travers de la paroi et de la membrane


plasmique, les bactéries en phase exponentielle de croissance sont « fragilisées » (comme par exemple
par un traitement au chlorure de calcium à 4 °C). Ces bactéries ainsi préparées, appelées bactéries
compétentes, sont mises en contact avec la solution de plasmides à intégrer. La membrane plasmique
est momentanément rendue perméable (formation transitoire de micropores) soit par un choc
thermique, soit par un choc électrique (électroporation). Les bactéries sont alors mises en culture sur
un milieu gélosé contenant l’antibiotique correspondant au gène de résistance porté par le plasmide.
En présence de cet agent sélectif, seules les bactéries ayant intégré un plasmide peuvent se développer.
Le plasmide recombinant va alors se multiplier dans la cellule, amplifiant par la même occasion la
séquence d’ADN clonée. Lorsqu’une bactérie est transformée par un plasmide ou un phagemide
recombinants, elle se développe sur un milieu gélosé en formant une colonie. Chaque colonie
correspond à un ensemble de bactéries identiques provenant de la division d’une seule bactérie. Le
maintien du plasmide dans la bactérie recombinante est assuré par la pression de sélection exercée par
la présence de l’antibiotique dans le milieu de culture.

Transformation des levures

L’introduction d’une molécule d’ADN hybride dans la levure Saccharomyces cerevisiae nécessite une
fragilisation temporaire des parois et membranes par traitement avec une solution saline alcaline
comme l’acétate de lithium. Les levures ainsi traitées sont mises en présence de l’ADN et de PEG
(polyéthylène glycol). La pénétration de l’ADN dans les levures ainsi traitées est stimulée par un choc
thermique. L’ADN étranger peut être maintenu dans la cellule transformée sous une forme intégrée à
l’ADN chromosomique par recombinaison homologue ou bien sous une forme réplicative
indépendante du chromosome. Cette capacité de réplication indépendante lui est conférée par les
séquences appelées ARS. Les molécules d’ADN ne possédant pas cette séquence ARS doivent
s’intégrer au génome par recombinaison homologue pour que des levures transformées de façon stable
soient obtenues.

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