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9 janvier 2009

SOMMAIRE

Economie

Humeur :
2
2008, une année inoubliable.
Quid de l’économie cette semaine ?
France : l’industrie plonge mais les ménages résistent 3
Etats-Unis : le chômage continue à monter

La météo économique de la semaine écoulée. 5

Les marchés :
6
L’euro, 10 ans déjà !
Les évènements à suivre du 12 au 16 janvier :
8
La BCE n’a plus le choix.

Calendrier complet des statistiques et évènements économiques


9
de la semaine.

Calendrier des publications et versements de dividendes 10

Chiffres de la semaine du 5 au 9 janvier 11

Synthèse sectorielle de la semaine 12

Performances 2008 13

Rappel de nos prévisions macro-économiques et financières pour


14
2008 et 2009

Toute l’équipe de la Recherche économique et financière de Global


Equities vous souhaite une excellente année 2009, pleine de bonheur,
santé et réussite
E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Humeur :
2008, une année inoubliable…
Assurément, 2008 restera l’année de toutes les mauvaises surprises. Tout avait d’ailleurs « bien » commencé avec la
fameuse affaire Kerviel qui démontra qu’une des banques d’affaires les plus performantes au monde pouvait perdre cinq
milliards d’euros en quelques heures. Le tempo était donné : 2008 allait montrer que la finance mondiale, qui avait déjà
subi une première gifle en 2007 avec l’éclatement de la bulle des subprimes, était en train de perdre tous ses repères.
Ensuite, ce fût la flambée des cours du pétrole et de l’ensemble des matières premières qui mit le feu aux poudres,
démontrant par là même que les « meilleurs spécialistes » de la planète et l’ensemble des marchés pouvaient sans
vergogne et en dépit du bon sens prévoir à la fois une récession mondiale et un baril à 200 dollars…
Mais ce n’était pas tout, car même si elle fut organisée sans trop de dérapages, la faillite de Bear Stearns rappelait à
tous que disposer d’un passé glorieux et être une figure emblématique de la finance mondiale n’étaient en rien des gage
de pérennité. Quelques semaines plus tard, ce fut au tour de la BCE de plonger dans l’absurdité en augmentant ses taux
directeurs en pleine récession de la zone euro et alors que l’inflation qui prévalait à l’époque n’était aucunement le produit
d’une demande trop forte par rapport à l’offre et donc sur laquelle la politique monétaire n’avait pas de prise.
Mais le pic de cette année meurtrière n’était pas encore atteint. Pour ce faire, il a fallu attendre le 15 septembre et la
faillite non préparée de Lehman Brothers qui allait entraîner le monde dans sa crise financière la plus grave depuis 1929.
Enfin, cerise sur le gâteau et synthèse parfaite de cette année de mer… cenaires, l’affaire Madoff est venue rappeler que
même l’insoupçonnable devenait inévitable.
Bref, nous avons bien vécu une année historique. Dans ces conditions, faire le bilan de nos prévisions économiques et
financières pourrait paraître inutile. En effet, nous n’avons prévu ni Kerviel, ni Bear Stearns, ni la folie de la BCE, ni la
faillite de Lehman Brothers et encore mois le scandale Madoff. Mais était-ce possible ? Certainement pas. Pour autant, le
fait que tout le monde se soit trompé ne constitue pas une excuse et nous devons reconnaître que, de ce point de vue,
ainsi que sur le front des prévisions boursières, nous avons eu tort. Voilà pourquoi, par respect pour nos clients, il est
indispensable de continuer à jouer la transparence. C’est ce que je fais depuis une dizaine d’années, d’abord à la
Banque Populaire, puis avec ACDEFI et désormais avec Global Equities, je ne vais certainement pas m’arrêter parce que
nous vivons une crise grave. Bien au contraire.
Et ce d’autant qu’à l’exception des déboires financiers que nous venons d’évoquer, le bilan de nos prévisions 2008 est
même plutôt flatteur. En effet, nous avons été les premiers à annoncer l’avènement d’une récession dans la zone euro
pour 2008 et une croissance française inférieure à 1 %. Toujours dans l’Hexagone, nous avons été parmi les seuls à
annoncer un dérapage des comptes publics vers un déficit de 3 % du PIB et à prévoir le dégonflement de la bulle
immobilière que nous avions d’ailleurs été parmi les très rares à détecter il y a déjà deux ans et demi.
Parallèlement, nous avons été parmi les rares à anticiper que la croissance américaine serait supérieure à 1 % en
2008. Rappelons-nous qu’il y a un an, la plupart des prévisionnistes et notamment ceux du FMI annonçaient une
croissance américaine d’au mieux 0,5 %. Or, jusqu’à la faillite de Lehman Brothers, celle-ci avoisinait les 2 % et elle
dispose encore d’un acquis de 1,3 % à la fin du troisième trimestre.
De même, nous avons dû lutter pour affirmer, seuls contre tous, que le baril à 150 dollars n’avait pas de sens
économique et qu’il devrait baisser à partir de l’été 2008. Dans le prolongement de cette prévision, nous avons aussi crié
haut et fort que la remontée du taux refi de la BCE en juillet dernier était une absurdité. Nous profitons d’ailleurs de cette
occasion pour remercier les 12 500 signataires de la pétition stopTrichet.com à travers toute l’Europe.
En outre, au lendemain de la triste décision de la BCE, nous étions parmi les très rares à annoncer que l’inflation se
replierait nettement dans la zone euro et que la BCE serait finalement contrainte de baisser son taux refi. Si
l’exacerbation de la crise financière a évidemment obligé celle-ci à aller au-delà de nos prévisions, il ne faut pas oublier
que la récession eurolandaise a commencé dès le deuxième trimestre, puis s’est accélérée au troisième trimestre, avant
même la faillite de qui vous savez, confirmant par là même que la remontée du taux refi de juillet restera certainement
l’une des plus graves erreurs de politique monétaire des trente dernières années.
En ce qui concerne les pays émergents, nous n’avions certes pas anticipé que l’ampleur du ralentissement serait si
forte, mais nous avions annoncé que ceux-ci continueraient de représenter les deux tiers de la croissance mondiale et
que ceux d’Asie et d’Amérique Latine seraient les plus résistants au contraire des pays d’Europe de l’Est.
Enfin, lorsque l’euro valait 1,60 dollar et que de nombreux économistes le voyaient à 2, nous avons été parmi les très
rares à annoncer une baisse significative de ce dernier, avec un objectif de 1,35 dollar pour la fin 2008.
Mais au-delà de la satisfaction que peut nous procurer ce bilan favorable, nous voulons surtout souligner que ce
dernier rappelle que nous ne sommes pas des devins et que nous devons faire nos prévisions en toute humilité et sur la
base des fondamentaux économiques. Bien sûr, cette stratégie ne peut pas nous permettre d’avoir toujours raison mais
au moins elle nous permet de défendre nos prévisions avec objectivité et en toute indépendance. Espérons donc que
grâce à cette méthode, notre bilan 2009 sera encore meilleur que celui de 2008. Et ce d’autant que si, il y a un an, nous
avons été les premiers à annoncer la récession en Europe, nous sommes aujourd’hui parmi les rares à anticiper une
reprise dès l’été aux Etats-Unis et à partir de l’automne de ce côté-ci de l’Atlantique. Après une année 2008 de toutes les
mauvaises surprises, 2009 pourrait donc bien devenir celle de toutes les bonnes surprises.
Marc Touati

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Quid de l’économie cette semaine :


France : l’industrie plonge mais les ménages résistent

L’industrie plonge au quatrième trimestre Parallèlement, l’indice d’opportunité de faire des achats
importants s’est redressé de deux points en décembre. Et,
Catastrophique! Telle est malheureusement la réalité de
même si avec un niveau de – 36, il demeure très bas, il
l'industrie française. En effet, après déjà trois trimestres
s’agit de sa plus forte hausse enregistrée depuis janvier
de récession et une chute de 3,7 % en octobre, la
2007.
production industrielle a encore plongé de 2,4 % en
novembre. Son glissement annuel atteint ainsi - 9 %, un A la veille du début des soldes, cette évolution est
plus bas depuis historique depuis que la série a été créée évidemment de bon augure : même si l’euphorie ne sera
en 1981. pas au rendez-vous, les soldes d’hiver constitueront bien
un succès commercial.
Parallèlement, sur octobre-novembre, la production
industrielle enregistre un écroulement de 5,5 % par D’où une question simple : comment cela est-il possible
rapport à la moyenne du troisième trimestre. dans un contexte aussi morose ? La réponse est tout
aussi simple : la baisse des prix énergétiques et des
Mais ce n'est pas tout, car même s'il enregistre une
matières alimentaires permet aux ménages de réallouer
légère baisse sur un mois, le déficit extérieur français
leurs dépenses vers la consommation de biens
reste abyssal, à 6,2 milliards d'euros. Et ce en dépit de la
manufacturés.
baisse des cours du baril, confirmant par la même que le
déficit extérieur français est avant tout structurel. D’ailleurs, l’enquête de l’INSEE est formelle : les
ménages déclarent qu’ils perçoivent une réduction forte de
Sur douze mois, celui-ci a d'ailleurs atteint un nouveau
l’inflation passée et à venir. D’où la constitution d’une
record historique à 57,482 milliards d'euros. Ainsi, la barre
marge de manœuvre non négligeable pour ne pas
des 60 milliards devrait être atteinte dans les tous
sombrer dans le pessimisme noir et surtout pour continuer
prochains mois.
de consommer.
Dans ces conditions et même si la consommation
On l’oublie souvent, mais le quotidien des ménages
résiste, la baisse du PIB français au quatrième trimestre
n’est pas fait d’évolutions boursières ou d’annonce de plan
pourrait avoisiner les - 0,8 %. A l'instar de la zone euro et
de relance, ce qui compte avant tout pour les particuliers
de l'ensemble de l'Europe occidentale, la France est donc
réside dans l’évolution des prix des biens qu’ils achètent
bien en train de vivre sa crise économique la plus grave
au quotidien.
depuis l'après-guerre.
Autrement dit, de la même façon que la flambée des prix
Une simple question se pose alors : la politique
énergétiques et alimentaires avait freiné massivement
économique (budgétaire et monétaire) sera-t-elle à la
leurs dépenses de produits manufacturés, la chute de ces
hauteur pour éviter le plongeon en déflation ?
même prix devrait désormais inverser la vapeur.
Le seul hic réside cependant dans l’évolution du
Les ménages français font de la résistance chômage. Car, si ce dernier augmente trop, comme le
craignent d’ailleurs les ménages interrogés par l’INSEE,
Pour autant, en dépit des craintes généralisées de
les effets positifs de la baisse des prix des matières
récession mondiale et hexagonale, les ménages français premières risquent d’être absorbés.
refusent de céder au pessimisme.
Voilà pourquoi, il est indispensable que le policy mix
Certes, après avoir regagné trois points en novembre,
français et eurolandais soit le plus accommodant possible,
l’indice de confiance de ces derniers calculé par l’INSEE tout en maintenant évidemment une certaine efficacité de
en a reperdu un en décembre. De même, avec un niveau la dépense publique, car si cette dernière est gaspillée, le
de - 44, il reste proche de son plus bas historique de juillet
retour de bâton risque de coûter très cher.
dernier. Néanmoins, par rapport à ce plancher, il demeure
supérieur de trois points. Ce qui, dans le contexte actuel En conclusion, à l’instar des ménages français, nous
de déprime aggravée, peut être perçu comme un gage de refusons de sombrer dans le catastrophisme : la
résistance. consommation devrait effectivement continuer de résister
pendant les soldes d’hiver, connaître ensuite une
D’ailleurs, si les Français sont toujours très inquiets traversée du désert jusqu’aux soldes d’été, avant de
quant à l’évolution passée et future du niveau de vie en retrouver une dynamique plus pérenne pour la fin 2009.
France, la perception de leur situation financière
personnelle se stabilise et reste donc en retrait par rapport
aux sommets d’inquiétude atteints en la matière en juillet
Marc Touati
et octobre derniers.

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Le chômage continue à monter aux Etats-Unis


La publication du rapport sur l’emploi du mois de Une année 2008 record en terme de pertes d’emplois
décembre a confirmé la forte croissance du chômage
aux Etats-Unis lors des derniers mois de l’année 2008. 6 12
En effet, la chute de l’activité observée tant en terme de 5 11
consommation des ménages, de dépenses 4 10
d’investissement ou de ventes de logement et qui
3 9
devrait conduire le PIB américain à se contracter
fortement au cours du 4ème trimestre a également eu un 2 8

impact sensible sur l’emploi. 1 7

Ainsi, le nombre de salariés non-agricoles a reculé de 0 6

524 000 au mois de décembre (525 000 attendu par le -1 5


consensus) après une baisse historique au mois de -2 4
novembre (-584 000, un record depuis 1974 !). Ainsi, les
-3 3
destructions d’emploi s’élèvent à 2 589 000 pour l’année
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
2008 dans son ensemble, dont 1 531 000 au cours des
Var. du nombre de salariés (somme 12 mois, millions) - G
seuls trois derniers mois. L’année 2008 ressort donc Taux de chômage (%) - D
comme la pire année de l’après guerre en terme de
destructions d’emplois aux Etats-Unis. Source : Bureau of Labor Statistics
Pour le seul mois de décembre, tous les secteurs Les premiers indicateurs publiés ces dernières
enregistrent une baisse de leurs effectifs à l’exception semaines laissaient déjà présager d’une poursuite de la
des emplois gouvernementaux (+7 000) et de baisse de l’emploi sur un rythme similaire à celui
l’éducation et la santé (+45 000). Ainsi, le secteur des enregistré en novembre : l’enquête ADP avait fait état de
services subit une chute de 272 000 emplois (après 693 000 destructions d’emplois dans le secteur privé en
-402 000 en novembre), alors que le nombre d’emplois décembre, un record depuis sa création en 2001;
recule de 67 000 dans le commerce de détail (après l’enquête Challenger avait mis en avant un quasi-
-100 000 en novembre), de 113 000 dans les services quadruplement des licenciements au cours des douze
aux entreprises (après –145 000 en novembre) et de derniers mois, tandis que les nouvelles inscriptions
14 000 dans la finance (après –28 000 en novembre). hebdomadaires au chômage, avant de se replier
Dans l’industrie manufacturière, le nombre d’emplois a quelque peu lors de la période des fêtes de fin d’année,
chuté de 149 000 après une baisse de 104 000 en avaient atteint un plus haut en 26 ans lors de la
novembre, alors qu’il reculait de 101 000 dans le secteur troisième semaine de décembre. Les composantes
de la construction (après 85 000 en novembre). « emploi » des indices ISM manufacturier et non-
manufacturier soulignaient elles-aussi la poursuite de la
Cet effondrement généralisé de l’emploi au sein de dégradation de la situation du marché du travail.
l’économie américaine a poussé le taux de chômage de
6.8 % à 7.2 %, son plus haut niveau depuis début 1993. Ce recul de l’emploi aux États-Unis accompagne la
Notons également que cette baisse de l’emploi a eu forte baisse de l’activité constatée au cours du deuxième
pour effet de faire reculer la moyenne hebdomadaire du semestre 2008 et il va certainement s’étendre au premier
nombre d’heures travaillées à un plus bas historique, à semestre 2008.
33.3. Adrien Pichoud

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La météo économique de la semaine écoulée :

5
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Les Marchés :
L’euro, dix ans déjà !
2008, avec l’augmentation du taux refi en pleine récession
Le dixième anniversaire de la création de la monnaie
eurolandaise.
unique n’a pas donné lieu à des cérémonies
particulièrement remarquables et encore moins à une En outre, en 2005 et 2006, alors que la croissance ne
liesse populaire. faisait que rattraper timidement sa faiblesse passée, la
BCE n’a pas tardé à remonter ses taux directeurs,
Et pour cause : la zone euro est en train de vivre sa
étouffant dans l’œuf les chances de la zone euro de
première grave récession depuis sa création.
dépasser durablement les 3 % de croissance.
Certes, si l’euro n’était pas là, la situation aurait été
Deuxièmement, les dirigeants politiques eurolandais ont
certainement encore plus grave dans certains pays. A
été incapables de finaliser la zone euro. Ainsi, ils ont
commencer par la France. En effet, le franc aurait été
oublié d’engager une harmonisation des conditions
attaqué, ce qui aurait contraint la Banque de France à
fiscales et réglementaires, ainsi que l’homogénéisation
augmenter fortement ses taux directeurs, réduisant par
des marchés du travail.
là même la croissance hexagonale. Dans le même
temps, l’Italie aurait dévalué massivement la lire, ce qui De même, ils n’ont pas été capables de doter la zone
aurait réduit la compétitivité des produits français et les euro d’une véritable politique budgétaire à même de faire
exportations avec, aggravant encore la situation le pendant à l’orthodoxie monétariste de la BCE et d’éviter
économique globale. les chocs asymétriques.
Pour autant, la création de l’euro n’a absolument pas Il faut dire que tant que le Royaume-Uni ne sera pas
permis à l’Euroland d’éviter les affres de la crise dans la zone euro, la formation d’un budget eurolandais
financière et encore moins la récession. D’ailleurs, cette digne de ce nom est impossible. Et là aussi, les dirigeants
dernière a commencé dès le deuxième trimestre 2008, eurolandais ont été incapables de convaincre le Royaume-
donc bien avant la faillite de Lehman Brothers. Uni de rejoindre l’UEM comme cela était pourtant prévu en
1999 et ce au plus tard pour 2005…
En outre, il ne faut pas oublier que, depuis 1999, la
croissance de la zone euro n’a été que de 2 % en D’ailleurs, alors que la Perfide Albion connaît
moyenne annuelle et de seulement 1,6 % de 2002 à actuellement sa première récession depuis 1992, aucune
2008. voix ne s’élève outre-Manche pour demander l’adhésion à
l’UEM. Et pour cause, c’est justement parce que le
Une croissance de plus en plus molle.
Royaume-Uni n’est pas dans la zone euro qu’il va pouvoir
5
a/a, % sortir plus vite de la crise, grâce à la forte baisse des taux
4,5
115
directeurs de la BoE, à la baisse de la livre sterling et à un
4 plan de relance budgétaire exceptionnellement ambitieux.
3,5
Autrement dit, le Royaume-Uni n’est pas près d’entrer
3 105
2,5 dans l’euro…
2
1,5
T3 08
95 Troisièmement, l’UEM a été incapable de piloter
1 l’évolution de l’euro, notamment face au dollar et n’a pas
0,5
85 réussi à imposer ce dernier comme monnaie de réserve
0
-0,5
internationale susceptible de remplacer le dollar.
-1
-1,5
75 De ce point de vue là, l’euro/dollar a été une excellente
-2 Dec arme pour soutenir la croissance… américaine.
-2,5 65
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 L’euro au service des Etats-Unis.
PIB eurolandais - G -
Indice de sentiment économique dans la zone euro (CE) - D -
1,7

Autrement dit, l’objectif de faire de l’Union 1,6

Economique et Monétaire une terre de croissance forte 1,5


et durable a été complètement ratée.
1,4
Et ce, pour trois raisons essentielles. 1,3

Premièrement, la politique monétaire de la zone euro 1,2


a été inefficace et même contreproductive. Que ce soit
1,1
en 2000, 2002 et a fortiori en 2007 et 2008, la BCE a
effectivement largement ignoré les risques qui pesaient 1
sur la croissance et surestimé les risques inflationnistes. 0,9

Elle a donc à chaque fois refusé de baisser ses taux 0,8


directeurs, aggravant une situation économique déjà 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

fragile et se battant contre des moulins inflationnistes.


Le sommet de cette absurdité a été atteint en juillet

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Il faut donc se rendre à l’évidence : si la création de Il n’en pas fallu plus pour alimenter les spéculations sur
l’euro est une réussite technique, elle n’est en rien une une possible explosion de la zone euro, avec la sortie d’au
réussite économique. Et ce d’autant que la zone euro moins un ou deux pays de cette dernière.
paraît extrêmement mal préparée pour traverser sa
Evidemment, un tel scénario paraît peu probable
première grande récession. La prophétie de Milton
notamment parce qu’il représenterait des coûts
Friedman selon laquelle l’UEM ne survivrait pas à sa
organisationnels et économiques (en matière de hausse
première récession retentit alors dans tous les esprits.
des taux d’intérêt) considérables.
Les marchés en sont d’ailleurs de plus en plus
Néanmoins, il faut aussi reconnaître qu’il existe un
conscients. En effet, les différentiels de taux d’intérêt
mobile crédible à de telles sorties : car pour les pays en
entre les obligations d’Etat de la Grèce, de l’Italie, de
question, cela reviendrait à pouvoir dévaluer massivement
l’Espagne et même de la France vis-à-vis de
leur monnaie et avec elle leur dette publique.
l’Allemagne ne cessent de se creuser.
Or, si un pays ose franchir le Rubicon, il est clair que la
Un creusement très inquiétant des spreads de taux.
pérennisation de la zone euro deviendra de plus en plus
1,6 problématique.
1,4 Autrement dit, même si cela n’est pas souhaitable, il
1,2 nous faut reconnaître que l’euro ne fêtera peut-être jamais
1 son vingtième anniversaire...
0,8
0,6
0,4
Marc Touati
0,2
0
-0,2
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Spread Italie Spread Espagne
Spread Irlande Spread France

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Les évènements à suivre du 12 au 16 janvier :


LA BCE N’A PLUS LE CHOIX
chute du prix du pétrole va poursuivre sa chute en
Aux Etats-Unis, on suivra la balance commerciale
décembre pour passer sous le seuil symbolique des 2%
qui demeurera déficitaire ainsi que les indicateurs de
et atteindre +1,6 %. En effet le baril est toujours dans
l’inflation, des prix à la production et des ventes de
une tendance baissière durable du fait du fort
détails qui afficheront tous une baisse .
ralentissement de la demande mondiale.
En Europe on suivra la croissance allemande qui
affichera un net recul en 2008 ainsi que la poursuite de Jeudi 15 janvier, 13h45 : La BCE baisse son taux
la baisse de l’inflation qui dans un environnement refi de 50 points de base
économique sinistré devrait amener la Banque Centrale
à baisser son taux refi de 0,5 bp jeudi. Face à la profonde récession frappant la zone euro et à
la forte tendance baissière de l’inflation nous anticipons
que la BCE procédera à une nouvelle baisse de 50 bp
Mardi 13 janvier, 14h30 (heure de Paris) : Le déficit en janvier du taux refi, à 2,00 %. La poursuite du repli de
commercial américain reste élevé mais stable au l’inflation ainsi que la dégradation de l’activité se
mois de novembre poursuivant en 2009 ce taux devrait tomber à 2 % d’ici
le printemps .
Malgré la très forte baisse des prix du pétrole (divisés
par 5 depuis cet été),diminuant d’autant la facture
énergétique à l’importation des Etats-Unis le déficit Vendredi 16 janvier, 14h30 : Les prix à la
commercial demeurera élevé à hauteur de $ -52 consommation aux Etats-Unis poursuivent leur
milliards car les exportations américaine seront baisse en décembre
fortement réduites par le ralentissement de l’économie Après avoir fortement reculé au mois de novembre à -
mondiale . 1,7% l’inflation aux Etats-Unis devrait poursuivre sa
baisse à -0,5% en décembre alors que la chute des prix
de l’essence continuera à faire reculer l’inflation à 0,6%
Mercredi 14 janvier, 08h50 : L’inflation poursuit sa sur un an. L’inflation sous jacente mesurée par l’indice
baisse en France au mois de décembre « core » (hors prix de l’énergie et de l’alimentation)
L’indice des prix à la consommation en France devrait légèrement augmenter à + 0,1% en novembre
bénéficiera fortement de la chute des prix du pétrole et mais baissera légèrement à +1,9% en glissement
poursuivra donc sa tendance baissière à - 0,2 % au annuel. .
mois de décembre pour atteindre 1.1% en glissement
annuel. Vendredi 16 janvier, 15h15 : La production
industrielle poursuit sa baisse en décembre
Après avoir baissé de 0,6% en novembre la production
Mercredi 14 janvier, 09h15 : Le produit intérieur brut
industrielle devrait baisser de 0,5% au mois de
Allemand devrait s’établir à 1 % en 2008
décembre aux Etats-Unis. La forte chute de la
Officiellement en récession depuis le troisième trimestre
demande mondiale, la chute de l’indice ISM
2008 l’Allemagne dont le modèle de croissance est basé
manufacturier américain , le ralentissement de la
sur les exportations , subit de plein fouet la chute de la
demande domestique américaine ainsi que la lourde
demande mondiale . La demande intérieure ne prenant
crise du secteur automobile expliquent largement la
par le relais de la chute des exportations, l’Allemagne
poursuite de la baisse de production industrielle
qui avait atteint 2,5% de croissance en 2007 chutera à
américaine . De fait le taux d’utilisation des capacités
1% en 2008 .
de production demeurera relativement stable au faible
niveau de 75% en décembre.
Mercredi 14 janvier,14h30 : Les ventes au détail
américaines encore en baisse en décembre
Vendredi 16 janvier, 16h00 : L’indice de confiance
Après cinq mois consécutifs de baisse un plus bas des consommateurs de l’Université du Michigan
atteint en octobre ( -2,9) , les ventes au détail devraient demeure faible en janvier.
demeurer très faibles au mois de décembre ( -1,0%). En poursuite de la baisse de
effet l’environnement économique se détériore encore Après avoir atteint un plus bas au mois de novembre à
aux Etats-Unis : l’accélération de la hausse du 55 ,3 et atteint 60.1 en décembre l’indice de confiance
chômage, la poursuite de la chute de l’immobilier, et le des consommateurs du Michigan demeurera à un faible
durcissement des conditions de crédit réduiront le niveau ( 60 ) au mois de janvier , les consommateurs
pouvoir d’achat des ménages américains. devant faire face à une forte détérioration de l’économie
dont tous les indicateurs sont dans le rouge .
Jeudi 15 janvier, 11h00 : L’inflation poursuit sa
baisse dans la zone euro en décembre Marc Touati et Jérôme Boué
L’inflation de la zone euro dont le niveau baisse en
glissement annuel depuis le mois d’août du fait de la

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Calendrier complet des statistiques et


évènements économiques de la semaine :

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Calendrier des publications et versements de dividendes

Résultats Dividendes Évènements

Annual Health Care conf at JP


lundi 12 janv Alcoa (AMC) / HeidelbergCement BBVA (€ 0,167)
Morgan

Tesco trading statement / Metro Auto analyst conf at Deutsche


mardi 13 janv
AG trading statement Bank (Detroit)

Xilinx (AMC) / Man Group / Casino British Land (GBp 9.375) / General Global Energy conf at
mercredi 14 janv
sales Dynamics ($0.35) Goldman Sachs

Carrefour sales / Accor sales /


HMV trading statement / SAB
Miller Trading statement / Rio
Real Estate outlook conf at
jeudi 15 janv Tinto production report / Intel / Solvay (€ 1.2)
Deutsche Bank
ASML (BMO) / Beiersdorf /
Bankinter / Genentech / Philip
Moris / Home Retail statement

Novartis / Bank of NY / JP Morgan


vendredi 16 janv
Chase / Merrill Lynch

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Chiffres de la semaine du 5 au 9 janvier

cours de clôture cours 12h30 % Chg


Indices % Chg Ytd
vendredi 2 janv vendredi 9 janv semaine
S&P 500 931,80 909,73 -2,37% 0,72%
DJ 600 204,46 208,86 2,15% 6,07%
Eurostoxx 50 2 536,47 2 515,15 -0,84% 2,60%
CAC 40 3 349,69 3 313,83 -1,07% 2,98%
DAX (XETRA) 4 973,07 4 886,95 -1,73% 1,60%
FTSE 100 4 561,79 4 490,62 -1,56% 1,27%
TOPIX 859,24 855,02 -0,49% -0,49%
NIKKEI 8 859,56 8 836,80 -0,26% -0,26%
BOVESPA - Brésil 40 244,22 41 990,55 4,34% 11,83%
MICEX - Russie 619,53 619,53 0,00% 0,00%
SENSEX - Inde 9 958,22 9 406,47 -5,54% -2,50%
SHANGAI Composite - Chine 1 820,81 1 904,86 4,62% 4,62%
HANG SENG - Hong Kong 15 042,81 14 377,44 -4,42% -0,07%

cours de clôture cours 12h30 % Chg


Matières premières % Chg Ytd
vendredi 2 janv vendredi 9 janv semaine
Or $/oz 875,4 852,93 -2,57% -3,30%
Brent $/b 47,78 44,13 -7,64% 5,68%

cours de clôture cours 12h30 % Chg


Devises % Chg Ytd
vendredi 2 janv vendredi 9 janv semaine
EUR/USD 1,3921 1,3691 -1,65% -2,01%
EUR/JPY 127,76 124,498 -2,55% 1,74%
EUR/GBP 0,95689 0,8975 -6,21% 6,01%
EUR/CHF 1,503 1,4970 -0,40% -0,27%
USD/JPY 91,83 90,94 -0,97% -0,32%
GBP/USD 1,4548 1,5256 4,87% 4,54%

cours de clôture cours 12h30


Taux
vendredi 2 janv vendredi 9 janv
USA
Directeurs (US Fed Funds) 0-0,25%
JJ 0,05% 0,05%
3 mois 0,08% 0,07%
10 ans 2,37% 2,42%
Zone euro
Directeurs (Refi) 2,50%
JJ 2,05% 2,00%
3 mois 1,73% 1,57%
10 ans (German Bund rate) 2,96% 3,08%
Japon
Directeurs (Overnight) 0,10%
3 mois 0,20% 0,19%
10 ans 1,17% 1,30%

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Synthèse sectorielle de la semaine


DJ Stoxx 600

Performances sectorielles sur les 5 derniers jours 09/01/09)

6
Aut&Prt

5 Hea Care

Fin Svcs

4
Cns&Mat

Pr &Ho Gd
3
Tech Banks
Oil&Gas
Trv&Lsr
2 Retail
Insur Bas Res
Indus Gd Telecom
Chem
1 Fd&Bvr

Util
0
DJ STOXX 600
Media
-1

Source : Bloomberg

Performances sectorielles depuis le début d’année (09/01/09)

14
Bas Res

12

Aut&Prt
10
Oil&Gas
Fin Svcs
8 Pr &Ho Gd
Cns&Mat
Banks Retail Hea Care
Trv&Lsr Tech
6 Indus Gd
Telecom
Chem Insur
4 Media Fd&Bvr
Util

0
DJ STOXX 600

Source : Bloomberg

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Performances 2008

Source : Bloomberg

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Rappel de nos prévisions macro-économiques et financières.

Croissance du PIB Inflation Taux de chômage


en volume en moyenne annuelle en moyenne annuelle
2006 2007 2008 2009 2006 2007 2008 2009 2006 2007 2008 2009
Etats-Unis 2,9 2,0 1,2 1,0 3,2 2,9 3,9 0,8 4,6 4,6 5,6 6,9
Japon 2,4 2,1 0,5 0,0 0,1 0,5 1,0 0,0 4,1 4,2 4,7 5,2
Euroland 2,8 2,7 1,0 0,3 2,2 2,1 3,3 1,0 7,9 7,4 7,4 8,1
Allemagne 2,9 2,5 1,0 0,3 1,8 2,1 3,3 0,9 10,8 9,0 8,0 8,4
France 2,2 1,9 0,9 0,3 1,9 1,6 2,9 0,9 9,0 8,4 7,8 8,2
Italie 1,9 1,7 0,0 0,0 2,2 2,2 3,2 1,3 6,8 6,2 6,8 7,8
Espagne 3,8 3,8 1,0 0,3 3,6 3,2 3,5 1,3 8,6 8,3 9,8 10,5
Royaume-Uni 2,8 3,1 1,0 0,2 2,3 2,3 3,3 1,1 5,5 5,4 5,6 6,7
Monde 5,1 5,0 3,3 2,8

Taux d'intérêt directeurs Taux d'intérêt des obligations d'Etat à 10 ans


09-janv à 3 mois à 6 mois à 1 an 9 janv* à 3 mois à 6 mois à 1 an
Etats-Unis 0-0,25 0-0,25 0,50 1,50 Etats-Unis 2,46 2,60 3,00 3,60
Euroland 2,50 1,50 1,50 1,75 Euroland 3,07 3,00 3,30 3,70
Royaume-Uni 1,50 1,00 1,00 1,50 Royaume-Uni 3,17 3,20 3,50 3,60
Japon 0,10 0,10 0,10 0,10 Japon 1,30 1,30 1,40 1,60

Taux de change Bourses internationales


9 janv* à 3 mois à 6 mois à 1 an 9 janv* à 3 mois à 6 mois à 1 an
EUR/USD 1,3520 1,30 1,20 1,20 Dow Jones 8 660 9 500 11 000 12 500
USD/JPY 90,9 95 110 115 Nikkei 8 837 9 000 10 000 10 500
EUR/JPY 122,8 123,5 132,0 138,0 Cac 40 3 320 3 500 4 000 4 700
EUR/GBP 0,89 0,90 0,85 0,83 Euro Stoxx 50 2 534 2 600 3 000 3 500

* Niveau à 15h45 (heure de Paris)

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Luis CAMEIRAO
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