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SOMMAIRE
Economie
Humeur :
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2008, une année inoubliable.
Quid de l’économie cette semaine ?
France : l’industrie plonge mais les ménages résistent 3
Etats-Unis : le chômage continue à monter
Les marchés :
6
L’euro, 10 ans déjà !
Les évènements à suivre du 12 au 16 janvier :
8
La BCE n’a plus le choix.
Performances 2008 13
Humeur :
2008, une année inoubliable…
Assurément, 2008 restera l’année de toutes les mauvaises surprises. Tout avait d’ailleurs « bien » commencé avec la
fameuse affaire Kerviel qui démontra qu’une des banques d’affaires les plus performantes au monde pouvait perdre cinq
milliards d’euros en quelques heures. Le tempo était donné : 2008 allait montrer que la finance mondiale, qui avait déjà
subi une première gifle en 2007 avec l’éclatement de la bulle des subprimes, était en train de perdre tous ses repères.
Ensuite, ce fût la flambée des cours du pétrole et de l’ensemble des matières premières qui mit le feu aux poudres,
démontrant par là même que les « meilleurs spécialistes » de la planète et l’ensemble des marchés pouvaient sans
vergogne et en dépit du bon sens prévoir à la fois une récession mondiale et un baril à 200 dollars…
Mais ce n’était pas tout, car même si elle fut organisée sans trop de dérapages, la faillite de Bear Stearns rappelait à
tous que disposer d’un passé glorieux et être une figure emblématique de la finance mondiale n’étaient en rien des gage
de pérennité. Quelques semaines plus tard, ce fut au tour de la BCE de plonger dans l’absurdité en augmentant ses taux
directeurs en pleine récession de la zone euro et alors que l’inflation qui prévalait à l’époque n’était aucunement le produit
d’une demande trop forte par rapport à l’offre et donc sur laquelle la politique monétaire n’avait pas de prise.
Mais le pic de cette année meurtrière n’était pas encore atteint. Pour ce faire, il a fallu attendre le 15 septembre et la
faillite non préparée de Lehman Brothers qui allait entraîner le monde dans sa crise financière la plus grave depuis 1929.
Enfin, cerise sur le gâteau et synthèse parfaite de cette année de mer… cenaires, l’affaire Madoff est venue rappeler que
même l’insoupçonnable devenait inévitable.
Bref, nous avons bien vécu une année historique. Dans ces conditions, faire le bilan de nos prévisions économiques et
financières pourrait paraître inutile. En effet, nous n’avons prévu ni Kerviel, ni Bear Stearns, ni la folie de la BCE, ni la
faillite de Lehman Brothers et encore mois le scandale Madoff. Mais était-ce possible ? Certainement pas. Pour autant, le
fait que tout le monde se soit trompé ne constitue pas une excuse et nous devons reconnaître que, de ce point de vue,
ainsi que sur le front des prévisions boursières, nous avons eu tort. Voilà pourquoi, par respect pour nos clients, il est
indispensable de continuer à jouer la transparence. C’est ce que je fais depuis une dizaine d’années, d’abord à la
Banque Populaire, puis avec ACDEFI et désormais avec Global Equities, je ne vais certainement pas m’arrêter parce que
nous vivons une crise grave. Bien au contraire.
Et ce d’autant qu’à l’exception des déboires financiers que nous venons d’évoquer, le bilan de nos prévisions 2008 est
même plutôt flatteur. En effet, nous avons été les premiers à annoncer l’avènement d’une récession dans la zone euro
pour 2008 et une croissance française inférieure à 1 %. Toujours dans l’Hexagone, nous avons été parmi les seuls à
annoncer un dérapage des comptes publics vers un déficit de 3 % du PIB et à prévoir le dégonflement de la bulle
immobilière que nous avions d’ailleurs été parmi les très rares à détecter il y a déjà deux ans et demi.
Parallèlement, nous avons été parmi les rares à anticiper que la croissance américaine serait supérieure à 1 % en
2008. Rappelons-nous qu’il y a un an, la plupart des prévisionnistes et notamment ceux du FMI annonçaient une
croissance américaine d’au mieux 0,5 %. Or, jusqu’à la faillite de Lehman Brothers, celle-ci avoisinait les 2 % et elle
dispose encore d’un acquis de 1,3 % à la fin du troisième trimestre.
De même, nous avons dû lutter pour affirmer, seuls contre tous, que le baril à 150 dollars n’avait pas de sens
économique et qu’il devrait baisser à partir de l’été 2008. Dans le prolongement de cette prévision, nous avons aussi crié
haut et fort que la remontée du taux refi de la BCE en juillet dernier était une absurdité. Nous profitons d’ailleurs de cette
occasion pour remercier les 12 500 signataires de la pétition stopTrichet.com à travers toute l’Europe.
En outre, au lendemain de la triste décision de la BCE, nous étions parmi les très rares à annoncer que l’inflation se
replierait nettement dans la zone euro et que la BCE serait finalement contrainte de baisser son taux refi. Si
l’exacerbation de la crise financière a évidemment obligé celle-ci à aller au-delà de nos prévisions, il ne faut pas oublier
que la récession eurolandaise a commencé dès le deuxième trimestre, puis s’est accélérée au troisième trimestre, avant
même la faillite de qui vous savez, confirmant par là même que la remontée du taux refi de juillet restera certainement
l’une des plus graves erreurs de politique monétaire des trente dernières années.
En ce qui concerne les pays émergents, nous n’avions certes pas anticipé que l’ampleur du ralentissement serait si
forte, mais nous avions annoncé que ceux-ci continueraient de représenter les deux tiers de la croissance mondiale et
que ceux d’Asie et d’Amérique Latine seraient les plus résistants au contraire des pays d’Europe de l’Est.
Enfin, lorsque l’euro valait 1,60 dollar et que de nombreux économistes le voyaient à 2, nous avons été parmi les très
rares à annoncer une baisse significative de ce dernier, avec un objectif de 1,35 dollar pour la fin 2008.
Mais au-delà de la satisfaction que peut nous procurer ce bilan favorable, nous voulons surtout souligner que ce
dernier rappelle que nous ne sommes pas des devins et que nous devons faire nos prévisions en toute humilité et sur la
base des fondamentaux économiques. Bien sûr, cette stratégie ne peut pas nous permettre d’avoir toujours raison mais
au moins elle nous permet de défendre nos prévisions avec objectivité et en toute indépendance. Espérons donc que
grâce à cette méthode, notre bilan 2009 sera encore meilleur que celui de 2008. Et ce d’autant que si, il y a un an, nous
avons été les premiers à annoncer la récession en Europe, nous sommes aujourd’hui parmi les rares à anticiper une
reprise dès l’été aux Etats-Unis et à partir de l’automne de ce côté-ci de l’Atlantique. Après une année 2008 de toutes les
mauvaises surprises, 2009 pourrait donc bien devenir celle de toutes les bonnes surprises.
Marc Touati
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L’industrie plonge au quatrième trimestre Parallèlement, l’indice d’opportunité de faire des achats
importants s’est redressé de deux points en décembre. Et,
Catastrophique! Telle est malheureusement la réalité de
même si avec un niveau de – 36, il demeure très bas, il
l'industrie française. En effet, après déjà trois trimestres
s’agit de sa plus forte hausse enregistrée depuis janvier
de récession et une chute de 3,7 % en octobre, la
2007.
production industrielle a encore plongé de 2,4 % en
novembre. Son glissement annuel atteint ainsi - 9 %, un A la veille du début des soldes, cette évolution est
plus bas depuis historique depuis que la série a été créée évidemment de bon augure : même si l’euphorie ne sera
en 1981. pas au rendez-vous, les soldes d’hiver constitueront bien
un succès commercial.
Parallèlement, sur octobre-novembre, la production
industrielle enregistre un écroulement de 5,5 % par D’où une question simple : comment cela est-il possible
rapport à la moyenne du troisième trimestre. dans un contexte aussi morose ? La réponse est tout
aussi simple : la baisse des prix énergétiques et des
Mais ce n'est pas tout, car même s'il enregistre une
matières alimentaires permet aux ménages de réallouer
légère baisse sur un mois, le déficit extérieur français
leurs dépenses vers la consommation de biens
reste abyssal, à 6,2 milliards d'euros. Et ce en dépit de la
manufacturés.
baisse des cours du baril, confirmant par la même que le
déficit extérieur français est avant tout structurel. D’ailleurs, l’enquête de l’INSEE est formelle : les
ménages déclarent qu’ils perçoivent une réduction forte de
Sur douze mois, celui-ci a d'ailleurs atteint un nouveau
l’inflation passée et à venir. D’où la constitution d’une
record historique à 57,482 milliards d'euros. Ainsi, la barre
marge de manœuvre non négligeable pour ne pas
des 60 milliards devrait être atteinte dans les tous
sombrer dans le pessimisme noir et surtout pour continuer
prochains mois.
de consommer.
Dans ces conditions et même si la consommation
On l’oublie souvent, mais le quotidien des ménages
résiste, la baisse du PIB français au quatrième trimestre
n’est pas fait d’évolutions boursières ou d’annonce de plan
pourrait avoisiner les - 0,8 %. A l'instar de la zone euro et
de relance, ce qui compte avant tout pour les particuliers
de l'ensemble de l'Europe occidentale, la France est donc
réside dans l’évolution des prix des biens qu’ils achètent
bien en train de vivre sa crise économique la plus grave
au quotidien.
depuis l'après-guerre.
Autrement dit, de la même façon que la flambée des prix
Une simple question se pose alors : la politique
énergétiques et alimentaires avait freiné massivement
économique (budgétaire et monétaire) sera-t-elle à la
leurs dépenses de produits manufacturés, la chute de ces
hauteur pour éviter le plongeon en déflation ?
même prix devrait désormais inverser la vapeur.
Le seul hic réside cependant dans l’évolution du
Les ménages français font de la résistance chômage. Car, si ce dernier augmente trop, comme le
craignent d’ailleurs les ménages interrogés par l’INSEE,
Pour autant, en dépit des craintes généralisées de
les effets positifs de la baisse des prix des matières
récession mondiale et hexagonale, les ménages français premières risquent d’être absorbés.
refusent de céder au pessimisme.
Voilà pourquoi, il est indispensable que le policy mix
Certes, après avoir regagné trois points en novembre,
français et eurolandais soit le plus accommodant possible,
l’indice de confiance de ces derniers calculé par l’INSEE tout en maintenant évidemment une certaine efficacité de
en a reperdu un en décembre. De même, avec un niveau la dépense publique, car si cette dernière est gaspillée, le
de - 44, il reste proche de son plus bas historique de juillet
retour de bâton risque de coûter très cher.
dernier. Néanmoins, par rapport à ce plancher, il demeure
supérieur de trois points. Ce qui, dans le contexte actuel En conclusion, à l’instar des ménages français, nous
de déprime aggravée, peut être perçu comme un gage de refusons de sombrer dans le catastrophisme : la
résistance. consommation devrait effectivement continuer de résister
pendant les soldes d’hiver, connaître ensuite une
D’ailleurs, si les Français sont toujours très inquiets traversée du désert jusqu’aux soldes d’été, avant de
quant à l’évolution passée et future du niveau de vie en retrouver une dynamique plus pérenne pour la fin 2009.
France, la perception de leur situation financière
personnelle se stabilise et reste donc en retrait par rapport
aux sommets d’inquiétude atteints en la matière en juillet
Marc Touati
et octobre derniers.
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Les Marchés :
L’euro, dix ans déjà !
2008, avec l’augmentation du taux refi en pleine récession
Le dixième anniversaire de la création de la monnaie
eurolandaise.
unique n’a pas donné lieu à des cérémonies
particulièrement remarquables et encore moins à une En outre, en 2005 et 2006, alors que la croissance ne
liesse populaire. faisait que rattraper timidement sa faiblesse passée, la
BCE n’a pas tardé à remonter ses taux directeurs,
Et pour cause : la zone euro est en train de vivre sa
étouffant dans l’œuf les chances de la zone euro de
première grave récession depuis sa création.
dépasser durablement les 3 % de croissance.
Certes, si l’euro n’était pas là, la situation aurait été
Deuxièmement, les dirigeants politiques eurolandais ont
certainement encore plus grave dans certains pays. A
été incapables de finaliser la zone euro. Ainsi, ils ont
commencer par la France. En effet, le franc aurait été
oublié d’engager une harmonisation des conditions
attaqué, ce qui aurait contraint la Banque de France à
fiscales et réglementaires, ainsi que l’homogénéisation
augmenter fortement ses taux directeurs, réduisant par
des marchés du travail.
là même la croissance hexagonale. Dans le même
temps, l’Italie aurait dévalué massivement la lire, ce qui De même, ils n’ont pas été capables de doter la zone
aurait réduit la compétitivité des produits français et les euro d’une véritable politique budgétaire à même de faire
exportations avec, aggravant encore la situation le pendant à l’orthodoxie monétariste de la BCE et d’éviter
économique globale. les chocs asymétriques.
Pour autant, la création de l’euro n’a absolument pas Il faut dire que tant que le Royaume-Uni ne sera pas
permis à l’Euroland d’éviter les affres de la crise dans la zone euro, la formation d’un budget eurolandais
financière et encore moins la récession. D’ailleurs, cette digne de ce nom est impossible. Et là aussi, les dirigeants
dernière a commencé dès le deuxième trimestre 2008, eurolandais ont été incapables de convaincre le Royaume-
donc bien avant la faillite de Lehman Brothers. Uni de rejoindre l’UEM comme cela était pourtant prévu en
1999 et ce au plus tard pour 2005…
En outre, il ne faut pas oublier que, depuis 1999, la
croissance de la zone euro n’a été que de 2 % en D’ailleurs, alors que la Perfide Albion connaît
moyenne annuelle et de seulement 1,6 % de 2002 à actuellement sa première récession depuis 1992, aucune
2008. voix ne s’élève outre-Manche pour demander l’adhésion à
l’UEM. Et pour cause, c’est justement parce que le
Une croissance de plus en plus molle.
Royaume-Uni n’est pas dans la zone euro qu’il va pouvoir
5
a/a, % sortir plus vite de la crise, grâce à la forte baisse des taux
4,5
115
directeurs de la BoE, à la baisse de la livre sterling et à un
4 plan de relance budgétaire exceptionnellement ambitieux.
3,5
Autrement dit, le Royaume-Uni n’est pas près d’entrer
3 105
2,5 dans l’euro…
2
1,5
T3 08
95 Troisièmement, l’UEM a été incapable de piloter
1 l’évolution de l’euro, notamment face au dollar et n’a pas
0,5
85 réussi à imposer ce dernier comme monnaie de réserve
0
-0,5
internationale susceptible de remplacer le dollar.
-1
-1,5
75 De ce point de vue là, l’euro/dollar a été une excellente
-2 Dec arme pour soutenir la croissance… américaine.
-2,5 65
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 L’euro au service des Etats-Unis.
PIB eurolandais - G -
Indice de sentiment économique dans la zone euro (CE) - D -
1,7
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Il faut donc se rendre à l’évidence : si la création de Il n’en pas fallu plus pour alimenter les spéculations sur
l’euro est une réussite technique, elle n’est en rien une une possible explosion de la zone euro, avec la sortie d’au
réussite économique. Et ce d’autant que la zone euro moins un ou deux pays de cette dernière.
paraît extrêmement mal préparée pour traverser sa
Evidemment, un tel scénario paraît peu probable
première grande récession. La prophétie de Milton
notamment parce qu’il représenterait des coûts
Friedman selon laquelle l’UEM ne survivrait pas à sa
organisationnels et économiques (en matière de hausse
première récession retentit alors dans tous les esprits.
des taux d’intérêt) considérables.
Les marchés en sont d’ailleurs de plus en plus
Néanmoins, il faut aussi reconnaître qu’il existe un
conscients. En effet, les différentiels de taux d’intérêt
mobile crédible à de telles sorties : car pour les pays en
entre les obligations d’Etat de la Grèce, de l’Italie, de
question, cela reviendrait à pouvoir dévaluer massivement
l’Espagne et même de la France vis-à-vis de
leur monnaie et avec elle leur dette publique.
l’Allemagne ne cessent de se creuser.
Or, si un pays ose franchir le Rubicon, il est clair que la
Un creusement très inquiétant des spreads de taux.
pérennisation de la zone euro deviendra de plus en plus
1,6 problématique.
1,4 Autrement dit, même si cela n’est pas souhaitable, il
1,2 nous faut reconnaître que l’euro ne fêtera peut-être jamais
1 son vingtième anniversaire...
0,8
0,6
0,4
Marc Touati
0,2
0
-0,2
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Spread Italie Spread Espagne
Spread Irlande Spread France
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Xilinx (AMC) / Man Group / Casino British Land (GBp 9.375) / General Global Energy conf at
mercredi 14 janv
sales Dynamics ($0.35) Goldman Sachs
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Source : Bloomberg
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DJ STOXX 600
Source : Bloomberg
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Performances 2008
Source : Bloomberg
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