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Au Laboratoire Matière et Systèmes Complexes

Université Paris Diderot, Paris 7

Du 2 au 8 février 2009
1
Remerciements :

A Mr Fournier pour son accueil, ses


encouragements et ses conseils, ainsi
que messieurs : Durant, Dimeguillot,
Pucci, Berteloot, Courrech du
Pont, Barsuglia, Auger, Robert,
pour le temps qu’ils m’ont consacré et
leur participation au plaisir de cette
passionnante semaine.
Sans oublier Mme Micheline
Lendower, ma professeur de solfège,
qui m’a mise en contact avec Mr
Fournier.

2
Sommaire
Page

I. Présentation de l’entreprise……………………………. 4
A) Aperçu général……………………………………… 4
B) Fiche Détaillée……………………………………… 5

II. Contenu du stage……………………………………...... 6

III. Expériences…………………………………………….. 6
A) Laboratoire Matière et Systèmes Complexes……..... 7
− Le Physarum (Mr Durant et son stagiaire)……..... 7
− Vers et bactéries (Mr Dimeguillot)…………..…… 9
− La goutte d’huile (Mr Pucci)…………………..... 10
− La goute qui sèche (Mr Berteloot)…………..…… 11
− Histoire de sables (Mr Courrech du Pont)….. 13
− Article sur la cellule biologique (Mr Fournier)…. 14
B) Laboratoire Astroparticule et Cosmologie……….... 16
− Projet Virgo, l’interféromètre terrestre………..…. 17
− Projet Lisa, l’interféromètre spatial……...………. 21
C) L’AG……………………………………….……….. 22
IV. Calculs…………………………………………..….…… 23
A) Mathematica………………………………...….….. 23
B) Cellule biologique: premiers calculs ………….…… 23
C) Cellule biologique: calculs suivants………...….….. 26
D) Ressorts, encore et encore…………………...….…. 29

V. Opinions personnelles……………………………….…. 32

VI. Sources, liens internet et sommaire de la vidéo..……. 34

Epilogue………………………………………………...….. 35

Ce logo renvoie à la vidéo jointe.


Le sommaire de cette vidéo est
présenté en page 34

3
I. Présentation de l’entreprise
A) Aperçu général
J’ai effectué mon stage en entreprise au sein du Laboratoire Matière et
Systèmes Complexes (MSC) rattaché à l’UFR de physique de
l’Université Paris 7 sous la direction de Jean-Baptiste Fournier.
M. Fournier exerce le métier d’enseignant-chercheur et m’a fait découvrir
ses activités ainsi que celles d’autres chercheurs en physique
(notamment du laboratoire d’AstroParticule et Cosmologie(APC).
L’Université « Paris Diderot » est située 5 rue Thomas Mann, dans le 13e
arrondissement.

Bâtiment « Condorcet »
qui héberge plusieurs
laboratoires, dont MSC.

Coordonnées :
Université Paris Diderot -
Paris 7
U.F.R. Physique
(Laboratoire MSC)
Bâtiment Condorcet
(10, rue Alice Domon et
Léonie Duquet)
http://www.univ-paris-
diderot.fr/

Les différents
bâtiments de
l’université dans
le nouveau
quartier Paris
Rive Gauche

L’Université Paris-Diderot accueille 26000 étudiants, répartis dans 5


grands domaines de formation et de recherche:
- Arts, Lettres, Langues
- Droit, Economie, Gestion
- Sciences humaines et sociales
- Sciences, technologie
- Médecine, Odontologie 4
B) Fiche Détaillée
Structure

Le domaine « Sciences » de l’université Paris Diderot regroupe plusieurs U.F.R:

− U.F.R. de Physique
− U.F.R. des Sciences du Vivant
− U.F.R. de Chimie
− U.F.R. d'Informatique
− U.F.R. de Mathématiques
− U.F.R. de Sciences de la Terre, de l'Environnement et des Planètes (S.T.E.P.)
− IUP Génie de l'Environnement

L’UFR de Physique est constitué de 3 laboratoires (à Paris-Diderot) :


− Matière et Systèmes Complexes (MSC)
− AstroParticule et Cosmologie (APC)
− Matériaux et Phénomènes Quantiques (MPQ)

Taille et classification de la structure :

Les laboratoires MSC et APC comptent chacun environ une centaine de personnes
(chercheurs, enseignants chercheurs, ingénieurs, théoriciens…)

Ces laboratoires appartiennent au secteur public (les chercheurs sont des


fonctionnaires de l’Etat)

Activités des laboratoires Matière et Systèmes Complexes (MSC) et AstroParticule et


Cosmologie(APC),
La particularité de cette l’UFR de Physique est de ne pas faire de différence entre la
physique fondamentale et la physique appliquée, en rapprochant physique et biologie.
Laboratoire Matière et Systèmes Complexes (MSC)
Les membres du laboratoire font des recherches dans 3 grands domaines :
− Milieux complexes (expériences sur les polymères, voir Physarum p.7, sur
les cristaux liquides, voir La Goutte d’huile qui rebondit p.10 ...)
− Interface Physique-biologie-médecine (expérience sur les vers et sangsues,
voir p. 9...) .
− Physique non-linéaire et systèmes dynamiques
Laboratoire AstroParticule et Cosmologie (APC)
Les différentes équipes de APC travaillent sur l’infiniment grand et l’infiniment
petit. Ils effectuent des recherches dans 3 domaines : la cosmologie et la
gravitation, l’astrophysique des hautes énergies, les neutrinos.

Historique :

1970 : création de l’université Paris 7, dans le cadre de la partition de l’université de


Paris suite aux événements de 1968.
1994 : Paris 7 prend le nom de Denis Diderot, pour rendre hommage à l’ambition des
encyclopédistes.
2007 : Paris Diderot quitte Jussieu pour aller s’installer sur le site de Paris Rive
Gauche, notamment dans les anciens moulins et la Halle aux farines.

5
II. Contenu du stage

Ma semaine de stage s’est principalement déroulée dans le


laboratoire « Matières et Systèmes Complexes », dit « MSC »
dirigé par Mr Dimeguillot, où travaille mon tuteur de stage,
Mr Fournier, puis dans le laboratoire « AstroParticule et
cosmologie » (APC) où j’ai passé une demi-journée.

Les laboratoires de l’Université sont indépendants les uns des autres, certains
collaborent avec le CNRS ou avec d’autres labos étrangers…

Dans ces laboratoires travaillent majoritairement des chercheurs et des enseignants-


chercheurs (« expérimentateurs » et « théoriciens », épaulés par des étudiants en stage
ou des doctorants ).

J’ai observé à MSC le travail de Mr Fournier qui effectue des travaux théoriques (voir
partie Calculs, p. 23) et d’expérimentateurs qui réalisent ce qu’ils appellent de
« petites » expériences, en comparaison des « gros projets » de APC.

Mon stage a consisté à :


− observer des expériences sur lesquelles travaillent les chercheurs pour
comprendre des phénomènes naturels ou des observations spontanées ;
− découvrir les démarches d’un théoricien pour élaborer des théories à partir des
expériences (voir partie Calculs, p. 23)

Les expériences que je vais vous décrire sont celles que j’ai pu observer. J’ai sélectionné
celles qui me semblaient les plus intéressantes et que je peux réexpliquer parce que j’en
ai compris l’essentiel !

6
III. Expériences

A) Laboratoire Matières et Systèmes Complexes

Les membres du laboratoire font des recherches dans 3 grands domaines : Milieux
complexes, Interface Physique-biologie-médecine, Physique non-linéaire et systèmes
dynamiques (voir pour plus de précisions : http://www.msc.univ-paris7.fr/GrandPublic/ )
A partir de ces expériences, les chercheurs essaient de donner des explications à leurs
observations.

Le Physarum (Mr Durant et son stagiaire)


Le « Physarum polycephalum »,
Physarum de son petit nom, est un
polymère, un « champignon-animal » (à
cheval entre les deux) que l’on peut
trouver dans nos forêts (image de droite).
C’est un être unicellulaire, qui ressemble
à une mousse mais ne fait pas parti de la
famille des champignons car … il se
déplace !
Le physarum est en effet constitué d’une
seule cellule et de millions de noyaux. Il
s’organise en ramifications, différenciées
familièrement sous le nom de « voies
principales » (les plus grosses) et « voies
secondaires » possédant à leur extrémité
Le Physarum dans la nature. des petites « têtes » (voir photos ci-
dessous), qui recherchent de la
nourriture.

Voies secondaires

Le physarum de déplace ci-dessus


vers la droite
Têtes

Voie principale
7
« Mais, comment le physarum se déplace-t-il ? »
Un morceau de son corps naît à chaque instant alors qu’un autre meurt.
Il commence par supprimer les voies secondaires de son « arrière train » (partie
opposée à celle des têtes) puis laisse s’éteindre les voies principales. Il est « commandé »
par ses têtes, qui recherchent la nourriture et fabriquent de nouvelles ramifications
tandis que celles devenues inutiles (à l’arrière) disparaissent.

Voici un physarum cultivé en


laboratoire. Il vit sur un Gel
d’Agar (voir p.9) et est nourri avec
des flocons d’avoine.

Sur l’image de gauche, on peut


différencier une partie du physarum qui
meurt. L’image du dessous montre une
autre partie du corps du physarum qui,
elle est en « pleine forme » (elle recouvre
ici un flocon d’avoine et le mange).

NB: les 2 photographies sont des zooms


de l’image haut-dessus.

Voit-on un physarum se déplacer ?


Oui, en quelques heures aussi bien dans
la nature qu’en laboratoire, on aperçoit
déjà un déplacement, qui devient
évident au bout d’une journée.

8
Vers et Bactéries (Mr Dimeguillot)

Mr Dimeguillot, le directeur du laboratoire, coordonne les différentes équipes, veille à la


bonne entente entre les personnes, à la sécurité, gère les crédits… Mais il est aussi
enseignant-chercheur et travaille sur la « nage des animaux » (qui ne possèdent pas de
nageoires).
Il a à sa disposition pour ses recherches des sangsues et des petits vers (élevés sur un
gel d’Agar et qui se nourrissent de bactéries), que j’ai pu observer à la loupe
binoculaire…

Sangsues

A ma demande, Mr Dimeguillot
m’a également montré des E-
coli, qui sont des bactéries
intestinales (les seules « en
stock » au labo) très faciles à
obtenir par rapport à d’autres
êtres vivants nécessaires aux
expériences.

Image de gauche : Bactérie E-coli,


grossissement x 15 000 (taille réelle
environ 2µm).

Deux salles d’expériences de MSC

Qu’est ce que le « gel d’Agar » ?


Le gel d’Agar est un gélifiant alimentaire à
base d’algues marines… particulièrement
utilisé pour cuisiner des confitures !
(étiquette d’un paquets d’« Agar-agar » du
commerce, sur l’image de gauche)

9
La Goutte d’Huile (Mr Pucci)

Une autre expérience que j’ai pu


observer : celle de « la goutte d’huile qui
rebondit ». Elle consiste à faire vibrer un
récipient d’huile avec une fréquence
définie. On dépose ensuite une petite
goutte d’huile à sa surface; au lieu de
disparaître pour se mélanger avec le
reste d’huile (qui vibre donc) cette
dernière rebondit. Et si la fréquence
est suffisamment grande, elle se
déplace !
Mais attention, deux gouttes d’huile sur
le même chemin… se mettent à tourner
l’une autour de l’autre ! (on appelle ces
formations des « cristaux liquides »,
sachant que une, deux, trois, dix gouttes
peuvent tourner toutes ensemble …)
Pourquoi ? Mystère...

Dans l’ordre chronologique sur la


photo du haut (a,b,c), on voit la
goutte qui rebondit…A gauche:on
voit en b la formation de cristaux,
appelés « cristaux liquides »...
Je n’ai malheureusement pas pu
prendre de vidéos…

Mais, pourquoi la goutte d’huile ne se mélange-t-elle pas au reste d’huile ?


Lorsque la goutte d’huile retombe dans le bac, il se forme une poche d’air
« incassable » car l’huile du bac vibre (monte, descend, monte, descend), la
goutte qui « arrive » en même temps que le bac d’huile est à son plus haut est
donc renvoyée, et le phénomène se répète,… jusqu’à ce qu’on arrête les
vibrations !
Peut-elle se déplacer ?
Eh bien oui, car la goutte d’huile en « tombant » forme une onde (comme un
caillou que l’on jette dans l’eau). Or, si en retombant elle atterrit sur la crête de
son onde, elle est propulsée vers l’avant… et se déplace !
10
La Goutte qui sèche (Mr Bartheloot)

Avez-vous déjà vu la trace laissée par du café qui s’ait évaporé ? (Oui, vous aviez oublié
de nettoyer la table de la cuisine après le petit déjeuner !).
Vous avez donc pu observer que le bord de la tache formée était plus foncé que le
centre… Comme si les particules de café s’étaient accumulées à la frontière… Et oui,
vous aviez raison, c’est exactement ça : tandis que l’eau s’évaporait, les molécules
« café » se sont entassées sur les bords, formant comme des petites montagnes tout
autour de la tache… (et maintenant, il ne reste plus qu’à sortir l’éponge et gratter…
avec du savon… Savez-vous pourquoi on utilise du savon ? Non ? Alors rendez-vous à
l’épilogue...)
Revenons à l’expérience… « la goutte qui sèche » utilise le même principe que notre
café : on observe l’évaporation d’une goutte d’eau (20 minutes… !), à la loupe
binoculaire, à laquelle on a ajouté des billes de silice (verre) pour remplacer nos
molécules « café »… En images :
Partie évaporée
(« traces de café »)

EAU + SILICE

Bord de la goutte.

« La goutte qui sèche »

11
Mais que se passe-t-il ?
On observe en effet que les billes de verre
s’organisent en quadrillages.

Les traits noirs à gauche sont des cassures : une


fois toute l’eau évaporée, la pression devient trop
forte au bord de notre ancienne goutte, les bords
se soulèvent, formant une sorte de petit bol, que
l’on aperçoit même à l’œil nu, puis se fissurent.
Les « petites boules » sont des poches d’air
emprisonnées.

Où sont fabriquées les billes de verre ?


Les billes de verre utilisées sont en fait employées dans les industries
automobiles, pour polir des pièces, comme les moteurs par exemple. Lors de
l’expérience, Mr Bartheloot a utilisé une de ses 3 bouteilles de concentration
2,5 mg pour 100 ml d’eau… Gentiment offerte, par une usine de voitures.
Pour l’anecdote, le procédé de fabrication est très compliqué, on utilise des
photons, ou des neutrons, je ne sais plus (!) ; Mr Bartheloot a déjà essayé d’en
fabriquer… sans succès !

Faire sécher des gouttes d’eau-verre, quelle idée !


Il s’agit en réalité d’un projet financé par l’Armée. On pense pouvoir (après
des années de recherches, tout de même) créer des filtres à l’aide de cette
technique permettant d’arrêter … des lasers ! Un labo américain travaille
également sur ces filtres, mais selon Mr Bartheloot « il n’y a pas de
concurrence… les soldats ne combattent pas encore avec des fusils-lasers ! ».

12
Histoire de Sables (Mr Courrech du Pont)

Une petite équipe de MSC étudie des dunes de sable… de 5 cm ! Ils ont en effet créé une
manipulation permettant d’observer les déplacements de leurs « bébés barkhanes ».
(voir vidéo). Il faut savoir que certaines dunes atteignent 500m de hauteur ! D’où
l’intérêt d’en avoir des toutes petites, à portée de main.

Une barkhane est une dune de sable en forme de croissant. C’est le vent qui lui donne
cette forme arrondie, et emporte les grains de sables du sommet de la dune « en
avant » (dans le sens du vent), résultat la dune se déplace, de quelques cm par an, dans
la nature !
Un ordinateur prend régulièrement des photos (c’est pourquoi l’expérience est dans une
sorte de chambre noire), ce qui permettra de faire un film.

Nous savons donc que les dunes de sable se déplacent, dans le désert, en fonction du
vent. Dans le Sahara (pour l’exemple, le sable que j’ai observé vient du Maroc), il y a
des lacs de sel (étendues de sel, on pourrait aussi dire des « champs » de sel). Or, si une
dune de sable « passe » sur un de ces lacs de sel… le sable chante.
Pourquoi ? « Et bien on ne sait pas très bien... » vous-répondrait Mr Courrech...

Dunes, Sable qui chante

13
Article sur la cellule biologique (Mr Fournier)

Mr Fournier enseigne à l’Université Paris 7 et est responsable du Master « Physique


théorique des Systèmes Complexes ». Il a récemment écrit un article (voir doc joint, en
anglais, puisque la grande majorité des articles sont destinés à des revues anglo-
saxonnes) sur les cellules biologiques.

Une expérience a montré que lorsque l’on modifie une partie de l’environnement (dans
l’expérience, c’est le l’eau) de la cellule (on injecte grâce à une pipette de la soude), celle-
ci se déforme et éjecte un tube.

Le travail de Mr Fournier a consisté à expliquer le « pourquoi » avec l’aide de calculs. Je


ne peux rentrer dans les détails car c’est très compliqué et je risque de faire de grosses
erreurs mais vous en aurez une petit aperçu dans la partie Calculs, p. 23.

Membrane lipidique

Une « cellule biologique » ? Qu’est ce que


EAU EAU
c’est ?
C’est une partie de cellule (comme une
poche) dont la paroi est une bicouche
(appelée membrane biologique ou 1µm
lipidique, ou encore bicouche lipidique) de Schéma type de la cellule biologique utilisée pour
l’ordre de 1µm. l’expérience. Voir page suivante.

14
Schéma 1

EAU EAU EAU


Zoom

Cellule biologique EAU

Bicouche lipidique

Schéma 2

Partie fortement attirée par l’eau.

Partie peu attirée par l’eau (gras)

Voici la molécule « lipide » qui


compose la bicouche lipidique.

Notre cellule biologique est donc composée de 2 couches


qui s’organisent en une seule bicouche, du fait de la présence d’eau à
l’intérieur et à l’extérieur de la cellule (voir schéma 1). Dans l’expérience, on
modifie la partie extérieure de la cellule (voir Schéma 3)

Schéma 3
EAU

EAU Soude {pipette}

EAU
Cellule biologique

Pour voir la réaction de la cellule :

Cellule biologique

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B) Laboratoire AstroParticules et Cosmalogie (APC)

Je n’ai passé qu’une demi-journée à APC mais elle a réussi à me séduire. Les
différentes équipes de APC travaillent sur l’infiniment grand et l’infiniment
petit, leurs recherches sont centrées sur 3 thèmes: la cosmologie et la
gravitation, l’astrophysique des hautes énergies, les neutrinos. Après une
présentation rapide (une heure et demie !) de l’activité générale de APC (voir
vidéo), j’ai rencontré deux membres de projets visant à repérer les ondes
gravitationnelles: les projets VIRGO et LISA.

Que sont les ondes gravitationnelles ?


Je vais essayer d’expliquer de mon mieux ce que sont
les ondes gravitationnelles (en tout cas ce que j’en ai
compris…)
Lorsque, par exemple, une supernova explose (mort
d’une étoile massive), l’espace temps (d’Einstein,
décrit dans la Relativité Générale) est déformé sous
forme d’ondes, appelées ondes gravitationnelles (on
dit aussi les fluctuations de la courbe de l’espace
temps). Pour reprendre l’exemple de Mr Auger,
chercheur à APC, imaginons un lac, paisible. Si on
jette un caillou au milieu de ce lac, on verra
apparaitre des ondes (idem pour les gouttes d’huile,
décrites précédemment). Maintenant, posons un petit
bateau de papier, sur notre lac, et jetons un caillou.
Des ondes se forment ; en entrant en contact avec
notre bateau, celui-ci va se mettre à tanguer. Représentation d’ondes gravitationnelles,
Maintenant, remplaçons notre bateau par la Terre, le provoquées par 2 étoiles orbitant l’une autour de
caillou par une grosse explosion et le lac par l’espace. l’autre.
Les ondes produites par l’explosion deviennent des
ondes gravitationnelles. Elles sont en réalité
produites par les mouvements d’objets massifs, LUS
P
étoiles (voir photo de droite), trous noirs, etc... EN Il existe deux types de détecteurs
Le seul « couic » : personne n’en a jamais détecté (« le terrestres :
premier qui les trouve aura le prix Nobel ! » a-t-on
répondu à ma question). Plusieurs détecteurs 1. Les interféromètres à laser où la
(terrestres, en opposition par exemple au projet distance parcourue par la lumière
spatial LISA) ont été construits dans cette idée : le du laser est très longue, tels que
détecteur germano-britannique GEO, l’ensemble de VIRGO (décrit pages suivantes, 3
détecteurs américains LIGO, le détecteur franco- kms), GEO (600 m, à Hanovre,
italien VIRGO, l’australien ACIGA... Mais c’est Allemagne/Grande-Bretagne),
grâce à la collaboration internationale et à d’autres LIGO (4 km, Hanford et
détecteurs en construction, (TAMA, Japon) que l’on Livingston, USA), TAMA (300 m,
Japon), et ACIGA (Australie). La
pourra détecter les fameuses ondes...
précision atteinte est de l'ordre de
la taille d'un atome.

2. les détecteurs à résonance qui


utilisent des barres de forte
16 masse
à très basse température, comme
EXPLORER et NAUTILUS.
Projet Virgo, l’interféromètre terrestre

J’ai été accueillie par Mr Barsuglia, qui travaille sur le projet VIRGO (on dit le
« projet », même s’il est déjà terminé !).
VIRGO est un détecteur d’ondes gravitationnelles franco-italien, projet du CNRS et de
l’INFN (Italie), situé à proximité de Pise et réalisé avec l’aide de onze laboratoires et
instituts internationnaux. Il est constitué de 2 bras de 3 kms de long. Voici le principe
(simplifié) de détection de l’interféromètre : (pardonnez mes schémas qui ne sont pas
toujours très réalistes).

ms
3k
G O—
V IR
de
as
Br

3 miroirs

LASER

Schéma 1: le dispositif

17
LASER

Schéma 2: On en voie un rayon laser sur le premier


miroir

LASER

Schéma 3: le miroir central sépare le laser en 2 faisceaux identiques et les envoie sur les
2 autres miroirs.

18
LASER

Schéma 4: à leur tour, les miroirs « n°2 » renvoient les faisceaux laser sur le premier
miroir. ..

LASER

Schéma 5: ...qui les « recollent » en un seul faisceau.

Voilà le principe. Or, maintenant, imaginons qu’une onde gravitationnelle soit passée
par là entre temps...

19
LASER

L’onde a « allongé » un des


deux bras (de moins d’un
mm)

LASER

LASER
20
LASER

Les 2 faisceaux restent séparés car l’un est arrivé avant l’autre… Grâce à des capteurs
très puissants, on sait ainsi qu’une onde gravitationnelle est passée...

Projet LISA, l’interféromètre spatial

21
Vue d’artiste
« Un des avantages de LISA est d’être situé dans l’espace, on n’a donc pas besoin de
créer un « grand vide », comme pour VIRGO. » En effet, pour que les faisceaux lasers de
VIRGO restent les plus « naturels » possible, il faut créer un vide artificiel. LISA, lui,
sera entouré du vide « naturel » de l’espace. Le principe est à peu près le même que
pour VIRGO : 3 plates formes constituées de miroirs qui s’envoient des rayons lasers
(voir image ci-dessous), et calculent par la même occasion leur position, orbitant autour

Un autre avantage de LISA est d’être


« autonome ». En effet, si VIRGO n’est pas sur
le passage d’une onde (du fait que la Terre
tourne) et bien, il ne la voit pas ! LISA lui,
pourra la détecter grâce à ses trois capteurs…
Petite précision: les « bras rouges » que l’on voit
sur l’image de gauche ne sont pas réels, ils
symbolisent juste le passage du rayon laser :
encore une fois, LISA n’a pas besoin de gros
tuyaux, comme VIRGO (pour créer du vide), les
lasers se déplaçant dans le vide.

Je me dis, « c’est génial LISA ! Quand est ce qu’il sera envoyé ? » « Eh, bien, me sourit
tristement Mr Auger, vers 2018-2020... » (Projet VIRGO, début de construction dans les
années 1990-1993, entrée en service : 2007) « Et en attendant, vous allez me dire*, que
font les gens comme moi ? reprend-t-il, ils inventent et s’envoient des messages entre
eux comme ceux que l’on recevra de LISA, pour vérifier qu’on saura les décrypter… »

Vous avez compris l’inconvénient de APC, « Là bas, ils travaillent sur des gros projets
(15 à 20 ans de réalisation !). Cela peut paraitre plus attirant de l’extérieur, mais c’est
moins rigolo dans la vie de tous les jours » (réaction de Mr Fournier et de son collègue
Mr Durant, me décrivant APC, sous-entendu, c’est plus « rigolo » à MSC !)

* à noter que Mr Auger est la seule personne qui m’a vouvoyée !

C) L’AG (grève des enseignants-chercheurs)

J’ai accompagné mon tuteur à l’Assemblée Générale de l’Université, le mardi après-


midi, où a été votée la prolongation de la grève contre le décret sur la réforme des
universités. Etaient présents des chercheurs, enseignants-chercheurs, étudiants ….

Un tour de parole a été organisé, 4 minutes maximum par personne pour aboutir au
vote (tous ont voté pour la reconduction, après 1h30 de débat).
Il était prévu (je n’ai pas suivi ce qui a été fait ou non) de fabriquer des grandes
banderoles, à suspendre sur le bâtiment.
Un étudiant a proposé d’en suspendre une sur la Tour Eiffel, d’autres ont proposé l’Arc
de Triomphe ; car ils ont souligné que l’Université est située dans un quartier
industriel, et que « personne ne se rend compte que nous sommes en grève », les médias
en parlent (ou en parlaient) très peu.

La plupart des enseignants-chercheurs sont à « moitié en grève », c'est-à-dire seulement


leur partie enseignante. Il a été décidé qu’il faudrait qu’ils aillent en cours pour
expliquer aux étudiants les raisons de la grève, les « vrais » cours n’étant pas assurés et
d’organiser des rencontres avec le Grand Public ...
22
IV. Calculs
A) Mathematica
Mathematica est le logiciel utilisé par Mr Fournier (et la majorité
du personnel de l’Université, ainsi que les étudiants) pour
effectuer des calculs. Les labos possèdent différents systèmes
d’exploitation (Linux, Windows, Mac…). J’ai appris à me servir de
Mathematica sous Linux .

Le fonctionnement de Mathematica est assez simple (le principe,


en tout cas). Dans la boite de dialogue, on lui donne des ordres (en
anglais !) du type « solve » (« résoud », pour résoudre une
équation), « simplify » (« simplifie »), qui peuvent être aussi des
symboles, comme « /. » (« remplace », par exemple x par 2).

Et une longue équation sur 2 lignes, hop ! En une fraction de seconde, Mathematica
nous donne toutes les solutions !
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est utile d’effectuer d’abord les
calculs à la main… Car Mathematica ne « réfléchit » pas ! En physique, lorsque l’on a
une valeur qui tend vers 0, par rapport à de très grandes valeurs, on peut, tout
simplement supprimer cette petite valeur (développement limité), et obtenir par la
suite des résultats très « confortables », alors que Mathematica nous donnerait un
nombre beaucoup plus compliqué ! (exemple, plus loin au point B). Mais ce logiciel est
très utile pour effectuer ou vérifier les gros calculs (voir Article de Mr Fournier, doc

Il faut savoir qu’il existe d’autres


« Mathematica, c’est un logiciel logiciels de calculs performants, dans
payant ? » (Je demande les mêmes ordres de prix. Mr Fournier
naïvement.) m’a aussi expliqué (mais je ne les ai pas
Eh bien, oui !, me répond Mr vraiment expérimentés) le
Fournier ! Il coûte dans les fonctionnement de Latex (équivalent de
2000€ (!) mais il existe des Word et Publisher, mais en plus
versions moins chères pour les sophistiqué), qui réalise la mise en page
étudiants… Ca aurait été optimale tout seul, ainsi qu’un logiciel
pratique pour les devoirs de de modélisation, encore plus
maths ! conclut-il. compliqué !

A) Cellule biologique : premiers calculs


Mr Fournier m’a fait effectuer des « petits » calculs pour m’initier à son travail, que
nous avons effectué avec pour base l’expérience de la cellule biologique (voir dans la
partie « expériences » page 14). Dans cette première partie, je vais vous décrire le
chemin parcouru lors de notre première séance :
− nous avons cherché à calculer le rayon central (voir schéma ci-après) de la
courbure effectuée par une membrane (de type bicouche de cellule biologique).
− Nous avons pour commencé effectué les calculs à la main sur l’un des tableaux du
bureau de Mr Fournier, puis nous avons vérifié nos résultats avec Mathematica.
En bref, nous nous sommes posés un problème, avons réfléchi, Mr Fournier a
trouvé une simplification (« niveau 3e ») et m’a expliqué le « pourquoi » des
calculs, que j’ai effectués, sous son œil vigilant.
23
24
25
26
Pour introduire l’énergie, nous allons utiliser l’exemple d’un ressort, accroché à un mur.

Le ressort ne bouge pas, il est à sa position


d’équilibre (x), son énergie est nulle.

x
Maintenant, mettons une balle à l’autre
extrémité du ressort et contractons-le.

Pour le contracter, nous avons dû pousser


dessus, nous lui avons donné de l’énergie.
Par réaction, le ressort va se détendre, une
fois lâché et essayer de retrouver son énergie
Energie négative d’équilibre.

Energie positive

Le ressort a transmis son énergie à la


balle, qui file droit devant.
x
Le ressort, lui a dépassé x, c’est son
énergie cinétique qui va lui faire faire un
mouvement de zigzag, jusqu'à ce qu’il
retrouve x.

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V. Opinions personnelles

J’ai été très satisfaite de mon stage car j’ai pu observer des métiers qui m’attirent,
découvrir de « vrais » physiciens et biologistes, comprendre le rapport physique-
mathématiques et ai vu des expériences étonnantes.

Le stage s’est déroulé dans la décontraction et le plaisir. A MSC, il règne une très bonne
ambiance, les personnes que j’ai rencontrées ont été très pédagogues et essayaient de
simplifier leurs explications pour qu’elles me soient compréhensibles (nous n’avons pas
beaucoup de notions en physique, en 3e !) Tout le monde se tutoie au laboratoire
(autant à MSC qu’à APC) et certains m’ont même proposé d’en faire de même.

Les chercheurs sont passionnés par leur métier et adorent parler de leurs recherches.
Aucun n’a hésité à me consacrer une ou deux heures pour me présenter et m’expliquer
au mieux ses travaux. Mr Fournier a pu « profiter » de ma présence pour mieux
découvrir les sujets de travail de ses collègues et avait souvent une petite discussion
« compliquée » (incompréhensible…pour moi !) avec eux avant de partir. Il m’a semblé
que tous effectuaient un travail qui les passionnaient, et même, les amusaient
(plusieurs ont employé le mot « jouer » pour décrire leurs expériences et ont qualifié
leur travail de « rigolo »).

M. Fournier m’a accueilli dans son bureau et m’a mis à disposition un ordinateur.
Il était très disponible et m’a permis de rencontrer ses collègues de MSC. Il m’a aussi
mis en contact avec Mr Robert (chargé de communication à APC) qui m’a présenté
quelques personnes de son laboratoire .

Mr Fournier m’a sensibilisé au métier de chercheur, plus particulièrement de


théoricien. Il m’a accompagné les premiers jours dans ma visite de MSC. Je tiens à le
remercier tout particulièrement pour sa patience et sa disponibilité à mon égard. Il m’a
permis d’observer son métier d’enseignant-chercheur (la partie « enseignante » étant en
grève, et les cours n’ayant pas encore commencé, est restée un peu dans l’ombre).
Selon lui, le fait d’être enseignant chercheur est avantageux car on a un poste et un
revenu régulier, on peut enseigner ses découvertes, guider des doctorants et on a
beaucoup de liberté (choix de recherches, temps consacré à celles-ci).

Il faut tout de même noter que la majorité des chercheurs sont des hommes, je n’ai
rencontré que 3 femmes (enseignante chercheuse et chercheuses), hormis les
étudiantes.

Arrivée à 9h30, j’ai fait « une expérience » par demi-journée environ. Ma journée était
ponctuée de petites pauses, pendant lesquelles je recopiais mes notes au propre ou
vérifiait des calculs avec Mathematica.

La grève des enseignants chercheurs n’a pas eu un gros impact sur mon stage, si ce
n’est le jeudi après-midi car une manifestation massive était organisée ; j’ai donc été
« libérée» (en contre partie, je suis restée jusqu’à 17h30 tous les soirs).

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J’ai été surprise par l’ambiance dans le laboratoire : tout le monde se tutoie et les
chercheurs ont vraiment l’air de s’amuser (je me répète, je sais, mais je pense que c’est
un point très important). Les rapports avec les étudiants m’ont paru très cordiaux
(certains nous ont offert du chocolat pendant la pause « café ») ainsi qu’entre les
chercheurs en général. Il n’y a pas de gêne à parler de l’article d’untel, à lui demander
des explications et même lui proposer des idées ou à commenter ses calculs (« là, j’ai
trouvé une petite erreur »)

C ’est magique de voir des gens exercer leur passion tous les jours. Combien de fois mon
tuteur m’a-t-il répété que pendant les vacances, sur la plage ou en haut des pistes, il
avait une soudaine intuition et qu’il sortait un bout de papier et un crayon pour faire
des calculs ?

Je pense que mon seul regret est de n’avoir pas passé plus de temps à APC, car je suis
plus attirée par l’astronomie que par la physique appliquée à la biologie. Ce qui
n’empêche pas que j’ai demandé à revenir (« Quand tu veux, il faut juste une
convention ! »).

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VI. Sources, liens, vidéo

Sources (Photos)

− Photos de l’université : http://www.univ-paris-diderot.fr/


− Physarum : http://faculty.clintoncc.suny.edu/ ; http://
kentsimmons.uwinnipeg.ca/ ; http://www.aphotofungi.com
− E coli : http://www.universityofcalifornia.edu
− Goutte d’huile : http://www2.cnrs.fr/
− Goutte qui sèche : photos données par Mr Bartheloot
− Ondes gravitationnelles: http://www.ambafrance-uk.org
− VIRGO : http://www.insu.cnrs.fr
− LISA : http://fr.wikipedia.org/wiki/ ; http/www.apc.univ-paris7.fr

Liens

Site de l’université : http://www.univ-paris-diderot.fr/


Site d’APC : http://www.apc.univ-paris7.fr/APC_CS/
Site de MSC: http://www.msc.univ-paris-diderot.fr/site/

E-mail de Mr Fournier, mon tuteur: jean-baptiste.fournier@paris7.jussieu.fr

Sommaire de la vidéo

− Environnement de travail
− L’atelier de MSC
− Deux salles d’expériences de MSC
− Les Méduses
− Cellule biologique
− Les sangsues
− La goutte qui sèche
− Sables (Expérience barkhanes et Sable qui chante)
− Quelques travaux d’APC

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EPILOGUE :
Le pourquoi du comment du savon
Je n’ai pas fini de rédiger mon rapport de stage...
- « Ophélia, viens manger ! »
Avant de me rendre dans la cuisine, je passe par la salle de bain pour me laver les
main. Eau + savon.
L’eau, d’accord pour faire partir les saletés, mais le savon ? Pourquoi le savon ?

Voici une molécule de savon. On suppose


qu’elle est entourée d’eau, d’où sont
organisation circulaire. Exactement comme
la molécule lipide, elle est constituée de 2
parties: une qui « aime » l’eau, et une qui
« aime » le gras (= saletés).

Fig. 1

« J’aime l’eau ! »

« Moi, je préfère le
gras ! »
Fig. 2

Plus de secrets !
Les molécules de savon vont emprisonner les saletés (Fig.3) et les emporter avec elle,
grâce à l’eau. Si pour vous laver les mains, vous n’utilisez pas de savon, plus aucun
intérêt ! Les molécules d’eau ne réagissent pas avec les « saletés »…
Bon appétit !

Saleté

Fig.3

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