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29 Mai 2009

SOMMAIRE

Humeur :
2
Les agences de notation notées DDD.

Quid de l’économie cette semaine ?


3
Les ménages plus forts que la crise.

La météo économique de la semaine écoulée. 5

Les marchés :
6
BCE : Bad Birthday...

Les évènements à suivre du 1er au 5 juin :


8
Le rebond se confirme.

Calendrier complet des statistiques et évènements économiques


9
de la semaine à venir.

Chiffres de la semaine du 25 au 29 mai 10

Synthèse sectorielle de la semaine 11

Calendrier des publications et versements de dividendes 12

Rappel de nos prévisions économiques et financières pour 2009-


13
2010
E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Humeur :
Les agences de notation notées DDD.
Comme vous le savez, il n’est pas dans nos habitudes de chercher des boucs émissaires ou de tirer sur les
ambulances. C’est dans ce cadre que nous avons toujours soutenu que la crise dans laquelle nous vivons depuis bientôt
deux ans n’a absolument pas été un crime organisé, mais la succession d’accidents, d’erreurs, de malchances ou encore
de malversations qui, mis bout à bout, ont finalement entraîné la planète économico-financière dans sa crise la plus
grave depuis 1929.
De la même façon, la sortie de crise et l’évitement d’une période comparable au marasme des années 1930 ne
tomberont pas du ciel et ne seront que les produits des nombreuses décisions de politiques économiques (tant
budgétaires que monétaires) prises à travers la planète, auxquelles s’ajouteront ou non les comportements positifs des
différents acteurs privés, qu’il s’agisse des entreprises ou des ménages. Dans cette chaîne pour la reprise, pas un
maillon ne doit manquer sous peine d’amoindrir l’amélioration de l’activité voire de transformer le rebond en un simple
intermède entre deux tunnels. C’est pourquoi, en refusant d’abaisser au maximum son taux refi et en maintenant par là
même un euro trop fort, la BCE fait courir un risque énorme à la zone euro qui pourrait donc bien être le parent pauvre de
cette crise, c’est-à-dire l’une des zones les plus touchées du monde développé.
Autrement dit, après s’être fait remarquer négativement en augmentant son taux refi en juillet 2008 alors que la zone
euro était déjà entrée dans la récession, la BCE ne s’est pas excusée et n’a pas modifié son comportement vers plus de
réactivité et de pragmatisme. Mais dans le registre des erreurs à ne pas commettre, la BCE n’a pas le monopole et
pourrait être rapidement rattrapée par les agences de notations. Même si elles ne sont évidemment pas les seules
coupables, ces dernières ont effectivement joué un rôle important dans le développement de la crise financière,
notamment en notant AAA des titres issus des dettes subprimes et en donnant un blanc seing à de nombreuses
institutions financières qui avaient oublié la corrélation positive qui existe structurellement entre le rendement et le risque.
Non contentes de n’avoir pas vu l’évidence ou peut-être même pour essayer de se racheter de leurs erreurs du passé,
ces mêmes agences de notation font aujourd’hui une erreur similaire, mais dans l’autre sens, c’est-à-dire en voulant
dégrader excessivement les notes de certaines dettes publiques quitte à engager le monde dans une nouvelle crise, celle
des Etats.
Bien entendu, des risques existent et on ne peut pas blâmer les agences de rating de les mettre en exergue. Pourtant,
de la même façon qu’une certaine retenue aurait été souhaitable lors de l’engouement pour les titres basés sur des
dettes subprimes et pour tous les produits complexes présentés comme sans risque, une retenue au moins aussi
importante serait également souhaitable dans la dégradation de certaines notations. Et ce d’autant que la fragilité ou
plutôt la convalescence dans laquelle se trouvent la sphère économico-financière requiert la plus grand prudence pour
éviter de sombrer à nouveau dans un pessimisme destructeur.
Voilà pourquoi, nous estimons que la mise sous surveillance négative de la dette publique britannique, ainsi que les
rumeurs d’un traitement identique de la dette publique américaine sont déplacées, déontologiquement discutables et
finalement dangereuses.
En effet, comment peut-on annoncer que la dette publique britannique se dirige vers les 100 % du PIB alors qu’elle
n’est actuellement que de 53 % ? Quand bien même le déficit public atteindrait-il 7 % du PIB cette année, voire l’an
prochain, dans la mesure où cette relance suscitera un retour, même limité, de la croissance, la spirale de la dette sera
forcément stoppée. Et ce, surtout lorsque l’on sait que les dépenses publiques ne représentent que 45 % du PIB
britannique. De même, si les plans de relance américains Bush et Obama pourraient atteindre au total 10 % du PIB, la
dépense publique et la dette publique ne représentant que respectivement 35 % et 60 % du PIB avant la crise, il n’y a
pas de quoi s’alarmer. Et ce d’autant plus que cette relance devrait permettre de retrouver une croissance américaine
d’environ 2,5 % dès 2010.
Mais le plus choquant réside dans le fait que l’agence de notation qui a fait courir ces bruits n’a absolument pas évoqué
le cas des pays de la zone euro et en particulier de l’Allemagne et de la France. Or, dans ces deux pays, la dépense
publique représente respectivement 50 % et 54 % du PIB. Pis, la dette publique avoisine déjà les 70 % et se dirige
tranquillement vers les 80 % dès 2010-2011. De plus, si les gouvernements américain et britannique ont quasiment
terminé le « ménage » dans les banques de leur pays, il est loin d’en être le cas dans la zone euro, en particulier en
Allemagne où les déboires des pays d’Europe de l’Est risquent de coûter très cher aux banques germaniques. Enfin,
compte tenu du faible impact de la relance sur l’économie, la croissance devrait difficilement atteindre 0,8 % en 2010 des
deux côtés du Rhin, ce qui serait hautement insuffisant pour inverser la spirale de la dette publique.
Autrement dit, s’il y a une dette publique à mettre sous surveillance négative, c’est plutôt celles de l’Allemagne et de la
France qui paraissent bien mieux positionnées que leurs homologues britanniques et américaines. Pourtant, tel n’a pas
été le cas, ce qui a entraîné une augmentation des taux d’intérêt à dix ans et une nouvelle dépréciation du dollar,
notamment contre l’euro, dont la cherté va encore amoindrir et différer la reprise eurolandaise. De la sorte, après avoir
joué un rôle clé dans la crise financière, les agences de notation risquent d’enfoncer le clou, en particulier dans la zone
euro. A l’évidence, elles méritent donc un bon « triple D » : D comme Défaillant, Destructeur et Désuet.
Marc Touati

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Quid de l’économie cette semaine ?


Les ménages plus forts que la crise.
Qu’ils soient Français ou Américains, les
Si cette embellie est malheureusement beaucoup moins
consommateurs refusent de sombrer dans la crise et dans
probable dans la zone euro, il y a néanmoins un pays qui
la déprime.
continue de se démarquer favorablement sur le front de la
Aux Etats-Unis, après un coup de blues historique fin consommation et non des moindres puisqu’il s’agit de la
2008-début 2009, les ménages ont finalement décidé de France.
sortir du carcan du pessimisme et de retrouver non
Ainsi, en dépit de l’augmentation du chômage et malgré
seulement l’espoir mais aussi une certaine dose
un environnement médiatique angoissant qui leur annonce
d’optimisme.
le pire, les Français continuent d’augmenter leurs
Ainsi, après une première augmentation de 0,6 % en dépenses de consommation. Certes, la progression de ces
mars, puis un bond de 51,2 % en avril, l’indice de dernières au mois de mars a été révisée à 0,6 %, contre
confiance des ménages américains calculé par le + 1,1 % en première estimation. De quoi remettre sur la
Conference Board a encore flambé de 34,6 % en mai. table le problème de la fiabilité des statistiques de l’INSEE.
Avec un niveau de 54,9, il atteint désormais un plus haut Néanmoins, en supposant que les chiffres publiés
depuis septembre 2008, c’est-à-dire avant que la faillite de aujourd’hui ne soient pas faux, la consommation en
Lehman Brothers et tutti quanti ne génèrent une panique produits manufacturés a augmenté de 0,7 % en avril
généralisée... De quoi couper le sifflet une nouvelle fois à
Depuis son point bas de décembre dernier et malgré la
pas mal de mauvaises langues qui comptaient sur une
correction baissière de février, sa progression atteint
nouvelle déprime des ménages pour relancer le Bear
0,9 %. Rien de flamboyant mais une performance tout de
Market.
même très honorable dans le contexte de déprime
En outre, même si l’euphorie n’est évidemment pas actuelle.
encore de mise, il faut noter que ce sont principalement les
Bien entendu, cette résistance s’explique principalement
perspectives d’activité et d’emploi des ménages qui ont le
par la vigueur retrouvée du secteur automobile. Les
plus progressé en mai.
dépenses de consommation en la matière ont ainsi flambé
Autrement dit, les particuliers américains veulent de 3,7 % sur le seul mois d’avril et de 5,8 % sur un an.
absolument tourner la page de la crise et revenir sur le Autrement dit, la prime de l’Etat et les promotions des
chemin de la consommation. différents constructeurs ont porté des fruits aussi juteux
qu’inespérés. Histoire de rappeler que lorsqu’on leur donne
Comme le montre le graphique ci-dessous, la corrélation
un petit coup de pouce, les Français n’hésitent pas à
entre cette dernière et l’indice de confiance indique
casser leur tirelire.
d’ailleurs que les dépenses des ménages devraient
nettement rebondir au cours des prochains trimestres, Mais ce comportement positif n’est pas seulement
sachant qu’elles ont déjà progressé de 1.5 % au premier observable dans l’automobile. Ainsi, après deux mois de
trimestre. baisse, les dépenses dans l’équipement du logement ont
progressé de 0,8 %. De même, après une flambée de
Consommation aux Etats-Unis : vers des lendemains
3,8 % lors des soldes de janvier, puis une baisse corrective
qui chantent…
de 7,5 % en janvier, la consommation en textile-cuir a non
a/a, % seulement rebondi de 3,6 % en mars mais a aussi continué
145 5,5
de croître de 0,3 % en avril.
130 4,5
Si l’euphorie de la fièvre acheteuse du début des années
115
3,5 2000 n’est évidemment pas d’actualité, cette résistance
100 confirme néanmoins que les consommateurs français n’ont
2,5
85
toujours pas déposé les armes.
1,5
70
Mai
Une question demeure alors : est-ce durable ? Si
55
0,5 l’augmentation du chômage et la légère remontée des prix
du pétrole amoindriront inévitablement les dépenses des
-0,5
40
T1 09
ménages, il est clair que la baisse des taux d’intérêt, la
25 -1,5 poursuite de la faiblesse de l’inflation et un taux d’épargne
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09
à quasiment 16 % empêcheront la consommation de
Indice de confiance des ménages calculé par le Conference Board - G - s’effondrer.
Consommation des ménages en volume - D -

Sources : BEA, Conference Board et Datastream

Dans la mesure où la consommation privée représente


70 % du PIB américain, il y a donc fort à parier que
l’évolution de ce dernier nous surprendra positivement au
moins jusqu’à la fin 2009.

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

dans l’utilisation d’une épargne pléthorique et faiblement


Consommation : l’exception française.
rémunérée.
a/a, % a/a, % Dans la mesure où la plupart des entreprises n’ont pas
8 4,5 anticipé cette bonne tenue et ont déstocké massivement,
7
3,5 un retour de bâton positif pourrait s’enclencher assez
6
rapidement, notamment en matière de stocks mais aussi
5 2,5
d’investissements, voire d’emplois.
4 1,5
3 Avril Même si deux points (mars et avril en l’occurrence) ne
0,5
2 font pas une tendance et même si une correction pourrait
1 -0,5 s’observer en mai, la consommation devrait permettre au
-1
-1,5 PIB français d’éviter une nouvelle forte baisse au
-2 deuxième trimestre.
-2,5
-3 T1 09
-4 -3,5
Le bout du tunnel n’est donc plus très loin. Il ne reste
98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 plus qu’à espérer que la BCE continuera de baisser son
Consommation des ménages en produits manufacturés - G - taux refi et que, ce faisant, l’euro rebaissera rapidement.
PIB - D - Sinon, nous risquons de sortir de ce tunnel pour très vite
entrer dans un autre….
Sources : INSEE et Datastream

Si certains l’ont oublié, les ménages français nous Marc Touati


rappellent simplement que les crises sont toujours des
phases d’opportunités. En matière de consommation, ces
opportunités résident à la fois dans la baisse des prix et

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La météo économique de la semaine écoulée :

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Les Marchés :
BCE : Bad Birthday...
Nous allons fêter un triste anniversaire la semaine Certes, comme nous l’avons souvent répété, toute
prochaine à Francfort : cela fera effectivement un an que inflexion de taux directeurs prend de six à neuf mois
Jean-Claude Trichet a annoncé que la BCE allait pour agir sur l’activité. De ce fait, il est parfaitement
augmenter son taux refi (ce qui fut effectif début juillet) inefficace d’agir en fonction des chiffres du passé. Pour
en pleine récession de la zone euro. autant, nous savons qu’à la BCE, cette règle de base
n’est pas respectée et que, généralement, la BCE
Depuis, la BCE n’a évidemment fait aucun mea culpa
modifie ses taux directeurs en fonction des statistiques
et s’est même enferrée dans ses certitudes. Ainsi, en
du passé.
septembre dernier, alors que la baisse du PIB
eurolandais du deuxième trimestre avait déjà été Compte tenu de cette « stratégie », les dernières
publiée, la BCE a annoncé fièrement qu’elle n’avait statistiques publiées dans la zone euro revêtent donc
aucunement l’intention de baisser son taux refi avant une importance capitale.
longtemps.
Or, force est de constater qu’elles militent largement
La faillite de Lehman Brothers et la panique financière pour une nouvelle baisse du taux refi dès jeudi prochain.
qui en a suivi l’ont contrainte à revoir sa position. N’en déplaise au consensus de marché qui annonce un
Néanmoins, sans aller aussi loin que ses homologues de statu quo.
la planète, qu’il s’agisse de la Fed, de la BoE, de la
Commençons tout d’abord par les comptes nationaux
Banque Nationale de Suisse ou encore la Banque du
du quatrième trimestre. Et pour cause : au premier
Canada. Toutes ont décidé de baisser leurs taux
trimestre 2009, le PIB eurolandais a enregistré son
directeur central entre 0 et 0,5 % et ce dès décembre
quatrième trimestre consécutif de baisse, subissant un
2008 pour la Fed, janvier 2009 pour la BNS et au plus
plongeon de 4,6 % sur un an. Du jamais vu depuis
tard en mars pour les deux autres banques centrales.
l’après-guerre.
Mais la BCE a continué de s’y refuser, maintenant
encore son taux refi à 1 % en mai dernier. Certes, l’indice de sentiment économique de la zone
euro calculé par la Commission Européenne a de
Cet écart de taux directeurs est d’autant plus troublant
nouveau augmenté en mai, indiquant que la zone euro
que la baisse du PIB est beaucoup plus forte dans la
commence enfin à sortir du gouffre.
zone euro qu’aux Etats-Unis en Suisse ou encore au
Canada, l’écart étant plus faible avec le Royaume-Uni. Dans la mesure où il s’agit là du meilleur indicateur
avancé de l’activité économique de la zone euro, il est
Un taux refi qui tranche avec ses homologues
donc possible de dire que le plus dur de la récession est
internationaux.
passé.
Glissement annuel du
PIB au T1 09
Taux directeur central Zone euro : le pire est passé mais la récession
perdure.
Etats-Unis - 2,5 % 0 - 0,25 %
5 a/a,
Canada - 2,3 % 0,25 % 4,5 118
4
113
3,5
Suisse - 1,3 % 0,5 % 3 108
2,5
2 103
Royaume-Uni - 4,1 % 0,5 % 1,5
1 98
Zone euro - 4,6 % 1% 0,5
93
0
-0,5 88
-1
D’ailleurs, à l’exception du Japon, la zone euro se paie -1,5 83
le luxe d’afficher la plus importante baisse du PIB du -2
-2,5 78
Mai
monde développé. Et ce, tout en pâtissant du taux -3 T1 09 73
-3,5
directeur le plus élevé. -4 68
-4,5
La réunion de politique monétaire de jeudi prochain -5 63
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
constituera donc l’opération de la dernière chance pour PIB eurolandais - G -
la BCE. En l’occurrence, sa dernière chance de montrer Indice de sentiment économique dans la zone euro (CE) - D -
qu’elle n’est pas seulement dogmatique, mais qu’elle sait
aussi prendre en compte la réalité économique qui Pour autant, cela ne signifie pas que la récession soit
l’environne. terminée. En effet, comme le montre le graphique ci-
dessus, cet indicateur avancé de la croissance reste
A la rigueur, si le mois dernier, la BCE n’a abaissé son encore très faible et toujours en phase avec un
taux refi que de 25 points de base, elle pouvait toujours glissement annuel du PIB d’environ 4 % au deuxième
justifier ce nouveau geste de frilosité par le fait qu’elle ne trimestre.
connaissait pas les comptes nationaux du premier
trimestre 2009. Autrement dit, le taux refi de la BCE apparaît toujours
excessif par rapport à ce plongeon historique et durable

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

du PIB de la zone euro. Et ce d’autant qu’en maintenant En conclusion, qu’il s’agisse de la baisse du PIB, de la
ses taux directeurs au-dessus de ceux de ses faiblesse de l’inflation ou encore de l’appréciation
homologues, la BCE maintient l’euro sur des niveaux excessive et dangereuse de l’euro, tout milite pour une
trop forts qui ne manqueront pas d’affaiblir une activité poursuite de la baisse du taux refi d’au moins 25 points
déjà en berne et de différer la reprise. de base dès jeudi prochain. D’ailleurs, le taux refi optimal
selon la règle de Taylor est actuellement de 0,1 %.
Mais ce n’est pas tout, car même du point de vue de
l’inflation, le taux refi demeure inapproprié. Ainsi, en mai, Reste donc à savoir si les dirigeants de la BCE seront
le glissement annuel des prix à la consommation a à la hauteur ou bien si, comme il y a un an, jour pour
atteint un plus bas historique à 0 %, un record qui jour, ils annonceront la possibilité d’une prochaine
pourrait d’ailleurs être battu en juin. hausse du taux refi…
La faiblesse de l’inflation justifie un taux refi de la Marc Touati
BCE à 0,5 %.
a/a, %
4,5 5,0

4,0 4,5

3,5 4,0

3,0 3,5

2,5 3,0

2,0 2,5

1,5 2,0

1,0 1,5

0,5 1,0
Mai
0,0 0,5
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09

Prix à la consommation - G - Taux refi de la BCE - D -

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Les évènements à suivre du 1er au 5 juin :


Le rebond se confirme.
Cette semaine sera particulièrement dense aux Etats- baissé ce dernier en mars de 50 pb pour atteindre
Unis en matière de statistiques économiques. Elle sera 0,50% soit un plus bas historique. Le maximum a donc
en effet marquée par la publication des indices ISM été fait pour sauver l’économie de sa Majesté et la
dans l’industrie et dans les services (respectivement Banque d’Angleterre ne pouvant plus utiliser l’arme
lundi et mercredi) et s’achèvera vendredi par l’évolution monétaire, maintiendra son taux de base à 0,50 % en
de l’emploi au mois de mai. juin.
On notera également jeudi la réunion de politique
monétaire de la BCE qui devrait baisser son taux refi de
Jeudi 4 juin, 13h45 : la BCE baisse son taux refi de
25 points de base, ainsi que l’annonce sans surprise du
25 points de base.
statu quo pour les taux de la Bank of England qui a déjà
utilisé toutes ses cartouches. Après avoir abaissé son taux refi de seulement 0,25
point en avril alors que les prévisionnistes à l’unanimité
attendaient 0,5 point, la BCE, qui, semble t-il, n’a pas
Lundi 1er juin, 16h (heure de Paris) : l’indice ISM encore pris la mesure de la gravité de la situation
des directeurs d’achat dans l’industrie économique et sociale, a procédé à une nouvelle baisse
manufacturière se redresse encore en mai. de seulement 0,25 point en mai, consacrant un taux refi
de 1%.
Après avoir fortement baissé de septembre à
décembre 2008, mois au cours duquel il a atteint un Alors que la zone euro subit une baisse historique de
plus bas historique à 32,9, l’indice ISM manufacturier son PIB au premier trimestre 2009 : -2,5 % et -4,6 % en
aux Etats-Unis est en hausse constante depuis janvier glissement annuel, que l’euro reste beaucoup trop cher
2009. La baisse des taux d’intérêt et le début de la au regard des fondamentaux économiques et que le
relance budgétaire joueront dans le sens d’une risque de déflation se précise dangereusement, la BCE
poursuite de l’amélioration de l’indice ISM manufacturier devrait réagir en juin. Ainsi, contrairement au statu quo
qui devrait atteindre 43 en mai (contre 40,1 en avril). annoncé par le consensus de marché, nous anticipons
Néanmoins, nous resterons sous la barre des 50, une baisse de 0,25 point de son taux refi, qui atteindra
indiquant que la contraction de l’activité industrielle n’est 0,75 %. Si la baisse du taux refi et la baisse de l’euro
pas terminée. qu’elle pourra entraîner sont favorables, force est de
constater que l’on a perdu beaucoup de temps lorsque
l’on sait que toute mesure de politique monétaire prend
de six à neuf mois pour agir sur l’activité économique.
Mercredi 3 juin, 16h : Nouvelle hausse de l’indice
ISM des directeurs d’achats dans les services en
mai.
Vendredi 5 juin, 14h30 : les destructions d’emplois
Après deux mois consécutifs de baisse, l’indice ISM ralentissent mais restent fortes aux Etats-Unis.
non-manufacturier, qui mesure l’activité dans les
services s’est redressé en avril pour atteindre 43.7. La Si les derniers indicateurs américains (hausse
bonne tenue de la consommation des ménages significative des commandes de biens durables, bonne
américains nous permet d’anticiper une nouvelle hausse tenue de la consommation des ménages, forte
de cet indice qui devrait se rapprocher un peu plus de la croissance mensuelle de l’indice de confiance des
barre des 50 pour atteindre 46 en mai. consommateurs du Conference Board) nous montrent
que l’horizon est en train de se dégager en douceur
outre-Atlantique, l’indicateur retardé que constitue
l’évolution de l’emploi devrait quant à lui continuer de se
Jeudi 4 juin, 13h : Statu quo pour les taux de la Bank
détériorer. Ainsi, en mai, le taux de chômage devrait
of England qui a déjà utilisé toutes ses cartouches.
atteindre un plus haut depuis 1983 à 9 %, alors que le
L’explosion de la bulle immobilière et la crise du crédit nombre de destructions d’emplois salariés demeurera
affectent durement les ménages britanniques, très élevé même s’il devrait baisser à 500 000 contre
exposés à l’endettement. Dans ce contexte déprimé et 539 000 en avril.
face à l’ampleur de la récession outre-Manche, la
Jérôme Boué
Banque d’Angleterre qui avait procédé en février à une
baisse de 50pb de son taux de base, a de nouveau

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Calendrier complet des statistiques et évènements de la semaine :

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E c o n o m i e & S t r a t é g i e

Chiffres de la semaine du 25 au 29 mai

cours de clôture cours 11h20 % Chg


Indices % Chg Ytd
vendredi 22 mai vendredi 29 mai semaine
S&P 500 887,00 906,83 2,24% 0,40%
DJ 600 207,01 210,18 1,53% 5,96%
Eurostoxx 50 2 433,52 2 480,47 1,93% 1,34%
CAC 40 3 227,97 3 307,66 2,47% 2,79%
DAX (XETRA) 4 918,75 4 992,09 1,49% 3,78%
FTSE 100 4 365,29 4 441,40 1,74% 0,16%
TOPIX 875,88 897,91 2,52% 4,50%
NIKKEI 9 225,81 9 522,50 3,22% 7,48%
BOVESPA - Brésil 50 568,49 53 040,74 4,89% 41,25%
MICEX - Russie 1 054,03 1 102,73 4,62% 78,00%
SENSEX - Inde 13 887,15 14 696,33 5,83% 52,34%
SHANGAI Composite - Chine 2 597,60 2 632,93 1,36% 44,60%
HANG SENG - Hong Kong 17 062,52 18 171,00 6,50% 26,30%

cours de clôture cours 11h20 % Chg


Matières premières % Chg Ytd
vendredi 22 mai vendredi 29 mai semaine
Or $/oz 888,2 973,64 9,62% 10,38%
Brent $/b 59,84 64,04 7,02% 53,35%

cours de clôture cours 11h20 % Chg


Devises % Chg Ytd
vendredi 22 mai vendredi 29 mai semaine
EUR/USD 1,3998 1,403815 0,29% 0,48%
EUR/JPY 132,67 134,828 1,63% -6,02%
EUR/GBP 0,87875 0,8724 -0,73% 9,45%
EUR/CHF 1,5195 1,5149 -0,30% -1,45%
USD/JPY 94,78 96,04 1,33% -5,62%
GBP/USD 1,479 1,6094 8,81% 10,28%

cours de clôture cours 11h20


Taux
vendredi 22 mai vendredi 29 mai
USA
Directeurs (US Fed Funds) 0-0,25%
JJ 0,15% 0,15%
3 mois 0,17% 0,14%
10 ans 3,45% 3,59%
Zone euro
Directeurs (Refi) 1,00%
JJ 0,90% 0,90%
3 mois 0,72% 0,73%
10 ans (German Bund rate) 3,55% 3,60%
Japon
Directeurs (Overnight) 0,10%
3 mois 0,20% 0,20%
10 ans 1,44% 1,49%

Source : Bloomberg

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Synthèse sectorielle de la semaine


DJ Stoxx 600

Performances sectorielles sur les 5 derniers jours (29/05/09)

6 Bas Res

4 Tech Retail
Oil&GasTelecom
3 Util
Trv&Lsr
Media Banks Pr &Ho Gd
2
Fin Svcs
A ut&Prt
1 Insur Chem
Hea Care
Indus Gd
0
DJ STOXX 600
-1
Fd&Bvr
Cns&Mat
-2

Source : Bloomberg

Performances sectorielles depuis le début d’année (29/05/09)

Bas Res
45

35

25 Banks

Retail Fin Svcs


15 Tech
Oil&Gas Indus Gd Pr &Ho Gd DJ STOXX 600
Chem Cns&Mat
Trv&Lsr
Aut&Prt
5
Media Fd&Bvr

-5
Insur Util Hea Care
Telecom
-15

Source : Bloomberg

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Calendrier des publications et versements de dividendes

Résultats Dividendes Évènements


Dutsche Land : End of short
selling ban / Gaming,
Delhaize (€1.48) / Legrand (€0.70)
lundi 01 juin Restaurant and Leisure
/
conference at Goldman Sachs
/ TMT conf at Merrill Lynch

France Telecom (€0.80) / Grifols ABB AGM / Hermes AGM /


mardi 02 juin Bouygues / Kingfisher / Car sales
(€0.232096) WPP AGM

Electronic Arts analyst


Cable & Wireless (6.30 GBp) / meeting / Tenaris AGM /
EADS (€0.20) / Vodafone (GBp Acciona AGM / Bombardier
mercredi 03 juin Bombardier / 5,777778) / WPPP (GBp AGM / Peugeot AGM / ASML
11.42222) / British Food (GBp at Merrill Lynch TMT conf /
7,666667) European Gaming Companies
conf at Credit Suisse
Vallourec AGM / Acciona
AGM / Home Depot analyst
jeudi 04 juin Johnson Matthey Hermes (€1.03) /
meeting / Power, Gas &
Utilities conf at Citigroup

vendredi 05 juin

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Rappel de nos prévisions macro-économiques et financières.

Croissance du PIB Inflation Taux de chômage


en volume en moyenne annuelle en moyenne annuelle
2007 2008 2009 2010 2007 2008 2009 2010 2007 2008 2009 2010
Etats-Unis 2,0 1,1 -1,3 2,5 2,9 3,8 -0,4 2,9 4,6 5,8 8,7 8,2
Japon 2,1 -0,7 -5,0 0,2 0,5 1,2 -0,2 1,2 3,9 4,1 5,0 4,8
Euroland 2,7 0,7 -2,5 0,8 2,1 3,3 0,9 2,8 7,4 7,4 9,0 8,5
Allemagne 2,5 1,0 -2,5 0,8 2,1 2,6 0,7 2,9 9,0 7,8 9,2 8,5
France 1,9 0,7 -2,0 0,8 1,6 2,8 0,5 2,5 8,0 7,5 9,1 8,6
Italie 1,7 -1,0 -2,5 0,7 2,2 3,2 1,2 2,9 6,2 6,9 9,0 8,8
Espagne 3,8 1,1 -2,1 0,7 3,2 3,5 1,0 2,9 8,3 10,5 14,0 13,5
Royaume-Uni 3,1 0,7 -2,0 1,0 2,3 4,0 0,9 2,6 5,4 5,6 7,5 7,0
Monde 5,0 2,9 0,7 3,0

Taux de change Bourses internationales


29 Mai * à 3 mois à 6 mois à 1 an 29 Mai * à 3 mois à 6 mois à 1 an
EUR/USD 1,4094 1,30 1,20 1,15 Dow Jones 8 404 9 000 9 500 10 500
USD/JPY 95,8 100 110 115 Nikkei 9 523 9 200 9 500 10 500
EUR/JPY 135,1 130,0 132,0 132,3 Cac 40 3 301 3 300 3 600 4 000
EUR/GBP 0,87 0,88 0,85 0,83 Euro Stoxx 50 2 474 2 400 2 600 2 900

Taux d'intérêt directeurs Taux d'intérêt des obligations d'Etat à 10 ans


29 mai à 3 mois à 6 mois à 1 an 29 Mai * à 3 mois à 6 mois à 1 an
Etats-Unis 0-0,25 0-0,25 0,50 1,50 Etats-Unis 3,61 3,20 3,50 3,90
Euroland 1,00 0,75 0,75 1,00 Euroland 3,64 3,50 3,90 4,10
Royaume-Uni 0,50 0,50 0,50 1,00 Royaume-Uni 3,78 3,90 4,00 4,10
Japon 0,10 0,10 0,10 0,10 Japon 1,49 1,40 1,50 1,70

* Niveau à 15h30 (heure de Paris)

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