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La condition ouvrière 

: résumé des passages au programme

Trois lettres à Albertine Thévenon

Dans ces trois lettres, Simone Weil explique son entreprise : travailler en usine pour vivre en
ouvrière.

L’expérience est déshumanisante. Se concentrer sur des tâches répétitives et les exécuter le plus
rapidement possible empêche de développer toute forme de pensée. Le manque de fraternité entre
les ouvriers lui pèse aussi, même si elle soulève la gentillesse de certains qui a une grande valeur.

Elle pointe du doigt l’hypocrisie de certains militants souhaitant révolutionner l’industrie sans jamais
avoir été ouvrier.

Cette expérience a brisé sa dignité humaine. Au lieu de se révolter, elle est entrée dans la masse et
s’est mise à obéir et se taire. A la fin de son expérience qu’elle qualifie d’esclavage, elle obtient un
poste de professeur à Bourges.

Lettre à Nicolas Lazarévitch


Dans cette lettre de mars 1935, Simone Weil explique à son ami comment elle a intégré l’usine
d’Alsthom pour comprendre l’organisation de l’industrie. Elle raconte son expérience harassante
d’autant plus que la tentation de ne penser à rien alors qu’on exécute une tâche était forte. Simone
Weil ajoute aussi que les ouvriers et manœuvres sont très peu militants.

Lettre à Simone Gibert


Dans cette lettre destinée à une ancienne élève, Simone Weil raconte l’expérience déshumanisante
et aliénante qu’elle a subi à l’usine, incapable de réfléchir et abrutie de fatigue, si loin de sa vie
d’universitaire.
Puis la lettre se concentre sur Simone Gibert et son ancienne enseignante lui prodigue quelques
conseils. Elle la met en garde sur une vie bâtie de rêves. L’envie de vivre des émotions pour les vivre
leur fait perdre en intensité. Ensuite elle lui recommande de pratiquer du sport. Elle regrette d’avoir
eu de mauvaises conditions physiques durant son séjour à l’usine car cela lui a rendu la tâche ardue.

Lettre à Boris Souvarine


Simone Weil écrit cette lettre d’une nouvelle usine, où elle trouve le travail dur avec des exigences
intenables. La fatigue est omniprésente et la santé des ouvrières se dégrade vite car avec autant de
fatigue elles ne peuvent pas récupérer.
La philosophe déplore l’état d’esprit des ouvriers qui s’habituent à cette cadence (puisqu’au bout
d’un an ça passe). Les ouvriers s’épuisent toujours plus pour des salaires à peine plus élevés.

Un appel aux ouvriers de Rosières


Cet article qui a été envoyé à Victor Bernard (directeur des usines Rosières). L’idée de la philosophe
est de laisser les ouvriers s’exprimer sur leur ressenti de travail d’usine en parlant dans un journal de
leur joie, de leur fatigue et de leur travail. Le but est de montrer aux supérieurs les conditions de
travail dans lesquelles sont les ouvriers. Cela permettrait d’instaurer un dialogue, les chefs expliquant
les raisons d’une telle cadence et les ouvriers racontant leurs peines. Ainsi de meilleurs compromis
pourraient être trouvés.

Lettre à Victor Bernard


Dans sa lettre à Victor Bernard, Simone Weil réagit suite au refus de ce dernier de publier son appel.
Elle conteste ses dires : publier cet appel ne lancera pas une révolte. Au contraire, ne rien faire
pourrait attiser le feu d’une nouvelle révolte. Elle insiste de nouveau sur le fait que les ouvriers ont
besoin d’être écouté.

Lettre à Boris Souvarine


Dans cette lettre à Boris Souvarine, Simone Weil revient sur sa lecture d’un ouvrage de Jacques
Lafitte, le critiquant sur le fait qu’il compare des machines à des êtres humains.

Deux lettres à Jacques Lafitte


Revenant sur sa lecture du livre de Jacques Lafitte, la philosophe discute avec ce dernier de la place
des machines dans l’industrie. Ces dernières sont des outils pour amplifier la créativité des
travailleurs comme avec des outils plus rudimentaires (un marteau et un burin peuvent servir à tailler
des pierres par exemple). Les machines ne doivent pas non plus réduire le lien entre les humains et la
nature mais le renforcer.
Simone Weil critique aussi le travail à la chaîne, son caractère répétitif et abrutissant qui rend pénible
toutes tâches. Les machines devraient remplacer et réaliser ces tâches répétitives et les ouvriers se
concentrer sur le travail qualifié.
Dans sa deuxième lettre, Simone Weil s’épanche un peu plus sur ce qu’elle appelle les suites et les
séries. Les séries ne requièrent aucune réflexion tandis que les suites concernent toute la part de
réflexion et de créativité.
La philosophe fait remarquer que les ouvriers pensent parfois davantage aux loisirs qu’au travail et à
leurs conditions de travail et le déplore.

La vie et la grève des ouvriers métallos


Ici, Simone Weil se penche sur les grèves qui ont eu lieu dans les usines en juin 1936. Si elle insiste
sur le caractère joyeux, massif et pacifique de ces grèves et du renversement des rapports de force
qu’il y a eu à cette époque, elle rappelle que ces grèves trouvent aussi leurs racines bien plus loin que
dans l’élection des socialistes. La peur, la faim, les conditions difficiles, la vie de famille impactée …
L’arrivée de Léon Blum offre un soulagement et l’espoir d’un changement. Mais Simone Weil regrette
que seuls quelques militants s’occupent des négociations. Elle pointe aussi du doigt le risque de
chômage élevé.

Lettres à Auguste Detoeuf


Dans cette correspondance avec Auguste Detoeuf, Simone Weil lui répond concernant une lettre
précédente. Elle lui explique qu’elle accepte la discipline quand elle est humaine et fondée.
Lorsqu’elle doit obéir aveuglément elle y est plus récalcitrante.
L’après grève de juin 1936 inquiète la philosophe qui n’y voit que deux issues possibles : un dur
retour à la réalité ou alors le début d’un régime totalitaire où les ouvriers se seraient emparés du
pouvoir (comme chez les soviétiques). C’est pourquoi il faut accorder une victoire aux ouvriers pour
éviter de basculer dans un régime totalitaire. Pour cela il faut aussi leur confier des responsabilités à
l’aide de commission. La communication entre les différents partis permettra de comprendre
l’origine des ordres des patrons.
Dans une troisième lettre, Simone Weil relate une discussion qu’elle a entendu dans le train entre
deux patrons plutôt bourgeois. En cette période de grève, ils se sentent au plus bas et ont l’impression
qu’ils n’ont plus rien à perdre. Ils sont frustrés des changements de législation vis-à-vis de l’embauche
des ouvriers. Ainsi on comprend qu’il y a une guerre civile entre patrons et ouvriers qui gronde en
France.

Réponse d’Auguste Detoeuf


Dans cette réponse de Detoeuf (qui est le patron des usines Alsthom), ce dernier demande à Simone
Weil de prendre du recul vis-à-vis de la discussion qu’elle a entendue. En tant que patron, il les
comprend mieux. Quand ils disent qu’ils n’ont plus rien à perdre cela montre que leur usine
représente tout pour eux. Il lui rappelle aussi que ce sont ces usines qui permettent au pays de
s’enrichir.
Si les patrons doivent être moins stricts, selon Detoeuf il est impensable de les remplacer dans les
usines et il ne faut pas donner un pouvoir trop important aux ouvriers.

La rationalisation :
La rationalisation est la méthode qui permet de maximiser les rendements, au détriment des
travailleurs qui en subissent les conséquences. Les solutions proposées ne sont pas toujours les
bonnes. Augmenter la paie n’effacerait pas les souffrances physiques et leur état de servitude.
Simone Weil rappelle que nous devons la rationalisation à Taylor qui en chronométrant chaque geste
et en divisant le travail, a réussi à augmenter les rendements de ses usines. Il cherchait à augmenter
toujours plus le rythme de production de ses usines.
Le travail à la chaîne instauré par Ford a terminé d’achever la déshumanisation du travail (et
l’augmentation des rendements) en forçant les ouvriers à ne plus penser pour être les plus efficaces
possibles. Le travail perd sa moralité à partir du moment où les patrons considèrent leurs employés
comme des machines et négligent leurs limites physiques et mentales.

Expérience de la vie d’usine


En se basant sur son expérience d’avant 1936 (où les conditions étaient encore plus déplorables dans
les usines), Simone Weil souligne ici la dureté du quotidien des ouvriers.
Elle rappelle les souffrances qu’ils endurent, le travail organisé à la minute près, les cadences
infernales dans la monotonie, l’aliénation liée au travail (être dépossédé des fruits de son travail). Le
caractère pudique de l’ouvrier lui empêche de se plaindre.
Pour améliorer les conditions de travail, il faudrait apprendre à ces ouvriers à développer un
véritable savoir-faire qui permettrait de contrôler les machines qui feraient les tâches répétitives, et
surtout instaurer un dialogue entre le patronat et les ouvriers.

La condition ouvrière
Simone Weil explique ici que certains obstacles empêchent d’améliorer la condition ouvrière. En
fonction des pays il y a des pays où les ouvriers sont plus exploités et d’autres où ils le sont moins.
Les pays où les ouvriers sont les plus malheureux (ie où ils sont le plus exploités) sont aussi les plus
compétitifs ce qui créé un décalage et encourage à exploiter toujours plus.
Pour maîtriser cet effet il faudrait consommer seulement ce qui est utile et nécessaire à la
consommation (exemple : les voitures ne sont pas forcément nécessaires), réguler la concurrence
mondiale (en fixant des quotas) en généralisant les progrès sociaux et accepter d’être sur un pied
d’égalité malgré l’orgueil humaine naturelle. Quand des progrès sont faits dans un pays, ce dernier se
referme sur lui-même de peur d’avoir à accueillir des travailleurs étrangers.

Condition première d’un travail non servile


Ici Simone Weil explique que pour passer d’un travail servile où l’on travaille juste pour avoir le strict
nécessaire pour vivre à un travail non servile où e dernier a une réelle finalité, il y a des solutions sur
le court terme qui peuvent faire plus de mal qu’autre chose (alcool, drogue, espoir d’une ascension
sociale avec la déception de se rendre compte que ça n’arrivera pas).
Simone Weil apporte aussi une solution sur le long terme : trouver la beauté dans le travail à travers
de multiples symboles notamment religieux avec l’exemple de l’agriculteur (car Simone Weil est
chrétienne). En apportant de ce fait une forme de joie au lieu d’un travail abrutissant, ce dernier
serait donc plus supportable.

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