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Dans ces trois lettres, Simone Weil explique son entreprise : travailler en usine pour vivre en
ouvrière.
L’expérience est déshumanisante. Se concentrer sur des tâches répétitives et les exécuter le plus
rapidement possible empêche de développer toute forme de pensée. Le manque de fraternité entre
les ouvriers lui pèse aussi, même si elle soulève la gentillesse de certains qui a une grande valeur.
Elle pointe du doigt l’hypocrisie de certains militants souhaitant révolutionner l’industrie sans jamais
avoir été ouvrier.
Cette expérience a brisé sa dignité humaine. Au lieu de se révolter, elle est entrée dans la masse et
s’est mise à obéir et se taire. A la fin de son expérience qu’elle qualifie d’esclavage, elle obtient un
poste de professeur à Bourges.
La rationalisation :
La rationalisation est la méthode qui permet de maximiser les rendements, au détriment des
travailleurs qui en subissent les conséquences. Les solutions proposées ne sont pas toujours les
bonnes. Augmenter la paie n’effacerait pas les souffrances physiques et leur état de servitude.
Simone Weil rappelle que nous devons la rationalisation à Taylor qui en chronométrant chaque geste
et en divisant le travail, a réussi à augmenter les rendements de ses usines. Il cherchait à augmenter
toujours plus le rythme de production de ses usines.
Le travail à la chaîne instauré par Ford a terminé d’achever la déshumanisation du travail (et
l’augmentation des rendements) en forçant les ouvriers à ne plus penser pour être les plus efficaces
possibles. Le travail perd sa moralité à partir du moment où les patrons considèrent leurs employés
comme des machines et négligent leurs limites physiques et mentales.
La condition ouvrière
Simone Weil explique ici que certains obstacles empêchent d’améliorer la condition ouvrière. En
fonction des pays il y a des pays où les ouvriers sont plus exploités et d’autres où ils le sont moins.
Les pays où les ouvriers sont les plus malheureux (ie où ils sont le plus exploités) sont aussi les plus
compétitifs ce qui créé un décalage et encourage à exploiter toujours plus.
Pour maîtriser cet effet il faudrait consommer seulement ce qui est utile et nécessaire à la
consommation (exemple : les voitures ne sont pas forcément nécessaires), réguler la concurrence
mondiale (en fixant des quotas) en généralisant les progrès sociaux et accepter d’être sur un pied
d’égalité malgré l’orgueil humaine naturelle. Quand des progrès sont faits dans un pays, ce dernier se
referme sur lui-même de peur d’avoir à accueillir des travailleurs étrangers.